La Réforme anti-trinitaire du XVIème siècle
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La Réforme anti-trinitaire du XVIème siècle
Le christianisme unitarien
Jean-Claude Barbier
La Réforme anti-trinitaire du XVIème siècle, méconnue est actuellement en plein essor. Le XVIème siècle européen a été plus riche en Réformes qu'on ne le pense habituellement. L'impulsion donnée en 1517 par le moine augustin Martin Luther (jusqu'à sa mort en 1546), en rupture de ban avec Rome, libéra maintes énergies. Aux luthériens s'ajouta rapidement, souvent en contrepoint, la Réforme "helvétique" basée à Genève avec Jean Calvin (à Genève de 1536 à 38 puis de 1541 à sa mort en 1564) et à Zurich avec Ulrich Zwingli (de 1523 à 1531). Les Strasbourgeois, avec Martin Bucer (mort en 1551), à leur tête, suivaient Luther, tandis que nos Huguenots français se référèrent au calvinisme.
En terres allemandes acquises aux luthériens, des Réformés "mystiques", dont les spéculations n'étaient pas agréées, furent exilés des villes où ils résidaient, par exemple Caspar Schwenckfeld (réformé à partir de 1522, mort en 1562), dont les adeptes fonderont plus tard une Eglise schwenckfeldienne aux Etats-Unis, et Sébastien Franck (réformé à partir de 1530 et mort en 1542), précurseur d'un universalisme chrétien.
Des anabaptistes prônèrent une Réforme plus exigeante, refusant le baptême des enfants, la participation à la guerre, le recours aux tribunaux, des mœurs plus strictes, etc. Nombre d'entre eux furent noyés dans le Limmat à Zurich sur l'ordre de Zwingli. Un groupe d'anabaptistes fonda la brève "Jérusalem céleste" de Münster (1534-1535) pour y affirmer la pure morale évangélique. Des anti-trinitaires italiens, rejetant le dogme de la Trinité à la suite de Michel Servet, se retrouvèrent en exil dans les pays européens les plus septentrionaux (Pologne et Lituanie) et les plus orientaux (Transylvanie). Enfin, le ralliement des Vaudois au calvinisme et des Anglicans au protestantisme n'alla pas sans une préservation de leur propre identité. Il conviendrait de parler en conséquence des Réformes et non de la Réforme ou du protestantisme au singulier.
Michel Servet est né en 1509 à Villanueva de Sixena, en pays Aragon, entre Lerida et Huesca. Il commença des études de Droit à Toulouse puis devint médecin à la Sorbonne, à Paris. En 1531 et 1532, par l'imprimerie strasbourgeoise Haguenau, il publie "Des erreurs de la Trinité" et "Deux livres de dialogues sur la Trinité". On le retrouve, sous le nom de Michel de Villeneuve, médecin à Charlieu puis à Vienne, entre temps correcteur d'imprimerie à Lyon, ré-éditeur de la géographie de Ptolémée, commentateur biblique ajoutant introductions et notes à la bible traduite par le dominicain Santes Pagnini. En plus, il édite un traité sur les sirops, découvre la petite circulation sanguine, et se montre fort intéressé par l'alchimie de son temps ! Bref, un parfait humaniste de la Renaissance. Dans la plus grande clandestinité, il écrit (toujours en latin) une "Restitution du christianisme …" qui le conduira tout droit à la prison de Vienne, d'où il s'échappera, puis entre les mains de Calvin à Genève, qui le fit mettre sur le bûcher au sommet de la colline de Champel, le 27 octobre 1553, additionnant sur son sort les deux inquisitions de l'époque. A l'aube de ce siècle, on érigea une stèle à sa mémoire à Genève (1903), et des statues à Annemasse (1908), Paris (devant la mairie du 14ème) (1908) et Vienne (1911). En Espagne, des monuments à Huesca, à Zaragossa et dans son village natal. De nos jours, plusieurs établissements scolaires portent son nom (à Charlieu, Vienne, Lyon, Annemasse, Lille, etc.), ainsi que des rues (Genève, Lyon, Vienne, Dijon, etc.). C'est la célébrité, … mais posthume.
Le réformé Sébastien Castellon prit sa défense dans un pamphlet contre Calvin qui marque une première revendication de liberté religieuse : "tuer un homme, ce n'est pas défendre une doctrine, mais c'est tuer un homme". Pendant ce temps, en Transylvanie, à l'autre bout de l'Europe, le prince de Transylvanie, Jean Sigismond, promulgua en 1568, à Turda (actuelle Roumanie), le premier édit de tolérance, ceci à l'instigation des nouveaux Réformés qui se disaient "chrétiens d'un commun accord" et qui étaient menés par le brillant orateur que fut le théologien hongrois Ferencz David (1520-1579). A partir de 1600, ceux-ci (non luthériens et non "helvétiques") furent désignés comme "unitariens" compte tenu de leur revendication d'un Dieu Un, non incarné en un Fils, ni manifesté dans une tierce personne que serait le Saint-Esprit. Pour eux, Jésus est un homme, un maître spirituel et non un dieu, ni Dieu incarné, et le Saint-Esprit est tout simplement le souffle divin.
Deux Eglises de théologie unitarienne existèrent au XVIème siècle.
