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Janus - Le dieu à double face

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Janus - Le dieu à double face Empty Janus - Le dieu à double face

Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:02

Janus - Le dieu à double face
 
Janus - Le dieu à double face Gmmt
 

Janus - Le dieu à double face (Citations d'écrits d'H.P. Blavatsky) Citations d'écrits d'H.P. Blavatsky)


Janus le dieu à double face
« Le premier janvier qui ouvrait le nouvel an était consacré à Janus [Janus = la « porte » ou une entrée quelconque ; la porte qui ouvre l'année], lequel donna son nom au mois de Januarius ou janvier. [...] Ce jour-là, tout le monde [dans l'Empire Romain] s'affublait, en l'honneur de Janus, à la double face, d'un faux nez plus ou moins saillant, de bonté, de franche cordialité et de sincérité. [...] Ni faux nez, ni masque ne pourraient empêcher un vieux païen de reconnaître, dans l'apôtre qui renia son Maître, son Janus à double face. Les deux sont identiques, et tout le monde a le droit de prendre son bien où il le trouve. Saint Pierre n'est le cœli Janitor que parce que Janus le fut. Le vieux concierge du ciel, qui tirait le cordon de la porte du palais du Soleil, à chaque nouveau jour, comme à chaque nouvel an, et la refermait sur eux, en les reconduisant, n'est que trop reconnaissable dans son nouveau rôle. Il était écrit, dans les étoiles qui gouvernent la destinée des dieux comme celle des mortels, que Janus – qui tenait la clef du ciel dans une main et une hallebarde de l'autre, tout comme saint Pierre le fait depuis qu'il lui a succédé – céderait sa place de portier du Soleil à celui qui deviendrait le gardien des portes du Paradis – la demeure du Christ-Soleil. Le nouveau cœli Janitor a succédé à toutes les fonctions et privilèges de l'ancien, et nous n'y voyons aucun mal. Salomon l'a dit : « Il n'y a rien de nouveau sous le soleil » – et il a bien dit. [...] Dans toutes les cérémonies religieuses, le nom de Janus était toujours invoqué le premier, car ce n'est que par son immédiate intercession que les prières des fidèles idolâtres pouvaient parvenir aux oreilles des dieux immortels. » ‒ H.B. Blavatsky, extrait de l'article « Pensées sur le Nouvel An et les Faux Nez » (Cahier Théosophique n°133).

 

« Janus, le dieu à double face, était à la tête de douze dieux, et dans ses représentations il était montré tenant les clefs des domaines célestes ». Isis dévoilée, (Isis Unveiled, Vol. II, p. 448).

 
Janus et le caractère ésotérique des Évangiles
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« Le culte de la lettre morte de la Bible n'est qu'un autre genre d'idolâtrie, rien de plus. Un dogme fondamental de la foi ne peut exister sous une forme de Janus à double visage. La « justification » par le Christ ne petit être obtenue par l'homme à son choix et à sa fantaisie, seulement « par la foi », ou « par les œuvres » ; et comme, à ce sujet, Jacques (Epitre ; 2, 25) (Note 1) et Paul (Hebreux ; 11, 31) se contredisent mutuellement (Note 2), l'un des deux doit avoir tort. Il en résulte que la Bible n'est pas la « Parole de Dieu », mais, dans le meilleur des cas, contient la parole d'hommes faillibles, et d'instructeurs imparfaits. Cependant, si on la lit ésotériquement, elle contient effectivement, sinon toute la vérité, du moins « rien que la vérité », sous un déguisement allégorique ou sous un autre. Il faut seulement ne pas oublier : « Quot homines tot sententiae » (Note 3) ». [...]
 

« Si on demande d'expliquer les noms IESOUS CHREISTOS, la réponse est celle-ci : étudiez la mythologie, les soi-disant « fictions » des Anciens, et elles vous donneront la clef. Réfléchissez à Apollon, le dieu solaire et le « Guérisseur », et à l'allégorie concernant son fils Janus (ou Ion) (Note 4), son prêtre à Delphes, qui était le seul canal par lequel les prières pouvaient atteindre les dieux immortels ; songez aussi à son autre fils Asclépios, appelé Sôtêr, le Sauveur. Vous avez ici un feuillet du livre de l'histoire ésotérique, rédigé en tournures symboliques par les vieux poètes grecs.

 

La ville de Chrisa [Krisa ] (Note 5) (la moderne Crisa) fut construite en mémoire de Kréousa (ou Créüse), la fille du roi Erechthée, et la mère de Janus (ou Ion) par Apollon, pour rappeler le danger auquel Janus avait échappé (Note 6). Nous apprenons que Janus, abandonné par sa mère dans une grotte, « pour cacher la honte d'une vierge qui avait donné naissance à un fils », y fut découvert par Hermès ; ce dernier emmena le jeune enfant à Delphes, le nourrit près du sanctuaire et de l'oracle de son père, où, sous le nom de Chrêsis (χρησις), Janus devint d'abord un Chrêstês (un prêtre, devin, ou Initié), puis presque un chrêstêrion, « une victime sacrificielle » (Note 7), car il échappa de peu à un empoisonnement par sa propre mère ; celle-ci, en effet, ignorante de son identité, et mue par la jalousie, l'avait pris pour un fils de son mari [Xouthos], sur la base d'une vague indication de l'oracle. Janus la poursuivit jusqu'à l'autel, avec l'intention de la tuer, mais elle fut sauvée par la pythonisse qui révéla à tous deux le secret de leur parenté. C'est ainsi qu'en souvenir de ce salut gagné de justesse, Creüse, la mère, bâtit la ville de Chrisa, ou Krisa. Telle est l'allégorie, et elle symbolise simplement les épreuves de l'Initiation (Note 8).

 

Il apparaît donc que Janus, le Dieu solaire et le fils d'Apollon, le Soleil, signifie l'« Initiateur » et « Celui qui ouvre la Porte de la Lumière » (ou de la sagesse secrète des mystères), qu'il est issu de Krisa (ésotériquement Chris) et qu'il était un Chrêstos par lequel parlait le Dieu, et finalement qu'il était Ion, le père des Ioniens et, selon certains, un aspect d'Asclépios, un autre fils d'Apollon : avec ces éléments, il est facile de saisir le fil d'Ariane dans ce labyrinthe d'allégories. Toutefois ce n'est pas ici le lieu de démontrer des questions mineures en mythologie. Il suffit de faire ressortir le lien qui existe entre les personnages mythiques d'une lointaine antiquité et ce qu'on trouve dans les fables plus récentes qui ont marqué le début de notre ère de civilisation. Asclépios (Esculape) était le divin médecin, le « Guérisseur », le « Sauveur », Σωτήρ [Sôtêr], comme on l'appelait (titre également attribué à Janus de Delphes) ; et IASO, la fille d'Asclépios était la déesse de la guérison, sous le patronage de qui étaient placés tous les candidats à l'initiation dans le temple de son père — les novices ou chrêstoï, appelés « les fils d'Iasô ». ‒ Extrait de l'article de H.P. Blavatsky « Le caractère ésotérique des Evangiles » (Cahiers Théosophiques n°162/3/4).

 
Note 1 : [Jacques (2, 26) précise clairement : « De même que sans souffle le corps est mort, de même aussi, sans ouvres, la foi est morte ».]
Note 2 : Pour st Paul, il n'est que juste de remarquer que cette contradiction est sûrement due à une altération ultérieure de ses Epîtres, Paul était lui-même un gnostique, c'est-à-dire un « Fils de la Sagesse » et un initié aux vrais mystères de Christos, bien qu'il ait lancé ses foudres (ou, du moins, on s'est arrangé pour le faire croire) contre certaines sectes gnostiques qui, de son temps, existaient en grand nombre. Mais le Christos dont il a parlé n'était pas Jésus de Nazareth, ni aucun homme vivant, comme l'a montré avec tant de compétence M, Gerald Massey dans sa conférence : « Paul, l'adversaire gnostique de Pierre », C'était un Initié, un vrai « Maître-constructeur » ou adepte, comme il a été décrit dans Isis Unveiled (II, 90-91).
Note 3 : [« Autant d'hommes, autant d'opinions » (Cicéron).]

 

Note 4 : [Dans tout le passage qui suit, H.P.Blavatsky identifie Ion (héros antique qui a donné son nom aux Ioniens, considérés comme les premiers Grecs) et Janus, une des plus anciennes divinités du panthéon romain. La tragédie grecque d'Euripide, Ion, qui retrace la légende du personnage, ignore le nom latin de Janus.]
Note 5 : Aux temps d'Homère, cette ville, célèbre jadis pour ses mystères, nous apparaît comme le principal siège de l'Initiation, et le nom de Chrêstos y était employé comme un titre, pendant les mystères. Elle est mentionnée dans l'Iliade (II, 520) sous la forme Krisa [en ionien : Krisè]. [...].

 

Note 6 : Les racines grecques de Chrêtos et Chrêstos sont identiques ; c'est le verbe [chraô], qui a pour signification « consulter l'oracle », dans un sens, mais, dans un autre, également: « consacrer », mettre à part, attacher à un temple ou un oracle, ou vouer au service d'un oracle. Par ailleurs, [chré] (de [chréô]) veut dire « obligation », dette, devoir, ce qui renvoie à celui qui est sous l'obligation de serments, ou de vœux, qu'il a prononcés.

 

Note 7 : Le terme grec [chrêstos] fut aussi employé comme adjectif apposé à des noms propres, à titre de compliment, comme dans Platon (Théétète, 166 A) : [houtos dê ho Sôcratês ho chrêstos], « voici Socrate le Chrêstos » [= voilà bien le brave Socrate !] ; également à titre de surnom, comme on en voit un exemple chez Plutarque (Vies, Phocion, 746 c) qui se demande comment un personnage aussi rude et austère que Phocion a bien pu être surnommé Chrêstos [= Bon].

 

Note 8 : Il y a pour un Occultiste d'étranges aspects, tout à fait suggestifs, dans ce mythe de Janus (s'il s'agit bien d'un mythe). Certains font de Janus [le dieu latin] la personnification de Kosmos, d'autres, de Coelus (le ciel); il a donc un « double visage » en raison de son double caractère d'esprit et de matière; et n'est pas seulement « Janus bifrons » (à deux visages) mais aussi quadrifrons [à quatre visages] — le carré parfait, l'emblème de la Déité de la Kabbale. Ses temples furent construits à quatre côtés égaux, avec une porte et trois fenêtres sur chaque côté. Pour les mythologues, il s'agit d'une représentation des quatre saisons de l'année et des trois mois de chaque saison et, dans l'ensemble, des douze mois annuels. Toutefois, au cours des mystères de l'Initiation, Janus devenait le Soleil du Jour et le Soleil de la Nuit. C'est pourquoi on le voit souvent figuré avec dans une main le nombre 300 [en chiffres romains : CCC] et dans l'autre le nombre 65 [= LXV], ce qui totalise les jours de l'année solaire. Si maintenant on pense à H'anokh [= « initié », ou « initiant »] (Henoch ou Enoch dans la Bible), il constitue — comme on peut le montrer sur l'autorité de la Kabbale — un seul et même personnage, qu'il soit fils de Caïn, fils de Seth [sous le nom d'Enos], ou fils [de Jared, père] de Mathusalem. En tant que H'anokh (selon Fuerst) « il est l'Initiateur, l'Instructeur — à l'origine du cercle astronomique et de l'année solaire » : si on considère l'Enoch qui fut le père de Mathusalem, il passe pour avoir vécu 365 ans, [cf. Genèse, 5, 23] et avoir été enlevé vivant au ciel, comme représentant du Soleil (ou Dieu). (Voir Livre d'Enoch). Ce patriarche a bien des traits communs avec Janus, lequel est Ion exotériquement, mais IAO du point de vue de la Kabbale, ou Jehovah, le « Seigneur Dieu de la Génération », le mystérieux Yod, ou UN (nombre phallique). Car Janus, ou Ion, est aussi surnommé Consivius [= le planteur], du fait qu'il préside à la génération. Il est représenté comme donnant l'hospitalité à Saturne (Chronos, le temps) [chassé de Grèce par Jupiter] et il est l'Initiateur de l'année, ou le temps divisé en 365.

