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Falun Gong

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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:41

.

Falun Gong

Une pratique traditionnelle chinoise face à la répression
Historique

Ses origines historiques et sociales
Les raisons de sa popularité
Sa répression en Chine

Avant-propos: Sur la place Tian An Men

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Place Tian An Men, Pékin.

Une jeune femme sort de son manteau un large morceau de tissu jaune ; imprimés dessus en rouge, quelques caractères : « Falun Dafa est bon ! ». Elle les montre, elle les crie, comme si c’était la chose la plus importante du monde – dire à la Chine et aux autres pays que Falun Dafa est bon. Rapidement des policiers en civil courent vers elle – elle ne les avait pas vus, ils étaient à 10 mètres à peine – ils cherchent à lui arracher sa banderole et comme elle s’y agrippe, elle est jetée à terre. Rapidement, elle est traînée jusqu’à une camionnette.


D’un coup, un autre éclair jaune : une banderole, et une autre encore, et dix autres… « Falun Dafa est bon ! ». Le cri semble sortir de partout. Des camions arrivent, sirènes hurlantes, des dizaines de policiers se jètent sur ces hommes et ces femmes. On entend encore « Falun Dafa est bon ! », et des bruits de coups, des cris de douleurs. Un homme à terre reçoit des coups de pied au ventre, un autre, inconscient déjà et le visage en sang, est chargé dans une des camionnettes. Les passants ne bougent pas. « Falun Gong … » dit l’un d’eux.


Quelques minutes après, la place a repris son visage habituel. Quelques traces de sang n’ont pas encore pu être nettoyées. Les passants s’éloignent, pensifs. Personne ne comprend pourquoi le Parti déploie tant d’efforts contre le Falun Gong. Ils ne faisaient que pratiquer des exercices, dans quel autre pays cela serait-il un problème ?


Que peut-on faire avec des mots et des banderoles quand on est face à la plus grande dictature du monde ? Que peut-on faire quand on oppose la paix à la brutalité ? Serait-ce un appel au monde, un appel au coeur des gens ? Serait-ce une leçon de courage et d’altruisme donnée à un Occident malade d’apathie ?

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:42

Qigong, les exercices traditionnels chinois

Falun Gong 4o4o

Bouddha, l’Eveillé (représentation Asie du Sud-Est)

1. Le Qigong dans la Chine antique

« Qigong » est un terme récent, apparu dans les années 60-70, qui regroupe sous un terme générique les anciennes pratiques corporelles et spirituelles chinoises. Selon la médecine chinoise le « Qi » (énergie vitale) anime toutes choses. « Gong » signifie ici « la méthode ». Les deux caractères du terme « Qigong » peuvent donc être rendus par « méthode de l’énergie vitale ».

Etablir un historique du Qigong n’est pas chose aisée, d’abord parce que son existence est rapportée aussi loin que les vestiges de notre humanité remontent, et ensuite parce que ses méthodes les plus profondes ont toujours été transmises secrètement, un maître n’enseignant qu’à un ou quelques disciples les principes de son école. Il n’a commencé à être popularisé et largement transmis qu’il y a une quarantaine d’années. L’ésotérisme de la transmission de beaucoup de méthodes de Qigong tient sans doute à la visée spirituelle fondamentale de celui-ci. Dans la Chine antique, les « pratiquants » bien souvent se retiraient du monde pendant de longues années pour se purifier par l’ascèse et la méditation. La mystique chinoise abonde d’histoires de pratiquants entrant en séclusion pour méditer, harmoniser leur « souffle », et atteindre l’Eveil.


L’origine la plus lointaine du Qigong reste donc peu claire. Certains spécialistes considèrent, d’après des découvertes archéologiques, qu’il aurait plus de 5000 ans d’histoire, précédant de beaucoup l’apparition des religions. On a retrouvé des descriptions d’exercices physiques gravées dans la pierre, et les premiers idéogrammes chinois – écrits sur des écailles de tortue – étaient porteurs de notions religieuses. Le “Yi Jing” (livre des mutations, 1122 avant JC), qui introduit le concept de trois énergies, terrestre, céleste et humaine est également le témoin de l’existence, dans la lointaine antiquité chinoise, de la notion de forces naturelles avec lesquelles l’homme pouvait, par une pratique adaptée, s’harmoniser.

On peut trouver dans les écrits du Sage Lao Zi, (VIème siècle avant J.C), des indications plus précises sur le « travail interne », ce que les taoïstes ont ensuite appelé « l’alchimie intérieure ». Lao Zi, dans son classique « Dao De Jing » (écrit sur la Voie et la Vertu) mentionnait le travail sur le “souffle” comme moyen d’arriver à l’équilibre interne. De nombreux autres écrits taoïstes parlent de « nourrir la vie » et d’harmonisation du corps et de l’esprit comme moyen d’obtention de « la Voie ». Dans les différents classiques taoïstes, le corps humain, considéré comme un microcosme, est un « monde » que la pratique physique et spirituelle peut « raffiner », « nourrir », « faire retourner à l’origine (fan ben gui zhen) » L’harmonisation de l’homme avec la nature et avec l’Univers y est une notion centrale.

Falun Gong Xrun
Boddhisattva  

(représentation Chine)


Il est souvent supposé que le Qigong connut un essor particulier pendant la dynastie Han (-206 +220). Comme l’ascèse du Yoga en Inde, son but était de faire échapper l’homme au cycle des réincarnations. Les historiens pensent qu’à cette époque des méthodes bouddhistes ésotériques se transmirent en Chine, et que les Qigong bouddhistes et taoïstes étaient déjà largement pratiqués, non seulement par les moines dans les temples, mais aussi par des ermites et par quelques personnes du monde séculaire, le point commun étant la transmission à une élite. Les maîtres enseignaient les théories profondes du Qigong, de manière ésotérique et, dans le contexte de l’époque, sous des appellations à forte connotation religieuse : « Grande Voie du Dan d’or à neuf tours », « Loi d’Arhat (luo han fa) », « Grande voie de la bouddhéité (xiu fo da fa) »…


En parallèle à ce développement, hors des temples, les savants et les médecins commençaient à entreprendre l’étude des aspects thérapeutiques du Qigong. Pendant la dynastie Jin au 3ème siècle après JC, à la même époque où le célèbre médecin Hua Tuo commença à utiliser l’acupuncture comme anesthésique lors des opérations chirurgicales, on vit mentionner dans les écrits du médecin Bian Que ainsi que dans ceux, au quatrième siècle, du philosophe taoïste Zhuang Zi, l’existence d’un lien entre « souffle » et état de santé.

A cette même époque où certaines formes de Qigong devinrent accessibles au sein de la société chinoise, celui-ci devint une des branches de la médecine chinoise. Les pratiques de Qigong semblent donc avoir été transmises de deux manières, l’une exotérique, en tant que science médicale, l’autre ésotérique, comme voie spirituelle.

Falun Gong Jyuy
Zhang Sanfeng, ermite taoiste

Un événement fréquemment mentionné par les historiens du Qigong est l’arrivée du moine Bodhidharma au temple de Shaolin : pendant la dynastie Liang (502-557), Bodhidharma, le fondateur du bouddhisme Chan (connu sous le nom de Zen au Japon) enseigna aux moines bouddhistes de ce temple les premières techniques corporelles. La légende dit que c’est leur faiblesse physique qui encouragea Bodhidharma à leur enseigner le Qigong. Après 9 années de méditation dans une grotte, Bodhidharma passe pour avoir écrit deux recueils, l’un appelé « classique sur le travail des tendons et des muscles (yi jin jing) » et l’autre appelé « classique sur l’épuration du cerveau et de la moelle (xi sui jing ) ». Le premier était un enseignement principalement physique. Le second, transmis de façon ésotérique, enseignait d’après certains une voie d’obtention de l’éveil. Plus tard, les moines de Shaolin devinrent célèbres pour leur maîtrise des arts martiaux, ce qui constitue la dernière forme du Qigong. Le Qigong des arts martiaux, au contraire des méthodes internes, insiste sur une pratique énergique par des mouvements, sur le développement de la résistance et de la puissance physique. Une des méthodes les plus célèbres a été popularisée par le général Yue Fei, dans les dernières années de la dynastie Song (1127-1279). Il s’agit de ce qui est appelé l’exercice des « 8 pièces de brocart »


Enfin, pendant la dynastie Ming, Zhang San-Feng (1317-1420, représentation ci-contre), un ermite taoïste, transmit la méthode connue sous le nom de Taijiquan (ou Tai Chi Chuan). Cette forme de Qigong taoïste insistait sur le travail interne, par des mouvements souples et de la méditation. Elle a connu différentes évolutions au cours du temps, donnant naissance à différents styles et différentes écoles qui se sont transmises jusqu’à aujourd’hui, et dont la partie gymnique nous est connue sous le nom de « Tai Chi ».


L’antiquité chinoise a donc vu le développement de nombreuses méthodes de pratique, certaines principalement méditatives et ayant pour but principal l’élévation spirituelle, d’autres martiales, et quelques unes thérapeutiques, intégrées à la médecine traditionnelle chinoise. L’histoire chinoise est remplie de récits semi-mythiques sur les exploits des « pratiquants » des différentes époques, et on ne peut que tomber d’accord avec Suzanne Bernard quand elle écrit : « le Qigong représente la base de la culture chinoise, c’est « l’âme » de la Chine. Depuis des millénaires, on vit, on respire en Chine dans un monde fabuleux, extraordinaire pour un Occidental ».

2. Le Qigong dans la Chine communiste 
Peu d’événements populaires marquants ont ponctué l’histoire du Qigong durant la dernière dynastie chinoise, la dynastie Qing (1644-1911), si ce n’est la révélation de l’existence de méthodes tibétaines.


Depuis la fin de l’Empire, le Qigong a connu en Chine un destin en dents de scie. Au cours de la « Grande Marche » des communistes, dans les années 30, il servit de médecine de campagne aux responsables du Parti, et fut utilisé dans les cliniques pour cadres de l’Armée de Libération. Isolé de sa partie spirituelle, inacceptable dans le contexte idéologique de l’époque, le Qigong se popularisa parmi l’élite chinoise : Dès 1953, les hauts-responsables du Parti pouvaient s’initier à la méditation dans la villégiature de Beidaihe. Des cliniques spécialisées furent ouvertes à Pékin et à Shanghai dans des institutions médicales renommées : Le Qigong, comme l’acupuncture, ouvrait la possibilité de guérir des maladies grâce à une médecine chinoise et « populaire » plutôt que la médecine occidentale, moderne et « bourgeoise ». Mao Zedong lui-même pratiqua ces techniques. Le Qigong, et d’autres branches de la médecine traditionnelle chinoise comme l’acupuncture, se popularisèrent donc.


Malgré cela, durant la Grande Révolution Culturelle, l’efficacité thérapeutique de Qigong ne suffit pas à le protéger des grandes campagnes « anti-superstition ». Le terme générique « Qigong » (au sens de « exercice énergétique ») commença alors à être utilisé de préférence aux dénominations anciennes, en raison de sa neutralité – comme nous l’avons vu précédemment, celles-ci avaient souvent de fortes connotations religieuses, « féodales, antiscience et contre-révolutionnaires » ; vers le milieu de la Révolution Culturelle, ces exercices réapparurent, pratiqués publiquement dans les parcs de Pékin. Les annales citent souvent Guo Lin, une pratiquante de Qigong de l’époque, comme initiatrice des grandes pratiques collectives. Guo Lin aurait d’ailleurs reçu l’encouragement de plusieurs dirigeants du pouvoir central dès le début de la politique d’ouverture en 1979.

Dans les années suivantes, la presse officielle publia nombre d’informations sur des phénomènes « supranormaux » liés à la pratique du Qigong : certains pratiquants passaient pour développer par leurs pratiques méditatives des capacités extrasensorielles : télépathie, vue à distance… les démonstrations publiques de « capacités particulières » se multiplièrent dans le pays. Dans certains cas, des expériences scientifiques vinrent même prouver l’existence matérielle de ces phénomènes. Un chercheur d’une unité scientifique de haut-niveau à Shanghai mesura ainsi au début des années 80 l’existence de « Qi externe » émis par certains pratiquants de Qigong.

Les validations expérimentales de certains des phénomènes du Qigong, en dépit d’exagérations dans des « shows » télévisés, créèrent un climat général favorable à la pratique et à la recherche sur le Qigong. A cette époque, il s’agissait d’une véritable révolution scientifique pour le monde chinois : ces techniques, en plus de procurer santé et longévité, semblaient pouvoir faire éclore les facultés latentes des hommes et prouver la véracité des prouesses des héros légendaires. Avec la définition du « Qi externe » comme substance matérielle, le Qigong se validait aux yeux de l’opinion publique – et du gouvernement – comme une démarche matérialiste, plus comme une « superstition féodale ». Il pouvait alors être promu comme la quintessence de la culture chinoise, un domaine d’indéniable supériorité sur l’Occident.


En quelques années, des milliers de « maîtres », d’écoles et d’organismes de recherches sur le Qigong apparurent, avec le soutien de membres haut-placés du gouvernement et de la communauté scientifique (comme par exemple Qian Xuesen, l’inventeur de la bombe atomique chinoise.). Cette tendance sociale atteignit un point culminant en 1987, après la publication des résultats d’une recherche menée à l’Université Qinghua, la plus prestigieuse faculté des sciences en Chine : il y était affirmé que le « Qi externe » émis par un célèbre maître de Qigong de l’époque pouvait « changer la structure moléculaire d’un échantillon d’eau » à plus de 2000 kilomètres de distance.

Parallèlement pourtant, le Qigong connaissait des dérives malsaines. La multiplication des écoles et des méthodes, l’idée généralement admise que les « maîtres » pouvaient guérir des maladies, même graves, avait conduit au développement des escroqueries et de la charlatanerie. Des milliers de « maîtres » autoproclamés organisaient des séances de thérapie, extorquant des sommes phénoménales d’argent aux malades. L’aspect thérapeutique du Qigong était dans ce climat la seule partie popularisée – et n’était plus qu’un moyen d’enrichissement pour des individus cupides. A titre comparatif, il suffit de se souvenir des premiers maîtres qui avaient popularisé le Qigong : ils avaient enseigné gratuitement aux gens des techniques corporelles de bien-être. Grâce à la pratique régulière de ces techniques et à l’insistance sur le De (la Vertu), les pratiquants devaient pouvoir arriver par eux-mêmes à une bonne santé. A la fin des années 80 par contre, les « maîtres » se proclamaient guérisseurs, et commençaient à construire de larges structures commerciales dans tout le pays, sanatoriums, centres de soins…

L’Etat décida donc d’intervenir pour redresser la situation : En 1987, un comité de ministres chargé de la question fut formé, et chargé de réglementer les associations. A partir de ce moment, le titre de « maître de Qigong » devint un titre officiellement donné à quelques rares professeurs dont la compétence et la droiture étaient établies. Li Hongzhi, le fondateur du Falun Gong, fut l’un d’eux.

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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:42

Le Falun Gong et sa transmission publique en Chine.

Le Falungong est le plus grand phénomène populaire de l’histoire de Chine contemporaine. Cette pratique ancestrale a, en l’espace de 7 ans, conquis au moins 75 millions de chinois. Cette pratique physique et spirituelle est un retour aux fondements de la pratique des anciens : le travail du corps et de l’esprit, avec comme but ultime d’atteindre l’éveil de Sagesse, « la Voie », aussi appelée « la Loi ».
1. 1992-1994 : Popularité, soutien, promotion

Le fondateur du Falungong, Li Hongzhi, est né le 13 mai 1951 dans la ville de Gongzhuling, province de Jilin, et a lui-même reçu cet enseignement pendant sa jeunesse, par des maîtres bouddhistes et taoïstes. Il l’a d’abord transmis à Changchun, dans le Nord-est de la Chine, puis dans la Chine et le monde entier.

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Récompenses Falun Gong 1993

C’est en 1992 que Li Hongzhi, invité par les responsables nationaux du Qigong, cessa d’enseigner à Changchun, ville du Nord-est de la Chine dans laquelle il avait travaillé quelque années comme clerc (à l’office régional des céréales), et rejoint les grands auditoriums de la capitale, Beijing.

En pleine vogue du Qigong, les méthodes de pratique se comptaient par centaines, voire par milliers, et se transmettaient de façon largement anarchique. L’organisme officiel de réglementation du Qigong, l’Institut Chinois de Recherche Scientifique sur le Qigong (ICRSQ), servait de filtre et attribuait le titre de « Maître de Qigong » à quelques professeurs d’une qualité au-dessus de la normale. Monsieur Li fit rapidement partie de ces quelques « Maîtres » officiellement reconnus et promus, et établit sous les auspices de l’ ICRSQ la Société de Recherche sur le Falungong. Le mot « scientifique » retrouvé pour l’ICRSQ, comme le mot « recherche » généralement utilisé illustrent l’esprit général de la transmission du Qigong en Chine, considéré au début des années 90 comme une science alternative ; une des optiques principales des sociétés de recherche était de répertorier et de rationaliser les effets inexpliqués, « supranormaux », de la pratique du Qigong, en particulier sur la santé. Le souvenir des « prouesses » des premiers maîtres restait vif dans le souvenir des responsables chinois, qui voyaient dans la pratique du Qigong une méthode thérapeutique à bon marché et un éventuel moyen d’affirmer un domaine de supériorité sur l’Occident.


