Quand les scientifiques trichent
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Quand les scientifiques trichent
Quand les scientifiques trichent
Quand les scientifiques trichent : enquête dans les coulisses des labos
Expériences truquées, études biaisées, résultats falsifiés... à côté d'exemples célèbres qui, régulièrement, défrayent la chronique, les cas de fraude scientifique s'accumulent aujourd'hui dans les labos. Jusqu'où ces "pratiques douteuses" entachent-elles les métiers de la recherche ? Pourquoi certains franchissent-ils la ligne rouge ? Que faire pour l'éviter ? Nous sommes allés enquêter dans les coulisses de la science.
Un biologique coréen escroc ès clonage, un immunologiste américain truquant ses souris de laboratoire, un paléontologue japonais maquillant des fossiles, un physicien allemand trafiquant ses courbes d'expérience...
Les croustillantes histoires de grandes fraudes scientifiques font régulièrement la une des médias, soulevant de troublantes questions sur les motivations de ces escrocs en blouse blanche (voir encadrés). Pour autant, impossible de réduire les causes de la fraude scientifique au désordre psychologique de ses rares adeptes.
Car dans l'ombre de ces criminels, ce sont en réalité quantité de petits délinquants qui se cachent. Sans réaliser d'écarts spectaculaires, ceux-là devient, parfois inconsciemment, de la conduite irréprochable exigée d'eux. Au risque de miner la pratique de la recherche ? La communauté scientifique a choisi d'anticiper la question: aujourd'hui, elle se mobilise pour tenter d'éradiquer les comportements qui franchissent la ligne rouge.
Certes, les conséquences d'une triche en recherche fondamentale n'ayant bien souvent d'autre conséquence que l'atteinte à l'éthique et la mauvaise utilisation des fonds de recherche, il n'existe pas de police internationale dédiée à la question - et donc aucun recensement précis de ses occurrences. La question reste donc taboue et les enquêtes rares. Mais en 2005, la première du genre, publiée dans la revue scientifique Nature, avait fait sensation. Menée par trois spécialistes de l'éthique aux États-Unis, l'enquête portait sur quelques milliers de biologistes soumis à un questionnaire en tout anonymat.
Résultat: un tiers des chercheurs avouaient avoir eu recours à des pratiques douteuses ! Plus de 15% avaient accepté de modifier le projet initial, la méthodologie ou les résultats d'une étude sous la pression de leur source de financement.
L'ARCHÉOLOGUE QUI ENTERRAIT LES PIERRES
Au départ, Shinichi Fujimura était archéologue amateur. Mais ses découvertes sensationnelles, son intuition, sa chance, ses "mains divines" qui fouillaient avec succès là où les plus expertes avaient échoué, lui avaient valu la reconnaissance des scientifiques japonais et un poste de direction à l'institut paléolithique de Tohoku. Ses travaux permirent en effet pendant les années 1990 de reculer considérablement les traces des premiers hommes au Japon - 600 000 ans, contre -35 000 ans auparavant Las, 22 octobre 2000, sur le site archéologique de Kamitakamori, des reporters soupçonneux du quotidien national Mainichi Shimbun le filmèrent à son insu dans un contre-emploi embarrassant : en train d'enterrer des pierres taillées. Cinq jours plus tard, il annonçait avec aplomb la mis au jour de ces mêmes objets dans des couches très ancienne. Ce fut sa dernière "découverte". Le 5 novembre, il fut confondu sa fraude lors d'une conférence de presse. L'enquête révéla qu'il avait procédé ainsi dans chacun des 168 où il avait sévi, bouleversant la vision de la période paléolithique japonaise. En cause, probablement, la grande concurrence entre équipes, et la forte pression médiatique régnant sur la discipline : les découvertes étaient bien souvent annoncées triomphalement à la presse avant toute publication scientifique, aux dépens de la rigueur nécessaire, Fujimura a été interné pour maladie mentale, et l'Institut de Tohoku a fermé ses portes en 2004. Le fraudeur aurait aujourd'hui changé de nom et refait sa vie loin des terrains archéologiques.
Le 5 novembre 2000, Shinichi Fujimura, à dr., avoue la supercherie.
Il mystifiait la communauté des archéologues depuis, plusieurs années
FFP, ACRONYME DE TRIPLE DÉLIT
Certes, seuls 0,3 % d'entre eux avaient cédé à la tentation de falsifier leurs données et 1,4 % s'étaient rendus coupables de plagiat, mais le bilan n'en reste pas moins alarmant. D'autant qu'une étude publiée en juin dernier (portant elle aussi sur la recherche biomédicale aux États-Unis) révélait que de nombreux cas de triches restent inconnus de l'Office de l'intégrité de la recherche (une instance du Département fédéral des services de santé), contrairement à ce qu'exige la procédure américaine : 37% des fraudes dont les chercheurs avaient été témoins n'étaient pas rapportées aux autorités compétentes. Ce qui laisse penser que les cas répertoriés ne sont qu'une partie émergée de l'iceberg...
Concrètement, la fraude scientifique se manifeste sous la forme de trois principaux délits: la fabrication de données de chercheur créé de toutes pièces les résultats d'une expérience), la falsification de données (il arrange ses résultats de manière a les rendre favorables a sa démonstration), et le plagiat (il s'approprie sans les citer les travaux d'une autre équipe).
Un trio connu sous l'acronyme FFP, que la plupart des pays adoptent aujourd'hui comme définition officielle. Mis à part le FFP, un certain nombre de comportements à éviter dictent également leur "bonne conduite" aux scientifiques: il est par exemple interdit de détruire les données primaires d'une expérience, d'en cacher une partie, d'exercer un abus de pouvoir sur un étudiant, de ne pas signaler un possible conflit d'intérêt (lors d'une recherche financée par des fonds privés notamment)...
Le problème, c'est qu'il est bien difficile de faire la part des choses entre manque de rigueur et malhonnêteté.
Et les enquêtes sont très délicates à mener. A la fin de l'été dernier, un physicien de l'université de Purdue, Rusi Taleyarkhan, était ainsi déclaré coupable de mauvaise conduite après... deux ans et demi d'investigations l Sa faute ? Avoir, en 2005, supervisé dans l'ombre sans la co-signer, une étude présentée comme indépendante et confirmant ses propres travaux sur la "fusion nucléaire en bulles", publiés en 2002. Un comportement déplacé, et d'autant plus suspect que jusqu'à présent, les laboratoires concurrents échouent à reproduire ses résultats. Il prétend en effet avoir obtenu des réactions de fusion nucléaire à l'aide d'un procédé relativement simple: il s'agit d'envoyer des neutrons sur un liquide pour y créer des petites cavités, qui se transforment en bulle de gaz sous l'effet d'ultrasons. Ces bulles, en se dilatant et se comprimant très rapidement, semblent fournir suffisamment d'énergie pour la réaction.
Cette potentielle nouvelle source d'énergie a d'ailleurs permis à Thaleyarkhan d'obtenir des financements conséquents du département de la Défense américain....
https://www.science-et-vie.com/archives/quand-les-scientifiques-trichent-38760
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Quand les scientifiques trichent
L'imposture en préhistoire
Un historique des tentatives de fraudes en Préhistoire
L'IMPOSTURE EN PREHISTOIRE.
L'histoire de la préhistoire relate un nombre inhabituel d'affaires d'imposture, certaines ont eu leur heure de célébrité d'autres sont restées discrètes, toutes sont maintenant presque oubliées. Un bref retour sur cette période constitue une sorte de visite d'un magasin de curiosités anciennes en même temps qu'un rappel à une vigilance toujours nécessaire. Les fouilles modernes contrôlées et multidisciplinaires ne permettent plus ce genre d'aventure, le champ de l'imposture et du faux se trouve maintenant réduit aux vrais faux et aux fausses accusations.
Dossier en 2 parties :
La Flêche géante - Brénio - - - - - - - Croix, haches - Brénio
LA CLYDE 1896-1905
Le 13 avril 1896 Adam Millar rend compte des fouilles qu'il vient d'effectuer sur l'emplacement d'un donjon ruiné à Dunbuie près de l'embouchure de la Clyde. A côté du matériel banal dans ce genre de site il décrit neuf pointes de lance en schiste dont six sont décorées, des plaquettes de pierre parfois perforées décorées de cercles de cupules, de lignes, des fragments d'os présentant des incisions qui évoquent une écriture, des coquilles décorées dont une patelle gravée d'une figure humaine. Selon son inventeur le site est préceltique. D'emblée des réserves sont exprimées.