 
Le mystère du Jardin d'Eden
« Le mystère relatif au drame d'Eden, a été, dit-on, d'abord enseigné par Janus, qui fut aussi le premier à introduire dans les temples, le symbole de la « graine », dans le sacrifice du « pain » et du « vin » qui commémore la « chute [de l'homme] dans la reproduction [sexuée] ». ‒ Traduction d'Isis dévoilée (Isis Unveiled, Volume II, p. 44).

 
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Message  Arlitto Dim 07 Aoû 2016, 16:02

1888


Extraits de l'article « 1888 » d'H.P. Blavatsky

 
Habituellement les gens souhaitent à leurs amis une heureuse année, et parfois "prospère" est ajouté à "heureuse". Il est peu probable que beaucoup de bonheur et de prospérité puisse venir à ceux qui vivent pour la vérité sous un chiffre aussi sombre que 1888 ; mais cependant l'année est influencée par la glorieuse étoile de Vénus-Lucifer, brillant de manière si resplendissante qu'elle a été prise pour ce visiteur plus rare encore, l'étoile de Bethléem. Ceci est, aussi, à notre portée de mains, et sûrement quelque chose de l'esprit du Christos peut naître sur terre sous une telle condition. Même si la joie et la prospérité sont absentes, il est possible de trouver quelque chose de plus grand qu'elles dans cette nouvelle année. Venus-Lucifer est la marraine de notre magazine, et comme nous choisissons de trouver la lumière sous son auspice, nous espérons atteindre sa noblesse. Ceci est possible pour chacun de nous personnellement, et au lieu de souhaiter à nos lecteurs une nouvelle année heureuse et prospère, nous nous sentons plus d'humeur de les prier de faire de cette année une année digne du brillant messager. Ceci peut être entrepris par ceux qui sont courageux et résolus. Thoreau signalait qu'il y avait des artistes dans la vie, des personnes qui peuvent changer la couleur d'un jour et en faire quelque chose de magnifique pour tous ceux avec lesquels ils sont en contact. Comme dans tous les arts, nous affirmons qu'il y a des adeptes, des maîtres de la vie qui la rendent divine. N'est-ce pas le plus grand art, que de pouvoir affecter l'atmosphère même dans laquelle nous vivons ? Que ceci soit le plus important se comprend immédiatement, quand nous nous souvenons que chaque personne qui respire la vie affecte l'atmosphère mentale et morale du monde, et aide à colorer la journée de ceux qui sont autour de lui. Ceux qui n'aide pas à élever les pensées et les vies des autres doivent par conséquence soit les paralyser par leur indifférence, soit les tirer fortement vers le bas. [...]  Personne ne peut rester tout à fait inactif. [...] L'occultiste reconnaît pleinement sa responsabilité et ne réclame son titre qu'après avoir éprouvé et acquis la connaissance de ses propres pouvoirs.
 
Le Théosophe sincère, reconnait sa responsabilité et s'efforce de trouver la connaissance, et de vivre, entre temps, en accord avec le plus haut standard dont il soit conscient. A tous, Lucifer envoie ses salutations ! La vie de l'homme est entre ses mains et il détermine son destin lui-même. Alors pourquoi 1888 ne serait pas l'année d'un plus grand développement spirituel que ne le furent toutes les autres années que nous avons déjà vécues ? Il ne dépend que de nous de le faire. C'est un fait réel, non un pieux sentiment. Dans un jardin de tournesols chaque fleur se tourne vers la lumière. Pourquoi pas nous ?
 

Et que personne n'imagine qu'attacher de l'importance à la naissance de l'année ne soit que fantaisie. La terre passe dans une période particulière et l'homme avec elle ; et de même qu'un jour peut être coloré, l'année peut l'être aussi. La vie astrale de la terre est jeune et forte entre Noël et Pâques. Ceux qui forment leurs vœux durant cette période auront une force accrue pour les satisfaire de manière conséquente.

 
H. P. Blavatsky ‒ Aticle paru dans la revue Lucifer, de janvier, 1888.
 
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Message  Arlitto Lun 22 Aoû 2016, 21:03

Janus, le dieu aux deux visages

Janus - Le dieu à double face Hvso
Buste de Janus (musée du Vatican)

Origines
Les origines de Janus sont troubles : différents auteurs se disputent l’endroit de sa naissance et son statut véritable, de prince grec à demi-dieu, mais il est certain qu’il venait de Grèce, et qu’il n’était pas un dieu du panthéon grec. Il prépara une flotte, se rendit en péninsule italique, alors occupée par différents peuples, et conquit entre autres le Latium (où vivaient les Latins, futurs Romains). Il y fonda la ville de Janicule.



Lorsque Saturne fut déchu et que son fils Jupiter prit la tête du panthéon romain, il chercha refuge et le roi Janus l’accueillit avec hospitalité. Ils s’associèrent pour régner sur le Latium, apportant prospérité et richesse au pays. En mémoire de cet Age d’Or, on fêta longtemps les Saturnales, trois jours de Décembre où tous étaient égaux, sans rang d’esclave ou de maître, dans l’abondance.


Je n’ai trouvé aucune information sur comment il est devenu un dieu, mais je manque de sources sûres. Toujours est-il qu’à l’époque romaine, il était devenu un dieu puissant, de premier ordre dans la mythologie romaine, à l’égal de Saturne et de ses fils.


L’étymologie la plus courante de Janus vient du latin ianua (portes) et ianitor (portier).
Les deux visages
En remerciement de son hospitalité, Saturne offrit à Janus un don précieux : celui de voir le passé comme l’avenir. C’est pour cela qu’il est représenté avec deux têtes regardant dans deux directions opposées. On l’appelle alors Janus bifrons (deux têtes, en latin). L’une de ces têtes était barbue et l’autre imberbe, représentant la dualité Soleil-Lune. Mais, avec le temps, les deux têtes devinrent barbues.



Les devins qui en référaient à ce dieu, les janides, pouvaient lire l’avenir dans les entrailles d’animaux sacrificiels.


Il est également le dieu des portes et des fenêtres, qui s’ouvrent à la fois sur l’intérieur et sur l’extérieur, qui s’ouvrent et qui se ferment, et correspondent donc parfaitement à la dualité de Janus. En cela, il est avec les Heures le gardien des Portes Célestes, ses deux visages lui permettant de surveiller l’ensemble de l’univers sans bouger.


D’ailleurs, à Rome, son temple principal avait la particularité d’ouvrir ou de fermer ses portes selon que Rome était en guerre ou non : en temps de guerre, ses prêtres ouvraient les portes pour signifier que Janus était parti au combat pour protéger son peuple, et en temps de paix, les portes étaient fermées, parce que le dieu était de retour chez lui. Par extension, il devint donc le dieu protecteur de la ville et un des dieux de la paix.

Janus quadrifrons

Plus tard, Janus fut parfois représenté avec quatre visages. Il était alors la représentation des quatre saisons, et donc du cycle de l’année, présent à son commencement et à sa fin. Par extension, il devint le dieu des commencements :


  • il préside encore aujourd’hui au début de l’année, puisque Janvier porte son nom. Il présidait à chaque début temporel : premier mois de l’année, premier jour de chaque mois, première heure de chaque jour, et bien sûr le début de la vie ;

  • il était souvent le dieu appelé en premier lors des cérémonies, même celles concernant d’autres dieux, plus importants ou non.


Représentations et interprétations de Janus
Protecteur de Rome, Janus était présent un peu partout dans la ville. En plus du temple principal qui lui était consacré (celui aux portes qui s’ouvrent en temps de guerre), on avait consacré, au delà de la porte du Janicule, douze temples à Janus, un pour chaque mois de l’année.http://www.les-mondes-de-gwenn.fr/2011/01/26/janus-le-dieu-aux-deux-visages/
On trouve aussi certains temples consacrés spécifiquement à Janus quadrifrons, comme la célèbre Arche, à Rome :

Janus - Le dieu à double face C8ht
L’Arche de Janus Quadrifrons, aux quatre arches


Dans le domaine littéraire, Ovide a consacré le premier livre des Fastes, qui correspond au mois de Janvier, à ce dieu. Il y identifie Janus comme étant le Chaos originel des grecs. Lorsque ce chaos se sépara pour former les quatre éléments primitifs (terre, air, eau, feu), il en émergea un dieu, Janus, dont le double visage est la seule trace de la confusion qui régnait jusqu’alors.

En résumé
Janus est un dieu pacifique, généralement classé hors du panthéon romain (c’est un dieu local et non cosmogonique), mais puissant et protecteur. Sa fonction de portier et de dieu des commencements en font un dieu essentiel de toute cérémonie, à commencer par celle qui ouvre l’année. C’est cet aspect du dieu qu’on retient le plus souvent, contrairement à sa capacité de voir le passé comme l’avenir. Mais dans tous les cas, il est lié au passage, du temps comme de l’espace.


Sources :Janus aux deux visages, sur le blog de la Grange du Cherchant
L’article consacré à Janus, sur Wikipédia
Les Fastes, d’Ovide, œuvre en ligne traduite par A.-M. Boxus et J. Poucet (2004)



Janus - Le dieu à double face Vyz8 Le temple de Janus représenté par Pierre Paul Rubens, musée de l'Ermitage: les portes sont ouvertes.


Janus - Le dieu à double face 2dsa Sesterce du temps de Néron, représentant le temple de Janus, avec les portes fermées.
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Message  Arlitto Lun 22 Aoû 2016, 21:05

Janus

Divinités de la campagne et de la ville particulières à Rome

Janus est une divinité romaine sur l'origine de laquelle les mythologues ne sont pas d'accord. Les uns le font Scythe ; les autres, originaire du pays des Perrhèbes, peuple de Thessalie ; enfin, d'autres en font un fils d'Apollon et de Créuse, fille d'Érechtée, roi d'Athènes. Devenu grand, Janus, ayant équipé une flotte, aborda en Italie, y fit des conquêtes et bâtit une ville qu'il appela de son nom Janicule. Toutes ces origines sont obscures et confondues. Mais la légende le fait régner, dès les premiers âges, dans le Latium. Saturne, chassé du ciel, se réfugia dans ce pays, et fut accueilli par Janus qui même l'associa à sa royauté. Par reconnaissance, le dieu détrôné le doua d'une rare prudence qui rendait le passé et l'avenir toujours présents à ses yeux, ce qu'on a exprimé en le représentant avec deux visages tournés en sens contraires.

