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Focus : la Bible, le livre

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:32

Rappel du premier message :

Bible
Focus : la Bible, le livre - Page 2 640px-Family-bible

La Bible est un ensemble de textes considérés comme sacrés selon les juifs et les chrétiens. Les différents groupes religieux peuvent inclure différents livres dans leurs canons, dans un ordre différent. Les textes des livres eux-mêmes ne sont pas toujours identiques d'un groupe religieux à l'autre.

La Bible hébraïque est dite en hébreu TaNaKh, acronyme formé à partir des titres de ses trois parties constitutives : la Torah (la Loi), les Nevi'im (les Prophètes) et les Ketouvim (les autres écrits). Elle fut traduite en grec ancien à Alexandrie. Cette version, dite de la Septante, fut utilisée plus tard par Jérôme de Stridon pour compléter sa traduction latine de la Bible à partir de l'hébreu (la Vulgate) et par les « apôtres des Slaves » Cyrille et Méthode pour traduire la Bible en vieux-slave.

[size=110]Les chrétiens nomment Ancien Testament la partie qui reprend le Tanakh ainsi que d'autres textes antiques non repris par la tradition juive. La Bible chrétienne contient en outre le Nouveau Testament qui regroupe les écrits relatifs à Jésus-Christ et à ses disciples. Il s'agit des quatre Évangiles, des Actes des Apôtres, des Épîtres et de l'Apocalypse.[/size]

La Bible rassemble une collection d’écrits très variés (récits des origines, textes législatifs, récits historiques, textes sapientiaux, prophétiques, poétiques, hagiographies, épîtres) dont la rédaction s’est échelonnée entre le VIIIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle av. J.-C. pour l'Ancien Testament, et la deuxième moitié du Ier siècle, voire le début du IIe siècle pour le Nouveau Testament. Les versions compilées connues aujourd'hui, comme le Codex Sinaiticus pour le Nouveau Testament, sont notablement plus tardives que la période supposée de leur rédaction. Cela laisse un immense champ d'exploration aux exégètes et aux historiens et pose en termes aigus la question de l'inerrance biblique.

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:37

Canon (Bible)


Le canon biblique désigne l'ensemble des textes considérés comme sacrés ayant conduit, sur plusieurs siècles, à l'établissement de la Bible, suivant principalement les rites juifs et chrétiens.

On distingue l'établissement ou la construction des canons de la Bible hébraïque (Tanakh), celui de la Septante et des versions en grec, celui de la Peshitta et des versions en araméen, celui du Nouveau Testament, puis les canons des Églises.

Étymologie

Le mot canon, qui vient du grec ancien κανών (kanôn), lui-même d'origine sémitique  : hébreu qaneh (roseau, mesure, canne), akkadien quanu, ougaritique qn, le punique qn' ) et peut-être même sumérien gin.

•Il désigne un roseau
•Il désigne un instrument de mesure fait d'un roseau comme la règle du charpentier.
•Philosophiquement, il devient la règle, la mesure, la limite, la norme, le modèle.
•L'astrologie antique désigne ainsi des listes, des catalogues de tables du mouvement apparent des astres.[réf. souhaitée]

Au IIe siècle, le mot passe dans le milieu chrétien et désigne :

•Kanon te aletheia : le canon de la vérité,
•Kanon te ekklesia, la règle de l'assemblée, c'est-à-dire les règles de conduite, en fait de gouvernement, propre à chaque Église (communautés chrétiennes locales).

Paul de Tarse (Saint Paul) utilise le terme κανών pour désigner à la fois les limites des territoires à évangéliser qui lui sont impartis (2 Co 10,13-16)

et la règle de conduite impartie aux chrétiens (Ga 6,16).

Au IVe siècle, le sens de ce mot est mis en rapport avec la Bible. Il s'agit alors des livres de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament qui sont deux expressions nouvelles signalées :

•En 363, au concile de Laodicée dans le canon 59 (concile régional)
•En 392, dans la lettre Festale d'Athanase d'Alexandrie.

Canon de la Bible hébraïque


L'idée d'un canon de la Bible hébraïque (nommée « Ancien Testament » par Justin de Naplouse pour appuyer l'appropriation de ces textes par l'église catholique) ne s'impose qu'après le Synode de Jamnia (ou Yabnah ou Yabneh), c'est-à-dire à la fin du Ier siècle, après la destruction du Second Temple par les Romains. Auparavant, le concept d'une liste close (au sens de complète et définitive) des livres repris dans la Septante est inconcevable. En revanche, le processus de canonisation semble avoir été un processus ouvert.

Le texte massorétique actuel est contemporain de l'écriture de la Mishna, c'est-à-dire le fruit du travail des docteurs du IIe siècle. Ce travail de grammairiens (la vocalisation enregistre diverses prononciations possibles) se poursuit jusqu'au Xe siècle ; le manuscrit de Saint-Pétersbourg (Codex Leningradensis, coté B19A) qui date du XIe siècle (copié au Caire en 1008-1009, d'après le colophon) et qui sert de base aux bibles d'étude en hébreu (comme la BHS - Biblia Hebraica Stuttgartensia - éditée par Rudolf Kittel), est un témoin de ce travail. Jusqu'au Ier siècle, la Bible de tous est le texte grec de la Septante, quoique des éditions en hébreu différentes du texte proto-massorétique aient existé, comme le montrent les rouleaux de Qumran.

Hypothèse du canon de Jamnia

Dans le Contre Apion (I:38-40), Flavius Josèphe donne une liste de 22 livres composant le canon des écritures juives. Elle comprend :

•13 livres de prophètes,
•4 livres de maximes, proverbes et sagesse,
•5 livres de Moïse.

Après Jamnia, le milieu rabbinique tannaïte, le milieu qui rédige la Mishna, se vit comme l'héritier naturel de toutes les traditions antérieures, qu'elles soient saducéennes, esséniennes ou, bien évidemment, pharisiennes. Toutefois, pour le milieu de Gamaliel II, l'attitude apocalyptique des « membres du Mouvement de Jésus » selon l'expression de Jacques Schlosser (professeur à la Faculté de théologie catholique de Strasbourg), en fait un danger pour les relations avec l'occupant romain. En outre, ce sont des minim (sectaires), en cela qu'ils concentrent l'accès à l'alliance sur le baptême. De ce point de vue, ils se désintéressent de l'ensemble du peuple. De facto, ils sont une secte réformatrice et diviseuse comme l'étaient les Esséniens.

En outre, ils « font dire » des choses de plus en plus étranges à la Septante. Les controverses rabbiniques, enregistrées dans le Talmud montrent des discussions qui, sous prétexte d'exégèse imaginative, présentent des opinions sur la pertinence de tel ou tel texte (Traité Meguila, Traité Soferim). On assiste donc à un retour à l'hébreu, à une méfiance envers les textes grecs qui ne s'apaisera qu'au début du IIIe siècle.

Les témoins de cette élaboration sont nombreux. Par exemple :

•Dans la Septante, Samuel est désigné comme « nazir perpétuel depuis le sein de sa mère » tandis que le texte massorétique utilisé de nos jours lui dénie cette qualité (dans le texte massorétique, le seul « Nazir depuis le sein de sa mère » est Samson (cf. Juges 13.5). L'interprétation traditionnelle dit que la Septante s'éloigne du texte hébreu originel. Pourtant, une discussion dans le traité Nazir s'inquiète du nazirat de Samuel. On peut donc penser que le texte de la Septante était peu différent de l'un ou l'autre des textes hébraïques alors usuellement en circulation et que l'élaboration tannaïte fut créative, en premier lieu pour éliminer tout aspect apocalyptique ou messianique, c'est-à-dire révolutionnaire.

•Une autre discussion talmudique montre le déclassement d'un texte rédigé en araméen. Il correspond à la période de méfiance envers les textes traduits du syriaque, qui est un araméen oriental. Au traité Meguila, Jonathan b. Uzziel déclasse le livre de Daniel de prophète (nebiim) en écrit (ketoubim) alors que Flavius Josèphe et la Septante le tenaient pour prophète.

La rédaction concomitante de la Mishna et des Évangiles révèle des polémiques sous-jacentes. Ce sont des rédactions concurrentes. Ces polémiques jouent un rôle non négligeable tant dans l'évolution de la pensée rabbinique autour de Gamaliel II que dans l'accouchement du système chrétien.

Hypothèse de Sundberg (1964)

À partir d'un consensus établi autour d'une canonisation en 3 phases :

•une première phase vers 400 avant l'ère commune concernant le Pentateuque
•une deuxième phase vers 200 avant l'ère commune concernant les Prophètes
•une troisième phase vers 90 avant l'ère commune concernant les Écrits. Cette dernière canonisation étant ratifiée au Ier siècle par l'usage commun.

Albert C. Sundberg, Jr envisage, à partir de 1964, une hypothèse plus complexe.


Hypothèse de Thackeray (1921)

Henri St. John Thackeray est un grammairien. Il a travaillé essentiellement sur la Septante, c'est-à-dire sur la Bible en grec. En 1921, il publie : The Septuagint and Jewish Worship; A Study in Origins, (The Schweich Lectures of the British Academy).

Hypothèse de Leman Beckwith
•Leman Beckwith : The Old Testament of the Early Church, Harvard theological Studies, no 20
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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:38

Pentateuque

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Le Pentateuque désigne chez les chrétiens les cinq premiers livres de la Bible. Pour les juifs, ils constituent la Torah. La tradition en attribue la paternité à Moïse, mais la recherche moderne a pu établir qu'ils ont été composés à l'époque de l'exil à Babylone par de nombreux rédacteurs. Ils présentent une version théologique de l'histoire du peuple d'Israël depuis la création du monde jusqu'à la mort de Moïse.

Si, dans la religion juive, ils portent le nom de Torah, c'est-à-dire « doctrine », « enseignement », mais aussi « loi » (ce qui explique que le terme ait été traduit en grec par νόμος/nomos), c'est parce qu'ils renferment, outre des récits « historiques », tout un ensemble de prescriptions (religieuses, rituelles, culturelles, juridiques, etc.) qui constituent les bases du judaïsme. Les lois alimentaires (cacherout) énoncées dans le chapitre 11 du Lévitique en sont un exemple parmi d'autres.


Étymologie

Torah et Tanakh.

Pentateuque est le terme utilisé par les chrétiens pour désigner les cinq premiers livres de la Bible ; il correspond à la Torah juive. Les livres de la Torah s'appellent hâmisâ humsê hattôrâ, « les cinq cinquièmes de la loi ». Cette expression hébraïque est probablement à l'origine de l'expression grecque hè pentateuchos (biblos). Celle-ci apparaît pour la première fois dans un texte du gnostique Ptolémée au IIe siècle. Penta vient de πέντε/pente « cinq », et -teuque de τεῦχος/teukhos, « étui » (il s'agit de la custode cylindrique contenant les livres en forme de rouleaux). Teukhos a fini par désigner, par métonymie, le contenu même de l'étui. La forme latine pentateuchus liber apparaît chez Tertullien à la fin du IIe siècle - début IIIe siècle.

Alors que les juifs nomment les cinq livres d'après les premiers mots de chacun d'eux, la tradition chrétienne, se fondant sur la traduction des Septante, préfère un terme qui résume le contenu des différents livres : Genèse (les origines du monde), Exode (la sortie d'Égypte du peuple juif), Lévitique (les lois religieuses), Nombres (le livre comporte de nombreux recensements), Deutéronome (la seconde loi).

Contenu

Le Pentateuque est constitué de deux sortes de textes : les récits historiques et les prescriptions religieuses. À part le livre de la Genèse, qui ne contient que des textes narratifs, les quatre autres alternent ces deux types de textes. Les récits historiques qui constituent le Pentateuque vont de la création du monde jusqu'à la disparition de Moïse et se poursuivent dans les livres suivants (livre de Josué, livre des Juges, premier et Deuxième livre de Samuel et premier et Deuxième livre des Rois) qui vont de l'installation dans la Terre Promise jusqu'à la chute de Jérusalem et l'exil à Babylone[L 3]. Les textes de loi sont au nombre de trois et sont dispersés dans le texte. Il s'agit du Code de l'Alliance du chapitre 20, verset 22 au chapitre 23, verset 19 de l'Exode, du Code de sainteté des chapitres 17 à 26 du Lévitique et du Code deutéronomique des chapitres 12 à 26 du Deutéronome. Ces groupes de loi ont été, selon la tradition, transmis par Moïse qui est l'agent de Dieu et sont donc clairement différents d'un autre texte de loi, le Décalogue qui est transmis directement par Dieu. Ces dix lois divines sont exposées deux fois dans le Pentateuque. Elles se trouvent d'abord dans le livre de l'Exode (chapitre 20 versets 2 à 17) puis dans celui du Deutéronome (chapitre 5 versets 6 à 21).

Genèse


Le livre de la Genèse est souvent divisé en deux parties : la création (des chapitres 1 à 11) et les récits patriarcaux (chapitres 12 à 50). Après la création de l'univers et de l'homme (chapitres 1-2), l'histoire du péché originel et celle du meurtre de Abel par son frère Caïn (chapitre 4), arrive l'histoire de Noé qui échappe au déluge grâce à son arche (chapitres 6 à 8). L'histoire de la Tour de Babel occupe le chapitre 11. Des généalogies entrecoupent ce récit et la dernière d'entre elles permet de faire le lien avec la seconde partie de la Genèse. En effet, la généalogie du chapitre 11 donne les ancêtres d'Abraham dont l'histoire vient ensuite.

La seconde partie de la Genèse raconte l'histoire des patriarches. D'abord Abram, qui change son nom en Abraham après sa rencontre avec Dieu, est choisi pour être le père d'une grande nation et ce bien qu'il soit âgé et que sa femme Sarah soit stérile (chapitres 12 à 25 verset8). Un fils leur naît, Isaac lui-même père de Jacob qui change son nom en Israël après avoir lutté contre un être mystérieux et à qui est fait la même promesse (du chapitres 25 verset 19 au chapitre 37). Enfin, l'histoire de Joseph achève le livre de la Genèse. Joseph, fils de Jacob est vendu par ses frères, est esclave en Égypte mais parvient à devenir le conseiller de Pharaon. Il fait venir en Égypte toute sa famille pour qu'elle échappe à la famine et se réconcilie avec ses frères (chapitres 37 à 50). Avec ses frères, il fonde ainsi les 12 tribus d'Israël.

Exode


Le livre de l'Exode raconte la sortie d'Égypte du peuple hébreu composé des descendants des 12 tribus d'Israël. Les Hébreux étant trop nombreux aux yeux de Pharaon, celui-ci les réduit en esclavage. Alors que le nouveau Pharaon tente d'écraser les Hébreux jusqu'à faire tuer les premiers-nés, un enfant, Moïse, est sauvé et, une fois adulte, est appelé par Dieu pour conduire les Hébreux hors d'Egypte. Malgré de nombreux miracles (Dix plaies d'Egypte), Pharaon refuse le départ de ce peuple esclave et c'est seulement lorsque tous les premiers-nés, humains et animaux, meurent en une nuit, qu'il accepte de voir partir les Hébreux. Il revient ensuite sur sa décision mais son armée est noyée dans la Mer Rouge (chapitres 1 à 14) que Dieu avait ouverte pour laisser le passage aux Hébreux. Libéré de cette menace, le peuple Hébreu entame une longue marche jalonnée de miracles divins comme le don de la manne. Pendant ce voyage, Moïse reçoit les Tables de la loi sur lesquelles sont écrits les Dix commandements. Enfin, le tabernacle est construit et consacré.

Lévitique


Alors que les deux livres précédents font une large part au récit, le Lévitique rompt l'histoire pour exposer une série de rites à accomplir. Après la description de l'onction d'Aaron et de ses fils de la tribu de Lévi sont présentés les différents types de sacrifice pour chaque occasion. Des indications médicales expliquent la conduite à tenir en cas de suspicion de lèpre. Les lois sur le mariage et celles sur la nourriture sont aussi inscrites ainsi que celles concernant les fêtes, la libération des hébreux en situation de servitude pour dettes et celle sur le repos de la terre tous les sept ans.

Nombres


Le livre des Nombres commence par le dénombrement des tribus hébreux puis raconte le départ pour le Sinaï afin de conquérir la Terre promise. Cependant, après le retour d'éclaireurs partis reconnaître le pays, les Hébreux prennent peur et refusent d'entrer sur cette terre. N'ayant pas confiance en la parole divine, le peuple est maudit de sorte que tous (sauf Caleb et Josué) sont condamnés à errer dans le désert durant quarante ans et à ne pas entrer sur la terre promise qui n'appartiendra qu'à leurs enfants. Le peuple continue cependant à se révolter, ce qui provoque la colère divine. Même Moïse et Aaron subissent le châtiment de ne pouvoir pénétrer sur la Terre promise. Aaron meurt en chemin. Cependant, les Hébreux commencent à combattre des rois de la région et selon qu'ils respectent ou oublient la parole divine, parviennent à vaincre ou sont défaits.

Ce récit est entrecoupé de règles à observer : celles sur le sacrifice, celles sur les villes refuges pour ceux qui sont coupables d'un homicide involontaire, celles sur l'héritage, etc.

Deutéronome


Le Deutéronome se présente comme un long discours tenu par Moïse aux Hébreux avant sa mort. Dans ce texte sont rappelées les règles auxquelles doivent se soumettre les Hébreux pour garder la bienveillance de Dieu à leur égard. Quelques rappels d'évènements racontés dans les livres précédents servent à montrer la puissance de Dieu, son soutien à son peuple élu et sa colère lorsqu'ils oublient ses commandements. Le texte se termine par un cantique, des bénédictions de Moïse et le bref récit de la mort de ce dernier.


