Les Lev Tahor
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Les Lev Tahor
Les Lev Tahor
Les Lev Tahor sont-ils des orthodoxes ou des hassidiques?
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"Are the Lev Tahor Orthodox or Hassidic?"
Les membres de Lev Tahor à Chatam, Ontario. Photo
par Zvi Hershcovitch, Bill613.com
publié avec l’aimable autorisation de l’auteur
Avec l’intense couverture médiatique récente concernant des allégations de mauvais traitements contre le groupe Lev Tahor ainsi que leur déménagement spectaculaire de Sainte-Agathe à Chatham en Ontario, beaucoup de juifs hassidiques d’Outremont et du Mile-End ont été alarmés par le grand nombre de personnes, juives ou non, qui imaginent que les Lev Tahor (LT) sont hassidiques.
Cette confusion est compréhensible puisque les hommes du groupe Lev Tahor s’habillent dans le style hassidique et sont décrits dans les médias comme des «ultra-orthodoxes» ou même comme des «hassidiques».
Sans surprise, Pierre Lacerte, le blogueur anti-hassidique, amène allègrement cette perception encore plus loin. En novembre 2013, il a publié la photo d’un couple échappé de la secte LT en l’accompagnant d’une légende présentant les « Talibans hassidiques sur Durocher », insinuant ainsi qu’il s’agit d’un fait normal à Outremont (soit dit en passant, la femme photographiée a depuis été réhabilitée et a abandonné l’habit noir). Dans l’article d’accompagnement, comme dans d’autres, il tente désespérément de relier les Lev Tahor à ceux qu’il appelle les hassidiques « fondamentalistes » ou « extrémistes » d’Outremont.
Pour cette raison, nous ressentons l’obligation de clarifier une fois pour toute cette perception erronée. Nous n’allons pas discuter des allégations de maltraitance portées contre LT, pas plus que nous n’allons demander que des actions soient prises contre leurs disciples, qui pourraient avoir été piégés innocemment dans cette secte. Nous laissons cela aux autorités. Nous allons simplement souligner à quel point il est inapproprié et inexact de les dépeindre comme des « ultra-orthodoxes » ou « hassidiques ».
Est-ce que les Lev Tahor sont des orthodoxes, voire même des « ultra-orthodoxes »?
Le mot « orthodoxe » est défini dans le dictionnaire
Larousse
comme « Qui se conforme aux principes d’une doctrine quelconque, à des opinions ou des idées admises traditionnellement ». Examinons si LT peut légitimement se définir comme tel.
- LT et le long costume noir qui couvre de la tête au pied les femmes dès 3 ans : Bien que le judaïsme en général, et les hassidiques en particulier, demandent que les femmes s’habillent modestement, ils encouragent vigoureusement les femmes à se vêtir de façon élégante et royale. Il n’y a jamais eu dans l’histoire juive d’époque où les femmes, et encore moins les jeunes filles, portaient du noir de la tête aux pieds dans le cadre de la tradition juive. Le seul cas connu de femmes portant ce style de robe noire est lorsqu’elles vivaient dans des pays arabes et devaient se conformer aux codes vestimentaires locaux.
- LT et l’évitement de l’étude du Talmud: Les anciens membres rapportent que dans Lev Tahor, les disciples apprennent à éviter l’étude talmudique : quiconque est pris à étudier le Talmud est discipliné, ce qui prive ainsi les membres des connaissances de base et des compétences de la pensée critique. Bien que de nombreux rituels et coutumes différencient un groupe orthodoxe ou hassidique d’un autre, il y a un principe de base qui les unifie tous : c’est la croyance dans la Torah orale avec le Talmud en son cœur. L’étude du Talmud et du traditionnel code juridique qui en découle est considérée, depuis les communautés orthodoxes les plus modernes aux groupes ultra-orthodoxes les plus pieux, comme un des éléments les plus importants de l’éducation juive qui a été transmis de génération en génération depuis plus de 2000 ans. Pourquoi le groupe Lev Tahor interdirait-il cette étude? Peut-être parce que l’étude talmudique exige des questions et débats constants. C’est cette quête intellectuelle rigoureuse que les leaders de sectes veulent à tout prix éviter : ils ne veulent pas que leurs adeptes posent de questions concernant leur leadership. Ils ne veulent pas non plus que leurs disciples aient les connaissances nécessaires pour dénigrer leurs interprétations bizarres de la loi juive traditionnelle.
- Lev Tahor déchire les familles: Dans le judaïsme traditionnel, même lorsqu’on choisit une manière de vivre plus stricte, l’obligation de respecter ses parents est de la plus haute importance : c’est un des Dix Commandements. Les anciens membres racontent comment dans Lev Tahor, on dissuade les adeptes de garder contact avec leurs parents et membres de leur famille qui vivent à l’extérieur de la communauté. Conséquemment, de nombreuses familles ont été déchirées lorsque leurs enfants ont rejoint Lev Tahor.
Est-ce que le groupe Lev Tahor est hassidique?
Les membres de Lev Tahor portent les vêtements des juifs hassidiques, mais ils ont très peu en commun avec les traditions hassidiques.
- Un des principes hassidiques de base, enseigné par son fondateur le Baal Shem Tov, est l’importance de servir Dieu avec joie, bonheur et enthousiasme. Par contre, selon le témoignage d’anciens membres, les dirigeants de Lev Tahor utilisent des punitions sévères pour faire respecter leurs interprétations strictes des traditions.
- Un aspect de la tradition hassidique est de pouvoir choisir un rabbin, un leader spirituel, que l’on se sent enclin à suivre. C’est une pratique courante, même chez les plus pieux des hassidiques, de quitter un rabbin pour en suivre un autre, à la recherche de la bonne personne. Cependant chez Lev Tahor, ceux qui tentent de quitter la communauté sont sévèrement intimidés et punis. D’anciens membres de LT rapportent comment les adeptes finissent par céder le contrôle de leur corps et de leurs finances. Les dirigeants décident seuls qui épousera qui, et contrôlent unilatéralement les finances de tous les individus de la communauté.
Est-ce que Lev Tahor est une secte?
Le dictionnaire Oxford définit une secte comme «un groupe relativement restreint de personnes ayant des croyances ou des pratiques religieuses considérées par les autres comme étranges ou comme imposant un contrôle excessif sur ses membres». À la lecture de ce qui précède, il est évident que Lev Tahor correspond parfaitement à cette définition.
