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LE DEUXIÈME TRAITÉ DU GRAND SETH

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LE DEUXIÈME TRAITÉ DU GRAND SETH Empty LE DEUXIÈME TRAITÉ DU GRAND SETH

Message  Arlitto Lun 29 Fév - 20:36

LE DEUXIÈME TRAITÉ DU GRAND SETH

NH VII, 2) Traduit du copte par Louis Painchaud Bibliothèque copte de Nag Hammadi,

PROLOGUE
La Grandeur parfaite se repose dans la Lumière indicible, dans la vérité, la Mère de tous. Et vous tous, parce que Moi seul suis parfait, vous venez à moi à cause de la Parole. Je demeure en effet avec la Grandeur entière de l’Esprit qui est avec nous et avec ceux qui sont véritablement nôtres. C’est pour glorifier notre Père à cause de sa bonté que j’ai proclamé une parole et une pensée impérissables : c’est la parole qui est en Lui. — C’est un esclavage de dire : « Nous mourrons avec le Christ », avec une Pensée impérissable et immaculée. Merveille insaisissable que cette écriture au sujet de l’eau indicible — c’est de nous qu’est cette parole — : « C’est Moi qui suis en vous et vous qui êtes en Moi comme le Père est en vous en toute innocence. »

Origine et nature du Sauveur et des sauvés

« Réunissons une Église visitons la création qui est sienne ; envoyons quelqu’un en elle comme il a visité toutes les Pensées dans les>régions inférieures. » Lorsque je dis cela à la multitude entière de l’Église nombreuse de la Grandeur qui exulte, elle exulta, la maison entière du Père de vérité, car c’est d’elle que je suis issu. Je leur rappelai les Pensées qui étaient sorties de l’Esprit immaculé, la descente sur l’eau — c’est-à-dire les régions inférieures —. Et ils eurent tous une pensée unique car elle est issue d’un seul. Ils se soumirent à mon décret comme je le voulais et je sortis pour révéler la gloire à mes semblables et à mes compagnons en esprit.

ORIGINE ET MODE DE L’INCARNATION DU SAUVEUR ET DES SAUVÉS

Origine et mode de l’incarnation des sauvés

En effet, ceux qui étaient dans le monde avaient été préparés par la volonté de Sagesse, notre soeur — celle qui était un Prounicos — à cause de l’innocence. Elle n’a pas été envoyée et n’a rien demandé au Tout, ni à la Grandeur de l’Église, ni au Plérôme, lorsqu’elle se précipita et sortit pour préparer des demeures et des lieux pour le Fils de la Lumière. Et c’est afin qu’ils construisent de leurs mains ces maisons corporelles qu’elle prit des collaborateurs parmi les éléments inférieurs, mais ayant succombé à la vanité, ceux-ci atteignirent le comble de la ruine. Dans les maisons qu’ils habitèrent, préparés par Sagesse, ils sont prêts à recevoir la Parole salvifique au sujet de l’Unité ineffable et de la Grandeur de l’Église de tous ceux qui voient et qui sont en Moi.

Origine et mode de l’incarnation du Sauveur

J’ai visité une maison corporelle, j’ai expulsé son premier occupant et je suis entré. Et la multitude entière des archontes fut troublée. Et toute la matière des archontes, avec aussi les puissances nées de la terre, tremblait en voyant l’aspect mélangé de l’image : c’est Moi qui logeais en elle et je ne ressemblais pas à celui qui y logeait auparavant. Celui-là était en effet un homme de ce monde ; quant à Moi qui suis d’au-dessus des cieux, je ne leur ai pas refusé … et d’être Christ, mais je ne me suis pas 6 manifesté à eux dans l’amour qui émanait de Moi.

Je laissais paraître que j’étais étranger aux régions inférieures. Il y eut un grand trouble dans le monde terrestre tout entier, confusion et fuite, puis le conseil des archontes. Quelques-uns étaient convaincus à la vue des merveilles accomplies par moi. Et ils ont l’habitude de fuir, tous ceux qui sont issus de la race de celui qui a fui loin du Trône, vers la Sagesse de l’Espérance, lorsque la première elle nous annonça, ainsi que tous ceux qui sont avec Moi : ce sont ceux de la race d’Adonaios. D’autres en revanche se précipitèrent comme à l’instigation du Cosmocrator et de ceux qui sont avec lui, faisant tomber sur Moi toute espèce de châtiment. Et ils se hâtèrent d’appliquer leur esprit à ce qu’ils décideraient à mon sujet, pensant qu’il était toute la Grandeur, et prononçant un faux témoignage aussi contre l’Homme et contre la Grandeur entière de l’Église. Ils ne pouvaient pas savoir qui est le Père de vérité, l’Homme de la Grandeur. Ce sont eux en effet qui ont pris ce nom pour désigner un être de corruption et d’ignorance — un brasier et un vase d’argile —, qu’ils ont créé pour la ruine d’Adam, qu’ils ont fabriqué pour revêtir ceux qui sont véritablement leurs. Mais les archontes appartenant au Lieu de Ialdabaoth dévoilent la sphère des anges, celle que recherchait l’humanité, afin que celle-ci ne connaisse pas l’Homme véritable. Adam leur apparut en effet, celui qu’ils ont façonné. Un mouvement de crainte se produisit dans toute leur maison à la pensée que les anges qui les entouraient ne se lèvent en effet contre ceux qui rendaient gloire.

Je suis mort, non pas réellement, afin que ne soit pas vain leur Archange. Et alors la voix du Cosmocrator s’adressa aux anges : « Je suis Dieu et il n’y en a pas d’autre en dehors de Moi. » Mais Moi, j’ai ri joyeusement, ayant sondé la vanité de sa gloire. Et lui reprenait de plus belle : « Qui est l’Homme ? ». Et toute l’armée de ses anges, qui avaient vu Adam et sa maison, se moquait de sa petitesse et ainsi, leur pensée fut détournée de la Grandeur des cieux qui est l’Homme de vérité, celui dont ils ont vu le Nom habiter dans une maison de petitesse. Dans la vanité de leur pensée, dans leur moquerie, ils sont petits et sans intelligence et cela était pour eux une souillure.

Résumé : Nature et origine du vrai Sauveur

La Grandeur entière de la Paternité de l’Esprit se reposait dans les lieux qui lui appartiennent. C’est Moi qui étais avec elle. Je possède une pensée d’une émanation unique issue des éternels, inconnaissables, et incommensurables. Je l’ai placée dans le monde, la petite Pensée, les troublant et semant l’effroi parmi toute la multitude des anges et chez leur Archonte. Et Moi, je les visitais tous par le feu et la flamme à cause de ma pensée, et tout ce qui leur appartient, ils en usèrent contre Moi. Trouble et combat survinrent dans la sphère des Séraphins et des Chérubins de sorte que leur gloire allait être anéantie, avec la confusion qui règne dans la sphère d’Adonaios de part et d’autre, avec leur maison, jusqu’au Cosmocrator et avec celui qui disait : « Emparons-nous de Lui ! » D’autres disaient au contraire : « Le plan ne doit pas se réaliser. » Adonaios me connaît en effet à cause d’Espérance.

