La Biographie du Prophète
3 participants
Forum Religion : Le Forum des Religions Pluriel :: ○ Religions & Cie :: Focus/Questions :: Focus/Islam
Page 1 sur 1
La Biographie du Prophète
La Biographie du Prophète
Biographies sunnites
L’œuvre de l’historien musulman Ibn Ishâq (m. 767) Sirat Rasoul Allah a disparu et n’est connu que des recensions d’Ibn Hichâm (m. 833) et d’at-Tabari (m. 923).
Ibn Hichâm a grandi à Basra, en Irak, puis il s’est installé en Égypte où il devint un grammairien
et un historien. Certains récits d’Ibn Ishâq ne furent pas conservés par Ibn Hichâm, tandis qu’at-Tabari les a préservés.
Par exemple, l’exégète originaire du Tabaristan a recensé l’épisode des versets sataniques, mais son prédécesseur ne jugea pas utile de le rapporter.
C’est sur la recension d’Ibn Hichâm que sont basées toutes les biographies postérieures. Mis à part quelques critiques, les ‘oulemâ’ ont, dans leur ensemble, une très grande considération pour cet ouvrage.
Le commencement du combat contre les polythéistes
Ibn Ishâq a dit : puis le Messager de Dieu s’est préparé pour la guerre, Dieu lui ayant ordonné de faire le jihad contre l’ennemi, et Dieu lui a ordonné de combattre les polythéistes les plus proches, les païens arabes.
Et cela eut lieu treize ans après que Dieu l’ait envoyé.
Par l’isnad précédente d’Abd al-Malik bin Hichâm qui a dit : Ziyâd bin ‘Abdullah al-Bakkâ’i nous a rapportés que Mohammed bin Ishâq al-Mouttalib a dit :
le Messager de Dieu est arrivé à Médine un lundi, très tôt, et le soleil était haut, après que douze nuits du mois
de rabî’ al-awwal furent écoulées. Ibn Hichâm a dit : c’est la bonne date. Ibn Ishâq a dit : ce jour-là, le Messager de Dieu avait cinquante-trois ans, et c’était treize ans après que Dieu Tout-puissant l’ait envoyé.
Il y est a séjourné le reste du mois de rabî’ al-awwal,
le mois de rabî’ al-âkhir, les deux joumada, rajab, cha’bân, le mois de ramadân, chawwâl, dhou-l-qi’da, dhou-l-hijja - les païens supervisaient le pèlerinage -
et mouharram. Ensuite, il a lancé un raid au mois de safar, douze mois après son arrivée à Médine.
Ibn Hichâm a dit : il a nommé Sa’d bin ‘Obâda comme gouverneur à Médine.
Le raid de Waddân et ce fut le premier de ses raids
Ibn Ishâq a dit : il a avancé jusqu’à atteindre Waddân, c’est le raid d’al-Abwâ’. Il a voulu attaquer les Qoraychites et les Bani Damra bin Bakr bin ‘Abd Manât bin Kinâna.
Les Bani Damra ont fait la paix avec lui grâce à Makhchi bin ‘Amr ad-Damri qui était leur chef en ce temps-là.
Ensuite, le Messager de Dieu est retourné à Médine sans rencontrer de résistance et il y a séjourné le reste du mois de safar
et le début du mois de rabî’ al-awwal.
Ibn Hichâm a dit : c’est le premier raid qu’il lança.
Le raid de Sa’d bin Abi Waqqâs
Ibn Ishâq dit : pendant que le Messager de Dieu avait envoyé Sa’b bin Abi Waqqâs avec huit hommes parmi les émigrés, il est parti jusqu’à al-Kharrar dans le Hijâz. Ensuite il s’en est retourné sans combattre.
Ibn Hichâm dit : quelques savants disent que l’expédition de Sa’d eut lieu après celle de Hamza.
L’expédition de Safwân est la première expédition de Badr
Ibn Ishâq dit : le Messager de Dieu est resté seulement quelques nuits, moins de dix, à Médine après son retour de l’expédition d’al-Uchayra, puis Kurz bin Jâbir al-Fihri a fait un raid contre le bétail de Médine.
Le Messager est parti à sa recherche laissant Zayd bin Hâritha comme gouverneur à Médine selon Ibn Hichâm.
Ibn Ishâq dit : il a continué jusqu’à ce qu’il arrive à la vallée appelée Safwân, dans les environs de Badr. Mais Kurz lui a échappé et il ne pouvait le rattraper. C’est la première expédition de Badr.
Ensuite le Messager de Dieu est retourné à Médine et il y est resté le restant de Joumâda-l-Akhira, Rajbâ et Cha’bân.
L’affaire de Mouhayysa et Houwayysa
[Le reproche d’Houwayysa à son frère Mouhayysa pour avoir tué un juif mais il s’est ensuite converti]
Ibn Ishâq a dit : le Messager de Dieu a dit : « si vous mettez la main sur un juif, tuez-le ! » Alors Mouhayysa bin Mas’oud a sauté – Ibn Hichâm a dit :
(Mouhayysa) et on a dit Mouhayysa bin Mas’oud bin Ka’b bin ‘Âmir bin ‘Adi bin Majda’a bin Hâritha bin al-Hârith bin al-Khazraj bin ‘Amr bin Mâlik bin al-‘Aws – sur Ibn Sounayna. Ibn Hichâm a dit : on a dit Ibn Soubayna.
C’était un commerçant juif qu’il fréquentait et avec qui il faisait des affaires, il l’a tué. Houwayysa bin Mas’oud n’était pas musulman à ce moment-là et était plus âgé que Mouhayysa. Quand il l’a tué, Houwayysa a commencé à le frapper en disant :
« Ô ennemi de Dieu ! L’as-tu tué ? Par Dieu, la graisse dans ton ventre qui vient de son argent ! » Mouhayysa a répondu : « je jure par Dieu que si – celui qui m’a ordonné de le tuer – m’ordonnait de te tuer, je te frapperai le cou ! »
Il a dit : par Dieu, ce fut le début de l’islam d’Houwayysa. Il a dit : « par Dieu ! Si Mohammad t’ordonnait de me tuer, me tuerais-tu ? » Il a répondu : « oui, et par Dieu, s’il m’ordonnait de te frapper le cou, je le ferai ! »
Il a dit : « par Dieu, une religion qui t’amène à faire ceci est merveilleuse ! » Et Houwayysa s’est converti.
Ibn Ishâq a dit : ce hadith m’a été rapporté d’un esclave affranchi de Bani Hâritha, d’après la fille de Mouhayysa, d’après son père Mouhayysa.
[La poésie de Mouhayysa concernant le reproche que son frère lui a fait]
Mouhayysa a dit à ce propos :
Le fils de ma mère me reproche le fait que si l’on m’avait ordonné de le tuer,
Je lui frapperai la nuque avec un sabre tranchant.
Une lame blanche comme le sel et bien polie,
Qui ne manquera pas son coup quand je m’en servirai.
Cela ne me réjouirait pas de te tuer volontairement,
Même si nous aurions ce qui est entre Bousra et Mâ’rib.
[L’autre rapport concernant la conversion d’Houwayysa]
Ibn Hichâm a dit : Abou ‘Obayda m’a rapporté qu’Abi ‘Amr al-Madani a dit :
Quand le Messager de Dieu a vaincu les Bani Qorayza, il a pris parmi eux environ quatre cent hommes juifs – et ils étaient les alliés des ‘Aws contre les Khazraj – et le Messager de Dieu a ordonné de leur frapper le cou. Les Khazraj leur ont frappé le cou et ils s’en réjouissaient. Le Messager de Dieu a regardé les Khazraj et leurs visages étaient remplis de joie, puis il a regardé les ‘Aws mais il n’a vu cela en eux.
Il a supposé que c’était à cause de l’alliance qui unissait les ‘Aws aux Bani Qorayza. Il ne resta qu’au Bani Qorayza que douze hommes, qu’il donna aux ‘Aws : un homme de Bani Qorayza pour deux hommes des ‘Aws.
Il a dit : « untel frappe et l’autre l’achève ». Parmi ceux qu’il leur donna, il y avait Ka’b bin Yahoudha qui était un notable de Bani Qorazya.
On l’a donné à Mouhayysa bin Mas’oud et à Abi Bourda bin Niyâr – Abou Bourda était celui à qui le Messager de Dieu avait autorisé d’égorger une chèvre pour la fête des sacrifices – et il a dit :
« que Mouhayysa le frappe et qu’Abou Bourda l’achève ! » Mouhayysa l’a frappé d’un coup mais qui ne l’a pas coupé, et Abou Bourda l’a achevé et tué. Alors, Houwayysa, qui était un mécréant, a dit à son frère Mouhayysa : « as-tu tué Ka’b bin Yahoudha ? »
Il a répondu : « oui ». Houwayysa a dit : « par Dieu, la graisse qui s’est développée dans ton ventre vient de son argent ! Tu es une vermine, Ô Mouhayysa ! » Mouhayysa lui a répondu : « si celui qui m’a ordonné de le tuer, m’ordonne de te tuer, je te tuerai ! »
Il fut émerveillé par sa cette parole et le quitta avec étonnement. Ils ont rapporté qu’il s’est réveillé pendant la nuit et était émerveillé de la parole de son frère, jusqu’à ce que le matin vienne, et dit : « par Dieu, quelle religion ! » Puis, il est allé voir le Prophète et se convertit à l’islam. Mouhayysa a dit à ce sujet des versets que nous venons de citer.
[Le temps entre le départ du Messager de Najrân et la razzia de Ohod]
Ibn Ishâq a dit : le Messager de Dieu a séjourné à Médine après son départ de Najrân, pendant les mois de joumâda al-‘akhira, rajab, cha’bân, et ramadân. Les Qoraychites lui ont livré bataille à la razzia de Ohod durant le mois de chawwâl en l’an trois.
L'expédition de Doumat al-Jandal
Ibn Ishâq a dit : le Messager de Dieu est rentré à Médine et y a séjourné plusieurs mois jusqu’à ce que le mois de Dhu-l-Hijja soit passé. C’était l’an quatre de l’hégire et les polythéistes présidaient le pèlerinage.
Puis le Messager de Dieu fit un raid sur Doumat al-Jandal.
Ibn Hichâm a dit : au mois de Rabî’ I, et il a nommé comme gouverneur à Médine Sibâ’ bin ‘Urfouta al-Ghifari.
Ibn Ishâq a dit : puis le Messager de Dieu revint sur ses pas avant d’y être arrivé, sans avoir combattu. Il resta à Médine pendant tout le reste de l’année.
La marche sur Khaybar en Mouharram de l’an 7
Le cas de Safiyya, la mère des croyants
Ibn Ishâq a dit : quand le Messager de Dieu a conquis al-Qamous, le fortin des Bani Abi-l-Hoqayq, le Messager de Dieu a pris Safiyya bint Houyayy bin Akhtab ainsi qu’une autre captive avec elle.
Bilâl les emmenait et il est passé devant les juifs tués. Quand celle qui était avec Safiyya les a vus, elle a crié, frappé son visage, et jeté de la poussière sur sa tête. Lorsque le Messager de Dieu l’a vue, il a dit :
« éloignez de moi cette diablesse », et il a ordonné de faire approcher Safiyya. Il a jeté sur elle son manteau et les musulmans ont su que le Messager de Dieu l’avait choisi pour lui-même.
J’ai entendu dire que le Messager de Dieu a dit à Bilâl quand il vit ce que cette juive avait vu : « n’as-tu pas de pitié, Ô Bilâl, quand tu as fait passer ces deux femmes devant leurs hommes tués ? »
Safiyya avait vu dans un rêve, alors qu’elle venait de se marier à Kinâna bin ar-Rabî’ bin Abi-l-Hoqayq, que la lune tombait dans son giron. Elle a raconté sa vision à son époux. Il a dit : « ceci veut dire que tu désires le roi du Hijâz, Mohammad ! »,
et il lui donna une grosse gifle. Le Messager de Dieu l’a fait venir et on voyait encore la marque. Il lui a demandé : « qu’est-ce que cela ? » Elle lui a raconté cette histoire.
Le reste du récit de Khaybar
On a amené devant le Messager de Dieu Kinâna bin ar-Rabi’ qui était en possession du trésor des Banou an-Nadhir. Le Messager de Dieu lui a demandé où se trouvait ce trésor. Kinâna ne révéla pas son emplacement.
Un juif s’est présenté au Messager de Dieu et lui dit : « j’ai vu Kinâna rôder autour de ces ruines chaque matin ». Alors, le Messager de Dieu a dit à Kinâna : « sais-tu que si l’on met la main dessus, je te tuerai ? » « Oui », a répondu Kinâna.
Le Messager de Dieu a ordonné de fouiller les ruines et une partie du trésor en fut extrait. Il a demandé à Kinâna où se trouvait le reste. Kinâna a refusé de lui dire.
Le Messager de Dieu a ordonné à az-Zoubayr bin al-‘Awwâm de le torturer jusqu’à ce qu’il révèle ce qu’il possède. Az-Zoubayr a allumé un feu et brûla la poitrine de Kinâna jusqu’à ce qu’il soit presque mort.
Ensuite, le Messager de Dieu l’a livré à Mohammad bin Maslama qui lui trancha la tête en représailles pour le meurtre de son frère Mahmoud bin Maslama.
Les slogans des musulmans le jour de la conquête de La Mecque, d’Hounayn et de Tâ’if
Les slogans des compagnons du Messager d’Allah le jour de la conquête de La Mecque, d’Hounayn et de Tâ’if. Le slogan des émigrés : « Ô Bani ‘Abd ar-Rahman ! » Le slogan des Khazraj : « Ô Bani ‘Abdullah ! » Le slogan des ‘Aws : « Ô Bani ‘Obaydullah ! »
Le Messager ordonne à ses généraux de tuer plusieurs individus en les nommant
Ibn Ishâq a dit : Le Messager d’Allah avait fait savoir à ses généraux musulmans, quand il leur avait ordonné d’entrer à La Mecque, de ne pas combattre que ceux qui les combattaient. Cependant, il a ordonné de tuer plusieurs personnes en les nommant, même si on les trouve sous les voiles de la Ka’ba, et parmi eux : ‘Abdullah bin Sa’d, le frère des Bani ‘Âmir bin Lou’ayy.
La raison pour laquelle le Messager a ordonné de tuer Sa’d et l’intercession d’Othmân à son égard
Le Messager d’Allah a ordonné de le tuer parce qu’il était auparavant musulman et écrivait la révélation pour le Messager d’Allah.
Il a apostasié et est redevenu polythéiste. Il est retourné vers les Qoraychites en s’enfuyant chez ‘Othmân bin ‘Affân qui était son frère de lait. ‘Othmân l’a caché jusqu’à ce qu’il aille avec lui à la rencontre du
Messager d’Allah après que les gens et les habitants de La Mecque se sentirent en sécurité. Il a demandé la protection pour lui. On prétend que le Messager d’Allah a gardé le silence un long moment, puis il a répondu :
« d’accord ». Quand ‘Othmân est parti, le Messager d’Allah a dit à ses compagnons autour de lui : « j’ai gardé le silence afin que quelqu’un parmi vous se lève et lui coupe la tête ! » Un ansâri a dit : « pourquoi ne m’as-tu pas fait signe, Ô Messager d’Allah ? » Il a répondu : « un prophète ne tue pas par un signal ».
Ibn Hichâm a dit : ensuite il est redevenu musulman. ‘Omar bin al-Khattâb l’a nommé gouverneur sur l’une de ses provinces, puis, ‘Othmân bin ‘Affân l’a nommé gouverneur après ‘Omar.
Ibn Ishâq a dit : et ‘Abdullah bin Khatal, qui était un homme de Bani Taym bin Ghâlib. Il a ordonné de le tuer parce qu’il était auparavant musulman. Le Messager d’Allah l’avait envoyé en tant que percepteur d’impôt. Il y avait avec lui un ansâr et un esclave affranchi musulman pour le servir. Il est descendu dans une habitation et a ordonné à l’esclave affranchi d’égorger un bouc, puis, de lui préparer un repas. Il s’est endormi, et à son réveil, rien n’avait été fait. Il a agressé l’esclave affranchi et l’a tué, puis, il a apostasié et est redevenu polythéiste.
Les noms de ceux que le Messager a ordonné de tuer et la raison à cela
Et il avait deux chanteuses : Fartana et son amie, elles chantaient des satires sur le Messager d’Allah. Le Messager d’Allah a ordonné de les tuer toutes les deux avec lui. Et al-Houwayrith bin Nouqaydh bin Wahb bin ‘Abd bin Qousayy,
il faisait partie de ceux qui lui ont fait du tort à La Mecque.
Ibn Hichâm a dit : Al-‘Abbâs bin ‘Abd al-Mouttalib avait fait monter Fâtima et Oumm Koulthoum – les filles du Messager d’Allah – sur un chameau voulant les faire partir de La Mecque pour les emmener à Médine.
Al-Houwayrith bin Nouqaydh a piqué leur bête qui les a jetées à terre.
Ibn Ishâq a dit : et Miqyas bin Houbâda. Le Messager d’Allah a ordonné de le tuer pour le meurtre d’un ansâri qui avait tué son frère par erreur. Il est retourné vers les Qoraychites et il est redevenu polythéiste.
Et Sâra, une esclave affranchie, à quelqu’un des Bani ‘Abd al-Mouttalib. Et ‘Ikrima bin Abi Jahl.
Sâra faisait partie de ceux qui lui ont fait du tort à La Mecque. ‘Ikrima a fui au Yémen. Sa femme, Oumm Hakîm bint al-Hârith bin Hichâm, s’est convertie à l’islam et a demandé au Messager d’Allah de lui accorder la sécurité.
Il le lui a accordé. Elle est partie à sa recherche au Yémen et l’a amené devant le Messager d’Allah. Il s’est alors converti à l’islam.
Et quant à ‘Abdullah bin Khatal, Sa’ïd bin Hourayth al-Makhzoumi et Abou Barza al-‘Aslami l’ont tué, ils ont versé tous deux son sang.
Quant à Miqyas bin Houbâba, Noumayla bin ‘Abdullah, qui faisait partie de son peuple, l’a tué. La sœur de Miqyas a dit à propos de son meurtre :
Par ma vie, Noumayla a fait honte à son clan,
Et a affligé les hôtes de l’hiver à cause de Miqyas,
Qu’Allah ait pitié de celui qui a vu quelqu’un comme Miqyas,
Quand la femme qui a accouché se réveille et ne peut plus se taire.
Quant aux deux chanteuses d’Ibn Khatal, l’une a été tuée, l’autre a pris la fuite jusqu’à ce que l’on demande après pour elle la sécurité au Messager d’Allah.
Il lui a accordée la sécurité. Quant à Sâra, on a demandé au Messager d’Allah la sécurité pour elle. Il lui a accordée la sécurité. Puis, elle a vécu jusqu’au temps d’Omar bin al-Khattâb où un homme l’a piétiné avec un cheval et l’a tuée.
Quant à al-Houwayrith bin Nouqaydh, ‘Ali bin Abi Tâlib l’a tué.
Le hadith des hommes à qui Oumm Hâni a accordé la sécurité
Ibn Ishâq a dit : Sa’ïd bin Abi Hind m’a rapporté d’après Abi Mourra, l’esclave affranchi d’Aqîl bin Abi Tâlib, qu’Oumm Hâni, la fille d’Abi Tâlib, a dit :
quand le Messager d’Allah est descendu dans la partie supérieure de La Mecque, deux hommes de Bani Makhzoum, qui étaient des parents de mon mari, se sont réfugiés chez moi.
C’était l’épouse de Houbayra bin Abi Wahb al-Makhzoumi. Elle a dit : mon frère ‘Ali bin Abi Tâlib est entré chez moi et a dit : « par Allah ! Je les tuerai ! »
Je les ai alors enfermé chez moi et je suis allé voir le Messager d’Allah qui se trouvait dans la partie supérieure de La Mecque.
Je l’ai trouvé en train de se laver avec une écuelle où il y avait des traces de pâte. Sa fille Fâtima le cachait avec son vêtement à lui. Lorsqu’il a fini de se laver,
il a pris son vêtement et l’a attaché à sa ceinture. Ensuite, il a prié en faisant huit génuflexions dans la matinée. Puis, il s’est occupé de moi et dit : « bienvenue, Ô Oumm Hâni. Qu’est-ce qui t’amène ? »
Je lui ai raconté l’histoire des deux hommes et d’Ali. Il a dit : « nous récompensons celui que tu récompenses et nous accordons la sécurité à qui tu as accordé la sécurité. Il ne les tuera pas ».
Ibn Hichâm a dit : ce sont al-Hârith bin Hichâm et Zouhayr bin Abi ‘Omayya bin al-Moughîra.
La conversion à l’islam des Banou al-Hârith bin Ka’b grâce à Khâlid bin al-Walîd qui marcha contre eux
Ibn Ishâq dit : puis le Messager de Dieu a envoyé Khâlid bin al-Walîd vers les Banou al-Hârith bin Ka’b à Najrân au mois de Rabî-l-Akir ou de Joumâdâ-l-Ulâ en l’an 10 de l’hégire. Il lui a ordonné de les inviter à l’islam pendant trois jours avant de les combattre :
« s’ils acceptent, accepte cela d’eux, mais s’ils refusent, alors combats-les ». Khâlid est partit et arriva jusqu’à eux. Il a envoyé des cavaliers dans toutes les directions, invitant les gens à l’islam, en disant : « Ô hommes, embrassez l’islam et vous serez sains et saufs ! »
Les gens ont accepté l’islam comme on leur avait invité. Khâlid est resté avec eux et leur enseigna l’islam, le livre de Dieu et la sunna de son prophète. Le Messager de Dieu lui avait ordonné de faire ainsi s’ils embrassent l’islam et ne combattent pas.
Ensuite Khâlid bin al-Walîd a écrit au Messager de Dieu : « de Khâlid bin al-Walîd. Que la paix soit sur toi, Ô Messager de Dieu, et la miséricorde de Dieu et ses bénédictions. Je loue Dieu l’unique auprès de toi. Tu m’as envoyé vers les Banou al-Hârith bin Ka’b et tu m’as ordonné, quand je serais arrivé jusqu’à eux, de ne pas les combattre pendant trois jours et de les inviter à l’islam. S’ils acceptent, j’accepte cela d’eux, et je leur apprendrai les institutions de l’islam, le livre de Dieu et la sunna de son prophète. Mais s’ils n’embrassent pas l’islam, je devrais les combattre. Je suis allé chez eux et je les ai invités à l’islam pendant trois jours comme le Messager de Dieu me l’a ordonné, et j’ai envoyé des cavaliers parmi eux qui disaient : « Ô Banou al-Hârith, embrassez l’islam et vous serez sains et saufs ! »
Ils se sont convertis et n’ont pas combattu. Je suis resté au milieu d’eux et je leur ai enseigné ce que Dieu a permis et ce que Dieu a interdit. Je leur ai enseigné les institutions de l’islam et la sunna du prophète, jusqu’à ce que le Messager de Dieu ne m’écrive.
Que la paix soit sur toi, Ô Messager de Dieu, et la miséricorde de Dieu et ses bénédictions ».
Le Messager de Dieu lui a répondu en écrivant : « Au nom de Dieu, le miséricordieux, le très miséricordieux. De Mahomet le prophète, le Messager de Dieu, à Khâlid bin al-Walîd. Que la paix soit sur toi ! Je loue Dieu l’unique auprès de toi. J’ai reçu ta lettre que ton émissaire m’a transmise, par laquelle tu m’informes que les Banou al-Hârith ont embrassé l’islam avant que tu ne les combattes, et qu’ils ont répondu à ton invitation à l’islam et attesté qu’il n’y a de Dieu que Dieu et Mahomet est le serviteur de Dieu et son Messager,
et que Dieu les a guidés dans sa direction. Annonce-leur la bonne nouvelle et avertis-les, puis rentre, et que leur délégation t’accompagne. Que la paix soit sur toi, et la miséricorde de Dieu et ses bénédictions ».
Khâlid est retourné chez le Messager de Dieu avec la délégation des Banou al-Hârith bin Ka’b parmi laquelle se trouvaient Qays bin al-Hosayn Dhu-l-Ghoussa, Yazîd bin ‘Abd al-Madân, Yazîd bin al-Mouhajjal, ‘Abdullah bin Qorâd az-Ziyâdi, Chaddâd bin ‘Abdullah al-Qanâni
et ‘Amrou bin ‘Abdullah ad-Dibâdi.
Quand ils sont arrivés devant le Messager de Dieu, il a dit : « qui sont ces gens qui ressemblent à des Indiens ? » On lui a répondu : « Ô Messager de Dieu, ce sont les Banou al-Hârith bin Ka’b ». Ils se sont avancés vers le Messager de Dieu, l’ont salué et lui ont dit :
« nous attestons que tu es le Messager de Dieu et qu’il n’y a de Dieu que Dieu ». Il a répondu : « et moi, j’atteste qu’il n’y a de Dieu que Dieu et je suis son Messager ». Ensuite, il dit : « vous êtes les gens qui quand ils sont poussés en avant, avancent ». Ils sont restés silencieux et personne ne lui a répondu. Il a répété trois fois la phrase sans obtenir de réponse, et la quatrième fois Yazîd bin ‘Abd al-Madân a dit : « oui, Ô Messager de Dieu. Nous sommes ceux qui, lorsqu’ils sont poussés en avant, avançons », et il a répété cela quatre fois. Le Messager de Dieu a dit : « si Khâlid ne m’avait écrit que vous aviez embrassé l’islam et que vous n’aviez pas combattu, j’aurai jeté vos têtes sous vos pieds ». Yazîd a répondu : « je jure par Dieu que nous ne te louons pas et que nous ne louons pas Khâlid »
« alors qui louez-vous ? » a demandé le Messager de Dieu. Ils ont répliqué : « nous louons Dieu qui nous a guidés dans sa direction par ton intermédiaire, Ô Messager de Dieu ». Il a dit : « vous dîtes vrai ». Ensuite, il leur a demandé :
« comment vainquiez-vous ceux qui vous combattaient dans la période préislamique ? » Ils ont répondu : « nous n’avons vaincu personne ». Il dit : « si, vous avez vaincu ceux qui vous ont combattu ». Ils ont répondu :
« nous avons vaincus ceux qui nous combattaient, Ô Messager de Dieu, car nous sommes restés unis sans nous séparer, et nous ne commettions pas d’injustice ». Le Messager de Dieu a dit : « vous dîtes vrai ».
Le Messager de Dieu a nommé comme chef Qays bin al-Hosayn sur les Banou al-Hârith bin Ka’b.
La délégation est retourné auprès de son peuple à la fin du mois de Chawwâl ou au début du mois de Dhu-l-Qa’da. Quatre mois après leur retour, le Messager de Dieu mourut.
Re: La Biographie du Prophète
Le Livre des Expéditions
Le livre des expéditions (kitâb al-maghazi) est l’œuvre du célèbre historien Mohammed bin ‘Omar al-Wâqidi, décédé en 823, et aujourd’hui enterré dans le cimetière de Khayzourân à Baghdad. C’est la plus ancienne biographie après celle d’Ibn Ishaq (m. 767). L’ouvrage se concentre sur les expéditions et les batailles engagées par le Prophète et ses compagnons. Al-Wâqidi enrichit la littérature des expéditions et compléta, en quelque sorte, les travaux de son prédécesseur Ibn Ishaq. L’authenticité de certaines traditions rapportées par al-Wâqidi est discutée parmi les oulémas, certains accusèrent l’historien d’être un menteur et un forgeur de hadiths, « Ahmad bin Hanbal a dit : c’est un menteur . […] Ibn Ma’in a dit : il n’est pas de confiance. […] Al-Boukhâri et Abou Hâtim ont dit : délaissé. […] An-Nasâ’i : fragilise le hadith. […] Abou Ghalib ibn bint Mo’âwiyya bin ‘Amr a dit : j’ai entendu Ibn al-Madîni dire : al-Wâqidi affaiblit le hadith » (Mîzân al-I’tidâl fi Naqd ar-Rijâl, Mohammed bin Ahmad bin ‘Othmân adh-Dhahabi, volume 6, p.273, Dâr al-Kotob al-‘Ilmiyya, 1995) ; alors que d’autres savants lui accordèrent leur confiance, tels que Ibn Kathîr (m. 1373) qui écrit : « al-Waqidi a quelques ajouts acceptés et il est souvent concerté en histoire, il est l’un des grands leaders dans ce domaine, il est digne de confiance et généreux » (Al-Bidâya wa-n-Nihâya, volume 4, p.580, Dâr ‘Âlam al-Kotob, 2003). Ibn Hajar al-‘Asqalâni (m. 1448) a dit à son sujet : « il est accepté dans les récits des batailles selon nos compagnons et Allah sait mieux » (Talkhîs al-Habîr, volume 2, p.554, Moussassa Qortoba, 1995) ; le mouhaddith se réfère des centaines de fois à l’historien dans son livre al-Isaba fi Tamyiz as-Sahaba. L’imam adh-Dhahabi (m. 1348) a un point de vue plus tranché sur la question puisqu’il dit : « il a recueilli, assemblé et mélangé le faible avec le fort, les cailloux avec les pierres précieuses, ils l’ont donc ignoré pour cette raison, mais malgré cela, il ne peut pas être exclu de la littérature des expéditions et de la vie des compagnons » (Siyar A’lâm an-Noubalâ’, volume 9, p.454-455, Moussassa ar-Risâla, 2001), puis il s’en prend plus loin aux adversaires d’al-Wâqidi : « il a été décidé qu’al-Wâqidi est faible, mais il est nécessaire en ce qui concerne les expéditions et l’histoire, et nous avons mentionné ce qu’il a rapporté sans l’utiliser comme argument, mais pour ce qui est de la jurisprudence il ne devrait pas être mentionné. Ces six livres, et le Mosnad Ahmad, et généralement ceux qui ont collecté les jugements, nous les voyons rapporter des traditions venant de transmetteurs faibles et même de transmetteurs délaissés, mais malgré cela, ils n’ont rien mentionné de Mohammad bin ‘Omar, alors que selon moi, en dépit de ses défauts, ses récits et ses traditions devraient être écrites et rapportées parce que je ne l’accuse pas d’avoir inventé des hadiths et il y a de l’exagération dans les dires de ceux qui l’ont ignoré » (Siyar A’lâm an-Noubalâ’, volume 9, p.469, Moussassa ar-Risâla, 2001). Adh-Dhahabi a cité au fil de son ouvrage de nombreux savants ayant une opinion positive d’al-Wâqidi afin d’appuyer son argumentation.
Le Livre des Expéditions
L’expédition de Hamza bin ‘Abd al-Mouttalib
L’expédition de Hamza bin ‘Abd al-Mouttalib eut lieu au mois de Ramadan, le septième mois après l’hégire du Prophète.
Ils ont dit : le prophète remis la première bannière, après son arrivée à Médine, à Hamza bin ‘Abd al-Mouttalib. Il envoya avec lui trente cavaliers de deux groupes, quinze des Mouhâjirun et quinze des Ansârs. Parmi les Muhâjirun, il y avait Abou ‘Obâda bin Jarrah, Abou Houdhayfa bin ‘Otba bin Rabî’a, Sâlim le mawlâ d’Abou Houdhayfa, ‘Amîr bin Rabî’a, ‘Amr bin Sourâqa, Zayd bin Hâritha, Kannâz bin Husayn, son fils Marthad bin Kannâz, Anasa le mawlâ du prophète, et d’autres hommes. Des Ansârs : Obayy bin Ka’b, ‘Omâra bin Hazm, ‘Obâda bin as-Sâmit, ‘Obayd bin Aws, Aws bin Khawli, Abou Doujâna, al-Moundhir bin ‘Amr, Râfi’ bin Mâlik, ‘Abdullah bin ‘Amr bin Harâm, Qoutba bin ‘Amir bin Hadîba, ainsi que d’autres hommes dont leurs noms ne nous fut pas communiqués.
Ils arrivèrent à Sîf al-Bahr, et Hamza avança vers la caravane des Qoraychites qui voyageait depuis la Syrie jusqu’à la Mecque. Abou Jahl et trois cent cavaliers mecquois accompagnaient la caravane. Quand ils se firent face et s’alignèrent en rang pour la bataille, Majdi bin ‘Amr, un allié des deux partis, s’interposa entre eux et ne cessa de négocier avec les deux groupes jusqu’à ce qu’ils se retirèrent. Hamza se retira, rentra à Médine avec ses compagnons, tandis qu’Abou Jahl continua vers la Mecque avec sa caravane et ses compagnons. Il n’y eut pas de combat. Quand Hamza revint vers le prophète, il l’informa sur la façon dont Majdi intervint entre eux, et qu’ils ont vu en lui de la justice. Lorsqu’un groupe de Majdi se présenta au prophète, il leur donna des vêtements et fut bon avec eux. Le prophète dit à propos de Majdi bin ‘Amr : « il a en effet pris une bonne décision et trouvé un bienfait », ou « de bonnes œuvres ».
