La Grande Controverse, les Adventistes & la Poubelle de l'Histoire!
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• La Grande Controverse ... lève le voile sur la prophétie Biblique
• L'église Adventiste moderne ... tente de dissimuler des vérités vitales du temps de la fin
• L'église Adventiste moderne ... contrôlée par les Jésuites!
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L'Eglise Adventiste enterre "La Grande Controverse"!
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Re: La Grande Controverse, les Adventistes & la Poubelle de l'Histoire!
Joseph Bates : le vrai fondateur de l'adventisme sabbatiste
En 1845, ceux qui formeront le courant adventiste sabbatiste ne se connaissent pas encore. Dispersés à travers la Nouvelle Angleterre, ils ne se sont jamais rencontrés. Hiram Edson et ses associés, qui ont découvert la doctrine de l’instruction du jugement, vivent dans l’état de New York. James White et Ellen Harmon, qui acceptent la doctrine des dons spirituels, habitent dans le Maine. La congrégation de Frederick Wheeler, qui observe le sabbat, se trouve au New Hamsphire. Un homme, et un seul, se chargera de rassembler tout ce beau petit monde. Il s’appelle Joseph Bates (1792-1872). Et il réside dans le Massachussetts. C’est le seul associé de William Miller qui fera partie du courant sabbatiste.
Bates et le millérisme
Joseph Bates est un sacré personnage ! Dans son Autobiography, il narre une vie bourrée d’aventures palpitantes. C’est le cinquième des sept enfants de Joseph et Deborah Bates. Il a grandit à New Bedford, un port dans le Massachussetts, qui est la capitale de la pêche à la baleine aux Etats-Unis. L’attraît de la mer ! Bates n’y a pas résisté. A quinze ans, il s’engage dans la marine marchande. Pendant vingt-et-un ans, il mènera une existence pleine de risques et de voyages exotiques à travers les mers de la Caraïbe, de l’Amérique du Sud, de l’Europe et de la Russie. Il a tout connu : les tempêtes, les naufrages, le péril de la noyade et l’abordage des pirates. Son bateau se trouvera piégé au beau milieu de batailles navales entre l’Angleterre, les Etats-Unis et la France. Il sera prisonnier des Anglais en 1812.
Dans un sens, son mariage en 1816 à Prudence Nye, une amie d’enfance, a contribué à le « stabiliser ». En 1822, il devient le capitaine d’un navire. Et à ce moment là, il réforme ses habitudes de santé. Il abandonne totalement l’alcool et le tabac. Deux ans plus tard, il trouve une Bible - le Nouveau Testament - que Prudence a glissée dans sa malle de voyage. Il la lit assidûment. Il découvre l’amour et la grâce de Dieu. En 1827, il est baptisé par immersion et il devient un membre de l’Eglise chrétienne – autrement appelée la connexion chrétienne.
Après avoir amassé une petite fortune (11 000 dollars), Bates se retire de la marine en 1828. Mais ce jeune « retraité » ne reste pas inactif. Il s’occupe des propriétés de son père. Pendant douze ans, il s’implique dans deux causes : la tempérance et l’abolition de l’esclavage. A ses propres frais, il fait aussi bâtir une école d’instruction professionnelle pour des jeunes garçons.
En automne 1839, Bates entend parler de William Miller. Il rejette l’idée d’une date pour le retour du Christ mais son intérêt s’avive quand quelqu’un lui dit que Miller soutient ses arguments par un grand nombre de textes bibliques. Il lit son ouvrage : Evidences de l’Ecriture et de l’histoire sur la seconde venue de Christ, vers 1843. En mars 1841, à son invitation, Miller prêche à Fairhaven et New Belford. Bates est impressionné ! Il remarque : « Sa prédication était très intéressante et très en avance sur ses écrits » (Autobiography, p.256).
Bates déploie toute son énergie dans la prédication du retour du Christ. Il occupe de hautes responsabilités dans l’organisation millérite. C’est lui qui présidera la conférence générale de mai 1842, l’un des rassemblements les plus importants de l’histoire du mouvement. Il dépense toute sa fortune pour faire avancer la nouvelle. En mars 1844, il vend sa maison pour payer ses dettes car il ne veut rien devoir à personne lorsque Jésus revient. Après le désappointement, il va poursuivre, avec cette même détermination, sa quête des éléments de vérité comme on rassemble les pièces d’un puzzle. Mais pour comprendre ce qui va se passer, remontons un peu en arrière dans le temps.
Après avoir amassé une petite fortune (11 000 dollars), Bates se retire de la marine en 1828. Mais ce jeune « retraité » ne reste pas inactif. Il s’occupe des propriétés de son père. Pendant douze ans, il s’implique dans deux causes : la tempérance et l’abolition de l’esclavage. A ses propres frais, il fait aussi bâtir une école d’instruction professionnelle pour des jeunes garçons.
En automne 1839, Bates entend parler de William Miller. Il rejette l’idée d’une date pour le retour du Christ mais son intérêt s’avive quand quelqu’un lui dit que Miller soutient ses arguments par un grand nombre de textes bibliques. Il lit son ouvrage : Evidences de l’Ecriture et de l’histoire sur la seconde venue de Christ, vers 1843. En mars 1841, à son invitation, Miller prêche à Fairhaven et New Belford. Bates est impressionné ! Il remarque : « Sa prédication était très intéressante et très en avance sur ses écrits » (Autobiography, p.256).
Bates déploie toute son énergie dans la prédication du retour du Christ. Il occupe de hautes responsabilités dans l’organisation millérite. C’est lui qui présidera la conférence générale de mai 1842, l’un des rassemblements les plus importants de l’histoire du mouvement. Il dépense toute sa fortune pour faire avancer la nouvelle. En mars 1844, il vend sa maison pour payer ses dettes car il ne veut rien devoir à personne lorsque Jésus revient. Après le désappointement, il va poursuivre, avec cette même détermination, sa quête des éléments de vérité comme on rassemble les pièces d’un puzzle. Mais pour comprendre ce qui va se passer, remontons un peu en arrière dans le temps.