Le règne de Janus fut pacifique. C'est à ce titre qu'on le considéra comme le dieu de la paix. Le roi Numa lui fit bâtir à Rome un temple qui restait ouvert en temps de guerre, et qu'on fermait en temps de paix. Ce temple fut fermé une fois sous le règne de Numa ; la seconde fois après la deuxième guerre punique, et trois fois, à divers intervalles, sous le règne d'Auguste.

Ovide dit que Janus a un double visage parce qu'il exerce son pouvoir sur le ciel, sur la mer comme sur la terre ; il est aussi ancien que le monde ; tout s'ouvre ou se ferme à sa volonté. Lui seul gouverne la vaste étendue de l'univers. Il préside aux portes du ciel, et les garde de concert avec les Heures. Il observe en même temps l'orient et l'occident.

On le représente tenant d'une main une clé, et de l'autre une verge, pour marquer qu'il est le gardien des portes (januæ) et qu'il préside aux chemins. Ses statues marquent souvent de la main droite le nombre de trois cents, et de la gauche celui de soixante-cinq, pour exprimer la mesure de l'année. Il était invoqué le premier lorsqu'on faisait un sacrifice à quelque autre dieu.

Il y avait à Rome plusieurs temples de Janus, les uns de Janus Bifrons, les autres de Janus Quadrifrons. Au-delà de la porte du Janicule on avait élevé, en dehors des murs de Rome, douze autels à Janus, par rapport aux douze mois de l'année.

Sur le revers de ses médailles on voyait un navire ou simplement une proue, en mémoire de l'arrivée de Saturne en Italie sur un vaisseau.

Le mois de janvier (januarius), auquel le roi Numa donna son nom, lui était consacré.
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Message  Arlitto Lun 22 Aoû 2016, 21:08

Janus, le dieu aux deux visages


Janus - Le dieu à double face Janus-dimon

janus aux deux visages
 L’un des plus anciens dieux du panthéon romain, Janus,  est un dieu lié aux origines de la ville de Rome. Il ne vient pas de la mythologie grecque. Il semble qu’il ait d’abord été humain puis divinisé une fois mort. Ovide reprend une légende selon laquelle il serait né du chaos: les deux visages seraient un reste de cette inorganisation primitive.

 L’âge d’or
Ces temps très anciens sont souvent associés à un âge d’or. C’était le bon vieux temps en quelque sorte. C’est un temps de paix où les hommes sont honnêtes et travailleurs, la terre fertile et la météo clémente. Souvent symbolisé par une corne d’abondance dans les peintures, cette période apparaît dans tous les mythes sur l’origine du monde comme le Paradis perdu et le jardin d’Eden.

 Janus aurait accueilli Saturne, le dieu du temps qui passe, durant son exil de Grèce. On se souvient de la très belle chanson de 
[ltr]Brassens[/ltr]
: « c’est un joli nom Saturne mais c’est un dieu fort inquiétant. » Saturne est pourtant à l’origine de fêtes sympathiques: les trois jours des saturnales pendant lesquelles tous étaient égaux.  Il n’y avait ni maître ni serviteurs.

Janus aurait inventé l’usage des bateaux pour les longs voyages et non plus seulement pour la pêche côtière, à moins que ce ne soit Saturne qui en ait donné l’idée en arrivant par la mer. Les habitants du Latium devraient à l’un ou à l’autre les débuts de leur civilisation: organisation sociale, lois,culture du sol. numismatique Janus aurait aussi inventé la monnaie pour faciliter les échanges commerciaux. Certaines anciennes pièces romaines retrouvées ont le visage de Janus sur une face et un bateau sur le coté pile.

 La naissance du Tibre
La légende présente de multiples variantes mais on retrouve toujours la présence de Janus à Rome en relation avec un personnage dont on ne connaît que le nom: Camese. Ce Camese est parfois un roi ou encore c‘est le nom de sa femme avec qui il aurait eu un fils nommé Tiber, le nom du Tibre en latin. Janus aurait bâti une cité sur une des collines de Rome qui aurait été baptisée « Janicule ». On lui attribue également un miracle: il fit jaillir une source d’eau chaude au moment où des assaillants (les sabins) attaquaient Rome. Ceux-ci se seraient enfuis devant ce prodige.

Un peu d’étymologie
 Cette source est à l’origine d’une variante ou d’un deuxième mariage avec une nymphe. On sait que ces créatures sont très liées aux sources. Ils auraient eu un fils: Fons. Fons, mot latin ( fons, fontis) qui a donné fontaine, serait le dieu des sources. On retrouve aussi l’origine des fonts baptismaux et l’explication de l’orthographe de ce terme. « Fons » est encore en usage dans le midi de la France pour désigner une fontaine.
Le mot fontanelle provient également du nom du dieu Fons. Une petite fontaine est également une petite fente dans la terre, un peu comparable à la petite béance entre les os au sommet du crâne des bébés.

 Le dieu des portes
 Cet acte de protection de la ville est la raison pour laquelle la porte du temple de Janus restait ouverte en temps de guerre et n’était fermée qu’en temps de paix. On pensait qu’il pourrait porter secours aux habitants plus facilement s’il n’avait pas cette fichue porte à ouvrir. (Où as-tu encore mis la clé, Camese?) Et Janus est devenu le dieu des portes, qu’il s’agisse des portes du domicile ou de la ville ou des portes plus symboliques de la paix ou celles du passage entre une année et la précédente. Le mois de janvier, qui vient du nom Janus, lui est consacré. Le fait qu’il ait deux visages signifie qu’il regarde à la fois devant et derrière lui: donc des deux côtés d’une porte, vers le passé comme vers le futur.

Nous sommes un peu comme lui à chaque passage marqué de notre existence, à chaque départ d’une maison ou sur un quai de gare et bien sûr à chaque nouvel an.
On remarque qu’il sourit d’un côté et a l’air plus triste ou fâché de l’autre. Ce sont aussi les deux faces de l’existence.

Le temple de Janus d’Autun fut construit au premier siècle après Jésus-Christ, à l’écart de la cité. C’est une tour carrée de 24 mètres de hauteur et 16 mètres de côté dont il ne reste que deux pans. Il n’est pas certain que ce monument, appelé « tour de Genetoye » au Moyen-Âge, ait été dédié à Janus.
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Message  Arlitto Lun 22 Aoû 2016, 21:12

Janus le dieu à deux visages" 

  Malgré le désaccord sur ses origines, Janus passe pour être l'un des plus anciens dieux dans la mythologie romaine.
    Il est le dieu des portes (de janua "porte" en latin), veillant sur les ouvertures : ouvrant celle de l'année, de la guerre... il gardait les portes du Ciel et du domaine des Dieux. 

  On le repésente avec deux visages  :
        *L'un regardant vers le passé ;
        *L'autre scrutant l'avenir.
 
Janus - Le dieu à double face Janus+dimon

     Les portes de son temple étaient fermées quand Rome était en paix et étaient ouvertes lorsque le pays était en guerre...


        Les mythologues ne sont pas d'accord sur son origine. Les uns le font Scythe ; les autres, originaire du pays des Perrhèbes, peuple de Thessalie ; enfin, d'autres en font un fils d'Apollon et de Créuse, fille d'Érechtée, roi d'Athènes, ce qui ferait de lui un parfait équivalent latin du héros grec Ion (mythologie), fils traditionnel d'Apollon et de cette princesse athénienne (sources : divers auteurs grecs).


Janus - Le dieu à double face Janus_15984_lg
            On le représente tenant de la main gauche une clef, et de la droite une verge, pour marquer qu'il est le gardien des portes (januae) et qu'il préside aux chemins. Ses statues marquent souvent de la main droite le nombre de trois cents, et de la gauche celui de soixante-cinq, pour exprimer la mesure de l'année. Il était invoqué le premier lorsqu'on faisait un sacrifice à quelque autre dieu.


         Ovide dit que Janus a un double visage parce qu'il exerce son pouvoir sur le ciel, sur la mer comme sur la terre ; il est aussi ancien que le monde ; tout s'ouvre ou se ferme à sa volonté. Lui seul gouverne la vaste étendue de l'univers. Il préside aux portes du ciel, et les garde de concert avec les Heures. Il observe en même temps l'orient et l'occident.

     Sur le revers de ses médailles on voyait un navire ou simplement une proue, en mémoire de l'arrivée de Saturne en Italie sur un vaisseau.




                                                                                Porte du temple de Janus


          Il y avait à Rome plusieurs temples de Janus, les uns de Janus Bifrons, les autres de Janus Quadrifrons. Au-delà de la porte du Janicule on avait élevé, en dehors des murs de Rome, douze autels à Janus, par rapport aux douze mois de l'année. En France, c'est à Autun (Saône-et-Loire) que se situe le temple de Janus dans le meilleur état de conservation d'époque gallo-romaine mais il y a des doutes quant au fait que ce temple soit dédié à ce dieu précis.



Légendes du Dieu Janus :


          Lorsque Janus devient grand, il équipe une flotte, et aborde en Italie, il y fit des conquêtes et bâtit une ville qu'il appela de son nom Janicule. Toutes ces origines sont obscures et confondues. 
   Mais la légende le fait régner, dès les premiers âges, dans le Latium.



Selon Ovide :

      Dans le premier chant des Fastes consacré au mois de janvier, Ovide identifie Janus au Chaos des grecs, racontant que lorsque les éléments formant la matière première de l'univers (l'air, l'eau, la terre et le feu) eurent été séparés, le corps d'un dieu se dégagea de cette matière, et que ce dieu fut Janus, dont le double visage est la seule trace de l'état de confusion cosmique qui précéda sa venue au monde.    

      
 Selon une autre tradition issue de l'âge de bronze, Janus serait le « Dieu des Dieux », le tout premier être divin issu du Chaos. L'arrivée des Indo-Européens
 en Italie aurait ainsi modifié le panthéon.

      Le mois de janvier (januarius), auquel le roi Numa donna son nom, lui était consacré.

Une légende concernant Saturne et Janus :


      Ne pouvant plus diriger le ciel, Saturne chassé du ciel, cherchait la tranquillité. Il fut accueilli avec hospitalité en Italie par Janus, le roi des latins et le dieu des portes des enfers.
     En plus de son hospitalité, Janus proposa à Saturne de s’associer tous les deux sur le trône.
     Janus et Saturne s’entendaient merveilleusement bien, il n’y avait jamais de querelles. Ils ne travaillaient jamais car la terre était toujours féconde. C’était l’
Age d’or.
     En souvenir d’une pareille époque, on fêtait les
 Saturnales
, où pendant trois jours tous étaient égaux, il n’y avait ni maître, ni esclave.
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Message  Arlitto Lun 22 Aoû 2016, 21:16

Un inventaire exhaustif archéologique des sites du département du Tarn est en cours de réalisation depuis 2005.

