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Un dinosaure momifié !

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Message  Arlitto Sam 26 Mar 2016, 18:58

Un dinosaure momifié !

Les restes d'un dinosaure âgé de 65 millions d'années dégagé voici un an vont peut-être provoquer une avancée énorme dans la connaissance de ces animaux aujourd'hui disparus. Car bien plus qu'un simple fossile, c'est une momie complète que les chercheurs ont entre les mains.

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Reconstitution d'hadrosaure par les chercheurs de l'université de Manchester. 
Crédit Univ. de Manchester



Cet hadrosaure, un reptile ornithischien bipède de la fin de l'ère secondaire (crétacé supérieur), encore appelé dinosaure à bec de canard mesurant de 7 à 9 mètres de long, avait été découvert en 1999 par un lycéen de 16 ans, Tyler Lyson, dans une formation géologique abondante en fossiles à Hell Creek. Plus tard, il en a averti Phillip Manning, un paléontologue appartenant à l'université de Manchester (Grande-Bretagne) qui a décidé de dégager les restes avec son équipe.

Mais alors que les fossiles de dinosaures ne comportent que quelques os, parfois encore articulés et rarement un squelette complet, les paléontologues ont eu la surprise d'entrer en possession d'une véritable momie ayant conservé sa peau, ses ligaments fossilisés et ses tendons permettant de reconstituer la musculature. Un crâne d'hadrosaure avait été récemment découvert dans l'Etat de l'Utah, mais sans aucune trace de tissus mous.

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Partie du dinosaure momifié affleurant la roche et laissant apparaître la texture de la peau. Crédit université de Manchester.
"Cette découverte est hors normes, époustouflante et défie la logique, s'enthousiasme Phillip Manning. C'est tout simplement un dinosaure merveilleusement préservé en trois dimensions".

Un dinosaure examiné comme une navette spatiale
Le transport et le premier examen de cet hadrosaure momifié ne fut pas une mince affaire. Celui-ci fut d'abord extrait avec le bloc de 3,6 tonnes de roche qui l'entourait, afin d'être dégagé précautionneusement en laboratoire. Mais l'accès difficile de l'endroit imposa la construction d'une route afin qu'un camion puisse transporter l'ensemble vers un centre de la Nasa à Canoga Park, en Californie.

Pourquoi la Nasa ? Tout simplement parce que les paléontologues voulaient s'entourer d'un maximum de précautions avant d'entamer la roche, considérant la fragilité des restes. Or, c'est à Canoga que se trouve le plus gros scanner du monde, propriété de Boeing, conçu pour examiner les navettes spatiales. L'opération a été financée par National Geographic, qui se prépare à publier un livre sur le sujet.

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Très semblable à celui de Canoga, ce scanner géant est installé au Centre Spatial Kennedy en Floride. Crédit Nasa.

Des résultats inattendus
L'examen préliminaire de la bête, conduit par Phillip Manning et son équipe ont déterminé que l'animal n'avait pas de cage thoracique, celle-ci ayant probablement été dévorée par un prédateur avant momification de l'ensemble. Contrairement aux momies égyptiennes, c'est une minéralisation très rapide permise par des conditions particulières qui ont transformé de grandes parties de tissus en pierre avant qu'elles n'entrent en putréfaction sous l'action bactérienne.

De cette première analyse, les chercheurs ont conclu que la partie postérieure de l'animal était environ 25 % plus massive qu'estimé au départ de fossiles plus conventionnels. La disposition de l'imposante musculature animant les membres postérieurs permet de conclure que l'hadrosaure se déplaçait à une vitesse de pointe de 50 km/heure, soit beaucoup plus vite qu'un tyrannosaure.

Mais le squelette, non désarticulé et dont tous les éléments sont conservés à leur emplacement exact, révèle bien d'autres surprises. Ainsi, l'espace séparant les vertèbres de l'animal a pu être mesuré avec précision et il s'avère bien supérieur aux estimations précédentes. Alors que dans tous les musées du monde, ainsi que dans toutes les reconstitutions, les vertèbres sont collées les unes aux autres, elles sont ici distantes d'un centimètre environ. L'hadrosaure devait mesurer un mètre de plus qu'on ne le pensait jusqu'ici. Tous les modèles connus seraient faux et toutes les dimensions seraient à revoir ! De plus, l'écartement important entre les vertèbres devait lui conférer une souplesse plus grande que ce que l'on imaginait. Avec sa musculature accrue par rapport aux hypothèses actuelles, cette momie a de quoi démoder l'image d'un animal lourd et pataud à laquelle nous étions accoutumés.

Autre point important, les lambeaux de peau momifiés permettent pour la première fois de se faire une idée de la couleur d'un dinosaure. Selon les chercheurs, la peau devait être zébrée à certains endroits, permettant un excellent camouflage, et ces rayures devaient être colorées. De quoi remasteriser Jurassic Park

Cette découverte, son analyse et ses implications feront aussi l'objet d'un reportage diffusé sur la chaîne National Geographic Channel le 27 décembre 2007 à 20 h 45 sous le titre Autopsie d'un dinosaure.
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Message  Arlitto Sam 26 Mar 2016, 18:58

Enquête sur la disparition des dinosaures


Les dinosaures sont presque un symbole du phénomène de l'extinction des espèces, au point que l'on en oublie parfois que leur disparition, il y a 65 millions d'années, mit un terme à une très longue histoire de succès évolutif.

Parmi les milliers d'êtres disparus qu'a révélés la paléontologie depuis deux siècles, les dinosaures occupent une place à part : plus que jamais, ils nous fascinent et beaucoup d'entre eux sont plus familiers au grand public que bien des animaux vivant actuellement !

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Vision d'artiste d'un paysage du Crétacé. © Karen Carr$

Après la description du monde au Crétacé (description biologique, tectonique, climatique...), l'auteur analyse les différentes hypothèses avancées pour expliquer la disparition des dinosaures et apporte les conclusions finales.

Les dinosaures fascinent par leur carrure imposante et leur destin hors norme, connu de tous. Éric Buffetaut, paléontologue au CNRS, revient sur les raisons de cette fascination et sur cette époque qui a connu les plus grands animaux de l'Histoire.

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La disparition des dinosaures : enquête. © Éric Buffetaut, CNRS

« Quoi de plus disparu que les dinosaures ? Ces animaux sont presque un symbole du phénomène de l'extinction des espèces, au point que l'on en oublie parfois que leur disparition, il y a 65 millions d'années, mit un terme à une très longue histoire de succès évolutif.


On a parfois présenté les dinosaures comme un échec de l'évolution, comme des sortes de monstres inadaptés, voués à l'extinction. Ce n'est plus ainsi que les voient les paléontologues – et tout aujourd'hui porte à croire que leur disparition doit beaucoup plus à un fâcheux hasard qu'à une quelconque nécessité biologique. » (Éric Buffetaut)

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Éric Buffetaut, paléontologue au CNRS. © Éric Buffetaut, CNRS

Les dinosaures dans la représentation des humains
Parmi les milliers d'êtres disparus révélés par la paléontologie depuis deux siècles, les dinosaures occupent une place à part : plus que jamais, ils sont à la mode et beaucoup d'entre eux sont plus familiers au grand public que bien des animaux vivant actuellement… Ils sont passés dans la mythologie populaire, où ils voisinent avec les créatures de la science-fiction, dans un rôle qui n'est pas sans rappeler celui des dragons légendaires d'antan.

Créatures parfois énormes comme le Diplodocus avec ses 18 tonnes, impressionnantes comme le Tyrannosaurus rex avec ses dents telles des sabres de 20 centimètres, les dinosaures ont peuplé tous les continents pendant toute l'ère secondaire (ou « Mésozoïque »), dès le début du Trias (il y a 245 millions d'années), jusqu'à la fin du Crétacé (il y a 65 millions d'années).

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Tyrannosaurus rex. © DR

Les mystères de la disparition des dinosaures
Depuis, plus rien ! Tous les dinosaures ont été rasés de la surface de la Terre voilà 65 millions d'années. Disparus mystérieusement, ne laissant de traces de leur passage sur Terre que quelques restes fossilisés et des descendants qui pullulent : les Oiseaux.

Cette extinction fascine : pourquoi le T-rex, ce monstre préhistorique représenté dans des films comme une bête sanguinaire capable d'avaler 70 kilos de viande en une seule bouchée, n'a-t-il pas pu résister ? Comment des animaux qui ont réussi à coloniser toute la surface de la Terre pendant près de 200 millions d'années, à tel point que l'on parle de l'ère secondaire comme « l'ère des Reptiles », n'auraient pas réussi à survivre, alors qu'ils sont passés avec succès à travers d'autres périodes d'extinction et à travers les bouleversements géologiques du Mésozoïque ? Et si cela pouvait nous arriver ?


Autant d'interrogations passionnantes qui continuent de mobiliser les efforts de spécialistes de tous horizons, multipliant les découvertes… et apportant de nouvelles questions.
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Échelle des temps géologiques et principaux événements biologiques au cours de l'ère mésozoïque. © DR
Pour comprendre comment les dinosaures ont disparu, je vous invite à une enquête sur cette crise de l'histoire de la vie sur Terre.

Histoire de la vie sur Terre
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Évolution de la diversité biologique (estimée en nombre de familles) au cours des 600 derniers millions d'années. © J.-L. Hartenberger

Ce graphique montre que l'Histoire de la vie sur Terre n'a pas été un long fleuve tranquille… Cinq grandes périodes d'extinction sont reconnues ; elles sont toujours suivies de périodes de reconquête des milieux, marquées par une diversification croissante.

Les crises biologiques ont permis de délimiter des ères géologiques. Ainsi, l'ère mésozoïque (du Trias au Crétacé) est précédée de la crise Permo-Trias et se finit par la crise Crétacé-Tertiaire, les deux plus grandes extinctions en masse que la Terre a connues.
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Message  Arlitto Sam 26 Mar 2016, 18:59

Enquête sur la disparition des dinosaures

Les dinosaures sont presque un symbole du phénomène de l'extinction des espèces, au point que l'on en oublie parfois que leur disparition, il y a 65 millions d'années, mit un terme à une très longue histoire de succès évolutif.

