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Réflexions sur l’évangile selon Jean

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Réflexions sur l’évangile selon Jean - Page 4 Empty Réflexions sur l’évangile selon Jean

Message  Arlitto Sam 28 Mai 2016, 23:15

Rappel du premier message :

Réflexions sur l’évangile selon Jean




1                        Chapitre 1

L’Évangile selon Jean a été manifestement écrit quelque temps après les trois autres Évangiles. Matthieu, Marc et Luc avaient chacun raconté, comme Dieu le leur avait indiqué, l’histoire de Jésus Christ, sa naissance, ses premières années et son entrée dans le ministère. Jean tient leur récit pour connu, sans quoi ses premiers paragraphes seraient difficilement compréhensibles. Comme le premier siècle tirait à sa fin, il s’était écoulé suffisamment de temps pour que se déclenchent des attaques contre la Personne de Christ, la vraie citadelle de la foi. Des notions philosophiques en partie païennes circulaient, se mêlant à la doctrine, ce qui aurait pu être désastreux si elles n’avaient pas été réfutées avec l’énergie de l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi cette énergie est déployée dans les écrits de l’apôtre Jean, environ un quart de siècle après la fin de la course de Paul et de Pierre.

Les premiers chrétiens étaient très troublés par les prétendus « gnostiques », c’est-à-dire « ceux qui savent ». Nous avons appris à connaître les agnostiques. Ce sont des gens qui nient qu’une vraie connaissance de Dieu et de ce qui le concerne soit possible. Les gnostiques étaient à l’opposé : ils prétendaient avoir été « initiés » et avoir la connaissance supérieure. Leurs théories niaient en fait la divinité intrinsèque et la vraie humanité de Jésus. Il y avait ensuite ceux qui considéraient Jésus et le Christ comme deux personnes différentes. Le Christ était pour eux un idéal, un état que l’homme pourrait progressivement atteindre. Jésus était l’homme apparu dans l’histoire, à Nazareth. Le but de l’Évangile selon Jean est de réfuter ces erreurs.

Avant de considérer le début, il serait bon de lire les deux derniers versets du chapitre 20, car le dessein de l’Esprit dans cet Évangile y est défini. Les miracles rapportés sont autant de « signes » qui prouvent que Jésus est le Christ. Il n’y a donc qu’une seule et même Personne. Les miracles prouvent aussi qu’il est le Fils de Dieu, établissant ainsi sa divinité. En croyant cette vérité, on a la vie ; en la refusant, on demeure dans la mort. C’est le but de l’Esprit de Dieu dans cet Évangile ; il sera nécessaire de l’avoir présent à l’esprit tout au long de notre lecture. Nous verrons que c’est une clé très importante pour découvrir ses trésors.

Les tout premiers mots nous ramènent au moment le plus lointain que notre esprit soit capable de concevoir, c’est-à-dire le moment où a commencé la première chose qui ait jamais eu un commencement. Avant cela, il n’y avait que... Dieu. À ce point du « commencement », le Verbe (la Parole) « était », c’est-à-dire, existait. Il n’a pas commencé à ce moment-là ; il existait déjà. Son existence éternelle est proclamée, et nous sommes ramenés avant les premiers mots de Genèse 1. De plus, il était « auprès de Dieu ». Nos esprits s’arrêtent à ce moment lointain et nous découvrons qu’alors il possédait une personnalité distincte. La Parole n’est pas un terme général pour désigner la déité, en dehors de toute distinction particulière, car le fait d’être « auprès de Dieu » établit clairement une place spéciale et distincte.

Ceci étant, l’esprit critique aura tendance à discuter : « Nous ne pouvons donc pas parler de la Parole (le Verbe) comme étant Dieu au sens propre ou dans le plein sens du terme, même s’il n’est pas exactement une créature puisqu’il existait avant la création ». Un tel raisonnement est absolument réfuté par la fin du verset 1 : « la Parole était Dieu ». C’est : Dieu dans son essence même.

On a essayé d’affaiblir la force de cette déclaration si importante, en la traduisant par : « la Parole était divine » ou : « la Parole était un dieu », du fait de l’omission de l’article défini (c’est-à-dire qu’il n’est pas écrit : « la Parole était le Dieu »). Mais ceux qui connaissent le grec nous disent qu’il n’y a pas d’article indéfini dans cette langue, et que le mot traduit par « Dieu » est un mot fort, désignant la Déité (*) véritable et absolue. S’il avait été écrit que la Parole était le Dieu, cela aurait limité la divinité à la Parole et en aurait exclu les autres personnes de la Déité. Les termes sont choisis avec une exactitude divine : la Parole était véritablement et absolument Dieu.



(*) Le terme anglais the Godhead est traduit par la Déité, au sens absolu, correspondant au mot grec Θeoτης qui, dans le Nouveau Testament, se rencontre une seule fois en Colossiens 2:9 : « La plénitude de la Déité habite en lui corporellement ».

Le terme Deity est traduit par divinité quand il exprime le caractère, la nature de Dieu, avec le sens du mot grec Θeιoτης qui se rencontre une seule fois en Romains 1:20 : « Sa puissance éternelle et sa divinité se discernent par le moyen de l’intelligence » (Note du traducteur)

Le deuxième verset nous ramène aux deux premières déclarations du verset 1. La personnalité distincte qui caractérise le Verbe (la Parole) n’est pas une forme qui a été prise à un moment ultérieur. Il avait une personnalité éternelle. Au commencement il était donc « auprès de Dieu », car cette distinction de personnalité se trouve dans l’essence même de la Déité. Ainsi quatre points ont été établis au sujet de la Parole : son existence éternelle, sa personnalité distincte, sa déité intrinsèque, sa personnalité éternelle. Même si nous pouvons apprendre autre chose au sujet de la Parole, ces quatre points devraient nous inciter à nous courber dans une humble adoration.

Nous trouvons un cinquième point au verset 3 : il est l’auteur de la création, et cela au sens le plus complet. Nous en arrivons maintenant aux choses qui ont été faites, c’est-à-dire qui sont venues à l’existence. Un mot différent est utilisé dans les versets 1 et 2. Le Verbe (la Parole) n’est pas venu à l’existence : il était, car son existence est éternelle. Mais il a créé tout ce qui est venu à l’existence, puisqu’il a créé « toutes choses ». Pour ne pas laisser la moindre possibilité d’erreur, la seconde partie du verset insiste sur ce point. Ce langage est remarquable, étant donné la science moderne « faussement ainsi nommée », si largement vulgarisée, qui s’efforce de tout expliquer « sans Lui ». Les incrédules s’attachent à la théorie de l’évolution, en dépit d’un manque pitoyable de faits sur lesquels l’appuyer ; les preuves alléguées sont des plus fragiles, parce qu’on l’élimine Lui, en glorifiant l’homme. Mais en vérité il ne peut être éliminé. Parmi toutes les choses innombrables qui ont reçu l’existence au commencement, aucune ne l’a reçue sans lui.

Réfléchissons à cela ; nous avons ici l’explication des « cieux qui racontent la gloire de Dieu » et de la manifestation partielle de Dieu dans la création (Romains 1:19, 20).

La Parole a créé toutes choses. Ainsi la création, dans une certaine mesure, nous donne une fidèle manifestation de Dieu lui-même et de sa pensée. Nous exprimons nos pensées par des paroles ; et la signification de ce grand nom, PAROLE, est que Celui qui le porte est l’expression de tout ce que Dieu est. Les versets 1 et 2 montrent ainsi qu’Il EST, lui-même, absolument tout ce qu’il dit. La création, quand elle a surgi par la Parole, n’était pas un fouillis vide de sens, mais une proclamation de la puissance et de la sagesse de Dieu.

Nous arrivons à un sixième point important avec le verset 4. Le Verbe (la Parole) a la vie en lui-même. En lui, la vie n’est pas une chose reçue ; la vie, au contraire, a son origine en lui, il possède la vie dans son essence même. En rapprochant cela de tout ce qui précède, nous saisissons avec quel soin la divinité intrinsèque de la Parole est établie et préservée. Les mots employés sont simples et précis ; ils sont cependant chargés d’une plénitude de sens divine. Comme l’épée du chérubin en Genèse 3:24, ils tournoient çà et là pour garder intacte dans nos esprits la vérité concernant Celui qui est l’arbre de vie pour l’homme. Cet Évangile va bientôt nous montrer combien la vie du croyant a véritablement sa source en lui. Mais le sujet du verset 4 est plutôt : « la vie était la lumière des hommes ». Cette question est approfondie dans les premiers versets de la première Épître de Jean. La vie a été manifestée, et par conséquent le Dieu qui est lumière est apparu dans la lumière ; le croyant marche dans cette lumière.

La lumière dans laquelle les hommes doivent marcher n’est pas simplement celle de la création, aussi merveilleuse soit-elle ! C’est la lumière qui a été manifestée dans les mots et les actions de la Parole. Quand la Parole est apparue, la lumière a brillé ; mais c’est dans une scène de ténèbres qu’elle s’est manifestée. Nous lisons, en Genèse 1, comment la lumière de la création a jailli dans les ténèbres par la Parole de Dieu ; en un instant les ténèbres ont disparu. Ici nous avons une lumière d’un ordre bien plus élevé. Elle apparaît au milieu des ténèbres morales et spirituelles qui ne pouvaient être dissipées que si cette lumière était vraiment reçue. Hélas ! Elle n’a pas été comprise ! Cependant bien que les ténèbres demeurent, il n’y avait pas d’autre lumière pour l’homme que « la vie ». Il n’y a pas de contradiction dans ces affirmations car Jean, comme il le fait souvent, parle ici de choses abstraites. Il n’est pas encore arrivé au récit historique des événements.

Mais comment se fait-il que la vie qui était dans la Parole ait vraiment brillé dans les ténèbres et soit devenue lumière pour les hommes ? La réponse se trouve au verset 14. Avant d’arriver à ce verset, dans les versets 6 à 13, nous commençons à voir les choses d’un point de vue historique. Jean le Baptiseur entre en scène pour faire ressortir l’importance suprême de la « vraie lumière ». Ce Jean n’est qu’un homme, né pour être l’envoyé de Dieu ; sa mission était de rendre témoignage à la lumière. Il est vrai qu’il est désigné comme « une lampe brillante » dans le verset 35 du chapitre 5, mais le mot employé là est « lampe » plutôt que « lumière ». Jean a brillé comme une lampe et a témoigné, mais la vraie lumière est Celui qui, « venant dans le monde, éclaire tout homme ». Cela ne signifie pas que tout homme reçoive la lumière, ce qui contredirait le verset 5. Jésus n’était pas une lumière pour une partie des hommes seulement, mais il était plutôt comme le soleil qui rayonne sur le monde entier. Aucune nation ne pouvait avoir le monopole de la vraie lumière ; dès le début, cet Évangile porte donc nos pensées au-delà des étroites limites d’Israël.

Dans le reste de ce paragraphe (v. 10-13), de nouvelles déclarations de nature historique développent et éclaircissent ce qui a été dit aux versets 4 et 5. Nous avons déjà vu que la Parole est une Personne de la Déité ; sa vie a brillé comme étant la lumière des hommes, même si c’était au milieu des ténèbres. Il est maintenant ajouté que le monde était le lieu où régnaient ces ténèbres. Jésus y est entré. Hélas, le monde, qui s’était tellement éloigné, n’a pas connu Celui qui avait été son Créateur. Dans ce verset encore il ne s’agit pas d’Israël ou des Juifs, mais du monde. La lumière répandue par les prophètes pouvait être limitée à Israël, mais non pas le rayonnement de la vraie lumière.

L’apôtre Jean fait souvent mention du monde dans ses écrits. Il emploie un mot que nous avons adopté quand nous parlons du « cosmos », qui signifie l’univers comme un tout ordonné. C’est le sens du mot dans ce verset. Quelquefois, dans un sens plus restreint, il désigne seulement notre monde. En tant que Créateur, Jésus avait fait l’univers comme un tout ordonné. À un moment merveilleux, il est venu dans notre cosmos d’une manière très particulière. Il est entré dans ce cosmos plus petit et plus restreint qui s’était perverti et était devenu étranger à cause du péché. Le monde était si perverti qu’il n’a même pas connu son Créateur.

Ensuite, de façon plus précise, il est effectivement venu dans une partie assez sombre de ce cosmos où s’est accompli ce que la prophétie indiquait à son égard. Son propre peuple, Israël, auquel cette prophétie le rattachait, ne l’a pas reçu. Il a été rejeté car les ténèbres ne pouvaient pas le comprendre. Mais malgré cela, il y a des exceptions, comme cet Évangile nous le montrera plus loin. Certains l’ont reçu, croyant en son nom. Ils ne faisaient pas partie des ténèbres. Leurs yeux ont été ouverts et ils l’ont reçu ; ils ont discerné avec foi la gloire de son nom. Ils ont alors reçu de lui le droit d’être enfants de Dieu, et non d’être des Juifs meilleurs ou plus éclairés. Le mot employé ici est sans aucun doute « enfants ». Jean a l’habitude de l’utiliser, plutôt que le mot « fils » qui est davantage employé par Paul. Le sens est légèrement différent. Il évoque la même relation heureuse avec Dieu. Le mot « fils » souligne plutôt notre maturité et notre position dans cette relation. Le mot « enfants » met plutôt en évidence le fait que nous sommes véritablement nés de Dieu, ayant reçu sa vie.

C’est ce qui est souligné ici (v. 13). Le Juif se glorifiait d’être de la race d’Abraham, tout comme aujourd’hui un homme peut être fier d’être né de sang noble ou même royal. Ces âmes humbles, qui font exception à la règle en recevant Christ quand il vient, sont nées de Dieu. La volonté de la chair n’aurait jamais eu de tels résultats, car la chair est fondamentalement opposée à Dieu. La volonté de l’homme, même celle du meilleur d’entre eux, ne pourrait produire cela : c’est tout à fait en dehors des pouvoirs de l’homme. Leur naissance venait de Dieu, c’était un acte divin. Celui qu’ils ont reçu par la foi leur a donné le droit — acte souverain — de prendre la place que leur a conférée cette naissance.

Comment se fait-il que les âmes pieuses, dont nous avons un exemple en Luc 1 et 2, reçoivent le Christ à l’instant où il apparaît ? Ce n’est pas parce qu’elles sont de la descendance d’Abraham. Ce n’est pas non plus parce que la chair en elles est plus noble et qu’elle les pousse à agir, ou parce qu’elles sont influencées par la forte volonté d’un homme sage. C’est uniquement parce qu’elles sont nées de Dieu. C’est un acte divin. Quand nous arrivons au chapitre 10, nous trouvons la même réalité fondamentale exprimée différemment. Lorsque le Berger est venu à la bergerie, il y a trouvé des âmes qui sont « ses propres brebis » ; elles ont entendu sa voix et il les a menées dehors. Il y en a là beaucoup qui sont ses brebis parce qu’elles font partie de sa nation. Elles ne sont pas ses propres brebis au sens où le sont Marie de Magdala, les disciples, la famille de Béthanie, Siméon ou Anne. Ces personnes nées de Dieu sont celles qui l’ont reçu.

Au verset 14, nous reprenons maintenant le thème du verset 5 qui nous révèle un septième fait important concernant le Verbe (la Parole). Il est devenu chair et a habité au milieu de nous. Les versets 1 et 2 nous disent ce qu’il était éternellement dans son essence. Le verset 14 nous dit ce qu’il est devenu. Il est devenu chair ; c’est-à-dire qu’il a revêtu une humanité parfaite. Par ce moyen, les six autres grands faits nous sont devenus accessibles. Celui qui existe de façon absolue par lui-même n’a pu se faire connaître aux hommes qu’en se mettant personnellement en relation avec sa créature.

Le fait que le Verbe (la Parole) soit devenu chair garantit non seulement qu’il a revêtu un corps humain réel (ce que niaient quelques-uns des premiers hérétiques), mais aussi qu’il est devenu un homme dans tout le sens du terme. Pour le devenir, il a laissé de côté les anges et il a « pris la semence d’Abraham ». Il est significatif que ce soit dans cet Évangile, qui commence par une telle affirmation de sa divinité, qu’il parle de lui-même comme « d’un homme » (8:40). En fin de compte, tout ce que Dieu est se trouve révélé aux hommes dans un homme. Il a habité au milieu de nous, plein de grâce et de vérité. Le fondement de toute vérité repose sur la connaissance de Dieu. Si cette connaissance nous était parvenue séparée de la grâce, elle nous aurait renversés ; mais voici une Personne pleine à la fois de grâce et de vérité, qui a habité au milieu de nous.

Aux versets 14 et 15 se trouvent deux parenthèses. La première nous dit que les apôtres et tous ceux « qui l’ont reçu » (v. 12) ont contemplé sa gloire. Ils ont vu une gloire « comme d’un Fils unique de la part du Père », et non comme celle du Sinaï. C’était la gloire attachée à la Majesté et à ses justes exigences ; ici c’est la gloire liée à une intime relation d’affection.

