VEDA, c'est-à-dire « le Savoir »
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VEDA, c'est-à-dire « le Savoir »
VEDA
Les plus anciens documents que l'on possède sur les religions de l'Inde sont un ensemble de textes rédigés en sanskrit archaïque auxquels la tradition hindoue donne le nom de Veda, c'est-à-dire « le Savoir », « la Science (par excellence) ». Jouant un rôle analogue à celui de la Bible pour le judaïsme et le christianisme, le Veda fonctionne en principe comme un ouvrage de référence, qui a valeur normative dans tous les domaines intéressant la vie religieuse (rites, croyances) et sociale (organisation idéale de la société, éthique politique). Anciennement (du xvie au vie s. av. J.-C.) les règles védiques ne concernaient en réalité que les couches supérieures de la société et, depuis deux millénaires (ve s. à nos jours), l'hindouisme s'est donné d'autres textes religieux : la Bhagavad Gītā, les Purāṇa, les Tantra, etc. Pourtant, le Veda reste honoré, vénéré ; les jeunes brahmanes en apprennent par cœur de longues séquences, et certains mantras (formules, prières) sont encore utilisés à l'occasion de rites domestiques (mariage, initiation, funérailles). Mais cela n'est que peu de chose en comparaison de ce qu'était la liturgie ancienne, riche, complexe et concernant toutes les activités humaines.
Plus profondément, c'est la religion elle-même qui a changé au cours des siècles : à une époque où pratiques et croyances étaient exclusivement védiques succéda un temps où le Veda ne fut plus qu'une référence lointaine et sans efficacité. Ce passage du védisme à l'hindouisme se situe approximativement aux viie et vie siècles avant notre ère, moment où apparaît également le bouddhisme qui, pour sa part, se définit par un rejet absolu des enseignements du Veda. Néanmoins, les brahmanes ont su conserver, jusqu'à nos jours, au moins la lettre du Veda, sinon son esprit. Mais, nécessairement, ce qu'ils gardaient ainsi de la religion ancienne ne pouvait relever que du formalisme le plus étroit : les brahmanes soi-disant « védiques » professent un ritualisme desséchant qui n'a que peu de rapport avec c […]
http://www.universalis.fr/classification/religions/religions-orientales/veda/
Les plus anciens documents que l'on possède sur les religions de l'Inde sont un ensemble de textes rédigés en sanskrit archaïque auxquels la tradition hindoue donne le nom de Veda, c'est-à-dire « le Savoir », « la Science (par excellence) ». Jouant un rôle analogue à celui de la Bible pour le judaïsme et le christianisme, le Veda fonctionne en principe comme un ouvrage de référence, qui a valeur normative dans tous les domaines intéressant la vie religieuse (rites, croyances) et sociale (organisation idéale de la société, éthique politique). Anciennement (du xvie au vie s. av. J.-C.) les règles védiques ne concernaient en réalité que les couches supérieures de la société et, depuis deux millénaires (ve s. à nos jours), l'hindouisme s'est donné d'autres textes religieux : la Bhagavad Gītā, les Purāṇa, les Tantra, etc. Pourtant, le Veda reste honoré, vénéré ; les jeunes brahmanes en apprennent par cœur de longues séquences, et certains mantras (formules, prières) sont encore utilisés à l'occasion de rites domestiques (mariage, initiation, funérailles). Mais cela n'est que peu de chose en comparaison de ce qu'était la liturgie ancienne, riche, complexe et concernant toutes les activités humaines.
Plus profondément, c'est la religion elle-même qui a changé au cours des siècles : à une époque où pratiques et croyances étaient exclusivement védiques succéda un temps où le Veda ne fut plus qu'une référence lointaine et sans efficacité. Ce passage du védisme à l'hindouisme se situe approximativement aux viie et vie siècles avant notre ère, moment où apparaît également le bouddhisme qui, pour sa part, se définit par un rejet absolu des enseignements du Veda. Néanmoins, les brahmanes ont su conserver, jusqu'à nos jours, au moins la lettre du Veda, sinon son esprit. Mais, nécessairement, ce qu'ils gardaient ainsi de la religion ancienne ne pouvait relever que du formalisme le plus étroit : les brahmanes soi-disant « védiques » professent un ritualisme desséchant qui n'a que peu de rapport avec c […]
http://www.universalis.fr/classification/religions/religions-orientales/veda/
Re: VEDA, c'est-à-dire « le Savoir »
Chant Védique :
Rig Veda -- Full Chanting
The Rig Veda is a collection of inspired songs or hymns and is a main source of information on the Rig Vedic civilization.
It is the oldest book in any Indo-European language and contains the earliest form of all Sanskrit mantras that date back to 1500 B.C. - 1000 B.C.
Some scholars date the Rig Veda as early as 12000 BC - 4000 B.C.
The Rig-Vedic 'samhita' or collection of mantras consists of 1,017 hymns or 'suktas', covering about 10,600 stanzas, divided into eight 'astakas' each having eight 'adhayayas' or chapters, which are sub-divided into various groups.
The hymns are the work of many authors or seers called 'rishis'.
There are seven primary seers identified: Atri, Kanwa,Vashistha, Vishwamitra, Jamadagni, Gotama and Bharadwaja.
The rig Veda accounts in detail the social, religious, political and economic background of the Rig-Vedic civilization.
Even though monotheism characterizes some of the hymns of Rig Veda, naturalistic polytheism and monism can be discerned in the religion of the hymns of Rig Veda.
