Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
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Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
Pendant l'été 2003, je fréquentais une librairie islamique dans le cadre de mes recherches, et plusieurs livres m'ont été proposés. En plus du Coran traduit par Hamidoullah, j'ai acheté plusieurs livres et cassettes. Parmi ces livres, il y avait "Le Jardin des Vertueux" (Riyad as Salihin) de l'imam Mohieddine Annawawi (631-676) traduit par le dr. Salaheddine Keshrid. Ce livre est particulièrement répandu en France. Certains des commentaires du traducteur parlent justement de ce problème-là: d'après l'islam orthodoxe, normalement, le Coran prescrit une loi-religion à laquelle les musulmans doivent se soumettre. Si par hasard un musulman n'habite pas dans un pays où cette loi est appliquée, que doit-il faire? Réponse par Salaheddine Keshrid.
En page 2, le traducteur nous dit que:
"S'il n'est plus permis de fuir la Mecque parce que les croyants en sont devenus maîtres et n'ont plus à y craindre les persécutions des Mécréants, il reste cependant du devoir de tout Musulman de fuir tout pays dont la législation de Dieu est bafouée à condition qu'on se trouve incapable de l'y faire respecter. On ne peut en effet pratiquer l'Islam de façon correcte et entière que dans un pays à législation islamique et il est interdit à un Musulman de faire acte d'allégence à un gouvernement non-Musulman.
Si, par exemple, le code du statut personnel est en opposition avec la loi islamique, si l'on y admet le prêt à intérêt, si l'on y permet la vente des boissons alcolisées et la pratique du jeu sous toutes ses formes, on doit lutter par tous les moyens pour faire respecter la Shari`a ou, en cas d'incapacité réelle, quitter ce pays pour un pays Musulman.
Dans le verset 97 du chapitre IV il est dit en effet:
"ceux dont les Anges reprennent l'âme alors qu'ils sont en état d'injustice avec eux-mêmes, ils leur diront (sic): "Dans quel milieu étiez-vous?".
Ils diront: "Nous étions sur terre victimes de notre faiblesse".
Ils diront: "Est-ce que la terre de Dieu n'était pas assez vaste pour que vous vous y exiliez?".
Ceux-là, leur refuge sera l'enfer et quelle mauvaise destinée
Voir le scan de ce commentaire
Le Tafsir d'Ibn Kathir du verset 97 de la sourate 4 (à propos de l'interdiction de vivre dans un pays non-musulman)
En page 184, Salaheddine Keshrid nous dit aussi que:
"L'Islam veille à l'unité de la nation islamique et combat toute discorde et toute rébellion. Aussi, quand les responsables sont iniques et de conduite reprochable, on doit les supporter avec patiente tant qu'ils assument l'accomplissement correct de la prière. Nous savons en effet que la prière est la limite entre la foi et la mécréance et que c'est sur ce critère de base qu'on définit les limites de la tolérance de la nation vis-à-vis de ses chefs."
Vers le scan de ce commentaire
En page 185, il nous dit à propos du verset 4:59 que:
"Dans ce verset se trouve précisé le critère du pouvoir. On doit obéir à Dieu et obéir au Messager. Ce mot "obéir" n'est pas répété avec "ceux qui détiennent le pouvoir", et cela veut dire qu'ils ne font qu'exercer le pouvoir de Dieu et du Messager, c'est à dire appliquer le Coran et la tradition du prophète ou sunna.
On précise d'autre part "ceux d'entre vous qui détiennent le pouvoir". Cela veut dire qu'on ne leur doit obéissance que s'ils ne sortent pas eux-mêmes de la communauté islamique ou "Umma". S'ils désobéissent d'une façon flagrante et répétée au Coran et à la Sounna, ils sortent automatiquement de la Umma."
Vers le scan de ce commentaire
Un hadith à ce sujet:
Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Je désavoue tout musulman qui persiste à séjourner au sein des polythéistes » (rapporté par Abou Dawoud, 2645 et déclaré authentique par al-Albani dans Sahihi Abi Dawoud.
Le site musulman orthodoxe "Islam Q&A" traite à plusieurs reprises de ce sujet, en réponse à certaines questions posées. Notamment:
Il peut se conformer à sa foi dans les pays des mécréants mieux qu’il ne pourrait le faire dans son propre pays … Doit-il émigrer ?
Doit-il retourner aux pays des mécréants pour y séjourner ?
L’adoption d’une nationalité européenne
Pendant l'été 2003, je fréquentais une librairie islamique dans le cadre de mes recherches, et plusieurs livres m'ont été proposés. En plus du Coran traduit par Hamidoullah, j'ai acheté plusieurs livres et cassettes. Parmi ces livres, il y avait "Le Jardin des Vertueux" (Riyad as Salihin) de l'imam Mohieddine Annawawi (631-676) traduit par le dr. Salaheddine Keshrid. Ce livre est particulièrement répandu en France. Certains des commentaires du traducteur parlent justement de ce problème-là: d'après l'islam orthodoxe, normalement, le Coran prescrit une loi-religion à laquelle les musulmans doivent se soumettre. Si par hasard un musulman n'habite pas dans un pays où cette loi est appliquée, que doit-il faire? Réponse par Salaheddine Keshrid.
En page 2, le traducteur nous dit que:
"S'il n'est plus permis de fuir la Mecque parce que les croyants en sont devenus maîtres et n'ont plus à y craindre les persécutions des Mécréants, il reste cependant du devoir de tout Musulman de fuir tout pays dont la législation de Dieu est bafouée à condition qu'on se trouve incapable de l'y faire respecter. On ne peut en effet pratiquer l'Islam de façon correcte et entière que dans un pays à législation islamique et il est interdit à un Musulman de faire acte d'allégence à un gouvernement non-Musulman.
