Le Livre Noir des Yézidis
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Le Livre Noir des Yézidis
Le Livre Noir des Yézidis
Les Yezidis représentent un groupe religieux qui remonte au XIIe siècle selon certains, mais qui semble en fait bien plus ancien. Leurs croyances sont un mélange d’éléments chrétiens, islamiques, gnostiques et zoroastriens. Le terme « Yezidis » provient du perse « ange » ou « être divin » et l’on doit donc comprendre les Yezidis comme étant les adorateurs de l’Ange plutôt que du démon, même si l’Ange qu’ils adorent est bien Lucifer sous la forme de Melek Taus, le Démiurge issu de l’Inconnaissable et Invisible Un. Melek Taus n’est, cependant, pas l’ange déchu de la tradition chrétienne, mais bien plutôt un Archange (comme nous le lirons dans les textes ci-dessous) directeur du Monde physique…
Les Yezidis révèrent Melek Taus ou l’Ange Paon que certains associent à Lucifer, cependant, il convient de ne pas confondre ce Lucifer avec l’imagerie chrétienne car les Yezidis le considèrent comme le chef des anges et le créateur du monde matériel. Melek Taus est représenté sous la forme du Paon, dont une représentation en bronze est conservée dans le Sanctuaire et dévoilée aux fidèles durant les fêtes sacrées. Il est intéressant de noter d’ailleurs l’utilisation du Paon comme symbole de leur divinité, car cet oiseau est inconnu dans le Moyen-Orient et semble avoir des origines indiennes.
Malak Taus, signifie donc Ange Paon, vient de Malik, « roi », et Tauus qui correspond à son homonyme Tauus qui signifie « terre verte ». Si l’on entend Malak au sens où l’entend Ghazali, on peut voir que la prétendue idole des Yezidis n’est qu’une allégorie de deux mots qui remontent au Soufisme ! Car ces deux mots sont également utilisés par les soufis.
Outre la figure du Paon, les Yezidis adorent également la figure du Serpent au travers d’une statue qu’ils noircissent de suie, noircissement qui se réfère, selon Idris Shah, au mot FEHM (charbon).
Ce serpent est loin d’être le symbole du mal, comme dans nos traditions, mais se réfère à l’antique doctrine de la régénération par la mue. En arabe, serpent se dit « hayyat » qui se rapproche du mot « hayyat », vie. Le sens du serpent noir serait donc : « Sagesse de la vie ».
L’incompréhension quant à leurs croyances est issue du grand secret que les Yezidis ont projeté sur leur religion et leurs textes sacrés. De plus et malheureusement, le monde occidental connut les Yezidis par des sources étranges, c’est ainsi que l’on doit à Szandor LaVey et à son livre Rituels Sataniques, ce qui est censé être un rituel Yezidis. De là provient l’erreur de nombre d’Occidentaux quant au caractère sataniste des Yezidis.
Les Yezidis prient deux fois par jour en direction du soleil, le mercredi est considéré comme jour saint et le samedi est le jour de repos. Le centre religieux des Yezidis est dans la ville de Lalish, dans le nord de l’Iraq où se trouve la tombe du Sheikh Adi ibn Mustapha qui fut le réformateur de la religion yézidi au XIIe siècle. « On ne connaît rien à son sujet qui ne soit de la plus pure orthodoxie. Cependant c’était un soufi, et les doctrines secrètes du soufisme ont toujours été soupçonnées de panthéisme, de même que les sectes soufies l’étaient d’entretenir d’anciennes croyances » (L’Ange Paon, Lady Drower, 1941, p. 152).
La principale fête Yezidis est la Fête de Lam en octobre, durant laquelle les fidèles se rendent en pèlerinage sur la tombe de sheikh Adi à Lalish. Cette fête est une célébration de la Création et prend place à la même époque que les anciens rites zoroastriens ou mithraïques. D’ailleurs, l’anniversaire de la naissance de Melek Taus est fêté à la mi-décembre, ce qui rappelle la fête du Sol invictus de Mithra et des autres grandes figures divines solaires, comme le Christ.