Composition

Datation de la Bible.

Le Pentateuque est une collection de textes mis en commun par des scribes autour de la période de l'exil et après. La publication de cette littérature de compromis, qui ne cherche pas à gommer les divergences des options théologiques, peut se comprendre comme la mise en place d'une matrice identitaire du judaïsme naissant, une réponse aux changements politiques, économiques et religieux auxquels celui-ci se trouve confronté

Problème de l'auteur

Moïse, qui a longtemps été considéré comme l'auteur du Pentateuque


Le Pentateuque a longtemps été considéré, tant par les juifs que par les chrétiens, comme écrit par Moïse. À cette Torah écrite s'ajoute chez les juifs la Torah orale, appelée Mishna, qui aurait aussi été composée par Moïse. Cette opinion a été la plus répandue jusqu'au XVIIIe siècle. Cependant, tenir cette position est difficile surtout si l'on regarde la fin du Deutéronome qui raconte la disparition de Moïse. Cela n'a pas gêné des auteurs comme Philon d'Alexandrie ou Flavius Josèphe qui considèrent que Moïse a pu raconter sa propre mort. Le Talmud propose une solution à ce problème en supposant que la fin de ce livre a été écrit par Josué.

À partir du XVe siècle cette tradition est remise en cause par des exégètes chrétiens suivant en cela des auteurs juifs qui avaient déjà exprimé des doutes dès le XIIe siècle. Le rabbin andalou Abraham ibn Ezra dans son Commentaire de l'Exode laisse ainsi entendre que la Torah est constituée de plusieurs textes d'origines différentes. Des théologiens chrétiens comme Alonso Tostado au XVe siècle se demandent si ce ne seraient pas des auteurs tardifs, et plus particulièrement Esdras, qui auraient rédigé ce texte.

Cependant le premier à rejeter l'idée que Moïse a écrit les cinq livres est Andreas Bodenstein Karlstadt. Ce théologien protestant du XVIe siècle examine aussi dans son ouvrage la possibilité qu'Esdras soit le véritable auteur du Pentateuque pour finalement la repousser. A contrario, Andreas Masius juge plausible qu'Esdras et d'autres aient écrit le Pentateuque et les livres historiques et que l'histoire décrite dans ces livres ne serait pas plausible. D'autres auteurs comme Richard Simon, dans son ouvrage L'Histoire critique du Vieux Testament publié en 1678, ou Baruch Spinoza ont aussi pensé qu'Esdras était le véritable auteur du Pentateuque, même si le rôle de celui-ci varie d'auteur complet à celui de compilateur de textes traditionnels.

D'autres solutions ont pu aussi être apportées bien qu'elles nient toujours l'autorité de Moïse. Ainsi, Jean Le Clerc juge que l'auteur a recueilli les récits traditionnels après la chute d'Osée. Néanmoins, ces diverses propositions ne recueillent pas l'unanimité et jusqu'au XIXe siècle des auteurs considèrent que Moïse est l'auteur du Pentateuque.

Sources


Sources élohistes et sources yavhistes


À partir du moment où Moïse n'est plus considéré comme l'auteur des cinq livres, se pose la question des sources qui ont été fondues pour écrire ces premiers textes de la Bible. En effet des différences apparaissent dans le texte qui supposent plusieurs traditions. Une des plus évidentes est la dénomination de Dieu qui est parfois Elohim et le plus souvent le « Tétragramme » YHWH (transcription latine approchante des 4 consonnes hébreues, lues parfois comme Yahveh ou Jéhovah alors que la Torah prescrit de lire ce nom).

Pour résoudre ces difficultés des auteurs comme Richard Simon ont supposé des traditions remontant aux temps mosaïques et qui auraient été bien plus tard compilées dans les cinq livres du Pentateuque. Selon ce dernier, des scribes, à l'époque de Moïse, auraient commencé à écrire l'histoire du peuple juif et à recueillir les diverses lois et ces différents textes auraient été réunis dans ces cinq livres.

Supposer ainsi une transmission de textes a entraîné la création de trois théories principales cherchant à modéliser ce passage de textes anciens à l'écriture tardive du Pentateuque. Ces théories sont l'hypothèse documentaire, l'hypothèse des fragments, l'hypothèse des compléments. Dans le premier cas, les exégètes, comme Karl-David Ilgen (de), supposent la coexistence ancienne de plusieurs sources (sources élohistes et sources yahvistes qui auraient ensuite été reliées. Dans le deuxième cas, défendu par des auteurs comme Alexander Geddes (en) et Johann Severin Vater, il n'existe plus un nombre limité de sources mais une multitude de textes sans liens entre eux regroupés plus tard par différentes écoles (une élohiste et une seconde yavhiste) et fusionnés par la suite. Enfin, la dernière option suppose un texte originel, élohiste, auquel se seraient ajoutés différents récits dont un yavhiste.

La force et l'importance de ces trois hypothèses n'a cependant pas empêché des auteurs d'élaborer des théories plus personnelles comme Erich Zenger qui tente de marier ces trois hypothèses de base.

L'hypothèse documentaire (première version)

L'hypothèse documentaire tire son origine des travaux de Henning Bernhard Witter (de) et de Jean Astruc. Le premier, un pasteur protestant, émet, en 1711, l'idée que Moïse pour écrire le Pentateuque a utilisé plusieurs sources. Cette théorie s'appuie sur l'utilisation de deux termes différents, YHWH et Elohim pour désigner Dieu. Le second dans son livre Conjectures sur les mémoires originaux dont il paraît que Moyse s’est servi pour composer le livre de la Genèse publié anonymement en 1753 défend l'idée que Moïse a utilisé trois sources différentes. Deux se distinguent par l'utilisation de YHWH ou Elohim, la troisième regroupent des textes indépendants.

La nouvelle hypothèse documentaire

En 1853 Hermann Hupfeld (en) reprend les prémices de l'hypothèse documentaire mais en analysant le texte de la Genèse conclut qu'il ne peut exister une seule source élohiste. Des différences linguistiques montrent que les passages dans lesquels Dieu est nommé Elohim sont d'auteurs différents. Dès lors, il faut supposer trois sources au Pentateuque : une source Élohiste 1, une Élohiste 2, indépendante et plus récente et une yavhiste. L'hypothèse est ensuite reprise par Charles-Henri Graf, dans son ouvrage de 1883 intitulé Les livres historiques de l'Ancien Testament, qui cependant propose une autre chronologie et fait du document yavhiste le plus ancien et l'élohiste , qu'il appelle sacerdotal (abrégé en P pour Priestercodex), le plus récent. La théorie de Graf est reprise et développée par Julius Wellhausen qui propose une composition du Pentateuque qui fera référence pour les décennies suivantes. Dans cette approche un document yavhiste (abrégé en J) et un élohiste (E) ont été fondu en un document jéhoviste (JE) au VIIIe siècle auquel s'est adjoint au VIIe siècle un document deutérocanonique (D) ; le document sacerdotal (abrégé en P ou Q selon ses ouvrages) a été ajouté après l'exil. La rédaction finale est datée de la période d'Esdras. Cette hypothèse a longtemps été la plus acceptée et malgré quelques critiques elle est restée dominante jusque dans les années 1960.

L'hypothèse des fragments


Deux auteurs ont défendu cette théorie qui veut que le Pentateuque soit constitué de nombreux fragments n'ayant pas de liens entre eux et compilés plus tard. Le premier, Alexander Geddes (en), pense que deux groupes distincts, un élohiste et un yavhiste, auraient organisé ces regroupements ; le second, Johann Severin Vater, estime que la base du Pentateuque se trouve dans la loi du Deutéronome.

L'hypothèse des compléments


Cette dernière hypothèse proposée par Karl Gottfried Kelle et développée principalement par Heinrich Ewald suppose une œuvre originelle complète à laquelle divers fragments auraient été ajoutés. Elle a été reprise par Hans Heinrich Schmid qui dans son ouvrage de 1976, Der sogenannte Jahwist, défend l'idée d'un courant yavhiste qui après l'exil aurait écrit une histoire des Hébreux à partir de traditions anciennes. Martin Rose part de cette théorie pour proposer un auteur yavhiste tardif qui aurait composé les quatre premiers livres de la Bible le Tétrateuque pour donner un prologue au Deutéronome. Enfin John Van Seters en 1992 dans son livre Prologue to History: The Yahwist as Historian in Genesis défend lui aussi un Yavhiste historien dont le texte aurait été complété plus tard avec la source P ; dans ce système, la source E n'existerait pas.


Pentateuque, Hexateuque ou Ennéateuque ?

Les cinq premiers livres de la Bible forment une unité bâtie autour de Moïse et de la montée hors d'Égypte. La Genèse permet de raconter comment les Hébreux, peuple élu, sont arrivés dans ce pays qui, au début de l'Exode, a des allures cauchemardesques. Cependant, le récit s'interrompt avant la conquête, lorsque Josué hérite de Moïse le pouvoir de commander le peuple pour s'emparer de la Terre Promise. Le récit de cette conquête se fait dans le livre suivant ce qui a amené certains chercheurs à voir dans le Pentateuque et le Livre de Josué un ensemble dénommé Hexateuque. En allant plus loin, il est possible de voir un ensemble bien plus vaste allant de la Genèse à la fin du Second livre des Rois qui raconte l'histoire des Hébreux de la création du monde jusqu'à l'exil à Babylone. Cette longue histoire constituerait alors un ennéateuque.

Focus : la Bible, le livre - Page 2 440px-Spinoza
Portrait de Spinoza en 1665 

Baruch Spinoza dans son Traité théologico-politique de 1670, rejette l'idée que Moïse soit l'auteur du Pentateuque. Pour appuyer sa démonstration, il explique, entre autres arguments, que les cinq livres sont étroitement liés au Livre de Josué, aux Juges, au Livre de Ruth, à Samuel et aux deux Livres des Rois. Cette évidente parenté peut s'expliquer en supposant un auteur unique tardif, Esdras, qui aurait écrit une histoire complète des Hébreux des origines du monde jusqu'à la chute de Jérusalem. Bien que le Deutéronome reprenne des passages de la Genèse, trace d'une possible compilation remaniée, Esdras ne serait toutefois pas l'auteur de tout le Pentateuque car le Deutéronome proviendrait d'une source différente.

Cette proposition originale n'est généralement pas reprise par les exégètes postérieurs bien que Wilhelm Martin Leberecht de Wette, théologien allemand du XIXe siècle, imagine un récit unique qui conduit des origines à l'exil. Elle est difficilement acceptable du point de vue de la tradition juive, à l'encontre de laquelle elle va. De fait Spinoza, brillant élève de sa yeshiva, a été exclu de la Synagogue par la procédure la plus infamante, le herem, et a fait l'objet d'une tentative d'assassinat par un fanatique traditionnaliste. La tradition a en effet toujours séparé les livres de la Torah (le Pentateuque) et les livres des prophètes auxquels appartiennent Josué, Juges, Samuel et Rois. En outre, le canon établi par les églises catholique et orthodoxe n'arrête pas l'histoire du peuple juif aux deux livres des rois mais le poursuit jusqu'aux Maccabées.

Si l'idée d'un ennéateuque est plus difficile à argumenter, celle de l'hexéateuque montre un peu plus d'évidence car la fin du Deutéronome Josué prend la place de Moïse dans la conduite des Hébreux et cette mission se réalise dans le livre suivant. Cette théorie est défendue par Alexander Geddes (en), Abraham Kuenen et Julius Wellhausen.

Ces deux théories supposent une unité du Pentateuque même qui aurait à l'origine été uni à un ou quatre livres. Quoi qu'il en soit, le Pentateuque même peut être séparé en deux parties. La première irait de la Genèse au Livre des Nombres, formant un Tétrateuque, la seconde serait constituée du Deutéronome seul. C'est parce que ce livre est singulier au regard des quatre autres, qu'un auteur deutéronomiste a été supposé, qui aurait composé un récit qui irait du Deutéronome au Second livre des Rois. C'est l'unification des deux textes, le Tétrateuque et l'histoire deutéronomiste, qui aurait constitué l'Ennéateuque.

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:38

Construction du Canon du Nouveau Testament


Deux thèses successives sont actuellement en voie de synthèse.


Thèse d’Adolf von Harnack et de Hans von Campenhausen

•Hans von Campenhausen développe sa thèse dans La Formation de la Bible chrétienne (1971)[10] ;
•Adolf von Harnack, lui, dans son livre Origin of the New Testament[11].

En résumé :

Vers 200 émerge l'idée d'un catalogue des livres composant le Nouveau Testament. Font alors autorité :

•4 évangiles
•13 lettres de Paul
•les actes
•la première lettre de Jean
•la première lettre de Pierre

Outre les indices du cheminement dans la lente constitution du corpus, indiqué dans l'article Évangile, des témoins plus concrets sont donnés dans :

•Le Fragment de Muratori (v. 170), d'origine romaine, plus ancienne liste connue d'écrits considérés comme authentiques par les chrétiens
•Irénée de Lyon, originaire d'Asie Mineure
•Tertullien de Carthage
•Clément d'Alexandrie

L'influence de Marcion fut déterminante dans la constitution d'un canon.

Thèse de Albert C. Steinberg

(lire : The Old Testament of the Early Church, Harvard Theological Studies, no 20)

Selon cet ouvrage, il n'y eut jamais de Canon Alexandrin de la Septante, ce que confirment les études sur la construction du Talmud, telles qu'évoquées ci-dessus.

L'opportunité d'une liste close n'interroge les chrétiens qu'à partir de la toute fin du IVe siècle. Elle n'intéresse réellement que les Occidentaux. Le canon de l'Ancien Testament, celui des Églises latines comme celui des Églises grecques, évoluent parallèlement. Jusqu'au IVe siècle, on parle de canon ouvert et postérieurement de canon fermé.

Toutefois Steinberg date le fragment de Muratori du IVe siècle et lui donne une origine orientale. Ces caractéristiques en font une liste parmi toutes les autres et lui retirent son statut de liste inaugurale. Cette conception élimine le long débat entre les Églises et attribue la fermeture du canon à une autorité ecclésiastique.

Le contenu du fragment ruine cette hypothèse sur la construction du Nouveau Testament. Le Fragment ne dit mot de l'Épître aux Hébreux fort appréciée dans les Églises orientales parce que faussement attribuée à Paul de Tarse.

Naissance d'une tradition écrite en Orient


Jusqu'au Ier siècle, la Bible de tous est la Septante, quoique des éditions en hébreu différentes du texte proto-massorétique aient existé, comme le montrent les rouleaux de Qumran. C'est elle qui donnera l'Ancien Testament des chrétiens. Le texte massorétique actuel est contemporain de l'écriture de la Mishna, c'est-à-dire le fruit du travail des docteurs du IIe siècle quoiqu'un texte proto-massorétique soit connu dès 150 avant l'ère commune.

Ce travail de grammairiens (la vocalisation enregistre diverses prononciations possibles) se poursuit jusqu'au Xe siècle ; le manuscrit de Saint-Pétersbourg (Codex Leningradensis) qui date du Xe siècle et sert de base aux bibles d'étude en hébreu, est un témoin de ce travail.

Après le synode de Jamnia, le milieu rabbinique tannaïte qui a rédigé la Mishna, se vit comme l'héritier naturel de toutes les traditions antérieures, qu'elles soient saducéennes, esséniennes ou, bien évidemment, pharisiennes. Pour le milieu de Gamaliel II, les chrétiens apparaissent comme des sectaires et des hérétiques. Leur interprétation de la Septante est mise en cause. On assiste donc à une méfiance envers les textes grecs et à un retour à l'hébreu. La rédaction concomitante de la Mishna et des Évangiles révèle donc des polémiques sous-jacentes qui ont joué un rôle non négligeable tant dans l'évolution de la pensée rabbinique autour de Gamaliel II que dans l'accouchement du système chrétien.

Les tentatives de Tatien, de Marcion face à l'opposition d'Irénée et au dogmatisme d'Athanase sont clairement à l'origine du Canon

Le canon de Marcion (vers 150)

Il précède le canon officiel. Il rejette toute référence à l'Ancien Testament et ne garde des écrits qui circulent :

•Les épîtres de Paul, dont il n'en connaît que 10 sur 13 du canon officiel postérieur,
•Une version expurgée de l'évangile selon Luc que Marcion tient pour un compagnon de Paul.

Les lettres de Paul connues par Marcion sont les suivantes :

•Galates,
•1 et 2 Corinthiens
•Romains
•1 et 2 Thessaloniciens
•Éphésiens que Marcion nomme « Laodicéens »
•Colossiens
•Philippe
•Philémon.

Le Diatessaron de Tatien (v. 160)

Troublé par le fait qu'on retienne 4 évangiles présentant 4 témoignages différents sur les dits et les faits de Jésus, Tatien entreprend de les fondre en un seul récit continu et cohérent, ne retenant que ce qui leur est commun, gommant par cette sélection tout ce qui est divergent qu'il considère comme dépourvu de sens autre qu'anecdotique. Il s'inspire des 4 évangiles, canonisés depuis. La liberté avec laquelle il les utilise, semblable à celle dont usèrent les auteurs de selon Luc et selon Matthieu dans leur reprise de selon Marc montre qu'à l'instant où il écrit, les 4 grands évangiles ne sont pas encore sacralisés. Les emprunts qu'il fait à d'autres sources montrent qu'ils n'ont pas vocation à être une source exclusive. Dans un temps où triomphe l'idée de Plotin que la vérité est une et que le dissensus est haïssable, on ne peut concevoir que chacun des évangiles réputés canoniques avait vocation à se suffire à lui-même et non à compléter les autres. Chacun d'eux, du point de vue de leurs auteurs, se serait proposé de devenir le seul témoignage valide de la vie et de l'enseignement de Jésus qui supplanterait tous les autres. D'ailleurs, l'intention polémique est clairement marquée dans l'incipit de l'auteur à Théophile. Plusieurs compilations harmonisantes ont été produites. Celle de Tatien perdurera dans le corpus canonique de l'Église syriaque Page d'aide sur l'homonymie.

