Les Croyances Évangélique
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Les Croyances Évangélique
Rappel du premier message :
I. LA BIBLE :
Que la Bible, composée du KntTENAH ( : les Saintes Écritures) et des écrits plus récents, communément appelés hsdx tyrb (B'RITH HADASHA: La Nouvelle Alliance), est la Parole de Dieu unique faisant autorité infaillible. Nous reconnaissons son inspiration plénière - verbale, et nous acceptons ses enseignements comme autorité finale en toute matière de foi et pratique (Deut:6:4-9, Prov.3:1-6, Ps 119:89, 105, 2 Tim.2:15 ; 2Tim.3:16-17)
II. DIEU :
Nous croyons que le "SHEMA",
dxa hwhy wnyhla hwhy larsy ems "Écoute Israël, l'Éternel notre Dieu, l'Éternel est un" (Deut.6:4), enseigne que Dieu est dxa(EHAD), comme cela est ainsi déclaré : une unité composée, existant de toute éternité en une unité plurale (Gen.1:1, Myhla Elohim : Dieu); Gen.1:26,"Faisons l'homme à notre image"; Gen.2:24, Adam et Eve furent créés pour être une seule chair ( dxa rsb : basar ehad), qu'IL est le Dieu personnel qui nous a créés (Gen.ch. 1 et 2), et qu'Il existe à perpétuité en trois personnes : Père, Fils et Rouah Ha'Kodesh comme cela est mentionné dans Romains 8:14-17 (Père, Esprit et Messie-Fils) et Matthieu.28:18-20 (immergeant au nom du Père, Fils et Rouah Ha'Kodesh).
A. DIEU LE PERE (aba : Abba) -Jean 6:27, 1Cor.1:3, Gal.1:1, Apoc.3:5,21, Jér.3:4,19, ch.31:9, Mal.1:6, Matt.6:9,32, Luc 10:21-22, Jean 1:14; ch.4:23 ; ch.5:17-26, Rom.8:14-15.
B. DIEU LE FILS (Nbh : Ha' Ben)
1. Dieu a vraiment un Fils Psaume 2, Proverbe 30:4-6 (Héb.1), Luc 12:35-40,
Jean 1:29-34,49; ch3:14-18.
2. Le Fils appelé ewsy : Yéshoua : Jésus, qui signifie salut) , vint au monde né
d'une vierge Isaïe 7:14, Luc 1:30-35
3. Le Fils est Dieu (Divinité), et il est adoré en tant que Dieu, ayant existé de toute
éternité : Psaumes 110:1, Héb.1:13, Isaïe 9:5-6, Matthieu 28:18-20, Phil.2:5-11,
Col 1:15-19, Apoc. 3:21, (Héb.1 -adoré par les anges), Apoc.4:8; ch.5:5-14
4. Il est celui qui fut promis, xysm :MASSHIAH : Messie) , d'Israël - Esaïe 9:5-6;
ch.11:1 , Dan.9 (particulièrement les versets 20-26), Es.53, Jean 1:17, 40-41,
45,49, Marc 8:29
5. Il est le rejeton et la postérité de David, l'Etoile Brillante du Matin
(Nombres 24:17, Apoc.22:16)
6. Il est notre Pessah (Pâque), l'Agneau de Dieu
(1 Cor.5:7, Apoc.5, Jean 1:29)
C. DIEU L'ESPRIT SAINT (sdqh xwr : Rouah Ha'Kodesh)
1. Introduit dans Gen 1:2.
2. Dans le Tenah, au temps de nos ancêtres, l'Esprit de Dieu est tombé sur des
individus, tels que Moïse, David (voir 2 Samuel 23:1-3), et sur les prophètes, et
cela, dans des buts spécifiques.
3. Dans la Nouvelle Alliance, le Messie, Yéshoua, promit à ses disciples qu'après son
départ, ils recevraient "le Consolateur", décrit comme l'Esprit de Vérité (Jean
14:17,26), qui était avec eux et serait en eux. De plus, Yéshoua déclara que
l'Esprit de Vérité nous conduira dans toute la vérité et le glorifiera Lui, le Messie,
et non l'Esprit lui-même (Jean 16:13-15). Il nous donne la puissance (Actes 1:8).
Il nous scelle (Ephésiens 1:13; 4:30). Si nous n'avons pas l'Esprit (Rouah), nous ne
lui appartenons pas (Rom.8:9). Il nous conduit et nous enseigne (Rom.8:14-17).
Le fait qu'Il habite en nous, nous rend capable de vivre une vie de sanctification.
Actes 2:38 déclare :
"Repentez-vous, soyez immergés et recevez Rouah Ha'Kodesh !"
III. L'HOMME :
A. Créé à l'image de Dieu (Gen. 1:26-27), mais :
B. A cause de sa désobéissance, l'homme tomba de sa première condition et fut
séparé de Dieu (Gen. 2:17; ch.3:22-24).
Par conséquent, selon les Ecritures, tout homme naît avec une nature pécheresse
(Ps.14:1-3, ch.49:8; ch.53:1-4, Es.64:6, Rom.3:9-12,23; ch.5:12)
C. Pour l'homme, sa seule espérance de rédemption (salut) se trouve dans l'expiation
faite par le Messie (Lévitique 17:11, Esaïe 53, Daniel 9:24-26,
1Corinthiens15:22, Hébreux 9:11-14, 28, Jean 1:12,ch.3:36) qui amène à une
régénération par l'action de Rouah Ha'Kodesh (Tite 3:5) s'appelant la nouvelle
naissance (Jean 3:3-8). Car, c'est par la grâce que nous sommes sauvés, par le
moyen de la foi, et c'est le don de Dieu (Ephésiens 2:8-9)
IV. RESURRECTION ET JUGEMENT :
Nous croyons à la résurrection, aussi bien des rachetés que des perdus : les rachetés pour la vie éternelle et les perdus pour une séparation éternelle d'avec Dieu, ce qui est un état de châtiment éternel (Job 4:14; 19:25-27, Daniel 12:2-3, Jean 3:36; ch.11:25-26, Apoc.20:5-6, 10-15; ch.21:7-8)
V. LE MESSIE - Le Rédempteur :
Les Ecritures annonçaient deux "venues" du Messie:
A. La Première venue :
1. Annoncée dans Daniel 9:24-26
2. Son but était de faire l'expiation des péchés (Daniel 9:24-26, Es.53,
Rom. 3:21-31, Héb.ch 9-10, Jean 3:16-17)
B. La Deuxième venue :
1. Comme cela est annoncé, sa venue "sur des nuées" pour recevoir ceux
qui croient en Lui (1 Thess.4:13-18, Jean 14:1-6, 1 Cor 15:51-57)
2. Le retour du Messie sur la terre :
a. Le Rédempteur viendra pour Sion (Es. 59:20-21, Zach.14:4)
b. La rédemption spirituelle d'Israël (Zach.12:8-13,
Rom.11:25-27 , Héb. 9:28, Jér.31:31-40: L'Alliance Nouvelle)
c. La restauration nationale d'Israël, se réalise par le
rassemblement du reste de Son peuple des quatre coins de la
terre et par le rétablissement du Royaume Davidique (Es:11),
et rétablir le trône et le royaume de David, qui durera
éternellement (Es. 11: et 9:5-6, Luc 1:30-33), Jér.23:3-8.
VI. ISRAEL DANS LA PROPHETIE
Nous croyons dans le plan "des derniers temps" fixé par Dieu pour la nation d'Israël et pour le monde. La foi dans la restauration physique et spirituelle d'Israël, comme cela est enseigné dans les Ecritures, est un point central du Judaïsme Messianique. Le plus grand miracle de notre époque a été le rétablissement ou la renaissance de l'Etat d'Israël, selon la prophétie biblique(Ez.34:11-21, ch.36-39, Os.3, Amos 9:11-15, Zach.12 à 14, Es 11, 43,54,60-62,66, Rom.11:1-34 (voir aussi l'article V, LE MESSIE).
La nation d'Israël attendait un roi; un leader qui les délivrerait de leurs ennemis et leur donnerait la paix. En conséquence, ils ne reconnurent pas Yéshoua comme le Messie, lorsqu'il vint pour la première fois en tant que victime expiatoire.
Le christianisme gentil a eu peu, sinon aucune compréhension des Ecritures quant au peuple juif. En 325 après Yéshoua Le Messie, le concile de Nicée vota que :
1. Dieu en avait fini avec le peuple juif.
2. La Pâque juive ne devrait plus être observée
3. Les croyants ne devraient rien avoir à faire avec les juifs, puisque
selon le concile, les juifs étaient " les meurtriers du Seigneur" ( "Lettre
H" dans L'HISTOIRE DE L'EGLISE par Eusebius). Tout ceci, de même que
beaucoup d'autres déclarations antisémites de la part des pères de
l'Eglise et d'autres conciles, ont joué un rôle prédominant limitant la
compréhension des Ecritures à l'égard du peuple juif. En
conséquence, l'établissement de l'état moderne d'Israël comme partie
centrale du plan de Dieu est devenu, pour les grands enseignants de la
Bible de nos jours, le fait le plus difficile à comprendre.
VII. LE JUDAISME MESSIANIQUE
Nous reconnaissons que ceux qui font partie du peuple juif, (descendants physiques d'Abraham au travers d'Isaac et de Jacob, soit par la lignée du père soit par celle de la mère) et qui mettent leur foi dans le Messie d'Israël, Yéshoua, continuent d'être juifs, conformément aux Ecritures (Romains 8:28-29). Les gentils qui mettent leur foi en Yéshoua sont greffés sur l'olivier juif de la foi (Rom.11:17-25) devenant ainsi des fils et des filles spirituels d'Abraham (Gal.3:28-29).
Nous observons et célébrons les fêtes juives, données par Dieu à Israël, lesquelles trouvent leur accomplissement dans et au travers du Messie Yéshoua. Nous croyons au vrai "Judaïsme Biblique" manifesté par la foi des croyants du premier siècle, et nous voulons mettre en pratique, et établir la continuité de la foi dans le seul vrai Dieu, révélé au travers des Ecritures, et manifesté finalement dans le Fils de Dieu, Yéshoua le Messie. Nous croyons que le salut a toujours été donné "par la foi", et que les oeuvres de la loi ou les bonnes oeuvres, n'ont jamais sauvé personne (Gen. 15:6, Rom. ch.2-6, Eph. 2:8-9, Héb.11:6,39)
Nous reconnaissons que le corps des croyants de La Nouvelle Alliance se compose de Juifs et de Gentils qui ont reçu Yéshoua Le Messie comme Le Rédempteur promis. Le "mur de séparation" a été renversé et maintenant, nous adorons le Dieu d'Israël ensemble (1 Cor.12:13, Eph.2:13,14)
LIENS VERS D'AUTRES TEXTES
cliquez ici pour voir qui est vraiment Juif
Yeshoua 14 x dans le livre d'Isaïe
Je Suis Qui Je Suis
Les Attributs de Elohim YHVH
Tri- Unité de Elohim
Yeshoua Lumière du monde
Quel est son Nom et le Nom de Son Fils, le sais tu ?
Actualités prophétiques
RÉFÉRENCES BIBLIQUES
Deutéronome 6:4-9
4 Ecoute, Israël! l'Eternel, notre Dieu, est le seul Eternel.
5 Tu aimeras l'Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force.
6 Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton coeur.
7 Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.
8 Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux.
9 Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.
version en hébreu
Proverbe 3:1-6
1 Mon fils, n'oublie pas mes enseignements, Et que ton coeur garde mes préceptes;
2 Car ils prolongeront les jours et les années de ta vie, Et ils augmenteront ta paix.
3 Que la bonté et la fidélité ne t'abandonnent pas; Lie-les à ton cou, écris-les sur la table de ton coeur.
4 Tu acquerras ainsi de la grâce et une raison saine, Aux yeux de Dieu et des hommes.
5 Confie-toi en l'Eternel de tout ton coeur, Et ne t'appuie pas sur ta sagesse;
6 Reconnais-le dans toutes tes voies, Et il aplanira t
Psaume 119:89
89 A toujours, ô Eternel! Ta parole subsiste dans les cieux.
Psaume 119:105
105 Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier.
2 Timothée 2:15
15 Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité.
2 Timothée 3:16-17
16 Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice,
17 afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre.
Genèse 1:1
1 Au commencement, Elohim Dieu créa les cieux et la terre.
Genèse 1:26-27
26 Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.
27 Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme.
Genèse 2:24
24 C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.
Romains 8:14-17
14 car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu.
15 Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba! Père!
16 L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
17 Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers du Messie, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui.
Matthieu 28:18-20
18 Yeshoua, s'étant approché, leur parla ainsi: Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre.
19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et de l'Esprit Saint,
20 et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.
Jean 6:27
27 Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme ("Ben Isch") vous donnera; car c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau.
1 Corinthiens 1:3
3 que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Yeshoua HaMashiah !
Galates 1:1
1 Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Yeshoua HaMashiah et Dieu le Père, qui l'a ressuscité des morts,
Apocalypse 3:5, 21
5 Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs; je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.
21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.
Jérémie 3:4, 19
4 Maintenant, n'est-ce pas? tu cries vers moi: Mon père! Tu as été l'ami de ma jeunesse!
Jérémie 31:9
9 Ils viennent en pleurant, et je les conduis au milieu de leurs supplications; Je les mène vers des torrents d'eau, Par un chemin uni où ils ne chancellent pas; Car je suis un père pour Israël, Et Ephraïm est mon premier-né.
Malachie 1:6
6 Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l'honneur qui m'est dû? Si je suis maître, où est la crainte qu'on a de moi? Dit l'Eternel des armées à vous, sacrificateurs, Qui méprisez mon nom, Et qui dites: En quoi avons-nous méprisé ton nom?
Matthieu 6:9, 32
9 Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié;
32 Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Luc 10:21-22
21 En ce moment même, Yeshoua tressaillit de joie par l' Esprit Saint, et il dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as voulu ainsi.
22 Toutes choses m'ont été données par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n'est le Père, ni qui est le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.
Jean 1:14
14 Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.
ch.4:23
23 Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.
ch.5:17-26
17 Mais Yeshoua leur répondit: Mon Père agit jusqu'à présent; moi aussi, j'agis.
18 A cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il violait le shabbat, mais parce qu'il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu.
19 Yeshoua reprit donc la parole, et leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement.
20 Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu'il fait; et il lui montrera des oeuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'étonnement.
21 Car, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut.
22 Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils,
23 afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé.
24 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.
25 En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront.
26 Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même.
Rom.8:14-15
15 Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba! Père!
Psaume 2
1 Pourquoi ce tumulte parmi les nations, Ces vaines pensées parmi les peuples?
2 Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils Et les princes se liguent-ils avec eux Contre l'Eternel et contre son oint? -
3 Brisons leurs liens, Délivrons-nous de leurs chaînes! -
4 Celui qui siège dans les cieux rit, Le Seigneur se moque d'eux.
5 Puis il leur parle dans sa colère, Il les épouvante dans sa fureur:
6 C'est moi qui ai oint mon roi Sur Sion, ma montagne sainte!
7 Je publierai le décret; L'Eternel m'a dit: Tu es mon fils! Je t'ai engendré aujourd'hui.
8 Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, Les extrémités de la terre pour possession;
9 Tu les briseras avec une verge de fer, Tu les briseras comme le vase d'un potier.
10 Et maintenant, rois, conduisez-vous avec sagesse! Juges de la terre, recevez instruction!
11 Servez l'Eternel avec crainte, Et réjouissez-vous avec tremblement.
12 Baisez le fils, de peur qu'il ne s'irrite, Et que vous ne périssiez dans votre voie, Car sa colère est prompte à s'enflammer. Heureux tous ceux qui se confient en lui!
Proverbe 30:4-6
4 Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu? Qui a recueilli le vent dans ses mains? Qui a serré les eaux dans son vêtement? Qui a fait paraître les extrémités de la terre? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils? Le sais-tu?
5 Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui cherchent en lui un refuge.
6 N'ajoute rien à ses paroles, De peur qu'il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur.
Héb.1
1 Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, (1-2) Dieu,
2 dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,
3 et qui, étant le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts,
4 devenu d'autant supérieur aux anges qu'il a hérité d'un nom plus excellent que le leur.
5 Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui? Et encore: Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils?
6 Et lorsqu'il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit: Que tous les anges de Dieu l'adorent!
7 De plus, il dit des anges: Celui qui fait de ses anges des vents, Et de ses serviteurs une flamme de feu.
8 Mais il a dit au Fils: Ton trône, ô Dieu, est éternel; Le sceptre de ton règne est un sceptre d'équité;
9 Tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité; C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint D'une huile de joie au-dessus de tes égaux.
10 Et encore: Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, Et les cieux sont l'ouvrage de tes mains;
11 Ils périront, mais tu subsistes; Ils vieilliront tous comme un vêtement,
12 Tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés; Mais toi, tu restes le même, Et tes années ne finiront point.
13 Et auquel des anges a-t-il jamais dit: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied?
14 Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut?
Luc 12:35-40
35 Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées.
36 Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera.
37 Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s'approchera pour les servir.
38 Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, heureux ces serviteurs, s'il les trouve veillant!
39 Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison.
40 Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.
Jean :29-34,49;
29 Le lendemain, il vit Yeshoua venant à lui, et il dit: Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.
30 C'est celui dont j'ai dit: Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il était avant moi.
31 Je ne le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d'eau.
32 Jean rendit ce témoignage: J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et s'arrêter sur lui.
33 Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui-là m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est celui qui baptise de l'Esprit Saint.
34 Et j'ai vu, et j'ai rendu témoignage qu'il est le Fils de Dieu.
49 Nathanaël répondit et lui dit: Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël.
ch3:14-18.
14 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé,
15 afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.
16 Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.
17 Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.
18 Celui qui croit en lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Isaïe 7:14
14 C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Immanou-El.
Luc 1:30-35
30 L'ange lui dit: Ne crains point, Myriam; car tu as trouvé grâce devant Dieu.
31 Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Yeshoua.
32 Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.
33 Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.
34 Myriam dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?
35 L'ange lui répondit: L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le Saint Enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu - (Ben Elohim).
Psaumes 110:1
1 De David. Psaume. Parole de l'Eternel à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
Esaïe 9:5-6
6 (9-5) Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.
Phil.2:5-11,
5 Ayez en vous les sentiments qui étaient en Yeshoua HaMashiah,
6 lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu,
7 mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes;
8 (2-7) et ayant paru comme un simple homme, (2-8) il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix.
9 C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom,
10 afin qu'au nom de Yeshoua tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
11 et que toute langue confesse que Yeshoua HaMashiah est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
Col 1:15-19
15 Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
16 Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.
17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
18 Il est la tête du corps de l'Assemblée; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.
19 Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui;
Apoc.4:8
8 Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui vient!
Apoc.5:1-14
1 Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux.
2 Et je vis un ange puissant, qui criait d'une voix forte: Qui est digne d'ouvrir le livre, et d'en rompre les sceaux?
3 Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le livre ni le regarder.
4 Et je pleurai beaucoup de ce que personne ne fut trouvé digne d'ouvrir le livre ni de le regarder.
5 Et l'un des vieillards me dit: Ne pleure point; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.
6 Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre.
7 Il vint, et il prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône.
8 Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints.
9 Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation;
10 tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.
11 Je regardai, et j'entendis la voix de beaucoup d'anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers.
12 Ils disaient d'une voix forte: L'agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la louange.
13 Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s'y trouve, je les entendis qui disaient: A celui qui est assis sur le trône, et à l'agneau, soient la louange, l'honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles!
14 Et les quatre êtres vivants disaient: Amen! Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent.
Esaïe 11:1
1 Puis un rameau sortira du tronc d'Isaï, Et un rejeton naîtra de ses racines.
Dan.9: 20-26
20
Je parlais encore, je priais, je confessais mon péché et le péché de mon peuple d'Israël, et je présentais mes supplications à l'Eternel, mon Dieu, en faveur de la sainte montagne de mon Dieu;
21 je parlais encore dans ma prière, quand l'homme, Gabriel, que j'avais vu précédemment dans une vision, s'approcha de moi d'un vol rapide, au moment de l'offrande du soir.
22 Il m'instruisit, et s'entretint avec moi. Il me dit: Daniel, je suis venu maintenant pour ouvrir ton intelligence.
23 Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l'annoncer; car tu es un bien-aimé. Sois attentif à la parole, et comprends la vision!
24 Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints.
25 Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines; dans soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps fâcheux.
26 Après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur. Le peuple d'un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation; il est arrêté que les dévastations dureront jusqu'au terme de la guerre.
I. LA BIBLE :
Que la Bible, composée du KntTENAH ( : les Saintes Écritures) et des écrits plus récents, communément appelés hsdx tyrb (B'RITH HADASHA: La Nouvelle Alliance), est la Parole de Dieu unique faisant autorité infaillible. Nous reconnaissons son inspiration plénière - verbale, et nous acceptons ses enseignements comme autorité finale en toute matière de foi et pratique (Deut:6:4-9, Prov.3:1-6, Ps 119:89, 105, 2 Tim.2:15 ; 2Tim.3:16-17)
II. DIEU :
Nous croyons que le "SHEMA",
dxa hwhy wnyhla hwhy larsy ems "Écoute Israël, l'Éternel notre Dieu, l'Éternel est un" (Deut.6:4), enseigne que Dieu est dxa(EHAD), comme cela est ainsi déclaré : une unité composée, existant de toute éternité en une unité plurale (Gen.1:1, Myhla Elohim : Dieu); Gen.1:26,"Faisons l'homme à notre image"; Gen.2:24, Adam et Eve furent créés pour être une seule chair ( dxa rsb : basar ehad), qu'IL est le Dieu personnel qui nous a créés (Gen.ch. 1 et 2), et qu'Il existe à perpétuité en trois personnes : Père, Fils et Rouah Ha'Kodesh comme cela est mentionné dans Romains 8:14-17 (Père, Esprit et Messie-Fils) et Matthieu.28:18-20 (immergeant au nom du Père, Fils et Rouah Ha'Kodesh).
A. DIEU LE PERE (aba : Abba) -Jean 6:27, 1Cor.1:3, Gal.1:1, Apoc.3:5,21, Jér.3:4,19, ch.31:9, Mal.1:6, Matt.6:9,32, Luc 10:21-22, Jean 1:14; ch.4:23 ; ch.5:17-26, Rom.8:14-15.
B. DIEU LE FILS (Nbh : Ha' Ben)
1. Dieu a vraiment un Fils Psaume 2, Proverbe 30:4-6 (Héb.1), Luc 12:35-40,
Jean 1:29-34,49; ch3:14-18.
2. Le Fils appelé ewsy : Yéshoua : Jésus, qui signifie salut) , vint au monde né
d'une vierge Isaïe 7:14, Luc 1:30-35
3. Le Fils est Dieu (Divinité), et il est adoré en tant que Dieu, ayant existé de toute
éternité : Psaumes 110:1, Héb.1:13, Isaïe 9:5-6, Matthieu 28:18-20, Phil.2:5-11,
Col 1:15-19, Apoc. 3:21, (Héb.1 -adoré par les anges), Apoc.4:8; ch.5:5-14
4. Il est celui qui fut promis, xysm :MASSHIAH : Messie) , d'Israël - Esaïe 9:5-6;
ch.11:1 , Dan.9 (particulièrement les versets 20-26), Es.53, Jean 1:17, 40-41,
45,49, Marc 8:29
5. Il est le rejeton et la postérité de David, l'Etoile Brillante du Matin
(Nombres 24:17, Apoc.22:16)
6. Il est notre Pessah (Pâque), l'Agneau de Dieu
(1 Cor.5:7, Apoc.5, Jean 1:29)
C. DIEU L'ESPRIT SAINT (sdqh xwr : Rouah Ha'Kodesh)
1. Introduit dans Gen 1:2.
2. Dans le Tenah, au temps de nos ancêtres, l'Esprit de Dieu est tombé sur des
individus, tels que Moïse, David (voir 2 Samuel 23:1-3), et sur les prophètes, et
cela, dans des buts spécifiques.
3. Dans la Nouvelle Alliance, le Messie, Yéshoua, promit à ses disciples qu'après son
départ, ils recevraient "le Consolateur", décrit comme l'Esprit de Vérité (Jean
14:17,26), qui était avec eux et serait en eux. De plus, Yéshoua déclara que
l'Esprit de Vérité nous conduira dans toute la vérité et le glorifiera Lui, le Messie,
et non l'Esprit lui-même (Jean 16:13-15). Il nous donne la puissance (Actes 1:8).
Il nous scelle (Ephésiens 1:13; 4:30). Si nous n'avons pas l'Esprit (Rouah), nous ne
lui appartenons pas (Rom.8:9). Il nous conduit et nous enseigne (Rom.8:14-17).
