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Le "christ païen"

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Message  Arlitto Ven 23 Aoû 2019, 17:27

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Le "christ païen"

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La thèse du livre est double. D'une part, «la doctrine chrétienne n'est rien d'autre qu'un égyptianisme retapé et mutilé». Rien de nouveau sous le soleil que le christianisme. 

Dans la religion égyptienne, l'essence de la spiritualité universelle et intemporelle est mieux décrite et sous une forme plus originelle. La quête spirituelle véritable, dégagée de sa superstition chrétienne, consiste en l'avènement du Christ intérieur en chaque humain. D'autre part, la figure historique de Jésus de Nazareth est une invention de l'institution ecclésiastique des IIIe et IVe siècles pour s'assurer le contrôle des masses ignorantes. Ce qui était une fable mythique à haute teneur spirituelle est devenu, dans la version définitive et tardive des Évangiles, un récit naïf, littéraliste, sanglant et absurde. 


À quelles sources scientifiques puise l'auteur? La recherche en sciences des religions (particulièrement sur le Jésus historique et sur la religion égyptienne) est ignorée. Harpur s'appuie plutôt sur un trio peu connu d'auteurs (Godfrey Higgins, Gerald Massey et Alvin Boyd Kuhn), dans la mouvance de la théosophie. 

Certains arguments étymologiques étonnent par leur fantaisie (Jésus et Matthieu seraient des noms égyptiens).Les citations sont la plupart du temps sans référence, hors contexte, et souvent détournées de leur visée originelle. Ainsi, Irénée de Lyon et Albert Schweitzer auraient dénié l'historicité de Jésus. On pourrait aussi donner l'exemple du traitement subi par Augustin, maître Eckhart, Grégoire de Naziance, etc. 

Pourtant, beaucoup d'affirmations sont justes: influences des autres religions sur le christianisme, qui n'est pas né en vase clos; utilisation du langage mythique dans la Bible; intérêt du mythe pour énoncer une vérité religieuse; importance de la croissance spirituelle personnelle. Ce qui pose problème, c'est l'exagération de la thèse, en ses deux faces: l'originalité de la religion juive d'où surgit le christianisme est occultée; la réalité de la mort de Jésus, pourtant capitale pour le témoignage du Nouveau Testament, est niée. L'existence historique de Jésus de Nazareth, comme celles de Socrate ou de Siddartha Gautama (le bouddha) est certes difficile à saisir. Mais même les tenants d'une interprétation minimaliste des données (comme les animateurs du fameux Jesus Seminar) admettent l'historicité de Jésus. 

L'interprétation du Christ dans une ligne gnostique est aussi vieille que le christianisme. Dès Irénée de Lyon, deux tendances s'affrontent, l'une insiste sur le destin historique de Jésus de Nazareth, l'autre sur le don de l'esprit. Qu'est-ce qui sauve, la mort de Jésus ou l'expérience spirituelle? Les écrits du Nouveau Testament eux-mêmes cherchent à articuler les deux aspects, les évangiles insistant peut-être plus sur le premier, et les lettres de Paul, sur le second. Or, contrairement à ce que dit Harpur, même si Paul de Tarse s'intéresse peu aux détails de la vie de Jésus ou à son enseignement, cela n'est pas nié (voir la mise au tombeau de 1Co 15,3, la naissance juive de Jésus en Ga 4,4 et le denier repas en 1Co 11,23). 

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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Message  Arlitto Ven 23 Aoû 2019, 18:03

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Message  Arlitto Ven 23 Aoû 2019, 18:05

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Les Textes des Pyramides d'Ounas

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La nécropole memphite de Saqqarah a abrité les tombes des rois des premières dynasties. Divisée en deux parties distinctes, une partie nord et une partie sud, Saqqarah devient la nécropole principale au cours de l’Ancien Empire. Ainsi, pendant la IIIème dynastie, le roi Djoser fait construire à Saqqarah la première grande construction pyramidale, la fameuse pyramide à degrés, chef d’œuvre d’Imhotep. Cette construction devient le premier élément d’une longue tradition qu’est celle de la construction de pyramides. En effet, les successeurs de Djoser reprennent son exemple et construisent des bâtiments semblables à sa pyramide dans la nécropole de Saqqarah.

