Le prophète Mohammed
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Le prophète Mohammed
Mohammed
Vie résumée de MOHAMMET ( le loué )
De la tribu des Koraïchites, du clan des Hachémites. Au V° siècle les Koraïchites occupaient la Mecque, oasis verdoyante, grâce à sa source, Zem-Zem. Y était vénéré la Kaaba, ou maison de Dieu, qui aurait été édifiée par Adam, et reconstruite par Abraham et son fils Ismaël, père des arabes.
Né vers 570 à La Mecque (Arabie), mort en 632 à Médine. Orphelin de père à sa naissance, sa très pauvre mère Aminah confia l'enfant à Abd al-Muttalib, son grand-père aveugle qui décéda en +578. Puis il fut confié à son oncle : Abou-Tâlib qui le prit en charge.
D'abord berger, Mohammed se rendit vite très utile en aidant son oncle à servir les clients dans un petit commerce qu'il exerçait à La Mecque et on affirme que dès l'âge de 10 ans, Mohammed suivit son oncle, lorsqu'ilse rendit en Syrie en caravanes.
A l'âge de 25 ans, Mohammed fit la connaissance de KHADJIA, une belle et jeune veuve de 40 ans qui lui confia quelques marchandises à vendre en Syrie. Il s'acquitta de cette mission avec un tel zèle et honnêteté, que Khadjia lui confia la gestion de l'ensemble de ses caravanes et finit par l'épouser. Khadjia (qui était également une cousine éloignée ) mit au monde sept enfants : dont trois garçons morts en bas âge et quatre filles qu'il a appellé : Zaynab, Roqqaïyah, Oumm Koulthoum et Fâtima, la future épouse de son cousin ALI ( Ibn abi Tâlib ).
Jusqu'à l'âge de quarante ans, il mena une vie tranquille et prospère recherchant le calme et le silence pour méditer sur le sens de la vie et de la mort, le renoncement de soi-même en s'imposant des sacrifices et des retraites à l'écart du monde. Comme son grand-père le pratiquait déjà, Mohammed fut l'apôtre de la foi au Dieu Unique, le Dieu qui a donné à Abraham son premier fils : Ismaël d'où sortirent les douze enfants qui formèrent les douze nations dont Ismaël fut avec Abraham le père spirituel.
Étrange destin pour cet enfant né de l'union d'Abraham avec une servante égyptienne, comme Isaac il devint Héritier de l'Alliance de Dieu avec les hommes et le père d'une multitude de serviteurs de Dieu. N'oublions pas que Abraham a déjà séjourné en , Égypte dans une période où les pharaons se faisaient construire des tombeaux en forme de pyramides pour assurer les faveurs du ROI des dieux et leur renaissance spirituelle " au cœur des Étoiles... "
La foi en UN Grand Dieu invisible et omniprésent existait donc déjà depuis 1000 ans (en Égypte) avant l'Alliance d'Abraham qui prolongeait celle de Noé. Cette foi (qui a probablement complètement disparue durant plusieurs millénaires a subitement réapparue avec l'apparition d'un homme étrange : IMHOTEP le doyen des architectes qui a vécu sous le règne du roi DJESER (-2 770 à -2730 av. J.C.)
Il a réformé la religion, la médecine,l'astrologie et beaucoup de sciences , mais a créé les deux premières universités pour l'architecture et la science des mathématiques... Même si la circoncision se pratiquait déjà en Égypte dès les premières dynasties officielles (à partir de - 3000 avant J.C.) puisque des corps de momies royales portaient déjà les traces de cette intervention (qui n'était pas obligatoire, car certains rois en furent exempts) curieusement cet acte se pratiquait non pas quelques jours après la naissance, mais vers l'âge d'onze ans comme le font encore aujourd'hui les musulmans.
Revenons à Mohammed qui à l'appel de son oncle le chef de la tribu Zabîd, installée à la Mecque crée un Ordre de chevalerie qui doit venir en aide à tout opprimé qu'il soit citoyen ou non de la Mecque. Mohammed s'empresse de faire partie de cet Ordre de chevaliers chargés de combattre les injustices et de corriger les vols et abus de confiance commis par des marchands indélicats.
Selon la Tradition musulmane c'est à la Mecque qu'Abraham et son fils Ismaël ont découvert dans les sables du désert la pierre noire sacrée qui est encore aujourd'hui incorporée dans les murs de l'enceinte cubique du temple où doivent se rendre au moins une fois dans leur vie tous les pèlerins musulmans du monde entier.
La vocation de Mohammed :
C'est en 605 de notre ère, qu'un incendie se déclara dans le bas des voiles du célèbre temple et qu'une inondation finit par desceller les fondements qui avaient échappé à l'incendie...Tout le reste de l'édifice s'écroula et fut reconstruit. Mohammed mit un point d'honneur à participer à la restauration du temple et fut choisit par le sort pour remettre en place la fameuse pierre noire qui servait de pierre angulaire.
Très attiré par la solitude, il se retira chaque année au mois du Ramadan dans une grotte du Mont Nabab An Nouure (la montagne des lumières) pour prier et pour méditer, partageant avec ses amis qui voulaient l'accompagner ses maigres provisions.