En 1898 survient un seconde découverte du même genre à Dumbuck toujours dans la vallée de la Clyde. Dans ce qui paraît être les restes d'une structure sur pilotis, apparaissent des objets insolites en particulier des coquillages décorés de figures humaines. Munro, archéologue célèbre, déjà très réticent au sujet de Dunbuie dénonce la fraude il a observé sur les poteaux des traces de haches de fer, il a recueilli un fragment osseux caractéristique d'une espèce de daim, le fallow-deer qui a été introduite en Grande-Bretagne par les Romains etc. Une vaste controverse se développe animée, en particulier par le Rev. Astley, secrétaire général de la British Archoelogical Association.
A l'automne 1901une troisième découverte Langbank toujours dans la vallée de la Clyde vient alimenter le dossier avec de nouvelles pièces excentriques : coquilles d'huîtres ornées d'une face humaine grotesque, schéma d'un animal cornu ébauche d'écriture. La querelle se poursuit de plus belle, elle ne s'éteindra qu'après la mort du Rev. Astley, pourtant en 1903 un nouvel argument objectif de poids a été versé au dossier. Boyd Dawkins, naturaliste de passage à Edimbourg, examine quatre coquilles d'huître provenant de Dunbuie, deux sont roulées et appartiennent à l'espèce britannique commune, les deux autres par contre sont fraîches et présentent les caractères d'insertion musculaires typiques d'une espèce américaine dite Blue Points.
RIOU 1905-1907
L'île de Riou est un îlot rocheux situé à trois ou quatre kilomètres de la côte provençale, à proximité de Marseille. Au début de l'année 1905 l'abbé Arnaud d'Angel y découvre un gisement où il remarque des silex taillés dont les formes évoquent une origine égyptienne. Le docteur Capitan, Professeur d'Anthropologie préhistorique à l'Ecole d'Anthropologie, est prévenu. Suivant son habitude il arrive sans délais et ayant confirmé le diagnostic prend les choses en mains. Le 11 août de la même année les deux hommes présentent une communication retentissante devant l'Académie des Inscriptions. Après avoir présenté la similitude entre les silex de Riou et ceux provenant du Fayoum ils décrivent la fouille. Le site comprend cinq couches : A Romaine, B Grecque, C Ligure, D Néolithique égyptienne dont proviennent les silex, E Néolithique locale. Riou qui au néolithique était relié au continent aurait été ainsi le point d'arrivée de navigateurs égyptiens. Cette conception remet en cause les idées de l'époque sur le peuplement de la Gaule et en même temps attribue aux Egyptiens une capacité nouvelle de navigation au long cours .
Cette nouveauté n'est pas accueillie sans réticences, des compléments et des vérifications sont souhaités mais de manière feutrée. En 1907 Cartailhac, assisté de l'égyptologue J. de Morgan, fait éclater la vérité. Les silex non seulement sont identiques à ceux provenant de la localité de Kom-Hachim au Fayoum mais il présentent une patine caractéristique, dite patine du désert, qui n'a pas pu se former à Riou. Un professeur de géologie reconnu, M. Fournier, a exploré l'île sans rien observer et publié le résultat de ses recherches. J. de Morgan se rend sur le site, il ramasse quelques pièces égyptiennes en surface mais rien en profondeur. Capitan doit reconnaître s'être laissé abuser. Fort opportunément, un peu trop peut-être, un vieillard malade confie sous couvert d'anonymat à M. Clerc Conservateur du musée Borély avoir introduit les silex à Riou pour mystifier l'abbé d'Angel. Celui-ci cessera désormais de s'intéresser à la préhistoire.
PILTDOWN. 1908 1953
Charles Dawson avocat de formation, d'un naturel enthousiaste, est passionné de géologie et d'archéologie, il est membre de la Geological Society de Londres. Régisseur d'une propriété rurale, Barkham Manor dans le Sussex, il y remarque une carrière de gravier et recommande aux ouvriers d'être vigilants et de le prévenir s'ils découvrent des outils de pierre ou des fossiles. En 1908 il apprend ainsi la mise au jour de fragments bruns qui, pour les ouvriers, semblent être des morceaux de noix de coco. Dawson les identifie comme des fragments de boite crânienne. Dans les années suivantes d'autres fragments apparaissent associés à une dent d'hippopotame fossile. En 1912 Dawson prévient son ami de la Geological Society Smith Woodward conservateur au British Museum et spécialiste des poissons et des reptiles. Après une visite du site qui lui permet de découvrir des silex taillés et des restes fossiles d'animaux éteints il décide que le site mérite d'être exploité, ce qui est fait l'été suivant. L'affaire s'ébruite dans la presse quotidienne et le 18 Décembre 1912 les deux inventeurs présentent leur matériel à la Geological Society : des restes d'animaux éteints, des silex taillés (eolithes) surtout plusieurs fragments de calotte crânienne et une mâchoire d'aspect très simien. Ils proposent une reconstitution de la boîte crânienne, baptisent le fossile Eoanthropus dawsoni ( l'homme de l'aurore de D.) et font de lui le plus ancien ancêtre connu de l'homme. Cette révélation fait un bruit considérable dans le grand public aussi bien que dans le monde scientifique. Les géologues attestent l'ancienneté du site, du même coup celle des fossiles et des artefacts humains n'est pas discutée. Seuls l'abbé Breuil et quelques chercheurs américains émettent des doutes, ils ne sont pas entendus. Les chercheurs anglais qui avaient beaucoup de peine à admettre que leur pays ne produise aucun fossile humain alors qu'il s'en trouvait en Belgique en France et même,comble de tout, en Afrique du Sud sont ravis et se lancent dans une querelle sur la manière de reconstituer le crâne. En 1913 Teilhard de Chardin en visite sur le site et, accompagné de Dawson, découvre une autre dent, un canine dont la morphologie est nettement simiesque. En 1915 Dawson découvre sur un autre site, dont il ne révèle pas l'emplacement avant sa mort en 1916, des fragments de crâne d'Eoanthropus , une molaire et des os de rhinocéros.
Dans l'ensemble, même si des réserves sont exprimées ici ou là, surtout outre atlantique, la découverte de Piltdown est accepté et intégrée dans les manuels. Le 21 Novembre 1953 J. S. Weiner, K. P. Oakley et W. E. Le Gros Clark apportent la preuve de la supercherie et provoquent une véritable tempête, à tel point que le parlement britannique se saisit de l'affaire et envisage de voter une motion de défiance vis à vis du British Museum. Le point de départ est l'observation des molaires elles sont aplaties, usées, ce qui est normal mais n'ont pas la même hauteur ce qui est impossible. Un examen plus approfondi montre qu'elles ont été limées. Les analyses, dosage du fluor, confirmeront le truquage, la mandibule est celle d'un orang-outan moderne elle a été fracturée et teintée artificiellement, les molaires ont été limées. Toutes les autres pièces ont été teintées et introduites frauduleusement sur le site, l'os fossile d'hippopotame selon son taux de fluor proviendrait d'Afrique du Nord, les fragments de calotte crânienne sont médiévaux.
La supercherie est donc complète, elle est surtout particulièrement habile. Le faussaire a su concevoir et exécuter un faux correspondant exactement au attentes des savants anglais de l'époque. C'était un homme tout à fait averti et qui, en plus, devait avoir accès aux collections d'un musée important, peut-être même à celles du British Museum. De qui s'agissait-il ? La question reste entière tous les protagonistes ont été soupçonnés y compris Teilhard de Chardin, aucune preuve objective n'a pu être apportée, personne n'a avoué même sur son lit de mort. Le principal suspect reste Dawson lui-même. (lire l'article sur le fameux "chainon manquant")
GLOZEL 1924- ?
