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L’élamite linéaire, une écriture non déchiffrée

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L’élamite linéaire, une écriture non déchiffrée Empty L’élamite linéaire, une écriture non déchiffrée

Message  Arlitto Ven 12 Fév 2021 - 19:32

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L’élamite linéaire, une écriture non déchiffrée



EXCLU. Un Français "craque" une écriture non déchiffrée de plus de 4000 ans, remettant en cause la seule invention de l'écriture en Mésopotamie

François Desset est parvenu à déchiffrer l’élamite linéaire, un système d’écriture utilisé en Iran il y a 4.400 ans. Dans sa version archaïque proto-élamite (dès 3300 avant J.-C.), celle-ci rejoint les deux systèmes d’écritures les plus anciens connus au monde, le proto-cunéiforme des Mésopotamiens et les hiéroglyphes égyptiens. De quoi modifier les connaissances que l’on avait jusque-là sur l’origine de l’écriture !

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"Inscription B" en élamite linéaire retrouvée sur un galet gravé provenant de Suse, Iran, attribuée au souverain Puzur-Shushinak (2150-2100 av.J. -C), (Musée du Louvre) à gauche; "Inscription K" en élamite linéaire figurant sur un vase Gunagi en argent daté de 1900/1880 av. J.-C (Iran), à droite.

L’annonce – très rare - a dû réjouir les mânes de l’abbé Barthélémy, de Sylvestre de Sacy ou encore de Champollion. L’archéologue français François Desset, du Laboratoire Archéorient à Lyon, a annoncé le 27 novembre 2020 qu’il avait réussi à déchiffrer des inscriptions vieilles de 4.400 ans ! 

Toutes étaient rédigées en élamite linéaire, une écriture utilisée par les Elamites qui peuplaient alors l’Iran. Les érudits réunis en ligne pour prendre connaissance de cette découverte depuis le département des biens culturels de l’Universita degli Studi di Padova de Padoue (Italie), ont été enthousiastes. Voici en effet plus d'un siècle que ce système d’écriture, utilisé sur le plateau iranien dans l’ancien royaume d’Elam (actuel Iran) entre la fin du 3ème millénaire et le début du 2èùe millénaire avant notre ère, échappait au déchiffrement, comme c’est encore le cas pour le linéaire A crétois ou l’écriture de la vallée de l’Indus. 

Entre marques d’admiration et félicitations des confrères, le Français, fraîchement débarqué de l’Université de Téhéran (Iran) où il enseigne depuis 2014, a expliqué en anglais que : "Cette écriture avait été découverte pour la première fois sur l’antique site de Suse (Iran) en 1901 et que depuis 120 ans nous n’étions pas parvenus à lire ce qui avait été inscrit il y a 4.400 ans faute d’avoir trouvé la clé". Chose désormais faite cette année (grâce à l’opportunité offerte par la quarantaine dans son appartement à Téhéran et la collaboration de trois autres collègues, Kambiz Tabibzadeh, Matthieu Kervran et Gian-Pietro Basello).

L’élamite linéaire, une écriture non déchiffrée Btn5
François Desset, archéologue au Laboratoire Archéorient (Lyon), professeur à l'Université de Téhéran (Iran), encadré par des colonnettes funéraires retrouvées dans des tombes du 3e millénaire avant J.-C, au Balouchistan iranien. 


"Des systèmes d'écriture contemporains"
Les plus anciens exemples d'écriture connus à ce jour proviennent de Mésopotamie (Irak actuel) et remontent à l’Age du Bronze, vers 3300 ans avant J.-C. : il s’agit des tablettes proto-cunéiformes. 

Or le déchiffrement de l’élamite linéaire remet en question cette suprématie ! "Nous découvrons en effet que vers 2300 avant J.-C., un système d'écriture parallèle existait en Iran, et que sa version la plus ancienne - appelée l’écriture proto-élamite, (3300 avant J.C. - 2900 avant J.-C.) – remontait aussi loin dans le temps que les premiers textes cunéiformes mésopotamiens ! précise François Desset. 

Aussi, je peux aujourd’hui affirmer que l’écriture n’est pas d’abord apparue en Mésopotamie puis plus tard en Iran : ces deux systèmes, le proto-cunéiforme mésopotamien et le proto-élamite iranien, ont en fait été contemporains ! Il n’y a pas eu une écriture mère dont le proto-élamite serait la fille, il y a eu deux écritures sœurs. 