C'est la crise Crétacé/Tertiaire ou crise K-T (K comme Kreide qui signifie « craie » en allemand) qui remporte facilement le titre d'événement ayant suscité le plus de débats passionnels sur son explication…


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Triceratops. © DR

Toute cette agitation a longtemps empêché que la question fasse l'objet d'un vrai débat scientifique et les hypothèses se sont multipliées à tel point que l'on peut dire que tout ou presque a été imaginé... jusqu'à l'intervention d'extraterrestres ! Une profusion d'hypothèses qui montre à la fois l'intérêt que l'on a porté au problème et la difficulté que l'on a éprouvée à le résoudre. Avant de continuer, revenons-donc sur les hypothèses les plus marquantes afin d'essayer d'y voir plus clair (elles ne sont pas présentées selon un ordre hiérarchisé) :

Les dinosaures ne pouvaient plus évoluer, ils seraient arrivés à la fin de leurs capacités évolutives
De nombreuses hypothèses peuvent être regroupées sous cette vieille conception des dinosaures : des monstres inadaptés, voués à l'extinction… en bref, des impasses évolutives.

Ainsi, selon l'hypothèse de la sénescence raciale, les dinosaures dans leur ensemble auraient connu au cours du Crétacé un déclin général lié à une sorte de dégénérescence biologique. Le groupe entier serait devenu « vieux » d'un point de vue évolutif. Cette « sénescence » se marquerait par des phénomènes de gigantisme, par l'apparition de structures anatomiques aberrantes (cornes et collerettes des Cératopsiens, groupe du célèbre Triceratops, ornementations crâniennes des hadrosaures, etc.). Les dinosaures auraient été ainsi voués à l'extinction, car incapables de s'adapter au moindre changement de leurs conditions d'existence, et condamnés en tout été de cause par une sorte d'« épuisement génétique ».

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Le crâne de ce Torosaurus, preuve d'une sénescence des dinosaures ? © BBC

Certaines hypothèses ont même tenté d'expliquer la cause du gigantisme des dinosaures, considéré comme responsable de leur perte : probablement des troubles hormonaux, qui auraient pu aussi les conduire à pondre des œufs anormaux (à coquille trop fine ou trop épaisse) ne permettant pas aux embryons de se développer.

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Des troubles hormonaux ont-ils conduit les dinosaures à pondre des œufs anormaux ? © CNRS, Éric Buffetaut

Les dinosaures auraient été victimes d'une concurrence avec les mammifères
Cette hypothèse essaie d'expliquer pourquoi les mammifères auraient survécu, contrairement aux dinosaures. Ainsi, selon cette hypothèse, alors que la cohabitation mammifères – dinosaures durait depuis au moins 130 millions d'années, les Mammifères auraient finalement réussi à faire disparaître le groupe des dinosaures en s'attaquant à leurs œufs.

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Des œufs de dinosaure. © DR

C'est bien connu : l'éléphant a peur de la souris, pourquoi pas les dinosaures ? Comment maman T-rex aurait-elle pu repousser une armée de petits mammifères affamés se ruant sur le nid dès qu'elle serait partie chercher à manger ?

Ainsi, pour cette hypothèse, les mammifères, donc nos ancêtres, auraient réussi par eux-mêmes à triompher du joug des dinosaures (étymologiquement, les « terribles lézards »).
Les dinosaures n'auraient pas survécu à des changements climatiques

Les différents facteurs climatiques qui sont sollicités dans ces hypothèses sont la température, l'humidité, la quantité de rayons ultraviolets, etc., ainsi que des changements plus radicaux des climats où vivaient les dinosaures.

D'après l'observation des reptiles actuels, on sait en effet que le fonctionnement de ces animaux qui sont à sang froid (ou « ectothermes », c'est-à-dire dont la température corporelle dépend du milieu extérieur) est fortement dépendant de l'environnement. Ainsi, en dessous d'une certaine température, les reptiles n'ont presque pas d'activité, ils rentrent dans un état de torpeur (qui n'a rien à voir avec l'hibernation).

De plus, on sait que la température influence le développement des œufs : par exemple, chez les crocodiles, lorsque la température du milieu où incubent les œufs descend en dessous d'une certaine valeur, l'embryon qui se développe sera un mâle, alors qu'au-dessus, l'embryon sera une femelle. En outre, si l'humidité n'est pas suffisante, le développement des embryons risque d'avorter.

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Reconstitution d'un nid du dinosaure Maïasaura (« Reptile bonne-mère ». Des changements climatiques auraient-ils empêché le développement des œufs de dinosaures ? © National History Museum


Dans son ouvrage, Le sourire du flamant rose, le célèbre biologiste Stephen Jay Gould revient sur certaines hypothèses de la disparition des dinosaures. Il cite ainsi l'hypothèse du réchauffement des testicules de dinosaures : les testicules ne fonctionnent que dans un intervalle étroit de température (ceux des mammifères pendent à l'extérieur dans le scrotum car la température trop élevée à l'intérieur du corps inhiberait leur fonctionnement). La fin du Crétacé fut marquée par une élévation de la température dans le monde entier : les testicules des dinosaures auraient donc pu s'arrêter de fonctionner, cette stérilité des mâles entraînant l'extinction des espèces. La théorie des testicules a pour origine une étude réalisée par trois experts en Reptiles vivants et fossiles (E.H. Colbert, R.B. Cowles et C.M. Bogert) et publiée en 1946.

Les dinosaures auraient été victimes d'empoisonnements ou d'épidémies
Les plantes à fleurs (angiospermes) sont apparues il y a environ 150 millions d'années, c'est-à-dire au milieu du règne des dinosaures, mais elles connurent une formidable extension vers la fin de l'ère secondaire, au détriment des conifères et fougères arborescentes qui constituaient la végétation de l'époque et donc l'alimentation des dinosaures herbivores.

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Plante à fleur (angiosperme) : tulipier. © BBC

Or un certain nombre d'angiospermes contient des substances psychotropes (des alcaloïdes aromatiques à base d'acides aminés). De nos jours, les mammifères ne les consomment pas car ils n'apprécient pas leur goût amer. D'où une hypothèse selon laquelle les dinosaures, incapables de goûter l'amertume de ces plantes, et dépourvus d'un système de détoxification au niveau du foie, périrent d'overdoses massives.

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Fougère arborescente. © DR

Autre hypothèse : l'apparition de virus extrêmement virulents suite à des mutations aurait décimé les troupeaux de dinosaures, qui seraient morts d'épidémies en masse. Cette hypothèse est aussi invoquée dans celles qui font intervenir une augmentation du rayonnement ultraviolet à la fin du Crétacé, puisque ces rayons sont connus comme étant capables de provoquer des dégradations de l'ADN.

D'énormes éruptions volcaniques auraient provoqué la disparition de nombreux êtres vivants
On sait qu'autour de la limite K-T eurent lieu d'immenses épanchements de laves basaltiques qui ont formé le plateau du Deccan, en Inde, pays qui était alors un continent au niveau de l'actuelle île de la Réunion. Cet événement volcanique majeur aurait pu avoir des effets sur l'environnement suffisamment néfastes pour provoquer les extinctions de la fin du Crétacé : ces éruptions ont duré plus d'un million d'années, injectant donc dans l'atmosphère des quantités considérables de poussières, de gaz à effet de serre (CO2 principalement) et de gaz à l'origine de pluies acides (surtout du SO2).
Les matériaux obscurcissant l'atmosphère seraient à l'origine d'une diminution de la température moyenne à la surface de la Terre, ainsi que d'une diminution de l'activité photosynthétique des plantes, phénomène appelé « hiver nucléaire ».

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Scénario hypothétique de la crise, dans le cas d'un épisode d'intense volcanisme. © Éditions Belin

Des mesures ont été faites lors d'éruptions explosives comme celle du Mont St-Helens aux États-Unis, confirmant cet impact sur la température, mais pas dans le cas d'un volcanisme non explosif comme celui du Deccan.

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Cratère du mont St-Helens aux États-Unis. © DR

Les nuages volcaniques de longue durée ne sont pas composés de poussières, mais d'un aérosol de gouttelettes d'acide sulfurique. Ainsi, la teneur en soufre d'une éruption volcanique a plus d'effet sur le climat du globe que le volume de cendres rejetées. Les aérosols émis par les grandes éruptions volcaniques (Pinatubo par exemple) sont stratosphériques et réfléchissants car riches en acide sulfurique, ils refroidissent donc la troposphère, contrairement aux aérosols liés à l'industrie (non réfléchissants et situés dans les basses couches de la troposphère, ils réchauffent donc cette partie de l'atmosphère où nous vivons).

La chute d'un ou de plusieurs objets célestes aurait provoqué la disparition des dinosaures
Il s'agit de la célèbre hypothèse de la chute d'un astéroïde ou d'une comète sur Terre il y a 65 millions d'années, provoquant un impact cataclysmique et une série d'événements à proximité (séismes, raz de marée…) ou à effet plus global (nuage de poussière, constitué de particules soufflées par l'impact, à l'origine d'un hiver nucléaire similaire à celui des éruptions volcaniques explosives), provoquant l'extinction des dinosaures et de nombreux autres êtres vivants.

Contrairement à beaucoup d'hypothèses, celle-ci est un événement catastrophique, ponctuel et qui ne pourrait pas expliquer à elle-seule des extinctions graduelles d'espèces si elles avaient eu lieu à la fin du Crétacé.

La variation du niveau marin aurait provoqué la disparition des dinosaures
Un abaissement du niveau des mers à la fin du Crétacé aurait restreint les habitats disponibles sur le plateau continental (zone où sont concentrées la plupart des espèces marines), provoquant ainsi les extinctions d'espèces marines, et rendu les climats plus continentaux, causant ainsi entre autres la disparition progressive des dinosaures. Cette hypothèse est donc couplée avec l'hypothèse du changement climatique.

Il existe encore pléthore d'hypothèses et rien ne vous empêche d'en inventer une. Mais l'accumulation de théories ne conduit pas à grand chose. Afin d'y mettre un peu d'ordre, voyons maintenant quels conseils de bon sens il faut adopter pour un raisonnement scientifique, et donc pour pouvoir éprouver toutes ces hypothèses et éliminer celles qui ne peuvent tenir la route en fonction des connaissances actuelles.

