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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:20

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(Cet article fut publié en anglais par Mr. Judge dans la revue américaine The Path d'octobre 1895)


Il y a quelques années, un de ces Maîtres en qui tant de nos membres croient, fit écrire une lettre par H.P. B., en son nom, à un certain groupe de théosophes. Chaque membre, dit-il dans cette lettre, s'il est zélé, sincère et désintéressé, pourrait devenir dans sa ville ou cité, un centre actif d’où rayonneraient des forces invisibles puissantes qui influenceraient en bien les habitants des environs ; bientôt des personnes s’informeraient de ce qu’est la Théosophie ; une branche serait créée, et le voisinage tout entier en profiterait. Ceci nous paraît juste et raisonnable, indépendamment de la haute autorité d'où cette assertion émane, et les membres devraient y réfléchir sérieusement, afin d'amener la réaction désirée.

Trop de personnes, se croyant seules au point de vue théosophique dans leur ville, se sont contentées de se croiser les bras, et d'enfermer à double tour leurs connaissances mentales se disant qu'il n'y avait rien à faire, et que personne ne se souciait vraisemblablement de la Théosophie dans leur entourage, et que de plus, cette ville particulière était « la plus impropre au travail » qu’on puisse trouver.

La grande erreur dans ces cas, c'est d'oublier la loi signalée dans les écrits de H.P.B. cette loi, que chaque membre devrait connaître, enseigne que le mental de l’homme est capable d’amener des résultats par l’intermédiaire d’autres mentaux autour de lui. Si nous nous bornons à penser qu’il n’y a rien à faire, notre mental subtil ira toucher d'autres mentaux qui se trouvent dans sa vaste sphère d’influence et leur criera : « Il n'y a rien à faire ». Fatalement alors, aucun résultat ne peut être atteint. Mais si nous pensons constamment à la Théosophie, avec ardeur et renoncement, et désirons que d'autres en reçoivent comme nous les bienfaits, nous répétons « Théosophie » et « Aide et espoir pour vous », aux mentaux que nous influençons à nos moments perdus de la journée, ou durant les longues heures de la nuit. Il en résultera un éveil de l'intérêt pour la Théosophie, qui se manifestera à la première occasion la plus insignifiante.

Une telle altitude intérieure, jointe à tous les efforts possibles de diffusion, révèlera la présence insoupçonnée de nombreuses personnes qui pensent exactement en ce sens. C’est ainsi que nous profiterons de l'opportunité qui nous est offerte en ce moment.

Notre dernier congrès a marqué une étape : celle qui met fin à la lutte et ouvre de nouveaux horizons, celle qui élargit et encourage la recherche sympathique du grand public. Voilà certes une occasion admirable. Les branches comme les membres devraient se lever en masse et s’unir pour tirer tout le profit possible de ces circonstances. Rappelez-vous que nous ne luttons pour aucune forme d’organisation, ni pour une bannière ni pour des fins personnelles et mesquines, mais bien pour la Théosophie ; pour l’avantage, le profit et le bonheur de nos semblables. Ainsi qu'on l'a dit il y a longtemps, ceux d'entre nous qui se contentent de s'affilier à une organisation et de la vénérer, créent des idoles, et adorent une coque vide. Le renoncement doit être la véritable note tonique.

Ceux qui cherchent encore, après des années d'instruction théosophique, le progrès personnel ; ceux qui désirent avant tout, leur propre avancement dans le côté occulte de la vie, détruisent en eux le privilège que nous avons cité en premier lieu ; celui d'être un centre vivant et palpitant de lumière et d’espoir pour les autres. Et ceux qui aspirent ainsi au succès pour eux-mêmes, diminuent de la sorte leur chance de réussite dans leur prochaine vie sur terre.

« Fermez les rangs ! » Que chaque membre soit un centre, chaque branche un centre ; et tout un vaste centre tourbillonnant de lumière, de force et d'énergie pour le plus grand bien de la nation et de la race.
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:21

Qu’est-ce que « l’initiation quotidienne » ?

Certains supposent que l'initiation est toujours, et dans tous les cas, une occasion définie et solennelle pour laquelle le candidat est préparé, et dont on l'avertit à l'avance. Bien que certaines des initiations soient entourées de telles solennités, l’initiation quotidienne — celle que l'aspirant doit traverser avec succès sans quoi il n'aura jamais la chance d'affronter celles qui sont plus élevées — se présente au disciple presque à chaque instant. Elle se rencontre dans nos relations avec nos semblables, et dans les effets qu'ont sur nous toutes les circonstances de la vie. Et si nous échouons là, jamais nous ne pouvons atteindre le point où de plus grandes initiations sont offertes. Si nous ne pouvons supporter une défaite momentanée, ou si un mot lancé au hasard et qui blesse notre amour propre nous trouve non préparés, ou si nous cédons au désir de juger durement les autres, ou encore si nous restons dans l'ignorance de certains de nos défauts les plus apparents, nous n'affermissons pas la connaissance et la force gui sont impérativement exigées de quiconque doit devenir maître de la nature.

Il appartient à la vie de chacun d'avoir un moment de choix, mais ce moment n'est pas fixé à un jour particulier. Il englobe la somme totale de chacun des jours de la vie ; et il peut aussi être repoussé jusqu'au jour de la mort, mais alors il est au-delà de notre pouvoir, car dans ce cas le choix a été déterminé par toutes les actions et pensées de la vie écoulée. Nous nous trouvons condamnés, à cette heure-là, au type de vie, de corps, d'environnement et de tendances convenant le mieux à la réalisation de notre karma. C'est là une chose assez solennelle : elle fait que « l'initiation quotidienne » est de la plus haute importance pour tout étudiant sérieux. Mais tout cela a déjà été dit, et il est dommage que les étudiants persistent à ignorer les bons conseils qu'ils reçoivent.

Pensez-vous que si un Maître vous acceptait, il vous ferait subir quelque test étrange ? Non, Il ne le ferait pas, mais pour lui le simple fait de laisser les petits événements de votre vie suivre leur cours aurait pour résultat de déterminer clairement votre aptitude. C’est peut-être une école d’enfants mais il faut être un homme pour y réussir.
Hadji Erinn.
Article de W.Q. Judge. Extrait du Cahier Théosophique n°144
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:21

Notre soleil et le vrai Soleil

Si nous considérons combien l’on connaît peu de choses au sujet du soleil de notre système, nous ne nous étonnerons pas qu’il en soit encore plus ainsi du vrai soleil. La science se moque naturellement du « vrai soleil » du mystique, car elle n’en voit point d’autre que celui qui brille dans le ciel. Les savants prétendent au moins le connaître, car il se lève et se couche chaque jour, et peut-être plus ou moins observé lors des éclipses, ou lorsque des taches apparaissent, et avec leur audace habituelle, les astronomes du 19e siècle disent quantité de choses qu’ils ne savent pas sur cet astre puissant, et relèguent les idées anciennes à son sujet dans les limbes de la superstition stupide. Ce n’est certes pas aux écoles modernes que je m’adresserais pour m’instruire sur ce point, car selon moi, et si présomptueux que cela puisse paraître, elles ne connaissent pas grand-chose de la Lune ni du Soleil.

Un conflit persiste quant à savoir si le soleil rejette de la chaleur (1). D’une part, on affirme que oui ; d’autre part, que la chaleur provient de la combinaison des forces du soleil avec les éléments sur terre et autour d’elle, ce qui paraît être vrai pour le mystique. Une autre différence d’opinion existant parmi les astronomes modernes, a trait à la distance qui nous sépare du soleil, laissant le pauvre mystique la comprendre comme il peut. Même au sujet des taches de notre luminaire, tout est conjecture de nos jours. On admet comme une simple hypothèse – et pas plus -, qu’il peut y avoir un rapport entre ces taches et les troubles électriques sur terre. Il y a quelques années, Nasmyth découvrit (2) des objets (ou des changements) sur la photosphère, qu’il appela « feuilles de saule », de 1 000 milles de long et 300 milles de large, en constant mouvement et en groupes. Mais qu’est-ce en réalité ? Personne ne le sait. La science ne peut rien nous apprendre de plus qu’un mortel ordinaire usant d’un bon télescope. Quant à savoir si ces « feuilles de saule » ont aucun rapport avec les taches, ou avec les perturbations terrestres, nul ne le sait. Pour résumer, nos hommes de science savent très peu de choses de notre soleil visible. Tôt ou tard, ils découvriront certaines choses, comme par exemple d’autres effets des taches solaires que les simples perturbations électriques, la signification réelle de ces taches, la signification de la couleur particulière du soleil observée à certains moments – comme il y a quelques années – couleur attribuée à des « poussières cosmiques », faute d’une meilleure explication pour voiler l’ignorance ; et encore quelques autres questions intéressantes.

Mais nous disons que le soleil qu’ils ont examiné n’est pas le soleil réel, n’est même pas du tout le soleil, car ce n’est qu’une simple apparence, une réflexion d’une partie du vrai soleil. Et vraiment, certains astronomes modernes supportent cette façon de voir, car ils commencent à admettre que notre système solaire tout entier se meut autour d’un centre lointain non déterminé, si puissant qu’il attire notre globe solaire, et entraîne ainsi le système solaire tout entier avec lui. Mais ils ne savent pas si ce centre inconnu est un soleil. Ils supposent que c’en est un, mais affirment seulement que c’est un centre d’attraction pour nous. Il se peut que ce soit simplement un corps plus vaste, ou un centre plus puissant d’énergie que le soleil, et lui-même tourne peut-être autour d’un centre plus lointain et plus puissant encore. Dans ce cas, les télescopes modernes et les calculs se montrent rapidement impuissants, car ils arrivent bientôt à une limite dans le champ étoilé, où tout semble rester stationnaire par suite des distances immenses, et il n’y a pas moyen d’arriver à une conclusion. Il se peut que tous ces globes lointains soient en mouvement, et par conséquent on ne peut dire où se trouve le centre réel. Votre astronome admettra que même les constellations du Zodiaque, immuables depuis des âges, peuvent en vérité se mouvoir, mais à des distances si énormes et si effrayantes que pour nous elles semblent immobiles.

Mon but toutefois est d’attirer votre attention sur la doctrine qu’il existe un soleil réel, dont le nôtre n’est qu’une réflexion, et que dans ce soleil véritable, gît une source d’énergie et d’aide spirituelles, exactement comme notre astre lumineux bien-aimé contient l’origine de notre vie physique et du mouvement matériel. Il est inutile d’essayer de deviner pour l’instant, laquelle des nombreuses étoiles du ciel pourrait être le soleil réel, car je tends à croire que ce n’en est aucune, puisque, comme je l’ai dit précédemment, un centre physique d’attraction pour ce système ne peut être que d’un degré plus élevé que le nôtre, et doit être le serviteur d’un centre plus éloigné encore. Nous devons passer par tous les degrés successifs, et il n’est pas en notre pouvoir de sauter un maillon de la chaîne qui mène au point le plus haut.

Notre soleil est donc, pour nous, le symbole du vrai soleil qu’il reflète, et en méditant sur « la lumière suprême du soleil réel », nous recevrons de l’aide dans notre lutte pour assister l’humanité. Notre soleil physique est du domaine physique, non du métaphysique, mais le soleil véritable luit en nous. L’astre du jour conserve et soutient l’économie animale ; le vrai soleil brille en nous par son intermédiaire dans notre nature. Nous devrions donc diriger notre pensée vers ce soleil réel, et préparer le terrain à l’intérieur à recevoir son influence, comme nous préparons le terrain à l’extérieur à recevoir les rayons vivifiants du Roi du Jour.

Marttanda (3)

Notes
(1) Il existe une différence d’évaluation de la chaleur du soleil entre de grands savant comme Newton, Secchi, Pouillet, Spaeren, Rosetti et d’autres, car Pouillet parle de 1.461° et Waterson de 9.000.000°, soit un écart de 8.998.600° [probablement des degrès Fahrenheit]. .
(2) Voir Source de chaleur dans le Soleil, R. Hunt, M.R.S (The Source of Heat in the Sun, Pop. Sc. Rev. Vol. IV. p. 148).
(3) Cet article fut publié pour la première fois par W.Q. Judge dans la revue The Path de février1890.
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:22

Le suicide n'est pas la mort

Article de W.Q. Judge paru dans le journal New York World – The Lamp, septembre 1894

En tant qu’étudiant de la Théosophie et de la nature humaine, j’ai été intéressé par la discussion sur le thème du suicide auquel le journal The World a accordé une place dans ses colonnes. L’éloquent agnostique, le Colonel Ingersoll, a basé ses vues sur un terrain dont les racines sont dans la tombe, en donnant au pauvre suicidé, pour le consoler de son acte, rien au-delà de la terre froide, sauf peut-être la chance lâche d’échapper à la responsabilité ou à la souffrance. Ceux qui, comme le dit Nym Crinkle, s'occupent de répondre au Colonel Ingersoll en reviennent à la simple affirmation que c’est un péché de tuer un corps dans lequel le Seigneur a considéré qu'il était convenable d'enfermer un homme. Aucune de ces deux considérations n’est ni satisfaisante ni scientifique.

Si le suicide doit être approuvé ce ne peut être qu'en se fondant sur l'idée que l’homme n’est qu’un corps, et qu’étant comme une motte de terre, il peut très bien être libéré de ses souffrances. À partir de cela, il serait facile de faire un petit pas et de justifier le fait de faire mourir ceux dont le corps est sur notre chemin, ou touchés par la vieillesse, ou l’aliénation, ou la décrépitude, ou même vicieux. Car si tout ce que nous sommes est une masse de glaise appelée corps, si l’homme n’est pas un esprit non né en essence, alors qu’y aurait-il de répréhensible à le détruire s’il vous appartient, et si nous ne sommes que cela, et combien serait-il facile de trouver des raisons bonnes et suffisantes pour disposer également de celui des autres ? Le prêtre condamne le suicide, mais on peut être un Chrétien et cependant avoir l’opinion qu’une libération rapide de la terre permet de gagner le paradis quelques années plus tôt. Le Chrétien n’est pas dissuadé du suicide par de bonnes raisons avancées par sa religion, mais plutôt par la couardise. La mort, qu’elle soit naturelle ou provoquée est devenue une terreur, et on l’appelle « La Reine des Terreurs ». Il en est ainsi parce que bien qu’un vague paradis soit offert de l’autre côté, la vie et la mort sont si peu comprises que les hommes préfèrent supporter les souffrances qu’ils connaissent que s’envoler vers d’autres qu’ils craignent par ignorance de ce qu’elles pourraient être.