‘Abd ar-Rahman bin ‘Ayyâch : ‘Abd al-Malik bin ‘Obayd : Ibn al-Mousayyib et ‘Abd ar-Rahman bin Sa’îd bin Yarbou’ m’ont rapporté tous deux que le Messager de Dieu n’envoya aucun Ansar jusqu’à ce qu’il prit part lui-même à l’expédition de Badr car il pensait qu’ils ne lui apporteraient aucun soutien sauf sur leurs terres. Cette tradition est confirmée.
L’expédition d’Obayda bin al-Hârith vers Râbigh
Le drapeau a été donné à ‘Obayda bin al-Harith, au mois de Shawwâl, huit mois après l’hégire, pour marcher vers Râbigh – Râbigh se situe à quinze kilomètres de Jouhfa en direction de Qoudayd.
‘Obayda est parti avec soixante cavaliers. Il est tombé sur Abou Soufyân bin Harb au point d’eau appelé Ahyâ’, dans la vallée de Râbigh. Abou Soufyân était à ce moment-là avec deux cent hommes. Sa’d bin Abi Waqqâs fut le premier qui a visé avec une flèche pour l’islam. Il a vidé tout son carquois devant ses compagnons, pendant que ses compagnons le protégeaient. Il a dit : il a visé avec tout ce qui était dans son carquois jusqu’à ce qu’il le vide. Toutes les flèches avec lesquelles il a visé ont blessé quelqu’un. Il a été dit : il y avait vingt flèches dans son carquois, elles ont toute blessé soit un homme soit un animal, et il n’y eut plus d’autres flèches à ce moment-là. Ils n’ont pas tiré les sabres, ne se sont pas rangés en ligne pour la bataille sauf pour ces tirs et cet accrochage. Ensuite, chaque groupe est reparti en direction de sa garnison. Sa’d bin Abi Waqqâs disait au sujet de ce que Ibn Abi Sabra m’a rapporté de al-Mouhâjir bin Mismâr, qu’il y avait en tout soixante hommes des Qoraychites. Sa’d a dit : « j’ai dit à ‘Obayda : « si nous les suivons, nous les écraserons car ils sont repartis la peur au ventre ». Mais il n’a pas été d’accord avec moi, alors nous sommes retournés à Médine ».
L’expédition de Sa’d bin Abi Waqqâs
Le Messager de Dieu a donné le drapeau à Sa’d bin Abi Waqqâs pour marcher vers al-Kharrâr – al-Kharrâr est non loin de Jouhfa à côté de Khoum – au mois de Dhu-l-Qa’da, le neuvième mois de l’hégire du Messager de Dieu. Abou Bakr bin Ismâ’il bin Mohammad m’a rapporté de son père, d’Amir bin Sa’d, de son père qui a dit : le Messager de Dieu a dit : « pars, Ô Sa’d, jusqu’à ce que tu arrives à al-Kharrâr car une caravane des Qoraychites passera certainement par là ». Je suis parti à pied avec vingt ou vingt-et-un hommes. Nous nous cachions le jour et voyagions la nuit, jusqu’à notre arrivée là-bas au matin du cinquième jour, mais nous avons découvert que la caravane était passée la veille. Le Prophète m’a fait promettre de ne pas aller au-delà d’al-Kharrâr, sinon je l’aurai sûrement suivi.
Il a été dit que le Messager de Dieu n’a envoyé personne des Ansâr jusqu’à ce qu’il fit un raid avec eux à Badr. Cela parce qu’ils avaient promis qu’ils ne le protégeraient qu’à l’intérieur de leurs terres. ‘Abd ar-Rahman bin ‘Ayyâch al-Makhzoumi m’a rapporté cela de ‘Abd al-Malik bin ‘Obayd bin Sa’id bin Yar’bou, de Sa’id bin al-Mousayyib et d’Abd ar-Rahman bin Sa’id bin Yar’bou.
Le raid d’al-Abwâ’
Le Messager de Dieu est parti faire une razzia au mois de Safar, onze mois après son émigration. Il arriva à al-Abwâ’ et avança jusqu’à la caravane des Qoraychites. Il n’y eut pas de combat. Dans cette expédition, il fit un accord avec les Banou Damra de Kinâna : ils ne lèveront pas d’armée et n’aideront personne contre lui. Il a écrit un traité entre eux, puis est reparti. Il fut absent pendant quinze nuits
Le raid de Bouwât
Ensuite, il est parti faire une razzia à Bouwât (Bouwât se situe à l’opposé de Dabba dans la direction de Dhu-l-Khouchoub) - entre Bouwât et Médine il y a trois stations postales – au mois de Rabî’ al-awwal, le treizième mois après l’hégire. Il avança jusqu’à la caravane des Qoraychites qui était composé d’Omayya bin Khalaf, d’une centaine de Qoraychites et de deux mille cinq cent chameaux. Puis, il est reparti. Il n’y eut pas de combat.
Le raid du premier Badr
Puis, il a fait un raid jusqu’à atteindre Badr au mois de Rabî’ al-awwal, le treizième mois après l’hégire, à la recherche de Kurz bin Jâbir al-Fihri qui avait fait un raid contre le bétail de Médine qui paissait à al-Jammâ’ et dans les environs. Il ne l’a pas trouvé.
Le raid de Dhu-l-‘Uchayra
Ensuite, il est parti faire une razzia au mois de Jamâda-l-akhira, le seizième mois après l’hégire. Il avança jusqu’à la caravane des Qoraychites qui était parti de Syrie. Il avait choisi ses compagnons et était parti avec cent cinquante hommes, certains disent deux cent.
Il avait été averti par la nouvelle du départ de la Mecque vers la Syrie de la caravane, dans laquelle les Qoraychites avaient rassemblé leurs richesses. Ils voyagèrent à travers une gorge depuis les Bani Dînâr en direction des maisons d’as-Souqya. C’était la razzia
de Dhu-l-‘Uchayra.
L’expédition de Nakhla
L’expédition de Nakhla mené par ‘Abdullah bin Jahch eut lieu au mois de Rajab, le dix-septième mois après l’hégire (Nakhla est une vallée à Boustân Ibn ‘Amir).
Ils ont rapporté : ‘Abdullah bin Jahch a dit : le prophète m’a appelé lorsqu’il faisait la prière de la nuit, et il a dit : « viens me voir à l’aube avec tes armes, car je t’enverrai en mission ! » Il a dit : alors à l’aube, je suis sorti avec mon épée, mon arc, mon carquois et mon bouclier. Le prophète faisait la prière de l’aube avec les gens, puis il s’est retiré et est tombé sur moi, je l’avais précédé en l’attendant à sa porte. J’étais en compagnie d’un groupe de Qoraychites. Le prophète a appelé Obayy bin Ka’b, et lui a ordonné d’écrire un document. Ensuite, il m’a appelé et m’a remis le morceau de cuir des mains de Khawlân en disant : « je t’ai mis à la tête de ce groupe. Voyagez pendant deux nuits, puis déplie ma lettre et fais ce qui y est dit ». J’ai dis : « Ô Messager de Dieu, dans quelle direction ? » Il a répondu : « vers Najdiyya, jusqu’à ce que vous arriviez à un petit puits ».
Il a dit : ‘Abdullah bin Jahch s’est hâté jusqu’à son arrivée au puits d’Ibn Doumayra, il a ouvert la lettre et il l’a lu. Elle disait : « va, au nom de Dieu et avec ses bénédictions, jusqu’à la vallée de Nakhla, mais ne force aucun de tes compagnons à te suivre. Poursuis jusqu’à la vallée de Nakhla selon mes ordres, avec toute personne qui désire te suivre, et là-bas, observe la caravane des Qoraychites ».
Après leur avoir lu la lettre, ‘Abdullah a dit : « je ne force personne, quiconque désire être témoin et désire suivre l’ordre du prophète, qu’il continue, et quiconque désire s’en retourner, qu’il le fasse immédiatement ». Ils ont tous répondu : « nous avons entendu, et nous obéissons à Dieu et à son prophète, ainsi qu’à toi. Nous irons, par la grâce de Dieu, où tu veux ».
Il est donc allé jusqu’à Nakhla et il a aperçu une caravane de Qoraychites avec ‘Amr bin al-Hadrami, al-Hakam bin Kaysân al-Makhzoumi, ‘Othmân bin ’Abdullah bin al-Moughîra al-Makhzoumi, et Nawfal bin ‘Abdullah al-Makhzoumi. Lorsque les compagnons de la caravane les ont vu, ils eurent peur d’eux et doutaient de leurs intentions. ‘Ukkâcha s’est immédiatement rasé la tête et s’est avancé, les gens en furent rassurés.
‘Amir bin Rabî’a a dit : « j’ai rasé de ma main la tête de ‘Ukkâcha. Wâqid bin ‘Abdullah et ‘Ukkâcha pensaient qu’on pouvait les vaincre. Il leur a alors dit : « nous sommes des pèlerins ! Nous sommes dans le mois sacré ! » ‘Ukkâcha s’est montré et les polythéistes se sont dit entre eux : « ce n’est pas grave. Ce sont des pèlerins ». Ils se sont sentis en sécurité et ils ont attaché leurs animaux qu’ils laissèrent paître tandis qu’ils préparaient à manger.
Les compagnons du prophète ont consulté leur commandant. C’était le dernier jour du mois de Rajab, et certains disent que c’était le premier jour de Cha’bân. Ils ont dit : « si tu tardes aujourd’hui à prendre une décision les concernant, ils entreront dans le sanctuaire et seront protégés. Et si tu les attaques maintenant, ça sera durant le mois sacré ». Quelqu’un a dit : « nous ne savons pas si ce jour fait parti ou non du mois sacré ». Un autre a dit : « nous savons que ce jour fait parti du mois sacré, et nous pensons que tu ne devrais pas le violer pour ce que tu convoites ». Mais ceux qui désirèrent les biens de ce monde l’ont emporté.
Le groupe était motivé et ils ont attaqué les Mecquois. Wâqid bin ‘Abdullah a levé le camp et a mené le groupe. Il a bandé son arc, armé sa flèche, et tiré sur ‘Amr bin al-Hadrami – il ne manquait jamais sa cible – et sa flèche tua al-Hadrami. Le groupe a attaqué les Mecquois, et ‘Othmân bin ‘Abdullah bin al-Moughira et al-Hakam bin Kaysân se sont rendus ; Nawfal bin ‘Abdullah bin al-Moughira s’est échappé. Ils ont capturé la caravane.
Mohammad nous a rapportés : ‘Ali bin Yazîd bin ‘Abdullah bin Wahb bin Zama’a al-Asadi m’a rapporté de son père, de sa tante paternelle, de sa mère Karîma bint al-Miqdâd, d’al-Miqdâd bin ‘Amr, qui a dit : j’ai capturé al-Hakam bin Kaysân, et notre commandant voulait l’exécuter. J’ai dis : « amenons-le au prophète ». Alors, nous l’avons présenté au prophète et il l’invita à l’islam et il lui a parlé durant un long moment. ‘Omar bin al-Khattâb a dit : « parles-tu à cet homme, Ô Messager de Dieu ? Par Dieu, il ne se convertira jamais, même si c’était la fin du monde. Donnes-le moi, je vais lui couper la tête et le laisser à son triste sort ». Mais le prophète ne fit pas attention à ‘Omar jusqu’à ce qu’il convertisse al-Hakam. ‘Omar a dit : « quand j’ai vu qu’il s’était converti à l’islam, ce qui s’était passé plus tôt et comment cela s’est terminé, j’ai été surpris. Je me suis dis : « comment puis-je m’opposer au prophète sur un sujet qu’il maîtrise mieux que moi ? » Puis, j’ai dis : « je ne désire que les conseils de Dieu et de son Messager en ce qui concerne cela ». ‘Omar a dit : « il s’est converti, et par Dieu, c’était le meilleur des convertis. Il était dévoué dans le chemin de Dieu jusqu’à ce qu’il meure en martyre le jour de Bi’r Ma’ouna. Il est allé au paradis et le prophète en était satisfait ».
Mohammad nous a informés qu’al-Wâqidi nous a rapportés que : Mohammad bin ‘Abdullah m’a rapporté d’az-Zouhri, qui a dit : al-Hakam a dit : « qu’est-ce que l’islam ? » Mohammad a répondu : « adorer Dieu seul, ne lui attribuer aucun associé, et témoigner que Mohammad est son serviteur et son messager ». Il a dit : « je me convertis ». Le prophète s’est tourné vers ses compagnons et a dit : « si je vous avais obéis et si je l’avais tué de rage, il serait en enfer maintenant ».
Ils ont dit : ils ont conduit la caravane contenant du vin, des peaux, du cuir et du raisin d’at-Tâ’if, et l’ont ramenée au prophète. Les Qoraychites ont dit : « Mohammad a profané le mois sacré. Il a fait couler le sang et s’est emparé de richesses, alors que ce mois est considéré comme saint et qu’on y attache une grande importance ». Ceux qui se sont opposés à eux ont dit : « vous avez plutôt été frappés durant la nuit de Cha’bân ». Le groupe s’approchait avec la caravane et quand ils sont arrivés devant le Messager de Dieu, le Messager de Dieu a fait stopper la caravane et n’a rien prit de ce qu’elle contenait. Ensuite, il a fait enfermer les prisonniers en disant à ses compagnons : « je ne vous ai pas demandé de combattre durant le mois sacré ». Ibn Abi Sabra m’a rapporté que Soulaymân bin Souhyam a dit : « le Messager de Dieu n’a pas ordonné de combattre que ce soit durant le mois sacré ou les mois non sacrés. Il leur a plutôt commandé d’espionner les Qoraychites ».
Ils ont dit : les gens étaient abasourdis. Ils ont surtout pensé que ceux qui avaient mené l’attaque seraient éliminés. Ils les ont durement traités et les ont blâmés. Médine était en ébullition. Les juifs ont dit : « Wâqid bin ‘Abdullah at-Tamîmi a tué ‘Amr bin al-Hadrami. ‘Amr signifie que la guerre s’étend, al-Hadrami indique que la guerre fait rage. Et Wâqid signifie que la guerre est alimenté ». Ibn Wâqid a dit : « ils ont vu cela comme un présage. C’était quelque chose que Dieu avait révélé aux juifs ».
Ils ont dit : les Qoraychites ont fait parvenir la rançon au prophète en échange de leurs compagnons. Le prophète a dit : « nous n’accepterons jamais leur rançon tant qu’ils ne nous auront pas livrés nos compagnons », en parlant de Sa’d bin Abi Waqqâs et d’Utba bin Ghazwân.
Abou Bakr bin Ismâ’il bin Mohammad m’a rapporté que son père a dit : Sa’d bin Waqqâs a dit : nous sommes partis faire un raid avec ‘Abdullah bin Jahch, et nous avons mis pied à terre à Bouhrân (Bouhrân est proche de Ma’adin Banou Soulaym). Nous avons détaché nos chameaux. Nous étions douze hommes. La moitié d’entre nous était assis derrière une autre personne sur un chameau. J’étais le compagnon d’Utba bin Ghazwân, et c’était son chameau. Mais notre chameau est allé se promener hors de l’itinéraire et nous avons passé deux jours à le chercher. Nos compagnons se sont mis en route et nous avons suivi leurs traces, mais nous nous sommes égarés et ils sont arrivés à Médine plusieurs jours avant nous, nous n’avons donc pas participé à Nakhla. Nous nous dirigions en direction du Messager de Dieu tandis qu’ils pensaient que nous avions été capturés. Nous avons eu très faim durant notre voyage depuis que nous avions quitté al-Moulayha – entre Moulayha et Médine, il y a six stations postales, et entre Médine et Ma’adin, il y a une nuit, c’est-à-dire, entre Ma’adin Banou Soulaym et Médine.
Il a dit : nous avons quitté al-Moulayha en groupe. Nous n’avons eu aucune nourriture jusqu’à notre arrivée à Médine. Quelqu’un a dit : « Ô Abou Ishâq, combien de jours séparent ce lieu de Médine ? » Il a répondu : « trois jours ». Lorsque nous ressentions la faim, nous mangions de l’idâh (une plante arbustive) et buvions de l’eau. Quand nous sommes arrivés à Médine, nous sommes tombés nez à nez avec un groupe de Qoraychites qui était venu apporter la rançon pour leurs compagnons. Le prophète avait refusé leur rançon. Il a dit : « j’ai peur pour mes compagnons ». Lorsque nous sommes arrivés, le Messager de Dieu accepta leur rançon.
Ils ont dit : Mohammad leur a dit : « si vous tuez mes compagnons, je tue deux des vôtres ». Leur rançon était de quarante grammes d’argent pour chacun d’eux ; un gramme valait quarante dirhams.
‘Omar bin ‘Othmân al-Jahchi m’a rapporté de son père que Mohammad bin ‘Abdullah bin Jahch a dit : dans la jâhiliyya, un quart du butin revenait au chef, mais lorsque ‘Abdullah bin Jahch est revenu de Nakhla, il a mis de côté un cinquième du butin. Il a partagé le reste parmi ses compagnons. Après que le verset : « Et sachez que, de tout butin que vous avez ramassé, le cinquième appartient à Dieu » fut révélé, le premier cinquième fut attribué dans l’islam.
Mohammad bin Yahyâ bin Sahl m’a rapporté de Mohammad bin Sahl bin Abi Hathma, de Râfi’ bin Khadîj, d’Abou Bourda bin Niyâr qui a dit : le prophète a mis de côté le butin des gens de Nakhla et se mit en route pour Badr. Quand il est revenu de Badr, il le partagea avec le butin des gens de Badr, et donna à tout le monde son dû.
Ils ont dit : le coran a révélé : « ils t’interrogent au sujet du mois sacré » (2.217). Dieu leur a dit dans son livre : « y combattre est un péché grave, mais plus grave encore auprès de Dieu est de faire obstacle au chemin de Dieu, d’être impie envers celui-ci et la mosquée sacrée, et d’expulser de là ses habitants ». Dieu dit : « la fitna est plus grave que le meurtre » (2.217).
Il a dit : c’était en référence aux idoles Isâf et Nâ’ila.
Ma’mar m’a rapporté d’az-Zouhri qu’Urwa a dit : « le Messager de Dieu a payé le prix du sang pour ‘Amr al-Hadrami. Il respectait le mois sacré jusqu’à ce que Dieu ne révèle la sourate Barâ’a. Abou Bakr bin Abi Sabra m’a rapporté d’Abd al-Majîd bin Sahl que Kourayb a dit : j’ai demandé à Ibn ‘Abbâs : « le Messager de Dieu a-t-il payé le prix du sang pour Ibn al-Hadrami ? » Il a répondu : « non ». Ibn Wâqid a dit : « nous sommes d’accord sur le fait qu’il n’a pas payé le prix du sang ». Abou Ma’char m’a dit qu’Abdullah bin Jahch a été nommé Commandant des Croyants pour cette expédition.
Ceux qui sont partis avec ‘Abdullah bin Jahch dans cette expédition
Ils étaient huit : ‘Abdullah bin Jahch, Abou Houdhayfa bin ‘Utba bin Rabî’a, ‘Amir bin Rabî’a, Wâqid bin ‘Abdullah bin Tamîmi, ‘Ukkâcha bin Mihsan, Khâlid bin Abi Boukayr, Sa’d bin Abi Waqqâs, et ‘Utba bin Ghazwân. Les deux derniers n’ont pas participé à l’évènement. Certains ont dit qu’ils étaient douze, et d’autres treize, mais nous confirmons qu’ils étaient huit.
Le raid contre les Bani Soulaym à Bouhrân dans la région d’al-Four’
Le raid eut lieu une nuit de Joumâda-l-Oula, le vingt-septième mois après l’hégire. Le Messager de Dieu fut absent pendant dix jours.
Ma’mar bin Râchid m’a rapporté d’az-Zouhri qui a dit : quand le Messager de Dieu a apprit que tous les Bani Soulaym – et ils étaient nombreux – étaient à Bouhrân, le Messager de Dieu s’est préparé pour cela mais il n’a pas affiché ses intentions. Il est parti avec trois cent de ses compagnons et ils ont hâté la marche jusqu’à ce qu’ils atteignent les abords de Bouhrân la nuit. Il a rencontré un homme des Bani Soulaym et il l’a questionné au sujet des gens et de leur rassemblement. L’homme leur a dit qu’ils se sont divisés la veille et qu’ils sont repartis vers leurs points d’eau. Le Prophète a ordonné qu’il soit fait prisonnier et pris en charge par un musulman. Ensuite, le Prophète a continué sa marche et est arrivé à Bouhrân. Il n’y avait personne. Il y est resté une journée puis il est reparti. Il n’y eut pas de combat. Le Prophète a relâché l’homme. Il est parti pendant dix nuits.
‘Abdullah bin Nouh m’a rapporté de Mohammed bin Sahl que le Messager de Dieu avait désigné Ibn Oumm Maktoum pour prendre sa place à Médine.
L’expédition d’al-Qarada
Zayd bin Hâritha participa à l’attaque ; c’était son premier raid en tant que commandant. Il sortit au mois de Jamâda-l-Akhira, le vingt septième mois après l’hégire.
Mohammad bin al-Hasan bin Osâma bin Zayd m’a rapporté de sa famille : les Qoraychites étaient prudents lorsqu’ils prenaient la route en direction de la Syrie. Ils craignaient le Messager de Dieu et ses compagnons car ils étaient des marchants. Safwân bin Omayya a dit : « certes, Mohammad et ses compagnons ont rendu notre commerce difficile. Nous ne savons pas comment agir avec ses compagnons. Ils ne quittent pas la côte et les gens de la côte ont conclu un accord avec les musulmans. La plupart se sont joints à eux. Nous ne savons pas quel chemin prendre. Si nous restons ici, nous allons engloutir nos capitaux, bien que nous sommes sur cette terre qui la nôtre, et nous n’avons pas suffisamment de ressources ici. Nous sommes des marchants qui voyageons vers la Syrie en été, et vers la terre d’al-Habcha en hiver ». Al-Aswad bin al-Mouttalib dit : « n’approchez pas de la côte et prenez la route d’Irâq ». Safwân répondit : « je ne la connais pas ». Abou Zama’a dit : « je vous présenterai au guide qui la connaît le mieux, il peut prendre cette route les yeux fermés, s’il plaît à Dieu ». Il dit : « qui est-ce ? » Il répondit : « al-Fourât bin Hayyân al-‘Ijli. Il a mémorisé la route et il l'emprunte ». Safwân dit : « si c’est le cas, par Dieu, allez chercher al-Fourât », et quand al-Fourât arriva, il lui dit : « je désire me rendre en Syrie mais notre caravane croise le chemin de Mohammad et il nous bloque la route. J’aimerai donc prendre la route de l’Irâq ». Al-Fourâq répondit : « je voyagerai avec vous sur la route de l’Irâq. Aucun des compagnons de Mohammad ne l’a emprunté, car c’est une terre de plateaux et de déserts ». Safwân dit : « c’est ce qu’il me faut, quant aux déserts, nous sommes en hiver, et aujourd’hui nos besoins en eau sont faibles ». Safwân bin Omayya fit les préparatifs, et il envoya Abou Zama’a avec al-Fourât et trois cent mithqal d’or et des pièces d’argent, et il envoya également avec lui des Qoraychites avec des biens. ‘Abdullah bin Rabî’a et Houwaytib bin ‘Abd al-‘Uzzâ, ainsi que d’autres Qoraychites, partirent avec lui. Safwân partit avec beaucoup de richesses, des pièces d’argent et de l’argenterie estimés à trois mille dirhams. Ils se mirent en route vers Dhât al-‘Irq.
Nu’aym bin Mas’oud al-Achja’i arriva à Médine. Il suivait la religion de son peuple. Il fit halte chez Kinâna bin Abi-l-Houqayq des Banou an-Nadîr et il but avec lui ainsi qu'avec Salît bin an-Nou’mân bin Aslam. Le vin n’était pas prohibé en ce temps-là, il est allé chez les Banou an-Nadîr et se délecta de leurs boissons. Nou’aym parla de la caravane de Safwân et des richesses qu’elle transportait. Après un certain temps, Salît vint trouver Mohammad et l’informa au sujet de la caravane, et le Messager de Dieu envoya Zayd bin Hâritha avec une centaine d’hommes afin de les intercepter et de s’emparer de leur caravane.
Les chefs de file de la caravane se sont enfuit, et ils capturèrent un ou deux hommes. Ils arrivèrent avec la caravane devant le prophète, et il la divisa en cinq parts. La valeur de chaque cinquième à ce moment-là était de vingt mille dirhams. Après avoir pris le cinquième, il distribua ce qui restait aux personnes qui ont participé à l’expédition. Al-Fourât bin Hayyân faisait parti des prisonniers. On l’amena devant le prophète et on lui dit : « convertis-toi, si tu te convertis, nous ne te tuerons pas ». Il s’est donc converti et on ne le tua pas.
Un rapport des tués parmi les musulmans à Ohod
Mohammad bin Choujâ’ ath-Thalji nous a rapportés qu’al-Wâqidi nous a rapportés : Soulaymân bin Bilâl m’a rapporté de Yahyâ bin Sa’îd, de Sa’îd bin al-Mousayyib qui a dit : soixante-dix Ansars ont été tués à Ohod. Ibn Abi Sabra a rapporté une tradition similaire de Roubayh bin ‘Abd ar-Rahmân, d’Abou Sa’îd al-Khoundri ; ainsi qu’Omar bin ‘Othmân, d’Abd al-Malik bin ‘Obayd, de Moujâhid. Quatre parmi les tués étaient des Qoraychites et le reste était des Ansars, à savoir al-Mouzanni, son neveu, et les deux fils d’al-Habît – pour un total de soixante quatorze personnes. C’est le consensus.
Des Banou Hâchim : Hamza bin ‘Abd al-Mouttalib fut tué par Wahchi. Cela est confirmé et il n’y a aucune dispute parmi nous à ce sujet.
Des Banou Omayya : ‘Abdullah bin Jahsh bin Ri’âb fut tué par Abou-l-Hakam bin al-Akhnas bin Charîq.
Certains disent que cinq furent tués parmi les Qoraychites.
Des Banou Asad : Sa’d, le mawlâ de Hâtib.
Des Banou Makhzoum : Chammâs bin ‘Othmân bin ach-Charîd fut tué par Obayy bin Khalaf.
Certains disent qu’Abou Salama bin ‘Abd al-Asad fut blessé à Ohod, et sa blessure a entraîné sa mort. Il fut lavé par les Banou Omayya bin Zayd à al-‘Aliya entre les deux cornets du puits qui appartient aujourd’hui à ‘Abd as-Samad bin ‘Ali.
Des Banou ‘Abd ad-Dâr : Mous’ab bin ‘Omayr fut tué par Ibn Qamî’a.
Des Banou Sa’d bin Layth : ‘Abdullah et ‘Abd ar-Rahmân, les deux fils d’al-Habît.
Des Mouzayna, deux hommes furent tués : Wahb bin Qâbous et son neveu al-Hârith bin ‘Oqba bin Qâbus.
Des Ansârs : des Banou ‘Abd al-Ashhal, douze hommes : ‘Amr bin Mo’âdh bin al-Nou’mân tué par Dirâr bin al-Khattâb, al-Hârith bin Anas bin Râfi’, ‘Omâra bin Ziyâd bin as-Sakan, Salama bin Thâbit bin Waqach tué par Abou Sofyân bin Harb, ‘Amr bin Thâbit bin Waqach tué par Dirâr bin al-Khattâb, Rifâ’a bin Waqach tué par Khâlid bin al-Walîd, al-Yamân Abou Houdhayfa tué par accident par les musulmans, et certains disent qu’Otba bin Mas’oud l’a tué par erreur, Sayfî bin Qayzi tué par Dirâr bin al-Khattâb, al-Houbâb bin Qayzi et ‘Abbâd bin Sahl tué par Safwân bin Omayya.
Des gens de Râtij – une des forteresses de Médine – et ils étaient à ‘Abd al-Ashhal : Iyâs bin Aws bin ‘Atîk bin ‘Abd al-A’lam bin Za’wara bin Joucham fut tué par Dirâr bin al-Khattâb. ‘Obayd bin at-Tayyihân fut tué par ‘Ikrima bin Abi Jahl. Et Habîb bin Qayyim.
Des Banou ‘Amr bin Awf : les Banou Doubay’a bin Zayd : Abou Sofyân bin al-Hârith bin Qays bin Zayd bin Doubay’a. Il avait des filles et il a dit au Messager de Dieu : « je combattrai et ensuite je reverrai mes filles ». Le Messager de Dieu a dit : « aie confiance en Dieu le Tout-puissant ».
Des Banou Omayya bin Zayd bin Doubay’a : Hanzala bin Abi ‘Âmir fut tué par al-Aswad bin Cha’oub. Des Banou ‘Obayd bin Zayd : Onays bin Qatâda fut tué par Abou-l-Hakam bin al-Akhnas bin Charîq. ‘Abdullah bin Joubayr bin an-Nou’mân, le commandant des archers du prophète, fut tué par ‘Ikrima bin Abi Jahl.
Des Banou Ghanm bin as-Salm bin Mâlik bin Aws : Khaythama Abou Sa’d fut tué par Houbayra bin Abi Wahb. Des Banou al-‘Ajlân : ‘Abdullah bin Salama fut tué par Ibn Ziba’ra.
Des Banou Mou’âwiya : Soubayq bin Hâtib bin al-Hârith bin Haycha fut tué par Dirâr bin al-Khattâb – huit.
Des Banou al-Hârith bin al-Khazraj : Khârija bin Zayd bin Abi Zouhayr fut tué par Safwân bin Omayya. Et Sa’d bin Rabî’ ; ils furent tous deux enterrés dans une seule tombe. Et Aws bin Arqam bin Zayd bin Qays bin an-Nou’mân bin Tha’laba bin Ka’b – trois.
Des Banou al-Abjar : ce sont les fils de Khoudra : Mâlik bin Sinân bin al-Abjar - qui était le père d’Abou Sa’îd al-Khoudri - Ghourâb bin Sofyân l’a tué. Sa’d bin Souwayd bin Qays bin ‘Âmir bin ‘Ammâr bin al-Abjar, et ‘Otba bin Rabi’ bin Râfi’ bin Mou’âwiya bin ‘Obayd bin Tha’laba – trois.
Des Banou Sâ’ida : Tha’laba bin Sa’d bin Mâlik bin Khâlid bin Noumayla, Hâritha bin ‘Amr, et Nafith bin Farwa bin al-Badi – trois.
Des Banou Tarîf : ‘Abdullah bin Tha’laba, Qays bin Tha’laba, et Tarîf et Damra, leurs deux alliés de Jouhayna.
Des Banou ‘Awf bin al-Khazraj : des Banou Sâlim ; puis des Banou Mâlik bin al-‘Ajlân bin Yazîd bin Ghanm bin Sâlim : Nawfal bin ‘Abdullah fut tué par Sofyân bin ‘Owayf. ‘Abbâs bin Obâda bin Nadla fut tué par Sofyân ‘Abd ach-Chams as-Soulami. An-Nou’mân bin Mâlik bin Tha’laba bin Ghanm fut tué par Safwân bin Omayya, et ‘Abda bin al-Hashâs ; ils furent tous deux enterrés dans une seule tombe. Et Moujadhdhar bin Dhiyâd fut tué par al-Hârith bin Souwayd. Al-Yamân bin Ma’an m’a rapporté d’Abou Wajza : « trois individus furent enterrés le jour d’Ohod dans une seule tombe : an-Nou’mân bin Mâlik, Moujadhdhar bin Dhiyâd, et ‘Abda bin al-Hashâs ».
