Le Symbole du Lotus
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Le Symbole du Lotus
Le Symbole du Lotus
Une parabole est un symbole exprimé par des mots ; ce n’est ni une fiction ni une fable comme certains le croient. C’est, selon la philosophie ésotérique, une représentation allégorique des réalités de la vie, d’événements et de faits. Même les contes de fées n’appartiennent pas qu’aux enfants, et certains hommes, peu nombreux certes, ont compris leur sens caché et ont essayé de les expliquer. Horace dit, dans son Ars Poetica : « Les mythes ont été inventés par les sages pour faire comprendre les lois et enseigner des vérités morales ». Horace essaya de faire comprendre l’esprit et l’essence des anciens mythes. Plutarque, qui était initié aux mystères secrets de Dionysos, écrivait à un collègue au sujet de la mort : « Les symboles mystiques nous sont bien connus, à nous qui appartenons à la Fraternité ».
Blavatsky consacre un part importante de sa Doctrine Secrète à l’explication des symboles dont elle montre les degrés de profondeur. Un exemple important est celui du Lotus : le symbole de l’évolution et de la perfectibilité humaine dans leur aspect le plus élevé.
« Au Tibet, dans l’interprétation exotérique, Avalokiteswara, “le Seigneur qui regarde” est Padmapani (le porteur de lotus et celui qui est né du lotus), le premier ancêtre divin des Tibétains, l’incarnation ou l’Avatar d’Avalokiteswara ; mais dans la philosophie ésotérique Avaloki, celui “qui regarde”, est le Soi Supérieur, alors que Padmapani est l’Ego Supérieur ou le Manas [le Mental]. L’invocation mystique « Om mani padme hum » est spécialement utilisée pour invoquer l’aide conjointe des deux. […] L’interprétation ésotérique voit en Avalokiteswara, le Logos, à la fois céleste et humain […]. » ‒ Mot « Avalokiteswara » du Glossaire Théosophique.
Nous donnons, ci-après, pour l’étude et la méditation, quelques citations sur le symbole du Lotus dans les écrits d’H.P. Blavatsky :
« Le Lotus, ou Padma, est, un symbole très ancien et une illustration imagée du Cosmos et de l’homme. Parmi les raisons courantes qui en sont données il y a, en premier, l’idée qui vient d’être mentionnée que la graine du Lotus contient en elle-même, la miniature parfaite de la plante future, ce qui symbolise le fait que les prototypes spirituels de toutes choses existent dans le monde immatériel avant de se matérialiser sur Terre ; deuxièmement, le fait que la plante du Lotus croît dans l’eau, ayant ses racines dans l’ilus, ou la vase, et épanouit sa fleur dans l’air, au-dessus de l’eau. Le Lotus symbolise ainsi la vie de l’homme et également celle du Cosmos ; car la Doctrine Secrète enseigne que tous deux sont faits des mêmes éléments, et que tous deux ont une même ligne de développement. La racine du Lotus qui plonge dans la vase représente la vie matérielle ; la tige qui remonte dans l’eau caractérise l’existence dans le monde astral, et la fleur, qui flotte sur l’eau et s’ouvre vers le ciel, symbolise l’état spirituel » (Trad. The Secret Doctrine, vol. I, pp. 57-8, éd. originale anglaise).
« L’idée derrière ce symbole est très belle, et elle montre, un peu plus, sa même parenté dans tous les systèmes religieux. Que ce soit sous l’aspect d’un lotus ou d’un nénuphar, il indique une même idée philosophique – à savoir, l’émanation de l’objectif à partir du subjectif, l’idéation divine passant de l’abstrait au concret ou à la forme visible. Car, dès que la TÉNÈBRE – ou plutôt ce qui est « ténèbres » pour l’ignorant – a disparu dans son propre espace de Lumière éternelle, ne laissant derrière elle que son Idéation divine manifestée, les LOGOI créateurs eurent leur entendement éveillé, et virent dans le monde idéal (jusqu’à présent caché dans la pensée divine) les formes archétypales de tout, et il se mirent à copier et construire, ou façonner, à partir de ces formes modèles évanescentes et transcendantes.
« Le lotus est le produit du feu (chaleur) et de l’eau, d’où le symbole double de l’esprit et de la matière. Le Dieu Brahmâ est la seconde personne de la Trinité, comme le sont Jéhovah (Adam-Kadom) et Osiris, ou plutôt Poimandres, le Pouvoir de la Pensée Divine, d’Hermès ; car c’est Poimandres qui représente la racine de tous les dieux Solaires égyptiens. L’Éternel est l’Esprit du Feu, qui réveille, fructifie et développe dans une forme concrète tout ce qui est né de l’eau ou la terre primordiale, émanée de Brahmâ ; mais l’univers est lui-même Brahmâ qui est l’univers. C’est la philosophie de Spinoza, dérivée de celle de Pythagore ; et c’est pour cette philosophie que Bruno mourut martyr. De combien la théologie Chrétienne s’est égarée de son point de départ, est démontré dans ce fait historique. Bruno fut assassiné pour l’exégèse d’un symbole qui avait été adopté par les premiers Chrétiens, et exprimé par les apôtres ! Les brins de nénuphars du Bodhisattva et plus tard de Gabriel, symbolisent le feu et l’eau, ou l’idée de la création et de la génération ; qui devint le premier dogme du sacrement du baptême. »
Généralités
Cette section est tirée de l’article de la revue Théosophie, IX, n°9, paru sous le titre « Le Lotus – Fleur de pouvoir ».
« La nature parle par symboles et par signes. » - Whittier.
« La nature parle par symboles et par signes. » - Whittier.
L’étude du sens caché de toutes les religions et légendes païennes, de toutes les nations grandes ou petites, et en particulier des traditions de l’Orient, a occupé la plus grande partie de la vie de H.P. Blavatsky. Elle était de ceux qui sont convaincus qu’aucune histoire mythique, aucun événement traditionnel dans le folklore d’un peuple n’a jamais été une pure fiction, et que chacun de ces récits a une valeur historique réelle. Elle croyait que l’histoire spirituelle et ésotérique de chaque nation était contenue dans des symboles.
Une parabole est un symbole exprimé par des mots ; ce n’est ni une fiction ni une fable comme certains le croient. C’est, selon la philosophie ésotérique, une représentation allégorique des réalités de la vie, d’événements et de faits. Même les contes de fées n’appartiennent pas qu’aux enfants, et certains hommes, peu nombreux certes, ont compris leur sens caché et ont essayé de les expliquer. Horace dit, dans son Ars Poetica : « Les mythes ont été inventés par les sages pour faire comprendre les lois et enseigner des vérités morales ». Horace essaya de faire comprendre l’esprit et l’essence des anciens mythes. Plutarque, qui était initié aux mystères secrets de Dionysos, écrivait à un collègue au sujet de la mort : « Les symboles mystiques nous sont bien connus, à nous qui appartenons à la Fraternité ».
Blavatsky consacre un part importante de sa Doctrine Secrète à l’explication des symboles dont elle montre les degrés de profondeur. Un exemple important est celui du Lotus : le symbole de l’évolution et de la perfectibilité humaine dans leur aspect le plus élevé.
Mantram sacré associé au Lotus
Le Lotus Sacré représente le Saint des Saints, le Cœur de l’Homme. C’est vers cela que le Bouddhiste est invité à diriger son esprit, lorsqu’il répète « Aum Mani Padme Hum » – « Ô, le Joyau dans le Lotus ». Le véritable ésotérisme est celui qui pénètre au cœur même de la matière et qui regarde l’âme des choses, là où le profane ne voit que l’œuvre extérieure de la forme.
Le Lotus Sacré représente le Saint des Saints, le Cœur de l’Homme. C’est vers cela que le Bouddhiste est invité à diriger son esprit, lorsqu’il répète « Aum Mani Padme Hum » – « Ô, le Joyau dans le Lotus ». Le véritable ésotérisme est celui qui pénètre au cœur même de la matière et qui regarde l’âme des choses, là où le profane ne voit que l’œuvre extérieure de la forme.
« Au Tibet, dans l’interprétation exotérique, Avalokiteswara, “le Seigneur qui regarde” est Padmapani (le porteur de lotus et celui qui est né du lotus), le premier ancêtre divin des Tibétains, l’incarnation ou l’Avatar d’Avalokiteswara ; mais dans la philosophie ésotérique Avaloki, celui “qui regarde”, est le Soi Supérieur, alors que Padmapani est l’Ego Supérieur ou le Manas [le Mental]. L’invocation mystique « Om mani padme hum » est spécialement utilisée pour invoquer l’aide conjointe des deux. […] L’interprétation ésotérique voit en Avalokiteswara, le Logos, à la fois céleste et humain […]. » ‒ Mot « Avalokiteswara » du Glossaire Théosophique.
Nous donnons, ci-après, pour l’étude et la méditation, quelques citations sur le symbole du Lotus dans les écrits d’H.P. Blavatsky :
Un symbole très ancien
« C'est du Padma-Yoni – « le sein du lotus » – de l'Espace absolu ou de l'Univers, hors du temps et de l'espace, qu'émane le cosmos conditionné et limité par le temps et l'espace. L’Hiranya Garbha, « l'œuf » (ou la matrice) d'or, d'où surgit Brahmâ est nommé souvent le lotus céleste. Le dieu Vishnou, la synthèse du Trimurti ou la trinité hindoue, flotte assoupi, pendant les « nuits de Brahmâ », sur les eaux primordiales, étendu sur une fleur de lotus. Sa déesse, la belle Lakshmi, surgissant comme la Vénus Aphrodite du sein des eaux, a, sous les pieds, un lotus blanc. C'est du barattage, par les dieux réunis, de l'Océan de lait – symbole de l'espace et de la voie lactée – que, formée de l'écume des ondes crémeuses, Lakshmi, la déesse de la beauté et la mère de l'amour (Kama), apparut devant les dieux émerveillés, portée par un lotus et tenant à la main un autre lotus. De là, les deux principaux titres de Lakshmi : padma, le lotus, et Kshirabdhi-tanayâ – la fille de l'Océan de lait. » – H.P. Blavatsky « La légende du Lotus bleu ».
« C'est du Padma-Yoni – « le sein du lotus » – de l'Espace absolu ou de l'Univers, hors du temps et de l'espace, qu'émane le cosmos conditionné et limité par le temps et l'espace. L’Hiranya Garbha, « l'œuf » (ou la matrice) d'or, d'où surgit Brahmâ est nommé souvent le lotus céleste. Le dieu Vishnou, la synthèse du Trimurti ou la trinité hindoue, flotte assoupi, pendant les « nuits de Brahmâ », sur les eaux primordiales, étendu sur une fleur de lotus. Sa déesse, la belle Lakshmi, surgissant comme la Vénus Aphrodite du sein des eaux, a, sous les pieds, un lotus blanc. C'est du barattage, par les dieux réunis, de l'Océan de lait – symbole de l'espace et de la voie lactée – que, formée de l'écume des ondes crémeuses, Lakshmi, la déesse de la beauté et la mère de l'amour (Kama), apparut devant les dieux émerveillés, portée par un lotus et tenant à la main un autre lotus. De là, les deux principaux titres de Lakshmi : padma, le lotus, et Kshirabdhi-tanayâ – la fille de l'Océan de lait. » – H.P. Blavatsky « La légende du Lotus bleu ».
« Il n’y a pas d’anciens symboles, sans une signification profonde et philosophique qui ne leur soit attachée ; leur importance et leur signification augmentent avec leur antiquité. Tel est le cas du LOTUS. C’est la fleur consacrée à la nature et ses Dieux et elle représente les Univers abstraits et concrets, étant l’emblème des pouvoirs générateurs de la nature spirituelle et de la nature physique. Depuis la plus haute antiquité, les Hindous aryens, les Égyptiens et, après eux les Bouddhistes, la considéraient comme sacrée. Elle fut vénérée en Chine et au Japon et adoptée comme emblème chrétien par les Églises grecque et latine qui en firent un messager, comme le font les Chrétiens maintenant en la remplaçant par le lys d’eau (1). Elle avait, et elle a encore, sa signification mystique, qui est la même pour chaque nation sur terre. » (Trad. The Secret Doctrine, vol. I, p. 379, éd. originale anglaise).
(1) Dans la religion chrétienne, dans toutes les représentations picturales de l’Annonciation, l’Archange Gabriel tiens dans sa main une gerbe de nénuphar [lys d’eau], quand il apparaît devant la Vierge Marie. Cette gerbe illustre parfaitement le feu et l’eau, ou l’idée de la création et de la génération, et symbolise précisément la même idée que le lotus dans la main du Bodhisattva qui annonce à Maha-Maya, la mère de Gautama la naissance du Bouddha – le sauveur du monde. De même, Osiris et Horus étaient constamment représentés par les Égyptiens associés à une fleur de lotus ; les deux étant des dieux solaires ou du Feu. (Le Saint Esprit est aussi symbolisé par des « langues de feu » ‒ Actes).
« En Inde, Padma, le nénuphar, est une des images qui symbolise le Double pouvoir créateur dans la nature (la matière et la force sur le plan matériel). Le Lotus est le produit de la chaleur (le feu) et de l’eau (la vapeur ou l’Éther) ; le feu représente dans tous les systèmes philosophiques et religieux l’Esprit de la Déité, le principe générateur actif, mâle ; et l’Éther, ou l’Âme de la matière, la lumière du feu, est le principe féminin passif, d’où tout a émané dans cet Univers. Ainsi, l’Éther ou l’Eau est la Mère, et le Feu est le Père. Sir W. Jones (et avant lui la botanique primitive) a montré que les graines du Lotus contiennent – avant même leur germination – les feuilles parfaitement formées, la forme miniature de ce qui deviendra un jour, des plantes parfaites : la nature nous donne ainsi un spécimen de la préformation de sa production […].
« Le Lotus, ou Padma, est, un symbole très ancien et une illustration imagée du Cosmos et de l’homme. Parmi les raisons courantes qui en sont données il y a, en premier, l’idée qui vient d’être mentionnée que la graine du Lotus contient en elle-même, la miniature parfaite de la plante future, ce qui symbolise le fait que les prototypes spirituels de toutes choses existent dans le monde immatériel avant de se matérialiser sur Terre ; deuxièmement, le fait que la plante du Lotus croît dans l’eau, ayant ses racines dans l’ilus, ou la vase, et épanouit sa fleur dans l’air, au-dessus de l’eau. Le Lotus symbolise ainsi la vie de l’homme et également celle du Cosmos ; car la Doctrine Secrète enseigne que tous deux sont faits des mêmes éléments, et que tous deux ont une même ligne de développement. La racine du Lotus qui plonge dans la vase représente la vie matérielle ; la tige qui remonte dans l’eau caractérise l’existence dans le monde astral, et la fleur, qui flotte sur l’eau et s’ouvre vers le ciel, symbolise l’état spirituel » (Trad. The Secret Doctrine, vol. I, pp. 57-8, éd. originale anglaise).
Le lotus symbole des pouvoirs créateurs conjugués de l’Esprit et de la Matière
« Avec les hindous, le lotus est l’emblème du pouvoir producteur de la nature, par l’action du feu et de l’eau (esprit et matière). Dans la Bhagavad-Gîtâ [ch. IX, v. 15], il est dit : « Ô Dieu des Dieux, je vois […] le Seigneur Brahmâ sur son trône de lotus ». […] En Inde, le lotus est le symbole de la terre fertile, et surtout, du Mont Mérou [le domaine des hiérarchies divines, la montagne des dieux]. Les quatre anges ou génies des quatre points cardinaux célestes (les Maharajah des Stances [de la Doctrine Secrète]) reposent chacun sur un lotus. Le lotus est la double nature de l’hermaphrodite Divin et humain, étant, pour ainsi dire, bisexué.
« Pour les Hindous, l’esprit du Feu (ou la Chaleur) qui éveille, fructifie, et développe en formes concrètes tout ce qui (à partir de son prototype idéal) est né de l’EAU ou de la Terre primordiale, émana Brahmâ. La fleur de lotus, représentée comme poussant du nombril de Vishnou – le Dieu reposant sur les eaux de l’espace et son Serpent d’Infinité – est l’allégorie la plus pittoresque qui n’ait jamais été faite : l’Univers émanant du Soleil central, le POINT, le germe à jamais caché. Lakshmi, qui est l’aspect féminin de Vishnou (1), et qui est aussi appelée Padma, le lotus, est de la même manière figurée comme flottant lors de la « Création », sur une fleur de lotus, et lors « du barattage de l’océan » de l’espace, elle jaillit de la « mer de lait », comme Vénus de l’écume. […]
« Avec les hindous, le lotus est l’emblème du pouvoir producteur de la nature, par l’action du feu et de l’eau (esprit et matière). Dans la Bhagavad-Gîtâ [ch. IX, v. 15], il est dit : « Ô Dieu des Dieux, je vois […] le Seigneur Brahmâ sur son trône de lotus ». […] En Inde, le lotus est le symbole de la terre fertile, et surtout, du Mont Mérou [le domaine des hiérarchies divines, la montagne des dieux]. Les quatre anges ou génies des quatre points cardinaux célestes (les Maharajah des Stances [de la Doctrine Secrète]) reposent chacun sur un lotus. Le lotus est la double nature de l’hermaphrodite Divin et humain, étant, pour ainsi dire, bisexué.
« Pour les Hindous, l’esprit du Feu (ou la Chaleur) qui éveille, fructifie, et développe en formes concrètes tout ce qui (à partir de son prototype idéal) est né de l’EAU ou de la Terre primordiale, émana Brahmâ. La fleur de lotus, représentée comme poussant du nombril de Vishnou – le Dieu reposant sur les eaux de l’espace et son Serpent d’Infinité – est l’allégorie la plus pittoresque qui n’ait jamais été faite : l’Univers émanant du Soleil central, le POINT, le germe à jamais caché. Lakshmi, qui est l’aspect féminin de Vishnou (1), et qui est aussi appelée Padma, le lotus, est de la même manière figurée comme flottant lors de la « Création », sur une fleur de lotus, et lors « du barattage de l’océan » de l’espace, elle jaillit de la « mer de lait », comme Vénus de l’écume. […]
« L’idée derrière ce symbole est très belle, et elle montre, un peu plus, sa même parenté dans tous les systèmes religieux. Que ce soit sous l’aspect d’un lotus ou d’un nénuphar, il indique une même idée philosophique – à savoir, l’émanation de l’objectif à partir du subjectif, l’idéation divine passant de l’abstrait au concret ou à la forme visible. Car, dès que la TÉNÈBRE – ou plutôt ce qui est « ténèbres » pour l’ignorant – a disparu dans son propre espace de Lumière éternelle, ne laissant derrière elle que son Idéation divine manifestée, les LOGOI créateurs eurent leur entendement éveillé, et virent dans le monde idéal (jusqu’à présent caché dans la pensée divine) les formes archétypales de tout, et il se mirent à copier et construire, ou façonner, à partir de ces formes modèles évanescentes et transcendantes.
(1) Lakshmi est Vénus-Aphrodite, et comme cette dernière, elle jaillit de l’écume de l’océan avec un lotus dans sa main. Dans le Rāmāyana elle est appelée Padma.
(Trad. The Secret Doctrine, vol. I, pp. 379/80, éd. originale anglaise).
(Trad. The Secret Doctrine, vol. I, pp. 379/80, éd. originale anglaise).
Le Lotus et la création du monde
« Brahmâ est une déité secondaire, et comme Jéhovah il “se meut sur les eaux”. Il est le dieu créateur, et dans ses représentations allégoriques à quatre têtes, il correspond aux quatre points cardinaux. Il est le démiurge, l’architecte du monde. « Dans l’état primordial de la création », nous dit Polier dans sa Mythologie des Indous, « l’univers rudimentaire, submergé dans l’eau, reposait dans le sein de l’Éternel. Surgissant de ce chaos et de ces ténèbres, Brahmâ, l’architecte du monde, se balançait sur une feuille de lotus qui flottait (se mouvait ?) sur les eaux, incapable de discerner autre chose que l’eau et les ténèbres. » Ceci est très proche de la cosmogonie Égyptienne, qui montre au commencement, Hathor où la Mère de la Nuit (qui représente les ténèbres illimitées) comme étant l’élément primitif qui couvre l’abîme infini, animée par l’eau et l’esprit universel de l’Éternel, et qui demeure seule dans le Chaos. Comme dans les Écritures juives, l’histoire de la création commence avec l’esprit de Dieu et son émanation créative – une autre Déité (1). Percevant cet état lamentable, Brahmâ consterné se dit à lui-même : « Qui suis-je ? D’où suis-je venu ? » Il entendit alors une voix : « Adresse ta prière à Bhagavat – l’Éternel, connu, aussi, comme Parabrahm. » Brahmâ, se levant de sa position de repos aquatique, s’assit sur le lotus dans une attitude de contemplation, et réfléchit à l’Éternel, qui, satisfait de cette preuve de piété, dispersa les ténèbres primordiaux et lui éveilla l’entendement. « Après cela, Brahmâ émane de l’œuf universel – (le chaos infini) comme une lumière, car son entendement est maintenant éveillé, et il se met au travail ; se mouvant sur les eaux éternelles, avec l’esprit de Dieu en lui. Dans son aptitude à se mouvoir sur les eaux il est Narayana ».
« Brahmâ est une déité secondaire, et comme Jéhovah il “se meut sur les eaux”. Il est le dieu créateur, et dans ses représentations allégoriques à quatre têtes, il correspond aux quatre points cardinaux. Il est le démiurge, l’architecte du monde. « Dans l’état primordial de la création », nous dit Polier dans sa Mythologie des Indous, « l’univers rudimentaire, submergé dans l’eau, reposait dans le sein de l’Éternel. Surgissant de ce chaos et de ces ténèbres, Brahmâ, l’architecte du monde, se balançait sur une feuille de lotus qui flottait (se mouvait ?) sur les eaux, incapable de discerner autre chose que l’eau et les ténèbres. » Ceci est très proche de la cosmogonie Égyptienne, qui montre au commencement, Hathor où la Mère de la Nuit (qui représente les ténèbres illimitées) comme étant l’élément primitif qui couvre l’abîme infini, animée par l’eau et l’esprit universel de l’Éternel, et qui demeure seule dans le Chaos. Comme dans les Écritures juives, l’histoire de la création commence avec l’esprit de Dieu et son émanation créative – une autre Déité (1). Percevant cet état lamentable, Brahmâ consterné se dit à lui-même : « Qui suis-je ? D’où suis-je venu ? » Il entendit alors une voix : « Adresse ta prière à Bhagavat – l’Éternel, connu, aussi, comme Parabrahm. » Brahmâ, se levant de sa position de repos aquatique, s’assit sur le lotus dans une attitude de contemplation, et réfléchit à l’Éternel, qui, satisfait de cette preuve de piété, dispersa les ténèbres primordiaux et lui éveilla l’entendement. « Après cela, Brahmâ émane de l’œuf universel – (le chaos infini) comme une lumière, car son entendement est maintenant éveillé, et il se met au travail ; se mouvant sur les eaux éternelles, avec l’esprit de Dieu en lui. Dans son aptitude à se mouvoir sur les eaux il est Narayana ».
(1) Nous ne considérons pas le sens courant ou accepté de la Bible, mais le sens juif réel expliqué cabalistiquement.
« Le Lotus, la fleur sacrée des Égyptiens, et des Hindous, est le symbole d’Horus comme celui de Brahmâ. On ne trouve pas de temple au Tibet où au Népal sans ce symbole dont le sens est extrêmement suggestif. Les brins de nénuphar [ou lys] que l’archange tiens dans la main, pour les offrir à la Vierge Marie, dans les tableaux de l’“Annonciation”, ont précisément la même signification dans le symbolisme ésotérique. […]
« Tous ces faits montrent l’identité de parenté des trois systèmes religieux, Hindou, Égyptien, et Judéo-Chrétien. Partout où le nénuphar (ou lotus) mystique est utilisé, il signifie l’émanation de l’objectif à partir du caché, ou du subjectif – la pensée éternelle de la Déité, à jamais invisible, qui passe de l’abstrait au concret ou à la forme visible. Car dès que les ténèbres furent dispersées et « que la lumière fut », l’entendement de Brahmâ s’ouvrit, et il vit dans le monde idéal (qui jusqu’à présent reposait éternellement caché dans la pensée Divine) les formes archétypales de toutes les choses futures et innombrables qui seraient appelées à l’existence, et donc à devenir visibles. À ce premier stade de développement, Brahmâ n’était pas encore devenu l’architecte, car, le bâtisseur de l’univers, comme tout architecte, dût d’abord prendre connaissance du plan, puis réaliser les formes idéales qui étaient enfouies au sein de l’Un Éternel, comme les futures feuilles de lotus sont cachées dans la graine de la plante. Et c’est dans cette idée que nous devons chercher pour trouver l’origine et l’explication du verset de la cosmogonie juive, qui se lit : « Et Dieu dit, que la terre produise… les arbres fruitiers, selon leur espèce, donnant des fruits, contenant leur semence » [Genèse, I, 11]. Dans toutes les religions primitives, le « Fils du Père » est le Dieu créateur – c’est-à-dire, Sa pensée rendue visible ; et avant l’ère chrétienne, depuis la Trimurti des Hindous jusqu’aux trois têtes de la cabale des écritures expliquées par les Juifs, le dieu à trois têtes de chaque nation était complètement défini et substantialisé à travers ses allégories. Dans le crédo Chrétien nous ne voyons que le greffage artificiel d’une nouvelle branche sur le vieux tronc ; et l’adoption par les Églises Grecque et Romaine du symbole du nénuphar [ou lys] que tiens l’archange, au moment de l’Annonciation, montre une pensée qui a précisément la même signification métaphysique.
« Tous ces faits montrent l’identité de parenté des trois systèmes religieux, Hindou, Égyptien, et Judéo-Chrétien. Partout où le nénuphar (ou lotus) mystique est utilisé, il signifie l’émanation de l’objectif à partir du caché, ou du subjectif – la pensée éternelle de la Déité, à jamais invisible, qui passe de l’abstrait au concret ou à la forme visible. Car dès que les ténèbres furent dispersées et « que la lumière fut », l’entendement de Brahmâ s’ouvrit, et il vit dans le monde idéal (qui jusqu’à présent reposait éternellement caché dans la pensée Divine) les formes archétypales de toutes les choses futures et innombrables qui seraient appelées à l’existence, et donc à devenir visibles. À ce premier stade de développement, Brahmâ n’était pas encore devenu l’architecte, car, le bâtisseur de l’univers, comme tout architecte, dût d’abord prendre connaissance du plan, puis réaliser les formes idéales qui étaient enfouies au sein de l’Un Éternel, comme les futures feuilles de lotus sont cachées dans la graine de la plante. Et c’est dans cette idée que nous devons chercher pour trouver l’origine et l’explication du verset de la cosmogonie juive, qui se lit : « Et Dieu dit, que la terre produise… les arbres fruitiers, selon leur espèce, donnant des fruits, contenant leur semence » [Genèse, I, 11]. Dans toutes les religions primitives, le « Fils du Père » est le Dieu créateur – c’est-à-dire, Sa pensée rendue visible ; et avant l’ère chrétienne, depuis la Trimurti des Hindous jusqu’aux trois têtes de la cabale des écritures expliquées par les Juifs, le dieu à trois têtes de chaque nation était complètement défini et substantialisé à travers ses allégories. Dans le crédo Chrétien nous ne voyons que le greffage artificiel d’une nouvelle branche sur le vieux tronc ; et l’adoption par les Églises Grecque et Romaine du symbole du nénuphar [ou lys] que tiens l’archange, au moment de l’Annonciation, montre une pensée qui a précisément la même signification métaphysique.
« Le lotus est le produit du feu (chaleur) et de l’eau, d’où le symbole double de l’esprit et de la matière. Le Dieu Brahmâ est la seconde personne de la Trinité, comme le sont Jéhovah (Adam-Kadom) et Osiris, ou plutôt Poimandres, le Pouvoir de la Pensée Divine, d’Hermès ; car c’est Poimandres qui représente la racine de tous les dieux Solaires égyptiens. L’Éternel est l’Esprit du Feu, qui réveille, fructifie et développe dans une forme concrète tout ce qui est né de l’eau ou la terre primordiale, émanée de Brahmâ ; mais l’univers est lui-même Brahmâ qui est l’univers. C’est la philosophie de Spinoza, dérivée de celle de Pythagore ; et c’est pour cette philosophie que Bruno mourut martyr. De combien la théologie Chrétienne s’est égarée de son point de départ, est démontré dans ce fait historique. Bruno fut assassiné pour l’exégèse d’un symbole qui avait été adopté par les premiers Chrétiens, et exprimé par les apôtres ! Les brins de nénuphars du Bodhisattva et plus tard de Gabriel, symbolisent le feu et l’eau, ou l’idée de la création et de la génération ; qui devint le premier dogme du sacrement du baptême. »
H.P. Blavatsky, traduction d’Isis Dévoilée (Isis Unveiled, Volume I, pp. 91 à 93).
Re: Le Symbole du Lotus
La légende du lotus bleu
Afin d'éviter une pareille méprise, nous allons essayer d'initier nos lecteurs sur le symbolisme du lotus en général et du lotus bleu, en particulier. Cette plante mystérieuse et sacrée fut, de tout temps, considérée comme le symbole de l'Univers, en Egypte comme aux Indes. Pas un monument dans la vallée du Nil, pas un papyrus, où cette plante n'ait eu sa place d'honneur. Depuis les chapiteaux des colonnes égyptiennes jusqu'aux sièges et à la coiffure des rois-dieux, le lotus se retrouve partout symbolisant l'Univers. Il devint nécessairement un attribut indispensable de tout Dieu créateur comme de toute déesse – cette dernière n'étant, en philosophie, que l'aspect féminin du Dieu, androgyne d'abord, mâle ensuite.
C'est du Padma-Yoni – « le sein du lotus » – de l'Espace absolu ou de l'Univers, en dehors du temps et de l'espace, qu'émane le cosmos conditionné et limité par le temps et par l'espace. Le Hiranya Garbha, « l'œuf » (ou la matrice) d'or, d'où surgit Brahmâ est nommé souvent le lotus céleste. Le dieu Vishnou, la synthèse du trimourti ou la trinité hindoue, flotte assoupi, pendant les « nuits de Brahmâ », sur les eaux primordiales, étendu sur une fleur de lotus. Sa déesse, la belle Lakshmi, surgissant comme la Vénus Aphrodite du sein des eaux, a, sous les pieds, un lotus blanc. C'est au barattage, par les dieux réunis, de l'Océan de lait - symbole de l'espace et de la voie lactée – que, formée de l'écume des ondes 'crémeuses, Lakshmi, déesse de la beauté et mère de l'amour (Kama), apparut devant les dieux émerveillés, supportée par un lotus et tenant à la main un autre lotus.
De là, les deux principaux titres de Lakshmi : padma, le lotus, et Kshirabdhi-tanayâ – fille de l'Océan de lait... Gautama, le Bouddha, qui ne fut jamais dégrade au niveau d'un dieu, étant, néanmoins, le premier mortel hardi qui, à l'époque historique, interrogea le sphinx muet qu'on nomme l'Univers, et finit par lui arracher les secrets de la vie et de la mort, quoique jamais déifié – nous le répétons – fut, cependant, reconnu par les générations en Asie comme dominant l'Univers. Et c'est pourquoi ce vainqueur et maître du monde intellectuel et philosophique est représenté assis sur un lotus épanoui – symbole de cet univers deviné par lui. Aux Indes et à Ceylan, le lotus est généralement couleur d'or ; parmi les bouddhistes du Nord, il est bleu.