La société des Yezidis se répartit en sept classes différentes :
– Le Sheikh qui est le gardien de la tombe de Sheikh Adi et qui descend de l’Imam Hasan-al-Basri. Rien dans la société yezidi ne peut se faire au niveau légal ou administratif sans la signature du Sheikh. Son signe distinctif réside dans une ceinture qu’il porte, ainsi que par des gants blancs.
– L’Émir qui descend de Yezid. La qualité d’Émir repose sur l’existence d’un arbre généalogique qui se transmet de père en fils et qui remonte à Yezid lui-même. Ce sont les Émirs qui sont chargés des affaires mondaines de la société yezidi.
– Le Kawwal qui est chargé de la garde des tambours et des flûtes et chante les hymnes sacrés.
– Le Pîr qui est chargé des fêtes.
– Le Kochack qui enseigne les choses religieuses, qui est chargé des sépultures et de l’interprétation des rêves.
– Le Fakir qui instruit les enfants dans les choses religieuses. Il sert le Sheikh Adi.
– Le Mulla qui instruit les enfants, garde les livres et les mystères de la religion.
Toutefois, cette répartition n’est acceptée par tous et il semble que les fantasmes propagés par les occultistes soient là aussi source d’erreurs. Selon Idris Shah, qui reste une source d’information bien plus fiable, les Yezidis sont répartis en trois classes, calquées sur les classes des groupes soufis : les Pîr, les Fakirs et les Babas.
Ecriture Yezidi
Nous présentons à présent quelques textes religieux uniques qui devraient aider l’étudiant et le chercheur à mieux comprendre une pensée mal appréhendée jusqu’ici :
– Qu’ret al-Yezid ou Révélation de Melek Taus ;
– Meshaf Resh ou Livre Noir ;
– Kitab el-Jelwah ou Livre de la Révélation [extraits] ;
– L’Hymne au Sheikh Adi.
==============================
Au commencement L’Invisible fit sortir de Son Ame précieuse une perle blanche.
Et Il créa un oiseau sur le dos duquel Il plaça la perle, et là Il reposa durant quarante milles ans.
Alors, au premier jour, le dimanche, Il créa un Ange nommé Izraël.
Il est l’Archange de tous les Anges, Lui qui est Melek Taus, l’Ange Paon.
Il est le premier qui est, et qui sait qu’Il est ; car l’Unique ne peut rien savoir.
A chaque autre jour de la semaine, l’Unique créa des Anges afin qu’ils servent Melek Taus.
Après cela, l’Invisible se retira en Lui-même et Il n’agit alors plus ; mais Melek Taus resta afin d’agir.
Considérant la stérilité de l’éther, Il créa la forme des Sept Cieux, la Terre, le Soleil et la Lune.
Il créa l’humanité, les animaux, les oiseaux et les bêtes sans les poches de Son Manteaux.
Ensuite, Il fit sortir l’homme de la Perle accompagné par les Anges.
Il cria fortement devant la Perle qui se brisa alors en quatre morceaux.
Il fit couler l’eau de la Perle et l’eau devint la Mer.
Ensuite, Il créa un bateau qu’Il pilota durant trente milles ans.
Après cela, Melek Taus vint et vécu parmi les hommes de la cité de Lâlish, où son Temple demeure encore aujourd’hui.
Il éleva Sa Voix et la mer devint solide et devint la Terre.
Ensuite, Melek Taus apporta deux morceaux de la Perle blanche.
Il en plaça un sous la Terre et l’autre fut placée à la porte des Cieux.
Ensuite, Il plaça en chacun d’eux le Soleil et la Lune.
Des morceaux épars de la Perle blanche, Il créa les étoiles qu’Il suspendit dans le ciel afin de l’en décorer.
Et Il créa les arbres fruitiers et les plantes sur le sol et les montagnes afin d’embellir la Terre.
Et Il créa un Trône au-dessus du Trône.
Alors, le Grand Seigneur, Melek Taus, dit aux Anges : « Je veux créer Adam et Eve afin qu’ils donnent naissance à l’humanité. De la semence d’Adam naîtra un Prophète, et de lui descendront tous les hommes sur la terre ; ensuite ce peuple à Moi, Melek Taus, et ces peuples seront les Yezidis.
Et il en fut ainsi !