La pyramide d’Ounas, située au Nord de Saqqarah, est construite à la Vème dynastie durant l’Ancien Empire. Cette pyramide est connue pour les textes présents sur les parois de la chambre funéraire, découverte par Maspero en 1880. Ces textes, appelés Textes des Pyramides, sont l’une des découvertes majeures de Saqqarah. En effet, les pyramides précédant celles d’Ounas ne possédaient aucune inscription. Les appartements funéraires d’Ounas sont les premiers à posséder ce corpus de textes sur les parois.

Que sont les Textes des Pyramides ? Quelle est leur importance ? Quel est le rôle de ce corpus ? Quelle est la relation entre les textes et leur disposition dans les appartements funéraires ? Quelles sont les particularités graphiques dans les tombes d’Ounas ?
Pour répondre à ces différentes problématiques, nous allons suivre un plan chronologique en nous intéressant à Ounas. Nous ferons une brève biographie, nous situerons le complexe funéraire dans la nécropole de Saqqarah et nous regarderons l’architecture. Pour finir, nous nous intéresserons aux Textes des Pyramides, à leur disposition dans la pyramide et à leurs particularités graphiques.

Contexte historique du protagoniste:
Le roi Ounas est le dernier pharaon de la Vème dynastie (2375-2345 av. J.-C.). Cette affirmation est faite par Manéthon. De plus, ce dernier fait du règne d’Ounas le dernier de l’Ancien Empire. Ainsi la VIème dynastie serait le début de la décadence qui précède la Première Période Intermédiaire. Selon le Canon de Turin et Manéthon, Ounas a régné environ trente ans.

L’historiographie mentionne peu d’éléments sur sa vie privée, car elle est peu connue et encore très sombre. Son successeur est Téti, premier roi de la VIème dynastie et père de Pépi Ier. Dans son ouvrage, Nicolas Grimal pense qu’Ounas est le fils de Djedkârê, mais cela reste une hypothèse car aucune preuve ne confirme cette affirmation.
Le règne d’Ounas est marqué par une diplomatie suivie et active entre l’Egypte, Byblos et la Nubie. Il est également connu comme étant un grand bâtisseur. On retrouve ses constructions à Eléphantine et à Saqqarah nord avec son complexe funéraire.

Architecture du complexe funéraire :
La pyramide d’Ounas se trouve à Saqqarah nord, au sud-ouest de la célèbre pyramide à degrés du roi Djoser, roi de la IIIème dynastie. Elle a été construite entre la pyramide à degrés et celle de Sekhemkhet. Cette disposition n’est pas anodine. En effet, le sommet de la pyramide d’Ounas est parfaitement aligné avec celui de la pyramide de Djoser et de Sekhemkhet. Il semblerait donc, selon Labrousse, que la pyramide a été installée de façon volontaire entre ces deux pyramides à degrés dans la plaine désertique de Saqqarah.



La pyramide est dans un très bon état de conservation comparée aux autres monuments de Saqqarah. Contrairement à une majorité des pyramides bâties sur le site de Saqqarah, la pyramide d’Ounas est de petite taille. La hauteur de la structure est de 82,5 coudées soit l’équivalent de 43 mètres environ. Par conséquent, on constate que la pyramide d’Ounas est plus petite que celle de Djoser qui atteint 62 mètres de haut.

La pyramide a été découverte par Maspero, à l’époque chef du Service des Antiquités, le 28 février 1881. Par la suite, elle a été fouillée par Barsanti de 1889 à 1901, Firth de 1929 à 1930 et Lauer en 1937 pour ne citer qu’eux.
La pyramide d’Ounas a eu le privilège d’avoir été dégagée sur ses quatre faces, ce qui n’est pas le cas des autres édifices de la nécropole.
Le nom de la pyramide « nfr sw.t wnis » possède plusieurs traductions comme par exemple « Les places d’Ounas sont parfaites » ou « Ounas a des places parfaites ».