-=हरि ॐ =-
Traduction :
Le Rig Veda est une collection de chants ou des cantiques inspirés et est la principale source d'informations sur la civilisation védique Rig.
Il est le plus ancien livre dans toute langue indo-européenne et contient la plus ancienne forme de tous les mantras sanskrit qui remontent à 1500 avant JC - 1000 av.
Certains chercheurs datent le Rig Veda dès 12000 BC - 4000 BC
Le Rig-védique 'samhita' ou le recouvrement des mantras se compose de 1 017 hymnes ou «suktas», couvrant environ 10 600 strophes, divisés en huit 'astakas' ayant chacun huit «adhayayas» ou chapitres, qui sont sous-divisés en différents groupes.
Les hymnes sont le travail de nombreux auteurs ou voyants appelés «rishis». Il ya sept voyants primaires identifiés: Atri, kanwa, Vashistha, Vishwamitra, Jamadagni, Gotama et Bharadwaja. Le Rig Veda explique en détail le contexte social, religieux, politique et économique de la civilisation du Rig-védique.
Même Si le monothéisme caractérise certains des hymnes de Rig Veda , le polythéisme et le monisme naturaliste peuvent être discernés dans la religion des hymnes de Rig Veda .
Rig Veda -- Full Chanting
The Rig Veda is a collection of inspired songs or hymns and is a main source of information on the Rig Vedic civilization.
It is the oldest book in any Indo-European language and contains the earliest form of all Sanskrit mantras that date back to 1500 B.C. - 1000 B.C.
Some scholars date the Rig Veda as early as 12000 BC - 4000 B.C.
The Rig-Vedic 'samhita' or collection of mantras consists of 1,017 hymns or 'suktas', covering about 10,600 stanzas, divided into eight 'astakas' each having eight 'adhayayas' or chapters, which are sub-divided into various groups.
The hymns are the work of many authors or seers called 'rishis'.
There are seven primary seers identified: Atri, Kanwa,Vashistha, Vishwamitra, Jamadagni, Gotama and Bharadwaja.
The rig Veda accounts in detail the social, religious, political and economic background of the Rig-Vedic civilization.
Even though monotheism characterizes some of the hymns of Rig Veda, naturalistic polytheism and monism can be discerned in the religion of the hymns of Rig Veda.
-=हरि ॐ =-
Traduction :
Le Rig Veda est une collection de chants ou des cantiques inspirés et est la principale source d'informations sur la civilisation védique Rig.
Il est le plus ancien livre dans toute langue indo-européenne et contient la plus ancienne forme de tous les mantras sanskrit qui remontent à 1500 avant JC - 1000 av.
Certains chercheurs datent le Rig Veda dès 12000 BC - 4000 BC
Le Rig-védique 'samhita' ou le recouvrement des mantras se compose de 1 017 hymnes ou «suktas», couvrant environ 10 600 strophes, divisés en huit 'astakas' ayant chacun huit «adhayayas» ou chapitres, qui sont sous-divisés en différents groupes.
Les hymnes sont le travail de nombreux auteurs ou voyants appelés «rishis». Il ya sept voyants primaires identifiés: Atri, kanwa, Vashistha, Vishwamitra, Jamadagni, Gotama et Bharadwaja. Le Rig Veda explique en détail le contexte social, religieux, politique et économique de la civilisation du Rig-védique.
Même Si le monothéisme caractérise certains des hymnes de Rig Veda , le polythéisme et le monisme naturaliste peuvent être discernés dans la religion des hymnes de Rig Veda .
Re: VEDA, c'est-à-dire « le Savoir »
LES VEDAS
1. LES VEDAS
A) Analyse des concepts philosophiques et attitudes dévotionnelles
L'hymnologie védique exprime une inclination cultuelle que l'illustre indologue allemand Max Müller a qualifiée d’hénothéisme.
L'hénothéisme consiste en une exaltation, une « intronisation » au sommet du panthéon des divinités cosmiques, de la divinité préférée (ishta-devata) auquelle est dédié chaque hymne du rig-veda (le premier véda, la science des mètres).
Ceci dit, cette attitude, initiée par le Rigveda, devra attendre une époque beaucoup plus tardive pour être promue et codifiée par des écoles doctrinales à caractère « sectaire ».
La notion d'ishta-devata, de divinité préférée en tant que symbole vivifiant des plus hautes idéations spirituelles du bhakta (dévôt) et sadhaka (méditant) deviendra très populaire lors de l'ère post-védique.
En effet, la littérature des purana (prononcé pourana), traités cosmologiques, suscitera une intense ferveur chez les populations non-brahmaniques.
Les purana n’eurent aucune difficulté à s’imposer comme autorité scripturaire auprès du peuple car les Védas, dont le sens demeurait hermétique, obscure et abstrait, restait le domaine de cercles brahmaniques.
Dans la vision dévotionnelle de mode hénothéiste, toutes les autres divinités, qui coopèrent au devenir cosmique, sont subordonnées à l’ishta-devata du dévot.
S'inspirant de ce sentiment dévotionnel, pendant la période post-védique, les fidèles cultivés commencèrent à identifier leur divinité préférée à l'absolu universel et immuable, l'entité cosmique non-duelle, informe et incréée, l'être immense nommé "brahma".
La caste des lettrés et officiants du culte (poujârî) est d'ailleurs appelée "brahmana".
Pour le commun des mortels de l’Hindoustan, qui cultivait une dévotion simple, peut-être une vague intuition de ce Tout-Un sous-jacent à la myriade des dieux prévalait, mais sans qu’elle soit rendue consciente par la réflexion philosophique.