Si, par exemple, le code du statut personnel est en opposition avec la loi islamique, si l'on y admet le prêt à intérêt, si l'on y permet la vente des boissons alcolisées et la pratique du jeu sous toutes ses formes, on doit lutter par tous les moyens pour faire respecter la Shari`a ou, en cas d'incapacité réelle, quitter ce pays pour un pays Musulman.
Dans le verset 97 du chapitre IV il est dit en effet:
"ceux dont les Anges reprennent l'âme alors qu'ils sont en état d'injustice avec eux-mêmes, ils leur diront (sic): "Dans quel milieu étiez-vous?".
Ils diront: "Nous étions sur terre victimes de notre faiblesse".
Ils diront: "Est-ce que la terre de Dieu n'était pas assez vaste pour que vous vous y exiliez?".
Ceux-là, leur refuge sera l'enfer et quelle mauvaise destinée
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Le Tafsir d'Ibn Kathir du verset 97 de la sourate 4 (à propos de l'interdiction de vivre dans un pays non-musulman)
En page 184, Salaheddine Keshrid nous dit aussi que:
"L'Islam veille à l'unité de la nation islamique et combat toute discorde et toute rébellion. Aussi, quand les responsables sont iniques et de conduite reprochable, on doit les supporter avec patiente tant qu'ils assument l'accomplissement correct de la prière. Nous savons en effet que la prière est la limite entre la foi et la mécréance et que c'est sur ce critère de base qu'on définit les limites de la tolérance de la nation vis-à-vis de ses chefs."
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En page 185, il nous dit à propos du verset 4:59 que:
"Dans ce verset se trouve précisé le critère du pouvoir. On doit obéir à Dieu et obéir au Messager. Ce mot "obéir" n'est pas répété avec "ceux qui détiennent le pouvoir", et cela veut dire qu'ils ne font qu'exercer le pouvoir de Dieu et du Messager, c'est à dire appliquer le Coran et la tradition du prophète ou sunna.
On précise d'autre part "ceux d'entre vous qui détiennent le pouvoir". Cela veut dire qu'on ne leur doit obéissance que s'ils ne sortent pas eux-mêmes de la communauté islamique ou "Umma". S'ils désobéissent d'une façon flagrante et répétée au Coran et à la Sounna, ils sortent automatiquement de la Umma."
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Un hadith à ce sujet:
Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Je désavoue tout musulman qui persiste à séjourner au sein des polythéistes » (rapporté par Abou Dawoud, 2645 et déclaré authentique par al-Albani dans Sahihi Abi Dawoud.
Le site musulman orthodoxe "Islam Q&A" traite à plusieurs reprises de ce sujet, en réponse à certaines questions posées. Notamment:
Il peut se conformer à sa foi dans les pays des mécréants mieux qu’il ne pourrait le faire dans son propre pays … Doit-il émigrer ?
Doit-il retourner aux pays des mécréants pour y séjourner ?
L’adoption d’une nationalité européenne
Re: Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
Un musulman orthodoxe ? Savais pas qu'un musulman pouvait être chrétien en même temps... :drunken: :drunken: :drunken:
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Il y a deux histoires. L'histoire officielle, menteuse, celle que l'on enseigne. Puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements. Balzac
Wolfi Wolf- Religion : Catholique
Sexe : Messages : 62
Localisation : Austrasie / France
Re: Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
Def :
Caractère de ce qui est conforme à la doctrine d'une religion, d'un parti politique, d'une théorie scientifique, etc
Caractère de ce qui est conforme à la doctrine d'une religion, d'un parti politique, d'une théorie scientifique, etc
Re: Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
Arlitto a écrit:Def :
Caractère de ce qui est conforme à la doctrine d'une religion, d'un parti politique, d'une théorie scientifique, etc
Certes. Mais glissement sémantique tout de même...
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Il y a deux histoires. L'histoire officielle, menteuse, celle que l'on enseigne. Puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements. Balzac
Wolfi Wolf- Religion : Catholique
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Re: Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
Il n y a pas de glissement sémantique, orthodoxe signifie conforme à la doxa.
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Re: Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
Yacoub a écrit:Il n y a pas de glissement sémantique, orthodoxe signifie conforme à la doxa.
Exact. Par conséquent il ne concernait à l'origine que le christianisme. Il y a donc eu glissement sémantique, vers le "vulgaire"; tout comme l'Université, qui à ses débuts n'avait strictement rien à voir avec ce qu'elle est devenue. Comme le dit René Guénon, les mots ont un sens. Mais à force de faire dire aux mots exactement le contraire de ce qu'ils signifient, on introduit la contre-initiation; celle qui actuellement sème le chaos sur la planète. Nous sommes en pleine confusion des langues, comme à la bonne vieille époque biblique...
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Il y a deux histoires. L'histoire officielle, menteuse, celle que l'on enseigne. Puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements. Balzac
Wolfi Wolf- Religion : Catholique
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Localisation : Austrasie / France
Re: Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
Je reviens au sujet.
PBSL a divisé la terre en deux:
-Dar el Islam: terre pacifiée par l'islam où règne la Loi divine
-Dar el Harb: terre d'ignorance où il y a la débauche sexuelle et où horreur, horreur, horreur, on mange du halouf
Entre les deux dars, il ne peut y avoir de paix, il peut y avoir une trêve mais elle ne doit pas dépasser 10 ans en référence au pacte de Hudaybiya.