La seconde parenthèse introduit brièvement le témoignage de Jean, rapporté plus complètement quelques versets plus loin. Elle montre qu’il a discerné la préexistence et donc la gloire divine de Celui à qui il rend témoignage. Historiquement il vient après lui, à la fois par sa naissance et son entrée dans le ministère, mais il existait avant lui. Il a ainsi pris la place suprême, la première.

Laissant de côté les deux parenthèses, nous lisons : « La Parole devint chair, et habita au milieu de nous... pleine de grâce et de vérité... car, de sa plénitude, nous tous nous avons reçu, et grâce sur grâce ». Le résultat pour « nous » qui croyons est de nouveau précisé ici. Seuls « tous ceux qui l’ont reçu » peuvent vraiment dire : « Nous avons reçu » de sa plénitude ; mais ceux-là, tous ceux-là peuvent le dire, Dieu en soit béni ! Une plénitude de grâce et une plénitude de vérité sont la part de chacun, même du plus faible, même s’ils n’en mesurent jamais la profondeur. L’accent est mis spécialement sur la grâce. Nous avions besoin de « grâce sur grâce », comme si on l’empilait pour en faire une montagne. La loi a été donnée par Moïse. Elle exprimait les exigences de Dieu, mais elle n’établissait rien. La grâce et la vérité sont apparues dans ce monde, et la venue de Jésus Christ les a, de ce fait, établies.

Enfin, Jean a clairement identifié cette Personne, connue parmi les hommes, Celui qui est la Parole. La Parole devint chair et habita au milieu de nous, pleine de grâce et de vérité ; et voici, cette plénitude est en Jésus Christ ! Cette préface magnifique à l’Évangile nous a conduits directement à Jésus.

À ce stade, nous avons un autre aperçu de sa gloire. Il est Celui qui révèle le Dieu qu’aucun homme n’a jamais vu. Comme le Fils unique qui est dans le sein du Père, il peut pleinement le faire connaître comme Père. Dans le mot « sein », nous avons une image humaine, mais nous ne devons pas l’utiliser dans le sens humain. Cette image est utilisée ailleurs dans l’Écriture pour indiquer la plus proche des relations et l’intimité la plus complète. Le Fils est si totalement un avec le Père et dans une telle intimité de pensée avec lui, qu’il peut le faire connaître à la perfection. Notre verset ne dit pas qu’il était, comme s’il y avait un lieu qu’il aurait pu quitter, mais qu’il est. C’est un présent éternel. Il était, dans l’éternité, il est et sera éternellement dans le sein du Père. La Parole devenant chair signifie donc la venue de la grâce et de la vérité et la pleine déclaration de Dieu comme Père.

Les versets 19 à 28 nous donnent le témoignage de Jean, rendu alors qu’il baptisait au Jourdain. Il est présenté d’une façon tout à fait différente des autres Évangiles. Tout d’abord il y a le côté négatif. Les chefs religieux sont curieux de savoir s’il est le Christ ou Élie, ou le prophète dont Moïse a parlé. Son témoignage est ferme ; il n’est aucun de ceux-là. Il est seulement la voix dont Ésaïe avait parlé, qui crie dans le désert. Son témoignage positif vient ensuite quand ils l’interrogent sur son baptême. Il y en a Un parmi eux qu’ils ne connaissent pas, tellement plus grand que Jean qu’il n’est pas digne de délier la courroie de sa sandale. Par cette image frappante, Jean exprime ce qu’il comprend de la gloire suprême de Celui qui est sur le point de se manifester.

C’est le commencement du témoignage de Jean. Il se précise et s’affermit dans les versets qui suivent.

L’incarnation et quelques-unes de ses grandes conséquences nous sont présentées dans la dernière partie du chapitre. Nous avons en Jean 1 plusieurs des noms et titres du Seigneur Jésus. Les différents offices et capacités qu’il remplit nous sont aussi dévoilés.

Les grands de ce monde remplissent des fonctions variées... Il n’est donc pas surprenant que la Parole, faite chair, remplisse de multiples offices et soit à même de s’occuper de services d’une grande variété et d’une valeur éternelle. Quand nous lisons, au verset 29, la suite du témoignage de Jean, nous rencontrons le premier de la série. Jésus est « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ».

Jean dit, en substance : « Voilà l’unique sacrifice efficace, qui n’aura jamais à être répété et qui a une valeur éternelle ». Dans l’Ancien Testament, l’agneau avait été spécialement choisi comme l’animal destiné aux sacrifices : c’est l’explication du titre utilisé ici. Jésus est l’Agneau que Dieu a donné. S’il enlève le péché du monde, alors l’œuvre qui est accomplie est d’une telle grandeur que tout est réglé pour l’éternité. Il n’enlève pas seulement votre péché, ou le mien, ou celui d’Israël, mais celui du « cosmos » tout entier. La chose est à faire, et voici « Celui qui la fait ». Quand nous évoquons le péché, nous pensons en général à ses diverses formes, avec des milliers de détails ; ici il est considéré comme un problème gigantesque et terrible, qui trouve sa solution finale dans le fait qu’il est ôté. Dieu veut un « cosmos », — l’univers comme un tout ordonné, —entièrement et éternellement purifié du péché. Voici Celui qui le réalise par son sacrifice. Il est le sacrifice pour toutes les périodes ; c’est là le fondement de tout ce qui suit. S’il ne l’était pas, rien ne pourrait nous conduire dans la voie de la bénédiction et de la gloire.

Jean continue à identifier Jésus comme Celui dont il a parlé auparavant. Il proclame que son baptême n’a pas seulement pour but la manifestation du résidu fidèle en Israël, mais aussi la manifestation de l’Agneau de Dieu à Israël. Il a vu le Saint Esprit descendre sur lui comme une colombe, descendre et demeurer, — non pas descendre et repartir, comme la colombe lâchée par Noé. Quand il avait reçu sa mission, Jean avait été informé que ce serait le signe distinctif de Celui dont il serait le précurseur. C’était celui qui ne baptiserait pas seulement d’eau, mais du Saint Esprit.

En disant cela, Jean présente manifestement Jésus comme celui qui, infiniment grand, apporte la bénédiction. Comme sacrifice, il ôte le péché du monde. Comme Celui qui apporte la bénédiction, il le remplit de la lumière et de l’énergie de l’Esprit de Dieu. Il est donc évident qu’il y a ici les deux aspects d’un ensemble ; et les deux déclarations précédentes ont une portée très large. Chaque croyant aujourd’hui a ses péchés ôtés et il reçoit le Saint Esprit ; c’est une infime partie de tout ce que représentent les résultats acquis. Mais ce qui est envisagé ici, c’est l’œuvre dans sa totalité, considérée de façon abstraite. Les péchés ôtés et le Saint Esprit répandu sur toute chair ne sont pas encore des faits historiques ; mais nous avons ici Celui par lequel ces deux choses vont arriver.

La déclaration finale de Jean, au verset 34, est très importante. Le témoignage qu’il avait rendu aux versets 15 et 27 lui était confirmé. Il avait devant lui le Fils de Dieu et il pouvait rendre témoignage qu’il est le Fils. Le Saint Esprit est une Personne de la Déité. Voici un homme qui a cette personne divine à sa disposition, de manière à pouvoir baptiser du Saint Esprit. Qui est donc cet homme ? Rien de moins que le Fils de Dieu, une autre personne de la Déité. Nous sommes ainsi amenés immédiatement au sujet qui est le but principal de cet Évangile (voir 20:31), le Fils était là devenu Homme ; un tel but était rendu possible. Le Fils de Dieu et la Parole ne sont qu’un.

Le lendemain, Jean rend un témoignage similaire, centré davantage sur la Personne elle-même que sur son œuvre. C’est encore la personne dans son caractère d’Agneau pour le sacrifice. C’est lorsqu’il revêt ce caractère qu’il a le plus d’attrait, comme le montre Apocalypse 5. Cette attraction se fait sentir ici ; deux des disciples de Jean, l’entendant parler ainsi, le quittent immédiatement pour s’attacher à Jésus. On ne peut rendre de service plus fidèle à Dieu que de détourner les auditeurs du serviteur humain pour les attacher à Christ. Jean le Baptiseur fut un serviteur très fidèle.

Jésus ne reprend pas les disciples qui désirent être avec lui ; il les encourage plutôt à demeurer avec lui. Il est non seulement le sacrifice et Celui qui bénit, mais encore le centre autour duquel tous doivent se rassembler. Les deux disciples avaient découvert cela par une sorte d’instinct.

Leur action suffit à le placer devant nous sous ce caractère. Bientôt le Seigneur dira : « Si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même » (12:32). Dans les jours à venir, cela s’accomplira de façon visible. Mais parmi les multitudes de ce jour futur, André et l’autre disciple auront l’honneur d’avoir été les premiers à découvrir en Jésus le Centre désigné par Dieu.

Le verset 42 nous montre que ce qu’André a entendu lui a révélé que Jésus était le Christ (Nous devons à nouveau penser à la fin du chapitre 20). Jésus est Celui qui baptise de l’Esprit Saint, par conséquent il est le Fils de Dieu. Il est le Centre désigné par Dieu, donc le Christ. La première chose que fait André est de chercher son frère Simon. Il lui fait part de ce qu’il a trouvé, et ainsi « il le mena à Jésus ». Il est souvent arrivé depuis, que l’homme le plus énergique et le plus remarquable a été amené au Seigneur par quelqu’un de très ordinaire. Autant que nous le sachions, c’est la chose la plus remarquable qu’André ait faite.

Simon est toujours prompt à parler, et parmi les disciples il est habituellement le premier à s’exprimer ; mais quand il est amené à Jésus, ce n’est pas lui qui a le premier mot. Jésus montre aussi qu’il connaît son nom et sa filiation et lui donne un nouveau nom. Comme nous le voyons pour Daniel et ses trois amis, les grands rois affirment que des serviteurs ou des esclaves leur appartiennent, en changeant leur nom. Quand Simon vient à Jésus, Celui-ci affirme de la même manière son droit sur lui. Mais il fait plus que cela en lui donnant un nom qui signifie « une pierre », car il se l’attache pour l’édifice qu’il a en vue. Pour le moment, Simon ne sait rien de cela. Effectivement Simon, d’après le récit, n’a rien à répondre. Ce que le Seigneur a en vue et ce qu’il dit est de toute importance.

Reportons-nous seulement à 1 Pierre 2 et nous verrons que Simon a compris et qu’il a quelque chose à nous dire à ce sujet. En venant à Christ, la Pierre Vivante, il est devenu une pierre vivante pour l’édification de la maison de Dieu qui se poursuit à l’époque actuelle. Comme il nous le montre dans ce chapitre, ce qui était vrai pour lui, l’est aussi pour nous lorsque nous venons à la Pierre Vivante, chacun à notre tour. Jésus se révèle alors clairement comme Celui qui bâtit la maison de Dieu, dans la manière dont il rencontre Simon. Ni Simon lui-même, ni les autres ne l’ont saisi à ce moment-là. C’est un autre aspect du ministère de Jésus.

Jésus lui-même prend l’initiative de trouver Philippe (v. 44). Il se présente par ces mots : « Suis-moi ». Ces deux mots sont évidemment suffisants. Ils le désignent à Philippe comme Celui qui conduit et qui a le droit de demander l’obéissance loyale de tous et de chacun. Philippe le suit et, même s’il n’a pas encore beaucoup de connaissance, il se met à chercher d’autres âmes. Il peut seulement parler à Nathanaël de « Jésus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth ». Il donne ainsi un nom ni très élevé ni très exact à Celui qu’il venait tout juste de commencer à suivre. Cela conduit Nathanaël, dès le départ, à avoir des préjugés à l’égard du Seigneur, mais cela suffit pourtant à l’amener à un entretien avec lui.

De nouveau Jésus prend l’initiative. Par sa première exclamation concernant Nathanaël, il se révèle lui-même comme Celui qui sonde les cœurs des hommes : Voilà un Israélite, non pas sans péché, mais sans fraude, c’est-à-dire sans tromperie ni malhonnêteté ; voilà un homme droit et honnête dans son esprit devant Dieu. Jésus le sait comme le montre sa réponse à la question étonnée de Nathanaël : « D’où me connais-tu ? » Le Seigneur se révèle comme le juge de tous. Il est Celui devant qui tous les hommes sont nus et découverts et qui peut mettre tout homme à sa vraie place. Nathanaël est venu pour voir Jésus de Nazareth et il découvre quelqu’un qui sait tout à son sujet et qui lit en lui comme dans un livre ouvert. Qui donc est ce Jésus ?

La réponse de Nathanaël nous est donnée au verset 50. Nous sommes ramenés à ce verset du chapitre 20 dont nous avons déjà parlé. Jésus est « le Fils de Dieu » et il est aussi « le Roi d’Israël ». En tant qu’Israélite sérieux et pieux, Nathanaël attendait le Roi, et il aurait eu tendance à faire de ce point-là le point capital. Mais évidemment en présence de « celui qui juge les hommes et sonde les cœurs », tout l’accent est mis sur le fait qu’il est nécessairement le Fils de Dieu, et donc le Roi d’Israël. Remarquez ensuite au verset 51 que Jésus accepte l’hommage de Nathanaël : il ne le trouve pas déplacé, car c’est un fruit de la foi. En entendant les paroles de Jésus, il croit et rend hommage.

Au verset 51 il semble qu’il y ait un contraste entre entendre et voir. Ce que nous entendons produit la foi, mais un jour viendra où nous verrons des choses plus grandes que celles que nous avons entendues. Lorsque la foi sera changée en vue, nous aurons devant les yeux le Fils de l’Homme comme grand administrateur de l’univers de Dieu, cette sphère de lumière et de bénédiction. Les anges auront leur place de serviteurs, mais chacun de leurs mouvements sera réglé et accompli sous sa direction. Il remplira cet office comme Fils de l’Homme selon la prophétie du Psaume 8. En effet ce Psaume parle de lui comme ayant été fait « de peu inférieur aux anges », mais ceci à cause de la mort qu’il a soufferte, comme nous le dit Hébreux 2. Il parle aussi de sa domination sur les œuvres de l’Éternel sur la terre et dans la mer. Notre verset de Jean 1 montre que les anges lui seront soumis. Le chapitre 2 des Hébreux va plus loin en disant que l’expression « toutes choses lui étant assujetties » signifie que Dieu n’a « rien laissé qui ne lui soit assujetti ». Le Fils de l’Homme dominera sur les cieux aussi bien que sur la terre.

Avant de quitter le premier chapitre, retenons que nous n’avons pas seulement ces aperçus des différents offices remplis par la Parole devenue chair, mais aussi que ses principaux titres sont mis en lumière : Jésus ; le Messie ; le Christ ; le Fils unique ; l’Agneau de Dieu ; le Fils de Dieu ; Jésus de Nazareth ; le Roi d’Israël ; le Fils de l’Homme. Le chapitre entier est semblable à une mine richement striée de ces filons d’or.
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Message  Arlitto Dim 13 Nov 2016, 18:27

17 Chapitre 16

Maintenant le Seigneur va les entretenir, non de la position dont ils avaient joui avec lui sur la terre, en ajoutant des promesses à l’égard du Saint Esprit, mais de ce qui allait arriver, de la présence du Consolateur, et du témoignage qu’il rendrait. Il avait bien parlé de lui en rapport avec les relations dans lesquelles ils se trouveraient avec le Père : là ce Consolateur le remplace et c’est le Père qui l’envoie.

Bien que le Seigneur vienne spirituellement se révéler à eux, et, avec le Père, les consoler et les fortifier en faisant leur demeure chez eux, dans le chapitre 14, le Saint Esprit remplace plutôt le Seigneur. Au chapitre 15, le Sauveur parle du témoignage que le Consolateur rendrait. Les apôtres, avec son secours, devaient rendre témoignage de ce que Jésus avait été ici-bas. Ils ne pouvaient être témoins oculaires de ce qu’il est là-haut. Le témoignage qu’ils auraient à rendre de sa vie ici-bas, devait être beaucoup plus vivant, plus nourri, que ne l’eût été une pure révélation d’en haut, à cause des relations dans lesquelles ils s’étaient trouvés avec lui, tout inintelligents qu’ils eussent été. Mais c’était une partie de sa vie d’ici-bas de n’être compris de personne.