SORT DU SAUVEUR ET DES ÂMES INCARNÉES

Le Sauveur

Et j’étais dans la gueule des lions. Quant au plan qu’ils ont ourdi contre Moi en vue de la destruction de leur erreur et de leur déraison, je n’ai pas combattu contre eux comme ils en avaient délibéré. Au contraire, je n’étais nullement affligé. Ils m’ont châtié ceux-là, et je suis mort, non pas en réalité mais en apparence, car les outrages qu’ils m’infligeaient restaient loin de Moi. Je rejetai loin de Moi la honte et je ne faiblis pas devant ce qui m’a été infligé de leurs mains. J’allais succomber à la crainte. Et Moi, j’ai souffert à leurs yeux et dans leur esprit, afin qu’ils ne trouvent jamais nulle parole à dire à ce sujet. En effet, cette mort qui est mienne et qu’il pensent être arrivée, est arrivée pour eux dans leur erreur et leur aveuglement, car ils ont cloué leur homme pour leur propre mort. Leurs pensées en effet ne me virent pas car ils étaient sourds et aveugles, mais en faisant cela, ils se condamnaient. Ils m’ont vu, ils m’ont infligé un châtiment. C’était un autre, leur père.

Celui qui buvait le fiel et le vinaigre, ce n’était pas Moi.

Ils me flagellaient avec le roseau.

C’était un autre, celui qui portait la croix sur son épaule, c’était Simon.

C’était un autre qui recevait la couronne d’épines.

Quant à Moi, je me réjouissais dans la hauteur, au-dessus de tout le domaine qui appartient aux archontes et au-dessus de la semence de leur erreur, de leur vaine gloire et je me moquais de leur ignorance. Et j’ai réduit toutes leurs puissances en esclavage. En effet, lorsque je descendis, nul ne me vit car je me transformais, échangeant une apparence pour une autre et, grâce à cela, lorsque j’étais à leurs portes, je prenais leur apparence. En effet, je les traversai facilement et je voyais les lieux, et je n’éprouvai ni peur ni honte, car j’étais immaculé. Et je leur parlais, me mêlant à eux par l’intermédiaire des miens, et foulant aux pieds leur dureté ainsi que leur jalousie et éteignant leur flamme. Tout cela, je le faisais par ma volonté, 5 afin d’accomplir ce que je voulais dans la volonté du Père d’en haut.

Et le Fils de la Grandeur qui était caché dans la région inférieure, nous l’avons ramené dans la hauteur, où je demeure dans tous les éons, avec eux, hauteur que personne n’a vue ni connue, qui est le mariage en vêtement nuptial, le nouveau et non l’ancien. Et il est indestructible, car c’est une chambre nuptiale nouvelle, céleste et parfaite. Je lui révélai qu’il y a trois voies, mystère immaculé dans l’Esprit de cet éon sans fin. Il n’est pas partiel ni ne peut être dit, mais il est sans division, universel et subsistant. En effet, l’âme qui vient d’en haut ne parlera pas de l’erreur qui est ici-bas, ni … exil loin de ces éons quand elle sera emportée, si elle est libre et si elle se comporte noblement dans le monde, se tenant sans peine devant le Père, et elle produira, éternellement unie à l’Intellect, une puissance idéale. De toute part, ils me verront sans haine car en me voyant, ils les voient unis entre eux. Ne m’ayant pas couvert de honte, ils n’ont pas été couverts de honte. N’ayant pas eu peur devant moi, ils passeront toute porte sans crainte et ils atteindront la perfection dans la troisième gloire.

Je suis celui dont le monde n’a pas compris l’élévation apparente, le troisième baptême dans une image apparente. Quand fut chassé le feu des sept autorités et que le soleil des puissances des archontes sombra, les ténèbres s’emparèrent d’eux. Et le monde devint pauvre, alors qu’il était enserré dans une multitude de liens. Il fut cloué au bois et fixé à l’aide de quatre clous de bronze. Le voile de son Temple, il le déchira de ses mains.

Les sauvés

Un tremblement se saisit du chaos de la terre car elles ont été libérées, les âmes qui gisaient dans l’oubli inférieur, et elles se sont relevées, elles ont marché librement, ayant dépouillé jalousie ignorante et sottise auprès de sépulcres de mort, ayant revêtu l’homme nouveau, ayant reconnu ce parfait Bienheureux, issu du Père éternel et insaisissable et de la Lumière infinie, que je suis. Lorsque je suis venu vers les miens et que je les ai unis à moi, il n’y eut pas besoin de nombreuses paroles car notre pensée était unie à leur pensée. C’est pourquoi ils comprirent ce que je disais : nous délibérâmes en effet de la destruction des archontes. Et c’est pourquoi j’ai fait la volonté du Père, que je suis.

Lorsque nous sortîmes de notre maison, que nous descendîmes dans ce monde et que nous habitâmes dans le monde, dans les corps, nous fûmes haïs et persécutés, non seulement par ceux qui sont dans l’ignorance, mais aussi par ceux qui croient posséder le Nom du Christ, alors qu’ils sont vides de connaissance et ne savent pas qui ils sont, comme les animaux sans raison. Ceux que j’ai libérés, ils les poursuivent de leur haine. Ceux-là, quand la porte sera fermée, c’est en vain qu’ils gémiront car ils ne m’ont pas connu parfaitement, mais ils ont servi deux maîtres et une multitude. Mais vous, vous vaincrez en tout, querelle, disputes et division née de jalousie et colère. Mais par la droiture de notre amour, nous sommes innocents, purs et bons, gardant souvenir du Père dans un mystère ineffable.

C’était un objet de dérision, c’est Moi qui atteste que c’était un objet de dérision que les archontes ne sachent pas qu’il existe une réunion ineffable, vraie, immaculée telle que celle qui existe parmi les fils de la Lumière, dont ils ont fabriqué une contrefaçon en propageant une doctrine au sujet d’un homme mort et des mensonges pour imiter la liberté et la pureté de l’Église parfaite, qu’ils échangent par leur doctrine contre crainte et esclavage, des observances de ce monde et un culte répudié. Étant petits et ignorants et ne participant pas de la noblesse véritable, ils détestent ce qu’ils sont et aiment ce qu’ils ne sont pas. En effet, ils n’ont pas conçu que la connaissance de la Grandeur émane d’en haut et d’une source de vérité, et non d’esclavage ni de jalousie, ni 6 de crainte, ni d’un désir de la matière de ce monde. Car ce qui n’est pas à eux et ce qui est à eux, ils l’utilisent sans crainte et avec licence. Ils n’éprouvent nul désir, parce qu’ils ont une autorité et une loi venant d’eux-mêmes sur ce qu’ils pourraient désirer. — Mais habituellement, ceux qui ne possèdent pas sont pauvres, c’est à- dire ceux qui ne le possèdent pas, et ils le désirent. — Et ils égarent ceux qui sont parmi eux, comme s’ils pouvaient disposer véritablement de leur liberté, comme ils nous ont placés sous le joug et la contrainte de l’observance et de la crainte. Celui-ci est dans l’esclavage. Et celui qu’ils entraînent par la contrainte violente et la menace est sous la surveillance de leur dieu.