Nous espérons vivement que les medias le réaliseront également et considéreront Lev Tahor tout simplement comme une « secte », dissipant ainsi la confusion qui les fait faussement percevoir comme des juifs hassidiques ou orthodoxes.
Il est important de noter que depuis que les membres de Lev Tahor ont emménagé au Québec il y environ une décennie, la communauté hassidique de Montréal les a considérés comme un groupement bizarre et étrange, mais innocent. Par pitié, nous leur avons parfois offert la charité. Ce n’est que lorsque certains des disciples ont commencé à quitter LT que des informations détaillées ont filtré. Dès lors, plusieurs éminents rabbins hassidiques et ultra-orthodoxes se sont exprimés et ont officiellement condamné les actions de LT comme contraires au judaïsme traditionnel; de plus la communauté hassidique a réalisé que les dirigeants de Lev Tahor sont beaucoup plus sinistres et dangereux qu’on ne le pensait jusqu’alors.
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Re: Les Lev Tahor
Les méfaits de la secte « Lev Tahor » au Canada
La secte "Lev Tahor" (littéralement « coeur pur »), composée de quelque 45 familles juives ultra – orthodoxes, a été créée par le rabbin Shlomo Erez Helbrans, qui se réclamerait de diverses inspirations hassidiques notamment du groupe antisioniste Satmar sans pour autant, apparemment, être reconnu par celui ci. « En Israël, les membres d'une communauté jumelle sont qualifiés de « talibans juifs ». Comme eux, les gens de Lev Tahor dissimulent leurs femmes et fillettes sous des quasi-burqas de drap noir (…) ».
SelonDavid Ouelette, directeur du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), l’organe représentatif de la communauté juive de Montréal : « Ces gens-là sont des extrémistes, ils font porter le tchador aux femmes, ce qui n’existe dans aucun courant du judaïsme».
(Une femme membre de la secte juive ultra - orthodoxe Lev Tahor marche dans une rue de Sainte-Agathe -des-Monts sur le mardi 26 novembre 2013, Photo : Dario Ayala , The Gazette.)
Shlomo Helbrans a purgé en 1994, une peine 2 ans de prison aux États Unis pour l’enlèvement d’un adolescent de 13 ans, Shai Fhima Reuven. Le journaliste du New York Times, Joseph P.Fried rapporte que Shai fut envoyé par sa famille pour se préparer à sa majorité religieuse (bar mitzvah) dans l’école talmudique (yeshiva) d’alors du rabbin Helbrans à Brooklyn. Le jeune ayant disparu pendant 2 ans, Helbrans a été condamné « pour avoir encouragé et aider une personne de moins 16 ans à s’éloigner de sa famille sans son consentement ». A sa sortie de prison, il fut expulsé des Etats Unis pour Israël, avant de réussir à obtenir en 2003 le statut de réfugié politique au Canada où il a fondé sa secte.
(Rabbin Shlomo Helbrans, Photo par Shay Fogelman)
Jusqu’il y a très récemment, la secte Lev Tahor était installée à Sainte -Agathe -des-Monts dans les Laurentides (Québec) d’où elle s’est enfuie dans la nuit du 18 au 19 novembre 2013 après que certains membres aient fait l'objet d'une enquête des services sociaux du Québec en raison d'allégations de négligence à l'égard des enfants. Selon Denis Baraby, directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) pour la région des Laurentides, ces allégations, - formulées après l’enquête faite par ses services auprès des familles-, portaient sur l’insalubrité, des questions de santé « les maisons étaient sales, avec des déchets partout », l’insuffisance d’éducation (exclusivement religieuse et sur l’incapacité des enfants à faire même de simples additions), ainsi que sur les mariages forcés des filles à 14 ans. Les membres de la secte ont déménagé précipitamment à Chatham (Ontario) la veille de leur convocation pour répondre de ces allégations.
Il apparait donc que la secte s’est enfuie dans le but d’échapper à la justice québécoise. Lors de l’audience tenue le 27 novembre 2013, en l’absence des familles (représentées par des avocats), le tribunal de St Jérôme a ordonné le retrait de 14 enfants à leurs familles pour être placés dans des familles d’accueil. La justice ontarienne collabore avec celle du Québec pour qu’une décision appropriée soit prise et mise en œuvre qui pourrait valider le jugement québécois. Deux enfants ont déjà été retirés à leurs familles, en décembre (puis remis de nouveau à leurs parents avec une liste de conditions en attendant la prochaine comparution fixée en janvier 2014), suite à des soupçons de négligence, confirmés par deux médecins, émis par les services de protection de l’enfance de Chatham qui ont visité les familles de Lev Tahor. Ils ont été remis de nouveau à leurs parents avec une liste de conditions en attendant la prochaine comparution fixée en janvier 2014. Même si la secte affirme être victime d’une campagne de dénigrement par Israël et les groupes pro-sionistes (sic), les hypothèses de négligences semblent se confirmer.
Il faut rappeler que des abus avaient été dénoncés par le fils même du rabbin Helbrans qui a subi des violences, et quitté la secte en avril 2012 mais sans sa femme et ses enfants. Il signala quelques mois plus tard, les abus dont ses propresenfants étaient victimes auprès des autorités canadiennes, avec le soutien deOmetz, l’agence juive des services sociaux de Montréal. Les femmes seraient également victimes d’humiliations et de sévices corporelles.
« (…) Un mari peut frapper sa femme pour avoir désobéi aux enseignements du rabbin » rapporte la journaliste Hannah katsman du Times of Israel. De façon générale des châtiments corporels seraient infligés pour désobéissance aux femmes comme aux jeunes hommes. La journaliste relève aussi que « il ya des passages à tabac réguliers, (…), et pour les filles, des vêtements sombres couvrant l'ensemble de leur corps. (…), les enfants y compris les bébés sont enlevés (pour punition) à leurs parents et doivent vivre avec d'autres familles (…). Les filles sont régulièrement mariées à 14 ans, dans certains cas, à des hommes qui ont plus de deux fois leur âge ».Et de rappeler que « le Centre israélien pour les victimes de sectes envoie régulièrement témoignage aux autorités canadiennes ».
