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Juifs et Berbères : vers une communauté de destin

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Message  Arlitto Lun 7 Mar 2016 - 14:14

Juifs et Berbères : vers une communauté de destin 



Deux peuples au passé commun, séparés par le temps mais culturellement très proches par leur histoire millénaire commune, se côtoient sur les bords de la Méditerranée.Une histoire à rétablir d’urgence dans nos mémoires. Quelques accords enflammés de musique judéo-berbère suffiront-ils à jumeler un jour leur berbérité à notre judaïté ? 

Avant l’ère chrétienne et après la mort d’Alexandre le Grand, soit 266 ans après la destruction du premier temple à Jérusalem par Nabuchodonosor, les lointains ancêtres des Berbères étaient probablement des Juifs déportés de la Terre promise en Cyrénaïque (l’actuelle Libye) en 320 av J.C. par Ptolémée Soter, fondateur de la dynastie des Lagides d’Égypte. Ces Juifs « libyens » furent ensuite enrôlés de force par Ramsès II pour combattre les Hittites. 



Ce n’est qu’après la destruction du second temple de Jérusalem, en 70 de l’ère chrétienne, que les enfants d’Israël se réfugièrent chez leurs frères en Cyrénaïque. Ils développèrent une économie prospère sur les rives de la Méditerranée. Certains des riches marchands et des courageux marins phéniciens du bassin méditerranéen étaient probablement nos ancêtres… 

Bien plus tard, ils se révoltèrent contre la tyrannie et l’assouvissement des Grecs, chassèrent les Romains après en avoir tué plus de deux cent mille avant de s’enfuir. Une errance de plusieurs siècles à travers les steppes désertiques du sud tunisien qui vient en écho à nos quarante ans d’errance dans le désert du Néguev, après la sortie d’Égypte en 1320 av. J.C. Une destinée vécue, aux confins du Sahara, en tribu armée appelée Djéroua, leur permettra d’échapper au contrôle des légions romaines, présentes dans les villes côtières. 

Dans un article, Belkacem Lounes, le Président du Congrès Mondial Amazigh (CMA), estime qu’il subsiste une trentaine de millions de berbérophones occupant des territoires plus ou moins vastes, répartis sur une dizaine de pays : Maroc (Rif, Atlas, Sous), Algérie (Kabylie, Aurès, Chenoua, M’zab), Tunisie, Libye, Égypte (Oasis de Siwa), Canaries et le pays touareg, découpé par les frontières de six états (Niger, Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Libye, Algérie). 

La géopolitique du royaume des Berbères ou TAMAZGHA (prononcer Tamazrha), s’inscrit dans des montagnes sécuritaires, et signifie : Pays des hommes libres. Un peuple sans territoire est un peuple sans ombre, disait l’historien Georges Bensoussan. 

Plus de deux millions de Berbères sont recensés actuellement en France, contribuant en toute discrétion à l’épanouissement économique, scientifique, artistique et sportif de la France. Parmi les plus célèbres : Edith Piaf, Mouloudji, Daniel Prévost, Isabelle Adjani, Zinédine Zidane et bien d’autres personnalités de tous horizons. Leur immigration remonte à la fin du XIXe siècle. Elle répondait alors à la fois au besoin de soldats pour la première et la seconde guerre mondiale et au déficit de main d’œuvre dans les secteurs de l’industrie et du BTP. Ils ont retrouvé dans les fondements de la société française – républicaine et laïque – les valeurs essentielles sur lesquelles repose leur propre modèle de société. 

Berbères ou Amazighs : peuple noble et libre 

AMAZIGH, AMAZIGHREN (prononcer Amaziren) signifient homme(s) ou femme(s) libres, noblesLe terme ethnolinguistique « berbère » – pourtant couramment employé – est souvent considéré comme péjoratif car avec ce terme, les anglophones et les francophones inventeront le mot « barbare ». Le terme berbère vient du grec « barbaro » terme qui représentait quelqu’un qui parlait le grec d’une façon inintelligible, et de ce fait était considéré comme barbare. 