PBSL a divisé la terre en deux:
-Dar el Islam: terre pacifiée par l'islam où règne la Loi divine
-Dar el Harb: terre d'ignorance où il y a la débauche sexuelle et où horreur, horreur, horreur, on mange du halouf
Entre les deux dars, il ne peut y avoir de paix, il peut y avoir une trêve mais elle ne doit pas dépasser 10 ans en référence au pacte de Hudaybiya.
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Re: Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
La résidence p@r un musulman dans un p@ys mécréant n’est permise qu@ la réunion des conditions suivantes
1/ Existence d’un besoin légitime dont la satisfaction nécessite un séjour dans leur pays, besoin qui ne peut pas être satisfait en pays musulman. C’est comme le commerce, l’appel à l’Islam, la représentation officielle d’un pays musulman, l’acquisition d’un savoir indisponible dans un pays musulman soit parce qu’on ne l’y trouve pas, soit pas parce qu’il y est d’une qualité inférieure, la recherche d’un abri contre l’assassinat, l’emprisonnement ou la torture… Les nuisances et les tracasseries à elles seules ne justifient pas la fuite – la préservation de la sécurité de la famille et des biens.
2/ La résidence dans un pays de mécréants doit être provisoire non permanente ; le résident ne doit pas nourrir l’intention de se fixer définitivement, mais de séjourner temporairement. Car l’installation définitive revient à abandonner une terre d’Islam pour une terre de mécréance. Ce qui constitue une flagrante violation de la disposition légale qui impose l’émigration des pays de mécréance vers la terre de l’Islam. Le caractère temporaire du séjour est réel si l’on a l’intention de quitter le pays d’accueil dès la satisfaction du besoin pour lequel on y était venu.
3/ Le pays mécréant dans lequel on veut se fixer doit être dans un état de non belligérance avec les musulmans non en état de guerre, car dans ce cas, il n’est pas permis d’y séjourner.
4/ L’existence d’une liberté religieuse dans le pays d’accueil, qui permet au musulman d’y célébrer les rites de sa religion publiquement.
5/ La possibilité pour le musulman d’apprendre les enseignements de la religion dans le pays d’accueil. Si cela lui est difficile, il ne lui est pas permis d’y résider parce que son séjour l’amène à se détourner de l’apprentissage de la religion d’Allah.
6/ Etre en mesure de préserver sa foi et celle des membres de sa famille. Si tel n’est pas le cas, il n’est pas permis de résider en pays mécréant. Car la préservation de la foi est plus importante que la sauvegarde de la vie, de la famille, et des biens.
1/ Existence d’un besoin légitime dont la satisfaction nécessite un séjour dans leur pays, besoin qui ne peut pas être satisfait en pays musulman. C’est comme le commerce, l’appel à l’Islam, la représentation officielle d’un pays musulman, l’acquisition d’un savoir indisponible dans un pays musulman soit parce qu’on ne l’y trouve pas, soit pas parce qu’il y est d’une qualité inférieure, la recherche d’un abri contre l’assassinat, l’emprisonnement ou la torture… Les nuisances et les tracasseries à elles seules ne justifient pas la fuite – la préservation de la sécurité de la famille et des biens.
2/ La résidence dans un pays de mécréants doit être provisoire non permanente ; le résident ne doit pas nourrir l’intention de se fixer définitivement, mais de séjourner temporairement. Car l’installation définitive revient à abandonner une terre d’Islam pour une terre de mécréance. Ce qui constitue une flagrante violation de la disposition légale qui impose l’émigration des pays de mécréance vers la terre de l’Islam. Le caractère temporaire du séjour est réel si l’on a l’intention de quitter le pays d’accueil dès la satisfaction du besoin pour lequel on y était venu.
3/ Le pays mécréant dans lequel on veut se fixer doit être dans un état de non belligérance avec les musulmans non en état de guerre, car dans ce cas, il n’est pas permis d’y séjourner.
4/ L’existence d’une liberté religieuse dans le pays d’accueil, qui permet au musulman d’y célébrer les rites de sa religion publiquement.
5/ La possibilité pour le musulman d’apprendre les enseignements de la religion dans le pays d’accueil. Si cela lui est difficile, il ne lui est pas permis d’y résider parce que son séjour l’amène à se détourner de l’apprentissage de la religion d’Allah.
6/ Etre en mesure de préserver sa foi et celle des membres de sa famille. Si tel n’est pas le cas, il n’est pas permis de résider en pays mécréant. Car la préservation de la foi est plus importante que la sauvegarde de la vie, de la famille, et des biens.
Manouche- Messages : 734
Re: Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
La France, l'Espagne, la Belgique sont considérées maintenant comme des terres d'islam.
Géographie coranique: Enquête et évaluation des références géographiques dans le Coran
Soumis par Christian Bibollet le lun, 2013-06-17 11:25
Pour la plupart des musulmans, la foi est davantage définie par l’orthopraxie que par l'orthodoxie. Au cœur de leur pratique se trouvent les cinq piliers de l’islam et, en particulier, la Salat qui, chaque jour à travers le monde, réunis des millions de musulmans priant en direction de La Mecque.
Pourquoi la prière musulmane met-elle l'accent sur la Mecque? Parce que, de toute évidence, c'est là que l'Islam a commencé et que la Ka'ba et sa pierre noire ont toujours été, depuis l’époque de Mahomet ! Tout le monde sait cela, n'est-ce pas? Il faut pourtant noter qu’il y a dans l’islam beaucoup de choses que nous tenons pour acquises mais très peu qui soient vraiment documentées. Les historiens ont compris depuis longtemps que des questions très importantes se posent à propos de la Mecque.