Mais il existe, de par le monde, une troisième espèce de lotus, le Zizyphus. Celui qui en mange oublie sa patrie et ceux qui lui sont chers, disaient les anciens. Ne suivons pas cet exemple ; n'oublions pas notre patrie intellectuelle, le berceau de la race humaine, et le lieu de naissance du lotus bleu.
Levons donc le voile de l'oubli qui recouvre une des plus anciennes allégories, une légende védique, que les chroniqueurs Brâhmes ont cependant préservée. Seulement, comme ces chroniqueurs la racontent chacun à sa manière et y ajoutent des variations (1), nous l'avons donnée ici, non d'après les versions et traductions incomplètes de Messieurs les Orientalistes, mais d'après la version populaire. C'est ainsi que la chantent les vieux Bardes du Rajistan lorsqu'ils viennent, pendant les soirées chaudes de la saison des pluies, s'asseoir sous la véranda du bungalow des voyageurs. Nous laissons donc les orientalistes à leurs spéculations fantaisistes. Que nous importe que le père du prince poltron et égoïste qui fut la cause de la transformation du lotus blanc en lotus bleu s'appelât Harischandra ou Ambarisha ? Les noms n'ont rien à faire, ni avec la poésie naïve de la légende, ni avec sa morale – car on en trouvera une, si l'on cherche bien. Remarquons plutôt que l'épisode principal rappelle curieusement une autre légende – celle de l'Abraham biblique et du sacrifice d'Isaac.
N'est-ce point une preuve de plus que la doctrine Secrète de l'Orient pourrait bien avoir raison de soutenir que le nom du patriarche n'est ni un nom chaldéen, ni un nom hébreu, mais bien une épithète et un surnom sanskrits signifiant a-bram, c'est-à-dire un non brâhme (2), un brâhme débrahmanisé, ou déclassé et ayant perdu sa caste ? Ensuite, comment ne pas soupçonner, dans les Juifs modernes, les Tchandalas des temps du : Rishi Agastya, – les ouvriers en briques, dont la persécution commença il y a 8.000 ou 10.000 ans, mais qui émigrèrent en Chaldée 4.000 ans avant l'ère chrétienne, lorsque tant de légendes populaires dans l'Inde du Sud rappellent les récits bibliques ? Louis Jacolliot en parle dans plusieurs de ses vingt et un volumes sur l'Inde brahmanique, et il a raison, pour cette fois.Nous en parlerons un autre jour. En attendant voici la légende du :
Lorsque le prince eut atteint l'âge voulu, l'Eternel, parlant par la bouche du même chapelain de la cour, somma le roi de tenir sa promesse. Mais, Ambarisha, inventant chaque fois des prétextes pour éloigner le moment du sacrifice, l'Eternel, à la fin, se fâcha. En dieu jaloux et colérique qu'il était, il menaça le roi de toute sa colère divine.
Pendant longtemps, ni sommations, ni menaces, n'eurent l'effet désiré. Tant qu'il y avait des vaches sacrées qui passaient des étables royales dans celles des Brâhmes, et de l'argent dans les trésoreries, pour remplir les cryptes des temples, les Brâhmes réussissaient à faire tenir Varoûna tranquille. Mais, lorsqu'il ne resta plus ni vaches ni argent, l'Eternel menaça le roi de submerger son palais avec lui et ses héritiers, et, s'ils en réchappaient, de les brûler tout vifs. A bout de ressources, le pauvre roi Ambarisha fit appeler son premier-né et l'informa du sort qui l'attendait. Mais le Devarata n'entendait pas de cette oreille. Il refusa de se soumettre à la double volonté paternelle et divine.
Aussi, lorsque les feux du sacrifice eurent été allumés et que toute la bonne ville d'Ayodyha se fut rassemblée toute en émoi. – le prince héritier fut le seul qui manquât à la fête.
Il s'était sauvé dans les forêts des yogis.
Or, ces forêts étaient habitées par de saints ermites, et Devarata se savait là inattaquable et imprenable. On pouvait l'y venir voir, mais personne ne pouvait lui faire violence, – pas même Varoûna, l'Eternel. C'était tout simple. Les austérités religieuses des Aranyakas (les saints de la forêt), dont plusieurs étaient des Daityas (des Titans, race de géants et de démons), leur donnaient une telle puissance que tous les dieux tremblaient devant leur omnipotence et leurs pouvoirs surnaturels, – même l'Eternel.
Ces yogis antédiluviens, paraît-il, avaient le pouvoir de détruire cet Eternel lui-même, à volonté, – peut-être bien parce que c'était eux qui l'avaient inventé.
Devarata passa dans les forêts plusieurs années ; puis, à la fin, il en eut assez. S'étant laissé dire qu'il pouvait satisfaire Varoûna en trouvant un substitut qui se ferait immoler à sa place, – pourvu que le remplaçant fut un fils de Rishi, – il se mit en route et finit par découvrir ce qu'il lui fallait.
Dans le pays qui s'étend près des rivages fleuris du fameux lac Poushkara, il y avait famine, et un grand saint, nommé Ajigarta (6), était sur le point d'y mourir de faim, avec toute sa famille. Il avait plusieurs fils, dont le second, un adolescent vertueux, appelé Sunahsepha, était en train de devenir un Rishi, lui aussi. Profitant de la disette et pensant avec raison que ventre affamé aurait plus d'oreilles que ventre satisfait, le rusé Devarata mit le père au courant de son histoire. Après quoi il lui offrit cent vaches contre Sunahsepha, pour lui servir de substitut comme viande d'offrande sur l'autel de l'Eternel. Le père vertueux refusa net, d'abord. Mais le doux Sunahsepha s'offrit de lui-même et parla ainsi à son père :
L'autel était dressé au bord du lac, le bûcher préparé et la foule assemblée. Etendant, puis liant son fils sur le santal parfumé, Ajigarta s'arma du couteau du sacrifice. Déjà, il levait son bras tremblant au-dessus du cœur de son fils bien-aimé, lorsque celui-ci entonna les versets sacrés. Encore un instant d'hésitation et de douleur suprême... et, comme l'enfant finissait son mantram, le vieux Rishi plongea son couteau dans le sein de Sunahsepha...
Mais, ô miracle !... Au même instant, Indra, le dieu d'azur (le Firmament), glissa des cieux et tomba au milieu de la cérémonie. Enveloppant le bûcher et la victime d'un épais nuage azuré, le brouillard éteignit les flammes du bûcher et délia les cordes qui tenaient l'enfant captif. C'était comme si un coin du ciel bleu s'était affaissé sur les lieux, illuminant le pays entier et colorant toute la scène de son azur doré. Effrayés, la foule et le Rishi lui-même tombèrent sur le nez, à moitié morts de peur.
Lorsqu'ils revinrent à eux, le brouillard avait disparu, et un complet changement de scène s'était opéré.
Les feux du bûcher s'étaient rallumés d'eux-mêmes, et, étendue dessus, on vit une biche (Rohit) (11) qui n'était autre que le Prince Rohita, le Devarata, – qui, le cœur percé du couteau qu'il avait dirigé contre un autre, brûlait lui-même en holocauste pour son péché.
A quelques pas de l'autel, étendu aussi, mais sur un lit de lotus, dormait paisiblement Sunahsepha. Et à la place où le couteau s'était abaissé sur son sein, on voyait s'épanouir un beau lotus bleu. Le lac Poushkara, lui-même, recouvert, un moment auparavant, de lotus blancs, dont les pétales brillaient au soleil comme des coupes d'argent pleine d'amrita (12) reflétait maintenant l’azur du ciel ; – les lotus blancs étaient devenus bleus.
Alors on entendit une voix mélodieuse comme la voix du vina (13), s'élevant dans les airs du fond des ondes, prononcer ces paroles et cette imprécation :
Alors Visvamitra, le grand Rishi, quoique père déjà de cent fils, adopta Sunahsepha pour son fils aîné, et maudit d'avance, en matière de précaution, tout mortel qui se refuserait à reconnaître, dans le dernier né du Righi, l'aîné de ses enfants et l'héritier légitime du trône du roi Ambarisha.
En raison de ce décret, Sunahsepha naquit, à sa prochaine incarnation, dans la famille royale d'Ayodhyâ, et régna sur la race Solaire pendant quatre-vingt-quatre mille années.
Quant à Rohita, tout Devarata ou dieu donné qu'il fût, il subit le sort auquel Lakshmi-Padma l'avait voué.
Il se réincarna dans la famille d'un étranger sans caste (Mleccha-Yavana), et devint l'ancêtre des races barbares et à cheveux rouges qui habitent l'Occident.
Ils pourraient même voir les lotus bleus, si, grâce à une nouvelle transformation décrétée par les dieux, la plupart de ces plantes ne s'étaient changées, depuis, en crocodiles sacrés, que personne n'a le droit de déranger. Ce qui fait que neuf pèlerins sur dix, qui se plongent dans les eaux du lac, ont la chance d'entrer dans le Nirvana presque aussitôt après, et que les crocodiles sacrés sont les plus gros de leur espèce.
(1) Comparez l'histojre de Sunahsepha, dans « Bhâgavata », IX, XVI, 35 ; le Ramayana, livre 1, ch. LX ; Manou, X, 105, Koulloûka Bhatta (l'Historien) ; Bahwruba et Aitareya Brâhmanas ; Vishnou Pourana, etc., etc... – Chaque livre donne sa version.
(2) La particule a, dans le mot sanskrit, le montre bien. Placée devant un substantif, cette particule désigne toujours la négation ou le contraire du contenu dans le terme qui suit. Ainsi Saura (Dieu), écrit a-soura, devient non-dieu ou le démon. Vidya, c'est la Science, et a-vidya l'ignorance, ou le contraire de la Science, etc., etc...
(3) Ce n'est que bien plus tard, dans le Panthéon dogmatique et le polythéisme symbolique des Brâhmes, que Varouna devint le Poseidon ou Neptune qu'il est maintenant. Dans le Veda, c'est le plus ancien des dieux, un avec l'Ouranos grec ; c'est-à-dire une personnification de l'espace céleste et des cieux infinis, le créateur et le gouverneur du ciel et de la terre, le Roi, le Père et le Maître du monde, des dieux et des hommes. L'Uranus d'Hésiode et le Zeus des Grecs en un.
(4) Les corneilles et les corbeaux.
(5) Le Sraddha est une cérémonie posthume observée pendant neuf jours par le plus proche parent du défunt. Il fut un temps où elle était magique. A l'heure qu'il est, elle consiste principalement à éparpiller, entre autres pratiques, des boulettes de riz cuit, devant la porte de la maison du mort. Si les corneilles dévorent promptement le riz, c'est un signe que l'âme est libérée et se trouve en paix. Sinon, ces oiseaux si voraces, ne touchant pas à la nourriture, fournissent la preuve que le pisatcha ou bhout (fantôme) est là pour les en empêcher. Le Sraddha est une superstition, sans doute, mais pas plus, à coup sûr, que les neuvaines et messes des morts.
(6) D'autres le nomment Rishika et font du roi Ambarisha, Harixhandra, le fameux Souverain qui fut le parangon de toutes les vertus.
(7) Un lakh est une mesure de 100.000, qu'il s'agisse d'hommes ou de pièces de monnaie.
(8) Manou (liv. X, 105), faisant allusion à cette histoire, remarque qu'Ajigarta, le saint Rishi, ne commit aucun péché en vendant la vie de son fils – puisque ce sacrifice préservait sa vie à lui et celle de toute sa famille. Ceci nous rappelle une autre légende, plus moderne, pouvant servir de parallèle à celle-ci. Le Comte Ugolino, condamné à mourir de faim dans son donjon, ne dévora-t-il pas ses enfants – « pour leur conserver un père ? » La légende populaire de Sunahsepha est plus belle que le commentaire de Manou – une interpolation des Brâhmes dans les manuscrits falsifiés, évidemment.
(9) Ce lac est quelquefois appelé Pokher, de nos jours. C'est un fameux lieu de pèlerinage annuel, situé dans un site charmant et à cinq milles anglais d'Ajmir, dans le Rajistan. Poushkara signifie « lotus bleu », l'eau du lac étant recouverte, comme d'un tapis, de ces belles plantes. Mais la légende assure qu'elles étaient d'abord blanches. Poushkara est aussi un nom propre d'homme, et le nom d'une des « sept îles sacrées », dans la Géographie des Hindous – les Sapta dwipa.
(10) Varouni, déesse de la chaleur (plus tard, déesse du Vin), est née aussi de l'Océan de lait. De « quatorze objets précieux » produits par le barattage, elle apparaît la seconde, et Lakshmi, la dernière, précédée de la coupe d'Amrita – le breuvage qui donne l'immortalité.
(11) Un jeu de mots. Rohit, en sanskrit, est le nom de femelle du daim, de la biche, et Rohita veut dire « le rouge ». C'est pour sa lâcheté et sa peur de mourir qu'il fut changé en biche par les dieux, selon la légende.
(12) L'élixir qui confère l'immortalité.
(13) Une espèce de luth. Un instrument dont l'invention est attribuée au dieu Siva.La légende du lotus bleu
Tout titre de Revue ou de livre doit avoir sa raison d'être – celui d'une publication théosophique, surtout. Le titre est tenu d'exprimer l'objet en vue, en symbolisant, pour ainsi dire, le contenu du journal. L'allégorie étant l'âme des philosophies d'Orient, bien à plaindre serait celui qui n'apercevrait, dans le nom du « Lotus Bleu », que celui d'une plante aquatique – la Nymphœa Cerulea ou Nelumbo. A coup sûr, un lecteur de cette force ne verrait aussi que du bleu dans le sommaire de notre nouveau journal.
Afin d'éviter une pareille méprise, nous allons essayer d'initier nos lecteurs sur le symbolisme du lotus en général et du lotus bleu, en particulier. Cette plante mystérieuse et sacrée fut, de tout temps, considérée comme le symbole de l'Univers, en Egypte comme aux Indes. Pas un monument dans la vallée du Nil, pas un papyrus, où cette plante n'ait eu sa place d'honneur. Depuis les chapiteaux des colonnes égyptiennes jusqu'aux sièges et à la coiffure des rois-dieux, le lotus se retrouve partout symbolisant l'Univers. Il devint nécessairement un attribut indispensable de tout Dieu créateur comme de toute déesse – cette dernière n'étant, en philosophie, que l'aspect féminin du Dieu, androgyne d'abord, mâle ensuite.
C'est du Padma-Yoni – « le sein du lotus » – de l'Espace absolu ou de l'Univers, en dehors du temps et de l'espace, qu'émane le cosmos conditionné et limité par le temps et par l'espace. Le Hiranya Garbha, « l'œuf » (ou la matrice) d'or, d'où surgit Brahmâ est nommé souvent le lotus céleste. Le dieu Vishnou, la synthèse du trimourti ou la trinité hindoue, flotte assoupi, pendant les « nuits de Brahmâ », sur les eaux primordiales, étendu sur une fleur de lotus. Sa déesse, la belle Lakshmi, surgissant comme la Vénus Aphrodite du sein des eaux, a, sous les pieds, un lotus blanc. C'est au barattage, par les dieux réunis, de l'Océan de lait - symbole de l'espace et de la voie lactée – que, formée de l'écume des ondes 'crémeuses, Lakshmi, déesse de la beauté et mère de l'amour (Kama), apparut devant les dieux émerveillés, supportée par un lotus et tenant à la main un autre lotus.
De là, les deux principaux titres de Lakshmi : padma, le lotus, et Kshirabdhi-tanayâ – fille de l'Océan de lait... Gautama, le Bouddha, qui ne fut jamais dégrade au niveau d'un dieu, étant, néanmoins, le premier mortel hardi qui, à l'époque historique, interrogea le sphinx muet qu'on nomme l'Univers, et finit par lui arracher les secrets de la vie et de la mort, quoique jamais déifié – nous le répétons – fut, cependant, reconnu par les générations en Asie comme dominant l'Univers. Et c'est pourquoi ce vainqueur et maître du monde intellectuel et philosophique est représenté assis sur un lotus épanoui – symbole de cet univers deviné par lui. Aux Indes et à Ceylan, le lotus est généralement couleur d'or ; parmi les bouddhistes du Nord, il est bleu.
Mais il existe, de par le monde, une troisième espèce de lotus, le Zizyphus. Celui qui en mange oublie sa patrie et ceux qui lui sont chers, disaient les anciens. Ne suivons pas cet exemple ; n'oublions pas notre patrie intellectuelle, le berceau de la race humaine, et le lieu de naissance du lotus bleu.
Levons donc le voile de l'oubli qui recouvre une des plus anciennes allégories, une légende védique, que les chroniqueurs Brâhmes ont cependant préservée. Seulement, comme ces chroniqueurs la racontent chacun à sa manière et y ajoutent des variations (1), nous l'avons donnée ici, non d'après les versions et traductions incomplètes de Messieurs les Orientalistes, mais d'après la version populaire. C'est ainsi que la chantent les vieux Bardes du Rajistan lorsqu'ils viennent, pendant les soirées chaudes de la saison des pluies, s'asseoir sous la véranda du bungalow des voyageurs. Nous laissons donc les orientalistes à leurs spéculations fantaisistes. Que nous importe que le père du prince poltron et égoïste qui fut la cause de la transformation du lotus blanc en lotus bleu s'appelât Harischandra ou Ambarisha ? Les noms n'ont rien à faire, ni avec la poésie naïve de la légende, ni avec sa morale – car on en trouvera une, si l'on cherche bien. Remarquons plutôt que l'épisode principal rappelle curieusement une autre légende – celle de l'Abraham biblique et du sacrifice d'Isaac.
N'est-ce point une preuve de plus que la doctrine Secrète de l'Orient pourrait bien avoir raison de soutenir que le nom du patriarche n'est ni un nom chaldéen, ni un nom hébreu, mais bien une épithète et un surnom sanskrits signifiant a-bram, c'est-à-dire un non brâhme (2), un brâhme débrahmanisé, ou déclassé et ayant perdu sa caste ? Ensuite, comment ne pas soupçonner, dans les Juifs modernes, les Tchandalas des temps du : Rishi Agastya, – les ouvriers en briques, dont la persécution commença il y a 8.000 ou 10.000 ans, mais qui émigrèrent en Chaldée 4.000 ans avant l'ère chrétienne, lorsque tant de légendes populaires dans l'Inde du Sud rappellent les récits bibliques ? Louis Jacolliot en parle dans plusieurs de ses vingt et un volumes sur l'Inde brahmanique, et il a raison, pour cette fois.
Lotus bleu
Siècles sur siècles se sont écoulés, depuis qu'Ambarisha, roi d'Ayodhyâ, régnait dans la ville fondée par le Saint-Manou Vaivasvata, le fils du soleil. Le roi était un Soûryavansa (un descendant de la race Solaire) et se disait le serviteur le plus fidèle de Varoûna, l'Eternel, le dieu le plus grand comme le plus puissant dans le Rig-Veda (3). Mais l'Eternel avait refusé des héritiers mâles à son adorateur, ce qui rendait le roi tout déconfit.
« Hélas ! – se lamentait-il tous les matins, en faisant son poudja (dévotions) devant les dieux inférieurs. – Hélas ! à quoi me sert d'être le plus grand roi sur la terre, si l'Eternel me refuse un successeur de mon sang ! Une fois mort et placé sur le bûcher funéraire, qui remplira auprès de moi le doux devoir filial de briser le crâne à mon cadavre, afin de libérer mon âme de ses dernières entraves terrestres ? Quelle est la main étrangère qui, pendant la pleine lune, placera le riz du Sraddha, pour faire honneur à mes mânes ? Les oiseaux de la mort (4) ne se détourneront ils pas eux-mêmes du festin funèbre ? Car, pour sûr, mon ombre rivée à la terre par son grand désespoir ne leur permettra point d'y toucher ! (5) »
Ainsi se désolait le roi, lorsque son grihasta (chapelain de famille) lui inspira l'idée de faire un vœu. Si 1’Eternel lui envoyait deux ou plusieurs fils, il promettait au dieu de lui sacrifier l'aîné, dans une cérémonie publique, lorsque la victime aurait atteint l'âge de la puberté. Alléché par cette promesse de chairs saignantes et fumantes, – en si bonne odeur chez tous les grands dieux, – Varoûna accepta la promesse du roi, et l'heureux Ambarisha eut un fils, suivi de plusieurs autres. L'aîné, l'héritier de la couronne, pro tempare, fut appelé Rohita (le rouge), et surnommé le Devarata, ce qui, traduit littéralement, signifie le « Dieu donné ». Devarata grandit et devint bientôt un vrai prince charmant, mais aussi égoïste et rusé que beau, si nous en croyons les légendes.
Lorsque le prince eut atteint l'âge voulu, l'Eternel, parlant par la bouche du même chapelain de la cour, somma le roi de tenir sa promesse. Mais, Ambarisha, inventant chaque fois des prétextes pour éloigner le moment du sacrifice, l'Eternel, à la fin, se fâcha. En dieu jaloux et colérique qu'il était, il menaça le roi de toute sa colère divine.
Pendant longtemps, ni sommations, ni menaces, n'eurent l'effet désiré. Tant qu'il y avait des vaches sacrées qui passaient des étables royales dans celles des Brâhmes, et de l'argent dans les trésoreries, pour remplir les cryptes des temples, les Brâhmes réussissaient à faire tenir Varoûna tranquille. Mais, lorsqu'il ne resta plus ni vaches ni argent, l'Eternel menaça le roi de submerger son palais avec lui et ses héritiers, et, s'ils en réchappaient, de les brûler tout vifs. A bout de ressources, le pauvre roi Ambarisha fit appeler son premier-né et l'informa du sort qui l'attendait. Mais le Devarata n'entendait pas de cette oreille. Il refusa de se soumettre à la double volonté paternelle et divine.
Aussi, lorsque les feux du sacrifice eurent été allumés et que toute la bonne ville d'Ayodyha se fut rassemblée toute en émoi. – le prince héritier fut le seul qui manquât à la fête.
Il s'était sauvé dans les forêts des yogis.
Or, ces forêts étaient habitées par de saints ermites, et Devarata se savait là inattaquable et imprenable. On pouvait l'y venir voir, mais personne ne pouvait lui faire violence, – pas même Varoûna, l'Eternel. C'était tout simple. Les austérités religieuses des Aranyakas (les saints de la forêt), dont plusieurs étaient des Daityas (des Titans, race de géants et de démons), leur donnaient une telle puissance que tous les dieux tremblaient devant leur omnipotence et leurs pouvoirs surnaturels, – même l'Eternel.
Ces yogis antédiluviens, paraît-il, avaient le pouvoir de détruire cet Eternel lui-même, à volonté, – peut-être bien parce que c'était eux qui l'avaient inventé.
Devarata passa dans les forêts plusieurs années ; puis, à la fin, il en eut assez. S'étant laissé dire qu'il pouvait satisfaire Varoûna en trouvant un substitut qui se ferait immoler à sa place, – pourvu que le remplaçant fut un fils de Rishi, – il se mit en route et finit par découvrir ce qu'il lui fallait.
Dans le pays qui s'étend près des rivages fleuris du fameux lac Poushkara, il y avait famine, et un grand saint, nommé Ajigarta (6), était sur le point d'y mourir de faim, avec toute sa famille. Il avait plusieurs fils, dont le second, un adolescent vertueux, appelé Sunahsepha, était en train de devenir un Rishi, lui aussi. Profitant de la disette et pensant avec raison que ventre affamé aurait plus d'oreilles que ventre satisfait, le rusé Devarata mit le père au courant de son histoire. Après quoi il lui offrit cent vaches contre Sunahsepha, pour lui servir de substitut comme viande d'offrande sur l'autel de l'Eternel. Le père vertueux refusa net, d'abord. Mais le doux Sunahsepha s'offrit de lui-même et parla ainsi à son père :
« Qu'importe la vie d'un seul, lorsqu'elle peut sauver celles de tant d'autres ? L'Eternel est un Dieu grand, et sa miséricorde est infinie ; mais il est aussi un dieu fort jaloux, et son courroux est prompt et vengeur. Varoûna est maître de la terreur, et la mort obéit à son commandement. Son esprit ne contestera pas toujours avec celui qui lui désobéit. Il se repentira d'avoir créé l'homme, et alors il brûlera vifs cent mille lakhs (7) de personnes innocentes, pour un seul coupable. Si sa victime lui échappait, pour sûr, il dessécherait nos fleuves, mettrait la terre en feu, et fendraient les femmes enceintes, dans sa bonté infinie... Laisse-moi donc me sacrifier, mon père, pour cet étranger qui nous offre cent vaches ; car cela t'empêcherait, toi et mes frères, de mourir de faim et sauverait des milliers d'autres d'une mort terrible. »
« A ce prix, l'abandon de la vie m'est doux. »
« A ce prix, l'abandon de la vie m'est doux. »
Le vieux Rishi versa des larmes ; mais il finit par consentir ; et s'en fut préparer le bûcher du sacrifice (8).
Le lac Poushkara (9) était un des sites favorisés sur cette terre par la déesse Lakshmi-Padma (lotus blanc), qui se plongeait souvent dans ses ondes fraîches, pour rendre visite à sa sœur aînée, Varoûni, l'épouse de Varoûna l'Eternel (10). Laksmi-Padma entendit l'offre de Devarata, vit le désespoir du père, et admira le dévouement filial de Sunahsepha. Pleine de pitié, la mère de l'amour et de la compassion, envoya quérir le Rishi Visvamitra, l'un des sept Manous primordiaux et fils de Brahmâ, et réussit à l'intéresser au sort de son protégé. Le grand Rishi lui promit son aide. Apparaissant à Sunasepha, tout en restant invisible aux autres, il lui enseigna deux versets sacrés (Mantras) du Rig-Véda, lui faisant promettre de les réciter sur le bûcher. Or, celui qui prononçait ces deux mantras (invocations) forçait tout le conclave des dieux, – Indra en tête, – à venir à son secours, et devenait par cela même Rishi, dans cette vie ou dans sa réincarnation future.
Le lac Poushkara (9) était un des sites favorisés sur cette terre par la déesse Lakshmi-Padma (lotus blanc), qui se plongeait souvent dans ses ondes fraîches, pour rendre visite à sa sœur aînée, Varoûni, l'épouse de Varoûna l'Eternel (10). Laksmi-Padma entendit l'offre de Devarata, vit le désespoir du père, et admira le dévouement filial de Sunahsepha. Pleine de pitié, la mère de l'amour et de la compassion, envoya quérir le Rishi Visvamitra, l'un des sept Manous primordiaux et fils de Brahmâ, et réussit à l'intéresser au sort de son protégé. Le grand Rishi lui promit son aide. Apparaissant à Sunasepha, tout en restant invisible aux autres, il lui enseigna deux versets sacrés (Mantras) du Rig-Véda, lui faisant promettre de les réciter sur le bûcher. Or, celui qui prononçait ces deux mantras (invocations) forçait tout le conclave des dieux, – Indra en tête, – à venir à son secours, et devenait par cela même Rishi, dans cette vie ou dans sa réincarnation future.
L'autel était dressé au bord du lac, le bûcher préparé et la foule assemblée. Etendant, puis liant son fils sur le santal parfumé, Ajigarta s'arma du couteau du sacrifice. Déjà, il levait son bras tremblant au-dessus du cœur de son fils bien-aimé, lorsque celui-ci entonna les versets sacrés. Encore un instant d'hésitation et de douleur suprême... et, comme l'enfant finissait son mantram, le vieux Rishi plongea son couteau dans le sein de Sunahsepha...
Mais, ô miracle !... Au même instant, Indra, le dieu d'azur (le Firmament), glissa des cieux et tomba au milieu de la cérémonie. Enveloppant le bûcher et la victime d'un épais nuage azuré, le brouillard éteignit les flammes du bûcher et délia les cordes qui tenaient l'enfant captif. C'était comme si un coin du ciel bleu s'était affaissé sur les lieux, illuminant le pays entier et colorant toute la scène de son azur doré. Effrayés, la foule et le Rishi lui-même tombèrent sur le nez, à moitié morts de peur.
Lorsqu'ils revinrent à eux, le brouillard avait disparu, et un complet changement de scène s'était opéré.
Les feux du bûcher s'étaient rallumés d'eux-mêmes, et, étendue dessus, on vit une biche (Rohit) (11) qui n'était autre que le Prince Rohita, le Devarata, – qui, le cœur percé du couteau qu'il avait dirigé contre un autre, brûlait lui-même en holocauste pour son péché.
A quelques pas de l'autel, étendu aussi, mais sur un lit de lotus, dormait paisiblement Sunahsepha. Et à la place où le couteau s'était abaissé sur son sein, on voyait s'épanouir un beau lotus bleu. Le lac Poushkara, lui-même, recouvert, un moment auparavant, de lotus blancs, dont les pétales brillaient au soleil comme des coupes d'argent pleine d'amrita (12) reflétait maintenant l’azur du ciel ; – les lotus blancs étaient devenus bleus.
Alors on entendit une voix mélodieuse comme la voix du vina (13), s'élevant dans les airs du fond des ondes, prononcer ces paroles et cette imprécation :
« Un prince qui ne sait pas mourir pour ses sujets, est indigne de régner sur les enfants du Soleil. Il renaîtra dans une race aux cheveux rouges, une race barbare et égoïste ; et les nations qui descendront de lui n'auront pour héritage que le couchant. C'est le puîné d'un ascète mendiant, celui qui sacrifie sans hésiter sa vie pour sauver celle des autres, qui deviendra roi et régnera à sa place. »
Un frémissement d'approbation mit en mouvement le tapis fleuri qui recouvrait le lac. Ouvrant à la lumière d'or leurs cœurs bleus, les lotus sourirent de joie et envoyèrent un hymne de parfum à Sourya, leur soleil et maître. Toute la nature se réjouit, excepté Devarata qui n'était plus qu'une poignée de cendres.
Alors Visvamitra, le grand Rishi, quoique père déjà de cent fils, adopta Sunahsepha pour son fils aîné, et maudit d'avance, en matière de précaution, tout mortel qui se refuserait à reconnaître, dans le dernier né du Righi, l'aîné de ses enfants et l'héritier légitime du trône du roi Ambarisha.
En raison de ce décret, Sunahsepha naquit, à sa prochaine incarnation, dans la famille royale d'Ayodhyâ, et régna sur la race Solaire pendant quatre-vingt-quatre mille années.
Quant à Rohita, tout Devarata ou dieu donné qu'il fût, il subit le sort auquel Lakshmi-Padma l'avait voué.
Il se réincarna dans la famille d'un étranger sans caste (Mleccha-Yavana), et devint l'ancêtre des races barbares et à cheveux rouges qui habitent l'Occident.
C'est pour la conversion de ces races que le Lotus Bleu a été fondé.
Et si d'aucuns de nos lecteurs se laissaient aller à douter de la vérité historique de cette aventure de notre ancêtre Rohita, et de la transformation des lotus blancs en lotus d'azur, ils sont invités à faire un tour à Ajmir.