  • a. Premiers stages


Li Hongzhi, en tant que Maître reconnu, fut invité comme intervenant aux grands Congrès Asiatiques sur la Santé à Pékin, en 1992 et 1993 ; en ces deux occasions, Monsieur Li et le Falungong furent l’objet de louanges dithyrambiques ; le Falungong fut en 1992 nommé « école de Qigong vedette » ; en 1993, les “Prix d’avancée scientifique” et “Prix du Maître de Qigong le plus acclamé”, hautement convoités, échurent à Monsieur Li
(photographie ci-dessous)

Falun Gong K4z1

Conférence Falun Gong à Wuhan

La réputation du Falungong en termes d’amélioration de la santé et de la moralité (ce qui rejoignait les espoirs gouvernementaux d’un développement de la « civilisation spirituelle ») sortit bien vite de la capitale pour se répandre dans toute la Chine. On ne parlait alors partout que du “Falungong”, le Qigong de haut niveau.

Li Hongzhi fut donc invité pendant 2 années à donner des conférences dans la plupart des grandes villes de Chine. Il y eut 54 stages, tous organisés par les branches locales de l’Institut Chinois de Recherche Scientifique sur le Qigong. Li Hongzhi insista dès le départ sur un certain nombre de principes : il ne devait pas organiser lui-même les stages, n’ayant pas l’intention de faire un commerce de sa méthode ; pour des questions de principes toutes les rentrées d’argent devaient être gérées par l’Institut Chinois de Recherche Scientifique sur le Qigong, et le prix du billet d’entrée à ces stages devait être aussi bas que possible. En conséquence, les prix d’entrée étaient de 50 à 70% moins chers que ceux habituellement pratiqués, alors que la durée des stages était en moyenne de 9 jours. Les nouveaux élèves payaient l’entrée 40 yuans (environ 5 Euros) et les personnes ayant déjà assisté à un stage ne payaient que 20 yuan. Les autres maîtres de Qigong organisant des stages dans différentes villes de Chine demandèrent à plusieurs reprises à l’ICRSQ d’augmenter ces prix, ce que Li Hongzhi refusa toujours, souhaitant que la pratique du Falungong soit accessible à tous, sans considération de classe ou de revenus.


  • b. Exercices et principes du Falungong


Les stages de Li Hongzhi se faisaient généralement sur 9 jours, à raison de 2 heures par jour en moyenne. Dans des amphithéâtres, salles de congrès ou des gymnases, il présentait d’abord les principes du Falungong, revenant sur l’histoire du Qigong et sur ses origines, analysant et détaillant les différents phénomènes connus dans le milieu du Qigong, et expliquant les raisons de la complémentarité de la pratique corporelle (« Lian », forger – affiner) et du travail sur soi (Xiu, « cultivation » – qui comprend l’exigence morale). Ensuite, il enseignait aux stagiaires les exercices du Falungong.

Les exercices
La pratique du Falungong a d’abord surpris le public par sa simplicité. Elle consiste en effet en 5 séries d’exercices (les images des liens ci-dessous viennent d’un site du Falungong) :

1. « Bouddha étend ses mille bras »
des mouvements d’étirement dégageant la circulation d’énergie dans les méridiens
2. « Porter le Falun »
un exercice interne (méditatif) pratiqué debout
3. « Relier les deux pôles »
un exercice basé sur des mouvements souples de bras le long du corps
4. « Le Circuit Céleste de Falun »
une circulation répétée des mains de la face « Yin » à la face « Yang » du corps
5. « Le renforcement des Shentong »
un exercice de méditation en position assise

En termes de pratique, le Falungong comme beaucoup de méthodes de Qigong est basé sur des mouvements lents et souples, voire sur des postures immobiles. Par contre, la plupart des autres méthodes parlent de déplacer le « Qi » (souffle intérieur) et de contrôler la respiration. De plus, un grand nombre de méthodes imitent des mouvements d’animaux, comme on le voit dans certains arts martiaux chinois, et les pratiques sont généralement complexes, avec une séparation des niveaux de pratique. Pour le Falungong par contre, la pratique des exercices est très simple et ne fait pas de distinction entre techniques pour débutants et pour confirmés. Elle n’implique aucun contrôle de la respiration ni de déplacement du « Qi », et n’est pas basée sur des mouvements d’arts martiaux. Autre avantage dans le contexte de la vie moderne, la pratique peut-être faite n’importe quand et pour la durée de son choix, individuellement ou en groupe selon la préférence de chacun.

Ces exercices, simples à apprendre et accessibles à tous les âges et à toutes les conditions physiques, ont rendu accessible le Qigong à un plus grand nombre. Le Falungong a sans doute aussi attiré par sa grande efficacité. Ses effets en termes de bien-être peuvent être ressentis après seulement quelques séances. L’absence de structure rigide, d’inscription et de formalisme, en offre de plus un accès facile.

Enfin, le Falungong s’est voulu dès le départ basé sur le bénévolat, avec pour principe de ne jamais demander d’argent aux élèves pour quelque activité que ce soit. Il a également complètement coupé avec la notion de Qigong thérapeutique, insistant sur le fait que la pratique de Falungong, si elle est bénéfique pour la santé, n’a absolument pas pour finalité de guérir les maladies.
La plus grande particularité du Falungong a été de renouer avec les fondements historiques du Qigong, c’est-à-dire l’idée d’élévation spirituelle, laissée de côté au moment de la Révolution Culturelle. C’est pourquoi la connaissance des principes de la pratique est au moins aussi importante que les mouvements eux-mêmes, et c’est pourquoi la pratique du Falungong inclut des critères de moralité et d’altruisme.

Les principes
Selon la vision traditionnelle chinoise du corps humain, matière et esprit sont deux concepts indissociables et il n’est pas possible d’améliorer l’un indépendamment de l’autre. Le Falungong enseigne donc non seulement des exercices mais aussi des principes pouvant guider ceux qui le désirent vers une élévation spirituelle.

Ces principes sont exposés dans deux livres principaux. Ceux-ci ne constituent pas un corpus de préceptes et d’observances mais plutôt une base de connaissances que chacun va comprendre et aborder en fonction de son propre vécu, de sa propre situation. Une des notions enseignées par Li Hongzhi est le fait que différentes personnes voient les choses différemment, parce qu’elles se situent à des niveaux différents. L’enseignement du Falungong laisse donc une grande place à l’éveil personnel, en s’écartant des dogmatismes rigides. Les principes enseignés dans le livre Zhuan Falun servent par exemple de guide quotidien pour se diriger vers un altruisme sincère et une plus grande authenticité, ce que les taoïstes appellent « retourner à l’origine et à l’authenticité innée (fan ben gui zhen) ».

Les livres principaux du Falungong :
Falun Gong (Qigong de la Roue de la Loi) – Par Li Hongzhi
Le livre « Falun Gong » est une introduction à la méthode, publiée en 1993, qui en présente à la fois les exercices et les principes. Il est en général conseillé aux débutants.

Zhuan Falun (Tourner la Roue de la Loi) – Par Li Hongzhi
En 1996, Zhuan Falun était un des ouvrages les plus vendus en Chine. Depuis sa publication en 1995, il a été traduit en 17 langues. Zhuan Falun est une explication complète des principes (Dafa, la grande Loi) de Falun. Il s’agit de la forme écrite des conférences données en Chine par Li Hongzhi entre 1992 et 1994.

Lien sur la présentation des livres sur le site multilingue du Falungong


  • c. Le début d’un phénomène populaire


L’Association Chinoise de Qigong et ses antennes locales, affiliées à l’Institut Chinois des Sciences et Technologies, organisa tous les stages de Falungong entre 1992 et 1994. Les directeurs des associations accompagnaient souvent Li Hongzhi et donnaient des discours d’ouverture, ce qui témoigne du fait que la pratique du Falungong était à cette époque pleinement soutenue.

En septembre 1993, la fondation anti-crime chinoise envoya une lettre de remerciement officielle à l’Association de Recherche du Falungong pour exprimer sa gratitude à M. Li. Celui-ci avait en effet à deux occasions donné des conférences et dispensé des soins à des officiers blessés ou handicapés du fait de leur lutte contre le crime organisé. Le journal officiel du Ministère chinois de la Sécurité Publique (le « journal de la Sécurité Publique du Peuple ») publia cette lettre le 21 septembre 1993. Il était indiqué : « Après le traitement, les patients ont unanimement constaté des améliorations remarquables de leur état » ; le ministère ajoutait qu’on ne pouvait que louer la contribution de Monsieur Li « dans la promotion des vertus traditionnelles de lutte contre le crime chez les citoyens chinois, dans la protection de l’ordre social et de la sécurité, et dans la promotion de la droiture sociale. »

Le soutien au Falungong atteint un point tel que, en 1994, le Comité National des Sports Chinois, le Ministère de la Santé Publique, et l’Institut chinois de Recherches Scientifiques sur le Qigong demandèrent à Monsieur Li de mettre en place une « organisation scolastique » pour coordonner l’enseignement du Falungong et sa promotion à l’échelle nationale. Une campagne télévisée était prévue pour encourager les citoyens chinois à pratiquer le Falungong. M. Li, pourtant, déclina l’offre, se tenant à son souhait de maintenir le Falungong libre de toute ambition politique et de toute formalité organisationnelle. Il expliqua que la pratique du Falungong devait rester le choix libre de chaque individu, le cœur des gens étant la seule chose importante ; aucune institution ne pouvant faire naître le souhait sincère de « travailler le corps et l’esprit », il ne servait à rien d’inciter le peuple chinois à pratiquer le Falungong.

Peu après avoir publié son livre principal, Zhuan Falun, à la fin de 1994, Li Hongzhi annonça qu’il avait terminé son enseignement en Chine. Il voyagea alors à différents endroits du monde, en commençant par l’Europe.

2. 1995-1996 : Développement en Chine, apparition en Europe
Début 1995, l’Ambassade de Chine à Paris annonçait l’invitation d’un « grand maître de Qigong », qui donnerait à l’Ambassade des conférences pour les citoyens chinois « Outre-mer ».

Monsieur Li, invité officiellement par l’Ambassade, vint à Paris une première fois au début du mois de mars 1995. Il fut invité à déjeuner par l’Ambassadeur, qui le conduisit ensuite aux services culturels de l’Ambassade et assista lui-même à la conférence ; celle-ci rassembla une centaine de personnes, principalement des français d’origine chinoise, des diplomates, et le personnel de l’Ambassade. Au mois d’avril 1995, les conférences étaient données en Suède, dans la ville de Göteborg, pour un public cette fois-ci essentiellement occidental (photographie ci-dessous). Par la suite, Monsieur Li revint à Paris donner d’autres conférences. Il alla également aux Etats-Unis, en Australie, et en Allemagne.

Falun Gong Lehc
Conférence Falun Gong Suède 1995

En Chine, les premières tensions apparurent en 1996. L’Institut Chinois de Recherche sur le Qigong acceptait très mal qu’après deux années de stages au plus bas prix, et alors que sa popularité était au plus haut, monsieur Li ait décidé de cesser définitivement ses enseignements publics ; cette institution exerçait donc diverses pressions pour que des stages payants soient organisés, ce qui fit décider à Li Hongzhi d’en retirer le Falungong.

Li Hongzhi avait, à la fin de 1994, consigné le contenu de ses conférences dans un livre, Zhuan Falun, qui devint rapidement un best-seller en Chine, et permit à un plus grand nombre de Chinois, en particulier dans les régions rurales d’avoir accès à la pratique de Falungong. Les années 1995 et 1996 furent donc, alors même que Li Hongzhi était rarement en Chine, des années de croissance phénoménale du nombre de pratiquants de Falungong, le chiffre approchant rapidement la dizaine de millions.

A cette époque, monsieur Li avait encore son domicile dans la ville de Changchun, mais ne rencontrait plus que rarement ses élèves, devenus trop nombreux pour qu’une rencontre ne provoque pas de troubles liés à l’affluence d’un grand nombre de personnes.

3. 1997-1999 : Inquiétudes dans le gouvernement chinois
La situation entre 1997 et 1999 a été en quelque sorte celle d’une balance ne sachant de quel côté pencher : D’un côté, les pratiquants du Falungong étaient de bons citoyens, des personnes calmes et morales. D’un autre côté, ils étaient très nombreux. Les premières oppositions au Falungong à cette époque sont venues de la part de certains responsables du Qigong. Le retrait du Falungong de l’Institut Chinois de Recherche sur le Qigong avait provoqué une réaction concurrentielle très vive certains maîtres de Qigong n’acceptèrent pas de voir leurs cours payants désertés parce que beaucoup de leurs élèves décidaient d’apprendre le Falungong ; les responsables de la ICRSQ, eux, n’acceptèrent pas de « perdre le filon » Falungong. Par le biais de certains journaux ou télévisions locales, ils cherchèrent donc à médiatiser leur griefs personnels, avec l’aide de He Zuoxiu, un membre du Parti Communiste ultra-matérialiste pour qui la dimension spirituelle du Falungong était un « féodalisme opposé au matérialisme communiste ».

Cependant, même si certains journaux publièrent de telles informations, ils rectifièrent ensuite souvent par des articles ou des reportages correctifs les erreurs commises du fait d’un manque d’informations (4) . Les pratiquants de Falungong allaient pour cela leur expliquer les raisons et l’absence de fondement des critiques que certains commençaient à faire, et expliquaient la situation précise avec patience.

En 1998, le nombre de pratiquant du Falungong avait dépassé les 60 millions. Une popularité d’une telle ampleur et d’une telle rapidité est sans précédent dans toute l’Histoire. Les autorités chinoises ont assisté à une véritable « explosion », un accroissement exponentiel, jusque dans les provinces les plus reculées de Chine, de la pratique du Falungong. S’ils avaient pensé à ce moment à un mouvement politique, la répression aurait été immédiate. Mais cette « explosion » fut silencieuse : les personnes pratiquaient de la méditation, gagnaient en moralité et en santé, et ne demandaient rien. Deux enquêtes menées par le Ministère de la Sécurité Publique en 1997 et 1998 conclurent que le Falungong ne présentait pas de potentiel subversif ; l’une d’elles mentionnait même le civisme de ses pratiquants.

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1998, Shenyang – 10 000 personnes en méditation

Le Falungong continua donc à être pratiqué assez paisiblement à cette époque, malgré la nécessité de répondre souvent à des accusations injustifiées. Les pratiquants se comptaient dans toutes les couches sociales, aussi bien les ouvriers et les paysans que des membres du gouvernement, des scientifiques et des militaires. Parmi les 200.000 membres de l’Armée de l’Air, par exemple, il y aurait eu 5000 pratiquants de Falungong (5). On sait aussi que des membres haut-placés du Parti Communiste et les femmes de certains ministres pratiquaient le Falungong. La reconnaissance du Falungong était donc générale.

Considérant malgré tout que sa présence en Chine pouvait être un facteur d’inquiétude pour le gouvernement chinois, Li Hongzhi décida la même année de s’installer définitivement aux Etats-Unis. Les autorités chinoises pouvaient ainsi voir que le phénomène populaire du Falungong n’avait pas pour vocation d’être un groupe organisé et dirigé.

A cette même époque, plusieurs études épidémiologiques réalisées par des médecins de Pékin, de Shanghai et de Dalian, permirent d’évaluer l’effet sur la santé de la pratique du Falungong. Ces trois études montrèrent une amélioration nette de la santé de près de 90 % des pratiquants de Falungong, ceci allant de la disparition partielle à la disparition totale des symptômes de maladies contractées avant le début de leur pratique. En 1998, une étude épidémiologique établissait qu’à Dalian, la pratique du Falungong « pouvait revendiquer d’énormes économies par la diminution de l’utilisation de médicaments. » Cette étude montrait que les dépenses de santé annuelles par personne avaient chuté de 2.409 yuans du fait de la pratique du Falungong

Les tensions montaient cependant, les quelques personnes opposées au Falungong s’étant groupées en un lobby suffisamment puissant pour réussir à convaincre certains niveaux du gouvernement chinois de freiner son expansion. Dans différentes provinces, à partir de la fin de l’année 1998, les pratiquants du Falungong commencèrent à subir différentes sortes de pressions : des policiers cassaient le lecteur de cassettes servant lors de la pratique collective, on déversait des ordures sur le point de pratique, des haut-parleurs diffusaient de la musique à plein volume… il est même arrivé que les pratiquants soient dispersés avec des lances d’eau anti-émeute, ou frappés alors qu’ils méditaient. A cette époque déjà, il y avait donc répression – mais elle était encore officieuse, car aucune raison d’interdire le Falungong n’avait été trouvée.