C'est au cours d'une de ces retraites qu'il reçut une nuit en rêve (vers 609) la visite de l'Archange Gabriel qui commença à lui transmettre des révélations d'Allah (l'Eternel.) Malgré un silence de trois années, les révélations reprirent et un premier clan de partisans à la doctrine monothéiste se forma autour de Mohammed pour rejeter en bloc tous les cultes polythéistes qui fleurissaient sur les nombreux autels de La Mecque.
En 613 l'ange lui réapparut et lui donna comme mission d'éclairer ses frères en les exhortant de n'adorer qu'un seul DIEU et de pratiquer la charité vis à vis des veuves, des plus pauvres et des orphelins.
Il commença son apostolat d'abord dans son entourage, par l'intermédiaire de ses disciples qu'il nomma " les musulmans " pluriel de Musli "ceux qui remettent" (leur âme à Allah), il leur fit apprendre par cœur les teneur de ses révélations successives et les envoya prêcher le KORAN dans les environs de La Mecque.
Les anciens prêtres attisèrent leurs adeptes contre les fidèles de Mohammed qu'on tortura en les soumettant à divers supplices : * expositions au soleil brûlant, supplices de brûlures au fer rouge, internement avec enchaînement dans des sombres cachots ... Suite à la mort cruelle de plusieurs disciples, Mohammed conseilla aux autres survivants de choisir l'exil en Éthiopie chrétienne où régnait un monarque plus tolérant vis à vis de la réforme religieuse.
La nouvelle religion prit le nom d' ISLAM, ce qui veut dire : salut et soumission à la volonté de Dieu. Elle s'adresse à tous, puisqu'elle prône que tous les croyants sont frères et égaux devant Dieu.
La lutte du prophète :
Cet exode étant devenu trop important, les chefs du paganisme envoyèrent un ultimatum aux Banou-Hâchim, les gens de la tribu du prophète en leur demandant de le décapiter. Même si dans la ville de La Mecque beaucoup de gens sympathisaient et portaient Mohammed en grande estime, tous s'inclinèrent devant les mesures de boycottage ordonnées contre Mohammed et les siens. Les conditions de vie devinrent dramatiques durant ces trois années, certains disciples en venant même à manger des peaux de bêtes hachées!
Par manque de nourriture Mohammed perdit à la fois son épouse Khadjia et Abou Tâlib son oncle protecteur... Tandis qu'exaspéré son autre oncle Abou Lahab rejoignit le parti de ses persécuteurs. Malgré que plusieurs habitants ( non-musulmans ) eussent réclamé la levée des sanctions, l'hostilité de ses concitoyens augmenta encore au moment où le prophète leur fit part de son ascension (mi'râj ) au ciel d'où il rapporta la prière islamique dont l'extrait :
* Salutations bénies et pures à Dieu,
* La paix sur toi ô Prophète et la miséricorde de Dieu
* La paix sur nous et sur ceux des serviteurs de Dieu ...
Mohammed sentant sa vie encore plus menacée se rendit à Tâ'if, une ville du Hedjaz située à 1370 m d'altitude en croyant que sa famille accepterait de le protéger. A Al-Lah, Mohammed fut lapidé à coups de pierres. C'est dans un état lamentable et comateux que notre pèlerin fut pris en charge par un esclave chrétien noir qui le soigna et lui sauva la vie.
Quelques mois après, Mohammed bien rétabli, servit occasionnellement de négociateur entre deux tribus arabes ( les Aws et les Khazraj ) et trois groupes de juifs. Par le pacte d'Akaba c'est lui qui a rétabli (en 622) la paix entre ses trois communautés. Et c'est encore très affaibli qu'il se rendit à Yatrib, (ancien nom de Médine ) où il trouva ses premiers disciples : 71 hommes et 2 femmes.
Le 16 Juillet 622 les Mecquois vinrent jusqu'à Yatrib pour s'emparer du prophète qui leur échappa de justesse. Il se déplaça pour essayer de persuader plus de quinze tribus à se rallier à sa cause. Pas une seule ne le suivit. Il était très démoralisé lorsqu'il rencontra six juifs de Médine qui attendaient le Messie. Il parvint à les convaincre qu'il était un prophète, ceux-ci l'acceptèrent et lui trouvèrent une douzaine de Médinois qui lui prêtèrent serment de fidélité. Clandestinement et par petits groupes de nouveaux disciples quittèrent La Mecque pour le rejoindre à Médine, malgré que tous leurs biens furent systématiquement confisqués par les Mecquois polythéistes.
C'est en 622 que fut institué l'an 1 de l'Hégire (émigration). A Médine, Mohammed institua une sorte de communauté de multi-religions, arabes, juifs, chrétiens et autres devenaient à la fois : citoyens et défenseurs de la cité, tous furent dotés d'une couverture sociale. Pour un laps de temps, l'œcuménisme existait aux premiers temps de l'Islam!
Mohammed était devenu législateur et chef suprême en cas de litige, de plus, il accordait aux juifs la complète liberté de leur culte. Furieux de voir des caravanes de pèlerins détournées de leur pèlerinage à La Mecque par les Médinois, le ton monta entre les deux cités qui en vinrent à l'affrontement dès le printemps de l'an 624 (an 2 de l'Hégire), le choc entre les deux armées eut lieu à Badr.