Le 1er mars 1924 Emile Fradin, 17 ans, aide son grand-père Claude à défricher un champ sur leur propriété de Glozel, hameau de la commune de Ferrières-sur-Sichon Allier. Une vache de l'attelage enfonce une patte dans une cavité, en la dégageant il découvre une fosse contenant des objets de pierre et d'os ainsi que des fragments de céramique. La Société d'Emulation du Bourbonnais, prévenue, charge un instituteur voisin Benoît Clément d'explorer le site, il sera accompagné d'un membre de la société Joseph Viple, procureur de la république. Ils exhument de nombreux objets mais après quelques semaines Viple les déclare sans grand intérêt et incite les Fradin à reprendre leurs travaux, ce qui est fait.
Au début 1925 Clément qui se croit l'inventeur du site sollicite de la Société d'Emulation une subvention de 50 francs pour poursuivre la fouille. La réponse est un refus faute de fonds disponibles. A cette occasion le docteur Antonin Morlet, médecin thermal à Vichy, féru d'archéologie, apprend l'existence de Glozel. Il examine chez Clément les pièces déjà découvertes et décide de poursuivre les fouilles à ses frais, il loue le champ aux Fradin 200 francs par an en leur laissant la propriété des découvertes. Les fouilles de 1925 et 26 produisent un lot considérable d'objets disparates, environ 3 000 pièces : galets et os gravés, objets en pierre taillée ou polie, nombreuses tablettes d'argile portant soit des empreintes de main soit des caractères évoquant une écriture primitive, fragments d'os, de bois de renne, de céramique, de verre et même un cylindre de métal. Dans sa publication Morlet date le site de la fin du néolithique. La présence d'inscriptions susceptibles de bouleverser les hypothèse de l'époque sur l'apparition de l'écriture donne à la publication un retentissement d'autant plus grand que Morlet n'hésitera pas,en plus, à évoquer les mythes de continents perdus, Atlantide et Empire Mû. La grande presse s'empare de l'affaire, Le Mercure de France à partir de 1926 tient une rubrique régulière. Les visiteurs célèbres se succèdent et participent aux fouilles, on distingue les glozéliens et les anti-glozéliens, le ton monte, on s'injurie largement, on se bat un peu, plusieurs procès sont lancés. Curieusement le retentissement à l'étranger est nul. Une perquisition permet de saisir un lot d'objets, le juge d'instruction décide de les soumettre à l'expertise de Gaston-Edmond Bayle chef des services de l'identité judiciaire de Paris. Le rapport (10 05 1929 et 28 05 1931) conclut à la fraude en s'appuyant sur un faisceau d'arguments objectifs solides, en particulier les tablettes qui n'ont pas été cuites, elles contiennent en effet de nombreux fragments végétaux certains encore chargés de chlorophylle,elles n'ont donc pas pu se conserver depuis le néolithique. Après ce rapport et au fil des ans la communauté scientifique va se ranger en quasi totalité dans le camp des anti-glozéliens. Glozel gardera cependant des partisans actifs, surtout dans le monde littéraire et la grande presse. En 1983 les fouilles sont reprises à l'initiative du ministère, leur résultat défavorable à Glozel ne sera publié qu'en 1995. Parallèlement les méthodes de datation modernes, spectrométrie thermoluminescence et carbone 14, confirment, après une période initiale de flottement tout à fait banale, la non ancienneté du site. Mais de façon un peu étonnante certains restent attachés à la défense de Glozel, il est toujours possible de visiter le musée et plusieurs sites Internet lui sont consacrés.
LES FAUSSES ACCUSATIONS.
Deux grottes ornées françaises ont fait l'objet au moment de leur découverte d'accusations de faux injustifiées : Rouffignac et Cosquer.
Le 26 juin 1956 Romain Robert signale à Louis-René Nougier qui visite la grotte avec lui, en présence des propriétaires, la présence de deux mammouths gravés sur la paroi de la grotte de Rouffignac. L'abbé Breuil convoqué arrive le 17 et à l'issue dune longue visite confirme l'authenticité des figures. Louis-René Nougier feint de recevoir la nouvelle le 20 pendant le XIVème Congrès préhistorique de France à Poitiers dont il est le secrétaire général. Cette annonce déclenche une véritable tempête. En effet cette grotte est connue depuis toujours et à reçu d'innombrables visiteurs dont l'abbé Breuil lui-même. Un groupe de spéléologues familiers du lieu anime une opposition bruyante. Les préhistoriens se succèdent pour se rendre compte, les plus nombreux se rangent derrière l'abbé Breuil, d'emblée ou après des études complémentaires (Leroi-Gourhan) une petite minorité continue à contester haut et fort, en particulier deux anglais Glyn Daniel et Paul Bahn. A la fin de l'année l'affaire est réglée sauf pour les deux irréductibles.
Dès l'automne 1991, quelques mois seulement après l'annonce de la découverte, plusieurs préhistoriens connus B. et G. Delluc, D. Vialou mettent en cause l'authenticité de la grotte Cosquer par des déclarations relayées dans la presse locale et à la télévision. La presse parisienne ne suit pas, P. Bahn, encore lui, tente d'impliquer la presse anglaise. Ces turbulences s'éteignent assez rapidement ne laissant derrière elles qu'une odeur de calomnie. Cette affaire reste cependant surprenante sur deux points. La grotte n'étant accessible qu'à des plongeurs très confirmés aucun des opposants n'avait eu un accès direct aux figures. Certains arguments employés sont pour le moins surprenants sous la plume de scientifiques : la présence de calcite sur les peintures de la grotte ne prouve pas leur ancienneté on peut en observer dans le métro,comme on peut en créer en laboratoire.
NEANDERTAL CONGELE.
« L'homme de Neandertal est toujours vivant !»
Wisconsin, dans les années 60 : le corps d'une créature congelée dans son cercueil de glace, est montré dans les foires et les fêtes foraines.
Deux scientifiques s'intéressent à la créature : Bernard Heuvelmans (1916-2001) et Ivan Terrence Sanderson (1911-1973). Ils mèneront une enquête photographique, faute de pouvoir vraiment approcher le corps. Frank Hansen, le « possesseur », donne plusieurs versions de l'origine de la créature, et interdit toute publication. Heuvelmans, convaincu d'avoir à faire à un Neandertal, qu'il baptisa « Homo Pongoïdes », publie malgré tout dans la revue Argosy ». Alertés, le Smithonian Institut et le FBI se manifestent. La créature « disparaît ». Elle sera remplacée peu de temps après par une copie en caoutchouc. L'affaire est alors classée comme canular.
En 2013, « Iceman » est mis en vente … sur eBay. Son concepteur, spécialiste dans la fabrication de créatures préhistoriques pour Hollywood, y est clairement mentionné.
« Iceman » est actuellement en exhibition au « Museum of the Weird », à Austin (Texas).
Il en est encore pour argumenter que la créature originale était « vraie »…
LA MAIN DE DIEU
An 2000 – « La main de Dieu » en archéologie : une affaire Piltdown Japonaise !
Au petit matin du 5 novembre 2000, une équipe du grand quotidien Mainichi Shinbun surprend l'archéologue Fujimura, vice-directeur du Centre de recherche sur la culture paléolithique du Tôhoku , en train de creuser des trous et d'enterrer les vestiges que son équipe allait découvrir un peu plus tard ! Une contre-expertise est menée : sur les 180 sites où avait travaillé « la main divine ». L'enquête révèle des truffages depuis 1976, sur un grande partie des sites !
En 1981 : Fujimura Shin ichi, (1950-…), archéologue autodidacte, devint célèbre en découvrant les plus anciens fragments de céramique du Japon de la période Jomon. Ses succès furent tels qu'on le désigna sous le nom de « main divine »
Fujimura est intervenu, avec un succès sans précédent, sur 180 sites de fouilles, avec des découvertes importantes et toujours plus anciennes, soutenant la thèse d'une présence humaine sur l'archipel remontant à 500 000 ou 600 000 ans.
A l'annonce de cette mystification, Fujimura est immédiatement limogé.
Les conséquences concernent aussi l'ensemble des recherches japonaises durant cette période : 24 ans de publications scientifiques à invalider !
Un dossier de ZAF exceptés les articles "Néandertal congelé" et "La Main de Dieu" de Geneviève BARBIER DE REUILLE
- de 1700 à 1900
- de 1901 à nos jours
A voir aussi :
Les crânes de cristal passés au microscope electronique révelent une technologie et des matériaux du 20ème siècle...
