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Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ?

2 participants

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Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Empty Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ?

Message  Mikaël Malik Mer 01 Fév 2023, 09:49

Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? 6ysq



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« L’erreur va de pair avec l’oppressionLa vérité et la liberté ne craignent pas l’investigation. Ce sont des dons divinsc’est pourquoi toute organisation hostile à la liberté agit contre Dieu. Réveillez-vous! 1961 »
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Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Empty Re: Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ?

Message  Mikaël Malik Mer 01 Fév 2023, 09:54

Devant le Sénat

Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? _Canonici_menteurCe qui suit est extrait du Rapport d'information n° 480 (2012-2013) de M. Jacques MÉZARD, fait au nom de la Commission d'enquête Mouvements à caractère sectaire, déposé le 3 avril 2013, et mis en ligne sur le site officiel du Sénat le 11 avril 2013 :

Pour ceux qui connaissent la réalité en interne au sein de l'organisation des Témoins de Jéhovah, on appréciera la langue de bois haute couture de M. Guy CANONICI, qui n'en est pas à son coup d'essai, assisté de M. RAMIREZ.
Sont mis en évidence en rouge les morceaux les plus savoureux. Bonne lecture, si possible tout en restant zen !
Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Auditions)

Audition de M. Hervé RAMIREZ, secrétaire général de l'Association des comités de liaisons hospitaliers des Témoins de Jéhovah, M. Guy CANONICI, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France, (mardi 12 mars 2013)

M. Alain Milon, président. - Mes chers collègues, nous recevons aujourd'hui M. Hervé Ramirez, secrétaire général de l'Association des comités de liaisons hospitaliers, M. Guy Canonici, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France, accompagnés par Me André Carbonneau, avocat au barreau de Paris.

Notre réunion d'aujourd'hui n'est pas ouverte au public ; un compte rendu en sera publié avec le rapport.

Messieurs, me confirmez-vous que vous avez donné votre accord pour que cette audition fasse l'objet d'une captation vidéo et pour que cet enregistrement soit éventuellement par la suite accessible sur le site du Sénat ?

Les personnes confirment.

M. Alain Milon, président. - Je précise à l'attention de MM. Ramirez, Canonici et Carbonneau que notre commission d'enquête s'est constituée à l'initiative de M. Jacques Mézard, qui est notre rapporteur.

Je vais maintenant, conformément à la procédure applicable aux commissions d'enquête, vous demander de prêter serment.
Je rappelle qu'un faux témoignage devant notre commission serait passible des peines prévues aux articles 434-13, 434-14 et 434-15 du code pénal.
Messieurs, veuillez prêter serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, levez la main droite et dites : « Je le jure ».
Les personnes auditionnées se lèvent et prêtent serment.
Ainsi que vous en avez été informé, notre audition est prévue pour durer quarante-cinq minutes. Je vous invite donc à prononcer un court exposé introductif, puis mon collègue Jacques Mézard, et les sénateurs membres de la commission vous poseront quelques questions.
Messieurs, vous avez la parole.

M. Hervé Ramirez. - Merci de nous fournir l'occasion de cet échange.
Les Témoins de Jéhovah forment une religion chrétienne présente en France depuis la fin du 19e siècle. Ils sont regroupés dans un millier d'associations locales de nature cultuelle. On compte 270 000 fidèles en France, et plus de 2 millions en Europe.

Les Témoins de Jéhovah font naturellement des demandes de soins : 97 % ont un médecin traitant et 78 % se sont déjà fait hospitaliser. Leur particularité est de refuser la transfusion sanguine, pour des motifs bibliques. Le verset 29 du chapitre XV des Actes des Apôtres précise que le sang est sacré et donc impropre à tout usage. La demande de soins nous conduit donc à privilégier des stratégies d'épargne sanguine.

En tant que bénévole des comités de liaison hospitaliers depuis plus de vingt ans, j'aide les patients et contribue à fournir un appui aux médecins qui en ont besoin. J'ai donc été profondément choqué d'apprendre que, comme l'écrit la Miviludes dans son rapport « Santé et dérives sectaires », nous perturberions la relation entre le médecin et les malades, et ferions courir le risque d'un trouble à l'ordre public. Ce n'est absolument pas le cas ! Nous avons répondu à ces accusations par un courrier adressé au Premier ministre, dans lequel nous déclarons ne fournir que des informations. Nous ne nous immisçons pas dans la relation entre le patient et le médecin. Le chef du bureau central des cultes a depuis admis que le trouble à l'ordre public était en effet inexistant.

Les comités de liaison hospitaliers sont des associations à disposition des patients Témoins de Jéhovah. Ils n'interviennent qu'en cas de demande expresse du patient, dans certains cas du médecin. Ils ne s'autosaisissent jamais. Il m'arrive d'être sollicité la nuit, ou pendant mes vacances, et je crois faire preuve de suffisamment de dévouement pour que les propos de la Miviludes me choquent, très éloignés qu'ils sont de la gratitude et de la reconnaissance que nous témoignent les gens qui font appel à nous. Nous réalisons en outre une veille scientifique des avancées médicales en matière d'épargne sanguine. Nous en mettons les résultats à la disposition des patients.

Il existe des comités de liaison hospitaliers dans presque tous les pays du monde. La littérature médicale a fait de nombreux commentaires élogieux à leur égard, et nous entretenons des relations de confiance avec les autorités sanitaires de nombreux pays. La prestigieuse Association des anesthésistes de Grande-Bretagne - en quelque sorte l'équivalent de notre Société française d'anesthésie et réanimation - incite les médecins à prendre contact avec les comités de liaison hospitaliers. Si nous étions réellement tels que la Miviludes nous dépeint, je doute que ces associations professionnelles formuleraient de telles incitations.

Les stratégies d'épargne sanguine existent depuis les années 1960 et les premières opérations à coeur ouvert sans transfusion sanguine. Elles ont connu leur essor après la crise du sang contaminé dans les années 1990. Depuis, de nombreuses conférences de consensus se sont tenues dans l'objectif de limiter le nombre de transfusions.

N'étant pas médecin, je ne vous exposerai que brièvement le principe des stratégies d'épargne sanguine. Celles-ci ne reposent pas sur un médicament ou produit unique de nature à remplacer le sang, car une telle substance n'existe pas encore. Elles s'appuient en revanche sur un ensemble de mesures qui, combinées, permettent de limiter le recours à la transfusion sanguine. Aucune ne suffit par elle-même. Toutes ont fait l'objet d'études et de commentaires dans la littérature médicale internationale : nous avons recensé plus de 2 500 articles publiés à leur sujet dans des revues à comité de lecture et à comité scientifique. Ces stratégies ont donc été validées, tant dans leurs protocoles que dans leurs résultats en termes de mortalité et de morbidité. Elles ne sont pas conduites au seul bénéfice des Témoins de Jéhovah, mais plus largement de l'ensemble des patients.

Les traitements sont aujourd'hui disponibles en grand nombre. Néanmoins, la pratique transfusionnelle reste variable selon les établissements. Le patient Témoin de Jéhovah peut, grâce aux comités de liaison hospitaliers, entrer en contact avec celles des équipes qui recourent le moins aux transfusions. Tous les domaines sont concernés par leur application : chirurgie digestive, cardiaque, traumatologie, greffe de foie, de coeur, de pancréas, etc.

Le droit positif encadre ces questions au moyen de l'article L. 1111-4 du code de la santé publique, que vous connaissez bien. J'ajoute que le Conseil d'Etat a rendu le 16 août 2002 une ordonnance de référé dans laquelle il précise que le refus de traitement médical revêt, pour le patient majeur, le caractère d'une liberté fondamentale - dont souhaitent jouir les Témoins de Jéhovah.
Certes, un défi éthique se pose au médecin. Les comités de liaison hospitaliers ont justement pour vocation de faciliter leurs relations avec les patients. M. Didier Houssin, directeur général de la santé, a déclaré le 24 octobre 2006 à l'Assemblée nationale qui l'auditionnait : « j'ignorais l'existence de ces comités. On peut concevoir qu'ils servent de lien entre les professionnels de santé et les adeptes de cette Eglise. J'aurais tendance à dire : pourquoi pas ? Je pense que l'un des aspects essentiels, en ce qui concerne la transfusion sanguine pour les Témoins de Jéhovah, est la question de l'information et de l'explication. Les croyances sont d'intensité variable, elles peuvent être ferventes ou tièdes. Il y a une place importante pour le dialogue. Et après tout, il est possible que ces comités de liaison aient pu faciliter les choses plutôt que les aggraver ». C'est précisément notre but.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Merci pour cet exposé synthétique et clair. Notre objet n'est évidemment pas de mettre en cause la liberté de conscience ou la liberté religieuse, mais de protéger la santé de nos concitoyens. J'ai lu les écrits de votre Eglise et les déclarations du Consistoire national des Témoins de Jéhovah sur les questions de santé.
Les cas de figure peuvent être très différents. Vos comités interviennent-ils pour aider les patients à refuser une transfusion sanguine ? Pour chercher une autre solution ? Une autre équipe ?

M. Hervé Ramirez. - Dans 99 % des cas, nous communiquons des informations sur les équipes capables d'apporter les soins nécessaires dans le respect des demandes du patient. Refuser ou non la transfusion sanguine n'est pas de notre ressort. Cette décision est prise par le patient avec son médecin : nous n'en sommes pas informés et ne souhaitons pas l'être. Nous facilitons simplement les relations entre ces deux acteurs.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Cela suppose de pouvoir programmer les choses, d'avoir un certain délai devant soi. Comment faites-vous en cas d'urgence, si le patient est victime d'un accident ou subit une évolution brutale de sa pathologie ?

M. Hervé Ramirez. - Nous avons deux objectifs : d'abord, identifier dans la littérature scientifique les données utiles au médecin ; ensuite, entrer en contact avec des équipes soignantes complémentaires susceptibles de mettre en oeuvre des stratégies alternatives.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Ne tournons pas autour du pot : si la vie du patient est en jeu, le recours à la transfusion sanguine est-il freiné, au risque de provoquer sa mort ?
M. Hervé Ramirez. - Si frein il y a, c'est le patient qui l'aura actionné, en exprimant ses convictions. Nous ne faisons que faciliter le dialogue sur le plan technique.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Et si le patient est inconscient ?
M. Hervé Ramirez. - C'est un cas compliqué.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - La famille intervient.

M. Hervé Ramirez. - Oui, si elle dispose des volontés du patient à cet égard. La législation varie selon les pays. En France, les directives du patient ne s'imposent pas au médecin.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Il n'y a jamais d'intervention de votre part dans l'établissement hospitalier autre que celle du conseil pour aller consulter une autre équipe?
M. Hervé Ramirez. - Nous intervenons dans l'hôpital à la demande du patient. Nous établissons un contact avec le médecin. Nous proposons des solutions, puis nous nous retirons.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Si le médecin refuse vos solutions, vous n'insistez donc pas ?

M. Hervé Ramirez. - Non. Nous informons simplement le patient et sa famille. Mais il est souvent plus facile de dialoguer simultanément avec les deux, car il peut être délicat pour le patient de faire valoir à son médecin l'existence d'autres équipes médicales à même de le soigner.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - En matière de santé, les Témoins de Jéhovah ne sont-ils hostiles qu'aux seules transfusions sanguines ?
M. Guy Canonici. - Oui. Les Témoins de Jéhovah se soignent, ils ne croient pas aux guérisons miraculeuses ni aux thérapies ésotériques. Seul le sang pose problème, pour des motifs religieux que je peux vous exposer brièvement.

Le mot « sang » revient près de 500 fois dans la Bible. Sa première occurrence se trouve dans la Genèse IV-10 : « le sang de ton frère crie vers moi ». Le sang qui crie est le symbole de la vie. C'est la raison pour laquelle les Témoins de Jéhovah ne commettent pas d'actes de violence ni ne prennent part aux guerres. La deuxième occurrence du mot interdit la consommation de sang (Genèse, IX-4), interdiction qui revient de nombreuses fois. Dans les Actes des Apôtres, il est question enfin de « s'abstenir du sang » (XV-20), de « se garder du sang » (XXI-25). Cette idée a été élargie aux pratiques mêmes postérieures, comme la transfusion sanguine.

Est seul admis l'usage rédempteur et propitiatoire du sang. Chez les Juifs, le Grand Pardon en est l'illustration. Cette notion trouve son épanouissement dans le fait que le Christ a versé son sang pour racheter les péchés de l'Humanité. Le sang entre par ce biais dans le champ du sacré. Je rappelle que nous sommes chrétiens, croyons à la Bible, texte d'essence divine. Le sang n'est pas un liquide anodin, c'est le liquide vital par excellence.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Qu'en est-il de la vaccination et des soins palliatifs ?
M. Guy Canonici. - Les Témoins de Jéhovah se font bien sûr vacciner. J'ajoute que les Témoins de Jéhovah qui le souhaitent peuvent subir une transplantation. J'en connais personnellement. Ils n'ont simplement pas subi de transfusion sanguine.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Et les prises de sang ?
M. Guy Canonici. - J'en fais une dans deux jours.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Il est parfois dit que les enfants qui ont recours à une transfusion sanguine sont rejetés.
M. Guy Canonici. - C'est du délire. Nul n'a le monopole de l'affection parentale. Les Témoins de Jéhovah aiment leurs enfants, en prennent soin et souffrent de les voir malades. Lorsqu'une transfusion sanguine se révèle indispensable, ils sont sans doute perturbés. Mais dire qu'ils en concevraient un rejet de leurs enfants, c'est absurde !http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Votre position pose un problème de santé publique. Les transfusions sanguines peuvent sauver des vies : la perte de chance thérapeutique ne vous trouble pas outre mesure ?

M. Hervé Ramirez. - D'un point de vue médical, c'est plus compliqué. La transfusion sanguine sauve des vies mais en fait perdre également. La médecine repose toujours sur un rapport bénéfices - risques. Par exemple, les anti-inflammatoires sont des médicaments d'usage très courant, bien qu'on les sache de nature à provoquer des ulcères parfois hémorragiques, mais le bénéfice de leur consommation est supérieur au risque qu'ils font encourir. Les stratégies d'épargne sanguine ont aussi un rapport bénéfices - risques positif. Il est des cas où le risque dépasse le bénéfice attendu, mais ils sont rares. C'est alors à l'éthique de prendre le relai, c'est-à-dire au patient de choisir. Reste que les études générales comparant ces stratégies d'épargne sanguine aux transfusions sanguines font état de taux de mortalité et de morbidité similaires, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'effets secondaires, quelle que soit la stratégie à laquelle on a recours.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Je conçois que l'on ait des convictions et comprends votre approche, mais nous touchons là aux limites de votre propos. Les vaccins, par exemple, présentent un bénéfice infiniment supérieur aux risques qu'ils font encourir. Ne pas s'en servir constitue indiscutablement une perte de chance thérapeutique. Le choix du patient pose déjà problème au patient lui-même et au médecin ; si on le contraint en plus par des considérations religieuses, on met en cause tout le système de santé.

M. Hervé Ramirez. -Je serais plus nuancé sur le problème de santé publique. Les stratégies d'épargne sanguine ont été validées. Le taux de mortalité est similaire à celui observé en cas de transfusion sanguine. Au cas par cas, j'admets que la situation est plus difficile dans certains cas extrême, et que la question est alors davantage éthique.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - J'étais rapporteur, à l'Assemblée nationale, de la loi contre le dopage. Je me souviens que le conseiller d'Etat Guy Braibant considérait les contrôles sanguins impossibles à réaliser au motif que le sang était une substance intime, presque sacrée. Les choses ont évolué...

J'ai en outre été formateur dans une section d'études spécialisées. J'encadrais notamment des enfants de Témoins de Jéhovah dans des activités de menuiserie. Je respecte toutes les croyances - et demande en retour le même respect pour l'athéisme - mais des questions morales m'assaillaient. En cas d'accident par exemple, il aurait pu m'incomber la responsabilité de demander une transfusion sanguine pour la victime... Convenez que de tels cas de figure remettent en question les relations de la vie en société !

Vous dites n'être pas opposés aux greffes. Il y a toutefois de nombreux actes qui nécessitent du sang. Les médecins sont là pour sauver des vies...http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Vous êtes donc contre l'euthanasie !http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - C'est différent, je défends le droit de partir dans la dignité. Bref, confrontés à une opération nécessitant une transfusion sanguine, vous êtes face à un dilemme. Certes, les transfusions sanguines sont parfois des échecs, comme les vaccins, mais les bénéfices que l'on en retire sont généralement bien supérieurs aux risques qu'ils présentent. Ne peut-on aller au-delà de ces restrictions, au motif que sauver une vie prime tout ?

M. Guy Canonici. - Ce n'est pas au professeur ou à l'encadrant de dire si l'enfant doit être hospitalisé ou non. C'est le rôle du médecin, qui contactera les parents.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Et s'il y a urgence ?
M. Guy Canonici. - De quel droit interviendrait-il ? Quelle compétence a-t-il pour dire s'il faut une transfusion sanguine ou non ?http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Imaginez le cas où l'on doive, en urgence, confier un enfant au médecin.

M. Guy Canonici. - C'est très simple dans un tel cas. Voyons les choses clairement et simplement. L'enfant est amené, par le Samu imaginons, à l'hôpital. Il y a là un médecin qui s'occupe de lui, et immédiatement les médecins appellent les parents. Donc, ensuite, c'est l'affaire des parents avec le médecin. Il arrive que des médecins décident de transfuser l'enfant dans des situations d'urgence, la loi les y autorise, il n'y a rien à dire à cette situation.

La transplantation cardiaque exige en effet du sang. Mais certaines équipes utilisent des techniques qui permettent de s'en dispenser. Je connais des Témoins de Jéhovah qui ont subi de telles interventions sans transfusion. Récemment, une greffe de poumon a même été réalisée de cette façon.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Certains Témoins de Jéhovah refusent-ils une transplantation au motif qu'elle ne peut se faire sans transfusion sanguine ?

M. Hervé Ramirez. - Cela peut arriver. On s'adresse alors à d'autres équipes et une autre solution est proposée. Mais d'autres paramètres sont parfois en jeu dans la décision.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Vous en ajoutez un nouveau !
Si le Témoin de Jéhovah accepte une transfusion sanguine, quelles conséquences doit-il en attendre au sein de la communauté ?

M. Guy Canonici. - Vous sous-entendez que sa décision soit connue de sa communauté.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Elle peut ne pas l'être, en effet. Mais si elle l'est, par sa famille, ou de son propre aveu ?
M. Guy Canonici. - Cela fait de nombreuses suppositions. Si sa décision s'accompagne d'un refus de rester dans la communauté, celle-ci en prendra acte. Si la personne souffre de sa décision et s'en ouvre à la communauté, alors les ministres du culte locaux prieront avec lui pour l'aider à retrouver la paix de l'âme.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Les Témoins de Jéhovah se réunissent beaucoup ; les enfants sont souvent associés à leurs réunions. Outre l'ennui qu'ils peuvent éprouver dans de telles réunions, cela ne risque-t-il pas de causer un trouble à leur santé, par le manque de sommeil ?

