Nazareth, un modeste village
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Nazareth, un modeste village
Nazareth, un modeste village
Nazareth, petit village de Galilée, n’a jamais été le théâtre de grands événements historiques. Sa mention est totalement absente de l’Ancien Testament. Les évangiles sont les premiers à en parler, comme ville propre de la famille de Jésus.
La littérature juive des premiers siècles de l’ère chrétienne, y compris l’historien Flavius Josèphe, ne la mentionne pas davantage. Eusèbe de Césarée, au IVe siècle, le déclare encore comme un pauvre petit village de Galilée. Nos sources écritesrévèlent qu’une église y est construite au VIe siècle. Le village connaîtra aussi les misères des guerres perses et arabes; il sera totalement rasé en 1263 par le sultan égyptien Baybars, pour être ensuite laissé en ruines jusqu’au XVIIe siècle.
Avant la construction d’une nouvelle église sur l’emplacement de celle du XVIIe siècle, le père Bellarmino Bagatti, archéologue franciscain, étudia avec soin les diverses couches de débris jusqu’au roc naturel [1]. Les résultats importants de ces travaux ont paru voilà plusieurs années, et il est regrettable que le grand public n’en soit pas mieux informé.
De la période israélite, on n’a pu repérer que quelques morceaux de céramique. Aucun village permanent n’était fondé en cet endroit, d’où le silence de l’Ancien Testament.
À l’époque romaine, donc au temps de Jésus, le village ne comptait que quelques familles, accrochées à un mamelon rocheux et isolé, qui ne dépassait pas beaucoup le site de l’église de l’Annonciation et ses environs immédiats. On comprend alors l’intention des gens du village de vouloir jeter Jésus au bas de cet escarpement. Des grottes creusées dans ce roc et sous les maisonnettes servaient de caves, et même parfois de lieux d’habitation. Entre les maisons, on aménagea dans le même sol rocheux des silos à grains, des pressoirs, des citernes; quelques tombes ont été aussi repérées.
C’est au-dessus d’une de ces petites maisons, munie de sa cave-grotte, que des chrétiens construisirent une première petite église. Il n’en reste que quelques fondations de murs, et de bons morceaux de sols en mosaïques, dont les motifs comportent des croix. Elle a donc dû être construite avant 427, car c’est à cette date que Théodose II défend de mettre des croix sur le sol des églises. Au cours du VIe siècle, une deuxième église plus grande fut bâtie au-dessus de la première (voir le plan). Elle présente le plan bien connu des architectes byzantins : un petit bâtiment à trois nefs précédé d’un grand atrium ou cour ouverte, à droite, une sacristie et des chambres, pour les prêtres.
Cette église fut totalement détruite lors des invasions arabes au XIIe siècle. Les Croisés en bâtiront une autre, négligeant le plan de l’époque byzantine, sauf qu’ils la centrent davantage sur la maisonnette de l’époque romaine. Nous ne connaissions rien de cette dernière, car elle avait été rasée par Baybars en 1263; les fouilles en révélèrent le plan entier, de même que de très beaux chapiteaux, comparables à ceux de Vézelay.
L’archéologie enrichit beaucoup notre connaissance de Nazareth; surtout, nous savons maintenant que, dès le IVe siècle, la tradition chrétienne y avait identifié une des maisonnettes de Nazareth comme celle de la famille de Jésus. Des invocations à Jésus et à Marie gravées sur des fragments de murs plâtrés d’une citerne peuvent remonter même au IIIe siècle.
Nazareth
David Roberts
Lithographie, 1842
Nazareth, petit village de Galilée, n’a jamais été le théâtre de grands événements historiques. Sa mention est totalement absente de l’Ancien Testament. Les évangiles sont les premiers à en parler, comme ville propre de la famille de Jésus.
La littérature juive des premiers siècles de l’ère chrétienne, y compris l’historien Flavius Josèphe, ne la mentionne pas davantage. Eusèbe de Césarée, au IVe siècle, le déclare encore comme un pauvre petit village de Galilée. Nos sources écritesrévèlent qu’une église y est construite au VIe siècle. Le village connaîtra aussi les misères des guerres perses et arabes; il sera totalement rasé en 1263 par le sultan égyptien Baybars, pour être ensuite laissé en ruines jusqu’au XVIIe siècle.
Avant la construction d’une nouvelle église sur l’emplacement de celle du XVIIe siècle, le père Bellarmino Bagatti, archéologue franciscain, étudia avec soin les diverses couches de débris jusqu’au roc naturel [1]. Les résultats importants de ces travaux ont paru voilà plusieurs années, et il est regrettable que le grand public n’en soit pas mieux informé.
De la période israélite, on n’a pu repérer que quelques morceaux de céramique. Aucun village permanent n’était fondé en cet endroit, d’où le silence de l’Ancien Testament.
À l’époque romaine, donc au temps de Jésus, le village ne comptait que quelques familles, accrochées à un mamelon rocheux et isolé, qui ne dépassait pas beaucoup le site de l’église de l’Annonciation et ses environs immédiats. On comprend alors l’intention des gens du village de vouloir jeter Jésus au bas de cet escarpement. Des grottes creusées dans ce roc et sous les maisonnettes servaient de caves, et même parfois de lieux d’habitation. Entre les maisons, on aménagea dans le même sol rocheux des silos à grains, des pressoirs, des citernes; quelques tombes ont été aussi repérées.
Plan de l'église byzantine
C’est au-dessus d’une de ces petites maisons, munie de sa cave-grotte, que des chrétiens construisirent une première petite église. Il n’en reste que quelques fondations de murs, et de bons morceaux de sols en mosaïques, dont les motifs comportent des croix. Elle a donc dû être construite avant 427, car c’est à cette date que Théodose II défend de mettre des croix sur le sol des églises. Au cours du VIe siècle, une deuxième église plus grande fut bâtie au-dessus de la première (voir le plan). Elle présente le plan bien connu des architectes byzantins : un petit bâtiment à trois nefs précédé d’un grand atrium ou cour ouverte, à droite, une sacristie et des chambres, pour les prêtres.
Cette église fut totalement détruite lors des invasions arabes au XIIe siècle. Les Croisés en bâtiront une autre, négligeant le plan de l’époque byzantine, sauf qu’ils la centrent davantage sur la maisonnette de l’époque romaine. Nous ne connaissions rien de cette dernière, car elle avait été rasée par Baybars en 1263; les fouilles en révélèrent le plan entier, de même que de très beaux chapiteaux, comparables à ceux de Vézelay.
L’archéologie enrichit beaucoup notre connaissance de Nazareth; surtout, nous savons maintenant que, dès le IVe siècle, la tradition chrétienne y avait identifié une des maisonnettes de Nazareth comme celle de la famille de Jésus. Des invocations à Jésus et à Marie gravées sur des fragments de murs plâtrés d’une citerne peuvent remonter même au IIIe siècle.
[1] B. Bagatti, Excavations in Nazareth, Jérusalem, Franciscan Printing Press (Studium Biblicum Franciscanum 17), 1969.
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