L'armée de Mohammed remporta la victoire, malgré l'écrasante supériorité numérique des païens. En souvenir de cet événement le mois de jeûne du Ramadan fut déplacé et mit en concordance avec le jour anniversaire de la première victoire de l'Islam.
Les Mecquois engagèrent alors des mercenaires et envahirent la ville de Médine, mais furent repoussés à UHUD. En 627 les Mecquois avec l'appui de plusieurs tribus du Nord, essayèrent de reprendre Médine, mais qu'elle ne fut pas leur surprise de voir Médine soudainement entourée par un profond fossé, ce moyen de défense stratégique étant à l'époque uniquement utilisé en Syrie et Mésopotamie.
Le prophète reprit l'avantage et en profita pour expulser de Médine les juifs qui contestaient sa valeur de prophète parce qu'il personnalisait trop l'interprétation des textes bibliques par des variantes non conformes aux originaux hébraïques, ce qui eut pour effet que la communauté juive refusa de se battre aux côtés des Médinois. Autre conséquence : les musulmans qui se tournaient auparavant vers Jérusalem pour faire la prière, se tournèrent désormais vers la Ka'bah.
Mohammed proposa ensuite la paix aux Mecquois qu'il négocia avec eux à Hudaibiyah (mars 628) et en profita pour se consacrer à la propagation de sa religion. Hélas son message fut rarement bien accueilli par les souverains étrangers qui massacrèrent beaucoup de gens prêts à embrasser la nouvelle religion monothéiste musulmane.
En Palestine, le préfet de Ma'ân fut mis à mort et crucifié par l'empereur pour s'être converti, de même un ambassadeur musulman fut assassiné en Syrie. Au lieu de punir le coupable l'empereur envoya ses armées pour protéger le coupable contre l'expédition punitive envoyée par le prophète. La bataille eut lieu à Mu'tah. Les païens de la Mecque en profitèrent pour violer l'accord de paix.
En l'an 630, Mohammed à la tête de dix mille hommes, prit La Mecque sans violences et ordonna la destruction des autels aux dieux païens. Les habitants s'étant repentis de leur attitude Mohammed leur accorda son pardon ainsi qu'aux habitants de Tâ'if dont l'armée fut dispersée dans la vallée de Hunaïn.
Mohammed réorganisa son administration, et pendant son pèlerinage de l'adieu institua le pèlerinage du haji, puis retourna à Médine. Le 8 juin 632, après une courte maladie, s'éteignait le fondateur d'une des plus grandes religions du monde qui compte aujourd'hui environ huit cent millions d'adeptes. Excepté sa première femme, il eut durant ses dix dernières années : quatorze épouses.
Rapidement après sa mort, deux femmes se disputeront le pouvoir : Aïcha son épouse favorite d'une part et Fâtima d'autre part, la fille que Mohammed avait eut de Kadhjia sa première femme. Cette querelle allait non seulement entraîner une guerre, des violences et des massacres dans la nouvelle religion, mais également un schisme profond qui séparera les islamistes en deux camps : " les sunnites et les chi'ites... "
Vie résumée de MOHAMMET ( le loué )
De la tribu des Koraïchites, du clan des Hachémites. Au V° siècle les Koraïchites occupaient la Mecque, oasis verdoyante, grâce à sa source, Zem-Zem. Y était vénéré la Kaaba, ou maison de Dieu, qui aurait été édifiée par Adam, et reconstruite par Abraham et son fils Ismaël, père des arabes.
Né vers 570 à La Mecque (Arabie), mort en 632 à Médine. Orphelin de père à sa naissance, sa très pauvre mère Aminah confia l'enfant à Abd al-Muttalib, son grand-père aveugle qui décéda en +578. Puis il fut confié à son oncle : Abou-Tâlib qui le prit en charge.
D'abord berger, Mohammed se rendit vite très utile en aidant son oncle à servir les clients dans un petit commerce qu'il exerçait à La Mecque et on affirme que dès l'âge de 10 ans, Mohammed suivit son oncle, lorsqu'ilse rendit en Syrie en caravanes.
A l'âge de 25 ans, Mohammed fit la connaissance de KHADJIA, une belle et jeune veuve de 40 ans qui lui confia quelques marchandises à vendre en Syrie. Il s'acquitta de cette mission avec un tel zèle et honnêteté, que Khadjia lui confia la gestion de l'ensemble de ses caravanes et finit par l'épouser. Khadjia (qui était également une cousine éloignée ) mit au monde sept enfants : dont trois garçons morts en bas âge et quatre filles qu'il a appellé : Zaynab, Roqqaïyah, Oumm Koulthoum et Fâtima, la future épouse de son cousin ALI ( Ibn abi Tâlib ).
Jusqu'à l'âge de quarante ans, il mena une vie tranquille et prospère recherchant le calme et le silence pour méditer sur le sens de la vie et de la mort, le renoncement de soi-même en s'imposant des sacrifices et des retraites à l'écart du monde. Comme son grand-père le pratiquait déjà, Mohammed fut l'apôtre de la foi au Dieu Unique, le Dieu qui a donné à Abraham son premier fils : Ismaël d'où sortirent les douze enfants qui formèrent les douze nations dont Ismaël fut avec Abraham le père spirituel.
