Mariage catholique et concubinage
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Mariage catholique et concubinage
Pape François.
« Il vaut mieux ne pas se marier si on ne sait pas ce qu’est le sacrement de mariage ». Et « J’ai vu tellement de fidélité dans ces concubinages, tant de fidélité; et je suis sûr que ce sont des mariages vrais, qu’ils ont la grâce du sacrement, parce qu’ils sont fidèles. »
Par deux fois les jours passés, le pape François est revenu sur le sacrement de mariage et a ouvert la porte au concubinage comme préparation à la fidélité.
Samedi 18 juin 2016, dans l’après-midi, le pape François a rendu visite au collège universitaire romain Villa Nazareth, fondé en 1946 par Mgr Domenico Tardini,dans le but de venir en aide aux orphelins et aux enfants des familles nombreuses et pauvres. Aujourd’hui, ce collège reconnu par l’État italien héberge gratuitement des étudiants et des étudiantes au parcours scolaire brillant, mais qui n’ont pas les moyens nécessaires pour financer les études.
Le pape François, lit-on sur News Va « est revenu sur des thèmes fréquemment abordés lors d’interventions précédentes, touchant notamment à la fidélité dans le couple.
L’accueil, la vocation professionnelle et affective, le courage de choisir, la liberté. » C’est à cette occasion qu’il a expliqué qu' »il vaut mieux ne pas se marier si on ne sait pas ce qu’est le sacrement de mariage. »
Or, le jeudi précédent, il avait déjà évoqué, en tant qu’évêque de Rome, la crise du mariage, la fidélité, la préparation au sacrement, lors du congrès diocésain de Rome à la cathédrale Saint-Jean-de-Latran. Si le pape argentin a insisté sur une pastorale familiale qui ne soit « ni rigoriste ni laxiste », il a cependant, par ses paroles, continué à ouvrir la porte au laxisme ambiant en donnant des lettres de créances au concubinage et à promouvoir, indirectement, sa nouvelle procédure de nullité de mariage qui institue, ni plus ni moins, qu’un divorce catholique.
En effet, en faisant le constat véridique que bien des préparations au mariage sont trop rapides, que les jeunes se marient trop souvent pour des raisons sociales, pour régulariser une situation, pour avoir une belle fête, sans connaître « ce qu’est le sacrement, la beauté du sacrement, (…) qu’il est indissoluble », il a déclaré que selon lui « la grande majorité des mariages sacramentels sont nuls parce qu’ils disent ‘oui, pour toute la vie’ mais ils ne savent pas ce qu’ils disent parce qu’ils ont une autre culture. Ils le disent, et ils ont de la bonne volonté, mais ils n’ont pas la connaissance (du sacrement, ndlr) « , « c’est la culture du provisoire », « l’individualisme », « l’hédonisme ». Et comme remède à ces plaies de la société moderne que sont « cette culture du provisoire » et cette méconnaissance « de l’indissolubilité du mariage », il a fait l’éloge… du concubinage comme moyen de tester la fidélité, en prenant en exemple une coutume argentine :
« A Buenos-Aires, (…), les curés, la première question qu’ils posaient : Combien de vous vivent en concubinage ? La majeur partie levait la main. Ils préfèrent cohabiter, et cela est un défi, demande du travail. Il ne faut pas dire tout de suite : Pourquoi tu ne te maries pas à l’église ? Non. Il faut les accompagner, attendre et faire mûrir. Faire mûrir la fidélité. Dans les campagnes argentines, il y a une superstition : quand les fiancés ont un fils, ils cohabitent. Puis quand le fils doit aller à l’école, ils se marient civilement. Et puis quand ils sont grands-parents, ils se marient religieusement. C’est une superstition, parce qu’il disent que de se marier religieusement épouvante le mari. Il faut lutter contre ces superstitions. Cependant, vraiment, je vous le dis, j’ai vu tellement de fidélité dans ces concubinages, tant de fidélité; et je suis sûr que ce sont des mariages vrais, qu’ils ont la grâce du sacrement, parce qu’ils sont fidèles. »
La position du pape François peut donc se résumer ainsi : il vaut mieux un concubinage fidèle à un mariage trop rapide ! Si un mariage trop rapide, pour convenances sociales, sans liberté de choix, sans connaissances approfondies, est réellement une erreur que les pasteurs doivent éviter et combattre, et le pape a raison de le souligner, permettre le concubinage est bien plus grave cependant car c’est accepter que deux baptisés vivent dans un état de péché mortel quotidien. Et reconnaître à cet état peccamineux une grâce sacramentelle, comme dans un vrai mariage catholique, parce qu’il y a a un amour humain durable et fidèle, est un mensonge diabolique qui ne peut engendrer qu’encore plus de laxisme moral, de désordres familiaux et de décadence dans une société déjà bien permissive. Et envoyer bien des âmes en enfer… Là, les paroles du pontife romain sont un scandale ! Mais bien dans la ligne de Vatican II qui, en inversant les fins du mariage et en faisant de l’amour humain le fondement de l’union matrimoniale, a ouvert les portes à l’augmentation des séparations et des divorces et à la crise de fidélité actuelle.
