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HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons

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HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons   Empty HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons

Message  Mikaël Malik Dim 29 Jan 2023, 17:09

 HIRAM ABIFF, le grand maître maçon, un (christ ) attendu par Russel et les francs maçons


Dans une entrevue avec le JAMESTOWN EVENING Journal du 6 août 1910, Charles Taze Russell disait qu’après avoir rejeté le christianisme: « Je m’agenouillai et j’adorai un Dieu inconnu, disant; Grand Créateur qui m’a fait, je m’incline devant vous… Mon âme trouva repos… Ceci me poussa à rechercher une révélation divine. » Il est devenu intrigué avec des idées religieuses qui demande de l’imagination et une croyance dans les mystères et les connaissances cachées.


Durant le jeune âge de Russell, il y avait un groupe qui répondait justement aux types de connaissances religieuses que Russell recherchait. C’était le temple maçonnique situé près du magasin de son père et il y en avait un autre à 8 coins de rues plus loin
Quelques presbytériens avec lequel Charles Taze Russell grandit ont pris un rôle actif dans la franc-maçonnerie. À noter, qu’un ministre presbytériens, James Anderson, fût responsable pour la création de la franc-maçonnerie moderne.
Dans la tour de garde du 15 juin 1895, Russell répondit à une lettre d’un lecteur au sujet des sociétés secrètes. Réponses: « Dans notre jugement, la majorité des sociétés secrètes sont seulement bénéfiques et n’ont pas de plans contraires au bien-être public générale. Les rites et cérémonies secrètes sont seulement des jeux d’enfants occupant le temps et l’attention des personnes qui n’ont pas de plus grands buts que ceux qui appartiennent à cette vie présente ».

Les sermons de Russell démontraient une connaissance approfondie et surprenante de la franc-maçonnerie. En considérant son sermon: « Le Désir de toutes nations » donné devant 3500 personnes, Russell prêcha: « Le Grand Messie… a depuis longtemps été attendu… Les juifs l’attendent depuis 3500 ans… Les francs-maçons attendent depuis 2500 ans pour le même personnage glorieux, dans la personne d’HIRAM ABIFF, le grand maître maçon, qui par sa mort, glorification, et venue future sont continuellement déclarés devant eux par les lettres sur leurs tablettes de pierre. 

Il est mort d’une mort violente disent-t-ils à cause de sa loyauté aux secrets divins. Il doit réapparaître dans le but de compléter le grand temple (temple de Salomon) afin qu’il accomplisse le grand service pour Israël. Ils disent que sa présence doit être attendue pour bientôt. « Les francs-maçons aussi attendent le même personnage glorieux et dans leurs traditions, ils l’identifient à HIRAM ABIFF, le grand maître maçon, ce même grand Messie, Michel, l’Archange, Melchisédek, prêtre aussi bien que Roi, que nous identifions comme l’homme Jésus-Christ. »

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Message  Mikaël Malik Dim 29 Jan 2023, 17:10

Loge


Qui est Hiram ?


Voici un extrait du livre de Jean Pierre Bayard "Grande enyclopédie maçonnique des Symboles, Editions Cêtre 2000".

Cet article à la mérite d'être exhaustif en la matière, le voici à la demande de plusieurs Internautes et de notre sœur Esther.

HIRAM

Le nom d’Hiram figure à plusieurs reprises dans la Bible. Il est roi de Tyr, ami de Salomon (I Chroniques I, 52-54), auquel il expédie les bois du Liban et il lui adresse un ouvrier hautement qualifié, un autre Hiram « le fils d’une veuve de la tribu de Nephtali, (une tribu d’Israël), et d’un père tyrien qui travaillait l’airain » (1 Rois VII, 13-14). Il y a également Adoniram chef des corvées, qui devient le successeur d’Hiram au 4e degré du REAA. On trouve encore Hiram-Abi ou Huram Abi ou Hiram Abiff « Hiram mon maître » qui apparaît en 1723 dans le Livre des Constitutions et correspond à la maçonnerie adonhiramite des Anglais ; ou encore Adon Hiram « Seigneur Hiram », Adoni étant un terme d’excellence. Quelques commentateurs veulent voir en l’artisan Hiram le fils du roi de Tyr, ce qui paraît invraisemblable car le roi aurait annoncé cette filiation à Salomon. Originaire de Tyr la phénicienne, on y ressent l’influence de Melkart : Hiram pratique-t-il une religion différente de celle de Salomon ? Celle de son père ou celle de sa mère ? Par « Adon-Hiram » on peut aussi comprendre « l’homme qui a dépassé la mort », ce qui présagerait le thème « Mort et résurrection ».

La légende maçonnique en fait l’architecte, chef de la constriction du Temple de Salomon et lui donne les pouvoirs les plus étendus, alors que pour la Bible il est principalement un fondeur d’élite. D’après Genèse IV, 18-24 ; 1 Rois VII, 14), le patriarche Lamech - ou son fils Tubal aussi nommé Tubalcaïn - serait l’ancêtre de tous les forgerons en cuivre et quelques versions maçonniques l’évoque à la place d’Hiram ; on laisse à celui-ci le bénéfice d’avoir fondu les colonnes J et B et la Mer d’airain. Ce forgeron qui travaille les métaux fait songer à Vulcain, le dieu du feu, un être boiteux qui vit dans le monde souterrain et comme tel il est évoqué dans les rituels des Compagnons Forgerons. Dans II Chroniques (II,13-14) Hiram travaille non seulement l’airain , mais tous les métaux, ce qui peut conduire à sa fonction de maître d’œuvre ; il n’est pas uniquement un alchimiste pratiquant la fusion des métaux, mais sur son énorme chantier il doit encore associer des volontés différentes : Sa réussite est incomplète puisque nous assistons à la révolte des « trois mauvais compagnons ».

Le mythe d’Hiram a été très souvent abordé et a conduit à de nombreuses interprétations. Maître Jacques et le Père Soubise travaillent sous sa direction à Jérusalem. La mort d’Hiram apparaît en 1730 dans La Maçonnerie disséquée de Samuel Pritchard. Rompant avec la stricte Maçonnerie de métier et tout en s’appuyant sur les faibles traces des textes sacrés, une magnifique légende a été créée plaçant la mort d’Hiram sur un plan initiatique, ayant pour thème la mort et la résurrection. Influence de la mort du Christ ? Ou de celles d’Osiris, de Maître Jacques, provenant du complexe d’Œdipe ? Nous n’avons aucun document sur l’origine du récit mais cet homme instruit meurt injustement sous l’effet d’une violence aveugle.

N’est-ce pas un sacrifice permettant à l’architecte de devenir le « Maître éternel » ? Les trois mauvais compagnons qui ne bénéficient pas du mot du Maître, sont la cause inconsciente de sa résurrection : « Le Maître est retrouvé et il reparaît plus radieux que jamais ». On songe à la mort annuelle du roi, ce qui permet la renaissance de la végétation, la fertilité du pays : Frazer a développé les aspects de ce mythe. On évoque peu en cette fin des travaux un « sacrifice de fondation » où un être était sacrifié pour assurer la stabilité de l’édifice, ni celui du maître architecte qu’on tue afin qu’il ne puisse communiquer les secrets de sa construction. Nous sommes à l’achèvement d’un temple dont les plans ont été établis par Dieu et où tout est sacré : Nous nous élevons vers des valeurs spirituelles.

Cependant cet édifice est-il absolument pur ? Sacré il ne peut être construit que par une main-d’œuvre « libre et de bonnes mœurs » instruite dans la religion juive. Or le peuple d’Israël jusqu’ici nomade ne sait pas réaliser de tels travaux, il a recours à des ouvriers compétents venus de différentes régions mais qui adorent un autre Dieu : Ces ouvriers immigrés, avec un chef Hiram lui-même étranger par son père, peuvent-ils construire valablement pour un Dieu qui leur est extérieur ? Le sang d’Hiram peut être un sacrifice qui remédie au sacrilège : Est-il le bouc émissaire ? Jésus est frappé à mort à cause de nos péchés. Ainsi nous sommes les véritables responsables de ces drames.

Cette légende a pu être connue des constructeurs médiévaux, mais nous n’en avons aucune preuve. Dans la légende des Quatre fils d’Aymon, Renaud de Montauban est tué car ce compagnon trop fort, trop parfait, trop travailleur, risque d’apporter un préjudice à leur profession. En 1723, les Constitutions d’Anderson ne mentionnent pas la mort d’Hiram ; l’édition de 1738 paraît l’évoquer avec ce vague troisième degré établi à Londres en 1726, mais en effet c’est dans le manuscrit Graham de 1726 que l’on trouve la mention du cadavre relevé. Le rituel des « Trois Coups Distincts » évoque une cérémonie semblable qui aurait été pratiquée par les loges des Ancients, donc vraisemblablement avant 1717. En réalité ce n’est qu’en 1730 que la mention du meurtre d’Hiram apparaît dans Masonry Dissected de Prichard. Les êtres qui apportent l’amour meurent sous la violence, comme Abel, Osiris, Maître Jacques, mais aussi comme Gandhi et principalement Jésus.

Il peut paraître qu’Hiram n’a pu ou n’a su transmettre sa connaissance et qu’ainsi une quête doit débuter pour rechercher tout indice sur la Parole qui semble perdue. Tout risque de disparaître avec cette mort. Il est cependant dit « que le maître est retrouvé entre l’équerre et le compas et il parait plus radieux que jamais » ; il n’a aucune apparence de souffrance ou de regret mais exprime l’image du repos, après le travail bien accompli. On donne des nombres bien symboliques à la tombe de l’architecte : Trois pieds de large, cinq de profondeur et sept de long. A la tête du tombeau est placée une branche d’acacia et une équerre ouverte à 90° sur l’occident ; le compas placé aux pieds est également ouvert vers l’occident.

Avec la mort d’Hiram, la franc-maçonnerie, plongée dans le deuil, revêt son temple de tentures noires. Le Vénérable descendu de son trône et ses deux surveillants jouent les rôles des trois félons », « trois mauvais compagnons » qui cependant appartiennent à l’ordre en recevant deux investitures. Les trois mauvais compagnons prennent les noms d’Ignorance, Fanatisme et Ambition, ou Jubelas (à la porte du Sud), Jubelos (à celle de l’Ouest), Jubelum (à la porte de l’Est) ; d’après Gérard de Nerval ce sont Olem, Sterkin, Hoterfut. Leurs noms varient selon les rites ; on trouve Jubela, Jubelo et Jubelum ; Giblon, Giblas et Giblos ; Abiram, Romvel et Hobden ; Starke, Sterkin et Oterfut… Ceux-ci expriment des vices caractéristiques : Ils n’ont pu s’intégrer dans l’esprit de la recherche et ils se révoltent contre leur Maître qui subit un échec dans sa maîtrise. Etrangement ces meurtriers sont représentés par les trois premiers officiers de la loge.

D’après le document Latonia cahier 12. (Maçonnerie des Hommes, Kloss XXXIV – 2p.107-127), intitulé Histoire des trois Elus Irlandais, il semblerait que les trois meurtriers ainsi désignés aient donné naissance à un système de trois grades. Il faut qu’il y ait un crime rituel pour qu’Hiram accède à sa véritable dimension. Les trois mauvais compagnons abattent leur maître avec trois nobles instruments : La règle qui l’atteint au bras droit, l’équerre qui le touche au cœur ou à l’épaule gauche, le maillet qui l’assomme, ce coup étant porté à la tête. Enterré furtivement par ses meurtriers, le corps étant bien orienté avec les pieds à l’Est, il n’est découvert que grâce au rameau d’acacia.

Connaître l’acacia indique que l’on est initié aux mystères du 3e degré.

Comme le suggère Michel Saint-Gall la mort d’Hiram paraphrase la mort du Christ qui elle-même apparaît selon les plus antiques civilisations dans le trépas d’un dieu. Celui qui est exalté au 3° degré du REAA devient Hiram et il est couché dans un cercueil, les pieds à l’Orient, la tête à l’Occident, comme le défunt entre dans l’église catholique.

Hiram, symbole de la connaissance toujours renaissante, par sa mort rituelle devient le prototype de l’initié alors que sans ce drame affreux il ne serait resté qu’un ouvrier habile qui aurait eu 170 000 ouvriers sous ses ordres. Mais ce grand architecte serait mort comme un simple mortel, à qui on aurait peut être rendu des honneurs éphémères, alors que maintenant il revit dans chaque nouvel initié…

On établi une correspondance entre les morts d’Hiram et d’Osiris, plus particulièrement au RER (Régime Ecossais Rectifié), alors qu’au rite Emulation on ressent une influence Compagnonnique bien que cette légende ne semble y apparaître que tardivement. Cependant aux 4°, 5° et 12° degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté (Maître secret, Maître Parfait, Grand Maître Architecte) on lui construit un mausolée et on s’interroge, non plus sur sa renaissance, mais sur le fait de la perte de la Parole et l’inachèvement du Temple dont les plans paraissent égarés. Ce sacrifice crée une rupture dans le ternaire Salomon, Hiram de Tyr et Hiram Abi : Il faut être trois pour ouvrir le coffre, pour former le triangle mystérieux, pour posséder le Mot qui paraît être perdu puisque la parole ne circule plus. Nous voici dans les ténèbres. Pour retrouver l’éclat premier il est nécessaire de reconstituer ce ternaire : le récipiendaire se substitue à Hiram Abi, subit le sacrifice mythique, connaît l’acacia signe d’immortalité et le mot « substitué » qui lui permet d’entreprendre la quête de la Parole hélas ! perdue.

Grâce au mythe, Hiram devient l’homme parfait, l’ouvrier modèle et il prend la stature du grand initié, du Maître dont la mort alimente les premières légendes des Hauts Grades. Au 6e degré (Secrétaire Intime), Joaben en apaisant la querelle entre Salomon et Hiram de Tyr, permet l’établissement d’une nouvelle alliance mais ne remplace cependant pas le Maître architecte. Dans la 9° arche Guibulum (Grand Elu Parfait et Sublime Maçon 14° degré) en retournant la Pierre d’Agate, atteint le Centre spirituel connu par Hiram.

Les Liens vers plus de 50 Planches sur ce sujet, sont au sommaire du Recueil R156[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons   Empty Re: HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons

Message  Mikaël Malik Dim 29 Jan 2023, 17:11

La mort d'Hiram : le mythe fondateur de la franc-maçonnerie

Toute association humaine a besoin d'un mythe fondateur pour se développer comme l'a brillamment démontré le penseur roumain Mircea Eliade. Le mythe fondateur de la franc-maçonnerie est l'assassinat d'Hiram par trois mauvais compagnons. Hiram Abi est brièvement mentionné dans la Bible au premier « livre des rois » : Le roi Salomon fit venir de Tyr Hiram qui travaillait sur l'airain. Hiram était rempli de sagesse, d'intelligence et de savoir. Il arriva auprès du roi Salomon et il exécuta tous ses ouvrages. (I Rois, VII, 13-14).

La base biblique est, on le voit, très succincte. Les rituels maçonniques ont considérablement développé le texte initial en créant la légende de l'assassinat d'Hiram. L'une des versions les plus anciennes de ce récit apparaît dans L'ordre des francs-maçons trahi et leur secret révélé (1744) : Adoniram, Adoram ou Hiram, à qui Salomon avait donné l'intendance des travaux de son Temple, avoit un si grand nombre d'Ouvriers à payer qu'il ne peut les connaitre tous ; il convint avec chacun d'eux de Mots, de Signes et d'Attouchements différents, pour les distinguer...

La toute première édition de la légende d'Hiram se trouvait dans Masonry dissected (1730) de Samuel Pritchard. Mais la plus belle version de la légende d'Hiram reste celle qu'écrivit Gérard de Nerval en 1850 dans son Voyage en orient. Nerval a donné à la franc-maçonnerie francophone l'un de ses plus beaux textes. Sans dévoiler la cérémonie de l'exaltation à la maîtrise, il est permis de signaler que l'assassinat d'Hiram en constitue le principal élément. Nerval a su transcrire avec un réel talent tout ce qui caractérise l'humanité : amour, passion, fanatisme, envie, jalousie, amour propre, orgueil et lâcheté. Ce condensé des sentiments humains constitue la trame du récit nervalien mais aussi le mythe fondateur de la franc-maçonnerie. La franc-maçonnerie révèle, par le mythe d'Hiram, qu'elle souhaite rassembler les êtres humains quelles que soient leurs forces et leurs faiblesses. Par la méditation et la remise en cause perpétuelle, elle apprend aux Hommes à dominer leur nature.

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Hiram reçu dans la franc-maçonnerie. Bijou en or et émail. Angleterre, vers 1780. Voyage en Orient. Histoire de la Reine du matin et de Soliman, Prince des Génies. XII. Macbénach.

(...) Le temps était bas, et le soleil, en pâlissant, avait vu la nuit sur la terre. Au bruit des manteaux sonnant l'appel sur les timbres d'airain, Adoniram, s'arrachant à ses pensées, traversa la foule des ouvriers rassemblés ; et pour présider à la paye il pénétra dans le temple, dont il entrouvrit la porte orientale, se plaçant lui-même au pied de la colonne Jakin. Des torches allumées sous le péristyle pétillaient en recevant quelques gouttes d'une pluie tiède, aux caresses de laquelle les ouvriers haletants offraient gaiement leur poitrine. La foule était nombreuse ; et Adoniram, outre les comptables, avait à sa disposition des distributeurs préposés aux divers ordres. La séparation des trois degrés hiérarchiques s'opérait par la vertu d'un mot d'ordre qui remplaçait, en cette circonstance, les signes manuels dont l'échange aurait pris trop de temps. Puis le salaire était livré sur l'énoncé du mot de passe. Le mot d'ordre des apprentis avait été précédemment JAKIN, nom d'une des colonnes de bronze ; le mot d'ordre des autres compagnons, BOOZ, nom de l'autre pilier ; le mot des maîtres JÉOVAH.