Au commencement L’Invisible fit sortir de Son Ame précieuse une perle blanche.
Et Il créa un oiseau sur le dos duquel Il plaça la perle, et là Il reposa durant quarante milles ans.
Alors, au premier jour, le dimanche, Il créa un Ange nommé Izraël.
Il est l’Archange de tous les Anges, Lui qui est Melek Taus, l’Ange Paon.
Il est le premier qui est, et qui sait qu’Il est ; car l’Unique ne peut rien savoir.
A chaque autre jour de la semaine, l’Unique créa des Anges afin qu’ils servent Melek Taus.
Après cela, l’Invisible se retira en Lui-même et Il n’agit alors plus ; mais Melek Taus resta afin d’agir.
Considérant la stérilité de l’éther, Il créa la forme des Sept Cieux, la Terre, le Soleil et la Lune.
Il créa l’humanité, les animaux, les oiseaux et les bêtes sans les poches de Son Manteaux.
Ensuite, Il fit sortir l’homme de la Perle accompagné par les Anges.
Il cria fortement devant la Perle qui se brisa alors en quatre morceaux.
Il fit couler l’eau de la Perle et l’eau devint la Mer.
Ensuite, Il créa un bateau qu’Il pilota durant trente milles ans.
Après cela, Melek Taus vint et vécu parmi les hommes de la cité de Lâlish, où son Temple demeure encore aujourd’hui.
Il éleva Sa Voix et la mer devint solide et devint la Terre.
Ensuite, Melek Taus apporta deux morceaux de la Perle blanche.
Il en plaça un sous la Terre et l’autre fut placée à la porte des Cieux.
Ensuite, Il plaça en chacun d’eux le Soleil et la Lune.
Des morceaux épars de la Perle blanche, Il créa les étoiles qu’Il suspendit dans le ciel afin de l’en décorer.
Et Il créa les arbres fruitiers et les plantes sur le sol et les montagnes afin d’embellir la Terre.
Et Il créa un Trône au-dessus du Trône.
Alors, le Grand Seigneur, Melek Taus, dit aux Anges : « Je veux créer Adam et Eve afin qu’ils donnent naissance à l’humanité. De la semence d’Adam naîtra un Prophète, et de lui descendront tous les hommes sur la terre ; ensuite ce peuple à Moi, Melek Taus, et ces peuples seront les Yezidis.
Et il en fut ainsi !
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Qu’ret al-Yezid ou Révélation de Melek Taus
C’est pourquoi, il est vrai que Ma connaissance dépasse la Vérité de tout ce qui est,
Et Ma sagesse n’est pas séparée de Mon cœur,
Et la Manifestation de Ma descendance est claire pour vous,
Et lorsque cela sera révélé aux Enfants d’Adam, alors l’on verra […]
Et beaucoup trembleront alors.
Toutes les habitations et les espaces désertiques sont en réalité Ma création,
Et qui sont en Mon pouvoir, non en celui des faux dieux ;
C’est pourquoi, Je suis Celui vers Qui les hommes viennent afin de m’adorer justement,
Et non les faux dieux de leurs livres, écrits faussement ;
Mais ils viennent à Moi, un Paon de bronze et d’or,
Les ailes déployées sur la Ka’aba et le Temple et l’Eglise.
Et dans le lieu secret de Ma sagesse, il est connu qu’il n’y a d’autre Dieu que Moi-même, l’Archange qui dirige les Anges, Melek Taus.
Sachant cela, qui ose nier ?
Sachant cela, qui ose ne pas M’adorer ?
Sachant cela, qui ose adorer les faux dieux du Coran et de la Bible ?
Sache que celui qui Me connaît sera envoyé en Mon jardin paradisiaque !
Mais les Yezidis qui ne me connaissent pas seront plongés dans l’affliction.
Dis alors que Je suis l’unique et exalté Archange ;
Et Je rendrai prospère Ceux que Je désire rendre prospères.
Dis que Je suis Le seul à devoir être adoré dans les Tours de Lalish,
Et des Monts Ararat à la Mer de l’Ouest.