Le témoignage qu’ils nous ont donné est bien celui du Saint Esprit (14:26), qui a choisi les incidents propres à communiquer le vrai caractère du Sauveur, la vie divine en Lui. Mais la grâce qui se manifestait en lui, s’exerçait tous les jours envers eux, ou au moins au milieu d’eux. Toujours lui-même, dans une vie qu’il vivait à cause du Père, il s’adaptait cependant — et le pouvait parce que sa vie était inséparable du Père — à toute la faiblesse des disciples, à tout ce qu’exigeait la grâce de sa part. Ce n’était pas purement et simplement un témoignage divin, mais c’était sa propre personne, ne perdant jamais sa divine perfection. Sa pureté inaltérable prenait toutes les couleurs que les circonstances qui l’entouraient donnaient à cette vie dans sa grâce. Le récit est un récit entièrement divin, mais qui, dans ce qu’il raconte, s’exprime par des cœurs humains qui y ont passé. Ce que Christ est en haut ne saurait s’exprimer ainsi. Là tout est parfait, sa gloire personnelle est accomplie. La patiente douceur, l’inébranlable fermeté, la sagesse divine au milieu du mal et des adversaires, ne sont plus de place, c’est la gloire qui se révèle. Et qui la révélera, sinon Celui qui en vient et qui y est ?

Au chapitre 14, le Père envoie le Saint Esprit au nom de Jésus, et nous donne la conscience de notre place devant lui-même, comme fils avec le Fils. Ici, c’est Christ, fils de l’homme, qui l’envoie d’auprès du Père, duquel le Saint Esprit procède, et il rend témoignage à Christ lui-même. Il est «l’Esprit de vérité», témoignage purement divin des choses qui sont en haut, l’Esprit qui est de Dieu, pour que nous connaissions les choses qui nous sont gratuitement données de la part de Dieu. Le témoignage rendu à la vie de Christ ici-bas, est un témoignage pleinement divin, mais qui se rend à travers les circonstances par lesquelles Jésus a passé et par des personnes qui s’y trouvaient elles-mêmes, afin que nous sachions ce qu’était Dieu au milieu de l’humanité déchue ; grâce immense qui réveille toutes les affections d’un cœur enseigné du Saint Esprit et qui s’en empare (*).



(*) Si nous examinons avec l’intelligence spirituelle les divers récits des évangiles, nous nous apercevons tout de suite d’une intention qui ne se montre pas par des paroles explicatives, mais par les circonstances mêmes, tout en étant dans des relations avec les hommes. Par exemple, Jean ne parle pas de l’agonie de Jésus en Gethsémané, bien qu’il fût plus près de lui, et du nombre de ceux que Jésus réveilla de leur sommeil. C’est que, dans Jean, le Saint Esprit donne le côté divin de cette touchante histoire. Ainsi il y est aussi parlé des troupes qui, venant prendre Jésus, sont renversées par sa présence. Matthieu, qui cependant l’a vu, n’en parle pas. Pour lui, Christ est la victime souffrante et mise à mort ; pour Jean, il est Celui qui s’offre lui-même sans tache à Dieu. Il en est de même partout.



Mais quels que fussent les privilèges auxquels ils allaient participer par la présence du Saint Esprit, ils devaient subir en même temps les conséquences du rejet de leur Maître, rejet qui n’était pas seulement celui d’un réformateur éclairé qu’on n’aimait pas, mais l’expression de l’inimitié du cœur de l’homme contre Dieu, et contre Dieu manifesté en bonté. Lui s’en allait en haut et les rendait participants de l’Esprit ; eux restaient ici-bas, munis sans doute de cette puissance spirituelle, jusqu’à faire des miracles qui rendraient témoignage à la source dont ils émanaient, mais la continuation du témoignage et de la puissance devait amener contre eux la même hostilité qui s’était manifestée contre Jésus. Si l’on avait appelé le maître de la maison Béelzébul, à plus forte raison traiteraient-ils de même les gens de la maison.

De plus, c’était une haine religieuse. Si une religion s’adapte au monde, et ne coûte rien au principe égoïste, on y tient ; on s’en enorgueillit encore davantage si, par la vérité qu’on reconnaît, on peut s’élever au-dessus des autres. Or cette haine — tout en reconnaissant bien son objet, savoir la révélation de Dieu dans ce monde — était une haine d’ignorance, spécialement pour les masses. La haine des chefs était plus morale, plus positivement diabolique, comme le Seigneur le leur avait dit (chap. 8). Les masses étaient jalouses pour leur religion, comme Paul le reconnaissait (Actes 22:3) ; les chefs détestaient ce qui se manifestait, parce que c’était la lumière. Terrible état ! mais que peut être un état qui s’oppose avec une volonté résolue, avec acharnement, à un tel Sauveur ? Le Seigneur dit que celui qui tuerait ses disciples croirait rendre service à Dieu. C’est ce que faisait Saul de Tarse. Mais les chefs avaient, dit le Seigneur, «et vu, et haï, et moi et mon Père».

Mais ici quelques vérités pratiques ressortent de ce qui est dit. C’est par la révélation d’une nouvelle vérité, que le cœur est exercé et sondé ; je dis nouvelle, au moins pour le cœur qui la rencontre . On s’accrédite par une ancienne. Les juifs croyaient à un seul vrai Dieu, et ils avaient bien raison. C’était un privilège, un avantage moral d’une portée immense. En réalité, il n’y avait que ce Dieu-là ; pour autant qu’il y avait de la réalité dans le paganisme, les dieux des païens étaient des démons. Mais bien que le Juif pieux reconnût ce Dieu vrai, lui obéît et se confiât en lui, c’était la gloire de la nation que d’avoir ce Dieu pour Dieu, et le Juif sans piété se glorifiait aussi en lui. Mais hélas ! Il voyait la puissance qui témoignait de la présence de Dieu, ailleurs que dans le temple, son séjour séculaire. La maison, toute belle qu’elle était, était vide, et une double haine éclatait contre ce qui en était la preuve. Dieu avait introduit une chose toute nouvelle. Le Père avait envoyé le Fils en grâce et s’était manifesté en lui, et cette grâce ne pouvait se borner au Juif seul. Elle pénétrait comme lumière jusqu’au fond du cœur de l’homme, Juif ou gentil. L’un et l’autre étaient pécheurs. Le Juif l’avait manifesté dans le rejet de ce Fils, et la grâce souveraine s’étendait aux gentils. Le Juif pécheur en avait tout autant besoin ; la paroi mitoyenne avait croulé à la croix. C’était Dieu et l’homme maintenant, non le Juif et le gentil. En vain Dieu avait reconnu les privilèges des Juifs, en vain avait-il envoyé son Fils, selon les promesses, aux brebis perdues de la maison d’Israël ; Israël n’en voulait rien ; il voulait sa propre gloire. De là vient que pour eux, Juifs, celui qui détruirait un tel témoignage, le témoignage d’une grâce infinie, du Père envoyant le Fils dans le monde, de la grâce s’exerçant pour le salut envers les pécheurs, Juifs ou gentils, celui-là, dis-je, qui le détruirait, rendrait service à Dieu. Il croirait rendre service à Dieu, à son Dieu à lui, au Dieu qui faisait sa gloire. Quant au Père et au Fils, il ne les connaissait pas ; c’était là la nouvelle vérité qui mettait à l’épreuve l’état de son cœur. Un bon protestant peut se glorifier en rejetant la divinisation de l’hostie et en croyant à la justification par la foi comme dogme ; c’est sa gloire comme protestant. Mais où en est son âme quant à la présence du Saint Esprit et à l’attente du Sauveur ? Les nouvelles vérités confirment toujours les anciennes, tout en jugeant les superstitions, mais la foi aux anciennes, qui font notre gloire à nous, n’est pas une pierre de touche pour l’état de l’âme, bien qu’il faille les maintenir soigneusement.

Il y a une autre remarque du Sauveur qui mérite notre attention particulière. Elle est simple, mais dévoile l’état de nos âmes. «Maintenant», dit-il, «je m’en vais à Celui qui m’a envoyé, et aucun d’entre vous ne me demande : Où vas-tu ?» La douleur avait rempli leur cœur. C’était très naturel et, dans un certain sens, très juste. Ils sentaient l’effet présent et actuel du départ de Jésus. Cela les touchait de près, mais ils jugeaient les circonstances entièrement en rapport avec eux-mêmes. Ils avaient renoncé à tout pour le Seigneur, et ils allaient le perdre. Et non seulement cela, mais il fallait renoncer à tout ce qui se rattachait pour eux à sa présence ici-bas ; toutes leurs espérances juives s’évanouissaient. Ils sentaient l’effet des circonstances sur eux-mêmes, mais ne pensaient pas aux desseins de Dieu qui s’accomplissaient dans ces circonstances, car le Fils de Dieu ne sortait pas de ce monde par un accident. Il en est de même de nos plus petites circonstances : pas un passereau ne tombe en terre sans notre Père. Ce qui les troublait, était en réalité l’œuvre de la rédemption. De plus, ce qui fait notre croix dans ce monde-ci, répond à la gloire et au bonheur dans l’autre. La préoccupation des circonstances leur cachait les choses célestes et la gloire dans laquelle entrait l’Agneau.

Mais cette remarque introduit, non la gloire céleste du Seigneur, — quoique ce qu’il dit en dépende, — mais la conséquence pour eux ici-bas, ce qui doit nous occuper maintenant. C’est la venue ici-bas du Consolateur, du Paraclet. Sa présence dans ce monde devait avoir pour but de convaincre de péché, de justice et de jugement. Il ne s’agit pas ici de la démonstration à la conscience d’un homme des péchés dont il est coupable, mais d’un témoignage de l’état du monde, et cela par la présence même du Saint Esprit, bien qu’il le rendît aussi aux hommes. Le péché s’était manifesté depuis longtemps dans le monde ; la loi avait été transgressée ; mais maintenant Dieu lui-même était venu en grâce. Toutes ses perfections, sa bonté et sa puissance, s’exerçant pour délivrer des effets du péché, avaient été manifestées dans ce monde, et toutes en grâce envers les hommes, avec une patience qui est restée parfaite jusqu’au bout, et l’homme n’a pas voulu Dieu. Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes. Mais l’homme n’en voulait rien. Voilà le péché ; non la conviction des convoitises déréglées, non celle des transgressions contre la loi de Dieu, mais le rejet final et formel de Dieu lui-même. Le Saint Esprit n’aurait pas été là, si cela n’avait pas eu lieu. De plus, nous avons le spectacle solennel du seul juste qui avait glorifié Dieu en toutes choses et avait été envers lui d’une obéissance à toute épreuve, abandonné de Dieu lorsque, persécuté par les hommes, il en appelle à lui. Et tout est fini pour ce qui regarde le monde. Aucune justice ne se montre, si ce n’est dans le jugement du péché dans la personne de Celui qui n’avait pas connu le péché, mais qui avait été fait péché devant Dieu, s’étant offert à Dieu pour cela, pour que Dieu y fût glorifié.

Où chercher la justice ici-bas ? Ce n’est pas dans le rejet de Dieu par l’homme, ce n’est pas dans l’abandon du juste de la part de Dieu. Où donc la chercher ? En haut. L’homme Christ, en souffrant ainsi, avait parfaitement glorifié Dieu en tout ce qu’il est : justice contre le péché, amour, majesté, vérité. Il s’était livré pour cela. Et la justice se trouve en ce que Celui qui s’est donné pour glorifier Dieu est sur le trône du Père, assis à la droite de Dieu (*), ce dont la présence du Saint Esprit était le témoignage, avec cette terrible conséquence que, comme Sauveur en bonté et en grâce, le monde ne le verra plus. C’est ainsi qu’il l’a dit : «Dorénavant vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel» ; mais ce sera en jugement. Moment réellement suprême et terrible pour ce monde, bien que la grâce en recueille un grand nombre pour la gloire céleste, et qu’un résidu d’entre les Juifs doive jouir, par la même grâce et en vertu du même sacrifice, de l’effet des promesses auxquelles la nation a perdu tout droit, en rejetant la personne de Celui en qui elles s accomplissent.



(*) Voyez Jean 13:31, 32 ; 17:4:5.



Mais, bien que la volonté et les convoitises des hommes, leur haine contre la lumière et leur inimitié contre Dieu, les rendissent responsables de ce crime, qui était-ce qui les dirigeait et concentrait leur animosité sur un seul point ? Qui était-ce qui amenait l’indifférence hautaine et la cruauté d’un Pilate, tout averti et alarmé qu’il était, à se joindre, pour le rejet du Fils de Dieu, à la haine inconcevable des chefs du peuple remplis de jalousie, et aux préjugés sans consistance de la multitude ? Qui était-ce qui les unissait pour être solidaires dans ce crime ? C’était le diable. Il est le prince de ce monde, démontré et déclaré tel dans la mort du Sauveur par la main de l’homme, mais jugé par le fait même. Celui qui gouvernait le monde, son prince, s’est montré tel dans la mort de celui qui était le Fils de Dieu venu en grâce. Avant et après, il pouvait exciter les passions, allécher les convoitises des hommes, susciter les guerres, attiser les torts des uns contre les autres, pourvoir aux désirs corrompus du cœur, mais tout cela était égoïste et partiel. Mais quand le Fils fut là, il put tout réunir, ceux qui se haïssaient et se méprisaient les uns les autres, contre ce seul objet : Dieu manifesté en bonté.

Le prince de ce monde est l’adversaire de Dieu. Le moment n’était pas encore venu pour le jugement de ce monde, mais le jugement en était certain, car son prince, celui qui le gouvernait tout entier, était le Satan, l’adversaire de Dieu, comme la croix de Jésus le démontrait. Or la présence du Saint Esprit était la preuve, non seulement que ce Jésus était reconnu de Dieu pour son Fils, mais que, comme Fils de l’homme, il était glorifié à la droite de Dieu. Au reste c’est le témoignage de Pierre, c’est-à-dire de l’Esprit, au second chapitre des Actes. Le Saint Esprit n’aurait pas été dans le monde, si cela n’eût pas été le cas. La rupture entre le monde et Dieu était complète et finale : vérité solennelle à laquelle on ne pense pas assez. La question que Dieu pose au monde est : «Où est mon Fils ? qu’en as-tu fait ?»

Mais cette présence de l’Esprit n’est-elle pas un avantage, un mieux pour le monde ? N’est-ce pas une relation plus bénie que tout ce qui a précédé ? Dieu soit béni ! la grâce souveraine s’exerce envers le monde en vertu de la mort de Christ ; mais, sauf ses droits souverains, Dieu n’a aucune relation avec le monde. Le Saint Esprit est au milieu des saints et dans les saints, mais, comme nous l’avons lu, le monde ne peut pas le recevoir : il est donné aux croyants. Entre le rejet et le retour de Christ, il rend témoignage à la grâce manifestée dans la mort de Jésus et à la gloire dans laquelle Christ se trouve, pour amener ceux qui croient en lui à une association céleste avec le dernier Adam, en les délivrant de ce présent siècle mauvais. Et il reste toujours vrai que «si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui», et que «l’amitié du monde est inimitié contre Dieu». Maintenant ces nouvelles relations sont entretenues par l’Esprit dans ces vases d’argile ; plus tard, ceux qui possèdent cet Esprit seront glorifiés avec le Seigneur lui-même. Plus tard, lorsque le jugement aura été exécuté, cette même grâce envers l’homme établira le Seigneur, selon ce qui lui est dû et selon les conseils éternels de Dieu, sur un monde béni, où la puissance de l’ennemi ne s’exercera pas. Mais ce n’est pas notre sujet ici.

Maintenant c’est avec le dernier Adam qui est du ciel, avec le Fils de l’homme glorifié, que nous avons affaire. Ce qui existe, c’est une rupture complète du monde avec Dieu, et un Christ céleste qui a accompli la rédemption. Mais le témoignage que rend le Saint Esprit, la vérité dont il est la preuve, est double et se partage ici. Ce que nous avons parcouru, c’est le témoignage que sa présence ici-bas rend à l’égard du monde ; ce qui suit est ce qu’il devait faire pour les disciples au milieu desquels il se trouvait.

Quel jugement solennel que celui qui vient de passer sous nos yeux, sortant de la bouche du Seigneur lui-même ! Le monde entier gisant dans le péché par son refus de recevoir le Sauveur venu en grâce ; la justice selon Dieu introuvable, sauf sur le trône en haut où elle avait placé celui que le monde avait rejeté, et en ce que le monde ne le reverrait jamais plus comme tel ; enfin, si l’exécution du jugement était encore différée, ce dernier n’était pas moins certain, car celui qui était en possession du monde avait montré qu’il était l’adversaire de Dieu, en conduisant le monde qu’il s’était assujetti, à crucifier le Seigneur.