Une nouvelle fois, le pape François démontre qu’il est un vrai pape conciliaire imbu de modernisme, de relativisme. Tout en faisant un état des lieux assez justes de la mentalité moderne et de l’ignorance religieuse des baptisés, sur tous les sacrements en général d’ailleurs, au lieu de rappeler la saine doctrine catholique sur le sacrement de mariage, il innove et révolutionne les règles morales. Pas une seule fois dans ses allocutions de jeudi et de samedi, le pasteur suprême ne parle de pureté, de virginité, de chasteté, comme les moyens surs et efficaces pour bien se préparer au mariage et rester fidèles. Pas une seule fois, il n’exhorte les pasteurs à rappeler, à ces jeunes, et au moins jeunes, qu’il est un devoir chrétien de respecter tous les commandements de Dieu donc le 6e : « Tu ne feras pas d’impureté » et le 9e : « Tu ne désireras pas la femme d’autrui », que le respect de la virginité et de la pureté sont des gages de fidélité future, la chasteté des gages de fidélité dans le mariage, pour tenir la fidélité, envers et contre tout. Que le concubinage est un péché mortel qui nous coupe de cette grâce de Dieu. N’est-ce pas le rôle du pasteur, du curé, du prêtre à qui les âmes se confient et cherchent secours, de rappeler ces Vérités immuables de la foi catholique, avec bienveillance certainement, patience toujours, mais fermeté aussi ?
Mais croit-il encore, Jorge Maria Bergoglio, l’ami tolérant des homosexuels qu’il reçoit et embrasse, des « divorcés-remariés » à qui il donne l’absolution pour continuer sur leur chemin d’adultère, des trans à qui il lave les pieds et de tous les autres, au péché mortel d’impureté qui jette les âmes en enfer? Au péché mortel tout court. On peut réellement se le demander…
Francesca de Villasmundo
http://w2.vatican.va/content/francesco/it/speeches/2016/june/documents/papa-francesco_20160616_convegno-diocesi-roma.html
http://www.news.va/fr/news/le-diocese-de-rome-reflechit-sur-la-pastorale-fami
http://www.news.va/fr/news/la-visite-du-pape-francois-a-la-villa-nazareth
En savoir plus sur http://www.medias-presse.info/pape-francois-il-vaut-mieux-le-concubinage-quun-mariage-trop-rapide/56663#CUxxBQgGlkvhYyIU.99
« Il vaut mieux ne pas se marier si on ne sait pas ce qu’est le sacrement de mariage ». Et « J’ai vu tellement de fidélité dans ces concubinages, tant de fidélité; et je suis sûr que ce sont des mariages vrais, qu’ils ont la grâce du sacrement, parce qu’ils sont fidèles. »
Par deux fois les jours passés, le pape François est revenu sur le sacrement de mariage et a ouvert la porte au concubinage comme préparation à la fidélité.
Samedi 18 juin 2016, dans l’après-midi, le pape François a rendu visite au collège universitaire romain Villa Nazareth, fondé en 1946 par Mgr Domenico Tardini,dans le but de venir en aide aux orphelins et aux enfants des familles nombreuses et pauvres. Aujourd’hui, ce collège reconnu par l’État italien héberge gratuitement des étudiants et des étudiantes au parcours scolaire brillant, mais qui n’ont pas les moyens nécessaires pour financer les études.
Le pape François, lit-on sur News Va « est revenu sur des thèmes fréquemment abordés lors d’interventions précédentes, touchant notamment à la fidélité dans le couple.
L’accueil, la vocation professionnelle et affective, le courage de choisir, la liberté. » C’est à cette occasion qu’il a expliqué qu' »il vaut mieux ne pas se marier si on ne sait pas ce qu’est le sacrement de mariage. »
Or, le jeudi précédent, il avait déjà évoqué, en tant qu’évêque de Rome, la crise du mariage, la fidélité, la préparation au sacrement, lors du congrès diocésain de Rome à la cathédrale Saint-Jean-de-Latran. Si le pape argentin a insisté sur une pastorale familiale qui ne soit « ni rigoriste ni laxiste », il a cependant, par ses paroles, continué à ouvrir la porte au laxisme ambiant en donnant des lettres de créances au concubinage et à promouvoir, indirectement, sa nouvelle procédure de nullité de mariage qui institue, ni plus ni moins, qu’un divorce catholique.