Par exemple, Patricia Crone note dans son livre Meccan Trade (Princeton University Press, 1987) que les descriptions de la ville sainte de l'Islam dans les sources islamiques primitives ne s’accordent pas bien avec le site actuel de la Mecque. C’est la raison pour laquelle le livre de Dan Gibson, Qur’anic Geography, se propose d'explorer deux questions en détail: Où l’islam a-t-il réellement commencé et la cité sainte originelle était-elle La Mecque?
Trois civilisations septentrionales
Gibson commence son étude en soulignant que le Coran contient peu d’éléments géographiques. On en compte que 65 qui ne mentionnent pas plus de neuf lieux par leur nom, au nombre desquels 'Ad (23x), Thamud (24x) et Madian (7x). C’est une claire indication que ces trois civilisations étaient importantes pour les destinataires originaux du Coran. Où donc étaient-elles situées?
Concernant 'Ad, le Coran offre quelques indices: le peuple de ' Ad construisit des autels, des monuments et des forteresses dans la roche. Ils avaient des jardins et des sources et vécurent dans des vallées luxuriantes. Mais où ‘Ad se situait-il ? Gibson suggère que 'Ad est l’équivalent arabe d’un mot appartenant à la langue ancienne à partir de laquelle les langues sémitiques se sont développées. Selon lui, il correspond à « Uts » nom biblique d’une région qui se trouvait en Edom (Lamentations 4:21). Les descriptions bibliques de «Uts » correspondent à celles de 'Ad, dans le Coran. De plus, le Coran et la Bible s’accordent pour dire que le peuple de ' Ad / 'Uts fut détruit par des vents violents (c. 89:6-8; Job 1:18 - 19). Le Coran voit également un lien entre les 'Ad et Pharaon (Q. 89:6-14) et Gibson propose toute une série de preuves démontrant que les Edomites étaient un peuple aussi connu sous le nom de Hyksos, peuple qui a envahi l'Egypte entre 1500 et 1800 avant J.-C. Il écrit: «Dès qu’on considère les Hyksos, les 'Ad, et Edom comme un seul peuple, beaucoup d’aspects énigmatiques de l'histoire s’harmonisent." Nous prenons alors conscience de leur importance et comprenons pourquoi la Bible et le Coran mentionnent si souvent cette ancienne civilisation.
Quant à Madian, Gibson fait remarquer que c'était un autre empire puissant qui a uni les tribus arabes. Leur mention dans le Coran suggère une nouvelle fois que l'auditoire de Mohamed devait les connaître. Pourtant, comme le peuple de 'Ad, ils étaient une tribu arabe du nord, qui semble avoir vécu entre Tayma (leur région la plus méridionale) et l'extrémité nord de Wadi Sirhan. Le Coran indique aussi que le prophète Shueyb vint à eux (Q. 22:43-45; 29:36) et que le site traditionnel de sa tombe se trouve au centre de la Jordanie, situant les Madianites encore plus au nord.
Pour ce qui concerne les Thamud, Gibson suggère que le mot coranique dérive de thuma + 'Ad = après ‘ Ad. D’après les traditions, ils étaient un peuple regroupé sur al-Hijr, une ville de l’Arabie septentrionale connue aujourd'hui sous le nom de Meda'in Salih. Pendant des siècles, ses habitants furent appelés Nabatéens. Le Coran parle d’eux comme du peuple qui s’était taillé des habitats dans les montagnes (Q. 7:73-79; 11:61-68; 26:141 - 159; 27:25). Effectivement, des villes nabatéennes comme Petra sont connues pour leurs tombes et leurs palais taillés dans le roc. Lorsqu'on visite Petra et qu’on se promène au milieu de ces bâtiments à l’architecture fabuleuse, sculptés dans la roche, on est frappé par la richesse et la puissance qu’a dû connaître cette civilisation.
Les Nabatéens ont acquis leur immense richesse en contrôlant les trois routes commerciales (la Route de l'encens, celle de la soie et celle de la mer Rouge). Cependant, comme tous les empires, leur pouvoir a finalement décliné et après avoir connu un âge d'or entre 100 av. J.-C. et 100 ap. J.-C., leur puissance est passée. La première cause fut leur déclin économique, auquel se sont ajoutés des tremblements de terre en 363, 551 et 713 ap. J.-C., séismes qui ont d’abord affaibli puis, finalement, détruit Petra. A l'époque de Mahomet, les Arabes se souvenaient des Nabatéens comme les «après ‘Ad» qui avaient été anéantis par des tremblements de terre.
Gibson soutient que ces trois civilisations coraniques - les peuples de 'Ad, Madian et Thamud - ont certains points communs. Tous étaient de puissants empires dont l’auditoire de Mahomet se souvenait. Mais, fait plus important, tous étaient établis dans la même région, au nord de l'Arabie. Si donc ces trois grandes civilisations du Coran se situaient au nord, que dire de la Ville sainte elle-même. Que dire de La Mecque?
Où était La Mecque?
Le Coran ne mentionne La Mecque qu'une seule fois (Q. 48: 24). La Ka'ba, elle, est mentionnée à plusieurs reprises, mais son emplacement n’est jamais défini. Pour Gibson, l’idée selon laquelle l’emplacement originel de la Kaaba est La Mecque soulève beaucoup de problèmes. Par exemple, le Coran décrit la Ka'ba comme résidant dans la «Mère des cités» (Q. 6:92). Pourtant les relevés archéologiques à la Mecque ne révèlent rien avant 900 ap. J.-C. – pas de trace d’une ville fortifiée avec maisons, jardins, bâtiments et temples. Pas de cartes avant 900AD ne mentionne La Mecque tandis que la première référence littéraire n'apparaît qu’en 740 ap. J.-C.