Comme le recommande S.G. Gould dans son essai intitulé Sexe, drogues, catastrophes…, il faut se rappeler une règle fondamentale souvent oubliée dans les différents scénarios proposés pour l'extinction des dinosaures : l'extinction des dinosaures ne constitue pas un problème indépendant, mais s'accompagne de la disparition simultanée de très nombreux groupes de créatures aux habitats variés, terrestres aussi bien que marins.

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Les dinosaures font partie de plusieurs groupes d'animaux qui ont subi l'extinction. © Raul Martin

Ainsi, les spéculations qui tiennent exclusivement compte des dinosaures ignorent une bonne partie du phénomène général en cause. L'interprétation correcte doit faire intervenir un système d'événements coordonnés, dont l'une des composantes seulement est l'extinction des dinosaures.

Les Mammifères ne sont certainement pas en cause
Quel que soit notre désir de nous considérer comme les seuls héritiers possibles de la Terre, il est donc absolument insensé d'imaginer que les dinosaures ont disparu parce que de petits Mammifères ont mangé leurs œufs. Il est tout à fait invraisemblable que ces animaux gigantesques doivent leur disparition à un désastre qui leur était uniquement destiné – un désastre survenu par hasard au moment même où l'un des cinq épisodes de « mort en masse » s'abattait sur la Terre pour des raisons totalement différentes.

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Iguanodons. © National Geographic

Les hypothèses invérifiables
Comment décider si, par exemple, la fameuse hypothèse du réchauffement des testicules est vraie ou fausse ? En fait, nous aurions besoin de renseignements que les fossiles ne peuvent nous révéler (en plus du fait que les testicules, comme les autres viscères, ne se fossilisent pas) : quelle était la température ambiante optimale pour les dinosaures ? À quelle température leurs testicules s'arrêtaient de fonctionner ? Le climat de la fin du Crétacé fut-il jamais chaud au point que la température interne des dinosaures dépasse leur seuil de tolérance ?

Cette hypothèse invérifiable est donc absolument inutilisable, c'est juste une spéculation curieuse et qui ne peut mener à rien. Il en est de même pour les hypothèses sur les empoisonnements ou épidémies. D'ailleurs, en ce qui concerne l'hypothétique empoisonnement des dinosaures, les faits montrent que l'apparition des plantes à fleurs n'a pas été une source d'ennuis pour les dinosaures : on observe au contraire une diversification des herbivores associée à une évolution de leur dentition, correspondant à un changement de régime alimentaire.

Les hypothèses vérifiables
Ainsi, il ne reste que quelques hypothèses parmi celles que l'on a vues précédemment : le volcanisme intense, la collision avec une météorite et les variations du niveau des mers.
Ces hypothèses reposent sur des bases solides, des faits réels. Il est donc possible de les vérifier, d'envisager leurs conséquences et si elles sont fausses, de les réfuter.

Un peu de méthode
Pour conclure sur les différentes hypothèses, on peut rappeler que beaucoup de théories sur la disparition des dinosaures ont été proposées dans les années 1950, lorsque des paléontologues à l'esprit curieux, comme Norman Newell et George Simpson, commencèrent à rassembler les données des archives fossiles témoignant de périodes d'extinction.

Ainsi, comme les circonstances de la crise Crétacé-Tertiaire étaient encore très mal connues, beaucoup de ces hypothèses n'étaient que des spéculations invérifiables. De plus, ces théories étaient pour la plupart à côté de la plaque car elles ne prenaient en compte que les dinosaures et aucun des autres groupes qui se sont éteints en même temps.

Afin d'éviter de faire les mêmes erreurs, concentrons-nous donc maintenant sur les faits et remontons le temps de 65 millions d'années grâce à la paléontologie.
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Message  Arlitto Sam 26 Mar 2016, 18:59

Afin de mieux comprendre les hypothèses sur l'extinction des dinosaures, il est important de connaître leur environnement, c'est-à-dire les caractéristiques de la planète avant -35 millions d'année. Voyons ici les caractéristiques tectoniques.

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Carte paléogéographique extraite de l'ouvrage Les mondes disparus, atlas de la dérive des continents, d'E. Buffetaut et J. Le Loeuff. Les points représentent les principaux gisements de mammifères fossiles. © J.-L. Hartenberger

De la Pangée à la dérive des continents
Les continents n'ont pas toujours eu l'aspect que nous leur connaissons. Ainsi, au Trias, c'est-à-dire au début de l'ère secondaire, l'ensemble des terres émergées était rassemblé en une seule masse continentale, un supercontient appelé « Pangée ».

Mus par les forces de la tectonique des plaques, les continents commencent à se séparer au début du Jurassique. Ainsi, on date l'ouverture de l'océan Atlantique à –140 millions d'années environ.

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Carte paléogéographique de -135 à -96 millions d'années. © J.-L. Hartenberger


À la fin du Crétacé, les continents avaient leur configuration presque actuelle, l'Inde étant encore un vaste continent s'étendant de l'emplacement actuel de l'île de la Réunion jusqu'à l'Asie avec qui elle s'apprêtait à entrer en collision ; l'Afrique était alors séparée de l'Europe par une vaste mer, la Téthys, mais des « ponts continentaux » permettaient le passage d'animaux entre Afrique et Eurasie, notamment via des terrains qui correspondent à l'Italie et à l'Espagne.

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Attention, le cas de l'Inde pose ici problème: selon les paléontologues, elle devait former une bande continentale de Madagascar jusqu'en Asie. © J.-L. Hartenberger

Les variations du niveau des mers
À cette évolution de la géographie liée au déplacement des continents se combinent des changements dus aux variations du niveau des mers (elles-mêmes liées étroitement, au Mésozoïque, à des variations de l'activité des dorsales médio-océaniques, provoquant des changements de volume des bassins océaniques). Pendant une grande partie du Crétacé, le niveau des mers était si haut par rapport au niveau actuel que l'Europe par exemple, n'était qu'un archipel… Depuis cette époque, le niveau ne cesse de diminuer (on parle de régression marine), mais il a diminué plus fortement au cours de la fin du Crétacé :

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Les variations du niveau des mers. © DR

Des études géochimiques ont montré un refroidissement des mers durant les 4 derniers millions d'années du Crétacé. La cause probable est une réorganisation majeure de la circulation océanique, sous l'effet d'un ralentissement de l'expansion océanique. Ce refroidissement s'accompagne d'une chute importante du niveau marin à la fin du Crétacé, d'amplitude évaluée à 200 mètres environ (c'est l'une des plus importantes qui se soient produites au cours des temps géologiques).

Autre connaissance importante à prendre en compte avant d'aborder les hypothèses de la disparition des dinosaures : la situation climatique à cette époque.

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Quelle était la situation climatique au Crétacé ? © J.-L. Hartenberger

Le Crétacé, période la plus chaude de l'Histoire
Les roches sont de formidables archives pour qui sait les décrypter. D'après celles qui se sont formées au Crétacé, les géologues peuvent déduire que le Crétacé a été la période la plus chaude de l'Histoire de la Terre, la température moyenne à la surface du globe restant au-dessus de 20°C, contre 15°C environ aujourd'hui.

Le Crétacé supérieur est d'ailleurs une des dernières époques pour lesquelles il existe une série de preuves, à l'échelle globale, montrant un climat totalement dépourvu de glace. Les coraux s'étendaient jusqu'à 30°N et S ; les arbres à pain (espèce des pays tropicaux à alternance marquée entre saison sèche et saison des pluies) crûrent jusqu'à 60°N au Groenland et on trouvait des palmiers en Alaska, déjà en position polaire. (A. BERGER, Le climat de la Terre)

Ainsi, contrairement à l'heure actuelle, il n'existait pas de calottes glaciaires aux pôles. Il n'y a donc malheureusement aucune chance de retrouver un dinosaure congelé comme les mammouths de Sibérie…

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Au Crétacé, des fougères arborescentes poussaient au Groenland et en Antarctique. © K.-G. Preston-Mafham

Variations climatiques et latitudes
L'étude des plantes fossiles montre qu'il y avait des différences de climat suivant la latitude, avec des conditions plus tempérées dans les régions arctiques et antarctiques. Ces régions, à cette époque, se trouvaient déjà à de très hautes latitudes.

Les restes végétaux accompagnant ceux des dinosaures qui y ont été mis à jour indiquent l'existence de forêts, donc d'un climat beaucoup moins rigoureux qu'aujourd'hui. Cependant, le climat devait y être assez frais, car ni les tortues ni les crocodiles – animaux actuellement inféodés aux milieux tropicaux - n'ont été capables de vivre à ces latitudes au Mésozoïque.
Ainsi, les différences climatiques liées à la latitude étaient moins marquées qu'aujourd'hui, tout comme les variations saisonnières, mais ce serait une erreur que de se représenter les paysages mésozoïques comme exclusivement composés de forêts et marécages tropicaux.
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Message  Arlitto Sam 26 Mar 2016, 19:00

Concernant la faune et la flore au Crétacé, que sait-on ? Quelles étaient les ressources alimentaires, de quoi se constituait le milieu marin ? Quelles étaient les espèces animales en développement ?


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Panorama de la faune et flore au Crétacé. © Marc Giraud

Du Trias au Crétacé : l'apparition des angiospermes
Les derniers dinosaures vécurent dans un environnement végétal bien différent de celui qu'avaient connu leurs ancêtres du Trias. Les flores continentales du Trias et du Jurassique étaient dominées par les fougères, les cycas et les conifères. Apparues il y a 150 millions d'années environ, les plantes à fleurs (les angiospermes) ont commencé à dominer la végétation au Crétacé, représentant entre 50 et 80 % des espèces. L'expansion de certains groupes de dinosaures, aux mâchoires pourvues d'efficaces « batteries dentaires », comme les Hadrosaures et les Cératopsiens, semble bien être liée au développement de cette nouvelle ressource alimentaire.