Au contraire, celui qui appartient totalement à la race noble de la Paternité n’est pas gardé, car il garde lui-même ce qui est sien, sans parole ni contrainte. Il est uni à sa volonté, celui qui appartient à la pensée même de la Paternité, pour la rendre parfaite et ineffable grâce à l’eau vive. Soyez dans la sagesse les uns envers les autres non seulement dans l’écoute de la parole, mais en acte et dans l’accomplissement de la parole. En effet, c’est ainsi que les parfaits sont dignes d’être établis et d’être réunis à Moi de sorte qu’ils ne succombent à aucune inimitié dans une communion bénéfique. C’est moi qui agis en toute chose en celui qui est bon, car telle est l’union de la vérité, de sorte qu’ils n’aient aucun adversaire. Mais quiconque est source de division — et il ne s’accordera avec personne puisqu’il divise et qu’il n’est pas un ami — est un ennemi pour tous. Au contraire, celui qui vit dans l’accord et la communion de l’amour fraternel, par nature et non par position, en totalité et non partiellement, celui-là est vraiment la volonté du Père. Il est l’universel et l’amour parfait.

Quelle dérision qu’Adam qui a été modelé en contrefaçon d’une forme d’homme par l’Hebdomade, comme si elle eût été plus puissante que Moi et mes frères ! Mais nous, nous sommes innocents face à elle car nous n’avons pas péché. Quelle dérision qu’Abraham, Isaac et Jacob qui furent faussement appelés pères par l’Hebdomade, comme si elle eût été plus puissante que Moi et mes frères ! Mais nous, nous sommes innocents face à elle car nous n’avons pas péché. Quelle dérision que David dont le fils a reçu le nom de Fils de l’Homme, alors qu’il était possédé par l’Hebdomade, comme si elle eût été plus puissante que Moi et ceux de ma race ! Mais nous, nous sommes innocents face à elle car nous n’avons pas péché. Quelle dérision que Salomon, pensant avoir reçu l’onction, il fut poussé à l’orgueil par l’Hebdomade, comme si elle eût été plus puissante que Moi et mes frères ! Mais nous, nous sommes innocents face à elle car nous n’avons pas péché. Quelle dérision que les douze prophètes qui furent une fausse imitation des vrais prophètes, ils furent une contrefaçon produite par l’Hebdomade, comme si elle eût été plus puissante que Moi et mes frères ! Mais nous, nous sommes innocents face à elle car nous n’avons pas péché.

Quelle dérision que Moïse, esclave fidèle, en lui donnant le nom de compagnon on fait preuve d’impiété, car jamais il ne m’a connu, ni lui ni ceux qui l’ont précédé ! Depuis Adam jusqu’à Moïse et Jean le Baptiste, personne parmi eux ne m’a connu, ni Moi ni mes frères. Ce n’était en effet qu’un enseignement dispensé par leurs anges, des observances alimentaires et une amère servitude, de sorte qu’ils n’ont jamais connu la Vérité ni ne la connaîtront. En effet, une grande illusion recouvre leur âme en sorte qu’ils ne pourront jamais concevoir la liberté ni la connaître, tant qu’ils ne connaîtront pas le Fils de l’Homme. Mais au sujet de mon Père, le monde ne m’a pas compris et pour cette raison, il s’est dressé contre Moi et mes frères. Mais nous, nous sommes innocents face à lui, nous n’avons pas péché.

Quelle dérision en effet, que l’Archonte, quand il a dit : « Je suis Dieu et nul n’est plus grand que moi ». — « Moi seul suis le Père et le Seigneur et il n’y en a aucun autre en dehors de moi. » — « Je suis un Dieu jaloux qui reporte les péchés des pères sur les fils jusqu’à la troisième et la quatrième génération », comme s’il eût été plus puissant que Moi et mes frères ! Mais nous, nous sommes innocents face à lui car nous n’avons pas péché. Nous sommes tellement supérieurs à son enseignement qu’il se trouve dans une vaine gloire et n’est pas en accord avec notre Père. Et notre communion a si bien prévalu sur sa doctrine qu’il s’enorgueillit dans une vaine gloire et n’est pas en accord avec notre Père. En effet, c’était-là dérision, jugement et fausse prophétie.

Ô vous qui ne voyez pas, vous ne voyez pas votre aveuglement ! En effet, celui qu’ils ne connaissent pas et qu’ils n’ont jamais connu ni compris, ils n’ont pas prêté une oreille attentive à son sujet. C’est pourquoi ils ont médité un jugement erroné et ils ont levé leurs mains souillées et meurtrières sur lui comme s’ils battaient l’air. Quant aux insensés et aux aveugles, ils sont toujours insensés et toujours esclaves d’une Loi et d’une crainte de ce monde.

Je suis Christ, le Fils de l’Homme, qui est issu de vous ; je suis en vous pour être méprisé à cause de vous afin que vous-mêmes, vous oubliiez la différence. Et ne devenez pas femme de peur que vous n’engendriez le mal et ses frères : jalousie et discorde, colère et emportement, crainte et duplicité, et désir vain, dépourvu d’existence. Mais je suis pour vous un mystère ineffable.

ESCHATOLOGIE

Dès, avant la fondation du monde, lorsque se fut réunie la multitude entière de l’Église au-dessus des lieux de l’Ogdoade, et qu’elle se fut concertée, elle célébra un mariage spirituel qui est une union. Et ainsi fut-il accompli dans les lieux ineffables par le Verbe vivant : le mariage immaculé est accompli grâce à la position intermédiaire de Jésus qui prépare et règle toute chose, car il est issu d’une volonté puissante, sans division. Formant un cercle autour de lui, il lui apparaît

comme leur Unité à tous, Pensée et Père puisqu’il est un. Et il se tient auprès de tous ; tout entier, il a jailli de lui-même et il est vie issue du Père de la vérité indicible et parfaite de ceux qui sont en ce lieu, l’union de la paix, ami du bien, vie éternelle et joie immaculée, dans une grande harmonie de vie et de foi par la vie éternelle de la Paternité et de la Maternité, de la Fraternité et de la Sagesse spirituelle. Ils s’étaient unis à un l’Intellect se déployant. Il se déploiera dans une union joyeuse, solide, et obéissant à un seul. Et cela se produit dans la Paternité, la Maternité, la Fraternité spirituelle et la Sagesse. Et c’est un mariage de vérité et un repos incorruptible dans l’Esprit de vérité en chaque intellect, et une 1 lumière parfaite dans un mystère ineffable. Or cela n’est pas ni ne saurait arriver parmi nous, en quelque région ou lieu, dans la division ou la rupture de la paix. Au contraire, c’est une réunion et un repas d’amour fraternel, du fait que tous sont parfaits en Celui qui est.