Une fois-là, ils n'auraient qu'à se rendre au bord du lac trois fois saint, nommé Poushkara, où tout pèlerin qui s'y baigne, pendant la pleine lune du mois de Korthktika (octobre-novembre), atteint la plus haute sainteté, sans se déranger autrement. Là, les sceptiques pourront voir de leurs yeux le site où s'éleva le bûcher de Rohita, ainsi que les eaux fréquentées jadis par Lakshmi.
Et si d'aucuns de nos lecteurs se laissaient aller à douter de la vérité historique de cette aventure de notre ancêtre Rohita, et de la transformation des lotus blancs en lotus d'azur, ils sont invités à faire un tour à Ajmir.
Une fois-là, ils n'auraient qu'à se rendre au bord du lac trois fois saint, nommé Poushkara, où tout pèlerin qui s'y baigne, pendant la pleine lune du mois de Korthktika (octobre-novembre), atteint la plus haute sainteté, sans se déranger autrement. Là, les sceptiques pourront voir de leurs yeux le site où s'éleva le bûcher de Rohita, ainsi que les eaux fréquentées jadis par Lakshmi.
Ils pourraient même voir les lotus bleus, si, grâce à une nouvelle transformation décrétée par les dieux, la plupart de ces plantes ne s'étaient changées, depuis, en crocodiles sacrés, que personne n'a le droit de déranger. Ce qui fait que neuf pèlerins sur dix, qui se plongent dans les eaux du lac, ont la chance d'entrer dans le Nirvana presque aussitôt après, et que les crocodiles sacrés sont les plus gros de leur espèce.
H. P. Blavatsky.
Article écrit en français par H. P. Blavatsky, pour la revue Le Lotus Bleu (Vol. l, avril 1890).
Notes :Article écrit en français par H. P. Blavatsky, pour la revue Le Lotus Bleu (Vol. l, avril 1890).
(1) Comparez l'histojre de Sunahsepha, dans « Bhâgavata », IX, XVI, 35 ; le Ramayana, livre 1, ch. LX ; Manou, X, 105, Koulloûka Bhatta (l'Historien) ; Bahwruba et Aitareya Brâhmanas ; Vishnou Pourana, etc., etc... – Chaque livre donne sa version.
(2) La particule a, dans le mot sanskrit, le montre bien. Placée devant un substantif, cette particule désigne toujours la négation ou le contraire du contenu dans le terme qui suit. Ainsi Saura (Dieu), écrit a-soura, devient non-dieu ou le démon. Vidya, c'est la Science, et a-vidya l'ignorance, ou le contraire de la Science, etc., etc...
(3) Ce n'est que bien plus tard, dans le Panthéon dogmatique et le polythéisme symbolique des Brâhmes, que Varouna devint le Poseidon ou Neptune qu'il est maintenant. Dans le Veda, c'est le plus ancien des dieux, un avec l'Ouranos grec ; c'est-à-dire une personnification de l'espace céleste et des cieux infinis, le créateur et le gouverneur du ciel et de la terre, le Roi, le Père et le Maître du monde, des dieux et des hommes. L'Uranus d'Hésiode et le Zeus des Grecs en un.
(4) Les corneilles et les corbeaux.
(5) Le Sraddha est une cérémonie posthume observée pendant neuf jours par le plus proche parent du défunt. Il fut un temps où elle était magique. A l'heure qu'il est, elle consiste principalement à éparpiller, entre autres pratiques, des boulettes de riz cuit, devant la porte de la maison du mort. Si les corneilles dévorent promptement le riz, c'est un signe que l'âme est libérée et se trouve en paix. Sinon, ces oiseaux si voraces, ne touchant pas à la nourriture, fournissent la preuve que le pisatcha ou bhout (fantôme) est là pour les en empêcher. Le Sraddha est une superstition, sans doute, mais pas plus, à coup sûr, que les neuvaines et messes des morts.
(6) D'autres le nomment Rishika et font du roi Ambarisha, Harixhandra, le fameux Souverain qui fut le parangon de toutes les vertus.
(7) Un lakh est une mesure de 100.000, qu'il s'agisse d'hommes ou de pièces de monnaie.
(8) Manou (liv. X, 105), faisant allusion à cette histoire, remarque qu'Ajigarta, le saint Rishi, ne commit aucun péché en vendant la vie de son fils – puisque ce sacrifice préservait sa vie à lui et celle de toute sa famille. Ceci nous rappelle une autre légende, plus moderne, pouvant servir de parallèle à celle-ci. Le Comte Ugolino, condamné à mourir de faim dans son donjon, ne dévora-t-il pas ses enfants – « pour leur conserver un père ? » La légende populaire de Sunahsepha est plus belle que le commentaire de Manou – une interpolation des Brâhmes dans les manuscrits falsifiés, évidemment.
(9) Ce lac est quelquefois appelé Pokher, de nos jours. C'est un fameux lieu de pèlerinage annuel, situé dans un site charmant et à cinq milles anglais d'Ajmir, dans le Rajistan. Poushkara signifie « lotus bleu », l'eau du lac étant recouverte, comme d'un tapis, de ces belles plantes. Mais la légende assure qu'elles étaient d'abord blanches. Poushkara est aussi un nom propre d'homme, et le nom d'une des « sept îles sacrées », dans la Géographie des Hindous – les Sapta dwipa.
(10) Varouni, déesse de la chaleur (plus tard, déesse du Vin), est née aussi de l'Océan de lait. De « quatorze objets précieux » produits par le barattage, elle apparaît la seconde, et Lakshmi, la dernière, précédée de la coupe d'Amrita – le breuvage qui donne l'immortalité.
(11) Un jeu de mots. Rohit, en sanskrit, est le nom de femelle du daim, de la biche, et Rohita veut dire « le rouge ». C'est pour sa lâcheté et sa peur de mourir qu'il fut changé en biche par les dieux, selon la légende.
(12) L'élixir qui confère l'immortalité.
(13) Une espèce de luth. Un instrument dont l'invention est attribuée au dieu Siva.La légende du lotus bleu
Re: Le Symbole du Lotus
Le lotus: symbole du bouddhisme tibétain
Le lotus – Un des 8 signes auspicieux du bouddhisme tibétain
Le lotus représente la possibilité pour tout être humain de parvenir à l’état de Bouddha quelles que soient les conditions de vie, tout comme la fleur de lotus poussant dans un étang boueux.
Le fait que le lotus soit en même temps fleur et fruit symbolise la simultanéité de la cause et de l’effet au sein de l’existence.
La fleur de lotus est l’un des symboles les plus anciens et aspire à la plus grande pureté, c’est la seule plante aquatique pouvant émerger de la noirceur de la vase pour s’épanouir et se dresser hors de l’eau pour donner une fleur d’une beauté incroyable. C’est justement dans cette impureté qu’est la profondeur des eaux saumâtres, qu’elle va puiser son élégance et sa beauté pour être enfin attirée par la lumière, la nuit elle se referme et sombre sous la surface de l’eau, à l’aube elle sort et s’ouvre à nouveau.
Symbole de pureté absolue et de l’Eveil, emblème de l’élévation spirituelle, le lotus a la particularité de prendre racine dans la vase ou la boue, sa tige baignant dans l’eau tandis que sa fleur s’épanouit majestueusement sur l’eau. Intact face à l’impureté, le lotus symbolise la pureté du cœur et de l’esprit.
Le lotus représente l’élévation de l’âme, d’abord purement matérialiste au travers de ses racines, puis goutant l’expérience de l’eau au travers de sa tige, pour enfin parvenir à l’illumination et l’éveil au travers de sa fleur.
Les bouddhistes tibétains voient au travers du Lotus la véritable nature des Etres, la tige étant le samsara (cycles des vies et morts), la fleur symbolisant la paix et la sérénité.
Le lotus rose incarne le Bouddha Historique Sakyamouni.
Le lotus – Un des 8 signes auspicieux du bouddhisme tibétain
Le lotus représente la possibilité pour tout être humain de parvenir à l’état de Bouddha quelles que soient les conditions de vie, tout comme la fleur de lotus poussant dans un étang boueux.
Le fait que le lotus soit en même temps fleur et fruit symbolise la simultanéité de la cause et de l’effet au sein de l’existence.
La fleur de lotus est l’un des symboles les plus anciens et aspire à la plus grande pureté, c’est la seule plante aquatique pouvant émerger de la noirceur de la vase pour s’épanouir et se dresser hors de l’eau pour donner une fleur d’une beauté incroyable. C’est justement dans cette impureté qu’est la profondeur des eaux saumâtres, qu’elle va puiser son élégance et sa beauté pour être enfin attirée par la lumière, la nuit elle se referme et sombre sous la surface de l’eau, à l’aube elle sort et s’ouvre à nouveau.
Symbole de pureté absolue et de l’Eveil, emblème de l’élévation spirituelle, le lotus a la particularité de prendre racine dans la vase ou la boue, sa tige baignant dans l’eau tandis que sa fleur s’épanouit majestueusement sur l’eau. Intact face à l’impureté, le lotus symbolise la pureté du cœur et de l’esprit.
Le lotus représente l’élévation de l’âme, d’abord purement matérialiste au travers de ses racines, puis goutant l’expérience de l’eau au travers de sa tige, pour enfin parvenir à l’illumination et l’éveil au travers de sa fleur.
Les bouddhistes tibétains voient au travers du Lotus la véritable nature des Etres, la tige étant le samsara (cycles des vies et morts), la fleur symbolisant la paix et la sérénité.
Le lotus rose incarne le Bouddha Historique Sakyamouni.
Re: Le Symbole du Lotus
La fleur de Lotus
Le lotus est une plante considérée comme sacrée depuis l'Antiquité en Inde, ainsi que dans de nombreuses autres cultures. La symbolique associée à sa fleur est très riche : sa beauté évoque la fertilité, la prospérité, la longévité, ou encore, du fait que les graines de lotus durent très longtemps, l’éternité de la vie.
Ainsi, les qualités incarnées par la fleur de lotus ont probablement conduit à la choisir pour symboliser la Loi et les enseignements de Shakyamuni. Dans le Sûtra du Lotus particulièrement, deux principes importants sont associés à cette fleur : la simultanéité de la cause et de l'effet et la pureté.
La simultanéité de la cause et de l’effet
Le grand maître Tiantai a enseigné que le mot « lotus », dans le titre du Sûtra du Lotus, n’est pas seulement une métaphore pour désigner la Loi merveilleuse, mais la Loi elle-même.
Nichiren développe ainsi ce principe profond :
En effet, le lotus produit fleurs et graines en même temps, représentant ainsi le profond principe de « simultanéité de la cause et de l’effet ». Ce principe signifie que les dix états de vie – y compris l'état de bouddha – existent simultanément à chaque instant de vie ; il n’y a donc pas de différence essentielle entre un bouddha et une personne ordinaire. De plus, toute personne peut manifester l'état de vie du bouddha dans le moment présent.
La pureté du lotus
Un autre attribut du lotus, expliquant qu’il soit devenu un symbole bouddhique, est que, tout en poussant et fleurissant dans l’eau boueuse, il développe des fleurs pures et belles. De même, la pure nature de bouddha émerge de l’intérieur de la vie des personnes ordinaires, malgré le « trouble » de leurs illusions et désirs.
Le 15e chapitre du Sûtra du Lotus, « Surgir de terre », décrit ceux qui croient en la Loi merveilleuse comme étant :
L’existence humaine est un tourbillon bouillonnant de désirs, tendances et impulsions qui engendrent maux et souffrances. Ceux qui sont dominés uniquement par leurs désirs et impulsions ne peuvent goûter ni le véritable soi ni la liberté. C’est pourquoi certains enseignements religieux proclament que l’éradication des désirs est la seule voie vers le salut.
Mais le désir étant une fonction inhérente à la vie, le bouddhisme Mahayana enseigne que nous ne pouvons pas supprimer les désirs sans supprimer la vie elle-même. Plutôt que de supprimer nos désirs, la vraie question est donc de savoir comment les diriger pour qu’ils renforcent nos qualités humaines.
C’est ici qu’intervient le bouddhisme de Nichiren. Selon ces enseignements en activant l'état de bouddha, état suprême qui existe en chacun de nous, nos désirs sont réorientés vers notre développement et notre éveil personnels – tels la fleur de lotus s'épanouissant
Le lotus est une plante considérée comme sacrée depuis l'Antiquité en Inde, ainsi que dans de nombreuses autres cultures. La symbolique associée à sa fleur est très riche : sa beauté évoque la fertilité, la prospérité, la longévité, ou encore, du fait que les graines de lotus durent très longtemps, l’éternité de la vie.
Ainsi, les qualités incarnées par la fleur de lotus ont probablement conduit à la choisir pour symboliser la Loi et les enseignements de Shakyamuni. Dans le Sûtra du Lotus particulièrement, deux principes importants sont associés à cette fleur : la simultanéité de la cause et de l'effet et la pureté.
La simultanéité de la cause et de l’effet
Le grand maître Tiantai a enseigné que le mot « lotus », dans le titre du Sûtra du Lotus, n’est pas seulement une métaphore pour désigner la Loi merveilleuse, mais la Loi elle-même.
Nichiren développe ainsi ce principe profond :
Myoho-renge-kyo est comparé au lotus... Parmi toutes les fleurs, le Bouddha choisit la fleur de lotus pour la comparer au Sûtra du Lotus. Il y a pour cela une raison. Certaines plantes fleurissent d’abord, pour ensuite donner des fruits ; d’autres donnent d’abord un fruit avant de fleurir. Certaines n’ont qu’une fleur mais donnent plusieurs fruits ; d’autres ont de nombreuses fleurs mais ne donnent qu’un seul fruit; d’autres encore donnent des fruits sans avoir de fleurs. Ainsi, il y a toutes sortes de plantes, mais le lotus est la seule qui donne simultanément fleur et fruit.
Nichiren, Wou-long et I-long
En effet, le lotus produit fleurs et graines en même temps, représentant ainsi le profond principe de « simultanéité de la cause et de l’effet ». Ce principe signifie que les dix états de vie – y compris l'état de bouddha – existent simultanément à chaque instant de vie ; il n’y a donc pas de différence essentielle entre un bouddha et une personne ordinaire. De plus, toute personne peut manifester l'état de vie du bouddha dans le moment présent.
La pureté du lotus
Un autre attribut du lotus, expliquant qu’il soit devenu un symbole bouddhique, est que, tout en poussant et fleurissant dans l’eau boueuse, il développe des fleurs pures et belles. De même, la pure nature de bouddha émerge de l’intérieur de la vie des personnes ordinaires, malgré le « trouble » de leurs illusions et désirs.
Le 15e chapitre du Sûtra du Lotus, « Surgir de terre », décrit ceux qui croient en la Loi merveilleuse comme étant :
...non souillés par les affaires de ce monde, comme la fleur de lotus dans l’eau.
SdL-XV.
L’existence humaine est un tourbillon bouillonnant de désirs, tendances et impulsions qui engendrent maux et souffrances. Ceux qui sont dominés uniquement par leurs désirs et impulsions ne peuvent goûter ni le véritable soi ni la liberté. C’est pourquoi certains enseignements religieux proclament que l’éradication des désirs est la seule voie vers le salut.
Mais le désir étant une fonction inhérente à la vie, le bouddhisme Mahayana enseigne que nous ne pouvons pas supprimer les désirs sans supprimer la vie elle-même. Plutôt que de supprimer nos désirs, la vraie question est donc de savoir comment les diriger pour qu’ils renforcent nos qualités humaines.
C’est ici qu’intervient le bouddhisme de Nichiren. Selon ces enseignements en activant l'état de bouddha, état suprême qui existe en chacun de nous, nos désirs sont réorientés vers notre développement et notre éveil personnels – tels la fleur de lotus s'épanouissant
Re: Le Symbole du Lotus
Légende et Symbolisme de la Fleur de Lotus
La fleur de lotus est considérée comme l’une des plus belles fleurs du monde
et son parfum est subtil. En 1951, l’une des trois graines d’un lotus
vieux de 2.000 ans découvert dans la région Kemigawa de la Préfecture
de Chiba (Japon) a fleuri. Depuis, elle est connue pour être
« la plus ancienne fleur du monde » ; symbole de fécondité oblige .
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La Fleur du Lotus et le Boudhisme
Le lotus représente la possibilité pour tout être humain de parvenir à l’état de bouddha quelles que soient les conditions de vie, tout comme la fleur de lotus poussant dans un étang boueux. Le fait que le lotus soit en même temps fleur et fruit symbolise la simultanéité de la cause et de l’effet au sein de l’existence. Le lotus blanc représente la perfection spirituelle du Bouddha, cette couleur résume en elle toutes les autres. Le lotus rose est associé au Bouddha historique Shakyamuni, le bleu, à Manjushri et le rouge représente la compassion de tous les bouddhas. Lorsqu’il est stylisé, il a 8 pétales qui renvoient à l’Octuple noble sentier
Une Légende Arabe qui explique l’origine des rêves…
Les rêves s’embarquèrent un jour,en compagnie de leur père le Sommeil,en direction d’une île enchantée.Mais le Sommeil,qui avait offensé le dieu des Tempêtes en accordant un repos nocturne à certains marins que ce dieu irascible poursuivait de sa fureur,vit à son tour les vents se venger sur lui en le jetant sur une terre hospitalière ou rien ne protégeait les hommes de l’ennui.Cependant le pouvoir du dieu des Tempêtes cessait avec le crépuscule,au commencement du règne de la Nuit et de la Lune.Ainsi le père des Rêves,pris de pitié devant la tristesse de ses enfants,leur permit de s’évader, dès que le soir venait.Voilà pourquoi,lorsque tombent les ombres de la nuit,les Rêves prennent leur envol,et s’en vont ça et là,apportant,selon leur caractère,aux uns de douces illusions,aux autres de pénibles cauchemars. »
La légende du Lotus en Egypte
Le lotus faisait partie du mythe égyptien de la création du monde ; d’après la légende, le lotus était issu du limon originel, et c’est de son calice qu’était sorti, sous les traits d’un bel adolescent, le divin Créateur. La fleur de lotus, qui s’ouvre au lever du soleil pour se refermer à son coucher, était de ce fait même comparée au dieu du Soleil et au déploiement de la lumière hors du limon originel. Dans les tombes, où l’on déposait des couronnes de lotus, de nombreuses peintures murales, à Thèbes notamment, représentent des étangs recouverts de ces fleurs sur lesquels les morts naviguent dans des barques de roseaux.
Les colonnes « loti formes » sont typiques de l’architecture égyptienne.
Le lotus et le papyrus réunis symbolisaient l’union des deux parties du royaume égyptien (la Haute et la Basse-Egypte). Le lotus bleu était plus apprécié que le lotus blanc car il exhalait une odeur plus suave ; il était l’attribut de Néfertoum, le jeune dieu de Memphis qui était le « Seigneur des parfums ». Ce lotus était appelé « la belle nennufer »
Le lotus et le papyrus réunis symbolisaient l’union des deux parties du royaume égyptien (la Haute et la Basse-Egypte). Le lotus bleu était plus apprécié que le lotus blanc car il exhalait une odeur plus suave ; il était l’attribut de Néfertoum, le jeune dieu de Memphis qui était le « Seigneur des parfums ». Ce lotus était appelé « la belle nennufer »
En Asie le lotus est auréolé de symboles et de sacrés.
Pureté et perfection, siège ou piédestal de divinités bouddhiques.
Érudition, été, fécondité le lotus est vraisemblablement la fleur incarnant le plus de symboles.
Le caractère sacré attribué au lotus s’explique principalement par la pureté de ses fleurs jaillissant de la saleté des eaux stagnantes !
C’est pour cela que dans la religion bouddhiste on l’assimile à la pureté du Bouddha, car la fleur s’épanouit, immaculée au-dessus des eaux si troubles ou polluées soient-elles.
Érudition, été, fécondité le lotus est vraisemblablement la fleur incarnant le plus de symboles.
Le caractère sacré attribué au lotus s’explique principalement par la pureté de ses fleurs jaillissant de la saleté des eaux stagnantes !
C’est pour cela que dans la religion bouddhiste on l’assimile à la pureté du Bouddha, car la fleur s’épanouit, immaculée au-dessus des eaux si troubles ou polluées soient-elles.
De même que le lotus prend racine dans le limon et s’épanouit au soleil, tout être humain peut accéder à l’éveil, quelle que soit sa condition.
Dans l’iconographie bouddhique, Bouddha et les bodhisattva sont fréquemment représentés assis sur un lotus, posture qui symbolise l’atteinte de l’illumination.
Selon la mythologie hindoue, le créateur du monde, Brahma, était né d’une fleur de lotus, qui avait elle-même poussé sur le nombril de Vishnou alors que celui-ci dormait sur l’eau.
Le maître qui a introduit le bouddhisme au Tibet (VIIIè siècle) porte le nom de Padmasambhava, « celui qui naquit du Lotus ».
Selon la légende, à chaque pas que Bouddha faisait lorsqu’il était enfant, une fleur de lotus surgissait à ses pieds.
Outre le pouvoir de création et la compassion, le lotus symbolise la connaissance qui, au fur et à mesure des réincarnations, permet d’atteindre le Nirvana.
Le culte hindou centré sur le lotus s’étendit finalement à de nombreuses autres cultures et devint le principe de doctrines religieuses comme le Lotus Sutra bouddhiste qui est encore aujourd’hui un enseignement spirituel très influent.
Un autre symbole associé au lotus est le mont Fuji que les bouddhistes vénèrent quant à eux sa forme qui rappelle le bouton blanc de la fleur sacrée car les huit pics, qui surmontent la cime sont semblables aux huit pétales du Lotus.
Enfin nous trouvons au Japon Kannon reconnaissable à ses attributs: un vase à eau, contenant parfois une fleur de lotus (symbole de la pureté), et un rosaire.
Les symboles au service de l’art
Le lotus en tant que symbole puissant de l’art bouddhique a eu une grande influence sur les peuples pratiquants le bouddhisme. Cette influence est notamment présente dans les arts décoratifs traditionnels.
Plante bénéfique par excellence on la retrouve représentées sur des objets usuels, dans l’architecture et également en décoration murale et picturale.
Le lotus est parfois le symbole d’un couple heureux parce que ses fleurs s’épanouissent parallèlement à ses fruits (male + femelle = par extension le couple).
Quand on le représente avec le poisson il est symbole d’opulence matérielle. Une scène reprenant un enfant et un lotus véhicule l’annonce d’une naissance précieuse. Bref autant de présages qui ont multiplié la présence des lotus dans les arts.
Par editecyloniah le 8 novembre, 2010 dans Partages divers.
Re: Le Symbole du Lotus
Symboles Bouddhistes
Le Bouddhisme démarra dès le 4ème ou 6ème siècle av. J.-C., quand Siddharta Gautama commença à disperser ses enseignements sur la souffrance, le nirvana et la renaissance en Inde. Siddharta lui-même était opposé à accepter des images de lui-même, et il utilisait de nombreux symboles différents pour illustrer ses enseignements. Il y a huit symboles de bon augure différents dans le Bouddhisme, et beaucoup disent que ceux-ci représentent les cadeaux que Dieu a fait à Bouddha quand il a atteint l'illumination.
On se sait pas quel était le rôle de l'image aux débuts du Bouddhisme, même si on peut trouver de nombreuses images rescapées, car leur symbolique ou leur nature représentative n'était pas clairement expliquée dans les premiers textes. Parmi les premiers et plus communs symboles du Bouddhisme il y a le stupa, la roue du Dharma et la fleur de lotus. La roue du dharma, traditionnellement représentée avec huit rayons, peut avoir une diversité de significations. Initialement elle ne signifiait que la royauté (concept du "Monarque de la Roue, ou Chakravatin), mais elle commença à être utilisée dans un contexte Bouddhiste sur les Piliers d'Ashoka durant le 3ème siècle av. J.-C. La roue du Dharma est généralement vue comme une référence au processus historique d'enseignement du bouddhadharma ; les huit rayons font référence au Noble Sentier Octuple. Le lotus, de même, peut avoir plusieurs significations, faisant souvent référence au potentiel intrinsèquement pur de l'esprit.
Les autres premiers symboles incluent le trisula, un symbole utilisé environ depuis le 2ème siècle av. J.-C. qui combine le lotus, la baguette de diamant vajra et une symbolisation des trois joyaux (Le Bouddha, le dharma, le sangha). La swastika était traditionnellement utilisée en Inde par les Bouddhistes et les Hindous comme signe de chance. En Asie de l'Est, la swastika est souvent utilisée comme un symbole général du Bouddhisme. Les swastikas utilisées dans ce contexte peuvent être tournées soit vers la gauche soit vers la droite.
Le début du Bouddhisme ne représentait pas le Bouddha lui-même et peut avoir été aniconique. La première trace d'une représentation humaine dans le symbolisme Bouddhiste apparait avec l'empreinte de Bouddha.
Le parasol ou ombrelle
Les Deux Poissons Dorés
La Conque
La fleur de lotus
En savoir plus sur la Fleur de Lotus | Le lotus a été utilisé dans de nombreux enseignements du Bouddhisme pour faire connaitre la véritable nature de toute l'humanité. Les racines du lotus sont collées profondément dans la boue, mais il croit toujours au-dessus de l'eau boueuse et fleurit en une magnifique fleur au doux parfum. Le lotus peut être une analogie de la manière dont nous nous élevons au-dessus de nos souffrances pour atteindre l'illumination, la beauté et la clarté. Les lotus de différentes couleurs signifient différentes choses dans le Bouddhisme. Le blanc signifie la pureté spirituelle et mentale, le rose signifie le Bouddha traditionnel, le violet signifie le mysticisme, le rouge signifie l'amour et la compassion, tandis que le bleu signifie la sagesse. |
La Bannière de Victoire
Le vase
La roue du Dharma
Le noeud éternel
L'Arbre de la Bodhi, également connu en tant que Bo (de Sinhalese Bo), était un grand et très vieux Figuier Sacré situé à Bodh Gaya (à environ 100 km de Patna dans l'état indien de Bihar), sous lequel Siddhartha Gautama, le professeur spirituel et fondateur du Bouddhisme plus tard connu en tant que Gautama Bouddha, est censé avoir atteint l'illumination, ou Bodhi. Dans l'iconographie religieuse, l'arbre de la Bodhi est reconnaissable de par ses feuilles en forme de coeur, qui sont habituellement bien visibles. Il faut 100 à 3000 ans à un arbre de la bodhi pour s'épanouir. Le terme "Arbre de la Bodhi" est également largement appliqué à des arbres existant actuellement, particulièrement le Figuier Sacré poussant au Temple Mahabodhi, qui est un descendant direct du spécimen original. Cet arbre est une destination fréquente pour les pèlerins, étant le plus important des quatre principaux sites de pèlerinage Bouddhistes. D'autres arbres Bodhi sacrés ayant une grande importance dans l'histoire du Bouddhisme sont l'arbre Anandabodhi à Sravasti et l'arbre Bodhi à Anuradhapura, au Sri Lanka. On croit que ces deux arbres sont issus de l'arbre Bodhi original. |
L'empreinte de Bouddha est une empreinte de l'un ou des deux pieds de Gautama Buddha. Il y a deux formes : les naturelles, comme celles trouvées dans la pierre ou la roche, et celles faites artificiellement. Beaucoup des "naturelles", bien sûr, sont reconnues comme n'étant pas les vraies empreintes du Bouddha, mais des répliques ou des représentations de celles-ci, qui peuvent être considérées comme des cetiya (des reliques Bouddhistes) et aussi l'une des premières représentations aniconiques et symboliques du Bouddha. Les empreintes de Bouddha abondent à travers l'Asie, datant de diverses périodes. Elles portent souvent des marques distinctives, telles que le Dharmachakra au centre du pied, ou les 32, 108 ou 132 signes de bon augure du Bouddha, gravés ou peints sur le pied. |
Dans un Trône Vide repose le concept de 'vide', un élément important du mysticisme. Cela symbolisait aussi la royauté de Siddharta Gautama. |
Sébile. La sébile est l'objet le plus simple mais l'un des plus importants de la vie quotidienne des moines Bouddhistes. Cela a été le symbole principal de la vie choisie du moine Bouddhiste. |
Le Lion - est l'un des symboles les plus importants du Bouddhisme. Le lion est le symbole de la royauté qui symbolisait ce dont faisait partie le Bouddha avant d'atteindre l'illumination. C'est aussi le pouvoir de l'enseignement de Bouddha et il est assez souvent comparé au rugissement d'un lion. |
Les Huit Symboles de Bon Augure - (ou Ashtamangala) sont une suite sacrée de Huit Signes de Bon Augure endémiques d'un certain nombre de Traditions Dharmiques telles que l'Hindouisme, le Jaïnisme, le Bouddhisme et le Sikhisme. Les symboles ou 'attributs symboliques' sont le yidam et les outils d'enseignement. Non seulement ces attributs, ces signatures énergétiques, montrent les qualités du courant de pensée illuminé, mais ce sont les investitures qui ornent ces 'qualités' de l'illuminé. Il existe de nombreuses énumérations et variations culturelles des Ashtamangala. Des groupes de huit symboles de bon augure étaient utilisées à l'origine en Inde lors de cérémonies telles qu'une investiture ou un couronnement de roi. Un des premiers groupe de symboles comprenaient : un trône, une swastika, une empreinte, un noeud au crochet, un vase de joyaux, une flasque d'eau de libation, une paire de poissons, un bol muni d'un couvercle. Dans le Bouddhisme, ces huit symboles de bonne fortune représentent les offrandes faites par les dieux à Shakyamuni Buddha immédiatement après qu'il ait gagné l'illumination. L'Ombrelle ou le parasol (chhatra) incarne les notions de richesse ou de royauté, car on devait être assez riche pour posséder un tel objet, et encore plus pour avoir quelqu'un qui le porte. Il montre l'"aisance royale" et la puissance dont on fait l'expérience dans la vie de détachement Bouddhiste. Les deux poissons représentaient à l'origine les deux principales rivières sacrées de l'Inde : le Gange et la Yamuna. Ces fleuves sont associés avec les canaux lunaires et solaires qui prennent naissance dans les narines et portent les rythmes alternants de la respiration ou prana. Ils ont une signification religieuse dans les traditions Hindouistes, Jaïnistes et Bouddhistes mais aussi dans la Chrétienté (le signe du poisson, l'alimentation des cinq milles). Dans le Bouddhisme, les poissons symbolisent le bonheur car ils ont une complète liberté de mouvement dans l'eau. Ils représentent la fertilité et l'abondance. Ils sont souvent dessiné sous la forme d'une carpe qui est considérée en Orient comme sacrée par rapport à leur beauté élégante, leur taille et leur durée de vie. Le vase au Trésor ou Urne de Sagesse représente la santé, la longévité, la richesse, la prospérité, la sagesse et le phénomène d'espace. La fleur de lotus, représentant la 'pureté originale' du corps, de la parole et de l'esprit, flottant au-dessus des eaux boueuses de l'attachement et du désir ; représente le plein épanouissement des actes salutaires dans la libération bienheureuse. La Conque - La conque blanche enroulée vers la droite, représentant le son magnifique, profond, mélodieux, interpénétrant et envahissant du Buddhadharma qui éveille les disciples du profond sommeil de l'ignorance et les presse d'achever leur propre bien-être et le bien-être des autres. Le Noeud - Le 'noeud infini' ou 'noeud éternel' représente l'entrelacement de la sagesse et de la compassion ; représente la dépendance mutuelle de la doctrine religieuse et des affaires séculières. Bannière de Victoire - La bannière Dhvaja était un standard militaire de l'ancienne guerre indienne. Le Makara Dhvaja est devenu plus tard un emblème du dieu Védique de l'amour et du désir : Kamadeva. Dans la tradition tibétaine une liste de onze formes différentes de la bannière de victoire est donnée pour représenter onze méthodes spécifiques pour surmonter les souillures. On peut voir de nombreuses variations du design de la dhvaja sur les toits des monastères tibétains pour symboliser la victoire de Bouddha sur les quatre maras. La Roue du Dharma (Dharmachakra) - La Roue de la Loi, représentant parfois le Sakyamuni Bouddha et l'enseignement du Dharma ; représentant également le mandala et le chakra. Ce symbole est communément utilisé par les Bouddistes Tibétains où il inclut parfois la roue intérieure du Gankyil (Tibétain). |
Swastika - Dans la tradition Bouddhiste, la swastika symbolise le pied ou l'empreinte du Bouddha et elle est souvent utilisée pour marquer le début des textes. Le Bouddhisme Tibétain Moderne l'utilise comme une décoration de vêtement. Avec la propagation du Bouddhisme, elle est passée dans l'iconographie de la Chine et du Japon où elle a été utilisée pour désigner la pluralité, l'abondance, la prospérité et la longue vie. |
Les Quatre Rois Gardiens - Dans la foi Bouddhiste, les Quatre Rois Célestes sont quatre dieux gardiens, chacun d'eux surveille une direction cardinale du monde. |
Re: Le Symbole du Lotus
Les symboles tibétains et leur signification
Bien que tous les symboles tibétains soient toujours de bonne augure comme on aime les nommer, il est cependant judicieux d’en connaître leur signification.