M. Guy Canonici. - J'ai déjà entendu ce discours chez certains de nos détracteurs. Les Témoins de Jéhovah se réunissent deux fois par semaine au maximum. Les parents amènent parfois leurs enfants avec eux. Pour ceux-ci, ces réunions ne sont pas nécessairement ennuyeuses.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais elles peuvent l'être !

M. Guy Canonici. - Comme peut l'être la messe. Mais ces réunions, elles, sont pleines de vie et d'intérêt. Cela représente au plus trois heures, trois heures et demie par semaine : les enfants y font plus de progrès, à mon avis, que ceux qui passent ce temps devant la télévision.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Cela dépend de ce qu'ils regardent !

M. Guy Canonici. - Dans ces réunions, les enfants entendent des paroles et une réflexion sur les grandes questions de la vie, sur la vie en société, qui implique sens du devoir, travail, effort, persévérance... Cela ne peut que les aider à l'école et, plus tard, dans leur vie professionnelle. Ces valeurs, je crois, font défaut à beaucoup de jeunes de nos jours, qu'on voit désœuvrés et inactifs. Nous voulons des enfants éduqués. Bien sûr, les enfants peuvent s'ennuyer.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Heureusement !
M. Guy Canonici. - Je vous l'accorde. L'ennui peut être une échappatoire tout à fait nécessaire à leur psychologie. Mais nous sommes loin des CLH...http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais près de la santé !
Autre question : la loi française prévoit que chaque famille est libre de donner à ses enfants l'éducation religieuse de son choix. Les Témoins de Jéhovah me semblent toutefois avoir tendance à isoler leurs enfants de ceux des autres, ce qui pourrait presque faire penser à du lavage de cerveau...

M. Guy Canonici. - Cette expression me rappelle les débats que j'ai pu avoir dans ma jeunesse sur ce qui se passait en Corée : pouvait-on résister à un lavage de cerveau ? Rien de tel chez nous. Nous éduquons nos enfants, afin qu'ils ne manquent pas de valeurs et de repères comme c'est souvent le cas dans notre société. Mais un enfant est un être humain libre, qui peut, à un certain moment, décider d'accepter ou de ne pas accepter de vivre comme ses parents. Les Témoins de Jéhovah, comme les Israélites, les Catholiques, les Protestants...ou les athées, ont des enfants qui, après l'adolescence, orientent leur vie différemment. C'est bien la preuve qu'il n'y a pas lavage de cerveau !http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais ne peut-on parler d'une emprise excessive ?
M. Guy Canonici. - Combien de mères castratrices dans la société française ? Combien de mères possessives qui étouffent leurs fils ? Cela n'a pourtant rien à voir avec la religion, et n'est pas traité par la justice...http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Une remarque, à propos des anti-inflammatoires : le danger, s'il y en a, se manifeste immédiatement.

L'épargne sanguine est le résultat du progrès médical, et de nulle autre chose. Par exemple, les opérations de chirurgie digestive, qui nécessitaient autrefois d'ouvrir le ventre, se font désormais à 90 % par voie intérieure. Les greffes, comme la majorité des opérations chirurgicales programmées, peuvent se faire quasiment sans apport de sang. Que cela bénéficie aux Témoins de Jehovah, tant mieux, mais ils n'ont pas été le moteur de ce progrès.

Deux cas me semblent poser vraiment problème : les accidents sur la voie publique, qui donnent souvent lieu à des hémorragies considérables, et les hémorragies utérines lors d'accouchements, qui sont gravissimes et réclament une réponse urgente, ce qui ne laisse pas le temps de consulter ou de demander l'avis du patient.

Quelle est votre position sur l'autotransfusion ? Et, de manière corollaire, que pensez-vous de l'isolation et du stockage de cellules souches issues du sang du cordon ombilical à des fins d'utilisation personnelle, telle qu'elle est prévue par la loi que nous avons votée au Sénat à l'instigation de notre ancienne collègue Marie-Thérèse Hermange ?

M. Hervé Ramirez. - Il faut distinguer entre l'autotransfusion avant l'opération, que nous refusons, et pendant celle-ci, que nous pouvons accepter.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Dans les chirurgies programmées très hémorragiques, refusez-vous l'autotransfusion ?

M. Hervé Ramirez. - Cette technique est refusée, mais les équipes peuvent optimiser la masse érythrocytaire, par exemple avec de l'érythropoïétine ou du fer intraveineux, pour être sûres que le jour de l'intervention la masse sanguine du patient sera conséquente. Les transfusions autologues per opératoires peuvent être pratiquées. En ce qui concerne les cellules souches du sang de cordon, c'est à chaque patient de décider s'il accepte ou non. Il y a eu des greffes de cellules souches chez des patients Témoins de Jéhovah.

L'obstétrique pose des problèmes complexes. Les techniques de récupération du sang supposent une préparation adéquate. Certaines équipes les pratiquent quand elles anticipent un accouchement difficile, même si cela suscite des controverses.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Vous savez bien qu'on n'a pas le temps de chercher dans ces cas-là l'équipe adéquate : une hémorragie utérine ne vous laisse que quelques minutes avant la mort.

M. Hervé Ramirez. - Oui. En cas d'hémorragie massive, il y a aussi l'embolisation, l'utilisation du facteur VII... J'ai assisté à plusieurs conférences : les connaissances évoluent.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Les femmes qui partagent vos croyances accouchent-elles de préférence dans certaines maternités, ou choisissent-elles les maternités les plus proches ?
M. Hervé Ramirez. - En général, elles s'efforcent d'accoucher dans une maternité qui a une expérience suffisante pour mettre en oeuvre ces stratégies.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Vous ne donnez pas votre sang ? Même au cas où un accident très grave créerait un besoin massif ? Je ne parle même pas des périodes de guerre.
M. Guy Canonici. - Les Témoins de Jéhovah sont cohérents : ils n'acceptent pas de sang, ils n'en donnent pas. Ils n'interdisent pas aux autres d'en donner...http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Il ne manquerait plus que ça !
M. Guy Canonici. - Nous ne cherchons pas à convaincre les autres de ne pas donner leur sang.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Nous savons tous qu'on a besoin de sang pour sauver des vies. Le refuser systématiquement me paraît problématique.

M. Guy Canonici. - La situation dramatique que vous évoquez est un cas théorique...http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - L'insuffisance des dons de sang est une situation dramatique bien réelle.

M. Guy Canonici. - C'est pourquoi l'avènement de techniques permettant de soigner en limitant le besoin de sang est un grand progrès.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Certes, mais il ne ressuscitera pas celles et ceux qui ont perdu la vie faute de sang disponible.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Vous vous reportez beaucoup à la Bible. Un de ses versets dit : « tu ne tueras point ». Quid de la non-assistance à personne en danger que représenterait un refus de donner son sang au cas où celui-ci serait immédiatement nécessaire pour sauver quelqu'un ?

M. Guy Canonici. - C'est une question de juriste, qui à mon avis ne se pose pas.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html

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Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Empty Re: Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ?

Message  Mikaël Malik Mer 01 Fév 2023, 09:55

Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ?

Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? .2EmmaAnthonyL_468x584_sUn blog de Témoins de Jéhovah reproduit une transcription d'une interview accordée à Europe 1 par le dirigeant des Témoins de Jéhovah de France actuel, Guy Canonici..
Monsieur Canonici avait il y a plusieurs mois, donné une interview à une chaîne de télévision, à ce sujet mes collègues de ViaVeritas avait disséqué l'analyse de l'actualité sur l'affaire de pédophilie de Saint Dié les Vosges que monsieur Canonici avait produite.. Dans cette dernière Monsieur Canonici avait profité des approximations d'une dépêche d'agence pour écarter l'affaire de la main.

Dans cette nouvelle interview, la critique ne porte pas sur la gestion des affaires de pédophilie chez les Témoins de Jéhovah, mais sur le problème des transfusions sanguines, en rapport avec l'accouchement. Je vous laisse lire le passage en question:

Journaliste : " ''Mais il y a une mortalité plus élevée, par exemple chez les femmes qui viennent d’accoucher. Cela c’est quelque chose que vous acceptez malgré tout ? " ''

Canonici : « C’est une statistique qui a été lancée par un de nos détracteurs, ces jours derniers. Cette statistique concerne tout d’abord les Pays Bas. Elle remonte au début des années 80. Et quand on regarde de très près, elle repose sur un cas au cours des dix dernières années ! »


Journaliste : " ''Donc, pour vous c’est tout à fait normal de ne pas transfuser une femme qui est entrain d’accoucher …?" ''

Canonici : "Les TJ se font soigner. Les femmes TJ en France vont accoucher à l’hôpital public ou dans une clinique. Elles sont bien soignées. Et je suis président de la Fédération depuis 11 ans, et on ne m’a jamais signalé un seul cas où une femme TJ aurait perdue la vie suite à un accouchement … "

Le journaliste évoque une mortalité plus élevée sur les femmes (Témoins de Jéhovah) qui viennent d'accoucher.

Monsieur Canonici pour minimiser ou déconsidérer cette statistique, va utiliser plusieurs arguments:

  • elle a été lancée "par un de nos détracteurs".

Ceci est un message codé aux Témoins de Jéhovah qui écouteraient cette émission. Les auditeurs de Europe 1 n'ont théoriquement aucun parti-pris à la base quand ils écoutent un débat ou une interview, et évoquer la source a peu de chances de les influencer. En clair, personne n'est étonné que cette statistique est reprise par des détracteurs des Témoins de Jéhovah, et cela n'est pas un argument en soi, en dehors des auditeurs Témoins de Jéhovah qui à cette évocation, ont donc mécaniquement déconsidéré cette étude, puisque tout ce qui est critique contre leur mouvement vient de Satan.

Néanmoins cette statistique ne vient pas d'un détracteur mais d'une étude faite par 6 médecins hollandais, publiée le 10 Juin 2009 dans le journal médical BJOG, an international Journal of Obstretics and Gynaecology , dans l'article "Maternal mortality and serious maternal morbidity in Jehovah's witnesses in the Netherlands", voici les noms et titres des médecins tels qu'ils se présentent sur la page de l'article de l'étude:

ME Van Wolfswinkel a , JJ Zwart a , JM Schutte b , JJ Duvekot c , M Pel d , J Van Roosmalen a,e a Department of Obstetrics, Leiden University Medical Center, Leiden, the Netherlands b Department of Obstetrics and Gynecology, University Medical Center Groningen, Groningen, the Netherlands c Division of Obstetrics and Prenatal Medicine, Department of Obstetrics and Gynecology, Erasmus Medical Centre-University Medical Center Rotterdam, Rotterdam, the Netherlands d Department of Obstetrics and Gynecology, Academic Medical Center, Amsterdam, the Netherlands e Section Health care and culture, VU Medical Center, Amsterdam, the Netherlands
Ensuite Monsieur Canonici identifie bien l'étude dont je vous parle en déclarant que cela concerne les Pays-Bas, néanmoins il va de nouveau se tromper pour déconsidérer l'étude:

  • Elle remonte au début des années 80 :

Elle date donc si vous avez suivi le lien donné plus haut de Juin 2009, son objet d'étude concerne tous les cas d'accouchements des Pays-Bas sur une période allant de 1983 à 2006 en ce qui concerne la mortalité, et se limite de 2004 à 2006 en ce qui concerne les complications sérieuses après l'accouchement.
Une "erreur" d'à peine 29 ans, en confondant date de début de l'enquête avec la date de publication et la période couverte par l'enquête. Bien sûr on peut toujours dire que monsieur Canonici s'est trompé malencontreusement de verbe, et voulait dire que l'étude débute ou démarre au début des années 80, mais voilà la grammaire française ne le permet pas quand on parle d'un début, on indique aussi généralement la fin. Ce que n'a pas fait monsieur Canonici.

  • quand on regarde de très près, elle repose sur un cas au cours des dix dernières années :

Notez que monsieur Canonici avait déjà utilisé cette expression lors de l'interview télévisé commentée par mes amis de Via-Véritas. Les journalistes, et les détracteurs regardent de loin donc, quand monsieur Canonici regarde de très près. Et bien regardons avec lui, "un seul cas au cours des dix dernières années" !!!L'article complet est ici.

Et oui, nous avons ici toute la puissance de l'utilisation de la langue médiatique: Il y a bien un cas de mortalité pour ces 10 dernières années, il a raison, mais l'étude détaille 6 cas de mortalité de femmes Témoins de Jéhovah pour la période 1983 à 2006 par hémorragie. Cette étude ne peut pas trouver de cas après 2006, puisqu'elle s'arrête à 2006, voilà comment monsieur Canonici gagne au minimum deux ans. S'il avait voulu parler du nombre de cas sur les 10 dernières années de l'étude, il en aurai trouver 2 (1996 et 2006).

De plus cet article, mais les propos du journaliste n'était pas dirigé là-dessus, détaille le cas de 10 femmes Témoins de Jéhovah qui ont eu de sérieuses complications en raison du refus de transfusions sanguines sans entrainer la mort.

En tout 16 femmes Témoins de Jéhovah qui ont souffert de cette politique et non une.

Par cette pirouette, monsieur Canonici montre qu'il connait parfaitement cette étude et que ses services l'ont étudié pour arriver à cette formulation de 1 cas sur les dix dernières années. Dès lors il est peu probable, que monsieur Canonici se soit tromper involontairement pour les autres points.

S'il avait voulu il aurait pu par contre critiquer le ratio trouvé par l'étude. C'est à dire un risque 6 fois plus élevée de mourir pour les femmes Témoins de Jéhovah que le reste de la population hollandaise, un risque 130 fois plus élevé de mourir suite à une hémorragie et un risque de 3,1 plus élevé de subir de sérieuses complications suite à un accouchement. Un médecin à la page 7 de l'article, pense que le taux de fertilité chez les femmes Témoins de Jéhovah est moindre que la population en général et donc que les risques sont surévalués. Néanmoins ce même médecin reconnait que l'étude montre très bien ce que d'autres études avaient montrées avant : Un risque plus élevé de mortalité ou de sérieuses complications pour les femmes Témoins de Jéhovah à l'accouchement. On comprend dès lors pourquoi monsieur Canonici n'a pas utilisé les propos de ce médecin.

Car oui, le dernier mensonge cette fois-ci par omission de monsieur Canonici est de réduire la conclusion d'une mortalité élevée chez les femmes Témoins de Jéhovah ayant accouchées à une seule étude, l'étude hollandaise quand par exemple une étude américaine de __2001__ avait conclu à un risque de mortalité 44 fois plus élevée que la normale chez les femmes Témoins de Jéhovah ayant accouchées, et en 2007,une étude écossaise avait conclu à un risque 65 fois plus élevée de décès également.

Alors que les Témoins de Jéhovah ont de moins en moins de problème avec les transfusions sanguines et monsieur Canonici affirme d'ailleurs : "Et je suis président de la Fédération depuis 11 ans, et on ne m’a jamais signalé un seul cas où une femme TJ aurait perdue la vie suite à un accouchement", pour quelles raisons déformer cette étude à ce point ? Je me le demande encore sérieusement.

Le problème dans cette affaire, c'est qu'une fois on est pris entrain de mentir ou au moins déformer les faits, on est plus crédible même si on peut dire vrai, il y a à peine 10 ans, les dirigeants Témoins reconnaissaient discrètement par an et ce rien qu'en France 15 cas, où l'on ne pouvait pas soigner des Témoins de Jéhovah sans transfusion, (et les transfusions étaient et sont toujours utilisées dans un contexte de survie), on se demande comment cas cas ont pu disparaître, surtout que la mortalité des femmes Témoins à l'accouchement a toujours été un des points de mortalité montré du doigt (depuis 10 ans que je critiques les Témoins de Jéhovah, je le sais, il n'y a pas que monsieur Canonici qui a de l'expérience). J'espère que tout comme pour l'étude où monsieur Canonici a utilisé soit des demi-vérités, soit carrément des mensonges, il ne fait pas de même sur ce dernier point.

En tout cas d'après cette étude une femme Témoin de Jéhovah est morte en couche d'une hémorragie en 2006 en Hollande, et comme l'illustre l'image du "DailyMail" au début de l'article une témoin de Jéhovah anglaise, E. C. est-elle aussi décédée d'une hémorragie en 2007 au Royaume-Uni. En 2005, après une hémorragie, une jeune femme Témoin de Jéhovah de 28 ans qui venait d'accoucher, mourrait elle aussi dans le Minnesota aux Etats-Unis. Toutes trois avaient refuser une transfusion sanguine. Mais tout comme le nuage toxique de Tchernobyl, la France est un pays protégé de tout... sauf du mensonge.
Si l'on résume monsieur Canonici a

menti par omission en se limitant à l'étude hollandaise seule, quand il y en a deux autres (Etats-Unis, Ecosse).
menti tout court, quand il parle qu'il s'agit d'un détracteur qui a lancée cette statistique.


menti par imprécision ou faute de grammaire, quand il a dit que cette étude "remonte" aux années 80, elle débute ou commence dans les années 80, et a été synthétisée en 2009, en compilant 23 années de statistiques.


menti par omission en parlant d'un seul décès sur les dix dernières années, alors que l'étude ne porte pas sur les trois dernières années,menti par omission en oubliant de préciser qu'il y a quand même eu 6 décès.

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Message  Mikaël Malik Mer 01 Fév 2023, 09:56

Audition de Hervé Ramirez, secrétaire général de l'association des comités de liaisons hospitaliers
Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Photo
Parlement Français



Audition de Hervé Ramirez, secrétaire général de l'association des comités de liaisons hospitaliers et de Guy Canonici, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France

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Message  Mikaël Malik Mer 01 Fév 2023, 09:58

L'arrogance de Guy CANONICI
Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? AVT_Guy-Canonici_6029

Arrogance de Guy CANONICI, Président des Témoins de Jéhovah de France ?

Entretien téléphonique avec Guy CANONICI Président des TJ Expérience de Jean-Pierre Coquand


L’expérience suivante, reprise ici de « Témoins de Jéhovah, forum actif » avec l’accord du protagoniste qui l’a racontée, pourrait vous permettre de déterminer par vous-même si le représentant officiel du mouvement religieux des Témoins de Jéhovah en France, Monsieur le Président Guy Canonici, use d’arrogance envers ses propres ex confrères.