Cela s’est produit aussi dans les lieux qui sont en dessous du ciel, en vue de réunir ceux qui m’ont connu de manière salutaire et sans division avec ceux qui existaient pour la gloire du Père et de la Vérité : après avoir été séparés, ils ont été restaurés dans l’unité par le Verbe vivant. Et je réside dans l’Esprit et dans la Vérité maternelle. Cela est arrivé ici-bas de la manière suivante : j’ai habité en ceux qui sont réunis en tout temps dans une communauté fraternelle et qui ne connaissent nulle hostilité ni malice, mais qui sont réunis par ma connaissance, dans la parole et la paix qui réside en plénitude avec tous et en tous. Et ceux qui se sont conformés à mon exemple recevront la forme de ma Parole. Ils avanceront dans une Lumière éternelle et dans une fraternité mutuelle dans l’Esprit, ayant reconnu en toute chose, sans division, que ‘Celui qui est’ est un. Et ils sont tous un et ainsi ils recevront un enseignement au sujet de l’Un, comme l’Église et ceux qui sont réunis en elle. Car le Père est en tous, il est incommensurable et immuable : Intellect, Parole, Séparation, Feu et Flamme. Et il est tout entier un puisqu’il est tout en tous dans un seul enseignement, puisque tous sont issus d’un seul Esprit.

Ô aveugles, que n’avez-vous connu le mystère en vérité ? Au contraire, les archontes de la sphère de Ialdabaoth furent indociles concernant la Pensée qui descendit vers celui-ci de la part de sa soeur Sagesse. Ils se sont fabriqué une réunion avec ceux qui sont en leur compagnie dans un mélange de nuée de feu — c’était leur jalousie — et avec tous les autres qui ont été produits par les créatures qu’ils ont modelées, comme s’ils avaient pétri le noble plaisir de l’Église. Et pour cette raison, ils ont révélé un mélange d’ignorance dans une contrefaçon de feu et de terre et un meurtrier, car ils sont petits et sans instruction. C’est sans savoir qu’ils ont eu cette audace et ils n’ont pas compris que la lumière s’unit à la lumière, les ténèbres aux ténèbres, la souillure à la corruption et l’incorruptible à l’immaculé.

ÉPILOGUE

Mais cela, je vous l’ai transmis, Moi, Jésus-Christ, le Fils de l’Homme qui est élevé au-dessus des cieux, ô parfaits et immaculés, au sujet du mystère immaculé et parfait et de l’ineffable — mais ils pensent que nous nous sommes soumis à leurs décrets depuis la fondation du monde — afin que, lorsque nous sortirons des lieux de ce monde, nous nous donnions là-bas les symboles de l’incorruptibilité, grâce à la réunion spirituelle, dans le but de nous faire reconnaître.

Mais vous, vous ne savez pas cela parce que le nuage de la chair vous couvre de son ombre. C’est Moi le conjoint de la Sagesse elle-même, j’ai demeuré dans le sein du Père depuis le commencement, dans la demeure des fils de la Vérité et de la Grandeur. Aussi, reposez avec Moi, mes compagnons dans l’Esprit et mes frères pour l’éternité ! Deuxième Traité du Grand Seth.

Notes sur le Deuxième Traité du Grand Seth
Sous la fiction d’un discours de révélation mis dans la bouche de Jésus Christ, le Fils de l’Homme , le Deuxième Traité du Grand Seth s’adresse à des chrétiens qu’il exhorte à maintenir entre eux l’unité et à se séparer d’adversaires adeptes de doctrines qui se sont imposées au cours du IIe siècle comme celles du christianisme orthodoxe. Il dénonce en effet comme erreur et source d’esclavage la valeur rédemptrice des souffrances et de la mort du crucifié, l’interprétation paulinienne du baptême comme participation à la mort du Christ et l’appréciation positive des écritures juives, qui deviendront l’Ancien Testament des chrétiens. La fonction de ce texte étant manifestement de persuader et non d’instruire, on n’y trouve nul exposé systématique d’un corps de doctrine bien défini. Aux opinions qu’il combat, il oppose une interprétation de la passion de type docète, des allusions cosmogoniques et une représentation du salut qui présupposent à la fois des doctrines que l’on trouve exposées dans les textes valentiniens et dans les textes séthiens de la bibliothèque de Nag Hammadi. Ce syncrétisme de courants gnostiques divers est probablement l’indice d’une date de composition plutôt tardive, sans doute postérieure au dernier quart du IIe siècle.

S’il faut chercher ses sources d’inspiration aussi bien du côté du valentinisme, en particulier pour les thèmes liés au salut et à l’eschatologie, que du côté du séthianisme, il faut observer que ce texte s’apparente beaucoup, par son thème central qui est la passion du Sauveur, à l’Apocalypse de Pierre et à la Lettre de Pierre à Philippe.

Outre l’aspect fortement polémique qui le distingue, l’intérêt particulier du Deuxième Traité du Grand Seth réside dans le fait d’avoir utilisé des matériaux vraisemblablement tirés de sources écrites antérieures à sa composition et qui pourraient remonter à Basilide, ce maître chrétien qui enseigna à Alexandrie dans la première moitié du IIe siècle, et qui ne nous est connu autrement que par les témoignages des hérésiologues.
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Message  Arlitto Lun 29 Fév - 20:37

EXTRAIT DU DISCOURS PARFAIT

H VI, 8) Traduit du copte par Jean-Pierre Mahé Bibliothèque copte de Nag Hammadi, sous la direction de Louis Painchaud, Wolf-Peter Funk et Paul-Hubert Poirier,

à l’université de Laval, Québec, Canada.


Trismégiste dialogue avec Asclépius dans le sanctuaire d’un temple égyptien . Tat et Ammon assistent silencieusement à l’entretien)

I. L’HOMME ET LE DIVIN

1° L’homme et le Dieu suprême

Le mystère de fécondité

(TRISMÉGISTE) (65) (Ascl 21…) Et si tu veux contempler la réalité de ce mystère, regarde l’image merveilleuse de l’union consommée par le mâle et la femelle : une fois arrivée à son terme, la semence jaillit. Alors , la femelle reçoit la puissance du mâle et le mâle, de son côté, reçoit pour lui la puissance de la femelle, car tel est bien l’effet de la semence ! C’est pourquoi le mystère de l’union est accompli en secret, de crainte que les deux sexes ne semblent indécents à la foule qui ne sait pas vraiment à quoi s’en tenir en cette matière.