Mais, quant aux disciples, l’Esprit devait leur révéler pleinement la vérité, et introduire leurs esprits dans la connaissance de toute la vérité. La vérité, c’est la manière dont Dieu envisage toutes choses et ce qu’il révèle de lui-même, de ses propres pensées et de ses propres conseils. Or Christ en est l’expression du côté positif, comme étant Dieu manifesté à l’homme et l’homme parfait aux yeux de Dieu. Étant la lumière, il met en évidence tout ce qui n’est pas selon les pensées de Dieu. Aussi le voile étant déchiré et Christ entré comme homme dans le ciel, et assis à la droite de Dieu, ce qui n’était pas du ressort de la connaissance humaine, «ce que l’oeil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu», l’Esprit le révèle, et il révèle même les choses les plus profondes de Dieu. Tout, depuis le trône éternel de Dieu jusqu’au hadès, et du hadès au trône de Dieu, et la rédemption qui s’y rattache, tout est dévoilé. Et c’est en Christ que toute cette révélation nous est faite ; mais aussi tout ce qui se révèle de la part de Dieu lui appartient. «Tout ce qu’a le Père est à moi», dit-il ; et ce n’est pas seulement ce qui est de Dieu comme Dieu, par exemple la création ; mais tout ce qui, dans les conseils de grâce, forme la nouvelle création en relation avec le Père, cela est à lui.

Ainsi le Saint Esprit devait prendre de ce qui était de Christ et le montrer aux disciples, et c’était tout ce que le Père possédait. La grâce et la vérité étaient venues en Christ au milieu de la vieille création. L’homme se refusait à cette grâce et rejetait cette vérité, mais maintenant Dieu voulait communiquer, à ceux qui croiraient en Christ, les choses nouvelles qui étaient dans ses conseils, dont Christ était le centre et la plénitude.

En quelle scène glorieuse nous sommes introduits ici, scène qui remplace ce que les disciples perdaient par la mort du Messie ! Toute la gloire qui se rattache à la personne du Fils, soit comme celui en qui tous les conseils de Dieu se concentrent, soit quant à ce qu’il est en lui-même, se révèle pleinement. Si, dans ce que nous avons d’abord parcouru, nous avons trouvé le jugement terrible mais juste du monde, quelle scène glorieuse, je le répète, s’ouvre ici dans les révélations que communique le Saint Esprit relativement à cette nouvelle création dont le second homme est le centre, lui, le Fils de Dieu qui révèle le Père, un autre monde où se révèle tout ce qui est dans le Père et du Père !



Mais ceci impliquait la mort et la résurrection de Christ, la fin de toute relation avec la vieille création, et un état nouveau de l’homme pour la nouvelle. Or la gloire de cette nouvelle création n’était pas encore révélée, ni même établie objectivement ; mais l’état de l’homme subjectivement, état immortel, pur, spirituel même quant au corps, était réalisé dans la résurrection, alors même que la gloire extérieure manquait encore. La chose nouvelle et éternelle existait dans la personne de Christ, et, quant à lui personnellement, elle se réalisait en ce qu’il s’en allait auprès de son Père, source de tout, «le Père de gloire», comme il est dit.



Or cet état nouveau de l’homme a été manifesté familièrement aux disciples, pendant les quarante jours que le Seigneur a passés sur la terre après sa résurrection, avant qu’il montât dans le ciel. Le retour du Sauveur, lorsqu’il reviendra dans sa gloire, sera le moment où sa domination sera établie sur toutes choses, où Dieu les mettra toutes sous ses pieds, avec une autorité et une puissance qu’il fera valoir pour se les assujettir. Or ce dont nous parlons, soit à l’égard de l’état de l’homme, soit relativement à la gloire, est évidemment quelque chose de plus que la présence du Saint Esprit, toute précieuse qu’elle soit, et c’est de cela que le Seigneur s’occupe maintenant. Le Saint Esprit devait être donné aux disciples, mais de plus lui devait les revoir. Sans doute, ils le reverraient quand il reviendra en gloire, mais alors il ne s’agira plus de témoignage à rendre. Avant cette heure-là, ils devaient le revoir pour un moment, car il s’en irait ensuite auprès de son Père. Ceci était l’introduction des disciples dans la réalisation de cet état nouveau que le Christ inaugurait par sa résurrection, Fils de Dieu en puissance. Ils devaient voir le second homme au-delà de la mort, et être en communication vivante avec lui. Ce n’était pas la révélation des choses glorieuses de la nouvelle création par le Saint Esprit ; cette révélation allait leur être donnée : c’était Christ lui-même, le Christ qu’ils avaient connu dans les jours de sa chair. «Touchez-moi», leur dit-il, «et voyez» que c’est moi-même. Touchante et précieuse parole ! C’était celui qu’ils avaient connu et accompagné tous les jours et tout le jour, qui avait supporté leurs infirmités, soutenu leur foi et encouragé leurs cœurs ; c’était le même Jésus, qui se montrait avec eux aussi familièrement qu’auparavant, bien que dans un tout autre état. Il s’est montré, dit Pierre, «non à tout le peuple, mais... à nous qui avons mangé et bu avec lui après qu’il eut été ressuscité d’entre les morts». C’était le même Christ, mais ce qui est de toute importance, la base de tout pour nous, c’était Christ au-delà de la mort, de la puissance de Satan, du jugement de Dieu et du péché, lui qui avait été fait péché pour nous, par qui nos péchés avaient été portés et anéantis, pour que Dieu ne s’en souvînt plus. On voit là le lien entre Jésus, connu dans son humiliation au milieu de nous en grâce, et l’homme dans son nouvel état, selon les conseils de Dieu, état où il ne pouvait plus être assujetti à la mort, ni mis à l’épreuve.

Le Saint Esprit est la source bénie de nos bonnes affections, mais il ne peut pas, comme Jésus, en être l’objet. En tant que Dieu, nous l’aimons ; mais, nous le savons, il n’a pas été fait chair pour nous, et il n’est pas mort pour nous, nous ne pouvons pas être unis à lui. On ne peut dire de lui comme du précieux Sauveur : «Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un ; c’est pourquoi, il n’a pas honte de les appeler frères» (Héb. 2:11). Il ne s’agit pas ici de préférence, ni de comparaison ; ce serait une folie que de parler ainsi des personnes divines, mais le Saint Esprit, quant à sa personne, ne s’est pas placé dans l’intimité où Jésus est entré avec nous ; un homme, qui appela les siens ses «amis», qui est bien Fils de Dieu et avec puissance, mais qui est homme et homme pour toujours ; le même qui a été au milieu de nous comme celui qui servait.

Ces paroles donc (v. 16, etc.), bien que leur plein et entier accomplissement ne doive avoir lieu que lorsque Christ reviendra, se rapportent aux événements de toute importance qui, dans sa mort et dans sa résurrection, montraient d’une manière caractéristique ce qu’il faisait et qui il était. Premièrement, il allait quitter les siens, et mettre fin, par sa mort, à toutes les relations de Dieu avec Israël et avec l’homme : «Un peu de temps et vous ne me verrez pas». Il allait mourir. «Et encore un peu de temps et vous me verrez». Il n’allait pas rester comme les autres hommes dans la poussière de la tombe ; il serait de nouveau avec eux. Mais encore une fois, ils ne le verraient plus, car il ne venait pas pour être un Messie sur terre, mais il devait aller auprès de son Père qui dominait la mort, et qui, après l’avoir ressuscité selon sa gloire, le prendrait auprès de lui dans la gloire qui était sienne. C’était une série d’événements qui, tout en rendant les disciples témoins oculaires du fait de sa résurrection, tenaient à sa gloire personnelle et à la rédemption, à la mise de côté de tout ce qui se rattachait au premier homme, à la gloire que lui, le Fils de Dieu, avait eue avec le Père avant la fondation du monde, et dans laquelle il allait rentrer comme homme pour tout ordonner dans le temps convenable, selon la gloire de Dieu et ses conseils à l’égard de l’homme en qui il voulait se glorifier.

Le Seigneur répond au désir caché du cœur de ses disciples, qui cherchaient en vain à résoudre l’énigme posée par ses paroles, et qui craignaient de lui rien demander : mais c’est en leur montrant d’abord les sentiments qui posséderaient leurs cœurs, et ensuite le vrai caractère de sa venue et de son départ. Leurs cœurs devaient être profondément affligés ; ils allaient perdre Celui pour qui ils avaient tout abandonné : l’espoir fondé sur lui s’évanouissait. Le monde, au contraire, serait tout heureux de s’être débarrassé de Celui qui le tourmentait par le témoignage de la vérité. Mais Jésus dit aux siens qu’il les reverrait et que leur affliction serait changée en joie, de même que lorsqu’une femme enfante. Et en effet, c’était l’enfantement de la nouvelle création. Ainsi la joie, dont ils devaient être remplis en le revoyant, serait une joie éternelle, une joie que rien ne pourrait leur ravir.

Voilà pour les détails humains ; mais le fond de la vérité, c’est que le Fils était sorti d’auprès du Père et venu dans ce monde, et que de nouveau il quittait le monde et s’en allait au Père. Déclaration d’une importance incalculable et devant laquelle pâlissaient entièrement, toutes réelles et importantes qu’elles fussent, et l’affliction des disciples à cause de la perte de leur Messie, fils de David, et leur joie de le revoir ressuscité. En effet, c’était la révélation de Dieu lui-même en grâce et dans l’accomplissement de toutes ses voies ; l’homme en Christ en était l’objet, et la gloire céleste où il entrait maintenant, le résultat, le vrai fait qui arrivait. Le Fils, homme dans ce monde ; le Père, parfaitement et pleinement révélé ; ceux qui l’avaient reçu, mis dans la place de fils auprès du Père, cohéritiers du Fils ; et la maison du Père, le lieu de leur demeure et de leur bénédiction, voilà ce que voulaient dire la présence et le départ de Jésus. C’était poser le fondement du tout de l’éternité : la pleine révélation du Père et du Fils.

En effet, ce n’était pas parler en proverbes ; mais les disciples ne le comprenaient pas. Ils reconnaissaient bien qu’il leur avait parlé clairement, mais leur esprit n’entrait pas dans la portée de ses paroles. «À cause de cela», disaient-ils, «nous croyons que tu es venu de Dieu». Il avait su ce qui se passait dans leur esprit, et cela avait produit son effet, puis ses paroles étaient simples. Mais venir de Dieu, tout vrai que cela fût, ne disait pas qu’il était venu d’auprès du Père et qu’il y retournait. «Vous croyez maintenant ?» dit le Seigneur ; «Voici, l’heure vient, et elle est venue, que vous serez dispersés chacun chez soi, et que vous me laisserez seul ; et je ne suis pas seul, car le Père est avec moi».

On peut faire remarquer ici ce qui caractérise partout cet évangile, c’est que, bien que le Seigneur dût passer par la mort, il n’en parle point. Il est venu d’auprès du Père et il s’y rend de nouveau. Nous voyons cela au commencement du chapitre 13 et ailleurs.

Ceci termine les discours du Seigneur adressés à ses disciples. Lui, en face de ce qui éprouvait son âme, pouvait penser à eux, et leur dire ce qui était propre à les consoler et à les affermir lors de son absence : c’était la connaissance spirituelle de lui-même ; le voir après sa résurrection, ce qui devait fortifier puissamment leur foi ; la présence du Saint Esprit, et, finalement, que s’en allant auprès du Père, ce n’était pas pour les abandonner, mais qu’il y allait leur préparer une demeure là-haut. Spirituellement il serait avec eux. S’ils confessaient son nom, cela leur attirerait des persécutions ; dans ce monde, ils devaient avoir de la tribulation, mais en lui, ils avaient la paix. Pensée bénie ! Dans les circonstances et dans les choses qui se passent ils auraient des épreuves, pénibles sans doute, mais les détachant du monde et leur faisant sentir le contraste entre ce qui était tel et leur position. Intérieurement ils auraient la paix, la paix divine en lui, qui se montrait à eux spirituellement, — oui, qui devait demeurer en eux.

Puis, il avait vaincu le monde. Cela, en effet, donne du courage, de penser que ce que nous avons à vaincre, est un ennemi déjà vaincu. C’est une parole bénie pour nos âmes. Il est allé devant nous dans le combat, et il a remporté la victoire. Ainsi que je l’ai dit, les discours du Seigneur à ses disciples se terminent ici ; mais cela nous introduit dans une position encore plus bénie. Il nous est donné d’entendre non seulement les paroles divines de Jésus, qui s’occupait de nous avec un amour qui ne connaissait pas de bornes, avec un dévouement qui nous fait connaître ce qu’est l’amour (1 Jean 3:16), paroles de grâce, paroles de vérité, paroles de Dieu lui-même, mais qui s’adaptaient à l’homme (Jean 3) ; paroles où nous puisons la connaissance de ce que Dieu est pour nous ; il nous est donné, dis-je, non seulement d’entendre et de méditer ces paroles, mais nous sommes admis maintenant à entendre Jésus épancher son cœur dans le sein du Père, et à comprendre que nous sommes un objet d’intérêt commun au Père et au Fils. C’est le sujet du chapitre 17.

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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Message  Arlitto Dim 13 Nov 2016, 18:28

18 Chapitre 17

La clef de ce chapitre est le mot de Père. Au commencement, le Seigneur pose les grandes bases de la position qu’il prenait dans ce moment, et ensuite celles de la position des disciples. Après cela, il constate quelle est leur relation avec le Père et leur position vis-à-vis du monde, et il termine en faisant connaître leur place avec lui dans le ciel, et la puissance de l’amour du Père durant leur séjour ici-bas

Le Seigneur, ici, comme dans tout l’évangile de Jean, est envisagé au point de vue de sa nature divine, Fils du Père, mais en même temps ne sortant jamais de la position de service. Il reçoit tout et ne s’approprie rien. Une seule fois, en contraste avec un temple vide, il se présente aux Juifs, — au moins il présente son corps, — comme le vrai temple qu’en tant que Dieu, il rebâtirait en trois jours. Mais dans sa doctrine, dans l’expression personnelle de la relation avec le Père, il ne sort jamais de la position subordonnée qu’il avait prise dans son service. Satan, dans le désert, avait cherché, mais en vain, à l’en faire sortir. Il voulait obéir, et il fut obéissant jusqu’à la mort. Ici aussi, il ne s’approprie pas la gloire, mais l’heure étant venue, il demande à son Père de le glorifier. C’est le Fils du Père qui est glorifié, c’est sa gloire personnelle ; ce n’est pas le Fils de l’homme glorifié selon les conseils de Dieu. C’est le Père qui le fait. Au chapitre 13, Jésus parle de lui-même, comme du Fils de l’homme qui a glorifié Dieu, et cela dans son œuvre sur la croix. Alors Dieu, en tant que Dieu, ayant été glorifié, le Fils de l’homme entre, selon la valeur de son œuvre, dans la gloire de Dieu qu’il a établie sur la terre où le péché régnait. Là, l’homme fait péché et la puissance de Satan, le jugement et l’amour de Dieu, se sont rencontrés, et Dieu a été pleinement glorifié ; ce qu’il est a été manifesté et vérifié dans l’obéissance de l’homme. Ici c’est le Fils qui, ayant parfaitement manifesté le Père et l’ayant glorifié, rentre, étant homme, dans la gloire qu’il avait eue avec lui avant que le monde fût, afin de le glorifier aussi dans cette nouvelle position.

Sa position de Fils, et ce qui lui appartient étant homme, est alors constaté. Ses droits sont doubles : il a pouvoir sur toute chair, mais dans le but de donner la vie éternelle à ceux que le Père lui a donnés. Ses droits au pouvoir sont, par rapport à l’homme, universels (*). Si le premier homme devait avoir le pouvoir selon la nature, le Fils, devenu homme, l’a d’une manière surnaturelle. Mais ici, dans les paroles du Sauveur, se fait jour une vérité des plus précieuses pour nous. Il y a ceux que le Père a donnés au Fils. C’est la pensée et le propos arrêtés du Père. Ils sont donnés au Fils ; le Père les lui a remis entre les mains, afin qu’il les fit entrer dans la gloire, afin qu’il les rendît propres pour la présence, la nature et la gloire de Dieu, pour tout ce qui était dans ce propos arrêté, et qu’il les plaçât, selon l’amour infini de Dieu, dans une position qui satisfît à cet amour, et qui est celle du Fils devenu homme à cet effet. Nous pouvons ajouter que c’est une position qui répond à la valeur et à l’efficace de l’œuvre du Fils pour les y placer, non seulement extérieurement (ce qui, du reste, serait impossible), mais en les douant d’une nature propre à une semblable position. Merveilleuse grâce dont nous sommes les objets ! Cette position est la vie éternelle, mot dont il faut examiner un peu la signification. C’est la vie spirituelle et divine, vie capable de connaître Dieu et de jouir de lui, comme répondant moralement à sa nature, sainte et irréprochable devant lui en amour. Une vie éternelle, c’est-à-dire une vie non seulement immortelle, mais qui appartient à un monde qui est en dehors des sens ; car les choses «qui ne se voient pas sont éternelles».



(*) Ils sont universels, c’est-à-dire s’étendent à toutes choses, mais ici il ne s’agit que de l’homme.