Voici l’histoire de Moujadhdhar bin Dhiyâd : Houdayr al-Khatâ’ib est allé trouver les Banou ‘Amr bin ‘Awf pour parler à Souwayd bin as-Sâmit, Khawwât bin Joubayr et Abou Loubâba bin ‘Abd al-Moundhir, et quelques uns disent Sahl bin Hounayf. Il a dit : « venez me rendre visite et restez chez moi quelques jours, vous mangerez de la viande et boirez ». Ils ont répondu : « nous viendrons te voir tel et tel jours ». Lorsque ce jour est arrivé, ils sont partis à sa rencontre, et il a sacrifié un chameau pour eux et leur a offert à boire du vin, ils sont restés trois jours chez lui, jusqu’à ce que la viande soit devenue putride. Souwayd était vieux en ce temps-là. Quand les trois jours se sont écoulés, ils ont dit : « nous ne pensons qu’à rentrer chez nous ». Houdayr a dit : « comme vous voulez ! Vous pouvez rester ou partir, à votre guise ! » Les deux jeunes hommes sont partis avec Souwayd, en le portant sur un brancard car il avait été intoxiqué. Ils sont passés tout près de l’itinéraire jusqu’à ce qu’ils se rapprochent des Banou Ghousayna, qui était dans la direction des Banou Sâlim, vers le levé du soleil. Souwayd était assis et il était en train uriné car il avait été assez touché par l’intoxication alimentaire, quand un homme des Khazraj (Moujadhdhar) le remarqua. Un homme est allé voir Moujadhdhar bin Dhiyâd et dit : « auriez-vous un butin froid ? » Il a répondu : « quoi ? » Il a dit : « Souwayd ! Sans défense, ne portant pas d’arme et intoxiqué ! » Il a dit : al-Moujadhdhar bin Dhiyâd a dégainé son épée. Quand les deux jeunes hommes l’ont vu, ils ont fui. Ils étaient sans défense et ne portaient pas d’armes, mais il y avait cependant de l’hostilité entre les Aws et les Khazraj – donc ils ont vite pris la poudre d’escampette.
Al-Moujadhdhar a bondi sur le vieil homme qui n’a pas bougé d’un pouce. Al-Moujadhdhar s’est arrêté devant lui et a dit : « Dieu t’a donné à moi ». Il a répondu : « que me veux-tu ? » Il a dit : « te tuer ». Il a répliqué : « va plus haut que l’estomac et plus bas que la tête, et quand tu retourneras voir ta mère, dis-lui : j’ai tué Souwayd bin as-Sâmit ». Son meurtre a provoqué la bataille de Bou’âth.
Quand le Messager de Dieu est rentré à Médine, al-Hârith bin Souwayd bin as-Sâmit et al-Moujadhdhar bin Dhiyâd se sont convertis à l’islam. Ils ont été des témoins de Badr. Ensuite, al-Hârith est parti à la recherche d’al-Moujadhdhar afin de le tuer en représailles pour son père, mais à ce moment-là, il était incapable de faire quoique ce soit. Le jour d’Ohod, lorsque les musulmans étaient partis en patrouille, al-Hârith est arrivé derrière Moujadhdhar et lui a coupé la tête. Le Messager de Dieu est rentré à Médine, puis il est parti pour Hamrâ’ al-Asad. Quand il est rentré d’Hamrâ’ al-Asad, Gabriel est venu le voir et l’a informé qu’al-Hârith bin Souwayd avait assassiné al-Moujadhdhar, et il a ordonné au prophète de le tuer. Le Messager de Dieu a chevauché jusqu’à Qoubâ le jour même où Gabriel l’a informé – il faisait chaud – et c’était un jour où il ne chevauchait habituellement pas jusqu’à Qoubâ. En effet, le Messager de Dieu allait habituellement à Qoubâ le jour du Shabbath et le lundi. Quand le Messager de Dieu entrait dans la mosquée de Qoubâ, il priait autant que Dieu le voulait, et les Ansars entendaient et venaient le saluer. Ils ne savaient pas pourquoi il était venu à cette heure ce jour-là. Le Messager de Dieu s’est assis et a parlé et a aligné les gens en rangées jusqu’à ce qu’al-Hârith apparaisse dans un manteau jaune, et lorsque le Messager de Dieu l’a vu, il a appelé ‘Owaym bin Sâ’ida et a dit : « amène al-Hârith bin Souwayd à la porte de la mosquée et coupe lui la tête pour le meurtre d’al-Moujadhdhar bin Dhiyâd, car il l’a effectivement tué le jour d’Ohod ». ‘Owaym l’a donc fait prisonnier. Al-Hârith a dit : « lâche-moi et j’irai parler au Messager de Dieu ! », mais ‘Owaym a refusé. Al-Hârith bin Souwayd l’a alors poussé afin de parler au Messager de Dieu.
Le Messager de Dieu s’est levé, désirant monter sa monture. Il a fait appeler son âne à la porte de la mosquée, et al-Hârith a commencé à dire : « par Dieu, oui je l’ai tué, Ô Messager de Dieu, mais je ne l’ai pas tué en me détournant de l’islam ni en apostasiant. C’est le zèle de Satan et son commandement qui se sont emparés de mon âme. J’implore le pardon de Dieu et de son Messager pour ce que j’ai fais. Je paierai le prix du sang, je jeûnerai pendant deux mois consécutifs, et je libérerai un esclave et nourrirai soixante pauvres. Je demande pardon à Dieu et à son Messager ». Il a agrippé la bête du Messager de Dieu. Les fils d’al-Moujadhdhar étaient présents, mais le Messager de Dieu ne leur a rien dit jusqu’à ce qu’il eut fini de parler, puis il dit : « emmène al-Hârith, Ô ‘Owaym, et coupe lui la tête ! » Le Messager de Dieu s’en est allé sur sa monture, et ‘Owaym l’a précédé jusqu’à la grille de la mosquée et coupa la tête d’al-Hârith.
Quelqu’un d’autre a dit : « Khoubayb bin Yasâf a vu al-Hârith lorsqu’il a coupé la tête d’al-Moujadhdhar et est allé en informer le prophète. Le Messager de Dieu a chevauché jusqu’à eux à propos de cette affaire. Tandis que le Messager de Dieu était sur son âne, l’ange Gabriel est descendu et l’a informé de cela durant son voyage. Le Messager de Dieu a ordonné à ‘Owaym de couper la tête d’al-Hârith ». Hassân bin Thâbit a dit :
Ô toi, frère, dans un sommeil profond,
Honte à toi, ne connaissais-tu pas Gabriel.
Moujammi’ bin Ya’qoub et leurs aînés m’ont rapporté que Souwayd bin as-Sâmit a dit ces vers au moment de sa mort :
Porte à Joulâs et ‘Abdullah un message.
Si tu le proclames, tu ne les rateras pas : Ô frère, tue Jidâra. Si tu les rencontres, le territoire est à ‘Awf qu’il soit connu ou inconnu.
Des Banou Salima : ‘Antara mawlâ Banou Salima fut tué par Nawfal bin Mou’âwiya ad-Dîli.
Des Bal Houbla : Rifâ’a bin ‘Amr.
Des Banou Harâm : ‘Abdullah bin ‘Amr bin Harâm fut tué par Sofyân bin ‘Abd Chams. ‘Amr bin al-Jamouh, Khallâd bin bin ‘Amr bin Jamouh fut tué par al-Aswad bin Ja’ouna – trois.
Des Banou Habîb bin ‘Abd Hâritha : al-Mou’allâ bin Lawdhân bin Hâritha bin Roustoum bin Tha’laba fut tué par ‘Ikrima bin Abi Jahl.
Des Banou Zourayq : Dhakwân bin ‘Abd Qays fut tué par Abou al-Hâkam bin al-Akhnas bin Charîq.
Des Banou Najjâr, des Banou Sawâd : ‘Amr bin Qays fut tué par Nawfal bin Mou’âwiya ad-Dîli. Et son fils Qays bin ‘Amr, et Salît bin ‘Amr et ‘Âmir bin Moukhallad furent aussi tués.
Des Banou ‘Amr bin Mabdhoul : Abou Osayra bin al-Hârith bin ‘Alqama bin ‘Amr bin Mâlik fut tué par Khâlid bin al-Walîd. Et ‘Amr bin Moutarrif bin ‘Alqama bin ‘Amr.
Des Banou ‘Amr bin Mâlik, des Banou Moughâla : Aws bin Harâm.
Des Banou ‘Adi bin an-Najjâr : Anas bin an-Nadr bin Damdam fut tué par Sofyân bin ‘Owayf.
Des Banou Mâzin bin Najjâr : Qays bin Moukhallad, Khaysân leur mawlâ, et certains disent un de leurs jeunes esclaves.
Des Banou Dinâr : Soulaym bin al-Hârith et an-Nou’mân bin ‘Amr, les fils d’as-Soumayrâ’ bint Qays. Douze furent martyrs parmi les Banou Najjâr.
Le nom des tués parmi les polythéistes
Des Banou Joumah : Obayy bin Khallaf fut tué par la main du Messager de Dieu. ‘Amr bin ‘Abdullah bin ‘Omayr bin Wahb bin Houdhâfa bin Joumah, aussi appelé Abou ‘Azza, a été fait prisonnier par le Messager de Dieu le jour d’Ohod, et le Messager de Dieu n’a pas fait d’autre prisonnier durant la bataille de Ohod. Abou ‘Azza a dit : « Ô Mohammad, traite-moi bien ! » Le Messager de Dieu a dit : « en fait, un croyant ne se fait pas mordre deux fois à l’entrée d’un trou de serpent. Tu ne retourneras jamais à la Mecque te vanter que tu as roulé deux fois Mohammad ». Ensuite, il a ordonné à ‘Asim bin Thâbit de lui couper la tête.
‘Abdullah al-Wâqidi a dit : nous avons également entendu un autre récit au sujet de sa capture. Boukayr bin Mismâr nous a rapportés que lorsque les polythéistes sont rentrés d’Ohod, ils se sont arrêtés un moment à Hamrâ’ al-Asad durant la première nuit. Ensuite, ils ont levé le camp, laissant derrière eux Abou ‘Azza qui était encore en train de dormir en ce lieu. Quand le jour s’est levé, les musulmans sont tombés sur lui et il était troublé. ‘Asim bin Thâbit l’a fait prisonnier. Le Prophète a ordonné à ‘Asim de couper la tête d’Abou ‘Azza.
Le livre des expéditions (kitâb al-maghazi) est l’œuvre du célèbre historien Mohammed bin ‘Omar al-Wâqidi, décédé en 823, et aujourd’hui enterré dans le cimetière de Khayzourân à Baghdad. C’est la plus ancienne biographie après celle d’Ibn Ishaq (m. 767). L’ouvrage se concentre sur les expéditions et les batailles engagées par le Prophète et ses compagnons. Al-Wâqidi enrichit la littérature des expéditions et compléta, en quelque sorte, les travaux de son prédécesseur Ibn Ishaq. L’authenticité de certaines traditions rapportées par al-Wâqidi est discutée parmi les oulémas, certains accusèrent l’historien d’être un menteur et un forgeur de hadiths, « Ahmad bin Hanbal a dit : c’est un menteur . […] Ibn Ma’in a dit : il n’est pas de confiance. […] Al-Boukhâri et Abou Hâtim ont dit : délaissé. […] An-Nasâ’i : fragilise le hadith. […] Abou Ghalib ibn bint Mo’âwiyya bin ‘Amr a dit : j’ai entendu Ibn al-Madîni dire : al-Wâqidi affaiblit le hadith » (Mîzân al-I’tidâl fi Naqd ar-Rijâl, Mohammed bin Ahmad bin ‘Othmân adh-Dhahabi, volume 6, p.273, Dâr al-Kotob al-‘Ilmiyya, 1995) ; alors que d’autres savants lui accordèrent leur confiance, tels que Ibn Kathîr (m. 1373) qui écrit : « al-Waqidi a quelques ajouts acceptés et il est souvent concerté en histoire, il est l’un des grands leaders dans ce domaine, il est digne de confiance et généreux » (Al-Bidâya wa-n-Nihâya, volume 4, p.580, Dâr ‘Âlam al-Kotob, 2003). Ibn Hajar al-‘Asqalâni (m. 1448) a dit à son sujet : « il est accepté dans les récits des batailles selon nos compagnons et Allah sait mieux » (Talkhîs al-Habîr, volume 2, p.554, Moussassa Qortoba, 1995) ; le mouhaddith se réfère des centaines de fois à l’historien dans son livre al-Isaba fi Tamyiz as-Sahaba. L’imam adh-Dhahabi (m. 1348) a un point de vue plus tranché sur la question puisqu’il dit : « il a recueilli, assemblé et mélangé le faible avec le fort, les cailloux avec les pierres précieuses, ils l’ont donc ignoré pour cette raison, mais malgré cela, il ne peut pas être exclu de la littérature des expéditions et de la vie des compagnons » (Siyar A’lâm an-Noubalâ’, volume 9, p.454-455, Moussassa ar-Risâla, 2001), puis il s’en prend plus loin aux adversaires d’al-Wâqidi : « il a été décidé qu’al-Wâqidi est faible, mais il est nécessaire en ce qui concerne les expéditions et l’histoire, et nous avons mentionné ce qu’il a rapporté sans l’utiliser comme argument, mais pour ce qui est de la jurisprudence il ne devrait pas être mentionné. Ces six livres, et le Mosnad Ahmad, et généralement ceux qui ont collecté les jugements, nous les voyons rapporter des traditions venant de transmetteurs faibles et même de transmetteurs délaissés, mais malgré cela, ils n’ont rien mentionné de Mohammad bin ‘Omar, alors que selon moi, en dépit de ses défauts, ses récits et ses traditions devraient être écrites et rapportées parce que je ne l’accuse pas d’avoir inventé des hadiths et il y a de l’exagération dans les dires de ceux qui l’ont ignoré » (Siyar A’lâm an-Noubalâ’, volume 9, p.469, Moussassa ar-Risâla, 2001). Adh-Dhahabi a cité au fil de son ouvrage de nombreux savants ayant une opinion positive d’al-Wâqidi afin d’appuyer son argumentation.
Le Livre des Expéditions
L’expédition de Hamza bin ‘Abd al-Mouttalib
L’expédition de Hamza bin ‘Abd al-Mouttalib eut lieu au mois de Ramadan, le septième mois après l’hégire du Prophète.
Ils ont dit : le prophète remis la première bannière, après son arrivée à Médine, à Hamza bin ‘Abd al-Mouttalib. Il envoya avec lui trente cavaliers de deux groupes, quinze des Mouhâjirun et quinze des Ansârs. Parmi les Muhâjirun, il y avait Abou ‘Obâda bin Jarrah, Abou Houdhayfa bin ‘Otba bin Rabî’a, Sâlim le mawlâ d’Abou Houdhayfa, ‘Amîr bin Rabî’a, ‘Amr bin Sourâqa, Zayd bin Hâritha, Kannâz bin Husayn, son fils Marthad bin Kannâz, Anasa le mawlâ du prophète, et d’autres hommes. Des Ansârs : Obayy bin Ka’b, ‘Omâra bin Hazm, ‘Obâda bin as-Sâmit, ‘Obayd bin Aws, Aws bin Khawli, Abou Doujâna, al-Moundhir bin ‘Amr, Râfi’ bin Mâlik, ‘Abdullah bin ‘Amr bin Harâm, Qoutba bin ‘Amir bin Hadîba, ainsi que d’autres hommes dont leurs noms ne nous fut pas communiqués.
Ils arrivèrent à Sîf al-Bahr, et Hamza avança vers la caravane des Qoraychites qui voyageait depuis la Syrie jusqu’à la Mecque. Abou Jahl et trois cent cavaliers mecquois accompagnaient la caravane. Quand ils se firent face et s’alignèrent en rang pour la bataille, Majdi bin ‘Amr, un allié des deux partis, s’interposa entre eux et ne cessa de négocier avec les deux groupes jusqu’à ce qu’ils se retirèrent. Hamza se retira, rentra à Médine avec ses compagnons, tandis qu’Abou Jahl continua vers la Mecque avec sa caravane et ses compagnons. Il n’y eut pas de combat. Quand Hamza revint vers le prophète, il l’informa sur la façon dont Majdi intervint entre eux, et qu’ils ont vu en lui de la justice. Lorsqu’un groupe de Majdi se présenta au prophète, il leur donna des vêtements et fut bon avec eux. Le prophète dit à propos de Majdi bin ‘Amr : « il a en effet pris une bonne décision et trouvé un bienfait », ou « de bonnes œuvres ».
‘Abd ar-Rahman bin ‘Ayyâch : ‘Abd al-Malik bin ‘Obayd : Ibn al-Mousayyib et ‘Abd ar-Rahman bin Sa’îd bin Yarbou’ m’ont rapporté tous deux que le Messager de Dieu n’envoya aucun Ansar jusqu’à ce qu’il prit part lui-même à l’expédition de Badr car il pensait qu’ils ne lui apporteraient aucun soutien sauf sur leurs terres. Cette tradition est confirmée.
L’expédition d’Obayda bin al-Hârith vers Râbigh
Le drapeau a été donné à ‘Obayda bin al-Harith, au mois de Shawwâl, huit mois après l’hégire, pour marcher vers Râbigh – Râbigh se situe à quinze kilomètres de Jouhfa en direction de Qoudayd.
‘Obayda est parti avec soixante cavaliers. Il est tombé sur Abou Soufyân bin Harb au point d’eau appelé Ahyâ’, dans la vallée de Râbigh. Abou Soufyân était à ce moment-là avec deux cent hommes. Sa’d bin Abi Waqqâs fut le premier qui a visé avec une flèche pour l’islam. Il a vidé tout son carquois devant ses compagnons, pendant que ses compagnons le protégeaient. Il a dit : il a visé avec tout ce qui était dans son carquois jusqu’à ce qu’il le vide. Toutes les flèches avec lesquelles il a visé ont blessé quelqu’un. Il a été dit : il y avait vingt flèches dans son carquois, elles ont toute blessé soit un homme soit un animal, et il n’y eut plus d’autres flèches à ce moment-là. Ils n’ont pas tiré les sabres, ne se sont pas rangés en ligne pour la bataille sauf pour ces tirs et cet accrochage. Ensuite, chaque groupe est reparti en direction de sa garnison. Sa’d bin Abi Waqqâs disait au sujet de ce que Ibn Abi Sabra m’a rapporté de al-Mouhâjir bin Mismâr, qu’il y avait en tout soixante hommes des Qoraychites. Sa’d a dit : « j’ai dit à ‘Obayda : « si nous les suivons, nous les écraserons car ils sont repartis la peur au ventre ». Mais il n’a pas été d’accord avec moi, alors nous sommes retournés à Médine ».
L’expédition de Sa’d bin Abi Waqqâs
Le Messager de Dieu a donné le drapeau à Sa’d bin Abi Waqqâs pour marcher vers al-Kharrâr – al-Kharrâr est non loin de Jouhfa à côté de Khoum – au mois de Dhu-l-Qa’da, le neuvième mois de l’hégire du Messager de Dieu. Abou Bakr bin Ismâ’il bin Mohammad m’a rapporté de son père, d’Amir bin Sa’d, de son père qui a dit : le Messager de Dieu a dit : « pars, Ô Sa’d, jusqu’à ce que tu arrives à al-Kharrâr car une caravane des Qoraychites passera certainement par là ». Je suis parti à pied avec vingt ou vingt-et-un hommes. Nous nous cachions le jour et voyagions la nuit, jusqu’à notre arrivée là-bas au matin du cinquième jour, mais nous avons découvert que la caravane était passée la veille. Le Prophète m’a fait promettre de ne pas aller au-delà d’al-Kharrâr, sinon je l’aurai sûrement suivi.
Il a été dit que le Messager de Dieu n’a envoyé personne des Ansâr jusqu’à ce qu’il fit un raid avec eux à Badr. Cela parce qu’ils avaient promis qu’ils ne le protégeraient qu’à l’intérieur de leurs terres. ‘Abd ar-Rahman bin ‘Ayyâch al-Makhzoumi m’a rapporté cela de ‘Abd al-Malik bin ‘Obayd bin Sa’id bin Yar’bou, de Sa’id bin al-Mousayyib et d’Abd ar-Rahman bin Sa’id bin Yar’bou.
Le raid d’al-Abwâ’
Le Messager de Dieu est parti faire une razzia au mois de Safar, onze mois après son émigration. Il arriva à al-Abwâ’ et avança jusqu’à la caravane des Qoraychites. Il n’y eut pas de combat. Dans cette expédition, il fit un accord avec les Banou Damra de Kinâna : ils ne lèveront pas d’armée et n’aideront personne contre lui. Il a écrit un traité entre eux, puis est reparti. Il fut absent pendant quinze nuits
Le raid de Bouwât
Ensuite, il est parti faire une razzia à Bouwât (Bouwât se situe à l’opposé de Dabba dans la direction de Dhu-l-Khouchoub) - entre Bouwât et Médine il y a trois stations postales – au mois de Rabî’ al-awwal, le treizième mois après l’hégire. Il avança jusqu’à la caravane des Qoraychites qui était composé d’Omayya bin Khalaf, d’une centaine de Qoraychites et de deux mille cinq cent chameaux. Puis, il est reparti. Il n’y eut pas de combat.
Le raid du premier Badr
Puis, il a fait un raid jusqu’à atteindre Badr au mois de Rabî’ al-awwal, le treizième mois après l’hégire, à la recherche de Kurz bin Jâbir al-Fihri qui avait fait un raid contre le bétail de Médine qui paissait à al-Jammâ’ et dans les environs. Il ne l’a pas trouvé.
Le raid de Dhu-l-‘Uchayra
Ensuite, il est parti faire une razzia au mois de Jamâda-l-akhira, le seizième mois après l’hégire. Il avança jusqu’à la caravane des Qoraychites qui était parti de Syrie. Il avait choisi ses compagnons et était parti avec cent cinquante hommes, certains disent deux cent.
Il avait été averti par la nouvelle du départ de la Mecque vers la Syrie de la caravane, dans laquelle les Qoraychites avaient rassemblé leurs richesses. Ils voyagèrent à travers une gorge depuis les Bani Dînâr en direction des maisons d’as-Souqya. C’était la razzia
de Dhu-l-‘Uchayra.
L’expédition de Nakhla
L’expédition de Nakhla mené par ‘Abdullah bin Jahch eut lieu au mois de Rajab, le dix-septième mois après l’hégire (Nakhla est une vallée à Boustân Ibn ‘Amir).
Ils ont rapporté : ‘Abdullah bin Jahch a dit : le prophète m’a appelé lorsqu’il faisait la prière de la nuit, et il a dit : « viens me voir à l’aube avec tes armes, car je t’enverrai en mission ! » Il a dit : alors à l’aube, je suis sorti avec mon épée, mon arc, mon carquois et mon bouclier. Le prophète faisait la prière de l’aube avec les gens, puis il s’est retiré et est tombé sur moi, je l’avais précédé en l’attendant à sa porte. J’étais en compagnie d’un groupe de Qoraychites. Le prophète a appelé Obayy bin Ka’b, et lui a ordonné d’écrire un document. Ensuite, il m’a appelé et m’a remis le morceau de cuir des mains de Khawlân en disant : « je t’ai mis à la tête de ce groupe. Voyagez pendant deux nuits, puis déplie ma lettre et fais ce qui y est dit ». J’ai dis : « Ô Messager de Dieu, dans quelle direction ? » Il a répondu : « vers Najdiyya, jusqu’à ce que vous arriviez à un petit puits ».
Il a dit : ‘Abdullah bin Jahch s’est hâté jusqu’à son arrivée au puits d’Ibn Doumayra, il a ouvert la lettre et il l’a lu. Elle disait : « va, au nom de Dieu et avec ses bénédictions, jusqu’à la vallée de Nakhla, mais ne force aucun de tes compagnons à te suivre. Poursuis jusqu’à la vallée de Nakhla selon mes ordres, avec toute personne qui désire te suivre, et là-bas, observe la caravane des Qoraychites ».
Après leur avoir lu la lettre, ‘Abdullah a dit : « je ne force personne, quiconque désire être témoin et désire suivre l’ordre du prophète, qu’il continue, et quiconque désire s’en retourner, qu’il le fasse immédiatement ». Ils ont tous répondu : « nous avons entendu, et nous obéissons à Dieu et à son prophète, ainsi qu’à toi. Nous irons, par la grâce de Dieu, où tu veux ».
Il est donc allé jusqu’à Nakhla et il a aperçu une caravane de Qoraychites avec ‘Amr bin al-Hadrami, al-Hakam bin Kaysân al-Makhzoumi, ‘Othmân bin ’Abdullah bin al-Moughîra al-Makhzoumi, et Nawfal bin ‘Abdullah al-Makhzoumi. Lorsque les compagnons de la caravane les ont vu, ils eurent peur d’eux et doutaient de leurs intentions. ‘Ukkâcha s’est immédiatement rasé la tête et s’est avancé, les gens en furent rassurés.
‘Amir bin Rabî’a a dit : « j’ai rasé de ma main la tête de ‘Ukkâcha. Wâqid bin ‘Abdullah et ‘Ukkâcha pensaient qu’on pouvait les vaincre. Il leur a alors dit : « nous sommes des pèlerins ! Nous sommes dans le mois sacré ! » ‘Ukkâcha s’est montré et les polythéistes se sont dit entre eux : « ce n’est pas grave. Ce sont des pèlerins ». Ils se sont sentis en sécurité et ils ont attaché leurs animaux qu’ils laissèrent paître tandis qu’ils préparaient à manger.
Les compagnons du prophète ont consulté leur commandant. C’était le dernier jour du mois de Rajab, et certains disent que c’était le premier jour de Cha’bân. Ils ont dit : « si tu tardes aujourd’hui à prendre une décision les concernant, ils entreront dans le sanctuaire et seront protégés. Et si tu les attaques maintenant, ça sera durant le mois sacré ». Quelqu’un a dit : « nous ne savons pas si ce jour fait parti ou non du mois sacré ». Un autre a dit : « nous savons que ce jour fait parti du mois sacré, et nous pensons que tu ne devrais pas le violer pour ce que tu convoites ». Mais ceux qui désirèrent les biens de ce monde l’ont emporté.
Le groupe était motivé et ils ont attaqué les Mecquois. Wâqid bin ‘Abdullah a levé le camp et a mené le groupe. Il a bandé son arc, armé sa flèche, et tiré sur ‘Amr bin al-Hadrami – il ne manquait jamais sa cible – et sa flèche tua al-Hadrami. Le groupe a attaqué les Mecquois, et ‘Othmân bin ‘Abdullah bin al-Moughira et al-Hakam bin Kaysân se sont rendus ; Nawfal bin ‘Abdullah bin al-Moughira s’est échappé. Ils ont capturé la caravane.
Mohammad nous a rapportés : ‘Ali bin Yazîd bin ‘Abdullah bin Wahb bin Zama’a al-Asadi m’a rapporté de son père, de sa tante paternelle, de sa mère Karîma bint al-Miqdâd, d’al-Miqdâd bin ‘Amr, qui a dit : j’ai capturé al-Hakam bin Kaysân, et notre commandant voulait l’exécuter. J’ai dis : « amenons-le au prophète ». Alors, nous l’avons présenté au prophète et il l’invita à l’islam et il lui a parlé durant un long moment. ‘Omar bin al-Khattâb a dit : « parles-tu à cet homme, Ô Messager de Dieu ? Par Dieu, il ne se convertira jamais, même si c’était la fin du monde. Donnes-le moi, je vais lui couper la tête et le laisser à son triste sort ». Mais le prophète ne fit pas attention à ‘Omar jusqu’à ce qu’il convertisse al-Hakam. ‘Omar a dit : « quand j’ai vu qu’il s’était converti à l’islam, ce qui s’était passé plus tôt et comment cela s’est terminé, j’ai été surpris. Je me suis dis : « comment puis-je m’opposer au prophète sur un sujet qu’il maîtrise mieux que moi ? » Puis, j’ai dis : « je ne désire que les conseils de Dieu et de son Messager en ce qui concerne cela ». ‘Omar a dit : « il s’est converti, et par Dieu, c’était le meilleur des convertis. Il était dévoué dans le chemin de Dieu jusqu’à ce qu’il meure en martyre le jour de Bi’r Ma’ouna. Il est allé au paradis et le prophète en était satisfait ».
Mohammad nous a informés qu’al-Wâqidi nous a rapportés que : Mohammad bin ‘Abdullah m’a rapporté d’az-Zouhri, qui a dit : al-Hakam a dit : « qu’est-ce que l’islam ? » Mohammad a répondu : « adorer Dieu seul, ne lui attribuer aucun associé, et témoigner que Mohammad est son serviteur et son messager ». Il a dit : « je me convertis ». Le prophète s’est tourné vers ses compagnons et a dit : « si je vous avais obéis et si je l’avais tué de rage, il serait en enfer maintenant ».
Ils ont dit : ils ont conduit la caravane contenant du vin, des peaux, du cuir et du raisin d’at-Tâ’if, et l’ont ramenée au prophète. Les Qoraychites ont dit : « Mohammad a profané le mois sacré. Il a fait couler le sang et s’est emparé de richesses, alors que ce mois est considéré comme saint et qu’on y attache une grande importance ». Ceux qui se sont opposés à eux ont dit : « vous avez plutôt été frappés durant la nuit de Cha’bân ». Le groupe s’approchait avec la caravane et quand ils sont arrivés devant le Messager de Dieu, le Messager de Dieu a fait stopper la caravane et n’a rien prit de ce qu’elle contenait. Ensuite, il a fait enfermer les prisonniers en disant à ses compagnons : « je ne vous ai pas demandé de combattre durant le mois sacré ». Ibn Abi Sabra m’a rapporté que Soulaymân bin Souhyam a dit : « le Messager de Dieu n’a pas ordonné de combattre que ce soit durant le mois sacré ou les mois non sacrés. Il leur a plutôt commandé d’espionner les Qoraychites ».
Ils ont dit : les gens étaient abasourdis. Ils ont surtout pensé que ceux qui avaient mené l’attaque seraient éliminés. Ils les ont durement traités et les ont blâmés. Médine était en ébullition. Les juifs ont dit : « Wâqid bin ‘Abdullah at-Tamîmi a tué ‘Amr bin al-Hadrami. ‘Amr signifie que la guerre s’étend, al-Hadrami indique que la guerre fait rage. Et Wâqid signifie que la guerre est alimenté ». Ibn Wâqid a dit : « ils ont vu cela comme un présage. C’était quelque chose que Dieu avait révélé aux juifs ».
Ils ont dit : les Qoraychites ont fait parvenir la rançon au prophète en échange de leurs compagnons. Le prophète a dit : « nous n’accepterons jamais leur rançon tant qu’ils ne nous auront pas livrés nos compagnons », en parlant de Sa’d bin Abi Waqqâs et d’Utba bin Ghazwân.
Abou Bakr bin Ismâ’il bin Mohammad m’a rapporté que son père a dit : Sa’d bin Waqqâs a dit : nous sommes partis faire un raid avec ‘Abdullah bin Jahch, et nous avons mis pied à terre à Bouhrân (Bouhrân est proche de Ma’adin Banou Soulaym). Nous avons détaché nos chameaux. Nous étions douze hommes. La moitié d’entre nous était assis derrière une autre personne sur un chameau. J’étais le compagnon d’Utba bin Ghazwân, et c’était son chameau. Mais notre chameau est allé se promener hors de l’itinéraire et nous avons passé deux jours à le chercher. Nos compagnons se sont mis en route et nous avons suivi leurs traces, mais nous nous sommes égarés et ils sont arrivés à Médine plusieurs jours avant nous, nous n’avons donc pas participé à Nakhla. Nous nous dirigions en direction du Messager de Dieu tandis qu’ils pensaient que nous avions été capturés. Nous avons eu très faim durant notre voyage depuis que nous avions quitté al-Moulayha – entre Moulayha et Médine, il y a six stations postales, et entre Médine et Ma’adin, il y a une nuit, c’est-à-dire, entre Ma’adin Banou Soulaym et Médine.
Il a dit : nous avons quitté al-Moulayha en groupe. Nous n’avons eu aucune nourriture jusqu’à notre arrivée à Médine. Quelqu’un a dit : « Ô Abou Ishâq, combien de jours séparent ce lieu de Médine ? » Il a répondu : « trois jours ». Lorsque nous ressentions la faim, nous mangions de l’idâh (une plante arbustive) et buvions de l’eau. Quand nous sommes arrivés à Médine, nous sommes tombés nez à nez avec un groupe de Qoraychites qui était venu apporter la rançon pour leurs compagnons. Le prophète avait refusé leur rançon. Il a dit : « j’ai peur pour mes compagnons ». Lorsque nous sommes arrivés, le Messager de Dieu accepta leur rançon.
Ils ont dit : Mohammad leur a dit : « si vous tuez mes compagnons, je tue deux des vôtres ». Leur rançon était de quarante grammes d’argent pour chacun d’eux ; un gramme valait quarante dirhams.
