les apostats des sectes américaines
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les apostats des sectes américaines
Rappel du premier message :
il ne faut pas croire qu'il n'y a que des ex témoins du collège central, les sectes américaines avec leur lot de fausses prophéties pullulent dans le monde, je vais démontrer ici comment les ex des sectes américaines ont aussi ouvert les yeux car leur églises ou organisations prétendent aussi comme la watch et son collège central être la seule vérité sur terre, la seule vraie église, les autres sont au service de satan
Ex adventiste du septième || Témoignage de Robert
White » Recherche » Documentation du White Estate
Les prédictions de la vision de 1856
Voici ce qu'Ellen White a affirmé à propos d'une réunion en 1856 : « On m'a montré les personnes présentes à cette réunion. L'ange a dit : "Certains seront de la nourriture pour les vers, d'autres l'objet des sept dernières plaies, d'autres seront en vie et demeureront sur terre pour être enlevés lors de l'avènement de Jésus". »
Tous ceux qui étaient alors en vie sont maintenant décédés. Est-ce que cette prédiction inaccomplie signifie qu'Ellen White était un faux prophète ? Nous proposons une réponse plus développée à cette question car elle illustre une conception erronée fondamentale sur le don de prophétie.
Dans Deutéronome 18:22, on peut lire : « Quand le prophète parle au nom du SEIGNEUR (YHWH) et que la parole ne se réalise pas, qu'elle n'arrive pas, c'est une parole que le SEIGNEUR n'a pas dite. C'est par arrogance que le prophète l'a dite : tu n'auras pas peur de lui. »
il ne faut pas croire qu'il n'y a que des ex témoins du collège central, les sectes américaines avec leur lot de fausses prophéties pullulent dans le monde, je vais démontrer ici comment les ex des sectes américaines ont aussi ouvert les yeux car leur églises ou organisations prétendent aussi comme la watch et son collège central être la seule vérité sur terre, la seule vraie église, les autres sont au service de satan
Ex adventiste du septième || Témoignage de Robert
White » Recherche » Documentation du White Estate
Les prédictions de la vision de 1856
Voici ce qu'Ellen White a affirmé à propos d'une réunion en 1856 : « On m'a montré les personnes présentes à cette réunion. L'ange a dit : "Certains seront de la nourriture pour les vers, d'autres l'objet des sept dernières plaies, d'autres seront en vie et demeureront sur terre pour être enlevés lors de l'avènement de Jésus". »
Tous ceux qui étaient alors en vie sont maintenant décédés. Est-ce que cette prédiction inaccomplie signifie qu'Ellen White était un faux prophète ? Nous proposons une réponse plus développée à cette question car elle illustre une conception erronée fondamentale sur le don de prophétie.
Dans Deutéronome 18:22, on peut lire : « Quand le prophète parle au nom du SEIGNEUR (YHWH) et que la parole ne se réalise pas, qu'elle n'arrive pas, c'est une parole que le SEIGNEUR n'a pas dite. C'est par arrogance que le prophète l'a dite : tu n'auras pas peur de lui. »
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les apostats juifs
le premier apostats pour les juifs et l'apôtre paul qui est encore considéré comme un aposta, qui peut croire que paul est un apostats? Loool
Rabbin Schneider
Le rabbin Kirt A. Schneider est un juif messianique américain, à qui Jésus est apparu dans une vision directe à la fin des années 70, alors qu'il cherchait à connaître le Dieu de ses pères.
Il est aujourd'hui un évangeliste international et voyage à travers le monde prêchant la bonne nouvelle de Jésus-Christ.
Découvrez Juifs pour Jésus
De tout temps des Juifs ont cru en Yechoua.
ChagallMais aujourd’hui, plus qu’à aucun autre moment depuis le temps des apôtres il y a 2000 ans, des milliers de Juifs reconnaissent que Yechoua1 est le Messie.
La plupart des gens savent qu’il y avait des « Juifs pour Jésus » à l’époque des apôtres et que l’ère chrétienne a commencé avec des Juifs croyant en Jésus et prêchant l’Évangile aux Goyim 2.
En tant que Juifs, ils n’ont jamais renoncé à leur héritage, ni à la foi de leurs ancêtres. Ils ont simplement trouvé en Jésus l’accomplissement de leur foi et la présence dans leur vie d’un Dieu réel et personnel.
Depuis ce temps, chaque génération a connu des Juifs qui croyaient en Jésus, mais malheureusement, plusieurs églises ont considéré les traits distinctifs de leur identité comme un péché et leur ont demandé de renoncer à ce que Dieu leur avait ordonné d’être.
L’Église a souvent exigé qu’ils abandonnent leurs particularités en tant que peuple.
Pourtant Yechoua lui même a déclaré qu’il était venu pour « les brebis perdues de la maison d’Israël » 3; c’est seulement quelques années après sa résurrection que les communautés juives messianiques de Jérusalem se rendirent compte que Dieu voulait que la bonne nouvelle de la mort et de la résurrection de Yechoua soit prêchée aux Goyim 4 aussi.
Yechoua lui-même a affirmé qu’il n’était « pas venu pour abolir la Torah mais pour l’accomplir » 5.
De nos jours, il y a entre 100.000 et 200.000 Juifs messianiques dispersés aux quatre coins de la terre en Israël et dans la Diaspora.
Pour en savoir plus sur :
https://www.juifspourjesus.org/
Rabbin Schneider
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Il est aujourd'hui un évangeliste international et voyage à travers le monde prêchant la bonne nouvelle de Jésus-Christ.
Découvrez Juifs pour Jésus
De tout temps des Juifs ont cru en Yechoua.
ChagallMais aujourd’hui, plus qu’à aucun autre moment depuis le temps des apôtres il y a 2000 ans, des milliers de Juifs reconnaissent que Yechoua1 est le Messie.