Le tamazigh devient la langue officielle des Amazighs, elle constitue leur identité berbère d’appartenance. L’alphabet amazigh inclut des signes d’origine et d’inspiration gréco-latine appelés « tifinagh ». Depuis sa fondation, le sionisme représente un mouvement national de libération et d’indépendance de l’état d’Israël. Par comparaison, le réveil du nationalisme berbère fait référence à leur appartenance à une terre ou à d’immenses territoires, à l’usage d’une langue commune, à leur culture traditionnelle. A quand un état berbère libre et reconnu ?… 

Le combat légitime de reconnaissance des Amazighs est en tous points de vue semblable à celui du peuple juif pour légitimer la terre d’Israël

Sur le plan religieux, précisera B. Lounes, les Berbères ont toujours été pluriels. Après avoir connu l’animisme et le paganisme, ils ont subi l’influence du judaïsme, du christianisme et de l’islam. Des religions adaptées dans leur sphère privée, pour perpétuer à leur manière les us et coutumes familiales, rarement pratiquées de manière orthodoxe ou prosélyte. Comme aime à nous le rappeler le Président B. Lounes, les Berbères ont la solide réputation de résistants, défendant farouchement leur liberté et refusant de vivre sous domination. Le Berbère est par essence laïc et égalitaire, c’est un démocrate ! 



Le refus de la Tunisie à reconnaître l’identité amazighe 

La 62ème session du Congrès Mondial Amazigh de Genève, en mars 2003, a établi un rapport cinglant qui dénonce les discriminations, à l’encontre des Amazighs de Tunisie depuis un demi siècle. Et pourtant, comme les Indiens d’Amérique du Nord, les Amazighs étaient les premiers autochtones de ce pays. Les amazighophones sont estimés aujourd’hui à un million de personnes soit environ 10% de la population de Tunisie, concentrés autour de Djerba, Tataouine, Médine, Kebili, Tozeur. On retrouve aussi d’autres groupes ethniques sur la côte méditerranéenne et le long de la frontière avec l’Algérie. Ce rapport fait état d’une violation inique des droits (azref) identitaires des populations amazighes (art. 2a, 3 et 5 de la convention internationale contre toutes les formes de discriminations raciales, pourtant ratifiée par
la Tunisie le 13 janv. 67). 

C’est ainsi que se proclamer amazigh est complètement prohibé en TunisieLa seule identité officiellement autorisée est l’identité tunisienne fondée sur l’islamité et l’arabité. 


Toute autre revendication identitaire est passible de trahison. Le terme « amazigh » n’a pas le droit de cité en Tunisie, seul le mot berbère est autorisé pour sa connotation « barbare ». Une manière totalitaire d’étouffer l’histoire d’un peuple minoritaire à des fins géopolitiques d’annexion et d’exclusion. Un peuple minoritaire, que l’on a rendu illégitime afin de l’effacer. 

A l’évidence,

la Tunisie et l’Algérie et le Maroc nient et nieront longtemps l’existence de cette population autochtone, non arabe, dotée de ses propres références culturelles berbères (langue, tradition et culture). Dans ce schéma réducteur l’enfant amazigh, symbole d’avenir, est ignoré, tant il subit un système éducatif qui falsifie son histoire, heurte ses convictions personnelles, réprime sa liberté et minore sa culture berbère. Ses déterminants identitaires une fois rejetés le placent dans une situation d’infériorité par rapport à l’enfant arabe. Un combat légitime, une question de survie taraude depuis toujours le bureau exécutif du CMA. 