Les descriptions de la ville sainte qu’on trouve dans la littérature islamique primitive pose aussi des problèmes. Le Coran et les hadiths la situent dans une vallée, avec une autre vallée à côté de la Kaaba où coulait un ruisseau. Rien de tout cela ne correspond à La Mecque. Nous lisons aussi que la ville sainte avait des champs, des arbres, de l'herbe, de l'argile et du limon. Encore une fois, ce n'est pas vrai de La Mecque, qui est aride et inhospitalière. Aucune preuve archéologique ne permet de soutenir l’idée d’une activité agricole à la Mecque.
Qiblas et temps de la confusion
Que dire alors de la qibla qui indique la direction pour la prière? Certes, les musulmans ont toujours prié en direction de la Ka'ba et sa pierre noire, située à La Mecque, n'est-ce pas? La réponse est non. Il est bien connu que la qibla a changé au début de l'Islam, le Coran mentionne ce changement (Q. 2:143-145), sans indiquer la direction qui a été abandonnée. (La plupart des musulmans croient que Jérusalem fut la première qibla, mais cette idée n’est exprimée que 300 ans après Mahomet).
Gibson considère que l’archéologie soutient l’idée d’un changement de qibla, mais beaucoup plus tardif qu’on le croit traditionnellement. Après avoir visité plus d'une douzaine mosquées des débuts de l’islam, il a découvert qu’un nombre surprenant d’entre elles ont leur qibla orientée non pas vers la Mecque, mais vers Petra. Au cours du second siècle de l'islam, l’orientation vers La Mecque a été introduite, puis, au troisième siècle, la qibla de toutes les nouvelles mosquées a été orientée vers la Mecque.
Gibson pense que l’archéologie peut nous aider à dater le changement de qibla. Les premiers bâtiments sur le complexe de la citadelle d'Amman, construits autour de 700 ap. J.-C. sont orientés vers Petra, tandis que les constructions plus tardives, aux environs de 740 ap. J.-C., sont orientées vers la Mecque. Qu'est-ce qui s'est passé entre 700 et 740 ap. J.-C. pour provoquer ce changement ?
Le contexte historique
En 64AH (683 ap. J.-C.), 'Abdallah ibn al-Zubayr se révolta contre les Omeyyades à Damas. Se proclamant lui-même calife dans la ville sainte, Al-Zubayr détruisit la Ka'ba, et pris la pierre noire pour la mettre en lieu sûr. L'année suivante, Tabari rapporte que Al-Zubayr prétend avoir découvert les fondations de l’authentique Ka'ba construite par Abraham. Gibson pense que c'était à La Mecque, un lieu choisi pour sa position éloignée du pouvoir omeyyade.
La rébellion se propagea et en 71AH, Kufa en Irak s’allia à Al-Zubayr, en affirmant : « nous sommes des gens qui se tournent vers la même qibla que vous ». En 73-74AH, les armées syriennes attaquèrent la ville sainte, utilisant un trébuchet (une grande catapulte) contre elle. (Les archéologues ont mis au jour quantité de pierres pour trébuchet à Petra, mais aucune à La Mecque).
Aux environs de 85AH, les mosquées commencèrent à suspendre des signes pour indiquer une nouvelle qibla, puis en 89AH, le mihrab (niche de prière) fut introduit pour montrer aux fidèles dans quelle direction prier. En 94AH, le dernier d'une série de tremblements de terre détruisit Petra. Gibson pense que cela peut avoir été considéré comme un jugement divin sur l'ancienne ville sainte. Enfin, en 132AH, les Abbassides commencèrent à régner depuis l'Irak et suivirent le modèle établi par Kufa, adoptant officiellement la nouvelle qibla. Désormais, toutes les nouvelles mosquées sont orientées vers La Mecque.
Conclusion
La thèse de Gibson selon laquelle la qibla a changé en 70AH, non de Jérusalem mais de Petra, allie l'exégèse coranique, une lecture attentive des sources islamiques, ainsi que archéologie, la littérature et l'histoire. Plusieurs éléments de preuve, affirme-t-il, militent en faveur de l'idée que Petra a été la première ville sainte. Il est à noter que de manière générale l’attention du Coran se porte sur le nord de l’Arabie ce qui contribue à l’impression d’inadéquation des descriptions de la ville sainte dans la littérature, descriptions qui correspondent parfaitement à Petra mais pas à la région de la Mecque. Il y d’autres éléments de preuve, tels les rapports d’historiens comme Tabari, selon lesquels les affrontements militaires qui ont opposé les Médinois aux Quraysh (la tribu mecquoise), se sont produits au nord de Médine. Pourtant, si les Qurayshites venaient de la Mecque, à 300 km au sud, pourquoi l'action s’est-elle déroulée au nord?
La thèse de Gibson est audacieuse, mais son argument suit une ligne de crête entre les approches «traditionaliste» et «révisionnistes» de l'islam primitif. Trop de «traditionalistes» ignorent le contexte du Coran et se contentent de répéter les sources primitives, tandis que les «révisionnistes» ne leur accordent souvent aucun crédit. Le livre de Gibson, lui, s’efforce de prendre le Coran, les hadiths et les sources islamiques au sérieux. Plutôt que de les ignorer, il affirme simplement qu'ils sont plus cohérents si on lit «Petra» à la place de «La Mecque» avant 700AD, une conclusion que l'histoire, la littérature et l'archéologie suggèrent fortement.