L'atlantide retrouvée de Jacques Collina-Girard
Sources.
Vayson de Pradenne André Les fraudes en archéologie préhistorique Paris 1932 et 1993.
Ouvrage épuisé que vous pouvez retrouver en occasion sur Amazon, suivez le lien :
Les fraudes en archéologie préhistorique.
Adam Jean-Pierre L'archéologie devant l'imposture R. Laffont 1975.
Ouvrage épuisé que vous pouvez retrouver en occasion sur Amazon, suivez le lien :
L'archéologie devant l'imposture. paris, 1975
Néandertal congelé
« L’énigme de l’homme congelé » (Heuvelmans et Porchnev – 1974)
Au cœur de l’extraordinaire (Henri Broch - 2015)
La Main de Dieu
Source : [url=https://www.hominides.com/html/dossiers/Source%C2%A0: https://extremeorient.revues.org/118- Arnaud NANTA]https://extremeorient.revues.org/118- Arnaud NANTA[/url]
https://www.hominides.com/html/dossiers/faux-fraude-imposture-prehistoire-1901-2000.php
Un historique des tentatives de fraudes en Préhistoire
L'IMPOSTURE EN PREHISTOIRE.
L'histoire de la préhistoire relate un nombre inhabituel d'affaires d'imposture, certaines ont eu leur heure de célébrité d'autres sont restées discrètes, toutes sont maintenant presque oubliées. Un bref retour sur cette période constitue une sorte de visite d'un magasin de curiosités anciennes en même temps qu'un rappel à une vigilance toujours nécessaire. Les fouilles modernes contrôlées et multidisciplinaires ne permettent plus ce genre d'aventure, le champ de l'imposture et du faux se trouve maintenant réduit aux vrais faux et aux fausses accusations.
L'imposture en préhistoire
Dossier en 2 parties :
La Flêche géante - Brénio - - - - - - - Croix, haches - Brénio
LA CLYDE 1896-1905
Le 13 avril 1896 Adam Millar rend compte des fouilles qu'il vient d'effectuer sur l'emplacement d'un donjon ruiné à Dunbuie près de l'embouchure de la Clyde. A côté du matériel banal dans ce genre de site il décrit neuf pointes de lance en schiste dont six sont décorées, des plaquettes de pierre parfois perforées décorées de cercles de cupules, de lignes, des fragments d'os présentant des incisions qui évoquent une écriture, des coquilles décorées dont une patelle gravée d'une figure humaine. Selon son inventeur le site est préceltique. D'emblée des réserves sont exprimées.
En 1898 survient un seconde découverte du même genre à Dumbuck toujours dans la vallée de la Clyde. Dans ce qui paraît être les restes d'une structure sur pilotis, apparaissent des objets insolites en particulier des coquillages décorés de figures humaines. Munro, archéologue célèbre, déjà très réticent au sujet de Dunbuie dénonce la fraude il a observé sur les poteaux des traces de haches de fer, il a recueilli un fragment osseux caractéristique d'une espèce de daim, le fallow-deer qui a été introduite en Grande-Bretagne par les Romains etc. Une vaste controverse se développe animée, en particulier par le Rev. Astley, secrétaire général de la British Archoelogical Association.
A l'automne 1901une troisième découverte Langbank toujours dans la vallée de la Clyde vient alimenter le dossier avec de nouvelles pièces excentriques : coquilles d'huîtres ornées d'une face humaine grotesque, schéma d'un animal cornu ébauche d'écriture. La querelle se poursuit de plus belle, elle ne s'éteindra qu'après la mort du Rev. Astley, pourtant en 1903 un nouvel argument objectif de poids a été versé au dossier. Boyd Dawkins, naturaliste de passage à Edimbourg, examine quatre coquilles d'huître provenant de Dunbuie, deux sont roulées et appartiennent à l'espèce britannique commune, les deux autres par contre sont fraîches et présentent les caractères d'insertion musculaires typiques d'une espèce américaine dite Blue Points.
RIOU 1905-1907
L'île de Riou est un îlot rocheux situé à trois ou quatre kilomètres de la côte provençale, à proximité de Marseille. Au début de l'année 1905 l'abbé Arnaud d'Angel y découvre un gisement où il remarque des silex taillés dont les formes évoquent une origine égyptienne. Le docteur Capitan, Professeur d'Anthropologie préhistorique à l'Ecole d'Anthropologie, est prévenu. Suivant son habitude il arrive sans délais et ayant confirmé le diagnostic prend les choses en mains. Le 11 août de la même année les deux hommes présentent une communication retentissante devant l'Académie des Inscriptions. Après avoir présenté la similitude entre les silex de Riou et ceux provenant du Fayoum ils décrivent la fouille. Le site comprend cinq couches : A Romaine, B Grecque, C Ligure, D Néolithique égyptienne dont proviennent les silex, E Néolithique locale. Riou qui au néolithique était relié au continent aurait été ainsi le point d'arrivée de navigateurs égyptiens. Cette conception remet en cause les idées de l'époque sur le peuplement de la Gaule et en même temps attribue aux Egyptiens une capacité nouvelle de navigation au long cours .
Cette nouveauté n'est pas accueillie sans réticences, des compléments et des vérifications sont souhaités mais de manière feutrée. En 1907 Cartailhac, assisté de l'égyptologue J. de Morgan, fait éclater la vérité. Les silex non seulement sont identiques à ceux provenant de la localité de Kom-Hachim au Fayoum mais il présentent une patine caractéristique, dite patine du désert, qui n'a pas pu se former à Riou. Un professeur de géologie reconnu, M. Fournier, a exploré l'île sans rien observer et publié le résultat de ses recherches. J. de Morgan se rend sur le site, il ramasse quelques pièces égyptiennes en surface mais rien en profondeur. Capitan doit reconnaître s'être laissé abuser. Fort opportunément, un peu trop peut-être, un vieillard malade confie sous couvert d'anonymat à M. Clerc Conservateur du musée Borély avoir introduit les silex à Riou pour mystifier l'abbé d'Angel. Celui-ci cessera désormais de s'intéresser à la préhistoire.
PILTDOWN. 1908 1953
Charles Dawson avocat de formation, d'un naturel enthousiaste, est passionné de géologie et d'archéologie, il est membre de la Geological Society de Londres. Régisseur d'une propriété rurale, Barkham Manor dans le Sussex, il y remarque une carrière de gravier et recommande aux ouvriers d'être vigilants et de le prévenir s'ils découvrent des outils de pierre ou des fossiles. En 1908 il apprend ainsi la mise au jour de fragments bruns qui, pour les ouvriers, semblent être des morceaux de noix de coco. Dawson les identifie comme des fragments de boite crânienne. Dans les années suivantes d'autres fragments apparaissent associés à une dent d'hippopotame fossile. En 1912 Dawson prévient son ami de la Geological Society Smith Woodward conservateur au British Museum et spécialiste des poissons et des reptiles. Après une visite du site qui lui permet de découvrir des silex taillés et des restes fossiles d'animaux éteints il décide que le site mérite d'être exploité, ce qui est fait l'été suivant. L'affaire s'ébruite dans la presse quotidienne et le 18 Décembre 1912 les deux inventeurs présentent leur matériel à la Geological Society : des restes d'animaux éteints, des silex taillés (eolithes) surtout plusieurs fragments de calotte crânienne et une mâchoire d'aspect très simien. Ils proposent une reconstitution de la boîte crânienne, baptisent le fossile Eoanthropus dawsoni ( l'homme de l'aurore de D.) et font de lui le plus ancien ancêtre connu de l'homme. Cette révélation fait un bruit considérable dans le grand public aussi bien que dans le monde scientifique. Les géologues attestent l'ancienneté du site, du même coup celle des fossiles et des artefacts humains n'est pas discutée. Seuls l'abbé Breuil et quelques chercheurs américains émettent des doutes, ils ne sont pas entendus. Les chercheurs anglais qui avaient beaucoup de peine à admettre que leur pays ne produise aucun fossile humain alors qu'il s'en trouvait en Belgique en France et même,comble de tout, en Afrique du Sud sont ravis et se lancent dans une querelle sur la manière de reconstituer le crâne. En 1913 Teilhard de Chardin en visite sur le site et, accompagné de Dawson, découvre une autre dent, un canine dont la morphologie est nettement simiesque. En 1915 Dawson découvre sur un autre site, dont il ne révèle pas l'emplacement avant sa mort en 1916, des fragments de crâne d'Eoanthropus , une molaire et des os de rhinocéros.