Classés par catégories et rangés à la file, les ouvriers se présentaient aux comptoirs, devant les intendants, présidés par Adoniram qui leur touchait la main, et à l'oreille de qui ils disaient un mot à voix basse. Pour ce dernier jour, le mot de passe avait été changé. L'apprenti disait TUBALKAÏN ; le compagnon, SCHIBBOLETH ; et le maître, GIBLIM. Peu à peu la foule s'éclaircit, l'enceinte devint déserte, et les derniers solliciteurs s'étant retirés, l'on reconnut que tout le monde ne s'était pas présenté, car il restait encore de l'argent dans la caisse. « Demain, dit Adoniram, vous ferez des appels afin de savoir s'il y a des ouvriers malades, ou si la mort en a visité quelques-uns ».

Dès que chacun fut éloigné, Adoniram vigilant et zélé jusqu'au dernier jour, prit, suivant sa coutume, une lampe pour aller faire la ronde dans les ateliers déserts et dans les divers quartiers du temple, afin de s'assurer de l'exécution de ses ordres et de l'extinction des feux. Ses pas résonnaient tristement sur les dalles : une fois encore il contempla ses oeuvres, et s'arrêta longtemps devant un groupe de chérubins ailés, dernier travail du jeune Benoni. « Cher enfant ! » murmura-t-il avec un soupir. Ce pèlerinage accompli, Adoniram se retrouva dans la grande salle du temple. Les ténèbres épaissies autour de sa lampe se déroulaient en volutes rougeâtres, marquant les hautes nervures des voûtes, et les parois de la salle, d'où l'on sortait par trois portes regardant le septentrion, le couchant et l'orient.

La première, celle du nord, était réservée au peuple ; la seconde livrait passage au roi et à ses guerriers ; la porte de l'Orient était celle des lévites ; les colonnes d'airain, Jakin et Booz, se distinguaient à l'extérieur de la troisième. Avant de sortir par la porte de l'occident, la plus rapprochée de lui, Adoniram jeta la vue sur le fond ténébreux de la salle, et son imagination frappée des statues nombreuses qu'il venait de contempler évoque dans les ombres le fantôme de Tubal-Kaïn. Son oeil fixe essaya de percer les ténèbres ; mais la chimère grandit en s'effaçant, atteignit les combles du temple et s'évanouit dans les profondeurs des murs, comme l'ombre portée d'un homme éclairé par un flambeau qui s'éloigne. Un cri plaintif sembla résonner sous les voûtes.

Alors Adoniram se détourna s'apprêtant à sortir. Soudain une forme humaine se détacha du pilastre, et d'un ton farouche lui dit : « Si tu veux sortir, livre-moi le mot de passe des maîtres ». Adoniram était sans armes ; objet du respect de tous, habitué à commander d'un signe, il ne songeait pas même à défendre sa personne sacrée. « Malheureux ! répond-il en reconnaissant le compagnon Méthousaël, éloigne-toi ! Tu seras reçu parmi les maîtres quand la trahison et le crime seront honorés ! Fuis avec tes complices avant que la justice de Soliman atteigne vos têtes ».

Méthousaël l'entend, et lève d'un bras vigoureux son marteau, qui retombe avec fracas sur le crâne d'Adoniram. L'artiste chancelle étourdi, par un mouvement instinctif, il cherche une issue à la seconde porte, celle du Septentrion. Là se trouvait le Syrien Phanor, qui lui dit : « Si tu veux sortir, livre-moi le mot de passe des maîtres !- Tu n'as pas sept années de campagne ! répliqua d'une voix éteinte Adonirm ; - Le mot de passe ! - Jamais ! »
Phanor, le maçon, lui enfonça son ciseau dans le flanc ; mais il ne put redoubler, car l'architecte du temple, réveillé par la douleur, vola comme un trait jusqu'à la porte d'Orient, pour échapper à ses assassins. C'est là qu'Amrou le Phénicien, compagnon parmi les charpentiers, l'attendait pour lui crier à son tour : « Si tu veux passer, livre-moi le mot de passe des maîtres. - Ce n'est pas ainsi que je l'ai gagné, articula avec peine Adoniram épuisé ; demande-le à celui qui t'envoie ».

Comme il s'efforçait de s'ouvrir un passage, Amrou lui plongea la pointe de son compas dans le cœur. C'est en ce moment que l'orage éclata, signalé par un grand coup de tonnerre. Adoniram était gisant sur le pavé, et son corps couvrait trois dalles. A ses pieds s'étaient réunis les meurtriers, se tenant par la main. « Cet homme était grand, murmura Phanor. -Il n'occupera pas dans la tombe un plus vaste espace que toi, dit Amrou. - Que son sang retombe sur Soliman Ben-Daoud ! - Gémissons sur nous-mêmes, répliqua Méthousaël, nous possédons le secret du roi. Anéantissons la preuve du meurtre ; la pluie tombe ; la nuit est sans clarté ; Éblis nous protège. Entraînons ces restes loin de la ville, et confions-les à la terre ».

Ils enveloppèrent donc le corps dans un long tablier de peau blanche, et, le soulevant dans leurs bras, ils descendirent sans bruit au bord du Cédron, se dirigeant vers un tertre solitaire situé au-delà du chemin de Béthanie. Comme ils y arrivaient, troublés et le frisson dans le cœur, ils se virent tout à coup en présence d'une escorte de cavaliers. Le crime est craintif, ils s'arrêtèrent ; les gens qui fuient sont timides...et c'est alors que la reine de Saba passa en silence devant des assassins épouvantés qui traînaient les restes de son époux Adoniram. Ceux-ci allèrent plus loin et creusèrent un trou dans la terre qui recouvrit le corps de l'artiste. Après quoi Méthousaël, arrachant une jeune tige d'acacia, la planta dans le sol fraîchement labouré sous lequel reposait la victime.

Pendant ce temps-là, Balkis fuyait à travers les vallées ; la foudre déchirait les cieux, et Soliman dormait. Sa plaie était plus cruelle, car il devait se réveiller. (...) Le bruit du meurtre d'Adoniram s'étant répandu, le peuple soulevé demanda justice, et le roi ordonna que neuf maîtres justifiassent de la mort de l'artiste, en retrouvant son corps. Il s'était passé dix-sept jours : les perquisitions aux alentours du temple avaient été stériles, et les maîtres parcouraient en vain les campagnes. L'un d'eux, accablé par la chaleur, ayant voulu, pour gravir plus aisément, s'accrocher à un rameau d'acacia d'où venait de s'envoler un oiseau brillant et inconnu, fut surpris de s'apercevoir que l'arbuste entier cédait sous sa main, et ne tenait point à la terre. Elle était récemment fouillée, et le maître étonné appela ses compagnons. Aussitôt les neuf creusèrent avec leurs ongles et constatèrent la forme d'une fosse. Alors l'un d'eux dit à ses frères : « Les coupables sont peut-être des félons qui auront voulu arracher à Adoniram le mot de passe des maîtres. De crainte qu'ils n'y soient parvenus, ne serait-il pas prudent de le changer? - Quel mot adopterons-nous ? Objecta un autre. - Si nous retrouvons là notre maître, repartit un troisième, la première parole qui sera prononcée par l'un de nous servira de mot de passe ; elle éternisera le souvenir de crime et du serment que nous faisons ici de le venger, nous et nos enfants, sur ses meurtriers, et leur postérité la plus reculée ».

Le serment fut juré ; leurs mains s'unirent sur la fosse, et ils se reprirent à fouiller avec ardeur. Le cadavre ayant été reconnu, un des maîtres le prit par un doigt, et la peau lui resta à la main ; il en fut de même pour un second ; un troisième le saisit par le poignet de la manière dont les maîtres en usent envers le compagnon, et la peau se sépara encore ; sur quoi il s'écria : MAKBÉNACH, qui signifie : LA CHAIR QUITTE LES OS. Sur-le-champ ils convinrent que ce mot serait dorénavant le mot de maître et le cri de ralliement des vengeurs d'Adoniram, et la justice de Dieu a voulu que ce mot ait, durant des siècles, ameuté les peuples contre la lignée des rois.

Phanor, Amrou et Méthousaël avaient pris la fuite ; mais reconnus pour de faux frères, ils périrent de la main des ouvriers, dans les États de Maaca, roi du pays de Geth, où ils se cachaient sous les noms de Sterkin, d'Oterfut et de Hoben. Néanmoins, les corporations, par une inspiration secrète, continuèrent toujours à poursuivre leur vengeance déçue, sur Abiram, ou le meurtrier... Et la postérité d'Adoniram resta sacrée pour eux ; car longtemps après ils juraient encore par les fils de la veuve, ainsi désignaient-ils les descendants d'Adoniram et de la reine de Saba.


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Gerard de Nerval 

GÉRARD DE NERVAL ET LA FRANC-MAçONNERIE. 

Le Mercure de France (1er mai 1955) par G\ H\ L\.
LeVoyage en Orientcontient de nombreuses allusions à la Franc-Maçonnerie, et l'Histoire de la Reine du matin évoque, par le titre de son premier chapitre Adoniram, l'architecte du temple de Salomon, ancêtre légendaire des Francs-Maçons. On est ainsi amené à rechercher ce que Gérard de Nerval a pu emprunter à la Maçonnerie. Etait-il Franc-maçon ? Il a d'abord écrit, non qu'il ne le fût pas, mais qu'il avait déclaré ne pas l'être, ce qui n'est pas la même chose. Plus tard, il a affirmé qu'il l'était. Examinons successivement ces deux déclarations. Dans Une nuit à Londres, parue dans L'Artiste du 20 septembre 1846 (4è série, tome VII, p. 189), il raconte qu'entré dans une maison portant l'inscription « Chambers to let » (Chambres à louer), et voulant louer une chambre pour la nuit, il n'arriva pas, parlant mal l'anglais, à se faire comprendre d'un monsieur qui était censé parler français. Ennuyé sans doute de ce dialogue à bâtons rompus, il me dit : « Etes-vous Franc-maçon ? - Non, lui répondis-je en riant, et il fit claquer sa langue avec quelque impatience ».

Cette histoire manque de vraisemblance. Si le monsieur demande à Gérard s'il est Franc-Maçon, c'est probablement qu'il l'était lui-même, ce que paraît confirmer l'impatience qu'il manifeste quand Gérard lui a déclaré ne pas l'être. Or, s'il avait appartenu à la Maçonnerie, il eût naturellement recouru en l'occurrence à son langage secret, précisément destiné à permettre à des Maçons de n'importe quelle langue de se reconnaître pour Maçons. De son côté, Gérard, s'il avait été Franc-Maçon, aurait connu tout au moins l'existence de ce langage et n'aurait pas manqué d'y faire allusion, sous une forme ou sous une autre, dans son récit. Il est donc fort douteux qu'il fût Franc-Maçon à cette date. Mais rien n'empêche que, ne l'étant pas en 1846, il le soit devenu plus tard. Il convient donc d'examiner les textes postérieurs où il se dit Franc-Maçon. Son témoignage est sujet à caution. En différents cas où il parle de sa vie, il est fortement suspect, d'avoir fardé la vérité. Sans insister sur ce qu'il dit de la bibliothèque de son oncle dans la préface des Illuminés, on ne saurait ajouter foi à sa déclaration d'avoir entendu raconter l'histoire de Balkis par un conteur professionnel dans un café de Stamboul. Même sans tenir compte d'autres arguments, son voyage effectif en Orient est de 1843, et il avait déjà établi au moins les grandes lignes de l'histoire de la reine de Saba dans un projet d'opéra qu'il devait soumettre à Meyerbeer le 29 novembre 1835, dans l'intention d'en faire confier le principal rôle à Jenny Colon.

Il est normal que chez un romancier l'imagination tienne une place plus ou moins importante, même lorsqu'il parle de lui. Mais elle a pris chez Gérard à divers moments un caractère nettement pathologique. Il sera donc instructif de mettre en parallèle chronologique ses déclarations sur sa qualité de Franc-Maçon et ses périodes de folie.

Le voyage de Gérard en orient (1843) et la première publication du Voyage en Orient en feuilleton dans Le National (23 mars-25 avril 1850) se situent à une période où les amis de Gérard pouvaient l'espérer guéri de ses troubles mentaux, malgré des symptômes inquiétants qui avaient motivé les soins du Dr Aussandou (avril 1849). Dans un passage du Voyage en Orient, que l'édition Charpentier (1851), t. II, reproduit dans un chapitre intitulé :
Correspondance-Fragments, Gérard écrit : « Tu sais que je suis moi-même l'un des enfants de la veuve, un louveteau (fils de maître) (...) Bref, je ne suis plus pour les Druses un infidèle, je suis un muta-darassin, un étudiant. Dans la maçonnerie, cela correspondrait au grade d'apprenti ; il faut ensuite devenir compagnon (refik), puis maître (day) (...) J'ai produit mes titres, ayant heureusement dans mes papiers de ces beaux diplômes pleins de signes cabalistiques familiers aux Orientaux ». (V. P. 57) (Les références au Voyage en Orient, indiqués par l'initiale V., renvoient à l'édition de Gilbert Rouger dans la collection Richelieu, Paris, Imprimerie nationale de France, 1950, tome III. L'initiale O. renvoie à l'Ordre des Francs-Maçons trahi et le secret des Mopses révélé, édition d'Amsterdam 1745. L'initiale R. renvoie au Recueil précieux de la Maçonnerie adonhiramite, édition de 1736.).

La signification de Louveteau comme fils de maître (ou plus généralement de Maçon, sans distinction de grade) est maçonniquement exacte. Mais il est fort problématique que les Druses aient fait correspondre la qualité de Louveteau au grade maçonnique d'Apprenti, et il est faux que dans la Maçonnerie, la qualité de Louveteau constituât un grade maçonnique quelconque, même celui d'Apprenti ; elle conférait uniquement le privilège d'être reçu le premier (R., p. 95). Par suite, la déclaration de Gérard d'avoir produit aux Druses ses titres maçonniques est une invention pure et simple. Il renouvelle l'affirmation d'être Louveteau dans une lettre à son père du 22 octobre 1853. Comme celui-ci devait le savoir, cette affirmation peut-être exacte, bien que la même lettre, écrite de la maison de santé du Dr Emile Blanche, présente des caractères nettement démentiels. Voici comment il s'exprime : « La prolongation de mon séjour (dans : la maison de santé) est due surtout à certaines bizarreries qu'on avait cru remarquer dans ma conduite. Fils de maçon et simple louveteau, je m'amusais à couvrir les murs de figures cabalistiques et à prononcer ou à chanter des choses interdites aux profanes : mais on ignore ici que je suis compagnon-égyptien (refik) » (Jules Marsan, Gérard de Nerval, Correspondance, Paris 1911, p. 209-210). L'épithète « égyptien », ajouté à compagnon, pourrait être un souvenir du Recueil précieux, d'après lequel « la Maçonnerie tire son origine des Égyptiens » (R. I, p. 67).

Refik est un mot druse que déjà, dans le passage précité du Voyage en Orient, il faisait correspondre au grade de Compagnon. Mais ici, il s'attribue la possession de ce grade. Les bizarreries qu'on a cru remarquer dans sa conduite consistent en ce que les gens de la maison de santé, ignorant qu'il soit Compagnon, le prennent pour un simple Louveteau, c'est-à-dire un profane, et lui font grief d'avoir prononcé ou chanté des choses interdites aux profanes. On veut donc, à son dire, le retenir en punition d'un délit maçonnique. Cette interprétation du diagnostic porté sur son état mental ne fait que confirmer ce diagnostic. Comme Gérard déclare à la fois n'être qu'un profane et posséder le grade maçonnique de Compagnon, ce qui est logiquement inconciliable, on en doit conclure qu'il ne possédait pas plus le grade de Compagnon que celui d'Apprenti.

Sa montée en grade s'accentue en même temps que sa folie. Dans sa lettre au Dr Blanche du 17 octobre 1854 (Marsan, op. cit. p. 251), sur laquelle nous aurons à revenir longuement, il s'attribue le grade de maître (O. p. 118, R. I, p. 81, 84). Mais cette lettre témoigne, par sa teneur même, d'un état délirant. En conséquence, le grade de Maître dont il s'y décore peut-être tenu pour une pure rêverie. Or c'est seulement au grade de Maître qu'un Franc-Maçon est instruit régulièrement de la légende de l'architecte du Temple de Salomon. Par suite, même à supposer, contre toute vraisemblance, que Gérard eût été Compagnon, il ne pouvait être documenté sur cette légende par des instructions reçues en Loge, mais uniquement, au même titre qu'un profane, par des lectures d'ouvrages maçonniques.

Cette conclusion est confirmée par l'examen même de son récit. En premier lieu, le principal ouvrier du Temple de Salomon n'y est jamais appelé qu'Adoniram. Or, les Francs-Maçons français s'étaient, depuis 1744 jusqu'à la fin du XVIIIè siècle, divisés sur son nom. Les uns lui conservaient le nom d'Hiram, qu'il avait dans la Franc-Maçonnerie d'Angleterre, les autres le tenaient pour un personnage biblique différent, Adoniram. Le premier nom est le seul employé dans Les plus secrets mystères des hauts grades de la Maçonnerie dévoilés, dont la première édition, de 1766, fut suivie de plusieurs autres ; le second nom est celui dont fait usage le Recueil précieux de la Maçonnerie adonhiramite. Or, dès le début du XIXè siècle, le nom d'Adoniram avait disparu, et celui d'Hiram (ou Hiram-Abif) demeurait seul en usage pour l'architecte du temple de Salomon, aussi bien dans le rite français que dans le rite écossais ancien et accepté.