Les millérites sabbatistes
Vers 1840, l’Eglise baptiste du septième jour, qui a été fondée à Londres en 1617 avant de s’exporter aux Etats-Unis en 1671, connaît une période de réveil spirituel. Ces quelques milliers de chrétiens sabbatistes américains agitent la question du sabbat parmi les protestants. Au début de l’année 1844, Rachel Oaks – ou Oakes – (1809-1868), une baptiste du septième jour de l’état de New York, qui visite sa fille Delight à Washington dans le New Hampshire, parle du sabbat aux gens de la communauté. Le premier converti est apparemment William Farnsworth, son beau-frère, et celui qui l’aurait convaincue sur la doctrine du retour du Christ. Un autre converti est Frederick Wheeler, un pasteur et un fermier méthodiste millérite. Durant un service de communion, celui-ci invite les participants à « obéir à Dieu et à garder en toutes choses ses commandements » durant l’attente du retour de Jésus. Emoustillée par son injonction, Oaks lui rend une visite amicale. Elle le met au défi d’observer les dix commandements, et en particulier le quatrième :
Vers 1840, l’Eglise baptiste du septième jour, qui a été fondée à Londres en 1617 avant de s’exporter aux Etats-Unis en 1671, connaît une période de réveil spirituel. Ces quelques milliers de chrétiens sabbatistes américains agitent la question du sabbat parmi les protestants. Au début de l’année 1844, Rachel Oaks – ou Oakes – (1809-1868), une baptiste du septième jour de l’état de New York, qui visite sa fille Delight à Washington dans le New Hampshire, parle du sabbat aux gens de la communauté. Le premier converti est apparemment William Farnsworth, son beau-frère, et celui qui l’aurait convaincue sur la doctrine du retour du Christ. Un autre converti est Frederick Wheeler, un pasteur et un fermier méthodiste millérite. Durant un service de communion, celui-ci invite les participants à « obéir à Dieu et à garder en toutes choses ses commandements » durant l’attente du retour de Jésus. Emoustillée par son injonction, Oaks lui rend une visite amicale. Elle le met au défi d’observer les dix commandements, et en particulier le quatrième :
« Pense à observer le jour du sabbat et fais-en un jour consacré à l’Eternel. Tu travailleras six jours pour faire tout ce que tu as à faire. Mais le septième jour est le jour du repos consacré à l’Eternel, ton Dieu ; tu ne feras aucun travail ce jour là... Car en six jours, l’Eternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, mais le septième jour il s’est reposé. C’est pourquoi l’Eternel a béni le jour du sabbat et en a fait un jour qui lui est consacré. » (Exode 20.8-11)
La remarque d’Oaks touche profondément Wheeler. Il fait une recherche biblique sur le sabbat et en mars 1844, il se met à l’observer. Plusieurs membres suivent son exemple. La congrégation de Washington est la seule congrégation millérite sabbatiste. Mais vers la fin de l’été 1844, d’autres millérites auraient accepté la doctrine du sabbat. C’est le cas de Thomas Preble (un prédicateur baptiste qui accompagna parfois Miller dans ses voyages), apparemment par l’intermédiaire de Rachel Oaks. En septembre 1844, le journal millérite, The Midnight Cry, note à plusieurs reprises l’activité des baptistes du septième jour. Ouverts à la recherche biblique, ses rédacteurs n’ont pas d’avis tranché sur le sabbat. A leur opinion, « la loi ne demande pas aux chrétiens de mettre à part un moment particulier comme un temps consacré » mais ils concèdent que si l’étude de la Bible convainc une personne du contraire, elle doit aussi conclure que « le moment particulier que Dieu nous demande de sanctifier est le septième jour de la semaine, qui est le samedi » (LeRoy Froom, Prophetic Faith of our Fathers, vol.4, p.944).
A quelques semaines du 22 octobre, Wheeler et Preble ne sentent pas la nécessité de convaincre leurs amis millérites sur un changement de jour de repos. Mais après le désappointement, Preble écrit un article dans le journal Hope of Israel du 28 février. C’est le premier article millérite sur le sabbat. En mars 1845, il publie aussi un tract sur le sujet.
Les participants de la conférence d’Albany de mai 1845 n’ignorent pas le point de vue de Preble mais ils décident ne pas s’associer à qu’ils considèrent être une caractéristique du Judaïsme. Et déjà, les albanistes se désignent officieusement comme des « adventistes du premier jour » comme pour se démarquer des adventistes « du septième jour ». En fait dans leur esprit, les millérites qui se réunissent le sabbat sont des spiritualistes – dont ils veulent absolument se distancer - car certains (plus nombreux que le minuscule courant sabbatiste) se sont mis à l’observer. Pas très longtemps ! Dès l’été 1846, la pratique du sabbat disparaît parmi eux. L’historien Merlin Burt observe que, dans leur quête fanatique de nouveautés spirituelles, ces spiritualistes ont essayé le sabbat sans saisir sa vraie signification théologique : ils ne l’ont pas lié à la création et aux dix commandements (Clyde Hewitt, Midnight and Morning, p.271-272).
Moins de trois ans après son acceptation du sabbat, Preble renonce aussi à l’observer quand il obtient la gestion d’une grande propriété. Il ne veut pas s’abstenir de faire des transactions commerciales le samedi. Néanmoins, sa contribution à l’adventisme est significative car son article et son tract sur le sabbat attireront l’attention de Joseph Bates et de John Andrews (un adolescent de 15 ans), deux futurs fondateurs de l’adventisme sabbatiste. De son coté, Rachel Oaks observera le sabbat jusqu’à la fin de ses jours. Elle deviendra une adventiste du septième jour quelques mois avant sa mort en 1868 – après que ses doutes soient levés sur des rumeurs qu’elle a entendues sur James et Ellen White. A ses funérailles, Stephen Haskell saluera son héritage spirituel : « Elle dort mais le résultat d’avoir introduit le sabbat parmi les adventistes est bien vivant » (Review and Herald, 3 mars 1868).
A quelques semaines du 22 octobre, Wheeler et Preble ne sentent pas la nécessité de convaincre leurs amis millérites sur un changement de jour de repos. Mais après le désappointement, Preble écrit un article dans le journal Hope of Israel du 28 février. C’est le premier article millérite sur le sabbat. En mars 1845, il publie aussi un tract sur le sujet.
Les participants de la conférence d’Albany de mai 1845 n’ignorent pas le point de vue de Preble mais ils décident ne pas s’associer à qu’ils considèrent être une caractéristique du Judaïsme. Et déjà, les albanistes se désignent officieusement comme des « adventistes du premier jour » comme pour se démarquer des adventistes « du septième jour ». En fait dans leur esprit, les millérites qui se réunissent le sabbat sont des spiritualistes – dont ils veulent absolument se distancer - car certains (plus nombreux que le minuscule courant sabbatiste) se sont mis à l’observer. Pas très longtemps ! Dès l’été 1846, la pratique du sabbat disparaît parmi eux. L’historien Merlin Burt observe que, dans leur quête fanatique de nouveautés spirituelles, ces spiritualistes ont essayé le sabbat sans saisir sa vraie signification théologique : ils ne l’ont pas lié à la création et aux dix commandements (Clyde Hewitt, Midnight and Morning, p.271-272).
