Hamid Zanaz
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Hamid Zanaz
Réformer l’islam, un mensonge français
L’essayiste algérien Hamid Zanaz réagit au point de vue de Seydi Diamil Niane intitulé “Le monde musulman a besoin d’un Voltaire” (DNA du 27 août).
« La seule perspective est le retour au réel. Les musulmans devraient tôt ou tard composer avec la modernité, mettre fin à la fonction politique de leur religion. Je ne polémique jamais avec les fondamentalistes. En revanche, je discute toujours les thèses des réformistes, ceux qui essayent de nous vendre un “islam modéré”. Ceux qui classent “islamique” ce qui les arrange dans l’islam. Et dans “l’intégrisme” ce qui ne les arrange pas comme le djihad, le niqab, la polygamie, la lapidation, la violence, et d’autres aspects de la charia.
Qui parmi les musulmans oserait appeler à abroger les versets hostiles aux juifs, athées et chrétiens ?
Ces réformistes sont plus dangereux parce qu’ils avancent masqués. Ces pseudos modernistes musulmans n’ont jamais essayé de porter un regard critique sur l’islam mais seulement sur des interprétations supposées fausses de l’islam. L’intégrisme est le fils légitime de l’islam, on ne peut réformer sans toucher quelque chose de fondamental dans cette religion. Un islam réformé, c’est la fin de l’islam. Exemple : qui parmi les musulmans intégristes ou modérés oserait appeler à abroger les versets hostiles aux juifs, aux athées et aux chrétiens ? Et tant d’autres qui n’ont rien de sensé aujourd’hui ? Le Coran est vu par les musulmans comme un texte dicté, non comme un texte inspiré, et cela rend problématique toute interprétation, tout dépassement.
Personnellement, je n’aime pas le mot “réforme”. Car accepter la ruse de la “réforme”, de “l’actualisation”, “l’acclimatation”, c’est accepter que l’islam est valable en tout temps et en tout lieu comme “Religion et État”. Dire aujourd’hui que l’intégrisme est une déviation de l’islam et que les islamistes n’ont pas compris l’islam est devenu une blague qui ne fait rire personne. L’islam n’est rien d’autre que la passéification du présent.
Par leurs analyses apologétiques et surréalistes de l’islam, les “nouveaux penseurs de l’islam”, comme les nomme une certaine presse française, trompent la vigilance laïque des Occidentaux et confortent les musulmans dans leur sommeil dogmatique. »
L’essayiste algérien Hamid Zanaz réagit au point de vue de Seydi Diamil Niane intitulé “Le monde musulman a besoin d’un Voltaire” (DNA du 27 août).
« La seule perspective est le retour au réel. Les musulmans devraient tôt ou tard composer avec la modernité, mettre fin à la fonction politique de leur religion. Je ne polémique jamais avec les fondamentalistes. En revanche, je discute toujours les thèses des réformistes, ceux qui essayent de nous vendre un “islam modéré”. Ceux qui classent “islamique” ce qui les arrange dans l’islam. Et dans “l’intégrisme” ce qui ne les arrange pas comme le djihad, le niqab, la polygamie, la lapidation, la violence, et d’autres aspects de la charia.
Qui parmi les musulmans oserait appeler à abroger les versets hostiles aux juifs, athées et chrétiens ?
Ces réformistes sont plus dangereux parce qu’ils avancent masqués. Ces pseudos modernistes musulmans n’ont jamais essayé de porter un regard critique sur l’islam mais seulement sur des interprétations supposées fausses de l’islam. L’intégrisme est le fils légitime de l’islam, on ne peut réformer sans toucher quelque chose de fondamental dans cette religion. Un islam réformé, c’est la fin de l’islam. Exemple : qui parmi les musulmans intégristes ou modérés oserait appeler à abroger les versets hostiles aux juifs, aux athées et aux chrétiens ? Et tant d’autres qui n’ont rien de sensé aujourd’hui ? Le Coran est vu par les musulmans comme un texte dicté, non comme un texte inspiré, et cela rend problématique toute interprétation, tout dépassement.
Personnellement, je n’aime pas le mot “réforme”. Car accepter la ruse de la “réforme”, de “l’actualisation”, “l’acclimatation”, c’est accepter que l’islam est valable en tout temps et en tout lieu comme “Religion et État”. Dire aujourd’hui que l’intégrisme est une déviation de l’islam et que les islamistes n’ont pas compris l’islam est devenu une blague qui ne fait rire personne. L’islam n’est rien d’autre que la passéification du présent.
Par leurs analyses apologétiques et surréalistes de l’islam, les “nouveaux penseurs de l’islam”, comme les nomme une certaine presse française, trompent la vigilance laïque des Occidentaux et confortent les musulmans dans leur sommeil dogmatique. »
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Re: Hamid Zanaz
Musulmans, telles sont vos chaînes !
23 novembre 2013, 14:20 Auteur : Hamid Zanaz 2 commentaires
Hamid Zanaz, auteur de islamisme ,comment l’Occident creuse sa tombe, Octobre 2013
Il a renié et rejeté tout le patrimoine religieux islamique, il voulait le détruire entièrement. Il a prôné, sa vie durant, une déconnexion totale avec tout ce qui est islamique.