Dans l'ensemble, même si des réserves sont exprimées ici ou là, surtout outre atlantique, la découverte de Piltdown est accepté et intégrée dans les manuels. Le 21 Novembre 1953 J. S. Weiner, K. P. Oakley et W. E. Le Gros Clark apportent la preuve de la supercherie et provoquent une véritable tempête, à tel point que le parlement britannique se saisit de l'affaire et envisage de voter une motion de défiance vis à vis du British Museum. Le point de départ est l'observation des molaires elles sont aplaties, usées, ce qui est normal mais n'ont pas la même hauteur ce qui est impossible. Un examen plus approfondi montre qu'elles ont été limées. Les analyses, dosage du fluor, confirmeront le truquage, la mandibule est celle d'un orang-outan moderne elle a été fracturée et teintée artificiellement, les molaires ont été limées. Toutes les autres pièces ont été teintées et introduites frauduleusement sur le site, l'os fossile d'hippopotame selon son taux de fluor proviendrait d'Afrique du Nord, les fragments de calotte crânienne sont médiévaux.
La supercherie est donc complète, elle est surtout particulièrement habile. Le faussaire a su concevoir et exécuter un faux correspondant exactement au attentes des savants anglais de l'époque. C'était un homme tout à fait averti et qui, en plus, devait avoir accès aux collections d'un musée important, peut-être même à celles du British Museum. De qui s'agissait-il ? La question reste entière tous les protagonistes ont été soupçonnés y compris Teilhard de Chardin, aucune preuve objective n'a pu être apportée, personne n'a avoué même sur son lit de mort. Le principal suspect reste Dawson lui-même. (lire l'article sur le fameux "chainon manquant")
GLOZEL 1924- ?
Le 1er mars 1924 Emile Fradin, 17 ans, aide son grand-père Claude à défricher un champ sur leur propriété de Glozel, hameau de la commune de Ferrières-sur-Sichon Allier. Une vache de l'attelage enfonce une patte dans une cavité, en la dégageant il découvre une fosse contenant des objets de pierre et d'os ainsi que des fragments de céramique. La Société d'Emulation du Bourbonnais, prévenue, charge un instituteur voisin Benoît Clément d'explorer le site, il sera accompagné d'un membre de la société Joseph Viple, procureur de la république. Ils exhument de nombreux objets mais après quelques semaines Viple les déclare sans grand intérêt et incite les Fradin à reprendre leurs travaux, ce qui est fait.
Au début 1925 Clément qui se croit l'inventeur du site sollicite de la Société d'Emulation une subvention de 50 francs pour poursuivre la fouille. La réponse est un refus faute de fonds disponibles. A cette occasion le docteur Antonin Morlet, médecin thermal à Vichy, féru d'archéologie, apprend l'existence de Glozel. Il examine chez Clément les pièces déjà découvertes et décide de poursuivre les fouilles à ses frais, il loue le champ aux Fradin 200 francs par an en leur laissant la propriété des découvertes. Les fouilles de 1925 et 26 produisent un lot considérable d'objets disparates, environ 3 000 pièces : galets et os gravés, objets en pierre taillée ou polie, nombreuses tablettes d'argile portant soit des empreintes de main soit des caractères évoquant une écriture primitive, fragments d'os, de bois de renne, de céramique, de verre et même un cylindre de métal. Dans sa publication Morlet date le site de la fin du néolithique. La présence d'inscriptions susceptibles de bouleverser les hypothèse de l'époque sur l'apparition de l'écriture donne à la publication un retentissement d'autant plus grand que Morlet n'hésitera pas,en plus, à évoquer les mythes de continents perdus, Atlantide et Empire Mû. La grande presse s'empare de l'affaire, Le Mercure de France à partir de 1926 tient une rubrique régulière. Les visiteurs célèbres se succèdent et participent aux fouilles, on distingue les glozéliens et les anti-glozéliens, le ton monte, on s'injurie largement, on se bat un peu, plusieurs procès sont lancés. Curieusement le retentissement à l'étranger est nul. Une perquisition permet de saisir un lot d'objets, le juge d'instruction décide de les soumettre à l'expertise de Gaston-Edmond Bayle chef des services de l'identité judiciaire de Paris. Le rapport (10 05 1929 et 28 05 1931) conclut à la fraude en s'appuyant sur un faisceau d'arguments objectifs solides, en particulier les tablettes qui n'ont pas été cuites, elles contiennent en effet de nombreux fragments végétaux certains encore chargés de chlorophylle,elles n'ont donc pas pu se conserver depuis le néolithique. Après ce rapport et au fil des ans la communauté scientifique va se ranger en quasi totalité dans le camp des anti-glozéliens. Glozel gardera cependant des partisans actifs, surtout dans le monde littéraire et la grande presse. En 1983 les fouilles sont reprises à l'initiative du ministère, leur résultat défavorable à Glozel ne sera publié qu'en 1995. Parallèlement les méthodes de datation modernes, spectrométrie thermoluminescence et carbone 14, confirment, après une période initiale de flottement tout à fait banale, la non ancienneté du site. Mais de façon un peu étonnante certains restent attachés à la défense de Glozel, il est toujours possible de visiter le musée et plusieurs sites Internet lui sont consacrés.
BENOIST 1845-1904 Emile-André Benoist naît à Nancy le 16 mars 1845,il est d'abord préparateur de chimie à l'Ecole supérieure des sciences appliquées. Parallèlement il se perfectionne en géologie discipline qui l'a toujours attiré et se forme au métier de dentiste. Il s'établit à Bordeaux en 1870 et l'année suivante se marie avec une jeune fille originaire de l'Indre. Pendant les vingt années de sa vie bordelaise Benoist participe activement à la vie des sociétés savantes locales, deux cents publications dans les domaines de la géologie et de l'archéologie lui valent une certaine notoriété. En 1892 après le décès de son beau-père il décide de venir s'établir à Argenton-sur-Creuse de façon à pouvoir s'occuper du domaine familial. Il n'abandonne pas pour autant ses deux passions la géologie et l'archéologie. Il pense un moment avoir découvert du charbon dans la région de Cluis mais des sondages coûteux conduits grâce à un industriel local M. Balsan ne confirmeront pas son hypothèse. Dans le domaine de l'archéologie Benoist a la main d'autant plus heureuse que si la construction de lignes de chemin de fer détruit de nombreux sites elle en révèle plusieurs. Ses fouilles à Saint-Marcel lui donnent une petite collection d'objets en os, paléolithiques, conservés au MAN de Saint-Germain-en-Laye (Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre 1900 XXIVème Volume). Surtout il constitue une collection d'objets de l'âge du bronze qui un temps fera référence pour la région. Des doutes se font jour tardivement, plusieurs de ces pièces ont été vendues au Musée du Berry à Bourges, un contrôle en 1996 montrera que la composition du bronze n'est pas celle du bronze antique. Plusieurs haches en cuivre pur issues de deux sites proviennent de la même coulée. La radiographie d'une hache montre que le cœur est constitué par un anneau de rideau et du papier à chocolat. Benoist est mort à Argenton le 15 août 1904 sans avoir été démasqué. Sources : d'après Jean-Louis GIRAULT : "Révision critique des bronzes de la collection Emile Benoist". Bull. du Groupe d'Histoire et d'Archéologie de Buzançais, n°18, 1986, pp 7 à 31, 9 planches. | Reproduction de la page 85 du catalogue de l'exposition "Princes et Paysans de l'Age du Bronze en Berry", musée d'Argentomagus 27 juin - 9 novembre 1997. Article de Jean-Louis Girault : "Emile Benoist, un dentiste argentonnais, menteur comme un arracheur de dents", pp 81-86, 2 pl. |
LES VRAIS FAUX. Les paléolithiques portaient un grand intérêt aux croches de cerf (1) en tant qu'objets de parure. Cet intérêt était tel qu'il n'est pas rare de rencontrer des imitations anciennes de croches en ivoire, La Marche ou le Pech-de-la-Boissière , ou en os, Arcy-sur-Cure par exemple. Dans le même esprit on rencontre dans de nombreux sites des coquillages percés à usage de parure. Certains présentent un trou régulier d'origine naturelle, d'autres un trou irrégulier d'origine humaine. |
1 Les craches ou croches sont les canines supérieures atrophiées du cerf, celles du mâle, plus grosses, sont les plus recherchées. Percées d'un ou deux trous elles participaient à des montages de parure en série multiple ou à l'unité, en suspension ou cousues sur les vêtements. Leur forme les apparente aux signes convexo-concaves à connotation féminine. Les craches sont pour les chasseurs actuels un trophée toujours apprécié. |
Deux grottes ornées françaises ont fait l'objet au moment de leur découverte d'accusations de faux injustifiées : Rouffignac et Cosquer.
