Le péché originel
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Le péché originel
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Le péché originel
- Le péché originel. Approche paulinienne[/*]
Le rôle d’Adam
Sans être chaotique, la composition de Rm 5, 12-21 donne l’impression d’être embarrassée, car le v. 12 commence avec une comparative qui n’est pas suivie de sa principale : « de même que par un seul homme le péché entra dans le monde, et la mort s’est répandue sur tous les hommes, [manque le “de même”...] », et les v. 13-14 forment une anacoluthe, le v. 15 n’étant pas sémantiquement relié au v. 14. Malgré ces bizarreries, le lien entre les v. 12-14 et 15-19 ne manque pas de logique. Les v. 12-14 commencent en effet par décrire la situation qui nous vient d’Adam, et, à l’aide d’un parallèle strict et suivi entre Adam et le Christ, les v. 15-19 énoncent que, nonobstant cet état de fait, le don de Dieu en Jésus-Christ est infiniment supérieur aux effets du péché d’Adam. En outre, si l’on regarde d’un peu plus près les v. 12-14 et 15-19, un parallélisme se dessine entre ces deux unités. Le v. 12 est ainsi repris par les affirmations des v. 15-19, plusieurs expressions étant répétées presque telles quelles.
Un parallélisme dont la progression est nette et couvre les deux unités en leur entièreté.
De ce parallélisme on peut conclure que le passage revient avec insistance sur le rôle du seul Adam par lequel péché et mort entrèrent dans le monde. Ces données claires n’empêchent toutefois pas la phraséologie des v. 12-14 d’être difficile. Une explication – la plus brève possible – est requise, si l’on veut saisir la portée du passage.
Commençons donc avec les v. 13-14 qui sont une expolitio, c’est-à-dire une explication ou une explicitation du v. 12.
13 en effet, jusqu’à la Loi Écrit avec une majuscule, ce vocable désigne équivalemment la… (nomos) le péché était dans le monde, mais le péché n’est pas pris en compte quand (il n’y a) pas de loi,
14 mais la mort a régné d’Adam jusqu’à Moïse même sur ceux n’ayant pas péché de la transgression d’Adam, qui est type de celui qui devait venir.
Ce qu’une loi (mosaïque ou non) détermine, ce sont les transgressions ; or, pour qu’une transgression devienne péché, il faut la parole divine, car elle seule peut décréter ce qui est péché, en sorte qu’il soit reconnu comme tel et sanctionné. Et pour que le péché soit puni de mort, il faut une loi disant que telle sera la punition. S’il n’y a pas de loi interdisant la transgression et annonçant la punition de mort comme conséquence de cette transgression, le péché ne peut être connu comme tel et donc puni de mort. La difficulté soulevée par le verset est donc la suivante : comment ceux qui ont vécu entre Adam et Moïse, avant que la Loi soit promulguée et donc avant que le rapport entre faute et châtiment soit explicitement établi, ont-ils été frappés de mort par Dieu, alors qu’ils avaient péché sans savoir que leurs actes méritaient cette punition ?
Le verset revient ainsi sur un fait troublant : comment se fait-il, alors que les péchés commis ne pouvaient être imputés, et donc entraîner une sentence de mort, que tous les humains sont néanmoins morts ? Le v. 14, dernière phrase de l’expolitio « La mort régna depuis Adam jusqu’à Moïse aussi [ou “même”] sur…, insiste sur le fait que même les amis de Dieu, tels les patriarches Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, qui n’ont pas transgressé un interdit méritant la mort, ont néanmoins été, comme tous les autres humains, victimes des conséquences de la faute d’Adam. Si, pour Adam, Paul parle de transgression, pour les génération….
Autrement dit, si sans loi ou interdit le péché ne peut être transgression, imputé donc Paul parle évidemment de la loi divine, en sa promulgation…, et la sanction de mort prononcée, comment expliquer que, surtout s’ils étaient amis de Dieu, les humains ayant vécu avant la promulgation de cette Loi soient morts ? Cela vient, déclare l’apôtre en Rm 5, 14a de ce qu’ils se trouvaient déjà en une situation où la mort était le lot commun, à cause de la transgression même d’Adam. Car, depuis cette transgression, la mort est une sanction Cf. Gn 3, 17-19, interprété ainsi bien avant Paul et le…. Les difficultés de détail n’empêchent donc pas de saisir la pointe de l’incise : le règne de la mort précède les péchés des fils d’Adam, ou encore, c’est sur fond de (peine de) mort que tous après lui ont péché.
Le verset ne dit pas qu’avant l’apparition de la loi mosaïque…. Si Paul se croit obligé de mentionner la catégorie des hommes ayant vécu dans la période allant d’Adam à Moïse, c’est parce qu’il entend rappeler que tous les humains de toutes les générations ont été dramatiquement touchés par la transgression d’Adam. Mais la promulgation de la Loi n’a-t-elle pas eu précisément pour fonction de changer le cours des choses ? Les v. 20-21 répondront négativement.
Des v. 13-14 remontons au v. 12, dont ils sont une explicitation. La difficulté se trouve tout à la fin de ce verset que nous traduirons seulement après avoir examiné les diverses interprétations qui en sont généralement faites.
12 Voilà pourquoi, de même que par un seul homme le péché entra dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s’est répandue sur tous les hommes, eph’hôi J. A. Fitzmyer ayant fait une histoire exhaustive de… tous péchèrent.
La gamme des interprétations peut être divisée en deux :
- les commentateurs pour qui le eph’hôi… est une proposition relative, renvoyant à une personne, Adam (« en qui [tous péchèrent] », « à cause de qui », « à cause de celui par qui », « à la suite de qui »), ou à une situation (« au point que [tous péchèrent] », « à cause de quoi » ou « sur la base de quoi », « régime sur la base duquel [tous péchèrent] », ou « situation dans laquelle… ») Fitzmyer retient ce dernier sens comme le meilleur de cette… ;[/*]
- les autres, très nombreux aujourd’hui, pour qui la proposition est subordonnée, causale ou consécutive. Le sens causal a été perçu avec diverses nuances : « puisque », « parce que », « étant donné que » (eph’hôi équivaudrait ainsi à l’hébreu `al ken ou au grec dioti) Le `al ken peut aussi être interprété comme une conclusion :…, « étant remplie la condition que (tous péchèrent) ». Fitzmyer a suggéré de lire le passage comme une consécutive : « Voilà pourquoi, de même que le péché entra dans le monde par un seul homme, et par le péché la mort, ainsi la mort s’est répandue sur tous les humains, avec pour résultat que tous péchèrent. »[/*]
Parmi toutes ces propositions de traduction du v. 12d, quatre ont eu ou ont encore la faveur des exégètes. Il suffira de les présenter et commenter brièvement, car c’est l’ensemble des données qui va en réalité permettre de choisir la plus adaptée au contexte, autrement dit, à l’expolitio des v. 13-14 :
… et ainsi la mort passa à tous les hommes,
- cet Adam en qui (ou « à cause de qui ») tous péchèrent [relative],[/*]
- situation dans laquelle (= sur la base de quoi) tous péchèrent [relative],[/*]
- étant donné que (ou « du fait que ») tous péchèrent [causale],[/*]
- avec pour résultat que tous péchèrent [consécutive].[/*]
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Le péché originel
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L’interprétation (a), fameuse et très suivie depuis saint Augustin, est sans doute la moins fondée grammaticalement, à cause de l’éloignement de l’antécédent (« un seul homme » en 12a). La lecture (b) est pleinement conforme au contexte, c’est-à-dire à l’explication qui suit immédiatement et à l’opposition Adam/Christ des v. 15-19. Si l’expolitio des v. 13-14 insiste sur le fait que la mort a englouti tous les humains sans exception, quels qu’aient été leurs péchés, le v. 12d ne peut qu’énoncer inchoativement le rapport entre les péchés de tous et le règne de la mort. La solution (d) doit évidemment supposer que la mort dont parle Paul est morale et spirituelle, et pas seulement ou d’abord physique, sinon ce serait le fait de mourir qui serait la cause des péchés individuels, et personne n’a jamais soutenu cela – Paul pas davantage. Cela revient à dire que le monde était en état de décomposition morale, et que le résultat en a été l’émergence des péchés individuels. Mais comment le monde pourrait-il être en état de totale décomposition morale sans les péchés commis par les individus ? De plus, pour être valide, cette interprétation doit admettre que le « eph’hôi tous péchèrent » ne dépend pas de la proposition « et ainsi la mort s’est répandue sur tous les humains », mais des deux propositions précédentes (venue du péché et de la mort et mort étendue à tous) ; sinon Paul ferait du péché de tous l’effet de la mort (physique et spirituelle) ce qui ne va pas avec l’incise des v. 13-14 où il insiste sur un autre point ! Au demeurant, l’expolitio des v. 13-14 ne cherche pas à rendre raison d’une conséquence mais d’une situation universelle à laquelle aucune période de l’histoire n’a pu échapper.