Étrange destin pour cet enfant né de l'union d'Abraham avec une servante égyptienne, comme Isaac il devint Héritier de l'Alliance de Dieu avec les hommes et le père d'une multitude de serviteurs de Dieu. N'oublions pas que Abraham a déjà séjourné en , Égypte dans une période où les pharaons se faisaient construire des tombeaux en forme de pyramides pour assurer les faveurs du ROI des dieux et leur renaissance spirituelle " au cœur des Étoiles... "
La foi en UN Grand Dieu invisible et omniprésent existait donc déjà depuis 1000 ans (en Égypte) avant l'Alliance d'Abraham qui prolongeait celle de Noé. Cette foi (qui a probablement complètement disparue durant plusieurs millénaires a subitement réapparue avec l'apparition d'un homme étrange : IMHOTEP le doyen des architectes qui a vécu sous le règne du roi DJESER (-2 770 à -2730 av. J.C.)
Il a réformé la religion, la médecine,l'astrologie et beaucoup de sciences , mais a créé les deux premières universités pour l'architecture et la science des mathématiques... Même si la circoncision se pratiquait déjà en Égypte dès les premières dynasties officielles (à partir de - 3000 avant J.C.) puisque des corps de momies royales portaient déjà les traces de cette intervention (qui n'était pas obligatoire, car certains rois en furent exempts) curieusement cet acte se pratiquait non pas quelques jours après la naissance, mais vers l'âge d'onze ans comme le font encore aujourd'hui les musulmans.
Revenons à Mohammed qui à l'appel de son oncle le chef de la tribu Zabîd, installée à la Mecque crée un Ordre de chevalerie qui doit venir en aide à tout opprimé qu'il soit citoyen ou non de la Mecque. Mohammed s'empresse de faire partie de cet Ordre de chevaliers chargés de combattre les injustices et de corriger les vols et abus de confiance commis par des marchands indélicats.
Selon la Tradition musulmane c'est à la Mecque qu'Abraham et son fils Ismaël ont découvert dans les sables du désert la pierre noire sacrée qui est encore aujourd'hui incorporée dans les murs de l'enceinte cubique du temple où doivent se rendre au moins une fois dans leur vie tous les pèlerins musulmans du monde entier.
La vocation de Mohammed :
C'est en 605 de notre ère, qu'un incendie se déclara dans le bas des voiles du célèbre temple et qu'une inondation finit par desceller les fondements qui avaient échappé à l'incendie...Tout le reste de l'édifice s'écroula et fut reconstruit. Mohammed mit un point d'honneur à participer à la restauration du temple et fut choisit par le sort pour remettre en place la fameuse pierre noire qui servait de pierre angulaire.
Très attiré par la solitude, il se retira chaque année au mois du Ramadan dans une grotte du Mont Nabab An Nouure (la montagne des lumières) pour prier et pour méditer, partageant avec ses amis qui voulaient l'accompagner ses maigres provisions.
C'est au cours d'une de ces retraites qu'il reçut une nuit en rêve (vers 609) la visite de l'Archange Gabriel qui commença à lui transmettre des révélations d'Allah (l'Eternel.) Malgré un silence de trois années, les révélations reprirent et un premier clan de partisans à la doctrine monothéiste se forma autour de Mohammed pour rejeter en bloc tous les cultes polythéistes qui fleurissaient sur les nombreux autels de La Mecque.
En 613 l'ange lui réapparut et lui donna comme mission d'éclairer ses frères en les exhortant de n'adorer qu'un seul DIEU et de pratiquer la charité vis à vis des veuves, des plus pauvres et des orphelins.
Il commença son apostolat d'abord dans son entourage, par l'intermédiaire de ses disciples qu'il nomma " les musulmans " pluriel de Musli "ceux qui remettent" (leur âme à Allah), il leur fit apprendre par cœur les teneur de ses révélations successives et les envoya prêcher le KORAN dans les environs de La Mecque.
Les anciens prêtres attisèrent leurs adeptes contre les fidèles de Mohammed qu'on tortura en les soumettant à divers supplices : * expositions au soleil brûlant, supplices de brûlures au fer rouge, internement avec enchaînement dans des sombres cachots ... Suite à la mort cruelle de plusieurs disciples, Mohammed conseilla aux autres survivants de choisir l'exil en Éthiopie chrétienne où régnait un monarque plus tolérant vis à vis de la réforme religieuse.
La nouvelle religion prit le nom d' ISLAM, ce qui veut dire : salut et soumission à la volonté de Dieu. Elle s'adresse à tous, puisqu'elle prône que tous les croyants sont frères et égaux devant Dieu.
La lutte du prophète :
Cet exode étant devenu trop important, les chefs du paganisme envoyèrent un ultimatum aux Banou-Hâchim, les gens de la tribu du prophète en leur demandant de le décapiter. Même si dans la ville de La Mecque beaucoup de gens sympathisaient et portaient Mohammed en grande estime, tous s'inclinèrent devant les mesures de boycottage ordonnées contre Mohammed et les siens. Les conditions de vie devinrent dramatiques durant ces trois années, certains disciples en venant même à manger des peaux de bêtes hachées!