La plupart des gens savent qu’il y avait des « Juifs pour Jésus » à l’époque des apôtres et que l’ère chrétienne a commencé avec des Juifs croyant en Jésus et prêchant l’Évangile aux Goyim 2.
En tant que Juifs, ils n’ont jamais renoncé à leur héritage, ni à la foi de leurs ancêtres. Ils ont simplement trouvé en Jésus l’accomplissement de leur foi et la présence dans leur vie d’un Dieu réel et personnel.
Depuis ce temps, chaque génération a connu des Juifs qui croyaient en Jésus, mais malheureusement, plusieurs églises ont considéré les traits distinctifs de leur identité comme un péché et leur ont demandé de renoncer à ce que Dieu leur avait ordonné d’être.
L’Église a souvent exigé qu’ils abandonnent leurs particularités en tant que peuple.
Pourtant Yechoua lui même a déclaré qu’il était venu pour « les brebis perdues de la maison d’Israël » 3; c’est seulement quelques années après sa résurrection que les communautés juives messianiques de Jérusalem se rendirent compte que Dieu voulait que la bonne nouvelle de la mort et de la résurrection de Yechoua soit prêchée aux Goyim 4 aussi.
Yechoua lui-même a affirmé qu’il n’était « pas venu pour abolir la Torah mais pour l’accomplir » 5.
De nos jours, il y a entre 100.000 et 200.000 Juifs messianiques dispersés aux quatre coins de la terre en Israël et dans la Diaspora.
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Re: les apostats des sectes américaines
L’Église Adventiste du 7e Jour est en train d’abandonner son message prophétique
Code Vestimentaire Biblique de la Tête aux Pieds
Le Reste TV
https://www.youtube.com/c/LeReste
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Re: les apostats des sectes américaines
Les États-Unis, le pays aux cent sectes
1 En ligne : http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-pourquoi/pourquoi-y-a-t-il-autant-de-sectes-aux-eta (...)
BIBLIOGRAPHIE
Ahlstrom Sydney, A Religious History of the American People, New Haven, Yale University Press, 1972.
Cottret Bernard, The Huguenots in England: Immigration and Settlement c. 1550-1700, Cambridge, Cambridge University Press, 1991.
Fath Sébastien, Dieu bénisse l’Amérique : la religion de la Maison Blanche, Paris, Éditions du Seuil, 2004.
Finke Roger & Stark Rodney, The Churching of America, 1776-1990: Winners ans Losers in our Religious Economy, New Brunswick, Rutgers University Press, 1997.
Froidevaux-Metterie Camille, Politique et religion aux États-Unis, Paris, La Découverte, « Repères », 2009.
Hervieu-Léger Danièle, « Prolifération américaine, sécheresse française », dans Françoise Champion & Martine Cohen (dir.), Sectes et démocratie, Paris, Éditions du Seuil, 1999.
Lacorne Denis, De la religion en Amérique : essai d’histoire politique, Paris, Gallimard, « Folio Essais », 2012.
Picton Hervé, Histoire de l’Église d’Angleterre : de la Réforme à nos jours, Paris, Ellipses, 2006.
Revue française d’études américaines, dossier collectif « Le fait religieux aux États-Unis : approches culturelles et cultuelles », nº 95, février 2003.
Richet Isabelle, La Religion aux États-Unis, Paris, Presses universitaires de France, « Que sais-je ? », 2001.
NOTES1 En ligne : www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-pourquoi/pourquoi-y-a-t-il-autant-de-sectes-aux-etats-unis_1779373.html (juin 2018).2 Voltaire, Lettres philosophiques, 1734, lettre v.3 John Locke, Lettre sur la tolérance [1689], Jean Le Clerc (trad.), Rotterdam, Fritsch et Böhm, 1710.4 Ibid.5 Traduction de Jean-Pierre Lassalle, en ligne : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/election-presidentielle-americaine-2008/constitution-americaine.shtml (juin 2018).6 Thomas Jefferson, 1er janvier 1802, Library of Congress, en ligne : www.loc.gov/loc/lcib/9806/danpre.html (juin 2018), traduction de Dominique Chamard.7 Ce terme indique la séparation d’une Église et d’un État, notamment dans les pays anglo-saxons.8 Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835.9 George Washington, « Proclamation de Thanksgiving », 3 octobre 1789, notice « Thanksgiving » de Wikipédia, en ligne : https://fr.wikipedia.org/wiki/Thanksgiving_(États-Unis) (juin 2018). Il n’y a pas d’information concernant le traducteur de ce discours.10 Cité par Robert N. Bellah, « La religion civile en Amérique », Archives de sciences sociales des religions, vol. 18, nº 35, 1973, p. 9.
TEXTE INTÉGRAL
1 En ligne : http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-pourquoi/pourquoi-y-a-t-il-autant-de-sectes-aux-eta (...)
1En mai 2015, sur le site de France info, le titre de l’une des chroniques de Philippe Vandel était : « Pourquoi y a-t-il autant de sectes aux États-Unis ? » Il était ensuite ajouté : « Tom Cruise et John Travolta sont scientologues. Madonna donne dans la Kabale. C’est à croire que les sectes sont partout aux États-Unis1. »
2 Voltaire, Lettres philosophiques, 1734, lettre v.
2En mai 2001, le journaliste Bruno Fouchereau, dans la version électronique du Monde diplomatique, avait déjà intitulé son propos : « Les sectes, cheval de Troie des États-Unis en Europe ». On est loin de Voltaire qui, dans sa cinquième lettre philosophique sur la religion anglicane et après celles sur les quakers, écrivait à propos de l’Angleterre colonisatrice de l’Amérique du Nord : « C’est ici le pays des sectes. Un Anglais, comme homme libre, va au Ciel par le chemin qui lui plaît2. »
3Comme on le verra une nouvelle fois, le hiatus provient d’une différence d’acception du mot « secte », positif pour les uns – comme le philosophe de Ferney – ou, plus largement, négatif aujourd’hui. Mais on comprend mal de prime abord en quoi les États-Unis, comme l’Angleterre du xviiie siècle, seraient une terre privilégiée de cette prolifération.