L’exégèse (c) est la plus en vogue aujourd’hui, et peut se recommander de l’usage causal que Paul fait du eph’hoi Cf. 2 Co 5, 4 ; Ph 3, 12 ; 4, 10.. Mais en lisant ainsi, ne minimise-t-on pas la responsabilité unique d’Adam mentionnée au v. 12ab ? À quoi l’on a répondu que les péchés des descendants d’Adam ne sont pas cause de la mort au même titre que le sien, « mais au sens où dans le péché des descendants est en quelque sorte à l’œuvre celui de leur ancêtre commun. Voilà pourquoi c’est le péché qui produit la mort, et non le contraire R. Penna, Lettera ai Romani. I. Rm 1-5, Bologne, Dehoniane… ». S’il est vrai que le péché est mortifère, la réponse ne résout pourtant pas la difficulté, car où est-il dit en ces versets que le péché d’Adam est à l’œuvre dans ceux de ses descendants ? En outre, si la mort a atteint tous les hommes puisque tous ont péché, l’incise des v. 13-14 perdrait sa fonction, car elle explique en sens contraire le rapport entre l’extension universelle de la mort et les péchés individuels – nonobstant le fait que les péchés ne pouvaient être accrédités, la mort a régné. Voilà pourquoi la lecture la moins sujette à difficultés est la (b), avec laquelle nous traduisons la fin du v. 12 : « et ainsi la mort s’est répandue sur tous les hommes, situation dans laquelle tous péchèrent. »
Les v. 12-14 soulignent donc les conséquences désastreuses du péché d’Adam, par qui péché et mort sont entrés dans le monde. Mais ces énoncés ne sont qu’un point de départ. Les v. 15-21 vont en effet leur opposer l’œuvre de grâce advenue par la médiation du Christ.
Adam et le Christ
Les v. 15-21 établissent des parallélismes de tous ordres
Adam - péché - mort Christ - grâce - vie a v. 15 thèse raison 15 mais pas comme la faute, si en effet par la faute du seul (Adam) les multiples moururent, 15 (ainsi aussi) le don gracieux combien plus la grâce de Dieu et le don dans la grâce, celle du seul homme Jésus Christ, a-t-elle surabondé en faveur des multitudes b v. 16-17 thèse raison 1 raison 2 16 et non comme par un seul ayant péché en effet, à partir d’un seul le jugement (aboutit) à une condamnation 17 si en effet par la faute d’un seul, la mort a régné par un seul (homme) 16 le don, mais le don gracieux, à partir de multiples fautes, (aboutit) à la justification (dikaiôma) combien plus ceux qui ont reçu l’abondance de la grâce et du don de la justice, règneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ ; c v. 18s conclusions 18 Dès lors donc, comme par la faute d’un seul (cela aboutit) pour tous les hommes à la condamnation, 19 de même en effet que par la désobéissance du seul homme les multitudes furent constituées pécheresses 18 de même aussi par l’agir de justice (dikaiôma) d’un seul (cela aboutit) pour tous les hommes à la justification (dikaiôsis) de vie 19 de même aussi par l’obésissance du seul, les multitutdes furent constituées justes d v. 20-21 finalités respectives 20 mais la Loi intervint afin que proliférât la faute, 21 afin que de même que régna le péché dans la mort 20 mais là où le péché proliféra, la grâce surabonda ; 21 ainsi que la grâce régnât par la justice, pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur.
Les v. 15-21 établissent des parallélismes de tous ordres
Le tableau met bien en évidence la technique dominante de ces versets, à savoir la comparaison entre deux figures (Adam et le Christ), entre deux modes d’être et d’agir (désobéissance et obéissance), entre deux règnes (péché, jugement et mort, auxquels s’opposent la grâce, la justification et la vie). Mais une comparaison a des fonctions diverses selon le contexte ; elle peut souligner les similitudes ou les différences. Que celle, répétitive, de Rm 5, 15-21 mette en relief des similitudes, la série des « comme » ou « de même que, … de même » le montre. Les situations décrites se ressemblent parce que de chaque côté Paul met en rapport les mêmes éléments, un seul et tous :
v. 18a de même que v. 18b de même aussi par la… d’un seul… par le… d’un seul… pour tous les hommes, pour tous les hommes. v. 19a de même que v. 19b de même aussi par la… du seul homme, par la… du seul la multitude…, la multitude…
Mais si cette comparaison vise à mettre en évidence des ressemblances (v. 18-21), elle commence par une double négation (v. 15-17) qui souligne les différences, et laisse entendre que les ressemblances doivent être comprises sur un fond d’opposition ou de contraste :
v. 15a pas comme la chute, v. 15b de même aussi le don gracieux. v. 16a pas comme par un seul ayant péché, v. 16b le don gratuit.
Paul veut souligner que la grâce divine est sans équivalent, qu’elle ne saurait être mise en parallèle avec la chute humaine :
si en effet combien plus la grâce et le don par la chute d’un seul dans la grâce du seul homme Jésus-Christ les multitudes moururent en faveur des multitudes ont surabondé
Et l’argument a fortiori insiste sur la différence, l’excès du don : il n’y a aucune commune mesure entre la mort universelle, résultat de la faute d’un seul, et ce que Dieu a accordé à tous en Jésus-Christ. Le v. 16 souligne aussi l’asymétrie des points de départ :
à partir de un seul le jugement (aboutit) à la condamnation à partir de nombreuses fautes le don gracieux à la justification.