Qu’ils soient destinés à vous-même ou à offrir, chaque symbole tibétain est minutieusement pensé, de la symbolique générale au plus petit détail, même s’il s’avère insignifiant pour vous. Une branche sur un tangka faite à priori au hasard en réalité ne l’est pas. Un visage tourné à droite ou à gauche ou vous faisant face n’est pas non plus un hasard. Un lotus de telle couleur plutôt qu’une autre relève également d’un choix judicieux véhiculé par les enseignements du Bouddha.
Ce petit explicatif vous aidera, je l’espère, à avoir une vision plus pointue des symboles tibétains bouddhistes, ce qui vous amènera à faire un choix plus juste…
Les 8 signes auspicieux
Le NOEUD SANS FIN ou INFINI TIBETAIN
Signification du Nœud sans fin tibétain
Le Nœud sans Fin ou Nœud infini tibétain est un symbole bouddhiste qui représente le mouvement de ce qui est éternel, des chemins spirituels qui s’entrelacent et du temps.
La forme du Nœud sans Fin est évoquatrice de la sagesse et la compassion dans le bouddhisme tibétain. Le haut et le bas du symbole symbolisent l’interaction des forces opposées et duelles, qui finalement se rejoignent et s’unissent dans l’univers.
Le nœud infini tibétain représente également l’inséparabilité du Vide et la réalité de l’existence.
Enfin, puisque le Nœud n’a ni début ni fin, on le définit aussi comme la Sagesse de Bouddha
La CONQUE TIBETAINE
Signification de la Conque tibétaine
Instrument traditionnel du Tibet, la conque est considérée comme étant le symbole de la puissance de la parole du bouddha. La conque dextrogyre s´enroule vers la droite et est la plus rare et la plus propice a la pratique du bouddhisme tibétain. Elle symbolise le son du Dharma qui éveille les êtres du sommeil de l’Ignorance, les incitant ainsi à accomplir leur propre bien pour le bien des autres.
La ROUE DU DHARMA
Signification de la Roue du Dharma
La roue du Dharma reste le symbole le plus important du bouddhisme tibétain, il symbolise la loi bouddhiste ainsi que l’enseignement du Bouddha qui fût le premier à mettre en mouvement cette Roue. La Roue du Dharma représente l’éternel mouvement du cycle des renaissances (ou karma). C’est également la continuité des enseignement du Bouddha, sous toutes ses formes et dans toutes les directions, enseignement qui mènent au Bonheur et à la libération
On représente souvent la Roue du Dharma avec quatre ou huit branches, incarnant les Quatre Nobles Vérités et les Huit Marches.
On représente souvent la Roue du Dharma avec quatre ou huit branches, incarnant les Quatre Nobles Vérités et les Huit Marches.
Le LOTUS
Signification du Lotus
Symbole de pureté absolue et de l’Eveil, emblème de l’élévation spirituelle,
le lotus a la particularité de prendre racine dans la vase ou la boue,
sa tige baignant dans l’eau tandis que sa fleur s’épanouit majestueusement sur l’eau.
Le lotus représente l’élévation de l’âme, d’abord purement matérialiste au travers de ses racines, puis goutant l’expérience de l’eau au travers de sa tige,
pour enfin parvenir à l’illumination et l’éveil au travers de sa fleur.
Les bouddhistes tibétains voient au travers du Lotus la véritable nature des Etres,
la tige étant le samsara (cycles des vies et morts), la fleur symbolisant la paix et la sérénité.
Si vous souhaitez amener une touche de spiritualité dans un étang ou un bassin, sachez que la couleur de chaque lotus est importante :
le lotus a la particularité de prendre racine dans la vase ou la boue,
sa tige baignant dans l’eau tandis que sa fleur s’épanouit majestueusement sur l’eau.
Le lotus représente l’élévation de l’âme, d’abord purement matérialiste au travers de ses racines, puis goutant l’expérience de l’eau au travers de sa tige,
pour enfin parvenir à l’illumination et l’éveil au travers de sa fleur.
Les bouddhistes tibétains voient au travers du Lotus la véritable nature des Etres,
la tige étant le samsara (cycles des vies et morts), la fleur symbolisant la paix et la sérénité.
Si vous souhaitez amener une touche de spiritualité dans un étang ou un bassin, sachez que la couleur de chaque lotus est importante :
Le lotus blanc est symbole de pureté spirituelle et mentale
Le lotus rouge concerne le cœur, la compassion et l’amour
Le lotus bleu est symbole de sagesse
Le lotus rose incarne le Bouddha Historique Sakyamouni
Le lotus violet mauve se rapporte davantage du mysticisme
Le lotus rouge concerne le cœur, la compassion et l’amour
Le lotus bleu est symbole de sagesse
Le lotus rose incarne le Bouddha Historique Sakyamouni
Le lotus violet mauve se rapporte davantage du mysticisme
Le DRAPEAU ROULE ou BANNIERE
Signification de la Bannière ou Drapeau Roulé
La bannière tibétaine est le symbole de l’enseignement de Bouddha, le triomphe sur l’Ignorance, la doctrine de Bouddha sur les forces du Mal : la passion, la peur de la mort, la fierté et la luxure.
Le VASE AUX TRESORS
Signification du Vase au Trésor
Le vase aux Trésors représente une multitude de richesses, intellectuelles et de prospérité. C’est un symbole tibétain de longue vie et d’abondance.
Lorsque vous portez un bijou tibétain représentant le vase aux trésors (ce n’est pas par hasard si ces pendentifs sont souvent dit « ghau » ou « gao », tout simplement parce qu’on peut les remplir), pensez à glisser à l’intérieur tout ce que vous pensez être bénéfique pour vous et tous les êtres vivants. Cela peut être des mantras tibétains, ou des photos de personnes qui sont particulièrement importantes pour vous, ou des pensées ou prières…
Lorsque vous portez un bijou tibétain représentant le vase aux trésors (ce n’est pas par hasard si ces pendentifs sont souvent dit « ghau » ou « gao », tout simplement parce qu’on peut les remplir), pensez à glisser à l’intérieur tout ce que vous pensez être bénéfique pour vous et tous les êtres vivants. Cela peut être des mantras tibétains, ou des photos de personnes qui sont particulièrement importantes pour vous, ou des pensées ou prières…
Le POISSON D'OR
Signification du Poisson d’Or
A l’origine, les deux poissons étaient le symbole de la rivière Yamuna et du Gange, mais ils sont devenus le symbole de la bonne fortune par la suite pour les hindous et les bouddhistes.
Chez les bouddhistes tibétains, le poisson d’Or représente les êtres vivants qui pratiquent le dharma, et qui ne doivent pas craindre de se noyer dans l’océan de souffrance, puisqu’ils peuvent librement nager comme le font les poissons dans l’eau, afin de choisir leurs renaissances
Chez les bouddhistes tibétains, le poisson d’Or représente les êtres vivants qui pratiquent le dharma, et qui ne doivent pas craindre de se noyer dans l’océan de souffrance, puisqu’ils peuvent librement nager comme le font les poissons dans l’eau, afin de choisir leurs renaissances
L'OMBRELLE OU LE PARASOL ROYAL
Signification de l’Ombrelle ou Parasol Royal
Le parasol symbolise l'activité qui protège des hommes de tous les maux : maladies, accidents, esprits malins. Elle protège également les êtres des mondes inférieurs. Dans le bouddhisme tibétain, l’ombrelle nous protège contre la souffrance. L’ombrelle tibétaine est garante de la sagesse
Re: Le Symbole du Lotus
Lotus, fleur du symbolisme
Le lotus, symbole de la réalisation de l'être
La réalisation des possibilités de l'être est souvent symbolisée par l'épanouissement d'une fleur à la surface des “Eaux”. Il s'agit des “Eaux primordiales” qui renferment, dans leur unité première et originelle, toutes les possibilités de réalisation. Cette fleur est habituellement un lotus en Orient, une rose ou un lis en Occident.
La fleur en général et le lotus en particulier sont des symboles de l'accomplissement spirituel de l'être, depuis les profondeurs obscures associées aux “Eaux inférieures” jusqu'à la floraison complète dans la pleine lumière des “Eaux supérieures”. Cet accomplissement émane de la semence (germe premier ou Oeuf du Monde), s'ouvre sous la forme de bouton (éclosion de l'Oeuf) et s'épanouit à la pleine floraison.
La fleur incarne le principe féminin ou passif de la manifestation qui l'assimile à un réceptacle, une coupe, un vase recevant l'influence du principe masculin ou actif. Cette distinction entre principes passif et actif se retrouve dans les différentes formes traditionnelles: Prakriti/Purusha en Inde, yin/yang en Chine, féminin/masculin en Occident. De l'union de ces deux principes naissent la manifestation de l'être et de toutes ses possibilités de réalisation dans toute forme traditionnelle.
La fleur sacrée de l'Égypte
Le papyrus et le lotus, deux plantes aquatiques, représentaient respectivement les royaumes de la Haute et de la Basse Égypte. Selon le mythe égyptien de la création du monde, le lotus est sorti du limon originel et de son calice le divin Créateur. La fleur de lotus s'ouvrant au lever du soleil et se refermant à son coucher, symbolise le dieu du Soleil et l'expansion de la lumière hors du limon originel.
L'architecte Kha et son épouse en adoration devant Osiris
(Osiris faisant face à une colonne de papyrus et de lotus)
Lieu de naissance et couche nuptiale d'Isis et d'Osiris, il symbolise également la naissance et la re-naissance après la mort. Rien d'étonnant dès lors qu'il orne les colonnes des monuments de l'architecture égyptienne et de ses représentations murales. La colonne symbolise l'Axe de l'Univers d'où partent autant de faisceaux de lotus représentant le plein épanouissement de la manifestation du monde.
Le lotus bleu était davantage estimé que le lotus blanc en raison de l'odeur suave, semblable à celle de la vie divine, qu'il exhalait. Attribut de Néfertem, le dieu de Memphis et le “Seigneur des Parfums”, il était appelé “nen-nufer”, origine de la dénomination française “nénuphar”.
Le lotus dans la tradition hindoue
Dans la tradition hindoue, Vishnu dort à la surface des “Eaux primordiales”. Un lotus rose émerge de son nombril. Au milieu de la fleur se tient Brahmâ.
Le lotus rose (“padma”) associé à Vishnu est un symbole diurne et solaire contrairement au lotus bleu (“utpala”) propre à la nuit et à la lune et en relation avec Shiva.
Ces trois dieux représentent la triple manifestation (“Trimûrti”): Brahmâ le Créateur, Vishnu le Préservateur et Shiva le Destructeur ou plus exactement le Transformateur. La préservation se fait au grand jour tandis que la transformation opère nuitamment.
Ces dieux représentent des principes producteurs du monde manifesté et autant de facettes du dieu Suprême, Brahma. En tant que “Principe Suprême”, Brahma est au-delà de toute distinction entre création, préservation et transformation. Il est neutre alors que Brahmâ, Vishnu et Shiva sont masculins et dotés d'énergies féminines propres (“shakti”) dépeintes respectivement par les trois déesses: Sarasvatî, Lakshmî et Pârvatî.
Lakshmî, l'énergie féminine de Vishnu
(Déesse du lotus)
Lakshmî, “shakti” de Vishnu et déesse du lotus, apparaît debout ou assise sur un lotus, élevant des lotus dans ses mains et entourée de fleurs en boutons ou en corolles. Des perles de pluie tombent de ses mains. Elles symbolisent la descente des “Eaux supérieures” vers les “Eaux inférieures” à la source de la création. Cet aspect est encore davantage souligné sur certaines représentations où des éléphants apparaissent de chaque côté, déversant de l'eau de leurs trompes.
Le Sûtra du Lotus
Dans nombre de représentations, le Bouddha se tient au milieu d'un lotus à huit pétales.
Bouddha enseignant la Loi
(assis sur un lotus)
Il est assis sur le moyeu immobile d'une roue à huit rayons qui symbolisent les huit points cardinaux et intermédiaires représentatifs de la manifestation dans toute sa plénitude. Une roue qui évoque les représentations stylisées du lotus ou de la “rouelle celtique”, symboles de la manifestation du monde (circonférence) unie à son Principe immobile (centre). Pour plus de détails à ce sujet, voir le drapeau du Royaume-Uni.
Le maître qui a introduit la doctrine du Bouddha au Tibet au VIIIe siècle de notre ère porte le nom de “Padmasambhava”; (celui qui naquit du lotus).
Le “Sûtra du Lotus” (Lotus de la Loi Véritable) constitue un recueil sanskrit reconnu par le Mahayana comme renfermant les enseignements fondamentaux du Bouddha. À la fois enseignement du Bouddha vivant et enseignement vivant du Bouddha, il expose les nombreuses voies qui mènent à l'Éveil et tout particulièrement: le rôle du Bouddha; les bénéfices retirés des Bodhisattvas; le sens de la nature du Bouddha et l'importance de la foi.
Le lotus, qui pousse dans la boue et la vase pour donner une fleur d'une exquise beauté, dépeint la nature du Bouddha depuis son émanation jusqu'à sa sublime fragrance.
Les voies du Tantra et du Kundalini-Yoga
Selon le Tantra, il y a dans l'être humain un corps subtil parcouru par trois canaux (“nâdis”) joints à leur base. Les canaux latéraux, où s'écoulent des énergies opposées, solaire (“Pingala”) et lunaire (“Ida”), s'enroulent autour du troisième canal neutre (“Sushumnâ”) et de cinq points fondamentaux.
Trois canaux véhiculant l'énergie subtile
(entre les chakras représentés par un lotus)
Au nombre total de sept, ces points fondamentaux sont qualifiés de chakras, terme sanskrit qui se traduit littéralement par roues. Assortie de rayons, la roue représente la forme stylisée du lotus. Or, ces centres sont précisément représentés, dans la tradition hindoue, par des lotus distingués par le nombre de leurs pétales.
Au cours de son ascension, la “kundalini”, forme statique de l'énergie subtile, traverse successivement les différents chakras associés aux besoins physiques, psychiques et spirituels pour mener l'être vers la Connaissance véritable et à la pleine Réalisation symbolisées par le lotus à mille pétales.
Dans le Tantra taoïste, la floraison est le résultat d'une alchimie intérieure, du mariage de l'essence (hsin) avec le souffle (ki), du Feu (Li) et de l'Eau (Kan) qui symbolise le retour au centre, à l'unité de l'état primordial représentée par le lotus.
Le lotus, symbole de la réalisation de l'être
La réalisation des possibilités de l'être est souvent symbolisée par l'épanouissement d'une fleur à la surface des “Eaux”. Il s'agit des “Eaux primordiales” qui renferment, dans leur unité première et originelle, toutes les possibilités de réalisation. Cette fleur est habituellement un lotus en Orient, une rose ou un lis en Occident.
La fleur en général et le lotus en particulier sont des symboles de l'accomplissement spirituel de l'être, depuis les profondeurs obscures associées aux “Eaux inférieures” jusqu'à la floraison complète dans la pleine lumière des “Eaux supérieures”. Cet accomplissement émane de la semence (germe premier ou Oeuf du Monde), s'ouvre sous la forme de bouton (éclosion de l'Oeuf) et s'épanouit à la pleine floraison.
La fleur incarne le principe féminin ou passif de la manifestation qui l'assimile à un réceptacle, une coupe, un vase recevant l'influence du principe masculin ou actif. Cette distinction entre principes passif et actif se retrouve dans les différentes formes traditionnelles: Prakriti/Purusha en Inde, yin/yang en Chine, féminin/masculin en Occident. De l'union de ces deux principes naissent la manifestation de l'être et de toutes ses possibilités de réalisation dans toute forme traditionnelle.
La fleur sacrée de l'Égypte
Le papyrus et le lotus, deux plantes aquatiques, représentaient respectivement les royaumes de la Haute et de la Basse Égypte. Selon le mythe égyptien de la création du monde, le lotus est sorti du limon originel et de son calice le divin Créateur. La fleur de lotus s'ouvrant au lever du soleil et se refermant à son coucher, symbolise le dieu du Soleil et l'expansion de la lumière hors du limon originel.
L'architecte Kha et son épouse en adoration devant Osiris
(Osiris faisant face à une colonne de papyrus et de lotus)
Lieu de naissance et couche nuptiale d'Isis et d'Osiris, il symbolise également la naissance et la re-naissance après la mort. Rien d'étonnant dès lors qu'il orne les colonnes des monuments de l'architecture égyptienne et de ses représentations murales. La colonne symbolise l'Axe de l'Univers d'où partent autant de faisceaux de lotus représentant le plein épanouissement de la manifestation du monde.
Le lotus bleu était davantage estimé que le lotus blanc en raison de l'odeur suave, semblable à celle de la vie divine, qu'il exhalait. Attribut de Néfertem, le dieu de Memphis et le “Seigneur des Parfums”, il était appelé “nen-nufer”, origine de la dénomination française “nénuphar”.
Le lotus dans la tradition hindoue
Dans la tradition hindoue, Vishnu dort à la surface des “Eaux primordiales”. Un lotus rose émerge de son nombril. Au milieu de la fleur se tient Brahmâ.
Le lotus rose (“padma”) associé à Vishnu est un symbole diurne et solaire contrairement au lotus bleu (“utpala”) propre à la nuit et à la lune et en relation avec Shiva.
Ces trois dieux représentent la triple manifestation (“Trimûrti”): Brahmâ le Créateur, Vishnu le Préservateur et Shiva le Destructeur ou plus exactement le Transformateur. La préservation se fait au grand jour tandis que la transformation opère nuitamment.
Ces dieux représentent des principes producteurs du monde manifesté et autant de facettes du dieu Suprême, Brahma. En tant que “Principe Suprême”, Brahma est au-delà de toute distinction entre création, préservation et transformation. Il est neutre alors que Brahmâ, Vishnu et Shiva sont masculins et dotés d'énergies féminines propres (“shakti”) dépeintes respectivement par les trois déesses: Sarasvatî, Lakshmî et Pârvatî.
Lakshmî, l'énergie féminine de Vishnu
(Déesse du lotus)
Lakshmî, “shakti” de Vishnu et déesse du lotus, apparaît debout ou assise sur un lotus, élevant des lotus dans ses mains et entourée de fleurs en boutons ou en corolles. Des perles de pluie tombent de ses mains. Elles symbolisent la descente des “Eaux supérieures” vers les “Eaux inférieures” à la source de la création. Cet aspect est encore davantage souligné sur certaines représentations où des éléphants apparaissent de chaque côté, déversant de l'eau de leurs trompes.
Le Sûtra du Lotus
Dans nombre de représentations, le Bouddha se tient au milieu d'un lotus à huit pétales.
Bouddha enseignant la Loi
(assis sur un lotus)
Il est assis sur le moyeu immobile d'une roue à huit rayons qui symbolisent les huit points cardinaux et intermédiaires représentatifs de la manifestation dans toute sa plénitude. Une roue qui évoque les représentations stylisées du lotus ou de la “rouelle celtique”, symboles de la manifestation du monde (circonférence) unie à son Principe immobile (centre). Pour plus de détails à ce sujet, voir le drapeau du Royaume-Uni.
Le maître qui a introduit la doctrine du Bouddha au Tibet au VIIIe siècle de notre ère porte le nom de “Padmasambhava”; (celui qui naquit du lotus).
Le “Sûtra du Lotus” (Lotus de la Loi Véritable) constitue un recueil sanskrit reconnu par le Mahayana comme renfermant les enseignements fondamentaux du Bouddha. À la fois enseignement du Bouddha vivant et enseignement vivant du Bouddha, il expose les nombreuses voies qui mènent à l'Éveil et tout particulièrement: le rôle du Bouddha; les bénéfices retirés des Bodhisattvas; le sens de la nature du Bouddha et l'importance de la foi.
Le lotus, qui pousse dans la boue et la vase pour donner une fleur d'une exquise beauté, dépeint la nature du Bouddha depuis son émanation jusqu'à sa sublime fragrance.
Les voies du Tantra et du Kundalini-Yoga
Selon le Tantra, il y a dans l'être humain un corps subtil parcouru par trois canaux (“nâdis”) joints à leur base. Les canaux latéraux, où s'écoulent des énergies opposées, solaire (“Pingala”) et lunaire (“Ida”), s'enroulent autour du troisième canal neutre (“Sushumnâ”) et de cinq points fondamentaux.
Trois canaux véhiculant l'énergie subtile
(entre les chakras représentés par un lotus)
Au nombre total de sept, ces points fondamentaux sont qualifiés de chakras, terme sanskrit qui se traduit littéralement par roues. Assortie de rayons, la roue représente la forme stylisée du lotus. Or, ces centres sont précisément représentés, dans la tradition hindoue, par des lotus distingués par le nombre de leurs pétales.
Au cours de son ascension, la “kundalini”, forme statique de l'énergie subtile, traverse successivement les différents chakras associés aux besoins physiques, psychiques et spirituels pour mener l'être vers la Connaissance véritable et à la pleine Réalisation symbolisées par le lotus à mille pétales.
Dans le Tantra taoïste, la floraison est le résultat d'une alchimie intérieure, du mariage de l'essence (hsin) avec le souffle (ki), du Feu (Li) et de l'Eau (Kan) qui symbolise le retour au centre, à l'unité de l'état primordial représentée par le lotus.
Re: Le Symbole du Lotus
Le lotus. La position du lotus, zazen : patrimoine divin de l'humanité
Cette posture nous fait émerger de notre confusion et nous illumine l'Esprit, et le corps. Elle nous fait comprendre ce que nous sommes. C'est l'apprentissage le plus direct de ce que nous sommes. En fait en oubliant qui nous sommes, nous découvrons ce que nous sommes.
Une des phrases les plus connues dans le bouddhisme et que mon Maître a répété tout au long de sa vie et de son enseignement, il terminait, il concluait, il ponctuait, il soulignait, toujours, en répétant... shiki soku se ku, ku soku se shiki. Cette phrase définit complètement ce que nous sommes, elle définit complètement ce qu'est le lotus. Alors évidemment, la traduction de cette phrase, c'est... Shiki, en fait ce sont...les phénomènes dans leur ensemble... Shiki égale phénomènes. En particulier, en fait, c'est le matériel, shiki. C'est ce qu'on peut voir, discerner. C'est un phénomène matérialisé. Shiki soku se...ku. Ku, au contraire, c'est ce qu'on peut pas voir, c'est le côté énergétique, énergie, vide, espace... Donc ça veut dire le matériel, emplit même l'espace, et l'espace, le vide, constitue le matériel lui-même, la matière elle-même. Cette phrase, c'est comme une équation mathématique, comme un théorème.
Et donc dans ce lotus, dans la posture de zazen, on va se découvrir et se comprendre, de l'aspect le plus matériel de nous même, le plus solide de nous même, jusqu'à l'aspect le plus spirituel, le plus invisible, le plus subtil de nous-même. C'est ça qu'on apprend à faire dans cette posture du lotus.Donc pour les débutants, les premières indications qu'on donne sont posturales. On commence par le côté le plus solide de nous-même, la posture. Donc on donne des indications sur la position de la tête, la position de la colonne vertébrale, la position des épaules, la position des mains, la position des yeux, de la bouche, de la langue, du nombril, du nez, des jambes, des genoux. On va essayer de se situer dans l'espace. On va essayer de s'équilibrer, de se situer aussi, au sein des forces. Par exemple : gravitation, force centrifuge, force centripète...
Ensuite, on va découvrir sa conscience. La pensée, qu'est-ce que la pensée? Différents types de pensées, différents types de consciences. Position de la tête, position du cerveau. Découvrir au sein même de la pensée, de la conscience, qui sont eux-mêmes faits de Shiki soku se ku, c'est à dire : pensées, phénomènes...silence, ku. On va découvrir des subtilités entre la pensée et la conscience. Jusqu'à arriver au souffle, conscience du souffle. Le souffle, c'est pas seulement la respiration, le souffle, c'est la vie, c'est ce qui est vivant. Le souffle également est pensée, le souffle également est conscience. Conscience silencieuse.
Donc on va découvrir la pensée, la conscience de plus en plus subtile, de plus en plus invisible, de plus en plus profond. Et tout ça, cela constitue ce que nous sommes... jusqu'à la conscience universelle. A laquelle nous participons pleinement au travers du zazen. Donc c'est immense, le zazen. C'est seulement à cause de l'ignorance, de l'abêtissement humain, que la majorité ne connaisse pas, ne pratique pas, ce patrimoine... divin, de l'humanité. »
Kusen donné au dojo zen de Montpellier - 2013
« Le lotus... la position du lotus, zazen.... Dans le bouddhisme, on parle beaucoup de lotus, on voit le Bouddha assis dans un lotus, dans une fleur de lotus. Le symbole du lotus, c'est une fleur qui prend racine sous l'eau, et dans la boue. Cela représente la souffrance de la vie, la confusion...la souillure. Et de cette boue jaillie une magnifique fleur qui sort de l'eau, qui est majestueuse, équilibrée, lumineuse. Donc c'est devenu le symbole du lotus, le symbole du bouddhisme.Cette posture nous fait émerger de notre confusion et nous illumine l'Esprit, et le corps. Elle nous fait comprendre ce que nous sommes. C'est l'apprentissage le plus direct de ce que nous sommes. En fait en oubliant qui nous sommes, nous découvrons ce que nous sommes.
Une des phrases les plus connues dans le bouddhisme et que mon Maître a répété tout au long de sa vie et de son enseignement, il terminait, il concluait, il ponctuait, il soulignait, toujours, en répétant... shiki soku se ku, ku soku se shiki. Cette phrase définit complètement ce que nous sommes, elle définit complètement ce qu'est le lotus. Alors évidemment, la traduction de cette phrase, c'est... Shiki, en fait ce sont...les phénomènes dans leur ensemble... Shiki égale phénomènes. En particulier, en fait, c'est le matériel, shiki. C'est ce qu'on peut voir, discerner. C'est un phénomène matérialisé. Shiki soku se...ku. Ku, au contraire, c'est ce qu'on peut pas voir, c'est le côté énergétique, énergie, vide, espace... Donc ça veut dire le matériel, emplit même l'espace, et l'espace, le vide, constitue le matériel lui-même, la matière elle-même. Cette phrase, c'est comme une équation mathématique, comme un théorème.
Et donc dans ce lotus, dans la posture de zazen, on va se découvrir et se comprendre, de l'aspect le plus matériel de nous même, le plus solide de nous même, jusqu'à l'aspect le plus spirituel, le plus invisible, le plus subtil de nous-même. C'est ça qu'on apprend à faire dans cette posture du lotus.Donc pour les débutants, les premières indications qu'on donne sont posturales. On commence par le côté le plus solide de nous-même, la posture. Donc on donne des indications sur la position de la tête, la position de la colonne vertébrale, la position des épaules, la position des mains, la position des yeux, de la bouche, de la langue, du nombril, du nez, des jambes, des genoux. On va essayer de se situer dans l'espace. On va essayer de s'équilibrer, de se situer aussi, au sein des forces. Par exemple : gravitation, force centrifuge, force centripète...
Ensuite, on va découvrir sa conscience. La pensée, qu'est-ce que la pensée? Différents types de pensées, différents types de consciences. Position de la tête, position du cerveau. Découvrir au sein même de la pensée, de la conscience, qui sont eux-mêmes faits de Shiki soku se ku, c'est à dire : pensées, phénomènes...silence, ku. On va découvrir des subtilités entre la pensée et la conscience. Jusqu'à arriver au souffle, conscience du souffle. Le souffle, c'est pas seulement la respiration, le souffle, c'est la vie, c'est ce qui est vivant. Le souffle également est pensée, le souffle également est conscience. Conscience silencieuse.
Donc on va découvrir la pensée, la conscience de plus en plus subtile, de plus en plus invisible, de plus en plus profond. Et tout ça, cela constitue ce que nous sommes... jusqu'à la conscience universelle. A laquelle nous participons pleinement au travers du zazen. Donc c'est immense, le zazen. C'est seulement à cause de l'ignorance, de l'abêtissement humain, que la majorité ne connaisse pas, ne pratique pas, ce patrimoine... divin, de l'humanité. »
Maitre Kosen
Re: Le Symbole du Lotus
L’Acacia et le Lotus : francs-maçons et bouddhistes
La publication des actes du premier colloque, dans la collection "Question de", chez Albin Michel, a été un surprenant succès de librairie. Une réédition est prévue, augmentée des actes du deuxième colloque.
Les maçons bouddhistes viennent donc de fonder une "fraternelle" à laquelle ils ont donné le titre de "L’Acacia et le lotus". L’acacia symbolise la franc-maçonnerie et le lotus, évidemment, le bouddhisme. Une "fraternelle" est une association de maçons de diverses obédiences qui ont un point commun, en dehors de leur appartenance à la franc-maçonnerie : le plus souvent le métier, un art, ou un loisir.
Le but de cette fraternelle, dont les statuts viennent d’être publiés au Journal Officiel, est « de réunir les membres de ces deux spiritualités afin d’étudier et approfondir leurs convergences et d’organiser à cet effet des rencontres, colloques, conférences, éditions, voyages, etc. » Si la franc-maçonnerie ne mène pas à l’éveil et ne le prétend d’ailleurs pas, ces deux traditions ont en commun la recherche de la vérité, l’absence de dogmes, l’ouverture d’esprit, la tolérance. Le siège social est fixé 4 rue Pasteur, 58200 Cosne-sur-Loire.