En effet, en faisant le constat véridique que bien des préparations au mariage sont trop rapides, que les jeunes se marient trop souvent pour des raisons sociales, pour régulariser une situation, pour avoir une belle fête, sans connaître « ce qu’est le sacrement, la beauté du sacrement, (…) qu’il est indissoluble », il a déclaré que selon lui « la grande majorité des mariages sacramentels sont nuls parce qu’ils disent ‘oui, pour toute la vie’ mais ils ne savent pas ce qu’ils disent parce qu’ils ont une autre culture. Ils le disent, et ils ont de la bonne volonté, mais ils n’ont pas la connaissance (du sacrement, ndlr) « , « c’est la culture du provisoire », « l’individualisme », « l’hédonisme ». Et comme remède à ces plaies de la société moderne que sont « cette culture du provisoire » et cette méconnaissance « de l’indissolubilité du mariage », il a fait l’éloge… du concubinage comme moyen de tester la fidélité, en prenant en exemple une coutume argentine :
« A Buenos-Aires, (…), les curés, la première question qu’ils posaient : Combien de vous vivent en concubinage ? La majeur partie levait la main. Ils préfèrent cohabiter, et cela est un défi, demande du travail. Il ne faut pas dire tout de suite : Pourquoi tu ne te maries pas à l’église ? Non. Il faut les accompagner, attendre et faire mûrir. Faire mûrir la fidélité. Dans les campagnes argentines, il y a une superstition : quand les fiancés ont un fils, ils cohabitent. Puis quand le fils doit aller à l’école, ils se marient civilement. Et puis quand ils sont grands-parents, ils se marient religieusement. C’est une superstition, parce qu’il disent que de se marier religieusement épouvante le mari. Il faut lutter contre ces superstitions. Cependant, vraiment, je vous le dis, j’ai vu tellement de fidélité dans ces concubinages, tant de fidélité; et je suis sûr que ce sont des mariages vrais, qu’ils ont la grâce du sacrement, parce qu’ils sont fidèles. »
La position du pape François peut donc se résumer ainsi : il vaut mieux un concubinage fidèle à un mariage trop rapide ! Si un mariage trop rapide, pour convenances sociales, sans liberté de choix, sans connaissances approfondies, est réellement une erreur que les pasteurs doivent éviter et combattre, et le pape a raison de le souligner, permettre le concubinage est bien plus grave cependant car c’est accepter que deux baptisés vivent dans un état de péché mortel quotidien. Et reconnaître à cet état peccamineux une grâce sacramentelle, comme dans un vrai mariage catholique, parce qu’il y a a un amour humain durable et fidèle, est un mensonge diabolique qui ne peut engendrer qu’encore plus de laxisme moral, de désordres familiaux et de décadence dans une société déjà bien permissive. Et envoyer bien des âmes en enfer… Là, les paroles du pontife romain sont un scandale ! Mais bien dans la ligne de Vatican II qui, en inversant les fins du mariage et en faisant de l’amour humain le fondement de l’union matrimoniale, a ouvert les portes à l’augmentation des séparations et des divorces et à la crise de fidélité actuelle.
Une nouvelle fois, le pape François démontre qu’il est un vrai pape conciliaire imbu de modernisme, de relativisme. Tout en faisant un état des lieux assez justes de la mentalité moderne et de l’ignorance religieuse des baptisés, sur tous les sacrements en général d’ailleurs, au lieu de rappeler la saine doctrine catholique sur le sacrement de mariage, il innove et révolutionne les règles morales. Pas une seule fois dans ses allocutions de jeudi et de samedi, le pasteur suprême ne parle de pureté, de virginité, de chasteté, comme les moyens surs et efficaces pour bien se préparer au mariage et rester fidèles. Pas une seule fois, il n’exhorte les pasteurs à rappeler, à ces jeunes, et au moins jeunes, qu’il est un devoir chrétien de respecter tous les commandements de Dieu donc le 6e : « Tu ne feras pas d’impureté » et le 9e : « Tu ne désireras pas la femme d’autrui », que le respect de la virginité et de la pureté sont des gages de fidélité future, la chasteté des gages de fidélité dans le mariage, pour tenir la fidélité, envers et contre tout. Que le concubinage est un péché mortel qui nous coupe de cette grâce de Dieu. N’est-ce pas le rôle du pasteur, du curé, du prêtre à qui les âmes se confient et cherchent secours, de rappeler ces Vérités immuables de la foi catholique, avec bienveillance certainement, patience toujours, mais fermeté aussi ?
Mais croit-il encore, Jorge Maria Bergoglio, l’ami tolérant des homosexuels qu’il reçoit et embrasse, des « divorcés-remariés » à qui il donne l’absolution pour continuer sur leur chemin d’adultère, des trans à qui il lave les pieds et de tous les autres, au péché mortel d’impureté qui jette les âmes en enfer? Au péché mortel tout court. On peut réellement se le demander…
Francesca de Villasmundo
http://w2.vatican.va/content/francesco/it/speeches/2016/june/documents/papa-francesco_20160616_convegno-diocesi-roma.html
http://www.news.va/fr/news/le-diocese-de-rome-reflechit-sur-la-pastorale-fami
http://www.news.va/fr/news/la-visite-du-pape-francois-a-la-villa-nazareth
En savoir plus sur http://www.medias-presse.info/pape-francois-il-vaut-mieux-le-concubinage-quun-mariage-trop-rapide/56663#CUxxBQgGlkvhYyIU.99
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Re: Mariage catholique et concubinage
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(Romains 7:21) 21 Je trouve donc cette loi dans mon cas : quand je veux faire ce qui est juste, ce qui est mauvais est présent chez moi.
Re: Mariage catholique et concubinage
Pourquoi les prêtres ont-ils pu se marier pendant 1.000 ans ?
Des prêtres catholiques en Biélorussie (illustration)
Crédit : AFP
Pourquoi, pendant 1.000 ans, les prêtres ont-ils pu se marier ?
Écouter
Stéphane Bern
publié le 29/07/2015 à 09:02
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
La question du mariage des prêtres ne cesse de diviser les fidèles catholiques. Pour ses adversaires, le célibat est un dogme qui organise le clergé depuis des siècles, d'autres souhaitent une Église plus moderne. À l'origine les compagnons du Christ n'étaient pas tous célibataires, Pierre par exemple, premier évêque de Rome, était marié.
Aucun texte conservé des premiers siècles de l'église ne fait mention du célibat pour les prêtres. Ce n'est qu'à partir du Concile d'Elvire, vers l'an 305, que l'église interdit aux membres du clergé de prendre une épouse dans un souci d'élévation morale. Le Concile de Nicée en 325 même interdit de cohabiter avec une femme.
