Massada, témoin de guerre
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Massada, témoin de guerre
Massada, témoin de guerre
Dans l’Antiquité, la liberté d’un peuple se traduisait essentiellement par son autonomie et son indépendance vécues à l’intérieur de ses villes fortes et de ses forteresses. Ces lieux étaient défendus par de solides remparts, percés de portes hautement fortifiées, à l’intérieur desquels les gens des campagnes cherchaient refuge lors d’invasion d’armées étrangères. Aussi longtemps que ces lieux demeuraient sous le contrôle de leur roi et de son armée, il était internationalement reconnu que leur conquête n’avait pas encore été réalisée, même si les campagnes avaient été ravagées; un seul de ces lieux fortifiés, si petit soit-il, résiste-t-il toujours à l’invasion de l’ennemi, la liberté du peuple qu’il représente est toujours un fait reconnu et respecté. On comprend dès lors qu’il était nécessaire de bâtir ces villes et ces forteresses en des endroits élevés et naturellement défendus, et que la guerre consistait avant tout à dresser le siège contre elles et à attendre que leurs habitants se rendent.
Massada est une illustration étonnante de ce vieux principe. Située sur les bords de la mer Morte, cette forteresse fouillée par les archéologues israélites ressemble à un énorme porte-avions de pierre s’enfonçant dans l’escarpement des montagnes du désert de Juda. Isolé de la montagne sur ses quatre côtés, le rocher présente une surface plate de 600 m de longueur et de 200 m de largeur, en moyenne; l’escarpement du côté est fait 400 m de hauteur et celui de l’ouest, 100 m environ. C’est donc sur ce nid d’aigle qu’Hérode le Grand décida de bâtir une de ses forteresses pour garder la frontière orientale de son royaume, toujours menacée par les anciens Édomites et surtout par la terrible reine d’Égypte, Cléopâtre! Elle servira aussi à protéger sa propre famille, au début de son règne, alors qu’il devait encore lutter contre le dernier asmonéen, Antigone.
Plan de la forteresse de Massada
En 37 avant J.-C., année de sa victoire définitive sur ce dernier, Hérode entreprit de donner au site un caractère d’invincibilité, en n’omettant pas d’y ajouter un magnifique palais, surplombant le gouffre environnant, pour jouir du climat tiède des mois d’hiver.
Le roi dressa sur le pourtour du plateau un rempart à casemates long de 1400 m, selon un type connu depuis les premières installations israélites en Palestine, dès les XIe et Xe siècles : il s’agit d’aligner deux murs parallèles reliés à intervalles irréguliers par de petits murets de liaison. En temps de paix, on peut utiliser ces chambrettes ou casemates comme magasins (lieux de rangement). En temps de guerre, on remplit ces casemates de terre et de cailloutis pour former ainsi un mur plein de grande force de résistance. À Massada, le mur extérieur, qui est toujours le plus fort, faisait 1,40 m d’épaisseur, tandis que l’intérieur n’avait que 1 m; la distance casematée entre les deux était de 4 m. Sur cet éperon rocheux un rempart de 6,40 m d’épaisseur défiait donc la bravoure de l’ennemi même le plus féroce. Pour augmenter encore la force de défense de cet ouvrage, Hérode y ajoute 30 tours à des intervalles irréguliers. Pour permettre aux réfugiés massés à l’intérieur de ces remparts de résister le plus longtemps possible au siège ennemi, le roi avait fait bâtir, à l’intérieur, de grands magasins pour y entasser de la nourriture, et creuser de très larges citernes dans le roc, pour y ramasser d’énormes quantités d’eau.
Hérode n’eut pas à mettre à profit un tel système défensif, mais des Juifs de la première révolte contre les Romains (66-70 après J.-C.) purent y défendre leur liberté jusqu’en 73, alors que tout le pays était tombé aux mains des Romains! Aussi longtemps que les quelques 900 Zélotes nichés en cette tour gigantesque demeuraient indemnes, Rome ne pouvait pas enregistrer une victoire définitive sur le peuple juif. Pour arriver à mettre fin à cette résistance arrogante et fière, Flavius Silva, général romain chargé de dresser le siège contre Massada, dût jeter contre la paroi ouest du promontoire rocheux de Massada une énorme rampe de terre et de cailloux, sur une hauteur de plus de 100 m, afin d’y pousser les béliers — gros pieux emmanché dans une tête de bélier en pierre ou en bronze — et les catapultes — sorte de grosse fronde pour lancer des pierres; de tels engins étaient utilisés pour ouvrir des brèches dans les remparts. Il a fallu trois longues années à un gros contingent de l’armée romaine pour arriver à s’introduire à l’intérieur des remparts et à consommer ainsi la victoire définitive de Rome sur le petit état juif! Grâce à l’archéologie, le récit que Flavius Josèphe nous laissa de cet épisode tragique de l’histoire d’Israël a pu prendre un relief inattendu; aussi le visiteur de ces lieux doit joindre son admiration pour le génie militaire d’Hérode à son émerveillement pour les grandeurs inattendues du Créateur de l’univers!