Le suicide, comme tout autre meurtre est un péché parce qu’il engendre une perturbation soudaine dans l’harmonie du monde. C’est un péché parce qu’il met la nature en échec. La nature existe pour le besoin de l’âme, et pour aucune autre raison, elle a le dessein, pour ainsi dire, de donner à l’âme l’expérience et la soi-conscience. Celles-ci ne sont possibles qu’au moyen d’un corps par lequel l’âme entre en contact avec la nature, et couper violemment la connexion avant son terme naturel contrarie le projet de la nature, et l’oblige à présent, dans son lent développement, à restaurer la tâche laissée inachevée. Et comme ces processus doivent passer par l’âme qui a permis le meurtre, il en résulte plus de peines et de souffrances.
Et la perturbation dans l’harmonie générale est un plus grand péché que ne le pensent la plupart des gens. Ils se considèrent seuls, comme séparés, sans liens avec les autres. Mais ils sont inter reliés à travers tout le monde avec toutes les autres âmes et intelligences. Un lien subtil, réel, puissant les attache toutes ensembles, et si un parmi ces millions perturbe le lien, toute la masse le ressent par réaction à travers l’âme et le mental, et ne peut retrouver l’état normal que par un ajustement douloureux. Cet ajustement se passe sur les plans invisibles, mais très importants, dans lesquels l’homme réel existe. Ainsi chaque suicidé ou meurtrier d’un autre impose à toute l’humanité un fardeau injustifiable. Il ne peut échapper à cette injustice, car bien que son corps soit mort il n’est pas coupé des autres ; la mort ne fait que le placer, privé des instruments de la nature, dans les griffes de lois, qui sont puissantes et implacables, incessantes dans leur opération et dont les demandes sont obligatoires.

Le suicide est une énorme folie, parce qu’il place son exécuteur dans une position infiniment pire que les conditions dont il avait follement espéré échapper. Ce n’est pas la mort. Ce n’est que le fait d’avoir quitté une maison bien connue et dans un environnement familier pour aller dans un nouveau lieu où la terreur et le désespoir ont seuls leur place. Ce n’est qu’une mort préliminaire faite à la glaise, pour « la froide embrassade de la tombe », laissant l’homme lui-même, nu et vivant, mais hors de la vie des mortels et qui n’est ni le paradis ni l’enfer.
Le Théosophe voit en l’homme un être complexe plein de forces et de facultés, dont il dispose quand il est dans un corps terrestre. Le corps n‘est qu’un de ses habits ; lui-même vit aussi en d’autres lieux.

Dans le sommeil il vit dans l’un de ces lieux, il s’éveille dans un autre, et pense dans un autre. Il est triple comprenant corps, âme et esprit. Et cette trinité peut être encore divisée en ses sept constituants nécessaires. Et, de même qu’il est triple, la nature l’est aussi – matérielle, psychique ou astrale, et spirituelle. La part matérielle de sa nature gouverne le corps, la part psychique affecte l’âme, et l’esprit vit dans le spirituel, tous étant unis ensemble. Si nous n’étions que des corps, on pourrait les renvoyer à la nature matérielle et à la tombe, mais si nous échappons au matériel nous devons nous projeter dans le psychique ou l’astral. Et, comme tout dans la nature procède avec régularité sous le gouvernement de la loi, nous savons que chaque combinaison a son propre terme de vie avant qu’une séparation naturelle et facile des parties composantes puisse se produire. Un arbre, un minéral ou un homme est une combinaison d’éléments ou de parties, et chacun doit avoir son terme prévu. Si nous séparons les uns des autres violemment et prématurément, des conséquences certaines s’en suivront. Chaque constituant doit avoir son terme de vie prévu. Et le suicide étant une violente destruction du premier élément – le corps – les deux autres, l’âme et l’esprit, sont laissés sans leur instrument naturel. L’homme alors n’est qu’à demi-mort, et il est obligé par la loi de son propre être d’attendre jusqu’à ce que le terme naturel soit atteint.

Le destin du suicidé est en général horrible. Il s’est coupé de son corps en utilisant des moyens mécaniques qui affectent le corps, mais qui ne peuvent toucher l’homme réel. Il est alors projeté dans le monde astral, car il doit vivre quelque part. Là, la loi impitoyable, qui agit en fait pour le bien de l'homme, l’oblige à attendre jusqu’à ce qu’il puisse mourir convenablement. Il devra naturellement attendre, à moitié mort, les mois ou les années qui, dans l’ordre de la nature, auraient dû s‘écouler sur lui avant que le corps, l’âme et l’esprit puissent se séparer correctement. Il devient une ombre ; il vit dans un purgatoire, pour ainsi dire, appelé par le théosophe le « lieu du désir et de la passion », ou « kãma loka ». Il existe entièrement dans le mode astral, dévoré par ses propres pensés. Il répète par des pensées vivantes l’acte par lequel il tenta de mettre fin à son pèlerinage dans la vie, tout en voyant pendant ce temps, les gens et les lieux qu’il a quittés, mais il est incapable de communiquer avec aucun d’entre eux excepté, de temps à autre, à travers un pauvre sensitif, qui est souvent effrayé par cette visite. Et souvent il emplit le mental de personnes vivantes qui peuvent être sensibles à ses pensées, de l’image de son acte de départ, et occasionnellement il les induit à commettre sur eux-mêmes l’acte dont il a été coupable.

Pour le dire de manière théosophique, le suicidé s’est coupé, d’un côté, de son corps et de la vie qui étaient nécessaires pour son expérience et son évolution, et, d’un autre côté, de son esprit, de son guide et de son « Père dans les Cieux ». Il est composé maintenant d’un corps astral, qui est d’une texture très résistante, informée et enflammée par ses passions et désirs. Mais une partie de son mental, appelé manas, l’accompagne. Il peut penser et percevoir, mais, ignorant comment utiliser les forces de ce règne, il vogue ici et là, incapable de se guider lui-même. Toute sa nature est en détresse, et avec elle, à un certain degré, toute l’humanité, car nous sommes tous unis par l’esprit. Ainsi il va, jusqu’à ce que la loi de la nature agissant sur son corps astral, celui-ci commence à mourir, et tombe dans un sommeil dont il se réveille à temps, pour une saison de repos avant de recommencer une nouvelle vie terrestre. Dans sa prochaine incarnation, il pourra, s’il en voit la justification, réparer, compenser ou souffrir à nouveau.

On ne peut échapper à sa responsabilité. La « douce embrassade de la glaise humide » est une illusion. Il est préférable d’accepter courageusement l’inévitable, puisqu’il est dû à nos erreurs dans d’autres vies du passé, et accomplir chaque devoir, et essayer de mieux tirer parti de toutes les opportunités. Enseigner le suicide est un péché, car cela conduit certains à le commettre. L’interdire sans raisons est inutile, car notre mental doit avoir de bonnes raisons pour le faire ou ne pas le faire. Et si nous nous en tenons littéralement aux écrits de la Bible, nous y voyons que le meurtre n’a de place qu’en enfer. Cette pensée satisfait peu de personnes dans un âge d’investigation critique et de froide analyse. Mais donnez aux hommes la clef de leurs propres natures, montrez leur comment la loi régit l’ici-bas et, l’au-delà de la tombe, et leur bon sens fera le reste. Un illogique népenthès (1) contre la tristesse et la douleur physique de la tombe est aussi fou qu’un ciel illogique qui ne sert à rien.

Note (1): mot grec qui renvoit à un remède magique qui dissipe le chagrin et la douleur.
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:22

La Théosophie pratique

L’éthique de vie proposée par Jésus n’est pas différente de celle que l’on trouve en théosophie, mais cette dernière contient dans ses doctrines un pouvoir inflexible qui est absent du christianisme et de ces systèmes qui exigent d’un homme d’être bon comme but vertueux unique. Il n’est pas facile de pratiquer la vertu pour la simple raison que nous devrions le faire, car le désir de récompense est inhérent à la nature humaine et c’est une conséquence de la loi d’évolution qui tire l’univers toujours plus haut, vers des degrés de développement supérieurs. Un homme lit le commandement de Jésus de tendre l’autre joue à celui qui le frappe, de ne pas résister au mal, de tout pardonner, et ne pas penser au lendemain, et puis, marque une pause. Sa pensée suivante sera qu’un tel canon est entièrement utopique, et s’il était complètement suivi il bouleverserait la société. En cela, il est soutenu tant par d’éminentes autorités que par l’exemple, car un grand Évêque a déclaré qu’aucun état ne peut perdurer sous un tel système.

La doctrine Théosophique, cependant, que ce soit dans le cadre d’une vie égoïste ou spirituelle, nous convainc qu’il faut obéir à la loi morale. Si nous ne considérons que le cas d’une vie égoïste, nous trouvons que lorsque les gens sont convaincus que le mal fait dans cette vie engendrera sûrement une punition dans une autre incarnation, ils hésitent à continuer la vieille habitude insouciante de ne vivre que pour eux-mêmes.
Ainsi la théosophie pratique doit pénétrer dans chaque détail de la vie, dans nos rapports avec les autres et notre propre discipline. Elle nous rappelle que nous devrions être plus critiques avec nous-mêmes qu’avec les autres, et que nous devons aider tous les hommes si nous avons nous-mêmes besoin d’être aidés. Et, en cela, un théosophe peut échapper à l’accusation d’égoïsme s’il désire engranger pour une future incarnation une réserve d’aide des autres, en leur portant lui-même assistance maintenant, afin d’être en bien meilleure position pour aider l’humanité – il n’est pas de l’égoïste. C’est aussi le cas d’un homme qui désire acquérir des biens de ce monde afin d’aider ceux qui dépendent de lui ‒ et ce n’est certainement pas de l’égoïsme.

Le théosophe pratique ajoute à ses actions de charité, sur le plan matériel, une charité bien supérieure en donnant à ses semblables un système de pensée et de vie capable d’expliquer leurs doutes tout en leur fournissant une raison logique de pratiquer la vertu. Il met fin à un enfer inextinguible, dont les terreurs engendrées vont s’estomper rapidement du mental des pêcheurs ; mais il allume la lampe de la vérité et projette ses rayons sur le sentier mortel afin que non seulement le danger réel, la punition réelle, puisse être perçus, mais aussi la récompense et la compensation.

L’homme civilisé ne peut être guidé par la crainte ou la superstition, mais c’est la raison qui doit le mener. La Théosophie étant non seulement praticable, mais aussi raisonnable et juste, ses doctrines sont destinées à devenir celles de l’homme civilisé. Elles chasseront progressivement les doctrines usées du théologien et du scientifique, et donneront aux gens des siècles à venir une religion-sagesse au fondement profond et qui embrasse tout.

Si la pratique théosophique était universelle nous ne verrions plus le juge inique comploter à l’avance avec les représentants d’une compagnie de chemin de fer sur le jugement qu’il devrait rendre, ni l’officier public vénal occupé avec le juge et des officiels à rédiger, pour le tribunal, une protestation vertueuse contre un arrêt pré ordonné, car tous deux craindraient semer une cause qui, dans leur vie suivante, pourrait aboutir à une accusation et une punition injustes. Les hommes ne chercheraient pas non plus à sauver leur vie, comme ils le font souvent maintenant, aux dépens d’un autre, car, dans des incarnations suivantes, cette personne pourrait être le moyen de les priver doublement de vie. L’homme riche qui maintenant amasse sa richesse ou la dépense pour lui seul deviendrait ainsi moins coupable, puisque, comme compensation dans une autre vie, ses amis l’abandonneront et la nature pourrait le priver de moyens de subsistance.

Le théosophe pratique fera bien de suivre les conseils des Maîtres, disponibles par écrit depuis plusieurs années, de répandre, expliquer, et illustrer les lois de Karma et de Réincarnation afin qu’elles puissent pénétrer dans la vie des gens. Ce qui concerne l’occultisme pratique et tous les attraits de la lumière astrale peuvent être laissé à plus tard. Il faut toucher la pensée des hommes, et ceci ne peut être fait maintenant qu’en leur enseignant ces deux grandes lois. Elles expliquent non seulement beaucoup de choses, mais elles ont aussi un pouvoir inhérent dû à leur vérité et leur lien intime avec l’homme, qui force l’attention.
Une fois entendues elles sont rarement oubliées, et même si on se rebelle contre elles, elles ont le mystérieux pouvoir de s’attacher au mental de l’homme, jusqu’à ce qu’à la fin, même à l’encontre de sa première détermination, il soit forcé de les accepter. Le sentiment de justice est commun à tous, et l’exacte justice de karma interpelle même l’infortuné frappé d’un lourd châtiment ; même si ignorant la justice, il agit bien pour créer un bon karma, c’est bien, car il renaîtra dans des conditions qui pourront favoriser l’émergence d’un motif altruiste.
« Enseignez, prêchez, et pratiquez cette bonne loi pour le bénéfice du monde, comme le font tous les Bouddhas. »

Quilliam [William Q. Judge]
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:22

Conseils pour l'éveil intérieur (Citations) 

Extraits des (W.Q. Judge)
Sommaire : La perfectibilité de l'homme - La cause de la sublime perfection - La Lumière du vrai Soi - La méditation - La confiance en soi - Le Sentier - Quelques règles - La dévotion - Le devoir - Les ornières du mental et les obstacles - Devenir un Centre bienfaisant - Au sujet de l'Âme - L'instructeur spirituel.