Combien de « sectes » aux États-Unis ?
4Il est peu aisé de trouver une liste précise des dénominations religieuses aux États-Unis, même si, à la différence de la France, ce type de dénombrement n’y est pas prohibé. La difficulté réside en réalité dans la pluralité des tendances : il existe un édifice religieux, quelle que soit sa nature, pour six cent cinquante habitants.
5Les cartes et les tableaux statistiques distinguent généralement, outre les grandes religions mondiales – catholicisme, christianisme orthodoxe, islam, judaïsme, bouddhisme, etc. –, des protestantismes dits « traditionnels », ou mainline, des courants évangéliques, le « protestantisme noir » et l’Église mormone. Le panorama se densifie parfois avec l’ajout des baptistes, des méthodistes, des pentecôtistes, des presbytériens, des adventistes, des amish, des mennonites ou des quakers. Et les plus vigilants des adversaires français des « sectes » ont bien noté que la Scientologie comme les Témoins de Jéhovah avaient leur siège central en Californie, pour la première, et dans l’État de New York, pour les seconds. Parmi la quinzaine de groupes que l’on peut rattacher au protestantisme, le plus important numériquement est celui des évangéliques, qui représente un peu plus d’un quart des adultes étatsuniens. Ils devancent les mainline (15 %), pendant que les autres adeptes dépassent rarement les 1 %. Et si ce chiffre atteint 1,7 % pour les mormons, ces derniers représentent 62 % de la population de l’Utah dont la capitale, Salt Lake City, est le siège mondial de cette Église de Jésus-Christ des saints du dernier jour.
6Cette impression d’éclatement est renforcée par l’existence de plus d’un millier d’Églises indépendantes, dont certaines, dites « megachurches », accueillent plus de 2 000 fidèles chaque semaine pour les offices religieux, parfois en plusieurs services. Pour apporter un peu de clarté, il faut distinguer deux ensembles. D’une part, les courants protestants que sont le luthérianisme, le calvinisme réformé, l’anglicanisme, le baptisme ou le méthodisme sont apparus dès l’origine du protestantisme en Europe. Mais ils n’ont pas de réalité en tant que telle car ils se divisent eux-mêmes en denominations, expression étatsunienne qui désigne une Église ou un groupe d’Églises réunies sous une même appellation. Par exemple, le baptisme, le plus important des courants, est représenté par des Églises blanches ou afro-américaines, progressistes, fondamentalistes, évangéliques, soit vingt-six Églises distinctes et concurrentes. On peut ajouter que des groupes se situent à la marge du protestantisme car, issus de cette mouvance et même parfois la revendiquant, ils ne sont pas reconnus comme tels par les autres groupes, qui leur reprochent d’avoir innové. C’est le cas des mormons qui se réclament, depuis 1820, d’une nouvelle révélation venue de l’ancien prophète Moroni et de la découverte d’Écritures jugées authentiques, et qui se considèrent comme ayant rétabli l’Église primitive. Les Témoins de Jéhovah, pour leur part, remettent en cause la Trinité au profit d’un déisme strict : Jésus aurait préexisté avant sa venue sur Terre et aurait été créé par Dieu pour participer à son œuvre. Pour compliquer le tout, 44 % des Étatsuniens ont changé d’appartenance religieuse pendant leur vie !
7Plus généralement, une distinction est faite entre sect et cult. Le premier terme est un faux-ami puisqu’il désigne simplement un groupe qui a quitté une Église afin de créer une autre structure, d’où cette impression de prolifération aux États-Unis. Quant au second terme, il indique une rupture par une innovation qui éloigne bien davantage de la structure d’origine et introduit à son sujet une suspicion ; le mot prend alors un sens péjoratif.
2 Voltaire, Lettres philosophiques, 1734, lettre v.
2En mai 2001, le journaliste Bruno Fouchereau, dans la version électronique du Monde diplomatique, avait déjà intitulé son propos : « Les sectes, cheval de Troie des États-Unis en Europe ». On est loin de Voltaire qui, dans sa cinquième lettre philosophique sur la religion anglicane et après celles sur les quakers, écrivait à propos de l’Angleterre colonisatrice de l’Amérique du Nord : « C’est ici le pays des sectes. Un Anglais, comme homme libre, va au Ciel par le chemin qui lui plaît2. »
3Comme on le verra une nouvelle fois, le hiatus provient d’une différence d’acception du mot « secte », positif pour les uns – comme le philosophe de Ferney – ou, plus largement, négatif aujourd’hui. Mais on comprend mal de prime abord en quoi les États-Unis, comme l’Angleterre du xviiie siècle, seraient une terre privilégiée de cette prolifération.
Combien de « sectes » aux États-Unis ?
4Il est peu aisé de trouver une liste précise des dénominations religieuses aux États-Unis, même si, à la différence de la France, ce type de dénombrement n’y est pas prohibé. La difficulté réside en réalité dans la pluralité des tendances : il existe un édifice religieux, quelle que soit sa nature, pour six cent cinquante habitants.
