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Forum Religion et Spiritualité

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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:16

Rappel du premier message :

Forum Religion et Spiritualité 


Question : "Quelle est la différence entre la religion et la spiritualité ?"

Réponse : 
Avant d’explorer la différence entre religion et spiritualité, nous devons tout d’abord définir les deux termes. La religion peut être définie comme la « croyance en Dieu ou en dieux qui demandent l’adoration, et habituellement exprimée sous forme de conduite ou de rite » ; ou encore « tout système spécifique de croyance, d’adoration, etc. impliquant souvent un code de morale ». La spiritualité peut être définie comme « le statut ou le fait d’être spirituel (de l’esprit), abstrait, par opposition au corporel ou au matériel » ou « qui relève du domaine de la pensée, de l’esprit, finesse dans la manière de s’exprimer ». En bref, la religion est un ensemble de croyances et de rites qui prétendent amener une personne à une juste relation avec Dieu, et la spiritualité est une focalisation sur les choses spirituelles et le monde spirituel au lieu des choses physiques et/ou terrestres.

L’erreur la plus courante à propos de la religion est de penser que le Christianisme est juste une autre religion comme l’islam, le Judaïsme, l’hindouisme, etc. Il est triste de constater que beaucoup de ceux qui disent adhérer au Christianisme, le pratiquent comme si c’était une religion. Pour beaucoup, le christianisme n’est rien de plus qu’un ensemble de règles et de rites qu’une personne doit observer pour s’assurer d’aller au ciel après la mort. Ce n’est pas cela le véritable christianisme. Le véritable christianisme n’est pas une religion, mais c’est une relation avec Dieu par Jésus-Christ, qui est le Messie-Sauveur que l’on reçoit (dans notre vie) et qui nous apporte le salut par la grâce (une faveur non méritée) par le simple moyen de la foi. Oui, le christianisme a ses rites (ex. le baptême et le repas du Seigneur ou communion). Oui, le christianisme a ses règles (ex. tu ne tueras point, aimez-vous les uns les autres, etc.) Cependant, ces rites et ces règles ne représentent pas l’essentiel du Christianisme.

Les rites et les règles du christianisme sont le fruit du salut. Lorsque nous recevons le salut par Jésus-Christ, nous nous faisons baptiser pour proclamer notre foi. Nous observons le repas du Seigneur (la communion) en mémoire du sacrifice de Jésus-Christ. Nous suivons une liste de « choses à faire et d’autres à ne pas faire » par amour pour Dieu et par gratitude pour ce qu’il a fait pour nous.

L’erreur la plus courante concernant la spiritualité est de penser qu’il y a beaucoup de formes de spiritualité et que toutes sont également valables. Méditer dans des positions corporelles inhabituelles, communier avec la nature, chercher à communiquer avec le monde des esprits etc., peuvent sembler « spirituels », mais ces activités sont en fait une fausse spiritualité. La vraie spiritualité c’est posséder l’Esprit Saint de Dieu que l’on reçoit lorsque l’on accepte le salut par Jésus-Christ. La vraie spiritualité est le fruit que le Saint Esprit produit dans la vie d’une personne : l’amour, la joie, la paix, la patience, la gentillesse, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance (Galates 5 :22-23). Au cœur de la spiritualité se trouve le désir d’être transformé de plus en plus pour ressembler à Dieu, qui est Esprit (Jean 4 :24) et de voir notre caractère se conformer à son image (Romains 12 :1-2)

Ce que la religion et la spiritualité ont en commun, c’est que toutes deux peuvent être de fausses méthodes pour essayer d’arriver à une relation avec Dieu. La religion a tendance à substituer la froide observance de rites, à une véritable relation avec Dieu. La spiritualité, elle, a tendance à substituer la communication avec le monde des esprits, à une véritable relation avec Dieu. Toutes deux peuvent être, et sont le plus souvent, des fausses routes vers Dieu. Pourtant la religion peut avoir une certaine valeur dans le sens qu’elle pointe vers le fait qu’il y a un Dieu et que nous sommes en quelques sortes responsables devant lui. La seule valeur de la religion est sa capacité à nous montrer que nous ne sommes pas parfaits et que nous avons besoin d’un Sauveur. La spiritualité, elle, nous aide dans le fait qu’elle indique qu’il existe autre chose en dehors du monde physique. Les humains ne sont pas seulement ‘matière’ mais ils possèdent aussi une ‘âme et un esprit’. Il existe un monde spirituel autour de nous dont nous devrions être conscients. La vraie valeur de la spiritualité est qu’elle signale qu’il existe quelque chose et quelqu’un, au-delà de ce monde physique, avec qui nous avons besoin d’être réconciliés.

Jésus-Christ est l’accomplissement à la fois de la religion et de la spiritualité. Jésus est Celui à qui nous devons rendre compte et vers qui la religion dirige. Jésus est Celui sur qui la vraie spiritualité focalise notre attention et à qui nous avons besoin d’être rattachés.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:32

La fin des temps


Annoncé par les Epîtres de Paul, et surtout par l'Apocalypse de Jean, l'Antéchrist (qu'il serait plus exact d'appeler l'anti-Christ) apparaîtra à la fin des temps.
Il unifiera la Terre avec son évangile ; il n'hésitera pas à faire couler le sang de ceux qui s'érigeront contre lui ou penseront différemment.
Un grand nombre de [ltr]démons[/ltr] seront détachés de l’enfer, les astres perdront leurs mouvements réguliers, les saisons seront changées et, dans le ciel, on verra deux soleils.
Babylone deviendra le Siège de l'Antéchrist.

- Gog et Magog. Armageddon


"Voici la postérité des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet. Il leur naquit des fils après le déluge. Les fils de Japhet furent : Gomer, Magog, Madaï, Javan, Tubal, Méschec et Tiras." (Genèse10,1-2)
"Fils de l'homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog, vers le prince de Rosch, de Méschec et de Tubal, et prophétise contre lui !" (Ézéchiel 38,2)
Gog, descendant de Magog, qui règne sur le pays de Magog (peuples au-delà des frontières septentrionales de la Médie), mènera, dans la fin des temps, la bataille d’Armageddon contre Israël (Apocalypse 16,13-16 ; 20,8) :
"Je rassemblerai toutes les nations près de Jérusalem pour engager la bataille. La ville sera prise, les maisons saccagées, les femmes violées. La moitié de la population ira en déportation, mais celle qui restera ne sera pas éliminée de la ville. Alors le Seigneur entrera en campagne contre ces peuples-là, le jour où il se battra, le jour de la mêlée. En ce jour-là, ses pieds se poseront sur le mont des Oliviers, qui est en face de Jérusalem, à l'orient. Le mont des Oliviers se fendra par le milieu, d’est en ouest, changé en une immense vallée. Une moitié de la montagne reculera vers le nord et l’autre vers le sud..." (Zacharie 14, 2-4.)
L’Antéchrist sera finalement exterminé, après un règne de durée indéterminée, par le Seigneur en personne : "Et voici que Dieu, sans tenir compte de ces temps d'ignorance, annonce maintenant aux hommes que tous et partout ont à se convertir. Il a en effet fixé un jour où il doit juger le monde avec justice, par l'Homme qu'il a désigné, comme il en a donné la garantie à tous en Le ressuscitant d’entre les morts." (Actes 17, 30-31)
Gog et ses milliers de soldats, anéantis, seront enterrés dans la vallée de la Multitude de Gog, à l'Est de la mer Morte (Ézéchiel 38 et 39).
Le nom grec "Armageddon" vient du nom hébreu "Har" (mont) Megiddo" désignant un lieu dans le nord d’Israël où vient d’être découverte une mosaïque reproduisant des formes géométriques et des dessins de poissons, symboles des premiers chrétiens, et portant une inscription en grec, selon laquelle ce lieu est consacré à Jésus-Christ ; cette mosaïque remonterait à la fin du IIIème siècle, ce qui en fait un de vestiges les plus anciens de la chrétienté.
Le 19 mai 1458 av. J.-C. a lieu une grande bataille à Megiddo. Le prince de Kadesh, en Syrie, a rassemblé les tribus de Syrie révoltées contre le pouvoir égyptien et les a installées dans la forteresse de Megiddo. Le jeune pharaon Touthmôsis III, 24 ans, lève des troupes et assiège l’armée syrienne qui fait soumission au bout de 7 mois.
Du 19 au 21 septembre 1918, la Bataille de Megiddo oppose les empires ottoman et allemand au Royaume-Uni et à la France : la Palestine passe sous administration britannique.
La plupart des anciens font de Magog le père des Scythes ou des Tartares ; plusieurs interprètes trouvent beaucoup de traces de leur nom dans les provinces de la grande Tartarie, comme dans les provinces de Lug et de Mungug, de Cangigu et Gingui, dans les villes Gingui et de Cugui, de Corgangui et de Caigui. D'autres croient que les Perses sont les descendants de Magog ; Suidas et Cédrène disent qu'on les nomme encore Magog dans leur pays ; on y trouve des peuples nommés Magusiens, et des philosophes appelés [ltr]Mages[/ltr]. Quelques-uns se sont imaginés que les Goths descendaient de Gog et de Magog, et que les guerres décrites par Ezéchiel, et entreprises par Gog contre les saints, n'étaient autres que celles que les Goths firent au Ve siècle contre l'Empire romain. Samuel Bochart (1599-1667) place (Géographie Sacrée) Gog aux environs du Caucase ; il dérive le nom de cette fameuse montagne de l'hébreu "Gogchason" (forteresse de Gog) ; il montre que Prométhée attaché au Caucase par Jupiter n'est autre que Gog.
Le roi de Lydie, le fameux Gygès, est appelé "Gugu" par les Assyriens.