Mais aucune consigne de célibat n'est respectée. L'église recrutait ses prêtres parmi les hommes mariés, et des papes ont même eu des enfants. Felix III en a deux, Hormisdas en 514 a un fils qui deviendra lui-même pape à son tour.
À partir du XIe siècle Grégoire VII impose d'avantage de rigueur après que des prêtres mariés avaient profité de leur famille pour s'enrichir en offrant une rente à leurs descendants. L'obligation du célibat est formellement réitérée lors du Concile du Latran II en 1139 afin de protéger le patrimoine de l'église.
REPLAY - Les prêtres n'ont pas toujours eu l'obligation d'être célibataires. Les choses ont changé seulement à partir du XIe siècle.
Des prêtres catholiques en Biélorussie (illustration)
Crédit : AFP
Pourquoi, pendant 1.000 ans, les prêtres ont-ils pu se marier ?
00:03:07
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Stéphane Bern
publié le 29/07/2015 à 09:02
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La question du mariage des prêtres ne cesse de diviser les fidèles catholiques. Pour ses adversaires, le célibat est un dogme qui organise le clergé depuis des siècles, d'autres souhaitent une Église plus moderne. À l'origine les compagnons du Christ n'étaient pas tous célibataires, Pierre par exemple, premier évêque de Rome, était marié.
Aucun texte conservé des premiers siècles de l'église ne fait mention du célibat pour les prêtres. Ce n'est qu'à partir du Concile d'Elvire, vers l'an 305, que l'église interdit aux membres du clergé de prendre une épouse dans un souci d'élévation morale. Le Concile de Nicée en 325 même interdit de cohabiter avec une femme.
Mais aucune consigne de célibat n'est respectée. L'église recrutait ses prêtres parmi les hommes mariés, et des papes ont même eu des enfants. Felix III en a deux, Hormisdas en 514 a un fils qui deviendra lui-même pape à son tour.
À partir du XIe siècle Grégoire VII impose d'avantage de rigueur après que des prêtres mariés avaient profité de leur famille pour s'enrichir en offrant une rente à leurs descendants. L'obligation du célibat est formellement réitérée lors du Concile du Latran II en 1139 afin de protéger le patrimoine de l'église.
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(Romains 7:21) 21 Je trouve donc cette loi dans mon cas : quand je veux faire ce qui est juste, ce qui est mauvais est présent chez moi.
Re: Mariage catholique et concubinage
Analyse : le cardinal Victor Manuel Fernandez s’explique sur “Fiducia supplicans”
28 décembre 2023 19 h 40 min
Dans un long entretien accordé à The Pillar Catholic (ici dans sa version originale espagnole) au sujet de l’autorisation donnée par le document Fiducia supplicans de benir les « couples irréguliers » en tant que tels et en particulier les couples de même sexe, le nouveau préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi se justifie longuement au moyen de contorsions sémantiques qui ne parviennent pas à dissiper la gravité de ce que Rome vient de faire. Le cardinal Victor Manuel dit « Tucho » Fernandez manie l’art de la confusion à un degré peut-être plus élevé que ne le fait son maître, le pape François.
« Maître », parce que les deux hommes se connaissent et d’une certaine manière se complètent depuis longtemps : très exactement depuis l’Assemblée de la Conférence épiscopale d’Amérique latine (CELAM) à Aparecida au Brésil en 2007. Le cardinal Bergoglio en avait été nommé rapporteur, et il avait choisi le jeune Victor Manuel, qu’il avait déjà désigné comme expert, pour l’assister dans la rédaction du rapport final. Ils y travaillaient ensemble tous les deux chaque soir jusque tard dans la nuit.
Fortement marqué de la « théologie du peuple », le document est le fruit de leur complicité intellectuelle et théologique. Ce n’est pas un hasard si « Tucho » est crédité de la rédaction des paragraphes les plus controversés d’Amoris laetitia – tant il est vrai qu’il avait personnellement écrit des propos quasi identiques dans diverses publications antérieures à l’accession au siège de Pierre de son mentor. Quant au pape François, il a soutenu et veillé à l’avancement de Victor Manuel dès avant son élection, le nommant à la tête de l’Université catholique d’Argentine au prix de quelques joutes avec la Congrégation pour la Doctrine de la foi que certaines positions théologiques du prêtre faisaient tiquer. Une fois pape, François l’a aussitôt nommé évêque titulaire de Tiburnia (en mai 2013) avant d’en faire l’archevêque de La Plata en 2018, en virant sans ménagements Mgr Hector Aguer, évêque conservateur en place. De multiples nominations dans les congrégations romaines ont précédé son arrivée dans l’ex-Saint Office et sa nomination cardinalice. « Ex » étant ici le mot important.
Au sujet de Fiducia supplicans, le jeune cardinal a répondu par écrit aux questions de The Pillar, notamment celle concernant la vision qu’en ont certaines conférences épiscopales heureuses d’y voir une confirmation de la possibilité de la bénédiction des couples de même sexe.
