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Bouddhisme

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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:31


Bouddhisme




Les raisonnements de la Voie médiane (Madhyamaka)

Les éclats de diamant

Parce qu'il n'existe pas de production de soi, d'autre, des deux ni sans cause, la production existant de manière inhérente n'existe pas.

Concernant le mode d'établissement des raisons individuelles, si [les choses] étaient produites d'elles-mêmes, [leur re-production] serait insensée et sans fin, ce qui [existe déjà dans une chose] n'est pas [produit d']elle, les causes et les effets seraient toujours observés*, cela contredirait la perception mondaine, et tous les objets et les agents [de la production] seraient un.
(* le commentaire dit: observés comme étant permanents et simultanés).

Si les choses étaient produites par ce qui est autre [par nature], alors l'obscurité adviendrait d'une flamme, tout viendrait de n'importe quoi, aussi de causes que de non-causes.

Parce que [cause et effet seraient] autres, ils ne pourraient pas être d'un seul continuum; [ils seraient] comme le blé et l'orge.

Causes et effets devraient être simultanés, mais comme ils ne le sont pas, quelle production y a-t-il d'un autre par un autre ?

(...)

Parce que les quatre extrêmes ne sont pas affirmés et parce que la production par ce qui est autre est dite inexistante même dans le monde, son assertion ici est la danse de la gigue.

Parce qu'il n'y a pas [production] de soi et d'autre séparément, la production à partir des deux est réfutée.

Si les choses étaient produites sans cause, tout effort serait vain. Cela contredirait la perception. Tout serait produit de n'importe quoi.


Réfutation simultanée de la production des quatre extrêmes et de l'existant, de l'inexistant, des deux et de ni l'un ni l'autre

Si les choses sont produites à partir de ce qui est autre, considérez [si les effets sont] existants, non-existants, les deux ou ni l'un ni l'autre. De quel utilité [sont des causes] pour [quelque chose de déjà] existant ?

L'inexistant est dénué d'objet et d'agent. Ces [raisonnements] réfutent que ce soit les deux*. Que [pourraient] faire [des causes] pour ce qui n'est ni l'un ni l'autre ?

(* c'est-à-dire un effet à la fois existant et non-existant)


Réfutation de la production des quatre alternatives

Les choses ne sont pas vraiment produites par des causes. Une* ne produit pas un**; ni plusieurs* un**; ni une* plusieurs**; ni plusieurs* plusieurs**.

Parce qu'il est établi qu'une* produit un**, et parce que les autres*** sont acceptables, ne pas apposer le qualificatif**** à ce qui est nié est erroné.

(* cause; ** effet)
(*** possibilités)
(**** en soi, intrinsèquement etc.)


Le roi des raisonnements: la preuve de l'existence dépendante

Parce qu'il n'est ici aucun phénomène qui n'existe en dépendance et parce que pratityasamutpada [signifie] seulement "exister par la rencontre", "exister en appui" et "exister en dépendance", aucun phénomène ne peut s'établir par lui-même et n'est établi de son propre côté. Profond et vaste, éradiquant les deux extrêmes, ceci est le roi des raisonnements.

Par conséquent, [affirmer] que l'ultime est "capable de s'établir lui-même" est [comme vouloir] manger l'espace; personne n'envisage "établi validement" et "capable de s'établir soi-même" comme synonymes.


Le raisonnement septuple (pour réfuter le soi personnel)

Un soi existant par son propre pouvoir n'existe pas parce que [la personne] n'est pas les agrégats, n'est pas [une entité] autre que [les agrégats], n'est pas la base des agrégats, et ne dépend pas [ultimement] des agrégats. [La personne] ne possède pas [ultimement] les agrégats, n'est pas la forme [des agrégats], et n'est pas la collection [des agrégats], de même que [la collection de parties n'est pas] un chariot. Appliquez [cette analyse] à tous les phénomènes.

______________________________________________________
Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:32

Le Bouddha est né au VIe siècle avant J.C. Après avoir atteint l’Eveil à l’âge de trente-cinq ans, et jusqu’à sa mort ou Mahaparinibbana à l’âge de 80 ans, il passa sa vie à prêcher et enseigner. Il fut certainement l’un des hommes les plus énergiques qui aient jamais vécu : pendant quarante-cinq ans, il enseigna et prêcha nuit et jour, ne dormant que deux heures par jour.

Le Bouddha enseigna à toutes sortes de gens : des rois, des princes, des brahmanes, des fermiers et des mendiants, à des gens instruits et à des gens du peuple. Ses enseignements étaient à chaque fois adaptés à l’expérience, au niveau de compréhension et à la capacité intellectuelle de son auditoire. Ce qu’il a enseigné est appelé Bouddha Vacana, c'est-à-dire : « les Dires du Bouddha ». A cette époque, il n’y avait rien qui s’appelât « Mahayana ».

Après la création du Sangha, l’ordre des moines et des nonnes, le Bouddha établit certaines règles de discipline appelées Vinaya, pour un fonctionnement harmonieux du Sangha. Ses enseignements furent appelés Dhamma, : ils incluent ses discours et ses sermons donnés aux moines, aux nonnes et aux laïcs.

Le Premier Concile

Trois mois après le Mahaparinibbina du Bouddha, ses disciples les plus proches décidèrent de tenir un concile à Rajagaha. Maha Kassapa, le plus respecté et le plus âgé des moines, présidait cette assemblée. Deux très importantes personnalités spécialisées chacune dans un domaine différent, le Dhamma et le Vinaya, étaient présentes. L’un d’eux était Ananda, le plus fidèle compagnon du Bouddha et disciple depuis vingt-cinq années. Doté d’une remarquable mémoire, Ananda était capable de réciter tout ce qu’avait dit le Bouddha. L’autre personnalité était Upali qui avait mémorisé toutes les règles du Vinaya.

Seules ces deux sections, le Dhamma et le Vinaya, furent récitées lors de ce premier concile. Là, il n’y eut aucune opinion divergente quant au contenu du Dhamma (il ne fut pas fait mention de l’Abhidhamma). Il y eut simplement quelques discussions concernant les règles du Vinaya.

Avant son Parinibbana, le Bouddha avait dit à Ananda que si le Sangha voulait amender ou modifier certaines règles mineures, cela pouvait être fait. Mais Ananda,submergé par le chagrin d’entendre le Bouddha envisager sa mort prochaine, omit de demander au Maître ce qu’il fallait entendre par « règles mineures ».

Comme les membres du concile furent incapables de se mettre d’accord sur la définition de ces « règles mineures », Maha Kassapa décida finalement qu’aucun changement ne serait apporté aux règles de discipline édictées par le Bouddha, ni qu’aucune règle nouvelle ne serait ajoutée. Aucune raison ne fut donnée à cette décision. Maha Kassapa précisa cependant : « Si nous changeons les règles, certains diront que les disciples du Vénérable Gotama changent les règles alors que les cendres de son bûcher funéraire n’ont pas encore fini de se consumer. »

A ce concile, le Dhamma fut scindé en de nombreuses parties et chaque partie fut confiée à un Ancien et à son disciple direct afin qu’ils le mémorisent. Le Dhamma fut ainsi transmis oralement de maîtres à disciples. Le Dhamma était récité quotidiennement par des groupes qui souvent vérifiaient, par recoupements, qu’il ne se produise ni additions ni omissions. Les historiens s’accordent à penser que la tradition orale est plus fiable que la transcription que ferait une personne seule, à partir de sa mémoire, plusieurs années après l’évènement.

Le Deuxième Concile
Cent ans plus tard, se tint le Deuxième Concile pour débattre de quelques règles du Vinaya. Il n’y avait aucun besoin de changer les règles, trois mois après le Parinibbana du Bouddha parce que peu de changements politiques, économiques ou sociaux étaient intervenus en si peu de temps. Mais cent ans plus tard, certains moines virent la nécessité de changer certaines règles mineures. Les moines les plus orthodoxes continuèrent à soutenir que rien ne pouvait être changé, tandis que d’autres insistèrent pour faire modifier quelques règles.

Finalement, un groupe quitta le concile et forma le Mahasanghika – la Grande Communauté. A ce moment-là, ce groupe était appelé « Mahasanghika » et n’était pas connu comme « Mahayana ». Durant ce deuxième concile, seuls des sujets touchant au Vinaya furent discutés et aucune controverse concernant le Dhamma n’a été rapportée.

Le Troisème Concile
Au IIIe siècle avant J.C., durant le règne du roi Asoka, le Troisième Concile se réunit pour débattre des différentes opinions professées par les moines des différentes sectes. A ce concile, les différends ne concernaient pas seulement le Vinaya, mais étaient aussi liés au Dhamma. A la fin de ce concile, le moine qui le présidait, Maggaliputta Tissa, rédigea un livre où il réfutait les opinions hérétiques, et les vues ou théories fausses soutenues par quelques sectes. L’enseignement approuvé par ce concile est connu sous le terme de « Theravada ». L’Abhidhamma Pitaka (la « Corbeille » des commentaires sur le Dhamma) fut inclus au Dhamma lors de ce concile.

Après ce concile, le fils d’Asoka, le vénérable Mahinda, introduisit le Tripitaka (« les Trois Corbeilles ») au Sri Lanka, accompagné des commentaires récités lors du Troisième Concile. Les textes apportés au Sri Lanka furent conservés jusqu’à aujourd’hui sans qu’une seule page ne soit égarée. Les textes étaient rédigés en langue palie qui est dérivée du Magadhi, la langue parlée par le Bouddha. A cette époque, il n’était toujours pas fait mention du Mahayana.

Introduction du Mahayana
Entre le Ie siècle avant J.C. et le Ie siècle après J.C., les deux termes, Mahayana et Hinayana, apparurent dans le Saddharma Pandarika Sutta ou « Sutta du Lotus de la Loi Juste ».

Aux alentours du IIe siècle après J.C., le Mahayana fut clairement défini. Nagarjuna développa la philosophie mahayaniste de sunyata (la vacuité), qui explique que la nature de l’existence n’était que vacuité, dans un court texte intitulé « Madhyamika-karita ». Vers le Ive siècle, ce furent Asanga et Vasubandha qui rédigèrent de nombreux travaux sur le Mahayana.

Après le Ie siècle après J.C., les Mahayanistes se définirent en tant que tels et alors, les termes « Mahayana » et « Hinayana » furent utilisés.

Nous ne devons pas confondre Hinayana avec Theravada car les termes ne sont pas synonymes. Le bouddhisme Theravada vint du Sri-Lanka au troisième siècle avant JC, à une époque où le Mahayana n’existait pas encore. Les sectes hinayana se sont développées en Inde et n’ont eu aucun contact avec la forme du bouddhisme existant au Sri Lanka.

Aujourd’hui, aucune secte hinayaniste n’existe plus dans le monde.

En conséquence, en 1950, le « World Fellowship of Buddhists » (la Fraternité Bouddhiste Mondiale) rassemblé à Colombo décida à l’unanimité que le terme « Hinayana » devait être abandonné quand on fait référence au bouddhisme existant aujourd’hui au Sri-Lanka, en Thaïlande, en Birmanie, au Cambodge et au Laos, etc.

Voici pour ce bref rappel historique sur le Theravada, le Mahayana, et l’Hinayana.

Mahayana et Theravada
Maintenant, voyons quelle est la différence entre le Mahayana et le Theravada.

J’ai étudié le Mahayana pendant de nombreuses années et plus je l’étudie plus je trouve qu’il n’y a presque aucune différence entre le Theravada et le Mahayana pour ce qui concerne les enseignements fondamentaux.

· Les deux écoles acceptent le Bouddha Sakyamuni comme étant le Maître.

· Les Quatre Nobles Vérités sont exactement les mêmes dans les deux écoles.

· Le Noble Octuple Sentier est exactement le même dans les deux écoles.

· Le Paticcasamuppada ou processus de la coproduction conditionnée est le même dans les deux écoles.

· Les deux écoles rejettent l’idée d’un être suprême créateur du monde.

· Les deux écoles acceptent anicca, dukkha, anatta, sila, samathi, pañña sans aucune différence (l’impermanence, l’insatisfaction, le non-soi, la vertu, la concentration et la sagesse).

Ce sont là les enseignements les plus importants du Bouddha et ils sont tous acceptés par les deux écoles sans réserve.

Il y a aussi quelques points de divergence. Le plus évident est l’idéal de Boddhisattva (celui qui renonce au nirvana et revient sur terre par compassion pour sauver tous les êtres). Certains disent que le Mahayana considère que c’est la nature de Boddhisattva qui conduit à la bouddhéité alors que le Theravada considère que c’est la nature de l’Arahant ( le noble être éveillé). Je dois insister sur le fait que le Bouddha était aussi un Arahant. Bouddha Paceka est aussi un Arahant. Un disciple peut être aussi un Arahant. Les textes du Mahayana n’utilisent jamais le terme de « Arahant-yana » (véhicule de l’Arahant). Ils utilisent trois termes : Bodhisattvayana, Prateka Bouddhayana et Sravakayana. Dans la tradition Theravada, ces trois notions sont nommées « bodhi ».

Certains pensent que le Theravada est égoïste parce qu’il enseigne que chacun doit œuvrer par soi-même pour son salut. Mais comment quelqu’un d’égoïste pourrait atteindre l’Eveil ?

Les deux écoles acceptent les trois « yana » ou « bhodi » mais considèrent que l’idéal du Bodhisattva est le plus élevé. Le Mahayana a créé de nombreuses figures de Bodhisattva tandis que le Theravada considère qu’un Bodhisattva est un homme vivant parmi nous et qui consacre toute son existence à atteindre la perfection et devenir finalement un Bouddha pleinement éveillé pour le bien du monde, pour le bonheur du monde.

Trois types de bouddhéité
Il y a trois types de bouddhéité : le Samma Sambouddha qui obtient la pleine illumination par son propre effort, le Pacceka Bouddha qui a des qualités moindres que le Samma Sambouddha et le Savaka Bouddha qui est le disciple d’un Arahant.

L’accomplissement du nirvana pour ces trois natures de Bouddha est la même. La seule différence réside dans le fait que le Samma Sambouddha possède plus de qualités et de capacités que les deux autres.

Certains pensent que la vacuité (ou sunyata) explicitée par Nagarjuna est une doctrine propre à l’enseignement Mahayana. Cette notion est basée sur l’idée de non-soi (anatta), sur paticcamappada ou processus de la coproduction conditionnée, qui se trouve dans les textes originaux en langue palie du Theravada. Une fois, Ananda demanda au Bouddha : « Certains disent que le monde n’est que vacuité. Qu’est-ce que la vacuité ? » Et le Bouddha répondit : « Ananda, il n’y a pas de soi, ni rien qui dépende de soi dans le monde. En conséquence, le monde est vide. »

Cette idée a été reprise par Nagarjuna lorsqu’il écrit son ouvrage remarquable, le « Madhyamika Karita ».

A côté de la notion de vacuité, il y a le concept de « conscience fondamentale » (alayavijnava) dans le bouddhisme mahayana qui trouve ses racines dans les textes théravadins. Les Mahayanistes ont développé ceci dans une philosophie et une psychologie approfondies.

http://www.dhammadelaforet.org/

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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:33

Les Quatre Nobles Vérités


Bien qu’il existe de nombreux volumes des discours du Bouddha dans plusieurs traditions, on dit aussi que tout son enseignement est contenu dans son tout premier discours, celui que l’on a appelé « la mise en marche de la roue de la Vérité ». Le Bouddha donna cet enseignement à ses cinq anciens compagnons spirituels, dans le Parc aux Daims, près de Bénarès, peu de temps après son Eveil. Dans ce bref discours – il ne faut que vingt minutes pour le réciter – il développa la nature de la Voie du Milieu et les Quatre Nobles Vérités. Cet enseignement est commun à toutes les traditions bouddhistes et, tout comme un gland contient dans son code génétique ce qui le fera devenir un immense chêne, on peut dire que toute la myriade des enseignements bouddhistes dérive de cette matrice de sagesse fondamentale.