De même, Gérard (V. p. 332) donne au principal assassin d'Adoniram, c'est-à-dire celui qui porte le coup mortel, le nom d'Abiram. Or, au XIXè siècle, ce meurtrier est appelé Abibalk (avec les variantes orthographiques Abibalc et Abibale), et uniquement dans les rituels du XVIIIè siècle qu'il est appelé Abiram. Les deux noms étaient d'ailleurs synonymes, Abiram signifiant selon les Maçons le meurtrier du père, et Abibalk celui qui abat le père. En résumé, pour la légende d'Adoniram, Gérard a dû s'inspirer d'ouvrages maçonniques du XVIIIè siècle, spécialement du type adonhiramite. Deux de ces ouvrages peuvent être identifiés, grâce aux passages de Gérard qui manifestent avec eux une ressemblance trop étroite pour n'en point provenir. Ce sont d'une part L'ordre des Francs-Maçons trahi et le secret des Mopses révélé, d'autre part le Recueil précieux de la Maçonnerie adonhiramite.Gérard pouvait consulter ces ouvrages à la Bibliothèque royale (aujourd'hui Bibliothèque nationale), non seulement sur place, mais aussi en les empruntant, en vertu d'une autorisation du 26 juin 1833, renouvelée le 7 février 1844. Il n'est certes pas exclu qu'il ait connu d'autres ouvrages qui concordent avec eux sur tel ou tel point ; mais nous n'avons aucune preuve, car tous les matériaux maçonniques qu'il utilise sont contenus dans les deux ouvrages précédents.

La plupart des passages que Gérard leur a empruntés, notamment ceux qui se rapportent à la légende d'Adoniram, concordent dans les deux ouvrages, de sorte que rien ne permet de reconnaître si ces passages proviennent de l'un ou de l'autre. Toutefois certains détails y sont présentés différemment ou même ne se trouvent que dans l'un, ce qui permet de discerner la source, où Gérard les a puisés. Examinons d'abord ceux qui proviennent du Recueil précieux. Dans leur controverse sur le nom de l'architecte du temple de Salomon, Hiramites comme Adoniramites faisaient appel à la Bible. Elle donnait tort à la fois aux uns et aux autres, car Hiram pas plus qu'Adoniram n'y est qualifié d'architecte. Hiram était un ouvrier remarquable en toute sorte de décoration, et particulièrement pour la fabrication d'objets en airain, autrement dit un fondeur (II Chr., II, 13-14) ; Adoniram était le chef de la corvée qui débitait les cèdres dans les forêts du mont Liban pour la construction du Temple (I notation de l'hébreu, III dans la Vulgate) (Reg.; V, 27).

En dépit de la Bible, L'Ordre trahi (O. p. 136) et le Recueil précieux (R., I, 78), tous deux adoniramites, étaient d'accord pour faire d'Adoniram un architecte et l'opposer à Hiram, ouvrier en métaux. Le Recueil précieux alléguait même (R., p. 76, note 7 et p. 78) une référence (III Reg., V, 14), malheureusement fausse. De plus, tandis que dans L'Ordre trahi, Adoniram n'est cité que comme architecte, le Recueil précieux, inconséquent avec lui-même, lui transfère la qualité de l'Hiram biblique et en fait à la fois un architecte et un fondeur : « Adoniram, grand Architecte du Temple, dessinait tous les ornements qui devaient embellir ce monument magnifique » (R. I, p. 94). C'est le même double rôle que lui attribue Gérard : « Le Maître Adoniram passait les nuits à combiner des plans, et les jours à modeler les figures colossales destinées à orner l'édifice » (V. p. 180).

Dans une note de l'Histoire de la Reine du matin (V., p.234, note), Gérard s'exprime en ces termes : « Adoniram s'appelle autrement Hiram, nom qui lui a été conservé par la tradition des associations mystiques (c'est-à-dire des Francs-Maçons). Adoni n'est qu'un terme d'excellence qui veut dire maître ou seigneur. Il ne faut pas confondre cet Hiram avec le roi de Tyr qui portait par hasard le même nom ». Gérard peut avoir trouvé indifféremment dans L'Ordre trahi (O., p. 134-136) ou dans le Recueil précieux (R., I, p. 74) la dualité des noms Hiram et Adoniram pour désigner l'architecte du Temple, et la confusion commise par certains Maçons entre Hiram l'ouvrier et Hiram roi de Tyr. Mais le Recueil précieux présente une particularité. D'accord avec L'Ordre trahi pour voir dans Hiram et Adoniram deux personnages différents, il ajoute que selon certains Maçons, dont il ne rapporte d'ailleurs l'opinion que pour la combattre, le nom Adoniram était un mot composé dans lequel le préfixe Adon, qui signifie seigneur, avait été ajouté au nom d'Hiram (R., I, p. 76 et p. 86, note 6). Autrement dit, Adoniram n'était pas un personnage différent d'Hiram, mais un autre nom de celui-ci. C'est donc de là, et non de L'Ordre trahi, que Gérard a tiré la note citée ci-dessus.

Dans un autre passage, Gérard raconte que « les meurtriers d'Adoniram, après leur crime, s'étaient réfugiés dans les Etats de Maaca, roi du pays de Geth » (V., p. 331). La même précision est donnée par le Recueil précieux dans le rituel de l'Élu des quinze (R., II, p. 35). Une telle coïncidence peut difficilement être tenue pour purement fortuite. En outre, le grade d'Élu des quinze, le seul où se trouve ce détail, n'est pas contenu dans L'Ordre trahi, qui ne parle que des grades symboliques.

Après les passages de Gérard qui ont comme source le Recueil précieux, voyons ceux qui proviennent de L'Ordre trahi. Comme nous l'avons vu, Gérard prétend être Louveteau. Or ce mot n'est donné dans le Recueil précieux (R., I, 95) que sous sa forme anglaise Lawton : L'Ordre trahi (O., p. 167) déclare en outre qu'il doit se prononcer Loufton et que cette prononciation est cause que certains, et surtout les Français, disent et écrivent Louveteau. Le mot employé par Gérard doit donc lui venir de L'Ordre trahi.

Gérard emploie indifféremment les expressions : enfants de la veuve (V., p. 57) et fils de la veuve (V., p. 332). Il est donc impossible de discerner s'il s'inspire de L'Ordre trahi, qui donne expressément ces expressions comme synonymes (O., p. 167-168), plutôt que du Recueil précieux, où l'on ne trouve que les enfants de la veuve (R., I, p. 96). Mais l'incertitude cesse si l'on envisage, après la lettre de cette formule, la signification que, selon Gérard, elle avait pour les Francs-Maçons. Il les appelle, il est vrai, « les corporations » (V., p. 331), mais son expression même montre que c'est à eux qu'il songeait, car elle est grammaticalement incorrecte : après avoir commencé par le substantif féminin les corporations, il continue par les pronoms masculins eux et ils. Le même passage contient en outre un terme impropre, qui témoigne d'un certain déséquilibre dans la pensée de Gérard. « Les corporations, écrit-il, continuèrent toujours à poursuivre leur vengeance déçue sur Abiram ou le meurtrier » (V. p. 332). Cette vengeance n'avait nullement été déçue, puisqu'il a déclaré lui-même, immédiatement auparavant, que les meurtriers d'Adoniram, y compris Hoben, autre nom d'Abiram, avaient péri de la main des ouvriers.

Abstraction faite de ces complications, qui n'ont ici qu'un intérêt secondaire, les textes de Gérard ne laissent place à aucun doute sur la signification qu'avait pour lui l'expression : les fils ou les enfants de la veuve. Il écrit : « La reine de Saba passa en silence devant des assassins épouvantés qui traînaient les restes de son époux Adoniram » (V., p. 327) et : « Les fils de la veuve ; ainsi (les Francs-Maçons) désignaient-ils les descendants d'Adoniram et de la reine de Saba » (V., p. 332). Il s'agit donc incontestablement des descendants de la veuve d'Adoniram. L'identification de cette veuve avec la reine de Saba, cela va sans dire, est absolument étrangère à la Franc-Maçonnerie ; elle n'a d'autre source que l'imagination de Gérard et fait partie des éléments purement romanesques de son récit.

Que signifiait pour les Francs-Maçons l'expression les enfants de la veuve ? Ils en donnaient deux explications. D'après l'une, ils considéraient par métaphore le Maître assassiné comme leur père, et, étant ses enfants, ils l'étaient du même coup de sa veuve. Que l'architecte du Temple fût Hiram ou Adoniram, cette interprétation était également valable pour l'un ou pour l'autre. Mais à côté de cette interprétation, il y en avait une autre, qui ne pouvait s'appliquer qu'à Hiram, et qui, pour cette raison, était vraisemblablement la plus ancienne. Les Francs-Maçons avaient trouvé dans la Bible (I de l'hébreu, III dans la Vulgate) (Reg., VII, 14) que Hiram était fils d'une veuve. Par suite, tandis que pour les Adoniramites, les Francs-Maçons, enfants de la veuve, n'étaient les descendants que de la veuve d'Adoniram, pour les Hiramites ils descendaient à la fois de deux veuves, la femme d'Hiram et sa mère. Il faut d'ailleurs noter que le Recueil précieux, dont le titre même signale le caractère adoniramite, présente les Francs-Maçons comme les enfants de la mère d'Adoniram, en précisant que celui-ci les considérait comme ses frères, alors que cette interprétation n'est valable que pour Hiram. Quoi qu'il en soit, la veuve désigne dans le Recueil précieux (R., I, p. 96) la mère d'Adoniram, dans L'Ordre trahi (O., p. 167-168) sa femme. Cette interprétation étant celle qu'adopte Gérard, c'est dans ce dernier ouvrage qu'il a dû la puiser.

Un autre passage de Gérard pourrait à la rigueur provenir de L'Ordre trahi. Celui-ci déclare : « Les Francs-Maçons prétendent que (l'histoire du meurtre d'Adoniram)... a été puisé dans le Talmud » (O., p. 136). Gérard écrit (V., p. 330) : « Ainsi que l'enseigne le Talmud (...), le roi (Salomon) ordonna que neuf Maîtres justifiassent de la mort de l'artiste, en retrouvant son corps ». Toutefois il est également possible que la référence au Talmud soit un apport personnel de Gérard : il lui arrive en plusieurs autres occasions de l'invoquer (et, à ce qu'il semble, arbitrairement) à l'appui de passages empruntés à ses auteurs. Jusqu'à présent, c'est le Voyage en Orient qui nous a fourni des passages provenant de L'Ordre trahi. D'autres se trouvent dans la lettre au Dr Blanche dont nous avons déjà parlé. Il pourra sembler surprenant qu'après avoir argué de son caractère démentiel pour écarter comme non recevable l'affirmation de Gérard sur son grade maçonnique, nous en fassions maintenant état pour en tirer des conclusions positives. C'est qu'elle contient, à côté d'éléments fictifs qui n'ont comme source que l'imagination déréglée de Gérard, d'autres éléments, authentiquement maçonniques, qu'il n'a pas pu inventer. Il suffira de dissocier ces deux sortes d'élément, étroitement amalgamés dans la lettre, pour en apprécier la valeur respective. Cette lettre, dont le début ne présente rien d'anormal, devient dans la suite purement délirante. Gérard semble même s'en être aperçu, car il termine en affectant de n'y voir qu'une plaisanterie : « Mais je vois que nous ne faisons que rire ».

Commençons par dégager son intention. Il a comme point de départ deux faits réels. Le premier est qu'interné depuis le 8 août 1854 dans la maison de santé du Dr Blanche, celui-ci, à juste titre, comme médecin et comme ami, s'opposait à sa sortie : le second, que lui-même, le 23 septembre, avait écrit au comité de la Société des gens de lettres pour lui demander d'intervenir en sa faveur. Au moment où il écrivait au Dr Blanche, il ignorait que l'intervention sollicitée allait se produire et que deux jours plus tard, le 19 octobre, ce dernier serait obligé, bien à contrecœur, de lui rendre sa liberté. Mais il pouvait, sans déraison, escompter la protection de la Société des gens de lettres.

Voici où intervient le délire, Gérard imagine que le Dr Blanche agit avec l'appui et même l'instigation des Francs-Maçons : « Si vous avez pour vous même le Gr\ O\ (le Grand Orient) », « dites-le à vos chefs » ; et, avec cette logique dans l'absurde qui décèle la folie, il prétend lui opposer des arguments maçonniques. Après lui avoir déclaré : « J'ai peut-être plus de protections à faire mouvoir que vous n'en rencontrerez contre moi », il ajoute : « J'ai des métaux cachés dans Paris » (la maison du Dr Blanche était à Passy). Cette protection est des plus inattendues. L'expression « les métaux » est bien maçonnique, mais elle n'a aucun rapport avec l'usage qui en fait ici. En style maçonnique, elle désignait les objets précieux, notamment l'argent, dont le récipiendaire était dépouillé avant d'être introduit en Loge (O., p. 56, 116, 153, 154 ; R., I, p. 17) ; ils symbolisaient les possessions auxquelles les profanes attachent du prix et qui en sont dépourvues pour un bon Maçon, qui n'accorde de la valeur qu'à la vertu. On n'aperçoit donc pas de relation raisonnable entre les métaux au sens maçonnique et les protections que Gérard s'attribue, et il est fort aventureux de rechercher les voies qu'à suivies son délire. Voici du moins une hypothèse plausible.

Le Dr Blanche ne dispose que des protections naturelles. Combien plus puissantes seraient des protections surnaturelles, des influences occultes, du genre ce celles qu'avaient rendues familières à Gérard ses lectures d'ouvrages cabalistiques. Or il devait savoir par une connaissance même superficielle de la Bible, ne l'eût-il pas trouvé dans le Recueil précieux (R., I, p. 22), que Tubalcaïn est le premier qui eut l'art de mettre en oeuvre les métaux. Les métaux se trouvaient ainsi associés dans son esprit à Tubalcaïn est le premier qui eut l'art de mettre en oeuvre les métaux. Les métaux se trouvaient ainsi associés dans son esprit à Tubalcaïn. D'autre part, celui-ci est longuement présenté dans deux chapitres successifs de L'Histoire de la Reine du matin, L'apparition et Le monde souterrain (V., p. 250-274), comme le maître du monde souterrain, étendant sa protection sur les descendants de Caïn, tels qu'Adoniram, au nombre desquels Gérard semble s'être compté. On conçoit de la sorte qu'il ait pu considérer les métaux qu'il possédait, croyait-il, cachés (vraisemblablement enfouis, donc dans le monde souterrain) comme lui procurant l'assistance de Tubalcaïn contre le Dr Blanche. En sus de ses protections, il s'attribue à l'égard de celui-ci une autre supériorité, celle du « rang », c'est-à-dire du grade maçonnique. Il énonce cette supériorité sous deux formes, celle de l'âge maçonnique et celle du mot de grade. Nous retrouverons l'âge p\, et les mots distinctifs des différents grades, p\. Aucun doute n'est possible sur ce que veut dire Gérard : il ignore le grade du Dr Blanche, mais lui-même est Maître, et bien plus Très respectable, c'est-à-dire président d'une Loge en tenue de Maître.

Il est en outre le Frère terrible. Il a probablement jugé ce titre de nature à terrifier son adversaire. Mais le Frère terrible existait bien dans la Maçonnerie du XVIIIè siècle, où du reste il n'avait guère de terrible que le nom, car son rôle se bornait à introduire en Loge le récipiendaire. Gérard n'a pas songé que cet office était incompatible avec celui de Très respectable, qu'il s'attribue également. Une fois dissociée de leur contexte délirant les éléments maçonniques de la lettre au Dr Blanche, il devient possible de déterminer ceux qui, absents du Recueil précieux et contenus dans L'Ordre trahi, doivent provenir de celui-ci. C'est à lui (O., p. 117, 121) que Gérard doit avoir emprunté l'expression de Frère terrible. En effet, elle ne se trouve pas dans le Recueil précieux, où le Frère chargé d'introduire en Loge le récipiendaire n'est pas désigné par ce titre précis, mais par le terme plus vague : un Expert (R., I, p. 4, 17, 18).

Enumérant au Dr Blanche les dignités maçonniques qu'il s'attribue, Gérard écrit : « Appartenant en secret à l'Ordre des Mopses, qui est d'Allemagne... » Assurément, il ne pouvait appartenir à cet Ordre (en réalité des Mopses), alors éteint. N'empêche que cet Ordre n'a pas été inventé par Gérard; il a effectivement existé. C'était une société mondaine instituée en 1739 à Vienne (Autriche) pour remplacer les assemblées maçonniques proscrites par la bulle In éminent du pape Clément XII (4 mai 1738) et il est indiqué, de même que par Gérard, comme créé en Allemagne dans L'Ordre trahi (O., p. 202).

D'après le même ouvrage, l'Ordre des Mopses, à la différence de celui des Francs-Maçons, comprenait à la fois des hommes et des femmes (O., passim, notamment p. 205-207). C'est sans doute pour cette raison qu'après s'être intitulé Frère terrible, Gérard ajoute : « Je serai même la sœur terrible au besoin », bien qu'il n'y eût pas de sœur terrible dans l'Ordre des Mopses, ni même dans la Maçonnerie d'adoption, dont nous n'avons aucune preuve qu'elle fût connue de Gérard. Au surplus, il ne lui vient pas à l'esprit que, même en tenant cet office pour réel, il en était exclu par son sexe. Dans un cas au moins, Gérard combine des données empruntées les unes à L'Ordre trahi, les autres auRecueil précieux. Il s'agit du passage de la lettre au Dr Blanche où il oppose leurs âges maçonniques respectifs. « Je ne sais, écrit-il, si vous avez trois ans ou cinq ans ; mais j'en ai plus de sept ». Ces expressions maçonniques signifient : je ne sais si vous êtes Apprenti ou Compagnon, mais moi, je suis Maître. Sept ans et plus comme âge du Maître provient de L'Ordre trahi (O., p. 165), tandis que le Recueil précieux (R., I, p. 82, 84, 96) dit simplement sept ans. Par contre, L'Ordre trahi (O., P. 164) donne simplement moins de sept ans. Par contre, L'Ordre trahi (O., p. 164) donne simplement moins de sept ans comme âge symbolique du Compagnon, sans parler de l'Apprenti : le Recueil précieux précise : trois ans pour l'Apprenti (R., I, p. 12, 25, 84), cinq ans pour le Compagnon (R., I, p. 53, 64, 84). Parfois, Gérard a apporté à ses emprunts à ses auteurs maçonniques des modifications ou des additions dont la source n'apparaît pas et que, selon toute probabilité, il a simplement inventées. Nous en trouvons un premier exemple dans le passage relatif au sort des meurtriers d'Adoniram après leur crime (V., p. 331). Comme nous l'avons vu, Gérard a emprunté à l'Élu des quinze qu'ils s'étaient réfugiés dans les États de Maaca. Mais les noms dont il les dote ne se rencontrent ni dans le rituel d'Élu des quinze, ni dans aucun autre. Dans les rituels de Maître du XVIIIè siècle, ils restent anonymes et sont désignés uniquement par un nom collectif : les mauvais compagnons, les scélérats ou les traîtres. Les rituels des grades supérieurs, en particulier des grades d'Élus, leur donnent des noms variés, mais tous différents de ceux qu'à employés Gérard.

