Le yézidisme. Les Yézidis.

Les Yézidis croient en un Dieu unique entouré de sept anges dont Le Satan nommé Malek Tawous. 

Les Yézidis ne croient pas à l’au-delà mais à la résurrection de l’âme. 

Chaque naissance est le retour d’un ancien ! Les Yézidis sont appelés bâténi, ce qui signifie porteur d’une foi ésotérique. 

En général, ils ne dévoilent pas leur croyance et comme la communauté est fermée dans ce sens qu’elle n’accueille pas de nouveaux adeptes par conversion, il n’y a pas de prosélytisme non plus. Un Yézidi doit être né de parents yézidis. Donc c’est une sorte de caste très fermée. C’est, peut-être, la raison pour laquelle à l’époque de Saddam Hussein, cette communauté souvent persécutée, a connu une période de paix. 

Leur livre sacré s’appelle « ketab-e Jelveh » et leur lieu saint c’est la vallée de Lalesh près de Sinjar. C’est en quelque sorte leur Mecque, ils s’y rendent pour faire leur « Hajj ».




La société religieuse est librement organisée, dans ce sens qu’il n’y a pas de structure ou de hiérarchie centralisée. En revanche, ils y a des Cheikhs et des Emirs qui accomplissent certaines pratiques religieuses. Il n’y a pas de prière fixe, mais c’est souvent au coucher du Soleil que, seul ou en groupe, on récite des oraisons. 

Un Yézidi peut observer le jeûne pendant trois jours ou 6 mois… Donc, là non plus, aucune règle stricte. En principe, un Yézidi ne peut pas se marier avec une personne d’une autre religion. Bien évidemment, de rares cas existent, surtout parmi les adeptes qui ont quitté l’Irak et se sont installés depuis des années en Occident.

Pour les musulmans dévots, être attablé avec un Yézidi est un acte prohibé. Les chiites les considèrent comme ennemis, car partisans de Yézid 1er, homme sur l’ordre de qui Hussein, le troisième imam chiite, a été massacré en compagnie de ses fidèles, près de Kerbela ; et pour les sunnites, ils sont des hérétiques. Ainsi, les Yézidis sont depuis longtemps l’objet de menaces et de persécution de la part des musulmans intégristes de tout bord.

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Prix Sakharov : Nadia Murad Basee et Lamia Haji Bachar, esclaves sexuelles de l’EI devenues icônes yézidies

DISTINCTION Les lauréates du prix Sakharov 2016 ont enduré un calvaire aux mains du groupe État islamique…



Lamia Haji Bachar (à gauche) et Nadia Murad Basee (à droite) sont les lauréates du prix Sakharov 2016. - SIPA/AFP

Le Parlement européen a choisi aujourd’hui d’attribuer son prix Sakharov 2016 « pour la liberté de l’esprit » à deux femmes yézidies d’Irak rescapées de l’organisation État islamique.

Nadia Murad Basee et Lamia Haji Bachar sont devenues des figures de la défense de la communauté yézidie, après avoir vécu un cauchemar comme de nombreuses jeunes filles enlevées et forcées à l’esclavage sexuel.
Nadia Murad Basee violée et vendue plusieurs fois

Frêle Irakienne de 23 ans à la voix douce, Nadia Murad Basee a été enlevée dans son village de Kocho, près de Sinjar dans le nord de l’Irak, en août 2014, puis conduite de force à Mossoul, bastion de l’EI et cible aujourd’hui de la coalition internationale. Torturée, elle dit avoir subi de multiples viols collectifs, avant d’être vendue plusieurs fois comme esclave sexuelle.

« La première chose qu’ils ont faite, c’est de nous forcer à nous convertir à l’islam. Après, ils ont fait ce qu’ils ont voulu », a raconté Nadia il y a quelques mois dans une interview à l’AFP. Dans un discours poignant en décembre devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York, elle a évoqué son « mariage » avec l’un de ses ravisseurs : il l’a battue, lui a ordonné de se maquiller et de porter des vêtements moulants.

Grâce à l’aide d’une famille musulmane de Mossoul chez qui elle logeait, Nadia obtient des papiers d’identité lui permettant de gagner le Kurdistan irakien. Depuis septembre, Nadia est ambassadrice de bonne volonté de l’ONU, travaillant à faire connaître le sort des victimes du trafic d’êtres humains.

Ce prix, « reconnaissance de la souffrance des femmes yézidies et du peuple yézidi, est un profond message au groupe terroriste EI, par lequel le monde libre condamne son inhumanité criminelle et honore ses victimes », a affirmé dans un communiqué publié à Washington la jeune femme. « Cette récompense est un message puissant (…) à notre peuple et aux plus de 6.700 femmes, filles et enfants devenus des victimes de l’esclavage et du trafic d’êtres humains de l’EI, disant que le génocide ne se répétera pas. »

>> A lire aussi : Bataille de Mossoul. Comment l’État islamique va-t-il se défendre face à la coalition internationale?
Lamia Haji Bachar torturée et brûlée

Le calvaire de Lamia Haji Bachar, 18 ans, elle aussi originaire de Kocho et enlevée lorsqu’elle avait 16 ans, ressemble tragiquement à celui de Nadia. Pendant ses vingt mois de captivité, elle a tenté de s’échapper à maintes reprises. Lorsqu’elle y parvient finalement, la jeune fille tombe dans les mains d’un directeur d’hôpital irakien qui abuse également d’elle.

A nouveau, elle parvient à s’enfuir avec ses amies. Mais alors qu’elles traversent un champ de mines, l’une d’elles est tuée par l’un des engins tandis que Lamia est grièvement blessée, explique Mirza Dinnayi, fondatrice de l’organisation germano-irakienne Air Bridge Iraq, qui s’occupe de la jeune fille depuis son arrivée en Allemagne cette année.

Le visage de Lamia, dont la peau est brûlée, porte les stigmates de l’explosion qui a aussi emporté son œil droit. A présent, Lamia vit avec sa sœur dans le sud de l’Allemagne où elle se reconstruit après les horreurs infligées par l’EI