Polycarpe (69 - 156 )
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Polycarpe (69 - 156 )
Polycarpe (69 - 156 ) disciple de St Jean. Évêque de Smyrne. Martyr sous Trajan.
LETTRE AUX PHILIPPIENS
Philippiens 01
Polycarpe et les presbytres qui sont avec lui à l'Église de Dieu qui séjourne comme une étrangère à Philippes ; que la miséricorde et la paix vous soient données en plénitude par le Dieu tout-puissant et Jésus-Christ notre Sauveur.
1 J'ai pris grande part à votre joie, en notre Seigneur Jésus-Christ, quand vous avez reçu les images de la véritable charité, et que vous avez escorté, comme il vous convenait < de le faire>, ceux qui étaient enchaînés de ces liens dignes des saints, qui sont les diadèmes de ceux qui ont été vraiment choisis par Dieu et notre Seigneur.
2. Et < je me réjouis de ce> que la racine vigoureuse de votre foi, dont on parle depuis les temps anciens, subsiste jusqu'à maintenant et porte des fruits en Notre Seigneur Jésus Christ, qui a accepté pour nos péchés d'aller au-devant de la mort ; " Dieu l'a ressuscité en le délivrant des douleurs de l'enfer " (Ac 2, 24) ;
3. " sans le voir, vous croyez en lui, avec une joie ineffable et glorieuse " (1 P 1, 8) à laquelle beaucoup désirent parvenir, et vous savez que " c'est par grâce que vous êtes sauvés, non par vos œuvres " (Ep 2, 5, 8-9), mais par le bon vouloir de Dieu par Jésus-Christ.
Philippiens 2
1. " Aussi, ceignez vos reins et servez Dieu dans la crainte " (1 P 1, 13 ; Ps 2, 11) et la vérité, laissant de côté les bavardages vides, et l'erreur de la foule, " croyant en celui qui a ressuscité notre Seigneur Jésus-Christ d'entre les morts, et lui a donné la gloire " (1 P 1, 21) et un trône à sa droite. " A lui tout est soumis, au ciel et sur la terre " (Ph 2, 10 ; 3, 21) ; à lui obéit tout ce qui respire, il viendra " juger les vivants et les morts " (Ac 10,42), et Dieu demandera compte de son sang à ceux qui refusent de croire en lui .
2. " Celui qui l'a ressuscité " d'entre les morts, " nous ressuscitera aussi " (2 Co 4,14), si nous faisons sa volonté et si nous marchons selon ses commandements, et si nous aimons ce qu'il a aimé, nous abstenant de toute injustice, cupidité, amour de l'argent, médisance, faux témoignage, " ne rendant pas mal pour mal, malédiction pour malédiction, 3. nous souvenant des enseignements du Seigneur qui dit : " Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; pardonnez, et l'on vous pardonnera ; faites miséricorde pour recevoir miséricorde ; la mesure avec laquelle vous mesurerez servira aussi pour vous " (cf. Mt 5, 3, 10 ; Lc 6, 36-38), et " bienheureux les pauvres et ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume de Dieu est à eux " (Mt 5, 3, 10 ; cf. Lc 6, 20).
Aux Philippiens 3
1. Ce n'est pas de moi-même, frères, que je vous écris ceci sur la justice, mais c'est parce que vous m'y avez invité les premiers ;
2. car ni moi ni un autre tel que moi ne pouvons approcher de la sagesse du bienheureux et glorieux Paul, qui, étant parmi vous, parlant face à face aux hommes d'alors enseigna avec exactitude et avec force la parole de vérité, et après son départ vous écrivit une lettre ; si vous l'étudiez attentivement, vous pourrez vous élever dans la foi qui vous a été donnée:
3. < la foi > est notre mère à tous, elle est suivie de l'espérance et précédée de l'amour pour Dieu et le Christ et pour le prochain. Celui qui demeure en ces vertus a accompli les commandements de la justice ; car celui qui a la charité est loin de tout péché.
Aux Philippiens 4
1. Le principe de tous les maux, c'est l'amour de l'argent (cf. 1 Tm 6, 10). Sachant donc que " nous n'avons rien apporté dans le monde et que nous n'en pourrons non plus rien emporter " (1 Tm 6, 7), armons-nous " des armes de la justice " (2 Co 6, 7), et apprenons d'abord nous-mêmes à marcher dans les commandements du Seigneur.
2. Ensuite, apprenez à vos femmes <à marcher> dans la foi qui leur a été donnée, dans la charité, dans la pureté, à chérir leurs maris en toute fidélité, à aimer tous les autres également en toute chasteté, à donner à leurs enfants l'éducation dans la crainte de Dieu.
3. Que les veuves soient sages dans la foi qu'elles doivent au Seigneur, qu'elles intercèdent sans cesse pour tous, qu'elles soient éloignées de toute calomnie, médisance, faux témoignage, amour de l'argent, et de tout mal, sachant qu'elles sont l'autel de Dieu ; il examinera tout attentivement, et rien ne lui échappe de nos pensées, de nos sentiments, " des secrets de notre coeur " (1 Co 14, 25).
Philippiens 5
1. Sachant donc que " l'on ne se moque pas de Dieu " (Ga 6, 7), nous devons marcher d'une façon digne de ses commandements et de sa gloire.
2. De même, que les diacres soient sans reproche devant sa justice: ils sont les serviteurs de Dieu et du Christ, et non des hommes : ni calomnie, ni duplicité, ni amour de l'argent ; qu'ils soient chastes en toutes choses, compatissants, zélés, marchant selon la vérité du Seigneur qui s'est fait le serviteur de tous.
Si nous lui sommes agréables en ce temps présent, il nous donnera en échange le temps à venir, puisqu'il nous a promis de nous ressusciter d'entre les morts, et que, si notre conduite est digne de lui, " nous régnerons nous aussi avec lui " (2 Tm 2, 12), si du moins nous avons la foi.
3. De même, que les jeunes gens soient irréprochables en toutes choses, veillant avant tout à la pureté, réfrénant tout le mal qui est en eux.
Il est bon, en effet, de retrancher les désirs de ce monde, car tous " les désirs font la guerre à l'esprit " (1 P 2, 11), et " ni les fornicateurs, ni les efféminés, ni les infâmes, n'auront part au royaume de Dieu " (1 Co 6, 9-10), ni ceux qui font le mal.