Par manque de nourriture Mohammed perdit à la fois son épouse Khadjia et Abou Tâlib son oncle protecteur... Tandis qu'exaspéré son autre oncle Abou Lahab rejoignit le parti de ses persécuteurs. Malgré que plusieurs habitants ( non-musulmans ) eussent réclamé la levée des sanctions, l'hostilité de ses concitoyens augmenta encore au moment où le prophète leur fit part de son ascension (mi'râj ) au ciel d'où il rapporta la prière islamique dont l'extrait :
* Salutations bénies et pures à Dieu,
* La paix sur toi ô Prophète et la miséricorde de Dieu
* La paix sur nous et sur ceux des serviteurs de Dieu ...
Mohammed sentant sa vie encore plus menacée se rendit à Tâ'if, une ville du Hedjaz située à 1370 m d'altitude en croyant que sa famille accepterait de le protéger. A Al-Lah, Mohammed fut lapidé à coups de pierres. C'est dans un état lamentable et comateux que notre pèlerin fut pris en charge par un esclave chrétien noir qui le soigna et lui sauva la vie.
Quelques mois après, Mohammed bien rétabli, servit occasionnellement de négociateur entre deux tribus arabes ( les Aws et les Khazraj ) et trois groupes de juifs. Par le pacte d'Akaba c'est lui qui a rétabli (en 622) la paix entre ses trois communautés. Et c'est encore très affaibli qu'il se rendit à Yatrib, (ancien nom de Médine ) où il trouva ses premiers disciples : 71 hommes et 2 femmes.
Le 16 Juillet 622 les Mecquois vinrent jusqu'à Yatrib pour s'emparer du prophète qui leur échappa de justesse. Il se déplaça pour essayer de persuader plus de quinze tribus à se rallier à sa cause. Pas une seule ne le suivit. Il était très démoralisé lorsqu'il rencontra six juifs de Médine qui attendaient le Messie. Il parvint à les convaincre qu'il était un prophète, ceux-ci l'acceptèrent et lui trouvèrent une douzaine de Médinois qui lui prêtèrent serment de fidélité. Clandestinement et par petits groupes de nouveaux disciples quittèrent La Mecque pour le rejoindre à Médine, malgré que tous leurs biens furent systématiquement confisqués par les Mecquois polythéistes.
C'est en 622 que fut institué l'an 1 de l'Hégire (émigration). A Médine, Mohammed institua une sorte de communauté de multi-religions, arabes, juifs, chrétiens et autres devenaient à la fois : citoyens et défenseurs de la cité, tous furent dotés d'une couverture sociale. Pour un laps de temps, l'œcuménisme existait aux premiers temps de l'Islam!
Mohammed était devenu législateur et chef suprême en cas de litige, de plus, il accordait aux juifs la complète liberté de leur culte. Furieux de voir des caravanes de pèlerins détournées de leur pèlerinage à La Mecque par les Médinois, le ton monta entre les deux cités qui en vinrent à l'affrontement dès le printemps de l'an 624 (an 2 de l'Hégire), le choc entre les deux armées eut lieu à Badr.
L'armée de Mohammed remporta la victoire, malgré l'écrasante supériorité numérique des païens. En souvenir de cet événement le mois de jeûne du Ramadan fut déplacé et mit en concordance avec le jour anniversaire de la première victoire de l'Islam.
Les Mecquois engagèrent alors des mercenaires et envahirent la ville de Médine, mais furent repoussés à UHUD. En 627 les Mecquois avec l'appui de plusieurs tribus du Nord, essayèrent de reprendre Médine, mais qu'elle ne fut pas leur surprise de voir Médine soudainement entourée par un profond fossé, ce moyen de défense stratégique étant à l'époque uniquement utilisé en Syrie et Mésopotamie.
Le prophète reprit l'avantage et en profita pour expulser de Médine les juifs qui contestaient sa valeur de prophète parce qu'il personnalisait trop l'interprétation des textes bibliques par des variantes non conformes aux originaux hébraïques, ce qui eut pour effet que la communauté juive refusa de se battre aux côtés des Médinois. Autre conséquence : les musulmans qui se tournaient auparavant vers Jérusalem pour faire la prière, se tournèrent désormais vers la Ka'bah.
Mohammed proposa ensuite la paix aux Mecquois qu'il négocia avec eux à Hudaibiyah (mars 628) et en profita pour se consacrer à la propagation de sa religion. Hélas son message fut rarement bien accueilli par les souverains étrangers qui massacrèrent beaucoup de gens prêts à embrasser la nouvelle religion monothéiste musulmane.
En Palestine, le préfet de Ma'ân fut mis à mort et crucifié par l'empereur pour s'être converti, de même un ambassadeur musulman fut assassiné en Syrie. Au lieu de punir le coupable l'empereur envoya ses armées pour protéger le coupable contre l'expédition punitive envoyée par le prophète. La bataille eut lieu à Mu'tah. Les païens de la Mecque en profitèrent pour violer l'accord de paix.