Isabelle Maher du Journal de Montréal affirme que : « La communauté juive dénonce depuis des années les cas d’abus envers les enfants qui vivent à l’intérieur de la secte Lev Tahor et travaille étroitement avec la DPJ dans ce dossier ». Elle cite notamment Ometz qui a émis plusieurs signalements ainsi que le centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA).
Enfin, il faut relever que les membres survivent grâce notamment à l’aide financière sociale du gouvernement gérée directement par la communauté de Lev Tahor et non par les familles elles mêmes, permettant ainsi à la direction du groupe d’exercer un contrôle sur ces familles. De plus Philippe Teisceira-Lessard de la Presserapporte que le leader de la secte a créé des organismes de bienfaisance, (la Congrégation Riminov dissoute en 2007, et la Society for Spiritual Development créée en 2004) pour collecter des dons, quelques fois importants et anonymes ($4,3 millions en 2011).
Ces dons sont destinés, selon le statut officiel de l’organisme, à « créer un centre de méditation et de prière, à créer des écoles, développer des idéaux spirituels et religieux et fournir une assistance aux personnes dans le besoin ». La députée Orly Lévy-Abecassis, Présidente du Comité des droits de l'enfant à la Knesset (Assemblée nationale d’Israël),dans une interview publiée le 02 décembre 2013, souligne la nécessaire collaboration entre le Canada et Israel pour sortir les enfants de cette secte. Pour elle, cette action vise à trouver une solution à ce que tous les députes, même les plus orthodoxes, bien sur, s’accordent de qualifier de « honte pour le judaïsme ».
Sonia Sarah Lipsyc et Massita Coulibaly
Depuis la fin de la rédaction de cet article, l’interdit de publication vient d’être levé sur « quatre témoignages explosifs » livrés en Cour du Québec, le 27 novembre 2013 que rapporte Marie-Claude Malboeuf pour leJournal La Presse. On y apprend d’abord que selon un ancien membre de la secte « (…) il avait été déjà question de suicide collectif si la communauté éclatait (…) » ou si elle se sentait menacé et agirait dans ce sens « selon un document qu’il (le gourou de la secte, le rabbin Halbrans) était sur le point de finaliser ». Ce même témoin confirme les mariages (forcés) de mineures avec des hommes plus âgés, « considéré comme un crime au Canada ou cela constitue une forme d’agression sexuelle ».
Les témoignages des travailleuses sociales révèlent également des pratiques d’abus : le désir de médication forcée de la part du dirigeant de la secte contre une jeune fille peu obéissante à ses directives ou toute personne ne s’y soumettant pas. L’obligation pour les femmes de porter tout le temps même en dormant des collants ou des chaussettes au point d’avoir « les ongles d’orteils très épais et couverts de champignons ». En fait, tout aurait été fait pour que Shlomo Helbrans règne en maitre en usant de toute sorte de terreur autant spirituelle que physique. Espérons que la Justice intervienne au plus vite pour que l’aliénation et le calvaire des membres de cette secte cessent.
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Re: Les Lev Tahor
Lev Tahor: un exil dans la misère et le chaos
Depuis qu'ils ont fui l'Ontario en route vers le Guatemala, les 140 enfants de Lev Tahor s'enfoncent dans la misère et le chaos. Et plusieurs proches du dossier, dont le rabbin hassidique de Boisbriand, reprochent au Canada d'en être responsable.
Ils vivent maintenant dans une tour de bureaux où ils ne peuvent se laver. Ils font la cuisine dans le stationnement. Continuent d'accoucher avant d'avoir 18 ans et contractent la typhoïde. Les fidèles de la secte juive ultra-orthodoxe Lev Tahor vont de mal en pis depuis leur départ du Canada. Et alors que la Sûreté du Québec soupçonne leurs leaders de traite de personnes, les autorités canadiennes se défilent, accuse un rabbin hassidique de Boisbriand.
Depuis qu'ils ont fui l'Ontario en route vers le Guatemala, les 140 enfants de Lev Tahor s'enfoncent dans la misère et le chaos. Et plusieurs proches du dossier, dont le rabbin hassidique de Boisbriand, reprochent au Canada d'en être responsable.
Expulsées d'un petit village, il y a deux semaines, des dizaines de familles dorment maintenant à même le sol, dans une tour de bureaux de la capitale, la ville de Guatemala. Certains fidèles auraient déjà contracté la typhoïde.
« Deux cents personnes s'entassent dans dix pièces dépourvues de douches et font la cuisine dans un stationnement », a précisé la journaliste israélienne Hannah Kastman, après avoir joint pour La Presse l'un de ses compatriotes, qui désespère de sauver ses neveux et nièces.
« Nous sommes très déçus par le gouvernement canadien. Il s'est défilé et a cédé ses responsabilités à un pays d'Amérique centrale », lui a alors fait savoir Omed Twik en yiddish.
Au nord de Montréal, le rabbin de la communauté hassidique de Boisbriand, Baruch Prushinosky, est tout aussi outré. « Ces enfants sont nés au Canada. Ils doivent donc être protégés et ramenés au Canada. Mais tout a plutôt été fait pour qu'ils quittent le pays. »
« Il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'ils étaient maltraités et contrôlés ! Prendre des mois et des mois pour agir, c'est de la négligence. Ils ont fermé les yeux pour des raisons politiques », soutient Baruch Prushinosky, rabbin hassidique.
Le rabbin Prushinosky dit avoir vainement alerté la Sûreté du Québec à deux reprises. La deuxième, il y a plus de deux ans déjà, selon une « dénonciation en vue d'obtenir un mandat de perquisition » obtenue hier par La Presse. La première, dès 2007, pour aider des parents israéliens à rescaper leur fille de 15 ans, qui voulaient couper les ponts avec eux afin d'épouser un fidèle de Lev Tahor âgé de 31 ans.
« Les parents sont venus au Québec et on a fait venir la police, mais elle ne voulait rien faire, s'indigne le rabbin. Il a fallu amener la fille de force en voiture pendant que les gens de Lev Tahor tiraient sur elle pour l'empêcher de partir. »
M. Prushinosky raconte avoir mis 12 heures à convaincre l'adolescente de le suivre en Israël, où elle a consulté un psychologue. Plus tard, dit-il, elle a laissé le rabbin écouter l'une de ses conversations téléphoniques avec le fondateur de Lev Tahor, Schlomo Helbrans. « Il lui disait que son futur mari l'attendait, qu'elle devait dire aux autorités que son père la battait, pour échapper à sa famille et revenir à Sainte-Agathe. »
Joints en fin de journée hier, la SQ et le ministère fédéral des Affaires étrangères ont expliqué qu'ils avaient besoin de faire quelques vérifications afin de commenter ces affirmations.