Le président d’honneur est le Dr Jean-Pierre Schnetzler, psychiatre en retraite, ancien maître de conférence à la faculté de Grenoble et enseignant du Dharma à Karma Migyour Ling (Isère). Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont le récent "La Franc-Maçonnerie comme voix spirituelle" (Dervy Livres), le meilleur texte publié sur ce sujet. Le président est Jean-François Gantois, journaliste, rédacteur en chef d’Actualité Bouddhiste, le journal trimestriel de l’Union Bouddhiste de France. On retrouve dans le bureau la plupart des participants aux colloques de Karma Ling. Ils appartiennent à toutes les grandes obédiences maçonniques du pays ainsi qu’aux différentes écoles bouddhistes (Vajrayana, Zen, Theravada, etc.).
Un troisième colloque bouddhisme et franc-maçonnerie aura lieu en octobre 2002, à Karma Ling, selon une formule nouvelle, plus interactive.
Les francs-maçons bouddhistes ont fondé une fraternelle, l’Acacia et le lotus, pour étudier les concordances entre leurs deux traditions.
Par Jean-François Gantois Les francs-maçons bouddhistes sont nombreux. Plus sans doute qu’ils ne le croyaient eux-mêmes. Ils se sont découverts les uns les autres à l’occasion des deux colloques bouddhisme et franc-maçonnerie, organisés en 1993 et 1997 au monastère de Karma Ling, en Savoie.
La publication des actes du premier colloque, dans la collection "Question de", chez Albin Michel, a été un surprenant succès de librairie. Une réédition est prévue, augmentée des actes du deuxième colloque.
Les maçons bouddhistes viennent donc de fonder une "fraternelle" à laquelle ils ont donné le titre de "L’Acacia et le lotus". L’acacia symbolise la franc-maçonnerie et le lotus, évidemment, le bouddhisme. Une "fraternelle" est une association de maçons de diverses obédiences qui ont un point commun, en dehors de leur appartenance à la franc-maçonnerie : le plus souvent le métier, un art, ou un loisir.
Le but de cette fraternelle, dont les statuts viennent d’être publiés au Journal Officiel, est « de réunir les membres de ces deux spiritualités afin d’étudier et approfondir leurs convergences et d’organiser à cet effet des rencontres, colloques, conférences, éditions, voyages, etc. » Si la franc-maçonnerie ne mène pas à l’éveil et ne le prétend d’ailleurs pas, ces deux traditions ont en commun la recherche de la vérité, l’absence de dogmes, l’ouverture d’esprit, la tolérance. Le siège social est fixé 4 rue Pasteur, 58200 Cosne-sur-Loire.
Le président d’honneur est le Dr Jean-Pierre Schnetzler, psychiatre en retraite, ancien maître de conférence à la faculté de Grenoble et enseignant du Dharma à Karma Migyour Ling (Isère). Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont le récent "La Franc-Maçonnerie comme voix spirituelle" (Dervy Livres), le meilleur texte publié sur ce sujet. Le président est Jean-François Gantois, journaliste, rédacteur en chef d’Actualité Bouddhiste, le journal trimestriel de l’Union Bouddhiste de France. On retrouve dans le bureau la plupart des participants aux colloques de Karma Ling. Ils appartiennent à toutes les grandes obédiences maçonniques du pays ainsi qu’aux différentes écoles bouddhistes (Vajrayana, Zen, Theravada, etc.).
Un troisième colloque bouddhisme et franc-maçonnerie aura lieu en octobre 2002, à Karma Ling, selon une formule nouvelle, plus interactive.
Re: Le Symbole du Lotus
Le Daimoku du Sūtra du Lotus
Nichiren, disciple du Grand Maître Kompon [Dengyō]
Points de repère
Cette lettre a été adressée au cours du premier mois de 1266 à une femme d’un âge avancé. On ne sait rien de cette personne sinon qu’elle était nouvellement convertie au bouddhisme de Nichiren et qu’elle habitait à Amatsu, dans la province d’Awa. Cette lettre explique en termes clairs les bienfaits de la seule pratique de Nam-myōhō-renge-kyō en disant que cette formule et les éléments qui la composent contiennent tous les pouvoirs du Bouddha et que la personne qui la récite peut capter tous les bienfaits du bouddhisme et ainsi revitaliser sa vie. Lors de l’automne 1264, un an après avoir été gracié à la suite de son exil à Izu, Nichiren revint sur le lieu de sa naissance, dans la province d’Awa. Les nouvelles de la grave maladie de sa mère et la diminution des pressions gouvernementales accélérèrent sa décision de retourner chez lui. Cependant, Tōjō Kagenobu, intendant de la région et fervent adepte du Nembutsu, était encore furieux que Nichiren ait réfuté, onze ans plus tôt, les enseignements de la Terre pure, et il guetta son arrivée.
Le premier souci de Nichiren fut de rendre visite à sa mère et leurs retrouvailles semblent avoir eu un grand effet sur elle car elle recouvra rapidement la santé. Kudō Yoshitaka et les autres disciples de la région désiraient vivement le voir et l’exhortèrent à venir au manoir de Kudō. Le onzième jour du onzième mois de 1264, accompagné de messagers chargés de le guider, le groupe se mit en route. Quand il parvint en un lieu connu sous le nom de Komatsubara, il tomba dans une embuscade tendue par Tōjō Kagenobu et d’autres adeptes du Nembutsu. Kudō, qui accourut à l’aide de Nichiren, et un autre disciple, furent tués. Nichiren fut blessé d’un coup d’épée au front et eut la main gauche brisée.
Encourant des risques personnels considérables, Nichiren demeura à Awa de 1264 à 1267, et conduisit de vigoureuses activités de propagation, en œuvrant avec et parmi les gens ordinaires. En 1266, Nichiren resta un certain temps dans son ancien temple, le Seichō-ji, où il écrivit plusieurs traités doctrinaux, dont cette lettre.
La lettre est composée de deux parties. Dans la première, Nichiren soulève la question de savoir si l’on peut ou non recevoir des bienfaits en récitant le Daimoku (Nam-myōhō-renge-kyō), sans comprendre le sens du Sūtra du Lotus, et souligne la nécessité de la foi pour atteindre la bouddhéité. Citant les exemples de Mahakashyapa et de Shariputra, il déclare que, même sans comprendre, on peut éradiquer n’importe quel mauvais karma et accumuler des bienfaits illimités, dès lors que l’on poursuit la pratique du Daimoku avec une foi résolue. Dans la seconde partie, Nichiren clarifie les grands bienfaits contenus dans les cinq caractères de Myōhō-renge-kyō, le titre du p.142Sūtra du Lotus. Il explique les trois sens du caractère myō : ouvrir, inclure et revivifier. Il affirme pour finir que seul le Sūtra du Lotus permet aux femmes d’atteindre la bouddhéité et exhorte la destinataire de cette lettre à réciter Nam-myōhō-renge-kyō et à renoncer à son attachement au Nembutsu.
Au début de cette lettre, Nichiren se désigne lui-même comme « disciple du Grand Maître Kompon ». Kompon qui veut dire « fondamental », est un autre nom du Grand Maître Dengyō. Il a été le fondateur de l’école japonaise Tendai, reposant sur les enseignements de Tiantai en Chine. Il fit le voyage en Chine pour maîtriser les doctrines de Tiantai puis, de retour au Japon, il réfuta toutes les écoles fondées sur les enseignements provisoires du Bouddha et se consacra à propager le Sūtra du Lotus. L’expression « disciple du Grand Maître Kompon » implique que Nichiren est le successeur légitime de l’enseignement du Bouddha contenu dans le Sūtra du Lotus.
Nichiren, disciple du Grand Maître Kompon [Dengyō]
Points de repère
Cette lettre a été adressée au cours du premier mois de 1266 à une femme d’un âge avancé. On ne sait rien de cette personne sinon qu’elle était nouvellement convertie au bouddhisme de Nichiren et qu’elle habitait à Amatsu, dans la province d’Awa. Cette lettre explique en termes clairs les bienfaits de la seule pratique de Nam-myōhō-renge-kyō en disant que cette formule et les éléments qui la composent contiennent tous les pouvoirs du Bouddha et que la personne qui la récite peut capter tous les bienfaits du bouddhisme et ainsi revitaliser sa vie. Lors de l’automne 1264, un an après avoir été gracié à la suite de son exil à Izu, Nichiren revint sur le lieu de sa naissance, dans la province d’Awa. Les nouvelles de la grave maladie de sa mère et la diminution des pressions gouvernementales accélérèrent sa décision de retourner chez lui. Cependant, Tōjō Kagenobu, intendant de la région et fervent adepte du Nembutsu, était encore furieux que Nichiren ait réfuté, onze ans plus tôt, les enseignements de la Terre pure, et il guetta son arrivée.
Le premier souci de Nichiren fut de rendre visite à sa mère et leurs retrouvailles semblent avoir eu un grand effet sur elle car elle recouvra rapidement la santé. Kudō Yoshitaka et les autres disciples de la région désiraient vivement le voir et l’exhortèrent à venir au manoir de Kudō. Le onzième jour du onzième mois de 1264, accompagné de messagers chargés de le guider, le groupe se mit en route. Quand il parvint en un lieu connu sous le nom de Komatsubara, il tomba dans une embuscade tendue par Tōjō Kagenobu et d’autres adeptes du Nembutsu. Kudō, qui accourut à l’aide de Nichiren, et un autre disciple, furent tués. Nichiren fut blessé d’un coup d’épée au front et eut la main gauche brisée.
Encourant des risques personnels considérables, Nichiren demeura à Awa de 1264 à 1267, et conduisit de vigoureuses activités de propagation, en œuvrant avec et parmi les gens ordinaires. En 1266, Nichiren resta un certain temps dans son ancien temple, le Seichō-ji, où il écrivit plusieurs traités doctrinaux, dont cette lettre.
La lettre est composée de deux parties. Dans la première, Nichiren soulève la question de savoir si l’on peut ou non recevoir des bienfaits en récitant le Daimoku (Nam-myōhō-renge-kyō), sans comprendre le sens du Sūtra du Lotus, et souligne la nécessité de la foi pour atteindre la bouddhéité. Citant les exemples de Mahakashyapa et de Shariputra, il déclare que, même sans comprendre, on peut éradiquer n’importe quel mauvais karma et accumuler des bienfaits illimités, dès lors que l’on poursuit la pratique du Daimoku avec une foi résolue. Dans la seconde partie, Nichiren clarifie les grands bienfaits contenus dans les cinq caractères de Myōhō-renge-kyō, le titre du p.142Sūtra du Lotus. Il explique les trois sens du caractère myō : ouvrir, inclure et revivifier. Il affirme pour finir que seul le Sūtra du Lotus permet aux femmes d’atteindre la bouddhéité et exhorte la destinataire de cette lettre à réciter Nam-myōhō-renge-kyō et à renoncer à son attachement au Nembutsu.
Au début de cette lettre, Nichiren se désigne lui-même comme « disciple du Grand Maître Kompon ». Kompon qui veut dire « fondamental », est un autre nom du Grand Maître Dengyō. Il a été le fondateur de l’école japonaise Tendai, reposant sur les enseignements de Tiantai en Chine. Il fit le voyage en Chine pour maîtriser les doctrines de Tiantai puis, de retour au Japon, il réfuta toutes les écoles fondées sur les enseignements provisoires du Bouddha et se consacra à propager le Sūtra du Lotus. L’expression « disciple du Grand Maître Kompon » implique que Nichiren est le successeur légitime de l’enseignement du Bouddha contenu dans le Sūtra du Lotus.
Re: Le Symbole du Lotus
Nam-myōhō-renge-kyō.1
Question : Est-il possible, sans comprendre le sens du Sūtra du Lotus mais seulement en récitant les cinq ou sept caractères2 de Nam-myōhō-renge-kyō, une fois par jour, une fois par mois, ou simplement une fois par an, une fois tous les dix ans, ou une fois dans toute une vie, de ne pas se laisser entraîner à commettre des actes mauvais, graves ou non, de ne pas tomber dans les quatre mauvaises voies et au contraire d’atteindre finalement l’étape de non-régression ?
Réponse : Oui, c’est possible.
Question : On peut sans cesse crier « au feu », mais, tant qu’on ne met pas sa main dans les fammes, on ne se brûle pas. On peut sans cesse réclamer « De l’eau, de l’eau ! » mais, tant qu’on n’en boit pas vraiment, on ne pourra pas étancher sa soif. Alors, comment pourrait-on échapper aux mauvaises voies de l’existence rien qu’en récitant le Daimoku, Nam-myōhō-renge-kyō, sans en comprendre le sens ?
Réponse : On dit que, si on joue d’un koto3 muni de cordes en tendons de lion, toutes les autres cordes se brisent. Et il suffit d’entendre le mot « prune salée » pour en avoir l’eau à la bouche. S’il se produit de tels prodiges dans la vie quotidienne, ceux du Sūtra du Lotus seront évidemment encore plus grands.
On rapporte que, en répétant simplement les quatre nobles vérités4 des enseignements du Hinayana, des perroquets ont pu renaître dans les cieux5 et que des hommes, uniquement en respectant les Trois Trésors, ont pu éviter d’être engloutis par un poisson géant6. Il est donc d’autant plus efficace, le Daimoku du Sūtra du Lotus, puisqu’il est l’essence même des quatre-vingt mille enseignements bouddhiques et l’œil de tous les bouddhas ! Comment pouvez-vous douter qu’en le récitant vous pourrez échapper aux quatre mauvaises voies ?
Dans le Sūtra du Lotus, le Bouddha rejeta sans ambiguïté les moyens opportuns et déclara que l’on ne pouvait « accéder [à ce Sūtra] que grâce à la foi7. » Et on lit dans le Sūtra du Nirvana, enseigné par le Bouddha dans le bosquet d’arbres sala le dernier jour de sa vie : « Bien qu’il y ait d’innombrables pratiques qui mènent à l’illumination, si l’on enseigne la foi, cela inclut toutes ces pratiques. »
Ainsi, la foi est l’exigence fondamentale pour entrer sur la Voie du Bouddha. Parmi les cinquante-deux étapes de la pratique du bodhisattva, les dix premières, en rapport avec la foi, sont essentielles, et la première de ces dix étapes consiste à éveiller une foi pure. Une personne qui a la foi, même si elle ne connaît pas bien les enseignements bouddhiques et qu’elle a des facultés inférieures, doit être considérée comme une personne à la compréhension juste. En revanche, celle qui a quelque connaissance mais pas la foi doit être considérée comme un calomniateur de la Loi et un icchantika.
p.143Le moine Sunakshatra observa les deux cent cinquante préceptes, maîtrisa les quatre étapes de la méditation et connaissait parfaitement les douze catégories d’écrits ; Devadatta mémorisa les soixante mille enseignements non-bouddhiques et les quatre-vingt mille enseignements bouddhiques, et put manifester dix-huit pouvoirs miraculeux8 avec son corps. On dit pourtant que ces hommes, du fait qu’ils avaient la connaissance mais non la foi, sont maintenant dans la grande citadelle de l’enfer Avīci. Par contre, Mahakashyapa et Shariputra manquaient de connaissances mais ils avaient la foi, et le Bouddha prédit que cela leur vaudrait de devenir respectivement les Ainsi-Venus Éclat-Fleuri et Clarté-Lumineuse.
Le Bouddha déclara : « Si, [à l’égard de ce Sūtra], quelqu’un est pris de doutes et ne parvient pas à croire, il tombera aussitôt dans les voies mauvaises9. » Ces mots concernent ceux qui ont la connaissance mais non la foi.
Et pourtant, les érudits d’aujourd’hui demandent : « Comment est-il possible, simplement en récitant Nam-myōhō-renge-kyō avec foi mais sans compréhension, d’éviter les mauvaises voies ? » D’après les mots du sūtra, ces érudits eux-mêmes auront bien du mal à ne pas tomber dans la grande citadelle de l’enfer Avīci.
Ainsi, même ceux dont la compréhension est limitée peuvent éviter les mauvaises voies dès lors qu’ils récitent Nam-myōhō-renge-kyō. Ils sont comme les fleurs de lotus, qui se tournent vers le soleil, bien qu’elles n’aient pas d’esprit pour les diriger, ou comme le plantain qui croît avec le grondement du tonnerre, bien que cette plante n’ait pas d’oreilles pour l’entendre10. Nous sommes aujourd’hui pareils au lotus ou au plantain, et le Daimoku du Sūtra du Lotus est semblable au soleil ou au tonnerre.
On dit que, si l’on entre dans l’eau en portant sur soi un bout de corne prélevé sur un rhinocéros vivant, l’eau se retire jusqu’à cinq pieds11. Il paraît aussi que, lorsqu’une feuille de santal s’ouvre, elle peut éliminer l’odeur nauséabonde des arbres eranda sur une distance de quarante yojana12. Dans ce cas, notre mauvais karma peut être comparé aux arbres eranda ou à l’eau, et le Daimoku du Sūtra du Lotus à la corne de rhinocéros ou à la feuille de santal.
Les diamants sont d’une telle dureté que presque rien ne peut les couper, si ce n’est la corne de mouton ou l’écaille de tortue. Les branches de l’arbre nyagrodha13 sont si robustes que les plus grands oiseaux peuvent s’y percher sans les briser, et pourtant elles cèdent à l’oiseau-tailleur14, si minuscule qu’il pourrait presque bâtir son nid sur les cils d’un moustique. Ici, notre mauvais karma est analogue au diamant ou à l’arbre nyagrodha, et le Daimoku du Sūtra du Lotus à la corne de mouton ou à l’oiseau-tailleur. L’ambre attire la poussière et l’aimant attire les particules de fer ; en l’occurrence, notre mauvais karma est comme la Poussière ou le fer, et le Daimoku du Sūtra du Lotus comme l’ambre ou l’aimant. Au regard de ces analogies, [nous pouvons comprendre pourquoi] nous devrions toujours réciter Nam-myōhō-renge-kyō.
Il est dit dans le premier volume du Sūtra du Lotus : « Au cours d’incalculables, d’innombrables kalpa, il est rare de pouvoir entendre cette Loi15. » Et il est dit dans le cinquième volume : « Quant à ce Sūtra du Lotus, à travers d’innombrables pays, il est quasiment impossible d’entendre ne serait-ce que son nom16 (...) » Il est donc extrêmement rare d’entendre le nom du Sūtra du Lotus. Bien que les bouddhas Sushanta17 et Maints-Trésors soient apparus en ce monde, ils n’allèrent pas jusqu’à prononcer le nom du Sūtra du Lotus. Quant à l’Ainsi-Venu Shakyamuni, apparu expressément dans le but d’enseigner le Sūtra du Lotus, il garda le nom de ce sūtra secret et n’y fit jamais allusion pendant une période de quarante-deux ans. C’est seulement à l’âge de soixante-douze ans qu’il se mit à p.144réciter pour la première fois Myōhō-renge-kyō, le Daimoku du Sūtra. Cependant, les habitants de pays lointains tels que la Chine et le Japon n’en ont pas eu connaissance à l’époque. Il fallut plus de mille ans pour que la Chine entende ne serait-ce que le nom du sūtra, et encore plus de trois cent cinquante ans avant qu’il ne parvienne au Japon.
La rencontre de ce Sūtra est donc aussi rare que l’éclosion de la fleur udumbara, qui ne se produit qu’une fois tous les trois mille ans, ou la découverte par une tortue borgne d’un morceau de bois de santal flottant, ce qui n’arrive qu’une fois en d’innombrables kalpa sans limites.
Supposez que l’on plante une aiguille dans la terre, pointe en l’air, et que l’on jette de minuscules graines de moutarde depuis le palais du grand roi Brahma dans le ciel. Il serait plus facile d’empaler ainsi une graine de moutarde sur la pointe de l’aiguille que de rencontrer le Daimoku du Sūtra du Lotus. Ou supposez que l’on dresse une aiguille au sommet du mont Sumeru d’un monde et que, depuis le sommet du mont Sumeru d’un autre monde, par un jour de grand vent, on jette un fil afin qu’il atteigne l’autre montagne et passe à travers le chas de l’aiguille. Il serait plus facile de passer ainsi le fil dans l’aiguille que de rencontrer le Daimoku du Sūtra du Lotus.
Par conséquent, quand vous récitez le Daimoku de ce Sūtra, vous devez prendre conscience que c’est une joie plus grande encore que celle d’un aveugle de naissance qui obtiendrait la vue et qui verrait son père et sa mère ; c’est aussi plus rare que de voir un homme être relâché et retrouver sa femme et ses enfants après avoir été capturé par un puissant ennemi.
Question : Quels passages d’écrits pouvez-vous citer comme preuve qu’il suffit de réciter le Daimoku ?
Réponse : Il est dit dans le huitième volume du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse18 que celui qui accepte et garde ne serait-ce que le nom du Sūtra du Lotus goûtera un bonheur incommensurable. Selon le Sūtra du Lotus de la Loi correcte, [une autre traduction du Sūtra du Lotus] le fait d’entendre ce sūtra, de proclamer et d’adopter son titre engendre des mérites impossibles à évaluer. Et selon La version complétée du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse [autre traduction encore du Sūtra du Lotus], celui qui accepte et garde le nom du Sūtra du Lotus bénéficiera d’une bonne fortune incommensurable. Ces déclarations indiquent que la bonne fortune obtenue par la simple récitation du Daimoku dépasse toute mesure.
Accepter, garder, lire, réciter, se réjouir et protéger dans leur totalité les huit volumes et les vingt-huit chapitres correspond à ce que l’on appelle la pratique complète. Accepter, garder et protéger le chapitre “Moyens opportuns” et le chapitre “Durée de la vie” est ce que l’on appelle la pratique abrégée. Et ne réciter qu’une strophe en quatre vers ou le Daimoku, et protéger ceux qui font de même, est ce que l’on appelle la pratique essentielle. Ainsi, parmi ces trois sortes de pratiques, complète, abrégée et essentielle, le Daimoku est présenté comme la pratique essentielle.
Question : Quelle est l’étendue des bienfaits contenus dans les cinq caractères [chinois] de Myōhō-renge-kyō ?
Réponse : Le grand océan contient la multitude des fleuves qui se jettent en lui, la grande terre contient tous les êtres sensitifs et non-sensitifs, le joyau-qui-exauce-les-vœux est capable de déverser d’innombrables trésors, et le roi du ciel Brahma gouverne le monde des trois plans. Les cinq caractères de Myōhō-renge-kyō sont comparables à tout cela. Tous les êtres des neuf mondes, ainsi que ceux du monde de la bouddhéité, sont contenus en eux. Et les êtres des dix mondes étant ainsi tous contenus en eux, leurs environnements respectifs le sont aussi.
Voyons d’abord comment les cinq caractères, Myōhō-renge-kyō, contiennent en p.145eux tous les enseignements. Le seul caractère kyō, ou sūtra, désigne le roi de tous les sūtras et tous les autres sūtras sont inclus en lui. Le Bouddha apparut en ce monde et, en plus de cinquante ans, il dispensa quatre-vingt mille enseignements. On dit qu’à cette époque la durée de la vie des êtres humains était de cent ans. Le Bouddha trépassa au milieu de la nuit du quinzième jour du deuxième mois de l’année, sous le signe cyclique de mizunoe-saru19. Par la suite, durant les quelque quatre-vingt-dix jours de l’été, soit de la période allant du huitième jour du quatrième mois jusqu’au quinzième jour du septième mois de la même année, mille arhat se rassemblèrent dans la grande salle de la compilation pour établir le [premier] canon des écrits bouddhiques.
Après quoi, durant les mille ans de l’époque de la Loi correcte, ces divers sūtras se répandirent à travers les cinq régions de l’Inde, mais ne parvinrent pas jusqu’en Chine. C’est seulement dans la quinzième année de l’époque de la Loi formelle [mille quinze ans après la disparition du Bouddha] que les sūtras bouddhiques furent introduits en Chine. Cela se passa dans l’année placée sous le signe cyclique de hinoto-u, dixième année de l’ère Yongping [67], sous le règne de l’empereur Ming de la dynastie des Han postérieurs. À partir de cette époque jusqu’à l’année placée sous le signe cyclique de kanoe-uma, soit la dix-huitième année de l’ère Kaiyuan [730], sous le règne de l’empereur Xuanzong de la dynastie des Tang, au total cent soixante-seize traducteurs se rendirent en Chine, emportant avec eux mille soixante-seize écrits, sūtras, textes disciplinaires et traités répartis en cinq mille quarente-huit volumes contenus dans quatre cent quatre-vingts étuis. Ces écrits sont tous issus du seul caractère kyō du Sūtra du Lotus.
Parmi les sūtras enseignés par le Bouddha durant les quelque quarante années précédant le Sūtra du Lotus, il en est un qui s’appelle le Grand et vaste sūtra de la Guirlande de fleurs du Bouddha. Trois versions de ce sūtra sont conservées dans le palais du roi-dragon. La première version contient autant de chapitres qu’il y a de grains de poussière dans dix systèmes de mondes majeurs. La deuxième contient quatre cent quatre-vingts dix-huit mille huit cents vers, et la troisième cent mille vers en quarante-huit chapitres. Hormis ces trois versions, seuls des textes plus courts tels que les versions en quatre-vingts volumes et en soixante volumes20 sont conservés en Chine et au Japon.
Ajoutons à cela les sūtras Agama du Hinayana, et divers sūtras du Mahayana, datant de la période Vaipulya et de la période de la Sagesse. Parmi ces derniers, le texte sanskrit du Sūtra de Mahavairochana consacre un total de trois mille cinq cents vers à la seule explication des cinq caractères du mantra avarahakha21, sans compter les innombrables vers qui décrivent les « semences », les augustes formes et les samaya22 des divers honorés. En Chine, il existe cependant une version du texte comportant seulement six ou sept volumes. Le Sūtra du Nirvana, enseigné par le Bouddha sous l’arbre sala le dernier jour de sa vie, est conservé en Chine dans une version limitée à quarante volumes, mais, là aussi, les versions sanskrites en comportent beaucoup plus. Ces divers sūtras sont tous issus du Sūtra du Lotus, l’enseignement le plus profond de l’Ainsi-Venu Shakyamuni. De plus, tous les sūtras exposés par les sept bouddhas du passé23, les mille bouddhas ou les bouddhas d’il y a d’innombrables kalpa, tout comme ceux qui sont exposés par les bouddhas vivant actuellement dans les dix directions, sont issus du seul caractère kyō du Sūtra du Lotus.
Ainsi, dans le chapitre “Roi-de-la-Médecine” du Sūtra du Lotus, le Bouddha s’adresse au bodhisattva Fleur-Souveraine-Constellation et lui dit que, de même que l’océan est plus important que tous les fleuves, torrents et autres cours d’eau, de même que le mont Sumeru est la plus importante de toutes les montagnes, de même que la lune est le plus important de tous les corps célestes, [le Sūtra du Lotus est lui p.146aussi le plus important de tous les sūtras]. Dans son commentaire, le Grand Maître Miaole déclare que le Sūtra du Lotus est « le plus important de tous les sūtras enseignés dans le passé, enseignés dans le présent ou destinés à être enseignés dans l’avenir24 ».
À l’intérieur de ce seul caractère kyō sont contenus tous les sūtras des mondes des dix directions. il est comme le joyau-qui-exauce-les-vœux qui contient en lui-même toutes sortes de trésors, ou comme l’espace immense qui inclut tous les phénomènes. Et parce que ce seul caractère kyō de Myōhō-renge-kyō est l’enseignement suprême parmi tous ceux que le Bouddha exposa de son vivant, les quatre autres caractères Myō-hō-ren-ge surpassent l’ensemble des quatre-vingt mille autres doctrines du Bouddha.
À propos du caractère myō, il est dit dans le Sūtra du Lotus : « [Ce Sūtra] ouvre la porte des moyens opportuns et montre l’aspect de la réalité ultime25. » Le Grand Maître Zhangan déclare : « Myō signifie révéler la profondeur de la resserre secrète26. » Et le Maître Miaole commente : « Révéler signifie ouvrir27. » Le caractère myō signifie donc ouvrir.
Si une resserre regorge de trésors mais que l’on n’en possède pas la clé, il est impossible de l’ouvrir et, faute de pouvoir l’ouvrir, on ne pourra voir les trésors qu’elle recèle. Le Bouddha enseigna le Sūtra de la Guirlande de fleurs, sans donner la clé pour accéder aux trésors qu’il contient. De même, pendant les quelque quarante années suivantes, il enseigna les sūtras des périodes Agama, Vaipulya, et de la Sagesse ainsi que le Sūtra de la méditation, mais sans en révéler le sens. Leurs portes restèrent closes, et personne ne put donc comprendre ces sūtras. Même ceux qui prétendaient le contraire n’en avaient, en réalité, qu’une compréhension erronée.
Mais le Bouddha enseigna ensuite le Sūtra du Lotus, ouvrant ainsi le corpus des sūtras. Et, pour la première fois en plus de quarante ans, tous les êtres vivants des neuf mondes virent les trésors qu’ils contenaient. Prenons une analogie : la terre est peuplée d’êtres humains et d’animaux, de plantes et d’arbres mais, sans la lumière du soleil ou de la lune, même avec de bons yeux, il est impossible d’en discerner les formes et les couleurs. Il faut que le soleil ou la lune se lève pour que l’on puisse vraiment les discerner. Les sūtras précédant le Sūtra du Lotus étaient plongés dans une longue nuit obscure et l’enseignement essentiel et l’enseignement théorique du Sūtra du Lotus furent comme le soleil et la lune.
Que ce soit les bodhisattvas dotés d’une bonne vue, les personnes des deux véhicules atteintes de strabisme, les hommes du commun frappés de cécité, ou les icchantika, aveugles de naissance, nul ne pouvait discerner la véritable couleur ou la vraie forme des choses au moyen des sūtras antérieurs. Mais quand le Sūtra du Lotus fut enseigné et qu’apparut la lune de l’enseignement théorique, les bodhisattvas dotés d’une bonne vue obtinrent les premiers l’illumination, suivis des personnes des deux véhicules atteintes de strabisme. Puis les yeux aveugles des hommes du commun s’ouvrirent, et même les icchantika, aveugles de naissance, purent établir un lien avec le Sūtra du Lotus qui leur assurait que leurs yeux s’ouvriraient un jour. Tout cela était entièrement imputable à la vertu du seul caractère myō.
Il y a deux myō ou principes merveilleux exposés dans le Sūtra du Lotus, l’un dans les quatorze premiers chapitres, constituant l’enseignement théorique, l’autre dans les quatorze derniers, constituant l’enseignement essentiel28. D’un autre point de vue, il y a vingt principes mystiques29, dix dans l’enseignement théorique et dix dans l’enseignement essentiel ; ou encore il y a soixante principes mystiques30, trente dans l’enseignement théorique et trente dans l’enseignement essentiel. Une autre approche encore permet de discerner quarante principes mystiques31 dans chaque p.147moitié du Sūtra du Lotus. En les ajoutant aux quarante principes mystiques concernant l’observation de l’esprit32, on découvre que le simple caractère myō contient intégralement cent-vingt myō, ou principes mystiques.
Un principe fondamental myō, ou mystique, sous-tend chacun des soixante-neuf mille trois cent quatre-vingt-quatre caractères composant le Sūtra du Lotus. Par conséquent, le Sūtra du Lotus comprend au total soixante-neuf mille trois cent quatre-vingt-quatre principes mystiques.
Myō se dit sad en Inde et miao en Chine. Myō veut dire pleinement doté, ce qui signifie également « parfait et complet ». Chaque mot et chaque caractère contient en lui l’ensemble des soixante-neuf mille trois cent quatre-vingt-quatre caractères composant le Sūtra. Ainsi, une goutte du grand océan contient en elle-même les eaux de tous les fleuves et rivières qui s’y jettent, et un seul joyau-qui-exauce-les-vœux, sans être plus gros qu’une graine de moutarde, est capable de déverser autant de trésors que l’on pourrait en attendre de tous les joyaux-qui-exaucent les vœux.
