Paul à Chypre
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Paul à Chypre
Paul à Chypre
Plutôt avare d'informations sur Paul, l'archéologie se rachète avec un certain éclat. De quoi s'agit-il? Dans les ruines d'une basilique chrétienne du IVe siècle, à Paphos (Chypre), des fouilleurs italiens viennent de découvrir des caractères grecs inscrits sur une plaque de marbre (fig. 1). Une première ligne de ce fragment d'inscription conserve les lettres LOU: une deuxième, les lettres OSTO. On arrive assez facilement à compléter les deux mots dont elles font partie: (PAU)LOU/(AP)OSTO(LOU), à traduire: « de l'apôtre Paul ». C'est bien ainsi qu'on écrivait de brèves dédicaces.
Figure 1 : l'inscription découverte à Paphos
À quand cette inscription peut-elle remonter? Elle provient de débris des IVe et Ve siècles, mais un examen attentif de la forme des lettres nous invite à la dater du IIe siècle de notre ère. Chose certaine, c'est à ce jour, la plus vieille inscription connue mentionnant l'apôtre Paul; de surcroît, elle confirme le bref passage de Paul à Paphos, un fait que certains historiens mettaient en doute.
L'illustre visiteur
Lors de son premier voyage apostolique, Paul s'arrête d'abord à Chypre (Ac 13,1-12). Accompagné de Barnabé, un juif originaire de cette île, il débarque à Salamine (fig. 2), l'ancienne capitale demeurée le port le plus important. De là, il se rend à Paphos, nouvelle capitale et lieu de résidence du proconsul romain.
Figure 2 : l'île de Chypre dans la Méditerranée
Nos deux missionnaires entrent bientôt en conflit musclé avec un certain juif, Bar-Jesus (un nom araméen qui signifie « Fils-de-Jésus »), aussi appelé Elymas. Ce « brave » juif s'adonnait à des rituels « magiques », analogues à ceux des faux prophètes et jugés contraires à la foi juive. L'auteur des Actes, saint Luc, lui donne un troisième nom,grec celui-là, « Uios Diabolou: Fils-du-diable »! (Ac 13,10).
Ce démêlé avec Bar-Jesus conduit nos deux voyageurs en Asie Mineure. Paul ne reviendra plus à Chypre. Il se sépare de Barnabé à la suite d'un profond désaccord sur la collaboration éventuelle d'un certain Jean-Marc, le futur évangéliste (Ac 15,39). Barnabé restera désormais le grand apôtre de Chypre.
Plutôt avare d'informations sur Paul, l'archéologie se rachète avec un certain éclat. De quoi s'agit-il? Dans les ruines d'une basilique chrétienne du IVe siècle, à Paphos (Chypre), des fouilleurs italiens viennent de découvrir des caractères grecs inscrits sur une plaque de marbre (fig. 1). Une première ligne de ce fragment d'inscription conserve les lettres LOU: une deuxième, les lettres OSTO. On arrive assez facilement à compléter les deux mots dont elles font partie: (PAU)LOU/(AP)OSTO(LOU), à traduire: « de l'apôtre Paul ». C'est bien ainsi qu'on écrivait de brèves dédicaces.
Figure 1 : l'inscription découverte à Paphos
À quand cette inscription peut-elle remonter? Elle provient de débris des IVe et Ve siècles, mais un examen attentif de la forme des lettres nous invite à la dater du IIe siècle de notre ère. Chose certaine, c'est à ce jour, la plus vieille inscription connue mentionnant l'apôtre Paul; de surcroît, elle confirme le bref passage de Paul à Paphos, un fait que certains historiens mettaient en doute.
L'illustre visiteur
Lors de son premier voyage apostolique, Paul s'arrête d'abord à Chypre (Ac 13,1-12). Accompagné de Barnabé, un juif originaire de cette île, il débarque à Salamine (fig. 2), l'ancienne capitale demeurée le port le plus important. De là, il se rend à Paphos, nouvelle capitale et lieu de résidence du proconsul romain.
