Sectes et manipulation mentale
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Sectes et manipulation mentale
Sectes et manipulation mentale
C'est quoi une secte
Méthodes et techniques utilisées
Approche
Approche séductrice ou suscitant la curiosité
Exemples :
- programmes de développement personnel,
- activités humanitaires, écologiques, culturelles et éducatives,
- médecines alternatives,
- psychothérapie,
- ésotérisme...
Détection des adeptes potentiels
Ils sont choisis pour leur caractère fragile :
- repérage du caractère dépressif par un test, une consultation, une discussion,
- exploitation de l'échec scolaire, professionnel ou sentimental,
- ciblage sur les personnes en chômage, en deuil.
Séduction
Multiplication des promesses
On fait miroiter l'espoir de s'en sortir, de guérir, de résoudre les problèmes de chacun, d'atteindre le bonheur, d'être sauvé d'un péril imminent...
Flatterie
On affirme au futur adepte qu'il dispose d'importantes potentialités... mais qu'il ne peut y accéder qu'au sein de la secte. On le félicite, on le glorifie en s'appuyant sur le besoin d'estime et de reconnaissance de soi des êtres humains.
"Bombardement" d'amour ou d'amitié
Le but est de donner au futur adepte l'impression qu'il a enfin découvert sa "vraie" famille et qu'il ne sera plus seul.
Sentiment de puissance et de faire partie de l'élite
L'adepte a accès, au sein du groupe, à des connaissances secrètes, extraordinaires dont ne peut disposer le commun des mortels. Ces connaissances sont réservées aux initiés, aux "élus", dont il fait bien évidemment partie. Dans la secte, l'adepte a le sentiment d'être du bon côté et de pouvoir être "sauvé".
Langage secret, codé, mystérieux
Le vocabulaire des sectes utilise des mots détournés de leur sens réel, souvent faciles à retenir. Intérêt d'un langage spécifique : - servir de signes de reconnaissance,
- être un moyen mnémotechnique pour retenir la doctrine de la secte,
- isoler les membres de la secte du reste du monde,
- renforcer le sentiment d'unité,
- conforter l'adepte dans l'idée de faire partie d'une élite.
Croire agir pour une "bonne cause"
Il est, en effet difficile, de rejeter ce qui semble être une bonne cause, surtout quand l'adepte entre dans une phase "d'engagement passionnel" au sein de la secte comme après une rencontre amoureuse. Mais, peu à peu, tous les "moyens" deviennent bons pour défendre la "bonne cause" : mensonges, manipulations, truquages, désinformations, vols, détournements de fonds, abus de biens sociaux, espionnage, infiltrations, intimidations, menaces, chantages, voire meurtres, attentats, suicides collectifs...
Il s'agit sans doute-là d'un des leviers les plus forts et les plus dangereux de la manipulation car il permet de réduire, voire de faire disparaître les barrières morales des adeptes.
Persuasion
Système de "Vérités" simplificatrices et réductrices
Ces vérités sont présentées comme scientifiques et incontestables par l'utilisation d'un raisonnement d'apparence bien construit, utilisant éventuellement des impostures, de fausses preuves, des trucages, des mises en scène, de faux témoignages, des sophismes... Dans certains cas, la "Vérité" peut être gardée secrète, ce qui permet à la secte ou à son gourou d'échapper aux critiques extérieures.
L'adepte, en bénéficiant de cette "Vérité", est censé devenir plus "lucide", plus clairvoyant ou posséder un "état supérieur de conscience". Grâce à elle, il n'a plus de doute, car il a réponse à tout.
Utilisation du mensonge
Le véritable contrôle mental ne peut s'exercer sans mensonge avéré, au moins sur les finalités réelles de la secte. Les auteurs de ces mensonges mentent par action ou par omission. Après coup, la secte ou son gourou prétendra ne pas avoir tout dit sous prétexte que cela n'aurait pas été compris ni accepté par un non-initié.
Empêchement du questionnement personnel
Le chef de la secte ayant reçu une "révélation", une "illumination", il est vain pour l'adepte d'essayer de réfléchir par lui-même, il doit se laisser guider et sera ainsi plus à même de comprendre la "Vérité".
Un autre moyen d'y parvenir est de faire en sorte que l'adepte soit constamment occupé.
Utilisation des sentiments de peur et d'inquiétude
En jouant sur le besoin de sécurité de chacun, la secte convainc l'adepte que, sans sa protection, il encourt un malheur personnel ou risque d'être confronté à une future catastrophe, l'apocalypse, qui menace la société extérieure toute entière. Il ne peut quitter la secte, sans quoi il lui arrivera malheur.
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Expérience affective de groupe
La secte utilise la propension des êtres humains à se conformer aux autres membres du groupe, à en intérioriser les règles, à se sentir membre d'une communauté. Il s'instaure une dépendance au groupe pouvant aller jusqu'à la fusion, avec le risque de perte de son identité et de ses émotions individuelles au profit de celles du groupe. La fusion au sein d'un groupe génère, selon les chercheurs, illusion, euphorie, excitation, états régressifs, baisse de l'activité intellectuelle, manque d'indépendance et d'initiative.
Aliénation
Emission d'instructions ou de messages contradictoires
Ces changements de direction ou d'attitude sont toujours expliqués de manière crédible. Il s'ensuit une confusion dans l'esprit de l'adepte quant aux valeurs de la secte, entre ce qui est autorisé ou non et un accroissement de son sentiment de culpabilité, de son indécision et par conséquent de sa soumission.
Pour la secte, cet ensemble de signaux contradictoires constitue un système de défense efficace en cas d'accusation.
Utilisation de psychothérapies
En détournant les psychothérapies de leur but pour en faire des moyens d'aliénation et non de transformation, les sectes parviennent à déstabiliser les adeptes par un travail de remise en question de leurs visions du monde extérieur et d'eux-mêmes. La relation privilégiée qui s'instaure entre le patient et le thérapeute et l'acquisition de nouvelles connaissances facilitent le remodelage de la personnalité.
Exemple de techniques de psychothérapies détournées par les sectes : analyse transactionnelle, Programmation Neuro-Linguistique (PNL), hypnose, sophrologie...
Confession publique
Révéler en public ses pensées les plus intimes provoque chez l'adepte des scrupules et des phobies qui vont dans le sens des "valeurs" de la secte et transforme sa conscience morale. La confession publique qui supprime toute intimité et renforce le sentiment de culpabilité, s'apparente à un "viol psychique".
En outre des enregistrements audio ou vidéo peuvent être réalisés par les sectes. Ils constituent potentiellement des moyens de chantage sur des adeptes récalcitrants.