D’autre part, en Iran, il n’y a pas eu non plus deux systèmes d’écritures indépendantes comme les spécialistes le pensaient jusque-là, avec le proto-élamite d’un côté et l’élamite linéaire de l’autre, mais une même écriture qui a été soumise à évolution historique et a été transcrite avec des variations au cours de deux périodes distinctes." 

Ce qui change complètement la perspective sur l’apparition du système d’écriture au Proche Orient puisqu’il est désormais plus exact de dire que l’Iran a développé son propre système d’écriture "en même temps" qu’en Mésopotamie et que le plateau iranien ne devrait plus être ignoré désormais dans les reconstitutions historiques traitant des origines de l’écriture...

L’élamite linéaire, une écriture non déchiffrée H90v  
En vert, l'aire de diffusion de l'écriture élamite linéaire au 4e/3ee millénaire avant J.-C. 

C’est cette forme la plus récente de l’écriture iranienne (l’élamite linéaire) qui a pu être déchiffrée. Il s’agit, à l’heure actuelle, de quarante inscriptions provenant du sud de l’Iran, depuis l’antique ville de Suse, en passant par le Fars (avec la région de Kam Firouz et la plaine de Marv Dasht, juste à côté du célèbre site achéménide de Persépolis) puis le sud-est iranien avec Shahdad et le célèbre site de Konar Sandal / Jiroft. 

Contrairement au cunéiforme mésopotamien, qui est un système d’écriture mixte alliant des phonogrammes (signes transcrivant un son) à des logogrammes (signes transcrivant une chose, une idée, un mot), l’élamite linéaire présente quant à lui la particularité, unique au monde au 3ème millénaire avant J.-C., d’être une écriture purement phonétique (avec des signes notant des syllabes, des consonnes et des voyelles). Utilisée d’environ 3300 à 1900 avant J.-C., l’écriture iranienne a considérablement évolué entre ses textes les plus anciens (les tablettes Proto-Elamites) et les plus récents (les textes en élamite linéaire), avec notamment un processus "d’écrémage". Des 300 signes de départ permettant de noter les noms propres dans les tablettes proto-élamites (dont la grande majorité est conservée à l’heure actuelle au Musée du Louvre), il n’en restera que 80 à 100 par la suite en élamite linéaire, sa version la plus récente. 

Une centaine de signes utilisés donc en continu pendant quelque 1400 années et généralement écrits de la droite vers la gauche et du haut vers le bas. "Pour travailler, nous avons divisé la quarantaine de textes dont nous disposions en 8 corpus, en fonction des provenances et des époques. Car l’élamite linéaire a été utilisé de 2300 à 1900 avant J.-C. sous le règne de différents souverains et dynasties et dans différentes régions", poursuit l’archéologue

La plupart des textes sont des inscriptions royales assez répétitives, dédicacées à d’anciens dieux, du type : "Je suis [le nom], le grand roi de [nom], le fils de [nom du père], j’ai fait cet objet pour [nom du dieu ou d’une personne]".


Le déclic des "vases gunagi"
Pour François Desset, le "déclic" du déchiffrement s’est produit en 2017 lors de l’analyse d’un corpus de 8 textes rédigés sur des vases en argent, qualifiés de "vases gunagi", datés vers 2000-1900 avant J.-C. et venant de tombes de la région de Kam-Firouz (à l’heure actuelle conservés dans une collection privée à Londres). Comme ces vases présentaient des séquences de signes très répétitives, standardisées à vrai dire, l’archéologue a pu ainsi repérer les signes servant à noter les noms de deux souverains, Shilhaha et Ebarti II (ayant régné tous les deux vers 1950 avant J.-C.) et de la principale divinité vénérée alors dans le sud-ouest de l’Iran, Napirisha.

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Inscription en élamite linéaire dans la partie supérieure de ce vase en argent provenant de Marv Dasht (Iran), daté du 3e millénaire avant J.-C. 


Cette première étape du déchiffrement, publiée en 2018, a abouti cette année au déchiffrement complet, qui sera publié scientifiquement en 2021. Ainsi, à titre d’exemple, le décryptage d’un magnifique vase en argent découvert dans la région de Marv Dasht dans les années 1960 et conservé à l’heure actuelle au Musée National à Téhéran (Iran), où l'on peut désormais lire: "A la dame de Marapsha [toponyme], Shumar-asu [son nom], j’ai fait ce vase en argent. 