TYPHOÏDE ET RISQUES DE LYNCHAGE
Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes est très inquiet pour les jeunes de Lev Tahor depuis que son directeur associé, David Ouellet, s'est rendu au Guatemala, en juin. « Avant d'être expulsé du village, le groupe disait faire l'objet de menaces de lynchage. Et il est tout aussi en danger maintenant, parce que la capitale est extrêmement dangereuse ; la mort y frappe sans avertissement. On ne peut même pas marcher un demi-coin de rue sans crainte. »
Surnommés « talibans juifs », parce qu'ils drapent entièrement leurs femmes et leurs fillettes de longs vêtements noirs, les gens de Lev Tahor sont des proies faciles, souligne-t-il.
Au village, six nouveaux enfants étaient déjà nés. « Les mères étaient toutes mineures, précise M. Ouellet. Il y avait aussi des cas de fièvre typhoïde et de diabète et on m'a rapporté qu'ils refusaient de voir le médecin. »
Les juifs guatémaltèques traditionnels ne savaient que penser, dit-il. « Je leur ai expliqué qu'il s'agissait de fugitifs, d'une secte, et non d'une communauté juive persécutée, dit-il. Il n'y a pas d'autre mot quand vous mettez systématiquement des enfants en danger, que vous leur imposez un traumatisme de séparation sans arrêt et quand la survie du groupe est plus importante que celle des individus. »
On se souviendra qu'en novembre 2013, les familles de Lev Tahor ont quitté les Laurentides pour Chatham-Kent afin d'empêcher la DPJ de placer leurs enfants en famille d'accueil. Quatre mois plus tard, elles utilisaient le même stratagème, fuyant en Amérique centrale pour déjouer les services sociaux ontariens.
Elles semblent s'être rabattues sur le Guatemala parce que les mariages y sont autorisés dès 14 ans et que l'école n'y est pas obligatoire. Le Guatemala a bien signé la convention de La Haye contre l'enlèvement d'enfants, mais il ne la respecte pas, selon un rapport du secrétariat d'État américain daté de 2013.
MANDATS ENCORE VALIDES
En mars dernier, le directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) pour la région des Laurentides, Denis Baraby, se disait « fâché » contre les Ontariens, qui n'ont su empêcher une nouvelle fuite. Il espérait alors obtenir un mandat d'arrêt international pour forcer le retour des enfants disparus.
Le mois suivant, la Cour supérieure ontarienne a toutefois décrété qu'aucun des 14 jeunes visés par une décision québécoise ne devait être renvoyé dans la Belle Province parce qu'un nouveau choc aurait des « conséquences désastreuses ». Elle préférait laisser les services à l'enfance ontariens reprendre le processus.
« La décision nous a un peu scié les jambes », affirme aujourd'hui M. Baraby, qui a dû abandonner la partie quant aux 14 enfants en cause. « Pour les autres, nos mandats d'amener sont encore actifs. Mais à partir du moment où ils se trouvent à l'étranger et sont souvent détenteurs de passeports d'autres pays - États-Unis, Israël, Pologne, Russie -, il faut se demander si c'est à la DPJ d'intervenir. On le décidera au courant de l'automne. »
Pour leur part, les services à l'enfance de Chatham-Kent ont fermé tous ses dossiers dès le départ furtif des cinq dernières familles, à la fin d'août.
Le DPJ des Laurentides demeure responsable de cinq enfants confiés à un travailleur social hassidique d'Outremont avant la fuite des Lev Tahor. Le père, qui vit à Montréal, est d'accord pour prolonger bientôt leur placement. « Leur mère conteste [le placement], mais on a perdu sa trace et on ignore si elle sera présente à l'audition », dit M. Baraby.
D'ici là, son équipe et d'autres acteurs au dossier doivent rencontrer la Commission québécoise des droits de la personne, qui a entrepris une enquête pour déterminer s'ils disposaient des « outils cliniques, des mécanismes administratifs et des leviers juridiques appropriés » pour faire leur travail.
À ce jour, M. Baraby se pose encore une tout autre question : pourquoi les voisins des Lev Tahor n'ont-ils pas alerté les autorités en les voyant décamper en pleine nuit ? « Nos visites avaient été médiatisées. Certains voisins nous avaient même filmés. S'ils avaient appelé, ce ne serait peut-être pas la même histoire aujourd'hui. »
Depuis qu'ils ont fui l'Ontario en route vers le Guatemala, les 140 enfants de Lev Tahor s'enfoncent dans la misère et le chaos. Et plusieurs proches du dossier, dont le rabbin hassidique de Boisbriand, reprochent au Canada d'en être responsable.
Ils vivent maintenant dans une tour de bureaux où ils ne peuvent se laver. Ils font la cuisine dans le stationnement. Continuent d'accoucher avant d'avoir 18 ans et contractent la typhoïde. Les fidèles de la secte juive ultra-orthodoxe Lev Tahor vont de mal en pis depuis leur départ du Canada. Et alors que la Sûreté du Québec soupçonne leurs leaders de traite de personnes, les autorités canadiennes se défilent, accuse un rabbin hassidique de Boisbriand.
Depuis qu'ils ont fui l'Ontario en route vers le Guatemala, les 140 enfants de Lev Tahor s'enfoncent dans la misère et le chaos. Et plusieurs proches du dossier, dont le rabbin hassidique de Boisbriand, reprochent au Canada d'en être responsable.
Expulsées d'un petit village, il y a deux semaines, des dizaines de familles dorment maintenant à même le sol, dans une tour de bureaux de la capitale, la ville de Guatemala. Certains fidèles auraient déjà contracté la typhoïde.
« Deux cents personnes s'entassent dans dix pièces dépourvues de douches et font la cuisine dans un stationnement », a précisé la journaliste israélienne Hannah Kastman, après avoir joint pour La Presse l'un de ses compatriotes, qui désespère de sauver ses neveux et nièces.
« Nous sommes très déçus par le gouvernement canadien. Il s'est défilé et a cédé ses responsabilités à un pays d'Amérique centrale », lui a alors fait savoir Omed Twik en yiddish.