Le livre n'est pas sans quelques faiblesses. Parfois Gibson tente de couvrir trop de sujets, et certaines parties de son livre laissent une impression de précipitation. Par exemple, son traitement des manuscrits coraniques est un peu mince et aurait pu bénéficier d’interactions avec la littérature critique, comme la recherche de Keith Small sur les variantes textuelles dans le Coran. Néanmoins Qur’anic Geography semble défendre un point de vue pertinent. Une grande partie de l'histoire islamique semble plus logique à la lumière de sa thèse, qui, soit dit en passant, éclaire d'autres questions telle que celle des liens forts du Coran avec un autre phénomène du nord de l’Arabie, le christianisme syriaque.
http://www.iqri.org/articles/geographie-coranique-enquete-et-evaluation-des-references-geographiques-coran
Géographie coranique: Enquête et évaluation des références géographiques dans le Coran
Soumis par Christian Bibollet le lun, 2013-06-17 11:25
Pour la plupart des musulmans, la foi est davantage définie par l’orthopraxie que par l'orthodoxie. Au cœur de leur pratique se trouvent les cinq piliers de l’islam et, en particulier, la Salat qui, chaque jour à travers le monde, réunis des millions de musulmans priant en direction de La Mecque.
Pourquoi la prière musulmane met-elle l'accent sur la Mecque? Parce que, de toute évidence, c'est là que l'Islam a commencé et que la Ka'ba et sa pierre noire ont toujours été, depuis l’époque de Mahomet ! Tout le monde sait cela, n'est-ce pas? Il faut pourtant noter qu’il y a dans l’islam beaucoup de choses que nous tenons pour acquises mais très peu qui soient vraiment documentées. Les historiens ont compris depuis longtemps que des questions très importantes se posent à propos de la Mecque.
Par exemple, Patricia Crone note dans son livre Meccan Trade (Princeton University Press, 1987) que les descriptions de la ville sainte de l'Islam dans les sources islamiques primitives ne s’accordent pas bien avec le site actuel de la Mecque. C’est la raison pour laquelle le livre de Dan Gibson, Qur’anic Geography, se propose d'explorer deux questions en détail: Où l’islam a-t-il réellement commencé et la cité sainte originelle était-elle La Mecque?
Trois civilisations septentrionales
Gibson commence son étude en soulignant que le Coran contient peu d’éléments géographiques. On en compte que 65 qui ne mentionnent pas plus de neuf lieux par leur nom, au nombre desquels 'Ad (23x), Thamud (24x) et Madian (7x). C’est une claire indication que ces trois civilisations étaient importantes pour les destinataires originaux du Coran. Où donc étaient-elles situées?
Concernant 'Ad, le Coran offre quelques indices: le peuple de ' Ad construisit des autels, des monuments et des forteresses dans la roche. Ils avaient des jardins et des sources et vécurent dans des vallées luxuriantes. Mais où ‘Ad se situait-il ? Gibson suggère que 'Ad est l’équivalent arabe d’un mot appartenant à la langue ancienne à partir de laquelle les langues sémitiques se sont développées. Selon lui, il correspond à « Uts » nom biblique d’une région qui se trouvait en Edom (Lamentations 4:21). Les descriptions bibliques de «Uts » correspondent à celles de 'Ad, dans le Coran. De plus, le Coran et la Bible s’accordent pour dire que le peuple de ' Ad / 'Uts fut détruit par des vents violents (c. 89:6-8; Job 1:18 - 19). Le Coran voit également un lien entre les 'Ad et Pharaon (Q. 89:6-14) et Gibson propose toute une série de preuves démontrant que les Edomites étaient un peuple aussi connu sous le nom de Hyksos, peuple qui a envahi l'Egypte entre 1500 et 1800 avant J.-C. Il écrit: «Dès qu’on considère les Hyksos, les 'Ad, et Edom comme un seul peuple, beaucoup d’aspects énigmatiques de l'histoire s’harmonisent." Nous prenons alors conscience de leur importance et comprenons pourquoi la Bible et le Coran mentionnent si souvent cette ancienne civilisation.
Quant à Madian, Gibson fait remarquer que c'était un autre empire puissant qui a uni les tribus arabes. Leur mention dans le Coran suggère une nouvelle fois que l'auditoire de Mohamed devait les connaître. Pourtant, comme le peuple de 'Ad, ils étaient une tribu arabe du nord, qui semble avoir vécu entre Tayma (leur région la plus méridionale) et l'extrémité nord de Wadi Sirhan. Le Coran indique aussi que le prophète Shueyb vint à eux (Q. 22:43-45; 29:36) et que le site traditionnel de sa tombe se trouve au centre de la Jordanie, situant les Madianites encore plus au nord.
Pour ce qui concerne les Thamud, Gibson suggère que le mot coranique dérive de thuma + 'Ad = après ‘ Ad. D’après les traditions, ils étaient un peuple regroupé sur al-Hijr, une ville de l’Arabie septentrionale connue aujourd'hui sous le nom de Meda'in Salih. Pendant des siècles, ses habitants furent appelés Nabatéens. Le Coran parle d’eux comme du peuple qui s’était taillé des habitats dans les montagnes (Q. 7:73-79; 11:61-68; 26:141 - 159; 27:25). Effectivement, des villes nabatéennes comme Petra sont connues pour leurs tombes et leurs palais taillés dans le roc. Lorsqu'on visite Petra et qu’on se promène au milieu de ces bâtiments à l’architecture fabuleuse, sculptés dans la roche, on est frappé par la richesse et la puissance qu’a dû connaître cette civilisation.