Le renouvellement des espèces
À propos des dinosaures,des études menées dans le Sud de la France ont mis en évidence un renouvellement des espèces au Maastrichtien, c'est-à-dire au cours des derniers millions d'années avant leur disparition finale. Un renouvellement qui va de pair avec une modification de l'environnement : tropical ou subtropical au début du Maastrichtien, le climat serait devenu plus tempéré au Maastrichtien supérieur. Ce changement climatique déjà évoqué s'est déroulé en même temps qu'une baisse importante du niveau marin.

Ainsi, le Crétacé supérieur, loin d'être une période de déclin pour les dinosaures, est marqué par une diversification considérable de ces animaux.

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Sauropodes. © DR

Par exemple, certains groupes anciens, comme les sauropodes, connaissent, avec les titanosaures (exemple : l'Ampelosaurus en France), une radiation évolutive importante sur les continents du Sud ; ailleurs, des dinosaures plus récemment apparus comme les hadrosaures et les cératopsiens, montrent un foisonnement d'espèces…

En fait, contrairement aux études réalisées il y a quelques années et basées uniquement sur des gisements nord-américains, le nombre d'espèces de dinosaures avant leur disparition ne cesse d'augmenter : en l'an 2000, le paléontologue Jean Le Loeuff a recensé 67 espèces différentes (appartenant à 61 genres) de dinosaures ayant vécu juste avant la crise, auxquels il faut ajouter des dinosaures récemment découverts, comme Rapetosaurus et Masiaksaurus. Ainsi, on peut extrapoler le nombre de dinosaures ayant vécu jusqu'à la crise à plusieurs centaines d'espèces différentes sur toute la surface de la Terre.

À la fin du Crétacé, les dinosaures sont donc présents dans toutes les parties du monde, et sous toutes les latitudes. Ils constituaient alors un groupe en expansion, très diversifié, capable donc de s'adapter à des conditions de milieu extrêmement variées. Le mystère de leur disparition n'en est apparemment que plus complet.

La diversification des oiseaux
Quant aux oiseaux, que les paléontologues considèrent maintenant comme une branche particulière des dinosaures théropodes, les restes trop parcellaires n'apportent pas de témoignages valables pour la crise K-T. Cependant, on observe au Crétacé une diversification rapide des oiseaux.

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Spécimen d'Archaeopteryx, du Muséum d'histoire naturelle de Berlin, découvert en 1877. Premier fossile découvert présentant à la fois des caractères de Reptile et d'Oiseau, Archaeopteryx a été le premier « dinosaure à plumes ou oiseau à écailles », démontrant l'origine dinosaurienne des oiseaux. © DR

Il faut noter toutefois qu'à cette époque, les oiseaux n'étaient encore que des formes primitives ; les formes dites plus « modernes » ne se développeront qu'après la crise.

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Ptérosaure. © DR

Les ptérosaures, qui ne sont ni des dinosaures ni des oiseaux, évoluèrent au Crétacé vers des formes de plus en plus gigantesques. Ainsi, le Quetzalcoatlus devait atteindre 15 mètres d'envergure… soit quatre fois plus que le condor actuel : les grands ptérosaures de la fin du Crétacé semblaient plutôt adaptés au vol en air calme. Avec une telle taille, ces animaux étaient tributaires des conditions climatiques des milieux où ils vivaient et devaient être très sensibles à toutes les bourrasques, orages et tempêtes. Les documents fossiles prouvent que le déclin des Ptérosaures fut progressif pendant les quelques millions d'années avant la crise.

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Le ptérosaure Quetzalcoatlus, le plus gros animal qui ait jamais volé. © Natural History Museum, John Sibbick

Reptiles marins et mammifères
Les reptiles marins étaient bien plus nombreux et diversifiés durant le Mésozoïque qu'aujourd'hui ; ils exploitaient alors dans les mers et les océans nombre de niches écologiques actuellement occupées par les mammifères. Certains groupes comme les plésiosaures et mosasaures sont considérés en expansion avant la crise Crétacé-Tertiaire, alors que les célèbres ichtyosaures s'éteignent progressivement au cours du Crétacé et ne sont pas connus au-delà de –90 millions d'années. Leur disparition est encore très mal comprise, car ces reptiles avaient atteint un haut degré d'adaptation au milieu aquatique, jamais égalé par les autres reptiles.

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Des ichtyosaures, selon John Sibbick. © John Sibbick

Selon Jean-Louis Hartenberger, les mammifères sont restés pendant tout le Mésozoïque des animaux de petite taille, ne dépassant pas, pour les plus gros, la taille d'un blaireau, alors que la moyenne de leur poids corporelle tournait autour de 100 grammes. Pendant leur cohabitation avec les dinosaures (les mammifères sont apparus il y a 200 millions d'années environ), les mammifères appartenaient principalement aux monotrèmes, aux multituberculés et aux marsupiaux. Dès le Crétacé franchi, leur poids moyen dépasse 10 kilos, et très rapidement, on trouvera des animaux nettement plus grands en même temps que le groupe se diversifie, adoptant différentes stratégies pour exploiter les milieux.

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Évolution de la taille des mammifères terrestres répertoriés dans les gisements d'Amérique du Nord, du Crétacé au Cénozoïque. L'accroissement de taille, qui apparaît brutal, atteint vite un palier. Ce palier peut être considéré comme une limite au-delà de laquelle les contraintes surpassent les avantages que pourraient en tirer les espèces qui la franchiraient. © J.-L. Hartenberger
Le milieu marin au Crétacé

La vie dans les mers au Crétacé n'a pas été de tout repos… En effet, de très nombreux groupes de prédateurs ont fait leur apparition ou se sont développés et leurs effets dévastateurs sur les populations de proies ont représenté une révolution marine au Mésozoïque. Parmi les prédateurs, on retrouve des poissons téléostéens, des requins néosélaciens, des gastéropodes rôdant sur les fonds marins, des crustacés, etc.

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Les prédateurs se sont multipliés au Crétacé. © Karen Carr

Parallèlement, on observe une diminution de la biodiversité des fonds marins : brachiopodes et crinoïdes (lys de mer) entrèrent en profond déclin ; les bivalves s'enfoncèrent de plus en plus profondément dans les sédiments pour éviter les crabes et les gastéropodes ; d'autres acquirent par évolution des coquilles massives ou des garnitures d'épines.

Les mers chaudes du Crétacé ont également été peuplées par des rudistes, groupe de bivalves dont la coalescence des coquilles constituait des édifices construits à la structure rappelant celle des récifs coralliens, milieux propices au développement d'une grande diversité d'êtres vivants. Apparus il y a 155 millions d'années, les Rudistes ont évolué constamment pendant 90 millions d'années, sur le fond des mers chaudes et peu profondes ; leur large répartition géographique fait de ces fossiles de précieux indicateurs pour dater les couches géologiques qui les renferment.

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Les rudistes, groupe de bivalves ayant disparu à la fin du Crétacé formaient, en association avec de nombreux autres organismes, de gigantesques récifs dans les mers chaudes du Crétacé, comme les coraux actuels. L'ensemble formait de véritables constructions à coquilles et squelettes calcaires sur le fond de la mer et à faible profondeur. La photo de gauche montre l'exemple d'un tel récif fossile, qui affleure aujourd'hui au Sultanat d'Oman; à droite : détail de rudistes en position de vie. © Photo J. Philip, dessin d'après Stanley


Face à une biodiversité marine appauvrie avec des prédateurs marins nombreux et des espèces terrestres en plein développement, comment les espèces ont-elles vécu la crise K-T ? Quelles sont les victimes et quels sont les rescapés ?


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Les tortues sont un groupe qui n'a pas souffert de la crise. © DR

La disparition des espèces
Parmi les groupes qui ont disparu à tout jamais de la surface de la Terre, on trouve des reptiles (dinosaures, ptérosaures, mosasaures, plésiosaures), mais aussi et surtout des invertébrés (les célèbres ammonites, bélemnites, rudistes).

Certains groupes persistent au Tertiaire, mais voient certaines de leurs familles disparaître : mammifères, squales, poissons osseux, oiseaux primitifs, ainsi que la quasi-totalité des différentes familles planctoniques dans la mer (de très petits animaux unicellulaires à coquilles calcaire).

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Évolution des Amniotes depuis 360 millions d'années. © Éditions Belin

Certains de ces groupes zoologiques montrent clairement une tendance à la réduction de la diversité, réduction manifestée à long terme dans les derniers millions d'années du Crétacé ; mais d'autres semblent s'évanouir au faîte de leur diversité, juste à la frontière K-T. D'autres encore dont on a supposé qu'ils s'étaient éteints à ce moment, comme les ichtyosaures, avaient, en fait, disparu depuis longtemps.

Les rescapés de la crise
Les survivants comprenaient la plupart des plantes et des animaux terrestres (insectes, escargots, grenouilles, salamandres, tortues, lézards, serpents, crocodiles, oiseaux, mammifères placentaires) et la plupart des invertébrés (étoiles de mer, oursins, mollusques, arthropodes), ainsi que la plupart des poissons.

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Évolution des végétaux depuis 245 millions d'années. © Éditions Belin

Le monde végétal est moins touché que le monde animal : le nombre de disparitions y est nettement moindre. Pourtant, la multiplication du nombre de spores de fougères dans les sédiments lacustres de divers sites nord-américains juste au passage du Crétacé au Tertiaire, et la chute des grains de pollen des plantes à fleurs témoignent d'un bouleversement important. Mais d'un bouleversement de courte durée : les pourcentages des spores de fougères et de grains de pollen redeviennent en effet rapidement normaux. Tout se passe comme si l'abondance des plantes à fleurs avait décru soudainement et en même temps que l'accumulation d'iridium dans les sédiments. Les fougères sont parmi les premiers végétaux à recoloniser la terre après la crise.

Il ne faut pas oublier que les végétaux sont capables de survivre pendant de longues périodes d'extinction car leurs graines, spores ou rhizomes peuvent supporter des conditions défavorables pendant longtemps : des graines retrouvées près de momies égyptiennes ont pu être mises en culture normalement après un « sommeil » de plusieurs milliers d'années.
Une extinction de masse sélective
Selon les estimations, près de 70 % des espèces qui vivaient à la fin du Crétacé furent donc anéantis par cette phase d'extinction.