La perfectibilité de l'homme – La cause de la sublime perfection
« La Cause de la Sublime Perfection est le nom de la Théosophie. Par opposition à l'idée du péché inhérent, il peut provoquer un changement. Employez l'expression de temps à autre. C'est ce que je fais. Les trois points suivants : (a) La Perfectibilité de l'Humanité, (b) la Cause de la Sublime Perfection, (c) l'existence des Maîtres considérés comme des réalités vivantes et non de froides abstractions — devraient être largement diffusés dans le public. Ils pulvérisent le terrible effet nocif du péché originel, ils font naître l'espoir dans tout homme qui n'est pas stupide, ils illuminent le ciel du futur. Nous travaillons pour le futur. » (p. 217)
« La totalité de notre progrès se trouve dans notre nature intérieure. » (p. 164)

La Lumière du vrai Soi
« La lumière du vrai Soi est le seul Maître véritable pour chaque être humain, tous les autres Maîtres n'étant que des serviteurs de ce vrai Maître unique. » (p. 107)
« Celui qui a pour ami le Soi Supérieur possède tous les biens et ne manque de rien ; et le Soi Supérieur est votre ami si seulement vous voulez bien recevoir cette amitié. Prenez courage et patience. » (p. 211)

La méditation
« Vous avez appris, jusqu'à un certain point, le pouvoir de la concentration et la plus grande aide vous viendra maintenant de la concentration sur le Soi Supérieur, et de votre aspiration vers le Soi Supérieur. » (p. 165)

« Mais, voici le conseil que donnent de nombreux Adeptes : chaque jour et aussi souvent que vous le pouvez, et au moment de vous endormir comme en vous éveillant, pensez, pensez, pensez à la vérité que vous n'êtes pas le corps, le cerveau ou l'homme astral, mais que vous êtes CELA, et "CELA" est l'Âme Suprême. Par cette pratique, vous ferez mourir graduellement la fausse notion secrètement entretenue intérieurement que le faux est vérité et le vrai erreur. En persistant dans cette pratique, en soumettant chaque nuit vos pensées de la journée au jugement de votre Soi Supérieur, vous arriverez finalement à gagner la lumière. » (p. 166)

« Il est bon de se livrer à quelque pratique [de méditation] et de la poursuivre en se retirant dans un lieu fixe, ou une retraite mentale qui échappe à la vue, ou bien la nuit. Le fait qu'on peut accomplir ce qui est appelé Dharana, Dhyana et Samâdhi doit être connu. (Voyez le système de Yoga de Patanjali) :

Dharana, c'est le choix d'une chose, d'une zone délimitée ou d'une idée, pour y fixer le mental, Dhyana en est la contemplation, et Samâdhi est la méditation qui fait suite sur le même thème.

« Quand on s'y exerce, ces trois étapes ne sont qu'un même acte, bien entendu. Ainsi, prenez par exemple ce qu'on nomme le creux de la gorge.

1. Sélectionnez-le. Dharana.
2. Fixer le mental sur lui. Dhyana.
3. Méditez sur lui. Samâdhi.
« Cela donne de la fermeté au mental. » (p. 43)

La confiance en soi
« Ne précipitons rien. L'éternité est ici même, tout le temps. [...] un seul mot suffira : Ayez confiance ! C'était ce que disait H.P.B. N'avait-elle pas la connaissance ? [...] Encore une fois, dans l'orage ou le soleil, dans la chaleur ou le froid, proche ou éloigné, au milieu d'amis ou d'ennemis, toujours le même dans l'Œuvre Unique. » (p. 127)
« Relevez-vous donc de cet abattement et saisissez l'épée de la connaissance. Avec elle, et avec l'Amour, l'Univers peut être conquis. » (p. 52)

Le Sentier
« Elle me montra le chemin qui doit nous conduire, si on le suit, à la lumière, à la paix et au pouvoir de la vérité [...] Ce n'est pas le fait d'appartenir à la Société Théosophique, ou à tout autre organisme mystique, qui nous rapproche des Maîtres, mais précisément un tel travail philanthropique, animé d'un pur motif. » (pp. 95/6)
« Le [Sentier] plus élevé est celui qui se déroule sans beaucoup de variations, mais peu d'êtres sont assez forts pour maintenir la même tension incessante. Seuls le temps et de nombreux âges de service peuvent leur donner cette force. » (p. 134)

Quelques règles
« Lorsqu'on vit ainsi pour aider ses semblables, on met en pratique la règle qui enjoint d'essayer de « tuer tout sentiment de séparativité », et de cette manière on arrive peu à peu à la possession de la vraie lumière. [...] Jamais, jamais, ne désirez obtenir la connaissance, ou le pouvoir, pour aucun autre but que de l'offrir sur l'autel, car c'est ainsi seulement qu'un tel acquis pourra vous être conservé » (p. 2)
« Le premier pas dans le devenir est le Renoncement. Le Renoncement est la voie royale, vraie et sûre. » (p. 27)
« Il vaut mieux poursuivre son devoir, et s'abstenir d'essayer de répertorier et mesurer ses progrès. La totalité de notre progrès se trouve dans notre nature intérieure, et non dans notre nature physique à laquelle appartient notre cerveau, et d'où provient la présente question. Le progrès physique apparent est évanescent. Il prend fin quand meurt le corps ; à ce moment, si nous n'avons pas laissé l'homme intérieur nous guider, le bilan naturel qui sera porté à notre compte sera pour nous nul — un "échec". » (p. 164)
« Commençons à mériter avant de désirer » (p. 250)

La dévotion
« La dévotion et l'aspiration aideront — et aident certainement — l'étudiant à se placer dans l'attitude mentale appropriée et à s'élever à un plan supérieur ; également, l'une et l'autre lui assurent une aide qui pour lui est invisible, car dévotion et aspiration mettent l'étudiant dans une condition où une aide peut lui être apportée, quoi qu'il puisse encore en être inconscient. Mais la communication consciente avec son Maître ne peut être réalisée qu'après une longue période d'entraînement et d'étude. Ce qu'un étudiant doit faire, et qui est à sa portée, consiste à se préparer à recevoir cet entraînement. » (p. 159)
« Il faut ensuite faire reposer toutes ses actions sur la dévotion. C'est-à-dire sacrifier toutes ses actions au Suprême, et non à soi-même. » (p. 41)
« Cherche donc cette dévotion mentale qui pousse à donner. Car, dans la Loi, il est écrit que nous devons tout donner sous peine de tout perdre ; de même que tu as besoin d'aide mentale, ainsi en est-il des autres qui errent dans les ténèbres en quête de la lumière. » (p. 132)

Le devoir
« Ce qu'il faudrait faire c'est essayer de réaliser que l'« Âme-Maîtresse est une », avec tout ce que cela implique ; savoir ce que signifie l'enseignement antique : « Tu es Cela ». Si nous y parvenons, nous pourrons impunément identifier notre conscience avec celle de n'importe quoi dans la nature ; mais pas avant. Mais pour y arriver c'est toute une vie de travail et, auparavant, il nous faut épuiser tout karma, c'est-à-dire remplir tout notre devoir ; nous devons vivre pour autrui et alors nous découvrirons tout ce que nous devrions savoir, et non pas ce que nous aimerions savoir. » (pp. 158/9)

Les ornières du mental et les obstacles
« Les Maîtres ont dit que le grand pas à franchir consiste à apprendre à se dégager de l'ornière où chacun se trouve, de façon innée et par l'effet de l'éducation, et à combler les anciens sillons. Cette injonction a été mal interprétée par certains qui l'ont appliquée aux seules habitudes extérieures de la vie, en oubliant que son application réelle concerne les ornières mentales, et aussi astrales. Chaque mental a son ornière, et n'accepte pas volontiers d'emprunter l'ornière naturelle d'un autre mental. » (p. 100)
« Je vous rappelle le pouvoir ensorceleur de l'illusion. Ce Sentier se déroule sous un ciel et un climat où chaque mauvaise herbe pousse d'une coudée dans l'espace de la nuit. Il n'a pas de discrimination. C'est ainsi que, même après des semaines ou des mois de dévotion, ou des années de travail, nous avons la surprise de voir que de petites pousses de vanité, ou de toute autre chose, que l'on arracherait facilement dans d'autres années de vie inattentive, semblent maintenant se mettre à croître comme aidées par quelque diabolique intelligence. Ce grand pouvoir d'auto-illusion est assez puissant pour créer, entre nous et nos Maîtres, un torrent assourdissant ou une montagne de glace. » (p. 83)
« Tous nos obstacles, nous les avons créés nous-mêmes. Tout notre pouvoir est l'accumulation du passé. » (p. 26)

Devenir un Centre bienfaisant
L'humanité « dans son ensemble, se trouve dans une période de transition et beaucoup de ses unités sont retenues en arrière par la condition propre à l'ensemble. [...] Le seul moyen de changer cette situation est d'agir actuellement de telle sorte que chacun devienne un centre bienfaisant, une force qui contribue à favoriser la « droiture », et qui soit guidée par la sagesse. En raison de la grande puissance des mauvaises qualités collectives, chacun de nous a un combat plus grand à livrer dès qu'il s'efforce d'élever sa nature intérieure au-delà du niveau de la grande masse du monde. » (p. 102)

Au sujet de l'Âme
« Le travail auquel se consacrent tous les disciples consiste à rendre le corps, d'une part, plus poreux, plus fluide, plus réactif à toutes les influences spirituelles qui naissent dans le centre intérieur — l'âme qui est une partie indivisible de la grande Âme de tous — et, d'autre part, moins réceptif aux influences matérielles extérieures engendrées par le monde qui ne pense pas, et par les qualités de la nature. » (p. 47/8)
« Toutes les choses vraies doivent être totales... [et] seules celles qui sont totales révèlent la vérité complète et celles qui tiennent de la nature inférieure — ou qui sont partielles — n'expriment qu'un aspect limité de la vérité. [...] L'âme individuelle de l'homme est totale, et c'est selon le pouvoir et la pureté de la forme qu'elle habite que cette âme « sert les Dieux ». (p. 113)

La pureté du motif - Le Cœur et l'Amour
« La vraie démarche, naturellement, c'est d'aller vers l'Amour — l'Amour du Divin et de tous les êtres. » (p. 26)
« La position juste à prendre est de souhaiter être. Car alors nous savons. Le désir de savoir est presque exclusivement intellectuel, et le désir d'être procède du cœur. » (p. 196)
« Agissez avec un motif élevé ; nourrissez des sentiments aimants envers tous ; chaque jour faites une petite action de bonté ou une autre, et tâchez de vous représenter qu'au bout de tout cela il y aura bonheur et paix pour l'humanité entière. Alors un avant-goût de cette paix entrera dans votre propre cœur. Il existe un côté lumineux à la vie et ce qui en fait la lumière c'est l'amour que chacun de nous est capable d'avoir pour l'humanité. » (p. 215)

« Ne rejetez personne de votre cœur. » (p. 126)
« Le cœur seul est le créateur de tous les liens réels. » (p. 71)

L'instructeur spirituel
« La vie est le grand instructeur ; elle est la grande manifestation de l'Âme, et l'Âme manifeste le Suprême. » (p. 46)
« Fixez à nouveau vos pensées sur ces Frères Aînés, travaillez pour Eux, servez-Les et Ils vous aideront par les bons moyens appropriés et par nul autre. Il est difficile de méditer sur le Soi Supérieur. Aussi, cherchez le pont : les Maîtres : "Cherche la vérité par une puissante recherche", par une attitude de service et de questionnement, et "Ceux qui connaissent la Vérité te la communiqueront." b8086]Bhagavad-Gîtâ, IV, 34.] Abandonnez le doute et dressez-vous là où vous êtes, avec patience et fermeté. "Laisse combattre le guerrier, l'aimable mais aussi féroce Krishna, qui lorsqu'il te reconnaîtra comme son disciple et ami te révèlera la Vérité et dispersera les ténèbres avec la lampe brillante de la connaissance spirituelle". » (p. 160)
« L'image du Maître est la meilleure protection contre les influences inférieures ; pensez au Maître comme un homme vivant en vous-mêmes. » (p. 197)
« La spiritualité est donc une condition de l'Être qui ne peut être exprimée par le langage. Appelez-la un taux de vibration, bien au-delà de notre compréhension. Son langage est le langage du mouvement, à son premier stade, et sa perfection transcende les mots et même la pensée. » (p. 49)
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:23

Le besoin le plus urgent de notre société

Le premier objet de notre Société est la création d'un noyau de Fraternité Universelle. C'est là un objet pratique et, en même temps, un fait de la nature. Longtemps, la plupart des hommes l'ont considéré comme un idéal utopique qu'on peut envisager, discuter, désirer, mais qu'on ne peut atteindre. Et il n'est pas étonnant qu'on l'ait regardé comme tel, étant donné la conception religieuse ordinaire de Dieu, de la nature et de l'homme, qui se basait sur un fondement égoïste, offrait une distinction personnelle au ciel, aux saints qui mourraient en odeur de sainteté, rendant ainsi impossible la réalisation de ce beau rêve. Mais dès que la philosophie théosophique nous montre l'unité entre les êtres, non seulement dans leur nature supérieure, mais aussi sur le plan physique, notre premier objet devient des plus pratiques. Car si tous les hommes sont frères en fait, c'est-à-dire unis les uns aux autres par un lien que nul ne peut briser, alors la création d'un noyau de fraternité future est une chose ayant trait à toutes les affaires humaines, affectant les civilisations, et conduisant à une amélioration physique aussi bien que morale de chaque membre de la grande famille.

Le premier but vise à la philanthropie. Chaque Théosophe ne devrait donc pas se contenter de poursuivre ses actes publics ou privés de charité, mais il devrait aussi s'efforcer de comprendre la philosophie théosophique afin de pouvoir l'exposer d'une façon pratique et aisément compréhensible, et cela dans le but de devenir un philanthrope plus large qui pourvoit aux besoins de l'homme intérieur. Celui-ci est un être pensant qui se nourrit d'une philosophie exacte ou fausse. Si on lui donne ce qui est inexact, il se fausse et dérange, entraînant son instrument, l'homme extérieur, dans le trouble et la peine.

Et comme les théories théosophiques ont toujours été, et sont encore très étranges, fascinantes et bien particulières si on les compare aux doctrines concernant les hommes et les choses, beaucoup de membres se sont adonnés à des spéculations métaphysiques et à des recherches profondes dans l'occulte et le merveilleux, oubliant que la philanthropie la plus haute réclame la diffusion parmi les hommes d'une base vraie de morale, de pensée et d'action. Nous rencontrons souvent des Théosophes discutant entre eux de doctrines compliquées qui n'ont aucune application immédiate dans la vie pratique, tandis que d'autres membres ou personnes qui viennent se renseigner poussent un soupir de soulagement quand quelqu'un dirige les questions dans le sens d'une application de toutes les doctrines à la vie quotidienne. Nous requérons une éducation théosophique qui nous donnera la capacité d'exposer la Théosophie sous une forme accessible à tout le monde.

Cette façon claire et pratique de l'exposer est une chose tout à fait réalisable, et il n'y a aucun doute qu'elle soit de la plus haute importance. Elle vise et affecte la morale, la vie de chaque jour, les pensées, et par suite tous les actes. L'Eglise la plus savante, la plus astucieuse et la plus florissante, l'Eglise Catholique Romaine, procède de cette façon. Nous abstiendrons-nous de suivre une bonne manière d'agir sous prétexte que des bigots font de même ? Les prêtres de Rome n'expliquent pas, ni n'essayent d'expliquer ou d'exposer, la base hautement métaphysiques et obscure, bien qu'importante, de leurs diverses doctrines. Ils touchent la vie quotidienne des gens en leur donnant une connaissance détaillée de leur système, en mettant leur doctrine profonde à la portée du langage de chacun et en dissimulant momentanément l'érudition de leurs prédicateurs. Eux font appel à la peur ; nous faisons appel à la raison et à l'expérience. Nous avons ainsi un avantage naturel qu'il ne faudrait pas oublier.