Dans le [ltr]Coran[/ltr], il est question de "Jagug" et de "Magug" (Jagiouge et Magiouge) qui sont soumis par Alexandre le Grand ; des historiens arabes désignent sous ces deux noms des peuples de la Tartarie et de la Mongolie.
Pierre-Jean Agier (1748-1823) tient pour évident que l'Antéchrist sera un empereur de Russie. Car, selon lui, le prince de Mèshek et de Toubal, viendra du côté de l'aquilon, de la terre de Gog et de Magog qui est reconnue unanimement par tous les interprètes de la Bible pour l'ancienne Scythie ; Mèshek désigne Moscou et Toubal désigne Tobolsk, la capitale de la Sibérie. Gog désigne probablement les Gargares de la Gogarène (Gugark) pays situé dans le nord de l'actuelle Arménie. Tubal n'étant autre que Tabal, le pays des Tibaréniens, dans le sud-est de la Turquie actuelle, et Méshec n'étant autre que les Muskhis/Mosques (ou Moschiens, ndlr), dans le nord-est de la Turquie actuelle.
Selon une légende britannique, les géants Gog et Magog sont capturés par Brut (arrière-petit-fils d’Enée et fondateur légendaire de la [ltr]Bretagne[/ltr]) et son compagnon Corinée. Gog (le Saxon) lutte contre Magog (de Cornouailles) et le vainc. Enchaînés, Gog et Magog sont finalement emmenés comme esclaves à Londres. Ils sont représentés à l'hôtel de ville de Londres (Guildhall), par deux statues de pierre colossales.

- Le Mahdi

Pour les musulmans, juste avant la fin des temps, apparaîtra le "Mahdi" (le "bien dirigé" de Dieu) chargé de rassembler les croyants et de convertir le monde à la [ltr]foi islamique[/ltr]. Il est dit qu'il viendra du Khorasan, vaincra l'armée des Soufyanis et règnera sur tous les musulmans pendant sept ans. Selon plusieurs hadiths, le Prophète a annoncé la venue du Mahdi. Son arrivée sera annoncée par une comète et, au cours du même mois de Ramadan, il y aura une éclipse de lune et une éclipse de soleil (mais le lieu duquel elles seront visibles n’est pas indiqué).
Selon Koleib ibn Djaaber, Muhammad a dit : "Après moi, il y aura des califes, des émirs ; après les émirs, des rois superbes ; c'est alors que viendra le mahdi, il sortira de ma famille et il remplira le monde de justice."
Ibn Abbas prête au Prophète cette parole : "Quatre croyants et infidèles ont régné sur le monde : les croyants sont Zoulkarneïn (Alexandre le Grand, ndlr) et Soleïman (Salomon, ndlr) ; les infidèles Nemrod et Bokht-en-Nsar (Nabuchodonosor, ndlr) ; le cinquième qui le gouvernera sera le Mahdi ; il sortira de ma famille."
Pour les chiites duodécimains, le douzième imam (dernier descendant légitime du Prophète), Muhammad, disparu en 873, est le Mahdi.
Pour les ismaéliens, al-Mahdi est le septième imam, Ismaël, mort en 765 ou plutôt passé en "occultation" (rhayba).
Le sunnisme orthodoxe considère que le mahdi n'est pas encore venu.
A la fin des temps, l’Antéchrist, "Dajjal" (l’imposteur), surgi entre l’Irak et la Syrie, sera vaincu par Issa al-Masih ([ltr]Jésus[/ltr]le Messie, fils de Marie) qui descendra du ciel soutenu par deux anges. Ensuite, Jésus et le Mahdi resteront sur terre pendant quelque temps...
Certains croient que Jésus est le Mahdi à cause du hadîth qui dit "Et il n'y a pas de Mahdi si ce n'est Jésus fils de Marie" ; ce hadîth, rapporté par Ibn Mâja, n° 4039, n'est pas authentique : il repose sur un transmetteur du nom de Muhammad ibn Khâlid al-Jundî, qui n'est pas fiable... [ltr]Malâk al-mawt[/ltr] (l'ange de la mort), nommé Azra'il ([ltr]Azraël[/ltr]), sera le dernier survivant de toutes les créatures (anges, démons, humains…) après qu’il aura tué Jibril (Gabriel), Mikaïl et Israfil. Puis Dieu lui ordonnera de mourir...

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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:32

LE MILLENARISME



Le millénarisme ou chiliasme ou encore chialisme (du grec ancien "khiliasmos" = mille, ndlr) soutient l'idée d'un règne terrestre du Messie, après que celui-ci aura chassé l'Antéchrist et préalablement au Jugement dernier. Cette pensée est présente dans certains courants du [ltr]judaïsme[/ltr], dans l'Apocalypse de Jean, dans les écrits des Pères apostoliques et dans l'[ltr]islam[/ltr]sunnite et chiite. Depuis la fin du XIXe siècle on assiste à une résurgence du millénarisme à travers plusieurs communautés religieuses comme, par exemple, les Témoins de Jéhovah, les Saints des derniers jours (Mormons), ou encore le mouvement rastafari .
Le millénarisme chrétien est la croyance au retour du Christ sur terre ou parousie (du grec "parousia" = arrivée) pour un règne de 1 000 ans avant le combat final contre ses adversaires suivi de son règne éternel dans le ciel.
Une question est celle de savoir si tous les hommes ressusciteront en même temps. Une opinion qui trouva de bonne heure beaucoup de partisans, consiste à admettre d'abord la résurrection des bons, et leur existence de mille ans sur cette terre en présence de Jésus-Christ ; et seulement alors suivrait la résurrection du reste des hommes : c'était celle des Chialistes .

Chronologie historique

Dans l’Ancien Testament, Zacharie prophétise ce que sera "le jour du seigneur" ; il nous dit : "Le seigneur mon Dieu arrivera, accompagné de tous ses saints. En ces jours-là, il n’y aura plus ni luminaire, ni froidure, ni gel. Ce sera un jour unique, le Seigneur le connaît. Il n’y aura plus de jour et de nuit mais à l’heure du soir brillera la lumière [...] Alors le Seigneur se montrera roi de la terre. En ce jour-là, le Seigneur sera unique et son nom unique" (14,5-9).
Cette prophétie associée à celle d’Isaïe et au célèbre songe de Nabuchodonosor (que Daniel lui explique) nous montre que le millénarisme est dès l’origine enraciné dans l’attente de la victoire définitive du Seigneur, de la régénération complète d’Israël et, en même temps, la paix et le bonheur éternel sur terre pour toutes les nations.
Daniel nous dit aussi que des épreuves précéderont le triomphe final : les saints seront en la main d’un roi impie, le sanctuaire sera profané, 70 semaines seront assignées au peuple et à la ville sainte pour mettre un terme à ces transgressions et « pour apposer les scellés aux péchés » (9,24).
Pour finir "l’abomination de la désolation durera 1 290 jours et l’endurance requise des fidèles sera de 1 335 jours" (12,11-12).

La communauté monastique essénienne, qui vit à Qumrân entre -150 et 68 (quand elle est détruite par les Romains), prépare le chemin du Seigneur et attend les événements marquant la fin du monde et le jugement dernier.

Paul nous dit que "l’homme du péché, le fils de perdition, se révélera aux nations avant la venue du Christ".

A la fin du 1er siècle, en Asie Mineure, [ltr]Cérinthe[/ltr], hérétique judéo-chrétien (il enseigne que le monde est l’œuvre d’une puissance étrangère au Dieu suprême, le Dieu inconnu, que Jésus n’est qu’un homme, né de Joseph et de Marie et que l’Esprit descendit sur lui lors du baptême dans le Jourdain mais le quitta avant la Passion) professe le millénarisme et tient la Loi et la [ltr]circoncision[/ltr] pour nécessaires au salut.

Jean écrit dans l’Apocalypse (XX, 1-8) : "Alors je vis un ange qui descendait du ciel. Il avait à la main la clé de l’abîme et une lourde chaîne. Il s'empara du dragon, l'antique serpent, qui est le Diable et Satan, et l'enchaîna pour mille ans. Il le précipita dans l'abîme qu'il ferma et scella sur lui, pour qu'il ne séduise plus les nations jusqu'à l'accomplissement des mille ans. Il faut, après cela, qu'il soit relâché pour un peu de temps. Et je vis des trônes. A ceux qui vinrent y siéger il fut donné d'exercer le jugement. Je vis aussi les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et de la parole de Dieu, et ceux qui n'avaient pas adoré la bête ni son image et n'avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main. Ils revinrent à la vie et régnèrent avec le Christ pendant mille ans. Les autres morts ne revinrent pas à la vie avant l'accomplissement des mille ans. C'est la première résurrection. Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection. Sur eux la seconde mort n'a pas d'emprise ; ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et régneront avec lui pendant les mille ans. Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison, et il s'en ira séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre : Gog et Magog..." .
Libérées, les puissances du mal se déchaînent sur les hommes.
Après quoi, le Jugement dernier établira la Jérusalem céleste.

Au début du IIe siècle, Paphias de Hiérapolis, disciple de Jean, enseigne la doctrine millénariste.

Au milieu du IIe siècle (dès 156-157 selon Épiphane, en 172 d’après Eusèbe), en Phrygie, [ltr]Montanus[/ltr], annonce un nouvel âge de l’Église, l’âge de l’Esprit, et l’imminence de la fin des temps. La Jérusalem nouvelle descendra du ciel près de la ville de Pépuze en Phrygie et le Seigneur régnera avec les élus durant mille ans.

A la fin du IIIe siècle, en Orient, Méthodius d'Olympe essaie encore de défendre le millénium mais n'obtient aucun succès. En Occident, les idées millénaires persistent plus longtemps : Lactance donne du royaume messianique un tableau d'un matérialisme absolu. A la fin des persécutions, la croyance au millénium disparaît.

Avec la fin des persécutions et le baptême de Constantin le Grand (337), la plupart des chrétiens pensent que les révélations de l’Apocalypse sont accomplies.

[ltr]Augustin[/ltr] d'Hippone (354-430) interprète l’Apocalypse comme la victoire du Christ dès l’incarnation. Le millénarisme devient alors le règne de l’Eglise chrétienne. "L’Eglise est destinée à régner mille ans en ce siècle jusqu'à la fin du monde et donc dès maintenant l’Eglise est le royaume du Christ". Augustin ajoute cependant que "le mystère des temps appartient à Dieu et à lui seul".