Pour le bhakta de l’Ishta-devâtâ, son dieu préféré est le dieu suprême, et seule importe la vision mystique de ce dieu ou l’effusion de sa shakti.
On pourrait aussi qualifier l'attitude dévotionnelle de type hénothéiste de "monisme théiste".
C'est la traduction la moins fausse du terme advaita-îshvara vâda.
C'est le nom donné à la doctrine de l'école originelle du Shaiva siddhantâ, dont la paternité humaine est attribuée à rishi tirumular, lui-même disciple d'un rishi mystérieux des Himalâya se nommant Nandi-nâtha.
Aux dieux védiques tels que Prâjapâti (le père des êtres), Varuna, Indra, Mitra, Soma, Surya, Vishnou et Rudra succèderont les trois dieux de la triade cosmique (trimûrti), qui sont brahmâ (la créateur), Vishnou (le "pénétrant" toute chose, protecteur) et Shiva (le destructeur).
Certains des anciens dieux védiques tomberont dans les oubliettes en assumant tardivement un rôle très mineur, tandis que d'autres deviendront proéminents, jouissant d'un prestige et statut dévotionnel de premier ordre.
Ce fut le cas de Rudra (le "terrible"), qui va se transmuer en Shiva (le "bénéfique"), de Vishnou et de la déesse.
Les courants doctrinaux sectaires principaux de l'époque « purânique » (les Purana sont des traités de cosmologie), encore vivaces de nos jours, sont connus sous les noms de Shivaïsme (avec ses 6 écoles et Shiva pour dieu suprême), les écoles Vaishnava (le Vishnouisme avec Vishnou pour être suprême) et le Shaktisme, les écoles shakta (avec "shakti-devî", la déesse-puissance comme matrice des trois mondes).
On ne trouve nulle part, dans les littératures védique et purânique, de concept équivalent à ce que les civilisations monothéistes appellent une révélation.
Ici, nous concevons la révélation dans son sens exclusif, d'unicité, celle d'un Dieu céleste personnel, vengeur et iconoclaste.
Ce concept est étranger à Hindu-dharma.
L'hindouisme est une religion trans-historique habitée d'un esprit d'approche circulaire et cyclique de ce que l'on devrait plutôt appeler des révélations.
L'hindouisme n'est pas une religion historique et prophétique, ni une religion messianique de salut universel nourrie doctrinalement par un dogme révélé.
Ce n’est pas du tout une religion au sens judéo-chrétien ou islamique.
A tous âges de l'humanité, de nouvelles révélations peuvent être faites par des sages.
Toutes ces expressions scripturaires, que sont les védas, itihâsa, purana et âgama, forment des révélations plurielles. Ces dernières émanent, en s'hypostasiant, d'une immensité inqualifiable neutre appelée Brahman.
Ce fondement principiel est limpidement exprimé par les deux versets védiques suivants:
1. "Ekam satyam, viprah bahuda vadanti": "La vérité est une, les sages la nomment sous des noms différents".
2. « Ekam sat anekâ panthâ » : « La vérité est une, les sentiers sont multiples. »
C'est en tous cas le sens que prête la pensée upanishadique (prononcé oupanishadique) au substrat originel ou principe duquel procèdent les trois mondes.
L'acception védique, quant à elle, prête plus à brahman le sens de force sacrée née du sacrifice (yajna) que celui d'essence universelle, dont la primauté serait antérieure à celle du sacrifice, dont le dieu-feu agni est le régent.
B) Les textes
Les 4 Védas sont des textes très anciens. Ces sont des récueils d'hymnes et de prières. On attribue leur mise en forme à Veda-Vyâsa, qui en aurait transmis un à chacun de ses disciples.
Chaque Véda est composé de quatre parties:
1. Les samhita.
2. Les brahmana.
3. Les Aryanaka
4. Les Upanishad.
Les samhita sont les compositions les plus archaïques et elles consistent en des recueils de mantra (syllabes sacrées) formulés en sanscrit ancien. Les brahmana, en prose, élucident le sens des samhita.
Les âranyaka (livres de la forêt) sont des traités destinés aux ascètes et aux ermites afin qu'ils puissent se libérer du joug du karma (loi de rétribution causale), mettre fin à la roue des morts et des réincarnations (punar-janma) et atteindre la libération (moksha).
Comme l’affirme le Pandit et très grand spécialiste sanskritiste de l’hindouisme en général et du shivaïsme en particulier, Shrî Râmacandra Bhatt, dans « La religion de Shiva » (page 204): « Les âranyaka forment une transition entre le rituel brâhmanique et les tendances à la spiritualité qui atteignent leur sommet dans les périodes upanishadiques et bouddhiques. »
Les Upanishad sont des considérations philosophiques ou leçons métaphysiques autour de ces enseignements.
Ce même Pandit déclarait plus loin, dans l’ouvrage précité (page 205) :
« Les upanishad vont encore plus loin. Elles préconisent une voie plus élevée, celle de la pure connaissance. Avec elles le ritualisme passe à l’arrière-plan. Des passages déconseillant ou même, dans quelques cas, condamnant les pratiques sacrificielles, ne sont pas rares. Elles ne s’intéressent jamais à la glorification des dieux, comme dans le rigveda, ni ne s’occupent de l’élaboration des rites comme les Brâhmana. »
La notion de "âtma-vidyâ" (science du Soi) est centrale dans la littérature upanishadique. Il existe plusieurs versions de chacun de ces recueils autant que de collèges liturgiques.