Le fait qu'Il habite en nous, nous rend capable de vivre une vie de sanctification.
Actes 2:38 déclare :
"Repentez-vous, soyez immergés et recevez Rouah Ha'Kodesh !"
III. L'HOMME :
A. Créé à l'image de Dieu (Gen. 1:26-27), mais :
B. A cause de sa désobéissance, l'homme tomba de sa première condition et fut
séparé de Dieu (Gen. 2:17; ch.3:22-24).
Par conséquent, selon les Ecritures, tout homme naît avec une nature pécheresse
(Ps.14:1-3, ch.49:8; ch.53:1-4, Es.64:6, Rom.3:9-12,23; ch.5:12)
C. Pour l'homme, sa seule espérance de rédemption (salut) se trouve dans l'expiation
faite par le Messie (Lévitique 17:11, Esaïe 53, Daniel 9:24-26,
1Corinthiens15:22, Hébreux 9:11-14, 28, Jean 1:12,ch.3:36) qui amène à une
régénération par l'action de Rouah Ha'Kodesh (Tite 3:5) s'appelant la nouvelle
naissance (Jean 3:3-8). Car, c'est par la grâce que nous sommes sauvés, par le
moyen de la foi, et c'est le don de Dieu (Ephésiens 2:8-9)
IV. RESURRECTION ET JUGEMENT :
Nous croyons à la résurrection, aussi bien des rachetés que des perdus : les rachetés pour la vie éternelle et les perdus pour une séparation éternelle d'avec Dieu, ce qui est un état de châtiment éternel (Job 4:14; 19:25-27, Daniel 12:2-3, Jean 3:36; ch.11:25-26, Apoc.20:5-6, 10-15; ch.21:7-8)
V. LE MESSIE - Le Rédempteur :
Les Ecritures annonçaient deux "venues" du Messie:
A. La Première venue :
1. Annoncée dans Daniel 9:24-26
2. Son but était de faire l'expiation des péchés (Daniel 9:24-26, Es.53,
Rom. 3:21-31, Héb.ch 9-10, Jean 3:16-17)
B. La Deuxième venue :
1. Comme cela est annoncé, sa venue "sur des nuées" pour recevoir ceux
qui croient en Lui (1 Thess.4:13-18, Jean 14:1-6, 1 Cor 15:51-57)
2. Le retour du Messie sur la terre :
a. Le Rédempteur viendra pour Sion (Es. 59:20-21, Zach.14:4)
b. La rédemption spirituelle d'Israël (Zach.12:8-13,
Rom.11:25-27 , Héb. 9:28, Jér.31:31-40: L'Alliance Nouvelle)
c. La restauration nationale d'Israël, se réalise par le
rassemblement du reste de Son peuple des quatre coins de la
terre et par le rétablissement du Royaume Davidique (Es:11),
et rétablir le trône et le royaume de David, qui durera
éternellement (Es. 11: et 9:5-6, Luc 1:30-33), Jér.23:3-8.
VI. ISRAEL DANS LA PROPHETIE
Nous croyons dans le plan "des derniers temps" fixé par Dieu pour la nation d'Israël et pour le monde. La foi dans la restauration physique et spirituelle d'Israël, comme cela est enseigné dans les Ecritures, est un point central du Judaïsme Messianique. Le plus grand miracle de notre époque a été le rétablissement ou la renaissance de l'Etat d'Israël, selon la prophétie biblique(Ez.34:11-21, ch.36-39, Os.3, Amos 9:11-15, Zach.12 à 14, Es 11, 43,54,60-62,66, Rom.11:1-34 (voir aussi l'article V, LE MESSIE).
La nation d'Israël attendait un roi; un leader qui les délivrerait de leurs ennemis et leur donnerait la paix. En conséquence, ils ne reconnurent pas Yéshoua comme le Messie, lorsqu'il vint pour la première fois en tant que victime expiatoire.
Le christianisme gentil a eu peu, sinon aucune compréhension des Ecritures quant au peuple juif. En 325 après Yéshoua Le Messie, le concile de Nicée vota que :
1. Dieu en avait fini avec le peuple juif.
2. La Pâque juive ne devrait plus être observée
3. Les croyants ne devraient rien avoir à faire avec les juifs, puisque
selon le concile, les juifs étaient " les meurtriers du Seigneur" ( "Lettre
H" dans L'HISTOIRE DE L'EGLISE par Eusebius). Tout ceci, de même que
beaucoup d'autres déclarations antisémites de la part des pères de
l'Eglise et d'autres conciles, ont joué un rôle prédominant limitant la
compréhension des Ecritures à l'égard du peuple juif. En
conséquence, l'établissement de l'état moderne d'Israël comme partie
centrale du plan de Dieu est devenu, pour les grands enseignants de la
Bible de nos jours, le fait le plus difficile à comprendre.
VII. LE JUDAISME MESSIANIQUE
Nous reconnaissons que ceux qui font partie du peuple juif, (descendants physiques d'Abraham au travers d'Isaac et de Jacob, soit par la lignée du père soit par celle de la mère) et qui mettent leur foi dans le Messie d'Israël, Yéshoua, continuent d'être juifs, conformément aux Ecritures (Romains 8:28-29). Les gentils qui mettent leur foi en Yéshoua sont greffés sur l'olivier juif de la foi (Rom.11:17-25) devenant ainsi des fils et des filles spirituels d'Abraham (Gal.3:28-29).
Nous observons et célébrons les fêtes juives, données par Dieu à Israël, lesquelles trouvent leur accomplissement dans et au travers du Messie Yéshoua. Nous croyons au vrai "Judaïsme Biblique" manifesté par la foi des croyants du premier siècle, et nous voulons mettre en pratique, et établir la continuité de la foi dans le seul vrai Dieu, révélé au travers des Ecritures, et manifesté finalement dans le Fils de Dieu, Yéshoua le Messie. Nous croyons que le salut a toujours été donné "par la foi", et que les oeuvres de la loi ou les bonnes oeuvres, n'ont jamais sauvé personne (Gen. 15:6, Rom. ch.2-6, Eph. 2:8-9, Héb.11:6,39)
Nous reconnaissons que le corps des croyants de La Nouvelle Alliance se compose de Juifs et de Gentils qui ont reçu Yéshoua Le Messie comme Le Rédempteur promis. Le "mur de séparation" a été renversé et maintenant, nous adorons le Dieu d'Israël ensemble (1 Cor.12:13, Eph.2:13,14)
LIENS VERS D'AUTRES TEXTES
cliquez ici pour voir qui est vraiment Juif
Yeshoua 14 x dans le livre d'Isaïe
Je Suis Qui Je Suis
Les Attributs de Elohim YHVH
Tri- Unité de Elohim
Yeshoua Lumière du monde
Quel est son Nom et le Nom de Son Fils, le sais tu ?
Actualités prophétiques
RÉFÉRENCES BIBLIQUES
Deutéronome 6:4-9
4 Ecoute, Israël! l'Eternel, notre Dieu, est le seul Eternel.
5 Tu aimeras l'Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force.
6 Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton coeur.
7 Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.
8 Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux.
9 Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.
version en hébreu
Proverbe 3:1-6
1 Mon fils, n'oublie pas mes enseignements, Et que ton coeur garde mes préceptes;
2 Car ils prolongeront les jours et les années de ta vie, Et ils augmenteront ta paix.
3 Que la bonté et la fidélité ne t'abandonnent pas; Lie-les à ton cou, écris-les sur la table de ton coeur.
4 Tu acquerras ainsi de la grâce et une raison saine, Aux yeux de Dieu et des hommes.
5 Confie-toi en l'Eternel de tout ton coeur, Et ne t'appuie pas sur ta sagesse;
6 Reconnais-le dans toutes tes voies, Et il aplanira t
Psaume 119:89
89 A toujours, ô Eternel! Ta parole subsiste dans les cieux.
Psaume 119:105
105 Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier.
2 Timothée 2:15
15 Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité.
2 Timothée 3:16-17
16 Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice,
17 afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre.
Genèse 1:1
1 Au commencement, Elohim Dieu créa les cieux et la terre.
Genèse 1:26-27
26 Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.
27 Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme.
Genèse 2:24
24 C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.
Romains 8:14-17
14 car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu.
15 Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba! Père!
16 L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
17 Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers du Messie, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui.
Matthieu 28:18-20
18 Yeshoua, s'étant approché, leur parla ainsi: Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre.
19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et de l'Esprit Saint,
20 et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.
Jean 6:27
27 Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme ("Ben Isch") vous donnera; car c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau.
1 Corinthiens 1:3
3 que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Yeshoua HaMashiah !
Galates 1:1
1 Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Yeshoua HaMashiah et Dieu le Père, qui l'a ressuscité des morts,
Apocalypse 3:5, 21
5 Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs; je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.
21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.
Jérémie 3:4, 19
4 Maintenant, n'est-ce pas? tu cries vers moi: Mon père! Tu as été l'ami de ma jeunesse!
Jérémie 31:9
9 Ils viennent en pleurant, et je les conduis au milieu de leurs supplications; Je les mène vers des torrents d'eau, Par un chemin uni où ils ne chancellent pas; Car je suis un père pour Israël, Et Ephraïm est mon premier-né.
Malachie 1:6
6 Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l'honneur qui m'est dû? Si je suis maître, où est la crainte qu'on a de moi? Dit l'Eternel des armées à vous, sacrificateurs, Qui méprisez mon nom, Et qui dites: En quoi avons-nous méprisé ton nom?
Matthieu 6:9, 32
9 Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié;
32 Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Luc 10:21-22
21 En ce moment même, Yeshoua tressaillit de joie par l' Esprit Saint, et il dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as voulu ainsi.
22 Toutes choses m'ont été données par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n'est le Père, ni qui est le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.
Jean 1:14
14 Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.
ch.4:23
23 Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.
ch.5:17-26
17 Mais Yeshoua leur répondit: Mon Père agit jusqu'à présent; moi aussi, j'agis.
18 A cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il violait le shabbat, mais parce qu'il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu.
19 Yeshoua reprit donc la parole, et leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement.
20 Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu'il fait; et il lui montrera des oeuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'étonnement.
21 Car, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut.
22 Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils,
23 afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé.
24 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.
25 En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront.
26 Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même.
Rom.8:14-15
15 Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba! Père!
Psaume 2
1 Pourquoi ce tumulte parmi les nations, Ces vaines pensées parmi les peuples?
2 Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils Et les princes se liguent-ils avec eux Contre l'Eternel et contre son oint? -
3 Brisons leurs liens, Délivrons-nous de leurs chaînes! -
4 Celui qui siège dans les cieux rit, Le Seigneur se moque d'eux.
5 Puis il leur parle dans sa colère, Il les épouvante dans sa fureur:
6 C'est moi qui ai oint mon roi Sur Sion, ma montagne sainte!
7 Je publierai le décret; L'Eternel m'a dit: Tu es mon fils! Je t'ai engendré aujourd'hui.
8 Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, Les extrémités de la terre pour possession;
9 Tu les briseras avec une verge de fer, Tu les briseras comme le vase d'un potier.
10 Et maintenant, rois, conduisez-vous avec sagesse! Juges de la terre, recevez instruction!
11 Servez l'Eternel avec crainte, Et réjouissez-vous avec tremblement.
12 Baisez le fils, de peur qu'il ne s'irrite, Et que vous ne périssiez dans votre voie, Car sa colère est prompte à s'enflammer. Heureux tous ceux qui se confient en lui!
Proverbe 30:4-6
4 Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu? Qui a recueilli le vent dans ses mains? Qui a serré les eaux dans son vêtement? Qui a fait paraître les extrémités de la terre? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils? Le sais-tu?
5 Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui cherchent en lui un refuge.
6 N'ajoute rien à ses paroles, De peur qu'il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur.
Héb.1
1 Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, (1-2) Dieu,
2 dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,
3 et qui, étant le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts,
4 devenu d'autant supérieur aux anges qu'il a hérité d'un nom plus excellent que le leur.
5 Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui? Et encore: Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils?
6 Et lorsqu'il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit: Que tous les anges de Dieu l'adorent!
7 De plus, il dit des anges: Celui qui fait de ses anges des vents, Et de ses serviteurs une flamme de feu.
8 Mais il a dit au Fils: Ton trône, ô Dieu, est éternel; Le sceptre de ton règne est un sceptre d'équité;
9 Tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité; C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint D'une huile de joie au-dessus de tes égaux.
10 Et encore: Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, Et les cieux sont l'ouvrage de tes mains;
11 Ils périront, mais tu subsistes; Ils vieilliront tous comme un vêtement,
12 Tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés; Mais toi, tu restes le même, Et tes années ne finiront point.
13 Et auquel des anges a-t-il jamais dit: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied?
14 Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut?
Luc 12:35-40
35 Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées.
36 Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera.
37 Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s'approchera pour les servir.
38 Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, heureux ces serviteurs, s'il les trouve veillant!
39 Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison.
40 Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.
Jean :29-34,49;
29 Le lendemain, il vit Yeshoua venant à lui, et il dit: Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.
30 C'est celui dont j'ai dit: Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il était avant moi.
31 Je ne le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d'eau.
32 Jean rendit ce témoignage: J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et s'arrêter sur lui.
33 Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui-là m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est celui qui baptise de l'Esprit Saint.
34 Et j'ai vu, et j'ai rendu témoignage qu'il est le Fils de Dieu.
49 Nathanaël répondit et lui dit: Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël.
ch3:14-18.
14 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé,
15 afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.
16 Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.
17 Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.
18 Celui qui croit en lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Isaïe 7:14
14 C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Immanou-El.
Luc 1:30-35
30 L'ange lui dit: Ne crains point, Myriam; car tu as trouvé grâce devant Dieu.
31 Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Yeshoua.
32 Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.
33 Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.
34 Myriam dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?
35 L'ange lui répondit: L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le Saint Enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu - (Ben Elohim).
Psaumes 110:1
1 De David. Psaume. Parole de l'Eternel à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
Esaïe 9:5-6
6 (9-5) Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.
Phil.2:5-11,
5 Ayez en vous les sentiments qui étaient en Yeshoua HaMashiah,
6 lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu,
7 mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes;
8 (2-7) et ayant paru comme un simple homme, (2-8) il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix.
9 C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom,
10 afin qu'au nom de Yeshoua tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
11 et que toute langue confesse que Yeshoua HaMashiah est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
Col 1:15-19
15 Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
16 Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.
17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
18 Il est la tête du corps de l'Assemblée; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.
19 Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui;
Apoc.4:8
8 Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui vient!
Apoc.5:1-14
1 Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux.
2 Et je vis un ange puissant, qui criait d'une voix forte: Qui est digne d'ouvrir le livre, et d'en rompre les sceaux?
3 Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le livre ni le regarder.
4 Et je pleurai beaucoup de ce que personne ne fut trouvé digne d'ouvrir le livre ni de le regarder.
5 Et l'un des vieillards me dit: Ne pleure point; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.
6 Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre.
7 Il vint, et il prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône.
8 Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints.
9 Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation;
10 tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.
11 Je regardai, et j'entendis la voix de beaucoup d'anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers.
12 Ils disaient d'une voix forte: L'agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la louange.
13 Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s'y trouve, je les entendis qui disaient: A celui qui est assis sur le trône, et à l'agneau, soient la louange, l'honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles!
14 Et les quatre êtres vivants disaient: Amen! Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent.
Esaïe 11:1
1 Puis un rameau sortira du tronc d'Isaï, Et un rejeton naîtra de ses racines.
Dan.9: 20-26
20
Je parlais encore, je priais, je confessais mon péché et le péché de mon peuple d'Israël, et je présentais mes supplications à l'Eternel, mon Dieu, en faveur de la sainte montagne de mon Dieu;
21 je parlais encore dans ma prière, quand l'homme, Gabriel, que j'avais vu précédemment dans une vision, s'approcha de moi d'un vol rapide, au moment de l'offrande du soir.
22 Il m'instruisit, et s'entretint avec moi. Il me dit: Daniel, je suis venu maintenant pour ouvrir ton intelligence.
23 Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l'annoncer; car tu es un bien-aimé. Sois attentif à la parole, et comprends la vision!
24 Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints.
25 Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines; dans soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps fâcheux.
26 Après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur. Le peuple d'un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation; il est arrêté que les dévastations dureront jusqu'au terme de la guerre.
Re: Les Croyances Évangélique
LES TROIS DERNIÈRES ÉGLISES DE L’APOCALYPSE
Tables des matières:
1 Les trois premières églises d’Apocalypse 2 et 3 par rapport aux quatre premières
2 Sardes
3 Philadelphie
4 Laodicée
1. 1 Les trois premières églises d’Apocalypse 2 et 3 par rapport aux quatre premières
Parmi les traits qui séparent les assemblées de Sardes, Philadelphie et Laodicée des quatre premières Églises, il en est un sur lequel on ne peut assez insister. Dans les épîtres à Éphèse, à Smyrne, à Pergame et à Thyatire, le Seigneur se présente avec les caractères, pour ainsi dire officiels, sous lesquels il lui avait plu d’apparaître au premier chapitre. Ces caractères sont ceux d’un juge qui prend connaissance de l’état de l’Église dans les développements successifs qu’elle a subis, comme Église professante et responsable. Ces mots signifient que ce n’est pas l’Église telle que Dieu l’a instituée à la Pentecôte qui est jugée dans l’Apocalypse. Dieu ne peut pas plus juger l’Église au moment où elle sort parfaite de ses mains, qu’il ne pouvait juger la création au moment où, l’ayant tirée du chaos, il vit qu’elle était «très bonne». Mais lorsque l’Église est livrée à la responsabilité de se maintenir dans l’état où la grâce de Dieu l’avait placée, nous assistons aux divers développements du mal dans son sein. Nous exceptons ici, dans une mesure, le cas de Smyrne, qui doit être considérée comme un effort du Seigneur pour ramener, par les persécutions, son Église à l’état initial du «premier amour», que son infidélité lui avait fait perdre. Hélas ! si les persécutions ont été abondamment bénies pour les âmes individuellement et en ont fait de puissants témoins de Christ au milieu d’un monde méchant, elles n’ont pas ralenti le déclin. Le mal s’est accentué de plus en plus, jusqu’à ce qu’il ait atteint le plein développement de la corruption romaine dont l’épitre à Thyatire est le tableau.
Ces remarques, à dessein fort incomplètes, nous amènent aux trois dernières églises. On les a appelées des églises de Résidus, assez justement si l’on entend par là qu’elles sont la suite d’une oeuvre partielle de restauration pour retirer du sein de l’église romaine les fidèles appelés «les autres qui sont à Thyatire» (2:24), et pour en former le noyau d’un nouveau témoignage. Ce témoignage partiel va désormais, dans la bouche de Christ, porter le nom d’Église. Seulement, comme il s’agit ici de l’Église professante et responsable, Dieu ne nous entretient pas du tout de l’oeuvre éclatante accomplie par son Esprit au début de ce qu’on appelle la Réformation, mais il nous parle de son déclin, relativement très rapide, lorsque, sous cette forme nouvelle, l’Église fut livrée à la responsabilité de se maintenir dans les bénédictions reçues.
Les trois dernières églises, Sardes, Philadelphie et Laodicée, font partie du tableau d’ensemble qui nous représente, dans les sept églises, la suite du déclin de l’Église, dans son caractère historique d’Église responsable. En effet, depuis l’abandon du premier amour (Éphèse), jusqu’au moment où l’Église est vomie de la bouche du Seigneur (Laodicée), le déclin se précipite vers la ruine irrémédiable. Cependant les trois dernières églises offrent, je n’en doute pas, un autre caractère qui, pour avoir été souvent ignoré, a conduit à de fausses interprétations au sujet de Philadelphie : je veux parler du fait que, malgré leur suite historique indéniable, ces trois églises représentent beaucoup plus certaines phases, ou certains états caractéristiques de l’Église dans les derniers jours. La suite de cet article montrera l’importance de cette remarque au point de vue pratique.
Ce qui distingue en premier lieu Sardes, Philadelphie et Laodicée, et fournit la preuve péremptoire qu’elles ne sont plus seulement, comme les quatre premières églises, le développement historique du mal dans l’Église professante, ce sont les titres que le Seigneur y prend. Ces titres n’ont plus rien de commun avec ce que, pour me faire comprendre, j’ai appelé des titres officiels. J’en excepte cependant un seul titre, par lequel l’Esprit relie évidemment les trois dernières églises avec les quatre premières. Ce titre, nous le trouvons dans l’adresse à Sardes, où le Seigneur se présente comme «Celui qui a les sept étoiles». Cependant il ne dit pas, comme à Éphèse : «Celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite». Cette parole : «dans sa main droite» signifie que les églises, ou les anges qui les personnifient, possédaient une autorité, nullement indépendante il est vrai, mais subordonnée à celle de Christ, et ne pouvant subsister que par lui.
2. 2 Sardes
À Sardes, cette autorité de l’Église, même subordonnée, a entièrement disparu. Nous la voyons concentrée en Christ ; elle appartient à lui seul : «Il a les sept étoiles». L’autorité de l’Église s’est, pour ainsi dire, réfugiée en lui. Lui, la possède et ne la transmettra à nul autre. Or tel est le bonheur et la sécurité du chrétien en un temps de ruine.
La mention que le Seigneur a les sept étoiles est en même temps le lien qui rattache historiquement la deuxième section des sept églises à la première. Toutes deux sont ensemble, si j’ose m’exprimer ainsi, sous la même invocation. Cependant, comme nous l’avons dit, la liaison, tout en étant réelle, de manière à faire de Sardes une suite de Thyatire, n’a plus du tout la même valeur historique que dans les églises de la première section. Quoique la succession existe, soit de l’une à l’autre, soit dans leur rapport avec Thyatire qui les précède, les trois dernières églises sont sans doute plutôt contemporaines que successives.
À part cet attribut que le Seigneur ne partage désormais avec personne, tous les autres attributs de Christ mentionnés dans les trois dernières églises sont entièrement nouveaux. Ils lui appartiennent à lui seul, mais le point capital, c’est que tout fidèle peut les posséder, en les cherchant, non pas dans l’Église, mais uniquement en lui. Tel est le cas, à Sardes, pour les sept Esprits de Dieu, que le Seigneur seul possède. La plénitude de l’Esprit se trouve en lui. Quand l’Église fut instituée, elle avait reçu cette plénitude de la part d’un Christ monté dans la gloire, et chaque membre du corps l’avait aussi en partage. L’Esprit, en personne, avait «rempli toute la maison», et «tous étaient remplis de l’Esprit Saint» (Actes 2:2-4). Mais, si le don du Saint Esprit n’a pas changé, où est maintenant sa manifestation et sa puissance ? Elle demeure invariablement en Christ.
Sardes place devant nous l’état auquel la Réforme, si belle à l’origine, a abouti : un état de mort spirituelle. Il n’est pas question ici de ce qu’il peut y avoir de bon dans le protestantisme dégénéré, mais de la condition que ce protestantisme a présenté aux yeux de Christ à une époque déterminée, qui n’a pas encore entièrement pris fin. Je le répète, il s’agit d’une condition déterminée caractérisant, à un certain moment, l’Église professante, ou le protestantisme, aux yeux de Christ. C’est cet état qui compte pour lui. Livrés à notre propre jugement, nous pourrions l’estimer tout différemment, mais le Seigneur nous révèle comment lui l’envisage : cet état, il l’estime absolument mauvais. Nous allons voir pourquoi il envisage comme absolument bon l’état de Philadelphie.
Or notez que l’appréciation de Christ au sujet de l’état des églises est toujours en rapport avec les bénédictions premières qu’il leur avait accordées. Dieu juge toujours de l’état de son peuple selon les privilèges dans lesquels il l’avait primitivement établi, et non selon le bien partiel qui peut s’y rencontrer, quoique cela ne lui échappe pas non plus. C’est ce dont l’histoire d’Israël est la preuve, et ce que toute la prophétie de l’Ancien Testament nous fait connaître. Le même principe prévaut dans l’histoire de l’Église. L’épître à Sardes nous montre cela d’une manière très claire. Sardes, la chrétienté protestante, que Dieu avait sortie et séparée du monde, à laquelle il avait confié tant de vérités précieuses, est traitée selon les lumières qui lui avaient été confiées, et assimilée au monde sur lequel le Seigneur viendra comme un voleur ; mais elle n’est pas traitée d’après les quelques noms qui s’y trouvent et qui n’ont pas souillé leurs vêtements.
