La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
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La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
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L'axe vertical de la croix est coupé de trois branches horizontales. La branche intermédiaire, la plus longue est reservée aux bras étendus du Crucifié. La branche supérieure représente l'inscription en grec, latin et hébreu que Pilate avait ordonné de clouer à la croix, selon la coutume romaine qui rendait ainsi public le motif de la peine.
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Les orthodoxes russes privilégient d'ordinaire la croix à huit branches, aussi appelée crucifixion.
L'axe vertical de la croix est coupé de trois branches horizontales. La branche intermédiaire, la plus longue est reservée aux bras étendus du Crucifié. La branche supérieure représente l'inscription en grec, latin et hébreu que Pilate avait ordonné de clouer à la croix, selon la coutume romaine qui rendait ainsi public le motif de la peine.
Contrairement à la tradition catholique qui représente les pieds du Christ cloué d'un seul clou, l'iconographie orthodoxe suit la tradition selon laquelle les pieds du Christ ont été cloués séparement, ce que sont venus confirmer les études réalisées sur le Suaire de Turin.
La branche horizontale inférieure de la croix sert ainsi d'appui aux pieds du Crucifié. L'une de ses extrémités est surélevée, montrant le ciel où est reçu le Bon Laron, l'autre extrémité indiquant l'enfer qui attend le mauvais laron, celui qui ne se repentit point.
Sous la croix est souvent figuré un crвne, la tête d'Adam, qui selon la tradition aurait été enterré à l'endroit même de la Crucifixion du Christ. Depuis la croix s'écoule le sang du Christ, rendant vie à Adam, à l'homme, à l'humanité.
Auprès de la croix, se tiennent la Mère de Dieu et l'apôtre Jean, le disciple bien-aimé. Sont également souvent représentés les instruments de la Passion, la lance, transpersant le côté du Christ, l'éponge vinaigrée donnée au Seigneur par le soldat romain.
On trouve parfois des représentations de la croix avec une demi-lune. Ce symbole, que l'on associe parfois à la victoire du Christianisme sur l'Islam était cependant connu bien avant les affrontements entre chrétiens et musulmans et signifie ici l'alliance de la croix et de l'ancre, symbole d'espérance. La demi-lune symbolise aussi la coupe de l'Eucharistie et le sang du Christ offert pour le rachat des péchés humains. On trouve aussi la croix et la demi-lune sur les coupoles des églises consacrées à la Mère de Dieu : la lune symbolise ici la Mère de Dieu, la Croix rappelle le Christ, soleil de vérité.
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Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
Symboles chrétiens
Voici une présentation brève des principaux symboles chrétiens qui vous pouvez voire soit dans ou sur les églises, soit dans les peintures chrétiennes, soit dans les enluminures. Cette liste n’est pas exhaustive.
La croix est par excellence le symbole de la foi chrétienne : signe de dévotion avec le signe de croix, signe de reconnaissance avec le crucifix porté au cou par les chrétiens ou installé dans les maisons et les églises. La croix condense en fait la passion du Christ et l'histoire du Salut. La croix est pour les chrétiens signe du Christ qui a souffert et qui est mort pour sauver les hommes. Elle est aussi symbole de vie. Enracinée dans la terre, le pied de la croix représente la foi assise sur de profondes fondations. La branche supérieure, c'est l'espérance montant vers le ciel. La largeur de la croix est l'image de la charité qui s'étend jusqu'aux extrémités du monde. La croix nous relie au Christ. On peut distinguer trois types différents de croix, selon la branche du christianisme à laquelle on appartient. | |
La croix huguenote ou protestante.Composée d'une croix de Malte, les branches (au nombre de 4, comme les Evangiles) sont reliées entre elles par un motif circulaire qui, d'une part, rappelle la couronne d'épines du Christ crucifié et qui, d'autre part, forme entre chaque branche un coeur, à la fois symbole de l'amour de Jésus pour nous et rappel de son commandement aimez-vous les uns les autres (Jean XIII,34). Les pointes aux extrémités de chaque branche sont arrondies en forme de boules et au nombre de huit comme les béatitudes. En bas, la colombe en pendentif représente évidemment le Saint-Esprit qui descend du ciel sur les fidèles. | |
La croix orthodoxe comporte huit branches, on l’appelle aussi croix de crucifixion. L’axe vertical de la croix est coupé de trois branches horizontales. La branche du milieu, la plus longue, est réservée aux bras étendus du Christ. La branche supérieure représente l’écriteau que Pilate fit apposer au dessus de la tête de Jésus et portant en grec, latin et hébreu le motif de sa condamnation (INRI - Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs). La branche inférieure est destinée aux pieds du Christ. En effet, dans la tradition orthodoxe, les pieds ont été cloués séparément. NB : les orthodoxes font le signe de croix de droite à gauche. | |
La croix catholique ou latine. C’est chez les catholiques que l’on trouve la plus grande variété de croix. La croix de base est simple, avec deux branches, une verticale et une horizontale.Le corps de Jésus n'est pas dessus, car il est ressuscité. A la différence des protestants, les catholiques ont très vite fait des représentations du Christ sur la Croix. Ainsi dans les Eglises, le corps martyr du Seigneur fait partie intégrante de la représentation de la croix. Chez les chrétiens d’orient il arrive que l’on représente le Christ sur la croix comme étant déjà ressuscité, avec de beaux habits et le mot Victoire inscrit tout proche. NB : les catholiques font le signe de croix de gauche à droite, depuis le IVème siècle. Avant, le signe de croix de croix prenait la forme de celui que l’on fait maintenant avant la lecture de l’Evangile, triple marque sur le front, les lèvres et la poitrine, les trois parties supérieures de l’homme (intelligence, amour, force) se trouvant ainsi placées sous la protection de la croix. | |
Durant les premiers siècles, surtout durant les persécutions, les chrétiens utilisaient le symbole du poisson pour se reconnaître entre eux sans attirer l’attention des autres. De cette manière ils symbolisaient leur appartenance au Christ. En effet, chacune des lettres qui compose le mot poisson en grec donne, en acrostiche, le nom et le titre du Christ, c'est-à-dire " Jésus Christ de Dieu le Fils Sauveur ", soit ICHTUS, Iéssous Christos Théou Uios Sotèr. Le poisson fait également allusion à l’épisode évangélique de la multiplication des pains et des poissons par le Christ, ainsi qu’à la parole de Jésus aux premiers apôtres : « vous serez pécheurs d’hommes » | |
Le chrisme est formé des lettres khi (X) et rhô (P) ; ces majuscules grecques sont les premières lettres du mot Christ; les lettres alpha et oméga signifient que le Christ est à l'origine de toute chose. C'est un symbole pour le christianisme depuis Constantin le grand, qui croyait en cette prophétie:"In Signo hoc Vinces" (Sous ce signe vous serez victorieux). Ce chrisme est souvent inscrit dans un cercle, signe géométrique de la perfection divine. | |
L’agneau est très symbolique : - Dans l’Ancien Testament il représente le sacrifice demandé par Dieu à Abraham, à la place de celui de son fils. - Dans le Nouveau Testament l’agneau est le symbole du Christ, appelé Agnus Dei dans l’Evangile de Jean. Il symbolise la pureté, la candeur, l’innocence et la justice. Jésus est le messie, l'agneau attendu, qui conduit le troupeau des brebis de Dieu. Enfin, le Christ s’offre en sacrifice pour la libération et le salut de l’homme, prenant ainsi la place de l’agneau sur l’autel qu’est sa croix. - Dans l’Apocalypse, 28 fois le mot agneau désigne le Christ. | |
Le navire qui voyage sur la mer symbolise l'Eglise de Jésus-Christ qui subit la fureur des vagues de l'athéisme, du matérialisme, de ceux qui de diverses façons la combattent. Mais ce navire qu'est l'Eglise ne coule jamais et sans peur il maintient son cap jusqu'à l'arrivée au bon port qui est le Royaume de Dieu tant promis. | |
Le cerf a différentes significations : - le cerf blanc, dans l’iconographie médiévale, représente le Christ ou son envoyé. Le Christ en croix est apparu entre les bois d'un cerf à saint Eustache et à saint Hubert. - Le cerf qui boit à la fontaine symbolise les chrétiens qui sont issus de toutes les nations et qui, assoiffés, accourent aux sources de la vérité chrétienne. - Le cerf figure souvent dans les scènes bibliques, au Paradis, parmi les animaux de la Création dans l'Arche de Noé. - le cerf représente l'âme d'après le psaume XLII de David "comme une biche se penche sur des cours d'eau, ainsi mon âme penche vers toi, mon Dieu". - le cerf chasse le serpent, symbole du diable, en le piétinant et il se protège du venin en buvant de l'eau vive de source (le chrétien se protège du péché en puisant dans la sainte écriture). | |
La colombe est symbole de l’Esprit-Saint. Elle descend sur le Christ lors de son baptême (Mt3:16, Mc1:10, Lc3 :22, Jn1 :32). Lors du déluge, c’est une colombe qui ramènera à Noé un brin d’olivier de la terre ferme (Gn8 :11). | |
La vigne symbolise d'abord le Seigneur qui est la Vigne et ensuite les membres de son Eglise, qui en sont les sarments. Elle nous rappelle aussi le mystère de la Sainte Communion. La vigne est la première plantation de Noé dans la Genèse (Gn9 :20) | |
Les Rameaux d’olivier nous rappellent l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem. Lors de la cérémonie des rameaux, on se remémore cet événement de la vie de Jésus, peu de temps avant qu’il ne soit livré. | |
Le Bon Pasteur est symbole du Christ, berger de son troupeau, qui ne veut égarer aucune de ses brebis (parabole de la brebis égarée). Cette représentation provient des paroles mêmes de Jésus : " je suis le bon Pasteur " (Jn 15,11). Désormais, le pasteur représente celui qui veut suivre le Seigneur et répandre sa parole : le prêtre chez les catholiques et les orthodoxes, qui est d’ailleurs justement appelé Pasteur chez les protestants. Ces nouveaux pasteurs veillent sur le troupeau des brebis du Christ, cherchant sans cesse à ramener les brebis égarées. | |
Le pélican, qui ouvre son flanc pour nourrir ses petits de son sang est symbole de la crucifixion mais aussi du Christ qui, lors du dernier repas, dit aux disciples « Prenez et buvez en tous, ceci est mon sang, versés pour vous ». Le Christ, par sa passion, offre aux hommes son sang pour le rachat des péchés. | |
Le phénix, qui renaît de ses cendres, est un symbole de la résurrection du Christ. | |
Le paon symbolise l'immortalité de l'âme, la résurrection (sans doute parce que son plumage se renouvelle au printemps et que son corps ne se putréfie pas), la Divine Grâce qui descend sur le baptisé et le fait renaître, l'incorruptibilité de l'âme, le fidèle qui communie au corps et au sang du Christ. | |
Le Tétramorphe est la représentation des quatre évangélistes sous leur forme allégorique, en se référant à des particularités de leurs Evangiles. On retrouve souvent cette représentation dans les mosaïques. Ainsi le lion représente Marc (son Evangile commence par des scènes au désert), letaureau Luc (il parle du prêtre Zacharie, membre de la tribu de Lévi dont le symbole est le taureau), l’aigle Jean (le prologue de son évangile s’élève à des hauteurs vertigineuses) et enfin l’homme représente Matthieu (donne la généalogie de Jésus).Le Tétramorphe peut aussi figurer le Christ. En effet Jésus s'est fait homme (l'homme), il s'est fait victime immolée (le taureau), il a traversé la mort sans s'y endormir, qualité que l'on attribue aulion, et il est monté au ciel (l'aigle). | |
Le pain : symbole chrétien majeur, qui avec le vin est au centre de la célébration eucharistique ("prenez et mangez, ceci est mon corps..."). | |
L’ancre symbolise la sécurité, l'espérance et le salut des membres de l'Eglise, qui croient en Jésus et à son oeuvre salvatrice. Cette signification nous est donnée dans l'épître aux Hébreux (6, 19). | |
La pomme est le symbole du péché originel de l’homme, de la tentation de Adam et Eve, et du châtiment infligé ensuite par Dieu. | |
L’encens est beaucoup utilisé lors des cérémonies. Il est symbole de la prière qui monte vers Dieu mais représente aussi l’odeur du Royaume céleste. Son usage est mentionné dans la Bible (Exode 30, 8 / Ps 140 (Septante) / Lc 1, 9-10) | |
L’huile est très symbolique : - dans l’Ancien Testament, elle est la force de Dieu qui vient en nous. Ainsi quand Samuel oint David (1S 16, 13). Elle sert à consacrer prêtres, prophètes et rois. - le jeudi Saint, lors de la messe chrismale, l’évêque bénit ou consacre 3 sortes d’huiles : µ l’huile des catéchumènes qui fortifie le futur baptisé dans son futur combat avec le péché. µ l’huile des infirmes et des malades. µ le Saint Chrême, huile parfumée par adjonction d’un baume et rappelant l’huile dont on se servait dans l’AT : signe de bénédiction de Dieu, elle sert au baptême, à la confirmation, à l’ordination et à la consécration des autels et des églises. (Catholiques) |
Il existe de nombreux autres symboles tels l’eau, le feu, l’enclume, le sel ou encore les couleurs. La liste ci-dessus n’est pas exhaustive.
Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
LES SYMBOLES CHRETIENS
L'Eglise Orthodoxe use abondamment des symboles. Ce sont des signes ou des objets capables de manifester Dieu aux hommes, et qui nous conduisent, par-delà leur apparence matérielle, à l'union et à la connaissance authentique des réalités éternelles. Ainsi en est-il par exemple de la Croix : pour les chrétiens elle est le symbole central, non seulement parce qu'elle est l'instrument du salut opéré par le Christ, mais aussi parce qu'elle témoigne de la vocation des disciples du Christ : " Celui qui veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive " (Mc 8,34 ). D'où le signe de la Croix que les chrétiens orthodoxes font sur eux-mêmes : réunissant le pouce, l'index et le médius de la main droite en signe de la Sainte Trinité, ils se signent du front vers la poitrine et de l'épaule droite vers l'épaule gauche (au lieu de la manière latine). Ce symbole unique résume et récapitule toute notre vie chrétienne.
Le symbole est donc une réalité dans le monde visible, qui correspond à une autre réalité, parfois visible elle aussi, parfois invisible mais au delà de ce qui est représenté. Le symbole est un signe qui pointe vers cette vérité originelle plus vaste, dont le sens est inépuisable, et avec laquelle il est mystérieusement relié. Le symbole n'est jamais déchiffré une fois pour toutes. On peut ainsi méditer sans fin sur ses significations possibles et par lui se laisser guider sur la voie qui reconduit au symbolisé, c'est-à-dire à son origine vraie. Le symbole est une réalité vivante qui nous transforme. Il est de ce fait, dit le P. Thomas Hopko, " un mode de révélation et de communion qui transcende la simple communication verbale ou intellectuelle. La mort du symbole survient lorsqu'on se met à l'inventer de toute pièce, à l'expliquer en termes rationnels ou à le réduire à une banale illustration dont le sens n'est plus immédiatement saisi dans l'expérience spirituelle vivante de l'homme. "
Les symboles ont surtout commencé à être utilisés pendant les persécutions des premiers siècles : ne pouvant pas s'exprimer librement, les chrétiens d'alors utilisèrent des signes pour rester en contact entre eux et se reconnaître. Plusieurs de ces symboles sont aujourd'hui utilisés dans les arts ecclésiastiques tels l'iconographie, la sculpture sur bois, les vases sacrés, les ornements sacerdotaux, les éditions de livres religieux, l'ornementation des iconostases...
Nous vous en proposons ici quelques-uns :
Le symbole est donc une réalité dans le monde visible, qui correspond à une autre réalité, parfois visible elle aussi, parfois invisible mais au delà de ce qui est représenté. Le symbole est un signe qui pointe vers cette vérité originelle plus vaste, dont le sens est inépuisable, et avec laquelle il est mystérieusement relié. Le symbole n'est jamais déchiffré une fois pour toutes. On peut ainsi méditer sans fin sur ses significations possibles et par lui se laisser guider sur la voie qui reconduit au symbolisé, c'est-à-dire à son origine vraie. Le symbole est une réalité vivante qui nous transforme. Il est de ce fait, dit le P. Thomas Hopko, " un mode de révélation et de communion qui transcende la simple communication verbale ou intellectuelle. La mort du symbole survient lorsqu'on se met à l'inventer de toute pièce, à l'expliquer en termes rationnels ou à le réduire à une banale illustration dont le sens n'est plus immédiatement saisi dans l'expérience spirituelle vivante de l'homme. "
Les symboles ont surtout commencé à être utilisés pendant les persécutions des premiers siècles : ne pouvant pas s'exprimer librement, les chrétiens d'alors utilisèrent des signes pour rester en contact entre eux et se reconnaître. Plusieurs de ces symboles sont aujourd'hui utilisés dans les arts ecclésiastiques tels l'iconographie, la sculpture sur bois, les vases sacrés, les ornements sacerdotaux, les éditions de livres religieux, l'ornementation des iconostases...
Nous vous en proposons ici quelques-uns :
L'Alpha et l'Omega
Ces deux lettres de l'alphabet grec se réfèrent au livre de l'Apocalypse de Saint Jean 11, 8. Ils signifient le commencement et la fin, le premier et le dernier, qui sont Dieu et le Christ. Autrement dit, ils traduisent la divinité et l'éternité du Seigneur. Ces lettres sont tantôt écrites séparément et tantôt entrelacées ou composées avec les lettres grecques X et P (= Christ ) ou encore avec la Croix.
Ces deux lettres de l'alphabet grec se réfèrent au livre de l'Apocalypse de Saint Jean 11, 8. Ils signifient le commencement et la fin, le premier et le dernier, qui sont Dieu et le Christ. Autrement dit, ils traduisent la divinité et l'éternité du Seigneur. Ces lettres sont tantôt écrites séparément et tantôt entrelacées ou composées avec les lettres grecques X et P (= Christ ) ou encore avec la Croix.
L'Ancre
Elle symbolise la sécurité, l'espérance et le salut des membres de l'Eglise, qui croient en Christ et à son oeuvre salvatrice. Cette signification nous est donnée dans l'épître aux Hébreux (6, 19). L'ancre est représentée tantôt seule tantôt mêlée à d'autres compositions.
Elle symbolise la sécurité, l'espérance et le salut des membres de l'Eglise, qui croient en Christ et à son oeuvre salvatrice. Cette signification nous est donnée dans l'épître aux Hébreux (6, 19). L'ancre est représentée tantôt seule tantôt mêlée à d'autres compositions.
L'Agneau
Ce mot et cette représentation revêtent une signification messianique. Il symbolise Jésus-Christ, qui est l'agneau de Dieu et qui s'offre en sacrifice pour la libération et le salut de l'homme. Il nous a paru utile et nécessaire de nous étendre d'avantage sur ce symbole et c'est pourquoi nous reproduisons ici ce que nous enseigne le livre de catéchèse Dieu est vivant (Ed. du Cerf, 1987, pp. 181-184) sur la signification de l'Agneau dans la tradition biblique.
Ce mot et cette représentation revêtent une signification messianique. Il symbolise Jésus-Christ, qui est l'agneau de Dieu et qui s'offre en sacrifice pour la libération et le salut de l'homme. Il nous a paru utile et nécessaire de nous étendre d'avantage sur ce symbole et c'est pourquoi nous reproduisons ici ce que nous enseigne le livre de catéchèse Dieu est vivant (Ed. du Cerf, 1987, pp. 181-184) sur la signification de l'Agneau dans la tradition biblique.
La Fête de la Pâque
Quand vos fils vous demanderont que signifie pour vous ce rite ? vous leur répondrez : c'est le sacrifice de la PÂQUE, en l'honneur du Seigneur, qui a passé devant les maisons des Fils d'Israël, en Egypte, lorsqu'il a frappé l'Egypte, tandis qu'il épargnait nos maisons (Exode 12, 26-27).
De génération en génération, les pères vont transmettre à leurs fils le sens de cette fête. L'Agneau pascal ne doit pas être un sacrifice vain dont on a oublié la signification. Depuis la nuit des temps, à travers la Loi transmise par Dieu à Moïse, et de Moïse à son peuple (Deutéronome 6, 20-25), le symbole de l'Agneau sera gardé avec vénération et restera toujours présent à la mémoire d'Israël. L'Agneau sans tache rappelle aux Hébreux que leurs premiers-nés ont été sauvés de la mort et que le peuple tout entier a été libéré de la servitude et des travaux forcés pour marcher vers la Terre promise...
A la fête de la Pâque, célébrée selon les préceptes de la Loi, le plus jeune de chaque famille pose, depuis l'époque de Moïse, la question suivante : " Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ?" Alors le plus ancien de la communauté, autour de l'Agneau immolé (la Pâque dans la Tradition de l'ancien Israël était célébrée autour de l'Agneau immolé selon les préceptes de Moïse jusqu'à la destruction du Temple de Jérusalem, destruction que le Seigneur comparera à la mort de son Corps) évoque l'exode du peuple juif, le grand départ dans la nuit, sous la conduite du Seigneur Dieu lui-même manifesté dans la Nuée ou la Colonne de feu. L'ancien fait surgir de la nuit des temps, devant l'enfant émerveillé, l'image de Moïse brandissant son bâton sur la Mer Rouge, les flots fendus en deux et le Grand Passage (Pesah = Pâque) d'Israël à pied sec à travers les hautes murailles d'eau. Puis la Main toute-puissante de Dieu délivre à tout jamais les juifs de leurs oppresseurs égyptiens car les trombes d'eau se referment et recouvrent Pharaon, ses chars et ses cavaliers.
Quand vos fils vous demanderont que signifie pour vous ce rite ? vous leur répondrez : c'est le sacrifice de la PÂQUE, en l'honneur du Seigneur, qui a passé devant les maisons des Fils d'Israël, en Egypte, lorsqu'il a frappé l'Egypte, tandis qu'il épargnait nos maisons (Exode 12, 26-27).
De génération en génération, les pères vont transmettre à leurs fils le sens de cette fête. L'Agneau pascal ne doit pas être un sacrifice vain dont on a oublié la signification. Depuis la nuit des temps, à travers la Loi transmise par Dieu à Moïse, et de Moïse à son peuple (Deutéronome 6, 20-25), le symbole de l'Agneau sera gardé avec vénération et restera toujours présent à la mémoire d'Israël. L'Agneau sans tache rappelle aux Hébreux que leurs premiers-nés ont été sauvés de la mort et que le peuple tout entier a été libéré de la servitude et des travaux forcés pour marcher vers la Terre promise...
A la fête de la Pâque, célébrée selon les préceptes de la Loi, le plus jeune de chaque famille pose, depuis l'époque de Moïse, la question suivante : " Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ?" Alors le plus ancien de la communauté, autour de l'Agneau immolé (la Pâque dans la Tradition de l'ancien Israël était célébrée autour de l'Agneau immolé selon les préceptes de Moïse jusqu'à la destruction du Temple de Jérusalem, destruction que le Seigneur comparera à la mort de son Corps) évoque l'exode du peuple juif, le grand départ dans la nuit, sous la conduite du Seigneur Dieu lui-même manifesté dans la Nuée ou la Colonne de feu. L'ancien fait surgir de la nuit des temps, devant l'enfant émerveillé, l'image de Moïse brandissant son bâton sur la Mer Rouge, les flots fendus en deux et le Grand Passage (Pesah = Pâque) d'Israël à pied sec à travers les hautes murailles d'eau. Puis la Main toute-puissante de Dieu délivre à tout jamais les juifs de leurs oppresseurs égyptiens car les trombes d'eau se referment et recouvrent Pharaon, ses chars et ses cavaliers.
Isaïe et l'Agneau pascal
" Nous l'avons entendu et connu, nos pères nous l'ont raconte, nous ne le tairons pas à leurs enfants, nous le raconterons à la génération qui vient " (Psaume 77, (78) 3-4).
Le prophète Isaïe a reçu, comme tout juif, l'Agneau pascal en héritage par le récit de ses pères ; lorsqu'il décrira les affres du Serviteur souffrant, humilié, outragé, homme de douleur qui ne résiste pas au mal, qui tend son dos aux coups et reçoit soufflets et crachats sans détourner la face (Isaïe 50, 4-9), Isaïe fera coïncider ce sacrifice volontaire et expiatoire du Messie ou Christ à venir (Isaïe 53, 4-5) avec l'Agneau immolé de la tradition mosaïque. En effet, le quatrième chant du Serviteur de Dieu se termine sur la mise à mort de l'Agneau innocent :
" Comme un Agneau conduit à la boucherie, comme devant les tondeurs une brebis muette et n'ouvrant pas la bouche, par coercition et jugement il a été saisi, qui se préoccupe de sa cause ? Oui ! Il a été retranché de la terre des vivants ; pour nos péchés, il a été frappé à mort. On lui a dévolu sa sépulture au milieu des impies et son tombeau avec les riches alors qu'il n'a jamais fait de tort, ni sa bouche proféré de mensonge !... Il s'est livré lui-même à la mort et a été compté parmi les pécheurs alors qu'il supportait les fautes des multitudes et qu'il intercédait pour les pécheurs " (Isaïe 53, 7-9, 12.)
" Nous l'avons entendu et connu, nos pères nous l'ont raconte, nous ne le tairons pas à leurs enfants, nous le raconterons à la génération qui vient " (Psaume 77, (78) 3-4).