J'ignore où il a trouvé celui de Phanor. Mais, pour les deux autres, il se les est, pourrait-on dire, empruntés à lui-même, car il en avait déjà usé dans le Voyage en Orient. Amrou est le nom par lequel il désigne (V., II, p. 13, 314 et IV, p. 87) le général musulman Amr ibn Al-Asi qui conquit l'Égypte pour le calife Omar. Methousaël, qui est dans la Bible (Gen., IV, 18) fils de Maviael, descendant de Caïn, est cité en cette qualité par Gérard (V., p. 264). Après avoir donné ces noms comme les noms véritables des criminels, il rapporte que ceux-ci se cachaient dans les États de Maaca sous les noms (donc faux noms) de Sterkin, Oterfut étaient de faux noms ou les noms véritables de deux des scélérats, mais il déclare expressément (R., II, p. 32, 35, 42) que le troisième, le meurtrier au sens propre, s'appelait de son vrai nom Hoben, et il renvoie à l'Élu des neuf, où il est dit (R., II, p. 19) qu'Abiram n'était qu'un emblème signifiant meurtrier ou assassin. Ainsi, tandis que chez Gérard Hoben est un faux nom pris par l'assassin pour se dissimuler, dans l'Élu des quinze Hoben est son vrai nom et Abiram un surnom qui lui avait été donné par les ouvriers du Temple après son crime.

D'autre part, selon Gérard, les trois meurtriers ont été tués par les ouvriers (envoyés par Salomon à leur recherche) dans les États de Maaca. Ici encore, il s'écarte de la version de l'Élu des quinze. Dans celle-ci, seuls Sterkin et Oterfut ont été, non pas tués, mais capturés dans les États de Maaca : le troisième (Hoben-Abiram) avait été tué six mois auparavant, au cours d'une autre expédition (R., II, p. 35-37 et 40, avec renvoi à l'Élu des neuf, où il est dit (p. 16 et 20) que l'un des Maîtres envoyés à la recherche d'Abiram par Salomon, étant entré dans la caverne où il se cachait, le tue d'un coup de poignard et lui coupa la tête.

La réunion de l'épisode relatif à Abiram à l'épisode concernant les deux autres meurtriers a peut-être été suggérée à Gérard par une source différente. Dans le Régulateur des ChevaliersMaçons, imprimé par le Grand Orient de France, sans date (1805), les différents grades d'Élus antérieurement en vigueur ont été condensés en un seul, appelé Élu ou Élu secret. D'après le rituel de ce grade (cahier du Très Sage, p. 9-10 et 13-14 ; cahier de l'Orateur, p. 6-7), Salomon, informé par un inconnu que les assassins se cachaient dans une caverne, avait envoyé neuf Maîtres à leur recherche. Arrivés au voisinage de cette caverne, ils aperçurent deux des meurtriers, qui, à leur vue, prirent la fuite et se tuèrent en tombant dans une fondrière. Le chef de la troupe, poursuivant son chemin, entra dans la caverne, où il trouva le principal meurtrier qui venait d'y rentrer. Celui-ci, reconnaissant un Maître, se fit justice lui-même en s'enfonçant un poignard dans le cœur. Les neuf Maîtres, ayant coupé les têtes des trois assassins, les apportèrent à Salomon, qui lest fit exposer, pendant trois jours, après quoi elles furent brûlées et leurs cendres jetées au vent.

Ici, comme dans le récit de Gérard, les trois meurtriers ont été surpris ensemble. Mais les différences l'emportent sur les ressemblances. Chez Gérard, les assassins ont « péri de la main des ouvriers ». Dans l'Élu secret, deux d'entre eux se sont tués accidentellement et le troisième s'est suicidé : le rôle des vengeurs s'est borné à décapiter leurs cadavres. En outre, comme on l'a vu plus haut, le Maître assassiné est appelé Hiram dans le Régulateur, Adoniram par Gérard, et le principal assassin, auquel il donne comme nom Hoben dans un passage et Abiram dans un autre, est appelé Abibalk dans le Régulateur. Il nous semble donc que la réunion en un épisode unique des deux épisodes distincts dans l'Élu des quinze appartient en propre à Gérard et ne lui a pas été suggérée par le Régulateur des Chevaliers Maçons, même s'il le connaissait.

Un autre passage où Gérard s'écarte de ses sources maçonniques est celui qui concerne la paie des ouvriers (V., p. 323). Commençons par rappeler les données concordantes de L'Ordre trahi et du Recueil précieux. Ils contenaient, étroitement emmêlés, des informations de deux sortes, correspondant, si l'on peut dire, à deux étages chronologiques différents. Les unes se rapportaient aux Francs-Maçons de leur époque, que nous appelleront simplement les Francs-Maçons, les autres aux ouvriers du Temple de Salomon. D'après ces dernières, ces ouvriers avaient des mots distinctifs permettant de reconnaître la catégorie à laquelle ils appartenaient, autrement dit leur grade, pour leur payer, en échange du mot prononcé à voix basse, le salaire afférent à ce grade. Le mot était pour les Apprentis Jakin ou Jachin (O., p. 138, 150 ; R., I, p. 21), pour les Compagnons Boaz ou Booz (O., p. 138, 150; R., I, p. 55-56). Pour les maîtres, c'était Jéovah avant le meurtre d'Adoniram (O., p. 139; R., I, p. 90) ; mais, après cet événement, de peur qu'il n'eût été surpris par les criminels, il avait été remplacé par Mac-Benac (O., p. 131, 143, 184, 191 ; R., I, p. 91).

Chez les Francs-Maçons, il n'en allait plus de même. Chaque grade avait, non plus une seul mot, mais deux, le mot de passe ou mot de guet, et le mot sacré, appelé encore simplement le mot, ou la parole. Le mot de passe devait être donné en dehors de la Loge pour en obtenir l'entrée, comme preuve du grade que l'on possédait; il n'y avait par suite aucun rapport avec les ouvriers du Temple. Celui des Apprentis était Tubalcaïn (O., p. 168, 182; R., I, p. 22), celui des Compagnons Schibboleth (O., p. 168, 184; R., I, p. 63), celui des Maîtres Giblim (O., p. 168, 184; R., I, p. 91).

Quant au mot sacré des Francs-Maçons, c'était pour les Apprentis Jakin, pour les Compagnons Booz, pour les Maîtres, non plus Jéovah, aboli après le meurtre d'Hiram ou Adoniram, mais Mac-Benac. Autrement dit, il reproduisait celui qui distinguait les trois grades correspondants des ouvriers du Temple, dont les Francs-Maçons se considéraient comme les descendants. C'est pour cette raison qu'il était qualifié de sacré et ne devait se prononcer qu'en Loge, et encore avec de grandes précautions. Quelles seront maintenant les modifications apportées par Gérard à ses documents maçonniques ? Il ne s'agit, bien entendu, que de leurs indications relatives aux ouvriers du Temple, car celles qui concernaient les Francs-Maçons étaient sans intérêt pour l'époque de Salomon, où est située l'Histoire de la Reine du matin.

Si les mots caractéristiques du grade, Jakin pour les Apprentis, Booz pour les Compagnons, Jéovah pour les Maîtres, sont conservés par Gérard, il ajoute que c'était les mots habituels, mais que, pour le jour qui devait se terminer par le meurtre d'Adoniram, ils avaient exceptionnellement été remplacés par ceux de Tubalcaïn pour les Apprentis, de Schibboleth pour les Compagnons, de Giblim pour les Maîtres, c'est-à-dire par ce qui, pour les Francs-Maçons était les mots de passe respectifs de ces grades.

Il n'y a pas lieu d'attacher grande importance que fait que Gérard applique indistinctement à ces mots tant habituels qu'exceptionnels la dénomination de mot de passe qu'il trouvait, bien qu'avec une signification différente, dans ses auteurs maçonniques. Les mots des ouvriers du Temple n'avaient pour ceux-ci aucun caractère sacré ; c'était simplement des mots distinctifs de grade, et Gérard pouvait sans grande impropriété les appeler mots de passe, sans d'ailleurs attribuer d'importance à cette expression, car il emploie comme synonyme celle de mot d'ordre.

En résumé, la seule différence essentielle entre la version de Gérard et ses sources maçonniques est qu'il attribue aux ouvriers du Temple deux sortes de mots, les mots habituels, qui étaient bien selon la tradition maçonnique leurs mots distinctifs, et les mots exceptionnels, qui étaient en réalité les mots de passe des Francs-Maçons. Les textes dont la comparaison établit d'une façon certaine la réalité de cette modification ne fournissent aucune lumière sur les opérations mentales qui l'ont produite : nous en voyons le résultat, mais leur processus interne nous reste impénétrable, enfermé dans l'esprit de Gérard, qui n'en avait peut-être pas lui-même une conscience claire. Nous devons donc nous contenter, faute de mieux, d'une reconstruction hypothétique qui déborde aussi peu que possible les constatations de fait. La modification en question ne semble pas avoir été dictée par une intention d'ordre littéraire, car on n'aperçoit pas en quoi elle pouvait accroître l'intérêt romanesque du récit. Il en faut donc chercher une autre explication.

Gérard reproduit fidèlement (V., p. 330-331) ce que ses sources maçonniques rapportent sur la substitution de Mac-Benac à Jéovah; par conséquent, il en avait forcément retenu que le mot de Maître avait reçu successivement deux énoncés différents. De là à inventer qu'une substitution analogue avait été appliquée aux mots d'Apprenti et de Compagnon, il n'y avait pas loin pour l'imagination exubérante de Gérard. D'autre part, il trouvait chez ses auteurs maçonniques, pour chacun de ces deux grades, deux mots différents, le mot de passe et le mot sacré, dont la différence, de même que la distinction entre Francs-Maçons actuels et ouvriers du Temple, si elle était nette dans leur esprit, l'était beaucoup moins dans l'expression et pouvait échapper à une lecture insuffisamment attentive. Gérard a pu être amené de la sorte à transformer les mots de passe des Francs-Maçons en mots exceptionnels pour les ouvriers du Temple.

Assurément, un peu de réflexion critique aurait suffi pour jeter bas cette construction imaginative. Le motif déterminant du changement du mot de Maître après le meurtre d'Adoniram, à savoir la crainte que ce mot n'eût été surpris par ses assassins, n'existait pas pour les mots d'Apprenti et de Compagnon. Gérard semble l'avoir lui-même entrevu, car en même temps qu'il place, conformément à la tradition maçonnique, le changement du mot de Maître après l'assassinat d'Adoniram, il situe avant ce meurtre le changement imaginé par lui des mots d'Apprenti et de Compagnon. Mais il n'a point aperçu que ce changement, dont il ne donne d'ailleurs aucune explication, n'avait pas plus de raison d'être avant le meurtre qu'après. Pour un esprit logique, la modification apportée par Gérard à ses auteurs maçonniques ne tient pas debout, mais nous ne pouvons rien contre le fait qu'il l'a réellement effectuée, et la part d'hypothèse de notre explication se réduit à admettre que son imagination faisait bon marché de la logique, ce qui semble bien être également un fait.

Nous venons de voir Gérard broder avec son imagination sur un fond de connaissances livresques. Ce procédé, dont il est coutumier, comme de placer dans la bouche de personnages fictifs le fruit de ses lectures et de sa fantaisie, se retrouve dans le récit de Benoni à Salomon, où les mots Vehmahmiah et Eliael sont présentés comme la demande et la réponse d'un mot de passe des trois compagnons conjurés contre Adoniram (V., p. 246-247). Les ouvrages maçonniques utilisés ici par Gérard sont des Tuileurs du premier tiers du XIXè siècle, par conséquent antérieurs à la composition de l'Histoire de la Reine du matin. Dans le langage maçonnique, les Tuileurs diffèrent des rituels ou cahiers de grades en ce qu'ils sont à la portée des profanes. En conséquence, ils suppriment des rituels la partie relative à l'initiation, contenant les secrets des grades envisagés.

Le premier de ces Tuileurs, Thuileur (...) de l'Ecossisme (...), par le l'Aulnaye (1813, p. 124), inique comme mot de passe d'un des points ou parties du grade de Kadosch Eliel (Consolatio Dei) et comme réponse Nemehaniak, lequel ajoute-t-il, est une déformation du mot hébreu Nechemiah (Fortitudo Dei ). Un second Tuileur, Manuel maçonnique (...), par Vuillaume (2è édition, 1830, p. 215), reproduit textuellement les mêmes indications. La ressemblance entre les mots eux-mêmes et plus encore leur association chez Gérard comme dans les Tuileurs est trop étroite pour pouvoir être regardée comme une coïncidence fortuite. De plus, les Tuileurs étaient répandus dans le public et accessibles aux profanes. Par suite, Gérard à fort bien pu en avoir connaissance ne fût-ce qu'en les consultants à la Bibliothèque royale, qui les possédait.

Il est d'autant plus probable que c'est à ces Tuileurs que Gérard a emprunté le mot des compagnons conjurés contre Adoniram que ce mot consiste à la fois dans une demande et dans une réponse. Comme nous l'avons vu, il avait trouvé dans ses auteurs maçonniques du XVIIè siècle que des ouvriers du temple de Salomon avaient des mots distinctifs de chaque grade, qui permettaient de reconnaître à quel salaire ils avaient droit. Ces mots ne requéraient point de réponse celle-ci consistant dans le salaire qui leur était remis en échange (V., p. 323). Ce n'est donc pas là que Gérard a pu trouver l'idée du mot double qu'il prête aux conjurés. Mais ceux-ci avaient besoin d'un mot double pour se reconnaître dans l'obscurité.

Pour remplir son rôle, ce mot devait différer de celui de tous les ouvriers du Temple qui n'étaient pas de leur complot, c'est-à-dire n'être celui ni des Apprentis, ni des Compagnons, ni des Maîtres. Il était en outre indispensable qu'il comportât à la fois une demande et une réponse. En effet, non seulement le premier des conjurés arrivé au lieu de rendez-vous avait besoin d'être assuré que le survenant était un des leurs, mais il fallait de plus que celui-ci eût la même certitude au sujet de celui qui l'accueillait. Le mot trouvé dans les Tuileurs satisfaisait à toutes ces conditions. On ne risque donc guère de ce tromper en voyant dans les Tuileurs une des sources du mot prêté par Gérard aux conjurés.

Ce n'est pas tout. Ce mot des Tuileurs avait une origine plus ancienne. On lit en effet dans Le comte de Gabalis : « Quand Sylphe a appris de nous à prononcer cabalistiquement le nom puissant Nehmahmiah, et à le combiner dans les formes avec le nom précieux Eliael, toutes les puissances des ténèbres prennent la fuite, et le Sylphe jouit paisiblement de ce qu'il aime » (p. 152 de l'édition d'Amsterdam 1742). Je renvoie comme référence à cette édition parce que c'est celle que Gérard a dû utiliser. En effet, dans une citation, il accompagne le titre du nom de l'auteur, l'abbé de Villars, qui n'est donné que dans cette édition, alors que toutes les autres sont anonymes, à commencer par la première, de Paris 1670. Quoi qu'il en soit de l'édition, Gérard connaissait certainement l'ouvrage. La citation qu'il fait du titre et du nom de l'auteur (V., p. 267, note) ne suffirait pas à prouver qu'il l'ait lu, mais il l'accompagne d'une allusion assez précise et exacte à un passage qui s'y trouve effectivement, p. 108-115. Il l'avait donc lu au moins d'assez prêt pour remarquer les mots insolites Nehmahmiah et Eliael et les retenir.

Le comte de Gabalis était une satire des cabalistes; pour cette raison même, les doctrines, pratiques, formules qu'il leur attribue devaient être objectivement exactes. En fait, certains grades maçonniques du XVIIIè siècle étaient des grades hermétiques ou cabalistiques, dont les rituels reproduisaient textuellement les mêmes formules que Le comte de Gabalis. C'est par l'intermédiaire de ces rituels que les mots cabalistiques du Comte de Gabalis sont passés, sous la forme de mots de passe dans les rituels de Kadosch que résument les Tuileurs. Gérard ayant imaginé que les conjurés avait un mot de reconnaissance double et trouvé dans les Tuileurs un mot de passe analogue, celui-ci s'est combiné dans son esprit avec les mots du Comte de Gabalis, qui composaient à eux deux une formule cabalistique, et il a fait de cette formule le mot de reconnaissance des conjurés. Comme Le comte de Gabalis ne précisait pas l'ordre de succession des mots Eliael et Nehahmiah, rien n'interdisait à Gérard d'intervertir la demande et la réponse des Tuileurs, et si l'initiale N\ du mot Nehahmiah, tant dans Le comte de Gabalis que dans les Tuileurs est devenue chez lui un V\, cela s'explique sans difficulté, un V n'étant qu'un N amputé de son premier jambage.