S’il est vrai que l’état de Sardes, comme celui de Thyatire, se perpétuera jusqu’au jugement final, la Parole, par contre, nous encourage beaucoup par la description de l’état de Philadelphie. À un moment donné, dans la période actuelle de l’histoire de l’Église, le Seigneur s’est suscité un témoignage au milieu de l’indifférence générale. Pour être reconnu de lui, ce témoignage devait être dépourvu de toute prétention. Les prétentions, nous les rencontrerons à Laodicée ; elles sont étrangères à Philadelphie, qui non seulement a peu de force, mais en a conscience et est approuvée et encouragée en cela par le Seigneur lui-même. On a si souvent parlé de Philadelphie qu’il semble presque inutile d’y revenir, et cependant il est particulièrement profitable d’y insister de nouveau dans le jour actuel.
3. 3 Philadelphie
Qu’est-ce donc que cette église de Philadelphie, contre laquelle le Seigneur n’articule aucun reproche, et qu’il approuve au contraire sur tous les points, même sur son peu de force ? Forme-t-elle un corps compact et visible ? Souvent, de nos jours, des chrétiens ont eu la prétention de revendiquer à leur profit le nom de Philadelphie. Or Philadelphie, comme nous l’avons déjà fait pressentir, n’est un développement historique de l’Église que dans une faible mesure et, de fait, seulement en un point, c’est que son existence ne précède pas celle de Sardes. Philadelphie, nous le répétons, comme Sardes qui l’a précédée et comme Laodicée qui la suit, est la description d’un état assez important aux yeux du Seigneur pour recevoir de lui le nom d’Assemblée. La différence est que Sardes est la description très réelle d’un état des plus fâcheux, manifesté particulièrement à une certaine époque, tandis que Philadelphie est la description tout aussi réelle d’un état approuvé du Seigneur et manifesté dès l’époque suivante. Il l’approuve parce que Philadelphie a pleine conscience de sa faiblesse, ce qui l’encourage à chercher sa force et ses ressources en Christ seul. Les éléments vivants de l’Église ont été représentés à un moment donné, et le sont encore, par l’état philadelphien. Ils y demeurent ; cependant, s’il ne s’agit que de la condition historique de Philadelphie, cet état n’a pas duré tel qu’il nous est présenté ici. Mais, au contraire de ce qui est arrivé à Sardes, le Seigneur continue à voir ces éléments tels qu’il les a suscités au début. La raison de ce phénomène, unique dans les épîtres aux sept églises, il faut la chercher dans les faits suivants : D’abord le Seigneur aime tendrement Philadelphie, parce que, ayant pleinement conscience de sa faiblesse, elle dit comme Gédéon : «Moi, je suis le plus petit dans la maison de mon père». Ensuite, parce qu’elle a une confiance entière en sa puissance, comme un faible enfant dans les bras de sa mère. Enfin, parce que le Seigneur est tout pour elle, le seul digne d’être écouté et suivi. Mais allons plus loin : à Philadelphie le nom du Seigneur a pris, dès le commencement, une telle importance qu’elle le maintient au milieu de l’infidélité générale. Ce nom est celui du Saint, d’un Christ qui, personnellement, est séparé de tout mal. Il s’agit, pour Philadelphie, de ne pas le renier, c’est-à-dire de réaliser, à l’exemple du Maître, une sainte séparation du milieu moral dans lequel le monde est plongé. Mais le nom du Seigneur est aussi : le Véritable. Il est en rapport avec la Parole, car elle est la Vérité. La sainteté de la personne de Christ ayant été révélée à Philadelphie, la Parole a pris tout à coup pour elle une importance immense, car elle a révélé cette Personne au coeur de ce faible Résidu.
La Parole avait été jadis mise en lumière à la Réformation, mais il est remarquable, quand on lit les écrits des Réformateurs, de voir combien l’oeuvre de la justification par la foi y prend plus de place que la Personne qui l’a accomplie ; le salut, plus que le Sauveur. Ici, la Parole a mis pleinement en lumière cette Personne bénie qui s’est emparée du coeur de Philadelphie : Je suis «le Véritable» et «tu as gardé ma parole». Enfin Philadelphie, comme nous l’avons vu, ne prétend pas à la puissance ; elle n’en a point, mais elle l’a trouvée tout entière en Celui qui a la clef de David et qui met cette puissance à la disposition de ses bien-aimés pour leur ouvrir la porte du service.
La porte est comptée à Philadelphie comme ouverte pour elle, alors même que d’autres peuvent largement profiter de cette liberté du service. N’arrive-t-il pas aujourd’hui que beaucoup de chrétiens profitent de la porte ouverte sans être attachés de coeur aux principes qui dirigent la marche de Philadelphie ? Nous trouvons ici, en effet, une période de l’histoire de l’Église où la porte est ouverte, et cela, à cause d’un pauvre et faible témoignage à la Parole et au nom de Christ.
Il y a donc, actuellement, pour l’Église, aux yeux du Seigneur, une période de témoignage à sa Personne, à son caractère, à sa Parole. Ce témoignage a pour conséquence, avant tout, la prédication de l’Évangile, dans la plus vaste acception de ce mot, au milieu du monde. Le Seigneur répand largement cet Évangile, comme approbation du témoignage qu’il a suscité, témoignage que, ni le monde, ni la synagogue de Satan, la religion légale, ne connaissent, auquel bien plutôt ils s’opposent, mais que les yeux et le coeur du Seigneur discernent et apprécient. Il peut être reconnu à l’extension de la bonne nouvelle et du service de la Parole que le Seigneur suscite à la suite de ce témoignage. Cette extension a pour point de départ l’approbation que le Seigneur donne au témoignage de Philadelphie et elle en portera la marque jusqu’au bout. Or tous ceux auxquels il peut dire, dans la conscience qu’ils ont de leur faiblesse : «Tu as gardé ma parole et tu n’as pas renié mon nom», en font partie.
Le Seigneur ajoute encore : «Tu as gardé la parole de ma patience». Il est de toute importance de ne pas oublier ce dernier caractère du portrait de Philadelphie. Tout vrai Philadelphien le porte aujourd’hui. Il s’agit d’attendre la venue du Seigneur avec la même patience que celle qu’il met lui-même à voir enfin tout ce que son coeur désire, l’ensemble de ses rachetés, son Épouse chérie, réunie à lui pour toujours.
Aussi, quel encouragement pour Philadelphie d’entendre cette parole : «Je viens bientôt» et d’être exhortée par elle à tenir ferme et à ne pas se laisser enlever sa récompense. Cette venue du Seigneur, d’autres chrétiens peuvent la mettre en doute, mais elle fait partie aujourd’hui du témoignage de Philadelphie, tel que lui le reconnaît.
Les chrétiens qui ont le privilège de savoir en quoi consiste le témoignage de Philadelphie sont, comme nous l’avons dit, en danger de prétendre être eux-mêmes ce témoignage, à l’exclusion d’autres chrétiens. Ils oublient que Philadelphie est un état d’ensemble, que le Seigneur apprécie et auquel il fait l’honneur de donner le nom d’Église au milieu du mal qui l’entoure, malgré son insignifiance apparente et son peu de force, pleinement reconnus par ceux qui en font partie. De cet état, il est important de le retenir, le Seigneur nous fait un tableau d’ensemble, comme il l’a fait pour Sardes, et va le faire pour Laodicée. À Philadelphie il réunit en un les traits du témoignage pendant une période donnée, où la valeur de sa Personne est remise en lumière comme au commencement. Ce témoignage touche son coeur. La joie d’être personnellement, quoique faiblement, compris, le touche plus que toute autre manifestation. Quand il dit à ses disciples : «Vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations», alors que, de fait, leurs coeurs étaient bien plus occupés d’eux-mêmes que de Lui, — quand il dit : «Je suis glorifié en eux» ou «vous m’avez aimé», on voit quelle réponse un peu d’amour de notre part pour lui trouve dans ce coeur, ce coeur où une sensibilité parfaite se joint à un amour parfait !
Le tableau tracé par le Seigneur n’est mêlé d’aucun blâme et exprime toute son approbation, parce que, au milieu du mal qui prédomine de toutes parts et de la faiblesse que les fidèles acceptent et reconnaissent, Jésus constate une connaissance réelle de sa personne, un attachement à son nom en son absence, une communion avec lui qui, jusqu’à ce jour, n’était plus réalisée, une espérance patiente de sa venue, la force en lui, l’amour en lui, l’espérance en lui, toutes ces choses réalisées au milieu d’une faiblesse qui caractérise les temps de la fin.
Lui seul se réserve de connaître l’activité de Philadelphie. Il dit : «Je connais tes oeuvres», sans autre addition comme dans les églises précédentes, alors que Philadelphie ne pourrait ni ne voudrait les énumérer elle-même. Se parer du nom de Philadelphie ne serait qu’une fausse prétention, une parure extérieure contredite par la réalité. Qui oserait dire : Par ma conduite je n’ai pas renié le nom du Saint ? ou bien : J’ai gardé la parole de sa patience ? Laissons donc au Seigneur le soin d’apprécier si cette condition est la nôtre. Lui seul est compétent pour le faire, et toujours il l’apprécie bien au-delà de ce qu’elle peut être en réalité.
Cet état de Philadelphie est sorti d’un Réveil que lui seul a provoqué, dont lui seul est capable de découvrir les premières origines dans le passé, comme il est seul capable de déterminer dans le présent ceux qui en font partie. Ce Réveil a des caractères très distincts : il est le Réveil de la fin. L’étoile du matin n’a pas été nommée dans les trois premières églises ; elle n’est promise, dans l’épître à Thyatire (2:28), qu’à ceux qui auront finalement remporté la victoire. À Sardes, le Seigneur ne vient que comme juge. À Philadelphie, l’espérance actuelle de sa venue en grâce, comme Sauveur, est proclamée pour la première fois.
Nous pouvons constater depuis bien des années la présence de ce Réveil et l’activité dans le service qui en est la conséquence immédiate ; et notre plus grand désir doit être d’y participer et d’en réaliser les caractères, sinon nous n’y appartiendrions pas. Or c’est ici qu’il est important, comme nous l’avons dit plus haut, de se souvenir que Philadelphie est un tableau d’ensemble, dans lequel rentrent tous les individus qui réalisent les caractères énumérés, alors que beaucoup de ceux qui sembleraient appartenir extérieurement au témoignage actuel pourraient en être finalement exclus comme n’y ayant aucun droit.
De même qu’à Sardes les yeux de Christ ne voient que la mort, ils ne voient à Philadelphie que l’amour, la vie, la communion et l’espérance. L’état de mort et d’indifférence du monde est ici comme dissocié de Philadelphie et concentré sur Sardes et Laodicée. De même le témoignage est concentré sur Philadelphie, comme si le Seigneur avait voulu qu’aucun de ses rayons ne se perdit et les avait réunis en un faisceau de lumière dès leur origine, n’en laissant rien, ni pour Sardes, ni pour Laodicée qui précèdent ou suivent cette ère bénie. Tout cela confirme ce que nous avons dit plus haut, c’est que Philadelphie est plutôt un tableau de la condition du témoignage dans une période donnée que le développement historique de ce qui se passe pendant cette période. C’est cette condition qui compte pour le Seigneur, et cela se comprend, parce que sa personne est tout pour cette faible Assemblée. La récompense de ce témoignage pratique à l’intégrité absolue de la Parole et à la sainte séparation du mal, séparation dont le modèle est en Christ, cette récompense, Philadelphie la reçoit par une porte désormais ouverte à sa faiblesse pour la prédication de la Parole. Ce service n’est pas, comme le disent aujourd’hui beaucoup de chrétiens qui renient le témoignage de Philadelphie tout en prétendant aux privilèges qui en sont la conséquence, ce service, disons-nous, n’est pas ce qui caractérise Philadelphie elle-même, mais ce que le Seigneur donne et accorde à son peu de force et à son affection pour lui.
Le Réveil de Philadelphie est de fait peu apparent en présence de la sphère beaucoup plus étendue de mort et d’indifférence où Sardes et Laodicée sont plongées, mais c’est précisément pourquoi le Seigneur a soin de le mettre si remarquablement en évidence, afin que tous connaissent que son appréciation est diamétralement opposée à celle des hommes et quelle valeur Lui attribue à un témoignage qui n’a pour objet que lui-même : «Ils connaîtront que moi je t’ai aimé». Et si même ce Réveil était très apparent, on peut dire qu’il ne correspondrait pas aux pensées de Christ : «Tu as peu de force», voilà ce qu’il loue en premier lieu, et : «une porte ouverte», voilà ce qu’il donne. Considérée de cette manière, Philadelphie nous apparaît comme une oasis au milieu du désert, entourée entièrement des sables arides de Sardes et de Laodicée ; n’étant de fait qu’une oasis de peu d’étendue, mais attirant d’autant plus les regards que rien, en dehors d’elle, ne porte ni fleurs, ni fruits, ni verdure pour le Cultivateur.
Il est encore un trait distinctif de Philadelphie. Nous l’avons gardé pour la fin parce qu’il découle de tous les autres et les domine : C’est la communion avec le Seigneur.
La première épître de Jean nous montre que la vie éternelle a été communiquée aux apôtres, pour avoir vu, entendu, contemplé et touché la parole de vie manifestée en Christ. Ceux-ci l’ont fait connaître à d’autres ; elle est devenue, comme don de Dieu accordé à la foi, la part de tous les croyants. Elle nous a été communiquée afin que nous ayons communion avec le Père et le Fils, puis avec tous les saints. La communion est une part et une jouissance communes dans tout ce qu’est le Père pour le Fils, le Fils pour le Père, et les croyants pour l’un et pour l’autre. Le résultat est une joie parfaite goûtée par tous. Cette merveilleuse communion nous est donnée afin que nous ne péchions pas, car le péché est, sous quelque forme que ce soit, la chose qui trouble, détruit absolument la communion. L’apôtre nous montre que, pour qu’elle puisse être maintenue et ne soit pas détruite par le péché, trois choses sont nécessaires : 1° Le sang de Jésus Christ qui purifie une fois pour toutes de tout péché ; 2° la confession de nos péchés au Père qui est fidèle à ses promesses envers nous pour nous pardonner, et qui est juste envers Christ pour nous purifier de toute iniquité ; 3° l’office d’Avocat auprès du Père, Jésus Christ intercédant en notre faveur et nous lavant les pieds par sa Parole pour que nous puissions avoir part avec lui.
Cette communion, Philadelphie la possède. Elle l’a rencontrée dans toute la marche de Christ comme homme ici-bas. Elle l’a vu traverser le monde en toute faiblesse extérieure ; elle l’a vu garder chaque iota de la parole de Dieu pour l’accomplir ; elle l’a vu marcher dans une séparation absolue de tout mal, correspondant à son nom de «Saint» ; elle l’a vu souffrir patiemment pour atteindre le but d’amour que le Père lui avait proposé ; elle le voit encore attendant avec patience le moment où il sera réuni à son Épouse. Philadelphie elle-même a marché pas à pas sur ses traces, consciente de son extrême faiblesse. En l’imitant, elle a trouvé la communion avec lui, son Modèle parfait, et la même part commune avec tous les témoins de Christ. Elle peut dire : «Nous avons communion les uns avec les autres».
L’état de Philadelphie est ce qui caractérise l’Église aux yeux de Christ à une période de son existence. Cet état, nous n’en doutons pas, durera jusqu’à la fin, puisque Philadelphie est exhortée à retenir ferme ce qu’elle a jusqu’à ce que le Seigneur vienne. Toujours donc le chrétien pourra trouver la communion collective des saints en attendant le jour des récompenses, mais, ne craignons pas de le dire, cet état, aussi bien à Philadelphie que dans toute autre assemblée est sujet au déclin. De là l’exhortation qui lui est adressée de «retenir ferme ce qu’elle a, afin que personne ne prenne sa couronne».
4. 4 Laodicée
Si nous considérons les trois dernières églises, non pas à leur point de vue historique, mais comme représentant les traits moraux des derniers jours, nous voyons Sardes, le milieu d’où le témoignage philadelphien est sorti, se joindre à Laodicée ; mais cette dernière, avec des caractères infiniment aggravés. Dans l’une et dans l’autre, il reste, comme éléments fidèles, un petit noyau à Sardes et des individus isolés à Laodicée ; mais l’état moral de ces quelques-uns ne caractérise ni l’une ni l’autre de ces deux églises. Ce qui les caractérise, c’est d’une part la mort, de l’autre la tiédeur orgueilleuse qui s’attribue de la force. Entre les deux parait Philadelphie, un très faible témoignage ne tirant sa valeur, au milieu de la ruine, que de l’attachement à la personne de Christ, à sa Parole, et de l’attente de sa venue. Remarquez que l’indifférence générale à la vérité, propre à Sardes et à Laodicée, est la même dans le milieu qui entoure Philadelphie. On y trouve la mention de «ceux qui habitent sur la terre» (v. 10), terme familier à l’Apocalypse pour désigner les hommes qui ont détourné les yeux des choses du ciel et ont élu leur domicile ici-bas. C’est là le caractère général que revêt le monde aux derniers jours ; mais on y trouve aussi «la synagogue de Satan», le formalisme légal et judaïque dont Satan se sert pour détourner les âmes de Christ.
Non, ce à quoi le Seigneur donne son nom, ce qu’il estime, ce qu’il aime et recommande, c’est un état qui, quelque méprisé qu’il soit par la synagogue de Satan ou par ceux qui habitent sur la terre, a pour tout premier caractère d’être faible, d’en avoir conscience, et de ne pas sortir de cette condition. Si Philadelphie en sortait, elle s’attribuerait quelque mérite et suivrait le courant de Laodicée, tandis que son témoignage même est d’attribuer à Christ seul tout mérite et toute gloire.
Par contre, en Laodicée, dernière période et de l’histoire et de l’état de l’Église, il n’y a plus, ni témoignage à Christ, ni communion avec Lui, ni porte ouverte ; ou plutôt nous y trouvons une porte largement ouverte au vieil homme, mais entièrement fermée à Christ. Il est obligé d’y frapper pour être admis. Philadelphie ne s’attribue rien, ne prétend à rien, pas même à être Philadelphie, mais n’a pas d’autre objet que de marcher humblement dans la communion avec son Seigneur. À Laodicée, le témoignage n’étant plus collectif, la communion n’est plus qu’individuelle, mais, précisément à cause de cela, cette communion est très intime et peut avoir lieu sans être troublée, comme l’est ici-bas toute communion collective, par quelque élément étranger à cette communion. Ce dernier cas n’est pas mentionné à Philadelphie, parce qu’elle est un tableau d’ensemble. Cependant le Seigneur envisage la possibilité que Philadelphie ne tienne pas «ferme ce qu’elle a».
Envisagée historiquement, l’église de Philadelphie s’est affaiblie comme toute autre, mais il n’en est pas ainsi quand nous la voyons avec les yeux de Christ comme un ensemble moral auquel il ne manque que la puissance. Cet état, la communion dans la puissance, elle ne l’atteindra qu’après être entrée dans la gloire. Elle en a déjà la merveilleuse promesse, adressée à celui qui vaincra (3:12).
Mais, ne l’oublions pas, l’état de Philadelphie n’est pas le dernier de l’Église responsable. Laodicée y fait suite, car nous ne pouvons assez le répéter, la suite historique des trois dernières églises, tout en n’étant pas le tableau principal, doit être maintenue comme pour les quatre premières. Or un nouvel état d’ensemble de l’Église, une dernière forme qu’elle revêt aux yeux de Christ, est non seulement près de se développer, mais se développe rapidement aujourd’hui. Cette condition finira par être prédominante dans le monde, si elle ne l’est pas déjà. Elle est caractérisée par l’abandon de tout témoignage. Jésus reste seul : seul l’Amen, l’accomplissement de tous les conseils de Dieu ; seul, le témoin fidèle et véritable ; seul, le commencement, en résurrection, de la création de Dieu, de la nouvelle création. Laodicée est un témoignage exclusif que l’ancienne création déchue se rend à elle-même, et ce témoignage est plus que louangeur. Elle a l’audace de proclamer cela en présence d’une condition qui l’a laissée malheureuse, misérable, pauvre, aveugle et nue !
Lorsque le croyant est rejeté par le milieu qui l’entoure, il ne trouvera souvent d’accueil qu’auprès de Christ seul ; il peut arriver même qu’il soit séparé pour un temps de la communion de ses frères. Les divisions dans la famille de Dieu en ont fourni plus d’une fois la preuve. Ce que nous voyons aujourd’hui de la Philadelphie historique ne correspond pas à la description qui nous en est faite, mais il reste une chose : L’état de Philadelphie fait toujours règle aux yeux de Christ. Il la voit comme lui l’a faite et non pas comme les hommes l’ont faite. Heureux celui qui, la considérant avec les yeux du Seigneur, règle son témoignage sur ce modèle !
Mais il peut arriver, selon des circonstances locales, que, devant la prédominance du mal dans la maison de Dieu, le chrétien soit contraint de marcher seul. J’ai connu un éminent serviteur de Dieu qui, aux prises avec le mal dominant dans le témoignage du Seigneur, se trouva dans l’obligation ou de marcher seul ou de s’expatrier. Le Seigneur eut soin, par la suite, de remédier à cette terrible alternative, mais dans son isolement, ce chrétien avait trouvé une communion individuelle avec le Seigneur d’autant plus profonde et précieuse qu’il avait Jésus pour unique compagnon. Cette communion individuelle, un chrétien, séparé par la maladie de toute communication avec ses frères, peut en jouir aussi sous un régime qui, comme circonstances, pourrait rappeler l’isolement du fidèle à Laodicée ; et, quand il a trouvé cette communion au milieu d’un tel isolement, nécessaire ou imposé, il pourra seul nous dire si elle est inférieure en joie et en intimité à la communion collective que des éléments terrestres viennent si souvent interrompre ou entraver. Il va sans dire que la communion dans la gloire reste toujours le modèle parfait de la communion collective aussi bien que de la communion individuelle. C’est de cette dernière, ici-bas, que jouit le pauvre isolé de Laodicée quand le Seigneur dit : «J’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi». C’est aussi de cette dernière dans la gloire que jouit le vainqueur, dont le Seigneur dit : «Je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors ; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nouveau nom ! »
Tables des matières:
1 Les trois premières églises d’Apocalypse 2 et 3 par rapport aux quatre premières
2 Sardes
3 Philadelphie
4 Laodicée
1. 1 Les trois premières églises d’Apocalypse 2 et 3 par rapport aux quatre premières
Parmi les traits qui séparent les assemblées de Sardes, Philadelphie et Laodicée des quatre premières Églises, il en est un sur lequel on ne peut assez insister. Dans les épîtres à Éphèse, à Smyrne, à Pergame et à Thyatire, le Seigneur se présente avec les caractères, pour ainsi dire officiels, sous lesquels il lui avait plu d’apparaître au premier chapitre. Ces caractères sont ceux d’un juge qui prend connaissance de l’état de l’Église dans les développements successifs qu’elle a subis, comme Église professante et responsable. Ces mots signifient que ce n’est pas l’Église telle que Dieu l’a instituée à la Pentecôte qui est jugée dans l’Apocalypse. Dieu ne peut pas plus juger l’Église au moment où elle sort parfaite de ses mains, qu’il ne pouvait juger la création au moment où, l’ayant tirée du chaos, il vit qu’elle était «très bonne». Mais lorsque l’Église est livrée à la responsabilité de se maintenir dans l’état où la grâce de Dieu l’avait placée, nous assistons aux divers développements du mal dans son sein. Nous exceptons ici, dans une mesure, le cas de Smyrne, qui doit être considérée comme un effort du Seigneur pour ramener, par les persécutions, son Église à l’état initial du «premier amour», que son infidélité lui avait fait perdre. Hélas ! si les persécutions ont été abondamment bénies pour les âmes individuellement et en ont fait de puissants témoins de Christ au milieu d’un monde méchant, elles n’ont pas ralenti le déclin. Le mal s’est accentué de plus en plus, jusqu’à ce qu’il ait atteint le plein développement de la corruption romaine dont l’épitre à Thyatire est le tableau.
Ces remarques, à dessein fort incomplètes, nous amènent aux trois dernières églises. On les a appelées des églises de Résidus, assez justement si l’on entend par là qu’elles sont la suite d’une oeuvre partielle de restauration pour retirer du sein de l’église romaine les fidèles appelés «les autres qui sont à Thyatire» (2:24), et pour en former le noyau d’un nouveau témoignage. Ce témoignage partiel va désormais, dans la bouche de Christ, porter le nom d’Église. Seulement, comme il s’agit ici de l’Église professante et responsable, Dieu ne nous entretient pas du tout de l’oeuvre éclatante accomplie par son Esprit au début de ce qu’on appelle la Réformation, mais il nous parle de son déclin, relativement très rapide, lorsque, sous cette forme nouvelle, l’Église fut livrée à la responsabilité de se maintenir dans les bénédictions reçues.