Moins de trois ans après son acceptation du sabbat, Preble renonce aussi à l’observer quand il obtient la gestion d’une grande propriété. Il ne veut pas s’abstenir de faire des transactions commerciales le samedi. Néanmoins, sa contribution à l’adventisme est significative car son article et son tract sur le sabbat attireront l’attention de Joseph Bates et de John Andrews (un adolescent de 15 ans), deux futurs fondateurs de l’adventisme sabbatiste. De son coté, Rachel Oaks observera le sabbat jusqu’à la fin de ses jours. Elle deviendra une adventiste du septième jour quelques mois avant sa mort en 1868 – après que ses doutes soient levés sur des rumeurs qu’elle a entendues sur James et Ellen White. A ses funérailles, Stephen Haskell saluera son héritage spirituel : « Elle dort mais le résultat d’avoir introduit le sabbat parmi les adventistes est bien vivant » (Review and Herald, 3 mars 1868).
Bates et le sabbat
En avril 1845, Joseph Bates, à 52 ans, lit l’article et le tract de Thomas Preble sur le sabbat. Dans l’introduction du tract, celui-ci cite une déclaration de William Miller affirmant que le sabbat a été créé pour « être un signe éternel et une alliance perpétuelle », un fait qui prouve « sans l’ombre d’un doute qu’il s’impose de la même manière et pour la même raison à l’Eglise chrétienne comme aux Juifs » (According to the Commandment, p.3). Miller a-t-il songé à observer le sabbat ? En a-t-il été dissuadé à cause des spiritualistes ? On n’en sait rien.
Avec sa minutie habituelle, Bates étudie le sujet à fond. Il compare les arguments de Preble avec la Bible. En quelques jours, il est convaincu qu’il n’y a jamais eu de changement biblique du jour de repos. Peu après, en avril ou en mai 1845, il rend visite à Frederick Wheeler car il a entendu parler de sa congrégation sabbatiste de Washington dans le New Hampshire. Il arrive chez lui vers 22 heures. La famille Wheeler est déjà couchée. Bible en main, les deux hommes discutent toute la nuit et jusqu’après midi le jour suivant. Puis Bates prend le chemin du retour. Sur un pont, à l’entrée de New Bedford, il croise James Hall. Celui-ci le salue :
En avril 1845, Joseph Bates, à 52 ans, lit l’article et le tract de Thomas Preble sur le sabbat. Dans l’introduction du tract, celui-ci cite une déclaration de William Miller affirmant que le sabbat a été créé pour « être un signe éternel et une alliance perpétuelle », un fait qui prouve « sans l’ombre d’un doute qu’il s’impose de la même manière et pour la même raison à l’Eglise chrétienne comme aux Juifs » (According to the Commandment, p.3). Miller a-t-il songé à observer le sabbat ? En a-t-il été dissuadé à cause des spiritualistes ? On n’en sait rien.
Avec sa minutie habituelle, Bates étudie le sujet à fond. Il compare les arguments de Preble avec la Bible. En quelques jours, il est convaincu qu’il n’y a jamais eu de changement biblique du jour de repos. Peu après, en avril ou en mai 1845, il rend visite à Frederick Wheeler car il a entendu parler de sa congrégation sabbatiste de Washington dans le New Hampshire. Il arrive chez lui vers 22 heures. La famille Wheeler est déjà couchée. Bible en main, les deux hommes discutent toute la nuit et jusqu’après midi le jour suivant. Puis Bates prend le chemin du retour. Sur un pont, à l’entrée de New Bedford, il croise James Hall. Celui-ci le salue :
- Qu’elles sont les nouvelles, capitaine Bates ?
- Les nouvelles sont que le septième jour est le sabbat et que nous devons l’observer.
- Eh bien je m’en vais à la maison lire ma Bible et regarder cela.
Après avoir croisé Hall, l’infatigable Bates assiste à une réunion millérite. Avec le tract de Preble à la main, il parle du sabbat. Deux semaines plus tard, Hall et sa femme se mettent à l’observer. Quelques millérites se joignent à eux. Pour Bates, le sabbat est une vérité essentielle.
Re: La Grande Controverse, les Adventistes & la Poubelle de l'Histoire!
L’origine des doctrines adventistes (2/2 par JL Chandler)
Quand les adventistes établissent leurs bases doctrinales durant les conférences du sabbat (1848-1850), ils font appel à plusieurs traditions protestantes qui ont pris naissance en Europe et qui se sont exportées aux Etats-Unis. Ils reprennent à leur compte l’héritage spirituel de la Réforme, la culture puritaine de la recherche biblique, la profession de foi connexioniste « la Bible est notre seul credo », le revivalisme piétiste, le confessionalisme et le principe de liberté religieuse des anabaptistes. Ils adhèrent de tout coeur, mais sélectivement sur les détails, à ces diverses traditions. Nulle cependant ne les influence davantage que la piété méthodiste.
John Wesley
Dans la première partie de cet article, nous avons observé qu’au milieu du XIXe siècle, l’adventisme ne détonne pas dans le paysage protestant. C’est particulièrement vrai en Amérique du nord. Pour deux raisons. Primo, plus de la moitié des adventistes, dont Ellen White, sont des anciens méthodistes. Or à ce moment là, le méthodisme est la communauté religieuse la plus importante des Etats-Unis (et du Canada). Vers 1840, l’Eglise épicospale méthodiste est la plus grande dénomination religieuse du pays avec 580 000 membres. En 1850, 34% des chrétiens étatsuniens sont méthodistes. Deuxio, les adventistes intègrent une sacrée dose de piété méthodiste dans leur compréhension des Ecritures.
John Wesley (1703-1791), un fondateur du méthodisme, s’inspira consciemment du piétisme et des Dissenters d’Angleterre qui rejetaient l’interférence de l’Etat dans les questions religieuses. Si Martin Luther (1483-1546) fut le hérault de la justification par la foi, Wesley devint celui de la sanctification par la foi. Les deux hommes acceptaient les deux doctrines. Luther considérait que les oeuvres étaient le fruit de la grâce. C’est juste que, dans un contexte saturé par la croyance du salut par la grâce et les oeuvres, il mit beaucoup plus d’emphase et d’énergie à proclamer le salut par la grâce seule que la vie chrétienne sanctifiée. Deux siècles plus tard, Wesley estima que le contexte religieux s’était inversé. De nombreux chrétiens éclipsaient les oeuvres sous le prétexte de la grâce. Wesley ne se considéra jamais comme un innovateur en matière doctrinale. Il acceptait le credo des apôtres et le credo de Nicée (qui affirmaient la trinité, la mort et la résurrection du Christ). Il prenait simplement les enseignements du christianisme au sérieux et il chercha vraiment à les appliquer. Quatre aspects de la piété méthodiste influencèrent massivement la théologie adventiste.