Comment qualifieriez-vous une personne qui, pour répondre à votre demande d’explications du pourquoi, après avoir travaillé pendant des années au service de l’association qu’il représente, aucune contribution à la Sécurité Sociale n’ai été versée, vous invite à s’entretenir avec lui non pas dans son bureau, mais à quelques pas de celui-ci, dans une pièce vide mais par l’entremise d’un téléphone ? Quels qualificatifs pour décrire l’homme ? Honnête, loyal, transparent, bénévole, soucieux ou simplement, arrogant ? Et comment qualifieriez-vous l’Association des Témoins de Jéhovah qu’il représente, qui prétend enseigner aux autres les comportements Chrétiens ? À vous d’en juger



Lors de ma venue en métropole pour y étendre la prévention contre les mouvements porteurs de dérives sectaires, j’ai été invité par le GEMPPI à participer au colloque organisé le samedi 29 septembre à l’Espace Éthique Méditerranéen Hôpital de La Timone de Marseille ; mon ouvrage : "Aliénation et prises de conscience" a été présenté au public. Ayant précédemment écrit au siège des Témoins de Jéhovah de Louviers pour signaler l’absence de cotisation retraite sur les trois années pendant lesquelles j’avais été employé en tant que pionnier spécial, n’ayant pas eu de réponse, je me suis rendu à Louviers et j’ai demandé à rencontrer Guy CANONICI, Président des Témoins de Jéhovah de France ; j’ai été introduit, seul, dans un petit salon très cossu comportant un téléphone, la sonnette à retenti, j’ai décroché et G.C. m’a demandé quel était l’objet de ma présence, je lui ai répondu n’avoir pas reçu de réponse à mon courrier, il m’a répondu qu’il recevait des milliers de lettres par jour et que mon courrier s’était probablement perdu, que je devais renvoyer un nouveau courrier ! J’ai répondu que l’accusé de réception m’était bien parvenu ! G.C. m’a répondu : "Parce que tu as adressé ce courrier en recommandé" ? Évidemment lui ai-je répondu. G.C. m’a alors demandé quel était le sujet de mon courrier, j’ ai répondu qu’il concernait les trois années durant lesquelles j’avais été employé à plein temps par l’organisation en tant que pionnier spécial sans versement de cotisation à la Sécurité Sociale et de retraite ! G.C. m’a dit ne pas s’occuper de cela, j’ai demandé à être orienté vers la personne concernée, G.C. m’a répondu ne pas savoir qui s’occupe de cela ! Je lui ai dit :" tu es le Président de l’association et tu prétends ne pas s’avoir qui s’occupe de cela, serais-tu de mauvaise foi ?" G.C. m’a répondu :"Je vais mettre fin à cette conversation" puis il a raccroché.

Cette conversation m’a permis de formaliser quelque chose de fort, pour un tj et d’autant plus le Président tj, s’entendre dire qu’il est de mauvaise foi, cela porte car leur idéologie est : eux seuls détiennent la vérité, eux seuls seront sauvés.

C’est seulement en 2003 que cette association a été contrainte de verser des cotisations à la CAVIMAC (Caisse d’assurance vieillesse invalidité et maladie des cultes - www.cavimac.fr/) pour son personnel. Suite à l’annulation de la dette de 57 millions d’euros par la Cour Européenne et l’obligation faite à la France de rembourser près de 5 millions d’euros que les tj avaient versés, ne serait-il pas judicieux d’utiliser cette somme pour dédommager les tj et ex-tj ayant été employés à plein temps par cette organisation avant 2003 ? www.jeanpierrecoquand.fr

http://www.testimoni-di-geova.info/spip.php?article214

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Message  Mikaël Malik Jeu 18 Juil 2024, 11:21

Zapping: Auditions de Témoins de Jéhovah devant les autorités
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John Kucholl


17 juil. 2024
(erratum: isolement au lieu de isolation à la fin de la vidéo)

0:11 Le Comité de Liaison Hospitalier devant le Sénat
1:12 - Les conséquences d'une transfusion de sang
3:00 - La charge des enfants
5:58 Geoffrey Jackson nie être le Canal de Dieu
7:52 Geoffrey Jackson et la règle des 2 Témoins pour la pédophilie
8:18 Kevin Bowditch et la non dénonciation des pédophiles aux autorités
9:02 David Gnam et les conséquences de l'excommunication

Pour en savoir plus sur les Témoins de Jéhovah :
https://www.jwinfo.ch

Regardez la parodie de KingdomHallOfJws sur l'ambiance d'une Salle de Royaume des TJ :
  Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Yt_favicon_ringo2 • Public Talk at Kingdom Hall of Jehova...  

Les Témoins de Jéhovah et la transfusion sanguine :
https://www.jwinfo.ch/temoins-de-jeho...

La gestion défaillante de la pédophilie chez les TJ:
https://www.jwinfo.ch/temoins-de-jeho...

L'analyse de la vidéo du CLH :
https://www.jwinfo.ch/temoins-de-jeho...

L'analyse de la vidéo de Geoffrey Jackson concernant le "Canal de Dieu" :
https://www.jwinfo.ch/temoins-de-jeho...

En bref, qui sont les TJ :
https://www.jwinfo.ch/temoins-de-jeho...

Aider une personne à quitter les TJ :
https://www.jwinfo.ch/temoins-de-jeho...

Guide de sortie de l'organisation :
https://www.jwinfo.ch/temoins-de-jeho...

Comprendre l'endoctrinement et la radicalisation :
https://www.jwinfo.ch/temoins-de-jeho...

Obtenir de l'aide en fonction de votre situation :
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Le Comité de Liaison Hospitalier devant le Sénat

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Les conséquences d'une transfusion de sang

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La charge des enfants

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Geoffrey Jackson nie être le Canal de Dieu

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Geoffrey Jackson et la règle des 2 Témoins pour la pédophilie

7:52
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Kevin Bowditch et la non dénonciation des pédophiles aux autorités

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David Gnam et les conséquences de l'excommunication

9:02

Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Zsok

Geoffrey Jackson, membre du collège central des Témoins de Jéhovah, a été convoqué ce vendredi 14 août devant la Commission Royale d’Australie dans le cadre de l'enquête sur la pédophilie au sein de l'organisation.

Présentation du rôle et du fonctionnement du collège central

Steward : "Est-ce que vous vous considérez comme les porte paroles de Jéhovah Dieu sur terre ?"
Jackson : "Je pense que cela serait assez présomptueux de penser que nous sommes les seuls porte paroles que Dieu utilise"


"Vous pouvez vivre éternellement sur une terre qui deviendra un paradis", page 255:
Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Ocpv

Geoffrey Jackson Jure la main droite sur la Bible de dire, la vérité, toute la vérité, rien que la vérité

Pour ensuite répondre ceci à Stewart
Steward : "Est-ce que vous vous considérez comme les porte paroles de Jéhovah Dieu sur terre ?"
Jackson : "Je pense que cela serait assez présomptueux de penser que nous sommes les seuls porte paroles que Dieu utilise"



Ce ne sont pas des mensonges d'apostats ou des médias, mais la stricte vérité

CECI N'EST PAS UNE BLAGUE, LA PREUVE EN IMAGE


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Message  EX-Témoin Sam 20 Juil 2024, 17:35

Mikaël Malik a écrit:Zapping: Auditions de Témoins de Jéhovah devant les autorités
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0:11 Le Comité de Liaison Hospitalier devant le Sénat
1:12 - Les conséquences d'une transfusion de sang
3:00 - La charge des enfants
5:58 Geoffrey Jackson nie être le Canal de Dieu
7:52 Geoffrey Jackson et la règle des 2 Témoins pour la pédophilie
8:18 Kevin Bowditch et la non dénonciation des pédophiles aux autorités
9:02 David Gnam et les conséquences de l'excommunication

Pour en savoir plus sur les Témoins de Jéhovah :
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L'analyse de la vidéo de Geoffrey Jackson concernant le "Canal de Dieu" :
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En bref, qui sont les TJ :
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Geoffrey Jackson et la règle des 2 Témoins pour la pédophilie

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David Gnam et les conséquences de l'excommunication

9:02

Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Zsok

Geoffrey Jackson, membre du collège central des Témoins de Jéhovah, a été convoqué ce vendredi 14 août devant la Commission Royale d’Australie dans le cadre de l'enquête sur la pédophilie au sein de l'organisation.

Présentation du rôle et du fonctionnement du collège central

Steward : "Est-ce que vous vous considérez comme les porte paroles de Jéhovah Dieu sur terre ?"
Jackson : "Je pense que cela serait assez présomptueux de penser que nous sommes les seuls porte paroles que Dieu utilise"


"Vous pouvez vivre éternellement sur une terre qui deviendra un paradis", page 255:
Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Ocpv

Geoffrey Jackson Jure la main droite sur la Bible de dire, la vérité, toute la vérité, rien que la vérité

Pour ensuite répondre ceci à Stewart
Steward : "Est-ce que vous vous considérez comme les porte paroles de Jéhovah Dieu sur terre ?"
Jackson : "Je pense que cela serait assez présomptueux de penser que nous sommes les seuls porte paroles que Dieu utilise"



Ce ne sont pas des mensonges d'apostats ou des médias, mais la stricte vérité

CECI N'EST PAS UNE BLAGUE, LA PREUVE EN IMAGE


bé, encore des mensonges d'apostats des médias et des juges, Loool

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Message  Mikaël Malik Lun 23 Sep 2024, 15:27

Devant le Sénat



Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? _Canonici_menteurCe qui suit est extrait du Rapport d'information n° 480 (2012-2013) de M. Jacques MÉZARD, fait au nom de la Commission d'enquête Mouvements à caractère sectaire, déposé le 3 avril 2013, et mis en ligne sur le site officiel du Sénat le 11 avril 2013 :

Pour ceux qui connaissent la réalité en interne au sein de l'organisation des Témoins de Jéhovah, on appréciera la langue de bois haute couture de M. Guy CANONICI, qui n'en est pas à son coup d'essai, assisté de M. RAMIREZ.
Sont mis en évidence en rouge les morceaux les plus savoureux. Bonne lecture, si possible tout en restant zen !
Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Auditions)

Audition de M. Hervé RAMIREZ, secrétaire général de l'Association des comités de liaisons hospitaliers des Témoins de Jéhovah, M. Guy CANONICI, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France, (mardi 12 mars 2013)