En effet, c’est en particulier que chacun transmet son principe générateur. Car, pour ceux qui ignorent ce qu’est vraiment cette œuvre, si elle se produit en leur présence, elle devient un objet de raillerie et d’incrédulité ! Pourtant, tout au contraire, il s’agit de mystères sacrés en paroles et en actes non seulement on ne saurait les entendre, mais on ne saurait non plus les voir.

La science et la gnose, remèdes de l’âme

Aussi, les gens de cette espèce, les ignorants, sont des blasphémateurs, des athées et des impies. (Ascl 22) Quant à ceux de l’autre sorte, les hommes pieux, ils ne sont pas nombreux, mais bien peu qu’on puisse dénombrer ! La raison pour laquelle la malice se rencontre en beaucoup, c’est qu’ils n’ont pas la science des choses qui existent réellement. Car la gnose des choses qui existent réellement est, en vérité, le remède aux vices de la matière. C’est pourquoi la science est issue de la gnose. Or, quand il y a de l’ignorance et que la science fait défaut à l’âme humaine, les vices y persistent et n’ont point de remède, tandis que la malice les accompagne, à la façon d’une blessure irrémédiable. Cette blessure gangrène l’âme, qui s’empuantit, rongée aux vers par la malice.

La création de l’homme

Toutefois, Dieu est innocent de ces maux, car il a envoyé aux hommes la gnose et la science. (ASCLÉPIUS 26) Ô Trismégiste, est-ce seulement aux hommes qu’il les a envoyées ? (TRISMÉGISTE) Oui, ô Asclépius, il ne les a envoyées qu’à eux ! Mais il vaut la peine que nous te disions pourquoi c’est seulement aux hommes, qu’il a accordé en grâce la gnose et la science, comme leur part de sa bonté.

Maintenant donc, écoute : Le Dieu, Père et Seigneur, a créé l’homme après les dieux, et il l’a tiré de (67) l’élément matériel. Comme il a introduit dans sa fabrication la matière en quantité égale à son souffle, les vices y demeurent. De là, ils se répandent sur son corps, car il ne saurait subsister sans user de cette matière comme nourriture, lui qui est un être vivant. Puisqu’il est mortel, il est en outre inévitable que des désirs lui viennent hors de propos et lui fassent du mal.

Mais les dieux, qui sont tirés d’une matière pure, n’ont pas besoin de science ni de gnose. Car l’immortalité des dieux est pour eux la science et la gnose : puisqu’ils sont tirés d’une matière pure, c’est elle qui leur a tenu lieu de gnose et de science, conformément à la Nécessité. L’homme, au contraire, Dieu l’a distingué, il l’a établi dans la science et la gnose. Pour les raisons que nous avons dites avant, il a porté ces facultés à leur perfection afin que, grâce à elles, l’homme éloignât les vices et les malices d’ici-bas, selon sa divine volonté.

2° L’homme et les dieux-astres

La nature mortelle de l’homme, Dieu l’a menée vers l’immortalité. l’homme est devenu bon et immortel, ainsi que je l’ai dit. Dieu lui a créé en effet, deux natures : l’immortelle et la mortelle ; et il est arrivé ainsi selon la volonté (68 ) de Dieu, que l’homme est supérieur aux dieux, car les dieux, pour leur part, sont seulement immortels, mais les hommes, eux, sont immortels et mortels à la fois. C’est pourquoi l’homme est devenu parent des dieux, et ils ont mutuellement connaissance de leurs affaires, avec certitude. Les dieux, de leur côté, connaissent ce qui est aux hommes, et les hommes connaissent ce qui est aux dieux.

(Ascl 23) Je ne parle cependant, ô Asclépius, que des hommes qui ont reçu la science et la gnose : quant à ceux qui en sont dépourvus, il vaut mieux que nous n’en disions rien de fâcheux, car, puisque nous sommes consacrés aux dieux il nous sied de tenir des propos épurés.

3° L’homme créateur de dieux sur terre

Puisque nous en sommes venus à parler de la communion des dieux et des hommes, apprends, , ô Asclépius, ce que l’homme aura de puissance grâce à cela ! De même, en effet, que le Père, Seigneur du Tout, fait des dieux, ainsi l’homme, de son côté – cet être qui vit au ras du sol, ce mortel qui ressemble également à Dieu – lui aussi, à son tour, il fait des dieux ! Non seulement il est fortifié, mais il fortifie, non seulement il est divinisé, mais il fait des dieux ! Admires-tu cela, ô Asclépius, ou es-tu, toi aussi, incrédule comme la foule ?

(ASCLÉPIUS) (69 ) Ô Trismégiste, je ne trouve pas de paroles à répondre ; je te crois bien quand tu parles, mais je suis stupéfait de ce que tu dis là, et je compte l’homme pour bienheureux d’avoir reçu cette grande puissance !

(TRISMÉGISTE) De fait, lui qui est plus grand que tous ces êtres, ô Asclépius, il est digne d’admiration ! Ce qui nous apparaît pour l’engeance des dieux – et nous en tombons d’accord, ainsi que tout un chacun – c’est qu’elle est tirée d’une matière pure. Leurs corps sont donc uniquement des têtes. Mais ce que les hommes façonnent, c’est la ressemblance des dieux. Puisque les hommes sont tirés du dernier élément de la matière, et que ce qui est façonné est issu de l’essence inférieure des hommes, non seulement ces dieux ont des têtes, mais aussi toutes les autres parties du corps, à la ressemblance de leurs auteurs. De même que Dieu a voulu que l’homme intérieur fût fait à son image, de même, pour sa part, l’homme fait des dieux sur terre, à sa ressemblance.

(ASCLÉPIUS) (Ascl 24) Ô Trismégiste, n’est-ce pas des statues que tu parles ?(TRISMÉGISTE) Ô Asclépius, c’est toi qui parles de « statues » !

Tu vois comme, toi aussi, ô Asclépius, tu es incrédule à l’égard de la parole quand tu dis, à-propos d’êtres qui ont en eux âme et souffle : « les statues » ! Elles qui accomplissent de si grands miracles ! Tu dis, à propos d’êtres qui délivrent des prédictions : « les statues » ! Elles qui causent (70) des maladies et qui les guérissent, qui envoient aussi les épidémies !