John Wesley (1703-1791), un fondateur du méthodisme, s’inspira consciemment du piétisme et des Dissenters d’Angleterre qui rejetaient l’interférence de l’Etat dans les questions religieuses. Si Martin Luther (1483-1546) fut le hérault de la justification par la foi, Wesley devint celui de la sanctification par la foi. Les deux hommes acceptaient les deux doctrines. Luther considérait que les oeuvres étaient le fruit de la grâce. C’est juste que, dans un contexte saturé par la croyance du salut par la grâce et les oeuvres, il mit beaucoup plus d’emphase et d’énergie à proclamer le salut par la grâce seule que la vie chrétienne sanctifiée. Deux siècles plus tard, Wesley estima que le contexte religieux s’était inversé. De nombreux chrétiens éclipsaient les oeuvres sous le prétexte de la grâce. Wesley ne se considéra jamais comme un innovateur en matière doctrinale. Il acceptait le credo des apôtres et le credo de Nicée (qui affirmaient la trinité, la mort et la résurrection du Christ). Il prenait simplement les enseignements du christianisme au sérieux et il chercha vraiment à les appliquer. Quatre aspects de la piété méthodiste influencèrent massivement la théologie adventiste.
1. La liberté humaine
La plupart des réformateurs protestants avaient une vision négative de la nature humaine. Selon Martin Luther, l’être humain avait perdu l’image de Dieu (un caractère semblabe à Dieu et la liberté de choix) après la faute d’Adam et Eve. Sa volonté était esclave de sa nature pécheresse. Après sa conversion, il passait sous le contrôle du Christ et du Saint-Esprit. Pour Jean Calvin (1509-1564), l’être humain était totalement dépravé (l’incapacité de faire le bien). S’il acceptait la grâce de Dieu, c’était parce qu’elle était irrésistible. Selon la doctrine calviniste de la double prédestination, le salut dépendait complètement de la volonté souveraine de Dieu. Les incroyants étaient prédestinés à la perdition et les croyants au salut – « une fois sauvé, toujours sauvé ».
Wesley refusa l’idée d’un salut et d’une perdition arbitraires. Il affina la position plus positive du réformateur hollandais Jacob Arminius (1560-1609) en soutenant que l’image de Dieu était partiellement effacée chez l’être humain. Par amour et respect pour ses créatures, Dieu ne leur imposait pas le salut. Celles-ci étaient dotés d’une volonté libre d’accepter ou de rejeter sa grâce. Christ était mort pour le salut de tous les hommes et non pour une partie de l’humanité. C’était le plan de Dieu que tous obtiennent la vie éternelle mais cette élection – ou prédestination (c’est-à-dire ce que Dieu avait prévu ; 1 Timothée 2.4, Ephésiens 1.4-5) – était conditionelle et non déterminée à l’avance. Le salut était offert à tous mais la grâce de Dieu n’était pas irrésistible : on pouvait la repousser. Si le croyant ne persévérait pas dans sa relation avec Christ, il pouvait aussi perdre la foi et le salut. Fort heureusement, cette apostasie n’était pas forcément définitive. Les apostats pouvaient retourner à la foi chrétienne.
La plupart des réformateurs protestants avaient une vision négative de la nature humaine. Selon Martin Luther, l’être humain avait perdu l’image de Dieu (un caractère semblabe à Dieu et la liberté de choix) après la faute d’Adam et Eve. Sa volonté était esclave de sa nature pécheresse. Après sa conversion, il passait sous le contrôle du Christ et du Saint-Esprit. Pour Jean Calvin (1509-1564), l’être humain était totalement dépravé (l’incapacité de faire le bien). S’il acceptait la grâce de Dieu, c’était parce qu’elle était irrésistible. Selon la doctrine calviniste de la double prédestination, le salut dépendait complètement de la volonté souveraine de Dieu. Les incroyants étaient prédestinés à la perdition et les croyants au salut – « une fois sauvé, toujours sauvé ».
Wesley refusa l’idée d’un salut et d’une perdition arbitraires. Il affina la position plus positive du réformateur hollandais Jacob Arminius (1560-1609) en soutenant que l’image de Dieu était partiellement effacée chez l’être humain. Par amour et respect pour ses créatures, Dieu ne leur imposait pas le salut. Celles-ci étaient dotés d’une volonté libre d’accepter ou de rejeter sa grâce. Christ était mort pour le salut de tous les hommes et non pour une partie de l’humanité. C’était le plan de Dieu que tous obtiennent la vie éternelle mais cette élection – ou prédestination (c’est-à-dire ce que Dieu avait prévu ; 1 Timothée 2.4, Ephésiens 1.4-5) – était conditionelle et non déterminée à l’avance. Le salut était offert à tous mais la grâce de Dieu n’était pas irrésistible : on pouvait la repousser. Si le croyant ne persévérait pas dans sa relation avec Christ, il pouvait aussi perdre la foi et le salut. Fort heureusement, cette apostasie n’était pas forcément définitive. Les apostats pouvaient retourner à la foi chrétienne.
2. La voie du salut
Wesley estimait que la prédestination calviniste apportait une fausse sécurité du salut. Sa principale contribution au christianisme fut sa définition du Via Salutis, la voie du salut. Elle comprenait quatre aspects de la vie chrétienne. 1) Par sa grâce prévoyante, Dieu prend l’initiative de révéler la voie du salut à l’humanité. Le Saint-Esprit parle à la conscience de l’être humain et la réveille aux réalités spirituelles. 2) Par sa grâce convaincante, Dieu révèle à l’invidu son profond besoin de Lui. Le Saint-Esprit dévoile son amour manifesté par Jésus-Christ et il l’invite à accepter le don gratuit de la vie éternelle. 3) Par sa grâce justifiante, Dieu pardonne celui qui regrette de l’avoir offensé et qui vient à Lui tel qu’il est. Il le voit juste au travers de la perfection de Jésus et il opère en lui une transformation instantanée appelée « la nouvelle naissance ». 4) Par sa grâce sanctifiante, par la puissance imperceptible du Saint-Esprit, Dieu transforme progressivement le caractère du croyant.