M. Alain Milon, président. - Mes chers collègues, nous recevons aujourd'hui M. Hervé Ramirez, secrétaire général de l'Association des comités de liaisons hospitaliers, M. Guy Canonici, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France, accompagnés par Me André Carbonneau, avocat au barreau de Paris.
Notre réunion d'aujourd'hui n'est pas ouverte au public ; un compte rendu en sera publié avec le rapport.
Messieurs, me confirmez-vous que vous avez donné votre accord pour que cette audition fasse l'objet d'une captation vidéo et pour que cet enregistrement soit éventuellement par la suite accessible sur le site du Sénat ?
Les personnes confirment.
M. Alain Milon, président. - Je précise à l'attention de MM. Ramirez, Canonici et Carbonneau que notre commission d'enquête s'est constituée à l'initiative de M. Jacques Mézard, qui est notre rapporteur.
Je vais maintenant, conformément à la procédure applicable aux commissions d'enquête, vous demander de prêter serment.
Je rappelle qu'un faux témoignage devant notre commission serait passible des peines prévues aux articles 434-13, 434-14 et 434-15 du code pénal.
Messieurs, veuillez prêter serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, levez la main droite et dites : « Je le jure ».
Les personnes auditionnées se lèvent et prêtent serment.
Ainsi que vous en avez été informé, notre audition est prévue pour durer quarante-cinq minutes. Je vous invite donc à prononcer un court exposé introductif, puis mon collègue Jacques Mézard, et les sénateurs membres de la commission vous poseront quelques questions.
Messieurs, vous avez la parole.
M. Hervé Ramirez. - Merci de nous fournir l'occasion de cet échange.
Les Témoins de Jéhovah forment une religion chrétienne présente en France depuis la fin du 19e siècle. Ils sont regroupés dans un millier d'associations locales de nature cultuelle. On compte 270 000 fidèles en France, et plus de 2 millions en Europe.
Les Témoins de Jéhovah font naturellement des demandes de soins : 97 % ont un médecin traitant et 78 % se sont déjà fait hospitaliser. Leur particularité est de refuser la transfusion sanguine, pour des motifs bibliques. Le verset 29 du chapitre XV des Actes des Apôtres précise que le sang est sacré et donc impropre à tout usage. La demande de soins nous conduit donc à privilégier des stratégies d'épargne sanguine.
En tant que bénévole des comités de liaison hospitaliers depuis plus de vingt ans, j'aide les patients et contribue à fournir un appui aux médecins qui en ont besoin. J'ai donc été profondément choqué d'apprendre que, comme l'écrit la Miviludes dans son rapport « Santé et dérives sectaires », nous perturberions la relation entre le médecin et les malades, et ferions courir le risque d'un trouble à l'ordre public. Ce n'est absolument pas le cas ! Nous avons répondu à ces accusations par un courrier adressé au Premier ministre, dans lequel nous déclarons ne fournir que des informations. Nous ne nous immisçons pas dans la relation entre le patient et le médecin. Le chef du bureau central des cultes a depuis admis que le trouble à l'ordre public était en effet inexistant.
Les comités de liaison hospitaliers sont des associations à disposition des patients Témoins de Jéhovah. Ils n'interviennent qu'en cas de demande expresse du patient, dans certains cas du médecin. Ils ne s'autosaisissent jamais. Il m'arrive d'être sollicité la nuit, ou pendant mes vacances, et je crois faire preuve de suffisamment de dévouement pour que les propos de la Miviludes me choquent, très éloignés qu'ils sont de la gratitude et de la reconnaissance que nous témoignent les gens qui font appel à nous. Nous réalisons en outre une veille scientifique des avancées médicales en matière d'épargne sanguine. Nous en mettons les résultats à la disposition des patients.
Il existe des comités de liaison hospitaliers dans presque tous les pays du monde. La littérature médicale a fait de nombreux commentaires élogieux à leur égard, et nous entretenons des relations de confiance avec les autorités sanitaires de nombreux pays. La prestigieuse Association des anesthésistes de Grande-Bretagne - en quelque sorte l'équivalent de notre Société française d'anesthésie et réanimation - incite les médecins à prendre contact avec les comités de liaison hospitaliers. Si nous étions réellement tels que la Miviludes nous dépeint, je doute que ces associations professionnelles formuleraient de telles incitations.
Les stratégies d'épargne sanguine existent depuis les années 1960 et les premières opérations à coeur ouvert sans transfusion sanguine. Elles ont connu leur essor après la crise du sang contaminé dans les années 1990. Depuis, de nombreuses conférences de consensus se sont tenues dans l'objectif de limiter le nombre de transfusions.
N'étant pas médecin, je ne vous exposerai que brièvement le principe des stratégies d'épargne sanguine. Celles-ci ne reposent pas sur un médicament ou produit unique de nature à remplacer le sang, car une telle substance n'existe pas encore. Elles s'appuient en revanche sur un ensemble de mesures qui, combinées, permettent de limiter le recours à la transfusion sanguine. Aucune ne suffit par elle-même. Toutes ont fait l'objet d'études et de commentaires dans la littérature médicale internationale : nous avons recensé plus de 2 500 articles publiés à leur sujet dans des revues à comité de lecture et à comité scientifique. Ces stratégies ont donc été validées, tant dans leurs protocoles que dans leurs résultats en termes de mortalité et de morbidité. Elles ne sont pas conduites au seul bénéfice des Témoins de Jéhovah, mais plus largement de l'ensemble des patients.
Les traitements sont aujourd'hui disponibles en grand nombre. Néanmoins, la pratique transfusionnelle reste variable selon les établissements. Le patient Témoin de Jéhovah peut, grâce aux comités de liaison hospitaliers, entrer en contact avec celles des équipes qui recourent le moins aux transfusions. Tous les domaines sont concernés par leur application : chirurgie digestive, cardiaque, traumatologie, greffe de foie, de coeur, de pancréas, etc.
Le droit positif encadre ces questions au moyen de l'article L. 1111-4 du code de la santé publique, que vous connaissez bien. J'ajoute que le Conseil d'Etat a rendu le 16 août 2002 une ordonnance de référé dans laquelle il précise que le refus de traitement médical revêt, pour le patient majeur, le caractère d'une liberté fondamentale - dont souhaitent jouir les Témoins de Jéhovah.
Certes, un défi éthique se pose au médecin. Les comités de liaison hospitaliers ont justement pour vocation de faciliter leurs relations avec les patients. M. Didier Houssin, directeur général de la santé, a déclaré le 24 octobre 2006 à l'Assemblée nationale qui l'auditionnait : « j'ignorais l'existence de ces comités. On peut concevoir qu'ils servent de lien entre les professionnels de santé et les adeptes de cette Eglise. J'aurais tendance à dire : pourquoi pas ? Je pense que l'un des aspects essentiels, en ce qui concerne la transfusion sanguine pour les Témoins de Jéhovah, est la question de l'information et de l'explication. Les croyances sont d'intensité variable, elles peuvent être ferventes ou tièdes. Il y a une place importante pour le dialogue. Et après tout, il est possible que ces comités de liaison aient pu faciliter les choses plutôt que les aggraver ». C'est précisément notre but.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Merci pour cet exposé synthétique et clair. Notre objet n'est évidemment pas de mettre en cause la liberté de conscience ou la liberté religieuse, mais de protéger la santé de nos concitoyens. J'ai lu les écrits de votre Eglise et les déclarations du Consistoire national des Témoins de Jéhovah sur les questions de santé.
Les cas de figure peuvent être très différents. Vos comités interviennent-ils pour aider les patients à refuser une transfusion sanguine ? Pour chercher une autre solution ? Une autre équipe ?
M. Hervé Ramirez. - Dans 99 % des cas, nous communiquons des informations sur les équipes capables d'apporter les soins nécessaires dans le respect des demandes du patient. Refuser ou non la transfusion sanguine n'est pas de notre ressort. Cette décision est prise par le patient avec son médecin : nous n'en sommes pas informés et ne souhaitons pas l'être. Nous facilitons simplement les relations entre ces deux acteurs.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Cela suppose de pouvoir programmer les choses, d'avoir un certain délai devant soi. Comment faites-vous en cas d'urgence, si le patient est victime d'un accident ou subit une évolution brutale de sa pathologie ?
M. Hervé Ramirez. - Nous avons deux objectifs : d'abord, identifier dans la littérature scientifique les données utiles au médecin ; ensuite, entrer en contact avec des équipes soignantes complémentaires susceptibles de mettre en oeuvre des stratégies alternatives.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Ne tournons pas autour du pot : si la vie du patient est en jeu, le recours à la transfusion sanguine est-il freiné, au risque de provoquer sa mort ?
M. Hervé Ramirez. - Si frein il y a, c'est le patient qui l'aura actionné, en exprimant ses convictions. Nous ne faisons que faciliter le dialogue sur le plan technique.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Et si le patient est inconscient ?
M. Hervé Ramirez. - C'est un cas compliqué.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - La famille intervient.
M. Hervé Ramirez. - Oui, si elle dispose des volontés du patient à cet égard. La législation varie selon les pays. En France, les directives du patient ne s'imposent pas au médecin.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Il n'y a jamais d'intervention de votre part dans l'établissement hospitalier autre que celle du conseil pour aller consulter une autre équipe?
M. Hervé Ramirez. - Nous intervenons dans l'hôpital à la demande du patient. Nous établissons un contact avec le médecin. Nous proposons des solutions, puis nous nous retirons.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Si le médecin refuse vos solutions, vous n'insistez donc pas ?
M. Hervé Ramirez. - Non. Nous informons simplement le patient et sa famille. Mais il est souvent plus facile de dialoguer simultanément avec les deux, car il peut être délicat pour le patient de faire valoir à son médecin l'existence d'autres équipes médicales à même de le soigner.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - En matière de santé, les Témoins de Jéhovah ne sont-ils hostiles qu'aux seules transfusions sanguines ?
M. Guy Canonici. - Oui. Les Témoins de Jéhovah se soignent, ils ne croient pas aux guérisons miraculeuses ni aux thérapies ésotériques. Seul le sang pose problème, pour des motifs religieux que je peux vous exposer brièvement.
Le mot « sang » revient près de 500 fois dans la Bible. Sa première occurrence se trouve dans la Genèse IV-10 : « le sang de ton frère crie vers moi ». Le sang qui crie est le symbole de la vie. C'est la raison pour laquelle les Témoins de Jéhovah ne commettent pas d'actes de violence ni ne prennent part aux guerres. La deuxième occurrence du mot interdit la consommation de sang (Genèse, IX-4), interdiction qui revient de nombreuses fois. Dans les Actes des Apôtres, il est question enfin de « s'abstenir du sang » (XV-20), de « se garder du sang » (XXI-25). Cette idée a été élargie aux pratiques mêmes postérieures, comme la transfusion sanguine.
Est seul admis l'usage rédempteur et propitiatoire du sang. Chez les Juifs, le Grand Pardon en est l'illustration. Cette notion trouve son épanouissement dans le fait que le Christ a versé son sang pour racheter les péchés de l'Humanité. Le sang entre par ce biais dans le champ du sacré. Je rappelle que nous sommes chrétiens, croyons à la Bible, texte d'essence divine. Le sang n'est pas un liquide anodin, c'est le liquide vital par excellence.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Qu'en est-il de la vaccination et des soins palliatifs ?
M. Guy Canonici. - Les Témoins de Jéhovah se font bien sûr vacciner. J'ajoute que les Témoins de Jéhovah qui le souhaitent peuvent subir une transplantation. J'en connais personnellement. Ils n'ont simplement pas subi de transfusion sanguine.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Et les prises de sang ?
M. Guy Canonici. - J'en fais une dans deux jours.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Il est parfois dit que les enfants qui ont recours à une transfusion sanguine sont rejetés.
M. Guy Canonici. - C'est du délire. Nul n'a le monopole de l'affection parentale. Les Témoins de Jéhovah aiment leurs enfants, en prennent soin et souffrent de les voir malades. Lorsqu'une transfusion sanguine se révèle indispensable, ils sont sans doute perturbés. Mais dire qu'ils en concevraient un rejet de leurs enfants, c'est absurde !http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Votre position pose un problème de santé publique. Les transfusions sanguines peuvent sauver des vies : la perte de chance thérapeutique ne vous trouble pas outre mesure ?
M. Hervé Ramirez. - D'un point de vue médical, c'est plus compliqué. La transfusion sanguine sauve des vies mais en fait perdre également. La médecine repose toujours sur un rapport bénéfices - risques. Par exemple, les anti-inflammatoires sont des médicaments d'usage très courant, bien qu'on les sache de nature à provoquer des ulcères parfois hémorragiques, mais le bénéfice de leur consommation est supérieur au risque qu'ils font encourir. Les stratégies d'épargne sanguine ont aussi un rapport bénéfices - risques positif. Il est des cas où le risque dépasse le bénéfice attendu, mais ils sont rares. C'est alors à l'éthique de prendre le relai, c'est-à-dire au patient de choisir. Reste que les études générales comparant ces stratégies d'épargne sanguine aux transfusions sanguines font état de taux de mortalité et de morbidité similaires, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'effets secondaires, quelle que soit la stratégie à laquelle on a recours.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Je conçois que l'on ait des convictions et comprends votre approche, mais nous touchons là aux limites de votre propos. Les vaccins, par exemple, présentent un bénéfice infiniment supérieur aux risques qu'ils font encourir. Ne pas s'en servir constitue indiscutablement une perte de chance thérapeutique. Le choix du patient pose déjà problème au patient lui-même et au médecin ; si on le contraint en plus par des considérations religieuses, on met en cause tout le système de santé.
M. Hervé Ramirez. -Je serais plus nuancé sur le problème de santé publique. Les stratégies d'épargne sanguine ont été validées. Le taux de mortalité est similaire à celui observé en cas de transfusion sanguine. Au cas par cas, j'admets que la situation est plus difficile dans certains cas extrême, et que la question est alors davantage éthique.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - J'étais rapporteur, à l'Assemblée nationale, de la loi contre le dopage. Je me souviens que le conseiller d'Etat Guy Braibant considérait les contrôles sanguins impossibles à réaliser au motif que le sang était une substance intime, presque sacrée. Les choses ont évolué...
J'ai en outre été formateur dans une section d'études spécialisées. J'encadrais notamment des enfants de Témoins de Jéhovah dans des activités de menuiserie. Je respecte toutes les croyances - et demande en retour le même respect pour l'athéisme - mais des questions morales m'assaillaient. En cas d'accident par exemple, il aurait pu m'incomber la responsabilité de demander une transfusion sanguine pour la victime... Convenez que de tels cas de figure remettent en question les relations de la vie en société !
Vous dites n'être pas opposés aux greffes. Il y a toutefois de nombreux actes qui nécessitent du sang. Les médecins sont là pour sauver des vies...http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Vous êtes donc contre l'euthanasie !http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - C'est différent, je défends le droit de partir dans la dignité. Bref, confrontés à une opération nécessitant une transfusion sanguine, vous êtes face à un dilemme. Certes, les transfusions sanguines sont parfois des échecs, comme les vaccins, mais les bénéfices que l'on en retire sont généralement bien supérieurs aux risques qu'ils présentent. Ne peut-on aller au-delà de ces restrictions, au motif que sauver une vie prime tout ?
M. Guy Canonici. - Ce n'est pas au professeur ou à l'encadrant de dire si l'enfant doit être hospitalisé ou non. C'est le rôle du médecin, qui contactera les parents.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Et s'il y a urgence ?
M. Guy Canonici. - De quel droit interviendrait-il ? Quelle compétence a-t-il pour dire s'il faut une transfusion sanguine ou non ?http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Imaginez le cas où l'on doive, en urgence, confier un enfant au médecin.
M. Guy Canonici. - C'est très simple dans un tel cas. Voyons les choses clairement et simplement. L'enfant est amené, par le Samu imaginons, à l'hôpital. Il y a là un médecin qui s'occupe de lui, et immédiatement les médecins appellent les parents. Donc, ensuite, c'est l'affaire des parents avec le médecin. Il arrive que des médecins décident de transfuser l'enfant dans des situations d'urgence, la loi les y autorise, il n'y a rien à dire à cette situation.
La transplantation cardiaque exige en effet du sang. Mais certaines équipes utilisent des techniques qui permettent de s'en dispenser. Je connais des Témoins de Jéhovah qui ont subi de telles interventions sans transfusion. Récemment, une greffe de poumon a même été réalisée de cette façon.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Certains Témoins de Jéhovah refusent-ils une transplantation au motif qu'elle ne peut se faire sans transfusion sanguine ?
M. Hervé Ramirez. - Cela peut arriver. On s'adresse alors à d'autres équipes et une autre solution est proposée. Mais d'autres paramètres sont parfois en jeu dans la décision.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Vous en ajoutez un nouveau !
Si le Témoin de Jéhovah accepte une transfusion sanguine, quelles conséquences doit-il en attendre au sein de la communauté ?
M. Guy Canonici. - Vous sous-entendez que sa décision soit connue de sa communauté.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Elle peut ne pas l'être, en effet. Mais si elle l'est, par sa famille, ou de son propre aveu ?
M. Guy Canonici. - Cela fait de nombreuses suppositions. Si sa décision s'accompagne d'un refus de rester dans la communauté, celle-ci en prendra acte. Si la personne souffre de sa décision et s'en ouvre à la communauté, alors les ministres du culte locaux prieront avec lui pour l'aider à retrouver la paix de l'âme.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Les Témoins de Jéhovah se réunissent beaucoup ; les enfants sont souvent associés à leurs réunions. Outre l'ennui qu'ils peuvent éprouver dans de telles réunions, cela ne risque-t-il pas de causer un trouble à leur santé, par le manque de sommeil ?
M. Guy Canonici. - J'ai déjà entendu ce discours chez certains de nos détracteurs. Les Témoins de Jéhovah se réunissent deux fois par semaine au maximum. Les parents amènent parfois leurs enfants avec eux. Pour ceux-ci, ces réunions ne sont pas nécessairement ennuyeuses.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais elles peuvent l'être !
M. Guy Canonici. - Comme peut l'être la messe. Mais ces réunions, elles, sont pleines de vie et d'intérêt. Cela représente au plus trois heures, trois heures et demie par semaine : les enfants y font plus de progrès, à mon avis, que ceux qui passent ce temps devant la télévision.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Cela dépend de ce qu'ils regardent !
M. Guy Canonici. - Dans ces réunions, les enfants entendent des paroles et une réflexion sur les grandes questions de la vie, sur la vie en société, qui implique sens du devoir, travail, effort, persévérance... Cela ne peut que les aider à l'école et, plus tard, dans leur vie professionnelle. Ces valeurs, je crois, font défaut à beaucoup de jeunes de nos jours, qu'on voit désœuvrés et inactifs. Nous voulons des enfants éduqués. Bien sûr, les enfants peuvent s'ennuyer.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Heureusement !
M. Guy Canonici. - Je vous l'accorde. L'ennui peut être une échappatoire tout à fait nécessaire à leur psychologie. Mais nous sommes loin des CLH...http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais près de la santé !
Autre question : la loi française prévoit que chaque famille est libre de donner à ses enfants l'éducation religieuse de son choix. Les Témoins de Jéhovah me semblent toutefois avoir tendance à isoler leurs enfants de ceux des autres, ce qui pourrait presque faire penser à du lavage de cerveau...
M. Guy Canonici. - Cette expression me rappelle les débats que j'ai pu avoir dans ma jeunesse sur ce qui se passait en Corée : pouvait-on résister à un lavage de cerveau ? Rien de tel chez nous. Nous éduquons nos enfants, afin qu'ils ne manquent pas de valeurs et de repères comme c'est souvent le cas dans notre société. Mais un enfant est un être humain libre, qui peut, à un certain moment, décider d'accepter ou de ne pas accepter de vivre comme ses parents. Les Témoins de Jéhovah, comme les Israélites, les Catholiques, les Protestants...ou les athées, ont des enfants qui, après l'adolescence, orientent leur vie différemment. C'est bien la preuve qu'il n'y a pas lavage de cerveau !http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais ne peut-on parler d'une emprise excessive ?
M. Guy Canonici. - Combien de mères castratrices dans la société française ? Combien de mères possessives qui étouffent leurs fils ? Cela n'a pourtant rien à voir avec la religion, et n'est pas traité par la justice...http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Une remarque, à propos des anti-inflammatoires : le danger, s'il y en a, se manifeste immédiatement.
L'épargne sanguine est le résultat du progrès médical, et de nulle autre chose. Par exemple, les opérations de chirurgie digestive, qui nécessitaient autrefois d'ouvrir le ventre, se font désormais à 90 % par voie intérieure. Les greffes, comme la majorité des opérations chirurgicales programmées, peuvent se faire quasiment sans apport de sang. Que cela bénéficie aux Témoins de Jehovah, tant mieux, mais ils n'ont pas été le moteur de ce progrès.
Deux cas me semblent poser vraiment problème : les accidents sur la voie publique, qui donnent souvent lieu à des hémorragies considérables, et les hémorragies utérines lors d'accouchements, qui sont gravissimes et réclament une réponse urgente, ce qui ne laisse pas le temps de consulter ou de demander l'avis du patient.
Quelle est votre position sur l'autotransfusion ? Et, de manière corollaire, que pensez-vous de l'isolation et du stockage de cellules souches issues du sang du cordon ombilical à des fins d'utilisation personnelle, telle qu'elle est prévue par la loi que nous avons votée au Sénat à l'instigation de notre ancienne collègue Marie-Thérèse Hermange ?
M. Hervé Ramirez. - Il faut distinguer entre l'autotransfusion avant l'opération, que nous refusons, et pendant celle-ci, que nous pouvons accepter.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Dans les chirurgies programmées très hémorragiques, refusez-vous l'autotransfusion ?
M. Hervé Ramirez. - Cette technique est refusée, mais les équipes peuvent optimiser la masse érythrocytaire, par exemple avec de l'érythropoïétine ou du fer intraveineux, pour être sûres que le jour de l'intervention la masse sanguine du patient sera conséquente. Les transfusions autologues per opératoires peuvent être pratiquées. En ce qui concerne les cellules souches du sang de cordon, c'est à chaque patient de décider s'il accepte ou non. Il y a eu des greffes de cellules souches chez des patients Témoins de Jéhovah.
L'obstétrique pose des problèmes complexes. Les techniques de récupération du sang supposent une préparation adéquate. Certaines équipes les pratiquent quand elles anticipent un accouchement difficile, même si cela suscite des controverses.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Vous savez bien qu'on n'a pas le temps de chercher dans ces cas-là l'équipe adéquate : une hémorragie utérine ne vous laisse que quelques minutes avant la mort.
M. Hervé Ramirez. - Oui. En cas d'hémorragie massive, il y a aussi l'embolisation, l'utilisation du facteur VII... J'ai assisté à plusieurs conférences : les connaissances évoluent.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Les femmes qui partagent vos croyances accouchent-elles de préférence dans certaines maternités, ou choisissent-elles les maternités les plus proches ?
M. Hervé Ramirez. - En général, elles s'efforcent d'accoucher dans une maternité qui a une expérience suffisante pour mettre en oeuvre ces stratégies.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Vous ne donnez pas votre sang ? Même au cas où un accident très grave créerait un besoin massif ? Je ne parle même pas des périodes de guerre.
M. Guy Canonici. - Les Témoins de Jéhovah sont cohérents : ils n'acceptent pas de sang, ils n'en donnent pas. Ils n'interdisent pas aux autres d'en donner...http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Il ne manquerait plus que ça !
M. Guy Canonici. - Nous ne cherchons pas à convaincre les autres de ne pas donner leur sang.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Nous savons tous qu'on a besoin de sang pour sauver des vies. Le refuser systématiquement me paraît problématique.
M. Guy Canonici. - La situation dramatique que vous évoquez est un cas théorique...http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - L'insuffisance des dons de sang est une situation dramatique bien réelle.
M. Guy Canonici. - C'est pourquoi l'avènement de techniques permettant de soigner en limitant le besoin de sang est un grand progrès.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Certes, mais il ne ressuscitera pas celles et ceux qui ont perdu la vie faute de sang disponible.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Vous vous reportez beaucoup à la Bible. Un de ses versets dit : « tu ne tueras point ». Quid de la non-assistance à personne en danger que représenterait un refus de donner son sang au cas où celui-ci serait immédiatement nécessaire pour sauver quelqu'un ?
M. Guy Canonici. - C'est une question de juriste, qui à mon avis ne se pose pas.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html

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Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Empty Re: Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ?

Message  EX-Témoin Mar 24 Sep 2024, 13:11

Mikaël Malik a écrit:
Devant le Sénat



Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? _Canonici_menteurCe qui suit est extrait du Rapport d'information n° 480 (2012-2013) de M. Jacques MÉZARD, fait au nom de la Commission d'enquête Mouvements à caractère sectaire, déposé le 3 avril 2013, et mis en ligne sur le site officiel du Sénat le 11 avril 2013 :

Pour ceux qui connaissent la réalité en interne au sein de l'organisation des Témoins de Jéhovah, on appréciera la langue de bois haute couture de M. Guy CANONICI, qui n'en est pas à son coup d'essai, assisté de M. RAMIREZ.
Sont mis en évidence en rouge les morceaux les plus savoureux. Bonne lecture, si possible tout en restant zen !
Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Auditions)

Audition de M. Hervé RAMIREZ, secrétaire général de l'Association des comités de liaisons hospitaliers des Témoins de Jéhovah, M. Guy CANONICI, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France, (mardi 12 mars 2013)