Ce n’est pas un raciste ni un ‘islamophobe’. Lui c’est Abdellah Al Quassimi, il savait de quoi parler. Savant religieux dans une première vie, il a écrit plusieurs ouvrages où il a défendu férocement l’islam, voire le wahhabisme. Mais le cheikh n’a pu résister à sa raison, il a annoncé son athéisme acerbe dans des livres devenus aujourd’hui des classiques de l’athéisme arabe. Et en dépit de toute l’hostilité manifestée à son encontre, il n’a jamais renoncé à sa thèse principale : dieu n’existe pas et l’islam est l’obstacle majeur devant l’évolution des sociétés arabes. Les pouvoirs ont tout fait pour envoyer l’athée saoudien aux calendes grecques. Même après sa mort, Ils ont essayé de profaner sa pensée en achetant quelques tristes témoignages évoquant son virtuel retour à la foi islamique avant sa disparition ! Un vrai attentat spirituel. Mais l’internet ne cesse de le ressusciter. Dorénavant la lecture de ses livres est possible gratuitement sur le net :
– Les arabes : comment ils se sont égarés ? (1940).
– Telles sont vos chaînes ! (1946)
– Un désert sans dimensions (1967)
– Esprit, qui t’a vu ? (1967)
– Les arabes, un phénomène sonore ! (1977) etc.
Mort au Caire en 1996, il est donc le contemporain de Mohamed Arkoun, Malek Chebel, Abdelwahab Meddeb, pour ne citer que les plus connus en France, ceux qui prétendent être des spécialistes de la pensée de l’islam, voire ses dépositaires. Mais comme par hasard, ils ne citent jamais Abdullah ! Lui qui a publié certains de ses livres en arabe à Paris même, pour fuir la censure islamique ! Inconnu pour ces éminents spécialistes, chantants un islam des Lumières en France. Ils ont caché un penseur libre qui pourrait remettre en cause leur fonds de commerce, en l’occurrence, l’apologie de cet islam virtuel. Négligé, censuré, et pourtant s’il y a quelqu’un qui mérite le statut de philosophe au XXème siècle arabe c’est bien lui. Car c’est le seul qui a osé bousculer l’écosystème islamique.
Traduction :
« Les Hommes trouvent leurs religions comme ils trouvent leurs patries, leurs terres, leurs maisons et leurs pères. Ils les trouvent c’est tout, ils ne les cherchent pas, ne les comprennent pas, ne les choisissent pas, non plus. »
« On apprend de l’homme de religion quand nous sommes plus petits que lui, mais dès que nous serons plus grands que lui, nous le dégageons, voire le pendons. »
« Le péché est, dans toutes ses formes, une résistance contre la vie. »
« Celui qui se suicide pour ou sans aucune idée, est plus noble et plus courageux que n’importe quel martyr dans n’importe quelle guerre. »
« On a voulu, imaginé ensuite, on a cru et à la fin, on est convaincu. »
« Ceux qui ne savent pas bien sourire finissent par institutionnaliser les larmes et appeler à considérer cela comme adoration. »
« La vertu est pour l’homme une symbiose avec la nature, non à l’éviter, la craindre, l’interdire ou l’adorer. »
« L’occupation d’Allah de notre esprit est la pire des colonisations. »
23 novembre 2013, 14:20 Auteur : Hamid Zanaz 2 commentaires
Hamid Zanaz, auteur de islamisme ,comment l’Occident creuse sa tombe, Octobre 2013
Il a renié et rejeté tout le patrimoine religieux islamique, il voulait le détruire entièrement. Il a prôné, sa vie durant, une déconnexion totale avec tout ce qui est islamique.
Ce n’est pas un raciste ni un ‘islamophobe’. Lui c’est Abdellah Al Quassimi, il savait de quoi parler. Savant religieux dans une première vie, il a écrit plusieurs ouvrages où il a défendu férocement l’islam, voire le wahhabisme. Mais le cheikh n’a pu résister à sa raison, il a annoncé son athéisme acerbe dans des livres devenus aujourd’hui des classiques de l’athéisme arabe. Et en dépit de toute l’hostilité manifestée à son encontre, il n’a jamais renoncé à sa thèse principale : dieu n’existe pas et l’islam est l’obstacle majeur devant l’évolution des sociétés arabes. Les pouvoirs ont tout fait pour envoyer l’athée saoudien aux calendes grecques. Même après sa mort, Ils ont essayé de profaner sa pensée en achetant quelques tristes témoignages évoquant son virtuel retour à la foi islamique avant sa disparition ! Un vrai attentat spirituel. Mais l’internet ne cesse de le ressusciter. Dorénavant la lecture de ses livres est possible gratuitement sur le net :
– Les arabes : comment ils se sont égarés ? (1940).
– Telles sont vos chaînes ! (1946)
– Un désert sans dimensions (1967)
– Esprit, qui t’a vu ? (1967)
– Les arabes, un phénomène sonore ! (1977) etc.
Mort au Caire en 1996, il est donc le contemporain de Mohamed Arkoun, Malek Chebel, Abdelwahab Meddeb, pour ne citer que les plus connus en France, ceux qui prétendent être des spécialistes de la pensée de l’islam, voire ses dépositaires. Mais comme par hasard, ils ne citent jamais Abdullah ! Lui qui a publié certains de ses livres en arabe à Paris même, pour fuir la censure islamique ! Inconnu pour ces éminents spécialistes, chantants un islam des Lumières en France. Ils ont caché un penseur libre qui pourrait remettre en cause leur fonds de commerce, en l’occurrence, l’apologie de cet islam virtuel. Négligé, censuré, et pourtant s’il y a quelqu’un qui mérite le statut de philosophe au XXème siècle arabe c’est bien lui. Car c’est le seul qui a osé bousculer l’écosystème islamique.