Une profonde érudition et une connaissance de la métaphysique sont certes des choses appréciables mais la masse des gens ne sont ni savants ni métaphysiciens. Si nos doctrines sont d'une telle application pratique que les sages consacrent leurs efforts à aider à les répandre, il s'ensuit que ces mêmes sages – nos Maîtres – souhaitent voir ces doctrines présentées à autant de personnes que possible. Nos savants et métaphysiciens théosophes peuvent y arriver en faisant un petit effort. En réalité, c'est un peu difficile parce que légèrement désagréable pour un membre, qui est de par nature un métaphysicien, de descendre jusqu'au niveau ordinaire du mental humain en général ; mais c'est réalisable. Et lorsqu'on y parvient, il y a une grande récompense à voir le soulagement et la satisfaction évidente de l'interlocuteur.

Notre devoir essentiel est donc d'être pratique autant que possible dans nos exposés des doctrines. L'étude intellectuelle seule de notre Théosophie n'améliorera pas rapidement le monde. Naturellement elle produira certains effets, par suite des idées immortelles qu'elle réveille, mais tandis que nous attendrons que ces idées portent leurs fruits parmi les hommes, une révolution pourra éclater et nous emporter. Nous devrions faire ce que Bouddha enseignait à ses disciples : prêcher, pratiquer, promulguer et illustrer nos doctrines. Il touchait, par la parole, le plus humble des hommes, bien qu'il ait eu une doctrine plus profonde pour les esprits plus grands et plus érudits. Tâchons donc d'acquérir l'art d'exposer pratiquement la morale basée sur nos théories, et étayée sur le fait de la Fraternité Universelle.

W.Q. Judge

[Cet article fut publié pour la première fois par W.Q. Judge dans la revue américaine The Path de Septembre 1892.]
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:23

Les preuves du Soi caché

Article publié par William Q. Judge, en anglais, dans la revue The Path, d'août 1894.
Par les rêves
Dans la clairvoyance
Le sentiment d'identité


 Par les Rêves
L'état de rêve est commun à tous les êtres. Certaines personnes disent ne jamais rêver, mais si on les interroge, on découvre qu'elles ont fait au moins un rêve ou deux dans leur vie et, ce qu'elles veulent dire, c'est que leurs rêves sont rares. Il est peu probable qu'il existe une personne qui n'a jamais eu de rêves. Mais on dit que les rêves sont sans importance ; qu'ils sont dus à la tension, à l'indigestion, à la maladie ou à d'autres causes variées. On les considère comme peu importants parce qu'on les envisage d'un point de vue utilitaire et qu'on pense qu'ils ne peuvent pas servir à grand-chose. Pourtant beaucoup d'hommes se servent de leurs rêves et l'histoire, tant séculaire que religieuse, ne manque pas d'exemples montrant les bienfaits, les avertissements et l'instruction qui peuvent être reçus dans les rêves. Le cas bien connu du rêve du Pharaon (x) au sujet des vaches grasses et des vaches maigres, qui permit à Joseph, l'interprète, de prévoir une famine et de la prévenir, représente une classe de rêves qui ne sont pas rares du tout. Mais le point de vue utilitaire n'en est qu'un parmi beaucoup d'autres.

Les rêves montrent d'une façon concluante, lorsque le corps et le cerveau sont endormis, car le sommeil commence en premier lieu dans le cerveau et en dépend, qu'il existe encore une entité active qui se rappelle et qui perçoit, observant l'expérience introspective du rêve. La tristesse, la joie, la peur, la colère, l'ambition, l'amour, la haine et toutes les émotions possibles sont ressenties et perçues en rêves. L'utilité de ceci sur le plan de veille n'a rien à voir avec le fait de la perception. Le temps global y est évalué non d'après la division solaire, mais selon l'effet produit sur le rêveur. Et comme l'évaluation du temps s'y effectue d'une façon beaucoup plus rapide qu'il n'est possible pour te cerveau, il faut en conclure, que quelqu'un le fait. Dans tous ces rêves, il y a un rappel des événements perçus et la mémoire en est rapportée à l'état de veille. La raison et tous tes pouvoirs de l'homme intelligent éveillé sont employés dans le rêve ; et comme l'émotion, le raisonnement, la perception et la mémoire se trouvent être même plus actifs en rêves que dans la vie éveillée, il doit s'ensuivre que le Soi caché est celui qui possède ces pouvoirs et agit.

Ce qui, dans les rêves, procède de l'imagination ordinaire (xx) n'infirme pas cette théorie. Cette imagination n'est pas particulière au rêve ; elle est aussi présente dans la conscience de veille. Chez beaucoup de personnes elle est aussi habituelle et vive que chez le rêveur. Et nous savons que chez les enfants elle est très féconde. Sa présence dans le rêve indique simplement que le penseur, étant momentanément libéré du corps et des structures ou scissures habituelles du cerveau, donne libre cours à cette faculté ordinaire. Mais si nous allons au-delà, nous trouvons des rêves de nature prophétique. Ceci ne pourrait se produire s'il n'existait pas le Soi caché intérieur qui voit clairement l'avenir et le passé dans un éternel présent.

Dans la clairvoyance
La clairvoyance à l'état de veille ne peut être niée. Les étudiants théosophes savent qu'elle est une faculté de l'homme et, en Amérique, elle est si fréquente qu'elle n'exige guère de preuve. Il existe une clairvoyance des événements passés et futurs et une autre se rapportant à ceux qui se produisent actuellement.

La perception d'événements qui ont eu lieu, auxquels le clairvoyant n'a pas pris part et dont il n'a pas eu connaissance, signifie qu'il doit faire usage d'un autre instrument que le cerveau. Ce doit être le Soi caché. Le fait de voir et de rapporter des événements qui se produisent après coup amène à la même conclusion. En supposant que le cerveau est le mental, il faudrait qu'il ait assisté à l'événement très important qu'il relate actuellement, soit comme participant, soit pour l'avoir entendu de quelqu'un qui se trouvait là. Mais, puisque dans les exemples cités, une telle relation de participant n'existait pas, il faut bien admettre que le message a été reçu par quelque autre doué de perception. Cet autre est le Soi caché, car le cas du vrai clairvoyant exclut tout récit d'un témoin oculaire.

De plus, quand le clairvoyant décrit un événement qui se produit actuellement à distance, il est nécessaire que soit présent quelqu'un qui perçoit et s'en souvient afin de pouvoir en faire le récit. Car le cerveau et ses organes de la vue et de l'ouïe sont trop éloignés de l'événement. Mais comme le clairvoyant raconte d'une façon correcte ce qui se passe, c'est l'autre, le Soi caché, qui voit l'événement, comble la lacune entre celui-ci et le cerveau et imprime l'image sur les organes du corps.

Le sentiment d'identité
Si le souvenir est la base du sentiment d'identité persistant tout le long d'une vie et si le cerveau est le seul instrument de perception, nous nous trouvons en présence d'une suite incompréhensible de lacunes qu'il faut expliquer et combler mais toutes ces lacunes disparaissent si l'on admet l'existence du Soi caché.

Nous naissons avec le sentiment que nous sommes nous-mêmes, sans aucun nom, et ne faisant ensuite usage d'un nom que par commodité. Nous répondons à l'appel en disant : « c'est moi », le nom ne venant qu'après par souci de précision pour l'autre personne. Cette identité personnelle subsiste, bien que chaque soir nous nous endormions et devenions profondément inconscients. Et nous savons, alors même qu'une longue période est effacée de la mémoire par suite d'une chute, d'un coup ou de tout autre accident, que le même sentiment d'identité persiste après cette lacune et que l'être retrouve le même « moi » identique lorsque la mémoire fonctionne à nouveau. Et bien que nous ne conservions des nombreuses années vécues, avec leur multiplicité d'événements et d'expériences, qu'une faible quantité de souvenirs, nous savons pourtant que nous sommés toujours cette personne sans nom qui est née il y a si longtemps. Nous ne nous rappelons pas notre naissance, ni quand notre nom est devenu nôtre et si nous n'étions qu'un agrégat d'expériences matérielles, le simple produit du cerveau et du souvenir, nous ne devrions avoir aucun sentiment d'identité mais une confusion permanente en nous. Au contraire, comme nous avons le sentiment et la perception de l'identité personnelle permanente, nous arrivons à la conclusion inévitable que nous sommes le Soi caché et que ce Soi est au-dessus et au-delà du corps et du cerveau.
William Q. Judge
Extrait du Cahier Théosophique – N°95
[Note (x) : Bible, La Genèse, ch. 41]
Note (xx) : Fancy en anglais. Voir L'Océan de Théosophie de W Q. Judge, p. 186 éd. française (N. d. T.).
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:24

Les signes de notre cycle

(Article de W. Q. Judge, paru dans la revue The Path, de décembre 1892, sous le titre "The Signs of This Cycle", et publié en français dans la revue Théosophie, en 1927, vol. III, n° 1)

Les hommes de toutes les nations, de toutes les parties du monde, s'attendent depuis de nombreuses années, à ce que quelque chose qu'ils ignorent mais qui serait d'une nature importante, se produise, dans les affaires du monde. Les Chrétiens dogmatiques à la lettre, suivant les vagues prophéties de Daniel, sont sans cesse dans l'attente du retour du Christ. Il ne s'est pas encore produit, bien qu'il ait été prédit pour presque chaque année paire, et surtout pour l'an 1000, 1500, 1600, 1700, 1800, et maintenant pour l'an 2000. Les Indiens eux aussi avec leurs danses des revenants, ont célébré, il y a peu de temps, l'attente du retour de leur Messie.

Les Théosophes également, en se basant sur les anciens, et en s'appuyant plus ou moins sur les paroles de H.P. Blavatsky, n'ont pas manqué de discuter des signes des temps.

Mais les idées théosophiques à ce sujet sont basées sur quelque chose de plus défini que les divagations de quelque prêtre biblique. Nous croyons aux cycles et à leurs influences sur les affaires humaines. Nous pensons que la loi des cycles a été étudiée par les anciens durant de nombreux âges, et que ces observations ont été consignées ; de plus, en nous conformant à l'expérience quotidienne montrant le retour périodique des cycles, et en considérant que la réincarnation est la loi absolue de la vie, nous nous sentons confiant de notre bien fondé.

Le cycle actuel est désigné du nom d'âge obscur : en sanscrit, Kali-Yuga, ou âge noir. Cycle sombre parce que la spiritualité est presque totalement obscurcie par le matérialisme et l'intellectualisme. En se déroulant au sein des choses matérielles, et étant essentiellement régi par le mental séparé de l'esprit, il permet le progrès physique et matériel, mais entrave le spirituel. C'est dans ce sens qu'il est le Kali-Yuga. Les Théosophes de tous temps ont considéré que la perte de la spiritualité correspondait à un état de mort et d'obscurité ; et le simple progrès matériel n'est pas en lui-même un signe d'avancement réel, et il peut avoir avec lui les éléments susceptibles de l'arrêter et le détruire. Notre âge fait preuve de toutes ces caractéristiques de façon frappante dans les civilisations occidentales. Nous avons fait de grands progrès dans la conquête de la nature, dans les arts mécaniques, dans l'habileté à satisfaire notre amour du luxe, dans la précision et la puissance des armes faites pour détruire la vie. Mais à côté de cela, nous avons la misère, le mécontentement et les crimes ; de grandes richesses aux mains de quelques-uns, et une pauvreté opprimante accablant le grand nombre.

Comme l'intellect guide ce progrès dans les choses matérielles, nous devons à présent envisager le peuple commun, qui s'est libéré des chaînes qui l'entravaient depuis si longtemps. Il n'échappe pas à la loi générale. Depuis qu'il est libéré, il sent plus durement l'effet des chaînes des circonstances. Par conséquent, il s'ensuit que pour les humains la caractéristique du cycle actuel est : l'inquiétude. Ceci fut signalé dans le Path (vol. I, p. 57, avril 1886), en ces termes :

« La seconde prophétie est plus proche de nous et peut être intéressante : elle concerne les changements cycliques. Nous sommes dans une période de changements, et nous nous référons aux colonnes du Sun (où récemment on notait et discutait des fameux magnifiques couchers de soleils) pour trouver les mêmes pronostics... "Ce beau pays libre, ne restera pas longtemps calme ; l'inquiétude est la marque de ce cycle. Le peuple se soulèvera. Pourquoi, qui peut le dire ? L'homme d'État qui pourrait prévoir la cause de ce soulèvement, pourrait prendre les mesures nécessaires en vue de l'éviter. Mais aucune précaution ne pourra détourner la roue de fer du sort. Et même la ville de New-York ne pourra pas montrer du doigt Cincinnati et St. Louis. Que ceux qui peuvent entendre le murmure et le bruit des nuages qui s'amoncellent sur l'avenir, prennent note ; qu'ils lisent, s'ils savent le faire, la physionomie des États-Unis sur laquelle la main puissante de la nature a tracé les sillons précisant le caractère des tempêtes morales qui s'abattront, quelle que soit la législation". »

Peu de temps après survinrent les émeutes de Cincinnati, et New-York avait été prévenue comme d'autres villes que ces troubles dans l'Ohio ne seraient pas les derniers. Et voici qu'en 1892, exactement six ans après notre prophétie, trois grands États de l'Union sont en effervescence avec les pauvres et les riches armés les uns contre les autres. En Pennsylvanie, il y a une quasi guerre civile dans une grande usine ; New-York rappelle sa milice pour étouffer des émeutes ouvrières, et protéger la propriété des entreprises qui n'ont pas su inspirer l'amour à leurs travailleurs ; et le Tennessee envoie l'armée et des volontaires pour combattre quelques milliers de mineurs armés qui s'opposent à ce que des "transgresseurs de la loi" soient autorisés à faire le travail et s'approprier le salaire des citoyens. Nous ne nous occupons pas des droits ou des torts de l'une ou de l'autre partie dans ces conflits, mais uniquement des faits. Ce sont là quelques signes moraux de notre cycle et ils confirment les prévisions des Théosophes au sujet des troubles moraux, mentaux et physiques. La terre elle-même donne des signes d'instabilité, faisant surgir une île en un endroit, réveillant des volcans endormis depuis longtemps, causant des tremblements de terre en des lieux inaccoutumés, comme par exemple au pays de Galles et dans les Cornouailles. Ces faits sont des signes.