C'est pourquoi ils doivent s'abstenir de tout cela, et être soumis aux presbytres et aux diacres comme à Dieu et au Christ. Les vierges doivent vivre avec une conscience sans reproche et pure.
Philippiens 6
1. Les presbytres, eux aussi, doivent être compatissants, miséricordieux envers tous ; qu'ils ramènent les égarés, qu'ils visitent tous les malades, sans négliger la veuve, l'orphelin, le pauvre ; mais qu'ils ne croient pas trop vite du mal de quelqu'un et ne soient pas raides dans leurs jugements, sachant que nous sommes tous débiteurs du péché.
2. Si donc nous prions le Seigneur de nous pardonner, nous devons nous aussi pardonner ; car nous sommes sous les yeux de notre Seigneur et Dieu, et qui nous ont prêché l'Évangile et les prophètes qui nous ont annoncé la venue du Seigneur ; soyons zélés pour le bien, évitons les scandales, les faux frères, et ceux qui portent hypocritement le nom du Seigneur et qui égarent les têtes vides.
Philippiens 7
1. " Quiconque, en effet, ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair, est un antéchrist " (cf. 1 Jn 4, 2-3), et celui qui ne confesse pas le témoignage de la croix est du diable, et celui qui détourne les dits du Seigneur selon ses propres désirs, et qui nie la résurrection et le jugement, est le premier-né de Satan. 2.
C'est pourquoi abandonnons les vains discours de la foule et les fausses doctrines, et revenons à l'enseignement qui nous a été transmis dès le commencement ; restons sobres pour < pouvoir > prier (cf. 1 P 4, 7), persévérons dans les jeûnes, suppliant dans nos prières le Dieu qui voit tout de ne pas nous soumettre à la tentation (Mt 6, 1), car, le Seigneur l'a dit, " l'esprit est prompt, mais la chair est faible " (Mt 26, 41).
Aux Philippiens 8
1. Soyons donc sans cesse fermement attachés à notre espérance et au gage de notre justice, le Christ Jésus, (1 P 2, 22) ; mais pour nous, pour que nous vivions en lui, il a tout supporté.
2. Soyons donc les imitateurs de sa patience, et si nous souffrons pour son nom, rendons-lui gloire. C'est ce modèle qu'il nous a présenté en lui-même, et c'est cela que nous avons cru.
Aux Philippiens 9
1. Je vous exhorte donc tous à obéir à la parole de justice, et à persévérer dans la patience que vous avez vue de vos yeux, non seulement dans les bienheureux Ignace, Zosime et Rufus, mais aussi en d'autres qui étaient de chez vous, et en Paul lui-même et les autres Apôtres ;
2. persuadés que tous ceux-là n'ont pas couru en vain (Ga 1, 2 ; Ph 2, 16), mais bien dans la foi et la justice, et qu'ils sont dans le lieu qui leur était dû près du Seigneur avec qui ils ont souffert.
" Ils n'ont pas aimé le siècle présent " (cf. 2 Tm 4, 10), mais bien celui qui est mort pour nous, et que Dieu a ressuscité pour nous.
Aux Philippiens 10
1. Demeurez donc en ces < sentiments >, et suivez l'exemple du Seigneur, fermes et inébranlables dans la foi, aimant vos frères, vous aimant les uns les autres, unis dans la vérité, vous attendant les uns les autres dans la douceur du Seigneur, ne méprisant personne.
2. Quand vous pouvez faire le bien, ne différez pas, car " l'aumône délivre de la mort " (Tb 12, 9).
" Soyez tous soumis les uns les autres, gardant une conduite irréprochable parmi les Païens, pour que vos bonnes oeuvres " (1 P 2, 12) vous attirent la louange, et que le Seigneur ne soit pas blasphémé à cause de vous.
3. " Mais malheur à celui qui fait blasphémer le nom du Seigneur " (Is 52, 5). Enseignez à tous la sagesse dans laquelle vous vivez vous-mêmes.
Philippiens 11
1. J'ai été bien peiné au sujet de Valens, qui avait été quelque temps presbytre chez vous, qu'il méconnaît à ce point la charge qui lui avait été donnée.
Je vous avertis donc de vous abstenir de l'avarice et d'être chastes et vrais. Abstenez-vous de tout mal.
2. Celui qui ne peut pas se diriger lui-même en ceci, comment peut-il y exhorter les autres ?
Si quelqu'un ne s'abstient pas de l'avarice, il se laissera souiller par l'idolâtrie, et sera compté parmi les païens qui " ignorent le jugement du Seigneur " (Jr 5, 4), ou " ignorons-nous que les saints jugeront le monde ", comme l'enseigne Paul (1 Co 6, 2) ?
3. Pour moi, je n'ai rien remarqué ou entendu dire de tel à votre sujet, vous chez qui a travaillé le bienheureux Paul, vous qui êtes au commencement de sa lettre.
C'est de vous en effet qu'il " se glorifie devant toutes les Églises " (2 Th 1, 4) qui, seules alors, connaissaient Dieu, nous autres nous ne le connaissions pas encore.
4. Ainsi donc, je suis bien peiné pour lui et pour son épouse ; (2 Th 3, 15), mais rappelez-les comme des membres souffrants et égarés, pour sauver votre corps tout entier.
Ce faisant, vous vous faites grandir vous-mêmes.
Philippiens 12
1. Je suis assuré que vous êtes très versés dans les Saintes Lettres et que rien ne vous en est ignoré : moi je n'ai pas ce don.
Il me suffit de vous dire, comme il est dit dans ces Écritures: " Mettez-vous en colère et ne péchez pas ", et " que le soleil ne se couche pas sur votre colère " (cf. Ps 4, 5 ; Ep 4, 26).
Heureux qui s'en souvient ; je crois qu'il en est ainsi pour vous.
2. Que Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et lui-même, le grand prêtre éternel, le fils de Dieu, Jésus-Christ, vous fassent grandir dans la foi et dans la vérité, en toute douceur et sans colère, en patience et longanimité, endurance et chasteté ; qu'il vous donne part à l'héritage de ses saints, et à nous-mêmes avec vous, et à tous ceux qui sont sous le ciel, qui croient en notre Seigneur Jésus-Christ et en son Père qui l'a ressuscité d'entre les morts.