Meshaf Resh ou Livre Noir
Au commencement, Dieu créa la Perle Blanche à partir de Sa Précieuse Essence ; et Il créa un oiseau appelé Anfar. Et Il plaça la Perle sur Son dos, et y reposa durant quarante mille ans.
Au premier jour, le dimanche, Il créa un Ange appelé Azazil, qui est Taus Melek (l’Ange Paon), le chef de tous.
Lundi, Il créa Darda’il, qui est Sheikh Hassan.
Mardi, Il créa Israfil qui est Sheikh Shams.
Mercredi, Il créa Jibra’il (Gabriel) qui est Sheikh Abu Beikr.
Jeudi, Il créa Azra’il qui est Sajadin.
Vendredi, Il créa l’Ange nommé Shemna’il qui est Nasiru’d-Din.
Samedi, Il créa l’Ange Nura’il qui est […]
Il fit de Melek Taus le chef de tous.
Ensuite, Il créa la forme des Sept Cieux, et la Terre, et le Soleil, et le Lune […]
Il créa l’humanité, les animaux, les oiseaux, les bêtes et les plaça dans les plis de Son Manteau, et Il s’éleva de la Perle accompagné par les Anges.
Ensuite Il projeta un grand cri sur la Perle qui se brisa en tombant en quatre pièces, et l’eau sorti d’elle et devint la mer […]
Ensuite, Il créa Gabriel sous la forme d’un oiseau et Il remit en ses mains les quatre directions. Ensuite, Il créa un bateau et navigua dessus durant trente milles ans, après quoi Il vint s’établir à Lalish […]
Il commanda ensuite à Gabriel de prendre deux morceaux de la Perle Blanche, une qu’il plaça sous la terre alors que l’autre fut placée à la Porte des Cieux. Il plaça alors à l’intérieur de ces morceaux, le soleil et la lune. Et Il créa les étoiles à partir des débris de la Perle […]
Ensuite, Il dit : « O Anges, Je vais créer Adam et Eve, et en ferai des êtres humains, et d’eux, deux naîtront, Shehr ibn Jebr, et de lui naîtra le peuple de Azazel sur la terre, la descendance de Taus Melek, qui est le peuple Yezidis. Ensuite j’enverrai Sheikh Adi ben Mustapha du pays de la Syrie, et Je le ferai résider à Lalish ».
Ensuite, le Seigneur descendit sur la Terre Sainte et commanda à Gabriel de prendre la terre des quatre directions du monde : l’air, la terre, le feu et l’eau. Il fit l’homme et y fixa une âme par Son pouvoir. Ensuite, Il commanda à Gabriel de placer Adam dans le Paradis, où il pourrait manger des tous les fruits des arbres, sauf d’un seul.
Après cent ans, Taus Melek dit à Dieu : « Comment Adam pourra-t-il s’accroître et où est sa descendance ? » Dieu lui dit « A toi ai-je donné autorité et administration ». Alors il alla vers Adam et lui dit : « As-tu mangé du fruit ? » Il répondit « Non , car Dieu m’a interdit de le faire et m’a dit de ne point en manger ». Melek Taus lui dit alors « Si tu en manges tout ira mieux pour toi ». Mais après qu’il en ait mangé, son estomac grossi et Taus Melek le fit sortir du Paradis et reparti vers les Cieux. Alors Adam souffrit de son estomac distendu mais Dieu lui envoya un oiseau, qui l’aida et le soigna. Gabriel resta absent encore cent ans et Dieu commanda à Gabriel d’aller vers Adam et de créer Eve à partir de la côte gauche d’Adam.
[…]
Kitab el-Jelwah ou Livre de la Révélation [extraits]
Ce texte sacré ne doit pas être lu par ceux qui ne sont Yezidis, c’est pourquoi, il est rare de pouvoir en lire des traductions. Nous offrons ici quelques extraits « charitables ».
« Melek Taus existait avant toutes les créatures. Il envoya Son serviteur en ce monde afin de mettre en garde et de séparer son peuple élu de l’erreur : d’abord par la tradition orale, ensuite par ce livre Jilwah, qu’il n’est pas permis aux étrangers de lire ou de regarder.
Première section.
