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Apollonius de Tyane

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Apollonius de Tyane Empty Apollonius de Tyane

Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:04

PROFIL DU PHILOSOPHE

 Apollonius de Tyane Kv5u



Naissance

Un ou deux ans avant le début de l'ère chrétienne, à Tyane.

Parents
 

Commerçants aisés qui lui donnent une solide éducation, Euthydème est son premier Maître.

Vocation
 
 

Révélation ressentie comme un choc, grâce à son second Maître, Euxène. Il lui inculque la doctrine de Pythagore et, c'est à la suite de son enseignement, que le jeune Apollonius décide de vivre en pythagoricien.

Ses textes
 
 
 
 
 
 

Différents commentaires nous font connaître d'Apollonius, les textes suivants :
  • Apologie
  • Traité sur l'astrologie
  • Livre sur les sacrifices
  • Hymne à la mémoire
  • Doctrine de Pythagore
  • Testament
  • 95 lettres


Sa mort 
 

Survient à l'âge de 98 ou 99 ans. Il disparaît sans laisser de traces, sans témoin, ce qui ajoute encore au surnaturel de sa vie.

Biographie
 
 

Cent ans après sa mort, Philostrate rédige le récit de sa vie à la demande de Julie, l'Impératrice philosophe. A notre connaissance, c'est le seul document complet que l'on puisse trouver sur Apollonius de Tyane.

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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:04

APOLLONIUS, ADEPTE DE PYTHAGORE

Apollonius de Tyane 220px-Parc_de_Versailles%2C_Rond-Point_des_Philosophes%2C_Apollonius%2C_Barth%C3%A9lemy_de_M%C3%A9lo_inv1850n%C2%B09449_02
 
"Je ne suis qu'un homme, mais tout homme peut, par la contemplation et la philosophie, s'élever jusqu'aux dieux."

Placée en exergue, cette phrase résume et exprime la quintessence des Vers d'Or. Nul autre philosophe, qu'Apollonius, ne suivit d'aussi près la pensée pythagoricienne.

Apollonius illustre de manière vivante la doctrine du Sage de Samos. Vêtu de lin, ne consommant pas de viande, il applique pour lui-même toutes les règles de vie constituant l'Enseignement Philosophique.

Non content d'instaurer la réforme de la morale, de corriger les erreurs et les abus du clergé, Apollonius paye de sa personne en offrant à ses contemporains l'image même de la sagesse. Il veut se donner en exemple dont chacun puisse s'inspirer.

L'impression produite sur ses contemporains les marque profondément. De son vivant, il est vénéré à l'égal d'un Dieu, craint pour ses pouvoirs surnaturels et admiré pour ses qualités généreuses.

Il lutte pour maintenir la doctrine pythagoricienne dans le culte consacré aux dieux antiques. Sa parole est souvent opposée à celle du Christ et, il n'est pas exagéré de dire que deux religions s'affrontèrent à travers leur personnalité.

Les foules, toujours avides de démonstrations, jugèrent souvent la qualité de leur enseignement à la lumière de leurs prodiges respectifs. La liste de ses miracles est telle, que pendant plusieurs années il fut impossible de départager les mérites d'Apollonius et du Christ.

L'influence d'Apollonius fut durable. Quatre siècles après sa mort, les honneurs continuèrent à lui être rendus.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:04

APOLLONIUS DE TYANE

Apollonius de Tyane 81jD2bWNeZL._SY466_

Dossiers publics, Périodique de documentation genevoise

Né un ou deux ans avant le début de 1'ère chrétienne, Apollonius de Tyane est l’un des grands tenants de la doctrine pythagoricienne. 

Sa parole est souvent opposée à celle du Christ et il n’est pas exagéré de dire que deux religions s'affrontèrent à travers leurs personnalités. Ne disait-il pas: « Je ne suis qu'un homme » et « tout homme par la contemplation et la philosophie peut s'élever jusqu'aux dieux ». 

Les foules, avides de démonstrations, jugèrent souvent la qualité de leurs enseignements à la lumière de leurs prodiges respectifs, et pendant plusieurs années, il fut impossible de départager les mérites du Christ de ceux d'Apollonius de Tyane, tant les miracles furent nombreux de part et d'autre.

Or, Apollonius, venu à Genève, ville alors consacrée au culte celtique, inspira une dédicace gravée sur une dalle proche du temple solaire, à la place de la cathédrale actuelle. Il est donc passionnant de savoir qu'Apollonius de Tyane est sans doute le plus ancien philosophe et le premier ésotériste qui ait fréquenté notre ville
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:05

APOLLONIUS DE TYANE, vie et œuvres
Apollonius de Tyane Apollo1

A 1'occasion de l'anniversaire de la loge Apollonius de Tyane, résumer ce que l'on connaît de ce personnage historique. 

Deux ouvrages; le premier est intitulé: Apollonius de Tyane ou le séjour d'un Dieu parmi les hommes. II a été écrit par Mario Meunier et a été publié à Paris aux Éditions Bernard Grasset en 1936, réédité ensuite par le procédé offset en 1978, aux Éditions d'Aujourd'hui. Je ne sais s'il est encore disponible en librairie.


Le second ouvrage s'intitule: Apollonius de Tyane, le philosophe réformateur du premier siècle de notre ère. a été écrit en anglais par G.R.S. Mead, traduit en français et publié à Paris par les Publications Théosophiques de la Bibliothèque Théosophique en 1906. J'ignore s'il a été réédité depuis et je doute qu'on puisse encore le trouver en librairie.


Ces deux ouvrages sont empreints d'une partialité évidente en faveur du personnage d'Apollonius de Tyane, dont on ne sait, en réalité, que peu de choses. Leurs auteurs respectifs ne font (et comment pourrait-il en être autrement à près de deux mille ans de distance!) que compiler des ouvrages antérieurs, qu'ils accommodent à leur sauce pour présenter Apollonius de Tyane de la façon qu'il sied le mieux à leurs convictions.


Mario Meunier a "essayé de rendre accessible et de faire revivre dans l'esprit même de sa légende, la curieuse et attrayante figure d'un des derniers représentants de la sagesse antique...". Son avant-propos de 14 pages résume consciencieusement la vie d'Apollonius, mais on ne peut affirmer que tout s’est déroulé de la manière dont il le rapporte, car il se fie à la biographie d'Apollonius de Tyane écrite par Philostrate plus d'un siècle après la mort du tyanéen.


G.R.S. Mead est plus prudent dans son approche, il tente de séparer la légende de la réalité et, en sous-titre, il nous précise le but de sa démarche: Étude critique des seuls documents qui existent sur la vie d'Apollonius de Tyane; Exposé des diverses opinions concernant ce philosophe; Aperçus sur les associations religieuses et sur les communautés du 1er siècle de notre ère; 

Influence possible de la pensée hindoue sur la pensée grecque. Nous entrevoyons déjà dans quelle direction l'auteur anglais, théosophe, souhaite nous orienter... Mead, comme Meunier, souhaite réhabiliter I'image d'Apollonius de Tyane, quelque peu ternie au cours de l'histoire par l'emprise croissante du Christianisme. Ces deux auteurs ont en commun la même vénération de Pythagore, vénération qu'ils attribuent également à Apollonius. 

https://remacle.org/bloodwolf/roman/philiostrate/apollonius6.htm
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:05

L'époque d'Apollonius de Tyane

Nous disposons de peu d'informations sur les conditions de la vie religieuse au premier siècle de notre ère. 

Non seulement le temps historique, bientôt deux millénaires nous séparent de cette époque, mais l'avènement du Christianisme d'une part et l'éclosion de la pensée rationnelle de l'autre, ont considérablement transformé le mode de pensée et de vie des êtres humains depuis lors. II existait à cette époque beaucoup de cultes divers, nécessitant souvent un parcours initiatique, mystères phrygiens, bachiques, mystères d'Isis, de Mithra, d'Éleusis. Ces derniers se trouvaient sous l'égide de l'État, et les respectables citoyens d'Athènes se devaient d'être initiés à ces mystères.


 Dans son traité De la vie contemplative, Philon signale 1'existence de nombreux groupes d'hommes abandonnant leurs biens pour se retirer du monde et se dévouer à la recherche de la sagesse et à la pratique de la vertu. La vie religieuse se confondait souvent avec la recherche de la vérité, généralement attribuée à la pratique de la vie philosophique

La confusion des "genres" entre philosophie et religion, mythe et réalité objective, apparaît jusque dans la biographie d'Apollonius écrite par Philostrate, qui mélange les faits historiques et la poésie sophiste... Notre rationalité nous a accoutumé depuis deux siècles à ne plus mélanger les faits et les commentaires, le récit mythique du fait historique... 


Comment Apollonius de Tyane est parvenu jusqu'à nous

La biographie d'Apollonius de Tyane fut commandée à Philostrate par Julie Domna, mère de Caracalla, impératrice de Rome sous le règne de Septime Sévère, en 1'an 216 après J.-C., soit plus de cent ans après la mort du sage. 

Philostrate est un homme de lettres qui vécut de 175 à245 après J.-C. Il est 1'auteur de la seule biographie d'Apollonius, qui fut écrite en grec. Cet ouvrage est fondé d'une part, sur des récits obtenus dans les villes ou Apollonius a vécu, et d'autre part, sur des notes de Damis, un disciple d'Apollonius qui 1'accompagna au cours de plusieurs de ses voyages. Julie Domna aurait aussi remis àPhilostrate des lettres d'Apollonius de Tyane que 1'Empereur Hadrien possédait. 


Le second document connu sur Apollonius de Tyane fut écrit vers l'an 305 de notre ère par Hiéroclès, philosophe grec, gouverneur de Palmyre. Dans son ouvrage intitulé : L'ami de la vérité, Hiéroclès oppose aux miracles du Christ les miracles qu'auraient accompli Apollonius de Tyane, selon la biographie de Philostrate. Eusèbe de Césarée répondit àHiéroclès dans un traité intitulé : Contra Hieroclem, dans lequel il nie 1'existence des miracles attribués à Apollonius de Tyane. "Si ceux-ci ont réellement existé, ils ne peuvent être que l’œuvre du démon", selon Eusèbe. 