Dans le temple qui sera célèbre par mon nom, Humshat, je l’ai déposé en offrande pour toi avec bienveillance". Le résultat d’années de travail acharné. "Je travaille sur ces systèmes d’écriture depuis 2006, explique le chercheur à Sciences et Avenir. Je ne me suis pas levé un matin en me disant que j’avais déchiffré l’élamite linéaire. Cela m’a pris plus de 10 ans et je n’ai jamais été certain que je parviendrais au but."

L’écriture élamite linéaire note une langue particulière, l’élamite. Il s’agit d’un isolat linguistique ne pouvant être rattaché à l’heure actuelle à aucune autre famille linguistique connue, à l'exemple du basque. "Jusqu’à ce déchiffrement, tout ce qui concernait les populations occupant le Plateau iranien provenait d’écrits mésopotamiens. Ces nouvelles découvertes vont enfin nous permettre d’accéder au propre point de vue des hommes et femmes occupant un territoire qu’ils désignaient par Hatamti, alors que le terme d'Elam par lequel nous le connaissions jusque-là, ne correspond en fait qu’à un concept géographique externe, formulé par leurs voisins Mésopotamiens".

L’élamite linéaire, une écriture non déchiffrée G007
Cône en terre cuite comportant des inscriptions en élamite linéaire datées d'environ 2500-2300 avant J.-C. 

Cette percée du déchiffrement à des implications importantes dans trois domaines, a poursuivi François Desset: "sur l'histoire iranienne; sur le développement de l'écriture en Iran en particulier, et au Proche-Orient en général, avec des considérations sur la continuité entre les systèmes d'écriture proto-élamite et élamite linéaire; et sur la langue hatamtite (élamite) elle-même, désormais mieux documentée dans sa forme la plus ancienne et rendue désormais accessible pour la première fois par un système d'écriture autre que le cunéiforme mésopotamien (lire encadré).

Pour Massimo Vidale, le protohistorien italien organisateur de la conférence de Padoue, (dont Sciences et Avenir vient de publier les travaux sur le site d'"Hatra, la cité du Dieu-Soleil" (Irak), dans son magazine daté décembre 2020 actuellement en kiosque), "La France, par ce nouveau décryptage, maintient sa primauté dans le "craquage" des anciens systèmes d'écritures perdus !". Quant à François Desset, il s'est déjà lancé dans le déchiffrement de l'état le plus ancien de l'écriture iranienne, les tablettes proto-élamites, pour lesquelles il considère avoir désormais ouvert une "autoroute".   

A propos du déchiffrement des anciennes écritures
Il ne faut pas confondre langue (les sons parlés) et écriture (les signes visuels). Ainsi, un même système d’écriture peut être utilisé pour noter des langues différentes. Par exemple, l’alphabet latin permet actuellement de transcrire le français, l’anglais, l’italien ainsi que le turc par exemple. 

De la même façon, l’écriture cunéiforme des Mésopotamiens permettait de transcrire plusieurs langues comme l’akkadien (langue sémitique), le vieux perse (langue indo-européenne) ou bien encore l’élamite et le sumérien (isolats linguistiques). 

Inversement, une langue peut également être transcrite par différents systèmes d’écriture comme le persan (une langue indo-européenne) qui s’écrit à l’heure actuelle aussi bien avec l’alphabet arabe en Iran (et parfois l’alphabet latin avec le surprenant phénomène du fingilish), que l’alphabet cyrillique au Tadjikistan alors qu’il a été noté par le passé avec un système cunéiforme à l’époque achéménide (ca. 520-330 avant J.-C., pour le Vieux Perse) ou l’alphabet araméen à l’époque sassanide (3ème-7-ème siècle de notre ère pour le Moyen Perse). 

Dans le cas de la langue élamite, elle était connue jusqu’à présent uniquement à travers l’écriture cunéiforme. Avec le déchiffrement de l’écriture élamite linéaire réalisé par François Desset, nous avons désormais accès à cette langue à travers un système d’écriture probablement développé exprès pour elle et reflétant donc mieux les subtilités phonologiques de cette langue que l’écriture cunéiforme.