Disparition de l'inhibition
A l'issue de la confession publique, l'adepte peut être amené à abandonner toute pudeur, toutes valeurs morales ou toutes inhibitions sur certains sujets. Il s'agit là d'un moyen de l'impliquer davantage par rapport aux actes de la secte et à le faire adhérer à des thèses délirantes ou répréhensibles.
Vie sexuelle régentée
Elle peut faire l'objet de restrictions ou, au contraire de permissivité. Certaines sectes peuvent aller jusqu'au mariage imposé ou inciter à la pédophilie, voire à l'inceste.
Endettement
L'endettement de l'adepte envers la secte est un moyen de le rendre dépendant financièrement et de l'impliquer toujours plus dans ses activités.
Conditionnement à être de plus en plus à disposition de la secte
Ce conditionnement est obtenu par un effet d'entraînement mutuel du fait de la soumission à l'autorité, de l'ambiance, du semi enfermement, d'un emploi du temps très rempli, d'une nourriture pauvre et déséquilibrée, de la privation de sommeil, de la perte de la notion du temps, du jour et de la nuit, de la pratique de chants lancinants, tambourinés à un rythme proche des battements de coeur... Son état chronique de fatigue ne permet plus à l'adepte d'être en mesure d'analyser les situations dans lesquelles il se trouve et de les critiquer.
Règles intransigeantes imposées par une stricte hiérarchie
Sous prétexte de recherche de l'humilité, l'adepte doit demander la permission à une hiérarchie très structurée pour les actes les plus anodins. L'effet est de réduire progressivement le libre-arbitre et d'accroître la dépendance.
Rupture avec le milieu d'origine
Pour éviter les influences du monde extérieur qui est "ignorant" et qui peut compromettre sa "renaissance personnelle", l'adepte ne peut recevoir de visites, de lettres, de coups de téléphone...
Déracinement
Le déracinement géographique, culturel, linguistique, la privation des papiers d'identité, le changement de nom (en vue d'une "renaissance" spirituelle) coupent l'adepte de son ancien environnement, de son entourage et de tous ceux qui pourraient l'aider ou le soustraire de l'emprise de la secte.
Paranoïa
La secte invente des ennemis, des complots, des menaces extérieures réelles ou imaginaires. L'existence de ces menaces permet de resserrer les liens au sein du groupe et le conduit à agir en secret, à se replier sur soi.
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Re: Sectes et manipulation mentale
Sectes
La Scientologie et la manipulation mentale
L'Église de scientologie parisienne a vu son amende de 600 000 euros pour escroquerie confirmée en appel jeudi 2 février. Niée par les sectes, la manipulation mentale est pourtant indissociable de la mise sous dépendance de l'adepte. En le privant de toute capacité d’analyse, elle le rend réceptif aux discours idéologiques et le prive de son libre arbitre.
L'Église de scientologie parisienne a vu son amende de 600 000 euros pour escroquerie confirmée en appel jeudi 2 février. La cour d'appel de Paris était chargée de juger la branche française de l'Église de Scientologie, la librairie scientologue SEL et cinq scientologues pour "escroquerie en bande organisée". La justice les soupçonnait en effet d'avoir profité de la vulnérabilité de leurs adeptes pour leur soutirer de l'argent. Vulnérabilité, un mot qui revient le plus souvent dans les procès et les attaques visant les mouvements sectaires et qui dit bien que les adeptes, fragilisés psychologiquement, sont le plus souvent victimes de manipulation mentale qui leur ôte leur faculté de juger. Pour autant, comment déterminer ce qui relève de l’influence ou de la manipulation, sachant que dans toute structure –parti politique, société initiatique, association, religion ou secte - la frontière est parfois floue entre ces deux options? En se référant par exemple à ce qu’en dit la psychiatrie médico-légale : " La manipulation mentale est l'ensemble des manœuvres visant à modifier les processus décisionnels d'un individu ou d'un groupe social par utilisation de techniques individuelles ou groupales physiques ou psychiques, afin de le (ou les) placer sous contrôle partiel ou total de l'auteur de la manipulation."
La Dianétique en question
Face à cette définition se pose bien sûr le problème du degré de manipulation - socialement acceptable ou moralement condamnable. Dans ce domaine, justement, la scientologie – qu’un rapport parlementaire de 1995 a rangé parmi les sectes- est passée maître avec la Dianétique, concept inventé dans les années 50 par Ron Hubbard, auteur de science fiction et fondateur de ce mouvement. Cette démarche psychospirituelle propose de résoudre les problèmes de l’esprit, de la vie et de la pensée. Pour y parvenir, le fidèle ou "audité" va trouver un " ministre-conseiller" ou "auditeur" qui doit l’aider à devenir maître de son mental. Le plus souvent, un appareil, l'électromètre, est utilisé pour détecter les zones de détresse spirituelle. La justice française s’est intéressée de près à ces machines à explorer les émotions comme aux saunas destinés à "dissiper le brouillard mental" et autres prescriptions de médecine alternatives censées spiritualiser l’adepte mais surtout, selon les détracteurs de la scientologie, de "plumer" (au mieux) les malheureux qui sont tombés dans le panneau et au pire, de les épuiser jusqu’à ce que leur libre arbitre soit émoussé.
Les enfants aussi
La manipulation mentale n’épargne pas non plus les enfants, comme en témoignent certains groupes évangéliques néo-pentecôtistes nord-américains. Dans les Fire Summer camps, ces colonies de vacances militantes pour enfants, l’endoctrinement religieux est intensif. Fondés par Becky Fischer, une femme pasteur aux méthodes musclées, on y "entraîne" les plus jeunes à prier du matin au soir pour les causes de la Nouvelle Droite Chrétienne - fin de l’avortement etc., - et à débusquer le démon (la littérature de type Harry Potter leur est interdite au motif qu’elle parle de sorcellerie). Jouer sur la peur (le nom de Satan est sans cesse invoqué) et la culpabilité des petits "colons" (séances de confession publique à l’appui) fait aussi partie du programme. Tous les jours, lors de grand’messes, ils sont poussés jusqu’à la transe par la récitation répétée de slogans et de prières. Les enfants sont conditionnés pour devenir des soldats du Christ enrôlés dans une "guerre spirituelle" que leur directrice de conscience apparente à celle des "jeunes gens engagés pour la cause de l’Islam en Palestine ou au Pakistan". Qui plus est, ces enfants sont doublement isolés car en dehors de ces camps, leurs parents préfèrent leur éviter l’influence "pernicieuse" de l’école en leur enseignant eux-mêmes à domicile, entre autres, les "mensonges" du darwinisme. Jésus Camp, documentaire sorti en 2006, montrait les ravages émotionnels de cet encadrement militant sur des centaines d’enfants (on parle même de milliers de jeunes américains concernés).