Traduction :
« Les Hommes trouvent leurs religions comme ils trouvent leurs patries, leurs terres, leurs maisons et leurs pères. Ils les trouvent c’est tout, ils ne les cherchent pas, ne les comprennent pas, ne les choisissent pas, non plus. »
« On apprend de l’homme de religion quand nous sommes plus petits que lui, mais dès que nous serons plus grands que lui, nous le dégageons, voire le pendons. »
« Le péché est, dans toutes ses formes, une résistance contre la vie. »
« Celui qui se suicide pour ou sans aucune idée, est plus noble et plus courageux que n’importe quel martyr dans n’importe quelle guerre. »
« On a voulu, imaginé ensuite, on a cru et à la fin, on est convaincu. »
« Ceux qui ne savent pas bien sourire finissent par institutionnaliser les larmes et appeler à considérer cela comme adoration. »
« La vertu est pour l’homme une symbiose avec la nature, non à l’éviter, la craindre, l’interdire ou l’adorer. »
« L’occupation d’Allah de notre esprit est la pire des colonisations. »
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Re: Hamid Zanaz
Islam de France : un mensonge bien français…
Publié le 11 décembre 2016 - par Hamid Zanaz - 16 commentaires - 1 561 vues
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Depuis notre création, nous sommes régulièrement en contact avec des apostats de l’islam, des ressortissants d’Afrique du Nord qui refusent la dictature du Coran et ses conséquences dans leur quotidien. Hamid Zanaz fait partie de ceux-là, et, comme il vient de publier un nouveau livre, c’était pour nous l’occasion de reprendre contact avec lui.
Riposte Laïque : Parlez-nous de votre dernier livre…
Hamid Zanaz : Dans ce nouveau livre « D’où vient la violence islamique ? », je parcours les thèmes liés à cet islam conquérant d’aujourd’hui : le mensonge français qui consiste à dire que l’islam est réformable et adaptable aux valeurs de la République démocratique et laïque, l’islamisation officielle à travers les mosquées et les associations cultuelles, le communautarisme qui avance à visage découvert en Europe, le prosélytisme inhérent à la religion islamique, l’aveuglement de la gauche, la blague de la dé-radicalisation et de ‘l’islam français’ etc. Mais tout ça à travers des interviews données de 2009 à 2016 à différents organes de presse, arabe, Kurde, canadien, canadien, helvétique, italien, français (Sites anti-islamistes bien sûr). Chaque entretien est suivi soit d’un extrait choisi de l’un de mes livres ou de mes articles publiés dans la presse italienne ou arabe (La Stampa, Corriere della Sera, A rivista Anarchica, MicroMega, al-arab , Aladjadid, Alawan, al-nahar, A-akhbar .. ).
Riposte Laïque : En 2009, vous publiiez « L’impasse islamique », livre préfacé par Michel Onfray. Vous y dénonciez la réalité de l’islam, sans tourner autour du pot. Sept ans plus tard, les faits vous donnent raison, et pourtant, personne encore, dans le monde politique, n’ose parler de l’islam, et se défausse sur l’islamisme. Comment réagissez-vous à cela ?
Hamid Zanaz : J’ai fait mieux, j’ai même écrit une lettre ouverte à Monsieur le président de la République François Hollande en 2013, je lui ai expliqué la naïveté de ses positions et la dangerosité de sa compréhension de la chose islamique. J’ai écrit noir sur blanc dans ma lettre :
Vous, président de la République, vous ne devez pas légitimer l’instinct tribal au détriment de la culture universelle.
Vous, président de la République, vous ne devez pas laisser le communautarisme s’installer dans la République.
Vous, président de la République, quand un fleuve est pollué, vous devez remonter à la source de la contamination.
Vous, président de la République, vous devez libérer les territoires perdus de la République.
Vous, président de la République laïque, vous ne devez pas financer les lieux de culte.
Vous, président de la République, vous avez le devoir de protéger les femmes d’origine arabe, pas leur culture islamique misogyne.
Vous, président de la République, vous devez interdire à vos ministres de se balader dans les mosquées pour une raison ou une autre.
Vous, président de la République, vous ne devez pas voir en la barbarie une culture. Vous devez savoir qu’il y a des « spiritualités » meurtrières.
Vous, président de République, vous devez savoir que l’islamisme est une idéologie meurtrière et non pas une frustration mal orientée.
(http://www.bvoltaire.fr/hamidzanaz/francois-hollande-a-peur-de-denoncer-les-djihadistes,14300)
Quant aux autres auteurs / chercheurs prolifiques sur la question, ils n’osent pas poser les vrais problèmes, ils préfèrent noyer le poisson comme Olivier Roy, l’auteur de la trouvaille verbale du siècle : l’islamisation de la radicalité et non pas la radicalité de l’islam ! Ces gens-là proposent une petite idée qui sonne le glas nouveau chaque année juste pour garantir des subventions et éviter l’épée de l’islamophobie suspendue sur leurs têtes. Ajoutez à cela un manque de courage flagrant, deux pincées de malhonnêteté intellectuelle, et vous comprenez pourquoi le « Rien-à-voirisme » est devenu un sport national français
Riposte Laïque : Et votre regard sur la politique de l’islam de France ?
Hamid Zanaz : Aujourd’hui, certains considèrent encore que l’intégrisme est la maladie de l’islam, et prétendent guérir des patients radicaux, les ramener dans le droit chemin républicain et pacifiste en leur offrant le vrai islam. Mais, y a-t-il un vrai islam ? Personne n’a la moindre idée de ce prétendu islam humaniste, spirituel, paisible. Des associations se multiplient pour la cause et rôdent autour de ce nouveau business du désendoctrinement, ces mêmes associations qui ont participé d’une façon ou d’une autre à pousser ces jeunes à détester l’Occident et ses valeurs.