 Etant chargé par le Comité Départemental d’ Archéologie du Tarn de prendre en charge et de documenter les sites du canton de Dourgne, tout en restant très attaché à l’ oppidum de Berniquaut, mon attention se focalisait tout particulièrement sur une fiche de l’inventaire régional du Service Régional de l’ Archéologie :

 « statue du dieu Janus située dans la propriété de Belles Herbes à Soréze, découverte à Berniquaut ».Je contactais immédiatement les propriétaires.

 M. de Guibert m’accompagnait avec sa sœur  à Belles Herbes pour procéder à des prises de photographies et relevés dimensionnels.

C’est avec beaucoup d’amabilité qu’ils m’ont piloté, je les en remercie chaleureusement.
 
IANUS ou JANUS – son origine
 
Les « mythologues » ne sont pas d’accord sur l’origine de ce dieu-roi, et nous proposent plusieurs versions :Janus - Le dieu à double face STATUE01NOIR
1/origine scythe
2/ étrusque – Janus a été associé à la divinité étrusque ANI
3/ du pays des Perrhèbes ( peuple de Thessalie)
4/origine grecque – il serait le fils d’ Apollon (dieu du soleil dont la tâche est de conduire à travers le ciel son char de feu) et de la princesse Créuse, fille du roi d’ Athènes (Erechtée)  «  à l’âge adulte, Janus va aborder en Italie après avoir équipé une flotte, à la suite de plusieurs conquêtes il va bâtir une ville qui portera son nom JANICULE. » 
5/ le « chaos » grec – c’est Ovide qui dans le premier chant des « FASTES », consacré au mois de janvier, identifie Janus au chaos des grecs. Il raconte qu’après la séparation des éléments formant la matière première de l’univers ( air, eau, terre et feu), le corps d’un dieu se dégagea de cette matière, et que ce dieu fut Janus.

 Dans cette version on explique que son double visage symbolise l’état de confusion cosmique qui précéda sa venue au monde. Janus est donc le premier dieu. Il est la transition entre le « primitif » et la civilisation.
 
(1)     La lettre « J » n’est apparue qu’au moyen âge
(2)     JANICULE (ou IANICULE en latin  GIANICOLO en italien) est la « huitième » colline de Rome, située sur la rive droite du Tibre - au sud de la cité du Vatican, sa hauteur est de 146 mètres.
 
 
La première remarque à faire est que ces versions restent obscures et parfois se confondent.Janus - Le dieu à double face MEDAILLON
Sur un fond de mythologie, la légende est tenace pour le faire régner dans le Latium.
 On dit même que Saturne, chassé du ciel, se réfugie dans le pays.

Il est accueilli par Janus qui partage avec lui la royauté. L’entente est parfaite, les querelles inexistantes, la terre est très féconde et les gens ne travaillent pas.
Cette période est appelée « l’âge d’or » .

En souvenir d’une pareille période, les romains vont fêter pendant longtemps « les saturnales », où pendant trois jours tous étaient égaux. Il n’y avait ni maître ni esclave.
 
 DIEU DU PASSE ET DE L’ AVENIR
 
La reconnaissance de Saturne est importante et dote Janus de dons précieux : une grande prudence et le pouvoir de rendre toujours présent à ses yeux le passé et l’avenir.
 La plupart des représentations du dieu Janus sont illustrées par une tête à deux visages opposés, le visage qui regarde le passé et celui qui regarde l’avenir.
 
LE REGNE DE JANUS – DIEU DE LA PAIX – LES TEMPLES
 
Son règne est pacifique et de ce fait est considéré comme le dieu de la paix.
Janus est le dieu des portes (de janua « ianua » porte en latin), jauna tiré de l’étrusque «  porte »
 
                                     Dans le document, diverses représentations du dieu Janus Epoque antique Sculptures et médaillons romains
 
Sur le revers de médailles portant en effigie Janus, on rencontre souvent la symbolique du navire ou simplement de la proue évoquant son voyage maritime.

Personnage important de Rome, un temple est érigé en son nom par le roi Numa Pompilius (3) sur la colline du Janicule.Janus - Le dieu à double face TEMPLE-JANUS
Ce temple restait ouvert en temps de guerre, on le fermait en temps de paix..

 Avec ses deux têtes, Janus pouvait symboliser l’échec ou le succès d’une guerre ou bataille.
 
Il fut fermé une fois sous le règne de NUMA, une seconde fois après la deuxième guerre punique, trois fois à divers intervalles sous le règne d’ Auguste.
 Néron pensant avoir établi la paix partout dans l’empire ferma les portes du temple. Ce fait sera commémoré par une importante émission d’auréi, de sesterces et d’as.
 
A Rome plusieurs temples de Janus ont été érigés. Certains pour un Janus Bifrons (à deux têtes), d’autres pour un Janus Quadrifons (à quatre têtes).
L’un d’eux se situe dans la rue nommée Argiletum, une importante voie qui reliait le Forum romain et les zones résidentielles dans le nord-est.

Janus - Le dieu à double face PIECEVLe temple était en bois  et suggère ainsi que le culte de Janus était très ancien. Deux portes étaient présentes et la statue placée entre les deux.
C’est sous ce temple que passaient les légions romaines qui partaient au combat.

En dehors des murs de Rome il existait 12 autels dédiés à Janus, un pour chaque mois de l’année.
Le contraste des deux visages font de lui la représentation de l’homme qui dit la vérité et l’autre le mensonge, l’humour et la tragédie, le bonheur et le malheur.
 
JANUS ET LE MONNAYAGE
 
Le monnayage de l’Empire fait rarement référence à Janus, toutefois il apparaît dans les monnaies d’Hadrien, de Commode notamment sur un médaillon sur lequel, dans sa mégalomanie, l’empereur se fait représenter sous les traits de Janus.
 Pertinax qui obtint l’Empire un premier janvier, jour de la fête de Janus, fit frapper des deniers le représentant.Janus - Le dieu à double face MEDAILLON02
 
 
POUVOIR DE JANUS DANS L’ ESPACE ET LE TEMPS
 
Janus exerce son pouvoir sur l’espace du haut (le ciel) et celui du bas (les mers et les terres).

Ses visages regardent l’occident et l’orient (le lever et le coucher du soleil). Avec lui tout s’ouvre et se ferme à volonté, il gouverne la vaste étendue de l’univers et préside aux portes du ciel.
On le représente parfois barbu (surtout dans ses premières représentations), tenant dans une main une clé (pour marquer qu’il est le gardien des portes)  de l’autre une verge (pour montrer la direction des chemins).

Certains auteurs expliquent la symbolique du Janus barbu et rasé, elle serait l’image de la jeunesse et de la vieillesse, d’autres disent qu’elle symbolisait la lune et le soleil.
Parfois ses statues marquent de la main droite le chiffre de trois cents, de l’autre celui de 55   totalisant ainsi le nombre de jours de l’année (355 selon le calendrier romain).
Le mois de janvier (le mot lui même « Ianiarus » est tiré de Janus « Ianus ») lui était consacré.
 
 NUMA POMPILIUS est le deuxième roi légendaire de Rome (-715 , - 673), il promulgua une réforme du calendrier dans le but d’ajuster les anciens mois lunaires et solaires. Il ajouta deux mois au calendrier (janvier et février). Les calendes de janvier étaient consacrées au dieu Janus dont les deux visages regardaient l’année qui venait de finir et celle où l’on entrait. Le premier jour on offrait au dieu le « IANUAL ou JANUAL » (gâteau), des figues, des dattes et du miel.  Les artistes et artisans étaient persuadés que ce jour là le travail leur assurait une année favorable, on se visitait, on s’adressait les vœux, on s’interdisait de prononcer des mots ou phrases de mauvaises augures, on s’envoyait des présents, on se donnait des « étrennes » . Le soir était l’occasion de faire un bon repas entre convives. Notre fête du «  premier de l’an » garde encore les traces de ce dieu Janus.
 
 Janus est le dieu des portes. La porte donne deux possibilités (dedans et dehors), ce qui explique le Janus à deux têtes.
 Ovide dans les « Fastes » parle avec Janus et demande qu’elle est la symbolique des portes ouvertes et      fermées. La réponse est :
« pour que le peuple, parti pour la guerre, ne rencontre aucun obstacle à son retour, les serrures tombent, et ma porte s’ouvre toute entière ; la guerre terminée, je ferme mon temple, pour que la paix ne trouve aucune issue, et il en sera longtemps ainsi, grâce au nom redouté des Césars ».
Les portes ouvertes en temps de guerre permettaient l’apport d’offrandes dans le temple .
La porte s’ouvre aussi sur un autre espace que l’on découvre parfois pour la première fois. C’est la symbolique du « début », du commencement. Janus est aussi le dieu des « débuts »  (voir explications sur le mois de janvier – début de l’année).
 
L’empereur Domitien avait changé la statue à deux têtes par une autre à quatre têtes. Janus supervisait ainsi quatre forums : le forum de la Paix, le Transitorium, celui de Jules César et le forum romain.
Le temple de structure carrée (donc quatre faces) comportait 1 porte et 12 fenêtres par face qui correspondaient dans leur totalité aux 4 saisons et aux douze mois de l’année . Les romains faisaient référence à Janus en début de chaque mois, lors du début de la vie (naissance), commencement d’une famille (mariage), début de la saison des plantations et des récoltes. Il montre le monde rural et urbain…
 
IMPORTANCE DU DIEU JANUS
 
On ne le retrouve que chez les romains, il n’y a pas d’équivalence avec un dieu chez les grecs sauf peut être avec le héros grec Ion, fils traditionnel d’Apollon et de la princesse athénienne Créuse (voir paragraphe sur les origines de Janus) . C’est le dieu le plus ancien de Rome, et dans l’épigraphie on le retrouve souvent en premier.
 
Janus - Le dieu à double face MEDAILLON03JANUS ET SA FAMILLE
 
Il est le père de Proca, né de l’union avec Cama, et de Tibérinus né de l’union avec Camisé Il est le premier a être invoqué, et est surnommé le « divom deus » (le dieu des dieux). On le retrouve en effigie sur les plus anciennes monnaies romaines, il était vénéré dans plusieurs autres villes de la vallée du Tibre, qui l’accueille dans le latium (Tibérinus se noiera dans le Tibre, fleuve qui portera son nom).

Il eut une fille (Canens) qu’il maria à Picus, fils de Saturne né dans le latium après son exil sur terre. La magicienne Circé, par dépit amoureux, devait plus tard le métamorphoser en pic-vert. Avec Canens, Janus est le grand père de Faunus, l’arrière grand père de Latinus et l’ancêtre d’une longue lignée royale.