‘Omar bin ‘Othmân al-Jahchi m’a rapporté de son père que Mohammad bin ‘Abdullah bin Jahch a dit : dans la jâhiliyya, un quart du butin revenait au chef, mais lorsque ‘Abdullah bin Jahch est revenu de Nakhla, il a mis de côté un cinquième du butin. Il a partagé le reste parmi ses compagnons. Après que le verset : « Et sachez que, de tout butin que vous avez ramassé, le cinquième appartient à Dieu » fut révélé, le premier cinquième fut attribué dans l’islam.
Mohammad bin Yahyâ bin Sahl m’a rapporté de Mohammad bin Sahl bin Abi Hathma, de Râfi’ bin Khadîj, d’Abou Bourda bin Niyâr qui a dit : le prophète a mis de côté le butin des gens de Nakhla et se mit en route pour Badr. Quand il est revenu de Badr, il le partagea avec le butin des gens de Badr, et donna à tout le monde son dû.
Ils ont dit : le coran a révélé : « ils t’interrogent au sujet du mois sacré » (2.217). Dieu leur a dit dans son livre : « y combattre est un péché grave, mais plus grave encore auprès de Dieu est de faire obstacle au chemin de Dieu, d’être impie envers celui-ci et la mosquée sacrée, et d’expulser de là ses habitants ». Dieu dit : « la fitna est plus grave que le meurtre » (2.217).
Il a dit : c’était en référence aux idoles Isâf et Nâ’ila.
Ma’mar m’a rapporté d’az-Zouhri qu’Urwa a dit : « le Messager de Dieu a payé le prix du sang pour ‘Amr al-Hadrami. Il respectait le mois sacré jusqu’à ce que Dieu ne révèle la sourate Barâ’a. Abou Bakr bin Abi Sabra m’a rapporté d’Abd al-Majîd bin Sahl que Kourayb a dit : j’ai demandé à Ibn ‘Abbâs : « le Messager de Dieu a-t-il payé le prix du sang pour Ibn al-Hadrami ? » Il a répondu : « non ». Ibn Wâqid a dit : « nous sommes d’accord sur le fait qu’il n’a pas payé le prix du sang ». Abou Ma’char m’a dit qu’Abdullah bin Jahch a été nommé Commandant des Croyants pour cette expédition.
Ceux qui sont partis avec ‘Abdullah bin Jahch dans cette expédition
Ils étaient huit : ‘Abdullah bin Jahch, Abou Houdhayfa bin ‘Utba bin Rabî’a, ‘Amir bin Rabî’a, Wâqid bin ‘Abdullah bin Tamîmi, ‘Ukkâcha bin Mihsan, Khâlid bin Abi Boukayr, Sa’d bin Abi Waqqâs, et ‘Utba bin Ghazwân. Les deux derniers n’ont pas participé à l’évènement. Certains ont dit qu’ils étaient douze, et d’autres treize, mais nous confirmons qu’ils étaient huit.
Le raid contre les Bani Soulaym à Bouhrân dans la région d’al-Four’
Le raid eut lieu une nuit de Joumâda-l-Oula, le vingt-septième mois après l’hégire. Le Messager de Dieu fut absent pendant dix jours.
Ma’mar bin Râchid m’a rapporté d’az-Zouhri qui a dit : quand le Messager de Dieu a apprit que tous les Bani Soulaym – et ils étaient nombreux – étaient à Bouhrân, le Messager de Dieu s’est préparé pour cela mais il n’a pas affiché ses intentions. Il est parti avec trois cent de ses compagnons et ils ont hâté la marche jusqu’à ce qu’ils atteignent les abords de Bouhrân la nuit. Il a rencontré un homme des Bani Soulaym et il l’a questionné au sujet des gens et de leur rassemblement. L’homme leur a dit qu’ils se sont divisés la veille et qu’ils sont repartis vers leurs points d’eau. Le Prophète a ordonné qu’il soit fait prisonnier et pris en charge par un musulman. Ensuite, le Prophète a continué sa marche et est arrivé à Bouhrân. Il n’y avait personne. Il y est resté une journée puis il est reparti. Il n’y eut pas de combat. Le Prophète a relâché l’homme. Il est parti pendant dix nuits.
‘Abdullah bin Nouh m’a rapporté de Mohammed bin Sahl que le Messager de Dieu avait désigné Ibn Oumm Maktoum pour prendre sa place à Médine.
L’expédition d’al-Qarada
Zayd bin Hâritha participa à l’attaque ; c’était son premier raid en tant que commandant. Il sortit au mois de Jamâda-l-Akhira, le vingt septième mois après l’hégire.
Mohammad bin al-Hasan bin Osâma bin Zayd m’a rapporté de sa famille : les Qoraychites étaient prudents lorsqu’ils prenaient la route en direction de la Syrie. Ils craignaient le Messager de Dieu et ses compagnons car ils étaient des marchants. Safwân bin Omayya a dit : « certes, Mohammad et ses compagnons ont rendu notre commerce difficile. Nous ne savons pas comment agir avec ses compagnons. Ils ne quittent pas la côte et les gens de la côte ont conclu un accord avec les musulmans. La plupart se sont joints à eux. Nous ne savons pas quel chemin prendre. Si nous restons ici, nous allons engloutir nos capitaux, bien que nous sommes sur cette terre qui la nôtre, et nous n’avons pas suffisamment de ressources ici. Nous sommes des marchants qui voyageons vers la Syrie en été, et vers la terre d’al-Habcha en hiver ». Al-Aswad bin al-Mouttalib dit : « n’approchez pas de la côte et prenez la route d’Irâq ». Safwân répondit : « je ne la connais pas ». Abou Zama’a dit : « je vous présenterai au guide qui la connaît le mieux, il peut prendre cette route les yeux fermés, s’il plaît à Dieu ». Il dit : « qui est-ce ? » Il répondit : « al-Fourât bin Hayyân al-‘Ijli. Il a mémorisé la route et il l'emprunte ». Safwân dit : « si c’est le cas, par Dieu, allez chercher al-Fourât », et quand al-Fourât arriva, il lui dit : « je désire me rendre en Syrie mais notre caravane croise le chemin de Mohammad et il nous bloque la route. J’aimerai donc prendre la route de l’Irâq ». Al-Fourâq répondit : « je voyagerai avec vous sur la route de l’Irâq. Aucun des compagnons de Mohammad ne l’a emprunté, car c’est une terre de plateaux et de déserts ». Safwân dit : « c’est ce qu’il me faut, quant aux déserts, nous sommes en hiver, et aujourd’hui nos besoins en eau sont faibles ». Safwân bin Omayya fit les préparatifs, et il envoya Abou Zama’a avec al-Fourât et trois cent mithqal d’or et des pièces d’argent, et il envoya également avec lui des Qoraychites avec des biens. ‘Abdullah bin Rabî’a et Houwaytib bin ‘Abd al-‘Uzzâ, ainsi que d’autres Qoraychites, partirent avec lui. Safwân partit avec beaucoup de richesses, des pièces d’argent et de l’argenterie estimés à trois mille dirhams. Ils se mirent en route vers Dhât al-‘Irq.
Nu’aym bin Mas’oud al-Achja’i arriva à Médine. Il suivait la religion de son peuple. Il fit halte chez Kinâna bin Abi-l-Houqayq des Banou an-Nadîr et il but avec lui ainsi qu'avec Salît bin an-Nou’mân bin Aslam. Le vin n’était pas prohibé en ce temps-là, il est allé chez les Banou an-Nadîr et se délecta de leurs boissons. Nou’aym parla de la caravane de Safwân et des richesses qu’elle transportait. Après un certain temps, Salît vint trouver Mohammad et l’informa au sujet de la caravane, et le Messager de Dieu envoya Zayd bin Hâritha avec une centaine d’hommes afin de les intercepter et de s’emparer de leur caravane.
Les chefs de file de la caravane se sont enfuit, et ils capturèrent un ou deux hommes. Ils arrivèrent avec la caravane devant le prophète, et il la divisa en cinq parts. La valeur de chaque cinquième à ce moment-là était de vingt mille dirhams. Après avoir pris le cinquième, il distribua ce qui restait aux personnes qui ont participé à l’expédition. Al-Fourât bin Hayyân faisait parti des prisonniers. On l’amena devant le prophète et on lui dit : « convertis-toi, si tu te convertis, nous ne te tuerons pas ». Il s’est donc converti et on ne le tua pas.
Un rapport des tués parmi les musulmans à Ohod
Mohammad bin Choujâ’ ath-Thalji nous a rapportés qu’al-Wâqidi nous a rapportés : Soulaymân bin Bilâl m’a rapporté de Yahyâ bin Sa’îd, de Sa’îd bin al-Mousayyib qui a dit : soixante-dix Ansars ont été tués à Ohod. Ibn Abi Sabra a rapporté une tradition similaire de Roubayh bin ‘Abd ar-Rahmân, d’Abou Sa’îd al-Khoundri ; ainsi qu’Omar bin ‘Othmân, d’Abd al-Malik bin ‘Obayd, de Moujâhid. Quatre parmi les tués étaient des Qoraychites et le reste était des Ansars, à savoir al-Mouzanni, son neveu, et les deux fils d’al-Habît – pour un total de soixante quatorze personnes. C’est le consensus.
Des Banou Hâchim : Hamza bin ‘Abd al-Mouttalib fut tué par Wahchi. Cela est confirmé et il n’y a aucune dispute parmi nous à ce sujet.
Des Banou Omayya : ‘Abdullah bin Jahsh bin Ri’âb fut tué par Abou-l-Hakam bin al-Akhnas bin Charîq.
Certains disent que cinq furent tués parmi les Qoraychites.
Des Banou Asad : Sa’d, le mawlâ de Hâtib.
Des Banou Makhzoum : Chammâs bin ‘Othmân bin ach-Charîd fut tué par Obayy bin Khalaf.
Certains disent qu’Abou Salama bin ‘Abd al-Asad fut blessé à Ohod, et sa blessure a entraîné sa mort. Il fut lavé par les Banou Omayya bin Zayd à al-‘Aliya entre les deux cornets du puits qui appartient aujourd’hui à ‘Abd as-Samad bin ‘Ali.
Des Banou ‘Abd ad-Dâr : Mous’ab bin ‘Omayr fut tué par Ibn Qamî’a.
Des Banou Sa’d bin Layth : ‘Abdullah et ‘Abd ar-Rahmân, les deux fils d’al-Habît.
Des Mouzayna, deux hommes furent tués : Wahb bin Qâbous et son neveu al-Hârith bin ‘Oqba bin Qâbus.
Des Ansârs : des Banou ‘Abd al-Ashhal, douze hommes : ‘Amr bin Mo’âdh bin al-Nou’mân tué par Dirâr bin al-Khattâb, al-Hârith bin Anas bin Râfi’, ‘Omâra bin Ziyâd bin as-Sakan, Salama bin Thâbit bin Waqach tué par Abou Sofyân bin Harb, ‘Amr bin Thâbit bin Waqach tué par Dirâr bin al-Khattâb, Rifâ’a bin Waqach tué par Khâlid bin al-Walîd, al-Yamân Abou Houdhayfa tué par accident par les musulmans, et certains disent qu’Otba bin Mas’oud l’a tué par erreur, Sayfî bin Qayzi tué par Dirâr bin al-Khattâb, al-Houbâb bin Qayzi et ‘Abbâd bin Sahl tué par Safwân bin Omayya.
Des gens de Râtij – une des forteresses de Médine – et ils étaient à ‘Abd al-Ashhal : Iyâs bin Aws bin ‘Atîk bin ‘Abd al-A’lam bin Za’wara bin Joucham fut tué par Dirâr bin al-Khattâb. ‘Obayd bin at-Tayyihân fut tué par ‘Ikrima bin Abi Jahl. Et Habîb bin Qayyim.
Des Banou ‘Amr bin Awf : les Banou Doubay’a bin Zayd : Abou Sofyân bin al-Hârith bin Qays bin Zayd bin Doubay’a. Il avait des filles et il a dit au Messager de Dieu : « je combattrai et ensuite je reverrai mes filles ». Le Messager de Dieu a dit : « aie confiance en Dieu le Tout-puissant ».
Des Banou Omayya bin Zayd bin Doubay’a : Hanzala bin Abi ‘Âmir fut tué par al-Aswad bin Cha’oub. Des Banou ‘Obayd bin Zayd : Onays bin Qatâda fut tué par Abou-l-Hakam bin al-Akhnas bin Charîq. ‘Abdullah bin Joubayr bin an-Nou’mân, le commandant des archers du prophète, fut tué par ‘Ikrima bin Abi Jahl.
Des Banou Ghanm bin as-Salm bin Mâlik bin Aws : Khaythama Abou Sa’d fut tué par Houbayra bin Abi Wahb. Des Banou al-‘Ajlân : ‘Abdullah bin Salama fut tué par Ibn Ziba’ra.
Des Banou Mou’âwiya : Soubayq bin Hâtib bin al-Hârith bin Haycha fut tué par Dirâr bin al-Khattâb – huit.
Des Banou al-Hârith bin al-Khazraj : Khârija bin Zayd bin Abi Zouhayr fut tué par Safwân bin Omayya. Et Sa’d bin Rabî’ ; ils furent tous deux enterrés dans une seule tombe. Et Aws bin Arqam bin Zayd bin Qays bin an-Nou’mân bin Tha’laba bin Ka’b – trois.
Des Banou al-Abjar : ce sont les fils de Khoudra : Mâlik bin Sinân bin al-Abjar - qui était le père d’Abou Sa’îd al-Khoudri - Ghourâb bin Sofyân l’a tué. Sa’d bin Souwayd bin Qays bin ‘Âmir bin ‘Ammâr bin al-Abjar, et ‘Otba bin Rabi’ bin Râfi’ bin Mou’âwiya bin ‘Obayd bin Tha’laba – trois.
Des Banou Sâ’ida : Tha’laba bin Sa’d bin Mâlik bin Khâlid bin Noumayla, Hâritha bin ‘Amr, et Nafith bin Farwa bin al-Badi – trois.
Des Banou Tarîf : ‘Abdullah bin Tha’laba, Qays bin Tha’laba, et Tarîf et Damra, leurs deux alliés de Jouhayna.
Des Banou ‘Awf bin al-Khazraj : des Banou Sâlim ; puis des Banou Mâlik bin al-‘Ajlân bin Yazîd bin Ghanm bin Sâlim : Nawfal bin ‘Abdullah fut tué par Sofyân bin ‘Owayf. ‘Abbâs bin Obâda bin Nadla fut tué par Sofyân ‘Abd ach-Chams as-Soulami. An-Nou’mân bin Mâlik bin Tha’laba bin Ghanm fut tué par Safwân bin Omayya, et ‘Abda bin al-Hashâs ; ils furent tous deux enterrés dans une seule tombe. Et Moujadhdhar bin Dhiyâd fut tué par al-Hârith bin Souwayd. Al-Yamân bin Ma’an m’a rapporté d’Abou Wajza : « trois individus furent enterrés le jour d’Ohod dans une seule tombe : an-Nou’mân bin Mâlik, Moujadhdhar bin Dhiyâd, et ‘Abda bin al-Hashâs ».
Voici l’histoire de Moujadhdhar bin Dhiyâd : Houdayr al-Khatâ’ib est allé trouver les Banou ‘Amr bin ‘Awf pour parler à Souwayd bin as-Sâmit, Khawwât bin Joubayr et Abou Loubâba bin ‘Abd al-Moundhir, et quelques uns disent Sahl bin Hounayf. Il a dit : « venez me rendre visite et restez chez moi quelques jours, vous mangerez de la viande et boirez ». Ils ont répondu : « nous viendrons te voir tel et tel jours ». Lorsque ce jour est arrivé, ils sont partis à sa rencontre, et il a sacrifié un chameau pour eux et leur a offert à boire du vin, ils sont restés trois jours chez lui, jusqu’à ce que la viande soit devenue putride. Souwayd était vieux en ce temps-là. Quand les trois jours se sont écoulés, ils ont dit : « nous ne pensons qu’à rentrer chez nous ». Houdayr a dit : « comme vous voulez ! Vous pouvez rester ou partir, à votre guise ! » Les deux jeunes hommes sont partis avec Souwayd, en le portant sur un brancard car il avait été intoxiqué. Ils sont passés tout près de l’itinéraire jusqu’à ce qu’ils se rapprochent des Banou Ghousayna, qui était dans la direction des Banou Sâlim, vers le levé du soleil. Souwayd était assis et il était en train uriné car il avait été assez touché par l’intoxication alimentaire, quand un homme des Khazraj (Moujadhdhar) le remarqua. Un homme est allé voir Moujadhdhar bin Dhiyâd et dit : « auriez-vous un butin froid ? » Il a répondu : « quoi ? » Il a dit : « Souwayd ! Sans défense, ne portant pas d’arme et intoxiqué ! » Il a dit : al-Moujadhdhar bin Dhiyâd a dégainé son épée. Quand les deux jeunes hommes l’ont vu, ils ont fui. Ils étaient sans défense et ne portaient pas d’armes, mais il y avait cependant de l’hostilité entre les Aws et les Khazraj – donc ils ont vite pris la poudre d’escampette.
Al-Moujadhdhar a bondi sur le vieil homme qui n’a pas bougé d’un pouce. Al-Moujadhdhar s’est arrêté devant lui et a dit : « Dieu t’a donné à moi ». Il a répondu : « que me veux-tu ? » Il a dit : « te tuer ». Il a répliqué : « va plus haut que l’estomac et plus bas que la tête, et quand tu retourneras voir ta mère, dis-lui : j’ai tué Souwayd bin as-Sâmit ». Son meurtre a provoqué la bataille de Bou’âth.
Quand le Messager de Dieu est rentré à Médine, al-Hârith bin Souwayd bin as-Sâmit et al-Moujadhdhar bin Dhiyâd se sont convertis à l’islam. Ils ont été des témoins de Badr. Ensuite, al-Hârith est parti à la recherche d’al-Moujadhdhar afin de le tuer en représailles pour son père, mais à ce moment-là, il était incapable de faire quoique ce soit. Le jour d’Ohod, lorsque les musulmans étaient partis en patrouille, al-Hârith est arrivé derrière Moujadhdhar et lui a coupé la tête. Le Messager de Dieu est rentré à Médine, puis il est parti pour Hamrâ’ al-Asad. Quand il est rentré d’Hamrâ’ al-Asad, Gabriel est venu le voir et l’a informé qu’al-Hârith bin Souwayd avait assassiné al-Moujadhdhar, et il a ordonné au prophète de le tuer. Le Messager de Dieu a chevauché jusqu’à Qoubâ le jour même où Gabriel l’a informé – il faisait chaud – et c’était un jour où il ne chevauchait habituellement pas jusqu’à Qoubâ. En effet, le Messager de Dieu allait habituellement à Qoubâ le jour du Shabbath et le lundi. Quand le Messager de Dieu entrait dans la mosquée de Qoubâ, il priait autant que Dieu le voulait, et les Ansars entendaient et venaient le saluer. Ils ne savaient pas pourquoi il était venu à cette heure ce jour-là. Le Messager de Dieu s’est assis et a parlé et a aligné les gens en rangées jusqu’à ce qu’al-Hârith apparaisse dans un manteau jaune, et lorsque le Messager de Dieu l’a vu, il a appelé ‘Owaym bin Sâ’ida et a dit : « amène al-Hârith bin Souwayd à la porte de la mosquée et coupe lui la tête pour le meurtre d’al-Moujadhdhar bin Dhiyâd, car il l’a effectivement tué le jour d’Ohod ». ‘Owaym l’a donc fait prisonnier. Al-Hârith a dit : « lâche-moi et j’irai parler au Messager de Dieu ! », mais ‘Owaym a refusé. Al-Hârith bin Souwayd l’a alors poussé afin de parler au Messager de Dieu.
Le Messager de Dieu s’est levé, désirant monter sa monture. Il a fait appeler son âne à la porte de la mosquée, et al-Hârith a commencé à dire : « par Dieu, oui je l’ai tué, Ô Messager de Dieu, mais je ne l’ai pas tué en me détournant de l’islam ni en apostasiant. C’est le zèle de Satan et son commandement qui se sont emparés de mon âme. J’implore le pardon de Dieu et de son Messager pour ce que j’ai fais. Je paierai le prix du sang, je jeûnerai pendant deux mois consécutifs, et je libérerai un esclave et nourrirai soixante pauvres. Je demande pardon à Dieu et à son Messager ». Il a agrippé la bête du Messager de Dieu. Les fils d’al-Moujadhdhar étaient présents, mais le Messager de Dieu ne leur a rien dit jusqu’à ce qu’il eut fini de parler, puis il dit : « emmène al-Hârith, Ô ‘Owaym, et coupe lui la tête ! » Le Messager de Dieu s’en est allé sur sa monture, et ‘Owaym l’a précédé jusqu’à la grille de la mosquée et coupa la tête d’al-Hârith.
Quelqu’un d’autre a dit : « Khoubayb bin Yasâf a vu al-Hârith lorsqu’il a coupé la tête d’al-Moujadhdhar et est allé en informer le prophète. Le Messager de Dieu a chevauché jusqu’à eux à propos de cette affaire. Tandis que le Messager de Dieu était sur son âne, l’ange Gabriel est descendu et l’a informé de cela durant son voyage. Le Messager de Dieu a ordonné à ‘Owaym de couper la tête d’al-Hârith ». Hassân bin Thâbit a dit :
Ô toi, frère, dans un sommeil profond,
Honte à toi, ne connaissais-tu pas Gabriel.
Moujammi’ bin Ya’qoub et leurs aînés m’ont rapporté que Souwayd bin as-Sâmit a dit ces vers au moment de sa mort :
Porte à Joulâs et ‘Abdullah un message.
Si tu le proclames, tu ne les rateras pas : Ô frère, tue Jidâra. Si tu les rencontres, le territoire est à ‘Awf qu’il soit connu ou inconnu.
Des Banou Salima : ‘Antara mawlâ Banou Salima fut tué par Nawfal bin Mou’âwiya ad-Dîli.
Des Bal Houbla : Rifâ’a bin ‘Amr.
Des Banou Harâm : ‘Abdullah bin ‘Amr bin Harâm fut tué par Sofyân bin ‘Abd Chams. ‘Amr bin al-Jamouh, Khallâd bin bin ‘Amr bin Jamouh fut tué par al-Aswad bin Ja’ouna – trois.
Des Banou Habîb bin ‘Abd Hâritha : al-Mou’allâ bin Lawdhân bin Hâritha bin Roustoum bin Tha’laba fut tué par ‘Ikrima bin Abi Jahl.
Des Banou Zourayq : Dhakwân bin ‘Abd Qays fut tué par Abou al-Hâkam bin al-Akhnas bin Charîq.
Des Banou Najjâr, des Banou Sawâd : ‘Amr bin Qays fut tué par Nawfal bin Mou’âwiya ad-Dîli. Et son fils Qays bin ‘Amr, et Salît bin ‘Amr et ‘Âmir bin Moukhallad furent aussi tués.
Des Banou ‘Amr bin Mabdhoul : Abou Osayra bin al-Hârith bin ‘Alqama bin ‘Amr bin Mâlik fut tué par Khâlid bin al-Walîd. Et ‘Amr bin Moutarrif bin ‘Alqama bin ‘Amr.
Des Banou ‘Amr bin Mâlik, des Banou Moughâla : Aws bin Harâm.
Des Banou ‘Adi bin an-Najjâr : Anas bin an-Nadr bin Damdam fut tué par Sofyân bin ‘Owayf.
Des Banou Mâzin bin Najjâr : Qays bin Moukhallad, Khaysân leur mawlâ, et certains disent un de leurs jeunes esclaves.
Des Banou Dinâr : Soulaym bin al-Hârith et an-Nou’mân bin ‘Amr, les fils d’as-Soumayrâ’ bint Qays. Douze furent martyrs parmi les Banou Najjâr.
Le nom des tués parmi les polythéistes
Des Banou Joumah : Obayy bin Khallaf fut tué par la main du Messager de Dieu. ‘Amr bin ‘Abdullah bin ‘Omayr bin Wahb bin Houdhâfa bin Joumah, aussi appelé Abou ‘Azza, a été fait prisonnier par le Messager de Dieu le jour d’Ohod, et le Messager de Dieu n’a pas fait d’autre prisonnier durant la bataille de Ohod. Abou ‘Azza a dit : « Ô Mohammad, traite-moi bien ! » Le Messager de Dieu a dit : « en fait, un croyant ne se fait pas mordre deux fois à l’entrée d’un trou de serpent. Tu ne retourneras jamais à la Mecque te vanter que tu as roulé deux fois Mohammad ». Ensuite, il a ordonné à ‘Asim bin Thâbit de lui couper la tête.
‘Abdullah al-Wâqidi a dit : nous avons également entendu un autre récit au sujet de sa capture. Boukayr bin Mismâr nous a rapportés que lorsque les polythéistes sont rentrés d’Ohod, ils se sont arrêtés un moment à Hamrâ’ al-Asad durant la première nuit. Ensuite, ils ont levé le camp, laissant derrière eux Abou ‘Azza qui était encore en train de dormir en ce lieu. Quand le jour s’est levé, les musulmans sont tombés sur lui et il était troublé. ‘Asim bin Thâbit l’a fait prisonnier. Le Prophète a ordonné à ‘Asim de couper la tête d’Abou ‘Azza.
Re: La Biographie du Prophète
Le raid de Doumat al-Jandal
Il eut lieu au mois de rabî’ al-awwal, le quarante-neuvième mois après l’hégire. Le Messager de Dieu est parti durant les cinq dernières nuits de rabî’ al-awwal et il est revenu dans les dix dernières nuits de rabî’ al-âkhir.
Ibn Abi Sabra m’a rapporté d’Abdullah bin Abi Labîd, d’Abou Salama bin ‘Abd ar-Rahman. Et ‘Abd ar-Rahman bin ‘Abd al-Azîz m’a rapporté d’Abdullah bin Abi Bakr. Les deux m’ont rapporté cette tradition. L’un d’eux m’a fourni plus d’informations. D’autres nous ont aussi rapporté.
Ils ont dit : le Messager de Dieu voulait s’approcher du lieu le plus proche de la Syrie. On lui a dit que Doumat al-Jandal se trouvait à proximité de l’entrée de la Syrie, et que s’il l’atteignait, cela terrifierait César. On a mentionné au Prophète qu’une grande foule se rassemblait à Doumat al-Jandal et qu’on maltraitait les Dâfit. C’était un grand marché avec des commerçants, et beaucoup d’arabes s’y approvisionnaient, et ils voulaient s’approcher de Médine. Le Messager de Dieu a délégué (l’autorité) aux gens et il est parti avec un millier de musulmans. Il marchait la nuit et se cachait le jour. Il y avait avec lui un guide des Bani ‘Odhara qui s’appelait Madhkour. C’était un guide expérimenté.
Le Messager de Dieu est parti à la hâte. Quand le Messager de Dieu s’est approché de Doumat al-Jandal, il a dévié de la route. Il y avait entre lui et Doumat al-Jandal une journée ou une nuit de voyage pour un cavaler rapide. Le guide lui a dit : « leur bétail est en train de paître, reste ici jusqu’à ce que j’aille collecter quelques informations ». Le Messager de Dieu était d’accord. Le ‘Odhri est parti et il a grimpé jusqu’à trouvé des traces de bovins et de moutons. Ensuite, il est retourné voir le Prophète et l’en a informé, il connaissait ainsi la situation. Le Messager de Dieu a repris la marche et a attaqué leurs bovins et leur berger. Le Messager de Dieu attaquait quiconque l’attaquait. Ceux qui se sont échappés ont fui dans toutes les directions. La nouvelle est arrivée aux habitants de Doumat al-Jandal et ils se sont dispersés. Le Messager de Dieu a débarqué dans leur marché mais il n’a trouvé personne. Il y est resté pendant plusieurs jours et il a lancé des raids en différentes directions. Ils partaient pour une journée, ensuite ils revenaient. Ils n’ont trouvé aucun d’eux. Les cavaliers sont revenus avec une partie de leurs chameaux. Excepté pour Mohammed bin Maslama qui a capturé un de leurs hommes et l’a emmené devant le Prophète. Le Prophète l’a interrogé au sujet de ses compagnons. Il a répondu : « ils ont fui hier quand ils ont appris que vous aviez pris leurs bestiaux ». Le Messager de Dieu l’a invité à l’islam pendant plusieurs jours et il s’est converti. Le Prophète est retourné à Médine. Le Messager de Dieu avait nommé Sibâ’ bin ‘Orfouta sur Médine.
Le partage du butin et sa vente
Ils ont dit : quand le butin a été rassemblé, le Messager de Dieu a ordonné son partage et sa vente à ceux qui le désiraient, y compris la vente des captifs. On a partagé les dattes. Les Banou ‘Abd al-‘Achhal, Zafar, Hâritha, les Banou Mou’âwiya, et ceux des Nabîts qui étaient présents, ont eu une part. Aux Banou ‘Amr bin ‘Awf et ceux qui sont restés parmi les ‘Aws, une part. Aux Banou an-Najjâr, Mâzin, Mâlik, Dhoubyân, et ‘Adi, une part. À Salima et aux Zourayq, et Balhârith bin al-Khazraj, une part. La cavalerie était composée de trente-six chevaux. Il était connu, depuis le jour d’al-Mouraysî’, que le cheval avait le droit à deux parts. Ensuite, on a fait avec les Banou Qorayza comme on a fait à al-Mouraysî’. Deux parts pour le cheval et une pour son compagnon, et pour l’homme à pied, une part. Le Messager de Dieu a donné une part à Khallâd bin Souwayd, qui avait été tué sous la forteresse, et une autre à Abi Sinân bin Mihsan, qui est mort tandis que le Messager de Dieu les assiégeait, et il a combattu avec les musulmans. Il y avait trois mille musulmans et trente-six chevaux. Le nombre de parts s’élevait à trois mille soixante-douze, deux parts pour le cheval et une pour son compagnon.
Ibrâhîm bin Ja’far m’a rapporté que son père a dit :
La cavalerie contre les Banou Qorayza était composée de trente-six chevaux. Le Messager de Dieu a mené trois chevaux mais n’a pris qu’une seule part. Le nombre de parts s’élevait à trois mille soixante-douze. Ce jour-là, il a partagé les biens qu’il a divisés en cinq parts. Il a été prescrit qu’une part revenait à Dieu. Les parts étaient toutes égales ce jour-là. On a réparti les parts, qui étaient constituées de vieux vêtements, de chameaux, de moutons et de captifs. Il a dispersé les quatre parts parmi les gens. Il en a donné aux femmes qui avaient participées au combat ce jour-là, ainsi qu’à deux hommes : l’un a été tué, l’autre est mort. Le Messager de Dieu en a aussi donné aux femmes qui furent témoins des Banou Qorayza mais ne leur a pas donné de part : Safiyya bint ‘Abd al-Mouttalib, Oumm ‘Omâra, Oumm Salît, Oumm al-‘Alâ’, as-Soumayrâ’ bint Qays, et Oumm Sa’d bin Mou’âdh.
Mohammed bin ‘Abdullah bin Mâlik bin Mohammed bin Ibrâhîm bin Aslam bin Najra as-Sâ’idi m’a rapporté que son grand-père a dit :
Je participais à la vente des captifs de Banou Qorayza organisée par le Messager de Dieu. Le juif Abou ach-Chahm a acheté pour environ cent cinquante dinars, deux femmes, et chacune d’entre elles avait trois garçons. Il disait : « n’êtes-vous pas de religion juive ? » Les deux femmes ont répondu : « nous ne nous écarterons pas de la religion de notre peuple jusqu’à notre mort ! » Et elles pleuraient.
Ibn Abi Sabra m’a rapporté de Ya’qoub bin Zayd bin Talha que son père a dit :
Quand les femmes et les enfants des Banou Qorayza ont été capturés, le Messager de Dieu en a vendu une partie à ‘Othmân bin ‘Affân et ‘Abd ar-Rahman bin ‘Awf. Et il en a envoyé une partie au Najd et une autre en Syrie avec Sa’d bin ‘Obâda afin de les vendre pour acheter des armes et des chevaux. Et il a été dit qu’il les a vendus à ‘Othmân bin ‘Affân et ‘Abd ar-Rahman bin ‘Awf et ils les ont partagés entre eux. ‘Othmân a acheté sa part avec une grosse somme d’argent. ‘Othmân a fait quelque chose en plus pour chacun des captifs qu’il a obtenu. On a découvert qu’on pouvait faire plus de profit avec les personnes âgées qu’avec les plus jeunes. ‘Othmân a fait plus de bénéfice que la part d’Abd ar-Rahman parce qu’il avait les personnes âgées dans sa part à lui. Et on a dit que lorsqu’il les a divisés, il a mis les plus jeunes d’un côté et les personnes âgées de l’autre. Ensuite, ‘Abd ar-Rahman a laissé ‘Othmân choisir et il a pris les personnes âgées.