Nous croyons avoir dégagé les matériaux maçonniques mis en oeuvre par Gérard et en avoir précisé l'origine. Il va sans dire que tout n'est pas maçonnique dans l'Histoire de la Reine du matin : c'est avant tout un roman exposant une intrigue, à laquelle sont subordonnées toutes les parties du développement. Certes, les éléments maçonniques que Gérard y a incorporés y tiennent une place importante (lors de la publication primitive en feuilleton dans le National, l'Histoire de la Reine du matin portait comme sous-titre : Légende orientale du compagnonnage), mais ils n'y sont ni exclusifs ni même prépondérants : ils se surajoutent à des éléments entièrement étrangers à la Maçonnerie et qui ne relèvent que de la fantaisie de Gérard. Tels sont notamment le personnage essentiel de Balkis, la reine de Saba, y compris ses amours fécondes avec Adoniram (V., p. 312), la jalousie de Salomon (que Gérard appelle Soliman par souci romantique de couleur locale), d'où résulte son assentiment tacite, sinon son encouragement au meurtre d'Adoniram, le personnage de Benoni, dont le rôle est, en révélant le nom des trois compagnons conjurés contre Adoniram à Salomon, de lui inspirer, bien involontairement, le dessein d'en faire les instruments de sa vengeance, enfin l'ascendance caïnite d'Adoniram. L'esprit de Gérard était depuis longtemps hanté par la reine de Saba. Il connaissait sa visite à Salomon par des traditions d'origine biblique (I Reg., X, 1-10, 13; II Chron., IX, 1-9, 12) et il avait trouvé dans ses auteurs maçonniques interprétant la Bible qu'Adoniram avait joué un rôle prépondérant dans la construction du Temple de Salomon. L'association Balkis-Salomon-Adoniram lui a fourni le thème fondamental sur lequel il a brodé ses variations littéraires.
Pour conclure, abstraction faite d'éléments purement imaginés et des modifications apportées par Gérard à ses documents maçonniques, il subsiste dans l'Histoire de la Reine du matin une quantité notable d'éléments authentiquement maçonniques, provenant de L'Ordre trahi et du Recueil précieux. Ni l'un ni l'autre de ces deux ouvrages ne suffit à en rendre pleinement compte, mais à eux deux, en y ajoutant, pour ne rien négliger, les Tuileurs et Le comte de Gabalis, ils en fournissent l'explication totale.

GÉRARD DE NERVAL. Expérience vécue et création ésotérique. Maçonnisme et mystère d'Isis (Jean Richer). Il est possible que l'intérêt de Nerval pour les sociétés secrètes et pour les illuminés se soit trouvé renforcé par l'affiliation de son père à la Maçonnerie, qu'on trouve affirmée dans le Voyage en Orient : « ...tu sais que je suis moi-même l'un des enfants de la veuve, un louveteau (fils de maître), que j'ai été nourri dans l'horreur du meurtre d'Adoniram et dans l'admiration du saint Temple, dont les colonnes ont été des cèdres du mont Liban ». (Oeuvres-La Pléiade-II, p. 429) Une affirmation analogue se retrouve dans une lettre de 1853 ; elle est adressée à son père, qui devait savoir penser ! « Fils de maçon et simple louveteau, je m'amusais à couvrir les murs de figures cabalistiques et à prononcer ou à chanter des choses interdites aux profanes ; mais on ignore ici que je suis compagnon-égyptien (refik) ». (Oeuvres-La Pléiade-I, p. 1093). Mais il est imprudent de vouloir tirer en quelconque conclusion de la lettre semi-délirante où Nerval revendique le titre de Maître. Toutes les recherches effectuées par les uns et par les autres sont demeurées sans résultat, et on n'a pas pu établir avec certitude le rattachement du docteur Labrunie à une loge. Toutefois, J\ Suffel a signalé qu'il servit sous les ordres d'un maçon incontestable, le baron Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée, qui fit partie de la loge des Enfants de Mars, qui recrutait ses membres parmi les officiers.

Le même doute subsiste en ce qui concerne Nerval, qui, dans ce cas, équivaut, en fait à une certitude négative. (...) Tout ce maçonnisme littéraire et philosophique, culminant dans l'adaptation littéraire de la légende d'Hiram, est bien connu à présent. Il convient cependant de s'arrêter sur certains de ses aspects mineurs. On a fait remarquer que, dans l'Histoire de Salomon et de la reine du Matin, Nerval ne s'est pas conformé au rituel maçonnique du grade de Maître, auquel correspond la légende de la construction du Temple. Il a mélangé des éléments authentiquement maçonniques à d'autres empruntés à des légendes arabes ou sortis de son imagination. La même remarque vaut pour divers symboles maçonniques dont la mention revient avec insistance sous la plume du poète : Isis, l'Étoile, la lettre G. Pour lui, ils conservent leur signification générale, mais il y superpose un sens personnel.

(...) Nerval a bien vu que, comme le dit R. Le forestier, les hauts grades de la maçonnerie représentent comme une protestation contre la sécheresse des doctrines rationalistes et que l'intérêt historique de la maçonnerie écossaise vient de ce qu'elle accueillit dans son sein l'occultisme occidental en quête d'un asile. Il est bien évident que Gérard, même s'il n'a jamais été maçon ou bien si, l'étant, il n'a pas accédé aux grades supérieurs, s'est estimé, non sans quelque raison, l'égal au moins quant aux connaissances ésotériques des initiés des plus hauts grades.
Par G\ de N\




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HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons   Empty Re: HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons

Message  Mikaël Malik Dim 29 Jan 2023, 17:15

Loge : Le delta du bénin - Orient de Lomé - Togo - Afrique de l'ouest.

 La légende d’Hiram
 
« La vie ne vaut d’être vécue que si elle est une légende. Chaque culture possède ses légendes, vraies ou fausses, elles ont bercé nos croyances et continuent de nous hanter ». Cette affirmation est d’Olivier de Fribourg, écrivain et philosophe français.

L’initiation  au troisième degré permet au postulant qui en a été jugé digne de vivre en le jouant lui-même, comme acteur, tout en étant le principal destinataire du message issu de cette épreuve,  le psychodrame de la mort d’Hiram.


Mais cet épisode de la  mort est suivi  par un autre  acte  dont le mystère est plus subtil, celui de la résurrection du Maître  Hiram au travers et en la personne de tout  nouveau Maître  qui  subit cette élévation ou exaltation.

« La légende d’Hiram » tel est le sujet de méditation que nous soumettons à votre réflexion ce soir.
En littérature, les définitions et exemples du mot légende abondent beaucoup, nous vous en donnons quelques uns pour la compréhension du sujet.  Le Dictionnaire Larousse définit le mot légende comme un livre contenant les actes des saints pour toute l'année, appelé ainsi parce qu'à certains jours on désignait la portion qui devait être lue. D’après Jacques de VORAGINE, la légende dorée est une compilation des vies des saints composée dans le XIIIe siècle. Il poursuit en disant : je cite « Ce saint ne fut jamais dans la légende ; c'est-à-dire que c'est un homme qui n'a pas les qualités qu'on lui attribue. On lui garde une place dans la légende, signifie qu’on lui réserve une place parmi les héros ». Fin de citation.


Le Dictionnaire Micro Robert nous apprend que la légende est un récit merveilleux et populaire de quelques événements des temps passés, où les faits historiques sont transformés par l’imagination humaine ou par l’invention des poètes. Par extension, tout récit mythique et traditionnel. L'histoire de Charlemagne, dans les chansons de geste, est devenue une véritable légende. MONTALEMBERT nous dit dans son ouvrage :  « les Moines de l'Occident » :  je cite : « Innombrables sont les légendes qui nous montrent les bêtes fauves obéissant à la voix des moines, réduites à une sorte de domesticité par ces hommes de Dieu, obligées de les servir et de les suivre ». Fin de citation. D’autre part, nous retiendrons que la légende est une histoire déformée et embellie par la manie des hommes. Pour étayer ces définitions : écoutons plutôt ce récit : « Dans une contrée très éloignée, vivait la famille LIBIZANGOMO (Papa, maman, et le chat RASPOUTINE). Ils étaient les seuls à habiter cette planète en toute tranquillité, jusqu’au jour où papa LIBIZANGOMO aperçut une drôle de fumée et une nouvelle et insolite case occupée par une famille inconnue. Qui sont ces gens ? Que font-ils ? Comment vivent-ils ?


Autant de questions auxquelles on peut répondre par la peur et le repris sur soi ou alors par l’acceptation de l’autre et de ses différences ». Cette narration est une légende.


Quant au nom Hiram, l’histoire nous révèle qu’il existe deux principaux personnages de cette appellation.
Premier  Hiram : Roi de Tyr, succéda à son père ABIBAAL roi de Tyr. Il travailla au développement et à la prospérité de sa cité en agrandissant les deux ports et en les reliant par un canal qui traversait la ville. Il érigea de nouveaux temples pour leurs dieux. Son activité ne manqua pas d’attirer l’admiration de ses voisins et contemporains ; les rois successifs d’Israël ; David et Salomon, avec qui il entretient des liens amicaux et commerciaux. Désiré d’offrir un temple pour son dieu, le roi David contacta Hiram pour les préparatifs. La mort l’ayant arraché aux siens, c’est à son fils le roi Salomon que revint la charge de mener à terme ce projet. Il demanda au roi Hiram de lui fournir le bois de cèdre et de lui prêter ses architectes et maçons afin de réaliser son dessein. Le message précisait : je cite : « tu sais bien que mon père David n’a pas pu construire un temple pour le nom de Yahvé, son dieu, à cause de la guerre que les ennemis lui ont faites de tous  côtés, jusqu’à ce que Yahvé les eut mis sous la plante de ses pieds. Maintenant, Yahvé, mon dieu m’a donné la tranquillité aux alentours ; je n’ai ni adversaires, ni contrariété du sors. Je pense donc construire un temple au nom de Yahvé, mon Dieu, selon ce que Yahvé a dit à mon père David… maintenant, ordonne que l’on coupe des arbres du Liban, mes serviteurs seront avec tes serviteurs et je te paierai la location de tes services selon tout ce que tu me fixeras… »…Fin de citation.

Le pacte entre Hiram et Salomon fut honoré et dura vingt ans.

Deuxième Hiram : l’Architecte, et Ingénieur, envoyé par son souverain Hiram, roi de Tyr, apparaît, dans l’histoire biblique, sous le règne de Salomon, roi d’Israël et fils de David. Son nom est évoqué dans la bible au passage de 1 Rois chapitre 7 verset 13. Spécialiste du travail de bronze, « rempli de sagesse, d’intelligence, et de connaissance » ;  il s’occupa, à la demande de Salomon, de la Construction et de la décoration du temple dédié à Yahvé.

Les FM s’identifient symboliquement comme les enfants de la veuve. Cette expression renvoie aussi à Hiram ; la Bible précise en effet qu’il est le fils d’une veuve de la tribu de Nephthali. La présence de père semble récurrente dans les mythologies.

A partir du 18ème siècle, la vie et la mort d’Hiram, l’architecte, enrichies par les légendes, deviennent un mythe initiatique qui inspire les rituels maçonniques. D’après le récit mythique, Hiram ou Hiram ABIF fut assassiné à la fin des travaux du temple vers 1570 avant notre ère par trois mauvais compagnons à qui il a refusé de donner la parole secrète.

Nous attirons l’attention des frères que les vocabulaires légende, mythe, saga, conte, tradition et fable, sont tous des récits transmis oralement avec un fond historique vraisemblable.
Cet exposé, à connotation didactique, tracé à l’attention particulière des jeunes MM :. de notre atelier, tentera d’explorer le chemin qui mène de la mort à la résurrection, à travers cette initiation particulière au  troisième grade,  afin de susciter une réflexion sur le symbolisme qui peut interpeller tout FM dans ses voyages et dans sa quête perpétuelle  à la recherche de la vérité.
Notre morceau d’architecture est structuré en trois chapitres :
Dans un premier chapitre, nous traiterons le contexte dans lequel survient la mort d’Hiram, sa finalité ainsi que l’impact psychologique sur le postulant.


Dans un second chapitre, nous analyserons le mystère de la résurrection avec ses corollaires.



Et en troisième chapitre, nous dégagerons l’enseignement moral de cette légende d’Hiram.


I. LE CONTEXTE DANS LEQUEL SURVIENT LA MORT D’HIRAM
Le FM s’accoutume à l’idée de la mort dès son entrée en maçonnerie. Le vieil homme  dont il doit se dépouiller afin de vivre en initié, en homme nouveau,  paraît déjà comme une invite à mourir à la vie profane !



Il s’efforce donc dans la pénombre du septentrion à faire sa mue afin d’abandonner sa peau de profane progressivement, avant de resplendir au midi sous une lumière vive, dans une enveloppe charnelle mystique nouvelle, due à l’enseignement  qu’il reçoit,  au maniement des outils, à l’interpellation et à la pénétration timide mais perceptible des symboles sur le néophyte qu’il demeure, pendant tout son compagnonnage.

Ce n’est que lors de la cérémonie d’exaltation à la maîtrise que lui est présentée la Mort  physique, relatée et reconstituée à travers l’assassinat du M :. Hiram.

Il entre donc cette fois dans une Loge transformée en  chambre funéraire, où le deuil a plongé dans la tristesse et le désarroi des ouvriers consternés et atterrés qui perçoivent dès lors que le chantier ne verra jamais de fin.

La cérémonie centrale de l'élévation à la maîtrise s'accomplit d'une manière assez différente suivant les rites.

Au REAA, un cercueil se trouve à la place du tapis de loge. D'autres symboles de la mort ornent la Loge : dès fois un crâne est posé sur le plateau du TVM. L'Atelier est tendu de noir, souvent les tentures sont parsemées de larmes blanches ; tout cet ensemble prête au lieu une atmosphère de deuil, de tristesse et d’accablement.

 On n'aperçoit qu'un seul symbole de la vie, une verdoyante branche d'acacia. Le rituel, raconté aux initiables, est fondé sur la légende d'Hiram, base même du grade de Maître.

En réalité cette légende débute au grade d'Apprenti ou cependant son rôle n'est pas apparent.  En guise de rappel, voici le récit du mythe d'Hiram. Le roi Salomon avait confié à Hiram Abif la direction de la construction du temple. Selon la Bible, ce personnage, habile dans le travail des métaux, était le fils d'une veuve ; son souverain, le roi Hiram de Tyr, le mit à la disposition de Salomon qui, appréciant ses multiples connaissances techniques, le chargea de suivre  la construction du temple.

Hiram Abif organisa donc - et il fut le premier à le faire-  les ouvriers, les groupa en trois grades selon leurs capacités et établit leurs salaires d'après ces grades. Chacun d'eux avait ses propres signes de reconnaissance au moyen desquels les ouvriers se légitimaient à l'heure du paiement des salaires. Les apprentis touchaient leur dû au pied de la colonne B :. Les compagnons au pied de la colonne J :. les maîtres enfin recevaient le leur en Chambre du Milieu.

Mais il arriva, lorsque les travaux touchant à leur fin, que certains ouvriers des deux grades inférieurs devinrent envieux des salaires plus élevés que touchaient les maîtres ; aussi, trois compagnons mécontents tentèrent-ils un jour de se procurer la parole de maître afin de recevoir le salaire non mérité correspondant à ce grade. Ils s'attaquèrent au Maître Hiram qui, vaillamment, refusa de leur livrer le secret. Alors l'un des compagnons, posté à la porte du septentrion avec le lourd plomb de son outil, donna un coup à la tête du maître. Hiram réussit à détourner le coup, qui le frappa seulement à l’épaule droite, mais il subit un engourdissement qui lui fit tomber sur le genou droit. Il chercha à s'enfuir, mais à la porte de l’occident, le second conjuré lui demanda la parole de manière menaçante  et ne l'ayant pas davantage obtenue, lui porta un violent coup avec le niveau à la tête, qui est détourné à l’épaule gauche. Sous la violence du coup,  Hiram tomba sur le genou gauche. Tout étourdi, gravement frappé, Hiram se traîna à la porte de l’orient où le troisième compagnon, après lui avoir vainement réclamé le mot, l'abattit d'un coup de maillet au front. Hiram tomba mort et la frayeur s'empara des meurtriers qui cherchèrent à faire disparaître le cadavre du Maître assassiné. Tout d'abord, ils le recouvrirent des décombres qui jonchèrent le lieu du crime pour le transporter plus tard en quelque endroit abandonné où ils l'enterrèrent. Mais lorsque l'on s'aperçut de l'absence d'Hiram, les soupçons se portèrent aussitôt sur les trois compagnons qui ont disparu.


Le roi Salomon envoya, trois fois trois, au total neuf maîtres, à la recherche d'Hiram  Abif ; après avoir longtemps erré, ceux-ci découvrirent la tombe fraîchement creusée sur laquelle les assassins ont placé une branche d'acacia, afin d'en reconnaître aisément l'emplacement lorsqu'ils iraient faire disparaître définitivement le cadavre.

Comme il était à craindre que la parole de maître eût été trahie, le roi ordonna qu'une nouvelle parole soit adoptée, et il fut décidé que les premières paroles prononcées lors de l'exhumation de la dépouille d'Hiram serviraient à cet usage.


C'est ainsi que la parole dont les initiales  M :. B :. se trouvant sur le tablier du MM :. qui échappa à celui qui avait saisi la main du maître assassiné devint le mot du grade de maître.

En vain deux d'entre les maîtres tentèrent-ils de relever le mort au moyen de l'attouchement d'apprenti, puis de compagnon ; ce ne fut qu'à l'aide des cinq p. p. de la maîtrise que le mort fut relevé de son tombeau.


Ici se termine la légende d'Hiram telle qu'elle figure dans la FM symbolique.
Ce récit, en raccourci, nous permet de constater non seulement la cupidité des trois compagnons, mais également leur stupidité, comment arracher un secret à quelqu’un en le frappant de la sorte ? On se rend bien compte que ceux-ci ne pouvaient pas accéder aux grades de maîtres. Ils n’avaient ni la réflexion, ni la mesure de leurs gestes… Cependant, à leur décharge, ce meurtre n’était sans doute pas prémédité. C’était un accident ! Comme quoi la bêtise, l’ignorance, la malhonnêteté, et l’ambition peuvent faire aboutir à un acte irresponsable dont l’issue peut-être fatale et irréversible. Mais les légendes sont faites pour nous faire rêver et changer le cours de l’histoire, en nous amenant, grâce aux valeurs morales qu’elles préconisent, et par des rebondissements, à une fin plus honorable, désirée autant par le cœur et par l’esprit.


Au cours de la cérémonie de l'élévation à la maîtrise, cette légende est racontée aux récipiendaires ; il est encore aujourd'hui d'usage que le compagnon y représente symboliquement le maître Hiram.