Le parallèle « à partir de… en vue de » est rompu au niveau de l’origine ; pour la deuxième rangée b (colonne de droite) du tableau page 6, on attendrait « à partir d’un seul (homme) ». L’œuvre gracieuse part au contraire de la multitude des chutes. Cette rupture de parallélisme vise à faire comprendre ce qu’est le don gratuit : pour déclarer juste quiconque se serait transformé, Dieu n’a pas attendu la transformation, mais l’a provoquée et effectuée ; il est venu chercher les humains là où ils étaient, dans leurs péchés. La grâce divine est ainsi bien décrite comme initiative et action gratuite – non motivée par un agir appelant une récompense – étendue à tous sans exception. Au v. 17, l’asymétrie entre les conséquences est encore plus forte :
v.17b la mort a régné par le seul (Adam) v.17e dans la vie ils règneront par le seul Jésus-Christ.
En 17e, on attendrait « la vie a régné (ou régnera) par le seul Jésus-Christ », mais Paul dit : « ils régneront dans la vie par le seul Jésus-Christ », car la grâce ou la vie ne remplace pas la mort comme un tyran en renverse un autre et continue d’opprimer ses sujets ; la disparition du tyran (la mort) a redonné vie et liberté, pouvoir donc, à tous. Telle est la différence : Dieu veut associer et associe les humains à son pouvoir, à sa gloire.
En ces versets, la comparaison est éminemment paradoxale : Paul commence par nier qu’on puisse comparer le prôton et l’eschaton – « mais pas comme la chute, le don de la grâce » (v. 15) –, et lorsque le v. 18 semble amorcer positivement la comparaison (« de même que…, de même »), c’est en réalité pour formuler des oppositions fortes. L’étape négative initiale (v. 15-17) a pour fonction d’indiquer que la chute (ou la faute) d’Adam ne détermine ni la mesure ni le mode avec lequel la grâce a été donnée. En d’autres termes, l’agir salvifique n’est pas simplement une réaction contraire à la désobéissance humaine ; il est une initiative totalement gratuite, débordant les schémas de la justice rétributive.
On pourrait croire que l’opposition entre les deux figures (Adam et celui par qui Dieu a réparé les dégâts) est propre à Paul. Il n’en est rien. Les traditions juives sont, elles aussi, plus intéressées par les effets du péché d’Adam que par sa stature personnelle. Les textes ne manquent pas qui soulignent le rôle décisif joué par sa désobéissance pour l’extension de la mort et la corruption du monde, même si ici ou là son influence est minimisée En l’un ou l’autre texte la responsabilité d’Adam est…. Les passages soulignant le lien entre la désobéissance d’Adam et la propagation de la mort dans le monde sont nombreux, des deutérocanoniques (Si 25, 24) aux apocryphes Cf. 4 Esd 3, 7 ; 7, 116-126 ; 2 Ba 17, 1-4 ; 19, 8 ; 23, 4 ;… et aux midrashim. Certes, en certains livres, la mort ne vient pas d’Adam, mais d’instances supérieures, comme le Diable (Sg 2, 24) Les commentaires notent les ressemblances lexicales existant…, dont l’envie a causé l’entrée de la mort dans le monde, ou les anges, dont le péché revêt une grande importance dans le livre des veilleurs (I Hénoch 6-36) R. Penna insiste beaucoup sur le contraste entre l’explication…. Mais ces passages ne contredisent pas les autres, ils vont seulement plus loin dans l’attribution des causes. Au demeurant, en Rm 5, Paul ne dit pas qu’Adam est à l’origine du péché, mais seulement que par sa désobéissance le péché est entré dans le monde, car il en reste à la comparaison Adam/Christ et aux effets respectifs – mais pas aux causes – de leur agir.
Bref, Rm 5, 12-21 n’est pas le seul passage à signaler le rôle décisif d’Adam dans la propagation de la mort et du malheur, pour les générations humaines et pour le reste du monde ; sa présentation ne diffère pas substantiellement de celle des écrits juifs du temps, elle en est même très proche, dans sa forme et son contenu.
Tout autant que la figure d’Adam, le judaïsme rabbinique insiste aussi sur la figure grâce à laquelle la situation provoquée par le premier péché est renversée. Et c’est ici que les différences avec Rm 5, 12-21 sautent aux yeux.
Si, pour Paul, c’est en Jésus-Christ que Dieu crée une humanité nouvelle, la tradition juive a vu la nouveauté surgir avec Abraham ou même avec le peuple de Dieu, Israël, qui seraient l’un et l’autre l’expression de l’humanité réconciliée et de son espérance. C’est ainsi que le midrash GenR 14, 6 présente Abraham comme le nouvel homme qui a pu réparer le mal occasionné par Adam. Le passage, qui cite une déclaration du livre de Josué (14, 15 : « Le plus grand homme parmi les Anaqim »), l’applique au patriarche, et fait ce commentaire :
Il faut aussi signaler d’autres passages midrashiques, du plus haut intérêt pour la compréhension que le peuple juif a de son statut et de sa vocation, comme GenR 19, 9.2 ; 24, 5.2-3, où cette fois c’est Israël qui est en contrepoint d’Adam : le premier a désobéi à l’injonction divine, le second aime et suit la Torah, par laquelle il a accès à la vie divine – la Torah est l’antidote idéal aux effets du péché d’Adam N. T. Wright, « Adam in Pauline Christology », SBL, 1983,…. Il est clair que Paul ne pouvait donner un tel rôle qu’au Christ, mort et ressuscité, glorifié, avec qui vient au jour l’humanité nouvelle. Mais, si le judaïsme insiste sur le don inouï qu’est la Torah et sur ses effets bénéfiques pour qui en est le sujet, Paul termine Rm 5, 12-21 en signalant son rôle négatif : loin de changer le cours des choses, la loi mosaïque n’a fait que l’aggraver.
L’affirmation de Rm 5, 20 sur la Loi a pour effet immédiat de mettre en valeur le rôle du Christ, en opposition à celui d’Adam : c’est à cause de ces deux hommes et d’eux seuls – pas de la Loi – que le sort de tous les humains s’est joué. Il importe donc de voir comment sont reliés le prôton et l’eschaton.
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L’interprétation (a), fameuse et très suivie depuis saint Augustin, est sans doute la moins fondée grammaticalement, à cause de l’éloignement de l’antécédent (« un seul homme » en 12a). La lecture (b) est pleinement conforme au contexte, c’est-à-dire à l’explication qui suit immédiatement et à l’opposition Adam/Christ des v. 15-19. Si l’expolitio des v. 13-14 insiste sur le fait que la mort a englouti tous les humains sans exception, quels qu’aient été leurs péchés, le v. 12d ne peut qu’énoncer inchoativement le rapport entre les péchés de tous et le règne de la mort. La solution (d) doit évidemment supposer que la mort dont parle Paul est morale et spirituelle, et pas seulement ou d’abord physique, sinon ce serait le fait de mourir qui serait la cause des péchés individuels, et personne n’a jamais soutenu cela – Paul pas davantage. Cela revient à dire que le monde était en état de décomposition morale, et que le résultat en a été l’émergence des péchés individuels. Mais comment le monde pourrait-il être en état de totale décomposition morale sans les péchés commis par les individus ? De plus, pour être valide, cette interprétation doit admettre que le « eph’hôi tous péchèrent » ne dépend pas de la proposition « et ainsi la mort s’est répandue sur tous les humains », mais des deux propositions précédentes (venue du péché et de la mort et mort étendue à tous) ; sinon Paul ferait du péché de tous l’effet de la mort (physique et spirituelle) ce qui ne va pas avec l’incise des v. 13-14 où il insiste sur un autre point ! Au demeurant, l’expolitio des v. 13-14 ne cherche pas à rendre raison d’une conséquence mais d’une situation universelle à laquelle aucune période de l’histoire n’a pu échapper.