La controverse ouv
erte par Hiéroclès et Eusèbe fut reprise au XVIème siècle, lors des rééditions de la biographie de Philostrate, pour perdurer jusqu'au XIXème siècle. Pour les chrétiens, au cours de l'histoire, Apollonius est tantôt un magicien, tantôt un sage. Jean Chrysostome qualifie Apollonius de menteur et d'être malfaisant. Saint-Jérôme dit de lui qu'il trouve toujours matière à s'instruire et às'améliorer. Au Vème siècle, Saint-Augustin pense qu'on ne peut le comparer àJésus, mais qu'il est un homme vertueux. 

Plus tard, au XIème siècle, le moine Xiphilin qualifie Apollonius de magicien et d'adroit escamoteur. Selon Nicetas, il existait encore à Byzance au XIIème siècle, certaines portes de bronze consacrées jadis par Apollonius, qui durent être fondues car elles étaient devenues, même pour les chrétiens, un objet de superstition. Signalons encore qu'à Rome, un temple fut élevé à la mémoire d'Apollonius, aux frais du trésor de 1'Empire, sur la décision de Caracalla. 
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:05

Quelques aperçus sur la vie d'Apollonius de Tyane  


Apollonius est né à Tyane, au sud de la Cappadoce, de parents fortunés,  au début de 1'ère chrétienne. A 1'âge de quatorze ans, il fut envoyé à Tarse pour étudier. Il alla ensuite à Égée, où il fut admis dans le temple  d'Esculape, vers 1'âge de vingt ans. II hérita alors des biens familiaux qu'il  partagea avec son frère qui menait une vie dissolue. Il distribua une part  de sa fortune à ses proches parents, car il estimait qu'il avait peu de besoins personnels et qu'il n'allait pas se marier.  

Il mangeait seulement les produits de la terre  : fruits et légumes, afin,  disait-il, de se purger 1'esprit. Il ne buvait pas de vin "qui trouble l'esprit". Il fit vœu de silence pour cinq ans durant lesquels il voyagea et étudia.  Puis, il y a un trou dans sa biographie d'une durée de quinze à vingt ans. On le signale ensuite, à Antioche où  il consacre ses matinées aux "choses"  divines et les après-midi aux enseignements de la vie éthique et pratique. 

Grand voyageur, il alla jusqu'en Inde, dans la vallée du Gange,  où il rencontra des bouddhistes. Selon les commentaires, i1 serait parti pour  l'Inde à la recherche d'une communauté particulière et il revint chargé d'une mission. On signale sa présence à Babylone, Ninive, à Chypre, puis  en Ione, en Asie Mineure, dans les villes de Smyrne, Pergame, Troie, et en  Crète, avant d'être à Rome en 66, sous le règne de Néron. Ce dernier  promulgua cette année-là, un édit proscrivant  les philosophes et  Apollonius partit alors pour l'Espagne, à Cadix. Il rencontra l'apôtre Paul à Rome, où ce dernier fut décapité. Apollonius quitta ensuite 1'Espagne  pour la Sicile, et de là il repartit en Grèce, avant de s'embarquer pour  l'Égypte et de remonter le Nil jusqu'en Éthiopie. II revint à Rome, attira la  suspicion de l'Empereur Domitien qui le fit emprisonner, puis jugé et  acquitté en 1'an 81. On signale encore que Vespasien, Titus et Néron  furent des admirateurs d'Apollonius qu'ils connurent avant leur arrivée au  pouvoir à Rome. Apollonius repartit pour la Grèce après l’issue heureuse  de son procès, renvoya son disciple Damis à Rome, et il mourut à l'âge de quatre-vingt ans environ.  

Quelques aspects sur les oeuvres d'Apollonius de Tyane.



Apollonius passe pour un prophète, un thaumaturge. Il semble être un  disciple de Pythagore pour qui le vrai philosophe est celui qui connaît les  secrets de la nature, non de la lecture et des discours d'autrui. Le sentier de la philosophie est la vie du philosophe.  

Apollonius passa beaucoup de temps à rétablir les rites dans les temples  de diverses divinités. Il condamnait les combats de gladiateurs,  mais approuvait les jeux olympiques. Il aurait fréquenté,  en Éthiopie notamment, ceux que l'on a appelé les "gymnosophistes", les philosophes  nus, c'est-à-dire les membres de communauté composés de ceux qui avaient abandonné tous biens matériels et pratiquaient des mortifications. 

Comme je 1'ai signalé précédemment, on lui attribue des miracles. Les cas  relatés se rapportent surtout à la guérison de malades. II lisait dans les  pensées et avait un don de prophétie. II faut cependant rappeler que la  notion théologique du miracle est postérieure à la vie d'Apollonius. II  semblait écouter la voix intérieure de son  daïmon comme Platon. 

On signale également à son propos un don de prescience. II refusa une fois de s'embarquer sur un bateau qui fit naufrage. Il eut une vision à distance d'un temple incendié à  Rome. Alors qu'il était à Alexandrie, on raconte qu'il eut la vision de l'assassinat de l'Empereur Domitien à Rome. Il interprétait les songes. II eut de nombreux disciples imitant son mode de  vie, mais n'a jamais fondé d'École. Il était végétarien, menant une vie ascétique. Parmi ses disciples, on peut citer Musonius et Démétrius à Rome.  

Des paroles et sermons attribués à Apollonius, on peut extraire les recommandations suivantes :  

"De ne rien posséder et cependant posséder toutes choses."  

"Accordez-moi, O dieux, de posséder peu et de ne désirer rien."  

"Je prie pour que la justice règne, et les lois soient respectées; pour que les sages soient pauvres et les autres riches par des moyens honnêtes." 

Sur la notion d'entraide entre les hommes, Apollonius un jour montra en exemple un moineau gazouillant, entraînant tous les autres à sa suite. II était venu annoncer aux autres moineaux la présence de grains de blé renversés sur une route, plus loin. 

Parmi les conseils qu'il donna à Vespasien sur la manière d'être un bon roi, on peut relever celui-ci : "Ne comptez pour rien l'argent amassé, en quoi vaut-il plus que le sable amoncelé par le hasard ? Ne comptez pour rien non plus l'argent prélevé par les lourds impôts qui écrasent le peuple : l’or qui vient des larmes est vil et maudit. Mieux qu'aucun roi vous emploierez vos richesses, si vous secourez ceux qui sont dans le besoin, et si vous laissez les riches jouir en paix de leurs biens." 

Apollonius glorifiait la sagesse : "Le sage doit être capable de mourir pour ses idées et la vérité doit lui être plus chère que la vie"

Il répondit un jour qu'on lui demanda ce qu'il pensait du fameux dicton : "Connais-toi toi ­même !" - "Je crois que l'homme sage qui se connaît lui-même, et qui vit en constante communion avec son esprit véritable, qui combat avec cet esprit à sa droite, ne s'abaissera jamais aux craintes qui effraient le commun des mortels; et qu'il n'osera plus commettre ce que la plupart des hommes commettent sans honte aucune."  

Apollonius a écrit de courtes lettres d'après le mode du scytale lacédémonien :  

"Il n’est pas possible à l'homme de ne pas commettre d'erreurs, seul un caractère noble reconnaît en avoir commis."

"Pythagore dit que 1'art le plus divin est celui de guérir. Si l’art de guérir est si divin, il doit s'occuper de l'âme autant que du corps, car nul être n’est sain, lorsque ce qu'il y a de supérieur en lui est malade." 

"Héraclite fut un sage, mais il ne conseilla jamais au peuple d'Éphèse d'effacer la boue par de la boue !"

"Si quelqu'un se dit mon disciple, qu'il ne fréquente pas les lieux publics, qu'il ne tue aucun être vivant; qu'il ne mange pas de viande, qu'il soit délivré de 1'envie, de la malignité, de la haine, de la calomnie, du ressentiment, et qu'il ait son nom inscrit parmi les noms de ceux qui ont obtenu la libération."

Cette dernière lettre résume la pratique de la sagesse conseillée par Apollonius. On est plus proche du sage, au sens traditionnel, à la recherche d'une vérité intégrant 1'ensemble du mode de vie de 1'être, que du philosophe grec orateur, même si les grecs anciens, à 1'exception des sophistes peut-être, tentaient de vivre selon les préceptes qu'ils enseignaient. 

"Apollonius représente le philosophe parfait tel que le rêvaient la plupart des contemporains d'Origène. Il est tour à tour directeur de conscience comme Sénèque, éducateur comme Épictète, prédicateur et orateur populaire à la manière de Dion de Pruse, ascète et mystique comme l'a été selon toute vraisemblance, l'Apollonius véritable".


1 Flavius Philostrate : De Vita Apollonii Tyanei. Elle fut rééditée en 1501 à Venise, suivie du texte d'Eusèbe : "l'antidote accompagne le poison", puis traduite en français par Blaise de Vignières et publiée à Paris en 1596, 1599 et 1611.

2 Le scytale était une baguette ou bâton dont on se servait pour écrire les lettres chiffrées. "Autour de ce bâton on enroulait en spirale une bande de parchemin sur laquelle on écrivait le message dans le sens de la longueur. Lorsque la bande était déroulée, le message était inintelligible. Celui qui recevait le message, pour le lire, enroulait la bande sur un bâton exactement de la même grosseur que celui dont on s'était servi pour écrire." (Lexique de Liddel et Scott) De là vient que le nom de scytale fut donné aux messages spartiates, d'un laconisme proverbial. 

3 Lettre adressée aux Éphores (magistrats de Sparte). 

4 Lettre adressée à Criton. 

5 Lettre adressée aux prêtres de Delphes. 

6 Lettre adressée à Criton.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:05

APOLLONIUS RENCONTRA LES HOMMES QUI SAVAIENT TOUT



Au premier siècle de notre ère, à la frontière de Babylone, un garde questionna un voyageur grec de belle apparence

- « Quels présents apportes-tu à notre souverain? demanda-t-il.

- Toutes les vertus, répliqua le Grec. 

- Penses-tu que notre roi ne les a pas? s'enquit l'officier. 

- Il peut les avoir, mais il ne sait pas s'en servir », répondit hardiment le voyageur qui s'appelait Apollonius de Tyane. 

Malgré 1'insolence de ses propos, le voyageur fut autorisé à passer la frontière babylonienne, le garde estimant que le roi pourrait trouver quelque intérêt à rencontrer l'excentrique visiteur. 