Ainsi, il s'agit bien d'une extinction en masse, au sens où on l'entend habituellement, puisqu'elle affecte dans un court laps de temps des groupes extrêmement variés, adaptés à des modes de vie très divers et ceci dans le monde entier.
L'ampleur de cette crise l'a fait reconnaître depuis longtemps comme une des grandes coupures de l'Histoire de la vie.
Comme on peut également le remarquer, un des caractères des extinctions de la fin du Crétacé est leur sélectivité : alors que certains groupes comme les dinosaures sont décimés, d'autres survivent apparemment sans être très affectés, comme les crocodiliens et les tortues.

D'ailleurs, parmi les animaux terrestres, le poids semble avoir été un critère de sélection : aucun animal de plus de 25 kilos ne semble avoir survécu à la crise, y compris parmi les mammifères.
Enfin, on peut dire que les animaux les moins touchés sont ceux vivant en eaux douces : poissons, amphibiens, certaines tortues, et crocodiliens ; chez ces derniers, même les espèces de grosse taille ont survécu.
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Message  Arlitto Sam 26 Mar 2016, 19:00

En plus des êtres vivants disparus et des variations climatiques précédemment discutées, de très nombreux indices géologiques ont été découverts et sont indispensables pour tenter de comprendre ce qui s'est effectivement passé il y a 65 millions d'années. Commençons par les trapps du Deccan.


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Trapps du Deccan. © DR

En Inde, il est possible d'observer d'immenses empilements de lave basaltique, qui se sont formés au cours de la crise Crétacé-Tertiaire, connus sous le nom de trapps du Deccan.
Les trapps du Deccan : un événement volcanique majeur

La dimension des trapps du Deccan suggère que la formation de ceux-ci a été un événement volcanique majeur de l'Histoire de la Terre. Ainsi, selon Vincent Courtillot, certaines coulées de lave recouvrent plusieurs dizaines de milliers de km², et leur volume dépasse 10.000 km3 ; l'épaisseur des coulées est en moyenne comprise entre 10 et 50 mètres, mais certaines atteignent 150 mètres. Dans la partie occidentale de l'Inde, l'épaisseur totale des trapps dépasse 2.400 mètres (la moitié de la hauteur du Mont Blanc). À l'origine, l'ensemble devait recouvrir plus de 2 millions de km², et le volume de lave dépasser 2 millions de km3.

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Les trapps du Deccan (Inde) : des empilements de coulées volcaniques de plusieurs dizaines de milliers de km², vieilles de 65 millions d'années. © Bibliothèque Pour La Science

Cet épisode volcanique est donc exceptionnel ; il existe également de telles formations en Sibérie et en Éthiopie, elles-même associées à des périodes d'extinction (respectivement crise Permo-Trias -250 millions d'années et la « Grande Coupure », à la fin de l'Eocène -34 millions d'années). Mais récemment, une datation plus précise des trapps d'Éthiopie (-30 millions d'années) a révélé qu'il n'y avait probablement pas de relation de cause à effet entre cet épisode volcanique et la phase d'extinction de masse Eocène/Oligocène.

Trapps du Deccan : quelle importance pour l'Histoire des dinosaures ?
La datation des trapps du Deccan par les radio-isotopes et par le paléomagnétisme montre que des coulées se sont déposées pendant une période assez brève géologiquement parlant : entre 63 et 68 millions d'années (plus probablement sur une période d'un peu plus d'un million d'années). Les sédiments situés sous les premières coulées de lave renferment des fragments d'ossements de dinosaures qui datent du Maastrichtien, dernière subdivision du Crétacé. On a également retrouvé des dents de dinosaures et de mammifères, et des fragments d'œufs de dinosaures, toujours d'âge maastrichtien, dans les couches sédimentaires intercalées entre certaines coulées situées à la base des trapps .

Les mécanismes de formation de ces épisodes d'épanchements volcaniques sont maintenant bien compris ; il s'agit d'un volcanisme de point chaud, comme celui du Kilauea à Hawaï ou du Piton de la Fournaise à la Réunion. Ils sont la conséquence de la remontée de roches chaudes du manteau terrestre vers la surface.

Les perturbations de l'environnement mondial responsables de la fin des dinosaures seraient-elles dues aux effets des produits éjectés par ce volcanisme intense ? Nous en reparlerons plus loin ; pour l'instant, continuons notre collecte des indices de la crise…

Autre indice géologique important dans la vision de la disparition des dinosaures : des indices d'un impact cataclysmique. Qui les a découverts ? Quelles ont été les conclusions des études ?


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Le cratère de Chicxulub. © PD-USGOV-Nasa

Premières études des couches sédimentaires de la limite K/T
Nous sommes à la fin des années 1970 lorsque Walter Alvarez, géologue à l'Université de Berkeley et son père Luis Alvarez, prix Nobel de physique en 1968, décident pour la toute première fois d'étudier les concentrations de métaux rares dans les couches sédimentaires de la limite K/T. Ils se rendent en Italie, dans la région des Apennins où la coupe géologique de Gubbio montre des terrains secondaires et tertiaires.

Leurs analyses géochimiques se concentrent sur la fine couche d'argile située exactement à la limite entre le Crétacé et le Paléocène (première période de l'ère tertiaire). Les résultats sont pour le moins inattendus : elles révèlent une teneur en iridium (métal de la famille du platine) 100 fois plus élevée que dans les roches de la croûte terrestre.


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Entre les terrains du Crétacé et ceux du Tertiaire : une fine couche d'argile sombre… © E. Buffetaut

Comme tous les autres métaux de sa famille, l'iridium est extrêmement rare dans les roches de l'écorce terrestre (moins de 0,05 nanogramme par gramme ou 0,05 partie par milliard), mais relativement abondant dans les objets extraterrestres comme les météorites (elle peut atteindre 500 parties par milliard dans les chondrites carbonées). Tout l'iridium de notre planète est lié au fer concentré dans le noyau terrestre. Sa faible persistance dans la croûte est le résultat d'une fine pluie de micrométéorites qui tombe en permanence sur Terre.

Ainsi, soit la couche d'argile a mis des millions d'années à se déposer, ce qui ne semble pas le cas dans le gisement étudié, soit il faut faire intervenir un épisode d'enrichissement : afflux énorme de matière météoritique par exemple.

De nombreux sites présentant l'anomalie en iridium
L'annonce de la découverte de l'anomalie en iridium a suscité une quantité phénoménale de travaux et depuis, cette anomalie a été mise en évidence dans des dizaines de sites marins (par exemple dans le fameux site d'El Kef, en Tunisie) et continentaux (y compris en France) dispersés sur toute la surface de la planète.

Cette anomalie en iridium est donc le témoin d'un phénomène mondial qui s'est déroulé à la limite Crétacé – Tertiaire, mais quel en est son origine ? Est-il d'origine extraterrestre, volcanique ou de phénomènes sédimentaires mal connus ?

L'anomalie en iridium : quelles origines ?
La découverte d'une émission d'iridium pendant l'éruption du Kilauea, un volcan de point chaud à Hawaï, fit penser un moment que l'anomalie chimique pouvait être le résultat de l'épisode volcanique intense qui a formé les trapps du Deccan. Mais cette explication est contredite par plusieurs points fondamentaux, notamment :


  • l'émission d'iridium par les volcans de type hawaïen est beaucoup trop faible par rapport aux énormes quantités de ce métal contenu dans les sédiments de la limite K-T (500.000 tonnes environ pour l'ensemble de la Terre) ;
  • la teneur en iridium des roches volcaniques du Deccan est plus proche des valeurs observées dans les roches de l'écorce terrestre que de la teneur des basaltes hawaïens ;
  • l'anomalie en iridium est bien présente sur le plateau du Deccan, mais elle est localisée dans certains niveaux sédimentaires intercalés entre deux épisodes d'activité volcanique : l'apport d'iridium n'a donc pas eu lieu pendant une période d'éruption.


Composition de la couche d'argile de la limité Crétacé-Tertiaire
Enfin, il s'est avéré que la couche d'argile de la limite Crétacé-Tertiaire contient de nombreux autres indices d'un impact d'origine extraterrestre : des minéraux fracturés (les « quartz choqués »), des microsphérules, des spinelles ou des magnétites nickélifères, de fortes concentrations de suie, etc.

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Microsphérule. © T.Culler, Apollo 11 Crew/Nasa

Les microsphérules sont de microscopiques boules de verre, que Jan Smit, de l'Université libre d'Amsterdam, a découvertes pour la première fois en 1981. Selon lui, elles sont analogues aux tectites et résultent du refroidissement rapide de gouttelettes de roches en fusion projetées dans l'atmosphère lors de la collision d'un objet céleste.

La présence de suie et de cendres sont deux autres signatures d'un impact : dans les sédiments de la fin du Crétacé de certains gisements, ces restes sont des milliers de fois plus abondants qu'habituellement. Ils sont dus à la transformation de la végétation lors de gigantesques incendies. Certaines estimations évoquent ainsi un incendie global qui aurait consommé plus de 50 % de la biomasse continentale.

Les minéraux riches en nickel n'existent ni dans les roches magmatiques ni dans les météorites riches en nickel ; ils ne sont observés que dans la partie des météorites qui fond et s'oxyde pendant la phase de pénétration dans l'atmosphère. Leur distribution extrêmement étroite, coïncidant exactement avec l'apparition de fortes concentrations en iridium mais aussi avec la diminution des carbonates dans les sédiments marins (signature géologique d'une crise du plancton), témoignent de la brièveté et du caractère catastrophique d'un événement cosmique à la limite K-T.
Au début des années 1990, des études ont démontré que les cristaux de quartz de la limite K-T sont identiques aux quartz des cratères d'impact et méritent l'appellation « quartz choqués ». Le quartz est si stable que même dans les conditions de pression et de température qui règnent au sein de la Terre, un choc ne pourrait le transformer à ce point. La présence de ces quartz choqués ne peut donc s'expliquer que par les effets mécaniques (onde de choc d'une extrême puissance) d'un impact à grande vitesse sur une roche contenant des cristaux de quartz.