Mais il y a quelque chose de plus précis que cela. Dans la première épître de Jean, chapitre 1, nous voyons, d’une manière définie, ce qu’est la vie éternelle : c’est Christ. Ce qu’ils avaient vu et contemplé et touché depuis le commencement, c’était Christ, la vie éternelle qui était auprès du Père et qui leur avait été manifestée. Ainsi encore, au chapitre 5:11, 12 : «C’est ici le témoignage : que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie». Paul, dans l’épître aux Éphésiens (1:3, 4), nous présente cette vie dans son double caractère. En première lieu, ce qui répond à sa nature, ce que Christ était et est personnellement ; et, secondement, notre relation avec le Père, c’est-à-dire fils, et cela en sa présence. Nous participons à la nature divine et nous sommes dans la position de Christ : des fils selon le bon plaisir de la volonté du Père. C’est là la nature de cette vie.

Ici, elle est présentée objectivement. En effet, dans nos relations avec Dieu, ce qui est l’objet de la foi est la puissance de la vie en nous. Ainsi Paul dit : «Quand il plut à Dieu... de révéler son Fils en moi» ; mais en recevant, par la grâce, par la foi, le Sauveur qu’il devait prêcher aux autres, il recevait la vie, car Christ est notre vie. Mais, comme je l’ai déjà dit, c’est le nom de Père qui est la clef de ce chapitre. Dieu est toujours le même ; mais ni le nom de Tout-Puissant, ni celui de l’Éternel, ni celui de Très-Haut, ne porte la vie en soi. Il faut que nous l’ayons pour connaître Dieu ainsi, mais le Père a envoyé le Fils afin que nous vivions par lui, et celui qui a le Fils a la vie, et lui seul. Mais le Fils a pleinement manifesté le Père ; de sorte que le Fils étant reçu, le Père l’était aussi ; et la vie se déploie dans cette connaissance, la foi dans la mission du Fils et par lui, la foi dans le Père en tant qu’envoyant le Fils, en amour, comme Sauveur. La gloire de Christ lui-même sera la pleine manifestation de cette vie, et nous y participerons, nous lui serons semblables. Toutefois c’est une vie intérieure, réelle, divine, de laquelle nous vivons, bien que nous la possédions dans ces pauvres vases d’argile. Ce n’est plus nous qui vivons, mais Christ qui vit en nous. Bénédiction infinie et éternelle qui nous appartient déjà en tant que vie, selon ces paroles : «Celui qui a le Fils a la vie». Mais ceci nous place aussi dans la position de fils maintenant, et nous amène à porter plus tard l’image du Christ.

Remarquez aussi que toute la plénitude de la Déité habite en Christ corporellement. Toutefois ce n’est pas ce qui nous est présenté ici, mais les voies de Dieu comme Père, en grâce, et source de tout en bénédiction : c’est le Père qui envoie le Fils (comp. 1 Jean 4:14). Sans doute, c’est le Saint Esprit qui nous fait connaître ainsi le Père et qui nous rend capables d’avoir communion avec lui et avec son Fils Jésus Christ. Dans ce développement de la grâce, il est la puissance qui opère en nous. Le Père qui a eu, dans sa grâce, la pensée d’envoyer et qui, de fait, a envoyé son Fils dans le monde, puis le Fils ainsi envoyé, en qui cette grâce est connue, tels sont les effets que nous connaissons. Le Père, dans ses pensées divines et éternelles, est la source de toute cette grâce infinie, et le Fils est celui en qui ces pensées se réalisent, qui s’est donné pour tout accomplir, et pour que nous ayons part à tout. Il s’est donné, afin d’accomplir tout ce qu’il fallait pour nous amener au Père selon ces pensées : propres pour la présence de Dieu, semblables à Lui qui nous y a amenés. «Tu m’as formé un corps. Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté».



Remarquez aussi que ce n’est pas l’essence de sa nature qui est présentée ici, mais le développement de la grâce. Quoiqu’il eût eu, auprès du Père, avant que le monde fût, la gloire dans laquelle il allait rentrer, toutefois, comme nous l’avons vu partout, il est l’envoyé du Père : il reçoit tout de lui, ne prend en rien, de sa propre volonté, l’initiative, sauf en entreprenant l’œuvre qu’il doit accomplir, mais vient pour faire la volonté du Père. Il abandonne cette partie des droits divins, libre alors pour entreprendre tout, en ayant une même volonté avec le Père. Mais l’œuvre qu’il a entreprise est, d’un bout à l’autre, une œuvre de pure obéissance. C’était à ses dépens que l’œuvre se faisait, mais selon les pensées et la volonté du Père. De cette position, il ne sortait pas. Il pouvait dire : «Je suis» (Jean 8:58), mais il vivait de chaque parole qui sortait de la bouche de Dieu. La perfection de l’œuvre, c’était l’obéissance en amour. Adonaï (le Seigneur), que nous voyons en Ésaïe 6:1, cet Éternel, dont la gloire remplit la terre, c’est Christ (Jean 12:39-41). Il est Adonaï, à la droite de l’Éternel, Adonaï qui frappe les rois au jour de son courroux (Psaume 110:5).



Telles sont donc les relations dans lesquelles nous connaissons Dieu maintenant. Ce n’est pas simplement un Dieu suprême, le Très-Haut ; ce n’est pas seulement Celui qui est, qui était et qui viendra, Celui qui, toujours le même, accomplit ses promesses, ni non plus le Dieu Fort Tout-puissant, qui garde les siens. Tout cela est vrai ; mais ces titres se rapportent à Dieu gouvernant le monde, accomplissant ses promesses et gardant les siens ici-bas. Ici, c’est Dieu lui-même qui se révèle comme le Père qui a envoyé le Fils, pour nous amener auprès de lui selon la pleine manifestation de ce qu’il est en lui-même, participants moralement de sa nature, ses fils à lui, et destinés à être semblables à Christ.



Or le Fils avait pleinement glorifié le Père ici-bas ; il avait achevé l’œuvre que le Père lui avait confiée, et il demandait à être réadmis dans la gloire qu’il avait eue auprès du Père avant que le monde fût. Le Père l’avait envoyé, Lui avait glorifié le Père et achevé l’œuvre qu’il avait eu à faire, et maintenant il allait rentrer dans son ancienne gloire, la gloire de Fils, mais il y rentrait comme homme.



Jusque-là les bases sont posées : Christ cherchant toujours à glorifier le Père, même lorsqu’il serait rentré dans la gloire qui lui était propre. Tout était accompli à l’égard de sa mission. Envoyé de la part de Dieu et d’auprès de lui, devenu homme pour le glorifier ici-bas, il l’avait fait, car celui qui avait vu le Fils, avait vu le Père. Il reçoit alors la gloire de la part du Père et s’assied sur son trône, homme glorifié, mais Fils, dans la gloire éternelle qu’il avait eue. Mais le but de sa mission était aussi de donner la vie éternelle à ceux que le Père lui avait donnés. Or ceux qui connaissaient ainsi Dieu, le Père, et Jésus, le Christ qu’il avait envoyé, possédaient cette vie.



La base de toute la position des siens étant ainsi posée en Jésus, Fils du Père, et dans son œuvre, Jésus continue en s’adressant toujours au Père. Il montre comment il l’avait révélée aux siens (*), et crée ainsi dans leurs cœurs la conscience de la position ineffablement bénie dans laquelle, en vertu de sa manifestation et de son œuvre, ils étaient maintenant placés, et tout premièrement en relation avec le Père. L’amour du Père en était la source : «ceux», dit le Sauveur, «que tu m’as donnés». Le Père les avait confiés à la fidélité du Fils, d’abord fidélité envers le Père, pour amener ses bien-aimés à lui, selon ses pensées de bénédiction et de gloire, comme fils, c’est-à-dire comme Christ lui-même ; puis, par conséquent, et selon son propre cœur d’amour, fidélité immanquable envers nous, que son nom en soit béni ! Sans elle, nous n’aurions jamais été dans la jouissance qui nous avait été destinée ; elle s’est exercée à travers toutes les souffrances que le péché, dans lequel nous étions, rendait nécessaires ; elle s’exerce quant au fardeau des soins que notre faiblesse, la présence de la chair en nous, et les ruses de Satan, exigeaient et exigent de sa part.



(*) J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du monde.



Pour nous placer dans la conscience de la position que la grâce du Père nous avait accordée et que sa fidélité nous assurait, il a révélé le nom du Père. Fils unique qui jouissait ineffablement de l’affection du Père (Jean 1:17), ce qui était visible comme fait dans ce monde (*), si le monde avait eu des yeux pour le voir (Jean 1:5, 10, 11), lui, le Fils qui connaissait le Père comme tel, l’a révélé aux disciples. Il était toujours une révélation du Père devant leurs yeux (Jean 14:9), mais, de plus, il leur avait parlé de lui : c’est l’une des choses qui caractérisent ses communications. Il est vrai qu’avant d’avoir reçu le Saint Esprit, ils n’en ont guère profité, mais ce dont ils auraient pu profiter était là, devant eux. Hélas ! jamais une seule fois ils n’ont compris ce que le Seigneur leur a dit. Mais il ne parle pas ici de leur manque d’intelligence : il parle de la révélation elle-même qui leur avait été faite, en leur attribuant la possession de toute sa valeur. Au reste, c’est ce qu’il a toujours fait, alors même qu’ils déclaraient ne pas le comprendre (Jean 14:4, 5), car ils avaient une vraie foi en lui, en qui tout se trouvait.



(*) En effet, le monde l’a vu, et a haï et lui et son Père.



Aussi dit-il : «Ils ont gardé ta parole», et, en effet, quelle que fût leur ignorance, ils avaient, par la grâce, marché fidèlement avec Jésus. «Auprès de qui nous en irions-nous ?» dit Pierre «tu as les paroles de la vie éternelle». Ils l’avaient aussi reconnu comme Fils de Dieu. Il leur avait donc communiqué la relation dans laquelle il se trouvait avec le Père dans ce monde, et, quel que fût leur degré d’intelligence, il les plaçait dans la même relation.

Mais il faisait plus. Il leur communiquait tous les avantages qui, de la part du Père, lui appartenaient à lui-même sur la terre ; les avantages inhérents à sa position de Fils ici-bas. Ce n’était plus la gloire et l’honneur royal que le Messie devait recevoir de la part de l’Éternel ; ils avaient compris que ce qu’il avait, était la part du Fils, du Fils qui s’était anéanti lui-même et s’était réduit à un état d’abaissement et d’humiliation ici-bas, pour montrer toute la gloire de la puissance de Dieu en bonté, ôtant non pas encore le péché, mais toutes les misères qui en étaient le fruit. Ils avaient compris que ce que Jésus avait reçu du Père était tout ce qui appartenait au Fils de Dieu, comme Fils de l’homme sur la terre.



Mais ce privilège qui leur avait été accordé, dépendait d’un autre, ou se réalisait dans un autre qui était plus grand encore. Il leur avait fait part de toutes les communications intimes que le Père lui avait faites, en tant que Fils ici-bas. C’était tout ce qui appartenait à cette position qui nous occupe ici ; celle de Fils sur la terre. «Je leur ai donné les paroles que tu m’as données». Grâce immense ! C’était en effet les placer dans la même position que lui avec le Père. Il leur avait révélé le nom du Père. C’était les placer en titre et de fait dans sa propre relation de Fils avec le Père. Mais Christ, ayant été Fils ici sur la terre, et étant venu pour accomplir l’œuvre que le Père lui avait donné à faire, a dû recevoir de sa part des communications intimes, afin que tout se fit dans une parfaite et immanquable unité avec le Père. C’était, pour le Sauveur, le côté béni de sa vie. Or, ayant placé les disciples (car il parle ici des onze) dans la même relation avec le Père que celle où il était, de nature et de droit, leur position ne devait pas être stérile et sèche, mais fournie de toutes les communications qui lui appartenaient et dont Jésus jouissait. Et c’est là la grâce qui leur a été faite. Il serait bon, avant d’aller plus loin, de faire ici une ou deux remarques.



Cette partie des paroles du Sauveur (versets 6-10 et même jusqu’au verset 19, bien que cette dernière portion traite les disciples à un autre point de vue) s’applique aux onze, comme compagnons de Christ sur la terre. Il leur avait révélé le nom du Père ; il les plaçait dans la relation où il était lui-même avec le Père, comme fils, mais séjournant sur la terre. Les communications qu’il recevait lui étaient faites comme s’y trouvant, et c’étaient celles-là qu’il leur communiquait. Je ne doute nullement que Jésus ne parlât de ce qu’il connaissait et qu’il ne rendît témoignage de ce qu’il avait vu, ni que le fait qu’il pouvait dire de lui «le fils de l’homme qui est dans le ciel» (Jean 3:13), n’influât essentiellement sur son ministère. Mais il était la manifestation de la grâce et de la vérité ici-bas, et jusqu’au moment où il parlait, il ne s’agissait pas de donner aux disciples la conscience qu’ils étaient en lui dans le ciel. Cela allait arriver. Au verset 24, cette pensée, non pas encore d’union, mais au moins d’association avec lui dans le ciel, commence à poindre. Son but assurément n’était pas de maintenir le judaïsme, mais de présenter ce qui manifestait le Père, la grâce et la vérité venues en lui, le caractère de Dieu dans un homme ici-bas, mis pleinement en évidence. Ce n’était pas non plus de développer les conseils de Dieu et les mystères de la grâce, comme Paul nous les enseigne : c’est un fruit de la glorification de Jésus. Le soleil avait brillé derrière les nuages dans les dispensations précédentes ; même maintenant c’est la foi qui le saisit ; à la fin sa manifestation aura un caractère terrestre : mais ici les nuages s’écartent et le soleil lui-même paraît. Le Père, dans la plénitude de la grâce, envoie le Fils ; le Fils manifeste parfaitement le Père et le glorifie, et les disciples comprennent que tout ce que le Père avait donné à Jésus, était le don du Père au Fils ici-bas (non pas, comme je l’ai dit, de l’Éternel au Messie), que le Père en grâce souveraine l’avait envoyé, et qu’il était venu d’auprès du Père.

Telle est la base de la prière de Jésus. C’était pour ceux-là qu’il priait, non pour le monde. Le monde était jugé, mais le Père lui avait donné ses disciples, vérité des plus précieuses, source de toutes nos bénédictions et ce qui les caractérise. Or le Seigneur, en quittant ses disciples, prie pour eux, et par des motifs infiniment touchants, qui ouvrent aussi à notre vue la sphère dans laquelle nous sommes introduits. Tout se rapporte à cette révélation du Père dans le Fils, — l’objet et, en même temps, le révélateur de son plus tendre amour, — et à l’introduction des disciples dans la même relation.

Le premier motif se trouve dans ces paroles : «Je fais des demandes pour eux... parce qu’ils sont à toi». Pour le Fils bien-aimé, le Père était tout. Il vivait pour le glorifier. Et il demande que le Père fût pour ceux qui étaient siens, un Père tel que lui-même connaissait.

Le second motif, c’est le Fils. Le Père tenait à la gloire du Fils ; à cause de cela, il devait prendre soin de ses disciples, car maintenant que Jésus retournait auprès du Père, c’est en eux qu’il devait être glorifié. Le Père les garderait, parce qu’ils étaient à lui et qu’en eux le Fils serait glorifié. Il fallait qu’ils fussent gardés, si le Père tenait à la gloire du Fils. Or il n’y avait point de séparation entre les intérêts et la gloire du Père, et les intérêts et la gloire du Fils. Tout ce qui était au Père était au Fils, et tout ce qui était au Fils était au Père. Quel lien entre le Père, le Fils et les disciples ! Ils étaient au Père, le Père les avait donnés au Fils, et c’était en eux que le Fils devait être glorifié. Leur position actuelle, ce qui donnait occasion à la demande, c’est que Jésus s’en allait du monde auprès du Père, et qu’il laissait ses disciples ici-bas.

Ensuite Jésus désigne le nom selon lequel le Père devait les garder : «Père saint» ; les garder avec l’affection d’un Père et selon la sainteté de sa nature. Il les avait gardés lui-même dans ce nom durant son séjour ici-bas, et maintenant, il les remet aux soins immédiats du Père, selon l’amour envers eux, commun au Père et au Fils, et toujours sous le nom de Père saint. «Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné (*)». Christ était ici-bas le Fils du Père, et, comme tel, il répondait aussi à la sainteté du Père dans toutes ses voies et ses pensées. La volonté du Père se traduisait dans sa vie. Il manifestait en lui le Père saint. Or il demandait que les disciples fussent gardés par ce que le Père était dans cette relation avec Jésus. Le Seigneur y était, y vivait ; celui qui l’avait vu, avait vu le Père. Comme avec Israël, il eût pu dire : Obéissez à sa voix, ne le provoquez pas ; car mon nom est en lui (Exode 23:21). Ainsi le Père et lui étaient un, non seulement en nature, mais en pensées, actes, mouvements de la volonté. Christ, dans sa vie, était un avec le Père saint.