M. Alain Milon, président. - Mes chers collègues, nous recevons aujourd'hui M. Hervé Ramirez, secrétaire général de l'Association des comités de liaisons hospitaliers, M. Guy Canonici, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France, accompagnés par Me André Carbonneau, avocat au barreau de Paris.
Notre réunion d'aujourd'hui n'est pas ouverte au public ; un compte rendu en sera publié avec le rapport.
Messieurs, me confirmez-vous que vous avez donné votre accord pour que cette audition fasse l'objet d'une captation vidéo et pour que cet enregistrement soit éventuellement par la suite accessible sur le site du Sénat ?
Les personnes confirment.
M. Alain Milon, président. - Je précise à l'attention de MM. Ramirez, Canonici et Carbonneau que notre commission d'enquête s'est constituée à l'initiative de M. Jacques Mézard, qui est notre rapporteur.
Je vais maintenant, conformément à la procédure applicable aux commissions d'enquête, vous demander de prêter serment.
Je rappelle qu'un faux témoignage devant notre commission serait passible des peines prévues aux articles 434-13, 434-14 et 434-15 du code pénal.
Messieurs, veuillez prêter serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, levez la main droite et dites : « Je le jure ».
Les personnes auditionnées se lèvent et prêtent serment.
Ainsi que vous en avez été informé, notre audition est prévue pour durer quarante-cinq minutes. Je vous invite donc à prononcer un court exposé introductif, puis mon collègue Jacques Mézard, et les sénateurs membres de la commission vous poseront quelques questions.
Messieurs, vous avez la parole.
M. Hervé Ramirez. - Merci de nous fournir l'occasion de cet échange.
Les Témoins de Jéhovah forment une religion chrétienne présente en France depuis la fin du 19e siècle. Ils sont regroupés dans un millier d'associations locales de nature cultuelle. On compte 270 000 fidèles en France, et plus de 2 millions en Europe.
Les Témoins de Jéhovah font naturellement des demandes de soins : 97 % ont un médecin traitant et 78 % se sont déjà fait hospitaliser. Leur particularité est de refuser la transfusion sanguine, pour des motifs bibliques. Le verset 29 du chapitre XV des Actes des Apôtres précise que le sang est sacré et donc impropre à tout usage. La demande de soins nous conduit donc à privilégier des stratégies d'épargne sanguine.
En tant que bénévole des comités de liaison hospitaliers depuis plus de vingt ans, j'aide les patients et contribue à fournir un appui aux médecins qui en ont besoin. J'ai donc été profondément choqué d'apprendre que, comme l'écrit la Miviludes dans son rapport « Santé et dérives sectaires », nous perturberions la relation entre le médecin et les malades, et ferions courir le risque d'un trouble à l'ordre public. Ce n'est absolument pas le cas ! Nous avons répondu à ces accusations par un courrier adressé au Premier ministre, dans lequel nous déclarons ne fournir que des informations. Nous ne nous immisçons pas dans la relation entre le patient et le médecin. Le chef du bureau central des cultes a depuis admis que le trouble à l'ordre public était en effet inexistant.
Les comités de liaison hospitaliers sont des associations à disposition des patients Témoins de Jéhovah. Ils n'interviennent qu'en cas de demande expresse du patient, dans certains cas du médecin. Ils ne s'autosaisissent jamais. Il m'arrive d'être sollicité la nuit, ou pendant mes vacances, et je crois faire preuve de suffisamment de dévouement pour que les propos de la Miviludes me choquent, très éloignés qu'ils sont de la gratitude et de la reconnaissance que nous témoignent les gens qui font appel à nous. Nous réalisons en outre une veille scientifique des avancées médicales en matière d'épargne sanguine. Nous en mettons les résultats à la disposition des patients.
Il existe des comités de liaison hospitaliers dans presque tous les pays du monde. La littérature médicale a fait de nombreux commentaires élogieux à leur égard, et nous entretenons des relations de confiance avec les autorités sanitaires de nombreux pays. La prestigieuse Association des anesthésistes de Grande-Bretagne - en quelque sorte l'équivalent de notre Société française d'anesthésie et réanimation - incite les médecins à prendre contact avec les comités de liaison hospitaliers. Si nous étions réellement tels que la Miviludes nous dépeint, je doute que ces associations professionnelles formuleraient de telles incitations.
Les stratégies d'épargne sanguine existent depuis les années 1960 et les premières opérations à coeur ouvert sans transfusion sanguine. Elles ont connu leur essor après la crise du sang contaminé dans les années 1990. Depuis, de nombreuses conférences de consensus se sont tenues dans l'objectif de limiter le nombre de transfusions.
N'étant pas médecin, je ne vous exposerai que brièvement le principe des stratégies d'épargne sanguine. Celles-ci ne reposent pas sur un médicament ou produit unique de nature à remplacer le sang, car une telle substance n'existe pas encore. Elles s'appuient en revanche sur un ensemble de mesures qui, combinées, permettent de limiter le recours à la transfusion sanguine. Aucune ne suffit par elle-même. Toutes ont fait l'objet d'études et de commentaires dans la littérature médicale internationale : nous avons recensé plus de 2 500 articles publiés à leur sujet dans des revues à comité de lecture et à comité scientifique. Ces stratégies ont donc été validées, tant dans leurs protocoles que dans leurs résultats en termes de mortalité et de morbidité. Elles ne sont pas conduites au seul bénéfice des Témoins de Jéhovah, mais plus largement de l'ensemble des patients.
Les traitements sont aujourd'hui disponibles en grand nombre. Néanmoins, la pratique transfusionnelle reste variable selon les établissements. Le patient Témoin de Jéhovah peut, grâce aux comités de liaison hospitaliers, entrer en contact avec celles des équipes qui recourent le moins aux transfusions. Tous les domaines sont concernés par leur application : chirurgie digestive, cardiaque, traumatologie, greffe de foie, de coeur, de pancréas, etc.
Le droit positif encadre ces questions au moyen de l'article L. 1111-4 du code de la santé publique, que vous connaissez bien. J'ajoute que le Conseil d'Etat a rendu le 16 août 2002 une ordonnance de référé dans laquelle il précise que le refus de traitement médical revêt, pour le patient majeur, le caractère d'une liberté fondamentale - dont souhaitent jouir les Témoins de Jéhovah.
Certes, un défi éthique se pose au médecin. Les comités de liaison hospitaliers ont justement pour vocation de faciliter leurs relations avec les patients. M. Didier Houssin, directeur général de la santé, a déclaré le 24 octobre 2006 à l'Assemblée nationale qui l'auditionnait : « j'ignorais l'existence de ces comités. On peut concevoir qu'ils servent de lien entre les professionnels de santé et les adeptes de cette Eglise. J'aurais tendance à dire : pourquoi pas ? Je pense que l'un des aspects essentiels, en ce qui concerne la transfusion sanguine pour les Témoins de Jéhovah, est la question de l'information et de l'explication. Les croyances sont d'intensité variable, elles peuvent être ferventes ou tièdes. Il y a une place importante pour le dialogue. Et après tout, il est possible que ces comités de liaison aient pu faciliter les choses plutôt que les aggraver ». C'est précisément notre but.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Merci pour cet exposé synthétique et clair. Notre objet n'est évidemment pas de mettre en cause la liberté de conscience ou la liberté religieuse, mais de protéger la santé de nos concitoyens. J'ai lu les écrits de votre Eglise et les déclarations du Consistoire national des Témoins de Jéhovah sur les questions de santé.
Les cas de figure peuvent être très différents. Vos comités interviennent-ils pour aider les patients à refuser une transfusion sanguine ? Pour chercher une autre solution ? Une autre équipe ?
M. Hervé Ramirez. - Dans 99 % des cas, nous communiquons des informations sur les équipes capables d'apporter les soins nécessaires dans le respect des demandes du patient. Refuser ou non la transfusion sanguine n'est pas de notre ressort. Cette décision est prise par le patient avec son médecin : nous n'en sommes pas informés et ne souhaitons pas l'être. Nous facilitons simplement les relations entre ces deux acteurs.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Cela suppose de pouvoir programmer les choses, d'avoir un certain délai devant soi. Comment faites-vous en cas d'urgence, si le patient est victime d'un accident ou subit une évolution brutale de sa pathologie ?
M. Hervé Ramirez. - Nous avons deux objectifs : d'abord, identifier dans la littérature scientifique les données utiles au médecin ; ensuite, entrer en contact avec des équipes soignantes complémentaires susceptibles de mettre en oeuvre des stratégies alternatives.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Ne tournons pas autour du pot : si la vie du patient est en jeu, le recours à la transfusion sanguine est-il freiné, au risque de provoquer sa mort ?
M. Hervé Ramirez. - Si frein il y a, c'est le patient qui l'aura actionné, en exprimant ses convictions. Nous ne faisons que faciliter le dialogue sur le plan technique.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Et si le patient est inconscient ?
M. Hervé Ramirez. - C'est un cas compliqué.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - La famille intervient.
M. Hervé Ramirez. - Oui, si elle dispose des volontés du patient à cet égard. La législation varie selon les pays. En France, les directives du patient ne s'imposent pas au médecin.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Il n'y a jamais d'intervention de votre part dans l'établissement hospitalier autre que celle du conseil pour aller consulter une autre équipe?
M. Hervé Ramirez. - Nous intervenons dans l'hôpital à la demande du patient. Nous établissons un contact avec le médecin. Nous proposons des solutions, puis nous nous retirons.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Si le médecin refuse vos solutions, vous n'insistez donc pas ?
M. Hervé Ramirez. - Non. Nous informons simplement le patient et sa famille. Mais il est souvent plus facile de dialoguer simultanément avec les deux, car il peut être délicat pour le patient de faire valoir à son médecin l'existence d'autres équipes médicales à même de le soigner.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - En matière de santé, les Témoins de Jéhovah ne sont-ils hostiles qu'aux seules transfusions sanguines ?
M. Guy Canonici. - Oui. Les Témoins de Jéhovah se soignent, ils ne croient pas aux guérisons miraculeuses ni aux thérapies ésotériques. Seul le sang pose problème, pour des motifs religieux que je peux vous exposer brièvement.
Le mot « sang » revient près de 500 fois dans la Bible. Sa première occurrence se trouve dans la Genèse IV-10 : « le sang de ton frère crie vers moi ». Le sang qui crie est le symbole de la vie. C'est la raison pour laquelle les Témoins de Jéhovah ne commettent pas d'actes de violence ni ne prennent part aux guerres. La deuxième occurrence du mot interdit la consommation de sang (Genèse, IX-4), interdiction qui revient de nombreuses fois. Dans les Actes des Apôtres, il est question enfin de « s'abstenir du sang » (XV-20), de « se garder du sang » (XXI-25). Cette idée a été élargie aux pratiques mêmes postérieures, comme la transfusion sanguine.
Est seul admis l'usage rédempteur et propitiatoire du sang. Chez les Juifs, le Grand Pardon en est l'illustration. Cette notion trouve son épanouissement dans le fait que le Christ a versé son sang pour racheter les péchés de l'Humanité. Le sang entre par ce biais dans le champ du sacré. Je rappelle que nous sommes chrétiens, croyons à la Bible, texte d'essence divine. Le sang n'est pas un liquide anodin, c'est le liquide vital par excellence.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Qu'en est-il de la vaccination et des soins palliatifs ?
M. Guy Canonici. - Les Témoins de Jéhovah se font bien sûr vacciner. J'ajoute que les Témoins de Jéhovah qui le souhaitent peuvent subir une transplantation. J'en connais personnellement. Ils n'ont simplement pas subi de transfusion sanguine.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Et les prises de sang ?
M. Guy Canonici. - J'en fais une dans deux jours.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Il est parfois dit que les enfants qui ont recours à une transfusion sanguine sont rejetés.
M. Guy Canonici. - C'est du délire. Nul n'a le monopole de l'affection parentale. Les Témoins de Jéhovah aiment leurs enfants, en prennent soin et souffrent de les voir malades. Lorsqu'une transfusion sanguine se révèle indispensable, ils sont sans doute perturbés. Mais dire qu'ils en concevraient un rejet de leurs enfants, c'est absurde !http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Votre position pose un problème de santé publique. Les transfusions sanguines peuvent sauver des vies : la perte de chance thérapeutique ne vous trouble pas outre mesure ?
M. Hervé Ramirez. - D'un point de vue médical, c'est plus compliqué. La transfusion sanguine sauve des vies mais en fait perdre également. La médecine repose toujours sur un rapport bénéfices - risques. Par exemple, les anti-inflammatoires sont des médicaments d'usage très courant, bien qu'on les sache de nature à provoquer des ulcères parfois hémorragiques, mais le bénéfice de leur consommation est supérieur au risque qu'ils font encourir. Les stratégies d'épargne sanguine ont aussi un rapport bénéfices - risques positif. Il est des cas où le risque dépasse le bénéfice attendu, mais ils sont rares. C'est alors à l'éthique de prendre le relai, c'est-à-dire au patient de choisir. Reste que les études générales comparant ces stratégies d'épargne sanguine aux transfusions sanguines font état de taux de mortalité et de morbidité similaires, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'effets secondaires, quelle que soit la stratégie à laquelle on a recours.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Je conçois que l'on ait des convictions et comprends votre approche, mais nous touchons là aux limites de votre propos. Les vaccins, par exemple, présentent un bénéfice infiniment supérieur aux risques qu'ils font encourir. Ne pas s'en servir constitue indiscutablement une perte de chance thérapeutique. Le choix du patient pose déjà problème au patient lui-même et au médecin ; si on le contraint en plus par des considérations religieuses, on met en cause tout le système de santé.
M. Hervé Ramirez. -Je serais plus nuancé sur le problème de santé publique. Les stratégies d'épargne sanguine ont été validées. Le taux de mortalité est similaire à celui observé en cas de transfusion sanguine. Au cas par cas, j'admets que la situation est plus difficile dans certains cas extrême, et que la question est alors davantage éthique.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - J'étais rapporteur, à l'Assemblée nationale, de la loi contre le dopage. Je me souviens que le conseiller d'Etat Guy Braibant considérait les contrôles sanguins impossibles à réaliser au motif que le sang était une substance intime, presque sacrée. Les choses ont évolué...
J'ai en outre été formateur dans une section d'études spécialisées. J'encadrais notamment des enfants de Témoins de Jéhovah dans des activités de menuiserie. Je respecte toutes les croyances - et demande en retour le même respect pour l'athéisme - mais des questions morales m'assaillaient. En cas d'accident par exemple, il aurait pu m'incomber la responsabilité de demander une transfusion sanguine pour la victime... Convenez que de tels cas de figure remettent en question les relations de la vie en société !
Vous dites n'être pas opposés aux greffes. Il y a toutefois de nombreux actes qui nécessitent du sang. Les médecins sont là pour sauver des vies...http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Vous êtes donc contre l'euthanasie !http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - C'est différent, je défends le droit de partir dans la dignité. Bref, confrontés à une opération nécessitant une transfusion sanguine, vous êtes face à un dilemme. Certes, les transfusions sanguines sont parfois des échecs, comme les vaccins, mais les bénéfices que l'on en retire sont généralement bien supérieurs aux risques qu'ils présentent. Ne peut-on aller au-delà de ces restrictions, au motif que sauver une vie prime tout ?
M. Guy Canonici. - Ce n'est pas au professeur ou à l'encadrant de dire si l'enfant doit être hospitalisé ou non. C'est le rôle du médecin, qui contactera les parents.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Et s'il y a urgence ?
M. Guy Canonici. - De quel droit interviendrait-il ? Quelle compétence a-t-il pour dire s'il faut une transfusion sanguine ou non ?http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Imaginez le cas où l'on doive, en urgence, confier un enfant au médecin.
M. Guy Canonici. - C'est très simple dans un tel cas. Voyons les choses clairement et simplement. L'enfant est amené, par le Samu imaginons, à l'hôpital. Il y a là un médecin qui s'occupe de lui, et immédiatement les médecins appellent les parents. Donc, ensuite, c'est l'affaire des parents avec le médecin. Il arrive que des médecins décident de transfuser l'enfant dans des situations d'urgence, la loi les y autorise, il n'y a rien à dire à cette situation.
La transplantation cardiaque exige en effet du sang. Mais certaines équipes utilisent des techniques qui permettent de s'en dispenser. Je connais des Témoins de Jéhovah qui ont subi de telles interventions sans transfusion. Récemment, une greffe de poumon a même été réalisée de cette façon.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Certains Témoins de Jéhovah refusent-ils une transplantation au motif qu'elle ne peut se faire sans transfusion sanguine ?
M. Hervé Ramirez. - Cela peut arriver. On s'adresse alors à d'autres équipes et une autre solution est proposée. Mais d'autres paramètres sont parfois en jeu dans la décision.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Vous en ajoutez un nouveau !
Si le Témoin de Jéhovah accepte une transfusion sanguine, quelles conséquences doit-il en attendre au sein de la communauté ?
M. Guy Canonici. - Vous sous-entendez que sa décision soit connue de sa communauté.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Elle peut ne pas l'être, en effet. Mais si elle l'est, par sa famille, ou de son propre aveu ?
M. Guy Canonici. - Cela fait de nombreuses suppositions. Si sa décision s'accompagne d'un refus de rester dans la communauté, celle-ci en prendra acte. Si la personne souffre de sa décision et s'en ouvre à la communauté, alors les ministres du culte locaux prieront avec lui pour l'aider à retrouver la paix de l'âme.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Les Témoins de Jéhovah se réunissent beaucoup ; les enfants sont souvent associés à leurs réunions. Outre l'ennui qu'ils peuvent éprouver dans de telles réunions, cela ne risque-t-il pas de causer un trouble à leur santé, par le manque de sommeil ?
M. Guy Canonici. - J'ai déjà entendu ce discours chez certains de nos détracteurs. Les Témoins de Jéhovah se réunissent deux fois par semaine au maximum. Les parents amènent parfois leurs enfants avec eux. Pour ceux-ci, ces réunions ne sont pas nécessairement ennuyeuses.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais elles peuvent l'être !
M. Guy Canonici. - Comme peut l'être la messe. Mais ces réunions, elles, sont pleines de vie et d'intérêt. Cela représente au plus trois heures, trois heures et demie par semaine : les enfants y font plus de progrès, à mon avis, que ceux qui passent ce temps devant la télévision.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Cela dépend de ce qu'ils regardent !
M. Guy Canonici. - Dans ces réunions, les enfants entendent des paroles et une réflexion sur les grandes questions de la vie, sur la vie en société, qui implique sens du devoir, travail, effort, persévérance... Cela ne peut que les aider à l'école et, plus tard, dans leur vie professionnelle. Ces valeurs, je crois, font défaut à beaucoup de jeunes de nos jours, qu'on voit désœuvrés et inactifs. Nous voulons des enfants éduqués. Bien sûr, les enfants peuvent s'ennuyer.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Heureusement !
M. Guy Canonici. - Je vous l'accorde. L'ennui peut être une échappatoire tout à fait nécessaire à leur psychologie. Mais nous sommes loin des CLH...http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais près de la santé !
Autre question : la loi française prévoit que chaque famille est libre de donner à ses enfants l'éducation religieuse de son choix. Les Témoins de Jéhovah me semblent toutefois avoir tendance à isoler leurs enfants de ceux des autres, ce qui pourrait presque faire penser à du lavage de cerveau...
M. Guy Canonici. - Cette expression me rappelle les débats que j'ai pu avoir dans ma jeunesse sur ce qui se passait en Corée : pouvait-on résister à un lavage de cerveau ? Rien de tel chez nous. Nous éduquons nos enfants, afin qu'ils ne manquent pas de valeurs et de repères comme c'est souvent le cas dans notre société. Mais un enfant est un être humain libre, qui peut, à un certain moment, décider d'accepter ou de ne pas accepter de vivre comme ses parents. Les Témoins de Jéhovah, comme les Israélites, les Catholiques, les Protestants...ou les athées, ont des enfants qui, après l'adolescence, orientent leur vie différemment. C'est bien la preuve qu'il n'y a pas lavage de cerveau !http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais ne peut-on parler d'une emprise excessive ?
M. Guy Canonici. - Combien de mères castratrices dans la société française ? Combien de mères possessives qui étouffent leurs fils ? Cela n'a pourtant rien à voir avec la religion, et n'est pas traité par la justice...http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Une remarque, à propos des anti-inflammatoires : le danger, s'il y en a, se manifeste immédiatement.
L'épargne sanguine est le résultat du progrès médical, et de nulle autre chose. Par exemple, les opérations de chirurgie digestive, qui nécessitaient autrefois d'ouvrir le ventre, se font désormais à 90 % par voie intérieure. Les greffes, comme la majorité des opérations chirurgicales programmées, peuvent se faire quasiment sans apport de sang. Que cela bénéficie aux Témoins de Jehovah, tant mieux, mais ils n'ont pas été le moteur de ce progrès.
Deux cas me semblent poser vraiment problème : les accidents sur la voie publique, qui donnent souvent lieu à des hémorragies considérables, et les hémorragies utérines lors d'accouchements, qui sont gravissimes et réclament une réponse urgente, ce qui ne laisse pas le temps de consulter ou de demander l'avis du patient.
Quelle est votre position sur l'autotransfusion ? Et, de manière corollaire, que pensez-vous de l'isolation et du stockage de cellules souches issues du sang du cordon ombilical à des fins d'utilisation personnelle, telle qu'elle est prévue par la loi que nous avons votée au Sénat à l'instigation de notre ancienne collègue Marie-Thérèse Hermange ?
M. Hervé Ramirez. - Il faut distinguer entre l'autotransfusion avant l'opération, que nous refusons, et pendant celle-ci, que nous pouvons accepter.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Dans les chirurgies programmées très hémorragiques, refusez-vous l'autotransfusion ?
M. Hervé Ramirez. - Cette technique est refusée, mais les équipes peuvent optimiser la masse érythrocytaire, par exemple avec de l'érythropoïétine ou du fer intraveineux, pour être sûres que le jour de l'intervention la masse sanguine du patient sera conséquente. Les transfusions autologues per opératoires peuvent être pratiquées. En ce qui concerne les cellules souches du sang de cordon, c'est à chaque patient de décider s'il accepte ou non. Il y a eu des greffes de cellules souches chez des patients Témoins de Jéhovah.
L'obstétrique pose des problèmes complexes. Les techniques de récupération du sang supposent une préparation adéquate. Certaines équipes les pratiquent quand elles anticipent un accouchement difficile, même si cela suscite des controverses.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Vous savez bien qu'on n'a pas le temps de chercher dans ces cas-là l'équipe adéquate : une hémorragie utérine ne vous laisse que quelques minutes avant la mort.
M. Hervé Ramirez. - Oui. En cas d'hémorragie massive, il y a aussi l'embolisation, l'utilisation du facteur VII... J'ai assisté à plusieurs conférences : les connaissances évoluent.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Les femmes qui partagent vos croyances accouchent-elles de préférence dans certaines maternités, ou choisissent-elles les maternités les plus proches ?
M. Hervé Ramirez. - En général, elles s'efforcent d'accoucher dans une maternité qui a une expérience suffisante pour mettre en oeuvre ces stratégies.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Vous ne donnez pas votre sang ? Même au cas où un accident très grave créerait un besoin massif ? Je ne parle même pas des périodes de guerre.
M. Guy Canonici. - Les Témoins de Jéhovah sont cohérents : ils n'acceptent pas de sang, ils n'en donnent pas. Ils n'interdisent pas aux autres d'en donner...http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Il ne manquerait plus que ça !
M. Guy Canonici. - Nous ne cherchons pas à convaincre les autres de ne pas donner leur sang.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Nous savons tous qu'on a besoin de sang pour sauver des vies. Le refuser systématiquement me paraît problématique.
M. Guy Canonici. - La situation dramatique que vous évoquez est un cas théorique...http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - L'insuffisance des dons de sang est une situation dramatique bien réelle.
M. Guy Canonici. - C'est pourquoi l'avènement de techniques permettant de soigner en limitant le besoin de sang est un grand progrès.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Certes, mais il ne ressuscitera pas celles et ceux qui ont perdu la vie faute de sang disponible.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Vous vous reportez beaucoup à la Bible. Un de ses versets dit : « tu ne tueras point ». Quid de la non-assistance à personne en danger que représenterait un refus de donner son sang au cas où celui-ci serait immédiatement nécessaire pour sauver quelqu'un ?
M. Guy Canonici. - C'est une question de juriste, qui à mon avis ne se pose pas.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html