Au moyen des trois outils ayant servi au crime, il est abattu et étendu, puis recouvert d'un linceul ; et par l'attouchement parfait de Maître, le Très Vénérable Maître le relève de sa tombe et le ramène à la vie. Cette première forme, la plus ancienne, de l'élévation à la maîtrise, se pratique encore dans de nombreuses Loges.

Il y a lieu de dire encore quelques mots de l'acacia qui joue un rôle important dans la symbolique du grade et auquel il est fait allusion dès la première question du catéchisme de maître. « Etes-vous MM ? » La réponse est « l’acacia m’est connu ». Symbole de pérennité, cet arbre est sacré en Egypte. Ses branches confèrent l'immortalité.

Seul élément coloré et lumineux, visible lors de toute la cérémonie d'élévation au grade de maitre ;  l'acacia peut être définie comme une force vitale qui perdure ; un message de joie et d'espérance, un gage de paix, et de résurrection.

 Dans la Loge de Maître, tous les emblèmes et symboles rappellent la mort et la fragilité des choses ; seul le rameau d'acacia est un symbole de la vie.

En tant qu'allégorie, la légende d'Hiram peut trouver différentes explications suivant le point de vue auquel on se place. Pour la Maçonnerie chrétienne, Hiram représente le Christ crucifié, victime du fanatisme, de l'intolérance et de la vengeance.


Au point de vue politique, il symbolise la liberté, tandis que ses meurtriers sont l'image de l'ignorance, de la crédulité et de l'état de servage qui en résulte. Sur le plan astrologique Hiram est également une allégorie du soleil qui, durant les trois derniers mois de l'année, est en quelque sorte enchaîné.

 On peut attribuer aussi au mythe d’Hiram une signification d’ordre général. Il peut suggérer aussi que ceux qui œuvrent pour le progrès de l’homme ont des adversaires redoutables et doivent résister à leurs menaces. Cette légende apprend aux enfants de la veuve, qui édifient le temple de la fraternité et de la solidarité humaine que leurs tâches comportent  une lutte incessante contre l’ignorance, le fanatisme, et l’ambition déréglée symbolisés par les trois mauvais CC :.


Dans certaines les civilisations, la condition préalable, pour faire un deuil, réside dans la  présence de la dépouille du corps du défunt !

Comme si l’apparente  reconstitution des fragments d’une enveloppe charnelle devenue simple « matière biodégradable », simple poussière,  devenait un satisfecit et remplissait à elle seule les conditions rituelles imposées par les mœurs  sociétales pour un au revoir,  un ultime adieu, tant cette destinée  et les appréhensions de l’après mort  sont communes !   Il semble pourtant que cette condition est une constance de l’interrogation humaine, un  paramètre permanent dans  toutes les mythologies.  Pourquoi ?

Parce qu’elles répondent toutes à un  même objectif, qui est l’un des  messages cruciaux du grade  qui consiste entre autres à « rassembler ce qui est épars ». Il appartient bien entendu à chacun d’entre nous d’explorer toutes les autres voies et interprétations de ce postulat notamment en s’efforçant de rassembler ce qui est épars en soi !

A titre d’exemple, et en particulier dans les civilisations africaines, les dépouilles  paraissent  bien souvent constituer un pont entre le temporel et l’intemporel, comme si ceux qui décédaient allaient explorer et préparer  dans un au-delà la venue de ceux qui les suivront.  Le deuil doit donc se faire avec la présence du corps ou  d’un médiateur, fusse t-il, un simple morceau d'ossement, habit, bague, etc… à l’unique condition qu’il ait  bien appartenu au disparu. Le mort et La Mort étant ainsi honorés, parait-il que les difficultés de l’avenir peuvent être affranchies en partie, amoindries ou du moins aplanies.


La mort reste donc ainsi au centre de la vie comme les cimetières étaient  dans nos villages. En Afrique, en particulier dans la partie méridionale du Togo, nous avions constaté que ; le mort est bien souvent enterré pas loin du village où il résidait, ou derrière son habitation et même quelque fois dans sa propre maison ou dans sa chambre à coucher.

Dans l'ensemble cosmique, en dépit du paradoxe des mots, la mort est une nécessité ; et l'homme, dès qu'il a appris à contempler les choses sous cet angle, saura se soumettre à l'inéluctable loi.


Au fait, est ce que la mort est une mauvaise chose ?


Apparemment oui, avec la douleur de la séparation définitive, le vide laissé par le disparu, le manque de chaleur humaine, et d’assistance qu’apportaient le défunt, et ses corollaires de problèmes qui seront créés à titre posthume. Mais de l’autre côté s’entrevoit autre chose.

Le départ, dans l’au-delà d’un être, est souvent source d’union, de solidarité, de réconciliation, de rassemblement, de rencontre, de partage d’information, de reconnaissance, d’amitié, et parfois de réjouissances festives.


Imaginons, mes frères, comment serait le monde, notre planète exsangue, si nous cohabitons avec nos arrières, arrières grands pères, nos aïeuls.  

Le MM :. traverse la mort comme il enjambe le catapulte et il se tient debout, prêt à aller plus loin, vers de nouveaux horizons particuliers, car éthérés ! Il a sept ans et même plus !

Dans les cérémonies maç. : le récipiendaire au titre de maître s’identifie à Hiram : il doit d’abord mourir pour renaître, s’investir des qualités de maître.  Le secret n’est que devenir intérieur, transformation physique, morale et spirituelle dans un processus d’individuation. En ce sens, il est incommunicable. Ainsi la FM reconnaît en Hiram, un maître fondateur.  C’est alors le lieu d’analyser et même de psychanalyser le phénomène de la résurrection orné des corollaires indispensables à sa réalisation.

 II – LE MYSTERE DE LA RESURRECTION
La résurrection prend des formes diverses dans les différentes civilisations, selon les mythologies et les religions allant dans son acceptation la plus courante jusqu’à               la réincarnation.

Pour le FM qui doit « aller plus loin », il doit s’agir, au-delà de l’illustration descriptive, de la recherche du sens réel du symbolisme de la résurrection. Loin d’être une réanimation, ce nouveau cycle, ce nouveau départ vers une autre réalité, forge l’espérance de sa foi maçonnique. Ce qui lui permet d’appréhender la mort, non comme une fin, mais comme une délivrance afin d’accéder à des niveaux vibratoires et énergétiques supérieurs.


Uniquement à titre de comparaison,  pour une meilleure compréhension de nos propos et sans entrer dans une étude approfondie de la résurrection, on peut tirer de l’Evangile l’analyse suivante :  il y a une différence fondamentale entre Lazare réanimé par le miracle de Jésus invoquant la puissance de son père, lequel  Lazare marche en sortant ré-animé de son tombeau d’une part, et d’autre part   la résurrection du Christ, trois jours après une mort annoncée et préparée par la trahison de Judas afin que ce  grand mystère se produise ! La Pâques ! Non pas pour que Jésus devenu Christ  revienne parmi les vivants continuer à prêcher les enseignements qu’il prodiguait mais bien au delà, pour son entrée dans et vers une vie éternelle marquée par l’Ascension, sa montée dans les cieux !


 La résurrection, dont il est question ici, mes frères, n’est donc pas une pure réincarnation, ni une réanimation, ni une individuation, mais une transformation radicale de notre temple qui propulse le nouveau maître à un niveau moral et spirituel très dense. Ce dégrossissement du comp.:, effectué, serait perceptible, visible, sensible par ses semblables.

Nous devons tous entreprendre tel Sisyphe avec son rocher et sans relâche une navigation permanente entre l’Equerre et le Compas, lieu où doit se trouver le maître maçon en plein labeur !

La recherche de l’excellence, de la limpidité, de la pureté, permet ainsi d’ouvrir les portes au véritable amour fraternel dans tous nos plans mentaux.

Cet amour limpide dont clame le passé GM Alain Pozarnik dans son ouvrage « le Secret de la Rose », je cite : « sagesse universelle, celle qui englobe en une conscience unique tous les savoirs et dépasse,  sans les rejeter,  toutes les raisons ». Fin de citation

 La résurrection peut alors apparaître dans toute sa splendeur comme la résurgence de son être principiel en route vers son éternité et l’ensemble des corollaires qui s’y rattachent participent donc et procèdent à la finalité de l’acte de la Création.

Ceci établit donc que la résurrection dans le mythe d’Hiram fonde une réalité supérieure  qui s’oppose au quotidien profane, le supplante et nous permet d’entrevoir la  finalité     du Grand Œuvre.

 Toutefois on pourrait penser que l’entrée en scène du nouveau maître ne devrait se faire véritablement que lors de la résurrection, lorsqu’il prend la place numérique du Maître Hiram disparu, car on peut difficilement imaginer que le Compagnon qui joue le rôle d’Hiram pendant l’assassinat ait déjà été  vêtu de son décor de Maître !

C’est cette difficulté de mise en scène qui magnifie l’alchimie de la reconstitution          du psychodrame, car en effet il s’agit de faire vivre au postulant sa propre mort physique afin de le libérer du carcan de ses pesanteurs terrestres et lui permettre de poursuivre son voyage en s’élevant, en  fait en élevant sa conscience !

Les mots substitués et la mise en commun des énergies des meilleurs ouvriers du défunt Maître  vont  permettre d’allerplus en avant vers la recherche de la vérité, ce qui nécessite et demande un effort continu mais aussi et d’abord un effort collectif et une perspicacité certaine !

 Il s’agit maintenant de faire passer en avant le « corps subtil » qui doit entreprendre de nouveaux voyages en rapport avec sa destination finale  lumineuse.

Tel le phénix qui renaît de ses cendres, le Maître est plus radieux que jamais, car il a puisé dans l’énergie cosmopolite constituée par la mystique du troisième degré, qui exécutée dans la commune-union  des trois piliers de la Loge, à travers les cinq points parfaits de la maîtrise, vont faire resurgir la vie, et donc redonner corps à l’esprit.

Ainsi peut-on en substance tirer profit d’un enseignement intangible : le savoir et l’érudition sont une condition certes nécessaire, mais non suffisante à la découverte de la Connaissance ! La connaissance ne s’approprie pas par la force ni sans mérite. Et l’immensité du savoir ne suffit pas à la maîtrise autoproclamée de la Connaissance !

C’est bien facile d’arracher par la force  un plan que de se donner le temps de maîtriser la science du trait et savoir le tracer. Faut-il encore pouvoir l’interpréter pour l’appliquer comme il se doit !

III.  L’ENSEIGNEMENT MORAL TIRE DE LA LEGENDE D’HIRAM
Pour les FFMM, la légende d'Hiram a une double signification. Tout d'abord, Hiram est le symbole de l'homme de grande valeur qui, malgré les tentations et les persécutions, remporte la victoire sur ses faiblesses et ses passions et se rapproche de la perfection humaine.

Les assassins d'Hiram sont les vices qui nous empêchent de parvenir à cet état. Or, le vrai Maçon, demeure fort dans la tentation et sait supporter la haine, la calomnie, les offenses, l’hypocrisie, la roublardise,  afin de demeurer fidèle à soi-même et à autrui.

Hiram est le symbole d'homme fidèle au devoir, même si le devoir est inflexible comme la fatalité,  exigeant comme la nécessité,  et impératif comme la destinée, symbole du FM qui préfère mourir plutôt que de faillir à sa tâche dont il est assermenté.

Nul danger, nulle persécution, nulle vengeance ne l'intimide. Ses adversaires envieux pourront certes lui porter des coups douloureux et lui faire beaucoup de tort dans l'opinion des hommes peu informés et non avertis ; mais ils ne pourront rien faire contre le bien, la justice, la logique et la raison dont le FM est le défenseur généreux.

La vérité, quels que soient les barrières qu'on lui appose, finit toujours par triompher ; et Hiram que l'on a cru abattre naît un jour à une vie nouvelle et meilleure. Que ce retour de la justice tarde à se produire, d'autres hommes se lèveront et se feront les défenseurs du droit écrasé et de l'idéal méconnu ; car la force de l'idée est indestructible et la véracité des faits est ineffaçable.

L'idée est immortelle, sa vie se poursuit à travers les générations humaines et les siècles, alors même que les hommes qui l'ont formulée pour la première fois, qui ont lutté et sont morts pour elle, ont été oubliés. Qu’ils reposent en Paix ! Nos braves et très illustres et respectables frères passés à l’Orient Eternel !

Mes frères ! Sachez que l’impunité n’existe pas en FM.

Hiram est de même un symbole de l'idée d'immortalité ; nulle contrainte dogmatique ne nous oblige à l'interpréter d'une manière déterminée ; elle peut satisfaire et réconforter aussi bien celui qui croit à la vie de l'âme dans l'au-delà que celui qui voit dans le concept d'immortalité l'expression de la constance de l'énergie dans ce monde.

Ainsi le cercueil et le tombeau ne sont-ils pas seulement des symboles de la mort, mais dans une mesure égale des symboles de la vie : des symboles du sein maternel duquel naît la vie nouvelle. Dans la mort d'Hiram, nous voyons notre propre renaissance à une vie plus parfaite.

Un Maître Maçon qui connaît et comprend la légende d'Hiram sait, nous semble t-il, que de quelque manière que ce soit, il vivra au-delà de sa mort : puisque rien ne se perd dans l'univers, il y demeure éternellement pour y jouer un rôle aussi important que celui qu'il remplit de son vivant. Le Maître sait que ses actes lui survivront et que ce qu'il a créé de grand et de bon lui conservera la mémoire des hommes.

Car somme toute, en maçonnerie il s’agit du plan de vie, lequel englobe la mort et il s’agit de se construire et non de se projeter dans un personnage modèle fusse t-il vertueux ou glorieux.

C’est à son propre rythme que s’initie le maçon, car il doit transcender les symboles pour s’identifier à eux au gré des circonstances de sa vie ! On n'est pas initié ; on s'initie soi-même !

Si l’aboutissement de cette vie est bien une mort physique,  et si cette mort marque de manière douloureuse la fin d’une étape terrestre,  elle traduit surtout et se veut d’abord la fin d’un cycle.

Il faut donc chercher derrière le crime crapuleux, l’utilité et l’équivalence de la fonction et du rôle  d’assassin au niveau mental ! 

Serait-ce l’émanation des comportements inhibiteurs de notre subconscient, qui remonteraient ainsi à notre imperfection de nature et  même au péché originel ?

Tous ces sentiments fielleux et leurs agrégats  vaniteux existent en nous en des proportions diverses. Mais leur manifestation est plus ou moins prononcée selon les circonstances et selon l’environnement dans lequel nous évoluons.

Il y a donc un effort permanent à faire pour le FM motivé et assidu à son labeur, afin  de dominer ses passions et éviter les réflexes égoïstes qui diminuent sa valeur personnelle.  

Fuir l’ambition démesurée et le fanatisme aveugle qui conduisent à la mort de sa véritable identité, donc de son véritable maître, devient une préoccupation permanente du MM et il parcourt sans cesse le symbolisme des trois degrés, car les symboles qui  les caractérisent l’interpellent différemment  et avec plus de profondeur au fur et à mesure de son avancement, et donc de son élévation.

Nous référant alors à la marche de ce  Grade,  le Maître arrivé à la fin de ses sept pas ou se tenant sur la dernière des sept marches de l’escalier, prêt à  traverser le  voile qui sépare le Hélal du Débir  a-t-il encore besoin de son enveloppe charnelle ?

Le grade de Maître n’est pas un grade de commandement, il apprend à dépasser la mort, notre propre mort  mais elle n’arrête pas pour autant le chantier. Il s’agit d’acquérir sa maturité maçonnique par l'exercice de la domestication et de l’appropriation de la mort. Et cet exercice ne se fait pas sans douleurs ni sans émotion lorsqu’il concerne des vices que nous affectionnons, mais il suscite une espérance que Jean Verdun  restitue en  disant,  je cite :

« L’initiation au Grade de Maître est la métamorphose du Comp :. qui après avoir été soupçonné d’être mauvais Comp :. apporte la preuve de son innocence et se voit appelé à ressusciter en la personne de l’architecte ». Fin de citation.

Le degré de maître s'articule donc autour d'une leçon d'éthique qui met en garde le maçon contre tous les excès, particulièrement les excès de vertus mal contrôlées. Il susurre : "Pesez le bon et le mauvais, trouvez la juste mesure en toute chose, car le plus souvent le  bon chemin est celui du milieu".

En guise de conclusion à tout ce qui précède, nous dirons que le cheminement initiatique, le cycle mort résurrection,  peut être défini comme le cycle vertueux de la recherche de la vérité. Cette alternance qui apparaît, tel un pavé mosaïque, permet au Maître, dans une descente ascensionnelle à travers son subconscient, d’ouvrir la voie à d’autres espaces de son univers intérieur qu’il est loin d’imaginer.


Son corps subtil doit entreprendre de nouveaux voyages à travers lesquels il pourra  tenter de découvrir ses vraies natures divines, au prix de plusieurs sacrifices, surprises et déceptions mais aussi de plusieurs encouragements  et satisfecit bien mérités !

 « La lumière est apparue aux apprentis, elle a éclairé les compagnons, puisse-t-elle illuminer les maîtres ! ».
C'est tout le bonheur que je souhaite à tous les MM :. dans leur recherche de la Parole Perdue. Et comme l’acacia nous est connu, que notre volonté soit imputrescible et que verdoie pour l’éternité notre détermination à répandre partout la Lumière.

Pour terminer, je formule le vœu  et nourris l’espérance  que cette lumière  nous habite tous tout au long de notre parcours maç :. et que le  Véritable Maître ressuscite en nous  et parmi nous.