Une Eglise des frères de Pologne et de Lituanie qui a rejeté la Trinité - dite plus simplement. La Petite Eglise polonaise (l'Ecclesia minor) ou encore Les Frères polonais. Elle durera près d'un siècle, de 1565 à 1658, et sera supprimée sur ordre politique inspiré par la Contre Réforme. A son apogée, elle eut quelques 40 000 fidèles, plus de 200 paroisses et des écoles. Son collège de Rakow était célèbre dans les pays protestants environnants et fréquenté par des Allemands, des Tchèques, des Ukrainiens, etc. Une imprimerie y publiait des œuvres théologiques, dont le célèbre Catéchisme de Rakow en 1605, qui sera peu de temps après traduit en néerlandais puis en anglais (et tout récemment en finnois et en italien !). Elle reçut le concours de théologiens italiens exilés à cause de leurs idées anti-trinitaires, dont Faust Socin (en Pologne à partir de 1579 jusqu'à sa mort en 1604).
Une seconde Eglise vit le jour en Transylvanie à partir de 1568, également aidée par des Italiens anti-trinitaires, dont le médecin Georges Biandrata (en Pologne en 1558, mort en 1590). A la fin du XVIème siècle, 425 paroisses relevaient de cette nouvelle confession chrétienne. Cette Eglise a survécu à la Contre-Réforme de l'empire austro-hongrois, au nazisme puis au régime communiste de Ceauscescu. Elle comptait 80 000 fidèles au recensement de la population roumaine de 1992 ; et il faut y ajouter, en Eglise doublon, quelque 25 000 fidèles en Hongrie.
Le courant anti-trinitaire se développa au XVIIème siècle en Angleterre, et surtout au XXème siècle aux Etats-Unis. Aujourd'hui, on compte plus de 750 000 unitariens dans le monde entier, répartis dans une quarantaine de pays. Depuis 1995, un International Council of Unitarians and Universalists (ICUU), dont le siège est à Prague, constitue, un lieu de rencontres et d'activités communes pour cette famille devenue internationale et qui, sous l'appellation d'unitarisme-universalisme, s'est étendue à d'autres sensibilités spirituelles (à partir du milieu du XIXème siècle aux Etats-Unis en s'inspirant de l'œuvre du philosophe transcendantaliste Ralph Waldo Emerson, un ancien ministre unitarien de Boston). La composante chrétienne reste importante avec les Eglises historiques de Roumanie et de Hongrie et de nombreuses congrégations en Grande-Bretagne et aux Indes, ainsi qu'avec les Eglises universalistes dans plusieurs pays d'Asie (Japon, Philippines, Indonésie).
En France, une Association unitarienne française (qui devint ensuite francophone avec la Belgique francophone et la Suisse romande) (AUF), fut fondée en 1986, puis une Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) en 1996. Théodore Monod, qui aimait se dire "chrétien pré-nicéen", assuma la présidence d'honneur de l'AUF (de 1986 à 1996), puis celle de l'AFCU (de 1996 à sa mort). L'AFCU est en partenariat statutaire avec l'Association des chrétiens unitariens du Burundi, l'Association des chrétiens unitariens du Congo, et la Congregazione italiana cristiano unitariana.
De son côté, le Réseau francophone Correspondance unitarienne, également de sensibilité chrétienne, touche par son bulletin mensuel environ 200 unitariens ou sympathisants et participe, par ses bulletins et par des articles, au site protestant libéral et chrétien unitarien "Profils de liberté", dont l'audience dépasse les 20 000 visiteurs par mois.
Jean-Claude Barbier, Bordeaux le 14 juin 2005
Lien : http://prolib.net/pierre_bailleux/histoire/204.042.unitariens.jcb.htm
Jean-Claude Barbier
La Réforme anti-trinitaire du XVIème siècle, méconnue est actuellement en plein essor. Le XVIème siècle européen a été plus riche en Réformes qu'on ne le pense habituellement. L'impulsion donnée en 1517 par le moine augustin Martin Luther (jusqu'à sa mort en 1546), en rupture de ban avec Rome, libéra maintes énergies. Aux luthériens s'ajouta rapidement, souvent en contrepoint, la Réforme "helvétique" basée à Genève avec Jean Calvin (à Genève de 1536 à 38 puis de 1541 à sa mort en 1564) et à Zurich avec Ulrich Zwingli (de 1523 à 1531). Les Strasbourgeois, avec Martin Bucer (mort en 1551), à leur tête, suivaient Luther, tandis que nos Huguenots français se référèrent au calvinisme.
En terres allemandes acquises aux luthériens, des Réformés "mystiques", dont les spéculations n'étaient pas agréées, furent exilés des villes où ils résidaient, par exemple Caspar Schwenckfeld (réformé à partir de 1522, mort en 1562), dont les adeptes fonderont plus tard une Eglise schwenckfeldienne aux Etats-Unis, et Sébastien Franck (réformé à partir de 1530 et mort en 1542), précurseur d'un universalisme chrétien.
Des anabaptistes prônèrent une Réforme plus exigeante, refusant le baptême des enfants, la participation à la guerre, le recours aux tribunaux, des mœurs plus strictes, etc. Nombre d'entre eux furent noyés dans le Limmat à Zurich sur l'ordre de Zwingli. Un groupe d'anabaptistes fonda la brève "Jérusalem céleste" de Münster (1534-1535) pour y affirmer la pure morale évangélique. Des anti-trinitaires italiens, rejetant le dogme de la Trinité à la suite de Michel Servet, se retrouvèrent en exil dans les pays européens les plus septentrionaux (Pologne et Lituanie) et les plus orientaux (Transylvanie). Enfin, le ralliement des Vaudois au calvinisme et des Anglicans au protestantisme n'alla pas sans une préservation de leur propre identité. Il conviendrait de parler en conséquence des Réformes et non de la Réforme ou du protestantisme au singulier.