On sollicite même les services d’imams pour convaincre des musulmans que ce qui existe dans leur religion est inexistant !
Dans un livre collectif publié par le centre de recherche El Misbar, Dubai 2016 sous le titre L’islam en Europe, problématique de l’intégration et les défis du terrorisme, ma contribution était « Y a-t-il un islam français ? ». Mon enquête a montré qu’il était très difficile de répondre par l’affirmative à cette question. Pourquoi ? Si le musulman s’adapte, s’intègre d’une façon ou d’une autre dans la société française, le système islamique global – représenté par des associations, des unions, des conseils islamiques- pourrait-il adhérer à cette mutation et renier ce qui est appelé dans le jargon islamique « charia » islamique ou identité islamique ? Sincèrement, je ne crois pas.
Riposte Laïque : Que répondez-vous à ceux qui réclament l’interdiction de la visibilité de l’islam en France ?
Hamid Zanaz : Le prosélytisme est inhérent à la religion islamique et l’expansionnisme est consubstantiel à cette idéologie. J’ai toujours dit et écrit que le voile islamique, par exemple, est le drapeau ambulant de cette idéologie, la mosquée un point de départ d’une islamisation d’un territoire etc.
Mais que dire encore quand je lis qu’un tribunal allemand a jugé que sept islamistes qui patrouillaient dans les rues de Wuppertal pour faire appliquer la charia, n’avaient pas enfreint le droit allemand !
Riposte Laïque : Avez-vous d’autres projets littéraires ?
Hamid Zanaz : Oui, bien sûr, j’ai toujours l’envie de dire aux autres ce qu’ils ne veulent pas entendre. Cela m’amuse beaucoup… Mais j’ai décidé de le dire dorénavant beaucoup plus en langue arabe. D’ailleurs, j’ai publié trois livres en 2016, un sur Albert Camus et sa relation mal comprise avec l’Algérie, un autre sur la nécessité de la réflexion philosophique dans le monde arabo-berbère, et un petit dernier pour la route sous le titre ‘ Eloge de la raison’..
Propos recueillis par Pierre Cassen
Publié le 11 décembre 2016 - par Hamid Zanaz - 16 commentaires - 1 561 vues
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Depuis notre création, nous sommes régulièrement en contact avec des apostats de l’islam, des ressortissants d’Afrique du Nord qui refusent la dictature du Coran et ses conséquences dans leur quotidien. Hamid Zanaz fait partie de ceux-là, et, comme il vient de publier un nouveau livre, c’était pour nous l’occasion de reprendre contact avec lui.
Riposte Laïque : Parlez-nous de votre dernier livre…
Hamid Zanaz : Dans ce nouveau livre « D’où vient la violence islamique ? », je parcours les thèmes liés à cet islam conquérant d’aujourd’hui : le mensonge français qui consiste à dire que l’islam est réformable et adaptable aux valeurs de la République démocratique et laïque, l’islamisation officielle à travers les mosquées et les associations cultuelles, le communautarisme qui avance à visage découvert en Europe, le prosélytisme inhérent à la religion islamique, l’aveuglement de la gauche, la blague de la dé-radicalisation et de ‘l’islam français’ etc. Mais tout ça à travers des interviews données de 2009 à 2016 à différents organes de presse, arabe, Kurde, canadien, canadien, helvétique, italien, français (Sites anti-islamistes bien sûr). Chaque entretien est suivi soit d’un extrait choisi de l’un de mes livres ou de mes articles publiés dans la presse italienne ou arabe (La Stampa, Corriere della Sera, A rivista Anarchica, MicroMega, al-arab , Aladjadid, Alawan, al-nahar, A-akhbar .. ).
Riposte Laïque : En 2009, vous publiiez « L’impasse islamique », livre préfacé par Michel Onfray. Vous y dénonciez la réalité de l’islam, sans tourner autour du pot. Sept ans plus tard, les faits vous donnent raison, et pourtant, personne encore, dans le monde politique, n’ose parler de l’islam, et se défausse sur l’islamisme. Comment réagissez-vous à cela ?
Hamid Zanaz : J’ai fait mieux, j’ai même écrit une lettre ouverte à Monsieur le président de la République François Hollande en 2013, je lui ai expliqué la naïveté de ses positions et la dangerosité de sa compréhension de la chose islamique. J’ai écrit noir sur blanc dans ma lettre :
Vous, président de la République, vous ne devez pas légitimer l’instinct tribal au détriment de la culture universelle.
Vous, président de la République, vous ne devez pas laisser le communautarisme s’installer dans la République.
Vous, président de la République, quand un fleuve est pollué, vous devez remonter à la source de la contamination.
Vous, président de la République, vous devez libérer les territoires perdus de la République.
Vous, président de la République laïque, vous ne devez pas financer les lieux de culte.
Vous, président de la République, vous avez le devoir de protéger les femmes d’origine arabe, pas leur culture islamique misogyne.
Vous, président de la République, vous devez interdire à vos ministres de se balader dans les mosquées pour une raison ou une autre.
Vous, président de la République, vous ne devez pas voir en la barbarie une culture. Vous devez savoir qu’il y a des « spiritualités » meurtrières.
Vous, président de République, vous devez savoir que l’islamisme est une idéologie meurtrière et non pas une frustration mal orientée.