Le complexe funéraire d’Ounas semble avoir été construit sur le modèle de la pyramide de son prédécesseur, Djedkârê Isesi, et possède ainsi les éléments standards des complexes de l’Ancien Empire. En effet, la pyramide du roi, élément central du complexe, se trouve au centre et est mis en évidence par sa taille. A l’est de la pyramide, se trouve un temple funéraire et une pyramide satellite pour le kA du défunt. Le temple funéraire est relié à un autre temple, se trouvant dans la vallée, au sud-est de la pyramide, par une chaussée d’environ 750 mètres. Contrairement à la pyramide de Pépi Ier, celle d’Ounas n’a aucune pyramide de reines à proximité, cependant des scientifiques ont découvert plusieurs mastabas de hauts dignitaires ayant vécu durant son règne autour de son complexe. La pyramide possède une cour nord, avec une chapelle, et une cour sud qui sont encadrées par une enceinte, englobant la pyramide satellite et l’ensemble du temple présent à l’Est, formant ainsi une structure rectangulaire.

Aujourd’hui, les fouilles se poursuivent sur le plateau de Saqqarah et certainement de nouvelles informations vont émerger concernant la pyramide d’Ounas.
Concernant les appartements funéraires dans la pyramide, l’architecture se fixe également avec Djedkârê Isesi. Cette architecture est reprise par les successeurs d’Ounas jusqu’à Pépi II. Ainsi, on retrouve la chambre funéraire à l’ouest du complexe. La chambre funéraire est le lieu le plus important, car elle contient le sarcophage du défunt et sa dépouille. Cette pièce communique avec l’antichambre au moyen d’un petit couloir qui occupe la place centrale de l’architecture. A l’est du complexe funéraire, se trouve le serdab, pièce un peu à part du reste, qui communique avec l’antichambre par un petit passage.

Le serdab mesure 6,76 mètres du nord au sud et 2,12 mètres d’est en ouest. Il y a un plafond à 2,56 mètres de hauteur et trois magasins se rattachent au serdab. La chambre funéraire de la pyramide d’Ounas est quasiment intacte et est l’une des chambres les mieux conservées. Les murs nord et sud font environ 7,33 mètres de long et le mur est-ouest mesure 3,13 mètres. La hauteur de la chambre est estimée à 3 mètres. A l’est de la chambre, les murs sont en calcaire gravés et possèdent une décoration en albâtre avec une façade de palais entourant le sarcophage de grès.
 
 
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A Pyramide du roi; B Pyramide satellite; C Chaussée; D Entrée du temple de la vallée; E Entrée du temple funéraire; F Entrée de la pyramide: G Temple interieur; H mur

Les Textes des Pyramides chez Ounas :
La grande nouveauté de la pyramide d’Ounas est la découverte des Textes des Pyramides, textes qui figurent pour la première fois dans le complexe de ce pharaon à la Vème dynastie. Ce corpus se retrouve dans les pyramides des successeurs d’Ounas tels que Téti, Pépi Ier ou encore Pépi II. Au total, il existe cinq pyramides à textes : celles d’Ounas, Téti, Pépi Ier, Merenrê, Pépi II et ses reines. Les Textes des Pyramides n’apparaissent pas dans toutes les pyramides de l’Ancien Empire. En effet, durant cette période, le corpus se retrouve chez les rois et les reines. On trouve les Textes des Pyramides gravés sur les murs des appartements funéraires jusqu’à la VIIIème dynastie, avec la tombe de Aba, roi de la VIIIème dynastie qui aurait régner deux ans selon le Canon royal de Turin. On retrouve les Textes des Pyramides dans la tombe du dignitaire Senouseretankh, qui a vécu sous Sésotris Ier, pharaon de la XIIème dynastie.