Apollonius était né en Cappadoce vers l’an 4 av. J.-C. Ses maîtres cessèrent de l'instruire lorsqu'il eut quatorze ans, à cause de son intelligence innée. Le jeune garçon, à seize ans, prononça les vœux qui le liaient à 1'école de Pythagore et s'attacha au temple d'Aegae. Sa sagesse et ses réussites médicales étendirent si vite sa réputation que l’on disait en Cappadoce aux gens pressés: « Pourquoi tant de hâte? Courez-vous voir le jeune Apollonius? » 

Un prêtre d'Apollon lui apporta un jour une carte gravée sur cuivre, lui disant qu'elle indiquait le chemin de la Cité des Dieux. Apollonius fut bientôt en route vers l’est. A Mespila (Ninive), un certain Damis lui offrit ses services comme guide. La biographie du philosophe grec fut écrite, plus tard, par Philostrate à la demande de l'impératrice byzantine Domna. 

Après de dures étapes qui les menèrent en Inde, les deux voyageurs, panant des bords du Gange, tournèrent au nord en direction de 1'Himalaya. Il est à présumer qu'ils allèrent au Tibet, car le voyage prit dix-huit jours. Comme le sage grec et son dévoué compagnon approchaient de 1'Olympe asiatique, d'étranges phénomènes commencèrent à se produire. Le chemin qu'ils empruntaient s'effaçait derrière eux. Le paysage était mouvant et il semblait aux voyageurs qu'ils avançaient dans un site enchanté. Aux limites de cette région merveilleuse, un jeune garçon vint à leur rencontre et s'adressa, en grec, au philosophe, comme si la venue de celui-ci était attendue. Apollonius de Tyane fut alors présenté au maître du pays que Philostrate appelle Iarchas. 

La fabuleuse contrée regorgeait de merveilles scientifiques. Il y avait des puits d'où sortaient des colonnes de lumière qui s'élevaient dans l’air comme celles des projecteurs. Des pierres phosphorescentes illuminaient la ville d'une clarté comparable à celle du jour. 

Apollonius et Damis assistèrent à des démonstrations de lévitation où les hommes, sans poids, flottaient en Pair. Quatre automates, tripodes, circulaient dans la salle à manger, distribuant nourritures et boissons tandis que les visiteurs étaient assis à la table de leur hôte. Le biographe d'Apollonius emprunte à Homère la description de ces robots qui « mus par l'esprit, roulaient de place en place autour du lieu béni, se déplaçant d'eux-mêmes, obéissant au moindre signe des dieux. » 

Les réussites techniques et la supériorité intellectuelle de cette communauté impressionnèrent si fort Apollonius qu'il se contenta d'un signe muet d'assentiment quand le roi Iarchas lui fit remarquer ce fait évident: « Tu es venu vers les hommes qui savent tout. » 

Selon le philosophe de Tyane, ces savants « vivaient à la fois sur la terre et en dehors d'elle. » La remarque a-t-elle un sens littéral ou allégorique? Si nous l'acceptons à la lettre il faudrait comprendre que ces peuples étaient en communication avec d'autres mondes d'autant plus aisément qu'ils avaient maîtrisé la force de gravité. Cette interprétation permettrait de comprendre une autre affirmation de Iarchas: «que l'univers est chose vivante. » 

Apollonius reçut des adeptes d'Asie une double mission. Il fut chargé, tout d'abord, d'enterrer certains talismans ou aimants dans des lieux qui, à une époque future, prendraient une signification historique. Il devait, de surcroît, rentrer en Occident pour secouer la tyrannie romaine. 

Le sage grec parvenu à Rome sous le règne de Néron, au temps ou les écoles philosophiques étaient en butte aux persécutions, fut promptement traduit devant un tribunal. Lorsque le procureur déroula le manuscrit où étaient consignées les charges contre Apollonius, le juge, stupéfait, constata que le document était vierge! Aucune preuve écrite ne pouvait être retenue contre lui: 1'accusation tombait d'elle-même. Apollonius fut relâché, mais, de ce jour, les autorités romaines furent envahies, à son égard, d'une crainte superstitieuse. 

Sous l'empereur Vespasien les choses aillèrent mieux et le philosophe fut choisi comme conseiller impérial. Son influence augmenta encore avec Titus qui lui dit: "En vérité, si j'ai pris Jérusalem, toi, Apollonius, tu m'as conquis! " Sous le règne de Domitien, le sage fut accusé d'activités anti-romaines. Au procès, Apollonius regarda dédaigneusement 1'empereur qu'il avait connu tout enfant. Les patriciens, anxieux, se souvenaient des faits étranges survenus au tribunal de Néron. Domitien et les juges, pour éviter un échec public, tentèrent de se blanchir en retirant quelques-unes des charges imputées à 1'accusé à condition qu'il fût cependant condamné. 

Face à 1'empereur romain, Apollonius, se drapant dans son manteau, 1'interpella: "Tu peux détenir mon corps, mais non mon âme, dit-il, et j'ajoute que mon corps même tu ne le tiens pas! " Sur ces mots, il disparut dans un éclair que purent voir des centaines de témoins rassemblés au tribunal. 

L'histoire ne mentionne pas la date à laquelle mourut le philosophe. La présence d'Apollonius, alors centenaire, est attestée à Éphèse, puis les chroniqueurs perdent la trace de ce personnage hors série. 

Le séjour du sage de Tyane en Asie où il s'instruisit aux pieds de ceux « qui savaient tout» est d'un grand intérêt historique. Apparemment, nos robots ne sont pas nouveaux si des automates servirent Apollonius et Damis dans le palais de Iarchas. L'antigravitation était utilisée par ceux qui pouvaient à leur gré s'élever et planer dans les airs. D'après le récit, le paysage était mouvant quand les voyageurs arrivèrent dans les parages de la secrète demeure tibétaine. Les vagues lumineuses ondulatoires relèvent plus de la science-fiction que de la science proprement dite, mais le phénomène pourrait expliquer les scènes qui se passèrent aux abords du Tibet et la disparition du philosophe grec au tribunal de Domitien. La brillante clarté qui provenait des puits et des pierres était peut-être produite par 1'électricité ou quelque autre source d'énergie. Personne n'a le droit de rejeter sans examen le témoignage de Philostrate qui recourut, à Byzance, à de nombreux documents pour rédiger la biographie d'Apollonius. Pas plus que ne sont contestables les écrits des auteurs de 1'Antiquité comme Hérodote, Virgile, Plutarque et tant d'autres. Apollonius de Tyane fut si vénéré que Septime Sévère, maître de 1'empire romain de 193 à 211 de notre ère, conservait une statue du philosophe grec dans une chasse qui abritait également Jésus et Orphée. 



"Nous ne sommes pas les Premiers"
Andrew THOMAS - Les chemins de l'impossible
ALBIN MICHEL - 1972
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:06

APOLLONIUS A GENÈVE


Le chemin nous est inconnu qu'Apollonius parcourt pour arriver à Genève après son séjour en Espagne.

Sa présence, en cette ville, figure dans la relation de ses voyages et, un commentaire indique une promenade qu'il effectue au bord du lac.

Distrait, ou entièrement absorbé par sa méditation, il ne voit pas la masse d'eau qui s'étend à ses pieds et s'enquiert, par la suite, de l'endroit où se trouve le lac.

Genève, ville consacrée au culte celtique, honorait alors le Soleil dans un temple à lui dédié, situé à l'emplacement où s'élève, aujourd'hui, la cathédrale.

A cet endroit, dit-on, Apollonius inspira une dédicace gravée sur une dalle proche du temple solaire.

Il est passionnant d'imaginer que sa découverte serait un jour possible et qu'elle livrerait son secret à d'heureux chercheurs. La marque perdue relève bien du symbolisme maçonnique.



LE NYCTHEMERON D'APOLLONIUS DE TYANE


Le Nycthéméron, d'Apollonius de Tyane, dont titre peut être traduit ainsi : " Le Jour de Dieu qui luit dans les ténèbres», le Dieu qui gît prisonnier dans notre microcosme. Ce « Jour » est divisé en douze « Heures», douze échelons, douze étapes. Chaque « heure » contient des indications concrètes qui font bien comprendre la manière dont le Jour de Dieu peut être réalisé par chaque candidat. En bref, c'est une méthode, un chemin de parfaite délivrance.



LES DOUZE HEURES DU NYCTHEMERON 


Heure I
Dans l'unité, les démons chantent les louanges de Dieu: ils perdent leur malice et leur colère. 


Heure II
Par le binaire, les poissons du Zodiaque chantent les louanges de Dieu, les serpents de feu s'enlacent autour du caducée et la foudre devient harmonieuse. 


Heure III
Les serpents du caducée d'Hermès s'entrelacent trois fois. Cerbère ouvre sa triple gueule et le feu chante les louanges de Dieu par les trois langues de la foudre. 


Heure IV 
A la quatrième heure, l'âme retourne visiter les tombeaux: c'est le moment où s'allument les lampes magiques aux quatre coins des cercles; c'est 1'heure des enchantements et des prestiges. 


Heure V 
La voix des grandes eaux chante le Dieu des sphères célestes. 


Heure VI 
L'esprit se tient immobile; il voit les monstres infernaux marcher contre lui et il est sans crainte. 


Heure VII
Un feu qui donne la vie à tous les êtres animés est dirigé par la volonté des hommes purs. L'initié étend la main et les souffrances s'apaisent. 


Heure VIII
Les étoiles se parlent, l'âme des soleils correspond avec le soupir des fleurs; des chaînes d'harmonie font correspondre entre eux tous les êtres de la nature. 


Heure IX 
Le nombre qui ne doit pas être révélé. 


Heure X 
C'est la clef du cycle astronomique et du mouvement circulaire de la vie des hommes. 


Heure XI 
Les ailes des génies s'agitent avec un bruissement mystérieux; ils volent d'une sphère à l'autre et portent de monde en monde les messages de Dieu. 


Heure XII
Ici s'accomplissent par le feu les œuvres de l'éternelle lumière. 



LE NYCTHEMERON d'APOLLONIUS DE TYANE 

EXPLIQUE PAR J. VAN RIJCKENBORGH

1982 - HAARLEM - ROZEKRUIS PERS - PAYS-BAS

Traduit du néerlandais: "Het Nuctemeron van Apollonius van Tyana" 

Première édition néerlandaise 1968
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:06

COMMENTAIRE MAÇONNIQUE A PROPOS D'APOLLONIUS


Les lettres d'Apollonius reflètent le souci de perfection  qu'il poursuit durant son existence entière. Leur étude permet d'y retrouver l'illustration de notre devise "LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ".