(http://www.bvoltaire.fr/hamidzanaz/francois-hollande-a-peur-de-denoncer-les-djihadistes,14300)
Quant aux autres auteurs / chercheurs prolifiques sur la question, ils n’osent pas poser les vrais problèmes, ils préfèrent noyer le poisson comme Olivier Roy, l’auteur de la trouvaille verbale du siècle : l’islamisation de la radicalité et non pas la radicalité de l’islam ! Ces gens-là proposent une petite idée qui sonne le glas nouveau chaque année juste pour garantir des subventions et éviter l’épée de l’islamophobie suspendue sur leurs têtes. Ajoutez à cela un manque de courage flagrant, deux pincées de malhonnêteté intellectuelle, et vous comprenez pourquoi le « Rien-à-voirisme » est devenu un sport national français
Riposte Laïque : Et votre regard sur la politique de l’islam de France ?
Hamid Zanaz : Aujourd’hui, certains considèrent encore que l’intégrisme est la maladie de l’islam, et prétendent guérir des patients radicaux, les ramener dans le droit chemin républicain et pacifiste en leur offrant le vrai islam. Mais, y a-t-il un vrai islam ? Personne n’a la moindre idée de ce prétendu islam humaniste, spirituel, paisible. Des associations se multiplient pour la cause et rôdent autour de ce nouveau business du désendoctrinement, ces mêmes associations qui ont participé d’une façon ou d’une autre à pousser ces jeunes à détester l’Occident et ses valeurs.
On sollicite même les services d’imams pour convaincre des musulmans que ce qui existe dans leur religion est inexistant !
Dans un livre collectif publié par le centre de recherche El Misbar, Dubai 2016 sous le titre L’islam en Europe, problématique de l’intégration et les défis du terrorisme, ma contribution était « Y a-t-il un islam français ? ». Mon enquête a montré qu’il était très difficile de répondre par l’affirmative à cette question. Pourquoi ? Si le musulman s’adapte, s’intègre d’une façon ou d’une autre dans la société française, le système islamique global – représenté par des associations, des unions, des conseils islamiques- pourrait-il adhérer à cette mutation et renier ce qui est appelé dans le jargon islamique « charia » islamique ou identité islamique ? Sincèrement, je ne crois pas.
Riposte Laïque : Que répondez-vous à ceux qui réclament l’interdiction de la visibilité de l’islam en France ?
Hamid Zanaz : Le prosélytisme est inhérent à la religion islamique et l’expansionnisme est consubstantiel à cette idéologie. J’ai toujours dit et écrit que le voile islamique, par exemple, est le drapeau ambulant de cette idéologie, la mosquée un point de départ d’une islamisation d’un territoire etc.
Mais que dire encore quand je lis qu’un tribunal allemand a jugé que sept islamistes qui patrouillaient dans les rues de Wuppertal pour faire appliquer la charia, n’avaient pas enfreint le droit allemand !
Riposte Laïque : Avez-vous d’autres projets littéraires ?
Hamid Zanaz : Oui, bien sûr, j’ai toujours l’envie de dire aux autres ce qu’ils ne veulent pas entendre. Cela m’amuse beaucoup… Mais j’ai décidé de le dire dorénavant beaucoup plus en langue arabe. D’ailleurs, j’ai publié trois livres en 2016, un sur Albert Camus et sa relation mal comprise avec l’Algérie, un autre sur la nécessité de la réflexion philosophique dans le monde arabo-berbère, et un petit dernier pour la route sous le titre ‘ Eloge de la raison’..
Propos recueillis par Pierre Cassen
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Re: Hamid Zanaz
L’islam est-il réformable ?
Tribune libre, Une février 28, 2017février 28, 2017 Contributeur AF
Selon la majorité des musulmans, la charia reste valable ad vitam æternam, tout le temps et partout, quelles que soient l’époque et les circonstances. Durant les deux générations qui suivirent les indépendances, on a seriné que l’islam est un Tout, religion et État. Et en évidant soigneusement les crânes à l’école, on a ouvert les portes à l’extrémisme qui s’est faufilé sans aucune peine dans des esprits déjà formatés par un enseignement religieux d’un autre âge.
Les pouvoirs en place n’ont produit que ce qui est nécessaire à leur pérennité : des êtres qui croient au destin, le mektoub, et non des citoyens avec des droits et des devoirs. Seule, une révolution mentale pourrait faire disparaître les ingrédients du fondamentalisme islamique alors que les conditions de cette Intifada culturelle sont loin d’être réunies. Pour s’en remettre, il faudrait désintoxiquer les esprits et les âmes contaminées par l’islam, religion totalitaire par excellence. La majorité des jeunes arabes d’aujourd’hui sont minés par l’idéologie des Frères musulmans, secte fondée par Hassan al Banna en 1928 en Égypte. Et en politique, comme le dit judicieusement Talleyrand, ce qui est cru est plus important que ce qui est vrai.
Or, il suffit d’ouvrir les yeux pour constater que ni l’intégrisme ni l’islam ne sont difficiles à comprendre ! Ce qui est difficile, c’est de remettre en question les discours populistes sur l’islam, de questionner librement le populisme théologique islamique qui ressasse des slogans éculés tels que : « L’islam est valable pour tous les temps et tous les lieux », « Pas de contradiction entre islam et modernité », « L’islam est une religion d’amour, de tolérance, de paix ». (RATP, comme disent certains blagueurs qui parlent aussi d’ITT : Islam Tout Terrain !) Ce discours passe très bien ; il est pratiqué depuis déjà deux siècles… depuis l’entrée en contact du monde musulman avec le colonialisme. À partir de cette rencontre avec l’Européen, le musulman prend conscience qu’il est devenu « réactif » plus que créateur. Depuis, il est suspendu entre son passé de dominant et son présent de dominé.