En l'an 630, Mohammed à la tête de dix mille hommes, prit La Mecque sans violences et ordonna la destruction des autels aux dieux païens. Les habitants s'étant repentis de leur attitude Mohammed leur accorda son pardon ainsi qu'aux habitants de Tâ'if dont l'armée fut dispersée dans la vallée de Hunaïn.
Mohammed réorganisa son administration, et pendant son pèlerinage de l'adieu institua le pèlerinage du haji, puis retourna à Médine. Le 8 juin 632, après une courte maladie, s'éteignait le fondateur d'une des plus grandes religions du monde qui compte aujourd'hui environ huit cent millions d'adeptes. Excepté sa première femme, il eut durant ses dix dernières années : quatorze épouses.
Rapidement après sa mort, deux femmes se disputeront le pouvoir : Aïcha son épouse favorite d'une part et Fâtima d'autre part, la fille que Mohammed avait eut de Kadhjia sa première femme. Cette querelle allait non seulement entraîner une guerre, des violences et des massacres dans la nouvelle religion, mais également un schisme profond qui séparera les islamistes en deux camps : " les sunnites et les chi'ites... "
Re: Le prophète Mohammed
Peut-on représenter le Prophète en islam ?
L'interdiction de la représentation humaine, dans le monde musulman, n'a jamais été absolue. Y compris en ce qui concerne Mohamed. Retour sur une question toujours disputée… (Nous republions ici un article d'archives.)
Mahomet recevant le Coran de Gabriel. Tiré du Jami' al-Tawarikh (Histoire du Monde) de Rashid al-Din, Tabriz, Perse, 1307.
« Il est interdit de faire des images du Prophète ». L'argument a été répété à l'envi lors de la polémique suscitée par les caricatures danoises de Mohamed. Est-ce aussi sûr ? Le Coran, recueil de la révélation divine transmise à Mohamed, ne condamne clairement que l'idolâtrie, c'est-à-dire le fait d'associer au culte du Dieu unique celui de divinités représentées par des idoles. Mais on n'y trouve pas une interdiction aussi nette que celle prononcée par Dieu dans la Bible : « Tu ne te fabriqueras pas d'idoles, ni aucun objet représentant ce qui est dans les cieux, sur la terre ou dans les eaux sous la terre… » (Exode 20,4). Difficile, donc, de soutenir que le supposé rejet de la représentation par l'image dans l'islam relève de la loi divine…
Reste qu'il y a bien eu des condamnations. Pour ce faire, les juristes musulmans des ixe et xe siècles se sont appuyés sur la sunna, un ensemble de textes où ont été recueillis les propos (hadith) ainsi que les faits et gestes du Prophète. Ces juristes ont justifié leur hostilité à l'égard des images en y puisant trois arguments : le risque de retomber dans l'idolâtrie, leur impureté, ainsi que la condamnation, lors du Jugement dernier, de ceux qui en auront fabriqué, car ils seront incapables de leur insuffler une âme, selon le défi auquel Dieu les soumettra…
Deux précisions s'imposent ici. Dans l'islam, comme dans les autres monothéismes, les notions de pureté et d'impureté servent à distinguer le sacré du profane. Selon un hadith, le Prophète aurait ainsi affirmé qu'un ange n'entrerait jamais dans une pièce où seraient exposées des images… Quant à la capacité d'insuffler une âme, elle est le monopole de Dieu. Sera donc condamné, mais dans l'au-delà, celui qui aura échoué dans la tentative de se faire l'égal de l'unique Créateur…
Pour autant, la condamnation de l'image n'a pas été absolue. D'une part, pour le soufisme, courant mystique de l'islam, « un vrai croyant, s'il ne voit qu'en Dieu et par Dieu, ne voit en toute chose que des manifestations de Dieu, estimait Ibn 'Arabî », rappelle Jean-François Clément, chercheur au CNRS. D'autre part, « l'interprétation de la sunna n'a pas été univoque, car elle rassemble des textes souvent contradictoires », souligne ce fin connaisseur de la civilisation musulmane.
D'où l'ambivalence de cette première jurisprudence, certains juristes condamnant la seule production d'images d'êtres animés, quand d'autres interdisent toutes les formes d'images, y compris celles reproduisant un quelconque élément inanimé de la nature. Mais il se trouve aussi des juristes pour considérer que des images figuratives deviennent licites quand elles sont privées de l'une des parties vitales de l'être animé, la tête par exemple…
Les libertés de la miniature « persane »
Pour bien comprendre cette « querelle des images », il faut la replacer dans son contexte historique. A la fin du ixe siècle, le monde chrétien sort de la crise iconoclaste qui a vu le retour du culte des icônes dans le christianisme byzantin. Déjà considéré comme polythéiste, à cause du dogme de la Trinité, le christianisme devient alors doublement idolâtre aux yeux des musulmans pour qui cette période est celle de la première interprétation des hadith du Prophète. Ainsi, la réponse à la question de l'image tient aussi d'une « affirmation identitaire, celle de l'être musulman, croyant monothéiste absolu, face aux idolâtres trinitaires », souligne Jean-François Clément.