Les trois dernières églises, Sardes, Philadelphie et Laodicée, font partie du tableau d’ensemble qui nous représente, dans les sept églises, la suite du déclin de l’Église, dans son caractère historique d’Église responsable. En effet, depuis l’abandon du premier amour (Éphèse), jusqu’au moment où l’Église est vomie de la bouche du Seigneur (Laodicée), le déclin se précipite vers la ruine irrémédiable. Cependant les trois dernières églises offrent, je n’en doute pas, un autre caractère qui, pour avoir été souvent ignoré, a conduit à de fausses interprétations au sujet de Philadelphie : je veux parler du fait que, malgré leur suite historique indéniable, ces trois églises représentent beaucoup plus certaines phases, ou certains états caractéristiques de l’Église dans les derniers jours. La suite de cet article montrera l’importance de cette remarque au point de vue pratique.
Ce qui distingue en premier lieu Sardes, Philadelphie et Laodicée, et fournit la preuve péremptoire qu’elles ne sont plus seulement, comme les quatre premières églises, le développement historique du mal dans l’Église professante, ce sont les titres que le Seigneur y prend. Ces titres n’ont plus rien de commun avec ce que, pour me faire comprendre, j’ai appelé des titres officiels. J’en excepte cependant un seul titre, par lequel l’Esprit relie évidemment les trois dernières églises avec les quatre premières. Ce titre, nous le trouvons dans l’adresse à Sardes, où le Seigneur se présente comme «Celui qui a les sept étoiles». Cependant il ne dit pas, comme à Éphèse : «Celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite». Cette parole : «dans sa main droite» signifie que les églises, ou les anges qui les personnifient, possédaient une autorité, nullement indépendante il est vrai, mais subordonnée à celle de Christ, et ne pouvant subsister que par lui.
2. 2 Sardes
À Sardes, cette autorité de l’Église, même subordonnée, a entièrement disparu. Nous la voyons concentrée en Christ ; elle appartient à lui seul : «Il a les sept étoiles». L’autorité de l’Église s’est, pour ainsi dire, réfugiée en lui. Lui, la possède et ne la transmettra à nul autre. Or tel est le bonheur et la sécurité du chrétien en un temps de ruine.
La mention que le Seigneur a les sept étoiles est en même temps le lien qui rattache historiquement la deuxième section des sept églises à la première. Toutes deux sont ensemble, si j’ose m’exprimer ainsi, sous la même invocation. Cependant, comme nous l’avons dit, la liaison, tout en étant réelle, de manière à faire de Sardes une suite de Thyatire, n’a plus du tout la même valeur historique que dans les églises de la première section. Quoique la succession existe, soit de l’une à l’autre, soit dans leur rapport avec Thyatire qui les précède, les trois dernières églises sont sans doute plutôt contemporaines que successives.
À part cet attribut que le Seigneur ne partage désormais avec personne, tous les autres attributs de Christ mentionnés dans les trois dernières églises sont entièrement nouveaux. Ils lui appartiennent à lui seul, mais le point capital, c’est que tout fidèle peut les posséder, en les cherchant, non pas dans l’Église, mais uniquement en lui. Tel est le cas, à Sardes, pour les sept Esprits de Dieu, que le Seigneur seul possède. La plénitude de l’Esprit se trouve en lui. Quand l’Église fut instituée, elle avait reçu cette plénitude de la part d’un Christ monté dans la gloire, et chaque membre du corps l’avait aussi en partage. L’Esprit, en personne, avait «rempli toute la maison», et «tous étaient remplis de l’Esprit Saint» (Actes 2:2-4). Mais, si le don du Saint Esprit n’a pas changé, où est maintenant sa manifestation et sa puissance ? Elle demeure invariablement en Christ.
Sardes place devant nous l’état auquel la Réforme, si belle à l’origine, a abouti : un état de mort spirituelle. Il n’est pas question ici de ce qu’il peut y avoir de bon dans le protestantisme dégénéré, mais de la condition que ce protestantisme a présenté aux yeux de Christ à une époque déterminée, qui n’a pas encore entièrement pris fin. Je le répète, il s’agit d’une condition déterminée caractérisant, à un certain moment, l’Église professante, ou le protestantisme, aux yeux de Christ. C’est cet état qui compte pour lui. Livrés à notre propre jugement, nous pourrions l’estimer tout différemment, mais le Seigneur nous révèle comment lui l’envisage : cet état, il l’estime absolument mauvais. Nous allons voir pourquoi il envisage comme absolument bon l’état de Philadelphie.
Or notez que l’appréciation de Christ au sujet de l’état des églises est toujours en rapport avec les bénédictions premières qu’il leur avait accordées. Dieu juge toujours de l’état de son peuple selon les privilèges dans lesquels il l’avait primitivement établi, et non selon le bien partiel qui peut s’y rencontrer, quoique cela ne lui échappe pas non plus. C’est ce dont l’histoire d’Israël est la preuve, et ce que toute la prophétie de l’Ancien Testament nous fait connaître. Le même principe prévaut dans l’histoire de l’Église. L’épître à Sardes nous montre cela d’une manière très claire. Sardes, la chrétienté protestante, que Dieu avait sortie et séparée du monde, à laquelle il avait confié tant de vérités précieuses, est traitée selon les lumières qui lui avaient été confiées, et assimilée au monde sur lequel le Seigneur viendra comme un voleur ; mais elle n’est pas traitée d’après les quelques noms qui s’y trouvent et qui n’ont pas souillé leurs vêtements.
S’il est vrai que l’état de Sardes, comme celui de Thyatire, se perpétuera jusqu’au jugement final, la Parole, par contre, nous encourage beaucoup par la description de l’état de Philadelphie. À un moment donné, dans la période actuelle de l’histoire de l’Église, le Seigneur s’est suscité un témoignage au milieu de l’indifférence générale. Pour être reconnu de lui, ce témoignage devait être dépourvu de toute prétention. Les prétentions, nous les rencontrerons à Laodicée ; elles sont étrangères à Philadelphie, qui non seulement a peu de force, mais en a conscience et est approuvée et encouragée en cela par le Seigneur lui-même. On a si souvent parlé de Philadelphie qu’il semble presque inutile d’y revenir, et cependant il est particulièrement profitable d’y insister de nouveau dans le jour actuel.
3. 3 Philadelphie
Qu’est-ce donc que cette église de Philadelphie, contre laquelle le Seigneur n’articule aucun reproche, et qu’il approuve au contraire sur tous les points, même sur son peu de force ? Forme-t-elle un corps compact et visible ? Souvent, de nos jours, des chrétiens ont eu la prétention de revendiquer à leur profit le nom de Philadelphie. Or Philadelphie, comme nous l’avons déjà fait pressentir, n’est un développement historique de l’Église que dans une faible mesure et, de fait, seulement en un point, c’est que son existence ne précède pas celle de Sardes. Philadelphie, nous le répétons, comme Sardes qui l’a précédée et comme Laodicée qui la suit, est la description d’un état assez important aux yeux du Seigneur pour recevoir de lui le nom d’Assemblée. La différence est que Sardes est la description très réelle d’un état des plus fâcheux, manifesté particulièrement à une certaine époque, tandis que Philadelphie est la description tout aussi réelle d’un état approuvé du Seigneur et manifesté dès l’époque suivante. Il l’approuve parce que Philadelphie a pleine conscience de sa faiblesse, ce qui l’encourage à chercher sa force et ses ressources en Christ seul. Les éléments vivants de l’Église ont été représentés à un moment donné, et le sont encore, par l’état philadelphien. Ils y demeurent ; cependant, s’il ne s’agit que de la condition historique de Philadelphie, cet état n’a pas duré tel qu’il nous est présenté ici. Mais, au contraire de ce qui est arrivé à Sardes, le Seigneur continue à voir ces éléments tels qu’il les a suscités au début. La raison de ce phénomène, unique dans les épîtres aux sept églises, il faut la chercher dans les faits suivants : D’abord le Seigneur aime tendrement Philadelphie, parce que, ayant pleinement conscience de sa faiblesse, elle dit comme Gédéon : «Moi, je suis le plus petit dans la maison de mon père». Ensuite, parce qu’elle a une confiance entière en sa puissance, comme un faible enfant dans les bras de sa mère. Enfin, parce que le Seigneur est tout pour elle, le seul digne d’être écouté et suivi. Mais allons plus loin : à Philadelphie le nom du Seigneur a pris, dès le commencement, une telle importance qu’elle le maintient au milieu de l’infidélité générale. Ce nom est celui du Saint, d’un Christ qui, personnellement, est séparé de tout mal. Il s’agit, pour Philadelphie, de ne pas le renier, c’est-à-dire de réaliser, à l’exemple du Maître, une sainte séparation du milieu moral dans lequel le monde est plongé. Mais le nom du Seigneur est aussi : le Véritable. Il est en rapport avec la Parole, car elle est la Vérité. La sainteté de la personne de Christ ayant été révélée à Philadelphie, la Parole a pris tout à coup pour elle une importance immense, car elle a révélé cette Personne au coeur de ce faible Résidu.
La Parole avait été jadis mise en lumière à la Réformation, mais il est remarquable, quand on lit les écrits des Réformateurs, de voir combien l’oeuvre de la justification par la foi y prend plus de place que la Personne qui l’a accomplie ; le salut, plus que le Sauveur. Ici, la Parole a mis pleinement en lumière cette Personne bénie qui s’est emparée du coeur de Philadelphie : Je suis «le Véritable» et «tu as gardé ma parole». Enfin Philadelphie, comme nous l’avons vu, ne prétend pas à la puissance ; elle n’en a point, mais elle l’a trouvée tout entière en Celui qui a la clef de David et qui met cette puissance à la disposition de ses bien-aimés pour leur ouvrir la porte du service.
La porte est comptée à Philadelphie comme ouverte pour elle, alors même que d’autres peuvent largement profiter de cette liberté du service. N’arrive-t-il pas aujourd’hui que beaucoup de chrétiens profitent de la porte ouverte sans être attachés de coeur aux principes qui dirigent la marche de Philadelphie ? Nous trouvons ici, en effet, une période de l’histoire de l’Église où la porte est ouverte, et cela, à cause d’un pauvre et faible témoignage à la Parole et au nom de Christ.
Il y a donc, actuellement, pour l’Église, aux yeux du Seigneur, une période de témoignage à sa Personne, à son caractère, à sa Parole. Ce témoignage a pour conséquence, avant tout, la prédication de l’Évangile, dans la plus vaste acception de ce mot, au milieu du monde. Le Seigneur répand largement cet Évangile, comme approbation du témoignage qu’il a suscité, témoignage que, ni le monde, ni la synagogue de Satan, la religion légale, ne connaissent, auquel bien plutôt ils s’opposent, mais que les yeux et le coeur du Seigneur discernent et apprécient. Il peut être reconnu à l’extension de la bonne nouvelle et du service de la Parole que le Seigneur suscite à la suite de ce témoignage. Cette extension a pour point de départ l’approbation que le Seigneur donne au témoignage de Philadelphie et elle en portera la marque jusqu’au bout. Or tous ceux auxquels il peut dire, dans la conscience qu’ils ont de leur faiblesse : «Tu as gardé ma parole et tu n’as pas renié mon nom», en font partie.
Le Seigneur ajoute encore : «Tu as gardé la parole de ma patience». Il est de toute importance de ne pas oublier ce dernier caractère du portrait de Philadelphie. Tout vrai Philadelphien le porte aujourd’hui. Il s’agit d’attendre la venue du Seigneur avec la même patience que celle qu’il met lui-même à voir enfin tout ce que son coeur désire, l’ensemble de ses rachetés, son Épouse chérie, réunie à lui pour toujours.
Aussi, quel encouragement pour Philadelphie d’entendre cette parole : «Je viens bientôt» et d’être exhortée par elle à tenir ferme et à ne pas se laisser enlever sa récompense. Cette venue du Seigneur, d’autres chrétiens peuvent la mettre en doute, mais elle fait partie aujourd’hui du témoignage de Philadelphie, tel que lui le reconnaît.
Les chrétiens qui ont le privilège de savoir en quoi consiste le témoignage de Philadelphie sont, comme nous l’avons dit, en danger de prétendre être eux-mêmes ce témoignage, à l’exclusion d’autres chrétiens. Ils oublient que Philadelphie est un état d’ensemble, que le Seigneur apprécie et auquel il fait l’honneur de donner le nom d’Église au milieu du mal qui l’entoure, malgré son insignifiance apparente et son peu de force, pleinement reconnus par ceux qui en font partie. De cet état, il est important de le retenir, le Seigneur nous fait un tableau d’ensemble, comme il l’a fait pour Sardes, et va le faire pour Laodicée. À Philadelphie il réunit en un les traits du témoignage pendant une période donnée, où la valeur de sa Personne est remise en lumière comme au commencement. Ce témoignage touche son coeur. La joie d’être personnellement, quoique faiblement, compris, le touche plus que toute autre manifestation. Quand il dit à ses disciples : «Vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations», alors que, de fait, leurs coeurs étaient bien plus occupés d’eux-mêmes que de Lui, — quand il dit : «Je suis glorifié en eux» ou «vous m’avez aimé», on voit quelle réponse un peu d’amour de notre part pour lui trouve dans ce coeur, ce coeur où une sensibilité parfaite se joint à un amour parfait !
Le tableau tracé par le Seigneur n’est mêlé d’aucun blâme et exprime toute son approbation, parce que, au milieu du mal qui prédomine de toutes parts et de la faiblesse que les fidèles acceptent et reconnaissent, Jésus constate une connaissance réelle de sa personne, un attachement à son nom en son absence, une communion avec lui qui, jusqu’à ce jour, n’était plus réalisée, une espérance patiente de sa venue, la force en lui, l’amour en lui, l’espérance en lui, toutes ces choses réalisées au milieu d’une faiblesse qui caractérise les temps de la fin.
Lui seul se réserve de connaître l’activité de Philadelphie. Il dit : «Je connais tes oeuvres», sans autre addition comme dans les églises précédentes, alors que Philadelphie ne pourrait ni ne voudrait les énumérer elle-même. Se parer du nom de Philadelphie ne serait qu’une fausse prétention, une parure extérieure contredite par la réalité. Qui oserait dire : Par ma conduite je n’ai pas renié le nom du Saint ? ou bien : J’ai gardé la parole de sa patience ? Laissons donc au Seigneur le soin d’apprécier si cette condition est la nôtre. Lui seul est compétent pour le faire, et toujours il l’apprécie bien au-delà de ce qu’elle peut être en réalité.
Cet état de Philadelphie est sorti d’un Réveil que lui seul a provoqué, dont lui seul est capable de découvrir les premières origines dans le passé, comme il est seul capable de déterminer dans le présent ceux qui en font partie. Ce Réveil a des caractères très distincts : il est le Réveil de la fin. L’étoile du matin n’a pas été nommée dans les trois premières églises ; elle n’est promise, dans l’épître à Thyatire (2:28), qu’à ceux qui auront finalement remporté la victoire. À Sardes, le Seigneur ne vient que comme juge. À Philadelphie, l’espérance actuelle de sa venue en grâce, comme Sauveur, est proclamée pour la première fois.
Nous pouvons constater depuis bien des années la présence de ce Réveil et l’activité dans le service qui en est la conséquence immédiate ; et notre plus grand désir doit être d’y participer et d’en réaliser les caractères, sinon nous n’y appartiendrions pas. Or c’est ici qu’il est important, comme nous l’avons dit plus haut, de se souvenir que Philadelphie est un tableau d’ensemble, dans lequel rentrent tous les individus qui réalisent les caractères énumérés, alors que beaucoup de ceux qui sembleraient appartenir extérieurement au témoignage actuel pourraient en être finalement exclus comme n’y ayant aucun droit.
De même qu’à Sardes les yeux de Christ ne voient que la mort, ils ne voient à Philadelphie que l’amour, la vie, la communion et l’espérance. L’état de mort et d’indifférence du monde est ici comme dissocié de Philadelphie et concentré sur Sardes et Laodicée. De même le témoignage est concentré sur Philadelphie, comme si le Seigneur avait voulu qu’aucun de ses rayons ne se perdit et les avait réunis en un faisceau de lumière dès leur origine, n’en laissant rien, ni pour Sardes, ni pour Laodicée qui précèdent ou suivent cette ère bénie. Tout cela confirme ce que nous avons dit plus haut, c’est que Philadelphie est plutôt un tableau de la condition du témoignage dans une période donnée que le développement historique de ce qui se passe pendant cette période. C’est cette condition qui compte pour le Seigneur, et cela se comprend, parce que sa personne est tout pour cette faible Assemblée. La récompense de ce témoignage pratique à l’intégrité absolue de la Parole et à la sainte séparation du mal, séparation dont le modèle est en Christ, cette récompense, Philadelphie la reçoit par une porte désormais ouverte à sa faiblesse pour la prédication de la Parole. Ce service n’est pas, comme le disent aujourd’hui beaucoup de chrétiens qui renient le témoignage de Philadelphie tout en prétendant aux privilèges qui en sont la conséquence, ce service, disons-nous, n’est pas ce qui caractérise Philadelphie elle-même, mais ce que le Seigneur donne et accorde à son peu de force et à son affection pour lui.
Le Réveil de Philadelphie est de fait peu apparent en présence de la sphère beaucoup plus étendue de mort et d’indifférence où Sardes et Laodicée sont plongées, mais c’est précisément pourquoi le Seigneur a soin de le mettre si remarquablement en évidence, afin que tous connaissent que son appréciation est diamétralement opposée à celle des hommes et quelle valeur Lui attribue à un témoignage qui n’a pour objet que lui-même : «Ils connaîtront que moi je t’ai aimé». Et si même ce Réveil était très apparent, on peut dire qu’il ne correspondrait pas aux pensées de Christ : «Tu as peu de force», voilà ce qu’il loue en premier lieu, et : «une porte ouverte», voilà ce qu’il donne. Considérée de cette manière, Philadelphie nous apparaît comme une oasis au milieu du désert, entourée entièrement des sables arides de Sardes et de Laodicée ; n’étant de fait qu’une oasis de peu d’étendue, mais attirant d’autant plus les regards que rien, en dehors d’elle, ne porte ni fleurs, ni fruits, ni verdure pour le Cultivateur.
Il est encore un trait distinctif de Philadelphie. Nous l’avons gardé pour la fin parce qu’il découle de tous les autres et les domine : C’est la communion avec le Seigneur.
La première épître de Jean nous montre que la vie éternelle a été communiquée aux apôtres, pour avoir vu, entendu, contemplé et touché la parole de vie manifestée en Christ. Ceux-ci l’ont fait connaître à d’autres ; elle est devenue, comme don de Dieu accordé à la foi, la part de tous les croyants. Elle nous a été communiquée afin que nous ayons communion avec le Père et le Fils, puis avec tous les saints. La communion est une part et une jouissance communes dans tout ce qu’est le Père pour le Fils, le Fils pour le Père, et les croyants pour l’un et pour l’autre. Le résultat est une joie parfaite goûtée par tous. Cette merveilleuse communion nous est donnée afin que nous ne péchions pas, car le péché est, sous quelque forme que ce soit, la chose qui trouble, détruit absolument la communion. L’apôtre nous montre que, pour qu’elle puisse être maintenue et ne soit pas détruite par le péché, trois choses sont nécessaires : 1° Le sang de Jésus Christ qui purifie une fois pour toutes de tout péché ; 2° la confession de nos péchés au Père qui est fidèle à ses promesses envers nous pour nous pardonner, et qui est juste envers Christ pour nous purifier de toute iniquité ; 3° l’office d’Avocat auprès du Père, Jésus Christ intercédant en notre faveur et nous lavant les pieds par sa Parole pour que nous puissions avoir part avec lui.
Cette communion, Philadelphie la possède. Elle l’a rencontrée dans toute la marche de Christ comme homme ici-bas. Elle l’a vu traverser le monde en toute faiblesse extérieure ; elle l’a vu garder chaque iota de la parole de Dieu pour l’accomplir ; elle l’a vu marcher dans une séparation absolue de tout mal, correspondant à son nom de «Saint» ; elle l’a vu souffrir patiemment pour atteindre le but d’amour que le Père lui avait proposé ; elle le voit encore attendant avec patience le moment où il sera réuni à son Épouse. Philadelphie elle-même a marché pas à pas sur ses traces, consciente de son extrême faiblesse. En l’imitant, elle a trouvé la communion avec lui, son Modèle parfait, et la même part commune avec tous les témoins de Christ. Elle peut dire : «Nous avons communion les uns avec les autres».
L’état de Philadelphie est ce qui caractérise l’Église aux yeux de Christ à une période de son existence. Cet état, nous n’en doutons pas, durera jusqu’à la fin, puisque Philadelphie est exhortée à retenir ferme ce qu’elle a jusqu’à ce que le Seigneur vienne. Toujours donc le chrétien pourra trouver la communion collective des saints en attendant le jour des récompenses, mais, ne craignons pas de le dire, cet état, aussi bien à Philadelphie que dans toute autre assemblée est sujet au déclin. De là l’exhortation qui lui est adressée de «retenir ferme ce qu’elle a, afin que personne ne prenne sa couronne».
4. 4 Laodicée
Si nous considérons les trois dernières églises, non pas à leur point de vue historique, mais comme représentant les traits moraux des derniers jours, nous voyons Sardes, le milieu d’où le témoignage philadelphien est sorti, se joindre à Laodicée ; mais cette dernière, avec des caractères infiniment aggravés. Dans l’une et dans l’autre, il reste, comme éléments fidèles, un petit noyau à Sardes et des individus isolés à Laodicée ; mais l’état moral de ces quelques-uns ne caractérise ni l’une ni l’autre de ces deux églises. Ce qui les caractérise, c’est d’une part la mort, de l’autre la tiédeur orgueilleuse qui s’attribue de la force. Entre les deux parait Philadelphie, un très faible témoignage ne tirant sa valeur, au milieu de la ruine, que de l’attachement à la personne de Christ, à sa Parole, et de l’attente de sa venue. Remarquez que l’indifférence générale à la vérité, propre à Sardes et à Laodicée, est la même dans le milieu qui entoure Philadelphie. On y trouve la mention de «ceux qui habitent sur la terre» (v. 10), terme familier à l’Apocalypse pour désigner les hommes qui ont détourné les yeux des choses du ciel et ont élu leur domicile ici-bas. C’est là le caractère général que revêt le monde aux derniers jours ; mais on y trouve aussi «la synagogue de Satan», le formalisme légal et judaïque dont Satan se sert pour détourner les âmes de Christ.
Non, ce à quoi le Seigneur donne son nom, ce qu’il estime, ce qu’il aime et recommande, c’est un état qui, quelque méprisé qu’il soit par la synagogue de Satan ou par ceux qui habitent sur la terre, a pour tout premier caractère d’être faible, d’en avoir conscience, et de ne pas sortir de cette condition. Si Philadelphie en sortait, elle s’attribuerait quelque mérite et suivrait le courant de Laodicée, tandis que son témoignage même est d’attribuer à Christ seul tout mérite et toute gloire.
Par contre, en Laodicée, dernière période et de l’histoire et de l’état de l’Église, il n’y a plus, ni témoignage à Christ, ni communion avec Lui, ni porte ouverte ; ou plutôt nous y trouvons une porte largement ouverte au vieil homme, mais entièrement fermée à Christ. Il est obligé d’y frapper pour être admis. Philadelphie ne s’attribue rien, ne prétend à rien, pas même à être Philadelphie, mais n’a pas d’autre objet que de marcher humblement dans la communion avec son Seigneur. À Laodicée, le témoignage n’étant plus collectif, la communion n’est plus qu’individuelle, mais, précisément à cause de cela, cette communion est très intime et peut avoir lieu sans être troublée, comme l’est ici-bas toute communion collective, par quelque élément étranger à cette communion. Ce dernier cas n’est pas mentionné à Philadelphie, parce qu’elle est un tableau d’ensemble. Cependant le Seigneur envisage la possibilité que Philadelphie ne tienne pas «ferme ce qu’elle a».
Envisagée historiquement, l’église de Philadelphie s’est affaiblie comme toute autre, mais il n’en est pas ainsi quand nous la voyons avec les yeux de Christ comme un ensemble moral auquel il ne manque que la puissance. Cet état, la communion dans la puissance, elle ne l’atteindra qu’après être entrée dans la gloire. Elle en a déjà la merveilleuse promesse, adressée à celui qui vaincra (3:12).