L’Eglise triomphante, ne trouvant plus son intérêt dans une fin du monde imminente, rejette le millénarisme, peut-être parce qu’il menace l’ordre qu’elle a établi.
En 431, le [ltr]concile d’Éphèse[/ltr] condamne la conception littérale du millenium. Désormais l’Église insistera sur la parousie, le Jugement dernier, le second millenium, le millenium céleste.
Le théologien Denys l’Aréopagite (Ve s.) dénonce comme apocryphe l’Apocalypse de saint Jean. Néanmoins, il est maintenu dans le canon après le rejet de toutes les lectures trop littérales (en particulier celle du chapitre 20 de l’Apocalypse qui évoque les mille ans de règne terrestre du Christ).

Le millénarisme est condamné par le pape [ltr]Gélase Ier[/ltr] (492-496).

[ltr]Grégoire Ier le Grand[/ltr] (590-604) déclare que, à l’approche de la fin du monde, "des maux humains accompagneront la fureur des éléments : des péchés et injustices encore jamais vus, des actes contre natures".

Le texte suivant, transmis par Béde (673-735) et qui serait de Jérôme de Stridon (345-419), décrit les signes caractérisant la fin des temps :
"Premier jour : la mer s’élèvera au-dessus des montagnes.
Deuxième jour : elle descendra si bas qu’on pourra à peine la voir.
Troisième jour : les monstres marins pousseront de terribles rugissements.
Quatrième jour : l’eau de mer brûlera.
Cinquième jour : les arbres dégageront une rosée sanglante.
Sixième jour : les édifices s’écrouleront.
Septième jour : les pierres se briseront.
Huitième jour : tremblement de terre universel.
Neuvième jour : la terre se nivellera, réduisant en poussière montagne et collines.
Dixième jour : les hommes sortiront des cavernes et seront comme des insensés.
Onzième jour : les morts sortiront des tombeaux.
Douzième jour : les étoiles tomberont.
Treizième jour : tous les êtres vivants mourront pour ressusciter ensuite.
Quatorzième jour : le ciel et la terre brûleront.
Quinzième jour : il y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre et tous ressusciteront."

Un Commentaire sur l’Apocalypse, écrit en 776 par un moine asturien, est diffusé vers 950.

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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:32

La peur de l'an mil.


Les événements malheureux se succèdent entre 980 et 1032 : hivers interminables, inondations, invasions de sauterelles provoquant disettes et famines, jacquerie de paysans en Normandie (996-997) durement réprimée. En même temps se multiplient les naissances de monstres. Les chrétiens soucieux de leur salut, alertés par des prêcheurs exaltés, guettent attentivement tous les désordres : éclipses, combats d'étoiles, monstres, épidémies, etc.
En 989, la comète de Halley apparaît durant plusieurs semaines.
Bernhard, un moine allemand, prédit la fin du monde pour le 25 mars 992, année où le jour de l'annonciation coïncide avec le Vendredi Saint.
En 993, le Vésuve s'active et crache des pierres à plusieurs kilomètres.
Un moine de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (45) écrit : "On m'a raconté que dans l'année 994 des prêtres dans Paris annonçaient la fin du monde pour l'an mille".
En 997, al-Mansur détruit [ltr]Saint-Jacques-de-Compostelle.[/ltr]

[ltr]http://compilhistoire.pagesperso-orange.fr/Jacques_compostelle.htm[/ltr]Adémar de Chabannes rapporte : "En ce temps-là (ndlr : 997), le mal des ardents s’alluma chez les Limousins. Un nombre incalculable d’hommes et de femmes eurent le corps consumé par un feu invisible et de tous côtés la plainte emplissait la terre. Alors l’abbé de Saint-Martial de Limoges [...] et l’évêque se concertèrent avec le duc et ordonnèrent aux Limousins un jeûne de trois jours. Tous les évêques d’Aquitaine s’assemblèrent à Limoges : les corps et les reliques des saints y furent solennellement apportés de toutes parts ; le corps de saint Martial fut tiré de son sépulcre ; tout le monde fut rempli d’une joie immense, et partout le mal arrêta ses ravages."
En 998, tombent 2 météorites dont une à l'aplomb de la cathédrale de Magdebourg en Allemagne. La même année, la terre tremble en Saxe.
Le 19 mai 1000, une légende disant qu'"un Empereur se lèverait de son sommeil pour combattre l’Antéchrist", l'empereur Otton III fait ouvrir le tombeau de Charlemagne pour récupérer une ampoule contenant une relique de la Vraie Croix, don du calife Harun al-Rachid, enchâssée dans une monture en or ornée de pierres précieuses [le pendentif pectoral connu sous le nom de Talisman de Charlemagne (Trésor de la cathédrale, Reims) est sans doute postérieur au règne de l’empereur et date plus probablement de la seconde moitié du IXe siècle]. En outre, Otton fait prélever une dent sur l'illustre dépouille. On aurait trouvé Charlemagne assis sur un siège de marbre, tenant un sceptre et les Evangiles ; ce siège servira de trône aux 37 empereurs du Saint-Empire couronnés à Aix-la-Chapelle.

Le 29 juillet 1000, à la bataille de Cervera, al-Mansur, le vizir des Omeyyades de Cordoue, vainc les chrétiens espagnols.
A Rome on libère les détenus et on lâche le bétail.

Mais, la date fatidique de l'an 1000 ayant été franchie sans dommage, les contemporains reportent leurs craintes et leurs espérances sur l'année 1033, tenue pour le millénaire de la Passion et de la Résurrection du Christ.
En 1006, les Bénédictins de Saint-Gall en Suisse décrivent une étoile de dimensions inhabituelles et éblouissante qui éclaire la Terre à intervalles irréguliers pendant trois mois. Elle restera visible pendant 2 ans. En 1978, les Anglais H. Clark et R. Stephenson démontreront que cette étoile était une supernova, distante de 3.000 années-lumière, dans la constellation du Loup.
En 1009, en Egypte, le calife al-Hakîm inaugure une politique antichrétienne et fait détruire le Saint-Sépulcre de Jérusalem.
Vers 1017, le [ltr]catharisme[/ltr] apparaît dans le Limousin et en Aquitaine.

Des mouvements théologiques de clercs et de laïques émergent en Champagne (Leuthard à Vertus), en Flandre et en Milanais, à Orléans, Châlons, Arras.
En 1019, les Normands conquièrent le sud de l'Italie et la Sicile et des raids sarrasins ont lieu contre les îles de Lérins et Narbonne.
De 1021 à 1040, la famine ravage une partie de l'Europe (plus particulièrement la France et surtout la Bourgogne). Les gens se nourrissent de racines et d'herbes, mêlant de l'argile blanche à leur farine.
Le chroniqueur et moine de la congrégation clunisienne, Raoul Glaber (+ 1047 à Auxerre) dont on dit qu'il a l'esprit instable et tourmenté, écrit en 1046 dans ses Histoires : "A l'approche de l'an 1033 de l'incarnation du Christ, qui est le millième de la Passion de ce même Sauveur [...]. La famine se mit à étendre ses ravages et l'on put craindre la disparition du genre humain presque entier. Quand on eut mangé les bêtes sauvages et les oiseaux, les hommes se mirent, sous l'empire d'une faim dévorante, à ramasser pour les manger toutes sortes de charognes et de choses horribles à dire. Certains eurent recours pour échapper à la mort aux racines des forêts et aux herbes des fleuves ; mais en vain, le seul recours contre la vengeance de Dieu, c'est de rentrer en soi-même. Enfin, l'horreur saisit au récit des perversions qui régnèrent alors sur le genre humain. Hélas ! Ô douleur ! Chose rarement entendue au cours des âges, une faim enragée fit que [ltr]les hommes dévorèrent de la chair humaine[/ltr]. Des voyageurs étaient enlevés par de plus robustes qu'eux, leurs membres découpés, cuits au feu et dévorés. Bien des gens qui se rendaient d'un lieu à un autre pour fuir la famine et avaient trouvé en chemin l'hospitalité furent, pendant la nuit, égorgés et servirent de nourriture à ceux qui les avaient accueillis. Beaucoup, en montrant un fruit ou un œuf à des enfants, les attiraient dans des lieux écartés, les massacraient et les dévoraient. Les corps des morts furent en bien des endroits arrachés à la terre et servirent également. Car il n'existe aucun espoir, aucune aide possible pour les affamés."

Maladies, passage de comètes, éclipse de soleil (1033), combats d'étoiles, lunes de sang, chutes de météorites, apparition de dragons dans le ciel, accompagnent les malheurs du temps.

Persuadés de l'imminence de la venue du Christ sur Terre (Parousie), des pèlerins se mettent en route. Une vague de pèlerinages déferle sur tout l'occident chrétien. A [ltr]Compostelle[/ltr], Rome et Jérusalem, rois, chevaliers et manants se pressent. On organise des conciles de paix, on instaure la trêve de Dieu. Mais la fin du monde ne vient pas et, soulagé, le peuple chrétien érige des monuments à la gloire de Dieu. Ils surgissent partout, plus particulièrement en Italie et dans les Gaules où des basiliques sont reconstruites.

L'Occident, après avoir surmonté ses craintes (sans qu'on puisse parler toutefois de psychose collective et générale), connaît un essor prodigieux au cours duquel se met en place la société médiévale. Les invasions barbares, l'interruption des grands axes commerciaux et la peur de la fin du monde liée au passage de l'an mil avaient incité les hommes à se regrouper et à se replier au sein de principautés dont le seigneur peut assurer la défense. Ainsi se constituèrent les "bourgs" de "bourgeois" (marchands et artisans) et les villages de paysans, chaque village s'identifiant à une paroisse. Un grand mouvement d'expansion anime l'Occident jusqu’au milieu du XIIIe siècle.
Reste le point de vue des historiens ; ceux du XIXe siècle, particulièrement Jules Michelet (1798-1874), soutinrent la version de la panique collective. Puis Georges Duby (1919-1996), spécialiste de la période féodale, arguant de l'extrême rareté des témoignages, conclut que ces terreurs de l'an mil n'étaient probablement qu'une légende.