Les Quatre Nobles Vérités sont formulées à la manière d’un diagnostic médical dans la tradition ayurvédique : a) les symptômes de la maladie ; b) la cause ; c) le pronostic ; et d) le traitement. Le Bouddha a toujours utilisé des structures et des formes qui étaient familières aux personnes de son époque et, dans ce cas précis, c’est ainsi qu’il peignit le tableau.

La première vérité, le « symptôme », est qu’il existe dukkha, un mal-être que l’on peut ressentir comme un sentiment d’incomplétude, d’insatisfaction ou de souffrance. Il peut y avoir des instants ou de longues périodes où nous ressentons du bonheur – un bonheur grossier ou même de nature transcendante – mais il arrive un moment où le cœur ressent une insatisfaction. Celle-ci peut aller de l’angoisse extrême à l’infime intuition que la félicité que l’on ressent ne va pas durer. Toutes ces variantes portent l’étiquette de « dukkha ».

Parfois les gens lisent cette Première Vérité et l’interprètent mal, comme si le Bouddha avait déclaré de manière absolue que la réalité est dukkha dans toutes ses dimensions. On prend cette Vérité comme un jugement de valeur qui s’applique à tout, mais ce n’est pas ce qui a été dit. Si c’était le cas, cela voudrait dire qu’il n’y a aucun espoir de libération pour qui que ce soit, et la réalisation de la vérité de ce qui est – le Dhamma – n’aboutirait pas à une paix et un bonheur durables, contrairement à ce qu’a découvert le Bouddha.

Ce qu’il est donc très important de noter là, c’est qu’il s’agit de « nobles » vérités et non de vérités « absolues ». Elles sont nobles dans le sens que ce sont des vérités relatives mais que, une fois comprises, elles nous mènent à la réalisation de l’Absolu ou de l’Ultime.

La seconde Noble Vérité est que la cause de ce dukkha est le désir égoïste, tanhā en pāli, ce qui signifie littéralement « soif ». Ce désir, cet attachement avide, est la cause de dukkha. Il peut s’agir du désir de plaisirs sensoriels, du désir de « devenir » quelque chose, du désir de s’identifier à quelque chose, ou encore du désir de ne pas exister, de disparaître, d’être annihilé ou de se débarrasser de certaines choses. Il y a de nombreuses dimensions subtiles à toutes ces formes de désir.

La troisième Noble Vérité, le pronostic, est dukkha-nirodha. Nirodha signifie « cessation ». Autrement dit, ce sentiment de dukkha, d’incomplétude, peut disparaître en étant transcendé ; on peut y mettre un terme. Dukkha n’est donc pas une réalité absolue, ce n’est qu’un vécu temporaire dont le cœur et l’esprit peuvent se libérer.

La quatrième Noble Vérité est celle de la Voie : comment aller de la seconde Vérité à la troisième, de la cause de dukkha à son terme. Le traitement est l’Octuple Sentier qui consiste essentiellement à développer la vertu, la concentration et la sagesse.


Ajahn Amaro
Vertu et méditations, éditions Sully.

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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:35

Le bouddhisme, une religion tolérante ?
Bouddhisme Moines-boudistes

La cause semble entendue : le bouddhisme est une religion tolérante, sinon « la » religion de la tolérance. Mais cette tolérance - au demeurant discutable - est-elle liée à la nature du bouddhisme, ou est-elle le fruit de nécessités historiques et politiques ?

Dès son origine, le bouddhisme insiste sur la compassion envers autrui : le premier bouddhisme, dit Theravâda, toujours présent en Asie du Sud-Est et au Sri Lanka, met l'accent sur une introspection personnelle qui doit permettre de comprendre la nature de nos rapports avec l'autre (pour les débuts du bouddhisme, voir l'article, pp. 22-25 ; pour son histoire, voir la carte p. 26 et l'encadré, pp. 30-31). Il n'y a pas de dogme fondamental, en dehors de quelques notions issues de l'hindouisme. Il n'existe pas non plus d'autorité ecclésiastique ultime. Ces deux traits font qu'il est de prime abord difficile de parler d'orthodoxie, et à plus forte raison de fondamentalisme bouddhique. Les bouddhismes, par nature pluriels, ont su accueillir en leur sein les doctrines les plus diverses.

Plus tard, le bouddhisme Mahâyâna (« grand véhicule »), aujourd'hui répandu en Chine, en Corée, au Japon et au Viêtnam, prône la compassion pour tous les êtres, même les pires. Ce sentiment de communion est fondé sur la croyance en la transmigration des âmes, laquelle conduit les êtres à renaître en diverses destinées, humaines et non-humaines. Le Mahâyâna insiste sur la présence d'une nature de bouddha en tout être.

Quant au bouddhisme Vajrayâna (ésotérique, tantrique), issu du Mahâyâna et aujourd'hui localisé au Tibet et en Mongolie, il offre une vision grandiose de l'univers tout entier, qui n'est autre que le corps du Bouddha cosmique. A l'époque contemporaine, compassion et tolérance sont devenues, en partie par la personne médiatique du dalaï-lama actuel, icône moderne du bouddhisme tibétain, l'image de marque même du bouddhisme dans son ensemble.

Les penseurs bouddhistes ont rapidement élaboré des concepts propres à expliquer divers degrés de vérité. Le Bouddha lui-même, selon un enseignement ultérieurement synthétisé, notamment par le Mahâyâna, prêchait ainsi une vérité conventionnelle (accessible à tous), adaptée aux facultés limitées de ses auditeurs, réservant la vérité ultime à une élite spirituelle. Ce recours constant à des expédients salvifiques (upâya), balisant des voies différentes et plus ou moins difficiles d'accès au salut, rend le dogmatisme difficile, car tout dogme relève du domaine de la parole, donc de la vérité conventionnelle.
Un syncrétisme militant

Ces théories vont faciliter diverses formes de syncrétisme ou de synthèse, comme celles de Zhiyi (539-597) et de Guifeng Zongmi (780-841) en Chine, de Kûkai (774-835) au Japon, et de Tsong-kha-pa (1357-1419) au Tibet. Il s'agit généralement d'une sorte de syncrétisme militant, par lequel les cultes rivaux (religion bön au Tibet, confucianisme et taoïsme en Chine, shinto au Japon...) sont intégrés à un rang subalterne dans un système dont le point culminant est la doctrine de l'auteur. Ces élaborations aboutissent rapidement à faire du bouddhisme un polythéisme, qui assimile et mêle dans ses panthéons les dieux des religions qui lui préexistaient (de l'hindouisme, du bön, du taoïsme...). Au demeurant, la pratique n'a pas toujours été aussi harmonieuse que la théorie. On observe par exemple dans le bouddhisme chinois et japonais, entre les viiie et xiiie siècles de notre ère, une tendance marquée par l'adoption d'une pratique unique (par exemple la méditation assise, ou la récitation du nom du bouddha Amida), censée subsumer toutes les autres. Ainsi de certaines écoles du courant de l'amidisme, chinois et japonais, qui postulent que celui qui récite simplement une formule cultuelle au moment de mourir se voit garantir sa réincarnation au paradis de la Terre pure.

Mais c'est surtout en raison de son évolution historique que le bouddhisme est conduit à faire des accrocs à ses grands principes. Le principal écueil réside dans les rapports de cette religion avec les cultures qu'elle rencontre au cours de son expansion. L'attitude des bouddhistes envers les religions locales est souvent décrite comme un exemple classique de tolérance. Il s'agit en réalité d'une tentative de mainmise : les dieux indigènes les plus importants sont convertis, les autres sont rejetés dans les ténèbres extérieures, ravalés au rang de démons et, le cas échéant, soumis ou détruits par des rites appropriés. Certes, le processus est souvent représenté dans les sources bouddhiques comme une conversion volontaire des divinités locales. Mais la réalité est fréquemment toute autre, comme en témoignent certains mythes, qui suggèrent que le bouddhisme a parfois cherché à éradiquer les cultes locaux qui lui faisaient obstacle.

C'est ainsi que le Tibet est « pacifié » au viiie siècle par le maître indien Padmasambhava, lorsque celui-ci soumet tous les « démons » locaux (en réalité, les anciens dieux) grâce à ses formidables pouvoirs. Un siècle auparavant, le premier roi bouddhique Trisong Detsen a déjà soumis les forces telluriques (énergies terrestres de nature « magique » qui influencent individus et habitats), symbolisées par une démone, dont le corps recouvrait tout le territoire tibétain, en « clouant » celle-ci au sol par des stûpas (monuments commémoratifs et souvent centres de pèlerinage) fichés aux douze points de son corps. Le temple du Jokhang à Lhasa, lieu saint du bouddhisme tibétain, serait le « pieu » enfoncé en la partie centrale du corps de la démone, son sexe.

Ce symbolisme, décrivant la « conquête » bouddhique comme une sorte de soumission sexuelle, se retrouve dans un des mythes fondateurs du bouddhisme tantrique, la soumission du dieu Maheshvara par Vajrapâni, émanation terrifiante du bouddha cosmique Vairocana. Maheshvara est l'un des noms de Shiva, l'un des grands dieux de la mythologie hindoue. Ce dernier, ravalé par le bouddhisme au rang de démon, n'a commis d'autre crime que de se croire le Créateur, et de refuser de se soumettre à Vajrapâni, en qui il ne voit qu'un démon. Son arrogance lui vaut d'être piétiné à mort ou, selon un pieux euphémisme, « libéré », malgré la molle intercession du bouddha Vairocana pour freiner la fureur destructrice de son avatar Vajrapâni. Pris de peur, les autres démons (dieux hindous) se soumettent sans résistance. Dans une version encore plus violente, le dieu Rudra (autre forme de Shiva) est empalé par son redoutable adversaire. Le mythe de la soumission de Maheshvara se retrouve au Japon, même si, dans ce dernier pays, les choses se passent dans l'ensemble de manière moins violente. Certes, on voit ici aussi de nombreux récits de conversions plus ou moins forcées des dieux autochtnones. Mais bientôt, une solution plus élégante est trouvée, avec la théorie dite « essence et traces » (honji suijaku). Selon cette théorie, les dieux japonais (kami) ne sont que des « traces », des manifestations locales dont l'« essence » (honji) réside en des bouddhas indiens. Plus besoin de conversion, donc, puisque les kamis sont déjà des reflets des bouddhas.

Paradoxalement, la notion d'absolu dégagée par la spéculation bouddhique va permettre aux théoriciens d'une nouvelle religion, le soi-disant « ancien » shinto, de remettre en question la synthèse bouddhique au nom d'une réforme purificatrice et nationaliste. A terme, ce fondamentalisme shinto mènera à la « révolution culturelle » de Meiji (1868-1873), au cours de laquelle le bouddhisme, dénoncé comme religion étrangère, verra une bonne partie de ses temples détruits ou confisqués. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la religion officielle japonaise réinvestit les mythes shintos et s'organise autour du culte de l'Empereur divinisé, descendant du plus important kami national, la déesse du Soleil. Par contre-coup, le bouddhisme à son tour se réfugie dans un purisme teinté de modernisme, qui rejette comme autant de « superstitions » les croyances locales.
Le bouddhisme, les femmes et les hérésies

Comme on l'a vu, la métaphore qui inspire les récits de conversions des divinités locales est souvent celle de la soumission sexuelle. Dans ces récits, le bouddhisme est fondamentalement mâle, tandis que les cultes locaux sont souvent féminisés. La question des rapports du bouddhisme et des femmes constitue un autre cas de dissonance entre la théorie et la pratique.
L'histoire commence d'ailleurs assez mal. La tradition rapporte que le Bouddha refusa initialement, dans l'ordre qu'il venait de fonder, sa propre tante et mère adoptive, Mahâprâjapati. C'est après l'intervention réitérée de son disciple et cousin bien-aimé Ânanda que le Bouddha aurait fini par consentir à accepter l'ordination des femmes, non sans imposer à celles-ci quelques règles particulièrement sévères (en raison de l'extrême imperfection féminine). En outre, il prédit que, du fait de leur présence, la Loi (Dharma) bouddhique était condamnée à décliner au bout de cinq siècles.

En théorie, le principe de non-dualité si cher au bouddhisme Mahâyâna semble pourtant impliquer une égalité entre hommes et femmes. Dans la réalité monastique, les nonnes restent inférieures aux moines, et sont souvent réduites à des conditions d'existence précaires. Avec l'accès des cultures asiatiques à la modernité, les nonnes revendiquent une plus grande égalité. Toutefois, leurs tentatives se heurtent à de fortes résistances de la part des autorités ecclésiastiques. Tout récemment, les médias ont rapporté le cas d'une nonne thaïe physiquement agressée par certains moines pour avoir demandé une amélioration du statut des nonnes.

Le bouddhisme a par ailleurs longtemps imposé aux femmes toutes sortes de tabous. La misogynie la plus crue s'exprime dans certains textes bouddhiques qui décrivent la femme comme un être pervers, quasi démoniaque. Perçues comme foncièrement impures, les femmes étaient exclues des lieux sacrés, et ne pouvaient par exemple faire de pèlerinages en montagne. Pire encore, du fait de la pollution menstruelle et du sang versé lors de l'accouchement, elles étaient condamnées à tomber dans un enfer spécial, celui de l'Etang de Sang. Le clergé bouddhique offrait bien sûr un remède, en l'occurrence les rites, exécutés, moyennant redevances, par des prêtres. Car le bouddhisme, dans sa grande tolérance, est censé sauver même les êtres les plus vils...

La notion d'hérésie n'est que rarement employée dans le bouddhisme, et elle ne déboucha pas sur les excès de fanatisme familiers à l'Occident. On parle parfois des « maîtres d'hérésie » vaincus par le Bouddha, et en particulier de l'« hérésie personnaliste » ou « substantialiste », qui remettait en question le principe de l'absence de moi. Mais ces événements ne donnèrent pas lieu à des autodafés - peut-être parce qu'ils se développèrent au sein de traditions orales.

Le bouddhisme chinois se caractérise par une forte tendance syncrétique. Une exception est celle du chan (qui deviendra le zen au Japon) de l'école dite du Sud. Cette dernière rejette l'approche doctrinale traditionnelle, qualifiée de gradualiste, selon laquelle la délivrance ne s'acquiert qu'à la suite d'un long processus de méditation, au nom d'un éveil subit qui postule que la délivrance peut intervenir à n'importe quel moment. Le chef de file de l'école du Sud, Shenhui (670-762), s'en prend violemment à ses rivaux de l'école Chan du Nord en 732. Son activisme, exceptionnel parmi les bouddhistes chinois, lui vaut d'être envoyé en exil.

Au Japon, où les courants doctrinaux ont eu tendance à se durcir en « sectes », on trouve des exemples d'intolérance plus familiers à un observateur occidental. Ainsi, la secte de la Terre pure (Nembutusu), fondée par Hônen Shônin (1133-1212), dont les disciples, dans leur dévotion exclusive au bouddha Amida, jugent inutiles les anciens cultes (aux autres bouddhas, mais surtout aux kamis japonais) - minant par là-même les fondements religieux de la société médiévale. C'est pour réagir contre cette intransigeance, qui a conduit certains des adeptes de cette secte à l'iconoclasme, que ses rivaux la dénoncent et cherchent à la faire interdire. Hônen Shônin est envoyé en exil en 1207, et sa tombe est profanée quelques années plus tard.

Quant au maître zen Dôgen (1200-1253), fondateur de la secte Sôtô, il s'en prend à l'« hérésie naturaliste » - terme sous lequel il désigne pêle-mêle l'hindouïsme, le taoïsme, le confucianisme, et un courant rival du sien, l'école de Bodhidharma (Darumashû). Les termes par lesquels il condamne deux moines chinois, assassins présumés du patriarche indien Bodhidharma, en les qualifiant notamment de « chiens », sont caractéristiques d'un nouvel état d'esprit polémique. Une telle attitude a de quoi surprendre chez un maître en principe « éveillé », que l'on a voulu présenter comme l'un des principaux philosophes japonais.