Le code maçonnique actuel apparaît en filigrane dans les enseignements et les actes d'Apollonius. Pythagore est présent dans tous les temples. La chaîne d'union, le silence de nos apprentis, le respect d'autrui, la tolérance, pour ne citer que quelques-unes de nos plus nobles aspirations, s'inspirant directement de l'esprit du Philosophe.

La Tétrade lui est familière et, à l'enseignement qu'il reçoit des Brahmanes, il ajoute celui de l'Ether.

Il enseigne qu'il est essentiel d'être fidèle à son idéal et, il recommande souvent à ses semblables de ne point juger autrui...

Son mode de vie est celui d'un Initié, d'un être supérieur, qui sait, cependant, vivre dans le monde et au milieu des hommes. Il démontre ainsi la faculté d'appliquer la théorie philosophique à la pratique.

Apollonius est un modèle, mais de dimensions humaines, et rien de ce qu'il enseigna ne peut nous paraître étranger. De ce fait, tout Maçon doit être ce que fut Apollonius, ou, à défaut, tout Maçon doit essayer de devenir ce que fut Apollonius.

Désormais, Apollonius de Tyane nous est plus familier. Ce qui précède nous permet de l'apprécier et de comprendre la valeur de son exemple.



RÉFÉRENCES ET LISTES DES SOURCES CONNUES

CONCERNANT APOLLONIUS DE TYANE

 

 Ci-dessous, la liste des références qui traitent du Philosophe, de son histoire, de son enseignement et de ses contemporains.
 







Vie d'Apollonius de Tyane...........................................................
Vie d'Apollonius de Tyane...........................................................
Vie d'Apollonius de Tyane...........................................................
Philosophie Pratique (APO).......................................................
Dissertations................................................................................
Jésus-Christ et Apollonius...........................................................
Dissertations sur Apollonius.......................................................
Dissertations sur Apollonius.......................................................
Life of Apollonius........................................................................
De Philostrate.............................................................................
Vie d'Apollonius...........................................................................
Histoire du Merveilleux................................................................
Histoire des Idées Morales...........................................................
Apollonius et le Christ..................................................................
Histoire Universelle de l'Eglise Catholique..................................
Vie des Sophistes..........................................................................
Histoire d'Apollonius....................................................................
Histoire du Roman.......................................................................
Apollonius de Tyane....................................................................
Apollonius de Tyane....................................................................
De la Prescience...........................................................................
Eclaircissements historiques.........................................................
Journal des Savants......................................................................
Annales Faculté des Lettres Bordeaux........................................
Vie d'Apollonius...........................................................................
Dédicace.......................................................................................
Observations sur Apollonius........................................................
Femmes Philosophes....................................................................
Sur la Vie d'Apollonius de Tyane contre Hiéroclès......................
Mémoires de l'Académie des Inscriptions....................................
Mémoire sur la statue vocale de Memmon..................................
Acta Euditorum............................................................................
Testimonies..................................................................................
Histoire de la Décadence.............................................................
Histoire des Origines de la Charte des Sciences..........................
Encyclopédie...............................................................................
Histoire de la Religion Chrétienne...............................................
Histoire de la Philosophie Ancienne............................................
Dictionnaire des Sciences Philosophiques...................................
Relation........................................................................................
Isaac Laquedem...........................................................................
Bibliothèque Classica...................................................................
Bibliographie Biographique Universelle.......................................
Dictionnaire de la Philosophie.....................................................
Vie de Pythagore..........................................................................
Vie de Pythagore..........................................................................
Vie des Sophistes.........................................................................
Illiade XVII 59.............................................................................
Vie d'Alexandre Sévère................................................................
Vie d'Aurélien...............................................................................
Apologie.......................................................................................
Alexandre.....................................................................................
Institution Divine..........................................................................
Traité contre les Gentils...............................................................
Réponse à Héroclès......................................................................
Chiliades.......................................................................................
Livre I...........................................................................................
Philalethe......................................................................................
Chroniques...................................................................................
Lettres..........................................................................................
Lettres..........................................................................................
Apologie pour les Grands Personnages Accusés de Magie......... 
Histoire d'Apollonius Convaincu de Fausseté.............................
Démologie....................................................................................
Annales Ecclésiastiques...............................................................
Histoire des Empereurs................................................................
Histoire Ecclésiastique.................................................................
Bibliothèque Choisie....................................................................
Traité de l'Apocalypse..................................................................
Les Apologistes Chrétiens............................................................
Essai sur les Mœurs......................................................................
Dictionnaire Historique................................................................
De la Médée d'Apollonius............................................................
Apollonius....................................................................................
Apollonius....................................................................................
Apollonius....................................................................................
Histoire des Persécutions de l'Eglise............................................
La Polémique à la Fin du 2ème Siècle.........................................
Sidening Apollinaris.....................................................................
3 Rencontres entre la Grèce et l'Inde...........................................
Un Pythagoricien Thaumaturge....................................................
La Légende Pythagoricienne et l'Evangile...................................
Un Saint Paîen..............................................................................
Apollonius....................................................................................
Apollonius....................................................................................
Apollonius....................................................................................
Apollonius, sa Vie........................................................................
La Vie d'Apollonius et Grégoire de Tours....................................
Une Formule Conclusive dans la Prière Antique.........................
The trial of Apollonius.................................................................
Apollonius....................................................................................
 

Alde Manuce,  1501
Philostrate , 1555
Ch. Blount,  1680
Herzog,  1709
Klose,  1723
Laederwalg,  1793
Chauffepié,  1808
Wellauer,  1844
Newmann,  1852
Muller,  1860
Oléarius
Figuier
Denis
Baur
Hohrbacher
Eunape
Abbé du Pin
Chassang
Chassang
Mario Meunier
Pic de la Mirandole
Chassang
Miller,  1849
Duméril,  Tome V,  1883
Legrand d'Aussy
Frédéric II
Jenkin
Menage
Cousin
Sainte-Croix
Letronne
Letronne
Lardner
Fibbon
Meiners
Buhle
Neander
Ritter
Matter
Méric Casaubon
Alex. Dumas
Engelmann
Oettinger
Ad. Franck
Porphyre
Jamblique
Philostrate
Homère
Lampride
Vopiscus
Apulée
Lucien
Lactance
Arnabé
Eusèbe
Tzetzes
Photius
Hiéroclès
Cassiodore
Isidore de Peluse
Sidoine Apollière (Evèque)
G. Naudé
Abbé du Pin
Bodin
Baronius
Tillemont
Fleury
Possevin
Bossuet
Abbé Freppel
Voltaire
Bayle
Revue des Deux Mondes, 1845
Revue des Deux Mondes, 1865
Revue des Deux Mondes, 1866
Beauvin-Priaulx,  1876
Aclée
Edition Didier, 1878
Année Philosophique, 1966
A. J. Festugière
B. Latzarus,  1939 - 1940
M. J. Lagrange
O. Béliard
Vogel C. J.
A. Erhardt
F. W. Lens
B. A. van Groningen
P. Courcelle
A. J. Festugière
E. R. M. Hitchcock
A. Calderini (Italien)
 


  





"NE PARLE ET N'AGIS POINT SANS AVOIR REFLECHI,

SOIS JUSTE, SOUVIENS-TOI QU'UN POUVOIR INVINCIBLE

ORDONNE DE MOURIR; QUE LES BIENS, LES HONNEURS

FACILEMENT ACQUIS, SONT FACILES A PERDRE.

ET QUANT AUX MAUX QU'ENTRAÎNE AVEC SOI LE DESTIN,

JUGE-LES CE QU'ILS SONT: SUPPORTE-LES; ET TÂCHE.

AUTANT QUE TU POURRAS, D'EN ADOUCIR LES TRAITS:

LES DIEUX AUX PLUS CRUELS N'ONT PAS LIVRE LES SAGES.

Pythagore

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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:06

BIOGRAPHIE D'APOLLONIUS SELON PHILOSTRATE


Ce qui retient surtout notre attention dans la vie d'Apollonius, ce sont ses doctrines, l'évolution religieuse à laquelle il est mêlé et l'esprit de son temps. De ce dernier point de vue, les miracles dont il est si libéralement gratifié dans Philostrate, ne doivent pas être négligés. Les païens n'y croyaient pas seuls, tout nous l'atteste, mais les chrétiens aussi, quand il leur fut opposé (ce qui n'eut lieu qu'au temps de Dioclétien, lorsque Hiérocles écrivit contre eux son livre).

Ce livre est intitulé: l'Ami de la vérité, adressé aux chrétiens par Hiérocles, gouverneur de Bithynie. Jésus-Christ y est représenté comme un voleur de grands chemins qui infestait la Judée avec neuf cents brigands. Les miracles d'Apollonius de Tyane sont déclarés bien supérieurs à ceux que les chrétiens attribuent au fondateur de leur secte.

Les chrétiens ne refusent pas d'admettre qu'il en eût fait; ils se contentent d'attribuer ceux qu'ils ne nient pas à l'art de la magie ou à l'influence des mauvais esprits. Parmi les plus remarquables de ses miracles, nous citerons: La Fontaine du secret - le criminel découvert - le don de connaissance de toutes les langues - sa lutte contre une empuse - les onagres - ses dons de divination - de double vue - sa prédiction au sujet de Néron - sa victoire sur le démon de la peste - sa chasse aux démons - ses dons de magie.

Il rend la vie, miraculeusement, à une jeune fille décédée, sauve par sa clairvoyance un condamné à mort, devine l'emplacement d'un trésor fabuleux.

Il possède le don de disparaître et de réapparaître, ainsi que la faculté de bilocation. Entouré de ses disciples, il annonce la mort de Domitien, survenue très loin de là.

Enfin, après sa mort, son ombre apparaît à plusieurs de ses disciples.

Sa présence et la force de son enseignement en font, ce qu'il n'est pas exagéré de dénommer, la dernière idole du paganisme.

La tolérance et la modération d'Apollonius apparaissent à chaque instant dans sa vie et il les porte dans des choses diverses. Il laisse son Maître, Euxène vivre en véritable épicurien avec la fortune qu'il lui donne. Il n'impose pas à ses disciples le régime qu'il observe lui-même et, s'il cherche la perfection à sa manière, il laisse les autres la chercher par des voies différentes. Il ne pense pas non plus qu'il convienne à un roi de poursuivre la voie de la sagesse à l'instar d'un simple particulier; il fait la part des diverses conditions et évalue le devoir à la possibilité de le remplir et aux impératifs des convenances sociales.