5Les cartes et les tableaux statistiques distinguent généralement, outre les grandes religions mondiales – catholicisme, christianisme orthodoxe, islam, judaïsme, bouddhisme, etc. –, des protestantismes dits « traditionnels », ou mainline, des courants évangéliques, le « protestantisme noir » et l’Église mormone. Le panorama se densifie parfois avec l’ajout des baptistes, des méthodistes, des pentecôtistes, des presbytériens, des adventistes, des amish, des mennonites ou des quakers. Et les plus vigilants des adversaires français des « sectes » ont bien noté que la Scientologie comme les Témoins de Jéhovah avaient leur siège central en Californie, pour la première, et dans l’État de New York, pour les seconds. Parmi la quinzaine de groupes que l’on peut rattacher au protestantisme, le plus important numériquement est celui des évangéliques, qui représente un peu plus d’un quart des adultes étatsuniens. Ils devancent les mainline (15 %), pendant que les autres adeptes dépassent rarement les 1 %. Et si ce chiffre atteint 1,7 % pour les mormons, ces derniers représentent 62 % de la population de l’Utah dont la capitale, Salt Lake City, est le siège mondial de cette Église de Jésus-Christ des saints du dernier jour.
6Cette impression d’éclatement est renforcée par l’existence de plus d’un millier d’Églises indépendantes, dont certaines, dites « megachurches », accueillent plus de 2 000 fidèles chaque semaine pour les offices religieux, parfois en plusieurs services. Pour apporter un peu de clarté, il faut distinguer deux ensembles. D’une part, les courants protestants que sont le luthérianisme, le calvinisme réformé, l’anglicanisme, le baptisme ou le méthodisme sont apparus dès l’origine du protestantisme en Europe. Mais ils n’ont pas de réalité en tant que telle car ils se divisent eux-mêmes en denominations, expression étatsunienne qui désigne une Église ou un groupe d’Églises réunies sous une même appellation. Par exemple, le baptisme, le plus important des courants, est représenté par des Églises blanches ou afro-américaines, progressistes, fondamentalistes, évangéliques, soit vingt-six Églises distinctes et concurrentes. On peut ajouter que des groupes se situent à la marge du protestantisme car, issus de cette mouvance et même parfois la revendiquant, ils ne sont pas reconnus comme tels par les autres groupes, qui leur reprochent d’avoir innové. C’est le cas des mormons qui se réclament, depuis 1820, d’une nouvelle révélation venue de l’ancien prophète Moroni et de la découverte d’Écritures jugées authentiques, et qui se considèrent comme ayant rétabli l’Église primitive. Les Témoins de Jéhovah, pour leur part, remettent en cause la Trinité au profit d’un déisme strict : Jésus aurait préexisté avant sa venue sur Terre et aurait été créé par Dieu pour participer à son œuvre. Pour compliquer le tout, 44 % des Étatsuniens ont changé d’appartenance religieuse pendant leur vie !
7Plus généralement, une distinction est faite entre sect et cult. Le premier terme est un faux-ami puisqu’il désigne simplement un groupe qui a quitté une Église afin de créer une autre structure, d’où cette impression de prolifération aux États-Unis. Quant au second terme, il indique une rupture par une innovation qui éloigne bien davantage de la structure d’origine et introduit à son sujet une suspicion ; le mot prend alors un sens péjoratif.
8
Cette fragmentation est d’abord due à la nature du mouvement protestant. Comme on l’a vu, les mouvements de la Réformation du xvie siècle ont en effet prôné l’autonomie du croyant pour qui l’autorité n’émane que de la foi seule (sola fide) et de la lecture de la Bible (sola sciptura), qui est le seul guide en la matière. Les dirigeants n’ont donc qu’une place de conseil et un rôle dans l’administration du culte, sans exclusivisme ; et, à l’inverse de ce qui se passe au sein du catholicisme, le pouvoir ecclésiastique, qui pourrait éviter la dispersion, est désacralisé, toute autorité suprême – comme celle du pape – étant bannie. Cette nouvelle forme d’organisation religieuse conduit enfin à ne pas considérer le groupe comme un cadre immuable, intangible : sa légitimité peut donc être contestée à tout moment par tout un chacun, qui peut chercher sa voie au sein d’une autre structure ou construire son propre groupe. On a pu dire en forçant le trait qu’à chaque protestant correspond potentiellement une Église, ce qui était l’opinion du prélat catholique Louis-Gaston de Ségur qui voyait là une source d’erreur (voir le chapitre V). Mais dès l’origine, des organisations se constituent dans chaque courant, notamment en réaction à la multiplicité des initiatives et en lien avec les États.
- 3 John Locke, Lettre sur la tolérance [1689], Jean Le Clerc (trad.), Rotterdam, Fritsch et Böhm, 171 (...)9
Il faut ajouter, pour le cas qui nous intéresse, la situation dans l’Angleterre du xviie siècle. Après une tentative d’uniformisation religieuse autour de l’anglicanisme, qui atteint son paroxysme après la première révolution et le retour de la monarchie en 1661, les plus contestataires sont exclus et poursuivis. Parmi ces non-conformistes figurent des groupes qui veulent purifier l’Église d’Angleterre de ses derniers éléments catholiques et qui ont pour modèle le calvinisme presbytérien d’Écosse, d’où le nom qui leur sera donné plus tard de « puritains ». À leurs côtés, la Société religieuse des Amis, dont les adeptes sont bientôt affublés du surnom moqueur de « quakers » (qui signifie « trembleurs » en raison de leur ferveur), entend revenir encore davantage au christianisme primitif en rejetant tout clergé et en remplaçant l’autorité de la Bible par l’expérience sensible de Dieu, seul le Christ étant l’interprète de la Parole. En revanche, c’est peu après, dans un contexte de crainte du catholicisme au pouvoir avec les Stuarts qui conduit à la Glorieuse Révolution, que John Locke écrit sa Lettre sur la tolérance dans laquelle il encourage, pour apaiser les tensions autour de cette question, la coexistence de multiples expressions religieuses (surtout protestantes), distingue « ce qui regarde le gouvernement civil, de ce qui appartient à la religion » et affirme « l’absolue nécessité [...] de marquer les justes bornes qui séparent les droits de l’un et ceux de l’autre3 ». Il en exclut les athées, qui ne peuvent se prévaloir de valeurs sur lesquelles reposerait leur parole donnée, et les catholiques, qui sont soumis à l’autorité du pape. Voici ce qu’il écrit dès le début de sa lettre :
- 4 Ibid.