J’étais, et Je suis maintenant, et Je serai de toute éternité, chef de toutes les créatures et ordonnateur des affaires et des faits de ceux qui sont sous Ma garde. Je suis à présent à portée de main de ceux qui ont confiance en Moi et qui m’invoquent dans les périodes de besoins, il n’existe aucun lieu vide de Moi et où Je ne sois présent.
Je suis concerné par tous les événements que les étrangers nomment « mauvais » car ils ne sont pas faits selon leurs désirs. Chaque époque a un Régent, et cela selon Mon Conseil. Chaque génération change avec le Chef de ce Monde, afin que chacun dirige à son tour et que les cycles d’accomplissent. J’accorde indulgence aux mérites justes… Celui qui s’oppose à Moi le regrettera et sera châtié. Les autres dieux ne peuvent interférer dans Mon Œuvre : quoiqu’elle soit, c’est Moi qui détermine ce qu’elle est.
Je récompense et punis la progéniture d’Adam selon les différents modes dont J’ai connaissance. En Mes mains réside le contrôle de la terre, de ce qui est dessus et en dessous […] Je donne et Je prend, Je rends riche ou pauvre, Je rends heureux, Je rends malheureux, selon les saisons et le temps […]
Je guide sans écriture. Je punis ceux qui contreviennent à Mes lois dans les autres mondes. Les fils d’Adam ne connaissent pas ces choses qui sont déterminées, c’est pourquoi ils tombent dans l’erreur […] Je rends manifestes Mes signes et merveilles à ceux qui les reçoivent et les recherchent […]
Les saisons sont quatre et les éléments sont quatre ; J’ai mis en sécurité cela pour le bien-être de Mes créatures. Les écrits des étrangers sont acceptés par Moi pour autant qu’ils s’accordent avec les ordonnances et ne les contredisent point ; car, pour la plus grande partie, ils furent pervertis.
Il y en a trois qui s’opposent à Moi et trois noms que Je hais. […]
Cinquième section.
Honore Mon symbole et Mon lignage, car cela te rappellera ce que tu as négligé de Mes lois et ordonnances.
Sois obéissant à Mes serviteurs et écoute ce qu’ils ont à te communiquer de la connaissance de l’Invisible qu’ils reçurent de Moi. »
Original du Kitab el-Jelwah
L’Hymne au Sheikh Adi.
« Ma compréhension entoure la vérité des choses,
Et ma vérité est mêlée en moi.
Et la vérité de ma descendance se pose par elle-même ;
Et lorsqu’elle fut connue, elle fut en même temps en moi.
Tous ceux qui sont dans l’univers sont sous moi,
Et tous les lieux habitables et les déserts,
Et toute chose créée est sous moi.
Je suis la puissance directrice, précédant tout ce qui est.
Et je suis celui qui dit la parole vraie.
Et je suis le juge juste, et le chef de la terre.
Je suis celui que les hommes adorent pour ma gloire,
Venant à moi et embrassant mes pieds.
Je suis celui qui ouvre les cieux.
Je suis celui qui cria au commencement.
Et je suis le Sheikh, le seul et unique.
Je suis celui qui se révèle par lui-même et qui révèle toutes choses.
Je suis celui vers qui viennent tous les hommes créés,
En soumission ils embrassent mes pieds.
[…]
Et je suis Adi Es-Shami, le fils de Moosafir.
Le Miséricordieux m’a assignés des noms,
Les trônes célestes, le siège, et les sept cieux et la terre.
Dans le secret de ma connaissance il n’y a d’autre Dieu que moi.
O hommes, ne me niez pas mais soumettez-vous !
Au Jour du Jugement vous serez heureux de me rencontrer.
Celui qui meurt dans mon amour, je le placerai dans mon Paradis selon ma volonté et mon plaisir.
[…]
Je dis que je suis l’unique et l’exalté.
Je crée et rends riche ceux que je veux.
Prière à moi seul, et toutes choses sont de mon fait.
Et l’univers est illuminé par mes bienfaits.
Je suis le roi quoi se sacre et magnifie lui-même ».