L’exégèse (c) est la plus en vogue aujourd’hui, et peut se recommander de l’usage causal que Paul fait du eph’hoi Cf. 2 Co 5, 4 ; Ph 3, 12 ; 4, 10.. Mais en lisant ainsi, ne minimise-t-on pas la responsabilité unique d’Adam mentionnée au v. 12ab ? À quoi l’on a répondu que les péchés des descendants d’Adam ne sont pas cause de la mort au même titre que le sien, « mais au sens où dans le péché des descendants est en quelque sorte à l’œuvre celui de leur ancêtre commun. Voilà pourquoi c’est le péché qui produit la mort, et non le contraire R. Penna, Lettera ai Romani. I. Rm 1-5, Bologne, Dehoniane… ». S’il est vrai que le péché est mortifère, la réponse ne résout pourtant pas la difficulté, car où est-il dit en ces versets que le péché d’Adam est à l’œuvre dans ceux de ses descendants ? En outre, si la mort a atteint tous les hommes puisque tous ont péché, l’incise des v. 13-14 perdrait sa fonction, car elle explique en sens contraire le rapport entre l’extension universelle de la mort et les péchés individuels – nonobstant le fait que les péchés ne pouvaient être accrédités, la mort a régné. Voilà pourquoi la lecture la moins sujette à difficultés est la (b), avec laquelle nous traduisons la fin du v. 12 : « et ainsi la mort s’est répandue sur tous les hommes, situation dans laquelle tous péchèrent. »
Les v. 12-14 soulignent donc les conséquences désastreuses du péché d’Adam, par qui péché et mort sont entrés dans le monde. Mais ces énoncés ne sont qu’un point de départ. Les v. 15-21 vont en effet leur opposer l’œuvre de grâce advenue par la médiation du Christ.
Adam et le Christ
Les v. 15-21 établissent des parallélismes de tous ordres
Adam - péché - mort Christ - grâce - vie a v. 15 thèse raison 15 mais pas comme la faute, si en effet par la faute du seul (Adam) les multiples moururent, 15 (ainsi aussi) le don gracieux combien plus la grâce de Dieu et le don dans la grâce, celle du seul homme Jésus Christ, a-t-elle surabondé en faveur des multitudes b v. 16-17 thèse raison 1 raison 2 16 et non comme par un seul ayant péché en effet, à partir d’un seul le jugement (aboutit) à une condamnation 17 si en effet par la faute d’un seul, la mort a régné par un seul (homme) 16 le don, mais le don gracieux, à partir de multiples fautes, (aboutit) à la justification (dikaiôma) combien plus ceux qui ont reçu l’abondance de la grâce et du don de la justice, règneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ ; c v. 18s conclusions 18 Dès lors donc, comme par la faute d’un seul (cela aboutit) pour tous les hommes à la condamnation, 19 de même en effet que par la désobéissance du seul homme les multitudes furent constituées pécheresses 18 de même aussi par l’agir de justice (dikaiôma) d’un seul (cela aboutit) pour tous les hommes à la justification (dikaiôsis) de vie 19 de même aussi par l’obésissance du seul, les multitutdes furent constituées justes d v. 20-21 finalités respectives 20 mais la Loi intervint afin que proliférât la faute, 21 afin que de même que régna le péché dans la mort 20 mais là où le péché proliféra, la grâce surabonda ; 21 ainsi que la grâce régnât par la justice, pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur.
Les v. 15-21 établissent des parallélismes de tous ordres
Le tableau met bien en évidence la technique dominante de ces versets, à savoir la comparaison entre deux figures (Adam et le Christ), entre deux modes d’être et d’agir (désobéissance et obéissance), entre deux règnes (péché, jugement et mort, auxquels s’opposent la grâce, la justification et la vie). Mais une comparaison a des fonctions diverses selon le contexte ; elle peut souligner les similitudes ou les différences. Que celle, répétitive, de Rm 5, 15-21 mette en relief des similitudes, la série des « comme » ou « de même que, … de même » le montre. Les situations décrites se ressemblent parce que de chaque côté Paul met en rapport les mêmes éléments, un seul et tous :
v. 18a de même que v. 18b de même aussi par la… d’un seul… par le… d’un seul… pour tous les hommes, pour tous les hommes. v. 19a de même que v. 19b de même aussi par la… du seul homme, par la… du seul la multitude…, la multitude…
Mais si cette comparaison vise à mettre en évidence des ressemblances (v. 18-21), elle commence par une double négation (v. 15-17) qui souligne les différences, et laisse entendre que les ressemblances doivent être comprises sur un fond d’opposition ou de contraste :
v. 15a pas comme la chute, v. 15b de même aussi le don gracieux. v. 16a pas comme par un seul ayant péché, v. 16b le don gratuit.
Paul veut souligner que la grâce divine est sans équivalent, qu’elle ne saurait être mise en parallèle avec la chute humaine :
si en effet combien plus la grâce et le don par la chute d’un seul dans la grâce du seul homme Jésus-Christ les multitudes moururent en faveur des multitudes ont surabondé
Et l’argument a fortiori insiste sur la différence, l’excès du don : il n’y a aucune commune mesure entre la mort universelle, résultat de la faute d’un seul, et ce que Dieu a accordé à tous en Jésus-Christ. Le v. 16 souligne aussi l’asymétrie des points de départ :
à partir de un seul le jugement (aboutit) à la condamnation à partir de nombreuses fautes le don gracieux à la justification.
Le parallèle « à partir de… en vue de » est rompu au niveau de l’origine ; pour la deuxième rangée b (colonne de droite) du tableau page 6, on attendrait « à partir d’un seul (homme) ». L’œuvre gracieuse part au contraire de la multitude des chutes. Cette rupture de parallélisme vise à faire comprendre ce qu’est le don gratuit : pour déclarer juste quiconque se serait transformé, Dieu n’a pas attendu la transformation, mais l’a provoquée et effectuée ; il est venu chercher les humains là où ils étaient, dans leurs péchés. La grâce divine est ainsi bien décrite comme initiative et action gratuite – non motivée par un agir appelant une récompense – étendue à tous sans exception. Au v. 17, l’asymétrie entre les conséquences est encore plus forte :
v.17b la mort a régné par le seul (Adam) v.17e dans la vie ils règneront par le seul Jésus-Christ.
En 17e, on attendrait « la vie a régné (ou régnera) par le seul Jésus-Christ », mais Paul dit : « ils régneront dans la vie par le seul Jésus-Christ », car la grâce ou la vie ne remplace pas la mort comme un tyran en renverse un autre et continue d’opprimer ses sujets ; la disparition du tyran (la mort) a redonné vie et liberté, pouvoir donc, à tous. Telle est la différence : Dieu veut associer et associe les humains à son pouvoir, à sa gloire.