Les Berbères, peuple minoritaire – dont le combat démontre de singulières similitudes avec celui d’Israël et des Juifs – vivent aujourd’hui une situation inédite d’exclusion qui n’a rien à envier à la situation d’hier. Par la négation de leur existence, par la falsification de leur histoire, par les interdits qui frappent leur expression culturelle, par la persécution implacable allant jusqu’au crime ethnocidaire en Kabylie, les dirigeants des États nord-africains visent à effacer « dans l’œuf » toute trace de berbérité encore vivante. Le FIS et le GIA font plus de ravages que l’OAS d’autrefois. En deux ans, on a tué cent fois plus de musulmans en Algérie qu’en « Palestine » !… Mais, dira Guy Konopnicki, les assassins étant des musulmans, le silence est de règle. A l’indépendance, il fallait que l’Algérie soit arabe et non algérienne, observera encore G. Konopnicki(3). 

A l’évidence, poursuit B. Louness, cette politique découle du rattachement artificiel des pays du monde arabe moyen-oriental et à leur corollaire fédérateur : une seule langue, l’arabe, une seule religion : l’islam ! Un processus d’arabisation, ajoutera-t-il, entamé il y a plus de quatorze siècles au nom de l’islam. Quant à l’amalgame entre la langue arabe érigée en langue « sacrée » du Coran et la religion musulmane, il est sciemment entretenu afin de culpabiliser les Berbères musulmans et de les empêcher de s’opposer à la vague d’arabisation portée par l’islam. Pour réussir cette grande opération de décervelage mondialisée, la presse panarabique, les médias publics complices, l’école des banlieues, et les mollahs des mosquées, s’emploient à cultiver le mépris et la haine des Berbères réfractaires à l’idéologie dominante en les diabolisant en antimusulmans. Comme des mécréants qu’il est utile de combattre, comme des sauvages bons à « civiliser ». 

Mais l’histoire de leur berbérité n’est pas soluble dans l’islamisme tout comme l’histoire des Hébreux n’est pas soluble dans celle des pharaons d’Égypte. 

Par un impact d’images, émotionnellement fortes, dans l’inconscient collectif, on a voulu créer un grand leurre affectif, qui tend à amalgamer les Berbères à la cause palestinienne. Les images satellites tronquées des TV étrangères, diffusées durant plus de deux ans ont, selon toute vraisemblance, une part de responsabilité dans ce détournement des esprits. 

En détournant habilement l’attention du peuple berbère vers
la Palestine, on occulte du regard les massacres de familles entières en Kabylie, ou des jeunes filles assassinées pour avoir refusé de porter le voile. La banalisation du régime de la terreur fait le lit de la dictature répressive algérienne. Un bilan tragique qui atteint aujourd’hui en Kabylie deux cent mille morts civils innocents ! CHALOM – AZUL. Saluts de paix entre les peuples. 

1 le Figaro du 27 juin 2003 2 http://www.kabyle.com (v. aussi : http://www.mondeberbere.com) 3 Guy Konopnicki,
La Faute des Juifs, Balland, 2002


Lien : http://kabyliste.unblog.fr/2007/10/07/j ... -berberes/
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Message  Arlitto Lun 7 Mar 2016 - 14:14

Mais qui sont donc les Berbères ? 


Saviez-vous que les berbères sont descendants de juifs ?.
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Message  Arlitto Lun 7 Mar 2016 - 14:14

Découverte des berbères dans la Bible



La Bible a parlé des berbères. Ce qu'elle a dit est très intéressant


Berbères dans la Bible



Plusieurs personnalités berbères ont été citées dans la Bible. Et plusieurs autres, sont devenues célèbres grâce à leur connaissance de ce livre et au rôle qu'elle ont joué dans le développement du christianisme et de la civilisation occidentale
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Message  Arlitto Lun 7 Mar 2016 - 14:15

l'histoire des berbères




La reine bèrbère Kahina

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Message  Arlitto Lun 7 Mar 2016 - 14:15

LA DÉCOUVERTE DES JUIFS BERBÈRES

Daniel J. Schroeter 


La découverte des Juifs berbères

L’intérêt des Européens pour les Juifs des régions apparemment " éloignées " du monde n’est pas une invention du XIXe siècle ; ce qui est nouveau, c’est la signification conférée à cet intérêt. La recherche sur les tribus perdues n’est plus motivée uniquement par des considérations d’ordre messianique, car à l’ère du colonialisme triomphant, la recherche ethnographique sur les communautés lointaines d’Orient est devenue un moyen de gouvernement.