Cet esprit se retrouve chez Nichiren (1222-1282), fondateur de la secte du même nom, qui se prend pour un prophète persécuté. Nichiren dénonce en particulier le zen comme une « fausse doctrine » qui n'attire que les dégénérés. Mais aucune des autres écoles du bouddhisme japonais ne trouve grâce à ses yeux. A l'en croire, « les savants du Tendai et du Shingon flattent et craignent les patrons du nembutsu et du zen ; ils sont comme des chiens qui agitent la queue devant leurs maîtres, comme des souris qui ont peur des chats »(Georges Renondeau, La Doctrine de Nichiren, Puf, 1953).

Il faut enfin mentionner les luttes intestines qui opposent, au sein de la secte Tendai (tendance majoritaire du bouddhisme japonais du viiie au xiiie siècle), les factions du mont Hiei et du Miidera. A diverses reprises, les monastères des deux protagonistes sont détruits par les « moines-guerriers » du rival. Les raids périodiques de ces armées monacales sur la capitale, Kyôto, défrayent les chroniques médiévales. C'est seulement vers la fin du xvie siècle qu'un guerrier à bout de patience, Oda Nobunaga (1534-1582), décide de raser ces temples et de passer par le fil du sabre les fauteurs de troubles.

Fondamentalismes bouddhiques

Les rapports du bouddhisme et de la guerre sont complexes. Dans les pays où il constituait l'idéologie officielle, il fut tenu de soutenir l'effort de guerre. Il existe également dans le bouddhisme tantrique un arsenal important de techniques magiques visant à soumettre les démons. Il fut toujours tentant d'assimiler les ennemis à des hordes démoniaques, et de chercher à les soumettre par le fer et le feu rituel.

Avec la montée des nationalismes au xixe siècle, le bouddhisme s'est trouvé confronté à une tendance fondamentaliste. Certes, la chose n'était pas tout à fait nouvelle. Dans le Japon du xiiie siècle, lors des invasions mongoles (elles-mêmes légitimées par les maîtres bouddhiques de la cour de Kûbilaï Khân), les bouddhistes japonais invoquèrent les « vents divins » (kamikaze) qui détruisirent l'armada ennemie. Ils mirent également en avant la notion du Japon « terre des dieux » (shinkoku), qui prendra une importance cruciale dans le Japon impérialiste du xxe siècle. Durant la Seconde Guerre mondiale, les bouddhistes japonais devaient soutenir l'effort de guerre, mettant leur rhétorique au service de la mystique impériale. Même Daisetz T. Suzuki, le principal propagateur du zen en Occident, se fera le porte-parole de cette idéologie belliciste.

Plus récemment, c'est à Sri Lanka que cet aspect agonistique a pris le dessus, avec la revendication d'indépendance de la minorité tamoule, qui a conduit depuis 1983 à de sanglants affrontements entre les ethnies sinhala et tamoule. Le discours des Sinhalas constitue l'exemple le plus approchant d'une apologie bouddhique de la guerre sainte. Certes, il s'agit d'un fondamentalisme un peu particulier, puisqu'il repose sur un groupe ethnique plutôt que sur un texte sacré. Il existe bien une autorité scripturaire, le Mahâvamsa, chronique mytho-historique où sont décrits les voyages magiques du Bouddha à Sri Lanka, ainsi que la lutte victorieuse du roi Duttaghâmanî contre les Damilas (Tamouls) au service du bouddhisme. Le Mahâvamsa sert ainsi de caution à la croyance selon laquelle l'île et son gouvernement ont traditionnellement été sinhalas et bouddhistes. C'est notamment dans ses pages qu'apparaît le terme de Dharma-dîpa (île de la Loi bouddhique). Il ne restait qu'un pas, vite franchi, pour faire de Sri Lanka la terre sacrée du bouddhisme, qu'il faut à tout prix défendre contre les infidèles. Ce fondamentalisme est avant tout une idéologie politique.

Mentionnons pour finir un cas significatif, puisqu'il met en cause la personne même du dalaï-lama, le personnage qui personnifie aux yeux de la plupart l'image même de la tolérance bouddhique. Il s'agit du culte d'une divinité tantrique du nom de Dorje Shugden, esprit d'un ancien lama, rival du cinquième dalaï-lama, et assassiné par les partisans de celui-ci, adeptes des Gelugpa, au xviie siècle. Par un étrange retour des choses, cette divinité était devenue le protecteur de la secte des Gelugpa, et plus précisément de l'actuel Dalaï-Lama, jusqu'à ce que ce dernier, sur la base d'oracles délivrés par une autre divinité plus puissante, Pehar, en vienne à interdire son culte à ses disciples. Cette décision a suscité une levée de boucliers parmi les fidèles de Shugden, qui ont reproché au dalaï-lama son intolérance. Inutile de dire que les Chinois ont su exploiter cette querelle à toutes fins utiles de propagande. L'histoire a été portée sur les devants de la scène après le meurtre d'un partisan du dalaï-lama par un de ses rivaux, il y a quelques années. Par-delà les questions de personne et les dissensions politiques, ce fait divers souligne les relations toujours tendues entre les diverses sectes du bouddhisme tibétain.

Même s'il ne saurait être question de nier l'existence au coeur du bouddhisme d'un idéal de paix et de tolérance, fondé sur de nombreux passages scripturaux, ceux-ci sont contrebalancés par d'autres sources selon lesquelles la violence et la guerre sont permises lorsque le Dharma bouddhique est menacé par des infidèles. Dans le Kalacakra-tantra par exemple, texte auquel se réfère souvent le dalaï-lama, les infidèles en question sont des musulmans qui menacent l'existence du royaume mythique de Shambhala. A ceux qui rêvent d'une tradition bouddhique monologique et apaisée, il convient d'opposer, par souci de vérité, cette part d'ombre.
 
BERNARD FAURE

Professeur à l'université de Stanford, Californie. Auteur notamment de Bouddhisme , Liana Levi, 2001 ; Bouddhismes, philosophies et religions , Flammarion, 1998.

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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:35

Vingt-cinq siècles de bouddhisme


Le bouddhisme est né d'une réforme de la religion védique. Les trois grandes traditions bouddhistes visent à atteindre la fin des douleurs, engendrées par la succession des vies sur terre, par l'accès à l'état de sainteté.

- La première version du bouddhisme (theravâda, ou voie des anciens, appelée par dérision « petit véhicule » par ses adversaires issus de la réforme mahâyâna) défend que seuls les moines peuvent accéder au salut. De l'Inde, le theravâda a conquis toute l'Asie du Sud-Est. S'il a survécu au Laos, en Thaïlande, au Cambodge et au Myanmar, il a été supplanté par l'islam en Indonésie et Malaisie.

- La réforme mahâyâna (« grand véhicule ») stipule que chacun peut accéder au salut par une vie de mérites. Le mahâyâna a gagné la Chine, puis la Corée et le Japon, n'hésitant pas à se fondre dans de vastes systèmes syncrétiques destinés à lui assurer son succès par l'élaboration de cosmogonies compatibles avec les cultes qui lui préexistaient (taoïsme, confucianisme et culte des ancêtres en Chine ; taoïsme, confucianisme et chamanisme en Corée ; shinto - culte des esprits proche du chamanisme dans sa version d'origine - au Japon...).

- Quant au vajrayâna (« véhicule de diamant »), ou lamaïsme, ou encore bouddhisme tantrique, qui prône le salut par l'étude ésotérique, il est surtout présent au Tibet et en Mongolie. Issu du mahâyâna, il a souvent intégré dans son culte des éléments des religions indigènes : bön au Tibet, chamanisme en Mongolie.

Le bouddhisme compte aujourd'hui, selon les estimations, de 300 à 600 millions d'adeptes, dont 50 à 100 millions pour le theravâda (Sud-Est asiatique), le solde étant mahâyâna (dont la Chine, avec 100 à 250 millions d'adeptes). Le vajrayâna regroupe de 10 à 20 millions de pratiquants. La production littéraire des diverses écoles en Occident, par laquelle on peut se documenter sur le bouddhisme, est d'importance variée : l'essentiel est produit par une école tibétaine et une ou deux écoles du zen... des courants minoritaires au regard du bouddhisme tel qu'il est pratiqué dans le monde.

L'EXPANSION DU BOUDDHISME
Au départ limité au nord de l'Inde, le bouddhisme n'est alors présent que par la voie du theravâda. Sa doctrine se répand en Inde, à Sri Lanka et à l'ensemble du Sud-Est asiatique, tant continental qu'insulaire, mais aussi en Mongolie. Mais très vite, à partir du siècle suivant, une réforme le divise en deux grands courants qui vont eux-mêmes se fragmenter en multiples écoles, ou sectes. C'est donc le bouddhisme mahâyâna qui se répand en Chine dès le iie siècle de notre ère, par le biais des routes commerciales qui convergent vers Chang'an, capitale de l'empire Tang du viie au xe siècle). De là, il atteint rapidement la Corée et le Japon, des pays sous influence culturelle de l'empire du Milieu.

LE CAS JAPONAIS
Dans un premier temps, des moines chinois importent au pays du Soleil levant les doctrines de leurs écoles et fondent six sectes (copiées sur les modèles continentaux) à Nara, capitale impériale. L'empereur Kammu, au viiie siècle, désireux de contrer l'ascendant de ces sectes, déplace la capitale à Kyôto et favorise l'expansion de deux sectes « officielles », Tendai et Shingon, influencées par le tantrisme et le shinto.
Jusqu'au xiiie siècle, le bouddhisme reste réservé à l'élite, le peuple demeure shinto. Mais l'implantation de l'amidisme, propagé depuis la Chine, la fondation du nichirénisme et l'arrivée du zen propagent le bouddhisme dans toutes les couches sociales.

- L'amidisme postule que tout un chacun peut accéder au salut pour peu qu'il adhère à un credo très simple, qui parfois se rapproche de la magie (récitation d'une formule).
- Le nichirénisme voit dans les autres écoles un danger pour l'unité du bouddhisme, qu'il importe de combattre par tous les moyens. Il emprunte à l'amidisme son dogme simplifié.
- Le zen, plus élitiste, prône la recherche du salut par le dépouillement et la méditation.

Aujourd'hui, on estime approximativement que, sur 90 millions de Japonais officiellement bouddhistes, 30 sont amidistes, 30 sont nichirénistes, 14 sont shingon, 6 sont zen, 5 sont tendai, le solde se répartissant entre quelques dizaines d'autres mouvements.

LAURENT TESTOT

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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:36

Le bouddhisme incite-t-il aussi à la haine?
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Une mosquée brûle pendant des émeutes à Meikhtila, au nord de Rangoun, le 21 mars 2013. REUTERS/Soe Zeya Tun

En Occident, cette religion est vue comme prônant la non-violence. Pourtant, en Asie du Sud-Est, des communautés musulmanes sont la cible d'exactions perpétrées par la majorité bouddhiste.

Un paisible adolescent à lunette encaissant avec bonté les vexations de militaires chinois. Depuis plus de quinze ans, l'imaginaire des Européens a figé le bouddhisme sous les traits de son plus célèbre représentant, le dalaï-lama, tel qu'il a été incarné dans le cinéma. Dans les films de Martin Scorcese (Kundun en 1997) et de Jean-Jacques Annaud (Sept ans au Tibet, la même année) la violence demeure l'apanage des Chinois, le martyre celui de bouddhistes pacifistes.

Mais d'étranges bouffées d’agressivité venues d'Asie du Sud-Estviennent mettre à mal cette image. Ainsi depuis plus d'un an, en Birmanie comme au Sri Lanka, des communautés musulmanes, largement minoritaires, sont la cible d'exactions perpétrées par la majorité bouddhiste.


En Birmanie en 2012, des affrontements entre les deux minorités avaient fait plus de 180 morts et 110.000 déplacés dans le nord. En mars dernier, trois jours d'émeutes anti-musulmanes dans le centre du pays se concluaient sur le tragique bilan de 40 morts tandis que début mai, de nouveaux heurts éclataient au nord de Rangoun.

Un mouvement bouddhiste extrémiste, le «969», qui prétend protéger «la race et la religion birmane» serait même à l'origine de ces émeutes sanglantes. A la tête de ce groupuscule nationaliste dont le nom fait référence à trois principes de base du bouddhisme ( les neuf attributs spéciaux de Bouddha, les six attributs de son enseignement et les neuf attributs spéciaux de l’ordre bouddhiste, la «Sangha»), le moine Wintharu, sorti de prison en 2012 après une condamnation pour «incitation à la haine envers les musulmans».



But de la propagande 969: appeler au boycott des commerces musulmans et inciter à consommer uniquement dans les boutiques bouddhistes. Ainsi depuis plusieurs mois des tracts et des lettres «anti-musulmanes» ont été largement distribuées à travers la Birmanie par le mouvement du moine Wintharu qui d’auto-proclame volontiers le «Ben Laden birman». Une image du clergé bouddhiste qui fait vaciller celle communément répandue en Occident par un dalaï-lama, non-violent, détaché des passions et des biens matériels et qui acondamné les violences faites aux musulmans en Birmanie à de nombreuses occasions. Malgré ces exemples vertueux que nous lui connaissons, le bouddhisme pourrait-il inciter à la haine? Se fait-on une idée trop simpliste de cette religion en Occident?
Pas un, mais des bouddhismes

La confusion que peut créer dans l'opinion occidentale ces dérives violentes trouve sa source dans de multiples malentendus que le grand public a entretenu avec le bouddhisme. Le premier d'entre eux: parler de bouddhisme au singulier. Comme le synthétise Michel Aguilar, secrétaire général de l’Union bouddhiste de France:

«Il existe trois grands courants: le bouddhisme Theravāda de l’Asie du Sud-Est, dont on entend peu parler et qui est pratiqué de façon paisible par la plus grande majorité de cette communauté, le bouddhisme zen, plutôt originaire du Japon, du Vietnam et de la Corée, et enfin, le bouddhisme tibétain.»

Selon les classifications, on notera également le bouddhisme mahāyāna apparu en Chine et en Inde et dont le zen est une école dérivée, ainsi que le bouddhisme tantrique vajrayāna pratiqué dans certaines régions himalayennes.

Parmi ces courants, eux-mêmes divisés en diverses écoles, le bouddhisme tibétain est le plus connu du grand public, au point de se confondre dans l'inconscient collectif occidental comme sa seule incarnation. Pourtant la propagation du bouddhisme en Occident remonte bien avant l'exode des moines tibétains.

Dès le XIXe siècle, la fascination pour le lointain et l'exotique de l'époque orientaliste introduit le bouddhisme en occident via les milieux savants. L'immigration des Japonais et des Chinois vers Hawaï à la même époque constitue également un foyer qui se développera jusqu'en Europe dans les années 1960 et 1970 lorsque ces minorités y installeront les institutions du bouddhisme monastique à destination des expatriés.
Enfin certains maîtres de religion, voyant que l'Occident s’était montré réceptif tout au long du XIXe siècle, viennent par la suite y diffuser le message du bouddhisme.

«Dans l'histoire de ces processus, qui agissent de concert, les Tibétains, qui occupent le premier rang médiatique, sont arrivés très tardivement par rapport à d’autres traditions. On a ainsi tendance à croire, de manière erronée, que la fascination pour le bouddhisme a commencé en 1951 à la suite de l’annexion du Tibet par la Chine, puis après 1959, avec la diaspora qui a suivi la fuite du 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso», détaille Lionel Obadia, professeur d'anthropologie à l'Université Lyon II et auteur de l'ouvrage Le bouddhisme en Occident.