mais non vous n'avez rien compris mikaël, ce ne sont pas des mensonges, c'est le procédé de guerre théocratique, ce pseudo procédé est aussi un mensonge, oui mais, un mensonge théocratique Loool

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Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Empty Re: Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ?

Message  Mikaël Malik Mer 02 Oct 2024, 13:56

EX-Témoin a écrit:
Mikaël Malik a écrit:
Devant le Sénat



Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? _Canonici_menteurCe qui suit est extrait du Rapport d'information n° 480 (2012-2013) de M. Jacques MÉZARD, fait au nom de la Commission d'enquête Mouvements à caractère sectaire, déposé le 3 avril 2013, et mis en ligne sur le site officiel du Sénat le 11 avril 2013 :

Pour ceux qui connaissent la réalité en interne au sein de l'organisation des Témoins de Jéhovah, on appréciera la langue de bois haute couture de M. Guy CANONICI, qui n'en est pas à son coup d'essai, assisté de M. RAMIREZ.
Sont mis en évidence en rouge les morceaux les plus savoureux. Bonne lecture, si possible tout en restant zen !
Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Auditions)

Audition de M. Hervé RAMIREZ, secrétaire général de l'Association des comités de liaisons hospitaliers des Témoins de Jéhovah, M. Guy CANONICI, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France, (mardi 12 mars 2013)

M. Alain Milon, président. - Mes chers collègues, nous recevons aujourd'hui M. Hervé Ramirez, secrétaire général de l'Association des comités de liaisons hospitaliers, M. Guy Canonici, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France, accompagnés par Me André Carbonneau, avocat au barreau de Paris.
Notre réunion d'aujourd'hui n'est pas ouverte au public ; un compte rendu en sera publié avec le rapport.
Messieurs, me confirmez-vous que vous avez donné votre accord pour que cette audition fasse l'objet d'une captation vidéo et pour que cet enregistrement soit éventuellement par la suite accessible sur le site du Sénat ?
Les personnes confirment.
M. Alain Milon, président. - Je précise à l'attention de MM. Ramirez, Canonici et Carbonneau que notre commission d'enquête s'est constituée à l'initiative de M. Jacques Mézard, qui est notre rapporteur.
Je vais maintenant, conformément à la procédure applicable aux commissions d'enquête, vous demander de prêter serment.
Je rappelle qu'un faux témoignage devant notre commission serait passible des peines prévues aux articles 434-13, 434-14 et 434-15 du code pénal.
Messieurs, veuillez prêter serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, levez la main droite et dites : « Je le jure ».
Les personnes auditionnées se lèvent et prêtent serment.
Ainsi que vous en avez été informé, notre audition est prévue pour durer quarante-cinq minutes. Je vous invite donc à prononcer un court exposé introductif, puis mon collègue Jacques Mézard, et les sénateurs membres de la commission vous poseront quelques questions.
Messieurs, vous avez la parole.
M. Hervé Ramirez. - Merci de nous fournir l'occasion de cet échange.
Les Témoins de Jéhovah forment une religion chrétienne présente en France depuis la fin du 19e siècle. Ils sont regroupés dans un millier d'associations locales de nature cultuelle. On compte 270 000 fidèles en France, et plus de 2 millions en Europe.
Les Témoins de Jéhovah font naturellement des demandes de soins : 97 % ont un médecin traitant et 78 % se sont déjà fait hospitaliser. Leur particularité est de refuser la transfusion sanguine, pour des motifs bibliques. Le verset 29 du chapitre XV des Actes des Apôtres précise que le sang est sacré et donc impropre à tout usage. La demande de soins nous conduit donc à privilégier des stratégies d'épargne sanguine.
En tant que bénévole des comités de liaison hospitaliers depuis plus de vingt ans, j'aide les patients et contribue à fournir un appui aux médecins qui en ont besoin. J'ai donc été profondément choqué d'apprendre que, comme l'écrit la Miviludes dans son rapport « Santé et dérives sectaires », nous perturberions la relation entre le médecin et les malades, et ferions courir le risque d'un trouble à l'ordre public. Ce n'est absolument pas le cas ! Nous avons répondu à ces accusations par un courrier adressé au Premier ministre, dans lequel nous déclarons ne fournir que des informations. Nous ne nous immisçons pas dans la relation entre le patient et le médecin. Le chef du bureau central des cultes a depuis admis que le trouble à l'ordre public était en effet inexistant.
Les comités de liaison hospitaliers sont des associations à disposition des patients Témoins de Jéhovah. Ils n'interviennent qu'en cas de demande expresse du patient, dans certains cas du médecin. Ils ne s'autosaisissent jamais. Il m'arrive d'être sollicité la nuit, ou pendant mes vacances, et je crois faire preuve de suffisamment de dévouement pour que les propos de la Miviludes me choquent, très éloignés qu'ils sont de la gratitude et de la reconnaissance que nous témoignent les gens qui font appel à nous. Nous réalisons en outre une veille scientifique des avancées médicales en matière d'épargne sanguine. Nous en mettons les résultats à la disposition des patients.
Il existe des comités de liaison hospitaliers dans presque tous les pays du monde. La littérature médicale a fait de nombreux commentaires élogieux à leur égard, et nous entretenons des relations de confiance avec les autorités sanitaires de nombreux pays. La prestigieuse Association des anesthésistes de Grande-Bretagne - en quelque sorte l'équivalent de notre Société française d'anesthésie et réanimation - incite les médecins à prendre contact avec les comités de liaison hospitaliers. Si nous étions réellement tels que la Miviludes nous dépeint, je doute que ces associations professionnelles formuleraient de telles incitations.
Les stratégies d'épargne sanguine existent depuis les années 1960 et les premières opérations à coeur ouvert sans transfusion sanguine. Elles ont connu leur essor après la crise du sang contaminé dans les années 1990. Depuis, de nombreuses conférences de consensus se sont tenues dans l'objectif de limiter le nombre de transfusions.
N'étant pas médecin, je ne vous exposerai que brièvement le principe des stratégies d'épargne sanguine. Celles-ci ne reposent pas sur un médicament ou produit unique de nature à remplacer le sang, car une telle substance n'existe pas encore. Elles s'appuient en revanche sur un ensemble de mesures qui, combinées, permettent de limiter le recours à la transfusion sanguine. Aucune ne suffit par elle-même. Toutes ont fait l'objet d'études et de commentaires dans la littérature médicale internationale : nous avons recensé plus de 2 500 articles publiés à leur sujet dans des revues à comité de lecture et à comité scientifique. Ces stratégies ont donc été validées, tant dans leurs protocoles que dans leurs résultats en termes de mortalité et de morbidité. Elles ne sont pas conduites au seul bénéfice des Témoins de Jéhovah, mais plus largement de l'ensemble des patients.
Les traitements sont aujourd'hui disponibles en grand nombre. Néanmoins, la pratique transfusionnelle reste variable selon les établissements. Le patient Témoin de Jéhovah peut, grâce aux comités de liaison hospitaliers, entrer en contact avec celles des équipes qui recourent le moins aux transfusions. Tous les domaines sont concernés par leur application : chirurgie digestive, cardiaque, traumatologie, greffe de foie, de coeur, de pancréas, etc.
Le droit positif encadre ces questions au moyen de l'article L. 1111-4 du code de la santé publique, que vous connaissez bien. J'ajoute que le Conseil d'Etat a rendu le 16 août 2002 une ordonnance de référé dans laquelle il précise que le refus de traitement médical revêt, pour le patient majeur, le caractère d'une liberté fondamentale - dont souhaitent jouir les Témoins de Jéhovah.
Certes, un défi éthique se pose au médecin. Les comités de liaison hospitaliers ont justement pour vocation de faciliter leurs relations avec les patients. M. Didier Houssin, directeur général de la santé, a déclaré le 24 octobre 2006 à l'Assemblée nationale qui l'auditionnait : « j'ignorais l'existence de ces comités. On peut concevoir qu'ils servent de lien entre les professionnels de santé et les adeptes de cette Eglise. J'aurais tendance à dire : pourquoi pas ? Je pense que l'un des aspects essentiels, en ce qui concerne la transfusion sanguine pour les Témoins de Jéhovah, est la question de l'information et de l'explication. Les croyances sont d'intensité variable, elles peuvent être ferventes ou tièdes. Il y a une place importante pour le dialogue. Et après tout, il est possible que ces comités de liaison aient pu faciliter les choses plutôt que les aggraver ». C'est précisément notre but.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Merci pour cet exposé synthétique et clair. Notre objet n'est évidemment pas de mettre en cause la liberté de conscience ou la liberté religieuse, mais de protéger la santé de nos concitoyens. J'ai lu les écrits de votre Eglise et les déclarations du Consistoire national des Témoins de Jéhovah sur les questions de santé.
Les cas de figure peuvent être très différents. Vos comités interviennent-ils pour aider les patients à refuser une transfusion sanguine ? Pour chercher une autre solution ? Une autre équipe ?
M. Hervé Ramirez. - Dans 99 % des cas, nous communiquons des informations sur les équipes capables d'apporter les soins nécessaires dans le respect des demandes du patient. Refuser ou non la transfusion sanguine n'est pas de notre ressort. Cette décision est prise par le patient avec son médecin : nous n'en sommes pas informés et ne souhaitons pas l'être. Nous facilitons simplement les relations entre ces deux acteurs.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Cela suppose de pouvoir programmer les choses, d'avoir un certain délai devant soi. Comment faites-vous en cas d'urgence, si le patient est victime d'un accident ou subit une évolution brutale de sa pathologie ?
M. Hervé Ramirez. - Nous avons deux objectifs : d'abord, identifier dans la littérature scientifique les données utiles au médecin ; ensuite, entrer en contact avec des équipes soignantes complémentaires susceptibles de mettre en oeuvre des stratégies alternatives.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Ne tournons pas autour du pot : si la vie du patient est en jeu, le recours à la transfusion sanguine est-il freiné, au risque de provoquer sa mort ?
M. Hervé Ramirez. - Si frein il y a, c'est le patient qui l'aura actionné, en exprimant ses convictions. Nous ne faisons que faciliter le dialogue sur le plan technique.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Et si le patient est inconscient ?
M. Hervé Ramirez. - C'est un cas compliqué.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - La famille intervient.
M. Hervé Ramirez. - Oui, si elle dispose des volontés du patient à cet égard. La législation varie selon les pays. En France, les directives du patient ne s'imposent pas au médecin.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Il n'y a jamais d'intervention de votre part dans l'établissement hospitalier autre que celle du conseil pour aller consulter une autre équipe?
M. Hervé Ramirez. - Nous intervenons dans l'hôpital à la demande du patient. Nous établissons un contact avec le médecin. Nous proposons des solutions, puis nous nous retirons.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Si le médecin refuse vos solutions, vous n'insistez donc pas ?
M. Hervé Ramirez. - Non. Nous informons simplement le patient et sa famille. Mais il est souvent plus facile de dialoguer simultanément avec les deux, car il peut être délicat pour le patient de faire valoir à son médecin l'existence d'autres équipes médicales à même de le soigner.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - En matière de santé, les Témoins de Jéhovah ne sont-ils hostiles qu'aux seules transfusions sanguines ?
M. Guy Canonici. - Oui. Les Témoins de Jéhovah se soignent, ils ne croient pas aux guérisons miraculeuses ni aux thérapies ésotériques. Seul le sang pose problème, pour des motifs religieux que je peux vous exposer brièvement.
Le mot « sang » revient près de 500 fois dans la Bible. Sa première occurrence se trouve dans la Genèse IV-10 : « le sang de ton frère crie vers moi ». Le sang qui crie est le symbole de la vie. C'est la raison pour laquelle les Témoins de Jéhovah ne commettent pas d'actes de violence ni ne prennent part aux guerres. La deuxième occurrence du mot interdit la consommation de sang (Genèse, IX-4), interdiction qui revient de nombreuses fois. Dans les Actes des Apôtres, il est question enfin de « s'abstenir du sang » (XV-20), de « se garder du sang » (XXI-25). Cette idée a été élargie aux pratiques mêmes postérieures, comme la transfusion sanguine.
Est seul admis l'usage rédempteur et propitiatoire du sang. Chez les Juifs, le Grand Pardon en est l'illustration. Cette notion trouve son épanouissement dans le fait que le Christ a versé son sang pour racheter les péchés de l'Humanité. Le sang entre par ce biais dans le champ du sacré. Je rappelle que nous sommes chrétiens, croyons à la Bible, texte d'essence divine. Le sang n'est pas un liquide anodin, c'est le liquide vital par excellence.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Qu'en est-il de la vaccination et des soins palliatifs ?
M. Guy Canonici. - Les Témoins de Jéhovah se font bien sûr vacciner. J'ajoute que les Témoins de Jéhovah qui le souhaitent peuvent subir une transplantation. J'en connais personnellement. Ils n'ont simplement pas subi de transfusion sanguine.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Et les prises de sang ?
M. Guy Canonici. - J'en fais une dans deux jours.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Il est parfois dit que les enfants qui ont recours à une transfusion sanguine sont rejetés.
M. Guy Canonici. - C'est du délire. Nul n'a le monopole de l'affection parentale. Les Témoins de Jéhovah aiment leurs enfants, en prennent soin et souffrent de les voir malades. Lorsqu'une transfusion sanguine se révèle indispensable, ils sont sans doute perturbés. Mais dire qu'ils en concevraient un rejet de leurs enfants, c'est absurde !http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Votre position pose un problème de santé publique. Les transfusions sanguines peuvent sauver des vies : la perte de chance thérapeutique ne vous trouble pas outre mesure ?
M. Hervé Ramirez. - D'un point de vue médical, c'est plus compliqué. La transfusion sanguine sauve des vies mais en fait perdre également. La médecine repose toujours sur un rapport bénéfices - risques. Par exemple, les anti-inflammatoires sont des médicaments d'usage très courant, bien qu'on les sache de nature à provoquer des ulcères parfois hémorragiques, mais le bénéfice de leur consommation est supérieur au risque qu'ils font encourir. Les stratégies d'épargne sanguine ont aussi un rapport bénéfices - risques positif. Il est des cas où le risque dépasse le bénéfice attendu, mais ils sont rares. C'est alors à l'éthique de prendre le relai, c'est-à-dire au patient de choisir. Reste que les études générales comparant ces stratégies d'épargne sanguine aux transfusions sanguines font état de taux de mortalité et de morbidité similaires, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'effets secondaires, quelle que soit la stratégie à laquelle on a recours.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Je conçois que l'on ait des convictions et comprends votre approche, mais nous touchons là aux limites de votre propos. Les vaccins, par exemple, présentent un bénéfice infiniment supérieur aux risques qu'ils font encourir. Ne pas s'en servir constitue indiscutablement une perte de chance thérapeutique. Le choix du patient pose déjà problème au patient lui-même et au médecin ; si on le contraint en plus par des considérations religieuses, on met en cause tout le système de santé.
M. Hervé Ramirez. -Je serais plus nuancé sur le problème de santé publique. Les stratégies d'épargne sanguine ont été validées. Le taux de mortalité est similaire à celui observé en cas de transfusion sanguine. Au cas par cas, j'admets que la situation est plus difficile dans certains cas extrême, et que la question est alors davantage éthique.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - J'étais rapporteur, à l'Assemblée nationale, de la loi contre le dopage. Je me souviens que le conseiller d'Etat Guy Braibant considérait les contrôles sanguins impossibles à réaliser au motif que le sang était une substance intime, presque sacrée. Les choses ont évolué...
J'ai en outre été formateur dans une section d'études spécialisées. J'encadrais notamment des enfants de Témoins de Jéhovah dans des activités de menuiserie. Je respecte toutes les croyances - et demande en retour le même respect pour l'athéisme - mais des questions morales m'assaillaient. En cas d'accident par exemple, il aurait pu m'incomber la responsabilité de demander une transfusion sanguine pour la victime... Convenez que de tels cas de figure remettent en question les relations de la vie en société !
Vous dites n'être pas opposés aux greffes. Il y a toutefois de nombreux actes qui nécessitent du sang. Les médecins sont là pour sauver des vies...http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Vous êtes donc contre l'euthanasie !http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - C'est différent, je défends le droit de partir dans la dignité. Bref, confrontés à une opération nécessitant une transfusion sanguine, vous êtes face à un dilemme. Certes, les transfusions sanguines sont parfois des échecs, comme les vaccins, mais les bénéfices que l'on en retire sont généralement bien supérieurs aux risques qu'ils présentent. Ne peut-on aller au-delà de ces restrictions, au motif que sauver une vie prime tout ?
M. Guy Canonici. - Ce n'est pas au professeur ou à l'encadrant de dire si l'enfant doit être hospitalisé ou non. C'est le rôle du médecin, qui contactera les parents.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Et s'il y a urgence ?
M. Guy Canonici. - De quel droit interviendrait-il ? Quelle compétence a-t-il pour dire s'il faut une transfusion sanguine ou non ?http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Imaginez le cas où l'on doive, en urgence, confier un enfant au médecin.
M. Guy Canonici. - C'est très simple dans un tel cas. Voyons les choses clairement et simplement. L'enfant est amené, par le Samu imaginons, à l'hôpital. Il y a là un médecin qui s'occupe de lui, et immédiatement les médecins appellent les parents. Donc, ensuite, c'est l'affaire des parents avec le médecin. Il arrive que des médecins décident de transfuser l'enfant dans des situations d'urgence, la loi les y autorise, il n'y a rien à dire à cette situation.
La transplantation cardiaque exige en effet du sang. Mais certaines équipes utilisent des techniques qui permettent de s'en dispenser. Je connais des Témoins de Jéhovah qui ont subi de telles interventions sans transfusion. Récemment, une greffe de poumon a même été réalisée de cette façon.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Certains Témoins de Jéhovah refusent-ils une transplantation au motif qu'elle ne peut se faire sans transfusion sanguine ?
M. Hervé Ramirez. - Cela peut arriver. On s'adresse alors à d'autres équipes et une autre solution est proposée. Mais d'autres paramètres sont parfois en jeu dans la décision.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Vous en ajoutez un nouveau !
Si le Témoin de Jéhovah accepte une transfusion sanguine, quelles conséquences doit-il en attendre au sein de la communauté ?
M. Guy Canonici. - Vous sous-entendez que sa décision soit connue de sa communauté.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Elle peut ne pas l'être, en effet. Mais si elle l'est, par sa famille, ou de son propre aveu ?
M. Guy Canonici. - Cela fait de nombreuses suppositions. Si sa décision s'accompagne d'un refus de rester dans la communauté, celle-ci en prendra acte. Si la personne souffre de sa décision et s'en ouvre à la communauté, alors les ministres du culte locaux prieront avec lui pour l'aider à retrouver la paix de l'âme.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Les Témoins de Jéhovah se réunissent beaucoup ; les enfants sont souvent associés à leurs réunions. Outre l'ennui qu'ils peuvent éprouver dans de telles réunions, cela ne risque-t-il pas de causer un trouble à leur santé, par le manque de sommeil ?
M. Guy Canonici. - J'ai déjà entendu ce discours chez certains de nos détracteurs. Les Témoins de Jéhovah se réunissent deux fois par semaine au maximum. Les parents amènent parfois leurs enfants avec eux. Pour ceux-ci, ces réunions ne sont pas nécessairement ennuyeuses.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais elles peuvent l'être !
M. Guy Canonici. - Comme peut l'être la messe. Mais ces réunions, elles, sont pleines de vie et d'intérêt. Cela représente au plus trois heures, trois heures et demie par semaine : les enfants y font plus de progrès, à mon avis, que ceux qui passent ce temps devant la télévision.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Cela dépend de ce qu'ils regardent !
M. Guy Canonici. - Dans ces réunions, les enfants entendent des paroles et une réflexion sur les grandes questions de la vie, sur la vie en société, qui implique sens du devoir, travail, effort, persévérance... Cela ne peut que les aider à l'école et, plus tard, dans leur vie professionnelle. Ces valeurs, je crois, font défaut à beaucoup de jeunes de nos jours, qu'on voit désœuvrés et inactifs. Nous voulons des enfants éduqués. Bien sûr, les enfants peuvent s'ennuyer.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Heureusement !
M. Guy Canonici. - Je vous l'accorde. L'ennui peut être une échappatoire tout à fait nécessaire à leur psychologie. Mais nous sommes loin des CLH...http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais près de la santé !
Autre question : la loi française prévoit que chaque famille est libre de donner à ses enfants l'éducation religieuse de son choix. Les Témoins de Jéhovah me semblent toutefois avoir tendance à isoler leurs enfants de ceux des autres, ce qui pourrait presque faire penser à du lavage de cerveau...
M. Guy Canonici. - Cette expression me rappelle les débats que j'ai pu avoir dans ma jeunesse sur ce qui se passait en Corée : pouvait-on résister à un lavage de cerveau ? Rien de tel chez nous. Nous éduquons nos enfants, afin qu'ils ne manquent pas de valeurs et de repères comme c'est souvent le cas dans notre société. Mais un enfant est un être humain libre, qui peut, à un certain moment, décider d'accepter ou de ne pas accepter de vivre comme ses parents. Les Témoins de Jéhovah, comme les Israélites, les Catholiques, les Protestants...ou les athées, ont des enfants qui, après l'adolescence, orientent leur vie différemment. C'est bien la preuve qu'il n'y a pas lavage de cerveau !http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais ne peut-on parler d'une emprise excessive ?
M. Guy Canonici. - Combien de mères castratrices dans la société française ? Combien de mères possessives qui étouffent leurs fils ? Cela n'a pourtant rien à voir avec la religion, et n'est pas traité par la justice...http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Une remarque, à propos des anti-inflammatoires : le danger, s'il y en a, se manifeste immédiatement.
L'épargne sanguine est le résultat du progrès médical, et de nulle autre chose. Par exemple, les opérations de chirurgie digestive, qui nécessitaient autrefois d'ouvrir le ventre, se font désormais à 90 % par voie intérieure. Les greffes, comme la majorité des opérations chirurgicales programmées, peuvent se faire quasiment sans apport de sang. Que cela bénéficie aux Témoins de Jehovah, tant mieux, mais ils n'ont pas été le moteur de ce progrès.
Deux cas me semblent poser vraiment problème : les accidents sur la voie publique, qui donnent souvent lieu à des hémorragies considérables, et les hémorragies utérines lors d'accouchements, qui sont gravissimes et réclament une réponse urgente, ce qui ne laisse pas le temps de consulter ou de demander l'avis du patient.
Quelle est votre position sur l'autotransfusion ? Et, de manière corollaire, que pensez-vous de l'isolation et du stockage de cellules souches issues du sang du cordon ombilical à des fins d'utilisation personnelle, telle qu'elle est prévue par la loi que nous avons votée au Sénat à l'instigation de notre ancienne collègue Marie-Thérèse Hermange ?
M. Hervé Ramirez. - Il faut distinguer entre l'autotransfusion avant l'opération, que nous refusons, et pendant celle-ci, que nous pouvons accepter.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Dans les chirurgies programmées très hémorragiques, refusez-vous l'autotransfusion ?
M. Hervé Ramirez. - Cette technique est refusée, mais les équipes peuvent optimiser la masse érythrocytaire, par exemple avec de l'érythropoïétine ou du fer intraveineux, pour être sûres que le jour de l'intervention la masse sanguine du patient sera conséquente. Les transfusions autologues per opératoires peuvent être pratiquées. En ce qui concerne les cellules souches du sang de cordon, c'est à chaque patient de décider s'il accepte ou non. Il y a eu des greffes de cellules souches chez des patients Témoins de Jéhovah.
L'obstétrique pose des problèmes complexes. Les techniques de récupération du sang supposent une préparation adéquate. Certaines équipes les pratiquent quand elles anticipent un accouchement difficile, même si cela suscite des controverses.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Vous savez bien qu'on n'a pas le temps de chercher dans ces cas-là l'équipe adéquate : une hémorragie utérine ne vous laisse que quelques minutes avant la mort.
M. Hervé Ramirez. - Oui. En cas d'hémorragie massive, il y a aussi l'embolisation, l'utilisation du facteur VII... J'ai assisté à plusieurs conférences : les connaissances évoluent.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Les femmes qui partagent vos croyances accouchent-elles de préférence dans certaines maternités, ou choisissent-elles les maternités les plus proches ?
M. Hervé Ramirez. - En général, elles s'efforcent d'accoucher dans une maternité qui a une expérience suffisante pour mettre en oeuvre ces stratégies.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Vous ne donnez pas votre sang ? Même au cas où un accident très grave créerait un besoin massif ? Je ne parle même pas des périodes de guerre.
M. Guy Canonici. - Les Témoins de Jéhovah sont cohérents : ils n'acceptent pas de sang, ils n'en donnent pas. Ils n'interdisent pas aux autres d'en donner...http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Il ne manquerait plus que ça !
M. Guy Canonici. - Nous ne cherchons pas à convaincre les autres de ne pas donner leur sang.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Nous savons tous qu'on a besoin de sang pour sauver des vies. Le refuser systématiquement me paraît problématique.
M. Guy Canonici. - La situation dramatique que vous évoquez est un cas théorique...http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - L'insuffisance des dons de sang est une situation dramatique bien réelle.
M. Guy Canonici. - C'est pourquoi l'avènement de techniques permettant de soigner en limitant le besoin de sang est un grand progrès.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Certes, mais il ne ressuscitera pas celles et ceux qui ont perdu la vie faute de sang disponible.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Vous vous reportez beaucoup à la Bible. Un de ses versets dit : « tu ne tueras point ». Quid de la non-assistance à personne en danger que représenterait un refus de donner son sang au cas où celui-ci serait immédiatement nécessaire pour sauver quelqu'un ?
M. Guy Canonici. - C'est une question de juriste, qui à mon avis ne se pose pas.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html