Il considère la terre entière comme une seule Patrie et tous les hommes comme des frères. Il recherche la longue chaîne de la tradition qui relie les hommes à travers tous les temps.

Après avoir étudié la grammaire et la rhétorique avec Euthydème, il pénètre le système pythagoricien grâce à l'enseignement d'Euxène. La richesse de cette doctrine lui laisse entrevoir la Voie Royale. Afin de s'y mieux consacrer, il décide de se mettre à l'épreuve et de se donner cinq ans de réflexion.

Durant ces cinq années, il garde le silence le plus absolu, tout occupé à s'enrichir spirituellement. Cette période de sa vie va de l'an 17 à l'an 22.

Alors, enfin, Apollonius considère son éducation philosophique comme terminée. Sa vie continue, il est vrai, de n'être qu'un long voyage et toutes les parties du vaste empire romain sont tour à tour gratifiées de sa présence.

En 43, il se rend à Babylone et en 46 il se trouve aux Indes afin d'y apprendre les secrets des Initiés. En 47, il est de retour à Babylone et, en 61, sa présence est célébrée à Olympie, pendant la durée des jeux.

A Rome, sous le règne de Néron en 63, il visite ensuite l'Espagne en 66. Ses derniers longs voyages le conduisent en Égypte, puis en Éthiopie, à partir de 69.

Il est jeté en prison sous Domitien, en 92 à Rome. Ses dernières années, il les passe, dès 93 à parcourir la Grèce où il trouve la mort en 96.

Mais, s'il parcourt ainsi le monde, c'est désormais moins pour s'instruire que pour instruire les autres. Il a la conscience de posséder la sagesse dans toute sa plénitude et il se conduit en conséquence.

S'il visite le tombeau d'Achille, le héros sort de son sépulcre pour lui communiquer ses désirs et ses volontés. Se rend-il plus tard en Éthiopie pour connaître les Gymnosophistes qui se proclament les plus sages des hommes, il rabaisse d'abord leur orgueil et, l'un d'eux, le plus sincère, le plus ardent dans la recherche de la vérité, les abandonne pour devenir son élève. A Éleusis, l'hiérophante refuse de l'initier aux mystères.

"J'y serai initié, lui dit Apollonius, mais un autre que toi aura l'honneur de cette initiation."

Les gardiens de l'antre de Trophonios lui en interdisent l'entrée. Il ne tient aucun compte de cette défense et, pendant la nuit, il force l'entrée du gouffre pour conférer avec le dieu. Celui-ci en éprouve une telle joie qu'il apparaît à ses prêtres et leur reproche vivement leur conduite à l'égard d'un tel homme. En même temps, il leur ordonne de se rendre à Aulis avant le septième jour, pour voir alors Apollonius sortir de terre. Apollonius reparaît, en effet, dans ce lieu, au grand étonnement et, sans doute, à la grande confusion de ceux qui lui avaient témoigné si peu de respect. Il rapporte un écrit du dieu attestant que la meilleure philosophie est celle de Pythagore.

Il accuse souvent les prêtres d'égarer les hommes et de desservir leur religion.

Apollonius est plus habile qu'eux dans l'exercice de leur art principal, la médecine. Il guérit davantage de malades et ne demande rien pour salaire, ayant fait vœu de pauvreté. Il jouit aussi d'une plus grande popularité et l'imagination se plaît à broder, autour de faits qui ont peut-être un fond de vérité, des détails propres à renforcer son prestige.

Ces récits merveilleux, que la crédulité publique accueille sans doute avidement, confèrent à Apollonius une influence que n'ont plus les oracles. Aussi, les prêtres de ceux-ci ne sont-ils pas tous bien disposés à son égard. S'il s'était intitulé prophète, ils lui auraient plus facilement pardonné. Mais il disait: "Je ne suis qu'un homme," et "tout homme parla contemplation et par la philosophie peut s'élever jusqu'aux dieux. Le sang des victimes ne peut leur plaire; le plus bel hommage qu'on puisse leur rendre, c'est celui d'un cœur pur". "Si la bonté est un des attributs de la divinité, les hommes qui sont bons ont quelque chose de divin."

Pendant ce temps, l'incrédulité semble gagner du terrain parmi les nations attachées à la religion hellénique et parmi les Romains, dont le culte tend à se confondre avec cette religion, dans la période qui précède immédiatement l'ère chrétienne. Mais, l'incrédulité n'est pas pour les peuples un état durable. Une forte réaction suivit. Elle est signalée à la fois en Occident et en Orient, par un essor particulier du goût du merveilleux. En Orient, elle donne lieu, de plus, à un nouvel et long effort pour resserrer les liens de la morale et de la foi, en même temps, qu'on cherche à celle-ci des stimulants, en associant plus étroitement, les fables homériques avec les dogmes de théocratie auxquelles leur éloignement même assure un certain prestige.

C'est à cet effort que se rattache le nom d'Apollonius de Tyane. A Rome, où domine le principe d'une religion d'État, au contraire, ceux des Empereurs, les plus fidèles à la politique romaine, sont convaincus de rendre à la religion son influence et son autorité, en appliquant des mesures de police. Toute innovation qui intervient dans le culte et les objets auxquels il s'adresse, trouve d'ailleurs en eux des adversaires déclarés.

Suivant Dion Cassius, Mécène donne à Auguste le conseil suivant qui sert de leçon à ces princes: "Honore partout et toujours les dieux de la manière usitée dans l'Empire, et contrains les autres à les honorer de même. Punis du supplice les auteurs de religions étrangères, non seulement par respect pour les dieux, mais parce que ceux qui introduisent de nouvelles divinités engagent d'autres personnes à suivre des lois étrangères, d'où naissent les conjurations, les sociétés secrètes, qui sont très désavantageuses au gouvernement d'un seul. Ainsi tu ne souffriras personne qui méprise les dieux, personne qui s'adonne à la magie."

Apollonius cherche à réformer le paganisme en préparant l'avènement d'une nouvelle religion basée sur l'intuition intérieure et la révélation individuelle. Il est un prêtre réformateur et, davantage encore, un moraliste. Par son enseignement, il tente d'élargir la sphère de la spéculation philosophique, mais la société, au milieu de laquelle il évolue, est en pleine décadence.

La personnalité d'Apollonius et son rayonnement sont tels, que les responsables du pouvoir s'en inquiètent. C'est ainsi que Néron, avant de se rendre en Grèce, promulgue un décret qui oblige les philosophes de quitter Rome. Apollonius se retire en Espagne. Durant le trajet, il annonce à ses compagnons la chute prochaine de Néron, et son biographe ajoute qu'arrivé à Cadix, il a plusieurs entrevues secrètes avec un gouverneur de Bétique, ami de la philosophie.

Mais, il ne se borne pas, suivant toute apparence, à de simples paroles; il conspire contre Domitien comme il avait conspiré contre Néron et, c'est pour élever Nerva à l'empire.

Dénoncé par Euphrate, il apprend que l'empereur veut s'emparer de sa personne et, par une hardiesse dont sa vie offre plus d'un exemple, il prend la résolution de se présenter devant lui. Démétrius le Cynique, qu'il visite alors à Dicéarchie (Pouzzoles), ne peut, malgré tous ses efforts, le détourner de ce projet téméraire.

Accompagné du seul Damis, auquel il fait quitter le costume de Pythagoricien, peu indiqué en ces temps de persécution, le philosophe gagne Rome.

A peine arrivé, il est saisi par ordre du préfet du prétoire Aelianus. Aelianus était un ami secret de la philosophie. Tout en exécutant les ordres de son ma1tre au sujet d'Apollonius, il cherche à le sauver. Il lui fait connaître les accusations formulées contre lui et les réponses qu'il y doit faire. Ce qui suit représente avec assez de fidélité les ruses familières du tyran.

Apollonius reçoit tout d'abord dans sa prison la visite d'un délateur chargé de pénétrer ses pensées secrètes. Mais à trompeur, trompeur et demi. C'est Apollonius qui pénètre l'espion. Il ne l'entretient que des merveilles de l'Inde, des arbres et des bêtes sauvages, d'une nature toute particulière, qu'il a vus dans ses longs voyages. Le délateur se retire, honteux et confus.

Apollonius est ensuite conduit devant l'empereur. Vains efforts de celui-ci pour tirer de lui quelque aveu contre Nerva. Domitien, irrité, lui fait arracher la barbe et les cheveux et ordonne qu'on le charge de chaînes. Jeté dans une prison plus dure, notre philosophe y conserve tout son calme et son sang-froid, les ruses de Domitien échouent toujours devant sa fermeté mêlée de finesse.

Il sait que les dieux ne le laisseront pas captif et, grâce au don des miracles qui lui est dévolu, il suffit qu'il veuille rompre ses fers pour que ses fers se rompent.

Avant de comparaître devant le tribunal de l'empereur, il congédie Damis, lui recommande d'aller trouver Démétrius et l'avertit qu'il viendra bientôt les rejoindre. Damis part sans beaucoup d'espoirs de revoir son Maître bien-aimé.

Enfin, vient le jour du jugement. L'agitation de l'empereur est telle, selon le rapport de ses familiers, qu'il en oublie de prendre aucune nourriture. Apollonius conserve toute sa tranquillité d'âme. Le débat judiciaire s'engage. L'empereur accuse Apollonius de porter un vêtement particulier, d'avoir sacrifié un enfant, lors d'une conjuration magique destinée à donner à l'Empire un nouveau chef (lui qui ne sacrifiait pas même d'animaux).

Il convient de noter la similitude de cette accusation avec celle dont les chrétiens furent si souvent l'objet, d'accepter qu'on lui donne le nom de dieu et, d'avoir prédit aux Éphésiens le fléau qui les menaçait. Apollonius répond victorieusement sur ces chefs d'accusation. Il est habile et éloquent pour se défendre du sacrifice de l'enfant. Ses adversaires prétendent qu'on gagne les dieux par de tels sacrifices. Quelle supposition impie! N'est-ce pas calomnier et insulter ceux dont la bonté est le plus bel apanage ?