Michel Servet est né en 1509 à Villanueva de Sixena, en pays Aragon, entre Lerida et Huesca. Il commença des études de Droit à Toulouse puis devint médecin à la Sorbonne, à Paris. En 1531 et 1532, par l'imprimerie strasbourgeoise Haguenau, il publie "Des erreurs de la Trinité" et "Deux livres de dialogues sur la Trinité". On le retrouve, sous le nom de Michel de Villeneuve, médecin à Charlieu puis à Vienne, entre temps correcteur d'imprimerie à Lyon, ré-éditeur de la géographie de Ptolémée, commentateur biblique ajoutant introductions et notes à la bible traduite par le dominicain Santes Pagnini. En plus, il édite un traité sur les sirops, découvre la petite circulation sanguine, et se montre fort intéressé par l'alchimie de son temps ! Bref, un parfait humaniste de la Renaissance. Dans la plus grande clandestinité, il écrit (toujours en latin) une "Restitution du christianisme …" qui le conduira tout droit à la prison de Vienne, d'où il s'échappera, puis entre les mains de Calvin à Genève, qui le fit mettre sur le bûcher au sommet de la colline de Champel, le 27 octobre 1553, additionnant sur son sort les deux inquisitions de l'époque. A l'aube de ce siècle, on érigea une stèle à sa mémoire à Genève (1903), et des statues à Annemasse (1908), Paris (devant la mairie du 14ème) (1908) et Vienne (1911). En Espagne, des monuments à Huesca, à Zaragossa et dans son village natal. De nos jours, plusieurs établissements scolaires portent son nom (à Charlieu, Vienne, Lyon, Annemasse, Lille, etc.), ainsi que des rues (Genève, Lyon, Vienne, Dijon, etc.). C'est la célébrité, … mais posthume.
Le réformé Sébastien Castellon prit sa défense dans un pamphlet contre Calvin qui marque une première revendication de liberté religieuse : "tuer un homme, ce n'est pas défendre une doctrine, mais c'est tuer un homme". Pendant ce temps, en Transylvanie, à l'autre bout de l'Europe, le prince de Transylvanie, Jean Sigismond, promulgua en 1568, à Turda (actuelle Roumanie), le premier édit de tolérance, ceci à l'instigation des nouveaux Réformés qui se disaient "chrétiens d'un commun accord" et qui étaient menés par le brillant orateur que fut le théologien hongrois Ferencz David (1520-1579). A partir de 1600, ceux-ci (non luthériens et non "helvétiques") furent désignés comme "unitariens" compte tenu de leur revendication d'un Dieu Un, non incarné en un Fils, ni manifesté dans une tierce personne que serait le Saint-Esprit. Pour eux, Jésus est un homme, un maître spirituel et non un dieu, ni Dieu incarné, et le Saint-Esprit est tout simplement le souffle divin.
Deux Eglises de théologie unitarienne existèrent au XVIème siècle.
Une Eglise des frères de Pologne et de Lituanie qui a rejeté la Trinité - dite plus simplement. La Petite Eglise polonaise (l'Ecclesia minor) ou encore Les Frères polonais. Elle durera près d'un siècle, de 1565 à 1658, et sera supprimée sur ordre politique inspiré par la Contre Réforme. A son apogée, elle eut quelques 40 000 fidèles, plus de 200 paroisses et des écoles. Son collège de Rakow était célèbre dans les pays protestants environnants et fréquenté par des Allemands, des Tchèques, des Ukrainiens, etc. Une imprimerie y publiait des œuvres théologiques, dont le célèbre Catéchisme de Rakow en 1605, qui sera peu de temps après traduit en néerlandais puis en anglais (et tout récemment en finnois et en italien !). Elle reçut le concours de théologiens italiens exilés à cause de leurs idées anti-trinitaires, dont Faust Socin (en Pologne à partir de 1579 jusqu'à sa mort en 1604).
Une seconde Eglise vit le jour en Transylvanie à partir de 1568, également aidée par des Italiens anti-trinitaires, dont le médecin Georges Biandrata (en Pologne en 1558, mort en 1590). A la fin du XVIème siècle, 425 paroisses relevaient de cette nouvelle confession chrétienne. Cette Eglise a survécu à la Contre-Réforme de l'empire austro-hongrois, au nazisme puis au régime communiste de Ceauscescu. Elle comptait 80 000 fidèles au recensement de la population roumaine de 1992 ; et il faut y ajouter, en Eglise doublon, quelque 25 000 fidèles en Hongrie.
Le courant anti-trinitaire se développa au XVIIème siècle en Angleterre, et surtout au XXème siècle aux Etats-Unis. Aujourd'hui, on compte plus de 750 000 unitariens dans le monde entier, répartis dans une quarantaine de pays. Depuis 1995, un International Council of Unitarians and Universalists (ICUU), dont le siège est à Prague, constitue, un lieu de rencontres et d'activités communes pour cette famille devenue internationale et qui, sous l'appellation d'unitarisme-universalisme, s'est étendue à d'autres sensibilités spirituelles (à partir du milieu du XIXème siècle aux Etats-Unis en s'inspirant de l'œuvre du philosophe transcendantaliste Ralph Waldo Emerson, un ancien ministre unitarien de Boston). La composante chrétienne reste importante avec les Eglises historiques de Roumanie et de Hongrie et de nombreuses congrégations en Grande-Bretagne et aux Indes, ainsi qu'avec les Eglises universalistes dans plusieurs pays d'Asie (Japon, Philippines, Indonésie).
