Belle « maison de ville »
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Belle « maison de ville »
Belle « maison de ville »
Qui a bien pu habiter la résidence palatiale, « visitée » dans notre dernière chronique? Voici une réponse séduisante sinon crédible. À Jérusalem, dans le voisinage immédiat de ce petit palais, on a découvert quelques maisons plus modestes. Autant de luxe dans leur architecture, leur décor, leur mobilier, même si elles ne font que le tiers de sa grandeur. Celle que voici est une mine de renseignements de toutes sortes (fig. 1).
Figure 1 : plan de la maison
Le plan est simple. Les pièces sont distribuées sur trois côtés d'une cour d'entrée (A). À droite, un bain rituel encore muni de degrés (B); à gauche, une vaste salle de séjour (C); en face, des pièces pour les besoins courants : une cuisine (D), une salle à manger (E) et des remises (F).
En l'an 70 de notre ère, les Romains y ont allumé un violent incendie. Les murs et le sol disparaissent sous d'épaisses couches de suie ou de cendres. Détails saisissants : une javeline romaine enfoncée dans un angle de murs, le bras gauche d'une jeune femme coincé dans la porte de la cuisine!
À l'étonnement des fouilleurs
Les fouilleurs s'étonnent de ce que plusieurs meubles et pièces de vaisselle soient en pierre. Tantôt on a tout simplement équarri et creusé le matériau, tantôt on a pris bien soin de le polir. Parfois s'ajoutent des motifs décoratifs. C'est une première découverte pour ce type d'objets. Les tables rectangulaires n'ont qu'un pied, soit une colonne; on y dépose les grands plats. Les petites tables rondes reposent sur des trépieds en bois et servent aux convives, allongés sur des coussins. Des pratiques largement répandues dans le monde romain. Les pièces de vaisselle sont variées : des jarres de 60 à 70 centimètres de hauteur, des cruches pour le service, des plateaux, des gobelets, des assiettes et autres ustensiles.
Mais pourquoi utiliser la pierre pour fabriquer ce mobilier? La seule réponse possible provient de deux textes de la Mishna (traditions juives anciennes consignées au cours du IIe siècle après J.-C.) qui déclarent toujours rituellement purs les objets en pierre. Rappelons-nous aussi les noces de Cana dans l'Évangile de Jean (2,1-12). L'eau est puisée dans « six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs » (Jn 2,6)! Voilà une autre confirmation. En un mot, des maisons pourvues de bains rituels et de ce mobilier en pierre assurant la même pureté rituelle devaient appartenir à la caste sacerdotale de Jérusalem. Comment en douter?
Figure 2 : le poids et son inscription
Un poids
Mêlé aux objets fracassés répandus sur le sol de la cuisine, un poids en pierre, parmi d'autres. Les mots « du fils de Qatros » (fig. 2) y sont inscrits en araméen. Ce poids peut nous aider à identifier le propriétaire. Le nom, signifiant « cithare », a pris une allure grecque. C'est la première fois qu'on le lit sur un objet. Toutefois, une vieille chanson hébraïque conservée dans le Talmud mérite d'être citée au complet : « Malheur à moi pour la cause de la maison de Baïtos, pour leur bâtons! Malheur à moi à cause de la maison de Hannan, pour leurs perverses paroles! Malheur à moi pour la maison de Qatros, à cause de leurs plumes! Malheur à moi à cause de la maison d'Ismaël, à cause de leurs poings! C'est qu'ils étaient les grands prêtres, leurs fils étaient les trésoriers, leurs gendres les administrateurs, et leurs serviteurs frappaient le peuple à coups de bâtons! »
Il n'y a plus de doute, nous sommes bien dans le riche quartier sacerdotal de Jérusalem! Ce témoignage sur la perversité des prêtres est troublant. On comprend que les Pharisiens et le petit peuple les aient méprisés sans gêne!
Surplombant l'esplanade du Temple, ce beau quartier sacerdotal tenait les prêtres à part. La résidence palatiale devait abriter le grand prêtre en exercice! Bien difficile de résister à une telle hypothèse! Au temps de Jésus, un de ces grands prêtres s'appelait Anne (Lc 3,2) : c'est le « Hannan » de la chansonnette!