Le cycle se termine, et partout l'inquiétude règne. De même que des pays disparaîtront ou seront transformés, de même les idéaux des hommes changeront. Et comme notre civilisation est basée sur la force et le manque d'une vraie philosophie, la nouvelle race, en Amérique, montrera plus rapidement que toute autre, l'effet des enseignements erronés et de la religion corrompue.

Cependant une ère nouvelle et meilleure fera suite à la colère et aux troubles ; mais la douleur qui accompagne toute naissance ne pourra être épargnée.
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:24

Le Soi est l'ami du Soi et aussi son ennemi

Traduction de l'article « The Self is the friend of Self and also its ennemy » de W.Q. Judge (Branch Paper n°5 – Août 1890).
Souvent cette phrase de la Bhagavad Gîtâ [Chapitre VI, v. 5] n'a pas été appréciée à sa juste valeur parce qu'on l'a considérée comme vide de sens ou mystérieuse, c'est-à-dire ne valant pas la peine d'être approfondie ou bien impossible à expliquer. Certains étudiants ont pourtant fait bon usage de l'enseignement qu'elle contient. C'est un verset qui a trait directement à la Théosophie appliquée à notre vie quotidienne et qui mérite ainsi d'être examiné attentivement.

Il fait état de deux sois, l'un étant l'ennemi et aussi l'ami de l'autre. Evidemment, sans les suggestions trouvées 'dans la Théosophie, postuler deux sois dans une même personne ne peut pas paraître autrement que dénué de sens, sauf dans les cas admis par la Science, où il y a une aberration de l'intellect, où un lobe du cerveau refuse de travailler avec l'autre, ou bien lorsqu'il y a quelque dérangement cérébral. Mais, après avoir un peu étudié la constitution de l'homme — matériel et spirituel — telle que nous la trouvons esquissée dans la Religion-Sagesse, nous pouvons facilement voir que c'est du soi supérieur et du soi inférieur qu'il s'agit.

L'injonction qui fait suite et prescrit d'« élever le soi par le soi », fait ressortir clairement ce point ; car puisqu'une chose ne peut pas s'élever sans un point d'appui, le soi qui nous élèvera doit être le soi supérieur, et celui qui doit être élevé, l'inférieur.

Afin d'accomplir cette tâche, nous devons faire connaissance avec le soi qui doit être élevé. Plus grande et précise sera cette connaissance, plus rapide sera la progression du travail d'élévation de l'être qui s'y efforcera.


Observons un moment les obstacles sur le chemin, les raisons pour lesquelles, pour tant d'individus, la compréhension qu'ils ont d'eux-mêmes est aussi clairement déficiente.
Chacun sait qu'il peut voir les défauts dans les actions et le caractère des autres hommes mieux que les siens. Il y a, bien sûr, des gens qui n'admettent pas qu'ils aient des défauts.


St Jacques évoque le cas d'un homme qui se regarde dans un miroir et, tout de suite, se met à oublier quel genre d'homme il est. Bien que j'aie souvent mis cela en doute, c'est pourtant bien le cas en ce qui concerne le miroir qui nous est souvent tendu par les autres pour nous y regarder. Nous voyons notre apparence pendant un moment puis nous l'oublions.


Il y a cependant certaines choses au sujet desquelles il est souvent impossible pour nous de nous connaître. Souvent, nous n'entendons pas, comme les autres le font, nos intonations de voix qui sont rudes ou désagréables. Il n'existe, en effet, guère de chose aussi difficile que d'entendre réellement notre propre voix dans tous ses aspects de ton et d'accent. Nous sommes si habitués à elle que nous ne pouvons dire si elle est agréable ou repoussante, musicale ou discordante. Nous devons nous fier aux dires de ceux qui l'entendent.

En fait, je doute sérieusement que quiconque entende jamais complètement les tons de sa voix, de la même façon que ceux à qui nous parlons, parce qu'elle nous parvient non seulement par le canal de l'oreille externe qui reçoit les vibrations émises à l'extérieur de nous, mais aussi au moyen des vibrations produites à l'intérieur, à. travers tout le crâne et, pour cette raison, elle sera toujours une voix différente pour nous. En conséquence, il ne serait pas profitable d'accorder une trop grande attention au son de notre voix si nous le faisons sans nous soucier de l'attitude intérieure elle-même qui presque toujours détermine le ton avec lequel nous parlons. car si nos sentiments sont bienveillants et charitables, il est plus que probable que leur expression vocale sera en accord avec eux. On peut sûrement laisser Je soin de l'exercice de la voix, autant qu'il est possible, aux professeurs qui se chargent de l'adoucir et de la polir.


En prenant quelques exemples parmi le grand nombre de ceux que nous trouvons autour de nous, et, en supposant qu'ils représentent des défauts et des particularités que nous sommes susceptibles d'avoir, nous pouvons arriver à quelque chose d'utile dans notre vie Théosophique.

Voici une personne qui vous dit constamment qu'un certain nombre de gens sont toujours très portés à parler d'eux-mêmes et de leurs affaires et semblent ne prendre aucun intérêt à la conversation, à moins qu'ils n'en soient eux-mêmes le centre. Après avoir dépeint le défaut des autres, cette personne, homme ou femme, se met aussitôt à montrer que c'est son propre défaut particulier, car, à partir de ce moment, toute la conversation porte sur « moi » ou « mes » affaires.


Notre sujet suivant est un individu qui parle beaucoup d'altruisme et de fraternité, mais qui ne donnerait pas un centime pour quelque bonne cause. Non peut-être par avarice intentionnelle, mais par pure habitude de ne pas donner et de ne pas aider.

En voici un autre qui illustre le défaut marqué de ce siècle, l'inattention. Il vous écoute, mais n'entend qu'une partie et ensuite, quand il répète ce qu'il dit vous avoir entendu dire, il en donne une version entièrement différente de la vôtre. On bien, s'il écoute un débat ou une discussion, il ne prête l'oreille qu'aux arguments qui, pour lui être familiers, le frappent favorablement. '


Ensuite, nous avons le bigot qui, tout en chantant les louanges de la liberté de pensée et de l'unité de tous les hommes, fait montre de la bigoterie la plus épouvantable.
Puis nous voyons un autre individu qui illustre une variante du premier auquel j'ai fait allusion : c'est l'homme qui ne souhaite apparemment que vous imposer ses propres vues et ne se soucie pas de savoir ce que peuvent être vos opinions.

Voici encore le sectaire qui donne sa faveur à telle école ou tel groupe. Aucune critique n'est admise. Aucun défaut ne peut être reproché. L'esprit partisan enveloppe tout et empêche de voir clair.


Bien entendu, tous ces cas ne constituent que des échantillons, mais dans une certaine mesure chacun de nous possède tous ces défauts, ne serait-ce que faiblement, ils sont là quand même. Ils sont tous le résultat de la prédominance du soi inférieur, car ils traduisent tous une disposition à mettre le Moi personnel en avant. Ils représentent le triomphe actuel du soi inférieur sur les efforts du soi supérieur. Ils peuvent être diminués, dans une certaine mesure, si l'on fait attention à leur expression extérieure, mais aucun progrès réel ne sera obtenu si un travail sur le plan caché n'est pas commencé. Un défaut comme celui de ne pas écouter longtemps les vues d'un autre mais de se hâter de lui dire ce que l'on pense soi-même, est une disposition qui nuit à l'acquisition de nouvelles idées. Si vous racontez constamment aux autres ce que vous pensez, vous ne gagnez rien. En effet, votre expérience et votre point de vue sont les vôtres et sont bien connus de vous. Leur expression répétée ne sert qu'à les imprimer plus fortement dans votre mental. Vous ne recevez alors aucune des lumières nouvelles que le mental des autres pourrait jeter sur votre philosophie si vous lui en donnez l'occasion.

Il y a d'autres facteurs dans notre constitution qui sont de puissants producteurs de défauts et d'erreurs. Chaque homme a deux lignes d'ascendance. L'une est celle qui vient de ses parents,' et elle concerne sa constitution mentale et physique. Cette ligne peut remonter aux lieux les plus étranges et les plus singuliers et apparaître pleins de sinuosités, en passant par des dispositions et des caractéristiques mentales dont nous n'avons aucune idée. Supposez que votre ligne d'ascendance physique remonte aux Danois ou aux Norvégiens, et la mienne aux Français. Il y aura, dans une certaine mesure, un manque de sympathie et d'appréciation mutuelle sur le plan mental. Bien sûr, cet effet ne sera pas apparent si une longue période de temps s'est écoulée depuis que notre sang a circulé dans ces corps, mais cependant il en restera quelques traces. Il y aura une tendance pour le physique, incluant le cerveau, à toujours amener à la surface les caractéristiques qui résultent de la prépondérance des facultés et dispositions héritées. Ces caractéristiques appartiennent entièrement au plan physique, et sont transmises depuis les siècles passés par héritage, en affectant le corps particulier que vous pouvez occuper dans l'une ou l'autre de vos incarnations. C'est votre karma d'avoir cette sorte d'environnement physique entourant votre soi intérieur. Il faut noter que les obstacles à la perception de la vérité et à l'acquisition de la connaissance du soi, qui sont le résultat de l'hérédité physique, sont difficiles à percevoir, et nécessitent beaucoup d'étude et d'examen de conscience pour les amener à la lumière. Mais ils sont là, et le Théosophe sérieux cherchera à les découvrir. Les différences observées dans le corps physique, que nous nommerons en l'occurrence — différences d'héritage — sont de la plus haute importance. Elles ressemblent aux différences entre des télescopes ou des microscopes fabriqués par des opticiens différents, et elles tendent à nous faire voir la vérité d'une manière claire ou floue, ou bien comme entourée de halos multicolores. Ce que nous désirons le plus avoir est un télescope mental qui soit non seulement puissant mais aussi dépourvu des couleurs que seule la qualité d'achromaticité éliminerait.

La seconde ligne d'ascendance est celle qui appartient purement à l'homme intérieur ; c'est la ligne psychique. Elle est obscure, et, en fait, ne peut être découverte et définie que par un adepte, ou un voyant entraîné dont la clairvoyance lui permet de voir ce fil intangible mais cependant puissant qui a tant à voir avec notre caractère. Cette ligne est tout aussi importante que l'ascendance physique — en fait même plus — parce qu'elle concerne l'homme toujours vivant, alors que la demeure physique est choisie par l'homme intérieur ou est la conséquence des actions que cet homme intérieur a obligé le précédent corps à accomplir. Aussi peut-elle être modifiée facilement à tout moment si nous vivons dans la soumission à la loi supérieure.


Si l'on quitte la ligne globale d'ascendance au sein d'une nation, on trouve que chaque individu est également gouverné par les caractères particuliers et les' défauts propres à la famille, qui ne sont pas aussi faciles à définir que ceux qui sont propres à la nation, du fait que peu d'hommes sont en possession de faits suffisants pour définir les tendances familiales générales.


Si nous en venons maintenant à nous-mêmes, c'est presque un axiome d'affirmer que le mental de chacun agit d'une façon qui lui est propre. Le mental possède une tendance, qui s'accentue de jour en jour après nos premières années d'existence, de tomber dans une ornière — sa propre ornière ou façon de regarder les choses et les idées. Ceci est d'une grande importance.


En effet, l'homme qui a libéré son mental de sorte à le rendre capable d'épouser facilement les méthodes du mental des autres, cet homme-là a plus de chances de voir la vérité plus rapidement que celui qui est fixé dans ses propres voies.


Nous devons donc tout de suite nous constituer notre propre critique et adversaire, car il n'est 'pas fréquent que quelqu'un d'autre consente à remplir ce rôle pour nous ou en soit capable.


Notre première étape, qui est aussi la plus difficile — pour certains, en fait, impossible — est de nous choquer nous-mêmes d'une façon telle que nous soyons vite capable de sortir de nos propres méthodes mentales ou plutôt de les comprendre. Je ne veux pas dire que nous devions abandonner tout ce que nous avons eu antérieurement comme apprentissage et éducation, mais que nous analysions toutes nos opérations mentales de façon à connaître avec certitude et à percevoir aisément la différence réelle de méthode entre nous-mêmes et toute autre personne. C'est une chose que les hommes d'aujourd'hui entreprennent ou réalisent rarement ; chacun est épris de ses propres habitudes mentales et répugne à admettre que quelqu'un d'autre puisse être meilleur que lui. Quand nous sommes devenus familiers avec les voies mentales qui sont les nôtres, c'est alors que nous sommes dans la position convenable pour voir si, dans un cas particulier ou l'autre, notre point de vue est faux.


C'est là l'équivalent psychologique et métaphysique du processus scientifique qui consiste à classifier et comparer de façon à parvenir à distinguer des différences entre des choses en vue de découvrir des lois physiques. Car, tant que nous restons dans l'ignorance de la méthode des voies suivies dans l'action de notre mental, il n'existe pas de moyen permettant de comparer notre mental avec celui des autres. Nous pouvons comparer nos points de vue et opinions, mais non la mécanique réelle de la pensée. Nous pouvons entendre des doctrines, mais nous sommes incapables de dire si nous les acceptons ou les rejetons sur la base d'un raisonnement juste, ou parce que notre penchant particulier sur le plan mental nous force à ratiociner en nous conformant entièrement à une déformation mentale acquise tout au long de nombreuses années vécues dans la précipitation.

On mesure l'intérêt qu'il y a à comprendre notre déformation mentale au- point de pouvoir l'abandonner à volonté, et entrer dans la déformation mentale d'un autre, quand, nous considérons que chacun de nous n'est capable de percevoir que l'une des nombreuses facettes que la vérité présente. Si nous restons dans l'ornière qui nous est naturelle, nous passons une vie entière à ne voir la nature et le champ de la pensée qu'à travers une seule sorte d'instrument. Mais par l'autre pratique, nous pouvons obtenir autant de points de vue différents de la vérité que le nombre de mentaux que nous rencontrons. Quand un autre être humain expose devant nous ses pensées, nous pouvons non seulement les examiner dans notre optique, mais aussi prendre sa méthode et, en faisant nôtres, pour l'occasion, ses tendances et sa déformation mentales, avoir ainsi une vision d'autant plus grande.