‘Abd al-Hamîd bin Ja’far m’a rapporté que son père a dit :
Le nombre de prisonniers s’élevait à un millier de femmes et d’enfants. Le Messager de Dieu a retiré son cinquième avant la vente du butin. Il a divisé les captifs en cinq parts et pris un cinquième. Il en a libéré certains, fait don de d’autres, et en a octroyé à ceux qui le désiraient. Il a agi de la même façon avec ce qu’il a acquis parmi les vieux vêtements qui avaient été divisés avant leurs ventes. Idem pour les dattes. Son cinquième a été mis de côté et tout cela a été divisé par le Prophète en cinq parts. Il a été prescrit qu’une part revenait à Dieu, il a donc retiré la part. À chaque fois, il prenait sa part et ne faisait pas de sélection. Un cinquième est revenu à Mahmiyya ibn Jaz’ az-Zoubaydi car c’est lui qui a partagé le butin entre les musulmans.
‘Abdullah bin Nâfi’ m’a rapporté d’après son père qu’Ibn ‘Omar a rapporté que le Messager de Dieu divisait les parts du butin sans faire de sélection.
‘Abd al-Hamîd bin Ja’far m’a rapporté que son père a dit :
Le Messager de Dieu a interdit de séparer les femmes des enfants parmi les Banou Qorayza durant la division du butin et sa vente.
Ibn Abi Sabra m’a rapporté d’après Ishâq bin ‘Abdullah que le Messager de Dieu a dit ce jour-là : « ne séparez pas les mères de leurs enfants jusqu’à ce qu’ils soient pubères ». On a dit : « Ô Messager de Dieu ! Comment savoir s’ils sont pubères ? » Il a répondu : « les jeunes filles ont leurs menstrues et les jeunes garçons font des rêves érotiques ».
Ibn Abi Sabra m’a rapporté d’après Ya’qoub bin Zayd que son père a dit :
À ce moment-là, deux sœurs ont été séparées parce qu’elles étaient pubères, de même qu’une mère et sa fille car elle était pubère. Une mère et son jeune enfant étaient vendus aux polythéistes arabes, et aux juifs de Médine, de Taymâ’, et de Khaybar, et ils partaient avec eux. Et lorsqu’un jeune enfant n’avait pas sa mère avec lui, il n’était vendu ni aux polythéistes, ni aux juifs, mais seulement aux musulmans.
‘Otba bin Jabîra m’a rapporté que Ja’far bin Mahmoud a dit : Mohammed bin Maslama a dit :
J’ai acheté ce jour-là trois captifs : une femme et ses deux fils pour quarante-cinq dinars. C’était mon droit et le droit de mon cheval sur les captifs, leurs terres, et leurs vêtements. Et d’autres ont fait comme moi. Il y avait trois parts pour le cavalier : une pour lui et deux pour le cheval.
Al-Moughîra bin ‘Abd ar-Rahman al-Hizâmi, dont le surnom était Qousay, m’a rapporté que Ja’far bin Khârija a dit : az-Zoubayr bin al-‘Awwâm a rapporté :
J’ai été témoin des Banou Qorayza en tant que cavalier. Une part m’a été attribuée et une autre pour mon cheval.
‘Abd al-Malik bin Yahya m’a rapporté qu’Isa bin Ma’mar a dit :
Ce jour-là, az-Zoubayr avait deux chevaux, alors le Prophète lui a octroyé cinq parts.
L’expédition menée par le commandant Abou ‘Obayda vers Dhu-l-Qassa
L’expédition eut lieu au mois de Rabi’ al-Akhir en l’an six, la nuit du Sabbat. Il s’est absenté pendant deux nuits. ‘Abd ar-Rahman bin Ziyâd al-Achja’i m’a rapporté d’Isâ bin ‘Omayla, et ‘Abdullah bin al-Hârith bin al-Fadl m’a rapporté de son père ; l’un d’eux a rapporté l’information de son compagnon. Ils ont dit : la terre des Banou Tha’laba et Anmâr souffrait de la sécheresse. Les nuages de pluie descendaient d’al-Marâd vers Taghlamayn. Les Banou Mouhârib et Tha’laba et Anmâr sont venus dans cette région. Ils avaient décidé d’attaquer le bétail de Médine, qui, en ce temps-là, paissait dans la vallée de Hayqâ.
Le Messager de Dieu a envoyé Abou ‘Obayda bin al-Jarrâh avec quarante musulmans. Ils ont fait la prière du coucher du soleil, et ont passé la nuit à marcher jusqu’à ce qu’ils arrivent à Dhu-l-Qassa à l’aube tandis qu’il faisait encore sombre. Il les a attaqués et les a faits fuir dans les montagnes. Il a capturé un de leurs hommes et trouvé un troupeau de moutons parmi leur bétail, il les a emmenés, ainsi que quelques vieux ustensiles qu’il a ramenés a Médine. L’homme s’est converti et le Messager de Dieu l’a laissé en vie. Lorsqu’il est rentré, le Messager de Dieu a pris le cinquième du butin qui lui revenait et distribué le reste parmi eux.
L’expédition de Zayd bin Hâritha vers Oumm Qirfa
Abou ‘Abdullah Mohammad bin ‘Omar al-Wâqidi m’a rapporté qu’Abdullah bin Ja’far nous a rapportés d’après ‘Abdullah bin al-Hosayn bin al-Hosayn bin ‘Ali bin Abi Tâlib qui a dit :
Zayd bin Hâritha est parti avec des marchands vers la Syrie. Il avait de l’argent qui appartenait aux compagnons du Prophète. Il avait pris deux testicules de bouc, les avait tannés, et avait mis l’argent dedans. Ensuite, il est parti avec ses compagnons et, arrivé aux alentours de Wâdi-l-Qora, des groupes de Banou Fazâra des Banou Badr l’ont vu et l’ont frappé lui et ses compagnons, et ils les ont laissés pour mort. Ils ont pris ce que Zayd avait avec lui. Zayd s’est échappé en allant trouver le Prophète à Médine. Le Prophète l’a envoyé en expédition en disant : « cachez-vous le jour et marchez la nuit ». Un de leurs guides est parti avec eux.
Les Banou Badr furent avertis de leur approche, alors ils les ont cherchés dans la matinée du haut d’une montagne en surveillant la route, car ils pensaient qu’ils arriveraient par là. En observant la route pendant la journée, quelqu’un a dit : « déplaçons-nous librement, aucun mal ne nous sera fait cette nuit ». Quand Zayd bin Hâritha et ses compagnons ont marché vers cette route la nuit, le guide s’est trompé d’itinéraire, et il leur a fait prendre une autre route, jusqu’à ce qu’ils s’en rendent compte le soir venu. Ensuite, ils les ont attendus la nuit jusqu’au levé du jour, mais Zayd bin Hâritha a arrêté de les attendre comme ils étaient loin de leur objectif. Il a dit : puis il leur a conseillé de ne pas se disperser et dit : « quand je dirai le takbîr, dites le takbîr ». Ils ont encerclé les habitants, ensuite il a prononcé le takbîr et ils ont prononcé le takbîr.
Salama bin al-Akwa’ est parti à la recherche d’un de leurs hommes pour le tuer. Il fit une recherche minutieuse et il captura une fille, la fille de Mâlik bin Houdhayfa bin Badr, qu’il avait trouvée dans une de leurs maisons, sa mère était Oumm Qirfa. Oumm Qirfa était Fâtima bint Rabî’a bin Zayd, et ils se sont livrés au pillage. Zayd bin Hâritha s’est avancé et Salama bin al-Akwa’ s’est emparé de la fille. Zayd a informé le Prophète de cela et il lui a parlé de sa beauté. Le Prophète a dit : « quelle fille as-tu pris, Ô Salama ? » Il a répondu : « une fille, Ô Messager de Dieu, avec laquelle j’espère obtenir une rançon d’une de nos femmes des Banou Fazâra ». Le Prophète a répété sa question une deuxième fois puis une troisième fois : « quelle fille as-tu pris ? » Jusqu’à ce que Salama se rende compte qu’il la voulait, alors il la lui a donné. Le Prophète l’a offerte à Hazan bin Abi Wahb. Elle lui fit une fille et il n’eut pas d’autre enfant d’elle.
Mohammad m’a rapporté d’après az-Zuhri, d’après ‘Orwa, d’après ‘Aïcha qui a dit : Zayd bin Hâritha est arrivé tandis que le Messager de Dieu était dans ma maison. Zayd a frappé à la porte. Le Messager de Dieu s’est avancé vers lui nu, en train d’enfiler ses vêtements. Je ne l’avais pas vu nu avant cela. Il l’a serré dans ses bras et l’a embrassé, ensuite il l’a questionné, et Zayd l’a informé de la victoire de Dieu.
Qays bin al-Mouhassir a tué Oumm Qirfa brutalement. Il a attaché une corde à ses jambes puis il l’a attaché à deux chameaux. C’était une vieille femme. ‘Abdullah bin Mas’ada a été tué comme Qays bin al-Nou’mân bin Mas’ada bin Hakama bin Mâlik bin Badr.
Le Raid de Khaybar
Le Messager de Dieu a envoyé devant ‘Abbâd bin Bichr avec quelques cavaliers. Il a capturé un espion des juifs d’Achja’ et a demandé : « qui es-tu ? » Il a répondu : « je cherche mes chameaux qui se sont perdus, je suis sur leurs traces ». ‘Abbâd lui a dit : « as-tu des informations au sujet de Khaybar ? » Il a répondu : « j’ai des nouvelles récentes. Que veux-tu savoir ? » Il a dit : « ce qui concerne les juifs ». Il a dit : « oui. Kinâna bin Abi-l-Houqayq et Hawdha bin Qays sont allés rencontrer leurs alliés les Ghatafân, ils leur ont demandé de combattre avec eux en leur promettant les dattes de Khaybar pendant un an. Ils sont venus avec de la nourriture et des armes et c’est ‘Otba bin Badr qui les y a conduits. Ils sont entrés dans leur forteresse dans laquelle se trouvent dix mille guerriers. Ce sont les habitants de forteresses sans pareil. Ils ont beaucoup d’armes, assez de nourriture pour survivre pendant deux ans en cas de siège, et de l’eau coule à l’intérieur même de leur forteresse. Je n’ai jamais rien vu de tel ». ‘Abbâd bin Bichr a levé son fouet et le fouetta deux fois. Il a dit : « tu n’es qu’un de leurs espions. Dis-moi la vérité ou je te coupe la tête ». Le bédouin a répondu : « me protègeras-tu si je dis la vérité ? » ‘Abbâd dit : « oui ».
Le bédouin a dit : « les gens sont alertés à votre sujet et plein de crainte. Ils craignent ce que vous avez fait avec les Juifs de Yathrib. Les Juifs de Yathrib ont envoyé un de mes cousins qu’ils ont rencontré à Médine. Il était venu pour vendre de la marchandise. Ils l’ont envoyé à Kinâna bin Abi-l-Houqayq pour l’informer que vous n’êtes pas nombreux et que vous possédez peu de chevaux et peu d’armes. Ils leur ont dit (à Kinâna et ses alliés) : « donnez-leur une raclée et ils se détourneront de vous. Il (Mohammad) n’a pas rencontré de gens mieux organisés pour la guerre. Les Qoraychites et les bédouins se réjouissent de la marche de Mohammad vers vous car ils connaissent vos biens, et la grande quantité d’armes que vous avez, ainsi que l’excellence de votre forteresse. Les Qoraychites et les autres qui ont le même désir veulent Mohammad. Les Qoraychites ont dit : « Khaybar sera victorieux », mais les autres ont dit : « Mohammad sera victorieux ». Si Mohammad atteint son objectif, cela sera une humiliation sans précédent ». Le bédouin a dit : « j’ai entendu tout cela lorsque Kinâna m’a dit : « va par la route car ils ne te rateront pas et évalue leur force pour nous. Approche-toi d’eux et demande de l’aide. Dis-leur que nous sommes très nombreux, parle-leur de nos biens, car ils ne t’ignoreront pas. Ensuite, dépêche-toi de revenir vers nous avec les renseignements qui les concernent ».
‘Abbâd l’emmena devant le Prophète et le mis au courant de la situation. « Coupe-lui la tête », dit ‘Omar bin al-Khattab. ‘Abbâd a répondu : « je lui ai promis ma protection ». Le Messager de Dieu a dit : « garde-le avec toi, Ô ‘Abbâd, et ligote-le ». Quand le Messager de Dieu est entré à Khaybar, il lui proposa de se convertir à l’islam. Le Messager de Dieu a dit : « je t’invite à te convertir », trois fois, « si tu ne te convertis pas, il n’enlèvera la corde autour de ton cou qu’après t’avoir pendu ». Le bédouin s’est converti.
[…]
Kinâna bin Abi-l-Hoqayq a réalisé la destruction quand le Messager de Dieu fut victorieux sur Natâ. Les gens de Natâ étaient terrorisés. Il a pris une peau de chameau contenant leurs bijoux et il l’a enterrée la nuit dans les ruines sans que personne ne l’ait vu, puis il l’a recouverte avec la terre de Khatîba. Tha’laba le voyait rôder autour de ces ruines tous les matins. Il (le Prophète) a envoyé az-Zoubayr bin al-Awwâm et un groupe de musulmans avec Tha’laba vers ces ruines. Il a creusé à l’endroit que Tha’laba lui avait montré, et il y a déterré un trésor. Et on dit que Dieu Tout-puissant a montré à son Messager où était ce trésor. Quand le trésor fut déterré, le Messager de Dieu a ordonné à az-Zoubayr de torturer Kinâna bin Abi-l-Houqayq jusqu’à ce qu’il révèle où sont cachés tous ces biens. Az-Zoubayr l’a torturé : il s’est avancé vers lui avec un tison chauffé à blanc et lui transperça la poitrine. Ensuite, le Messager de Dieu lui a ordonné de le remette à Mohammad bin Maslama afin de le tuer en représailles du meurtre de son frère, et Mohammad bin Maslama l’a tué. Il a ordonné que l’autre Ibn Abi-l-Houqayq (le frère de Kinâna) soit aussi torturé, et ensuite qu’il soit remis entre les mains de Bichr bin al-Barâ’ pour le tuer. On dit qu’il lui a coupé la tête. Après cela, le Messager de Dieu s’est emparé de leur argent et a réduit en esclavage leurs enfants.
Khâlid bin ar-Rabî’a bin Abi Hilâl m’a rapporté d’Hilâl bin Oussama, de quelqu’un qui a vu ce qu’il y avait dans la peau de chameau qui était entre les mains du Messager de Dieu après qu’on lui ait amené. Son contenu était en majorité des bracelets d’or, des chaînes de cheville et des boucles d’oreille en or, une chaîne de perles précieuses et d’émeraudes, des bagues en or, et des anneaux d’orteil faits d’onyx de Zafâr et striés d’or. Le Messager de Dieu a cherché un arrangement avec les bijoux, et il les a donnés à sa famille, soit à ‘Aicha soit à l’une de ses filles. Elle les a acceptés mais ne les a pas gardés plus d’une heure, elle les a distribués aux gens dans le besoin et aux veuves.
Le Raid d’Honayn
Ibn Abi Sabra m’a rapporté : Mohammad bin ‘Abdullah bin Abi Sa’sa’a m’a rapporté que Sa’d bin ‘Ubâda criait à ce moment-là aux Khazrajs : « Ô al-Khazraj ! Ô al-Khazraj ! » Et Ousayd bin Houdayr : « Ô al-Aws ! », trois fois. Ils ont fui dans toutes les régions comme s’ils étaient des abeilles cherchant refuge auprès de leur reine. Il a dit : les musulmans étaient furieux et les ont tués, ainsi que leurs enfants dans la précipitation. Quand le Messager de Dieu en fut informé, il dit trois fois : « qu’est-ce qui ne va pas chez ces gens pour qu’ils tuent même les enfants ? En fait, les enfants ne devraient jamais être tués ». Ousayd bin Houdayr a dit : « Ô Messager de Dieu ! Ce sont les enfants des polythéistes ! » Le Messager de Dieu a répondu : « les meilleurs d’entre vous ne sont-ils pas des enfants de polythéistes ? Chaque créature vivante a une disposition naturelle jusqu’à ce que sa langue puisse exprimer ses intentions. Ce sont leurs pères qui ont fait d’eux des Juifs ou des Chrétiens ».
La Marche du Prophète vers al-Ji’irâna
Nous avons demandé la permission au Messager de Dieu au sujet des prisonniers qu’il avait distribués et donnés aux autres hommes. Une femme parmi eux était avec ‘Abd ar-Rahman bin ‘Awf qui a eu une relation sexuelle avec elle car elle était sa propriété. Le Messager de Dieu l’a offert à lui à Honayn. Il lui a résisté à al-Ji’irâna jusqu’à ce qu’elle eut ses menstrues, ensuite il a eu des rapports sexuels avec elle. Le Messager de Dieu en a donné une autre à Safwân bin Omayya. Il a donné à ‘Ali bin Abi Tâlib une esclave appelée Rayta bint Hilâl bint Hayyân bin ‘Omayra ; il a donné à ‘Othmân bin ‘Affân une esclave nommée Zaynab bint Hayyân bin ‘Amr. ‘Othmân a couché avec elle et elle le détestait. ‘Ali n’a pas eu de rapport sexuel. Le Messager de Dieu a donné à ‘Omar bin al-Kattâb une esclave, et ‘Omar l’a donné à son fils ‘Abdullah bin ‘Omar. Ibn ‘Omar l’a envoyé à son oncle de la Mecque de la tribu des Banou Joumah afin qu’elle s’améliore et fasse les circumambulations autour de la maison, puis elle est revenue vers eux. C’était une esclave pure et admirable.
‘Abdullah bin ‘Omar a dit : je suis arrivé à la Mecque et j’ai fais des circumambulations autour de la maison, ensuite j’ai quitté le lieu de prière désirant prendre l’esclave femelle, lorsque j’ai aperçu des gens furieux, j’ai donc dit : « qu’est-ce qui se passe ? » Ils ont répondu : « le Messager de Dieu a restitué les femmes des Hawâzins et leurs enfants ». Il a dit : j’ai dis : « cette femelle parmi vos compagnons fait parti des Banou Joumah, allez la prendre ! » Ils sont partis et l’ont prise.
Le Messager de Dieu a donné à Joubayr bin Mout’im une esclave parmi les prisonniers Hawâzins, et elle n’était pas enceinte. Le Messager de Dieu a donné à Talha bin ‘Obaydullah une esclave et Talha a eu des rapports sexuels avec elle. Et il a donné à Sa’d bin Abi Waqqâs une esclave. Le Messager de Dieu a donné à Abou ‘Obayda bin al-Jarrâh une esclave et il l’a mise enceinte. Le Messager de Dieu a donné az-Zoubayr bin al-Awwâm une esclave. Tout cela s’est passé à Honayn.
L’expédition d’Ali bin Abi Tâlib vers al-Fouls
Au mois de Rabî’ al-Akhir dans la neuvième année.
Il a dit : ‘Abd ar-Rahman bin ‘Abd al-Azîz nous a rapportés : j’ai entendu ‘Abdullah bin Abi Bakr bin Hazm dire à Moussa bin ‘Imrân bin Mannâh alors qu’ils étaient assis à al-Baqi : « connais-tu l’expédition d’al-Fouls ? » Moussa a répondu : « je ne connais pas cette expédition ». Il a dit : ensuite Ibn Hazm a ri et dit : « le Messager de Dieu a envoyé ‘Ali avec cent cinquante hommes chevauchant cent chameaux et cinquante chevaux. Seuls les Ansârs, qui étaient composés des Aws et des Khazraj, ont participé au raid. Ils chevauchaient l’un à côté de l’autre sur les chevaux et se relayaient sur les chameaux jusqu’à ce qu’ils attaquent les tribus des bédouins. Il s’est renseigné sur la localité où résidait la famille d’al-Hâtim, puis il est descendu sur eux. Ils ont fait une razzia contre eux à l’aube. Ils ont fait des prisonniers jusqu’à ce que leurs mains soient pleines, et ils ont capturé du bétail et des moutons. Ils ont attaqué al-Fouls, l’idole des Tayyi’, et l’ont détruite. Ensuite, ils sont partis et sont retournés à Médine.
‘Abd ar-Rahman bin ‘Abd al-Azîz a dit : j’ai parlé de ce raid à Mohammed bin ‘Omar bin ‘Ali et il a dit : « je ne crois pas qu’Ibn Hazm a rapporté cette expédition correctement ». J’ai dis : « alors raconte-la ! » Il a dit : « le Messager de Dieu a envoyé ‘Ali bin Abi Tâlib avec cent cinquante Ansârs afin de détruire al-Fouls. Il n’y avait pas un seul des Mouhâjiroun avec eux, ils avaient cinquante cavaliers et des bêtes. Ils montaient les chameaux et évitaient les chevaux. Le Messager de Dieu lui a ordonné de faire une razzia.
‘Ali est parti avec ses compagnons, il avait un drapeau noir et une bannière blanche. Ils avaient des lances et des armes. Il a donné son drapeau à Sahl bin Hounayf et sa bannière à Jabbâr bin Sakhr as-Soulami. Il est parti avec un guide des Banou Asad qui s’appelait Hourayth, il est parti avec eux sur la route de Fayd. Lorsqu’il est arrivé avec eux à un certain endroit, il a dit : « entre vous et la tribu que vous désirez, il y a une journée entière. Si nous continuons de jour à progresser dans sa direction, nous atteindrons ses environs, ainsi que les bergers qui avertiront la tribu et elle se dispersera, et vous ne pourrez prendre d’eux ce dont vous avez besoin. Nous resterons donc aujourd’hui sur notre position jusqu’à ce soir. Ensuite, nous voyagerons de nuit sur le dos des chevaux et nous ferons une razzia contre eux, nous les saluerons dans l’obscurité aveuglante de l’aube ». Ils ont répondu : « faisons cela ».
Ils ont campé et laissé leurs chameaux paître. Ils ont sélectionné un groupe d’entre eux pour explorer les environs. Ils ont choisi Abou Qatâda, al-Houbâb bin al-Moundhir, et Abou Nâ’ila. Ils sont partis sur le dos de leurs chevaux, puis ils ont fait le tour du camp. Ils ont capturé un jeune homme noir et lui ont demandé : « qui es-tu ? » Il a répondu : « je cherche ce que je désire ». Ils l’ont alors emmené devant ‘Ali. Il a dit : « qui es-tu ? » Il a répondu : « quelqu’un qui cherche ce qu’il désire ». Ils l’ont alors menacé, puis il a dit : « je suis l’esclave d’un homme des Tayyi’ de la tribu des Nabhân. Ils m’ont donné cette mission et ils ont dit : « si tu vois les chevaux de Mohammad, reviens nous en informer ». Je n’ai vu personne. Quand je vous ai vu, j’ai voulu les rejoindre. Puis, je me suis dis que je n’irais pas rejoindre mes compagnons tant que je ne leur aurai pas apporté de preuve évidente au sujet de votre nombre, de vos chevaux et de vos bêtes. Je ne craignais pas d’être rattraper et ligoter, jusqu’à ce que vos éclaireurs me capturent ». ‘Ali a dit : « dis-nous la vérité, qu’il y a-t-il derrière toi ? » Il a répondu : « l’avant-garde de la tribu est à une nuit d’ici. Votre cavalerie les prendra quand ils s’en iront le matin ». ‘Ali a dit à ses compagnons : « qu’en pensez-vous ? » Jabbâr bin Sakhr a dit : « nous pensons que nous prendrons la route de nuit sur nos chevaux pour arriver le matin en face de la communauté, ils seront infiltrés et nous ferons une razzia contre eux. Nous partirons avec l’esclave noir la nuit. Nous établirons Hârith comme chargé de camp et ils suivront, si Dieu le veut ». ‘Ali a dit : « faisons cela ! »
Ils sont partis avec l’esclave noir au galop sur les chevaux. On l’avait installé derrière quelqu’un, puis on le faisait asseoir derrière quelqu’un d’autre, et on l’avait ligoté. Quand le jour s’est levé, l’esclave a menti et dit : « je me suis trompé de route, je m’en suis écarté, elle est derrière nous ». ‘Ali a dit : « alors, reviens à l’endroit où tu t’es trompé ». Il est revenu sur ses pas pendant un kilomètre cinq cent ou plus, ensuite il a dit : « j’ai commis une erreur ». ‘Ali a rétorqué : « tu nous déçois. Tu souhaites seulement nous détourner de la tribu. Amenez-le ! Dis-nous la vérité ou nous te coupons la tête ! » Il a dit : il s’est avancé et a pointé son épée sur la tête de l’esclave, et quand l’esclave a vu cela, il dit : « pourquoi vous dirais-je la vérité ? Cela me sera-t-il bénéfique ? » Ils ont répondu : « oui ». Il a dit : « il m’est arrivé ce qui est arrivé aux gens téméraires. Je me suis dis que je devrais me rapprocher de la tribu avec les musulmans sans échauffourée, je n’ai pas encore obtenu de garantie, alors je me protège d’eux. Quand j’ai vu (le sabre), j’ai eu peur que vous me tuiez à cause ce qui était pour moi une excuse. Je vous ramène sur la route ». Ils ont dit : « dis la vérité ». Il a répondu : « vous n’êtes pas loin de la tribu ». Il s’en est allé avec eux et il s’est approché de la tribu, ils ont entendu les aboiements des chiens, le mouvement du bétail dans les pâturages, et les moutons. Il a dit : « voici les troupeaux et cela n’est qu’un seul champ ». Ils se sont regardés les uns les autres et ont dit : « où sont les gens d’Hâtim ? » Il a répliqué : « ils sont au milieu de ces troupeaux ». Certains ont dit à d’autres : « si nous terrorisons la tribu, ils vont crier et en effrayer quelques-uns, et ils échapperont à nos regards dans l’obscurité de la nuit. Nous nous cacherons des gens jusqu’à ce que l’aube se lève et cela ne va pas tarder. Ensuite, nous attaquerons. Si certains d’entre eux sonnent l’alerte, ils ne pourront se cacher de nous peu importe où qu’ils aillent. Les gens n’ont pas de chevaux qui leur permettraient de nous échapper, et en plus, nous sommes sur des chevaux ». Ils ont dit : « très bonne décision ».
Il a dit : quand l’aube s’est levée, ils ont fait une razzia et tué ceux qui ont été tués, ils ont aussi fait des prisonniers. Ils ont pris les enfants et les femmes et rassemblé les moutons et le bétail. Personne ne s’était caché ou manquait à l’appel, ils étaient tous sous control. Une fille de la tribu qui a vu l’esclave noir dont le nom était Aslam et qui était ligoté, dit : « qu’est-ce qu’il lui arrive ? Il est fou ! C’est l’œuvre de votre messager, Aslam. Puisse-t-il n’avoir jamais de repos ! Il les a amenés jusqu’à nous, il les a guidés vers vos faiblesses ». Il a dit : le noir dit : « sois brève, Ô fille de notable ! Je ne les ai pas guidés jusqu’à ce qu’ils me menacent de me couper la tête ! »
Les gens ont campé et ils ont isolé les prisonniers, ils étaient dans la région de Noufayr. Ils ont mis à l’écart les enfants de la famille d’Hâtim, ainsi que la sœur d’Adi et les femmes qui étaient avec elle, et ils ont été tenus à l’écart des autres. Aslam dit à ‘Ali : « qu’attends-tu pour me faire libérer ? » Il a répondu : « atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allah et Mohammad est son Messager ». Il a dit : « je suis la religion de ma communauté qui sont ces prisonniers. Tout ce qu’ils font, je le fais ! » Il a répondu : « ne les vois-tu pas pieds et poings liés ? Devons-nous te jeter avec eux ligoté ? » Il a dit : « oui, être avec ces gens ligotés m’est plus désirable que d’être libre avec les autres. Ce qui est vrai pour eux l’est pour moi ». Les personnes ayant participés à la razzia ont éclaté de rire. On l’a attaché et jeté avec les prisonniers. Il a dit : « je resterai avec eux jusqu’à ce que vous les ayez jugés ». Un des prisonniers lui a dit : « tu n’es pas le bienvenu parmi nous, c’est toi qui les a amenés ici ». Un autre a dit : « bienvenue à toi. Tu ne pouvais faire plus que ce que tu as fait. Si nous avions été dans la même situation, nous aurions fait la même chose et peut-être même pire. Ne sois pas triste ! »
Les soldats se sont avancés et se sont regroupés. Ils se sont rapprochés des prisonniers et leur ont proposé de se convertir à l’islam. Ceux qui se sont convertis ont pu partir, tandis que les autres qui ont refusé ont été exécutés, c’était sur le chemin d’al-Aswad. Ils lui ont proposé (à Aslam) l’islam. Il a répondu : « par Dieu ! M’inquiéter au sujet de mon sort m’est détestable. Il n’y a pas de trêve ! » Un homme de la tribu qui s’est converti a dit : « tu es bizarre ! Cela n’est-il pas l’endroit où nous avons été pris, où il y a eu des tués, où nous avons été faits prisonniers. Ceux qui se sont convertis parmi nous désiraient l’islam, dis ce que tu veux. Honte à toi, convertis-toi et suis la religion de Mohammad ! » Il a répondu : « je me convertis et suis la religion de Mohammad ». Il s’est donc converti et fut relâché. Il est devenu musulman mais avait trahi son engagement à la Ridda (la grande apostasie). Il fut témoin d’al-Yamâma avec Khâlid bin al-Walîd.
Il a dit : ‘Ali est allé à al-Fouls et l’a attaqué et l’a détruite. Il a trouvé trois sabres dans sa maison : Rasoub, al-Mikhdham, ainsi qu’une épée appelée Yamâni, et aussi trois armures. Et il y avait un habit qui se portait avec. Ils ont regroupé les prisonniers et ont chargé Abou Qatâda de veiller sur eux. C’est ‘Abdullah bin al-‘Atîk as-Soulami qui était chargé du bétail et des biens. Ils ont marché jusqu’à Rakak où ils ont fait une halte. Ils ont partagé les prisonniers et le butin. Le Prophète a d’abord pris pour sa part Rasoub et al-Mikhdham. Plus tard, on lui a apporté un autre sabre. Il a mis de côté le cinquième du butin ainsi que la famille d’Hâtim. Il ne les a distribués que lorsqu’il est arrivé à Médine avec eux.
Al-Wâqidi a dit : j’ai rapporté cette tradition d’Abdullah bin Ja’far az-Zouhri qui a dit : Ibn Abi Awn m’a rapporté : il y avait avec les prisonniers une sœur d’Adi bin Hâtim qui n’avait pas été distribuée. On la gardait dans la maison de Ramla bint al-Hârith.
‘Adi bin Hâtim a fui quand il a entendu qu’Ali se rapprochait. Il avait un espion à Médine qui l’avait averti, et donc il est parti pour la Syrie. La sœur d’Adi disait quand le Messager de Dieu passait à côté d’elle : « Ô Messager de Dieu, le père a été anéanti et l’ambassadeur est absent. Alors donne-nous ce que Dieu t’a donné ». Le Prophète lui a demandé : « qui est votre ambassadeur ? » Elle a répondu : « ‘Adi bin Hâtim ». Il a dit : « le fugitif de Dieu et de son Messager », elle a donc perdu tout espoir. Le quatrième jour, le Prophète passa par-là mais elle ne lui a pas parlé. Un homme lui a fait signe et dit : « lève-toi et parle-le lui ». Elle s’est adressée à lui et il lui a permis de parler, il était bienveillant à son égard. Elle a demandé qui était l’homme qui lui avait fait signe. On lui a répondu : « ‘Ali. C’est lui qui t’a fait prisonnière, tu ne le reconnais pas ? ». Elle a dit : « non, par Dieu ! Mon visage a été couvert d’un vêtement depuis qu’on m’a fait prisonnière, jusqu’à ce qu’on me fasse entrer dans cette maison. Je n’ai pas vu son visage ni celui de ses compagnons ».
Il eut lieu au mois de rabî’ al-awwal, le quarante-neuvième mois après l’hégire. Le Messager de Dieu est parti durant les cinq dernières nuits de rabî’ al-awwal et il est revenu dans les dix dernières nuits de rabî’ al-âkhir.