3. Priez tous les saints.
Priez aussi pour les rois, pour les autorités et les princes, et pour ceux qui vous persécutent et vous haïssent, et pour les ennemis de la croix ; ainsi le fruit que vous portez sera visible à tous, et vous serez parfaits en lui.
Aux Philippiens 13
1. Vous m'avez écrit, vous et Ignace, pour que si quelqu'un va en Syrie, il emporte aussi votre lettre ; je le ferai si je trouve une occasion favorable, soit moi-même, soir celui que j'enverrai pour vous représenter avec moi.
2. Comme vous nous l'avez demandé, nous vous envoyons les lettres d'Ignace, celles qu'il nous a adressées et toutes les autres que nous avons chez nous ; elles sont jointes à cette lettre, et vous pourrez en tirer grand profit, car elles renferment foi, patience, et toute édification qui se rapporte à notre Seigneur. Faites-nous savoir ce que vous aurez appris de sûr d'Ignace et de ses compagnons.
XIV. Je vous écris ceci par Crescens, que je vous ai récemment recommandé et que je vous recommande encore maintenant.
Il s'est conduit chez nous de façon irréprochable, et je crois qu'il fera de même chez vous.
Je vous recommande aussi sa soeur quand elle viendra chez vous.
Portez-vous bien dans le Seigneur Jésus-Christ et dans sa grâce, avec tous les vôtres. Amen.
LETTRE AUX PHILIPPIENS
Philippiens 01
Polycarpe et les presbytres qui sont avec lui à l'Église de Dieu qui séjourne comme une étrangère à Philippes ; que la miséricorde et la paix vous soient données en plénitude par le Dieu tout-puissant et Jésus-Christ notre Sauveur.
1 J'ai pris grande part à votre joie, en notre Seigneur Jésus-Christ, quand vous avez reçu les images de la véritable charité, et que vous avez escorté, comme il vous convenait < de le faire>, ceux qui étaient enchaînés de ces liens dignes des saints, qui sont les diadèmes de ceux qui ont été vraiment choisis par Dieu et notre Seigneur.
2. Et < je me réjouis de ce> que la racine vigoureuse de votre foi, dont on parle depuis les temps anciens, subsiste jusqu'à maintenant et porte des fruits en Notre Seigneur Jésus Christ, qui a accepté pour nos péchés d'aller au-devant de la mort ; " Dieu l'a ressuscité en le délivrant des douleurs de l'enfer " (Ac 2, 24) ;
3. " sans le voir, vous croyez en lui, avec une joie ineffable et glorieuse " (1 P 1, 8) à laquelle beaucoup désirent parvenir, et vous savez que " c'est par grâce que vous êtes sauvés, non par vos œuvres " (Ep 2, 5, 8-9), mais par le bon vouloir de Dieu par Jésus-Christ.
Philippiens 2
1. " Aussi, ceignez vos reins et servez Dieu dans la crainte " (1 P 1, 13 ; Ps 2, 11) et la vérité, laissant de côté les bavardages vides, et l'erreur de la foule, " croyant en celui qui a ressuscité notre Seigneur Jésus-Christ d'entre les morts, et lui a donné la gloire " (1 P 1, 21) et un trône à sa droite. " A lui tout est soumis, au ciel et sur la terre " (Ph 2, 10 ; 3, 21) ; à lui obéit tout ce qui respire, il viendra " juger les vivants et les morts " (Ac 10,42), et Dieu demandera compte de son sang à ceux qui refusent de croire en lui .
2. " Celui qui l'a ressuscité " d'entre les morts, " nous ressuscitera aussi " (2 Co 4,14), si nous faisons sa volonté et si nous marchons selon ses commandements, et si nous aimons ce qu'il a aimé, nous abstenant de toute injustice, cupidité, amour de l'argent, médisance, faux témoignage, " ne rendant pas mal pour mal, malédiction pour malédiction, 3. nous souvenant des enseignements du Seigneur qui dit : " Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; pardonnez, et l'on vous pardonnera ; faites miséricorde pour recevoir miséricorde ; la mesure avec laquelle vous mesurerez servira aussi pour vous " (cf. Mt 5, 3, 10 ; Lc 6, 36-38), et " bienheureux les pauvres et ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume de Dieu est à eux " (Mt 5, 3, 10 ; cf. Lc 6, 20).
Aux Philippiens 3
1. Ce n'est pas de moi-même, frères, que je vous écris ceci sur la justice, mais c'est parce que vous m'y avez invité les premiers ;
2. car ni moi ni un autre tel que moi ne pouvons approcher de la sagesse du bienheureux et glorieux Paul, qui, étant parmi vous, parlant face à face aux hommes d'alors enseigna avec exactitude et avec force la parole de vérité, et après son départ vous écrivit une lettre ; si vous l'étudiez attentivement, vous pourrez vous élever dans la foi qui vous a été donnée:
3. < la foi > est notre mère à tous, elle est suivie de l'espérance et précédée de l'amour pour Dieu et le Christ et pour le prochain. Celui qui demeure en ces vertus a accompli les commandements de la justice ; car celui qui a la charité est loin de tout péché.
Aux Philippiens 4
1. Le principe de tous les maux, c'est l'amour de l'argent (cf. 1 Tm 6, 10). Sachant donc que " nous n'avons rien apporté dans le monde et que nous n'en pourrons non plus rien emporter " (1 Tm 6, 7), armons-nous " des armes de la justice " (2 Co 6, 7), et apprenons d'abord nous-mêmes à marcher dans les commandements du Seigneur.
2. Ensuite, apprenez à vos femmes <à marcher> dans la foi qui leur a été donnée, dans la charité, dans la pureté, à chérir leurs maris en toute fidélité, à aimer tous les autres également en toute chasteté, à donner à leurs enfants l'éducation dans la crainte de Dieu.
3. Que les veuves soient sages dans la foi qu'elles doivent au Seigneur, qu'elles intercèdent sans cesse pour tous, qu'elles soient éloignées de toute calomnie, médisance, faux témoignage, amour de l'argent, et de tout mal, sachant qu'elles sont l'autel de Dieu ; il examinera tout attentivement, et rien ne lui échappe de nos pensées, de nos sentiments, " des secrets de notre coeur " (1 Co 14, 25).