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Cristal de quartz choqué, provenant de sédiments K/T de Frenchman Valley au Canada. © H. Leroux, UST de Lille

Localisation de l'impact cataclysmique
Comme l'ont montré Robert Rocchia et Eric Robin, cette dernière indication est de première importance pour la localisation du lieu d'impact : il est inutile de chercher le cratère au fond des océans, puisque la croûte océanique ne contient pas de quartz ; l'impact s'est produit sur un morceau de croûte continentale. Or les quartz choqués sont plus abondants sur le continent nord-américain, autour du golfe du Mexique et dans la région des Caraïbes…

De plus, la découverte d'autres minéraux, des zircons choqués, révèle qu'ils proviennent d'une croûte continentale âgée d'environ 540 millions d'années. Cette indication permet d'écarter le continent nord-américain, sur lequel un candidat (le cratère de Manson) avait été proposé : les roches cristallines qui constituent ce continent sont vieilles d'un milliard et demi d'années environ.
Autour du golfe du Mexique, la séquence des dépôts de la limite Crétacé-Tertiaire se complique : elle comporte, intercalé entre la couche de microsphérules et le niveau à iridium, un banc de grès. La morphologie de ces sables grossiers indique la rapidité et la violence de leur dépôt, que l'on définit sous le terme de tsunamites. Or ces roches sont considérées comme le résultat d'un énorme raz-de-marée, ayant ravagé ici les côtes du Mexique ; ce raz-de-marée est très probablement une conséquence locale d'un impact. Le cratère ne doit pas être loin…

Dès les années 1950, le Yucatán était bien connu des géologues qui avaient repéré à partir de profils sismiques une structure annulaire centrée sur la ville de Merida. La Pemex, société pétrolière mexicaine, effectue alors les premiers forages au cœur de cette cuvette. Les résultats sont peu encourageants : pas la moindre trace de pétrole… L'étrange structure annulaire du Yucatán est donc abandonnée et considérée comme une ancienne caldeira volcanique. À la fin des années 1970, de nouveaux forages amènent le géologue américain Glen Penfield et le géologue mexicain Antonio Camargo à des conclusions beaucoup plus prometteuses : cette structure annulaire d'environ 200 kilomètres de diamètre, avec une forte anomalie magnétique centrale, correspondrait selon eux à un cratère d'impact enfoui sous quelques centaines de mètres de sédiments d'âge tertiaire.

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Reconstitution du cratère de Chicxulub, sur les côtes du Yucatán (Mexique). © LPI/USGS

Cratère de Chicxulub : enfin les preuves de l'impact cataclysmique
Mais est-ce bien là le cratère qui, il y a 65 millions d'années, a provoqué les anomalies de la limite K-T ? Quelques analyses plus tard, force est de constater que c'est bien le cas : par exemple, la datation des roches fondues prélevées au cœur du cratère est de 64,98 ± 0,08 millions d'années, âge identique à celui des microsphérules trouvées dans les Caraïbes à plusieurs centaines de kilomètres de là. D'autre part, il s'agit bien d'un cratère d'impact puisque des roches broyées caractéristiques, les brèches, ont été découvertes dans les carottes de sondage, sous les sédiments qui comblent le cratère.

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Roches formées suite à une onde de choc,
les brèches sont caractéristiques des cratères d'impact.
© W. Peredery

La structure annulaire du Yucatán est ainsi devenue le cratère d'impact de Chicxulub, qui est le nom d'un petit port de pêche, Puerto Chicxulub, situé sur le probable point d'impact (point zéro) ; une région d'où est natif Antonio Camargo, un des découvreurs. L'existence de ce cratère fut véritablement reconnue en 1993. Depuis cette date, l'hypothèse de l'impact d'un objet céleste sur Terre lors de la limite Crétacé-Tertiaire n'est plus contestable et est passée au rang de fait prouvé scientifiquement.


Avec un diamètre d'environ 200 kilomètres, le cratère de Chicxulub est l'un des plus vastes cratères d'impact connu sur Terre actuellement. Pour être responsable d'une structure aussi gigantesque, la météorite devait mesurer près de 10 kilomètres de diamètre et peser près de 1000 milliards de tonnes ! Sa vitesse de collision estimée entre 15 km/s (dans le cas d'un astéroïde) et 70 km/s (dans le cas d'une comète) a provoqué un choc qui émit une énergie correspondant à dix mille fois celle émise par la déflagration de toutes les bombes de l'Humanité (5 milliards de fois celle de la bombe atomique larguée sur Hiroshima le 6 août 1945).
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Message  Arlitto Sam 26 Mar 2016, 19:01

l'issue de cette enquête, il est donc possible de revenir sur certaines théories de l'extinction de masse et les critiquer.



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Un phénomène volcanique est-il la cause de l'extinction de masse du Crétacé-Tertiare ? © Favynet, Wikipedia, CC

La variation du niveau marin : les points faibles de l'hypothèse
Ainsi, l'hypothèse de la variation du niveau marin présente de sérieux points faibles : s'il y eut bien une régression marine à la fin du Crétacé, il y en avait eu en fait beaucoup d'autres au cours du Mésozoïque, sans pour autant provoquer l'extinction des dinosaures ou des ammonites. Plus grave : dans les mers, les organismes les plus touchés par l'extinction furent ceux qui vivaient en pleine eau (notamment les organismes planctoniques) et non ceux qui vivaient sur le fond, contrairement à ce que prévoit cette hypothèse, qui ne rend pas bien compte des faits observés.

Le changement climatique : une hypothèse peu probable
En ce qui concerne l'hypothèse de la dégradation graduelle du climat, nous avons vu qu'il existe bien des indices de changements climatiques à la fin du Crétacé, mais ils ne paraissent pas avoir été de très grande ampleur. En outre, bon nombre de reptiles dont on sait qu'ils ne peuvent supporter de basses températures, comme les crocodiles, survécurent sans dommage à la crise de la fin du Crétacé, alors que les dinosaures, qui étaient probablement moins sensibles aux changements climatiques, disparurent. Une extinction en masse due à une profonde dégradation à long terme du climat est donc peu probable.

L'impact cataclysmique : hypothèse avérée mais...

Quant à l'impact d'un objet extraterrestre, nous avons vu que c'est aujourd'hui un fait reconnu ;
en revanche, ses conséquences sont encore de l'ordre des hypothèses. Mais c'est le seul phénomène susceptible d'expliquer les extinctions rapides de la crise K-T.

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Au cours des quatre derniers siècles, les volcans ont tué 281.000 personnes dans le monde (dont 60 % dans l'archipel indonésien). Ci-dessus : le plus haut volcan actif d'Europe (3.300 mètres d'altitude) surplombe la ville de Catane Sicile. © P. Bourseiller
Le volcanisme intense : une hypothèse incomplète

Tournons-nous maintenant vers l'hypothèse du volcanisme intense à l'origine de la formation des trapps du Deccan. Comme nous l'avons évoqué, le volcanisme basaltique du Deccan n'est pas du type explosif qui expliquerait le mieux des effets à l'échelle mondiale et il a duré au moins un million d'années, alors que la plupart des extinctions paraissent avoir été très brutales. De plus, il ne peut pas expliquer à lui seul la teneur inhabituelle en iridium dans l'argile de la limite K-T, ou la présence de quartz choqué, de minéraux riches en nickel, etc. Enfin, d'autres épisodes de volcanisme intense se sont déroulés au cours de l'Histoire de la Terre et ne sont pas forcément associés à des périodes d'extinction de masse.

« Proposée en 1980, l'hypothèse d'une collision entre la Terre et une météorite il y a 65 millions d'années a soulevé de nombreuses protestations. Et même si dès le milieu du XVIIIe siècle l'académicien Pierre-Louis de Maupertuis envisageait déjà les conséquences biologiques d'un impact météoritique, au début des années 1980, la communauté scientifique ne s'arrange pas d'une telle théorie catastrophiste. Elle préfère sans conteste les thèses gradualistes plus familières et plus conformes à l'idée de beaucoup de scientifiques que l'histoire géologique et biologique de notre planète est réglée méthodiquement par des changements lents et progressifs. Ces thèses envisagent, à la fin du Crétacé, une lente dégradation des écosystèmes jusqu'à la disparition de plus de la moitié du monde vivant. » C. Souillat et P. Claeys, Dinosauria


Précisions sur la notion d'extinction de masse
Un point important dans la discussion sur les extinctions en masse est la rapidité des extinctions. À l'échelle des temps géologiques, on considère une extinction rapide lorsqu'elle s'étale sur quelques milliers à quelques dizaines de milliers d'années : une goutte d'eau par rapport aux 4,55 milliards d'années que compte la Terre. Au contraire, on peut parler d'extinction graduelle si elle s'étend sur au moins 1 million d'années.

Il est très difficile d'évaluer la rapidité d'extinction d'un groupe d'êtres vivants : comme la fossilisation est un phénomène exceptionnel et la découverte de fossiles très rare, les derniers restes fossiles connus d'une espèce ne correspondent probablement pas au moment de la véritable extinction de cette espèce. Ainsi, des extinctions apparentes surviennent dans l'enregistrement fossile avant la véritable période d'extinction.

D'après des travaux récents de chercheurs américains, la disparition des ammonites dans les derniers mètres du Crétacé évoque une extinction graduelle, mais la répartition de la plupart des espèces d'ammonites est compatible avec l'hypothèse de leur extinction soudaine à la limite Crétacé-Tertiaire.

Quelles sont les espèces qui se sont éteintes rapidement et celles qui se sont éteintes graduellement à la fin du Crétacé ?
Bien qu'il persiste encore certains paléontologues réticents, il existe aujourd'hui un consensus sur la rapidité de l'extinction des dinosaures, groupe qui était en pleine expansion à la fin du Crétacé. De même, les reptiles marins (mosasaures, plésiosaures), ainsi que les ammonites, bélemnites et la plupart des nombreuses espèces planctoniques qui ont alors disparu, ont probablement subi une extinction instantanée et la disparition de leurs derniers représentants semble coïncider avec la catastrophe cosmique.

Les ichtyosaures se sont éteints bien avant la crise K-T, il s'agit donc d'un phénomène naturel d'extinction d'espèce, indépendant des extinctions Crétacé-Tertiaire.