Mais, ne l’oublions pas, l’état de Philadelphie n’est pas le dernier de l’Église responsable. Laodicée y fait suite, car nous ne pouvons assez le répéter, la suite historique des trois dernières églises, tout en n’étant pas le tableau principal, doit être maintenue comme pour les quatre premières. Or un nouvel état d’ensemble de l’Église, une dernière forme qu’elle revêt aux yeux de Christ, est non seulement près de se développer, mais se développe rapidement aujourd’hui. Cette condition finira par être prédominante dans le monde, si elle ne l’est pas déjà. Elle est caractérisée par l’abandon de tout témoignage. Jésus reste seul : seul l’Amen, l’accomplissement de tous les conseils de Dieu ; seul, le témoin fidèle et véritable ; seul, le commencement, en résurrection, de la création de Dieu, de la nouvelle création. Laodicée est un témoignage exclusif que l’ancienne création déchue se rend à elle-même, et ce témoignage est plus que louangeur. Elle a l’audace de proclamer cela en présence d’une condition qui l’a laissée malheureuse, misérable, pauvre, aveugle et nue !
Lorsque le croyant est rejeté par le milieu qui l’entoure, il ne trouvera souvent d’accueil qu’auprès de Christ seul ; il peut arriver même qu’il soit séparé pour un temps de la communion de ses frères. Les divisions dans la famille de Dieu en ont fourni plus d’une fois la preuve. Ce que nous voyons aujourd’hui de la Philadelphie historique ne correspond pas à la description qui nous en est faite, mais il reste une chose : L’état de Philadelphie fait toujours règle aux yeux de Christ. Il la voit comme lui l’a faite et non pas comme les hommes l’ont faite. Heureux celui qui, la considérant avec les yeux du Seigneur, règle son témoignage sur ce modèle !
Mais il peut arriver, selon des circonstances locales, que, devant la prédominance du mal dans la maison de Dieu, le chrétien soit contraint de marcher seul. J’ai connu un éminent serviteur de Dieu qui, aux prises avec le mal dominant dans le témoignage du Seigneur, se trouva dans l’obligation ou de marcher seul ou de s’expatrier. Le Seigneur eut soin, par la suite, de remédier à cette terrible alternative, mais dans son isolement, ce chrétien avait trouvé une communion individuelle avec le Seigneur d’autant plus profonde et précieuse qu’il avait Jésus pour unique compagnon. Cette communion individuelle, un chrétien, séparé par la maladie de toute communication avec ses frères, peut en jouir aussi sous un régime qui, comme circonstances, pourrait rappeler l’isolement du fidèle à Laodicée ; et, quand il a trouvé cette communion au milieu d’un tel isolement, nécessaire ou imposé, il pourra seul nous dire si elle est inférieure en joie et en intimité à la communion collective que des éléments terrestres viennent si souvent interrompre ou entraver. Il va sans dire que la communion dans la gloire reste toujours le modèle parfait de la communion collective aussi bien que de la communion individuelle. C’est de cette dernière, ici-bas, que jouit le pauvre isolé de Laodicée quand le Seigneur dit : «J’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi». C’est aussi de cette dernière dans la gloire que jouit le vainqueur, dont le Seigneur dit : «Je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors ; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nouveau nom ! »
Re: Les Croyances Évangélique
CELUI QUI SACRIFIE LA LOUANGE ME GLORIFIE
Ps. 50:23 — Le chant de cantiques —
Tables des matières :
1 [Part des cantiques dans la louange]
2 [Ceux qui chantent]
3 [Un cantique éternel]
4 [Chanter du coeur]
5 [Les épreuves source d’une louange variée]
6 [Une louange intelligente]
7 [Un cantique à l’Éternel]
8 [Comment chanter ?]
9 [Importance de la louange]
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1978 p. 113
1. 1 [Part des cantiques dans la louange]
«Servez l’Éternel avec joie, venez devant lui avec des chants de triomphe... Entrez dans ses portes avec des actions de grâces, dans ses parvis avec des louanges. Célébrez-le, bénissez son nom !» (Ps. 100:2, 4). Ce psaume d’actions de grâces invite la terre entière à louer l’Éternel. Dans ce concert universel, les rachetés du Seigneur occupent une place toute particulière. « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu» (Ps. 40:3). Élans du coeur, joie sanctifiée, produits par le Saint Esprit en ceux qui sont devenus, par pure grâce, des enfants de Dieu, un peuple d’adorateurs selon la pensée et le désir du Père. Et l’apôtre écrit : «Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ» (1 Pierre 2:5). L’amour de notre Dieu et Père, la grâce et la beauté de notre Sauveur et Seigneur Jésus Christ, sont les thèmes inépuisables de cette louange qui trouve son expression dans les prières, les actions de grâces, la lecture de passages appropriés de l’Écriture et les cantiques. C’est de ce dernier aspect de l’adoration que nous désirons nous occuper plus particulièrement quelques instants.
2. 2 [Ceux qui chantent]
Autrefois, au milieu du peuple de Dieu, il était réservé aux seuls chantres de chanter la gloire de l’Éternel «grand et fort digne de louange» (Ps. 96:4). Dans chacune des trois familles de Lévi, l’un d’entre eux était désigné par le libre choix de Dieu pour diriger le chant. Rien déjà n’était laissé à la volonté de l’homme (1 Chron. 25:8 ; Prov. 16:33). Au chap. 6 de ce même livre nous les trouvons nommés parmi les descendants de Lévi (v. 13-16) et plus loin leur généalogie exacte est établie avec soin (v. 33-47). Nous ne voyons pas que de telles précautions soient prises à l’égard des lévites occupés à d’autres services. C’est dire l’importance du chant dans la pensée de Dieu. Nul ne pouvait chanter les louanges de Dieu sinon ceux qui en avaient le droit.
En est-il autrement aujourd’hui ? Certainement pas. Seuls ceux qui sont rachetés par le précieux sang de Christ peuvent former ce choeur d’adorateurs que le Père a cherchés (Jean 4:23). En effet comment des esclaves pourraient-ils chanter ? (Ps. 126:2, 3). Qu’ils souffrent ou non de leur terrible condition, il faut qu’ils soient d’abord délivrés et alors ils pourront chanter et psalmodier de leur coeur au Seigneur.
3. 3 [Un cantique éternel]
C’est un cantique éternel. Du livre de l’avenir «nos bouches épellent, comme un timide enfant, quelques mots détachés» (H. R.). Mais Dieu nous accorde de chanter déjà à sa gloire sur une scène où se déploient encore le péché et la mort, en pénétrant par la foi dans le sanctuaire. «Nous chantons ici-bas ton amour ineffable, qu’un jour, sans fin, nous chanterons aux cieux».
4. 4 [Chanter du coeur]
Le Seigneur agrée seulement le chant qui trouve sa source dans le coeur (Éph. 5:19 ; Col. 3:16). D’ailleurs aucune louange ne saurait être rendue à Dieu sans que le coeur y soit entièrement engagé (Ps. 9:1 ; 111:1). Des paroles de cantiques peuvent être très élevées, tout à fait conformes à la pensée de l’Écriture, mais procéder, hélas, d’un coeur absolument froid (Matt. 15:7, 8). Le plus beau des cantiques ne saurait lui être agréable si mes lèvres seules le prononcent. «Ôte de devant moi le bruit de tes cantiques... je ne l’écouterai pas», disait l’Éternel à son peuple infidèle qui servait les idoles en secret (Amos 5:23). Maintenant encore, si nous ne chantons pas par l’Esprit que nous avons reçu de Dieu (1 Cor. 2:12), nous faisons de la musique et rien de plus.
Pour éviter un tel formalisme, il faut que notre esprit renouvelé et notre coeur soient profondément exercés. Si nous veillons à nous tenir purifiés et séparés du mal, nous pourrons avec des coeurs heureux et remplis de reconnaissance, offrir par Christ «sans cesse à Dieu, un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom» (Héb. 13:15). L’Esprit donnera l’intelligence spirituelle de la pensée de Dieu, et du coeur pourra jaillir l’expression d’affections sanctifiées.
Du temps de David et de Salomon, Dieu avait appelé Héman de la famille de Kehath, Asaph de celle de Guershom et Éthan (Jeduthun) de celle de Mérari à remplir ce service. Leurs vingt-quatre fils dirigeaient chacun une compagnie de douze chantres. Héman, avec ses quatorze fils, avait une portion particulièrement bénie. L’Esprit de Dieu rappelle qu’il était un descendant de Coré. Ce dernier, s’étant élevé dans son esprit, avait cherché à s’emparer de la sacrificature réservée à la seule famille d’Aaron. L’orgueil va devant la ruine, Dieu intervient, Coré et ses complices sont engloutis vivants dans la terre qui s’est ouverte sous leurs pas. Toutefois la grâce de Dieu brille et Nomb. 26:11 nous apprend que «les fils de Coré ne moururent pas». D’aucuns rempliront plus tard le service de portiers, si important, indispensable même, car les autres formes d’activité pour le Seigneur ne pourront être réalisées d’une manière qui soit à sa gloire que si les portes sont fermées à l’ennemi. D’autres deviendront chantres et même compositeurs de psaumes (dix psaumes leur sont attribués). Objets d’une si grande clémence, leur bouche s’ouvre pour entonner des accents joyeux. «Je chanterai à l’Éternel parce qu’il m’a fait du bien» (Ps. 13:5) disait aussi David. Vraiment, leur coeur bouillonne d’une bonne parole quand, sous l’action du Saint Esprit, ils peuvent écrire : «Tu es plus beau que les fils des hommes, la grâce est répandue sur tes lèvres...» (Ps. 45).
Pourquoi notre coeur est-il souvent si froid ? Avons-nous oublié à quelle affreuse misère notre Rédempteur nous a arrachés, l’amour insondable de la croix ? S’il est un cantique que tous les rachetés peuvent et doivent chanter, c’est bien celui de la rédemption (Ex. 15). Le souvenir de la fournaise de fer, du fouet des exacteurs, mais surtout la main forte et le bras étendu de l’Éternel en délivrance, avaient accordé les voix, sur les rives de la mer Rouge ! C’est toujours celui auquel il a été quitté davantage, qui aimera le plus (Luc 7:42, 43). Avons-nous reconnu devant Dieu que nous sommes de ceux-là ?
Ces hommes étaient exempts de toute autre fonction, car «jour et nuit ils étaient à l’oeuvre» (1 Chron. 9:33). Part heureuse entre toutes, ils se tenaient dans les chambres de la maison de Dieu. C’était là le seul désir de David au Ps. 27. Ce fut la part bénie du faible résidu à la veille de la naissance du Seigneur (Luc 2:37, 38). Et c’est là seulement que nous pouvons voir Sa beauté et nous enquérir diligemment de Lui. Alors le coeur s’élargit et s’enflamme. II y a place pour les élans spontanés de la foi, pour un chant vrai et pur, prélude aux célestes accents du cantique nouveau. Les cantiques éclatent là où la piété est vivante.
5. 5 [Les épreuves source d’une louange variée]
Dieu désire que la louange soit formée dans nos coeurs. Et, par les épreuves qu’il permet, il veut enrichir notre louange, en nous faisant entrer plus profondément dans la connaissance de tout ce qu’il est, en sainteté, en amour, en lumière...
Comme au Ps. 150 les instruments les plus variés s’unissent pour glorifier Dieu, la louange des rachetés est maintenant l’expression des expériences variées que nous pouvons traverser dans la communion avec Dieu. Cette diversité est suggérée par l’instrument à dix cordes du Ps. 92:3. Par divers moyens Dieu ajoute d’autres cordes à notre instrument.
Les tribulations peuvent produire une merveilleuse mélodie ! Pour les fils de Coré le Ps. 44 prépare le Ps. 45. Et nous pensons aussi à Paul et Silas, battus et liés de chaînes, qui sur le minuit, comme le psalmiste autrefois (Ps. 119:62) «en priant chantaient les louanges de Dieu ; et les prisonniers les écoutaient» (Actes 16:25), eux qui ne connaissaient pas encore la faveur de Dieu et ne pouvaient pas se réjouir dans l’espérance de sa gloire.
À un coeur accablé sous l’épreuve, un tel fruit à la gloire de Dieu peut paraître impossible. Mais l’apôtre nous en indique le chemin ascendant : «Sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance» (Romains 5:4). D’un tel enrichissement, l’issue de la maladie d’Ézéchias porte un brillant témoignage. Au terme de ces heures passées dans le creuset où l’on affine l’or, il s’écrie : «Tu as aimé mon âme, la retirant de la fosse de destruction... Le vivant, le vivant est celui qui te louera comme moi aujourd’hui... Nous jouerons de nos instruments à cordes tous les jours de notre vie, dans la maison de l’Éternel» (És. 38:17-20).
Avons-nous eu l’occasion d’observer un joueur de harpe ? Avant de commencer à jouer, il pince et tend tour à tour chaque corde au point qu’elle paraît prête à se rompre. Il sait bien jusqu’où il peut poursuivre ce travail pour obtenir enfin le son recherché. Notre Dieu et Père le sait bien mieux encore ! Et même si nous devions être, comme le dit l’apôtre, «excessivement chargés» (2 Cor. 1:8), Dieu sait ce que nous pouvons supporter, et la mélodie dans nos coeurs affermis par la grâce n’en sera que plus douce.
6. 6 [Une louange intelligente]
Le chapitre 15 du premier livre des Chroniques nous parle de Kenania, «chef des lévites pour la musique», qui «enseignait la musique car il était intelligent» (v. 22). Quand Dieu travaille dans les consciences et dans les coeurs, à travers les âges, pour opérer un réveil des affections pour lui, son peuple chante avec une fraîcheur nouvelle et son Esprit suscite ceux qui conduiront le chant en lui donnant une expression en accord avec la pensée de Dieu.
Mais, pour nous, le chef de musique n’est autre que le Seigneur Jésus ressuscité, sorti victorieux de la mort. Il conduit la louange au milieu de ses rachetés (Ps. 22:22 cité dans Héb. 2:12). Il a maintenant une Assemblée unie à lui, objet de sa faveur. Et chaque fois que nous sommes réunis en Son nom, il se trouve au milieu des siens pour occuper leurs coeurs et de Sa personne et de l’amour du Père. Il rend nos pieds pareils à ceux des biches, il veut nous faire marcher sur les lieux élevés de la communion (Hab. 3:19).
Hélas, combien souvent nos coeurs ne sont pas à l’unisson ! Seul un jugement constant de nous-mêmes, une marche soigneuse dans la lumière par l’Esprit nous gardera des «fausses notes».
Pour être rendus intelligents, «instruits dans l’art de chanter à l’Éternel» (1 Chron. 25:7) soyons attentifs aux directives du Saint Esprit qui habite dans l’Assemblée et dans nos coeurs. De lui, le Seigneur pouvait dire : «Celui-là me glorifiera, car il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera» (Jean 16:14). Un cantique ne doit être indiqué que sous sa direction, car il doit être l’expression de la louange de tous les saints rassemblés à ce moment-là. Sinon ce cantique risque d’être une entrave positive.
7. 7 [Un cantique à l’Éternel]
Le cantique doit être chanté à l’Éternel ou à son sujet. Comme les femmes d’Israël après la victoire de David sur Goliath, veillons à ne pas introduire un peu «Saül» et ce qu’il représente : le côté de l’homme dans la chair (1 Sam. 18:7). Que notre âme soit entièrement absorbée par le vrai David ! Les cantiques indiqués trahissent toujours l’état de nos coeurs. Si nous sommes attentifs à nous laisser entièrement conduire par le Saint Esprit, il formera dans ces coeurs une seule mélodie et nous serons «comme un seul homme pour faire entendre une même voix en louant et en célébrant l’Éternel» (2 Chron. 5:13). Et sa présence sera profondément ressentie.
8. 8 [Comment chanter ?]
«L’Esprit qui seul peut inspirer un cantique vrai, peut seul le faire chanter comme il faut» (J.N.D.). Tous les croyants forment le choeur. Certes nous ne chanterons jamais trop dans nos maisons tant il est vrai qu’on «sent que les cantiques nous conduisent plus près de Dieu» (J.N.D.). Il est excellent que nous apprenions à chanter — et à bien chanter... tout en veillant à ce que la répétition des mêmes paroles n’en fasse pas bien vite des vaines redites au lieu d’être l’expression du coeur.
Il n’y a pas dans les épîtres une seule parole pour justifier l’emploi d’instruments quelconques dans les assemblées. Il n’est d’autre accompagnement qui puisse plaire à Dieu que la mélodie, qui s’élève peut-être dans le silence, d’un coeur rempli de sa grâce. Rien ne nous encourage non plus à former des choeurs distincts qui auraient pour prétexte d’assurer un chant de bonne qualité dans les rassemblements.
Par contre il est de toute importance que les frères soient bien familiarisés avec le recueil de cantiques (choisis avec soin, expression de la vérité scripturaire et de la position chrétienne) car le Saint Esprit choisit selon ce que nous connaissons. Dans ce cas-là non plus, ne soyons pas sans intelligence mais comprenons quelle est la volonté du Seigneur (Éph. 5:17).
Qu’il nous soit permis aussi de relever tout le sérieux du service que le Seigneur peut confier à un frère : conduire le chant dans l’Assemblée. C’est dans une communion étroite avec Lui que ce frère discernera comment il convient de chanter tel ou tel cantique qui parle par exemple des souffrances du Seigneur à la Croix. Si ce frère, avec le souci constant de tout faire pour la gloire de Dieu (1 Cor. 10:31) est chaque fois pénétré, lui le premier, du sens profond des paroles exprimées dans les cantiques par toute l’Assemblée, son service sera des plus utiles.
Pour glorifier Dieu, chantons aussi bien que nous savons le faire, car c’est une des capacités qu’Il peut nous avoir accordées, mais le chant dans l’Assemblée n’est pas — ne doit pas être — l’occasion de faire étalage de la capacité de certaines voix humaines à produire des effets musicaux extraordinaires ; c’est un moyen, répétons-le, d’exprimer des louanges communes rendues à Dieu notre Père et au Seigneur par ceux qu’il a rachetés (Jean 5:23). C’est aussi un moyen d’édification mutuelle (1 Cor. 14:12-17). L’indifférence est l’extrême opposé ; ne semble-t-il pas parfois que les saints oublient quelque peu les paroles qu’ils chantent ?
9. 9 [Importance de la louange]
Nous approchons du terme du séjour de l’Église sur la terre, ces derniers jours seront-ils, à la gloire de Dieu, marqués par la louange ?
Sachons jour après jour (2 Chron. 30:21) réaliser ce service, rappeler, célébrer et louer l’Éternel, nous tenant continuellement devant l’arche, cette précieuse figure de Christ (1 Chron. 16:6, 37). «Chantez-lui, chantez-lui des cantiques ! Méditez toutes ses oeuvres merveilleuses, glorifiez-vous de son saint nom», disait David dans l’ardeur de son amour pour Dieu, au premier psaume (1 Chron. 16:9, 10). Veuille le Seigneur nous animer du même saint zèle.
Te chanter, Dieu d’amour, de vérité, de gloire,
T’adorer, te bénir, nous réjouir en toi,
Célébrer de Jésus l’immortelle victoire,
Est notre lot béni qu’a saisi notre foi !
Ps. 50:23 — Le chant de cantiques —
Tables des matières :
1 [Part des cantiques dans la louange]
2 [Ceux qui chantent]
3 [Un cantique éternel]
4 [Chanter du coeur]
5 [Les épreuves source d’une louange variée]
6 [Une louange intelligente]
7 [Un cantique à l’Éternel]
8 [Comment chanter ?]
9 [Importance de la louange]
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1978 p. 113
1. 1 [Part des cantiques dans la louange]
«Servez l’Éternel avec joie, venez devant lui avec des chants de triomphe... Entrez dans ses portes avec des actions de grâces, dans ses parvis avec des louanges. Célébrez-le, bénissez son nom !» (Ps. 100:2, 4). Ce psaume d’actions de grâces invite la terre entière à louer l’Éternel. Dans ce concert universel, les rachetés du Seigneur occupent une place toute particulière. « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu» (Ps. 40:3). Élans du coeur, joie sanctifiée, produits par le Saint Esprit en ceux qui sont devenus, par pure grâce, des enfants de Dieu, un peuple d’adorateurs selon la pensée et le désir du Père. Et l’apôtre écrit : «Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ» (1 Pierre 2:5). L’amour de notre Dieu et Père, la grâce et la beauté de notre Sauveur et Seigneur Jésus Christ, sont les thèmes inépuisables de cette louange qui trouve son expression dans les prières, les actions de grâces, la lecture de passages appropriés de l’Écriture et les cantiques. C’est de ce dernier aspect de l’adoration que nous désirons nous occuper plus particulièrement quelques instants.
2. 2 [Ceux qui chantent]
Autrefois, au milieu du peuple de Dieu, il était réservé aux seuls chantres de chanter la gloire de l’Éternel «grand et fort digne de louange» (Ps. 96:4). Dans chacune des trois familles de Lévi, l’un d’entre eux était désigné par le libre choix de Dieu pour diriger le chant. Rien déjà n’était laissé à la volonté de l’homme (1 Chron. 25:8 ; Prov. 16:33). Au chap. 6 de ce même livre nous les trouvons nommés parmi les descendants de Lévi (v. 13-16) et plus loin leur généalogie exacte est établie avec soin (v. 33-47). Nous ne voyons pas que de telles précautions soient prises à l’égard des lévites occupés à d’autres services. C’est dire l’importance du chant dans la pensée de Dieu. Nul ne pouvait chanter les louanges de Dieu sinon ceux qui en avaient le droit.
En est-il autrement aujourd’hui ? Certainement pas. Seuls ceux qui sont rachetés par le précieux sang de Christ peuvent former ce choeur d’adorateurs que le Père a cherchés (Jean 4:23). En effet comment des esclaves pourraient-ils chanter ? (Ps. 126:2, 3). Qu’ils souffrent ou non de leur terrible condition, il faut qu’ils soient d’abord délivrés et alors ils pourront chanter et psalmodier de leur coeur au Seigneur.
3. 3 [Un cantique éternel]
C’est un cantique éternel. Du livre de l’avenir «nos bouches épellent, comme un timide enfant, quelques mots détachés» (H. R.). Mais Dieu nous accorde de chanter déjà à sa gloire sur une scène où se déploient encore le péché et la mort, en pénétrant par la foi dans le sanctuaire. «Nous chantons ici-bas ton amour ineffable, qu’un jour, sans fin, nous chanterons aux cieux».
4. 4 [Chanter du coeur]
Le Seigneur agrée seulement le chant qui trouve sa source dans le coeur (Éph. 5:19 ; Col. 3:16). D’ailleurs aucune louange ne saurait être rendue à Dieu sans que le coeur y soit entièrement engagé (Ps. 9:1 ; 111:1). Des paroles de cantiques peuvent être très élevées, tout à fait conformes à la pensée de l’Écriture, mais procéder, hélas, d’un coeur absolument froid (Matt. 15:7, 8). Le plus beau des cantiques ne saurait lui être agréable si mes lèvres seules le prononcent. «Ôte de devant moi le bruit de tes cantiques... je ne l’écouterai pas», disait l’Éternel à son peuple infidèle qui servait les idoles en secret (Amos 5:23). Maintenant encore, si nous ne chantons pas par l’Esprit que nous avons reçu de Dieu (1 Cor. 2:12), nous faisons de la musique et rien de plus.
Pour éviter un tel formalisme, il faut que notre esprit renouvelé et notre coeur soient profondément exercés. Si nous veillons à nous tenir purifiés et séparés du mal, nous pourrons avec des coeurs heureux et remplis de reconnaissance, offrir par Christ «sans cesse à Dieu, un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom» (Héb. 13:15). L’Esprit donnera l’intelligence spirituelle de la pensée de Dieu, et du coeur pourra jaillir l’expression d’affections sanctifiées.
Du temps de David et de Salomon, Dieu avait appelé Héman de la famille de Kehath, Asaph de celle de Guershom et Éthan (Jeduthun) de celle de Mérari à remplir ce service. Leurs vingt-quatre fils dirigeaient chacun une compagnie de douze chantres. Héman, avec ses quatorze fils, avait une portion particulièrement bénie. L’Esprit de Dieu rappelle qu’il était un descendant de Coré. Ce dernier, s’étant élevé dans son esprit, avait cherché à s’emparer de la sacrificature réservée à la seule famille d’Aaron. L’orgueil va devant la ruine, Dieu intervient, Coré et ses complices sont engloutis vivants dans la terre qui s’est ouverte sous leurs pas. Toutefois la grâce de Dieu brille et Nomb. 26:11 nous apprend que «les fils de Coré ne moururent pas». D’aucuns rempliront plus tard le service de portiers, si important, indispensable même, car les autres formes d’activité pour le Seigneur ne pourront être réalisées d’une manière qui soit à sa gloire que si les portes sont fermées à l’ennemi. D’autres deviendront chantres et même compositeurs de psaumes (dix psaumes leur sont attribués). Objets d’une si grande clémence, leur bouche s’ouvre pour entonner des accents joyeux. «Je chanterai à l’Éternel parce qu’il m’a fait du bien» (Ps. 13:5) disait aussi David. Vraiment, leur coeur bouillonne d’une bonne parole quand, sous l’action du Saint Esprit, ils peuvent écrire : «Tu es plus beau que les fils des hommes, la grâce est répandue sur tes lèvres...» (Ps. 45).