Réponse : « La Déclaration distingue très clairement les deux formes de bénédiction (l’une sous forme liturgique et rituelle et l’autre dans le cadre de la pastorale populaire) et c’est là sa contribution spécifique. Certains épiscopats ont évolué vers des formes ritualisées de bénédiction des couples irréguliers, ce qui n’est pas acceptable. Ils devraient donc reformuler leur offre à cet égard. »
De fait, tout repose sur la distinction que l’on annonce vouloir faire entre la bénédiction « rituelle » et celle relevant de la « pastorale populaire ». C’est un leurre : même s’il n’y a pas de rituel écrit, de forme systématique, un prêtre qui en tant que prêtre bénit un couple qui se présente en tant que couple accomplit clairement un geste au nom de Dieu et de l’Eglise. Sans quoi il ne serait pas désiré… La pastorale populaire renvoie – dans la théologie du peuple – aux dévotions, aux pèlerinages populaires, aux coutumes plus ou moins orthodoxes, voire superstitieuses des petits, des simples. On est généralement aux antipodes des couples de même sexe qui justement ne se retrouvent pas dans la foi de leurs pères par laquelle ils disent bien souvent se sentir rejetés – osera-t-on parler d’un certain snobisme au modèle traditionnel « papa et maman et les enfants » ?
The Pillar évoque ensuite le paragraphe 38 de Fiducia supplicans qui propose de demander, entre autres possibilités, « la force de Dieu pour accomplir sa volonté ». « Cela signifie-t-il que la motivation première d’une telle bénédiction doit être que le couple en situation irrégulière puisse conformer sa vie aux enseignements moraux et doctrinaux de l’Eglise ? », demande le média.
Réponse du cardinal :
« De telles bénédictions ne sont que de simples canaux pastoraux qui aident à exprimer la foi des personnes, même s’il s’agit de grands pécheurs. Ainsi, en donnant cette bénédiction à deux personnes qui se présentent spontanément pour l’implorer, on peut légitimement demander à Dieu de leur accorder la santé, la paix, la prospérité, ces choses que nous demandons tous et qu’un pécheur peut aussi implorer.
« En même temps, comme il est concevable que dans les rapports mutuels de ces deux personnes tout ne soit pas péché, on peut demander un esprit de dialogue, de patience et d’entraide. Mais la Déclaration mentionne aussi une demande d’aide à l’Esprit Saint pour que cette relation, dont le prêtre ignore souvent l’existence, soit purifiée de tout ce qui ne répond pas à l’Evangile et à la volonté de Dieu, et qu’elle puisse mûrir selon le plan de Dieu.
« Comme je le disais, parfois le prêtre, en pèlerinage, ne connaît pas tel couple, et parfois ce sont deux amis très proches qui partagent de bonnes choses, parfois ils ont eu des relations sexuelles dans le passé et maintenant ce qui reste est un fort sentiment d’appartenance et d’entraide. En tant que curé, j’ai souvent rencontré de tels couples qui sont parfois exemplaires.
« Alors, puisqu’il ne s’agit pas du sacrement de la confession (!) mais d’une simple bénédiction, il est quand même demandé que cette amitié soit purifiée, mûrie et vécue dans la fidélité à l’Evangile. Et même s’il y a eu une relation sexuelle, connue ou non, la bénédiction ainsi faite ne valide ni ne justifie rien.
« Il en va de même pour les bénédictions individuelles, car la personne qui demande une bénédiction – et non l’absolution – peut être un grand pécheur, et ce n’est pas la raison pour laquelle nous lui refusons une bénédiction.
« Mais il est clair que nous devons grandir dans la conviction que les bénédictions non ritualisées ne sont pas une consécration de la personne, elles ne sont pas une justification de toutes ses actions, elles ne sont pas une ratification de la vie qu’elle mène. Je ne sais pas à quel moment nous avons exalté ce simple geste pastoral au point de l’assimiler à la réception de l’Eucharistie. C’est pourquoi nous voulons poser tant de conditions à la bénédiction. »
Plusieurs choses ici : d’abord l’évacuation de la dimension sexuelle de la cohabitation de couples de même sexe, et deuxièmement, l’idée que l’Eglise aurait dévoyé le sens des bénédictions pour en conditionner la réception comme pour les sacrements. C’est une manière de placer ses opposants en infériorité, de leur attribuer des pensées mauvaises au sujet de ces couples qui ne cherchent qu’à trouver Dieu en reconnaissant leur faiblesse et en demandant des « grâces actuelles » pour changer de vie.
Or il est très clair que Fiducia supplicans, même avec un certain enrobage de mots, ne se place aucunement dans cette perspective. D’une part, la Déclaration ne pose aucune condition à cet égard, de telle sorte que le prêtre est invité à bénir un couple quel qu’il soit, du simple fait que deux personnes se présentent ensemble en tant que tel. On aurait pu – à la limite – imaginer en d’autres temps une telle bénédiction d’un amour platonique, voire de deux amis ou amies colocataires, qui après tout se rendent des services et sont comme tout chrétien appelés à exercer la charité. Mais nous sommes à cet égard dans un contexte d’innocence perdue : deux hommes ou deux femmes qui revendiquent publiquement leur amour le font dans un contexte où tout glorifie l’homosexualité, et où la dimension charnelle paraît évidente à tous.
Fiducia supplicans ne demande rien, n’exige rien, passe sous silence le fait que des personnes qui cohabitent en tant que « couple irrégulier » se maintiennent volontairement dans une occasion proche de péché – y résister n’est pas donné à tout le monde. Clairement, le cardinal plaide pour le maintien de la relation dont il affirme qu’elle doit « se purifier, mûrir, être vécue dans la fidélité à l’Evangile ». Comment ne pas interpréter cela comme une justification de la relation elle-même, dans toutes ses dimensions ?