En 1106, un concile se tient à Florence contre l'évêque du lieu qui prétend que l'Antéchrist est né.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:33

Joachim de Flore. Les apostoliques.


En 1215, le [ltr]concile de Latran IV[/ltr]condamne le livre de [ltr]Joachim de Flore[/ltr] sur la Trinité (sa pensée n’a cependant jamais été censurée dans son ensemble).

La vision prophétique de Joachim de Flore se fonde sur la correspondance entre les trois personnes de la [ltr]Trinité[/ltr], trois périodes historiques et trois types d’hommes : l’âge du Père (de la création à la naissance du Christ) correspond au règne des laïcs mariés, de la Loi, de la matière ; l’âge du Fils correspond à celui des clercs et de la Foi ; bientôt viendra l’âge de l’Esprit, où régnera sur terre un nouvel ordre monacal (règne des saints).

Libérés de la lettre, donc de la morale (Loi) et de la doctrine (Foi), convertis à la pauvreté évangélique, les hommes vivront selon l’Esprit.
Sa Concorde des deux Testaments fixe à 1260 le début de cet âge.

L’influence de Joachim de Flore est immense dès le XIIIe siècle ; les ordres mendiants nouvellement constitués, et surtout les franciscains, se reconnaissent dans l’âge des moines annoncé et, à l’approche de 1260, un mouvement apocalyptique secoue l’Europe.

Le 18 juillet 1300, Segarelli, fondateur du groupe des apostoliques de Parme, est conduit sur le bûcher.

Un de ses partisans, Dolcino de Novare, radicalise le mouvement apostolique. Il reprend la prophétie joachimite et la rectifie.

Trois périodes se sont partagé le passé : la première comprend tout l’Ancien Testament ; la deuxième, qui va de la venue du Christ jusqu’au pape [ltr]Sylvestre[/ltr] (314-335), est marquée par la pénitence ; la troisième s’étend de Sylvestre à Segarelli (+ 1300) : c’est la phase de décadence de l’Église. La quatrième période verra la chute de l’Église corrompue, la destruction des prêtres et des moines et le triomphe des humbles qui ont en eux l’Esprit saint.

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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:33

Les anabaptistes.




La tentation millénariste resurgit chez les anabaptistes au XVIe siècle.

En 1523, l’anabaptisme naît à Zurich d’un schisme entre Zwingli, réformateur du canton, et certains de ses disciples ; les anabaptistes pratiquent le[ltr]baptême[/ltr] des seuls adultes sur profession de leur foi, d’où le nom de re-baptiseurs (anabaptistes) donné au groupe, puisque tous ses membres ont déjà été baptisés enfants ; les intéressés refusent quant à eux toute valeur à ce premier baptême ; ils s’appellent "frères" et l’habitude a subsisté de désigner les anabaptistes pacifiques suisses par le vocable de "frères suisses" ; c’est le seul des mouvements anabaptistes du XVIe siècle à avoir une descendance dans les assemblées mennonites.

Prêtre catholique, puis ministre luthérien, l'anabaptiste Thomas Münzer acquiert une connaissance approfondie de la mystique allemande médiévale. À cette influence s’ajoute celle d’un groupe millénariste et spiritualiste, "les Inspirés de Zwickau", puis celle des hussites tchèques. Müntzer est persuadé de la proximité immédiate du Royaume de Dieu dont il faut activer la venue par des moyens violents puisque princes et prêtres se refusent à la vraie Réforme. Il anime une société secrète, "la Ligue d’Allstedt ou Ligue des élus". En 1524, il entre en conflit avec l’autorité princière de la Saxe et, en 1525, après avoir été mêlé à des désordres sociaux et politiques à Mühlhausen (Thuringe), il se joint à la révolte des paysans allemands et rédige peut-être leur Manifeste. Le 15 mai 1525, à Frankenhausen en Thuringe, la révolte des paysans allemands est noyée dans le sang : Müntzer est décapité.

Le 10 mars 1528, le prédicateur anabaptiste Balthazar Hubmaïer (1485-1528), fondateur d'une communauté à Nikolsburg, en Moravie, est exécuté à Vienne. Son disciple Jacob Hutter s'efforce de reconstituer la communauté des frères de Moravie au Tyrol jusqu'à son exécution en 1536.

En 1530, Melchior Hofmann (1495-1543) est baptisé à Strasbourg, par des anabaptistes pacifiques. Ce Souabe, millénariste convaincu, anabaptiste au sens strict du terme et autodidacte en religion, s’est imprégné de la mystique allemande médiévale autant que de la Bible. Séduit par les idées de Luther, il les amalgame à ses propres spéculations eschatologiques. Il prêche son interprétation de l’Évangile sur les bords de la Baltique, en Scandinavie, puis dans la vallée du Rhin et en Hollande. D’abord favorablement accueilli, il finit par être repoussé partout, à cause de ses idées eschatologiques et de sa prétention à être un personnage messianique, annonciateur du millénium.
Hofmann et ses partisans, les melchiorites, insistent sur la nécessité de la conversion et l’attente passive de la parousie (ou retour du Christ). Le baptême est le sceau des élus en vue du millénium que le prophète fixe à plusieurs dates différentes. Strasbourg est le lieu choisi par le Christ comme siège de son royaume, Strasbourg où Hofmann meurt dans une prison en 1543.

En mars 1534, la ville de Münster se trouve sous l’influence à peu près complète des anabaptistes, dont beaucoup sont venus d’autres régions d’Allemagne et de Hollande. Jean Matthijs, chef du mouvement hollandais, s’éloignant des préceptes de Hofmann, parle désormais de détruire les impies par les armes, et voit en Münster la future Jérusalem céleste. Il organise la ville sur les bases d’une totale communauté des biens. Mais il périt dans une escarmouche le 4 avril et est remplacé par un autre Hollandais : Jean de Leyde.

Le 24 juin 1535, Münster, le "Royaume de Sion", avec à sa tête, Jean de Leyde, le "Roi de Sion", est pris par les troupes protestantes et catholiques. Jean de Leyde meurt en 1536 sous d'atroces tortures.
Une branche pacifique du mouvement anabaptiste se prolongera, du point de vue religieux, chez les mennonites (de Menno Simonis, 1495-1560) et les baptistes.





La [ltr]Prophétie de saint Malachie[/ltr] (Prophetia S. Malachiae De Summis Pontificibus), liste de 112 devises en latin s’appliquant chacune à un pape depuis Célestin II (1113-14) jusqu’à l’ultime Pierre le Romain, est publiée à Venise en 1595 par le bénédictin Arnold de Wion dans Lignum vitae. Elle a été faussement attribuée à st Malachie (Armagh 1094 - Clairvaux 1148), évêque d’Armagh en Irlande, célèbre par ses connaissances héraldiques et astrologiques.





Les chevaliers de l'Apocalypse.

En 1694, à Rome, Augustin Gabrino, croyant que l'Antéchrist ne va pas tarder à venir (en 1700) fonde l’[ltr]Ordre[/ltr]des chevaliers de l'Apocalypse, tout en s'intitulant "Prince du nombre septennaire et Monarque de la sainte Trinité".
Les armes de l'Ordre sont une étoile rayonnante, le nom des trois anges Michel, Gabriel et Raphaël, un sabre et un bâton.
Les chevaliers de l'Apocalypse ne peuvent être plus de 80 ; ils doivent vaquer à leurs occupations l'épée au côté, afin d'être prêts à dégainer dès la première alerte à l'Antéchrist.
Ils acceptent le divorce et la déclaration qu'une femme n'est pas adultère si elle trompe son mari, à condition qu’elle ne refuse pas à l'époux bafoué, le plein exercice de ses droits conjugaux. 
De telles dispositions attirent la vindicte du clergé et la sympathie populaire.
Lors de la messe des Rameaux, Gabrino bondit sur l'autel d'une église en criant qu'il est le "Roi de Gloire". Il est enfermé dans un asile de fous où il meurt. Les chevaliers sont emprisonnés.

Depuis le XIXe siècle, le millénarisme inspire des sectes groupant parfois plusieurs millions de croyants, surtout dans les pays développés et notamment chez les Anglo-Saxons.

En 1832, Joseph Smith (23 décembre 1805 - 27 juin 1844), le fondateur de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (Mormons), dit avoir entendu une voix lui révélant que, s'il vivait jusqu'à l'âge de 85 ans, Jésus reviendrait ; ce serait donc en 1890 ; malheureusement, Smith est tué le 27 juin 1844, à l'âge de 38 ans. Les mormons affirment qu'il s'agit d'une fausse prophétie inventée par les détracteurs de leur Eglise.
Toujours en 1832, William Miller, fondateur de l’Eglise Adventiste, annonce le retour prochain du Christ sur terre.

Les Témoins de Jéhovah donnent plusieurs dates au retour de Christ et à l’instauration du Royaume : 1914, 1918, 1920, 1925, 1975, 1994, 2034.

En 1995, la Notification de la Congrégation pontificale pour la doctrine de la foi porte un jugement doctrinal contre Vassula Ryden, qui affirme recevoir des révélations directes de Jésus-Christ. La Notification relève que, "dans ces présumées révélations, est annoncée une période imminente de prédomination de l'antéchrist au sein de l'Eglise" et que, dans une optique millénariste, est prophétisée une intervention définitive et glorieuse de Dieu, qui devrait bientôt instaurer sur terre, avant la venue définitive du Christ, une ère de paix et de bien-être universel. (Agence Apic)
Vassula Ryden, de confession grecque-orthodoxe, vit actuellement aux Etats-Unis. Autoproclamée voyante, elle affirme recevoir des "révélations privées" directement du Christ, attirant ainsi un nombreux public au plan international.