Canonisation des quatre évangiles


Pourquoi ces quatre-là et pas les autres ? Cette question vient immédiatement à l'esprit d'un lecteur du XXIe siècle. Elle intéressait aussi les lecteurs de l'Antiquité tardive et la réponse donnée par Irénée de Lyon dans son Adversus Hæreses ne manquera pas d'étonner le lecteur contemporain :


« Par ailleurs, il ne peut y avoir ni un plus grand ni un plus petit nombre d'Évangiles (que quatre). En effet, puisqu'il existe quatre régions du monde dans lequel nous sommes et quatre vents principaux, et puisque, d'autre part, l'Église est répandue sur toute la terre et qu'elle a pour colonne et pour soutien l'Évangile et l'Esprit de vie, il est naturel qu'elle ait quatre colonnes qui soufflent de toutes parts l'incorruptibilité et rendent la vie aux hommes. D'où il appert que le Verbe, Artisan de l'univers, qui siège sur les Chérubins et maintient toutes choses, lorsqu'il s'est manifesté aux hommes, nous a donné un Évangile à quadruple forme, encore que maintenu par un unique Esprit. »

— Irénée de Lyon, Contre les hérésies 3, 11, 8

Coexistence d'une tradition orale

L'étude des Pères de l'Église et le recueil des citations qu'ils donnent dans les écrits des IIe et IIIe siècles montrent que les « paroles attribuées à Jésus » ne proviennent pas des évangiles tels qu'ils nous sont connus. La première hypothèse est qu'ils citent de mémoire et que celle-ci n'est pas tout à fait précise. La comparaison avec les citations de l'Ancien Testament montre moins de divergences avec les textes de la Septante. Devrait-on supposer que leur mémoire est moins fidèle pour les « dits de Jésus » que pour les textes de la Septante ? Pourtant, les hommes de l'Antiquité étaient surentraînés pour de longues récitations. On formule donc une autre hypothèse. D'autres évangiles ont été écrits qui transmettent d'autres traditions sur les « dits et les faits de Jésus ». Ils mettent à profit la même tradition orale et servent de référence dans les textes des Pères anciens. Des ouvrages comme :

•l'évangile de Thomas,
•l'évangile de Pierre,
•le dialogue du Sauveur

conservent des traditions sur Jésus qui ne doivent rien aux évangiles canoniques. Quelques-uns de ces textes périphériques sont couramment utilisés qui n'ont pas été conservés par la canonisation. Ainsi, Papias, évêque de Hiérapolis qui n'est connu que par l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée, connaît des récits similaires à ceux rapportés dans l'évangile « selon Marc » et des éléments de récits qu'on retrouvera dans l'évangile « selon Matthieu ». Ces quelques indications sur les connaissances des premiers pères suffisent à invalider la théorie d'Augustin d'Hippone sur la chronologie des évangiles, telle que rapportée pour mémoire dans l'article le Problème synoptique. Papias a écrit des Explications sur les paroles du Seigneur, perdues depuis, à l'exception de la citation de la Préface qu'en fait Eusèbe. Ces explications portent sur les récits oraux qu'il a reçus.

Critique radicale.

Sur le concept d'hérésie

Selon qu'on se situe au IIe siècle, au IIIe siècle, au IVe siècle, les hérésies ne sont pas les mêmes. Il en résulte que les livres rejetés ne sont pas les mêmes. À l'exception des hérésies donatiste, mélécienne et novartienne, qui traitent des désaccords sur la conduite à tenir face aux apostats et autres relaps et posent la question du pardon, les hérésies sont majoritairement régionales et régionalement traitées jusqu'au concile de Nicée de 325. On comprend donc qu'une liste d'hérésies qui varie avec la géographie (région) et l'histoire (le temps) conduit à des exclusions/inclusions qui relèvent de temps à autres du règlement de compte. Jusqu'au concile de Chalcédoine, tel qui est excommunié à Rome peut être relevé à Antioche ou ailleurs et réciproquement. Deux exemples :

•Marcion qui porte à Rome vers 140-150 ses 10 lettres de Paul de Tarse en repart excommunié, fonde son Église et son corpus est retenu comme base par l'Église syriaque
•Athanase d'Alexandrie (298-373), exilé par ordre de l'empereur pour son opposition à l'arianisme est accueilli à Rome jusqu'à ce que l'empereur fasse statuer en concile qu'il n'est plus possible à un évêque de relever l'excommunication d'un autre de ses collègues. En dépit de quoi, les évêques de Nicomédie, d'Antioche, de Césarée continueront d'accueillir et de réintégrer les excommuniés d'Alexandrie ou de Rome.

Conclusion d'étape

Tatien et Marcion, par le choix de leurs sources et leur entreprise de réécriture témoignent de la résistance à accepter plusieurs témoignages divergents. Le rôle de Marcion fut décisif, ne serait-ce que dans l'idée de clore une liste pour la dresser contre les autres sources, d'un corpus s'opposant à d'autres corpus disponibles. L'Église de Marcion, discréditée sous le nom de marcionitisme, subsistera plusieurs siècles en Asie Mineure. Pour lutter contre celle-ci, les patriarcats orientaux et occidentaux utiliseront la méthode qu'elle avait inaugurée : dresser une liste où la distinction de certains livres élevés au statut d'écriture inspirée renvoie les autres sources au rang de fabulae, c'est-à-dire d'apocryphes.

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:39

Canon d'Orient, canon d'Occident


Critères


Selon qu'elles viennent d'Orient et d'Occident, les listes de livres retenus ne sont pas les mêmes. Outre les réticences à la réception plurielle d'un témoignage tétramorphe (néologisme d'Irénée), certains livres reçus en Occident sont répudiés en Orient et réciproquement. Les Églises orientales fonctionneront longtemps avec un canon de 22 livres tandis que les Églises d'Occident tiendront pour un canon de 27 livres. Orientaux comme Occidentaux utilisent cependant les mêmes critères :

•sont indiscutables les livres qui sont reçus par le plus grand nombre ;
•suit une deuxième collection de livres qui semblent bons mais dont on se demande s'ils le sont assez pour être lus en public durant les liturgies ;
•la troisième liste rassemble les livres écrits par des hérétiques et, pour cela doivent être rejetés (voire détruits).

Ce classement appelle quelques remarques.

Sur la deuxième liste

Elle comporte généralement des textes dont la critique textuelle contemporaine montre qu'ils sont de rédaction contemporaine ou quasi contemporaine de ceux qui se chargent d'établir les listes. Quoique la canonisation d'un texte contemporain ne soit pas interdite, comme le montre celle du Diatessaron de Tatien dans l'Église syriaque, il semble que l'ancienneté attribuée aux textes soit un sésame. Cette deuxième liste comporte aussi des livres nés de père inconnu mais reçus partout. Au bout de longues tractations, certains seront inclus dans le canon. D'autres, d'usage liturgique dans certaines communautés, seront rejetés. On n'a aucune idée de ce que signifie pseudépigraphie. Pseudépigraphe est le mot utilisé par les protestants pour designer les livres de l'Ancien Testament que les catholiques nomment « Apocryphes ».

Les livres toujours retenus

La première liste comprend partout :

•Les 4 évangiles
•Les actes
•La première épître de Jean

En ce qui concerne les épîtres de Paul, les listes varient. Marcion en connaissait 10, les autres listes en donnent 13, voire 14. Certaines listes furent construites autour de la symbolique du nombre 7 au prix d'acrobaties : les lettres doubles comptant pour une seule.

article spécialisé : Paul de Tarse•Les livres suivants furent toujours retardés :

•Les épîtres dites catholiques, non parce qu'elles appartiennent en propre à une dénomination (comme on aurait tendance à le croire aujourd'hui) mais parce qu'elles sont adressées à toutes les églises au lieu d'être adressées à l'une d'elles, une métropole, en particulier comme le cas est constant chez Paul et dont elles imitent le genre littéraire.

La lettre dans l'antiquité.

Ce sont :
•Jude
•2 et 3 Jean
•Jacques
•2 Pierre

Quelques textes sont systématiquement ignorés en Occident qui sont appréciés en Orient et réciproquement :

•L'épître aux Hébreux, reçue en Orient,
•L'Apocalypse (Révélation) de Jean, reçue en Occident, rejetée en Orient du fait de la proximité de la tradition tannaïte. Mise en cause par Athanase d'Alexandrie, elle sera intégrée au canon au IVe siècle
•L'épître à Philémon est ignorée de l'Église syriaque qui connaît en revanche une 3e épître aux Corinthiens.


Clôture du canon

 Canons des Églises.

Dans les Églises latines

Le canon se clôt à 27 livres par autorité d'Église. De ce fait, il se ferme plus tôt qu'en Orient aux synodes régionaux de Carthage de 397 et de 419. Jusqu'aux dernières années du IVe siècle, il exclut l'épître aux Hébreux. Cette question n'est jamais traitée dans les conciles œcuméniques de la fin du siècle. Cette lacune assigne donc ces conciles au rôle de tribunal et au lieu d'espace où traiter des affaires des Églises dans un projet d'unification. En dépit des décrets de Gélase, les littératures apocalyptiques autres que celle de Jean seront recopiées et tenues pour partie prenante du Nouveau Testament jusqu'au milieu du Moyen Âge (XIIIe siècle)

Dans les Églises grecques

C'est l'usage des livres dans les communautés qui détermine le canon. Le canon démarre à 22 livres, sans épître aux Hébreux, sans lettres de Jacques, ni 2 Pierre, ni 3 Jean non plus que Jude. Au milieu du IIIe siècle, l'œuvre de Cyprien de Carthage ne cite aucun de ces 5 livres non plus que la lettre à Philémon et, bien évidemment sans Apocalypse.

Cette opposition aux littératures apocalyptiques s'inscrit dans la lutte contre le millénarisme montaniste, attestée par Eusèbe de Césarée, puis par Grégoire de Naziance, Amphiloque d'Iconium (mort en 396) qui déclare à propos de l'Apocalypse :


« Certains l'acceptent mais la plupart le disent inauthentique »

La Lettre festale 39 d’Athanase d'Alexandrie, datée de 367, est la plus ancienne attestation d’un canon du Nouveau Testament comprenant 27 livres :

Quant à ceux du Nouveau Testament, il ne faut pas hésiter à les nommer. Ce sont les quatre évangiles : selon Matthieu, selon Marc, selon Luc, selon Jean ; ensuite les Actes des apôtres et les sept épîtres dites catholiques ; une de Jacques, deux de Pierre, trois de Jean et une de Jude ; outre ceux-là, les quatorze épîtres de l’apôtre Paul, écrites selon l’ordre que voici : la première aux Romains, puis les deux aux Corinthiens, celle aux Hébreux, puis celle aux Galates et celle aux Ephésiens, ensuite celle aux Philippiens et celle aux Colossiens, après celle-là les deux aux Thessaloniciens : ensuite les deux à Timothée et celle à Tite, ensuite celle à Philémon et après cela l’Apocalypse.

L'école d'Antioche, avec Jean Chrysostome (347-407), Théodore de Mopsueste (393-466) s'en tient à un canon de 22 livres sans Apocalypse. Le concile In Trullo (692) ne règle rien.


Livres non-canoniques et apocryphes

Par ailleurs, dans sa lettre festale, Athanase recommande des livres non canoniques pour l'instruction des débutants :

Pour vous fortifier davantage, je vais ajouter à ce que j’ai dit cet autre mot nécessaire : il y a d’autres livres en dehors de ceux-là, ils n’ont pas été canonisés mais définis par nos pères afin que les lisent ceux qui sont récemment entrés et qui désirent apprendre le discours de la piété : la Sagesse de Salomon, la Sagesse du fils de Sirach, Esther, Judith, Tobie, la Didascalikè des Apôtres –je ne parle pas de celle dont on dit qu’elle condamne le Deutéronome– et encore le Pasteur.

En revanche il condamne les apocryphes :

Toutefois mes biens aimés, lorsque nos pères ont canonisé les premiers livres et ont néanmoins défini ceux destinés à la lecture, ils n’ont fait absolument aucune mention des apocryphes, mais pareille astuce est le fait des hérétiques. En effet, ce sont eux qui les écrivent quand ils veulent et ajoutent une chronologie, afin de les faire passer pour anciens et trouver la manière de tromper les gens simples. C’est une grande dureté de cœur de la part de ceux qui font ces choses-là et c’est ne pas craindre la parole qui est écrite : « N’ajoutez pas à la parole ce que je vous ordonne et n’y retranchez pas ». Qui a fait croire aux simples que ces livres-là sont d’Hénoch, alors qu’il n’existe pas d’Ecriture avant Moïse ? D’où diront-ils qu’Esaïe a des livres apocryphes, lui qui annonçait la bonne nouvelle sur des monts élevés avec franchise et disait : « Je ne parle pas en secret ni dans un lieu d’une terre ténébreuse ? » Comment Moïse aurait-il des livres apocryphes, lui qui dicta le Deutéronome prenant le ciel et la terre comme témoins ?

Dans cette critique d'Athanase s'enracine la meilleure hypothèse actuelle concernant les manuscrits coptes de Nag Hammadi ; on peut penser qu'ils furent enterrés parce qu'une partie d'entre eux faisaient partie des livres condamnés.

Le passage de livres sans père à livres absurdes et impies s'opère lentement au cours de débats et s'exprime sous cette forme chez Eusèbe. En quelque sorte, la qualité d'hérétique remonte depuis les hommes jusque vers les livres apocryphes. Cette appréciation est savoureuse a posteriori quand l'exégèse a montré depuis le XIXe siècle que même les 4 évangiles réputés canoniques sont eux-mêmes des pseudépigraphes ??.
articles spécialisés : Apocryphes bibliques, Manuscrits bibliques

Écrits mentionnés dans la Bible mais qui ne s'y trouvent pas

•les Guerres de l'Éternel (No 21:14)
•le Livre du Juste (Jos 10:13 ; 2 S 1:18)
•le Livre des actes de Salomon (1 R 11:41)
•le Livre de Samuel le voyant (1 Ch 29:29)
•le Livre de Nathan le prophète (1 Ch 29:29 ; 2 Ch 9:29)
•le Livre de Gad le prophète (1 Ch 29:29)
•la Prophétie d'Achija de Silo (2 Ch 9:29)
•les Révélations de Jéedo le prophète (2 Ch 9:29)
•le Livre de Schemaeja le prophète (2 Ch 12:15)
•le Livre d'Iddo le prophète (2 Ch 12:15 ; 13:22)
•les Mémoires de Jéhu (2 Ch 20:34)
•le Livre de Hozaï (2 Ch 33:19)
•les prophéties d'Hénoch/Hénoc (Jud v. 14) [1]
•une épître aux Laodicéens (Col 4:16)

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:39

Tanakh

Focus : la Bible, le livre - Page 2 Icon_reimg_zoom_inFocus : la Bible, le livre - Page 2 640px-Targum


Tanakh (en hébreu תנ״ך), est l'acronyme de l’hébreu « תּוֹרָה - נביאים - כתובים », en français : « Torah - Nevi'im - Ketouvim », formé à partir de l'initial du titre des trois parties constitutives de la Bible hébraïque :

•T ת : la Torah תּוֹרָה (la Loi ou Pentateuque)
•N נ : les Nevi'im נביאים (les Prophètes) ;
•K ך : les Ketouvim כתובים (les Autres Écrits ou Hagiographes).

On écrit aussi Tanak (sans h à la fin). Le Tanakh est aussi appelé Miqra מקרא,

Terminologie : Tanakh, Ancien Testament et Bible hébraïque.

La division que reflète l'acronyme Tanakh est bien attestée dans des documents de l'époque du Second Temple, dans le Nouveau Testament chrétien et dans la littérature rabbinique, à ceci près qu'au cours de cette période l'acronyme en question n'était pas utilisé ; le terme correct était Miqra (« Lecture », renvoyant à une fonction liturgique du texte), par opposition à Mishna (« Enseignement », « Répétition ») ou Midrash (« Exégèse »). Le terme Miqra continue à être utilisé à ce jour aux côtés de Tanakh pour dénommer les Écritures hébraïques. En hébreu moderne parlé, Miqra possède néanmoins une connotation plus formelle que Tanakh.

Les livres inclus dans le Tanakh étant pour la plupart écrits en hébreu, on l'appelle également la Bible hébraïque. Bien que l'araméen se soit introduit en bonne partie dans les livres de Daniel et d'Esdras, ainsi que dans une phrase du Livre de Jérémie et un toponyme de deux mots dans le Sefer Bereshit (Livre de la Genèse), ces passages sont écrits dans la même écriture hébraïque. Les passages en araméen sont les suivants: Esdras 4.8, 4.7 et 12.26 ; Jérémie 10.11 ; Daniel 2.4 à 7.28

Selon la tradition juive, le Tanakh est constitué de vingt-quatre livres : la Torah contenant cinq livres, les Nevi'im huit, et les Ketouvim onze.