Wesley estimait que la prédestination calviniste apportait une fausse sécurité du salut. Sa principale contribution au christianisme fut sa définition du Via Salutis, la voie du salut. Elle comprenait quatre aspects de la vie chrétienne. 1) Par sa grâce prévoyante, Dieu prend l’initiative de révéler la voie du salut à l’humanité. Le Saint-Esprit parle à la conscience de l’être humain et la réveille aux réalités spirituelles. 2) Par sa grâce convaincante, Dieu révèle à l’invidu son profond besoin de Lui. Le Saint-Esprit dévoile son amour manifesté par Jésus-Christ et il l’invite à accepter le don gratuit de la vie éternelle. 3) Par sa grâce justifiante, Dieu pardonne celui qui regrette de l’avoir offensé et qui vient à Lui tel qu’il est. Il le voit juste au travers de la perfection de Jésus et il opère en lui une transformation instantanée appelée « la nouvelle naissance ». 4) Par sa grâce sanctifiante, par la puissance imperceptible du Saint-Esprit, Dieu transforme progressivement le caractère du croyant.
3. La sanctification par la foi
Les réformateurs s’étaient intéressés aux implications du rôle des oeuvres avant la justification par la foi. Et ils avaient conclu qu’elles ne sauvaient pas. En revanche, John Wesley tourna son attention sur le rôle des oeuvres après la justification. Il conclut que la réponse naturelle à la grâce, sa conséquence, son résultat et ses fruits étaient une vie sanctifiée et des bonnes oeuvres. La loi de Dieu n’était pas abolie car les principes des dix commandements étaient éternels. Un de ses textes favoris, Ephésiens 2.8-10, résumait parfaitement cette compréhension :
« Justification C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu : ce n’est pas le fruit d’oeuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc raison de se vanter. Sanctification Ce que nous sommes nous le devons à Dieu : car par notre union avec le Christ, Jésus, Dieu nous a créés pour une vie riche d’oeuvres bonnes qu’il a préparées à l’avance afin que nous les accomplissions ».
Wesley encouragea les prédicateurs méthodistes à précher « le plein évangile », c’est-à-dire la justification, la sanctification et la préparation à la gloire du ciel. Il vit le salut en terme de délivrance : le pardon (le salut débute), la sainteté (le salut continue) et le ciel (le salut s’achève). Autrement dit, le croyant était sauvé immédiatement de la pénalité du péché, progressivement du règne du péché et eschatologiquement de la présence et des effets du péché. Pour Wesley, le salut était aussi une guérison holistique avec deux dimensions thérapeutiques : la restauration instantanée (la nouvelle naissance) et la restauration progressive (la transformation intérieure). Dans le livre Primitive Physics, il établit une relation entre la guérison spirituelle et la guérison physique, convaincu que Dieu veut que l’on soit autant que possible en bonne santé. Il accorda de l’importance à l’hygiène, à la nutrition, à l’exercice et aux remèdes naturels. Il affirma que le corps et l’esprit (par des passions déréglés et des émotions négatives) s’affectaient mutuellement.
Les réformateurs s’étaient intéressés aux implications du rôle des oeuvres avant la justification par la foi. Et ils avaient conclu qu’elles ne sauvaient pas. En revanche, John Wesley tourna son attention sur le rôle des oeuvres après la justification. Il conclut que la réponse naturelle à la grâce, sa conséquence, son résultat et ses fruits étaient une vie sanctifiée et des bonnes oeuvres. La loi de Dieu n’était pas abolie car les principes des dix commandements étaient éternels. Un de ses textes favoris, Ephésiens 2.8-10, résumait parfaitement cette compréhension :
« Justification C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu : ce n’est pas le fruit d’oeuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc raison de se vanter. Sanctification Ce que nous sommes nous le devons à Dieu : car par notre union avec le Christ, Jésus, Dieu nous a créés pour une vie riche d’oeuvres bonnes qu’il a préparées à l’avance afin que nous les accomplissions ».
Wesley encouragea les prédicateurs méthodistes à précher « le plein évangile », c’est-à-dire la justification, la sanctification et la préparation à la gloire du ciel. Il vit le salut en terme de délivrance : le pardon (le salut débute), la sainteté (le salut continue) et le ciel (le salut s’achève). Autrement dit, le croyant était sauvé immédiatement de la pénalité du péché, progressivement du règne du péché et eschatologiquement de la présence et des effets du péché. Pour Wesley, le salut était aussi une guérison holistique avec deux dimensions thérapeutiques : la restauration instantanée (la nouvelle naissance) et la restauration progressive (la transformation intérieure). Dans le livre Primitive Physics, il établit une relation entre la guérison spirituelle et la guérison physique, convaincu que Dieu veut que l’on soit autant que possible en bonne santé. Il accorda de l’importance à l’hygiène, à la nutrition, à l’exercice et aux remèdes naturels. Il affirma que le corps et l’esprit (par des passions déréglés et des émotions négatives) s’affectaient mutuellement.
4. La perfection du caractère
John Wesley encouragea activement la poursuite de la sainteté par la pratique des disciplines spirituelles : la méditation chrétienne, la prière, l’étude de la Bible, l’adoration, le témoignage, les actes de service comme s’occuper des pauvres, des orphelins, des veuves, des prisonniers et des personnes dans le besoin. Il insista sur la participation et la coopération humaine afin d’atteindre, par la grâce de Dieu, « la perfection du caractère ». Par là, il signifiait l’amour pour Dieu et le prochain, la victoire sur les défauts extérieurs et intérieurs (les mauvaises pensées, attitudes et émotions), mais pas une perfection absolue – en connaissance, jugement (l’infaillibilité), santé et nature humaine.
John Wesley encouragea activement la poursuite de la sainteté par la pratique des disciplines spirituelles : la méditation chrétienne, la prière, l’étude de la Bible, l’adoration, le témoignage, les actes de service comme s’occuper des pauvres, des orphelins, des veuves, des prisonniers et des personnes dans le besoin. Il insista sur la participation et la coopération humaine afin d’atteindre, par la grâce de Dieu, « la perfection du caractère ». Par là, il signifiait l’amour pour Dieu et le prochain, la victoire sur les défauts extérieurs et intérieurs (les mauvaises pensées, attitudes et émotions), mais pas une perfection absolue – en connaissance, jugement (l’infaillibilité), santé et nature humaine.