Quelques grands "déchiffreurs" :
L’abbé Barthélémy (1716-1795) a en 1753 décrypté l’alphabet palmyréen, puis en 1754, l’alphabet phénicien.
Jean-François Champollion (1790-1832) a déchiffré les hiéroglyphes égyptiens.
Henry Creswicke Rawlinson (1810-1895) un des quatre co-déchiffreurs de l’écriture cunéiforme notant la langue akkadienne.
Michael Ventris (1922-1956) a déchiffré en 1952 le "linéaire B", l’une des trois écritures découvertes à Cnossos (Crète) utilisée au 2ème millénaire avant J.-C. pour noter une forme archaïque du Grec.

https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/breaking-the-code-en-craquant-une-ecriture-non-dechiffree-vieille-de-plus-de-4000-ans-un-francais-remet-en-cause-la-seule-invention-de-l-ecriture-en-mesopotamie_149795

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Message  Arlitto Ven 12 Fév 2021 - 19:33

Un Français CRAQUE LE CODE d'une ÉCRITURE VIEILLE de 4400 ANS !



Un français est parvenu à déchiffrer l’élamite linéaire, ce système d’écriture utilisé en Iran il y a 4400 ans. L’info est sortie cette semaine alors que l’élamite linéaire se joint aux hiéroglyphes égyptiens et à l’écriture cunéiforme des mésopotamiens dans la catégorie des plus anciennes écritures connues de notre histoire.

C’est Champollion qui serait fier. L’archéologue français François Desset, a annoncé le 27 novembre dernier avoir réussi à déchiffrer des inscriptions en élamite linéaire vieilles de 4.400 ans ! Cette écriture était utilisée par les Elamites peuple qui occupaient les terres de l’actuelle Iran, terre qui composaient à l’époque le royaume d’Elam. Cette écriture découverte pour la première fois en 1901 rendait fous les chercheurs les plus aguerris. C’est sans compter sur notre archéologue cocorico chargé d’enseignement depuis 2014 à l’Université de Téhéran, la capitale iranienne.

Les plus anciens exemples d'écriture connus et déchiffrés à ce jour nous viennent de Mésopotamie aux alentours de 3300 ans avant J.-C. que l’on a découvert sur des tablettes proto-cunéiformes. Pourtant cette écriture a du soucis à se faire pour la première marche du podium des écritures anciennes. En effet, dans la version la plus ancienne, l’élamite lineraire était en fait une écriture proto-élamite et fut utilisée entre 3300 avant J.C. et 2900 avant J.-C. Nous sommes donc à la même époque que les textes cunéiformes mésopotamiens !

Plus surprenant encore, selon Francois Desset ces deux écritures sont apparues de manière contemporaine !

L’Iran a développé son propre système d’écriture alors même qu’en Mésopotamie naissait l’écriture cunéiforme.

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Message  Arlitto Ven 12 Fév 2021 - 19:35

Musée de l'Iran Ancien : L'histoire des Perses 



Huit milles ans, parcourus en 10 minutes ! Des civilisations imbriquées, plus anciennes que celle de l'Egypte, et combien moins connues ! Des palais, des récits fondateurs, des batailles légendaires ...
Le Musée National d’Iran a été construit entre 1934 et 1937 par le français André Godard, architecte et archéologue, qui voulait mettre fin aux destructions et aux pillages d’antiquités et objets culturels, de règle dans le pays. Il mit au point un programme de fouilles et de techniques de conservation des objets découverts, et construisit  un lieu pour les conserver et les mettre en valeur.
Ce Musée, qui couvre les périodes allant du Néolithique à la fin de la période sassanide ( an  651 de notre ère) représente l'héritage culturel de l'Iran ancien, dans sa diversité et sa continuité.


La religion élamite

Le peu que nous connaissons de la religion nous transporte dans un monde de formes et de noms étranges : Shoumoudou, Lagamar, Partikira, Ammankasibar, Oudourân, Shapak, Aîpaksina, Bilala, Panintimri, Kindakarpou. Mais la civilisation élamite s'apparentait étroitement à celle du pays de Sumer et tout porte à penser qu'elle s'identifiait presque entièrement avec elle sous le rapport religieux. 