La Bible hébraïque a exactement le même contenu que l'Ancien Testament protestant mais les livres sont présentés et classés différemment, les protestants comptant trente-neuf livres, et non vingt-quatre. Ceci est dû au fait que les chrétiens ont choisi de subdiviser certains livres de la religion juive.

Cependant, l'expression Ancien Testament, bien que commune, est souvent perçue comme péjorative par les juifs. D'une part elle ferait l'objet d'une volonté de s'approprier arbitrairement les textes de la religion juive et d'autre part selon la foi juive il ne saurait exister de Nouveau Testament puisque celui-ci n'est pas reconnu. L'expression « Premier Testament » est parfois considérée comme plus respectueuse vis-à-vis de la tradition juive.

En tant que telle, une distinction technique peut être tracée entre le Tanakh et le corpus similaire mais non identique que les chrétiens protestants nomment Ancien Testament. L'expression de Bible hébraïque est donc préférée par certains érudits, car elle recouvre les aspects communs du Tanakh et de l'Ancien Testament en évitant les biais partisans.

L'Ancien Testament catholique et orthodoxe contient sept Livres non inclus dans le Tanakh. Ils sont appelés Livres deutérocanoniques (lit. « canonisés secondairement » c'est-à-dire canonisés ultérieurement). Ils sont tirés de la Septante, version grecque étendue du Tanakh.

Dans les Bibles chrétiennes, les Livres de Daniel et d'Esther peuvent contenir des textes deutérocanoniques, n'ayant été inclus ni dans le canon juif ni dans le canon protestant.


Nom des livres bibliques

Focus : la Bible, le livre - Page 2 Icon_reimg_zoom_inFocus : la Bible, le livre - Page 2 800px-Entire_Tanakh_scroll_set

Jeu complet des rouleaux du Tanakh


Nom des livres bibliques

Le texte hébreu ne consistait originellement qu'en consonnes, avec des lettres utilisées de façon inconstante comme des voyelles (matres lectionis). Au cours du Haut Moyen Âge, les Massorètes codifièrent la tradition orale de lecture du Tanakh en ajoutant deux types spéciaux de symboles au texte : les signes de niqoud (ponctuation à fonction de voyelles) et de cantillation, ces derniers indiquant la syntaxe, l'accent tonique et la mélodie pour la lecture.

Les Livres de la Torah ont des noms d'usage basés sur le premier mot significatif de chaque livre. Les noms en français n'en sont pas la traduction : ils sont basés sur les noms grecs créés pour la LXX, lesquels étaient eux-mêmes basés sur les noms rabbiniques décrivant le contenu thématique des Livres.

Les noms entre parenthèses sont ceux sous lesquels les Livres sont connus dans le monde chrétien.

La Torah (תורה « Loi ») également connue sous le nom de Pentateuque se constitue de :

1.Bereshit (בראשית, « Au commencement » / Genèse) ;
2.Shemot (שמות, « Noms » / Exode) ;
3.Vayiqra (ויקרא, « Et Il appela » / Lévitique) ;
4.Bamidbar (במדבר, « Dans le désert » / Nombres) ;
5.Devarim (דברים, « Paroles » / Deutéronome).

Les Nevi'im (נביאים, « Prophètes ») sont :

•Neviim rishonim (נביאים ראשונים, « Premiers prophètes »)
•6. Yehoshoua (יהושע, Josué)
•7. Shoftim (שופטים, Juges)
•8. Shemouel (שמואל, Livres de Samuel – I et II)
•9. Melakhim (מלכים, Livres des Rois - I et II)
•Neviim aharonim (נביאים אחרונים, « Derniers prophètes »)
•10. Yeshayahou (ישעיהו, Isaïe)
•11. Yrmeyahou (ירמיהו, Jérémie)
•12. Yehezqel (יחזקאל, Ézéchiel)
•13. Trei Assar (תרי עשר) •I. Hoshéa (הושע, Osée)
•II. Yoël (יואל, Joël)
•III. Amos (עמוס, Amos)
•IV. Ovadia (עובדיה, Abdias)
•V. Yona (יונה, Jonas)
•VI. Mikha (מיכה, Michée)
•VII. Nahoum (נחום, Nahum)
•VIII. 'Havaqouq (חבקוק, Habacuc)
•IX. Tsephania (צפניה, Sophonie)
•X. Haggaï (חגי, Aggée)
•XI. Zekharia (זכריה, Zacharie)
•XII. Malakhi (מלאכי, Malachie)


Les Ketouvim (כתובים, « Écrits ») consistent en :

•14. Tehilim (תהילים, « Louanges » / Psaumes)
•15. Mishlei (משלי, « Paraboles » / Proverbes)
•16. Iyov (איוב, Job)
•17. Shir Hashirim (שיר השירים, Cantique des cantiques)
•18. Routh (רות, Ruth)
•19. Eikha (איכה, « Où » / Lamentations)
•20. Qohelet (קהלת, « Prédicateur » / Ecclésiaste)
•21. Esther ((אסתר
•22. Daniel (דניאל)
•23. Ezra-Nehemia (עזרא ונחמיה, Ezra wuNekhem'ya, Esdras et Néhémie)
•24. Divrei Hayamim (דברי הימים, Chroniques - I et II)


Chapitres, versets et division des Livres


Alors que les chrétiens lisent la Bible dans des livres, les juifs la lisent (du moins pour l'usage rituel) dans un rouleau. La division en chapitres et versets n'a donc aucune signification dans la tradition juive, qui divise la Torah en parashiot (péricopes, sections), elles-mêmes divisées en sept parties thématiques, et les autres Livres selon les épisodes narratifs. Elle a néanmoins été ajoutée dans la plupart des éditions modernes du Tanakh, afin de faciliter la localisation et la citation de ceux-ci. La division de Samuel, Rois, et Chroniques en I et II est également indiquée sur chaque page de ces livres, afin d'éviter toute confusion dans la capitation de ces Livres, celle-ci suivant la tradition textuelle chrétienne.

L'adoption de la capitation chrétienne par les juifs commença en Espagne, aux alentours du XIIIe siècle, en partie du fait des disputations, des débats œcuméniques forcés dans le contexte de l'Inquisition espagnole naissante. Les débats requéraient en effet un système de citation biblique commun. Du point de vue de la tradition textuelle juive, la division en chapitres est non seulement une innovation étrangère sans aucun fondement dans la messora, mais elle est également fort critiquable car :

•la division en chapitres reflète souvent l'exégèse chrétienne de la Bible ;
•quand bien même ce ne serait pas le cas, elle est artificielle, divisant le Texte en des endroits jugés inappropriés pour des raisons littéraires ou autres.

Néanmoins, comme leur utilité — voire leur indispensabilité — a été prouvée pour les citations, elles continuèrent à être incluses par les juifs dans la plupart des éditions hébraïques des textes bibliques, et même de textes sacrés non bibliques y ayant fréquemment recours, comme le Talmud. Pour plus d'informations sur l'origine des divisions, voir capitation biblique.

Les nombres des chapitres et des versets étaient souvent indiqués de façon proéminente dans les anciennes éditions, comme dans la Bible du Rabbinat, au point de recouvrir les divisions massorétiques traditionnelles. Cependant, dans de nombreuses éditions juives du Tanakh publiées au cours des quarante dernières années, il s'est produit une tendance notable à en minimiser l'impact sur les pages imprimées.

La plupart des éditions réalisent ce but en reléguant la numération en marge des Textes. Le Texte de ces éditions est ininterrompu tout au long des chapitres (dont le début est uniquement notifié en marge). L'absence de capitation dans ces éditions renforce également l'impact visuel créé par les espaces et « paragraphes » des pages, qui indiquent la division traditionnelle juive en parashiot.

Ces éditions modernes présentent les Livres de Samuel, des Rois, des Chroniques et d'Ezra comme un seul livre dans leur table des matières, et ne font aucune mention dans le texte de leur division en deux parties (bien qu'elle soit notée dans les marges supérieures et latérales). Le texte de II Samuel, par exemple, suit celui de I Samuel sur la même page, sans espacement particulier entre eux dans le flux du texte, et peut même continuer sur la même ligne de texte.


Torah écrite (Torah shé bi ktav) et Torah orale (Torah shé bé al pé)

 Loi orale#La loi orale dans le judaïsme.

Le judaïsme rabbinique enseigne que la Torah fut transmise en parallèle avec une tradition orale qui la complète. Cette croyance n'est pas partagée par les Juifs karaïtes, les Beta Israël, les Samaritains, ainsi que la majorité des chrétiens, à l'exception de certains groupes messianiques.

Selon les tenants de la loi orale, de nombreux termes et définitions utilisés dans la loi écrite ne sont pas définis dans la Torah elle-même, ce qui suppose de la part du lecteur une familiarité avec le contexte et le détail, lesquels ne pourraient être connus que via une antique tradition orale.

Les opposants à la tradition orale objectent que, de l'important corpus des travaux rabbiniques, seule une partie sert à clarifier effectivement le contexte. Ces travaux rabbiniques, collectivement connus comme « la Loi orale » [תורה שבעל פה], incluent la Mishna, la Tosefta, les deux Talmuds (de Babylone et de Jérusalem), ainsi que les premières compilations du Midrash.

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:40

Torah

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La Torah ou Thora (en hébreu תּוֹרָה, « instruction » ; en grec ancien Νόμος – Nomos –, « Loi ») est, selon la tradition du judaïsme, l'enseignement divin transmis par Moïse (תּוֹרַת־מֹשֶׁה – Tōraṯ Mōshe) au travers de ses cinq livres (hébreu : חמשה חומשי תורה – Ḥamishā Ḥoumshē Tōrā) ainsi que l'ensemble des enseignements qui en découlent. Le christianisme, qui tout en s'en inspirant ne donne pas de valeur canonique aux enseignements rabbiniques, nomme les livres traditionnellement attribués à Moïse le Pentateuque, mot d'origine grecque Πεντάτευχος signifiant « Les cinq livres ».

Elle est composée de cinq livres désignés en hébreu par le premier mot du texte et traditionnellement en français : la Genèse (Berēshīṯ : Commencement), l'Exode (Shemōṯ : Noms), le Lévitique (Wayyiqrā' : Et il appela), les Nombres (Bamiḏbar : Dans le désert), le Deutéronome (Devarim/ Deḇārīm : Choses).

La Torah sert de charte historique et doctrinale au judaïsme orthodoxe. Elle est également reconnue par le christianisme, bien que celui-ci soutienne que ses pratiques et lois seraient accomplies et auraient perdu de leur pertinence devant le Nouveau Testament, et en partie par l'islam, selon lequel elle aurait été falsifiée.

Elle contient, selon la tradition juive, 613 commandements et comporte, outre la composante écrite (hébreu : תורה שבכתב, Tōrā sheBikhtāḇ : « Torah écrite »), une dimension orale (hébreu : תורה שבעל פה, Tōrā sheBeʿal Pe : « Torah orale »), ultérieurement compilée dans le Talmud et la littérature midrashique.


Présentation

La Torah désigne stricto sensu la première section du Tanakh – les cinq premiers livres de la Bible hébraïque – mais le terme est également employé pour désigner tant la loi écrite (Tōrā sheBikhtāv) que la loi orale (Tōrā sheBeʿal Pe), qui contient un ensemble d'enseignements religieux juifs, incluant le Talmud (étude), lui-même formé de la Mishnah (répétition), de la Guémara, du Midrash (récit), et d'autres.


Composition

La Torah fut, selon la tradition, dictée à Moïse par Dieu sur le mont Sinaï. Pour les juifs, elle a traditionnellement été acceptée comme telle : la parole littérale de Dieu au peuple juif tout entier au mont Sinaï.

Toutefois, cette affirmation est remise en cause dès le XIIe siècle, notamment par certains érudits et philosophes comme Isaac ibn Yashush et Abraham ibn Ezra, qui dressent la liste des « post-mosaica » - textes ou éléments rédigés après l'époque mosaïque - sans remettre pour autant en cause la tradition reçue. Cependant le premier à rejeter l'idée que Moïse a écrit les cinq livres est Andreas Bodenstein (1486-1541), un théologien protestant qui examine aussi dans son ouvrage la possibilité qu'Esdras soit le véritable auteur du Pentateuque pour finalement la repousser. Le pas est franchi par Baruch Spinoza[9], dans son Tractatus theologico-politicus où il souligne l'unité organique entre la Torah et les livres « historiques » (de Josué aux Rois), et en attribue la rédaction à Esdras.

Aujourd'hui, après avoir connu un consensus dans les années 1970 autour de l'hypothèse documentaire, diverses autres théories ont refait surface pour expliquer l'origine de la Torah, dont la théorie des fragments et la théorie des compléments. Malgré leurs divergences, ces théories s'accordent toutefois sur le fait que la Torah est une collection de textes mis en commun par des scribes autour de la période de l'exil et après. La publication de cette littérature de compromis, qui ne cherche pas à gommer les divergences des options théologiques, peut se comprendre comme la mise en place d'une matrice identitaire du judaïsme naissant, une réponse aux changements politiques, économiques et religieux auxquels celui-ci se trouve confronté.

La critique radicale biblique reçoit peu de soutien chez les Juifs orthodoxes. La critique des livres bibliques hors la Torah (Neviim et Ketouvim) est tolérée, quoique d'un mauvais œil, mais l'appliquer à la Torah elle-même est considéré comme erroné, voire hérétique. L'hypothèse documentaire, combattue par l'érudit Umberto Cassuto, a cependant fait l'objet de commentaires du Malbim et du Rabbin Samson Raphael Hirsch.


L'enseignement de la Torah

L'étymon du mot « Torah » est le même que celui de Mōrē, מורה, « l'enseignant » : Līrōṯ, לירות, « tirer », au sens de « viser à un objectif ».

Parmi les enseignements relatés dans le Tanakh, on peut trouver :

•Le Monde fut créé en six jours et le septième jour (chabbat), Dieu cessa toute création et le sanctifia. (Genèse)
•Au début, Dieu juge sa création comme excellente. (Genèse)
•Dieu est désigné parfois par le nom d'Elohim (« Lui-les dieux » selon la traduction du Rav Askénazi), parfois sous le Tétragramme YHWH, et parfois sous d'autres noms, comme El Shaddai, El Elyon, etc.
•L'Adam, qui désigne dans l'au-delà les couples originels avant de se restreindre à l'Homme[réf. nécessaire], est installé dans le Gan Eden (le jardin des délices) mais en est chassé pour avoir outrepassé le seul interdit. Par la suite, l'humanité déchoit au point que Dieu décide d'effacer la création terrestre en l'engloutissant sous les eaux des mers et des cieux. (Genèse)
•Les descendants de Noé, seul survivant avec les siens, s'égarent à leur tour, sauf l'un d'eux, Abraham, qui redécouvre sa foi et, vivant en accord avec cela, sera un modèle de bienveillance et de sincérité. Dieu établit une Alliance avec lui, dont la circoncision sera un acte rituel démonstratif de la soumission à Dieu, se perpétuant dans les nouvelles générations de descendants, qui seront nombreux comme les étoiles. Son fils Isaac sera un modèle de rigueur, le fils de celui-ci, Jacob, un modèle de miséricorde. Malgré leurs faiblesses et défaillances humaines, ils parviennent à s'améliorer et à vivre dans la vertu, ainsi que leurs descendants, ce qui mène l'un d'eux, Joseph, du statut d'esclave à celui de ministre du Pharaon.
•La population se plaît en Égypte, jusqu'à ce qu'un pharaon décide de mécroire[pas clair]. Se révélant alors à Moïse qui a vécu comme un maître en Égypte et sera le guide des descendants d'Israël, Dieu libère le peuple de Moïse afin qu'il le serve sur la terre de Canaan, où a habité Abraham. (Exode)

Les descendants d'Israël n'en jouiront cependant qu'en le servant, en respectant ses prescriptions, sans quoi, ils en seront chassés comme Adam fut chassé du Jardin d'Éden. On peut (artificiellement) subdiviser le service en :

•prescriptions envers Elohim, le Dieu créateur : le reconnaître et le proclamer, ce qui conduit à refuser le polythéisme et l'idolâtrie, respecter un jour de repos hebdomadaire, sanctifier sa nourriture en ne mangeant que des animaux « purs », sanctifier ses rapports conjugaux en refusant des unions interdites (par ex. l'inceste) ou « contre nature » (homosexualité, zoophilie, etc.), lui réserver les prémices de sa récolte, de ses fruits, de son vin, etc.
•prescriptions envers 'Adō-nāï, le Dieu providentiel et garant du libre arbitre : respect et amour de son prochain, et de l'étranger, comportement rigoureusement moral et éthique, refus des excès (excès « par excès » comme excès « par défaut »), refus de l'enrichissement personnel s'il appauvrit l'autre, ou ne participe pas à l'enrichissement collectif, etc.
•Cependant, cette subdivision est totalement artificielle, 'Adō-nāï est Elohim, il est 'Adō-nāï Elohim, et ce n'est pas un hasard si la phrase « Je Suis 'Adō-nāï votre D.ieu » ponctue tant les prescriptions « éthico-sociales » que les prescriptions « rituelles et sacerdotales ». C'est aussi la phrase à proclamer biquotidiennement soit « Écoute Israël, 'Adō-nāï est (notre) Dieu, 'Adō-nāï est Un soit en hébreu Shemaʿ, Israël, 'Adō-nāï Elohenou, 'Adō-nāï Ehad' » : tout le reste en découle, pour qui réfléchit à ces paroles, y compris « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » : ton prochain, c'est l'homme, mais c'est aussi, à tout moment et en tout lieu, le Dieu omniprésent et éternel.