Relayeurs de la flamme éternelle Les adventistes se considèrent des relayeurs dans la lignée historique des passeurs de la vérité primitive. Plus tard, Ellen White ne cachera pas dans La tragédie des siècles sa grande admiration pour le courage et la sagacité de Luther, Wesley, Calvin, Hus, Wicleffe et de d’autres champions de la foi. Ainsi donc, ils empruntent à plusieurs traditions religieuses, à la particularité d’avoir souvent des points communs : un effort de retour à la foi des apôtres, la Bible comme l’unique règle de foi, la justification par la foi, le sacerdoce de tous les croyants, l’étude collective de la Bible, le baptème par immersion des adultes, la défense de la liberté religieuse, le principe de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la simplicité du culte d’adoration, le chant congrégationel, le revivalisme, le prophétisme historiciste, la perpétuité de la loi morale, la sanctification par la foi, la tempérance et la piété pratique.
Cette incorporation doctrinale est sélective car les adventistes veulent éviter les erreurs et les excès possibles des diverses traditions. Mais ce cheminement est progressif. Si par exemple, Joseph Bates et James White emportent de la connexion chrétienne (leur ancienne église) des principes positifs comme « la Bible est notre seul credo », ils ne se sont pas encore débarrassés de tous ses éléments négatifs – le rejet d’une substitution lors de la mort du Christ ou le semi-arianisme christologique ou anti-trinitaire (ils pensent que le Saint-Esprit est une puissance, et non une personnalité de la trinité). Ellen White ne cessera pas de le répéter : les adventistes doivent poursuivre la recherche biblique. Mais comme nous le verrons, à partir de 1850, ils commencent à tourner leur attention sur deux autres sujets : leur mission et l’épineuse question de l’organisation.
Cette incorporation doctrinale est sélective car les adventistes veulent éviter les erreurs et les excès possibles des diverses traditions. Mais ce cheminement est progressif. Si par exemple, Joseph Bates et James White emportent de la connexion chrétienne (leur ancienne église) des principes positifs comme « la Bible est notre seul credo », ils ne se sont pas encore débarrassés de tous ses éléments négatifs – le rejet d’une substitution lors de la mort du Christ ou le semi-arianisme christologique ou anti-trinitaire (ils pensent que le Saint-Esprit est une puissance, et non une personnalité de la trinité). Ellen White ne cessera pas de le répéter : les adventistes doivent poursuivre la recherche biblique. Mais comme nous le verrons, à partir de 1850, ils commencent à tourner leur attention sur deux autres sujets : leur mission et l’épineuse question de l’organisation.
Re: La Grande Controverse, les Adventistes & la Poubelle de l'Histoire!
Les visions d’Ellen White en question (Jean Luc Chandler)
La question de l’origine et du mécanisme des visions d’Ellen White s’est posée dès sa première vision en décembre 1844. A la différence des visions de William Foy, elles sont fréquentes et variées en instructions destinées à des individus, au groupe qui constituera l’Eglise adventiste naissante ou au grand public. Si Ellen contemple la gloire de la nouvelle Terre dans une vision en 1845, elle voit aussi dans une autre vision que le retour du Christ ne sera pas pour tout de suite. Le jubilé millénaire de paix ou de perfection annoncé par les post-millénaristes et les spiritualistes n’a pas commencé. Au contraire, on ira au-devant d’une époque d’immenses difficultés. Au temps de la fin, le monde entier connaîtra « un temps de détresse tel qu’il en a jamais eu depuis que les nations existent » (Daniel 12.1). De même que le peuple de Dieu traversera ce qu’elle appelle un court « temps de détresse de Jacob » (une expression empruntée à Jérémie 30.7) avant l’apothéose de la venue de Jésus. Une prédiction qui n’est pas toujours du goût de tout le monde.
Dans un premier temps, craignant les réactions hostiles, la jeune et timide Ellen essaie d’adoucir le contenu des messages (surtout lorsqu’ils sont personnels). Elle est parfois tentée de ne rien dire. Mais dans une vision, elle voit Jésus lui adresser en silence un regard sévère. Elle comprend aussitôt l’allusion. Elle n’osera plus taire ou atténuer la portée des messages. Elle craint plus la désapprobation de Dieu que le déplaisir des gens.
La plus longue vision
Les uns et les autres sont convaincus, perplexes ou sceptiques sur l’origine divine des visions. Au début du ministère d’Ellen White, certains critiques insinuent une dissimulation, une influence hypnotique ou n’importe quoi d’autre. Ils affirment qu’elle ne peut pas avoir une vision sans la présence de ses deux accompagnateurs privilégiés : sa soeur, Sarah Harmon et James White. Sargeant et Robins notamment - deux dirigeants spiritualistes de Boston dans le Massachussetts qu’Ellen dénonce pour leurs erreurs comme le refus de travailler - déclarent que ses visions viennent du diable.Souhaitant réfuter ces attaques, Otis Nichols et sa femme, deux adventistes convaincus, invitent en 1845 Ellen et Sarah Harmon dans leur maison à Boston, sans James White qui reste à Portland dans le Maine. Quelques jours après leur arrivée, les Nichols invitent Sargeant et Robins à une réunion d’étude de la Bible et de prière. Mais quand ceux-ci se rendent compte de la présence des deux soeurs, ils quittent précipitamment la réunion en bredouillant quelques excuses confuses. A la sortie, Nichols leur fait savoir qu’Ellen souhaiterait raconter son témoignage au cours de leur service de culte du prochain dimanche. Ont-ils une objection ? « Pas du tout, répondent-ils. Elle peut venir ».