Notre méconnaissance des différentes ramifications de cette religion pourrait en ce sens peut-être expliquer que l'Occident soit passé à côté d'expressions violentes du bouddhisme.
Origines de la non-violence

Mais qu'il s'agisse du bouddhisme tibétain, ou d'autres branches du bouddhisme, ces spiritualités pourraient-elle réellement permettre de dériver sur des comportements violents? Selon Michel Aguilar, toutes les formes de bouddhisme prêcheraient une approche pacifiste.

«Si les trois grandes branches ne donnent pas toutes la même priorité aux mêmes enseignements du Bouddha, le concept de non-violence est néanmoins commun à toutes ces branches. Il émane du fait que la racine fondamentale du bouddhisme est de ne pas nuire à autrui.»

Cette notion serait ainsi la pierre angulaire qui soutient le premier cycle d'enseignement du Bouddha, commun en Asie du sud comme aux autres ramifications du bouddhisme. Malgré cela, la non-violence n'est pas un concept propre au bouddhisme.
«A l'origine, l'invention de la non-violence vient de l’hindouisme et plus précisément du jaïnisme, le courant religieux de Gandhi»,explique le sociologue Raphaël Liogier, directeur de l'Observatoire du religieux à l'IEP d’Aix-en-Provence et auteur Du bouddhisme mondialisé.
Le jaïnisme applique un concept de non-violence (ahimsa) très poussé, qui refuse l'interruption brutale de toute existence terrestre. La réutilisation de ce concept pacifiste issu du jaïnisme par certains activistes dont le dalaï-lama l'a rendu indissociable du bouddhisme dans l’inconscient occidental. Une imprégnation d'autant plus forte que ce dernier l'applique de façon encore plus extrême.

«Le dalaï-lama va plus loin que Gandhi car même dans son attentisme il se doit de ne provoquer aucune violence. Il doit faire en sorte que rien de violent n'arrive à la suite de son inaction, auquel cas il assumerait la responsabilité des violences éventuelles. C'est un principe de non-violence active.»


Au sujet de la non-violence, le dalaï-lama se décrit comme un «tout petit suiveur de l'exemple du Mahatma Gandhi».
Cette approche irréprochable et relativement tardive n'empêche pourtant pas l'histoire des bouddhismes d'être parsemée d'épisodes plus violents.

«Pendant la Seconde Guerre mondiale, le moine zen japonais Yasutani justifiait le suicide des kamikaze japonais dans ses sermons au nom de la vacuité du bouddhisme.»

Avant cela, les guerriers samouraïs japonais, bouddhistes eux aussi, dédiaient leur vie à une violence extrême. Des cas particuliers qui s'expliquent, selon Raphaël Liogier, par le rôle d'un concept plus fort encore que celui de non-violence.

«Chez les bouddhistes, il y a quelque chose de fondamental qui compte plus encore que la non-violence, c'est l'intention. Ainsi on ne peut jamais faire quelque chose qui soit opposé au bien d'autrui, excepté si cela va dans le sens de l'éveil.»

Au travers de ces formes de violence, le but n'était donc pas de nuire à l'autre mais d'atteindre à une société meilleure pour les autres et pour soi, deux entités liées dans le bouddhisme.
Fantasme de la modernité
Si ces lectures plus violentes de la religion bouddhiste n'ont pas tellement imprégné l'imaginaire de l'Occident, c'est que le bouddhisme qui s'y est répandu a connu quelques mutations particulières. L'a priori positif sur le bouddhisme qui fait barrage à la compréhension du phénomène «969» s'est cristallisé dès l'époque des orientalistes. Durant cette période, le bouddhisme est véhiculé en Occident entre autres via les travaux savants du linguiste et indologue Eugène Burnouf, lequel donnera une coloration rationaliste à l’antique tradition asiatique.
«Sur cette base, mais aussi en vertu d’autres processus, on a vu dans le bouddhisme un candidat particulièrement intéressant pour incarner le fantasme de la modernité: une spiritualité sans dogme ni Dieu, intériorisée et individualisée, fondée sur la rationalité», analyse Lionel Obadia. Le bouddhisme exporté en Occident a été ainsi «construit en miroir de tout ce qui était perçu comme négatif dans la religion», ajoute Raphaël Liogier.
Une croyance tolérante, non-violente et centrée sur le bien-être de l'individu quand l'Occident rejette le christianisme perçu comme fermé, obsolète et culpabilisant.
Cette vision du bouddhisme aurait également présenté un avantage pour les asiatiques eux-mêmes. «L'intérêt porté au bouddhisme par les occidentaux a donné un regain d'orgueil aux populations asiatiques colonisées», résume Dominique Trotignon directeur pédagogique de l'université bouddhique européenne. Cette subtile mutation de la croyance est donc encouragée par les populations bouddhistes asiatiques, trouvant dans le bouddhisme un élément de valorisation de leur identité.

«Le bouddhisme que l'on a représenté est celui pratiqué par moins de 5% de la population asiatique, c'est un bouddhisme savant, a contrario d'un bouddhisme populaire. On a donc une vision totalement déformée du bouddhisme en Occident.»

L'écart entre le bouddhisme populaire et le bouddhisme savant expliquerait-il à lui seul que certaines de ces formes puissent inciter à la violence en Asie? L’hypothèse a de quoi troubler quand on sait que la personne à l'origine de cette branche violente en Birmanie est un moine.
Arme symbolique
En réalité, comme toutes les autres religions, le bouddhisme connaît un écart entre ses valeurs intrinsèques et leur mise en œuvre dans la société. Difficile à accepter pour des occidentaux qui ont voulu voir dans le bouddhisme la «religion idéale».
Le bouddhisme souffre donc de multiples décalages. Décalage entre la pratique populaire et la pratique savante; décalage entre un bouddhisme occidental dépolitisé, et un bouddhisme oriental impliqué dans une réalité sociale et politique, particulièrement en Asie du Sud-Est où il a toujours été associé aux mouvements identitaires.
« Dès le IIe siècle avant JC, le bouddhisme était utilisé au Sri Lanka contre l'invasion des tamouls, c'est une réalité sociologique», explique Dominique Trotignon. Des rapports entre la sphère religieuse et nationaliste qui sont toujours d'actualité selon Célestine Foucher, coordinatrice d'Info Birmanie, association dédiée à la promotion du respect des droits de l’Homme dans ce pays:

«Le bouddhisme et l'identité nationale sont fortement liés en Birmanie. Ces mouvements identitaires ont toujours été dirigés par des moines, ceux-ci ont un rôle énorme dans les mouvements nationalistes.»

Le clergé bouddhiste a beau avoir été lié à des mouvements politiques comme en 2007 en Birmanie lorsque les moines de la révolution de safran manifestent pacifiquement contre la hausse abusive des prix par la junte, comment expliquer l'émergence d'une frange extrémiste incitant désormais ouvertement à la haine envers une autre confession?
«Sur le principe, le mouvement 969 ressemble à une dérive, mais sur le principe seulement», affirme Lionel Obadia.

«Le problème c'est que l'on oublie qu'il y a des liens fermement établis entre les nationalismes sud-asiatiques et le bouddhisme, depuis le mouvement de décolonisation du XIXe siècle, et dès le début du XXe siècle un peu partout en Asie du Sud-Est, mais en particulier à Sri Lanka et en Birmanie.»

Pour ce spécialiste, dans ces régions, la citoyenneté se confond avec la confession:

«Etre birman, c'est être bouddhiste.»

Dans le cas donc du Sri Lanka et de la Birmanie, le bouddhisme, plus qu'une religion, assurerait le rôle de protecteur symbolique selon Raphaël Liogier.

«Le groupe 969 fait partie de mouvements réactionnels liés à des problèmes identitaires. On a le sentiment d'être agressé par des marges, on réagit en se protégeant. C'est une manière de se définir contre l'autre. Le bouddhisme est dans ce cas une arme symbolique.»

Dominique Trotignonexplique:

«Ce qui se passe en Birmanie est excessif, mais si on regarde d'un point de vue historique, il y a là un discours qui s'exerce depuis le IIe siècle avant JC. Ce n'est pas un discours majoritaire, ce n'est pas considéré comme orthodoxe, mais cela a déjà existé.»

Une nouveauté: le rapport à l'islam
Si le discours identitaire n'a donc rien de nouveau, le rapport à l'islam a changé, en revanche, et devient inquiétant.
Le djihad d'al-Qaida n'a pas directement influencé les mouvements bouddhistes extrémistes, mais il a déplacé le curseur des violences en Asie du Sud-Est. Auparavant dirigées vers les hindouistes, ces dernières ciblent à présent les musulmans. Pour Raphael Liogier, ces violences anti-musulmanes sont une réaction au mythe de l'islam mondialisé.

«On est face à un phénomène plus grave que du simple nationalisme avec une crise en Asie du Sud-Est qui se concentre sur l'islam, devenu le nouveau prétexte du sentiment d'insécurité identitaire. C'est un glissement qui est nouveau, influencé par l'image de l'islam globalisé et par les crises identitaires internes.»

Pour les spécialistes, il n'y a pas de risque que cette approche violente contamine les branches non radicalisées du bouddhisme dans le monde, encore moins celle du bouddhisme occidental, dépolitisé et en cours d'occidentalisation.
Paradoxalement, ces dérives pourraient même avoir un impact intéressant sur le bouddhisme. En lui permettant notamment de remettre en question son image, parfois trop idéalisée.
«Il est toujours profitable de sortir des absolus de pureté. Les croyants vont peut-être pouvoir s'approprier leur bouddhisme, et pas forcément rester soumis à une espèce de mythe du bouddhisme qui serait pur», commente Raphaël Liogier. Une remise en question à ne pas analyser comme une crise de foi, mais bien comme l'incarnation des valeurs-mères de la religion de Bouddha, selon le sociologue.

«Le cœur du bouddhisme est de relativiser l'existence de toute chose. Relativiser l'identité du bouddhisme en lui-même, c'est très bouddhiste!»
Laura Guien

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Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:38

Les Dessous du Bouddhisme
Bouddhisme Jean-sebastien-berube-bd-moine

  • Présentation rapide du bouddhisme

  • Bouddhisme et franc-maçonnerie

  • les ignobles vérités du bouddhisme, par zacharias

  • Tibet: La Guerre Occulte (livre)

  • Le N.O.M. & le Tibet + Lumière sur le Tibet » de Jan Van Rijckenborgh

  • Kalachakra, initiation ou contre-initiation de masse ?

  • Le Dalaï Lama: « Un Agent américain aux fréquentations douteuses« 


Présentation rapide du bouddhisme
Bouddhisme Le%20Bouddhisme

Il y a environ 450 millions de bouddhistes dans le monde. Ils sont avant tout en Asie. Le bouddhisme est né dans plaine Indo-Gangétique, d’où il a pratiquement disparu. Le bouddhisme Mahayana s’est diffusé vers l’Asie du Nord. Aujourd’hui, il est présent au Vietnam, au Japon, dans la péninsule coréenne. Le bouddhisme Theravada s’est diffusé dans un environnement plus proche, vers l’Asie du Sud-Est. Aujourd’hui, au Sri Lanka, en Birmanie, au Cambodge, au Laos, à Singapour, et en Thaïlande où il est religion d’État. Et enfin, le bouddhisme Vajrayana ou le bouddhisme tantrique, au Bhoutan et au Tibet. (Source)


Bouddhisme et franc-maçonnerie
Conférence audio de Christophe Beaublat
Bouddhisme Bouddhisme-et-Franc-maconnerie

LES « IGNOBLES VÉRITÉS » DU BOUDDHISME
« Les divinités courroucées du bouddhisme tibétain et mongol relèvent d’une violence symbolique dont on peut se demander si elle constitue le retour du refoulé, un exutoire à la violence réelle, ou au contraire son reflet, voire sa cause profonde.
Il faut bien avouer qu’au cours de son histoire mouvementée, le bouddhisme a bien souvent été du côté du manche. Car avec ses pouvoirs occultes, sa magie noire, il dispose d’armes surhumaines capables de détruire les démons. Qui sont les démons ? […] Dans chaque camp, des prêtres tantriques ourdissent des sorts.
Bien sûr il faut choisir le camp de l’opprimé. Mais à long terme toute cette béatification aura des effets négatifs, quand on s’apercevra que le bouddhisme d’Hollywood est un mythe. »
Bernard Faure, Professeur d’Histoire des Religions, Université de Stanford, Californie.


(Source) Le bouddhisme bénéficie en Occident, fallacieusement, d’une aura de respect et de déférence, ceci participant de son image de non-violence, de sagesse et de sainteté, image qui est pourtant bien loin de correspondre à la réalité des faits. L’histoire démontre ainsi que le bouddhisme, loin d’avoir été la douce et bienfaisante école diffusant les préceptes du Bouddha (l’Éveillé), fut une entreprise qui ne dérogea pas à la règle commune de toutes les institutions religieuses mondaines, et épousa, avec un enthousiasme certain qui se traduira par des exactions sanguinaires, les thèmes les plus éculés de l’agressivité guerrière et belliqueuse, et, sous prétexte d’une ouverture « non-dualiste » à l’ensemble de la réalité phénoménale, se livra avec délectation au jeu pervers des déviations sexuelles outrées issues des reliquats des anciens cultes issus directement des tendances déviées du chamanisme.Le bouddhisme tibétain est assez représentatif de cette attitude, ses différentes tendances ayant toujours exercé un pouvoir s’imposant comme une théocratie relativement oppressive et contraignante pendant des siècles. En effet, le Tibet fut soumis à un régime exclusif de servage exercé par les propriétaires terriens nobles, fonctionnaires et moines  » bouddhistes « , servage souvent très oppressif : « Dans le Tibet, les prêtres détiennent la toute puissance, il s’agit d’une théocratie authentique où les pouvoirs absolus sont entre les mains d’un dieu réincarné. Les lamas ne sont plus seulement les juges, les instituteurs et les médecins, ils sont encore les plus riches propriétaires fonciers, les chefs politiques; outre les revenus qu’ils retirent des fermiers, ils exigent cadeaux et monnaies pour toute visite rituelle, toute bénédiction, toute cérémonie, la simonie est une loi rigoureusement appliquée…. » (R. Loup, Martyr au Tibet, Fribourg, 1950) . De son côté, dans « Visa pour le Tibet »  Alan Winnington parlera du lamaïsme comme d’une « religion mécanique » considérant le travail des classes laborieuses comme dû par simple obligation naturelle à l’égard des moines qui n’hésitèrent nullement à s’allier aux nobles pour les exploiter d’une manière scandaleuse. Son constat  sur l’état de pauvreté indigente de la majorité des laïcs est frappant. Les châtiments corporels étaient d’une barbarie primaire, sachant que, du début du dix-septième siècle jusqu’au sein du dix-huitième siècle, les écoles rivales (Nyingmapa, Sakyapa, Kagyupa, Guélugpa) se livrèrent à des affrontements armés et à des exécutions sommaires d’une rare férocité, ce qui n’est pas sans quelques rapports avec l’univers spirituel du panthéon bouddhique, fleurissant de divinités plus terrifiantes et courroucées que franchement paisibles, images destinées à frapper l’imaginaire des fidèles, courbant l’échine devant une religion médiévale chargée d’un paganisme idolâtre exaltant les éléments naturels et les forces intermédiaires (esprits, puissances, etc), usant et abusant de la sorcellerie, ployant devant des superstitions ridicules, et surtout sollicités dans l’observance des préceptes en raison de leur « bienveillance matérielle », sonnante et trébuchante (au sens propre et figuré) à l’égard des religieux.