Cependant les hymnes sont quasiment identiques, les autres textes se complètent souvent et les Upanishad varient dans la forme mais pas dans le fond.
Le premier recueil d'hymnes, le Rig Véda (la science des mètres), est composé d'hymnes aux anciennes divinités de la nature vénérées avant l'arrivée des Aryens ???.
Tous les autres textes s'y sont greffés ultérieurement et ont été organisés en trois volumes également intitulés Védas.
Il daterait d'au moins 3500 avant J.C.
Il débute par la formule d’invocation :
« Om agnim hile purohitam yajnasya devamritvijam hotaram ratna dhatamam.”
“ Om, je vénère la Divinité immortelle, le feu sacré, le prêtre, le Maître du sacrifice, le dispensateur de tous les joyaux et de tous les trésors. »
Les versets les plus primitifs du Rig Véda parlent de la nature et des divinités telles que Agni, Surya et Indra. Dans les versets plus tardifs apparaît le concept d'être suprême.
Le terme "rig" signifie mètre dans le sens de mètre poétique ou bien "prière ou psaume".
Le Rig Véda est divisé en dix livres (mandala) et comporte 1028 hymnes.
La plupart d'entre elles se retrouvent dans le Yajur Véda et le Sama Véda.
Le livre invite l'homme à la quête du Divin.
Pour les Hindous, le Divin peut-être envisagé à la fois sous les aspects de Nirguna-brahma (absolu universel dénué de qualités, réalité non-manifestée) et de saguna-brahma (le divin doué de qualités car qualifié et personnifié car il s’hypostasie dans la manifestation).
En somme la conscience originelle de laquelle ont émergé/émané les trois mondes peut se concevoir à la fois comme principe cosmique ou comme personne divine.
Le rig veda contient le Jnâna-yoga (yoga de la connaissance).
Le plus important des dieux est Agni, le feu purificateur du sacrifice. Jusqu’à nos jours, les cérémonies de purification par le feu portent l’appellation de Agni Homam.
Les autres dieux principaux sont Soma, Mitra (divinité diurne régente du jour) et Savitar (Surya: le soleil), Vishnu, qui prendra une place prépondérante plus tard, Indra, le roi des dieux et chef de leur armée, Vayu, Pusan, les Marut, jeunes guerriers fils de Rudra qui vit sur la montagne.
C'est lui que l'on nommera tardivement Shiva, le "bénéfique".
Le passage du concept de Rudra (le "terrible") à celui de Shiva (le "bénéfique") est d'ailleurs manifeste dans la Shvevashvatara-Upanishad, considérée comme la première Upanishad théiste du Shivaïsme.
Le recueil du Rig-Veda contient aussi des hymnes à l'Aurore, à la Terre, à l'eau, à l'immensité ("Aditi") identifiée à l'espace et à des divinités mineures.
Le deuxième recueil, appelé Yajur-Veda (Yajur signifie "vénération ou sacrifice") consiste en des psaumes en prose qui doivent être récitées à voix basse. Il contient la sagesse du sacrifice. Il enseigne le karma-yoga (yoga de l'action).
Le troisième recueil, appelé Sama-Veda ("Saman" signifie destructeur des fautes
ou souillures), est un recueil de 1058 chants.
La plupart des textes qui y figurent sont des versets du Rig-Veda adaptés à une mise en musique.
Le quatrième recueil s'intitule Atharva-Veda. C'est une compilation de formules magiques, d'exorcisme et de poésies. Il est le plus récent des Védas.
Il tire son nom du prêtre auquel on l'attribue, "Atharvan".
2) Les Brahma-sutra
Les Brahma-Sutra, ou aphorismes de "brahma", composés par Shrî Badarayana, complètent les révélations védiques. Ils en sont un prolongement incontournable et forment un corpus scripturaire primordial en tant que réflexions philosophiques sur le sens du Véda et la formulation de la Vaidika-Vidhi (la loi védique).
Re: VEDA, c'est-à-dire « le Savoir »
La Bhagavad-Gîtâ, ou "chant du Seigneur", plus connu en Occident, est exprimée sous forme d'un poème métaphysique et épique.
Ce dernier retrace un dialogue entre Krishna, considéré comme le 8ème Avatara (incarnation, littéralement "descente") du Dieu Vishnou et l'archer Kshatriya (prince et guerrier) Arjuna.
Ce dernier retrace un dialogue entre Krishna, considéré comme le 8ème Avatara (incarnation, littéralement "descente") du Dieu Vishnou et l'archer Kshatriya (prince et guerrier) Arjuna.
La gîtâ met en exergue la voie royale pour atteindre la libération dans l'âge des conflits et de fer ("kali-yuga"), qu'elle prône comme étant le bhakti-yoga, yoga de la dévotion.
Toutes les autres formes de yoga (jnâna-yoga, karma-yoga, etc.), dans la vision de la gîtâ, culminent dans le yoga de la dévotion, le bhakti-yoga, qui en est la parachèvement de perfection ultime.
La gîtâ n'enseigne pas l'ascétisme et le monachisme, mais le renoncement aux fruits de l'action.
Elle encourage le dévot à les sacrifier mentalement au Purushottama, la personne suprême, car il en est l’auteur ultime et sous-jacent.
C’est la puissance d’illusion appelée mâyâ, qui induit dans le jîva, l’être incarné, la croyance erronée qu’il est l’auteur et le jouisseur des fruits de ses propres actions.