Il est très facile d'illustrer ceci par des exemples de la vie ordinaire. Le romancier ne voit dans les salons de la société et les taudis des pauvres que les matériaux qui pourront servir de base à un nouveau livre, alors que celui qui vise la réussite sociale écarte la pensée des taudis et ne voit dans la société que le moyen de satisfaire son orgueil et son ambition, tandis que l'artiste ne peut penser qu'au jeu des couleurs et à l'arrangement des figures et à l'harmonie dont se délecte son sens artistique.


Le simple homme d'affaires n'est pas attiré par les événements complexes quotidiens qui ne sont pas en relation avec ses affaires, alors que l'étudiant en Occultisme sait que des événements très obscurs annoncent d'autres choses qui n'appartiennent qu'au futur. Dans chaque couche de la société et chaque art ou profession, il nous est prouvé constamment que chaque homme considère n'importe quel sujet en adoptant seulement un ou deux points de vue, et quand on rencontre un mental bien équilibré qui regarde les événements, les hommes et les pensées d'une manière libre de tous les côtés, chacun reconnaît immédiatement une supériorité dans la personne, sans cependant être capable de l'expliquer.

Mais c'est dans l'étude Théosophique qu'il est sage pour nous de nous constituer critiques de nous-mêmes et d'adopter autant que possible la pratique consistant à abandonner notre propre route mentale pour emprunter celle d'un autre. La vérité est simple et il n'est pas si difficile de l'atteindre si nous voulons bien suivre le conseil de l'Upanishad hindou et trancher l'erreur. Dans une large mesure l'erreur se développe à partir de notions et d'idées préconçues inculquées en nous par nos éducateurs et notre vie.


L'influence de ces idées préconçues apparaît chaque jour parmi les Théosophes qui cherchent à avoir plus de livres à lire sur la Théosophie. Leur mental est si plein de vieilles notions qui ne sont pas expulsées d'une manière violente, que la vérité ne peut pas être facilement perçue. S'ils lisaient moins de nouveaux livres et passaient plus de temps à relire ceux qu'ils ont essayés en premier, tout en s'efforçant studieusement d'entrer dans toute la pensée de l'auteur, ils enregistreraient un bien plus grand progrès.

Prenez, par exemple, la Clet de la Théosophie. Elle est pleine de toutes les doctrines principales de la Religion-Sagesse, et d'indications concernant d'autres points. Beaucoup de gens, après en avoir fait la lecture, se sont mis en quête d'un autre livre. Ils prétendent bien le posséder. Cependant, si vous leur posez quelques questions, ou écoutez les leurs, il apparaît clairement qu'ils n'ont saisi que la partie de l'ouvrage qui, d'une certaine façon, coïncide avec leur formation antérieure et la ligne de pensée qu'ils ont acquise. En fait, c'est justement la partie sur laquelle ils n'avaient pas besoin de s'attarder, puisque, comme elle est en affinité avec eux-mêmes, elle peut être comprise à n'importe quel moment. Mais si un lecteur veut bien se mettre dans la position d'être son propre critique, alors les parties du livre qui semblent obscures' seront attaquées, sans s'en détourner et si elles sont examinées sous tous les angles, elles pourront bientôt être transformées en possessions. Et, simplement du fait que telle n'a pas été la pratique, il est arrivé que certaines présentations d'une valeur extrême de la doctrine et de la philosophie soient restées enfouies dans des livres et des revues théosophiques parus antérieurement, pendant que des lecteurs qui en ont pris connaissance une seule fois sont passés fébrilement à d'autres ouvrages et ont perdu le souvenir de ce qui aurait pu les éclairer.

Le Théosophe qui aime à se qualifier de pratique et de logique, qui abhorre le mysticisme, devrait essayer de voir ce que veut dire le Théosophe mystique, et le mystique devrait lire soigneusement les mots exprimés par le membre pratique, dans le but de pouvoir s'équilibrer lui-même. Un mental complètement pratique, ou entièrement mystique, n'est pas bien équilibré. Et aussi longtemps que l'homme pratique et logique qui se trouve dans nos rangs repoussera le mysticisme et ne lira jamais les textes qui s'en inspirent, il restera déformé et déséquilibré aux yeux de ceux qui voient les deux cotés, parce qu'il est enveloppé dans des id.?es et des méthodes qui ne sont justes que dans leur propre domaine. L'attitude d'esprit proposée ne doit pas être observée seulement envers notre littérature et la philosophie étudiée ; elle doit être celle de chaque heure du jour et pouvoir s'appliquer à nos relations avec autrui. Elle nous amènera à discerner le défaut commun consistant à refuser de considérer les pensées exprimées par une autre personne, parce que sa personnalité nous est désagréable. Souvent, dans nos rangs, nous trouvons des gens qui ne prêtent aucune attention à certains autres membres qui, selon eux, sont incapables de raisonner correctement ou de parler clairement. Cependant, en dehors de toute considération de charité et de politesse, il existe une loi occulte, qui est trop ignorée, — selon laquelle chacun est amené insensiblement par la loi Karmique à s'adresser aux autres sur ces sujets et à offrir une occasion à l'interlocuteur de faire un bond, pour ainsi dire, hors de sa façon de penser favorite et de considérer la vie telle qu'elle est vue à travers les yeux d'un autre. Ceci se produit souvent, si nous le permettons, dans la tentative faite pour maîtriser l'irritation ou l'ennui causé par la manière dont l'autre personne présente sa pensée dans son mental. Mais si nous refusons de saisir l'occasion, que ce soit en nous échappant absolument ou en recouvrant notre mental d'un épais manteau d'indifférence, l'idée brillante et nouvelle qui apparaît en tremblant dans le champ de notre conscience est rejetée et perdue dans les sombres recoins du plan mental. Ou bien alors, en envisageant les choses d'une autre manière, nous pouvons, conformément à la loi Karmique, être la seule et unique personne capable à ce moment d'élucider l'idée de notre frère, et nous restons encore son débiteur si nous n'acceptons pas l'opportunité offerte. De quelque point de vue qu'on se place, le résultat est le démérite.
Conquérons donc le soi dans le domaine indiqué et ainsi transformons l'insidieux ennemi et le trompeur intérieur en l'ami et le guide constant.


William Q. JUDGE.
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:24

Etude et travail théosophique 

La naissance et la vie d'une branche de la Société Théosophique [la S.T.] sont très semblables à celles d'un individu. Il en est d'un groupement de théosophes engagés dans l'entreprise et l'étude théosophiques comme d'une personne : les êtres qui lui donnent naissance et son milieu ultérieur ont un grand rapport avec la poursuite de sa vie et la puissance de l'influence exercée sur les éléments qui composent l'associa¬tion ; ils conditionnent aussi l'influence qui rayonne de la branche sur les gens de l'extérieur. Et dans une branche de la S.T., la paternité est partagée par tous ceux qui se mettent ensemble pour la lancer et soutenir son existence. Si les auteurs de ses jours sont inintelligents, confus, incertains, ou s'ils recherchent leur propre avantage dans la formation de la branche, la vie de celle-ci et son travail seront à leur image. Sa croissance sera arrêtée, son influence paralysée, et les résultats - nuls. Le travail et l'influence d'une branche reposent sur la connaissance de la doctrine théosophique, sur les motifs, idées et idéaux de ses membres ; aussi devons-nous considérer quelle est la connaissance requise, et quels devraient être les objectifs, idées et idéaux de ceux qui composent une branche de la S.T. et sont destinés à y travailler. Il faut également s'interroger sur les méthodes qu'il conviendrait d'adopter, ainsi que sur celles qui seraient à éviter.

Le travail d'une branche a deux domaines objectifs où il est destiné, dans l'ordre théosophique des choses, à faire ressentir, son aide et son influence. Le premier est constitué par ses membres individuellement et collectivement, et le second par la fraction du monde qui se trouve à sa portée. Si, comme je le crois fermement, la théorie de la fraternité universelle est basée sur une loi - un fait - dans la nature, selon laquelle tous les hommes sont des êtres spirituels qui sont indissolublement liés et unis entre eux pour former un vaste tout, il s'ensuit qu'aucune branche, ni aucun théosophe pris individuellement, ne peut être considéré comme étant sans importance ni influence ; et de même, aucun membre, homme ou femme, n'est justifié à se croire trop obscur, trop peu avance pour n'être d'une quelconque utilité pour le mouvement, et par conséquent pour l'humanité dans son ensemble.

Le fait qu'une branche soit un groupement d'individus renforce cette certitude : grâce au lien subtil qui relie entre eux tous les hommes de cette planète, par l'effet de la loi d'unité, une branche peut exercer une influence plus vaste et plus puissante — pour le meilleur ou pour le pire — qu'un simple individu isolé. Car, de même que l'homme est composé d'atomes qui sont parvenus jusqu'à lui par diverses lignes d'hérédité depuis de nombreux ancêtres, qui tous participent à l'influence qu'il exerce, ainsi une branche est un être composé d'atomes — ses membres — qui sont inclus dans ses limites. Et il ne relève pas de la fantaisie ni du rêve de dire que cet être peut se révéler intelligent, puissant, faible ou méchant dans son ensemble, selon que telle ou telle qualité lui est imposée par ses éléments constitutifs. Et les décla¬rations faites par les Adeptes au sujet des théosophes considérés individuellement devraient également s'appliquer à un tel ensemble. Ces Etres ont indiqué que chaque membre pouvait aider le mouvement en expliquant ses doctrines fondamentales (ou au moins en éliminant les fausses conceptions à leur propos), et qu'aucun élément du tout ne devrait être ignorant au point de supposer qu'il, ou elle, avait un karma spécial propre, coupé de tout lien avec le reste. Car, selon Eux, pas un seul bon exemple de vie théosophique ne se perd : l'action de chacun de nous ne se limite pas à des effets sur les membres de l'entourage immédiat, mais projette aussi dans le grand courant universel, une influence qui a son poids dans la destinée de la race. Voici certaines de leurs paroles d'or :

« Que le fruit du bon karma ne soit pas votre motif ; car comme votre karma, bon ou mauvais, est un et propriété commune de toute l'Humanité, rien de bon ou de mauvais ne peut vous arriver sans qu'il soit partagé par beaucoup d'autres. C'est pourquoi votre motif, s'il est égoïste ne pourra produire qu'un double effet, bon et mau¬vais, et rendra votre bonne action nulle ou bien la détournera au profit d'un autre homme » (...) « Il n'y a pas de bonheur pour celui qui pense toujours au soi et oublie tous les autres sois » (1).
Cela peut s'appliquer entièrement à une branche dans sa totalité, car elle constitue un être intelligent, tout autant soumis à l'effet de karma que n'importe quel individu. Elle ressent toujours le karma de ses actions, et la respon¬sabilité repose sur les membres qui ont négligé les injonctions du devoir théosophique, ou y ont obéi. De même, le karma de l'ensemble de l'organisme international doit réagir sur elle, dans un sens bénéfique ou contraire, selon le karma bon, mauvais ou indifférent, que la branche a pu acquérir par sa ligne d'action. Elle fait partie du tout, et aucun de ses fragments ne peut être exempt des influences qui appartiennent à l'ensemble des travailleurs. Ainsi, une branche qui s'est montrée indifférente, égoïste ou pleine de doute ou de déloyauté envers les idéaux qu'elle s'était engagée à suivre, attirera de l'ensemble du karma théosophique international juste ce qu'il faut pour accentuer sa faiblesse et son doute ; et d'autre part, une branche qui a travaillé dur, avec altruisme et ardeur, attirera le bon aspect de toute la somme de karma, ce qui, ajouté au sien propre, lui permettra de résister aux mauvais effets et renforcera encore les éléments vitaux du corps organisé qui est le sien.

On peut figurer le bon ou le mauvais karma de la Société Théosophique dans son ensemble comme l'entourant, d'une extrémité du monde à l'autre, sous la forme de couches ou de sphères de lumière ou de ténèbres, la lumière représentant le bon karma, et les ténèbres le mauvais. Dans ces conditions, les unités — les branches — qui contiennent en elles-mêmes des éléments de lumière vont attirer de la sphère lumineuse autant de lumière qu'elles sont capables d'en retenir et les ténèbres vont affluer vers celles qui contiennent déjà des ténèbres. Ainsi nous sommes tous, théosophiquement parlant, des gardiens et des aides les uns pour les autres, non seulement aux Etats-Unis, mais en Angleterre, à Bombay, â Calcutta et â Madras. Si nous n'accomplissons pas notre devoir, il peut arriver qu'une branche qui se débat avec des difficultés quelque part, en un lieu distant, reçoive de nous, en raison de sa formation r6cente ou de sa faiblesse, non une aide mais un dommage. Chaque branche est séparément responsable de ses propres actions, et cependant chacune est aidée, ou lésée, par chacune des autres. Ces influences réciproques s'exercent sur le plan réel, bien qu'invisible, où tout homme est uni dynamiquement â chacun de ses semblables. Et je ne manque pas de charité en disant que si les branches indiennes avaient oeuvré davantage pour les lointains Etats-Unis, â un moment où la S.T. ne pouvait y subsister par ses propres moyens, nous serions aujourd'hui plus riches que nous ne le sommes, en potentiel d'explication, en nombre de travailleurs et autres moyens d'aide qui auraient pu venir de cette terre lointaine. Il est vrai aussi que si les premières branches américaines avaient oeuvré avec plus de zèle et d'énergie dans le sens des véritables buts de la Société, nous aurions été capables plus tôt d'aider et de soulager notre frère dévoué qui se sacrifie au travail, le Colonel H.S. Olcott. Aujourd'hui, les branches récentes de la Société dans ce pays jouissent d'une plus grande opportunité que d'autres dans le passé, car tout le combat a déjà été mené et beaucoup de travail est prêt â leur disposition.
Ainsi, la plus obscure des branches a dans le plan général une place aussi importante que celle qui est grande et bien connue, alors que celles qui sont paresseuses, envahies de doute ou égoïstes, devront payer un jour ou l'autre pour les actions qu'elles ont commises, ainsi que pour ce qu'elles ont omis de faire pour contribuer â la somme collective de bien.