Ibn Abi Sabra m’a rapporté d’Abdullah bin Abi Labîd, d’Abou Salama bin ‘Abd ar-Rahman. Et ‘Abd ar-Rahman bin ‘Abd al-Azîz m’a rapporté d’Abdullah bin Abi Bakr. Les deux m’ont rapporté cette tradition. L’un d’eux m’a fourni plus d’informations. D’autres nous ont aussi rapporté.
Ils ont dit : le Messager de Dieu voulait s’approcher du lieu le plus proche de la Syrie. On lui a dit que Doumat al-Jandal se trouvait à proximité de l’entrée de la Syrie, et que s’il l’atteignait, cela terrifierait César. On a mentionné au Prophète qu’une grande foule se rassemblait à Doumat al-Jandal et qu’on maltraitait les Dâfit. C’était un grand marché avec des commerçants, et beaucoup d’arabes s’y approvisionnaient, et ils voulaient s’approcher de Médine. Le Messager de Dieu a délégué (l’autorité) aux gens et il est parti avec un millier de musulmans. Il marchait la nuit et se cachait le jour. Il y avait avec lui un guide des Bani ‘Odhara qui s’appelait Madhkour. C’était un guide expérimenté.
Le Messager de Dieu est parti à la hâte. Quand le Messager de Dieu s’est approché de Doumat al-Jandal, il a dévié de la route. Il y avait entre lui et Doumat al-Jandal une journée ou une nuit de voyage pour un cavaler rapide. Le guide lui a dit : « leur bétail est en train de paître, reste ici jusqu’à ce que j’aille collecter quelques informations ». Le Messager de Dieu était d’accord. Le ‘Odhri est parti et il a grimpé jusqu’à trouvé des traces de bovins et de moutons. Ensuite, il est retourné voir le Prophète et l’en a informé, il connaissait ainsi la situation. Le Messager de Dieu a repris la marche et a attaqué leurs bovins et leur berger. Le Messager de Dieu attaquait quiconque l’attaquait. Ceux qui se sont échappés ont fui dans toutes les directions. La nouvelle est arrivée aux habitants de Doumat al-Jandal et ils se sont dispersés. Le Messager de Dieu a débarqué dans leur marché mais il n’a trouvé personne. Il y est resté pendant plusieurs jours et il a lancé des raids en différentes directions. Ils partaient pour une journée, ensuite ils revenaient. Ils n’ont trouvé aucun d’eux. Les cavaliers sont revenus avec une partie de leurs chameaux. Excepté pour Mohammed bin Maslama qui a capturé un de leurs hommes et l’a emmené devant le Prophète. Le Prophète l’a interrogé au sujet de ses compagnons. Il a répondu : « ils ont fui hier quand ils ont appris que vous aviez pris leurs bestiaux ». Le Messager de Dieu l’a invité à l’islam pendant plusieurs jours et il s’est converti. Le Prophète est retourné à Médine. Le Messager de Dieu avait nommé Sibâ’ bin ‘Orfouta sur Médine.
Le partage du butin et sa vente
Ils ont dit : quand le butin a été rassemblé, le Messager de Dieu a ordonné son partage et sa vente à ceux qui le désiraient, y compris la vente des captifs. On a partagé les dattes. Les Banou ‘Abd al-‘Achhal, Zafar, Hâritha, les Banou Mou’âwiya, et ceux des Nabîts qui étaient présents, ont eu une part. Aux Banou ‘Amr bin ‘Awf et ceux qui sont restés parmi les ‘Aws, une part. Aux Banou an-Najjâr, Mâzin, Mâlik, Dhoubyân, et ‘Adi, une part. À Salima et aux Zourayq, et Balhârith bin al-Khazraj, une part. La cavalerie était composée de trente-six chevaux. Il était connu, depuis le jour d’al-Mouraysî’, que le cheval avait le droit à deux parts. Ensuite, on a fait avec les Banou Qorayza comme on a fait à al-Mouraysî’. Deux parts pour le cheval et une pour son compagnon, et pour l’homme à pied, une part. Le Messager de Dieu a donné une part à Khallâd bin Souwayd, qui avait été tué sous la forteresse, et une autre à Abi Sinân bin Mihsan, qui est mort tandis que le Messager de Dieu les assiégeait, et il a combattu avec les musulmans. Il y avait trois mille musulmans et trente-six chevaux. Le nombre de parts s’élevait à trois mille soixante-douze, deux parts pour le cheval et une pour son compagnon.
Ibrâhîm bin Ja’far m’a rapporté que son père a dit :
La cavalerie contre les Banou Qorayza était composée de trente-six chevaux. Le Messager de Dieu a mené trois chevaux mais n’a pris qu’une seule part. Le nombre de parts s’élevait à trois mille soixante-douze. Ce jour-là, il a partagé les biens qu’il a divisés en cinq parts. Il a été prescrit qu’une part revenait à Dieu. Les parts étaient toutes égales ce jour-là. On a réparti les parts, qui étaient constituées de vieux vêtements, de chameaux, de moutons et de captifs. Il a dispersé les quatre parts parmi les gens. Il en a donné aux femmes qui avaient participées au combat ce jour-là, ainsi qu’à deux hommes : l’un a été tué, l’autre est mort. Le Messager de Dieu en a aussi donné aux femmes qui furent témoins des Banou Qorayza mais ne leur a pas donné de part : Safiyya bint ‘Abd al-Mouttalib, Oumm ‘Omâra, Oumm Salît, Oumm al-‘Alâ’, as-Soumayrâ’ bint Qays, et Oumm Sa’d bin Mou’âdh.
Mohammed bin ‘Abdullah bin Mâlik bin Mohammed bin Ibrâhîm bin Aslam bin Najra as-Sâ’idi m’a rapporté que son grand-père a dit :
Je participais à la vente des captifs de Banou Qorayza organisée par le Messager de Dieu. Le juif Abou ach-Chahm a acheté pour environ cent cinquante dinars, deux femmes, et chacune d’entre elles avait trois garçons. Il disait : « n’êtes-vous pas de religion juive ? » Les deux femmes ont répondu : « nous ne nous écarterons pas de la religion de notre peuple jusqu’à notre mort ! » Et elles pleuraient.
Ibn Abi Sabra m’a rapporté de Ya’qoub bin Zayd bin Talha que son père a dit :
Quand les femmes et les enfants des Banou Qorayza ont été capturés, le Messager de Dieu en a vendu une partie à ‘Othmân bin ‘Affân et ‘Abd ar-Rahman bin ‘Awf. Et il en a envoyé une partie au Najd et une autre en Syrie avec Sa’d bin ‘Obâda afin de les vendre pour acheter des armes et des chevaux. Et il a été dit qu’il les a vendus à ‘Othmân bin ‘Affân et ‘Abd ar-Rahman bin ‘Awf et ils les ont partagés entre eux. ‘Othmân a acheté sa part avec une grosse somme d’argent. ‘Othmân a fait quelque chose en plus pour chacun des captifs qu’il a obtenu. On a découvert qu’on pouvait faire plus de profit avec les personnes âgées qu’avec les plus jeunes. ‘Othmân a fait plus de bénéfice que la part d’Abd ar-Rahman parce qu’il avait les personnes âgées dans sa part à lui. Et on a dit que lorsqu’il les a divisés, il a mis les plus jeunes d’un côté et les personnes âgées de l’autre. Ensuite, ‘Abd ar-Rahman a laissé ‘Othmân choisir et il a pris les personnes âgées.
‘Abd al-Hamîd bin Ja’far m’a rapporté que son père a dit :
Le nombre de prisonniers s’élevait à un millier de femmes et d’enfants. Le Messager de Dieu a retiré son cinquième avant la vente du butin. Il a divisé les captifs en cinq parts et pris un cinquième. Il en a libéré certains, fait don de d’autres, et en a octroyé à ceux qui le désiraient. Il a agi de la même façon avec ce qu’il a acquis parmi les vieux vêtements qui avaient été divisés avant leurs ventes. Idem pour les dattes. Son cinquième a été mis de côté et tout cela a été divisé par le Prophète en cinq parts. Il a été prescrit qu’une part revenait à Dieu, il a donc retiré la part. À chaque fois, il prenait sa part et ne faisait pas de sélection. Un cinquième est revenu à Mahmiyya ibn Jaz’ az-Zoubaydi car c’est lui qui a partagé le butin entre les musulmans.
‘Abdullah bin Nâfi’ m’a rapporté d’après son père qu’Ibn ‘Omar a rapporté que le Messager de Dieu divisait les parts du butin sans faire de sélection.
‘Abd al-Hamîd bin Ja’far m’a rapporté que son père a dit :
Le Messager de Dieu a interdit de séparer les femmes des enfants parmi les Banou Qorayza durant la division du butin et sa vente.
Ibn Abi Sabra m’a rapporté d’après Ishâq bin ‘Abdullah que le Messager de Dieu a dit ce jour-là : « ne séparez pas les mères de leurs enfants jusqu’à ce qu’ils soient pubères ». On a dit : « Ô Messager de Dieu ! Comment savoir s’ils sont pubères ? » Il a répondu : « les jeunes filles ont leurs menstrues et les jeunes garçons font des rêves érotiques ».
Ibn Abi Sabra m’a rapporté d’après Ya’qoub bin Zayd que son père a dit :
À ce moment-là, deux sœurs ont été séparées parce qu’elles étaient pubères, de même qu’une mère et sa fille car elle était pubère. Une mère et son jeune enfant étaient vendus aux polythéistes arabes, et aux juifs de Médine, de Taymâ’, et de Khaybar, et ils partaient avec eux. Et lorsqu’un jeune enfant n’avait pas sa mère avec lui, il n’était vendu ni aux polythéistes, ni aux juifs, mais seulement aux musulmans.
‘Otba bin Jabîra m’a rapporté que Ja’far bin Mahmoud a dit : Mohammed bin Maslama a dit :
J’ai acheté ce jour-là trois captifs : une femme et ses deux fils pour quarante-cinq dinars. C’était mon droit et le droit de mon cheval sur les captifs, leurs terres, et leurs vêtements. Et d’autres ont fait comme moi. Il y avait trois parts pour le cavalier : une pour lui et deux pour le cheval.
Al-Moughîra bin ‘Abd ar-Rahman al-Hizâmi, dont le surnom était Qousay, m’a rapporté que Ja’far bin Khârija a dit : az-Zoubayr bin al-‘Awwâm a rapporté :
J’ai été témoin des Banou Qorayza en tant que cavalier. Une part m’a été attribuée et une autre pour mon cheval.
‘Abd al-Malik bin Yahya m’a rapporté qu’Isa bin Ma’mar a dit :
Ce jour-là, az-Zoubayr avait deux chevaux, alors le Prophète lui a octroyé cinq parts.
L’expédition menée par le commandant Abou ‘Obayda vers Dhu-l-Qassa
L’expédition eut lieu au mois de Rabi’ al-Akhir en l’an six, la nuit du Sabbat. Il s’est absenté pendant deux nuits. ‘Abd ar-Rahman bin Ziyâd al-Achja’i m’a rapporté d’Isâ bin ‘Omayla, et ‘Abdullah bin al-Hârith bin al-Fadl m’a rapporté de son père ; l’un d’eux a rapporté l’information de son compagnon. Ils ont dit : la terre des Banou Tha’laba et Anmâr souffrait de la sécheresse. Les nuages de pluie descendaient d’al-Marâd vers Taghlamayn. Les Banou Mouhârib et Tha’laba et Anmâr sont venus dans cette région. Ils avaient décidé d’attaquer le bétail de Médine, qui, en ce temps-là, paissait dans la vallée de Hayqâ.
Le Messager de Dieu a envoyé Abou ‘Obayda bin al-Jarrâh avec quarante musulmans. Ils ont fait la prière du coucher du soleil, et ont passé la nuit à marcher jusqu’à ce qu’ils arrivent à Dhu-l-Qassa à l’aube tandis qu’il faisait encore sombre. Il les a attaqués et les a faits fuir dans les montagnes. Il a capturé un de leurs hommes et trouvé un troupeau de moutons parmi leur bétail, il les a emmenés, ainsi que quelques vieux ustensiles qu’il a ramenés a Médine. L’homme s’est converti et le Messager de Dieu l’a laissé en vie. Lorsqu’il est rentré, le Messager de Dieu a pris le cinquième du butin qui lui revenait et distribué le reste parmi eux.
L’expédition de Zayd bin Hâritha vers Oumm Qirfa
Abou ‘Abdullah Mohammad bin ‘Omar al-Wâqidi m’a rapporté qu’Abdullah bin Ja’far nous a rapportés d’après ‘Abdullah bin al-Hosayn bin al-Hosayn bin ‘Ali bin Abi Tâlib qui a dit :
Zayd bin Hâritha est parti avec des marchands vers la Syrie. Il avait de l’argent qui appartenait aux compagnons du Prophète. Il avait pris deux testicules de bouc, les avait tannés, et avait mis l’argent dedans. Ensuite, il est parti avec ses compagnons et, arrivé aux alentours de Wâdi-l-Qora, des groupes de Banou Fazâra des Banou Badr l’ont vu et l’ont frappé lui et ses compagnons, et ils les ont laissés pour mort. Ils ont pris ce que Zayd avait avec lui. Zayd s’est échappé en allant trouver le Prophète à Médine. Le Prophète l’a envoyé en expédition en disant : « cachez-vous le jour et marchez la nuit ». Un de leurs guides est parti avec eux.
Les Banou Badr furent avertis de leur approche, alors ils les ont cherchés dans la matinée du haut d’une montagne en surveillant la route, car ils pensaient qu’ils arriveraient par là. En observant la route pendant la journée, quelqu’un a dit : « déplaçons-nous librement, aucun mal ne nous sera fait cette nuit ». Quand Zayd bin Hâritha et ses compagnons ont marché vers cette route la nuit, le guide s’est trompé d’itinéraire, et il leur a fait prendre une autre route, jusqu’à ce qu’ils s’en rendent compte le soir venu. Ensuite, ils les ont attendus la nuit jusqu’au levé du jour, mais Zayd bin Hâritha a arrêté de les attendre comme ils étaient loin de leur objectif. Il a dit : puis il leur a conseillé de ne pas se disperser et dit : « quand je dirai le takbîr, dites le takbîr ». Ils ont encerclé les habitants, ensuite il a prononcé le takbîr et ils ont prononcé le takbîr.
Salama bin al-Akwa’ est parti à la recherche d’un de leurs hommes pour le tuer. Il fit une recherche minutieuse et il captura une fille, la fille de Mâlik bin Houdhayfa bin Badr, qu’il avait trouvée dans une de leurs maisons, sa mère était Oumm Qirfa. Oumm Qirfa était Fâtima bint Rabî’a bin Zayd, et ils se sont livrés au pillage. Zayd bin Hâritha s’est avancé et Salama bin al-Akwa’ s’est emparé de la fille. Zayd a informé le Prophète de cela et il lui a parlé de sa beauté. Le Prophète a dit : « quelle fille as-tu pris, Ô Salama ? » Il a répondu : « une fille, Ô Messager de Dieu, avec laquelle j’espère obtenir une rançon d’une de nos femmes des Banou Fazâra ». Le Prophète a répété sa question une deuxième fois puis une troisième fois : « quelle fille as-tu pris ? » Jusqu’à ce que Salama se rende compte qu’il la voulait, alors il la lui a donné. Le Prophète l’a offerte à Hazan bin Abi Wahb. Elle lui fit une fille et il n’eut pas d’autre enfant d’elle.
Mohammad m’a rapporté d’après az-Zuhri, d’après ‘Orwa, d’après ‘Aïcha qui a dit : Zayd bin Hâritha est arrivé tandis que le Messager de Dieu était dans ma maison. Zayd a frappé à la porte. Le Messager de Dieu s’est avancé vers lui nu, en train d’enfiler ses vêtements. Je ne l’avais pas vu nu avant cela. Il l’a serré dans ses bras et l’a embrassé, ensuite il l’a questionné, et Zayd l’a informé de la victoire de Dieu.
Qays bin al-Mouhassir a tué Oumm Qirfa brutalement. Il a attaché une corde à ses jambes puis il l’a attaché à deux chameaux. C’était une vieille femme. ‘Abdullah bin Mas’ada a été tué comme Qays bin al-Nou’mân bin Mas’ada bin Hakama bin Mâlik bin Badr.
Le Raid de Khaybar
Le Messager de Dieu a envoyé devant ‘Abbâd bin Bichr avec quelques cavaliers. Il a capturé un espion des juifs d’Achja’ et a demandé : « qui es-tu ? » Il a répondu : « je cherche mes chameaux qui se sont perdus, je suis sur leurs traces ». ‘Abbâd lui a dit : « as-tu des informations au sujet de Khaybar ? » Il a répondu : « j’ai des nouvelles récentes. Que veux-tu savoir ? » Il a dit : « ce qui concerne les juifs ». Il a dit : « oui. Kinâna bin Abi-l-Houqayq et Hawdha bin Qays sont allés rencontrer leurs alliés les Ghatafân, ils leur ont demandé de combattre avec eux en leur promettant les dattes de Khaybar pendant un an. Ils sont venus avec de la nourriture et des armes et c’est ‘Otba bin Badr qui les y a conduits. Ils sont entrés dans leur forteresse dans laquelle se trouvent dix mille guerriers. Ce sont les habitants de forteresses sans pareil. Ils ont beaucoup d’armes, assez de nourriture pour survivre pendant deux ans en cas de siège, et de l’eau coule à l’intérieur même de leur forteresse. Je n’ai jamais rien vu de tel ». ‘Abbâd bin Bichr a levé son fouet et le fouetta deux fois. Il a dit : « tu n’es qu’un de leurs espions. Dis-moi la vérité ou je te coupe la tête ». Le bédouin a répondu : « me protègeras-tu si je dis la vérité ? » ‘Abbâd dit : « oui ».
Le bédouin a dit : « les gens sont alertés à votre sujet et plein de crainte. Ils craignent ce que vous avez fait avec les Juifs de Yathrib. Les Juifs de Yathrib ont envoyé un de mes cousins qu’ils ont rencontré à Médine. Il était venu pour vendre de la marchandise. Ils l’ont envoyé à Kinâna bin Abi-l-Houqayq pour l’informer que vous n’êtes pas nombreux et que vous possédez peu de chevaux et peu d’armes. Ils leur ont dit (à Kinâna et ses alliés) : « donnez-leur une raclée et ils se détourneront de vous. Il (Mohammad) n’a pas rencontré de gens mieux organisés pour la guerre. Les Qoraychites et les bédouins se réjouissent de la marche de Mohammad vers vous car ils connaissent vos biens, et la grande quantité d’armes que vous avez, ainsi que l’excellence de votre forteresse. Les Qoraychites et les autres qui ont le même désir veulent Mohammad. Les Qoraychites ont dit : « Khaybar sera victorieux », mais les autres ont dit : « Mohammad sera victorieux ». Si Mohammad atteint son objectif, cela sera une humiliation sans précédent ». Le bédouin a dit : « j’ai entendu tout cela lorsque Kinâna m’a dit : « va par la route car ils ne te rateront pas et évalue leur force pour nous. Approche-toi d’eux et demande de l’aide. Dis-leur que nous sommes très nombreux, parle-leur de nos biens, car ils ne t’ignoreront pas. Ensuite, dépêche-toi de revenir vers nous avec les renseignements qui les concernent ».
‘Abbâd l’emmena devant le Prophète et le mis au courant de la situation. « Coupe-lui la tête », dit ‘Omar bin al-Khattab. ‘Abbâd a répondu : « je lui ai promis ma protection ». Le Messager de Dieu a dit : « garde-le avec toi, Ô ‘Abbâd, et ligote-le ». Quand le Messager de Dieu est entré à Khaybar, il lui proposa de se convertir à l’islam. Le Messager de Dieu a dit : « je t’invite à te convertir », trois fois, « si tu ne te convertis pas, il n’enlèvera la corde autour de ton cou qu’après t’avoir pendu ». Le bédouin s’est converti.
[…]
Kinâna bin Abi-l-Hoqayq a réalisé la destruction quand le Messager de Dieu fut victorieux sur Natâ. Les gens de Natâ étaient terrorisés. Il a pris une peau de chameau contenant leurs bijoux et il l’a enterrée la nuit dans les ruines sans que personne ne l’ait vu, puis il l’a recouverte avec la terre de Khatîba. Tha’laba le voyait rôder autour de ces ruines tous les matins. Il (le Prophète) a envoyé az-Zoubayr bin al-Awwâm et un groupe de musulmans avec Tha’laba vers ces ruines. Il a creusé à l’endroit que Tha’laba lui avait montré, et il y a déterré un trésor. Et on dit que Dieu Tout-puissant a montré à son Messager où était ce trésor. Quand le trésor fut déterré, le Messager de Dieu a ordonné à az-Zoubayr de torturer Kinâna bin Abi-l-Houqayq jusqu’à ce qu’il révèle où sont cachés tous ces biens. Az-Zoubayr l’a torturé : il s’est avancé vers lui avec un tison chauffé à blanc et lui transperça la poitrine. Ensuite, le Messager de Dieu lui a ordonné de le remette à Mohammad bin Maslama afin de le tuer en représailles du meurtre de son frère, et Mohammad bin Maslama l’a tué. Il a ordonné que l’autre Ibn Abi-l-Houqayq (le frère de Kinâna) soit aussi torturé, et ensuite qu’il soit remis entre les mains de Bichr bin al-Barâ’ pour le tuer. On dit qu’il lui a coupé la tête. Après cela, le Messager de Dieu s’est emparé de leur argent et a réduit en esclavage leurs enfants.
Khâlid bin ar-Rabî’a bin Abi Hilâl m’a rapporté d’Hilâl bin Oussama, de quelqu’un qui a vu ce qu’il y avait dans la peau de chameau qui était entre les mains du Messager de Dieu après qu’on lui ait amené. Son contenu était en majorité des bracelets d’or, des chaînes de cheville et des boucles d’oreille en or, une chaîne de perles précieuses et d’émeraudes, des bagues en or, et des anneaux d’orteil faits d’onyx de Zafâr et striés d’or. Le Messager de Dieu a cherché un arrangement avec les bijoux, et il les a donnés à sa famille, soit à ‘Aicha soit à l’une de ses filles. Elle les a acceptés mais ne les a pas gardés plus d’une heure, elle les a distribués aux gens dans le besoin et aux veuves.
Le Raid d’Honayn
Ibn Abi Sabra m’a rapporté : Mohammad bin ‘Abdullah bin Abi Sa’sa’a m’a rapporté que Sa’d bin ‘Ubâda criait à ce moment-là aux Khazrajs : « Ô al-Khazraj ! Ô al-Khazraj ! » Et Ousayd bin Houdayr : « Ô al-Aws ! », trois fois. Ils ont fui dans toutes les régions comme s’ils étaient des abeilles cherchant refuge auprès de leur reine. Il a dit : les musulmans étaient furieux et les ont tués, ainsi que leurs enfants dans la précipitation. Quand le Messager de Dieu en fut informé, il dit trois fois : « qu’est-ce qui ne va pas chez ces gens pour qu’ils tuent même les enfants ? En fait, les enfants ne devraient jamais être tués ». Ousayd bin Houdayr a dit : « Ô Messager de Dieu ! Ce sont les enfants des polythéistes ! » Le Messager de Dieu a répondu : « les meilleurs d’entre vous ne sont-ils pas des enfants de polythéistes ? Chaque créature vivante a une disposition naturelle jusqu’à ce que sa langue puisse exprimer ses intentions. Ce sont leurs pères qui ont fait d’eux des Juifs ou des Chrétiens ».
La Marche du Prophète vers al-Ji’irâna
Nous avons demandé la permission au Messager de Dieu au sujet des prisonniers qu’il avait distribués et donnés aux autres hommes. Une femme parmi eux était avec ‘Abd ar-Rahman bin ‘Awf qui a eu une relation sexuelle avec elle car elle était sa propriété. Le Messager de Dieu l’a offert à lui à Honayn. Il lui a résisté à al-Ji’irâna jusqu’à ce qu’elle eut ses menstrues, ensuite il a eu des rapports sexuels avec elle. Le Messager de Dieu en a donné une autre à Safwân bin Omayya. Il a donné à ‘Ali bin Abi Tâlib une esclave appelée Rayta bint Hilâl bint Hayyân bin ‘Omayra ; il a donné à ‘Othmân bin ‘Affân une esclave nommée Zaynab bint Hayyân bin ‘Amr. ‘Othmân a couché avec elle et elle le détestait. ‘Ali n’a pas eu de rapport sexuel. Le Messager de Dieu a donné à ‘Omar bin al-Kattâb une esclave, et ‘Omar l’a donné à son fils ‘Abdullah bin ‘Omar. Ibn ‘Omar l’a envoyé à son oncle de la Mecque de la tribu des Banou Joumah afin qu’elle s’améliore et fasse les circumambulations autour de la maison, puis elle est revenue vers eux. C’était une esclave pure et admirable.
‘Abdullah bin ‘Omar a dit : je suis arrivé à la Mecque et j’ai fais des circumambulations autour de la maison, ensuite j’ai quitté le lieu de prière désirant prendre l’esclave femelle, lorsque j’ai aperçu des gens furieux, j’ai donc dit : « qu’est-ce qui se passe ? » Ils ont répondu : « le Messager de Dieu a restitué les femmes des Hawâzins et leurs enfants ». Il a dit : j’ai dis : « cette femelle parmi vos compagnons fait parti des Banou Joumah, allez la prendre ! » Ils sont partis et l’ont prise.
Le Messager de Dieu a donné à Joubayr bin Mout’im une esclave parmi les prisonniers Hawâzins, et elle n’était pas enceinte. Le Messager de Dieu a donné à Talha bin ‘Obaydullah une esclave et Talha a eu des rapports sexuels avec elle. Et il a donné à Sa’d bin Abi Waqqâs une esclave. Le Messager de Dieu a donné à Abou ‘Obayda bin al-Jarrâh une esclave et il l’a mise enceinte. Le Messager de Dieu a donné az-Zoubayr bin al-Awwâm une esclave. Tout cela s’est passé à Honayn.
L’expédition d’Ali bin Abi Tâlib vers al-Fouls
Au mois de Rabî’ al-Akhir dans la neuvième année.
Il a dit : ‘Abd ar-Rahman bin ‘Abd al-Azîz nous a rapportés : j’ai entendu ‘Abdullah bin Abi Bakr bin Hazm dire à Moussa bin ‘Imrân bin Mannâh alors qu’ils étaient assis à al-Baqi : « connais-tu l’expédition d’al-Fouls ? » Moussa a répondu : « je ne connais pas cette expédition ». Il a dit : ensuite Ibn Hazm a ri et dit : « le Messager de Dieu a envoyé ‘Ali avec cent cinquante hommes chevauchant cent chameaux et cinquante chevaux. Seuls les Ansârs, qui étaient composés des Aws et des Khazraj, ont participé au raid. Ils chevauchaient l’un à côté de l’autre sur les chevaux et se relayaient sur les chameaux jusqu’à ce qu’ils attaquent les tribus des bédouins. Il s’est renseigné sur la localité où résidait la famille d’al-Hâtim, puis il est descendu sur eux. Ils ont fait une razzia contre eux à l’aube. Ils ont fait des prisonniers jusqu’à ce que leurs mains soient pleines, et ils ont capturé du bétail et des moutons. Ils ont attaqué al-Fouls, l’idole des Tayyi’, et l’ont détruite. Ensuite, ils sont partis et sont retournés à Médine.
‘Abd ar-Rahman bin ‘Abd al-Azîz a dit : j’ai parlé de ce raid à Mohammed bin ‘Omar bin ‘Ali et il a dit : « je ne crois pas qu’Ibn Hazm a rapporté cette expédition correctement ». J’ai dis : « alors raconte-la ! » Il a dit : « le Messager de Dieu a envoyé ‘Ali bin Abi Tâlib avec cent cinquante Ansârs afin de détruire al-Fouls. Il n’y avait pas un seul des Mouhâjiroun avec eux, ils avaient cinquante cavaliers et des bêtes. Ils montaient les chameaux et évitaient les chevaux. Le Messager de Dieu lui a ordonné de faire une razzia.
‘Ali est parti avec ses compagnons, il avait un drapeau noir et une bannière blanche. Ils avaient des lances et des armes. Il a donné son drapeau à Sahl bin Hounayf et sa bannière à Jabbâr bin Sakhr as-Soulami. Il est parti avec un guide des Banou Asad qui s’appelait Hourayth, il est parti avec eux sur la route de Fayd. Lorsqu’il est arrivé avec eux à un certain endroit, il a dit : « entre vous et la tribu que vous désirez, il y a une journée entière. Si nous continuons de jour à progresser dans sa direction, nous atteindrons ses environs, ainsi que les bergers qui avertiront la tribu et elle se dispersera, et vous ne pourrez prendre d’eux ce dont vous avez besoin. Nous resterons donc aujourd’hui sur notre position jusqu’à ce soir. Ensuite, nous voyagerons de nuit sur le dos des chevaux et nous ferons une razzia contre eux, nous les saluerons dans l’obscurité aveuglante de l’aube ». Ils ont répondu : « faisons cela ».
Ils ont campé et laissé leurs chameaux paître. Ils ont sélectionné un groupe d’entre eux pour explorer les environs. Ils ont choisi Abou Qatâda, al-Houbâb bin al-Moundhir, et Abou Nâ’ila. Ils sont partis sur le dos de leurs chevaux, puis ils ont fait le tour du camp. Ils ont capturé un jeune homme noir et lui ont demandé : « qui es-tu ? » Il a répondu : « je cherche ce que je désire ». Ils l’ont alors emmené devant ‘Ali. Il a dit : « qui es-tu ? » Il a répondu : « quelqu’un qui cherche ce qu’il désire ». Ils l’ont alors menacé, puis il a dit : « je suis l’esclave d’un homme des Tayyi’ de la tribu des Nabhân. Ils m’ont donné cette mission et ils ont dit : « si tu vois les chevaux de Mohammad, reviens nous en informer ». Je n’ai vu personne. Quand je vous ai vu, j’ai voulu les rejoindre. Puis, je me suis dis que je n’irais pas rejoindre mes compagnons tant que je ne leur aurai pas apporté de preuve évidente au sujet de votre nombre, de vos chevaux et de vos bêtes. Je ne craignais pas d’être rattraper et ligoter, jusqu’à ce que vos éclaireurs me capturent ». ‘Ali a dit : « dis-nous la vérité, qu’il y a-t-il derrière toi ? » Il a répondu : « l’avant-garde de la tribu est à une nuit d’ici. Votre cavalerie les prendra quand ils s’en iront le matin ». ‘Ali a dit à ses compagnons : « qu’en pensez-vous ? » Jabbâr bin Sakhr a dit : « nous pensons que nous prendrons la route de nuit sur nos chevaux pour arriver le matin en face de la communauté, ils seront infiltrés et nous ferons une razzia contre eux. Nous partirons avec l’esclave noir la nuit. Nous établirons Hârith comme chargé de camp et ils suivront, si Dieu le veut ». ‘Ali a dit : « faisons cela ! »
Ils sont partis avec l’esclave noir au galop sur les chevaux. On l’avait installé derrière quelqu’un, puis on le faisait asseoir derrière quelqu’un d’autre, et on l’avait ligoté. Quand le jour s’est levé, l’esclave a menti et dit : « je me suis trompé de route, je m’en suis écarté, elle est derrière nous ». ‘Ali a dit : « alors, reviens à l’endroit où tu t’es trompé ». Il est revenu sur ses pas pendant un kilomètre cinq cent ou plus, ensuite il a dit : « j’ai commis une erreur ». ‘Ali a rétorqué : « tu nous déçois. Tu souhaites seulement nous détourner de la tribu. Amenez-le ! Dis-nous la vérité ou nous te coupons la tête ! » Il a dit : il s’est avancé et a pointé son épée sur la tête de l’esclave, et quand l’esclave a vu cela, il dit : « pourquoi vous dirais-je la vérité ? Cela me sera-t-il bénéfique ? » Ils ont répondu : « oui ». Il a dit : « il m’est arrivé ce qui est arrivé aux gens téméraires. Je me suis dis que je devrais me rapprocher de la tribu avec les musulmans sans échauffourée, je n’ai pas encore obtenu de garantie, alors je me protège d’eux. Quand j’ai vu (le sabre), j’ai eu peur que vous me tuiez à cause ce qui était pour moi une excuse. Je vous ramène sur la route ». Ils ont dit : « dis la vérité ». Il a répondu : « vous n’êtes pas loin de la tribu ». Il s’en est allé avec eux et il s’est approché de la tribu, ils ont entendu les aboiements des chiens, le mouvement du bétail dans les pâturages, et les moutons. Il a dit : « voici les troupeaux et cela n’est qu’un seul champ ». Ils se sont regardés les uns les autres et ont dit : « où sont les gens d’Hâtim ? » Il a répliqué : « ils sont au milieu de ces troupeaux ». Certains ont dit à d’autres : « si nous terrorisons la tribu, ils vont crier et en effrayer quelques-uns, et ils échapperont à nos regards dans l’obscurité de la nuit. Nous nous cacherons des gens jusqu’à ce que l’aube se lève et cela ne va pas tarder. Ensuite, nous attaquerons. Si certains d’entre eux sonnent l’alerte, ils ne pourront se cacher de nous peu importe où qu’ils aillent. Les gens n’ont pas de chevaux qui leur permettraient de nous échapper, et en plus, nous sommes sur des chevaux ». Ils ont dit : « très bonne décision ».