Figure 2 : l'île de Chypre dans la Méditerranée
Nos deux missionnaires entrent bientôt en conflit musclé avec un certain juif, Bar-Jesus (un nom araméen qui signifie « Fils-de-Jésus »), aussi appelé Elymas. Ce « brave » juif s'adonnait à des rituels « magiques », analogues à ceux des faux prophètes et jugés contraires à la foi juive. L'auteur des Actes, saint Luc, lui donne un troisième nom,grec celui-là, « Uios Diabolou: Fils-du-diable »! (Ac 13,10).
Ce démêlé avec Bar-Jesus conduit nos deux voyageurs en Asie Mineure. Paul ne reviendra plus à Chypre. Il se sépare de Barnabé à la suite d'un profond désaccord sur la collaboration éventuelle d'un certain Jean-Marc, le futur évangéliste (Ac 15,39). Barnabé restera désormais le grand apôtre de Chypre.
Re: Paul à Chypre
L'apôtre Paul à Césarée
Sur saint Paul, l'archéologie demeure plutôt silencieuse. Voilà que le souvenir de l'Apôtre surgit des ruines de la ville de Césarée.
Luc s'étend sur le dernier séjour de Paul en Palestine. Au terme de son troisième voyage (Ac 21,1-26,32), l'Apôtre est arrêté à Jérusalem par des juifs qui l'accusent d'avoir violé la sainteté du temple. Une émeute s'ensuit. Paul est emprisonné. Pour lui assurer un procès équitable, on le transfère à Césarée, siège de l'autorité romaine. Hérode le grand y a fait construire, à l'usage des procurateurs romains, une résidence appelée prétoire. C'est là que Félix le retient prisonnier pendant deux ans (Ac 23,35), soit de 58 à 60 de notre ère. Mais Paul est citoyen romain. À sa demande, le procurateur l'envoie à Rome où il sera jugé, puis décapité.
Une découverte inattendue
Figure 1 : plan de la résidence
Des archéologues fouillent Césarée depuis quelques années déjà. Ils y ont découvert les débris d'une salle transformée en chapelle chrétienne lesquels recouvrent le premier étage d'une vaste résidence (fig. 1) sise un peu au nord du prétoire des procurateurs romains.
La chapelle proprement dite (A) mesurait 11 m x 6 m. On y accédait par une petite cour (C). Le mobilier en marbre occupait la partie arrière (B). Une table était surmontée d'un baldaquin (autel?) : on y a retrouvé les colonnettes hautes d'un peu plus de deux mètres qui le supportaient.
Une couche de plâtre peint recouvrait les murs. Parmi les thèmes décoratifs figurent des croix « gemmées », c'est-à-dire ornées de pierres précieuses, une création de l'époque byzantine (fin du Ve ou début du VIe siècle). De part et d'autre des croix, on a inscrit des A (alpha) et des ý (oméga), symboles du Christ (Ap 1,8), et des IC (Jésus) et XC (Christ). Ces lettres peintes suffisent à montrer que nous sommes en présence d'un lieu réservé au culte chrétien.
Bonne parole de saint Paul
Figures 2 et 3
D'autres éléments aideront à préciser ce qu'on célébrait et qui on honorait dans cette chapelle. En effet, au milieu des débris, gisait un timbre ou tampon presque complet de 10 cm de diamètre (fig. 2). Au centre du disque, on distingue deux petites croix sous une grande, elle-même surmontée d'un baldaquin sur colonettes.
Entre deux lignes concentriques, gravées sur le pourtour du timbre, cette inscription grecque, au négatif : Eulogia Kuriou ephemas (kai tou agiou) Paulou, soit « Bonne parole du Seigneur sur nous et de saint Paul ». À cette époque, les chrétiens recevaient après la messe un petit pain « bénit », qu'on appelait justement une « Eulogie », distinct de l'« Eucharistie » qu'on partageait au cours de la célébration.