En France, une Association unitarienne française (qui devint ensuite francophone avec la Belgique francophone et la Suisse romande) (AUF), fut fondée en 1986, puis une Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) en 1996. Théodore Monod, qui aimait se dire "chrétien pré-nicéen", assuma la présidence d'honneur de l'AUF (de 1986 à 1996), puis celle de l'AFCU (de 1996 à sa mort). L'AFCU est en partenariat statutaire avec l'Association des chrétiens unitariens du Burundi, l'Association des chrétiens unitariens du Congo, et la Congregazione italiana cristiano unitariana.
De son côté, le Réseau francophone Correspondance unitarienne, également de sensibilité chrétienne, touche par son bulletin mensuel environ 200 unitariens ou sympathisants et participe, par ses bulletins et par des articles, au site protestant libéral et chrétien unitarien "Profils de liberté", dont l'audience dépasse les 20 000 visiteurs par mois.
Jean-Claude Barbier, Bordeaux le 14 juin 2005
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Re: La Réforme anti-trinitaire du XVIème siècle
Les Chrétiens qui se sont opposés à la croyance en la trinité depuis Nicée à aujourd’hui
Tout au long de l’histoire chrétienne, de nombreuses sectes ont rejeté totalement ou en partie la croyance en la trinité. Et de ce fait, ils ont toujours rencontré une forte répression à tel point qu’ils ont été chassés de leur territoire, excommuniés, brûlés au bûcher, et même torturés jusqu’à la mort. Cependant, cette oppression n’a pas réussi à les effacer des pages de l’histoire. La plupart de ces sectes sont restées fidèles à leurs croyances et n’ont jamais nié le fait qu’il y avait seulement un Dieu. Les Ariens, que nous avons détaillés dans les chapitres précédents, étaient les précurseurs des nombreux Chrétiens antitrinitaires. De nombreux groupes ont ensuite émergé en suivant leur exemple.
L’antitrinitarisme
Les conciles ont constitué un tournant dans l’histoire chrétienne. Comme Nicée, Constantinople, et Whitby, le premier concile œcuménique du Vatican en 1869, qui a duré presque un an, a eu un rôle important dans la pensée Catholique assumant ainsi sa forme actuelle. |
Un mouvement antitrinitarien, qui est apparu à la suite de l’Arianisme, est l’Eglise Celtique d’Irlande. Bien qu’elle soit totalement isolée de l’Europe Continentale, cette église a été construite et s’est développée selon l’Arianisme. Jusqu’à 664, lorsque l’Eglise Catholique a officiellement obtenu la domination sur l’Eglise Celtique, la croyance en la trinité était encore étrangère en Irlande.
Une très importante caractéristique de l’Eglise Irlandaise était parallèle aux enseignements Nazaréens : la fidélité aux sources Juives. L’Eglise Celtique, qui croyait au Prophète Jésus (psl) et qui savait qu’il avait scrupuleusement adhéré aux règles Judaïques, a donc attaché une grande importance à la Torah. Cette tendance était si puissante qu’elle a continué à exister malgré la domination Romaine sur l’église. En 754, plusieurs prêtres catholiques se sont plaints des prêtres Irlandais qui n’attachaient aucune importance aux Ecritures Saintes de l’Eglise, car ces derniers les rejetaient et ignoraient les décisions du Concile. Toutefois, cette résistance s’est brisée. En effet, au cours d’une longue campagne qui a débuté au quatrième siècle, l’Eglise Catholique a finalement éliminé tous ceux qui avaient pris le mauvais chemin. Pourtant, ces mouvements ne rejetaient que les enseignements superstitieux qui divinisaient le Prophète Jésus (psl), et prêchaient seulement la foi en un Dieu Seul et Unique. En conséquence, l’Eglise Catholique est devenue la plus grande autorité religieuse du monde occidental.
Les Eglises Orthodoxes et Protestantes
Le contrôle de l’Eglise Catholique sur le monde Chrétien a été secoué par une séparation interne au 9ème siècle. Pendant longtemps, les Eglises de l’Est, affiliées aux patriarches de Constantinople, de Jérusalem, d’Antioche, et d’Alexandrie, avaient été en désaccord avec l’Eglise Catholique. Elles se sont finalement détachées de Rome. Ce conflit, qui était en fait d’origine politique, avait émergé après la division de l’Empire Romain dans les régions de l’Est (Grecques) et de l’Ouest (Latines). Les divers désaccords entre les deux partis sont devenus un schisme permanent lorsque l’Eglise Romaine a béni le Saint Empire Romain. Les différences distinctives entre les deux partis étaient que l’Eglise Romaine utilisait le Latin en tant que langue liturgique, alors que les Eglises de l’Est employaient le Grec.
Après avoir rompu ses liens avec Rome, les Eglises de l’Est, également connues comme Eglises Orthodoxes, ne pouvaient pas établir de hiérarchie interne. Le patriarche de Constantinople était toujours considéré comme supérieur, mais les autres étaient des entités indépendantes. En outre, de nouvelles divisions ont peu à peu émergé, et des Eglises nationales ont été formées, comme les Eglises nationales Arméniennes, Grecques, Bulgares, Serbes, et Russes.