Il a dit : quand l’aube s’est levée, ils ont fait une razzia et tué ceux qui ont été tués, ils ont aussi fait des prisonniers. Ils ont pris les enfants et les femmes et rassemblé les moutons et le bétail. Personne ne s’était caché ou manquait à l’appel, ils étaient tous sous control. Une fille de la tribu qui a vu l’esclave noir dont le nom était Aslam et qui était ligoté, dit : « qu’est-ce qu’il lui arrive ? Il est fou ! C’est l’œuvre de votre messager, Aslam. Puisse-t-il n’avoir jamais de repos ! Il les a amenés jusqu’à nous, il les a guidés vers vos faiblesses ». Il a dit : le noir dit : « sois brève, Ô fille de notable ! Je ne les ai pas guidés jusqu’à ce qu’ils me menacent de me couper la tête ! »
Les gens ont campé et ils ont isolé les prisonniers, ils étaient dans la région de Noufayr. Ils ont mis à l’écart les enfants de la famille d’Hâtim, ainsi que la sœur d’Adi et les femmes qui étaient avec elle, et ils ont été tenus à l’écart des autres. Aslam dit à ‘Ali : « qu’attends-tu pour me faire libérer ? » Il a répondu : « atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allah et Mohammad est son Messager ». Il a dit : « je suis la religion de ma communauté qui sont ces prisonniers. Tout ce qu’ils font, je le fais ! » Il a répondu : « ne les vois-tu pas pieds et poings liés ? Devons-nous te jeter avec eux ligoté ? » Il a dit : « oui, être avec ces gens ligotés m’est plus désirable que d’être libre avec les autres. Ce qui est vrai pour eux l’est pour moi ». Les personnes ayant participés à la razzia ont éclaté de rire. On l’a attaché et jeté avec les prisonniers. Il a dit : « je resterai avec eux jusqu’à ce que vous les ayez jugés ». Un des prisonniers lui a dit : « tu n’es pas le bienvenu parmi nous, c’est toi qui les a amenés ici ». Un autre a dit : « bienvenue à toi. Tu ne pouvais faire plus que ce que tu as fait. Si nous avions été dans la même situation, nous aurions fait la même chose et peut-être même pire. Ne sois pas triste ! »
Les soldats se sont avancés et se sont regroupés. Ils se sont rapprochés des prisonniers et leur ont proposé de se convertir à l’islam. Ceux qui se sont convertis ont pu partir, tandis que les autres qui ont refusé ont été exécutés, c’était sur le chemin d’al-Aswad. Ils lui ont proposé (à Aslam) l’islam. Il a répondu : « par Dieu ! M’inquiéter au sujet de mon sort m’est détestable. Il n’y a pas de trêve ! » Un homme de la tribu qui s’est converti a dit : « tu es bizarre ! Cela n’est-il pas l’endroit où nous avons été pris, où il y a eu des tués, où nous avons été faits prisonniers. Ceux qui se sont convertis parmi nous désiraient l’islam, dis ce que tu veux. Honte à toi, convertis-toi et suis la religion de Mohammad ! » Il a répondu : « je me convertis et suis la religion de Mohammad ». Il s’est donc converti et fut relâché. Il est devenu musulman mais avait trahi son engagement à la Ridda (la grande apostasie). Il fut témoin d’al-Yamâma avec Khâlid bin al-Walîd.
Il a dit : ‘Ali est allé à al-Fouls et l’a attaqué et l’a détruite. Il a trouvé trois sabres dans sa maison : Rasoub, al-Mikhdham, ainsi qu’une épée appelée Yamâni, et aussi trois armures. Et il y avait un habit qui se portait avec. Ils ont regroupé les prisonniers et ont chargé Abou Qatâda de veiller sur eux. C’est ‘Abdullah bin al-‘Atîk as-Soulami qui était chargé du bétail et des biens. Ils ont marché jusqu’à Rakak où ils ont fait une halte. Ils ont partagé les prisonniers et le butin. Le Prophète a d’abord pris pour sa part Rasoub et al-Mikhdham. Plus tard, on lui a apporté un autre sabre. Il a mis de côté le cinquième du butin ainsi que la famille d’Hâtim. Il ne les a distribués que lorsqu’il est arrivé à Médine avec eux.
Al-Wâqidi a dit : j’ai rapporté cette tradition d’Abdullah bin Ja’far az-Zouhri qui a dit : Ibn Abi Awn m’a rapporté : il y avait avec les prisonniers une sœur d’Adi bin Hâtim qui n’avait pas été distribuée. On la gardait dans la maison de Ramla bint al-Hârith.
‘Adi bin Hâtim a fui quand il a entendu qu’Ali se rapprochait. Il avait un espion à Médine qui l’avait averti, et donc il est parti pour la Syrie. La sœur d’Adi disait quand le Messager de Dieu passait à côté d’elle : « Ô Messager de Dieu, le père a été anéanti et l’ambassadeur est absent. Alors donne-nous ce que Dieu t’a donné ». Le Prophète lui a demandé : « qui est votre ambassadeur ? » Elle a répondu : « ‘Adi bin Hâtim ». Il a dit : « le fugitif de Dieu et de son Messager », elle a donc perdu tout espoir. Le quatrième jour, le Prophète passa par-là mais elle ne lui a pas parlé. Un homme lui a fait signe et dit : « lève-toi et parle-le lui ». Elle s’est adressée à lui et il lui a permis de parler, il était bienveillant à son égard. Elle a demandé qui était l’homme qui lui avait fait signe. On lui a répondu : « ‘Ali. C’est lui qui t’a fait prisonnière, tu ne le reconnais pas ? ». Elle a dit : « non, par Dieu ! Mon visage a été couvert d’un vêtement depuis qu’on m’a fait prisonnière, jusqu’à ce qu’on me fasse entrer dans cette maison. Je n’ai pas vu son visage ni celui de ses compagnons ».
Re: La Biographie du Prophète
At-Tabaqât al-Kobra
Kitâb at-Tabaqât al-Kobra (le livre des grandes classifications) fut écrit par Mohammad Ibn Sa’d ibn Mani’ al-Baghdadi (m.845), surnommé le scribe d’al-Waqidi (m. 822). Le livre est un recueil de matériaux biographiques sur les plus célèbres personnalités musulmanes.
L’œuvre se décline en huit volumes et relate la vie du Prophète, de ses compagnons, des tâbi’oun et des femmes musulmanes. Certains savants ont émis des doutes sur l’authenticité des récits provenant de l’historien al-Waqidi.
L’expédition d’Oubayda bin al-Hârith
Ensuite eut lieu l’expédition d’Oubayda bin al-Hârith bin al-Mouttalib bin ‘Abd Manâf en direction de Batn Râbigh au mois de Chawwâl, au commencement du huitième mois après l’hégire du Messager de Dieu. Il a préparé un drapeau blanc pour lui. Il a été porté par Mistah bin Uthâtha bin al-Mouttalib bin ‘Abd Manâf. Le Messager de Dieu l’a envoyé avec soixanteMouhâjiroun et il n’y avait pas d’Ansars avec eux. Il a rencontré Abou Sofyân bin Harb, qui était avec deux cent hommes, à une source d’eau appelée Ahyâ, dans le secteur de Batn Râbigh, à seize kilomètres d’al-Jouhfa si vous allez vers Qoudayd à gauche de l’itinéraire. Ils ont dévié de la route pour faire paître leurs chameaux. Des flèches ont été lancées mais il n’y eu pas de sabres tirés ni de bataille.
Il y eu un échange de flèches à cause de Sa’d bin Abi Waqqâs qui avait lancé une flèche ce jour-là, et c’était la première flèche qui fut tirée. Puis, les détachements se sont retirés vers leurs lieux de refuge. Dans le récit d’Ibn Ishâq, c’est ‘Ikrima bin Abi Jahl qui fut le chef des gens.
L’expédition de Sa’d bin Abi Waqqâs
L’expédition de Sa’d bin Abi Waqqâs en direction de al-Kharrâr eut lieu au mois de Dhu-l-Qa’dah, après le début du neuvième mois depuis l’hégire du Messager de Dieu. Un drapeau blanc fut préparé pour lui. Al-Miqdâd bin ‘Amr al-Bahrâni le porta. Il (le prophète) envoya avec lui une vingtaine de Mouhâjiroun afin d’intercepter la caravane des Qoraychites qui devait passer par cette route. Il leur commanda de ne pas dépasser al-Kharrâr. Al-Kharrâr était les puits à gauche d’al-Mahajjah à côté de Khoumm, sur la route d’al-Jouhfah vers la Mecque. Sa’d a dit : « nous nous cachions le jour et voyagions la nuit, nous avons voyagé jusqu’à ce que nous découvrîmes, le cinquième matin, que la caravane était passé la veille. Nous sommes alors rentrés à Médine ».
L’expédition de Zayd bin Hâritha
Puis eut lieu l’expédition de Zayd bin Hâritha contre al-Qarada, et c’était le premier du mois de Joumâda-l-‘Akhira, après le début du vingt huitième mois de l’hégire du Messager de Dieu. C’était la première expédition sous le commandement de Zayd. Al-Qarada est une parcelle de terre de Najd située entre al-Rabadha et al-Ghamra dans le territoire de Dhât ‘Irq. Le Messager de Dieu l’a envoyé intercepter la caravane des Qoraychites dans laquelle étaient Safwân bin Omayya, Houwaytib bin ‘Abd al-Ouzzâ et ‘Abdallah bin Abi Rabî’a. Il y avait des richesses considérables avec eux, de l’argent et de l’argenterie, pour un total de trente mille dirhams. Leur guide était Fourât bin Hayyân al-‘Ijli qui les a conduit jusqu’à Dhât ‘Irq sur la route de l’Irak. Le Messager de Dieu a été averti de leur affaire commerciale. Il a envoyé Zayd bin Hâritha à la tête de cent cavaliers qui l’ont intercepté et s’en sont emparés. Les chefs ont réussi à prendre la fuite. Ils ont rapporté les biens de la caravane au Messager de Dieu. Il l’a divisé en cinq parts et son cinquième était de vingt milles dirhams. Le reste a été distribué aux participants de l’expédition. Fourât bin Hayyân a été capturé et emmené devant le prophète. On lui a demandé d’embrasser l’islam et ainsi il aurait la vie sauve. Il a embrassé l’islam et le Messager de Dieu ne l’a pas tué.
L’expédition de Zayd bin Hâritha contre Oumm Qirfa à Wâdi-l-Qora
Ensuite eut lieu l’expédition de Zayd bin Hâritha contre Oumm Qirfa dans les environs de Wâdi-l-Qora, qui est à une distance de sept nuits de voyage de Médine, au mois de Ramadân de la sixième année de l’hégire du Messager de Dieu. Ils ont dit : Zayd bin Hâritha est parti avec des marchandises en direction de la Syrie. Il avait avec lui des biens appartenant aux compagnons du prophète. Lorsqu’il arriva à proximité de Wâdi-l-Qora, des hommes des Fazâra, une branche des Banou Badr, lui ont fait face, l’ont frappé lui et ses compagnons, et ont dérobé ce qu’ils avaient avec eux. Puis, quand Zayd fut guéri, il est allé voir le Messager de Dieu et l’a renseigné sur ce qui s’était passé. Le Messager de Dieu l’a envoyé à nouveau contre eux. Ils se cachaient le jour et voyageaient la nuit. Les Banou Badr se sont rendu compte de leur approche. Ensuite, au petit matin, Zayd et ses compagnons ont récité le takbîr, ils ont encerclé ceux qui étaient présent, et ont capturé Oumm Qirfa, dont le nom était Fâtima bint Rabî’a bin Badr, et sa fille al-Jâriya bint Mâlik bin Houdhayfa bin Badr. La personne qui a capturé al-Jâriya était Maslama bin al-Akwa’ ; il l’a offert au Messager de Dieu. Plus tard, le Messager de Dieu l’a offert à Hazn bin Abi Wahb. Qays bin al-Mouhassir s’est avancé vers Oumm Qirfa, qui était très âgée. Il l’a tuée d’une manière impitoyable. Il a attaché ses jambes à une corde et l’a attachée ensuite à deux chameaux. Puis, il a fait courir les chameaux et ils l’ont tuée. Il a tué an-Nou’mân et ‘Obayd Allah, les fils de Mas’ada bin Hakama bin Mâlik bin Badr. Zayd bin Hâritha est retourné voir le Prophète et a frappé à sa porte. Il s’est levé nu en traînant ses vêtements qu’il avait enlevés, et l’a serré dans ses bras et l’a embrassé. Il (le prophète) lui a demandé de le mettre au fait. Il l’a informé de la victoire que Dieu lui a accordée.
L’expédition d’Abdullah bin ‘Atîk contre Abou Râfi’
Ensuite eut lieu l’expédition d’Abdullah bin ‘Atîk contre Abou Râfi’ Salâm bin Abi al-Hoqayq an-Nadari à Khaybar au mois de ramadan dans la sixième année de l’hégire du Messager de Dieu. Ils ont dit : Abou Râfi’ bin Abi al-Hoqayq avait incité les Ghatafân et les païens d’Arabie qui vivaient autour d’eux, et donc ils se sont rassemblés en une grande force pour combattre le Messager de Dieu. Le Messager de Dieu a envoyé ‘Abdullah bin ‘Atîk, ‘Abdullah bin Ounays, Abou Qatâda, al-Awsad bin Khouzâ’i, et Mas’oud bin Sinân, et leur a ordonné de le tuer. Ils sont allés à Khaybar et se sont cachés pour préparer le guet-apens. Quand tout était tranquille, ils se sont rendus à sa maison et ont grimpé les escaliers. Ils ont mis ‘Abdullah bin ‘Atîk devant car il savait parler la langue des Juifs. Il a demandé à ce qu’on ouvre la porte et il a dit : « j’ai un présent pour Abou Râfi’ ». Sa femme a ouvert la porte. Quand elle a vu les armes, elle voulu crier. Ils lui ont donné un coup avec l’épée et elle est donc restée silencieuse. Ils sont entrés et l’ont reconnu grâce à la blancheur de sa peau qui était comme les vêtements coptes. Ils l’ont attaqué avec leurs épées. Ibn Ounays a dit : « comme l’obscurité m’aveuglait, je ne pouvais pas le voir, alors j’ai plongé mon sabre dans son ventre et je me suis allongé dessus. Puis j’ai entendu le bruit de l’effusion de sang et j’ai réalisé qu’il avait expiré ». Les hommes l’ont tous attaqué d’un coup. Ensuite ils ont descendu les escaliers. Sa femme a crié ainsi que les résidents de la maison. Les hommes se sont cachés dans un canal de Khaybar. Abou Zaynab al-Hârith est sorti avec trois mille hommes portant des torches pour les poursuivre. Comme ils n’ont pas réussi à les trouver, ils sont rentrés. Les hommes sont restés dans leur cachette pendant deux jours. Quand les recherches ont été abandonnées, ils sont rentrés à Médine. Chacun d’eux prétendait l’avoir tué. Ils se sont présentés devant le Messager de Dieu qui a dit : « soyez prospère ». Ils ont répondu : « sois prospère, Ô Messager de Dieu ». Après cela, ils l’ont informé de ce qui s’est passé. Il a pris leurs épées et les a examinées. Il a trouvé des traces de nourriture sur la lame du sabre d’Abdallah bin Ounays et il a dit : « c’est lui qui l’a tué ».
L’expédition d’Abdullah bin Rawâha contre Osayr bin Zârim
Puis eut lieu l’expédition d’Abdullah bin Rawâha contre Osayr bin Zârim le juif, à Khaybar, au mois de chawwâl dans la sixième année de l’hégire du Messager de Dieu. Ils ont dit : quand Abou Râfi’ Salâm bin Abi-l-Hiqayq a été tué, les juifs ont fait de Osayr bin Zârim leur commandant. Il est allé trouver les Ghatafân et d’autres afin de les mobiliser pour une guerre contre le Messager de Dieu. La nouvelle est parvenue au Messager de Dieu, il a alors envoyé secrètement ‘Abdullah bin Rawâha avec trois personnes au mois de ramadân. Il a enquêté sur l’étendue de ses informations et sur ses négligences. Ensuite, il est revenu voir le Messager de Dieu. Le Messager de Dieu a fait convoquer les gens, trente hommes ont répondu. Il les a envoyés sous le commandement d’Abdullah bin Rawâha. Ils sont arrivés devant Osayr et ont dit : « nous accordes-tu l’amnistie jusqu’à ce que nous t’amenions à ce pourquoi nous sommes venus ? » Il a répondu : « d’accord, mais agirez-vous de même à mon égard ? » Ils ont dit : « oui ». Ensuite, nous avons dit : « le Messager de Dieu nous a envoyés à toi afin que tu viennes le rencontrer et qu’il te désigne dirigeant de Khaybar et qu’il te couvre de cadeaux ». Tenté par cette offre, il est parti avec trente juifs ; chacun d’eux cavalait avec un musulman. Lorsque nous avons atteint Qarqara Thibâr, Osayr commença à avoir des remords. ‘Abdullah bin Onays, qui faisait parti de l’expédition, a dit : « il a tendu sa main vers mon épée. J’ai compris son intention alors j’ai fais un écart avec mon chameau et j’ai dit : « Ô ennemi de Dieu ! Que tu es perfide ! » Il a fait une deuxième tentative, alors je suis descendu et j’ai laissé les gens s’éloigner jusqu’à ce qu’Osayr soit seul. Puis je l’ai frappé avec l’épée et désarticulé sa cuisse et son péroné. Il est tombé de son chameau et il y avait dans sa main un bâton de chawhat avec lequel il m’a frappé et blessé à la tête. À ce moment-là, nous avons tous bondi sur ses compagnons et nous les avons tous tués sauf un seul que nous n’avons pas pu capturer et aucun musulman n’a pu le retrouver. Ensuite, nous sommes revenus vers le Messager de Dieu et nous lui avons rapporté l’incident. Il a dit : « Dieu vous a délivrés des injustes ! »
Le raid du Messager de Dieu contre Khaybar
On lui a amené Kinâna et ar-Rabî’. Kinâna était l’époux de Safiyya et ar-Rabi’ son cousin et le fils de son oncle. Le Messager de Dieu leur a dit : « où sont vos objets que vous prêtiez aux mecquois ? » Ils ont répondu : « nous avons fui d’ici à là, nous nous sommes installés de nouveau puis nous sommes partis, il ne nous reste plus rien ». Il leur a dit : « si vous m’avez caché quelque chose et que je viens à l’apprendre, il sera permis pour moi de verser votre sang et d’asservir vos enfants ». « Oui », ont-ils répondu. Il a fait appeler un homme des Ansars et a dit : « dirige-toi à tel endroit dans une terre cultivable, va vers la palmeraie et cherche un dattier à ta droite ou à ta gauche, et ensuite, essaye de trouver un grand dattier et rapporte ce qui est dedans ». Il est donc parti et a ramené directement les biens. Il leur a coupé la tête et réduit leurs familles en esclavage. Il a envoyé un homme pour faire venir Safiyya et il est passé avec elle par le lieu de leurs exécutions. Le Prophète lui a demandé : « pourquoi as-tu fait ça ? » Il a répondu : « Ô Messager de Dieu ! Je voulais la rendre furieuse ». Il en a confié la garde à Bilâl et à un homme des Ansars. Elle est restée avec lui.
L’expédition d’Ibn Abi al-‘Awjâ as-Soulami contre les Banou Soulaym
Ensuite eut lieu l’expédition d’Ibn Abi al-‘Awjâ as-Soulami contre les Banou Soulaym au mois de Dhu-l-Hijja durant la septième de l’hégire du Messager de Dieu.
Ils ont dit : le Messager de Dieu a envoyé Ibn Abi al-‘Awjâ as-Soulami avec cinquante hommes contre les Banou Soulaym. Il sortit en leur direction. Mais un de leurs espions, qui était avec lui, est parti devant et les a avertis. Ils se sont rassemblés, et quand Ibn Abi al-‘Awjâ est arrivé, ils étaient prêt à l’accueillir. Il les a invités à embrasser l’islam. Ils ont dit : nous n’avons pas besoin de ce à quoi tu nous invites. Puis ils ont tiré des flèches continuellement pendant une heure. Leurs alliés ont commencé à arriver en masse et finalement ils les ont cernés de toute part. Les gens se sont battus avec courage malgré que beaucoup d’hommes soient tombés au combat. Ibn Abi al-‘Awjâ a été blessé tandis que d’autres ont été tués. Il a rejoint difficilement le Messager de Dieu. Ainsi, ils sont arrivés à Médine le premier jour du mois de Safar de la huitième année.
L’expédition d’al-Khabt
Ensuite il y eut l’expédition d’al-Khabt. Son commandant était Abou ‘Obayda bin al-Jarrâh. Elle eut lieu au mois de rajab dans la huitième année de l’hégire du Messager de Dieu.
Ils ont dit : le Messager de Dieu a envoyé Abou ‘Obayda bin al-Jarrâh avec trois cent Muhâjirun et Ansars, parmi lesquels était ‘Omar bin al-Khattâb, contre une branche des Jouhaynah à al-Qabaliyya, qui est adjacent au bord de mer. La distance qui les sépare de Médine est de cinq nuits. En chemin, ils ont souffert de la faim, ils ont alors mangé les feuilles des arbres, et Qays bin Sa’d a amené des chameaux et les a sacrifiés. La mer a apporté un grand poisson qu’ils ont mangé, puis ils s’en sont retournés sans combattre.
L’expédition d’Abi Qatâda bin Rib’i al-Ansâri vers al-Khoudra
Ensuite il y eut l’expédition d’Abi Qatâda bin Rib’i al-Ansâri vers al-Khoudra, le territoire de Mouhârib. Dans le Najd, au mois de cha’bân de la huitième année de l’hégire du Messager de Dieu.
Ils ont dit : le Messager de Dieu a envoyé Abou Qtâda avec quinze hommes contre les Ghatafân, et il lui a ordonné de mener une attaque surprise contre l’ennemi. Il marchait la nuit et restait caché le jour. Il a fait un assaut contre une large concentration d’ennemis qu’il avait encerclée. L’un d’eux a crié : « Ô Khoudra ! » Certains d’entre eux sont allés affronter les musulmans, mais celui qui se présentait devant eux était tué. Les musulmans ont emmené leurs animaux, il y avait deux-cents chameaux et deux mille chèvres, et ils ont capturé beaucoup d’esclaves. Après avoir rassemblé le butin, ils ont mis de côté le cinquième. Le reste a été distribué parmi les hommes qui ont participé à l’expédition, chacun d’eux obtint douze chameaux. Dix chèvres était l’équivalent à un chameau. Dans la part d’Abou Qatâda, il y avait une jolie fille. Le Messager de Dieu lui a demandé à ce qu’il lui la offre en cadeau. Il la lui a offerte. Le Messager de Dieu l’a ensuite offerte en cadeau à Mahmiya bin Jaz’. Ils se sont absentés quinze nuits durant cette expédition.
L’expédition d’Ali bin Abi Tâlib vers al-Fouls pour démolir l’idole des Tayy
Ensuite eut lieu l’expédition d’Ali bin Abi Tâlib vers al-Fouls, l’idole des Tayy, afin de la démolir, au mois de rabî’ al-akhar dans la neuvième année de l’hégire du Messager de Dieu.
Ils ont dit : le Messager de Dieu a envoyé ‘Ali bin Abi Tâlib à la tête de cent cinquante hommes des Ansars sur cent chameaux et cinquante chevaux, et avec lui une bannière noire et un drapeau blanc en direction de al-Fouls pour la démolir. Ils ont lancé une attaque surprise tôt le matin sur le camp de la famille d’Hâtim. Ils ont démoli al-Fouls et l’ont détruite. Ils ont rempli leurs mains de captifs, de bestiaux, et d’autres choses. Parmi les captifs, il y avait la sœur d’Adi bin Hâtim qui avait fui en Syrie. Dans le trésor d’al-Fouls ont été trouvés trois épées : Râsoub, al-Mikhdham, et une épée appelée al-Yamâni, ainsi que trois cottes de mailles. Le Messager de Dieu a désigné Abou Qatâda comme gardien des captifs et ‘Abdullah bin ‘Atîk comme gardien du bétail et des biens. Quand ils se sont arrêtés à Rakak, ils se sont partagés le butin et ont mis de côté pour le Prophète Râsoub et al-Mikhdham. Ensuite, une autre épée est aussi tombée dans sa part. Ils ont mis de côté le cinquième du butin ainsi que la famille d’Hâtim qu’ils n’ont pas partagé jusqu’à être arrivé à Médine.
L’expédition d’Okkâcha bin Mihsan al-Asadi vers al-Jinâb, le territoire de d’Odhra et de Bali
Puis eut lieu l’expédition d’Okkâcha bin Mihsan al-Asadi vers al-Jinâb, le territoire de d’Odhra et de Bali, au mois de rabî’ al-akhar dans la neuvième année de l’hégire du Messager de Dieu.
L’expédition d’Ali bin Abi Tâlib au Yémen
Ensuite eut lieu l’expédition d’Ali bin Abi Tâlib au Yémen. On a aussi dit : cela eut lieu deux fois, la première fois au mois de ramadan dans la dixième de l’hégire du Messager de Dieu.
Ils ont dit : le Messager de Dieu a envoyé ‘Ali au Yémen et a préparé une bannière pour lui. Il lui a mis son turban de ses mains et il a dit : « va et ne prête attention à rien d’autre. Quand tu seras arrivé, ne les combat pas à moins qu’ils ne te combattent ». Il est parti avec trois cents cavaliers et ce fut le premier détachement de cavalerie qui est entré dans ce pays qui était le territoire de Madhhij. Il a commandé à ses compagnons de se disperser. Ils ont rapporté du butin, des femmes, des enfants, du bétail et d’autres choses. ‘Ali a confié à Bourayda bin al-Housayb al-Aslami la charge du butin. Il lui a donné tout ce qu’ils avaient capturé, puis il s’est présenté à leur assemblé et les a invités à embrasser l’islam. Ils ont refusé et ils ont lancé des flèches et des pierres. Il a déployé ses compagnons et remis la bannière à Mas’oud bin Sinân al-Aslami. Ensuite ‘Ali et ses compagnons les ont attaqués et ont tué vingt de leurs hommes. Ils se sont dispersés et ont fui. Il ne les a pas poursuivis et les a invités à l’islam. Ils ont accepté sans hésiter et un groupe de leurs chefs a prêté allégeance et a dit : « nous représentons aussi ceux de notre peuple qui sont derrière nous. Et voici notre sadâqat, prenez ce qui est dû à Dieu ». ‘Ali a rassemblé le butin et l’a divisé en cinq parts. Il a écrit sur une flèche « pour Dieu » et a tiré au sort et la première flèche désignait le cinquième. ‘Ali a distribué le reste du butin à ses compagnons. Puis il est reparti et a rejoint le Prophète à la Mecque où il a accompli le pèlerinage en l’an dix.
Kitâb at-Tabaqât al-Kobra (le livre des grandes classifications) fut écrit par Mohammad Ibn Sa’d ibn Mani’ al-Baghdadi (m.845), surnommé le scribe d’al-Waqidi (m. 822). Le livre est un recueil de matériaux biographiques sur les plus célèbres personnalités musulmanes.
L’œuvre se décline en huit volumes et relate la vie du Prophète, de ses compagnons, des tâbi’oun et des femmes musulmanes. Certains savants ont émis des doutes sur l’authenticité des récits provenant de l’historien al-Waqidi.
L’expédition d’Oubayda bin al-Hârith
Ensuite eut lieu l’expédition d’Oubayda bin al-Hârith bin al-Mouttalib bin ‘Abd Manâf en direction de Batn Râbigh au mois de Chawwâl, au commencement du huitième mois après l’hégire du Messager de Dieu. Il a préparé un drapeau blanc pour lui. Il a été porté par Mistah bin Uthâtha bin al-Mouttalib bin ‘Abd Manâf. Le Messager de Dieu l’a envoyé avec soixanteMouhâjiroun et il n’y avait pas d’Ansars avec eux. Il a rencontré Abou Sofyân bin Harb, qui était avec deux cent hommes, à une source d’eau appelée Ahyâ, dans le secteur de Batn Râbigh, à seize kilomètres d’al-Jouhfa si vous allez vers Qoudayd à gauche de l’itinéraire. Ils ont dévié de la route pour faire paître leurs chameaux. Des flèches ont été lancées mais il n’y eu pas de sabres tirés ni de bataille.
Il y eu un échange de flèches à cause de Sa’d bin Abi Waqqâs qui avait lancé une flèche ce jour-là, et c’était la première flèche qui fut tirée. Puis, les détachements se sont retirés vers leurs lieux de refuge. Dans le récit d’Ibn Ishâq, c’est ‘Ikrima bin Abi Jahl qui fut le chef des gens.
L’expédition de Sa’d bin Abi Waqqâs
L’expédition de Sa’d bin Abi Waqqâs en direction de al-Kharrâr eut lieu au mois de Dhu-l-Qa’dah, après le début du neuvième mois depuis l’hégire du Messager de Dieu. Un drapeau blanc fut préparé pour lui. Al-Miqdâd bin ‘Amr al-Bahrâni le porta. Il (le prophète) envoya avec lui une vingtaine de Mouhâjiroun afin d’intercepter la caravane des Qoraychites qui devait passer par cette route. Il leur commanda de ne pas dépasser al-Kharrâr. Al-Kharrâr était les puits à gauche d’al-Mahajjah à côté de Khoumm, sur la route d’al-Jouhfah vers la Mecque. Sa’d a dit : « nous nous cachions le jour et voyagions la nuit, nous avons voyagé jusqu’à ce que nous découvrîmes, le cinquième matin, que la caravane était passé la veille. Nous sommes alors rentrés à Médine ».
L’expédition de Zayd bin Hâritha
Puis eut lieu l’expédition de Zayd bin Hâritha contre al-Qarada, et c’était le premier du mois de Joumâda-l-‘Akhira, après le début du vingt huitième mois de l’hégire du Messager de Dieu. C’était la première expédition sous le commandement de Zayd. Al-Qarada est une parcelle de terre de Najd située entre al-Rabadha et al-Ghamra dans le territoire de Dhât ‘Irq. Le Messager de Dieu l’a envoyé intercepter la caravane des Qoraychites dans laquelle étaient Safwân bin Omayya, Houwaytib bin ‘Abd al-Ouzzâ et ‘Abdallah bin Abi Rabî’a. Il y avait des richesses considérables avec eux, de l’argent et de l’argenterie, pour un total de trente mille dirhams. Leur guide était Fourât bin Hayyân al-‘Ijli qui les a conduit jusqu’à Dhât ‘Irq sur la route de l’Irak. Le Messager de Dieu a été averti de leur affaire commerciale. Il a envoyé Zayd bin Hâritha à la tête de cent cavaliers qui l’ont intercepté et s’en sont emparés. Les chefs ont réussi à prendre la fuite. Ils ont rapporté les biens de la caravane au Messager de Dieu. Il l’a divisé en cinq parts et son cinquième était de vingt milles dirhams. Le reste a été distribué aux participants de l’expédition. Fourât bin Hayyân a été capturé et emmené devant le prophète. On lui a demandé d’embrasser l’islam et ainsi il aurait la vie sauve. Il a embrassé l’islam et le Messager de Dieu ne l’a pas tué.