Début 1999, les statistiques officielles du Ministère de la Sécurité publique chinoise estimaient à plus de 70 millions le nombre de pratiquants du Falungong. Falungong était devenu « la plus grande organisation volontaire en Chine, plus grande que le Parti Communiste lui-même (5bis). »

Interrogé à cette même époque pour savoir pourquoi le Falungong n’était pas interdit, un responsable du Ministère de la Santé répondit :

« Pourquoi l’interdirions-nous ? Il nous permet d’économiser des millions de dollars chaque année en dépenses de santé […] Si cent millions de personnes pratiquent le Falungong, c’est cent milliards de yuans économisés chaque année »

Jusqu’en avril 1999, les pratiquants de Falungong supportèrent les critiques et les violences croissantes à leur égard patiemment et en silence, souhaitant laisser au gouvernement le temps de comprendre que seul des ressentiments égoïstes justifiaient les critiques exprimées à l’encontre du Falungong. Les tensions pourtant ne firent que croître.

4. 25 avril 1999 : l’événement de Zhong Nan Hai
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Le déclencheur de la grande manifestation appelée l’ « événement de Zhong Nan Hai » a été l’arrestation de pratiquants de Falungong dans la ville de Tianjin. He Zuoxiu, membre de l’académie chinoise des sciences dont nous avons parlé précédemment, avait publié dans un journal universitaire (Science et Technologie pour la Jeunesse) un article intitulé « je m’oppose à la pratique du Qigong par les jeunes ». Il y avait fabriqué des histoires au sujet du Falungong, impliquant que celui-ci pouvait être responsable de maladies mentales (8), voire présenter les caractéristiques des Boxers au 19ème siècle.

Comme il est habituel de le faire en Chine dans ce genre de situation, des pratiquants de Falungong s’étaient rendus au bureau du journal ayant publié l’article pour demander une correction ; cela était la seule voie pour eux d’exprimer leur opinion. Non seulement ils ne furent pas entendus, mais encore ils furent battus et 45 d’entre eux placés en détention.

La nouvelle se sut dans Pékin et sa banlieue, où les pratiquants de Falungong décidèrent de se rendre au bureau d’appel du gouvernement central. Cette structure, le « bureau des plaintes », est en Chine l’intermédiaire légal entre les citoyens se jugeant victimes d’une injustice et leur gouvernement. Le 25 avril au matin, les pratiquants de Falungong arrivèrent donc par la rue Fuyou.
De façon surprenante, le cordon de police présent, qui bloquait l’accès à Zhong Nan Hai, loin de leur demander de rebrousser chemin, et sans manifester aucune surprise de leur présence, les sépara en deux parties. La première partie fut guidée vers la gauche du gouvernement central, la seconde vers la droite. Les deux groupes qui occupaient les trottoirs et se renforçaient minute après minute de nouveaux venus, se rejoignirent de l’autre côté des bâtiments du gouvernement central, toujours guidés à cela par des officiers de police.

En conséquence, les 10 à 15.000 personnes rassemblées ce jour-là sur les trottoirs « encerclaient » le gouvernement central. Ceci fut ensuite largement utilisé par la propagande chinoise pour affirmer qu’il s’agissait d’une tentative de coup d’Etat.

Une manifestation de 10.000 personnes, surtout si elle a lieu en Chine, a de quoi impressionner et donner l’idée d’une agression. Venant de ces personnes qui ne voulaient qu’exprimer pacifiquement leur opinion, sans l’idée d’un « coup de force », et qui avaient suivi à la lettre toutes les indications de la police, l’idée de provocation ne tient pas. Dix mille personnes, et pourtant la circulation n’était pas gênée : tous étaient sur les trottoirs, silencieux. Certains lisaient, d’autres méditaient. Leur seul but, après près d’un an de semi-répression, était de demander un environnement légal et non hostile pour la pratique du Falungong, ainsi que la libération des 45 personnes arrêtées à Tianjin. Ils ne réalisaient pas qu’une persécution à grande échelle était déjà programmée. Dans leur esprit, il n’y avait rien de répréhensible à rapporter les faits et à exprimer leur opinion directement au gouvernement central. Ils pensaient que le Falungong était bénéfique pour la société, et que les dirigeants écouteraient avec attention leurs citoyens.

Ce jour-là, le premier Ministre Zhu Rongji reçut personnellement une délégation de manifestants, qui purent ainsi exprimer leurs doléances. Ce fut l’occasion de réaliser qu’un courrier envoyé aux pratiquants par le Premier Ministre sous forme de mémorandum, ne leur était jamais parvenu, probablement bloqué par d’autres membres du gouvernement.

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25 avril 1999, Pékin

En fin de soirée, à 23h30, les 10.000 manifestants quittèrent la place aussi silencieusement qu’ils étaient arrivés. Ils nettoyèrent les trottoirs pour laisser des lieux propres. Ce fait même donna l’impression à certains observateurs qu’on faisait face à une organisation fortement disciplinée – sans comprendre que c’était le reflet de l’altruisme véritable cultivé dans le Falungong. Comme pour beaucoup d’autres aspects, il n’est possible de comprendre les actions des pratiquants de Falungong qu’en les replaçant dans le contexte de leurs convictions les plus profondes : la Vérité, la Bonté et la Patience, qui sont leurs principes directeurs.

Le 27 avril, deux jours après la manifestation, un porte-parole du gouvernement annonçait que la pratique du Falungong était légale et autorisée, et que la manifestation n’ayant violé aucune loi ne ferait pas l’objet d’une punition. Cette position initiale modérée des autorités chinoises, vue par beaucoup comme un signe d’ouverture et de réforme politique, donna aux autorités le temps suffisant pour organiser les premières étapes de la répression. En juin, Li Hongzhi publiait un texte « mes quelques réflexions » commentant les rumeurs selon lesquelles son extradition des États-Unis était demandée par la Chine en échange de 500 millions de dollars prélevés sur l’excédent de la balance commerciale (texte joint en annexe).

Le 18 juillet, on apprenait hors de Chine que de grands déploiements de policiers et de militaires se préparaient, avec utilisation d’un dispositif d’alerte maximum : tenues anti-émeute et armes à feu. Le 20 juillet dans la nuit, lors d’une vaste opération dans toute la Chine, des centaines de personnes considérées comme les responsables du Falungong étaient arrêtées chez elles et emmenées.
[size=15]Suite à ces arrestations, les 20, 21 et 22 juillet, des dizaines de milliers de personnes manifestèrent à Pékin, ainsi que des milliers dans les autres grandes villes de Chine, pour protester de ces arrestations arbitraires. Le dispositif policier était prêt : des centaines de cars et de fourgons militaires furent utilisés pour les transporter jusque dans les grands stades, où ils furent maintenus en détention, certains pour une journée, d’autres jusqu’à 5 jours. Comme pour l’événement du 25 avril, la couverture médiatique mondiale fut très importante, malgré le blocage des journalistes par la police chinoise. La persécution systématique avait commencé.[/size

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Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:43

Répression et résistance

1. Premières étapes : « éradication en trois mois »

  • a. Arrêté officiel


Le 22 juillet, l’annonce officielle de l’interdiction du Falun Gong était faite en ces termes :


« Le département des affaires civiles de la République Populaire de Chine déclare que la Société de Recherche sur le Falun Dafa et l’organisation Falun Gong sous son contrôle sont des organisations illégales et doivent être interdites. Il est en conséquent interdit à quiconque en toute circonstance de distribuer des livres, des cassettes audio/vidéo ou tout autre matériel de diffusion de Falun Dafa (Falun Gong). Il est interdit de se rassembler ou de manifester pour soutenir ou diffuser Falun Gong, comme les sit-ins et les appels. Il est interdit à quiconque d’organiser, de coordonner ou de diriger n’importe quelle activité anti-gouvernementale »

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Arrestations de pratiquants de Falun Gong sur la place Tian An Men de Pekin

Une semaine après, un mandat d’arrêt était émis à l’encontre de Li Hongzhi. Le mandat mentionnait :

« Recherché pour troubles à l’ordre public : Li Hongzhi ; Sexe : masculin ; ethnie : Han ; parle mandarin avec un accent du Nord-Est ; sourcils inclinés vers le milieu de son front »


Une récompense de $6000 fut promise pour sa capture. Interpol refusa de donner suite aux demandes du gouvernement chinois, expliquant qu’une arrestation ne pouvait être motivée par des considérations politiques ou religieuses.


Le 27 juillet 1999, le Quotidien du Peuple, citant de nombreux officiels, décrivait avec emphase la lutte des têtes du Parti contre le Falun Gong comme une lutte « entre la croyance et l’athéisme, la superstition et la science, l’idéalisme et le matérialisme. » Plus tard, un haut-responsable communiste, montrant à quel point la lutte lancée contre le Falun Gong était une lutte de principe, mentionna que « Vérité, Bonté et Patience ne sont pas des valeurs prônées par le Communisme »


Les autorités pensaient pouvoir éradiquer le Falun Gong en trois mois : destruction publique de tous les livres, cassettes vidéo, cassettes audio ; rééducation des éléments fermes ; condamnation des « dirigeants » ; vaste campagne de propagande et de dénonciation nationale, et obligation pour tous les pratiquants de Falun Gong de signer 3 lettres : repentance, garantie de ne plus pratiquer, condamnation du Falun Gong. La suite montra qu’ils s’étaient trompés (voir la partie « résistance pacifique »)


  • b. Réaction du Falun Gong



Dès le début de la répression, Li Hongzhi a appelé les autorités chinoises à un dialogue pacifique, et précisé qu’en aucun cas le Falun Gong ne se voulait opposant au gouvernement chinois


« Ni maintenant ni dans le futur nous ne nous opposerons au gouvernement. Les autres peuvent nous maltraiter, nous ne devons pas maltraiter autrui, nous ne devons pas considérer l’homme comme un ennemi. » Li Hongzhi, le 22 juillet 1999


Tout le long des ces deux années de persécution extrêmement cruelle, ses élèves ont maintenu la même attitude bienveillante et pacifique, et pourtant résolue et courageuse, face à l’oppression. Sans se laisser intimider par les menaces, ils ont cherché à expliquer, à leur gouvernement et au reste du monde, leur innocence. Pour cette seule raison, des dizaines de milliers de personnes ont été envoyées en camp de travail et torturées


(voir partie « panique du gouvernement chinois et intensification des mesures »)


  • c. Destruction des livres


Falun Gong Iynw
Restitution forcée des livres du Falungong

L’annonce de l’interdiction du Falun Gong faite, dans chaque entreprise, dans chaque quartier de chaque ville de Chine, les pratiquants de Falun Gong ont été mis en demeure de se séparer de tous les livres du Falun Gong sous peine d’envoi en camp de rééducation. Le 21 octobre 1999, il était rapporté que 7.8 millions de livres et 4.9 millions de cassettes vidéo avaient été confisquées et détruites pour les seules villes de Wuhan et Jinan. Dans le même temps, la propagande diffamatoire inondait les écrans de télévision.


Des personnes ont été emprisonnées sous l’inculpation de « commerce illégal » pour avoir vendu des livres du Falun Gong, livres dont la publication avait été officiellement approuvée par le gouvernement. Les parents des deux propriétaires d’une librairie de Pékin sous le contrôle du Ministère chinois de la culture rédigèrent un appel contestant l’équité des sentences de 6 et 7 ans de prison. « Les dire coupables d’un crime est un jugement illégal et nous ne l’accepterons pas », mentionnaient-ils dans leur appel :

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Plusieurs millions de livres de Falungong ont été brûlés en quelques mois

« Nos filles Li Xiaomei et Li Xiaobing sont nées et ont été élevées dans une famille stricte, et nous avons pris soin d’elles pendant toute leur enfance. Elles ont aussi fait partie des Jeunesses travailleuses. Elles ont bon cœur et sont généreuses, et n’ont jamais eu aucune intention criminelle ni ne se sont engagées dans aucune activité illégale. Comme nous sommes tous deux des cadres à la retraite, nous nous demandons si le seul but de notre révolution était de punir de bonnes personnes ordinaires ? Ce type de jugement passera-t’il le test de l’histoire ? ».


  • d. Blocage d’information, arrestation de journalistes étrangers


Les autorités chinoises ont, dès le début de la répression, tout mis en œuvre pour empêcher que les nouvelles de tortures et de meurtres filtrent hors de Chine. Des familles entières ont été arrêtées après la mort d’un de leurs proches, pratiquant de Falun Gong, pour éviter une diffusion de la nouvelle. Fin 1999, une professeur d’Université de la ville de Dalian, Mme Zhu Hang, qui avait révélé qu’elle avait été torturée, photos à l’appui, a été arrêtée et condamnée pour « divulgation de secrets d’Etat ». Des cas semblables se sont reproduits des dizaines de fois depuis, toujours selon le même schéma.


Reporters Sans Frontières a également pu observer que les journalistes étrangers sont sous haute surveillance. La version complète du texte ci-dessous est disponible sur leur site web.

« Reporters sans frontières proteste contre (…) la manière dont les autorités chinoises tentent d’empêcher les journalistes étrangers de rendre compte des activités de Falun Gong.


Depuis deux ans, les autorités chinoises harcèlent les journalistes étrangers qui enquêtent sur cette organisation criminalisée par le pouvoir. Le 22 juillet 1999, le gouvernement de Pékin a interdit le mouvement spirituel après l’avoir accusé d’être une secte « superstitieuse » et « diabolique ».

Depuis le début de l’année 1999, les correspondants de la presse étrangère en Chine se sont intéressés au phénomène Falun Gong, un mouvement s’inspirant du taoïsme, du bouddhisme et de la méditation traditionnelle chinoise, le Qi Gong. Mais c’est la manifestation du 25 avril 1999, au cours de laquelle des milliers d’adeptes de Falun Gong ont encerclé le siège du gouvernement central à Pékin, qui a attiré toute l’attention des médias.


Une fois la campagne d’éradication du Falun Gong lancée par le pouvoir, les journalistes étrangers ont été systématiquement entravés dans leur travail à ce sujet. Les photographes et les cameramen des médias étrangers sont empêchés de travailler sur et autour de la place Tiananmen où des centaines d’adeptes de Falun Gong ont manifesté au cours des dernières années. Selon les estimations de Reporters sans frontières, au moins cinquante représentants de la presse internationale ont été interpellés. Certains ont été frappés par des policiers. Les correspondants qui ont tenté de couvrir les activités du mouvement interdit ont été harcelés par les services de sécurité. Enfin, plusieurs adeptes de Falun Gong ont été emprisonnés pour avoir témoigné auprès de journalistes étrangers.

La police est toujours très présente autour de la place Tiananmen, prête à interpeller les photographes et cameramen qui arriveraient à saisir des images des quelques adeptes manifestant pacifiquement contre l’interdiction de leur mouvement.

Les témoignages recueillis par Reporters sans frontières auprès de correspondants de la presse étrangère sont accablants pour les autorités chinoises. »


  • e. Condamnations


La grande surprise pour ce régime, peu habitué à voir ses décisions contestées sur une large échelle, a été de voir les pratiquants du Falun Gong refuser l’interdiction, continuer de pratiquer leurs exercices en plein air, et se rendre aux différents étages du gouvernement pour demander d’annuler l’interdiction, sans être intimidés par les menaces de perte d’emploi et de prison.
Malgré la répression brutale de chacune des manifestations du Falun Gong, le nombre de manifestants loin de diminuer augmentait chaque jour. Il devint vite évident pour les responsables de la répression qu’ils se trouvaient face à une force tranquille qu’ils n’avaient pas imaginée.


D’après les médias étrangers en Chine, le 12 novembre, les premiers procès se terminaient : quatre pratiquants considérés comme des membres clés recevaient des peines allant de deux à douze ans de prison, tandis que plusieurs centaines d’autres étaient envoyés en camp de rééducation par le travail pour une période de trois ans.


Le 26 décembre, quatre pratiquants de Falun Gong (Li Chang, Wang Zhiwen, Ji Liewu et Yao Jie), tous membres haut-placés du Parti communiste, étaient condamnés à des peines allant de sept à dix-huit ans de prison pour « opposition à l’application de la loi »

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Procès de Song Yuesheng en 1999

Ces chiffres n’informent de la situation que de ceux dont le résultat du procès a été rendu public. C’est en fait des centaines de personnes dites « membres-clés » qui ont été jugées à huis-clos – si elles ont eu le bénéfice d’un jugement – et condamnées. On n’a aujourd’hui encore aucune nouvelle de ces centaines de personnes qui avaient été arrêtées dans la nuit du 20 juillet 1999. Sont-elles en vie ?