Le 26 juin 1956 Romain Robert signale à Louis-René Nougier qui visite la grotte avec lui, en présence des propriétaires, la présence de deux mammouths gravés sur la paroi de la grotte de Rouffignac. L'abbé Breuil convoqué arrive le 17 et à l'issue dune longue visite confirme l'authenticité des figures. Louis-René Nougier feint de recevoir la nouvelle le 20 pendant le XIVème Congrès préhistorique de France à Poitiers dont il est le secrétaire général. Cette annonce déclenche une véritable tempête. En effet cette grotte est connue depuis toujours et à reçu d'innombrables visiteurs dont l'abbé Breuil lui-même. Un groupe de spéléologues familiers du lieu anime une opposition bruyante. Les préhistoriens se succèdent pour se rendre compte, les plus nombreux se rangent derrière l'abbé Breuil, d'emblée ou après des études complémentaires (Leroi-Gourhan) une petite minorité continue à contester haut et fort, en particulier deux anglais Glyn Daniel et Paul Bahn. A la fin de l'année l'affaire est réglée sauf pour les deux irréductibles.
Dès l'automne 1991, quelques mois seulement après l'annonce de la découverte, plusieurs préhistoriens connus B. et G. Delluc, D. Vialou mettent en cause l'authenticité de la grotte Cosquer par des déclarations relayées dans la presse locale et à la télévision. La presse parisienne ne suit pas, P. Bahn, encore lui, tente d'impliquer la presse anglaise. Ces turbulences s'éteignent assez rapidement ne laissant derrière elles qu'une odeur de calomnie. Cette affaire reste cependant surprenante sur deux points. La grotte n'étant accessible qu'à des plongeurs très confirmés aucun des opposants n'avait eu un accès direct aux figures. Certains arguments employés sont pour le moins surprenants sous la plume de scientifiques : la présence de calcite sur les peintures de la grotte ne prouve pas leur ancienneté on peut en observer dans le métro,comme on peut en créer en laboratoire.
NEANDERTAL CONGELE.
« L'homme de Neandertal est toujours vivant !»
Wisconsin, dans les années 60 : le corps d'une créature congelée dans son cercueil de glace, est montré dans les foires et les fêtes foraines.
Deux scientifiques s'intéressent à la créature : Bernard Heuvelmans (1916-2001) et Ivan Terrence Sanderson (1911-1973). Ils mèneront une enquête photographique, faute de pouvoir vraiment approcher le corps. Frank Hansen, le « possesseur », donne plusieurs versions de l'origine de la créature, et interdit toute publication. Heuvelmans, convaincu d'avoir à faire à un Neandertal, qu'il baptisa « Homo Pongoïdes », publie malgré tout dans la revue Argosy ». Alertés, le Smithonian Institut et le FBI se manifestent. La créature « disparaît ». Elle sera remplacée peu de temps après par une copie en caoutchouc. L'affaire est alors classée comme canular.
En 2013, « Iceman » est mis en vente … sur eBay. Son concepteur, spécialiste dans la fabrication de créatures préhistoriques pour Hollywood, y est clairement mentionné.
« Iceman » est actuellement en exhibition au « Museum of the Weird », à Austin (Texas).
Il en est encore pour argumenter que la créature originale était « vraie »…
LA MAIN DE DIEU
An 2000 – « La main de Dieu » en archéologie : une affaire Piltdown Japonaise !
Au petit matin du 5 novembre 2000, une équipe du grand quotidien Mainichi Shinbun surprend l'archéologue Fujimura, vice-directeur du Centre de recherche sur la culture paléolithique du Tôhoku , en train de creuser des trous et d'enterrer les vestiges que son équipe allait découvrir un peu plus tard ! Une contre-expertise est menée : sur les 180 sites où avait travaillé « la main divine ». L'enquête révèle des truffages depuis 1976, sur un grande partie des sites !
En 1981 : Fujimura Shin ichi, (1950-…), archéologue autodidacte, devint célèbre en découvrant les plus anciens fragments de céramique du Japon de la période Jomon. Ses succès furent tels qu'on le désigna sous le nom de « main divine »
Fujimura est intervenu, avec un succès sans précédent, sur 180 sites de fouilles, avec des découvertes importantes et toujours plus anciennes, soutenant la thèse d'une présence humaine sur l'archipel remontant à 500 000 ou 600 000 ans.
A l'annonce de cette mystification, Fujimura est immédiatement limogé.
Les conséquences concernent aussi l'ensemble des recherches japonaises durant cette période : 24 ans de publications scientifiques à invalider !
Un dossier de ZAF exceptés les articles "Néandertal congelé" et "La Main de Dieu" de Geneviève BARBIER DE REUILLE
L'imposture en préhistoire
Dossier en 2 parties :
Dossier en 2 parties :
- de 1700 à 1900
- de 1901 à nos jours
A voir aussi :
Les crânes de cristal passés au microscope electronique révelent une technologie et des matériaux du 20ème siècle...
L'atlantide retrouvée de Jacques Collina-Girard
Sources.
Vayson de Pradenne André Les fraudes en archéologie préhistorique Paris 1932 et 1993.
Ouvrage épuisé que vous pouvez retrouver en occasion sur Amazon, suivez le lien :
Les fraudes en archéologie préhistorique.
Adam Jean-Pierre L'archéologie devant l'imposture R. Laffont 1975.
Ouvrage épuisé que vous pouvez retrouver en occasion sur Amazon, suivez le lien :
L'archéologie devant l'imposture. paris, 1975
Néandertal congelé
« L’énigme de l’homme congelé » (Heuvelmans et Porchnev – 1974)
Au cœur de l’extraordinaire (Henri Broch - 2015)
La Main de Dieu
Source : [url=https://www.hominides.com/html/dossiers/Source%C2%A0: https://extremeorient.revues.org/118- Arnaud NANTA]https://extremeorient.revues.org/118- Arnaud NANTA[/url]
https://www.hominides.com/html/dossiers/faux-fraude-imposture-prehistoire-1901-2000.php
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Quand les scientifiques trichent
Le « fake », nouveau casse-tête pour la recherche
SCIENCES. Le nombre de publications retirées des revues scientifiques après suspicion de fraude ou de manipulation est en hausse, surtout dans les sciences de la vie. Elles jettent le discrédit sur l'ensemble des travaux de recherche.
La fraude toucherait même les publications les plus prestigieuses, comme « Nature », « Science », « The Lancet », « PNAS », etc. (Les Echos)
La recherche est-elle encore un terrain solide ? Minées par les conflits d'intérêts ou polluées par des ambitions personnelles, de plus en plus de publications scientifiques rejoignent le catalogue des « fake news ». Essais truqués, résultats biaisés, éprouvettes ou photos trafiquées, plagiats, interprétations équivoques…
« La fraude se répand dans les laboratoires aussi vite qu'une épidémie de grippe », observe un chercheur, qui veut garder l'anonymat. Selon plusieurs études concordantes, la communauté scientifique internationale compterait à ce jour près de 140.000 tricheurs dans ses rangs, soit 2 % au moins de ses membres. Et le phénomène s'amplifie.
Dans la littérature scientifique biomédicale indexée dans Medline , la principale base de données bibliographiques dans le domaine, le taux de rétractation d'articles pour fraude a été multiplié par dix depuis 1975. Des sociologues ont cherché à quantifier le niveau d'intention des falsificateurs. Selon leur analyse portant sur plusieurs milliers de chercheurs, 2 % des scientifiques, toutes disciplines confondues, admettent avoir falsifié des résultats pendant leur carrière et 14 % déclarent connaître des collègues fraudeurs.