D'après un article de la publication des Témoins de Jéhovah, Watchtower (La tour de garde) du 15 décembre 2003, qui se base sur le verset 6:3 de la Genèse, Dieu a fait venir le déluge sur la terre 120 ans après avoir décrété la venue de celui-ci. Faisant le parallèle avec l'époque actuelle, l'article affirme : "Voilà près de 90 ans, depuis 1914, que nous vivons les derniers jours de ce système de choses", laissant donc entendre sans être affirmatif que 2034 (1914 + 120) serait la date limite de l'intervention de Dieu. Cette conception est critiquée par des exégètes qui estiment que la Watchtower fait une mauvaise application du verset qui lui sert de base, affirmant que ce verset fait référence, non pas au temps restant avant le déluge, mais à la durée de la vie humaine. 

En 2009, l'historien Luc Mary répertorie 183 annonces de fin du monde depuis la chute de l'Empire Romain .

Certains mayanistes ont estimé que, selon le calendrier [ltr]maya[/ltr], le 4e soleil ou âge (celui des Hommes) finissait le jour 13.00.00.00.00, 4 Ahau 3 Kankin, c'est-à-dire le vendredi 21 décembre 2012 de notre ère, jour du solstice d'hiver (11h 12 UTC).
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:34

LE JOUR ET L'HEURE ?



Aux divers mouvements ésotériques, religieux et sectaires, qui calculent régulièrement la date de la fin de ce monde, Jésus répond : "Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vînt et les emportât tous : il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé ; de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas" (Matthieu 24,37-44, ). "C’est à l’heure que vous ignorez que le Fils de l'homme va venir" (Luc 12,39-40).

"Quant aux temps et aux moments, frères, vous n'avez pas besoin qu'on vous écrive. Vous-mêmes le savez parfaitement : le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : « Quelle paix, quelle sécurité ! », c’est alors que soudain la ruine fondra sur eux comme les douleurs de la femme enceinte, et ils ne pourront y échapper." (I Thessaloniciens 5, 1-3)

En un instant, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette. Car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous serons transformés." (1 Corinthiens 15,52). Les dix vierges ont toutes voulu aller au-devant de l'époux. Que signifie aller au-devant de l'époux ? C'est y aller de cœur, c'est vivre dans l'attente de son arrivée. Mais il tardait de venir, et « toutes elles s'endormirent »... Que signifient ces paroles : « Elles sommeillèrent toutes » ? Il y a un sommeil auquel personne ne peut échapper. Souvenez-vous de ces paroles de l'apôtre Paul : « Nous ne voulons pas, mes frères, que vous ignoriez ce qui regarde ceux qui dorment » (1 Th 4,12), c'est-à-dire ceux qui sont morts... Elles se sont donc toutes endormies. Croyez-vous que la vierge prudente puisse échapper à la mort ? Non, qu'elles soient prudentes ou folles, toutes doivent passer par le sommeil de la mort... « Et voici qu'au milieu de la nuit un cri se fit entendre. » Qu'est-ce à dire ? C'est au moment où personne n'y pense, où personne ne s'y attend... Il viendra au moment où vous y penserez le moins. Pourquoi viendra-t-il de la sorte ? "Parce que, dit-il, ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa seule autorité" (Actes 1,7). Après ce cri qui retentira au milieu de la nuit : « Voilà que l'époux vient », qu'arrivera-t-il donc ? Toutes, elles se sont levées" ([ltr]Augustin[/ltr] d'Hippone, Sermon 93).

"(...) Oui, je viens bientôt. Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! (Maran atha !)" (Apocalypse, 22.20).

Forum Religion et Spiritualité - Page 3 Angetrompette
Le quatrième Ange sonne de la trompette, 950-955
(enluminure sur parchemin)


CITATIONS

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CITATIONS

Vous avez des tribulations dans le monde, mais prenez confiance, j'ai vaincu le monde. (Jean 16, 33)

Dieu jugera le monde sans faire de différence entre les hommes. Chacun recevra selon ce qu'il a fait. S'il est bon, sa justice marchera devant lui ; s'il est mauvais, le salaire de son mal le rejoindra. (Lettre attribuée à Barnabé + 61)

La fin du monde sera la fin des fins, la fin finale du genre humain. A la fin finale, la vérité est connue et honorée. (Pierre de la Ramée dit Ramus 1515-1572)

L'Apocalypse est une extase écrite. (Balzac 1595-1654)

Les beautés de l'Apocalypse aperçues d'abord comme une confusion, gagnent les coeurs. (Bossuet 1627-1704)

L'Eglise a décidé que l'Apocalypse est incontestablement de saint Jean, et il n'y a point d'appel. (Voltaire 1694-1778)

Chaque communion chrétienne s'est attribué les prophéties contenues dans l'Apocalypse : les Anglais y ont trouvé les révolutions de la Grande-Bretagne ; les luthériens les troubles de l'Allemagne ; les réformés de France le règne de Charles IX et la régence de Catherine de Médicis. (Voltaire)

Les deux papes se traitaient mutuellement d'antéchrist. (Voltaire)

En l'an 1000, on attendait la fin du monde qu'on avait cru voir annoncée dans l'Evangile. Les docteurs protestants ont, en général, un grand goût pour la fin du monde. (Joseph de Maistre 1753-1821)

Quelques chrétiens pensèrent que Néron était l'antéchrist, et qu'il reparaîtrait à la fin des temps. (Chateaubriand 1768-1848)

Un pape, vicaire du Christ, qui règne par le sabre, est le blasphème sous la tiare : c'est l'antéchrist. (Proudhon 1809-1865)

Oubliez-vous donc, vous antéchrists, l'inquisition et la Saint-Barthélemy, et les bûchers de Vanini et de Bruno ? (Proudhon).

De siècle en siècle, le millénarisme refait ses supputations. (Proudhon)

L'idée du royaume de Dieu et l'Apocalypse, qui en est la complète image, sont l'expression la plus élevée et la plus poétique du progrès humain. (Renan 1823-1892)

Nous ignorons à quelle époque la terre et l'humanité finiront ; nous ne savons pas de quelle manière l'univers sera transformé. Certes, elle passe la figure de ce monde, déformée par le péché : mais nous avons appris que Dieu prépare une demeure nouvelle et une terre nouvelle où réside la justice, dont la béatitude comblera et surpassera tous les désirs de paix qui gonflent le cœur de l'homme. Alors la mort sera vaincue, les fils de Dieu ressusciteront dans le Christ, et ce qui avait été semé dans la faiblesse et la corruption revêtira l'incorruptibilité. La charité demeurera, ainsi que son œuvre, et toute cette création, que Dieu a faite en faveur de l'homme, sera délivrée de l'esclavage du néant. (IIème Concile du Vatican 1962-1965, L'Église dans le monde de ce temps)

Lorsque nous pensons au retour du Christ pour le jugement dernier, qui sanctionnera définitivement les bonnes actions et les omissions de nos vies, nous savons être en présence d'un mystère suprême que nous ne pouvons pas même imaginer. Instinctivement, ce mystère nous fait peur, nous angoisse, alors que si on y réfléchit il ne peut que réjouir le coeur du chrétien et susciter un sentiment de consolation et de confiance. (Pape François, Catéchèse, 11 décembre 2013)

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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:34

Les croyances du monde


Depuis qu'ils sont en mesure de réfléchir, les êtres humains s'interrogent sur l'origine du monde, leur place dans la création et le sens de leur existence, en cherchant chacun à leur manière une réponse à la question de fond posée par [ltr]Leibniz[/ltr] : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ».

Pour la plupart, hier comme aujourd'hui, il apparaît inconcevable de vivre dans l'ignorance de leurs origines ou/et en n'ayant d'autre but que de satisfaire au jour le jour les besoins physiologiques. Beaucoup ressentent aussi le besoin de se concilier le sort et de se rassurer sur leur avenir...

Les religions, ensembles de croyances, de mythes et de pratiques (célébrations, rituels alimentaires, inhumation...), sont le fruit de ces exigences. Elles sont aussi un facteur de cohésion sociale. Le mot même de religion, qui vient du latin relegere, aurait même origine que le mot relier selon certains linguistes... La religion est à l'origine ce qui relie et rapproche les hommes entre eux.

Curieusement, dans la Rome antique, le magistrat qui avait en charge l'organisation des cultes était aussi celui qui, dans les premiers temps de la cité, s'occupait de la gestion des ponts. On l'appelait pour cela pontife (le titre demeure attaché au pape, chef suprême de l'Église catholique). Toutes les grandes religions actuelles sont nées, notons-le, dans le sous-continent indien ou le Moyen-Orient.

Gottfried Wilhelm von Leibniz
( 1er juillet 1646 - 14 novembre 1716)

Forum Religion et Spiritualité - Page 3 Icon_reimg_zoom_inForum Religion et Spiritualité - Page 3 Leibniz

Contemporain d'[ltr]Isaac Newton[/ltr], Gottfried Wilhelm von Leibniz a, comme lui, laissé une oeuvre immense dans tous les domaines de l'activité humaine, de la théologie aux mathématiques, en passant par l'histoire, les techniques, la chimie...
Il a été aussi un diplomate très actif, notamment auprès de [ltr]Louis XIV[/ltr], à la cour de Versailles, avant de s'établir en 1676 pour le restant de sa vie à Hanovre, en qualité de bibliothécaire du duc de Brunswick-Lünebourg. C'est là qu'il va développer le concept philosophique de « monade », un constituant élémentaire et indivisible de l'univers, qui en serait aussi le reflet...

Leibniz a posé la question-clé de la métaphysique, à la source de la religion et de la philosophie : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ». Il fut, au XVIIIe siècle, même après sa mort, au centre de tous les débats intellectuels.
En France, [ltr]Émilie du Châtelet[/ltr] s'est illustrée en faisant la démonstration expérimentale dans son château de Cirey de son hypothèse sur l'existence, dans tout objet en mouvement, d'une« énergie cinétique » proportionnelle à sa masse... et au carré de sa vitesse.