(*) C’est la meilleure leçon. Le texte reçu porte : «ceux que tu m’as donnés».



Christ demandait pour les siens qu’ils fussent gardés par le Père en ce nom-là. Lui y était de nature ; c’était sa place sur la terre ; eux avaient besoin d’y être gardés. Il les avait gardés ainsi aussi longtemps qu’il avait été dans ce monde. Maintenant il les remettait au Père pour qu’il les gardât ainsi, afin qu’il y eût la même pensée, le même but, et que toutes leurs paroles et leurs actes y répondissent ; que l’expression de leur vie à tous, et à tous ensemble, fût celle du Seigneur dans sa relation avec le Père, selon la portée et la valeur de ce nom. Tout à l’heure, le Seigneur parlera du moyen médiatorial ; ici, c’est le fait qu’il présente. Les disciples devaient être un, — un seul vase de la vie, des pensées, de la révélation du Père lui-même, comme Christ l’avait été. «Père», le nom de grâce de Dieu envoyant le Fils, le Fils le révélant comme tel ; et «sainteté» selon ce que le Père est, — voilà ce qui devait les caractériser, et, par la puissance du Saint Esprit (*), tous, comme un seul être, devaient n’être que cela au milieu du monde. Ils devaient représenter Christ dans cette relation avec le Père. Il est évident que s’il y avait chez eux des pensées ou des buts divers, ils manqueraient à cette position. Le Père et le Fils étaient ainsi un, quand le Fils était ici-bas ; c’est ce qu’ils devaient être entre eux, selon la relation dans laquelle le Christ avait été. C’est le nom de «Père» qui lui avait été donné, afin qu’il le manifestât dans ce monde et, selon sa sainteté, rien de ce monde n’était en lui pour obscurcir la révélation de ce que le Père était.



(*) Le Saint Esprit n’est pas ici le sujet, mais il est cependant la puissance qui devait produire cette vie chez les disciples.



Telle était leur position ; ce n’était pas encore leur mission. Étant tels, c’était avoir la joie de Christ accomplie en eux. En effet, c’était la joie du Sauveur, homme ici-bas . Grâce infinie pour eux, et, dans un certain sens, pour nous tous (comp. 1 Jean 1:1-4). Le résumé de tout, c’est que la relation du Fils ici-bas avec le Père saint, le nom dans lequel il avait gardé ses disciples quand il était ici-bas, devait être leur sauvegarde directement de la part du Père.

Il les envoie dans ce monde, leur ayant confié la parole du Père ; cette révélation, non des dispensations de Dieu dans son gouvernement du monde, mais la révélation du Père en grâce, — révélation, non des conseils de Dieu pour l’avenir en Christ, mais une révélation qui faisait connaître le Père lui-même, comme ayant envoyé le Fils, et mettant en relation avec Dieu selon sa nature, ce qui sera la bénédiction éternelle quand il n’y aura plus d’économie.



Or c’est là ce qui leur attirait la haine du monde. Leur présence, représentant le Père en témoignage, disait au monde que tout n’était pas à lui ; que ce qui était de Dieu, ne l’était pas. Il y avait des hommes qui étaient en relation avec le Père ; mais la conséquence en était qu’ils n’étaient pas du monde. Le jugement n’était pas exécuté, mais la séparation était faite.



Christ ne demandait pas qu’ils fussent ôtés du monde, bien qu’ils ne lui appartinssent pas, comme lui-même ne lui appartenait pas, mais qu’ils fussent gardés du mal, négativement de l’influence du monde qui les entourait. Non seulement cela, mais qu’ils fussent sanctifiés, mis à part de cœur et de fait par la parole du Père ; ce n’était pas la prophétie, ni le gouvernement du monde, mais la révélation du Père dans sa grâce en Christ : l’éternelle joie de sa communion. C’était la vérité immuable et éternelle. Christ l’avait été et l’est toujours, mais eux devaient en être les témoins, étant envoyés par le Fils dans le monde, comme le Fils y avait été envoyé par le Père.



Or, pour l’accomplissement de cette sanctification en eux, un objet est introduit dans la personne du Christ lui-même. Christ, je le crois, glorifié, toutefois sa personne reste la même. On aurait pu supposer que le Fils, éternellement un avec le Père dans sa nature divine, et qui avait été Fils ici-bas, introduisant cette relation dans la nature humaine, mais pouvant toujours dire : «Moi et le Père, nous sommes un», on aurait pu supposer, dis-je, qu’il aurait dépouillé cette enveloppe humaine en quittant ce monde, afin de rentrer dans sa position simplement divine. Mais non, il la garde dans la gloire. Il se met à part dans la gloire comme homme ; toujours Fils, mais dans la gloire qu’il avait avec le Père avant que le monde fût, afin que cette relation avec le Père, dans laquelle l’homme est placé dans sa personne, fût effectivement révélée dans sa perfection et dans sa plénitude aux cœurs des disciples, pour que ces cœurs, remplis de ce qu’il était, fussent en même temps sanctifiés selon cette perfection, et ainsi rendus propres à en être les vases dans leur témoignage. Ainsi la vérité de ce que le Père est, vérité qui les sanctifiait, n’était pas, pour ainsi dire, une vérité sèche, appliquée à leurs âmes pour les former, jugeant le mal et communiquant ce qui convenait, mais une réalité vivante qui les plaçait dans cette position, avec toutes les affections qui se rattachaient à une personne en qui ils étaient et qui était en eux, — un Sauveur connu et bien-aimé, qui avait été lié avec eux en grâce. Toute la plénitude du résultat de cette relation établie dans sa perfection dans le ciel, formait leur cœur selon cette perfection.

C’est là ce qui complète ce que Jésus demande pour les disciples devant le Père et, en témoignage, devant le monde : la révélation du nom du Père connu dans la personne du Fils, homme dans ce monde et dans la gloire. Mais sa prière ne s’arrête pas là ; que son nom en soit éternellement béni !

Jésus prie aussi pour ceux qui devaient croire par leur moyen. Mais la demande n’est pas la même que celle qu’il a faite pour les disciples, bien qu’elle en dépende. Pour eux, il demandait une unité analogue à celle qui existait entre le Père et le Fils dans l’œuvre de la rédemption ; les mêmes pensées, les mêmes conseils, la même vérité. Le Fils accomplissait les pensées du Père dans l’unité de la même nature. Eux devaient, par la puissance absorbante du Saint Esprit, opérer dans l’œuvre du témoignage comme étant absolument et entièrement un. Aucune divergence n’existait entre les pensées, les conseils, la volonté du Père, et le témoignage et l’obéissance du Fils ; et, par la grâce, les disciples devenaient le dépôt un et solidaire du témoignage de la révélation du Père dans le Fils. Aussi, la parole du Père leur ayant été confiée, leur fonction était de la communiquer à d’autres. Ils étaient communicateurs de ces vérités ; les autres, pour lesquels le Sauveur prie maintenant, reçurent ce témoignage et entrèrent ainsi en communion avec ceux qui étaient dans l’unité de cette grâce (comp. 1 Jean 1:1-4). Ils jouissaient de tout ce dont les disciples étaient les dépositaires. Le Seigneur prie afin qu’ils soient un avec eux, le Père et le Fils. C’est toujours le Père révélé dans le Fils, qui est la base de leur union. Or cette révélation leur donnait un objet céleste, un seul et même objet qui absorbait les affections du cœur, et ainsi détruisait l’influence des objets terrestres qui auraient tendu à les diviser, tels que leur position sociale, nationale, et même, ce qui était plus difficile, leur position religieuse. Ils étaient chrétiens, fils du Père, associés à Christ : leur patrie était le ciel. Pèlerins et étrangers ici-bas, ils déclaraient clairement qu’ils cherchaient leur patrie. Or, en ceci, ils étaient nécessairement un, un dans leur origine, un dans leur objet, et cela avec Christ lui-même, Fils du Père. Celui qui sanctifiait et ceux qui étaient sanctifiés étaient tous d’un (voyez Héb. 2:11). Ils faisaient partie de la compagnie de ceux auxquels le Sauveur avait dit : «Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu». Dans cette position spirituelle, ils étaient un dans le Père et dans le Fils, qui étaient un en eux-mêmes, et tous ensemble vivaient de cette communion. Ainsi, en 1 Jean 1, nous lisons : «Afin que... vous ayez communion avec nous : or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ», et puis, nous avons communion «les uns avec les autres».

Ainsi, en tant que chrétiens, amenés à la connaissance du Père dans le Fils, les motifs qui animent et gouvernent le monde avaient disparu : «Tel qu’est le céleste, tels aussi sont les célestes». Dans ce cas, Jean ne parle jamais des inconséquences qui peuvent se produire dans la marche, ni le Sauveur non plus, mais il parle de la chose en elle-même. Or le monde devait voir cette unité (comp. Actes 2 et 4) et la disparition de tous les motifs qui gouvernent ce monde, témoignage clair de la révélation du Père dans le Fils. C’était le témoignage, que le Père avait envoyé le Fils dans le monde ; car on voit là un peuple formé par une puissance qui n’était pas du tout du monde, et qui, en renversant toutes les barrières humaines, leur donnait un seul cœur et une même âme, de sorte qu’ils étaient les témoins irréfragables de la réalité de ce qui les gouvernait. Tels sont les chrétiens, amenés par la parole du Père, soumis à l’influence de cette parole et vivant d’elle.

Remarquez qu’il ne s’agit pas ici de l’unité de l’Église, — Jean n’en parle jamais, — mais de la famille de Dieu. Ce ne sont pas les conseils de Dieu, mais l’effet et la réalisation de la révélation du Père, dans le Fils envoyé de sa part. Mais en toute chose ils sont identifiés avec Christ.

La troisième unité est dans la gloire. La première était exprimée par ces mots «comme nous» (v. 11) ; la seconde par «un en nous» (v. 21), et celle-ci par «comme nous, nous sommes un» (v. 22) et par «Moi en eux, et Toi en moi», ainsi accomplis, amenés à la perfection en un. C’est ici le résultat en gloire.

Nous avons vu que les doctrines du chapitre, même la vie éternelle, c’est la connaissance du Père, et Christ envoyé par lui. Or cela est accompli dans la gloire. Premièrement, Christ homme, Fils de Dieu, dans la gloire, est la source de la sanctification des siens selon cette connaissance, les disciples et ceux qui croyaient par leur moyen étant introduits en esprit dans la position où Christ se trouvait. En second lieu, cette relation d’association avec Christ est transportée dans la gloire auprès du Père ; non pas comme maintenant, réalisée par la foi, mais eux-mêmes sont transformés dans cette gloire. C’est l’union parfaite en nature, pensées et état ; «comme nous, nous sommes un», Christ en eux, en sorte que leur position était réalisée pleinement ; et le Père en Christ, en sorte que l’enchaînement spirituel que nous avons vu dans tout le chapitre, — le Père révélé dans le Fils, et Christ révélé dans les disciples et les croyants, — était maintenant, non pas connu seulement spirituellement, mais glorieusement réalisé.

Mais remarquons ici ce qui est frappant et important. Les trois unités se rapportent au monde. 1° La parole de Dieu avait été confiée aux disciples, dépositaires solidaires de la vérité, en sorte que le monde les a haïs (v. 11-14) ; puis 2° nous avons l’unité de communion, afin que le monde crût (v. 21), en voyant l’effet et la puissance du témoignage maintenant ; enfin 3° les disciples et les croyants sont rendus participants de la gloire donnée au Fils comme homme ; lui-même en eux et le Père en lui, en sorte que le tout de ces pensées d’une grâce infinie qui lie le Père, le Fils comme homme et les croyants, étant manifesté en gloire, le monde connaîtra (et non croira) que le Fils avait été envoyé de la part du Père, et que les croyants étaient aimés du Père comme le Fils lui-même. La preuve en sera là : le Fils manifesté en gloire et les croyants dans la même gloire que lui. Ce sera l’accomplissement visible de la doctrine de la vérité merveilleuse dont le chapitre s’occupe : le Père dans le Fils homme, et les croyants glorifiés avec lui. Mais comme scène de témoignage ou de gloire, c’est le monde qui est devant nos yeux.

Dans ce qui suit, ce n’est pas le cas, et c’est ce qui donne un tout autre caractère à ces derniers versets. «Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée ; car tu m’as aimé avant la fondation du monde». On voit ici, comme nous l’avons vu partout, que Christ parle de lui-même comme homme, bien qu’aussi comme Fils du Père ; comme homme, dépouillé extérieurement de la gloire divine dans laquelle il avait été ; la «forme de Dieu», ainsi que nous lisons en Philippiens 2, et ayant pris «la forme d’esclave» dans l’humanité. Le Père a donné au Christ homme la gloire en haut. Il avait eu, a-t-il dit dans ce chapitre même, cette gloire auprès du Père avant la fondation du monde, mais il y rentrait comme homme, car comme homme il est clair qu’il ne l’avait jamais eue. Il n’était pas encore glorifié. Jamais, ici-bas, tout en disant et en montrant qu’il était un avec le Père, et «Je suis» (Jean 8:59), et disant aux Juifs : «Détruisez ce temple (son corps où Dieu était), et en trois jours je le relèverai», jamais il n’a voulu sortir de cette position de serviteur. Il a pris un corps pour être obéissant à son Père (Ps. 40). Au reste, un homme qui ne l’aurait pas été, eût été, par le fait même, dans le mal. C’est à quoi Satan a cherché à l’entraîner (Matt. 4). Le Père avait proclamé : «Celui-ci est mon fils bien-aimé» ; et dans la première tentation, Satan lui dit : «Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains», mais le Seigneur repoussa ses ruses, en refusant de sortir de l’obéissance : «L’homme», dit-il, «ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu». Ainsi, en parlant comme homme au milieu des siens, il parle de la gloire, dans laquelle il allait entrer, comme lui étant donnée de Dieu. Toutefois il la présente ici objectivement comme sa gloire personnelle.

Il avait été aimé avant la fondation du monde. Nous avons appris, au commencement du chapitre, qu’il avait eu, auprès du Père, avant la fondation du monde, la gloire dans laquelle il allait entrer comme homme. Ce n’est pas qu’il y ait deux gloires, mais je ne crois pas que les yeux humains ici-bas puissent supporter la gloire telle qu’elle est vue dans le ciel. La gloire vue sur la terre, sera comme celle dans laquelle apparaissaient Moïse et Élie sur la montagne, — la gloire du royaume. Mais nous lisons en Luc 9, que les disciples sont entrés dans la nuée, le schekina. Moïse avait parlé à Dieu, lorsque Dieu descendit dans la nuée, mais il n’y est pas entré. Mais nous, nous le verrons tel qu’il est là, dans la maison du Père. Les disciples avaient souffert sur la terre et l’avaient vu souffrir. Il allait être crucifié et il demandait donc qu’ils vissent sa gloire là-haut, auprès du Père. C’était la réponse à l’ignominie, à laquelle il avait été exposé pour l’amour de nous et pour la gloire de son Père.

Mais cette demande se rapporte aussi à une autre vérité solennelle. Il allait souffrir ; l’histoire de ses souffrances commence avec le chapitre suivant. Le monde l’avait rejeté, il fallait que le Père décidât entre lui et le monde. Il avait pleinement révélé le Père, et le monde n’avait pas connu Celui qui s’était manifesté en Christ. C’était une cécité morale qui ne voyait que le fils du charpentier là où le Père avait été manifesté dans toute sa grâce et toute sa bonté. Mais Jésus, comme homme dans le monde, avait connu le Père, et les disciples avaient connu que c’était le Père qui l’avait envoyé. Maintenant la fin était arrivée, le terme de sa carrière terrestre ; le résultat devait se déclarer. La justice du Père allait le placer dans sa maison, et le monde était laissé sans Dieu, qui avait été là en grâce, et sans le Sauveur.

Remarquez que, lorsqu’il prie pour les siens, Jésus dit : «Père saint». Il voulait qu’ils fussent gardés selon ce nom. Fils avec lui, et sanctifiés selon cette révélation du Père, de laquelle Christ jouissait et dont il était le vase pour les autres. Maintenant il dit : «Père juste». Le Père devait décider entre lui et ceux qui l’avaient reçu, d’un côté, et le monde qui l’avait rejeté, de l’autre. Moment solennel pour le monde, quand Celui qui est venu en pure grâce (2 Cor. 5:19) a demandé, après avoir fidèlement manifesté et glorifié le Père, que le Père décidât en justice entre lui et le monde. La réponse a bientôt suivi, lorsque Jésus s’est assis sur le trône du Père.