En ces versets, la comparaison est éminemment paradoxale : Paul commence par nier qu’on puisse comparer le prôton et l’eschaton – « mais pas comme la chute, le don de la grâce » (v. 15) –, et lorsque le v. 18 semble amorcer positivement la comparaison (« de même que…, de même »), c’est en réalité pour formuler des oppositions fortes. L’étape négative initiale (v. 15-17) a pour fonction d’indiquer que la chute (ou la faute) d’Adam ne détermine ni la mesure ni le mode avec lequel la grâce a été donnée. En d’autres termes, l’agir salvifique n’est pas simplement une réaction contraire à la désobéissance humaine ; il est une initiative totalement gratuite, débordant les schémas de la justice rétributive.
On pourrait croire que l’opposition entre les deux figures (Adam et celui par qui Dieu a réparé les dégâts) est propre à Paul. Il n’en est rien. Les traditions juives sont, elles aussi, plus intéressées par les effets du péché d’Adam que par sa stature personnelle. Les textes ne manquent pas qui soulignent le rôle décisif joué par sa désobéissance pour l’extension de la mort et la corruption du monde, même si ici ou là son influence est minimisée En l’un ou l’autre texte la responsabilité d’Adam est…. Les passages soulignant le lien entre la désobéissance d’Adam et la propagation de la mort dans le monde sont nombreux, des deutérocanoniques (Si 25, 24) aux apocryphes Cf. 4 Esd 3, 7 ; 7, 116-126 ; 2 Ba 17, 1-4 ; 19, 8 ; 23, 4 ;… et aux midrashim. Certes, en certains livres, la mort ne vient pas d’Adam, mais d’instances supérieures, comme le Diable (Sg 2, 24) Les commentaires notent les ressemblances lexicales existant…, dont l’envie a causé l’entrée de la mort dans le monde, ou les anges, dont le péché revêt une grande importance dans le livre des veilleurs (I Hénoch 6-36) R. Penna insiste beaucoup sur le contraste entre l’explication…. Mais ces passages ne contredisent pas les autres, ils vont seulement plus loin dans l’attribution des causes. Au demeurant, en Rm 5, Paul ne dit pas qu’Adam est à l’origine du péché, mais seulement que par sa désobéissance le péché est entré dans le monde, car il en reste à la comparaison Adam/Christ et aux effets respectifs – mais pas aux causes – de leur agir.
Bref, Rm 5, 12-21 n’est pas le seul passage à signaler le rôle décisif d’Adam dans la propagation de la mort et du malheur, pour les générations humaines et pour le reste du monde ; sa présentation ne diffère pas substantiellement de celle des écrits juifs du temps, elle en est même très proche, dans sa forme et son contenu.
Tout autant que la figure d’Adam, le judaïsme rabbinique insiste aussi sur la figure grâce à laquelle la situation provoquée par le premier péché est renversée. Et c’est ici que les différences avec Rm 5, 12-21 sautent aux yeux.
Si, pour Paul, c’est en Jésus-Christ que Dieu crée une humanité nouvelle, la tradition juive a vu la nouveauté surgir avec Abraham ou même avec le peuple de Dieu, Israël, qui seraient l’un et l’autre l’expression de l’humanité réconciliée et de son espérance. C’est ainsi que le midrash GenR 14, 6 présente Abraham comme le nouvel homme qui a pu réparer le mal occasionné par Adam. Le passage, qui cite une déclaration du livre de Josué (14, 15 : « Le plus grand homme parmi les Anaqim »), l’applique au patriarche, et fait ce commentaire :
C’est Abraham. Pourquoi est-il appelé « grand » ? Parce que digne d’être créé avant Adam, mais le Saint, béni soit son nom, dit [à propos d’Adam] : « Il cassera (tout) et il n’y aura personne pour réparer après lui, mais, voici, moi je crée le premier homme, (pour) que, s’il casse (tout), vienne Abraham et répare après lui. »
Il faut aussi signaler d’autres passages midrashiques, du plus haut intérêt pour la compréhension que le peuple juif a de son statut et de sa vocation, comme GenR 19, 9.2 ; 24, 5.2-3, où cette fois c’est Israël qui est en contrepoint d’Adam : le premier a désobéi à l’injonction divine, le second aime et suit la Torah, par laquelle il a accès à la vie divine – la Torah est l’antidote idéal aux effets du péché d’Adam N. T. Wright, « Adam in Pauline Christology », SBL, 1983,…. Il est clair que Paul ne pouvait donner un tel rôle qu’au Christ, mort et ressuscité, glorifié, avec qui vient au jour l’humanité nouvelle. Mais, si le judaïsme insiste sur le don inouï qu’est la Torah et sur ses effets bénéfiques pour qui en est le sujet, Paul termine Rm 5, 12-21 en signalant son rôle négatif : loin de changer le cours des choses, la loi mosaïque n’a fait que l’aggraver.
L’affirmation de Rm 5, 20 sur la Loi a pour effet immédiat de mettre en valeur le rôle du Christ, en opposition à celui d’Adam : c’est à cause de ces deux hommes et d’eux seuls – pas de la Loi – que le sort de tous les humains s’est joué. Il importe donc de voir comment sont reliés le prôton et l’eschaton.
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Le péché originel
Du commencement vers la fin, ou le contraire ?
En Rm 5, 12-19, on ne peut dire qu’Adam n’a pas d’importance, puisque sa (son unique) transgression a déterminé le sort de toute l’humanité après lui. Cela implique-t-il que l’œuvre de grâce divine en Jésus-Christ, l’eschaton, ne puisse être comprise qu’en référence à Adam, au prôton ?
Le passage décrit la responsabilité d’Adam avec force, puisque la transgression du premier homme fait que tous depuis lors ne souffrent pas seulement violence, pèchent et meurent, mais sont aussi fondamentalement pécheurs (hamartôloi), voués à la perdition. Car le substantif hamartôlos ne désigne pas quiconque commet un ou des péchés, mais un statut, selon les catégories du judaïsme de l’époque, celui de tous ceux qui sont ennemis de Dieu, parce qu’ils ne veulent pas le reconnaître et/ou parce qu’ils ne veulent pas faire sa volonté.
L’importance accordée à Adam en Rm 5 vient aussi de ce que l’apôtre passe sous silence les causes lointaines du péché, qu’il s’agisse de l’envie du diable ou de la rébellion des anges ; il ne mentionne pas davantage les ruses de la tentation et la fragilité des humains qui pèchent le plus souvent en se laissant abuser par leur désir. Les circonstances atténuantes de la faute – l’existence d’un tentateur, etc. – n’ont ici aucune place.