mais non vous n'avez rien compris mikaël, ce ne sont pas des mensonges, c'est le procédé de guerre théocratique, ce pseudo procédé est aussi un mensonge, oui mais, un mensonge théocratique Loool

Mensonge théocratique + hypocrisie théocratique = la société INC watchtower Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? 4156410652

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Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? Empty Re: Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ?

Message  EX-Témoin Sam 05 Oct 2024, 17:20

Mikaël Malik a écrit:
EX-Témoin a écrit:
Mikaël Malik a écrit:
Devant le Sénat



Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? _Canonici_menteurCe qui suit est extrait du Rapport d'information n° 480 (2012-2013) de M. Jacques MÉZARD, fait au nom de la Commission d'enquête Mouvements à caractère sectaire, déposé le 3 avril 2013, et mis en ligne sur le site officiel du Sénat le 11 avril 2013 :

Pour ceux qui connaissent la réalité en interne au sein de l'organisation des Témoins de Jéhovah, on appréciera la langue de bois haute couture de M. Guy CANONICI, qui n'en est pas à son coup d'essai, assisté de M. RAMIREZ.
Sont mis en évidence en rouge les morceaux les plus savoureux. Bonne lecture, si possible tout en restant zen !
Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Auditions)

Audition de M. Hervé RAMIREZ, secrétaire général de l'Association des comités de liaisons hospitaliers des Témoins de Jéhovah, M. Guy CANONICI, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France, (mardi 12 mars 2013)