La conséquence principale en est l'interdiction de toute image figurative dans l'espace sacré (mosquées et lieux de prière), et même, jusqu'à une époque récente, dans l'espace public. Mais, la condamnation n'étant pas absolue, un art figuratif peut se développer dans la sphère privée. Il s'exprime magnifiquement, du xive au xvie siècles, dans l'Empire moghol en Inde, dans l'Empire ottoman et en Perse. Pour les théologiens soufis des souverains moghols, cette production ne soulève aucun problème. En Perse et dans l'Empire ottoman, on invente la fameuse « miniature persane », en contournant l'interdit grâce à une stylisation qui empêche toute confusion avec la réalité. Ce refus du réalisme permet de représenter des êtres vivants, y compris le Prophète et ses compagnons. Quitte, pour ne point heurter les plus radicaux des juristes, à voiler parfois leurs visages… Mais cette production de prestige, réservée à la société de cour, est un véritable luxe qui ne survivra pas à l'affaiblissement des empires qui l'ont abritée. L'image figurative disparaît ainsi de l'univers musulman. A l'exception de l'Iran où « l'on trouve couramment, autrefois dans des fresques murales, aujourd'hui sous forme d'autocollants, des représentations d'Ali, gendre de Mahomet et premier imam du chiisme, et de ses descendants directs, Hassan et Hussein, précise Jean-François Clément. Avant la révolution khomeyniste, il y a même eu un retour, sous forme d'affiche ou de poster, de la figure du Prophète. »
Dans l'islam sunnite, en revanche, il faut attendre la fin du XIXe siècle et le renouveau d'une réflexion tendue vers la modernisation de l'islam. Ainsi, l'un des grands penseurs de l'époque, l'Egyptien Mohammed Abdo, considère qu'il n'y a aucun risque que des musulmans modernes transforment des images en idoles. Dès cette période, la gravure et l'imprimerie permettent la production à grande échelle d'images pieuses des prophètes du Coran (Abraham, Noé, Moïse…), à l'exclusion de Mohamed.
Le rigorisme à l'épreuve des médias contemporains
Mais la querelle des images rebondit avec le déploiement du wahhabisme. Fondée au xviiie siècle, cette branche rigoriste du sunnisme s'impose au début du xxe siècle en Arabie Saoudite en prônant le retour à un islam prétendument originel. Son rejet absolu de toute image figurative n'empêchera pourtant pas le développement de la télévision et de la photographie dans l'Arabie actuelle.
Toutefois, les talibans afghans, iconoclastes jusqu'à détruire à l'explosif les bouddhas géants de Bamiyan, ont été formés dans des écoles coraniques wahhabites… Et l'on sait l'influence du wahhabisme dans le « retour » du monde musulman à une tradition plus rigoriste, même si se poursuit, en particulier sur Internet, la diffusion d'images pieuses représentant les grandes figures de l'islam, hormis le Prophète. L'Iran fait encore exception, car on trouve en vente, dans le bazar de Téhéran, des images figurant un Mohamed adolescent. Elles sont tolérées parce qu'il n'a pas encore atteint l'âge adulte, auquel la révélation divine a fait de lui le Prophète le plus vénéré de l'islam…
Illustration contemporaine de ce que la condamnation de l'image dans l'islam, y compris celle de sa figure la plus sacrée, n'a jamais été ni absolue ni permanente. La querelle islamique des images a bien plutôt suivi des phases contrastées, plus ouvertes ou plus fermées selon l'influence du contexte historique, et en connaîtra d'autres, pas forcément iconoclastes…
L'interdiction de la représentation humaine, dans le monde musulman, n'a jamais été absolue. Y compris en ce qui concerne Mohamed. Retour sur une question toujours disputée… (Nous republions ici un article d'archives.)
Mahomet recevant le Coran de Gabriel. Tiré du Jami' al-Tawarikh (Histoire du Monde) de Rashid al-Din, Tabriz, Perse, 1307.
« Il est interdit de faire des images du Prophète ». L'argument a été répété à l'envi lors de la polémique suscitée par les caricatures danoises de Mohamed. Est-ce aussi sûr ? Le Coran, recueil de la révélation divine transmise à Mohamed, ne condamne clairement que l'idolâtrie, c'est-à-dire le fait d'associer au culte du Dieu unique celui de divinités représentées par des idoles. Mais on n'y trouve pas une interdiction aussi nette que celle prononcée par Dieu dans la Bible : « Tu ne te fabriqueras pas d'idoles, ni aucun objet représentant ce qui est dans les cieux, sur la terre ou dans les eaux sous la terre… » (Exode 20,4). Difficile, donc, de soutenir que le supposé rejet de la représentation par l'image dans l'islam relève de la loi divine…
Reste qu'il y a bien eu des condamnations. Pour ce faire, les juristes musulmans des ixe et xe siècles se sont appuyés sur la sunna, un ensemble de textes où ont été recueillis les propos (hadith) ainsi que les faits et gestes du Prophète. Ces juristes ont justifié leur hostilité à l'égard des images en y puisant trois arguments : le risque de retomber dans l'idolâtrie, leur impureté, ainsi que la condamnation, lors du Jugement dernier, de ceux qui en auront fabriqué, car ils seront incapables de leur insuffler une âme, selon le défi auquel Dieu les soumettra…
Deux précisions s'imposent ici. Dans l'islam, comme dans les autres monothéismes, les notions de pureté et d'impureté servent à distinguer le sacré du profane. Selon un hadith, le Prophète aurait ainsi affirmé qu'un ange n'entrerait jamais dans une pièce où seraient exposées des images… Quant à la capacité d'insuffler une âme, elle est le monopole de Dieu. Sera donc condamné, mais dans l'au-delà, celui qui aura échoué dans la tentative de se faire l'égal de l'unique Créateur…
Pour autant, la condamnation de l'image n'a pas été absolue. D'une part, pour le soufisme, courant mystique de l'islam, « un vrai croyant, s'il ne voit qu'en Dieu et par Dieu, ne voit en toute chose que des manifestations de Dieu, estimait Ibn 'Arabî », rappelle Jean-François Clément, chercheur au CNRS. D'autre part, « l'interprétation de la sunna n'a pas été univoque, car elle rassemble des textes souvent contradictoires », souligne ce fin connaisseur de la civilisation musulmane.