L’apocalypse pour demain
En dépit de l’émotion suscitée, les condamnations -parfois ambigües- des mouvements évangéliques sont restées lettre morte. En décembre 1995, dans le Vercors, seize personnes dont trois enfants étaient "suicidées" par l’Ordre du Temple Solaire, convaincus de l’imminence de l’apocalypse. Seize ans après, les mouvements apocalyptiques (avec décembre 2012 en ligne de mire) montrent un regain d’activité : face au "risque d’instrumentalisation de ces prédictions, à des fins d’emprise sur les personnes les plus vulnérables", la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) a décidé d’en faire une priorité, surtout quand on sait que, selon un sondage Ipsos réalisé en 2010, près de 15 millions de Français disent avoir "été personnellement contactés par une secte ou les membres d’une secte".
Les étapes de la manipulation mentale, récurrentes dans les mouvements sectaires :
1- On attire le futur adepte en développant des thèmes porteurs de notre époque comme la méditation, la relaxation, la psychothérapie ou l’écologie, en lui offrant des réponses simples aux questions existentielles et en lui promettant l’accès à une forme de connaissance.
2- Une fois ferré, l’adepte est généralement soumis à un régime épuisant (physique, diététique). En lui faisant aussi adopter le vocabulaire et l’idéologie du mouvement, l'adepte commence à se couper du monde et sa pensée s’appauvrit.
3- Il est ensuite poussé à la rupture avec ses proches et avec la société, qu’on lui désigne comme un milieu hostile. Seul son maître détient la vérité. L’adepte est de plus persuadé qu’il a une mission rédemptrice à accomplir.
4- Enfin, le retour à la vie "normale" est quasi impossible car l’adepte n’a plus ni travail, ni revenu, ni liens sociaux à l’extérieur du groupe sectaire. Sans oublier la peur liée aux intimidations pour celui qui aurait des velléités de départ.
La Scientologie et la manipulation mentale
L'Église de scientologie parisienne a vu son amende de 600 000 euros pour escroquerie confirmée en appel jeudi 2 février. Niée par les sectes, la manipulation mentale est pourtant indissociable de la mise sous dépendance de l'adepte. En le privant de toute capacité d’analyse, elle le rend réceptif aux discours idéologiques et le prive de son libre arbitre.
L'Église de scientologie parisienne a vu son amende de 600 000 euros pour escroquerie confirmée en appel jeudi 2 février. La cour d'appel de Paris était chargée de juger la branche française de l'Église de Scientologie, la librairie scientologue SEL et cinq scientologues pour "escroquerie en bande organisée". La justice les soupçonnait en effet d'avoir profité de la vulnérabilité de leurs adeptes pour leur soutirer de l'argent. Vulnérabilité, un mot qui revient le plus souvent dans les procès et les attaques visant les mouvements sectaires et qui dit bien que les adeptes, fragilisés psychologiquement, sont le plus souvent victimes de manipulation mentale qui leur ôte leur faculté de juger. Pour autant, comment déterminer ce qui relève de l’influence ou de la manipulation, sachant que dans toute structure –parti politique, société initiatique, association, religion ou secte - la frontière est parfois floue entre ces deux options? En se référant par exemple à ce qu’en dit la psychiatrie médico-légale : " La manipulation mentale est l'ensemble des manœuvres visant à modifier les processus décisionnels d'un individu ou d'un groupe social par utilisation de techniques individuelles ou groupales physiques ou psychiques, afin de le (ou les) placer sous contrôle partiel ou total de l'auteur de la manipulation."
La Dianétique en question
Face à cette définition se pose bien sûr le problème du degré de manipulation - socialement acceptable ou moralement condamnable. Dans ce domaine, justement, la scientologie – qu’un rapport parlementaire de 1995 a rangé parmi les sectes- est passée maître avec la Dianétique, concept inventé dans les années 50 par Ron Hubbard, auteur de science fiction et fondateur de ce mouvement. Cette démarche psychospirituelle propose de résoudre les problèmes de l’esprit, de la vie et de la pensée. Pour y parvenir, le fidèle ou "audité" va trouver un " ministre-conseiller" ou "auditeur" qui doit l’aider à devenir maître de son mental. Le plus souvent, un appareil, l'électromètre, est utilisé pour détecter les zones de détresse spirituelle. La justice française s’est intéressée de près à ces machines à explorer les émotions comme aux saunas destinés à "dissiper le brouillard mental" et autres prescriptions de médecine alternatives censées spiritualiser l’adepte mais surtout, selon les détracteurs de la scientologie, de "plumer" (au mieux) les malheureux qui sont tombés dans le panneau et au pire, de les épuiser jusqu’à ce que leur libre arbitre soit émoussé.
Les enfants aussi
La manipulation mentale n’épargne pas non plus les enfants, comme en témoignent certains groupes évangéliques néo-pentecôtistes nord-américains. Dans les Fire Summer camps, ces colonies de vacances militantes pour enfants, l’endoctrinement religieux est intensif. Fondés par Becky Fischer, une femme pasteur aux méthodes musclées, on y "entraîne" les plus jeunes à prier du matin au soir pour les causes de la Nouvelle Droite Chrétienne - fin de l’avortement etc., - et à débusquer le démon (la littérature de type Harry Potter leur est interdite au motif qu’elle parle de sorcellerie). Jouer sur la peur (le nom de Satan est sans cesse invoqué) et la culpabilité des petits "colons" (séances de confession publique à l’appui) fait aussi partie du programme. Tous les jours, lors de grand’messes, ils sont poussés jusqu’à la transe par la récitation répétée de slogans et de prières. Les enfants sont conditionnés pour devenir des soldats du Christ enrôlés dans une "guerre spirituelle" que leur directrice de conscience apparente à celle des "jeunes gens engagés pour la cause de l’Islam en Palestine ou au Pakistan". Qui plus est, ces enfants sont doublement isolés car en dehors de ces camps, leurs parents préfèrent leur éviter l’influence "pernicieuse" de l’école en leur enseignant eux-mêmes à domicile, entre autres, les "mensonges" du darwinisme. Jésus Camp, documentaire sorti en 2006, montrait les ravages émotionnels de cet encadrement militant sur des centaines d’enfants (on parle même de milliers de jeunes américains concernés).
L’apocalypse pour demain
En dépit de l’émotion suscitée, les condamnations -parfois ambigües- des mouvements évangéliques sont restées lettre morte. En décembre 1995, dans le Vercors, seize personnes dont trois enfants étaient "suicidées" par l’Ordre du Temple Solaire, convaincus de l’imminence de l’apocalypse. Seize ans après, les mouvements apocalyptiques (avec décembre 2012 en ligne de mire) montrent un regain d’activité : face au "risque d’instrumentalisation de ces prédictions, à des fins d’emprise sur les personnes les plus vulnérables", la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) a décidé d’en faire une priorité, surtout quand on sait que, selon un sondage Ipsos réalisé en 2010, près de 15 millions de Français disent avoir "été personnellement contactés par une secte ou les membres d’une secte".