Notre vie si éphémère qu’elle soit, mérite de la vivre dans le respect de ce qu’elle est, il faut comme le disait Baudelaire : « Tirez l’éternel du provisoire ».
TVM et vous tous mes FF VM en vos grades et  qualités, J’ai dit !
Le frère Faustin Kétévi

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HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons   Empty Re: HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons

Message  Mikaël Malik Dim 29 Jan 2023, 17:18

Hiram et ses Frères 

Les Constitutions de 1723 et les textes postérieurs (Famille Spencer, 1725-1739)
Ce n’est que dans l’Histoire du Métier qui figure dans le Livre des Constitutions de 1723 que figure, pour la toute première fois dans un document maçonnique, notons-le bien, le nom d’Hiram Abiff, donné au constructeur du Temple de Salomon, qualifié en outre de « Prince des Architectes ». C’est donc seulement après ce texte de 1723 que le nom d’Hiram Abiff – et non plus seulement d’Hiram – se substitue à celui d’Amon, ou Anon, ou Aymon, dans la plupart des versions des Anciens Devoirs postérieures : ce sont notamment les textes de la Famille Spencer. Six textes sont connus, dont un fut même gravé, publiés entre 1725 et 1726 pour quatre d’entre eux, 1729 et 1739 pour les deux plus tardifs.
Ces dates ne sont évidemment pas indifférentes, et l’on peut ici remarquer que cette période de 1725 à 1730 est également celle où semble s’affirmer un troisième grade désormais fondé sur le personnage d’Hiram, nouvellement promu, au regard des textes du moins, à un rôle qu’il paraissait n’avoir jamais joué auparavant. Il est assez clair que la substitution du nom d’Hiram Abiff à celui d’Aymon – voire à celui d’Hiram (simplement) présent dans quelques textes après 1675 – est liée à l’apparition du troisième grade « hiramique » dont Prichard nous livre la première version connue

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Anderson est la premier à citer Hiram Abif dans un contexte maçonnique


 
À propos de la forme « Hiram Abif »
II faut immédiatement signaler que le choix du terme Hiram Abif (nous adopterons cette graphie plus classique) pour désigner, dans les textes maçonniques, l’architecte du Temple de Salomon, pose à son tour un problème.

L’expression Hiram Abif se trouve en effet en deux endroits seulement de la Bible :
–  II Chroniques, 2, 13, où l’on peut lire : Huram Abi (aleph, beth, iod)
– et II Chroniques 4, 16, l’on a : Huram Abiv (aleph, beth, iod, vav)
À partir de ces simples données, trois problèmes se posent :
1) Quelle est la signification exacte de ces termes ?


La racine ab signifie père, et abi comporte un déterminatif qui veut dire mon père ; quant à abiv, il signifie son père.
Par conséquent, d’un point de vue purement philologique, ces termes signifient :
Huram abi = Huram mon père,
– Huram abiv = Huram son père,
deux expressions, soulignons-le, assez énigmatiques. On doit cependant retenir qu’une signification plus large de père, en hébreu, peut indiquer la notion de maître, instructeur, ou conseiller.
Nous reviendrons plus loin sur les conséquences du caractère assez obscur de ces deux expressions que nous ne faisons que noter ici.

2) Dans I Rois 5, qui est le troisième lieu biblique où l’on parle de notre Hiram – l’artisan, non le Roi -, il faut remarquer que :
– c’est bien Hiram, et non Huram,
– que ce n’est absolument pas Hiram-Abi, ou Hiram Abif, mais simplement Hiram, lequel vient de Tyr, le texte précisant qu’il est le fils d’un Tyrien, et d’une veuve de la tribu de Nephtali ; c’est, en outre dans ce livre, exclusivement un bronzier, qui fondra les colonnes, la mer d’airain, mais nullement un architecte ni un tailleur de pierre.
Les deux remarques qui précèdent nous suggèrent que l’on décrit apparemment deux personnages sensiblement différents, d’autant que les compétences d’Huram, dans II Chroniques, sont beaucoup plus étendues.

On lit en effet que c’était un homme doué pour toutes sortes de travaux, sachant en effet travailler « l’or, l’argent, le bronze, le fer, la pierre, le bois, l’écarlate, la pourpre, graver n’importe quoi et tout inventer)). Cet Huram est d’autre part fils d’un Tyrien et d’une fille de la tribu de Dan.

Si Hiram, dans les Livres des Rois, n’était que bronzier, Huram Abi du Livre des Chroniques est bien plus éclectique, et sait éventuellement travailler la pierre. Il demeure cependant artisan, et non, comme l’indiquent – et eux seuls – les Anciens Devoirs, le Maître Maçon du Temple…

On peut ainsi penser que l’Hiram Abif de la tradition maçonnique, lequel n’apparaît dans les textes qu’en 1723, est un personnage composite, empruntant à deux portraits assez différents, et qui ne se retrouve en tant que tel dans aucun texte biblique.

3) Un troisième problème, qui rejoint en partie le premier, doit encore être évoqué. Il concerne le choix, précisément de l’expression Hiram Abif pour désigner ce singulier et nouveau héros. En effet, nous avons vu la signification assez peu claire de l’expression.

Déjà, dans la Vulgate, Saint Jérôme traduit : Hiram patrem meum et Hyram pater ejus. Père de qui, au juste ? Pourrait-on demander…

Dans la première Bible anglaise de Wyclif en 1380, on lit de même : Hyram my fader et Hyram the fader of Solomon.
La Bible dite Great Bible, de 1539, propose : mon père Hyram et Hiram son père, traduction plus tard reprise par la célèbre Authorized Version du Roi Jacques.
La Bishop’s Bible de 1572, et la Bible de Barker en 1580, reprennent aussi ces formules. Cette dernière, remarquable par ses gloses marginales, indique notamment que « son père » peut signifier qu’Hyram est le père du travail qui s’effectue dans le Temple…

À partir de cette date, jusqu’à nos jours, toutes les bibles anglaises portent : Hiram mon père et Hiram son père, et ce toujours sans fournir d’explication.
C’est probablement cette absence de toute signification manifeste qui a conduit certains traducteurs à penser qu’Hiram Abi était peut-être un nom propre, qui n’appelait pas de traduction. C’est Luther qui le pensa le premier. Dans les années 1520, publiant sa traduction allemande, il traduisit simplement, le premier : Huram Abi et Huram Abif.

Or, en 1528, Coverdale, l’un des chefs de la Réforme en Angleterre, se rendit à Hambourg et y rejoignit William Tyndale qui entreprit avec lui la traduction du Pentateuque. C’est ainsi qu’en 1535, Coverdale acheva seul une traduction essentiellement fondée sur le travail de Luther. La Bible de Coverdale, en anglais, fut éditée à trois reprises, en 1535, 1536, 1537, et rééditée en 1551, et c’est elle qui, pour la première fois en Angleterre, indique : Hiram Abi et Hiram Abif.


La Bible de Matthews, en 1537, reprend cette traduction, mais, à partir de 1539, avec la Great Bible déjà mentionnée, nous retrouvons les traductions classiques, et plus jamais la traduction Hiram Abi ou Hiram Abif (hormis dans la réédition unique de 1551).

Il faut donc retenir que les expressions Hiram Abi et Hiram Abif ne figurent que dans deux Bibles publiées entre 1535 et 1537 et qui sortirent assez vite de l’usage.
Une question se pose dès lors : si le choix du terme Hiram Abif a été fait, c’est manifestement sous l’influence de la Bible de Coverdale, mais pour quelle raison, en 1723, aurait-on éprouvé le besoin de retenir cette traduction atypique, extraite d’une Bible sortie d’usage depuis environ deux siècles ? Anderson s’en explique en partie, mais de façon très peu claire, dans une note infra-paginale de son Histoire du Métier.

Ne pourrait-on aussi suggérer que l’expression en question aurait déjà existé dans la tradition maçonnique depuis la deuxième moitié du XVIe siècle ? On a parfois souligné la probabilité d’une mutation pré-spéculative en Angleterre, à cette même époque. Cette hypothèse, il faut cependant le reconnaître, est assez fragile.
L’idée d’un Hiram Abif créé assez récemment de toutes pièces et doté d’un nouveau nom, paraît, au terme de cet examen, bien plus plausible.

Une réaction d’hostilité ? Le Document Briscoe (1724)

Si le nom d’Hiram Abif, pour désigner l’« architecte » du Temple, attesté depuis 1723, avait peut-être été introduit bien plus tôt dans la tradition du Métier, il demeure cependant certain que la légende dont il est d’emblée le tragique héros lui confère un statut nouveau. Si le nom d’Hiram a peut-être une certaine ancienneté dans le Métier, le personnage de la légende apparaît bien, en ces années 1720, comme un nouveau venu.

Il convient ici de citer un texte qui pourrait en être un témoignage indirect. Ce texte parut à Londres, en 1724, sous la forme d’une petite brochure de 64 pages, et connut deux autres éditions l’année suivante. Il reproduit en premier une version des Anciens Devoirs appartenant à la seconde génération, et qu’on peut rattacher à la Famille Sloane. Ce texte donne notamment Aynon pour le nom du Maître Maçon du Temple de Salomon. Il est suivi d’assez copieux commentaires, intitulés «Observations and Critical Remarks », d’un ton en effet fort critique, visant à redresser les erreurs que, selon l’auteur, le pasteur Anderson avait commises en grand nombre dans son Histoire du Métier.

S’agissant du passage qui se réfère au Temple de Salomon, l’auteur oriente la polémique autour du personnage d’Hiram Abif. Il s’étonne en effet qu’on lui accorde désormais des talents si divers et que « notre savant Docteur en Lois [i.e. Anderson] pour mettre en valeur ses extraordinaires lectures, [prenne] tant de peine pour prouver que cet Hiram, le Fondeur d’Airain, un Tyrien, n’était pas Hiram Roi de Tyr […] »
 
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Le "pamphlet Briscoe": une réaction précoce d'hostilité ?


 
Plus encore, il s’en prend au « très ingénieux Docteur Désaguliers » qui, pour justifier la variété des dons reconnus à Hiram se réfère à une « Lettre de Recommandation que le Roi Hiram envoya à Salomon […] ». L’auteur fait remarquer que rien de tel ne figure dans le Livre des Rois, et feint d’ignorer que ces précisions proviennent des Chroniques.
Quelle que soit la faiblesse de l’argumentation, l’intérêt du document réside simplement dans la dénonciation qui est faite ici du caractère factice du personnage d’Hiram Abif. On peut naturellement s’interroger sur la personnalité exacte de Samuel Briscoe, dont nous ne savons rien. Toutefois, il paraît incontestablement avoir été au fait des usages et des pratiques maçonniques de son temps.

Or, son hostilité à l’introduction du personnage d’Hiram Abif’ne peut pas ne pas être relevée. Aucune allusion n’est faite, du reste, à un grade quelconque dont ce personnage serait le héros, mais il est clair cependant que certaines personnes connaissant bien la Maçonnerie et ses textes fondateurs considéraient, au début de ces années 1720, que le personnage d’Hiram Abif était un intrus, et que le rôle qu’on paraissait devoir lui faire jouer était sans doute usurpé, du moins jusque-là inconnu. Ne pourrait-on y voir, mais ce n’est évidemment qu’une simple hypothèse, la trace des premiers remous provoqués par l’introduction d’un nouveau grade de Maître centré autour d’une légende mettant en scène un Hiram dont nous avons bien vu, comme Briscoe lui-même, qu’il représente, par rapport au personnage biblique, une figure composite qui pourrait bien être due, en effet, à l’imagination des «savants Docteurs » stigmatisés par Briscoe… (à suivre)

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HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons   Empty Re: HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons

Message  Mikaël Malik Dim 29 Jan 2023, 17:19

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Les funérailles de Charles Taze Russell

 
Plusieurs symboles occultes et maçonniques sont présents lors des funérailles de Charles Russell, celles ci sont décrites en détail dans le périodique "Watchtower" du 1er Décembre 1916, (version anglaise de La Tour de Garde) :




At the foot of the casket was placed a broken pillar of flowers, fittingly representing that dear body which, like the Lord's body, had been broken in the service of the brethren ; while at the head was a magnificent floral cross and crown, the cross symbolizing his share in the death of Christ, and the crown symbolizing the crown of glory, which we believe he now wears with our dear Lord in heaven.

Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Traduction : Au pied du cercueil [de Russell] fut placé un pilier brisé ... tandis qu'à sa tête étaient une "croix et une couronne" .

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le pilier brisé + "la croix et la couronne"

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Les Témoins de Jéhovah se mettent sur la défensive, dès lors qu'on leur dit, que le fondateur de leur organisation (Charles Taze Russell) était un franc-maçon.

Pourtant, le Fait est, qu'à ce jour aucun membre de leur organisation (pas même un oint) n'est en mesure d'expliquer le lien entre "la colonne brisée" et la parole de Dieu.

Pas plus qu'entre "la colonne brisée " et "l'organisation des Témoins de Jéhovah".

Etant obligé de justifier la présence de "la colonne brisée" lors des funérailles de Russell, ils se justifient dans le "watchtower du 1er Décembre 1916", en disant qu'elle représente le corps, semblable au corps du Seigneur brisé dans le service pour les frères.

En vérité, s'il n'existe aucun lien entre ce symbole diabolique et la Parole de Dieu, cette pratique existe bien, au coeur de la franc-maçonnerie, Voici comment le "pilier brisé" est défini par le rite maçonnique de York :

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Les maîtres maçons savent que la colonne brisée marque la tombe... de quelqu’un qui était un responsable de la maçonnerie. Lieu d’inhumation d’un Maître maçon : une vierge pleure au-dessus d’une colonne brisée... la colonne brisée est celle d’un des principaux protecteurs de la maçonnerie. Sa mémoire est enregistrée dans le coeur de chaque maçon.

Source : Illustrated History and Cyclopedia of Freemasonry, Robert Macoy. Masonic Publishing Co. New York : 1896. page 445.
Il est remarquable de constater, que non seulement ce symbole est connu par les franc-maçons, puisqu'il a une signifiaction forte pour eux. Mais en plus, il est employé par les franc-maçon, dans la circontance spécifique d'un décès. Le défunt est clairement défini et honoré comme l'un d'eux.

Officiellement, la colonne brisée symbolise la mort prématuré d'Hiram Abiff, le maître assassiné par trois "brigands".




résumé de l'histoire maçonnique d'Hiram Abif (pas Biblique):

Hiram Abif était soit-disant en possession de la "parole du maître". Bien que la Bible l'identifie comme étant un sculpteur qui fit les éléments en métal du temple de Salomon, la coutume maçonnique le considère comme l'architecte qui fut chargé de la totalité du projet.

Hiram est abordé par trois "brigands" Jubelo, Jubela, Jubelum, qui sont des compagnons voulant le secret de la parole du maître, car le temple est presque terminé.

Le premier brigand le frappe violemmment à la gorge, Hiram titube près du temple. Le second brigand lui porte un coup à la poitrine, Hiram vacille un peu plus. il est frappé à la tête avec un maillet par le troisième brigand et tombe raide mort.
Les trois bandits enterrent le corps dans les décombres du temple puis, plus tard, l'emmènent en dehors de la ville et l'enterrent sur une colline, sous un acacia. Salomon et le roi Hiram envoient des hommes rechercher le corps, et celui-ci est finalement touvé sur le mont Moriah. Ils se rendent tous deux là-bas.
Après beaucoup de simagrés ritualistes, Salomon prend la main décomposée d'Hiram Abif par "la forte poigne de la patte de lion", la poigne du maître franc-maçon, et tire sa carcasse hors du trou, qu'il l'aurait soit-disant ressuscité (bien que ce n'ait jamais été clarifié : voir Duncan, p.102-131). Cet acte est le centre du rituel de toute la franc-maçonnerie. Mais le hic est que tout cela ne s'est jamais produit.
Après avoir été "apprenti" (1er degré), puis "compagnon" (2ème degré), le maçon qui accède au 3ème degré, pour devenir "maître", participe à une reconstitution de la mort et la résurrection d'Hiram.

L'initié incarne Hiram, alors que d'autre maçon (2° franc-maçon) jouent le rôle de "Jubelo, Jubela, Jubelum", ses méchants compagnons qui l'ont assassiné : voir le Rite York : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Mais oui, vous ne revez pas !

Il s'agit bien du même "Hiram Abiff", auquel Charles Taze Russell faisait référence lors de son sermon: « Le Désir de toutes nations » donné devant 3500 personnes :


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« Le Grand Messie… a depuis longtemps été attendu… Les juifs l’attendent depuis 3500 ans… Les francs-maçons attendent depuis 2500 ans pour le même personnage glorieux, dans la personne d’HIRAM ABIFF, le grand maître maçon, qui par sa mort, glorification, et venue future sont continuellement déclarés devant eux par les lettres sur leurs tablettes de pierre. Il est mort d’une mort violente disent-t-ils à cause de sa loyauté aux secrets divins. Il doit réapparaître dans le but de compléter le grand temple (temple de Salomon) afin qu’il accomplisse le grand service pour Israël. Ils disent que sa présence doit être attendue pour bientôt. « Les francs-maçons aussi attendent le même personnage glorieux et dans leurs traditions, ils l’identifient à HIRAM ABIFF, le grand maître maçon, ce même grand Messie, Michel, l’Archange, Melchisédek, prêtre aussi bien que Roi, que nous identifions comme l’homme Jésus-Christ. »
Pourtant jamais un chrétiens n'a cité Hiram Abiff comme référence au cours d'un sermon.

La majorité des chrétiens ignore même qui est "Hiram abiff", ainsi que la doctrine maçonnique, contrairement à Russell qui l'appelle sans erreur "grand maître", comme dans le rite york.

Il avait bien une très grande connaissance, digne du 33e degré.

Comparer "Hiram Abiff" au Seigneur Jésus est un vrai blasphème !

Selon Claude McClung (un ex maçon de haut degré) dans son livre "Why I left Masonry" (pourquoi j'ai quitté la franc-maçonnerie) il explique que Hiram Abiff est le dieu soleil Baal.

"Mackey's Lexicon of Freemasonry" à la page 195, dit que la Legende d'Hiram a pour origine la religion d'Isis et Osiris.