L'auditoire témoigne d'une manière non équivoque de ses sympathies pour le philosophe. L'empereur intimidé (on sait qu'il était aussi timide que méchant), n'ose poursuivre son interrogatoire.

"Je t'absous lui dit-il, mais tu demeureras dans ta prison jusqu'à ce que j'aie eu avec toi un nouvel entretien particulier."

Mais Apollonius:

"Je te remercie o prince, lui dit-il fièrement. Grâce aux scélérats qui t'entourent, des villes entières ont péri, les îles sont remplies d'exilés, les provinces de gémissements. La crainte règne parmi les armées, et la défiance dans le sénat. Donne-moi la liberté, si tu veux; si tu me la refuses, tâche de t'emparer de mon corps ? Quant à mon âme, elle est à l'abri de tes atteintes. Que dis-je ? Mon corps lui-même va t'échapper. Tu ne pourras pas me tuer; car les destins n'ont pas décrété ma mort."

Sur ces paroles, ses chaînes se brisent et il disparaît, tandis que Domitien demeure interdit.

Ce qui paraît probable, c'est que la légende d'Apollonius de Tyane est née d'une oeuvre collective. Apollonius, lui-même, peut y avoir contribué. Non qu'il ait été, comme il en a été maintes fois accusé, un charlatan et un imposteur habile à faire des dupes. Bien des mots que lui prête Philostrate témoignent de sa bonne foi. Il déclare, par exemple, qu'il n'est qu'un homme et il décline, pour sa part, toute descendance divine. Mais l'amour propre rend crédule. Apollonius, en voyant la foule s'empresser autour de lui et le consulter comme un oracle, ne fut-il jamais tenté de se considérer comme un être supérieur ? On ne peut l'affirmer.

Parmi les fables de cette légende, nous avons cru déceler l'existence de deux tentatives simultanées destinées à restaurer la religion païenne.

L'une, a pour auteurs les empereurs, grands pontifes de Rome. Leurs moyens d'action résident dans le culte de la tradition, l'observation des anciens rites et cérémonies, ainsi que dans l'emploi de la persécution, comme contre des criminels d'État, contre ceux qui répudient la religion officielle.

L'autre, incarnée par Apollonius, s'appuie sur la philosophie, sur l'introduction d'une morale épurée et, sur un système de fusion d'où le christianisme lui-même n'est pas toujours exclu.

Cette dernière tendance affiche le dédain de la politique tout en ne se faisant pas scrupule d'y intervenir dans la mesure de ses intérêts. Témoin, les conspirations présumées d'Apollonius contre Néron et contre Domitien; témoin aussi, l'appui qu'il prête selon son biographe, successivement à Vespasien et à Nerva.

Quelques années après, Apollonius annonce à Éphèse la mort du tyran et Domitien périt, en effet, assassiné par un affranchi. Tous ses actes sont abolis et Nerva devient empereur.

La vie d'Apollonius prend fin à l'âge de cent ans révolus. Diverses légendes circulent sur les circonstances de sa mort et, tandis que la mémoire du prince qui avait opprimé l'empire est accablée d'outrages, on élève jusqu'aux nues la gloire de l'homme courageux dont la force d'âme l'avait fait pâlir.

C'est sous les auspices de l'Impératrice Julie, mère de Caracalla, "l'Impératrice philosophe", que Philostrate publie sa vie. Caracalla lui élève un temple à Tyane, sa patrie, comme à un héros. Alexandre Sévère place son image dans le sanctuaire de ses études, à côté et, peut-être, avant celles d'Abraham, d'Orphée et de Jésus-Christ.

La vie d'Apollonius est, certes, embellie et ornée de faits édifiants, d'actions, de prodiges qui confinent à la légende.

Pour conclure, il nous est possible d'affirmer qu'Apollonius de Tyane, en plus de sa personnalité pythagoricienne, est l'un des derniers législateurs du culte romain et l'un des précurseurs de la magnifique École d'Alexandrie.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:07

TEXTES DES LETTRES D'APOLLONIUS


Par Philostrate, nous connaissons 95 lettres dont l'auteur serait Apollonius. Par souci d'honnêteté, il convient de mentionner que certains historiens mettent leur authenticité en doute.

Ainsi qu'il était coutume dans l'Antiquité, certains témoignages oraux caractéristiques auraient pu être recueillis, sous forme de lettres, afin d'assurer la pérennité d'une pensée.

Ces lettres sont sélectionnées ici en raison de leur rapport avec Pythagore. Elles expriment l'immense sagesse de son enseignement à travers celui qui sut l'enseigner à ses concitoyens.

Après plus de deux mille ans, nous pouvons tirer profit des textes qui suivent ...



A EUPHRATE

Je suis l'ami des philosophes: Mais quant aux sophistes, aux grammairiens, et à tout le reste de cette misérable engeance, je ne me sens, et j'espère ne jamais me sentir pour eux aucune amitié. Cela ne s'adresse pas à vous, à moins que vous ne soyez de ces gens-là. Mais voici qui s'adresse à vous: modérez vos passions, efforcez-vous d'être philosophe et, de n'être pas envieux des philosophes véritables, car déjà vous approchez de la vieillesse et de la mort.



A EUPHRATE

La vertu vient de ta nature, de l'éducation, de l'exercice: trois choses qui, en vue de la vertu, méritent toute espèce de considération. Il faut voir si vous possédez l'une des trois.

Ou bien, vous devez abandonner vos nobles études, ou bien, vous devez en dispenser l'enseignement gratuitement à qui voudra en profiter. Ne vous ont-elles pas déjà valu les richesses d'un Mégabyse?



A EUPHRATE

Vous avez parcouru tous les pays. Depuis la Syrie jusqu'en Italie. Couvert de manteaux magnifiques et comme on dit de manteaux de roi. Autrefois. Vous aviez un manteau de philosophe, une barbe blanche et longue et, c'était tout. Comment se fait-il donc que maintenant vous nous reveniez avec un vaisseau chargé d'or, d'argent, de vases de toute espèce, de riches étoffes, de tous les attributs du luxe, du faste, de la vanité, de la folie ? Quelle est cette cargaison, quel est ce nouveau genre de marchandises? Zénon, lui, était un simple marchand de fruits.



A EUPHRATE

Il faudrait peu de choses à vos enfants s'ils étaient les enfants d'un philosophe. Vous devriez, en conséquence, ne songer à acquérir que le nécessaire et surtout ne pas chercher ce que l'on n'acquiert qu'au prix de la considération. Mais puisqu'il n'est plus temps de revenir sur ce qui est fait, au moins devriez-vous être tout disposé à répandre autour de vous un peu de vos richesses: n'avez-vous pas des concitoyens, des amis ?



A EUPHRATE

La doctrine du plaisir n'a plus besoin de défenseur issu des jardins d'Épicure. ni de son école: ne la voyons-nous pas tout à fait accepter par le Portique? Peut-être allez-vous me contredire et m'opposer tes discours et les sentences de Chrysippe, mais je lis sur les registres de l'empereur: Euphrate a reçu tant et, plus loin: Euphrate a reçu tant. Épicure ne recevait pas ainsi.



A EUPHRATE

J'ai demandé à des riches s'ils n'avaient pas de soucis. "

Comment n'en aurions-nous point", me dirent-ils. 

Et "d'où viennent donc vos soucis ?" 

"De nos richesses." 

Euphrate, je vous plains, car vous venez de vous enrichir.



A EUPHRATE

Quand vous vous serez hâté de venir décharger votre vaisseau à Egées, il vous faudra bien vite repartir pour l'Italie et recommencer de faire la cour aux malades, aux vieillards, aux vieilles femmes, aux orphelins. aux riches. aux voluptueux aux Midas, aux Geta. Il faut tout remuer quand on a de si bonnes marchandises à débiter. Ah ! que ne puis-je percer votre vaisseau dans la demeure de Thémis !



A EUPHRATE

Peut-être allez-vous me mettre en accusation. A la bonne heure ! Enhardissez-vous donc; vous n'avez pas à être embarrassé, vous n'avez qu'à répéter ce qui se dit tous les jours: "Apollonius ne se rend jamais aux bains."C'est qu'il ne sort jamais de sa demeure et garde les pieds purs de toute souillure. "On ne voit jamais bouger une partie de son corps." Mais son âme est toujours en mouvement. "Il porte les cheveux longs. "Il agit en Grec, parce qu'il est Grec et non en Barbare. "Il porte une robe de lin. " Oui et c'est ce qu'il y a de plus pur parmi les substances sacrées.

"Il fait de la divination". C'est que les choses inconnues sont plus nombreuses que les autres et, qu'il n'y a pas moyen de connaître autrement l'avenir. "Mais cela ne convient pas à un philosophe. Cela convient bien à un Dieu. "Il guérit les maladies et apaise les passions. "C'est une accusation qui lui est commune avec Esculape. "Il dit être le seul qui se nourrisse véritablement. "Oui; les autres dévorent. "Ses discours sont brefs et sont tout de suite terminés." C'est qu'il est capable de garder le silence. "Il s'abstient de viandes." C'est par là qu'il est homme.

Si vous dites que tels sont vos chefs d'accusation, Euphrate, peut-être, ajouterez-vous celui-ci: "Si Apollonius avait quelque mérite, il aurait reçu, comme moi, de l'argent, des biens, un rang dans la cité. "Mais, c'est précisément s'il avait du mérite qu'il ne devait pas recevoir". "Ne devait-il pas recevoir tout cela par égard pour sa patrie? "Elle n'est pas sa patrie, la ville qui ne sait pas ce qu'elle possède.



A DION

Si vous voulez charmer les oreilles, mieux vaut jouer de la flûte ou de la lyre que de faire des discours. Voilà quels sont les instruments du plaisir et l'art de donner du plaisir s'appelle la musique. Le discours a pour but de découvrir la vérité. Voilà ce qui doit être l'objet de vos actions, de vos écrits, de vos paroles, si du moins, c'est pour cela que vous êtes philosophe.



A DION

Certaines personnes désirent savoir pour quelles raisons j'ai cessé de parler, de philosopher en public. Que ceux qui s'intéressent à cela apprennent une chose: c'est que tout discours qui ne s'adresse pas à un homme, en particulier, est sans action. Parler dans d'autres conditions, c'est parler par amour de la gloire.