Le culte célébré dans cette chapelle était donc la messe (Eucharistie), le repas du Seigneur. On y rappelait aussi le souvenir (Mémorial) du Seigneur lui-même et celui de son grand apôtre, saint Paul. Explication renforcée du fait que le nom de Paulos, Paul (fig. 3), se lit clairement sur un grand fragment d'assiette. L'inscription complète devait être une autre formule de bénédiction au nom de Paul.
N'est-ce pas merveilleux de trouver en cette ville de Palestine où Paul fait son dernier séjour des signes non équivoques de son souvenir.
Guy Couturier, CSC
Professeur émérite, Université de Montréal
Sur saint Paul, l'archéologie demeure plutôt silencieuse. Voilà que le souvenir de l'Apôtre surgit des ruines de la ville de Césarée.
Luc s'étend sur le dernier séjour de Paul en Palestine. Au terme de son troisième voyage (Ac 21,1-26,32), l'Apôtre est arrêté à Jérusalem par des juifs qui l'accusent d'avoir violé la sainteté du temple. Une émeute s'ensuit. Paul est emprisonné. Pour lui assurer un procès équitable, on le transfère à Césarée, siège de l'autorité romaine. Hérode le grand y a fait construire, à l'usage des procurateurs romains, une résidence appelée prétoire. C'est là que Félix le retient prisonnier pendant deux ans (Ac 23,35), soit de 58 à 60 de notre ère. Mais Paul est citoyen romain. À sa demande, le procurateur l'envoie à Rome où il sera jugé, puis décapité.
Une découverte inattendue
Figure 1 : plan de la résidence
Des archéologues fouillent Césarée depuis quelques années déjà. Ils y ont découvert les débris d'une salle transformée en chapelle chrétienne lesquels recouvrent le premier étage d'une vaste résidence (fig. 1) sise un peu au nord du prétoire des procurateurs romains.
La chapelle proprement dite (A) mesurait 11 m x 6 m. On y accédait par une petite cour (C). Le mobilier en marbre occupait la partie arrière (B). Une table était surmontée d'un baldaquin (autel?) : on y a retrouvé les colonnettes hautes d'un peu plus de deux mètres qui le supportaient.
Une couche de plâtre peint recouvrait les murs. Parmi les thèmes décoratifs figurent des croix « gemmées », c'est-à-dire ornées de pierres précieuses, une création de l'époque byzantine (fin du Ve ou début du VIe siècle). De part et d'autre des croix, on a inscrit des A (alpha) et des ý (oméga), symboles du Christ (Ap 1,8), et des IC (Jésus) et XC (Christ). Ces lettres peintes suffisent à montrer que nous sommes en présence d'un lieu réservé au culte chrétien.
Bonne parole de saint Paul
Figures 2 et 3
D'autres éléments aideront à préciser ce qu'on célébrait et qui on honorait dans cette chapelle. En effet, au milieu des débris, gisait un timbre ou tampon presque complet de 10 cm de diamètre (fig. 2). Au centre du disque, on distingue deux petites croix sous une grande, elle-même surmontée d'un baldaquin sur colonettes.
Entre deux lignes concentriques, gravées sur le pourtour du timbre, cette inscription grecque, au négatif : Eulogia Kuriou ephemas (kai tou agiou) Paulou, soit « Bonne parole du Seigneur sur nous et de saint Paul ». À cette époque, les chrétiens recevaient après la messe un petit pain « bénit », qu'on appelait justement une « Eulogie », distinct de l'« Eucharistie » qu'on partageait au cours de la célébration.
Le culte célébré dans cette chapelle était donc la messe (Eucharistie), le repas du Seigneur. On y rappelait aussi le souvenir (Mémorial) du Seigneur lui-même et celui de son grand apôtre, saint Paul. Explication renforcée du fait que le nom de Paulos, Paul (fig. 3), se lit clairement sur un grand fragment d'assiette. L'inscription complète devait être une autre formule de bénédiction au nom de Paul.
N'est-ce pas merveilleux de trouver en cette ville de Palestine où Paul fait son dernier séjour des signes non équivoques de son souvenir.
Guy Couturier, CSC
Professeur émérite, Université de Montréal
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