Dans l’Antiquité, la liberté d’un peuple se traduisait essentiellement par son autonomie et son indépendance vécues à l’intérieur de ses villes fortes et de ses forteresses. Ces lieux étaient défendus par de solides remparts, percés de portes hautement fortifiées, à l’intérieur desquels les gens des campagnes cherchaient refuge lors d’invasion d’armées étrangères. Aussi longtemps que ces lieux demeuraient sous le contrôle de leur roi et de son armée, il était internationalement reconnu que leur conquête n’avait pas encore été réalisée, même si les campagnes avaient été ravagées; un seul de ces lieux fortifiés, si petit soit-il, résiste-t-il toujours à l’invasion de l’ennemi, la liberté du peuple qu’il représente est toujours un fait reconnu et respecté. On comprend dès lors qu’il était nécessaire de bâtir ces villes et ces forteresses en des endroits élevés et naturellement défendus, et que la guerre consistait avant tout à dresser le siège contre elles et à attendre que leurs habitants se rendent.
Vue aérienne de Massada (photo : BiblePlaces.com)
Massada est une illustration étonnante de ce vieux principe. Située sur les bords de la mer Morte, cette forteresse fouillée par les archéologues israélites ressemble à un énorme porte-avions de pierre s’enfonçant dans l’escarpement des montagnes du désert de Juda. Isolé de la montagne sur ses quatre côtés, le rocher présente une surface plate de 600 m de longueur et de 200 m de largeur, en moyenne; l’escarpement du côté est fait 400 m de hauteur et celui de l’ouest, 100 m environ. C’est donc sur ce nid d’aigle qu’Hérode le Grand décida de bâtir une de ses forteresses pour garder la frontière orientale de son royaume, toujours menacée par les anciens Édomites et surtout par la terrible reine d’Égypte, Cléopâtre! Elle servira aussi à protéger sa propre famille, au début de son règne, alors qu’il devait encore lutter contre le dernier asmonéen, Antigone.
Plan de la forteresse de Massada
En 37 avant J.-C., année de sa victoire définitive sur ce dernier, Hérode entreprit de donner au site un caractère d’invincibilité, en n’omettant pas d’y ajouter un magnifique palais, surplombant le gouffre environnant, pour jouir du climat tiède des mois d’hiver.
Entrepôts (photo : BiblePlaces.com)
Le roi dressa sur le pourtour du plateau un rempart à casemates long de 1400 m, selon un type connu depuis les premières installations israélites en Palestine, dès les XIe et Xe siècles : il s’agit d’aligner deux murs parallèles reliés à intervalles irréguliers par de petits murets de liaison. En temps de paix, on peut utiliser ces chambrettes ou casemates comme magasins (lieux de rangement). En temps de guerre, on remplit ces casemates de terre et de cailloutis pour former ainsi un mur plein de grande force de résistance. À Massada, le mur extérieur, qui est toujours le plus fort, faisait 1,40 m d’épaisseur, tandis que l’intérieur n’avait que 1 m; la distance casematée entre les deux était de 4 m. Sur cet éperon rocheux un rempart de 6,40 m d’épaisseur défiait donc la bravoure de l’ennemi même le plus féroce. Pour augmenter encore la force de défense de cet ouvrage, Hérode y ajoute 30 tours à des intervalles irréguliers. Pour permettre aux réfugiés massés à l’intérieur de ces remparts de résister le plus longtemps possible au siège ennemi, le roi avait fait bâtir, à l’intérieur, de grands magasins pour y entasser de la nourriture, et creuser de très larges citernes dans le roc, pour y ramasser d’énormes quantités d’eau.
La rampe romaine (photo : BiblePlaces.com)
Hérode n’eut pas à mettre à profit un tel système défensif, mais des Juifs de la première révolte contre les Romains (66-70 après J.-C.) purent y défendre leur liberté jusqu’en 73, alors que tout le pays était tombé aux mains des Romains! Aussi longtemps que les quelques 900 Zélotes nichés en cette tour gigantesque demeuraient indemnes, Rome ne pouvait pas enregistrer une victoire définitive sur le peuple juif. Pour arriver à mettre fin à cette résistance arrogante et fière, Flavius Silva, général romain chargé de dresser le siège contre Massada, dût jeter contre la paroi ouest du promontoire rocheux de Massada une énorme rampe de terre et de cailloux, sur une hauteur de plus de 100 m, afin d’y pousser les béliers — gros pieux emmanché dans une tête de bélier en pierre ou en bronze — et les catapultes — sorte de grosse fronde pour lancer des pierres; de tels engins étaient utilisés pour ouvrir des brèches dans les remparts. Il a fallu trois longues années à un gros contingent de l’armée romaine pour arriver à s’introduire à l’intérieur des remparts et à consommer ainsi la victoire définitive de Rome sur le petit état juif! Grâce à l’archéologie, le récit que Flavius Josèphe nous laissa de cet épisode tragique de l’histoire d’Israël a pu prendre un relief inattendu; aussi le visiteur de ces lieux doit joindre son admiration pour le génie militaire d’Hérode à son émerveillement pour les grandeurs inattendues du Créateur de l’univers!
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