Le peuple croyant que Moise est mort, une petite partie du peuple se fabrique un nouvel intermédiaire par un veau d'or. Surtout, les habitudes contractées en Égypte ont la vie dure : tandis que Moïse se trouve sur le Sinaï, une partie du peuple souhaite se construire un veau d'or pour l'honorer comme son dieu. Il faudra errer dans le désert durant 40 ans, le temps que meure la génération qui a connu l'Égypte, jusqu'à Moïse lui-même, le temps qu'Israël apprenne à vivre selon la Torah. Moïse préfère le lui rappeler au seuil de Canaan, avant de mourir en un lieu indéterminé.

Les cinq livres contiennent donc un système de lois et d'éthique, à la fois complet et ordonné (selon la tradition rabbinique, la Torah comporte 613 « commandements » distincts, positifs — « fais » — ou négatifs — « ne fais pas », chacun appelé miṣwā, « prescription »), ainsi qu'une description historique des débuts de ce qui deviendrait le Judaïsme.

Les cinq livres (en particulier Bereshit/Genèse, la première partie de Shemot/Exode, et une grande partie de Bamidbar/Nombres) apparaissent à première vue plutôt comme un ensemble de narrations apparemment historiques que comme une énumération de lois ; pourtant, beaucoup de concepts, d'idées et de commandements toraïques sont contenus dans ces « histoires », au point que certains disputent leur historicité (cf. infra).

Le Deutéronome est différent des livres précédents : il est écrit à la première personne. Il s'agit en fait, comme indiqué plus haut du dernier discours et des dernières recommandations de Moïse aux "enfants d'Israël" avant de mourir.

Beaucoup de lois ne sont cependant pas directement mentionnées dans la Torah : elles en ont été déduites par exégèse et traditions orales, avant d'être compilées dans la Mishna, le Talmud, la Mekhilta de Rabbi Ishmaël et autres traités moins souvent étudiés. Les Karaïtes ne reconnaissant pas l'autorité des rabbanim (maîtres), ils ne suivent tout simplement pas ces lois.

D'autre part, selon la tradition rabbinique du moins, les histoires dans la Torah ne se déroulent pas nécessairement dans l'ordre chronologique, mais parfois par ordre de concept (« le futur expliquant le passé », par exemple). Cette vue est résumée par la maxime talmudique (traité Pessa'him 7a) : « Ein moukdam ou'meou'har baTorah » « [Il n'y a] pas de « [plus] tôt » et « [plus] tard » dans [la] Torah ».


Production et utilisation d'une Torah

 Sefer Torah.

Le livre de la Torah existe sous deux formes différentes selon son usage :

•S'il est rituel, c'est-à-dire pour la lecture lors des offices, la forme du livre est celle de la Torah à l'origine : un parchemin fixé à deux poignées de bois, que l'on déroule au fur et à mesure de sa lecture (et qui, étant donné la plus grande commodité à tenir et dérouler ce rouleau au moyen de la main droite, la majorité de l'espèce humaine étant droitière, se lit de droite à gauche). Ce parchemin est appelé Sefer Torah (« Livre [de] Torah »).
•Depuis l'imprimerie, le texte de la Torah a été industriellement reproduit pour l'usage quotidien et particulier. Ces versions imprimées sont connues sous le nom de Houmash (plur. Houmashim) (« Cinquième des Cinq Livres »). Elles contiennent généralement des traductions en français, anglais, allemand, russe, etc., ainsi que des commentaires en marge : classiquement, un Houmash contient le Targoum d'Onkelos et le commentaire de Rachi. Certains Houmashim, réunissant plusieurs commentaires classiques (Rachi, Rashbam, Rambam, Ramban, Ibn Ezra, Keli Yakar, Sforno, etc.) sont dénommés Miqraot Guedolot (« Grandes Lectures »).

L'écriture des Sifrē Tōrā, ou Sefārīm, se fait selon des règles extrêmement contraignantes et précises, et ne sont confiées en conséquence qu'à des scribes professionnels hautement qualifiés. C'est en vertu de ces règles que ce texte plurimillénaire nous est arrivé inchangé, et que des copies datant de plusieurs siècles, voire de millénaires, sont virtuellement identiques entre elles. L'accent a été mis sur ce souci de précision au point de dire que chaque mot, chaque lettre, chaque signe même est d'origine divine, et que s'il en manquait un seul, le monde s'écroulerait.

Il est vrai qu'en hébreu, certaines lettres se ressemblent fortement, et que la vocalisation peut changer le sens d'un mot. Dans un système basé sur l'analyse jusqu'aux plus subtiles nuances de ces mots, une erreur de lecture peut conduire à une erreur de compréhension et une perversion du message. L'analogie avec la récente notion de code génétique a maintes fois été évoquée.

Les Sefārīm sont considérés comme l'un des plus grands trésors d'une communauté, et l'acquisition d'un nouveau est prétexte à des célébrations festives. Tous les Sifrē Tōrā sont rangés dans l'endroit le plus saint de la synagogue, l'Arche sainte (אֲרוֹן הקֹדשׁ aron hakodesh en Hébreu) appelé Hēkhāl.

Les versions imprimées de la Torah sont traitées avec grand respect, mais leur sainteté est considérée comme inférieure à celle des Sefārīm : par exemple, une lettre effacée rend un Sefēr Tōrā impropre à l'usage (passoul), ce qui n'est pas le cas des Ḥoummashīm.


La Torah, au cœur du judaïsme


La Torah est le document autour duquel le judaïsme s'articule : elle est la source de tous les commandements bibliques dans un cadre éthique. Elle est au centre du culte hebdomadaire : chaque Chabbat, une section est lue publiquement à la synagogue et les fidèles se disputent l'honneur d'en lire un paragraphe. La cérémonie de Bar-Mitzvah est de même centrée sur la lecture de la Parasha.

D'après la tradition juive, ces livres furent révélés à Moïse par Dieu, dont une partie sur le mont Sinaï.

Diverses opinions circulent dans la littérature rabbinique sur le moment où elle fut révélée entière :

•pour certains, elle fut donnée d'un bloc sur le mont Sinaï. Dans cette vision, dite « maximaliste », Moïse eut non seulement connaissance de toutes les paroles de Dieu (« et Dieu dit à Moïse ») mais aussi tous les évènements ultérieurs au mont Sinaï jusqu'à sa mort, voire au-delà ;
•d'autres sources pensent que la Torah fut révélée sur le Sinaï jusqu'au Sinaï même, et que le reste serait venu « par épisode » et ne se serait conclu qu'à la mort de Moïse ;
•une autre école de pensée (dont le Rav Avraham ibn Ezra est le tenant le plus connu, mais il fut précédé dans cette voie depuis la Haute Antiquité) est que la Torah, bien qu'ayant été écrite par Moïse dans sa quasi-totalité, fut complétée après sa mort par Josué.

D'une manière générale, les tenants du judaïsme orthodoxe s'accordent sur l'origine entièrement (ou quasi-entièrement) mosaïque et tout à fait divine de la Torah. En revanche, le Judaisme massorti (ou conservative) acceptent la critique biblique en soulignant que si la Torah n'a pas été écrite dans sa totalité par Moïse elle est néanmoins d'origine divine, les scribes ayant été inspirés par Dieu.

D'après cette même tradition, le message de la Torah est infini, ne s'arrêtant pas aux mots. La moindre lettre, la plus petite préposition, voire la cédille de la lettre youd (koutzo shel youd קוצו של יוד, le youd étant la lettre י), les marques décoratives, les répétitions de mots, furent placées là par Dieu afin d'y celer un enseignement. Ceci est valable quel que soit l'endroit où cela apparaît.

Exemples :
•dans le cas de koutzo shel youd, le youd apparaît dans « Je Suis l'Éternel ton Dieu » ou l'occurrence fréquemment répétée « et Dieu parla à Moïse ».
•on dit que Rabbi Akiva, avait déduit une nouvelle loi de toutes les occurrences de la particule ett (את) dans la Torah (Talmud, traité Pessa'him 22b) ; or ett est une particule accusative sans signification propre. Pourtant, « s'il n'avait été écrit 'créa Dieu ett les cieux et ett la terre', on aurait pu croire que 'cieux' était le nom de Dieu » dit-il dans le traité Haguiga (14a). Mais non, lui répond Rabbi Ishmaël, « ett les cieux pour y inclure tout ce qui s'y trouve, les étoiles et les sphères célestes, ett la terre pour y inclure ce qui la peuple ». Autrement dit, ett marque « l'essence de la chose ».

Contre-exemples :
•le Talmud, rapporte (traité Mena'hot 49) que Moïse, résidant sur le Sinaï, voit Dieu ajouter aux lettres de la Torah des marques graphiques qui n'en modifient pas la lecture. S'étonnant de cette apparente futilité, il s'entend répondre que dans quelques siècles, un sage nommé Akiva ben Joseph en déduira le sens et les règles.

Exauçant la prière de Moïse de comprendre cela, Dieu l'expédie au huitième rang de la Yeshiva de Rabbi Akiva, où précisément, celui-ci enseigne ces lois. Devant l'exposé ardu, Moïse se sent épuisé, lorsqu'un élève se risque à demander d'où Rabbi Akiva tire ces enseignements. Et celui-ci de répondre : « C'est une loi donnée à Moïse sur le Sinaï » !
•bien qu'on ne discute pas de la validité du koutzo shel youd, celui-ci est devenu synonyme de « vétille » en français. Dire de quelqu'un qu'il est le koutzo shel youd est une des formulations de mépris les plus marquées.

Une interprétation kabbalistique de ce principe enseigne que la Torah ne constituait qu'un seul long Nom de Dieu, qui fut brisé en mots afin que les esprits humains puissent le comprendre. Par ailleurs, bien que cette façon de décomposer le Nom soit efficace, puisque nous parvenons à l'appréhender, ce n'est pas la seule.

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:40

Torah écrite et Torah orale

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Torah en rouleaux.


Focus : la Bible, le livre - Page 2 Icon_reimg_zoom_inFocus : la Bible, le livre - Page 2 Thora--synagogue-detail

L'arche contient les Sifrei Torah


Selon les juifs rabbanites, descendants des Pharisiens, et dont les juifs orthodoxes maintiennent fidèlement l'idéologie, une loi orale (Torah SheBe'al Pe) fut donnée au peuple en même temps que la Loi écrite (Torah SheBeKtav), ainsi que le suggèrent de nombreux versets, notamment Ex 25,40. Il s'agissait probablement à la base, outre d'explications quant aux prescriptions, de paraphrases orales du texte, explications d'un tel mot, discussion autour de telle idée dans tel verset, mais en tout cas intimement liée à la loi écrite, et la complétant : de nombreuses notions ne sont pas clairement définies dans le texte. Ce souci de se remémorer les paroles des maîtres alla de pair avec une scrupuleuse exactitude dans le respect et l'application des lois.

Ce matériel parallèle fut originellement transmis à Moïse depuis le Sinaï, et de Moïse à Israël oralement. Dans le souci de maintenir le judaïsme dynamique et d'éviter les mésinterprétations, il était interdit de consigner les traditions orales. Cependant, devant l'accumulation de matériel, les divergences d'interprétations, qui tenaient parfois à des nuances infimes d'une part, et d'autre part la destruction de la Judée par les Babyloniens, le haut taux d'assimilation, etc., l'interdit fut levé, lorsqu'il devint évident que l'écriture devenait le seul moyen de préserver l'héritage oral des Anciens.

Le premier à systématiser les lois en catégories, fut Rabbi Akiva. Son disciple Rabbi Meïr y contribua grandement. Toutefois, le gros du travail est le fait de Rabbi Juda Hanassi, qui acheva cette compilation, et la nomma Mishna (« Répétition »). Les traditions non incluses dans la Mishna furent consignées comme Baraïtot ([enseignements] « extérieurs ») ou dans la Tosefta (« Supplément »). Des traditions plus tardives furent également codifiées comme Midrashim.

Au cours des quatre siècles qui suivirent, ce petit corpus de lois et enseignements éthiques suffit à fournir les signes et codes nécessaires pour permettre la continuité de l'enseignement des traditions mosaïques, tout en maintenant leur dynamisme, et leur transmission aux communautés principalement dispersées entre Babylone et la terre d'Israël (devenue la province romaine de Syria Palestina).

Toutefois, les circonstances historiques contraignirent les communautés galiléennes d'abord, babyloniennes ensuite à compiler le corpus de commentaires de la Mishna, dont les allusions, leçons, traditions etc. synthétisées en quelques centaines de pages furent développées en milliers de pages, appelées Guemara. Important changement, alors que la Torah et la Mishna sont rédigées en hébreu (bien que l'hébreu mishnaïque ne soit plus pareil à l'hébreu biblique), la Guemara l'est en araméen, ayant été compilée à Babylone. La notion de Guemara est à peu près équivalente à celle de Talmud en hébreu, terme bien plus connu.

Deux « versions » du Talmud existent, le Talmud de Babylone et celui de Jérusalem, en réalité le résultat des compilations des discussions tenues dans les académies babyloniennes d'une part et galiléennes de l'autre. Le Talmud de Jérusalem ayant été terminé à la hâte, sous la pression des circonstances historiques, deux siècles avant celui de Babylone, c'est ce dernier qui fait autorité lorsque les deux se contredisent (y compris deux versions différentes de l'enseignement d'un Rabbi).

Les juifs pratiquants (rabbanites) suivent les explications traditionnelles de ces textes. Les Karaïtes, eux, ne suivent que la Miqra, c'est-à-dire la Torah.


Autres vues sur la Torah et ses traductions


Point de vue chrétien

Le christianisme affirme traditionnellement que les lois toraniques sont d'origine divine, et constituent l'Ancien Testament, bien que certains chrétiens estiment que toutes les lois du Pentateuque ne s'appliquent pas à eux en tant que chrétiens. La confession de foi de Westminster (1646), par exemple, divise les lois mosaïques en catégories civile, morale et cérémoniale, les seules obligatoires étant les morales. Si le reconstructionnisme chrétien voulut les rétablir toutes en vue de construire une théocratie moderne, d'autres estiment qu'aucune loi civile ne s'applique à eux, celles-ci ayant été rédigées en des temps et circonstances révolus, ce qui n'est pas le cas des obligations morales ni des principes religieux.

Les positions chrétiennes peuvent être résumées comme suit :

•Le Nouveau Testament indique que Jésus a contracté une nouvelle Alliance entre lui et son peuple (Hébreux 8 ; interprétation chrétienne de Jérémie 31:31-34), et que dans celle-ci, il est dit que la Torah est gravée sur le cœur de l'individu.
•Il déclara toutes les nourritures « pures » (Marc 7:14-23), ce qui a été interprété comme une abolition des lois alimentaires. Toutefois, de nombreux chrétiens ont tendance à revenir aux préceptes de sanctification de la vie (ou, selon certains, d'hygiène), y compris les lois sur la diète. On pourrait également y voir une allusion à l'enseignement.
•Selon saint Paul, les sacrifices et la prêtrise préfigurent la mort de Jésus sur la croix en tant que sacrifice expiatoire, ce qui a été interprété par certains comme une invitation à abandonner les rites et rituels juifs après lui. (Hébreux 8:5; 9:23-26; 10:1).

Cependant, le Nouveau Testament prescrit aux chrétiens des lois provenant de la Torah, notamment « Aime ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19:18; comparer avec la Règle d'Or), « Aime ton Dieu de tout ton cœur, ton âme et tes forces » (inspiré du Deutéronome 6:4, c'est-à-dire le Shema Israël) et tous les commandements du Décalogue (Exode 20:1-17). Et Matthieu (5:17) stipule bien qu'il n'est pas venu abolir la loi, mais l'accomplir (« la vivre en plénitude »).

Depuis la fin du XXe siècle, certains groupes chrétiens, inspirés par le judaïsme messianique, ont affirmé que les lois de la Torah devaient être suivies par les chrétiens, dans une optique et une perspective chrétiennes. Les lois alimentaires, le septième jour, et les jours de fête bibliques sont observés (voir Quartodécimanisme), avec toutefois des variations par rapport aux rites juifs, mais pour la raison que Jésus fut crucifié ce jour).

Ces chrétiens ne voient pas la Torah comme un moyen d'accomplir la rédemption, mais comme un moyen d'obéir plus complètement à Dieu.

Point de vue islamique


La Tawrat (Torah) est, avec l'Injil (Évangile) et le Zabur (Psaumes de David) l'un des trois Livres qui furent révélés par Dieu avant le Coran, lequel se veut un « rappel » de ces trois livres. Le mot Tawrat est cité en de nombreux endroits du Coran et désigne l'ensemble des livres révélés à Moïse.

L'Islam affirme donc que Moïse reçut une révélation, la Tawrat. L'Islam fustige toutefois les modifications qui auraient été apportées par les personnes responsables de la conservation des écrits et par certains scribes et prédicateurs, afin de « servir leurs desseins. » D'après la foi islamique, les Écritures juives actuelles ne seraient donc pas la révélation originelle donnée à Moïse, mais contiendraient plusieurs « altérations. »

Point de vue samaritain

La Torah est la seule partie de la Bible hébraïque que les Samaritains considèrent comme d'autorité divine, à l'exception peut-être du Livre de Josué. Tous les autres livres de la Bible juive sont refusés. Les Samaritains refusent aussi la tradition orale juive (telle qu'exprimée dans la Mishna, puis la Gémara et le Talmud). Le Pentateuque samaritain comporte environ 2 000 versets différents de la version massorétique.