;Melek Taus, par László Szalai,
Re: Le Livre Noir des Yézidis
Le centre spirituel yézidi de Lalesh
Le centre spirituel de Lalesh est le plus haut lieu du yézidisme. La tombe de Cheikh Adi, le grand réformateur du yézidisme au XIIe siècle, est le point focal de tout pèlerinage. Dans la tradition religieuse yézidie, Dieu seul vit dans cette vallée, c´est pourquoi il n´y a aucune habitation. Ainsi, à Lalesh, la nature et l'architecture composent un espace sacré, dans lequel chaque pierre, chaque édifice, chaque plante a un sens spirituel.
Comment une terre sacrée qui unit tant de religions, qui toutes sans exception prêchent la tolérance et l’amour, a t-elle pu engendrer aussi tout au long de l’histoire autant de haines et de conflits ? Ce film tente, à défaut de trouver de réponse, de mettre en exergue ce paradoxe.
En six mille ans de civilisation, la Mésopotamie a légué à l’Irak d’aujourd’hui un héritage religieux considérable. Elle doit cette richesse à la mythologie sumérienne -à laquelle la Bible emprunta l’histoire de la création du monde et du déluge-, aux trois grandes religions monothéistes, mais aussi à toutes les autres religions qui survivent encore dans certains villages. On compte par exemple la religion des manichéens, des yasidis, ou des mandéens, qui seraient encore 15 000 en Irak.
Villes et monuments ont été détruits, restaurés, rasés, reconstruits, mais dans cette « terre biblique », ni le christianisme, ni l'islam ne sont parvenus à briser la continuité de la mémoire ou du temps.
A travers des rituels ancestraux - cérémonie de l’eau, cérémonie du feu, , nouvel an persan et kurde - nous allons nous intéresser aux principales religions qui se sont distinguées dans le temps et qui ont laissé des traces sur le plan social, politique et linguistique.
Le centre spirituel de Lalesh est le plus haut lieu du yézidisme. La tombe de Cheikh Adi, le grand réformateur du yézidisme au XIIe siècle, est le point focal de tout pèlerinage. Dans la tradition religieuse yézidie, Dieu seul vit dans cette vallée, c´est pourquoi il n´y a aucune habitation. Ainsi, à Lalesh, la nature et l'architecture composent un espace sacré, dans lequel chaque pierre, chaque édifice, chaque plante a un sens spirituel.
Comment une terre sacrée qui unit tant de religions, qui toutes sans exception prêchent la tolérance et l’amour, a t-elle pu engendrer aussi tout au long de l’histoire autant de haines et de conflits ? Ce film tente, à défaut de trouver de réponse, de mettre en exergue ce paradoxe.
En six mille ans de civilisation, la Mésopotamie a légué à l’Irak d’aujourd’hui un héritage religieux considérable. Elle doit cette richesse à la mythologie sumérienne -à laquelle la Bible emprunta l’histoire de la création du monde et du déluge-, aux trois grandes religions monothéistes, mais aussi à toutes les autres religions qui survivent encore dans certains villages. On compte par exemple la religion des manichéens, des yasidis, ou des mandéens, qui seraient encore 15 000 en Irak.
Villes et monuments ont été détruits, restaurés, rasés, reconstruits, mais dans cette « terre biblique », ni le christianisme, ni l'islam ne sont parvenus à briser la continuité de la mémoire ou du temps.
A travers des rituels ancestraux - cérémonie de l’eau, cérémonie du feu, , nouvel an persan et kurde - nous allons nous intéresser aux principales religions qui se sont distinguées dans le temps et qui ont laissé des traces sur le plan social, politique et linguistique.
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Le Livre Noir des Yézidis
C'est vrai que cette "religion" est assez mystérieuse..
Les Yézidis, ces hommes “qui adorent Dieu et respectent Satan“
Visite d'une famille de Yézidis, installée dans la plaine de Ninive, près du Monastère d'Al-Qosh Raphaëlle Autric
Toujours en compagnie du père Gabriel du monastère Sainte Marie d'Al-Quosh, l'association Fraternité en Irak est allée à la découverte des fidèles du Yézidisme, une religion mystérieuse qui emprunte des éléments aux trois grands monothéismes, et qui pratique l'endogamie.