Prenons une autre analogie : plantes et arbres sont secs et dénudés en automne et en hiver, mais sous l’éclat du soleil, au printemps et en été, on voit pousser feuilles et branches, puis apparaître fleurs et fruits. Avant l’enseignement du Sūtra du Lotus, les êtres ordinaires dans les neuf mondes étaient pareils à des plantes et à des arbres en automne et en hiver. Mais, quand le simple caractère myō du Sūtra du Lotus se mit à briller sur eux comme le soleil du printemps ou de l’été, alors la fleur du désir d’aspirer à l’illumination s’épanouit, et le fruit de la bouddhéité, ou renaissance dans la Terre pure, apparut.
Dans son Traité de la grande perfection de sagesse, le bodhisattva Nagarjuna dit : « [Le Sūtra du Lotus est] comme un grand médecin qui peut changer le poison en remède. » Cette citation se trouve dans un passage du Traité de la grande perfection de sagesse expliquant les vertus inhérentes au caractère myō du Sūtra du Lotus.
Le Grand Maître Miaole déclare : « Comme il peut guérir ce que l’on considère comme incurable, on l’appelle myō ou merveilleux33. »
Quatre sortes de personnes ont d’ordinaire de grandes difficultés à atteindre la bouddhéité ou à renaître dans la Terre pure. Premièrement, celles qui sont vouées aux deux véhicules34, deuxièmement les icchantika ou personnes à l’incroyance incorrigible, troisièmement celles qui sont attachées à la doctrine de la vacuité35 et, quatrièmement, celles qui calomnient la Loi. Mais, grâce au Sūtra du Lotus, toutes ces personnes peuvent devenir bouddhas. C’est pourquoi on appelle le Sūtra du Lotus : myō.
Devadatta était le fils aîné du roi Dronodana et le neveu du roi Shuddhodana [père du bouddha Shakyamuni], ce qui faisait de lui le cousin du Bouddha. C’était aussi le frère aîné du vénérable Ananda, l’un des disciples du Bouddha. Ce n’était donc nullement une personne de basse condition du continent Sud du Jambudvipa. Il devint disciple du moine Sudaya36 et entra dans la vie religieuse. Du vénérable Ananda il apprit dix-huit pouvoirs transcendantaux et livra de mémoire les soixante mille enseignements des écoles non-bouddhiques et les quatre-vignt mille enseignements bouddhiques. Il observa les cinq pratiques ascétiques37 et parut presque plus honorable que le Bouddha lui-même. Désireux de prendre la place du Bouddha, il osa commettre le crime de détruire la communauté bouddhiste en établissant sa propre estrade d’ordination sur le mont Gayashirsha38 et en invitant les disciples du Bouddha à l’y rejoindre. Il confia au prince héritier Ajatashatru : « J’ai l’intention de tuer le Bouddha et de devenir le nouveau bouddha. Tu dois tuer ton père, le roi [Bimbisara], et régner à sa place. »
Lorsque le prince héritier Ajatashatru eut bel et bien tué son père, Devadatta guetta les activités du Bouddha et, avec une grosse pierre, parvint à faire couler son sang. De plus, il battit à mort la nonne p.148Utpalavarna qui avait atteint le stade d’arhat. Il commit ainsi trois des cinq transgressions capitales.
Pis encore, avec son disciple, le vénérable Kokalika39, et sous la protection du roi Ajatashatru, Devadatta entreprit d’attirer des disciples de partout, jusqu’à ce que, dans les cinq régions de l’Inde, avec ses seize grands royaumes, ses cinq cents de taille moyenne, et ses dix mille autres petits, il n’y ait pas une seule âme coupable d’une, deux ou trois des cinq transgressions capitales qui ne soit devenue membre de son groupe. Tous se rassemblèrent autour de lui comme les cours d’eau les plus divers se jettent dans le grand océan ou comme plantes et arbres prolifèrent sur une haute montagne. De même que les sages se rassemblaient autour de Shariputra et que ceux qui avaient des pouvoirs transcendantaux venaient en masse autour de Mahakashyapa, ainsi les personnes mauvaises partagèrent la destinée de Devadatta.
Il en résulte que la grande terre, épaisse de cent soixante huit mille yojana et reposant sur un cercle de vent40 aussi dur qu’un diamant, parvint néanmoins à se fendre, et Devadatta plongea vivant dans la grande citadelle de l’Enfer aux souffrances incessantes. Son principal disciple, Kokalika, tomba lui aussi tout vivant en enfer, comme la fille du brahmane Chinchamanavika41, le roi Virudhaka42 et le moine Sunakshatra. Les peuples de l’Inde, avec ses cinq régions et ses seize grands royaumes, cinq cents autres de taille moyenne et dix mille petits, assistèrent à tout cela. Ceux qui étaient dans les six cieux du monde du désir et dans les quatre cieux de la méditation, tous les êtres du monde de la forme comme du monde de l’absence de forme43, notamment Brahma, Shakra, le roi-démon du sixième ciel, et le roi Yama, furent eux aussi témoins du destin [de Devadatta et de ses compagnons].
Tous les êtres vivants du système des mondes majeurs dans son ensemble et ceux des mondes des dix directions en eurent connaissance et s’accordèrent à reconnaître que, même s’il devait s’écouler autant de kalpa qu’il y a de particules de poussière sur la terre, Devadatta et les autres ne s’échapperaient jamais de la grande citadelle de l’Enfer aux souffrances incessantes et que, même après l’usure intégrale de la pierre marquant la durée d’un kalpa, ils continueraient à souffrir dans l’enfer Avīci. Il est vraiment stupéfiant alors que, dans le chapitre “Devadatta” du Sūtra du Lotus, le bouddha Shakyamuni ait révélé que Devadatta fut son maître dans une existence passée, et qu’il ait prédit qu’à l’avenir ce dernier atteindrait l’illumination sous le nom d’Ainsi-Venu Souverain-Céleste ! Si les sūtras enseignés avant le Sūtra du Lotus disent vrai, alors le Sūtra du Lotus est un mensonge éhonté. Mais si le Sūtra du Lotus est véridique, alors les sūtras antérieurs sont coupables de perpétrer les tromperies les plus insensées.
Si Devadatta, qui a commis trois des cinq transgressions capitales en plus d’innombrables autres fautes graves, put ainsi devenir l’Ainsi-Venu Souverain-Céleste, alors il ne fait aucun doute que les autres personnes mauvaises, qui n’ont commis qu’une ou deux des transgressions capitales, ne manqueront pas d’atteindre également la Voie. Car, si l’on parvient à renverser notre terre, les plantes et les arbres qui y poussent se retrouvent de fait également renversés. Et, si l’on peut briser la pierre la plus dure, on peut sans aucun doute faire plier les herbes souples. C’est pourquoi on appelle le Sūtra du Lotus : myō.
Venons-en maintenant à la question des femmes. Nous voyons qu’elles sont fortement condamnées aussi bien dans les écrits bouddhiques que non-bouddhiques. Les œuvres des trois souverains et des cinq empereurs de la Chine ancienne, connues sous le nom Éminents Classiques, les dépeignent comme serviles et fourbes. C’est pourquoi l’on dit que, dans les temps anciens, le désastre est venu de trois femmes44. p.149Elles sont donc considérées comme la cause de la chute du pays et de son peuple.
Il est dit dans le Sūtra de la Guirlande de fleurs, premier grand enseignement prêché par le Bouddha après son illumination : « Les femmes sont des messagers de l’enfer qui peuvent détruire les germes de la bouddhéité. Elles peuvent paraître semblables à des bodhisattvas, mais dans leur cœur elles sont comme des démons yaksha45. »
On lit dans le Sūtra du Nirvana, dernier enseignement délivré par le Bouddha dans le bosquet d’arbres sala : « Toutes les rivières et tous les ruisseaux sont toujours sinueux et tortueux et toutes les femmes sont toujours serviles et fourbes. » Il y est dit aussi : « Si l’on réunissait les désirs et les illusions de tous les hommes du système de mondes majeurs dans son ensemble, ils ne tiendraient pas plus de place que les entraves karmiques d’une seule femme. »
Quand on lit dans le Sūtra de la Guirlande de fleurs que les femmes « peuvent détruire les germes de la bouddhéité », cela signifie qu’elles brûlent ces germes qui autrement leur permettraient de devenir bouddhas.
Quand les nuages s’amoncellent dans le ciel au cours d’une période de grande sécheresse et qu’une pluie intense tombe sur la terre, alors partout d’innombrables plantes et arbres desséchés fleurissent et portent des fruits. Mais cela n’est pas vrai des graines qui ont été brûlées. Elles ne fleuriront jamais ; au contraire la pluie intense les fera pourrir.
Ainsi le Bouddha est comme les masses de nuages, ses enseignements sont comme la pluie intense, et les plantes et les arbres desséchés comme tous les êtres ordinaires. Quand ils sont arrosés par la pluie des enseignements bouddhiques et observent les cinq préceptes, les dix préceptes de bien et les pratiques de méditation, tout cela étant porteur de mérites, ils se mettent à fleurir et portent eux-mêmes des fruits. Les graines brûlées qui, même arrosées par la pluie, ne pousseront pas mais au contraire pourriront, sont comparables aux femmes qui, bien qu’elles rencontrent les enseignements bouddhiques, ne peuvent se libérer des souffrances inhérentes au cycle des naissances et des morts mais au contraire se détournent de la vérité des enseignements bouddhiques et tombent dans les voies mauvaises. Voilà ce que le sūtra veut dire lorsqu’il affirme que les femmes « peuvent détruire les germes de la bouddhéité ».
Il est dit dans le Sūtra du Nirvana cité précédemment que, de même que rivières et ruisseaux suivent un cours tortueux, les femmes sont fourbes et retorses. L’eau étant une substance liquide, quand son cours est obstrué par un objet dur comme un rocher ou une montagne, elle se divise en deux courants ou se détourne, coulant tantôt ici tantôt là. Les femmes sont de même ; leur esprit est mou et faible. Même si elles croient qu’une certaine direction est la bonne, si elles butent sur l’opposition déterminée d’un homme qui leur en bloque l’accès, elles se tourneront dans une direction totalement différente de celle qu’elles avaient choisie à l’origine.
Ainsi, lorsque vous faites des dessins à la surface de l’eau, il n’en reste aucune trace. Cela s’applique aussi aux femmes, car le manque de fermeté est leur caractéristique fondamentale. Elles penseront donc d’une certaine façon à un moment donné, quitte à être un instant plus tard d’un avis totalement différent.
Mais la caractéristique essentielle d’un bouddha est l’honnêteté et la franchise. C’est pourquoi les femmes, avec leurs manières tortueuses, ne peuvent devenir bouddhas.
Les femmes sont vouées aux cinq obstacles46 et aux trois sortes d’obéissance47. On peut donc lire dans le Sūtra de la femme couleur argent, que, même si les yeux des bouddhas des trois existences devaient tomber par terre, une femme ne pourrait p.150toujours pas atteindre la bouddhéité. Et il est dit dans le Traité de la grande perfection de sagesse qu’il est plus facile d’attraper le vent que de saisir l’esprit d’une femme.
Pourtant, bien que tous les êtres féminins aient été à ce point méprisés dans les divers sūtras, le bodhisattva Manjusri n’eut pas plutôt prononcé le simple caractère myō qu’une femme devint instantanément bouddha. Cet événement fut si extraordinaire que le bodhisattva Sagesse-accumulée, le plus important disciple du bouddha Maints-Trésors dans le monde Pureté-du-Trésor, et le vénérable Shariputra, connu parmi les disciples de l’Ainsi-Venu Shakyamuni comme le premier par la sagesse, protestèrent. Ils dirent que, d’après tous les sūtras du Mahayana et du Hinayana enseignés par le Bouddha durant les quelque quarante années précédentes, il était impossible que la fille du roi-dragon devînt bouddha. Mais leurs arguments furent vains car elle le devint bel et bien.
Si le Bouddha a donc déclaré dans son premier sūtra que les femmes « peuvent détruire les germes de la bouddhéité » et dans son sermon final dans le bosquet d’arbres sala que « toutes les rivières et tous les ruisseaux sont toujours sinueux et tortueux », ces affirmations furent totalement contredites, et les points de vue présentés dans le Sūtra de la femme couleur argent et dans le Traité de la grande perfection de sagesse se révèlent totalement absurdes. Sagesse-Accumulée et Shariputra furent contraints de tenir leur langue et de fermer la bouche alors que tous les êtres humains et les êtres célestes présents à la grande assemblée où fut enseigné le Sūtra du Lotus joignirent les mains dans des transports de joie. Tout cela était entièrement imputable à la vertu du simple caractère myō.
Dans ce continent Sud du Jambudvipa, coulent deux mille cinq cents rivières et toutes sans exception sont tortueuses. Elles sont sinueuses comme l’esprit des femmes du Jambudvipa. Mais il existe une rivière appelée Sahaya48 dont le cours est aussi droit qu’une corde tendue et qui va se jeter directement dans la mer, vers l’ouest. Comme cette rivière, une femme qui a foi dans le Sūtra du Lotus se dirigera directement vers la Terre pure, à l’Ouest49. Telle est la vertu inhérente au simple caractère myō.
Myō signifie revivre, c’est-à-dire revenir à la vie. Ainsi, l’on dit que, lorsque le petit d’une grue jaune vient à mourir, il suffit que sa mère récite le nom de Zian50 pour que le poussin mort revienne à la vie. On dit également que des poissons ou crustacés, qui meurent parce qu’un oiseau venimeux chen51 est entré dans l’eau, reviendront tous à la vie si on les touche avec une corne de rhinocéros. De même, les personnes des deux véhicules, les icchantika et les femmes furent décrits dans les sūtras antérieurs au Sūtra du Lotus comme ayant brûlé et détruit les germes qui auraient pu leur permettre de devenir bouddhas. Mais, en s’accrochant au simple caractère myō, ils peuvent faire revivre ces germes brûlés de la bouddhéité.
Tiantai dit : « Les icchantika, ou personnes à l’incroyance incorrigible, ont néanmoins une conscience, et il leur est donc encore possible d’atteindre la bouddhéité. Mais les personnes des deux véhicules52 ont annihilé leur conscience et ne peuvent donc pas éveiller d’aspiration spirituelle à l’illumination. Cependant, le Sūtra du Lotus peut les guérir et c’est pourquoi on l’appelle myō ou merveilleux53. » Miaole dit : « Si les autres sūtras sont qualifiés de “grands” mais pas de myō, c’est simplement parce qu’il est facile de guérir ceux qui ont un esprit, mais difficile de guérir ceux qui n’en ont pas. Parce que le Sūtra du Lotus peut guérir ce que l’on considère comme incurable, on l’appelle myō ou merveilleux54. »
Ces passages font allusion au fait que des sūtras tels que le Grand et vaste sūtra de la Guirlande de fleurs du Bouddha, le Sūtra de la Grande Collection, le Sūtra de la grande perfection de sagesse dans sa version longue et le Mahaparinirvana-sūtra ont tous le p.151caractère « grand » dans leur titre mais pas le caractère myō ou merveilleux. Ils ne peuvent en effet guérir que les vivants mais pas les morts. Cependant, le Sūtra du Lotus peut guérir les morts comme les vivants, et c’est pourquoi son titre contient le caractère myō [Myōhō-renge-kyō].
Ainsi, avec les autres sūtras, les personnes qui devraient devenir bouddhas ne peuvent y parvenir. Mais avec le Sūtra du Lotus, même ceux pour qui il est d’habitude impossible de parvenir à la bouddhéité peuvent le faire, sans parler de ceux pour qui c’est relativement facile. De ce fait, depuis l’époque où le Sūtra du Lotus a été enseigné, il n’aurait pas dû y avoir une seule personne qui adhère aux autres sūtras.
Les deux mille ans de l’époque de la Loi correcte et de l’époque de la Loi formelle sont maintenant révolus et nous sommes entrés dans l’époque de la Fin de la Loi où il est cent, mille, dix mille, un million de fois plus difficile pour les êtres ordinaires d’atteindre la bouddhéité ou de renaître dans la Terre pure que ça ne l’était, même pour les personnes des deux véhicules ou les icchantika, du vivant du Bouddha. Et pourtant les gens d’aujourd’hui pensent que, en s’appuyant sur le Sūtra de la méditation ou quelque autre sūtra enseigné dans les quelque quarante années précédant le Sūtra du Lotus, ils pourront échapper aux souffrances inhérentes au cycle des naissances et des morts. C’est vraiment futile, totalement futile !
Qu’elles vivent à l’époque du Bouddha ou aux époques de la Loi correcte, de la Loi formelle ou de la Fin de la Loi, seul le Sūtra du Lotus peut enseigner aux femmes la Voie de la bouddhéité. Le Grand Maître Tiantai Zhizhe, qui entendit les enseignements du Bouddha au Pic de l’Aigle55 et atteignit plus tard l’éveil dans un lieu de méditation, déclara sans équivoque : « Les autres sūtras ne prédisent la bouddhéité (...) que pour les hommes, mais pas pour les femmes (...) Ce sūtra prédit la bouddhéité pour tous56. »
L’Ainsi-Venu Shakyamuni, en présence du bouddha Maints-Trésors et des bouddhas des dix directions, enseigna le Sūtra du Lotus pendant une période de huit ans sur le lieu appelé Pic de l’Aigle, au nord-est de Rajagriha, dans le royaume du Magadha. Le Grand Maître [Tiantai] Zhizhe était présent et entendit le Bouddha enseigner : « Durant mes cinquante années de prédication, j’ai présenté diverses doctrines, toutes destinées à procurer des bienfaits aux êtres vivants. Dans les sūtras des quarante-deux premières années, j’ai enseigné qu’il n’était pas possible pour les femmes d’atteindre la bouddhéité. Mais maintenant, avec le Sūtra du Lotus, je déclare que les femmes peuvent devenir bouddhas. »
Au nord-est du Pic de l’Aigle, à une distance d’environ cent huit mille ri au-delà des montagnes et des mers, existe un pays appelé Mahachina [en sanskrit]. Nous le connaissons sous le nom de Chine. Environ mille cinq cents ans après la disparition du Bouddha, apparut dans ce pays un de ses messagers appelé le Grand Maître Tiantai Zhizhe qui déclara que les femmes ne pourraient jamais atteindre la bouddhéité par un enseignement autre que le Sūtra du Lotus.
À trois mille lieues à l’est de la Chine, se trouve un pays appelé le Japon. Environ deux cents ans après le décès du Grand Maître Tiantai, ce dernier renaquit dans ce pays et porta le nom de Grand Maître Dengyō57. Il écrivit alors une œuvre intitulée Principes remarquables du Sūtra du Lotus dans laquelle il déclarait : « Ni le maître ni les disciples n’ont besoin d’endurer d’innombrables kalpa de pratique austère afin d’atteindre la bouddhéité. Grâce au pouvoir du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse, ils peuvent y parvenir en cette vie. » Il clarifia ainsi pourquoi la fille du roi-dragon put devenir bouddha.
Il semble parfois difficile, pour les femmes de notre époque, d’atteindre la bouddhéité en cette vie. Mais, si elles font confiance au Sūtra du Lotus, il ne fait p.152aucun doute qu’elles renaîtront dans la Terre pure du Bonheur-Suprême. Elles l’atteindront plus facilement que les rivières et les ruisseaux n’atteignent l’océan, plus rapidement que la pluie venue du ciel ne tombe sur la terre.
Et cependant nous voyons que dans tout le Japon les femmes ne récitent pas Nam-myōhō-renge-kyō. En fait, elles ont foi dans des ouvrages tels que le Sūtra en deux-volumes ou le Sūtra de la méditation qui ne pourront jamais mener les femmes à la Terre pure ou à la bouddhéité. Elles invoquent le nom du bouddha Amida soixante mille ou cent mille fois par jour. Amida est bien le nom d’un bouddha et l’invoquer peut sembler une pratique louable. Mais comme ces femmes s’appuient en fait sur des sūtras qui ne pourront jamais les mener à la bouddhéité ni les faire renaître dans la Terre pure, c’est comme si elles se contentaient de compter la richesse des autres. Si cela se produit, c’est seulement parce qu’elles sont égarées par des amis de mal. Toutes les femmes du Japon sont confrontées à un ennemi plus effrayant que les tigres ou les loups, les bandits de montagne ou les pirates des mers, les ennemis de leurs parents ou les maîtresses de leurs époux. Leurs véritables ennemis sont ceux qui, au lieu du Sūtra du Lotus, leur enseignent le Nembutsu.
Ce n’est qu’après avoir récité Nam-myōhō-renge-kyō soixante mille, cent mille ou même dix millions de fois par jour qu’une femme qui a foi dans le Sūtra du Lotus, s’il lui reste encore du temps, peut murmurer de temps à autre le nom d’Amida ou de l’un des autres bouddhas. Mais les femmes d’aujourd’hui consacrent toute leur vie à réciter constamment le nom d’Amida et à s’affairer pour le Nembutsu. Elles ne récitent jamais le Sūtra du Lotus pas plus qu’elles ne lui font d’offrandes. En vérité, quelques-unes font lire le Sūtra du Lotus par ceux qui promeuvent ses enseignements. Mais elles regardent avec déférence les moines du Nembutsu comme s’ils étaient leurs parents ou leurs frères, et traitent ceux qui prônent le Sūtra du Lotus avec moins de respect que s’il s’agissait de leurs serviteurs ou de leurs domestiques. Et pourtant elles prétendent croire dans le Sūtra du Lotus.
En revanche, la Dame Pure-Vertu autorisa les deux princes, ses fils, à entrer dans la communauté bouddhiste et les encouragea à propager le Sūtra du Lotus. De plus, la fille du roi-dragon émit le vœu suivant : « Pour délivrer les êtres vivants de leurs souffrances, je déploie les doctrines du Grand Véhicule58. » Ces femmes n’ont assurément pas fait le vœu de pratiquer uniquement les enseignements des autres sūtras et de négliger la pratique du Sūtra du Lotus. C’est néanmoins ce que font les femmes d’aujourd’hui : elles se consacrent entièrement à la pratique des autres sūtras et pas du tout à celle du Sūtra du Lotus. Vous devez corriger tout de suite votre façon de penser. Nam-myōhō-renge-kyō, Nam-myōhō-renge-kyō.
Nichiren
Achevé à l’heure du Mouton [de treize heures à quinze heures], au Seichō-ji, le sixième jour du premier mois de la troisième année de Bun’ei [1266], signe cyclique de hinoe-tora.
Notes
1. Nichiren écrit sciemment Nam-myōhō-renge-kyō pour souligner qu’il récite le Daimoku tout en écrivant cette lettre. Daimoku est la récitation de Nam-myōhō-renge-kyō et le titre du Sūtra du Lotus.
2. Cinq ou sept caractères : les cinq caractères sont Myō, Hō, Ren, Ge et Kyō. Dans les écrits de Nichiren Myōhō-renge-kyō est souvent utilisé comme synonyme de Nam-myōhō-renge-kyō, qui s’écrit en sept caractères chinois.
3. Koto : instrument de musique d’origine chinoise introduit au Japon au VIIe siècle et qui consiste en une caisse de résonance, posée à plat sur le sol, sur laquelle sont tendues treize cordes.
p.1534. Quatre nobles vérités des enseignements du Hinayana : principes bouddhiques fondamentaux qui clarifient les causes de la souffrance et la manière de s’en délivrer. Ce sont : 1) toute existence est souffrance ; 2) la souffrance est causée par les désirs égoïstes ; 3) l’élimination des désirs égoïstes entraîne la cessation de la souffrance et permet à une personne d’atteindre le nirvana ; et 4) cette délivrance peut s’obtenir en suivant le « noble chemin octuple » : la compréhension juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste, le mode de vie juste, l’effort juste, l’attention juste et la concentration juste.
5. Cette histoire apparaît dans le Sūtra sur les sages et les insensés. Alors que Shakyamuni résidait à Shravasti, son disciple Ananda enseigna un jour les quatre nobles vérités à deux perroquets qui se trouvaient au domicile de Sudatta, le protecteur du Bouddha. Le même soir, un animal les attaqua et les mangea mais on dit qu’ils renaquirent dans le ciel des quatre rois célestes grâce au bienfait obtenu en répétant les quatre nobles vérités.
6. Cette histoire apparaît dans le Sūtra de la grande compassion. Selon ce sūtra, un jour où un marchand naviguait sur l’océan, un poisson géant appelé makara est apparu, prêt à engloutir son bateau. Alors que les autres personnes à bord étaient désespérées, le marchand fixa son esprit sur les Trois Trésors et fit appel à la bienveillance de tous les bouddhas. Voyant cela, les autres se mirent à prier sincèrement avec lui, les mains jointes, et le makara cessa ses attaques.
7. Le Sūtra du Lotus, chap. 3.
8. Les dix-huit pouvoirs miraculeux désignent une série d’actions et d’apparences que les bouddhas et bodhisattvas utilisent afin de mener les gens à l’illumination. Leur liste varie selon les sūtras.
9. Le Sūtra du Lotus, chap. 15.
10. Il est dit dans le Sūtra du Nirvana : « Bien que le plantain grandisse avec le grondement du tonnerre, il n’a ni oreilles pour l’entendre, ni esprit pour le sentir. » La vision du plantain rafraîchi après l’orage a peut-être donné naissance à la croyance que « le plantain croît avec le grondement du tonnerre ».
11. Selon le Baopuzi, quand on la met dans l’eau, une corne de rhinocéros en forme de poisson maintient l’eau à une distance d’environ deux mètres.
12. Yojana : Unité de mesure, en Inde ancienne, équivalente à la distance que l’armée du roi pouvait parcourir en une journée.
13. L’arbre banian, présent dans les régions d’Asie tropicale et subtropicale, atteint une hauteur d’environ dix à quinze mètres. Son abondant feuillage offre une ombre fraîche, à l’abri du soleil.
14. Oiseau imaginaire. On dit aussi qu’il s’agit d’une sorte de ver. La source de ce passage est introuvable.
15. Le Sūtra du Lotus, chap. 2.
16. Ibid., chap. 14.
17. Bouddha mentionné dans le Sūtra de la grande perfection de sagesse dans sa version longue et dans le Traité de la grande perfection de sagesse.
18. Myōhō-renge-kyō (Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse) : l’une des trois traductions en chinois du Sūtra du Lotus parvenues jusqu’à nous. Elle consiste en huit volumes et vingt-huit chapitres, traduits par Kumarajiva en 406. Les deux autres sont le Shō-hokke-kyō (Sūtra de la Loi correcte) en dix volumes et vingt-sept chapitres, traduits par Dharmaraksha en 286 et le Tembon-hokke-kyō (Version complétée du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse) en sept volumes et vingt-sept chapitres, traduits par Jnanagupta et Dharmagupta en 601. Parmi ces traductions, le Myōhō-renge-kyō de Kumarajiva est la plus connue. Par conséquent, en Chine et au Japon, lorsque l’on mentionne le Sūtra du Lotus, il s’agit le plus souvent de Myōhō-renge-kyō.
19. Selon le Récit des merveilles du livre de Zhou, Shakyamuni est mort le quinzième jour du deuxième mois de la cinquante-deuxième année du règne du roi Mu (949 avant notre ère) de la dynastie des Zhou.
20. Le Sūtra de la Guirlande de fleurs en quatre-vingt volumes, appelé nouvelle traduction, fut traduit par Shikshananda (652-710), à l’époque de la dynastie des Tang, et le Sūtra de la Guirlande de fleurs en soixante volumes, appelé ancienne traduction, fut traduit par Buddhabhadra (359-429), à l’époque de la dynastie des Chin de l’est.
21. Les cinq caractères de a, va, ra, ha, et kha désignent respectivement les cinq éléments universels, terre, eau, feu, vent et espace. L’école ésotérique Shingon considère que c’est là l’une des vérités secrètes révélées par le Sūtra de Mahavairochana. Ce simple mot fut utilisé comme mantra (syllabe ou mot secret) et l’on dit qu’il exprime la qualité, la sagesse, l’apparence et la pratique du Bouddha.
22. Le mot « semences » désigne ici les symboles orthographiques sanskrits utilisés pour représenter divers bouddhas et bodhisattvas dans l’enseignement ésotérique. Les samayas sont p.154divers attributs des bouddhas et bodhisattvas, en particulier leur vœu de mener tous les êtres humains à l’illumination suprême. Le terme est souvent utilisé dans l’enseignement ésotérique.
23. Les sept bouddhas du passé sont Shakyamuni et les six bouddhas qui le précédèrent.
24. Annotations sur le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus.
25. Le Sūtra du Lotus, chap. 10.
26. Préface de Zhangan au Sens profond du Sūtra du Lotus.
27. Commentaire sur le Sens profond du Sūtra du Lotus.
28. Le principe merveilleux de l’enseignement théorique est que le Bouddha abandonne les enseignements provisoires pour révéler l’enseignement véritable, le Sūtra du Lotus, qui permet aux êtres humains des deux véhicules d’atteindre la bouddhéité. Le principe merveilleux de l’enseignement essentiel est que le Bouddha abandonne son statut provisoire pour révéler sa véritable identité de Bouddha qui atteignit l’illumination originelle dans le très lointain passé.
29. Principes établis par Tiantai dans le Sens profond du Sūtra du Lotus. Les dix principes mystiques de l’enseignement théorique sont fondés sur les concepts de la réalité ultime de tous les phénomènes et du remplacement des trois véhicules par le Véhicule Unique de la bouddhéité. Les dix principes mystiques de l’enseignement essentiel sont fondés sur la révélation de l’illumination originelle du Bouddha il y a d’innombrables kalpa, aussi nombreux que les particules de poussière dans les systèmes de mondes majeurs, comme il est dit dans le chapitre « La durée de la vie de l’Ainsi-Venu » du Sūtra du Lotus.
30. S’ajoutent à chacune des deux séries de dix principes mystiques (les dix principes mystiques de l’enseignement théorique et les dix principes mystiques de l’enseignement essentiel) les dix principes mystiques saisis d’un point de vue relatif et les dix principes mystiques saisis du point de vue absolu, ou point de vue qui englobe tout.
31. Trente principes mystiques liés à la vie des êtres vivants, à la Loi bouddhique et à la nature de notre esprit, ou Loi intérieure, auxquels s’ajoutent dix principes mystiques provenant soit de l’enseignement théorique, soit de l’enseignement essentiel.
32. Percevoir ou s’éveiller à la réalité ultime inhérente à notre vie. Nous sommes là au cour de la pratique de Tiantai où la méditation porte sur la véritable nature de notre esprit plutôt que sur un objet extérieur.
33. Annotations sur La Grande Concentration et Pénétration.
34. Il s’agit de deux des cinq groupes dans lesquels l’école Hossō classe les êtres humains. Les gens de ces deux groupes peuvent finalement atteindre respectivement le stade d’arhat et celui de pratyekabuddha.
35. Ce sont des non-bouddhistes attachés à la doctrine de la vacuité, niant la loi de causalité, et qui, selon les enseignements bouddhiques antérieurs au Sūtra du Lotus, ne pouvaient pas atteindre la bouddhéité.