La Bible samaritaine est rédigée en abjad samaritain, la forme primitive de l'alphabet hébreu, dite proto-cananéenne, que les Judéens ont abandonnée pour l'écriture carrée assyrienne. On considère cet alphabet comme fidèle à celui utilisé avant la captivité babylonienne.

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:40

Grec ancien

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Grec ancien 

Période

IXe au IVe siècle av. J.-C. 

Langues filles

grec de la koinè 

Région

Méditerranée orientale 

Typologie

SVO, flexionnelle, accusative, à accent de hauteur 

Classification par famille

- langues indo-européennes - langues helléniques - grec ancien

Codes de langue

ISO 639-2

grc 

ISO 639-3

grc 

Étendue

langue individuelle 

Type

historique 

IETF

grc

Texte de Homère, Iliade 1.1

Μῆνιν ἄειδε, θεὰ, Πηληιάδεω Ἀχιλῆος

οὐλομένην, ἣ μυρί’ Ἀχαιοῖς ἄλγε’ ἔθηκε,

πολλὰς δ’ ἰφθίμους ψυχὰς Ἄϊδι προῒαψεν

ἡρώων, αὐτοὺς δὲ ἑλώρια τεῦχε κύνεσσιν

οἰωνοῖσί τε πᾶσι· Διὸς δ’ ἐτελείετο βουλή·

Carte

Focus : la Bible, le livre - Page 2 Icon_reimg_zoom_inFocus : la Bible, le livre - Page 2 800px-AncientGreekDialects_%28Woodard%29_fr.svg

Distribution des dialectes grecs, aux alentours de 400 av. J.-C.



Dialectes


À l’origine, il existait une grande variété de dialectes, regroupés en quatre groupes : arcadochypriote, occidental, éolien et ionien-attique. Parler du grec ancien n’a pas grand sens lorsqu'on veut se référer à un des idiomes antiques : dans les faits, cependant, le grec ancien désigne l’attique (dialecte du groupe ionien-attique), langue de l’Athènes antique. C'est en effet la langue dans laquelle est écrite la majorité de la littérature grecque classique. Pendant la période hellénistique et le brassage des populations hellénophones en résultant, la koinè, langue commune (c’est le sens de l'adjectif κοινός/koinós) issue de plusieurs dialectes du groupe ionien-attique, s'est progressivement imposée au détriment de l’utilisation des dialectes, devenant ainsi la lingua franca de l’Antiquité, en concurrence avec le latin.

La koinè est ensuite devenue langue officielle de l’Empire romain d'Orient avant de continuer d’évoluer pour donner naissance au grec moderne d’aujourd’hui.

Écritures

La première forme d'écriture attestée pour noter un dialecte grec est le linéaire B, un syllabaire sans rapport avec l'alphabet grec, servant à transcrire le mycénien, forme archaïque d'un dialecte arcadochypriote utilisée en Grèce continentale et en Crète entre environ 1550 et 1200 av. J.-C. Entre 800 et 200 an J.-C., une écriture proche, le syllabaire chypriote, a été utilisée à Chypre pour transcrire le grec et l'étéochypriote (une langue non indo-européenne partiellement déchiffrée, peut-être apparentée au lemnien et à l'étrusque).

Des écritures plus anciennes ont existé en Grèce, mais n'ont vraisemblablement pas servi à noter du grec :

•le linéaire A (entre 1800 et 1450 av. J.-C., en Crète et dans des îles Égéennes) ;
•le crétois hiéroglyphique (entre 1750 et 1600 av.J.-C. en Crète) ;
•le disque de Phaistos (datation discutée) comporte une écriture sans autre exemple ;
•le syllabaire chypro-minoen, quelquefois appelé linéaire C, (entre 1500 et 1200 av. J.-C., à Chypre), peut-être dérivé du linéaire A et vraisemblablement à l'origine du syllabaire chypriote plus tardif. Il servait probablement à noter une forme primitive d'étéochypriote.

Toutes ces écritures étaient vraisemblablement de nature syllabique.

C'est ensuite l'alphabet grec, hérité des Phéniciens et de leur alphabet, qui a été utilisé sous différentes versions (dites épichoriques) à partir du IXe siècle av. J.-C. ou du VIIIe siècle av. J.-C. puis a été normalisé et imposé au reste du monde hellénophone par Athènes en 403 av. J.-C. En ajoutant des voyelles à cet abjad sémitique, les Grecs sont les inventeurs des alphabets occidentaux. En effet, emprunté par les Étrusques (cf. Alphabet étrusque), qui l'ont transmis aux Romains, il a donné naissance à l'alphabet latin mais aussi, sans passer par les Étrusques, à l'alphabet gotique, à l'alphabet cyrillique, à l'alphabet copte, etc.

L'histoire de l'alphabet grec constitue un article séparé.


Phonologie


Le grec ancien est une langue à accent de hauteur possédant deux (ou trois, selon les interprétations) intonations : aiguë et circonflexe. Il se caractérise aussi par un système de consonnes aspirées et par un jeu d'oppositions de quantités vocaliques. Il existe plusieurs règles de sandhi, tant internes qu'externes.

En passant de l'indo-européen commun au grec ancien, la langue a subi de nombreuses modifications phonétiques dont les plus flagrantes sont décrites par la loi de Grassmann, la loi d'Osthoff et la loi de Rix. On note d'autre part qu'il permet de restituer dans de nombreux cas la coloration des laryngales indo-européennes. Enfin, c'est une langue centum.

Grammaire


Morphologie

Comme d'autres langues indo-européennes anciennes, le grec est hautement flexionnel. Outre l'utilisation de désinences, le grec se caractérise par des procédés hérités de l'indo-européen commun comme l'alternance vocalique et l'utilisation du redoublement.

Système nominal

Les noms possèdent cinq cas (nominatif, vocatif, accusatif, génitif et datif), trois genres (masculin, féminin et neutre, parfois réduits à une opposition animé/inanimé) et trois nombres (singulier, duel, pluriel et collectif pour les neutres). Le grec moderne n'utilise plus le datif, excepté dans quelques expressions comme en taxei, mais les autres cas sont généralement conservés.

On compte trois grands types de déclinaisons, tant pour les noms que les adjectifs (type en -α / -η, type thématique en -ος et type athématique), lesquels possèdent plusieurs sous-types. Les pronoms suivent un système qui leur est propre et qui, ayant influencé les types nominaux, n'en sont pas très éloignés.

Système verbal

Les verbes ont trois voix (active, moyenne et passive), trois personnes et trois nombres. Il se conjugue selon six modes : quatre personnels (indicatif, impératif, subjonctif et optatif) et deux impersonnels (infinitif et participe). Il existe sept temps (présent, imparfait, aoriste, futur simple, parfait, plus-que-parfait, et futur antérieur, ces deux derniers étant rarement usés), qui n'existent toutefois pas à tous les modes.

Outre le temps, le verbe exprime surtout trois aspects (imperfectif, perfectif et statique) et, comme toutes les langues, plusieurs modes de procès (inchoatif, itératif, fréquentatif, etc.). Seul l'indicatif marque toujours le temps ; aux autres modes, c'est l'aspect qui est généralement indiqué.

Il existe deux grandes catégories de conjugaisons : les thématiques (ou verbes en -ω) et les athématiques (dits verbes en -μι): les verbes thématiques se caractérisent par la présence d'une voyelle avant la désinence, absente dans les verbes athématiques. Ces catégories se divisent en un grand nombre de sous-catégories. Le système verbal est très complexe car la flexion met en œuvre de nombreux procédés comme l'alternance vocalique, la suffixation par le jeu de désinences, l'utilisation d'une voyelle thématique, celle de l'augment et du redoublement. À tous ces procédés s'ajoutent des modifications phonétiques importantes au sein d'un même paradigme.

En sorte, il n'est pas exagéré de dire qu'il existe plus de verbes irréguliers que de verbes réguliers, si du moins on s'en tient à la définition de verbe irrégulier ayant cours dans la grammaire française.

Syntaxe


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Tout ceci est donné à titre indicatif, car comme toute langue flexionnelle, le grec ancien s'accorde une grande liberté dans la place des groupes.

Pour les verbes, le grec met souvent le verbe en fin de proposition, qu'elle soit principale ou subordonnée, mais bien moins systématiquement que le latin. Il existe une exception pour les impératifs et les verbes à tournure impersonnelle (comme le verbe « être » : ἐστί, « il/elle est », traduisible par « il y a » qui sont généralement en tête de proposition.

Règle du génitif enclavé : le génitif se place sous l’article, soit entre l’article et le mot désignant le possesseur, soit après répétition de l’article. Dans le groupe nominal « le fils du citoyen » on écrira en grec : Ὁ τοῦ πολίτου υἱός, littéralement « le du citoyen fils » ; mais il est également possible de positionner le génitif après répétition de l'article, par exemple : Ὁ υἱός ὁ τοῦ πολίτου, « le fils le du citoyen ». L’adjectif quant à lui, se place généralement soit entre l'article et le nom (τὸ μικρὸν ἄνθος : la petite fleur), ou bien après le nom avec une répétition de l’article (τὸ ἄνθος τὸ μικρόν, littéralement « la fleur la petite »).

Pour les particularités de la négation en grec ancien : voir Négation (linguistique).

Le grec ancien se caractérise également par le maintien d’une règle de l’indo-européen commun, qui stipule qu’un verbe dont le sujet est un nom neutre pluriel ne se conjugue pas au pluriel mais au singulier. Voir l’article consacré à la règle dite « Τὰ ζῷα τρέχει ».


Influence du grec ancien sur les langues modernes

Les neuf premiers vers de l’Odyssée d'Homère. 

Les neuf premiers vers de l’Odyssée d'Homère. 

Mots savants et radicaux grecs

Un grand nombre de mots en latin, français et anglais, pour ne citer que ceux-là, sont d'origine grecque, et la majorité des néologismes savants utilisés de par le monde est bâtie sur des radicaux grecs (souvent mêlés de radicaux latins). Seules quelques langues européennes, comme l'islandais, de manière systématique, et, dans une moindre mesure, l'allemand, le turc, le tchèque et le croate, n'utilisent pas ces radicaux mais traduisent par calque les termes savants grecs au moyen de radicaux qui leur sont propres.

Mots courants


Des mots comme « boutique », « caractère » ou « beurre » viendraient aussi du grec ancien. Passés par le latin et hérités comme tel dans la langue française (via d’autres langues, comme l’occitan), ils ont subi les mêmes modifications phonétiques que les autres mots hérités et sont maintenant très éloignés de leur étymon grec puisqu'il faut reconnaître derrière chacun d’entre eux : ἀποθήκη/apothếkê, χαρακτήρ/kharaktếr et βούτυρον/boútyron.

Le dédale synchrone du cosmos politique


Voici, pour illustrer l’omniprésence du grec dans les langues occidentales, un texte de Xenophón Zolótas (Ξενοφών Ζολώτας) dans lequel chaque mot (hormis les mots-outils) est d’origine grecque :


« Kyrié, sans apostropher ma rhétorique dans l’emphase et la pléthore, j’analyserai elliptiquement, sans nul gallicisme, le dédale synchrone du cosmos politique caractérisé par des syndromes de crise paralysant l’organisation systématique de notre économie. Nous sommes périodiquement sceptiques et neurasthéniques devant ces paroxysmes périphrastiques, cette boulimie des démagogues, ces hyperboles, ces paradoxes hypocrites et cyniques qui symbolisent une démocratie anachronique et chaotique. Les phénomènes fantastiques qu’on nous prophétise pour l’époque astronomique détrôneront les programmes rachitiques, hybrides et sporadiques de notre cycle atomique. Seule une panacée authentique et draconienne métamorphosera cette agonie prodrome de l’apocalypse et une genèse homologue du Phénix. Les économistes technocrates seront les stratèges d’un théâtre polémique et dynamique et non les prosélytes du marasme. Autochtones helléniques, dans une apologie cathartique, psalmodions les théorèmes de la démocratie thésaurisante et héroïque, soyons allergiques aux parasites allogènes dont les sophismes trop hyalins n’ont qu’une pseudodialectique. En épilogue à ces agapes, mon amphore à l’apogée, je prophétise toute euphorie et apothéose à Monsieur Giscard d’Estaing, prototype enthousiasmant de la néo-orthodoxie économique et symbole de la palingénésie de son ethnie gallique. »

Le grec ancien en France

En France, l'enseignement du grec ancien est proposé dans quelques collèges et lycées. Les élèves peuvent le débuter dès la troisième ou la seconde et le passer en option pour le baccalauréat.

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:41

Septante


La Septante (LXX, latin : Septuaginta) est une version de la Bible hébraïque en langue grecque. Selon une tradition rapportée dans la Lettre d'Aristée (IIe siècle av. J.-C.), la traduction de la Torah aurait été réalisée par 72 (septante-deux) traducteurs à Alexandrie, vers 270 av. J.-C., à la demande de Ptolémée II.

Par extension, on appelle Septante la version grecque ancienne de la totalité des Écritures bibliques (l'Ancien Testament). Le judaïsme n'a pas adopté la Septante, restant fidèle au texte hébreu, et à des traductions grecques ou araméennes (Targoum) plus proches selon leurs autorités dudit texte.

Plusieurs manuscrits de la Septante nous sont parvenus. Quelques différences existent entre ces différentes versions. Trois codex complets écrits en onciales existent :


•Le Codex Vaticanus
•Le Codex Sinaiticus
•Le Codex Alexandrinus

De nombreuses autres versions en minuscules existent.

Historique


Les origines de la Septante

Très vite après la fondation d'Alexandrie par Alexandre le Grand en -331, la diaspora juive s'y développe fortement, en particulier autour du Palais royal ; à tel point que deux des cinq quartiers de la cité sont réservés aux « descendants d'Abraham ». Les Juifs continuent à y parler la langue hébraïque et à étudier les textes de l'Ancien Testament. Le culte synagogal est public et les Grecs se montrent curieux des « sagesses barbares ». Quelques-uns gagnent le statut reconnu de « craignant-Dieu » (signalés dans les Actes des Apôtres) en cela qu'ils suivent les préceptes du judaïsme, au moins les 7 lois des fils de Noé, sans aller jusqu'à une conversion qui implique la circoncision.

Selon la lettre d'Aristée (IIe siècle av. J.-C.), la Septante serait due à l'initiative du fondateur de la Bibliothèque d'Alexandrie, Démétrios de Phalère, ancien oligarque d'Athènes. Vers 270 av. J-C., celui-ci aurait en effet suggéré à Ptolémée II (au pharaon selon Aristée) d'ordonner la traduction en grec de tous les livres israélites, textes sacrés et narrations profanes. Le Lagide, souverain hellénistique le plus cultivé de son temps, apparaît également soucieux de connaître les règles des divers peuples qui lui sont assujettis dans le cadre d'une réorganisation de son royaume.

Les savants juifs au nombre de 72 (six de chacune des douze tribus d'Israël) auraient été chargés de ce travail qui, en leur honneur, porte le nom de Version des Septante. La tradition prétend que le souverain sacrificateur de Jérusalem, Éléazar, n'aurait accédé à la demande de Ptolémée II qu'à une condition : l'affranchissement des Juifs de Judée, que Ptolémée Ier a fait prisonniers et réduits à l'esclavage en Égypte. Une tradition postérieure veut que ces 72 érudits aient tous traduit séparément l'intégralité du texte, et qu'au moment de comparer leurs travaux, on se serait aperçu avec émerveillement[réf. nécessaire] que les 72 traductions étaient toutes identiques. Dans son récit, qui n'est pas un témoignage historiquement fiable, Flavius Josèphe arrondit le nombre de traducteurs à 70[1], d'où le nom retenu par la postérité.

Tribus

Traducteurs de la Septante - de l'hébreu au grec

[th]Tribus[/th][th]Traducteurs de la Septante - de l'hébreu au grec[/th]

Réuben

Josephus, Hezekiah, Zechariah, John, Ezekiel, Elisha.

Siméon

Judah, Simon, Samuel, Addai, Mattathias, Shalmi.

Lévi

Nehemiah, Joseph, Theodosius, Basa, Adonijah,Daki.

Judah

Jothan, Abdi, Elisha, Ananias, Zechariah, Hilkiah.

Issachar

Isaac, Jacob, Jesus, Sambat/ Sabbateus, Simon, Levi.

Zabulon

Judah, Joseph, Simon, Zechariah, Samuel, Shamli.

Gad

Sambat, Zedekiah, Jacob, Isaac, Jesse, Matthias.

Asher

Theodosius, Jason, Joshua, John, Theodotus, Jothan.

Dan

Abraham, Theophilus, Arsam, Jason, Jeremiah, Daniel.

Naphtali

Jeremiah, Eliezer, Zechariah, Benaiah, Elisha, Dathi.

Joseph

Samuel, Josephus, Judah, Jonathan, Dositheus, Caleb.

Benjamin

Isalus, John, Theodosius, Arsam, Abijah, Ezekiel.


Les enjeux de la Septante


Focus : la Bible, le livre - Page 2 Icon_reimg_zoom_inFocus : la Bible, le livre - Page 2 TextsOT


Recension stemmatique des principaux manuscrits du texte biblique d'après l'Encyclopaedia Biblica. Les lignes pointillées bleues indiquent les textes utilisés pour les modifications. MT = texte massorétique. LXX = version originale de la Septante. X [aleph] = Codex Sinaiticus. A = Codex Alexandrinus. B = Codex Vaticanus. Q = Codex Marchalianus. 