Face à cette situation catastrophique, les penseurs arabes contemporains ont donc appelé à la prise de conscience de ce retard vis-à-vis des Européens : ce que la langue arabe a appelé Sadmat al-hadatha, le choc de la modernité. Problématique formulée dans les années 1930 par Chakib Arselan : pourquoi les musulmans régressent-ils alors que les autres avancent ? La réponse ? Parce que les musulmans n’ont pas pu dépasser leurs dogmes religieux et qu’ils restent maladivement attachés à la religion en général. C’est cet attachement au patrimoine religieux qui pose problème, même pour les musulmans installés hors du monde islamique. Mais, devant cette réalité amère, la question pour moi n’est pas celle-ci, du moins elle ne devrait pas être formulée ainsi.
La vraie question, en fait, la mère de toutes les autres, est : « l’islam est-il responsable de leur retard ou non ? » Les penseurs interrogés ont tous répondu par la négative. Enfin presque tous ! Depuis les dits ‘réformistes’ de la Nahda arabe (Renaissance au XIXe siècle) jusqu’à ceux qui sont appelés aujourd’hui « Les nouveaux penseurs de l’islam », on a essayé de bricoler une concordance plus que douteuse entre les données du Coran et les acquis de la modernité.
Par Hamid Zanaz / auteur entre autres de “D’où vient la violence islamique” éd. de Paris, Octobre 2016 et ” Pourquoi A. Camus a-t-il choisi sa mère ?” (En langue arabe ), éd. Dar el djazairia, Alger , Décembre 2016 .
Tribune libre, Une février 28, 2017février 28, 2017 Contributeur AF
Selon la majorité des musulmans, la charia reste valable ad vitam æternam, tout le temps et partout, quelles que soient l’époque et les circonstances. Durant les deux générations qui suivirent les indépendances, on a seriné que l’islam est un Tout, religion et État. Et en évidant soigneusement les crânes à l’école, on a ouvert les portes à l’extrémisme qui s’est faufilé sans aucune peine dans des esprits déjà formatés par un enseignement religieux d’un autre âge.
Les pouvoirs en place n’ont produit que ce qui est nécessaire à leur pérennité : des êtres qui croient au destin, le mektoub, et non des citoyens avec des droits et des devoirs. Seule, une révolution mentale pourrait faire disparaître les ingrédients du fondamentalisme islamique alors que les conditions de cette Intifada culturelle sont loin d’être réunies. Pour s’en remettre, il faudrait désintoxiquer les esprits et les âmes contaminées par l’islam, religion totalitaire par excellence. La majorité des jeunes arabes d’aujourd’hui sont minés par l’idéologie des Frères musulmans, secte fondée par Hassan al Banna en 1928 en Égypte. Et en politique, comme le dit judicieusement Talleyrand, ce qui est cru est plus important que ce qui est vrai.
Or, il suffit d’ouvrir les yeux pour constater que ni l’intégrisme ni l’islam ne sont difficiles à comprendre ! Ce qui est difficile, c’est de remettre en question les discours populistes sur l’islam, de questionner librement le populisme théologique islamique qui ressasse des slogans éculés tels que : « L’islam est valable pour tous les temps et tous les lieux », « Pas de contradiction entre islam et modernité », « L’islam est une religion d’amour, de tolérance, de paix ». (RATP, comme disent certains blagueurs qui parlent aussi d’ITT : Islam Tout Terrain !) Ce discours passe très bien ; il est pratiqué depuis déjà deux siècles… depuis l’entrée en contact du monde musulman avec le colonialisme. À partir de cette rencontre avec l’Européen, le musulman prend conscience qu’il est devenu « réactif » plus que créateur. Depuis, il est suspendu entre son passé de dominant et son présent de dominé.
Face à cette situation catastrophique, les penseurs arabes contemporains ont donc appelé à la prise de conscience de ce retard vis-à-vis des Européens : ce que la langue arabe a appelé Sadmat al-hadatha, le choc de la modernité. Problématique formulée dans les années 1930 par Chakib Arselan : pourquoi les musulmans régressent-ils alors que les autres avancent ? La réponse ? Parce que les musulmans n’ont pas pu dépasser leurs dogmes religieux et qu’ils restent maladivement attachés à la religion en général. C’est cet attachement au patrimoine religieux qui pose problème, même pour les musulmans installés hors du monde islamique. Mais, devant cette réalité amère, la question pour moi n’est pas celle-ci, du moins elle ne devrait pas être formulée ainsi.
La vraie question, en fait, la mère de toutes les autres, est : « l’islam est-il responsable de leur retard ou non ? » Les penseurs interrogés ont tous répondu par la négative. Enfin presque tous ! Depuis les dits ‘réformistes’ de la Nahda arabe (Renaissance au XIXe siècle) jusqu’à ceux qui sont appelés aujourd’hui « Les nouveaux penseurs de l’islam », on a essayé de bricoler une concordance plus que douteuse entre les données du Coran et les acquis de la modernité.
Par Hamid Zanaz / auteur entre autres de “D’où vient la violence islamique” éd. de Paris, Octobre 2016 et ” Pourquoi A. Camus a-t-il choisi sa mère ?” (En langue arabe ), éd. Dar el djazairia, Alger , Décembre 2016 .