Dans le châpitre XII, Krishna déclare à Arjuna :
« ye tu sarvâni karmani mayi samnasya mat-parâh/ananyen’aiva yogena mâm dhyâyanta upâsate//Teshâm aham samuddhartâ mrityu-samsâra-sâgarât/bhavâmi nacirât pârtha mayy âveshita-cetasâm// »
« Mais Ô fils de Prtha bientôt émanciperai-je de cet océan de l’existence conditionnée et vouée à la mort, ceux dont l’esprit est toujours consacré à Moi, ceux qui m’abandonnent les fruits de toutes leurs actions ainsi que l’illusion d’en être les auteurs et qui me vénèrent, méditant sur Moi comme leur seul refuge et unique amour. »
Dans la vision de la gîtâ, le monde de l'action est champ d'accomplissement du dharma, du "devoir" sacré, et non un lieu que l'on a pour vocation de déserter pour s'isoler dans une ascèse silencieuse et immobile.
Arjuna souffre d'un insupportable dilemme car il doit combattre les siens, qui constituent l'armée des fils de Dhritarashtra.
Ils ne peut non plus se défaire du code d’honneur et l’exhortation à livrer le combat avec héroïsme, courage et bravoure car il appartient à l’ordre sacré des princes et des guerriers.
Alors Krishna l'invite à accepter de combattre au travers d'une série d'enseignements de yoga de la dévotion et de l'action.
Nous pouvons aussi citer la célèbre strophe:
" sukha-duhkhe same kritvâ lâbh'âlâbhau jay'âjayau/tato yuddhâya yujyasva n'aivam pâpam avâpsyasi//"
" Traitant avec un esprit égal le plaisir et la douleur, le gain et la perte, la victoire et la défaite, tiens-toi prêt pour la bataille. Ainsi, tu ne commettras point de faute".
4) Les Âgama théistes.
Considérés comme des prolongements d’expression plénière de la Shruti par leurs adeptes « sectataires » (« secte » au sens non péjoratif du terme est une traduction possible pour « sampradâya »), mais souvent non-reconnus par l’orthodoxie brahmanique, en particulier par les brahmanes hindous des écoles Vaishnava, les Âgama consistent en des révélations faites par chacune des trois divinités tutélaires suivantes :
-Shiva
-Vishnu
-Devi.
Les âgama shivaïtes, « shivâgamam », par exemple, sont des révélations faites par la shakti de Sâdashiva, qui siège au centre du mandala ayant pour régents des quatre points cardinaux les déités suivantes :
A l’est trône tatpurusha.
Au sud aghora.
A l’ouest sadyojata.
Au nord Vâmadeva.
Des shakti respectives de ces quatre dieux les quatre védas sacrés ont été exhalés, tandis que sâdashiva enseigne les âgama depuis le coeur du mandala. Chaque âgama shivaïte, par exemple, contient des portions appelées pâda (littéralement « pied »).
Chârya-pâda, la première, appelée aussi « dâsa-mârga », la voie du dévot ou serviteur, est corollaire du culte du temple avec la dévotion enthousiaste d'une pratique "novice".
Par kriyâ-pâda, le dévot commence à réaliser l’harmonie complémentaire qui règne entre Jnâna (connaissance) et Bhakti (dévotion), et le service d’adoration dévotionnelle de Shiva dans le Koyil (temple) devient quelque chose de naturel et spontané pour lui, sans qu’il ait le sentiment de se forcer.
C’est le "sat-putra mârga", la voie du vrai fils de Shiva.
Par Jnâna-pâda se révèle la connaissance de la « Shivaïté » mais sous la forme de Apara-mukti, libération non-transcendante.
Elle est aussi appelée « Sakha-mârga », la voie du compagnon ou ami (de Shiva).
Elle est aussi appelée « Sakha-mârga », la voie du compagnon ou ami (de Shiva).
Avec yoga-pâda, l’union avec Shiva, par la parfaite union de Jnâna et bhakti, est atteinte et par la même para-mukti, libération dans le Shiva transcendant, quand le Soi se résorbe dans l'entité non-manifestée siégeant hors de l'espace, du temps et de la causalité.
Elle est connue et révérée sous le nom de « San-mârga », voie du saint.
Les Shivâcharya (précepteurs du culte Shivaïte), brahmanes officiants de descendance tamoule, perpétuent de nos jours au Tamil-Nadu le Shivaïsme âgamique qui, bien qu’également nourri d’éléments Védiques et purâniques, est doté d’une personnalité bien distincte de la tradition védique du Nord de l’Inde.
Parmi les Shiva-âgamam, nous pouvons citer les mrigendrâgama, kâmikâgama, rauravâgama, karanâgama ou encore suprabhedâgama.
Voici les thèmes abordés par les âgama shivaïtes:
1. Pancakritya : les 5 fonctions de Shiva sous son aspect « parameshvara » (souverain suprême des trois mondes) ou « natarâja », seigneur de la danse :
shrishti (émanation ou création)
stithi (protection)
samhâra (destruction)
tirobhâva-shakti (puissance d’obscurcissement)
anugraha-shakti (puissance de saisissement par laquelle on obtient la libération des trois impuretés fondamentales (trimala), par la grâce de Shiva).
2. Les trois catégories qui sont :
Pati : le seigneur des âmes enchaînées qui les voilent d’inscience ou les libère.
Pâshu : les âmes transmigrant et victimes de l’égoïsme, du karma, de l’illusion et de l’ignorance.