En décembre 1999, l’agence Xinhua publiait la nouvelle officielle de l’arrestation, depuis juillet 1999, de 35.000 pratiquants de Falun Gong, pour la seule région de Pékin (13).


Les autorités chinoises, convaincues d’avoir affaire à une structure hiérarchisée, pensaient que la condamnation des personnes considérées comme responsables du mouvement permettraient de faire cesser les grandes protestations publiques. Au contraire, les manifestations allèrent en s’amplifiant, toujours avec le même calme et la même volonté pacifique.

2. Du soutien officiel à la diabolisation : Les efforts ridicules de la propagande chinoise
Pour une répression d’une telle ampleur, il fallait trouver des motifs, pour la justifier aussi bien aux yeux du peuple chinois que de l’opinion internationale. Oubliant le soutien autrefois accordé et les résultats positifs des enquêtes nationales sur le Falun Gong en 1997 et 1998, les instigateurs de la répression ont articulé leur campagne sur deux mots : Xie Jiao, religion perverse, secte.
Pendant près de 6 mois, la propagande chinoise contre le Falun Gong a occupé près de 4 heures de programme par jour, dans un rabâchage proche du lavage de cerveau national : le Falun Gong a ainsi été accusé d’être responsable de la mort de 1400 personnes qui auraient refusé des soins médicaux, d’accumuler de l’argent, de conduire à des maladies mentales et à des comportements suicidaires… En Europe aussi, tous les médias, tous les ministères et tous les députés ont reçu des documents de propagande haineuse.


Les médias occidentaux, si ils ont tous clairement su que la propagande chinoise fabriquait des accusations, n’ont cependant pas suffisamment remis en cause ces affirmations, acceptant même parfois l’idée de certaines comme raisonnable. Ken Roth, directeur de l’association Human Rights Watch a commenté cette tendance en ces termes :


« Le gouvernement chinois s’est déterminé à utiliser le terme secte. Pour classifier le Falun Gong au rang des pires organisations qu’on puisse imaginer ? Mais la classification ne marche pas vraiment. Parce que si vous regardez de près ce qu’est le Falun Gong, ce ne sont que des gens ordinaires. Ce n’est pas une secte … ce sont des gens qui veulent aller dehors pratiquer leurs exercices en groupe […], c’est un groupe de personnes ordinaires qui méritent de pouvoir se rassembler comme ils l’ont choisi – mais ceci en lui-même est si menaçant pour le gouvernement chinois qu’il recourt à cette insulte.


Je pense qu’une partie du problème c’est que la presse […] ne sait pas vraiment comment appeler le Falun Gong. Ce n’est pas une religion. Ce n’est pas vraiment seulement un exercice de groupe. On ne peut pas facilement le classer dans une catégorie. Et donc peut-être par paresse, de nombreux journalistes occidentaux ont simplement commencé à utiliser la terminologie utilisée par le gouvernement chinois. Qui est celle de secte. C’est un autre exemple – si vous répétez un mensonge suffisamment souvent, on finit pas le prendre pour la vérité. Et c’est ce qui est en train d’arriver. »


Pour les accusations elles-mêmes, comme « l’interdiction de prendre des médicaments », elles sont mensongères. Les thématiques qu’elles abordent ne font pas partie de l’enseignement du Falun Gong. Amnesty International dans son rapport de mars 2000 (14) , a commenté en ces termes :

« Les accusations portées par le gouvernement contre les disciples du Falun Gong vont de l’organisation de réunions illégales à la menace pour la stabilité politique. Elles comprennent notamment l’occupation de jardins publics par la force, l’organisation ou la participation à des réunions, des manifestations, parfois immobiles, illégales, l’obstruction faite aux activités religieuses normales, la publication et la diffusion illégales de livres, la divulgation de secrets d’État, la mise en danger de la santé d’autrui ou le fait d’avoir provoqué des décès par le biais de la philosophie que prône le mouvement.


Cette dernière accusation en particulier a été largement utilisée par le gouvernement pour justifier sa répression contre le groupe. Selon des informations publiées par les autorités, le Falun Gong aurait provoqué plus de 1400 morts, pour la plupart des personnes ayant succombé à des maladies après avoir, semble-t-il, refusé un traitement médical au nom de leurs croyances. Le climat de censure et de répression qui prévaut actuellement en Chine rend impossible la vérification de ces allégations par un observateur indépendant. Compte-tenu de la répression politique exercée par le gouvernement et de la vaste campagne de propagande contre le Falun Gong, l’impartialité des informations émanant des autorités est sujette à caution. En outre, de nombreuses questions fondamentales restent sans réponse. Ces informations ne démontrent notamment aucun lien direct entre les décès présumés et les dirigeants ou organisateurs du Falun Gong. Aux termes du droit international, la responsabilité pénale est déterminée au cas par cas, sur une base individuelle. Dans le cas des dirigeants ou organisateurs locaux du Falun Gong poursuivis pour avoir provoqué des morts, le gouvernement n’a pas apporté d’éléments montrant un lien direct entre les décès présumés et les accusés. »


L’élément de propagande le plus utilisé par le régime chinois est l’événement appelé « Les immolations de Tian An Men ». Il sera mentionné par la suite (voir la partie « Panique du gouvernement chinois ») et détaillé en annexe, car il met en lumière les efforts de la propagande chinoise pour diaboliser le Falun Gong au moyen de mises en scène macabres.


nb : voir aussi en annexe l’interview d’un porte-parole du Falun Gong en France par le journal Ethique et Population et l’avis de deux spécialistes européens sur la question des sectes.

3. Résistance pacifique

  • a. Manifestations, appels publics


Depuis le jour de l’interdiction du Falun Gong jusqu’à aujourd’hui, les manifestations de pratiquants de Falun Gong faisant appel pour le respect de leurs droits fondamentaux sur la Place Tian An Men n’ont pas discontinué. Généralement par groupe de quelques dizaines, mais parfois seuls ou bien en très grand nombre, les pratiquants ont déployé de banderoles sur lesquelles étaient inscrites « Falun Dafa est bon », ou « Vérité Bonté Patience ». Nous allons dans cette partie revenir sur quelques unes des manifestations dont les médias occidentaux se sont fait l’écho.


Pendant la semaine du 25 octobre au 1er novembre 1999, la presse étrangère à Pékin raconte que de grandes manifestations se succèdent sur la place Tiananmen, au moment où le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale passe une résolution bannissant et punissant les activités des « cultes pervers » (xie jiao) – Il s’agit en fait d’une pseudo-législation visant à se munir d’un arsenal juridique pour légaliser la répression, et mettant en place des mesures d’application rétroactive. Le président Jiang Zemin, à ce moment-là en visite officielle en France, donnait à la presse (journal le Figaro) le résultat du vote avant même que celui-ci ne soit passé…

En février 2000, à l’époque du nouvel an chinois, plus de 2000 personnes sont arrêtées sur la Place Tian An Men en une semaine ; puis en juin 2000, 1200 personnes en une semaine (15). Parmi eux, des Américains et des Australiens qui pour la plupart sont relâchés assez rapidement. Les citoyens chinois ont eux fait face à des traitements beaucoup plus cruels.


En avril 2000, le gouvernement chinois reconnaît que les protestations publiques du Falun Gong sur la Place Tian An Men de Pékin sont quotidiennes depuis juillet 1999, malgré tous les efforts pour les empêcher.


Les célébrations du Nouvel An chinois 2000 voient plusieurs douzaines de pratiquants manifester sur la place Tian An Men (5 février). En février et mars, des informations font état de la mort de quinze pratiquants durant leur garde à vue. Le 19 avril, l’agence de presse Xinhua fait état d’un total de 84 pratiquants condamnés à des peines de prison, chiffre largement sous-estimé. Le 25 avril, malgré des mesures de sécurité draconiennes, plusieurs centaines de pratiquants réussissent à manifester sur la Place Tiananmen pour marquer le premier anniversaire de l’appel du 25 avril.


PEKIN, 22 juillet 2000 (AFP) – Une centaine de membres du Falun Gong ont été brutalement appréhendés samedi par la police chinoise place Tiananmen.


Venus de l’ensemble de la Chine, les disciples (…) ont commencé à converger dès l’aube vers l’immense esplanade du cœur de Pékin en petits groupes incognito afin de protester contre l’interdiction de leur mouvement.


Une vingtaine d’entre eux ont été violemment pris à partie par les forces de l’ordre quelques secondes après avoir tenté de déployer une banderole au nord de la place, près de l’immense portrait de Mao Tsé-toung, a constaté l’AFP.

Un manifestant d’une vingtaine d’années, qui refusait de lâcher la banderole, a été vivement frappé par la police et poussé à bord d’une fourgonnette la tête en sang. Il est soudain parvenu à échapper aux policiers avant de se mettre à courir sur la place en criant « Le Falun Gong est bon ».


Un garçon, âgé d’une douzaine d’années, a été frappé à coups de pied par les policiers alors qu’il refusait de monter dans la camionnette. Un policier en civil qui filmait la scène avec une caméra vidéo s’est joint aux violences, sans cesser de filmer.
D’autres policiers se sont rués vers les nombreux touristes qui avaient assisté à la scène, les forçant à ouvrir leurs appareils photo afin d’exposer leurs pellicules à la lumière pour les rendre inutilisables.


En l’espace de quelques heures, environ une centaine de manifestants -dont plusieurs enfants- ont été interpellés et emmenés vers un commissariat proche de la plus grande place du monde, symbole du régime communiste mais aussi des manifestations de 1989 en faveur de la démocratie.


La répression de samedi est l’une des plus violentes à l’encontre du mouvement, qui combine arts martiaux (sic, ndr) et foi bouddhiste, depuis sa mise hors-la-loi le 22 juillet 1999. Malgré une année de lutte contre un mouvement accusé d’avoir voulu renverser le gouvernement, le régime chinois n’est pas parvenu à éradiquer la secte mystique. (…)


Selon le Centre d’information sur les droits de l’homme et la démocratie, au moins 24 adeptes sont depuis morts en détention à la suite de mauvais traitements (…). Plus de 450 autres ont été condamnés à des peines de prison pouvant aller jusqu’à 18 ans et pas moins de 10.000 envoyés sans procès dans des « camps de rééducation par le travail », une peine d’un maximum de trois ans. »

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Arrestations de pratiquants de Falungong place Tian An Men

Le 1er octobre 2000, la police arrête plus de 800 manifestants au moment de la commémoration de la Fête nationale. Là encore, les journalistes étrangers sont témoins de brutalités non-dissimulées. De nombreuses personnes sont blessées et transportées 


inconscientes. Le 10 décembre, cinquante-deuxième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, des dizaines de manifestants sont à nouveau arrêtés violemment.


Le 1er janvier 2001, une grande manifestation a lieu sur la Place Tian An Men. L’AFP estime à au moins 700 le nombre de personnes arrêtées, d’autres sources indiquent qu’il y en aurait eu jusqu’à 1500. La violence policière franchit un nouveau cap ce jour-là.
Les appels publics du Falun Gong sont allés en s’amplifiant, malgré les dizaines de milliers d’arrestations et d’envois en camp de travail. Dans le même temps, d’autres formes d’expression et d’information du public se sont développées, et ont graduellement pris une importance de plus en plus grande : l’information des médias étrangers en Chine, l’envoi à l’étranger d’informations sur la répression, divulguant les cas de torture, les assassinats, et nommant les coupables ; enfin, la diffusion à grande échelle, en Chine, de prospectus d’information sur la persécution du Falun Gong.


  • b. Conférences de presse en Chine


La conférence de presse qui a le plus surpris par son courage est celle dont Reporters Sans Frontières fait le récit ci-dessous. D’autres conférences du même genre ont depuis eu lieu, la dernière en date au début du mois de février 2002, quand Levi Browde et Jason Loftus, deux Nord-Américains, ont rencontré la presse dans un hôtel à côté de la Place Tian An Men. Ils ont ensuite été arrêtés.
[Extrait d’un article de Reporters Sans Frontières]


« Le 28 octobre 1999, Falun Gong réussit à organiser une conférence de presse clandestine pour certains médias internationaux. Une dizaine de journalistes sont présents, notamment des agences de presse étrangères. Les orateurs de Falun Gong ont tout le temps d’expliquer la nature du mouvement et de dénoncer la répression qui s’est abattue sur eux. Le lendemain, les médias du monde entier se font l’écho de cette conférence de presse. Une véritable humiliation pour les services de sécurité chinois, qui fomentent leurs représailles en conséquence. La police chinoise arrête cinq correspondants de la presse étrangère et confisque leur carte de presse. Au cours de longs interrogatoires, ponctués de menaces, les journalistes se voient reprocher de réaliser des « reportages illégaux ». Ils sont contraints de signer une lettre dans laquelle ils reconnaissent avoir agi dans l’illégalité. Au cours des mois qui suivent, la majorité des journalistes étrangers qui s’intéressent à Falun Gong sont suivis, interrogés et menacés. Un correspondant d’un quotidien américain se souvient : « J’étais suivi en permanence. Parfois de loin, parfois de près. Les policiers se montraient très agressifs. Je ne pouvais même plus travailler ou rendre visite à des amis car j’avais peur de leur causer des ennuis. Mes contacts étaient surveillés en permanence et il m’était impossible de rencontrer des adeptes de Falun Gong de peur qu’ils ne soient arrêtés. » Un autre journaliste basé à Pékin dénonce ces pratiques qui l’obligent encore à « quitter son domicile par la porte de derrière, à se cacher à l’arrière des taxis et à vérifier mille fois si l’on n’est pas suivi avant de rencontrer quelqu’un ».


La transmission d’informations, notamment aux journalistes étrangers basés à Pékin, a également conduit plusieurs adeptes en prison. Ainsi, Zhang Xueling, citée dans une série d’articles d’Ian Johnson, le correspondant du Wall Street Journal à Pékin, est arrêtée par la police le 24 avril 2001. Elle est condamnée quelques semaines plus tard à trois ans de camp de travail. Le journaliste du quotidien américain avait rapporté dans un article, qui lui a valu un prix Pulitzer, que la jeune femme avait accusé la police de la province de Shandong (est du pays) d’avoir frappé à mort sa mère, également adepte de Falun Gong. Ian Johnson n’a pas confirmé que l’arrestation de Zhang Xueling était directement liée à son article, mais il est sûr qu’après avoir reçu le prix Pulitzer pour ses articles sur Falun Gong, la « police chinoise lui aurait fait la vie impossible à Pékin ». Il est aujourd’hui correspondant à Berlin. »


  • c. Actions internationales


Très vite, un réseau de communication s’est mis en place entre les pratiquants de Falun Gong en Chine et à l’étranger, par le biais du téléphone, de l’e-mail et de l’Internet. Ceci est rapidement devenu le moyen rapide d’obtenir des informations sur la répression en Chine, à travers le récit de victimes ou de témoins. Le Falun Dafa Information Center, à New-York, est aujourd’hui la source d’information la plus complète sur cette persécution.


Un grand nombre de pratiquants de Falun Gong en Europe, en Australie, en Amérique, ainsi que des sympathisants, se sont mobilisés pour sensibiliser l’opinion publique et les gouvernements à la gravité de cette répression. Des manifestations regroupant parfois plusieurs milliers de personnes ont ainsi eu lieu à Washington DC, New-York, Genève (pour la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU), Hong-Kong etc. Aujourd’hui encore, la mobilisation ne faiblit pas et les soutiens recueillis sont de plus en plus nombreux, dans toutes les couches de la société.

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:44


  • d. Nouvelles formes de résistance


En avril 2001, la presse étrangère notait que le Falun Gong avait « modifié ses techniques », la distribution clandestine de tracts, par exemple, prenant davantage d’importance. A l’heure actuelle, la plupart des efforts déployés en Chine pour révéler la perversité et la cruauté de la persécution subie par les élèves de Falun Gong passe par la diffusion de brochures d’information dans les boîtes aux lettres, l’utilisation de diffusions par haut-parleurs cachés dans les grandes villes, etc.


Ainsi, grâce aux haut-parleurs, même les pratiquants prisonniers peuvent être informés, à l’intérieur même des prisons, des nouvelles du dehors et de la mobilisation internationale. Dans beaucoup de villes en Chine, il n’est pas rare non plus de trouver au matin des banderoles géantes (jusqu’à 40m de long) accrochées en pleine ville, en signe de soutien.


Les autorités ont adopté une attitude extrêmement sévère face à cela, condamnant à de lourdes peines de prison les personnes diffusant ces documents, et même ceux en ayant en leur possession ces documents qualifiés de « subversifs ». Le 1er mars 2001, un tribunal de Pékin condamnait par exemple 37 pratiquants de Falun Gong à des peines de prison allant jusqu’à 10 ans sous prétexte qu’ils auraient fait circuler des documents recueillis sur l’Internet (16) . Parmi les pratiquants de Falun Gong participant à cette diffusion d’information, nombreux ont été arrêtés et torturés pour qu’ils révèlent la cachette de la photocopieuse servant aux impressions et les noms des personnes impliquées. Dans certains cas, la mort a même fait suite :

« A l’aube du 8 décembre 2001, M. He Xingzong, 55 ans, un habitant de la ville de Macheng, dans la Province de Hubei, avait quitté sa maison pour coller des prospectus sur les poteaux électriques du quartier. Ces documents révélaient les violations des droits de l’homme dont sont victimes les pratiquants de Falun Gong. D’après des informations de Chine, M. He avait été repéré par des policiers du commissariat de police Songbu, qui l’ont attaqué… et l’ont tué. Le corps de Monsieur He a été emmené par la police jusqu’à l’hôpital local où le rapport légiste officiel a conclu à une « mort accidentelle » « sans marques visibles ». Cependant, quand la famille de M. He est allée identifier le corps, ils ont vu des traces de main profondément imprimées sur sa nuque, des blessures importantes à l’arrière de sa tête, et que ses testicules étaient écrasés.


Dans un interview téléphonique avec un reporter, un officier de police de la ville de Macheng a affirmé, « Il est mort d’avoir posté des prospectus ». Interrogé sur la manière dont un homme pouvait mourir « d’avoir posté des prospectus », l’officier a commencé à crier et est devenu inintelligible. Il a ensuite raccroché et n’a plus pu être contacté ». Communiqué de presse Falun Gong du 11 janvier 2002.


« Mme Wu a été arrêtée le 6 janvier 2002 alors qu’elle distribuait des prospectus révélant les violations de droits de l’homme dont sont victimes les pratiquants de Falun Gong en Chine. Le 18 janvier, elle a été envoyée dans un centre de lavage de cerveau, où les pratiquants de Falun Gong sont torturés de façon quasi-systématique. Deux jours après, sa famille était informée de son décès.
Conformément aux directives du bureau 610, qui exigent que chaque mort d’un pratiquant de Falun Gong soit qualifiée de suicide, les autorités ont affirmé que Mme Wu s’était pendue. Cependant, quand ses proches sont venus identifier son corps, ils ont vu sur elles les preuves manifestes des tortures qu’elle avait subies. Quatre ou cinq marques profondes en dentelle sur sa poitrine témoignaient d’une torture intense par électrochocs. Son visage était tellement battu et gonflé qu’il était difficile de la reconnaître. Ses fesses et ses jambes étaient couvertes de contusions noires. Un de ses fémurs était cassé. Après avoir vu son corps, les proches de Mme Wu ont immédiatement été placés sous surveillance pendant 24 heures, et tout contact avec le monde extérieur leur a été interdit. Même les villages avoisinants ont été bloqués et surveillés.


La mort tragique de Mme Wu est la dernière d’une longue série dans la ville de Weifang, décrite par le journaliste Ian Johnson (Prix Pullitzer 2001) comme « une ville chinoise en tout semblable aux autres, excepté sur un point : la police locale torture régulièrement les citoyens à mort (Wall Street Journal, 27 décembre 2000) » Communiqué de presse Falun Gong du 29 janvier 2002.


  • e. Des Occidentaux à Pékin


Falun Gong Zpf2
Des occidentaux sur la place Tian An Men

Venus d’une dizaine de pays différents, une quarantaine de pratiquants du Falun Gong, dont deux français, ont manifesté le 20 novembre 2001 sur la Place Tian An Men de Pékin, en signe de soutien aux dizaines de milliers de personnes incarcérées et torturées en Chine du fait de leur pratique du Falun Gong. Arrêtés avec violence (un nez cassé par un coup de poing, une femme traînée par les cheveux, un jeune homme assommé…), ils ont été expulsés 24h après.


« 35 citoyens de pays occidentaux, en particulier les Etats-Unis, le Canada et l’Europe ont manifesté à Tian An Men par solidarité pour les [pratiquants de] Falun Gong victimes de la féroce répression du régime communiste chinois. Nous saluons l’action de ces activistes, qui en contraste avec l’immobilisme de la communauté internationale – en particulier l’Union Européenne – (…), ont décidé d’agir contre les violations systématiques des droits de l’homme en Asie. Ils représentent la seule présence politique occidentale concrète dans cette région.


Nous nous félicitons de leur action et exprimons notre solidarité à tous ceux qui ont manifesté à Pékin pour soutenir le Falun Gong et dénoncer la cruelle persécution menée par le régime national-communiste de Jiang Zemin. » Olivier Dupuis, Député Européen

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Connie Chipkar place Tian An Men
En janvier 2002, c’est une canadienne, Connie Chipkar, qui est allée seule Place Tian An Men déployer une banderole avec inscrit dessus : « Falun Dafa – SOS ».


Le 6 février 2002, peu avant la visite du Président George W. Bush en Chine, plus de soixante occidentaux (dont 3 français) font appel sur la Place Tian An Men. D’après les médias présents sur place, les policiers en civil, plus nombreux que d’habitude semblaient prévenus et fouillaient les sacs des touristes. La veille, 14 citoyens anglais et allemands avaient été arrêtés dans leur chambre d’hôtel. Reuters rapporte que des personnes ont été jetées à terre et frappées au visage à coups de pieds et de poings. Une journaliste de l’AFP, arrêtée en même temps que les manifestants, a observé que dans les camions qui les menaient jusqu’au poste de police, des femmes ont été brutalisées sans ménagement.


Ces manifestations sont à la fois courageuses et surprenantes. Depuis la création de la République Populaire de Chine, c’est la première fois que des étrangers viennent sur place protester publiquement contre la situation des droits de l’Homme de ce pays.

4. Panique du régime chinois et intensification des mesures
Revenons aux premiers temps de la répression : après plusieurs mois d’attaque, le Parti a commencé à admettre publiquement qu’il échouait dans sa tentative d’éradication. En novembre 1999, de journaux comme le Quotidien du Peuple, la voix du gouvernement, commençaient à parler d’une résistance persistante et d’une lutte de longue haleine. Face aux premières réactions internationales au vu de la violence de la répression, Li Bing, chef de cabinet de Li Peng, affirmait « il n’y a eu aucune violence ni traitement inhumain », ce que démentaient de nombreux récits concordants et les rapports quant aux tortures. En avril 2000, l’agence officielle Xinhua commençait à reconnaître l’échec de la répression. L’AFP citait un officiel chinois comme ayant dit : « la répression en cours de la secte spirituelle interdite Falun Gong sera une lutte longue et complexe ».


En avril 2000, toujours, le gouvernement reconnaissait 2591 jugements de pratiquants de Falun Gong. Parmi eux, 99 étaient déjà arrivés au stade de la sentence, conduisant à des condamnations allant jusqu’à 18 ans de prison.


Au lieu du dialogue pacifique demandé par le Falun Gong, les responsables de la répression ont intensifié leurs mesures – balayant toutes les critiques sur leurs violations flagrantes des droits de l’Homme (les associations humanitaires ont considéré 1999 comme la pire année dans ce domaine depuis 1989 – les suivantes ont malheureusement établi de nouveaux records)


En août 2000, on apprenait que l’équivalent de six millions de dollars avaient été alloués à la construction de camps spéciaux pour les pratiquants de Falun Gong arrêtés… camps de concentration ?


  • a. Le terrorisme d’Etat


Les médias occidentaux, citant des officiels chinois parlant sous couvert d’anonymat, ont indiqué que l’éradication du Falun Gong était devenue le combat personnel du président Jiang Zemin, en désaccord avec une bonne partie de son bureau politique. Il est, avec Luo Gan, l’instigateur de toutes les mesures prises contre le Falun Gong, et le cerveau de la répression.


Ainsi, Jiang Zemin aurait déclaré : « Comment la théorie marxiste que nous possédons, le matérialisme et l’athéisme auxquels nous croyons, pourraient-ils ne pas mettre en échec ces trucs (sic) [moraux et spirituels] défendus par le Falun Gong ? Si cela arrivait, ne serait-ce pas une grande farce ? »


De même, une phrase est passée dans tous les centres de détention, postes de police, camps de travail en Chine, qui a valeur d’impunité pour les tortionnaires :


« Les cas de torture à mort de pratiquants du Falun Gong ne seront pas punis par la loi. Les cas de pratiquants torturés à mort seront enregistrés comme des suicides. Il n’y a pas besoin d’identifier le corps. Il faut incinérer la dépouille sur place. »


La barbarie de la répression ne peut être considérée comme le fait d’actions individuelles ; elle est plutôt une cruauté organisée, planifiée, une politique de terreur visant toutes les couches de la société. Les gouvernements locaux sont récompensés ou punis par Pékin fonction de leurs résultats dans la « réforme » des pratiquants de Falun Gong et de leur capacité à empêcher les habitants de leur Province de se rendre à Pékin pour manifester. Les policiers récompensés et promus sont ceux qui ont pu « réformer ». Or, les méthodes sont toujours les mêmes : privation de sommeil, tortures physiques et psychologiques abominables, lavage de cerveau, viols, punition des proches….


Un organisme faisant partie du Comité politique et judiciaire et dépendant directement du président chinois est devenu l’organe officiel de la répression. Il s’agit du bureau 610, « le Bureau Principal pour traiter de la Question du Falun Gong. » Il a été établi le 10 juin 1999, est dirigé par Luo Gan, et est la plus haute autorité déployée par Jiang Zemin et ses complices pour persécuter le Falun Gong. Toutes les provinces, villes, régions autonomes et municipalités directement sous le gouvernement central ont un « bureau 610 local » qui dépend du Comité judiciaire et de Jiang Zemin. Ainsi, le Bureau 610 est un système bien organisé et indépendant, qui s’étend du gouvernement central aux gouvernements locaux. Il a un pouvoir absolu sur chaque niveau de gestion du Parti, aussi bien dans les domaines politiques que judiciaires.


Durant les deux années depuis sa création, c’est le Bureau 610 qui a initié tous les complots pour compromettre et persécuter les pratiquants de Falun Gong. De nombreux lieux ont été reconvertis pour détenir illégalement, torturer, voire massacrer les pratiquants de Falun Gong. Ces endroits incluent les camps de réfugiés dépendant des bureaux civils de gestion, les centres de détention dépendant des services de police, les centres administratifs de détention, les centres de réadaptation pour les drogués, les centres de parrainage et de ré-éducation (connus à l’origine sous le nom de « centres de femmes pour améliorer l’estime de soi » dont on se servait pour loger et ré-éduquer les prostituées).


  • b. « Culpabilité par association »


Les familles des pratiquants de Falun Gong sont elles aussi punies par la Loi : dans certaines régions, les enfants de pratiquants de Falun Gong non « réformés » n’ont pas accès à l’éducation et sont renvoyés de leur école, les familles doivent payer des amendes exorbitantes (4000 à 5000 yuans en moyenne, presque un an du salaire moyen chinois) si un de leur proche pratique le Falun Gong. Les familles des pratiquants de Falun Gong décédées sont soumises à d’énormes pressions et menaces au cas où elles révéleraient publiquement la cause du décès. Sans ressources, et pour que leur famille ne subisse pas elles aussi la répression, des milliers de pratiquants de Falun Gong ont dû choisir de quitter leur foyer et leurs proches pour errer sans domicile fixe.


« Camarades villageois,
« L’organisation Falun Gong » a été convaincue du crime « d’opposition au pouvoir d’Etat » par les autorités, et quiconque refusera d’abandonner le Falun Gong sera traité comme un criminel. D’après les principes posés par les autorités, à partir de maintenant, tout pratiquant de Falun Gong qui aura quitté la ville pour faire appel aux départements du gouvernement en dehors de la juridiction et aura créé des troubles devra payer 10.000 yuan après avoir été ramené par la police. Ses abonnements à l’eau, à l’électricité et au téléphone lui seront retirés. Tous ses certificats lui seront également confisqués.


Il sera sévèrement puni par la loi. Tous les membres clé du Falun Gong doivent écrire une lettre garantissant de rompre avec XXX et avec le Falun Gong, donner leur carte d’identité et payer une caution de garantie de 5000 yuan. Le gouvernement local organisera des cours pour ceux qui refusent de rompre avec « l’organisation Falun Gong » jusqu’à ce qu’ils écrivent la garantie et paient la totalité de la caution.


Si quelqu’un refuse de rompre avec le Falun Gong, le département de police confisquera tous ses certificats d’Etat. De plus, le village ne lui délivrera plus aucun certificat, ni ne lui fournira aucun service. Tous les membres de sa famille proche seront renvoyés de l’école, du jardin d’enfant, des entreprises publiques jusqu’à ce qu’il ait rompu avec le Falun Gong. »
Comité du village Xiao-Jia


18 décembre 1999 (sous scellé officiel)


  • c. Violences, tortures, meurtres


Le 20 décembre 1999, Amnesty International dresse une liste de 77 pratiquants de Falun Gong décédés en détention, dont 42 femmes. A cette date, Amnesty et d’autres sources estimaient à 450 le nombre de pratiquants du Falun Gong ayant été condamnés à des peines de prison, à plus de 600 ceux ayant été envoyés en hôpital psychiatrique, et à environ dix mille ceux ayant été placés en camp de rééducation par le travail. Le nombre de personnes torturées jusqu’à la mort a commencé à augmenter dramatiquement au début de 2001, et la tendance n’a fait que s’aggraver, faisant passer le chiffre des victimes à 327 en décembre 2001, et dépasser les 400 en mars 2002.


Ces chiffres ne sont que l’infime partie d’informations ayant pu filtrer hors de Chine, de même que les différents témoignages de torture ne sont qu’une infime partie de celles ayant réellement lieu en Chine. En Octobre 2001, un officiel chinois haut-placé indiquait anonymement que le nombre de pratiquants de Falun Gong décédés suite aux mauvais traitements dépassait en réalité les 1600.
Ci-dessous est un témoignage reçu par Internet d’une jeune victime de la répression. Chaque jour, le FDIC reçoit entre 2 et 5 documents de ce genre :


« Je suis une pratiquante de Falun Dafa de Luoyang, province de Henan. J’ai 33 ans. J’ai commencé à pratiquer le Falun Dafa en 1996. Dans l’après-midi du 13 mars 2001, le département de sécurité de l’usine de tracteurs de Luoyang m’a arrêtée alors que je distribuais du matériel de clarification de la vérité. Dans le bureau du département de sécurité, les gardes m’ont demandé mon nom et mon adresse. Je ne leur ai pas dit. J’ai ensuite été frappée sévèrement par Li Ming, le chef du département de sécurité. Les coups ont cassé l’os de l’annulaire de ma main gauche. Ma poitrine et ma taille étaient couvertes de bleu et de noir comme conséquence de blessures sous-cutanées. Il me frappait et me criait : « Tu mérites d’être battue à mort ! » Après un moment, il a été fatigué. Alors il m’a attachée à une chaise avec une corde, mon visage regardant en haut et mon corps plié en arrière. Ils m’ont gardé attachée comme ça pendant deux heures.

Cette nuit-là, ils m’ont gardée enfermée dans la réserve. A minuit, Li Ming et deux de ses amis dégénérés sont revenus à leur tâche après être sortis pour boire. Il a noté ma bonne apparence et tenté alors de me mettre en colère. Ils m’ont d’abord demandé d’écrire une déclaration disant que je renoncerai à la pratique. Je ne l’ai pas fait. Ils m’ont ensuite demandé d’insulter notre Maître ( Li Hongzhi, le fondateur du Falun Gong) J’ai refusé. Ils m’ont ensuite menacée : « Nous allons t’arracher une pièce de tes vêtements chaque fois que tu diras un ‘non’. » Je n’ai pas dit un mot. Ils m’ont alors arraché tous mes vêtements. Je luttais avec force et essayais de résister. Ils ont utilisé une bande de cuir pour me fouetter et ils ont cogné ma tête contre le mur jusqu’à ce que je perde connaissance. Quand j’ai repris connaissance, ils m’avaient déjà violée collectivement.


Le deuxième matin, j’ai été envoyée dans une classe secrète de lavage de cerveau à Luoyang. Les gardiens ici étaient tous d’anciens criminels. Ils ont divisé les pratiquants de Falun Gong en groupe de cinq et désigné un gardien pour chaque groupe. Celui qui était chargé de mon groupe était Wang Hong. Il suivait la même stratégie insistant pour que j’écrive une déclaration de renoncement au Falun Gong et ensuite il me battait cruellement lorsque je refusais. Il disait : « Pour chaque jour que tu refuses d’écrire la déclaration, je continuerai à te battre un jour supplémentaire. » Je n’ai jamais cédé à la perversité.