L’Eglise Catholique a maintenu son hégémonie jusqu’au 16ème siècle en Europe, car le prêtre allemand Martin Luther (mort en 1546) l’a brisé en lançant le mouvement Protestant. Développé et dirigé dans un premier temps par Luther puis de quelques prêtres comme Jean Calvin (mort en 1564) et Huldreich Zwingli (mort en 1531), ce mouvement a déclenché une énorme rébellion contre l’Eglise de Rome et l’autorité papale. Pendant plus d’un siècle, l’Europe a été une scène de guerres sanglantes sans fin entre les Catholiques et les Protestants. Derrière ces guerres, qui étaient d’apparence religieuse, il y avait des conflits d’intérêt et des calculs politiques entre les monarques européens qui ne voulaient pas vivre sous le joug de la papauté et ni payer d’impôts, et ceux (les cercles) qui ne voulaient pas perdre cette domination. La Guerre de Trente Ans (1618-1648), a été le plus sanglant règlement de comptes entre les deux parties. Suite à cette période sanglante qui causa la mort d'un tiers du peuple européen, un compromis permanent fut établi entre elles et l'équilibre créé en vertu du traité de Westphalie signé à la fin de la Guerre de Trente Ans, est resté en grande partie inchangé jusqu'à nos jours.
Cependant, après avoir rejeté l’autorité papale, les Protestants ont été incapables de la remplacer par une autre autorité. De ce fait, le Protestantisme s’est développé comme une religion dispersée et libérale, sans structure hiérarchique au centre. Presque tous les pays ont établi leur propre église nationale, et plusieurs sectes et mouvements ont émergé au fil du temps. Aujourd’hui encore, il existe des centaines de formes d’églises et de protestantisme. La plupart d’entre elles sont actives dans le Nord de l’Europe et aux Etats-Unis.
L’émergence du Protestantisme était également importante en ce qui concerne les mouvements antitrinitaires. Après que l’autorité papale ait été renversée, les Chrétiens ont enfin pu lire et interpréter pour eux-mêmes les Saintes Ecritures. L’Eglise Catholique n’avait jamais permis cette liberté à ses membres. A la suite de cela, certains Protestants se sont rendus compte qu’il n’y avait aucun fondement en ce qui concerne la trinité dans le Nouveau Testament, qui constitue pourtant la base de la foi Chrétienne. En effet, il était évident que certains passages rejetaient cette croyance. Dieu était décrit comme étant “Seul et Unique” dans ces passages, et la croyance dans “Trois en Un” n’avait pas sa place dans la logique fondamentale du Nouveau Testament.
Très peu de Protestants ont rejeté la trinité. Cela a donc donné naissance à l’Eglise Unitarienne.
Les Chrétiens qui soutiennent le Monothéisme
Suite à la réforme Protestante, les Chrétiens ont commencé à lire le Nouveau Testament indépendamment des croyances Catholiques. Le premier mouvement moderne de Chrétiens antitrinitaires s’est développé en Italie. Fondé par Lelio Sozzini (mort en 1562) et son neveu Fausto Sozzini (mort en 1604), le mouvement a pris le nom de Socinianisme (en rapport avec le nom de famille de ses fondateurs), et s’est étendu par l’intermédiaire de réunions secrètes. La Catholic Encyclopedia résume leurs croyances comme suit :
[Selon les Sociniens] qu’il n’y avait pas de Trinité ; que le Christ n’était pas consubstantiel avec le Père et le Saint Esprit ; que sa mort et sa passion (souffrance) n’ont pas été données pour apporter le salut aux hommes.
Les Sociniens ont été opprimés, et Rome n’a pas tardé à excommunier les deux fondateurs. Fausto Sozzini a dit : “La sainteté de la vie du Prophète Jésus, la révélation de Dieu, sera naturellement différente de celle des autres personnes. Il possédait la vision et l’inspiration divines, mais n’était certainement pas un créateur. Il était muni d’une autorité incomparable, et a été envoyé à l’humanité avec un devoir à accomplir.” Sozzini soutenait que Dieu avait une seule essence, et qu’il était irrationnel d’en parler en termes de “trinité”. Les enseignements Sociniens se sont propagés jusqu’en Angleterre, et Rome s’est senti mal à l’aise face à ce développement. Un malaise qu’a également exprimé l’Union des Evêques Norvégiens par ces mots :
Nous craignons que le socinianisme, qui s’est détourné du droit chemin à cause des antitrinitaires et des néo-Ariens, détruise le Christianisme et corrompe les pensées des Chrétiens.
Durant la même période, Miguel Servet (mort en 1553), un théologien et médecin Espagnol, a propagé des idées similaires, et a été brûlé au bûcher par Calvin pour son refus de croire au dogme de la trinité. Au moment où il brûlait, son livre anti-trinité était accroché à son cou. Servet maintenait que le Christianisme avait été corrompu au Concile de Nicée, et a écrit qu’il était nécessaire de revenir aux premières sources de ce Concile. Des attaques contre les Sociniens ont commencé en 1638. Leur établissement à Raków a été fermé, et de nombreux adhérents ont été brûlés vifs.