Au nord de Montréal, le rabbin de la communauté hassidique de Boisbriand, Baruch Prushinosky, est tout aussi outré. « Ces enfants sont nés au Canada. Ils doivent donc être protégés et ramenés au Canada. Mais tout a plutôt été fait pour qu'ils quittent le pays. »
« Il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'ils étaient maltraités et contrôlés ! Prendre des mois et des mois pour agir, c'est de la négligence. Ils ont fermé les yeux pour des raisons politiques », soutient Baruch Prushinosky, rabbin hassidique.
Le rabbin Prushinosky dit avoir vainement alerté la Sûreté du Québec à deux reprises. La deuxième, il y a plus de deux ans déjà, selon une « dénonciation en vue d'obtenir un mandat de perquisition » obtenue hier par La Presse. La première, dès 2007, pour aider des parents israéliens à rescaper leur fille de 15 ans, qui voulaient couper les ponts avec eux afin d'épouser un fidèle de Lev Tahor âgé de 31 ans.
« Les parents sont venus au Québec et on a fait venir la police, mais elle ne voulait rien faire, s'indigne le rabbin. Il a fallu amener la fille de force en voiture pendant que les gens de Lev Tahor tiraient sur elle pour l'empêcher de partir. »
M. Prushinosky raconte avoir mis 12 heures à convaincre l'adolescente de le suivre en Israël, où elle a consulté un psychologue. Plus tard, dit-il, elle a laissé le rabbin écouter l'une de ses conversations téléphoniques avec le fondateur de Lev Tahor, Schlomo Helbrans. « Il lui disait que son futur mari l'attendait, qu'elle devait dire aux autorités que son père la battait, pour échapper à sa famille et revenir à Sainte-Agathe. »
Joints en fin de journée hier, la SQ et le ministère fédéral des Affaires étrangères ont expliqué qu'ils avaient besoin de faire quelques vérifications afin de commenter ces affirmations.
TYPHOÏDE ET RISQUES DE LYNCHAGE
Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes est très inquiet pour les jeunes de Lev Tahor depuis que son directeur associé, David Ouellet, s'est rendu au Guatemala, en juin. « Avant d'être expulsé du village, le groupe disait faire l'objet de menaces de lynchage. Et il est tout aussi en danger maintenant, parce que la capitale est extrêmement dangereuse ; la mort y frappe sans avertissement. On ne peut même pas marcher un demi-coin de rue sans crainte. »
Surnommés « talibans juifs », parce qu'ils drapent entièrement leurs femmes et leurs fillettes de longs vêtements noirs, les gens de Lev Tahor sont des proies faciles, souligne-t-il.
Au village, six nouveaux enfants étaient déjà nés. « Les mères étaient toutes mineures, précise M. Ouellet. Il y avait aussi des cas de fièvre typhoïde et de diabète et on m'a rapporté qu'ils refusaient de voir le médecin. »
Les juifs guatémaltèques traditionnels ne savaient que penser, dit-il. « Je leur ai expliqué qu'il s'agissait de fugitifs, d'une secte, et non d'une communauté juive persécutée, dit-il. Il n'y a pas d'autre mot quand vous mettez systématiquement des enfants en danger, que vous leur imposez un traumatisme de séparation sans arrêt et quand la survie du groupe est plus importante que celle des individus. »
On se souviendra qu'en novembre 2013, les familles de Lev Tahor ont quitté les Laurentides pour Chatham-Kent afin d'empêcher la DPJ de placer leurs enfants en famille d'accueil. Quatre mois plus tard, elles utilisaient le même stratagème, fuyant en Amérique centrale pour déjouer les services sociaux ontariens.
Elles semblent s'être rabattues sur le Guatemala parce que les mariages y sont autorisés dès 14 ans et que l'école n'y est pas obligatoire. Le Guatemala a bien signé la convention de La Haye contre l'enlèvement d'enfants, mais il ne la respecte pas, selon un rapport du secrétariat d'État américain daté de 2013.
MANDATS ENCORE VALIDES
En mars dernier, le directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) pour la région des Laurentides, Denis Baraby, se disait « fâché » contre les Ontariens, qui n'ont su empêcher une nouvelle fuite. Il espérait alors obtenir un mandat d'arrêt international pour forcer le retour des enfants disparus.
Le mois suivant, la Cour supérieure ontarienne a toutefois décrété qu'aucun des 14 jeunes visés par une décision québécoise ne devait être renvoyé dans la Belle Province parce qu'un nouveau choc aurait des « conséquences désastreuses ». Elle préférait laisser les services à l'enfance ontariens reprendre le processus.
« La décision nous a un peu scié les jambes », affirme aujourd'hui M. Baraby, qui a dû abandonner la partie quant aux 14 enfants en cause. « Pour les autres, nos mandats d'amener sont encore actifs. Mais à partir du moment où ils se trouvent à l'étranger et sont souvent détenteurs de passeports d'autres pays - États-Unis, Israël, Pologne, Russie -, il faut se demander si c'est à la DPJ d'intervenir. On le décidera au courant de l'automne. »
Pour leur part, les services à l'enfance de Chatham-Kent ont fermé tous ses dossiers dès le départ furtif des cinq dernières familles, à la fin d'août.
Le DPJ des Laurentides demeure responsable de cinq enfants confiés à un travailleur social hassidique d'Outremont avant la fuite des Lev Tahor. Le père, qui vit à Montréal, est d'accord pour prolonger bientôt leur placement. « Leur mère conteste [le placement], mais on a perdu sa trace et on ignore si elle sera présente à l'audition », dit M. Baraby.
D'ici là, son équipe et d'autres acteurs au dossier doivent rencontrer la Commission québécoise des droits de la personne, qui a entrepris une enquête pour déterminer s'ils disposaient des « outils cliniques, des mécanismes administratifs et des leviers juridiques appropriés » pour faire leur travail.
À ce jour, M. Baraby se pose encore une tout autre question : pourquoi les voisins des Lev Tahor n'ont-ils pas alerté les autorités en les voyant décamper en pleine nuit ? « Nos visites avaient été médiatisées. Certains voisins nous avaient même filmés. S'ils avaient appelé, ce ne serait peut-être pas la même histoire aujourd'hui. »
Re: Les Lev Tahor
Des preuves «sérieuses» contre la secte Lev Tahor
D'après la journaliste israélienne Hannah Katsman, plusieurs de ses compatriotes inquiets pour des proches endoctrinés par les dirigeants de la secte Lev Tahor ont porté plainte à la police hier, dans l'espoir qu'Israël aille leur porter secours au Guatemala.