D'où l'ambivalence de cette première jurisprudence, certains juristes condamnant la seule production d'images d'êtres animés, quand d'autres interdisent toutes les formes d'images, y compris celles reproduisant un quelconque élément inanimé de la nature. Mais il se trouve aussi des juristes pour considérer que des images figuratives deviennent licites quand elles sont privées de l'une des parties vitales de l'être animé, la tête par exemple…
Les libertés de la miniature « persane »
Pour bien comprendre cette « querelle des images », il faut la replacer dans son contexte historique. A la fin du ixe siècle, le monde chrétien sort de la crise iconoclaste qui a vu le retour du culte des icônes dans le christianisme byzantin. Déjà considéré comme polythéiste, à cause du dogme de la Trinité, le christianisme devient alors doublement idolâtre aux yeux des musulmans pour qui cette période est celle de la première interprétation des hadith du Prophète. Ainsi, la réponse à la question de l'image tient aussi d'une « affirmation identitaire, celle de l'être musulman, croyant monothéiste absolu, face aux idolâtres trinitaires », souligne Jean-François Clément.
La conséquence principale en est l'interdiction de toute image figurative dans l'espace sacré (mosquées et lieux de prière), et même, jusqu'à une époque récente, dans l'espace public. Mais, la condamnation n'étant pas absolue, un art figuratif peut se développer dans la sphère privée. Il s'exprime magnifiquement, du xive au xvie siècles, dans l'Empire moghol en Inde, dans l'Empire ottoman et en Perse. Pour les théologiens soufis des souverains moghols, cette production ne soulève aucun problème. En Perse et dans l'Empire ottoman, on invente la fameuse « miniature persane », en contournant l'interdit grâce à une stylisation qui empêche toute confusion avec la réalité. Ce refus du réalisme permet de représenter des êtres vivants, y compris le Prophète et ses compagnons. Quitte, pour ne point heurter les plus radicaux des juristes, à voiler parfois leurs visages… Mais cette production de prestige, réservée à la société de cour, est un véritable luxe qui ne survivra pas à l'affaiblissement des empires qui l'ont abritée. L'image figurative disparaît ainsi de l'univers musulman. A l'exception de l'Iran où « l'on trouve couramment, autrefois dans des fresques murales, aujourd'hui sous forme d'autocollants, des représentations d'Ali, gendre de Mahomet et premier imam du chiisme, et de ses descendants directs, Hassan et Hussein, précise Jean-François Clément. Avant la révolution khomeyniste, il y a même eu un retour, sous forme d'affiche ou de poster, de la figure du Prophète. »
Dans l'islam sunnite, en revanche, il faut attendre la fin du XIXe siècle et le renouveau d'une réflexion tendue vers la modernisation de l'islam. Ainsi, l'un des grands penseurs de l'époque, l'Egyptien Mohammed Abdo, considère qu'il n'y a aucun risque que des musulmans modernes transforment des images en idoles. Dès cette période, la gravure et l'imprimerie permettent la production à grande échelle d'images pieuses des prophètes du Coran (Abraham, Noé, Moïse…), à l'exclusion de Mohamed.
Le rigorisme à l'épreuve des médias contemporains
Mais la querelle des images rebondit avec le déploiement du wahhabisme. Fondée au xviiie siècle, cette branche rigoriste du sunnisme s'impose au début du xxe siècle en Arabie Saoudite en prônant le retour à un islam prétendument originel. Son rejet absolu de toute image figurative n'empêchera pourtant pas le développement de la télévision et de la photographie dans l'Arabie actuelle.
Toutefois, les talibans afghans, iconoclastes jusqu'à détruire à l'explosif les bouddhas géants de Bamiyan, ont été formés dans des écoles coraniques wahhabites… Et l'on sait l'influence du wahhabisme dans le « retour » du monde musulman à une tradition plus rigoriste, même si se poursuit, en particulier sur Internet, la diffusion d'images pieuses représentant les grandes figures de l'islam, hormis le Prophète. L'Iran fait encore exception, car on trouve en vente, dans le bazar de Téhéran, des images figurant un Mohamed adolescent. Elles sont tolérées parce qu'il n'a pas encore atteint l'âge adulte, auquel la révélation divine a fait de lui le Prophète le plus vénéré de l'islam…
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