Il apparaît ainsi, que loin d’avoir été le royaume idéal consacré à  « l’Éveil » selon les caduques images d’Épinal, le Tibet vécu dans l’oppression obscurantiste d’une religion théocratique se distinguant par un cléricalisme infiniment supérieur aux pires égarements du christianisme ; n’oublions-pas que dès le treizième siècle l’Empereur Kublai Khan créa le premier Grand Lama qui devait présider tous les autres lamas à l’instar d’un pape qui préside ses évêques. Plusieurs siècles plus tard, l’Empereur de Chine envoya une armée au Tibet pour soutenir le Grand Lama, un homme ambitieux de 25 ans, qui s’était alors donné le titre de Dalaï (Océan) lama, dirigeant l’ensemble du pays (ce n’est d’ailleurs pas une  mince ironie de l’histoire que de constater que le premier Dalaï-lama fut installé par une armée chinoise…). Pour élever son autorité, le premier Dalaï-lama saisira les monastères qui n’appartenaient pas à sa secte, et détruisit même les écritures bouddhistes qui étaient en désaccord avec sa revendication à la divinité. Le Dalaï-lama qui lui succéda poursuivit une vie sybaritique, jouissant de la compagnie de maîtresses licencieuses excitées par les pratiques tantriques les plus « endiablées », faisant la fête et agissant d’une manière peu conforme à une divinité incarnée. Pour cela, ce que nous cachent les pieuses hagiographies des ignorants bouddhistes occidentaux, il fut éliminé par ses prêtres. D’ailleurs durant 170 ans, malgré leur statut reconnu de « dieux », cinq Dalaï-lama furent assassinés par leurs grands prêtres ou par d’autres courtisans !

Lien vers la description et commentaires de lecteurs
De leur côté, loin d’être en reste vis-à-vis de leurs homologues tibétains, nombre des maîtres bouddhistes zen, ne se sont pas contentés d’être des complices muets du pouvoir impérialiste japonais pendant des siècles, mais sont devenus, particulièrement à compter de l’ère Meiji (XIXe) des idéologues ardents de la politique nationaliste, encourageant et légitimant la guerre et les exactions au nom, précisément, du bouddhisme.Comme l’écrivit un enseignant zen américain, l’ouvrage de Brian Victoria, « Zen en guerre » (universitaire d’origine néo-zélandaise, devenu moine dans la tradition Zen, décrivant  dans son livre avec précision l’implication des structures bouddhiques dans la politique expansionniste et militaire japonaise entre les années 1894-1945), abondamment documenté, fit l’effet « d’un missile à longue portée lancé depuis l’autre côté du monde qui touche en plein cœur les communautés zen occidentales ». Ceux-là mêmes (pratiquants zenistes plutôt « alter-mondialistes » héritiers des valeurs de 68) qui croyaient, naïvement, le bouddhisme indemne des débordements du fanatisme religieux découvrent, avec frisson, que les écoles zen (Soto shû, Rinzaï shû, Nichiren shû, etc.), lorsqu’elles ne priaient pas pour la gloire de l’empereur et du Japon, préparaient leurs fidèles à la guerre totale. Ce livre courageux est à lire impérativement par tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du bouddhisme extrême-oriental ainsi qu’à ses dérives. Bénédiction des drapeaux, croisade pour la défense de la civilisation, théories suspectes de la guerre juste, on croyait ces images et ces thèmes réservés à l’Occident ; or les « dits » maîtres de « l’illumination »  ont démontré sur ce sujet un zèle incroyable dans l’exaltation de la guerre génocidaire (Mandchourie, Corée, etc.), du meurtre systématique, du terrorisme et de la violence sous couvert d’indifférente impassibilité. La compassion bouddhiste, bien loin de protéger l’Asie de pareilles dérives, participa à la mise en œuvre d’une idéologie guerrière au service d’un pouvoir agressif et ultra-impérialiste. Les plus grands maîtres (Kôdô Sawaki, Yamada Reirin, Hitane Jôzan), jusqu’au célèbre D. T. Suzuki, ont légitimé l’alliance entre le sabre et le Zen. Collecte de fonds pour l’effort de guerre, cérémonies spéciales pour l’obtention de la victoire, création de centres d’instruction, activités de renseignement, endoctrinement des populations, cette collusion n’a pas cessé en 1945, elle s’est métamorphosée dans le fameux « Zen d’entreprise », du Japon en plein essor. Le pouvoir impérial a réussi à fabriquer de toutes pièces, avec la complicité des maîtres de sagesse, une « âme du Japon éternel » inquiétante. L’Occident n’est donc pas seul, loin de là, à porter la lourde tâche d’une impérative interrogation sérieuse des origines et de la nature des déviances totalitaires du siècle venant de s’écouler.

Mais le plus grave est sans aucun doute l’énorme tromperie spirituelle que représente cette prétendue philosophie de sagesse qu’est le bouddhisme. Entouré d’un prestige tenant à la méconnaissance des occidentaux à l’égard de ses sources réelles, le bouddhisme est d’une nature bien différente des stupides clichés pour touristes fatigués et dépressifs en mal d’exotisme qui nous sont généreusement octroyés depuis des décennies par de nombreux canaux (livres, journaux, revues, télés,  films, etc.), sans compter sur le soutien indirect, mais cependant fort actif et utile, des tenants de la « Tradition » à la mode guénono-schuonienne qui nous chantent sur un air usé jusqu’à la corde qui est devenu aujourd’hui risible, le lassant et mensonger refrain de « l’unité transcendante des religions ».

A ce titre, fort instructive est l’histoire de June Campbell qu’elle a racontée dans un livre émouvant paru en 1996 sous le titre Traveller in Space: Gender, Identity and Tibetan Buddhism [Voyageur de l’espace : sexe, identité et bouddhisme tibétain], June Campbell qui joua un rôle important auprès d’un maître extrêmement vénéré du bouddhisme tibétain puisqu’elle fut l’interprète du célèbre Kalou Rinpoché. Étant directement à son service, elle ne souffrait pas de la pression des échelons intermédiaires souvent très perceptible et dérangeante dans ces écoles, et était donc dans des conditions parfaites pour faire un « beau voyage spirituel » au service de ce très digne moine. Cependant, il lui fallut, raconte-t-elle dans son livre, accepter les relations sexuelles que le maître exigea d’elle ( il était un « chaste » moine portant la robe et visiblement astreint à leurs vœux), puis les relations sexuelles avec l’un de ses proches, un parent à lui, c’est à dire sans doute une forme courante de la polyandrie répandue dans les cultures himalayennes. Enfin une deuxième maîtresse, beaucoup plus jeune évidemment et aux charmes « spirituels » supérieurs, fut introduite dans l’intimité des deux hommes et June dut accepter la nouvelle venue (qui mourut d’ailleurs prématurément sans doute en raison de quelques excessives « ascèses  » sexuelles). A l’issue de l’expérience, c’est à dire après la mort du vénérable Kalou, June mit près de quatorze années avant de pouvoir se résoudre à raconter son histoire. Et ce n’est pas un merveilleux voyage qu’elle raconte, mais l’histoire d’un douloureuse souffrance. Les deux hommes ayant exigé d’elle l’absolu secret sur ces relations qui auraient terni l’image du maître si elles étaient venues à la connaissance des disciples ; June se sentit, selon ses mots, « abused » (abusée, flouée, trompée), et mit longtemps pour se reconstruire. Rappelons pour les moins avertis, que le fameux Kalou Rinpoché était sans doute le moine le plus réputé en Occident dans son école. Il était, et est reconnu comme un véritable « bodhisattva », beaucoup d’occidentaux « abusés », et non des moindres, s’étant mis à l’école de ce maître tantrique dispensant les fondements du Vajrayana. Le voyage de sa disciple fut cependant décevant, et on imagine sans peine ce que cela doit être que de suivre aveuglément des maîtres encore moins accomplis, de moindre exigence ou de moindre expérience.

On remarquera, alors que des milliers d’occidentaux en rupture avec leur propre tradition, ne se signant jamais lorsqu’ils rentrent dans une église, ne récitant aucune prière chrétienne, totalement étrangers aux fondements doctrinaux du christianisme, vivants leurs existences comme des athées stupides, se précipitent sans discernement aucun aux pieds du moindre lama aviné et libidineux, (parfois de jeunes enfants incultes ou des adolescents boutonneux beaucoup plus intéressés par les mœurs « engageantes » des jeunes dévotes européennes pour le « coup » (sic) authentiquement « libérées », ou des lucioles de la société marchande ),  et que ce type de dérives tantriques qui conduisent, sous prétexte de libération spirituelle, à des situations psychologiques tragiques, n’est pas sans faire écho à ce qui se produisit par exemple dès les années 30 pour Jean Marquès Rivière, qui travaillait pour le journal Le Voile d’Isis dans lequel publiait l’élite occultiste de l’Europe et dont l’un des rédacteurs principaux était René Guénon, qui accomplira un rituel tantrique (« avec du sang et de l’alcool »), qui le laissa possédé par une déité tibétaine. Ce fut seulement par l’intervention d’un exorciste catholique qu’il put être libéré de la possession, faisant que par gratitude il se convertit au christianisme. Kalou Rinpoché disait, sans doute pour consoler June Campbell et ses multiples maîtresses de passage, qu’il n’y a aucun mal dans le désir, qu’au contraire il est « de la nature de la félicité » et se présente comme tel lorsqu’il est reconnu dans son essence « non-duelle ». Encore une fois, est démontrée ici de façon patente, l’inexactitude totale de ces fausses théories prétendument « non-duelles » mais foncièrement sexualisées et travaillées par l’exaltation malsaine des désirs les plus triviaux, dominées par les pulsions grégaires de l’humaine condition, théories païennes oublieuses de ce qu’il en est de la nature profondément « désorientée » de l’homme depuis la rupture adamique, et en quoi le rêve d’une « pseudo libération », que l’on peut aisément qualifier de rigoureusement pélagien dans ses vues (ce qui peut d’ailleurs se dire de toutes les voies orientales globalement), s’appuyant sur des techniques forcément limitées (mantras, mudras, visualisations, etc.) et des conceptions faussées, est un rêve imaginaire qui se paye très chèrement et se conclut, généralement, par d’amères désillusions et des abîmes de déréliction.


Le bouddhisme, qui sous couvert d’apprentissage d’innocentes techniques méditatives dont l’Occident aurait perdu la pratique selon les ridicules et absurdes thèses guénoniennes, alors même que l’on sait qu’il n’est jamais anodin de se livrer à des exercices qui véhiculent clairement des influences spirituelles bien définies et à l’évidence douteuses puisque sous-tendues par des principes contraires à l’enseignement des Écritures, rien n’étant jamais « neutre » dans ces domaines contrairement à ce que l’on veut faire croire aux esprits crédules, le bouddhisme donc, dans ses différentes versions (Tibet, Japon, Chine, Corée), doit être de ce fait dénoncé pour ce qu’il est, c’est-à-dire un piège dangereux pour un chrétien, une voie sans issue à éviter, un itinéraire moralement périlleux pour une âme véritablement en quête de la Vérité, un cheminement incompatible avec les saintes lumières de la Révélation. (Source)
(A prendre pour ce que c’est : ici, un texte écrit par un chrétien)
Tibet: La Guerre Occulte
« Du point de vue du bouddhisme originel, le meilleur service à rendre à l’humanité, c’est de se libérer soi-même avant de prétendre aider les autres. Mais c’est là une démarche pénible. C’est pourquoi la plupart des courants spirituels proposent une culture de l’ego, selon l’idée que peu à peu on va s’améliorer jusqu’à la perfection finale. C’est ainsi que son nés les contes de fée du Tibet. Il s’agit d’une inversion du bouddhisme » – Joël Labruyère
Introduction
  • Il n’y a pas d’ego


L’emprise magique du Lamaïsme

La guerre de Shambhala
  • – Le combat final de Shambhala
  • Les Mongols, fer de lance de Shambhala
  • Shambhala, centre occulte du gouvernement mondial ?


Conclusion
  • Pour en finir avec la Loge Blanche


Appendices
  • Derrière l’avancée tibétaine
  • Dambijantsan, le lama assoiffé de sang
  • La mort et la renaissance de Rinpoch
  • Du hippie au guerre
  • La magie de la télépathie selon la G.L.B.



Le N.O.M. & le Tibet

Pyramide et soleil au sommet. Évocateur.

Jan Leene, alias Jan van Rijckenborgh (1896-1968), était un rosicrucien hollandais. En 1945, avec Catharose de Petri, nom d’écrivain de Henriette Stok-Huizer (1902-1990), il fonde le Lectorium Rosicrucianum, également connu sous le nom de Rose-Croix d’Or. Le Lectorium Rosicrucianum est une organisation initiatique d’inspiration gnostique et chrétienne.

Dans un e-mail adressé à Bouddhanar, un membre de Rose-Croix d’Or écrit : « En France, l’école a rencontré un écho favorable auprès des bouddhistes tibétains, bien plus qu’auprès des religions européennes. » Il précise aussi : « La Rose-Croix d’Or utilise, lors de certains rituels, la Voix du silence, un texte mystique tibétain transcrit du livre des préceptes d’or par Mme Blavatsky. »

L’e-mail de l’initié indique clairement que la Rose-croix d’Or a renié les mises en garde contre le Tibet du fondateur de l’école initiatique. En effet, immédiatement après l’invasion du Tibet, au début des années 1950, au moment où l’Occident s’apitoie sur le sort des lamas, Rijckenborgh prend sa plume pour dénoncer les dangers du bouddhisme tibétain.

D’un point de vue spiritualiste, le texte de Rijckenborgh, intitulé Lumière sur le Tibet, est un réquisitoire implacable contre le lamaïsme accusé d’œuvrer à l’instauration « d’une puissance mondiale immense, d’un caractère fort particulier ». L’auteur précise : « Rome a fait ce qu’il fallait pour empêcher l’Occident de connaître le vrai visage du Tibet, de sorte que le monde occidental ignore le caractère profond du Toit du Monde ». Grâce au journaliste d’investigation Bruno Fouchereau, nous savons que depuis 1945, les États-Unis ont resserré leur emprise sur l’Église catholique. Et, pour boucler la boucle, rappelons que des prélats tibétains, le Dalaï-lama à leur tête, ont empoché des millions dollars pour leur collaboration avec la CIA.

Mais l’intention de Rijckenborgh n’est pas de dénoncer la politique étasunienne ou le rôle du Vatican. Son propos vise à révéler un plan démoniaque de domination du monde qui est à l’œuvre depuis les lamaseries. Il est persuadé que les rituels tibétains catalysent des forces occultes afin d’égarer l’humanité.

Lumière sur le Tibet est un texte écrit par un iconoclaste qui n’hésite pas à démolir le mythe du Tibet, pays sacré de prétendus maîtres bienveillants et protecteurs de l’humanité des fables théosophistes. Jan van Rijckenborgh n’est pas un provocateur en mal de publicité. Il est crédité d’une étonnante faculté de clairvoyance, l’éclairage qu’il apporte sur le Tibet semble sincère. Toutefois, Rijckenborgh a recours à une phraséologie ésotérique qui déconcertera les personnes qui ne se sont pas familiarisées avec ce genre d’écrits. En réalité, Lumière sur le Tibet ne s’adresse pas à un large public, c’est un document interne, dactylographié et ronéocopié (le Ronéo est l’ancêtre de la photocopieuse).

Une autre révélation de Jan van Rijckenborgh surprendra les lecteurs qui ne peuvent imaginer que de véritables sages « se sont regroupés quelque part en Chine, (pays des ennemis du lamaïsme féodal). Ils se sont échappés de leur patrie d’origine, les Indes, à cause des terribles persécutions auxquelles les bouddhistes étaient exposés. Ils étaient obligés de fuir, précise Rijckenborgh, car ils s’étaient engagés à : ne pas se venger, ne pas se laisser entraîner en quelque conflit que ce fût, continuer leur action tant que leur œuvre ne serait pas achevée ».
Ce groupe, qui n’approuve pas les sinistres desseins des lamas, a été localisé dans le kham, la partie orientale du Tibet. Le Kham est situé dans le Sichuan qui fut dévasté par un terrible séisme le 12 mai 2008.