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Re: Hamid Zanaz
Adonis et sa bombe féministe contre l'islam
Par Vincent Jaury
Nous avons beaucoup hésité avant de mettre Adonis en couverture. Il sort deux livres, passionnants l'un et l'autre, un de poésie, Le Livre III (al-Kitâb), l'autre politique, Violence et islam. Transfuge est un des rares magazines à suivre de près la littérature arabe. Au cours des dernières années, nous avons interviewé le poète palestinien Mahmoud Darwich (dont nous reparlerons d'ailleurs le mois prochain), fait notre couverture sur le grand romancier égyptien Gamal Ghitany, défendu longuement Alaa al-Aswany, donné la parole il y a quelques mois à l'éditeur de la collection Sindbad d'Actes Sud, Farouk Mardam-Bey, afin qu'il nous révèle les différentes tendances de la littérature arabe contemporaine. Et en 2009, nous rencontrions une première fois Adonis à Paris où il habite depuis 1985, pour son ouvrage Le Regard d'Orphée, livres d'entretiens où il revenait sur sa biographie. Pas le genre ici à stigmatiser l'islam dès que possible, nous l'avons prouvé au cours des ans. Il n'en demeure pas moins que lorsque celui qui est considéré comme le plus grand poète arabe vivant (il est celui qui à travers la revue Shi'r introduisit le poème en prose contre la métrique arabe classique), celui qui depuis des années est inscrit sur la liste du prix Nobel de littérature, dégaine un livre de colère contre l'islam, on ne le passe pas sous silence. Rien dont on ne puisse parler dans ces colonnes. Surtout quand Adonis, contrairement à un Houellebecq, s'attaque à l'islam du point de vue du féminisme et de la laïcité, et non sur l'idée du grand remplacement. Au-delà de la rivalité qui court dans les médias entre bien-pensants et réactionnaires, le poète chiite syrolibanais Adonis analyse, scrute, décortique avec une grande connaissance le Coran et le monde arabe d'aujourd'hui, à l'aide de la psychanalyste Houria Abdelouahed, brillante bourdieusienne et bataillienne. Le constat est pour lui, pour eux, sans appel et il fait froid dans le dos : la violence est intrinsèque à l'islam, et prend sa source dans le Coran : « C'est un texte extrêmement violent. J'ai compté quatre-vingts versets sur la Géhenne (l'enfer). [...] Le kufr (mécréance) et ses dérivés figurent dans cinq cent dix-huit versets, le supplice et ses dérivés font l'objet de plus de trois cent soixante-dix versets. Sur trois mille versets, cinq cent dix-huit portent sur le châtiment. » Il donne un exemple de verset consacré aux mécréants : « Nous jetterons bientôt dans le Feu [...] ceux qui ne croient pas à nos Signes. Chaque fois que leur peau sera consumée, nous leur en donnerons une autre afin qu'ils goûtent le châtiment. » Adonis donne d'autres exemples, très nombreux, sur le rapport de l'islam aux femmes. Là encore, le Coran est intraitable. Un verset parmi tant d'autres : « Si elles montrent une indocilité, reléguez-les dans des chambres à part, et battez-les. » Vous allez me dire oui, mais c'est le texte, mais qu'en est-il des sociétés arabes d'aujourd'hui ? Là encore, le constat est affligeant. Ces sociétés religieuses n'auraient pas évolué depuis le début de l'islam. Houria Abdelouahed se rend compte que les mots misogynie, machisme ou sexisme n'existent pas en arabe. De quoi faire plaisir à Zemmour. Pour Adonis, « la mentalité de l'homme musulman et arabe demeure profondément religieuse. Sa structure mentale et psychique est religieuse. Elle est empreinte de domination, de pouvoir et d'emprise. La femme se trouve dans cet engrenage sans véritable issue. » Pour ce défenseur du Femen, ce poète qui écrit que l'univers est féminité, la honte absolue de l'islam est la manière dont cette religion, encore aujourd'hui, peut-être encore plus aujourd'hui, traite les femmes, qui ne sont, comme le dit la phrase que nous avons choisie sur notre couv, « qu'un sexe ».
Une seule solution selon Adonis pour sortir de ce dangereux islam : séparer l'État de la religion. Créer non plus des musulmans, mais des citoyens. « Tant que la religion va de pair avec le pouvoir », écrit-il, tant que la religion musulmane est institutionnalisée, c'est-à-dire dans la sphère publique, aucun progrès ne sera possible. Et dans aucun pays arabe cette séparation n'existe. Premières victimes ? On l'aura compris, les femmes. Le scandale pour Adonis est avant tout cet « assassinat » symbolique ou réel des femmes dans l'islam. Daech, à ce titre, est pour l'auteur non une rupture, mais bien une continuité, certes monstrueuse, de ce qui existe dans le Coran. Il y a cependant deux raisons d'espérer : la violence extrême de Daech pourrait mettre fin à des siècles de règne islamique. Il pourrait y avoir une prise de conscience des Arabes de la dangerosité de l'interprétation littérale du Coran et des conséquences monstrueuses qu'elle peut engendrer. La deuxième raison est liée à la première : selon Adonis toujours, la nouvelle génération arabe est laïque. Elle aimerait entrer dans la modernité et y entrerait si les dictatures dans lesquelles elle vit ne l'en empêchaient.