Comme Jean Calvin (1509-1564) et Huldreich Zwingli (1484-1531), Martin Luther (1483-1531) a également joué un rôle important dans l’émergence du Protestantisme. |
Le mouvement unitarien, qui a repris le flambeau après les Sociniens, est né en Transylvanie vers la fin du 16ème siècle. Il s’est ensuite propagé dans toute l’Europe, et plus particulièrement en Pologne. Son apparition est décrite sur le site web d’une église Unitarienne par les termes suivants :
Les premiers Chrétiens avaient des croyances différentes au sujet de Jésus, dont notamment la croyance selon laquelle il n’était pas divin. Cependant, la doctrine de la trinité – Dieu comme étant le Père, le Fils et le Saint Esprit – était respectée par tous ceux qui croyaient, contrairement à ceux que l’on considérait comme des hérétiques. Au 16ème siècle, des humanistes Chrétiens ont étudié la Bible de près, et n’ont trouvé nulle part la mention de trinité dans les Ecritures Saintes. Ils ont affirmé – comme l’a fait Jésus selon les Evangiles – l’unité, ou l’unicité de Dieu. C’est ainsi qu’ils ont obtenu le nom d’Unitarien. Les Unitariens ont prêché et formé des églises en fonction de leurs propres convictions rationnelles face à l’opposition et la persécution écrasantes des orthodoxes. Ils ont réagi en préconisant la liberté religieuse pour tous. Puisque “la foi est un cadeau de Dieu”, les gens ne devraient pas être forcés d’adhérer à une foi qu’ils n’ont pas choisie.
Un document connu sous le nom de Catéchisme de Rakow (ou racovien), qui a été publié par des prêtres Unitariens Polonais qui ont souligné l’importance d’un Dieu Unique, est devenu l’un des documents les plus importants du mouvement. La croyance dans l’expiation des péchés a été rejetée dans le Catéchisme de Rakow, qui dit également ceci :
L’opinion de ceux qui attribuent la divinité à Jésus-Christ n’est pas seulement répugnante à la vraie raison, mais aussi aux Saintes Ecritures, et ils sont dans une grave erreur ceux qui croient que le Père, mais également le Fils et le Saint Esprit sont trois entités en une divinité... Dieu est... absolument Unique. Par conséquent, décrire Dieu comme un être composé de trois entités indépendantes, est complètement contradictoire à l'essence même de Dieu... Il apparaît dans les textes écrits jusqu'au Concile de Nicée et aussi durant cette époque-là, que l'on reconnaissait le Père seulement comme le vrai Dieu, jusqu'après le Concile de Nicée. Tous ceux qui étaient de l’avis contraire étaient considérés comme des hérétiques...
Les Unitariens étaient particulièrement influents aux 18ème et 19ème siècles, surtout dans le monde Anglo-Saxon. Des églises unitariennes ont, dans un premier temps, été établies en Angleterre et ensuite aux Etats-Unis. Les personnes, qui croyaient que les Chrétiens et tous les gens pouvaient obtenir le salut s’ils croyaient en Dieu, se sont décrites comme des universalistes. Les églises unitariennes et universalistes, qui se sont développées séparément, ont fusionné en 1961. La New Catholic Encyclopedia résume les croyances des églises unitariennes comme suit :
Selon les universalistes, le Prophète Jésus n’était pas uniquement le fils de Dieu et le sauveur, car dans la tradition des prophètes Juifs, il était aussi un maître dans la vie religieuse, la moralité, l’enseignement et les actes... La Bible est une collection de textes écrits par l’homme qui incluent des enseignements des professeurs Juifs et Chrétiens, une compatibilité historique et une littérature. Ces œuvres ont été inspirées par Dieu, mais nous ne devons pas oublier que ces œuvres ont été saisies par ceux qui ont vécu il y a bien longtemps. C’est pourquoi chaque écrit comporte des marques d’une tendance culturelle des temps anciens, avec une vision du monde intuitive, mais contenant aussi beaucoup de fautes. C’est aussi pourquoi la théologie Unitarienne suit et accepte les critiques des scientifiques de la Bible, en adoptant son éthique dans la vie et la philosophie.
En bref, les unitariens prennent le Prophète Jésus (psl) pour ce qu’il était réellement : un prophète Juif qui était considéré comme le fils de Dieu au sens figuré. Les bases de la croyance unitarienne sont décrites comme suit sur un site Internet :
Les principes fondamentaux de la croyance unitarienne comprennent l’unicité de Dieu, l’amour de Dieu et les êtres humains, et la vie éternelle... Ils respectent la mémoire du Prophète Jésus, mais nient sa supposée divinité et ne le considère pas comme infaillible. Ils considèrent les Ecritures Saintes Chrétiennes comme un document de l’expérience humaine, mais soutiennent que comme les auteurs étaient humains, ils ont pu effectuer des erreurs... Ils sont d’accord sur le fait que Dieu a envoyé des prophètes à tout moment pour montrer le droit chemin. Ils considèrent le Messie Jésus comme le plus grand de ces derniers...
L’une des plus infâmes inquisitions, en raison de ses décisions et de son influence politique et religieuse, était l’inquisition Romaine établie par le Pape Paul III en 1542. Pendant de nombreuses années, cette inquisition a combattu tous les partisans qui n’avaient pas la même vision sur le Catholicisme, en particulier les Calvinistes et les Luthériens. |
Les unitariens expriment sur leurs propres sites Internet, leurs idées à propos du Prophète Jésus (psl) :
Il était, et est toujours pour de nombreux universalistes unitariens, un exemple... Entre nous, la vie humaine de Jésus et son enseignement ont été compris comme un produit qui était en concordance avec les grandes traditions Juives des prophètes et enseignants. Il n’a pas rompu avec ces traditions, et ne les a pas remplacées non plus.
Les unitariens rejettent une partie du Christianisme traditionnel et basent leurs propres convictions sur des valeurs morales appropriées, la raison, le bon sens, et l’unicité de Dieu. Ils décrivent leur croyance sur leur site Internet ainsi :
Dans un premier temps, nous croyons à la doctrine de l’UNITÉ de Dieu, ou qu’il y a Un Dieu, et seulement Un. A cette vérité nous donnons une importance infinie, et nous nous sentons imposer d’en tenir compte, de peur que quelqu’un vienne entraver cette vaine philosophie. La proposition, celle où il y a qu’un Seul Dieu, est extrêmement simple. Nous entendons par cela qu’il n’y a qu’un seul Être, un seul Esprit, une seule Entité, un seul Agent Intelligent, et Unique seulement, à qui appartiennent la perfection infinie et la domination ... Nous nous opposons à la doctrine non biblique et irrationnelle de la trinité.
