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Message  Yacoub Mer 25 Mai 2016 - 13:00

Accusé d’avoir "insulté l’islam", un enseignant hindou humilié en public

Accusé d’avoir "insulté l’islam", un enseignant hindou humilié en public

Un enseignant hindou a été contraint par un député musulman de se pincer les oreilles en public – un geste extrêmement dégradant au Bangladesh – au motif qu’il aurait "insulté l’islam", dans une ville du centre du pays, le 13 mai 2016. Filmée et relayée sur les réseaux sociaux, cette scène a indigné et mobilisé de nombreux Bangladais. Un fait rare, dans un pays majoritairement musulman où la radicalisation religieuse progresse.

Sur les images, on voit Shyamal Kanti Bhakta, le directeur d’un lycée situé dans le district de Narayanganj – au sud de Dacca, la capitale – faire des squats (un enchaînement de flexions des jambes) en se pinçant les oreilles, sous les huées de la foule. C’est le député Salim Osman – membre d’un parti nationaliste – qui lui intime de s’exécuter, à sa droite. Puis le directeur s’effondre sur le sol, avant de s’éclipser. Les forces de l’ordre sont ensuite intervenues, pour l’emmener à l’hôpital.

Vidéo postée sur Youtube par Sandipan Basu.

Selon des médias locaux, Shyamal Kanti Bhakta aurait frappé un élève et fait des remarques désobligeantes sur l’islam à cette occasion, bien que les versions diffèrent sur ce dernier point.

Le député assure ainsi avoir puni l’enseignant en raison de ses "commentaires offensants sur l’islam". Ce dernier affirme pourtant n’avoir jamais fait la moindre remarque sur cette religion et indique avoir été victime d’un "complot". Selon lui, le conseil d’administration de l’école aurait cherché une excuse pour le mettre à l’écart, en raison de divers désaccords. Le conseil l’a d’ailleurs suspendu de ses fonctions quelques jours plus tard. L’enseignant dit également avoir été giflé par le député. De son côté, l’élève ayant été frappé par Shyamal Kanti Bhaktase se serait contredit concernant la nature des propos tenus par cet enseignant.

Sur les réseaux sociaux, les internautes ont en tous cas massivement pris parti pour l’enseignant. Certains ont posté des photos d’eux en train de se pincer les oreilles, accompagnées des hashtags #SorrySir ou encore #WeAreSorrySir ("Nous sommes désolés monsieur").

Photo postée sur Facebook par Jubair.

Iresh Zaker, un acteur connu au Bangladesh, a participé au mouvement de protestation. Photo postée sur sa page Facebook.

Des enseignants et des étudiants ont également manifesté pour réclamer, entre autres, la démission du député.

Des étudiants protestent contre l'humiliation infligée à Shyamal Kanti Bhakta.

"Se pincer les oreilles est un geste humiliant, particulièrement pour les adultes"
M. Hoque Bappy
M. Hoque Bappy
M. Hoque Bappy, un Bangladais musulman, a posté une photo de lui sur les réseaux sociaux, où on le voit se pincer les oreilles.

   Au Bangladesh, se pincer les oreilles est un geste que l’on fait après avoir commis une grosse erreur, qui signifie "je suis désolé". C’est humiliant pour la personne qui le fait, particulièrement pour les adultes. [Cette punition est généralement réservée aux enfants, notamment à l’école, NDLR.]

   La photo postée sur les réseaux sociaux par notre Observateur.

   Je soutiens Shyamal Kanti Bhakta car j’ai honte. Pour moi, ne pas respecter un enseignant revient à ne pas respecter la société toute entière. Du coup, je pense qu’on a voté pour un mauvais député. En me pinçant les oreilles, je cherche donc à m’excuser par rapport à ça. Par ailleurs, c’est une façon de mettre la pression sur ce député pour qu’il s’excuse à son tour.

   Des gens agissent parfois très mal au nom de l’islam. Et si on critique cela, ou si on critique les partis islamistes, on peut se faire traiter d’athée, ce qui est très mal vu au Bangladesh.



Le 19 mai, le ministère de l’Éducation a finalement réintégré Shyamal Kanti Bhakta dans ses fonctions, estimant qu’il avait été "victime d’injustice et d’un acte haineux". Il a également révoqué le conseil de l’école.

En revanche, le député n’a pas été inquiété. Et surtout, Shyamal Kanti Bhakta a été menacé de mort par des musulmans extrémistes ces derniers jours. Un post sur une page Facebook appelle ainsi à le tuer pour avoir "insulté l’islam", tout en donnant des conseils pour y parvenir.

Cette menace a été prise très au sérieux par les autorités, dans la mesure où il est de plus en plus dangereux d’avoir une posture critique à l’égard de l’islam au Bangladesh. Les mesures de sécurité ont ainsi été renforcées autour de l’hôpital dans lequel se trouve toujours l’enseignant. Depuis 2013, une vingtaine de personnes ont été assassinées par des islamistes, notamment des écrivains et blogueurs athées, des professeurs, des personnes ayant une religion minoritaire, etc.

Photo postée sur Twitter par Sinthia Arefin

"Ici, il est facile de mettre quelqu’un à l’écart en l’accusant d’avoir dénigré l’islam"
Songit Chakraborty
Songit Chakraborty
Songit Chakraborty est hindou et professeur dans un lycée.

   Pour nous – les hindous – il est très compliqué de vivre ici : nous entendons des commentaires désagréables sur notre religion presque tous les jours. C’est pourquoi beaucoup d’hindous quittent le pays… Par ailleurs, en critiquant l’islam, on prend le risque d’être puni, de voir sa maison brûlée…

   Au Bangladesh, il est facile de mettre quelqu’un à l’écart en l’accusant d’avoir dénigré l’islam, comme ça a été le cas pour Shyamal Kanti Bhakta. D’ailleurs, j’ai été étonné de voir tant de personnes le soutenir. C’est sûrement car il est enseignant, et non car il est hindou. Généralement, les gens préfèrent ne pas s’exprimer dans ce genre d’affaires, pour ne pas avoir de problèmes. La dernière fois qu’il y avait eu une telle mobilisation, c’était pour réclamer justice à la suite du lynchage d’un jeune garçon, en 2015.


Indépendant depuis 1971, le Bangladesh a fait de l’islam sa religion d’État en 1988. Environ 90 % de la population est musulmane dans ce pays, qui compte plus de 168 millions d’habitants.


Photo postée sur Facebook par Roni Roni Roni.

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