A la veille du service du culte, Ellen voit en vision que Sargeant et Robins n’ont pas l’intention de respecter cet engagement. Ils ont convoqués leurs adeptes dans un autre lieu de rencontre : à Randolph, à une vingtaine de kilomêtres de Boston. Ellen apprend qu’elle doit s’y rendre car Dieu a un message pour ceux qui sont sincères et sans préjugés. Ils sauront si ses visions viennent du Seigneur ou de Satan.Le matin suivant, Ellen assiste au culte, en compagnie de Sarah et de la famille Nichols, dans la maison d’un certain Thayer. Des dizaines de personnes sont réunis dans une grande pièce. Sargeant et Robins sont stupéfiés de la voir mais ils ne peuvent pas se défiler. Au contraire, en apparté Robins dit à Sarah qu’Ellen ne recevra jamais une vision en sa présence. Défi perdu ! Durant la réunion de l’après-midi, celle-ci a une vision. Il lui est révélé que Sargeant et Robins ne sont pas honnêtes et qu’ils sombrent dans l’obscurité spirituelle en s’entêtant. Leurs erreurs sont exposés par une série de textes bibliques.Les deux hommes sont consternés et très embarrassés. Othis Nichols rapporte qu’ils font des efforts désespérés pour détruire l’impact de la vision. Ils chantent, parlent et lisent la Bible à haute voix afin de couvrir la voix d’Ellen. Rien n’y fait ! Certains adeptes leur demandent de se taire. Robins réagit : « Vous vous prosternez devant une idole. Vous adorez le veau d’or ».Thayer, le propriétaire de la maison, a une « brillante » idée. Il a entendu dire qu’une influence satanique cesse quand on place une Bible ouverte sur une personne en vision. Il demande à Sargeant de poser sa Bible sur Ellen mais celui-ci décline sa proposition. Nullement refroidi par ce refus, Thayer prend une grosse Bible de 9 kilos, rarement utilisée, qui se trouve sur une table et il l’a dépose dans les bras de la jeune-fille menue. Aussitôt fait, Ellen la soulève d’un seule main, les yeux levés vers le ciel, et déclare : « C’est la Parole inspirée de Dieu ». Les yeux toujours fixés vers le ciel, elle tourne les pages de la Bible de l’autre main et pointe du doigt les textes qu’elle rapporte. Piqués par la curiosité, les gens se lèvent pour regarder les textes dans la Bible. A leur stupéfaction, elle les cite tous correctement.
Quand la vision s’achève, Ellen voit des bougies allumées dans la pièce. C’est le crépuscule. Elle a été en vision pendant près de quatre heures – c’est d’ailleurs la plus longue vision de son ministère. Sargeant, Robins et leur groupe sont silencieux et troublés mais ils refusent d’accepter ses conseils. Ellen revoit ce groupe quelques semaines plus tard. Elle leur annonce que d’après ses visions, « la malédiction de Dieu les atteindra ». Et en effet, Nichols rapporte que quelques semaines plus tard le groupe se disloque quand certains confessent « les actes les plus honteux ». Les personnes sincères les quittent. Un an après, le reste du groupe est complèment désintégré. Cette histoire est rapportée par Arthur White dans la biographie Ellen White ou par Herbert Douglass dans They were there.
A la veille du service du culte, Ellen voit en vision que Sargeant et Robins n’ont pas l’intention de respecter cet engagement. Ils ont convoqués leurs adeptes dans un autre lieu de rencontre : à Randolph, à une vingtaine de kilomêtres de Boston. Ellen apprend qu’elle doit s’y rendre car Dieu a un message pour ceux qui sont sincères et sans préjugés. Ils sauront si ses visions viennent du Seigneur ou de Satan.Le matin suivant, Ellen assiste au culte, en compagnie de Sarah et de la famille Nichols, dans la maison d’un certain Thayer. Des dizaines de personnes sont réunis dans une grande pièce. Sargeant et Robins sont stupéfiés de la voir mais ils ne peuvent pas se défiler. Au contraire, en apparté Robins dit à Sarah qu’Ellen ne recevra jamais une vision en sa présence. Défi perdu ! Durant la réunion de l’après-midi, celle-ci a une vision. Il lui est révélé que Sargeant et Robins ne sont pas honnêtes et qu’ils sombrent dans l’obscurité spirituelle en s’entêtant. Leurs erreurs sont exposés par une série de textes bibliques.Les deux hommes sont consternés et très embarrassés. Othis Nichols rapporte qu’ils font des efforts désespérés pour détruire l’impact de la vision. Ils chantent, parlent et lisent la Bible à haute voix afin de couvrir la voix d’Ellen. Rien n’y fait ! Certains adeptes leur demandent de se taire. Robins réagit : « Vous vous prosternez devant une idole. Vous adorez le veau d’or ».Thayer, le propriétaire de la maison, a une « brillante » idée. Il a entendu dire qu’une influence satanique cesse quand on place une Bible ouverte sur une personne en vision. Il demande à Sargeant de poser sa Bible sur Ellen mais celui-ci décline sa proposition. Nullement refroidi par ce refus, Thayer prend une grosse Bible de 9 kilos, rarement utilisée, qui se trouve sur une table et il l’a dépose dans les bras de la jeune-fille menue. Aussitôt fait, Ellen la soulève d’un seule main, les yeux levés vers le ciel, et déclare : « C’est la Parole inspirée de Dieu ». Les yeux toujours fixés vers le ciel, elle tourne les pages de la Bible de l’autre main et pointe du doigt les textes qu’elle rapporte. Piqués par la curiosité, les gens se lèvent pour regarder les textes dans la Bible. A leur stupéfaction, elle les cite tous correctement.
Quand la vision s’achève, Ellen voit des bougies allumées dans la pièce. C’est le crépuscule. Elle a été en vision pendant près de quatre heures – c’est d’ailleurs la plus longue vision de son ministère. Sargeant, Robins et leur groupe sont silencieux et troublés mais ils refusent d’accepter ses conseils. Ellen revoit ce groupe quelques semaines plus tard. Elle leur annonce que d’après ses visions, « la malédiction de Dieu les atteindra ». Et en effet, Nichols rapporte que quelques semaines plus tard le groupe se disloque quand certains confessent « les actes les plus honteux ». Les personnes sincères les quittent. Un an après, le reste du groupe est complèment désintégré. Cette histoire est rapportée par Arthur White dans la biographie Ellen White ou par Herbert Douglass dans They were there.
Le rôle d’Ellen White
Les adventistes considèrent la Bible comme la seule autorité. Ces penseurs indépendants acceptent difficilement les conseils des premiers venus, et à plus forte raison ceux d’une adolescente, à moins d’avoir l’assurance qu’elle a reçue un appel spécial de la part de Dieu. Ils se plongent dans leurs Bibles pour savoir si ses visions sont normatives. Selon l’Ecriture, le prophète (nabi en hébreu etprophètès en grec) est un porte-parole de Dieu. Il est aussi appelé « le voyant » ou « le visionnaire » car les messages de Dieu lui sont souvent transmis par des visions. Nous l’avons dit précédemment, les adventistes découvrent quatre tests bibliques pour identifier un prophète : 1. des enseignements bibliques (Esaïe 8.20), 2. l’exaltation du Christ incarné (1 Jean 4.2), 3. une vie chrétienne exemplaire (Matthieu 5.20) et 4. l’accomplissement des prédictions (Jérémie 28.9). Dans un sens, il faut un peu de recul historique pour appliquer à Ellen White toutes ces caractéristiques et aboutir éventuellement à cette conclusion. Au début de son ministère, elle apparaît comme une chrétienne sincère et équilibrée mais son ministère n’est qu’au début d’un processus de maturité. Les adventistes démarrent leur recherche biblique. Ils n’ont pas encore établi leurs doctrines. Quelques prédictions annoncées par Ellen White se sont déjà réalisées mais certaines, étonnantes pour ses contemporains, sont relativement éloignées dans l’avenir (ce qu’elle ignore). Elle les comprendra bien mieux plus tard. Alors qu’est-ce qui convainc les adventistes qu’elle est une prophétesse ?