Monsieur,
Puisque vous jugez à propos de me demander quelle est mon opinion sur la tolérance que les différentes sectes des chrétiens doivent avoir les unes pour les autres, je vous répondrai franchement qu’elle est, à mon avis, le principal caractère de la véritable Église. Les uns ont beau se vanter de l’antiquité de leurs charges et de leurs titres, ou de la pompe de leur culte extérieur, les autres, de la réformation de leur discipline, et tous en général, de l’orthodoxie de leur foi (car chacun se croit orthodoxe) ; tout cela, dis-je, et mille autres avantages de cette nature, sont plutôt des preuves de l’envie que les hommes ont de dominer les uns sur les autres, que des marques de l’Église de Jésus-Christ. Quelques justes prétentions que l’on ait à toutes ces prérogatives, si l’on manque de charité, de douceur et de bienveillance pour le genre humain en général, même pour ceux qui ne sont pas chrétiens, à coup sûr, l’on est fort éloigné d’être chrétien soi-même4.
10
La même année, le Toleration Act est voté par le Parlement anglais : il exempte les « sujets protestants de Leurs Majestés séparés de l’Église d’Angleterre » de toute peine, en rejetant néanmoins par serment l’allégeance au pape.
11
Avant cette décision de circonstance, les « dissidents » subissent l’emprisonnement ou les exécutions, et les colonies d’Amérique leur ont offert depuis le début du siècle un refuge où ils ont pu créer de nouvelles paroisses ou communautés indépendantes, car les autorités anglicanes, sans doute en raison de leur éloignement, ont moins de prise sur le nouveau continent. On connaît l’épisode mythifié des Pères pèlerins qui débarquent du Mayflower, en 1620, trente-cinq dissidents dont certains concluent un pacte pour organiser la première colonie. L’année suivante, ceux-ci décrètent trois jours d’Action de grâce (Thanksgiving) afin de célébrer les premières récoltes en compagnie des Amérindiens, qui apportent des dindes. Dès 1682, le quaker converti William Penn pratique sur son territoire (la Pennsylvanie) la tolérance religieuse, ce qui donne à la contrée la réputation exagérée d’être la colonie des quakers, car y sont accueillis aussi, entre autres, les amish et les mennonites issus de l’anabaptisme. La constitution qui y est appliquée admet toutes les religions monothéistes compatibles avec la morale chrétienne, même les catholiques, du moins sous le gouvernorat de Penn, qui prend fin en 1692. De manière générale, enfin, les représentants locaux du pouvoir royal anglais ont également profité du dynamisme de ces nouvelles implantations religieuses, qui permettent d’occuper les territoires dans des espaces où ils sont peu présents.
12
De leur côté, ces protestants exigeants voient dans ces terres d’outre-Atlantique une nouvelle Jérusalem à bâtir qui s’oppose à l’Égypte de Pharaon représentée par l’Europe persécutrice. Ils entendent fonder des communautés saintes, chacune se gérant de manière autonome et indépendante, d’où le nom d’« Églises congréganistes » qui se disent inspirées par Dieu, tant dans la sphère politique que dans le domaine social. Bientôt, les treize colonies existantes font des choix différents : huit instaurent une Église d’État, quatre privilégient une religion et le Rhodes Island devient, après 1636 et sous l’influence des baptistes, la première entité au monde à pratiquer une entière liberté de choix religieux pour les individus et les Églises, qui sont considérées comme des associations volontaires totalement séparées de la sphère politique. Cette pluralité dès l’origine crée des dissensions et des controverses à tous les plans, mais à chaque crise, de nouvelles dénominations ou courants émergent. Au xviiie siècle, alors que les réalisations terrestres pourtant annoncées n’ont eu lieu que partiellement, qu’il se produit une déperdition naturelle de la ferveur des origines et qu’on assiste à une institutionnalisation des Églises ainsi qu’à l’arrivée massive de nouveaux groupes religieux européens, comme les frères moraves tchèques, le mouvement du Grand Réveil apparaît comme une réponse. En effet, ses missionnaires itinérants, comme le méthodiste George Whitefield, prônent une nouvelle réforme et un retour aux fondements des Évangiles, d’où le nom d’« évangélistes » qui leur est attribué. Les groupes baptistes, nés en Angleterre un siècle plus tôt, bénéficient alors de ce mouvement car ils proposent de ne baptiser que les adultes responsables, ce qui représente pour eux une seconde naissance. C’est aussi le cas du méthodisme, qui insiste sur l’expérience personnelle et dont le fondateur, John Wesley, propose une méthode de prière et d’étude pour que les nouveaux convertis arrivent à la perfection chrétienne.
13
Les autres phases de réveil accentuent chacune à son tour le pluralisme protestant étatsunien. Au xixe siècle, les guerres contre l’Espagne, la guerre de Sécession, les crises économiques vont de pair avec le développement des groupes évangéliques pour qui la conversion individuelle est primordiale. C’est aussi le temps de l’émergence de courants à la marge du protestantisme : mormons réunis par leur prophète Joseph Smith en 1830, adventistes qui, sous diverses appellations à partir de 1844, attendent la deuxième venue du Christ (advent), ou Témoins de Jéhovah constitués sous le nom d’Étudiants de la Bible vers 1870 par Charles Taze Russell, influencé par l’adventisme. L’essor de l’industrialisation et de l’urbanisation de la fin du siècle et du suivant provoque à son tour une nouvelle poussée : des groupes de toutes tendances prônent un retour aux éléments essentiels d’une foi qu’ils jugent dévoyée, pendant que le pentecôtisme, apparu en 1906, ajoute à la conversion personnelle la possibilité pour chacun de recevoir les dons du Saint-Esprit, comme les apôtres à la Pentecôte.