De plus, pour les Juifs européens, la découverte de coreligionnaires primitifs n’évoque pas seulement le souvenir des tribus perdues mais leur révèle aussi d’anciennes coutumes disparues, à un moment où eux-mêmes commencent à se considérer comme une nation et se tournent vers les terres bibliques du Levant pour restaurer la souveraineté juive .

Au début du XXe siècle, l’orientaliste et hébraïsant Nahum Slouschz parcourut l’Afrique du Nord pour y étudier les origines et l’histoire des communautés juives. Il a été le premier à étudier sérieusement l’histoire des communautés vivant dans les régions intérieures du Maghreb. Slouschz croyait que pendant les siècles qui ont précédé l’expansion arabe en Afrique du Nord, les Juifs, originaires de Palestine, se sont répandus parmi la population berbère et en sont devenus un élément dominant . Durant l’époque coloniale, ses opinions sur les origines berbères des Juifs vont avoir force de loi. En 1906, Slouschz fut envoyé en mission au Maroc par la Mission scientifique du Maroc, grâce à ses relations avec son directeur, Le Chatelier. La mission, parrainée par le Comité de l’Afrique française, a publié les premiers travaux importants sur la société marocaine. Slouschz faisait partie de ce cercle et ses idées influencèrent largement la vision française du judaïsme marocain. Après l’établissement du protectorat français, il retourna au Maroc et fut chargé par les autorités coloniales d’étudier les communautés juives et de soumettre ses conclusions au Résident-Général Lyautey en vue de leur réorganisation. Slouschz était sioniste et, en tant que tel, voulut " régénérer " le judaïsme marocain et réveiller sa conscience nationale juive. C’est en partie à cause de ses idées sionistes que les autorités françaises décidèrent de le relever de ses fonctions officielles.

Les tendances sionistes de Slouschz et ses efforts pour découvrir le passé juif berbère pré-arabe du Maroc procédaient d’une vision très cohérente. La population juive urbaine des grandes villes arabes du Maroc était très attachée à ses savants autant qu’à ses traditions. Pour Slouschz, ce sont les Juifs descendant des Berbères (comme il le croyait), avec leurs manières primitives et pénétrées d’influences locales, qui représentent les " vrais " Juifs nord-africains



" maintenant que l’Afrique est entrée également sous l’égide de l’influence occidentale ", écrit-il, " la pénétration de la civilisation française et l’émancipation de nos frères de Tunisie et du Maroc, suivant en cela l’exemple des Juifs algériens, vont faire disparaître le caractère spécifique du juif africain. Comme c’est déjà le cas dans les grandes villes françaises d’Afrique, les changements sociaux ont eu un effet radical sur les masses de la population, qui perdent rapidement leur individualité et leurs traditions millénaires  ".



Lien : http://www.mondeberbere.com/juifs/schroeter.htm
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Message  Arlitto Lun 7 Mar 2016 - 14:16

Amazigh kahena dihya berbère



vidéo montage sur Kahena, Dihya reine berbère des Aurès


L'histoire des AMAZIGHS تاريخ الأمازيغ The AMAZIGHS history

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Message  Yacoub Jeu 19 Mai 2016 - 12:50

"La thèse de l’origine proche-orientale des Berbères ne peut plus être admise"

"La thèse de l’origine proche-orientale des Berbères ne peut plus être admise"
Les origines des Imazighen sont nord-africaines. Africaines...