Dans Lumière sur le Tibet, Rijckenborgh évoque la possibilité d’une auto-libération et son fils, qui n’est plus rose-croix, récuse formellement la démarche qui consiste à s’en remettre à un maître ou à une école pour parvenir à l’éveil. Or, depuis 1968, date du décès de Rijckenborgh, la Rose-Croix d’Or (Lectorium Rosicrucianum)s’est éloignée de cet idéal. Elle est en effet classée comme secte : http://www.prevensectes.com/rco1.htm

Lumière sur le Tibet est un texte gnostique profondément mystique. Il prouve que la critique du lamaïsme ne provient pas toujours du milieu matérialiste ou prochinois. Il contient plusieurs chapitres :
I) LUMIÈRE SUR LE TIBET
II) LA MAINMISE MAGIQUE DU TIBET SUR L’ HUMANITÉ
III) LA MÉTHODE LAMAÏSTIQUE DE DOMINATION DU MONDE
IV) LA MÉTHODE LAMAÏSTIQUE DE DOMINATION DU MONDE (suite)
V) CONCLUSIONS ET RÉFLEXIONS

Lire Lumière sur le Tibet :



Kalachakra, initiation ou contre-initiation de masse ?

(Source) Le texte sacré (tantra) du bouddhisme tibétain appelé « Tantra du Kalachakra » ainsi que le mythe de Shambhala faisant partie de celui-ci sont à l’origine d’une importante initiation ouverte à tous. « Kalachakra » (sanskrit) signifie la « roue du temps » et est aussi le nom du dieu du temps tibétain le plus puissant. Le « Tantra du Kalachakra est considéré comme étant le plus récent des textes révélés (10ème siècle) et est considéré par les lamas comme étant l’apogée de tous les systèmes bouddhistes.Le rituel de l’initiation de Kalachakra dit :

« Mon enfant, approche-toi,
Je t’enseignerai, dans leur totalité,
Les rites et les pratiques du Grand véhicule.
Tu es le vaisseau de la Grande voie. »

Le candidat à l’initiation doit entrer comme un enfant dans le mandala de Kalachakra. Mais sait-il que l’initiation le rend réceptif à un égrégore (énergie psychique collective) qui le transformera en « soldat de Shambhala » afin de combattre, en tant que fantassin ou officier, dans de terribles batailles et écraser « les ennemis de la doctrine » ( Kalachakra I. 128-142) ?

Depuis plus de trente ans, des centaines de milliers de personnes ont reçu L’initiation de Kalachakra en croyant participer à la promotion de la paix et de la tolérance entre tous les hommes. Elles ne soupçonnent pas qu’elles sont en quelque sorte enrôlées dans une terrible guerre contre les musulmans. En effet, « Le Tantra du Kalachakra jure une guerre totale entre le monde islamique et le monde non-islamique lors de laquelle les disciples de Mohamed seront présentés comme les ennemis principaux des bouddhistes. Dans le texte original, la Mecque est décrite comme la résidence de « l’idole puissant et impitoyable des barbares », « l’incarnation du démon » (Shri Kalachakra I. 154). Ainsi d’après l’adversaire principal du prochain roi du Shambhala, Rudra Chakrin “tourneur courroucé de la roue”, nous apprenons qu’ils sont également nommés mleccha ce qui signifie “barbares” mais également “habitants de la Mecque”. Un autre commentaire du Kalachakra appelle Rudra Chakrin le “meurtrier des Mlecchas ». (Trimondi)

Les Mlecchas-musulmans sont désignés comme les ennemis des bouddhistes, de Shambhala et aussi des prétendues nations civilisées qui prétextent la guerre contre le terrorisme islamique pour imposer leur domination mondiale.
La promotion grand public du kalachakra participe-t-elle à l’hégémonisme anglo-saxon ? Les services que le Dalaï-lama rend à l’empire anglo-américain sont indiscutables et ont été reconnus le 17 octobre 2007 quand le « prince de l’église » tibétaine a reçu la médaille d’or du Congrès des mains de l’immonde George Bush.

« Normalement, l’initiation de Kalachakra n’est pas donnée en public ». (La « Lettre de la canine de mangouste », citée par les auteurs du livre « Une Grande Imposture ». )
« Selon certaines sources, les initiations de kalachakra étaient principalement données autrefois par ceux qui détenaient le rôle de Panchèn Lama, et cela en raison d’un lien particulier, le Panchèn Lama étant une manifestation du dieu-roi de Shambhala. Peu à peu, le quatorzième Dalaï-lama s’est octroyé ce rôle, jusqu’à ce que finalement aujourd’hui, aucun autre lama n’ait la possibilité de donner l’initiation de Kalachakra en public. Pour le Dalaï-lama, accorder l’initiation de Kalachakra est la meilleure méthode pour faire de l’argent, pour contrôler les gens par le biais de la dévotion spirituelle et pour propager sa réputation. De cette manière, il peut utiliser la foi religieuse des gens pour accomplir ses objectifs politiques. »

Le livre « Une Grande Imposture », édité par la Western Shugden Society, s’inspire de sources bouddhistes tibétaines pour dénoncer la dérive de l’institution des Dalaï-lamas depuis le 17ème siècle.
www.westernshugdensociety.org

A propos du Dalai Lama…
Le dalaï-lama est reconnu par les Tibétains de confession bouddhiste comme le plus haut chef spirituel (religieux) du Tibet et une émanation du bodhisattva de la compassion. Il est également le chef temporel (politique) du gouvernement du Tibet depuis le XVIIe siècle jusqu’à la première moitié du XXe siècle et du gouvernement tibétain en exil de 1959 à 2011.
Le Dalaï Lama:
« Un Agent américain aux fréquentations douteuses… »


P. Dortiguier : « Le Dalaï-lama est un diable vivant »
La face cachée du massacre des Musulmans en Birmanie

LLP sur le Dalaï Lama


A lire sur Bouddhanar

Lire http://www.dalailamaprotesters.info/?p=148


Bouddhisme Ejl5 Encore une fois, le but de cette publication n’est pas d’offenser les bouddhistes, que je respecte particulièrement parmi les religions. Pour preuve de bonne foi (sans jeu de mot) je vous invite à découvrir certaines pages explicatives sur le Bouddhisme:




______________________________________________________
Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:39

BOUDDHISME
Bouddhisme Bouddha3

BOUDDHISME, subst. masc.
Doctrine philosophique et religieuse fondée par Gautama le bouddha et dont les traits les plus marquants sont la bienveillance, la tolérance, le respect de la vie sous toutes ses formes. Le ahinsâ, la conservation des êtres vivants, est la loi principale du bouddhisme (C. BERNARD, Principes de méd. exp., 1878, p. 41).
Abusivement et négativement :

L'idéal brisé et l'espérance morte, c'est peut-être le vrai nom de mon mal, autrement dit : le découragement placide et profond, le sentiment de l'inutilité des efforts et des désirs, l'immobilité résignée, le bouddhisme.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 91.

1re attest. 1830 (BALZAC, Les Mots à la mode, 39, 37 dans QUEM.); dér. de Bouddha, surnom de Çâkya-Mouni (ca 640-580 av. J.-C.), fondateur du bouddhisme, suff. -isme* []. [dd] double dans LITTRÉ, [d] simple ou [dd] double dans BARBEAU-RODHE 1930. BESCH. 1845 enregistre bouddhisme ou bouddhaïsme. Pour la graph. avec un seul d cf. bouddha. Fréq. abs. littér. : 101.

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:39

Le Bouddhisme fut fondé en Inde par le Bouddha Shakyamuni, dont le nom d'origine était Gautama Siddharta. Il naquit prince du clan Shakya qui régnait sur l'un des petits royaumes de l'époque. Après son illumination, on l'appela Shakyamuni, le "sage des Shakya". La tradition bouddhique de l'Asie orientale situe la naissance de Shakyamuni vers le X° siècle avant J.-C., mais les chercheurs d'aujourd'hui s'accordent pour dire qu'il vécut probablement au VI° ou V° siècle avant J.-C. La date exacte est difficile à fixer avec certitude parce que les Indiens de l'époque conservaient peu de précisions historiques, pensant que les enseignements d'un maître étaient plus beaucoup plus important que les dates de sa vie.

Aujourd'hui, toutes les doctrines, les pratiques et les croyances issues des enseignements de Shakyamuni sont englobées sous l'appellation de "bouddhisme". Ce terme vient de "Bouddha", l'"Eveillé" ; un bouddha est celui qui s'est éveillé à la vérité éternelle et immuable de tous les phénomènes. Le but ultime du bouddhisme est que l'homme parvienne à cette vérité, c'est-à-dire qu'il devienne un bouddha.

Dans le bouddhisme, comme dans de nombreuses pensées religieuses, a existé une tendance à voir dans le fondateur un être transcendant ou surhumain et à le vénérer comme un objet de culte. L'adoration de la personne de Shakyamuni vint probablement de l'importance de son enseignement, surtout aux époques tardives, lorsqu'on se demanda si les enseignements bouddhiques, particulièrement les sûtras du Grand Véhicule, avaient réellement été exposés par Shakyamuni. Cette tendance ignorait la recommandation du Bouddha lui-même de "se fonder sur la Loi et non sur la personne". 

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:40

Le Bouddhisme de Nichiren Daïshonin


Le bouddhisme de Nichiren Daïshonin part du principe que tous les êtres humains ont la possibilité d'atteindre l'illumination. Cette idée est la caractéristique même du bouddhisme du Mahayana. Le bouddhisme Mahayana, l'une des deux principales branches qui se développa en Inde après la mort de Shakyamuni, fut d'abord un mouvement pour rendre accessibles au plus grand nombre les enseignements du Bouddha.
A la différence de certains groupes du bouddhisme antérieur, ses adeptes ne se coupaient pas de la société mais choisissaient de travailler à répandre le bouddhisme dans le peuple et d'aider les autres à trouver la voie qui mène à l'illumination. La caractéristique essentielle du Mahayana est donc l'esprit de compassion et l'altruisme.

Le Bouddhisme Mahayana fut introduit en Chine où il donna naissance à diverses écoles. L'une des plus importantes fut fondée par T'ien t'aï (538-597) et on la désigne du nom de T'ien t'aï ou école Tendaï. Elle enseigne que le Sûtra du Lotus est le plus élevé de tous les sûtras du Mahayana et que tout - les êtres animés commes les choses inanimées - possède à l'état latent la possibilité d'illumination.
Cette théorie est résumée dans le principe d'Ichinen Sanzen. Les principes de cette école furent par la suite développés et systématisés par Miao-lo (711-782), le neuvième patriarche de cette tradition.

Le Bouddhisme de T'ien t'aï, comme nous l'avons vu, fut introduit au Japon au IX° siècle par Dengyo Daïshi, qui avait étudié ces doctrines en Chine. Plus tard, au XIII° siècle, Nichiren Daïshonin étudia au mont Hiei, centre de l'école Tendaï au Japon, et en vint à réaliser que le Sûtra du Lotus constitue vraiment le coeur de tous les enseignements bouddhiques. Peu après, il commença à enseigner la vérité à laquelle il était parvenu.

Selon son enseignement, les multiples lois qui régissent l'Univers obéissent toutes à un principe unique ou une Loi. En comprenant cette Loi, une personne peut libérer le potentiel caché dans sa propre vie et réaliser une harmonie parfaite avec son environnement. Nichiren Daïshonin a défini la Loi universelle comme étant Nam Myoho Renge Kyo, formule qui représente l'essence du Sûtra du Lotus. De plus, il lui donna une forme concrète en inscrivant le parchemin appelé Gohonzon afin que tous les hommes puissent mettre en pratique l'essence de la sagesse bouddhique et parvenir à l'illumination.

Dans le traité intitulé "Sur le véritable objet de vénération ", il conclut que croire en Nam Myoho Renge Kyo et adresser cette invocation au Gohonzon, qui est la cristallisation de la loi universelle, permet de révéler la nature de bouddha inhérente à chaque être humain.

Tous les phénomènes sont soumis à la stricte loi de cause et d'effet. Par conséquent, l'état dans lequel se trouve la vie d'une personne - autrement dit sa destinée - est le résultat de toutes les causes précédemment créées. En récitant Nam Myoho Renge Kyo, une personne crée la cause suprême, une cause qui dépasse de beaucoup en importance les effets négatifs résultant du passé.

L'illumination n'est pas un état mystique ou transcendantal, comme on pourrait être tentés de le croire. C'est plutôt l'état de la plus grande sagesse, vitalité et bonne fortune, dans lequel une personne peut diriger sa propre destinée, être pleinement satisfaite dans ses activités quotidiennes et parvenir à comprendre la raison pour laquelle elle est en vie.

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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:40

Bouddhisme et le sujet du suicide


Pour bien comprendre la perception bouddhiste du suicide, il importe de bien comprendre, au préalable, la conception bouddhiste de la vie. Contrairement aux grandes religions occidentales, le bouddhisme ne conçoit pas l’existence de l’individu comme un bien inaltérable laissé en jouissance à l’Homme par un Dieu tout puissant seul décideur de la durée et des modalités du bail. Ici, la vie n’est pas considérée comme une entité finie commençant à la naissance pour se terminer à la mort, elle s’inscrit dans des cycles sans fin de renaissance et de réincarnation. Chaque existence individuelle a pour cause et pour explication la somme de toutes les existences antérieures et aura pour conséquence et pour sanction toutes les existences à venir. A la mort de tout être, humain ou non, les éléments dont il est composé périssent mais l’influence de son karma, résultat de ses actions et de ses pensées, survit et se cristallise en un nouvel être qui est à la fois le même et un autre que celui qui est mort. Dans cette optique, le suicide apparaît moins comme un acte bafouant une valeur sacrée que comme une aberration : non seulement il ne met fin à rien, ce qui constituait l’existence du suicidé se poursuivant à travers son karma réincarné, mais en plus il aggrave le mal-être puisque ledit karma se retrouve plombé de toute la charge négative liée à ce passage à l’acte (désespoir, révolte, peur, culpabilité mais aussi torpeur et confusion s’il y a eu intoxication médicamenteuse ou violence quand la mort fut provoquée par pendaison, arme à feu, noyade…) Bref, c’est vraiment pas un bon plan…

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Message  Arlitto Lun 30 Mar 2020, 15:41

Le Bouddhisme, l'une des principales religions du monde


Bouddhisme, l'une des principales religions du monde. Elle apparut au nord de l'Inde et fut fondée sur les enseignements de Siddharta Gautama, connu sous le nom de Bouddha, «l'Éveillé».


Le bouddhisme fut à l'origine un mouvement monastique au sein de la tradition brahmanique. Il prit rapidement une orientation bien différente puisque le Bouddha rejeta les aspects fondamentaux de la philosophie hindoue, récusa l'autorité sacerdotale, ne reconnut pas la validité des Écritures védiques et renia le culte des divinités sur lequel elles étaient fondées. De plus, la Voie qu'il prêchait était ouverte aux hommes et aux femmes issus de toutes les castes. Il refusait d'admettre que la valeur spirituelle d'une personne dépende de sa naissance. Voir Hindouisme.


Aujourd'hui, le bouddhisme se présente sous deux formes principales : la doctrine primitive, ou Theravada, dite encore Hinayana ou «Petit Véhicule», et le Mahayana ou «Grand Véhicule».


Le bouddhisme s'est répandu en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, au Cambodge, en Birmanie et au Laos, où la forme dominante a été le Theravada; le Mahayana a surtout été représenté en Chine, au Japon, à Taiwan, au Tibet, au Népal, en Mongolie, en Corée, au Viêtnam, ainsi qu'en Inde. Il y aurait entre 150 et 300 millions de bouddhistes à travers le monde. On ne peut guère donner d'estimation plus juste : dans la quasi-totalité des pays asiatiques, l'adhésion religieuse n'est généralement pas exclusive; il est, par ailleurs, particulièrement difficile d'estimer le nombre croissant de bouddhistes dans des pays comme la Chine.