Pis : 34 % des scientifiques reconnaissent avoir manqué de rigueur au moins une fois dans leur vie professionnelle en utilisant des méthodes d'analyse permettant d'obtenir des résultats allant dans le sens de leur thèse, ou en écartant au contraire des publications susceptibles de les contredire.
Le sujet a pris une telle ampleur qu'un blog spécialisé ( Retraction Watch ) a vu le jour.
Ce site créé par deux journalistes scientifiques suit quotidiennement l'actualité des retraits de publication, et ses révélations mettent mal à l'aise la communauté, car tous les journaux scientifiques à comité de lecture (ceux-là mêmes qui sont censés garantir l'objectivité et la crédibilité des publications) sont concernés, y compris les « stars » telles que « Nature », « Science », « The Lancet » ou « PNAS ».
On apprend par exemple que certains chercheurs sont passés maîtres dans l'art de la triche. Lanterne rouge du Top 30 de Retraction Watch, l'Italien Alfredo Fusco a ainsi vu disparaître de la Toile ses 21 articles sur le cancer publiés entre 1985 et 2001. Selon un article paru en 2017 dans « Nature », cet éminent professionnel de l'université de Naples aurait manipulé des images pour obtenir des subventions. Il fait actuellement l'objet d'une enquête judiciaire.
Mais il y a encore plus incroyable. En tête de peloton de ce déplorable étalage d'ego mis en lumière par Retraction Watch figure le chercheur japonais en anesthésiologie Yoshitaka Fujii. Ce serial-tricheur a commencé à publier des données falsifiées en 1993, deux ans seulement après avoir obtenu son doctorat. Depuis, ses travaux ont été régulièrement suspectés de fraude, notamment par des chercheurs qui ont mis en évidence des divergences entre ses résultats et leurs propres découvertes.
Lire aussi :
> Quand la science fait son autocritique
En 2012, les rédacteurs en chef de 23 revues scientifiques ont exigé une enquête officielle. L'étude a porté sur 212 des 249 articles portés au crédit de Fujii. Elle a révélé que 172 contenaient des données fausses et que 126 papiers avaient même été totalement fabriqués. « C'est comme si quelqu'un avait écrit un roman sur une idée de recherche », indique le rapport publié par l'université de Nagasaki. Seuls trois articles sont ressortis indemnes de cette vérification. Le reste a été retiré.
Référent « intégrité »
Au total, selon le blog américain, plus de 1.000 études ont été retirées dans le monde en 2017, à comparer aux « seulement » 650 retraits de 2016.
En France, le scandale Peyroche, qui éclabousse le CNRS depuis un an, a mis sérieusement à mal l'intégrité des chercheurs du plus prestigieux organisme scientifique tricolore. « L'affaire a jeté le discrédit sur nos présentations dans les colloques internationaux », confie un chercheur désabusé. En partie grâce à ses publications, dont quatre audits du Commissariat à l'énergie atomique devaient ultérieurement démontrer que les résultats en avaient été « fabriqués ou falsifiés », la biologiste Anne Peyroche, plusieurs fois lauréate de grands prix, a accéléré sa carrière jusqu'à être nommée, fin octobre 2017, à seulement quarante-sept ans, présidente par intérim de l'institution.
Quinze jours plus tard, l'intéressée a été mise en accusation de fraude par le site PubPeer, créé par des chercheurs du CNRS pour discuter des publications de leurs confrères. Selon eux, Anne Peyroche aurait trafiqué des images de résultats, ce qu'un rapport d'évaluation de l'Académie des sciences, commandé après les audits du CEA, a confirmé. Sommée de s'expliquer, la biologiste est, depuis, en arrêt maladie.
Pour tenter de contenir le scandale, Antoine Petit, qui l'a remplacée à la présidence, a promis « d'être impitoyable avec les tricheurs ». Avant Noël, il a nommé un référent « intégrité scientifique », Rémy Mosseri, pour veiller aux règles qui gouvernent la pratique de la recherche et débusquer ce qu'il appelle pudiquement « la méconduite scientifique ».
Lire aussi :
> Antoine Petit, nouvel homme fort de la recherche publique
Cinq personnes sont affectées à la tâche d'enquêter sur les allégations de triche et une adresse électronique (lancement.alerte@cnrs.fr) a été créée pour permettre à quiconque, du simple citoyen au chercheur, de partager ses soupçons, de façon nominative. « Toute personne accusée sera informée et assurée de la présomption d'innocence pendant la durée de l'enquête qui se fera avec l'aide d'experts issus du monde académique dont nous garantirons la confidentialité. Si le cas le rend nécessaire, l'enquête sera organisée de façon 'externe', ce qui signifie qu'alors elle ne comportera pas d'experts agents du CNRS », explique Rémy Mosseri.
Charge alors au président du CNRS de décider des suites disciplinaires à donner en cas de fraude avérée. Les premières sanctions sont tombées, dont une est contestée par l'intéressé, le biologiste Olivier Voinnet, membre de l'Académie des sciences et médaille d'agent du CNRS en 2007, condamné à deux ans de suspension.
La recherche au rabais ?
La triche ou l'approximation scientifique ont des effets collatéraux. Avant d'être repérées comme des falsifications, nombre d'entre elles contaminent la communauté des chercheurs et influencent défavorablement leurs travaux. Cela concerne aussi bien les conclusions publiées dans les revues de prestige à comité de lecture que celles, plus nombreuses, livrées aux pseudo-journaux scientifiques qui acceptent de publier n'importe quel résultat moyennant finance.
« Cela permet à des chercheurs écartés des grands titres de s'offrir une deuxième chance quand leur publication a été refusée par les titres référents », explique un observateur. Dans une étude publiée en 2015 dans « BMC Medecine », deux chercheurs de la Hanken School of Economics d'Helsinki ont estimé à environ 8.000 le nombre de revues scientifiques douteuses ou de piètre réputation. Selon leurs calculs, la quantité d'articles suspects publiés par ces titres aurait dépassé 400.000. Ils auraient été multipliés par huit en quatre ans.
Les dérives sont telles qu'elles poussent à revoir les modèles de notation. « L'indexation de la performance des chercheurs sur le nombre de leurs publications devrait être abandonnée », suggère par exemple Antoine Petit, président du CNRS.
En chiffres
2 % La proportion de fraudeurs supposés dans la communauté scientifique mondiale, soit 140.000 chercheurs. Les sciences de la vie sont les plus touchées par le phénomène.
60.000 Le nombre de publications douteuses recensées en 2017 par la base de données Scopus. Dix ans auparavant, ce chiffre avoisinait 6.500. Selon d'autres sources, il circulerait sur Internet jusqu'à 400.000 articles douteux signés de scientifiques revendiqués comme tels.
43,4 % Les fraudes biomédicales sont en tête des rétractations d'articles scientifiques constatées entre 1977 et 2012, selon « PNAS ». Sur 2.047 articles publiés et rétractés dans le secteur, plus de la moitié (53,2 %) l'ont été pour fraude ou plagiat.
1.207 Le nombre record de citations reprises à partir d'un article jugé après coup falsifié. Les travaux, publiés dans « The Lancet » concernaient le lien entre l'autisme et les vaccins pour enfants.
425.000 dollars Le coût direct et indirect du retrait d'une publication pour fraude en termes d'instruction et de traitement global du dossier, selon une étude publiée dans « eLife ».
https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/le-fake-nouveau-casse-tete-pour-la-recherche-712735
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SCIENCES. Le nombre de publications retirées des revues scientifiques après suspicion de fraude ou de manipulation est en hausse, surtout dans les sciences de la vie. Elles jettent le discrédit sur l'ensemble des travaux de recherche.
La fraude toucherait même les publications les plus prestigieuses, comme « Nature », « Science », « The Lancet », « PNAS », etc. (Les Echos)
La recherche est-elle encore un terrain solide ? Minées par les conflits d'intérêts ou polluées par des ambitions personnelles, de plus en plus de publications scientifiques rejoignent le catalogue des « fake news ». Essais truqués, résultats biaisés, éprouvettes ou photos trafiquées, plagiats, interprétations équivoques…
« La fraude se répand dans les laboratoires aussi vite qu'une épidémie de grippe », observe un chercheur, qui veut garder l'anonymat. Selon plusieurs études concordantes, la communauté scientifique internationale compterait à ce jour près de 140.000 tricheurs dans ses rangs, soit 2 % au moins de ses membres. Et le phénomène s'amplifie.