Par la suite, les formules figurant sur les murs se retrouvent dans les Textes des Sarcophages et plus tardivement, dans le Livre des Morts. Au fur et à mesure de cette évolution, les textes funéraires ne seront plus attribués uniquement à la royauté, mais se retrouvent dans les tombes des hauts dignitaires.

Explication des Textes des Pyramides :
Mais que sont donc ces fameux textes gravés sur les différentes pièces composant l’appartement funéraire d’Ounas ? Les Textes des Pyramides sont « la plus ancienne composition funéraire de l’humanité » selon Bernard Mathieu. Ils expriment, dans une langue poétique, le parcours symbolique du roi défunt de la mort vers la vie éternelle. Pour se faire, des hiéroglyphes figurent sur les murs de la chambre funéraire dans un ordre particulier. On trouve dans ces textes des prières, des conseils pratiques, des formules magiques qui aident le défunt à surmonter les différents obstacles qui se dressent devant lui.

Le but des Textes des Pyramides est de permettre au roi mort de retrouver ses principales fonctions vitales dans l’au-delà, lui offrant ainsi une renaissance auprès des différentes divinités du panthéon égyptien. Le thème de la transformation est un thème récurrent dans les Textes des Pyramides, tout comme le thème du contraste entre immobilité et énergie, lumière et ombre. En effet, le roi passe d’un corps momifié, immobile et inerte à un être fort, dominant, puissant à travers diverses étapes de transformation du défunt, étapes décrites sur les différentes parois de la tombe du roi mort. Le texte possède ainsi un pouvoir « magique », c’est à travers les mots et l’écriture des formules que le roi va pouvoir atteindre son état d’être parfait dans l’au-delà. Le symbolisme du texte est très important dans les textes égyptiens.



Ce corpus n’est pas placé au hasard dans la pyramide. En effet, la disposition du texte dans les appartements funéraires de la momie suit un ordre logique et précis.

Historique de la découverte :
La pyramide d’Ounas, découverte par Maspero le 28 février 1881 n’est pas la première pyramide découverte avec les Textes des Pyramides. Cependant, elle est la plus ancienne pyramide attestée ayant les Textes des Pyramides. En effet, ses prédécesseurs n’avaient aucune inscription dans leur tombe, démontrant ainsi une nouveauté à l’époque d’Ounas. Le corpus funéraire a été découvert par Maspero dans la pyramide de Pépi Ier entre mai et juin 1880. Dès le début de sa découverte extraordinaire, Gaston Masperon va procéder à l’estampage des inscriptions de la pyramide.

Par la suite, Maspero publiera les Textes des Pyramides pour la première fois en 1882-1893. Ensuite, Kurt Sethe fait une édition synoptique des textes de la pyramide de Pépi Ier, d’Ounas, Téti et Merenrê et Pépi II.

Emplacement des Textes des Pyramides chez Ounas :
Les Textes des Pyramides sont en relation directe avec l’architecture de la tombe du roi. Cette relation est reprise par la suite par les successeurs d’Ounas. Comme énoncé plus haut, la structure des appartements funéraires de la pyramide est fixée avec le prédécesseur d’Ounas, Djedkârê Isesi. Le roi Ounas va, en fonction de cette architecture, appliquer les Textes des Pyramides dans un ordre logique et précis, ordre qui deviendra fixe avec sa tombe.

Dans la chambre funéraire se trouve la momie, inerte, immobile, ayant besoin d’énergie pour entamer son long voyage dans l’au-delà. Cette énergie est fournie au défunt par les offrandes énoncées sur la paroi nord de la chambre. On appelle ce texte « les listes d’offrandes » et il est composé d’une série de formules d’offrandes, de libations, d’encens, de pains, de céréales, de galettes, de laitage, de viande, de volailles, etc. Ces textes offrandes sont offerts de manière symbolique mais permettent au roi d’acquérir des forces nécessaires pour sortir de son inertie.

Sur le mur est de la chambre funéraire, on prévient la faim et la soif du défunt avec des formules de provendes. Sur la paroi sud, on trouve des formules cosmographiques composées de formule de résurrection, de progression et d’ascension. Le voyage du pharaon commence avec ces formules. En effet, après les offrandes et les formules de provende, le roi est sorti de son immobilité et est rassasié de ses offrandes; il peut donc entamer son parcours à travers le monde funéraire. Géographiquement, les inscriptions nous emmènent en direction du passage qui conduit à l’antichambre. Ainsi, en lisant les inscriptions, on suit le parcours du roi et on voit sa transformation.

Le passage entre la chambre funéraire et l’antichambre est également couvert de textes qui soulignent l’état auquel le roi est arrivé après les différents procédés de la chambre funéraire. On aboutit alors à une première étape de transformation. Le défunt n’est plus une momie inerte mais un être plein d’énergie. La paroi Nord de ce petit passage continue sur le thème des offrandes et énonce ainsi la fin de la fatigue du roi et l’écartement des forces hostiles qui pourraient gêner le roi dans sa progression.

Dans l’antichambre, le nouvel état du défunt et les différentes étapes de l’ascension du roi sont énoncées et précisées. La paroi ouest décrit l’état du mort où il apparait sur son trône, dominant, gouvernant le cosmos. Cette notion de ciel et de cosmos est représentée, dans la pyramide, par un ciel étoilé figurant au plafond des différentes pièces qui possèdent les Textes des Pyramides. Le roi est ainsi décrit comme étant fort, puissant, ayant une grande liberté de mouvement que l’on peut mettre en opposition avec l’état immobile de la momie. Cette liberté est énoncée sur la paroi sud de l’antichambre. Sur cette même paroi, on décrit le parcours du roi entre le ciel et la terre et de ses mouvements qui lui permettent d’entamer son ascension. La paroi ouest résume les différents procédés de transformation et on y trouve des formules de conjurations. La paroi Nord décrit les déplacements du roi qui quitte le monde des Hommes pour monter vers les étoiles.

A l’est de l’antichambre se trouve le serdab, lieu le plus à l’est des appartements funéraires et qui a la particularité de n’être jamais inscrite. Cette pièce recèle généralement une statue du défunt.
Le sens global de la lecture se fait d’ouest en est, sens qui a toute sa signification. En effet, l’ouest représente, dans la religion égyptienne antique, le monde funéraire, l’orientation des nécropoles et où le soleil se couche. L’est représente la vie, la lumière et le lever du soleil. Ainsi, les hiéroglyphes nous font passer du monde funéraire au monde des vivants. Cette opposition est-ouest est également représentée géographiquement par la disposition des pièces dans l’appartement funéraire. En effet, la pièce le plus à l’ouest est la chambre funéraire ou se trouve la momie du roi, qui se trouve être dans une immobilité complète. La partie le plus à l’est est le serdab, lieu anépigraphe qui recèle la statue du défunt ou d’un Osiris. Arrivé devant cette pièce, le roi a recouvré toutes ses forces et est un être en mouvement qui peut vivre éternellement auprès des dieux. On accompagne le roi dans son évolution, de son état léthargique à son état de roi dominateur ayant recouvré toute sa puissance et toute sa gloire.

Particularités graphiques du texte chez Ounas :
L’écriture pour les Egyptiens est sacrée et tous les signes représentés par les hiéroglyphes prennent une réalité symbolique. Cette idée du « réel » dans l’écriture a poussé certains rois de l’Ancien Empire à modifier graphiquement les Textes des Pyramides présents dans leur tombe. Ainsi, chaque roi modifie les textes comme il l’entend démontrant ainsi une évolution de la pensée et de la réflexion des anciens Egyptiens. Par conséquent, les modifications graphiques varient d’une tombe à l’autre, modifications qui ont été étudiées de près par P. Lacau.

Concernant la pyramide d’Ounas, Lacau émet l’hypothèse que les inscriptions peuvent être antérieures au règne de pharaon. L’indice de cette antériorité a été révélé par Kurthe Sethe, publicateur des Textes des Pyramides. En effet, il a relevé que les 649 colonnes de textes portent de nombreuses traces de reprises de gravure. Au total, il y a environ 163 corrections. Ces modifications sont variables et certaines portent sur un seul signe, sur un mot ou encore sur un passage entier.

Selon Lacau, le texte a d’abord été dessiné sur les parois à l’aide d’encre noire, à partir d’un texte original en hiératique (écriture simplifiée des hiéroglyphes). Les premières corrections sont certainement dues à une mauvaise copie du texte original, ce qui implique un décalage de certains signes car leur emplacement dans un mot n’est pas conforme à l’esthétique égyptienne. Cette modification concerne un signe ou un groupe de signe dans leur ensemble.

Le texte est particulier car il semblerait qu’à la base ce texte a été conçu pour un roi quelconque. Ainsi, on constate que le cartouche d’Ounas semble avoir été gravé par-dessus le terme n(y)-sw.t, terme signifiant roi.
Pourquoi autant de modifications ont-elles été faites ? Certainement parce que les erreurs et les mauvaises dispositions ont été détectées après la gravure. En effet, après le dessin à l’encre noir, une première vérification a lieu pour confirmer la gravure. Ensuite, après la gravure, une seconde vérification est faite pour mettre en évidence les éventuelles erreurs restantes indiquées à l’encre rouge ou noire. Ainsi, certaines modifications ont été faites avant que la portion du texte suivant ne soit gravée.

Parmi les 163 modifications présentes chez Ounas, on distingue différents types. On trouve ainsi des inversions de signes ou de mots. Un signe voit sa position inversée dans la phrase car sa position n’est pas adéquate. Cette modification ne change en rien le sens général de la phrase.

La seconde modification courante est la suppression d’un signe ou d’un mot gravé à l’aide de plâtre. Pour finir, on trouve l’insertion d’un mot ou d’un signe dans une phrase, ajout certainement dû à un oubli d’un signe, comme un déterminatif dans la phrase.

Un élément frappe dans la pyramide d’Ounas. Tout ce qui concerne l’humain est banni de la tombe. En effet, on ne trouve aucune partie de corps humain ou d’humain entier dans les textes de la tombe de ce pharaon. Cette particularité graphique est reprise chez Téti, qui n’indique que certaines parties du corps humain mais ces derniers ne sont jamais représentés de façon complète. Cette exclusion de l’humain est moins présente chez Pépi Ier, qui lui martèle les mammifères et les animaux en règle générale.

Cette exclusion de l’homme dans la pyramide d’Ounas pourrait s’expliquer par le fait que le seul être humain présent dans la tombe doit être le défunt lui-même. Aucun autre homme ne doit être présent. Par conséquent, on supprime toutes les représentations humaines qui pourraient interférer avec le défunt de façon magique et symbolique. Ce phénomène pourrait aussi traduire une peur générale de l’homme et une grande méfiance vis-à-vis de ce dernier.

Pour cette première partie, nous pouvons conclure que la pyramide d’Ounas est un monument unique en son genre et plein de surprises. Disposée de façon particulière entre les pyramides à degrés de la nécropole de Saqqarah, la pyramide d’Ounas, découverte par Gaston Maspero au XIXème siècle, est la première pyramide à posséder les Textes des Pyramides, corpus funéraire le plus ancien connu aujourd’hui. Bien que repris par les successeurs du roi Ounas, ce corpus nous permet de mieux comprendre l’importance des pyramides et des emplacements des appartements funéraires. Mis en lien direct avec l’architecture, le corpus permet au roi d’atteindre l’au-delà et de passer d’un état léthargique à un état de force. De plus, chaque pyramide adapte et modifie le texte à sa guise et selon les modes de pensées de l’époque. Toujours étudiées aujourd’hui, les pyramides à textes nous réserve certainement encore de nombreuses surprises cachées sous les sables.