On suppose que la traduction de la Septante a été précédée de targoumim (pluriel de Targoum) grecs.[réf. nécessaire] Les targoumim sont la traduction souvent paraphrastique de la Bible hébraïque dans la langue vernaculaire (le plus souvent en araméen), parfois accompagnée d'un commentaire et d'une prédication. Nombre de juifs qui ont migré en Égypte ne connaissaient plus l'hébreu et souhaitaient lire leurs textes sacrés dans leur langue quotidienne, l'araméen. Seul le grec pouvait être une langue sacrée à côté de l'hébreu, tant était grand le prestige des philosophies et sciences grecques. Une traduction unifiée a donc été faite, très probablement à la demande du souverain lagide Ptolémée II.

La Septante fut surtout un élément de sauvegarde, mais aussi d'évolution, de l'identité juive dans la culture grecque. Ce double aspect est mis en évidence par la célèbre allusion du Talmud :


« On raconte que cinq anciens traduisirent la Torah en grec pour le roi Ptolémée, et ce jour fut aussi grave pour Israël que le jour du Veau d’or, car la Torah ne put être traduite convenablement. On raconte également que le roi Ptolémée rassembla 72 anciens, il les plaça dans 72 maisons, sans leur révéler l’objet de ce rassemblement. Il vint voir chacun et leur dit : “Écrivez-moi la Torah de Moïse votre maître”. L’Omniprésent inspira chacun, et ils traduisirent de la même manière. »

Les traductions grecques postérieures à la Septante


La traduction en grec se poursuit pendant deux ou trois siècles. Une école de traducteurs s'est occupée du Livre des Psaumes à Alexandrie vers 185 av. J.-C. et entreprennent ensuite le Livre d'Ézéchiel, les douze « petits prophètes » et le Livre de Jérémie. Ils traduisent enfin des livres historiques (Livre de Josué, Livre des Juges, Livres des Rois) ainsi que le Livre d'Isaïe. Les derniers livres (Daniel, Job, et Siracide) ont été traduits vers 150 av. J.-C. et l'on hésite encore sur le lieu de traduction.

On situe en Israël, au Ier siècle de l'ère chrétienne, la traduction du Cantique des Cantiques, des Lamentations, du Livre de Ruth et d'Esther, puis celle de l'Ecclésiaste probablement par Aquila. On étend alors le nom de Septante à des livres non reçus dans le judaïsme en terre d’Israël ou composés directement en grec comme la Sagesse, les compléments à Esther, à Jérémie ou à Daniel. Les premiers traducteurs grecs disposent de textes hébreux purement consonantiques et multiples ; ce qui explique, en partie, les différences entre la Septante et les multiples versions des textes originaux.

Les manuscrits de Qumrân


Mais la découverte des manuscrits hébreux et grecs de Qumrân en 1947, qui apparaissent comme les restes d'une bibliothèque ayant appartenu à une secte juive, quelquefois identifiée à celle des Esséniens, attestent que la LXX (septante) a été acceptée comme texte biblique, à côté des textes hébreux.

La découverte a donc obligé à réviser la conception de l'histoire des textes hébreux car ces manuscrits hébreux donnent un texte un peu différent de celui qui résultera plus tard du travail des Massorètes.

À l'inverse, Qumrân a révélé des formes qui expliquent la traduction des LXX : certains passages, jusqu'à présent considérés comme des erreurs ou des amplifications dues aux traducteurs, reçoivent désormais l'appui d'un support hébreu prémassorétique. Néanmoins, la quasi-totalité des textes de Qumrân est écrite en hébreu (90-95 %). D'après le Pr. Emmanuel Tov (Textual Criticism of the Hebrew Bible, Fortress Press, 1992,), environ 47 % des textes de Qumrân sont qualifiés de proto-massorétiques, 2,5 % sont de type proto-samaritain et seulement 3,5 % sont de type septantique. Le restant est constitué d'écrits originaux.

Des similitudes d'interprétation sont également relevées entre certains écrits de la secte des Esséniens et la LXX. L'attention est maintenant attirée sur l'ensemble des écrits juifs post-bibliques, commodément regroupés sous le nom d'écrits intertestamentaires. La LXX n'est plus un document isolé. Elle se situe dans l'ensemble des textes juifs produits juste avant l'ère chrétienne.

On peut remarquer que le grec utilisé dans la Septante renferme de nombreuses tournures sémitiques et présente le phénomène de l'attraction.

Ce n'est qu'au IIe siècle de l'ère chrétienne, après l'extermination des communautés juives révoltées d'Égypte et de Cyrénaïque par Hadrien, que la Bible en grec est devenue exclusivement celle des chrétiens. Auparavant, cette traduction répondait aux besoins du peuple juif en diaspora autour du bassin méditerranéen, dont une communauté particulièrement hellénisée et intellectuelle, celle d'Alexandrie.

La diversité des conceptions de Dieu


Il serait bien plus significatif de se poser des questions sur le passage d'une langue ancienne à une langue moderne, qui conduit à l'abandon d'une partie du champ sémantique ou à la recréation d'un autre champ sémantique. Les problèmes de traduction posés par le passage d'une langue sémitique à la langue grecque sont bien plus divers. Qu'on songe à la diversité des désignations du divin dans la Bible hébraïque : El, Eloah, Elohim, El Shadday, Sabaoth dont certaines ne trouvent aucune solution satisfaisante ou qui sont banalisés, lors du passage en grec par theos, dieu (risque de croire qu'il s'agit de n'importe lequel), kyrios, seigneur, ou pantokrâtor, tout-puissant (mais les majuscules grecques permettent de lever cette ambiguïté). Le chaos initial, vide et désert (tohu va bohu) devient la matière invisible et inorganisée des philosophes grecs ; le souffle divin devient pneuma, qui, dans un autre contexte, peut également désigner le vent, comme aussi une composante de l'âme humaine, le souffle vital.

Les divergences culturelles et les difficultés du texte


Les divergences avec l'hébreu ne sont pas toutes des lectures particulières ni des fautes de traduction. Elles s'expliquent aussi :

•par la différence entre leur modèle et le texte hébreu d'aujourd'hui (la stuttgartensia, par exemple) ;
•par les diverses vocalisations possibles (codifiées dans la Temura) ;
•par les permutations de consonnes ;
•par l'enjambement d'une proposition sur une autre ;
•par des actualisations diverses, comme l'effacement ou l'atténuation de tours jugés impropres pour parler du divin, spécialement les menaces des prophéties furent adoucies, au nom de la miséricorde divine exprimant l'espérance des communautés juives hellénistiques.

Ces divergences ont été telles qu'au début de l'ère chrétienne plusieurs érudits se lancèrent dans des révisions du texte de la Septante afin d'obtenir une version grecque plus conforme aux textes hébreux alors en cours de fixation. Les trois révisions les plus célèbres sont celles de Symmaque, d'Aquila et de Théodotion.


Livres supplémentaires


Initialement la Septante est constituée des rouleaux de la Loi de Moïse (Torah ou Pentateuque du grec Pentateuchos : « cinq rouleaux ») qui ont été traduits de l'hébreu au début du IIIe siècle av. J.-C. Puis au cours des trois siècles suivants et jusqu'au début de l'ère chrétienne, d'autres œuvres juives, écrites directement en grec ou préservées seulement dans leur version grecque, y ont été ajoutées.

La Septante contient donc davantage de livres que ceux de la liste canonique du judaïsme et du protestantisme qui ont, eux, pour référence la Bible hébraïque issue du texte massorétique compilé, publié et distribué par un groupe de Juifs appelés les Massorètes, entre le VIIe et le Xe siècle.

Cependant ces livres supplémentaires (deutérocanoniques, apocryphes d'après le protestantisme), n'en sont pas moins importants dans l'histoire du judaïsme et utiles pour comprendre les idées juives à l'époque de Jésus de Nazareth.

Listes des livres « deutérocanoniques » (ou « apocryphe » d'après le protestantisme)•Judith (conservé par l'Église catholique et les Églises orthodoxes)

•Tobie (réécrit par Saint Jérôme dans la Bible latine et conservé par l'Église catholique et les Églises orthodoxes)
•1er et 2e livres des Macchabées (conservés par l'Église catholique et les Églises orthodoxes)
•Livre de la Sagesse (de Salomon) (conservé par l'Église catholique et les Églises orthodoxes)
•Sagesse de Sirach (Siracide ou Ecclésiastique) (conservé par l'Église catholique et les Églises orthodoxes)
•Baruch (conservé par l'Église catholique et les Églises orthodoxes)
•Lettre de Jérémie (chapitre 6 du Livre de Baruch) (conservée par l'Église catholique et les Églises orthodoxes)
•Suzanne (chapitre 13 du Livre de Daniel) (conservé par l'Église catholique et les Églises orthodoxes dans la Bible latine)
•Bel et le Dragon (chapitre 14 du Livre de Daniel) (conservé par l'Église catholique et les Églises orthodoxes)
•Premier livre d'Esdras (non conservé par l'Église catholique et les Églises orthodoxes)
•3e et 4e livres des Macchabées (3e non conservé par l'Église catholique et les Églises orthodoxes, ces dernières conservent le 4e en appendice)
•Psaumes de Salomon (non conservé par l'Église catholique, conservé par les Églises orthodoxes)

Ces livres figuraient dans l'Ancien Testament des Bibles orthodoxes et latines, et au concile de Trente (1545 - 1563) l'Église catholique les a encore confirmés dans le Canon des Écritures.

Traductions de la Septante en français


Les traductions de la Bible en français ont d'abord été réalisées à partir de la Vulgate latine, puis du texte hébreu massorétique pour l'Ancien Testament et du texte grec pour le Nouveau Testament.

Toutefois, le texte de la Septante a aussi été traduit en français :

•1865, l'Ancien Testament par Pierre Giguet : traduction d'après le texte grec de la Septante, tomes 1 et 2. Les tomes 3 et 4 parurent en 1872.
•1979, Les Psaumes, prières de l’Église. Traduction du Psautier des Septante par le P. Placide Deseille, réimpr. Monastère Saint-Antoine-le-Grand (à St Laurent en Royans) 1999.
•1986 - : La Bible d'Alexandrie : Premier volume : La Genèse. Traduction sur la Septante. Sous la direction de Marguerite Harl, une équipe d'hellénistes traduit la Bible à partir de la Septante. Cette traduction grecque réalisée entre 150 et 250 avant notre ère est le témoin d'un état beaucoup plus ancien du texte biblique que le manuscrit hébraïque du XIe siècle qui sert de base aux autres traductions. Les quatre autres volumes du Pentateuque ont paru en 1988 : Le Lévitique, 1989 : L'Exode, 1992 : Le Deutéronome, 1994 : Les Nombres. En 2001, ces cinq livres qui constituent Le Pentateuque d'Alexandrie ont été réunis en un seul volume. La traduction se poursuit.

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:41

Vulgate

Focus : la Bible, le livre - Page 2 Icon_reimg_zoom_inFocus : la Bible, le livre - Page 2 640px-Vulgata


La Vulgate (du latin vulgata, qui signifie « rendue accessible, rendue publique », lui-même de vulgus, qui signifie « la foule ») désigne la version latine de la Bible, traduite par Jérôme de Stridon, entre 390 et 405, directement depuis le texte hébreu pour l'Ancien Testament et du texte grec pour le Nouveau Testament. En ceci, elle s’oppose à la Vetus Latina (« vieille bible latine »), traduite du grec de la Septante. Le fait de puiser directement aux sources judaïques lui donne aux yeux des chrétiens latins, un « plus ». Force est de constater, cependant, que la différence entre la Vetus Latina et la Vulgata est relativement cosmétique, essentiellement stylistique.

En 1454, Gutenberg réserve à la Vulgate l'honneur d'être le premier livre imprimé ; on parle de Bible à 42 lignes (par page).

Les traductions latines de l'Ancien et du Nouveau Testament

Focus : la Bible, le livre - Page 2 Icon_reimg_zoom_inFocus : la Bible, le livre - Page 2 1920px-Prologus_Ioanni_Vulgata_Clementina

Prologue de l'évangile de Jean, Vulgate clémentine.


Au IVe siècle, les traductions latines des textes de la Bible, réalisées à partir de la version grecque et caractérisées, à l'origine, par leur littéralisme (elles seront désignées par la suite sous le terme générique de Vetus latina, vieille latine ; il en existe deux types de variantes : africaine, la plus ancienne, et européenne) finissent par devenir fort diverses en qualité et en précision à cause de la multiplication des manuscrits ; c'est pourquoi le pape Damase commande à Jérôme une version plus uniforme et plus fidèle. Dans une lettre adressée à Damase, Jérôme exprime ses doutes à propos de l'accueil que recevra cette révision : « vous voulez qu'avec les matériaux d'un ancien ouvrage j'en refasse un nouveau (…) quel est l'homme de nos jours, savant ou non savant, qui, se décidant à prendre en main notre ouvrage, et voyant discréditer le texte dont il se sert habituellement et dans lequel il a appris à lire, ne se récrie aussitôt, et ne me traite de faussaire, de sacrilège ? »

Selon Pierre Nautin, spécialiste de la littérature patristique, plusieurs des lettres entre Jérôme et Damase auraient en fait été écrites par Jérôme après la mort de Damase. Et d'après Glen L. Thompson, de nombreuses fausses lettres, censées avoir été échangées entre Damase et Jérôme, ont circulé entre le VIe et le VIIIe siècle.

Jérôme commence la traduction du Nouveau Testament en 382 et celle de l'Ancien Testament en 385. Faisant face à des difficultés d'interprétation, il se rend en Palestine pour consulter les docteurs juifs, spécialistes du texte hébreu. Son désir est de retrouver la veritas hebraica par-delà l'héritage grec. Il lui faudra plus de quinze ans pour mener son travail à bien. Il achève son œuvre vers 405.

Le travail de saint Jérôme

Saint Jérôme traduit l’Ancien Testament à partir d’un original hébreu proche du texte massorétique, à Bethléem entre 392 et 405. Il n’a vraisemblablement pas traduit les livres deutérocanoniques, à l'exception de ceux de Tobie et de Judith, puisque ces livres ne font pas partie du canon hébraïque. La traduction latine des livres de la Sagesse, Siracide, les deux livres des Maccabées, ou Baruch ne doit rien à Jérôme[réf. nécessaire] et reflète d'anciennes versions d'inégale valeur.

Pour les Évangiles, la Vulgate de Jérôme, faite à Rome, entre 382 et 384 reprend les manuscrits grecs. Les autres livres du Nouveau Testament ne lui doivent rien : leur version latine est attribuée de façon très vraisemblable à ses contemporains, dont Rufin le Syrien qu'il a bien connu à Bethléem.

Focus : la Bible, le livre - Page 2 Icon_reimg_zoom_inFocus : la Bible, le livre - Page 2 Caravaggio44jeromeBorghese
saint Jérôme par Le Caravage. 

Le Psautier de la Vulgate, dit « gallican » parce que très utilisé en Gaule, est attribué à Jérôme. La traduction en a été effectuée à Bethléem sur la base du texte grec de la Septante d'Origène. La traduction effectuée sur le texte hébreu par Jérôme est postérieure et n'a jamais fait l'objet d'une utilisation liturgique. Elle ne s'est donc pas imposée lors de l'édition réalisée à Tours à la fin du VIIIe siècle, par Alcuin.

Le texte de Jérôme est une version parmi d’autres, du texte biblique. Sa Vulgata n’est pas forcément celle qui sera retenue par la suite. Ainsi, pour utiliser le texte d'un passage très connu de ceux qui assistent à la Messe de minuit, le Codex Bezae, antérieur à la Vulgate, a « Gloria in excelsis Deo, et in terra pax hominibus bonae voluntatis » alors que la version de Jérôme préfère « Gloria in altissimis Deo, et in terra pax in hominibus bonæ voluntatis ». Une autre innovation, dans le Pater : Jérôme introduit le terme « supersubstantialem panem » (« pain supersubstantiel ») en lieu et place du texte antérieur et actuel « quotidianum panem » (« pain quotidien »).

La réception de la traduction de Jérôme à l'époque


Cette façon de recourir aux traditions rabbiniques pour établir le texte de la Bible chrétienne a été désapprouvée par certains à son époque, par exemple par Rufin d'Aquilée et Augustin d'Hippone qui pensaient qu'il fallait suivre la Septante, selon l'usage, devenu prédominant dans le christianisme après la prédication de Paul de Tarse, des Églises issues des milieux juifs hellénisés et païens. Leslie Hoppe, docteur en religion enseignant les études de l’Ancien Testament à Chicago, rapporte dans le St Anthony Messenger, que le travail de Jérôme de Stridon a produit des remous à son époque. Sa traduction « irritait les oreilles de ses contemporains (…) parce que son idée de la traduction différait de celle en vigueur à l’époque (…) On attendait des traducteurs qu’ils fassent une traduction aussi littérale que possible (…) tout le monde n’apprécia pas ses efforts. Son travail fut présenté comme teinté de judaïsme ». Ses adversaires l'accusèrent d’avoir traduit les textes comme un profanateur ou un falsificateur et d'avoir suivi les Juifs.

Les versions successives

Focus : la Bible, le livre - Page 2 Icon_reimg_zoom_inFocus : la Bible, le livre - Page 2 Gutenberg_bible_Old_Testament_Epistle_of_St_Jerome

Épître de Jérôme dans la Bible de Gutenberg


Dès le VIIIe siècle, les copies manuscrites recommencent à s'écarter du texte de Jérôme. Alcuin, abbé de Saint-Martin de Tours, sur la demande de Charlemagne, effectue un travail de restauration, qui sera mené à son terme par Théodulfe, évêque d'Orléans.