Pâsha : le lien qui lie les âmes au devenir cosmique et au cycle des morts et des réincarnations d’une part, et à Shiva qui les libère d’autre part.
3. Trishakti, les trois puissances du Shiva dans l’univers manifesté et par lesquelles il émane de son être océanique le plan cosmique:
Iccha shakti : puissance de vouloir.
Kriyâ shakti : puissance d’action.
Jnâna shakti : puissance de la connaissance.
4. Les trois aspects du divin qui sont :
Parashiva : le Shiva transcendant, siégeant au-delà du crée et des tattva, réalités principielles ou niveaux d’énergies qui permettent le passage des degrés les plus subtils aux plus grossiers de la manifestation cosmique.
Sa mûrti, son corps solide du sanctuaire est le phallus, le linga (littéralement « signe »).
Parashakti : la puissance suprême, l’axe de l’univers qui est l’élément cohésif des trois mondes, représentée par le lingodbhâva-mûrti, le phallus infini qui embrasse les profondeurs béantes de la terre et l’immensité illimitée des cieux, tel un insondable pilier de lumière.
L’ardhanarîshvara, l’androgyne primordial, mi shiva mi shakti, en est la mûrti dans les sanctuaires.
Parameshvara, aux cinq fonctions déjà décrites plus haut, et qui siège dans les temples en tant que seigneur de la danse.
Parameshvara, aux cinq fonctions déjà décrites plus haut, et qui siège dans les temples en tant que seigneur de la danse.
5. Guru-shishya parampara : la tradition de maîtres à disciples.
6. Mantra-dîkshâ : l’initiation aux mantra.
7. Le shaiva-samkhya : la cosmologie ou énumération des principes cosmiques par lesquels la sphère du shiva suprême s’émane en manifestation cosmique.
Le samkhya shivaïte en énumère 36 classifiés en shuddha-mâyâ tattva (pures tattva), shuddhâshuddha-mâyâ tattva (tattva à la fois pures et impures), ashuddha-mâyâ tattva (tattva impures).
Le samkhya shivaïte en énumère 36 classifiés en shuddha-mâyâ tattva (pures tattva), shuddhâshuddha-mâyâ tattva (tattva à la fois pures et impures), ashuddha-mâyâ tattva (tattva impures).
Une des meilleures présentations qui en ait été faite le fut par Shrî Râmacandra Bhatt, dans son ouvrage prodigieux d’érudition sur le Shivaïsme « La religion de Shiva » :
« L’univers est manifesté en trente-six catégories de tattva « réalités » : 1) Shiva, 2) Bindu ou Sadâshiva, 3)Îshvara « Seigneur », 4)Shuddha-vidyâ « pure connaissance », 5) Mâyâ, 6) kalâ (principe d’action), 7) vidyâ « connaissance », 8) râga « passion », 9) kâla « temps », 10) niyati « régulation (des actes passés) », 11) purusha « personne », 12) prakriti ou avyakta « (matière originelle, non-manifestée », 13) guna « qualités (de la matière originelle) », 14) buddhi « intelligence », 15) ahamkâra « ego », 16) manas « esprit », 17) shrota « ouïe », 18) tvac « peau », 19) netra « vue », 20) jihvâ « langue », 21) ghrâna « nez », 22) vâc « parole », 23) pâni « main », 24) pâda « pied », 25) pâyu « anus », 26) upastha « organe génital », 27) shabda « son », 28) sparsha « toucher », 29) rûpa « forme », 30) rasa « goût », 31) gandha « odeur », 32) âkâsha « espace », 33) vâyu « vent », 34) agni « feu », 35) ap « eau », 36) prithvi « terre ».
Ces réalités composant l’univers sont gouvernées par la shakti « puissance » subdivisée en cinq kalâ
« parties » : nivritti, pratishthâ, vidyâ, shânti, shantyatîta. La Nivritti kalâ gouverne par le seul tattva de la terre (n° 36), la pratishthâ les tattva de l’eau à la prakriti (n° 12 à 35), la Vidyâ les tattva mâyâ à purusha (n°5 à 11) la Shânti les tattva Shuddhavidyâ, Îshvara et Sadâshiva et la shântyatîta le tattva Shiva.
Différents mondes, au nombre de 224, sont distribués dans les différents tattva. Les tattva 1 à 4, Shiva, Sadâshiva, Îshvara et Shuddhavidyâ sont dits purs. Les autres sont impurs. »
Dans cette perspective, la libération, pour l’adepte fortuné de la voie tantrique et âgamique, est atteinte s’il peut défaire en lui-même tous les liens crées par les 36 tattva, du plus grossier au plus subtil.
Pour les écoles monistes du Shivaïsme âgamique, telle que le Shaiva-siddhânta primitif appelé Nandinâtha-sampradâya (communauté doctrinale du maître de Nandi) ou encore le courant majeur du Shivaïsme du Cachemire, il y a résorption du jîva dans le principe suprême dans un état d’union indistincte et indifférenciée.
Pour les écoles dualistes, telles que l’ « Aghorashiva-paddhati » ou encore les pashupâta, encore très présents dans le Népal actuel, les trois catégories de pâti, pâshu et pâsha sont éternelles.
Dans cette vision, l’union avec parashiva signifie que l’âme libérée demeure une essence spirituelle jouissant du même état de félicité que le shiva suprême mais qu’elle en demeure une émanation différenciée.
La Smriti
La «Smriti », terme sanscrit qui signifie littéralement « mémoire », est ce qui a été transmis de générations en générations.