Au vu de cela, on peut conclure qu'une branche considérée isolément a le pouvoir d'aider et soutenir efficacement non seulement ses membres mais aussi tout l'ensemble de la Société Théosophique. Pour mieux éclairer ce point, rappelons nous comment, à plus d'une reprise dans l'histoire du monde, une famille, ou même un homme, a pu représenter parfois, pour la nation ou la race, un pouvoir actif pour le meilleur ou pour le pire.
Conformément à cette doctrine d'unité et de désintéressement, tous les membres d'une branche devraient se joindre à son travail avec un esprit altruiste capable de les amener à être patients avec leurs frères plus faibles, car la force d'une chaîne n'excède pas celle du moins résistant de ses maillons ; par conséquent, il faudrait essayer d'apporter au mental des plus faibles les vérités que les autres voient avec moins de difficulté. Ensuite, s'il s'affranchit du désir d'obtenir la connaissance pour lui-même, chaque individu rendra la branche dans son ensemble d'autant plus ouverte et poreuse aux influences invisibles, mais réelles et puissantes, qu'envoient depuis les coulisses les grands personnages dont une part du travail dans le monde est constituée par le mouvement théosophique, et qui oeuvrent constamment parmi nous dans le but d'aider ceux qui sont sincères et altruistes. Si l'on en croit le témoignage de ceux qui font partie de la Société depuis longtemps, il y a chaque jour parmi nous, affirment-ils, de nombreux disciples (connus dans notre littérature sous le nom de « chélas ») qui sont engagés dans la tâche d'attiser la flamme de l'illumination spirituelle partout où ils la rencontrent parmi les membres. Leur influence n'est pas dispensée sur des critères de richesse ou de rang éminent, mais elle s'exerce sur tout individu, de n'importe quelle classe, qui s'est efforcé de comprendre la théosophie pour le bien d'autrui, en visant à pouvoir la communiquer aux autres à son tour. Non seulement ce fait a été attesté par les leaders du mouvement, mais, nombre d'entre nous ont constaté dans leur propre expérience que ceux qui sont ardents dans le service de leur semblable ont reçu de l'aide.

Et cela s'applique particulièrement et plus fortement à ceux des membres qui ont entre autres comme but l'acquisition de pouvoirs psychiques et anormaux. Si l'homme désire ces pouvoirs pour lui-même, il ne peut les trouver et les utiliser en toute sécurité ; et le simple fait d'affirmer dans son coeur, ou en paroles, qu'il les désire pour les autres ne sert à rien si le motif et l'objectif intérieurs et profonds ne coïncident pas avec la haute résolution qui est exprimée. Nouveaux et anciens, nos membres feraient aussi bien de se familiariser dès maintenant avec cette vérité nue et crue sur ce sujet, plutôt que d'attendre des années d'expérience amère pour qu'elle s'imprime profondément en eux. De tels pouvoirs existent, et l'homme peut les acquérir, mais chaque âge et chaque race a ses limites que l'individu moyen ne peut franchir. Il n'y a guère de membres désireux de ces pouvoirs qui, de leur propre aveu, seraient prêts, pour s'en rendre maîtres, à devenir des magiciens noirs, c'est-à-dire à sacrifier pour eux leurs chances d'émancipation. Cependant, sans altruisme, on ne peut les obtenir à moins d'être un magicien noir. Il faut délibérément se décider à sa ri fier toute autre chose et tout être à la poursuite de ce dessein, si on a l'intention de les acquérir sans suivre les règles établies par les Adeptes blancs, qui enseignent la vérité, la pureté, la charité et toutes les vertus — en fait, l'altruisme. Ce n'est pas un secret que eux voies — et eux seulement — s'ouvrent à celui qui aspire aux pouvoirs de l'adepte : ce sont celle de la main droite, de la vertu et de l'altruisme, et celle de la main gauche — le côté noir — de l'égoïsme intense et inflexible. Aucun compromis, aucun dilettantisme n'est autorisé, ni possible, et ce d'autant plus sur le sentier égoïste, car là, chacun a la main levée contre celle des autres ; personne ne viendra en aide à la moindre crise, et à l'heure où l'étudiant de cette école se trouvera mis en péril par les terribles forces invisibles de la nature, ses compagnons de route ne feront que ricaner de sa faiblesse et se réjouir de sa chute. En fait, très mince est la ligne de démarcation entre ces deux voies, pour les étudiants du degré auquel appartiennent la plupart des membres de notre Société. Elle est comme la limite de l'épaisseur d'un cheveu qui sépare le vrai du faux, selon a parole du mystique musulman. Il faut être très attentif pour découvrir si son motif est vraiment aussi altruiste qu'on le prétend. Mais on peut tou¬jours le tester par la réalité du sentiment de fraternité que l'on a en soi. Une simple aspiration intellectuelle à connaître et à découvrir plus dans ce domaine est égoïste et appartient à la qualité noire, car à moins que tout désir de connaître la vérité ne soit nourri dans le but de pouvoir la donner aux autres, il est plein d'impureté. De plus, il ne conduira pas aux pouvoirs, ni a la vraie connaissance, car le succès dans les deux voies dépend de l'embrasement du désir dans le coeur. Avec l'école blanche, ce désir brûle pour les autres ; dans la voie du côté noir, le même désir ardent est tourné vers soi uniquement.

Nombreux, cependant, sont ceux qui pensent qu'ils peuvent appartenir à la Société, et que, tout en étant égoïstes d'une manière négative, c'est-à-dire disposés de bon gré à s'asseoir pour écouter les autres exposer la doctrine théosophique, sans jamais travailler eux-mêmes pour l'ensemble, ils auront la chance de profiter de cette attitude dans le sens d'une compréhension des doctrines concernant l'homme et la nature qui sont répandues parmi nous. Mais ils oublient une loi de grande importance qui opère dans ces domaines, en fait, une loi dont ils ne sont peut-être pas prêts à admettre l'existence et qui est fort opposée à nos idées modernes sur les pouvoirs et les fonctions du mental humain. Il s'agit de ceci : une telle attitude, en raison de son égoïsme, élève un mur résistant entre leur mental et les vérités mêmes qu'ils désirent connaître. Je parle d'un effet dynamique véritable qui est aussi évident à l'œil du voyant entraîné que tout objet pour un oeil sain.
Nous sommes habitués, depuis tant d'années, à des idées vagues sur le mental humain, sur ce qu'il est et ce que sont vraiment ses pouvoirs, que les gens en général n'ont aucune idée claire sur la question de savoir si oui ou non les pensées produisent un effet matériel sur l'organisme humain, ou si elles sont semblables à ce qu'on appelle communément « l'imagination » — un quelque chose de très irréel et d'entièrement dénué d'objectivité. Mais c'est un fait que le mental de la personne égoïste n'arrête pas de construire autour de lui-même une surface dure et réfléchissante qui renvoie hors de sa portée la connaissance même que l'homme, quant à lui, saisirait bien si seulement il savait la raison pour laquelle il n'y parvient pas.

Ceci nous conduit naturellement â la proposition suivante : l'objectif des membres d'une branche devrait être de déraciner l'égoïsme, et de répandre et illustrer la doctrine de la fraternité universelle, en appuyant leurs explications sur l'unité réelle de tous les êtres. D'elle-même, cette doctrine amènera à en expliquer de nombreuses autres, étant donné qu'elle les sous-tend toutes, petites et grandes. Et, pour ce faire, les membres devraient étudier le système comme un tout, afin de pouvoir y englober toutes ses parties. C'est parce qu'une telle étude fait défaut que l'on entend si souvent des membres répondre, lorsqu'on leur demande d'expliquer leur théosophie : « Eh bien, à vrai dire, je sais bien ce dont il s'agit, mais je ne suis pas capable de vous l'expliquer clairement. » Ils manquent de clarté parce qu'ils n'ont pas pris le temps, ni le soin d'apprendre les quelques propositions fondamentales et la manière de les appliquer à toute question, quelle qu'elle soit.
Une erreur très courante consiste à supposer que l'on peut convertir â la théosophie et amener dans son sein des nouveaux venus, des personnes nouvelles qui cherchent à s'informer, en se tournant vers les phénomènes et en insistant sur leur importance. Dans le terme « phénomènes », j'inclus toute manifestation telle que spiritisme, clairvoyance, clairaudience, psychométrie, hypnotisme, mesmérisme, lecture de pensée, etc. Ces membres ne convertissent que peu de gens, s'ils le font, parce qu'il n'y a pas grand-chose de connu au sujet de ces phénomènes et qu'il faut administrer tellement de preuves avant de faire naître une croyance. Et m&me une croyance en ces choses n'apporte aucune base saine d'une nature théosophique. On trouve de cela une parfaite illustration dans l'histoire de H.P. Blavatsky qui, pendant de nombreuses années, a permis que des phénomènes se produisent en sa présence pour le bénéfice de cer¬taines personnes bien précises. Ces phénomènes ont été commentés par le monde entier, et la Société Psychique a cru bon d'envoyer un homme pour faire une investigation à leur sujet, postérieurement à leur manifestation, mais quoique les personnes mêmes qui les avaient vus se produire aient témoigné de leur authenticité, ils ont été niés par cet enquêteur et tous mis sur le compte de la supercherie et d'une entente entre compères. Tous ceux qui dès le début étaient enclins à croire à leur réalité ont continué de le faire, et ceux qui n'y avaient jamais cru sont restés sur la même position qu'auparavant.

Les phénomènes les mieux attestés prêtent toujours au doute tant que la philosophie sur laquelle ils reposent n'est pas comprise.
De plus, la grande masse des hommes et femmes de ce monde ne se préoccupent pas des phéno-mènes. A leur avis, on peut les laisser de côté pour l'instant, parce que des choses plus urgen¬tes mobilisent l'attention et appellent des solutions. Les grands problèmes de la vie nous harcèlent : pourquoi sommes-nous ici, pourquoi souffrons-nous, où peut-on trouver la justice qui démontrera pourquoi doit souffrir l'homme bon, ou même, en fait, n'importe qui ? Car tout homme pense que le destin le malmène injustement lorsque s'effondrent les projets qu'il avait nourris, que sa famille est emportée par la mort, que son nom est déshonoré par un rejeton irrespectueux des bonnes traditions, ou encore que — ce qui est très souvent le cas — il est injustement accusé et blessé par ses semblables. Nombreux sont ceux qui se trouvent naître pau¬vres quand d'autres moins méritants sont riches ; et ils demandent pourquoi il en est ainsi de tout, sans recevoir la moindre réponse des systèmes religieux courants d'aujourd'hui. C'est la vie et ses douleurs qui détruisent notre paix, et tout cœur humain veut en connaître la raison.

Nous devons, par conséquent, offrir des théories qui fourniront la réponse, et ces théories sont les grandes doctrines de karma et de la réincarnation : elles font voir la justice triomphante dans le monde, distribuant récompense ou châtiment suivant ce qui est mérité dans tous les états de la vie. Après quinze années d'expérience dans le travail de la Société, j'ai observé que plus d'hommes et de femmes bons et utiles ont été attirés â notre mouvement par ces doctrines qu'il n'en lui est jamais venu â cause des phénomènes, et que nom¬breux sont ceux qui ont quitté nos rangs après avoir commencé par le côté des phénomènes. Les membres en général ne sont peut-être pas conscients du fait que, lorsque la Société fut formée, la majorité de ses affiliés à New York étaient des spirites, et que presque tous nous ont quittés depuis longtemps.
Il y a un pouvoir mystérieux dans ces doctrines de karma et de la réincarnation qui les impose finalement â la croyance de ceux qui se mettent â les étudier. Cela est dû au fait que l'ego est lui-même celui qui fait l'expérience de la renaissance et de karma, et qu'il possède en lui un clair souvenir des deux : il se réjouit, pour ainsi dire, lorsqu'il constate que le mental inférieur se met â les étudier. Chaque personne est la concentration et le résultat de karma, et elle est poussée de l'intérieur â croire. L'éthique de la Théosophie, telle qu'elle est imposée et éclairée par ces doctrines jumelles, devrait par conséquent constituer l'objet de notre recherche et de nos efforts de diffusion.

De plus, cette ligne d'action est ratifiée, pour ceux qui croient en les Adeptes, par les mots qu'ils ont écrits â notre sujet. Je cite : « C'est le désir insatiable de phénomènes, si souvent rendus dégradants, qui vous a causé tant d'ennuis. Que la Société prospère donc en s'appuyant sur sa valeur morale, et sur l'étude et la mise en pratique de la philosophie et de l'éthique. »
La question suivante est de savoir comment mettre tout cela en pratique.
Premièrement, en ouvrant la branche au public, et en ne lui donnant jamais un caractère privé.
Deuxièmement, par une présence assidue, et des réunions régulières.
Troisièmement, en créant une bibliothèque, avec, au début, les quelques livres importants : ce minimum peut ensuite être complété par les membres, de temps en temps, par le don de livres qu'ils auront lus.
Quatrièmement, en ayant toujours un article, original ou non, prêt pour la lecture et la discussion. Si aucun talent littéraire n'est disponible, on peut y remédier en puisant dans la grande quantité d'articles qui ont été publiés dans les revues de la Société au cours de ces quinze dernières années. Presque tous les sujets d'intérêt théosophique y ont été traités et expliqués. On peut les rechercher sans grande difficulté et les utiliser à toutes les réunions. Et on peut mener leur étude selon un programme défini, de façon à couvrir chaque sujet dans sa totalité. On s'apercevra que presque toutes les questions qui préoccupent maintenant les nouveaux membres ont déjà été illustrées et expliquées à un moment ou un autre dans ces articles.
Cinquièmement, par une étude élémentaire attentive de nos doctrines, â partir d'un ou deux livres, jusqu'à ce que les grandes lignes de l'ensemble soient saisies. Prenez, par exemple, le Bouddhisme ésotérique (2). Il expose le système dans sa généralité, et bien des gens l'ont lu, mais beaucoup n'en ont fait qu'une seule lecture. Ces personnes-là se posent souvent des questions qu'elles pourraient facilement résoudre si elles avaient intégré à leur bagage mental le système dans son ensemble. Ce livre peut être corrigé à l'aide de la Doctrine Secrète, dans laquelle Mme Blavatsky déclare que le Bouddhisme ésotérique est correct dans ses grandes lignes, tout en donnant les moyens de remédier à ses déficiences. Et puis, il y a cet ouvrage des plus utiles, Five Years of Theosophy (Cinq années de Théosophie), contenant certains des articles les plus précieux qui aient paru dans les colonnes du Theosophist.