Philippiens 5
1. Sachant donc que " l'on ne se moque pas de Dieu " (Ga 6, 7), nous devons marcher d'une façon digne de ses commandements et de sa gloire.
2. De même, que les diacres soient sans reproche devant sa justice: ils sont les serviteurs de Dieu et du Christ, et non des hommes : ni calomnie, ni duplicité, ni amour de l'argent ; qu'ils soient chastes en toutes choses, compatissants, zélés, marchant selon la vérité du Seigneur qui s'est fait le serviteur de tous.
Si nous lui sommes agréables en ce temps présent, il nous donnera en échange le temps à venir, puisqu'il nous a promis de nous ressusciter d'entre les morts, et que, si notre conduite est digne de lui, " nous régnerons nous aussi avec lui " (2 Tm 2, 12), si du moins nous avons la foi.
3. De même, que les jeunes gens soient irréprochables en toutes choses, veillant avant tout à la pureté, réfrénant tout le mal qui est en eux.
Il est bon, en effet, de retrancher les désirs de ce monde, car tous " les désirs font la guerre à l'esprit " (1 P 2, 11), et " ni les fornicateurs, ni les efféminés, ni les infâmes, n'auront part au royaume de Dieu " (1 Co 6, 9-10), ni ceux qui font le mal.
C'est pourquoi ils doivent s'abstenir de tout cela, et être soumis aux presbytres et aux diacres comme à Dieu et au Christ. Les vierges doivent vivre avec une conscience sans reproche et pure.
Philippiens 6
1. Les presbytres, eux aussi, doivent être compatissants, miséricordieux envers tous ; qu'ils ramènent les égarés, qu'ils visitent tous les malades, sans négliger la veuve, l'orphelin, le pauvre ; mais qu'ils ne croient pas trop vite du mal de quelqu'un et ne soient pas raides dans leurs jugements, sachant que nous sommes tous débiteurs du péché.
2. Si donc nous prions le Seigneur de nous pardonner, nous devons nous aussi pardonner ; car nous sommes sous les yeux de notre Seigneur et Dieu, et qui nous ont prêché l'Évangile et les prophètes qui nous ont annoncé la venue du Seigneur ; soyons zélés pour le bien, évitons les scandales, les faux frères, et ceux qui portent hypocritement le nom du Seigneur et qui égarent les têtes vides.
Philippiens 7
1. " Quiconque, en effet, ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair, est un antéchrist " (cf. 1 Jn 4, 2-3), et celui qui ne confesse pas le témoignage de la croix est du diable, et celui qui détourne les dits du Seigneur selon ses propres désirs, et qui nie la résurrection et le jugement, est le premier-né de Satan. 2.
C'est pourquoi abandonnons les vains discours de la foule et les fausses doctrines, et revenons à l'enseignement qui nous a été transmis dès le commencement ; restons sobres pour < pouvoir > prier (cf. 1 P 4, 7), persévérons dans les jeûnes, suppliant dans nos prières le Dieu qui voit tout de ne pas nous soumettre à la tentation (Mt 6, 1), car, le Seigneur l'a dit, " l'esprit est prompt, mais la chair est faible " (Mt 26, 41).
Aux Philippiens 8
1. Soyons donc sans cesse fermement attachés à notre espérance et au gage de notre justice, le Christ Jésus, (1 P 2, 22) ; mais pour nous, pour que nous vivions en lui, il a tout supporté.
2. Soyons donc les imitateurs de sa patience, et si nous souffrons pour son nom, rendons-lui gloire. C'est ce modèle qu'il nous a présenté en lui-même, et c'est cela que nous avons cru.
Aux Philippiens 9
1. Je vous exhorte donc tous à obéir à la parole de justice, et à persévérer dans la patience que vous avez vue de vos yeux, non seulement dans les bienheureux Ignace, Zosime et Rufus, mais aussi en d'autres qui étaient de chez vous, et en Paul lui-même et les autres Apôtres ;
2. persuadés que tous ceux-là n'ont pas couru en vain (Ga 1, 2 ; Ph 2, 16), mais bien dans la foi et la justice, et qu'ils sont dans le lieu qui leur était dû près du Seigneur avec qui ils ont souffert.
" Ils n'ont pas aimé le siècle présent " (cf. 2 Tm 4, 10), mais bien celui qui est mort pour nous, et que Dieu a ressuscité pour nous.
Aux Philippiens 10
1. Demeurez donc en ces < sentiments >, et suivez l'exemple du Seigneur, fermes et inébranlables dans la foi, aimant vos frères, vous aimant les uns les autres, unis dans la vérité, vous attendant les uns les autres dans la douceur du Seigneur, ne méprisant personne.
2. Quand vous pouvez faire le bien, ne différez pas, car " l'aumône délivre de la mort " (Tb 12, 9).
" Soyez tous soumis les uns les autres, gardant une conduite irréprochable parmi les Païens, pour que vos bonnes oeuvres " (1 P 2, 12) vous attirent la louange, et que le Seigneur ne soit pas blasphémé à cause de vous.
3. " Mais malheur à celui qui fait blasphémer le nom du Seigneur " (Is 52, 5). Enseignez à tous la sagesse dans laquelle vous vivez vous-mêmes.
Philippiens 11
1. J'ai été bien peiné au sujet de Valens, qui avait été quelque temps presbytre chez vous,
Je vous avertis donc de vous abstenir de l'avarice et d'être chastes et vrais. Abstenez-vous de tout mal.
2. Celui qui ne peut pas se diriger lui-même en ceci, comment peut-il y exhorter les autres ?
Si quelqu'un ne s'abstient pas de l'avarice, il se laissera souiller par l'idolâtrie, et sera compté parmi les païens qui " ignorent le jugement du Seigneur " (Jr 5, 4), ou " ignorons-nous que les saints jugeront le monde ", comme l'enseigne Paul (1 Co 6, 2) ?
3. Pour moi, je n'ai rien remarqué ou entendu dire de tel à votre sujet, vous chez qui a travaillé le bienheureux Paul, vous qui êtes au commencement de sa lettre.