De la même manière, l’idée de scandale public est passée à la trappe. Il n’est que de voir la levée de boucliers des évêques africains, ukrainiens, kazakhs, hongrois et bien d’autres pour comprendre que beaucoup ne s’y trompent pas.
En réclamant que la bénédiction ne ressemble en rien à un mariage liturgique, le texte reconnaît en creux qu’il s’agit de bénir la relation du couple : deux personnes se réclamant de leur amour mutuel qui ne se contentent pas de recevoir une bénédiction individuelle afin de sortir d’une situation de péché grave, et qui veulent voir reconnaître le bien dans leur union alors même que celle-ci les coupe de la grâce, de la charité divine. On ne peut pas dire que la pratique pastorale prônée par Fiducia supplicans et déjà mise en œuvre par bien des évêques germaniques notamment mette en avant cet aspect des choses. C’est précisément parce qu’ils ne mettent plus en garde contre le caractère gravement peccamineux de l’acte homosexuel qu’on les considère comme « inclusifs et solidaires », pour paraphraser la Déclaration. Le « rigide » est celui qui rappelle clairement l’enseignement traditionnel et qui ose menacer des flammes de l’enfer…
Interrogé sur la forme que pourraient prendre les bénédictions, le cardinal Fernandez a répondu :
« Non. Cela signifie qu’il ne faut pas attendre la publication d’un manuel, un vade-mecum ou un guide pour quelque chose d’aussi simple. Je sais que dans certains diocèses, les évêques ont établi des lignes directrices pour de tels cas. Par exemple, certains ont indiqué aux prêtres que lorsqu’il s’agit d’un couple local bien connu ou dans les cas où il pourrait y avoir un scandale, la bénédiction devrait être donnée en privé, dans un endroit discret. Mais cette Déclaration n’a pas voulu entrer dans les détails ni remplacer le discernement local des évêques.
« D’autre part, pour essayer d’interpréter votre question, nous discutons actuellement de ces questions avec les présidents des conférences épiscopales et avec des groupes d’évêques qui visitent le Dicastère. Bientôt, un groupe de préfets de Dicastère commencera un voyage de conversion et d’approfondissement avec les évêques allemands et nous ferons toutes les clarifications nécessaires. En outre, je prévois un voyage en Allemagne pour avoir des conversations qui me semblent importantes. »
On retiendra de ce qui précède que les bénédictions de couples « irréguliers » ou de même sexe pourra être donnée publiquement sauf conditions mises par des évêques particuliers, et ce n’est pas le moindre problème de Fiducia supplicans que d’attacher ainsi une sorte d’exemplarité aux couples qui viennent réclamer une bénédiction sur une situation qu’ils savent contraire à la loi de Dieu (et à la loi naturelle).
Que le cardinal annonce maintenant une reprise en main de l’épiscopat allemand ne doit pas non plus occulter le grand pas fait en sa direction…
Ayant confirmé que les évêques ont et conservent le devoir de discernement quant à l’application du texte dans leur propre diocèse (mais avec quelle pression, désormais, du fait de l’existence de Fiducia supplicans !), le cardinal Fernandez les a tout de même invités à « l’interpréter de manière ample » : « D’abord les évêques doivent l’étudier à fond et sans précipitation, et se laisser illuminer et enrichir par ce texte. Alors, la prudence et la prise en compte de la culture locale pourront admettre diverses formes d’application, mais non une négation totale de ce qui est demandé aux prêtres. »
28 décembre 2023 19 h 40 min
Dans un long entretien accordé à The Pillar Catholic (ici dans sa version originale espagnole) au sujet de l’autorisation donnée par le document Fiducia supplicans de benir les « couples irréguliers » en tant que tels et en particulier les couples de même sexe, le nouveau préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi se justifie longuement au moyen de contorsions sémantiques qui ne parviennent pas à dissiper la gravité de ce que Rome vient de faire. Le cardinal Victor Manuel dit « Tucho » Fernandez manie l’art de la confusion à un degré peut-être plus élevé que ne le fait son maître, le pape François.
« Maître », parce que les deux hommes se connaissent et d’une certaine manière se complètent depuis longtemps : très exactement depuis l’Assemblée de la Conférence épiscopale d’Amérique latine (CELAM) à Aparecida au Brésil en 2007. Le cardinal Bergoglio en avait été nommé rapporteur, et il avait choisi le jeune Victor Manuel, qu’il avait déjà désigné comme expert, pour l’assister dans la rédaction du rapport final. Ils y travaillaient ensemble tous les deux chaque soir jusque tard dans la nuit.
Fortement marqué de la « théologie du peuple », le document est le fruit de leur complicité intellectuelle et théologique. Ce n’est pas un hasard si « Tucho » est crédité de la rédaction des paragraphes les plus controversés d’Amoris laetitia – tant il est vrai qu’il avait personnellement écrit des propos quasi identiques dans diverses publications antérieures à l’accession au siège de Pierre de son mentor. Quant au pape François, il a soutenu et veillé à l’avancement de Victor Manuel dès avant son élection, le nommant à la tête de l’Université catholique d’Argentine au prix de quelques joutes avec la Congrégation pour la Doctrine de la foi que certaines positions théologiques du prêtre faisaient tiquer. Une fois pape, François l’a aussitôt nommé évêque titulaire de Tiburnia (en mai 2013) avant d’en faire l’archevêque de La Plata en 2018, en virant sans ménagements Mgr Hector Aguer, évêque conservateur en place. De multiples nominations dans les congrégations romaines ont précédé son arrivée dans l’ex-Saint Office et sa nomination cardinalice. « Ex » étant ici le mot important.