Mais en retour, et paradoxalement, Paul passe aussi sous silence l’objet de la transgression et sa gravité. Seul compte le fait qu’il y ait eu transgression et que ses conséquences aient été ce qu’elles sont : l’insistance de Paul ne porte pas d’abord sur le péché des origines – qui n’intéresse pas davantage le judaïsme paratestamentaire –, mais sur le fait que tous sans exception ont été pris dans la spirale d’une mort et d’un péché engluant notre monde : non seulement les hommes ayant précédé la promulgation de la loi mosaïque, mais aussi tous ceux ayant vécu depuis – y compris ceux qui en sont les sujets. On peut même dire – sans contredire nos affirmations antérieures – que le rôle d’Adam est minimisé. La présentation des v. 15-19 a montré que les asymétries visent à mettre en valeur non l’œuvre d’Adam, mais celle de Dieu, qui n’est pas décrite comme un retour à la case de départ : il s’agit d’une totale et gratuite surabondance. La synkrisis commence par deux négations décisives pour l’interprétation. Les données bibliques, reprises et systématisées à propos d’Adam et des conséquences de la chute, servent de faire-valoir à la grâce et au don reçus en Jésus-Christ : les ruptures de la comparaison et l’accumulation des termes grecs exprimant gratuité et don (grâce, don gracieux, don, acte de donner – neuf fois en 5, 15-21) sont symptomatiques à cet égard. Si Adam a de l’importance, c’est pour l’apparition de la mort et de la situation malheureuse dans laquelle le monde fut plongé, il ne détermine en rien l’œuvre de grâce, qui n’est ni une réponse – car totalement gracieuse et venue d’une initiative divine inouïe –, ni un agir proportionné à la faute, bien plutôt pur excès.
La répétition vise d’autre part non à mettre Adam en relief, mais à faire percevoir ce que l’on obtiendra en Christ. Si par un homme (dont on ne sait rien par ailleurs) l’humanité a connu de tels déboires, a fortiori nous pouvons imaginer ce que Dieu nous réserve désormais comme trésors de grâce en Jésus-Christ (dont les lecteurs de Rm savent qu’il est le Fils même de Dieu). L’insistance de l’apôtre vise à faire comprendre que le prôton ne peut être la mesure de l’économie du salut voulu par Dieu. C’est l’extrême de l’œuvre de rédemption qui permet de peser en quelque sorte les effets du péché, et de déclarer qu’il n’y a aucune commune mesure entre ce qui nous est désormais gracieusement accordé en/par Jésus-Christ et ce qu’a déclenché la transgression d’Adam.
En définitive, si la mention du prôton est essentielle, c’est au niveau rhétorique. Paul part en effet d’un fait supposé connu de tous : de même que vous admettez qu’un homme (quel qu’il ait été) ait pu « tout casser » comme dit GenR 14, 6 cité plus haut, a fortiori vous pouvez comprendre, parce que vous en faites déjà l’expérience, qu’en Jésus-Christ Dieu ait voulu tout nous donner et nous ait tout donné. La comparaison ne fait pas ici d’Adam le point de référence – en négatif – de l’agir du Christ, le modèle inversé de sa stature, mais le point de départ indicatif, le tremplin qui permet de parler de l’œuvre du Christ, et qui fait entrevoir ou mieux comprendre l’inouï, comme les paraboles évangéliques.
Que penser de l’insistance du passage sur l’unicité d’Adam ? À la différence des traditions juives, Paul donne sensiblement plus de relief à l’unicité du premier pécheur ; appliqué à Adam, le « un seul » est répété 7 fois Aux v. 12, 15, 16, 17, 18 et 19..
L’Adam pécheur fut-il donc seul ? Paul a-t-il oublié Ève Très tôt, la typologie Adam/Christ a été étendue à Ève et… ? S’il reprend manifestement les données bibliques de Gn 2-3, il les simplifie à l’extrême. L’unicité du premier homme est-elle essentielle à l’argumentation ? Et quelle est sa fonction ?
Avant d’opposer Adam et le Christ (aux v. 17-19), Paul place, en regard de l’unicité de la faute d’Adam, ses effets sur toute l’humanité ; la répétition majeure des v. 12 et 15-16 est bien celle-ci : « Par la faute d’un seul homme, tous les hommes sont morts et ont été condamnés. » Si Paul pointe l’unicité du premier homme, c’est donc d’abord pour mettre en valeur les effets universels de son agir : tous, sans exception, comme le répète l’expolitio, ont été asservis au pouvoir mortifère du péché. L’unicité n’est qu’un tremplin. Mais si c’est le contraste un/tous qui est ainsi mis en valeur, il n’est aucunement expliqué. Qu’un seul homme ait pu entraîner toute l’humanité dans une catastrophe dont les conséquences sont temporellement indéfinies, et pourquoi il en est ainsi, cela est supposé connu et admis. Car la pointe est ailleurs (v. 20-21).
Il y a encore d’autres indices qui nous autorisent à dire que la valeur des conclusions sotériologiques n’est pas fondamentalement basée sur l’unicité du prôton. Rappelons en effet qu’aux v. 15-17 l’œuvre de Dieu n’est pas conditionnée par la transgression du seul Adam, puisqu’au v. 16d, elle part de la multitude des péchés, de la situation désespérée de l’humanité entière : Dieu prend tous les péchés et les pardonne gracieusement. L’asymétrie du verset a son importance ; elle indique clairement que le salut et le rassemblement de toute l’humanité par/en Jésus-Christ ne sont pas déterminés par l’unicité d’Adam, mais par le désir que Dieu a de rassembler tous les hommes pour leur faire partager sa gloire. L’unité du sort de tous ne dépend pas de l’unicité du prôton, mais de ce qu’il leur a été donné de recevoir par Jésus-Christ.
L’unicité d’Adam a son importance, puisqu’elle est répétée, mais, si dans un premier temps elle a pour fonction de mettre en valeur les effets disproportionnés de son agir – tous meurent et deviennent pécheurs –, dans un second temps, elle met en relief la figure du Christ et les effets de son obéissance. Et le raisonnement de Paul s’appuie seulement sur les données traditionnelles : si, comme le dit l’Écriture, par le péché d’un seul homme – dont la stature est délibérément passée sous silence – la situation de tous fut telle, comment ne pas admettre que par le Christ – dont la stature est connue des croyants auxquels il s’adresse – le sort de tous sera changé ? Allons plus loin : l’unicité du prôton est ici dépendante de celle du Christ, elle ne la détermine pas ; parce que Christ est unique, parce qu’en lui l’œuvre gracieuse de Dieu a atteint son excès, son extrême surabondance (cf. v. 20), Paul peut réduire le prôton à l’unicité, pour qu’au seul Christ corresponde le seul Adam. La finale de l’expolitio (v. 14d) confirme indiscutablement cette hypothèse : Paul a repensé Adam en termes typologiques, il a relu le prôton à partir de l’événement Christ. L’insistance de l’apôtre sur le « un seul » ne se comprend donc qu’à partir de ce qu’il connaît de la vocation de l’humanité en Jésus-Christ. Ayant vaincu la mort, glorieux de la gloire même de Dieu, Christ peut être proclamé premier-né d’une humanité nouvelle, justifiée et appelée à la gloire (v. 17b). Si le « un seul » dans l’ordre de la chute et de la mort n’est pas ce qui détermine ou conditionne l’œuvre divine de salut La manière dont Rm 5 présente Adam est éminemment…, le « un seul » est en revanche de la plus grande importance dans l’ordre de la grâce : en lui, Dieu a donné toute bénédiction, et sans retour.
Conclusion
Que nous a dit Rm 5, 12-21 sur Adam et le péché « originel » ?
(a) La première partie du passage (v. 12-14) a pour fonction de rappeler que la situation de mort universelle n’est pas due aux péchés individuels des humains, mais à la première transgression, celle d’Adam ; c’est sur fond de peine de mort universelle que toutes les générations suivantes ont chuté, même celles ayant vécu avant la loi mosaïque, en un temps où le péché n’était donc pas comptabilisé comme tel. Et, à cet égard, Paul ne dit rien de vraiment nouveau. Ses propos ne font que refléter les traditions biblique et juive.