Même si les fidèles de la secte juive Lev Tahor ont fui le Canada pour s'établir au Guatemala, plusieurs accusations, dont certaines très graves, pourraient encore être déposées contre eux.
Après deux ans d'enquête, la Sûreté du Québec (SQ) estime avoir plusieurs preuves «sérieuses» à l'appui de ses allégations. «Nous avons soumis notre dossier au procureur en mai dernier. Mais vu sa très grande complexité, il doit passer à travers des caisses de papiers, avec des témoins en Israël et surmonter la barrière de la langue», précise la porte-parole Martine Asselin, en entrevue à La Presse.
Selon la dénonciation d'un enquêteur rendue publique par le tribunal mardi, la SQ soupçonne des leaders de Lev Tahor de se livrer à la traite de personnes et de falsifier des documents pour camoufler leurs gestes.
D'après nos informations, d'autres documents pourraient avoir été falsifiés en vue de commettre des fraudes. Les autres mandats obtenus par la police pourraient permettre d'en savoir plus lorsqu'ils seront rendus publics à leur tour, peut-être la semaine prochaine.
En attendant, le porte-parole du directeur des poursuites criminelles et pénales a confirmé à La Presse que le dossier est entre les mains de son équipe, mais ignore encore à quel moment son analyse sera terminée.
«Toute personne reconnue coupable d'abus ou d'exploitation sexuelle d'un enfant devrait être poursuivie avec toute la rigueur de la loi, nous a écrit pour sa part le ministère fédéral de la Justice. Voilà pourquoi nous avons présenté le projet de loi sur le renforcement des peines pour les prédateurs d'enfants. En ce qui concerne [Lev Tahor], comme les demandes d'extradition sont confidentielles, notre bureau ne peut ni confirmer ni nier l'existence d'une telle demande.»
D'après la journaliste israélienne Hannah Katsman, plusieurs de ses compatriotes inquiets pour des proches endoctrinés ont porté plainte à la police hier, dans l'espoir qu'Israël aille leur porter secours au Guatemala.
Trop lent
Certaines de ces mêmes familles accusent les autorités canadiennes de n'avoir pas pris suffisamment au sérieux les malheurs des enfants de Lev Tahor. Quand 200 fidèles ont voulu échapper à la protection de la jeunesse en fuyant Sainte-Agathe-des-Monts pour l'Ontario, le 18 novembre 2013, la Sûreté du Québec enquêtait à leur sujet depuis plus d'un an. Et les policiers savaient depuis des années que trois adolescentes semblaient avoir échappé in extremis à des mariages forcés (la première en 2007, les deux autres en 2011).
«Les enquêteurs au dossier ont des familles, aucun n'est insensible à des enfants qui auraient subi des sévices. Ils ont mis les bouchées doubles, assure Martine Asselin. Mais pour entrer dans une maison et perquisitionner, ça nous prend des mandats et ça nous prend des motifs raisonnables de croire que ce qu'on cherche s'y trouve.»
Or, explique la policière, les enquêteurs ont eu besoin d'interprètes pour corroborer les allégations de témoins. Et comme dans plusieurs dossiers de violence conjugale, certains d'entre eux ont mis du temps à se confier ou ont carrément refusé de le faire.
Après avoir échappé à son père et à sa secte, en disant avoir été sauvagement battu, l'ancien fidèle Nathan Helbrans les a dénoncés en Israël, en avril 2012. Mais d'après la dénonciation de la SQ, il a longtemps refusé de se confier aux enquêteurs québécois.
Faire parler les autres fidèles a été encore plus ardu. Trois mois avant leur fuite, lors d'une visite du DPJ des Laurentides à Sainte-Agathe, ce dernier a dû parlementer une heure pour avoir accès aux familles. Dans l'intervalle, un homme passait de maison en maison avec un sac de papier. «Tout le monde se barricadait dès l'arrivée d'inconnus, précise une source qui s'était déjà rendue sur les lieux. Dès qu'on arrivait sur le site, ça courait et il n'y avait plus personne. C'était spectaculaire.»
Cas rare
Les procès pour trafic de personnes concernent généralement des cas d'esclavage sexuel au profit de proxénètes ou des cas de travail forcé. Ils sont rarement liés à des sectes ou à des mariages d'enfants trop jeunes. Si des accusations de ce genre sont déposées contre des membres de Lev Tahor, il s'agirait apparemment d'une première québécoise (d'après nos recherches, mais le DPCP n'a pu le confirmer hier).
En Colombie-Britannique, le leader du groupe polygame Bountiful Winston Blackmore était soupçonné de traite de personnes. En août, il a plutôt été accusé de polygamie et d'avoir fait passer à l'étranger une mineure résidant habituellement au Canada en vue de l'exposer à des gestes sexuels.
Depuis 2010, le FBI enquête au sujet d'anciens membres américains de l'Église de scientologie, qui allèguent avoir été asservis dans des camps de rééducation. Mais un couple d'anciens fidèles, Marc et Claire Headley, qui disaient avoir été forcés de travailler 20 heures par jour, a perdu sa poursuite civile contre les scientologues.
Devant les ratés de l'affaire Lev Tahor, la Commission québécoise des droits de la personne a entrepris d'évaluer les interventions effectuées. «L'élément déclencheur, c'est Lev Tahor, mais on va élargir à tout ce qu'on appelle le milieu potentiellement sectaire. On veut être prêts si une autre situation survient», a précisé hier le porte-parole de la Commission, Jean-François Gagnon.
Un fléau en hausse
«La traite de personnes, c'est méconnu, mais il y en a partout et sous plusieurs formes. C'est un crime dont on entendra de plus en plus parler dans les prochaines années, affirme Martine Asselin, policière à la SQ. Ça touche aussi les gangs de rue qui recrutent des filles, les petits Guatémaltèques qui viennent travailler dans nos champs.»
Selon la GRC, en date de décembre 2013, les tribunaux canadiens avaient condamné 97 criminels pour traite de personne ou pour des infractions connexes. Depuis cette date, la GRC a mis sur pied une équipe spéciale de 12 enquêteurs pour lutter contre ce fléau à Montréal.