Le cardinal Fernandez s’exprime volontiers sur Fiducia supplicans
Au sujet de Fiducia supplicans, le jeune cardinal a répondu par écrit aux questions de The Pillar, notamment celle concernant la vision qu’en ont certaines conférences épiscopales heureuses d’y voir une confirmation de la possibilité de la bénédiction des couples de même sexe.
Réponse : « La Déclaration distingue très clairement les deux formes de bénédiction (l’une sous forme liturgique et rituelle et l’autre dans le cadre de la pastorale populaire) et c’est là sa contribution spécifique. Certains épiscopats ont évolué vers des formes ritualisées de bénédiction des couples irréguliers, ce qui n’est pas acceptable. Ils devraient donc reformuler leur offre à cet égard. »
De fait, tout repose sur la distinction que l’on annonce vouloir faire entre la bénédiction « rituelle » et celle relevant de la « pastorale populaire ». C’est un leurre : même s’il n’y a pas de rituel écrit, de forme systématique, un prêtre qui en tant que prêtre bénit un couple qui se présente en tant que couple accomplit clairement un geste au nom de Dieu et de l’Eglise. Sans quoi il ne serait pas désiré… La pastorale populaire renvoie – dans la théologie du peuple – aux dévotions, aux pèlerinages populaires, aux coutumes plus ou moins orthodoxes, voire superstitieuses des petits, des simples. On est généralement aux antipodes des couples de même sexe qui justement ne se retrouvent pas dans la foi de leurs pères par laquelle ils disent bien souvent se sentir rejetés – osera-t-on parler d’un certain snobisme au modèle traditionnel « papa et maman et les enfants » ?
Fiducia supplicans ne peut être interprété comme un appel à la conversion
The Pillar évoque ensuite le paragraphe 38 de Fiducia supplicans qui propose de demander, entre autres possibilités, « la force de Dieu pour accomplir sa volonté ». « Cela signifie-t-il que la motivation première d’une telle bénédiction doit être que le couple en situation irrégulière puisse conformer sa vie aux enseignements moraux et doctrinaux de l’Eglise ? », demande le média.
Réponse du cardinal :
« De telles bénédictions ne sont que de simples canaux pastoraux qui aident à exprimer la foi des personnes, même s’il s’agit de grands pécheurs. Ainsi, en donnant cette bénédiction à deux personnes qui se présentent spontanément pour l’implorer, on peut légitimement demander à Dieu de leur accorder la santé, la paix, la prospérité, ces choses que nous demandons tous et qu’un pécheur peut aussi implorer.
« En même temps, comme il est concevable que dans les rapports mutuels de ces deux personnes tout ne soit pas péché, on peut demander un esprit de dialogue, de patience et d’entraide. Mais la Déclaration mentionne aussi une demande d’aide à l’Esprit Saint pour que cette relation, dont le prêtre ignore souvent l’existence, soit purifiée de tout ce qui ne répond pas à l’Evangile et à la volonté de Dieu, et qu’elle puisse mûrir selon le plan de Dieu.
« Comme je le disais, parfois le prêtre, en pèlerinage, ne connaît pas tel couple, et parfois ce sont deux amis très proches qui partagent de bonnes choses, parfois ils ont eu des relations sexuelles dans le passé et maintenant ce qui reste est un fort sentiment d’appartenance et d’entraide. En tant que curé, j’ai souvent rencontré de tels couples qui sont parfois exemplaires.
« Alors, puisqu’il ne s’agit pas du sacrement de la confession (!) mais d’une simple bénédiction, il est quand même demandé que cette amitié soit purifiée, mûrie et vécue dans la fidélité à l’Evangile. Et même s’il y a eu une relation sexuelle, connue ou non, la bénédiction ainsi faite ne valide ni ne justifie rien.
« Il en va de même pour les bénédictions individuelles, car la personne qui demande une bénédiction – et non l’absolution – peut être un grand pécheur, et ce n’est pas la raison pour laquelle nous lui refusons une bénédiction.
« Mais il est clair que nous devons grandir dans la conviction que les bénédictions non ritualisées ne sont pas une consécration de la personne, elles ne sont pas une justification de toutes ses actions, elles ne sont pas une ratification de la vie qu’elle mène. Je ne sais pas à quel moment nous avons exalté ce simple geste pastoral au point de l’assimiler à la réception de l’Eucharistie. C’est pourquoi nous voulons poser tant de conditions à la bénédiction. »
Plusieurs choses ici : d’abord l’évacuation de la dimension sexuelle de la cohabitation de couples de même sexe, et deuxièmement, l’idée que l’Eglise aurait dévoyé le sens des bénédictions pour en conditionner la réception comme pour les sacrements. C’est une manière de placer ses opposants en infériorité, de leur attribuer des pensées mauvaises au sujet de ces couples qui ne cherchent qu’à trouver Dieu en reconnaissant leur faiblesse et en demandant des « grâces actuelles » pour changer de vie.