Plus tard, au XVIe siècle, confrontée à la montée de la Réforme protestante qui favorise de nouvelles traductions directement dans les langues vernaculaires (en allemand, français, etc.) des textes originaux hébreu et grec pour qu'ils soient compris par chaque croyant, l’Église catholique ressent la nécessité de réaffirmer la suprématie de la Vulgate : « Le sacro-saint synode (…) dispose et déclare que cette édition ancienne de la Vulgate qui a déjà été approuvée dans l'Église par le long usage de tant de siècles, doit être tenue pour authentique dans les lectures, disputes, prédications et exposés publics ». À la suite du concile de Trente, Clément VIII fit arrêter la publication de la Bible vulgate préparée par Sixte Quint en 1590 et promulguer une version révisée en 1592, beaucoup plus éloignée du texte médiéval, dans un souci de plus grande proximité avec les versions grecques et hébraïques de la Bible. C'est la Vulgate Sixto-Clémentine qui fera autorité dans l’Église catholique romaine jusqu'au concile Vatican II.

Au XXe siècle, le pape Pie XII requalifie comme simplement juridique la suprématie du texte latin : « Si le concile de Trente a voulu que la Vulgate fût la version latine « que tous doivent employer comme authentique », cela, chacun le sait, ne concerne que l'Église latine et son usage public de l'Écriture, mais ne diminue en aucune façon (il n'y a pas le moindre doute à ce sujet) ni l'autorité ni la valeur des textes originaux... Cette autorité éminente de la Vulgate ou, comme on dit, son authenticité, n'a donc pas été décrétée par le concile surtout pour des raisons critiques, mais bien plutôt à cause de son usage légitime dans les Églises, prolongé au cours de tant de siècles. Cet usage, en vérité, démontre que, telle qu'elle a été et est encore comprise par l'Église, elle est absolument exempte de toute erreur en ce qui concerne la foi ou les mœurs, une authenticité de ce genre ne doit pas être qualifiée en premier lieu de critique, mais bien plutôt de juridique ».

La dernière révision en date, promulguée en 1979 par Jean-Paul II, est appelée la Néo-Vulgate ou Nova Vulgata en latin.

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:41

Ancien Testament

Focus : la Bible, le livre - Page 2 Icon_reimg_zoom_inFocus : la Bible, le livre - Page 2 Gutenberg_bible_Old_Testament_Epistle_of_St_Jerome

L'Ancien Testament ou Ancienne Alliance (en grec : ἡ Παλαιὰ Διαθήκη / hê Palaià Diathếkê) est l'expression utilisée dans la tradition chrétienne pour désigner l'ensemble des écrits de la Bible antérieurs à Jésus-Christ. L'Ancien Testament est donc la Bible juive (également appelée Bible hébraïque ou Tanakh). Pour les chrétiens, il forme la première partie de la Bible, la deuxième partie, appelée Nouveau Testament, étant constituée de l'ensemble des livres relatifs à la vie de Jésus-Christ (Évangiles, Actes des Apôtres, Épîtres, Apocalypse).

Étymologie


Le mot testament vient du latin testamentum (testament ; témoignage), lui-même traduit du grec διαθήκη / diathếkê (testament, contrat, convention). Dans un sens religieux, testament signifie « alliance ».

Origines


Ce que les chrétiens appellent Ancien Testament provient d'un ensemble de textes religieux rédigés pour sa très grande majorité à l'origine en hébreu et qui nous est parvenu sous la forme de copies. Le reste a été écrit en araméen ou en grec (tous les livres du Nouveau Testament ont été rédigés en grec).

Un certain nombre de ces écrits composent la Bible hébraïque, nommée TaNaK ou Tanakh, par abréviation des noms en hébreu des parties qui le composent : Torah (la Loi), Neviim (les Prophètes), Ketouvim (les Écrits).

Cette Bible hébraïque est traduite en grec à partir du milieu du IIIe siècle av. J.-C., en commençant par le Pentateuque (Torah). Cette traduction grecque, connue sous le nom de Septante, est largement utilisée par la communauté juive d'Égypte. Au fil du temps, elle s'étoffe d'autres livres. Vers 132 av. J.‑C., la Loi et les Prophètes sont déjà traduits en grec. D'autres livres (notamment les Écrits) sont ensuite encore traduits de l'hébreu, mais certains livres sont aussi directement rédigés en grec, si bien que les textes religieux en hébreu et en grec divergent.

L'Église chrétienne primitive se fonde sur cette version grecque des Septante. C'est pourquoi son Ancien Testament comprend, en plus des livres du Tanakh juif, d'autres livres ainsi que quelques compléments dans les livres d'Esther, Daniel… Ces textes sont appelés livres deutérocanoniques par l'Église catholique. Les Églises orthodoxes, qui les reconnaissent comme canoniques, ne les désignent par aucun terme particulier.

Les Églises protestantes ont un Ancien Testament calqué sur la Bible hébraïque.

La version latine de l'Ancien et du Nouveau Testaments en usage dans l'Église est composée par saint Jérôme de 392 à 410. Elle porte le nom de Vulgate.

Jean-Louis Ska, jésuite et professeur d'Ancien Testament, parle de bibliothèque nationale, comparable par le concept et non les dimensions, aux bibliothèques d'Alexandrie, du roi Assurbanipal à Khorsabad et aux archives de plusieurs cités antiques retrouvées par des archéologues. Dans le second livre des Maccabées (Ier siècle av. J.-C.), on trouve la mention d'une bibliothèque fondée par Néhémie. Judas Maccabée recueille les livres les plus importants pour Israël et les met à la disposition de la communauté hébraïque d'Égypte (2M 2,13-15)[7].


Canon


Il est difficile de situer le moment à partir duquel l'Ancien Testament est constitué en canon par les chrétiens. Au IIe siècle, l'Église de Rome décide de rejeter l'hérésie de Marcion, qui prétend supprimer toute référence aux écrits vétéro-testamentaires. Ce n'est que plus tard que le canon de la Bible chrétienne est constitué.

Le plan du canon de l'Ancien Testament selon la Septante est le suivant :

•Pentateuque (Torah) : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome
•Les livres historiques : Josué, Juges, Ruth, I-II Samuel, I-II Rois, I-II Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther, Tobit*, Judith*, I-II Maccabées*
•Les Hagiographes : Livre de Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques, Sagesse de Salomon*, Ecclésiastique*
•Les Prophètes : Esaïe, Jérémie, Lamentations, Baruch*, Ezéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie

Les livres dits « deutérocanoniques » dans l'Église catholique sont signalés par une *.

Différences avec le Tanakh

L'Ancien Testament chrétien comprend des écrits qui ne se trouvent pas dans le Tanakh, comme les « deutérocanoniques » des catholiques et des orthodoxes. Ces derniers sont appelés Apocryphes par les protestants, et sont transmis par la traduction grecque des Septante. Il s'agit de Tobie, du Livre de Judith, certains chapitres d'Esther, 1-2 Maccabées, certains chapitres de Daniel, Sagesse, Ecclésiastique (Siracide) et Baruch.

De plus, l'ordre et l'organisation des livres ne sont pas les mêmes. Le Tanakh est divisé en trois parties :

1.La Torah (« instruction », « enseignement », « loi »), c'est-à-dire le Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitiques, Nombres, Deutéronome
2.Les Nevi'im (Josué, Juges, 1-2 Samuel, 1-2 Rois) et prophètes postérieurs majeurs (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel) et mineurs (Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahoum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie)
3.Les écrits : Psaumes, Proverbes, Livre de Job, les « rouleaux » (Ruth, Cantique des Cantiques, Qohélet ou Écclésiaste, Lamentations, Esther), Daniel, Esdras et Néhémie, 1-2 Chroniques (l'ordre des livres dans cette troisième catégorie peut varier).

Dans l'Ancien Testament, Job, Psaumes, Proverbes et Ecclésiastique (Siracide) sont placés dans les livres historiques. Ensuite viennent les livres prophétiques : quatre prophètes majeurs :

•Isaïe : Livre d'Isaïe
•Jérémie : Livre de Jérémie
•Anonyme : Livre des Lamentations
•Baruch[9] : Livre de Baruch[10]
•Ézéchiel : Livre d'Ézéchiel
•Daniel : Livre de Daniel

et les douze petits prophètes.

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Message  Arlitto Mer 03 Aoû 2016, 17:42

Nouveau Testament

Focus : la Bible, le livre - Page 2 Paul_in_prison_by_Rembrandt


Le Nouveau Testament (en grec : Ἡ Καινὴ Διαθήκη / Hê Kainề Diathếkê), est l’ensemble des écrits relatifs à la vie de Jésus et à l'enseignement de ses premiers disciples qui ont été reconnus comme « canoniques » par les autorités chrétiennes au terme d'un processus de plusieurs siècles.

Le mot « testament » vient du mot grec διαθήκη (diathếkê : « testament, contrat, convention ») traduit en latin par testamentum (testament, témoignage). Le mot grec a un sens plus large (celui de contrat) que le mot latin. Aussi certains préfèrent-ils le traduire par Alliance.

Les chrétiens considèrent que la Bible se compose de l’Ancien Testament (écrits antérieurs à Jésus) et du Nouveau Testament.


Liste des livres inclus dans le Nouveau Testament

Le Nouveau Testament comprend, selon l'ordre du canon occidental :

•les quatre évangiles canoniques (Évangiles selon Matthieu, Marc, Luc, Jean) ;
•les Actes des Apôtres ;
•14 épîtres, dont la plupart attribuées à Paul de Tarse ;
•d'autres épîtres catholiques attribuées à d'autres disciples Simon-Pierre, Jacques le Juste, Jean de Zébédée, Judas de Jacques ;
•l’Apocalypse selon Jean de Zébédée.

Le canon se clôt à 27 livres par autorité d'Église. De ce fait, il se ferme plus tôt qu'en Orient au Concile de Rome en 382, confirmé aux synodes régionaux de Carthage de 397 et de 419. Jusqu'aux dernières années du IVe siècle, il exclut l'épître aux Hébreux. Cette question n'est jamais traitée dans les conciles œcuméniques de la fin du siècle. Cette lacune assigne donc ces conciles au rôle de tribunal et au lieu d'espace où traiter des affaires des Églises dans un projet d'unification. En dépit des décrets de Gélase, les littératures apocalyptiques autres que celle de Jean seront recopiées et tenues pour partie prenante du Nouveau Testament jusqu'au milieu du Moyen Âge (XIIIe siècle).

Dans les Églises grecques c'est l'usage des livres dans les communautés qui détermine le canon. Le canon démarre à 22 livres, sans épître aux Hébreux, sans lettres de Jacques, ni 2 Pierre, ni 3 Jean non plus que Jude. Au milieu du IIIe siècle, l'œuvre de Cyprien de Carthage ne cite aucun de ces 5 livres non plus que la lettre à Philémon et, bien évidemment sans Apocalypse.

Cette opposition aux littératures apocalyptiques s'inscrit dans la lutte contre le millénarisme montaniste, attestée par Eusèbe de Césarée, puis par Grégoire de Naziance, Amphiloque d'Iconium (mort en 396) qui déclare à propos de l'Apocalypse :

« Certains l'acceptent mais la plupart le disent inauthentique »

L'école d'Antioche, avec Jean Chrysostome (347-407), Théodore de Mopsueste (393-466) s'en tient à un canon de 22 livres sans Apocalypse. Le concile In Trullo (692) ne règle rien.

Classement des livres


Le classement des livres du Nouveau Testament n'est pas chronologique selon leur date d'écriture – qui n'est d'ailleurs pas connue avec précision (Voir problème synoptique) - mais répond à une progression logique :

•la vie de Jésus, racontée sous les différentes perspectives par quatre disciples ;
•l'histoire des débuts de l'Église primitive et en particulier la vie des apôtres Pierre et Paul ;
•les épîtres de Paul aux premières communautés chrétiennes (épitres « ecclésiastiques »), puis à des responsables (épitres « pastorales ») : il y prodigue enseignement, conseils et éclaircissements sur la nouvelle foi ;
•l'épitre aux hébreux, d'auteur inconnu, qui explique l'Ancien Testament à la lumière de l'œuvre de Jésus ;
•Les épîtres dites « catholiques » (universelles) attribuées aux premiers disciples (Jacques « frère de Jésus », Pierre, Jean, Jude « frère de Jésus ») ;
•l'Apocalypse, qui signifie « révélation », et que beaucoup considèrent comme une prophétie sur la fin des temps.


Présentation des quatre évangiles


Évangiles synoptiques

On appelle évangiles synoptiques les trois premiers évangiles : l’Évangile selon Matthieu, l’Évangile selon Marc et l’Évangile selon Luc. Ils ont en commun une grande partie de leurs récits et ont été vraisemblablement écrits à partir d'une source commune (la source Q) ou à partir de l’Évangile selon Marc.

Évangile selon Matthieu


L'Évangile selon Matthieu est le premier des quatre évangiles canoniques que contient le Nouveau Testament.

Ce livre est traditionnellement attribué à Matthieu, collecteur d'impôt devenu apôtre de Jésus-Christ.

Intention théologique

Le premier évangile s'adresse avant tout aux juifs et aux rabbins de la synagogue, pour leur démontrer à l'aide des Écritures, l'Ancien Testament, que Jésus-Christ est réellement le Fils de Dieu et l'Emmanuel, Dieu avec nous depuis le début, le fils de David, l'héritier de tous les rois d'Israël et le Messie qu'ils espéraient. Dès l'entrée, Jésus est présenté comme Sauveur (cf. Mt 1,21), Emmanuel (1,23), roi (2,2), Messie ou Christ (2,4), Fils de Dieu (2,15), en accomplissement de toutes les prophéties.

Le nom de fils de David, qui lui est associé, et qui revient en dix occurrences, démontre que Jésus est le nouveau Salomon : en effet Jésus s'exprime comme la Sagesse incarnée. En vertu du titre de Fils de l'homme, qui parcourt l'évangile, et qui provient tout droit du prophète Daniel et du Livre d'Hénoch, Jésus se voit doté de toute autorité divine sur le Royaume de Dieu, aux cieux comme sur la terre.

Évangile selon Marc


L'Évangile selon Marc (κατὰ Μάρκον) forme avec les trois autres évangiles, le cœur du Nouveau Testament, la partie la plus récente de la Bible chrétienne. Le deuxième (par sa place) des quatre évangiles canoniques est aussi le plus bref et probablement le plus ancien ; c'est l'un des trois évangiles dits « synoptiques ».

Sa rédaction est attribuée à Marc, généralement identifié au Marc compagnon de Paul, puis de Pierre, que l'on connaît par le Nouveau Testament, spécialement les Actes des Apôtres et les épîtres de Paul et de Pierre.

Évangile selon Luc


Présentation et intention de l'auteur

L'Évangile selon Luc (κατά Λουκίαν) a pour auteur Luc (médecin et selon la Tradition chrétienne, compagnon de saint Paul). Il raconte en historien la vie du Christ, même s'il n'a pas connu personnellement Jésus durant son ministère public. Il a composé également les Actes des Apôtres, qui sont la suite de son évangile et narrent les débuts de l'Église chrétienne. Les deux livres sont dédiés à « Théophile » (ami de Dieu), personnage réel ou fictif, figure de tous les « amis de Dieu ». Les deux ouvrages furent rédigés probablement dans les années 60, avant la destruction du Temple (en 70), et avant le martyre des apôtres Pierre et Paul (en 64 ou 67).

C'est le plus long des quatre évangiles retenus dans le Nouveau Testament.

Évangile selon Jean


L’Évangile selon Jean (en grec Κατά Ιωαννην, Kata Iōannēn) est un évangile, c'est-à-dire un texte qui rapporte la vie et les paroles de Jésus de Nazareth dans le but de transmettre la foi chrétienne. Dans la tradition chrétienne c'est le dernier des quatre évangiles canoniques du Nouveau Testament, et il a été attribué à l'un des disciples de Jésus, l'apôtre Jean de Zébédée. Cette attribution à un témoin oculaire est aujourd'hui rejetée par certains historiens, qui l'attribuent à une communauté johannique au sein de laquelle il aurait été composé à la fin du Ier siècle mais les théologiens sont divisés sur le sujet – avec toutes sortes de variantes. L'attribution de l'évangile à un Jean le Presbytre, distinct du fils de Zébédée, a été défendue par plusieurs exégètes comme Jean Colson, Oscar Cullmann, François Le Quéré, Joseph A. Grassi, James H. Charlesworth, Xavier Léon-Dufour.

Signification théologique et originalité

Cet évangile se démarque des trois autres évangiles canoniques, dits synoptiques, par sa composition, son style poétique, sa théologie, et probablement par ses sources.

Dans la doctrine trinitaire, l'évangile selon Jean est le plus important en matière de christologie, car il énonce implicitement la divinité de Jésus.


Les Actes des Apôtres


Le récit des Actes des Apôtres, cinquième livre du Nouveau Testament, est la seconde partie de l’œuvre dédicacée à Théophile et attribuée à Saint Luc, la première partie étant l'Évangile selon Luc.

Le récit débute avec l'Ascension suivie de la Pentecôte et relate les débuts de l'Église primitive qui se constitua autour des Apôtres à Jérusalem et se répandit ensuite en Judée, Galilée et Samarie et dans les communautés juives de la diaspora, avant de se séparer d'elles.

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