C'est de vous en effet qu'il " se glorifie devant toutes les Églises " (2 Th 1, 4) qui, seules alors, connaissaient Dieu, nous autres nous ne le connaissions pas encore.
4. Ainsi donc, je suis bien peiné pour lui et pour son épouse ; (2 Th 3, 15), mais rappelez-les comme des membres souffrants et égarés, pour sauver votre corps tout entier.
Ce faisant, vous vous faites grandir vous-mêmes.
Philippiens 12
1. Je suis assuré que vous êtes très versés dans les Saintes Lettres et que rien ne vous en est ignoré : moi je n'ai pas ce don.
Il me suffit de vous dire, comme il est dit dans ces Écritures: " Mettez-vous en colère et ne péchez pas ", et " que le soleil ne se couche pas sur votre colère " (cf. Ps 4, 5 ; Ep 4, 26).
Heureux qui s'en souvient ; je crois qu'il en est ainsi pour vous.
2. Que Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et lui-même, le grand prêtre éternel, le fils de Dieu, Jésus-Christ, vous fassent grandir dans la foi et dans la vérité, en toute douceur et sans colère, en patience et longanimité, endurance et chasteté ; qu'il vous donne part à l'héritage de ses saints, et à nous-mêmes avec vous, et à tous ceux qui sont sous le ciel, qui croient en notre Seigneur Jésus-Christ et en son Père qui l'a ressuscité d'entre les morts.
3. Priez tous les saints.
Priez aussi pour les rois, pour les autorités et les princes, et pour ceux qui vous persécutent et vous haïssent, et pour les ennemis de la croix ; ainsi le fruit que vous portez sera visible à tous, et vous serez parfaits en lui.
Aux Philippiens 13
1. Vous m'avez écrit, vous et Ignace, pour que si quelqu'un va en Syrie, il emporte aussi votre lettre ; je le ferai si je trouve une occasion favorable, soit moi-même, soir celui que j'enverrai pour vous représenter avec moi.
2. Comme vous nous l'avez demandé, nous vous envoyons les lettres d'Ignace, celles qu'il nous a adressées et toutes les autres que nous avons chez nous ; elles sont jointes à cette lettre, et vous pourrez en tirer grand profit, car elles renferment foi, patience, et toute édification qui se rapporte à notre Seigneur. Faites-nous savoir ce que vous aurez appris de sûr d'Ignace et de ses compagnons.
XIV. Je vous écris ceci par Crescens, que je vous ai récemment recommandé et que je vous recommande encore maintenant.
Il s'est conduit chez nous de façon irréprochable, et je crois qu'il fera de même chez vous.
Je vous recommande aussi sa soeur quand elle viendra chez vous.
Portez-vous bien dans le Seigneur Jésus-Christ et dans sa grâce, avec tous les vôtres. Amen.
Les grandes figures de l’écologie chrétienne
Religion > Spiritualité
Les grandes figures de l’écologie chrétienne
Connaissez-vous Kateri Tekakwitha ou Jacques Ellul ? La Croix vous emmène à la découverte des grands penseurs de l’écologie chrétienne.
De sainte Hildegarde de Bingen au Patriarche Bartholomeos 1er, La Croix vous invite à découvrir les grandes figures qui ont
marqué l’histoire de la pensée écologique chrétienne.
À l’occasion de sa séquence « Les chrétiens et l’écologie », La Croix vous invite à découvrir les grandes figures qui ont marqué l’histoire de la pensée écologique chrétienne. De sainte Hildegarde de Bingen au Patriarche Bartholomeos 1er, tous ont contribué à enrichir la vision chrétienne de la Création.
> Grégoire, évêque de Nysse
Évêque de Nysse en Cappadoce (dans l’actuelle Turquie) au IVe siècle, Grégoire fut éduqué dans la culture grecque, mais sa pensée sur l’homme et la création se démarque de celle des stoïciens. Pour l’auteur du traité La Création de l’homme, vaste commentaire du premier chapitre de la Genèse, et d’un traité sur « les six jours de la Création » (l’Apologia in Hexaemeron), l’homme n’est pas à l’image du monde, soumis au destin, mais à l’image du Créateur, « à la jointure entre le monde et Dieu ». En raison de sa parenté avec le divin, l’esprit humain a ainsi mission d’organiser, de gouverner et de sanctifier la Création qui porte en elle la perfection du beau. Un appel à la responsabilité.
> Hildegarde de Bingen (1098-1179)
Au temps des Croisades, sainte Hildegarde de Bingen, une moniale bénédictine allemande, témoigne avec éclat de la sagesse héritée de l’Antiquité chrétienne : le monde est un cosmos harmonieux, l’homme en est le centre et il peut le garder dans cet équilibre, dans la mesure où il vit et agit en communion avec le Créateur. Dès l’enfance, elle bénéficie de communications de la « lumière vivante » qui lui font voir toutes choses unifiées. Elle ne se contente pas de contempler. Les monastères sont encore, à cette époque, les hauts lieux de la connaissance. Elle écrit.
Son Livre des subtilités des créatures divines traite de centaines d’espèces de plantes et d’animaux, de minéraux. Elle rédige des traités de médecine « pour rendre les hommes attentifs aux moyens de guérison que Dieu a placés dans la nature ». Ils doivent être soignés corps et âme, affirme l’abbesse, et c’est dans leur propre sagesse, leur modération, qu’ils trouveront souvent la guérison. Le pape Benoît XVI lui a donné le titre de Docteur de l’Église.
> Saint François d’Assise (1182-1226), patron des écologistes
Dès 1979, Jean-Paul II, sentant monter la préoccupation au sujet de l’environnement, a fait de François d’Assise le patron des écologistes. Le choix du « petit pauvre d’Assise » était évident, tant François incarne une fraternité universelle. Sa vie est tendue vers la réconciliation en Dieu de l’humanité, mais aussi de tout le monde créé, Terre et Ciel et tout ce qu’ils contiennent. Amasser des biens est pour lui folie. Il parcourt les chemins, mendiant son pain et prêchant la conversion à l’Évangile.