Les étapes de la manipulation mentale, récurrentes dans les mouvements sectaires :
1- On attire le futur adepte en développant des thèmes porteurs de notre époque comme la méditation, la relaxation, la psychothérapie ou l’écologie, en lui offrant des réponses simples aux questions existentielles et en lui promettant l’accès à une forme de connaissance.
2- Une fois ferré, l’adepte est généralement soumis à un régime épuisant (physique, diététique). En lui faisant aussi adopter le vocabulaire et l’idéologie du mouvement, l'adepte commence à se couper du monde et sa pensée s’appauvrit.
3- Il est ensuite poussé à la rupture avec ses proches et avec la société, qu’on lui désigne comme un milieu hostile. Seul son maître détient la vérité. L’adepte est de plus persuadé qu’il a une mission rédemptrice à accomplir.
4- Enfin, le retour à la vie "normale" est quasi impossible car l’adepte n’a plus ni travail, ni revenu, ni liens sociaux à l’extérieur du groupe sectaire. Sans oublier la peur liée aux intimidations pour celui qui aurait des velléités de départ.
Re: Sectes et manipulation mentale
Sectes
De la manipulation mentale à la soumission librement acceptée
L'adhésion à une secte entraîne souvent chez les nouveaux adeptes un changement radical de comportement. Tandis que leur entourage s'en étonne et y voit la marque d'une influence extérieure, les intéressés s'affirment libres et indemnes de toute contrainte. Deux chercheurs français expliquent cette contradiction par le recours à des méthodes de manipulation mentale.
Lorsque quelqu'un "entre" dans une secte (ou, plus exactement, se fait "harponner" par une secte), son entourage immédiat est frappé par la radicalité du changement de ses propos et de son comportement. On ne le reconnaît plus ; ce n'est plus le même. Et dans le même temps, le nouvel adepte s'affirme libre et dégagé de toute contrainte, "Personne ne m'oblige à faire quatre heures de sauna par jour" (pendant deux semaines !), disait un jeune scientologue pendant sa période de "purification"...
Les sectes utilisent, c'est bien connu, des techniques très élaborées de "mise en condition", et qui ont fait leurs preuves. On peut, hélas, le constater. Mais on aimerait comprendre "comment ça marche" et pourquoi certains sont toujours dans la secte après plusieurs années alors que d'autres ont décroché au bout de quelques mois...
Psychologie de la soumission
Quels sont les mécanismes et les facteurs qui font que des personnes en arrivent à faire, en toute liberté, ce que d'autres souhaitent qu'elles fassent ?
Les recherches théoriques sur la psychologie de la soumission appartiennent à des courants de pensée différents et se sont beaucoup développées, aux États-Unis notamment, depuis plusieurs décennies. Deux Français, chercheurs en psychologie sociale et professeurs d'université, Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, ont tenté d'en faire la synthèse.
Ils sont les auteurs, entre autres ouvrages, d'un Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens, livre savoureux et impressionnant qui remet en cause les schémas traditionnels du fonctionnement psychologique. Ils ont également publié dans La Recherche un article intitulé ii La psychologie de la soumission », contribution solide et d'une lecture facile qui ouvre des horizons dans l'approche théorique de la manipulation mentale. Nous en donnons ici les idées essentielles dans les termes mêmes de l'article.
La manipulation mentale
De nombreuses expériences, longuement décrites par Joule et Beauvois, permettent d'affirmer que "lorsque l'on veut obtenir d'autrui qu'il modifie ses idées ou change ses comportements, plutôt que d'adopter une stratégie reposant sur la persuasion, il est souvent plus efficace d'opter pour une stratégie dite comportementale qui consiste à obtenir d'entrée des comportements préparatoires à ce changement".
Ces stratégies "comportementales" sont des stratégies de manipulation puisqu'elles permettent par des moyens détournés d'infléchir les comportements d'autrui comme de peser sur ses idées et ses convictions.
La théorie de l'engagement permet de comprendre les mécanismes psychologiques sur lesquels repose l'efficacité de ces stratégies comportementales.
Deux exemples de stratégies comportementales
Premier exemple : "le pied dans la porte"
Principe : demander peu dans un premier temps pour tenter d'obtenir beaucoup ensuite.
Exemple : demander l'heure à un passant avant de lui demander deux francs pour téléphoner.
Il est vérifié que la réalisation d'un comportement préparatoire peu coûteux (généralement accepté par la quasi-totalité des personnes sollicitées) augmente significativement la probabilité que ces personnes réalisent ensuite le comportement visé. A noter que les décisions sont prises dans une totale liberté.
Deuxième exemple : "l'amorçage"
Principe :
◾ amener une personne à prendre la décision de réaliser un comportement dont on lui cache provisoirement le coût réel (information différée) ;
◾ quand la décision est prise, on complète l'information (ce qui rend la décision moins attrayante) ;
◾ on dit à la personne qu'elle peut revenir sur sa décision ;
◾ l'effet d'amorçage se traduit par le fait que la personne tend à maintenir sa décision en dépit des dernières informations.
Exemple : des étudiants sont invités à participer à une brève expérience de psychologie. La plupart acceptent. Ils apprennent ensuite que cette expérience aura lieu à sept heures du matin. Ils sont alors invités à confirmer ou à retirer leur engagement.
Les étudiants en question ont accepté une deuxième fois en bien plus grand nombre que ceux d'un groupe parallèle (de contrôle) auxquels ont avait dit tout de suite que l'expérience aurait lieu à sept heures du matin.
Les effets des stratégies comportementales
Sur le plan des actes (effet comportemental), on constate qu'un individu peut adopter en toute liberté des comportements nouveaux allant dans le même sens après avoir réalisé ceux que l'expérimentateur (ou le "formateur") lui a extorqués.
Sur le plan des idées (effet cognitif), ces comportements sont susceptibles d'engendrer des modifications sur les croyances et les opinions de celui qui les a réalisés.
On imagine facilement tout le profit que les sectes peuvent tirer de ces mécanismes psychologiques, principalement au plan de l'auto-programmation !...
Théorie de l'engagement
Cette théorie a été présentée par C.A. Kiesler de l'université du Kansas en 1971. Elle repose sur la notion de persévération d'une décision.
L'engagement, c'est le lien qui existe entre un individu et ses actes. C'est un phénomène d'adhérence de l'acte à celui qui l'émet. Seuls nos actes nous engagent et seules les décisions s'accompagnant d'un sentiment de liberté donnent lieu à des effets de persévération, conséquence de l'engagement.
