Le Babel de la pensée moderne
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Le Babel de la pensée moderne
Rappel du premier message :
Le Babel de la pensée moderne
Jusque-là, c'est une très vieille histoire, connue aussi bien du premier venu de l'école de catéchisme du Dimanche que de Monsieur Gladstone. Tous deux croient très sincèrement que ces descendants des « maudits de Cham » étaient d'orgueilleux pêcheurs dont le but était semblable à celui des Titans, qui ayant atteint « les cieux », la demeure supposée des deux, insultèrent et détrônèrent Zeus-Jehova. Mais puisque nous trouvons l'histoire racontée dans les Écritures révélées (1), elle doit avoir, comme toutes les autres écritures, son interprétation ésotérique. Pour cela, le symbolisme Occulte nous aidera. Toutes les expressions que nous avons mises en italique, quand elles sont lues dans le texte original Hébreux et selon les canons du symbolisme ésotérique, conduisent à l'interprétation suivante :
1. - « Et toute la terre (l'humanité), était d'une lèvre (c.-à-d., professait les mêmes enseignements) et de mêmes mots » - et non « d'une même langue » comme dans la version autorisée.
Maintenant, le sens Cabaliste des termes « mots » et « mot » peut être trouvé dans le Zohar et aussi dans le Talmud. « Mots » (Dabarim) signifie « pouvoirs », et mot au singulier, est un synonyme de Sagesse ; ex., « Par la prononciation de dix mots le monde fut créé » - (Talmud « Pirkey Aboth » c. 5, Mish. I). Ici les « mots » renvoient aux dix Sefirots, les Bâtisseurs de l'Univers. Ou également, « Par ce Mot (Sagesse, Logos) de YHVH les Cieux furent créés » (Ibid.).
2-4. – « Et l'homme (2) (le chef suprême) dit à ses voisins, 'Allons, faisons des briques (des disciples) et faisons les cuire dans un feu (les initier, les remplir du feu sacré), bâtissons une citée (établir les mystères et enseigner la Doctrine (3)) et une tour (Ziggourat, une tour temple sacrée) dont le sommet puisse atteindre les cieux' » (la plus haute limite atteignable de l'espace). La grande tour de Nébo, de Nabi dans le temple de Bel, était appelée « la maison des sept sphères des cieux et de la terre, » et « la maison de la forteresse (ou de la solide, tagimut) et la pierre de fondation des cieux et de la terre ».
Le symbolisme occulte enseigne, que cuire des briques pour une citée signifie enseigner la magie à des disciples. Une « pierre taillée » signifiait un initié complet. Les mots désignant la pierre, Petra en grec et Kephas en araméen, ont le même sens, c.-à-d., « un interprète des mystères », un Hiérophante. L'initiation suprême était désignée par l'expression « la cuisson à grand feu ». Ainsi, l'expression d'Isaïe « les briques sont tombées, mais nous allons en faire de nouvelles avec des pierres taillées » devient claire. Pour avoir l'interprétation correcte des quatre derniers versets de l'allégorie de la Genèse relative à « la confusion des langues » nous pouvons nous tourner vers la version légendaire des Yezidis [appelés également les Yazidis] et lire les versets 5, 6, 7 et 8 du chapitre XI de la Genèse, dans leur sens ésotérique :
« Et Adonaï (le Seigneur) descendit et dit : 'Regardez, le peuple est un (les hommes sont unis en pensée et en actes) et ils ont une lèvre (une doctrine). Et maintenant, ils commencent à la répandre et « rien ne pourra les empêcher d'acquérir ce qu'ils auront imaginé (ils auront les pleins pouvoirs magiques et obtiendront tout ce qu'ils désirent avec ce pouvoir, kriyasakti)' ».
Et maintenant que sont les Yezidis [ou Yazidis], quelle est leur interprétation, et qu'est-ce qu'Ad-onaï ? Ad est « le Seigneur », leur dieu ancestral ; et les Yezidis [Yazidis] sont une secte hérétique musulmane, dispersée entre l'Arménie, la Syrie, et principalement autour de Mossoul, le véritable lieu de Babel (lisez le « Récit chaldéen de la Genèse »). Ils sont connus sous le non étrange d'« Adorateurs du Diable ». Leur profession de foi est très originale. Ils reconnaissent deux pouvoirs ou dieux – Allah et Ad, (ou Adonaï) mais identifient le second à Sheitân ou Satan. Ceci est tout naturel puisque Satan est aussi « un fils de dieu » (4) (voir Job, I). Comme indiqué dans Les Conférences d'Hibbert (Hibbert Lectures, pp. 346 et 347), Satan l'« Adversaire », était l'ange de Dieu et son envoyé. Ainsi, quand ils sont interrogés sur la raison de leur curieuse vénération de celui qui est devenu l'incarnation du Mal et du sombre esprit de la Terre, ils en expliquent la raison de la manière la plus logique, même si elle est irrévérencieuse. Ils vous disent qu'Allah, étant Tout-bon, ne voudrait pas nuire à la plus petite de ses créatures. Ainsi, il n'a besoin ni de prières, ni d'holocaustes des « premiers-nés les plus gras du troupeau ». Mais Ad, ou le Mal, étant Tout-mauvais, cruel, jaloux, revanchard et orgueilleux, ils doivent, pour se protéger, l'apaiser par des sacrifices et des holocaustes aux odeurs flattant ses narines, et le cajoler et le flatter. Demandez à n'importe quel cheik des Yezidis [Yazidis] de Mossoul ce qu'ils ont à dire, sur la confusion des langues ou paroles, quand Allah « descendit voir la ville et la tour que les fils des hommes avaient bâties ». Ils vous diront, que ce n'est pas Allah mais Ad, le dieu Satan, qui le fit. Les esprits jaloux de la terre devinrent envieux des pouvoirs et de la sainteté des hommes (comme le dieu Vishnou qui devint jaloux des grands pouvoirs des Yogis, quand ils devinrent des Daityas [les Titans de jadis]) ; et ainsi cette déité de matière et de concupiscence confondit leur esprits, les tenta et fit que les Bâtisseurs tombèrent dans ses filets ; et ainsi perdant leur pureté, ils perdirent leur connaissance et leurs pouvoirs magiques, ils se marièrent entre eux et furent « dispersés sur la surface de la terre ».
Ceci est plus logique que d'attribuer à son « Dieu », le Tout-bon, des stratagèmes impies tels que ceux qu'on lui attribue dans la Bible. De plus, la légende de la tour de Babel et de la confusion des langues, est comme beaucoup d'autres, non l'original, mais provient des Chaldéens et Babyloniens. Georges Smith en trouva le récit sur un fragment mutilé de tablettes Assyriennes, sur lequel rien n'est dit à propos de la confusion des langues. « J'ai utilisé le mot 'langue' avec a priori, dit-il (dans le Récit chaldéen de la Genèse), car « je n'ai jamais vu de mot Assyrien ayant ce sens ». Celui qui lit la traduction des fragments de G. Smith, des pages 160 à 163 [de l'édition anglaise] de l'ouvrage cité, trouvera que la version [Assyrienne] est plus proche de celle des Yezidis que ne l'est la version de la Genèse. C'est lui, dont « le cœur était mauvais » et qui était « méchant », qui confondit « leur secret » et non leurs « langue », et qui brisa « le Sanctuaire... qui transmettait la Sagesse », et « avec amertume ils pleurèrent sur Babel ».
Et ainsi devraient 'pleurer' tous les philosophes et les amants de la Sagesse Ancienne ; car c'est depuis lors que les mille et un substituts exotériques de la vraie Doctrine unique ou lèvre ont eu leur origine, obscurcissant de plus en plus l'intellect des hommes, et faisant verser le sang innocent dans un fanatisme furieux. Si nos philosophes modernes avaient étudié les vieux Livres de Sagesse, au lieu de s'en moquer – comme le dit la Cabale – ils auraient trouvé ce qui leur aurait dévoilé maints secrets de l'Église et de l'État du passé. Cependant, comme ils ne l'ont pas fait, le résultat est évident. Le cycle sombre du Kali Yuga a ramené une Babel de la pensée moderne, en comparaison de laquelle la « confusion des langues » parait une harmonie. Tout est sombre et incertain ; sans preuves dans aucun département de la science, philosophie, droit, ou même de la religion. Mais, « Malheur à ceux qui appelle le mal bien, et le bien mal ; qui prennent les ténèbres pour la lumière, la lumière pour les ténèbres » dit Isaïe [Ch. V, 20, trad. La Bible de Jérusalem]. Les éléments eux-mêmes semblent perturbés, et les climats changent, comme si les « dix supérieurs » célestes eux-mêmes avaient perdu leur tête. Tout ce qu'on peut faire est de s'assoir tranquillement, et regarder, triste et résigné ! [...]
(3) Quelques héros homérique, comme Laomédon, le père de Priam, bâtirent des villes, c.-à-d., instituèrent les Mystères et propagèrent la Religion-Sagesse dans des contrées étrangères.
(4) Il est ordonné dans l'Ecclésiastique, XXI, 27La Bible de Jérusalem], de ne pas maudire Satan, « Quand l'impie maudit Satan, il se maudit soi-même ». Pourquoi ? Parce que dans leur permutation « le Seigneur Dieu », Moïse et Satan sont un. [...]
Le Babel de la pensée moderne
Extraits de l'article « The Babel of Modern Thought » de H.P. Blavatsky
[...] La Doctrine Secrète ne développe aucune philosophie nouvelle, elle ne fait que révéler le sens caché de quelques allégories religieuses de l'antiquité, et la lumière qu'elle projette sur elles est celle des sciences ésotériques. Elle montre, aussi, la source commune, d'où ont jaillies toutes les religions et les philosophies du monde. Son but principal est de montrer, que quel que soit les divergences qui semblent exister, sur le plan extérieur ou objectif, entre les doctrines et les systèmes du passé, l'accord entre toutes devient parfait, dès que le sens ésotérique ou intérieur de ces croyances et de leurs symboles est analysé et comparé avec soin. Il est aussi affirmé que ses doctrines et sciences, qui forment un ensemble entier de faits universels cosmiques, d'axiomes et de vérités métaphysiques, représentent un système complet et sans failles. Celui qui est suffisamment brave et persévérant, et qui est prêt à écraser l'animal en lui-même et à oublier son moi humain, pour le sacrifier à son Ego Supérieur, pourra toujours trouver son chemin pour être initié à ces mystères. C'est la seule prétention de la Doctrine Secrète.
[...] La Doctrine Secrète ne développe aucune philosophie nouvelle, elle ne fait que révéler le sens caché de quelques allégories religieuses de l'antiquité, et la lumière qu'elle projette sur elles est celle des sciences ésotériques. Elle montre, aussi, la source commune, d'où ont jaillies toutes les religions et les philosophies du monde. Son but principal est de montrer, que quel que soit les divergences qui semblent exister, sur le plan extérieur ou objectif, entre les doctrines et les systèmes du passé, l'accord entre toutes devient parfait, dès que le sens ésotérique ou intérieur de ces croyances et de leurs symboles est analysé et comparé avec soin. Il est aussi affirmé que ses doctrines et sciences, qui forment un ensemble entier de faits universels cosmiques, d'axiomes et de vérités métaphysiques, représentent un système complet et sans failles. Celui qui est suffisamment brave et persévérant, et qui est prêt à écraser l'animal en lui-même et à oublier son moi humain, pour le sacrifier à son Ego Supérieur, pourra toujours trouver son chemin pour être initié à ces mystères. C'est la seule prétention de la Doctrine Secrète.
La période pendant laquelle l'Humanité naissante, suivant la loi d'évolution naturelle et double, descendait avec l'esprit dans la matière – est close. Nous (l'Humanité) sommes maintenant en train d'aider la matière à s'élever vers l'esprit ; et pour cela nous devons aider la substance à s'affranchir de l'étreinte vicieuse des sens. Nous sommes, la cinquième Race Racine [i.e., toute l'humanité actuelle], les descendants directs de l'Humanité primitive de cette Race ; ceux qui, après le Déluge, essayèrent, en la commémorant, de sauver la Vérité et la Sagesse antédiluviennes, ont été freinés dans leurs efforts par le sombre génie de la Terre – l'esprit de matière, que les Gnostiques appelaient Ildabaoth et les Juifs Jéhovah. Pensez-vous, que même la Bible de Moïse, ce livre que vous connaissez si bien et comprenez si mal, ait laissé sans témoins les affirmations de l'Ancienne Doctrine ? Elle ne l'a pas fait. Permettez de terminer avec un passage qui (vous) est familier, mais en l'interprétant dans sa vraie lumière.
A l'origine, ou plutôt, pendant l'enfance de la cinquième Race, « toute la terre était d'une lèvre, et d'une parole », dit le chapitre XI de la Genèse. Lue à la lumière de l'ésotérisme, cela signifie que l'humanité avait une doctrine universelle, une philosophie, commune à tous. Les hommes étaient unis par une religion, que ce terme dérive du latin relegere, « rassembler, ou être unis » en parole et en pensée, de religens, « révérer les dieux, » ou de religare, « être fortement liés ensemble ». Considéré d'une manière ou d'une autre, cela signifie indéniablement et pleinement que nos ancêtres après le « déluge » partageaient en commun une vérité – i.e., ils croyaient en cet ensemble de faits subjectifs et objectifs qui forme le tout consistant, logique et harmonieux que nous appelons la Religion Sagesse.
Maintenant, si on lit les neuf premiers versets du chapitre XI entre les lignes, nous trouvons l'information suivante. Les Sages de cette époque, nos premiers pères, étaient évidemment au courant de cette vérité évidente et impérissable qui enseigne que c'est dans l'union seule que se trouve la force – et bien entendu, l'union de pensée autant que l'union entre les nations. Sinon, en désunion ils seraient « dispersés sur la surface de la terre » ; et, en conséquence, leur religion-Sagesse serait brisée en un millier de fragments ; et ils ne s'élèveraient plus comme avant, par la connaissance, vers les cieux, mais seraient attirés, par une foi aveugle, vers la terre – les hommes sages, « venus d'Orient », imaginèrent un plan. À cette époque, les temples étaient des lieux d'enseignement, et non de superstition ; les prêtres enseignaient la Sagesse divine, non des dogmes inventés par l'homme, et l'ultima thule de leurs activités religieuses n'était pas focalisée sur la boite à deniers, comme à présent. Ainsi : « 'Allons,' dirent-ils 'bâtissons une ville et une tour, dont le sommet puisse atteindre les cieux, et faisons-nous un nom'. Et ils firent des briques cuites et les utilisèrent comme pierre, et construisirent avec une ville et une tour ».
Jusque-là, c'est une très vieille histoire, connue aussi bien du premier venu de l'école de catéchisme du Dimanche que de Monsieur Gladstone. Tous deux croient très sincèrement que ces descendants des « maudits de Cham » étaient d'orgueilleux pêcheurs dont le but était semblable à celui des Titans, qui ayant atteint « les cieux », la demeure supposée des deux, insultèrent et détrônèrent Zeus-Jehova. Mais puisque nous trouvons l'histoire racontée dans les Écritures révélées (1), elle doit avoir, comme toutes les autres écritures, son interprétation ésotérique. Pour cela, le symbolisme Occulte nous aidera. Toutes les expressions que nous avons mises en italique, quand elles sont lues dans le texte original Hébreux et selon les canons du symbolisme ésotérique, conduisent à l'interprétation suivante :
1. - « Et toute la terre (l'humanité), était d'une lèvre (c.-à-d., professait les mêmes enseignements) et de mêmes mots » - et non « d'une même langue » comme dans la version autorisée.
Maintenant, le sens Cabaliste des termes « mots » et « mot » peut être trouvé dans le Zohar et aussi dans le Talmud. « Mots » (Dabarim) signifie « pouvoirs », et mot au singulier, est un synonyme de Sagesse ; ex., « Par la prononciation de dix mots le monde fut créé » - (Talmud « Pirkey Aboth » c. 5, Mish. I). Ici les « mots » renvoient aux dix Sefirots, les Bâtisseurs de l'Univers. Ou également, « Par ce Mot (Sagesse, Logos) de YHVH les Cieux furent créés » (Ibid.).
2-4. – « Et l'homme (2) (le chef suprême) dit à ses voisins, 'Allons, faisons des briques (des disciples) et faisons les cuire dans un feu (les initier, les remplir du feu sacré), bâtissons une citée (établir les mystères et enseigner la Doctrine (3)) et une tour (Ziggourat, une tour temple sacrée) dont le sommet puisse atteindre les cieux' » (la plus haute limite atteignable de l'espace). La grande tour de Nébo, de Nabi dans le temple de Bel, était appelée « la maison des sept sphères des cieux et de la terre, » et « la maison de la forteresse (ou de la solide, tagimut) et la pierre de fondation des cieux et de la terre ».
Le symbolisme occulte enseigne, que cuire des briques pour une citée signifie enseigner la magie à des disciples. Une « pierre taillée » signifiait un initié complet. Les mots désignant la pierre, Petra en grec et Kephas en araméen, ont le même sens, c.-à-d., « un interprète des mystères », un Hiérophante. L'initiation suprême était désignée par l'expression « la cuisson à grand feu ». Ainsi, l'expression d'Isaïe « les briques sont tombées, mais nous allons en faire de nouvelles avec des pierres taillées » devient claire. Pour avoir l'interprétation correcte des quatre derniers versets de l'allégorie de la Genèse relative à « la confusion des langues » nous pouvons nous tourner vers la version légendaire des Yezidis [appelés également les Yazidis] et lire les versets 5, 6, 7 et 8 du chapitre XI de la Genèse, dans leur sens ésotérique :
« Et Adonaï (le Seigneur) descendit et dit : 'Regardez, le peuple est un (les hommes sont unis en pensée et en actes) et ils ont une lèvre (une doctrine). Et maintenant, ils commencent à la répandre et « rien ne pourra les empêcher d'acquérir ce qu'ils auront imaginé (ils auront les pleins pouvoirs magiques et obtiendront tout ce qu'ils désirent avec ce pouvoir, kriyasakti)' ».
Et maintenant que sont les Yezidis [ou Yazidis], quelle est leur interprétation, et qu'est-ce qu'Ad-onaï ? Ad est « le Seigneur », leur dieu ancestral ; et les Yezidis [Yazidis] sont une secte hérétique musulmane, dispersée entre l'Arménie, la Syrie, et principalement autour de Mossoul, le véritable lieu de Babel (lisez le « Récit chaldéen de la Genèse »). Ils sont connus sous le non étrange d'« Adorateurs du Diable ». Leur profession de foi est très originale. Ils reconnaissent deux pouvoirs ou dieux – Allah et Ad, (ou Adonaï) mais identifient le second à Sheitân ou Satan. Ceci est tout naturel puisque Satan est aussi « un fils de dieu » (4) (voir Job, I). Comme indiqué dans Les Conférences d'Hibbert (Hibbert Lectures, pp. 346 et 347), Satan l'« Adversaire », était l'ange de Dieu et son envoyé. Ainsi, quand ils sont interrogés sur la raison de leur curieuse vénération de celui qui est devenu l'incarnation du Mal et du sombre esprit de la Terre, ils en expliquent la raison de la manière la plus logique, même si elle est irrévérencieuse. Ils vous disent qu'Allah, étant Tout-bon, ne voudrait pas nuire à la plus petite de ses créatures. Ainsi, il n'a besoin ni de prières, ni d'holocaustes des « premiers-nés les plus gras du troupeau ». Mais Ad, ou le Mal, étant Tout-mauvais, cruel, jaloux, revanchard et orgueilleux, ils doivent, pour se protéger, l'apaiser par des sacrifices et des holocaustes aux odeurs flattant ses narines, et le cajoler et le flatter. Demandez à n'importe quel cheik des Yezidis [Yazidis] de Mossoul ce qu'ils ont à dire, sur la confusion des langues ou paroles, quand Allah « descendit voir la ville et la tour que les fils des hommes avaient bâties ». Ils vous diront, que ce n'est pas Allah mais Ad, le dieu Satan, qui le fit. Les esprits jaloux de la terre devinrent envieux des pouvoirs et de la sainteté des hommes (comme le dieu Vishnou qui devint jaloux des grands pouvoirs des Yogis, quand ils devinrent des Daityas [les Titans de jadis]) ; et ainsi cette déité de matière et de concupiscence confondit leur esprits, les tenta et fit que les Bâtisseurs tombèrent dans ses filets ; et ainsi perdant leur pureté, ils perdirent leur connaissance et leurs pouvoirs magiques, ils se marièrent entre eux et furent « dispersés sur la surface de la terre ».
Ceci est plus logique que d'attribuer à son « Dieu », le Tout-bon, des stratagèmes impies tels que ceux qu'on lui attribue dans la Bible. De plus, la légende de la tour de Babel et de la confusion des langues, est comme beaucoup d'autres, non l'original, mais provient des Chaldéens et Babyloniens. Georges Smith en trouva le récit sur un fragment mutilé de tablettes Assyriennes, sur lequel rien n'est dit à propos de la confusion des langues. « J'ai utilisé le mot 'langue' avec a priori, dit-il (dans le Récit chaldéen de la Genèse), car « je n'ai jamais vu de mot Assyrien ayant ce sens ». Celui qui lit la traduction des fragments de G. Smith, des pages 160 à 163 [de l'édition anglaise] de l'ouvrage cité, trouvera que la version [Assyrienne] est plus proche de celle des Yezidis que ne l'est la version de la Genèse. C'est lui, dont « le cœur était mauvais » et qui était « méchant », qui confondit « leur secret » et non leurs « langue », et qui brisa « le Sanctuaire... qui transmettait la Sagesse », et « avec amertume ils pleurèrent sur Babel ».
Et ainsi devraient 'pleurer' tous les philosophes et les amants de la Sagesse Ancienne ; car c'est depuis lors que les mille et un substituts exotériques de la vraie Doctrine unique ou lèvre ont eu leur origine, obscurcissant de plus en plus l'intellect des hommes, et faisant verser le sang innocent dans un fanatisme furieux. Si nos philosophes modernes avaient étudié les vieux Livres de Sagesse, au lieu de s'en moquer – comme le dit la Cabale – ils auraient trouvé ce qui leur aurait dévoilé maints secrets de l'Église et de l'État du passé. Cependant, comme ils ne l'ont pas fait, le résultat est évident. Le cycle sombre du Kali Yuga a ramené une Babel de la pensée moderne, en comparaison de laquelle la « confusion des langues » parait une harmonie. Tout est sombre et incertain ; sans preuves dans aucun département de la science, philosophie, droit, ou même de la religion. Mais, « Malheur à ceux qui appelle le mal bien, et le bien mal ; qui prennent les ténèbres pour la lumière, la lumière pour les ténèbres » dit Isaïe [Ch. V, 20, trad. La Bible de Jérusalem]. Les éléments eux-mêmes semblent perturbés, et les climats changent, comme si les « dix supérieurs » célestes eux-mêmes avaient perdu leur tête. Tout ce qu'on peut faire est de s'assoir tranquillement, et regarder, triste et résigné ! [...]
Extraits de l'article "The Babel of Modern Thought" - 1891 – H. P. Blavatsky
(1) [...] Le mot 'révéler' ou 'révélé' est dérivé du latin revelare, 'dévoiler' et non révéler. Ainsi, devrait-on dire dévoiler au lieu de révéler.
(2) Ceci est traduit de l'hébreu d'origine ; « chef suprême » (Rab-Mag) signifiant littéralement l'Enseignant-Magicien, le Maître ou Guru, comme ce fût le cas de Daniel à Babylone.
(3) Quelques héros homérique, comme Laomédon, le père de Priam, bâtirent des villes, c.-à-d., instituèrent les Mystères et propagèrent la Religion-Sagesse dans des contrées étrangères.
(4) Il est ordonné dans l'Ecclésiastique, XXI, 27
"Suis-je le gardien de mon frère ?"
"Suis-je le gardien de mon frère ?"
« Suis-je le gardien de mon frère ? » [Genèse IV, 9. Article de W.Q. Judge, paru dans la revue The Path d'août 1887]
Beaucoup d'étudiants, dans leur quête de lumière, se trouvent confrontés à divers problèmes à résoudre. Les questions sont si déconcertantes, par les aspects contradictoires qu'elles présentent, que la vraie démarche est difficile à trouver pour ceux qui cherchent à vivre une Vie Juste.
Une de ces questions est : « Serait-il de notre devoir d'intervenir quand nous voyons un tord fait à quelqu'un ? »
La question du devoir est de celles que seul l'individu lui-même peut résoudre entièrement. Il ne sera donné aucun code de lois ni aucune table de règles, invariables et inflexibles, à quoi, tous devraient répondre pour agir ou pour découvrir le devoir.
Nous sommes si ignorants, ou depuis si peu de temps informés d'une partie de la Volonté Divine, que généralement nous sommes peu à même de dire avec exactitude ce qui est erroné, ou mal.
Chaque homme est à lui-même la loi — la loi qui décide de ce qui est vrai et faux, bien et mal. Aucun autre individu ne peut violer la loi de cet homme, pas plus que toute autre loi, sans produire l'inévitable résultat d'une pénalité pour avoir enfreint une loi.
Je n'ose pas dire si telle ou telle chose, ou action, est mauvaise chez un autre. Pour moi, elle peut être mauvaise. Je ne suis pas assez sage pour savoir ce qu'il en est pour un autre. Seul le Suprême le sait, parce que Lui seul peut lire le cœur, le mental et l'âme de chacun. « Vous ne jugerez pas, » déclare l'Écriture Sacrée.
Mon devoir est clair dans beaucoup de cas, mais, dans son accomplissement, je ne peux ni agir en juge ni manifester animosité, colère, ou aversion.
Si un homme allait maltraiter un animal, je devrais certainement intervenir pour empêcher la souffrance d'un être impuissant, muet et faible ; car nous sommes enjoints à agir de la sorte. Ceci fait, mon devoir est ensuite d'aider mon frère, parce qu'il ne savait pas ce qu'il faisait.
Mon but est de trouver la Sagesse, et mon devoir est d'éliminer l'ignorance partout où elle se rencontre. L'acte de cet homme a été causé par l'ignorance. Si un individu sous l'effet d'une dose inconsidérée de vin, ou de drogue, maltraite femme ou enfant, c'est vraiment mon devoir d'éviter la souffrance ou l'affliction de cette femme ou de cet enfant, et aussi d'empêcher une plus grande misère — peut-être même un meurtre. Ils sont des êtres humains, mes semblables. Ceci accompli, mon devoir est de me tourner vers l'homme, non pour le condamner, mais pour chercher la cause qui le rend si peu sage et m'efforcer de la réduire — à défaut de l'en affranchir. Lui aussi est mon frère.
Si des hommes volent, mentent, trichent, trahissent l'innocent, ou sont trahis par des plus malins, mon devoir, si je le peux, consiste à protéger ceux pour qui la peine et l'angoisse, la douleur et le dépouillement, la misère, le suicide, ou le sang versé pourraient bien être les conséquences de ces actes.
Mon devoir est d'empêcher ces conséquences, par amour et par désir d'aider tous les hommes, et non pas parce que les actions de ces hommes me semblent mauvaises, ou leurs poursuites néfastes. Je ne connais pas les motifs de leurs actions, ni toutes les raisons pour lesquelles elles sont permises. Comment alors pourrais-je dire que tel ou tel homme est mauvais, ou telle ou telle chose erronée ? Les effets peuvent me sembler mauvais, dans la mesure où tel paraît en être le résultat pour les autres. Mon devoir est alors d'empêcher que du mal soit fait à des êtres mortels et d'agir de la manière qui me semble la plus sage.
« Pour conclure, il faut mieux accomplir sa propre tâche au risque même de faillir que de faire les tâches d'un autre même si elles paraissent bonnes. » - Le Chant Céleste – La Bhagavad-Gîtâ, III, 35.
Celui qui recherche « l'ancien petit sentier » a beaucoup de devoirs à accomplir. Entendons : son devoir envers l'humanité, sa famille — la nature — lui-même et son créateur, mais ce mot à ici un sens très différent du Devoir, tel qu'on l'entend, et le répète, depuis des années. Notre compréhension du terme est généralement basée sur l'interprétation égoïste faite par la société ou l'individu. On pense très généralement que le devoir a pour signification l'accomplissement d'une série d'actes que les autres pensent que je devrais faire, alors qu'en fait c'est plus exactement l'engagement nécessaire dans des actions dont je sais qu'elles sont bonnes pour les autres, ou plus les sages pour le moment.
Il serait tout à fait dangereux que je prenne sur moi le devoir d'un autre, soit parce que celui-ci m'aurait dit que c'était bien, ou que c'était un devoir. Ce serait dangereux pour lui et pour moi si je prenais pour moi ce qu'il estimait bon de faire, car c'est là son devoir, qui ne peut être le mien. Ce qu'il doit faire je ne peux pas le faire à sa place. Ce qu'il m'est donné de faire aucun autre être vivant ne peut le faire pour moi. Si j'essaye de faire le devoir d'un autre, je m'approprie ce qui ne m'appartient pas et qui ne m'a pas été confié. Je suis un voleur, qui prend ce qui ne lui appartient pas. Mon frère qui a consenti à cela devient un oisif qui n'apprend pas la leçon, qui faillit à sa responsabilité, et, entre nous, nous n'accomplissons rien.
Comme on l'enseigne nous devons faire le bien. C'est un devoir. Faire bien tout ce qui est de notre responsabilité et ce pour quoi nous sommes ici : c'est ça le devoir. Nous sommes enjoints à faire le bien là où c'est sûr. Non sûr pour nous-mêmes, mais sûr pour ce que notre devoir nous montre. Souvent nous voyons des êtres souffrant de grandes afflictions causées par d'autres. Nos émotions nous incitent à nous précipiter, d'une manière ou d'une autre, pour empêcher que ce mal continue. Pourtant l'homme sage sait que ce n'est pas sans dangers : s'il allait le faire, ses efforts n'auraient pour effet que d'éveiller un grand nombre d'antagonismes et de passions, dont les énergies non freinées et non contrôlées aboutiraient à la perpétration de plus grands maux sur celui qui souffre déjà. Il est bon de faire le bien, ou mon devoir, quand j'ai trouvé comment le faire sans créer de mal, sans nuire à d'autres ou engendrer de plus grands maux.
Pour celui qui cherche le sentier de la vie supérieure, il n'y a pas de devoir — car rien n'est un devoir. Il a appris que le mot avait un sens incorrect quand il s'applique aux actions du Chercheur [spirituel]. Le mot implique l'action de ce qui a les apparences d'une tâche, ou de ce qui est requis, ou demandé, pour qu'un progrès soit accompli, ou que d'autres actions puissent se faire. Il n'y a pas de devoir de ce type.
Il apprend à faire le bien et ce qui, à un moment donné, paraît le plus sage, et ce n'est qu'en oubliant complètement son moi personnel qu'il sait parfaitement ce qui est bon pour les autres — en oubliant à ce point son moi personnel qu'il oublie de penser si ce qu'il fait est son devoir ou pas — en entrant ainsi au Nirvâna dans la mesure même ou il ne se souvient pas qu'il est en train de faire son devoir. C'est cela pour lui le devoir.
« Ne résistez pas au mal, » a dit l'un des Sages. Celui qui a dit cela connaissait parfaitement son devoir, et Il a désiré nous conduire à la connaissance. Il est évidemment vrai qu'il ne voulait pas inviter les hommes à rester passifs quand l'ignorance laisse en liberté les chiens qui causent douleur, angoisse, souffrance, besoin et meurtre. Il est encore plus vrai qu'il ne souhaitait pas que les hommes se mettent à genoux au bord du chemin en simulant une sainteté puérile, quand leurs prochains souffraient de la torture, du mal ou des abus. Et c'est la vérité qu'il n'entendait pas qu'un homme reste assis en spectateur silencieux quand ce qu'on appelle le mal frappait d'autres êtres alors qu'en levant un doigt, peut être, il y avait la possibilité de réduire ce mal ou de l'annuler. Tout cela serait négliger une partie de tout le devoir humain. Celui qui a enseigné que les hommes ne devaient « pas résister au mal » a désiré seulement qu'ils s'oublient eux-mêmes. Les hommes pensent que toutes les choses qui leurs sont désagréables, sont mauvaises. Par « résister » il entendait les réactions de plainte, de colère et d'opposition éventuellement violentes face aux choses inévitables, désagréables ou douloureuses de la vie, qui viennent affliger notre moi. Il n'a pas voulu dire que l'homme devait aller sous les traits d'un martyr, en étreignant en son sein ces mêmes maux tout en se proclamant possesseur du mot de passe magique (qu'il ne possédera jamais et qui n'est jamais prononcé ainsi) : J'ai Souffert.
Si les hommes vilipendent un autre, le persécutent ou lui font du tort, pourquoi résister ? Peut-être c'est mal, mais tant que cela n'affecte que notre moi, cela n'a pas de grande importance. Si le besoin, la peine ou la douleur nous arrivent, pourquoi résister ou pousser des cris ? Dans la résistance, ou l'opposition violente, nous créons de plus grands maux. S'ils n'affectent que notre moi, ils devraient avoir peu de poids, alors qu'en même temps ils nous apportent d'inestimables leçons dans leurs mains. Bien compris ils amènent l'individu à s'oublier lui-même dans le désir d'aider les autres mis dans des situations semblables, et contribuer à ce que s'épanouisse le Lotus du devoir — ou de l'amour pour l'homme — hors de la tourbière du Nil de la vie. Ne résistez pas au mal, car il est inséparable de la vie. C'est notre devoir de vivre, et d'accepter sans plainte, tout de la vie. Ne résistez pas au mal, mais plutôt apprenez de lui tout le bien qu'en réalité il ne fait que voiler.
En lui, comme dans le bien lumineux, allez en quête du Mystère ; et alors des deux viendra à se manifester la même forme-identique sur le front de laquelle est écrit le mot « Devoir » (qui se traduit comme signifiant les efforts pour le bien de tous les autres hommes) tandis que sur son cœur est écrit : « Je suis le gardien de mon frère. »
« Suis-je le gardien de mon frère ? » [Genèse IV, 9. Article de W.Q. Judge, paru dans la revue The Path d'août 1887]
Beaucoup d'étudiants, dans leur quête de lumière, se trouvent confrontés à divers problèmes à résoudre. Les questions sont si déconcertantes, par les aspects contradictoires qu'elles présentent, que la vraie démarche est difficile à trouver pour ceux qui cherchent à vivre une Vie Juste.
Une de ces questions est : « Serait-il de notre devoir d'intervenir quand nous voyons un tord fait à quelqu'un ? »
La question du devoir est de celles que seul l'individu lui-même peut résoudre entièrement. Il ne sera donné aucun code de lois ni aucune table de règles, invariables et inflexibles, à quoi, tous devraient répondre pour agir ou pour découvrir le devoir.
Nous sommes si ignorants, ou depuis si peu de temps informés d'une partie de la Volonté Divine, que généralement nous sommes peu à même de dire avec exactitude ce qui est erroné, ou mal.
Chaque homme est à lui-même la loi — la loi qui décide de ce qui est vrai et faux, bien et mal. Aucun autre individu ne peut violer la loi de cet homme, pas plus que toute autre loi, sans produire l'inévitable résultat d'une pénalité pour avoir enfreint une loi.
Je n'ose pas dire si telle ou telle chose, ou action, est mauvaise chez un autre. Pour moi, elle peut être mauvaise. Je ne suis pas assez sage pour savoir ce qu'il en est pour un autre. Seul le Suprême le sait, parce que Lui seul peut lire le cœur, le mental et l'âme de chacun. « Vous ne jugerez pas, » déclare l'Écriture Sacrée.
Mon devoir est clair dans beaucoup de cas, mais, dans son accomplissement, je ne peux ni agir en juge ni manifester animosité, colère, ou aversion.
Si un homme allait maltraiter un animal, je devrais certainement intervenir pour empêcher la souffrance d'un être impuissant, muet et faible ; car nous sommes enjoints à agir de la sorte. Ceci fait, mon devoir est ensuite d'aider mon frère, parce qu'il ne savait pas ce qu'il faisait.
Mon but est de trouver la Sagesse, et mon devoir est d'éliminer l'ignorance partout où elle se rencontre. L'acte de cet homme a été causé par l'ignorance. Si un individu sous l'effet d'une dose inconsidérée de vin, ou de drogue, maltraite femme ou enfant, c'est vraiment mon devoir d'éviter la souffrance ou l'affliction de cette femme ou de cet enfant, et aussi d'empêcher une plus grande misère — peut-être même un meurtre. Ils sont des êtres humains, mes semblables. Ceci accompli, mon devoir est de me tourner vers l'homme, non pour le condamner, mais pour chercher la cause qui le rend si peu sage et m'efforcer de la réduire — à défaut de l'en affranchir. Lui aussi est mon frère.
Si des hommes volent, mentent, trichent, trahissent l'innocent, ou sont trahis par des plus malins, mon devoir, si je le peux, consiste à protéger ceux pour qui la peine et l'angoisse, la douleur et le dépouillement, la misère, le suicide, ou le sang versé pourraient bien être les conséquences de ces actes.
Mon devoir est d'empêcher ces conséquences, par amour et par désir d'aider tous les hommes, et non pas parce que les actions de ces hommes me semblent mauvaises, ou leurs poursuites néfastes. Je ne connais pas les motifs de leurs actions, ni toutes les raisons pour lesquelles elles sont permises. Comment alors pourrais-je dire que tel ou tel homme est mauvais, ou telle ou telle chose erronée ? Les effets peuvent me sembler mauvais, dans la mesure où tel paraît en être le résultat pour les autres. Mon devoir est alors d'empêcher que du mal soit fait à des êtres mortels et d'agir de la manière qui me semble la plus sage.
« Pour conclure, il faut mieux accomplir sa propre tâche au risque même de faillir que de faire les tâches d'un autre même si elles paraissent bonnes. » - Le Chant Céleste – La Bhagavad-Gîtâ, III, 35.
Celui qui recherche « l'ancien petit sentier » a beaucoup de devoirs à accomplir. Entendons : son devoir envers l'humanité, sa famille — la nature — lui-même et son créateur, mais ce mot à ici un sens très différent du Devoir, tel qu'on l'entend, et le répète, depuis des années. Notre compréhension du terme est généralement basée sur l'interprétation égoïste faite par la société ou l'individu. On pense très généralement que le devoir a pour signification l'accomplissement d'une série d'actes que les autres pensent que je devrais faire, alors qu'en fait c'est plus exactement l'engagement nécessaire dans des actions dont je sais qu'elles sont bonnes pour les autres, ou plus les sages pour le moment.
Il serait tout à fait dangereux que je prenne sur moi le devoir d'un autre, soit parce que celui-ci m'aurait dit que c'était bien, ou que c'était un devoir. Ce serait dangereux pour lui et pour moi si je prenais pour moi ce qu'il estimait bon de faire, car c'est là son devoir, qui ne peut être le mien. Ce qu'il doit faire je ne peux pas le faire à sa place. Ce qu'il m'est donné de faire aucun autre être vivant ne peut le faire pour moi. Si j'essaye de faire le devoir d'un autre, je m'approprie ce qui ne m'appartient pas et qui ne m'a pas été confié. Je suis un voleur, qui prend ce qui ne lui appartient pas. Mon frère qui a consenti à cela devient un oisif qui n'apprend pas la leçon, qui faillit à sa responsabilité, et, entre nous, nous n'accomplissons rien.
Comme on l'enseigne nous devons faire le bien. C'est un devoir. Faire bien tout ce qui est de notre responsabilité et ce pour quoi nous sommes ici : c'est ça le devoir. Nous sommes enjoints à faire le bien là où c'est sûr. Non sûr pour nous-mêmes, mais sûr pour ce que notre devoir nous montre. Souvent nous voyons des êtres souffrant de grandes afflictions causées par d'autres. Nos émotions nous incitent à nous précipiter, d'une manière ou d'une autre, pour empêcher que ce mal continue. Pourtant l'homme sage sait que ce n'est pas sans dangers : s'il allait le faire, ses efforts n'auraient pour effet que d'éveiller un grand nombre d'antagonismes et de passions, dont les énergies non freinées et non contrôlées aboutiraient à la perpétration de plus grands maux sur celui qui souffre déjà. Il est bon de faire le bien, ou mon devoir, quand j'ai trouvé comment le faire sans créer de mal, sans nuire à d'autres ou engendrer de plus grands maux.
Pour celui qui cherche le sentier de la vie supérieure, il n'y a pas de devoir — car rien n'est un devoir. Il a appris que le mot avait un sens incorrect quand il s'applique aux actions du Chercheur [spirituel]. Le mot implique l'action de ce qui a les apparences d'une tâche, ou de ce qui est requis, ou demandé, pour qu'un progrès soit accompli, ou que d'autres actions puissent se faire. Il n'y a pas de devoir de ce type.
Il apprend à faire le bien et ce qui, à un moment donné, paraît le plus sage, et ce n'est qu'en oubliant complètement son moi personnel qu'il sait parfaitement ce qui est bon pour les autres — en oubliant à ce point son moi personnel qu'il oublie de penser si ce qu'il fait est son devoir ou pas — en entrant ainsi au Nirvâna dans la mesure même ou il ne se souvient pas qu'il est en train de faire son devoir. C'est cela pour lui le devoir.
« Ne résistez pas au mal, » a dit l'un des Sages. Celui qui a dit cela connaissait parfaitement son devoir, et Il a désiré nous conduire à la connaissance. Il est évidemment vrai qu'il ne voulait pas inviter les hommes à rester passifs quand l'ignorance laisse en liberté les chiens qui causent douleur, angoisse, souffrance, besoin et meurtre. Il est encore plus vrai qu'il ne souhaitait pas que les hommes se mettent à genoux au bord du chemin en simulant une sainteté puérile, quand leurs prochains souffraient de la torture, du mal ou des abus. Et c'est la vérité qu'il n'entendait pas qu'un homme reste assis en spectateur silencieux quand ce qu'on appelle le mal frappait d'autres êtres alors qu'en levant un doigt, peut être, il y avait la possibilité de réduire ce mal ou de l'annuler. Tout cela serait négliger une partie de tout le devoir humain. Celui qui a enseigné que les hommes ne devaient « pas résister au mal » a désiré seulement qu'ils s'oublient eux-mêmes. Les hommes pensent que toutes les choses qui leurs sont désagréables, sont mauvaises. Par « résister » il entendait les réactions de plainte, de colère et d'opposition éventuellement violentes face aux choses inévitables, désagréables ou douloureuses de la vie, qui viennent affliger notre moi. Il n'a pas voulu dire que l'homme devait aller sous les traits d'un martyr, en étreignant en son sein ces mêmes maux tout en se proclamant possesseur du mot de passe magique (qu'il ne possédera jamais et qui n'est jamais prononcé ainsi) : J'ai Souffert.
Si les hommes vilipendent un autre, le persécutent ou lui font du tort, pourquoi résister ? Peut-être c'est mal, mais tant que cela n'affecte que notre moi, cela n'a pas de grande importance. Si le besoin, la peine ou la douleur nous arrivent, pourquoi résister ou pousser des cris ? Dans la résistance, ou l'opposition violente, nous créons de plus grands maux. S'ils n'affectent que notre moi, ils devraient avoir peu de poids, alors qu'en même temps ils nous apportent d'inestimables leçons dans leurs mains. Bien compris ils amènent l'individu à s'oublier lui-même dans le désir d'aider les autres mis dans des situations semblables, et contribuer à ce que s'épanouisse le Lotus du devoir — ou de l'amour pour l'homme — hors de la tourbière du Nil de la vie. Ne résistez pas au mal, car il est inséparable de la vie. C'est notre devoir de vivre, et d'accepter sans plainte, tout de la vie. Ne résistez pas au mal, mais plutôt apprenez de lui tout le bien qu'en réalité il ne fait que voiler.
En lui, comme dans le bien lumineux, allez en quête du Mystère ; et alors des deux viendra à se manifester la même forme-identique sur le front de laquelle est écrit le mot « Devoir » (qui se traduit comme signifiant les efforts pour le bien de tous les autres hommes) tandis que sur son cœur est écrit : « Je suis le gardien de mon frère. »
Mystique américain [William Q. Judge]
Le Gardien du seuil - épreuves et obstacles sur le Sentier spirituel
Le Gardien du seuil - épreuves et obstacles sur le Sentier spirituel
Les voies de pénétration du monde idéal sont soigneusement gardées par des élémentaux contre l'intrusion des profanes.
Lytton fait dire à Mejnour [Zanoni, Livre IV, Chapitre II] : « ... nous jugeons d'après des épreuves qui visent à purifier les passions et à élever les désirs. Et en cela la Nature nous contrôle et nous assiste, car elle place des gardiens terribles et des barrières insurmontables entre les ambitions du vice et le ciel de la science suprême ».
S'il est correctement guidé, le désir de la jouissance physique se transmue en un désir d'une chose plus haute qui graduellement se transforme en un désir de faire du bien à autrui et perd peu à peu, en s'élevant ainsi, sa caractéristique de désir pour se transformer en un élément du sixième principe.
Ce contrôle de la nature auquel Mejnour fait allusion est tangible dans l'intervalle naturel compris entre les limites maximum et minimum : l'on ne peut s'élever trop haut, ni descendre trop rapidement ni trop bas. L’assistance de la nature est sensible dans l'état Turya [profonde méditation] : lorsque l'adepte fait un pas en avant, la nature aide au suivant.
Dans l'étal Sushupti, il se peut qu'on trouve ou non l'objet de sa recherche ardente, et, dès qu'on l'a découvert et qu'on désire en ramener le souvenir dans la conscience normale, à ce moment même prend fin l'état Sushupti. Mais on peut alors se trouver dans une position difficile en quittant cet état. Les voies que doit emprunter la vérité pour descendre dans la nature inférieure sont fermées. Cette situation est magnifiquement décrite dans un proverbe indien : « Le son dans la bouche et le feu sont tous deux perdus ». Ceci est une allusion à une pauvre fille qui mange du son et veut en même temps ranimer le feu qui s'éteint devant elle. Elle l'active en soufflant sur les cendres tout en gardant le son dans la bouche, mais il tombe sur les braises mourantes les étouffant complètement ; ainsi subit-elle une double perte. Dans l'état Sushupti l'anxiété qui est éprouvée en désirant ramener le souvenir des expériences dans la conscience agit comme le son sur le feu. Loin d'être une aide, comme certains se l'imaginent, le désir trop ardent de posséder certaines choses ou de travailler dans un certain sens est nettement pernicieux, et si nous permettons à ce désir de nous gagner pendant nos heures de veille il agira avec une force d'autant plus grande sur le plan de Shushupti. Le résultat de ces échecs est clairement exposé par Patanjali [v. Aphorismes du Yoga de Patanjali — 1ère Partie, n° 30 et 31].
Cahier Théosophique n°14 – [lire tout l’article « Clairvoyance » lien /]www.theosophie.fr]
31. Ces obstacles sont accompagnés de chagrin, de détresse, de tremblement et de respiration irrégulière.
32. Pour prévenir cela, il faut demeurer avec insistance sur une seule vérité. On entend ici toute vérité qu'on approuve.
33. Par la pratique de la Bienveillance, de la Compassion, du Contentement et par l'Indifférence aux objets de bonheur, de douleur, de vertu et de vice, le mental se purifie.
Les principales occasions de distraction du mental sont la Convoitise et l'Aversion. Cet aphorisme ne signifie pas que la vertu et le vice devraient être vus avec indifférence par l'étudiant, mais qu'il ne devrait pas fixer son mental avec plaisir sur le bonheur ou la vertu, ni avec aversion sur la douleur et le vice. Autrement dit, il devrait tout regarder avec un mental égal : et la pratique de la Bienveillance, de la Compassion et du Contentement conduit à l'allégresse du mental, ce qui tend à le renforcer et le stabiliser.
1er – Les tendances mauvaises communes à nous-mêmes et à notre famille ;
2ème – Celle que nous avons en commun avec notre nation ;
3ème – Celles que nous possédons en commun avec l'humanité en général, et que l'on appelle ordinairement les faiblesses de la nature humaine, les fruits de la première transgression d'Adam ;
4ème, 5ème et 6ème – Les nobles qualités que nous avons en commun avec notre famille, notre nation, l'humanité ;
7ème – La façon particulière dont ces six groupes de nos activités karmiques passées choisissent de nous influencer ou ont la possibilité de le faire, ou leurs effets qui produisent en nous la tendance actuelle. Un adepte seul peut complètement maîtriser ce septième point, et tout mortel qui essaiera de diriger toutes ses énergies vers le plan le plus haut qu'il peut atteindre (« Ne désire que ce qui est hors d'atteinte » dit l'auteur de la Lumière sur le Sentier) arrivera, comme je l'ai dit récemment, à faire plus ou moins ce que peut accomplir l'adepte, pour autant qu'il agisse selon la règle. Tout Chéla ainsi que tous ceux qui entretiennent le désir de le devenir ― désir qu'ils croient secret ― ont affaire avec les six premiers groupes de tendances ou d'influences. […]
Pour conclure, on pourrait ajouter que l'élément le plus important dans le « Gardien du Seuil » et dans les épreuves subies par le Chéla, est formé par les défauts de famille, qui doivent être d'abord « conquis », puis viennent les défauts nationaux et les « maux de la chair » en général. Bien qu'il faille se débarrasser de tous trois simultanément et aussi rapidement que possible et bien que les trois genres de devoirs doivent être remplis, il est essentiel que les débutants attachent plus d'importance aux premiers qu'aux seconds plus aussi aux seconds qu'aux troisièmes, et qu'ils n'en négligent aucun. […] La question est posée parfoi : « Le Gardien du Seuil a-t-il une forme objective ? De quoi dépend-elle ? Apparaît-il à tout le monde sous une forme identique à celle qu'il revêtit pour Glyndon, dans l'histoire de Bulwer ? » (Voir Zanoni, par Bulwer Lytton, Ed.).
Elle est objective pour ceux qui se sont avancés très loin.
Elle dépend :
1° D'une certaine chose que je ne nommerai pas ici.
2° Du degré de développement que le Chéla ou l'Occultiste a atteint, ou est sur le point d'atteindre ;
3° De la façon spéciale dont le Chéla ou l'Occultiste, sa famille et sa nation considèrent les élémentaux et le Gardien, ou plutôt des légendes et de la religion particulières à cette nation et à cette famille ;
4° De la forme plus ou moins monstrueuse ou insolite capable de l'effrayer ou le faire succomber le plus aisément, au moment critique.
En fonction des quatre conditions ci-dessus, le Gardien assume une certaine forme selon la façon dont le Chéla ou l'Occultiste a ou n'a pas rempli ses triples devoirs et selon la manière dont les sept éléments du Gardien s'affirment en lui. Mieux il s'est acquitté de ses triples devoirs moins le Gardien l'affecte. Naturellement, la forme n'est pas nécessairement la même pour tous.
Pourquoi le Gardien apparut-il à la sœur de Glyndon (Zanoni) alors qu'elle n'était pas en probation, et pourquoi sous une forme identique ?
Parce qu'elle était suffisamment sensitive et en sympathie avec son frère. Le principe qui régit ce cas est le même que celui de l'obsession.
Le Gardien peut être constitué par un seul élémental, ou par un ou plusieurs groupes d'élémentaux revêtant une forme collective. C'est un élémental unique quand la crise se produit au début de la tentative du Chéla ou de l'Occultiste en vue d'élever sa nature inférieure. Ce cas se présente lorsqu'il possède très peu de force (Karmique) pour parcourir le « sentier montant ». Plus loin il se trouve sur le sentier, plus nombreux sont les élémentaux qui composent le Gardien.
Qu'on ne s'imagine pas que le Gardien n'apparaît au Chéla ou ne l'influence qu'une seule fois, jusqu'au moment où le disciple atteint la première initiation ; ni que l'initié n'est troublé qu'une seule fois par sa présence ou son influence, entre deux initiations. Il apparaîtra chaque fois que la réserve de force Karmique tombera au-dessous de la limite minimale.
J'appelle par force Karmique le phala [mot sanskrit signifiant : rétribution, les fruits ou les effets résultant de causes] (effets ou fruits) du bon Karma désintéressé du passé, qui a atteint sa maturité. L'Occultiste peut avoir en réserve une quantité énorme de bon Karma passé, cependant si, durant la crise, l'Occultiste n' a pas un nombre suffisant de bonnes pensées altruistes pour mûrir un fragment suffisant de son bon Karma, il se trouvera privé de l'énergie karmique nécessaire. Peu nombreux sont ceux qui ont déjà mis en réserve une quantité appréciable de bon Karma ; et moins nombreux encore ceux qui possèdent le degré requis d'altruisme et de spiritualité, pendant la période d'épreuves. Mais combien plus rares encore sont ceux qui ne sont pas avides d'atteindre un développement de Yoga supérieur, sans en avoir les moyens nécessaires.
Tant que nous ne serons pas parfaitement qualifiés pour ce Yoga, nous devrions nous contenter de nous développer d'une façon ordinaire et nous pouvons le faire tout en essayant d'acquérir les moyens nécessaires, en menant une vie altruiste, et en servant d'exemple aux autres ; c'est là la situation de presque tous les théosophes ordinaires. Ils sont comme tous les humains, influencés par un « Gardien », qui n'est rien d'autre que l'effet exercé sur eux par leurs propres défauts, ceux de leur famille, et de leur nation ; et quoiqu'ils puissent ne jamais le voir en cette vie, sous une forme objective, son influence, communément envisagée comme « les mauvais penchants et les pensées de découragement », n'en est pas moins là.
Cherchez donc à vivre la vie supérieure, en commençant, dès maintenant, à purifier vos pensées, par de bonnes actions et par des paroles droites.
« Voyons les choses du point de vue des élémentaux : ils rebondissent sur vous et retournent à eux avec votre force. Ces élémentaux jouissent des vibrations d’irritabilité - c’est pour eux de la nourriture. Si un tel échange se poursuit, un « gardien du seuil » ordinaire va se former. La destruction d’un tel « gardien » est dix fois plus difficile que l’arrêt de la situation présente. Mais suivons le devenir de ce « gardien » jusqu’au bout. Renforcé, il sera finalement un foyer pour un « élémentaire » et alors ce « gardien » deviendra pour ainsi dire soi-conscient. Ensuite, l’une des parties en présence se trouvera obsédée par cet « élémentaire ». Eh bien ! Je ne pense pas que tout cela va se produire, mais vous, vous devez apprendre la leçon de la situation. Adoptez le point de vue le plus élevé. » (Lettre de décembre 1963)
« Ce que vous décrivez comme votre expérience, ce n’est pas le Gardien du Seuil, qui n’est encore qu’en formation. Vous vous êtes séparé de vos faiblesses avec l’aide de vos aspirations, et le rassemblement de ces faiblesses est en train de se faire. Quand ce processus sera achevé, ce sera Pâpa-Purusha [= L’homme de péché], le mauvais Gardien. Mais nos aspirations, avec notre effort en vue de vivre la vie supérieure, commence également à prendre forme – comme Punya-Purusha [= L’homme de mérite]. Alors, avec l’aide et la force de ce dernier, nous devenons capables d’éjecter le premier de nous-mêmes.
« Dans la suite, il vient à nous tourmenter de l’extérieur ; c’est là le vrai Gardien du Seuil. En rapport avec ce sujet, il y a certains mystères qui font frémir. Une claire conscience, avec la pureté du magnétisme et la propreté du corps constituent vraiment la meilleure protection. Vous êtes sûr de surmonter les difficultés à mesure que vous persisterez dans l’effort d’attention-dévotion.
« Il existe plusieurs types de Gardien du Seuil. Tôt ou tard, chaque chéla vient à le rencontrer, sous une forme ou une autre. Cela, pour la simple raison que chaque être entretient la terrible hérésie personnelle de la séparativité, qui tient à la volonté de vivre une vie séparée, distincte de la Nature – Prakriti, animée par les Maîtres – les Purusha Parfaits ». (Lettre de juin 1964)
Étude dans la Voix du Silence
H.P. Blavatsky explique que la forme astrale produite par Kama [les désire] doit être détruite. Habituellement, le Kama-rupa [forme astrale crée par les désirs] se forme après la mort du corps et avant que l'Ego n'entre en Devachan [état de béatitude post portem], en se libérant de cette forme. Mais dans la vie du chéla [disciple] en probation, étant donné qu'il pénètre dans le monde des vivants, en abandonnant derrière lui celui des morts, il se produit le phénomène du Kama-rupa en relation avec celui du Gardien du Seuil. L'âme éveillée devient consciemment vivante lorsque, chassant du champ du mental toutes les images-pensées nourries de Kama, elle commence à vivre par le pouvoir du cœur pur, c'est-à-dire par l'influence de Buddhi [l’âme spirituelle]. C'est pour ce double processus — qui consiste à disperser le Kama-rupa et à éveiller Buddhi, afin que Manas [le mental] puisse en être animé — que le monde objectif se révèle d'un grand avantage. (Cahier Théosophique N°114, pp17-8)
H.P. Blavatsky explique que la forme astrale produite par Kama [les désire] doit être détruite. Habituellement, le Kama-rupa [forme astrale crée par les désirs] se forme après la mort du corps et avant que l'Ego n'entre en Devachan [état de béatitude post portem], en se libérant de cette forme. Mais dans la vie du chéla [disciple] en probation, étant donné qu'il pénètre dans le monde des vivants, en abandonnant derrière lui celui des morts, il se produit le phénomène du Kama-rupa en relation avec celui du Gardien du Seuil. L'âme éveillée devient consciemment vivante lorsque, chassant du champ du mental toutes les images-pensées nourries de Kama, elle commence à vivre par le pouvoir du cœur pur, c'est-à-dire par l'influence de Buddhi [l’âme spirituelle]. C'est pour ce double processus — qui consiste à disperser le Kama-rupa et à éveiller Buddhi, afin que Manas [le mental] puisse en être animé — que le monde objectif se révèle d'un grand avantage. (Cahier Théosophique N°114, pp17-8)
Article « Clairvoyance »
La connaissance acquise en Sushupti [correspond à l’état de conscience pendant le sommeil profond] peut être ramenée ou non dans la conscience physique ; tout dépend des désirs de l'individu et de la préparation plus ou moins parfaite de ses consciences intérieures en vue de recevoir et de conserver cette connaissance.
La connaissance acquise en Sushupti [correspond à l’état de conscience pendant le sommeil profond] peut être ramenée ou non dans la conscience physique ; tout dépend des désirs de l'individu et de la préparation plus ou moins parfaite de ses consciences intérieures en vue de recevoir et de conserver cette connaissance.
Les voies de pénétration du monde idéal sont soigneusement gardées par des élémentaux contre l'intrusion des profanes.
Lytton fait dire à Mejnour [Zanoni, Livre IV, Chapitre II] : « ... nous jugeons d'après des épreuves qui visent à purifier les passions et à élever les désirs. Et en cela la Nature nous contrôle et nous assiste, car elle place des gardiens terribles et des barrières insurmontables entre les ambitions du vice et le ciel de la science suprême ».
S'il est correctement guidé, le désir de la jouissance physique se transmue en un désir d'une chose plus haute qui graduellement se transforme en un désir de faire du bien à autrui et perd peu à peu, en s'élevant ainsi, sa caractéristique de désir pour se transformer en un élément du sixième principe.
Ce contrôle de la nature auquel Mejnour fait allusion est tangible dans l'intervalle naturel compris entre les limites maximum et minimum : l'on ne peut s'élever trop haut, ni descendre trop rapidement ni trop bas. L’assistance de la nature est sensible dans l'état Turya [profonde méditation] : lorsque l'adepte fait un pas en avant, la nature aide au suivant.
Dans l'étal Sushupti, il se peut qu'on trouve ou non l'objet de sa recherche ardente, et, dès qu'on l'a découvert et qu'on désire en ramener le souvenir dans la conscience normale, à ce moment même prend fin l'état Sushupti. Mais on peut alors se trouver dans une position difficile en quittant cet état. Les voies que doit emprunter la vérité pour descendre dans la nature inférieure sont fermées. Cette situation est magnifiquement décrite dans un proverbe indien : « Le son dans la bouche et le feu sont tous deux perdus ». Ceci est une allusion à une pauvre fille qui mange du son et veut en même temps ranimer le feu qui s'éteint devant elle. Elle l'active en soufflant sur les cendres tout en gardant le son dans la bouche, mais il tombe sur les braises mourantes les étouffant complètement ; ainsi subit-elle une double perte. Dans l'état Sushupti l'anxiété qui est éprouvée en désirant ramener le souvenir des expériences dans la conscience agit comme le son sur le feu. Loin d'être une aide, comme certains se l'imaginent, le désir trop ardent de posséder certaines choses ou de travailler dans un certain sens est nettement pernicieux, et si nous permettons à ce désir de nous gagner pendant nos heures de veille il agira avec une force d'autant plus grande sur le plan de Shushupti. Le résultat de ces échecs est clairement exposé par Patanjali [v. Aphorismes du Yoga de Patanjali — 1ère Partie, n° 30 et 31].
Cahier Théosophique n°14 – [lire tout l’article « Clairvoyance » lien /]www.theosophie.fr]
La Voix du Silence
« Les hauteurs des Pâramitâ [Vertus spirituelles] sont traversées par un sentier encore plus escarpé. Tu devras te frayer ton chemin à travers sept portails, sept places fortes gardées par de cruels Pouvoirs pleins de ruse : les passions incarnées. » (La Voix du Silence, p. 64).
« Les hauteurs des Pâramitâ [Vertus spirituelles] sont traversées par un sentier encore plus escarpé. Tu devras te frayer ton chemin à travers sept portails, sept places fortes gardées par de cruels Pouvoirs pleins de ruse : les passions incarnées. » (La Voix du Silence, p. 64).
Aphorismes du Yoga de Patanjali (aphorismes n°30 à 31, Partie I)
30. Les obstacles sur le chemin de celui qui désire atteindre la concentration sont la Maladie, la Lassitude, le Doute, la Négligence, la Paresse, l'Attachement aux objets des sens, la Fausse Perception, l'incapacité d'atteindre tout degré d'abstraction et l'instabilité dans l'état qui a pu être atteint.
30. Les obstacles sur le chemin de celui qui désire atteindre la concentration sont la Maladie, la Lassitude, le Doute, la Négligence, la Paresse, l'Attachement aux objets des sens, la Fausse Perception, l'incapacité d'atteindre tout degré d'abstraction et l'instabilité dans l'état qui a pu être atteint.
31. Ces obstacles sont accompagnés de chagrin, de détresse, de tremblement et de respiration irrégulière.
32. Pour prévenir cela, il faut demeurer avec insistance sur une seule vérité. On entend ici toute vérité qu'on approuve.
33. Par la pratique de la Bienveillance, de la Compassion, du Contentement et par l'Indifférence aux objets de bonheur, de douleur, de vertu et de vice, le mental se purifie.
Les principales occasions de distraction du mental sont la Convoitise et l'Aversion. Cet aphorisme ne signifie pas que la vertu et le vice devraient être vus avec indifférence par l'étudiant, mais qu'il ne devrait pas fixer son mental avec plaisir sur le bonheur ou la vertu, ni avec aversion sur la douleur et le vice. Autrement dit, il devrait tout regarder avec un mental égal : et la pratique de la Bienveillance, de la Compassion et du Contentement conduit à l'allégresse du mental, ce qui tend à le renforcer et le stabiliser.
Article « Comment vivre la vie supérieure » (Cahier Théosophique N°73)
Le « Gardien du Seuil » qui se dresse devant les occultistes même avancés, et qui menace souvent de les écraser, ne diffère que quantitativement des épreuves imposées au Chéla, ou de celles de la probation, menant à l'état de Chéla. Il peut être utile d'examiner la nature de ce Gardien et de ces épreuves. Qu'il nous suffise de dire, pour l'instant, que cette nature est triple, et dépend de nos rapports :
Le « Gardien du Seuil » qui se dresse devant les occultistes même avancés, et qui menace souvent de les écraser, ne diffère que quantitativement des épreuves imposées au Chéla, ou de celles de la probation, menant à l'état de Chéla. Il peut être utile d'examiner la nature de ce Gardien et de ces épreuves. Qu'il nous suffise de dire, pour l'instant, que cette nature est triple, et dépend de nos rapports :
1. avec notre nation,
2. avec notre famille,
3. avec nous-mêmes.
2. avec notre famille,
3. avec nous-mêmes.
Et chacun de ces trois groupes de rapports est dû à l'extériorisation d'un fragment de notre propre Karma passé, c'est-à-dire à ses effets. […] Nous trouvons donc sept choses qui contribuent à nous assurer la victoire, ou qui nous conduisent à une triste défaite sans gloire, dans le formidable combat connu sous les noms de Gardien du Seuil ou d'épreuves subies par le Chéla :
1er – Les tendances mauvaises communes à nous-mêmes et à notre famille ;
2ème – Celle que nous avons en commun avec notre nation ;
3ème – Celles que nous possédons en commun avec l'humanité en général, et que l'on appelle ordinairement les faiblesses de la nature humaine, les fruits de la première transgression d'Adam ;
4ème, 5ème et 6ème – Les nobles qualités que nous avons en commun avec notre famille, notre nation, l'humanité ;
7ème – La façon particulière dont ces six groupes de nos activités karmiques passées choisissent de nous influencer ou ont la possibilité de le faire, ou leurs effets qui produisent en nous la tendance actuelle. Un adepte seul peut complètement maîtriser ce septième point, et tout mortel qui essaiera de diriger toutes ses énergies vers le plan le plus haut qu'il peut atteindre (« Ne désire que ce qui est hors d'atteinte » dit l'auteur de la Lumière sur le Sentier) arrivera, comme je l'ai dit récemment, à faire plus ou moins ce que peut accomplir l'adepte, pour autant qu'il agisse selon la règle. Tout Chéla ainsi que tous ceux qui entretiennent le désir de le devenir ― désir qu'ils croient secret ― ont affaire avec les six premiers groupes de tendances ou d'influences. […]
Pour conclure, on pourrait ajouter que l'élément le plus important dans le « Gardien du Seuil » et dans les épreuves subies par le Chéla, est formé par les défauts de famille, qui doivent être d'abord « conquis », puis viennent les défauts nationaux et les « maux de la chair » en général. Bien qu'il faille se débarrasser de tous trois simultanément et aussi rapidement que possible et bien que les trois genres de devoirs doivent être remplis, il est essentiel que les débutants attachent plus d'importance aux premiers qu'aux seconds plus aussi aux seconds qu'aux troisièmes, et qu'ils n'en négligent aucun. […] La question est posée parfoi : « Le Gardien du Seuil a-t-il une forme objective ? De quoi dépend-elle ? Apparaît-il à tout le monde sous une forme identique à celle qu'il revêtit pour Glyndon, dans l'histoire de Bulwer ? » (Voir Zanoni, par Bulwer Lytton, Ed.).
Elle est objective pour ceux qui se sont avancés très loin.
Elle dépend :
1° D'une certaine chose que je ne nommerai pas ici.
2° Du degré de développement que le Chéla ou l'Occultiste a atteint, ou est sur le point d'atteindre ;
3° De la façon spéciale dont le Chéla ou l'Occultiste, sa famille et sa nation considèrent les élémentaux et le Gardien, ou plutôt des légendes et de la religion particulières à cette nation et à cette famille ;
4° De la forme plus ou moins monstrueuse ou insolite capable de l'effrayer ou le faire succomber le plus aisément, au moment critique.
En fonction des quatre conditions ci-dessus, le Gardien assume une certaine forme selon la façon dont le Chéla ou l'Occultiste a ou n'a pas rempli ses triples devoirs et selon la manière dont les sept éléments du Gardien s'affirment en lui. Mieux il s'est acquitté de ses triples devoirs moins le Gardien l'affecte. Naturellement, la forme n'est pas nécessairement la même pour tous.
Pourquoi le Gardien apparut-il à la sœur de Glyndon (Zanoni) alors qu'elle n'était pas en probation, et pourquoi sous une forme identique ?
Parce qu'elle était suffisamment sensitive et en sympathie avec son frère. Le principe qui régit ce cas est le même que celui de l'obsession.
Le Gardien peut être constitué par un seul élémental, ou par un ou plusieurs groupes d'élémentaux revêtant une forme collective. C'est un élémental unique quand la crise se produit au début de la tentative du Chéla ou de l'Occultiste en vue d'élever sa nature inférieure. Ce cas se présente lorsqu'il possède très peu de force (Karmique) pour parcourir le « sentier montant ». Plus loin il se trouve sur le sentier, plus nombreux sont les élémentaux qui composent le Gardien.
Qu'on ne s'imagine pas que le Gardien n'apparaît au Chéla ou ne l'influence qu'une seule fois, jusqu'au moment où le disciple atteint la première initiation ; ni que l'initié n'est troublé qu'une seule fois par sa présence ou son influence, entre deux initiations. Il apparaîtra chaque fois que la réserve de force Karmique tombera au-dessous de la limite minimale.
J'appelle par force Karmique le phala [mot sanskrit signifiant : rétribution, les fruits ou les effets résultant de causes] (effets ou fruits) du bon Karma désintéressé du passé, qui a atteint sa maturité. L'Occultiste peut avoir en réserve une quantité énorme de bon Karma passé, cependant si, durant la crise, l'Occultiste n' a pas un nombre suffisant de bonnes pensées altruistes pour mûrir un fragment suffisant de son bon Karma, il se trouvera privé de l'énergie karmique nécessaire. Peu nombreux sont ceux qui ont déjà mis en réserve une quantité appréciable de bon Karma ; et moins nombreux encore ceux qui possèdent le degré requis d'altruisme et de spiritualité, pendant la période d'épreuves. Mais combien plus rares encore sont ceux qui ne sont pas avides d'atteindre un développement de Yoga supérieur, sans en avoir les moyens nécessaires.
Tant que nous ne serons pas parfaitement qualifiés pour ce Yoga, nous devrions nous contenter de nous développer d'une façon ordinaire et nous pouvons le faire tout en essayant d'acquérir les moyens nécessaires, en menant une vie altruiste, et en servant d'exemple aux autres ; c'est là la situation de presque tous les théosophes ordinaires. Ils sont comme tous les humains, influencés par un « Gardien », qui n'est rien d'autre que l'effet exercé sur eux par leurs propres défauts, ceux de leur famille, et de leur nation ; et quoiqu'ils puissent ne jamais le voir en cette vie, sous une forme objective, son influence, communément envisagée comme « les mauvais penchants et les pensées de découragement », n'en est pas moins là.
Cherchez donc à vivre la vie supérieure, en commençant, dès maintenant, à purifier vos pensées, par de bonnes actions et par des paroles droites.
Murdhna Joti
Lettres inédites de B.P. Wadia
« Quand on pratique la discipline de l'examen de conscience à la lumière de la Philosophie du Vrai, nos côtés faibles et fragiles coagulent et se solidifient, et nous devenons capables, pour ainsi dire, de les objectiver. Ceci a rapport au phénomène du Gardien du Seuil. Les erreurs mentales et les péchés du mental exercent une terreur et constituent le véritable ennemi du néophyte. Ce que dit H.P. Blavatsky dans les "Transactions", est terrifiant si nous prenons ce point de vue. Les aspects métaphysiques et psychologiques sont tous deux également importants. » (Lettre d’avril 1961)
« Quand on pratique la discipline de l'examen de conscience à la lumière de la Philosophie du Vrai, nos côtés faibles et fragiles coagulent et se solidifient, et nous devenons capables, pour ainsi dire, de les objectiver. Ceci a rapport au phénomène du Gardien du Seuil. Les erreurs mentales et les péchés du mental exercent une terreur et constituent le véritable ennemi du néophyte. Ce que dit H.P. Blavatsky dans les "Transactions", est terrifiant si nous prenons ce point de vue. Les aspects métaphysiques et psychologiques sont tous deux également importants. » (Lettre d’avril 1961)
« Voyons les choses du point de vue des élémentaux : ils rebondissent sur vous et retournent à eux avec votre force. Ces élémentaux jouissent des vibrations d’irritabilité - c’est pour eux de la nourriture. Si un tel échange se poursuit, un « gardien du seuil » ordinaire va se former. La destruction d’un tel « gardien » est dix fois plus difficile que l’arrêt de la situation présente. Mais suivons le devenir de ce « gardien » jusqu’au bout. Renforcé, il sera finalement un foyer pour un « élémentaire » et alors ce « gardien » deviendra pour ainsi dire soi-conscient. Ensuite, l’une des parties en présence se trouvera obsédée par cet « élémentaire ». Eh bien ! Je ne pense pas que tout cela va se produire, mais vous, vous devez apprendre la leçon de la situation. Adoptez le point de vue le plus élevé. » (Lettre de décembre 1963)
« Ce que vous décrivez comme votre expérience, ce n’est pas le Gardien du Seuil, qui n’est encore qu’en formation. Vous vous êtes séparé de vos faiblesses avec l’aide de vos aspirations, et le rassemblement de ces faiblesses est en train de se faire. Quand ce processus sera achevé, ce sera Pâpa-Purusha [= L’homme de péché], le mauvais Gardien. Mais nos aspirations, avec notre effort en vue de vivre la vie supérieure, commence également à prendre forme – comme Punya-Purusha [= L’homme de mérite]. Alors, avec l’aide et la force de ce dernier, nous devenons capables d’éjecter le premier de nous-mêmes.
« Dans la suite, il vient à nous tourmenter de l’extérieur ; c’est là le vrai Gardien du Seuil. En rapport avec ce sujet, il y a certains mystères qui font frémir. Une claire conscience, avec la pureté du magnétisme et la propreté du corps constituent vraiment la meilleure protection. Vous êtes sûr de surmonter les difficultés à mesure que vous persisterez dans l’effort d’attention-dévotion.
« Il existe plusieurs types de Gardien du Seuil. Tôt ou tard, chaque chéla vient à le rencontrer, sous une forme ou une autre. Cela, pour la simple raison que chaque être entretient la terrible hérésie personnelle de la séparativité, qui tient à la volonté de vivre une vie séparée, distincte de la Nature – Prakriti, animée par les Maîtres – les Purusha Parfaits ». (Lettre de juin 1964)
[Les Lettres inédites de Wadia sont disponibles en anglais sur le site ULT Malmö :
La Lumière sur le Sentier
« La toute première expérience du néophyte en Occultisme est une tristesse intolérable. Un sentiment de vide s'empare de lui et lui fait voir le monde comme un désert, et l'existence comme une entreprise qui ne mène à rien. Cette épreuve fait suite à sa première contemplation sérieuse de l'abstrait. En sondant, ou même en essayant de sonder du regard le mystère ineffable de sa propre nature supérieure, il provoque lui-même la précipitation sur son être de l'épreuve initiale. L'oscillation entre le plaisir et la douleur s'arrête — ne serait-ce qu'un instant — mais cela suffit pour le libérer soudain des solides amarres qui l'ancraient au monde de la sensation. Même très brièvement, il fait l'expérience de la vie plus large ; dès lors, il poursuivra son existence ordinaire, accablé par un sentiment d'irréalité, de vide, de négation horrible. Tel fut le cauchemar qui tourmenta le néophyte décrit par Bulwer Lytton, dans son livre Zanoni. Et le héros lui-même, Zanoni, qui avait appris de grandes vérités et s'était vu conférer de grands pouvoirs, n'avait pas encore passé le seuil où la peur et l'espérance, le désespoir et la joie, semblent être, à un moment, des réalités absolues et, l'instant d'après, de simples produits de l'imagination incontrôlée. » (La Lumière sur le Sentier, pp. 67-69)
« La toute première expérience du néophyte en Occultisme est une tristesse intolérable. Un sentiment de vide s'empare de lui et lui fait voir le monde comme un désert, et l'existence comme une entreprise qui ne mène à rien. Cette épreuve fait suite à sa première contemplation sérieuse de l'abstrait. En sondant, ou même en essayant de sonder du regard le mystère ineffable de sa propre nature supérieure, il provoque lui-même la précipitation sur son être de l'épreuve initiale. L'oscillation entre le plaisir et la douleur s'arrête — ne serait-ce qu'un instant — mais cela suffit pour le libérer soudain des solides amarres qui l'ancraient au monde de la sensation. Même très brièvement, il fait l'expérience de la vie plus large ; dès lors, il poursuivra son existence ordinaire, accablé par un sentiment d'irréalité, de vide, de négation horrible. Tel fut le cauchemar qui tourmenta le néophyte décrit par Bulwer Lytton, dans son livre Zanoni. Et le héros lui-même, Zanoni, qui avait appris de grandes vérités et s'était vu conférer de grands pouvoirs, n'avait pas encore passé le seuil où la peur et l'espérance, le désespoir et la joie, semblent être, à un moment, des réalités absolues et, l'instant d'après, de simples produits de l'imagination incontrôlée. » (La Lumière sur le Sentier, pp. 67-69)
L'immortalité
L'immortalité
« Si une partie de nous-mêmes est immortelle et dure à jamais, il est évident que ce ne peut être l’être extérieur personnel, le nom, la forme corporelle et la mémoire des événements qui donnent la forme à la personnalité et qui sont regardés par la plupart des Occidentaux comme ce qui constitue l’homme véritable. Le soi personnel, constitué par les habitudes, ne peut être immortel, car il est évident qu’il commença à exister à un moment donné ; et le Père le Temps, comme le raconte l’ancienne fable grecque, dévore tous ses enfants. La théorie, jadis si généralement admise, que l’homme qui commençait à la naissance, continuerait, par quelque miracle surnaturel, à exister à jamais, est à la fois contraire à la raison et en opposition avec notre sens logique. Qui que ce soit d’entre nous est-il si satisfait de son soi extérieur qu’il désire être identifié ou associé avec lui à jamais ? Passer l’éternité comme John Smith ou Ram Gopal, quelle perspective attrayante ! Non, ce qui est né doit sûrement mourir et si nous désirons vérifier ce qui, en nous, survivra à la mort, nous devons tout d’abord trouver quelle partie de nous-mêmes est antérieure à la naissance, car, nous pouvons raisonnablement supposer que nous emporterons avec nous de la vie ce que nous avions amené dans cette vie. Ce que nous avons amené avec nous dans la vie était un assemblage de tendances, d’aptitudes, d’affinités, en un mot le caractère, ce qui a été appelé « la mémoire de l’âme ». Nos actions et nos pensées pendant la vie modifient et développent ce caractère, soit en bien, soit en mal ; et, s’il y a survivance, c’est ce caractère ainsi modifié que nous emmènerons avec nous à travers les portes de la mort.
« Mais le caractère lui-même, bien que permanent si on le compare à la personnalité, ne l’est que relativement ; il est, comme nous l’avons vu, sujet au changement et à la croissance et par conséquent, comme la personnalité, il est voué à devenir la proie du Temps qui dévore tout. Nous devons regarder plus profondément encore dans les plus intimes profondeurs de notre être pour trouver un principe immortel.
« Mais ceci n’est pas tout. La conception même de nous-mêmes et de l’univers comme un courant de changements, un composé de choses relatives, serait impossible s’il n’y avait derrière tout changement et toute relativité un noumène qui ne change pas. Si nous-mêmes et l’univers n’étions rien de plus que des composés temporaires d’esprit et de matière, nous déplaçant constamment d’un état ou d’une forme dans un autre, nous ne pourrions pas être plus conscients du changement qu’un homme, flottant dans le courant d’une rivière dont il ne pourrait voir les bords, pourrait être conscient du mouvement.
« Lorsque, rétrospectivement, nous plongeons de plus en plus profondément en nous-mêmes, nous découvrons progressivement que le corps, les émotions, le mental, la volonté et ainsi de suite, avec lesquels nous avions commencé à nous identifier, peuvent tous être objectivés et, par conséquent, ne sont pas le Soi. Mais, aussi loin que nous puissions poursuivre ce processus, il y a toujours un JE qui fait l’analyse, un Soi à l’arrière-plan, un sujet pour qui tout le reste est l’objet. Dans le processus qui consiste à « désidentifier » ainsi le vrai Soi de tous les objets de pensées possibles, nous avons renversé toutes les barrières et toutes les limites qui le renfermaient en lui-même et semblaient le séparer des autres Sois et du Soi Universel. Le Soi est Un. Dans le langage de l’Occident, l’Esprit est un avec Dieu. Ou, selon les mots d’une très ancienne écriture orientale :
« Il (le Soi) est l’Eternel qui ne change pas, il est le Suprême qui ne change pas…il est la base excellente, la base qui ne change pas ; connaissant cette base un homme est puissant dans le monde éternel.
« Plus petit que ce qui est petit, plus grand que ce qui est grand, ce Soi est caché dans le cœur de l’homme…S’il comprend ce grand seigneur, le Soi, qui est sans corps dans le corps, qui est stable « parmi ce qui est instable, l’homme sage ne peut pas se plaindre…Celui qui n’a pas cessé de faire le mal, qui n’est pas ferme, dont les émotions ne sont pas au repos, ne peut pas l’atteindre par la connaissance. »
Cet article est traduit de la revue The Aryan Path (Bombay, Inde) d’octobre 1933 ‒ Paru dans la revue Théosophie, IX, n°11, de juillet 1934.
« En tant que forme, l'immortalité de l'entité est limitée à son cycle de vie, le Mahâmanvantara [le grand cycle de manifestation de l’univers] ; celui-ci écoulé, elle est indissolublement unie avec l'Esprit Universel et identique à lui, en cessant d'être une Entité distincte. Quant à l'Âme personnelle, c'est-à-dire l'étincelle de conscience qui conserve dans l'Ego Spirituel l'idée du « Moi » personnel de l'incarnation précédente, elle ne dure, en tant que souvenir séparé et distinct, que jusqu'à la fin de la période dévachanique [période de repos et de béatitude entre deux vies]. À l'expiration de celle-ci, elle s'ajoute à la série des autres incarnations innombrables de l'Ego, comme le souvenir qui reste dans notre mémoire, à la fin de l'année, d'un seul jour parmi tous les autres. Voulez-vous lier à des conditions finies l'infinitude que vous attribuez à votre Dieu ? Seul est immortel ce qui est indissolublement cimenté par Âtma [l’Esprit] (c'est-à-dire Buddhi-Manas [l’Âme spirituelle et le Mental]). L'Âme de l'homme (c'est-à-dire de la personnalité) n'est en soi ni immortelle, ni éternelle, ni divine. Comme le dit le Zohar (Vol. III, p. 616) [Zohar, I, 65c, 66a] : « Quand elle est envoyée sur cette terre, l'âme se couvre d'un vêtement terrestre, pour se préserver ici-bas ; de même, elle reçoit en haut un vêtement lumineux, afin de pouvoir regarder sans préjudice dans le miroir dont la lumière provient du Seigneur de Lumière. » Le Zohar nous enseigne, en outre, que l'âme ne peut atteindre le séjour de béatitude avant d'avoir reçu le « saint b..... » : avant d'être réunie à la substance dont elle est émanée, l'esprit [Zohar, II, 65c, 97a]. » ‒ La Clef de la Théosophie, p. 123.
L’effet de la croyance en l’immortalité de son âme
« Pour celui qui n'a aucune perception intérieure de l'immortalité de son âme, ni aucune foi en elle, dans cet homme, l'âme ne peut jamais devenir Buddhi-Taijasî [une âme spirituelle unie au divin] mais restera tout simplement Manas ; or il n'y a pas d'immortalité possible pour Manas seul. Et, pour vivre d'une vie consciente dans le monde suivant, il faut avant tout y croire dans cette vie, pendant l'existence terrestre. C'est sur ces deux aphorismes de la Science Secrète que s'érige toute la philosophie de la conscience post mortem et de l'immortalité de l'âme. L'Ego reçoit toujours selon ses mérites. Pour lui, après la dissolution du corps, commence, selon les cas, une période de conscience pleinement éveillée, ou un état de songes chaotiques, ou encore un sommeil entièrement dépourvu de rêves que l'on ne saurait distinguer de l'annihilation. » ‒ La Clef de la Théosophie, pp. 179-180.
Les conditions pour accéder à l’immortalité
« Nous avons fait voir, d'autre part, que la "doctrine secrète" ne concède pas à tous les hommes l'immortalité au même degré. "L'œil ne verrait jamais le soleil s'il n'était pas de même nature que le soleil", dit Plotin. Ce n'est "qu'au moyen de la plus sublime pureté et chasteté que nous pouvons nous rapprocher de Dieu, et recevoir, dans Sa contemplation, les véritables sagesse et pénétration", écrit Porphyre. Si l'âme humaine a négligé pendant sa vie de recevoir l'illumination de son Esprit Divin, notre Dieu personnel, il est fort difficile pour l'homme grossier et sensuel de survivre longtemps à sa mort physique. De même qu'un monstre difforme ne peut vivre longtemps après sa naissance physique, de même l'âme, une fois qu'elle s'est trop matérialisée, est incapable d'exister après sa naissance dans le monde spirituel. La viabilité de la forme astrale est si faible que ses particules n'adhèrent pas fermement les unes aux autres lorsqu'elles s'échappent de la capsule rigide du corps externe. Ses particules obéissant graduellement à l'attraction désorganisatrice de l'espace universel, s'échappent finalement hors de toute possibilité de se ré-agréger. Lorsqu'une catastrophe de cette nature a lieu, la personnalité cesse d'exister ; son glorieux Augoeides l'a abandonnée. Pendant la période intermédiaire entre sa mort physique et la désintégration de sa forme astrale, celle-ci, attachée par l'attraction magnétique à son hideux cadavre, erre à l'entour de celui-ci et puise de la vitalité chez des victimes possibles. L'homme, qui s'est fermé à tous les rayons de la lumière divine, se perd dans l'obscurité et, par conséquent, s'attache à la terre et à ce qui est terrestre.
« Aucune âme astrale, pas même celle des purs, des bons et des vertueux, n'est immortelle au sens strict du mot ; "elle a été formée d'éléments – et aux éléments elle doit retourner p. Mais, tandis que l'âme du méchant disparaît, et est absorbée sans rédemption, celle de tous les autres, même modérément purs, ne fait que changer ses particules éthérées contre d'autres plus éthérées encore : et tandis qu'il reste en elle une étincelle du Divin, l'homme individuel, ou plutôt l'essence de son égo personnel, ne mourra pas. "Après la mort", dit Proclus, "l'âme [l'esprit] continue à séjourner dans la forme aérienne [forme astrale] jusqu'à sa complète purification de toutes ses passions irritables et voluptueuses... elle se débarrasse alors du corps aérien par une seconde mort, ainsi qu'elle l'avait déjà fait pour son corps terrestre. C'est ainsi que les anciens prétendent qu'un corps céleste est toujours uni à l'âme, laquelle est immortelle, lumineuse et de la nature des étoiles". »
Isis Dévoilée, Éditions Adyar, volume I, pages 163-164 (Isis Unveiled, Vol. I, p. 432).
Le pouvoir de ressuscitation
« "A la mort, dit le philosophe, un des corps s'échappe de l'autre, par osmose et à travers le cerveau ; il est maintenu près de son ancienne enveloppe, par une double attraction, physique et spirituelle, jusqu'à ce que cette dernière se décompose ; et si les conditions convenables sont remplies, l'âme peut se réincarner et reprendre la vie suspendue. Elle le fait dans le sommeil ; elle le fait encore plus complètement dans la léthargie ; et enfin elle le fait d'une façon plus surprenante encore au commandement, et avec le concours d'un adepte de l'Hermétisme. Jamblique déclarait qu'une personne bien douée de ce pouvoir de ressusciter était "remplie de Dieu". Tous les esprits subordonnés des sphères supérieures sont à ses ordres, car il n'est plus un mortel, mais bien un dieu lui-même. Dans son Epître aux Corinthiens [1 Co, 14, v. 32], Paul remarque que "les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes" ». − Isis Dévoilée, Éditions Adyar, volume I, pages 215-216 (Isis Unveiled, Vol. I, p. 476).
Le symbolisme en rapport avec la croix et l’immortalité
« La croix philosophique, les deux lignes courant dans des directions opposées, l'horizontale et la perpendiculaire, la hauteur et la largeur, que la Divinité géométrisant divise au point d'intersection, et qui forme le quaternaire magique, aussi bien que scientifique, lorsqu'elle est inscrite dans un carré parfait, est la base de l'occultiste. Dans sa mystique enceinte se trouve la clé qui ouvre la porte de toute science, physique aussi bien que spirituelle. Elle symbolise notre existence humaine, car le cercle de la vie circonscrit les quatre pointes de la croix qui représentent, dans leur succession, la naissance, la vie, la mort et l'IMMORTALITE. Chaque chose en ce monde est une trinité, complétée par le quaternaire (*), et chaque élément est divisible d'après ce même principe. La physiologie peut diviser l'homme à l'infini, de même que la science physique a divisé les quatre éléments primordiaux et principaux, en plusieurs douzaines d'autres ; elle ne réussira à en changer aucun. La naissance, la vie et la mort seront toujours une trinité qui n'est complétée qu'à la fin du cycle. Même dans le cas où la science arriverait à changer l'immortalité désirée en annihilation, elle serait toujours un quaternaire ; car Dieu "géométrise". » ― Isis Dévoilée, éd. Adyar, Vol II, p. 252. (Isis Unveiled, Vol. I, p. 508).
(*) Dans les nations anciennes, la divinité était une trinité complétée par une déesse l'Arba-il ou Dieu quadruple. (Sepher Yetzirah, 1.)
L’Immortalité pour un petit nombre
« […] Cela n’a jamais été une doctrine secrète que « peu d’êtres parmi les mortels luttent pour la perfection, et que parmi ceux-là, un seul sur dix mille atteint le but désiré ». Ces paroles se trouvent dans la Bhagavad Gita, qui fut imprimée en anglais pour la première fois, il y a cent ans. Mais, même si nous n’avions pas l’affirmation directe de la Bhagavad-Gîta, les doctrines Théosophiques fondamentales nous obligeraient à conclure que beaucoup d’êtres n’atteindront pas l’immortalité. Toutefois, puisque ces mêmes doctrines nous enseignent à analyser et à déterminer ce que signifient les termes « beaucoup » ou « nous-mêmes », nous voyons que la théorie en question s’applique uniquement à l’ego inférieur, ou strictement humain, et non à l’Esprit. Par conséquent le but de la Réincarnation, c’est que tous les egos puissent avoir l’occasion de devenir immortels en s’unissant à l’Esprit. S’ils ne le font pas, ils sont perdus. En outre, toutefois, on enseigne que les périodes d’évolution se suivent en une succession infinie, et que tous ceux qui sont « laissés en arrière » sans être sauvés à la fin d’une quelconque de ces périodes, sont repris par l’évolution suivante dans le but de leur permettre d’arriver à la perfection. Ainsi, à chaque Manvatara un certain nombre d’Egos atteint la perfection, car cette période est très longue si on l’évalue en années mortelles. Je dis « un certain nombre » car en vérité, ce nombre est très important, quoique, si on le compare au tout, il puisse encore paraître minime.
« C’est pour cela que les Théosophes travaillent, non seulement en vue d’atteindre eux-mêmes la perfection, mais afin d’aider tous les autres hommes à faire de même. Et ils devraient se souvenir que, le désirant ou non, les lois de la vie les ramènent sur terre maintes et maintes fois, jusqu’au moment où ils croiront à la doctrine, acquerront l’aspiration et transformeront les deux en action. […] ». — W.Q. Judge (Publié dans The Theosophical Forum, mars 1890 ‒ L’extrait de l’article traduit en Français dans la revue Théosophie, VII, N°4, décembre 1931).
Quelques généralités en rapport avec l’immortalité de l'homme
« L’Immortalité, ou l’état de ce qui dure toujours, doit être différenciée de la survivance, car il est parfaitement possible de concevoir que quelques parties de notre composition très complexe, spirituelle et psychique, survivent à la mort du corps physique pour un certain temps et soient cependant elles-mêmes soumises à une décrépitude graduelle et à la mort. En vérité, c’est probablement ce qui se produit pour les éléments purement psychiques en nous, pour la partie inférieure ou personnelle de l’homme intérieur, et il est probable que les « messages » des séances spirites, lorsqu’ils ne viennent pas du sub-conscient du médium ou de celui des assistants, viennent de ces restes psychiques en désagrégation des êtres qui sont morts.
« L’Immortalité, ou l’état de ce qui dure toujours, doit être différenciée de la survivance, car il est parfaitement possible de concevoir que quelques parties de notre composition très complexe, spirituelle et psychique, survivent à la mort du corps physique pour un certain temps et soient cependant elles-mêmes soumises à une décrépitude graduelle et à la mort. En vérité, c’est probablement ce qui se produit pour les éléments purement psychiques en nous, pour la partie inférieure ou personnelle de l’homme intérieur, et il est probable que les « messages » des séances spirites, lorsqu’ils ne viennent pas du sub-conscient du médium ou de celui des assistants, viennent de ces restes psychiques en désagrégation des êtres qui sont morts.
« Si une partie de nous-mêmes est immortelle et dure à jamais, il est évident que ce ne peut être l’être extérieur personnel, le nom, la forme corporelle et la mémoire des événements qui donnent la forme à la personnalité et qui sont regardés par la plupart des Occidentaux comme ce qui constitue l’homme véritable. Le soi personnel, constitué par les habitudes, ne peut être immortel, car il est évident qu’il commença à exister à un moment donné ; et le Père le Temps, comme le raconte l’ancienne fable grecque, dévore tous ses enfants. La théorie, jadis si généralement admise, que l’homme qui commençait à la naissance, continuerait, par quelque miracle surnaturel, à exister à jamais, est à la fois contraire à la raison et en opposition avec notre sens logique. Qui que ce soit d’entre nous est-il si satisfait de son soi extérieur qu’il désire être identifié ou associé avec lui à jamais ? Passer l’éternité comme John Smith ou Ram Gopal, quelle perspective attrayante ! Non, ce qui est né doit sûrement mourir et si nous désirons vérifier ce qui, en nous, survivra à la mort, nous devons tout d’abord trouver quelle partie de nous-mêmes est antérieure à la naissance, car, nous pouvons raisonnablement supposer que nous emporterons avec nous de la vie ce que nous avions amené dans cette vie. Ce que nous avons amené avec nous dans la vie était un assemblage de tendances, d’aptitudes, d’affinités, en un mot le caractère, ce qui a été appelé « la mémoire de l’âme ». Nos actions et nos pensées pendant la vie modifient et développent ce caractère, soit en bien, soit en mal ; et, s’il y a survivance, c’est ce caractère ainsi modifié que nous emmènerons avec nous à travers les portes de la mort.
« Mais le caractère lui-même, bien que permanent si on le compare à la personnalité, ne l’est que relativement ; il est, comme nous l’avons vu, sujet au changement et à la croissance et par conséquent, comme la personnalité, il est voué à devenir la proie du Temps qui dévore tout. Nous devons regarder plus profondément encore dans les plus intimes profondeurs de notre être pour trouver un principe immortel.
« Mais ceci n’est pas tout. La conception même de nous-mêmes et de l’univers comme un courant de changements, un composé de choses relatives, serait impossible s’il n’y avait derrière tout changement et toute relativité un noumène qui ne change pas. Si nous-mêmes et l’univers n’étions rien de plus que des composés temporaires d’esprit et de matière, nous déplaçant constamment d’un état ou d’une forme dans un autre, nous ne pourrions pas être plus conscients du changement qu’un homme, flottant dans le courant d’une rivière dont il ne pourrait voir les bords, pourrait être conscient du mouvement.
« Lorsque, rétrospectivement, nous plongeons de plus en plus profondément en nous-mêmes, nous découvrons progressivement que le corps, les émotions, le mental, la volonté et ainsi de suite, avec lesquels nous avions commencé à nous identifier, peuvent tous être objectivés et, par conséquent, ne sont pas le Soi. Mais, aussi loin que nous puissions poursuivre ce processus, il y a toujours un JE qui fait l’analyse, un Soi à l’arrière-plan, un sujet pour qui tout le reste est l’objet. Dans le processus qui consiste à « désidentifier » ainsi le vrai Soi de tous les objets de pensées possibles, nous avons renversé toutes les barrières et toutes les limites qui le renfermaient en lui-même et semblaient le séparer des autres Sois et du Soi Universel. Le Soi est Un. Dans le langage de l’Occident, l’Esprit est un avec Dieu. Ou, selon les mots d’une très ancienne écriture orientale :
« Il (le Soi) est l’Eternel qui ne change pas, il est le Suprême qui ne change pas…il est la base excellente, la base qui ne change pas ; connaissant cette base un homme est puissant dans le monde éternel.
« Plus petit que ce qui est petit, plus grand que ce qui est grand, ce Soi est caché dans le cœur de l’homme…S’il comprend ce grand seigneur, le Soi, qui est sans corps dans le corps, qui est stable « parmi ce qui est instable, l’homme sage ne peut pas se plaindre…Celui qui n’a pas cessé de faire le mal, qui n’est pas ferme, dont les émotions ne sont pas au repos, ne peut pas l’atteindre par la connaissance. »
Cet article est traduit de la revue The Aryan Path (Bombay, Inde) d’octobre 1933 ‒ Paru dans la revue Théosophie, IX, n°11, de juillet 1934.
Seul l’Esprit divin est immortel
« Le Théosophe croit à l’immortalité : non pas à celle de l’âme, mais à celle de l’Esprit divin, ou plutôt à l’immortalité de l’Ego qui se réincarne. [...] Nous disons que l'homme et l'Âme doivent conquérir leur immortalité en s'élevant vers l'unité à laquelle, s'ils réussissent à l'atteindre, ils se trouvent finalement liés et dans laquelle ils finissent, pour ainsi dire, par être absorbés. Après la mort, l'individualisation de l'homme dépend de l'esprit, non de l'âme et du corps. Bien que le terme « personnalité », au sens où on l'entend d'ordinaire, soit une absurdité si on l'emploie littéralement pour désigner notre essence immortelle, cette dernière est néanmoins, en tant que notre Ego individuel, une entité distincte, immortelle et éternelle par soi-même. […] Si cette union entre le Manas inférieur, ou personnel, et l'Ego individuel, l'entité qui se réincarne, ne s'est pas effectuée pendant la vie, alors le premier est abandonné et doit partager le sort des animaux inférieurs, pour se dissoudre peu à peu dans l'éther et subir l'annihilation de sa personnalité. Mais, même alors l'Ego demeure un être distinct. Après cette vie spéciale qui, dans ce cas, est en fait inutile, l'Ego spirituel […] se réincarne presque immédiatement, après avoir, pendant une courte période, joui de sa liberté en tant qu'esprit planétaire. » ‒ La Clef de la Théosophie, pp. 117 à 120.
« Le Théosophe croit à l’immortalité : non pas à celle de l’âme, mais à celle de l’Esprit divin, ou plutôt à l’immortalité de l’Ego qui se réincarne. [...] Nous disons que l'homme et l'Âme doivent conquérir leur immortalité en s'élevant vers l'unité à laquelle, s'ils réussissent à l'atteindre, ils se trouvent finalement liés et dans laquelle ils finissent, pour ainsi dire, par être absorbés. Après la mort, l'individualisation de l'homme dépend de l'esprit, non de l'âme et du corps. Bien que le terme « personnalité », au sens où on l'entend d'ordinaire, soit une absurdité si on l'emploie littéralement pour désigner notre essence immortelle, cette dernière est néanmoins, en tant que notre Ego individuel, une entité distincte, immortelle et éternelle par soi-même. […] Si cette union entre le Manas inférieur, ou personnel, et l'Ego individuel, l'entité qui se réincarne, ne s'est pas effectuée pendant la vie, alors le premier est abandonné et doit partager le sort des animaux inférieurs, pour se dissoudre peu à peu dans l'éther et subir l'annihilation de sa personnalité. Mais, même alors l'Ego demeure un être distinct. Après cette vie spéciale qui, dans ce cas, est en fait inutile, l'Ego spirituel […] se réincarne presque immédiatement, après avoir, pendant une courte période, joui de sa liberté en tant qu'esprit planétaire. » ‒ La Clef de la Théosophie, pp. 117 à 120.
Toucher l’aspect le plus profond de l’être
« Une « entité » est immortelle, mais elle ne l'est que dans son essence ultime, non dans sa forme individuelle. Arrivée au dernier point de son cycle, elle est absorbée dans sa nature primordiale et elle devient esprit, perdant alors son nom d'Entité.
« Une « entité » est immortelle, mais elle ne l'est que dans son essence ultime, non dans sa forme individuelle. Arrivée au dernier point de son cycle, elle est absorbée dans sa nature primordiale et elle devient esprit, perdant alors son nom d'Entité.
« En tant que forme, l'immortalité de l'entité est limitée à son cycle de vie, le Mahâmanvantara [le grand cycle de manifestation de l’univers] ; celui-ci écoulé, elle est indissolublement unie avec l'Esprit Universel et identique à lui, en cessant d'être une Entité distincte. Quant à l'Âme personnelle, c'est-à-dire l'étincelle de conscience qui conserve dans l'Ego Spirituel l'idée du « Moi » personnel de l'incarnation précédente, elle ne dure, en tant que souvenir séparé et distinct, que jusqu'à la fin de la période dévachanique [période de repos et de béatitude entre deux vies]. À l'expiration de celle-ci, elle s'ajoute à la série des autres incarnations innombrables de l'Ego, comme le souvenir qui reste dans notre mémoire, à la fin de l'année, d'un seul jour parmi tous les autres. Voulez-vous lier à des conditions finies l'infinitude que vous attribuez à votre Dieu ? Seul est immortel ce qui est indissolublement cimenté par Âtma [l’Esprit] (c'est-à-dire Buddhi-Manas [l’Âme spirituelle et le Mental]). L'Âme de l'homme (c'est-à-dire de la personnalité) n'est en soi ni immortelle, ni éternelle, ni divine. Comme le dit le Zohar (Vol. III, p. 616) [Zohar, I, 65c, 66a] : « Quand elle est envoyée sur cette terre, l'âme se couvre d'un vêtement terrestre, pour se préserver ici-bas ; de même, elle reçoit en haut un vêtement lumineux, afin de pouvoir regarder sans préjudice dans le miroir dont la lumière provient du Seigneur de Lumière. » Le Zohar nous enseigne, en outre, que l'âme ne peut atteindre le séjour de béatitude avant d'avoir reçu le « saint b..... » : avant d'être réunie à la substance dont elle est émanée, l'esprit [Zohar, II, 65c, 97a]. » ‒ La Clef de la Théosophie, p. 123.
L’effet de la croyance en l’immortalité de son âme
« Pour celui qui n'a aucune perception intérieure de l'immortalité de son âme, ni aucune foi en elle, dans cet homme, l'âme ne peut jamais devenir Buddhi-Taijasî [une âme spirituelle unie au divin] mais restera tout simplement Manas ; or il n'y a pas d'immortalité possible pour Manas seul. Et, pour vivre d'une vie consciente dans le monde suivant, il faut avant tout y croire dans cette vie, pendant l'existence terrestre. C'est sur ces deux aphorismes de la Science Secrète que s'érige toute la philosophie de la conscience post mortem et de l'immortalité de l'âme. L'Ego reçoit toujours selon ses mérites. Pour lui, après la dissolution du corps, commence, selon les cas, une période de conscience pleinement éveillée, ou un état de songes chaotiques, ou encore un sommeil entièrement dépourvu de rêves que l'on ne saurait distinguer de l'annihilation. » ‒ La Clef de la Théosophie, pp. 179-180.
Les conditions pour accéder à l’immortalité
« Nous avons fait voir, d'autre part, que la "doctrine secrète" ne concède pas à tous les hommes l'immortalité au même degré. "L'œil ne verrait jamais le soleil s'il n'était pas de même nature que le soleil", dit Plotin. Ce n'est "qu'au moyen de la plus sublime pureté et chasteté que nous pouvons nous rapprocher de Dieu, et recevoir, dans Sa contemplation, les véritables sagesse et pénétration", écrit Porphyre. Si l'âme humaine a négligé pendant sa vie de recevoir l'illumination de son Esprit Divin, notre Dieu personnel, il est fort difficile pour l'homme grossier et sensuel de survivre longtemps à sa mort physique. De même qu'un monstre difforme ne peut vivre longtemps après sa naissance physique, de même l'âme, une fois qu'elle s'est trop matérialisée, est incapable d'exister après sa naissance dans le monde spirituel. La viabilité de la forme astrale est si faible que ses particules n'adhèrent pas fermement les unes aux autres lorsqu'elles s'échappent de la capsule rigide du corps externe. Ses particules obéissant graduellement à l'attraction désorganisatrice de l'espace universel, s'échappent finalement hors de toute possibilité de se ré-agréger. Lorsqu'une catastrophe de cette nature a lieu, la personnalité cesse d'exister ; son glorieux Augoeides l'a abandonnée. Pendant la période intermédiaire entre sa mort physique et la désintégration de sa forme astrale, celle-ci, attachée par l'attraction magnétique à son hideux cadavre, erre à l'entour de celui-ci et puise de la vitalité chez des victimes possibles. L'homme, qui s'est fermé à tous les rayons de la lumière divine, se perd dans l'obscurité et, par conséquent, s'attache à la terre et à ce qui est terrestre.
« Aucune âme astrale, pas même celle des purs, des bons et des vertueux, n'est immortelle au sens strict du mot ; "elle a été formée d'éléments – et aux éléments elle doit retourner p. Mais, tandis que l'âme du méchant disparaît, et est absorbée sans rédemption, celle de tous les autres, même modérément purs, ne fait que changer ses particules éthérées contre d'autres plus éthérées encore : et tandis qu'il reste en elle une étincelle du Divin, l'homme individuel, ou plutôt l'essence de son égo personnel, ne mourra pas. "Après la mort", dit Proclus, "l'âme [l'esprit] continue à séjourner dans la forme aérienne [forme astrale] jusqu'à sa complète purification de toutes ses passions irritables et voluptueuses... elle se débarrasse alors du corps aérien par une seconde mort, ainsi qu'elle l'avait déjà fait pour son corps terrestre. C'est ainsi que les anciens prétendent qu'un corps céleste est toujours uni à l'âme, laquelle est immortelle, lumineuse et de la nature des étoiles". »
Isis Dévoilée, Éditions Adyar, volume I, pages 163-164 (Isis Unveiled, Vol. I, p. 432).
Le pouvoir de ressuscitation
« "A la mort, dit le philosophe, un des corps s'échappe de l'autre, par osmose et à travers le cerveau ; il est maintenu près de son ancienne enveloppe, par une double attraction, physique et spirituelle, jusqu'à ce que cette dernière se décompose ; et si les conditions convenables sont remplies, l'âme peut se réincarner et reprendre la vie suspendue. Elle le fait dans le sommeil ; elle le fait encore plus complètement dans la léthargie ; et enfin elle le fait d'une façon plus surprenante encore au commandement, et avec le concours d'un adepte de l'Hermétisme. Jamblique déclarait qu'une personne bien douée de ce pouvoir de ressusciter était "remplie de Dieu". Tous les esprits subordonnés des sphères supérieures sont à ses ordres, car il n'est plus un mortel, mais bien un dieu lui-même. Dans son Epître aux Corinthiens [1 Co, 14, v. 32], Paul remarque que "les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes" ». − Isis Dévoilée, Éditions Adyar, volume I, pages 215-216 (Isis Unveiled, Vol. I, p. 476).
Le symbolisme en rapport avec la croix et l’immortalité
« La croix philosophique, les deux lignes courant dans des directions opposées, l'horizontale et la perpendiculaire, la hauteur et la largeur, que la Divinité géométrisant divise au point d'intersection, et qui forme le quaternaire magique, aussi bien que scientifique, lorsqu'elle est inscrite dans un carré parfait, est la base de l'occultiste. Dans sa mystique enceinte se trouve la clé qui ouvre la porte de toute science, physique aussi bien que spirituelle. Elle symbolise notre existence humaine, car le cercle de la vie circonscrit les quatre pointes de la croix qui représentent, dans leur succession, la naissance, la vie, la mort et l'IMMORTALITE. Chaque chose en ce monde est une trinité, complétée par le quaternaire (*), et chaque élément est divisible d'après ce même principe. La physiologie peut diviser l'homme à l'infini, de même que la science physique a divisé les quatre éléments primordiaux et principaux, en plusieurs douzaines d'autres ; elle ne réussira à en changer aucun. La naissance, la vie et la mort seront toujours une trinité qui n'est complétée qu'à la fin du cycle. Même dans le cas où la science arriverait à changer l'immortalité désirée en annihilation, elle serait toujours un quaternaire ; car Dieu "géométrise". » ― Isis Dévoilée, éd. Adyar, Vol II, p. 252. (Isis Unveiled, Vol. I, p. 508).
(*) Dans les nations anciennes, la divinité était une trinité complétée par une déesse l'Arba-il ou Dieu quadruple. (Sepher Yetzirah, 1.)
L’Immortalité pour un petit nombre
« […] Cela n’a jamais été une doctrine secrète que « peu d’êtres parmi les mortels luttent pour la perfection, et que parmi ceux-là, un seul sur dix mille atteint le but désiré ». Ces paroles se trouvent dans la Bhagavad Gita, qui fut imprimée en anglais pour la première fois, il y a cent ans. Mais, même si nous n’avions pas l’affirmation directe de la Bhagavad-Gîta, les doctrines Théosophiques fondamentales nous obligeraient à conclure que beaucoup d’êtres n’atteindront pas l’immortalité. Toutefois, puisque ces mêmes doctrines nous enseignent à analyser et à déterminer ce que signifient les termes « beaucoup » ou « nous-mêmes », nous voyons que la théorie en question s’applique uniquement à l’ego inférieur, ou strictement humain, et non à l’Esprit. Par conséquent le but de la Réincarnation, c’est que tous les egos puissent avoir l’occasion de devenir immortels en s’unissant à l’Esprit. S’ils ne le font pas, ils sont perdus. En outre, toutefois, on enseigne que les périodes d’évolution se suivent en une succession infinie, et que tous ceux qui sont « laissés en arrière » sans être sauvés à la fin d’une quelconque de ces périodes, sont repris par l’évolution suivante dans le but de leur permettre d’arriver à la perfection. Ainsi, à chaque Manvatara un certain nombre d’Egos atteint la perfection, car cette période est très longue si on l’évalue en années mortelles. Je dis « un certain nombre » car en vérité, ce nombre est très important, quoique, si on le compare au tout, il puisse encore paraître minime.
« C’est pour cela que les Théosophes travaillent, non seulement en vue d’atteindre eux-mêmes la perfection, mais afin d’aider tous les autres hommes à faire de même. Et ils devraient se souvenir que, le désirant ou non, les lois de la vie les ramènent sur terre maintes et maintes fois, jusqu’au moment où ils croiront à la doctrine, acquerront l’aspiration et transformeront les deux en action. […] ». — W.Q. Judge (Publié dans The Theosophical Forum, mars 1890 ‒ L’extrait de l’article traduit en Français dans la revue Théosophie, VII, N°4, décembre 1931).
Le symbolisme de Pâques
Le symbolisme de Pâques
Lorsque le 25 décembre, les Chrétiens fêtent Noël, la Nativité de l'Enfant Jésus, se doutent-ils que bien avant l'ère actuelle, les mondes « païens » avaient choisi cette même date pour fêter la naissance de leurs Dieux ? Noël, fête de la lumière, de l'amour, de l'espoir, se situe au moment du solstice d'hiver, après cette courte période de trois jours pendant lesquels le soleil semblant hésiter dans sa course, la durée des jours cesse de diminuer mais ne progresse pas encore. Noël, fêté à minuit entre le 24 et le 25 décembre se place dans un cycle remarquable au moment où les ténèbres vont enfin céder la place au retour de la lumière tant attendue. Lumière, chaleur, vie, telle est la promesse de ce Noël qui est le premier élan vers le printemps.
Les Anciens respectaient les lois de la nature et c'est pourquoi leurs fêtes et leurs rites corres-pondaient aux cycles qu'ils avaient observés ou dont la connaissance leur avait été transmise par tradition. Ainsi, le 25 décembre, l'Égypte ancienne célébrait la naissance d'Osiris et d'Horus, la Perse fêtait celle de Mithra. En Grèce, ce jour était consacré à la naissance d'Hercule, de Bacchus et d'Adonis. Que ce soient les Phéniciens, les Syriens, les Romains, les Mexicains, les Hindous, tous célébraient, à cette époque de l'année, l'accouchement de la Reine du Ciel ou Vierge Céleste.
Les coutumes et les traditions qui donnent à Noël son caractère particulièrement mystique, ont leurs origines dans l'antiquité. Pour ne citer que quelques exemples, la bûche Yule était brûlée par les anciens Germains, tandis que les Druides allumaient des feux de joie sur les hauteurs. À Rome, le « Jour du Soleil invincible » donnait lieu à de multiples réjouissances et à des échanges de cadeaux. Les arbres à feuilles persistantes symbolisaient l'éternelle jeunesse et la vigueur de Dionysos. Même l'idée de la crèche si riche en symbolisme, est bien antérieure à celle de Bethléem, car déjà en Égypte, le dieu nouveau-né gisait dans une mangeoire à l'intérieur d'une grotte.
L'époque de la naissance de Jésus n'est pas connue et son existence même est mise en doute par de nombreux historiens. Ce n'est que vers le IVe siècle que l'Eglise a choisi la date du 25 décembre pour commémorer la nativité et ce choix ne pouvait être meilleur car il correspond aux traditions populaires et situe, du point de vue de la Théosophie, la figure de Jésus dans un contexte universel, parmi la longue lignée des Instructeurs de l'Humanité — que ceux-ci soient considérés comme des dieux, des demi-dieux, ou des Instructeurs, comme Gautama le Bouddha,. Krishna, Lao-Tseu et bien d'autres encore.
Lorsque l'on étudie attentivement le Nouveau Testament, tout en gardant en pensée les traditions qui existèrent bien avant qu'il ne fut rédigé — ce qui fut fait assez tardivement d'ailleurs — le chercheur se rend compte qu'il y a trop de points communs, trop de ressemblances, un symbolisme trop éclatant, pour que l'on puisse s'y attacher à la lettre et lui donner un sens purement historique. Qui fut Jésus ? Personne, honnêtement ne peut le dire. Que révèlent les Évangiles ? Ils renferment des contradictions indéniables sur ce que l'on désirerait considérer comme des faits historiques, mais incontestablement contiennent l'enseignement d'un Grand Instructeur de l'Humanité. Le récit concernant la vie de Jésus illustre tout le symbolisme de la longue ascension de l'homme vers l'initiation finale qui fait de lui un homme christos « Oint du Seigneur ». Jésus n'est pas le sauveur unique de l'humanité. Il est un Adepte venu apporter aux hommes souffrants une sagesse mise à leur portée. Les sauveurs de l'humanité sont nombreux. Chacun a un rôle particulier situé dans une race, à une époque déterminée. Jésus lui-même n'est-il pas sensé dire : « Je suis venu pour les brebis perdues d'Israël ? ».
En replaçant les origines du Christianisme et ses traditions propres dans le contexte de son temps, la Théosophie permet de mieux comprendre la distinc¬tion essentielle que l'on devrait faire entre Jésus, l'homme né selon la chair, et le Christ, esprit omni¬présent. Le nom de Jésus-le-Christ indique qu'un homme nommé Jésus a réalisé le pouvoir Christique en sa conscience humaine et ainsi est devenu Fils de Dieu, né sans parents, car il s'agit d'une naissance à de nouveaux états de conscience conférant, à celui qui les réalise, la connaissance, la sagesse et la compassion divines.
« Nous ne pourrons assez répéter que c'est seulement par les doctrines des philosophes anciens qu'on peut arriver à comprendre la doctrine prêchée par Jésus. Pythagore, Confucius et Platon nous permettent de comprendre l'idée qui est contenue dans le terme « Père » dans le Nouveau Testament ». Cette affirmation, H.-P. Blavatsky l'explique en faisant remarquer que l'idée de Dieu selon ces philosophes est très différente de ce qu'elle est devenue maintenant. Ce qu'ils nomment Dieu est le Père de toutes choses, ils rejettent la notion anthropomorphe selon laquelle Dieu aurait un corps matériel. Ils disent de Lui qu'Il est invisible et éternel, omniscient, omnipotent, immuable. Il ne peut désirer changer ses propres lois, ni se laisser influencer par des prières et des sacrifices.
« Vous êtes le temple de Dieu » dit St Paul. « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (St Jean). Jésus dit à Nicodème que « ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit », Ces passages ne deviennent compréhensibles que si l'on se réfère à l'enseignement védique à propos de l'homme recherchant la perfection spirituelle, Selon cet enseignement, cet homme doit subir trois naissances : la première est la naissance dans un corps physique fourni par ses parents, la seconde est la naissance spirituelle au moyen de l'initiation, la troisième et dernière est celle qui s'accomplit dans le monde de l'esprit et qui fait de l'Initié un être immortel.
Cette seconde naissance, la régénération de l'esprit, après la naissance naturelle de ce qui est né de la chair, était certes de nature à étonner un législateur Juif. Néanmoins, elle avait déjà été enseignée 3.000 ans avant la venue du grand prophète de Galilée, non seulement dans l'Inde antique, mais à tous les époptes des initiations païennes instruits dans les grands mystères de la Vie et de la Mort. Ce secret des secrets, était pratiquement démontré par les Yogis. Ayant libéré leur âme des liens de la matière et de la perception physique des sens, ils développaient leur puissance spirituelle et la force de leur volonté au point d'acquérir le pouvoir de communiquer avec les mondes supérieurs et de pratiquer ce qu'on nomme à tort des « miracles ». Les hommes ayant atteint sur cette terre le pouvoir de communier avec le « Père dans le Secret » peuvent « ressusciter des morts » dans le monde de l'Esprit.
Pâques est l'aboutissement de Noël. La date de cette fête est calculée, elle aussi, selon un cycle solaire, celui de l'équinoxe de printemps, en tenant compte, de plus, d'un cycle lunaire. C'est la promesse réalisée. La graine sous terre a accompli son travail de gestation, les bourgeons se sont emplis de sève jeune et forte, les œufs dans les nids des oiseaux, les milliers de vies qui partout semblaient endormies, s'éveillent et s'épanouissent. Pâques est le « passage » de la mort apparente à la vie réelle. C'est la preuve éclatante de la jeunesse éternelle de la vie qui infatigablement élabore des formes. Quel meilleur symbole naturel que l'Oeuf en cette saison du renouveau ? Quelle meilleure période pour fêter la promesse réalisée par l'Instructeur spirituel ? Mais en quoi consistait cette promesse ?
Pâques, c'est le moment où l'Initié réalise l'immortalité : la résurrection de la vie en esprit. Selon les termes de St Paul : « Le corps est semé corruptible ; il ressuscite incorruptible ; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ; il est semé infirme, il ressuscite plein de force ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel ». Puis il explique que l'homme est double : le premier homme tiré de la terre est terrestre, le second homme est du ciel. « Ce que je dis, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu et que la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité ». « Nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés ».
Ces paroles d'un grand Initié peuvent paraître obscures sinon contradictoires. Cependant, elles contiennent l'enseignement occulte de la résurrection. Il est bien évident que le corps physique qui, après la mort, se désagrège assez rapidement et dont les constituants retournent aux éléments naturels, ne peut ressusciter. Cela n'est d'ailleurs absolument pas souhaitable, car, il faut bien le reconnaître, de nombreux problèmes seraient difficiles à résoudre pour concilier l'idée d'une béatitude éternelle avec les limitations de ce corps humain. L'homme physique n'est que le véhicule terrestre de l'homme intérieur, l'âme, qui doit gagner son immortalité. L'origine de cette âme est divine, elle est un rayon individualisé de la divinité et par conséquent sa nature essentielle est éternelle. Mais, en tant que véhicule individualise de la conscience divine, elle doit s'élever jusqu'à l'immortall1é, en éveillant ses pouvoirs latents par l'expérience dans la vie incarnée. Cette âme se trouve donc dans une situation médiane, participant à la fois des plans divins et de la vie animale, terrestre, sensible, affective, émotionnelle. La renaissance spirituelle est réalisée progressivement au cours des incarnations à mesure que l'âme devient capable de maîtriser le soi inférieur et d'élever tout son être par la dévotion à une Cause universelle, la purification des désirs et la recherche de la connaissance véritable. La résurrection, ou immortalité, est le couronnement de cette naissance spirituelle, car l'Adepte forge, au fur et à mesure de ses progrès spirituels, un véhicule permanent — un « corps glorieux » — qui deviendra le siège de sa conscience ininterrompue.
La tradition chrétienne enseigne que le sacrifice de Jésus-le-Christ sur la croix a permis la Rédemption de ceux parmi les hommes qui le reconnaîtraient comme le Sauveur, l'unique Fils de Dieu. Selon la Théosophie, la Rédemption est possible pour tous les hommes qui gravissent leur propre calvaire, réalisant ainsi leur propre renaissance spirituelle, et ressuscitent enfin des morts pour vivre en Esprit (Christ). Le récit de la mort de Jésus et des événements qui la suivent en est le symbole. La description de la longue agonie, des souffrances morales et physiques d'un Sauveur Divin, Glorieux, qui souhaitait cette fin pour sauver l'Humanité, n'est qu'une déformation de la véritable tradition initiatique. Elle fait appel à la nature émotionnelle de l'homme et non à sa nature spirituelle et mystique. La véritable tradition, c'est l'image de l'Initié qui crucifie définitivement son soi inférieur dans la souffrance pour ressusciter incorruptible.
Qu'il s'agisse de la Croix, de la descente aux enfers, de la Résurrection, tout n'est que symbolisme, cachant un enseignement que l'on retrouve dans les traditions initiatiques de la pensée religieuse de tous les temps et qui pendant longtemps n'a été révélé que dans le secret des temples.
Dans ses écrits, et spécialement dans Isis Dévoilée et la Doctrine Secrète H.P. Blavatskv éclaire en de nombreux points ce symbolisme antique.
Le mythe ésotérique d'Hercule et de Thésée descendant dans les régions infernales ; le voyage aux Enfers d'Orphée qui trouva son chemin grâce au pouvoir de sa lyre, celui de Krishna, et finalement celui du Christ qui « descendit aux Enfers et ressuscita des morts le troisième jour », ont été rendus méconnaissables par les adaptateurs non initiés des rites païens qui les transformèrent en dogmes et rites de l'Église.
Du point de vue astronomique, cette descente aux Enfers symbolise le soleil durant l'équinoxe d'automne ; on supposait alors qu'il abandonnait les hautes régions sidérales, qu'un combat se livrait entre lui et le démon des ténèbres qui s'emparait alors de la majeure partie de notre lumière. On imaginait le soleil subissant une mort temporaire et descendant dans les régions infernales. Mais, du point de vue mystique, cette allégorie symbolise les rites de l'initiation dans les cryptes du Temple appelées le « monde inférieur » (Hadès). Bacchus, Héraclès, Orphée, Asklepios et tous les autres visiteurs de la crypte, descendaient tous aux enfers d'où ils remontaient le troisième jour car tous étaient des initiés et des « constructeurs du temple inférieur ». Les paroles adressées par Hermès à Prométhée enchaîné sur les rocs arides du Caucase — Prométhée lié par l'ignorance et dévoré par le vautour des passions — s'appliquaient à chaque néophyte, à chaque Chrestos pendant les épreuves. « Il n'y a pas de terme à ton supplice jusqu'à ce que Dieu (ou un dieu) apparaisse et te relève de tes douleurs, consentant à descendre avec toi dans le ténébreux Hadès, aux sombres profondeurs du « Tartare ». Ceci veut dire simplement tant que Prométhée (ou l'homme) n'aura pu trouver le « dieu », ou le Hiérophante (l'Initiateur), qui acceptera de descendre avec lui dans les cryptes de l'initiation et de le diriger autour du Tartare, le vautour des passions ne cessera de dévorer ses organes vitaux. De là découlent toutes les allégories contenues dans les œuvres d'Homère, d'Ovide, de Virgile, etc... que les savants modernes prennent dans leur sens littéral. Le Phlégéthon était le fleuve dans les enfers où l'Initié était plongé trois fois par le Hiérophante, après quoi les épreuves étaient terminées. L'homme était né de nouveau ; il avait laissé pour toujours dans le sombre courant le vieil homme de péché, et, le troisième jour, lorsqu'il sortait du Tartare, il était une individualité : sa personnalité était morte ; chaque allégorie, telle que celle d'Ixion, Tantale, Sisyphe, etc... est une personnification de quelque passion humaine.
Eschyle en tant qu'Initié ne pouvait rien dire de plus ! Mais Aristophane, moins pieux, ou plus audacieux, divulgua le secret à ceux qui n'étaient pas aveuglés par des préjugés trop enracinés, dans son immortelle satire sur la « descente aux enfers » d'Héraclès (Les Grenouilles). Nous trouvons là le chœur des bienheureux (les Initiés), les Champs Elysées, l'arrivée de Bacchus (le dieu Hiérophante) avec Héraclès, la réception avec des torches allumées, emblème de la Nouvelle Vie et de la Résurrection des ténèbres de l'ignorance humaine, à la lumière de la connaissance spirituelle, la Vie Éternelle.
Les initiations finales avaient toujours lieu durant la nuit. Par conséquent, parler de quelqu'un comme étant descendu aux Enfers équivalait dans l'antiquité à le désigner comme un Initié Parfait.
Chaque nation possédant un système astronomique, et tout spécialement l'Inde, avait une grande vénération pour la croix, car elle était la base géométrique du symbolisme religieux des avatars, la manifestation de la Divinité, ou du Créateur dans sa créature (l’Homme), de Dieu dans l'humanité et de l'humanité en Dieu en tant qu'Esprit, Les plus anciens monuments de la Chaldée, de la Perse et de l'Inde mettent en lumière la double croix, ou croix à huit pointes.
La croix Mondiale Céleste a sa réflexion ici-bas dans les plantes et dans l'homme double ; c'est l'homme physique se substituant à l'homme spirituel.
Le symbole de la croix, ou le Tau égyptien, est antérieur de bien des siècles à la période assignée à Abraham, le soi-disant ancêtre des Israélites, car autrement. Moïse n'aurait pas appris à le connaître par les prêtres, Le Tau était sacré chez les Juifs, de même que chez les autres nations « païennes ».
Seul, parmi les Apôtres de la religion occidentale, Paul semble avoir compris, sinon révélé, le mystère archaïque de la croix. Quant à tous les autres qui, en crucifiant et en individualisant la Présence Universelle, l'ont synthétisée en un seul symbole — le point central du crucifix — ils prouvent par là qu'ils n'ont jamais compris le véritable esprit de l'enseignement du Christ, mais qu'ils l'ont plutôt dégradé, de plus d'une façon, par leurs interprétations erronées. Ils ont oublié l'esprit de ce symbole universel et l'ont monopolisé avec égoïsme, comme si l'Illimité ou l'Infini pouvait jamais être limité et conditionné en une seule manifestation individualisée en un seul homme, ou même en une seule nation !
Les quatre bras de la croix de St André et ceux de la croix hermétique, dirigés vers les quatre points cardinaux étaient bien compris des mystiques hindous, brahmanes et bouddhistes, plusieurs centaines d'années avant que l'on n'en entendit parler en Europe.
La croix philosophique avec ses deux lignes suivant des directions opposées — l'horizontale et la verticale, la largeur et la hauteur — est la base de l'Occultisme. Dans ses limites se trouve la clef maîtresse qui ouvre la porte de toutes les sciences, tant physiques que spirituelles. Elle symbolise notre existence humaine, car le cercle de la vie circonscrit les quatre pointes de la croix, représentant successivement: la naissance, la vie, la mort et l'immortalité.
Le Tau et la croix astronomique d'Égypte sont visibles dans plusieurs ouvertures des ruines de Palenque. Dans un des bas-reliefs du Palais de Palenque, du côté ouest, on voit un Tau sculpté comme un hiéroglyphe, juste au-dessous d'un personnage assis. Le personnage debout qui se penche au-dessus du premier, est représenté au moment où il couvre sa tête de la main gauche, avec le voile de l'initiation, tandis qu'il avance la droite avec l'index et le médius dirigés vers le ciel. C'est précisément l'attitude d'un évêque chrétien qui donne sa bénédiction, ou celle dans laquelle Jésus est souvent représenté durant les dernières Agapes.
En vérité, l'on peut retrouver les traces de la croix jusque dans les profondeurs des insondables, époques archaïques ! Le mystère qui l'enveloppe, s'épaissit, plutôt qu'il ne s'éclaircit, lorsque nous la retrouvons sur les statues de l'Ile de Pâques, dans l'antique Égypte, dans l'Asie Centrale, gravée sur le roc, sons forme de Tau et de Svastika, dans la Scandinavie pré-chrétienne, partout enfin !
« Crucifier devant le Soleil » est l'expression employée dans l'initiation. Elle vient d'Égypte et, primitivement, des Indes. L'Adepte Initié, qui avait subi avec succès toutes les épreuves était attaché, non pas cloué, mais simplement lié, sur une couche en forme de Tau en Égypte ; en ferme de Svastika (sans les prolongements additionnels) aux Indes ; puis il était plongé dans un profond sommeil, le « Sommeil de Siloam », comme l'appellent jusqu'à présent les Initiés de l'Asie Mineure, de la Syrie et même de la Haute Égypte. Il était laissé dans cet état pendant trois jours et trois nuits, période pendant laquelle son Ego Spirituel était considéré comme « s'entretenant avec les Dieux », comme descendant dans le Hadès, l'Amenti, ou Patala — suivant le pays — et comme accomplissant des œuvres charitables en faveur des Êtres invisibles, Âmes d'hommes ou Esprits Elémentaux ; pendant tout ce temps, son corps restait dans la crypte d'un temple, ou dans une caverne souterraine. En Égypte ce corps était placé dans le Sarcophage de la Chambre du Roi de la Pyramide de Chéops et, pendant la nuit qui précédait le troisième jour, il était transporté à l'entrée de la galerie, où, à une certaine heure, les rayons du Soleil levant éclairaient la figure du Candidat en catalepsie, qui s'éveillait pour être initié par Osiris et Thot, le Dieu de Sagesse.
Le Soleil et la croix, dès la plus haute antiquité ont une double capacité génératrice et spirituellement régénératrice. Sur la tombe de Baite Oxly, sous le règne de Ramsès II, on découvre des croix de toutes, les formes et dans toutes les positions, de même que sur le trône de ce souverain, et enfin sur un fragment provenant de la Salle des Ancêtre de Touthmès III et représentant l'adoration de Bagkan Aléaré qui se trouve à la Bibliothèque Nationale de Paris. Cette sculpture et cette peinture extraordinaire représentent le disque du Soleil rayonnant sur une croix ansée, placée elle-même sur une croix dont celles du Calvaire sont de parfaites copies. Les manuscrits en font mention comme de « rudes couches de ceux qui étaient en travail (spirituel) dans l'acte de se donner naissance à eux-mêmes ». Une quantité de ces « couches » cruciformes, sur lesquelles les Candidats, plongés dans une profonde catalepsie à la fin de leur suprême Initiation, étaient placés et fixés ; furent découvertes dans les salles souterraines des temples Egyptiens, après leur destruction. Les vénérables et saints Pères, du genre de Cyrille et de Théophille en faisaient librement usage, pensant qu'elles avaient été apportées et cachées là par de nouveaux convertis. Origène seul, et après lui Clément d'Alexandrie et d'autres ex-initiés, en' savaient davantage, mais ils préférèrent garder le silence.
L'idée originale de « l'homme crucifié » dans l'espace, appartient certainement aux anciens Hindous, les gravures qui représentent Vittoba, une des formes de Vishnou, en témoignent. Platon l'adopta dans sa croix décussée dans l'espace, le « second Dieu qui s'imprima sur l'univers sous la forme de la croix » ; on nous montre de même Krishna «crucifié ». Cela se trouve encore répété dans l'Ancien Testament, dans la curieuse injonction de crucifier les hommes devant le Seigneur, le Soleil — ce qui n'est nullement une prophétie, mais possède une signification directement phallique.
Les clous de la croix ont leurs têtes en forme d'une pyramide pleine et les clous eux-mêmes ont une tige carrée et terminée en pointe, en forme d'obélisque, ou d'emblème phallique. Si l'on considère la position des trois clous, fixant les extrémités de l'homme sur la croix, on constate qu'ils forment ou indiquent un triangle à chacun des sommets duquel se trouve un clou. Les plaies ou stigmates, des extrémités, sont nécessairement au nombre de quatre et désignent le carré... Les trois clous et les trois plaies forment un total de 6 qui indique les 6 faces du cube déployé (qui constitue la croix ou la forme de l'homme, ou 7, en comptant trois carrés horizontaux et quatre carrés verticaux), sur lequel l'homme est placé et celui-ci, à son tour, suggère l'idée de la mesure circulaire trans¬portée sur les bords du cube. La plaie unique des pieds se divise en deux lorsque les pieds sont séparés, formant ensemble trois en tout, et quatre une fois séparés, ou 7 en tout autre nombre basique féminin très saint (selon les Juifs).
Ainsi, tandis que la signification phallique ou sexuelle des « clous du crucifiement » est établie par l'interprétation géométrique et numérique, leur sens mystique est indiqué par les brèves remarques faites ci-dessus et qui établissent un rapport entre eux et Prométhée. Celui-ci est une autre victime, car il est crucifié sur la Croix d'Amour, sur le roc des passions humaines ; sacrifice dû à son dévouement à la cause de l'élément spirituel de l'Humanité.
Or, le système primordial, le double glyphe caché sous l'idée de la croix, n'est pas une « invention humaine », parce qu'il a pour base l'Idéation Cosmique et la représentation spirituelle de l'Homme, l'Ego Divin. Plus tard il s’élargit et devint la belle idée adoptée et représentée dans les Mystères, celle de l'homme régénéré, du mortel qui, en crucifiant l'homme de chair et ses passions sur le lit de torture de Procuste, naquit à nouveau comme Immortel. Laissant derrière lui le corps, l'homme animal, attaché sur la Croix de l'Initiation, comme une chrysalide vide, l'Âme Ego devient aussi libre qu'une abeille. Plus tard encore, par suite de la perte graduelle de la spiritualité, la croix finit par n'être plus, dans la cosmogonie et l'Anthropologie, qu'un symbole phallique. Plus tard, en raison de son emploi par les Romains comme d'un instrument de torture et par suite de l'ignorance des premiers organisateurs chrétiens, la croix, cet arbre de vie, est devenu exotériquement l'arbre de la mort.
Pour les ésotéristes des époques les plus reculées, l'Âme Universelle ou Anima Mundi, le reflet matériel de l'Idéal Immatériel, était la Source de la Vie de tous les êtres et du Principe Vital des trois règnes. Celui-ci était considéré comme septénaire par les Philosophes Hermétiques, ainsi que par tous les Anciens. Il est, en effet, représenté sous forme d'une croix septuple, dont les branches sont respectivement, la lumière, la chaleur, l'électricité, le magnétisme terrestre, la radiation astrale, le mouvement et l'intelligence ou ce que certaines personnes appellent la soi-conscience.
Enfin, le signe de la croix, bien avant d'être adopté par le Christianisme, était employé comme signe de reconnaissance parmi les Adeptes et les Néophytes.
Ces quelques aperçus sur le symbolisme de Pâques devraient permettre de mieux comprendre pourquoi, selon la Théosophie, un Instructeur comme Jésus s'intègre harmonieusement parmi les traditions relatives aux dieux de tous les temps, et que le fait de vouloir en faire un cas unique en le retranchant de son contexte universel ne peut amener que des erreurs et des déceptions.
Lorsque le 25 décembre, les Chrétiens fêtent Noël, la Nativité de l'Enfant Jésus, se doutent-ils que bien avant l'ère actuelle, les mondes « païens » avaient choisi cette même date pour fêter la naissance de leurs Dieux ? Noël, fête de la lumière, de l'amour, de l'espoir, se situe au moment du solstice d'hiver, après cette courte période de trois jours pendant lesquels le soleil semblant hésiter dans sa course, la durée des jours cesse de diminuer mais ne progresse pas encore. Noël, fêté à minuit entre le 24 et le 25 décembre se place dans un cycle remarquable au moment où les ténèbres vont enfin céder la place au retour de la lumière tant attendue. Lumière, chaleur, vie, telle est la promesse de ce Noël qui est le premier élan vers le printemps.
Les Anciens respectaient les lois de la nature et c'est pourquoi leurs fêtes et leurs rites corres-pondaient aux cycles qu'ils avaient observés ou dont la connaissance leur avait été transmise par tradition. Ainsi, le 25 décembre, l'Égypte ancienne célébrait la naissance d'Osiris et d'Horus, la Perse fêtait celle de Mithra. En Grèce, ce jour était consacré à la naissance d'Hercule, de Bacchus et d'Adonis. Que ce soient les Phéniciens, les Syriens, les Romains, les Mexicains, les Hindous, tous célébraient, à cette époque de l'année, l'accouchement de la Reine du Ciel ou Vierge Céleste.
Les coutumes et les traditions qui donnent à Noël son caractère particulièrement mystique, ont leurs origines dans l'antiquité. Pour ne citer que quelques exemples, la bûche Yule était brûlée par les anciens Germains, tandis que les Druides allumaient des feux de joie sur les hauteurs. À Rome, le « Jour du Soleil invincible » donnait lieu à de multiples réjouissances et à des échanges de cadeaux. Les arbres à feuilles persistantes symbolisaient l'éternelle jeunesse et la vigueur de Dionysos. Même l'idée de la crèche si riche en symbolisme, est bien antérieure à celle de Bethléem, car déjà en Égypte, le dieu nouveau-né gisait dans une mangeoire à l'intérieur d'une grotte.
L'époque de la naissance de Jésus n'est pas connue et son existence même est mise en doute par de nombreux historiens. Ce n'est que vers le IVe siècle que l'Eglise a choisi la date du 25 décembre pour commémorer la nativité et ce choix ne pouvait être meilleur car il correspond aux traditions populaires et situe, du point de vue de la Théosophie, la figure de Jésus dans un contexte universel, parmi la longue lignée des Instructeurs de l'Humanité — que ceux-ci soient considérés comme des dieux, des demi-dieux, ou des Instructeurs, comme Gautama le Bouddha,. Krishna, Lao-Tseu et bien d'autres encore.
Lorsque l'on étudie attentivement le Nouveau Testament, tout en gardant en pensée les traditions qui existèrent bien avant qu'il ne fut rédigé — ce qui fut fait assez tardivement d'ailleurs — le chercheur se rend compte qu'il y a trop de points communs, trop de ressemblances, un symbolisme trop éclatant, pour que l'on puisse s'y attacher à la lettre et lui donner un sens purement historique. Qui fut Jésus ? Personne, honnêtement ne peut le dire. Que révèlent les Évangiles ? Ils renferment des contradictions indéniables sur ce que l'on désirerait considérer comme des faits historiques, mais incontestablement contiennent l'enseignement d'un Grand Instructeur de l'Humanité. Le récit concernant la vie de Jésus illustre tout le symbolisme de la longue ascension de l'homme vers l'initiation finale qui fait de lui un homme christos « Oint du Seigneur ». Jésus n'est pas le sauveur unique de l'humanité. Il est un Adepte venu apporter aux hommes souffrants une sagesse mise à leur portée. Les sauveurs de l'humanité sont nombreux. Chacun a un rôle particulier situé dans une race, à une époque déterminée. Jésus lui-même n'est-il pas sensé dire : « Je suis venu pour les brebis perdues d'Israël ? ».
En replaçant les origines du Christianisme et ses traditions propres dans le contexte de son temps, la Théosophie permet de mieux comprendre la distinc¬tion essentielle que l'on devrait faire entre Jésus, l'homme né selon la chair, et le Christ, esprit omni¬présent. Le nom de Jésus-le-Christ indique qu'un homme nommé Jésus a réalisé le pouvoir Christique en sa conscience humaine et ainsi est devenu Fils de Dieu, né sans parents, car il s'agit d'une naissance à de nouveaux états de conscience conférant, à celui qui les réalise, la connaissance, la sagesse et la compassion divines.
« Nous ne pourrons assez répéter que c'est seulement par les doctrines des philosophes anciens qu'on peut arriver à comprendre la doctrine prêchée par Jésus. Pythagore, Confucius et Platon nous permettent de comprendre l'idée qui est contenue dans le terme « Père » dans le Nouveau Testament ». Cette affirmation, H.-P. Blavatsky l'explique en faisant remarquer que l'idée de Dieu selon ces philosophes est très différente de ce qu'elle est devenue maintenant. Ce qu'ils nomment Dieu est le Père de toutes choses, ils rejettent la notion anthropomorphe selon laquelle Dieu aurait un corps matériel. Ils disent de Lui qu'Il est invisible et éternel, omniscient, omnipotent, immuable. Il ne peut désirer changer ses propres lois, ni se laisser influencer par des prières et des sacrifices.
« Vous êtes le temple de Dieu » dit St Paul. « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (St Jean). Jésus dit à Nicodème que « ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit », Ces passages ne deviennent compréhensibles que si l'on se réfère à l'enseignement védique à propos de l'homme recherchant la perfection spirituelle, Selon cet enseignement, cet homme doit subir trois naissances : la première est la naissance dans un corps physique fourni par ses parents, la seconde est la naissance spirituelle au moyen de l'initiation, la troisième et dernière est celle qui s'accomplit dans le monde de l'esprit et qui fait de l'Initié un être immortel.
Cette seconde naissance, la régénération de l'esprit, après la naissance naturelle de ce qui est né de la chair, était certes de nature à étonner un législateur Juif. Néanmoins, elle avait déjà été enseignée 3.000 ans avant la venue du grand prophète de Galilée, non seulement dans l'Inde antique, mais à tous les époptes des initiations païennes instruits dans les grands mystères de la Vie et de la Mort. Ce secret des secrets, était pratiquement démontré par les Yogis. Ayant libéré leur âme des liens de la matière et de la perception physique des sens, ils développaient leur puissance spirituelle et la force de leur volonté au point d'acquérir le pouvoir de communiquer avec les mondes supérieurs et de pratiquer ce qu'on nomme à tort des « miracles ». Les hommes ayant atteint sur cette terre le pouvoir de communier avec le « Père dans le Secret » peuvent « ressusciter des morts » dans le monde de l'Esprit.
Pâques est l'aboutissement de Noël. La date de cette fête est calculée, elle aussi, selon un cycle solaire, celui de l'équinoxe de printemps, en tenant compte, de plus, d'un cycle lunaire. C'est la promesse réalisée. La graine sous terre a accompli son travail de gestation, les bourgeons se sont emplis de sève jeune et forte, les œufs dans les nids des oiseaux, les milliers de vies qui partout semblaient endormies, s'éveillent et s'épanouissent. Pâques est le « passage » de la mort apparente à la vie réelle. C'est la preuve éclatante de la jeunesse éternelle de la vie qui infatigablement élabore des formes. Quel meilleur symbole naturel que l'Oeuf en cette saison du renouveau ? Quelle meilleure période pour fêter la promesse réalisée par l'Instructeur spirituel ? Mais en quoi consistait cette promesse ?
Pâques, c'est le moment où l'Initié réalise l'immortalité : la résurrection de la vie en esprit. Selon les termes de St Paul : « Le corps est semé corruptible ; il ressuscite incorruptible ; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ; il est semé infirme, il ressuscite plein de force ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel ». Puis il explique que l'homme est double : le premier homme tiré de la terre est terrestre, le second homme est du ciel. « Ce que je dis, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu et que la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité ». « Nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés ».
Ces paroles d'un grand Initié peuvent paraître obscures sinon contradictoires. Cependant, elles contiennent l'enseignement occulte de la résurrection. Il est bien évident que le corps physique qui, après la mort, se désagrège assez rapidement et dont les constituants retournent aux éléments naturels, ne peut ressusciter. Cela n'est d'ailleurs absolument pas souhaitable, car, il faut bien le reconnaître, de nombreux problèmes seraient difficiles à résoudre pour concilier l'idée d'une béatitude éternelle avec les limitations de ce corps humain. L'homme physique n'est que le véhicule terrestre de l'homme intérieur, l'âme, qui doit gagner son immortalité. L'origine de cette âme est divine, elle est un rayon individualisé de la divinité et par conséquent sa nature essentielle est éternelle. Mais, en tant que véhicule individualise de la conscience divine, elle doit s'élever jusqu'à l'immortall1é, en éveillant ses pouvoirs latents par l'expérience dans la vie incarnée. Cette âme se trouve donc dans une situation médiane, participant à la fois des plans divins et de la vie animale, terrestre, sensible, affective, émotionnelle. La renaissance spirituelle est réalisée progressivement au cours des incarnations à mesure que l'âme devient capable de maîtriser le soi inférieur et d'élever tout son être par la dévotion à une Cause universelle, la purification des désirs et la recherche de la connaissance véritable. La résurrection, ou immortalité, est le couronnement de cette naissance spirituelle, car l'Adepte forge, au fur et à mesure de ses progrès spirituels, un véhicule permanent — un « corps glorieux » — qui deviendra le siège de sa conscience ininterrompue.
La tradition chrétienne enseigne que le sacrifice de Jésus-le-Christ sur la croix a permis la Rédemption de ceux parmi les hommes qui le reconnaîtraient comme le Sauveur, l'unique Fils de Dieu. Selon la Théosophie, la Rédemption est possible pour tous les hommes qui gravissent leur propre calvaire, réalisant ainsi leur propre renaissance spirituelle, et ressuscitent enfin des morts pour vivre en Esprit (Christ). Le récit de la mort de Jésus et des événements qui la suivent en est le symbole. La description de la longue agonie, des souffrances morales et physiques d'un Sauveur Divin, Glorieux, qui souhaitait cette fin pour sauver l'Humanité, n'est qu'une déformation de la véritable tradition initiatique. Elle fait appel à la nature émotionnelle de l'homme et non à sa nature spirituelle et mystique. La véritable tradition, c'est l'image de l'Initié qui crucifie définitivement son soi inférieur dans la souffrance pour ressusciter incorruptible.
Qu'il s'agisse de la Croix, de la descente aux enfers, de la Résurrection, tout n'est que symbolisme, cachant un enseignement que l'on retrouve dans les traditions initiatiques de la pensée religieuse de tous les temps et qui pendant longtemps n'a été révélé que dans le secret des temples.
Dans ses écrits, et spécialement dans Isis Dévoilée et la Doctrine Secrète H.P. Blavatskv éclaire en de nombreux points ce symbolisme antique.
Le mythe ésotérique d'Hercule et de Thésée descendant dans les régions infernales ; le voyage aux Enfers d'Orphée qui trouva son chemin grâce au pouvoir de sa lyre, celui de Krishna, et finalement celui du Christ qui « descendit aux Enfers et ressuscita des morts le troisième jour », ont été rendus méconnaissables par les adaptateurs non initiés des rites païens qui les transformèrent en dogmes et rites de l'Église.
Du point de vue astronomique, cette descente aux Enfers symbolise le soleil durant l'équinoxe d'automne ; on supposait alors qu'il abandonnait les hautes régions sidérales, qu'un combat se livrait entre lui et le démon des ténèbres qui s'emparait alors de la majeure partie de notre lumière. On imaginait le soleil subissant une mort temporaire et descendant dans les régions infernales. Mais, du point de vue mystique, cette allégorie symbolise les rites de l'initiation dans les cryptes du Temple appelées le « monde inférieur » (Hadès). Bacchus, Héraclès, Orphée, Asklepios et tous les autres visiteurs de la crypte, descendaient tous aux enfers d'où ils remontaient le troisième jour car tous étaient des initiés et des « constructeurs du temple inférieur ». Les paroles adressées par Hermès à Prométhée enchaîné sur les rocs arides du Caucase — Prométhée lié par l'ignorance et dévoré par le vautour des passions — s'appliquaient à chaque néophyte, à chaque Chrestos pendant les épreuves. « Il n'y a pas de terme à ton supplice jusqu'à ce que Dieu (ou un dieu) apparaisse et te relève de tes douleurs, consentant à descendre avec toi dans le ténébreux Hadès, aux sombres profondeurs du « Tartare ». Ceci veut dire simplement tant que Prométhée (ou l'homme) n'aura pu trouver le « dieu », ou le Hiérophante (l'Initiateur), qui acceptera de descendre avec lui dans les cryptes de l'initiation et de le diriger autour du Tartare, le vautour des passions ne cessera de dévorer ses organes vitaux. De là découlent toutes les allégories contenues dans les œuvres d'Homère, d'Ovide, de Virgile, etc... que les savants modernes prennent dans leur sens littéral. Le Phlégéthon était le fleuve dans les enfers où l'Initié était plongé trois fois par le Hiérophante, après quoi les épreuves étaient terminées. L'homme était né de nouveau ; il avait laissé pour toujours dans le sombre courant le vieil homme de péché, et, le troisième jour, lorsqu'il sortait du Tartare, il était une individualité : sa personnalité était morte ; chaque allégorie, telle que celle d'Ixion, Tantale, Sisyphe, etc... est une personnification de quelque passion humaine.
Eschyle en tant qu'Initié ne pouvait rien dire de plus ! Mais Aristophane, moins pieux, ou plus audacieux, divulgua le secret à ceux qui n'étaient pas aveuglés par des préjugés trop enracinés, dans son immortelle satire sur la « descente aux enfers » d'Héraclès (Les Grenouilles). Nous trouvons là le chœur des bienheureux (les Initiés), les Champs Elysées, l'arrivée de Bacchus (le dieu Hiérophante) avec Héraclès, la réception avec des torches allumées, emblème de la Nouvelle Vie et de la Résurrection des ténèbres de l'ignorance humaine, à la lumière de la connaissance spirituelle, la Vie Éternelle.
Les initiations finales avaient toujours lieu durant la nuit. Par conséquent, parler de quelqu'un comme étant descendu aux Enfers équivalait dans l'antiquité à le désigner comme un Initié Parfait.
Chaque nation possédant un système astronomique, et tout spécialement l'Inde, avait une grande vénération pour la croix, car elle était la base géométrique du symbolisme religieux des avatars, la manifestation de la Divinité, ou du Créateur dans sa créature (l’Homme), de Dieu dans l'humanité et de l'humanité en Dieu en tant qu'Esprit, Les plus anciens monuments de la Chaldée, de la Perse et de l'Inde mettent en lumière la double croix, ou croix à huit pointes.
La croix Mondiale Céleste a sa réflexion ici-bas dans les plantes et dans l'homme double ; c'est l'homme physique se substituant à l'homme spirituel.
Le symbole de la croix, ou le Tau égyptien, est antérieur de bien des siècles à la période assignée à Abraham, le soi-disant ancêtre des Israélites, car autrement. Moïse n'aurait pas appris à le connaître par les prêtres, Le Tau était sacré chez les Juifs, de même que chez les autres nations « païennes ».
Seul, parmi les Apôtres de la religion occidentale, Paul semble avoir compris, sinon révélé, le mystère archaïque de la croix. Quant à tous les autres qui, en crucifiant et en individualisant la Présence Universelle, l'ont synthétisée en un seul symbole — le point central du crucifix — ils prouvent par là qu'ils n'ont jamais compris le véritable esprit de l'enseignement du Christ, mais qu'ils l'ont plutôt dégradé, de plus d'une façon, par leurs interprétations erronées. Ils ont oublié l'esprit de ce symbole universel et l'ont monopolisé avec égoïsme, comme si l'Illimité ou l'Infini pouvait jamais être limité et conditionné en une seule manifestation individualisée en un seul homme, ou même en une seule nation !
Les quatre bras de la croix de St André et ceux de la croix hermétique, dirigés vers les quatre points cardinaux étaient bien compris des mystiques hindous, brahmanes et bouddhistes, plusieurs centaines d'années avant que l'on n'en entendit parler en Europe.
La croix philosophique avec ses deux lignes suivant des directions opposées — l'horizontale et la verticale, la largeur et la hauteur — est la base de l'Occultisme. Dans ses limites se trouve la clef maîtresse qui ouvre la porte de toutes les sciences, tant physiques que spirituelles. Elle symbolise notre existence humaine, car le cercle de la vie circonscrit les quatre pointes de la croix, représentant successivement: la naissance, la vie, la mort et l'immortalité.
Le Tau et la croix astronomique d'Égypte sont visibles dans plusieurs ouvertures des ruines de Palenque. Dans un des bas-reliefs du Palais de Palenque, du côté ouest, on voit un Tau sculpté comme un hiéroglyphe, juste au-dessous d'un personnage assis. Le personnage debout qui se penche au-dessus du premier, est représenté au moment où il couvre sa tête de la main gauche, avec le voile de l'initiation, tandis qu'il avance la droite avec l'index et le médius dirigés vers le ciel. C'est précisément l'attitude d'un évêque chrétien qui donne sa bénédiction, ou celle dans laquelle Jésus est souvent représenté durant les dernières Agapes.
En vérité, l'on peut retrouver les traces de la croix jusque dans les profondeurs des insondables, époques archaïques ! Le mystère qui l'enveloppe, s'épaissit, plutôt qu'il ne s'éclaircit, lorsque nous la retrouvons sur les statues de l'Ile de Pâques, dans l'antique Égypte, dans l'Asie Centrale, gravée sur le roc, sons forme de Tau et de Svastika, dans la Scandinavie pré-chrétienne, partout enfin !
« Crucifier devant le Soleil » est l'expression employée dans l'initiation. Elle vient d'Égypte et, primitivement, des Indes. L'Adepte Initié, qui avait subi avec succès toutes les épreuves était attaché, non pas cloué, mais simplement lié, sur une couche en forme de Tau en Égypte ; en ferme de Svastika (sans les prolongements additionnels) aux Indes ; puis il était plongé dans un profond sommeil, le « Sommeil de Siloam », comme l'appellent jusqu'à présent les Initiés de l'Asie Mineure, de la Syrie et même de la Haute Égypte. Il était laissé dans cet état pendant trois jours et trois nuits, période pendant laquelle son Ego Spirituel était considéré comme « s'entretenant avec les Dieux », comme descendant dans le Hadès, l'Amenti, ou Patala — suivant le pays — et comme accomplissant des œuvres charitables en faveur des Êtres invisibles, Âmes d'hommes ou Esprits Elémentaux ; pendant tout ce temps, son corps restait dans la crypte d'un temple, ou dans une caverne souterraine. En Égypte ce corps était placé dans le Sarcophage de la Chambre du Roi de la Pyramide de Chéops et, pendant la nuit qui précédait le troisième jour, il était transporté à l'entrée de la galerie, où, à une certaine heure, les rayons du Soleil levant éclairaient la figure du Candidat en catalepsie, qui s'éveillait pour être initié par Osiris et Thot, le Dieu de Sagesse.
Le Soleil et la croix, dès la plus haute antiquité ont une double capacité génératrice et spirituellement régénératrice. Sur la tombe de Baite Oxly, sous le règne de Ramsès II, on découvre des croix de toutes, les formes et dans toutes les positions, de même que sur le trône de ce souverain, et enfin sur un fragment provenant de la Salle des Ancêtre de Touthmès III et représentant l'adoration de Bagkan Aléaré qui se trouve à la Bibliothèque Nationale de Paris. Cette sculpture et cette peinture extraordinaire représentent le disque du Soleil rayonnant sur une croix ansée, placée elle-même sur une croix dont celles du Calvaire sont de parfaites copies. Les manuscrits en font mention comme de « rudes couches de ceux qui étaient en travail (spirituel) dans l'acte de se donner naissance à eux-mêmes ». Une quantité de ces « couches » cruciformes, sur lesquelles les Candidats, plongés dans une profonde catalepsie à la fin de leur suprême Initiation, étaient placés et fixés ; furent découvertes dans les salles souterraines des temples Egyptiens, après leur destruction. Les vénérables et saints Pères, du genre de Cyrille et de Théophille en faisaient librement usage, pensant qu'elles avaient été apportées et cachées là par de nouveaux convertis. Origène seul, et après lui Clément d'Alexandrie et d'autres ex-initiés, en' savaient davantage, mais ils préférèrent garder le silence.
L'idée originale de « l'homme crucifié » dans l'espace, appartient certainement aux anciens Hindous, les gravures qui représentent Vittoba, une des formes de Vishnou, en témoignent. Platon l'adopta dans sa croix décussée dans l'espace, le « second Dieu qui s'imprima sur l'univers sous la forme de la croix » ; on nous montre de même Krishna «crucifié ». Cela se trouve encore répété dans l'Ancien Testament, dans la curieuse injonction de crucifier les hommes devant le Seigneur, le Soleil — ce qui n'est nullement une prophétie, mais possède une signification directement phallique.
Les clous de la croix ont leurs têtes en forme d'une pyramide pleine et les clous eux-mêmes ont une tige carrée et terminée en pointe, en forme d'obélisque, ou d'emblème phallique. Si l'on considère la position des trois clous, fixant les extrémités de l'homme sur la croix, on constate qu'ils forment ou indiquent un triangle à chacun des sommets duquel se trouve un clou. Les plaies ou stigmates, des extrémités, sont nécessairement au nombre de quatre et désignent le carré... Les trois clous et les trois plaies forment un total de 6 qui indique les 6 faces du cube déployé (qui constitue la croix ou la forme de l'homme, ou 7, en comptant trois carrés horizontaux et quatre carrés verticaux), sur lequel l'homme est placé et celui-ci, à son tour, suggère l'idée de la mesure circulaire trans¬portée sur les bords du cube. La plaie unique des pieds se divise en deux lorsque les pieds sont séparés, formant ensemble trois en tout, et quatre une fois séparés, ou 7 en tout autre nombre basique féminin très saint (selon les Juifs).
Ainsi, tandis que la signification phallique ou sexuelle des « clous du crucifiement » est établie par l'interprétation géométrique et numérique, leur sens mystique est indiqué par les brèves remarques faites ci-dessus et qui établissent un rapport entre eux et Prométhée. Celui-ci est une autre victime, car il est crucifié sur la Croix d'Amour, sur le roc des passions humaines ; sacrifice dû à son dévouement à la cause de l'élément spirituel de l'Humanité.
Or, le système primordial, le double glyphe caché sous l'idée de la croix, n'est pas une « invention humaine », parce qu'il a pour base l'Idéation Cosmique et la représentation spirituelle de l'Homme, l'Ego Divin. Plus tard il s’élargit et devint la belle idée adoptée et représentée dans les Mystères, celle de l'homme régénéré, du mortel qui, en crucifiant l'homme de chair et ses passions sur le lit de torture de Procuste, naquit à nouveau comme Immortel. Laissant derrière lui le corps, l'homme animal, attaché sur la Croix de l'Initiation, comme une chrysalide vide, l'Âme Ego devient aussi libre qu'une abeille. Plus tard encore, par suite de la perte graduelle de la spiritualité, la croix finit par n'être plus, dans la cosmogonie et l'Anthropologie, qu'un symbole phallique. Plus tard, en raison de son emploi par les Romains comme d'un instrument de torture et par suite de l'ignorance des premiers organisateurs chrétiens, la croix, cet arbre de vie, est devenu exotériquement l'arbre de la mort.
Pour les ésotéristes des époques les plus reculées, l'Âme Universelle ou Anima Mundi, le reflet matériel de l'Idéal Immatériel, était la Source de la Vie de tous les êtres et du Principe Vital des trois règnes. Celui-ci était considéré comme septénaire par les Philosophes Hermétiques, ainsi que par tous les Anciens. Il est, en effet, représenté sous forme d'une croix septuple, dont les branches sont respectivement, la lumière, la chaleur, l'électricité, le magnétisme terrestre, la radiation astrale, le mouvement et l'intelligence ou ce que certaines personnes appellent la soi-conscience.
Enfin, le signe de la croix, bien avant d'être adopté par le Christianisme, était employé comme signe de reconnaissance parmi les Adeptes et les Néophytes.
Ces quelques aperçus sur le symbolisme de Pâques devraient permettre de mieux comprendre pourquoi, selon la Théosophie, un Instructeur comme Jésus s'intègre harmonieusement parmi les traditions relatives aux dieux de tous les temps, et que le fait de vouloir en faire un cas unique en le retranchant de son contexte universel ne peut amener que des erreurs et des déceptions.
Les vœux et serments
Les vœux et serments
Questions et réponses au sujet des vœux et serments
Questions : Je comprends que pour pouvoir avancer loin sur le sentier il est nécessaire de prendre des vœux de secret, de fidélité, etc... Ces vœux sont-ils uniquement mentaux, ou doivent-ils être écrits ou prononcés devant un grand occultiste ? Si c’est le cas comment peut-on entrer en contact avec une telle personne, et comment peut-on savoir s’il est responsable, c’est-à-dire, compétent pour recevoir un tel vœux ou serment, et pour ensuite enseigner ?
Réponse : On doit toujours se souvenir, au sujet de la loi ou de la pratique occulte, que l’enseignement n’a un caractère d’autorité que s’il provient d’une personne initiée aux mystères et qui par conséquent a la connaissance. Les opinions de ceux qui sont hors du cercle des initiés sont toujours spéculatives. Cependant dans le cas présent quelques considérations évidentes serviront de réponses, sachant que certains points ont déjà été clairement énoncés dans l’article « Aux aspirants disciples » de la revue The Path, et qui ont été repris, pour l’information de tous, dans Les Lettres qui m’ont aidé. À partir de cela les explications suivantes peuvent être apportées :
1/ L’essence de toute évolution intérieure réside dans la domination graduelle de la nature inférieure par la supérieure. Cela implique beaucoup plus que le contrôle des passions sensuelles, de l’ambition égoïste, et des particularités de tempérament. C’est la substitution des idéaux et intérêts conventionnels qui nous ont jusqu’à présent animés par des idéaux et des intérêts de nature élevés, un déplacement progressif des buts temporels vers des buts éternels, un élargissement de la perception de la vérité dans tous ses aspects, physiques, moraux, spirituels, et une plus grande proximité avec tout ce qui concerne le bienêtre de l’humanité dans son ensemble. Cela signifie, aussi, une plus grande manifestation de la volonté sur nos opérations mentales, pour les contrôler, les guider, et les obliger à clarifier progressivement la faculté d’intuition, et pour assurer une croissance volontaire en conscience, but et actions. C’est, en résumé, un renversement par rapport aux pensées humaines courantes telles qu’on peut les voir en nous-mêmes ou chez les autres.
2/ Une telles transformation doit nécessairement être très lente. C’est comme un changement total dans le corps humain par l’élimination des atomes usés et la sécrétion de nouveaux. Mais dans le premier cas le processus n’est pas automatique, et requiert un effort délibéré, et, au lieu d’être en continuité avec les tendances naturelles, il est en opposition avec elles. On nous dit qu’on ne peut devenir un Adepte en une incarnation, il en faut au moins sept. La tâche de changer radicalement le caractère, et les innombrables obstacles et échecs qu’il faudra affronter, font qu’il faudra beaucoup de temps pour progresser de manière significative sur le sentier.
3/ La croissance intérieure est autant sous le règne de la loi et de l’ordre qu’une croissance dans le monde extérieur. Il n’est pas question d’esquiver des étapes, ou de fermer les yeux aux imperfections, ou d’avoir des préférences, ou de chercher des acquits prématurés. Les tests viennent naturellement et non de manière artificielle ; la force se manifeste spontanément par la capacité de plus grandes enjambées ; l’imperfection se révèle d’elle-même en nous ralentissant ou en nous arrêtant. La connaissance progresse au fur et à mesure que le mental est capable de l’assimiler ; la capacité permet d’acquérir, non comme une concession, mais comme un droit. Il en est de même avec ce que l’on appelle les « privilèges » qui, pour être exact, n’en sont pas, parce que Karma est tout autant inflexible quand il apporte, au moment opportun, ce qui est dû, que quand il retient ce qui ne l’est pas. Quand l’âme bourgeonnante bute sur une limite incapable de la contenir, cette limite se brise, le bourgeon s’ouvre, et plus de lumière et d’air le pénètre. Tout se déroule en séquences régulières, l’effet suit la cause de manière naturelle.
4/ Il en est ainsi, que la possibilité pour toute âme de recevoir quelque chose qui requiert le secret est déterminé par son aptitude à recevoir la chose en question, et non par sa disposition à promettre de garder le secret. Si elle est trop immature pour de tels sujets, ou si elle manque de confiance, ces sujets seraient prématurés ou la promesse ineffective. Une nature peu mature ou peu ferme ne peut avoir de prétention, et par conséquent ne peut pas recevoir quelque chose de confidentiel. Il en est de même avec la fidélité. Elle, aussi, présuppose d’avoir acquis un caractère animé de motifs élevés, et une ténacité prouvée par l’expérience, qui montrent la capacité à avoir des relations plus proches avec des autorités plus élevées ; si l’aptitude est là les relations s’en suivront. Le passeport pour un statut plus noble est, en bref, d’être apte à ce statut.
5/ Les vœux et les serments, s’ils sont authentiques, sont la reconnaissance formelle d’un état des choses qui existe déjà. Un homme et une femme prononcent le vœu de s’aimer l’un l’autre dans le service du mariage. Cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas aimé avant mais qu’ils continueront à le faire après la cérémonie ; ils s’aiment maintenant et les mots ne sont que l’enregistrement formel de ce fait. Il signifie, évidemment, aussi, qu’ils ont décidé de continuer à le faire, mais eux-mêmes ni personne d’autre ne sait quels changements peuvent leur survenir et quel sera l’aboutissement de leur amour. Mais comme l’amour n’est pas une question de volonté, ce serment n’est pas une garantie pour le futur. Il n’est rien de plus qu’une affirmation du présent et un engagement pour sa prolongation. Il y a une différence avec un vœu en occultisme. Là le candidat a, compte tenu de sa préparation, une bien plus grande connaissance de sa nature que le fiancé ne peut l’avoir de ses sentiments ; le contraste n’est pas qu’une question de volonté mais provient de conditions jugées et régulées par la loi ; et toute la question est supervisée par Ceux qui ont pleinement compris tous les faits et qui ont observé le plus profondément la nature du candidat. Ainsi il y a une assurance quant à son bon aboutissement. S’il n’était pas prêt pour le vœu, il n’aurait pas eu l’opportunité de le prononcer ; s’il est prêt, il sera probablement fidèle.
6/ Comme l’essence du vœu en occultisme est dans la préparation et la volonté du candidat, il importe peu que le vœu ou le serment soit prononcé au cours d’une cérémonie devant un supérieur ou pas. Dans l’article « Aux aspirants disciples » ceci n’est pas demandé, car il est dit que parfois les personnes sont acceptées comme disciple (ou Chélas) sans qu’elles le sachent. Ceci ne pourrait pas être si leur acceptation devait se faire au cours d’une cérémonie consciente. La même chose est sous entendue dans la remarque que les lois qui régissent une Loge se régissent elles-mêmes, et non par des officiels ou par des tribunaux. Cependant il se peut très bien que tous les cas ne soient pas semblables, et qu’en certaines circonstances le mode opératoire diffère. Le langage utilisé dans les lettres reçues par Damodar (bien qu’il fût lui-même à un degré bien plus avancé) montre le fait d’initiations distinctes, et des initiations impliquant des serments et un initiateur.
7/ Une personne qui n’est pas prête à prononcer des serments ne peut espérer trouver un supérieur pour les recevoir. Une personne qui est prête n’a pas à se soucier de cette recherche. « Quand le disciple est prêt, le Maître l’est aussi ». Il est bon de se rappeler que les membres actuels de la Loge comprennent le caractère de ceux qui s’approchent d’eux beaucoup mieux que les candidats eux-mêmes, et si des serments doivent être acceptés, ils les prennent en charge. Évidemment les demandes de ceux qui qui ne sont pas prêts ne sont pas prises en compte, et pour celui qui est prêt la démarche est inutile. La condition spirituelle de chaque aspirant est parfaitement connue de ceux qui ont la charge de responsabilités spirituelles, et quand ils voient que le moment est venu pour un contact direct et pour guider un candidat, ils ne failleront pas dans ce devoir comme en tout autre devoir. Il est donc sage de leur laisser prendre l’initiative.
8/ Celui qui entre en contact avec un véritable Maître n’aura jamais de doute quant à Sa compétence et Sa responsabilité. Nous rencontrons parfois des hommes dont les caractères évidents sont à leurs crédits. Des douzaines de certificats ne présenteront jamais l’assurance que montre ce qui vient de leurs lèvres, d’une expression de leurs yeux, du ton de leurs voix. La réalité est palpable. Dans une bien plus grande mesure ceci est vrai pour un Maître, et bien qu’il soit inutile de spéculer sur Son attitude et paroles, ou magnétisme, nous pouvons bien penser qu’ils sont tous concluants. Si nous devenons privilégié au point d’en rencontrer un, et qu’Il nous estime prêt, il n’y aura probablement ni incertitude ni besoin de lettre de crédit.
Tout ceci peut se résumer ainsi. Si un homme pense qu’il est prêt pour prononcer des vœux, il peut avant se tester en se posant les questions suivantes : dans quelles mesures a-t-il vécu conformément à ses idéaux (qui sont les vrais modèles auxquels son âme a prêté serment de manière informelle), et jusqu’à quel point a-il scrupuleusement préservé le secret ? S’il a failli par rapport aux standards connus, pourquoi désirerait-il en prononcer des plus élevés et qu’il n’a pas compris ; s’il est largement défaillant et négligeant, comment espérer pouvoir les garder ? Mais s’il est sans blâme et de confiance, les Maîtres en sont avertis beaucoup plus que lui-même, et karma rendra son dû au moment opportun. S’il montre un retard, c’est parce qu’il s’est surestimé et qu’il n’est pas vraiment prêt. Dans ce cas les vœux seraient prématurés et dangereux. Ainsi que celui qui n’est pas engagé par des vœux comprenne qu’il en est ainsi parce que c’est mieux. Quand il devra l’être, il le sera. En attendant il faut mieux être satisfait qu’impatient.
Traduction de l’article de la revue Theosophical Forum – N°61 – Juillet 1894
La conscience de l'Ego
La conscience de l'Ego
Celui qui est conscient et la chose dont il est conscient doivent être unis par un pouvoir, le pouvoir de percevoir ou d'être conscient. Il y a donc trois choses : le perceveur, le pouvoir de perception et l'objet de perception. Pour qu'un pouvoir puisse fonctionner, il faut qu'il y ait une forme à travers laquelle il puisse s'exprimer – d'où la grande diversité des formes qui composent un univers.
Quand nous pensons à la Monade Humaine, nous savons qu'elle est réellement une trinité composée d'Atma, l'Esprit ; de Buddhi, son véhicule ; et de Manas, son « principe conscient » [voir Note 2]. Atma est la Conscience, qui ne peut percevoir aucune limitation, aucune division ; Buddhi est son véhicule et, comme tel, est inconscient des divisions qui sont en lui ; Manas est le pouvoir de percevoir de telles divisions. Puisque tout est en fait Atma ou Esprit, Atma est le perceveur en toutes formes. Manas est le pouvoir de perception, et Buddhi est le véhicule au travers duquel cette perception fonctionne.
Manas peut être le Mental Universel ou la conscience sur n'importe quel plan, ou bien il peut être concentré dans une forme, de telle sorte que le pouvoir de percevoir focalisé dans cette forme soit capable de percevoir les autres formes comme séparées de lui et de se voir lui-même comme une entité. C'est là le stade humain.
Dans le règne humain, Manas est lié à Buddhi forme une entité définie qu'on appelle l'Ego. La tâche de l'Ego, dans le règne humain, consiste à devenir conscient de chaque partie de l'univers, et de conserver la conscience de lui-même en tant que Atma-Buddhi-Manas ; le Divin, quand il fonctionne sur le plan d'Atma-Buddhi, l'aspect universel de la vie, et aussi quand il agit sur les plans inférieurs de la matière. L'homme, l'homme divin, se perçoit lui-même comme Perceveur, le pouvoir de perception et l'objet perçu.
Quand nous essayons de comprendre ce mystère, nous, l'Ego humain [la personnalité] (Kama-Manas, le rayon du principe conscient de la Monade fonctionnant comme une entité, ou l'Ego uni à Kama [le principe des désirs et passions]) commençons à percevoir cet aspect en nous-mêmes. Avec le temps, nous découvrons que la trinité est dans toutes les formes, bien que sa lumière n'y brille pas de la même manière. Mais nous en sommes actuellement au stade où nous percevons l'existence ou l'influence des objets matériels et de la réflexion ou de la reconstitution que nous en donne à sa manière le mental Kama-Manasique [personnel]. Nous apprenons que notre conscience Kama-Manasique doit devenir Buddhi-Manasique [Spirituelle], c'est-à-dire, Manas Taijasi [un Mental Spirituel lumineux et impersonnel]. Est-ce le rayon de l'Ego supérieur, en nous, qui fonctionne quand notre manière d'agir est si éloignée de celle de Manas, ou bien est-ce l'ego Kama-Manasique ? Notre Ego restera-t-il endormi jusqu'à ce que nous soyons parfaits ? Sinon, quel est son état de conscience, de qui est-il conscient tout le temps ?
Dans les Transactions of the Blavatsky Lodge (Ed. Theosophy Company, p. 29), il est dit : « alors que la Conscience n'est pas une chose en elle-même, le Mental est clairement une Entité – au moins dans les fonctions qu'il exerce durant le Manvantara [l'Univers en cours de manifestation] »
Que fait-il pendant que nous sommes éveillés ou endormis ? Il nous est dit dans les Transactions : « ... notre Ego vit sa propre vie séparée à l'intérieur de sa prison d'argile dès qu'il s'affranchit des entraves de la matière, c'est- à-dire pendant le sommeil de l'homme physique » (p. 60). Et il est ajouté :
« Pendant les heures de veille, les pensées et la Voix de l'Ego supérieur parviennent ou non à toucher le geôlier — l'homme physique — car elles constituent la Voix de sa Conscience ... Si endormies sont les facultés spirituelles — tellement l'Ego est entravé par la matière — qu'Il [voir Note 3] ne peut guère donner toute son attention aux actions de l'homme, même si ce dernier commet des péchés pour lesquels cet Ego — une fois réuni à son manas inférieur — devra souffrir conjointement dans l'avenir. » (pp. 61& 62).
Quelles sont les pensées de cet Ego ? Ses pensées sont des actions. Sa vision porte directement sur les idées. Il est susceptible d'être troublé par les actions mauvaises de son rayon incarné dans la forme humaine. C'est donc une entité consciente – consciente de l'extérieur et consciente de l'intérieur – car il se connaît comme étant lui-même. Sa conscience est « sur un tout autre plan que le nôtre ». Il est plus ou moins endormi en ce qui concerne ce plan matériel, excepté à travers le rayon qu'il émane de lui-même pour une incarnation particulière. Pourquoi ? Parce que, une fois incarné, ce rayon se trouve pris dans les filets de Kama [les désirs] et des impressions des sens. Les véhicules qui lui permettent de s'exprimer et par lesquels il perçoit sur les plans inférieurs ne sont pas purs. Quand ils sont purifiés, la Lumière brille dans toute « la cité aux neuf portes qui est sa demeure », et l'homme devient un Homme Egoïque.
Comment pouvons-nous élever ces véhicules ? La réponse n'est-elle pas dans l'enseignement que l'action et le comportement des véhicules dépendent du centre vers lequel ils gravitent, que soit vers l'Ego Supérieur ou vers l'homme animal inférieur ? Quand l'impulsion qui leur est donnée est psychique, c.-à-d., personnelle dans sa nature, la conscience Egoïque est incapable de faire sur eux la moindre impression. Quand l'impulsion est noétique [spirituelle], c.-à-d., de la même nature que l'Ego, alors l'Ego peut marquer son empreinte sur ses véhicules et fonctionner à travers eux.
Ne donnerons-nous donc pas à nos principes une nourriture qui soit de la nature la plus élevée que nous connaissions, c.-à-d., d'une portée universelle ? En faisant ainsi, ne donnons-nous pas une impulsion noétique aux atomes qui constituent les véhicules, de telle sorte, qu'avec le temps, la nature de ces véhicules s'en trouve peu à peu changée ? N'est-ce pas la raison pour laquelle il nous est enseigné que les vertus sont essentielles, que les lignes principales de pensée et les motifs de base dans la vie doivent être universels et non pas limités au « Je » et au « mien » ?
Que sont les vertus en fait ? Elles sont le résultat, exprimé en action, de l'adaptation de la pensée et du sentiment à certaines lignes : ce sont des impulsions noétiques [spirituelles] données aux organes de l'action. La mise en pratique consciente des vertus de Dana [charité, immortel amour], Shila [harmonie], Kshanti [patience], etc... est de nature à nous amener, en tant que personnalités, en contact plus étroit avec l'individualité Egoïque. L'Ego peut comprendre, vibrer à l'unisson avec la charité et l'immortel amour, avec la patience et les autres vertus ; elles appartiennent à sa nature propre. Mais il ne peut pas répondre à la haine, à la jalousie, etc.
En conclusion, ne sommes-nous pas placés devant cette évidence : malgré notre ardeur à nous répéter : « Je suis un Ego », « Je ne suis pas ce corps, ces sentiments, etc.. » nous sommes en fait, dans notre conscience actuelle, ce corps, ces sentiments, etc... Ce n'est que quand nous pensons, sentons et agissons suivant les lignes de l'Ego [Spirituel] que l'Ego exerce son action à travers nous et que nous sommes Lui et qu'il est nous ; autrement, il est endormi en nous, ou presque. Tournons-nous donc constamment vers lui, libérons son rayon en nous de la « centuple corde » des désirs personnels, et tournons-le vers le Parent dont il émane.
The Theosophical Movement, Vol. XXX, pp. 227-229.]
Notes :
Le problème de la conscience est un problème d'une grande importance dans la philosophie de la Théosophie. Le sens du terme demande à être approfondi, car nous oublions la compréhension que nous avons de ce qu'il signifie quand nous parlons de conscience animale, de conscience égoïque [voir Note 1] ou de conscience cosmique.
Nous savons que généralement nous prenons le terme conscience dans le sens d'être averti, ou conscient, de « quelque chose ». Il faut qu'il y ait « quelqu'un » pour être conscient de « quelque chose ». Ce « quelqu'un » – ce centre de conscience – peut être très peu sensible aux autres « quelqu'un » (comme c'est le cas dans les règnes inférieurs de la nature) ou semi-sensible, au fur et à mesure que la vie progresse en s'élevant à travers les règnes inférieurs, ou pleinement sensible quand l'évolution au stade humain atteint son apogée. Et nous nous demandons : Qu'est-ce qui crée ces différences ?
Celui qui est conscient et la chose dont il est conscient doivent être unis par un pouvoir, le pouvoir de percevoir ou d'être conscient. Il y a donc trois choses : le perceveur, le pouvoir de perception et l'objet de perception. Pour qu'un pouvoir puisse fonctionner, il faut qu'il y ait une forme à travers laquelle il puisse s'exprimer – d'où la grande diversité des formes qui composent un univers.
Quand nous pensons à la Monade Humaine, nous savons qu'elle est réellement une trinité composée d'Atma, l'Esprit ; de Buddhi, son véhicule ; et de Manas, son « principe conscient » [voir Note 2]. Atma est la Conscience, qui ne peut percevoir aucune limitation, aucune division ; Buddhi est son véhicule et, comme tel, est inconscient des divisions qui sont en lui ; Manas est le pouvoir de percevoir de telles divisions. Puisque tout est en fait Atma ou Esprit, Atma est le perceveur en toutes formes. Manas est le pouvoir de perception, et Buddhi est le véhicule au travers duquel cette perception fonctionne.
Manas peut être le Mental Universel ou la conscience sur n'importe quel plan, ou bien il peut être concentré dans une forme, de telle sorte que le pouvoir de percevoir focalisé dans cette forme soit capable de percevoir les autres formes comme séparées de lui et de se voir lui-même comme une entité. C'est là le stade humain.
Dans le règne humain, Manas est lié à Buddhi forme une entité définie qu'on appelle l'Ego. La tâche de l'Ego, dans le règne humain, consiste à devenir conscient de chaque partie de l'univers, et de conserver la conscience de lui-même en tant que Atma-Buddhi-Manas ; le Divin, quand il fonctionne sur le plan d'Atma-Buddhi, l'aspect universel de la vie, et aussi quand il agit sur les plans inférieurs de la matière. L'homme, l'homme divin, se perçoit lui-même comme Perceveur, le pouvoir de perception et l'objet perçu.
Quand nous essayons de comprendre ce mystère, nous, l'Ego humain [la personnalité] (Kama-Manas, le rayon du principe conscient de la Monade fonctionnant comme une entité, ou l'Ego uni à Kama [le principe des désirs et passions]) commençons à percevoir cet aspect en nous-mêmes. Avec le temps, nous découvrons que la trinité est dans toutes les formes, bien que sa lumière n'y brille pas de la même manière. Mais nous en sommes actuellement au stade où nous percevons l'existence ou l'influence des objets matériels et de la réflexion ou de la reconstitution que nous en donne à sa manière le mental Kama-Manasique [personnel]. Nous apprenons que notre conscience Kama-Manasique doit devenir Buddhi-Manasique [Spirituelle], c'est-à-dire, Manas Taijasi [un Mental Spirituel lumineux et impersonnel]. Est-ce le rayon de l'Ego supérieur, en nous, qui fonctionne quand notre manière d'agir est si éloignée de celle de Manas, ou bien est-ce l'ego Kama-Manasique ? Notre Ego restera-t-il endormi jusqu'à ce que nous soyons parfaits ? Sinon, quel est son état de conscience, de qui est-il conscient tout le temps ?
Dans les Transactions of the Blavatsky Lodge (Ed. Theosophy Company, p. 29), il est dit : « alors que la Conscience n'est pas une chose en elle-même, le Mental est clairement une Entité – au moins dans les fonctions qu'il exerce durant le Manvantara [l'Univers en cours de manifestation] »
Que fait-il pendant que nous sommes éveillés ou endormis ? Il nous est dit dans les Transactions : « ... notre Ego vit sa propre vie séparée à l'intérieur de sa prison d'argile dès qu'il s'affranchit des entraves de la matière, c'est- à-dire pendant le sommeil de l'homme physique » (p. 60). Et il est ajouté :
« Pendant les heures de veille, les pensées et la Voix de l'Ego supérieur parviennent ou non à toucher le geôlier — l'homme physique — car elles constituent la Voix de sa Conscience ... Si endormies sont les facultés spirituelles — tellement l'Ego est entravé par la matière — qu'Il [voir Note 3] ne peut guère donner toute son attention aux actions de l'homme, même si ce dernier commet des péchés pour lesquels cet Ego — une fois réuni à son manas inférieur — devra souffrir conjointement dans l'avenir. » (pp. 61& 62).
Quelles sont les pensées de cet Ego ? Ses pensées sont des actions. Sa vision porte directement sur les idées. Il est susceptible d'être troublé par les actions mauvaises de son rayon incarné dans la forme humaine. C'est donc une entité consciente – consciente de l'extérieur et consciente de l'intérieur – car il se connaît comme étant lui-même. Sa conscience est « sur un tout autre plan que le nôtre ». Il est plus ou moins endormi en ce qui concerne ce plan matériel, excepté à travers le rayon qu'il émane de lui-même pour une incarnation particulière. Pourquoi ? Parce que, une fois incarné, ce rayon se trouve pris dans les filets de Kama [les désirs] et des impressions des sens. Les véhicules qui lui permettent de s'exprimer et par lesquels il perçoit sur les plans inférieurs ne sont pas purs. Quand ils sont purifiés, la Lumière brille dans toute « la cité aux neuf portes qui est sa demeure », et l'homme devient un Homme Egoïque.
Comment pouvons-nous élever ces véhicules ? La réponse n'est-elle pas dans l'enseignement que l'action et le comportement des véhicules dépendent du centre vers lequel ils gravitent, que soit vers l'Ego Supérieur ou vers l'homme animal inférieur ? Quand l'impulsion qui leur est donnée est psychique, c.-à-d., personnelle dans sa nature, la conscience Egoïque est incapable de faire sur eux la moindre impression. Quand l'impulsion est noétique [spirituelle], c.-à-d., de la même nature que l'Ego, alors l'Ego peut marquer son empreinte sur ses véhicules et fonctionner à travers eux.
Ne donnerons-nous donc pas à nos principes une nourriture qui soit de la nature la plus élevée que nous connaissions, c.-à-d., d'une portée universelle ? En faisant ainsi, ne donnons-nous pas une impulsion noétique aux atomes qui constituent les véhicules, de telle sorte, qu'avec le temps, la nature de ces véhicules s'en trouve peu à peu changée ? N'est-ce pas la raison pour laquelle il nous est enseigné que les vertus sont essentielles, que les lignes principales de pensée et les motifs de base dans la vie doivent être universels et non pas limités au « Je » et au « mien » ?
Que sont les vertus en fait ? Elles sont le résultat, exprimé en action, de l'adaptation de la pensée et du sentiment à certaines lignes : ce sont des impulsions noétiques [spirituelles] données aux organes de l'action. La mise en pratique consciente des vertus de Dana [charité, immortel amour], Shila [harmonie], Kshanti [patience], etc... est de nature à nous amener, en tant que personnalités, en contact plus étroit avec l'individualité Egoïque. L'Ego peut comprendre, vibrer à l'unisson avec la charité et l'immortel amour, avec la patience et les autres vertus ; elles appartiennent à sa nature propre. Mais il ne peut pas répondre à la haine, à la jalousie, etc.
En conclusion, ne sommes-nous pas placés devant cette évidence : malgré notre ardeur à nous répéter : « Je suis un Ego », « Je ne suis pas ce corps, ces sentiments, etc.. » nous sommes en fait, dans notre conscience actuelle, ce corps, ces sentiments, etc... Ce n'est que quand nous pensons, sentons et agissons suivant les lignes de l'Ego [Spirituel] que l'Ego exerce son action à travers nous et que nous sommes Lui et qu'il est nous ; autrement, il est endormi en nous, ou presque. Tournons-nous donc constamment vers lui, libérons son rayon en nous de la « centuple corde » des désirs personnels, et tournons-le vers le Parent dont il émane.
Notes :
- Ego (lat). Mot signifiant Je : dans l'homme, la conscience du « je suis moi », ou le sentiment d'identité. La philosophie ésotérique enseigne l'existence de deux Ego dans l'homme : l'ego mortel, ou personnel (qu'elle désigne comme « la personnalité ») et l'Ego supérieur, divin, ou impersonnel (qu'elle nomme « l'individualité »).
Egoïté (du mot Ego). L'égoïté renvoie à « l'individualité » [impersonnelle] — jamais à la « personnalité » — étant l'opposé de l'égoïsme, qui caractérise par excellence cette dernière.
Individualité : L'un des noms donnés, en Théosophie, à l'Ego Supérieur de l'homme. Nous faisons une distinction entre l'Ego immortel et divin et l'ego mortel humain qui périt. Celui-ci, ou la « personnalité » (l'ego personnel), ne survit à la mort du corps que pendant un temps limité ; pour sa part, l'individualité demeure à jamais.
Personnalité : Les enseignements Théosophiques divisent l'homme en trois aspects : divin, pensant ou rationnel, et irrationnel ou animal. Également, pour des fins métaphysiques, il est envisagé selon une division septuple ou, comme il est convenu d'exprimer les choses en Théosophie, il est composé de sept « principes », trois d'entre eux constituant la Triade supérieure, et les quatre autres, le quaternaire inférieur. C'est dans ce dernier que réside la personnalité, qui embrasse toutes les caractéristiques (dont la mémoire et la conscience) de chaque existence physique vécue tour à tour. L'individualité est l'Ego supérieur (Manas) de la Triade considérée comme une unité. En d'autres termes, l'individualité est notre Ego impérissable qui se réincarne et se revêt à chaque nouvelle naissance d'une personnalité nouvelle. - Âtman, ou âtma (skt). L'Esprit Universel, la monade divine, le « septième principe », ainsi appelé dans la classification septuple, exotérique, de l'homme. L'Âme Suprême.
Buddhi (skt). Âme Universelle, ou Mental Universel. Dans l'homme, Buddhi est l'âme spirituelle (exotériquement : le 6ème principe), le véhicule d'Âtma, donné comme le septième dans l'énumération exotérique.
Manas (skt). Littéralement, le « mental » : la faculté mentale qui fait d'un homme un être intelligent et moral, et le distingue du simple animal. Ésotériquement, cependant, employé sans autre qualification, il signifie l'Ego supérieur, ou le principe conscient qui dans l'homme se réincarne. Par contre, avec un qualificatif, il est question pour les théosophes de Buddhi-Manas — l'âme spirituelle — qu'il faut opposer à son reflet humain, Kâma-Manas [la personnalité]. - Madame Blavatsky emploie ici le pronom neutre It (traduit par Il) pour signifier sans doute que l'Ego n'est pas une entité masculine ou féminine (N.d.T.).
Re: Le Babel de la pensée moderne
La conscience
Le mode de conscience élémentaire ou le plus simple, nous le désignons sous le nom de linéaire. A cet état de conscience, les sentiments, les pensées et les énergies de l'individu sont centrés non seulement sur un plan, mais ils sont limités à une seule direction de ce plan.
La conscience qui appartient à ce plan est limitée à la faculté de se mouvoir d'arrière en avant selon une ligne droite. Elle est asservie à cette voie spéciale comme l'est un train à sa voie ferrée. Cette forme de conscience est très courante. C'est le sort de ceux qui n'ont qu'un seul but dans la vie, but d'ordre personnel. Quel que puisse être le but principal de la vie, qu'il s'agisse d'un commerçant qui vise simplement à gagner de l'argent, ou d'un professionnel dans sa sphère spéciale, ou d'hommes et de femmes de la société constamment tiraillés de droite à gauche par le tourbillon des plaisir et de l'agitation – cela importe peu ; la conscience qui est l'essence de l'individu, s'exerce et ne possède de pouvoir que dans la sphère limitée qu'on vient de décrire. Il suffit de regarder autour de soi pour observer de nombreux exemples de cette classe. Un très grand nombre d'hommes et de femmes de l'époque actuelle appartiennent à ce groupe.
Les dimensions du royaume qu'elle régit comportent deux directions ; car, en surplus du mouvement en arrière et en avant, cette conscience peut parcourir des régions qui s'étendent à droite et à gauche.
Cette forme de conscience, nous l'appellerons superficielle ; elle est douée de longueur et de largeur, mais n'a pas de profondeur.
Elle est possédée par ceux qui, tout en se consacrant à une occupation spéciale qui absorbe leurs principales énergies, s'adonnent également à des activités supplémentaires dans d'autres sphères qui ont pour eux un intérêt spécial. Cette conscience est celle qui prédomine largement parmi les hommes et les femmes qui, suivant leur vocation jour après jour pour subvenir aux besoins de l'existence, ont assez d'énergie mentale ou émotionnelle pour les amener à s'occuper de choses qui exercent la pensée ou poursuivent un dessein. Les gens doués de cette forme de conscience sont actifs et semblent viser à un but, quoique celui-ci puisse être dépourvu de noblesse ou de valeur intrinsèque. Naturellement, cette conscience jouit beaucoup plus de la vie que celle qui appartient à la classe dite linéaire. Les gens d'affaires qui ne sont pas complètement absorbés par le désir de gagner de l'argent, les ecclésiastiques et les prêtres doués d'une sympathie tolérante, les professeurs non limités à une tendance particulière de pensée, et les personnes dont la vie est en général utile et active, appartiennent à cette seconde classe de conscience superficielle.
Dans cette région profonde existe des voies inextricables, infinies par la variété et le nombre, qui s'enfoncent jusqu'aux limites où elle s'étend.
En les explorant, la conscience trouve des occupations innombrables. Cette classe de conscience donne au monde les hommes qui lui fournissent des connaissances, et dont la nature profonde est l'abîme d'où jaillissent les fontaines, les ruisseaux qui irriguent la vie, qui font tourner ses roues et la rendent fertiles.
Ces hommes sont les plus riches des êtres terrestres ; leur fortune est inépuisable et impérissable. Cette profondeur où leur conscience se complaît, appartient à un autre monde que celui de l'existence humaine ordinaire ; c'est l'univers de la vie éternelle et infinie dont ils sont déjà les sujets.
La conscience sensorielle se complaît uniquement dans les formes externes des objets et ne reçoit des impressions que de ces formes telles que nous les voyons.
La conscience intellectuelle trouve la cause de son activité moins dans les formes des objets extérieurs que dans leurs mouvements et les effets de ces mouvements sur les objets eux-mêmes.
La conscience spirituelle se meut parmi les causes cachées de la conscience sensorielles et de l'intellectuelle.
[Cet a été publié par H.P. Blavatsky dans la revue Lucifer, d'octobre 1888. Il est paru en français dans la revue Théosophie, Volume V, n°3]
La conscience est le siège de la vie réelle de l'individu humain. La simple activité de ses fonctions corporelles n'est pas sa vie. Ces fonctions sont les voies et moyens par lesquels son être réel communique avec le monde phénoménal et avec d'autres unités de conscience semblables la sienne. Par elles, sa vie est grandement affectée ; par leur influence, ses pensées sont nourries, ses sentiment sont modifiées, ses actes inspirés. Mais considérons les modes d'activité de la conscience, et les formes spéciales selon lesquelles elle se manifeste. En observant les modes d'être des humains et les buts de la vie, on remarque trois classes de conscience. En d'autres termes, il y a trois modes d'existence que la conscience de l'individu peut revêtir, ou selon lesquels elle peut se manifester, et le fait d'adopter un de ces modes particuliers, sciemment et délibérément, ou l'inverse, détermine le caractère et la valeur intrinsèque de la conscience.
Le mode de conscience élémentaire ou le plus simple, nous le désignons sous le nom de linéaire. A cet état de conscience, les sentiments, les pensées et les énergies de l'individu sont centrés non seulement sur un plan, mais ils sont limités à une seule direction de ce plan.
La conscience qui appartient à ce plan est limitée à la faculté de se mouvoir d'arrière en avant selon une ligne droite. Elle est asservie à cette voie spéciale comme l'est un train à sa voie ferrée. Cette forme de conscience est très courante. C'est le sort de ceux qui n'ont qu'un seul but dans la vie, but d'ordre personnel. Quel que puisse être le but principal de la vie, qu'il s'agisse d'un commerçant qui vise simplement à gagner de l'argent, ou d'un professionnel dans sa sphère spéciale, ou d'hommes et de femmes de la société constamment tiraillés de droite à gauche par le tourbillon des plaisir et de l'agitation – cela importe peu ; la conscience qui est l'essence de l'individu, s'exerce et ne possède de pouvoir que dans la sphère limitée qu'on vient de décrire. Il suffit de regarder autour de soi pour observer de nombreux exemples de cette classe. Un très grand nombre d'hommes et de femmes de l'époque actuelle appartiennent à ce groupe.
La seconde classe de conscience permet une liberté plus large d'activité.
Les dimensions du royaume qu'elle régit comportent deux directions ; car, en surplus du mouvement en arrière et en avant, cette conscience peut parcourir des régions qui s'étendent à droite et à gauche.
Cette forme de conscience, nous l'appellerons superficielle ; elle est douée de longueur et de largeur, mais n'a pas de profondeur.
Elle est possédée par ceux qui, tout en se consacrant à une occupation spéciale qui absorbe leurs principales énergies, s'adonnent également à des activités supplémentaires dans d'autres sphères qui ont pour eux un intérêt spécial. Cette conscience est celle qui prédomine largement parmi les hommes et les femmes qui, suivant leur vocation jour après jour pour subvenir aux besoins de l'existence, ont assez d'énergie mentale ou émotionnelle pour les amener à s'occuper de choses qui exercent la pensée ou poursuivent un dessein. Les gens doués de cette forme de conscience sont actifs et semblent viser à un but, quoique celui-ci puisse être dépourvu de noblesse ou de valeur intrinsèque. Naturellement, cette conscience jouit beaucoup plus de la vie que celle qui appartient à la classe dite linéaire. Les gens d'affaires qui ne sont pas complètement absorbés par le désir de gagner de l'argent, les ecclésiastiques et les prêtres doués d'une sympathie tolérante, les professeurs non limités à une tendance particulière de pensée, et les personnes dont la vie est en général utile et active, appartiennent à cette seconde classe de conscience superficielle.
La conscience dont il nous reste à parler est d'une étendue infiniment plus vaste que celle des deux classes déjà décrites.
Ses dimensions s'étendent dans trois directions. Elle existe non seulement dans toutes les directions superficielles, mais elle pénètre de plus sous la surface par sa qualité de profondeur. Il est vrai que la surface peut varier en étendue. Elle peut paraître, à l'œil de l'observateur, limitée, ou peut sembler s'étendre au loin, mais la profondeur de sa nature ne peut être connue que de quelques-uns, et encore d'une façon partielle seulement. L'épaisseur sous la surface doit-être perçue et évaluée par les facultés d'une conscience de nature identique. Dans la profondeur d'un objet réside sa capacité de substance, et la conscience est d'une nature si réelle que partout où elle existe en tant que profondeur, elle manifeste la substance réelle. Les objets qui appartiennent aux formes linéaires et superficielles de conscience, sont de caractère temporaire et fugace, mais ceux qui sont l'apanage de la forme solide sont à l'abri de tout changement possible.
Ses dimensions s'étendent dans trois directions. Elle existe non seulement dans toutes les directions superficielles, mais elle pénètre de plus sous la surface par sa qualité de profondeur. Il est vrai que la surface peut varier en étendue. Elle peut paraître, à l'œil de l'observateur, limitée, ou peut sembler s'étendre au loin, mais la profondeur de sa nature ne peut être connue que de quelques-uns, et encore d'une façon partielle seulement. L'épaisseur sous la surface doit-être perçue et évaluée par les facultés d'une conscience de nature identique. Dans la profondeur d'un objet réside sa capacité de substance, et la conscience est d'une nature si réelle que partout où elle existe en tant que profondeur, elle manifeste la substance réelle. Les objets qui appartiennent aux formes linéaires et superficielles de conscience, sont de caractère temporaire et fugace, mais ceux qui sont l'apanage de la forme solide sont à l'abri de tout changement possible.
Dans cette région profonde existe des voies inextricables, infinies par la variété et le nombre, qui s'enfoncent jusqu'aux limites où elle s'étend.
En les explorant, la conscience trouve des occupations innombrables. Cette classe de conscience donne au monde les hommes qui lui fournissent des connaissances, et dont la nature profonde est l'abîme d'où jaillissent les fontaines, les ruisseaux qui irriguent la vie, qui font tourner ses roues et la rendent fertiles.
Ces hommes sont les plus riches des êtres terrestres ; leur fortune est inépuisable et impérissable. Cette profondeur où leur conscience se complaît, appartient à un autre monde que celui de l'existence humaine ordinaire ; c'est l'univers de la vie éternelle et infinie dont ils sont déjà les sujets.
Nous devrions appeler sensorielle la première forme de conscience, ou celle qui agit simplement par les sens et le système nerveux ; la seconde forme pourrait être appelée intellectuelle ou inter-sensorielle ; la troisième forme est la conscience spirituelle ou super-sensorielle.
La conscience sensorielle se complaît uniquement dans les formes externes des objets et ne reçoit des impressions que de ces formes telles que nous les voyons.
La conscience intellectuelle trouve la cause de son activité moins dans les formes des objets extérieurs que dans leurs mouvements et les effets de ces mouvements sur les objets eux-mêmes.
La conscience spirituelle se meut parmi les causes cachées de la conscience sensorielles et de l'intellectuelle.
[Cet a été publié par H.P. Blavatsky dans la revue Lucifer, d'octobre 1888. Il est paru en français dans la revue Théosophie, Volume V, n°3]
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