Qui a bien pu habiter la résidence palatiale, « visitée » dans notre dernière chronique? Voici une réponse séduisante sinon crédible. À Jérusalem, dans le voisinage immédiat de ce petit palais, on a découvert quelques maisons plus modestes. Autant de luxe dans leur architecture, leur décor, leur mobilier, même si elles ne font que le tiers de sa grandeur. Celle que voici est une mine de renseignements de toutes sortes (fig. 1).
Figure 1 : plan de la maison
Le plan est simple. Les pièces sont distribuées sur trois côtés d'une cour d'entrée (A). À droite, un bain rituel encore muni de degrés (B); à gauche, une vaste salle de séjour (C); en face, des pièces pour les besoins courants : une cuisine (D), une salle à manger (E) et des remises (F).
En l'an 70 de notre ère, les Romains y ont allumé un violent incendie. Les murs et le sol disparaissent sous d'épaisses couches de suie ou de cendres. Détails saisissants : une javeline romaine enfoncée dans un angle de murs, le bras gauche d'une jeune femme coincé dans la porte de la cuisine!
À l'étonnement des fouilleurs
Les fouilleurs s'étonnent de ce que plusieurs meubles et pièces de vaisselle soient en pierre. Tantôt on a tout simplement équarri et creusé le matériau, tantôt on a pris bien soin de le polir. Parfois s'ajoutent des motifs décoratifs. C'est une première découverte pour ce type d'objets. Les tables rectangulaires n'ont qu'un pied, soit une colonne; on y dépose les grands plats. Les petites tables rondes reposent sur des trépieds en bois et servent aux convives, allongés sur des coussins. Des pratiques largement répandues dans le monde romain. Les pièces de vaisselle sont variées : des jarres de 60 à 70 centimètres de hauteur, des cruches pour le service, des plateaux, des gobelets, des assiettes et autres ustensiles.
Mais pourquoi utiliser la pierre pour fabriquer ce mobilier? La seule réponse possible provient de deux textes de la Mishna (traditions juives anciennes consignées au cours du IIe siècle après J.-C.) qui déclarent toujours rituellement purs les objets en pierre. Rappelons-nous aussi les noces de Cana dans l'Évangile de Jean (2,1-12). L'eau est puisée dans « six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs » (Jn 2,6)! Voilà une autre confirmation. En un mot, des maisons pourvues de bains rituels et de ce mobilier en pierre assurant la même pureté rituelle devaient appartenir à la caste sacerdotale de Jérusalem. Comment en douter?
Figure 2 : le poids et son inscription
Un poids
Mêlé aux objets fracassés répandus sur le sol de la cuisine, un poids en pierre, parmi d'autres. Les mots « du fils de Qatros » (fig. 2) y sont inscrits en araméen. Ce poids peut nous aider à identifier le propriétaire. Le nom, signifiant « cithare », a pris une allure grecque. C'est la première fois qu'on le lit sur un objet. Toutefois, une vieille chanson hébraïque conservée dans le Talmud mérite d'être citée au complet : « Malheur à moi pour la cause de la maison de Baïtos, pour leur bâtons! Malheur à moi à cause de la maison de Hannan, pour leurs perverses paroles! Malheur à moi pour la maison de Qatros, à cause de leurs plumes! Malheur à moi à cause de la maison d'Ismaël, à cause de leurs poings! C'est qu'ils étaient les grands prêtres, leurs fils étaient les trésoriers, leurs gendres les administrateurs, et leurs serviteurs frappaient le peuple à coups de bâtons! »
Il n'y a plus de doute, nous sommes bien dans le riche quartier sacerdotal de Jérusalem! Ce témoignage sur la perversité des prêtres est troublant. On comprend que les Pharisiens et le petit peuple les aient méprisés sans gêne!
Surplombant l'esplanade du Temple, ce beau quartier sacerdotal tenait les prêtres à part. La résidence palatiale devait abriter le grand prêtre en exercice! Bien difficile de résister à une telle hypothèse! Au temps de Jésus, un de ces grands prêtres s'appelait Anne (Lc 3,2) : c'est le « Hannan » de la chansonnette!
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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