M. Alain Milon, président. - Mes chers collègues, nous recevons aujourd'hui M. Hervé Ramirez, secrétaire général de l'Association des comités de liaisons hospitaliers, M. Guy Canonici, président de la Fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah de France, accompagnés par Me André Carbonneau, avocat au barreau de Paris.
Notre réunion d'aujourd'hui n'est pas ouverte au public ; un compte rendu en sera publié avec le rapport.
Messieurs, me confirmez-vous que vous avez donné votre accord pour que cette audition fasse l'objet d'une captation vidéo et pour que cet enregistrement soit éventuellement par la suite accessible sur le site du Sénat ?
Les personnes confirment.
M. Alain Milon, président. - Je précise à l'attention de MM. Ramirez, Canonici et Carbonneau que notre commission d'enquête s'est constituée à l'initiative de M. Jacques Mézard, qui est notre rapporteur.
Je vais maintenant, conformément à la procédure applicable aux commissions d'enquête, vous demander de prêter serment.
Je rappelle qu'un faux témoignage devant notre commission serait passible des peines prévues aux articles 434-13, 434-14 et 434-15 du code pénal.
Messieurs, veuillez prêter serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, levez la main droite et dites : « Je le jure ».
Les personnes auditionnées se lèvent et prêtent serment.
Ainsi que vous en avez été informé, notre audition est prévue pour durer quarante-cinq minutes. Je vous invite donc à prononcer un court exposé introductif, puis mon collègue Jacques Mézard, et les sénateurs membres de la commission vous poseront quelques questions.
Messieurs, vous avez la parole.
M. Hervé Ramirez. - Merci de nous fournir l'occasion de cet échange.
Les Témoins de Jéhovah forment une religion chrétienne présente en France depuis la fin du 19e siècle. Ils sont regroupés dans un millier d'associations locales de nature cultuelle. On compte 270 000 fidèles en France, et plus de 2 millions en Europe.
Les Témoins de Jéhovah font naturellement des demandes de soins : 97 % ont un médecin traitant et 78 % se sont déjà fait hospitaliser. Leur particularité est de refuser la transfusion sanguine, pour des motifs bibliques. Le verset 29 du chapitre XV des Actes des Apôtres précise que le sang est sacré et donc impropre à tout usage. La demande de soins nous conduit donc à privilégier des stratégies d'épargne sanguine.
En tant que bénévole des comités de liaison hospitaliers depuis plus de vingt ans, j'aide les patients et contribue à fournir un appui aux médecins qui en ont besoin. J'ai donc été profondément choqué d'apprendre que, comme l'écrit la Miviludes dans son rapport « Santé et dérives sectaires », nous perturberions la relation entre le médecin et les malades, et ferions courir le risque d'un trouble à l'ordre public. Ce n'est absolument pas le cas ! Nous avons répondu à ces accusations par un courrier adressé au Premier ministre, dans lequel nous déclarons ne fournir que des informations. Nous ne nous immisçons pas dans la relation entre le patient et le médecin. Le chef du bureau central des cultes a depuis admis que le trouble à l'ordre public était en effet inexistant.
Les comités de liaison hospitaliers sont des associations à disposition des patients Témoins de Jéhovah. Ils n'interviennent qu'en cas de demande expresse du patient, dans certains cas du médecin. Ils ne s'autosaisissent jamais. Il m'arrive d'être sollicité la nuit, ou pendant mes vacances, et je crois faire preuve de suffisamment de dévouement pour que les propos de la Miviludes me choquent, très éloignés qu'ils sont de la gratitude et de la reconnaissance que nous témoignent les gens qui font appel à nous. Nous réalisons en outre une veille scientifique des avancées médicales en matière d'épargne sanguine. Nous en mettons les résultats à la disposition des patients.
Il existe des comités de liaison hospitaliers dans presque tous les pays du monde. La littérature médicale a fait de nombreux commentaires élogieux à leur égard, et nous entretenons des relations de confiance avec les autorités sanitaires de nombreux pays. La prestigieuse Association des anesthésistes de Grande-Bretagne - en quelque sorte l'équivalent de notre Société française d'anesthésie et réanimation - incite les médecins à prendre contact avec les comités de liaison hospitaliers. Si nous étions réellement tels que la Miviludes nous dépeint, je doute que ces associations professionnelles formuleraient de telles incitations.
Les stratégies d'épargne sanguine existent depuis les années 1960 et les premières opérations à coeur ouvert sans transfusion sanguine. Elles ont connu leur essor après la crise du sang contaminé dans les années 1990. Depuis, de nombreuses conférences de consensus se sont tenues dans l'objectif de limiter le nombre de transfusions.
N'étant pas médecin, je ne vous exposerai que brièvement le principe des stratégies d'épargne sanguine. Celles-ci ne reposent pas sur un médicament ou produit unique de nature à remplacer le sang, car une telle substance n'existe pas encore. Elles s'appuient en revanche sur un ensemble de mesures qui, combinées, permettent de limiter le recours à la transfusion sanguine. Aucune ne suffit par elle-même. Toutes ont fait l'objet d'études et de commentaires dans la littérature médicale internationale : nous avons recensé plus de 2 500 articles publiés à leur sujet dans des revues à comité de lecture et à comité scientifique. Ces stratégies ont donc été validées, tant dans leurs protocoles que dans leurs résultats en termes de mortalité et de morbidité. Elles ne sont pas conduites au seul bénéfice des Témoins de Jéhovah, mais plus largement de l'ensemble des patients.
Les traitements sont aujourd'hui disponibles en grand nombre. Néanmoins, la pratique transfusionnelle reste variable selon les établissements. Le patient Témoin de Jéhovah peut, grâce aux comités de liaison hospitaliers, entrer en contact avec celles des équipes qui recourent le moins aux transfusions. Tous les domaines sont concernés par leur application : chirurgie digestive, cardiaque, traumatologie, greffe de foie, de coeur, de pancréas, etc.
Le droit positif encadre ces questions au moyen de l'article L. 1111-4 du code de la santé publique, que vous connaissez bien. J'ajoute que le Conseil d'Etat a rendu le 16 août 2002 une ordonnance de référé dans laquelle il précise que le refus de traitement médical revêt, pour le patient majeur, le caractère d'une liberté fondamentale - dont souhaitent jouir les Témoins de Jéhovah.
Certes, un défi éthique se pose au médecin. Les comités de liaison hospitaliers ont justement pour vocation de faciliter leurs relations avec les patients. M. Didier Houssin, directeur général de la santé, a déclaré le 24 octobre 2006 à l'Assemblée nationale qui l'auditionnait : « j'ignorais l'existence de ces comités. On peut concevoir qu'ils servent de lien entre les professionnels de santé et les adeptes de cette Eglise. J'aurais tendance à dire : pourquoi pas ? Je pense que l'un des aspects essentiels, en ce qui concerne la transfusion sanguine pour les Témoins de Jéhovah, est la question de l'information et de l'explication. Les croyances sont d'intensité variable, elles peuvent être ferventes ou tièdes. Il y a une place importante pour le dialogue. Et après tout, il est possible que ces comités de liaison aient pu faciliter les choses plutôt que les aggraver ». C'est précisément notre but.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Merci pour cet exposé synthétique et clair. Notre objet n'est évidemment pas de mettre en cause la liberté de conscience ou la liberté religieuse, mais de protéger la santé de nos concitoyens. J'ai lu les écrits de votre Eglise et les déclarations du Consistoire national des Témoins de Jéhovah sur les questions de santé.
Les cas de figure peuvent être très différents. Vos comités interviennent-ils pour aider les patients à refuser une transfusion sanguine ? Pour chercher une autre solution ? Une autre équipe ?
M. Hervé Ramirez. - Dans 99 % des cas, nous communiquons des informations sur les équipes capables d'apporter les soins nécessaires dans le respect des demandes du patient. Refuser ou non la transfusion sanguine n'est pas de notre ressort. Cette décision est prise par le patient avec son médecin : nous n'en sommes pas informés et ne souhaitons pas l'être. Nous facilitons simplement les relations entre ces deux acteurs.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Cela suppose de pouvoir programmer les choses, d'avoir un certain délai devant soi. Comment faites-vous en cas d'urgence, si le patient est victime d'un accident ou subit une évolution brutale de sa pathologie ?
M. Hervé Ramirez. - Nous avons deux objectifs : d'abord, identifier dans la littérature scientifique les données utiles au médecin ; ensuite, entrer en contact avec des équipes soignantes complémentaires susceptibles de mettre en oeuvre des stratégies alternatives.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Ne tournons pas autour du pot : si la vie du patient est en jeu, le recours à la transfusion sanguine est-il freiné, au risque de provoquer sa mort ?
M. Hervé Ramirez. - Si frein il y a, c'est le patient qui l'aura actionné, en exprimant ses convictions. Nous ne faisons que faciliter le dialogue sur le plan technique.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Et si le patient est inconscient ?
M. Hervé Ramirez. - C'est un cas compliqué.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - La famille intervient.
M. Hervé Ramirez. - Oui, si elle dispose des volontés du patient à cet égard. La législation varie selon les pays. En France, les directives du patient ne s'imposent pas au médecin.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Il n'y a jamais d'intervention de votre part dans l'établissement hospitalier autre que celle du conseil pour aller consulter une autre équipe?
M. Hervé Ramirez. - Nous intervenons dans l'hôpital à la demande du patient. Nous établissons un contact avec le médecin. Nous proposons des solutions, puis nous nous retirons.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Si le médecin refuse vos solutions, vous n'insistez donc pas ?
M. Hervé Ramirez. - Non. Nous informons simplement le patient et sa famille. Mais il est souvent plus facile de dialoguer simultanément avec les deux, car il peut être délicat pour le patient de faire valoir à son médecin l'existence d'autres équipes médicales à même de le soigner.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - En matière de santé, les Témoins de Jéhovah ne sont-ils hostiles qu'aux seules transfusions sanguines ?
M. Guy Canonici. - Oui. Les Témoins de Jéhovah se soignent, ils ne croient pas aux guérisons miraculeuses ni aux thérapies ésotériques. Seul le sang pose problème, pour des motifs religieux que je peux vous exposer brièvement.
Le mot « sang » revient près de 500 fois dans la Bible. Sa première occurrence se trouve dans la Genèse IV-10 : « le sang de ton frère crie vers moi ». Le sang qui crie est le symbole de la vie. C'est la raison pour laquelle les Témoins de Jéhovah ne commettent pas d'actes de violence ni ne prennent part aux guerres. La deuxième occurrence du mot interdit la consommation de sang (Genèse, IX-4), interdiction qui revient de nombreuses fois. Dans les Actes des Apôtres, il est question enfin de « s'abstenir du sang » (XV-20), de « se garder du sang » (XXI-25). Cette idée a été élargie aux pratiques mêmes postérieures, comme la transfusion sanguine.
Est seul admis l'usage rédempteur et propitiatoire du sang. Chez les Juifs, le Grand Pardon en est l'illustration. Cette notion trouve son épanouissement dans le fait que le Christ a versé son sang pour racheter les péchés de l'Humanité. Le sang entre par ce biais dans le champ du sacré. Je rappelle que nous sommes chrétiens, croyons à la Bible, texte d'essence divine. Le sang n'est pas un liquide anodin, c'est le liquide vital par excellence.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Qu'en est-il de la vaccination et des soins palliatifs ?
M. Guy Canonici. - Les Témoins de Jéhovah se font bien sûr vacciner. J'ajoute que les Témoins de Jéhovah qui le souhaitent peuvent subir une transplantation. J'en connais personnellement. Ils n'ont simplement pas subi de transfusion sanguine.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Et les prises de sang ?
M. Guy Canonici. - J'en fais une dans deux jours.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Il est parfois dit que les enfants qui ont recours à une transfusion sanguine sont rejetés.
M. Guy Canonici. - C'est du délire. Nul n'a le monopole de l'affection parentale. Les Témoins de Jéhovah aiment leurs enfants, en prennent soin et souffrent de les voir malades. Lorsqu'une transfusion sanguine se révèle indispensable, ils sont sans doute perturbés. Mais dire qu'ils en concevraient un rejet de leurs enfants, c'est absurde !http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Votre position pose un problème de santé publique. Les transfusions sanguines peuvent sauver des vies : la perte de chance thérapeutique ne vous trouble pas outre mesure ?
M. Hervé Ramirez. - D'un point de vue médical, c'est plus compliqué. La transfusion sanguine sauve des vies mais en fait perdre également. La médecine repose toujours sur un rapport bénéfices - risques. Par exemple, les anti-inflammatoires sont des médicaments d'usage très courant, bien qu'on les sache de nature à provoquer des ulcères parfois hémorragiques, mais le bénéfice de leur consommation est supérieur au risque qu'ils font encourir. Les stratégies d'épargne sanguine ont aussi un rapport bénéfices - risques positif. Il est des cas où le risque dépasse le bénéfice attendu, mais ils sont rares. C'est alors à l'éthique de prendre le relai, c'est-à-dire au patient de choisir. Reste que les études générales comparant ces stratégies d'épargne sanguine aux transfusions sanguines font état de taux de mortalité et de morbidité similaires, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'effets secondaires, quelle que soit la stratégie à laquelle on a recours.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Je conçois que l'on ait des convictions et comprends votre approche, mais nous touchons là aux limites de votre propos. Les vaccins, par exemple, présentent un bénéfice infiniment supérieur aux risques qu'ils font encourir. Ne pas s'en servir constitue indiscutablement une perte de chance thérapeutique. Le choix du patient pose déjà problème au patient lui-même et au médecin ; si on le contraint en plus par des considérations religieuses, on met en cause tout le système de santé.
M. Hervé Ramirez. -Je serais plus nuancé sur le problème de santé publique. Les stratégies d'épargne sanguine ont été validées. Le taux de mortalité est similaire à celui observé en cas de transfusion sanguine. Au cas par cas, j'admets que la situation est plus difficile dans certains cas extrême, et que la question est alors davantage éthique.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - J'étais rapporteur, à l'Assemblée nationale, de la loi contre le dopage. Je me souviens que le conseiller d'Etat Guy Braibant considérait les contrôles sanguins impossibles à réaliser au motif que le sang était une substance intime, presque sacrée. Les choses ont évolué...
J'ai en outre été formateur dans une section d'études spécialisées. J'encadrais notamment des enfants de Témoins de Jéhovah dans des activités de menuiserie. Je respecte toutes les croyances - et demande en retour le même respect pour l'athéisme - mais des questions morales m'assaillaient. En cas d'accident par exemple, il aurait pu m'incomber la responsabilité de demander une transfusion sanguine pour la victime... Convenez que de tels cas de figure remettent en question les relations de la vie en société !
Vous dites n'être pas opposés aux greffes. Il y a toutefois de nombreux actes qui nécessitent du sang. Les médecins sont là pour sauver des vies...http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Vous êtes donc contre l'euthanasie !http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - C'est différent, je défends le droit de partir dans la dignité. Bref, confrontés à une opération nécessitant une transfusion sanguine, vous êtes face à un dilemme. Certes, les transfusions sanguines sont parfois des échecs, comme les vaccins, mais les bénéfices que l'on en retire sont généralement bien supérieurs aux risques qu'ils présentent. Ne peut-on aller au-delà de ces restrictions, au motif que sauver une vie prime tout ?
M. Guy Canonici. - Ce n'est pas au professeur ou à l'encadrant de dire si l'enfant doit être hospitalisé ou non. C'est le rôle du médecin, qui contactera les parents.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Et s'il y a urgence ?
M. Guy Canonici. - De quel droit interviendrait-il ? Quelle compétence a-t-il pour dire s'il faut une transfusion sanguine ou non ?http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Imaginez le cas où l'on doive, en urgence, confier un enfant au médecin.
M. Guy Canonici. - C'est très simple dans un tel cas. Voyons les choses clairement et simplement. L'enfant est amené, par le Samu imaginons, à l'hôpital. Il y a là un médecin qui s'occupe de lui, et immédiatement les médecins appellent les parents. Donc, ensuite, c'est l'affaire des parents avec le médecin. Il arrive que des médecins décident de transfuser l'enfant dans des situations d'urgence, la loi les y autorise, il n'y a rien à dire à cette situation.
La transplantation cardiaque exige en effet du sang. Mais certaines équipes utilisent des techniques qui permettent de s'en dispenser. Je connais des Témoins de Jéhovah qui ont subi de telles interventions sans transfusion. Récemment, une greffe de poumon a même été réalisée de cette façon.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Certains Témoins de Jéhovah refusent-ils une transplantation au motif qu'elle ne peut se faire sans transfusion sanguine ?
M. Hervé Ramirez. - Cela peut arriver. On s'adresse alors à d'autres équipes et une autre solution est proposée. Mais d'autres paramètres sont parfois en jeu dans la décision.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Vous en ajoutez un nouveau !
Si le Témoin de Jéhovah accepte une transfusion sanguine, quelles conséquences doit-il en attendre au sein de la communauté ?
M. Guy Canonici. - Vous sous-entendez que sa décision soit connue de sa communauté.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Elle peut ne pas l'être, en effet. Mais si elle l'est, par sa famille, ou de son propre aveu ?
M. Guy Canonici. - Cela fait de nombreuses suppositions. Si sa décision s'accompagne d'un refus de rester dans la communauté, celle-ci en prendra acte. Si la personne souffre de sa décision et s'en ouvre à la communauté, alors les ministres du culte locaux prieront avec lui pour l'aider à retrouver la paix de l'âme.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Les Témoins de Jéhovah se réunissent beaucoup ; les enfants sont souvent associés à leurs réunions. Outre l'ennui qu'ils peuvent éprouver dans de telles réunions, cela ne risque-t-il pas de causer un trouble à leur santé, par le manque de sommeil ?
M. Guy Canonici. - J'ai déjà entendu ce discours chez certains de nos détracteurs. Les Témoins de Jéhovah se réunissent deux fois par semaine au maximum. Les parents amènent parfois leurs enfants avec eux. Pour ceux-ci, ces réunions ne sont pas nécessairement ennuyeuses.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais elles peuvent l'être !
M. Guy Canonici. - Comme peut l'être la messe. Mais ces réunions, elles, sont pleines de vie et d'intérêt. Cela représente au plus trois heures, trois heures et demie par semaine : les enfants y font plus de progrès, à mon avis, que ceux qui passent ce temps devant la télévision.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Cela dépend de ce qu'ils regardent !
M. Guy Canonici. - Dans ces réunions, les enfants entendent des paroles et une réflexion sur les grandes questions de la vie, sur la vie en société, qui implique sens du devoir, travail, effort, persévérance... Cela ne peut que les aider à l'école et, plus tard, dans leur vie professionnelle. Ces valeurs, je crois, font défaut à beaucoup de jeunes de nos jours, qu'on voit désœuvrés et inactifs. Nous voulons des enfants éduqués. Bien sûr, les enfants peuvent s'ennuyer.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Heureusement !
M. Guy Canonici. - Je vous l'accorde. L'ennui peut être une échappatoire tout à fait nécessaire à leur psychologie. Mais nous sommes loin des CLH...http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais près de la santé !
Autre question : la loi française prévoit que chaque famille est libre de donner à ses enfants l'éducation religieuse de son choix. Les Témoins de Jéhovah me semblent toutefois avoir tendance à isoler leurs enfants de ceux des autres, ce qui pourrait presque faire penser à du lavage de cerveau...
M. Guy Canonici. - Cette expression me rappelle les débats que j'ai pu avoir dans ma jeunesse sur ce qui se passait en Corée : pouvait-on résister à un lavage de cerveau ? Rien de tel chez nous. Nous éduquons nos enfants, afin qu'ils ne manquent pas de valeurs et de repères comme c'est souvent le cas dans notre société. Mais un enfant est un être humain libre, qui peut, à un certain moment, décider d'accepter ou de ne pas accepter de vivre comme ses parents. Les Témoins de Jéhovah, comme les Israélites, les Catholiques, les Protestants...ou les athées, ont des enfants qui, après l'adolescence, orientent leur vie différemment. C'est bien la preuve qu'il n'y a pas lavage de cerveau !http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Mais ne peut-on parler d'une emprise excessive ?
M. Guy Canonici. - Combien de mères castratrices dans la société française ? Combien de mères possessives qui étouffent leurs fils ? Cela n'a pourtant rien à voir avec la religion, et n'est pas traité par la justice...http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Une remarque, à propos des anti-inflammatoires : le danger, s'il y en a, se manifeste immédiatement.
L'épargne sanguine est le résultat du progrès médical, et de nulle autre chose. Par exemple, les opérations de chirurgie digestive, qui nécessitaient autrefois d'ouvrir le ventre, se font désormais à 90 % par voie intérieure. Les greffes, comme la majorité des opérations chirurgicales programmées, peuvent se faire quasiment sans apport de sang. Que cela bénéficie aux Témoins de Jehovah, tant mieux, mais ils n'ont pas été le moteur de ce progrès.
Deux cas me semblent poser vraiment problème : les accidents sur la voie publique, qui donnent souvent lieu à des hémorragies considérables, et les hémorragies utérines lors d'accouchements, qui sont gravissimes et réclament une réponse urgente, ce qui ne laisse pas le temps de consulter ou de demander l'avis du patient.
Quelle est votre position sur l'autotransfusion ? Et, de manière corollaire, que pensez-vous de l'isolation et du stockage de cellules souches issues du sang du cordon ombilical à des fins d'utilisation personnelle, telle qu'elle est prévue par la loi que nous avons votée au Sénat à l'instigation de notre ancienne collègue Marie-Thérèse Hermange ?
M. Hervé Ramirez. - Il faut distinguer entre l'autotransfusion avant l'opération, que nous refusons, et pendant celle-ci, que nous pouvons accepter.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Dans les chirurgies programmées très hémorragiques, refusez-vous l'autotransfusion ?
M. Hervé Ramirez. - Cette technique est refusée, mais les équipes peuvent optimiser la masse érythrocytaire, par exemple avec de l'érythropoïétine ou du fer intraveineux, pour être sûres que le jour de l'intervention la masse sanguine du patient sera conséquente. Les transfusions autologues per opératoires peuvent être pratiquées. En ce qui concerne les cellules souches du sang de cordon, c'est à chaque patient de décider s'il accepte ou non. Il y a eu des greffes de cellules souches chez des patients Témoins de Jéhovah.
L'obstétrique pose des problèmes complexes. Les techniques de récupération du sang supposent une préparation adéquate. Certaines équipes les pratiquent quand elles anticipent un accouchement difficile, même si cela suscite des controverses.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html
M. Alain Milon, président. - Vous savez bien qu'on n'a pas le temps de chercher dans ces cas-là l'équipe adéquate : une hémorragie utérine ne vous laisse que quelques minutes avant la mort.
M. Hervé Ramirez. - Oui. En cas d'hémorragie massive, il y a aussi l'embolisation, l'utilisation du facteur VII... J'ai assisté à plusieurs conférences : les connaissances évoluent.http://www.senat.fr/senateur/dini_muguette04051d.html
Mme Muguette Dini. - Les femmes qui partagent vos croyances accouchent-elles de préférence dans certaines maternités, ou choisissent-elles les maternités les plus proches ?
M. Hervé Ramirez. - En général, elles s'efforcent d'accoucher dans une maternité qui a une expérience suffisante pour mettre en oeuvre ces stratégies.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Vous ne donnez pas votre sang ? Même au cas où un accident très grave créerait un besoin massif ? Je ne parle même pas des périodes de guerre.
M. Guy Canonici. - Les Témoins de Jéhovah sont cohérents : ils n'acceptent pas de sang, ils n'en donnent pas. Ils n'interdisent pas aux autres d'en donner...http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Il ne manquerait plus que ça !
M. Guy Canonici. - Nous ne cherchons pas à convaincre les autres de ne pas donner leur sang.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Nous savons tous qu'on a besoin de sang pour sauver des vies. Le refuser systématiquement me paraît problématique.
M. Guy Canonici. - La situation dramatique que vous évoquez est un cas théorique...http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - L'insuffisance des dons de sang est une situation dramatique bien réelle.
M. Guy Canonici. - C'est pourquoi l'avènement de techniques permettant de soigner en limitant le besoin de sang est un grand progrès.http://www.senat.fr/senateur/mezard_jacques08051v.html
M. Jacques Mézard, rapporteur. - Certes, mais il ne ressuscitera pas celles et ceux qui ont perdu la vie faute de sang disponible.http://www.senat.fr/senateur/neri_alain11105e.html
M. Alain Néri. - Vous vous reportez beaucoup à la Bible. Un de ses versets dit : « tu ne tueras point ». Quid de la non-assistance à personne en danger que représenterait un refus de donner son sang au cas où celui-ci serait immédiatement nécessaire pour sauver quelqu'un ?
M. Guy Canonici. - C'est une question de juriste, qui à mon avis ne se pose pas.http://www.senat.fr/senateur/milon_alain04092n.html

mais non vous n'avez rien compris mikaël, ce ne sont pas des mensonges, c'est le procédé de guerre théocratique, ce pseudo procédé est aussi un mensonge, oui mais, un mensonge théocratique Loool

Mensonge théocratique + hypocrisie théocratique = la société INC watchtower Qu'est ce qui peut bien pousser Guy Canonici à mentir ? 4156410652

cette organisation n'a fait qu'inventer des expressions qui n'existent pas dans la bible, comme: collège central du premier siècle, paradis terrestre, théocratie, procédé de guerre théocratique, deviens l'ami de.... etc, et même, musique théocratique, un nouveau style après le rock, Loool

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