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On le voit, l’approche de la religion aux États-Unis est très différente de ce qu’elle est en France. La toujours plus grande diversité des sects et des cults constitue le résultat direct de la liberté d’organisation protestante, même si les divergences ont parfois conduit à de vives oppositions. Or, c’est parce qu’il a fallu gérer cette pluralité dans ce jeune pays que la neutralité religieuse s’est imposée dans le domaine politique.
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Le mouvement des Lumières au xviiie siècle, qui remet en question les rapports entre religion et politique, n’est pas antireligieux en Amérique ni d’ailleurs dans les pays germaniques et anglo-saxons d’Europe, à l’inverse de la France. Deux courants s’y développent de manière concomitante. Le mouvement du Grand Réveil a insisté sur le choix individuel au nom du common sens, le bon sens, dans l’esprit des communautés protestantes, tout en contestant les liens privilégiés entre certaines Églises et des États, un lien que les baptistes et les méthodistes n’admettent pas. De son côté, le déisme modéré qui anime de nombreuses personnalités jouant un rôle dans l’émancipation étatsunienne vis-à-vis de l’Angleterre conduit à privilégier un syncrétisme humaniste, un minimum de valeurs religieuses communes à tous les courants chrétiens. Comme il n’y a pas à « écraser l’infâme », comme le prônait Voltaire, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’Église dominante étouffant la liberté, mais qu’il faut composer avec des organisations diverses, très religieuses et influentes dans la société, c’est une voie moyenne qui est suivie. Thomas Jefferson a déjà fait voter en 1776 une Déclaration des droits de l’État de Virginie, dont il est l’élu, puis une loi sur l’institution de la liberté religieuse et enfin le désengagement financier de l’État fédéral en Virginie. En 1787, la Constitution des jeunes États-Unis exclut pour sa part tout critère religieux dans la désignation des agents publics (on ne leur demande aucune profession de foi religieuse, article 6). Mais il faut attendre le premier amendement à cette Constitution, rédigé en 1791 sous la direction du député de Virginie et futur président James Madison, pour que soit éliminée toute tentation d’établir une religion nationale :
C’est ce qui a fait écrire à Jefferson, devenu président, dans un courrier adressé en 1802 aux baptistes de Danbury, qu’un « mur de séparation » était désormais dressé entre les Églises et l’État :
- 5 Traduction de Jean-Pierre Lassalle, en ligne : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/election-p (...)
Le Congrès ne fera aucune loi accordant une préférence à une religion ou en interdisant le libre exercice, restreignant la liberté d’expression, la liberté de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement et d’adresser à l’État des pétitions pour obtenir réparation de torts subis5.
C’est ce qui a fait écrire à Jefferson, devenu président, dans un courrier adressé en 1802 aux baptistes de Danbury, qu’un « mur de séparation » était désormais dressé entre les Églises et l’État :
À Messieurs Nehemiah Dodge, Ephraim Robbins, et Stephen S. Nelson, membres du Conseil de la communauté baptiste de Danbury dans l’État du Connecticut.
Messieurs,
Vos sentiments dévoués d’estime et de faveur que vous avez la bonté de me témoigner, de la part de la communauté baptiste de Danbury, me procurent la plus grande satisfaction. Mes obligations imposent que je m’engage avec foi et zèle à la recherche des intérêts de mes électeurs, et leur conviction que je m’y emploie fidèlement est à la mesure de mon plaisir grandissant à m’en acquitter.
Je crois comme vous que la religion est une affaire intime entre l’homme et son Dieu, que l’homme n’a de comptes à rendre à nul autre pour sa foi ou sa pratique, et que le pouvoir législatif d’un gouvernement n’atteint que les actes, et non les opinions, et je rends un suprême hommage à l’ensemble du peuple américain pour cette loi statuant que leur corps législatif ne doit promulguer « aucune loi à l’endroit d’une institution religieuse, ni en interdire le libre exercice », érigeant ainsi un mur de séparation entre l’Église et l’État. Je souscris à l’expression de la volonté souveraine de la nation au nom d’obligations morales, et j’entends voir avec une sincère satisfaction l’évolution de ces opinions qui tendent à rendre à l’homme ses droits naturels, car je suis persuadé que ses droits naturels ne s’opposent point à ses obligations sociales.
- 6 Thomas Jefferson, 1er janvier 1802, Library of Congress, en ligne : www.loc.gov/loc/lcib/9806/danp (...)
Je vous transmets en retour des prières attentionnées afin que notre père et créateur vous protège et vous bénisse, et vous prie d’agréer Messieurs, ainsi que votre communauté religieuse, l’assurance de mes sentiments respectueux et estimés6.
- 7 Ce terme indique la séparation d’une Église et d’un État, notamment dans les pays anglo-saxons.
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Les Églises sont libres de s’organiser, mais sont privées de tout secours de l’État fédéral, ce qui les contraint au dynamisme pour recruter des membres et stimuler ensuite la générosité de ceux-ci. En revanche, cette disposition – qui rencontre très tôt l’opposition de nombreuses Églises (dont la catholique) – n’est pas appliquée immédiatement dans chaque État : le Massachusetts ne le fait qu’en 1833 et en bien des endroits elle n’est pas respectée, comme à New York où les catholiques n’ont longtemps pas eu accès aux emplois publics. Le quatorzième amendement de 1868, décidé pour protéger les droits des anciens esclaves, établit qu’« aucun État ne fera ou n’appliquera de lois qui restreindraient les privilèges ou les immunités des citoyens des États-Unis ». Ce n’est qu’en 1890 que l’exclusivisme mormon est aboli dans l’Utah et, en 1947, ce « désétablissement7 » est rendu effectif partout par une décision de la Cour suprême qui a dû rappeler que le financement de certaines Églises par des États était en contradiction avec la Constitution fédérale.