Ensuite ils m’ont forcée à m’allonger sur une table. Ils ont utilisé des bandes de cuir pour attacher mes bras et mes jambes. D’abord, ils ont utilisé leurs ongles pour me pincer à l’intérieur des bras et des jambes. Ils ont ensuite utilisé des agrafes qu’ils ont agrafé sur mes mamelons et mon clitoris. Ils ont même pensé que ce n’était pas suffisant. Pour le plaisir, ils ont introduit un récepteur d’appel dans mon vagin et appelé ce numéro une douzaine de fois pour voir ma réaction. Ils ont ensuite arraché avec force l’appareil de mon vagin. Cela a causé des dégâts et des déchirures à mes parties intimes. Bien qu’ils m’aient torturée à un point où j’étais à peine en vie, les bêtes ne m’ont toujours pas laissée partir. Ils ont sondé mon vagin avec un bâton de police, un bâton électrique et une brosse à dent. Je suis entrée en état de choc plusieurs fois. Ils me versaient de l’eau froide dessus pour que je reste consciente. Finalement, ils ont bourré mon corps à travers mon vagin de pièces de mah-jong (pièces d’un jeu chinois fait d’un matériau dur et de forme cubique) et m’ont pendue les pieds en haut pendant toute la nuit.


Ils ont continué à me torturer comme cela pendant six jours entiers et ensuite ma famille a trouvé où j’étais. Ma famille a emprunté une somme de 30.000 Yuan (environ 3600 euros) de toutes les sources possibles et l’ a envoyé à la classe de lavage de cerveau. Ils m’ont finalement relâchée, mais m’ont menacée : « Si tu fais savoir aux gens ce qui se passe ici, tu mourras d’une manière encore pire. »


Les blessures superficielles de mon corps ont seulement commencé à se guérir six mois après que j’ai été relâchée. Mais mes parties génitales externes saignent encore. J’avais peur des représailles de la part de ces personnes perverses, alors je n’ai dit à personne ce qui s’était passé, jusqu’à maintenant »


  • d. La psychiatrie


Les hôpitaux psychiatriques se sont imposés comme un des outils de choix de la répression, ce qui est devenu un sujet d’inquiétude internationale. Le 20 Janvier 2000, Yang Song, porte parole du poste de police de Changguang dans le district Fangshan à Pékin, confirmait par exemple à un journaliste étranger qu’environ 50 pratiquants, principalement des femmes, étaient détenues à l’hôpital psychiatrique de Zhoukoudian près de Pékin. “Ce ne sont pas des patients, ils sont là pour y être éduqués… La plupart d’entre eux sont des extrémistes du Falun Gong qui sont allés à Pékin pour protester au moins 10 fois (17) ”


L’Association Psychiatrique Américaine, lors de son congrès à Chicago en mai 2000, a discuté de cette question. Le Comité sur les Abus psychiatriques a passé à l’unanimité une résolution demandant aux dirigeants de l’Association Psychiatrique Américaine de faire en sorte que Association Psychiatrique Mondiale enquête sur ce problème (18). L’intervention de celle-ci a déjà permis dans les années 70 de mettre fin à de telles pratiques en ex-URSS.


Le Docteur Abraham Halpern, professeur émérite en psychiatrie au Medical College de New-York, a pris la tête de ces actions. Il a dit aux journalistes : « le gouvernement [chinois] a besoin d’interner, à tort, des dissidents sans troubles mentaux parce que cela peut les aider dans leurs efforts de dépeindre les pratiquants de Falun Gong, non pas comme des opposants politiques, mais comme des malades mentaux. Et même en hospitalisant un petit nombre d’entre eux, le mot circulera rapidement que les pratiquants de Falun Gong sont fous »


«[…] L’histoire de Su Gang, un informaticien de 32 ans, est dramatique. Il avait été plusieurs fois détenu par le département de sécurité de son entreprise pour avoir refusé de renoncer au Falun Gong. Après avoir été à Pékin protester de l’interdiction du Falun Gong le 25 avril, il avait été arrêté à nouveau ; le 23 mai, son employeur, une compagnie pétrochimique d’Etat, a signé les autorisations nécessaires à le faire interner en hôpital psychiatrique. D’après le père de Monsieur Su, Su Dean, les médecins ont injecté à Su, deux fois par jour, une substance non-identifiée. Quand Su est ressorti une semaine plus tard, il ne pouvait plus bouger ses membre ni se nourrir normalement. Le 10 juin, le jeune homme autrefois en bonne santé est mort d’un arrêt cardiaque. » Washington Post, 22 juin 2000


  • e. Nouvelles accusations


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Andrew Ellsmore place Tian An Men à Pekin

Début 2001, débordées par la persistance et le courage de ces manifestants faisant appel à leur gouvernement de façon pacifique, les autorités ont décidé d’aggraver les accusations portées contre le Falun Gong, celle de groupe religieux illégal étant insuffisante aux mesures répressives prévues.


A cette époque, l’agence Xinhua a donc commencé à accuser les manifestants et le Falun Gong de travailler à la solde des groupes pro-démocratiques, aussi bien que de Taiwan et du Tibet. L’accusation s’est plus tard généralisée en « coalition avec les forces étrangères hostiles ». Etiqueté comme mouvement politique, le Falun Gong pouvait donc commencer à subir des mesures plus drastiques.


Le discours officiel s’est articulé à partir de cette époque sur l’aide extérieure dont le Falun Gong était supposé bénéficier, un discours qui rappelle fortement celui entretenu autour des manifestations du printemps 1989. Les appels des organisations humanitaires, les rapports de presse ou les interventions même indirectes des gouvernements étrangers ont dès lors tous été interprétées comme des indications de soutien à un complot de déstabilisation dont le Falun Gong serait le cerveau ou l’outil. Les rapports d’Amnesty International sont ainsi considérés comme émanant de « forces hostiles ». De la même manière, les manifestations de soutien organisées en Occident par des pratiquants et sympathisants du Falun Gong, l’exposition par des brochures et des communications des violations de droits de l’homme dont sont victimes les pratiquants chinois sont devenues autant de « preuves » pour le régime chinois d’un objectif politique caché. Le Falun Gong pourtant ne cesse de réaffirmer qu’il est opposé à la répression mais pas au gouvernement chinois lui-même, et n’a aucune intention de mêler spiritualité et politique.


En même temps, les autorités ont fait face à cette époque à un problème très sérieux, à savoir le grondement croissant de l’opinion publique. Le nombre de pratiquants de Falun Gong étant si important, peu de chinois n’avaient pas dans leur entourage direct un pratiquant de cette méthode, et savaient donc d’une manière générale très bien à quoi s’en tenir à propos d’eux. Malgré les milliers d’heures de propagande télévisée, beaucoup de citoyens chinois ont commencé à s’indigner des traitements cruels qui leur étaient réservés. Une dépêche AFP de l’époque l’illustre, citant des citoyens chinois présents sur la Place Tian An Men comme criant aux policiers qui arrêtaient des pratiquants de Falun Gong : « mais laissez-les donc pratiquer leurs exercices en paix ! »


  • f. Les immolations de la Place Tian An Men


Un événement qui fut extrêmement médiatisé est venu à point pour empêcher cette tendance à se développer. Etant donné la place centrale qu’il occupe dans la propagande chinoise, nous allons en détailler les circonstances : Le 23 janvier, à la veille du Nouvel An chinois, cinq personnes tentent de s’immoler par le feu sur la place Tiananmen. Une personne meurt sur le champ. Deux heures après, à une vitesse surprenante par rapport à ses habitudes, le gouvernement chinois les « identifie » comme pratiquants du Falun Gong et la dépêche en anglais est envoyée à toutes les agences de presse étrangères. Des journalistes de CNN présents au moment de l’immolation sont arrêtés, détenus, et leur film confisqué. Une semaine après, la télévision chinoise commence à diffuser à répétition, pendant plusieurs semaines, un reportage indiquant que 7 (et non plus 5 -sic) personnes ont tenté de se suicider, parmi lesquelles une jeune fille de 12 ans.


Cet événement, que la propagande chinoise utilise encore aujourd’hui abondamment, était une fabrication. Le lecteur intéressé trouvera en annexe un récit détaillé de l’événement, ses points douteux, ainsi que la conclusion sans appel de la Sous-Commission des Droits de l’Homme de l’ONU. La vidéo de l’immolation (en français) est également accessible.


La répression et la propagande « anti-secte » du PC chinois se sont renforcées à cette occasion. Le 26 février 2001, 1 600 “combattants” anti-Falun Gong, dont bon nombre de militaires et de policiers, ont été officiellement récompensés lors d’une cérémonie officielle. Les 17 et 18 mars de la même année, une exposition anti-Falun Gong (officiellement organisée par le quotidien Wenhuibao) a été montée à Hong Kong avec grand renfort de publicité, témoignant des efforts du gouvernement chinois pour exercer une main-mise sur Hong Kong. Elle a depuis été exportée en Europe et aux Etats-Unis, mais très mal acceptée, voire interdite, par les différents pays.


Une coalition d’organisations chrétiennes à Hong Kong défend les droits du groupe spirituel du Falun Dafa pour qu’ils puissent pratiquer leurs activités dans la ville.

Falun Gong Lwjr
Mme Xia dans le coma

Falun Dafa, aussi connu sous le nom de Falun Gong, est légal à Hong Kong, mais le mouvement a subi une pression récemment alors que le Gouvernement de Beijing a demandé aux autorités de la ville de l’interdire. C’est la première fois que Beijing exerce une pression publique sur le Gouvernement de Hong Kong pour qu’il se range sous les politiques du Gouvernement central.


La prise de position par les groupes chrétiens est aussi une première pour l’église catholique qui se prononce pour le Falun Dafa, qui enseigne la méditation […]. Le Falun Dafa a été persécuté en Chine comme une « religion perverse », et sa présence à Hong Kong est vue comme test- clé de l’autonomie de la ville.


Mme Yuen a dit que l’Eglise catholique voulait se prononcer parce que, d’autre part :  » si un jour l’Eglise catholique est persécutée, alors personne ne nous soutiendra.  » Les groupes ont fait appel à Hong Kong et son Gouvernement, de voir, avec tolérance, les pratiquants de Falun Dafa et de leur permettre de critiquer paisiblement le traitement subi par les pratiquants, dans le reste de la Chine. Wall Street Journal, février 2001.


Un événement illustre la tendance accrue de la propagande chinoise à utiliser cette thématique. En juillet 2001, 15 femmes meurent dans le camp de travail de Wanjia. Leurs dents sont cassées, certaines ont du sang coagulé dans les oreilles et des membres cassés… la propagande prétend pourtant qu’il s’agit d’un suicide collectif, accusation qui sera par la suite portée pour presque tous les décès de pratiquants de Falun Gong. Un outil a donc été trouvé pour discréditer le Falun Gong et expliquer les décès ; quelques mois auparavant, en février 2001, Amnesty International faisait déjà remarquer (19):

Falun Gong 5699
Mme Zhao Xin nuque brisee

« Seulement dans la province de Shandong, 24 pratiquants sont morts dont presque la moitié dans la ville de Weifang, et 15 personnes sont mortes dans la province de Hailonjiang. Toutes sont mortes dans des prisons officielles, ou peu de temps après avoir été libérées, dans des circonstances qui demeurent obscures et la plupart après des rapports de torture et de mauvais traitements. Les efforts actifs des officiels pour couvrir ou détruire l’évidence ont été allégués dans plus d’un tiers des cas. De ces pratiquants, 17 (dont 4 femmes) selon un rapport officiel sont morts en “sautant” alors qu’ils étaient transportés ou interrogés par la police, et 15 (dont 8 femmes) sont “tombés” pendant leur détention, la majorité dans des bureaux de représentants provinciaux à Pékin.
Vingt-six (dont 16 femmes) de ceux qui sont morts ont selon les rapports mené des grèves de la faim durant leur détention, 10 (dont 9 femmes) seraient morts après qu’on ait essayé de les nourrir de force. De nombreux rapports indiquent que l’ingestion forcée de nourriture était menée par des gens sans formation médicale ni expérience, ce qui a causé une détérioration du tube digestif et d’autres complications rapportées comme fatales. De plus 8 pratiquants (dont 5 femmes) sont dits avoir commis des suicides alors qu’ils étaient en liberté, bien qu’il ait été rapporté que plusieurs étaient encore sous la surveillance de la police.  »


  • g. « Tuez-les sans pitié »


Falun Gong 9dnn
Pratiquant de Falungong inconnu, brulé au fer rouge 

Cet ordre dément est celui qu’aurait personnellement émis Jiang Zemin début mars 2002 concernant les pratiquants du Falun Gong collant des affiches dans la rue. Cet ordre arrive après que, dans la ville de Changchun, trois pratiquants de Falun Gong aient réussi à faire diffuser à la télévision câblée un programme révélant le mensonge des immolations de Tian An Men et d’autres thèmes de la propagande chinoise. L’exécution de ces trois personnes a immédiatement été ordonnée et une grande vague d’arrestations et de tortures a commencé dans le Nord-Est de la Chine. Amnesty International a lancé une procédure d’urgence à ce sujet le 15 mars (20).

5. Opposition populaire croissante
Le plus dur à affronter est sans doute un ennemi qui refuse la violence. La persistance et le courage désintéressé des pratiquants de Falun Gong, leurs efforts incessants dans l’information de toutes les couches de la société et dans leur demande de réhabilitation ont fait qu’un grand nombre de personnes ont compris la perversité du mensonge d’Etat en Chine. La description du Falun Gong par le régime et les faits observables sont si radicalement opposés que, après s’être demandé laquelle des deux parties dit la vérité, et laquelle cherche à déformer les faits pour justifier ses actions, on se rend forcément compte de la réalité de la situation en Chine : des millions de personnes, bien que cruellement persécutées, restent pacifiques, bienveillantes, et montrent un véritable modèle de courage et d’altruisme. Hors de Chine, des milliers de pratiquants de Falun Gong pour les aider donnent toute leur énergie, consacrent leurs soirées, leurs week-ends et leurs vacances à travailler pour que la liberté de conviction soit respectée en Chine, pour que des innocents ne doivent pas mourir à cause des ambitions égoïstes de certains de leurs dirigeants.

Falun Gong Gkp9
Wang Lixuan, 33 ans et son bébé de 8 mois

Wang Lixuan, 33 ans et son bébé de 8 mois, torturés à mort dans le camp de Tuanhe. Mme Wang a eu les vertèbres cervicales brisées et son enfant, pendu par les pieds, a été battu à mort. Mme Wang était allée à Pékin faire appel de l’interdiction du Falun Gong [nouvelle reçue par le FDIC au printemps 2001]   »


Les réactions internationales et les messages de sympathie se multiplient partout dans le monde, venant de députés, de ministres, de Prix Nobel, d’artistes…


Et, plus important encore, en Chine, les citoyens commencent à comprendre. Le travail de fond des pratiquants de Falun Gong sur place, qui ont mis au grand jour les mensonges de la propagande et la persécution, font que le cœur de nombreux Chinois change. Gravement trompés par l’événement des immolations de Tian An Men, les Chinois qui aujourd’hui apprennent qu’il s’agissait d’une mise en scène ne peuvent plus croire la propagande, parlent entre eux, se scandalisent. Les organisateurs de cette persécution ont la violence comme outil, mais plus le soutien du peuple Chinois. On ne peut donc aujourd’hui qu’agir avec plus de détermination pour faire cesser les massacres.

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:45

Jiang Zemin, organisateur de la répression

Comment la campagne anti-Falun Gong est devenue un point clé de la politique étrangère de la Chine.

» Au départ, beaucoup d’observateurs de la Chine ont cru le nombre de personnes pratiquant le Falun Gong – 70-100 millions d’après la propre évaluation du gouvernement chinois en 1998 – était considérée comme une menace par le chef du Parti Communiste, Jiang Zemin. Au cours des trois dernières années, cependant, beaucoup d’informations ont pu suggérer que cette hantise de Jiang à ‘éradiquer’ Le Falun Gong est plus profondément enracinée dans les craintes et les ambitions personnelles de Jiang lui-même. Pour Jiang, c’est une croisade personnelle, sur laquelle il a mis en jeu toute sa carrière politique.  »  Dr. Yingnian Wu, UCLA.


Certains observateurs de la Chine disent que c’est une vendetta personnelle, une réaction à l’extraordinaire popularité du Falun Gong en Chine. D’autres se centrent sur la campagne de répression de style maoïste, et y voient une manœuvre politique pour gagner du soutien et de l’allégeance, alors que les ressources de l’Etat sont utilisés contre un « ennemi du peuple »  fictif.

Une chose est claire cependant. Cette campagne contre le Falun Gong est l’oeuvre du dirigeant du Parti Communiste Chinois Jiang Zemin. Il a été l’initiateur et l’organisateur quotidien de cette persécution qui, depuis juillet 1999, n’a fait que prendre une ampleur plus sanglante et plus dramatique.