A défaut d'une communauté d'origine, cette analogie étroite s'explique aisément par les simples relations de voisinage. Comme chez les Sumériens, la religion primitive des Élamites fut de caractère naturaliste. 

On vénérait les arbres, les plantes, les rochers, les animaux. Les astres avaient aussi leur place dans cette adoration. Les monuments figurés de la Susiane nous ont conservé de multiples représentations d'astres, de végétaux, d'oiseaux, d'animaux, particulièrement de capridés, qui semblent avoir tenu, comme divinités de la végétation, un rôle analogue à celui qui, dans la plaine mésopotamienne, était dévolu au taureau.

Les serpents, notamment les serpents enlacés, les aigles aux ailes éployées reviennent fréquemment comme symboles ou attributs de la divinité. Parmi ces attributs, dont la seule représentation suffit aux âges primitifs pour évoquer chez le fidèle l'idée du dieu, il faut mentionner un fer de lance de forme triangulaire monté sur une tige. On s'accorde à y voir une représentation de l'arme distinctive du Mardouk, le marrou, ou marre.

Le deuxième stade dans la représentation des dieux se marque, en Élam comme en Sumer, par l'apparition des dieux zoomorphes lions à tête humaine principalement. Cette forme subsistera plus tard, réservée alors aux génies inférieurs.

Avec la conception anthropomorphique, qui couronne cette évolution, les dieux perdent enfin leur anonymat, sans que nous soyons, toutefois, beaucoup plus renseignés sur leur nature, leur caractère et leurs attributions.

La principale divinité des Élamites était In-Shoushinak, « le Susien », qui n'était pas seulement, comme son nom semble l'indiquer, le dieu propre de Suse, mais était considéré encore comme le « Souverain des dieux », le « Maître du ciel et de la terre le Constructeur de l'univers ». Ce sont là les titres que l'on donnait en Babylonie aux dieux suprêmes. Il est à remarquer que le nom que porte le dieu est simplement un qualificatif d'origine et nullement un nom individuel. Il est probable que les Élamites ne voulaient pas révéler le vrai nom de leur dieu, lequel demeurait « l'ineffable ». Ce scrupule se retrouve d'ailleurs chez les Akkadiens, qui désignaient leur dieu suprême du nom de Bel, « seigneur  », et chez les Syro-Phéniciens, dont le Baal veut dire également le « maître ».

Il est donc assez malaisé d'identifier exactement In-Shoushinak. On s'accorde généralement à voir en lui l'équivalent élamite de Nin-Ourta, « le champion des dieux célestes ou même d'Adad, le dieu de l'éclair et de la tempête. N'oublions pas que ces deux divinités, à côté de leur aspect terrible, étaient aussi regardées comme les dieux de la pluie qui féconde et de la crue bienfaisante, par suite comme des dieux de la fertilité. In-Shoushinak devait sans doute réunir aussi cette double nature.

L’élamite linéaire, une écriture non déchiffrée Ntgq
Nah-Hounté.

Parmi les autres divinités qui peuplent le panthéon élamite et pour lesquelles nous sommes contraints à une simple énumération, car nous ne savons guère que leurs noms, nous pouvons citer la déesse Kiririsha, la déesse souveraine; elle avait pour époux le dieu Khoumban, que l'on identifie avec le Mardouk babylonien. On trouve encore Lagamal, qualifié de fils d'Êa; Nah-Hounté (ou Nakhounta), le soleil, qui, pareil à Shamash, était à la fois le dieu de la lumière et celui de la justice; Teshoup, dieu de la tempête, qui fut d'ailleurs adoré dans toute l'Asie occidentale; Narouti, que nous ne connaissons que par une offrande que lui présenta l'ishakkou de Suse; Arkhou, divinité d'origine vannique.

A ces divinités nationales s'adjoignirent, par la suite, les dieux et déesses des pays de Sumer et d'Akkad, qui furent imposés à l'Élam, lorsque ce pays subit l'hégémonie des souverains d'Agadé (Akkad), d'Ur et de Lagash, ou qui, au contraire, furent librement introduits, lorsque les Élamites étendirent leur domination sur la Babylonie.
 
Ces apports achevèrent l'assimilation de la religion élamite et de la religion assyro-babylonienne, qui comportèrent désormais les mêmes croyances et les mêmes pratiques. (F. Guirand).

http://www.cosmovisions.com/ChronoElam.htm

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