Pourquoi notre coeur est-il souvent si froid ? Avons-nous oublié à quelle affreuse misère notre Rédempteur nous a arrachés, l’amour insondable de la croix ? S’il est un cantique que tous les rachetés peuvent et doivent chanter, c’est bien celui de la rédemption (Ex. 15). Le souvenir de la fournaise de fer, du fouet des exacteurs, mais surtout la main forte et le bras étendu de l’Éternel en délivrance, avaient accordé les voix, sur les rives de la mer Rouge ! C’est toujours celui auquel il a été quitté davantage, qui aimera le plus (Luc 7:42, 43). Avons-nous reconnu devant Dieu que nous sommes de ceux-là ?
Ces hommes étaient exempts de toute autre fonction, car «jour et nuit ils étaient à l’oeuvre» (1 Chron. 9:33). Part heureuse entre toutes, ils se tenaient dans les chambres de la maison de Dieu. C’était là le seul désir de David au Ps. 27. Ce fut la part bénie du faible résidu à la veille de la naissance du Seigneur (Luc 2:37, 38). Et c’est là seulement que nous pouvons voir Sa beauté et nous enquérir diligemment de Lui. Alors le coeur s’élargit et s’enflamme. II y a place pour les élans spontanés de la foi, pour un chant vrai et pur, prélude aux célestes accents du cantique nouveau. Les cantiques éclatent là où la piété est vivante.
5. 5 [Les épreuves source d’une louange variée]
Dieu désire que la louange soit formée dans nos coeurs. Et, par les épreuves qu’il permet, il veut enrichir notre louange, en nous faisant entrer plus profondément dans la connaissance de tout ce qu’il est, en sainteté, en amour, en lumière...
Comme au Ps. 150 les instruments les plus variés s’unissent pour glorifier Dieu, la louange des rachetés est maintenant l’expression des expériences variées que nous pouvons traverser dans la communion avec Dieu. Cette diversité est suggérée par l’instrument à dix cordes du Ps. 92:3. Par divers moyens Dieu ajoute d’autres cordes à notre instrument.
Les tribulations peuvent produire une merveilleuse mélodie ! Pour les fils de Coré le Ps. 44 prépare le Ps. 45. Et nous pensons aussi à Paul et Silas, battus et liés de chaînes, qui sur le minuit, comme le psalmiste autrefois (Ps. 119:62) «en priant chantaient les louanges de Dieu ; et les prisonniers les écoutaient» (Actes 16:25), eux qui ne connaissaient pas encore la faveur de Dieu et ne pouvaient pas se réjouir dans l’espérance de sa gloire.
À un coeur accablé sous l’épreuve, un tel fruit à la gloire de Dieu peut paraître impossible. Mais l’apôtre nous en indique le chemin ascendant : «Sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance» (Romains 5:4). D’un tel enrichissement, l’issue de la maladie d’Ézéchias porte un brillant témoignage. Au terme de ces heures passées dans le creuset où l’on affine l’or, il s’écrie : «Tu as aimé mon âme, la retirant de la fosse de destruction... Le vivant, le vivant est celui qui te louera comme moi aujourd’hui... Nous jouerons de nos instruments à cordes tous les jours de notre vie, dans la maison de l’Éternel» (És. 38:17-20).
Avons-nous eu l’occasion d’observer un joueur de harpe ? Avant de commencer à jouer, il pince et tend tour à tour chaque corde au point qu’elle paraît prête à se rompre. Il sait bien jusqu’où il peut poursuivre ce travail pour obtenir enfin le son recherché. Notre Dieu et Père le sait bien mieux encore ! Et même si nous devions être, comme le dit l’apôtre, «excessivement chargés» (2 Cor. 1:8), Dieu sait ce que nous pouvons supporter, et la mélodie dans nos coeurs affermis par la grâce n’en sera que plus douce.
6. 6 [Une louange intelligente]
Le chapitre 15 du premier livre des Chroniques nous parle de Kenania, «chef des lévites pour la musique», qui «enseignait la musique car il était intelligent» (v. 22). Quand Dieu travaille dans les consciences et dans les coeurs, à travers les âges, pour opérer un réveil des affections pour lui, son peuple chante avec une fraîcheur nouvelle et son Esprit suscite ceux qui conduiront le chant en lui donnant une expression en accord avec la pensée de Dieu.
Mais, pour nous, le chef de musique n’est autre que le Seigneur Jésus ressuscité, sorti victorieux de la mort. Il conduit la louange au milieu de ses rachetés (Ps. 22:22 cité dans Héb. 2:12). Il a maintenant une Assemblée unie à lui, objet de sa faveur. Et chaque fois que nous sommes réunis en Son nom, il se trouve au milieu des siens pour occuper leurs coeurs et de Sa personne et de l’amour du Père. Il rend nos pieds pareils à ceux des biches, il veut nous faire marcher sur les lieux élevés de la communion (Hab. 3:19).
Hélas, combien souvent nos coeurs ne sont pas à l’unisson ! Seul un jugement constant de nous-mêmes, une marche soigneuse dans la lumière par l’Esprit nous gardera des «fausses notes».
Pour être rendus intelligents, «instruits dans l’art de chanter à l’Éternel» (1 Chron. 25:7) soyons attentifs aux directives du Saint Esprit qui habite dans l’Assemblée et dans nos coeurs. De lui, le Seigneur pouvait dire : «Celui-là me glorifiera, car il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera» (Jean 16:14). Un cantique ne doit être indiqué que sous sa direction, car il doit être l’expression de la louange de tous les saints rassemblés à ce moment-là. Sinon ce cantique risque d’être une entrave positive.
7. 7 [Un cantique à l’Éternel]
Le cantique doit être chanté à l’Éternel ou à son sujet. Comme les femmes d’Israël après la victoire de David sur Goliath, veillons à ne pas introduire un peu «Saül» et ce qu’il représente : le côté de l’homme dans la chair (1 Sam. 18:7). Que notre âme soit entièrement absorbée par le vrai David ! Les cantiques indiqués trahissent toujours l’état de nos coeurs. Si nous sommes attentifs à nous laisser entièrement conduire par le Saint Esprit, il formera dans ces coeurs une seule mélodie et nous serons «comme un seul homme pour faire entendre une même voix en louant et en célébrant l’Éternel» (2 Chron. 5:13). Et sa présence sera profondément ressentie.
8. 8 [Comment chanter ?]
«L’Esprit qui seul peut inspirer un cantique vrai, peut seul le faire chanter comme il faut» (J.N.D.). Tous les croyants forment le choeur. Certes nous ne chanterons jamais trop dans nos maisons tant il est vrai qu’on «sent que les cantiques nous conduisent plus près de Dieu» (J.N.D.). Il est excellent que nous apprenions à chanter — et à bien chanter... tout en veillant à ce que la répétition des mêmes paroles n’en fasse pas bien vite des vaines redites au lieu d’être l’expression du coeur.
Il n’y a pas dans les épîtres une seule parole pour justifier l’emploi d’instruments quelconques dans les assemblées. Il n’est d’autre accompagnement qui puisse plaire à Dieu que la mélodie, qui s’élève peut-être dans le silence, d’un coeur rempli de sa grâce. Rien ne nous encourage non plus à former des choeurs distincts qui auraient pour prétexte d’assurer un chant de bonne qualité dans les rassemblements.
Par contre il est de toute importance que les frères soient bien familiarisés avec le recueil de cantiques (choisis avec soin, expression de la vérité scripturaire et de la position chrétienne) car le Saint Esprit choisit selon ce que nous connaissons. Dans ce cas-là non plus, ne soyons pas sans intelligence mais comprenons quelle est la volonté du Seigneur (Éph. 5:17).
Qu’il nous soit permis aussi de relever tout le sérieux du service que le Seigneur peut confier à un frère : conduire le chant dans l’Assemblée. C’est dans une communion étroite avec Lui que ce frère discernera comment il convient de chanter tel ou tel cantique qui parle par exemple des souffrances du Seigneur à la Croix. Si ce frère, avec le souci constant de tout faire pour la gloire de Dieu (1 Cor. 10:31) est chaque fois pénétré, lui le premier, du sens profond des paroles exprimées dans les cantiques par toute l’Assemblée, son service sera des plus utiles.
Pour glorifier Dieu, chantons aussi bien que nous savons le faire, car c’est une des capacités qu’Il peut nous avoir accordées, mais le chant dans l’Assemblée n’est pas — ne doit pas être — l’occasion de faire étalage de la capacité de certaines voix humaines à produire des effets musicaux extraordinaires ; c’est un moyen, répétons-le, d’exprimer des louanges communes rendues à Dieu notre Père et au Seigneur par ceux qu’il a rachetés (Jean 5:23). C’est aussi un moyen d’édification mutuelle (1 Cor. 14:12-17). L’indifférence est l’extrême opposé ; ne semble-t-il pas parfois que les saints oublient quelque peu les paroles qu’ils chantent ?
9. 9 [Importance de la louange]
Nous approchons du terme du séjour de l’Église sur la terre, ces derniers jours seront-ils, à la gloire de Dieu, marqués par la louange ?
Sachons jour après jour (2 Chron. 30:21) réaliser ce service, rappeler, célébrer et louer l’Éternel, nous tenant continuellement devant l’arche, cette précieuse figure de Christ (1 Chron. 16:6, 37). «Chantez-lui, chantez-lui des cantiques ! Méditez toutes ses oeuvres merveilleuses, glorifiez-vous de son saint nom», disait David dans l’ardeur de son amour pour Dieu, au premier psaume (1 Chron. 16:9, 10). Veuille le Seigneur nous animer du même saint zèle.
Te chanter, Dieu d’amour, de vérité, de gloire,
T’adorer, te bénir, nous réjouir en toi,
Célébrer de Jésus l’immortelle victoire,
Est notre lot béni qu’a saisi notre foi !
Re: Les Croyances Évangélique
CULTE ET LE MINISTÈRE par l’ÉSPRIT
Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît.
1 Cor. 12:11.
Table des matières :
1 Première Lettre — Dieu présent dans l’assemblée.
1.1 Appendice à la première lettre
2 Deuxième Lettre : L’Église édifiée par des dons.
3 Troisième Lettre — Comment on peut discerner la direction de l’Esprit dans l’Assemblée — Marques négatives.
4 Quatrième Lettre — Comment on peut discerner la direction de l’Esprit dans l’Assemblée — Marques positives
5 Cinquième Lettre — Diverses observations sur la dépendance réciproque des saints dans les réunions d’édification mutuelle, et sur d’autres sujets.
5.1 Appendice à la Cinquième Lettre
Préface de la première édition en anglais
Les lettres suivantes furent adressées, il y a plusieurs années, à une assemblée de chrétiens, avec lesquels l’auteur était particulièrement lié, tant par son service au milieu d’eux que par son affection ; c’est ce qui lui a donné le courage de s’entretenir très librement avec eux sur des sujets d’un profond intérêt mutuel. On lui a souvent demandé dès lors de publier ces lettres ; mais il s’y était toujours refusé, de crainte que ce qui était applicable à une assemblée donnée, dans un certain état, ne fût pas aussi bien adapté aux besoins d’autres assemblées chrétiennes, dont la condition pourrait être fort différente. Il redoutait de plus d’avoir même l’apparence de prendre, parmi ses frères en général, une position qu’il ne se serait pas attribuée dans sa localité même, mais qui lui était joyeusement accordée par ceux au milieu desquels il avait eu la joie et le privilège de travailler pour le Seigneur. Ces deux objections ont été levées par le fait, en apprenant que des copies manuscrites de ces lettres circulaient en divers lieux — sorte de demi-publicité qui peut, à bon droit, donner lieu à de très graves objections. Les facilités que présente un tel mode de circulation à la diffusion clandestine d’erreurs mortelles, sont sûrement suffisantes pour rendre ceux qui ont à cœur le soin des âmes, jaloux de répandre la vérité. C’est pour cette raison que les lettres suivantes sont mises sous presse. Ainsi la circulation qu’elles pourront avoir sera publique ; leurs allégations pourront être soumises à l’épreuve de la sainte parole de Dieu. Et si elles se trouvaient contenir quelque chose de contraire à ses enseignements, personne ne sera plus reconnaissant que l’auteur, de la correction de ses erreurs, par cette pure et parfaite règle de la vérité.
Quinze ans d’expériences variées ont contribué à enraciner et fortifier la conviction, que la marche et la position signalées dans ces lettres, sont l’une et l’autre de Dieu, quels qu’aient été les manquements des hommes qui les ont adoptées. Ce dont nous avons besoin, c’est de patience, de foi dans le Dieu vivant, d’amour pour Christ, de vraie soumission à l’Esprit, d’étude diligente de la Parole et d’une sincère soumission les uns aux autres dans la crainte du Seigneur.
Il n’y a plus qu’à ajouter, qu’en préparant ces pages pour la presse, on a usé de la liberté d’y faire des changements nécessités par des lumières actuelles sur l’Écriture, ainsi que d’omettre ou de modifier quelques expressions qui auraient pu signaler l’assemblée particulière à laquelle les lettres étaient adressées.
Telles qu’elles sont, on les recommande à la bénédiction de Dieu et à la conscience des saints.
W.T. 1857
* * *
1. 1 Première Lettre — Dieu présent dans l’assemblée.
Bien-aimés frères,
Il y a plusieurs points relatifs à notre position, en tant que rassemblés au nom de Jésus, sur lesquels je sens le besoin de m’entretenir avec vous. Je choisis ce moyen de le faire, comme vous offrant plus de facilité pour examiner et peser mûrement ce qui vous sera communiqué, que vous n’en auriez probablement dans un entretien ou une discussion libre à laquelle tous assisteraient. Je serais très reconnaissant qu’une telle discussion pût avoir lieu, si le Seigneur y inclinait vos cœurs, quand vous aurez examiné et pesé, en sa présence, les choses que j’ai à vous soumettre.
Un mot, en commençant, pour reconnaître la miséricorde de Dieu envers nous, comme assemblés au nom de Jésus. Je ne puis que courber la tête et adorer, en me rappelant les nombreux moments de réel rafraîchissement et de joie sincère qu’il nous a donné de passer ensemble en sa présence. Le souvenir de ces moments, tout en remplissant le cœur d’adoration devant Dieu, nous rend indiciblement chers ceux avec lesquels nous avons joui de telles bénédictions. Le lien de l’Esprit est un lien réel ; et c’est dans la confiance qu’il m’inspire en l’amour de mes frères, que je voudrais, comme votre frère et votre serviteur pour l’amour de Christ, vous exprimer sans réserve ce qui me paraît être d’une grande importance pour la continuation de notre bonheur et de notre avantage commun, aussi bien que pour ce qui est beaucoup plus précieux encore: la gloire de Celui au nom duquel nous sommes assemblés.
Lorsque, en juillet dernier, nous fûmes conduits par le Seigneur, comme je n’en doute pas, à substituer des réunions libres, le dimanche soir, à la prédication de l’Évangile, qui avait eu lieu jusqu’alors, je prévoyais tout ce qui s’en est suivi. Je puis dire que le résultat ne m’a point du tout surpris. Il y a des leçons relatives à la direction pratique du Saint-Esprit qui ne peuvent être apprises que par l’expérience ; et bien des choses, qui peuvent maintenant, par la bénédiction du Seigneur, être appréciées par votre entendement spirituel et par vos consciences, auraient été alors complètement inintelligibles, si vous n’eussiez appris à connaître le genre de réunions auxquelles ces vérités s’appliquent. On dit que l’expérience est le meilleur des maîtres. Cela pourrait souvent être justement mis en doute ; mais on ne saurait douter que l’expérience ne nous fasse sentir des besoins que l’enseignement divin peut seul faire naître. Vous me croirez, quand je vous dirai que le fait de voir mes frères mutuellement mécontents de la part qu’ils prennent les uns et les autres dans les assemblées, n’est pas pour moi un sujet de joie ; mais si cet état de choses contribuait, comme j’ai la confiance qu’il le fera, à ouvrir tous nos cœurs aux leçons de la parole de Dieu, qu’autrement nous n’aurions pu apprendre aussi bien, ce résultat serait au moins un sujet de reconnaissance et de joie.
La doctrine de l’habitation du Saint-Esprit dans l’Église sur la terre, et par conséquent, de sa présence et de sa direction dans les assemblées des saints, m’apparaît depuis bien des années, sinon comme la grande vérité de la dispensation actuelle, du moins comme une des plus importantes vérités qui distinguent cette dispensation. La négation virtuelle ou réelle de cette vérité constitue un des traits les plus sérieux de l’apostasie qui s’est fait jour. Ce sentiment ne diminue pas chez moi, mais s’approfondit plutôt à mesure que le temps s’écoule. Je vous confesse ouvertement que, tout en reconnaissant pleinement qu’il y a des enfants bien-aimés de Dieu dans toutes les dénominations qui nous entourent, et tout en désirant tenir mon cœur ouvert à tous, il ne me serait plus possible d’être en communion avec un corps quelconque de chrétiens professants, qui substituerait des formes cléricales quelconques à la souveraine direction du Saint-Esprit — pas plus que, si j’eusse été Israélite, je n’aurais pu avoir communion avec l’érection d’un veau d’or à la place du Dieu vivant. Que cela ait eu lieu dans toute la chrétienté, et que le jugement soit suspendu sur elle, à cause de ce péché et de tant d’autres, c’est ce que nous ne pouvons que reconnaître avec douleur, en nous humiliant devant Dieu, comme y ayant tous participé, et comme étant un seul corps en Christ avec un grand nombre de chrétiens qui, aujourd’hui encore, demeurent dans cet état de choses et s’en glorifient. Mais les difficultés qui accompagnent la séparation d’avec ce mal, difficultés que nous aurions certes dû prévoir et que nous commençons tous à éprouver, n’ont pas le pouvoir d’affaiblir mes convictions relativement à ce mal dont Dieu, dans sa grâce, nous a fait sortir, et elles n’éveillent en moi aucun désir de retourner à cette espèce de position et d’autorité humaine et officielle ; position et autorité que s’arrogent une certaine classe de personnes, ce qui caractérise l’église professante, et contribue à hâter le jugement qui tombera bientôt sur elle.
Mais, bien-aimés frères, si notre conviction de la vérité et de l’importance de la doctrine de la présence du Saint-Esprit ne saurait être trop profonde, permettez-moi de vous rappeler, que cette présence du Saint-Esprit dans les assemblées des saints est elle-même un fait accompagnant celui de la présence personnelle du Seigneur Jésus (Matt. 18:20). C’est d’une simple foi en cela que nous avons besoin. Nous sommes enclins à l’oublier. Et l’oubli ou l’ignorance de ces faits est la cause principale de ce que nous nous assemblons sans en retirer aucun profit pour nos âmes. Si seulement nous nous assemblions pour être en la présence de Dieu ; si seulement, lorsque nous sommes réunis ensemble, nous croyions que le Seigneur est réellement présent, quel effet cette conviction aurait sur nos âmes ! Le fait est que, aussi réellement que Christ était présent avec ses disciples sur la terre, aussi réellement Il est maintenant présent, ainsi que son Esprit, dans les assemblées des saints. Si cette présence pouvait, de quelque manière, être manifestée à nos sens — si nous pouvions la voir comme les disciples voyaient Jésus — quel sentiment solennel nous éprouverions, et comme nos cœurs en seraient dominés ! Quel calme profond, quelle attention respectueuse, quelle solennelle confiance en lui, en résulteraient ! Comme il serait impossible qu’il y eût aucune précipitation, aucun sentiment de rivalité, d’agitation, si la présence de Christ et du Saint-Esprit était ainsi révélée à notre vue et à nos sens. Et le fait de cette présence aurait-il moins d’influence, parce que c’est une affaire de foi et non de vue ? Christ et l’Esprit sont-ils moins réellement présents, parce qu’ils sont invisibles ? C’est le pauvre monde qui ne reçoit point cela, parce qu’il ne le voit point ; prendrons-nous donc la place du monde et abandonnerons-nous la nôtre ? «Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux», dit le Seigneur, et aussi: «Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour être avec vous éternellement, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous, et il sera en vous» (Jean 14:16-17).
Je suis de plus en plus persuadé que la grande chose qui nous manque, c’est la foi en la présence personnelle du Seigneur, et dans l’action de l’Esprit. N’y a-t-il pas eu des temps, où cette présence était réalisée au milieu de nous comme un fait ? et combien de tels moments étaient bénis ! Il pouvait y avoir, et il y avait des intervalles de silence ; mais comment étaient-ils employés ? À s’attendre sérieusement à Dieu. Non dans une inquiète agitation de savoir qui prierait ou qui parlerait ; non en tournant les feuilles des bibles ou des livres de cantiques pour trouver quelque chose qu’il nous parût convenable de lire ou de chanter. Non, ni dans des pensées anxieuses au sujet de ce que penseraient de ce silence ceux qui étaient là comme assistants. Dieu était là. Chaque cœur était occupé de lui. Et si quelqu’un avait ouvert la bouche uniquement pour rompre le silence, on aurait senti que c’était là une interruption réelle. Quand le silence était rompu, c’était par une prière qui renfermait les désirs, et exprimait les aspirations de tous les assistants ; ou par un cantique auquel chacun pouvait s’unir de toute son âme ; ou par une parole qui s’adressait avec puissance à nos cœurs. Et quoique plusieurs personnes pussent être employées, pour indiquer ces hymnes, prononcer ces prières ou ces paroles, il était si évident qu’Un seul et même Esprit les dirigeait dans tout ce service, que c’était comme si le programme en avait été déterminé d’avance, et que chacun y eût eu sa part assignée. Aucune sagesse humaine n’aurait pu faire un tel plan. L’harmonie était divine. C’était le Saint-Esprit qui agissait par les différents membres, dans leurs diverses places, pour exprimer l’adoration, ou pour répondre aux besoins de tous ceux qui étaient présents.
Et pourquoi n’en serait-il pas toujours ainsi ? Je le répète, bien-aimés frères, la présence et l’action du Saint-Esprit sont des faits, et non pas une pure doctrine. Et assurément si, de fait, le Seigneur et l’Esprit sont présents avec nous quand nous sommes réunis ensemble, aucun fait ne peut être d’une importance comparable à celui-là. C’est certainement le grand fait, celui qui absorbe tous les autres, le fait qui devrait caractériser tout le reste dans l’assemblée. Il ne s’agit pas ici seulement d’une négation. Cette présence ne signifie pas seulement que l’assemblée ne doit pas être conduite d’après un ordre humain et fixé d’avance ; elle signifie plus que cela: si le Saint-Esprit est là, il faut qu’il dirige l’assemblée. Sa présence ne veut pas dire non plus que chacun a la liberté de prendre part à l’action. Non, elle signifie l’opposé de cela. Il est vrai qu’il ne doit y avoir aucune restriction humaine ; mais si l’Esprit de Dieu est présent, nul ne doit prendre une part quelconque au culte, excepté celle que l’Esprit lui assigne et pour laquelle il le qualifie. La liberté du ministère provient de la liberté du Saint-Esprit de distribuer à chacun en particulier comme il lui plaît (1 Cor. 12:11). Mais nous ne sommes pas le Saint-Esprit ; et si l’usurpation de sa place par un seul individu est une chose intolérable, que dira-t-on de l’usurpation de sa place par un certain nombre d’individus, agissant parce qu’il y a liberté d’agir, et non parce qu’ils savent qu’ils ne font que se conformer à la direction du Saint-Esprit en agissant comme ils le font ? Une foi réelle en la présence du Seigneur mettrait ordre à toutes ces choses. Ce n’est pas que l’on doive désirer le silence pour soi, ou que quelqu’un doive s’abstenir d’agir, uniquement à cause de la présence de tel ou tel frère. J’aimerais tout autant qu’il y eût toute sorte de désordres, afin que l’état réel des choses se manifestât, que de le sentir contenu par la présence d’un individu. Ce qui est à désirer, c’est que la présence du Saint-Esprit soit réalisée de telle sorte que personne ne rompe le silence que sous sa direction ; et que le sentiment de sa présence nous garde ainsi de tout ce qui est indigne de lui et du nom de Jésus qui nous rassemble.