Sixièmement, par une méthode de discussion qui ne permette à aucune personne de la branche d'imposer ses vues comme étant les idées correctes. Nous ne pouvons accéder à la vérité par des affirmations tranchées, mais seulement par une calme considération des points de vue présentés, et la personne qui donne ses avis avec autorité est presque toujours proche de l'erreur. Je sais que cette position est contraire à celle de l'indépendance américaine,qui nous amène constamment à nous affirmer avec autorité. La véritable philosophie réduit cette tendance à zéro et enseigne que c'est seulement par la coopération des chercheurs que l'on peut arriver à la vérité. Et l'occultisme plus profond indique que celui qui s'affirme avec autorité se prive à jamais de la vérité. Aucun mental ne possède toute la connaissance possible, et chacun, par nature, n'est capable de voir que le côté particulier qui s'offre à lui facilement, en raison de son hérédité raciale et des tendances surajoutées par son éducation.
Septièmement, en nous souvenant que nous ne pouvons pas modifier d'un coup les tendances inhérentes des atomes de notre cerveau, ni nous changer en un éclair. Nous sommes insensiblement affectés par notre éducation, par les idées de notre jeunesse, par la pensée, quelle qu'elle ait pu être, que nous avions avant d'aborder la Théosophie. Il nous faut être patients, non pas avec le système théosophique mais avec nous-mêmes, et accepter d'attendre que se produise graduellement sur nous l'effet des idées nouvelles.
L'adoption de ces idées est en fait une nou¬velle incarnation mentale, et nous devons, tout comme dans le cas d'un nouveau manvantara, évoluer à partir de l'ancien état et progressivement déraciner avec soin les anciennes tendances. Il est enseigné dans la Doctrine Secrète que la lune est le parent de la terre et qu'elle nous a donné tous les matériaux que nous remettons en chantier dans notre monde. C'est la même chose dans le cas considéré. Notre ancien état mental constitue notre lune mentale : il nous a donné certains matériaux que nous devons remettre sur le métier ; si nous ne le faisons pas nous essayons d'aller à l'encontre d'une loi de la nature, et nous sommes voués à l'échec.

Certains demanderont peut-être s'il n'existe pas quelque genre d'étude qui nous permettrait de faire table rase (3) de ces anciens modes de pensée erronés. A ceux-ci je ne peux qu'indiquer l'expérience de beaucoup de mes amis dans ce sens. Soutenus en cela par la plus haute autorité, ils disent que l'unique processus consiste à approfondir et essayer de comprendre la loi d'unité spirituelle et le fait que nul être n'est séparé des autres, mais que tous sont un sur le plan de l'esprit, et que pas une seule personne ne possède en propre un esprit particulier, mais que l'atman, qu'on appelle le « septième principe », est, en fait, la synthèse du tout et la propriété commune de tous les êtres, supérieurs et inférieurs, humains, animaux, animés, inanimés ou divins. C'est ce qu'enseigne la Mundaka Upanishad des Hindous, et le titre même de « Mundaka » renvoie à l'idée de « raser », parce qu'elle « rase » les erreurs qui barrent la voie vers la vérité, en permettant alors à la lampe brillante de la connaissance spirituelle d'illuminer notre nature intérieure.
Et pour ceux qui désirent trouver l'éthique et la philosophie les plus élevées condensées en un seul livre, je recommanderais la Bhagavad-Gîtâ, étudiée à l'aide de conférences comme celles de notre frère hindou - maintenant décédé — Subba Row, de Madras (4). Elles ont été repu¬bliées du Theosophist et chacun peut se les procurer. Dans la Doctrine Secrète, Mme Blavatsky déclare : « On peut trouver (dans ces conférences) la meilleure définition métaphysique de la théogonie primordiale selon l'esprit vedantin ».
Dans la conclusion de la Clef de la Théosophie, H.P. Blavatsky écrit, au sujet de l'avenir de la Société Théosophique :

« Son avenir dépendra presque entièrement du degré de désintéressement, de sincérité, de dévouement et finalement — ce qui n'est pas le moins important — de la mesure de connaissance et de sagesse que posséderont ceux de nos membres auxquels il incombera de continuer le travail et de guider la Société après la mort de ses Fondateurs. » (....) s'ils ne sont pas capables de s'affranchir du conditionnement de l'éducation théologique (...) on ne peut s'attendre qu'à voir la Société partir à la dérive, pour aller s'échouer sur quelque banc de sable de la pensée et y demeurer comme une épave immobilisée pour toujours et condamnée à se désagréger et mourir. (...) Mais si l'on réussit à éviter ce danger (...) la Société continuera et subsistera à travers le XXe siècle (...) Elle brisera (...) les entraves de fer des crédos et des castes. (...) L'Occident apprendra à comprendre et à estimer l'Orient à sa juste valeur (...) Le développement des pouvoirs psychiques (...) s'accomplira d'une manière saine et normale et l'humanité sera sauvée des terribles dangers, à la fois mentaux et corporels qui sont inévitables quand ce développement a lieu — comme il risque de le faire en ce moment — dans un climat où se déchaînent l'égoïsme et (...) la passion.
Vers la fin de chaque siècle (...) une ou plusieurs personnes se révèlent dans le monde comme Agents des Maîtres, et on voit se répandre sur une échelle plus ou moins grande (...) une connaissance occulte. »

Elle conclut en affirmant que la S.T. actuelle constitue l'une de ces tentatives faites pour aider le monde, et que le devoir de chacun des membres est indiqué sans équivoque : il s'agit pour eux de préserver cet organisme, avec sa littérature et les plans originels, de façon à le transmettre à nos successeurs qui devront le tenir prêt lors du dernier quart du siècle suivant, pour le messager des Maîtres qui alors réapparaîtra, comme maintenant. Echec ou succès dans ce devoir, les conséquences en sont clairement prévisibles. Si nous réussissons, alors, au vingtième siècle, ce messager — homme ou femme — trouvera les matériaux disponibles, dans les livres, dans la pensée, et le vocabulaire familier, pour lui permettre de poursuivre la grande entreprise jusqu'à un autre stade, sans l'opposition farouche et les obstacles terribles qui nous ont mis au défi pendant les quinze dernières années qui viennent juste de s'achever. Si nous échouons, alors le messager gaspillera de nouveau beaucoup de précieuses années à re-préparer le terrain et c'est à nous qu'en incombera la responsabilité.
William Q. Judge
Notes :
(1) : Ces paroles sont citées par H.P. Blavatsky dans les Cinq Messages (pp.36-7), éd. Textes Théosophiques, Paris. (N.d.T.).
(2) : Ouvrage publié en 1883 par A, P. Sinnett sur la base d'une correspondance échangée avec les Maîtres de Mme Blavatsky. (N.d.T.).
(3) W.Q. Judge emploie le verbe to shave off : « faire place nette avec un rasoir » - ce qui annonce la fin du paragraphe. (N.d.T.).
(4) Revue The Theosophist, février, mars, juin, 1887.
Remarque : La présent article « Theosophical Study and Work », fût publié en anglais par W.Q. Judge dans la revue Aryan Branch Paper de novembre 1890. (N.d.T.) – Cahier Théosophique n°148 - © Textes Théosophiques.
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:25

Le cycle qui s'achève

[Cet article fut publié en anglais pour la première fois par W.Q. Judge dans l'Irish Theosophist de Janvier 1895 – Cahier Théosophique n°91 – © Textes Théosophiques, Paris]

Dans le numéro de Novembre, Sinnett parle du « Cycle qui s'achève » et recommande aux membres, à juste titre, de ne pas pousser l'absurdité (ce mot est de moi) jusqu'à penser qu'après 1897 « quelque mystérieux éteignoir s'abattra sur nous ».
Quelle est la personne qui déclara ouvertement que 1897 serait la fin d'un cycle où quelque chose se produirait ? Ce fut H.P. Blavatsky. Cela ne fait pas le moindre doute qu'elle fit une telle déclaration et qu'elle l'a pleinement expliquée à plusieurs personnes, pas plus qu'on ne peut douter de ce qu'elle disait dès 1875 à savoir que l'année 1897 verrait une porte se fermer. Quelle porte ? Une porte menant où ? Qu'est-ce qui devait se terminer ou doit se terminer ? La S.T. arrive-t-elle à sa fin et doit-elle fermer tous ses livres ?
Il est tout à fait certain que H.P. Blavastky affirma, sur l'autorité directe des Maîtres, que durant les vingt-cinq dernières années de chaque siècle la Loge et ses agents font un effort en Occident et qu'il cesse dans sa forme et son influence publiques et directes avec la vingt-cinquième année. Ceux qui ont confiance en elle croiront, ceux qui pensent en savoir davantage qu'elle inventeront d'autres idées au gré de leur fantaisie.

Elle expliqua, comme l'expliqueront tous ceux (et ils sont nombreux) qui reçoivent leur enseignement des mêmes Maîtres, que si l'effort public devait se poursuivre plus longtemps, il se produirait une réaction semblable à une indigestion. Il faut que l'assimilation ait le temps de se faire, sans quoi « l'ombre profonde qui fait suite à toute innovation » étoufferait l'âme de l'homme. Le grand public, la masse, doit avoir le temps d'assimiler et aussi matière à assimiler. Le temps est toujours. La matière a été fournie par les Maîtres, dans le travail accompli par H.P. Blavatsky, dans ses livres et dans l'œuvre qui en est résultée. Elle a dit, les Maîtres ont dit et je déclare encore pour le bien de ceux qui ont la moindre confiance en moi que les Maîtres m'ont dit qu'Ils l'ont aidée à écrire la Doctrine Secrète afin qu'au cours des soixante-quinze et quelques années qui suivent, le monde ait une base de travail, ajoutant que dans les années à venir on étudierait largement ce livre et ses théories. Nous devons donc travailler sur la matière reçue et l'assimiler pour le bien de tous. Aucun éteignoir ne s'abattra donc sur nous. La S.T., dans son ensemble, ne jouira pas de la vigilance incessante des Maîtres, pour tous les détails, mais doit arriver à maturité avec ce qu'elle a et avec l'aide à venir des quelques rares « élus ». H.P. Bla¬vatsky a clairement souligné dans la conclusion de la Clef [de la Théosophie] que le plan est de garder la S.T. vivante en tant que corps actif, libre, non sectaire pendant toute la période d'attente du nouveau grand messager, qui sera elle-même indiscutablement. Ainsi lui sera fourni l'instrument le plus adéquat lui permettant de reprendre le travail sur une plus grande échelle et sans la redoutable opposition à laquelle elle se heurta au dehors, comme au dedans, lorsqu'elle l'entreprit cette fois-ci. Et tout ce temps que durera l'attente, le Maître, « ce Grand Initié dont la seule volonté soutient le mouvement tout entier » aura sa main puissante largement étendue derrière la Société.

Jusqu'en 1897 la porte est ouverte à quiconque a le courage, la, force et la vertu d'ESSAYER, de façon à pouvoir entrer et établir une communication avec la Loge, communication qui ne cessera nullement lorsque le cycle s'achèvera. Mais quand l'heure sonnera la porte se fermera et ni vos supplications ni vos pleurs ne vous l'ouvriront. Ceux qui auront établi le lien auront leur porte ouverte, mais la porte du public en général sera close. Tel est la véritable interprétation de 1'« éteignoir » donnée par H. P. Blavatsky et le Maître. Elle est très facile à comprendre.
« Beaucoup sont appelés mais peu sont élus » parce qu'ils ne l'ont pas permis. Les non-élus sont ceux qui ont travaillé pour eux seuls ; ceux qui ont cherché la connaissance pour eux-mêmes sans se soucier du reste ; ceux qui n'ont pas utilisé comme ils le pouvaient le temps, l'argent, et la capacité d'aider efficacement la cause des Maîtres depuis longtemps définie par eux comme étant le travail pour l'humanité et non pour soi. Hélas, parmi les non-élus et les non-remarqués, quelques-uns sont arrivés très près du seuil mais se sont trop longtemps attardés à dépister les échecs et les fautes qu'ils flairaient chez un frère pèlerin et ; de ce fait ont régressé de plus en plus, en dressant, au fur et à mesure, des barrières derrière eux. Ils avaient été appelés et presque élus ; le premier pâle tracé de leurs noms commençait à s'inscrire dans le livre de ce siècle, mais tandis qu'ils reculaient, se croyant vraiment en deçà de la porte, les contours de leurs noms s'effaçaient et d'autres noms jaillissaient étincelants. Ces autres noms sont ceux d'humbles personnes, ici et là, que ces fiers aristocrates de l'occu1te estimaient indignes d'une minute d'attention.

Il me semble qu'il y a une faute d'impression ou une erreur involontaire de la part de Sinnett dans son article p. 26 où il dit : « sera la connaissance généralement diffusée parmi les classes cultivées ». Les mots ont été mis en italique par moi. On ne pouvait commettre plus grande erreur à mon avis. Pour les Maîtres-constructeurs de la Loge, les classes cultivées sont sans aucune valeur dans leur ensemble. Elles sont bonnes là où elles sont, mais elles représentent « l'ordre établi » et le summum de l'égoïsme. Remplacez classes cultivées par masses et vous approcherez de la vérité. Les masses ignorantes et non les masses cultivées ont gardé vivace la croyance dans l'occulte et le psychique qui, une fois de plus, est ravivée comme la flamme. Si nous nous étions fiés aux gens cultivés la faible braise se serait depuis longtemps éteinte. Nous pouvons, avec insistance, arriver à toucher les gens cultivés, mais ils ne témoigneront qu'un faible intérêt sans enthousiasme.

Nous voici déjà dans les obscurs débuts d'une ère nouvelle. C'est l'ère de l'Occultisme Occidental où sont exposées et présentées de façon particulière et définie les théories jusqu'ici examinées d'une façon générale. Nous devons agir comme disait Bouddha à ses disciples : prêchez, promulguez, exposez, illustrez clairement dans le détail les grandes choses que nous avons apprises. C'est là notre travail et non de révéler des choses surprenantes sur la clairvoyance et autres sujets astraux, pas plus que d'étourdir les hommes de science par des découvertes irréalisables par eux, mais aisées pour l'occultiste. Le plan du Maître n'a pas changé. Il l'a exposé il y a longtemps. C'est de rendre le monde en général meilleur, de préparer un terrain convenable pour le développement des pouvoirs de l'âme qui sont dangereux s'ils éclosent dans notre sol égoïste actuel. Ce n'est pas la Loge Noire qui freine le développement psychique ; c'est la Loge Blanche. La Loge Noire voudrait bien voir pleinement fleurir tous les pouvoirs psychiques maintenant, parce que dans notre monde méchant, borné, hypocrite, avide d'argent, elle aurait bientôt anéanti la race. Cette idée peut sembler étrange, mais pour ceux qui veulent me croire sur parole je dis : c'est ce que disent les Maîtres.
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