Comparaison entre Hiram (des Francs-maçons) et Osiris :




Hiram est le fils d’une veuve tout comme Osiris. Sa sœur est aussi son épouse : Isis. Tout comme Nemrod qui est un dieu mort qui ressuscita et épousa sa propre mère. Les deux sont artisans (Eliot, p.258). Les deux ont été assassiné par des hommes mauvais qui à leur tour furent tués par vengeance. Tous deux furent ressuscités temporairement. Hiram fut enterré 3 fois : une fois dans les gravats du temple, une fois sur le flanc d’une colline près d’un d’acacia et une dernière fois dans un splendide monument. Osiris fut aussi enterré 3 fois. Hiram voyage comme le soleil (quand il se déplace dans la loge, attaqué par 3 bandits, il se déplace dans le sens des aiguilles d’une montre, dans la direction du soleil. Tout comme Osiris. Hiram ressuscita mais il lui manquait un mot. Osiris aussi. Selon la légende égyptienne, lorsque Seth assassina Osiris, il fut coupé en 14 morceaux. Isis était une déesse qui pleura la mort de son amant. Elle parcourra tout le pays pour retrouver les 14 morceaux. Puis elle les rassembla et utilisa sa magie pour le ramener à la vie. Malheureusement un morceau manquait. C’était son sexe. Donc au lieu de vivre, il dut aller au Royaume des morts, régner sur l’enfer. Qu’en est-il du monument qui fut érigé sur la tombe d’Hiram ? Il représente une colonne cassée, avec à côté une vierge en pleurs et derrière, le Père « temps » qui démêle ses cheveux. La colonne brisée symbolise le membre manquant. La vierge est Isis, à la fois vierge et mère.
On peut voir une représentation de cette "vierge en pleurs", en haut d'une tombe maçonnique (parmi d'autres). La scène se déroule sous "l'oeil qui voit tout" (oeil de lucifer) :

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Cliquez sur la photo pour l'agrandir entièrement

Voici ce qu'on peut lire dans cette article :




Many of the gravestones are decorated with motifs that were popular during the early 19th century. Weeping willow trees suggest not only grief and sorrow, but also immortality, since the tree will flourish no matter how many branches are cut off. Masonic symbols include the all-seeing eye with rays of light and a square and compass with the letter “G.” The broken column symbolizes the end of life and life cut short.
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"Hiram abif" et "Osiris" sont la même personne selon les francs-maçons :




HIRAM ABIF

They carried the body to the Temple and buried it in due form, and Masonic tradition informs us that a monument was erected to his memory, on which was delineated a beautiful Virgin weeping over a broken column; before her lay a book, open; in her right hand a sprig of acacia; in her left, an urn; and behind her stood Time with his fingers unfolding and counting the ringlets of her hair. The broken column denotes the untimely death of our Grand Master Hiram Abif; the beautiful Virgin; weeping, denotes the Temple, unfinished; the book open before her, that his virtues there lie on perpetual record; the sprig of acacia in her right hand, the timely discovery of his body; the urn in her left, that his ashes were there safely deposited to perpetuate the remembrance of so distinguished a character; . . .

Source : Master Mason Degree of Freemasonry, Grand Lodge of Nevada, circa 1986, page 23

OSIRIS

Masonry still retains among its emblems one of a woman weeping over a broken column, holding in her hand a branch of acacia, myrtle, or tamarisk, while Time, we are told, stands behind her combing out the ringlets of her hair. We need not repeat the vapid and trivial explanation... given, of this representation of Isis, weeping at Byblos, over the column torn from the palace of the King, that contained the body of Osiris, while Horus, the God of Time, pours ambrosia on her hair.

Source : Illustrious Albert Pike 33° - Morals and Dogma, page 379

[...] la tradition franc-maçonne nous informe qu'un monument a été érigé pour sa mémoire, c'est une magnifique vierge, pleurant au-dessus d'une colonne brisée, un livre est devant elle, elle a dans sa main droite une branche d'acacia et dans la main gauche une urne. Derrière se trouve le Temps, déroulant et comptant les boucles de ses cheveux " (Ibid p.125) Isis était vierge et mère, ainsi "la magnifique vierge" est Isis en pleurs. La colonne brisée est le menbre manquant d'Osiris, l'acacia fait allusion à la vie éternelle prêchée par les Egyptiens, de même que les cultes de fertilité s'appuient sur la végétation. L'urne évoque les vases canopes (Flexner, p.305) utilisés lors des funérailles en egypte pour conserver les organes vitaux de la momie.
Finalement, nous avons "le Temps", le dieu Saturne, une forme ultérieur du mystérieux dieu maléfique Seth. Dans l'astrologie, Saturne est appelé le "Grand Maléfique".
Voir d'autres détails [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

On retrouve un peu partout, ce symbole maçonnique, soit dans leurs ouvrages , soit sur des médailles, dans les cimetière, etc...

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Monument to John Brouch, 1905, Riverview Cemetery, Trenton.

Voici un autre exemple assez parlant, où l'on peut voir "le pilier brisée" et "la croix et la couronne" sur la tombe d'un franc-maçon (James Alonzo Pinney) :

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On peut vérifier sa tombe sur une site officiel :
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James Alonzo Pinney est bien un franc-maçon, on peut le vérifier [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Note : Le pasteur Russell est mort enveloppé dans une "toge romaine" (qu'il avait lui même réclamée) le jour d'Halloween, le 31 octobre 1916.

En effet le magazine "watchtower" du 1 Décembre 1916, nous affirme que les derniers mots de Charles Russell étaient :




After several hours his robe proved to be rather inconvenient, because the sheet and blanket could not be kept together. It was then that he stood again and said, "Please make me a Roman toga."

Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Traduction : "S'il vous plait faite moi une toge Romaine"

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C.T.Russell wrapped in a toga.
(C.T.Russell enveloppé d'une toge)

Une toge romaine, comme celle qu'on retrouve sur la statue du franc-maçon "George Washington" :

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Il est inconcevable d'imaginer les apôtres exiger une tenue romaine comme dernière volonté !

On reconnaît un arbre à ses fruits !

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HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons   Empty Re: HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons

Message  Mikaël Malik Dim 29 Jan 2023, 17:21

C.T. Russel, fondateur des Témoins de Jéhovah la Watchtower et ... franc-maçon?

La question semble saugrenue car les témoins de Jéhovah dénoncent dans leurs publications l'occultisme et la franc-maçonnerie. Cependant certains faits concernant Russel (le fondateur des Témoins de Jéhovah) sont troublants.
Réunions dans des temples maçonniques

Saviez vous par exemple que la plupart des réunions des premiers Témoins de Jéhovah se tenaient dans des temples franc-maçons ou sociétés secrètes apparentées? Voici quelques exemples tirés de leurs propres publications:
8 mars 1903 Fort Wayne
Une réunion pour les amis intéressés se tiendra au Hall des "Maccabées"*, 917 Calhoun St. à 10h. Les réunions de l'après midi ... se tiendront au Temple Maçonnique, cor. Wayne and Clinton Sts.
(Speakers Itinaries, Watchtower Bible & Tract Society 1901-1916, page 96)

1903 Convention générale à Atlanta
Toutes les autres réunions se tiendront au Hall des "Knights of Pythias"*, cor. Pryor and Unter Sts.
(Speakers Itinaries, Watchtower Bible & Tract Society 1901-1916, page 96)

1904, Convention de Washington
La convention de Washington se tiendra au Hall des "Odd Fellows"*.
(Speakers Itinaries, Watchtower Bible & Tract Society 1901-1916, page 240)

9 février 1908, Paterson
La session du matin se tiendra au Hall maçonnique.
(Speakers Itinaries, Watchtower Bible & Tract Society 1901-1916, page 383)

11 octobre 1908, Chicago
La réunion matinale aura lieu au Drill Hall, Temple Maçonnique à 10 heures.
(Speakers Itinaries, Watchtower Bible & Tract Society 1901-1916, page 320)

* Une société secrète de type maçonnique
On peut multiplier les exemples au cours de ces années. En général les réunions des "intéressés" ont lieu dans un temple franc-maçon tandis que les réunions ouvertes au public se tiennent dans un lieu plus neutre (Théatre, Opéra).
Les funérailles du pasteur Russel

Le pasteur Russel est mort enveloppé dans une toge "romaine" (qu'il avait lui même réclamée) le jour d'Halloween, le 31 octobre 1916.
source: Watchtower du 1er décembre 1916, version anglaise.

Plusieurs symboles occultes et maçonniques sont présents lors de ses funérailles:
Au pied du cercueil [de Russel] fut placé un pilier brisé ... tandis qu'à sa tête étaient une "croix et une couronne"
(Watchtower Vol XXXVII December 1, No 23 A. D. 1916--AM 6045)
Voici comment le "pilier brisé" est défini par le rite maçonnique de York:
Les maîtres maçons savent que la colonne brisée marque la tombe .. de quelqu'un qui était un responsable de la maçonnerie.


Lieu d'inhumation d'un Maître maçon: une vierge pleure au-dessus d'une colonne brisée ... La colonne brisée est celle d'un des principaux protecteurs de la maçonnerie. sa mémoire est enregistrée dans le coeur de chaque maçon.
Illustrated History and Cyclopedia of Freemasonry, Robert Macoy. Masonic Publishing Co. New York: 1896. page 445.
Note: il sera parlé de l'autre symbole maçonnique "la croix dans une couronne" plus loin.
Un cimetière maçonnique
Le cimetière où sont enterrés Russell et les premiers responsables de la société des témoins de Jéhovah est au sein d'un immense complexe maçonnique à Pittsburgh. Que penser ? Pourquoi avoir choisi cet environnement si Russell n'avait aucun lien avec la maçonnerie ? La franc-maçonnerie aurait voulu l'honorer, qu'elle n'aurait choisi meilleur lieu pour conserver à sa vue un mémorial de C.T. Russell. Une pyramide (un des principaux emblèmes maçonniques) de près de trois mètres de haut est dressée dans ce cimetière à la mémoire de Charles Taze Russel.

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La Pyramide à la mémoire de Charles Taze Russel.

Dans le fond on aperçoit le "greater Pittsburg Masonic Center".
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En s'approchant de la pyramide de Russel on y découvre le nom de l'organisation des témoins de Jéhovah (société de la tour de garde) mais aussi et surtout un étrange symbole dont la présence est inexpliquée.
 
La croix dans la couronne est le symbole des chevaliers templiers (Knight Templar):
le trente-troisième (et plus haut) degré de la franc-maçonnerie.Des symboles franc-maçons dans les publications

Ce même symbole se retrouve dans certaines publications de la société.

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Un volume ancien de la tour de Garde, le magazine des témoins de Jéhovah. De 1891 à 1931, Le symbole des chevaliers templiers figura sur la couverture de la Tour de Garde.
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Une vue en gros plan du symbole (en haut à gauche de la page).
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On retrouve ce même symbole dans la littérature des franc-maçons. Voici par exemple une image issue du même site franc-maçon. (source: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Disque solaire ailé (ou "WINGES SUN DISK")
Sur plusieurs livres des témoins de Jéhovah se trouve un étrange symbole, le "Disque solaire ailé".
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Les origines de ce symbole remontent à la magie de l'Égypte ancienne. Albert Churchward dans son livre "Signs and Symbols of Primordial Man, the Evolution of Religious Doctrines from the Eschatalogy of Anciant Egyptians" nous dit que le "Winged sun disk" est utilisé par les maçons du 33e degré et que eux seuls en connaissent le sens.
Ce symbole représente en fait la trinité divine égyptienne ORISUS (le dieu soleil) HORUS et ISIS. Ce symbole est aussi appelé RA, le dieu soleil.

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Dans le volume "Pratical Egyptian Magic", page 107, la description suivante est donnée: "L'emblème de l'élément de l'air consiste en un cercle de type disque solaire entre deux ailes. Dans un rituel de magie, il est suspendu au-dessus de l'autel en direction de l'est et est utilisé pour invoquer le sylphe (génie de l'air dans la mythologie gauloise et germanique), pour lui demander sa protection et sa coopération".

La famille Russel
Charles Taze Russell n'est pas le seul de sa famille a avoir des liens avec les Knights Templars (KT) et la franc-maçonnerie. La famille de C.T. Russel comprend de nombreux membres éminents des Franc-Maçons... Voici quelques exemples tirés du "10,000 Famous Freemasons":
  • William Huntington Russell - a fondé l'ordre des Skull & Bones (dont le nom légal est... "Russell Trust").
  • John Russell - fondateur de la "fraternité des Soeurs d'Isabella" (DOI) Mai, 1897 New Haven, Conn. (1)
  • Harvey D. Russell - Franc-Maçon et Knight Templar dirigeant de la loge de Pittsburgh, PA Beaver Valley Lodge No. 8412
  • William H. Russell - Franc-Maçon actionnaire du Pony Express (2)
  • George William Russell (1869-1935) - membre dirigeant de la loge Théosophe (Nouvel age) de Dublin. A écrit des articles dans le périodique theosophique "The Irish Theosophist". Initié dans la Loge d'Isis (rites sexuels).
  • Archibald D. Russell (1811-1871) - Franc-Maçon diplomé de l'Univ. d'Edinburgh (écosse). Il fut actif pour créer diverses organisation aux USA.
  • Benjamin Russell (1761-1845)- Franc-Maçon et Journaliste. (3)
  • Charles H. Russell - Governeur du Nevada, 1950-58, Franc-Maçon du 32º, aussi membre du Rite de York , et Shriner. (3)
  • J. Stuart Russell - Franc-Maçon, éditeur de journaux, "deputy chairman" de la Fed. Reserve Bank in Chicago. (3)
  • Lee M. Russell (1875-1943) - Franc-Maçon and Lt. Gov. of Miss. 1916-20. (3)
  • Louis A. Russell (1854-1925) - Franc-Maçon, organiste d'une église Presbyteriene, Newark, N.J. (3)
  • Richard B. Russell (1861-1938) - Franc-Maçon, juge, editeur & businessman. (3)
  • Richard B. Russell, Jr. - Franc-Maçon et Gouv. de Georgie, 1931-33 et Sen. de Georgie depuis 1933. (3)

Sources:
1. Schmidt, Greenwood. Encyclopedia of American Institutional Fraternal Organizations. Westport, Conn. : Greenwood Press, 1980, p. 84.)
2. Denslow, 10,000 Famous Freemasons, Vol.4, p.82. et New Age Magazine (June, 1963) p. 45
3. Denslow, 10,000 Famous Freemasons, p. 80
Vous pouvez avoir plus d'informations sur ce que cache la société des témoins de Jéhovah sur les sites suivants:
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HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons   Empty Re: HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons

Message  Mikaël Malik Dim 29 Jan 2023, 17:22

ÉTUDES  DANS  LES  ÉCRITURES
DE  CHARLES  TAZE  RUSSELL  ÉCRIT  DE  1886  A  1904

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Liste et tarif des publications


INFORMATION POUR LES PERSONNES INTÉRESSÉES]INFORMATION POUR LES PERSONNES INTÉRESSÉES PAR  LES OUVRAGES DU PASTEUR RUSSELL


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 Série complète de ces " clés bibliques " de plus de 3000 pages.


INFORMATION POUR LES PERSONNES INTÉRESSÉES 


PAR  LES OUVRAGES DU PASTEUR RUSSELL


            A diverses reprises, nous avons eu des questions au sujet de la chronologie, en particulier sur la date de 1914, de la part de personnes ayant acheté la série de volumes.
            Nous rappelons aux lecteurs que nous avons essayé de respecter le plus fidèlement possible la pensée de l'auteur, en nous servant de l'édition de 1916 en anglais comme base de la traduction, et nous leur conseillons de lire attentivement les préfaces des volumes, en particulier celle du volume 2 : "Le temps est proche". Le Pasteur Russell, bien avant 1914, avait montré dans son journal bimensuel "The Watch Tower" (La Tour de Garde), que tous les événements annoncés pour 1914 ne pourraient s’accomplir entièrement à cette date. Voir aussi, à ce sujet, "L'introduction de l'éditeur" dans chaque volume.
En réalité, la plupart de ces événements ont commencé à ce moment-là et sont toujours en cours d'accomplissement leur importance, et leur incidence sur le futur éternel expliquent leur durée.
Nous pouvons donc affirmer avec force que la chronologie biblique mise en évidence par le Pasteur Russell conserve toute sa valeur, car elle sert de base solide à de nombreux autres développements intervenus depuis 1914 dans l'histoire du monde et, en particulier, au sein du peuple de Dieu dans ses différentes classes élues et non élues.
De nombreux écrits et études parus dans les colonnes des deux périodiques édités par le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : "La Vérité Présente" et "L'Étendard de la Bible", durant la période de l'Épiphanie, éclairent et confirment ceux de C.T. Russell.

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HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons   Empty Re: HIRAM ABIFF, un "christ "de Russel et les francs maçons

Message  Mikaël Malik Dim 29 Jan 2023, 17:23

Disque solaire ailé (ou "WINGES SUN DISK")

Sur plusieurs livres des témoins de Jéhovah se trouve un autre symbole occulte à la présence inexpliquée: le "Disque solaire ailé".

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Les origines de ce symbole remontent à la magie de l'Égypte ancienne. Albert Churchward dans son livre "Signs and Symbols of Primordial Man, the Evolution of Religious Doctrines from the Eschatology of Anciant Egyptians" nous dit que le "Winged sun disk" est utilisé par les maçons du 33e degré (degré le plus élevé) et que eux seuls en connaissent le sens.

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Dans le volume "Pratical Egyptian Magic", page 107, la description suivante est donnée: "L'emblème de l'élément de l'air consiste en un cercle de type disque solaire entre deux ailes. Dans un rituel de magie, il est suspendu au-dessus de l'autel en direction de l'est et est utilisé pour invoquer le sylphe (génie de l'air dans la mythologie gauloise et germanique), pour lui demander sa protection et sa coopération".

On ne peut que s'étonner de la présence de ce symbole maçonnique "magique" sur des livres à destination des "chrétiens".

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Message  Marmhonie Dim 29 Jan 2023, 21:22

Hiram Abif est un mythe franc-mac populaire. Rien que de très banal.
Par contre, plutôt que de faire ces longs copiés/collés sans référence, de graves erreurs d'interprétations élémentaires signale une absolue ignorance de l'histoire des loges maçonniques. Il était si simple d'inviter un évêque franc-mac et lui demander.
Hiram Abif n'a strictement rien à voir avec Jésus-Christ, ni avec l'histoire de la Watchtower. Vous savez où se trouvent ces informations 😉

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