Le prophète Isaïe a reçu, comme tout juif, l'Agneau pascal en héritage par le récit de ses pères ; lorsqu'il décrira les affres du Serviteur souffrant, humilié, outragé, homme de douleur qui ne résiste pas au mal, qui tend son dos aux coups et reçoit soufflets et crachats sans détourner la face (Isaïe 50, 4-9), Isaïe fera coïncider ce sacrifice volontaire et expiatoire du Messie ou Christ à venir (Isaïe 53, 4-5) avec l'Agneau immolé de la tradition mosaïque. En effet, le quatrième chant du Serviteur de Dieu se termine sur la mise à mort de l'Agneau innocent :
" Comme un Agneau conduit à la boucherie, comme devant les tondeurs une brebis muette et n'ouvrant pas la bouche, par coercition et jugement il a été saisi, qui se préoccupe de sa cause ? Oui ! Il a été retranché de la terre des vivants ; pour nos péchés, il a été frappé à mort. On lui a dévolu sa sépulture au milieu des impies et son tombeau avec les riches alors qu'il n'a jamais fait de tort, ni sa bouche proféré de mensonge !... Il s'est livré lui-même à la mort et a été compté parmi les pécheurs alors qu'il supportait les fautes des multitudes et qu'il intercédait pour les pécheurs " (Isaïe 53, 7-9, 12.)
Jean-Baptiste et l'Agneau pascal
L'image de l'Agneau rédempteur, transmise de père en fils, de bouche à oreille, éclaira le prophète du Très Haut, Jean le Baptiste qui s'écria, sur les bords du Jourdain, à la vue d'un homme de modeste apparence : " Voici l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde" (Jean 1, 29) désignant ainsi Jésus comme le Serviteur souffrant d'Isaïe qui serait livré à la mort en supportant les fautes des multitudes.
L'image de l'Agneau rédempteur, transmise de père en fils, de bouche à oreille, éclaira le prophète du Très Haut, Jean le Baptiste qui s'écria, sur les bords du Jourdain, à la vue d'un homme de modeste apparence : " Voici l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde" (Jean 1, 29) désignant ainsi Jésus comme le Serviteur souffrant d'Isaïe qui serait livré à la mort en supportant les fautes des multitudes.
Jean l'Evangéliste et l'Agneau pascal
Le Serviteur souffrant " transpercé à cause de nos péchés" (Isaïe 53, 5) Agneau immolé, sera présent à la mémoire de l'autre Jean, l'Apôtre, l'Evangéliste, le disciple bien-aimé témoin de la plus grande injustice de tous les temps. Il se souviendra que l'Agneau sans tache ne devait avoir, selon les préceptes de Moïse, aucun os brisé et s'émerveillera de ce que le soldat chargé d'achever les crucifiés en leur brisant les os des jambes préférera, arrivé devant Jésus, percer son côté d'un coup de lance (Jean 19, 33-37).
C'est ainsi que la tradition du peuple de Dieu transmet de l'Ancienne à la Nouvelle Alliance le même symbole : le sang de l'Agneau dont les Hébreux badigeonnaient les linteaux de leurs portes devient le sang de la Nouvelle Alliance, le sang du Crucifié-Ressuscité. Le symbole de l'Agneau n'a pas fini et ne finira jamais de se dessiner jusque dans les siècles des siècles, jusque dans l'éternité du monde à venir... Il nous est en effet révélé, par l'Apocalypse, qu'après la fin du monde, les justes contempleront et acclameront l'Agneau égorgé sur le Trône de Dieu : " Heureux les invités au festin de noces de l'Agneau" (Apocalypse 19, 9) s'écrie un ange d'une voix forte à saint Jean en contemplation. Qui sont ces invités ? Qu'est-ce que le festin de noces de l'Agneau ? Soyons attentifs ! Ne laissons pas échapper l'héritage qui nous vient de Moïse, éclairé par Isaïe, désigné par Jean-Baptiste, l'ami de l'Epoux, reconnu au coup de lance par Jean l'Evangéliste : cherchons l'Agneau de Dieu et courons à son festin de noces ; notre " Pâque incorruptible " est préparée pour nous, purifions-nous pour y communier (le morceau de pain prélevé du pain d'offrande (prosphore) et posé sur la patène (diskos en grec) s'appelle l'Agneau dans notre liturgie. Lorsque le prêtre découpe cette parcelle pour l'offrande eucharistique (durant la prothèse), il récite les versets d'Isaïe " comme un Agneau conduit à la boucherie... " Isaie 53 ,7) comme nous y exhorte saint Paul : " purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes des azymes. Car notre Pâque, le Christ, a été immolée. Célébrons donc la fête, non pas avec du vieux levain, ni un levain de malice et de perversité, mais avec des azymes de pureté et de vérité" (1 Corinthiens 5, 7-8).
Le Serviteur souffrant " transpercé à cause de nos péchés" (Isaïe 53, 5) Agneau immolé, sera présent à la mémoire de l'autre Jean, l'Apôtre, l'Evangéliste, le disciple bien-aimé témoin de la plus grande injustice de tous les temps. Il se souviendra que l'Agneau sans tache ne devait avoir, selon les préceptes de Moïse, aucun os brisé et s'émerveillera de ce que le soldat chargé d'achever les crucifiés en leur brisant les os des jambes préférera, arrivé devant Jésus, percer son côté d'un coup de lance (Jean 19, 33-37).
C'est ainsi que la tradition du peuple de Dieu transmet de l'Ancienne à la Nouvelle Alliance le même symbole : le sang de l'Agneau dont les Hébreux badigeonnaient les linteaux de leurs portes devient le sang de la Nouvelle Alliance, le sang du Crucifié-Ressuscité. Le symbole de l'Agneau n'a pas fini et ne finira jamais de se dessiner jusque dans les siècles des siècles, jusque dans l'éternité du monde à venir... Il nous est en effet révélé, par l'Apocalypse, qu'après la fin du monde, les justes contempleront et acclameront l'Agneau égorgé sur le Trône de Dieu : " Heureux les invités au festin de noces de l'Agneau" (Apocalypse 19, 9) s'écrie un ange d'une voix forte à saint Jean en contemplation. Qui sont ces invités ? Qu'est-ce que le festin de noces de l'Agneau ? Soyons attentifs ! Ne laissons pas échapper l'héritage qui nous vient de Moïse, éclairé par Isaïe, désigné par Jean-Baptiste, l'ami de l'Epoux, reconnu au coup de lance par Jean l'Evangéliste : cherchons l'Agneau de Dieu et courons à son festin de noces ; notre " Pâque incorruptible " est préparée pour nous, purifions-nous pour y communier (le morceau de pain prélevé du pain d'offrande (prosphore) et posé sur la patène (diskos en grec) s'appelle l'Agneau dans notre liturgie. Lorsque le prêtre découpe cette parcelle pour l'offrande eucharistique (durant la prothèse), il récite les versets d'Isaïe " comme un Agneau conduit à la boucherie... " Isaie 53 ,7) comme nous y exhorte saint Paul : " purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes des azymes. Car notre Pâque, le Christ, a été immolée. Célébrons donc la fête, non pas avec du vieux levain, ni un levain de malice et de perversité, mais avec des azymes de pureté et de vérité" (1 Corinthiens 5, 7-8).
La vigne
Elle symbolise d'abord le Seigneur qui est la Vigne et ensuite les membres de son Eglise, qui en sont les sarments. Elle nous rappelle aussi le mystère de la Divine Communion.
Elle symbolise d'abord le Seigneur qui est la Vigne et ensuite les membres de son Eglise, qui en sont les sarments. Elle nous rappelle aussi le mystère de la Divine Communion.
L'aigle bicéphale
Dans l'art ecclésiastique et ornemental on en fait grand cas. Ceci apparaît clairement à partir du 12ème siècle. Cet oiseau a été utilisé par beaucoup d'empereurs byzantins et des hautes personnalités particulièrement durant les années de la " turcocratie ". L'aigle bicéphale était l'emblème de beaucoup d'empereurs. Aujourd'hui il est celui de nos Patriarches, de nos Evêques et de certains Dignitaires.
Dans l'art ecclésiastique et ornemental on en fait grand cas. Ceci apparaît clairement à partir du 12ème siècle. Cet oiseau a été utilisé par beaucoup d'empereurs byzantins et des hautes personnalités particulièrement durant les années de la " turcocratie ". L'aigle bicéphale était l'emblème de beaucoup d'empereurs. Aujourd'hui il est celui de nos Patriarches, de nos Evêques et de certains Dignitaires.
Le Poisson
Durant les premiers siècles, surtout durant les persécutions, les chrétiens utilisaient le mot grec ou le représentaient sous forme de poisson. De ces deux manières ils symbolisaient le Christ. Car chacune des lettres qui compose ce mot en grec donne, en acrostiche, le nom et le titre du Christ, c'est-à-dire " Jésus (I) Christ (X) de Dieu (T) le Fils (Y) Sauveur (S) ", soit IXTYS. Lorsque l'on représente deux poissons avec des pains, cela nous rappelle le miracle de la multiplication des pains (Mt, 14,19) mais aussi la Divine Communion qui spirituellement nourrit les fidèles.
Durant les premiers siècles, surtout durant les persécutions, les chrétiens utilisaient le mot grec ou le représentaient sous forme de poisson. De ces deux manières ils symbolisaient le Christ. Car chacune des lettres qui compose ce mot en grec donne, en acrostiche, le nom et le titre du Christ, c'est-à-dire " Jésus (I) Christ (X) de Dieu (T) le Fils (Y) Sauveur (S) ", soit IXTYS. Lorsque l'on représente deux poissons avec des pains, cela nous rappelle le miracle de la multiplication des pains (Mt, 14,19) mais aussi la Divine Communion qui spirituellement nourrit les fidèles.
Le Crâne
Dans l'iconographie, sous la croix du Christ, dans une petite caverne, apparais souvent un crâne. Il représente celui d'Adam, qui fut transféré de Mésopotamie au Golgotha, le lieu étant appelé par la suite " lieu du Crâne ". Lorsque le Christ fut crucifié sur ce mont, le sang qui fut versé sur la terre lava de ce fait le péché originel des premiers parents.
Dans l'iconographie, sous la croix du Christ, dans une petite caverne, apparais souvent un crâne. Il représente celui d'Adam, qui fut transféré de Mésopotamie au Golgotha, le lieu étant appelé par la suite " lieu du Crâne ". Lorsque le Christ fut crucifié sur ce mont, le sang qui fut versé sur la terre lava de ce fait le péché originel des premiers parents.
Le Paon
La représentation de cet oiseau est plutôt héritée des anciens Grecs. A l'époque paléochrétienne elle fut utilisée avec un sens symbolique. Avec les byzantins ce fut dans un but exclusivement ornemental. Toutefois le paon symbolise l'immortalité de l'âme, la résurrection (sans doute parce que son plumage se renouvelle au printemps et que son corps ne se putréfie pas), la Divine Grâce qui descend sur le baptisé et le fait renaître, l'incorruptibilité de l'âme, le fidèle qui communie au corps et au sang du Christ.
La représentation de cet oiseau est plutôt héritée des anciens Grecs. A l'époque paléochrétienne elle fut utilisée avec un sens symbolique. Avec les byzantins ce fut dans un but exclusivement ornemental. Toutefois le paon symbolise l'immortalité de l'âme, la résurrection (sans doute parce que son plumage se renouvelle au printemps et que son corps ne se putréfie pas), la Divine Grâce qui descend sur le baptisé et le fait renaître, l'incorruptibilité de l'âme, le fidèle qui communie au corps et au sang du Christ.
La colombe
Ce symbole fait partie des plus anciens et des plus aimés du Christianisme. En premier lieu elle symbolise l'Esprit Saint. Mais encore la paix (lorsqu'elle tient dans son bec un rameau d'olivier), l'âme qui a trouvé sa justification devant le Seigneur (lorsqu'elle tient une branche de laurier ou une couronne), la participation des fidèles à la Divine Communion (lorsqu'une ou plusieurs colombes se désaltèrent dans une fontaine ).
Ce symbole fait partie des plus anciens et des plus aimés du Christianisme. En premier lieu elle symbolise l'Esprit Saint. Mais encore la paix (lorsqu'elle tient dans son bec un rameau d'olivier), l'âme qui a trouvé sa justification devant le Seigneur (lorsqu'elle tient une branche de laurier ou une couronne), la participation des fidèles à la Divine Communion (lorsqu'une ou plusieurs colombes se désaltèrent dans une fontaine ).
Le bon Pasteur
Cette représentation provient des paroles que le Christ a Lui-même prononcées : " je suis le bon Pasteur " Jn 15,11).
Il convient aussi de se souvenir ici de la parabole de la brebis perdue que le berger, après l'avoir retrouvée, porta sur ses épaules. Ainsi ce symbole représente le Seigneur qui, tel un bon berger, n'aura de cesse que lorsqu'il aura sauvé l'homme pécheur.
Cette représentation provient des paroles que le Christ a Lui-même prononcées : " je suis le bon Pasteur " Jn 15,11).
Il convient aussi de se souvenir ici de la parabole de la brebis perdue que le berger, après l'avoir retrouvée, porta sur ses épaules. Ainsi ce symbole représente le Seigneur qui, tel un bon berger, n'aura de cesse que lorsqu'il aura sauvé l'homme pécheur.
La Croix du Christ
Nous en avons touché un mot déjà au début de cet article. Rappelons encore une fois qu'Elle préfigure le sacrifice et la résurrection de Notre Seigneur. La Croix est représentée de multiples façons et sous diverses formes, simples ou complexes.
Nous en avons touché un mot déjà au début de cet article. Rappelons encore une fois qu'Elle préfigure le sacrifice et la résurrection de Notre Seigneur. La Croix est représentée de multiples façons et sous diverses formes, simples ou complexes.
L'utilisation de la lumière (cierges, lampes à huiles, veilleuses...)
Le point de départ de cette utilisation est d'abord pratique : donner de la lumière lors des offices liturgiques. De là naquirent plusieurs sens symboliques, comme, par exemple, la lumière qui jaillit de l'Évangile, la chaleur de la foi, Dieu le Père ou Jésus-Christ, qui a dit "Je suis la Lumière du monde... "
Le point de départ de cette utilisation est d'abord pratique : donner de la lumière lors des offices liturgiques. De là naquirent plusieurs sens symboliques, comme, par exemple, la lumière qui jaillit de l'Évangile, la chaleur de la foi, Dieu le Père ou Jésus-Christ, qui a dit "Je suis la Lumière du monde... "
L'encens
Conformément à la tradition biblique, l'Eglise orthodoxe utilise l'encens (Exode 30, 8 ; Ps 140 (Septante) ; Lc 1, 9-10) comme symbole de la prière qui monte vers Dieu et du parfum du Royaume. Il symbolise aussi, pendant la prière du fidèle, la propre élévation de sa pensée et de son cœur vers le ciel tout comme l'esprit de sacrifice qui doit caractériser chaque chrétien. Ajoutons ici que le pain, le vin, le blé, l'huile, les fleurs et les fruits qui sont intégrés dans nos célébrations sont à leur manière des expressions de l'amour de Dieu, de sa miséricorde et de sa bonté, manifestés aux hommes dans sa Création.
Conformément à la tradition biblique, l'Eglise orthodoxe utilise l'encens (Exode 30, 8 ; Ps 140 (Septante) ; Lc 1, 9-10) comme symbole de la prière qui monte vers Dieu et du parfum du Royaume. Il symbolise aussi, pendant la prière du fidèle, la propre élévation de sa pensée et de son cœur vers le ciel tout comme l'esprit de sacrifice qui doit caractériser chaque chrétien. Ajoutons ici que le pain, le vin, le blé, l'huile, les fleurs et les fruits qui sont intégrés dans nos célébrations sont à leur manière des expressions de l'amour de Dieu, de sa miséricorde et de sa bonté, manifestés aux hommes dans sa Création.
La nef
Le navire qui voyage sur la mer symbolise l'Eglise du Christ, laquelle subit la fureur des vagues de l'athéisme, du matérialisme, de ceux qui de diverses façons la combattent. Mais ce navire qu'est l'Eglise ne coule jamais et sans peur il maintient son cap jusqu'à l'arrivée au bon port qui est le Royaume.
Le navire qui voyage sur la mer symbolise l'Eglise du Christ, laquelle subit la fureur des vagues de l'athéisme, du matérialisme, de ceux qui de diverses façons la combattent. Mais ce navire qu'est l'Eglise ne coule jamais et sans peur il maintient son cap jusqu'à l'arrivée au bon port qui est le Royaume.
Le cerf
Le cerf qui boit à la fontaine symbolise les chrétiens qui sont issus de toutes les nations et qui, assoiffés, accourent aux sources de la vérité chrétienne.
Le cerf qui boit à la fontaine symbolise les chrétiens qui sont issus de toutes les nations et qui, assoiffés, accourent aux sources de la vérité chrétienne.
Voici donc brièvement décrit la plupart de nos symboles chrétiens. Par cette approche, nous avons tenté très modestement de faire pressentir cette expérience fondamentale de notre spiritualité : " Dieu est avec nous " (Isaïe 8, 10 ; Mt 1, 23).
BIBLIOGRAPHIE
.- ASPECTS DE L'ORTHODOXIE EN GRECE Revue publiée avec le concours du Centre National des Lettres, N°7
Articles utilisés : 1) S. E. le Métropolite JEREMIE, SYMBOLIQUE et SYMBOLES, pp. 50-51. et 2) Dr J. NOURRY : L'ESPACE INTERIEUR D'UNE EGLISE ORTHODOXE, pp. 66-67.
Articles utilisés : 1) S. E. le Métropolite JEREMIE, SYMBOLIQUE et SYMBOLES, pp. 50-51. et 2) Dr J. NOURRY : L'ESPACE INTERIEUR D'UNE EGLISE ORTHODOXE, pp. 66-67.
.- DIEU EST VIVANT, réf. déjà citées plus haut.
.- GEORGES VERGOTIS : LEXIQUE DES TERMES LITURGIQUES ET DU TYPIKON (en grec), Salonique 1991/ 2ème édition, p. 136
.- Archimandrite GEORGES STEPHAS : QUESTIONS LITURGIQUES ET DU RITUEL (en grec), Ed. de la Ste Métropole de Stagon et des Météores, Kalambaka 1993, pp. 59-62.
Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
Les certitudes fondamentales des orthodoxes : Dieu est devenu Homme pour que l'homme devienne Dieu en lui. Au mystère de la Trinité s'accorde le mystère de la vocation humaine. Le cœur de l'homme aspire à l'union à Dieu. Le Credo de Nicée-Constantinople |
"Nous préservons, incorrompue, la doctrine du Seigneur, et adhérons à la foi qu'il nous a donné, nous la gardons intacte de toute souillure et amoindrissement, comme un trésor royal et un monument de grand prix, n'ajoutant rien et ne retranchant rien". Ce rappel de la lettre de nos patriarches, rédigée en 1718, nous résume d'emblée ce qui caractérise bien l'Eglise orthodoxe, à savoir son immuabilité dans la proclamation et l'affirmation de la vraie foi, sa détermination à rester fidèle au passé, son sens de la continuité vivante avec les Eglises des temps anciens et son devoir de transmettre cethéritage intact aux générations futures. Le mot Orthodoxie, selon l'étymologie grecque, provient de orthos qui signifie droit et de doxa qui veut dire opinion, jugement, estime et gloire. Les Pères grecs utilisent le mot Orthodoxie pour désigner l'Eglise ; ils entendent par ce terme manifester la louange dans la Vérité. Le mot orthodoxe est donc synonyme de vraie foi et vraie gloire (ou vrai culte).C'est pourquoi les orthodoxes sont convaincus que leur Eglise est dépositaire de la vraie foi qui glorifie Dieu comme il doit l'être, et la considère comme l'Eglise du Christ sur la terre. L'exigence donc de l'Eglise orthodoxe est d'être une Eglise universelle, non pas exotique ou orientale, mais simplement chrétienne. La plus importante profession de foi de tous les Conciles œcuméniques est le Credo de Nicée (325) Constantinople (381) dont le 6ème Concile (680) confirmera le caractère d'autorité en tant que "règle de foi" la plus parfaite. Lu à chaque célébration eucharistique tout comme chaque jour à l'office de minuit et des complies, il confesse donc solennellement les dogmes chrétiens qui, avec la Bible, possèdent une autorité irrévocable et permanente en tant que définitions doctrinales des Conciles œcuméniques. Archange St Michel | Je crois en seul Dieu, Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre et de toutes choses visibles et invisibles. Et en un seul Seigneur Jésus- Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstanciel au Père par qui tout a été fait. Qui pour nous autres hommes et pour notre salut, est descendu des cieux, s'est incarné du Saint- Esprit et de la Vierge Marie et s'est fait homme. Qui a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate, a souffert et a été enseveli. Qui est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures. Qui est monté au ciel est assis à la droite du Père, d'où il reviendra en gloire pour juger les vivants et les morts et son règne n'aura pas de fin. Et au Saint-Esprit, Seigneur, qui donne la vie, qui procède du Père, qui est adoré avec le Père et le Fils, qui a parlé par les prophètes. En l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Je confesse un seul baptême pour la rémission des péchés. J'attends la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. Amen. |
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Les sacrements sont appelés "mystères" à cause de la dualité de ce qui est visible (signe extérieur) et invisible (grâce spirituelle) dans chaque sacrement. L'Eglise compte sept sacrements : + Baptême + Chrismation + Eucharistie + Pénitence ou confession + Ordination (par imposition des mains) + Mariage + Onction des malades Il faut noter qu'il existe d'autres actions qui possèdent un caractère sacramentel : | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] + La prise d'habit monastique + La bénédiction des eaux à l'Epiphanie (Théophanie de Notre Seigneur) + Le service des funérailles |
Dans l'Eglise orthodoxe, aujourd'hui comme aux premiers siècles, les trois sacrements de l'initiation chrétienne (baptême, chrismation ou confirmation et communion) sont étroitement liés. Un orthodoxe, sans distinction d'âge, qui devient un membre du Christ, en reçoit en même temps tous les privilèges. Le baptême est conféré par triple immersion. La liturgie habituelle des dimanches et des jours de semaine est la liturgie de Saint Jean Chrysostome. Sont aussi utilisées les liturgies de Saint Basile le Grand, de Saint Jacques frère du Seigneur et la liturgie des Présanctifiés pendant les jours de semaine du grand Carême à l'exception des dimanches, du jeudi saint et du samedi saint ; c'est une liturgie sans consécration, à laquelle la communion est donnée avec des éléments consacrés le dimanche précédent.
[size=17]Le sacrement de l'onction des malades (en grec euchelaion, huile de prière) apporte non seulement la guérison du corps, mais aussi le pardon des péchés (voir 1 Jacques V/14-15). Ce sacrement est destiné à n'importe quel malade, quelle que soit la gravité du cas. En outre, tous les chrétiens orthodoxes le reçoivent une fois l'an en semaine sainte. Pour le P. Serge BOULGAKOFF (L'Orthodoxie p.162) ce sacrement a deux faces : l'une tournée du côté de la guérison, l'autre du côté de la délivrance de la maladie par la mort.
Le calendrier ecclésiastique commence le 1er septembre. Parmi les fêtes Pâques est la fête des fêtes et se place tout à fait à part. A côté de Pâques, il y a douze fêtes particulièrement importantes :
L'Eglise orthodoxe, qui regarde l'homme dans son entièreté, corps et âme, invite le corps à l'ascèse au même titre que l'âme. L'année comporte quatre grandes périodes de jeûne :
+ Le Grand Carême : sept semaines avant Pâques.
+ Le jeûne des Apôtres, qui commence un lundi, huit jours après la Pentecôte et finit le 28 juin, veille de St Pierre et Paul ; il varie entre une et six semaines.
+ Le jeûne de l'Assomption, du 1er au 14 août.
+ Le jeûne de Noël, qui dure 40 jours, du 15 novembre au 24 décembre.
En règle générale et en plus de ces grandes périodes, on jeûne aussi chaque mercredi et chaque vendredi (jours de commémoration de la Croix).
L'Eglise compte trois ordres majeurs + LE DIACONAT + LA PRETRISE + L'EPISCOPAT Les diacres et les prêtres peuvent être mariés pourvu que le mariage précède l'ordination. Les évêques sont choisis parmi les moines. Un veuf peut devenir évêque s'il prononce les vœux monastiques. | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L'évêque seul peut ordonner, le sacre d'un nouvel évêque doit être fait par deux ou trois évêques au minimum. L'assemblée toute entière, c'est-à-dire tout le peuple de Dieu présent, approuve les ordinations en criant "AXIOS" il est digne. |
+ Nativité de la Vierge (8 septembre) + Exaltation de la Croix (14 septembre) + Entrée au Temple de la Vierge (21 novembre) + Nativité du Christ (25 décembre) + Epiphanie ou Théophanie (baptême du Christ 6 janvier) + Présentation au Temple du Seigneur (2 février) + Annonciation (25 mars) + Entrée à Jérusalem (dimanche des Rameaux) | + Ascension (40 jours après Pâques) + Pentecôte (50 jours après Pâques) + Transfiguration (6 août) + Dormition de la Mère de Dieu (Assomption 15 août) |
L'Eglise orthodoxe, qui regarde l'homme dans son entièreté, corps et âme, invite le corps à l'ascèse au même titre que l'âme. L'année comporte quatre grandes périodes de jeûne :
+ Le Grand Carême : sept semaines avant Pâques.
+ Le jeûne des Apôtres, qui commence un lundi, huit jours après la Pentecôte et finit le 28 juin, veille de St Pierre et Paul ; il varie entre une et six semaines.
+ Le jeûne de l'Assomption, du 1er au 14 août.
+ Le jeûne de Noël, qui dure 40 jours, du 15 novembre au 24 décembre.
En règle générale et en plus de ces grandes périodes, on jeûne aussi chaque mercredi et chaque vendredi (jours de commémoration de la Croix).
Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L'icône est un moyen de connaître Dieu et de s'unir à Lui. Elle ne peut donc se définir comme un élément décoratif, ni seulement comme une illustration de l'Ecriture. Au contraire, elle fait partie intégrante de la liturgie qui nous rend accessibles à Dieu par la beauté. Dieu en effet ne s'est pas uniquement fait entendre, Il s'est fait aussi voir ; Il s'est fait Visage. L'Incarnation du Christ fonde l'icône et l'icône montre l'Incarnation. "Je n'adore pas la matière ; mais dans l'icône, dit St Jean Damascène, j'adore le Créateur de la matière qui, à cause de moi, est devenu matière et par là m'a sauvé". |
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L'icône dite de la Trinité de Roublev est une des icônes les plus connues dans le monde occidentale | Représenter le Christ, c'est aussi représenter les membres de son Corps ecclésial : l'icône ne nous montre pas seulement Dieu qui se fait homme mais aussi l'homme qui se fait Dieu. Ce qui sera ainsi vrai du visage du Christ le deviendra de même du visage de l'homme quand l'Esprit le remplit ; autrement dit, l'icône nous fait pressentir la déification de la personne humaine et la sanctification de l'univers, c'est-à-dire la vérité des choses et des êtres : sa symbolique est toujours au service de la personne ; elle s'intègre, en la manifestant, à la plénitude de la communion. |
"Ce que le livre (les Ecritures saintes) nous dit par le mot, l'icône nous l'annonce par la couleur et nous le rend présent" (Concile de Constantinople de 680) : fenêtre ouverte sur le Royaume de Dieu, l'icône supprime ainsi toute illustration pure et simple car elle ne dessine jamais le Transcendant, elle ne "le chosifie pas" ; mais au contraire elle dessine la présence. Et tout converge vers le seul rappel : il n'y a pas de vie éternelle hors du Christ et de ses sacrements. L'icône enfin nous rappelle que le témoignage de l'Esprit doit devenir aujourd'hui non seulement service, mais art. L'art de s'unifier dans "cet œil de notre cœur" qui décèle en tout être humain la chance de la Beauté du Visage de Dieu en l'homme, seule capable de déchiffrer le visage de tout homme en Dieu et cela parce que l'Inaccessible vient à nous pour nous atteindre à travers tous les visages et toute la beauté du monde. |
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Une autre idée de la spiritualité orthodoxe : la beauté. Quand on a perdu le sens de la beauté, de la poésie, du silence, à quoi bon la justice et le pain, car l'homme ne vit pas que de justice et de pain, il vit aussi de beauté. Et la beauté, c'est Dieu. Le visage le plus beau, c'est le visage qui fut le plus blessé, le plus frappé, le visage du Christ sur la croix. C'est la seule beauté et c'est la recherche de cette beauté et le désir d'y accéder qui justifient et qui expliquent la vie du saint. |
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La spiritualité orthodoxe ignore l'acquisition des mérites. Pour l'orthodoxie, grâce et liberté humaine se manifestent simultanément. Le don de Dieu, puis le libre choix de l'homme de l'accepter, de l'intégrer dans sa vie. Donc, grâce et liberté ne peuvent être conçues l'une sans l'autre et comme la grâce de Dieu ne peut habiter dans les hommes qui fuient leur salut, la vertu humaine n'est pas non plus suffisante pour élever à la perfection les âmes étrangères à la grâce (saint Grégoire de Nysse). C'est en ce sens que la spiritualité orthodoxe ne connaît pas l'acquisition des mérites. Pour l'orthodoxie, la sainteté est participation à la présence divine et le saint est un pénitent, un pécheur toujours plus conscient d'être le premier des pécheurs et par-là même ouvert à la grâce. La vie de la sainteté est donc celle du repentir qui est la seule porte de la grâce (Isaac le Syrien). Toute la spiritualité orthodoxe passe par la métanoia et toute la technique de la prière est greffée sur la métanoia. Ce mot grec englobe et dépasse la notion courante du repentir, parce qu'il désigne surtout le retournement de l'esprit comme moyen conscient de l'existence personnelle. L'homme avait construit le monde autour d'un moi individuel ou collectif, la projection de l'amour de Dieu sur son ego, sur son moi. Avec la métanoia, l'homme met l'absolu au centre de son existence.L'absolu, c'est Dieu et, dès cet instant il découvre sa propre misère, il explore ses abîmes qui sont peuplés de monstres, il implore la grâce qui, oriente vers la foi et l'espérance, non vers le néant. C'est tout ce retournement de l'être dès l'instant où soi, esprit, en grâce de l'absolu, prend conscience objectivement de sa misère. C'est cela la métanoia.A ce moment là l'homme devient réceptacle de la grâce ; alors le cœur durci de l'homme va fondre dans les larmes, ce don qui rappelle l'eau purificatrice du baptême. Toute expérience spirituelle, dans l'orthodoxie, qui ne passe pas par le don des larmes, est incomplète, parce que, justement, cela veut dire que l'homme n'a pas fait toute la démarche qu'il devait faire pour que son cœur de pierre, ce cœur dur, insensible, devienne un cœur de chair, un cœur sensible à la grâce de Dieu. Dès l'instant où l'homme atteint ce degré de la métanoia, ni le repentir ni les larmes ne cesseront, mais à travers ce repentir et ces larmes viendra la joie. Très souvent nous retrouvons dans les textes orthodoxes le terme de «bienheureuse affliction ». |
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La prière de Jésus est une phrase : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie Pitié de moi le pécheur ». Nous avons des moines qui ne font que cette prière-là toute la journée. Le cœur de l'homme récite sans cesse, même dans le sommeil, C'est Jésus que l'on intériorise en soi, c'est pourquoi il va émigrer dans notre cœur, La prière de Jésus est à la fois un appel au secours : « Seigneur Jésus-Christ aie pitié de moi », donc une occasion d'humilité et une invocation du nom de Jésus ce qui lui donne toute son ampleur. Elle résume en quelque sorte la foi chrétienne, puisque le cœur devient le réceptacle du Nom de Jésus et communique l'énergie divine. Dans la théologie orthodoxe, il y a une différence entre « essence » et « énergie ». Dieu, dans son essence, est inaccessible car l'homme ne peut pas dépasser sa condition. L'homme est un être créé, il n'est pas le créateur. L'essence humaine n'est pas l'essence divine. A ce niveau-là Dieu est inaccessible. Mais Dieu se manifeste dans le monde. La manifestation de Dieu dans le monde se définit dans l'orthodoxie comme l'énergie de Dieu et à ce niveau-là Dieu est participable. A ce niveau-là l'homme participe à la manifestation de Dieu dans le monde, d'où la rencontre dynamique basée sur le désir, de part et d'autre, de participation, de communion. | Dans la prière de Jésus tout est cristallisé autour de Nom de Jésus qui va résonner sans cesse au fond de l'âme en une communion incessante avec Jésus présent en son Nom dans le cœur de l'homme. |
Cela aboutit à la quiétude, à la paix intérieure. Cette invocation est devenue l'oraison-type de l'Orient orthodoxe : « Que le Nom de Jésus soit comme soudé à votre souffle et à votre vie entière... » La prière de Jésus, qui est en fait celle du publicain évangélique, c'est toute la Bible, tout son Message, réduits à leur essentielle simplicité. Confession de la Seigneurie de Jésus, de sa divine filiation à la Trinité... Le commencement et la fin sont ramassés ici dans une seule parole chargée de la « présence-sacrement » du Nom du Christ. C'est pourquoi cette prière doit résonner sans cesse au fond de l'âme. Quand on a acquis cette technique suprême, on n'a plus besoin d'efforts de pensée, le Nom de Jésus jaillit de Lui-même, c'est la prière ininterrompue et cette invocation suivra le rythme de la respiration, elle sera dans le souffle de l'homme même pendant le sommeil. "Je dors mais mon esprit veille" (Cantique 5,2). Il y a certes une technique nécessaire mais là n'est pas l'absolu. Là n'est pas le but en soi. Le but, c'est l'acquisition des dons de l'Esprit par une vie évangélique. La colonne, l'appui avec lequel se fait l'acquisition des dons de l'Esprit, c'est la prière. A partir de là, la prière sera assumée par chacun et chacune selon ses capacités et selon ses charismes. Ce mode de prière se trouve à la limite entre la prière vocale et la prière mentale, entre la prière méditative et la prière contemplative. Mais si le nom de Jésus devient le foyer d'une vie il ne faut pas aller s'imaginer que l'invocation du Nom soit un moyen court qui dispense des purifications ascétiques et des autres efforts. Le Nom de Jésus est Lui-même un instrument d'ascèse, un filtre au travers duquel ne doivent passer que les pensées, les paroles, les actes compatibles avec la vivante réalité que ce Nom symbolise. C'est à travers cela que toute vie de prière trouve sa justification et marque son but final. |
Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
Iconographie
1. Le culte des images avant la querelle
Bref aperçu de la querelle des images
Par R.P. Boris Bobrinskoy
Par R.P. Boris Bobrinskoy
1. Le culte des images avant la querelle
Dès les premiers siècles, les chrétiens représentaient graphiquement divers thèmes du mystère de notre salut. L'art des catacombes a un caractère symbolique ou "significatif" (Weidlé) décrivant l'expérience sacramentelle de l'Initiation chrétienne et de la Rédemption comme par exemple le Bon Pasteur, la colombe, le Poisson, la vigne, la lyre, l'ancre l'arche, le navire et surtout la croix. Les chrétiens sont appelés les "adorateurs de la croix" (Tertullien).
A la veille de la période constantinienne, le Concile d'Elvire (300), dans son 36e canon, condamne énergiquement l'emploi des images dans les églises, probablement pour ne pas provoquer les railleries et les outrages des païens, là où les locaux de culte n'étaient pas en sûreté durant les persécutions.
Dès le triomphe du christianisme sous Constantin, se développe la coutume de représenter le Christ et les saints et de placer ces images dans les églises. Déjà St. Basile de Césarée, dans son panégyrique du martyr Barlaam, exhortait les peintres chrétiens à glorifier par leurs œuvres ce grand saint : "Venez à mon aide, peintres fameux des exploits héroïques. Rehaussez par votre art l'image imparfaite de ce stratège ; faites briller avec les couleurs de la peinture l'athlète victorieux que j'ai représenté avec trop peu d'éclat ; je voudrais être vaincu par vous dans le tableau de la vaillance du martyr : je me réjouirais d'être aujourd'hui surpassé par votre talent. Montrez-nous le lutteur brillamment en votre image ; montrez-nous les démons poussant des hurlements, car ils sont aujourd'hui, grâce à vous, abattus par les victoires des martyrs ; faites-leur voir encore cette main ardente et victorieuse. Et représentez aussi sur votre tableau Celui qui préside aux combats et donne la victoire, le Christ" (Oratio in S.Barlaam P.G. XXXI, col. 488-489).
Une autre parole de St. Basile eut une fortune particulière et devint l'un des arguments traditionnels les plus décisifs pour les défenseurs des images sacrées : "L'honneur rendu à l'image passe à celui que l'image représente"(De Spiritu Sancto, XVIII 45, P.G. 32, col. 149 C).
De même, St. Grégoire le Grand invitait Sérénus, évêque de Marseille, à remettre dans les églises les icônes qu'il avait fait enlever : "Ce n'est pas sans raison que l'antiquité a permis de peindre dans les églises la vie des saints. En défendant d'adorer ces images, vous méritez l'éloge ; en les brisant, vous êtes dignes de blâme. Autre chose est d'adorer une image, autre chose d'apprendre par le moyen de l'image à qui doivent aller nos adorations. Or ce que l'Ecriture est pour ceux qui savent lire, l'image l'est pour les illettrés... " (St. Gregoire, Epist. 1. 9 épist. IX P.L. LXXVII col. 949).
Nous voyons donc que la défiance envers les images et la crainte de l'idolâtrie est encore fréquente. Eusèbe de Césarée traite de coutume païenne le fait d'avoir des images portatives du Christ ou des apôtres (Eusèbe Hist. eccl. 1. VIl c. XVIII, P.G. col. 680).
Au VIe siècle, le culte des images est attesté par de nombreux monuments et témoignages d'écrivains ecclésiastiques. Ainsi Léonce, évêque de Néapolis à Chypre écrivait : "Je représente le Christ et sa passion dans les églises et les maisons et sur les places publiques, et sur les images, sur la toile, dans les celliers, sur les vêtements, en tout lieu, pour qu'en les voyant, nous nous souvenions... Car nous autres, les chrétiens, possédant des images du Christ, c'est le Christ que nous baisons intérieurement et ses martyrs... Celui qui craint Dieu honore par conséquent et vénère et adore comme Fils de Dieu le Christ notre Dieu, et la représentation de sa croix et les images de ses saints"(Cité au 2nd Concile de Nicée, P.G. XCVIII, col. 1600).
Le Concile Quinisexte in Trullo (692) déclare les images vénérables, mais prescrit de ne plus représenter Jésus-Christ sous la forme d'un agneau : " ...Nous décrétons de représenter désormais sur les images le Christ notre Dieu dans sa figure humaine (et non plus sous la figure d'un agneau) afin de considérer par cette représentation la hauteur de l'humiliation du Verbe de Dieu et de se rappeler sa vie dans la chair, sa passion, sa mort salvatrice et la Rédemption de tout l'univers qui en est résultée" (Canon 82).
Souvent hélas, le culte des images se mêle de superstitions et d'abus qui expliqueront en partie la réaction iconoclaste : "Beaucoup pensent, dit Anastase le Sinaïte, que le baptême est suffisamment honoré par ceux qui entrent dans une église, baisant toutes les icônes, sans prêter attention à la liturgie et au service divin".
Une lettre adressée en 824 par l'empereur Michel le Bègue à Louis le Débonnaire fait état de nombreux abus dans la piété populaire remontant à une époque plus ancienne : "...Ils choisissent les images de saints pour servir de parrains à leurs enfants... Quelques prêtres ont pris l'habitude de racler la couleur des images, mêlant cette poussière aux hosties et au vin et distribuent le mélange aux fidèles après la messe. D'autres placent le corps du Seigneur dans les mains des images où ceux qui communient viennent le recevoir" (Mansi, Conc. ampliss coll., t. XIV, p. 240).
A la veille de la période constantinienne, le Concile d'Elvire (300), dans son 36e canon, condamne énergiquement l'emploi des images dans les églises, probablement pour ne pas provoquer les railleries et les outrages des païens, là où les locaux de culte n'étaient pas en sûreté durant les persécutions.
Dès le triomphe du christianisme sous Constantin, se développe la coutume de représenter le Christ et les saints et de placer ces images dans les églises. Déjà St. Basile de Césarée, dans son panégyrique du martyr Barlaam, exhortait les peintres chrétiens à glorifier par leurs œuvres ce grand saint : "Venez à mon aide, peintres fameux des exploits héroïques. Rehaussez par votre art l'image imparfaite de ce stratège ; faites briller avec les couleurs de la peinture l'athlète victorieux que j'ai représenté avec trop peu d'éclat ; je voudrais être vaincu par vous dans le tableau de la vaillance du martyr : je me réjouirais d'être aujourd'hui surpassé par votre talent. Montrez-nous le lutteur brillamment en votre image ; montrez-nous les démons poussant des hurlements, car ils sont aujourd'hui, grâce à vous, abattus par les victoires des martyrs ; faites-leur voir encore cette main ardente et victorieuse. Et représentez aussi sur votre tableau Celui qui préside aux combats et donne la victoire, le Christ" (Oratio in S.Barlaam P.G. XXXI, col. 488-489).
Une autre parole de St. Basile eut une fortune particulière et devint l'un des arguments traditionnels les plus décisifs pour les défenseurs des images sacrées : "L'honneur rendu à l'image passe à celui que l'image représente"(De Spiritu Sancto, XVIII 45, P.G. 32, col. 149 C).
De même, St. Grégoire le Grand invitait Sérénus, évêque de Marseille, à remettre dans les églises les icônes qu'il avait fait enlever : "Ce n'est pas sans raison que l'antiquité a permis de peindre dans les églises la vie des saints. En défendant d'adorer ces images, vous méritez l'éloge ; en les brisant, vous êtes dignes de blâme. Autre chose est d'adorer une image, autre chose d'apprendre par le moyen de l'image à qui doivent aller nos adorations. Or ce que l'Ecriture est pour ceux qui savent lire, l'image l'est pour les illettrés... " (St. Gregoire, Epist. 1. 9 épist. IX P.L. LXXVII col. 949).
Nous voyons donc que la défiance envers les images et la crainte de l'idolâtrie est encore fréquente. Eusèbe de Césarée traite de coutume païenne le fait d'avoir des images portatives du Christ ou des apôtres (Eusèbe Hist. eccl. 1. VIl c. XVIII, P.G. col. 680).
Au VIe siècle, le culte des images est attesté par de nombreux monuments et témoignages d'écrivains ecclésiastiques. Ainsi Léonce, évêque de Néapolis à Chypre écrivait : "Je représente le Christ et sa passion dans les églises et les maisons et sur les places publiques, et sur les images, sur la toile, dans les celliers, sur les vêtements, en tout lieu, pour qu'en les voyant, nous nous souvenions... Car nous autres, les chrétiens, possédant des images du Christ, c'est le Christ que nous baisons intérieurement et ses martyrs... Celui qui craint Dieu honore par conséquent et vénère et adore comme Fils de Dieu le Christ notre Dieu, et la représentation de sa croix et les images de ses saints"(Cité au 2nd Concile de Nicée, P.G. XCVIII, col. 1600).
Le Concile Quinisexte in Trullo (692) déclare les images vénérables, mais prescrit de ne plus représenter Jésus-Christ sous la forme d'un agneau : " ...Nous décrétons de représenter désormais sur les images le Christ notre Dieu dans sa figure humaine (et non plus sous la figure d'un agneau) afin de considérer par cette représentation la hauteur de l'humiliation du Verbe de Dieu et de se rappeler sa vie dans la chair, sa passion, sa mort salvatrice et la Rédemption de tout l'univers qui en est résultée" (Canon 82).
Souvent hélas, le culte des images se mêle de superstitions et d'abus qui expliqueront en partie la réaction iconoclaste : "Beaucoup pensent, dit Anastase le Sinaïte, que le baptême est suffisamment honoré par ceux qui entrent dans une église, baisant toutes les icônes, sans prêter attention à la liturgie et au service divin".
Une lettre adressée en 824 par l'empereur Michel le Bègue à Louis le Débonnaire fait état de nombreux abus dans la piété populaire remontant à une époque plus ancienne : "...Ils choisissent les images de saints pour servir de parrains à leurs enfants... Quelques prêtres ont pris l'habitude de racler la couleur des images, mêlant cette poussière aux hosties et au vin et distribuent le mélange aux fidèles après la messe. D'autres placent le corps du Seigneur dans les mains des images où ceux qui communient viennent le recevoir" (Mansi, Conc. ampliss coll., t. XIV, p. 240).
2. La première période iconoclaste (723-780)
" Les courants d'opinion hostiles aux images auxquels le caractère purement spirituel du christianisme paraissait incompatible avec leur culte étaient surtout sensibles dans les régions orientales de l'empire où s'étaient maintenus des restes importants de monophysites... Mais il fallut le contact du monde arabe pour allumer l'incendie iconoclaste... Les Arabes qui sillonnaient l'Asie Mineure depuis des dizaines d'années n'avaient pas seulement apporté le glaive à Byzance, mais aussi leur culture et, avec elle, l'horreur propre à l'Islam pour la représentation du visage humain. Voilà comment la querelle des images naquit dans les provinces orientales de l'Empire d'un croisement singulier entre une foi chrétienne avide de pure spiritualité et les doctrines sectaires iconophobes, les conceptions des vieilles hérésies christologiques et, enfin, les influences de religions non-chrétiennes, Judaïsme et en particulier Islam. Après la victoire sur la ruée guerrière de l'Orient, c'est un engagement avec les infiltrations de la culture orientale qui commence sous la forme de la querelle des images"(G. Ostrogorsky. Histoire de l'Etat byzantin, Paris 1956, pp.189-190).
Le mouvement iconoclaste part d'Asie Mineure où le calife Yézid publie en 723 un édit ordonnant de détruire toutes les images "soit dans les temples, soit dans les églises, soit dans les maisons". La campagne sauvage de destruction se propage rapidement parmi les évêchés des provinces orientales et atteint la cour impériale de Byzance.
Devant la résistance à l'iconoclasme du patriarche Germain (de 726 à 730), l'empereur Léon 3 l'Isaurien intervient personnellement et publie en 730 un édit interdisant le culte des images et déclarant que celles-ci sont des idoles formellement réprouvées par l'Ecriture : "on ne doit pas vénérer, Dieu le défend, ce qui est fait de main d'homme, ainsi que toute représentation de ce qui est au ciel ou sur la terre"(Hefele-Leclerc Histoire des Conciles, Paris 1910, t.III, p. 664).
St. Germain est déposé et relégué en exil. En ôtant son pallium, il déclare : "Sans l'autorité d'un concile, tu ne peux, Basileus, rien changer à la foi"(Cité par Evdokimoff : l'Orthodoxie, Neuchâtel et Paris, 1959, p.217).
Le premier sang coule lors d'une émeute populaire provoquée par la destruction de l'icône du Christ de Chalcoprateia, au-dessus de l'une des portes du palais impérial. Il en résulte une persécution violente au cours de laquelle de nombreux partisans du culte des images sacrées sont torturés, bannis ou mis à mort, tandis qu'on détruit systématiquement les icônes dans les églises et les maisons.
A Rome, le pape Grégoire 2 ainsi que son successeur Grégoire 3 refuse de se soumettre à l'édit impérial : "Les dogmes de l'Eglise ne sont pas ton affaire, écrit à Léon 3 le Pape, laisse tes folies"(Cité par Evdokimoff : l'Orthodoxie, Neuchâtel et Paris, 1959, p.217).
Une décision d'un concile romain réuni en 731 spécifie que : "à l'avenir, quiconque enlèvera, anéantira, déshonorera ou insultera les images du Seigneur ou de sa sainte Mère ou des apôtres, etc... ne pourra recevoir le Corps et le Sang du Seigneur et sera exclu de l'Eglise"(Hefele-Leclerc op. cit p. 677).
C'est à cette époque que St. Jean Damascène, moine de St. Sabbas en Palestine, écrit ses Traités à la défense des saintes images dans lesquels il fournit aux défenseurs de la foi une base théologique qui sera reprise par les théologiens orthodoxes après lui. Il y déclare qu'il n'appartient pas à l'empereur de trancher la question de la légitimité des images : "c'est l'affaire des conciles et non des empereurs"(St. Jean Damascène, Traité 1 à la Défense des saintes images. P.G. XCIV, col 1281).
"Il n'appartient pas aux empereurs de légiférer dans l'Eglise ; l'affaire des rois, c'est le bien-être politique, tandis que l'organisation de l'Eglise est l'œuvre des pasteurs et des docteurs"(Traité 2 à la défense... par.12, P.G. XCIV, col. 1296).
Le fondement du culte des images est, selon St. Jean Damascène, le dogme christologique. Le salut est lié à l'Incarnation du Verbe divin, par conséquent à la matière, car le salut est réalisé par l'union en Christ de la divinité et de la chair humaine : "jadis, Dieu, l'Incorporel et l'Invisible, n'était jamais représenté. Mais, maintenant que Dieu s'est manifesté dans la chair et a habité parmi les hommes, je représente le visible de Dieu. Je n'adore pas la matière, mais j'adore le Créateur de la matière, Qui est devenu matière à cause de moi, Qui a voulu habiter la matière et Qui, par la matière, a fait mon salut"(Op. cit. 1, 6, P.G. XCIV, col.1245).
"Lorsque l'Invisible devient visible selon la chair, alors tu peux représenter la ressemblance de ce que tu as vu. Quand Celui qui n'a ni quantité ni grandeur, qui est incomparable en raison de la supériorité de sa nature, étant l'image de Dieu, quand Il assume la forme d'un esclave et s'humilie en cela jusqu'à la grandeur, adoptant une forme corporelle ; alors grave-le sur une planche et élève à la contemplation Celui qui a daigné être vu. Représente sa condescendance ineffable, sa naissance de la Vierge, son baptême au Jourdain, sa transfiguration au Thabor, sa passion qui communique l'impassibilité, ses miracles, symboles de sa nature divine, accomplis par l'intermédiaire de sa chair, le tombeau salvafique de notre Libérateur, son ascension aux cieux ; décris tout cela, et par la parole et par les couleurs, dans les livres et sur les planches"( op, cit. III, 8. P.G. XCIV, col. 1328-1329).