La smirti est composée des itihâsa (épopées) que sont le Mahâbhârata et le Râmayâna, des traités de légendes cosmologiques, les purana cités précédemment, et de quelques traités inspirés tels que les yoga sutra de Bhagavan Patanjali ou encore le Hatha yoga pradipika de Gorakhnâtha (disciple de Matsyendranâtha).
La Smriti n’est pas considérée comme étant moins sacrée que la shruti.
Elle permet en tous cas à des populations simples de cultiver une dévotion profonde et d’appréhender le plan divin et cosmique sur un angle plus mythologique que philosophique.
La philosophie demeure l’apanage des élites intellectuelles et lettrées.
Les traités purâniques d’idéologie religieuse shivaïte, « shaivam », sont les shiva purana, linga purana, skanda purana, kurma purana, matsya purana et brahmanda purana.
Le purana d’inspiration vaishnava (vishnouïte) le plus célèbre est le bhagavata purana.
Les purana principaux qui dérivent leurs énergies de Shakti devi, la « déesse- puissance » sont les Devî Bhâgavata Purâna et Devi purâna.
Sur le plan de la thématique, le prototype même du purana complet nous est offert par le Bhagavata purana qui aborde:
1. Les cycles d’émanation (srishti), de protection (sthiti) et de dissolution (samhâra) de l’univers.
2. Les dynasties de rois mythiques solaires et lunaires (sûrya vamsa et candra vamsa).
3. Les manvantara, les cycles d’âges successifs qui constituent un jour de brahmâ, présidés chacun par un manu (un père et ancêtre mythique).
4. La généalogie des dieux et des patriarches.
Les purâna relatent les exploits mythologiques des dieux et les mythes mettant en relief la primauté en gloire et en puissance d’un dieu sur ses rivaux.
Brahma et Vishnu se querellaient et cherchaient à savoir lequel des deux était le plus puissant sur les trois mondes.
Brahma et Vishnu se querellaient et cherchaient à savoir lequel des deux était le plus puissant sur les trois mondes.
Alors, le phallus de feu de Shiva apparut tel une colonne de lumière.
Brahma épousa la forme d’un cygne (hamsa) et ne put scruter la voûte du phallus (linga) par son envol.
Vishnu se transforma en sanglier sauvage et ne put creuser les profondeurs béantes de la terre pour toucher le fond du linga.
Alors, ils durent se résoudre à admettre la suprématie et la précellence de Shiva sur tous les dieux.
C’est sous l’influence de la période purânique que les offrandes simples à base de fruits, de fleurs, etc... faites par les fidèles, deviendront populaires car plus accessibles aux populations simples.
En effet, les yajna védiques et leurs arcanes rituelles complexes demeuraient la spécialité exclusive des brahmanes poujari.
Les enseignements de l’advaita-vedanta (les conclusions non-dualistes de la fin du Véda) de l’illustre pandit Shrî Âdi Shankarâchârya et son école connu sous le nom de Smârta (de « smirti », mémoire) préconise aux fidèles une méthode rituelle simple de âtmârtha-pûja (cérémonie dévotionnelle pour son propre bénéfice) pratiquée au domicile familial.
La propitiation d’un dieu, lors d’un rituel appelé « archanaï » en tamoul sanscritisé, ponctuée par la récitation des 108 ou 1000 noms du dieu qui y préside, est un pratique d’essence purânique.
De plus, dans les purâna, des notions comme tapas (traduit par austérité) s’y voient conféré un sens différent du sens védique originel.
Voici des extraits des déclarations faites à ce sujet par Srî Râmacandra Bhatt dans « La religion de Siva » (Pages 209 et 210 Chapître II « Le Tapas »):
« Le mot tapas « ascèse » est d’emploi très ancien. Dans un des hymnes tardifs du Rig Veda, par exemple, les sages (rishi) sont dits se livrer à la pratique du tapas (X.109.4). Dans le même hymne la vérité et le droit, et avec eux tout l’univers, sont dits être nés du tapas (X.109.1). Dans le célèbre Nâsadîya-Sûkta (X.129) le tapas joue un rôle important dans la création de l’univers. Dans l’Atharvaveda le premier pilier (skambha) est dit être sorti de shrama « peine, effort » et tapas (X.7.38). Il est aussi dit que c’est par le tapas avec lequel il remplit ses devoirs, que l’étudiant brâhmanique (brahmacârin) satisfait son maître, les dieux et les royaumes de l’espace, puis s’élève aussi haut que le soleil protégeant les mondes, etc. (AV XI.5)... Le mot tapas a pour sens premier la chaleur et le développement sémantique conduisant de l’idée de chaleur à celle de ferveur ascétique, puis au concept d’ascèse même est aisément compréhensible. Bien qu’à l’époque tardive il note des formes variées de mortifications, originellement la chaleur a dû en être le principal instrument. Une autre caractéristique du tapas est sa relation étroite avec le yoga. La discipline psychique visée par le yoga présuppose une grande austérité physique, ce qui implique le tapas. Comme le yoga de certaines écoles, le tapas des Pûrana est un culte centré autour d’une divinité. La mortification du corps et le contrôle total des sens préviennent la dissipation des énergies et favorise par là-même la concentration sur la figure divine. La mortification de soi-même et la concentration sur la divinité sont les deux traits saillants du tapas...Le tapas est donné dans les épopées et les Purâna pour un puissant rival du Yajna. Ce sont surtout les purâna qui réservent au tapas une place plus élevée que le sacrifice...L’ascèse est parfois mêlée au sacrifice. On voit dans le Mahâbhârata un sage pratiquer le tapas pendant longtemps sans en obtenir l’apparition du dieu qu’il souhaitait, et finir par s’offrir lui-même en oblation dans le feu d’un sacrifice. C’est quand le sage est prêt de finir ainsi ses jours que la divinité apparaît et satisfait ses désirs (Mahâbhârata. X.7.54-68) ».