D’après une enquête du gouvernement chinois en 1998, il y avait 70-80 millions de personnes en Chine qui pratiquaient le Falun Gong, depuis les fermiers jusqu’aux généraux, depuis les femmes au foyer jusqu’aux grands businessmen.

Toutes les classes sociales bénéficiaient sereinement de cette pratique, dont les 7 membres du Politburo savaient parfaitement la bénignité.


Pourtant, le 20 juillet 1999, sous les ordres de Jiang Zemin, les coordinateurs des points de pratique du Falun Gong dans tout le pays étaient tirés de leur lit en pleine nuit et emmenés en prison, et les jours qui ont suivi, des dizaines de milliers de pratiquants de Falun Gong étaient mis en détention : la campagne de persécution avait commencé.

Plus de 3 ans après, la campagne de Jiang pour « écraser le Falun Gong en 3 mois » a échoué, malgré l’utilisation systématique de la torture, les détentions arbitraires et les meurtres.


Dans le même temps, des efforts permanents en Chine permettent de révéler de plus en plus d’atrocités, et les critiques de la communauté internationale se font plus vives – ceci se répercute sur la façon dont Jiang organise cette campagne de répression, en Chine et à l’étranger.

De ses efforts pour rester à la tête de la nation à la fermeture des cyber-cafés dans Beijing, du chantage économique à la saturation des médias d’Etat avec de la propagande anti-Falun Gong, de nombreuses décisions et initiatives venant du haut de la hiérarchie sont centrées autour de la question du Falun Gong.

Le Centre d’Information du Falun Dafa a rendu public un rapport analysant les raisons de la campagne de Jiang Zemin contre le Falun Gong. Ce rapport contient 5 sections :

1. Qui est Jiang Zemin ?
2. Pourquoi Jiang Zemin a-t-il lancé la persécution contre le Falun Gong ?
3. Le bureau 6-10 et le mépris des lois chinoises.
4. Mobilisation de l’appareil de sécurité chinois.
5. La question du Falun Gong dans l’agenda de politique étrangère.

Les informations ont été compilées par une équipe de chercheurs et de rédacteurs du Centre d’Information sur le Falun Dafa. Certaines données sont tirées d’analyses du Wall Street Journal, du Washington Post, de CNN, et du New York Times.

Lire le dossier complet  »
[ltr]La croisade de Jiang Zemin[/ltr]
«

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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:45

Le Falun Gong en quelques dates

Mai 1992. Le Falungong commence à être pratiqué au Nord-Est de la Chine. Très vite, cette humble pratique est reconnue comme une école de QiGong majeure et promue par le gouvernement chinois .

Mars 1995. Présentation du Falun Gong à l’Ambassade de Chine à Paris.

1996. Le livre Zhuan Falun (exposé des principes spirituels de Falungong) est best-seller en Chine. Le nombre de personnes pratiquant le Falungong augmente exponentiellement ; dans de nombreux pays occidentaux, on commence à voir ces exercices méditatifs pratiqués dans les jardins publics.

1998. Le nombre d’élèves du Falungong approcherait les 70 millions. Les conclusions des enquêtes du Ministère de la Sécurité Publique chinois indiquent que le mouvement est parfaitement inoffensif. Cependant, l’inquiétude du gouvernement augmente. L’édition du livre Zhuan Falun est interdite.

22 juillet 1999. Après des hésitations et des désaccords dans le gouvernement, le Falungong est interdit par Jiang Zemin. La propagande télévisée pour justifier l’interdiction inonde le pays. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont arrêtées ; des manifestations silencieuses quotidiennes s’organisent cependant sur la Place Tian An Men de Pékin, qui sont durement réprimées. Pendant des mois les arrestations se succèdent, de plus en plus brutales, sur la Place Tian An Men. Ces appels publics de Falungong regroupent parfois plus de 1500 personnes.

23 janvier 2001. Devant leur incapacité à enrayer les appels du Falungong, et face à un début d’opposition populaire générale, les autorités chinoises fabriquent de toutes pièces un drame sanglant : les immolations de Tian An Men, avec lesquelles ils pensent diaboliser le mouvement. Un journaliste du Washington Post enquête et révèle l’imposture.

Mars 2001. Amnesty International et Human Rights Watch attirent encore l’attention de la communauté internationale sur la gravité de la répression du Falungong ; la Chine échappe à une condamnation internationale lors de la 57ème Commission des Droits de l’Homme à Genève.

Juin 2001. 221 morts. A Wancheng, un homme est brûlé vif par la police. On apprend qu’une jeune femme et son bébé de 8 mois ont été torturés à mort.

Juillet 2001. 15 femmes sont torturées à mort dans le camp de rééducation de Wanjia – la propagande chinoise tente de faire croire à un suicide.

Septembre 2001. Li Hongzhi, fondateur du Falungong, fait partie des favoris pour le Prix Nobel de la Paix.

Un officiel chinois révèle sous le couvert de l’anonymat que plus de 1600 pratiquants de Falungong sont décédés du fait de la répression.

Novembre 2001. 36 occidentaux déroulent une grande banderole sur la Place Tian An Men de Pékin en signe de soutien au Falungong. Arrestation brutale (un nez cassé, nombreuses contusions) et expulsion.

Mars 2002. Une chaîne cablée de la ville de Changchun diffuse un reportage favorable au Falungong. Près de 5000 personnes sont arrêtées lors d’une gigantesque rafle policière. Des témoins estiment que 100 personnes ont été tuées, mais il n’y a aucune possibilité de le vérifier

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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:46

Falun Gong Vzbt

Introduction au Falun Dafa

Falun Dafa (aussi appelé Falun Gong) est une pratique bouddhique avancée, transmise pour la première fois au public par M. Li Hongzhi. C'est une discipline dans laquelle "l'assimilation à la caractéristique la plus élevée de l'univers —Zhen, Shan, Ren (le Vrai, le Bien, la Patience)— est la base de la pratique. La pratique est guidée par ces caractéristiques, et basée sur les mêmes lois qui sous-tendent le développement de l'univers.” Les enseignements de Maître Li Hongzhi se trouvent dans de nombreux textes, parmi lesquels Falun Gong, Zhuan Falun, La grande voie d'accomplissement du Falun Dafa, Points essentiels pour un avancement assidu, et Hong Yin. Ces ouvrages et d'autres ont été traduits dans trente-huit langues, et sont publiés et distribués dans le monde entier.  

Le point central de la pratique du Falun Dafa  est le coeur, avec l'élévation de son esprit et de ses pensées, ou “Xinxing,” indiquée comme clé de l'accroissement de l'énergie, ou "Gong." Le concept de “Xinxing” englobe la transformation de la vertu (une matière blanche) et du karma (une matière noire). Il comprend aussi la patience, le discernement et l'abandon - c'est-à-dire, le détachement des désirs et attachements humains, et l'endurance des épreuves.

Falun Dafa inclut également la pratique du corps, qui s'accomplit par la réalisation d'exercices. Un des objectifs des exercices est de renforcer les capacités du pratiquant et les mécanismes énergétiques grâce à sa puissante force de gong. Un autre but est de développer de nombreuses entités vivantes dans le corps du pratiquant. Dans une pratique avancée, le Yuanying (enfant originel) naît et de nombreuses capacités sont développées. Les exercices de Falun Dafa sont nécessaires à la transformation et à la pratique de telles choses. Un système complet de pratique du corps et de l'esprit tel que celui-ci implique à la fois une pratique physique et une "cultivation" de soi, la cultivation étant prioritaire sur les exercices. Le gong d'une personne ne peut s'accroître si elle ne fait que les exercices sans cultiver son Xinxing. Les exercices sont donc un moyen complémentaire pour atteindre l'accomplissement.

Falun Dafa implique la cultivation du Falun, ou “roue de loi.” Le Falun est une entité rotative, intelligente, composé de matière de haute énergie. Le Falun que Maître Li implante dans le bas-ventre du pratiquant dans d'autres dimensions tourne constamment, 24h sur 24. (Les pratiquants authentiques peuvent obtenir le Falun en lisant les livres de Maître Li, en regardant les conférences en vidéo ou en les écoutant en format audio, ainsi qu'en apprenant auprès des élèves de Falun Dafa.) Le Falun aide les pratiquants à pratiquer automatiquement et raffine le pratiquant à tout moment, même s'il ne pratique pas constamment les exercices. De toutes les pratiques publiquement transmises dans le monde aujourd'hui, Falun Dafa est la seule à avoir atteint l'état où "la Loi affine la personne."

Le Falun en rotation a les mêmes qualités que l'univers et est la miniature de l'univers. Le Falun bouddhique, le Yin-yang taoïste et tout dans le monde à dix directions est reflété dans le Falun. Il offre le salut au pratiquant quand il tourne vers l'intérieur (sens des aiguilles d'une montre), car il absorbe beaucoup d'énergie de l'univers et la transforme en énergie. Le Falun offre le salut aux autres en tournant vers l'extérieur (à l'inverse des aiguilles d'une montre,) car il libère une énergie qui peut sauver tout être et rectifier les situations anormales. La pratique est donc bénéfique pour l'entourage. Falun Dafa "emmène les gens vers un état de sagesse et de vie harmonieuse. Les mouvements de la pratique sont simples, car la grande voie est simple et facile." Falun Dafa est unique sur huit points :

1. On pratique le Falun plutôt que la pilule de cinabre.

2. Le Falun affine la personne même quand celle-ci ne pratique pas les exercices.

3. On cultive la conscience principale, ce qui permet d'obtenir le gong soi-même.

4. On cultive à la fois le corps et l'esprit.

5. La pratique consiste en cinq exercices simples et faciles à apprendre.

6. L'esprit n'est pas utilisé pour diriger quoi que ce soit, il n'y a pas de risques associés, et l'énergie s'accroit rapidement.

7. On ne prête pas attention à l'endroit, au moment et à la direction pendant la pratique, et on n'a pas de manière particulière de conclure les exercices.

8. Le corps de Loi du Maître protège, et l'on n'a pas à craindre les entités malveillantes.

Les enseignements de Falun Dafa sont donc complètement différents de ceux des pratiques habituelles et de celles basées sur la pratique de la pilule de cinabre, ou dan.

La pratique du Falun Dafa commence à un haut niveau dès le début, offrant le moyen le plus pratique, le plus rapide et le plus précieux de pratique pour ceux avec une affinité prédestinée ou qui ont pratiqué pendant des années sans développer de gong. Quand le niveau de Xinxng et la force de gong d'un pratiquant atteignent une certaine hauteur, il ou elle peut atteindre un corps impérissable tout en étant dans le monde humain. Une personne peut aussi atteindre "l'ouverture du gong", l'éveil et l'ascension à un niveau plus élevé. Ceux doués d'une grande détermination devraient suivre cet enseignement orthodoxe, tenter d'atteindre le rang ultime, élever leur Xinxing et abandonner leurs attachements. Seulement alors la perfection spirituelle est possible.

Chérissez-la --- la Loi de Bouddha est juste devant vous. 

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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:46

Livres et Ecrits récents de M. Li Hongzhi

Zhuan Falun
Dec 1994
Traduit en Europe, 2007
Sept 2012
Traduit en Europe, 1999
Sept 2012
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Falun Gong
Avr 1993
Traduit en Chine, 1996
Sept 2012
Traduit en Europe, 1998 (revu en 2011)
Sept 2012
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Zhuan Falun (Volume II)
Nov 1995
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Enseignement à Sydney
Mar 1997
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La Grande Voie de l'Accomplissement
Mar 1997
Traduit en Chine, 1998
Sept 2012
Traduit en Europe, 1998, révisé en 2011 (Extrait du livre Falun Dafa – La Grande Voie de l’Accomplissement)
Sept 2012
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Points essentiels pour avancer avec diligence
Mar 1997
Points essentiels pour avancer avec diligence
Mar 1997
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Enseignements de Fa dans les conférences aux Etats-Unis
Jul 1997
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Enseignement de la Loi à la première conférence en Amérique du Nord
Jan 1999
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Enseignement de Fa en Europe
Jan 1999
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Hong Yin (Traduction Version B)
Jan 1999
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Enseignement de Fa à la conférence de Fa à Singapour
Mar 1999
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Enseignement de Fa à la conférence de Suisse
Jan 1999
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Enseignement de Fa à l'Ouest des Etats-Unis
Juil 2000
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Guider le voyage
Dec 2001
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Points essentiels pour avancer avec diligence II
Jan 2002
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Enseignement de la Loi lors de la tournée en Amérique du nord
Apr 2002
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Enseignement de la Loi au moment de la Fête de la lanterne de l’an 2003
Apr 2003
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Hong Yin Vol. II
Avr 2003
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Enseignement de Fa dans les conférences I
Oct 2006
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Enseignement de Fa dans les conférences II
Oct 2006
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Enseignement de Fa dans les conférences III
Oct 2006
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Enseignement de Fa au séminaire sur la musique et les beaux-arts
Oct 2006
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Enseignement de Fa dans les conférences IV
Oct 2006
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Enseignement de Fa dans les conférences V
Oct 2006
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Enseignement de Fa dans les conférences VI
Oct 2006
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Enseignement de Fa à la conférence internationale de New-York 2004
Oct 2006
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Enseignement de Fa dans les conférences VII
Oct 2006
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Enseignement de Fa à la conférence de San Francisco, 2005
Oct 2006
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Enseignement de Fa à la conférence de la ville de Los-Angeles
Oct 2006
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Hong Yin III
Oct 2011
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Points essentiels pour un avancement diligent III
Sept 2012
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Enseignement de Fa dans les conférences VIII
Juin 2013
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Enseignement de Fa dans les conférences IX
Juin 2013
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Enseignement de Fa dans les conférences X
Juin 2013
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Enseignement de Fa dans les conférences XI
Juin 2013
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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:47

Introduction au FALUN DAFA, harmonie du corps et de l'esprit
Falun Gong AGF-l7-KWNgXGBS1xh758lc0F-yAvsaSZjeWQqpG7g=s48-c-k-c0xffffffff-no-rj-mo    
Suzi Lou


Falun Dafa ou Falun Gong est une ancienne discipline de qigong, transmise au grand public par Li Hongzhi. La particularité de cette méthode est de revenir à la source des enseignements du qigong en recherchant simultanément le développement physique et spirituel. Elle vise à garder le corps en bonne santé et éveiller la conscience au maintien d'une bonne moralité. Son enseignement combine la pratique de la méditation, d'exercices aux mouvements lents et souples et le travail sur soi à travers trois principes fondamentaux :

L' Authenticité - La Bonté - La Tolérance

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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:47

DÉCRYPTAGE - Qu’est-ce que le Falun Dafa : mouvement spirituel ou subversif ?

En plus de la skyline et du Victoria Harbour, Hong Kong offre aux touristes et résidents un autre type de panorama qu’il est difficile d’éviter : des dizaines de bannières multicolores installées aux quatre coins de la ville. On remarque d’abord les banderoles rouges et jaunes proclamant en chinois et anglais que le "Falun Dafa est bon". Jamais très loin, et parfois directement par-dessus, on trouve les affiches blanches de leurs opposants dont les messages varient de "Construisez une Hong Kong harmonieuse" à "Bannissez le diabolique Falun Gong". Mais quel est donc ce mouvement qui suscite des réactions aussi épidermiques ?