Deux ans avant de mourir, il compose son Cantique des créatures dans la langue du peuple. Il y invite « frère Soleil », « notre mère la Terre » et toutes les créatures à louer le Seigneur. Mais François, figure de la joie et de la douceur, porte aussi dans son corps les marques de la Passion du Christ. Il vit une ascèse intense, connaît la maladie et est traversé par l’angoisse commune aux hommes.
> Kateri Tekakwitha
Les écologistes américains reconnaissent en Kateri Tekakwitha (1656-1680) la première sainte amérindienne, leur patronne : elle a vécu dans un rapport étroit à la nature, comme tous les peuples premiers du continent, avant la colonisation par les Européens. Elle naît au bord de la rivière Mohawk, dans le nord de l’État de New York. Là, dix ans plus tôt, les saints jésuites Isaac Jogues et Jean de La Lande ont été martyrisés. Une épidémie de variole emporte ses parents et marque son visage, la laissant malvoyante.
Elle vient à la foi de sa mère au contact des jésuites revenus au village. Lorsqu’elle suit sa tribu en périodes de chasse, elle taille des croix de bois qu’elle accroche aux arbres dans la forêt pour se souvenir de prier. À 20 ans, elle est baptisée du nom de Kateri et refuse de se marier. Elle suivra Jésus. Elle s’éloigne pour prier seule dans la forêt : on l’accuse de sorcellerie et d’adultère. Elle s’enfuit et rejoint la mission jésuite près de Montréal. Elle y meurt à 24 ans.
> Séraphin de Sarov
À 400 km à l’est de Moscou, la ville de Sarov dissimule depuis 1946 un centre de recherche sur les armes nucléaires. C’est ici que le chercheur puis dissident Andreï Sakharov a travaillé, de 1949 à 1967, sur le site de l’ancien monastère de Sarov. Là où avait vécu jusqu’à sa mort, en 1833, le plus populaire des saints russes, Séraphin de Sarov. Séraphin, dont le nom monastique signifie « flamboyant », est un modèle achevé de la spiritualité orthodoxe : la prière continuelle, la méditation de l’Écriture et des Pères, l’ascèse, sont le chemin vers la lumière divine, à la Création nouvelle. Séraphin mena une vie d’ermite dans la forêt à distance du monastère.
Sur la fin de sa vie, un flot de visiteurs venait chercher près de lui la paix. Il saluait chacun par la proclamation : « Le Christ est ressuscité ! » Un témoin a rapporté dans un texte fameux avoir vu son visage et ses vêtements lumineux comme ceux du Christ lors de la Transfiguration.
> Patriarche Bartholomeos Ier
Le patriarche œcuménique Bartholomeos Ier est surnommé « le patriarche vert ». L’Église grecque orthodoxe qu’il préside en Turquie compte moins de 3 000 fidèles, mais la primauté d’honneur que lui reconnaît le monde orthodoxe et son autorité morale donnent une grande portée à sa voix. Son prédécesseur Dimitrios Ier adressa en 1989 la toute première encyclique à toutes les Églises orthodoxes dans le monde, où il instituait un jour de prière pour la protection et la préservation de l’environnement naturel.
Depuis son élection au Patriarcat en 1991, Bartholomeos a bâti sur cette initiative, organisant de nombreux séminaires rapprochant l’écologie de l’éducation, de l’éthique, et de la justice, réunissant des congrès scientifiques et théologiques sur la préservation des mers et des rivières. L’action du patriarche est soucieuse d’une approche œcuménique et interreligieuse. Il puise dans la tradition des Églises d’Orient pour formuler une théologie de l’homme dans la Création transfigurée par le Ressuscité.
> Théodore Monod
Théodore Monod, né en 1902 dans une famille où l’on était pasteur de père en fils, fut un scientifique humaniste, un homme de foi et de prière, et l’un des pères du mouvement écologiste. À 20 ans, il entre au Muséum d’histoire naturelle. Sa première mission de terrain sur les côtes de Mauritanie est l’occasion de découvrir le désert, peu étudié. C’est un coup de foudre. À plus de 90 ans, il continue à le parcourir pour des méharées autant scientifiques que spirituelles.
Il est l’un des premiers à dénoncer le pillage « insensé » de la planète : « Cette nature, dont nous demeurons comptables pour l’avenir, a été regardée jusqu’ici comme une proie à saccager, tout ce qui peut rapporter étant permis. » Il s’engage : contre le nucléaire, la chasse aux tourterelles, avec l’abbé Pierre, pour les sans-abri… Très attentif à la condition animale, il est végétarien. Il récite chaque jour les Béatitudes et jeûne un jour par semaine.
> Jean Bastaire (1927-2013)
À 20 ans, Jean Bastaire, malade et athée, est venu à la foi par la rencontre d’Hélène, médecin et catholique. C’est encore à elle, devenue son épouse et militante écologiste dans les années 1960, qu’il doit d’être venu à l’écologie chrétienne. Ensemble, ils découvrent Péguy et sa mystique de l’Incarnation. « Il m’a permis de devenir le chrétien catholique socialiste libertaire que je suis toujours » reconnaissait-il.
Il publie une vingtaine de livres sur l’écologie chrétienne, sous la double signature « Hélène et Jean Bastaire », même après la mort de son épouse en 1992. Lui qui a d’abord cherché sa voie du côté des mystiques hindous appelle à « donner audience à la Création humiliée ». La nature n’est pas une apparence dont il faudrait se détacher. Dans la ligne de François d’Assise et d’Isaac le Syrien (VIIe siècle), de Claudel aussi, il annonce la « fraternité cosmique » eschatologique dans le Christ mort et ressuscité.
> Jacques Ellul (1912-1994)
Jacques Ellul, venu au protestantisme à l’âge de 18 ans, professeur de droit et résistant, est l’un des tout premiers penseurs de l’écologie en France. Dès les années 1930, il appelle avec son ami Bernard Charbonneau à une « révolution de civilisation » fondée sur le projet d’une « cité ascétique » où la qualité de vie et la solidarité sociale priment sur le productivisme et l’individualisme. La critique de la démesure du « système technicien » est au cœur de sa pensée. Le paganisme sacralisait la nature. Pour Ellul, l’homme moderne sacralise la technique.