Quant aux rudistes ou aux inocérames, ils constituent des groupes qui se sont éteints en quelques millions d'années à la fin du Crétacé.

Le cas de l'extinction des ptérosaures n'est pas encore clair. Ces reptiles volants manifestent vraisemblablement vers la fin du Crétacé une diminution de leur diversité. De nombreuses explications ont été proposées, par exemple la concurrence des oiseaux, qui possédaient un vol battu bien plus efficace. Leur diversification au Crétacé s'est fait en parallèle avec la diminution de celle des ptérosaures, ces derniers évoluant vers des formes gigantesques comme Quetzacoatlus (environ 15 mètres d'envergure). Dans ce cas, les variations climatiques de la fin du Crétacé ont probablement porté le coup de grâce à ce groupe en déclin.

Ainsi, les hypothèses d'extinction graduelle pour la limite K-T rendent compte de la disparition de quelques groupes comme les rudistes, les inocérames, voire les ptérosaures.



Mais si l'on considère l'ensemble des êtres vivants disparus brutalement il y a 65 millions d'années, seul un événement ponctuel et catastrophique peut en rendre compte.


L'impact du volcanisme du Deccan semble donc un bien mauvais candidat pour expliquer les extinctions en masse de la limite K-T…

Mais plusieurs événements se sont incontestablement superposés lors de la crise K-T : un épisode volcanique exceptionnel (pendant au moins 600.000 ans), un impact cataclysmique, précédés d'une phase de régression marine (sur plusieurs millions d'années).

À l'heure actuelle, il est presque impossible d'être certain de l'importance relative de chacun de ces phénomènes à la contribution des extinctions. L'avenir nous le précisera peut-être.



En tout cas, la superposition d'événements semble un point commun à toutes les grandes crises biologiques et on peut raisonnablement se demander si, sans cette conjonction d'événements néfastes, l'impact météoritique d'il y a 65 millions d'années aurait été suffisant à lui seul pour provoquer toute cette vague d'extinctions.
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Message  Arlitto Sam 26 Mar 2016, 19:01

À partir d'ici, nous rentrons dans le domaine des suppositions. Le scénario proposé n'est donc qu'une possibilité et ne correspond pas à une vérité scientifique immuable. D'autre part, il s'appuie sur les précédentes conclusions et notamment sur le probable rôle prépondérant de l'impact d'un objet céleste dans les extinctions. Cependant, vous allez voir que ce scénario est capable d'expliquer la quasi-totalité des disparitions déjà mises en évidence, ainsi que le caractère sélectif des extinctions.


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Scénario d'un impact d'astéroïde. © pantolich

Les scientifiques qui ont travaillé à la reconstitution des événements se sont heurtés à l'impossibilité de procéder par analogie, puisque aucun autre exemple de phénomène d'impact d'une ampleur comparable n'est connu. Les modèles d'impact d'objets de petites dimensions donnent quelques indications sur les effets environnementaux, mais les extrapolations à des objets de plusieurs kilomètres de diamètre sont incertaines.

Effets d'un impact d'astéroïde selon son diamètre
Les effets dévastateurs d'un impact augmentent évidemment selon le diamètre de l'impacteur et les estimations sont les suivantes :


  • de 1 à 9 mètres de diamètre (fréquence de collision = en moyenne 1 par an) : dégâts locaux ;



  • de 10 à 100 mètres (1 tous les 100 à 10.000 ans) : dégâts à l'échelle d'une région, avec un cratère important ;



  • de 100 mètres à 1 kilomètre (1 tous les 10.000 à 100.000 ans) : dégâts à l'échelle d'un continent, donc théoriquement repérables au cours des temps géologiques.

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Impact d'astéroïde. © W.K Hartmann

Scénario de la catastrophe
L'objet céleste qui a frappé la Terre il y a 65 millions d'années était encore plus gros, puisqu'il mesurait probablement 10 kilomètres de diamètre (fréquence de collision : 1 tous les 100 millions d'années ?)… La catastrophe a dû se dérouler selon les événements suivants (d'après un scénario proposé pour la collision d'un astéroïde de 10 kilomètres de diamètre) :


  • l'énergie libérée lors de l'impact (5 milliards de fois celle de la bombe d'Hiroshima) fait monter la température de 10.000 ou 20.000°C, entraînant des phénomènes de fusion des roches, de vaporisation et d'incendie des forêts sur d'immenses surfaces. La chaleur dégagée dans l'atmosphère provoque des combinaisons entre l'oxygène et l'azote de l'air. Le NO2 résultant retombe sous forme de pluies d'acide nitrique néfastes aux plantes et aux invertébrés marins. Cette mobilisation de O2 a également pour conséquence la chute du taux de l'ozone permettant un passage accru des rayons ultraviolets ;


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Impact plus 1 minute. © W.K. Hartmann


  • le choc provoque un tremblement de terre de magnitude 12, avec des déplacements sédimentaires importants (turbidites) ainsi qu'une reprise d'activités volcaniques et hydrothermales. Par comparaison, le séisme le plus violent jamais enregistré par l'Homme n'avait qu'une magnitude de 9 environ. Un séisme de magnitude 12 est des millions de fois plus puissant et ne peut pas être provoqué par la seule activité tectonique de la Terre ;



  • il y a vaporisation des roches provenant de l'astéroïde et de l'excavation creusée dans la croûte terrestre, formant une gigantesque « boule de feu ». Sachant que le cratère mesure en général vingt fois celui du bolide, on comprend l'importance des volumes mobilisés. La masse vaporisée de l'astéroïde représente moins de 1 % de la masse totale éjectée. Une partie de la poussière ainsi formée, comprenant les microsphérules, s'étale en un tapis autour du lieu d'impact. Le reste (comprenant entre autre des particules riches en iridium) s'élève dans le trou de l'atmosphère créé par la chute elle-même, dont la vitesse atteint environ 20 km/s. À environ 20 kilomètres d'altitude, c'est-à-dire dans la stratosphère, le nuage s'étale et entoure la Terre plusieurs mois, avant de retomber lentement à la surface de la planète, pour y former la couche enrichie en iridium. Pendant ce temps, avec les particules issues des combustions (notamment les aérosols), ce nuage arrête de façon significative les rayons solaires, plongeant le globe dans l'obscurité et installant un hiver d'impact ;



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Impact d'astéroïde. © BBC


  • concomitamment, la température diminue, plus rapidement à la surface des continents, avec une différence de 40°C selon certaines estimations. Au cours de ces bouleversements, les organismes des hautes latitudes et ceux des grands fonds sont logiquement moins affectés que ceux dont les besoins nécessitent de la lumière et de la chaleur.


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Impact plus 1 mois. © W.K. Hartmann

Mais l'impact de la crise K-T a eu lieu en bordure d'un continent, sur le plateau continental ; l'astéroïde est arrivé apparemment dans une mer peu profonde, provoquant donc en plus la formation d'un énorme tsunami se propageant avec une vague aussi élevée que la profondeur du milieu marin rencontré (une centaine de mètres), et à une vitesse de 0,5 km/s (près de 2 000 km/h). Ce raz-de-marée colossal a balayé les côtes du sud de l'Amérique du Nord et de l'Amérique centrale, d'où le dépôt des tsunamites dans ces régions. Dans un rayon de plusieurs milliers de kilomètres, la dévastation immédiate dut être totale. Impossible donc d'y retrouver des fossiles d'animaux contemporains de la crise.

En plus des poussières précédentes, un énorme volume de vapeur d'eau est propulsé dans l'atmosphère provoquant une forte hausse de l'effet de serre, car elle absorbe de nombreuses longueurs d'ondes des rayons infrarouges émis par la Terre. Comme cette vapeur d'eau reste en suspension plus longtemps que les poussières, un réchauffement significatif suit l'hiver d'impact, créant une sorte de « douche écossaise ». Un effet de serre renforcé également par la libération de grandes quantités de CO2 et de SO2, projetées en quelques minutes.

Les conséquences biologiques
Bien que les effets directs de l'impact du Yucatan aient pu être spectaculaires, ce sont les conséquences à l'échelle mondiale qui ont dû être responsables des extinctions. Le rôle principal dans la catastrophe revient sans doute à l'énorme quantité de poussière et d'aérosols injectés dans l'atmosphère par la collision.

Les conséquences biologiques de la nuit d'impact débutèrent probablement par la rupture de nombreuses chaînes alimentaires
qui avaient pour point de départ les végétaux photosynthétiques vivants, scénario popularisé entre autre le paléontologue français Eric Buffetaut.

Essentielle à la vie végétale, la photosynthèse ne peut se faire sans lumière. Dans les conditions d'obscurité qui suivirent l'impact, il dut y avoir un dépérissement général du monde végétal. Celui-ci provoqua à son tour une réaction en chaîne qui affecta sévèrement les espèces animales qui y puisaient leur nourriture :


  • dans les mers, le plancton végétal « phytoplancton » fut le premier affecté par le manque de lumière et sa quasi-disparition entraîna la rupture d'une chaîne alimentaire qui comprenait ensuite le plancton animal puis des invertébrés comme les ammonites et les bélemnites, divers types de poissons et enfin, au bout de la chaîne, les grands reptiles marins tels que les plésiosaures et les mosasaures. Les êtres qui vivaient sur le fond et se nourrissaient de matière organique enfouie dans la vase, comme certains mollusques fouisseurs, résistèrent donc mieux à la catastrophe, car ils ne dépendaient pas directement du phytoplancton. Il s'agit également des animaux qui vivaient dans les eaux douces et qui faisaient partie d'une chaîne alimentaire ayant pour départ des particules de matière organique en suspension dans l'eau, consommées par de petits invertébrés tels que vers et crustacés, eux-mêmes mangés par des poissons, qui à leur tour servaient de proies à des tortues aquatiques et à des crocodiles. Tous ces animaux ont survécu sans grand dommage à la crise de la limite Crétacé-Tertiaire ;



  • sur les continents, la végétation fut dévastée et les grands herbivores, qui avaient besoin de grandes quantités de plantes fraîches pour subsister, notamment les dinosaures herbivores, disparurent faute de nourriture. La rupture de cette chaîne alimentaire conduisit à la disparition des dinosaures carnivores, privés de leurs proies. Dans cette hypothèse, l'extinction des dinosaures se ramène donc à une disparition temporaire des ressources alimentaires due à l'obscurité.