On peut moduler les degrés de l'engagement en jouant sur certains facteurs :
◾ le sentiment de liberté qui est associé à l'acte,
◾ les justifications fournies par l'environnement sous forme de menace ou de récompense. Ill va de soi qu'aux plus fortes menaces ou récompenses sont associés les plus faibles degrés d'engagement),
◾ le caractère privé ou public de l'acte,
◾ la répétition du même acte,
◾ le sentiment de l'individu qu'il peut ou ne peut pas revenir sur le comporte- ment qu'il est sur le point d'émettre,
◾ le caractère plus ou moins coûteux de l'acte.
Être engagé s'oppose à s'engager. Ce n'est jamais l'individu qui s'engage de lui-même dans un acte mais c'est bien l'expérimentateur (ou le "formateur") qui, en manipulant les circonstances dans lesquelles l'acte va être accompli, engage ou n'engage pas l'individu dans l'acte qu'il réalise. De même, être engagé dans un acte s'oppose à s'engager dans une cause.
Une soumission librement consentie
Les expériences rapportées dans cette étude autorisent à conclure que "l'on peut obtenir d'autrui qu'il se comporte comme on le souhaite, sans avoir recours à l'autorité, aux pressions, ni même à la persuasion. On peut donc exercer une telle influence sur autrui sans que celui-ci ait à mettre en doute cette liberté qu'il a appris à considérer comme l'un de ses attributs essentiels".
L'individu engagé est un individu libre ou qui se sent libre. C'est la raison pour laquelle Joule et Beauvois ont proposé pour désigner ce phénomène le concept paradoxal de soumission librement consentie.
Ces expériences de psychologie sociale et les théories qui en découlent bouleversent les schémas traditionnels qui donnent la primauté au cognitivisme (à la persuasion) pour modifier avec succès les comportements des individus.
Et pourtant, depuis longtemps déjà, la sagesse populaire nous en avait avertis : il y a risque à "mettre le doigt dans l'engrenage" !...
De la manipulation mentale à la soumission librement acceptée
L'adhésion à une secte entraîne souvent chez les nouveaux adeptes un changement radical de comportement. Tandis que leur entourage s'en étonne et y voit la marque d'une influence extérieure, les intéressés s'affirment libres et indemnes de toute contrainte. Deux chercheurs français expliquent cette contradiction par le recours à des méthodes de manipulation mentale.
Lorsque quelqu'un "entre" dans une secte (ou, plus exactement, se fait "harponner" par une secte), son entourage immédiat est frappé par la radicalité du changement de ses propos et de son comportement. On ne le reconnaît plus ; ce n'est plus le même. Et dans le même temps, le nouvel adepte s'affirme libre et dégagé de toute contrainte, "Personne ne m'oblige à faire quatre heures de sauna par jour" (pendant deux semaines !), disait un jeune scientologue pendant sa période de "purification"...
Les sectes utilisent, c'est bien connu, des techniques très élaborées de "mise en condition", et qui ont fait leurs preuves. On peut, hélas, le constater. Mais on aimerait comprendre "comment ça marche" et pourquoi certains sont toujours dans la secte après plusieurs années alors que d'autres ont décroché au bout de quelques mois...
Psychologie de la soumission
Quels sont les mécanismes et les facteurs qui font que des personnes en arrivent à faire, en toute liberté, ce que d'autres souhaitent qu'elles fassent ?
Les recherches théoriques sur la psychologie de la soumission appartiennent à des courants de pensée différents et se sont beaucoup développées, aux États-Unis notamment, depuis plusieurs décennies. Deux Français, chercheurs en psychologie sociale et professeurs d'université, Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, ont tenté d'en faire la synthèse.
Ils sont les auteurs, entre autres ouvrages, d'un Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens, livre savoureux et impressionnant qui remet en cause les schémas traditionnels du fonctionnement psychologique. Ils ont également publié dans La Recherche un article intitulé ii La psychologie de la soumission », contribution solide et d'une lecture facile qui ouvre des horizons dans l'approche théorique de la manipulation mentale. Nous en donnons ici les idées essentielles dans les termes mêmes de l'article.
La manipulation mentale
De nombreuses expériences, longuement décrites par Joule et Beauvois, permettent d'affirmer que "lorsque l'on veut obtenir d'autrui qu'il modifie ses idées ou change ses comportements, plutôt que d'adopter une stratégie reposant sur la persuasion, il est souvent plus efficace d'opter pour une stratégie dite comportementale qui consiste à obtenir d'entrée des comportements préparatoires à ce changement".
Ces stratégies "comportementales" sont des stratégies de manipulation puisqu'elles permettent par des moyens détournés d'infléchir les comportements d'autrui comme de peser sur ses idées et ses convictions.
La théorie de l'engagement permet de comprendre les mécanismes psychologiques sur lesquels repose l'efficacité de ces stratégies comportementales.
Deux exemples de stratégies comportementales
Premier exemple : "le pied dans la porte"
Principe : demander peu dans un premier temps pour tenter d'obtenir beaucoup ensuite.
Exemple : demander l'heure à un passant avant de lui demander deux francs pour téléphoner.
Il est vérifié que la réalisation d'un comportement préparatoire peu coûteux (généralement accepté par la quasi-totalité des personnes sollicitées) augmente significativement la probabilité que ces personnes réalisent ensuite le comportement visé. A noter que les décisions sont prises dans une totale liberté.
Deuxième exemple : "l'amorçage"
Principe :
◾ amener une personne à prendre la décision de réaliser un comportement dont on lui cache provisoirement le coût réel (information différée) ;
◾ quand la décision est prise, on complète l'information (ce qui rend la décision moins attrayante) ;
◾ on dit à la personne qu'elle peut revenir sur sa décision ;
◾ l'effet d'amorçage se traduit par le fait que la personne tend à maintenir sa décision en dépit des dernières informations.
Exemple : des étudiants sont invités à participer à une brève expérience de psychologie. La plupart acceptent. Ils apprennent ensuite que cette expérience aura lieu à sept heures du matin. Ils sont alors invités à confirmer ou à retirer leur engagement.
Les étudiants en question ont accepté une deuxième fois en bien plus grand nombre que ceux d'un groupe parallèle (de contrôle) auxquels ont avait dit tout de suite que l'expérience aurait lieu à sept heures du matin.
Les effets des stratégies comportementales
Sur le plan des actes (effet comportemental), on constate qu'un individu peut adopter en toute liberté des comportements nouveaux allant dans le même sens après avoir réalisé ceux que l'expérimentateur (ou le "formateur") lui a extorqués.
Sur le plan des idées (effet cognitif), ces comportements sont susceptibles d'engendrer des modifications sur les croyances et les opinions de celui qui les a réalisés.
On imagine facilement tout le profit que les sectes peuvent tirer de ces mécanismes psychologiques, principalement au plan de l'auto-programmation !...