Le Falun Dafa, plus qu’une école de qi gong
Présenté au public de Changchun (nord-est de la Chine) par son fondateur Li Hongzhi le 13 mai 1992, le Falun Dafa se définit d’abord comme une forme de qi gong, la gymnastique traditionnelle chinoise associant mouvements lents et techniques de respiration. Cinq séries d’exercices pratiqués seul ou en groupe sont censés apporter paix et bien-être aux pratiquants. Au sens strict Falun Gong désigne ces exercices alors que Falun Dafa est le nom du mouvement dans son ensemble, doctrine incluse. Cette dernière est d’ailleurs à privilégier selon Li Hongzhi car elle permettrait d’atteindre l’élévation spirituelle et, but ultime, de sortir du cycle des réincarnations en compensant toutes les actions négatives accumulées dans le karma de chacun. Le détachement des choses matérielles et un certain degré de souffrance sont vus comme de bons moyens d’améliorer son karma. Globalement, les pratiquants tentent d’adhérer aux principes de vérité, bonté et patience prônés par le mouvement.
La philosophie du Falun Dafa est contenue dans les multiples supports créés par Li Hongzhi et disponibles gratuitement sur internet : conférences, discours, poèmes, vidéos mais surtout livres dont Zhuan Falun. Signifiant "faire tourner la roue de la loi", Zhuan Falun est son œuvre maitresse parue en 1995 en Chine et traduite en plus de trente langues depuis. Pour faire passer ses idées, le mouvement s’appuie sur un important réseau de sites internet multilingues, un journal, une radio et une chaine de télévision. Comme beaucoup de membres pratiquent seuls ou dans le secret par peur des représailles, il est difficile d’évaluer le nombre d’adeptes. A la fin des années 1990 on évoquait le chiffre de 70 millions. Le Parti Communiste Chinois (PCC) parlait lui de 2 à 3 millions dans les années 2000. Il est cependant certain que le Falun Dafa a largement essaimé hors de Chine, notamment dans les villes à forte diaspora chinoise.
Du succès à l’interdiction en moins de dix ans
De 1992 à 1996, le qi gong de Li Hongzhi connait un vif succès auprès de la population et semble même soutenu par le PCC. C’est en effet la période du "qi gong boom" pendant laquelle beaucoup de Chinois se tournent vers des méthodes traditionnelles de bien-être pour tenter de palier à un système de santé chaotique. En 1995 Li Hongzhi déclare qu’il a terminé son enseignement en Chine et se tourne vers l’étranger. Son premier arrêt sera Paris, à l’invitation de l’ambassadeur de Chine en France. Il se dirige ensuite vers d’autres pays européens mais aussi l’Océanie et l’Amérique du Nord.
C’est aussi la période où les premières tensions avec le PCC apparaissent. Le Falun Dafa refuse de s’associer à un organisme étatique pour monter une structure "officielle" du mouvement et commence alors à opérer en dehors du contrôle imposé aux autres écoles de qi gong. Les médias publient de plus en plus fréquemment des articles critiquant la pratique du Falun Gong. Les adhérents répliquent en allant protester, pacifiquement, devant les locaux des journaux pour obtenir corrections et rétractations. C’est le moment que choisit Li Hongzhi pour s’installer aux Etats-Unis dont il obtient la résidence permanente en 1998.
Le plus grand rassemblement de manifestants depuis Tiananmen
La montée des tensions atteint un point culminant en 1999. Le 23 avril l’universitaire He Zuoxiu publie un article mettant en garde la jeunesse contre la pratique du Falun Gong. Des pratiquants se rendent alors sur place pour défendre leur point de vue mais plusieurs dizaines sont arrêtés par la police. Deux jours plus tard, ils sont 10 000 à se rassembler devant le siège du gouvernement à Pékin pour demander la libération des prisonniers et la fin des critiques envers leur philosophie. Le PCC apprécie peu ce qu’il interprète comme une démonstration de force et une volonté d’ébranler le pouvoir, dix ans seulement après les événements de la place Tiananmen. Le Président de l’époque, Jiang Zemin, est particulièrement alerté par le nombre important d’adeptes dans les rangs mêmes du Parti. Le 22 juillet le Falun Dafa est donc interdit, ses livres confisqués et ses associations dissoutes car il est une organisation "superstitieuse qui répand des idées erronées, incite au désordre et met en danger la stabilité sociale".
La société entière est mobilisée contre le Falun Dafa : médias, armée, police, entreprises, écoles. De leur côté les pratiquants se rendent quotidiennement sur la place Tiananmen pour protester contre l’interdiction en effectuant leurs exercices en public et en distribuant des tracts. Mais beaucoup sont arrêtés et emprisonnés. Fin 2001 le mouvement perd en visibilité et les manifestations se raréfient. Cependant l’organisation flexible du Falun Dafa, sans hiérarchie définie et sans "chef" identifiable en dehors du fondateur, lui permet de résister sur le long terme.
Une répression dure et organisée
Peu de temps après l’interdiction, les premiers témoignages de persécutions apparaissent. Le PCC est accusé d’arrêter arbitrairement les membres du Falun Dafa et de les détenir sans charges. On parle fréquemment de violences policières, de racket, de "rééducation par le travail", de séances de "lavage de cerveau", de tortures, d’internement en hôpital psychiatrique et même de prélèvements d’organes sur les prisonniers, ce que Pékin dément fermement. Fin 2000, Amnesty International dénombre 77 morts dues aux violences policières dont 42 femmes. Elle estime aussi que 450 personnes ont été condamnées à la prison, 600 envoyées en hôpital psychiatrique et 10 000 dans des camps de rééducation.
Il est cependant difficile de confirmer ses chiffres en l’absence de source neutre récente. Les autorités sont réticentes aux investigations étrangères sur le sujet. Les dernières informations obtenues sur place viennent de la série d’articles d’Ian Johnson, journaliste au Wall Street Journal, qui lui a valu le prix Pulitzer en 2001. Il y dresse le portrait de membres du Falun Dafa, notamment Chen Zixiu, morte sous la torture pour ne pas avoir renoncé à ses croyances selon les témoignages de codétenus recueillis par le journaliste.
Le Falun Dafa : secte, religion ou simple gymnastique ?
Bien qu’en apparence inoffensif, le Falun Dafa interpelle sur certains points. Les observateurs extérieurs divergent aujourd‘hui sur sa classification parmi les sectes ou non. En France, la MIVILUDES[1] ne le considère pas comme un mouvement sectaire. Une des premières interrogations porte sur le rôle de Li Hongzhi. Peut-on le qualifier de gourou ? Le PCC répond par l’affirmative et accuse les pratiquants de lui vouer un culte. Il est vrai que les textes du Falun Dafa ne mentionnent qu’un seul maître, Li, et des disciples, tous les autres membres quelle que soit leur ancienneté. Pourtant le fondateur est très peu apparu en public ces dix dernières années et ne "communique" avec ses adhérents que par messages postés sur internet. Les disciples sont encouragés à étudier par eux-mêmes et à respecter les interprétations des autres membres quand elles sont différentes des leurs.
L’un des principaux reproches faits par le PCC au Falun Dafa est d’inciter les pratiquants à refuser les soins médicaux au profit de la médiation. Si le mouvement prétend effectivement apporter une meilleure santé aux adhérents, il se défend toutefois de rejeter la médecine moderne. D’autres points mettent mal à l’aise tant Pékin que l’Occident. On peut citer ici l’affirmation de la présence d’extraterrestres sur Terre, le développement de pouvoirs chez les plus avancés (vision à travers les objets et le corps humain, connaissance du passé et de l’avenir) bien qu’ils soient "verrouillés" par Li dès leur obtention pour ne pas perturber l’ordre social. On notera encore les vues peu tolérantes du mouvement sur l’homosexualité ainsi que l’existence de paradis "séparés mais égaux" pour les personnes d’origines différentes.
Quelle est la situation à Hong Kong ?
Sur le territoire, le Falun Dafa est une organisation déclarée et autorisée. Elle a établi des sites de "clarification de la vérité" à des endroits touristiques de la ville pour tenter d’atteindre les visiteurs chinois de passage. Ces lieux sont composés de bannières et de divers panneaux explicatifs : message du Falun Dafa, critique du PCC, dénonciation des persécutions. Mais récemment la Hong Kong Youth Care Association (HKYCA) a mis en place ses propres affiches pour contrecarrer le Falun Dafa. Sur son site internet plus que succinct, la HKYCA se présente comme une association aidant les plus démunis en leur fournissant assistance, formation et aide à l’intégration. Ses bannières blanches et bleues demandent l’arrestation de Li Hongzhi et mettent en garde contre la "secte diabolique" Falun Dafa. Ce dernier accuse la HKYCA d’être une émanation du Bureau 610. Tirant son appellation de sa date de création (6 juin 1999), le Bureau 610 a été mis en place par Pékin pour coordonner la surveillance du Falun Dafa. Présent dans tous le pays, il collecte des renseignements sur les pratiquants et organise les communiqués officiels publiés dans les médias.
En raison d’échauffourées régulières entre les membres du Falun Dafa et ceux de la HKYCA, le gouvernement hongkongais a pris des mesures réglementaires début avril 2013. Les accrochages de bannières sont désormais strictement encadrés et les contrevenants pénalisés. Les campagnes d’information des deux parties sont maintenant plus discrètes et temporaires mais toujours présentes. Avec le nombre important de Chinois en visite à Hong Kong, il est possible que le Falun Dafa cherche à les atteindre d’une autre manière, à l’image d’un mouvement très au fait des moyens de communication modernes.
[1] Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires

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Message  Arlitto Lun 30 Déc 2019, 07:48

Ce "culte diabolique" qui menace la Chine

Falun Gong Xj40

Sur ces affiches,  placardées dans la ville de Tianjin (au sud de Pékin), les autorités dénoncent un "culte diabolique et malsain" qui tente "de contrôler les esprits" et que tous les habitants doivent s’employer à "dénoncer".

Aucun doute selon nos Observateurs, ce culte obscur, que les autorités de la ville n’osent même pas nommer, c’est le Falun Gong. Le Falun Gong, qualifié de "secte hérétique" par les autorités chinoises, se présente comme une variante du Qi Qong, une gymnastique traditionnelle qui travaille sur la respiration et sur l’énergie du corps. Son enseignement est aussi spirituel, prônant la vérité et la tolérance. Il a été fondé en Chine en 1992 par Li Hongzhi.

La popularité grandissante de ce mouvement a fini par inquiéter les autorités chinoises. À la fin des années 90, une vaste opération de discrédit du mouvement a donc été lancée. En 1999, 1,55 million de livres sur le Falun Gong ont été confisqués par les autorités chinoises. Un bureau, dont le gouvernement chinois n’a jamais reconnu l’existence, aurait été créé pour superviser la répression de ses membres. En France, la Miviludes, l’organe officiel de surveillance des dérives sectaires, ne considère pas le Falun Gong comme une secte.

Le Falun Gong dénonce les arrestations arbitraires et les tortures subies par ses membres. Dans un rapport publié en 2002, Human Right Watch a demandé à la Chine de libérer toutes les personnes emprisonnées pour avoir pratiqué le Falun Gong. Il n’existe toutefois pas de chiffre officiel concernant le nombre de personnes emprisonnées en Chine pour leur lien avec ce mouvement.
 
Falun Gong 6281

"Les cinq impératifs pour se protéger du culte diabolique: Ne pas écouter, ne pas croire, ne pas transmettre / Rapporter et montrer au grand jour les activités illégales du culte diabolique / Éliminer toutes les croyances superstitieuses et s’occuper plutôt des "quatre misères de la vie humaine" (la naissance, la vieillesse, la maladie, la mort)/ Avoir confiance dans la possibilité d’une vie heureuse / Devenir riche de science et de technologie et riche de vos propres pensées : bâtir sa vie avec ses seules mains." Postée sur le blog Chinahopelive.

 
"La propagande a commencé quand l’État s’est inquiété que nous nous transformions en force politique"


Falun Gong Zv42
Alain Tong


http://observers.france24.com/fr/contributor/alain-tong

Alain Tong est président de l’association Falun Dafa qui enseigne la méthode du Falun Gong à Paris. Il a vécu jusqu’à ses quinze ans en Chine.

Sans le dire clairement, cette campagne a une cible : les Falun Gong. Ces messages diffamatoires ne sont pas nouveaux. Ils existent depuis le début de la persécution de notre mouvement à la fin des années 90. Mais ils sont plus ou moins présents en fonction des régions, des villes et de l’agenda des autorités. 

Le Falun Gong est une méthode de Qi Qong qui utilise des gestes lents et des techniques de méditation. C’est un peu comme le yoga ou le Tai chi. À la base, cette méthode se transmettait de maître à élève uniquement. Mais au début des années 90, le maître Li Hongzhi a décidé de rendre cette technique d’exercice publique. Parce qu’il est efficace et très bon pour le corps, le Falun Gong a bénéficié d’un important bouche-à-oreille. À cette époque, il a même été promu par le Parti communiste. Le ministère des Sports avait à l’époque invité à plusieurs reprises Li Hongzhi pour des conférences.

"On a été accusés d’être des fous, de pousser nos pratiquants au suicide"

Suite à une enquête des autorités faite en 1998, le régime chinois a réalisé que la Chine comptait 80 millions de pratiquants du falun gong [70 millionsselon certains médias ]. Les commentateurs de l’époque, notamment en Occident, ont fait remarquer que ce chiffre dépassait le nombre de militants du Parti communiste qui était évalué à 60 millions. C’est à ce moment là que les persécutions et les campagnes de diffamation ont commencé. [En octobre 1999, le Congrès National du Peuple a voté une loi rétroactive ayant pour but de supprimer des milliers "de religions hétérodoxes", légitimant la persécution de groupes spirituels jugés "dangereux pour l'État" dont les Falun Gong]. Des tas d’histoires absurdes sont sorties. On a été accusés d’être des fous, de pousser nos pratiquants au suicide. Alors qu’aucun incident n’avait été rapporté avant 1998. Plusieurs organisations parlent de plus de 3 000 morts et disparus depuis 1996.

L’État s’inquiétait que nous nous transformions en force politique, mais nous n’avons jamais cherché à faire de politique. [Toutefois selon le chercheur David Palmer, le Falun Gong est devenu après la persécution "un mouvement de résistance clandestin qui continue sans relâche à lutter contre le pouvoir, sous l’œil des médias internationaux."  ]

Sur les affiches que vous publiez, on voit à plusieurs reprises le mot "superstition", c’est le mot le plus souvent employé par les autorités pour nous discréditer. Depuis 98, les autorités n’ont de cesse d’appeler à la dénonciation des gens qui pratiquent le Falun Gong. Et certains ont tellement baigné dans la propagande qu’ils le font. Il arrive aussi qu’ils touchent de l’argent. Et le régime interdit ensuite aux avocats de défendre les adeptes du Falun Gong

L’ancien président avait dit qu’il éradiquerait le Falun Gong en trois mois. Mais ça fait maintenant plus de 10 ans et nous avons toujours des adeptes.

Quand nous nous sommes installés en France, les autorités ont cherché à savoir qui nous étions. Les renseignements généraux se sont intéressés à nous, mais ils n’ont jamais rien eu à signaler. Ça paraît fou, mais nous sommes persécutés uniquement parce que l’on cherche à pratiquer une méthode d’exercice et de méditation. "

La propagande en images

Falun Gong Cr8p

Un culte diabolique est une organisation qui utilise frauduleusement  le nom de religion, de qìgōng ou d’autres choses établies, adule des chefs de bande et diffuse des rumeurs superstitieuses et hérétiques pour séduire puis décevoir les gens et pour étendre son contrôle sur la société. Sous l’homme qui médite apparaît la svastika bouddhiste, un des symboles utilisés par les Falun Gong.

Falun Gong Falun5
Sur cette image, les habitants sont encouragés à aller rapporter tout agissement suspect au bureau local du parti et à la police. Toutes les photos ont été postées sur ce blog.
 

Sui (pseudonyme) vit en Chine. Il a accepté de nous parler de la question du Falun Gong en Chine, malgré les risques.

Ici, les Falun Gong sont considérés comme des personnes suicidaires, qui maltraitent et arnaquent les autres. Les gens les détestent. Je pense que le Parti communiste y est pour beaucoup dans cette réputation. 
J’ai une voisine chez qui j’allais souvent dîner quand j’étais plus jeune. Elle me parlait parfois du fait qu’elle était adepte du Falun Gong. C’était une femme adorable. Tout le monde l’aimait, donc je ne crois pas qu’elle ait été dénoncée, mais le fait est qu’elle a perdu son travail et qu’elle a disparu pendant plusieurs mois. Les gens disaient qu’elle avait été "rééduquée". Je me souviens aussi que deux hommes sont venus fouiller sa maison. Maintenant, elle est revenue, mais elle fait toujours des allers-retours en prison.
 
Au début, les Falun Gong ne s’opposaient pas au parti communiste, mais maintenant ils ont des ambitions plus politiques. Ils ont clairement écrit sur des billets de banque qu’ils veulent renverser le parti.
 
Aujourd’hui le mot Falun Gong est complètement tabou en Chine. Si vous faites une recherche sur Internet, vous trouverez seulement quelques articles officiels. Et sur la messagerie MSN, le mot n’apparaît tout simplement pas. C’est eux qui ont créé le logiciel Freegate qui permet d’accéder aux sites bloqués par la censure chinoise. Et d’ailleurs pour ça, je les remercie.
 
Le mouvement est très minoritaire en Chine, les gens pratiquent le Falun Gong secrètement, mais je pense qu’ils devraient avoir le droit à la liberté d’expression et celui de pratiquer leur culte. Je suis chrétien, donc je ne peux pas être un adepte du Falun Gong, mais je compatis."
 

Falun Gong Ybm0

À gauche : "Les pompiers sont formidables !" "Regardez, avec mes pouvoirs kung-fu, je peux éteindre le feu". Selon les autorités chinoises, le Falun Gong prétend utiliser la magie.

À droite : "Si vous croyez au **, ce bracelet sera à vous"

 
Falun Gong Xsr9

Sur cette image le chien, représentant le Falun Gong, est tenu en laisse par un homme en pantalon rayé. Une représentation de l’oncle Sam, selon le blogueur, qui dénoncerait la manipulation du Falun Gong par l’occident.

[size=15]Billet écrit avec la collaboration de Ségolène Malterre, journaliste à France 24. [/size

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


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