Ils concluent tout d’abord que les dons spirituels, y compris de prophétie, n’ont pas cessé après la fermeture du canon biblique. Après l’époque des apôtres, les charismes continuèrent à se manifester au sein de l’Eglise chrétienne. Ils placent les écrits d’Ellen White dans la catégorie des paroles inspirées des prophètes comme Nathan, Gad, Elie, Elisée ou Jean-Baptiste, qui ont guidées Israël mais qui n’ont pas été consignées dans le canon. Ses conseils ne supplantent pas la Bible, ils ne la remplacent pas, mais ils guident la communauté de foi adventiste.
Ils concluent tout d’abord que les dons spirituels, y compris de prophétie, n’ont pas cessé après la fermeture du canon biblique. Après l’époque des apôtres, les charismes continuèrent à se manifester au sein de l’Eglise chrétienne. Ils placent les écrits d’Ellen White dans la catégorie des paroles inspirées des prophètes comme Nathan, Gad, Elie, Elisée ou Jean-Baptiste, qui ont guidées Israël mais qui n’ont pas été consignées dans le canon. Ses conseils ne supplantent pas la Bible, ils ne la remplacent pas, mais ils guident la communauté de foi adventiste.
L’origine des visions
D’autre part, les historiens remarquent plusieurs phénomènes au début du ministère d’Ellen White. Premièrement, certaines visions sont publiques (durant des réunions ou des camp-meetings). Elles le seront au plus tard jusqu’en 1884. Après cette date, elles seront uniquement privées – souvent des songes durant la nuit. Ellen ne peut pas controller ni savoir le moment où elle aura une vision. Mais beaucoup de personnes, y compris les opposants, ont la possibilité de la voir, de l’écouter, de l’examiner et de la questionner au moment opportun. Les témoignages sont nombreux.
Deuxièmement, les messages solennels des visions marquent profondément l’esprit des adventistes. Ils parlent d’espérance, de conversion, de repentance. Ils s’accordent avec les enseignements de la Bible.
Il faut dire un mot à propos des phénomènes physiques qui accompagnent ces visions. Les adventistes concluent qu’ils ne sont pas une preuve suffisante de prophétisme. Herbert Douglass indique dans le livre Messenger of the Lord que lorsque les prophètes ont une vision, ils perdent parfois leurs forces ou ils recoivent un regain d’énergie. Ils tombent éventuellement sur le sol dans un sommeil profond. Parfois ils sont incapables de dire un mot mais quand un guide céleste touche leurs lèvres, ils se mettent à parler. Souvent ils ne respirent pas. Ils n’ont pas conscience de ce qui se passe autour d’eux, même en ayant les yeux ouverts. Ils entendent et voient des évènements dans d’autres lieux comme s’ils y sont présents. Ils ont clairement conscience d’être en présence d’un Être surnaturel quand ils communiquent avec Dieu. Ils ressentent leur indignité devant lui. Quand la vision s’achève, leurs forces et leur respiration reviennent. Ocassionnellement, ils ont un traumatisme post-visionnaire temporaire (un épuisement physique).
Pour les adventistes, ces phénomènes physiques sont d’un intérêt secondaire. La Bible les mentionne mais elle n’insiste pas sur leur importance (Daniel 10.4-19, 8.27). Comme les miracles, ils ne constituent pas un test sûr et fiabled’identification du prophète car Satan essaie de contrefaire les oeuvres de Dieu en les imitant par des illusions (Matthieu 24.24). Troisièment, Ellen White demande souvent à ses interlocuteurs ne pas se précipiter dans leurs jugements mais d’attendre la suite des évènements qui confirmera ses dires – comme dans le cas de Sargeant et de Robins. Cette forme de réalisation prophétique à court terme en direct les fait réfléchir et atteste sa mission prophétique.
Deuxièmement, les messages solennels des visions marquent profondément l’esprit des adventistes. Ils parlent d’espérance, de conversion, de repentance. Ils s’accordent avec les enseignements de la Bible.
Il faut dire un mot à propos des phénomènes physiques qui accompagnent ces visions. Les adventistes concluent qu’ils ne sont pas une preuve suffisante de prophétisme. Herbert Douglass indique dans le livre Messenger of the Lord que lorsque les prophètes ont une vision, ils perdent parfois leurs forces ou ils recoivent un regain d’énergie. Ils tombent éventuellement sur le sol dans un sommeil profond. Parfois ils sont incapables de dire un mot mais quand un guide céleste touche leurs lèvres, ils se mettent à parler. Souvent ils ne respirent pas. Ils n’ont pas conscience de ce qui se passe autour d’eux, même en ayant les yeux ouverts. Ils entendent et voient des évènements dans d’autres lieux comme s’ils y sont présents. Ils ont clairement conscience d’être en présence d’un Être surnaturel quand ils communiquent avec Dieu. Ils ressentent leur indignité devant lui. Quand la vision s’achève, leurs forces et leur respiration reviennent. Ocassionnellement, ils ont un traumatisme post-visionnaire temporaire (un épuisement physique).
Pour les adventistes, ces phénomènes physiques sont d’un intérêt secondaire. La Bible les mentionne mais elle n’insiste pas sur leur importance (Daniel 10.4-19, 8.27). Comme les miracles, ils ne constituent pas un test sûr et fiabled’identification du prophète car Satan essaie de contrefaire les oeuvres de Dieu en les imitant par des illusions (Matthieu 24.24). Troisièment, Ellen White demande souvent à ses interlocuteurs ne pas se précipiter dans leurs jugements mais d’attendre la suite des évènements qui confirmera ses dires – comme dans le cas de Sargeant et de Robins. Cette forme de réalisation prophétique à court terme en direct les fait réfléchir et atteste sa mission prophétique.
Les biblionautes
Peu à peu, la confiance des adventistes dans l’origine divine des visions grandit. Ils n’hésiteront jamais à les questionner et à les passer à la moulinette des tests bibliques sur le prophétisme. Mais leur plus grande préoccupation (nous le verrons dans le prochain article) est de se regrouper, de découvrir de nouveaux horizons bibliques de vérités et d’inciter les millérites à les accepter.
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