Le cardinal Fernandez ne connaîtrait-il pas les revendications du lobby LGBT ?
Or il est très clair que Fiducia supplicans, même avec un certain enrobage de mots, ne se place aucunement dans cette perspective. D’une part, la Déclaration ne pose aucune condition à cet égard, de telle sorte que le prêtre est invité à bénir un couple quel qu’il soit, du simple fait que deux personnes se présentent ensemble en tant que tel. On aurait pu – à la limite – imaginer en d’autres temps une telle bénédiction d’un amour platonique, voire de deux amis ou amies colocataires, qui après tout se rendent des services et sont comme tout chrétien appelés à exercer la charité. Mais nous sommes à cet égard dans un contexte d’innocence perdue : deux hommes ou deux femmes qui revendiquent publiquement leur amour le font dans un contexte où tout glorifie l’homosexualité, et où la dimension charnelle paraît évidente à tous.
Fiducia supplicans ne demande rien, n’exige rien, passe sous silence le fait que des personnes qui cohabitent en tant que « couple irrégulier » se maintiennent volontairement dans une occasion proche de péché – y résister n’est pas donné à tout le monde. Clairement, le cardinal plaide pour le maintien de la relation dont il affirme qu’elle doit « se purifier, mûrir, être vécue dans la fidélité à l’Evangile ». Comment ne pas interpréter cela comme une justification de la relation elle-même, dans toutes ses dimensions ?
De la même manière, l’idée de scandale public est passée à la trappe. Il n’est que de voir la levée de boucliers des évêques africains, ukrainiens, kazakhs, hongrois et bien d’autres pour comprendre que beaucoup ne s’y trompent pas.
En réclamant que la bénédiction ne ressemble en rien à un mariage liturgique, le texte reconnaît en creux qu’il s’agit de bénir la relation du couple : deux personnes se réclamant de leur amour mutuel qui ne se contentent pas de recevoir une bénédiction individuelle afin de sortir d’une situation de péché grave, et qui veulent voir reconnaître le bien dans leur union alors même que celle-ci les coupe de la grâce, de la charité divine. On ne peut pas dire que la pratique pastorale prônée par Fiducia supplicans et déjà mise en œuvre par bien des évêques germaniques notamment mette en avant cet aspect des choses. C’est précisément parce qu’ils ne mettent plus en garde contre le caractère gravement peccamineux de l’acte homosexuel qu’on les considère comme « inclusifs et solidaires », pour paraphraser la Déclaration. Le « rigide » est celui qui rappelle clairement l’enseignement traditionnel et qui ose menacer des flammes de l’enfer…
Interrogé sur la forme que pourraient prendre les bénédictions, le cardinal Fernandez a répondu :
« Non. Cela signifie qu’il ne faut pas attendre la publication d’un manuel, un vade-mecum ou un guide pour quelque chose d’aussi simple. Je sais que dans certains diocèses, les évêques ont établi des lignes directrices pour de tels cas. Par exemple, certains ont indiqué aux prêtres que lorsqu’il s’agit d’un couple local bien connu ou dans les cas où il pourrait y avoir un scandale, la bénédiction devrait être donnée en privé, dans un endroit discret. Mais cette Déclaration n’a pas voulu entrer dans les détails ni remplacer le discernement local des évêques.
« D’autre part, pour essayer d’interpréter votre question, nous discutons actuellement de ces questions avec les présidents des conférences épiscopales et avec des groupes d’évêques qui visitent le Dicastère. Bientôt, un groupe de préfets de Dicastère commencera un voyage de conversion et d’approfondissement avec les évêques allemands et nous ferons toutes les clarifications nécessaires. En outre, je prévois un voyage en Allemagne pour avoir des conversations qui me semblent importantes. »
On retiendra de ce qui précède que les bénédictions de couples « irréguliers » ou de même sexe pourra être donnée publiquement sauf conditions mises par des évêques particuliers, et ce n’est pas le moindre problème de Fiducia supplicans que d’attacher ainsi une sorte d’exemplarité aux couples qui viennent réclamer une bénédiction sur une situation qu’ils savent contraire à la loi de Dieu (et à la loi naturelle).
Que le cardinal annonce maintenant une reprise en main de l’épiscopat allemand ne doit pas non plus occulter le grand pas fait en sa direction…
Ayant confirmé que les évêques ont et conservent le devoir de discernement quant à l’application du texte dans leur propre diocèse (mais avec quelle pression, désormais, du fait de l’existence de Fiducia supplicans !), le cardinal Fernandez les a tout de même invités à « l’interpréter de manière ample » : « D’abord les évêques doivent l’étudier à fond et sans précipitation, et se laisser illuminer et enrichir par ce texte. Alors, la prudence et la prise en compte de la culture locale pourront admettre diverses formes d’application, mais non une négation totale de ce qui est demandé aux prêtres. »
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(Romains 7:21) 21 Je trouve donc cette loi dans mon cas : quand je veux faire ce qui est juste, ce qui est mauvais est présent chez moi.
Re: Mariage catholique et concubinage
Il y a un nouveau document qui est sorti du Vatican, Dignitas Infinita. Je ne pense pas que nous pourrions parler de nombreuses autres questions comme celles de Fiducia Supplicans, sans faire une étude sérieuse de ce document.
https://www.vatican.va/roman_curia/cong ... ta_fr.html
https://www.vatican.va/roman_curia/cong ... ta_fr.html
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