II. PRÉDICTION SUR L’ÉGYPTE ET SES DIEUX

1° Annonce d’une catastrophe

DÉPART DES DIEUX

Ne sais-tu pas, ô Asclépius, que l’Égypte est une image du ciel, bien plutôt la demeure du ciel et de toutes les puissances qui sont dans le ciel ? S’il nous convient de dire la vérité, notre pays est le temple du monde ! Il ne faut pas non plus que tu ignores qu’un temps viendra où les Égyptiens sembleront avoir déployé en vain leur zèle envers la divinité, et leur application toute entière au culte divin sera méprisé. En effet, la divinité toute entière quittera l’Égypte et remontera au ciel, et l’Égypte sera veuve, elle sera désertée des dieux.

Invasion étrangère

Car les étrangers entreront en Égypte et ils domineront sur elle. L’Égypte, et, avant tout, les Égyptiens, seront empêchés de rendre un culte à Dieu. Bien plus, ils encourront le suprême châtiment, comme quiconque, parmi eux, sera pris à honorer Dieu pieusement. Et en ce jour-là ce pays, qui est pieux au-dessus de tous les pays, se verra devenir impie. Il ne sera plus rempli de temples, mais rempli de tombeaux et il ne sera plus rempli de dieux, mais de cadavres. O Égypte, Égypte ! Mais tes dévotions passeront pour des fables, et tes cultes divins, (71) nul n’y croira plus, bien qu’il s’agisse d’œuvres prodigieuses et de paroles saintes. Or, si tes mots qui font merveille ne sont plus que des pierres gravées, alors le barbare l’emportera contre toi, ô Égyptien, par sa piété : qu’il soit Scythe ou Indien, ou tout autre du même genre !

Mais pourquoi même parler de l’Égyptien ? Car ceux-ci quitteront eux-aussi l’Égypte. Une fois, en effet, que les dieux auront abandonné l’Égypte et seront remontés au ciel, alors, tous les Égyptiens périront et l’Égypte sera vidée des dieux et des Égyptiens. Et toi, ô fleuve ! Un jour viendra où tu couleras de sang, plutôt que d’eau ; quant aux cadavres, ils iront jusqu’à s’entasser au-dessus des digues ! Pourtant, on ne pleurera pas le mort autant que le vivant : pour celui-ci, on ne le reconnaîtra comme Égyptien qu’à sa langue et en s’y prenant à deux fois – (Ascl 25) à quoi bon pleurer, ô Asclépius – car il aura tout l’air d’un étranger, d’après son comportement !

Inversion des valeurs

Mais la divine Égypte endurera des maux encore plus grands que ceux-là : L’Égypte, l’amante des dieux, la demeure des dieux, l’école de la piété, deviendra l’image de l’impiété ! Alors, en ce jour-là, l’univers ne sera plus admiré. (72 ) ...... et l’impiété. On ne l’adorera plus quand nous disons : « il est aussi beau que bon, et il n’y en a jamais eu un semblable ni pareil spectacle ! » Au contraire, le voilà qui risque de devenir un fardeau pour tous les hommes. C’est pourquoi, on le méprisera, ce monde magnifique créé par Dieu, œuvre qui n’a pas sa pareille, réalisation pleine de vertu, spectacle multiforme, chorégie exercée sans envie, remplie de tout objet de contemplation ! On préférera les ténèbres à la lumière et l’on préférera la mort à la vie. Personne n’élèvera plus son regard vers le ciel ; mais l’homme pieux sera compté pour fou, l’homme impie sera honoré comme un sage, le couard sera compté pour vaillant et l’on châtiera l’homme de bien comme un malfaiteur.

Quant à l’âme et aux choses de l’âme, ainsi qu’à celles de l’immortalité et au reste de ce que je vous ai dit, ô Tat, Asclépius et Ammon, non seulement on pensera qu’il s’agit là de choses ridicules, mais encore, on les bafouera. Bien plus, croyez-moi sur ce point, les spirituels de cette sorte encourront, pour leur vie, le suprême péril. Une loi nouvelle sera établie : (73) rien de saint, rien de pieux, rien de digne du ciel ni des dieux célestes ne s’entendra ni ne se croira plus.

CATASTROPHE COSMIQUE

Ils s’en iront alors, les génies bienfaisants, et les mauvais anges resteront avec les hommes, se joignant à eux pour les entraîner au mal en toute impudence, à l’impiété, aux guerres, aux brigandages, leur enseignant ce qui est contre nature. En ces jours-là, la terre n’aura plus d’assise et l’on ne naviguera plus sur la mer, on ne connaîtra plus les étoiles au ciel. Toute voix sainte ou parole de Dieu, on sera forcé de s’en taire, et l’air sera malade. (Ascl 26) Telle est la vieillesse du monde : athéisme et déshonneur, dédain de toute parole de bien !

2° Rétablissement de l’ordre

Renaissance du monde

Quand cela se produit, ô Asclépius, alors le Seigneur, Père et Dieu, Démiurge du Premier Dieu unique, commence par observer ce qui est arrivé. Puis, dressant contre les désordre, son conseil qui est le bien, il extirpe l’erreur et retranche la malice : tantôt il la consume dans un feu violent, et tantôt, il l’écrase sous les guerres et les pestilences, jusqu’à ramener (74) et rétablir son univers à l’état ancien, de sorte qu’il paraisse à nouveau digne d’adoration et d’émerveillement et que Dieu lui-même soit glorifié comme Créateur de cette œuvre Telle est donc la naissance du monde : le rétablissement de la nature des choses saintes et bonnes, qui se produira par l’effet du mouvement circulaire du temps qui n’a jamais eu de commencement.

La volonté divine

Car la volonté de Dieu n’a pas de commencement, non plus que sa nature, qui est sa volonté. En effet, la nature de Dieu, c’est la volonté, et sa volonté, c’est le bien.

(ASCLÉPIUS) Ô Trismégiste, son conseil, est-ce sa volonté ?

(TRISMÉGISTE) Oui, ô Asclépius, puisque sa volonté est dans son conseil. En effet, ce qu’il a, ce n’est pas dans la déficience qu’il le veut : étant de partout Plénitude, il veut ce qu’il possède en plénitude et c’est tous les biens qu’il possède. Or, l’objet de sa volonté, il le veut, et il a le bien qu’il veut ; donc il a le Tout. Ainsi, Dieu conçoit sa volonté et le monde, qui est bon, est l’image d’un Dieu bon.

Hiérarchie des dieux

(ASCLÉPIUS) Ô Trismégiste, est-ce que le monde est bon ?