Origines
Le bouddhisme mit longtemps avant d'acquérir sa forme définitive.

La vie du Bouddha
Les premières informations disponibles sur la vie du Bouddha ne sont que des comptes rendus fragmentaires, la première biographie complète n'étant apparue que des siècles après sa mort. Toutefois, les spécialistes occidentaux s'accordent généralement pour dater sa naissance du milieu du VIe siècle avant notre ère.

Siddharta Gautama, le Bouddha, serait né à Kapilavastu près de la frontière qui sépare de nos jours l'Inde du Népal. Son père aurait gouverné un petit royaume. La légende dit qu'à sa naissance des maîtres de renom le reconnurent comme un être exceptionnel, un futur sage ou un futur souverain. Le jeune prince fut élevé dans une retraite luxueuse, jusqu'à l'âge de vingt-neuf ans; il réalisa alors combien sa vie avait été vide. Renonçant aux attachements mondains, il partit en quête de la paix et de l'Éveil, cherchant à s'affranchir du cycle des renaissances. Pendant quelques années, il pratiqua le yoga et se soumit à de rigoureuses pratiques ascétiques.

Après sept années d'efforts, il abandonna cette approche qui ne le satisfaisait pas et suivit une voie à mi-chemin entre une vie d'acceptation du monde et une vie de total renoncement. Il s'asseyait sous un figuier pippal (connu depuis comme l'arbre de la Sagesse), méditait, expérimentait des états de conscience de plus en plus subtils; il était bodhisattva, c'est-à-dire candidat à la dignité de Bouddha. Au cours d'une nuit, assis sous son figuier, il reçut l'Éveil et devint le Bouddha, ou «l'Éveillé». Une fois cette vérité ultime atteinte, le Bouddha traversa une période d'intenses conflits intérieurs. Il se mit à prêcher, allant de village en village, et, rassemblant un groupe de disciples, il forma une communauté de moines mendiants connue sous le nom de sangha. Il consacra le reste de sa vie à l'enseignement.


Les enseignements du Bouddha
L'enseignement du Bouddha fut purement oral. Il ne laissa aucun recueil de ses pensées. Ce n'est qu'après sa mort que sa doctrine fut retranscrite et codifiée par ses disciples.

BOUDDHISME ACTUALITES

270 av. Pessicart Bt C
06100 Nice France
Tel & Fax : (33) 04 93 84 42 08

Journal d'informations, le premier du genre en Europe, essentiellement consacré au Bouddhisme, sa philosophie, son art de vivre, ses traditions et sa psychologie.

Non dogmatique il reflète les différents courants de pensée bouddhiste et les réponses qu'elle apporte à notre société moderne.

Ce mensuel s'adresse aux 800 000 pratiquants bouddhistes de France.

Selon certains sondages, 2 millions de français se disent séduits par l'éthique bouddhiste et les valeurs spirituelles de cette «religion sans dieu créateur» proposées depuis 2500 ans par le Bouddha.

Richard GERE un Bouddhiste au grand cœur.

International Campaign for Tibet
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Les Quatre Nobles Vérités

Au cours de sa première prédication, Bouddha enseigna les Quatre Nobles Vérités. La Première Vérité est la réalité de la souffrance (dukkha). Dans son essence, l'existence humaine est essentiellement souffrance, depuis la naissance jusqu'à la mort. Pour le Bouddha, qui admettait la conception hindoue du cycle des existences et de la renaissance, la mort elle-même n'apporte aucun soulagement. L'ignorance de la véritable nature du réel, le désir, l'attachement et l'avidité qui en résulte, constituent l'origine de la souffrance. C'est là la Deuxième Vérité. La Troisième Vérité proclame que l'attachement et l'ignorance peuvent être anéantis : c'est la Vérité de la cessation de la douleur. La voie qui mène à cette cessation de la souffrance, la Voie aux Huit Étapes ou noble octuple Sentier, est la Quatrième Vérité. Huit vertus jalonnent cette voie : la compréhension pure, la pensée ou la représentation mentale pure, la parole pure, l'action pure, les moyens de vie purs, l'effort pur, l'attention pure et la concentration pure. Ces huit vertus sont généralement réparties en trois catégories : la moralité, la sagesse et samadhi, l'entraînement mental ou méditation.


Anatman
Pour le bouddhisme, toutes choses se répartissent en cinq catégories ou skandhas : la forme (le corps physique), les sensations, les perceptions, les formations mentales ou formations karmiques et la conscience. Un être humain n'est que la combinaison temporaire de ces catégories vouées à l'impermanence. À chaque instant, nous nous transformons, personne ne demeure identique à ce qu'il croit être. Les bouddhistes rejettent l'idée que les catégories, envisagées ensemble ou séparément, puissent être considérées comme une entité individuelle ou une âme permanente et autonome (atman). Ils estiment qu'il est erroné de concevoir un en-soi, essence durable derrière les éléments qui composent un individu ou les choses de l'Univers. Le Bouddha estime qu'une telle croyance génère l'égoïsme, le désir et finalement la souffrance. Ainsi, il enseigne la doctrine de l'anatman ou reniement à l'âme permanente.

Il pense que toute existence est conditionnée par le reniement (anatman), l'éphémère (anitya) et la souffrance (dukkha). La doctrine de l'anatman impose au Bouddha de réinterpréter la conception indienne des renaissances multiples au sein de la roue de l'existence connue sous le nom de samsara. À cette fin, il enseigne la doctrine de la naissance conditionnée (pratityasamutpada) qui consiste en une suite d'événements cycliques, douze facteurs interdépendants qui favorisent les conditions de la douleur. Leur enchaînement causal montre comment de l'ignorance naissent des constructions psychiques qui, à leur tour, deviennent la cause du fonctionnement des sens et de l'activité mentale. De là, naissent les sensations qui engendrent le désir et l'attachement à l'existence.

Cet enchaînement de circonstances déclenche le processus de la renaissance, produisant ainsi un cycle sans cesse renouvelé de naissance, vieillesse et mort. Par le biais de cette chaîne de causalité, un lien s'établit entre l'existence présente et celle à venir. La conception d'un flux d'existences multiples que le bouddhisme pose comme principe s'oppose à l'idée d'un être permanent qui transmigrerait de vie en vie. Épuiser ces constructions psychiques par la méditation conduit à l'arrêt de la douleur et à la possibilité d'une renaissance qui est la fin des réincarnations.


Karma
Le karma est au fondement de la philosophie hindoue. Le terme karma désigne les actions qu'un être accomplit et leurs conséquences morales. Toute action doit porter des fruits : les bonnes actions sont inévitablement source de bienfaits alors que les actions négatives sont sanctionnées. Par conséquent, n'existent ni plaisirs immérités ni souffrances injustifiées, mais plutôt une justice universelle. Le processus karmique fonctionne sous l'effet d'une sorte de code moral naturel et non sous l'autorité d'un jugement divin. Le karma de chacun détermine des facteurs tels que l'apparence, la beauté, l'intelligence, la longévité, la richesse et le statut social.

Selon cette philosophie, différents types de karma peuvent donner lieu à une renaissance en tant qu'être humain, animal, fantôme, habitant des enfers ou dieu du panthéon hindou. Bien que le bouddhisme n'ait jamais réellement nié l'existence des divinités, il refuse de leur accorder un rôle spécifique. Leur vie au paradis est longue et plaisante, mais les dieux sont sujets aux situations difficiles que connaissent les autres créatures. Ils peuvent même expérimenter la mort ou une renaissance dans des états d'existence inférieurs.

De plus, ils ne sont pas créateurs de l'Univers et ne contrôlent en rien la destinée humaine. Le bouddhisme rejette aussi les prières et les sacrifices accordés aux dieux. Parmi la multiplicité des modalités de renaissance possibles, l'existence humaine est la plus favorable, car les déités sont tellement absorbées par leurs propres plaisirs qu'elles en oublient l'aspiration à la Délivrance. L'illumination ou l'Éveil est réservé aux seuls êtres humains.


Nirvana
Selon le bouddhisme, le but ultime est la rupture de la chaîne de l'existence et de son cortège de souffrances. Ce but est appelé nirvana, un état d'Éveil où les feux de l'avidité, de la haine et de l'ignorance se sont éteints. Le nirvana n'est pas un état de totale annihilation, mais un niveau de conscience au-delà des définitions et donc des concepts. Après l'avoir atteint, l'être éveillé continue de vivre en éliminant peu à peu les restes du karma. Il pratique ainsi pour accéder, au moment de la mort, au parinirvana ou nirvana complet.


En théorie, le nirvana est accessible à tout un chacun bien qu'il n'apparaisse comme un objectif réalisable que pour les membres de la communauté monastique. Dans le bouddhisme Theravada, celui qui a atteint l'Éveil en suivant le noble octuple Sentier est appelé arhant ou être de grande valeur, une sorte de saint solitaire.
Ceux qui ne sont pas aptes à poursuivre la quête du but ultime peuvent se contenter d'améliorer leur karma en vue d'une renaissance plus favorable. Cet objectif moindre concerne généralement les bouddhistes laïques qui espèrent renaître en tant que membres du sangha et bénéficier ainsi d'un mode d'existence propice au cheminement et à l'Éveil.

Le comportement moral qui permet d'atteindre le nirvana est un mélange harmonieux de détachement et d'intériorisation. Il nécessite la pratique de quatre attitudes vertueuses qui sont appelées les palais de Brahma : la bienveillance, la compassion, la pensée positive et l'équanimité. Ces attitudes rendent possible une renaissance favorable centrée sur l'accomplissement des devoirs sociaux. Cela implique des actions charitables, en particulier en faveur du sangha, ainsi que la mise en pratique des cinq préceptes qui constituent la discipline morale élémentaire du bouddhisme : s'abstenir d'ôter la vie, s'abstenir de prendre ce qui n'est pas donné, s'abstenir de mauvaises paroles, s'abstenir de mauvaise conduite charnelle et s'abstenir de boissons enivrantes et de stupéfiants.

En suivant ces préceptes, les trois racines du mal - la luxure, la haine et l'illusion - peuvent être coupées.

Les premiers développements du bouddhisme
Peu avant sa mort, le Bouddha refusa d'accéder à la requête de ses disciples qui lui demandaient de nommer un successeur. Il leur expliqua qu'ils devaient désormais œuvrer avec détermination à leur propre libération. L'enseignement du Bouddha étant purement oral, le besoin d'une structure permettant de maintenir l'unité et la pureté de la communauté se fit rapidement sentir. De ce fait, la communauté se réunit périodiquement afin de définir les lignes directrices de la doctrine et de la pratique. Quatre de ces réunions sont considérées par la tradition bouddhiste comme les conciles de référence.

Les conciles fondamentaux
Immédiatement après la mort du Bouddha, le premier concile se tint à Rajagrha (Rajgir de nos jours) en 477 av. J.-C., sous la direction du moine Mahakasyapa. Les enseignements du Bouddha y furent récités et les participants se mirent d'accord sur leur contenu ainsi que sur la discipline monastique à adopter.
On dit qu'un second grand concile se déroula un siècle plus tard à Vaisali, afin de remettre en cause certains comportements comme l'utilisation de l'argent, la consommation de vin de palme et d'autres irrégularités commises par des moines appartenant à la confédération Vajjian. Ces usages furent jugés non conformes par le concile. Certains savants estiment que cet événement est à l'origine de la première grande scission qui frappa le bouddhisme. Les rapports du concile évoquent un schisme entre les Mahasanghika, ou Grande Assemblée, et les Sthavira, ou les Anciens, au comportement plus strict.

Plus vraisemblablement, la scission n'intervint que trente-sept ans plus tard lors d'une autre réunion, rendue nécessaire par la montée croissante des tensions au sein du sangha (problèmes disciplinaires, rôle de la laïcité et de la nature de l'arhant). À la longue, d'autres divisions à l'intérieur de ces groupes donnèrent naissance à dix-huit écoles qui diffèrent sur des questions philosophiques, religieuses et disciplinaires. De ces écoles traditionnelles, seule l'école Theravada survit encore.

Le troisième concile qui se tint à Pataliputra (Patna de nos jours) fut organisé à l'initiative du roi Ashoka au IIIe siècle av. J.-C. Présidé par le moine Moggaliputta Tissa, il eut pour résultat d'écarter du sangha les faux moines et les hérétiques qui avaient rejoint l'ordre monastique en grand nombre parce qu'il était soutenu par la royauté. Ce concile réfuta les points de vue hétérodoxes et exclut ceux qui les prônaient. De plus, on y termina sans doute la compilation des écrits bouddhiques (Tripitaka), et l'on ajouta à la doctrine (dharma) et à la discipline monastique un corpus de philosophies subtiles connu sous le nom d'abhidharma. Lors de ce concile, il fut aussi décidé d'envoyer des missionnaires en différents pays étrangers.

Un quatrième concile, sous le patronage du roi Kanishka, eut lieu à Jalandhar ou au Cachemire vers l'an 100 apr. J.-C. Les deux ordres du bouddhisme participèrent certainement à ce concile qui avait pour objet d'instaurer la paix entre les différentes écoles, mais les adeptes du Theravada refusèrent d'en reconnaître la validité.


Naissance et développement du bouddhisme scripturaire
Pendant plusieurs siècles après la mort du Bouddha, les traditions scripturaires définies lors des conciles se transmirent oralement. Elles furent définitivement consignées par écrit durant le Ier siècle av. J.-C. Parmi les premières écoles, certaines optèrent pour le sanskrit. Des manuscrits épars subsistent, mais aucun canon complet en sanskrit n'a survécu à l'usure du temps. Par contre, il existe une version pali - dialecte populaire apparemment dérivé du sanskrit - de la totalité du canon des adeptes du Theravada.

L'ensemble des écrits bouddhistes furent rassemblés dans trois recueils distincts connus sous le nom de Tripitaka ou les Trois Corbeilles : le Sutra Pitaka, recueil de textes originaux; le Vinaya Pitaka, code de la discipline monastique; et l'Abhidharma Pitaka qui comprend des discussions et des classifications philosophiques, psychologiques et doctrinales.

Le Sutra Pitaka est composé des dialogues entre Bouddha et ses disciples. Il est divisé en cinq parties : Digha Nikaya (recueil de longs textes), Majjhima Nikaya (recueil de textes de longueur moyenne), Samyutta Nikaya (recueil de textes groupés), Anguttara Nikaya (recueil d'exposés variés) et Khuddaka Nikaya (recueil de textes divers). Dans la cinquième partie, les Jakata, récits des vies antérieures du Bouddha, et le Dharmapada (sentences religieuses), un résumé des enseignements du Bouddha concernant la discipline mentale et la moralité, sont particulièrement populaires.

Le Vinaya Pitaka est un ensemble de traités sur la discipline. Il contient plus de deux cent vingt-cinq règles qui déterminent la conduite des moines et nonnes bouddhistes. Ces règles sont accompagnées d'une histoire qui en expose la raison d'être et sont classées en fonction de la gravité de l'offense qui résulte de leur violation.
L'Abhidharma Pitaka est divisé en sept parties qui comprennent des classifications détaillées des phénomènes psychiques, des analyses métaphysiques et un thesaurus de vocabulaire technique. Bien que ces textes fassent autorité, ils ont en vérité peu d'influence sur les laïcs. Le canon complet, très étoffé, existe également en version chinoise et tibétaine.