La persécution iconoclaste atteint son paroxysme sous le règne de Constantin 5 Copronyme (741-775), fils de Léon 3. On l'a considéré comme l'ennemi le plus dangereux et le plus acharné du culte des images, mais ce n'est qu'après le concile iconoclaste de Hiéria (754), que la persécution s'intensifie malgré une résistance acharnée, en particulier de la part des moines exhortés par St. Etienne le Jeune, abbé du monastère de Mont- St.-Auxence. Devant la résistance orthodoxe, l'empereur compose lui-même un traité théologique contre les images dans lequel toutes les tendances iconoclastes sont poussées à l'extrême et dont l'essentiel a été repris dans les actes du concile iconoclaste. De même que les orthodoxes, les iconoclastes veulent dépendre dans leur argumentation du dogme de Chalcédoine, mais il leur manque la nette distinction en Jésus-Christ de la nature et de la personne. Il est impossible et impie, disent-ils, de représenter la nature divine ; dans les images, les peintres ne représentent que la chair du Christ et la séparent de sa divinité. Il n'y a pas de troisième possibilité : "nous sommes convaincus, concluent les évêques réunis à Hiéria, que l'art coupable de la peinture constituait un blasphème pour le dogme fondamental de notre salut, c'est-à-dire pour l'incarnation du Christ... Quiconque fait une image du Christ représente la divinité, qui ne doit pas être représentée, et la mélange avec l'humanité (comme font les monophysites), ou encore dépeint le corps du Christ comme n'étant pas déifié, comme séparé, et comme une personne distincte ainsi que le font les Nestoriens. L'unique représentation autorisée de l'humanité du Christ est le pain et le vin de la Sainte Cène. Il a choisi cette forme et non une autre, ce type et non un autre, pour représenter son humanité... Le christianisme a renversé le paganisme tout entier; par conséquent, non seulement les sacrifices païens, mais aussi les images païennes. Les saints eux-mêmes après leur mort sont initiés auprès de Dieu à une vie qui n'aura pas de fin ; par conséquent, quiconque prétend après leur mort les rappeler à la vie par un art mort lui-même et imité des païens sera coupable de blasphème... Nous appuyant donc sur la Sainte Ecriture et sur les Pères, nous déclarons unanimement, au nom de la Sainte Trinité, que nous condamnons, rejetons et éloignons, de toutes nos forces, de l'Eglise chrétienne, toute image, de quelque manière qu'elle soit, faite avec l'artifice coupable de la peinture. Quiconque à l'avenir osera faire une pareille image, ou la vénérer, ou la placer dans une église, ou dans une maison particulière, ou même posséder en cachette une de ces images, devra, s'il est évêque, prêtre ou diacre, être déposé, et, s'il est moine ou laïque, être anathématisé ; il tombera, en outre, sous le coup des lois civiles, comme adversaire de Dieu et ennemi des dogmes que les Pères nous ont enseignés"(Hefele-Leclerc, op. cit. pp. 698-701).
A l'issue de ce concile, l'anathème fut prononcé contre ceux qui vénéraient les icônes et contre les défenseurs de leur culte, St. Germain de Constantinople, St. Jean Damascène et St. Georges de Chypre.
Fort de la sanction d'un concile dit "œcuménique", Constantin met en application ses décisions par le feu et le glaive. C'est surtout parmi les moines que s'organise une opposition acharnée et que nous trouvons le plus de martyrs pour la foi. Notamment le saint abbé et ermite du Mont-Auxence, Etienne le Jeune, relégué tout d'abord dans l'île de Proconnèse, est ramené à Constantinople où il est finalement mis en pièces par la foule le 28 novembre 764.
"La persécution des iconoclastes prit de plus en plus, avec le temps, le caractère d'une campagne contre le monachisme... Les moines ne furent plus seulement poursuivis en raison du culte qu'ils rendaient aux images, mais du simple fait de leur condition monastique ; on les mit en demeure de renoncer à leur genre de vie. On ferma les monastères, quand on ne les convertissait pas en casernes, en bains ou autres édifices publics ; leurs immenses propriétés passèrent à la Couronne. Bref, l'iconoclasme à son apogée engagea la lutte contre la puissance du monachisme et des monastères byzantins" (G. Ostrogorsky Essai sur la théologie des icônes dans l'Eglise orthodoxe ; vol. 1, Paris, 1960, p. 138, note 1).
L'offensive iconoclaste ne se limite pas aux saintes images mais s'attaque aux reliques des saints ; l'empereur va jusqu'a interdire le culte des saints et de la Mère de Dieu.
C'est à cette époque qu'un grand nombre de moines émigrent en Occident et surtout en Italie où ils sont chaleureusement accueillis par les papes successifs de la période iconoclaste. Ceux-ci se montrent de fervents défenseurs du culte des images. C'est alors en particulier qu'est décorée. Sta Maria Antiqua, reconstruite la cathédrale de St. Marc, construites et ornées les églises Sta Maria in Dominica, Ste Praxède et Ste Cécile (cf. L. Ouspensky. Essai sur la théologie des icônes dans l'Eglise Orthodoxe, vol. 1, Paris, 1960, p. 138, note 1). Plusieurs conciles occidentaux se prononcèrent à cette époque en faveur du culte des images (Gentilly en 767 et Latran en 769).
Le persécution s'interrompt brusquement en 775 à la mort de Constantin 5. Sous son fils et successeur, Léon 4 le Khazar (775-780), bien qu'il soit un iconoclaste convaincu, la persécution diminue de violence et elle cesse totalement lorsque après sa mort, la régence est assurée par sa veuve, Irène (780-802).
Le mouvement iconoclaste part d'Asie Mineure où le calife Yézid publie en 723 un édit ordonnant de détruire toutes les images "soit dans les temples, soit dans les églises, soit dans les maisons". La campagne sauvage de destruction se propage rapidement parmi les évêchés des provinces orientales et atteint la cour impériale de Byzance.
Devant la résistance à l'iconoclasme du patriarche Germain (de 726 à 730), l'empereur Léon 3 l'Isaurien intervient personnellement et publie en 730 un édit interdisant le culte des images et déclarant que celles-ci sont des idoles formellement réprouvées par l'Ecriture : "on ne doit pas vénérer, Dieu le défend, ce qui est fait de main d'homme, ainsi que toute représentation de ce qui est au ciel ou sur la terre"(Hefele-Leclerc Histoire des Conciles, Paris 1910, t.III, p. 664).
St. Germain est déposé et relégué en exil. En ôtant son pallium, il déclare : "Sans l'autorité d'un concile, tu ne peux, Basileus, rien changer à la foi"(Cité par Evdokimoff : l'Orthodoxie, Neuchâtel et Paris, 1959, p.217).
Le premier sang coule lors d'une émeute populaire provoquée par la destruction de l'icône du Christ de Chalcoprateia, au-dessus de l'une des portes du palais impérial. Il en résulte une persécution violente au cours de laquelle de nombreux partisans du culte des images sacrées sont torturés, bannis ou mis à mort, tandis qu'on détruit systématiquement les icônes dans les églises et les maisons.
A Rome, le pape Grégoire 2 ainsi que son successeur Grégoire 3 refuse de se soumettre à l'édit impérial : "Les dogmes de l'Eglise ne sont pas ton affaire, écrit à Léon 3 le Pape, laisse tes folies"(Cité par Evdokimoff : l'Orthodoxie, Neuchâtel et Paris, 1959, p.217).
Une décision d'un concile romain réuni en 731 spécifie que : "à l'avenir, quiconque enlèvera, anéantira, déshonorera ou insultera les images du Seigneur ou de sa sainte Mère ou des apôtres, etc... ne pourra recevoir le Corps et le Sang du Seigneur et sera exclu de l'Eglise"(Hefele-Leclerc op. cit p. 677).
C'est à cette époque que St. Jean Damascène, moine de St. Sabbas en Palestine, écrit ses Traités à la défense des saintes images dans lesquels il fournit aux défenseurs de la foi une base théologique qui sera reprise par les théologiens orthodoxes après lui. Il y déclare qu'il n'appartient pas à l'empereur de trancher la question de la légitimité des images : "c'est l'affaire des conciles et non des empereurs"(St. Jean Damascène, Traité 1 à la Défense des saintes images. P.G. XCIV, col 1281).
"Il n'appartient pas aux empereurs de légiférer dans l'Eglise ; l'affaire des rois, c'est le bien-être politique, tandis que l'organisation de l'Eglise est l'œuvre des pasteurs et des docteurs"(Traité 2 à la défense... par.12, P.G. XCIV, col. 1296).
Le fondement du culte des images est, selon St. Jean Damascène, le dogme christologique. Le salut est lié à l'Incarnation du Verbe divin, par conséquent à la matière, car le salut est réalisé par l'union en Christ de la divinité et de la chair humaine : "jadis, Dieu, l'Incorporel et l'Invisible, n'était jamais représenté. Mais, maintenant que Dieu s'est manifesté dans la chair et a habité parmi les hommes, je représente le visible de Dieu. Je n'adore pas la matière, mais j'adore le Créateur de la matière, Qui est devenu matière à cause de moi, Qui a voulu habiter la matière et Qui, par la matière, a fait mon salut"(Op. cit. 1, 6, P.G. XCIV, col.1245).
"Lorsque l'Invisible devient visible selon la chair, alors tu peux représenter la ressemblance de ce que tu as vu. Quand Celui qui n'a ni quantité ni grandeur, qui est incomparable en raison de la supériorité de sa nature, étant l'image de Dieu, quand Il assume la forme d'un esclave et s'humilie en cela jusqu'à la grandeur, adoptant une forme corporelle ; alors grave-le sur une planche et élève à la contemplation Celui qui a daigné être vu. Représente sa condescendance ineffable, sa naissance de la Vierge, son baptême au Jourdain, sa transfiguration au Thabor, sa passion qui communique l'impassibilité, ses miracles, symboles de sa nature divine, accomplis par l'intermédiaire de sa chair, le tombeau salvafique de notre Libérateur, son ascension aux cieux ; décris tout cela, et par la parole et par les couleurs, dans les livres et sur les planches"( op, cit. III, 8. P.G. XCIV, col. 1328-1329).
La persécution iconoclaste atteint son paroxysme sous le règne de Constantin 5 Copronyme (741-775), fils de Léon 3. On l'a considéré comme l'ennemi le plus dangereux et le plus acharné du culte des images, mais ce n'est qu'après le concile iconoclaste de Hiéria (754), que la persécution s'intensifie malgré une résistance acharnée, en particulier de la part des moines exhortés par St. Etienne le Jeune, abbé du monastère de Mont- St.-Auxence. Devant la résistance orthodoxe, l'empereur compose lui-même un traité théologique contre les images dans lequel toutes les tendances iconoclastes sont poussées à l'extrême et dont l'essentiel a été repris dans les actes du concile iconoclaste. De même que les orthodoxes, les iconoclastes veulent dépendre dans leur argumentation du dogme de Chalcédoine, mais il leur manque la nette distinction en Jésus-Christ de la nature et de la personne. Il est impossible et impie, disent-ils, de représenter la nature divine ; dans les images, les peintres ne représentent que la chair du Christ et la séparent de sa divinité. Il n'y a pas de troisième possibilité : "nous sommes convaincus, concluent les évêques réunis à Hiéria, que l'art coupable de la peinture constituait un blasphème pour le dogme fondamental de notre salut, c'est-à-dire pour l'incarnation du Christ... Quiconque fait une image du Christ représente la divinité, qui ne doit pas être représentée, et la mélange avec l'humanité (comme font les monophysites), ou encore dépeint le corps du Christ comme n'étant pas déifié, comme séparé, et comme une personne distincte ainsi que le font les Nestoriens. L'unique représentation autorisée de l'humanité du Christ est le pain et le vin de la Sainte Cène. Il a choisi cette forme et non une autre, ce type et non un autre, pour représenter son humanité... Le christianisme a renversé le paganisme tout entier; par conséquent, non seulement les sacrifices païens, mais aussi les images païennes. Les saints eux-mêmes après leur mort sont initiés auprès de Dieu à une vie qui n'aura pas de fin ; par conséquent, quiconque prétend après leur mort les rappeler à la vie par un art mort lui-même et imité des païens sera coupable de blasphème... Nous appuyant donc sur la Sainte Ecriture et sur les Pères, nous déclarons unanimement, au nom de la Sainte Trinité, que nous condamnons, rejetons et éloignons, de toutes nos forces, de l'Eglise chrétienne, toute image, de quelque manière qu'elle soit, faite avec l'artifice coupable de la peinture. Quiconque à l'avenir osera faire une pareille image, ou la vénérer, ou la placer dans une église, ou dans une maison particulière, ou même posséder en cachette une de ces images, devra, s'il est évêque, prêtre ou diacre, être déposé, et, s'il est moine ou laïque, être anathématisé ; il tombera, en outre, sous le coup des lois civiles, comme adversaire de Dieu et ennemi des dogmes que les Pères nous ont enseignés"(Hefele-Leclerc, op. cit. pp. 698-701).
A l'issue de ce concile, l'anathème fut prononcé contre ceux qui vénéraient les icônes et contre les défenseurs de leur culte, St. Germain de Constantinople, St. Jean Damascène et St. Georges de Chypre.
Fort de la sanction d'un concile dit "œcuménique", Constantin met en application ses décisions par le feu et le glaive. C'est surtout parmi les moines que s'organise une opposition acharnée et que nous trouvons le plus de martyrs pour la foi. Notamment le saint abbé et ermite du Mont-Auxence, Etienne le Jeune, relégué tout d'abord dans l'île de Proconnèse, est ramené à Constantinople où il est finalement mis en pièces par la foule le 28 novembre 764.
"La persécution des iconoclastes prit de plus en plus, avec le temps, le caractère d'une campagne contre le monachisme... Les moines ne furent plus seulement poursuivis en raison du culte qu'ils rendaient aux images, mais du simple fait de leur condition monastique ; on les mit en demeure de renoncer à leur genre de vie. On ferma les monastères, quand on ne les convertissait pas en casernes, en bains ou autres édifices publics ; leurs immenses propriétés passèrent à la Couronne. Bref, l'iconoclasme à son apogée engagea la lutte contre la puissance du monachisme et des monastères byzantins" (G. Ostrogorsky Essai sur la théologie des icônes dans l'Eglise orthodoxe ; vol. 1, Paris, 1960, p. 138, note 1).
L'offensive iconoclaste ne se limite pas aux saintes images mais s'attaque aux reliques des saints ; l'empereur va jusqu'a interdire le culte des saints et de la Mère de Dieu.
C'est à cette époque qu'un grand nombre de moines émigrent en Occident et surtout en Italie où ils sont chaleureusement accueillis par les papes successifs de la période iconoclaste. Ceux-ci se montrent de fervents défenseurs du culte des images. C'est alors en particulier qu'est décorée. Sta Maria Antiqua, reconstruite la cathédrale de St. Marc, construites et ornées les églises Sta Maria in Dominica, Ste Praxède et Ste Cécile (cf. L. Ouspensky. Essai sur la théologie des icônes dans l'Eglise Orthodoxe, vol. 1, Paris, 1960, p. 138, note 1). Plusieurs conciles occidentaux se prononcèrent à cette époque en faveur du culte des images (Gentilly en 767 et Latran en 769).
Le persécution s'interrompt brusquement en 775 à la mort de Constantin 5. Sous son fils et successeur, Léon 4 le Khazar (775-780), bien qu'il soit un iconoclaste convaincu, la persécution diminue de violence et elle cesse totalement lorsque après sa mort, la régence est assurée par sa veuve, Irène (780-802).
3. Le VIle concile œcuménique (787) et le rétablissement des saintes images (780-813)
Irène était entièrement dévouée à la cause des images sacrées. Mais malgré la lenteur et toutes les mesures de circonspection dont le gouvernement s'était entouré, le premier essai de réunir un concile à Ste Sophie de Constantinople se solda par un échec dû à l'insurrection de troupes fidèles à l'iconoclasme "traditionnel". Ce n'est qu'en automne 787 que le VIIè Concile œcuménique put se réunir à Nicée, dans la ville même ?ù s'était tenu le Premier Concile œcuménique sous Constantin le Grand. Sous la présidence du nouveau patriarche Taraise, de nombreux évêques et moines venus de toute la chrétienté prirent part aux sessions du Concile. Celui-ci rétablit le culte des images et en proclama le dogme.
Dès la seconde session, les Pères du concile se déclarèrent en faveur du culte des images, soulignant toutefois avec force la distinction fondamentale entre le "culte relatif" par lequel sont vénérées les images sacrées et l'adoration au sens propre qui convient à Dieu seul.
La quatrième session fut destinée à rétablir non seulement le culte des images mais aussi la légitimité de l'intercession des saints et de la Mère de Dieu : "nous saluons les paroles du Seigneur, des apôtres, des prophètes, qui nous apprennent à honorer et à magnifier en premier lieu celle qui est en vérité la Mère de Dieu, supérieure à toutes les puissances célestes, puis ces puissances célestes elles-mêmes, les apôtres, les martyrs, les docteurs, tous les saints personnages, à leur demander leur intercession, capables qu'ils sont de nous rendre Dieu favorable si toutefois nous gardons les commandements et vivons de manière vertueuse" (Mansi, t. XII, col. 1.086).
Voici enfin les principaux passages du décret dogmatique sur le culte des images tel qu'il fut promulgué par les Pères du Concile :
"Ainsi donc, marchant sur la voie royale et suivant l'enseignement divinement inspiré de nos saints Pères et la Tradition de l'Eglise catholique... Nous décidons en toute exactitude et après examen complet que, de même que la sainte et vivifiante croix, les saintes et précieuses icônes peintes avec des couleurs, faites avec de petites pierres ou avec toute autre matière correspondant à ce but, doivent être placées dans les saintes églises de Dieu, sur les vases et les vêtements sacrés, sur les murs et les planches, dans les maisons et sur les routes, que ce soient les icônes de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ, ou de notre souveraine sans tache, la Sainte Mère de Dieu, ou des saints anges et des hommes saints et vénérables. Car, chaque fois qu'on voit leur représentation par l'image, chaque fois on est incité en les contemplant à se rappeler les prototypes, on acquiert plus d'amour pour eux et on est davantage incité à leur rendre hommage en les baisant et en témoignant sa vénération, non la vraie adoration qui, selon notre foi, convient à la seule nature divine, mais de la même façon que nous rendons hommage à l'image de la précieuse et vivifiante croix, au Saint Evangile et à d'autres objets sacrés auxquels on rend hommage par l'encensement et les cierges selon la pieuse coutume des anciens. Car l'honneur rendu à l'image va à son prototype, et celui qui vénère les icônes, vénère la personne qui est représentée..."(Ibid. col. 377-380, trad. franç. de Ouspensky, op. cit. pp. 157-159).
Si, au plus fort de la persécution contre le culte des icônes, l'Orthodoxie avait trouvé en la personne des pontifes romains des partisans courageux et déterminés des images, très paradoxalement, il n'en fut plus de même lors du triomphe de l'orthodoxie à Byzance.
Les actes du Concile de Nicée parvinrent en Occident dans une traduction si grossière et inexacte (en particulier vénération des icônes fut traduit par adoration), qu'ils provoquèrent la violente réaction et même l'hostilité de la part de Charlemagne et de ses théologiens francs. Malgré toutes ses exhortations, c'est finalement le pape Hadrien 1er qui dut céder devant l'obstination de Charlemagne. Le Concile de Francfort en 794 voulut se poser en arbitre entre le concile iconoclaste de 754 et le Septième Concile œcuménique, aussi prescrivit-il de ne pas détruire les icônes, mais pourtant de ne pas les vénérer. Le rôle des images fut limité à une pédagogie d'enseignement et d'édification morale, dénuée de tout fondement sotériologique : "ni l'un ni l'autre concile ne mérite assurément le titre de Septième : attachés à la doctrine orthodoxe qui veut que les images ne servent qu'à l'ornementation des églises et à la mémoire des actions passées... nous ne voulons pas plus prohiber les images avec l'un des conciles que les adorer avec l'autre et nous rejetons les écrits de ce concile ridicule" (Hefele-Leclerc op. cit. p. 1068).
En 825, le Concile de Paris entérina les décisions du Concile de Francfort et l'on peut dire que l'Occident a pratiquement ignoré (du moins jusqu'a une époque récente) la théologie orthodoxe des icônes, fondée sur le mystère de l'Incarnation et le dogme christologique.
Dès la seconde session, les Pères du concile se déclarèrent en faveur du culte des images, soulignant toutefois avec force la distinction fondamentale entre le "culte relatif" par lequel sont vénérées les images sacrées et l'adoration au sens propre qui convient à Dieu seul.
La quatrième session fut destinée à rétablir non seulement le culte des images mais aussi la légitimité de l'intercession des saints et de la Mère de Dieu : "nous saluons les paroles du Seigneur, des apôtres, des prophètes, qui nous apprennent à honorer et à magnifier en premier lieu celle qui est en vérité la Mère de Dieu, supérieure à toutes les puissances célestes, puis ces puissances célestes elles-mêmes, les apôtres, les martyrs, les docteurs, tous les saints personnages, à leur demander leur intercession, capables qu'ils sont de nous rendre Dieu favorable si toutefois nous gardons les commandements et vivons de manière vertueuse" (Mansi, t. XII, col. 1.086).
Voici enfin les principaux passages du décret dogmatique sur le culte des images tel qu'il fut promulgué par les Pères du Concile :
"Ainsi donc, marchant sur la voie royale et suivant l'enseignement divinement inspiré de nos saints Pères et la Tradition de l'Eglise catholique... Nous décidons en toute exactitude et après examen complet que, de même que la sainte et vivifiante croix, les saintes et précieuses icônes peintes avec des couleurs, faites avec de petites pierres ou avec toute autre matière correspondant à ce but, doivent être placées dans les saintes églises de Dieu, sur les vases et les vêtements sacrés, sur les murs et les planches, dans les maisons et sur les routes, que ce soient les icônes de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ, ou de notre souveraine sans tache, la Sainte Mère de Dieu, ou des saints anges et des hommes saints et vénérables. Car, chaque fois qu'on voit leur représentation par l'image, chaque fois on est incité en les contemplant à se rappeler les prototypes, on acquiert plus d'amour pour eux et on est davantage incité à leur rendre hommage en les baisant et en témoignant sa vénération, non la vraie adoration qui, selon notre foi, convient à la seule nature divine, mais de la même façon que nous rendons hommage à l'image de la précieuse et vivifiante croix, au Saint Evangile et à d'autres objets sacrés auxquels on rend hommage par l'encensement et les cierges selon la pieuse coutume des anciens. Car l'honneur rendu à l'image va à son prototype, et celui qui vénère les icônes, vénère la personne qui est représentée..."(Ibid. col. 377-380, trad. franç. de Ouspensky, op. cit. pp. 157-159).
Si, au plus fort de la persécution contre le culte des icônes, l'Orthodoxie avait trouvé en la personne des pontifes romains des partisans courageux et déterminés des images, très paradoxalement, il n'en fut plus de même lors du triomphe de l'orthodoxie à Byzance.
Les actes du Concile de Nicée parvinrent en Occident dans une traduction si grossière et inexacte (en particulier vénération des icônes fut traduit par adoration), qu'ils provoquèrent la violente réaction et même l'hostilité de la part de Charlemagne et de ses théologiens francs. Malgré toutes ses exhortations, c'est finalement le pape Hadrien 1er qui dut céder devant l'obstination de Charlemagne. Le Concile de Francfort en 794 voulut se poser en arbitre entre le concile iconoclaste de 754 et le Septième Concile œcuménique, aussi prescrivit-il de ne pas détruire les icônes, mais pourtant de ne pas les vénérer. Le rôle des images fut limité à une pédagogie d'enseignement et d'édification morale, dénuée de tout fondement sotériologique : "ni l'un ni l'autre concile ne mérite assurément le titre de Septième : attachés à la doctrine orthodoxe qui veut que les images ne servent qu'à l'ornementation des églises et à la mémoire des actions passées... nous ne voulons pas plus prohiber les images avec l'un des conciles que les adorer avec l'autre et nous rejetons les écrits de ce concile ridicule" (Hefele-Leclerc op. cit. p. 1068).
En 825, le Concile de Paris entérina les décisions du Concile de Francfort et l'on peut dire que l'Occident a pratiquement ignoré (du moins jusqu'a une époque récente) la théologie orthodoxe des icônes, fondée sur le mystère de l'Incarnation et le dogme christologique.
4. La réaction iconoclaste (813-842)
En dépit de la victoire de l'orthodoxie sur le terrain dogmatique, l'iconoclasme était loin d'être définitivement éliminé au sein de l'administration et de l'armée et il se releva avec une vigueur nouvelle sous le règne de l'empereur Léon 5 l'Arménien (813-820). Jean le Grammairien fut chargé de composer un recueil de textes en utilisant les décisions du concile iconoclaste de 754.
La résistance s'organisa de nouveau sous l'impulsion du patriarche de Constantinople Nicéphore et des moines du Stoudion dirigés par leur abbé St. Théodore. Au cours d'une entrevue avec l'empereur et ses partisans, non seulement Nicéphore et Théodore défendirent les décisions du VIIème Concile œcuménique, mais ils contestèrent de nouveau la compétence de l'empereur en matière religieuse :
"Plus clairement encore qu'au VIIIe siècle, la deuxième période de la querelle des images souligne le fond politique du mouvement iconoclaste : les efforts du pouvoir impérial pour se soumettre la vie de l'Eglise et la résistance opiniâtre de l'Eglise, surtout de son aile intransigeante, à ces efforts"(G. Ostrogorsky, op. cit., p. 231).
En 815, Nicéphore fut déposé et exilé sur la rive asiatique du Bosphore, et c'est St. Théodore qui assura dès lors la défense des saintes images. Le Dimanche des Rameaux de la même année, les mille moines du Stoudion descendirent dans les rues de la capitale en une immense procession, portant des bannières et les saintes icônes. Le défi à l'empereur était lancé et celui-ci réagit avec la dernière rigueur. Peu après Pâques, un concile se réunissait à Ste Sophie, rejetait le concile de Nicée et se ralliait aux décisions du concile iconoclaste de 754.
Ce synode soulignait, il est vrai, qu'il ne considérait pas les images comme des idoles, mais il n'en ordonnait pas moins la destruction. Si sur le plan doctrinal, ce concile fit preuve d'une impuissance totale, par contre, les persécutions n'en furent que plus violentes. C'est tout d'abord le Stoudion qui fut l'objet de la vindicte impériale. St. Théodore fut lui-même traîné dans les prisons, flagellé cruellement à plusieurs reprises, puis déporté à Smyrne où il fut victime des sévices de l'évêque iconoclaste. Un extrait de sa lettre au pape Pascal 1er fait état de la persécution : "le patriarche est prisonnier, les métropolites et les évêques sont bannis, les moines et les religieuses sont dans les fers, sous la menace de la torture et de la mort ; l'image du Sauveur, devant laquelle les démons eux-mêmes tremblent, est devenue un objet de dérision ; les autels et les églises sont dévastés et beaucoup de sang a déjà coulé"(St. Théodore Studite. Lettre au pape Pascal 1er, Epist. II, xii. P.G. XCIX, col. 1152-1153).
