Depuis les attentats, les musulmans à l'ère du soupçon
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Depuis les attentats, les musulmans à l'ère du soupçon
Depuis les attentats, les musulmans à l'ère du soupçon
08/11/2016
Le 31 juillet à Rouen, une centaine de musulmans assistaient à la messe donnée en hommage au père Jacques Hamel, assassiné cinq jours plus tôt.
AFP PHOTO/CHARLY TRIBALLEAU
+ Plus d'actualité sur : L'Express du 9 novembre 2016: un an après le 13 novembre, comment la France a changé
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08/11/2016
Le 31 juillet à Rouen, une centaine de musulmans assistaient à la messe donnée en hommage au père Jacques Hamel, assassiné cinq jours plus tôt.
AFP PHOTO/CHARLY TRIBALLEAU
Les attentats ont modifié le regard des Français sur l'islam et ses fidèles. Méfiance, peur, amalgames: un fossé s'est creusé. L'enjeu est désormais de parvenir à le combler.
Mohand n'en revient toujours pas. Patron d'un bar-restaurant de couscous au pied de la butte Montmartre depuis quinze ans, "Momo", titi parisien d'origine kabyle, n'a plus tout à fait les mêmes rapports avec son voisinage. "Avec les vrais clients, les habitués ou les copains, aucun problème. Mais je vois bien que certains habitants du coin ne sont plus aussi aimables qu'avant", lâche ce grand costaud, en soufflant la fumée de sa cigarette. A 300 mètres de là, dans le hall de la mairie du XVIIIe arrondissement, Jacqueline, la soixantaine pimpante, le reconnaît bien volontiers: "Oui, des fois, dans le métro, ou dans le bus, j'angoisse. Avec tout ce qui s'est passé..."+ Plus d'actualité sur : L'Express du 9 novembre 2016: un an après le 13 novembre, comment la France a changé
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Attentats: comment prendre en compte le "préjudice d'angoisse"
07/11/2016
Les secours se précipitant vers le Bataclan le 13 novembre 2015 à Paris.
afp.com/KENZO TRIBOUILLARD
170 avocats, réunis à l'initiative du barreau de Paris, ont rédigé un livre blanc dans lequel ils se penchent sur deux aspects, quelques fois délaissés: le préjudice d'angoisse subi directement par les personnes présentes sur les lieux d'attentats et le préjudice d'attente et d'inquiétude vécu par leurs proches.
Le préjudice d'angoisse résulte de la "conscience d'une mort imminente provoquée par un acte terroriste et de l'angoisse existentielle y afférant". Il vise notamment à compenser "la très grande détresse" des victimes, qui ont "basculé en quelques secondes d'un moment de loisir ou de fête à une scène de guerre".
Sept critères ont été définis par les avocats parmi lesquels la durée d'exposition à l'acte terroriste, la proximité du danger de mort immédiate ou encore le retard de prise en charge par les secours. Avec à chaque fois, un critère d'intensité sur une échelle de 1 à 5 pour, à terme, réussir à traduire financièrement la situation vécue.
Plus inédit encore, la question du préjudice d'attente et d'inquiétude des proches, victimes collatérales des attentats. La définition a été plus ardue, elle tient sur près de deux pages car elle regroupe énormément de situations différentes. Quinze critères ont été établis dont le lien affectif avec la victime directe, le moment de connaissance de l'acte terroriste, la possibilité ou non d'entrer en contact avec le proche ou encore le vecteur et moment de l'information du décès.
A titre de comparaison, les proches des victimes de l'accident de car de Puisseguin ont pu se voir allouer entre 10 000 et 12 000 euros, et 40 000 euros pour les victimes directes. "Pour les proches, la vie d'après le drame est parfois bien pire que pour les victimes directes. Certains viennent me voir et me disent: 'Moi ça va mais c'est pour ma mère, ma soeur ou mon père que je suis inquiète", témoigne Juliette Méadel, secrétaire d'Etat en charge de l'aide aux victimes.
Car au-delà de la question de l'argent, c'est aussi la "reconnaissance des victimes" en tant que telles et du préjudice qu'elles ont subi qui est primordiales, complète Emmanuel Domenach, vice-président de l'association Fraternité et vérité. Ce rescapé du Bataclan le sait, c'est une question épineuse car "certaines victimes ne comprendront pas pourquoi elles ne sont pas indemnisées à la même hauteur que d'autres". "On ne veut pas rentrer dans des cases, juste savoir combien on va nous indemniser et comment."
Reste la phase opérationnelle et la question de la mise en oeuvre. "Cet état des lieux constitue une première étape. Les réunions se poursuivent", reconnaît Dominique Attias, vice-bâtonnière du barreau de Paris. Le 12 décembre, le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) réunit son conseil d'administration. Ce que victimes comme avocats attendent et réclament, c'est qu'à cette occasion leurs préconisations soient adoptées et deviennent alors réalité.