Des relations amoureuses seront « consommées » avec la déesse des eaux douces Vénilia, la nymphe Cardea (ou Carna) de laquelle il parvint à obtenir les faveurs lors d’un défi, grâce à son double visage. En retour il en fit une déesse, présidant aux gonds des portes et chargée en parallèle, de protéger la santé des nouveaux nés. De cette relation naquit un fils devenu roi de la ville « Alba Longa »

L’antique déesse Jana (Iana) ou Diana est sa parèdre, certains y voient une similitude avec le couple formé en Grèce par Apollon et Artémis.
Après sa mort Janus est « déifié » et devient le protecteur de Rome
 
(6) Cardea ou Carna aime bien défier ses prétendants avec des avances sexuelles, mais lorsque les choses se précisent elle part en s’envolant … Janus a su la conquérir
 
 
LA STATUE JANUS DE BELLES HERBESJanus - Le dieu à double face JANUS3
 
Située dans le parc de la propriété de « Belles Herbes » à Soréze, l’examen de la statue démontre par sa patine une certaine ancienneté de l’œuvre.
D’après la famille de Guibert, cette statue aurait été offerte au début du XIXème siècle à Antoine Etienne de Rome Maire de Soréze par une personne dont l’histoire et la tradition orale n’ont pas retenu le nom.

N’étant pas spécialiste nous resterons très prudents sur les conclusions.

Ce que nous pouvons dire :
-    la facture de la statue est assez grossière et pourrait être apparentée à l’art populaire du XVIII ème siècle 
-    la « tête bicéphale » est posée sur un piédestal assez moderne, la base de la tête n’est pas régulière (plan non horizontal)
-    nous doutons fortement que l’origine de cette statue soit le site de Berniquaut (certainement déserté dès -50)
-    la matière est un grès (ou calcaire) à grain moyen
-    l’emplacement de la statue n’a pas été choisi  au hasard , le Janus regarde l’est et l’ouest, l’espace rural et l’espace urbanisé, il est placé face à une porte
-    peut-être peut-on y voir une reproduction de l’époque romantique, époque où les artistes étaient fortement inspirés par le monde antique et ses ruines.

Un avis sera demandé à des spécialistes ; par manque de temps nous n’avons pas pu vous en donner les résultats dans ce numéro du Ravelin, cela sera fait ultérieurement.
 
Janus - Le dieu à double face JANUS1Janus - Le dieu à double face JANUS2
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Message  Arlitto Lun 22 Aoû 2016, 21:23

J’ai déjà eu l’occasion de parler, ici, des principes généraux de l’analogie et d’une de leur particularité, la diasophie. L’un des symboles les plus remarquables de cet aspect duel de la pensée sacrée est celui représenté par le dieu Janus. Pourquoi, s’agissant d’étudier les symboles maçonniques, celui-ci précisément ? Tout simplement parce que nous le connaissons bien, figuré de multiples manières depuis les alchimistes, mais aussi présenté et décrit bien des fois sous d’autres aspects. Bien entendu, en évoluant, le dieu romain perd son existence propre mais le symbole duel garde toute sa vigueur. 


Le passé et l’avenir mélangés dans un même rituel reproduisent bien souvent le désir des hommes de croire que ce qui a été est l’immuable garantie de ce qui sera et que cela puisse perdurer comme pérennisant l’avenir dans une conception particulièrement immobiliste de la nature humaine. 


Telle n’est pas l’image que nous offre le symbolisme de Janus, en effet, les visages opposés dont les regards ne peuvent jamais se croiser représente l’avenir comme lié au passé mais néanmoins indépendant. Les erreurs commises ont des origines connues mais n’empêchent à aucun moment l’avenir d’exister. Janus se présente comme l’image du passage d’un monde à l’autre, d’un temps à l’autre, l’image d’un présent indéfinissable. On peut connaître la passé, concevoir l’avenir, mais il est impossible de décrire le présent avec objectivité. 


Qui est Janus et quel symbolisme représente-t-il ? 
   Janus - Le dieu à double face 7080-1-1Le Dieu aux deux visages...


Il figure sûrement parmi les plus grands et les plus anciens dieux du Panthéon romain. Il serait même supérieur à Jupiter le dieu suprême. 


Son histoire commence lorsqu'il s'est établi dans le Latium, après avoir accosté l'Italie avec sa flotte. Il recueillit Saturne, le dieu des Semailles et des Grains, chassé des cieux, alors qu'il régnait sur le Latium. En remerciement de son hospitalité, celui-ci offrit à Janus le don de la "double science". Ce pouvoir permettait de maîtriser la science du passé et celle de l'avenir, d'où la représentation de Janus avec deux visages orientés dans des sens opposés. 


Janus eut aussi un fils, Tiberinus, qui se noya dans le Tibre et donna son nom à ce dernier. 
Viennent alors de nombreuses autres attributions telles que celle de gardien des portes (Janus Bifrons), ce qui justifie encore son double visage. Il est également le dieu du Commencement (Januarius peut se traduire par "janvier" ou "mois de Janus") et des Quatre Saisons (Sa tête est alors représentée non pas avec deux visages mais avec quatre). 


Les Romains ouvraient les portes de son temple en temps de guerre, pour montrer que le dieu était parti combattre, puis ils les refermaient durant la paix, ce qui symbolisait sa réintégration dans son sanctuaire ; il pouvait ainsi veiller sur la ville.


De par ses attributions, Janus était le dieu principal d'une cité qu'il pouvait surveiller dans tous les sens, sans que rien ne lui échappe.Chez les Saliens, prêtres qui tirent leur nom du verbe salire ("danser"), il est même considéré comme le "dieu des dieux" dans leur hymne. 


Il était également le premier nommé dans toutes les listes de dieux et dans toutes les prières, avant même Jupiter. 


Son prêtre portait le nom révélateur de rex sacrorum ("roi des choses sacrées") et son temple à Rome était assez petit et clôturé (sauf en temps de guerre, bien sûr), en bronze. Il se situait sur le forum et portait le nom de Janus Geminus, ou "double Janus". Un passage voûté traversait le sanctuaire à l'est et à l'ouest.


Ovide a raconté que Janus s'appelait Chaos à l'époque où l'air, le feu, l'eau et la terre ne formaient qu'une masse. Quand les éléments se séparèrent, Chaos prit sa forme de Janus; ses deux visages représentent la confusion de son premier état. D'autres légendes font de Janus un roi de l'âge d'or du Latium. Il y aurait accueilli Saturne chassé du ciel par Jupiter.


L'origine de son nom est Incertaine. Cicéron la cherche dans le verbe ireD'autres préfèrent le radical div (dividereet supposent que la première forme du nom était DivanusUne troisième hypothèse envisage une forme Ja, na, parfois employée pour Diana, dont la racine dius ou dium évoquerait l'idée du ciel lumineux.


Cette dernière étymologie s'accorde avec la constatation que Janus fut à l'origine un dieu solaire. Comme on le voit, ses attributions sont nombreuses, importantes, et dérivent les unes des autres.


Le culte de Janus fut établi soit par Romulus, soit par Numa, et resta toujours populaire chez les Romains. Janus figurait en tête dans les cérémonies religieuses, et, en sa qualité de père des dieux, passait le premier dans leur énumération, et même avant Jupiter. On l'honorait au premier jour de chaque mois, et le premier mois de l'année (Januarius) portait son nom.


Étant le dieu des portes, il est par le fait même celui des départs et des retours, et par extension celui de toutes les voies de communication. Sous le nom de Portunus, il est considéré comme le dieu des ports; et comme on voyage aussi bien par eau que par terre, il passe pour avoir inventé la navigation.


Janus était aussi le dieu des commencements, Dieu solaire, il présidait au lever du jour (Matutinus Pater). On ne tarda pas à le considérer comme le promoteur de toute initiative et, d'une façon générale, il fut placé à la tête de toutes les entreprises humaines. De là vient que les Romains lui attribuèrent un rôle essentiel dans la création du monde. Il passa pour le dieu des dieux, Janus Pater. 


http://www.ledifice.net/7080-1.htmlLe Dieu des portes et des passages


« …tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. »
Deutéronome 6 :4


Janus (en latin, « porte », ou «barbacane») présente ce trait particulier d'être un dieu essentiellement italique et plus précisément romain. Il ne figure dans aucune autre mythologie et pourtant l’aspect symbolique qu’il recouvre ne trouve pas uniquement ses sources dans la culture du latium.


Janus est d’abord le dieu de toutes les portes : des portes publiques ( jani ), sous lesquelles passaient les routes, et des portes privées. Il a donc pour insignes la clé qui ouvre et ferme la porte, et la baguette (virga) dont les portiers se servent pour écarter tout ce qui ne doit pas franchir le seuil. Ses deux visages (Janus bifrons) lui permettent de surveiller le dehors et l'intérieur du logis, comme l'accès et la sortie des portes publiques.


Sur le point de ses attributs particuliers, René Guenon fait état d’un curieux document représentant expressément le Christ sous les traits de Janus. Il s’agit d’un cartouche peint sur une page détachée d'un livre manuscrit d'église, datant du xve siècle et trouvée à Luchon, le médaillon représente un buste de Janus Bifrons, avec un visage masculin et un visage féminin, ainsi que cela se voit assez fréquemment; il porte une couronne sur la tête, et tient d'une main un sceptre et de l'autre une clef.  


Sur les monuments romains Janus se montre, comme sur ce cartouche la couronne en tête et le sceptre en la main droite, parce qu’il est roi; il tient, de l'autre main une clef qui ouvre et ferme les époques; c'est pourquoi, par extension d'idée, les Romains lui consacraient les portes des maisons et des villes. Dans la quatrième des grandes antiennes d'avant Noël, la liturgie sacrée acclame ainsi Jésus : « O Clavis David, et Sceptrum dornus lsrae ».


L'interprétation la plus habituelle des deux visages de Janus est celle qui les considère comme représentant respectivement le passé et l'avenir; cette interprétation, tout en étant très incomplète, n'en est pas moins exacte à un certain point de vue. C'est pourquoi, dans un assez grand nombre de figurations, les deux visages sont ceux d'un homme âgé et d'un homme jeune; l'emblème dont il est fait mention ici se montre cependant plus précis. En effet, un examen attentif ne permet pas de douter qu'il s'agit du Janus androgyne, ou Janus-Jana et il est à peine besoin de faire remarquer le rapport étroit de cette forme de Janus avec certains symboles hermétiques tels que le Rebis, mais aussi avec le mythe de l’être humain unique de la création, celui qui serait homme et femme et que l’Éternel aurait séparé en deux entités. Un être unique que l’on retrouve dans le « banquet » de Platon, mais aussi dans la Bible où, dans un premier temps, au premier livre de la Genèse « Dieu créa l'homme à sa semblance, à la semblance de Dieu il le créa, homme et femme il les créa », puis, comme pour compléter la création, dans le second livre de la Genèse l’Eternel tire la Femme du côté de l’Homme. Ce n’est pas ici le moment d’aborder le symbolisme propre de Ish et Isha, contentons-nous de constater que l’image de Janus est parfois Androgyne, comme pour rappeler que l’être humain est double.