Bibliographie:
LACAU, P., « Suppressions et modifications de signes dans les textes funéraires », ZÄS 51 (1914), p. 1-64.
ALLEN, J.-P., « Reading a pyramid », in : BERGER, C., CLERC, G., GRIMAL, N. (dir.), Hommages à Jean Leclant I (BdE 106/1), Le Caire, 1994, p. 5-28.
ENGLUND, G., « La Lumière et la répartition des Textes des Pyramides », in : BERGER, C., CLERC, G., GRIMAL, N. (dir.), Hommages à Jean Leclant I (BdE 106/1), Le Caire, 1994, p. 169-180.
GRIMAL, N., Histoire de l’Egypte ancienne, Paris, 1988, p. 103-110.
LABROUSSE, A., L’architecture des pyramides à textes (vol.1 : Saqqarah Nord) (BdE 114), Le Caire, 1996, p. 3-41.
LABROUSSE, A., L’architecture des pyramides à textes (vol.2 : Saqqarah Sud) (BdE 131), Le Caire, 2000, p. 1-45.
LECLANT, J., « Pépi I », in REDFORD, D.B. (ed.), The Oxford Encyclopedia of Ancient Egypt (vol.3), Oxford, University Press, 2001, p. 33-34.
LECLANT, J., « Quand les pyramides se sont mises à parler », Egypte, Afrique et Orient N°12 (février 1999), Avignon, p. 7-12.
MATHIEU, B., « Modifications de texte dans la pyramide d’Ounas », BIFAO 96 (1996), p. 289-311.
MATHIEU, B., « Que sont les Textes des Pyramides ? », Egypte, Afrique et Orient N°12 (février 1999), Avignon, p. 13-22.
MALEK, J., « The Old Kingdom (c. 2686 – 2125 bc J.C.) », in SHAW (ed), The Oxford History of Ancient Egypt,Oxford, 2000, p. 89-117.
PIANKOFF, A., The Pyramid of Unas (Egyptian Religious Texts and Representations 5; BollSer 40), Princeton, 1968.
SHAW, I., NICHOLSON, P., The Princeton Dictionary of Ancient Egypt, 2008, p. 245 et 338.
VERNER, M., The Pyramids. Their Archaeology and History, London, 2003, p. 332-355.
Site Internet:
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(consulté le 08.04.2013).

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Chambre funéraire d'Ounas

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Message  Arlitto Ven 23 Aoû 2019, 18:07

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"Mithra" rival de Jésus-Christ ? 




Mithra est un dieu étranger à la péninsule italienne, cependant les Romains, en particuliers les soldats, l'ont vénéré au point que certains empereurs souhaitaient en faire le dieu de l'Empire.

Mithra est une divinité indo-aryenne qui apparaît dès le XIVe siècle avant notre ère dans les textes mitanniens et qu'on retrouve dans le Veda, où elle occupe une place importante, qu'elle perdra au cours de l'évolution de la religion indienne vers le brahmanisme. (Son nom sanskrit signifie « traité ».)

Dans l'Avesta, livre religieux des anciens Perses, Mithra apparaît associé à Varuna et à Ahura-Mazdâ (Ormuzd), la divinité suprême. Il y est lié à la lumière et au Soleil, qui est son « œil », et au taureau, le sacrifice du taureau — principe fécondateur de la terre — par Mithra se retrouvant dans les Veda. 

Mithra a dégagé sa personnalité du panthéon indo-aryen primitif, et il semble, selon Franz Cumont, que ce soient les « mages hellénisés (prêtres persans du mazdéisme) qui ont créé en Asie Mineure le culte à mystère de Mithra. On offrait alors à celui-ci des sacrifices, et, lors de ces Mithrakana, le 2 octobre au début de l'hiver, le roi exécutait des danses et s'enivrait en l'honneur du dieu.

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"Mithra", le mythe de Jésus ?


Les Romains nommaient Mithra Deus Sol invictus, Soleil invaincu. L'empereur romain Commode (161-192 apr. J.-C.) fut initié au culte de Mithra, et sous le règne d'Aurélien (270-275) le mithraïsme fut proclamé religion officielle de l'Empire et l'empereur l'incarnation terrestre du Soleil. C'est Aurélien qui en 274 déclara le 25 décembre jour anniversaire de la divinité (natalis solis invicti).

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