Il dénonce cette fièvre qui l’aveugle, aggravant les problèmes d’organisation sociale au lieu de les résoudre. Ellul dirigea la revue Foi et Vie, qui prolongeait l’inspiration du théologien protestant Karl Barth. Sa pensée est sous-tendue par une compréhension de la condition humaine décrite dans la lecture de la Lettre de saint Paul aux Romains : l’homme pécheur est condamné et libéré par l’amour de Dieu, appelé à la liberté contre tous les déterminismes.
> Jean-Marie Pelt
Auprès d’un grand-père jardinier de profession, Jean-Marie Pelt a goûté très tôt l’amour de la Création et celui du Créateur. Avec les fleurs cultivées au jardin, le grand-père contemplatif et l’enfant ornaient l’autel de la Vierge. Devenu botaniste-écologue, Jean-Marie Pelt a enseigné notamment la « pharmacognosie », la science des plantes qui guérissent. Engagé dans la vie publique et bon vulgarisateur, il fait merveille pour partager sa passion et écrit une soixantaine de livres.
Maire adjoint de la ville de Metz jusqu’en 1983, il y fonde l’Institut européen d’écologie. En 1997, avec l’association Ecoropa qui réunit des intellectuels écologistes, il lance une pétition pour demander un moratoire sur les organismes génétiquement modifiés. Ce combat contre l’usage d’une certaine science « largement inféodée à des intérêts économiques » rejoint ses convictions de croyant : « Dans la Bible, il y a cette idée qu’on ne transgresse pas l’ordre de la nature. »
Les grandes figures de l’écologie chrétienne
Connaissez-vous Kateri Tekakwitha ou Jacques Ellul ? La Croix vous emmène à la découverte des grands penseurs de l’écologie chrétienne.
De sainte Hildegarde de Bingen au Patriarche Bartholomeos 1er, La Croix vous invite à découvrir les grandes figures qui ont
marqué l’histoire de la pensée écologique chrétienne.
À l’occasion de sa séquence « Les chrétiens et l’écologie », La Croix vous invite à découvrir les grandes figures qui ont marqué l’histoire de la pensée écologique chrétienne. De sainte Hildegarde de Bingen au Patriarche Bartholomeos 1er, tous ont contribué à enrichir la vision chrétienne de la Création.
> Grégoire, évêque de Nysse
Évêque de Nysse en Cappadoce (dans l’actuelle Turquie) au IVe siècle, Grégoire fut éduqué dans la culture grecque, mais sa pensée sur l’homme et la création se démarque de celle des stoïciens. Pour l’auteur du traité La Création de l’homme, vaste commentaire du premier chapitre de la Genèse, et d’un traité sur « les six jours de la Création » (l’Apologia in Hexaemeron), l’homme n’est pas à l’image du monde, soumis au destin, mais à l’image du Créateur, « à la jointure entre le monde et Dieu ». En raison de sa parenté avec le divin, l’esprit humain a ainsi mission d’organiser, de gouverner et de sanctifier la Création qui porte en elle la perfection du beau. Un appel à la responsabilité.
> Hildegarde de Bingen (1098-1179)
Au temps des Croisades, sainte Hildegarde de Bingen, une moniale bénédictine allemande, témoigne avec éclat de la sagesse héritée de l’Antiquité chrétienne : le monde est un cosmos harmonieux, l’homme en est le centre et il peut le garder dans cet équilibre, dans la mesure où il vit et agit en communion avec le Créateur. Dès l’enfance, elle bénéficie de communications de la « lumière vivante » qui lui font voir toutes choses unifiées. Elle ne se contente pas de contempler. Les monastères sont encore, à cette époque, les hauts lieux de la connaissance. Elle écrit.
Son Livre des subtilités des créatures divines traite de centaines d’espèces de plantes et d’animaux, de minéraux. Elle rédige des traités de médecine « pour rendre les hommes attentifs aux moyens de guérison que Dieu a placés dans la nature ». Ils doivent être soignés corps et âme, affirme l’abbesse, et c’est dans leur propre sagesse, leur modération, qu’ils trouveront souvent la guérison. Le pape Benoît XVI lui a donné le titre de Docteur de l’Église.
> Saint François d’Assise (1182-1226), patron des écologistes
Dès 1979, Jean-Paul II, sentant monter la préoccupation au sujet de l’environnement, a fait de François d’Assise le patron des écologistes. Le choix du « petit pauvre d’Assise » était évident, tant François incarne une fraternité universelle. Sa vie est tendue vers la réconciliation en Dieu de l’humanité, mais aussi de tout le monde créé, Terre et Ciel et tout ce qu’ils contiennent. Amasser des biens est pour lui folie. Il parcourt les chemins, mendiant son pain et prêchant la conversion à l’Évangile.
Deux ans avant de mourir, il compose son Cantique des créatures dans la langue du peuple. Il y invite « frère Soleil », « notre mère la Terre » et toutes les créatures à louer le Seigneur. Mais François, figure de la joie et de la douceur, porte aussi dans son corps les marques de la Passion du Christ. Il vit une ascèse intense, connaît la maladie et est traversé par l’angoisse commune aux hommes.
> Kateri Tekakwitha
Les écologistes américains reconnaissent en Kateri Tekakwitha (1656-1680) la première sainte amérindienne, leur patronne : elle a vécu dans un rapport étroit à la nature, comme tous les peuples premiers du continent, avant la colonisation par les Européens. Elle naît au bord de la rivière Mohawk, dans le nord de l’État de New York. Là, dix ans plus tôt, les saints jésuites Isaac Jogues et Jean de La Lande ont été martyrisés. Une épidémie de variole emporte ses parents et marque son visage, la laissant malvoyante.
Elle vient à la foi de sa mère au contact des jésuites revenus au village. Lorsqu’elle suit sa tribu en périodes de chasse, elle taille des croix de bois qu’elle accroche aux arbres dans la forêt pour se souvenir de prier. À 20 ans, elle est baptisée du nom de Kateri et refuse de se marier. Elle suivra Jésus. Elle s’éloigne pour prier seule dans la forêt : on l’accuse de sorcellerie et d’adultère. Elle s’enfuit et rejoint la mission jésuite près de Montréal. Elle y meurt à 24 ans.