Étant le dieu des portes, il est par le fait même celui des départs et des retours, et par extension celui de toutes les voies de communication. Sous le nom de Portunus, il est considéré comme le dieu des ports; et comme on voyage aussi bien par eau que par terre, il passe pour avoir inventé la navigation.


Mais le symbole qui nous arrêtera ici est plus particulièrement celui des commencements.


Le Dieu des commencements et de l'initiation... 
« Si je t'oublie, Jérusalem, que ma droite m’oublie! » 
Psaume 137
Janus - Le dieu à double face 7080-1-2
Dieu des commencements, des portes, entrées et passages, Janus est le dieu de l'initiation (initiare signifie "commencer"). En vertu d'un certain symbolisme astronomique sur lequel semble reposer les cultures sacrés les plus anciennes, on soulignera aussi les liens fort étroits entre les deux sens suivant lesquels les clefs de Janus peuvent être considérées, soit comme celles des deux portes solsticiales, soit comme celles des « Grands Mystères » et des « Petits Mystères ». 


Ce symbolisme auquel nous faisons allusion est celui du cycle zodiacal, et ce n'est pas sans raison que celui-ci, avec ses deux moitiés ascendante et descendante qui ont leurs points de départ respectifs aux deux solstices d'hiver et d'été, se trouve figuré au portail des cathédrales. On voit apparaître ici une autre signification des deux visages de Janus : il est le « Maître des deux voies » auxquelles donnent accès les deux portes solsticiales, ces deux voies de droite et de gauche que les pythagoriciens représentaient par la lettre Y. Ce sont ces deux mêmes voies que la tradition hindoue désigne comme la « Voie des Dieux » et la « voie des ancêtres » ce qui nous ramène à l'idée de l'initiation aux mystères.


Enfin, ces deux voies sont aussi, en un sens, comme les portes par lesquelles on y accède, celle des cieux et celle des enfers et l'on remarquera que les deux côtés auxquels elles correspondent, la droite et la gauche, sont ceux où se répartissent les élus et les damnés dans les représentations du Jugement dernier, qui se rencontrent si fréquemment au portail des églises, et non en une autre partie quelconque de l'édifice.


Ces représentations, expriment quelque chose de tout à fait fondamental c'est-à-dire une sorte d'abrégé synthétique de l'Univers
Dans la symbolique chrétienne, ces deux voies ont été remplacé par les deux Jean. Jean le baptiste, ouvrant la Porte du Ciel, est devenu le patron de tous les Initiés et, bien entendu, des Francs-Maçons.


Les deux Jean et Jésus sont des « dieux » solaires : 
- le Baptiste annonce le lever du soleil 
- l'Evangéliste regarde le soleil se coucher


Les Evangiles nous disent que dès que Marie apprend qu'elle est enceinte, elle se rend chez sa cousine Elisabeth, elle-même enceinte de six mois. Celle-ci accouchera donc de Jean-Baptiste six mois avant la naissance de Jésus. 
Or, dans six mois nous fêterons Noël, fête de la naissance du soleil nouveau. Le soleil du solstice d'Eté, étant à son apogée, ne peut que décroître. C'est pourquoi Jean-Baptiste dira :"Il faut que je décroisse pour qu'il croisse". Autrement dit, il faut que la lumière extérieure qui nous inonde aujourd'hui cède la place au soleil intérieur du solstice d'Hiver.


On ne possède aucune statue ni aucun buste de Janus, mais ses effigies monétaires sont nombreuses. Il est généralement représenté avec un double visage, sous les apparences d'un homme âgé, barbu : la couronne de lauriers ne figure pas sur toutes ses images. En cela, Janus ressemble étonnamment au Dieu du monothéisme méditerranéen : pas ou peu de représentation et un extraordinaire thésaurus symbolique, le message proposé est celui d’un concept profondément humain ; l’évolution et la conscience des portes à ouvrir pour y parvenir. Cette notion est importante car elle fonde les civilisations. Au delà de la simple constatation de son existence, l’Homme prend onscience de son intelligence et des portes qu’elle permet d’ouvrir.
Janus - Le dieu à double face 7080-1-3
La diasophie qualifie la pensée double, c’est à dire, concevoir dans un même langage symbolique ou philosophique, une chose et sa représentation. Cette conception duasophique se présente de telle manière que chaque élément de la chose conçue et de sa représentation puisse prendre une forme propre, une signification propre. Cette conception duelle de la pensée permet, non pas une symbolique universelle, mais une pensée symbolique universelle. Ainsi, la chose et sa représentation se trouvent liées chacune à d’autres représentations. Ce semblant de multiplication de schémas identique permet d’identifier non pas une identité culturelle mais bien une identité humaine dont la culture ne serait qu’un reflet identifié dans le temps et dans l’espace. Ainsi il n’y a pas universalité des symboles mais universalité de la nature humaine.
la Clef de David et le Sceptre de la maison d'Israël 
Jana ou Diana, Déesse lunaire n’est autre que l’aspect féminin de Janus. 
Gn 1 :27 
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Message  Arlitto Lun 22 Aoû 2016, 21:25

Initiation - Lumière - Janus
St. Jean Baptiste - St. Jean Évangéliste
et les solstices

Nous venons de partager symboliquement la plus belle fête de l'année, la plus belle fête de la Lumière, une fête rituellique. Elle est la marque, pour nous Francs-maçons, d'un respect que nous dédions au Cosmos dont nous sommes tous tributaires: la Lumière;  le Commencement du Tout.

Lorsque le récipiendaire a triomphé des épreuves de la terre, de l'air, de l'eau, et du feu; lorsqu'il a prêté serment de silence et de fidélité, le Vénérable Maître lui donne le sceau et lui dit :
" Je te reçois, te crée et constitue Apprenti Maçon".
Initié, il naît au monde de la lumière et il aura à poursuivre le grand rêve dans sa double quête vers la connaissance et l’Amour !...
Il est dit dans les instructions de l’apprenti :
« Depuis quand êtes-vous franc maçon ?
Depuis que j’ai reçu la Lumière. »
Tout l’enseignement maçonnique repose sur la Lumière. Il nous apprend que la Lumière est rigueur, droiture et justice. La Lumière c’est aussi l’amour de ses frères, l’amour de l’Humanité.

La vie dans la Lumière implique donc un comportement moral: ouvrir son esprit à l'intelligence pour comprendre les mystères de la Franc-Maçonnerie et répandre ainsi à l'extérieur la Lumière entrevue dans les opérations de la Loge de Saint Jean.
                       
Pourquoi Jean ? Jean n'était pas la lumière, il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous crussent par lui. Saint Jean symbolise pour les maçons la Gnose. Cette Gnose est symbolisée par la lettre G inscrite dans l’Etoile à 5 branches que l'on retrouve dans les temples maçonniques. Le flamboiement de l'étoile caractérise alors l'Initié. Les deux Saint Jean figurent à la fois le temps qui passe et nos traditions. Elles symbolisent aussi, de façon invisible notre présent, celui dans lequel nous devons vivre et dans lequel la démarche initiatique et maçonnique invite ses Initiés à se réaliser, à évoluer et persévérer, et in fine à transmettre. Saint Jean! Mais lequel ?

Les deux Jean qui s'opposent, comme les deux Janus, ou encore, Janus dieu romain de l'Initiation: (initiare signifie "commencer"). Janus est le détenteur des deux cléfs , le Maître du triple temps, le Saint Jean. Janus représente la dualité de l'être, le bicéphale avec une tête jeune et une tête âgée; une tournée vers l'an jeune, l'autre vers l'an vieux, l'avenir et le passé. L'homme vieux, le Baptiste, tel le coq de nos fermes venant du passé annonce le lever du jour, cédant sa place à l'homme jeune, l'Evangéliste, lié à la verticalité. Il marque la lumière, l'ascension spirituelle. Pour Jean l'Evangéliste, le passé est le temps de l'Intelligence et le présent le temps spirituel.

Par la Connaissance Jean l'Evangéliste nous explique, au fur et à mesure, le Sens des Evénements. Ainsi l'Evangéliste est l'aigle qui habite les cimes, celui qui monte vers le soleil et replonge vers nous pour témoigner que la Lumière vient bien de cet astre. Il est  l'avenir et le passé, le passage d'un état à un autre, d'une vision à une autre, d'un univers à un autre. Il est le dieu des portes, le dieu des transitions et des passages; il est présent sur tous les lieux de passages. Tout passage suppose une porte, un seuil et son gardien. Toutes les entrées, comme les sorties, sont surveillées. Devant nous la double porte solsticiale: la porte des hommes et celles des dieux, donnant accès à deux voies: celles des hommes et celles des dieux, la voie profane et la voie sacrée, la voie de l'aveugle et celle de l'initié. Ouverture et fermeture de la porte expriment le rythme de l'univers, la respiration universelle. Les deux Jean sont donc fêtés en opposition: opposition sur le calendrier, mais aussi opposition dans les phases ascendantes et descendantes du soleil. Ainsi la Saint Jean d'été marque le jour où le soleil décline, les jours diminuent pour faire place à des nuits plus longues.

La Saint Jean d'hiver marque le passage à l'année nouvelle. Cette porte est la Porte de l'Occident; c'est à son seuil que le soleil se couche, c'est à son seuil que la lumière s'éteint. Au delà, il reste les Ténèbres du monde profane,  au dedans la Lumière du sacré...  L'année ancienne cède la place à l'année nouvelle. Tout est symbole, à la fois universel et intemporel. En ce basant sur cette symbolique, chacun de nous, toute femme, tout homme, peut accéder à la démarche initiatique. La Fête de la Saint-Jean Baptiste est célébrée chaque année le 24 juin à l'apogée de la Lumière spirituelle, au Midi. La Fête de Jean L'Évangéliste est célébrée le 21 décembre, près de la date présumée de la naissance de Jésus, annonçant un renouveau.

Etymologiquement, solstice signifie "le Soleil s'arrête" (du latin solstitium: de sol "soleil" et stare "s'arrêter") car son élévation zénitale ne semble pas changer d'un jour à l'autre à cette période de l'année. Le solstice d'hiver, sont les points de l'horizon où le soleil se lève ou se couche, arrêtant de progresser vers le sud et repartant en sens inverse. Moment particulier où la Terre est au point de son orbite où l'un de ses hémisphères est le plus incliné par rapport au Soleil. Le Soleil au zénith apparaît à son plus bas niveau au-dessus de l'horizon (ou, en d'autres termes, le plus loin en dessous du plan de l'écliptique). C'est le moment où le jour est le plus court de l'année et la nuit la plus longue pour l'hémisphère nord, car dans l'hémisphère sud, nous avons l'inverse, c'est le Solstice d'été! C'est le moment où la Lumière commence à grandir à nouveau. On peut y  voir un symbole de renaissance…

Mes SS\ et mes FF\, c'est dans le plus jeune initié parmi nous que nous fêtons le soleil nouveau qui arrivé au plus bas de sa course apparente, et repart vers le zénith. En conclusion
Placés aux portes des solstices, les deux Saint Jean sont là comme les deux piliers de notre Temple. Si pour nous Maçons, tout est symbole, c'est que le symbolisme constitue avant tout un mode de relation au réel, qui s'appuie sur une expérience, un vécu. Cette expérience est au cœur des Rites et de ce qu'ils véhiculent de la tradition Universelle mettant ainsi en oeuvre des symboles ordonnés et logiques. Tendre vers une évolution spirituelle personnelle, vers un chemin de perfectionnement propre, d'harmonie, de paix, de sagesse et d'amour... dans son essence (nature intime). Travailler sur soi, transformer ce qui est laid en chose belle et précieuse, passer du profane au sacré; c'est en ce sens que l'initiation a une influence spirituelle.