Les Nabatéens ont acquis leur immense richesse en contrôlant les trois routes commerciales (la Route de l'encens, celle de la soie et celle de la mer Rouge). Cependant, comme tous les empires, leur pouvoir a finalement décliné et après avoir connu un âge d'or entre 100 av. J.-C. et 100 ap. J.-C., leur puissance est passée. La première cause fut leur déclin économique, auquel se sont ajoutés des tremblements de terre en 363, 551 et 713 ap. J.-C., séismes qui ont d’abord affaibli puis, finalement, détruit Petra. A l'époque de Mahomet, les Arabes se souvenaient des Nabatéens comme les «après ‘Ad» qui avaient été anéantis par des tremblements de terre.
Gibson soutient que ces trois civilisations coraniques - les peuples de 'Ad, Madian et Thamud - ont certains points communs. Tous étaient de puissants empires dont l’auditoire de Mahomet se souvenait. Mais, fait plus important, tous étaient établis dans la même région, au nord de l'Arabie. Si donc ces trois grandes civilisations du Coran se situaient au nord, que dire de la Ville sainte elle-même. Que dire de La Mecque?
Où était La Mecque?
Le Coran ne mentionne La Mecque qu'une seule fois (Q. 48: 24). La Ka'ba, elle, est mentionnée à plusieurs reprises, mais son emplacement n’est jamais défini. Pour Gibson, l’idée selon laquelle l’emplacement originel de la Kaaba est La Mecque soulève beaucoup de problèmes. Par exemple, le Coran décrit la Ka'ba comme résidant dans la «Mère des cités» (Q. 6:92). Pourtant les relevés archéologiques à la Mecque ne révèlent rien avant 900 ap. J.-C. – pas de trace d’une ville fortifiée avec maisons, jardins, bâtiments et temples. Pas de cartes avant 900AD ne mentionne La Mecque tandis que la première référence littéraire n'apparaît qu’en 740 ap. J.-C.
Les descriptions de la ville sainte qu’on trouve dans la littérature islamique primitive pose aussi des problèmes. Le Coran et les hadiths la situent dans une vallée, avec une autre vallée à côté de la Kaaba où coulait un ruisseau. Rien de tout cela ne correspond à La Mecque. Nous lisons aussi que la ville sainte avait des champs, des arbres, de l'herbe, de l'argile et du limon. Encore une fois, ce n'est pas vrai de La Mecque, qui est aride et inhospitalière. Aucune preuve archéologique ne permet de soutenir l’idée d’une activité agricole à la Mecque.
Qiblas et temps de la confusion
Que dire alors de la qibla qui indique la direction pour la prière? Certes, les musulmans ont toujours prié en direction de la Ka'ba et sa pierre noire, située à La Mecque, n'est-ce pas? La réponse est non. Il est bien connu que la qibla a changé au début de l'Islam, le Coran mentionne ce changement (Q. 2:143-145), sans indiquer la direction qui a été abandonnée. (La plupart des musulmans croient que Jérusalem fut la première qibla, mais cette idée n’est exprimée que 300 ans après Mahomet).
Gibson considère que l’archéologie soutient l’idée d’un changement de qibla, mais beaucoup plus tardif qu’on le croit traditionnellement. Après avoir visité plus d'une douzaine mosquées des débuts de l’islam, il a découvert qu’un nombre surprenant d’entre elles ont leur qibla orientée non pas vers la Mecque, mais vers Petra. Au cours du second siècle de l'islam, l’orientation vers La Mecque a été introduite, puis, au troisième siècle, la qibla de toutes les nouvelles mosquées a été orientée vers la Mecque.
Gibson pense que l’archéologie peut nous aider à dater le changement de qibla. Les premiers bâtiments sur le complexe de la citadelle d'Amman, construits autour de 700 ap. J.-C. sont orientés vers Petra, tandis que les constructions plus tardives, aux environs de 740 ap. J.-C., sont orientées vers la Mecque. Qu'est-ce qui s'est passé entre 700 et 740 ap. J.-C. pour provoquer ce changement ?
Le contexte historique
En 64AH (683 ap. J.-C.), 'Abdallah ibn al-Zubayr se révolta contre les Omeyyades à Damas. Se proclamant lui-même calife dans la ville sainte, Al-Zubayr détruisit la Ka'ba, et pris la pierre noire pour la mettre en lieu sûr. L'année suivante, Tabari rapporte que Al-Zubayr prétend avoir découvert les fondations de l’authentique Ka'ba construite par Abraham. Gibson pense que c'était à La Mecque, un lieu choisi pour sa position éloignée du pouvoir omeyyade.
La rébellion se propagea et en 71AH, Kufa en Irak s’allia à Al-Zubayr, en affirmant : « nous sommes des gens qui se tournent vers la même qibla que vous ». En 73-74AH, les armées syriennes attaquèrent la ville sainte, utilisant un trébuchet (une grande catapulte) contre elle. (Les archéologues ont mis au jour quantité de pierres pour trébuchet à Petra, mais aucune à La Mecque).
Aux environs de 85AH, les mosquées commencèrent à suspendre des signes pour indiquer une nouvelle qibla, puis en 89AH, le mihrab (niche de prière) fut introduit pour montrer aux fidèles dans quelle direction prier. En 94AH, le dernier d'une série de tremblements de terre détruisit Petra. Gibson pense que cela peut avoir été considéré comme un jugement divin sur l'ancienne ville sainte. Enfin, en 132AH, les Abbassides commencèrent à régner depuis l'Irak et suivirent le modèle établi par Kufa, adoptant officiellement la nouvelle qibla. Désormais, toutes les nouvelles mosquées sont orientées vers La Mecque.