Mais nous avons encore quelque chose à remarquer ici. L’union de la divine personne du Fils et de l’humanité du Sauveur. Le Père l’avait aimé avant la fondation du monde, Lui, Fils du Père avant qu’il y eût un monde. Mais, en contraste avec le monde, il avait connu le Père, c’est-à-dire comme homme ici-bas, et il associe les disciples avec lui-même, demandant qu’ils fussent là où il allait être, toutefois en reconnaissant sa gloire personnelle. Il demandait qu’ils vissent sa gloire, la gloire qu’il avait, en tant qu’aimé du Père avant que le monde existât. C’est la vérité précieuse, qui est comme le fil unissant tout le chapitre, mais ici, ce qui est mis plus en avant, c’est sa personne comme Fils du Père et homme, et l’association des disciples avec lui. Mais quelle grâce nous est présentée ici ! Nous serons avec Christ, comme Christ ; nous verrons sa gloire, la gloire de Celui qui a été humilié pour nous : gloire qu’il avait avec le Père avant la fondation du monde, — mais homme à tout jamais.

Ce n’est pas encore tout. Il y a notre relation avec le Père, la même que celle de Christ : «Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu», c’est-à-dire là où Christ se trouve encore comme Fils et comme homme. De cette relation, nous jouissons déjà. Quand Christ reviendra, le monde saura que nous avons été aimés, comme Christ a été aimé ; mais nous, nous en avons la jouissance dès ici-bas. Le nom du Père nous a déjà été déclaré lorsque Christ était sur la terre, quoique peu compris des disciples. Mais, dès la descente du Saint Esprit, survenue en vertu de la présence de l’homme Christ dans le ciel, ce nom est de nouveau déclaré, et l’Esprit est l’Esprit d’adoption.

Quelle grâce immense, parfaite, intime ! Amour qui est l’amour comme Dieu aime, infini, parfait dans sa nature, excluant tout ce qui ne l’est pas ; intime, c’est l’amour du Père pour le Fils lui-même, et Christ en nous pour l’attirer dans nos cœurs et nous rendre capables d’en jouir, et cela dans son intimité parfaite, car c’est Christ en nous, pour lui donner son caractère propre en nous. Le monde saura objectivement de quel amour nous avons été aimés, quand nous paraîtrons dans la même gloire que Christ ; nous, nous le connaissons, comme en étant les objets conscients ; connaissant cet amour dans le Père, dans le Fils comme en étant le digne et infini objet, et nous, — lui étant en nous, — y participant de la manière dont il en jouit comme homme. Dieu seul pouvait avoir de telles pensées !

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Message  Arlitto Dim 13 Nov 2016, 18:29

19 Chapitre 18

Nous avons parcouru le merveilleux chapitre, dans lequel nous est présenté le développement touchant de la communion du Fils avec le Père à l’égard de l’objet de leur intérêt commun, les enfants, les croyants mis en relation avec le Père par sa révélation dans le Fils. Plus on y pense, plus on sent combien il est merveilleux d’être admis à entendre un semblable entretien.

Mais continuons notre examen de l’évangile. Ce qui suit est le récit des derniers événements de la vie de Christ, ainsi que de sa mort, de sa résurrection, et de tout ce qui s’y rattache.

Les souffrances de Christ ne sont pas le sujet de l’évangile de Jean, mais sa divine personne, et ce caractère se retrouve ici. On n’y trouve de souffrance, ni en Gethsémané, ni sur la croix, mais un témoignage direct rendu à sa divinité, comme à sa parfaite obéissance humaine. Il y a un autre élément moins important, mais qui vient en évidence ; c’est la mise de côté morale des Juifs, sujet de douleur pour le Sauveur lui-même et pour nous, et à laquelle la grâce souveraine de Dieu portera remède ; mais ici ils tombent dans un mépris marqué, même de la part des gentils.

Les souffrances de Christ n’étant pas racontées, il y a beaucoup moins de détails. Ce sont de grands principes, de grands faits, qui sont mis en avant dans le récit, ou au moins qui en ressortent. J’espère que ce ne sera pas trop hasarder pour les âmes, que de passer en revue les divers récits qui se trouvent dans les évangiles au sujet de ce qui a eu lieu en Gethsémané et sur la croix.

En Matthieu, Christ est la victime ; il n’y a ni consolateur, ni consolation, mais sommeil des siens et trahison avec des baisers en Gethsémané, et sur la croix : «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?» Marc donne à peu près les mêmes faits à cet égard. En Jean, nous le verrons bientôt, il n’est pas question de souffrances, ni en Gethsémané, ni sur la croix. C’est le Fils de Dieu qui se donne. En Luc, vous avez plus d’angoisse humaine en Gethsémané, mais aucune sur la croix. De ce qui est rapporté dans l’évangile de Jean, nous parlerons plus loin. Dans l’évangile de Matthieu, c’est simple : c’était l’agneau conduit à la boucherie ; l’agneau qui n’a pas ouvert la bouche, sauf pour se reconnaître tel et abandonné de Dieu pour nous. En Luc, je vois le Fils de l’homme, et chaque cas répond au caractère de l’évangile. Ainsi, comme homme, sa généalogie remonte à Adam ; il est l’homme qui prie toujours ; en Gethsémané, en vue de la coupe terrible qu’il devait boire, il est l’homme réalisant d’avance ce qu’il devait souffrir comme étant fait péché. Il était dans une agonie (ce qui se trouve en Luc seul), mais cela n’a servi qu’à montrer sa perfection. Il priait avec plus d’instance ; il était comme homme avec Dieu ; il traversait toute l’angoisse dans son esprit. Sur la croix, point de souffrances du tout. Tout le reste (ce que nous voyons dans les autres évangiles) demeure vrai, mais c’est vu d’un autre côté ; c’est sous un autre aspect que le précieux Sauveur est présenté. Les souffrances sont passées ; il demande pardon pour les Juifs ; il promet le paradis au brigand, puis, quand tout est achevé, il remet son esprit à son Père. C’est la grâce et la paix dans son âme quand elle a tout réalisé. L’abandon de Dieu avait eu lieu, mais ce n’est pas ce côté de l’histoire que Luc présente.

Il est bien de remarquer aussi que les trois autres évangiles (Matthieu, Marc, Luc) racontent, lors de sa dernière arrivée à Jérusalem, sa controverse avec les diverses classes de Juifs, dont l’incrédulité est mise en évidence. En Jean, lorsque cette incrédulité à l’égard de sa parole (chap. 8), de ses œuvres (chap. 9), a été rendue manifeste, qu’il a déclaré qu’il est venu pour chercher ses brebis, Juifs ou gentils, et que Dieu lui a rendu témoignage comme étant Fils de Dieu, Fils de David et Fils de l’homme (mais comme tel il fallait qu’il mourût), alors ce n’est pas une controverse avec les Juifs, chose déjà réglée, mais ce sont ses communications à ses disciples au sujet des privilèges et de la position dont ils jouiraient quand Lui serait loin. Ceci nous ramène à l’histoire.

Les quelques versets qui nous parlent de Gethsémané, nous présentent le Sauveur dans sa puissance divine, puis se donnant lui-même pour les siens, ensuite parfait en obéissance comme homme. Rien n’est dit de ce qui s’est passé avant l’arrivée de Judas. Mais alors, toute la bande, sur son aveu volontaire qu’il était Jésus de Nazareth, tombe par terre, terrassée par la puissance divine qui se révélait en Lui. Il pouvait s’en aller, leur échapper ; mais il n’était pas venu pour cela, et, déclarant de nouveau qu’il était Celui qu’ils cherchaient, il ajoute : Si c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci, afin que fût accomplie cette parole précieuse pour nous aussi : «De ceux que tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun». Il se met à la brèche pour que les siens soient garantis du mal.

Pierre tire son épée, frappe le serviteur du souverain sacrificateur et lui enlève l’oreille. Jésus le guérit, mais en disant ces paroles : «La coupe que mon Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ?» Soumission parfaite à la volonté de son Père, tout en démontrant que, par un mot de sa part, ils étaient rendus impuissants et Lui libre.

Dans ce qui suit, nous trouvons, ce me semble, que Jésus ne tient guère compte du souverain sacrificateur. Il ne lui rend pas compte de sa doctrine, mais le renvoie à ses auditeurs : ce qu’il avait dit, c’était en public. Dans les autres évangiles, nous voyons bien que Jésus répondit, quand il lui fut demandé qui il était. Mais ici l’autorité du souverain sacrificateur disparaît.

La chute de Pierre est soigneusement constatée, puis laissée là. Dans l’interrogatoire qu’il fait subir au Seigneur, Pilate reçoit de sa part une ample réponse. Sa réticence devant le souverain sacrificateur ne se retrouve pas ici, ce qui est frappant. Avec Caïphe, il s’en rapporte à ce que celui-ci aurait pu savoir par la foule qui l’avait entendu. Avec Pilate, il entre en conversation ; il reconnaît l’autorité du gouverneur, mais les Juifs sont mis de côté, placés dans la position de faux accusateurs, et, quand leur inimité est mise en évidence, il explique à Pilate que, tout en étant Roi, son royaume n’était pas de ce monde, et ne le sera jamais, lors même qu’il sera établi ici-bas. Les cieux régneront ; le monde le reconnaîtra (Dan. 4:26).



Pilate aurait voulu laisser l’affaire aux Juifs ; il voyait bien que ce n’était qu’envie et inimitié sans cause, mais les Juifs devaient être les instruments pour que Christ fût traité comme un malfaiteur, et non lapidé même comme blasphémateur, ainsi que le fut Étienne. Dans les conseils merveilleux de Dieu, son Fils devait être mis à mort comme un malfaiteur parmi les gentils, jeté hors de la vigne, mais les coupables, ceux qui en étaient les auteurs, c’étaient les Juifs (v. 29-32, 35). Quel aveuglement terrible que le leur ! Ils ne voulaient pas se souiller pour pouvoir manger la Pâque (v. 28), au moment de livrer le vrai Agneau de Pâque pour qu’il fût immolé. Les scrupules ne sont pas la conscience. Il ne faut pas violer les scrupules, si nous en avons, mais la conscience regarde à Dieu et à sa parole. La conscience n’empêchait pas les Juifs d’acheter le sang de Jésus pour trente pièces d’argent ; mais un scrupule leur défendait de mettre dans le trésor de Dieu, dans le temple, l’argent rejeté par Judas, parce que c’était le prix du sang (comp. Rom. 14). 



Pilate demande à Jésus s’il est le roi des Juifs. Le Seigneur explique que son royaume n’est pas de ce monde, autrement il aurait fait valoir ses prétentions comme le monde le fait. Mais dans tous les sens, son royaume, dans ce moment, ne s’établissait pas dans ce monde comme un royaume du monde. Sa présence comme accusé devant Pilate, en était la preuve. Jésus ne manque pas de confesser ouvertement qu’il est roi, lorsque Pilate le lui demande. Il établira plus tard une puissance à laquelle rien ne pourra s’opposer, mais ce n’était pas encore le moment. Selon la vérité, il était roi, et il rend témoignage à la vérité. Selon l’œuvre de Dieu dans ce moment-là, il était compté parmi les malfaiteurs. Pour Pilate, incrédule et rationaliste, qu’est ce que c’était que la vérité ? Il était grandement coupable en cédant aux instances des Juifs, mais c’étaient les Juifs qui étaient les instigateurs de la mort de Jésus. Ils accomplissaient sans le savoir les conseils de Dieu, et Jésus était là dans son obéissance parfaite. Nous avons en scène la vérité, le roi, la victime de propitiation accomplissant une œuvre bien autrement profonde et importante que la royauté même, nous y voyons aussi le chef de la gentilité représentant l’empereur, puis la haine acharnée de ce pauvre peuple contre Dieu manifesté en bonté, leur Sauveur. Tout se revêt de son vrai caractère, les conseils de Dieu s’accomplissent, et chaque acteur dans cette scène prend sa vraie place. Mais les acteurs, les Juifs et les gentils, doivent disparaître condamnés, sauf la grâce, et le malfaiteur condamné qui, humainement parlant, disparaît, quitte la scène pour être Seigneur sur tout, pour s’asseoir sur le trône du Père.

Ainsi vont les choses même en petit dans ce monde. Il est frappant de voir ces pauvres Juifs se servir à la croix des paroles mêmes qui, dans leurs propres écritures, sont mises dans la bouche des athées, et des ennemis de Dieu (comp. Ps. 22 et Matt. 27). Mais la sagesse est justifiée par ses enfants.

La position de tous est nettement constatée. Pilate, juge convaincu de l’innocence du Seigneur, voulait se débarrasser de l’importunité des Juifs et éviter une inimitié sans profit. Les Juifs s’acharnent contre le Fils de Dieu venu en grâce dans ce monde, et lui préfèrent un brigand coupable de meurtre. Jésus se soumet à tout : condamné sur son propre témoignage, il devait être rejeté hors du camp et subir le genre de mort dont il avait parlé, et les gentils devaient en être coupables. Mais les actions de Pilate et des Juifs devaient mettre encore plus en relief l’esprit qui les animait. Ils voulaient le faire mourir à tout prix. C’est ce qui suit, et que trouvons au commencement du chapitre 19.

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Message  Arlitto Dim 13 Nov 2016, 18:29

20 Chapitre 19

Au fond le jugement du Sauveur avait été prononcé. Il avait été livré aux outrages des soldats romains. Les détails de cette partie de l’histoire se trouvent dans Matthieu 27:24-31. Les Juifs, malgré la résistance timide de Pilate, avaient choisi le brigand Barabbas et rejeté le Fils de Dieu, et Pilate, cédant à leurs instances, avait uniquement abdiqué sa position de juge pour plaire à un peuple remuant.

Mais il n’était pas à son aise. La majesté des voies de Jésus donnait à l’accusé de l’ascendant sur le juge. Il y avait en Christ quelque chose de surhumain qui faisait peur à Pilate ; puis nous savons qu’il avait reçu des avertissements que Dieu lui avait envoyés d’une manière telle qu’un gentil pouvait les recevoir (Matt. 27:19). Mais les relations des Juifs, non avec Christ, — cela se trouve plus clairement et d’une manière plus terrible en Matthieu, — mais avec les gentils, et celles des gentils avec Dieu, devaient être manifestées avec plus d’évidence. Pilate ramène Jésus, et il nous est présenté, haï et rejeté des Juifs, et condamné uniquement par Pilate sur des paroles connues de tous : «Ecce Homo».

C’est Dieu qui nous le présente ainsi. Voilà le Fils de Dieu, où il en était dans ce monde. Le monde ne l’a pas connu, quoiqu’il l’eût vu, et les siens ne l’ont pas reçu. Il a été le méprisé et le rejeté des hommes.

Pilate, mal à son aise par son mélange de crainte et de mauvaise conscience, et plein en même temps d’une anxiété fébrile de maintenir son autorité et de rejeter sur les Juifs la culpabilité de la condamnation de Jésus, le présente de nouveau aux Juifs, pour leur dire qu’il ne trouve aucune faute en lui. Ceci pousse les Juifs à demander à grands cris son crucifiement. Pilate veut qu’eux le fassent, puisqu’il ne trouve aucun crime en lui. Alors les Juifs, auxquels les Romains avaient laissé leurs propres lois (sauf le droit de mettre à mort), insistent sur ce que Jésus méritait la mort, car il se faisait Fils de Dieu, ce qui augmente le malaise de Pilate.

Il rentre dans la salle des audiences, et demande à Jésus d’ou il était. Où était donc le juge en ce moment ? Jésus ne lui répond pas, Pilate ayant reconnu publiquement que Jésus n’était pas coupable. Il ne s’agissait pas d’instruire Pilate, qui, d’ailleurs ne cherchait pas l’instruction, et qui, devant le silence de Jésus, en appelle à son autorité et à son pouvoir sur lui. Jésus déclare à Pilate qu’il n’en aurait point, si cela ne lui avait pas été donné d’en haut, — car le crucifiement du Sauveur était dans les conseils de Dieu, et Jésus se donnait maintenant pour les accomplir, mais cela ne faisait qu’augmenter le péché de Judas qui, témoin de la puissance divine de Christ, l’avait livré comme s’il n’en avait pas.