Théorie de l'engagement
Cette théorie a été présentée par C.A. Kiesler de l'université du Kansas en 1971. Elle repose sur la notion de persévération d'une décision.
L'engagement, c'est le lien qui existe entre un individu et ses actes. C'est un phénomène d'adhérence de l'acte à celui qui l'émet. Seuls nos actes nous engagent et seules les décisions s'accompagnant d'un sentiment de liberté donnent lieu à des effets de persévération, conséquence de l'engagement.
On peut moduler les degrés de l'engagement en jouant sur certains facteurs :
◾ le sentiment de liberté qui est associé à l'acte,
◾ les justifications fournies par l'environnement sous forme de menace ou de récompense. Ill va de soi qu'aux plus fortes menaces ou récompenses sont associés les plus faibles degrés d'engagement),
◾ le caractère privé ou public de l'acte,
◾ la répétition du même acte,
◾ le sentiment de l'individu qu'il peut ou ne peut pas revenir sur le comporte- ment qu'il est sur le point d'émettre,
◾ le caractère plus ou moins coûteux de l'acte.
Être engagé s'oppose à s'engager. Ce n'est jamais l'individu qui s'engage de lui-même dans un acte mais c'est bien l'expérimentateur (ou le "formateur") qui, en manipulant les circonstances dans lesquelles l'acte va être accompli, engage ou n'engage pas l'individu dans l'acte qu'il réalise. De même, être engagé dans un acte s'oppose à s'engager dans une cause.
Une soumission librement consentie
Les expériences rapportées dans cette étude autorisent à conclure que "l'on peut obtenir d'autrui qu'il se comporte comme on le souhaite, sans avoir recours à l'autorité, aux pressions, ni même à la persuasion. On peut donc exercer une telle influence sur autrui sans que celui-ci ait à mettre en doute cette liberté qu'il a appris à considérer comme l'un de ses attributs essentiels".
L'individu engagé est un individu libre ou qui se sent libre. C'est la raison pour laquelle Joule et Beauvois ont proposé pour désigner ce phénomène le concept paradoxal de soumission librement consentie.
Ces expériences de psychologie sociale et les théories qui en découlent bouleversent les schémas traditionnels qui donnent la primauté au cognitivisme (à la persuasion) pour modifier avec succès les comportements des individus.
Et pourtant, depuis longtemps déjà, la sagesse populaire nous en avait avertis : il y a risque à "mettre le doigt dans l'engrenage" !...
Re: Sectes et manipulation mentale
Sectes et manipulation mentale- Méthodes et techniques utilisées
On peut distinguer quatre grandes phases : l'approche, la séduction, la persuasion, l'aliénation.
Approche
Approche séductrice ou suscitant la curiosité
Exemples :
- programmes de développement personnel,
- activités humanitaires, écologiques, culturelles et éducatives,
- médecines alternatives,
- psychothérapie,
- ésotérisme...
Détection des adeptes potentiels
Ils sont choisis pour leur caractère fragile :
- repérage du caractère dépressif par un test, une consultation, une discussion,
- exploitation de l'échec scolaire, professionnel ou sentimental,
- ciblage sur les personnes en chômage, en deuil.
Séduction
Multiplication des promesses
On fait miroiter l'espoir de s'en sortir, de guérir, de résoudre les problèmes de chacun, d'atteindre le bonheur, d'être sauvé d'un péril imminent...
Flatterie
On affirme au futur adepte qu'il dispose d'importantes potentialités... mais qu'il ne peut y accéder qu'au sein de la secte. On le félicite, on le glorifie en s'appuyant sur le besoin d'estime et de reconnaissance de soi des êtres humains.
"Bombardement" d'amour ou d'amitié
Le but est de donner au futur adepte l'impression qu'il a enfin découvert sa "vraie" famille et qu'il ne sera plus seul.
Sentiment de puissance et de faire partie de l'élite
L'adepte a accès, au sein du groupe, à des connaissances secrètes, extraordinaires dont ne peut disposer le commun des mortels. Ces connaissances sont réservées aux initiés, aux "élus", dont il fait bien évidemment partie. Dans la secte, l'adepte a le sentiment d'être du bon côté et de pouvoir être "sauvé".
Langage secret, codé, mystérieux
Le vocabulaire des sectes utilise des mots détournés de leur sens réel, souvent faciles à retenir. Intérêt d'un langage spécifique : - servir de signes de reconnaissance,
- être un moyen mnémotechnique pour retenir la doctrine de la secte,
- isoler les membres de la secte du reste du monde,
- renforcer le sentiment d'unité,
- conforter l'adepte dans l'idée de faire partie d'une élite.
Croire agir pour une "bonne cause"
Il est, en effet difficile, de rejeter ce qui semble être une bonne cause, surtout quand l'adepte entre dans une phase "d'engagement passionnel" au sein de la secte comme après une rencontre amoureuse. Mais, peu à peu, tous les "moyens" deviennent bons pour défendre la "bonne cause" : mensonges, manipulations, truquages, désinformations, vols, détournements de fonds, abus de biens sociaux, espionnage, infiltrations, intimidations, menaces, chantages, voire meurtres, attentats, suicides collectifs...
Il s'agit sans doute-là d'un des leviers les plus forts et les plus dangereux de la manipulation car il permet de réduire, voire de faire disparaître les barrières morales des adeptes.
Persuasion
Système de "Vérités" simplificatrices et réductrices
Ces vérités sont présentées comme scientifiques et incontestables par l'utilisation d'un raisonnement d'apparence bien construit, utilisant éventuellement des impostures, de fausses preuves, des trucages, des mises en scène, de faux témoignages, des sophismes... Dans certains cas, la "Vérité" peut être gardée secrète, ce qui permet à la secte ou à son gourou d'échapper aux critiques extérieures.
L'adepte, en bénéficiant de cette "Vérité", est censé devenir plus "lucide", plus clairvoyant ou posséder un "état supérieur de conscience". Grâce à elle, il n'a plus de doute, car il a réponse à tout.
Utilisation du mensonge
Le véritable contrôle mental ne peut s'exercer sans mensonge avéré, au moins sur les finalités réelles de la secte. Les auteurs de ces mensonges mentent par action ou par omission. Après coup, la secte ou son gourou prétendra ne pas avoir tout dit sous prétexte que cela n'aurait pas été compris ni accepté par un non-initié.
Empêchement du questionnement personnel
Le chef de la secte ayant reçu une "révélation", une "illumination", il est vain pour l'adepte d'essayer de réfléchir par lui-même, il doit se laisser guider et sera ainsi plus à même de comprendre la "Vérité".
Un autre moyen d'y parvenir est de faire en sorte que l'adepte soit constamment occupé.