Si pendant longtemps, nous étions confrontés à plusieurs hypothèses sur l’origine des Imazighen, aujourd’hui la recherche scientifique et les dernières découvertes en matière d’archéologie et préhistoire nous permettent de voir plus clair et d’éliminer certaines hypothèses qui ne semblent plus fondées. Parmi ces hypothèses celle qui fait venir Imazighen du Moyen Orient. Il est évident que cette hypothèse sert énormément les tenants de l’idéologie arabo-musulmane.

Introduction.

Protoméditerranéens de la préhistoire, Libyens et Garamantes de l’Antiquité, Berbères du Moyen Âge, enfin, Imazighen actuels : telle est l’extraordinaire permanence de l’histoire du peuple berbère, comme l’exprime avec justesse Gabriel Camps qui, assisté d’une équipe de collaborateurs, lui consacre une magistrale encyclopédie berbère.

Le véritable nom des Berbères est Amazigh, au pluriel Imazighen. Sa racine est construite sur un radical constitué des lettres Z GH ou Z Q et remonte au moins à l’Antiquité. Elle se retrouve chez les Maxyes d’Hérodote, les Meshweswh des inscriptions égyptiennes, les Imouhagh des Touaregs, les Imagighen de l’Air, lesImazighen du Rif et du Haut Atlas.
« Au niveau sémantique, de nombreux chercheurs ont pensé et écrit qu’Amazigh signifiait "homme libre, noble" (ce qui est du reste le cas de beaucoup de noms d’ethnies dans le monde) [...]. Elle n’est pourtant certainement pas fondée... » (Chaker S. 1987, p. 566-567) et le sens précis de ce terme... reste donc à découvrir.

Dans un précédent ouvrage, nous avons esquissé l’apparition des Berbères du Sahara central, plus précisément dans l’art préhistorique du Tassili des Ajjer, avec les Protoberbères Bovidiens (Hachid M. 1998). Reconstituer le peuplement préhistorique du Sahara fut l’un des objectifs de ce travail, mettre en valeur sa contribution au progrès de l’humanité, le fil conducteur. Longtemps, de la Méditerranée orientale au golfe Persique, l’incontournable Croissant fertile fut considéré comme le seul centre fondateur de la civilisation de l’Ancien Monde. À partir du Proche-Orient, les changements fondamentaux engendrés par le Prénéolithique et le Néolithique - notamment l’agriculture - ont été transmis à l’Europe, par les voies du bassin du Danube et celle de la Méditerranée occidentale. Bien sûr, c’est en tout dernier lieu que l’on considérait que le continent africain allait à son tour en bénéficier.
Tel est certes le cas pour l’Europe, mais pas pour l’Afrique.
Le Croissant fertile ne fût pas le seul pôle de civilisation.
Le Sahara central en fut un autre. Si penser l’Afrique, c’est rejoindre la quête des origines de l’homme, penser le Sahara, c’est rejoindre celle des origines civilisationnelles. Les innovations économiques et culturelles qui y naquirent, parfois avant même celles du Proche-Orient, comme l’invention de la poterie, par exemple, et de tout un fonds symbolique et mythologique, jouèrent le rôle d’une matrice civilisationnelle qui apporta progrès et spiritualité aux hommes tant en Afrique que sur les rives de la Méditerranée. Aujourd’hui, de plus en plus, il apparaît qu’un fonds culturel africain, au centre de ce vaste Sahara, n’a pas été sans influence sur ses régions périphériques, et notamment certaines cultures de la vallée du Nil.

Le présent ouvrage se situe dans la continuité chronologique et historiographique du précédent ; il défend les mêmes principes valorisants de réécriture de l’histoire. Il raconte essentiellement l’histoire des premiers Berbères du Sahara, depuis leur apparition dans les derniers millénaires de la préhistoire jusqu’à la veille de l’islam en passant par l’Antiquité. Ce sont d’abord les Protoberbères de la préhistoire, ces élégants pasteurs et chasseurs, puis, les Paléoberbères, Libyens et Garamantes de l’Antiquité, cavaliers et conducteurs de chars émérites. Leurs successeurs des temps médiévaux et modernes, les grands chameliers Sanhadja, les futurs Touaregs, complètent le long cheminement historique de ce groupe qui résistera à toutes les adversités. La plus éprouvante fut celle de survivre à l’âpreté du désert où le choix de rester libre, souvent, le guida.
Au Sahara, la reconstitution de ce long cheminement historique doit presque tout à l’archéologie, et notamment à l’art rupestre, ainsi qu’aux monuments funéraires de ces anciens Berbères. Elle le doit aussi aux précieux témoignages de l’art et des chroniques de l’Egypte prédynastique et pharaonique, des auteurs gréco-latins, à des éléments historiques émanant du Proche-Orient, du monde égéen, des empires carthaginois et romains. Les premiers Berbères du Sahara ne vivaient pas isolés dans leurs rochers : ils n’ignoraient pas le tumulte du monde méditerranéen et souvent y participèrent, allant parfois jusqu’à mettre en danger la puissante Egypte des pharaons et à présider à la destinée de cet empire.
Nous ne pouvions décrire les Protoberbères du Sahara sans nous trouver confrontée à la question fondamentale de l’apparition des Berbères, sachant que les t****s les plus anciennes de ce peuple se trouvent au Maghreb. Aujourd’hui, les grandes lignes d’une théorie synthétique des origines des Berbères se dessinent par la convergence de trois disciplines auxquelles nous aurons successivement recours : la paléontologie humaine, la linguistique historique et l’archéologie (l’avenir exigera qu’une troisième voie soit exploitée, celle de la génétique).

Les données de ces disciplines concourent de plus en plus à démontrer que la berbérité émerge au Maghreb, il y a environ... 11 000 à 10 000 ans ! Si, comme nous allons le voir, l’origine proche-orientale qu’on a longuement prêtée aux Berbères est aujourd’hui caduque, celle de leur identité et de leur culture est assurément autochtone. Pour notre part, nous défendrons une position plus nuancée : les ancêtres les plus lointains des Berbères sont de pure souche africaine, mais ils sont déjà mixtes. Les uns, les Mechtoïdes, sont strictement autochtones du Maghreb ; les autres, les Protoméditerranéens Capsiens, sont arrivés sur les rives de la Méditerranée à une époque si reculée de la préhistoire que se poser la question de savoir s’ils sont étrangers ou non perd tout son sens. Ces deux groupes vont s’interpénétrer anthropologiquement et culturellement à tel point que l’on peut affirmer que la berbérité en tant qu’identité et culture s’est forgée sur la terre d’Afrique du Nord et nulle part ailleurs.

Le recouvrement de l’identité dans ses racines les plus profondes est un travail de mémoire avant d’être un devoir, un travail que l’historien se doit de mener objectivement et avec responsabilité. Faire une synthèse de cette mémoire, découvrir comment celle-ci, par certains aspects, peut continuer de fonctionner dans le présent en quelques endroits de cette vaste Berbérie, fut un exercice qui nous révéla beaucoup de surprises tant sur le terrain que plume à la main.
Dans un monde où les marchés règnent en maîtres, on oublie que la vraie richesse d’une nation se mesure à celle de son niveau de savoir, et ce savoir passe par sa mémoire. Toutefois, cette mémoire ne saurait être un "barricadement" identitaire car l’Afrique du Nord, dès sa passionnante préhistoire, était déjà une terre multi-culturelle, riche de sa diversité ethnique, comme le montre le Néolithique saharien, par exemple, où Noirs, Blancs et Métis, langue et religions diverses, se côtoyaient sans qu’il y ait guerre mondiale. Aujourd’hui, cela s’appellerait une nation.
Dans le cadre de notre travail, la réécriture de l’histoire ancienne des Berbères était inévitable : nous aborderons les raisons pour lesquelles certaines idées, certaines conceptions ainsi qu’une terminologie, anciennes et surtout orientées, ne peuvent plus avoir cours, car elles sous-tendent une approche subjective de l’histoire des peuples des rives sud de 1a Méditerranée, trop souvent sous-évaluée par rapport à celle des rives nord. La diffusion civilisationnelle systématiquement orientée du nord vers le sud, cette écriture victime d’un dialogue nord-sud historique et européo-centrique ne peuvent plus être admises. Le changement ne peut que s’inscrire dans une terminologie nouvelle, plus précise et plus juste, dans une réécriture exprimant les connaissances à travers des critères et des conceptions objectifs.