La persécution sanglante fit plus de victimes que celle de Copronyme : des dizaines d'évêques furent déportés, des moines furent noyés cousus dans des sacs ou torturés à mort dans des cachots. Les persécutions continuèrent avec moins de violence sous les successeurs de Léon V, Michel 2 (820-829) et surtout Théophile (829-842). Parmi les victimes de la fureur iconoclaste, mentionnons encore le chroniqueur Théophane et son frère Théodore : ils furent non seulement battus de verges mais on leur grava sur le front des vers injurieux ; aussi reçurent-ils postérieurement le surnom de "marqués".
La résistance s'organisa de nouveau sous l'impulsion du patriarche de Constantinople Nicéphore et des moines du Stoudion dirigés par leur abbé St. Théodore. Au cours d'une entrevue avec l'empereur et ses partisans, non seulement Nicéphore et Théodore défendirent les décisions du VIIème Concile œcuménique, mais ils contestèrent de nouveau la compétence de l'empereur en matière religieuse :
"Plus clairement encore qu'au VIIIe siècle, la deuxième période de la querelle des images souligne le fond politique du mouvement iconoclaste : les efforts du pouvoir impérial pour se soumettre la vie de l'Eglise et la résistance opiniâtre de l'Eglise, surtout de son aile intransigeante, à ces efforts"(G. Ostrogorsky, op. cit., p. 231).
En 815, Nicéphore fut déposé et exilé sur la rive asiatique du Bosphore, et c'est St. Théodore qui assura dès lors la défense des saintes images. Le Dimanche des Rameaux de la même année, les mille moines du Stoudion descendirent dans les rues de la capitale en une immense procession, portant des bannières et les saintes icônes. Le défi à l'empereur était lancé et celui-ci réagit avec la dernière rigueur. Peu après Pâques, un concile se réunissait à Ste Sophie, rejetait le concile de Nicée et se ralliait aux décisions du concile iconoclaste de 754.
Ce synode soulignait, il est vrai, qu'il ne considérait pas les images comme des idoles, mais il n'en ordonnait pas moins la destruction. Si sur le plan doctrinal, ce concile fit preuve d'une impuissance totale, par contre, les persécutions n'en furent que plus violentes. C'est tout d'abord le Stoudion qui fut l'objet de la vindicte impériale. St. Théodore fut lui-même traîné dans les prisons, flagellé cruellement à plusieurs reprises, puis déporté à Smyrne où il fut victime des sévices de l'évêque iconoclaste. Un extrait de sa lettre au pape Pascal 1er fait état de la persécution : "le patriarche est prisonnier, les métropolites et les évêques sont bannis, les moines et les religieuses sont dans les fers, sous la menace de la torture et de la mort ; l'image du Sauveur, devant laquelle les démons eux-mêmes tremblent, est devenue un objet de dérision ; les autels et les églises sont dévastés et beaucoup de sang a déjà coulé"(St. Théodore Studite. Lettre au pape Pascal 1er, Epist. II, xii. P.G. XCIX, col. 1152-1153).
La persécution sanglante fit plus de victimes que celle de Copronyme : des dizaines d'évêques furent déportés, des moines furent noyés cousus dans des sacs ou torturés à mort dans des cachots. Les persécutions continuèrent avec moins de violence sous les successeurs de Léon V, Michel 2 (820-829) et surtout Théophile (829-842). Parmi les victimes de la fureur iconoclaste, mentionnons encore le chroniqueur Théophane et son frère Théodore : ils furent non seulement battus de verges mais on leur grava sur le front des vers injurieux ; aussi reçurent-ils postérieurement le surnom de "marqués".
5. Le Triomphe de l'Orthodoxie
La victoire définitive de l'Orthodoxie ne fut effective qu'après la mort de Théophile, lorsque sa veuve Théodora assuma la régence. Sous le patriarche Méthode, l'un des confesseurs de la foi, un concile rétablit définitivement en 842 à Constantinople le culte des images en réaffirmant les décisions promulguées par le Concile de Nicée ; il jeta également l'anathème contre les iconoclastes. Le premier dimanche de Carême, le 11 mars 843, fut proclamé à Ste Sophie le rétablissement du culte des images. Depuis lors, l'Eglise commémore chaque année en ce jour "le Triomphe de l'Orthodoxie" sur les iconoclastes, en même temps que sur les hérésies antérieures.
Voici, tiré de l'Office du Dimanche de l'Orthodoxie" un chant dû a la plume de Théophane le Marqué, confesseur de la foi sous Léon 5 : "gardant les lois de l'Eglise observées par nos pères, nous peignons les images, nous les vénérons de notre bouche, de notre cœur, de notre volonté, celles du Christ et de tous les saints. L'honneur et la vénération adressés à l'image remontent au prototype : c'est la doctrine des Pères inspirés de Dieu, c'est celle que nous suivons..." (chant 6 du canon des matines).
Le kontakion de ce dimanche, écrit certainement par un contemporain, est encore plus caractéristique et plus riche de substance dogmatique : "le Verbe indescriptible du Père s'est fait descriptible, en s'incarnant de Toi, ô Mère de Dieu ; et, ayant rétabli l'image souillée dans son antique dignité, Il l'unit à la beauté divine. Et confessant le salut, nous représentons cela par l'action et la parole" (la traduction française de ce kontakion est empruntée à l'ouvrage de L. Ouspensky, p. 180).
Ce kontakion adressé à la Mère de Dieu est plus explicite à la lecture du raisonnement suivant de St.Théodore le Studite qui fonde précisément la représentation du Dieu-Homme sur l'humanité représentable de Sa Mère : "puisque le Christ est né du Père Indescriptible, Il ne peut avoir d'image... Mais du moment que le Christ est né d'une Mère descriptible, Il a naturellement une image qui correspond à celle de Sa Mère. Et s'Il ne pouvait être représenté par l'art, cela voudrait dire qu'Il est né seulement du Père et ne S'est pas incarné. Mais ceci est contraire à toute l'économie divine de notre salut" (St. Théodore le Studite, 3e réfutation, ch. 2. P.G. XCIX, col. 417 C).
Voici, tiré de l'Office du Dimanche de l'Orthodoxie" un chant dû a la plume de Théophane le Marqué, confesseur de la foi sous Léon 5 : "gardant les lois de l'Eglise observées par nos pères, nous peignons les images, nous les vénérons de notre bouche, de notre cœur, de notre volonté, celles du Christ et de tous les saints. L'honneur et la vénération adressés à l'image remontent au prototype : c'est la doctrine des Pères inspirés de Dieu, c'est celle que nous suivons..." (chant 6 du canon des matines).
Le kontakion de ce dimanche, écrit certainement par un contemporain, est encore plus caractéristique et plus riche de substance dogmatique : "le Verbe indescriptible du Père s'est fait descriptible, en s'incarnant de Toi, ô Mère de Dieu ; et, ayant rétabli l'image souillée dans son antique dignité, Il l'unit à la beauté divine. Et confessant le salut, nous représentons cela par l'action et la parole" (la traduction française de ce kontakion est empruntée à l'ouvrage de L. Ouspensky, p. 180).
Ce kontakion adressé à la Mère de Dieu est plus explicite à la lecture du raisonnement suivant de St.Théodore le Studite qui fonde précisément la représentation du Dieu-Homme sur l'humanité représentable de Sa Mère : "puisque le Christ est né du Père Indescriptible, Il ne peut avoir d'image... Mais du moment que le Christ est né d'une Mère descriptible, Il a naturellement une image qui correspond à celle de Sa Mère. Et s'Il ne pouvait être représenté par l'art, cela voudrait dire qu'Il est né seulement du Père et ne S'est pas incarné. Mais ceci est contraire à toute l'économie divine de notre salut" (St. Théodore le Studite, 3e réfutation, ch. 2. P.G. XCIX, col. 417 C).
In Revue "Contacts" N° spécial "l'Icône" N°32, 1960
La revue "Contacts" est la seule revue en langue française de théologie et de spiritualité orthodoxe. Elle se situe dans la mouvance canonique de l'Eglise Orthodoxe et œuvre pour le rapprochement entre les chrétiens. Elle a été fondée en 1949 par Olivier CLEMENT.
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Voir aussi le site Internet du SOP :
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Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
Pour une théologie de l'icône
Par Olivier Clément
Par Olivier Clément
" L'essai sur la théologie de l'icône dans l'Eglise orthodoxe" de Léonide Ouspensky (tome 1, Paris 1960) est un livre qui fera date. Sur un sujet brûlant, essentiel, car l'art devient pour beaucoup de nos contemporains une quête de l'absolu, car l'art chrétien par conséquent met directement en cause notre capacité de confesser et de vivre notre foi, voici un des premiers efforts de synthèse qui ne soit pas d'abord esthétique, ou philosophique, mais fondamentalement théologique, au sens plein du mot qui implique et exige la contemplation. Qui plus est, c'est l'œuvre non d'un théoricien mais de l'un des meilleurs iconographes de notre époque, qui en collaboration avec le P.Grégoire Croug, vient de peindre d'importantes fresques, en plein Paris dans la nouvelle église des Trois Saints Docteurs (6 rue Petel Paris,16è). Je voudrais simplement en parlant de cet ouvrage, dégager quelques thèmes fondamentaux de la théologie de l'icône.
L'auteur nous rappelle d'abord que la vénération des saintes images, les icônes du Christ, de la Vierge, des anges et des saints, est un dogme de la foi chrétienne, dogme formulé par le 7ème Concile œcuménique. L'icône n'est donc pas un élément décoratif, ni même une simple illustration de l'Ecriture. Elle fait partie intégrante de la liturgie, elle constitue "un moyen de connaître Dieu et de s'unir à lui". On sait que la célébration d'une fête exige que l'on expose au milieu de la nef l'icône (transportable) qui révèle, avec l'évidence immédiate de la vision, le sens de l'événement que l'on commémore. Plus largement, l'église toute entière, avec son architecture et ses fresques (ou mosaïques) représente dans l'espace ce que le déroulement liturgique représente dans le temps : le reflet de la gloire divine, l'anticipation du Royaume messianique. La parole liturgique et l'image liturgique forment un tout indissociable, ce milieu de résonance, cette "pneumatosphère" pourrait-on dire par laquelle la Tradition rend actuelle et vivante la Bonne Nouvelle. Ainsi l'icône correspond à l'Ecriture non point comme une illustration, mais de la même manière que lui correspondent les textes liturgiques : "ces textes ne se bornent pas à reproduire l'Ecriture comme telle ; ils en sont comme tissés ; en faisant alterner et en confrontant ses parties, ils en révèlent le sens, ils nous indiquent le moyen de vivre la prédication évangélique. L'icône, elle, en représentant divers moments de l'histoire sacrée, transmet de façon visible leur sens et leur signification vitale. Ainsi, par la liturgie et par icône, l'Ecriture vit dans l'Eglise et dans chacun de ses membres" (pp. 164-165).
La vénération des icônes est donc un aspect essentiel de l'expérience liturgique, c'est-à-dire de la contemplation du Royaume à travers les actions du Roi. "Sous voile" certes et par la foi, cette contemplation n'en est pas moins vécue par l'être entier de l'homme, elle a le caractère immédiat de la sensation, c'est une "sensation des choses divines" réalisée par l'homme total. La conception orthodoxe de la liturgie apparaît ainsi inséparable des grandes certitudes de l'ascèse orientale sur la transfiguration du corps ébauchée dès ici-bas, sur la perception de la lumière thaborique par les sens corporels spiritualisés c'est-à-dire ; non point "dématérialisés" mais pénétrés et métamorphosés par le Saint Esprit. La liturgie, en effet, sanctifiant toutes les facultés de l'homme, amorce la transfiguration de ses sens, les rend capables d'entrevoir l'invisible à travers le visible, le Royaume à travers le mystère. L'icône, souligne Léonide Ouspensky, sanctifie la vue, et déjà la transforme en sens de la vision : car Dieu ne s'est pas seulement fait entendre, il s'est fait voir, la gloire de la Trinité s'est révélée à travers la chair du Fils de l'Homme. Quand on songe à l'importance du sens de la vue chez l'homme moderne, à quel point celui-ci se trouve écartelé, possédé, érotisé par les yeux, à quel point le flux d'images de la grande ville le rend discontinu, fait de lui un "homme de néant", on comprend l'importance de l'icône car celle-ci systématiquement libérée de toute sensualité (à la différence de tant d'œuvres, au reste admirables, de l'art religieux occidental), a pour but d'exorciser, de pacifier, d'illuminer notre vue, de nous faire "jeûner par les yeux" suivant l'expression de saint Dorothée (cité p. 210). Dans notre civilisation de possession par l'image, m'écrivait un ami protestant, l'icône est devenue une urgence de la cure d'âmes.
C'est pendant la crise iconoclaste, aux 8e et 9e siècles, que l'Eglise dut préciser la signification de l'icône et l'ouvrage de Léonide Ouspensky est nourri des textes doctrinaux et conciliaires de cette époque. M. Ouspensky consacre à l'iconoclasme un chapitre succinct, mais qui a le mérite d'aller à ce qui était l'essentiel pour les antagonistes : leurs motivations religieuses. En effet l'iconoclasme semble s'expliquer en profondeur par une violente poussée de transcendantalisme sémitique, par des influences juives et musulmanes qui majoraient, dans la tradition orthodoxe, le sens de l'incognoscibilité divine au détriment du sens de la "Philanthropie" et de l'Incarnation. "L'argumentation des iconoclastes au sujet de l'impossibilité de représenter le Christ était un attachement pathétique à l'ineffable... " (p. 152). Mais l'iconoclasme fut aussi une réaction contre un culte parfois idolâtrique des images, contre la contamination de ce culte par la notion magique ou théurgique (au sens néo-platonicien du mot) qui voulait que l'image fût plus ou moins consubstantielle à son modèle : on arrivait ainsi à confondre l'icône et l'eucharistie, et certains prêtres mêlaient aux saints dons les parcelles d'icônes particulièrement vénérées. Ainsi s'opposaient dans l'Eglise les deux grandes conceptions non-chrétiennes du divin que seul peut concilier le dogme de Chalcédoine : d'une part le Dieu d'un Ancien Testament statique qui ne serait pas "préparation évangélique", un Dieu personnel mais enfermé dans sa Monade transcendante, un Dieu qu'on ne peut pas représenter parce qu'on ne saurait participer à sa sainteté ; de l'autre, le divin comme nature sacrée ou plutôt comme sacralité de la nature, l'omniprésence dont participe toute forme.
L'Orthodoxie surmonta ces deux tentations opposées en affirmant le fondement christologique de l'image et sa valeur strictement personnelle (et non substantielle).
Elle montra d'abord que l'image par excellence est, le Christ lui-même. Dans l'Ancien Testament, Dieu se révélait par la Parole ; on n'aurait donc pu sans blasphème le représenter. Mais l'interdiction de l'Exode (20, 4) et du Deutéronome (5,12-19) constitue comme la préfiguration "en creux" de l'Incarnation : elle écarte l'idole pour faire place au visage du Dieu fait homme. Car la Parole irreprésentable s'est faite chair représentable : "lorsque l'Invisible, écrit St. Jean Damascène, s'étant revêtu de la chair, apparut visible, alors représente la ressemblance de Celui qui s'est montré... " (P.G. 94,1239). Le Christ n'est pas seulement le Verbe de Dieu mais son Image. L'Incarnation fonde l'icône et l'icône prouve l'Incarnation.
Pour l'Eglise orthodoxe, la première et fondamentale icône est donc le visage du Christ. Comme le suggère Léonide Ouspensky, le Christ est par excellence l'Image "acheiropoiete", "non faite de main d'homme" : tel est le sens profond de la tradition reprise par la liturgie, selon laquelle le Seigneur imprima sur un linge sa Sainte Face. L. Ouspensky interprète d'une manière littérale les textes liturgiques racontant l'envoi par le Christ au roi d'Edesse d'une lettre et du voile (mandilion) sur lequel il aurait imprimé son visage. Ne vaudrait-il pas mieux, puisque la lettre à Agbar est manifestement un faux, dégager le sens symbolique de cet épisode, comme l'Eglise a su, par exemple, authentifier le témoignage, mais non l'historicité, des écrits aréopagitiques ? Disons alors que le souvenir historique du visage de Jésus fut précieusement gardé par l'Eglise, d'abord justement en Terre Sainte et dans les pays sémitiques qui l'entourent. C'est un fait que toutes les icônes du Christ donnent l'impression d'une ressemblance fondamentale. Non point ressemblance photographique, mais présence de la même personne, et d'une Personne divine qui se révèle à chacun d'une manière unique (certains Pères grecs, partant des récits évangéliques sur les apparitions du Ressuscité, ont souligné cette pluralité, dans l'unité, des aspects du Christ glorieux). La ressemblance, ici, est inséparable d'une rencontre, d'une communion : il y a une seule Sainte Face, dont l'Eglise a préservé la mémoire historique (renouvelée de génération en génération, par la vision des grands spirituels), et autant de Saintes Faces que d'iconographes (voire que de moments dans la vie mystique d'un iconographe). C'est que le visage humain de Dieu est inépuisable, et garde pour nous, comme l'a souligné Denys, un caractère apophatique : visage des visages et visage de l'Inaccessible...
L. Ouspensky souligne, en multipliant de très belles reproductions, que l'image existe dès les premiers temps du christianisme, et que l'art des catacombes, qui est un art du signe, offre parfois, parallèlement à de purs symboles et à des représentations allégoriques, un incontestable souci de ressemblance personnelle. Toutefois la sainteté se trouve alors désignée par un langage conventionnel plutôt que symbolisée par l'expression artistique elle-même : c'est au IIIè et surtout au IVè siècle que débuta cette incorporation du contenu dans la forme, caractéristique de l'art proprement iconographique.
Il serait passionnant, pour une histoire des significations, d'étudier dans quelle mesure cette évolution de l'art chrétien a coïncidé avec la transformation de l'art hellénistique en "art de l'éternel" au sens que Malraux donne à cette expression, et dans quelle mesure elle s'en est distinguée, car "l'art de l'éternel" impersonnalise alors que l'icône personnalise...
Si donc l'image qui appartient à la nature même du christianisme, et si l'icône par excellence est celle du Christ Image du Père, celui-ci, abîme inaccessible, ne peut être directement représenté : " Celui qui m'a vu a vu le Père" disait Jésus (Jean 14.9). Le 7e concile œcuménique et le grand concile de Moscou de 1666-1667 ont formellement interdit de représenter Dieu le Père. Quant au Saint-Esprit, il s'est montré colombe et langues de feu : c'est ainsi seulement qu'il sera peint. Ne pourrait-on pas dire aussi que la présence du Saint-Esprit est symbolisée par la lumière même de toute icône ?
Rappelons enfin, bien que L. Ouspensky n'en parle pas, réservant sans doute ce thème pour le second tome de son ouvrage, que le "rythme" de la Trinité, sa diversité une, sont exprimés par la Philoxénie (l'hospitalité) d'Abraham recevant les trois anges, ces Trois dont Roublev a su peindre avec des couleurs qui semblent une nacre d'éternité, le mystérieux mouvement d'amour qui les identifie sans les confondre...
Si l'interdiction de l'Ancien Testament a été levée par et pour le Christ, elle l'a été aussi pour sa Mère et pour ses amis, pour les membres de son Corps, pour tous ceux qui, dans le Saint-Esprit, participent à sa chair déifiée.
Cependant, et pour couper court aux accusations et confusions des iconoclastes, comme aux abus de certains orthodoxes, l'Eglise a vigoureusement souligné que l'icône n'est pas consubstantielle à son prototype : l'icône du Christ ne fait pas double emploi avec l'eucharistie, elle inaugure la vision face à face. En représentant l'humanité déifiée de son prototype (ce qui implique un élément "portraitique" transfiguré mais ressemblant), c'est une personne, non une substance que l'icône fait surgir. Dans une perspective eschatologique, elle suggère le vrai visage de l'homme, son visage d'éternité, ce visage secret que Dieu contemple en nous et que notre vocation consiste à réaliser.
S'il est possible à l'art humain de suggérer la chair sanctifiée du Christ et des siens, c'est que la matière même dont se sert l'iconographe a été secrètement sanctifiée par l'Incarnation. L'art des icônes utilise et, d'une certaine manière, manifeste cette sanctification de la matière. "Je n'adore pas la matière, écrivait St. Jean Damascène, mais j'adore le Créateur de la matière qui est devenu matière à cause de moi... et qui, par la matière, a fait mon salut" (P.G. 94, 1245).
De toute évidence cependant la représentation de la lumière incréée qui transfigure un visage ne pourra être que symbolique. Mais c'est l'originalité irréductible de l'art chrétien que le symbole se mette au service du visage humain et serve à exprimer la plénitude de l'existence personnelle.
Le mandala hindou ou tibétain, pour prendre un thème mis à la mode par la psychologie des profondeurs, est le symbole géométrique d'une résorption dans le centre. Ce qu'on pourrait appeler mandala orthodoxe, par exemple une nef carrée surmontée d'une coupole, a pour centre le Pantocrator, et nous unit à une présence personnelle...
C'est pourquoi on ne saurait trop louer L. Ouspensky d'avoir mis en valeur les décisions iconographiques du Concile Quinisexte (692) qui ordonna de remplacer les symboles du premier art chrétien, particulièrement l'Agneau, par la représentation directe de ce qu'ils préfiguraient : le visage humain transfiguré par l'énergie divine, et d'abord le visage du Christ. Le Concile Quinisexte met triomphalement fin à la préhistoire de l'art chrétien, préhistoire qui a révélé le sens christique de tous les symboles sacrés de l'humanité, "figures et ombres... ébauches données en vue de l'Eglise". Le véritable symbolisme de l'art chrétien apparaît désormais comme le mode de représenter la personne humaine dans la perspective du Royaume.
C'est pourquoi comme le montre, textes en main, L. Ouspensky, le symbolisme d'icône se fonde sur l'expérience de la mystique orthodoxe comme "appropriation" personnelle du Corps glorieux (appropriation par grâce participée, c'est-à-dire par désappropriation de tout égocentrisme). Les yeux immenses, d'une douceur sans éclat, les oreilles réduites, comme intériorisées, les lèvres fines et pures, la sagesse du front dilaté, tout indique un être pacifié, illuminé par la grâce. Signalons à ce propos un texte de Palamas, récemment traduit par Jean Meyendorff. L. Ouspensky ne le cite pas, mais il pourrait sans difficulté l'ajouter à son dossier de citations ascétiques : "il faut donc offrir à Dieu la partie passionnée de l'âme, vivante et agissante, afin qu'elle soit un sacrifice vivant ; l'Apôtre l'a dit même de nos corps : je vous exhorte, dit-il en effet, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu (Rom. 12.1). Comment notre corps vivant peut-il être offert comme un sacrifice agréable à Dieu ? Lorsque nos yeux ont le regard doux, selon ce qui est écrit : Celui qui a le regard doux sera gracié (Prov. 12.13), lorsqu'ils nous attirent et nous transmettent la miséricorde d'en haut, lorsque nos oreilles sont attentives aux enseignements divins, non pas seulement pour les entendre, mais, comme le dit David, "pour se souvenir des commandements de Dieu afin de les accomplir" (Ps 102 (103), 18), lorsque notre langue, nos mains et nos pieds sont au service de la volonté divine" (Triades Louvain 1959, p. 364.)
Il serait particulièrement important de comparer cette expression iconographique de la transfiguration des sens avec les lakshanas de l'art bouddhique, qui désignent eux aussi par une déformation des organes sensoriels, l'état de "délivrance". Une analyse des ressemblances et des différences serait très significative. Bornons-nous à quelques suggestions : dans l'icône, le symbole est au service du visage, il exprime l'accomplissement du visage humain par la rencontre et la communion, il suggère une intériorité où la transcendance se donne sans cesser d'être inaccessible. Dans l'art bouddhique, le visage s'identifie au symbole, il s'abolit comme visage humain en devenant symbole d'une intériorité où il n'y a plus ni soi ni l'Autre mais un indicible rien. Dans les deux cas, le visage est nimbé : mais le visage chrétien est dans la lumière comme le fer dans le feu, le visage bouddhiste devient sphérique, se dilate, s'identifie à la sphère lumineuse que le nimbe symbolise. Dans l'icône, le traitement des sens suggère leur transfiguration par la grâce. Les lakshanas au contraire symbolisent des pouvoirs de clairvoyance et de clairaudience par l'agrandissement démesuré des organes des sens, les oreilles par exemple. Enfin le visage chrétien regarde et accueille, tandis que le non-visage bouddhiste, les yeux clos, se recueille.
Ce souci chrétien d'accueil, de communion, explique que les saints, sur les icônes, soient presque toujours représentés de face : ouverts à celui qui les regarde, ils l'entraînent dans la prière, car ils sont eux-mêmes prière, et l'icône le montre. La lumière et la paix pénètrent et ordonnent leurs attitudes, leurs vêtements, l'ambiance qui les entoure. Autour d'eux les animaux, les plantes, les rochers sont stylisés selon leur essence paradisiaque. Les architectures deviennent un jeu surréaliste, défi évangélique au pesant sérieux de ce monde, à la fausse sécurité des architectures de la terre...
Le mot d'abstraction ne vient jamais sous la plume de L.Ouspensky, mais on ne peut pas ne pas y songer lorsqu'il parle de symbolisme ou de stylisation. Il y a dans l'icône une abstraction qui conduit à une figuration plus haute, une abstraction qui est mort à ce monde et qui permet l'entre-vision du monde à venir. L'icône abstrait selon le Logos créateur et re-créateur de l'univers et non selon le logos individuel, déchu, finalement destructeur... L'abstraction de l'icône est la croix de notre regard charnel. Son réalisme est thaborique et eschatologique : il annonce et déjà manifeste la seule réalité définitive, celle du Royaume.