Au sein du bouddhisme Theravada, le Milindapanha (questions du roi Milinda) et le Visuddhimagga (voie de la purification) sont deux textes de grande importance qui ne sont pas liés à la tradition. Le Milindapanha remonte au IIe siècle apr. J.-C. Il est écrit sous la forme d'un dialogue et traite de problèmes fondamentaux de la pensée bouddhiste. Le Visuddhimagga est le chef-d'œuvre de Buddhaghosa, le commentateur bouddhiste le plus célèbre. Ce texte connut un grand succès dès le début du Ve siècle apr. J.-C. Il s'agit d'un important recueil qui établit la synthèse de la pensée bouddhiste et des pratiques méditatives.

Les adeptes du Theravada considèrent traditionnellement que le Tripitaka est l'ensemble des paroles de Siddhartha Gautama inscrites dans la mémoire. Quant aux adeptes du Mahayana, ils ne limitent pas leur fonds scripturaire aux enseignements de cette figure historique. Cependant, le Mahayana ne se cantonne pas non plus à un canon rigide de textes sacrés. Ainsi, et à des périodes variées de l'histoire, de multiples écrits firent autorité au sein de nombreux groupes du Mahayana. Le Saddharmapundarika Sutra (sutra du Lotus de la Vraie Loi, communément connu sous le nom de sutra du Lotus), le Vimalakirti Sutra, l'Avatamsaka Sutra (sutra de la Guirlande) et le Lankavatara Sutra (sutra de la Descente du Bouddha au Sri Lanka), ainsi qu'un groupe de textes connu sous le nom de Prajnaparamita (Perfection de la Sagesse) figurent parmi les écrits les plus importants du corpus du Mahayana.
Conflits et nouveaux groupements

Dès les premières années de son développement, le bouddhisme vit apparaître diverses interprétations des enseignements du maître qui furent alors sources de conflits. C'est ainsi que naquirent les dix-huit écoles traditionnelles. Ces écoles furent parfois jugées trop conservatrices et prosaïques dans leur attachement à l'enseignement du maître. Parmi elles, le Theravada a été accusé d'être trop individualiste et peu concerné par les besoins des laïcs. Un tel mécontentement conduisit la tendance libérale du sangha à se désolidariser des autres moines lors du second concile en 383 av. J.-C. Alors que les moines les plus conservateurs continuaient à honorer le Bouddha comme un maître humain totalement «éveillé», les Mahasanghika libéraux dépassèrent la doctrine originale. Voyant dans le Bouddha un être éternel, omniprésent et transcendant, ils considéraient le Bouddha historique comme une manifestation du Bouddha transcendant, créé pour le bien de l'humanité. Dans cette perspective, la pensée mahasanghika est le modèle du Mahayana.
Mahayana

Les origines du Mahayana sont relativement obscures. Les noms de ses fondateurs sont inconnus et les savants sont en désaccord sur le lieu de son origine : certains pensent qu'il a vu le jour au sud de l'Inde et d'autres au nord-ouest. Quoi qu'il en soit, il a été conçu entre le IIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle de notre ère. Les spéculations sur la nature éternelle du Bouddha se poursuivirent bien après le début de l'ère chrétienne et culminèrent dans la doctrine du Mahayana qui traitait de la triple nature ou triple «corps» (trikaya) du Bouddha. Il s'agissait du «corps de la loi», du corps de félicité et du corps artificiel ou d'émanation (dharmakaya). Le corps absolu représente la nature ultime du Bouddha, son essence réelle. Au-delà de la forme, c'est l'absolu immuable, la conscience ou la vacuité. Cette nature essentielle du Bouddha se manifeste sous une forme céleste en tant que corps de félicité. Lorsqu'il adopte cette forme, le Bouddha est assis dans une splendeur divine et prêche dans les paradis.

Enfin, le Bouddha prend forme humaine pour transformer l'humanité, et cette apparence est connue sous le nom de corps d'émanation. Le Bouddha s'est manifesté ainsi d'innombrables fois et le Mahayana considère que le Bouddha historique, Siddharta Gautama, n'est qu'un exemple du corps d'émanation.
Cette nouvelle représentation du Bouddha telle que l'expose le Mahayana rend possibles les concepts de grâce divine et de révélation qui manquent au Theravada. La croyance en les manifestations célestes du Bouddha conduit au développement de la dévotion personnelle dans le cadre du Mahayana.

De ce fait, certains savants estiment que les débuts du Mahayana correspondent à une forme d'«hindouisation» du bouddhisme. Le terme de bodhisattva, ou être «éveillé», désigne un nouveau concept important du Mahayana. C'est l'idéal auquel tout bouddhiste devrait aspirer. Un bodhisattva est un être pleinement «éveillé» qui retarde son entrée dans l'état final de nirvana afin d'aider tous les êtres à atteindre la libération. Il transmet le mérite accumulé en de nombreuses vies à des êtres moins fortunés, et la bonté ainsi que la compassion sont ses attributs essentiels.

C'est pourquoi le Mahayana considère le bodhisattva supérieur aux arhants qui représentent l'idéal du Theravada. Dans le Mahayana, certains bodhisattvas comme Maitreya, qui représente le Bouddha de la bonté, et Avalokitesvara ou Kuan-yin, celui de la compassion, sont très populaires.


Le tantrisme
Avant la fin du VIIe siècle apparut dans le nord de l'Inde une nouvelle forme de bouddhisme connue sous le nom de tantrisme (voir Tantra). Elle émergea à travers un syncrétisme du Mahayana et de croyances et magies populaires. Semblable au tantrisme hindou, qui naquit à peu près à la même époque, le bouddhisme tantrique se distingue du Mahayana par l'extrême importance accordée aux rites de sanctification. Également connu sous le nom de Vajrayana, le Véhicule de Diamant, le tantrisme est une tradition ésotérique. Les cérémonies d'initiation qu'il comporte nécessitent l'entrée dans un mandala, un cercle mystique ou une cartographie symbolique de l'Univers spirituel. Les mudra, gestes mystiques et symboliques utilisés durant les rituels, et les mantras, ou syllabes sacrées chantées de manière répétitive et servant à concentrer l'attention durant la méditation, revêtent une grande importance. Au Tibet, le Vajrayana devint la forme dominante du bouddhisme et fut également transmis au Japon en passant par la Chine où sa pratique se perpétua dans la secte shingon.


Expansion du bouddhisme
Le bouddhisme se répandit rapidement dans l'ensemble de son pays d'origine. Des missionnaires dépêchés par le roi Ashoka firent connaître la religion dans l'Inde du Sud et dans le nord-ouest du sous-continent. Selon des légendes datant de l'époque du règne d'Ashoka, des missionnaires furent envoyés dans certains pays méditerranéens mais n'y rencontrèrent aucun succès.


Le bouddhisme en Asie
La conversion du Sri Lanka a été attribuée à Mahinda et Sanghamita, le fils et la fille du roi Ashoka. Depuis son développement sur cette île, le Theravada demeure la religion nationale.
Selon la tradition, le Theravada fut implanté en Birmanie durant le règne d'Ashoka, mais il n'y a aucune preuve tangible de sa présence dans ce pays avant le Ve siècle. Au VIe siècle, le Theravada s'étendit de la Birmanie à ce qui est aujourd'hui la Thaïlande et lorsque les Thaïs, arrivant du sud-ouest de la Chine, s'installèrent dans le pays entre le XIIe et le XIVe siècle, ils adoptèrent cette religion.
Avant la fin du IIe siècle, le Mahayana et l'hindouisme se propagèrent au Cambodge, mais après le XIVe siècle et sous l'influence des Thaïs, le Theravada y devint peu à peu la religion dominante.

Le bouddhisme gagna l'Asie centrale au début de l'ère chrétienne, puis entra en Chine par le biais des routes commerciales dès le Ier siècle. Malgré l'opposition du confucianisme orthodoxe et les périodes de persécution qu'il subit en 446, 574-577 et 845, le bouddhisme s'implanta peu à peu, influençant la culture chinoise et s'adaptant en retour à la tradition du pays. L'influence majeure du bouddhisme chinois prit fin avec la grande persécution de 845. Le zen ou chan (du sanskrit dhyana, «méditation»), et la secte de la Terre pure, conservèrent cependant une grande importance.

Depuis la Chine, le bouddhisme poursuivit son expansion. Les autorités confucéennes empêchèrent son entrée au Viêtnam mais l'influence du Mahayana commença à se faire ressentir dès 189. Selon les sources traditionnelles, le bouddhisme pénétra pour la première fois en Corée en 372. À partir de là, la Corée, influencée par la Chine, se convertit progressivement au bouddhisme.
De la Corée, le bouddhisme parvint de façon officielle au Japon en 552, même si les Japonais le connaissaient officieusement avant cette date. En 593, le prince Shotoku le proclama religion d'État.

Au début du VIIe siècle, le bouddhisme fut introduit au Tibet par les femmes du souverain qui étaient d'origine étrangère et avant le milieu du siècle suivant, il était devenu très important au sein de la culture tibétaine. Le moine indien Padamasambhava qui arriva au Tibet en 747 accéléra le développement du bouddhisme tibétain. Il s'intéressa surtout à répandre le bouddhisme tantrique, qui devint la forme prédominante au Tibet.

Les bouddhistes indiens et chinois connurent des luttes d'influence au Tibet, mais finalement ce furent les Chinois qui furent chassés du pays vers la fin du VIIIe siècle. Sept siècles plus tard, les bouddhistes tibétains adoptèrent l'idée que les supérieurs de leurs grands monastères étaient eux-mêmes des bodhisattvas ou réincarnations du Bouddha. Leur chef fut ensuite connu sous le nom de dalaï-lama. Les dalaï-lamas dirigèrent ce pays qui devint une théocratie au XVIIe siècle et jusqu'en 1950, date à laquelle la Chine envahit le Tibet. Voir Lamaïsme.


Nouvelles écoles
Au sein de la religion, de nouvelles écoles se développèrent avec succès en Chine, au Japon et dans d'autres pays de l'Asie de l'Est. Parmi celles-ci, le chan ou zen et la secte de la Terre pure ou amidisme (du Bouddha Amitbha) furent les plus importantes. Le zen recommande la pratique de la méditation comme une voie permettant la réalisation intuitive et soudaine de notre nature essentielle de Bouddha. Fondé par le moine indien Bodhidharma, qui arriva en Chine en 520, le zen met l'accent sur la pratique et sur l'Éveil individuel plutôt que sur la doctrine ou l'étude des Écritures. Voir Zen.

La secte de la Terre pure insiste non pas sur la méditation mais sur la foi et la dévotion au Bouddha Amitabha, le Bouddha de la Lumière infinie, comme moyen de renaître dans un paradis éternel appelé la Terre pure. Renaître dans ce paradis situé à l'ouest de l'univers dépend du pouvoir de la grâce d'Amitabha et n'est donc pas une récompense à la piété humaine. Les adeptes s'en remettent à Amitabha en répétant à plusieurs reprises la phrase «Hommage au Bouddha Amitabha».

Cependant, une seule récitation sincère de ces paroles peut s'avérer suffisante pour garantir l'entrée dans la Terre pure. Le bouddhisme Nichiren est une école japonaise particulière du Mahayana. Elle porte le nom de son fondateur qui vécut au XIIIe siècle. Cette école considère que dans le sutra du Lotus se trouve l'essentiel des enseignements du bouddhisme. Son contenu peut être résumé dans la formule «Hommage au Sutra du Lotus» qu'il suffit de répéter pour atteindre l'Éveil.


Institutions et pratiques
Les obligations et observances religieuses diffèrent au sein même du sangha et de la laïcité mais également entre eux.
La vie monastique
Dès le début, les disciples les plus fervents du Bouddha s'organisèrent en une communauté monastique nommée sangha. Ses membres se reconnaissaient à leur tête rasée et à leur vêtement consistant en une simple étoffe orangée. Les premiers moines bouddhistes, ou bhikhus, étaient des moines errants qui ne se fixaient en collectivités qu'au moment de la saison des pluies lorsqu'il devenait difficile de voyager.

Chaque communauté sédentaire qui se développa par la suite fonctionnait de façon indépendante et démocratique. La vie monastique était organisée selon les préceptes du Sutra Vinaya, l'une des Trois Corbeilles du canon bouddhiste.

Tous les quinze jours, une assemblée de moines, l'uposatha, se réunissait au sein de chaque communauté afin de réciter les règles du Vinaya et de confesser publiquement toutes les infractions à la discipline. Le sangha n'était pas réservé aux hommes, ce qui, dans les ordres monastiques indiens, constitue une exception. Les moines et nonnes adeptes du Theravada étaient célibataires et obtenaient leur nourriture en faisant chaque jour l'aumône chez les dévots laïcs.

L'école zen, quant à elle, finit par rejeter la règle qui imposait aux membres du sangha de vivre d'aumône et demanda à ses moines de travailler les champs pour obtenir de quoi se nourrir. Au Japon, la célèbre école Shin, une branche de la secte de la Terre pure, autorisa ses prêtres à se marier et à fonder une famille. Traditionnellement, les moines bouddhistes s'occupent des funérailles et célébrent les offices à la mémoire des défunts en chantant les Écritures et en récitant les mérites accumulés pour le bien des morts.


Culte laïc
Le culte laïc est, dans le bouddhisme, essentiellement individuel. Depuis les temps les plus anciens, les laïcs et les membres du sangha expriment de façon commune leur foi en récitant la formule des Trois Refuges «En Bouddha, dharma et sangha, je prends refuge.» Bien que les adeptes du Theravada ne vouent pas de culte au Bouddha, ils le vénèrent cependant par le biais du stûpa qui est une structure sacrée en forme de dôme contenant une relique. Les dévots marchent autour du stûpa dans le sens des aiguilles d'une montre, apportant des fleurs et de l'encens en signe de respect.

Une relique de la dent du Bouddha à Kandy, au Sri Lanka, fait l'objet d'une fête très populaire qui se déroule le jour de l'anniversaire du Bouddha. Cet anniversaire est également célébré dans tous les pays bouddhistes. Dans le Theravada, cette célébration porte le nom de Vaisakha et se déroule le mois suivant la date de la naissance du Bouddha. Dans les pays qui sont sous l'influence du Theravada, le pirit, ou protection, rencontre un grand succès.

Il s'agit d'une cérémonie au cours de laquelle sont lus des textes issus du canon pali et dont les vertus protectrices permettent d'exorciser les esprits mauvais, de guérir, de bénir les nouvelles constructions et d'obtenir d'autres bienfaits.

Le Mahayana accorde plus d'importance au rituel que le Theravada. Les images des Bouddhas et des bodhisattvas placées sur les autels des temples et dans les maisons des dévots font l'objet de vénération. Les prières et les chants constituent les actes dévotionnels courants, tout comme les offrandes de fruits, de fleurs et d'encens. En Chine et au Japon, la fête la plus populaire est celle d'Ullambana; à cette occasion, on fait des offrandes aux esprits des morts et aux fantômes. Il est dit que, durant cette cérémonie, les portes de l'autre monde s'ouvrent afin que les esprits des défunts puissent revenir sur terre un court instant.


Le bouddhisme aujourd'hui.
Une des forces du bouddhisme est d'avoir toujours eu la capacité de s'adapter à la nouveauté des situations et à la variété des cultures. Philosophiquement, il est aux antipodes du matérialisme. Loin de s'opposer à la science moderne, le bouddhisme soutient que le Bouddha a adopté une approche expérimentale pour traiter les questions relatives à la vérité ultime.
Le bouddhisme demeure très puissant en Thaïlande et en Birmanie. Lorsqu'il a été reproché aux moines de ne pas s'intéresser à la vie sociale, ceux-ci ont réagi en participant à différents projets sociaux. Bien que le bouddhisme ait été largement évincé de l'Inde entre le VIIIe et le XIIe siècle, une petite résurgence a vu le jour lors de la conversion de 3,5 millions d'intouchables qui commença en 1956 sous l'impulsion de Bhimrao Ramji Ambedkar. Un tel renouveau du bouddhisme s'était produit au XIXe siècle au Sri Lanka.

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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