Le pick-up s’avance à faible allure sur la piste rocailleuse, les soubresauts du véhicule nous secouent dans la remorque. Il est 22h : nous avons à peine eu le temps d’avaler notre dîner que le père Gabriel, le "padre andiamo" comme nous nous plaisons maintenant à le surnommer, nous a déjà embarqués pour une virée nocturne. Nous avons rendez-vous avec ces hommes "qui adorent Dieu et respectent Satan", ainsi que le définit le prêtre.
Les Yézidis, adeptes d’une religion mystérieuse qui ont élu domicile pour la plupart dans la plaine de Ninive. Quelques kilomètres seulement séparent le monastère d’Al-Qosh où nous dormons et un de leurs villages. Notre première impression est assez dérangeante : on nous avait prévenus que ces hommes vivaient reclus, presque cachés et qu’ils pratiquaient l’endogamie ; dès l’entrée du village, nous voici dans des ruelles étroites, pleines de boue et de détritus, les eaux d’égouts semblent circuler à même le sol, il n’y a pour ainsi dire pas de voierie et presque pas d’éclairage public.
A notre grand étonnement, c’est tout l’inverse qui nous attend chez nos hôtes, une famille qui connaît bien le prêtre et est ravie de nous accueillir : murs bien crépis, écran plat, canapés luxueux, diffuseur d’odeur, bref, un confort "à l’occidentale". Nos hôtes sont tout sourire : comme ils nous le disent, ils n’ont pas l’habitude d’avoir de la visite. Ils nous proposent de partager le pain, accompagné d’un fromage fait maison. En l’acceptant, nous leur exprimons notre gratitude et notre amitié. En effet par le passé on avait coutume de dire que quiconque mangerait avec un Yézidi deviendrait impur.
Cette petite communauté d’environ 100 000 âmes traîne cette réputation d’intouchable depuis fort longtemps. Il faut remonter aux origines de cette mouvance, dans la genèse troublée de l’islam : à la mort du troisième successeur de Mahomet, les musulmans se sont déchirés entre sunnites et chiites, mais d’autres croyances dissidentes ont vu le jour, en particulier dans cette région du Kurdistan à la frontière entre l’Iran et l’Irak.
Le Yézidisme mêle par ailleurs à cet héritage musulman des éléments plus anciens du zoroastrisme (métempsychose, dualisme entre le bien et le mal), de judaïsme et de christianisme (baptême, vénération de la Vierge Marie et du Christ) : c’est un syncrétisme.
Bien que monothéistes, les Yézidis croient que Dieu a confié la direction des affaires terrestres à Malek Taous, littéralement "l’ange-paon", qu’ils adorent également, ce qui leur vaut de la part des musulmans les accusations de satanisme. Il reste difficile d’en savoir plus : nos amis ne sont pas très causants sur leur religion. On dit qu’une grande part de leurs croyances se base sur la tradition orale et que personne n’a jamais vu leurs livres saints.
Depuis des siècles, cette petite minorité fait l’objet de persécution. Ils ont d’ailleurs payé un lourd tribut depuis la chute de Saddam : en dépit de leur volonté de rester à l’écart de tous les conflits politiques et confessionnels, ils ont été la cible d’attentats en août 2007 près de Mossoul, qui se sont soldés par près de 400 morts. Notre visite, en compagnie du père Gabriel qui les connaît bien, est une manière de montrer qu’on ne les oublie pas.
Avant de repartir ils nous montrent avec fierté leur sanctuaire à l’architecture si particulière : une pièce très sombre dans laquelle on pénètre par une petite porte basse, sans poser le pied sur le seuil. Un dôme en étoile surmonte le bâtiment. Au retour, alors que nous sommes à l’arrière du pick-up, la chaleur de l’air nous brûle encore la peau.
> Lire tous les articles du carnet de bord de l'association "Fraternité en Irak"
http://www.lavie.fr/religion/les-yezidis-ces-hommes-qui-adorent-dieu-et-respectent-satan-12-08-2011-18992_10.php
Les Yézidis, ces hommes “qui adorent Dieu et respectent Satan“
Visite d'une famille de Yézidis, installée dans la plaine de Ninive, près du Monastère d'Al-Qosh Raphaëlle Autric
Toujours en compagnie du père Gabriel du monastère Sainte Marie d'Al-Quosh, l'association Fraternité en Irak est allée à la découverte des fidèles du Yézidisme, une religion mystérieuse qui emprunte des éléments aux trois grands monothéismes, et qui pratique l'endogamie.