La lumière de l'icône symbolise la lumière divine et la théologie de l'icône apparaît inséparable de la distinction en Dieu de l'essence et des énergies : c'est l'énergie divine, la lumière incréée que l'icône nous suggère. Dans une icône, la lumière ne provient pas d'un foyer précis, car la Jérusalem céleste, dit l'Apocalypse, "n'a pas besoin du soleil et de la lune, c'est la gloire de Dieu qui l'illumine" (Apoc. 21,23). Elle est partout, en tout, sans projeter d'ombre : elle nous montre que dans le Royaume Dieu lui-même se fait pour nous lumière. De fait note L. Ouspensky, c'est le fond même de l'icône que les iconographes nomment "lumière".
L'auteur a des lignes remarquables sur la perspective "inverse" ou "renversée" : dans la plupart des icônes, les lignes ne convergent pas vers un "point de fuite ", signe de l'espace déchu qui sépare et emprisonne, elles se dilatent dans la lumière "de gloire en gloire". Ne pourrait-on pas parler ici d'épectase iconographique, l'épectase désignant justement, chez St. Grégoire de Nysse, cette dilatation infinie dans la lumière du Royaume ?
on comprend que l'exercice d'un tel art constitue un ministère charismatique. L'Eglise orthodoxe vénère des "saints iconographes" que L. Ouspensky rapproche des "hommes apostoliques" dont St. Syméon le Nouveau Théologien reste le principal porte-parole. "L'homme apostolique" est celui qui reçoit les grâces personnelles promises par le Christ aux apôtres : non seulement il guérit les âmes et les corps et discerne les esprits, mais, comme St. Paul, il entend des paroles ineffables, comme St. Jean il a mission de dire ce qu'il a vu (Apocalypse, on le sait, signifie Révélation). De même le "saint iconographe" entrevoit réellement le Royaume et peint ce qu'il a entrevu. Chaque iconographe qui peint "selon la tradition" participe à cette contemplation exceptionnelle, à la fois par l'expérience liturgique et par la communion des saints. C'est pourquoi le peintre d'icône ne peint pas de manière subjective, individuelle psychologique, mais selon la tradition et la vision. La peinture est pour lui inséparable de la foi, de la vie dans l'Eglise, d'un effort ascétique personnel.
Les Pères ont beaucoup insisté sur la valeur pédagogique de l'icône. De fait, comme le montre L. Ouspensky toute l'histoire du dogme s'inscrit dans l'iconographie. Pourtant la valeur de l'icône n'est pas seulement pédagogique, elle est mystérique. La grâce divine repose dans l'icône. C'est là le point essentiel, le plus mystérieux aussi de sa théologie : la "ressemblance" au prototype et son "nom" font la sainteté objective de l'image. "L'icône, écrit St.Jean Damascène, est sanctifiée par le nom de Dieu et par le nom des amis de Dieu, c'est-à-dire les saints, et c'est pourquoi elle reçoit la grâce de l'Esprit divin" (P.G. 94,1300). L. Ouspensky se borne à poser cette affirmation essentielle, il n'en cherche pas, du moins pas encore, les fondements. Il faudrait rappeler ici, pour reprendre une suggestion de M. Evdokimov, toute la conception biblique du Nom comme présence personnelle, conception que sous-entend aussi l'invocation hésychaste du Nom de Jésus (que l'on songe à la puissance de ce Nom dans le Livre des Actes. L'icône nomme par la forme et par les couleurs, elle est un nom représenté : c'est pourquoi elle nous rend présent un prototype dont la sainteté est communion, c'est-à-dire présence offerte, intercédante... Comme le nom, l'icône est le moyen d'une rencontre qui nous fait participer à la sainteté de celui que nous rencontrons c'est-à-dire en définitive à la sainteté du "Seul Saint".
L. Ouspensky nous offre aussi un important chapitre sur le "symbolisme de l'église". Une église toute entière, en effet, doit constituer une icône du Royaume. Selon les antiques Institutions apostoliques, elle doit être orientée (car l'Orient symbolise le lever du jour éternel et le chrétien, dit St. Basile, doit toujours, où qu'il prie, se tourner vers l'Orient), elle doit évoquer un navire (car elle est, sur les eaux de la mort, l'arche de la Résurrection), elle doit avoir trois portes pour suggérer la Trinité, principe de toute sa vie. L'autel se trouve dans l'abside orientale, légèrement surélevée, symbole de la Montagne sainte, de la Chambre haute, et nommée par excellence, le "sanctuaire". L'autel figure le Christ lui-même (Denys l'Aréopagite), le "cœur" du Christ dont l'église représente le corps (Nicolas Cabasilas). Il est peut-être regrettable, à ce propos, que L.Ouspensky n'ait pas utilisé, pour étudier le symbolisme du sanctuaire, la "Vie en Christ" de Cabasilas, et les études correspondantes de Madame Lot-Borodine... L'autel est le cœur de tout l'édifice, il l'aimante et le sanctifie. Le "sanctuaire" qui l'entoure, réservé au clergé, est parfois assimilé au "saint des saints" du Tabernacle et du Temple de l'Ancienne Alliance. C'est le "ciel des cieux" (St. Syméon de Thessalonique), "le lieu où le Christ, roi de toutes choses, trône avec les apôtres" (St. Germain de Constantinople), comme, à son image, l'évêque avec son "presbyterium".
Navire eschatologique, la "nef", surmontée souvent d'une coupole, représente la nouvelle création, l'univers réuni en Christ à son créateur, comme la nef s'unit au sanctuaire : "le sanctuaire, écrit St. Maxime le Confesseur, éclaire et dirige la nef et cette dernière devient ainsi son expression visible. Une telle relation restaure l'ordre normal de l'univers, renversé par la chute de l'homme ; elle rétablit donc ce qui était au Paradis et sera dans le Royaume de Dieu" (P.G. 91-872). on pourrait demander si l'union de la coupole et du carré ne reprend pas, en mode vertical, cette descente du ciel sur la terre, ce mystère théandrique de l'Eglise...
L. Ouspensky ne pose pas le problème de l'iconostase, se réservant sans doute d'y revenir dans la seconde partie, encore inédite, de son ouvrage. on sait que le sanctuaire ne fut séparé de la nef, jusqu'à la fin du moyen-âge que par un chancel très bas, une sorte de balustrade au milieu de laquelle se dressait, précédant l'autel, l'arc triomphal, véritable porte de la vie devant laquelle les fidèles reçoivent la communion (ce sont aujourd'hui nos "portes royales"). Mais, à partir des XVe et XVIe siècles, à mesure que l'Orthodoxie, dans un monde sécularisé, se refermait sur son sens du mystère, le chancel a été remplacé par une haute cloison couverte d'icônes : l'iconostase. Les peintures de l'iconostase représentent l'Eglise totale, une à travers les temps comme à travers les espaces spirituels. Les anges, les apôtres, les martyrs, les Pères et tous les saints s'ordonnent de part et d'autre d'une composition centrale qui surmonte les Portes royales, la Déisis (intercession) représentant la Vierge et le Baptiste intercédant de part et d'autre du Christ en majesté.
Fresques et mosaïques recouvrent normalement presque tout l'intérieur de l'église. Si L. Ouspensky ne parle pas de l'iconostase, il nous énumère les principaux thèmes de cette décoration murale. On est frappé de leur profondeur théologique qui donne un caractère organique au symbolisme global de l'édifice. Dans l'abside du sanctuaire, c'est tout le mystère de l'eucharistie, "sacrement des sacrements": en bas, la communion des apôtres qui évoque le mémorial ; sur la voûte la Pentecôte, évoquant la réponse divine à l'épiclèse ; entre les deux, la Vierge en orante, figure de l'Eglise (ses bras sont levés comme ceux du prêtre), désignant le Christ, notre Grand Prêtre lui-même sacrifice et sacrificateur... La décoration de la nef récapitule l'unité théandrique de l'Eglise : au centre de la coupole, le Pantocrator, source du ciel de gloire qui descend pour tout envelopper, tout bénir et transfigurer. Il est entouré des prophètes et des apôtres. Aux quatre angles du carré portant la coupole, les quatre évangélistes. Sur les colonnes, les hommes-colonnes : martyrs, saints évêques, "hommes apostoliques". Sur les murs, les grands moments de l'Evangile.
L'iconographie orthodoxe a connu une tardive mais profonde décadence, en Russie dès le XVIIe siècle, en Grèce au XIXe. L. Ouspensky vitupère, avec une violence purifiante, le fatras d'images médiocres qui encombrent trop souvent les églises orthodoxes et dont la plupart constituent, sous l'étiquette icônes "de goût italien", de navrants sous-produits de ce qu'il y a de plus contestable dans l'art religieux de l'Occident moderne. (A propos de cet art, on pourrait remarquer, non sans malice, que L.Ouspensky a choisi comme repoussoir aux icônes qu'il reproduit, les plus fades productions du "maniérisme" italien et espagnol. C'est peut-être d'une bonne pédagogie pour dégager la spécificité de l'art sacré orthodoxe. Ce n'est sûrement pas une approche valable pour évaluer d'un point de vue orthodoxe l'art occidental, sacré ou "profane", évaluation urgente et qui reste à faire).
Reste qu'il ne s'agit pas de goût mais de foi. C'est pourquoi il faut remercier L. Ouspensky d'avoir si vigoureusement précisé les fondements théologiques et liturgiques de l'icône orthodoxe. Cet article ne voudrait être rien d'autre qu'un témoignage de gratitude et surtout une invitation au lecteur : quiconque aime les icônes non en esthète mais en homme de prière, doit avoir lu ce livre, qui est un grand livre.
In Revue "Contacts" N° spécial " L'Icône " N°32, 1960
La revue " Contacts " est la seule revue en langue française, de théologie et de spiritualité orthodoxe, elle se situe dans la mouvance canonique de l'Eglise Orthodoxe et œuvre dans la perspective d'un rapprochement entre les chrétiens. Elle a été fondée en 1949 par Olivier Clément.
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Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
L'ICONE DE LA NATIVITE |
Regardons l'icône, elle nous réconcilie d'emblée avec la fête de Noël et nous fait oublier l'excitation qui l'accompagne. Il y règne une telle paix, une telle harmonie ; tout est en fête, c'est-à-dire dans la joie. Les astres rayonnent dans les cieux, les rochers s'ouvrent pour accueillir leur Créateur, les animaux sont pacifiés, les bergers partagent leur joie avec les anges, les mages galopent joyeusement vers la découverte de la Vérité révélée par l'étoile. Tout baigne dans la lumière, une lumière d'un éclat particulier, celle dont parle saint Luc : " L'Ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté " (Luc 2, 9). La Vierge aujourd'hui met au monde l'Éternel Et la Terre offre une grotte à l'Inaccessible. Les anges et les pasteurs le louent Et les mages avec l'étoile s'avancent, Car Tu es né pour nous, Petit Enfant, Dieu éternel! (Hymne de Romain le Mélode), Kontakion. Le poète, Romain le Mélode, et le peintre anonyme retrouvent la même inspiration, la même source puisée dans l'Évangile. |
A part le bain de l'enfant, détail très humain sur l'accouchement, et l'affairement inévitable autour d'un nouveau-né, l'iconographe est très fidèle à l'esprit de l'Évangile. Si nous relisons les deux récits de la Nativité, celui de Matthieu et celui de Luc, nous retrouvons tous les éléments réunis sur la planche. Faisons le parallèle entre l'Evangile et l'icône (Matthieu 1, 18-25).Tout d'abord le doute de Joseph sur la virginité de Marie et l'origine divine de Jésus. Dans le bas de l'image Joseph est assis accablé, la tête dans les mains, il est tenté par le démon du doute, sous l'aspect d'un vieux berger. (Saint Joseph ne sera pas le seul dans l'histoire de l'humanité à douter de ce mystère, trop grand pour l'entendement humain.) Après l'épisode de Joseph auquel un ange révèle la vérité sur les natures humaine et divine réunies en Jésus, Matthieu passe très rapidement sur la naissance même à Bethléem et relate en détail la visite des mages (Matthieu 2, 1-12). Sur l'icône, nous voyons ces personnages de haut rang à la recherche du Roi des Juifs. Le tropaire de la fête développe le thème des mages : " Ta naissance, ô Christ notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de la Connaissance. En elle les serviteurs des astres, enseignés par l'étoile, apprennent à T'adorer, Toi, Soleil de Justice, et à Te connaître, Orient d'En-Haut. Seigneur, gloire à Toi ! " (Tropaire de Noël.) Les mages représentent les maîtres de la science antique (note 1). Ils sont enseignés par les astres et, grâce à une étoile, ils prennent la route à la recherche d'un roi qui vient de naître et trouvent un enfant couché sur la paille. Ils voulaient rendre hommage au Roi des Juifs, disaient-ils à Hérode, mais quand ils trouvèrent l'enfant, ils furent remplis d'une grande joie et remplacèrent l'hommage par l'adoration. Ils offrirent alors des dons : l'or pour le Roi, l'encens pour Dieu, la myrrhe pour l'homme mortel. Ces savants venus d'Orient ont trouvé la Vérité elle-même, celle qu'ils ont toujours cherchée dans les astres. Maintenant ils connaissent le Soleil de Justice, l'Orient d'en haut, celui qui vient du ciel. Mais ce ciel n'est pas celui qui a été créé aux premiers jours de la Création, -celui où les astres évoluent. Ces astres-là ne pouvaient donner aux mages qu'une connaissance partielle. Le Soleil de Justice est incréé, la Lumière de la Connaissance révèle Dieu, l'Orient d'en haut qui se fait connaître aux mages, c'est le Verbe qui était au commencement avec Dieu, qui était Dieu (Jean 1, 1), celui d'avant les siècles. C'est-à-dire, celui qui est avant le temps et avant la matière créée. Nous pouvons faire un parallèle entre la quête des mages et la révélation aux bergers racontée par saint Luc (Luc 2, 1-19). Il a fallu aux savants une longue recherche pour arriver jusqu'à Dieu. Les bergers, eux, ont reçu la Bonne Nouvelle directement d'un ange, sans transition ni préparation. Le texte de saint Luc est composé avec une grande perfection. Comme l'iconographe et l'hymnographe, l'évangéliste contemple l'événement avec l'acuité d'un regard éveillé par l'Esprit et le retranscrit à cette même Lumière qui transcende et transfigure la pure narration descriptive. L'évangéliste situe d'emblée l'événement dans l'histoire : l'édit de César Auguste, le recensement, le nom du gouverneur de Syrie à cette époque. Puis il situe les principaux personnages dans l'espace géographique : Joseph et Marie se déplacent de Galilée à Bethléem, car ils sont de la tribu de Juda, issus de la Maison de David. Ici l'histoire se recoupe avec le plan divin. C'est en effet par la volonté de Dieu, par sa Providence, et non par hasard que Jésus naît à Bethléem, ville d'origine du roi David. Jésus est l'Oint du Seigneur (Messie en hébreu, Christ en grec), Il est le Roi d'Israël, le fils de David. (Prophétie de Michée 5, 1.) Saint Luc représente la naissance de Jésus hors des lieux d'habitation, dans la campagne, le voisinage des bergers aux champs témoigne que la scène se passe en pleine nature. Mais, direz-vous, le narrateur ne fait pas mention de la grotte, il ne parle que de la crèche. Une crèche suppose une étable, puisque c'est une mangeoire pour le bétail, et les bergers se servaient de grottes pour parquer leurs troupeaux et s'abriter eux-mêmes. L'évangéliste ne mentionne pas non plus l'âne et le bœuf. La logique supplée au récit : Joseph pour voyager avait un âne et la crèche était remplie de foin pour nourrir les bêtes. Le bœuf rappelle ici la présence du bétail. Mais ce n'est pas par souci de vraisemblance que les animaux sont représentés sur l'icône, car de tout temps et dans tous les pays l'iconographie de Noël fait référence à la prophétie d'Isaïe : " Le bœuf reconnaît son bouvier et l'âne la crèche de son maître, Israël ne connaît rien, mon peuple ne comprend rien. " (Isaïe 1, 3.) Devant la grotte, Marie est allongée dans la position habituelle d'une accouchée. Sa silhouette est monumentale, elle tient une grande place dans la composition de l'icône; cela exprime l'importance de la Vierge dans le mystère de l'Incarnation : Marie, par la naissance de son Fils, devient Mère de Dieu, Théotokos(note 2). Mais, s'étonne-t-on fréquemment, pourquoi Marie tourne-t-elle le dos à l'enfant ? Elle regarde avec compassion Joseph, qui est dans le doute et à travers lui l'humanité tout entière plongée dans les ténèbres de l'ignorance. Sa main semble désigner le nouveau-né, par ce geste elle guide tout homme vers le Fils de Dieu (note 3). Elle l'a mis au monde pour le salut du genre humain, afin de révéler la grande gloire de Dieu. Sa joie est un dépassement de la fierté maternelle qui est un sentiment bien naturel mais encore trop humain. La main de Marie est en même temps dirigée vers l'enfant et posée sur sa poitrine, l'iconographe ne voudrait-il pas, par ce geste discret, faire allusion aux paroles de saint Luc : "Quant à Marie elle conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son cœur" (Luc 2, 19) ? Toute la composition picturale est centrée sur la grotte, vers elle tout converge. C'est comme une spirale dont le point central serait ce trou sombre d'où luit la Lumière. Jésus est au creux de la grotte, comme s'il était issu de la terre elle-même. Cette image nous donne le vrai sens de l'Incarnation. Lorsque Adam a été créé, il a été tiré de la terre, aujourd'hui - le second Adam - le Christ, recrée l'homme dans sa personne. Le Fils de Dieu, au creux de la grotte, a pris notre condition humaine : il est né de la terre et retournera à la terre, lors de son ensevelissement : " Le premier homme, issu du sol est terrestre ; le second homme, lui, vient du ciel... Et de même que nous avons revêtu l'image du terrestre, il nous faut revêtir l'image du céleste" (1 Corinthiens 15, 47,49). Si le Christ est descendu du ciel jusqu'au creux de la terre (note 4), et plus tard même jusqu'au fond de l'enfer, c'est pour que nous ressuscitions avec Lui ! Avec la fête de Noël, une grande joie nous envahit, comme les mages et les bergers ; rien ne peut nous retirer cette joie, car " Dieu est avec nous ", ce qui en hébreu se dit : "EMMANUEL ! " NOTES 1.- Du temps de Moïse, une prophétie a été annoncée aux ennemis d'Israël, afin de révéler le Messie aux nations. En effet, Balaq le roi de Moab prit peur devant le nombre et la force du peuple juif. Il fit venir le devin Balaam ; celui-ci bien qu'étranger à Israël, reconnaissait et servait le vrai Dieu. Balaq demanda à Balaam de maudire Israël, afin de lui faire perdre le combat. Balaam, malgré lui, au lieu de maudire prononça trois bénédictions sur Israël puis il prophétisa et rendit hommage au descendant de Jacob : "Je le vois... un astre issu de Jacob devient chef, un sceptre se lève, issu d'Israël " (Nombres 24, 17). Nous pouvons reconnaître en Balaam l'ancêtre des mages. Ceci nous fait entrevoir l'attente du Messie en dehors d'Israël, comme le dira clairement Siméon dans le Temple, devant l'enfant Jésus : " Mes yeux ont vu ton Salut, que Tu as préparé à la face de tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël " (Luc 2, 30-32). Il est important à notre époque de nous souvenir que Dieu n'a pas changé d'attitude vis-à-vis des hommes étrangers à la foi. Si les chrétiens ont reçu d'Israël l'héritage messianique, s'ils reconnaissent dans la personne du Christ le Fils de Dieu, ce n'est pas pour l'enclore et le garder jalousement dans l'enceinte de l'Église, mais pour faire rayonner sa gloire sur le monde entier. 2.- Théotokos : mot grec qui signifie "Mère de Dieu" ou plutôt "Celle qui enfante Dieu". C'est par ce terme que tous les hymnes byzantins désignent Marie. 3.- Le geste de Marie désignant son Fils rappelle l'icône dite " Hodigitria ", mot qui signifie "Celle qui guide" et par cela fait connaître aux hommes le Fils de Dieu. D'après la tradition byzantine cette icône serait le plus ancien modèle, qui remonterait au tableau original peint par saint Luc (d'après The meaning of Irons de L. OUSPENSKY et V. LOSSKY, Urs Graf-Verlag, Olten, Suisse 1952, p. 81.) 4.- Nous avons beaucoup parlé, dans ce chapitre sur l'Incarnation, du ciel et de la terre réunis dans la personne du Christ. Il faut éviter de faire une erreur sur le terme de ciel. La terre, nous la connaissons bien, c'est la matière créée. Le ciel ne doit pas être confondu avec le firmament, créé lui aussi aux premiers jours de la création. Les enfants, jusqu'à l'âge adulte parfois, sont gênés par ce Dieu du ciel que les cosmonautes n'ont pas rencontré. Lorsque nous disons aux enfants que grand-père ou grand-mère sont au ciel avec Dieu, nous avons presque toujours la question : " Comment sont-ils montés, en avion ? ". Le ciel où le Christ siège à la droite du Père n'est pas un lieu, ce ciel n'est pas localisable. Dans les Actes des Apôtres, où l'Ascension de Jésus nous est racontée, les apôtres regardent le ciel et deux hommes vêtus de blanc, des anges, leur disent : " Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? " (Actes 1, 11). Prenons cette question pour nous-mêmes et ne regardons pas ce ciel comme un lieu, mais comme la gloire, où Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, règne pour l'éternité. D'après "DIEU EST VIVANT", Catéchisme pour les familles Ed. du Cerf,1991, p:51-53 et p: 56-58 |
Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
ICONE DE LA THEOPHANIE |
L'icône de l'Epiphanie représente symboliquement le baptême du Christ au Jourdain, et illustre également certains textes scripturaires concernant le rôle de l'eau comme instrument et de la création du monde, et du salut de l'humanité.
En la personne de Jésus-Christ, qui n'a pas connu le péché, le baptême n'est évidemment pas octroyé, comme dans notre cas " pour la repentance ", " en vue de la rémission des péchés" (Actes 2/38).
Traversant la croûte terrestre, le Christ pénètre dans un "tombeau liquide", ce trou noir, lieu du "schéol" ou séjour des morts. Son baptême est essentiellement un passage dans la mort et la résurrection, comme le sera, à sa suite, notre propre baptême, ainsi que l'explique saint Paul : "Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie " (Rom. 6/4). De plus, l'entrée du Christ dans le Jourdain a déclenché une véritable Pentecôte personnelle, la première manifestation du Dieu trinitaire.
"Dans ton baptême au Jourdain, Seigneur, s'est manifestée l'adoration de la Trinité... "
On peut faire, de l'icône, d'abord une lecture verticale : la déchirure du ciel, toujours en arc de cercle, annonce le mouvement théophanique, la présence du Père qui désigne le Fils ("Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis toute mon affection", Mat. 3/18), et laisse filtrer le triple rayon, avec la colombe à mi-course, porteuse de l'amour du Père envers le Fils, comme de l'amour du Fils envers le Père. La colombe nous reporte au début de la Genèse, où l'Esprit se mouvait sur les eaux à l'aube de la création, tout comme ici, elle descend à l'aube de la création d'une humanité nouvelle.
Le baptême a des répercussions cosmiques : " Le Christ est baptisé ; il sort de l'eau, et avec lui il relève le monde " (hymne liturgique). Ce jour-là, se fait dans l'Eglise la grande bénédiction des eaux : mer, rivières, lacs, sans parler de l'eau que les fidèles emporteront chez eux pour la consommer à des occasions particulières.
Une lecture horizontale de l'icône est également possible. Elle part de la tête de saint Jean, qui résume à lui seul la présence de l'humanité. Le " dernier des prophètes " dut se faire violence (Mat. 3/14) pour accepter de baptiser celui dont il n'était pas digne de délier la courroie des souliers. A droite, le monde céleste et angélique, les trois anges aux mains voilées en signe d'adoration. Au milieu, enfin, le Christ, qui, d'un geste, bénit l'univers aquatique, au point de croisement, sur un plan horizontal, des mondes humain et angélique, et, vertical, du ciel, de la terre et de l'enfer. Tous les éléments de la création sont ainsi rassemblés, réunis, en vue de l'œuvre du salut.
D'après " Lumière d'Orient " Michel Evdokimov, Ed. Droguet et Ardant, Paris 1981
Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
Droit canon
CANONS DU 1er CONCILE DE NICEE
Les 20 canons des 318 pères, saints et inspirés de Dieu, qui se réunirent à Nicée sous Constantin le Grand et sous le consulat des illustrissimes Paulin et Julien, en l'an 536 de l'ère d'Alexandre, le 19 du mois de desius, le 13ème jour des calendes de juillet.
1. De ceux qui sont devenus eunuques de leur propre gré ou qui l'ont subi de force.
Si quelqu'un a été mutilé par les médecins durant une maladie, ou bien par les barbares, qu'il reste dans le clergé; mais si quelqu'un étant en bonne santé s'est mutilé lui-même, qu'on l'exclue du clergé dont il fait partie, et à l'avenir on ne devra pas admettre celui qui aura agi ainsi. Mais comme il est évident que ce qui vient d'être dit ne regarde que ceux qui ont agi avec intention et qui ont eux-mêmes voulu se mutiler; ceux qui l'auront été par les barbares ou par leurs maîtres pourront, conformément à la règle ecclésiastique, être reçus dans la cléricature, s'ils en sont dignes par ailleurs.