Après la mort de cette femme exceptionnelle, son amant [ltr]Voltaire[/ltr] s'est montré moins amène à l'égard du savant allemand. Il s'est appliqué à ridiculiser son optimisme philosophique dans le conte Candide, inspiré par le tragique [ltr]séisme de Lisbonne[/ltr].
Aujourd'hui, le nom de Leibniz n'est plus attaché qu'à l'invention du calcul infinitésimal
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:35

Panthéisme, polythéisme


Les premiers hommes ont conçu le monde comme un ensemble divin. Cette croyance s'exprime par le terme : panthéisme (du grec pan, tout). Dans le panthéisme, le dieu créateur est le monde lui-même et toutes les composantes du monde possèdent une parcelle de divinité. Dans leurs moments de frayeur ou de crainte, les hommes invoquent la protection de l'une ou l'autre d'entre elles (divinité de la foudre, des moissons, de la chasse, de la pluie...). Souvent, ils se tournent vers les sorciers ou [ltr]chamans[/ltr] pour apaiser les éléments ou deviner l'avenir... Les religions qui prêtent une âme divine à tous les éléments de l'univers : rochers, rivières... peuvent être dites aussi animistes (du latin anima, souffle vital). Le [ltr]shintoisme[/ltr], religion officielle du Japon, est la plus connue des religions animistes.

Les premières cités, il y a environ 10.000 ans, avaient chacune un dieu ou une déesse attitré. Ces cités se sont rapprochées pour constituer des États importants, comme en [ltr]Égypte[/ltr], ou pour commercer entre elles, comme en Grèce, en Arabie... Leurs habitants ont alors pris l'habitude de prier indifféremment les dieux de l'une ou l'autre cité. C'est ainsi que s'est développé le polythéisme, religion qui admet l'existence de plusieurs dieux ou divinités (le mot polythéisme a été forgé avec les mots grecs polus, nombreux, et theo, dieu). L'[ltr]hindouisme[/ltr]est la principale religion polythéiste d'aujourd'hui (et la troisième religion par le nombre de ses fidèles, près d'un milliard). L'hindouisme compte des dissidences comme le [ltr]jaïnisme[/ltr], minoritaire mais influent.

Le polythéisme et le panthéisme se sont épanouis dans les communautés en contact avec une nature exubérante ; dans les pays de la mousson, dans les forêts, le long des rivages tempétueux de la Méditerranée.






chaman, chamanisme

On appelle chamans (du mot samanareligieux, en pali, langue de l'Inde du sud) les sorciers des religions ancestrales de Sibérie et d'Asie septentrionale. Le mot s'applique par extension aux sorciers et prêtres des religions primitives. Le chamanisme désigne un ensemble de pratiques mêlant magie et religion et le chamaniste, l'adepte de ces pratiques.





Le [ltr]shintoisme[/ltr]


Naissance légendaire du Japon

Le 11 février de l'an 660 avant JC, Jimmu Tennô, un descendant de la déesse du soleil, Amaterasu Omikami, érige le premier palais du Japon.
De ce jour date la naissance de l'[ltr]Empire du Soleil levant[/ltr].

C'est du moins ce qui ressort de deux livres sacrés rédigés au VIIIe siècle de notre ère, le Kojiki et son complément, le Nihongi. Ils racontent comment plusieurs générations de divinités se succédèrent dans le ciel et sur la terre jusqu'à l'avènement d'Izanagi et de sa soeur Izanami. De leur union naquirent l'archipel nippon et les esprits divins qui l'habitent (les Kami).

Izanami étant morte en couches, Amaterasu Omikami naît peu après de l'oeil droit d'Izanagi. Un temps malmenée par son frère Susano, elle choisit de se cacher dans une grotte, privant le monde de sa lumière et de sa beauté. Les divinités réussissent par ruse à l'en faire sortir en proclamant qu'elles ont déniché une déesse qui surpasse en beauté toute la création. Curieuse, Amaterasu consent à sortir pour s'en rendre compte et que voit-elle en fait de beauté suprême ? Elle-même dans le reflet d'un miroir !

Réconciliée avec son frère, elle prolonge avec lui la lignée divine jusqu'à un humain d'essence divine, Jimmu Tennô, premier empereur nippon.
Fête nationale

En 1872, l'empereur Meiji a fait officiellement du 11 février l'anniversaire de la fondation de l'empire selon la tradition shintô. Abolie par les Américains en 1945, la fête nationale a été rétablie en 1966.
La voie des esprits


La déesse Amaterasu rappelle la Déesse-Mère des premières sociétés humaines, du temps où la femme trônait encore au centre de la vie sociale.

Forum Religion et Spiritualité - Page 3 Krafft_1_mini
Elle figure au centre du culte shintô, la religion traditionnelle du Japon et est honorée dans le célèbre sanctuaire d'Ise, entre Osaka et Tokyo. Celui-ci, comme tous les sanctuaires shintô, est séparé du monde temporel par un portique symbolique, le torii (photo ci-contre).

Shintô est un mot chinois qui dérive de shen (esprit) et tao (voie). Sa traduction japonaise est Kami no michi, ou voie des esprits.
Le shintô reconnaît en effet la présence d'esprits (Kami) dans les éléments de la nature (lacs, rochers, grottes, forêts....). Ces esprits se déplacent, tantôt dans la montagne, tantôt dans la vallée.... Il en existerait 800 millions (!), les plus célèbres Kami étant HachimanInariTenjin.... à la limite Amaterasu elle-même.

Pour l'historien Odon Vallet, «le Japon demeure le seul grand pays de la planète dont la religion principale puisse être qualifiée d'animiste» (Histoire des religions, Gallimard). Mais l'affirmation est discutable car les esprits du shintô se déplacent et ne se confondent pas avec les éléments naturels ou les objets, alors que les religions proprement animistes attribuent une âme aux objets et aux éléments de la nature eux-mêmes (c'est le sens du mot animisme).
Le shintoïsme, religion officielle du Japon

En 1867, quand l'empereur [ltr]Meiji[/ltr] s'approprie le pouvoir absolu, il a soin de réaffirmer sa filiation avec Amaterasu et le caractère sacré de sa dynastie. Il instaure aussi un shintô d'État au détriment du bouddhisme importé de Chine.

Après la défaite de 1945, sous la pression des Américains, l'empereur Shôwa, connu de son vivant sous le nom de [ltr]Hirohito[/ltr], convient publiquement qu'il n'est pas d'ascendance divine. Les liens entre l'État et le culte shintô sont officiellement coupés.
Le shintô des sanctuaires demeure néanmoins très vivant. Ainsi, lorsque débutent de grands travaux comme le percement d'un tunnel, un prêtre shintoïste ne manque pas de bénir le chantier pour apaiser les esprits de la nature.

Cela dit, si la majorité des Japonais font allégeance au shintô, la majorité, et souvent les mêmes, suivent avec la même ferveur les [ltr]préceptes bouddhistes[/ltr]. Cette religion a été [ltr]introduite avec succès[/ltr] sur l'archipel au VIe siècle de notre ère.
Détachée de la nature et de la matière, elle s'oppose de toutes les façons possibles au shintoïsme. Cela ne rebute pas les Japonais qui pratiquent un syncrétisme pratique : ils sont shintoïstes dans les événements heureux (naissances, mariages) et bouddhistes dans les événements graves, en particulier les funérailles.

Jean-François Zilberman.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:35

3100 à 30 avant JC



L'Égypte... un don du Nil




L'[ltr]Égypte des pharaons[/ltr] a prospéré pendant près de 3 millénaires. Aucun autre État ni aucune autre civilisation ne peut en dire autant... Elle doit en bonne partie sa longévité et sa grandeur à son environnement géographique : une vallée fertile isolée par le désert.

Forum Religion et Spiritualité - Page 3 EgypteOsiris

« L'Égypte est un don du Nil »
Vers 6500 av. J.-C., le Sahara précédemment fertile se transforme en désert. Ses habitants cherchent leur survie en se regroupant sur les bords du Nil.
Né au sud, dans les montagnes d'Éthiopie, le fleuve coule vers la Méditerranée, au nord, en traversant le désert sur plus de mille kilomètres. Tous les ans, en septembre, gonflé par la fonte des neiges d'Éthiopie, il sort de son lit et inonde sa vallée. En se retirant, au mois de décembre, il laisse dans la vallée un limon très fertile. Il s'agit de la terre arrachée aux hauts plateaux d'Éthiopie.

Les paysans de la vallée arrivent très vite à tirer le meilleur parti des crues du fleuve. Grâce au limon, ils obtiennent en un temps record d'abondantes récoltes de céréales. Ces résultats sont rendus possibles grâce à une mise en commun des efforts de tous et à des règles strictes pour le partage des terres et l'entretien des canaux d'irrigation et de drainage.

Le roi du pays (désigné sous le terme de pharaon) devient le garant de l'ordre social indispensable à la gestion des crues. Il est assisté par de nombreux fonctionnaires et des [ltr]scribes[/ltr]sélectionnés pour leur maîtrise de l'écriture. Certains archéologues pensent que les besoins administratifs sont à l'origine de l'écriture égyptienne, à base d'[ltr]hiéroglyphes[/ltr] (idéogrammes), à peu près contemporaine de l'écriture cunéiforme de Mésopotamie (ou même antérieure).

Pendant la crue du fleuve, quand il est impossible de travailler dans la vallée, les paysans se mettent au service de l'administration royale et construisent des canaux d'irrigation, des digues mais aussi des temples, des palais et des tombeaux. Ainsi naît le premier État de l'Histoire. Le voyageur grec Hérodote, découvrant le royaume des pharaons sur son déclin, a pu écrire avec justesse :  « L'Égypte est un don du Nil ».