(b) Par rapport à ce fond commun biblique et juif, l’écart vient des propos de l’apôtre sur la loi mosaïque, qui loin de changer le sort de l’humanité l’a au contraire aggravé, en faisant proliférer les désobéissances et les fautes.
(c) Le texte de Rm 5 ne fait aucunement dépendre l’œuvre salvifique divine de l’unicité du prôton, comme si cette dernière avait été décisive pour déterminer l’unicité du médiateur du salut. C’est en réalité à partir du « seul homme Jésus-Christ » que Paul a relu le commencement, avec les simplifications que nous avons constatées, qu’il a aussi compris en quoi notre humanité était une, en Christ, et voulue comme telle depuis le commencement, qu’il déclare enfin que ce qui advint alors n’a vraiment rien de comparable – comme l’indiquent les négations fortes des v. 15-17 – avec l’œuvre salvifique souverainement gracieuse de Dieu. Les propos de Paul sur le péché originel sont ancrés dans sa sotériologie, dans sa réflexion sur l’œuvre salvifique de Dieu en Jésus-Christ. En d’autres termes, ce n’est pas une anthropologie pessimiste qui guide la doctrine paulinienne du péché originel, mais sa christologie, celle-là même qui lui fait relire le prôton à partir de l’eschaton.
https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2008-1-page-1.htm#
En Rm 5, 12-19, on ne peut dire qu’Adam n’a pas d’importance, puisque sa (son unique) transgression a déterminé le sort de toute l’humanité après lui. Cela implique-t-il que l’œuvre de grâce divine en Jésus-Christ, l’eschaton, ne puisse être comprise qu’en référence à Adam, au prôton ?
Le passage décrit la responsabilité d’Adam avec force, puisque la transgression du premier homme fait que tous depuis lors ne souffrent pas seulement violence, pèchent et meurent, mais sont aussi fondamentalement pécheurs (hamartôloi), voués à la perdition. Car le substantif hamartôlos ne désigne pas quiconque commet un ou des péchés, mais un statut, selon les catégories du judaïsme de l’époque, celui de tous ceux qui sont ennemis de Dieu, parce qu’ils ne veulent pas le reconnaître et/ou parce qu’ils ne veulent pas faire sa volonté.
L’importance accordée à Adam en Rm 5 vient aussi de ce que l’apôtre passe sous silence les causes lointaines du péché, qu’il s’agisse de l’envie du diable ou de la rébellion des anges ; il ne mentionne pas davantage les ruses de la tentation et la fragilité des humains qui pèchent le plus souvent en se laissant abuser par leur désir. Les circonstances atténuantes de la faute – l’existence d’un tentateur, etc. – n’ont ici aucune place.
Mais en retour, et paradoxalement, Paul passe aussi sous silence l’objet de la transgression et sa gravité. Seul compte le fait qu’il y ait eu transgression et que ses conséquences aient été ce qu’elles sont : l’insistance de Paul ne porte pas d’abord sur le péché des origines – qui n’intéresse pas davantage le judaïsme paratestamentaire –, mais sur le fait que tous sans exception ont été pris dans la spirale d’une mort et d’un péché engluant notre monde : non seulement les hommes ayant précédé la promulgation de la loi mosaïque, mais aussi tous ceux ayant vécu depuis – y compris ceux qui en sont les sujets. On peut même dire – sans contredire nos affirmations antérieures – que le rôle d’Adam est minimisé. La présentation des v. 15-19 a montré que les asymétries visent à mettre en valeur non l’œuvre d’Adam, mais celle de Dieu, qui n’est pas décrite comme un retour à la case de départ : il s’agit d’une totale et gratuite surabondance. La synkrisis commence par deux négations décisives pour l’interprétation. Les données bibliques, reprises et systématisées à propos d’Adam et des conséquences de la chute, servent de faire-valoir à la grâce et au don reçus en Jésus-Christ : les ruptures de la comparaison et l’accumulation des termes grecs exprimant gratuité et don (grâce, don gracieux, don, acte de donner – neuf fois en 5, 15-21) sont symptomatiques à cet égard. Si Adam a de l’importance, c’est pour l’apparition de la mort et de la situation malheureuse dans laquelle le monde fut plongé, il ne détermine en rien l’œuvre de grâce, qui n’est ni une réponse – car totalement gracieuse et venue d’une initiative divine inouïe –, ni un agir proportionné à la faute, bien plutôt pur excès.
La répétition vise d’autre part non à mettre Adam en relief, mais à faire percevoir ce que l’on obtiendra en Christ. Si par un homme (dont on ne sait rien par ailleurs) l’humanité a connu de tels déboires, a fortiori nous pouvons imaginer ce que Dieu nous réserve désormais comme trésors de grâce en Jésus-Christ (dont les lecteurs de Rm savent qu’il est le Fils même de Dieu). L’insistance de l’apôtre vise à faire comprendre que le prôton ne peut être la mesure de l’économie du salut voulu par Dieu. C’est l’extrême de l’œuvre de rédemption qui permet de peser en quelque sorte les effets du péché, et de déclarer qu’il n’y a aucune commune mesure entre ce qui nous est désormais gracieusement accordé en/par Jésus-Christ et ce qu’a déclenché la transgression d’Adam.
En définitive, si la mention du prôton est essentielle, c’est au niveau rhétorique. Paul part en effet d’un fait supposé connu de tous : de même que vous admettez qu’un homme (quel qu’il ait été) ait pu « tout casser » comme dit GenR 14, 6 cité plus haut, a fortiori vous pouvez comprendre, parce que vous en faites déjà l’expérience, qu’en Jésus-Christ Dieu ait voulu tout nous donner et nous ait tout donné. La comparaison ne fait pas ici d’Adam le point de référence – en négatif – de l’agir du Christ, le modèle inversé de sa stature, mais le point de départ indicatif, le tremplin qui permet de parler de l’œuvre du Christ, et qui fait entrevoir ou mieux comprendre l’inouï, comme les paraboles évangéliques.
Que penser de l’insistance du passage sur l’unicité d’Adam ? À la différence des traditions juives, Paul donne sensiblement plus de relief à l’unicité du premier pécheur ; appliqué à Adam, le « un seul » est répété 7 fois Aux v. 12, 15, 16, 17, 18 et 19..
L’Adam pécheur fut-il donc seul ? Paul a-t-il oublié Ève Très tôt, la typologie Adam/Christ a été étendue à Ève et… ? S’il reprend manifestement les données bibliques de Gn 2-3, il les simplifie à l’extrême. L’unicité du premier homme est-elle essentielle à l’argumentation ? Et quelle est sa fonction ?
Avant d’opposer Adam et le Christ (aux v. 17-19), Paul place, en regard de l’unicité de la faute d’Adam, ses effets sur toute l’humanité ; la répétition majeure des v. 12 et 15-16 est bien celle-ci : « Par la faute d’un seul homme, tous les hommes sont morts et ont été condamnés. » Si Paul pointe l’unicité du premier homme, c’est donc d’abord pour mettre en valeur les effets universels de son agir : tous, sans exception, comme le répète l’expolitio, ont été asservis au pouvoir mortifère du péché. L’unicité n’est qu’un tremplin. Mais si c’est le contraste un/tous qui est ainsi mis en valeur, il n’est aucunement expliqué. Qu’un seul homme ait pu entraîner toute l’humanité dans une catastrophe dont les conséquences sont temporellement indéfinies, et pourquoi il en est ainsi, cela est supposé connu et admis. Car la pointe est ailleurs (v. 20-21).