Si quelqu'un a été mutilé par les médecins durant une maladie, ou bien par les barbares, qu'il reste dans le clergé; mais si quelqu'un étant en bonne santé s'est mutilé lui-même, qu'on l'exclue du clergé dont il fait partie, et à l'avenir on ne devra pas admettre celui qui aura agi ainsi. Mais comme il est évident que ce qui vient d'être dit ne regarde que ceux qui ont agi avec intention et qui ont eux-mêmes voulu se mutiler; ceux qui l'auront été par les barbares ou par leurs maîtres pourront, conformément à la règle ecclésiastique, être reçus dans la cléricature, s'ils en sont dignes par ailleurs.
2. De ceux qui entrent dans la cléricature aussitôt après le baptême.
Comme soit par nécessité, soit que l'on ait été poussé par d'autres motifs, plusieurs choses contraires à la règle ecclésiastique se sont produites : ainsi on a accordé le bain spirituel et aussitôt après le baptême la dignité épiscopale ou sacerdotale à des hommes, qui avaient à peine passé de la vie païenne a la foi, et qui n'avaient été instruits que pendant très peu de temps; il est juste qu'à l'avenir on n'agisse plus ainsi, car il faut un temps d'épreuve au catéchumène, et après le baptême une plus longue épreuve. Elle est claire la parole de l'apôtre disant "que l'évêque ne soit pas néophyte, de peur que par orgueil il ne tombe dans le jugement et dans le piège du démon". Si dans la suite un clerc se rend coupable d'une faute grave, constatée par deux ou trois témoins, il doit cesser d'appartenir au clergé. Celui qui agit contre cette ordonnance, vu qu'il se montre désobéissant à l'égard de ce grand concile, risquera lui-même de perdre sa place dans le clergé.
Comme soit par nécessité, soit que l'on ait été poussé par d'autres motifs, plusieurs choses contraires à la règle ecclésiastique se sont produites : ainsi on a accordé le bain spirituel et aussitôt après le baptême la dignité épiscopale ou sacerdotale à des hommes, qui avaient à peine passé de la vie païenne a la foi, et qui n'avaient été instruits que pendant très peu de temps; il est juste qu'à l'avenir on n'agisse plus ainsi, car il faut un temps d'épreuve au catéchumène, et après le baptême une plus longue épreuve. Elle est claire la parole de l'apôtre disant "que l'évêque ne soit pas néophyte, de peur que par orgueil il ne tombe dans le jugement et dans le piège du démon". Si dans la suite un clerc se rend coupable d'une faute grave, constatée par deux ou trois témoins, il doit cesser d'appartenir au clergé. Celui qui agit contre cette ordonnance, vu qu'il se montre désobéissant à l'égard de ce grand concile, risquera lui-même de perdre sa place dans le clergé.
3. Des femmes qui cohabitent avec des clercs.
Le grand concile a défendu absolument aux évêques, aux prêtres et aux diacres, et en un mot à tous les membres du clergé, d'avoir avec eux une sœur-compagne, à moins que ce ne fût une mère, une sœur, une tante, ou enfin les seules personnes qui échappent à tout soupçon.
Le grand concile a défendu absolument aux évêques, aux prêtres et aux diacres, et en un mot à tous les membres du clergé, d'avoir avec eux une sœur-compagne, à moins que ce ne fût une mère, une sœur, une tante, ou enfin les seules personnes qui échappent à tout soupçon.
4. Par combien d'évêques un évêque est élu.
L'évêque doit être avant tout choisi par tous ceux de la province ; mais si une nécessité urgente ou la longueur de la route s'y opposait, trois évêques absolument doivent se réunir et procéder à l'élection, munis du consentement écrit des absents. La confirmation de ce qui s'est fait revient de droit dans chaque province à l'évêque métropolitain.
L'évêque doit être avant tout choisi par tous ceux de la province ; mais si une nécessité urgente ou la longueur de la route s'y opposait, trois évêques absolument doivent se réunir et procéder à l'élection, munis du consentement écrit des absents. La confirmation de ce qui s'est fait revient de droit dans chaque province à l'évêque métropolitain.
5. Des excommuniés, qu'il ne faut pas que d'autres les reçoivent, et des synodes à réunir deux fois par an
Pour ce qui est des excommuniés clercs ou laïcs, la sentence portée par les évêques de chaque province doit avoir force de loi, conformément à la règle prescrivant que celui qui a été excommunié par l'un ne doit pas être admis par les autres. Il faut cependant s'assurer que l'évêque n'a pas porté cette sentence d'excommunication par étroitesse d'esprit, par esprit de contradiction ou par quelque sentiment de haine. Afin qu'un tel examen puisse avoir lieu, il a paru bon d'ordonner que dans chaque province on tint deux fois par an un synode, afin que tous les évêques de la province étant réunis, on fasse toutes les enquêtes nécessaires ; ainsi ceux qui de l'avis commun auraient désobéi à leur évêque seront justement considérés par tous comme excommuniés, jusqu'à ce qu'il plaise à l'assemblée des évêques d'adoucir leur sentence. Ces conciles devront se tenir l'un avant le quarantième jour pour que, ayant éloigné tout sentiment pusillanime, l'on puisse présenter à Dieu une offrande pure, et le second pendant l'automne.
Pour ce qui est des excommuniés clercs ou laïcs, la sentence portée par les évêques de chaque province doit avoir force de loi, conformément à la règle prescrivant que celui qui a été excommunié par l'un ne doit pas être admis par les autres. Il faut cependant s'assurer que l'évêque n'a pas porté cette sentence d'excommunication par étroitesse d'esprit, par esprit de contradiction ou par quelque sentiment de haine. Afin qu'un tel examen puisse avoir lieu, il a paru bon d'ordonner que dans chaque province on tint deux fois par an un synode, afin que tous les évêques de la province étant réunis, on fasse toutes les enquêtes nécessaires ; ainsi ceux qui de l'avis commun auraient désobéi à leur évêque seront justement considérés par tous comme excommuniés, jusqu'à ce qu'il plaise à l'assemblée des évêques d'adoucir leur sentence. Ces conciles devront se tenir l'un avant le quarantième jour pour que, ayant éloigné tout sentiment pusillanime, l'on puisse présenter à Dieu une offrande pure, et le second pendant l'automne.
6. De la primauté revenant à certains sièges et de ce qu'il ne faut pas nommer un évêque sans l'avis du métropolitain.
Que l'ancienne coutume en usage en Egypte, dans la Libye et la Pentapole soit maintenue, c'est-à-dire que l'évêque d'Alexandrie conserve la juridiction sur toutes ces provinces, car il y a le même usage pour l'évêque de Rome. On doit de même conserver aux Eglises d'Antioche et des autres diocèses leurs anciens droits. Il est bien évident que si quelqu'un est devenu évêque sans l'approbation du métropolitain, le concile décide qu'un tel n'est même pas évêque. D'autre part, l'élection ayant été faite par tous avec discernement et d'une manière conforme aux règles de l'Eglise, si deux ou trois font de l'opposition par pur esprit de contradiction, la majorité l'emportera.
Que l'ancienne coutume en usage en Egypte, dans la Libye et la Pentapole soit maintenue, c'est-à-dire que l'évêque d'Alexandrie conserve la juridiction sur toutes ces provinces, car il y a le même usage pour l'évêque de Rome. On doit de même conserver aux Eglises d'Antioche et des autres diocèses leurs anciens droits. Il est bien évident que si quelqu'un est devenu évêque sans l'approbation du métropolitain, le concile décide qu'un tel n'est même pas évêque. D'autre part, l'élection ayant été faite par tous avec discernement et d'une manière conforme aux règles de l'Eglise, si deux ou trois font de l'opposition par pur esprit de contradiction, la majorité l'emportera.
7. De l'évêque d'Aelia.
Comme la coutume et l'ancienne tradition portent que l'évêque d'Aelia doit être honoré, qu'il obtienne la préséance d'honneur, sans préjudice cependant de l'autorité qui revient à la métropole.
Comme la coutume et l'ancienne tradition portent que l'évêque d'Aelia doit être honoré, qu'il obtienne la préséance d'honneur, sans préjudice cependant de l'autorité qui revient à la métropole.
8. De ceux qui se disent cathares.
Au sujet des clercs de ceux qui s'appellent eux-mêmes les cathares le grand concile décide, si jamais ils veulent entrer en groupe dans l'Eglise catholique et apostolique, qu'on leur impose les mains, et qu'ils restent ensuite dans le clergé ; mais avant tout ils promettront par écrit de se soumettre aux règles disciplinaires de l'Eglise catholique et apostolique, et d'y conformer leur conduite, c'est à dire qu'ils devront communier avec ceux qui se sont mariés en secondes noces et avec ceux qui ont failli pendant la persécution, mais font pénitence de leurs fautes ; pour lesquels on a justement établi un temps d'épreuve et on en a fixé la modalité, afin qu'ils puissent être admis a toutes les pratiques de l'Eglise catholique et apostolique. Par conséquent, lorsque dans les villages et dans les villes il ne se trouve que des clercs de leur parti, ceux-ci gardèrent leur rang ; mais si un prêtre ou un évêque catholique se trouvait là pour recevoir l'un ou l'autre d'entre eux, il est évident que l'évêque de l'Eglise catholique conservera la dignité épiscopale, tandis que celui qui a été décoré du titre d'évêque par les cathares n'aura droit qu'aux honneurs réservés aux prêtres, à moins que l'évêque ne trouve bon de le laisser jouir de l'honneur du titre; s'il ne le veut pas, qu'il lui donne une place de chorévêque ou de prêtre, afin qu'il paraisse faire réellement partie du clergé, sans qu'il y ait deux évêques dans une ville.
Au sujet des clercs de ceux qui s'appellent eux-mêmes les cathares le grand concile décide, si jamais ils veulent entrer en groupe dans l'Eglise catholique et apostolique, qu'on leur impose les mains, et qu'ils restent ensuite dans le clergé ; mais avant tout ils promettront par écrit de se soumettre aux règles disciplinaires de l'Eglise catholique et apostolique, et d'y conformer leur conduite, c'est à dire qu'ils devront communier avec ceux qui se sont mariés en secondes noces et avec ceux qui ont failli pendant la persécution, mais font pénitence de leurs fautes ; pour lesquels on a justement établi un temps d'épreuve et on en a fixé la modalité, afin qu'ils puissent être admis a toutes les pratiques de l'Eglise catholique et apostolique. Par conséquent, lorsque dans les villages et dans les villes il ne se trouve que des clercs de leur parti, ceux-ci gardèrent leur rang ; mais si un prêtre ou un évêque catholique se trouvait là pour recevoir l'un ou l'autre d'entre eux, il est évident que l'évêque de l'Eglise catholique conservera la dignité épiscopale, tandis que celui qui a été décoré du titre d'évêque par les cathares n'aura droit qu'aux honneurs réservés aux prêtres, à moins que l'évêque ne trouve bon de le laisser jouir de l'honneur du titre; s'il ne le veut pas, qu'il lui donne une place de chorévêque ou de prêtre, afin qu'il paraisse faire réellement partie du clergé, sans qu'il y ait deux évêques dans une ville.
9. De ceux qui sont promus au sacerdoce sans enquête.
Si quelques-uns ont été sans enquête élevés à la prêtrise, ou si au cours de l'enquête ils ont avoué leurs fautes et malgré cet aveu des hommes désobéissant au canon leur ont imposé les mains, le canon n'admet pas de tels sujets dans le clergé ; car l'Eglise catholique exige d'être irrépréhensible.
Si quelques-uns ont été sans enquête élevés à la prêtrise, ou si au cours de l'enquête ils ont avoué leurs fautes et malgré cet aveu des hommes désobéissant au canon leur ont imposé les mains, le canon n'admet pas de tels sujets dans le clergé ; car l'Eglise catholique exige d'être irrépréhensible.
10. De ceux qui ont renié leur foi pendant la persécution, puis furent admis à la cléricature.
Les lapsi qui auront été ordonnés, soit que ceux qui les ont ordonnés aient ignoré leur chute, soit qu'ils l'aient négligée, ne sauraient réclamer d'une prescription en faveur de leur appartenance au clergé ; ils seront déposés dés qu'on aura connu leur faute.
Les lapsi qui auront été ordonnés, soit que ceux qui les ont ordonnés aient ignoré leur chute, soit qu'ils l'aient négligée, ne sauraient réclamer d'une prescription en faveur de leur appartenance au clergé ; ils seront déposés dés qu'on aura connu leur faute.
11. De ceux qui ont renié leur foi et sont parmi les laïcs.
Quant à ceux qui ont failli pendant la tyrannie de Licinius sans y être poussés par la nécessité ou par la confiscation de leurs biens ou par un danger ou rien de pareil, le concile décide qu'on les traitera avec ménagement, quoique, à la vérité, ils ne s'en soient pas montrés dignes. Ceux d'entre eux qui sont véritablement repentants et qui sont déjà baptisés, feront pénitence pendant trois ans parmi les audientes, et sept ans avec. Les substrati ; et les deux années suivantes ils participeront avec le peuple fidèle aux prières, sans prendre part à l'offrande.
Quant à ceux qui ont failli pendant la tyrannie de Licinius sans y être poussés par la nécessité ou par la confiscation de leurs biens ou par un danger ou rien de pareil, le concile décide qu'on les traitera avec ménagement, quoique, à la vérité, ils ne s'en soient pas montrés dignes. Ceux d'entre eux qui sont véritablement repentants et qui sont déjà baptisés, feront pénitence pendant trois ans parmi les audientes, et sept ans avec. Les substrati ; et les deux années suivantes ils participeront avec le peuple fidèle aux prières, sans prendre part à l'offrande.
12. De ceux qui ont quitté les rangs de l'armée, puis retournèrent dans le siècle.
Ceux qui appelés par la grâce et obéissant au premier mouvement ont déposé leur ceinturon, mais qui ensuite semblables à des chiens sont revenus à leurs vomissements, au point que certains ont même donné de l'argent et des présents pour être réintégrés dans le service public, ceux-là devront rester trois ans parmi les audientes et dix ans parmi les substrati. Mais pour ces pénitents il faut avoir soin d'étudier leurs sentiments et leur genre de contrition ; en effet, ceux d'entre eux qui avec crainte et des larmes accompagnées de soumission à la pénitence et de bonnes œuvres, montrent ainsi par des faits la sincérité d'un retour réel, après avoir accompli le temps de leur pénitence parmi les audientes, pourront être admis à prier avec les fidèles, et il dépend même de l'évêque de les traiter avec quelque plus d'indulgence. Quant à ceux qui supportent avec indifférence la pénitence imposée et pensent que cette sorte d'admission à l'Eglise suffit à leur retour, ceux-là seront tenus de faire tout le temps prescrit.
Ceux qui appelés par la grâce et obéissant au premier mouvement ont déposé leur ceinturon, mais qui ensuite semblables à des chiens sont revenus à leurs vomissements, au point que certains ont même donné de l'argent et des présents pour être réintégrés dans le service public, ceux-là devront rester trois ans parmi les audientes et dix ans parmi les substrati. Mais pour ces pénitents il faut avoir soin d'étudier leurs sentiments et leur genre de contrition ; en effet, ceux d'entre eux qui avec crainte et des larmes accompagnées de soumission à la pénitence et de bonnes œuvres, montrent ainsi par des faits la sincérité d'un retour réel, après avoir accompli le temps de leur pénitence parmi les audientes, pourront être admis à prier avec les fidèles, et il dépend même de l'évêque de les traiter avec quelque plus d'indulgence. Quant à ceux qui supportent avec indifférence la pénitence imposée et pensent que cette sorte d'admission à l'Eglise suffit à leur retour, ceux-là seront tenus de faire tout le temps prescrit.
13. De ceux qui demandent à être reçus dans le sein de l'Eglise a l'heure de la mort.
On doit observer à l'égard des mourants l'antique et traditionnelle loi de ne pas priver du dernier et si nécessaire viatique celui qui est près de mourir. Si après avoir été dans un état désespéré et admis à la communion, il revient à la vie, il doit être placé parmi ceux qui ne participent qu'à la prière, jusqu'à l'accomplissement du temps fixé par ce grand concile œcuménique. En règle générale l'évêque doit donner l'eucharistie après enquête à toute personne qui, étant sur le point de mourir, la demande.
On doit observer à l'égard des mourants l'antique et traditionnelle loi de ne pas priver du dernier et si nécessaire viatique celui qui est près de mourir. Si après avoir été dans un état désespéré et admis à la communion, il revient à la vie, il doit être placé parmi ceux qui ne participent qu'à la prière, jusqu'à l'accomplissement du temps fixé par ce grand concile œcuménique. En règle générale l'évêque doit donner l'eucharistie après enquête à toute personne qui, étant sur le point de mourir, la demande.
14. Des catéchumènes qui ont failli.
Le saint et grand concile ordonne que les catéchumènes qui ont failli soient seulement audientes pendant trois ans ; ils pourront après cela prier avec les autres catéchumènes.
Le saint et grand concile ordonne que les catéchumènes qui ont failli soient seulement audientes pendant trois ans ; ils pourront après cela prier avec les autres catéchumènes.
15. Du clerc qui passe d'un diocèse à un autre.
Les troubles et les divisions nous ont fait juger bon d'abolir la coutume qui, contrairement au canon, s'est établie dans certains pays ; en sorte qu'il est défendu aux évêques, aux prêtres et aux diacres de passer d'une ville à une autre. Si quelqu'un ose après le présent décret du saint et grand concile faire pareille chose ou s'y emploie, ses machinations seront frappées de nullité et il devra revenir dans l'Eglise pour laquelle il avait été ordonné évêque, prêtre ou diacre.
Les troubles et les divisions nous ont fait juger bon d'abolir la coutume qui, contrairement au canon, s'est établie dans certains pays ; en sorte qu'il est défendu aux évêques, aux prêtres et aux diacres de passer d'une ville à une autre. Si quelqu'un ose après le présent décret du saint et grand concile faire pareille chose ou s'y emploie, ses machinations seront frappées de nullité et il devra revenir dans l'Eglise pour laquelle il avait été ordonné évêque, prêtre ou diacre.
16. De ceux qui ne restent pas dans les paroisses pour lesquelles on les avait ordonnés.
Les prêtres ou les diacres ou en général ceux du clergé qui audacieusement, sans considérer la crainte de Dieu et, ignorant la discipline ecclésiastique, abandonnent leur Eglise, ne doivent en aucune façon être reçus dans une autre Eglise ; on doit les forcer de toutes manières à revenir dans leur diocèse, et s'ils s'y refusent, on doit les excommunier. Si quelqu'un ose, pour ainsi dire, voler un sujet qui appartient à un autre évêque, et s'il ose l'ordonner pour sa propre Eglise sans la permission de l'évêque, au clergé duquel ce clerc appartient, l'ordination sera nulle.
Les prêtres ou les diacres ou en général ceux du clergé qui audacieusement, sans considérer la crainte de Dieu et, ignorant la discipline ecclésiastique, abandonnent leur Eglise, ne doivent en aucune façon être reçus dans une autre Eglise ; on doit les forcer de toutes manières à revenir dans leur diocèse, et s'ils s'y refusent, on doit les excommunier. Si quelqu'un ose, pour ainsi dire, voler un sujet qui appartient à un autre évêque, et s'il ose l'ordonner pour sa propre Eglise sans la permission de l'évêque, au clergé duquel ce clerc appartient, l'ordination sera nulle.
17. Des clercs qui prêtent à l'intérêt.
Comme plusieurs de ceux qui sont inscrits sur le rôle du clergé, remplis d'avance et d'esprit d'usure, oubliant la parole sacrée, qui dit : "Il n'a pas donné son argent à intérêt", prêtent et exigent des centièmes, le saint et grand concile a jugé juste d'ordonner que si quelqu'un après la publication de ce décret prend des intérêts pour un prêt ou pour n'importe quel motif, ou bien retient la moitié du prêt, ou invente autre chose en vue de réaliser un gain honteux, il sera exclu du clergé et son nom rayé du rôle.
Comme plusieurs de ceux qui sont inscrits sur le rôle du clergé, remplis d'avance et d'esprit d'usure, oubliant la parole sacrée, qui dit : "Il n'a pas donné son argent à intérêt", prêtent et exigent des centièmes, le saint et grand concile a jugé juste d'ordonner que si quelqu'un après la publication de ce décret prend des intérêts pour un prêt ou pour n'importe quel motif, ou bien retient la moitié du prêt, ou invente autre chose en vue de réaliser un gain honteux, il sera exclu du clergé et son nom rayé du rôle.
18. Que les diacres ne doivent pas donner la communion aux prêtres, ni s'asseoir en leur présence.
Il est venu à la connaissance du saint et grand concile que dans certains endroits et dans certaines villes les diacres distribuent l'eucharistie aux prêtres, ce qui est contraire au canon et à la coutume, de faire donner en communion le corps du Christ à ceux qui l'offrent en sacrifice par ceux qui ne peuvent l'offrir ; il a été mandé également que certains diacres se communiaient même avant les évêques. Tout cela doit cesser ; les diacres doivent se tenir dans les limites de leurs attributions, se souvenir qu'ils sont les serviteurs des évêques, et inférieurs aux prêtres. Ils ne doivent recevoir la communion qu'après les prêtres, ainsi que l'ordre l'exige, que ce soit un évêque ou un prêtre qui la leur distribue. Les diacres ne doivent pas non plus s'asseoir parmi les prêtres, cela est contre la règle et contre l'ordre. Si quelqu'un refuse d'obéir aux présentes prescriptions, il sera suspendu du diaconat.
Il est venu à la connaissance du saint et grand concile que dans certains endroits et dans certaines villes les diacres distribuent l'eucharistie aux prêtres, ce qui est contraire au canon et à la coutume, de faire donner en communion le corps du Christ à ceux qui l'offrent en sacrifice par ceux qui ne peuvent l'offrir ; il a été mandé également que certains diacres se communiaient même avant les évêques. Tout cela doit cesser ; les diacres doivent se tenir dans les limites de leurs attributions, se souvenir qu'ils sont les serviteurs des évêques, et inférieurs aux prêtres. Ils ne doivent recevoir la communion qu'après les prêtres, ainsi que l'ordre l'exige, que ce soit un évêque ou un prêtre qui la leur distribue. Les diacres ne doivent pas non plus s'asseoir parmi les prêtres, cela est contre la règle et contre l'ordre. Si quelqu'un refuse d'obéir aux présentes prescriptions, il sera suspendu du diaconat.
19. De ceux qui reviennent à l'Eglise de la secte de Paul de Samosate.
A l'égard des paulianistes qui reviennent à l'Eglise catholique, une ordonnance fut édictée, portant qu'ils doivent absolument être rebaptisés. Si quelques-uns d'entre eux étaient auparavant membres de leur clergé, ils seront rebaptisés, puis ordonnés par l'évêque de l'Eglise catholique, à la condition toutefois qu'il aient eu une vie sans tache et irréprochable ; mais si l'enquête montre qu'ils sont indignes, on doit les exclure du clergé. On agira de même à l'égard des diaconesses, et en général la même règle sera observée pour tous ceux qui sont inscrits sur les rôles du clergé. Nous mentionnâmes celles, qui chez les paulianistes sont inscrites comme diaconesses, parce qu'elles n'ont pas reçu d'imposition des mains et qu'elles doivent absolument être comptées parmi les laïcs.
A l'égard des paulianistes qui reviennent à l'Eglise catholique, une ordonnance fut édictée, portant qu'ils doivent absolument être rebaptisés. Si quelques-uns d'entre eux étaient auparavant membres de leur clergé, ils seront rebaptisés, puis ordonnés par l'évêque de l'Eglise catholique, à la condition toutefois qu'il aient eu une vie sans tache et irréprochable ; mais si l'enquête montre qu'ils sont indignes, on doit les exclure du clergé. On agira de même à l'égard des diaconesses, et en général la même règle sera observée pour tous ceux qui sont inscrits sur les rôles du clergé. Nous mentionnâmes celles, qui chez les paulianistes sont inscrites comme diaconesses, parce qu'elles n'ont pas reçu d'imposition des mains et qu'elles doivent absolument être comptées parmi les laïcs.
20. Qu'il ne faut pas plier le genou aux jours de dimanche et au temps de la Pentecôte.
Comme quelques-uns plient le genou le dimanche et aux jours du temps de la Pentecôte, le saint concile a décidé que, pour observer une règle uniforme dans tous les diocèses, tous adresseront leur prières à Dieu en restant debout.
Comme quelques-uns plient le genou le dimanche et aux jours du temps de la Pentecôte, le saint concile a décidé que, pour observer une règle uniforme dans tous les diocèses, tous adresseront leur prières à Dieu en restant debout.
Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
CANONS DU 2ème CONCILE DE CONSTANTINOPLE
Les 7 canons du concile réuni à Constantinople à la 9ème indiction, sous le consulat d'Euchère et d'Evagre, le 6ème jour des calendes d'août, en l'an 429 de l'ère d'Antioche.
Les 7 canons du concile réuni à Constantinople à la 9ème indiction, sous le consulat d'Euchère et d'Evagre, le 6ème jour des calendes d'août, en l'an 429 de l'ère d'Antioche.
1. Que les décisions prises à Nicée demeureront inaltérables et de l'anathème des hérétiques.
La profession de foi des 318 pères réunis à Nicée en Bithynie, ne doit pas être altérée, mais au contraire conserver toute son autorité, et l'on doit anathématiser toute hérésie, en particulier celle des eunomiens ou anoméens, celle des ariens ou eudoxiens, celle des semi-ariens ou pneumatistes, celle des sabelliens, celle des marcelliens, celle des photiniens et celle des apollinaristes.
2. Du bon ordre à garder dans chaque province et de la primauté qui revient aux grands sièges d'Alexandrie, d'Antioche et de Constantinople, et de ce qu'un évêque ne doit pas intervenir dans un évêché autre que le sien.