Dans la littérature scientifique biomédicale indexée dans Medline , la principale base de données bibliographiques dans le domaine, le taux de rétractation d'articles pour fraude a été multiplié par dix depuis 1975. Des sociologues ont cherché à quantifier le niveau d'intention des falsificateurs. Selon leur analyse portant sur plusieurs milliers de chercheurs, 2 % des scientifiques, toutes disciplines confondues, admettent avoir falsifié des résultats pendant leur carrière et 14 % déclarent connaître des collègues fraudeurs.
Pis : 34 % des scientifiques reconnaissent avoir manqué de rigueur au moins une fois dans leur vie professionnelle en utilisant des méthodes d'analyse permettant d'obtenir des résultats allant dans le sens de leur thèse, ou en écartant au contraire des publications susceptibles de les contredire.
Le sujet a pris une telle ampleur qu'un blog spécialisé ( Retraction Watch ) a vu le jour.
Ce site créé par deux journalistes scientifiques suit quotidiennement l'actualité des retraits de publication, et ses révélations mettent mal à l'aise la communauté, car tous les journaux scientifiques à comité de lecture (ceux-là mêmes qui sont censés garantir l'objectivité et la crédibilité des publications) sont concernés, y compris les « stars » telles que « Nature », « Science », « The Lancet » ou « PNAS ».
On apprend par exemple que certains chercheurs sont passés maîtres dans l'art de la triche. Lanterne rouge du Top 30 de Retraction Watch, l'Italien Alfredo Fusco a ainsi vu disparaître de la Toile ses 21 articles sur le cancer publiés entre 1985 et 2001. Selon un article paru en 2017 dans « Nature », cet éminent professionnel de l'université de Naples aurait manipulé des images pour obtenir des subventions. Il fait actuellement l'objet d'une enquête judiciaire.
Mais il y a encore plus incroyable. En tête de peloton de ce déplorable étalage d'ego mis en lumière par Retraction Watch figure le chercheur japonais en anesthésiologie Yoshitaka Fujii. Ce serial-tricheur a commencé à publier des données falsifiées en 1993, deux ans seulement après avoir obtenu son doctorat. Depuis, ses travaux ont été régulièrement suspectés de fraude, notamment par des chercheurs qui ont mis en évidence des divergences entre ses résultats et leurs propres découvertes.
Lire aussi :
> Quand la science fait son autocritique
En 2012, les rédacteurs en chef de 23 revues scientifiques ont exigé une enquête officielle. L'étude a porté sur 212 des 249 articles portés au crédit de Fujii. Elle a révélé que 172 contenaient des données fausses et que 126 papiers avaient même été totalement fabriqués. « C'est comme si quelqu'un avait écrit un roman sur une idée de recherche », indique le rapport publié par l'université de Nagasaki. Seuls trois articles sont ressortis indemnes de cette vérification. Le reste a été retiré.
Référent « intégrité »
Au total, selon le blog américain, plus de 1.000 études ont été retirées dans le monde en 2017, à comparer aux « seulement » 650 retraits de 2016.
En France, le scandale Peyroche, qui éclabousse le CNRS depuis un an, a mis sérieusement à mal l'intégrité des chercheurs du plus prestigieux organisme scientifique tricolore. « L'affaire a jeté le discrédit sur nos présentations dans les colloques internationaux », confie un chercheur désabusé. En partie grâce à ses publications, dont quatre audits du Commissariat à l'énergie atomique devaient ultérieurement démontrer que les résultats en avaient été « fabriqués ou falsifiés », la biologiste Anne Peyroche, plusieurs fois lauréate de grands prix, a accéléré sa carrière jusqu'à être nommée, fin octobre 2017, à seulement quarante-sept ans, présidente par intérim de l'institution.
Quinze jours plus tard, l'intéressée a été mise en accusation de fraude par le site PubPeer, créé par des chercheurs du CNRS pour discuter des publications de leurs confrères. Selon eux, Anne Peyroche aurait trafiqué des images de résultats, ce qu'un rapport d'évaluation de l'Académie des sciences, commandé après les audits du CEA, a confirmé. Sommée de s'expliquer, la biologiste est, depuis, en arrêt maladie.
Pour tenter de contenir le scandale, Antoine Petit, qui l'a remplacée à la présidence, a promis « d'être impitoyable avec les tricheurs ». Avant Noël, il a nommé un référent « intégrité scientifique », Rémy Mosseri, pour veiller aux règles qui gouvernent la pratique de la recherche et débusquer ce qu'il appelle pudiquement « la méconduite scientifique ».
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Cinq personnes sont affectées à la tâche d'enquêter sur les allégations de triche et une adresse électronique (lancement.alerte@cnrs.fr) a été créée pour permettre à quiconque, du simple citoyen au chercheur, de partager ses soupçons, de façon nominative. « Toute personne accusée sera informée et assurée de la présomption d'innocence pendant la durée de l'enquête qui se fera avec l'aide d'experts issus du monde académique dont nous garantirons la confidentialité. Si le cas le rend nécessaire, l'enquête sera organisée de façon 'externe', ce qui signifie qu'alors elle ne comportera pas d'experts agents du CNRS », explique Rémy Mosseri.
Charge alors au président du CNRS de décider des suites disciplinaires à donner en cas de fraude avérée. Les premières sanctions sont tombées, dont une est contestée par l'intéressé, le biologiste Olivier Voinnet, membre de l'Académie des sciences et médaille d'agent du CNRS en 2007, condamné à deux ans de suspension.
La recherche au rabais ?
La triche ou l'approximation scientifique ont des effets collatéraux. Avant d'être repérées comme des falsifications, nombre d'entre elles contaminent la communauté des chercheurs et influencent défavorablement leurs travaux. Cela concerne aussi bien les conclusions publiées dans les revues de prestige à comité de lecture que celles, plus nombreuses, livrées aux pseudo-journaux scientifiques qui acceptent de publier n'importe quel résultat moyennant finance.
« Cela permet à des chercheurs écartés des grands titres de s'offrir une deuxième chance quand leur publication a été refusée par les titres référents », explique un observateur. Dans une étude publiée en 2015 dans « BMC Medecine », deux chercheurs de la Hanken School of Economics d'Helsinki ont estimé à environ 8.000 le nombre de revues scientifiques douteuses ou de piètre réputation. Selon leurs calculs, la quantité d'articles suspects publiés par ces titres aurait dépassé 400.000. Ils auraient été multipliés par huit en quatre ans.
Les dérives sont telles qu'elles poussent à revoir les modèles de notation. « L'indexation de la performance des chercheurs sur le nombre de leurs publications devrait être abandonnée », suggère par exemple Antoine Petit, président du CNRS.
En chiffres
2 % La proportion de fraudeurs supposés dans la communauté scientifique mondiale, soit 140.000 chercheurs. Les sciences de la vie sont les plus touchées par le phénomène.
60.000 Le nombre de publications douteuses recensées en 2017 par la base de données Scopus. Dix ans auparavant, ce chiffre avoisinait 6.500. Selon d'autres sources, il circulerait sur Internet jusqu'à 400.000 articles douteux signés de scientifiques revendiqués comme tels.
43,4 % Les fraudes biomédicales sont en tête des rétractations d'articles scientifiques constatées entre 1977 et 2012, selon « PNAS ». Sur 2.047 articles publiés et rétractés dans le secteur, plus de la moitié (53,2 %) l'ont été pour fraude ou plagiat.
1.207 Le nombre record de citations reprises à partir d'un article jugé après coup falsifié. Les travaux, publiés dans « The Lancet » concernaient le lien entre l'autisme et les vaccins pour enfants.
425.000 dollars Le coût direct et indirect du retrait d'une publication pour fraude en termes d'instruction et de traitement global du dossier, selon une étude publiée dans « eLife ».
https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/le-fake-nouveau-casse-tete-pour-la-recherche-712735
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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