D'après la journaliste israélienne Hannah Katsman, plusieurs de ses compatriotes inquiets pour des proches endoctrinés par les dirigeants de la secte Lev Tahor ont porté plainte à la police hier, dans l'espoir qu'Israël aille leur porter secours au Guatemala.
Même si les fidèles de la secte juive Lev Tahor ont fui le Canada pour s'établir au Guatemala, plusieurs accusations, dont certaines très graves, pourraient encore être déposées contre eux.
Après deux ans d'enquête, la Sûreté du Québec (SQ) estime avoir plusieurs preuves «sérieuses» à l'appui de ses allégations. «Nous avons soumis notre dossier au procureur en mai dernier. Mais vu sa très grande complexité, il doit passer à travers des caisses de papiers, avec des témoins en Israël et surmonter la barrière de la langue», précise la porte-parole Martine Asselin, en entrevue à La Presse.
Selon la dénonciation d'un enquêteur rendue publique par le tribunal mardi, la SQ soupçonne des leaders de Lev Tahor de se livrer à la traite de personnes et de falsifier des documents pour camoufler leurs gestes.
D'après nos informations, d'autres documents pourraient avoir été falsifiés en vue de commettre des fraudes. Les autres mandats obtenus par la police pourraient permettre d'en savoir plus lorsqu'ils seront rendus publics à leur tour, peut-être la semaine prochaine.
En attendant, le porte-parole du directeur des poursuites criminelles et pénales a confirmé à La Presse que le dossier est entre les mains de son équipe, mais ignore encore à quel moment son analyse sera terminée.
«Toute personne reconnue coupable d'abus ou d'exploitation sexuelle d'un enfant devrait être poursuivie avec toute la rigueur de la loi, nous a écrit pour sa part le ministère fédéral de la Justice. Voilà pourquoi nous avons présenté le projet de loi sur le renforcement des peines pour les prédateurs d'enfants. En ce qui concerne [Lev Tahor], comme les demandes d'extradition sont confidentielles, notre bureau ne peut ni confirmer ni nier l'existence d'une telle demande.»
D'après la journaliste israélienne Hannah Katsman, plusieurs de ses compatriotes inquiets pour des proches endoctrinés ont porté plainte à la police hier, dans l'espoir qu'Israël aille leur porter secours au Guatemala.
Trop lent
Certaines de ces mêmes familles accusent les autorités canadiennes de n'avoir pas pris suffisamment au sérieux les malheurs des enfants de Lev Tahor. Quand 200 fidèles ont voulu échapper à la protection de la jeunesse en fuyant Sainte-Agathe-des-Monts pour l'Ontario, le 18 novembre 2013, la Sûreté du Québec enquêtait à leur sujet depuis plus d'un an. Et les policiers savaient depuis des années que trois adolescentes semblaient avoir échappé in extremis à des mariages forcés (la première en 2007, les deux autres en 2011).
«Les enquêteurs au dossier ont des familles, aucun n'est insensible à des enfants qui auraient subi des sévices. Ils ont mis les bouchées doubles, assure Martine Asselin. Mais pour entrer dans une maison et perquisitionner, ça nous prend des mandats et ça nous prend des motifs raisonnables de croire que ce qu'on cherche s'y trouve.»
Or, explique la policière, les enquêteurs ont eu besoin d'interprètes pour corroborer les allégations de témoins. Et comme dans plusieurs dossiers de violence conjugale, certains d'entre eux ont mis du temps à se confier ou ont carrément refusé de le faire.
Après avoir échappé à son père et à sa secte, en disant avoir été sauvagement battu, l'ancien fidèle Nathan Helbrans les a dénoncés en Israël, en avril 2012. Mais d'après la dénonciation de la SQ, il a longtemps refusé de se confier aux enquêteurs québécois.
Faire parler les autres fidèles a été encore plus ardu. Trois mois avant leur fuite, lors d'une visite du DPJ des Laurentides à Sainte-Agathe, ce dernier a dû parlementer une heure pour avoir accès aux familles. Dans l'intervalle, un homme passait de maison en maison avec un sac de papier. «Tout le monde se barricadait dès l'arrivée d'inconnus, précise une source qui s'était déjà rendue sur les lieux. Dès qu'on arrivait sur le site, ça courait et il n'y avait plus personne. C'était spectaculaire.»
Cas rare
Les procès pour trafic de personnes concernent généralement des cas d'esclavage sexuel au profit de proxénètes ou des cas de travail forcé. Ils sont rarement liés à des sectes ou à des mariages d'enfants trop jeunes. Si des accusations de ce genre sont déposées contre des membres de Lev Tahor, il s'agirait apparemment d'une première québécoise (d'après nos recherches, mais le DPCP n'a pu le confirmer hier).
En Colombie-Britannique, le leader du groupe polygame Bountiful Winston Blackmore était soupçonné de traite de personnes. En août, il a plutôt été accusé de polygamie et d'avoir fait passer à l'étranger une mineure résidant habituellement au Canada en vue de l'exposer à des gestes sexuels.
Depuis 2010, le FBI enquête au sujet d'anciens membres américains de l'Église de scientologie, qui allèguent avoir été asservis dans des camps de rééducation. Mais un couple d'anciens fidèles, Marc et Claire Headley, qui disaient avoir été forcés de travailler 20 heures par jour, a perdu sa poursuite civile contre les scientologues.
Devant les ratés de l'affaire Lev Tahor, la Commission québécoise des droits de la personne a entrepris d'évaluer les interventions effectuées. «L'élément déclencheur, c'est Lev Tahor, mais on va élargir à tout ce qu'on appelle le milieu potentiellement sectaire. On veut être prêts si une autre situation survient», a précisé hier le porte-parole de la Commission, Jean-François Gagnon.
Un fléau en hausse
«La traite de personnes, c'est méconnu, mais il y en a partout et sous plusieurs formes. C'est un crime dont on entendra de plus en plus parler dans les prochaines années, affirme Martine Asselin, policière à la SQ. Ça touche aussi les gangs de rue qui recrutent des filles, les petits Guatémaltèques qui viennent travailler dans nos champs.»
Selon la GRC, en date de décembre 2013, les tribunaux canadiens avaient condamné 97 criminels pour traite de personne ou pour des infractions connexes. Depuis cette date, la GRC a mis sur pied une équipe spéciale de 12 enquêteurs pour lutter contre ce fléau à Montréal.