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L’État fédéral a été contraint cependant de composer avec le dynamisme religieux : plus de 80 % des Étatsuniens se réclament aujourd’hui d’une organisation religieuse et 47 % fréquentent au moins une fois par mois un lieu de culte. Tocqueville déjà, en 1835, dans le De la démocratie en Amérique, se disait frappé par l’aspect religieux singulier du pays :
- 8 Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835.
J’ai vu [...] l’esprit de religion et l’esprit de liberté [...] intimement unis l’un à l’autre [...]. Ainsi donc, en même temps que la loi permet au peuple américain de tout faire, la religion l’empêche de tout concevoir et lui défend de tout oser8.
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Un siècle plus tard, John Steinbeck dans À l’est d’Eden (1952) montre l’autorité morale des différents groupes religieux dans les rapports entre les êtres humains et ce qu’étaient, dans sa Californie du début du xxe siècle, les lieux de sociabilité qu’ils proposaient pour cela : églises, presbytères, sacristies ou sièges de ligues morales. L’État s’est donc paré peu à peu, au gré des crises, d’une aura religieuse commune aux multiples dénominations, sans en privilégier aucune. La Déclaration d’indépendance de 1776 fonde ainsi tout droit collectif et individuel sur « les lois de la Nature et du Dieu de la Nature », mais la Constitution ne fait aucune mention d’un Être suprême et les premières devises officielles sont tirées de l’Antiquité. En 1789, le tout nouveau président George Washington décrète pourtant au nom de son gouvernement :
Considérant que c’est le devoir de toutes les Nations de reconnaître la providence de Dieu Tout-Puissant, d’obéir à sa volonté, d’être reconnaissantes pour ses bienfaits, et humblement implorer sa protection et sa faveur, et tandis que les deux Chambres du Congrès m’ont, par leur Comité mixte, demandé de recommander au Peuple des États-Unis qu’un jour public d’Action de grâce [thanksgiving] et de prières soit observé en reconnaissance aux nombreux signes de faveur de Dieu Tout-Puissant, particulièrement en ayant donné au Peuple les moyens d’établir pacifiquement une forme de gouvernement pour sa sûreté et son bonheur.
- 9 George Washington, « Proclamation de Thanksgiving », 3 octobre 1789, notice « Thanksgiving » de Wi (...)
Maintenant donc, je recommande et assigne que le premier jeudi après le 26e jour de novembre soit consacré par le Peuple de ces États au service du grand et glorieux Être, qui est l’Auteur bienfaisant de tout ce qu’il y a eu, qu’il y a et qu’il y aura de bon9.
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Ce n’est qu’en 1864 que la devise « In God we trust » est apposée sur les pièces de deux cents, sous la pression des évangéliques pendant la guerre de Sécession. Mais c’est surtout en opposition à l’athéisme d’État de l’URSS, pendant la guerre froide, que cette devise devient officielle et que l’habitude est prise de jurer « sous le regard de Dieu » dans le serment au drapeau, pour les soldats, les écoliers et le président. On note cependant que ce dernier n’est pas contraint de prêter serment sur la Bible – ce que n’ont fait, par exemple, ni Théodore Roosevelt ni John Quincy Adams (qui a choisi, en 1825, un livre de droit contenant la Constitution) – et qu’il peut déclarer « affirmer », et non « jurer », solennellement d’assurer sa charge et de défendre la Constitution des États-Unis – comme l’ont voulu Franklin Pierce en 1853 et Herbert Hoover en 1929. D’ailleurs, il a été admis que des élus musulmans peuvent prêter serment sur le Coran, le premier cas étant intervenu en 2006 avec un député du Minnesota qui l’a fait sur un exemplaire ayant appartenu à Jefferson.
- 10 Cité par Robert N. Bellah, « La religion civile en Amérique », Archives de sciences sociales des r (...)
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En réalité s’applique ce que l’on nomme la « religion civile », un système qui, aux États-Unis, vise à unifier la nation en la confortant, quelles que soient les options religieuses, dans son rôle mythifié de modèle pour le monde, guidée par un Dieu indéfini, et dans le respect de valeurs morales communes. Ces idées se retrouvent dans la symbolique et les devises présentes sur le billet de un dollar, dont le département du Trésor a éclairé le sens en 1935 : sous l’œil de la providence divine (Annuit cœptis, « Il se préoccupe de nos réalisations ») et des treize étoiles qui forment une étoile de David (image des enfants d’Israël sur la Terre promise), la devise Novus ordo seclorum (« Nouvel ordre des siècles ») signale qu’il s’agit d’un modèle pour le monde entier. Mais le sens de ce principe a été illustré ainsi par le président Dwight Eisenhower, dont les parents mennonites étaient devenus Témoins de Jéhovah : « Notre politique n’aurait aucun sens si elle n’était pas fondée sur une foi religieuse profondément vécue, et peu m’importe laquelle10. »
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Le dynamisme de constitution d’Églises aux États-Unis se poursuit aussi après les années 1950, en dehors de la sphère proprement chrétienne. Pour évoquer deux cas très différents, on constate que la constitution de l’Église de scientologie par l’auteur de science-fiction Lafayette Ron Hubbard dans le New Jersey (1952) comme celle de l’Association internationale pour la conscience de Krishna à New York (1966) datent de cette période. Dans le système étatsunien, toutes deux ont été libres de s’organiser, ce qui n’exclut pas qu’en cas de trouble à l’ordre public l’une ou l’autre des Églises puisse être poursuivie. Cette diversité et cette tolérance n’empêchent pas l’expression d’une certaine critique sociale étatsunienne à l’égard de groupes jugés néfastes. Dans le film Un monde parfait de Clint Eastwood (1993), le personnage joué par Kevin Costner se montre choqué par les pratiques des Témoins de Jéhovah dont fait partie la mère de l’enfant qu’il a enlevé, comme le refus de fêter les anniversaires. Enfin, « Un coup de pied aux cultes » (« The joy of sect ») est un épisode de la série télévisée Les Simpsons qui, en 1998, dénonce l’absurdité et la dangerosité d’un groupe nommé « Mouvementarien » dans lequel on reconnaît pêle-mêle des éléments de la Scientologie, des Témoins de Jéhovah et de soucoupistes, entre autres.