(TRISMÉGISTE) Ô Asclépius, il est bon, comme je vais te l’enseigner. De même, en effet, (75) que pour tous les genres et individus qui sont au monde, tous ces bienfaits, l’intellect, l’âme et la vie proviennent de Dieu, de même le Soleil dispense les biens dans la matière : les changements de l’atmosphère, et la beauté de la maturation des fruits et tout ce qu’il y a de semblable. C’est pourquoi Dieu règne au-dessus de la cime du ciel : il est partout et regarde partout. Mais, au lieu qui est sien, il n’y a ni ciel ni étoiles ; il est bien éloigné des corps ! Quant au Démiurge, il domine le lieu qui est entre la terre et le ciel. C’est lui qu’on appelle Zeus, c’est-à-dire la Vie. Et Zeus-Ploutonios, c’est lui qui est Seigneur sur la terre et la mer. Mais il ne détient pas la nourriture de tous les vivants mortels, car c’est Korè qui porte les moissons. Ces puissances, en tout temps, exercent leur pouvoir tout autour de la terre ; celles des autres dieux, en tout temps, sur tout ce qui existe.

Retour des dieux tutélaires

Mais ils se retireront de là-bas, les Seigneurs de la terre, et ils s’établiront dans une ville située à l’extrémité de l’Égypte, que l’on construira du côté du soleil couchant : tous les hommes y entreront soit ceux qui arriveront par mer, soit ceux qui arriveront par la terre ferme !

(ASCLÉPIUS) Ô Trismégiste, pour l’instant, ces dieux-là, où seront-ils établis ?

(TRISMÉGISTE) Ô Asclépius, dans la grande ville qui est sur la montagne (76)de Libye . Mais en voilà assez sur cette question.

III. L’AU-DELÀ ET LE JUGEMENT DES ÂMES

Ne pas craindre la mort

Il nous faut maintenant parler de la mort, car la mort effraie la foule comme le plus grand mal, par ignorance de la réalité. En fait, la mort survient comme le détachement des souffrances du corps, et une fois accompli le nombre d’années imparti aux jointures du corps. Le nombre est en effet la jointure du corps, et le corps meurt quand il ne peut plus soutenir l’être humain. Voici donc ce qu’est la mort : dissolution du corps et suppression de la sensibilité corporelle. Il ne faut craindre ni l’une ni l’autre, mais bien plutôt ceci, que l’on ignore par incrédulité.

Le jugement

(ASCLÉPIUS) Qu’est-ce donc, ô Trismégiste, que l’on ignore et qui laisse incrédule ?

(TRISMÉGISTE) Écoute, ô Asclépius ! Il y a un Grand Démon que le Grand Dieu a préposé comme inspecteur ou juge des âmes humaines. Or, Dieu l’a installé au milieu de l’air, entre la terre et le ciel. Quand donc l’âme sortira du corps, inéluctablement, elle rencontrera ce Démon. Alors, il fera rebrousser chemin à cet homme, l’examinant sur la façon dont il aura agi durant sa vie : et, s’il trouve qu’il a accompli avec piété toutes les œuvres en vue desquelles il est venu au monde, cet homme-là, il le placera (77) dans la région qui lui sied ....... le fait retourner Mais s’il voit,...... qu’un tel homme a passé sa vie dans les œuvres mauvaises, il l’attrape au moment où il prend son essor vers les hauteurs, et il le précipite vers le bas, en sorte que le voilà suspendu dans le ciel inférieur, où on lui inflige un grand châtiment ;

L’enfer aérien

Or, cet homme-là sera privé de son espérance, demeurant en grande affliction : et cette âme-là n’a pu trouver assiette ni sur terre, ni dans le ciel, mais elle a abouti dans la mer aérienne, là où il y a un grand feu, avec de l’eau glacée, ainsi que des traînées de flammes et un grand tourment, où les corps se voient supplicier, jamais semblablement entre eux : tantôt ils sont précipités dans des eaux courantes, tantôt ils sont jetés au fond du feu, qui doit les anéantir. Toutefois, je ne dirai pas que c’est là la mort de l’âme – car voilà qu’elle serait délivrée du mal – mais c’est là une sentence de mort.

Ô Asclépius, il faut croire à ces peines, et tu dois bien les redouter, de crainte que nous n’y tombions. Car, pour les incrédules, ils sont impies et ils pèchent. Mais après, ils seront contraints d’y croire. En effet, il n’y aura plus seulement des discours à entendre, mais ils subiront la réalité même : aussi bien, ils ne croyaient pas qu‘ils endureraient cela !

Équité des sentences

(ASCLÉPIUS) N’est-ce pas seulement (78) la loi humaine qui punit les péchés des hommes, ô Trismégiste ?

(TRISMÉGISTE) Tout d’abord, Asclépius, tout ce qui est terrestre est mortel et corps ........ qui sont mauvais. Toute forme qui , est bonne auprès des gens de cette sorte. Car les choses de ces lieux-ci, ne ressemblent pas à celles de là-bas. Comme les génies ........ les hommes, méprisent ................ de là-bas n’est pas de même espèce. Mais, en réalité, les dieux de ce lieu-là puniront spécialement le coupable qui est resté caché ici-bas, lui infligeant chaque jour un rude châtiment.

(ASCLÉPIUS) O Trismégiste, de quelle nature est l’impiété la plus grande ?

(TRISMÉGISTE) Ne penses-tu donc pas, ô Asclépius, que si quelqu’un vole un objet dans un temple, il se comporte en impie, – car c’est un brigand que l’homme de cette espèce, et un voleur – et de cette affaire-là, dieux et hommes en sont affligés ? Mais les choses d’ici-bas et celles de l’autre lieu, ne les compare pas entre elles !

Supplice des âmes perverses

Or, je veux te tenir ce propos comme un mystère, car il ne recevra absolument aucun crédit : les âmes qui sont entièrement remplies de méchanceté ne seront pas admises à circuler dans l’air, mais seront établies dans les lieux relevant des démons qui ont abondance de supplices. En tout temps ils sont pleins de sang et de meurtre et leur nourriture, c’est les larmes, le deuil et le sanglot !

(ASCLÉPIUS) Ô Trismégiste, qui sont-ils ?

(TRISMÉGISTE) Ô Asclépius, ceux qu’on appelle les « Étrangleurs » et ceux qui roulent les âmes du haut des collines vers le bas, et ceux qui leur donnent le fouet, qui les jettent à l’eau, qui les jettent au feu, et qui travaillent aux tourments des hommes et à leur malheur ! Car ces maux-là ne sont pas conçus d’une âme divine, ni d’une âme raisonnable et humaine, mais ils sortent du plus mauvais de la malice.

La piété, unique sauvegarde

Or, il n’y a qu’une seule sauvegarde, et qui est de soi nécessaire, c’est la piété ; car sur l’homme pieux, saint et vénérable, ni mauvais génie, ni Fatalité ne sauraient jamais dominer ou avoir prise ! Dieu, en effet, protège de tout mal l’homme qui est ainsi véritablement pieux. Le seul et unique bien parmi les hommes, c’est la piété.