Lumière, Naissance, Mort, Passage, Transformation. Complémentarité, Alternance. Nous sommes bien dans un Temple M\. Il est juste de dire que les plans vivants de ce lieu spirituel, s'élaborent au sein de la loge de Saint Jean car comme Jean le Baptiste, les colonnes J et B annoncent aux AppApp.°. et aux CompComp.°. que la lumière est proche
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Message  Arlitto Lun 22 Aoû 2016, 21:27

René Guénon – Quelques aspects du symbolisme de Janus 


Nous avons fait à diverses reprises, dans nos ouvrages, des allusions au symbolisme de Janus ; pour développer complètement ce symbolisme, à significations complexes et multiples et pour signaler tous ses liens avec un grand nombre de figurations analogues qui se rencontrent dans d’autres traditions il faudrait tout un volume (2). En attendant, il nous a paru intéressant de réunir quelques données concernant certains aspects du symbolisme en question, et de reprendre notamment, plus complètement que nous n’avions pu le faire jusqu’ici, les considérations qui expliquent le rapprochement établi parfois entre Janus et le Christ, d’une façon qui peut sembler étrange à première vue, mais qui n’en est pas moins parfaitement justifiée.
 
En effet, un curieux document représentant expressément le Christ sous les traits de Janus a étéJanus - Le dieu à double face Janus publié, il y a quelques années, par M. Charbonneau-Lassay dans Regnabit (3), et nous l’avons nous-même commenté ensuite dans la même revue (4) (fig. 11.) C’est un cartouche peint sur une page détachée d’un livre manuscrit d’église, datant du XVe siècle et trouvée à Luchon, et terminant le feuillet du mois de janvier sur le calendrier liminaire de ce livre. Au sommet du médaillon intérieur figure le monogramme IHS surmonté d’un cœur ; le reste de ce médaillon est occupé par un buste de Janus Bifrons, avec un visage masculin et un visage féminin, ainsi que cela se voit assez fréquemment ; il porte une couronne sur la tête, et tient d’une main un sceptre et de l’autre une clef.
 
1 — [Publié dans V. I., juill. 1929.]
2 — [L’auteur ajoutait : « que nous écrirons peut-être quelque jour ». On regrettera que ce projet n’ait pas été réalisé, mais on trouvera dans ce recueil même un certain nombre d’études qui s’inscrivent dans la perspective d’un volume sur Janus.]
3 — Un ancien emblème du mois de janvier, dans Reg., mai 1925.
4 — À propos de quelques symboles hermético-religieux, dans Reg., déc. 1925 [La matière de cet article est reprise dans la présente étude.]
 
« Sur les monuments romains, écrivait M. Charbonneau-Lassay en reproduisant ce document, Janus se montre, comme sur le cartouche de Luchon, la couronne en tête et le sceptre en la main droite, parce qu’il est roi ; il tient de l’autre main une clef qui ouvre et ferme les époques ; c’est pourquoi, par extension d’idée, les Romains lui consacraient les portes des maisons et des villes... Le Christ aussi, comme le Janus antique, porte le sceptre royal auquel il a droit de par son Père du Ciel et de par ses ancêtres d’ici-bas ; et son autre main tient la clef des secrets éternels, la clef teinte de son sang qui ouvrit à l’humanité perdue la porte de la vie. C’est pourquoi, dans la quatrième des grandes antiennes d’avant Noël, la liturgie sacrée l’acclame ainsi : « O Clavis David, et Sceptrum domus Israel !...Vous êtes, ô Christ attendu, la Clef de David et le Sceptre de la maison d’Israël. Vous ouvrez, et personne ne peut fermer, et quand vous fermez, nul ne saurait plus ouvrir (5)... »
 
L’interprétation la plus habituelle des deux visages de Janus est celle qui les considère comme représentant respectivement le passé et l’avenir ; cette interprétation, tout en étant très incomplète, n’en est pas moins exacte à un certain point de vue. C’est pourquoi, dans un assez grand nombre de figurations, les deux visages sont ceux d’un homme âgé et d’un homme jeune ; tel n’est d’ailleurs pas le cas dans l’emblème de Luchon, dont un examen attentif ne permet pas de douter qu’il s’agit du Janus androgyne, ou Janus-Jana (6) ; et il est à peine besoin de faire remarquer le rapport étroit de cette forme de Janus avec certains symboles hermétiques tels que le Rebis (7).
 
Au point de vue où le symbolisme de Janus est rapporté au temps, il y a lieu de faire une remarque très importante : entre le passé qui n’est plus et l’avenir qui n’est pas encore, le véritable visage de Janus, celui qui regarde le présent, n’est, dit-on, ni l’un ni l’autre de ceux que l’on peut voir. Ce troisième visage, en effet, est invisible parce que le présent, dans la manifestation temporelle, n’est qu’un instant insaisissable (8) ; mais, lorsqu’on s’élève au-dessus des conditions de cette manifestation transitoire et contingente, le présent contient au contraire toute réalité. Le troisième visage de Janus correspond, dans un autre symbolisme, celui de la tradition hindoue, à l’œil frontal de Shiva, invisible aussi, puisqu’il n’est représenté par aucun organe corporel, et qui figure le « sens de l’éternité ». Il est dit qu’un regard de ce troisième œil réduit tout en cendres, c’est-à-dire qu’il détruit toute manifestation ; mais, lorsque la succession est transmuée en simultanéité, toutes choses demeurent dans l’« éternel présent », de sorte que la destruction apparente n’est véritablement qu’une « transformation », au sens le plus rigoureusement étymologique de ce mot.
 
Par ces quelques considérations, il est facile de comprendre déjà que Janus représente vraiment Celui qui est, non seulement le « Maître du triple temps » (désignation qui est également appliquée à Shiva dans la doctrine hindoue) (9), mais aussi, et avant tout, le « Seigneur de l’Éternité ». Le Christ, écrivait encore à ce propos M. Charbonneau-Lassay, domine le passé et l’avenir ; coéternel avec son Père, il est comme lui l’« Ancien des Jours » : « au commencement était le Verbe », dit saint Jean. Il est aussi le père et le maître des siècles à venir : Jesus pater futuri sæculi, répète chaque jour l’Église romaine, et Lui-même s’est proclamé le commencement et l’aboutissement de tout : « Je suis l’alpha et l’oméga, le principe et la fin ». « C’est le « Seigneur de l’Éternité ». »
 
5 — Bréviaire romain, office du 20 décembre.
6 — Le nom de Diana, la déesse lunaire, n’est qu’une autre forme de Jana, l’aspect féminin de Janus.
7 — La seule différence est que ces symboles sont généralement Sol-Luna, sous des formes diverses, tandis qu’il semble que Janus-Jana soit plutôt Lunus-Luna sa tête étant souvent surmontée du croissant.
8 — C’est aussi pour cette raison que certaines langues, comme l’hébreu et l’arabe, n’ont pas de forme verbale correspondant au présent.
9 — Le trident « trishûla », attribut de Shiva, est le symbole du triple temps (trikâla).
 
Il est bien évident, en effet, que le « Maître des temps » ne peut être lui-même soumis au temps, qui a en lui son principe, et même que, suivant l’enseignement d’Aristote, le premier moteur de toutes choses, ou le principe du mouvement universel, est nécessairement immobile. C’est bien le Verbe éternel que les textes bibliques désignent souvent comme l’« Ancien des Jours », le Père des âges ou des cycles d’existence (c’est là le sens propre et primitif du mot latin sæculum, aussi bien que du grec aiôn et de l’hébreu ôlam qu’il sert à traduire) ; et il convient de noter que la tradition hindoue lui donne aussi le titre de Purâna-Purusha, dont la signification est strictement équivalente.
 
Revenons maintenant à la figuration que nous avons prise comme point de départ de ces remarques : on y voit, disions-nous, le sceptre et la clef dans les mains de Janus : de même que la couronne (qui peut cependant être regardée aussi comme un symbole de puissance et d’élévation au sens le plus général, dans l’ordre spirituel aussi bien que dans l’ordre temporel, et qui, ici, nous semble plutôt avoir cette acception), le sceptre est l’emblème du pouvoir royal, et la clef, de son côté, est alors plus spécialement celui du pouvoir sacerdotal. Il faut remarquer que le sceptre est à gauche de la figure, du côté du visage masculin, et la clef à droite, du côté du visage féminin ; or, suivant le symbolisme employé par la Kabbale hébraïque, à la droite et à la gauche correspondent respectivement deux attributs divins : la Miséricorde (Hesed) et la Justice (Din (10)), qui conviennent aussi manifestement au Christ, et plus spécialement lorsqu’on l’envisage dans son rôle de Juge des vivants et des morts. Les Arabes, faisant une distinction analogue dans les attributs divins et dans les noms qui y correspondent, disent « Beauté » (Djemâl) et « Majesté » (Djelâl) ; et l’on pourrait comprendre encore, avec ces dernières désignations, que ces deux aspects aient été représentés par un visage féminin et un visage masculin (11). En somme, la clef et le sceptre, se substituant ici à l’ensemble de deux clefs qui est peut-être un emblème plus habituel de Janus, ne font que rendre plus clair encore un des sens de cet emblème, qui est celui d’un double pouvoir procédant d’un principe unique : pouvoir sacerdotal et pouvoir royal, réunis, selon la tradition judéo-chrétienne, dans la personne de Melchissédec, qui est, comme le dit saint Paul, « fait semblable au Fils de Dieu (12) ».
 
10 — Dans le symbole de l’arbre séphirothique qui représente l’ensemble des attributs divins les deux « colonnes » latérales sont respectivement celles de la Miséricorde et de la Justice ; au sommet de la « colonne du milieu » et dominant ces deux « colonnes » latérales est la « Couronne » (Kether) ; la position analogue de la couronne de Janus dans notre figuration par rapport a la clef et au sceptre nous paraît donner lieu à un rapprochement justifiant ce que nous venons de dire quant à sa signification ce serait le pouvoir principal unique et total dont procèdent les deux aspects désignés par les deux autres emblèmes.
11 — Dans Le Roi du Monde, nous avons expliqué plus complètement le symbolisme de la droite et de la gauche de la « main de justice » et de la « main bénissante » - qui est également indiqué chez plusieurs Pères de l’Église et notamment chez saint Augustin.
12 — Épître aux Hébreux, VII, 3.
 