+ Plus d'actualité sur : Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis
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07/11/2016
Les secours se précipitant vers le Bataclan le 13 novembre 2015 à Paris.
afp.com/KENZO TRIBOUILLARD
La question de l'indemnisation des souffrances psychologiques des victimes des attaques terroristes et de leurs proches est complexe mais cruciale. 170 avocats ont écrit un livre blanc pour aider à cette définition.
Il y a les blessures physiques, les corps meurtris qui portent encore, un an après le 13 novembre, les stigmates des balles et des bombes. Mais il y a aussi les blessures psychologiques, souvent moins visibles et parfois plus longues à cicatriser. Comment les évaluer? Comment les indemniser à la hauteur du préjudice subi?170 avocats, réunis à l'initiative du barreau de Paris, ont rédigé un livre blanc dans lequel ils se penchent sur deux aspects, quelques fois délaissés: le préjudice d'angoisse subi directement par les personnes présentes sur les lieux d'attentats et le préjudice d'attente et d'inquiétude vécu par leurs proches.
"Conscience d'une mort imminente"
Ce que pointe ce travail collectif conséquent, fruit de réunions organisées pendant plus d'un an, c'est la "difficulté des institutions à appréhender les situations personnelles compte tenu de leur nombre et de la gravité". "Nous nous sommes concentrés sur ces deux aspects car un an après les attentats, ces préjudices sont terminés. Ce sont donc les seuls qui peuvent faire l'objet d'une étude objective et d'une évaluation", estime maître Frédéric Bibal.Le préjudice d'angoisse résulte de la "conscience d'une mort imminente provoquée par un acte terroriste et de l'angoisse existentielle y afférant". Il vise notamment à compenser "la très grande détresse" des victimes, qui ont "basculé en quelques secondes d'un moment de loisir ou de fête à une scène de guerre".
Sept critères ont été définis par les avocats parmi lesquels la durée d'exposition à l'acte terroriste, la proximité du danger de mort immédiate ou encore le retard de prise en charge par les secours. Avec à chaque fois, un critère d'intensité sur une échelle de 1 à 5 pour, à terme, réussir à traduire financièrement la situation vécue.
La vie d'après des proches
"Il n'est pas question qu'en raison du grand nombre de dossiers, on nous dise: 'c'est soit le barème (forfaitaire d'indemnisation), soit (un recours devant) le juge", commente Frédéric Bibal qui souhaite que "chaque cas individuel puisse aboutir à une transaction".Plus inédit encore, la question du préjudice d'attente et d'inquiétude des proches, victimes collatérales des attentats. La définition a été plus ardue, elle tient sur près de deux pages car elle regroupe énormément de situations différentes. Quinze critères ont été établis dont le lien affectif avec la victime directe, le moment de connaissance de l'acte terroriste, la possibilité ou non d'entrer en contact avec le proche ou encore le vecteur et moment de l'information du décès.
A titre de comparaison, les proches des victimes de l'accident de car de Puisseguin ont pu se voir allouer entre 10 000 et 12 000 euros, et 40 000 euros pour les victimes directes. "Pour les proches, la vie d'après le drame est parfois bien pire que pour les victimes directes. Certains viennent me voir et me disent: 'Moi ça va mais c'est pour ma mère, ma soeur ou mon père que je suis inquiète", témoigne Juliette Méadel, secrétaire d'Etat en charge de l'aide aux victimes.
"On ne veut pas rentrer dans des cases"
Mais la question des indemnités n'est pas toujours aisée à appréhender pour les principaux concernés. "Dès que les victimes arrivent devant nous, elles commencent par s'excuser de demander de l'argent", reconnaît l'avocate Aurélie Coviaux.Car au-delà de la question de l'argent, c'est aussi la "reconnaissance des victimes" en tant que telles et du préjudice qu'elles ont subi qui est primordiales, complète Emmanuel Domenach, vice-président de l'association Fraternité et vérité. Ce rescapé du Bataclan le sait, c'est une question épineuse car "certaines victimes ne comprendront pas pourquoi elles ne sont pas indemnisées à la même hauteur que d'autres". "On ne veut pas rentrer dans des cases, juste savoir combien on va nous indemniser et comment."
Reste la phase opérationnelle et la question de la mise en oeuvre. "Cet état des lieux constitue une première étape. Les réunions se poursuivent", reconnaît Dominique Attias, vice-bâtonnière du barreau de Paris. Le 12 décembre, le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) réunit son conseil d'administration. Ce que victimes comme avocats attendent et réclament, c'est qu'à cette occasion leurs préconisations soient adoptées et deviennent alors réalité.
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