A EUPHRATE

Platon a dit: La vertu ne connaît pas de maître. Quiconque n'honore pas ce précepte et, au lieu d'être heureux d'y conformer sa vie, se laisse corrompre par les richesses, se donne par cela même une foule de maîtres.



A EUPHRATE

Il convient, selon vous, d'appeler mages les philosophes qui procèdent de Pythagore et, aussi ceux qui procèdent d'Orphée. Eh bien! moi, je dis qu'il convient d'appeler mages ceux qui procèdent de Jupiter, s'ils veulent être justes et divins.



A EUPHRATE

Héraclite, le physicien, a dit que l'homme est naturellement déraisonnable. Si cela est vrai, selon moi, cela est vrai, tout homme qui se repaît d'une vaine gloire doit, de honte se voiler la face.



AU SOPHISTE SCOPELIANUS

Il existe en tout cinq genres littéraires en prose: le genre philosophique, le genre historique, le genre judiciaire, le genre épistolaire et le genre des mémoires. Tel est l'ordre dans lequel ils se présentent selon les caractères de chaque genre. Mais, pour chacun, le premier est celui qui est le plus conforme à ses facultés ou à sa nature; le second, pour celui qui en est dépourvu, consiste dans l'imitation des facultés supérieures que donne la nature. Mais, ces facultés sont bien difficiles à atteindre par l'imitation; de sorte que le caractère qui convient le mieux à chacun est son propre caractère, car il est le plus durable.



A LESBONAX

Il faut dans la pauvreté être un homme de cœur et dans la richesse être un homme.



A CRITON

Pythagore a dit que la médecine est le plus divin des arts. Si la médecine est l'art le plus divin, il faut que le médecin s'occupe de l'âme en même temps que du corps. Comment un être serait-il sain, si la partie de lui-même qui est la plus importante était malade ?



AUX HELLANOCIDES ET AUX ELEENS

Vous voulez que j'assiste aux jeux Olympiques et, vous m'avez dépêché à ce sujet des députés. Pour ma part, je n'assisterais pas au spectacle de luttes corporelles si, en négligeant de venir, je ne négligeais la lutte bien plus belle de la vertu.



AUX PELOPONESIENS

Avant l'installation des jeux Olympiques, vous étiez ennemis; depuis, vous n'êtes pas amis.



AUX SACRIFICATEURS D'OLYMPIE

Les Dieux n'ont pas besoin de sacrifices. Que faut-il donc faire pour leur être agréable ? Il faut, si je ne m'abuse, chercher à acquérir la sagesse divine et rendre, autant que faire se peut, des services à ceux qui le méritent. Voilà ce qu'aiment les Dieux. Les impies eux-mêmes peuvent faire des sacrifices.



AUX PRÊTRES DE DELPHES

Les prêtres souillent de sang les autels et, l'on s'étonne parfois de ce que les villes soient malheureuses, lorsqu'elles font tout pour être frappées de grandes calamités, o folie! Héraclite était un sage; mais lui-même ne conseillait pas aux Éphésiens d'effacer avec de la boue les tâches de boue.



AU ROI DES SCYTHES

Zamolxis était un homme vertueux et un philosophe; Pythagore avait été son maître. Si à son époque, les Romains avaient été aussi puissants qu'aujourd'hui, il eût recherché leur amitié. Si vous voulez combattre et lutter pour la liberté, faites-vous philosophe, ce qui signifie homme libre.



A UN LÉGISLATEUR

Les fêtes amènent les maladies. C'est un repos pour les corps fatigués, mais une occasion de se charger le ventre.



A DES PROCONSULS ROMAINS

Vous jouissiez d'un pouvoir souverain. Si vous savez commander, pourquoi, sous votre autorité, les villes déclinent-elles ? Si vous ne savez pas, il eût fallu apprendre avant de commander.



A DES PROCONSULS D'ASIE

Quand des arbres sauvages poussent pour le mal des hommes, à quoi sert de couper les branches, si on laisse subsister les racines ?



AUX SECRÉTAIRES DE LA VILLE D'ÉPHÈSE

Des statues, des peintures, des promenades, des théâtres, tout cela ne sert à rien dans une ville si l'esprit n'y domine et si la loi n'y règne. Toutes ces choses peuvent inspirer l'esprit et la loi, mais elles ne sont ni l'esprit ni la loi.



A HESTIEE

Chez nous, rien n'est plus opposé que la vertu à la richesse et, la richesse à la vertu. Chacune d'elles grandit quand l'autre diminue, et diminue quand l'autre grandit. Comment donc pourraient-elles coexister chez le même homme ? Il n'y a que les insensés pour croire cette union possible, les insensés pour qui, richesse est synonyme de vertu. Faites qu'on ne se trompe pas ainsi autour de vous sur mon compte et, ne me laissez pas donner le titre de riche plutôt que celui de philosophe. Je me sentirais déshonoré si l'on croyait que je voyage pour m'enrichir lorsque certains négligent les richesses pour laisser un nom après eux, et sans même s'attacher à la vertu.



AUX HABITANTS DE SARDES

Les noms mêmes de vos classes sont affreux: les Goddares, les Xyrisituares ! Voilà les titres que, dès leurs naissances, vous donnez à vos enfants, et vous vous estimez heureux d'en être dignes.



AUX HABITANTS DE SARDES

Ne croyez pas que vos serviteurs vous soient dévoués. Comment le seraient-ils ? D'abord ce sont des serviteurs; ensuite, la plupart d'entre eux appartiennent aux classes opposées. Car eux aussi ont leur généalogie.



AUX PLATONICIENS

Si l'on offre de l'argent à Apollonius, et qu'on lui paraisse estimable, il ne fera pas difficulté de l'accepter, pour peu qu'il en ait besoin. Mais un salaire pour ce qu'il enseigne, jamais, même dans le besoin, il ne l'acceptera.



A CEUX QUI SE CROIENT SAGES

Vous dites que vous êtes de mes disciples? Eh bien ! ajoutez que vous vous tenez chez vous, que vous n'allez jamais aux Thermes, que vous ne tuez pas d'animaux, que vous ne mangez pas de viande, que vous êtes libre de toute passion, de l'envie, de la malignité, de la haine, de la calomnie, du ressentiment, qu'enfin, vous êtes du nombre des hommes libres. N'allez pas faire comme ceux qui par des discours mensongers, font croire qu'ils vivent d'une manière, alors qu'ils vivent d'une manière opposée.



A EUPHRATE

Le savant Pythagore était de la race des Dieux, mais vous, vous me semblez bien loin de la philosophie, de la véritable science. Sans cela vous ne diriez pas de mal de Pythagore, et vous ne haïriez pas ceux qui s'efforcent de marcher sur ses traces. Croyez-moi, vous devriez faire autre chose. Car, la philosophie, vous l'avez manquée, et vous ne l'avez pas plus atteinte que Pandore n'atteignît Ménélas lors de la rupture de la trêve.



A EUPHRATE

Qu'on aille trouver un pythagoricien, quels avantages et combien d'avantages en retirera-t-on ? Je vais vous les indiquer: la science du législateur, la géométrie, l'astronomie, l'arithmétique, la science de l'harmonie, la musique, la médecine et tous les divins secrets de la divination.

Ce n'est pas tout, en voici d'autres encore, plus considérables: un grand esprit, un grand cœur, de la majesté, de la constance, une bonne renommée, la connaissance des Dieux, et non des opinions sur les Dieux, la croyance raisonnée et non superstitieuse dans les démons. L'amour des uns comme des autres, le contentement de soi-même, la persévérance, la frugalité, l'art d'avoir peu de besoins, la vigueur des sens, l'agilité, la respiration facile, un bon teint, une bonne santé, un esprit tranquille, enfin l'immortalité! Veuillez maintenant me dire, que reçoivent de vous ceux qui vous ont vu. Serait-ce la vertu que vous possédez ?



Consolations à Valérius

Personne ne meurt, si ce n'est en apparence, de même que personne ne naît si ce n'est en apparence. En effet, le passage de l'essence à la substance, voilà ce que l'on a appelé naître; et ce que l'on a appelé mourir, c'est au contraire, le passage de la substance à l'essence.

Rien ne naît, rien ne meurt en réalité: mais tout paraît d'abord pour devenir ensuite invisible; ce premier effet est produit par la densité de la matière, le second par la subtilité de l'essence qui reste toujours la même, mais qui est tantôt en mouvement, tantôt au repos. Elle a cela de propre dans son changement d'état, que ce changement ne vient pas de l'extérieur: le tout se subdivise en ses parties, ou les parties se réunissent en un tout, l'ensemble est toujours un. Quelqu'un dira peut-être: Qu'est-ce qu'une chose qui est tantôt visible, tantôt invisible, qui se compose des mêmes éléments ou d'éléments différents? On peut répondre: telle est la nature des choses ici-bas que, lorsqu'elles sont massées, elles paraissent en raison de résistance de leur masse; au contraire, lorsqu'elles sont espacées, leur subtilité les rend invisibles; la matière est nécessairement renfermée ou répandue hors du vase éternel qui la contient, mais elle ne naît, ni ne meurt.

Comment donc une erreur aussi grossière que celle-ci a-t-elle subsisté si longtemps? C'est que certaines personnes s'imaginent avoir été actives alors qu'elles ont été passives: elles ne savent pas que les parents sont les moyens et non les causes de ce qu'on appelle la naissance des enfants, comme la terre fait sortir de son sein les plantes, mais ne les produit pas. Ce ne sont pas les individus visibles qui se modifient, mais la substance universelle qui se modifie en chacun d'eux.

Et cette substance, quel autre nom lui donner que celui de substance première? C'est elle seule qui est et devient, dont les modifications sont infinies, c'est le Dieu éternel dont on oublie à tort le nom et le visage pour ne voir que les noms et les visages de chaque individu. Mais ce n'est rien encore. On pleure lorsqu'un individu devient dieu, non par un changement de nature, mais par un changement d'état. Eu égard à la vérité, il ne faut pas déplorer la mort, mais au contraire, l'honorer et la vénérer. Or quelle est la marque d'honneur la plus convenable et la plus digne? C'est de laisser à Dieu ceux qui sont entrés dans son sein et, de commander aux hommes qui vous sont confiés, ainsi que vous le faisiez auparavant.

Ce serait une honte pour vous si, le temps et, non le raisonnement, vous rendait plus ferme: car le temps efface les chagrins, même ceux des moins philosophes.