Nous venons de dire que Janus, le plus fréquemment, porte deux clefs ; ces clefs sont celles des deux portes solsticiales Janua Coeli et Janua Inferni, correspondant respectivement au solstice d’hiver et au solstice d’été, c’est-à-dire aux deux points extrêmes de la course du soleil dans le cycle annuel, car Janus, en tant que « Maître des temps », est le Janitor qui ouvre et ferme ce cycle. D’autre part, il était aussi le dieu de l’initiation aux mystères : initiatio dérive de in-ire, « entrer ». (ce qui se rattache également au symbolisme de la « porte »), et, suivant Cicéron, le nom de Janus a la même racine que le verbe ire, « aller » ; cette racine i se trouve d’ailleurs en sanscrit avec le même sens qu’en latin, et, dans cette langue, elle a parmi ses dérivés le mot yâna, « voie », dont la forme se rapproche singulièrement du nom même de Janus. « Je suis la Voie », a dit le Christ (13) ; faut-il voir là la possibilité d’un autre rapprochement ? Ce que nous dirons tout à l’heure semble être de nature à la justifier ; et on aurait le plus grand tort, lorsqu’il s’agit de symbolisme, de ne pas prendre en considération certaines similitudes verbales, dont les raisons sont souvent très profondes, bien qu’elles échappent malheureusement aux philologues modernes, qui ignorent tout ce qui peut légitimement porter le nom de « science sacrée ».
 
Quoi qu’il en soit, en tant que Janus était considéré comme le dieu de l’initiation, ses deux clefs, l’une d’or et l’autre d’argent, étaient celles des « grands mystères » et des « petits mystères » ; pour employer un autre langage équivalent, la clef d’argent est celle du « Paradis terrestre », et la clef d’or est celle du « Paradis céleste ». Ces mêmes clefs étaient un des attributs du souverain pontificat, auquel la fonction d’« hiérophante » était essentiellement attachée ; comme la barque, qui était aussi un symbole de Janus (14), elles sont demeurées parmi les principaux emblèmes de la papauté ; et les paroles évangéliques relatives au « pouvoir des clefs » sont en parfait accord avec les traditions antiques, toutes issues de la grande tradition primordiale. D’autre part, il y a un rapport assez direct entre le sens que nous venons d’indiquer et celui suivant lequel la clef d’or représente le pouvoir spirituel et la clef d’argent le pouvoir temporel (cette dernière étant parfois remplacée alors par le sceptre comme nous l’avons vu) (15) : Dante, en effet, assigne pour fonctions à l’Empereur et au Pape de conduire l’humanité respectivement au « Paradis terrestre » et au « Paradis céleste (16) ».
 
13 — Dans la tradition extrême-orientale, le mot Tao, dont le sens littéral est aussi « Voie », sert de désignation au Principe suprême ; et le caractère idéographique qui le représente est formé des signes de la tête et des pieds, équivalant à l’alpha et à l’oméga.
14 — Cette barque de Janus était une barque pouvant aller dans les deux sens, soit en avant, soit en arrière, ce qui correspond aux deux visages de Janus lui-même.
15 — Le sceptre et la clef sont d’ailleurs l’un et l’autre en relations symboliques avec l’« Axe du Monde ».
16 — De Monarchia, III, 16. — Nous donnons l’explication de ce passage de Dante dans Autorité spirituelle et Pouvoir temporel.
 
En outre, en vertu d’un certain symbolisme astronomique qui semble avoir été commun à tous les peuples anciens, il y a aussi des liens fort étroits entre les deux sens suivant lesquels les clefs de Janus étaient, soit celles des deux portes solsticiales, soit celles des « grands mystères » et des « petits mystères » (17). Ce symbolisme auquel nous faisons allusion est celui du cycle zodiacal, et ce n’est pas sans raison que celui-ci, avec ses deux moitiés ascendante et descendante qui ont leurs points de départ respectifs aux deux solstices d’hiver et d’été, se trouve figuré au portail de tant d’églises du moyen-âge (18). On voit apparaître ici une autre signification des deux visages de Janus : il est le « Maître des deux voies » auxquelles donnent accès les deux portes solsticiales, ces deux voies de droite et de gauche (car on retrouve là cet autre symbolisme que nous signalions plus haut) que les pythagoriciens représentaient par la lettre Y (19), et que figurait aussi, sous une forme exotérique, le mythe d’Hercule entre la vertu et le vice. Ce sont ces deux mêmes voies que la tradition hindoue, de son côté, désigne comme la « voie des dieux » (dêva-yâna) et la « voie des ancêtres » (piri-yâna) ; et Ganêsha, dont le symbolisme a de nombreux points de contact avec celui de Janus, est également le « Maître des deux voies », par une conséquence immédiate de son caractère de « Seigneur de la Connaissance », ce qui nous ramène à l’idée de l’initiation aux mystères. Enfin, ces deux voies sont aussi en un sens, comme les portes par lesquelles on y accède, celle des cieux et celle des enfers (20) ; et l’on remarquera que les deux côtés auxquels elles correspondent, la droite et la gauche, sont ceux où se répartissent les élus et les damnés dans les représentations du Jugement dernier, qui, elles aussi, par une coïncidence bien significative, se rencontrent si fréquemment au portail des églises, et non en une autre partie quelconque de l’édifice (21). Ces représentations, de même que celles du Zodiaque, expriment, pensons-nous, quelque chose de tout à fait fondamental dans la conception des constructeurs de cathédrales qui se proposaient de donner à leurs œuvres un caractère « pantaculaire », au vrai sens de ce mot (22), c’est-à-dire d’en faire comme une sorte d’abrégé synthétique de l’Univers (23).
 
17 — Nous devons rappeler en passant, quoique nous l’ayons déjà signalé en plusieurs occasions, que Janus avait encore une autre fonction : il était le dieu des corporations d’artisans ou Collegia fabrorum, qui célébraient en son honneur les deux fêtes solsticiales d’hiver et d’été. Par la suite, cette coutume se maintint toujours dans les corporations de constructeurs ; mais, avec le christianisme, ces fêtes solsticiales s’identifièrent aux deux Saint-Jean d’hiver et d’été (d’où l’expression de « Loge de Saint-Jean » qui s’est conservée jusque dans la maçonnerie moderne) ; il y a là un exemple de l’adaptation des symboles préchrétiens, trop souvent méconnue ou mal interprétée par les modernes.
18 — Ceci se rattache manifestement à ce que nous indiquions dans la note précédente en ce qui concerne les traditions conservées par les corporations de constructeurs.
19 — Cet antique symbole s’est maintenu jusqu’à une époque assez récente : nous l’avons retrouvé notamment dans la marque de l’imprimeur Nicolas du Chemin, dessinée par Jean Cousin, dans Le Champ fleuri de Geoffroy Tory (Paris, 1529), où il est désigné sous le nom de « lettre pythagorique », et aussi, au musée du Louvre, sur divers meubles de la Renaissance.
20 — Dans les symboles de la Renaissance que nous venons de mentionner, les deux voies sont, sous ce rapport, désignées respectivement comme via arcta et via lata, « voie étroite » et « voie large ».
21 — Il semble parfois que ce qui est rapporté à la droite dans certains cas le soit à la gauche dans d’autres, et inversement ; il arrive d’ailleurs que cette contradiction n’est qu’apparente, car il faut toujours chercher par rapport à quoi on prend la droite et la gauche ; lorsqu’elle est réelle, elle s’explique par certaines conceptions « cycliques » assez complexes, qui influent sur les correspondances envisagées. Nous signalons ceci uniquement afin de ne pas dissimuler une difficulté dont il y a lieu de tenir compte pour interpréter correctement un assez grand nombre de symboles [cf. La Grande Triade, ch. VII].
22 — On doit écrire « pantacle » (pantaculum, littéralement « petit tout »), et non « pentacle » comme on le fait trop souvent ; cette erreur orthographique a fait croire à certains que ce mot avait un rapport avec le nombre 5 et devait être pris comme un synonyme de « pentagramme ».
23 — Cette conception est d’ailleurs impliquée en quelque sorte dans le plan même de la cathédrale ; mais nous ne pouvons, pour le moment du moins, entreprendre de justifier cette affirmation, ce qui nous entraînerait beaucoup trop loin.
 
(René Guénon, Symboles Fondamentaux de la Science Sacrée, Chap. XVIII : Quelques aspects du symbolisme de Janus. Les notes entre crochets sont de Michel Vâlsan).
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Message  Arlitto Lun 22 Aoû 2016, 21:29

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Janus et l’initiation maçonnique

Par Jiri Pragman dans Edition
C’est un livre qui pèse… Au moins 1,1 kg à ma balance de cuisine. Alors que certains Maçons peinent à tirer le sujet « Janus » sur 10, 20, 30, 40 minutes (la longueur des Morceaux d’Architecture varie selon les Obédiences, les Loges… et les conférenciers), Percy John Harvey parvient à aligner 714 pages.

Comment approcher ces informatons sur les diverses formes extérieures qu’a pris la transmission initiatique (dixit Alain Pozarnik) ? Peut-être en suivant le conseil de l’ancien Grand Maître de la Grande Loge de France : Il ne s’agit pas de recevoir cette somme comme une connaissance morte d’un autre temps ou de vouloir l’apprendre par coeur pour être érudit mais de s’interroger : « en quoi suis-je concerné par ce symbole, ce mythe et ce rite ? »


Rien n’oblige à lire cet ouvrage d’une traite et il vaut mieux savoir que, comme le précise l’introduction, cet ouvrage est principalement destiné à des francs-maçons ou à des personnes averties dans le domaine de l’ésotérisme ou du symbolisme. C’est également un ouvrage orienté REAA (Rite Ecossais Ancien et Accepté). L’auteur le place entre le livre illustré et le texte imaginé; illustrations et graphiques en allègent la lecture et suscitent la réflexion.

La 1re partie du livre veut donner une présentation classique du symbolisme de Janus (dieu romain d’origine indo-européenne), puis se prolonge par des interprétations et des variations graphiques autour d’un imaginaire s’inspirant de l’ambivalence symbolique signifiée par Janus.

Quant à la 2e partie, elle vise à présenter une étude sur les fonctions du symbolisme de Janus appliquées à l’Initiation maçonnique et à son Rite, associées à de brèves réflexions sur des thèmes connexes; L’auteur y étudie également les diverses relations de nature duale relatives au symbolisme des Loges bleues.

En fait, l’ouvrage de Percy John Harvey sera sans doute, pour les uns et les autres, un de ces ouvrages qu’on ouvre pour y rechercher une piste de réflexion afin de relancer un Travail. Ou un de ces livres qu’on ouvre aussi au hasard, pour le plaisir de se retrouver confronté à un symbole, à des pistes d’interprétation…

  • Janus et l’initiation maçonnique de Percy John Harvey (Dervy, 2009) disponible chez Amazon ou à La Cale Sèche



En savoir plus sur http://www.hiram.be/blog/2009/12/31/janus-et-linitiation-maconnique/#LV51zgSYq2ShmS1R.9910:59:20

.
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