Dès lors Pilate cherche à délivrer Jésus. Mais pour éviter un tumulte parmi les Juifs, qui lui reprochent d’être infidèle à César puisque Jésus se disait roi, il ne résiste plus, mais irrité, il se moque des Juifs qu’il méprisait, et, ne s’inquiétant ni de la vérité, ni de Jésus, il dit : «Crucifierai-je votre roi ?» cachant ainsi son malaise, son chagrin, sa faiblesse et son manque de conscience. Cela donne lieu à l’apostasie publique des Juifs qui déclarent : «Nous n’avons pas d’autre roi que César». Les conseils de Dieu s’accomplissent ; les mains de Pilate restent tachées du sang du Fils de Dieu ; les gentils qui avaient l’autorité, sont coupables de sa mort ; les Juifs abandonnent tous les privilèges qu’ils avaient de la part de Dieu, et Jésus, avec son innocence judiciairement reconnue, tient seul la place de vérité et de fidélité, et se donne (car il aurait pu échapper comme dans le jardin, ou, de fait, à quelque moment que ce fût) pour accomplir les conseils de grâce. Les gentils sont compromis sans ressource, les Juifs perdus pour toujours sur le terrain de leur propre responsabilité, et cela, non seulement quant à la loi, mais comme ayant renoncé à tout droit à la jouissance des promesses, et si Dieu les accomplit plus tard pour sa gloire, ils seront forcés d’en recevoir la jouissance comme de pauvres pécheurs perdus d’entre les gentils. Jésus, condamné purement et simplement pour le témoignage qu’il rendait à la vérité, ce qui avait été aussi le cas devant le souverain sacrificateur, reste seul debout dans sa dignité et dans son intégrité au milieu d’un monde qui se perdait en se heurtant contre lui, contre la grâce et la vérité venues de la part de Dieu par lui qui était dans son sein.

Ici, Jésus ne reconnaît aucune autorité chez les Juifs, — c’étaient des adversaires — ni dans le chef des gentils, sauf pour accomplir les conseils de Dieu. Il lui explique la position premièrement, mais nie son pouvoir, si ce n’est pour cela. Pour voir sa condamnation par les Juifs, il faut regarder aux autres évangélistes, comme Matthieu 26:63-66, où on le voit condamné pour le témoignage qu’il a rendu d’être le Fils de Dieu ; et Luc 22, où ils se chargent du terrible fardeau de son sang. Ici, dans l’évangile de Jean, ce ne sont que des adversaires que le Seigneur ne reconnaît pas. Juifs et gentils, ils disparaissent dans les ténèbres de la haine, et d’une injustice provenant de la faiblesse d’âme et du manque de conscience, et Jésus est là, ayant rendu témoignage à la vérité, seul, en acceptant les conséquences de la part de Dieu, afin d’accomplir l’œuvre ineffable de l’amour divin pour les uns et les autres. Oh ! que nous sachions méditer et réaliser ces choses !

Dans l’histoire du crucifiement de Jésus, de même que nous l’avons vu en Gethsémané, les souffrances ne se trouvent pas. S’il est placé entre les malfaiteurs, c’est pour jeter du mépris sur les pauvres Juifs. Mais si Pilate avait cédé sans conscience à leur violence, il ne s’inquiétait nullement de l’honneur de leur nation, et il maintient insolemment ce qu’il a écrit. Dieu a voulu que ce témoignage fût rendu à l’état des Juifs et aux droits de son Fils, rejeté par le peuple, mais roi des Juifs. La prophétie s’accomplit à leur égard dans les plus petits détails.

Après cela, nous voyons quelqu’un qui a fourni sa carrière bénie : c’est le Fils de Dieu. Pendant son service ici-bas, il ne reconnaissait pas sa mère. En réalité, il ne s’agissait pas de ses relations humaines : il était porteur dans ce monde de la parole divine, l’expression de cette parole dans sa personne et rien d’autre ; séparé de tout pour cela. Maintenant que son ministère divin est terminé, il reconnaît cette relation, non comme liaison avec les Juifs, c’était fini, mais comme affection humaine. Il la confie à Jean, le disciple qu’il aimait. L’avoir toujours repoussée, n’était pas manque d’affection naturelle, mais fidélité, soit dans sa position en dehors des Juifs (Matt. 12:46), soit de dévouement absolu. Maintenant que son service est achevé, son affection est libre, et il la montre.

Puis, la dernière petite circonstance qui devait se rencontrer dans sa mort, selon les Écritures, étant accomplie, dans une paix parfaite déclarant que tout était accompli, il rend son esprit lui-même. Personne ne le lui ôte ; c’est lui-même qui le rend. Acte divin : après avoir tout souffert dans son âme par l’abandon de Dieu, dans un calme parfait, il reconnaît que tout est accompli, il détache lui-même son esprit de son corps et le remet à Dieu, son Père. Acte divin qu’il avait le pouvoir d’accomplir. Dans l’évangile de Luc, nous avons le côté humain de la foi de l’homme : «Père ! entre tes mains je remets mon esprit». Ici c’est le côté divin, où il se démet de sa vie humaine.



Les Juifs, zélés pour les ordonnances, tout en négligeant la miséricorde, la justice et l’amour de Dieu, veulent que les corps ne restent pas sur la croix le jour du sabbat, et un centenier est envoyé pour donner la mort aux crucifiés. Il casse les jambes des deux malfaiteurs ; mais Jésus était déjà mort ; pas un de ses os ne devait être cassé ; mais pour s’assurer qu’il ne s’était pas trompé et que (bien que lui n’y comprît rien) le monde était débarrassé du Fils de Dieu, il perce son côté avec une lance. C’était le dernier outrage que le monde lui ait fait, pour être sûr qu’on en avait fini avec le Fils de Dieu. La réponse de la grâce fut l’eau et le sang qui purifient et qui sauvent. L’homme et Dieu se rencontraient : l’insolence et l’indifférence de la haine, et la grâce souveraine qui s’élève au-dessus de tout le péché de l’homme. Merveilleuse scène, merveilleux témoignage ! Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. Le coup de la lance du soldat a amené le témoignage divin du salut et de la vie.



Remarquez aussi l’opportunité de cette circonstance. Si l’on avait percé Jésus avant sa mort et qu’on l’eût tué, il n’aurait pas remis lui-même son esprit ; si on l’avait percé sans le mettre à mort, verser ainsi son sang n’aurait pas eu la valeur de sa mort. Mais il donne sa vie lui même, il est mort, et toute la valeur de sa mort, sous ses deux aspects de purification et d’expiation, se trouve manifestée quand son côté est percé et que l’eau et le sang en sortent (1 Jean 5).

Combien peu le dehors de ce qui se passe dans le monde correspond à la réalité ! Les scrupules et la brutalité s’empressent pour ôter la vie aux brigands. On ne pensait guère qu’ainsi l’on envoyait le pauvre croyant tout droit dans le Paradis. Les Écritures s’accomplissaient sur tous les points. Pas un des os de Jésus n’était cassé, mais son côté avait été percé, et maintenant Dieu se pourvoit de l’homme riche avec qui Jésus devait être dans sa mort. Joseph d’Arimathée a obtenu de Pilate le corps du Sauveur, et lui et Nicodème le placent avec des aromates dans un sépulcre neuf qui n’avait jamais servi à un enterrement. Le sabbat étant près de commencer (à six heures du soir), on plaça le corps là pour tout arranger convenablement quand le sabbat serait passé. Quel moment solennel que celui où la terre recevait le corps mort du Fils de Dieu, et que le monde n’avait plus rien de lui ici-bas !

Remarquez ici, en passant, comment l’iniquité, poussée à son comble, amène les faibles à se montrer fidèles. Ces deux hommes qui croyaient en Jésus, mais que leur position et leurs richesses empêchaient de se montrer ouvertement, ou ne permettaient à l’un de le faire que d’une manière timide et détournée, maintenant que tous ont peur, sauf quelques femmes, eux se montrent hardiment. Ce mal au milieu des Juifs leur était devenu intolérable, et leur position leur rend actuellement service dans leur dévouement. C’est la patiente grâce de Dieu et puis sa providence, qui avait amené les riches en ce moment pour ce service. Dans le monde invisible, Jésus était dans le Paradis ; quant à ce monde-ci, un ensevelissement interrompu, voilà tout ce qu’il avait. Le péché, la mort, Satan, le jugement de Dieu, avaient fait tout ce que l’un ou l’autre pouvaient faire : sa vie terrestre était terminée, et avec elle toutes ses relations avec ce monde et l’homme en tant qu’appartenant à ce monde. La mort régnait extérieurement, même sur le Fils de Dieu ; les âmes sérieuses, qui en avaient connaissance , étaient confondues. Mais le monde allait son train ; la pâque se célébrait avec ses cérémonies habituelles ; Jérusalem était ce qu’elle avait été auparavant. On s’était débarrassé de deux brigands ; ce qu’ils étaient devenus l’un ou l’autre ne regardait pas la société. Son égoïsme en était délivré, et elle l’était d’un autre qui la gênait, en disant trop d’elle. Mais ce n’est pas le dehors des choses qui est la vérité. L’un des brigands était dans le Paradis avec Christ ; l’autre, loin de tout espoir, et l’âme au moins du troisième était dans le repos d’une parfaite bénédiction, dans le sein de la divinité. Et quant au monde, il avait perdu son Sauveur et ne devait plus le revoir.

Mais il était impossible, par rapport à sa personne, que Jésus restât sous la puissance de la mort, bien que pour nous il s’y soit soumis. Par rapport à la justice divine, il ne devait pas y rester. Vrai Fils de Dieu, il y allait de la gloire du Père qu’il n’y fût pas retenu. Il ne pouvait permettre que son Saint vît la corruption. Les ténèbres absolues qui étaient descendues sur le monde, parlaient de la part de Dieu de l’aube d’un jour nouveau et éternel qui allait se lever au-delà de la mort, pour la gloire de Dieu, sur ceux qui, attachés à Jésus, voyaient en lui le soleil de justice. La tristesse, là où il y a la foi, peut durer la nuit, mais la joie arrive au matin. Pour les justes, la lumière se lève au milieu des ténèbres. L’homme a dû être condamné, mais Dieu est souverain en grâce, glorieux en justice. Le Christ, homme, a dû mourir selon cette grâce et selon la justice contre le péché ; mais il a dû être ressuscité selon la justice immanquable de Dieu. C’est le fond de la vérité quant à l’œuvre de Christ, mais c’est le principe de toutes les voies de Dieu à notre égard. Il faut que nous mourions avec lui et que nous ressuscitions avec lui. Si nous nous approprions toujours cette vérité, car c’est notre privilège (Col. 2 ; 3), nous jouissons de la vie qui n’est pas de ce monde, portant toujours dans notre corps la mort du Seigneur Jésus. Si, en quelque chose, cette vie de la chair n’est pas mortifiée, il faut que la mort y soit appliquée : dans les voies de Dieu, on en fait l’expérience. C’est l’histoire de notre vie chrétienne ici-bas. Quant à l’accomplissement efficace de la chose, elle a été faite une fois pour toutes sur la croix.

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Message  Arlitto Dim 13 Nov 2016, 18:30

22 Chapitre 21

Ce dernier chapitre est à dessein mystérieux, et nous présente ce qui arrivera au retour de Jésus, mais en outre la restauration de l’âme de Pierre après sa chute. Les versets 1 à 14 montrent ce qui suit le retour de Jésus, la troisième fois qu’il s’est fait voir. La première fois, c’est le jour de sa résurrection ; la seconde fois, une semaine après, quand Thomas y était ; ces deux occasions présentent le résidu devenu l’Église, et le résidu à la fin. Ici, dans ce chapitre, c’est ce que l’on appelle le millénium. C’est la troisième fois que Jésus se manifeste à eux ensemble ; figurément ce fut d’abord pour les chrétiens, puis pour le résidu juif, et enfin pour le monde des gentils. C’est pourquoi Jésus avait déjà ici des poissons sur le feu, c’est-à-dire le résidu juif. Mais en jetant le filet dans la mer des peuples, les disciples rassemblent une masse de poissons, sans que cependant le filet se rompe. Au commencement (Luc 5), ils avaient pris une masse de peuples, mais alors le filet s’est rompu. L’ordre administratif, qui contenait les poissons, ne pouvait les garder selon cet ordre, mais ici la présence du Sauveur ressuscité change tout. Rien ne se rompt, et il est de nouveau associé aux siens et dans la puissance du fruit de son œuvre.

Après cette scène mystérieuse, il restaure Pierre, mais c’est en sondant son cœur, en le lui faisant connaître à lui-même. C’est ce que le Seigneur fait toujours. Pierre avait dit que si tous le reniaient, lui ne le ferait pas. Le Sauveur lui demande s’il l’aimait plus que les autres ne l’aimaient. Pierre en appelle à la connaissance qu’avait le Sauveur : Jésus lui confie ses agneaux. Une fois humiliés et ayant perdu toute confiance en nous-mêmes, le Seigneur peut nous confier ce qu’il a de plus cher à son cœur : «Pais mes agneaux», lui dit-il. Remarquez bien que Jésus ne reproche à Pierre rien de ce qu’il avait fait, mais qu’il va pour son bien jusqu’au fond même de son âme, jusqu’à cette fausse confiance en lui même qui avait amené sa chute. Puis, répétant encore jusqu’à trois fois sa question, ce qui a dû rappeler à Pierre son reniement, trois fois répété, il élargit la sphère de sa confiance et lui dit : «Sois berger de mes brebis». Pierre avait renforcé l’expression de son affection (*) en disant : Tu sais que tu m’es cher ; le Seigneur s’empare du mot et dit : «Est-ce que je te suis cher ?» Pierre était troublé de ce que le Seigneur mettait encore en question son affection, et lui dit : «Tu connais toutes choses», tu sais que tu m’es cher. Il en appelle à cette connaissance qui sonde tous les cœurs, mais c’était confesser qu’il fallait cela pour le savoir ; car, selon toutes les apparences, mis à l’épreuve, il s’était montré infidèle au moment qui exigeait le dévouement de sa part, et l’homme aurait pu dire que Pierre s’était montré un hypocrite. Mais, grâces à Dieu, malgré toutes nos faiblesses, il y en a un qui sait ce qu’il a mis lui-même au fond de nos cœurs, et, s’il nous sonde et nous force à connaître, et nous-mêmes, et la racine du mal en nous, il reconnaît encore plus au fond ce qu’il y a créé, que son nom en soit béni ; et il comble de grâce ce que sa grâce y a mis, et se fie, une fois que nous sommes assez humiliés, à cette grâce en nous, entretenue toutefois par le fleuve continuel de sa grâce.



(*) Les deux premières fois Jésus dit à Pierre : αγαπας με, m’aimes-tu ? Pierre répond constamment : φιλω, tu m’es cher, et c’est ce mot que Jésus emploie la troisième fois.



Nous voyons encore dans ce passage, combien ses brebis sont chères à Jésus. C’est à elles qu’il pense quand il s’en va, pour fournir à leur pâture et aux soins qu’elles demandent. Mais il y a davantage dans sa grâce envers le pauvre Pierre. Il avait perdu la belle occasion qu’il avait eue. Pour sauver sa vie, il avait renié le Sauveur, et ce que le manque de foi a perdu n’est pas toujours rendu, quand même mieux nous serait donné. Si nous traversons le Jourdain (*), nous ne pouvons plus monter la montagne des Amoréens, nous errons dans le désert aride. Seulement Dieu accomplit ses desseins. Mais ici, la force de volonté de Pierre ayant été démontrée faiblesse devant la puissance de l’ennemi, la bénédiction immense de souffrir et même de mourir pour le Seigneur lui est accordée, et cela devait avoir lieu, lorsqu’il ne s’agirait plus de sa volonté, mais de la soumission à la force d’autrui, là où sa fidélité serait mise en évidence. Un autre le lierait et le mènerait là où il ne voudrait pas aller. Il mourrait après tout pour le Seigneur. C’est alors, quand il n’y a plus de volonté propre, plus de force, que l’on peut suivre le Seigneur.



(*) Lisez et comparez Nombres 13 et Deutéronome 1.



Ensuite, en des termes à dessein mystérieux, le ministère et l’œuvre de Jean sont constatés. Les agneaux et les brebis de Jésus étaient les Juifs croyants confiés ainsi à Pierre. Le témoignage devait être rejeté par la nation, et se terminer par la mort de Pierre. Mais il devait en être autrement de celui de Jean. Pierre qui le voit suivre aussi Jésus, demande au Seigneur ce qui lui arriverait. «Si je veux», dit le Sauveur, «qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi». Il n’a pas dit, comme on l’a supposé, qu’il ne mourrait pas, mais en effet son ministère fait connaître les voies de Dieu jusqu’à la fin. Tout est laissé en suspens après lui, jusqu’à ce que Jésus vienne, tandis que la sphère du ministère de Pierre a disparu de dessus la terre.

Remarquez encore qu’il n’est pas question ici du ministère de Paul. Pierre avait le ministère de la circoncision ; la terre en était la scène, et les promesses, l’objet, tout en conduisant individuellement dans le ciel. Jean, tout en révélant la personne du Fils et la vie éternelle descendue du ciel, s’occupe aussi de ce qui est sur la terre, puis du gouvernement de Dieu et du jugement, lors de la manifestation du Sauveur ici-bas. Paul traite des conseils de Dieu en Christ et de son œuvre pour nous introduire dans la même gloire céleste, semblables à Lui devant le Père, ses frères déjà ici-bas. Tel n’est pas le sujet de notre évangile.

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