Il y a encore d’autres indices qui nous autorisent à dire que la valeur des conclusions sotériologiques n’est pas fondamentalement basée sur l’unicité du prôton. Rappelons en effet qu’aux v. 15-17 l’œuvre de Dieu n’est pas conditionnée par la transgression du seul Adam, puisqu’au v. 16d, elle part de la multitude des péchés, de la situation désespérée de l’humanité entière : Dieu prend tous les péchés et les pardonne gracieusement. L’asymétrie du verset a son importance ; elle indique clairement que le salut et le rassemblement de toute l’humanité par/en Jésus-Christ ne sont pas déterminés par l’unicité d’Adam, mais par le désir que Dieu a de rassembler tous les hommes pour leur faire partager sa gloire. L’unité du sort de tous ne dépend pas de l’unicité du prôton, mais de ce qu’il leur a été donné de recevoir par Jésus-Christ.
L’unicité d’Adam a son importance, puisqu’elle est répétée, mais, si dans un premier temps elle a pour fonction de mettre en valeur les effets disproportionnés de son agir – tous meurent et deviennent pécheurs –, dans un second temps, elle met en relief la figure du Christ et les effets de son obéissance. Et le raisonnement de Paul s’appuie seulement sur les données traditionnelles : si, comme le dit l’Écriture, par le péché d’un seul homme – dont la stature est délibérément passée sous silence – la situation de tous fut telle, comment ne pas admettre que par le Christ – dont la stature est connue des croyants auxquels il s’adresse – le sort de tous sera changé ? Allons plus loin : l’unicité du prôton est ici dépendante de celle du Christ, elle ne la détermine pas ; parce que Christ est unique, parce qu’en lui l’œuvre gracieuse de Dieu a atteint son excès, son extrême surabondance (cf. v. 20), Paul peut réduire le prôton à l’unicité, pour qu’au seul Christ corresponde le seul Adam. La finale de l’expolitio (v. 14d) confirme indiscutablement cette hypothèse : Paul a repensé Adam en termes typologiques, il a relu le prôton à partir de l’événement Christ. L’insistance de l’apôtre sur le « un seul » ne se comprend donc qu’à partir de ce qu’il connaît de la vocation de l’humanité en Jésus-Christ. Ayant vaincu la mort, glorieux de la gloire même de Dieu, Christ peut être proclamé premier-né d’une humanité nouvelle, justifiée et appelée à la gloire (v. 17b). Si le « un seul » dans l’ordre de la chute et de la mort n’est pas ce qui détermine ou conditionne l’œuvre divine de salut La manière dont Rm 5 présente Adam est éminemment…, le « un seul » est en revanche de la plus grande importance dans l’ordre de la grâce : en lui, Dieu a donné toute bénédiction, et sans retour.
Conclusion
Que nous a dit Rm 5, 12-21 sur Adam et le péché « originel » ?
(a) La première partie du passage (v. 12-14) a pour fonction de rappeler que la situation de mort universelle n’est pas due aux péchés individuels des humains, mais à la première transgression, celle d’Adam ; c’est sur fond de peine de mort universelle que toutes les générations suivantes ont chuté, même celles ayant vécu avant la loi mosaïque, en un temps où le péché n’était donc pas comptabilisé comme tel. Et, à cet égard, Paul ne dit rien de vraiment nouveau. Ses propos ne font que refléter les traditions biblique et juive.
(b) Par rapport à ce fond commun biblique et juif, l’écart vient des propos de l’apôtre sur la loi mosaïque, qui loin de changer le sort de l’humanité l’a au contraire aggravé, en faisant proliférer les désobéissances et les fautes.
(c) Le texte de Rm 5 ne fait aucunement dépendre l’œuvre salvifique divine de l’unicité du prôton, comme si cette dernière avait été décisive pour déterminer l’unicité du médiateur du salut. C’est en réalité à partir du « seul homme Jésus-Christ » que Paul a relu le commencement, avec les simplifications que nous avons constatées, qu’il a aussi compris en quoi notre humanité était une, en Christ, et voulue comme telle depuis le commencement, qu’il déclare enfin que ce qui advint alors n’a vraiment rien de comparable – comme l’indiquent les négations fortes des v. 15-17 – avec l’œuvre salvifique souverainement gracieuse de Dieu. Les propos de Paul sur le péché originel sont ancrés dans sa sotériologie, dans sa réflexion sur l’œuvre salvifique de Dieu en Jésus-Christ. En d’autres termes, ce n’est pas une anthropologie pessimiste qui guide la doctrine paulinienne du péché originel, mais sa christologie, celle-là même qui lui fait relire le prôton à partir de l’eschaton.
https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2008-1-page-1.htm#
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Le péché originel
Synode : quels sont les sept péchés pour lesquels l’Église a demandé pardon ?
Analyse
Lors de la célébration pénitentielle qui a ouvert la deuxième session du Synode pour l’avenir de l’Église, les cardinaux ont demandé pardon pour sept péchés inhabituels. Péché contre la paix, les femmes ou la doctrine… De quoi s’agit-il ?
Le pape François participe à une veillée de prière dans la basilique Saint-Pierre avant le début de l’assemblée générale du synode, mardi 1er octobre 2024.ALESSANDRA TARANTINO / AP
Mardi 1er octobre, après deux jours de retraite spirituelle, la deuxième session du Synode « pour une Église plus synodale » s’est ouverte avec une cérémonie pénitentielle inhabituelle. Sept cardinaux ont tour à tour demandé pardon pour sept « péchés », loin des péchés capitaux bien connus. Quels sont-ils ?
C’est le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay (Inde), qui a ouvert la liste par une demande de pardon « pour le manque de courage, du courage nécessaire...
Analyse
Lors de la célébration pénitentielle qui a ouvert la deuxième session du Synode pour l’avenir de l’Église, les cardinaux ont demandé pardon pour sept péchés inhabituels. Péché contre la paix, les femmes ou la doctrine… De quoi s’agit-il ?
- Christel Juquois,
- le 02/10/2024 à 19:25
Le pape François participe à une veillée de prière dans la basilique Saint-Pierre avant le début de l’assemblée générale du synode, mardi 1er octobre 2024.ALESSANDRA TARANTINO / AP
Mardi 1er octobre, après deux jours de retraite spirituelle, la deuxième session du Synode « pour une Église plus synodale » s’est ouverte avec une cérémonie pénitentielle inhabituelle. Sept cardinaux ont tour à tour demandé pardon pour sept « péchés », loin des péchés capitaux bien connus. Quels sont-ils ?
► Le péché contre la paix
C’est le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay (Inde), qui a ouvert la liste par une demande de pardon « pour le manque de courage, du courage nécessaire...
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(Romains 7:21) 21 Je trouve donc cette loi dans mon cas : quand je veux faire ce qui est juste, ce qui est mauvais est présent chez moi.
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