Cependant, certains points de vue exposés sous le nom d’Unitarisme contiennent des éléments qui sont incompatibles avec Dieu et Sa révélation. Certains Unitariens possèdent une conception humaniste de la religion, dans laquelle les règles religieuses et la vénération sont éliminées. Certains ne croient pas aux miracles, tels que la naissance sans père ou les miracles qu’a réalisés le Prophète Jésus (psl). Il s’agit encore d’une déviation de la vérité divine. Les Unitariens ne sont pas présentés dans ce livre comme une communauté qui représente le véritable Christianisme, comme c’était le cas à l’époque du Prophète Jésus (psl) ; l’auteur cite simplement leur croyance au sujet de la trinité et l’expiation des péchés. De même, d’autres croyances sont en contradictions avec ce que le Coran enseigne.
Servet, un Chrétien monothéiste
Un autre théologien, qui a fait face à une grande opposition, a été Miguel Servet (mort en 1553). En effet, il déclarait que de nombreuses choses enseignées par l’Eglise depuis des centaines d’années étaient introuvables dans le Nouveau Testament. A l’âge de 20 ans, il publia deux livres, De trinitatis erroribus (Les Erreurs concernant la Trinité) et Dialogorum de Trinitate libri duo (Dialogues sur la Trinité en deux livres), lesquels ont suscité une forte réaction en Europe. Jusque-là, personne n’avait écrit un tel livre aussi courageux. Servet, qui disait suivre les traces des premiers disciples liés à l’école d’Antioche, a ensuite été pourchassé par Rome d’un pays à l’autre durant de nombreuses années. Il a changé son nom, mais jamais ses idées. Pour cette raison, il fut brûlé vif à Genève le 27 Octobre 1553.
Servet avait une affection et un intérêt pour l’Islam. Dans ses travaux, il a consacré une grande partie sur les paroles du Prophète Muhammad (pbsl) et sur la puissante croyance monothéiste de l’Islam. Dans son livre De trinitatis erroribus, il souligne que la croyance en la trinité était incompatible avec la raison :
Seul Dieu sait combien cette tradition de la trinité a hélas, hélas ! été la moquerie des Musulmans. Les Juifs aussi ne donnèrent aucune adhésion à cette fantaisie qu’était la nôtre, et riaient de notre bêtise au sujet de la trinité ... Même les bêtes des champs se moquaient de nous, et essayaient de nous faire comprendre que les serviteurs du Seigneur ne bénissaient qu’un Dieu Unique.
Ses écrits et ses enseignements l’ont mené à son meurtre inhumain. Aujourd’hui cependant, il est encore considéré comme le fondateur du monothéiste moderne par de nombreux Chrétiens.
Les témoins de Jéhovah
Les témoins de Jéhovah
Les témoins de Jéhovah rejettent également la croyance en la trinité. Bien qu’ils soient d’accord avec le Christianisme traditionnel dans de nombreux domaines, leur rejet de la trinité a fait d’eux des non Chrétiens, en dépit de leur base Judéo-chrétienne évidente.
Selon les témoins de Jéhovah, la croyance en la trinité est une croyance non Biblique. Ils disent que si des gens lisent la Bible sans idées préconçues, ils ne rencontreront jamais une telle idée, car cette idée a été ajoutée longtemps après l’élévation du Prophète Jésus (psl) en la présence d’Allah. Bien que cette secte ressemble au Judaïsme en termes de conception de Dieu, leur croyance au sujet du Prophète Jésus (psl) les en distinguent. Les témoins de Jéhovah déclarent être les vrais Chrétiens, et que les autres sont tous dans l’erreur.
Les enseignements dans la Bible concernant Dieu et Ses objectifs sont clairs, faciles à comprendre, et raisonnables, contrairement aux enseignements des Eglises Chrétiennes qui ne le sont pas. Pire encore, ils contredisent la Bible ... En outre, la doctrine de la trinité de la Chrétienté représente Dieu comme trois entités mystérieuses. Pourtant, cet enseignement est introuvable dans la Bible.
Selon les statistiques des témoins de Jéhovah qui datent de 2001, cette secte comporterait environ 6 millions de membres.
L’Islam a renforcé l’Eglise Unitarienne
Lorsque nous regardons comment l’Eglise Unitarienne a gagné en force, nous apercevons un rattachement des plus intéressants : l’influence de l’Empire Ottoman. En Transylvanie, cette région qui faisait partie des territoires ottomans au cours des 16ème et 17ème siècles, les croyances monothéistes sont devenues très puissantes. Dans un sermon intitulé “Islam, the US, and Yeats’ Dilemma”, Jack Donovan, un prêtre d’une Eglise Unitarienne en Floride, souligne ce développement :
En Pologne, en Hongrie, et en Transylvanie, certains Chrétiens de la Réforme Protestante ont commencé leur sujet par : “Dieu est Un. Il n’y a de Dieu que Dieu.” Une dangereuse hérésie dans la Chrétienté à cette époque. D’où la déclaration de défier la mort est-elle venue ? ... Au cours des années 1520 et 1530, lorsque le Protestantisme était encore très jeune et trinitaire, l’Empire Ottoman Islamique a conquis la Croatie, la Hongrie et la Transylvanie.