Pour finir, Adonis se définit comme un cosmopolite. Écoutez-le : « Je suis comme un arbre dont les racines auraient poussé de tous les côtés et dont les branches se déploieraient sur toutes les portes, dans toutes les directions, y compris vers l'Europe. [...] Mon engagement est civilisationnel. Il est fondé sur un métissage humain et culturel. » Sa poésie se nourrit de mythologie grecque, arabe, de poètes français. Il est le contraire des réactionnaires à la Finkielkraut obsédés par le repli identitaire, et de l'islam tel qu'il le définit dans cet ouvrage-bombe
Par Vincent Jaury
Nous avons beaucoup hésité avant de mettre Adonis en couverture. Il sort deux livres, passionnants l'un et l'autre, un de poésie, Le Livre III (al-Kitâb), l'autre politique, Violence et islam. Transfuge est un des rares magazines à suivre de près la littérature arabe. Au cours des dernières années, nous avons interviewé le poète palestinien Mahmoud Darwich (dont nous reparlerons d'ailleurs le mois prochain), fait notre couverture sur le grand romancier égyptien Gamal Ghitany, défendu longuement Alaa al-Aswany, donné la parole il y a quelques mois à l'éditeur de la collection Sindbad d'Actes Sud, Farouk Mardam-Bey, afin qu'il nous révèle les différentes tendances de la littérature arabe contemporaine. Et en 2009, nous rencontrions une première fois Adonis à Paris où il habite depuis 1985, pour son ouvrage Le Regard d'Orphée, livres d'entretiens où il revenait sur sa biographie. Pas le genre ici à stigmatiser l'islam dès que possible, nous l'avons prouvé au cours des ans. Il n'en demeure pas moins que lorsque celui qui est considéré comme le plus grand poète arabe vivant (il est celui qui à travers la revue Shi'r introduisit le poème en prose contre la métrique arabe classique), celui qui depuis des années est inscrit sur la liste du prix Nobel de littérature, dégaine un livre de colère contre l'islam, on ne le passe pas sous silence. Rien dont on ne puisse parler dans ces colonnes. Surtout quand Adonis, contrairement à un Houellebecq, s'attaque à l'islam du point de vue du féminisme et de la laïcité, et non sur l'idée du grand remplacement. Au-delà de la rivalité qui court dans les médias entre bien-pensants et réactionnaires, le poète chiite syrolibanais Adonis analyse, scrute, décortique avec une grande connaissance le Coran et le monde arabe d'aujourd'hui, à l'aide de la psychanalyste Houria Abdelouahed, brillante bourdieusienne et bataillienne. Le constat est pour lui, pour eux, sans appel et il fait froid dans le dos : la violence est intrinsèque à l'islam, et prend sa source dans le Coran : « C'est un texte extrêmement violent. J'ai compté quatre-vingts versets sur la Géhenne (l'enfer). [...] Le kufr (mécréance) et ses dérivés figurent dans cinq cent dix-huit versets, le supplice et ses dérivés font l'objet de plus de trois cent soixante-dix versets. Sur trois mille versets, cinq cent dix-huit portent sur le châtiment. » Il donne un exemple de verset consacré aux mécréants : « Nous jetterons bientôt dans le Feu [...] ceux qui ne croient pas à nos Signes. Chaque fois que leur peau sera consumée, nous leur en donnerons une autre afin qu'ils goûtent le châtiment. » Adonis donne d'autres exemples, très nombreux, sur le rapport de l'islam aux femmes. Là encore, le Coran est intraitable. Un verset parmi tant d'autres : « Si elles montrent une indocilité, reléguez-les dans des chambres à part, et battez-les. » Vous allez me dire oui, mais c'est le texte, mais qu'en est-il des sociétés arabes d'aujourd'hui ? Là encore, le constat est affligeant. Ces sociétés religieuses n'auraient pas évolué depuis le début de l'islam. Houria Abdelouahed se rend compte que les mots misogynie, machisme ou sexisme n'existent pas en arabe. De quoi faire plaisir à Zemmour. Pour Adonis, « la mentalité de l'homme musulman et arabe demeure profondément religieuse. Sa structure mentale et psychique est religieuse. Elle est empreinte de domination, de pouvoir et d'emprise. La femme se trouve dans cet engrenage sans véritable issue. » Pour ce défenseur du Femen, ce poète qui écrit que l'univers est féminité, la honte absolue de l'islam est la manière dont cette religion, encore aujourd'hui, peut-être encore plus aujourd'hui, traite les femmes, qui ne sont, comme le dit la phrase que nous avons choisie sur notre couv, « qu'un sexe ».
Une seule solution selon Adonis pour sortir de ce dangereux islam : séparer l'État de la religion. Créer non plus des musulmans, mais des citoyens. « Tant que la religion va de pair avec le pouvoir », écrit-il, tant que la religion musulmane est institutionnalisée, c'est-à-dire dans la sphère publique, aucun progrès ne sera possible. Et dans aucun pays arabe cette séparation n'existe. Premières victimes ? On l'aura compris, les femmes. Le scandale pour Adonis est avant tout cet « assassinat » symbolique ou réel des femmes dans l'islam. Daech, à ce titre, est pour l'auteur non une rupture, mais bien une continuité, certes monstrueuse, de ce qui existe dans le Coran. Il y a cependant deux raisons d'espérer : la violence extrême de Daech pourrait mettre fin à des siècles de règne islamique. Il pourrait y avoir une prise de conscience des Arabes de la dangerosité de l'interprétation littérale du Coran et des conséquences monstrueuses qu'elle peut engendrer. La deuxième raison est liée à la première : selon Adonis toujours, la nouvelle génération arabe est laïque. Elle aimerait entrer dans la modernité et y entrerait si les dictatures dans lesquelles elle vit ne l'en empêchaient.
Pour finir, Adonis se définit comme un cosmopolite. Écoutez-le : « Je suis comme un arbre dont les racines auraient poussé de tous les côtés et dont les branches se déploieraient sur toutes les portes, dans toutes les directions, y compris vers l'Europe. [...] Mon engagement est civilisationnel. Il est fondé sur un métissage humain et culturel. » Sa poésie se nourrit de mythologie grecque, arabe, de poètes français. Il est le contraire des réactionnaires à la Finkielkraut obsédés par le repli identitaire, et de l'islam tel qu'il le définit dans cet ouvrage-bombe
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