IL Y A l 000 à 10 000 ANS, LES PREMIERS BERBÈRES DE L’AFRIQUE
LES FOSSILES HUMAINS

La thèse de l’origine proche-orientale des Berbères ne peut plus être admise
Comme l’a très justement souligné Olivier Dutour, médecin et anthropologue : « C’est en effet sur un nombre très réduit de fossiles humains que reposent les connaissances de l’aspect physique des populations d’Afrique septentrionale au Pléistocène* supérieur (voir glossaire), nombre qui se réduit à zéro pour le Sahara, exception faite de la vallée du Nil » (Dutour 0. 1997, p. 411). Le constat est hélas fort vrai, mais il ne doit pas nous empêcher d’exposer le peu de connaissances que nous possédons à ce sujet.

En Afrique du Nord, à la fin du Paléolithique* - plus précisément appelé Épipaléolithique* au Maghreb - puis au Néolithique* (tableau I), il existe, selon la théorie classique, deux variétés d’Homo sapiens sapiens modernes. La plus ancienne est celle des Mechtoïdes, du nom de Mechta el-Arbi, au sud-ouest de Constantine, un des deux sites nord-algériens, avec Afalou Bou Rhummel, à l’est de Béjaïa, où ce type humain a été identifié. Il est l’équivalent de l’Homme de Cro-Magnon en Europe dont il ne diffère que par quelques caractères physiques (et peut-être ne sont-ils, tous les deux, que des variétés d’une forme africaine plus ancienne). Les Mechtoïdes sont les auteurs de la culture dite « ibéromaurusienne » que l’on sait remonter aujourd’hui jusqu’à 22 000 ans BP (21 900 plus ou moins 400 ans BP à Taforalt au Maroc) (voir BP et BC à glossaire). Les populations mechtoïdes du Maghreb ont principalement vécu dans les régions du littoral et du Tell, mais leur présence est attestée plus au sud, dans les Hautes Plaines et l’Atlas saharien en Algérie, ainsi que dans le Haut et Moyen Atlas au Maroc. Le terme « ibéromaurusien », évoque des contacts entre l’Espagne et le Maghreb, comme le pensait P. Pallary qui a identifié ce faciès en 1899, mais on sait qu’il n’en est rien.
P.-S. "

Références de l’ouvrage :
Malika HACHID,Les Premiers Berbères. Entre Méditerrannée, Tassili et Nil, Ina-Yas / Edisud, Aix-en-Provence, 2000, 317 pages.

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Message  Manouche Jeu 19 Mai 2016 - 17:10

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Message  Yacoub Jeu 19 Mai 2016 - 19:35


Adresse introuvable

Firefox ne peut trouver le serveur à l'adresse www.mondeberbere.com.

Veuillez vérifier la syntaxe de l'adresse (saisie de ww.exemple.com au lieu de www.exemple.com par exemple) ;
Si vous n'arrivez à naviguer sur aucun site, vérifiez la connexion au réseau de votre ordinateur ;
Si votre ordinateur ou votre réseau est protégé par un pare-feu ou un proxy, assurez-vous que Firefox a l'autorisation d'accéder au Web.

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