36. Sudaya était un maître brahmane qui enseigna à Devadatta les pouvoirs occultes, selon l’Ekottara Agama des Mahasanghika.
37. Il s’agit ici des austérités créées et pratiquées par Devadatta. Selon le Grand commentaire sur l’Abhidharma, il s’agissait de : (1) ne porter que des vêtements rejetés par les autres après les avoir nettoyés et raccommodés ; (2) n’obtenir de la nourriture que par la mendicité ; (3) ne manger qu’une fois par jour ; (4) s’asseoir toujours dehors, sous un arbre ; et (5) ne jamais manger de sel ou d’autres aliments possédant les cinq saveurs.
38. Montagne dont le sommet ressemblait à une tête d’éléphant, située à 1,5 km, au sud-ouest de Gaya, dans le Magadha. La traduction chinoise l’appelle « La Montagne à tête d’éléphant ».
39. Kokalika : membre du clan des Shakya et ennemi de Shakyamuni. Il tomba sous l’influence de Devadatta et dénigra Shakyamuni et Maudgalyayana. On rapporte qu’il tomba vivant en enfer.
40. Le premier cercle constitué quand un monde prend forme et que des êtres vivants y apparaissent dans le kalpa de formation. Selon le Trésor de l’analyse de l’Abhidharma, le pouvoir du karma des êtres vivants provoque d’abord la levée dans l’espace d’un vent léger. Ce vent croît et forme le cercle de vent qui se trouvait, pense-t-on, à la base d’un monde. Sur ce cercle se forment un cercle d’eau, puis un cercle d’or et au-dessus encore apparaît la terre elle-même avec son mont Sumeru, ses mers et ses montagnes.
41. Chinchamanavika : une femme qui calomnia Shakyamuni en attachant un bol sous sa robe et en déclarant publiquement qu’elle était enceinte de lui. Son mensonge fut démasqué par Taishaku, qui prit la forme d’un rat et rongea la ficelle tenant le bol en place.
42. Virudhaka : un roi de Kosala à l’époque de Shakyamuni. Son père était le roi Prasenajit et sa mère Mallika, la servante d’un seigneur du clan des Shakya. Quand il découvrit qu’il était le fils p.155d’une servante et qu’il était méprisé par les Shakya en raison de sa basse origine, il décida de se venger. S’emparant du trône de Prasenajit, il conduisit une armée contre le royaume des Shakya, tuant près de cinq cents personnes. On rapporte que sept jours plus tard, en accord avec la prédiction du Bouddha, il mourut dans les fammes et tomba dans l’Enfer aux souffrances incessantes.
43. Les deux catégories du monde des trois plans, domaine où les êtres dans l’ignorance transmigrent au sein des six voies. Les êtres dans le monde de la forme ont une forme matérielle niais sont libérés des désirs, et ceux du monde de l’absence de forme sont libérés à la fois du désir et des contraintes de la matière.
44. Mo Xi, de la dynastie des Xia, Da Ji de la dynastie des Yin et Bao Si de la dynastie des Zhou. Toutes étaient des favorites du souverain et contribuèrent à la chute de l’État.
45. On ne trouve pas ce passage dans les versions chinoises du Sūtra de la Guirlande de fleurs qui demeurent aujourd’hui. Cependant, Recueil de trésors, écrit par Taira no Yasuyori durant l’ère Jishō (1177-1181), le présente comme une citation du Sūtra de la Guirlande de fleurs.
46. Limites qui, dit-on, empêchaient les femmes de devenir un Brahma, un Shakra, un roi-démon, un roi-qui-fait-tourner-la-roue ou un bouddha. Voir glossaire.
47. Il s’agit d’un code de conduite qui exigeait que les femmes obéissent à leurs parents dans l’enfance, à leur mari après le mariage, à leurs fils dans la vieillesse. Voir glossaire.
48. Rivière légendaire située sur le continent d’Aparagodaniya, à l’ouest du mont Sumeru.
49. Nichiren enseigne ailleurs que la foi dans le Sūtra du Lotus permet à chacun, homme ou femme, d’atteindre la bouddhéité en cette vie en tant qu’homme du commun. Cependant, parce que la destinataire de cette lettre était encore fortement attachée aux enseignements de l’école jōdo, Nichiren exposa ses enseignements d’une façon qui lui soit facilement accessible.
50. Personnage décrit dans une légende chinoise. Quand il assista sur la route à la vente d’une grue jaune, il éprouva de la pitié pour elle, offrit ses vêtements en échange et la libéra. Quand il mourut, la grue descendit sur sa tombe et ne cessa d’appeler son nom trois années durant. Cela eut pour résultat de le faire revenir à la vie.
51. Oiseau ressemblant à un épervier aux plumes empoisonnées qui apparaît dans certaines œuvres chinoises.
52. Enseignements destinés aux auditeurs (shravaka) et aux bouddhas-pour-soi (pratyekabuddha).
53. La Grande Concentration et Pénétration.
54. Annotations sur La Grande Concentration et Pénétration.
55. On dit que Tiantai était la manifestation du bodhisattva Roi-de-la-Médecine, présent à l’assemblée du Pic de l’Aigle, parce qu’il atteignit l’éveil grâce au chapitre “Roi-de-la-Médecine” du Sūtra du Lotus.
56. Commentaire textuel du Sūtra du Lotus.
57. Au début du IXe siècle, Dengyō se rendit en Chine où il se forma aux enseignements de Tiantai. De retour au Japon, il établit l’école Tendai (ch. Tiantai) et se consacra à promouvoir le bouddhisme de Tiantai. On dit que Daosui, l’un des maîtres de Dengyō en Chine, le considéra comme la réapparition de Tiantai, par référence à la prédiction de ce dernier.
58. Le Sūtra du Lotus, chap. 12.
Question : Est-il possible, sans comprendre le sens du Sūtra du Lotus mais seulement en récitant les cinq ou sept caractères2 de Nam-myōhō-renge-kyō, une fois par jour, une fois par mois, ou simplement une fois par an, une fois tous les dix ans, ou une fois dans toute une vie, de ne pas se laisser entraîner à commettre des actes mauvais, graves ou non, de ne pas tomber dans les quatre mauvaises voies et au contraire d’atteindre finalement l’étape de non-régression ?
Réponse : Oui, c’est possible.
Question : On peut sans cesse crier « au feu », mais, tant qu’on ne met pas sa main dans les fammes, on ne se brûle pas. On peut sans cesse réclamer « De l’eau, de l’eau ! » mais, tant qu’on n’en boit pas vraiment, on ne pourra pas étancher sa soif. Alors, comment pourrait-on échapper aux mauvaises voies de l’existence rien qu’en récitant le Daimoku, Nam-myōhō-renge-kyō, sans en comprendre le sens ?
Réponse : On dit que, si on joue d’un koto3 muni de cordes en tendons de lion, toutes les autres cordes se brisent. Et il suffit d’entendre le mot « prune salée » pour en avoir l’eau à la bouche. S’il se produit de tels prodiges dans la vie quotidienne, ceux du Sūtra du Lotus seront évidemment encore plus grands.
On rapporte que, en répétant simplement les quatre nobles vérités4 des enseignements du Hinayana, des perroquets ont pu renaître dans les cieux5 et que des hommes, uniquement en respectant les Trois Trésors, ont pu éviter d’être engloutis par un poisson géant6. Il est donc d’autant plus efficace, le Daimoku du Sūtra du Lotus, puisqu’il est l’essence même des quatre-vingt mille enseignements bouddhiques et l’œil de tous les bouddhas ! Comment pouvez-vous douter qu’en le récitant vous pourrez échapper aux quatre mauvaises voies ?
Dans le Sūtra du Lotus, le Bouddha rejeta sans ambiguïté les moyens opportuns et déclara que l’on ne pouvait « accéder [à ce Sūtra] que grâce à la foi7. » Et on lit dans le Sūtra du Nirvana, enseigné par le Bouddha dans le bosquet d’arbres sala le dernier jour de sa vie : « Bien qu’il y ait d’innombrables pratiques qui mènent à l’illumination, si l’on enseigne la foi, cela inclut toutes ces pratiques. »
Ainsi, la foi est l’exigence fondamentale pour entrer sur la Voie du Bouddha. Parmi les cinquante-deux étapes de la pratique du bodhisattva, les dix premières, en rapport avec la foi, sont essentielles, et la première de ces dix étapes consiste à éveiller une foi pure. Une personne qui a la foi, même si elle ne connaît pas bien les enseignements bouddhiques et qu’elle a des facultés inférieures, doit être considérée comme une personne à la compréhension juste. En revanche, celle qui a quelque connaissance mais pas la foi doit être considérée comme un calomniateur de la Loi et un icchantika.
p.143Le moine Sunakshatra observa les deux cent cinquante préceptes, maîtrisa les quatre étapes de la méditation et connaissait parfaitement les douze catégories d’écrits ; Devadatta mémorisa les soixante mille enseignements non-bouddhiques et les quatre-vingt mille enseignements bouddhiques, et put manifester dix-huit pouvoirs miraculeux8 avec son corps. On dit pourtant que ces hommes, du fait qu’ils avaient la connaissance mais non la foi, sont maintenant dans la grande citadelle de l’enfer Avīci. Par contre, Mahakashyapa et Shariputra manquaient de connaissances mais ils avaient la foi, et le Bouddha prédit que cela leur vaudrait de devenir respectivement les Ainsi-Venus Éclat-Fleuri et Clarté-Lumineuse.
Le Bouddha déclara : « Si, [à l’égard de ce Sūtra], quelqu’un est pris de doutes et ne parvient pas à croire, il tombera aussitôt dans les voies mauvaises9. » Ces mots concernent ceux qui ont la connaissance mais non la foi.
Et pourtant, les érudits d’aujourd’hui demandent : « Comment est-il possible, simplement en récitant Nam-myōhō-renge-kyō avec foi mais sans compréhension, d’éviter les mauvaises voies ? » D’après les mots du sūtra, ces érudits eux-mêmes auront bien du mal à ne pas tomber dans la grande citadelle de l’enfer Avīci.
Ainsi, même ceux dont la compréhension est limitée peuvent éviter les mauvaises voies dès lors qu’ils récitent Nam-myōhō-renge-kyō. Ils sont comme les fleurs de lotus, qui se tournent vers le soleil, bien qu’elles n’aient pas d’esprit pour les diriger, ou comme le plantain qui croît avec le grondement du tonnerre, bien que cette plante n’ait pas d’oreilles pour l’entendre10. Nous sommes aujourd’hui pareils au lotus ou au plantain, et le Daimoku du Sūtra du Lotus est semblable au soleil ou au tonnerre.
On dit que, si l’on entre dans l’eau en portant sur soi un bout de corne prélevé sur un rhinocéros vivant, l’eau se retire jusqu’à cinq pieds11. Il paraît aussi que, lorsqu’une feuille de santal s’ouvre, elle peut éliminer l’odeur nauséabonde des arbres eranda sur une distance de quarante yojana12. Dans ce cas, notre mauvais karma peut être comparé aux arbres eranda ou à l’eau, et le Daimoku du Sūtra du Lotus à la corne de rhinocéros ou à la feuille de santal.
Les diamants sont d’une telle dureté que presque rien ne peut les couper, si ce n’est la corne de mouton ou l’écaille de tortue. Les branches de l’arbre nyagrodha13 sont si robustes que les plus grands oiseaux peuvent s’y percher sans les briser, et pourtant elles cèdent à l’oiseau-tailleur14, si minuscule qu’il pourrait presque bâtir son nid sur les cils d’un moustique. Ici, notre mauvais karma est analogue au diamant ou à l’arbre nyagrodha, et le Daimoku du Sūtra du Lotus à la corne de mouton ou à l’oiseau-tailleur. L’ambre attire la poussière et l’aimant attire les particules de fer ; en l’occurrence, notre mauvais karma est comme la Poussière ou le fer, et le Daimoku du Sūtra du Lotus comme l’ambre ou l’aimant. Au regard de ces analogies, [nous pouvons comprendre pourquoi] nous devrions toujours réciter Nam-myōhō-renge-kyō.
Il est dit dans le premier volume du Sūtra du Lotus : « Au cours d’incalculables, d’innombrables kalpa, il est rare de pouvoir entendre cette Loi15. » Et il est dit dans le cinquième volume : « Quant à ce Sūtra du Lotus, à travers d’innombrables pays, il est quasiment impossible d’entendre ne serait-ce que son nom16 (...) » Il est donc extrêmement rare d’entendre le nom du Sūtra du Lotus. Bien que les bouddhas Sushanta17 et Maints-Trésors soient apparus en ce monde, ils n’allèrent pas jusqu’à prononcer le nom du Sūtra du Lotus. Quant à l’Ainsi-Venu Shakyamuni, apparu expressément dans le but d’enseigner le Sūtra du Lotus, il garda le nom de ce sūtra secret et n’y fit jamais allusion pendant une période de quarante-deux ans. C’est seulement à l’âge de soixante-douze ans qu’il se mit à p.144réciter pour la première fois Myōhō-renge-kyō, le Daimoku du Sūtra. Cependant, les habitants de pays lointains tels que la Chine et le Japon n’en ont pas eu connaissance à l’époque. Il fallut plus de mille ans pour que la Chine entende ne serait-ce que le nom du sūtra, et encore plus de trois cent cinquante ans avant qu’il ne parvienne au Japon.
La rencontre de ce Sūtra est donc aussi rare que l’éclosion de la fleur udumbara, qui ne se produit qu’une fois tous les trois mille ans, ou la découverte par une tortue borgne d’un morceau de bois de santal flottant, ce qui n’arrive qu’une fois en d’innombrables kalpa sans limites.
Supposez que l’on plante une aiguille dans la terre, pointe en l’air, et que l’on jette de minuscules graines de moutarde depuis le palais du grand roi Brahma dans le ciel. Il serait plus facile d’empaler ainsi une graine de moutarde sur la pointe de l’aiguille que de rencontrer le Daimoku du Sūtra du Lotus. Ou supposez que l’on dresse une aiguille au sommet du mont Sumeru d’un monde et que, depuis le sommet du mont Sumeru d’un autre monde, par un jour de grand vent, on jette un fil afin qu’il atteigne l’autre montagne et passe à travers le chas de l’aiguille. Il serait plus facile de passer ainsi le fil dans l’aiguille que de rencontrer le Daimoku du Sūtra du Lotus.
Par conséquent, quand vous récitez le Daimoku de ce Sūtra, vous devez prendre conscience que c’est une joie plus grande encore que celle d’un aveugle de naissance qui obtiendrait la vue et qui verrait son père et sa mère ; c’est aussi plus rare que de voir un homme être relâché et retrouver sa femme et ses enfants après avoir été capturé par un puissant ennemi.
Question : Quels passages d’écrits pouvez-vous citer comme preuve qu’il suffit de réciter le Daimoku ?
Réponse : Il est dit dans le huitième volume du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse18 que celui qui accepte et garde ne serait-ce que le nom du Sūtra du Lotus goûtera un bonheur incommensurable. Selon le Sūtra du Lotus de la Loi correcte, [une autre traduction du Sūtra du Lotus] le fait d’entendre ce sūtra, de proclamer et d’adopter son titre engendre des mérites impossibles à évaluer. Et selon La version complétée du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse [autre traduction encore du Sūtra du Lotus], celui qui accepte et garde le nom du Sūtra du Lotus bénéficiera d’une bonne fortune incommensurable. Ces déclarations indiquent que la bonne fortune obtenue par la simple récitation du Daimoku dépasse toute mesure.
Accepter, garder, lire, réciter, se réjouir et protéger dans leur totalité les huit volumes et les vingt-huit chapitres correspond à ce que l’on appelle la pratique complète. Accepter, garder et protéger le chapitre “Moyens opportuns” et le chapitre “Durée de la vie” est ce que l’on appelle la pratique abrégée. Et ne réciter qu’une strophe en quatre vers ou le Daimoku, et protéger ceux qui font de même, est ce que l’on appelle la pratique essentielle. Ainsi, parmi ces trois sortes de pratiques, complète, abrégée et essentielle, le Daimoku est présenté comme la pratique essentielle.
Question : Quelle est l’étendue des bienfaits contenus dans les cinq caractères [chinois] de Myōhō-renge-kyō ?
Réponse : Le grand océan contient la multitude des fleuves qui se jettent en lui, la grande terre contient tous les êtres sensitifs et non-sensitifs, le joyau-qui-exauce-les-vœux est capable de déverser d’innombrables trésors, et le roi du ciel Brahma gouverne le monde des trois plans. Les cinq caractères de Myōhō-renge-kyō sont comparables à tout cela. Tous les êtres des neuf mondes, ainsi que ceux du monde de la bouddhéité, sont contenus en eux. Et les êtres des dix mondes étant ainsi tous contenus en eux, leurs environnements respectifs le sont aussi.
Voyons d’abord comment les cinq caractères, Myōhō-renge-kyō, contiennent en p.145eux tous les enseignements. Le seul caractère kyō, ou sūtra, désigne le roi de tous les sūtras et tous les autres sūtras sont inclus en lui. Le Bouddha apparut en ce monde et, en plus de cinquante ans, il dispensa quatre-vingt mille enseignements. On dit qu’à cette époque la durée de la vie des êtres humains était de cent ans. Le Bouddha trépassa au milieu de la nuit du quinzième jour du deuxième mois de l’année, sous le signe cyclique de mizunoe-saru19. Par la suite, durant les quelque quatre-vingt-dix jours de l’été, soit de la période allant du huitième jour du quatrième mois jusqu’au quinzième jour du septième mois de la même année, mille arhat se rassemblèrent dans la grande salle de la compilation pour établir le [premier] canon des écrits bouddhiques.
Après quoi, durant les mille ans de l’époque de la Loi correcte, ces divers sūtras se répandirent à travers les cinq régions de l’Inde, mais ne parvinrent pas jusqu’en Chine. C’est seulement dans la quinzième année de l’époque de la Loi formelle [mille quinze ans après la disparition du Bouddha] que les sūtras bouddhiques furent introduits en Chine. Cela se passa dans l’année placée sous le signe cyclique de hinoto-u, dixième année de l’ère Yongping [67], sous le règne de l’empereur Ming de la dynastie des Han postérieurs. À partir de cette époque jusqu’à l’année placée sous le signe cyclique de kanoe-uma, soit la dix-huitième année de l’ère Kaiyuan [730], sous le règne de l’empereur Xuanzong de la dynastie des Tang, au total cent soixante-seize traducteurs se rendirent en Chine, emportant avec eux mille soixante-seize écrits, sūtras, textes disciplinaires et traités répartis en cinq mille quarente-huit volumes contenus dans quatre cent quatre-vingts étuis. Ces écrits sont tous issus du seul caractère kyō du Sūtra du Lotus.
Parmi les sūtras enseignés par le Bouddha durant les quelque quarante années précédant le Sūtra du Lotus, il en est un qui s’appelle le Grand et vaste sūtra de la Guirlande de fleurs du Bouddha. Trois versions de ce sūtra sont conservées dans le palais du roi-dragon. La première version contient autant de chapitres qu’il y a de grains de poussière dans dix systèmes de mondes majeurs. La deuxième contient quatre cent quatre-vingts dix-huit mille huit cents vers, et la troisième cent mille vers en quarante-huit chapitres. Hormis ces trois versions, seuls des textes plus courts tels que les versions en quatre-vingts volumes et en soixante volumes20 sont conservés en Chine et au Japon.
Ajoutons à cela les sūtras Agama du Hinayana, et divers sūtras du Mahayana, datant de la période Vaipulya et de la période de la Sagesse. Parmi ces derniers, le texte sanskrit du Sūtra de Mahavairochana consacre un total de trois mille cinq cents vers à la seule explication des cinq caractères du mantra avarahakha21, sans compter les innombrables vers qui décrivent les « semences », les augustes formes et les samaya22 des divers honorés. En Chine, il existe cependant une version du texte comportant seulement six ou sept volumes. Le Sūtra du Nirvana, enseigné par le Bouddha sous l’arbre sala le dernier jour de sa vie, est conservé en Chine dans une version limitée à quarante volumes, mais, là aussi, les versions sanskrites en comportent beaucoup plus. Ces divers sūtras sont tous issus du Sūtra du Lotus, l’enseignement le plus profond de l’Ainsi-Venu Shakyamuni. De plus, tous les sūtras exposés par les sept bouddhas du passé23, les mille bouddhas ou les bouddhas d’il y a d’innombrables kalpa, tout comme ceux qui sont exposés par les bouddhas vivant actuellement dans les dix directions, sont issus du seul caractère kyō du Sūtra du Lotus.
Ainsi, dans le chapitre “Roi-de-la-Médecine” du Sūtra du Lotus, le Bouddha s’adresse au bodhisattva Fleur-Souveraine-Constellation et lui dit que, de même que l’océan est plus important que tous les fleuves, torrents et autres cours d’eau, de même que le mont Sumeru est la plus importante de toutes les montagnes, de même que la lune est le plus important de tous les corps célestes, [le Sūtra du Lotus est lui p.146aussi le plus important de tous les sūtras]. Dans son commentaire, le Grand Maître Miaole déclare que le Sūtra du Lotus est « le plus important de tous les sūtras enseignés dans le passé, enseignés dans le présent ou destinés à être enseignés dans l’avenir24 ».
À l’intérieur de ce seul caractère kyō sont contenus tous les sūtras des mondes des dix directions. il est comme le joyau-qui-exauce-les-vœux qui contient en lui-même toutes sortes de trésors, ou comme l’espace immense qui inclut tous les phénomènes. Et parce que ce seul caractère kyō de Myōhō-renge-kyō est l’enseignement suprême parmi tous ceux que le Bouddha exposa de son vivant, les quatre autres caractères Myō-hō-ren-ge surpassent l’ensemble des quatre-vingt mille autres doctrines du Bouddha.
À propos du caractère myō, il est dit dans le Sūtra du Lotus : « [Ce Sūtra] ouvre la porte des moyens opportuns et montre l’aspect de la réalité ultime25. » Le Grand Maître Zhangan déclare : « Myō signifie révéler la profondeur de la resserre secrète26. » Et le Maître Miaole commente : « Révéler signifie ouvrir27. » Le caractère myō signifie donc ouvrir.
Si une resserre regorge de trésors mais que l’on n’en possède pas la clé, il est impossible de l’ouvrir et, faute de pouvoir l’ouvrir, on ne pourra voir les trésors qu’elle recèle. Le Bouddha enseigna le Sūtra de la Guirlande de fleurs, sans donner la clé pour accéder aux trésors qu’il contient. De même, pendant les quelque quarante années suivantes, il enseigna les sūtras des périodes Agama, Vaipulya, et de la Sagesse ainsi que le Sūtra de la méditation, mais sans en révéler le sens. Leurs portes restèrent closes, et personne ne put donc comprendre ces sūtras. Même ceux qui prétendaient le contraire n’en avaient, en réalité, qu’une compréhension erronée.
Mais le Bouddha enseigna ensuite le Sūtra du Lotus, ouvrant ainsi le corpus des sūtras. Et, pour la première fois en plus de quarante ans, tous les êtres vivants des neuf mondes virent les trésors qu’ils contenaient. Prenons une analogie : la terre est peuplée d’êtres humains et d’animaux, de plantes et d’arbres mais, sans la lumière du soleil ou de la lune, même avec de bons yeux, il est impossible d’en discerner les formes et les couleurs. Il faut que le soleil ou la lune se lève pour que l’on puisse vraiment les discerner. Les sūtras précédant le Sūtra du Lotus étaient plongés dans une longue nuit obscure et l’enseignement essentiel et l’enseignement théorique du Sūtra du Lotus furent comme le soleil et la lune.
Que ce soit les bodhisattvas dotés d’une bonne vue, les personnes des deux véhicules atteintes de strabisme, les hommes du commun frappés de cécité, ou les icchantika, aveugles de naissance, nul ne pouvait discerner la véritable couleur ou la vraie forme des choses au moyen des sūtras antérieurs. Mais quand le Sūtra du Lotus fut enseigné et qu’apparut la lune de l’enseignement théorique, les bodhisattvas dotés d’une bonne vue obtinrent les premiers l’illumination, suivis des personnes des deux véhicules atteintes de strabisme. Puis les yeux aveugles des hommes du commun s’ouvrirent, et même les icchantika, aveugles de naissance, purent établir un lien avec le Sūtra du Lotus qui leur assurait que leurs yeux s’ouvriraient un jour. Tout cela était entièrement imputable à la vertu du seul caractère myō.
Il y a deux myō ou principes merveilleux exposés dans le Sūtra du Lotus, l’un dans les quatorze premiers chapitres, constituant l’enseignement théorique, l’autre dans les quatorze derniers, constituant l’enseignement essentiel28. D’un autre point de vue, il y a vingt principes mystiques29, dix dans l’enseignement théorique et dix dans l’enseignement essentiel ; ou encore il y a soixante principes mystiques30, trente dans l’enseignement théorique et trente dans l’enseignement essentiel. Une autre approche encore permet de discerner quarante principes mystiques31 dans chaque p.147moitié du Sūtra du Lotus. En les ajoutant aux quarante principes mystiques concernant l’observation de l’esprit32, on découvre que le simple caractère myō contient intégralement cent-vingt myō, ou principes mystiques.
Un principe fondamental myō, ou mystique, sous-tend chacun des soixante-neuf mille trois cent quatre-vingt-quatre caractères composant le Sūtra du Lotus. Par conséquent, le Sūtra du Lotus comprend au total soixante-neuf mille trois cent quatre-vingt-quatre principes mystiques.
Myō se dit sad en Inde et miao en Chine. Myō veut dire pleinement doté, ce qui signifie également « parfait et complet ». Chaque mot et chaque caractère contient en lui l’ensemble des soixante-neuf mille trois cent quatre-vingt-quatre caractères composant le Sūtra. Ainsi, une goutte du grand océan contient en elle-même les eaux de tous les fleuves et rivières qui s’y jettent, et un seul joyau-qui-exauce-les-vœux, sans être plus gros qu’une graine de moutarde, est capable de déverser autant de trésors que l’on pourrait en attendre de tous les joyaux-qui-exaucent les vœux.
Prenons une autre analogie : plantes et arbres sont secs et dénudés en automne et en hiver, mais sous l’éclat du soleil, au printemps et en été, on voit pousser feuilles et branches, puis apparaître fleurs et fruits. Avant l’enseignement du Sūtra du Lotus, les êtres ordinaires dans les neuf mondes étaient pareils à des plantes et à des arbres en automne et en hiver. Mais, quand le simple caractère myō du Sūtra du Lotus se mit à briller sur eux comme le soleil du printemps ou de l’été, alors la fleur du désir d’aspirer à l’illumination s’épanouit, et le fruit de la bouddhéité, ou renaissance dans la Terre pure, apparut.
Dans son Traité de la grande perfection de sagesse, le bodhisattva Nagarjuna dit : « [Le Sūtra du Lotus est] comme un grand médecin qui peut changer le poison en remède. » Cette citation se trouve dans un passage du Traité de la grande perfection de sagesse expliquant les vertus inhérentes au caractère myō du Sūtra du Lotus.
Le Grand Maître Miaole déclare : « Comme il peut guérir ce que l’on considère comme incurable, on l’appelle myō ou merveilleux33. »
Quatre sortes de personnes ont d’ordinaire de grandes difficultés à atteindre la bouddhéité ou à renaître dans la Terre pure. Premièrement, celles qui sont vouées aux deux véhicules34, deuxièmement les icchantika ou personnes à l’incroyance incorrigible, troisièmement celles qui sont attachées à la doctrine de la vacuité35 et, quatrièmement, celles qui calomnient la Loi. Mais, grâce au Sūtra du Lotus, toutes ces personnes peuvent devenir bouddhas. C’est pourquoi on appelle le Sūtra du Lotus : myō.
Devadatta était le fils aîné du roi Dronodana et le neveu du roi Shuddhodana [père du bouddha Shakyamuni], ce qui faisait de lui le cousin du Bouddha. C’était aussi le frère aîné du vénérable Ananda, l’un des disciples du Bouddha. Ce n’était donc nullement une personne de basse condition du continent Sud du Jambudvipa. Il devint disciple du moine Sudaya36 et entra dans la vie religieuse. Du vénérable Ananda il apprit dix-huit pouvoirs transcendantaux et livra de mémoire les soixante mille enseignements des écoles non-bouddhiques et les quatre-vignt mille enseignements bouddhiques. Il observa les cinq pratiques ascétiques37 et parut presque plus honorable que le Bouddha lui-même. Désireux de prendre la place du Bouddha, il osa commettre le crime de détruire la communauté bouddhiste en établissant sa propre estrade d’ordination sur le mont Gayashirsha38 et en invitant les disciples du Bouddha à l’y rejoindre. Il confia au prince héritier Ajatashatru : « J’ai l’intention de tuer le Bouddha et de devenir le nouveau bouddha. Tu dois tuer ton père, le roi [Bimbisara], et régner à sa place. »
Lorsque le prince héritier Ajatashatru eut bel et bien tué son père, Devadatta guetta les activités du Bouddha et, avec une grosse pierre, parvint à faire couler son sang. De plus, il battit à mort la nonne p.148Utpalavarna qui avait atteint le stade d’arhat. Il commit ainsi trois des cinq transgressions capitales.
Pis encore, avec son disciple, le vénérable Kokalika39, et sous la protection du roi Ajatashatru, Devadatta entreprit d’attirer des disciples de partout, jusqu’à ce que, dans les cinq régions de l’Inde, avec ses seize grands royaumes, ses cinq cents de taille moyenne, et ses dix mille autres petits, il n’y ait pas une seule âme coupable d’une, deux ou trois des cinq transgressions capitales qui ne soit devenue membre de son groupe. Tous se rassemblèrent autour de lui comme les cours d’eau les plus divers se jettent dans le grand océan ou comme plantes et arbres prolifèrent sur une haute montagne. De même que les sages se rassemblaient autour de Shariputra et que ceux qui avaient des pouvoirs transcendantaux venaient en masse autour de Mahakashyapa, ainsi les personnes mauvaises partagèrent la destinée de Devadatta.
Il en résulte que la grande terre, épaisse de cent soixante huit mille yojana et reposant sur un cercle de vent40 aussi dur qu’un diamant, parvint néanmoins à se fendre, et Devadatta plongea vivant dans la grande citadelle de l’Enfer aux souffrances incessantes. Son principal disciple, Kokalika, tomba lui aussi tout vivant en enfer, comme la fille du brahmane Chinchamanavika41, le roi Virudhaka42 et le moine Sunakshatra. Les peuples de l’Inde, avec ses cinq régions et ses seize grands royaumes, cinq cents autres de taille moyenne et dix mille petits, assistèrent à tout cela. Ceux qui étaient dans les six cieux du monde du désir et dans les quatre cieux de la méditation, tous les êtres du monde de la forme comme du monde de l’absence de forme43, notamment Brahma, Shakra, le roi-démon du sixième ciel, et le roi Yama, furent eux aussi témoins du destin [de Devadatta et de ses compagnons].