Ceux qui purent survivre appartenaient à d'autres chaînes alimentaires, n'impliquant pas directement les plantes vivantes, ce qui leur permit de survivre pendant la période d'obscurité. Il s'agit uniquement de petits animaux : petits vertébrés tels que les lézards et les petits mammifères, qui se nourrissaient d'insectes et de vers, lesquels consommaient la matière organique contenue dans l'humus et le sol.

Ainsi, après plusieurs mois, lorsque la poussière atmosphérique se fut dispersée, et que la lumière du soleil put revenir de nouveau à la surface de la Terre, la plupart des plantes purent se développer grâce aux graines, spores, rhizomes, bulbes… qui avaient pu subsister pendant la période d'obscurité. Mais pour les nombreuses espèces animales disparues faute de nourriture, c'est-à-dire près de 70 % des espèces vivantes, il était trop tard.

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Impact plus 1.000 ans. © W.K. Hartmann

Une place pour les survivants
C'est à partir des survivants que s'est bâti le monde vivant que nous connaissons actuellement, au terme de 65 millions d'années d'évolution. La catastrophe qui élimina les dinosaures et bien d'autres animaux fut, à terme, un avantage pour les survivants, qui se trouvèrent face à de nombreuses niches écologiques laissées vacantes. Ainsi, les mammifères, petits animaux souvent nocturnes et arboricoles qui avaient vécu pendant près de 130 millions d'années dans l'ombre des dinosaures, se diversifièrent rapidement dès le début du Tertiaire, c'est ce que l'on appelle la « radiation évolutive » des mammifères.

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Évolution de la diversité des mammifères depuis le Trias, estimée en nombre de familles recensées (hors Australie et Amérique du Sud). © J.-L. Hartenberger

Ce scénario implique donc un événement (l'arrêt de la photosynthèse) d'ampleur mondiale et aux conséquences graves, mais de relativement courte durée. Une perturbation plus longue n'aurait laissé aucun survivant. Or si les conséquences hypothétiques du volcanisme du Deccan envisagées semblent être les mêmes, elles se déroulent sur de très longues périodes. De plus, il est relativement peu probable qu'un tel épisode volcanique, qui correspond à peu près à une éruption volcanique de grande ampleur tous les ans ou tous les dix ans, engendre un nuage de poussières et d'aérosols suffisant pour envahir et obscurcir durablement toute l'atmosphère comme dans le cas de l'impact météoritique.
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Message  Arlitto Sam 26 Mar 2016, 19:01

Comment les dinosaures ont-ils disparu ? Rarement une question aura suscité autant de polémiques, d'études et de rebondissements…

Un dinosaure momifié ! Br06


La disparition des dinosaures est liée à l'Histoire de notre planète. :copyright: Nasa

Disparition des dinosaures : les hypothèses sont fonction des connaissances
Comme toujours en science, la prudence reste de mise, mais force est de constater que les connaissances sur le sujet ont beaucoup progressé ces dernières années. Ainsi, l'impact météoritique il y a 65 millions d'années n'est plus un secret pour personne.


On peut d'ailleurs observer depuis peu un renversement de situation : il y a quelques années, les revues de vulgarisation scientifique s'empressaient de publier les dernières révélations en faveur de l'hypothèse de l'impact météoritique ; au contraire, les articles qui font sensation aujourd'hui sont ceux qui prétendent démontrer que cette météorite n'a finalement pas tué les dinosaures.


Que penser de tout cela ? Probablement qu'il faut garder un esprit critique face à de soi-disantes démonstrations, essayer de se libérer de ses présupposés et se garder de s'emballer pour telle ou telle théorie. Les scénarios qui sont proposés aujourd'hui ne seront probablement pas ceux de demain, puisqu'ils ne sont que le fruit des connaissances à un instant donné.


Pour faire le moins d'erreurs de raisonnement possible, il faut donc se concentrer sur les faits récoltés au fil des temps, et c'est pour cela qu'ils constituent le cœur de ce dossier.


La crise K-T pourrait-elle se reproduire ?
La crise Crétacé-Tertiaire dérange, il est vrai que le problème est complexe et fait appel à de très nombreux champs disciplinaires (
[ltr]paléontologiegéologie, géochimie, géophysique, biologie, etc.), ce qui n'en facilite pas l'approche.[/ltr]

Cette crise interpelle : si le scénario de la nuit d'impact est vrai, pourrions-nous survivre à l'impact d'une telle météorite ou serions-nous condamnés à subir le même sort funeste que les dinosaures ? Heureusement, la probabilité d'impact avec de tels objets extraterrestres est faible (un tous les 100 millions d'années ?), mais si l'atmosphère joue un rôle de bouclier efficace contre les petits objets extraterrestres, c'est une protection dérisoire face aux plus gros d'entre eux. En témoigne la catastrophe de la Toungouska, en Sibérie, le 30 juin 1908 à 7 h 17 du matin : la végétation fut rasée sur une surface équivalente à celle d'un département français, alors que la météorite en cause n'a pas eu le temps d'arriver jusqu'au sol et a explosé en plein ciel, avec une puissance d'environ mille fois celle de la bombe atomique d'Hiroshima.

Un dinosaure momifié ! Gse9

Le ciel peut parfois révéler bien des surprises. Les Gaulois n'avaient peut-être pas tort de craindre que le ciel ne leur tombe sur la tête. Ci-dessus : La comète Hale-Bopp au-dessus de la roche de Solutré, le 4 avril 1997 à 22 h 30. :copyright: Jacky Kolar 


La Terre risque en permanence de croiser la trajectoire d'astéroïdes. Inutile pour autant de céder à la panique : comme le montrent les nombreuses traces de cratères à la surface du globe, si nous sommes ici, c'est que nous sommes des survivants, puisque nos ancêtres ont déjà survécu à de nombreux autres impacts… N'espérez pas pour autant d'être averti de l'arrivée d'un tel événement : il y a quelques années, un astéroïde qui est passé entre la Terre et la 
Lune a été détecté… huit jours après son passage ! De même, en 1994, l'impact en direct de la comète Shoemaker-Levy 9 sur Jupiter démontre une fois pour toute que notre planète ne peut être étudiée isolément de notre Système solaire.


La vie sur Terre est bien fragile...
Enfin, on peut dire que la crise Crétacé-Tertiaire démontre une fois de plus que l'Histoire de la vie sur Terre est un parcours semé d'embûches. Les paléontologues reconnaissent cinq grandes crises biologiques, dont la plus importante s'est déroulée à la fin du Permien : selon les estimations, elle a décimé près de 90 % des espèces vivantes de l'époque ; la crise K/T est la deuxième en terme d'espèces décimées. C'est dire si la vie a failli disparaître de la surface de la Terre à plusieurs reprises…


Les crises biologiques ont joué un rôle important dans l'évolution des espèces, en ouvrant de nombreuses niches écologiques, dans lesquelles de nouveaux organismes se sont développés. Ainsi, parmi les survivants de la crise Permo-triasique, on retrouve des reptiles, ancêtres notamment des dinosaures et des mammifères.

La prochaine crise biologique à cause de l'Homme ?
L'étude de ces cataclysmes a aussi montré la fragilité de la biosphère terrestre. Certains scientifiques n'hésitent plus à dire qu'une sixième grande 
extinction a commencé, due à Homo sapiens cette fois. Selon Philppe Bouchet, zoologiste et professeur au Muséum national d'histoire naturelle, « Pour les groupes les mieux connus tels que les oiseaux et les mammifères, le taux d'extinction dû à l'Homme depuis 200 ans est 40 à 60 fois supérieur au taux d'extinction naturel. Et dans la forêt tropicale, il est 10.000 fois supérieur ». L'Homme est en train de détruire irrémédiablement le milieu où il vit et dont il vit, mais ce ne sont pas les quelques actions menées actuellement par certains pays qui arrêteront ce phénomène.


L'enquête sur la disparition des dinosaures continue
Depuis la rédaction de ce dossier (néanmoins toujours juste), de nombreux articles sont parus, sans bouleverser cependant la théorie présentée ici, à savoir celle d'un impact cataclysmique. Afin de rendre compte de ces dernières publications, Futura-Sciences en a réalisé un compte-rendu.


Merci à Arnaud, du site Internet DinoNews pour ce superbe dossier très complet. Pour poursuivre les recherches sur le sujet, consultez la bibliographie ci-dessous.


Un dinosaure momifié ! Ukgq

Le monde au Crétacé. J.-L. Hartenberger
Bibliographie



  • L'Archéoptéryx, un dossier Futura-Sciences.
  • Collectif. « La valse des espèces Â». Dossier Pour La Science, Hors-série n°28 (07/2000), 137 pages.
  • Luann BECKER. « Sur la trace des impacts cataclysmiques ». Pour La Science, n295 (05/2002), pp.62-69.
  • Eric BUFFETAUT. Dinosaures, enquète sur une disparition. Phare international, 2000, 125 pages.
  • Eric BUFFETAUT. Les Dinosaures. Que sais-je ? (Presses Universitaires de France), 1994, 127 pages.
  • Stephen Jay GOULD et al. Le livre de la vie. Editions du seuil, 1993, 256 pages.
  • Stephen Jay GOULD. Le sourire du flamant rose. Editions du seuil, 1993, 516 pages.
  • Jean-Louis HARTENBERGERUne brève histoire des mammières. Editions BELIN, 2001, 287 pages.
  • Francis LETHIERS. Evolution de la biosphère et événements géologiques. Gordon and Breach Science Publishers, 1998.
  • Robert ROCCHIA et Eric ROBIN. « Catastrophes cosmiques et extinctions ». Pour La Science, n300 (10/2002), pp.24-27.

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Message  Arlitto Sam 26 Mar 2016, 19:02

Les religions toutes confondues sont, en règle générale, étonnamment silencieuses sur le dossier "DINOSAURE" et sur la "PANGÉE" et/ou avancent des théories plus que farfelues... À suivre...



Reportage sur le creationnisme (France Télévision)



https://www.youtube.com/user/rickou2
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