L'Égypte des pharaons

[ltr]Forum Religion et Spiritualité - Page 3 CarteHouotEgyptemini[/ltr] L'Égypte, premier État historique, est né du regroupement des hommes sur les bords du Nil, à l'abri du désert environnant et de la nécessité de gérer collectivement les crues du fleuve pour en tirer le meilleur parti

La religion, ciment social
Le ciment de l'Égypte ancienne est la religion. Hérodote l'a bien compris en présentant les Égyptiens comme « les plus religieux de tous les hommes ». À l'origine, chaque cité avait ses propres divinités, souvent des dieux à corps humain et tête d'animal.
Avec l'émergence d'un État centralisé, ces divinités sont réunies dans une cosmogonie commune. Tous les habitants partagent la même vision de la création du monde, avec une place privilégiée pour Rê (plus tard appelé Amon).



C'est le dieu-Soleil, qui dispense la vie sur la Terre. Sa domination sur les autres dieux du panthéon égyptien fait dire à certains historiens que la religion des pharaons était somme toute plus proche du monothéisme que du polythéisme.

Sous l'Ancien Empire, les Égyptiens tendent à penser que seuls les pharaons et leur entourage méritent d'être momifiés et d'accéder à la vie éternelle. D'où les énormes tombeaux en pierre que se font construire les premiers pharaons dans l'espoir que leur cadavre y soit conservé à l'abri des pillages et de la putréfaction. Au fil des siècles, ils accèdent à l'idée plus réconfortante que la résurrection est accessible à tout un chacun.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:35

Hindouisme


La troisième religion du monde

L'hindouisme, né dans la vallée du Gange il y a plus de 2000 ans, est aujourd'hui la religion de 80% des habitants de l'[ltr]Union indienne[/ltr]. Il est présent dans les diasporas indiennes ainsi que dans quelques terres qui furent autrefois sous l'influence culturelle de l'Inde comme par exemple l'île de Bali, en Indonésie, dont le million d'habitants est très majoritairement hindouiste.

Avec plus d'un milliard de fidèles, c'est la troisième religion de la planète après le christianisme et l'islam mais elle est étroitement identifiée à l'Inde, celle-ci étant d'ailleurs souvent qualifiée d'Hindoustan (pays de l'hindouisme).
Béatrice Roman-Amat

Du védisme à l'hindouisme
Les envahisseurs Indo-Européens, qui ont envahi le nord de la péninsule indienne au IIe millénaire avant JC, ont amené avec eux le védisme. Cette ancienne religion, à l'origine de l'hindouisme actuel, est fondée sur les quatre Véda, livres sacrés dont le nom qui signifie «savoir» en sanskrit ou sanscrit (la langue sacrée de l'hindouisme) :

1) les Mantra (prières et invocations), 2) les Brahmana (réflexions sur les Mantras), 3) les Aranyakas (textes laissés par les ascètes), 4) les Upanishads (entretiens et paraboles philosophiques).

Forum Religion et Spiritualité - Page 3 Icon_reimg_zoom_inForum Religion et Spiritualité - Page 3 RamayanaPostérieurement aux textes védiques, on trouve les Puranas, qui racontent les exploits des divinités, et deux grandes épopées en vers : le Ramayana et le Mahabharata (NB : Bharat est l'autre nom de l'Inde).

Le Ramayana et le Mahabharata, rédigés approximativement entre le III siècle avant JC et le IIIe siècle après JC, mettent en scène les dieux Krishna et Rama. Ils sont considérés comme les premiers textes proprement hindouistes.
Les dieux hindous doivent beaucoup aux dieux védiques, notamment le redoutable Indra, dieu de l'orage, qui lance les éclairs et monte un immense éléphant blanc. La plupart des attributs des dieux védiques ont été reportés ultérieurement sur Shiva, Vishnou et Brahmâ.

On considère généralement qu'au védisme a d'abord succédé le brahmanisme - phase au cours de laquelle fut fixé le système des castes -. Plus «philosophique» que le védisme, cette religion estessentiellement fondé sur des rituels.
Au VIe siècle avant notre ère, la suprématie du brahmanisme en Inde est remise en cause par l'émergence de deux nouvelles religions : le [ltr]jaïnisme[/ltr] et le [ltr]bouddhisme[/ltr]. Le bouddhisme partage avec le brahmanisme les notions de samsara (cycle des existences terrestres) et de nirvana, mais conteste le système des castes et l'idée même de divinité. En Inde, il a connu son apogée sous le règne de l'empereur Ashoka, qui s'est converti à la nouvelle religion au IIIe siècle avant JC.
Ensuite, entre 200 et 800 après JC, le bouddhisme a décliné jusqu'à pratiquement disparaître du sous-continent, cependant que le brahmanisme connaissait une renaissance sous la forme de l'hindouisme.

Contrairement au brahmanisme, l'hindouisme professe que l'être humain peut trouver la libération dans la dévotion absolue à une divinité (bhakti) et pas seulement dans le renoncement au monde et l'ascétisme. Il cultive l'idée d'un ordre cosmique et social, le dharma, qui définit les devoirs auxquels sont astreints les hommes. Ceux-ci sont soumis selon leurs bonnes et mauvaises actions à de perpétuelles renaissances, le karma, jusqu'à ce qu'ils parviennent à se fondre dans la substance même de l'univers, le Brahman, c'est-à-dire Dieu, dont le panthéon hindou n'est que la manifestation.

Un individu qui n'agit pas conformément au dharma peut se retrouver réincarné en animal. Une femme ne peut accéder directement à la moksha (délivrance) : elle doit auparavant se réincarner en homme.
Les castes

La division sociale en quatre castes ou «varna» (d'un mot qui signifie couleur) dérive de cette foi : au sommet de l'échelle sociale se tiennent les brâhmanes, spécialistes des rites, prêtres et enseignants, puis les kshatriya ou kshatria (guerriers), les vaiçya ou vaisa (travailleurs) et les çudras ou sudra (serviteurs).

Les brâhmanes seraient sortis de la bouche du dieu Brahmâ, les kshatriya de ses bras, les vaisa de ses cuisses et les sudra de ses pieds. Chacune de ces castes est divisée en une multitude de sous-castes, parfois proches de corporations de métiers, qui diffèrent selon les régions. On naîit dans une caste et seules la mort et la réincarnation permettent de lui échapper.

Restent les hors-caste ou «intouchables», communément méprisés (environ 15% de la population indienne) : ils sont connus en Occident sous le nom de paria (d'après le mot tamoul qui les désigne). Gandhi, par compassion, les appelait «Harijan» (enfants de Dieu). Eux-mêmes revendiquent l'appellation de «Dalit» (opprimé en hindi). Situés hors de l'échelle des castes, ils sont traditionnellement cantonnés aux tâches considérées comme les plus impures : le nettoyage des latrines, le ramassage des déchets... Un hindou orthodoxe considérait encore il y a quelques années que le simple contact de l'ombre d'un intouchable suffisait à souiller un brâhmane, qui devait alors se purifier.

Le Panthéon hindou
Le Panthéon hindou se construit autour d'une trinité de dieux, la Trimurti, composée de Brahmâ le créateur, Shiva le destructeur et Vishnou le conservateur des mondes. Tous les dieux émanent de Brahman, principe divin fondamental, éternel et incréé.

Brahmâ :
Dieu créateur de l'univers, Brahmâ devrait avoir existé avant les autres dieux, mais il est souvent représenté sortant du nombril de Vishnou, comme pour symboliser l'interaction entre les différentes divinités. Son épouse Saraswati est la déesse de la connaissance. Dieu plus lointain que Shiva et Vishnou, Brahmâ ne dispose que d'un nombre infime de temples dédiés à son culte (celui de Pushkar, au Rajasthan, est le plus connu d'entre eux).

Shiva :
Honoré sous la forme du lingam (symbole phallique), Shiva incarne la destruction mais aussi la renaissance rendue possible par cette destruction. Représenté de multiples façons, il est parfois Nataraja, le seigneur de la danse cosmique, parfois un ascète pratiquant le yoga, les cheveux emmêlés, vêtu d'une peau de tigre et couvert de cendres. Souvent effrayant, il brandit un trident et porte des serpents en colliers.

Vishnou :
Préservateur de l'équilibre entre création et destruction, Vishnou est un dieu plus doux que Shiva. Bon et miséricordieux, il est assis sur un lotus, près de son épouse Lakshmi, la déesse de la prospérité, particulièrement vénérée des commerçants. Quand il doit sauver le monde, il descend sur terre sous la forme d'un de ses avatars. Parmi ses nombreuses incarnations se trouvent KrishnaRama et Bouddha (intégré dans le Panthéon hindouiste pour éviter que la naissance du bouddhisme, hérésie du brahmanisme, n'en sape les fondements).
Krishna, allègre joueur de flûte à la peau bleue, est un dieu très populaire. Ses aventures avec les bergères ont des similitudes avec les cultes dionysiaques de la Grèce antique.

Ganesh :
Ganesh, dieu à tête d'éléphant, fils de Shiva et de Parvati, jouit d'une popularité extrême, et pour cause : c'est le dieu qui permet de surmonter les obstacles de la vie quotidienne ! On le prie avant de passer un examen, de faire construire une maison ou d'entreprendre un voyage. Il est particulièrement vénéré à Bombay.






jaïnisme

Le jaïnisme est l'une des plus anciennes religions de l'Inde. Son nom vient d'un mot qui signifie «victorieux» en sanskrit, la langue sacrée du nord de l'Inde. Cette religion promeut la non-violence. Elle est fondée sur une ascèse qui mène à la libération de l'âme (le «nirvana» en sanskrit).
Le jaïnisme a été réformé au VIe siècle avant JC par Mahavira. Celui-ci, qui rejette (comme son contemporain Bouddha) les rites et les castes de l'hindouisme, est considéré par les Jaïns comme le 24e et dernier de leurs guides (ou Tirthankara). Le fils du premier de ces guides, un roi appelé Bhârata, aurait donné son nom à l'Inde moderne : Bhâratavarsha (le pays de Bhârata). Les jaïns sont aujourd'hui environ 5 millions en Inde (0,5% de la population) et 200.000 dans divers pays anglo-saxons ainsi qu'au Japon.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:36

Monothéisme


Les horizons plus sereins et semi-arides du Moyen-Orient, des plateaux iraniens et de l'Égypte ont vu la naissance de religions fondées sur un Dieu unique et tout-puissant, existant de toute éternité.