Sous une autre dispensation, nous lisons l’exhortation suivante: «Prends garde à ton pied, quand tu vas dans la maison de Dieu ; et approche-toi pour entendre, plutôt que pour donner le sacrifice des sots ; car ils ne savent pas qu’ils font mal. Ne te presse point de ta bouche, et que ton cœur ne se hâte point de proférer une parole devant Dieu ; car Dieu est dans les cieux, et toi sur la terre : c’est pourquoi, que tes paroles soient peu nombreuses» (Éccl. 5:1-2). Certes, si la grâce dans laquelle nous sommes, nous a donné un plus libre accès auprès de Dieu, nous ne devons pas user de cette liberté, comme d’une excuse pour le manque de respect et pour la précipitation. La présence réelle du Seigneur au milieu de nous devrait certainement être un motif plus pressant encore à une sainte révérence et à une pieuse crainte, que la considération que Dieu est au ciel et nous sur la terre. «C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, retenons la grâce par laquelle nous servions Dieu d’une manière qui lui soit agréable, avec révérence et avec crainte ; car aussi notre Dieu est un feu consumant» (Héb. 12:28-29).
Espérant reprendre ce sujet, je suis, chers frères, votre indigne serviteur en Christ
* * *
1. 1.1 Appendice à la première lettre
Quelque importante que soit la doctrine de la présence et de l’action du Saint-Esprit dans l’Église, il ne faudrait pourtant pas la confondre avec celle de la présence personnelle du Seigneur Jésus dans l’assemblée des deux ou trois réunis en Son nom.
Quelques-uns ont pensé que le Seigneur était présent dans l’assemblée par son Esprit, ne distinguant pas entre la présence personnelle du Seigneur et celle du Saint-Esprit. Celui-ci administre et dirige ; il n’est pas souverain. C’est le Seigneur qui est souverain.
Le Seigneur dit du Consolateur, l’Esprit de vérité: «Il ne parlera pas de par lui-même… Celui-là me glorifiera… Il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera, etc.» Mais le Seigneur promet de se trouver lui-même là ou deux ou trois sont assemblés en son nom. Il est au milieu de ceux pour lesquels Lui s’est donné lui-même, tandis que le Saint-Esprit a été donné, et ne s’est pas donné lui-même.
Il est de toute importance de retenir la vérité de la présence et de l’action du Saint-Esprit dans l’assemblée. Ce fait a été perdu de vue par l’Église, et c’est ce qui a été sa ruine. Elle a substitué le clergé à la présence et à l’action du Saint-Esprit.
Il ne faudrait pas cependant que l’attachement à cette vérité tendît à faire méconnaître la présence personnelle et effective du Seigneur Jésus au milieu de l’assemblée.
En Matt. 18:20, le Seigneur ne dit pas: «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, l’Esprit est là au milieu d’eux» (quelque vrai et béni que cela soit), mais: «Je suis là au milieu d’eux».
C’est une grande perte pour l’âme et pour l’assemblée, si la présence personnelle du Seigneur, comme Seigneur, est remplacée par celle du Saint-Esprit, qui n’est pas Seigneur, mais Paraclet ; qui administre et dirige.
En Éphésiens 4:4-6, nous avons, au v. 4, l’unité vitale ; au v, 5, l’unité de profession ; au v. 6, l’unité extérieure et universelle ; la première, en rapport avec le seul Esprit ; la seconde, avec le seul Seigneur ; la troisième, avec le seul Dieu. La première unité comprend tous ceux qui ont la vie ; la seconde, tous ceux qui professent le nom de Christ ; ceux donc qui ont la vie s’y trouvent en première ligne, mais cette seconde sphère peut embrasser ce qui n’est pas vital. La troisième unité, v. 6, comprend universellement tous les hommes, mais les enfants de Dieu y sont au premier rang ; Dieu est leur Père, et il est en eux, tout en étant extérieurement au-dessus de tout et partout. Nous disons que la seconde unité (v. 5) est en rapport avec le seul Seigneur ; il a autorité sur tous ceux qui se réclament de son nom, qu’ils aient la vie ou qu’ils n’aient que la profession. «Tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, et leur Seigneur et le nôtre» (1 Cor. 1:2).
En 1 Cor. 12:4-6, nous trouvons les trois mêmes choses: l’Esprit, le Seigneur, et Dieu. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit. Et s’il y a diversité de dons, il y a par conséquent diversité de services, et le même Seigneur. Les serviteurs ont reçu de l’Esprit la distribution de leurs dons (v. 11), et ils accomplissent leurs services sous la direction de l’Esprit ; mais comme serviteurs, ils sont sous l’autorité de leur Seigneur, qui n’est pas l’Esprit, mais qui est Jésus. L’Esprit distribue et dirige les services, mais les serviteurs sont serviteurs du Seigneur.
De même, s’il s’agit de la cène, elle est la cène du Seigneur. C’est la mort du Seigneur qui y est annoncée, c’est la coupe du Seigneur, c’est la table du Seigneur (en contraste avec celle des démons). C’est donc Lui qui a l’autorité là, pour déterminer qui sont ceux qui doivent y prendre part (1 Cor. 11).
Remarquons toutefois, que c’est par l’Esprit Saint seulement, que l’on peut dire: «Seigneur Jésus» (1 Cor. 12:3).
Mais sans le vouloir, on peut méconnaître l’autorité du Seigneur dans l’assemblée, et y substituer celle du Saint-Esprit qui n’est pas Seigneur, mais qui administre de la part de celui qui est Seigneur.
L’église du moyen age était tombée dans un autre extrême, en substituant l’administration de l’homme à celle du Saint-Esprit.
Il est bien de remarquer qu’en Matt. 18:18-20, le Seigneur ne parle pas de l’Esprit. Il s’agit de son autorité à lui le Seigneur, de son nom, et de sa présence personnelle. Sans doute, tout cela est réalisé sous la direction du Saint-Esprit, mais l’on n’est pas réuni au nom du Saint-Esprit ni autour de lui. Si l’on ne pense qu’à la présence du Saint-Esprit, on perd la vérité de la présence personnelle du Seigneur dans l’assemblée, et l’on est obligé de faire Seigneur le Saint-Esprit. Mais par contre, on ne peut posséder la vérité de la présence personnelle du Seigneur comme souverain, sans avoir celle de la présence et de l’action de l’Esprit comme celui qui administre de la part du Seigneur qui est souverain, et alors on a tout ce qu’il faut.
Une autre remarque, qui fait ressortir ce qui distingue la présence du Saint-Esprit, de la présence personnelle du Seigneur dans l’assemblée des deux ou trois réunis en son nom, c’est que le Saint-Esprit peut se trouver, — attristé hélas ! — là où le Seigneur ne peut se trouver. Dans une assemblée sectaire, les saints qui la composent ont cependant le Saint-Esprit en eux et avec eux. Ils peuvent l’ignorer, ne penser qu’à son influence, et lui y est attristé, mais de fait il ne les laisse pas, il ne s’en va pas: «Il demeure avec vous, et … sera en vous». Mais le Seigneur Jésus, lui, ne peut se trouver présent dans une assemblée sectaire. Il ne s’agit pas, en Matt. 18:20, de sa toute-présence, car dans ce sens là il est partout indistinctement, mais s’il s’agit d’assemblées religieuses, le Seigneur n’a pas promis d’être dans toutes, mais exclusivement là où son nom est le centre et la base du rassemblement: «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux». Et s’il est là, c’est lui qui a l’autorité, et l’Esprit l’administration.
Oh ! si nous avions le sentiment intime que le Seigneur est là comme Seigneur, que nous sommes là chez lui, quelle influence solennelle cela exercerait sur nos cœurs, et en même temps quelle sécurité et quel repos ! Combien alors le Saint Esprit serait libre de nous administrer les bénédictions de Christ, prenant de ce qui est au Seigneur pour nous l’annoncer.
Quel immense privilège d’être rassemblés par le nom glorieux de Celui qui est venu, de Celui qui est mort, de Celui qui est ressuscité, de Celui qui est glorifié à la droite de Dieu, de Celui qui nous a envoyé le Consolateur, de Celui qui de là vient nous chercher ! — Oui, c’est ce nom glorieux qui est la base du rassemblement dont il dit: «Je suis là au milieu d’eux !» Ce Seigneur, corporellement absent, se trouve spirituellement présent d’une manière positive (et non seulement par son Esprit), au milieu de ceux que son nom a réunis. Il est là et pas ailleurs, s’il s’agit d’assemblées, et quelle sécurité que là il soit Seigneur !
2. 2 Deuxième Lettre : L’Église édifiée par des dons.
Bien-aimés frères,
En revenant au sujet sur lequel je vous écrivis dernièrement, je voudrais vous présenter l’extrait suivant d’un traité, écrit il y a au moins neuf ou dix ans. L’auteur, si je suis bien informé, est un frère qui a été grandement honoré de Dieu parmi nous, et qui est connu personnellement de la plupart d’entre vous. Le traité est sous la forme d’un dialogue.
E. — J’ai appris que vous affirmez que chaque frère est capable d’enseigner dans l’assemblée des saints.
W. — Si je disais cela, je nierais le Saint-Esprit. Personne n’est capable d’enseigner dans l’assemblée des saints, s’il n’a pas reçu de Dieu un don particulier pour cela.
E. — Bien, mais vous croyez que tout frère a le droit de parler dans l’assemblée, s’il le peut.
W. — Non, certainement pas. Je nie ce droit à qui que ce soit, comme un droit. Un homme peut être naturellement très capable de parler et de bien parler, mais s’il ne peut pas «plaire à son prochain, en vue du bien, pour l’édification», le Saint-Esprit ne l’a pas qualifié pour parler ; et s’il le fait, il déshonore Dieu son Père, il contriste l’Esprit, et méprise l’Église de Christ ; et de plus, il ne fait que manifester sa propre volonté.
E. — Quelle est donc votre vue particulière là-dessus ?
W. — Pensez-vous que ce soit une vue à moi particulière, de croire que, comme l’Église appartient à Christ, il lui a accordé des dons, par lesquels seuls elle doit être édifiée et gouvernée, afin que son attention ne soit pas mal dirigée et son temps mal employé, en écoutant ce qui ne lui serait pas profitable, quelque bien dit que ce pût être ?
E. — Non, j’admets cela, et je désirerais seulement que l’on ambitionnât davantage ces dons de Dieu, et que l’on mît plus de soin à combattre l’usage de tous les autres moyens, quelque crédit que puissent leur donner l’éloquence ou le patronage humain.
W. — Je soutiens encore que le Saint-Esprit donne des dons à qui il lui plaît, et les dons qu’il lui plaît ; et que les saints devraient être tellement unis ensemble, que les dons d’un frère ne devraient jamais rendre irrégulier l’exercice des dons d’un autre, et que la porte fût ouverte aux petits dons aussi bien qu’aux grands.
E. — Cela va sans dire.
W. — Pas du tout ; car ni dans l’église nationale ni chez les dissidents, on ne trouve 1 Cor. 14, mis en pratique. En outre, j’affirme qu’aucun don de Dieu n’a à attendre la sanction de l’Église pour être exercé. S’il est de Dieu, Dieu l’accréditera et les saints en reconnaîtront la valeur.
E. — Admettez-vous un ministère régulier ?
W. — Si, par un ministère régulier, vous entendez un ministère constaté (c’est-à-dire que, dans chaque assemblée, ceux qui ont reçu des dons de Dieu pour l’édification, soient en nombre limité et connus des autres) je l’admets: mais si, par un ministère régulier, vous entendez un ministère exclusif, je n’en veux pas. Par un ministère exclusif, j’entends la reconnaissance de certaines personnes comme occupant si exclusivement la place de docteurs, que l’exercice de dons réels par quelqu’un d’autre deviendrait irrégulier, comme, par exemple, dans l’église nationale et dans la plupart des chapelles dissidentes, où l’on regarderait comme irrégulier, un service accompli par deux ou trois personnes réellement douées par le Saint-Esprit.
E. — Sur quoi fondez-vous cette distinction ?
W. — Sur Act. 13:1. Je vois qu’il y avait à Antioche cinq personnes surtout, reconnues par le Saint-Esprit comme propres à enseigner: Barnabas, Siméon, Lucius, Manahem et Saul. Sans doute que, dans toutes les réunions, c’étaient ces cinq, que les saints s’attendaient à entendre parler. C’était là un ministère constaté ; mais non pas un ministère exclusif: car quand Judas et Silas vinrent (15:32), ils purent sans difficulté prendre leurs places parmi les autres, et alors les docteurs reconnus furent plus nombreux.
Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît.
1 Cor. 12:11.
Table des matières :
1 Première Lettre — Dieu présent dans l’assemblée.
1.1 Appendice à la première lettre
2 Deuxième Lettre : L’Église édifiée par des dons.
3 Troisième Lettre — Comment on peut discerner la direction de l’Esprit dans l’Assemblée — Marques négatives.
4 Quatrième Lettre — Comment on peut discerner la direction de l’Esprit dans l’Assemblée — Marques positives
5 Cinquième Lettre — Diverses observations sur la dépendance réciproque des saints dans les réunions d’édification mutuelle, et sur d’autres sujets.
5.1 Appendice à la Cinquième Lettre
Préface de la première édition en anglais
Les lettres suivantes furent adressées, il y a plusieurs années, à une assemblée de chrétiens, avec lesquels l’auteur était particulièrement lié, tant par son service au milieu d’eux que par son affection ; c’est ce qui lui a donné le courage de s’entretenir très librement avec eux sur des sujets d’un profond intérêt mutuel. On lui a souvent demandé dès lors de publier ces lettres ; mais il s’y était toujours refusé, de crainte que ce qui était applicable à une assemblée donnée, dans un certain état, ne fût pas aussi bien adapté aux besoins d’autres assemblées chrétiennes, dont la condition pourrait être fort différente. Il redoutait de plus d’avoir même l’apparence de prendre, parmi ses frères en général, une position qu’il ne se serait pas attribuée dans sa localité même, mais qui lui était joyeusement accordée par ceux au milieu desquels il avait eu la joie et le privilège de travailler pour le Seigneur. Ces deux objections ont été levées par le fait, en apprenant que des copies manuscrites de ces lettres circulaient en divers lieux — sorte de demi-publicité qui peut, à bon droit, donner lieu à de très graves objections. Les facilités que présente un tel mode de circulation à la diffusion clandestine d’erreurs mortelles, sont sûrement suffisantes pour rendre ceux qui ont à cœur le soin des âmes, jaloux de répandre la vérité. C’est pour cette raison que les lettres suivantes sont mises sous presse. Ainsi la circulation qu’elles pourront avoir sera publique ; leurs allégations pourront être soumises à l’épreuve de la sainte parole de Dieu. Et si elles se trouvaient contenir quelque chose de contraire à ses enseignements, personne ne sera plus reconnaissant que l’auteur, de la correction de ses erreurs, par cette pure et parfaite règle de la vérité.
Quinze ans d’expériences variées ont contribué à enraciner et fortifier la conviction, que la marche et la position signalées dans ces lettres, sont l’une et l’autre de Dieu, quels qu’aient été les manquements des hommes qui les ont adoptées. Ce dont nous avons besoin, c’est de patience, de foi dans le Dieu vivant, d’amour pour Christ, de vraie soumission à l’Esprit, d’étude diligente de la Parole et d’une sincère soumission les uns aux autres dans la crainte du Seigneur.
Il n’y a plus qu’à ajouter, qu’en préparant ces pages pour la presse, on a usé de la liberté d’y faire des changements nécessités par des lumières actuelles sur l’Écriture, ainsi que d’omettre ou de modifier quelques expressions qui auraient pu signaler l’assemblée particulière à laquelle les lettres étaient adressées.
Telles qu’elles sont, on les recommande à la bénédiction de Dieu et à la conscience des saints.
W.T. 1857
* * *
1. 1 Première Lettre — Dieu présent dans l’assemblée.
Bien-aimés frères,
Il y a plusieurs points relatifs à notre position, en tant que rassemblés au nom de Jésus, sur lesquels je sens le besoin de m’entretenir avec vous. Je choisis ce moyen de le faire, comme vous offrant plus de facilité pour examiner et peser mûrement ce qui vous sera communiqué, que vous n’en auriez probablement dans un entretien ou une discussion libre à laquelle tous assisteraient. Je serais très reconnaissant qu’une telle discussion pût avoir lieu, si le Seigneur y inclinait vos cœurs, quand vous aurez examiné et pesé, en sa présence, les choses que j’ai à vous soumettre.
Un mot, en commençant, pour reconnaître la miséricorde de Dieu envers nous, comme assemblés au nom de Jésus. Je ne puis que courber la tête et adorer, en me rappelant les nombreux moments de réel rafraîchissement et de joie sincère qu’il nous a donné de passer ensemble en sa présence. Le souvenir de ces moments, tout en remplissant le cœur d’adoration devant Dieu, nous rend indiciblement chers ceux avec lesquels nous avons joui de telles bénédictions. Le lien de l’Esprit est un lien réel ; et c’est dans la confiance qu’il m’inspire en l’amour de mes frères, que je voudrais, comme votre frère et votre serviteur pour l’amour de Christ, vous exprimer sans réserve ce qui me paraît être d’une grande importance pour la continuation de notre bonheur et de notre avantage commun, aussi bien que pour ce qui est beaucoup plus précieux encore: la gloire de Celui au nom duquel nous sommes assemblés.
Lorsque, en juillet dernier, nous fûmes conduits par le Seigneur, comme je n’en doute pas, à substituer des réunions libres, le dimanche soir, à la prédication de l’Évangile, qui avait eu lieu jusqu’alors, je prévoyais tout ce qui s’en est suivi. Je puis dire que le résultat ne m’a point du tout surpris. Il y a des leçons relatives à la direction pratique du Saint-Esprit qui ne peuvent être apprises que par l’expérience ; et bien des choses, qui peuvent maintenant, par la bénédiction du Seigneur, être appréciées par votre entendement spirituel et par vos consciences, auraient été alors complètement inintelligibles, si vous n’eussiez appris à connaître le genre de réunions auxquelles ces vérités s’appliquent. On dit que l’expérience est le meilleur des maîtres. Cela pourrait souvent être justement mis en doute ; mais on ne saurait douter que l’expérience ne nous fasse sentir des besoins que l’enseignement divin peut seul faire naître. Vous me croirez, quand je vous dirai que le fait de voir mes frères mutuellement mécontents de la part qu’ils prennent les uns et les autres dans les assemblées, n’est pas pour moi un sujet de joie ; mais si cet état de choses contribuait, comme j’ai la confiance qu’il le fera, à ouvrir tous nos cœurs aux leçons de la parole de Dieu, qu’autrement nous n’aurions pu apprendre aussi bien, ce résultat serait au moins un sujet de reconnaissance et de joie.
La doctrine de l’habitation du Saint-Esprit dans l’Église sur la terre, et par conséquent, de sa présence et de sa direction dans les assemblées des saints, m’apparaît depuis bien des années, sinon comme la grande vérité de la dispensation actuelle, du moins comme une des plus importantes vérités qui distinguent cette dispensation. La négation virtuelle ou réelle de cette vérité constitue un des traits les plus sérieux de l’apostasie qui s’est fait jour. Ce sentiment ne diminue pas chez moi, mais s’approfondit plutôt à mesure que le temps s’écoule. Je vous confesse ouvertement que, tout en reconnaissant pleinement qu’il y a des enfants bien-aimés de Dieu dans toutes les dénominations qui nous entourent, et tout en désirant tenir mon cœur ouvert à tous, il ne me serait plus possible d’être en communion avec un corps quelconque de chrétiens professants, qui substituerait des formes cléricales quelconques à la souveraine direction du Saint-Esprit — pas plus que, si j’eusse été Israélite, je n’aurais pu avoir communion avec l’érection d’un veau d’or à la place du Dieu vivant. Que cela ait eu lieu dans toute la chrétienté, et que le jugement soit suspendu sur elle, à cause de ce péché et de tant d’autres, c’est ce que nous ne pouvons que reconnaître avec douleur, en nous humiliant devant Dieu, comme y ayant tous participé, et comme étant un seul corps en Christ avec un grand nombre de chrétiens qui, aujourd’hui encore, demeurent dans cet état de choses et s’en glorifient. Mais les difficultés qui accompagnent la séparation d’avec ce mal, difficultés que nous aurions certes dû prévoir et que nous commençons tous à éprouver, n’ont pas le pouvoir d’affaiblir mes convictions relativement à ce mal dont Dieu, dans sa grâce, nous a fait sortir, et elles n’éveillent en moi aucun désir de retourner à cette espèce de position et d’autorité humaine et officielle ; position et autorité que s’arrogent une certaine classe de personnes, ce qui caractérise l’église professante, et contribue à hâter le jugement qui tombera bientôt sur elle.
Mais, bien-aimés frères, si notre conviction de la vérité et de l’importance de la doctrine de la présence du Saint-Esprit ne saurait être trop profonde, permettez-moi de vous rappeler, que cette présence du Saint-Esprit dans les assemblées des saints est elle-même un fait accompagnant celui de la présence personnelle du Seigneur Jésus (Matt. 18:20). C’est d’une simple foi en cela que nous avons besoin. Nous sommes enclins à l’oublier. Et l’oubli ou l’ignorance de ces faits est la cause principale de ce que nous nous assemblons sans en retirer aucun profit pour nos âmes. Si seulement nous nous assemblions pour être en la présence de Dieu ; si seulement, lorsque nous sommes réunis ensemble, nous croyions que le Seigneur est réellement présent, quel effet cette conviction aurait sur nos âmes ! Le fait est que, aussi réellement que Christ était présent avec ses disciples sur la terre, aussi réellement Il est maintenant présent, ainsi que son Esprit, dans les assemblées des saints. Si cette présence pouvait, de quelque manière, être manifestée à nos sens — si nous pouvions la voir comme les disciples voyaient Jésus — quel sentiment solennel nous éprouverions, et comme nos cœurs en seraient dominés ! Quel calme profond, quelle attention respectueuse, quelle solennelle confiance en lui, en résulteraient ! Comme il serait impossible qu’il y eût aucune précipitation, aucun sentiment de rivalité, d’agitation, si la présence de Christ et du Saint-Esprit était ainsi révélée à notre vue et à nos sens. Et le fait de cette présence aurait-il moins d’influence, parce que c’est une affaire de foi et non de vue ? Christ et l’Esprit sont-ils moins réellement présents, parce qu’ils sont invisibles ? C’est le pauvre monde qui ne reçoit point cela, parce qu’il ne le voit point ; prendrons-nous donc la place du monde et abandonnerons-nous la nôtre ? «Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux», dit le Seigneur, et aussi: «Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour être avec vous éternellement, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous, et il sera en vous» (Jean 14:16-17).
Je suis de plus en plus persuadé que la grande chose qui nous manque, c’est la foi en la présence personnelle du Seigneur, et dans l’action de l’Esprit. N’y a-t-il pas eu des temps, où cette présence était réalisée au milieu de nous comme un fait ? et combien de tels moments étaient bénis ! Il pouvait y avoir, et il y avait des intervalles de silence ; mais comment étaient-ils employés ? À s’attendre sérieusement à Dieu. Non dans une inquiète agitation de savoir qui prierait ou qui parlerait ; non en tournant les feuilles des bibles ou des livres de cantiques pour trouver quelque chose qu’il nous parût convenable de lire ou de chanter. Non, ni dans des pensées anxieuses au sujet de ce que penseraient de ce silence ceux qui étaient là comme assistants. Dieu était là. Chaque cœur était occupé de lui. Et si quelqu’un avait ouvert la bouche uniquement pour rompre le silence, on aurait senti que c’était là une interruption réelle. Quand le silence était rompu, c’était par une prière qui renfermait les désirs, et exprimait les aspirations de tous les assistants ; ou par un cantique auquel chacun pouvait s’unir de toute son âme ; ou par une parole qui s’adressait avec puissance à nos cœurs. Et quoique plusieurs personnes pussent être employées, pour indiquer ces hymnes, prononcer ces prières ou ces paroles, il était si évident qu’Un seul et même Esprit les dirigeait dans tout ce service, que c’était comme si le programme en avait été déterminé d’avance, et que chacun y eût eu sa part assignée. Aucune sagesse humaine n’aurait pu faire un tel plan. L’harmonie était divine. C’était le Saint-Esprit qui agissait par les différents membres, dans leurs diverses places, pour exprimer l’adoration, ou pour répondre aux besoins de tous ceux qui étaient présents.