Utilisation des sentiments de peur et d'inquiétude
En jouant sur le besoin de sécurité de chacun, la secte convainc l'adepte que, sans sa protection, il encourt un malheur personnel ou risque d'être confronté à une future catastrophe, l'apocalypse, qui menace la société extérieure toute entière. Il ne peut quitter la secte, sans quoi il lui arrivera malheur.
Expérience affective de groupe
La secte utilise la propension des êtres humains à se conformer aux autres membres du groupe, à en intérioriser les règles, à se sentir membre d'une communauté. Il s'instaure une dépendance au groupe pouvant aller jusqu'à la fusion, avec le risque de perte de son identité et de ses émotions individuelles au profit de celles du groupe. La fusion au sein d'un groupe génère, selon les chercheurs, illusion, euphorie, excitation, états régressifs, baisse de l'activité intellectuelle, manque d'indépendance et d'initiative.
Aliénation
Emission d'instructions ou de messages contradictoires
Ces changements de direction ou d'attitude sont toujours expliqués de manière crédible. Il s'ensuit une confusion dans l'esprit de l'adepte quant aux valeurs de la secte, entre ce qui est autorisé ou non et un accroissement de son sentiment de culpabilité, de son indécision et par conséquent de sa soumission.
Pour la secte, cet ensemble de signaux contradictoires constitue un système de défense efficace en cas d'accusation.
Utilisation de psychothérapies
En détournant les psychothérapies de leur but pour en faire des moyens d'aliénation et non de transformation, les sectes parviennent à déstabiliser les adeptes par un travail de remise en question de leurs visions du monde extérieur et d'eux-mêmes. La relation privilégiée qui s'instaure entre le patient et le thérapeute et l'acquisition de nouvelles connaissances facilitent le remodelage de la personnalité.
Exemple de techniques de psychothérapies détournées par les sectes : analyse transactionnelle, Programmation Neuro-Linguistique (PNL), hypnose, sophrologie...
Confession publique
Révéler en public ses pensées les plus intimes provoque chez l'adepte des scrupules et des phobies qui vont dans le sens des "valeurs" de la secte et transforme sa conscience morale. La confession publique qui supprime toute intimité et renforce le sentiment de culpabilité, s'apparente à un "viol psychique".
En outre des enregistrements audio ou vidéo peuvent être réalisés par les sectes. Ils constituent potentiellement des moyens de chantage sur des adeptes récalcitrants.
Disparition de l'inhibition
A l'issue de la confession publique, l'adepte peut être amené à abandonner toute pudeur, toutes valeurs morales ou toutes inhibitions sur certains sujets. Il s'agit là d'un moyen de l'impliquer davantage par rapport aux actes de la secte et à le faire adhérer à des thèses délirantes ou répréhensibles.
Vie sexuelle régentée
Elle peut faire l'objet de restrictions ou, au contraire de permissivité. Certaines sectes peuvent aller jusqu'au mariage imposé ou inciter à la pédophilie, voire à l'inceste.
Endettement
L'endettement de l'adepte envers la secte est un moyen de le rendre dépendant financièrement et de l'impliquer toujours plus dans ses activités.
Conditionnement à être de plus en plus à disposition de la secte
Ce conditionnement est obtenu par un effet d'entraînement mutuel du fait de la soumission à l'autorité, de l'ambiance, du semi enfermement, d'un emploi du temps très rempli, d'une nourriture pauvre et déséquilibrée, de la privation de sommeil, de la perte de la notion du temps, du jour et de la nuit, de la pratique de chants lancinants, tambourinés à un rythme proche des battements de coeur... Son état chronique de fatigue ne permet plus à l'adepte d'être en mesure d'analyser les situations dans lesquelles il se trouve et de les critiquer.
Règles intransigeantes imposées par une stricte hiérarchie
Sous prétexte de recherche de l'humilité, l'adepte doit demander la permission à une hiérarchie très structurée pour les actes les plus anodins. L'effet est de réduire progressivement le libre-arbitre et d'accroître la dépendance.
Rupture avec le milieu d'origine
Pour éviter les influences du monde extérieur qui est "ignorant" et qui peut compromettre sa "renaissance personnelle", l'adepte ne peut recevoir de visites, de lettres, de coups de téléphone...
Déracinement
Le déracinement géographique, culturel, linguistique, la privation des papiers d'identité, le changement de nom (en vue d'une "renaissance" spirituelle) coupent l'adepte de son ancien environnement, de son entourage et de tous ceux qui pourraient l'aider ou le soustraire de l'emprise de la secte.
Paranoïa
La secte invente des ennemis, des complots, des menaces extérieures réelles ou imaginaires. L'existence de ces menaces permet de resserrer les liens au sein du groupe et le conduit à agir en secret, à se replier sur soi.
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On peut distinguer quatre grandes phases : l'approche, la séduction, la persuasion, l'aliénation.
Approche
Approche séductrice ou suscitant la curiosité
Exemples :
- programmes de développement personnel,
- activités humanitaires, écologiques, culturelles et éducatives,
- médecines alternatives,
- psychothérapie,
- ésotérisme...
Détection des adeptes potentiels
Ils sont choisis pour leur caractère fragile :
- repérage du caractère dépressif par un test, une consultation, une discussion,
- exploitation de l'échec scolaire, professionnel ou sentimental,
- ciblage sur les personnes en chômage, en deuil.
Séduction
Multiplication des promesses
On fait miroiter l'espoir de s'en sortir, de guérir, de résoudre les problèmes de chacun, d'atteindre le bonheur, d'être sauvé d'un péril imminent...
Flatterie
On affirme au futur adepte qu'il dispose d'importantes potentialités... mais qu'il ne peut y accéder qu'au sein de la secte. On le félicite, on le glorifie en s'appuyant sur le besoin d'estime et de reconnaissance de soi des êtres humains.
"Bombardement" d'amour ou d'amitié
Le but est de donner au futur adepte l'impression qu'il a enfin découvert sa "vraie" famille et qu'il ne sera plus seul.
Sentiment de puissance et de faire partie de l'élite
L'adepte a accès, au sein du groupe, à des connaissances secrètes, extraordinaires dont ne peut disposer le commun des mortels. Ces connaissances sont réservées aux initiés, aux "élus", dont il fait bien évidemment partie. Dans la secte, l'adepte a le sentiment d'être du bon côté et de pouvoir être "sauvé".
Langage secret, codé, mystérieux
Le vocabulaire des sectes utilise des mots détournés de leur sens réel, souvent faciles à retenir. Intérêt d'un langage spécifique : - servir de signes de reconnaissance,
- être un moyen mnémotechnique pour retenir la doctrine de la secte,
- isoler les membres de la secte du reste du monde,
- renforcer le sentiment d'unité,
- conforter l'adepte dans l'idée de faire partie d'une élite.