Comme l’ont exprimé de nombreux Chrétiens et le Clergé Unitarien, la raison pour laquelle cette secte monothéiste située dans les territoires Ottomans a gagné en force, était parce que l’Islam a apporté un climat de tolérance. Susan Ritchie, de l’Eglise Unitarienne Universaliste du Nord, souligne ce fait dans un sermon intitulé “The Promise of Postmodernism for Unitarian Universalist Theology” :
La plupart des historiens internationaux modérés acceptent non seulement que la protection politique des Ottomans ait tenu compte du développement du Protestantisme progressif, mais également de la permissivité infâme de la pratique administrative des Ottomans concernant les coutumes locales et les religions qui a du avoir une influence en ce qui concerne la question de tolérance.
Le puissant monothéisme de l’Islam était une énorme garantie pour les Chrétiens antitrinitaires, car dans l’Empire Ottoman, ils pouvaient exprimer librement leurs opinions, apprécier la tolérance officielle, établir leurs propres églises, et renforcer la tradition monothéiste Chrétienne.
Les liens entre l’Islam et l’Eglise Unitarienne ont attiré l’intérêt des chercheurs pendant des centaines d’années. Par exemple, dans son livre The Hungarian Protestant Reformation in the Sixteenth Century under the Ottoman Impact, Alexander Sándor se concentre sur l’important attachement qu’avait Servet (l’un des premiers partisans du monothéisme) pour l’Islam. Dans son ouvrage, fondé sur l’Islam et le Socinianisme, Mathurin Veyssière de La Croze revendique que les Unitariens de Transylvanie ont accepté la similitude entre l’unité de Dieu telle qu’elle est enseignée par l’unitarisme et celle enseignée dans le Coran.
L’ecclésiastique Unitarien Jack Donovan attire également l’attention sur ces sujets dans un sermon :
Deux enseignements islamiques seraient devenus la connaissance commune et auraient été notés ainsi. En premier, les mots de l’appel quotidien à la prière chantés des minarets au grand public : “Dieu est Un. Il n’y a de Dieu que Dieu. Il n’y a de Dieu que Dieu.” En deuxième, l’exigence explicite du Coran, soulignée par Muhammad qui disait que le respect et la tolérance devaient être accordés à toutes les religions puisque chacune était une réponse à Dieu. Lorsque ces enseignements sont appliqués à l’Evangile de Jésus, vous obtenez l’Unitarisme du 16ème siècle. Mon hypothèse est que notre tradition a une dette de 450 ans envers l’Islam pour un centre que nous partageons en commun...
Plus tard dans le même sermon, Ritchie a déclaré que les chefs Unitariens à travers l’histoire ont toujours eu une opinion positive sur l’Islam :
Les 17ème et 18ème siècles Sociniens en Europe n’étaient pas aussi timides lorsqu’il fallait féliciter l’Islam théologique pour son monothéisme pur qui avait corrigé un grand nombre de corruptions théologiques qui s’étaient répandues dans l’Eglise Chrétienne depuis ses débuts de la pratique honnête et non doctrinaire. En 1727, Andrew Ramsey avait parlé du socinianisme comme étant “une religion parfaite résultant de l'Islam idéal”. Henry Stubbe, John Toland, Arthur Bury, William Feke et Stephen Nye ont tous été des auteurs Sociniens similaires qui ont stratégiquement employé une position sympathique envers l’Islam théologique pour mettre en évidence les écarts de la pratique Chrétienne primitive qu’ils trouvaient gênant surtout sous la forme de l’Orthodoxie Anglicane.
Mark D. Morrison-Reed de l’Eglise Unitarienne de Toronto décrit également l’Islam dans un sermon intitulé The Islamic Connection :
Houston Smith écrit que l’innovation de l’Islam a permis “d’enlever les idoles de la scène religieuse et de se concentrer sur un Dieu divin invisible pour tout le monde.” L’Islam, contrairement au Christianisme et au Judaïsme qui ne se limitent pas à un seul Dieu, est monothéiste. Nous pourrions partager nos efforts et nous relier à l’Islam par ceci : reconnaître que nous partageons un terrain d’entente historique dans cette intuition et comprendre la singularité de Dieu. Au Moyen-Âge, c’était la tolérance de l’Islam qui a permis de développer un pont culturel avec le Christianisme. Cette Renaissance Espagnole a influencé une personne que nous reconnaissons comme un aïeul intellectuel, Miguel Servet. Servet est né dans le Nord de l’Espagne en 1511, et sur ce que nous connaissons de sa vie, nous ne pouvons pas savoir exactement si ses idées se sont développées, ou ce qui a précipité l’édition de son livre en 1531 “Les Erreurs concernant la Trinité” ... Pendant que l’Islam créait les conditions politiques et intellectuelles qui ont contribué à l’émergence des idées de Servet dans l’Ouest, cette religion était également responsable des conditions politiques qui ont permis à l’Unitarisme de voir le jour, de se développer et de se répandre en Europe de l’Est... Dans un sens, nous sommes redevables à l’Islam. Selon moi, nous devons cesser de considérer l’Islam comme quelque chose d’étranger ou incompréhensibilité. Au contraire, il est temps de reconnaître que nous sommes non seulement liés historiquement, et que nous partageons des valeurs communes.
Ces déclarations de différents ecclésiastiques Unitariens révèlent le climat de tolérance dans les territoires Ottomans et les valeurs communes partagées par ces deux religions révélées.
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