Notes sur le Discours Parfait

L’état de conservation du codex est variable et ces deux textes présentent quelques lacunes sur la plupart des feuillets. Tous deux sont rédigés en sahidique, un dialecte copte, le Logos Teleios aurait été écrit en grec mais la date de sa composition est inconnue. La notice du scribe a été rédigée en copte et écrite par le même scribe qui a copié le reste du codex VI. La première publication moderne des Définitions hermétiques, préservées dans six manuscrits arméniens copiés entre le XIIIe et le XVIe siècle, eut lieu en 1956. La première traduction en langue française a été faite par le professeur Mahé en 1976, sa traduction dans ce présent volume constituant une révision de son premier travail. La langue originale de ce texte aurait été le grec, et le professeur Mahé date cette traduction en arménien du milieu du VIe siècle.

La notice du scribe est assez brève. Pour le professeur Mahé, le scribe s’adresse à des interlocuteurs qu’il connaît pour poser une question précise, il déclare hésiter sur le texte qu’il convient de recopier, désirant s’informer d’abord de voeux et des besoins des futurs lecteurs. Après avoir analysé cette notice, il émet l’hypothèse que celle-ci fournit quelques explications sur la diffusion des écrits hermétiques, la date de leur traduction copte et sur les usagers de la Bibliothèque copte de Nag Hammadi.

Le texte grec en partie perdu du Logos Teleios, et traduit en latin dans l’Asclepius, correspond aux pages 152-200 du volume. La version latine est donnée avec le texte copte et sa traduction française. Ce texte, prétendument un dialogue entre Hermès Trismégiste et son disciple Asclépius, commence avec une surprenante comparaison très explicite entre une union charnelle et la transmission de mystères sacrés (65,35). Cette association est également présente dans le texte 7 du codex VI, mais de façon beaucoup moins explicite. Suit une discussion sur l’origine et la nature de l’homme. Dans cette discussion, les humains sont dits supérieurs aux dieux, parce qu’ils sont à la fois mortels et immortels. L’immortalité s’acquiert par l’apprentissage et la connaissance. Ce passage semble être une défense du culte des idoles.

Par la suite, l’Égypte est exaltée comme étant une image du ciel (70,), mais le texte prédit de terribles choses pour cette terre. Le dialogue prend prétendument place dans un passé lointain, son auteur utilise cette fiction pour donner son opinion sur des événements passés : la désacralisation de la terre d’Égypte et son abandon par les dieux (71,). Dans le passage suivant, Hermès se lamente sur le monde qui deviendra bientôt un fardeau pour l’homme alors qu’il était une si belle chose (71,). Cependant, après ces fléaux, une régénération du monde est à venir «et telle est la naissance du monde[….], le rétablissement des choses saintes et bonnes» (74,). Le texte fini par la description du grand démon qui a été assigné «pour être inspecteur ou juge des âmes humaines» (76,). En quittant son corps, l’âme monte vers le ciel où elle rencontre le grand démon. Si l’âme est bonne, elle pourra continuer son ascension, mais «les âmes qui sont entièrement remplies de méchanceté ne seront pas admises à circuler dans l’air, mais seront établies dans les lieux (relevant) des démons» et seront punies cruellement (78,).

Les Définitions hermétiques sont, comme leur nom le suggère, une série de définitions et une brève discussion sur des concepts et des entités incluant la nature de Dieu, de l’âme, de l’homme, et de l’intellect. Dans sa structure, ce texte utilise une série de questions rhétoriques et auxquelles il répond par des formules dogmatiques. Les idées y sont développées très souvent par association et par progression de mots-clés et d’images. Dans sa discussion de l’hermétisme en général et de ces deux textes en particulier, le professeur Mahé couvre différents aspects et propose plusieurs hypothèses nouvelles, notamment sur les origines de l’hermétisme. Il soumet l’idée que la littérature hermétique était très bien structurée et que chaque sentence exprimait un concept fondamental ayant une structure et une interprétation propres. Cependant, quelles que soient ces sentences et les figures primitives de la sagesse employées, elles forment les bases pour toutes les spéculations hermétiques ultérieures. Pour le professeur Mahé, celles-ci, tantôt mythologiques, théologiques ou philosophiques, sont secondaires. Pour lui, elles résultent de traditions spéculatives et restent présentes dans tous les écrits ultérieurs. Sa démonstration de l’existence de ces sentences et son analyse de leur nature et de leurs fonctions s’appuie sur une impressionnante sélection de sources provenant aussi bien de la littérature ancienne de sagesse égyptienne que des textes bibliques, en passant par la rhétorique hellénistique et les textes de Nag Hammadi. Le professeur Mahé discute également du contenu eschatologique du Logos Teleios dans le contexte des nombreux matériaux eschatologiques trouvés à Nag Hammadi. Cela lui permet d’étendre sa discussion à l’intérêt que ce matériel avait pour les lecteurs de la Bibliothèque copte de Nag Hammadi pour soutenir que celui-ci résidait dans des éléments ascétiques, eschatologiques et dans le caractère de révélation de ces textes.
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Message  Arlitto Lun 29 Fév - 20:37

LA PRIÈRE D’ACTION DE GRÂCES

(NH VI, 7)

Traduit du copte par Jean-Pierre Mahé Bibliothèque copte de Nag Hammadi, à l’université de Laval, Québec, Canada.


63 Voici la prière qu’ils on dite : « Nous te rendons grâces, nous, toutes les âmes, Et notre cœur est tendu vers toi, Ô Nom que n’entrave nul obstacle,

64 Honoré du titre de Dieu Et béni du titre de Père ! « Car vers chacun et vers le Tout S’étend la bienveillance du Père, Son affection, sa faveur, Et comme enseignement, tout ce qu’il y a de doux et de simple, Qui nous apporte en grâce L’intellect, le discours et la gnose : L’intellect, pour que nous te concevions , Le discours, pour que nous nous fassions tes interprètes La gnose, pour que nous apprenions à te connaître.

« Nous nous réjouissons d’avoir été illuminés par ta gnose ; Nous nous réjouissons parce que tu t’es montré à nous ; Nous nous réjouissons parce que, dans ce corps où nous sommes, tu nous as divinisés par ta gnose ! « L’humaine action de grâce parvenant jusqu’à toi N’a qu’un seul but : apprendre à te connaître. Nous t’avons connu(e), ô lumière de l’intellect ! Ô vie de la vie, nous t’avons connu(e) !

Ô matrice de toute semence nous t’avons connue ! Ô matrice fécondée par la génération du Père, nous t’avons connue ! Ô durée perpétuelle du Père qui enfante ! « Ainsi vénérant ta bonté, Nous n’avons qu’un seul vœu à te soumettre : Nous voulons être préservés dans la gnose ! Nous ne voulons que cette unique sauvegarde : (65) ne pas déchoir de ce genre de vie ! »

Une fois cette prière dite, ils s’embrassèrent les uns les autres et allèrent manger leur nourriture qui était pure et ne contenait pas de sang.
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