Les purâna scellent une continuité dans la différenciation mais non dans la rupture entre le brahmanisme védique et l’hindouisme populaire.
Même si les traités (shastra) de la smirti ne sont pas révérés comme des révélations directes, leur apport est très précieux.
Même si les traités (shastra) de la smirti ne sont pas révérés comme des révélations directes, leur apport est très précieux.
Ils contribuèrent de surcroît à intégrer à la tradition hindoue le culte des images, comme éléments d’inspiration de la dévotion et supports de méditation.
Ainsi, au fil du temps, le Omkâra, la syllabe sacrée Om, fut identifié au seigneur qui pose ou lève les obstacles, le dieu-éléphant Ganesh
Par ailleurs, le mantra Gâyatrî, formule la plus sacrée de la tradition brahmanique, fut personnifié sous la forme de la déesse Gâyatrî, aux bras et aux têtes multiples, vénérée comme veda-mâtâ, mère du Véda sacré.
Plus tard, il y eut de nombreux mantra gâyatrî dédiés chacun à une divinité particulière.
Ils sont généralement considérés comme leur formule sacrée d’invocation la plus efficace sur le plan mystique.
Les deux formes de contemplations spirituelles
A) Saguna-upâsanâ
La « saguna-upâsanâ » est la contemplation spirituelle du divin doué de formes et de qualités.
La visualisation mentale y est primordiale.
Les personnes profondément imprégnées de culture biblique et qui croient que Dieu est invisible et proscrit le culte anthropomorphe des images douteront de l’efficacité d’une telle pratique.
La visualisation mentale y est primordiale.
Les personnes profondément imprégnées de culture biblique et qui croient que Dieu est invisible et proscrit le culte anthropomorphe des images douteront de l’efficacité d’une telle pratique.
Pour les hindous qui s’y adonnent, c’est une pratique très efficace et bénéfique, car le « citta-ekagrata », la focalisation de l’esprit sur un objet unique de concentration, peut conduire à des états instases mystiques appelés « samâdhi ».
Le support de cette forme de méditation peut-être une figure divine invoquée par un « dhyâna-shloka », un verset d’invocation méditative qui donne une description formelle et symbolique du dieu à visualiser, ou bien un yantra.
Voici un verset faisant l’objet d’une grande révérence, car il invoque la déesse Gâyatrî :
« Muktâ-vidruma-hema-nîla-dhavala-cchâyair-mukhair-tryakshanaih Yuktâm indu-nibaddha-ratna-mukutâm tattvârtha varnâtmikâm Gâyatrîm varadâbhayânkusha-kashâm shubram-kapâlam-gadâm Shankham-cakram athâravinda-yugalam hastair bhaje. »
« J’adore la Déesse Gâyatrî, la personnification des varna (lettres de l’alphabet sanscrit) signifiant la vérité suprême, avec ses cinq faces bienveillantes reflétant les éclats lumineux des perles, des corails, de l’or, du saphir, et de la neige-chaque face étant constellée de trois yeux (dénotant l’omniscience)-, dont la tête est ornementée d’une couronne de joyaux ornée d’un croissant lunaire, avec deux mains (parmi dix, représentant l’omnipotence) aux gestes symboliques de dissipation de la peur et de don d’aubaine, et qui dans ses deux autres mains tient l’aiguillon, le fouet, le crâne blanc, la massue, la conque et le disque (comme symboles inspirant la terreur aux forces démoniaques), et une paire de lotus (comme symboles de pureté, d’amour, de dévotion et de détachement). »
Les yantra sont des diagrammes symboliques dédiés à des divinités masculines ou féminines, chargés de shakti, forces spirituelles, auquel le « sadhaka » (méditant) se relie par des récitations de mantra (« mantra-japa »).
B) Nirguna-upâsanâ
La contemplation spirituelle sur l’aspect informe (nirkâra) du divin dénué de qualité est la plus abstraite et la plus ardue qui soit.
Elle requiert, pour son succès final une purification mentale préalable qui est l’apanage de quelques aspirants fortunés à l’état de libération.
Elle consiste à fixer le mental sur la quintessence nue de quelques mahâvakya (grandes sentences) tels que « Aham Brahmasmi » (« Je suis le Brahma ») ou encore « So Aham » (« Je suis celà »).
Elle requiert, pour son succès final une purification mentale préalable qui est l’apanage de quelques aspirants fortunés à l’état de libération.
Elle consiste à fixer le mental sur la quintessence nue de quelques mahâvakya (grandes sentences) tels que « Aham Brahmasmi » (« Je suis le Brahma ») ou encore « So Aham » (« Je suis celà »).
Plus le mental du sadhaka (méditant) est affiné par le manasa-japa (récitation mentale) du mahâvakya, plus le sentier de la libération s’éclaire.
L’imprégnation du mental du méditant par le concept abstrait et l’énergie propre au mahâvakya conduit à une grande paix qui s’insinue dans les profondeurs de l’être.
Généralement, le commun des mortels est peu enclin à s’adonner à ce genre de pratique réservée le plus souvent aux renonçants.
Lambrou Dharmachandra
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