Conclusion
La thèse de Gibson selon laquelle la qibla a changé en 70AH, non de Jérusalem mais de Petra, allie l'exégèse coranique, une lecture attentive des sources islamiques, ainsi que archéologie, la littérature et l'histoire. Plusieurs éléments de preuve, affirme-t-il, militent en faveur de l'idée que Petra a été la première ville sainte. Il est à noter que de manière générale l’attention du Coran se porte sur le nord de l’Arabie ce qui contribue à l’impression d’inadéquation des descriptions de la ville sainte dans la littérature, descriptions qui correspondent parfaitement à Petra mais pas à la région de la Mecque. Il y d’autres éléments de preuve, tels les rapports d’historiens comme Tabari, selon lesquels les affrontements militaires qui ont opposé les Médinois aux Quraysh (la tribu mecquoise), se sont produits au nord de Médine. Pourtant, si les Qurayshites venaient de la Mecque, à 300 km au sud, pourquoi l'action s’est-elle déroulée au nord?
La thèse de Gibson est audacieuse, mais son argument suit une ligne de crête entre les approches «traditionaliste» et «révisionnistes» de l'islam primitif. Trop de «traditionalistes» ignorent le contexte du Coran et se contentent de répéter les sources primitives, tandis que les «révisionnistes» ne leur accordent souvent aucun crédit. Le livre de Gibson, lui, s’efforce de prendre le Coran, les hadiths et les sources islamiques au sérieux. Plutôt que de les ignorer, il affirme simplement qu'ils sont plus cohérents si on lit «Petra» à la place de «La Mecque» avant 700AD, une conclusion que l'histoire, la littérature et l'archéologie suggèrent fortement.
Le livre n'est pas sans quelques faiblesses. Parfois Gibson tente de couvrir trop de sujets, et certaines parties de son livre laissent une impression de précipitation. Par exemple, son traitement des manuscrits coraniques est un peu mince et aurait pu bénéficier d’interactions avec la littérature critique, comme la recherche de Keith Small sur les variantes textuelles dans le Coran. Néanmoins Qur’anic Geography semble défendre un point de vue pertinent. Une grande partie de l'histoire islamique semble plus logique à la lumière de sa thèse, qui, soit dit en passant, éclaire d'autres questions telle que celle des liens forts du Coran avec un autre phénomène du nord de l’Arabie, le christianisme syriaque.
http://www.iqri.org/articles/geographie-coranique-enquete-et-evaluation-des-references-geographiques-coran
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Re: Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
Il y a 57 pays musulmans et aucun n'est laïque ni démocratique ni respectueux des droits de l'homme. Il n y a ni liberté religieuse, ni liberté sexuelle Pourquoi ? parce que l'islam est hostile à tout ça.
L'islam ne peut pas être laïque car tous les actes de l'être humain sont religieux même uriner ou déféquer. On entre par le pied gauche, on sort par le pied droit, on demande pardon à Allah de lui infliger ce spectacle.
L'islam ne peut pas être démocratique car seul Allah a le pouvoir, il faut désigner un mejliss choura constitué de grands savants de l'islam pour gouverner selon les lois d'Allah
Allah Puissant et Sage dit Lui Même dans son Saint Livre que l'aveugle n'est pas égal à celui qui voit et que le musulman est supérieur au non-musulman, qui peut croire avec ça qu'un vrai musulman croit à la charte des droits de l'homme.
L'islam ne peut pas être laïque car tous les actes de l'être humain sont religieux même uriner ou déféquer. On entre par le pied gauche, on sort par le pied droit, on demande pardon à Allah de lui infliger ce spectacle.
L'islam ne peut pas être démocratique car seul Allah a le pouvoir, il faut désigner un mejliss choura constitué de grands savants de l'islam pour gouverner selon les lois d'Allah
Allah Puissant et Sage dit Lui Même dans son Saint Livre que l'aveugle n'est pas égal à celui qui voit et que le musulman est supérieur au non-musulman, qui peut croire avec ça qu'un vrai musulman croit à la charte des droits de l'homme.
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Re: Un musulman orthodoxe a-t'il le droit de vivre dans un pays où la charia n'est pas appliquée?
La Charia est basée sur le Saint Coran puis les Nobles Hadiths après sur les biographies de PBSL et enfin sur la raison.
Elle ne date pas des Saoud
Mu’adh ibn jabal avait été nommé juge au Yémen par le prophète Mohamed. Avant son départ, le prophète lui demanda : Selon quoi vas-tu juger ? Il répondit : Selon le livre de Dieu. Mohamed demanda : Et si tu n’y trouves rien ? Il répondit : Selon la tradition du prophète de Dieu. Mohamed demanda finalement : Et si tu n’y trouves rien ? Il dit : Alors je m’efforcerai de former mon propre jugement. Et aussitôt le prophète s’écria : Que Dieu soit loué, car il a montré au messager de son prophète ce qui plaît à son prophète. Hadith authentique rapporté par Abou Daoud.
"Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs bien." Sourate 4 : An-nisa’ (les femmes) ; v 34
Elle ne date pas des Saoud
Mu’adh ibn jabal avait été nommé juge au Yémen par le prophète Mohamed. Avant son départ, le prophète lui demanda : Selon quoi vas-tu juger ? Il répondit : Selon le livre de Dieu. Mohamed demanda : Et si tu n’y trouves rien ? Il répondit : Selon la tradition du prophète de Dieu. Mohamed demanda finalement : Et si tu n’y trouves rien ? Il dit : Alors je m’efforcerai de former mon propre jugement. Et aussitôt le prophète s’écria : Que Dieu soit loué, car il a montré au messager de son prophète ce qui plaît à son prophète. Hadith authentique rapporté par Abou Daoud.
"Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs bien." Sourate 4 : An-nisa’ (les femmes) ; v 34
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