Le pick-up s’avance à faible allure sur la piste rocailleuse, les soubresauts du véhicule nous secouent dans la remorque. Il est 22h : nous avons à peine eu le temps d’avaler notre dîner que le père Gabriel, le "padre andiamo" comme nous nous plaisons maintenant à le surnommer, nous a déjà embarqués pour une virée nocturne. Nous avons rendez-vous avec ces hommes "qui adorent Dieu et respectent Satan", ainsi que le définit le prêtre.
Les Yézidis, adeptes d’une religion mystérieuse qui ont élu domicile pour la plupart dans la plaine de Ninive. Quelques kilomètres seulement séparent le monastère d’Al-Qosh où nous dormons et un de leurs villages. Notre première impression est assez dérangeante : on nous avait prévenus que ces hommes vivaient reclus, presque cachés et qu’ils pratiquaient l’endogamie ; dès l’entrée du village, nous voici dans des ruelles étroites, pleines de boue et de détritus, les eaux d’égouts semblent circuler à même le sol, il n’y a pour ainsi dire pas de voierie et presque pas d’éclairage public.
A notre grand étonnement, c’est tout l’inverse qui nous attend chez nos hôtes, une famille qui connaît bien le prêtre et est ravie de nous accueillir : murs bien crépis, écran plat, canapés luxueux, diffuseur d’odeur, bref, un confort "à l’occidentale". Nos hôtes sont tout sourire : comme ils nous le disent, ils n’ont pas l’habitude d’avoir de la visite. Ils nous proposent de partager le pain, accompagné d’un fromage fait maison. En l’acceptant, nous leur exprimons notre gratitude et notre amitié. En effet par le passé on avait coutume de dire que quiconque mangerait avec un Yézidi deviendrait impur.
Cette petite communauté d’environ 100 000 âmes traîne cette réputation d’intouchable depuis fort longtemps. Il faut remonter aux origines de cette mouvance, dans la genèse troublée de l’islam : à la mort du troisième successeur de Mahomet, les musulmans se sont déchirés entre sunnites et chiites, mais d’autres croyances dissidentes ont vu le jour, en particulier dans cette région du Kurdistan à la frontière entre l’Iran et l’Irak.
Le Yézidisme mêle par ailleurs à cet héritage musulman des éléments plus anciens du zoroastrisme (métempsychose, dualisme entre le bien et le mal), de judaïsme et de christianisme (baptême, vénération de la Vierge Marie et du Christ) : c’est un syncrétisme.
Bien que monothéistes, les Yézidis croient que Dieu a confié la direction des affaires terrestres à Malek Taous, littéralement "l’ange-paon", qu’ils adorent également, ce qui leur vaut de la part des musulmans les accusations de satanisme. Il reste difficile d’en savoir plus : nos amis ne sont pas très causants sur leur religion. On dit qu’une grande part de leurs croyances se base sur la tradition orale et que personne n’a jamais vu leurs livres saints.
Depuis des siècles, cette petite minorité fait l’objet de persécution. Ils ont d’ailleurs payé un lourd tribut depuis la chute de Saddam : en dépit de leur volonté de rester à l’écart de tous les conflits politiques et confessionnels, ils ont été la cible d’attentats en août 2007 près de Mossoul, qui se sont soldés par près de 400 morts. Notre visite, en compagnie du père Gabriel qui les connaît bien, est une manière de montrer qu’on ne les oublie pas.
Avant de repartir ils nous montrent avec fierté leur sanctuaire à l’architecture si particulière : une pièce très sombre dans laquelle on pénètre par une petite porte basse, sans poser le pied sur le seuil. Un dôme en étoile surmonte le bâtiment. Au retour, alors que nous sommes à l’arrière du pick-up, la chaleur de l’air nous brûle encore la peau.
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http://www.lavie.fr/religion/les-yezidis-ces-hommes-qui-adorent-dieu-et-respectent-satan-12-08-2011-18992_10.php
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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