L’expédition de Zayd bin Hâritha contre Oumm Qirfa à Wâdi-l-Qora
Ensuite eut lieu l’expédition de Zayd bin Hâritha contre Oumm Qirfa dans les environs de Wâdi-l-Qora, qui est à une distance de sept nuits de voyage de Médine, au mois de Ramadân de la sixième année de l’hégire du Messager de Dieu. Ils ont dit : Zayd bin Hâritha est parti avec des marchandises en direction de la Syrie. Il avait avec lui des biens appartenant aux compagnons du prophète. Lorsqu’il arriva à proximité de Wâdi-l-Qora, des hommes des Fazâra, une branche des Banou Badr, lui ont fait face, l’ont frappé lui et ses compagnons, et ont dérobé ce qu’ils avaient avec eux. Puis, quand Zayd fut guéri, il est allé voir le Messager de Dieu et l’a renseigné sur ce qui s’était passé. Le Messager de Dieu l’a envoyé à nouveau contre eux. Ils se cachaient le jour et voyageaient la nuit. Les Banou Badr se sont rendu compte de leur approche. Ensuite, au petit matin, Zayd et ses compagnons ont récité le takbîr, ils ont encerclé ceux qui étaient présent, et ont capturé Oumm Qirfa, dont le nom était Fâtima bint Rabî’a bin Badr, et sa fille al-Jâriya bint Mâlik bin Houdhayfa bin Badr. La personne qui a capturé al-Jâriya était Maslama bin al-Akwa’ ; il l’a offert au Messager de Dieu. Plus tard, le Messager de Dieu l’a offert à Hazn bin Abi Wahb. Qays bin al-Mouhassir s’est avancé vers Oumm Qirfa, qui était très âgée. Il l’a tuée d’une manière impitoyable. Il a attaché ses jambes à une corde et l’a attachée ensuite à deux chameaux. Puis, il a fait courir les chameaux et ils l’ont tuée. Il a tué an-Nou’mân et ‘Obayd Allah, les fils de Mas’ada bin Hakama bin Mâlik bin Badr. Zayd bin Hâritha est retourné voir le Prophète et a frappé à sa porte. Il s’est levé nu en traînant ses vêtements qu’il avait enlevés, et l’a serré dans ses bras et l’a embrassé. Il (le prophète) lui a demandé de le mettre au fait. Il l’a informé de la victoire que Dieu lui a accordée.
L’expédition d’Abdullah bin ‘Atîk contre Abou Râfi’
Ensuite eut lieu l’expédition d’Abdullah bin ‘Atîk contre Abou Râfi’ Salâm bin Abi al-Hoqayq an-Nadari à Khaybar au mois de ramadan dans la sixième année de l’hégire du Messager de Dieu. Ils ont dit : Abou Râfi’ bin Abi al-Hoqayq avait incité les Ghatafân et les païens d’Arabie qui vivaient autour d’eux, et donc ils se sont rassemblés en une grande force pour combattre le Messager de Dieu. Le Messager de Dieu a envoyé ‘Abdullah bin ‘Atîk, ‘Abdullah bin Ounays, Abou Qatâda, al-Awsad bin Khouzâ’i, et Mas’oud bin Sinân, et leur a ordonné de le tuer. Ils sont allés à Khaybar et se sont cachés pour préparer le guet-apens. Quand tout était tranquille, ils se sont rendus à sa maison et ont grimpé les escaliers. Ils ont mis ‘Abdullah bin ‘Atîk devant car il savait parler la langue des Juifs. Il a demandé à ce qu’on ouvre la porte et il a dit : « j’ai un présent pour Abou Râfi’ ». Sa femme a ouvert la porte. Quand elle a vu les armes, elle voulu crier. Ils lui ont donné un coup avec l’épée et elle est donc restée silencieuse. Ils sont entrés et l’ont reconnu grâce à la blancheur de sa peau qui était comme les vêtements coptes. Ils l’ont attaqué avec leurs épées. Ibn Ounays a dit : « comme l’obscurité m’aveuglait, je ne pouvais pas le voir, alors j’ai plongé mon sabre dans son ventre et je me suis allongé dessus. Puis j’ai entendu le bruit de l’effusion de sang et j’ai réalisé qu’il avait expiré ». Les hommes l’ont tous attaqué d’un coup. Ensuite ils ont descendu les escaliers. Sa femme a crié ainsi que les résidents de la maison. Les hommes se sont cachés dans un canal de Khaybar. Abou Zaynab al-Hârith est sorti avec trois mille hommes portant des torches pour les poursuivre. Comme ils n’ont pas réussi à les trouver, ils sont rentrés. Les hommes sont restés dans leur cachette pendant deux jours. Quand les recherches ont été abandonnées, ils sont rentrés à Médine. Chacun d’eux prétendait l’avoir tué. Ils se sont présentés devant le Messager de Dieu qui a dit : « soyez prospère ». Ils ont répondu : « sois prospère, Ô Messager de Dieu ». Après cela, ils l’ont informé de ce qui s’est passé. Il a pris leurs épées et les a examinées. Il a trouvé des traces de nourriture sur la lame du sabre d’Abdallah bin Ounays et il a dit : « c’est lui qui l’a tué ».
L’expédition d’Abdullah bin Rawâha contre Osayr bin Zârim
Puis eut lieu l’expédition d’Abdullah bin Rawâha contre Osayr bin Zârim le juif, à Khaybar, au mois de chawwâl dans la sixième année de l’hégire du Messager de Dieu. Ils ont dit : quand Abou Râfi’ Salâm bin Abi-l-Hiqayq a été tué, les juifs ont fait de Osayr bin Zârim leur commandant. Il est allé trouver les Ghatafân et d’autres afin de les mobiliser pour une guerre contre le Messager de Dieu. La nouvelle est parvenue au Messager de Dieu, il a alors envoyé secrètement ‘Abdullah bin Rawâha avec trois personnes au mois de ramadân. Il a enquêté sur l’étendue de ses informations et sur ses négligences. Ensuite, il est revenu voir le Messager de Dieu. Le Messager de Dieu a fait convoquer les gens, trente hommes ont répondu. Il les a envoyés sous le commandement d’Abdullah bin Rawâha. Ils sont arrivés devant Osayr et ont dit : « nous accordes-tu l’amnistie jusqu’à ce que nous t’amenions à ce pourquoi nous sommes venus ? » Il a répondu : « d’accord, mais agirez-vous de même à mon égard ? » Ils ont dit : « oui ». Ensuite, nous avons dit : « le Messager de Dieu nous a envoyés à toi afin que tu viennes le rencontrer et qu’il te désigne dirigeant de Khaybar et qu’il te couvre de cadeaux ». Tenté par cette offre, il est parti avec trente juifs ; chacun d’eux cavalait avec un musulman. Lorsque nous avons atteint Qarqara Thibâr, Osayr commença à avoir des remords. ‘Abdullah bin Onays, qui faisait parti de l’expédition, a dit : « il a tendu sa main vers mon épée. J’ai compris son intention alors j’ai fais un écart avec mon chameau et j’ai dit : « Ô ennemi de Dieu ! Que tu es perfide ! » Il a fait une deuxième tentative, alors je suis descendu et j’ai laissé les gens s’éloigner jusqu’à ce qu’Osayr soit seul. Puis je l’ai frappé avec l’épée et désarticulé sa cuisse et son péroné. Il est tombé de son chameau et il y avait dans sa main un bâton de chawhat avec lequel il m’a frappé et blessé à la tête. À ce moment-là, nous avons tous bondi sur ses compagnons et nous les avons tous tués sauf un seul que nous n’avons pas pu capturer et aucun musulman n’a pu le retrouver. Ensuite, nous sommes revenus vers le Messager de Dieu et nous lui avons rapporté l’incident. Il a dit : « Dieu vous a délivrés des injustes ! »
Le raid du Messager de Dieu contre Khaybar
On lui a amené Kinâna et ar-Rabî’. Kinâna était l’époux de Safiyya et ar-Rabi’ son cousin et le fils de son oncle. Le Messager de Dieu leur a dit : « où sont vos objets que vous prêtiez aux mecquois ? » Ils ont répondu : « nous avons fui d’ici à là, nous nous sommes installés de nouveau puis nous sommes partis, il ne nous reste plus rien ». Il leur a dit : « si vous m’avez caché quelque chose et que je viens à l’apprendre, il sera permis pour moi de verser votre sang et d’asservir vos enfants ». « Oui », ont-ils répondu. Il a fait appeler un homme des Ansars et a dit : « dirige-toi à tel endroit dans une terre cultivable, va vers la palmeraie et cherche un dattier à ta droite ou à ta gauche, et ensuite, essaye de trouver un grand dattier et rapporte ce qui est dedans ». Il est donc parti et a ramené directement les biens. Il leur a coupé la tête et réduit leurs familles en esclavage. Il a envoyé un homme pour faire venir Safiyya et il est passé avec elle par le lieu de leurs exécutions. Le Prophète lui a demandé : « pourquoi as-tu fait ça ? » Il a répondu : « Ô Messager de Dieu ! Je voulais la rendre furieuse ». Il en a confié la garde à Bilâl et à un homme des Ansars. Elle est restée avec lui.
L’expédition d’Ibn Abi al-‘Awjâ as-Soulami contre les Banou Soulaym
Ensuite eut lieu l’expédition d’Ibn Abi al-‘Awjâ as-Soulami contre les Banou Soulaym au mois de Dhu-l-Hijja durant la septième de l’hégire du Messager de Dieu.
Ils ont dit : le Messager de Dieu a envoyé Ibn Abi al-‘Awjâ as-Soulami avec cinquante hommes contre les Banou Soulaym. Il sortit en leur direction. Mais un de leurs espions, qui était avec lui, est parti devant et les a avertis. Ils se sont rassemblés, et quand Ibn Abi al-‘Awjâ est arrivé, ils étaient prêt à l’accueillir. Il les a invités à embrasser l’islam. Ils ont dit : nous n’avons pas besoin de ce à quoi tu nous invites. Puis ils ont tiré des flèches continuellement pendant une heure. Leurs alliés ont commencé à arriver en masse et finalement ils les ont cernés de toute part. Les gens se sont battus avec courage malgré que beaucoup d’hommes soient tombés au combat. Ibn Abi al-‘Awjâ a été blessé tandis que d’autres ont été tués. Il a rejoint difficilement le Messager de Dieu. Ainsi, ils sont arrivés à Médine le premier jour du mois de Safar de la huitième année.
L’expédition d’al-Khabt
Ensuite il y eut l’expédition d’al-Khabt. Son commandant était Abou ‘Obayda bin al-Jarrâh. Elle eut lieu au mois de rajab dans la huitième année de l’hégire du Messager de Dieu.
Ils ont dit : le Messager de Dieu a envoyé Abou ‘Obayda bin al-Jarrâh avec trois cent Muhâjirun et Ansars, parmi lesquels était ‘Omar bin al-Khattâb, contre une branche des Jouhaynah à al-Qabaliyya, qui est adjacent au bord de mer. La distance qui les sépare de Médine est de cinq nuits. En chemin, ils ont souffert de la faim, ils ont alors mangé les feuilles des arbres, et Qays bin Sa’d a amené des chameaux et les a sacrifiés. La mer a apporté un grand poisson qu’ils ont mangé, puis ils s’en sont retournés sans combattre.
L’expédition d’Abi Qatâda bin Rib’i al-Ansâri vers al-Khoudra
Ensuite il y eut l’expédition d’Abi Qatâda bin Rib’i al-Ansâri vers al-Khoudra, le territoire de Mouhârib. Dans le Najd, au mois de cha’bân de la huitième année de l’hégire du Messager de Dieu.
Ils ont dit : le Messager de Dieu a envoyé Abou Qtâda avec quinze hommes contre les Ghatafân, et il lui a ordonné de mener une attaque surprise contre l’ennemi. Il marchait la nuit et restait caché le jour. Il a fait un assaut contre une large concentration d’ennemis qu’il avait encerclée. L’un d’eux a crié : « Ô Khoudra ! » Certains d’entre eux sont allés affronter les musulmans, mais celui qui se présentait devant eux était tué. Les musulmans ont emmené leurs animaux, il y avait deux-cents chameaux et deux mille chèvres, et ils ont capturé beaucoup d’esclaves. Après avoir rassemblé le butin, ils ont mis de côté le cinquième. Le reste a été distribué parmi les hommes qui ont participé à l’expédition, chacun d’eux obtint douze chameaux. Dix chèvres était l’équivalent à un chameau. Dans la part d’Abou Qatâda, il y avait une jolie fille. Le Messager de Dieu lui a demandé à ce qu’il lui la offre en cadeau. Il la lui a offerte. Le Messager de Dieu l’a ensuite offerte en cadeau à Mahmiya bin Jaz’. Ils se sont absentés quinze nuits durant cette expédition.
L’expédition d’Ali bin Abi Tâlib vers al-Fouls pour démolir l’idole des Tayy
Ensuite eut lieu l’expédition d’Ali bin Abi Tâlib vers al-Fouls, l’idole des Tayy, afin de la démolir, au mois de rabî’ al-akhar dans la neuvième année de l’hégire du Messager de Dieu.
Ils ont dit : le Messager de Dieu a envoyé ‘Ali bin Abi Tâlib à la tête de cent cinquante hommes des Ansars sur cent chameaux et cinquante chevaux, et avec lui une bannière noire et un drapeau blanc en direction de al-Fouls pour la démolir. Ils ont lancé une attaque surprise tôt le matin sur le camp de la famille d’Hâtim. Ils ont démoli al-Fouls et l’ont détruite. Ils ont rempli leurs mains de captifs, de bestiaux, et d’autres choses. Parmi les captifs, il y avait la sœur d’Adi bin Hâtim qui avait fui en Syrie. Dans le trésor d’al-Fouls ont été trouvés trois épées : Râsoub, al-Mikhdham, et une épée appelée al-Yamâni, ainsi que trois cottes de mailles. Le Messager de Dieu a désigné Abou Qatâda comme gardien des captifs et ‘Abdullah bin ‘Atîk comme gardien du bétail et des biens. Quand ils se sont arrêtés à Rakak, ils se sont partagés le butin et ont mis de côté pour le Prophète Râsoub et al-Mikhdham. Ensuite, une autre épée est aussi tombée dans sa part. Ils ont mis de côté le cinquième du butin ainsi que la famille d’Hâtim qu’ils n’ont pas partagé jusqu’à être arrivé à Médine.
L’expédition d’Okkâcha bin Mihsan al-Asadi vers al-Jinâb, le territoire de d’Odhra et de Bali
Puis eut lieu l’expédition d’Okkâcha bin Mihsan al-Asadi vers al-Jinâb, le territoire de d’Odhra et de Bali, au mois de rabî’ al-akhar dans la neuvième année de l’hégire du Messager de Dieu.
L’expédition d’Ali bin Abi Tâlib au Yémen
Ensuite eut lieu l’expédition d’Ali bin Abi Tâlib au Yémen. On a aussi dit : cela eut lieu deux fois, la première fois au mois de ramadan dans la dixième de l’hégire du Messager de Dieu.
Ils ont dit : le Messager de Dieu a envoyé ‘Ali au Yémen et a préparé une bannière pour lui. Il lui a mis son turban de ses mains et il a dit : « va et ne prête attention à rien d’autre. Quand tu seras arrivé, ne les combat pas à moins qu’ils ne te combattent ». Il est parti avec trois cents cavaliers et ce fut le premier détachement de cavalerie qui est entré dans ce pays qui était le territoire de Madhhij. Il a commandé à ses compagnons de se disperser. Ils ont rapporté du butin, des femmes, des enfants, du bétail et d’autres choses. ‘Ali a confié à Bourayda bin al-Housayb al-Aslami la charge du butin. Il lui a donné tout ce qu’ils avaient capturé, puis il s’est présenté à leur assemblé et les a invités à embrasser l’islam. Ils ont refusé et ils ont lancé des flèches et des pierres. Il a déployé ses compagnons et remis la bannière à Mas’oud bin Sinân al-Aslami. Ensuite ‘Ali et ses compagnons les ont attaqués et ont tué vingt de leurs hommes. Ils se sont dispersés et ont fui. Il ne les a pas poursuivis et les a invités à l’islam. Ils ont accepté sans hésiter et un groupe de leurs chefs a prêté allégeance et a dit : « nous représentons aussi ceux de notre peuple qui sont derrière nous. Et voici notre sadâqat, prenez ce qui est dû à Dieu ». ‘Ali a rassemblé le butin et l’a divisé en cinq parts. Il a écrit sur une flèche « pour Dieu » et a tiré au sort et la première flèche désignait le cinquième. ‘Ali a distribué le reste du butin à ses compagnons. Puis il est reparti et a rejoint le Prophète à la Mecque où il a accompli le pèlerinage en l’an dix.
Re: La Biographie du Prophète
Biographies chiites
Hayat al-Qulub
Hayat al-Qulub est l’un des plus célèbres ouvrages chiites. Il fut écrit en persan par Mohammad Baqir Majlisi (m. 1698), un mollah très réputé appartenant au clergé duodécimain. Le livre se décline en trois volumes dans sa version originale. Le premier retrace la vie des prophètes jusqu’à l’époque de Mahomet, le second rapporte la vie de Mahomet et de ses compagnons, tandis que le troisième, qui est incomplet, est un traité sur la théologie chiite et relate la succession du prophète.
VOLUME II
Chapitre 1
Les ancêtres et la création de Mahomet, pour lequel l’univers fut façonné.
La création d’Adam et Ève et leur union dans le mariage.
Le Créateur façonna les sept cieux à partir de la vapeur qui s’élevait de l’eau de la perle scindée, et à partir de l’écume de l’eau il créa les sept terres. Quand ce monde fut façonné, il oscillait comme un navire ballotté, jusqu’à ce que le Tout-puissant créa des montagnes sur celui-ci qui le stabilisèrent. Il créa un ange dont le rôle était de soutenir la terre, ensuite il créa un immense rocher sur lequel l’ange se tenait debout, puis il créa un énorme taureau sur le dos de lequel reposait le rocher, et après cela, il forma un énorme poisson pour supporter le rocher. Le poisson était dans l’eau, l’eau est basée sur l’air, et l’air est soutenu par les ténèbres, mais en ce qui concerne la fondation des ténèbres, nul ne le sait excepté Dieu.
Hayat al-Qulub
Hayat al-Qulub est l’un des plus célèbres ouvrages chiites. Il fut écrit en persan par Mohammad Baqir Majlisi (m. 1698), un mollah très réputé appartenant au clergé duodécimain. Le livre se décline en trois volumes dans sa version originale. Le premier retrace la vie des prophètes jusqu’à l’époque de Mahomet, le second rapporte la vie de Mahomet et de ses compagnons, tandis que le troisième, qui est incomplet, est un traité sur la théologie chiite et relate la succession du prophète.
VOLUME II
Chapitre 1
Les ancêtres et la création de Mahomet, pour lequel l’univers fut façonné.
La création d’Adam et Ève et leur union dans le mariage.
Le Créateur façonna les sept cieux à partir de la vapeur qui s’élevait de l’eau de la perle scindée, et à partir de l’écume de l’eau il créa les sept terres. Quand ce monde fut façonné, il oscillait comme un navire ballotté, jusqu’à ce que le Tout-puissant créa des montagnes sur celui-ci qui le stabilisèrent. Il créa un ange dont le rôle était de soutenir la terre, ensuite il créa un immense rocher sur lequel l’ange se tenait debout, puis il créa un énorme taureau sur le dos de lequel reposait le rocher, et après cela, il forma un énorme poisson pour supporter le rocher. Le poisson était dans l’eau, l’eau est basée sur l’air, et l’air est soutenu par les ténèbres, mais en ce qui concerne la fondation des ténèbres, nul ne le sait excepté Dieu.
Re: La Biographie du Prophète
Les Sa'alik, groupe de criminels et de bandits de grand chemin, sont au cœur de la réussite de l'islam.
Le chercheur Hamed Abdel Samad expliquait, dans un épisode de Box of Islam, le rôle joué par les « Sa’alik » dans l’islam. Pour voir un extrait de cet épisode sous-titré en français, cliquez-ici.
Hamed Abdel Samad: Nous savons tous de l’histoire islamique que le prophète a conclu des alliances avec les Khazraj et les Aws, qu’il a pacifié leurs relations, ce qui lui a permis de fonder son état islamique à Médine. Non, avant que les Khazraj et les Aws n’aient eu un quelconque rôle, il y avait un autre groupe avec qui le prophète s’est allié,et ceci est rapporté dans plusieurs livres et sources islamiques.
Le nom de ce groupe est les «Sa’alik». Les «Sa’alik» était un groupe de criminels, de bandits de grand chemin, qui vivaient dans la montagne «Tihama». Les Sa’alik étaient des individus chassés de leurs tribus: des jeunes qui avaient commis des meurtres, des vols, qui avaient sali l’honneur de leurs familles et qui avaient été rejetés par leurs tribus. Ils se réunissaient alors dans la montagne et ont fini par former un groupe armé, ils attaquaient les caravanes commerciales, les tribus et ils enlevaient des femmes et des enfants pour les revendre comme esclaves. Ils vivaient des butins.
Lorsque le prophète migra vers Médine, la première chose qu’il fit a été de leur envoyer un message les rassurant: ô groupe des Sa’alik, je suis avec vous et vous êtes avec moi, si vous suivez ma religion, tout ce que vous avez fait, tous vos vols, tout vous est licite, si vous me rejoignez pour faire partie de mon nouvel état islamique.
Les Sa’alik émigrèrent donc vers Médine pour rejoindre le prophète. Et la première attaque sur une caravane a été menée par les Sa’alik. Pourquoi? Parce que les Juifs de Médine ne voulaient pas que leur ville soit utilisée pour mener des attaques. Les Juifs avaient seulement accepté de l’aider à défendre Médine, non à mener des attaques.
Même les Aws et les Khazraj, au début, n’ont pas participé à la razzia de Badr et ils n’ont pas participé aux attaques contre les caravanes commerciales.
Les Sa’alik sont au cœur de la réussite de l’islam.
Le chercheur Hamed Abdel Samad expliquait, dans un épisode de Box of Islam, le rôle joué par les « Sa’alik » dans l’islam. Pour voir un extrait de cet épisode sous-titré en français, cliquez-ici.
Hamed Abdel Samad: Nous savons tous de l’histoire islamique que le prophète a conclu des alliances avec les Khazraj et les Aws, qu’il a pacifié leurs relations, ce qui lui a permis de fonder son état islamique à Médine. Non, avant que les Khazraj et les Aws n’aient eu un quelconque rôle, il y avait un autre groupe avec qui le prophète s’est allié,et ceci est rapporté dans plusieurs livres et sources islamiques.
Le nom de ce groupe est les «Sa’alik». Les «Sa’alik» était un groupe de criminels, de bandits de grand chemin, qui vivaient dans la montagne «Tihama». Les Sa’alik étaient des individus chassés de leurs tribus: des jeunes qui avaient commis des meurtres, des vols, qui avaient sali l’honneur de leurs familles et qui avaient été rejetés par leurs tribus. Ils se réunissaient alors dans la montagne et ont fini par former un groupe armé, ils attaquaient les caravanes commerciales, les tribus et ils enlevaient des femmes et des enfants pour les revendre comme esclaves. Ils vivaient des butins.
Lorsque le prophète migra vers Médine, la première chose qu’il fit a été de leur envoyer un message les rassurant: ô groupe des Sa’alik, je suis avec vous et vous êtes avec moi, si vous suivez ma religion, tout ce que vous avez fait, tous vos vols, tout vous est licite, si vous me rejoignez pour faire partie de mon nouvel état islamique.
Les Sa’alik émigrèrent donc vers Médine pour rejoindre le prophète. Et la première attaque sur une caravane a été menée par les Sa’alik. Pourquoi? Parce que les Juifs de Médine ne voulaient pas que leur ville soit utilisée pour mener des attaques. Les Juifs avaient seulement accepté de l’aider à défendre Médine, non à mener des attaques.
Même les Aws et les Khazraj, au début, n’ont pas participé à la razzia de Badr et ils n’ont pas participé aux attaques contre les caravanes commerciales.
Les Sa’alik sont au cœur de la réussite de l’islam.
______________________________________________________
Re: La Biographie du Prophète
Erdnaxel a écrit:L'homosexualité est interdite par la loi islamique. Donc c'est pas la peine de nous sortir vos délires "freudiens" car "le musulman" tue l'homosexuel en raison "de la loi divine".
Mais c'est en contradiction avec la vie de PBSL qui a eu des expériences homosexuelles notamment avec Omar, Ali, ses deux fils et Zahir.
==============================================================
==============================================================
==============================================================
______________________________________________________
Re: La Biographie du Prophète
Mohammed (l'exemple à suivre Sourate 33:21) a :
- épousé à une enfant de 6 ans (Aisha) (Sahih Bukhari, Volume 7, Book 62, Hadith 88)
- couché avec cette enfant pré-pubère âgée de 9 ans,
- eu des rapports sexuels adultérins avec Myriam (Mâria) la copte (la servante d’Hafsa) dans la propre maison de sa femme Hafsa (Sourate 66 :1-4 + cf. Tafsir al-Jalalayn)
- épousé l’ex-femme (Zaynab) de son fils adoptif (Zayd) (Sourate 33:37)
- violé les captives (Sourate 4:24),
- possédé, vendu, acheté des esclaves noirs (Sahih al-Bukhari, Book 91, Hadith 368)
- lapidé (à mort) un juif et sa femme (Sahih Muslim, Book 17, Hadith 4216)
- coupé la main d’une femme (Sahih al-Bukhari, Vol. 8, Book 81, Hadith 792)
- coupé les mains et pieds de personnes qui avaient volé ses chameaux, et marqué leurs yeux avec des pièces de fer chauffées (Sahih al-Bukhari, Vol. 7, Book 71, Hadith 590)
- ordonné l'assasinat d'un poète juif Ka’b ibn al-Achraf qui s’était mis « à exhorter les gens contre Muhammad et à composer des poèmes panégyriques pour se lamenter sur le sort des hommes jetés dans la fosse commune à Badr » (Sira Ibn Hicham)
- égorgé entre six cents et neuf cents hommes du clan juif des Banû Quraydha (Sira Ibn Hicham)
- ordonné de torturer Kinana l'époux de la juive safiya afin de découvrir l’emplacement de son trésor (Sira Ibn Hicham)
- tué les associateurs (Sourate 9:5)
- combattu les juifs et chrétiens (Sourate 9:29)
- autorisé les violences conjugales (Sourate 4:34)
- frappé son épouse enfant Aisha sur la poitrine ce qui lui fit mal (Sahih Muslim, Book 4, Hadith 2127)
- ordonné de tuer celui qui quitte l'Islam (Sahih al-Bukhari, Vol. 9, Book 84, Hadith 57)
- autorisé le mariage temporaire ou Mut’a (plaisir, jouissance) (Sourate 4:24)
- encouragé la pratique coït interrompu sur les captives (retrait de l’organe sexuel masculin avant l'émission du sperme pour éviter la conception) (Sahih Muslim 1438 a, Book 8, Hadith 3371)
- autorisé l’allaitement des adultes (Sahih Muslim, Book 8, Hadith 3425)
- autorisé le mensonge dans trois cas : guerre, réconciliation, paix du couple (Sahih Muslim, Book 32, Hadith 6303 ; Sahih al-Bukhari, Vol. 3, Book 49, Hadith 857)
- enseigné l'art de la dissimulation communément appelé la taqqya ou taqîya (Sourates 3:28 ; 16:106)
- embrassé une pierre noire (idolatrie à la kaaba) (Sahih Muslim, Book 7, Hadith 2895)
- conseillé de boire de l'urine de chameau (Sahih al-Bukhari, Vol. 7, Book 71, Hadith 590)…
- encouragé de combattre et mourir en martyr pour la cause d’Allah (Sahih al-Bukhari, Vol. 1, Book 2, Hadith 36)
- enseigné que la récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays (Sourate 5 :33)
- ordonné de découper les membres d’un voleur récidiviste jusqu’à ce que ledit voleur soit tué (Sunan Abi Dawud, Book 39, Hadith 4396)
- coupé lui-même la main d’un homme qui avait volé un bouclier valant trois dirhams(Sahih al-Bukhari, Vol. 8, Book 81, Hadith 788)
- ordonné de tuer tous les chiens avant de limiter ce massacre aux seuls chiens noirs (Sunan Abi Dawud 2846, Book 16, Hadith 2840)
- épousé à une enfant de 6 ans (Aisha) (Sahih Bukhari, Volume 7, Book 62, Hadith 88)
- couché avec cette enfant pré-pubère âgée de 9 ans,
- eu des rapports sexuels adultérins avec Myriam (Mâria) la copte (la servante d’Hafsa) dans la propre maison de sa femme Hafsa (Sourate 66 :1-4 + cf. Tafsir al-Jalalayn)
- épousé l’ex-femme (Zaynab) de son fils adoptif (Zayd) (Sourate 33:37)
- violé les captives (Sourate 4:24),
- possédé, vendu, acheté des esclaves noirs (Sahih al-Bukhari, Book 91, Hadith 368)
- lapidé (à mort) un juif et sa femme (Sahih Muslim, Book 17, Hadith 4216)
- coupé la main d’une femme (Sahih al-Bukhari, Vol. 8, Book 81, Hadith 792)
- coupé les mains et pieds de personnes qui avaient volé ses chameaux, et marqué leurs yeux avec des pièces de fer chauffées (Sahih al-Bukhari, Vol. 7, Book 71, Hadith 590)
- ordonné l'assasinat d'un poète juif Ka’b ibn al-Achraf qui s’était mis « à exhorter les gens contre Muhammad et à composer des poèmes panégyriques pour se lamenter sur le sort des hommes jetés dans la fosse commune à Badr » (Sira Ibn Hicham)
- égorgé entre six cents et neuf cents hommes du clan juif des Banû Quraydha (Sira Ibn Hicham)
- ordonné de torturer Kinana l'époux de la juive safiya afin de découvrir l’emplacement de son trésor (Sira Ibn Hicham)
- tué les associateurs (Sourate 9:5)
- combattu les juifs et chrétiens (Sourate 9:29)
- autorisé les violences conjugales (Sourate 4:34)
- frappé son épouse enfant Aisha sur la poitrine ce qui lui fit mal (Sahih Muslim, Book 4, Hadith 2127)
- ordonné de tuer celui qui quitte l'Islam (Sahih al-Bukhari, Vol. 9, Book 84, Hadith 57)
- autorisé le mariage temporaire ou Mut’a (plaisir, jouissance) (Sourate 4:24)
- encouragé la pratique coït interrompu sur les captives (retrait de l’organe sexuel masculin avant l'émission du sperme pour éviter la conception) (Sahih Muslim 1438 a, Book 8, Hadith 3371)
- autorisé l’allaitement des adultes (Sahih Muslim, Book 8, Hadith 3425)
- autorisé le mensonge dans trois cas : guerre, réconciliation, paix du couple (Sahih Muslim, Book 32, Hadith 6303 ; Sahih al-Bukhari, Vol. 3, Book 49, Hadith 857)
- enseigné l'art de la dissimulation communément appelé la taqqya ou taqîya (Sourates 3:28 ; 16:106)
- embrassé une pierre noire (idolatrie à la kaaba) (Sahih Muslim, Book 7, Hadith 2895)
- conseillé de boire de l'urine de chameau (Sahih al-Bukhari, Vol. 7, Book 71, Hadith 590)…
- encouragé de combattre et mourir en martyr pour la cause d’Allah (Sahih al-Bukhari, Vol. 1, Book 2, Hadith 36)
- enseigné que la récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays (Sourate 5 :33)
- ordonné de découper les membres d’un voleur récidiviste jusqu’à ce que ledit voleur soit tué (Sunan Abi Dawud, Book 39, Hadith 4396)
- coupé lui-même la main d’un homme qui avait volé un bouclier valant trois dirhams(Sahih al-Bukhari, Vol. 8, Book 81, Hadith 788)
- ordonné de tuer tous les chiens avant de limiter ce massacre aux seuls chiens noirs (Sunan Abi Dawud 2846, Book 16, Hadith 2840)
______________________________________________________
Sujets similaires
» Le prophète Mohammed
» Le Paraclet est-il le Prophète "Mahomet" ???
» Moise a annoncé Jésus ou "Mahomet" ???
» Le Paraclet est-il le Prophète "Mahomet" ???
» MOHAMMED LE FAUX PROPHETE
» Le Paraclet est-il le Prophète "Mahomet" ???
» Moise a annoncé Jésus ou "Mahomet" ???
» Le Paraclet est-il le Prophète "Mahomet" ???
» MOHAMMED LE FAUX PROPHETE
Forum Religion : Le Forum des Religions Pluriel :: ○ Religions & Cie :: Focus/Questions :: Focus/Islam
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum