Les Églises mennonites
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Les Églises mennonites
Les Églises mennonites
Issus de la Réforme radicale au XVIe siècle, les mennonites, persécutés en Suisse, s’installent le long de la vallée du Rhin. Au XVIIe siècle un schisme les divise entre mennonites libéraux et amish conservateurs. Ces derniers émigrent vers les États-Unis. Les mennonites ont actuellement en France 32 Églises autonomes.
Alors que les luthériens se réclament de Luther et les calvinistes (réformés) de Calvin, les mennonites tirent leur nom de Menno Simons (1496-1561), un prêtre hollandais qui rejoint en 1536 les communautés anabaptistes. Menno Simons deviendra le conducteur spirituel de ces groupes affaiblis et clandestins après des années de persécutions.
Les véritables origines du mouvement se situent en Suisse autour des années 1520. À Zurich, un désaccord survient autour du réformateur Zwingli sur la manière de faire avancer les idées de la Réforme : certains, avec Zwingli, souhaitent faire appel à l’autorité civile dans la gestion de l’Église, d’autres s’y opposent en invoquant les principes évangéliques du Nouveau Testament : séparation de l’Église et de l’État et baptême des croyants.
Malgré le décret du Conseil de la ville de Zurich, Conrad Grebel, un des dirigeants du groupe radical opposé à Zwingli, pratique le 21 janvier 1525 avec quelques « frères », le baptême d’adultes dans une maison particulière. Pour cet acte, il est condamné par les autorités civiles à la prison à vie, mais il parvient à s’échapper. Ce premier baptême marque la rupture avec Zwingli. Il en restera le nom d’anabaptistes ou rebaptiseurs.
Mis hors la loi et persécutés en Suisse, les anabaptistes pourchassés cherchent asile le long de la vallée du Rhin, là où on veut bien les tolérer. À Strasbourg et dans toute l’Alsace, on signale dès le XVIe siècle plusieurs communautés anabaptistes qui se maintiennent vivantes tout au long du XVIIe siècle.
Le refus de prêter serment et de porter des armes leur vaudra de nouvelles tracasseries. Par vagues successives, ils émigrent aux États-Unis. Les amish d’origine alsacienne émigrent mais ceux qui restent en France abandonnent petit à petit les traditions et le costume strict des amish.
En France, au nombre de 2050 environ, ils se répartissent dans 32 Églises : la plupart se trouvent dans l’est de la France, 3 en région parisienne.
Dans le monde (chiffres 2003), ils sont 450 000 en Afrique, 208 000 en Asie, 139 000 en Amérique Centrale et Amérique du Sud, 450 000 aux États-Unis et Canada, 53 000 en Europe, et 1 300 000 environ au total.
La conférence mennonite mondiale rassemble les groupes anabaptistes et mennonites du monde entier.
En Alsace-Moselle, elles ont aussi mené un dialogue avec l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine (ECAAL) dont les conclusions ont été adoptées par les deux Églises en 1984.
Issus de la Réforme radicale au XVIe siècle, les mennonites, persécutés en Suisse, s’installent le long de la vallée du Rhin. Au XVIIe siècle un schisme les divise entre mennonites libéraux et amish conservateurs. Ces derniers émigrent vers les États-Unis. Les mennonites ont actuellement en France 32 Églises autonomes.
Origines
Alors que les luthériens se réclament de Luther et les calvinistes (réformés) de Calvin, les mennonites tirent leur nom de Menno Simons (1496-1561), un prêtre hollandais qui rejoint en 1536 les communautés anabaptistes. Menno Simons deviendra le conducteur spirituel de ces groupes affaiblis et clandestins après des années de persécutions.
Les véritables origines du mouvement se situent en Suisse autour des années 1520. À Zurich, un désaccord survient autour du réformateur Zwingli sur la manière de faire avancer les idées de la Réforme : certains, avec Zwingli, souhaitent faire appel à l’autorité civile dans la gestion de l’Église, d’autres s’y opposent en invoquant les principes évangéliques du Nouveau Testament : séparation de l’Église et de l’État et baptême des croyants.
Malgré le décret du Conseil de la ville de Zurich, Conrad Grebel, un des dirigeants du groupe radical opposé à Zwingli, pratique le 21 janvier 1525 avec quelques « frères », le baptême d’adultes dans une maison particulière. Pour cet acte, il est condamné par les autorités civiles à la prison à vie, mais il parvient à s’échapper. Ce premier baptême marque la rupture avec Zwingli. Il en restera le nom d’anabaptistes ou rebaptiseurs.
Convictions
- l’autorité de l’Écriture,
- la Parole de Dieu adressée aux hommes,
- le baptême sur confession de foi et engagement personnel,
- l’obéissance à Dieu avant la fidélité à l’État,
- le refus de la violence et du service militaire,
- le refus du serment,
- l’amour du prochain et l’assistance mutuelle.
Arrivée en France
Mis hors la loi et persécutés en Suisse, les anabaptistes pourchassés cherchent asile le long de la vallée du Rhin, là où on veut bien les tolérer. À Strasbourg et dans toute l’Alsace, on signale dès le XVIe siècle plusieurs communautés anabaptistes qui se maintiennent vivantes tout au long du XVIIe siècle.
Le schisme amish
Vers 1690, à Sainte-Marie-aux-Mines, l’un des « anciens », Jacob Amman, trouve que les communautés mennonites s’éloignent des principes bibliques de leurs fondateurs : il exige le retour à une vie plus simple dans un esprit de non-conformité au monde ambiant. Le schisme entre amish conservateurs et mennonites plus libéraux est inévitable. Les Églises mennonites de l’est de la France devinrent pratiquement toutes amish.Le refus de prêter serment et de porter des armes leur vaudra de nouvelles tracasseries. Par vagues successives, ils émigrent aux États-Unis. Les amish d’origine alsacienne émigrent mais ceux qui restent en France abandonnent petit à petit les traditions et le costume strict des amish.
L'administration des Églises mennonites
Les Églises sont de type congrégationaliste, autonomes et souveraines dans leur organisation et leur vie communautaire. La direction spirituelle de chaque communauté est assurée en général par un collège d’anciens, de prédicateurs et de diacres élus par l’ensemble des membres de la communauté. Quelques Églises (7 en 2006) ont des pasteurs salariés à temps plein ou partiel. Les autres fonctionnent avec des laïcs bénévoles. Le ministère féminin est peu à peu reconnu. Les Églises sont regroupées dans l’Association des Églises Évangéliques Mennonites de France qui gère les œuvres et les services communs.Les œuvres communes
- Comité de Mission mennonite français : envoi et soutien du personnel missionnaire, actuellement au Laos, au Burkina Faso, en Chine, au Sénégal et au Tchad.
- Œuvres : Les Amis de l’Atelier à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), l’Association du domaine Emmanuel à Hautefeuille (Sarthe), l’Association Fraternelle Mennonite et Servir Valdoie (Territoire de Belfort) ; prise en charge de personnes handicapées, accueil d’enfants en difficulté, personnes âgées…
- Caisse de Secours : aide aux victimes de la faim et des catastrophes naturelles.
- Formation : centre de formation à Liestal (Suisse), Centre Mennonite d’Étude et de Rencontre à Saint -Maurice (Val-de-Marne).
- Commission de Jeunesse – Joie et Vie, Mulhouse (Haut-Rhin) : organisation de colonies de vacances et de camps pour enfants et adolescents, séjours pour jeunes adultes et aînés, stages de formations, week-ends à thème, chorale…
- Éditions mennonites Montbéliard (Doubs) : mensuel Christ Seul, publications de dossiers trimestriels à thème.
- Association française d’histoire anabaptiste Mennonite, à Ingersheim (Haut-Rhin), qui rassemble toutes les informations concernant l’histoire des assemblées mennonites. Publication annuelle : Souvenance Anabaptiste.
Évolution sociologique
Longtemps les mennonites ont été des ruraux, attachés au travail de la terre et à une vie simple. Au début du troisième millénaire, les agriculteurs sont en minorité ; les mennonites sont sortis de leur isolement et se sont adaptés à la société d’aujourd’hui.Les mennonites en France et dans le monde
En France, au nombre de 2050 environ, ils se répartissent dans 32 Églises : la plupart se trouvent dans l’est de la France, 3 en région parisienne.
Dans le monde (chiffres 2003), ils sont 450 000 en Afrique, 208 000 en Asie, 139 000 en Amérique Centrale et Amérique du Sud, 450 000 aux États-Unis et Canada, 53 000 en Europe, et 1 300 000 environ au total.
La conférence mennonite mondiale rassemble les groupes anabaptistes et mennonites du monde entier.
Relations avec les autres Églises protestantes
Les Églises mennonites de France sont en dialogue avec la Fédération protestante de France.En Alsace-Moselle, elles ont aussi mené un dialogue avec l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine (ECAAL) dont les conclusions ont été adoptées par les deux Églises en 1984.
Références
- Éditions mennonites, 3 route de Grand-Charmont, 25200 Montbéliard ;
- Centre mennonite d’études et de rencontre, 13 rue du Val d’Osne, 94410 Saint-Maurice ;
- Association française d’histoire anabaptiste mennonite, 9 rue du Château Geisberg, 67160 Wissembourg.
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Les Églises mennonites
L'Église mennonite accueille de nouveaux membres attirés par sa philosophie pacifiste.
Qui sont les mennonites de France ?
La non-violence, la collégialité et la vie communautaire cultivées par les mennonites attireraient de nouveaux membres. Proches des évangéliques, ces chrétiens cherchent à prendre davantage pied dans les villes.
Qui sont les mennonites en France ?
Quels sont les fondements de leur foi ? À quels enjeux est confrontée cette petite communauté de 32 Églises locales ? Certes, ses quelque 2 200 membres ne représentent qu’une goutte d’eau dans le monde protestant. De même, à l’échelle planétaire, ils demeurent noyés parmi 1,7 million de mennonites répartis sur quatre continents : Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et surtout Afrique. Pourtant, l’histoire et les valeurs de ces réformés radicaux soulèvent des questionnements qui touchent toutes les Églises.
En France, leurs principaux points d’ancrage sont situés dans l’Est, en Alsace et dans l’aire urbaine de Belfort-Montbéliard. Des anabaptistes zurichois, qui prendront plus tard le nom de « mennonites », y ont pris pied au lendemain de la Réforme. Ils avaient été persécutés pour leurs refus du baptême des enfants et de l’autorité religieuse confiée au conseil de la ville. Au fil des siècles, une poignée d’entre eux s’est implantée en Lorraine, dans l’Ain, les Hautes-Alpes et en Ile-de-France.
Collégialité
« Être mennonite, est-ce une théologie ? Est-ce appartenir à une certaine famille ? », interroge Neal Blough, théologien mennonite et professeur à la faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine. Preuve que de nombreux questionnements traversent la communauté. Celle-ci a d’ailleurs entamé il y a dix ans un travail visant à clarifier son identité théologique. Il devrait aboutir en 2014.
Les modes de vie des mennonites ont beaucoup évolué à partir des années cinquante.
« Les modifications rapides qui se sont opérées dans le contexte socio-économique global des sociétés industrielles au cours des trente dernières années ont rendu plus précaire leur isolement, plus hypothétique la possibilité pour tous leurs enfants de demeurer agriculteurs ; elles ont favorisé l’allongement des études et la diversification subséquente des carrières », notent les chercheurs Louis et Michel Durrive, Juan Matas, Freddy Raphaël dans une étude intitulée « Identités et mutations mennonites dans l’Alsace d’aujourd’hui » (Revue des sciences sociales de la France de l’Est, 1979).
Qui sont les mennonites de France ?
La non-violence, la collégialité et la vie communautaire cultivées par les mennonites attireraient de nouveaux membres. Proches des évangéliques, ces chrétiens cherchent à prendre davantage pied dans les villes.
Qui sont les mennonites en France ?
Quels sont les fondements de leur foi ? À quels enjeux est confrontée cette petite communauté de 32 Églises locales ? Certes, ses quelque 2 200 membres ne représentent qu’une goutte d’eau dans le monde protestant. De même, à l’échelle planétaire, ils demeurent noyés parmi 1,7 million de mennonites répartis sur quatre continents : Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et surtout Afrique. Pourtant, l’histoire et les valeurs de ces réformés radicaux soulèvent des questionnements qui touchent toutes les Églises.
En France, leurs principaux points d’ancrage sont situés dans l’Est, en Alsace et dans l’aire urbaine de Belfort-Montbéliard. Des anabaptistes zurichois, qui prendront plus tard le nom de « mennonites », y ont pris pied au lendemain de la Réforme. Ils avaient été persécutés pour leurs refus du baptême des enfants et de l’autorité religieuse confiée au conseil de la ville. Au fil des siècles, une poignée d’entre eux s’est implantée en Lorraine, dans l’Ain, les Hautes-Alpes et en Ile-de-France.
Collégialité
« Être mennonite, est-ce une théologie ? Est-ce appartenir à une certaine famille ? », interroge Neal Blough, théologien mennonite et professeur à la faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine. Preuve que de nombreux questionnements traversent la communauté. Celle-ci a d’ailleurs entamé il y a dix ans un travail visant à clarifier son identité théologique. Il devrait aboutir en 2014.
Les modes de vie des mennonites ont beaucoup évolué à partir des années cinquante.
« Les modifications rapides qui se sont opérées dans le contexte socio-économique global des sociétés industrielles au cours des trente dernières années ont rendu plus précaire leur isolement, plus hypothétique la possibilité pour tous leurs enfants de demeurer agriculteurs ; elles ont favorisé l’allongement des études et la diversification subséquente des carrières », notent les chercheurs Louis et Michel Durrive, Juan Matas, Freddy Raphaël dans une étude intitulée « Identités et mutations mennonites dans l’Alsace d’aujourd’hui » (Revue des sciences sociales de la France de l’Est, 1979).
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Les Églises mennonites
En harmonie mais hors du temps: les mennonites de Bolivie
Les mennonites de Santa Cruz rejettent la modernité. Le photographe Jordi Ruiz Cirera a vécu à leurs côtés. Plongée dans un monde secret.
Ces images semblent d’un autre temps. D’un temps où la vie, rythmée par les saisons, tournait autour des travaux des champs. Elles ont pourtant été prises récemment, par le photographe espagnol Jordi Ruiz Cirera, dans des communautés mennonites de Santa Cruz, en Bolivie.
«C’est comme si l’Ouest américain d’antan, des pionniers et des pèlerins, avait été transposé en Bolivie moderne», écrit le critique de photographie Sean O’Hagan dans l’ouvrage Los Menonos, qui rassemble ce superbe travail (Los Menonos est paru en 2014 aux éditions du LIC).
De l’ensemble des images, photographies dont chacune est un bijou de maîtrise formelle, se dégage un sentiment d’harmonie, de communion évoqué par les images de groupes. De mystère et de distance aussi; après tout, ces anabaptistes cherchent à vivre dans la plus grande autarcie possible, loin de la société contemporaine, et refusent généralement d’être photographiés.
A l’instar des amish, les mennonites les plus traditionnels, membres des «Old Order colonies», rejettent la modernité; ils veulent vivre «séparés» du monde séculaire, trop corrompu. Chaque famille compte de nombreux enfants, éduqués au sein de la communauté.
Avec les mennonites plus modernes, membres de la Mennonite Church of America ou des églises évangéliques de Suisse, ils partagent le baptême adulte, une simplicité volontaire et un pacifisme qui les empêche de servir dans l’armée.
Une discrétion qui – mais est-ce réellement un paradoxe? – participe de la fascination à leur encontre. Et qui rend d’autant plus remarquable le travail de Jordi Ruiz Cirera. C’est par hasard, au cours d’un voyage, que ce photographe basé à Londres entend parler des mennonites pour la première fois. La Bolivie en compterait plusieurs dizaines de milliers, les premiers ne sont arrivés du Paraguay, du Mexique et du Canada que dans les années 1940, en quête d’un abri face à la civilisation moderne.
Intrigué, le jeune homme se rend une première fois dans l’est du pays puis y retourne entre 2010 et 2011 afin d’y passer plusieurs semaines chez une poignée de familles. «La seule manière de pouvoir faire des images était de partager leur quotidien, confie-t-il, même si c’était difficile au départ.»
Les mennonites des « Old Order Colonies » veulent une vie simple, à travailler les champs.
Depuis les années 1950, les autorités ont durci les lois, notamment pour préserver
l’environnement et limiter le déboisement, ce qui fait dire aux croyants:
« Evo (Morales, le président) ne nous aime pas. »
Les rassemblements sont très fréquents.
Au fil des images, la manière dont les membres des colonies l’ont accepté se dévoile. Avec eux, il parle un peu l’espagnol, même si eux-mêmes utilisent essentiellement un dialecte germanique. «Les hommes, qui font du commerce de bétail avec les Boliviens, parlent plus l’espagnol que les femmes et les enfants.»
Ouvrages photographiques
Réticence des uns, fascination des autres: les mennonites ont fait et continuent de faire l’objet de travaux de longue haleine. Citons The Mennonites of Manitoba, Bolivia de Lisa Wiltse, dans la lignée duquel s’inscrit Los Menonos.
En 2012 paraissait chez La Fabrica Las mujeres flores (Les femmes fleurs), de la Mexicaine Eunice Adorno, consacré aux liens entre les femmes.
Impossible enfin de ne pas citer le magistral travail en noir et blanc de Larry Towell, de l’agence Magnum, sur la migration de communautés au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique, paru chez Phaidon en 2000: The Mennonites.
L’accès aux femmes lui est plus difficile; le portrait de Margareta Teichroeb (ci-dessous), qui ne sait quelle contenance prendre face à la caméra, est révélateur. Mais de manière générale, insiste-t-il, les communautés dans lesquelles il a vécu ont fait preuve d’une grande hospitalité. «Leurs journées se suivent et se ressemblent, et je représentais pour eux une nouveauté. Ils se sont montrés très gentils et aussi intéressés par moi que je l’étais par eux.»
Il avoue s’être senti sceptique avant son immersion. «Je me suis d’abord demandé comment c’était possible de vivre ainsi. Mais partager leur quotidien m’a permis de mieux les comprendre, de respecter leurs valeurs et la simplicité de leur vie. Je ne suis pas religieux, ajoute-t-il, mais leur mode de vie est, dans un sens, quasi-parfait. Ils vivent entourés de leurs proches et de leurs amis, à un rythme lent.»
Si le regard du photographe est empreint d’empathie, presque nostalgique, la dureté ou tout du moins l’austérité de cette vie est suggérée par le dépouillement des intérieurs, la lumière brûlante qui auréole les images, et la langueur de certains. «Ils n’ont pas vraiment de hobbies. Les bicyclettes étaient interdites, ainsi que la musique séculaire», raconte le photographe.
Jordi Ruiz Cirera
Margareta Teichroeb, 26 ans. Communauté de Swift Current.
Jordi Ruiz Cirera
Les membres des communautés, comme cette femme qui coud un vêtement, essaient de dépendre le moins possible du monde extérieur.
Jordi Ruiz Cirera
Un dépouillement à la limite de l’austérité.
Bien sûr, les tentations existent bel et bien, tout comme est impossible une autarcie complète; il faut pouvoir acheter et vendre des biens, se déplacer. Les adolescents se procurent des appareils MP3 et boivent parfois de l’alcool. Des écarts impossibles à photographier.
Et puis, ces croyants fervents ne sont pas à l’abri de problèmes plus graves; en 2011, la colonie de Mannitoba a fait les gros titres outre-Atlantique lorsque plusieurs de ses membres ont été condamnés pour viols. Il a fallu plusieurs années pour comprendre pourquoi des femmes et des fillettes se réveillaient épouvantées, parfois tuméfiées, les draps tachés de sang: les agressions, qui survenaient la nuit sur des fillettes et des femmes étourdies par un gaz anesthésiant pour les chevaux, ont longtemps été attribuées à des fantômes ou à des démons avant que la vérité ne finisse par éclater.
Un traumatisme toujours vivace, d’autant que des abus sexuels auraient continué à être perpétrés. «Ceux à qui j’en ai parlé avaient honte, honte de n’être connus par personne dans le monde et d’être connus pour ces actes.»
Jordi Ruiz Cirera
Les loisirs sont rares: pas de musique, de télévision, de vélos…, afin de protéger les plus jeunes de l’influence néfaste du monde moderne.
La majorité des jeunes qui ont grandi dans les colonies choisissent la même vie que leurs parents. Non sans challenges: si les mennonites, rappelle Jordi Ruiz Cirera dans son livre, sont habitués à vivre «une perpétuelle migration», il devient de plus en plus difficile de trouver des terres qui leur permettront de sauvegarder leur mode de vie.
Mais le jeune homme évoque également le témoignage d’un Canadien qui a renoncé aux conforts de la vie moderne lorsque ses parents ont emmené la famille au Belize puis en Bolivie. «Je n’avais jamais appris à travailler de mes mains ou avec des chevaux. Au début, c’était dur, mais nous l’avons choisi. Aujourd’hui, je ne voudrais rien changer.»
Un courant originaire de Suisse
Le mouvement anabaptiste – du grec anabaptizein, baptiser à nouveau –, est issu de la Réforme protestante des années 1520. Le tournant survient en 1525, lorsque des adultes marquent leur rejet de la nouvelle Eglise réformée.
Ils invoquent les principes évangéliques du Nouveau Testament: séparation de l’Église et de l’État et baptême des croyants pour refuser le baptême des enfants et l’autorité religieuse confiée au Conseil de la ville. Persécutés en Suisse, ils s’installent le long de la vallée du Rhin, en Alsace, en Allemagne et en Hollande.
Le mouvement s’ancre autour de Menno Simons, prêtre frison qui quitte l’Eglise romaine en 1536 suite à des massacres et se met au service des anabaptistes. Le terme «mennonite» apparaît en 1544. Plus d’un siècle plus tard, Jakob Ammann, en désaccord théologique avec la branche suisse des mennonites qu’il ne juge pas assez conservatrice, fonde le mouvement amish. Le refus de prêter serment et de porter des armes conduit nombre de ses disciples à émigrer outre-Atlantique.
On estime à quelque 600’000 le nombre de descendants d’anabaptistes suisses vivant en Amérique du Nord aujourd’hui, sur 1,7 million de mennonites également présents en Europe, en Amérique du Sud et en Afrique.
En Suisse, la communauté, implantée dans l’arc jurassien, compte quelque 2500 membres. En 2008, une déclaration conjointe est signée entre les communautés mennonites de Suisse et l’Église réformée Berne-Jura-Soleure, «une étape marquante dans l’histoire de la réconciliation de ces deux mouvements protestants», souligne l’agence ProtestInfo.
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Le mennonitisme
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
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Re: Les Églises mennonites
La communauté Amish-Mennonite : prosélytisme et aide humanitaire
Dans l'Ouest du Kenya, une communauté Amish-Mennonite organise des programmes d'assistance pour aider les plus démunis -- surtout ceux qui se convertissent. Durée:02:42
Une nouvelle église ménnonite à Strasbourg
Sites webs/blogs, copiez cette vidéo avec le bouton "Intégrer" ! Si vous voulez télécharger, allez sur http://myreplay.tv/v/IIoO3o5m .
Une église mennonite a été inaugurée le week-end dernier à Strasbourg. C'est la troisième dans le Bas-Rhin.
Dans l'Ouest du Kenya, une communauté Amish-Mennonite organise des programmes d'assistance pour aider les plus démunis -- surtout ceux qui se convertissent. Durée:02:42
Une nouvelle église ménnonite à Strasbourg
Sites webs/blogs, copiez cette vidéo avec le bouton "Intégrer" ! Si vous voulez télécharger, allez sur http://myreplay.tv/v/IIoO3o5m .
Une église mennonite a été inaugurée le week-end dernier à Strasbourg. C'est la troisième dans le Bas-Rhin.
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
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