*
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La multiplication des sects est donc à l’origine de la laïcité étatsunienne comme de l’imprégnation religieuse de la société. Mais l’emploi de ce mot anglo-saxon a introduit en France une confusion supplémentaire quant à sa signification. C’est ce qui a conduit les journalistes hexagonaux à le reprendre sans précaution, comme lorsque leurs confrères britanniques ont qualifié ainsi, à partir de 2002, le groupe terroriste musulman nigérian Boko Haram et que les journaux se sont emparés de l’appellation.
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C’est surtout la diversité dans le protestantisme qui a conduit le sociologue allemand Max Weber, de famille protestante, à proposer une approche scientifique de la secte qui a été complétée par son élève et théologien protestant Ernst Troeltsch. En menant une étude comparative des religions et de leur possible influence sur le développement économique, Weber a établi au début du xxe siècle une typologie des groupes selon leur mode d’autorité, la façon dont ils permettent aux fidèles d’accéder au salut, le rôle de ceux-ci et leur rapport à la société. Pour ce faire, il a défini deux idéaux-types strictement opposés, ce qui lui permet de classer chacun des groupes par rapport à leur proximité avec ces idéaux-types. Ainsi est défini un idéal-type dénommé « Église », dans laquelle naissent les fidèles, où interviennent des prêtres chargés des rites et des dogmes, intermédiaires nécessaires entre les hommes et le divin, où sont admis les « tièdes », un groupe qui est dans une relation de compromis avec le monde. À l’inverse, les adeptes de la « secte » sont des convertis qui partagent entre eux la source de l’autorité, assurent leur salut par une vie exigeante et fervente et sont en tension avec les valeurs dominantes. Il est entendu qu’une « secte » qui s’institutionnalise entreprend sa marche vers le type « Église » et, comme on l’a vu pour les États-Unis, s’expose à voir naître en réaction de nouveaux groupes « sectes ». Cette typologie est en fait elle aussi source de malentendu lorsqu’elle n’est pas comprise. C’est la fameuse « définition scientifique » qui est parfois donnée dans les médias pour un mouvement qualifié de « secte » et que l’on veut accuser en y voyant un groupe fermé, fervent, antisocial et donc potentiellement dangereux, ce qui n’est pas le propos de Weber et Troeltsch. Décidément, entre la France et les mondes anglo-saxons ou germaniques, ce sont deux perceptions des religions qui s’opposent.
BIBLIOGRAPHIE
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Cottret Bernard, The Huguenots in England: Immigration and Settlement c. 1550-1700, Cambridge, Cambridge University Press, 1991.
Fath Sébastien, Dieu bénisse l’Amérique : la religion de la Maison Blanche, Paris, Éditions du Seuil, 2004.
Finke Roger & Stark Rodney, The Churching of America, 1776-1990: Winners ans Losers in our Religious Economy, New Brunswick, Rutgers University Press, 1997.
Froidevaux-Metterie Camille, Politique et religion aux États-Unis, Paris, La Découverte, « Repères », 2009.
Hervieu-Léger Danièle, « Prolifération américaine, sécheresse française », dans Françoise Champion & Martine Cohen (dir.), Sectes et démocratie, Paris, Éditions du Seuil, 1999.
Lacorne Denis, De la religion en Amérique : essai d’histoire politique, Paris, Gallimard, « Folio Essais », 2012.
Picton Hervé, Histoire de l’Église d’Angleterre : de la Réforme à nos jours, Paris, Ellipses, 2006.
Revue française d’études américaines, dossier collectif « Le fait religieux aux États-Unis : approches culturelles et cultuelles », nº 95, février 2003.
Richet Isabelle, La Religion aux États-Unis, Paris, Presses universitaires de France, « Que sais-je ? », 2001.
NOTES1 En ligne : www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-pourquoi/pourquoi-y-a-t-il-autant-de-sectes-aux-etats-unis_1779373.html (juin 2018).2 Voltaire, Lettres philosophiques, 1734, lettre v.3 John Locke, Lettre sur la tolérance [1689], Jean Le Clerc (trad.), Rotterdam, Fritsch et Böhm, 1710.4 Ibid.5 Traduction de Jean-Pierre Lassalle, en ligne : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/election-presidentielle-americaine-2008/constitution-americaine.shtml (juin 2018).6 Thomas Jefferson, 1er janvier 1802, Library of Congress, en ligne : www.loc.gov/loc/lcib/9806/danpre.html (juin 2018), traduction de Dominique Chamard.7 Ce terme indique la séparation d’une Église et d’un État, notamment dans les pays anglo-saxons.8 Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835.9 George Washington, « Proclamation de Thanksgiving », 3 octobre 1789, notice « Thanksgiving » de Wikipédia, en ligne : https://fr.wikipedia.org/wiki/Thanksgiving_(États-Unis) (juin 2018). Il n’y a pas d’information concernant le traducteur de ce discours.10 Cité par Robert N. Bellah, « La religion civile en Amérique », Archives de sciences sociales des religions, vol. 18, nº 35, 1973, p. 9.
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