Ce qu'il y a de plus illustre sur la terre, c'est un grand pouvoir; et, parmi ceux qui jouissent d'un grand pouvoir, le plus recommandable est celui qui se commande à lui-même, en premier est-il conforme au respect qu'on doit à Dieu de se plaindre de la volonté de Dieu ? S'il y a un ordre dans l'univers (or, sans conteste, il y en a un) et si, cet ordre est réglé par Dieu, le juste ne désirera pas les bonheurs qu'il n'a pas: un tel désir découle d'une préoccupation égoïste et contraire à l'ordre; mais il estimera comme un bonheur tout ce qui lui arrivera.

Avancez dans la sagesse et, songez à guérir votre âme: rendez la justice et corrigez les coupables; tout cela vous fera oublier vos larmes.

Vous ne devez pas penser à vous avant de penser au public: c'est le contraire que vous devez faire. Quels sujets de consolation n'avez-vous pas! Tout le peuple a pleuré avec vous votre fils. Ne ferez-vous pas, à votre tour, quelque chose pour le peuple? Ce que vous devez faire pour lui, c'est de ne pas aller plue loin dans votre douleur et, d'y mettre fin avant lui.

Vous dites n'avoir pas d'amis; mais. il vous reste un fils. Et, celui que vous croyez avoir perdu, ne vous reste-t-il pas? Il vous reste dira tout homme sensé.

En effet, ce qui est ne saurait périr; car ce qui est doit être toujours; ou bien il faut croire que le non-être puisse passer à l'être. Comment cela se pourrait-il, alors que l'être ne passe point au non-être.

Ce n'est pas tout. Un autre vous dira que vous manquez au respect de Dieu et, que vous êtes injuste. Oui, vous manquez au respect de Dieu et, vous êtes injuste envers votre fils ou, plutôt vous manquez de respect envers lui.

Voulez-vous savoir ce qu'est la mort? Faites-moi périr aussitôt après le dernier mot que je prononce: à l'instant même privé de mon enveloppe matérielle, je suis plus puissant que vous.

Vous avez pour vous consoler le temps, et une femme sérieuse qui vous aime, vous avez également tous les biens de la vie. C'est à vous de demander le reste à vous-même. Un ancien Romain afin de sauver la loi et le respect du commandement, mit son fils à mort. Il le fit, ayant une couronne sur la tête

Cinq cents villes sont soumises à votre empire, vous êtes le plus illustre des Romains; et pourtant, vous vous mettez dans un état à ne pouvoir bien administrer votre maison, bien loin de pouvoir gouverner des villes et des peuples. Si Apollonius était auprès de vous, il persuaderait Phabulla même de cesser de pleurer.



AUX ÉPHÉSIENS DU TEMPLE DE DIANE

Vous avez conservé tous les rites des sacrifices, tout le faste de la royauté. Comme banqueteurs et joyeux convives, vous êtes irréprochables: mais que de reproches n'a-t-on pas à formuler à votre égard, en tant que voisins de la déesse, nuit et jour ? N'est-ce pas de votre milieu que sortent tous les filous, les brigands, les marchands d'esclaves, tous les hommes injustes et impies? Le temple est un repaire de voleurs.



AUX ÉPHÉSIENS DU TEMPLE DE DIANE

Le temple est ouvert à ceux qui sacrifient, qui prient, qui chantent des hymnes, aux suppliants, aux Grecs, aux Barbares, aux hommes libres, aux esclaves. Voilà une loi merveilleusement divine. J'y reconnais les attributs de Jupiter et de Latone. Plût aux Dieux qu'il n'y en eût pas d'autres !



A HESTIE

Mon père Apollonius avait trois Ménodotes parmi ses ancêtres: vous voulez d'emblée vous nommer Lucretius ou Lupercus, sans que ces noms figurent chez vos ancêtres. Si vous tenez pour honteux le nom de quelqu'un, du moins ne portez pas sur vos traits sa ressemblance.



A IARCHAS ET AUX SAGES INDIENS

J'en jure par l'eau de Tantale, à laquelle vous avez bien voulu m'initier.



A EUPHRATE

Les hommes les plus sages sont les plus brefs dans leurs discours. Si les bavards souffraient ce qu'ils font souffrir aux autres, ils ne parleraient pas tant.



A SES DISCIPLES

Simonide a dit qu'il ne s'était jamais repenti de s'être tu, mais souvent d'avoir parlé.



A SES DISCIPLES

La loquacité fait commettre bien des imprudences, le silence ne compromet jamais.



A ARISTOCLES

La colère est une affection de l'âme qui, si elle n'est pas soignée, dégénère en une maladie du corps.



A SATYRUS

La plupart des hommes sont disposés à s'excuser de leurs fautes et, à se porter accusateurs de celles des autres.



A DENYS

Il est inappréciable, avant les épreuves de l'adversité, de connaître toutes les ressources de la tranquillité d'esprit.



A NUMENIUS

Quand nous perdons des amis, il ne faut pas les pleurer bruyamment, mais nous souvenir que nous avons passé avec eux la plus agréable partie de notre existence.



A UN INCONNU

La vie est courte pour l'homme heureux; pour celui qui vit dans le malheur, elle est bien longue.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 19:07

Apollonius de Tyane un "Christ" concurrent de Jésus?


A l'époque où vécut le Christ des Évangiles, il y eut de nombreux autres "Christ" en Asie mineure et dans le Proche-Orient, c'est du moins ce que proclame un livre passionnant, publié chez Robert Laffont par l'écrivain parisien, égyptologue, Jean­Louis Bernard. Ce livre, intitulé: "Apollonius de Tyane et Jésus", s'appuie sur une bibliographie très fournie se composant de thèses critiques sur Jésus, d'ouvrages modernes, de témoignages antiques, et surtout sur un ouvrage de base, sorte d'évangile à sa manière:

"Vie d'Apollonius de Tyane" par l'écrivain grec Philostrate, né à Lemnos vers l'an 175 de notre ère.

Apollonius, né à Tyane, eut lui aussi ses disciples, ses apôtres et fut lui-même disciple de Pythagore et héritier des mystères de l'Égypte. Il faut relever qu'à cette époque, le mot "Christ" était couramment usité: en grec, "Çhrestos" et "Christos" signifiaient: "le bon, l'oint". Mais ce terme dérivait aussi phonétiquement de l'égyptien hiéroglyphique "khery-cheta". "Celui qui domine le mystère", "l'initié"

Or, Apollonius fut l'un de ces initiés, une sorte de concurrent direct du Jésus araméen que notre civilisation chrétienne s'est "annexé". Le Petit Larousse le cite comme "philosophe et thaumaturge pythagoricien, auquel Philostrate attribue de prétendus miracles que les païens mirent en parallèle avec ceux de Jésus-Christ".



Une mystérieuse cabale

En fait, Apollonius devint si célèbre qu'on l'appela, à l'époque, "le thaumaturge de l'empire". Cependant, dès la propagation des Évangiles, il fut rejeté dans l'ombre, alors que le Christ araméen fut porté au premier plan. L'Église, d'ailleurs y mit toutes ses forces en s'appuyant d'une manière irrévocable sur les quatre évangiles que nous connaissons (rédigés pourtant tardivement); ce faisant, elle oublia volontairement un grand nombre d'évangiles apocryphes (non authentifiés!), non conformes à la vie de Jésus "telle qu'on la souhaitait", idéale, homogène et convaincante.

Apollonius, au 1er siècle de notre ère, est signalé dans les annales gréco-romaines. Pourquoi une mystérieuse cabale le fait glisser dans l'oubli, c'est ce qu'on se demande aujourd'hui. Le christianisme eut-il deux fondateurs? Leurs deux histoires sont-elles mêlées sous le nom d'un seul? En tout cas, le problème de la parenté entre les deux personnages prend une importance capitale.


Annonciation

Apollonius poursuivit une existence extraordinaire, traversant les métropoles de son temps, Rome, Alexandrie, Antioche, et poussant sa quête de la sagesse en Égypte et en Inde. Sa vie commence aussi par une Annonciation : l'apparition à sa mère d'un dieu égyptien qui lui prédit la naissance d'un fils d'essence divine. A sept ans, il est confié à un précepteur; à quatorze ans, il part pour Tarse (où il a pu connaître Paul), puis à Égée où il étudie au Temple d'Asclépios et où se découvre son don de guérison et de diagnostic. Philosophe, il adopte l'ascèse pythagoricienne. Il est aussi clairvoyant, mage, démonologue. Partout où il passe, il accomplit des prodiges qui relèvent de sa science secrète, et que l'on qualifie de miracles. Il vit une existence austère et il est strictement végétarien. Il va nu-pieds, vêtu de lin, et porte les cheveux longs. A la mort de son père, il partage sa fortune, renonce à la femme. Pendant cinq ans, il passe de ville en ville, voué au silence.

Puis il reprend une vie publique, raisonnant sur les dieux avec les prêtres, avec sept disciples à ses côtés. 

Dans ses déplacements, il prend deux serviteurs et un sténographe. A Ninive, il rencontre Damis, un Assyrien qui lui sera fidèle jusqu'à sa mort. Passant à Babylone, il dénonce le gigantisme dont cette cité s'asphyxiera (de quoi nous faire réfléchir sur nos villes géantes actuelles!). A l'entrée de ce royaume, on lui demande ce qu'il a à déclarer. "Valeur, justice, maîtrise de soi», répond-il. "Des esclaves?" lui demande-t-on. "Non, de grandes dames!". Au Roi qui le reçoit, il déclare: "Le superflu chagrine le Sage plus que le manque ne vous étonne, vous le Souverain"

L'empereur Domitien, qui hait Apollonius, l'emprisonne et lui intente un procès truqué. 

Il s'évade, on perd sa trace. On le retrouve près d'Éphèse où il meurt à un âge avancé. Comme le Christ araméen, il apparaît "post mortem" à plusieurs reprises et en plusieurs endroits, ce qui achève de le rendre fameux parmi les masses. Trop fameux, trop révéré, au point que saint Jean Chrysostome, s'acharne contre lui encore au 4e siècle, le poursuivant de ses calomnies et le traitant, entre autres, d'imposteur et de suppôt de Satan?

Il fallait, en effet, abattre ce "Christ" grec, pour les besoins de la cause, afin de fortifier et unifier par tous les moyens un christianisme aux origines plutôt complexes.
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