Croire agir pour une "bonne cause"
Il est, en effet difficile, de rejeter ce qui semble être une bonne cause, surtout quand l'adepte entre dans une phase "d'engagement passionnel" au sein de la secte comme après une rencontre amoureuse. Mais, peu à peu, tous les "moyens" deviennent bons pour défendre la "bonne cause" : mensonges, manipulations, truquages, désinformations, vols, détournements de fonds, abus de biens sociaux, espionnage, infiltrations, intimidations, menaces, chantages, voire meurtres, attentats, suicides collectifs...
Il s'agit sans doute-là d'un des leviers les plus forts et les plus dangereux de la manipulation car il permet de réduire, voire de faire disparaître les barrières morales des adeptes.
Persuasion
Système de "Vérités" simplificatrices et réductrices
Ces vérités sont présentées comme scientifiques et incontestables par l'utilisation d'un raisonnement d'apparence bien construit, utilisant éventuellement des impostures, de fausses preuves, des trucages, des mises en scène, de faux témoignages, des sophismes... Dans certains cas, la "Vérité" peut être gardée secrète, ce qui permet à la secte ou à son gourou d'échapper aux critiques extérieures.
L'adepte, en bénéficiant de cette "Vérité", est censé devenir plus "lucide", plus clairvoyant ou posséder un "état supérieur de conscience". Grâce à elle, il n'a plus de doute, car il a réponse à tout.
Utilisation du mensonge
Le véritable contrôle mental ne peut s'exercer sans mensonge avéré, au moins sur les finalités réelles de la secte. Les auteurs de ces mensonges mentent par action ou par omission. Après coup, la secte ou son gourou prétendra ne pas avoir tout dit sous prétexte que cela n'aurait pas été compris ni accepté par un non-initié.
Empêchement du questionnement personnel
Le chef de la secte ayant reçu une "révélation", une "illumination", il est vain pour l'adepte d'essayer de réfléchir par lui-même, il doit se laisser guider et sera ainsi plus à même de comprendre la "Vérité".
Un autre moyen d'y parvenir est de faire en sorte que l'adepte soit constamment occupé.
Utilisation des sentiments de peur et d'inquiétude
En jouant sur le besoin de sécurité de chacun, la secte convainc l'adepte que, sans sa protection, il encourt un malheur personnel ou risque d'être confronté à une future catastrophe, l'apocalypse, qui menace la société extérieure toute entière. Il ne peut quitter la secte, sans quoi il lui arrivera malheur.
Expérience affective de groupe
La secte utilise la propension des êtres humains à se conformer aux autres membres du groupe, à en intérioriser les règles, à se sentir membre d'une communauté. Il s'instaure une dépendance au groupe pouvant aller jusqu'à la fusion, avec le risque de perte de son identité et de ses émotions individuelles au profit de celles du groupe. La fusion au sein d'un groupe génère, selon les chercheurs, illusion, euphorie, excitation, états régressifs, baisse de l'activité intellectuelle, manque d'indépendance et d'initiative.
Aliénation
Emission d'instructions ou de messages contradictoires
Ces changements de direction ou d'attitude sont toujours expliqués de manière crédible. Il s'ensuit une confusion dans l'esprit de l'adepte quant aux valeurs de la secte, entre ce qui est autorisé ou non et un accroissement de son sentiment de culpabilité, de son indécision et par conséquent de sa soumission.
Pour la secte, cet ensemble de signaux contradictoires constitue un système de défense efficace en cas d'accusation.
Utilisation de psychothérapies
En détournant les psychothérapies de leur but pour en faire des moyens d'aliénation et non de transformation, les sectes parviennent à déstabiliser les adeptes par un travail de remise en question de leurs visions du monde extérieur et d'eux-mêmes. La relation privilégiée qui s'instaure entre le patient et le thérapeute et l'acquisition de nouvelles connaissances facilitent le remodelage de la personnalité.
Exemple de techniques de psychothérapies détournées par les sectes : analyse transactionnelle, Programmation Neuro-Linguistique (PNL), hypnose, sophrologie...
Confession publique
Révéler en public ses pensées les plus intimes provoque chez l'adepte des scrupules et des phobies qui vont dans le sens des "valeurs" de la secte et transforme sa conscience morale. La confession publique qui supprime toute intimité et renforce le sentiment de culpabilité, s'apparente à un "viol psychique".
En outre des enregistrements audio ou vidéo peuvent être réalisés par les sectes. Ils constituent potentiellement des moyens de chantage sur des adeptes récalcitrants.
Disparition de l'inhibition
A l'issue de la confession publique, l'adepte peut être amené à abandonner toute pudeur, toutes valeurs morales ou toutes inhibitions sur certains sujets. Il s'agit là d'un moyen de l'impliquer davantage par rapport aux actes de la secte et à le faire adhérer à des thèses délirantes ou répréhensibles.
Vie sexuelle régentée
Elle peut faire l'objet de restrictions ou, au contraire de permissivité. Certaines sectes peuvent aller jusqu'au mariage imposé ou inciter à la pédophilie, voire à l'inceste.
Endettement
L'endettement de l'adepte envers la secte est un moyen de le rendre dépendant financièrement et de l'impliquer toujours plus dans ses activités.
Conditionnement à être de plus en plus à disposition de la secte
Ce conditionnement est obtenu par un effet d'entraînement mutuel du fait de la soumission à l'autorité, de l'ambiance, du semi enfermement, d'un emploi du temps très rempli, d'une nourriture pauvre et déséquilibrée, de la privation de sommeil, de la perte de la notion du temps, du jour et de la nuit, de la pratique de chants lancinants, tambourinés à un rythme proche des battements de coeur... Son état chronique de fatigue ne permet plus à l'adepte d'être en mesure d'analyser les situations dans lesquelles il se trouve et de les critiquer.
Règles intransigeantes imposées par une stricte hiérarchie
Sous prétexte de recherche de l'humilité, l'adepte doit demander la permission à une hiérarchie très structurée pour les actes les plus anodins. L'effet est de réduire progressivement le libre-arbitre et d'accroître la dépendance.
Rupture avec le milieu d'origine
Pour éviter les influences du monde extérieur qui est "ignorant" et qui peut compromettre sa "renaissance personnelle", l'adepte ne peut recevoir de visites, de lettres, de coups de téléphone...
Déracinement
Le déracinement géographique, culturel, linguistique, la privation des papiers d'identité, le changement de nom (en vue d'une "renaissance" spirituelle) coupent l'adepte de son ancien environnement, de son entourage et de tous ceux qui pourraient l'aider ou le soustraire de l'emprise de la secte.
Paranoïa
La secte invente des ennemis, des complots, des menaces extérieures réelles ou imaginaires. L'existence de ces menaces permet de resserrer les liens au sein du groupe et le conduit à agir en secret, à se replier sur soi.
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