À la grande différence des divinités panthéistes, ce Dieu est extérieur au monde, transcendant. Ce Dieu est au cœur des religions dites monothéistes. Les religions de l'Égypte pharaonique constituent une transition entre le panthéisme des origines et le monothéisme. Isis et Osiris, dieux principaux des Égyptiens, sont partie prenante d'une divinité supérieure représentée par le Soleil, Rê ou Aton.

Vers 1200 avant JC, une communauté originaire de Chaldée et établie dans la vallée du Nil a émigré vers la Palestine sous la conduite d'un chef mythique nommé Moïse. Celui-ci a renouvelé la foi religieuse de sa communauté, les [ltr]Hébreux[/ltr]. Il a imposé un monothéisme strict, le premier sans doute (d'après les mots grecs mono, unique, et theo, dieu).

Sur les plateaux iraniens est né aussi vers 600 avant JC une confession monothéiste originale et puissante, le [ltr]mazdéisme ou zoroastrisme[/ltr], qui professe l'immortalité de l'âme et est organisée autour d'un clergé de mages chargés d'interpréter les révélations divines. Après avoir séduit la Perse ancienne, cette religion ne rassemble plus qu'un très petit nombre de fidèles.

En Judée, à l'époque de l'occupation romaine, un prédicateur du nom de Jésus attire les foules... Ses disciples présentent comme Dieu, Fils de Dieu. Sous l'influence de Paul de Tarse, le[ltr]christianisme[/ltr] rompt avec le judaïsme et devient une religion à vocation universelle, proclamant pour la première fois l'unité de tous les hommes en Dieu, sans distinction de sexe, de statut ou de race.

Six cents ans plus tard, dans le désert d'Arabie, un prophète, Mahomet, se proclame envoyé de Dieu et fonde la troisième des grandes religions monothéistes, l'[ltr]islam[/ltr]. Comme le christianisme, avec lequel elle entre en concurrence, c'est une religion à vocation universelle. Il s'ensuit dans le monde euro-méditerranéen une scission du monde occidental entre[ltr]société islamique et société chrétienne[/ltr]. Christianisme et islam sécrètent régulièrement des dissidences. Ainsi sont apparus à l'époque contemporaine l'[ltr]Église des Mormons[/ltr] et le[ltr]bahaisme[/ltr].

Le monde chinois, qui représente selon les époques le cinquième ou le quart de l'humanité, adhère en partie, depuis deux millénaires, à la doctrine de Bouddha, un prédicateur indien du VIe siècle avant JC. Le [ltr]bouddhisme[/ltr] ignore le concept de Dieu. Il ne se soucie pas de l'existence éventuelle d'un Dieu et l'on pourrait le dire... agnostique (un mot forgé avec le suffixe privatif grec a- et le mot gnosis qui désigne la connaissance).
Cette religion est à proprement parler un «athéisme», fondé sur une cosmogonie subtile et de grandes exigences morales. Rien à voir toutefois avec l'athéisme laïc qui s'est en bonne partie substitué à la foi chrétienne en Europe et se traduit par l'indifférence à l'égard des interrogations métaphysiques sur le sens de la vie et la création du monde.

À l'encontre des lieux communs qui ont cours en Europe, notons que la religion n'a [ltr]pas de responsabilité directe[/ltr] dans la plupart des grandes tragédies qui ensanglantent périodiquement la planète. Ainsi est-elle totalement absente des grands drames du XXe siècle (plus de 100 millions de victimes) : guerres mondiales, répressions nazies et communistes, génocides (les Juifs, comme les Arméniens et les Tutsis, n'ont pas été exterminés en raison de leur religion mais de leur prétendue «race»).
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 23:36

1800 avant JC à nos jours

Le judaïsme, le Dieu unique et la Bible


Les premiers Hébreux honoraient vraisemblablement un dieu tutélaire et protecteur comme chaque cité ou tribu du Moyen-Orient, au IIe millénaire avant JC.

Leur religion, le judaïsme, évolue vers le monothéisme et la foi en un Dieu unique, Yahvé, après la destruction du royaume d'Israël par les Assyriens (722 avant JC). Elle prend sa forme définitive après la destruction du royaume de Judée par les Babyloniens (597 avant JC) et pendant l'exil de Babylone, au VIe siècle avant JC.

Les Hébreux attendent le Messie qui les délivrera de l'oppression. Le mot, d'origine araméenne, signifie oint du Seigneur ; il se traduit en grec par... Christ (Jésus de Nazareth - Jésus-Christ - se présentera plus tard comme le Messie tant attendu mais seule une fraction des juifs le suivront ; ils fonderont le christianisme).

La vie religieuse des juifs s'ordonne autour de rituels importants, à commencer par la circoncision, une petite opération chirurgicale obligatoire pour tous les garçons. La Pâque, qui commémore la fuite d'Égypte, est la fête la plus importante devant le Yom Kippour ou Grand Pardon. En décembre, la Hanoukka ou Fête des Lumières, commémore une victoire des Hébreux sur les Grecs en 164 avant JC. Elle donne lieu à un échange de cadeaux.

Le [ltr]Temple de Jérusalem[/ltr] est le coeur géographique et affectif du judaïsme. Il conserve les textes sacrés ainsi qu'un chandelier sacré à sept branches, la Ménorah.

Le Temple a été construit par le roi Salomon pour abriter l'Arche d'Alliance, détruit par Nabuchodonosor, reconstruit une première fois après le retour des juifs de Babylone puis à nouveau par Hérode, avant d'être définitivement détruit par les Romains. Les vestiges actuels, réduits à un mur d'enceinte, le Mur des Lamentations, témoignent des drames subis par les Hébreux au cours de leur longue Histoire.

La Bible
Le judaïsme puise ses sources dans la Bible. Il s'agit d'un ensemble de livres qui relatent l'alliance conclue entre le Dieu unique et les Hébreux, selon l'annonce faite à [ltr]Abraham[/ltr] et confirmée à Moïse. Ces livres ont été rédigés par des scribes ou érudits juifs, entre l'an 500 et l'an 150 avant Jésus-Christ. Ils incluent des épopées, des annales royales, des récits mythologiques, des poèmes, des prières formulées par des prophètes ainsi que des textes juridiques.

Les rédacteurs ont utilisé des compilations de textes anciens, des archives de diverses origines et de différentes époques, mais probablement pas beaucoup plus haut que le VIIe ou le VIII e siècle avant JC. La plupart des événements relatés dans la Bible sont censés se dérouler au IIe millénaire avant JC à moins qu'ils ne se perdent dans la nuit des temps.

Les scribes, notons-le, ne cherchaient pas à retrouver l'histoire du peuple hébreu au sens des historiens modernes. Ils voulaient montrer que, depuis l'origine, ce peuple avait noué une alliance avec un dieu unique et que celui-ci s'est manifesté à travers toutes sortes de péripéties. Il s'agit donc d'un récit théologique dans lequel les historiens et les archéologues peuvent parfois, surtout pour les périodes postérieures au Xe siècle, trouver des informations historiques.

Le Pentateuque
-  Les cinq premiers livres ([ltr]Genèse[/ltr]ExodeLévitiqueNombres et Deutéronome) sont les plus anciens. Ils racontent la création du monde et les origines du peuple hébreu (ou juif) en s'inspirant des récits oraux qui ont circulé de génération en génération pendant des siècles et des siècles.

Centrés sur les rapports entre Dieu et le peuple d'Israël, ils constituent le fondement de la religion juive. Le Lévitique définit en particulier les règles qui s'imposent aux pratiquants de la religion. Ces livres constituent un tout appelé le Pentateuque (d'un mot grec qui désigne les cinq étuis qui renferment les rouleaux correspondants) ou plus simplement la Loi, ou Tora en hébreu.

- Les livres des prophètes
Les huit livres suivants sont les livres prophétiques. Ils évoquent l'Histoire des Hébreux, de leurs rois, de leurs juges et de leurs prophètes jusqu'au retour de la captivité de Babylone (JosuéLes JugesSamuelLes RoisEsaïeJérémieEzéchielLes douze petits prophètes).

- Les Écrits
La Bible judaïque s'achève par onze livres (les Écrits). Il s'agit de recueils de philosophie ou de poésie : Les Psaumesle livre de JobLes Proverbesle livre de RuthLe Cantique des CantiquesQohéleth (ou l'Ecclésiaste), Les Lamentationsle livre d'Estherle livre de Danielle livre d'Esdrasle livre de Néhémieles Chroniques.

De la Bible judaïque à la Bible chrétienne
La Bible est aussi à la base des [ltr]confessions chrétiennes[/ltr] tout en s'écartant de la tradition juive.
La Bible chrétienne comporte deux parties :
-  la première se confond à peu près avec la Bible judaïque et les chrétiens la désignent comme l'Ancien Testament (Testament désigne ici l'Alliance entre Dieu et les hommes),
-  la seconde rassemble 27 livres rédigés en grec, dont les [ltr]Évangiles[/ltr] et les Actes des Apôtres ; elle est désignée comme le [ltr]Nouveau Testament[/ltr] (ou nouvelle Alliance).

Bible dérive du mot grec biblion qui désignait à l'origine n'importe quel livre. Ce mot venait lui-même de la ville phénicienne de Byblos, spécialisée dans le commerce du papyrus (d'où nous vient le mot papier). Cette ville était célèbre sous l'Antiquité pour ses artisans relieurs.

Le mot Bible est employé dans son sens actuel à partir du IVe siècle après Jésus-Christ, époque à laquelle [ltr]saint Jérôme[/ltr] entreprit de traduire l'Ancien et le Nouveau Testament en latin.
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