Re: Les Lev Tahor
L'histoire des Lev Tahor
Depuis quelques semaines, la communauté des Lev Tahor, un petit groupe de juifs fondamentalistes qui étaient installés à Sainte-Agathe, fait les manchettes. Mais qui sont-ils exactement? Émilie Dubreuil a eu un accès privilégié à cette communauté.
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Depuis quelques semaines, la communauté des Lev Tahor, un petit groupe de juifs fondamentalistes qui étaient installés à Sainte-Agathe, fait les manchettes. Mais qui sont-ils exactement? Émilie Dubreuil a eu un accès privilégié à cette communauté.
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Re: Les Lev Tahor
Les membres de la secte juive ‘Lev tahor’ quittent le Canada pour l’Iran
La fuite vers l’Iran : les membres de la secte ultra-orthodoxe extremiste ‘Lev tahor (coeur pur) va quitter son lieu de residence dans la province du Quebec et prevoit, selon les informations, d’immigrer en Iran. La raison : la crainte que les services sociaux ne leur prennent leurs enfants.
D’une extremite a l’autre : 40 familles de la communaute ultra-orthodoxe extremiste ‘Lev tahor’ ont abandonne cette semaine leur lieu de residence de la province du Quebec, au Canada, et ont prevu d’immigrer en Iran, selon les informations du site d’informations israelien en anglais ‘Times of Israel’. Il est encore rapporte que mardi dernier, les familles ont quitte le Quebec de crainte que les services sociaux canadiens ne leur prennent leurs enfants suite a des accusations de maltraitance et de negligence.
La communaute, qui est designee depuis longtemps comme etant une secte, est accusee de maltraitance et d’exploitation envers 137 enfants. Une israelienne dont les enfants sont membres de la secte s’est livree au site internet, et a precise que selon ses informations, les membres de la secte comptent immigrer en Iran, car la-bas ils ne craignent pas d’etre expatries vers les autorites canadiennes. Celui qui se tient a la tete de cette secte, le rav Shlomo Halberanz, est accuse de violence extreme a l’encontre des membres de la communaute et de l’utilisation d’hypnose.
Il y a environ un an, une enquete de ‘Makor rishon’ avait revele qu’au sein de ‘Lev tahor’ on avait l’habitude de marier de maniere illegale les petites filles, a partir de 10 ans, et qu’elles portaient des vetements cachant l’integralite de leur corps des l’age de 3 ans. L’enquete avait revele que les enfants etaient tres durement maltraites par la secte. « Une nuit, j’ai vu comment on donnait des coups a un enfant age de 7 ans. Ils lui ont enleve ses vetements, l’ont laisse en sous-vetements, l’ont allonge sur le sol et lui ont attache les pieds et les mains. 39 coups de fouet ont ete donnes a l’enfant qui hurlait et pleurait », a alors raconte Yocheved Meuda. Halberanz et sa femme etaient presents lors de la flagellation ».
Il y a quelques mois le fils du rav Halberanz, Natan, a ete expulse de la communaute et a du se separer de sa femme et de ses enfants. Natan a decide de se battre afin de sauver ses enfants de la secte. Suite a son combat les cinq enfants ont ete sortis de la secte et confies a une famille d’adoption proche du secteur ultra-orthodoxe et habitant au Canada. Les enfants ont ete recueillis alors qu’ils souffraient de signes de negligence et de violences grave.
Traduit de l’hebreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli.
source : http://haabir-haisraeli.over-blog.com/article-les-membres-de-la-secte-juive-lev-tahor-quittent-le-canada-pour-l-iran-121297455.html
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La fuite vers l’Iran : les membres de la secte ultra-orthodoxe extremiste ‘Lev tahor (coeur pur) va quitter son lieu de residence dans la province du Quebec et prevoit, selon les informations, d’immigrer en Iran. La raison : la crainte que les services sociaux ne leur prennent leurs enfants.
D’une extremite a l’autre : 40 familles de la communaute ultra-orthodoxe extremiste ‘Lev tahor’ ont abandonne cette semaine leur lieu de residence de la province du Quebec, au Canada, et ont prevu d’immigrer en Iran, selon les informations du site d’informations israelien en anglais ‘Times of Israel’. Il est encore rapporte que mardi dernier, les familles ont quitte le Quebec de crainte que les services sociaux canadiens ne leur prennent leurs enfants suite a des accusations de maltraitance et de negligence.
La communaute, qui est designee depuis longtemps comme etant une secte, est accusee de maltraitance et d’exploitation envers 137 enfants. Une israelienne dont les enfants sont membres de la secte s’est livree au site internet, et a precise que selon ses informations, les membres de la secte comptent immigrer en Iran, car la-bas ils ne craignent pas d’etre expatries vers les autorites canadiennes. Celui qui se tient a la tete de cette secte, le rav Shlomo Halberanz, est accuse de violence extreme a l’encontre des membres de la communaute et de l’utilisation d’hypnose.
Il y a environ un an, une enquete de ‘Makor rishon’ avait revele qu’au sein de ‘Lev tahor’ on avait l’habitude de marier de maniere illegale les petites filles, a partir de 10 ans, et qu’elles portaient des vetements cachant l’integralite de leur corps des l’age de 3 ans. L’enquete avait revele que les enfants etaient tres durement maltraites par la secte. « Une nuit, j’ai vu comment on donnait des coups a un enfant age de 7 ans. Ils lui ont enleve ses vetements, l’ont laisse en sous-vetements, l’ont allonge sur le sol et lui ont attache les pieds et les mains. 39 coups de fouet ont ete donnes a l’enfant qui hurlait et pleurait », a alors raconte Yocheved Meuda. Halberanz et sa femme etaient presents lors de la flagellation ».
Il y a quelques mois le fils du rav Halberanz, Natan, a ete expulse de la communaute et a du se separer de sa femme et de ses enfants. Natan a decide de se battre afin de sauver ses enfants de la secte. Suite a son combat les cinq enfants ont ete sortis de la secte et confies a une famille d’adoption proche du secteur ultra-orthodoxe et habitant au Canada. Les enfants ont ete recueillis alors qu’ils souffraient de signes de negligence et de violences grave.
Traduit de l’hebreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli.
source : http://haabir-haisraeli.over-blog.com/article-les-membres-de-la-secte-juive-lev-tahor-quittent-le-canada-pour-l-iran-121297455.html
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