> Séraphin de Sarov
À 400 km à l’est de Moscou, la ville de Sarov dissimule depuis 1946 un centre de recherche sur les armes nucléaires. C’est ici que le chercheur puis dissident Andreï Sakharov a travaillé, de 1949 à 1967, sur le site de l’ancien monastère de Sarov. Là où avait vécu jusqu’à sa mort, en 1833, le plus populaire des saints russes, Séraphin de Sarov. Séraphin, dont le nom monastique signifie « flamboyant », est un modèle achevé de la spiritualité orthodoxe : la prière continuelle, la méditation de l’Écriture et des Pères, l’ascèse, sont le chemin vers la lumière divine, à la Création nouvelle. Séraphin mena une vie d’ermite dans la forêt à distance du monastère.
Sur la fin de sa vie, un flot de visiteurs venait chercher près de lui la paix. Il saluait chacun par la proclamation : « Le Christ est ressuscité ! » Un témoin a rapporté dans un texte fameux avoir vu son visage et ses vêtements lumineux comme ceux du Christ lors de la Transfiguration.
> Patriarche Bartholomeos Ier
Le patriarche œcuménique Bartholomeos Ier est surnommé « le patriarche vert ». L’Église grecque orthodoxe qu’il préside en Turquie compte moins de 3 000 fidèles, mais la primauté d’honneur que lui reconnaît le monde orthodoxe et son autorité morale donnent une grande portée à sa voix. Son prédécesseur Dimitrios Ier adressa en 1989 la toute première encyclique à toutes les Églises orthodoxes dans le monde, où il instituait un jour de prière pour la protection et la préservation de l’environnement naturel.
Depuis son élection au Patriarcat en 1991, Bartholomeos a bâti sur cette initiative, organisant de nombreux séminaires rapprochant l’écologie de l’éducation, de l’éthique, et de la justice, réunissant des congrès scientifiques et théologiques sur la préservation des mers et des rivières. L’action du patriarche est soucieuse d’une approche œcuménique et interreligieuse. Il puise dans la tradition des Églises d’Orient pour formuler une théologie de l’homme dans la Création transfigurée par le Ressuscité.
> Théodore Monod
Théodore Monod, né en 1902 dans une famille où l’on était pasteur de père en fils, fut un scientifique humaniste, un homme de foi et de prière, et l’un des pères du mouvement écologiste. À 20 ans, il entre au Muséum d’histoire naturelle. Sa première mission de terrain sur les côtes de Mauritanie est l’occasion de découvrir le désert, peu étudié. C’est un coup de foudre. À plus de 90 ans, il continue à le parcourir pour des méharées autant scientifiques que spirituelles.
Il est l’un des premiers à dénoncer le pillage « insensé » de la planète : « Cette nature, dont nous demeurons comptables pour l’avenir, a été regardée jusqu’ici comme une proie à saccager, tout ce qui peut rapporter étant permis. » Il s’engage : contre le nucléaire, la chasse aux tourterelles, avec l’abbé Pierre, pour les sans-abri… Très attentif à la condition animale, il est végétarien. Il récite chaque jour les Béatitudes et jeûne un jour par semaine.
> Jean Bastaire (1927-2013)
À 20 ans, Jean Bastaire, malade et athée, est venu à la foi par la rencontre d’Hélène, médecin et catholique. C’est encore à elle, devenue son épouse et militante écologiste dans les années 1960, qu’il doit d’être venu à l’écologie chrétienne. Ensemble, ils découvrent Péguy et sa mystique de l’Incarnation. « Il m’a permis de devenir le chrétien catholique socialiste libertaire que je suis toujours » reconnaissait-il.
Il publie une vingtaine de livres sur l’écologie chrétienne, sous la double signature « Hélène et Jean Bastaire », même après la mort de son épouse en 1992. Lui qui a d’abord cherché sa voie du côté des mystiques hindous appelle à « donner audience à la Création humiliée ». La nature n’est pas une apparence dont il faudrait se détacher. Dans la ligne de François d’Assise et d’Isaac le Syrien (VIIe siècle), de Claudel aussi, il annonce la « fraternité cosmique » eschatologique dans le Christ mort et ressuscité.
> Jacques Ellul (1912-1994)
Jacques Ellul, venu au protestantisme à l’âge de 18 ans, professeur de droit et résistant, est l’un des tout premiers penseurs de l’écologie en France. Dès les années 1930, il appelle avec son ami Bernard Charbonneau à une « révolution de civilisation » fondée sur le projet d’une « cité ascétique » où la qualité de vie et la solidarité sociale priment sur le productivisme et l’individualisme. La critique de la démesure du « système technicien » est au cœur de sa pensée. Le paganisme sacralisait la nature. Pour Ellul, l’homme moderne sacralise la technique.
Il dénonce cette fièvre qui l’aveugle, aggravant les problèmes d’organisation sociale au lieu de les résoudre. Ellul dirigea la revue Foi et Vie, qui prolongeait l’inspiration du théologien protestant Karl Barth. Sa pensée est sous-tendue par une compréhension de la condition humaine décrite dans la lecture de la Lettre de saint Paul aux Romains : l’homme pécheur est condamné et libéré par l’amour de Dieu, appelé à la liberté contre tous les déterminismes.
> Jean-Marie Pelt
Auprès d’un grand-père jardinier de profession, Jean-Marie Pelt a goûté très tôt l’amour de la Création et celui du Créateur. Avec les fleurs cultivées au jardin, le grand-père contemplatif et l’enfant ornaient l’autel de la Vierge. Devenu botaniste-écologue, Jean-Marie Pelt a enseigné notamment la « pharmacognosie », la science des plantes qui guérissent. Engagé dans la vie publique et bon vulgarisateur, il fait merveille pour partager sa passion et écrit une soixantaine de livres.
Maire adjoint de la ville de Metz jusqu’en 1983, il y fonde l’Institut européen d’écologie. En 1997, avec l’association Ecoropa qui réunit des intellectuels écologistes, il lance une pétition pour demander un moratoire sur les organismes génétiquement modifiés. Ce combat contre l’usage d’une certaine science « largement inféodée à des intérêts économiques » rejoint ses convictions de croyant : « Dans la Bible, il y a cette idée qu’on ne transgresse pas l’ordre de la nature. »
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