Les évêques qui sont à la tête d'un diocèse ne doivent pas s'immiscer dans les affaires des Eglises qui sont hors de leurs limites, ni jeter par-là le trouble dans les Eglises. Mais, conformément aux canons, l'évêque d'Alexandrie administrera uniquement les affaires de l'Egypte, les évêques d'Orient gouverneront les Eglises du seul Orient, tout en gardant la préséance reconnue par les canons à l'Eglise d'Antioche, et les évêques du diocèse d'Asie administreront les affaires de l'Asie seule, et ceux du Pont uniquement les affaires du Pont et ceux de la Thrace, les affaires de la Thrace seule. A moins d'être appelés, les évêques ne doivent jamais intervenir hors de leurs diocèses pour des élections d'évêques ou quelque autre acte ecclésiastique. Tout en observant au sujet des diocèses la règle prescrite ci-dessus, il est évident que, conformément aux ordonnances de Nicée, le synode provincial décidera des affaires de toute la province. Quant aux Eglises de Dieu qui sont parmi les nations barbares, elles doivent être gouvernées selon la coutume établie du temps de nos pères.
3. Que l'évêque de Constantinople est le second après celui de Rome.
Cependant l'évêque de Constantinople aura la préséance d'honneur après l'évêque de Rome, puisque cette ville est la nouvelle Rome.
4. De l'ordination illicite de Maxime.
Au sujet de Maxime le cynique et des désordres qui se sont produits à cause de lui à Constantinople, (nous déclarons) que Maxime n'a jamais été évêque, et qu'il ne l'est pas même aujourd'hui, ni ceux qui ont été ordonnés par lui, pour quelque degré de la cléricature que ce soit, car tout ce qui s'est fait à son sujet, et tout ce qu'il a fait lui-même est sans valeur.
5. Que le tome de foi des occidentaux est recevable.
Nous référant au tome des occidentaux, nous avons aussi reçu ceux d'Antioche qui professent l'égale divinité du Père, du Fils et du saint Esprit.
6. De ceux que l'on doit admettre à l'accusation contre des évêques et des prêtres.
Comme dans le but de troubler l'ordre de l'Eglise, plusieurs imaginent, par un esprit de haine et de calomnie, des accusations contre les évêques orthodoxes, chargés du gouvernement de l'Eglise, ne se proposant par-là, que de porter atteinte à l'honneur du sacerdoce et d'agiter le peuple naturellement amoureux de la paix, le saint concile des évêques réunis à Constantinople a décidé qu'à l'avenir on ne recevra pas les accusateurs sans enquête préalable ; et l'on ne permettra pas à tous sans distinction de se porter comme accusateurs contre ceux qui gouvernent les Eglises, sans cependant l'interdire à tous d'une manière absolue et sans distinction; mais, lorsque quelqu'un portera contre l'évêque une accusation personnelle, c. à. d. privée, soit qu'il ait subi un dommage de la part de celui-ci, soit qu'il ait été traité injustement d'une manière quelconque, on ne doit pas dans les accusations de cette sorte prendre en considération la personne ou la religion du plaignant, car la conscience de l'évêque doit être libérée de l'accusation, et celui qui croit avoir subi un dommage doit obtenir justice, quelle que soit la région à laquelle il appartient. Mais si la plainte portée a trait à des choses de l'Eglise, il faut alors examiner ce que sont les accusateurs ; car il faut éviter avant tout que des hérétiques ne portent contre des évêques orthodoxes des accusations qui concernent les affaires de l'Eglise ; (nous regardons comme hérétiques ceux qui sont déjà depuis longtemps exclus de l'Eglise et qui ensuite ont été anathématisés par nous ; de même, ceux qui professent la foi orthodoxe, mais qui se séparant des évêques en communion avec nous, tiennent des conventicules). En outre, des membres de l'Eglise, déjà condamnés pour certains motifs ou exclus ou excommuniés, fussent-ils clercs ou laïcs, doivent avant de porter une plainte contre un évêque, se laver eux-mêmes de leurs propres inculpations. De même ceux qui sont sous le coup d'une accusation, ne peuvent à leur tour se porter accusateurs contre l'évêque ou contre d'autres clercs avant d'avoir démontré leur innocence au sujet des imputations portées contre eux. Mais si des personnes qui ne sont ni hérétiques, ni excommuniées, qui n'ont pas subi de condamnation et qui ne sont pas sous le coup d'une accusation, croient avoir à se plaindre de l'évêque dans les choses de l'Eglise, le saint concile leur ordonne de soumettre ces plaintes au jugement des évêques réunis de la province et de prouver par-devant eux les accusations portées contre l'évêque incriminé; et si les évêques de la province sont dans l'impossibilité de porter remède aux torts dont l'évêque est accusé, alors les accusateurs s'adresseront au concile plus considérable des évêques de ce diocèse, qui se réunira pour juger cette affaire-là mais ne pourront porter leur plainte à ce dernier, avant d'avoir promis par écrit d'accepter pour eux la peine qui reviendrait à l'accusé convaincu de culpabilité, s'il était prouvé par l'examen de l'affaire que leurs accusations contre l'évêque fussent des calomnies, Mais si quelqu'un ne tenant pas compte des présentes prescriptions, ose fatiguer les oreilles de l'empereur ou bien agiter les salles d'audience de l'autorité civile ou bien le concile oecuménique, témoignant par-là du mépris pour les évêques du diocèse, on ne doit pas lui permettre de se porter accusateur, parce qu'il ne tient pas compte des canons et qu'il trouble l'ordre de l'Eglise.
7. De ceux qui reviennent à la vraie foi, comment les recevoir.
Ceux qui passent de l'hérésie à l'Orthodoxie et à l'héritage des élus, doivent être reçus de la manière suivante. Les ariens et les macédoniens, les sabbaziens et les novatiens qui se qualifient de pures, et les aristeroi, de même que les tétradites et les apollinaristes, ne doivent être admis qu'après avoir anathématisé par écrit toutes les hérésies qui ne s'accordent pas avec la sainte, catholique et apostolique Eglise de Dieu, et aussi après avoir été marqués ou oints du saint chrême en forme de croix au front, aux yeux, au nez, à la bouche et aux oreilles; et en les marquant du signe de la croix nous disons : Sceau du don du saint-Esprit. Quant aux eunomiens qui ne baptisent qu'avec une seule immersion, et aux montanistes que l'on appelle ici phrygiens, et aux sabelliens qui enseignent la doctrine du Fils-égale-Père et commettent d'autres choses abominables, et enfin, pour les autres hérétiques, (et il en existe ici un grand nombre, surtout ceux qui viennent de la Galatie), s'ils veulent passer à l'orthodoxie, nous ne les recevons que comme des païens : le premier jour nous les marquons du signe du chrétien, le second jour nous en faisons des catéchumènes, le troisième jour nous les exorcisons en leur soufflant trois fois sur le visage et sur les oreilles, et nous les instruisons alors et les laissons venir à l'Eglise pendant un an à entendre les saintes écritures, après cela nous les baptisons.
La profession de foi des 318 pères réunis à Nicée en Bithynie, ne doit pas être altérée, mais au contraire conserver toute son autorité, et l'on doit anathématiser toute hérésie, en particulier celle des eunomiens ou anoméens, celle des ariens ou eudoxiens, celle des semi-ariens ou pneumatistes, celle des sabelliens, celle des marcelliens, celle des photiniens et celle des apollinaristes.
2. Du bon ordre à garder dans chaque province et de la primauté qui revient aux grands sièges d'Alexandrie, d'Antioche et de Constantinople, et de ce qu'un évêque ne doit pas intervenir dans un évêché autre que le sien.
Les évêques qui sont à la tête d'un diocèse ne doivent pas s'immiscer dans les affaires des Eglises qui sont hors de leurs limites, ni jeter par-là le trouble dans les Eglises. Mais, conformément aux canons, l'évêque d'Alexandrie administrera uniquement les affaires de l'Egypte, les évêques d'Orient gouverneront les Eglises du seul Orient, tout en gardant la préséance reconnue par les canons à l'Eglise d'Antioche, et les évêques du diocèse d'Asie administreront les affaires de l'Asie seule, et ceux du Pont uniquement les affaires du Pont et ceux de la Thrace, les affaires de la Thrace seule. A moins d'être appelés, les évêques ne doivent jamais intervenir hors de leurs diocèses pour des élections d'évêques ou quelque autre acte ecclésiastique. Tout en observant au sujet des diocèses la règle prescrite ci-dessus, il est évident que, conformément aux ordonnances de Nicée, le synode provincial décidera des affaires de toute la province. Quant aux Eglises de Dieu qui sont parmi les nations barbares, elles doivent être gouvernées selon la coutume établie du temps de nos pères.
3. Que l'évêque de Constantinople est le second après celui de Rome.
Cependant l'évêque de Constantinople aura la préséance d'honneur après l'évêque de Rome, puisque cette ville est la nouvelle Rome.
4. De l'ordination illicite de Maxime.
Au sujet de Maxime le cynique et des désordres qui se sont produits à cause de lui à Constantinople, (nous déclarons) que Maxime n'a jamais été évêque, et qu'il ne l'est pas même aujourd'hui, ni ceux qui ont été ordonnés par lui, pour quelque degré de la cléricature que ce soit, car tout ce qui s'est fait à son sujet, et tout ce qu'il a fait lui-même est sans valeur.
5. Que le tome de foi des occidentaux est recevable.
Nous référant au tome des occidentaux, nous avons aussi reçu ceux d'Antioche qui professent l'égale divinité du Père, du Fils et du saint Esprit.
6. De ceux que l'on doit admettre à l'accusation contre des évêques et des prêtres.
Comme dans le but de troubler l'ordre de l'Eglise, plusieurs imaginent, par un esprit de haine et de calomnie, des accusations contre les évêques orthodoxes, chargés du gouvernement de l'Eglise, ne se proposant par-là, que de porter atteinte à l'honneur du sacerdoce et d'agiter le peuple naturellement amoureux de la paix, le saint concile des évêques réunis à Constantinople a décidé qu'à l'avenir on ne recevra pas les accusateurs sans enquête préalable ; et l'on ne permettra pas à tous sans distinction de se porter comme accusateurs contre ceux qui gouvernent les Eglises, sans cependant l'interdire à tous d'une manière absolue et sans distinction; mais, lorsque quelqu'un portera contre l'évêque une accusation personnelle, c. à. d. privée, soit qu'il ait subi un dommage de la part de celui-ci, soit qu'il ait été traité injustement d'une manière quelconque, on ne doit pas dans les accusations de cette sorte prendre en considération la personne ou la religion du plaignant, car la conscience de l'évêque doit être libérée de l'accusation, et celui qui croit avoir subi un dommage doit obtenir justice, quelle que soit la région à laquelle il appartient. Mais si la plainte portée a trait à des choses de l'Eglise, il faut alors examiner ce que sont les accusateurs ; car il faut éviter avant tout que des hérétiques ne portent contre des évêques orthodoxes des accusations qui concernent les affaires de l'Eglise ; (nous regardons comme hérétiques ceux qui sont déjà depuis longtemps exclus de l'Eglise et qui ensuite ont été anathématisés par nous ; de même, ceux qui professent la foi orthodoxe, mais qui se séparant des évêques en communion avec nous, tiennent des conventicules). En outre, des membres de l'Eglise, déjà condamnés pour certains motifs ou exclus ou excommuniés, fussent-ils clercs ou laïcs, doivent avant de porter une plainte contre un évêque, se laver eux-mêmes de leurs propres inculpations. De même ceux qui sont sous le coup d'une accusation, ne peuvent à leur tour se porter accusateurs contre l'évêque ou contre d'autres clercs avant d'avoir démontré leur innocence au sujet des imputations portées contre eux. Mais si des personnes qui ne sont ni hérétiques, ni excommuniées, qui n'ont pas subi de condamnation et qui ne sont pas sous le coup d'une accusation, croient avoir à se plaindre de l'évêque dans les choses de l'Eglise, le saint concile leur ordonne de soumettre ces plaintes au jugement des évêques réunis de la province et de prouver par-devant eux les accusations portées contre l'évêque incriminé; et si les évêques de la province sont dans l'impossibilité de porter remède aux torts dont l'évêque est accusé, alors les accusateurs s'adresseront au concile plus considérable des évêques de ce diocèse, qui se réunira pour juger cette affaire-là mais ne pourront porter leur plainte à ce dernier, avant d'avoir promis par écrit d'accepter pour eux la peine qui reviendrait à l'accusé convaincu de culpabilité, s'il était prouvé par l'examen de l'affaire que leurs accusations contre l'évêque fussent des calomnies, Mais si quelqu'un ne tenant pas compte des présentes prescriptions, ose fatiguer les oreilles de l'empereur ou bien agiter les salles d'audience de l'autorité civile ou bien le concile oecuménique, témoignant par-là du mépris pour les évêques du diocèse, on ne doit pas lui permettre de se porter accusateur, parce qu'il ne tient pas compte des canons et qu'il trouble l'ordre de l'Eglise.
7. De ceux qui reviennent à la vraie foi, comment les recevoir.
Ceux qui passent de l'hérésie à l'Orthodoxie et à l'héritage des élus, doivent être reçus de la manière suivante. Les ariens et les macédoniens, les sabbaziens et les novatiens qui se qualifient de pures, et les aristeroi, de même que les tétradites et les apollinaristes, ne doivent être admis qu'après avoir anathématisé par écrit toutes les hérésies qui ne s'accordent pas avec la sainte, catholique et apostolique Eglise de Dieu, et aussi après avoir été marqués ou oints du saint chrême en forme de croix au front, aux yeux, au nez, à la bouche et aux oreilles; et en les marquant du signe de la croix nous disons : Sceau du don du saint-Esprit. Quant aux eunomiens qui ne baptisent qu'avec une seule immersion, et aux montanistes que l'on appelle ici phrygiens, et aux sabelliens qui enseignent la doctrine du Fils-égale-Père et commettent d'autres choses abominables, et enfin, pour les autres hérétiques, (et il en existe ici un grand nombre, surtout ceux qui viennent de la Galatie), s'ils veulent passer à l'orthodoxie, nous ne les recevons que comme des païens : le premier jour nous les marquons du signe du chrétien, le second jour nous en faisons des catéchumènes, le troisième jour nous les exorcisons en leur soufflant trois fois sur le visage et sur les oreilles, et nous les instruisons alors et les laissons venir à l'Eglise pendant un an à entendre les saintes écritures, après cela nous les baptisons.
Re: La croix orthodoxe russe «Histoire d'orthodoxie»
CANONS DU 3ème CONCILE D'EPHESE
Les 8 canons des 200 saints pères, réunis à Ephèse après le 13ème consulat de Flavius Théodose et le 3ème de Flavius Valentinien, empereurs éternels, le dixième jour des calendes de juillet.
Les 8 canons des 200 saints pères, réunis à Ephèse après le 13ème consulat de Flavius Théodose et le 3ème de Flavius Valentinien, empereurs éternels, le dixième jour des calendes de juillet.
1. Des métropolitains sectateurs de Nestorius et de Célestius.
Comme il fallait que les évêques qui n'ont pas assisté au concile, mais sont restés dans leur territoire ne soient pas sans savoir ce qui a été décidé, nous faisons savoir à votre sainteté, que :
Le métropolitain qui abandonne ce saint et œcuménique concile, pour entrer dans l'assemblée des apostats ou qui y entrera à l'avenir; ou celui qui a partagé les opinions de Célestius ou les partagera à l'avenir, celui-là perd toute juridiction sur les évêques de la province, et est déjà exclu de toute communion et déclaré suspens par le concile. Les évêques de sa province et les métropolitains voisins qui sont orthodoxes doivent veiller à ce qu'il soit entièrement dépossédé du rang d'évêque.
2. Des évêques qui rejoignent ceux de Nestorius.
Si d'autre part certains évêques suffragants n'ont pas assisté au saint concile et ont passé à l'apostasie, ou bien cherchent à y passer, ou bien, après avoir signé la déposition de Nestorius, sont ensuite retournés à l'assemblée des apostats, ceux-là suivant la sentence du saint concile, sont exclus du sacerdoce et déchus de leur rang.
Si d'autre part certains évêques suffragants n'ont pas assisté au saint concile et ont passé à l'apostasie, ou bien cherchent à y passer, ou bien, après avoir signé la déposition de Nestorius, sont ensuite retournés à l'assemblée des apostats, ceux-là suivant la sentence du saint concile, sont exclus du sacerdoce et déchus de leur rang.
3. Des clercs déposés par Nestorius à cause de leur orthodoxie.
Si dans une ville ou une campagne quelconque des clercs ont été déposés par Nestorius ou ses partisans, à cause de leurs sentiments orthodoxes, nous avons jugé qu'à juste titre ils doivent être réintégrés dans leurs fonctions. En règle générale nous ordonnons que les clercs, qui reçoivent ce concile orthodoxe et œcuménique ou le recevront maintenant ou après, en quelque temps que ce soit ne doivent être subordonnés en aucune manière et à aucun moment aux évêques qui ont apostasié ou qui apostasieront ou qui vont à l'encontre des saints canons et de la vraie foi.
Si dans une ville ou une campagne quelconque des clercs ont été déposés par Nestorius ou ses partisans, à cause de leurs sentiments orthodoxes, nous avons jugé qu'à juste titre ils doivent être réintégrés dans leurs fonctions. En règle générale nous ordonnons que les clercs, qui reçoivent ce concile orthodoxe et œcuménique ou le recevront maintenant ou après, en quelque temps que ce soit ne doivent être subordonnés en aucune manière et à aucun moment aux évêques qui ont apostasié ou qui apostasieront ou qui vont à l'encontre des saints canons et de la vraie foi.
4. Des clercs sectateurs de Nestorius.
Si certains clercs apostasient et osent prendre parti, secrètement ou publiquement, pour Nestorius, ils sont eux aussi déposés par ce saint concile.
Si certains clercs apostasient et osent prendre parti, secrètement ou publiquement, pour Nestorius, ils sont eux aussi déposés par ce saint concile.
5. Des clercs condamnés à des peines ecclésiastiques, absous par Nestorius.
Quant à ceux qui ont été condamnés pour des actions coupables par un saint synode ou par leurs propres évêques, et auxquels Nestorius, agissant contre les canons, avec l'indifférence qui le caractérise, ou bien ses partisans ont cherché ou chercheront à rendre la communion ou leur rang, nous avons jugé qu'ils ne doivent retirer aucun profit de ce fait et n'en demeureront pas moins déposés.
Quant à ceux qui ont été condamnés pour des actions coupables par un saint synode ou par leurs propres évêques, et auxquels Nestorius, agissant contre les canons, avec l'indifférence qui le caractérise, ou bien ses partisans ont cherché ou chercheront à rendre la communion ou leur rang, nous avons jugé qu'ils ne doivent retirer aucun profit de ce fait et n'en demeureront pas moins déposés.
6. De ceux qui enfreignent les décisions du concile.
De même, au sujet de tous ceux qui voudraient renverser d'une manière quelconque les décisions du saint concile à propos d'un chacun, le concile décide que, s'ils sont évêques ou clercs, ils perdront entièrement leur rang, et s'ils sont laïcs, ils seront excommuniés.
7. Acclamation contre ceux qui altèrent la foi de Nicée.
Le saint concile a décidé qu'il ne sera pas permis de produire en public, d'écrire ou de composer un symbole de foi autre que celui défini par les saints pères réunis à Nicée sous la conduite du saint Esprit. Ceux qui oseront composer un autre symbole, le répandre, ou le présenter à ceux qui veulent se convertir et reconnaître la vérité, venant du paganisme, du judaïsme ou de n'importe quelle hérésie, ceux-là, s'ils sont évêques ou clercs, seront dépouillés, les évêques de l'épiscopat et les clercs de la cléricature; s'il sont laïcs, ils seront anathématisés. De même, si des évêques, des clercs ou des laïcs étaient convaincus d'admettre ou d'enseigner la doctrine contenue dans l'exposé du prêtre Charisius, au sujet de l'incarnation du Fils unique de Dieu, ou bien encore les enseignements impurs et pervers de Nestorius qui y sont adjoints, qu'ils tombent sous le coup de la sentence de ce saint et œcuménique concile, c'est-à-dire que l'évêque soit dépouillé de son épiscopat et soit déposé, et le clerc pareillement soit déchu de la cléricature, et si c'est un laïc, qu'il soit anathématisé, comme il a été dit plus haut.
De même, au sujet de tous ceux qui voudraient renverser d'une manière quelconque les décisions du saint concile à propos d'un chacun, le concile décide que, s'ils sont évêques ou clercs, ils perdront entièrement leur rang, et s'ils sont laïcs, ils seront excommuniés.
7. Acclamation contre ceux qui altèrent la foi de Nicée.
Le saint concile a décidé qu'il ne sera pas permis de produire en public, d'écrire ou de composer un symbole de foi autre que celui défini par les saints pères réunis à Nicée sous la conduite du saint Esprit. Ceux qui oseront composer un autre symbole, le répandre, ou le présenter à ceux qui veulent se convertir et reconnaître la vérité, venant du paganisme, du judaïsme ou de n'importe quelle hérésie, ceux-là, s'ils sont évêques ou clercs, seront dépouillés, les évêques de l'épiscopat et les clercs de la cléricature; s'il sont laïcs, ils seront anathématisés. De même, si des évêques, des clercs ou des laïcs étaient convaincus d'admettre ou d'enseigner la doctrine contenue dans l'exposé du prêtre Charisius, au sujet de l'incarnation du Fils unique de Dieu, ou bien encore les enseignements impurs et pervers de Nestorius qui y sont adjoints, qu'ils tombent sous le coup de la sentence de ce saint et œcuménique concile, c'est-à-dire que l'évêque soit dépouillé de son épiscopat et soit déposé, et le clerc pareillement soit déchu de la cléricature, et si c'est un laïc, qu'il soit anathématisé, comme il a été dit plus haut.
8. Vœu concernant les évêques de Chypre, qu'ils élisent à eux seuls aux sièges vacants de leur île.
Un fait, qui est une innovation contraire aux coutumes ecclésiastique et une atteinte à la liberté de tous nous a été rapporté par Réginus, l'évêque très aimé de Dieu, et ses compagnons, les très pieux évêques Zénon et Evagre, de la province de Chypre. C'est pourquoi, comme le mal commun a besoin d'un remède d'autant plus fort que sa nuisance est plus grande, vu qu'aucune coutume n'a existé jusqu'ici que l'évêque de la ville d'Antioche sacre des évêques à Chypre, ainsi que les très pieux hommes qui ont eu recours au saint concile nous le prouvèrent par leurs rapports et de vive voix, les chefs des saintes églises de Dieu en Chypre resteront sans être inquiétés ni exposés à la violence, si, observant les canons des saints et vénérés pères, ils procèdent par eux-mêmes, selon l'ancienne coutume, à l'élection des très pieux évêques. Cette même règle sera aussi observée dans les autres diocèses et dans toutes les provinces, en sorte qu'aucun des évêques aimés de Dieu ne s'empare d'une autre province, qui ne fût déjà et dès le début sous son autorité ou sous celle de ses prédécesseurs; et s'il s'en était emparé et par force se la fût assujettie, il la rendra, afin que les canons des pères ne soient pas enfreints, ni que sous le prétexte d'actes sacrés ne s'insinue l'orgueil de la puissance mondaine et que sans nous en rendre compte nous perdions peu à peu la liberté, que nous a donnée par son propre Sang Jésus Christ notre Seigneur, le Libérateur de tous les hommes. Il a été donc décidé par le saint concile œcuménique que soient sauvegardés à chaque province purs et inviolés les droits acquis déjà et dès le début selon l'usage établi depuis toujours et le métropolitain sera autorisé de prendre copie conforme de notre décision pour garantir ainsi la sécurité de sa province. Si quelqu'un produisait une ordonnance opposée à la définition présente, le saint et œcuménique concile tout entier décide que cette ordonnance sera nulle et non avenue.
Un fait, qui est une innovation contraire aux coutumes ecclésiastique et une atteinte à la liberté de tous nous a été rapporté par Réginus, l'évêque très aimé de Dieu, et ses compagnons, les très pieux évêques Zénon et Evagre, de la province de Chypre. C'est pourquoi, comme le mal commun a besoin d'un remède d'autant plus fort que sa nuisance est plus grande, vu qu'aucune coutume n'a existé jusqu'ici que l'évêque de la ville d'Antioche sacre des évêques à Chypre, ainsi que les très pieux hommes qui ont eu recours au saint concile nous le prouvèrent par leurs rapports et de vive voix, les chefs des saintes églises de Dieu en Chypre resteront sans être inquiétés ni exposés à la violence, si, observant les canons des saints et vénérés pères, ils procèdent par eux-mêmes, selon l'ancienne coutume, à l'élection des très pieux évêques. Cette même règle sera aussi observée dans les autres diocèses et dans toutes les provinces, en sorte qu'aucun des évêques aimés de Dieu ne s'empare d'une autre province, qui ne fût déjà et dès le début sous son autorité ou sous celle de ses prédécesseurs; et s'il s'en était emparé et par force se la fût assujettie, il la rendra, afin que les canons des pères ne soient pas enfreints, ni que sous le prétexte d'actes sacrés ne s'insinue l'orgueil de la puissance mondaine et que sans nous en rendre compte nous perdions peu à peu la liberté, que nous a donnée par son propre Sang Jésus Christ notre Seigneur, le Libérateur de tous les hommes. Il a été donc décidé par le saint concile œcuménique que soient sauvegardés à chaque province purs et inviolés les droits acquis déjà et dès le début selon l'usage établi depuis toujours et le métropolitain sera autorisé de prendre copie conforme de notre décision pour garantir ainsi la sécurité de sa province. Si quelqu'un produisait une ordonnance opposée à la définition présente, le saint et œcuménique concile tout entier décide que cette ordonnance sera nulle et non avenue.
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