Tous les êtres vivants du système des mondes majeurs dans son ensemble et ceux des mondes des dix directions en eurent connaissance et s’accordèrent à reconnaître que, même s’il devait s’écouler autant de kalpa qu’il y a de particules de poussière sur la terre, Devadatta et les autres ne s’échapperaient jamais de la grande citadelle de l’Enfer aux souffrances incessantes et que, même après l’usure intégrale de la pierre marquant la durée d’un kalpa, ils continueraient à souffrir dans l’enfer Avīci. Il est vraiment stupéfiant alors que, dans le chapitre “Devadatta” du Sūtra du Lotus, le bouddha Shakyamuni ait révélé que Devadatta fut son maître dans une existence passée, et qu’il ait prédit qu’à l’avenir ce dernier atteindrait l’illumination sous le nom d’Ainsi-Venu Souverain-Céleste ! Si les sūtras enseignés avant le Sūtra du Lotus disent vrai, alors le Sūtra du Lotus est un mensonge éhonté. Mais si le Sūtra du Lotus est véridique, alors les sūtras antérieurs sont coupables de perpétrer les tromperies les plus insensées.
Si Devadatta, qui a commis trois des cinq transgressions capitales en plus d’innombrables autres fautes graves, put ainsi devenir l’Ainsi-Venu Souverain-Céleste, alors il ne fait aucun doute que les autres personnes mauvaises, qui n’ont commis qu’une ou deux des transgressions capitales, ne manqueront pas d’atteindre également la Voie. Car, si l’on parvient à renverser notre terre, les plantes et les arbres qui y poussent se retrouvent de fait également renversés. Et, si l’on peut briser la pierre la plus dure, on peut sans aucun doute faire plier les herbes souples. C’est pourquoi on appelle le Sūtra du Lotus : myō.
Venons-en maintenant à la question des femmes. Nous voyons qu’elles sont fortement condamnées aussi bien dans les écrits bouddhiques que non-bouddhiques. Les œuvres des trois souverains et des cinq empereurs de la Chine ancienne, connues sous le nom Éminents Classiques, les dépeignent comme serviles et fourbes. C’est pourquoi l’on dit que, dans les temps anciens, le désastre est venu de trois femmes44. p.149Elles sont donc considérées comme la cause de la chute du pays et de son peuple.
Il est dit dans le Sūtra de la Guirlande de fleurs, premier grand enseignement prêché par le Bouddha après son illumination : « Les femmes sont des messagers de l’enfer qui peuvent détruire les germes de la bouddhéité. Elles peuvent paraître semblables à des bodhisattvas, mais dans leur cœur elles sont comme des démons yaksha45. »
On lit dans le Sūtra du Nirvana, dernier enseignement délivré par le Bouddha dans le bosquet d’arbres sala : « Toutes les rivières et tous les ruisseaux sont toujours sinueux et tortueux et toutes les femmes sont toujours serviles et fourbes. » Il y est dit aussi : « Si l’on réunissait les désirs et les illusions de tous les hommes du système de mondes majeurs dans son ensemble, ils ne tiendraient pas plus de place que les entraves karmiques d’une seule femme. »
Quand on lit dans le Sūtra de la Guirlande de fleurs que les femmes « peuvent détruire les germes de la bouddhéité », cela signifie qu’elles brûlent ces germes qui autrement leur permettraient de devenir bouddhas.
Quand les nuages s’amoncellent dans le ciel au cours d’une période de grande sécheresse et qu’une pluie intense tombe sur la terre, alors partout d’innombrables plantes et arbres desséchés fleurissent et portent des fruits. Mais cela n’est pas vrai des graines qui ont été brûlées. Elles ne fleuriront jamais ; au contraire la pluie intense les fera pourrir.
Ainsi le Bouddha est comme les masses de nuages, ses enseignements sont comme la pluie intense, et les plantes et les arbres desséchés comme tous les êtres ordinaires. Quand ils sont arrosés par la pluie des enseignements bouddhiques et observent les cinq préceptes, les dix préceptes de bien et les pratiques de méditation, tout cela étant porteur de mérites, ils se mettent à fleurir et portent eux-mêmes des fruits. Les graines brûlées qui, même arrosées par la pluie, ne pousseront pas mais au contraire pourriront, sont comparables aux femmes qui, bien qu’elles rencontrent les enseignements bouddhiques, ne peuvent se libérer des souffrances inhérentes au cycle des naissances et des morts mais au contraire se détournent de la vérité des enseignements bouddhiques et tombent dans les voies mauvaises. Voilà ce que le sūtra veut dire lorsqu’il affirme que les femmes « peuvent détruire les germes de la bouddhéité ».
Il est dit dans le Sūtra du Nirvana cité précédemment que, de même que rivières et ruisseaux suivent un cours tortueux, les femmes sont fourbes et retorses. L’eau étant une substance liquide, quand son cours est obstrué par un objet dur comme un rocher ou une montagne, elle se divise en deux courants ou se détourne, coulant tantôt ici tantôt là. Les femmes sont de même ; leur esprit est mou et faible. Même si elles croient qu’une certaine direction est la bonne, si elles butent sur l’opposition déterminée d’un homme qui leur en bloque l’accès, elles se tourneront dans une direction totalement différente de celle qu’elles avaient choisie à l’origine.
Ainsi, lorsque vous faites des dessins à la surface de l’eau, il n’en reste aucune trace. Cela s’applique aussi aux femmes, car le manque de fermeté est leur caractéristique fondamentale. Elles penseront donc d’une certaine façon à un moment donné, quitte à être un instant plus tard d’un avis totalement différent.
Mais la caractéristique essentielle d’un bouddha est l’honnêteté et la franchise. C’est pourquoi les femmes, avec leurs manières tortueuses, ne peuvent devenir bouddhas.
Les femmes sont vouées aux cinq obstacles46 et aux trois sortes d’obéissance47. On peut donc lire dans le Sūtra de la femme couleur argent, que, même si les yeux des bouddhas des trois existences devaient tomber par terre, une femme ne pourrait p.150toujours pas atteindre la bouddhéité. Et il est dit dans le Traité de la grande perfection de sagesse qu’il est plus facile d’attraper le vent que de saisir l’esprit d’une femme.
Pourtant, bien que tous les êtres féminins aient été à ce point méprisés dans les divers sūtras, le bodhisattva Manjusri n’eut pas plutôt prononcé le simple caractère myō qu’une femme devint instantanément bouddha. Cet événement fut si extraordinaire que le bodhisattva Sagesse-accumulée, le plus important disciple du bouddha Maints-Trésors dans le monde Pureté-du-Trésor, et le vénérable Shariputra, connu parmi les disciples de l’Ainsi-Venu Shakyamuni comme le premier par la sagesse, protestèrent. Ils dirent que, d’après tous les sūtras du Mahayana et du Hinayana enseignés par le Bouddha durant les quelque quarante années précédentes, il était impossible que la fille du roi-dragon devînt bouddha. Mais leurs arguments furent vains car elle le devint bel et bien.
Si le Bouddha a donc déclaré dans son premier sūtra que les femmes « peuvent détruire les germes de la bouddhéité » et dans son sermon final dans le bosquet d’arbres sala que « toutes les rivières et tous les ruisseaux sont toujours sinueux et tortueux », ces affirmations furent totalement contredites, et les points de vue présentés dans le Sūtra de la femme couleur argent et dans le Traité de la grande perfection de sagesse se révèlent totalement absurdes. Sagesse-Accumulée et Shariputra furent contraints de tenir leur langue et de fermer la bouche alors que tous les êtres humains et les êtres célestes présents à la grande assemblée où fut enseigné le Sūtra du Lotus joignirent les mains dans des transports de joie. Tout cela était entièrement imputable à la vertu du simple caractère myō.
Dans ce continent Sud du Jambudvipa, coulent deux mille cinq cents rivières et toutes sans exception sont tortueuses. Elles sont sinueuses comme l’esprit des femmes du Jambudvipa. Mais il existe une rivière appelée Sahaya48 dont le cours est aussi droit qu’une corde tendue et qui va se jeter directement dans la mer, vers l’ouest. Comme cette rivière, une femme qui a foi dans le Sūtra du Lotus se dirigera directement vers la Terre pure, à l’Ouest49. Telle est la vertu inhérente au simple caractère myō.
Myō signifie revivre, c’est-à-dire revenir à la vie. Ainsi, l’on dit que, lorsque le petit d’une grue jaune vient à mourir, il suffit que sa mère récite le nom de Zian50 pour que le poussin mort revienne à la vie. On dit également que des poissons ou crustacés, qui meurent parce qu’un oiseau venimeux chen51 est entré dans l’eau, reviendront tous à la vie si on les touche avec une corne de rhinocéros. De même, les personnes des deux véhicules, les icchantika et les femmes furent décrits dans les sūtras antérieurs au Sūtra du Lotus comme ayant brûlé et détruit les germes qui auraient pu leur permettre de devenir bouddhas. Mais, en s’accrochant au simple caractère myō, ils peuvent faire revivre ces germes brûlés de la bouddhéité.
Tiantai dit : « Les icchantika, ou personnes à l’incroyance incorrigible, ont néanmoins une conscience, et il leur est donc encore possible d’atteindre la bouddhéité. Mais les personnes des deux véhicules52 ont annihilé leur conscience et ne peuvent donc pas éveiller d’aspiration spirituelle à l’illumination. Cependant, le Sūtra du Lotus peut les guérir et c’est pourquoi on l’appelle myō ou merveilleux53. » Miaole dit : « Si les autres sūtras sont qualifiés de “grands” mais pas de myō, c’est simplement parce qu’il est facile de guérir ceux qui ont un esprit, mais difficile de guérir ceux qui n’en ont pas. Parce que le Sūtra du Lotus peut guérir ce que l’on considère comme incurable, on l’appelle myō ou merveilleux54. »
Ces passages font allusion au fait que des sūtras tels que le Grand et vaste sūtra de la Guirlande de fleurs du Bouddha, le Sūtra de la Grande Collection, le Sūtra de la grande perfection de sagesse dans sa version longue et le Mahaparinirvana-sūtra ont tous le p.151caractère « grand » dans leur titre mais pas le caractère myō ou merveilleux. Ils ne peuvent en effet guérir que les vivants mais pas les morts. Cependant, le Sūtra du Lotus peut guérir les morts comme les vivants, et c’est pourquoi son titre contient le caractère myō [Myōhō-renge-kyō].
Ainsi, avec les autres sūtras, les personnes qui devraient devenir bouddhas ne peuvent y parvenir. Mais avec le Sūtra du Lotus, même ceux pour qui il est d’habitude impossible de parvenir à la bouddhéité peuvent le faire, sans parler de ceux pour qui c’est relativement facile. De ce fait, depuis l’époque où le Sūtra du Lotus a été enseigné, il n’aurait pas dû y avoir une seule personne qui adhère aux autres sūtras.
Les deux mille ans de l’époque de la Loi correcte et de l’époque de la Loi formelle sont maintenant révolus et nous sommes entrés dans l’époque de la Fin de la Loi où il est cent, mille, dix mille, un million de fois plus difficile pour les êtres ordinaires d’atteindre la bouddhéité ou de renaître dans la Terre pure que ça ne l’était, même pour les personnes des deux véhicules ou les icchantika, du vivant du Bouddha. Et pourtant les gens d’aujourd’hui pensent que, en s’appuyant sur le Sūtra de la méditation ou quelque autre sūtra enseigné dans les quelque quarante années précédant le Sūtra du Lotus, ils pourront échapper aux souffrances inhérentes au cycle des naissances et des morts. C’est vraiment futile, totalement futile !
Qu’elles vivent à l’époque du Bouddha ou aux époques de la Loi correcte, de la Loi formelle ou de la Fin de la Loi, seul le Sūtra du Lotus peut enseigner aux femmes la Voie de la bouddhéité. Le Grand Maître Tiantai Zhizhe, qui entendit les enseignements du Bouddha au Pic de l’Aigle55 et atteignit plus tard l’éveil dans un lieu de méditation, déclara sans équivoque : « Les autres sūtras ne prédisent la bouddhéité (...) que pour les hommes, mais pas pour les femmes (...) Ce sūtra prédit la bouddhéité pour tous56. »
L’Ainsi-Venu Shakyamuni, en présence du bouddha Maints-Trésors et des bouddhas des dix directions, enseigna le Sūtra du Lotus pendant une période de huit ans sur le lieu appelé Pic de l’Aigle, au nord-est de Rajagriha, dans le royaume du Magadha. Le Grand Maître [Tiantai] Zhizhe était présent et entendit le Bouddha enseigner : « Durant mes cinquante années de prédication, j’ai présenté diverses doctrines, toutes destinées à procurer des bienfaits aux êtres vivants. Dans les sūtras des quarante-deux premières années, j’ai enseigné qu’il n’était pas possible pour les femmes d’atteindre la bouddhéité. Mais maintenant, avec le Sūtra du Lotus, je déclare que les femmes peuvent devenir bouddhas. »
Au nord-est du Pic de l’Aigle, à une distance d’environ cent huit mille ri au-delà des montagnes et des mers, existe un pays appelé Mahachina [en sanskrit]. Nous le connaissons sous le nom de Chine. Environ mille cinq cents ans après la disparition du Bouddha, apparut dans ce pays un de ses messagers appelé le Grand Maître Tiantai Zhizhe qui déclara que les femmes ne pourraient jamais atteindre la bouddhéité par un enseignement autre que le Sūtra du Lotus.
À trois mille lieues à l’est de la Chine, se trouve un pays appelé le Japon. Environ deux cents ans après le décès du Grand Maître Tiantai, ce dernier renaquit dans ce pays et porta le nom de Grand Maître Dengyō57. Il écrivit alors une œuvre intitulée Principes remarquables du Sūtra du Lotus dans laquelle il déclarait : « Ni le maître ni les disciples n’ont besoin d’endurer d’innombrables kalpa de pratique austère afin d’atteindre la bouddhéité. Grâce au pouvoir du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse, ils peuvent y parvenir en cette vie. » Il clarifia ainsi pourquoi la fille du roi-dragon put devenir bouddha.
Il semble parfois difficile, pour les femmes de notre époque, d’atteindre la bouddhéité en cette vie. Mais, si elles font confiance au Sūtra du Lotus, il ne fait p.152aucun doute qu’elles renaîtront dans la Terre pure du Bonheur-Suprême. Elles l’atteindront plus facilement que les rivières et les ruisseaux n’atteignent l’océan, plus rapidement que la pluie venue du ciel ne tombe sur la terre.
Et cependant nous voyons que dans tout le Japon les femmes ne récitent pas Nam-myōhō-renge-kyō. En fait, elles ont foi dans des ouvrages tels que le Sūtra en deux-volumes ou le Sūtra de la méditation qui ne pourront jamais mener les femmes à la Terre pure ou à la bouddhéité. Elles invoquent le nom du bouddha Amida soixante mille ou cent mille fois par jour. Amida est bien le nom d’un bouddha et l’invoquer peut sembler une pratique louable. Mais comme ces femmes s’appuient en fait sur des sūtras qui ne pourront jamais les mener à la bouddhéité ni les faire renaître dans la Terre pure, c’est comme si elles se contentaient de compter la richesse des autres. Si cela se produit, c’est seulement parce qu’elles sont égarées par des amis de mal. Toutes les femmes du Japon sont confrontées à un ennemi plus effrayant que les tigres ou les loups, les bandits de montagne ou les pirates des mers, les ennemis de leurs parents ou les maîtresses de leurs époux. Leurs véritables ennemis sont ceux qui, au lieu du Sūtra du Lotus, leur enseignent le Nembutsu.
Ce n’est qu’après avoir récité Nam-myōhō-renge-kyō soixante mille, cent mille ou même dix millions de fois par jour qu’une femme qui a foi dans le Sūtra du Lotus, s’il lui reste encore du temps, peut murmurer de temps à autre le nom d’Amida ou de l’un des autres bouddhas. Mais les femmes d’aujourd’hui consacrent toute leur vie à réciter constamment le nom d’Amida et à s’affairer pour le Nembutsu. Elles ne récitent jamais le Sūtra du Lotus pas plus qu’elles ne lui font d’offrandes. En vérité, quelques-unes font lire le Sūtra du Lotus par ceux qui promeuvent ses enseignements. Mais elles regardent avec déférence les moines du Nembutsu comme s’ils étaient leurs parents ou leurs frères, et traitent ceux qui prônent le Sūtra du Lotus avec moins de respect que s’il s’agissait de leurs serviteurs ou de leurs domestiques. Et pourtant elles prétendent croire dans le Sūtra du Lotus.
En revanche, la Dame Pure-Vertu autorisa les deux princes, ses fils, à entrer dans la communauté bouddhiste et les encouragea à propager le Sūtra du Lotus. De plus, la fille du roi-dragon émit le vœu suivant : « Pour délivrer les êtres vivants de leurs souffrances, je déploie les doctrines du Grand Véhicule58. » Ces femmes n’ont assurément pas fait le vœu de pratiquer uniquement les enseignements des autres sūtras et de négliger la pratique du Sūtra du Lotus. C’est néanmoins ce que font les femmes d’aujourd’hui : elles se consacrent entièrement à la pratique des autres sūtras et pas du tout à celle du Sūtra du Lotus. Vous devez corriger tout de suite votre façon de penser. Nam-myōhō-renge-kyō, Nam-myōhō-renge-kyō.
Nichiren
Achevé à l’heure du Mouton [de treize heures à quinze heures], au Seichō-ji, le sixième jour du premier mois de la troisième année de Bun’ei [1266], signe cyclique de hinoe-tora.
Notes
1. Nichiren écrit sciemment Nam-myōhō-renge-kyō pour souligner qu’il récite le Daimoku tout en écrivant cette lettre. Daimoku est la récitation de Nam-myōhō-renge-kyō et le titre du Sūtra du Lotus.
2. Cinq ou sept caractères : les cinq caractères sont Myō, Hō, Ren, Ge et Kyō. Dans les écrits de Nichiren Myōhō-renge-kyō est souvent utilisé comme synonyme de Nam-myōhō-renge-kyō, qui s’écrit en sept caractères chinois.
3. Koto : instrument de musique d’origine chinoise introduit au Japon au VIIe siècle et qui consiste en une caisse de résonance, posée à plat sur le sol, sur laquelle sont tendues treize cordes.
p.1534. Quatre nobles vérités des enseignements du Hinayana : principes bouddhiques fondamentaux qui clarifient les causes de la souffrance et la manière de s’en délivrer. Ce sont : 1) toute existence est souffrance ; 2) la souffrance est causée par les désirs égoïstes ; 3) l’élimination des désirs égoïstes entraîne la cessation de la souffrance et permet à une personne d’atteindre le nirvana ; et 4) cette délivrance peut s’obtenir en suivant le « noble chemin octuple » : la compréhension juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste, le mode de vie juste, l’effort juste, l’attention juste et la concentration juste.
5. Cette histoire apparaît dans le Sūtra sur les sages et les insensés. Alors que Shakyamuni résidait à Shravasti, son disciple Ananda enseigna un jour les quatre nobles vérités à deux perroquets qui se trouvaient au domicile de Sudatta, le protecteur du Bouddha. Le même soir, un animal les attaqua et les mangea mais on dit qu’ils renaquirent dans le ciel des quatre rois célestes grâce au bienfait obtenu en répétant les quatre nobles vérités.
6. Cette histoire apparaît dans le Sūtra de la grande compassion. Selon ce sūtra, un jour où un marchand naviguait sur l’océan, un poisson géant appelé makara est apparu, prêt à engloutir son bateau. Alors que les autres personnes à bord étaient désespérées, le marchand fixa son esprit sur les Trois Trésors et fit appel à la bienveillance de tous les bouddhas. Voyant cela, les autres se mirent à prier sincèrement avec lui, les mains jointes, et le makara cessa ses attaques.
7. Le Sūtra du Lotus, chap. 3.
8. Les dix-huit pouvoirs miraculeux désignent une série d’actions et d’apparences que les bouddhas et bodhisattvas utilisent afin de mener les gens à l’illumination. Leur liste varie selon les sūtras.
9. Le Sūtra du Lotus, chap. 15.
10. Il est dit dans le Sūtra du Nirvana : « Bien que le plantain grandisse avec le grondement du tonnerre, il n’a ni oreilles pour l’entendre, ni esprit pour le sentir. » La vision du plantain rafraîchi après l’orage a peut-être donné naissance à la croyance que « le plantain croît avec le grondement du tonnerre ».
11. Selon le Baopuzi, quand on la met dans l’eau, une corne de rhinocéros en forme de poisson maintient l’eau à une distance d’environ deux mètres.
12. Yojana : Unité de mesure, en Inde ancienne, équivalente à la distance que l’armée du roi pouvait parcourir en une journée.
13. L’arbre banian, présent dans les régions d’Asie tropicale et subtropicale, atteint une hauteur d’environ dix à quinze mètres. Son abondant feuillage offre une ombre fraîche, à l’abri du soleil.
14. Oiseau imaginaire. On dit aussi qu’il s’agit d’une sorte de ver. La source de ce passage est introuvable.
15. Le Sūtra du Lotus, chap. 2.
16. Ibid., chap. 14.
17. Bouddha mentionné dans le Sūtra de la grande perfection de sagesse dans sa version longue et dans le Traité de la grande perfection de sagesse.
18. Myōhō-renge-kyō (Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse) : l’une des trois traductions en chinois du Sūtra du Lotus parvenues jusqu’à nous. Elle consiste en huit volumes et vingt-huit chapitres, traduits par Kumarajiva en 406. Les deux autres sont le Shō-hokke-kyō (Sūtra de la Loi correcte) en dix volumes et vingt-sept chapitres, traduits par Dharmaraksha en 286 et le Tembon-hokke-kyō (Version complétée du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse) en sept volumes et vingt-sept chapitres, traduits par Jnanagupta et Dharmagupta en 601. Parmi ces traductions, le Myōhō-renge-kyō de Kumarajiva est la plus connue. Par conséquent, en Chine et au Japon, lorsque l’on mentionne le Sūtra du Lotus, il s’agit le plus souvent de Myōhō-renge-kyō.
19. Selon le Récit des merveilles du livre de Zhou, Shakyamuni est mort le quinzième jour du deuxième mois de la cinquante-deuxième année du règne du roi Mu (949 avant notre ère) de la dynastie des Zhou.
20. Le Sūtra de la Guirlande de fleurs en quatre-vingt volumes, appelé nouvelle traduction, fut traduit par Shikshananda (652-710), à l’époque de la dynastie des Tang, et le Sūtra de la Guirlande de fleurs en soixante volumes, appelé ancienne traduction, fut traduit par Buddhabhadra (359-429), à l’époque de la dynastie des Chin de l’est.
21. Les cinq caractères de a, va, ra, ha, et kha désignent respectivement les cinq éléments universels, terre, eau, feu, vent et espace. L’école ésotérique Shingon considère que c’est là l’une des vérités secrètes révélées par le Sūtra de Mahavairochana. Ce simple mot fut utilisé comme mantra (syllabe ou mot secret) et l’on dit qu’il exprime la qualité, la sagesse, l’apparence et la pratique du Bouddha.
22. Le mot « semences » désigne ici les symboles orthographiques sanskrits utilisés pour représenter divers bouddhas et bodhisattvas dans l’enseignement ésotérique. Les samayas sont p.154divers attributs des bouddhas et bodhisattvas, en particulier leur vœu de mener tous les êtres humains à l’illumination suprême. Le terme est souvent utilisé dans l’enseignement ésotérique.
23. Les sept bouddhas du passé sont Shakyamuni et les six bouddhas qui le précédèrent.
24. Annotations sur le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus.
25. Le Sūtra du Lotus, chap. 10.
26. Préface de Zhangan au Sens profond du Sūtra du Lotus.
27. Commentaire sur le Sens profond du Sūtra du Lotus.
28. Le principe merveilleux de l’enseignement théorique est que le Bouddha abandonne les enseignements provisoires pour révéler l’enseignement véritable, le Sūtra du Lotus, qui permet aux êtres humains des deux véhicules d’atteindre la bouddhéité. Le principe merveilleux de l’enseignement essentiel est que le Bouddha abandonne son statut provisoire pour révéler sa véritable identité de Bouddha qui atteignit l’illumination originelle dans le très lointain passé.
29. Principes établis par Tiantai dans le Sens profond du Sūtra du Lotus. Les dix principes mystiques de l’enseignement théorique sont fondés sur les concepts de la réalité ultime de tous les phénomènes et du remplacement des trois véhicules par le Véhicule Unique de la bouddhéité. Les dix principes mystiques de l’enseignement essentiel sont fondés sur la révélation de l’illumination originelle du Bouddha il y a d’innombrables kalpa, aussi nombreux que les particules de poussière dans les systèmes de mondes majeurs, comme il est dit dans le chapitre « La durée de la vie de l’Ainsi-Venu » du Sūtra du Lotus.
30. S’ajoutent à chacune des deux séries de dix principes mystiques (les dix principes mystiques de l’enseignement théorique et les dix principes mystiques de l’enseignement essentiel) les dix principes mystiques saisis d’un point de vue relatif et les dix principes mystiques saisis du point de vue absolu, ou point de vue qui englobe tout.
31. Trente principes mystiques liés à la vie des êtres vivants, à la Loi bouddhique et à la nature de notre esprit, ou Loi intérieure, auxquels s’ajoutent dix principes mystiques provenant soit de l’enseignement théorique, soit de l’enseignement essentiel.
32. Percevoir ou s’éveiller à la réalité ultime inhérente à notre vie. Nous sommes là au cour de la pratique de Tiantai où la méditation porte sur la véritable nature de notre esprit plutôt que sur un objet extérieur.
33. Annotations sur La Grande Concentration et Pénétration.
34. Il s’agit de deux des cinq groupes dans lesquels l’école Hossō classe les êtres humains. Les gens de ces deux groupes peuvent finalement atteindre respectivement le stade d’arhat et celui de pratyekabuddha.
35. Ce sont des non-bouddhistes attachés à la doctrine de la vacuité, niant la loi de causalité, et qui, selon les enseignements bouddhiques antérieurs au Sūtra du Lotus, ne pouvaient pas atteindre la bouddhéité.
36. Sudaya était un maître brahmane qui enseigna à Devadatta les pouvoirs occultes, selon l’Ekottara Agama des Mahasanghika.
37. Il s’agit ici des austérités créées et pratiquées par Devadatta. Selon le Grand commentaire sur l’Abhidharma, il s’agissait de : (1) ne porter que des vêtements rejetés par les autres après les avoir nettoyés et raccommodés ; (2) n’obtenir de la nourriture que par la mendicité ; (3) ne manger qu’une fois par jour ; (4) s’asseoir toujours dehors, sous un arbre ; et (5) ne jamais manger de sel ou d’autres aliments possédant les cinq saveurs.
38. Montagne dont le sommet ressemblait à une tête d’éléphant, située à 1,5 km, au sud-ouest de Gaya, dans le Magadha. La traduction chinoise l’appelle « La Montagne à tête d’éléphant ».
39. Kokalika : membre du clan des Shakya et ennemi de Shakyamuni. Il tomba sous l’influence de Devadatta et dénigra Shakyamuni et Maudgalyayana. On rapporte qu’il tomba vivant en enfer.
40. Le premier cercle constitué quand un monde prend forme et que des êtres vivants y apparaissent dans le kalpa de formation. Selon le Trésor de l’analyse de l’Abhidharma, le pouvoir du karma des êtres vivants provoque d’abord la levée dans l’espace d’un vent léger. Ce vent croît et forme le cercle de vent qui se trouvait, pense-t-on, à la base d’un monde. Sur ce cercle se forment un cercle d’eau, puis un cercle d’or et au-dessus encore apparaît la terre elle-même avec son mont Sumeru, ses mers et ses montagnes.
41. Chinchamanavika : une femme qui calomnia Shakyamuni en attachant un bol sous sa robe et en déclarant publiquement qu’elle était enceinte de lui. Son mensonge fut démasqué par Taishaku, qui prit la forme d’un rat et rongea la ficelle tenant le bol en place.
42. Virudhaka : un roi de Kosala à l’époque de Shakyamuni. Son père était le roi Prasenajit et sa mère Mallika, la servante d’un seigneur du clan des Shakya. Quand il découvrit qu’il était le fils p.155d’une servante et qu’il était méprisé par les Shakya en raison de sa basse origine, il décida de se venger. S’emparant du trône de Prasenajit, il conduisit une armée contre le royaume des Shakya, tuant près de cinq cents personnes. On rapporte que sept jours plus tard, en accord avec la prédiction du Bouddha, il mourut dans les fammes et tomba dans l’Enfer aux souffrances incessantes.
43. Les deux catégories du monde des trois plans, domaine où les êtres dans l’ignorance transmigrent au sein des six voies. Les êtres dans le monde de la forme ont une forme matérielle niais sont libérés des désirs, et ceux du monde de l’absence de forme sont libérés à la fois du désir et des contraintes de la matière.
44. Mo Xi, de la dynastie des Xia, Da Ji de la dynastie des Yin et Bao Si de la dynastie des Zhou. Toutes étaient des favorites du souverain et contribuèrent à la chute de l’État.
45. On ne trouve pas ce passage dans les versions chinoises du Sūtra de la Guirlande de fleurs qui demeurent aujourd’hui. Cependant, Recueil de trésors, écrit par Taira no Yasuyori durant l’ère Jishō (1177-1181), le présente comme une citation du Sūtra de la Guirlande de fleurs.
46. Limites qui, dit-on, empêchaient les femmes de devenir un Brahma, un Shakra, un roi-démon, un roi-qui-fait-tourner-la-roue ou un bouddha. Voir glossaire.
47. Il s’agit d’un code de conduite qui exigeait que les femmes obéissent à leurs parents dans l’enfance, à leur mari après le mariage, à leurs fils dans la vieillesse. Voir glossaire.
48. Rivière légendaire située sur le continent d’Aparagodaniya, à l’ouest du mont Sumeru.
49. Nichiren enseigne ailleurs que la foi dans le Sūtra du Lotus permet à chacun, homme ou femme, d’atteindre la bouddhéité en cette vie en tant qu’homme du commun. Cependant, parce que la destinataire de cette lettre était encore fortement attachée aux enseignements de l’école jōdo, Nichiren exposa ses enseignements d’une façon qui lui soit facilement accessible.
50. Personnage décrit dans une légende chinoise. Quand il assista sur la route à la vente d’une grue jaune, il éprouva de la pitié pour elle, offrit ses vêtements en échange et la libéra. Quand il mourut, la grue descendit sur sa tombe et ne cessa d’appeler son nom trois années durant. Cela eut pour résultat de le faire revenir à la vie.
51. Oiseau ressemblant à un épervier aux plumes empoisonnées qui apparaît dans certaines œuvres chinoises.
52. Enseignements destinés aux auditeurs (shravaka) et aux bouddhas-pour-soi (pratyekabuddha).
53. La Grande Concentration et Pénétration.
54. Annotations sur La Grande Concentration et Pénétration.
55. On dit que Tiantai était la manifestation du bodhisattva Roi-de-la-Médecine, présent à l’assemblée du Pic de l’Aigle, parce qu’il atteignit l’éveil grâce au chapitre “Roi-de-la-Médecine” du Sūtra du Lotus.
56. Commentaire textuel du Sūtra du Lotus.
57. Au début du IXe siècle, Dengyō se rendit en Chine où il se forma aux enseignements de Tiantai. De retour au Japon, il établit l’école Tendai (ch. Tiantai) et se consacra à promouvoir le bouddhisme de Tiantai. On dit que Daosui, l’un des maîtres de Dengyō en Chine, le considéra comme la réapparition de Tiantai, par référence à la prédiction de ce dernier.
58. Le Sūtra du Lotus, chap. 12.
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