Et pourquoi n’en serait-il pas toujours ainsi ? Je le répète, bien-aimés frères, la présence et l’action du Saint-Esprit sont des faits, et non pas une pure doctrine. Et assurément si, de fait, le Seigneur et l’Esprit sont présents avec nous quand nous sommes réunis ensemble, aucun fait ne peut être d’une importance comparable à celui-là. C’est certainement le grand fait, celui qui absorbe tous les autres, le fait qui devrait caractériser tout le reste dans l’assemblée. Il ne s’agit pas ici seulement d’une négation. Cette présence ne signifie pas seulement que l’assemblée ne doit pas être conduite d’après un ordre humain et fixé d’avance ; elle signifie plus que cela: si le Saint-Esprit est là, il faut qu’il dirige l’assemblée. Sa présence ne veut pas dire non plus que chacun a la liberté de prendre part à l’action. Non, elle signifie l’opposé de cela. Il est vrai qu’il ne doit y avoir aucune restriction humaine ; mais si l’Esprit de Dieu est présent, nul ne doit prendre une part quelconque au culte, excepté celle que l’Esprit lui assigne et pour laquelle il le qualifie. La liberté du ministère provient de la liberté du Saint-Esprit de distribuer à chacun en particulier comme il lui plaît (1 Cor. 12:11). Mais nous ne sommes pas le Saint-Esprit ; et si l’usurpation de sa place par un seul individu est une chose intolérable, que dira-t-on de l’usurpation de sa place par un certain nombre d’individus, agissant parce qu’il y a liberté d’agir, et non parce qu’ils savent qu’ils ne font que se conformer à la direction du Saint-Esprit en agissant comme ils le font ? Une foi réelle en la présence du Seigneur mettrait ordre à toutes ces choses. Ce n’est pas que l’on doive désirer le silence pour soi, ou que quelqu’un doive s’abstenir d’agir, uniquement à cause de la présence de tel ou tel frère. J’aimerais tout autant qu’il y eût toute sorte de désordres, afin que l’état réel des choses se manifestât, que de le sentir contenu par la présence d’un individu. Ce qui est à désirer, c’est que la présence du Saint-Esprit soit réalisée de telle sorte que personne ne rompe le silence que sous sa direction ; et que le sentiment de sa présence nous garde ainsi de tout ce qui est indigne de lui et du nom de Jésus qui nous rassemble.
Sous une autre dispensation, nous lisons l’exhortation suivante: «Prends garde à ton pied, quand tu vas dans la maison de Dieu ; et approche-toi pour entendre, plutôt que pour donner le sacrifice des sots ; car ils ne savent pas qu’ils font mal. Ne te presse point de ta bouche, et que ton cœur ne se hâte point de proférer une parole devant Dieu ; car Dieu est dans les cieux, et toi sur la terre : c’est pourquoi, que tes paroles soient peu nombreuses» (Éccl. 5:1-2). Certes, si la grâce dans laquelle nous sommes, nous a donné un plus libre accès auprès de Dieu, nous ne devons pas user de cette liberté, comme d’une excuse pour le manque de respect et pour la précipitation. La présence réelle du Seigneur au milieu de nous devrait certainement être un motif plus pressant encore à une sainte révérence et à une pieuse crainte, que la considération que Dieu est au ciel et nous sur la terre. «C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, retenons la grâce par laquelle nous servions Dieu d’une manière qui lui soit agréable, avec révérence et avec crainte ; car aussi notre Dieu est un feu consumant» (Héb. 12:28-29).
Espérant reprendre ce sujet, je suis, chers frères, votre indigne serviteur en Christ
* * *
1. 1.1 Appendice à la première lettre
Quelque importante que soit la doctrine de la présence et de l’action du Saint-Esprit dans l’Église, il ne faudrait pourtant pas la confondre avec celle de la présence personnelle du Seigneur Jésus dans l’assemblée des deux ou trois réunis en Son nom.
Quelques-uns ont pensé que le Seigneur était présent dans l’assemblée par son Esprit, ne distinguant pas entre la présence personnelle du Seigneur et celle du Saint-Esprit. Celui-ci administre et dirige ; il n’est pas souverain. C’est le Seigneur qui est souverain.
Le Seigneur dit du Consolateur, l’Esprit de vérité: «Il ne parlera pas de par lui-même… Celui-là me glorifiera… Il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera, etc.» Mais le Seigneur promet de se trouver lui-même là ou deux ou trois sont assemblés en son nom. Il est au milieu de ceux pour lesquels Lui s’est donné lui-même, tandis que le Saint-Esprit a été donné, et ne s’est pas donné lui-même.
Il est de toute importance de retenir la vérité de la présence et de l’action du Saint-Esprit dans l’assemblée. Ce fait a été perdu de vue par l’Église, et c’est ce qui a été sa ruine. Elle a substitué le clergé à la présence et à l’action du Saint-Esprit.
Il ne faudrait pas cependant que l’attachement à cette vérité tendît à faire méconnaître la présence personnelle et effective du Seigneur Jésus au milieu de l’assemblée.
En Matt. 18:20, le Seigneur ne dit pas: «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, l’Esprit est là au milieu d’eux» (quelque vrai et béni que cela soit), mais: «Je suis là au milieu d’eux».
C’est une grande perte pour l’âme et pour l’assemblée, si la présence personnelle du Seigneur, comme Seigneur, est remplacée par celle du Saint-Esprit, qui n’est pas Seigneur, mais Paraclet ; qui administre et dirige.
En Éphésiens 4:4-6, nous avons, au v. 4, l’unité vitale ; au v, 5, l’unité de profession ; au v. 6, l’unité extérieure et universelle ; la première, en rapport avec le seul Esprit ; la seconde, avec le seul Seigneur ; la troisième, avec le seul Dieu. La première unité comprend tous ceux qui ont la vie ; la seconde, tous ceux qui professent le nom de Christ ; ceux donc qui ont la vie s’y trouvent en première ligne, mais cette seconde sphère peut embrasser ce qui n’est pas vital. La troisième unité, v. 6, comprend universellement tous les hommes, mais les enfants de Dieu y sont au premier rang ; Dieu est leur Père, et il est en eux, tout en étant extérieurement au-dessus de tout et partout. Nous disons que la seconde unité (v. 5) est en rapport avec le seul Seigneur ; il a autorité sur tous ceux qui se réclament de son nom, qu’ils aient la vie ou qu’ils n’aient que la profession. «Tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, et leur Seigneur et le nôtre» (1 Cor. 1:2).
En 1 Cor. 12:4-6, nous trouvons les trois mêmes choses: l’Esprit, le Seigneur, et Dieu. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit. Et s’il y a diversité de dons, il y a par conséquent diversité de services, et le même Seigneur. Les serviteurs ont reçu de l’Esprit la distribution de leurs dons (v. 11), et ils accomplissent leurs services sous la direction de l’Esprit ; mais comme serviteurs, ils sont sous l’autorité de leur Seigneur, qui n’est pas l’Esprit, mais qui est Jésus. L’Esprit distribue et dirige les services, mais les serviteurs sont serviteurs du Seigneur.
De même, s’il s’agit de la cène, elle est la cène du Seigneur. C’est la mort du Seigneur qui y est annoncée, c’est la coupe du Seigneur, c’est la table du Seigneur (en contraste avec celle des démons). C’est donc Lui qui a l’autorité là, pour déterminer qui sont ceux qui doivent y prendre part (1 Cor. 11).
Remarquons toutefois, que c’est par l’Esprit Saint seulement, que l’on peut dire: «Seigneur Jésus» (1 Cor. 12:3).
Mais sans le vouloir, on peut méconnaître l’autorité du Seigneur dans l’assemblée, et y substituer celle du Saint-Esprit qui n’est pas Seigneur, mais qui administre de la part de celui qui est Seigneur.
L’église du moyen age était tombée dans un autre extrême, en substituant l’administration de l’homme à celle du Saint-Esprit.
Il est bien de remarquer qu’en Matt. 18:18-20, le Seigneur ne parle pas de l’Esprit. Il s’agit de son autorité à lui le Seigneur, de son nom, et de sa présence personnelle. Sans doute, tout cela est réalisé sous la direction du Saint-Esprit, mais l’on n’est pas réuni au nom du Saint-Esprit ni autour de lui. Si l’on ne pense qu’à la présence du Saint-Esprit, on perd la vérité de la présence personnelle du Seigneur dans l’assemblée, et l’on est obligé de faire Seigneur le Saint-Esprit. Mais par contre, on ne peut posséder la vérité de la présence personnelle du Seigneur comme souverain, sans avoir celle de la présence et de l’action de l’Esprit comme celui qui administre de la part du Seigneur qui est souverain, et alors on a tout ce qu’il faut.
Une autre remarque, qui fait ressortir ce qui distingue la présence du Saint-Esprit, de la présence personnelle du Seigneur dans l’assemblée des deux ou trois réunis en son nom, c’est que le Saint-Esprit peut se trouver, — attristé hélas ! — là où le Seigneur ne peut se trouver. Dans une assemblée sectaire, les saints qui la composent ont cependant le Saint-Esprit en eux et avec eux. Ils peuvent l’ignorer, ne penser qu’à son influence, et lui y est attristé, mais de fait il ne les laisse pas, il ne s’en va pas: «Il demeure avec vous, et … sera en vous». Mais le Seigneur Jésus, lui, ne peut se trouver présent dans une assemblée sectaire. Il ne s’agit pas, en Matt. 18:20, de sa toute-présence, car dans ce sens là il est partout indistinctement, mais s’il s’agit d’assemblées religieuses, le Seigneur n’a pas promis d’être dans toutes, mais exclusivement là où son nom est le centre et la base du rassemblement: «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux». Et s’il est là, c’est lui qui a l’autorité, et l’Esprit l’administration.
Oh ! si nous avions le sentiment intime que le Seigneur est là comme Seigneur, que nous sommes là chez lui, quelle influence solennelle cela exercerait sur nos cœurs, et en même temps quelle sécurité et quel repos ! Combien alors le Saint Esprit serait libre de nous administrer les bénédictions de Christ, prenant de ce qui est au Seigneur pour nous l’annoncer.
Quel immense privilège d’être rassemblés par le nom glorieux de Celui qui est venu, de Celui qui est mort, de Celui qui est ressuscité, de Celui qui est glorifié à la droite de Dieu, de Celui qui nous a envoyé le Consolateur, de Celui qui de là vient nous chercher ! — Oui, c’est ce nom glorieux qui est la base du rassemblement dont il dit: «Je suis là au milieu d’eux !» Ce Seigneur, corporellement absent, se trouve spirituellement présent d’une manière positive (et non seulement par son Esprit), au milieu de ceux que son nom a réunis. Il est là et pas ailleurs, s’il s’agit d’assemblées, et quelle sécurité que là il soit Seigneur !
2. 2 Deuxième Lettre : L’Église édifiée par des dons.
Bien-aimés frères,
En revenant au sujet sur lequel je vous écrivis dernièrement, je voudrais vous présenter l’extrait suivant d’un traité, écrit il y a au moins neuf ou dix ans. L’auteur, si je suis bien informé, est un frère qui a été grandement honoré de Dieu parmi nous, et qui est connu personnellement de la plupart d’entre vous. Le traité est sous la forme d’un dialogue.
E. — J’ai appris que vous affirmez que chaque frère est capable d’enseigner dans l’assemblée des saints.
W. — Si je disais cela, je nierais le Saint-Esprit. Personne n’est capable d’enseigner dans l’assemblée des saints, s’il n’a pas reçu de Dieu un don particulier pour cela.
E. — Bien, mais vous croyez que tout frère a le droit de parler dans l’assemblée, s’il le peut.
W. — Non, certainement pas. Je nie ce droit à qui que ce soit, comme un droit. Un homme peut être naturellement très capable de parler et de bien parler, mais s’il ne peut pas «plaire à son prochain, en vue du bien, pour l’édification», le Saint-Esprit ne l’a pas qualifié pour parler ; et s’il le fait, il déshonore Dieu son Père, il contriste l’Esprit, et méprise l’Église de Christ ; et de plus, il ne fait que manifester sa propre volonté.
E. — Quelle est donc votre vue particulière là-dessus ?
W. — Pensez-vous que ce soit une vue à moi particulière, de croire que, comme l’Église appartient à Christ, il lui a accordé des dons, par lesquels seuls elle doit être édifiée et gouvernée, afin que son attention ne soit pas mal dirigée et son temps mal employé, en écoutant ce qui ne lui serait pas profitable, quelque bien dit que ce pût être ?
E. — Non, j’admets cela, et je désirerais seulement que l’on ambitionnât davantage ces dons de Dieu, et que l’on mît plus de soin à combattre l’usage de tous les autres moyens, quelque crédit que puissent leur donner l’éloquence ou le patronage humain.
W. — Je soutiens encore que le Saint-Esprit donne des dons à qui il lui plaît, et les dons qu’il lui plaît ; et que les saints devraient être tellement unis ensemble, que les dons d’un frère ne devraient jamais rendre irrégulier l’exercice des dons d’un autre, et que la porte fût ouverte aux petits dons aussi bien qu’aux grands.
E. — Cela va sans dire.
W. — Pas du tout ; car ni dans l’église nationale ni chez les dissidents, on ne trouve 1 Cor. 14, mis en pratique. En outre, j’affirme qu’aucun don de Dieu n’a à attendre la sanction de l’Église pour être exercé. S’il est de Dieu, Dieu l’accréditera et les saints en reconnaîtront la valeur.
E. — Admettez-vous un ministère régulier ?
W. — Si, par un ministère régulier, vous entendez un ministère constaté (c’est-à-dire que, dans chaque assemblée, ceux qui ont reçu des dons de Dieu pour l’édification, soient en nombre limité et connus des autres) je l’admets: mais si, par un ministère régulier, vous entendez un ministère exclusif, je n’en veux pas. Par un ministère exclusif, j’entends la reconnaissance de certaines personnes comme occupant si exclusivement la place de docteurs, que l’exercice de dons réels par quelqu’un d’autre deviendrait irrégulier, comme, par exemple, dans l’église nationale et dans la plupart des chapelles dissidentes, où l’on regarderait comme irrégulier, un service accompli par deux ou trois personnes réellement douées par le Saint-Esprit.
E. — Sur quoi fondez-vous cette distinction ?
W. — Sur Act. 13:1. Je vois qu’il y avait à Antioche cinq personnes surtout, reconnues par le Saint-Esprit comme propres à enseigner: Barnabas, Siméon, Lucius, Manahem et Saul. Sans doute que, dans toutes les réunions, c’étaient ces cinq, que les saints s’attendaient à entendre parler. C’était là un ministère constaté ; mais non pas un ministère exclusif: car quand Judas et Silas vinrent (15:32), ils purent sans difficulté prendre leurs places parmi les autres, et alors les docteurs reconnus furent plus nombreux.
Re: Les Croyances Évangélique
E. — Mais quel rapport cela aurait-il avec l’indication d’un cantique, etc., ou avec une prière, ou la lecture d’une portion de l’Écriture ?
W. — Tout cela, comme le reste, tomberait sous la direction du Saint-Esprit. Malheur à l’homme qui, uniquement par volonté propre, indiquerait un hymne, ou ferait une prière, ou lirait l’Écriture dans une assemblée, sans être conduit par le Saint Esprit ! En agissant ainsi dans l’assemblée des saints, il fait profession d’être dirigé par le Saint Esprit ; et cette profession, lorsqu’elle n’est pas vraie, est quelque chose de très présomptueux. Si les saints savent ce que c’est que la communion, ils sauront aussi combien il est difficile de conduire la congrégation dans la prière et dans le chant. S’adresser à Dieu, au nom de l’assemblée, ou proposer à celle-ci un cantique, comme le moyen d’exprimer à Dieu son état réel, demande beaucoup de discernement, ou au moins la direction la plus immédiate de la part de Dieu.
Tel est le jour sous lequel ces sujets étaient envisagés par un frère, connu, je crois, de la plupart d’entre vous — un des premiers ouvriers parmi ceux qui, depuis plus de quarante ans, ont cherché à se réunir au nom de Jésus. À l’appui de l’idée principale de l’extrait ci-dessus — savoir que Dieu ne désigne jamais tous les saints pour prendre part au ministère public de la Parole, ou pour conduire le culte d’une assemblée, je voudrais vous renvoyer premièrement à 1 Cor. 12:29-30: «Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous font-ils des miracles ? Tous ont-ils des dons de grâce de guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ?» Ces questions n’auraient pas de sens, s’il n’eût pas été évident, que de telles places dans le corps n’étaient remplies que par quelques-uns. L’apôtre venait de dire: «Et Dieu a placé les uns dans l’assemblée : d’abord des apôtres, en second lieu des prophètes, en troisième lieu des docteurs, ensuite des miracles», etc. Après quoi il dit: «Tous sont-ils apôtres ?» etc. Ainsi, dans la portion même des Écritures qui traite avec le plus de détails de la souveraineté du Saint-Esprit, dans la distribution et l’exercice des dons dans le corps, l’Église ; dans la portion même, à laquelle on en appelle toujours, et avec raison, pour prouver que la liberté du ministère est ce que Dieu a établi dans Son Église ; dans cette portion même, il nous est dit que tous n’étaient pas des frères doués de Dieu, mais que Dieu en avait établi dans le Corps ; puis vient l’énumération des différents ordres et espèces de dons qui les distinguaient.
Voulez-vous prendre maintenant Éph. 4 ? — On a élevé des doutes quand à la possibilité d’agir suivant les principes contenus dans 1 Cor. 12 et 14, en l’absence d’une si grande partie des dons énumérés dans ces chapitres. Je n’ai point moi-même de doutes pareils, et je me bornerai à demander à ceux qui en ont, où se trouvent dans l’Écriture d’autres principes, d’après lesquels nous puissions agir ; et, s’il n’y en a point, quelle autorité nous possédons pour agir suivant des principes qui ne sont nulle part dans l’Écriture ? Mais aucun doute de ce genre ne peut exister quant à Éph. 4:8-13: «C’est pourquoi il dit: Étant monté en haut, il a emmené captive la captivité, et a donné des dons aux hommes… Et lui, a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, en vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps du Christ». Et remarquez qu’ils sont donnés jusqu’à ce que l’Église soit complète. Aussi longtemps que Christ a sur la terre un Corps, auquel le service de tels hommes est nécessaire, il leur confère les dons de son amour, pour la nourriture et l’entretien de ce Corps: «Jusqu’à ce que nous parvenions tous», etc.
C’est donc par le ministère d’hommes vivants, donnés et appelés pour ce ministère ou ce service, que Christ prend soin de son troupeau et le nourrit, et que le Saint-Esprit opère dans le Corps. Peut-être, il est vrai, ces hommes ont-ils un métier: Paul était un faiseur de tentes ; peut-être sont-ils très loin (plus loin est mieux) de toute espèce de prétentions à une dignité cléricale, à une position officielle ; mais ils n’en constituent pas moins la provision de Christ pour l’édification de ses saints et pour l’appel des âmes ; et la vraie sagesse des saints est de discerner ces dons, là où Christ les a mis, et de les reconnaître à la place qu’il leur a assignée dans son corps. Les reconnaître de cette manière, c’est reconnaître Christ ; refuser de le faire, c’est, à la fois, nous faire tort à nous-mêmes, et déshonorer le Seigneur.
Rappelons-nous aussi que Dieu a mis ces dons dans le Corps, dans tout le Corps ; que c’est à l’ensemble du Corps que Christ les a donnés, et que nous ne sommes pas tout le Corps. Supposez que l’Église fût restée manifestement une, comme elle l’était au temps des apôtres: même alors, il se pourrait très bien que, dans tel endroit, il n’y eût point d’évangéliste, et, dans tel autre, point de pasteur ou docteur ; tandis qu’ailleurs, au contraire, se trouverait plus d’un évangéliste, plus d’un pasteur et docteur. Mais maintenant que l’Église est tellement dispersée et tellement divisée, combien ce que nous venons de dire ne doit-il pas être plus vrai des petites assemblées qui se réunissent ici et là au nom de Jésus ! Le Seigneur Jésus ne se soucie-t-il plus de son Église, parce qu’elle est divisée, déchirée ? À Dieu ne plaise ! A-t-il cessé de manifester ses soins pour elle, en lui accordant les dons nécessaires et convenables ? Nullement. Mais c’est dans l’unité de tout le Corps qu’on les trouve: nous avons besoin de nous rappeler cela. Tous les saints de X… forment l’église de Dieu de cet endroit ; et il peut y avoir des évangélistes, des pasteurs et docteurs parmi ceux des membres du Corps qui sont encore dans l’Église établie, ou au milieu des méthodistes et des dissidents. Quel profit retirons-nous de leur ministère ? et comment les saints qui sont avec eux peuvent-ils profiter des dons que Christ a mis au milieu de nous ?
En exposant ces pensées, bien-aimés frères, mon but a été de vous faire bien comprendre que, si, parmi les soixante-dix ou quatre-vingts qui se réunissent à X… au nom du Seigneur, il ne s’en trouve point qui soient ses dons, selon ce qui est dit dans Éph. 4 ; ou qu’il y en ait seulement deux ou trois, le fait que nous nous réunissons de cette manière, n’augmentera pas, par lui-même, le nombre de ces dons. Un frère que Christ lui-même n’a pas fait pasteur ou évangéliste, ne le deviendra pas en commençant à se réunir là où la présence du Saint-Esprit et la liberté du ministère sont reconnues. Et si, parce qu’il y a affranchissement des restrictions humaines, ceux qui n’ont pas été donnés par Christ à son Église, comme pasteurs, docteurs ou évangélistes, s’en attribuent la position ou agissent comme tels, en résultera-t-il de l’édification ? Non, mais, au contraire, de la confusion ; et «Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints». Si de tels dons manquent au milieu de nous, confessons notre pauvreté ; si nous en possédons deux ou trois, soyons-en pleins de gratitude, reconnaissons-les à la place que Dieu leur a assignée, et prions afin d’obtenir des dons et des ministères plus nombreux et meilleurs. Mais gardons-nous de supposer que l’action d’un frère quelconque, que le Seigneur n’a pas lui-même établi dans cette position, puisse remplacer un don. L’unique effet d’une telle action est d’attrister l’Esprit, et de l’empêcher d’agir par le moyen de ceux qu’il emploierait, sans cela, au service des saints.
Une heureuse pensée se présente à moi, en terminant cette lettre. Si la position dans laquelle nous sommes ne répondait nullement à ce qui se trouve dans l’Écriture, de telles questions s’élèveraient difficilement au milieu de nous. Lorsque tout est arrangé, réglé par un système humain, que des hommes établis par un évêque, une conférence ou une congrégation, n’ont qu’à se conformer, dans leurs offices, à une routine prescrite par les règles auxquelles ils sont soumis, de telles questions n’ont point de raison d’être. Les difficultés mêmes de notre position prouvent, par leur caractère, que cette position est de Dieu. Oui, et Dieu, qui nous y a amenés par son Esprit, par le moyen de la Parole, est pleinement suffisant, et ne nous fera pas défaut dans les difficultés ; mais il nous les fera traverser d’une manière profitable pour nous et pour sa propre gloire. Soyons seulement simples, humbles et modestes. Ne prétendons pas à quelque chose de plus que ce que nous possédons, ou avoir à faire ce pour quoi Dieu ne nous a pas qualifiés. Je réserve quelques points de détail pour une autre lettre.
En attendant, je reste votre affectionné en Christ.
* * *
3. 3 Troisième Lettre — Comment on peut discerner la direction de l’Esprit dans l’Assemblée — Marques négatives.
Bien-aimés frères,
Il est deux points sur lesquels je désire me faire clairement comprendre, avant d’aborder le sujet spécial de cette lettre. Premièrement, la différence qui existe entre le ministère et le culte. Je prends ici le mot culte dans son sens le plus étendu, comme désignant les diverses manières dont l’homme s’adresse à Dieu: la prière, la confession, et ce qui est plus proprement le culte, savoir, l’adoration, l’action de grâces et la louange. La différence essentielle entre le ministère et le culte, c’est que dans celui-ci l’homme parle à Dieu, et que dans celui-là Dieu parle aux hommes par ses serviteurs. Notre unique titre, mais pleinement suffisant, pour pouvoir rendre culte, est cette surabondante grâce de Dieu, laquelle nous a tellement rapprochés par le sang de Jésus, que maintenant nous connaissons et adorons Dieu comme notre Père, et que nous sommes rois et sacrificateurs à Dieu. À cet égard, tous les saints sont égaux: le plus faible et le plus fort, celui qui a le plus d’expérience et celui qui n’est encore qu’un petit enfant, ont tous la même part à ce privilège. Le serviteur de Christ le plus doué ne possède pas plus de droit à s’approcher de Dieu, que le plus ignorant d’entre les saints parmi lesquels il exerce son ministère. Admettre le contraire serait agir comme on ne l’a que trop fait dans toute la chrétienté, c’est-à-dire instituer un ordre de sacrificateurs ou de prêtres entre l’Église et Dieu. Nous avons un grand Souverain Sacrificateur. La seule sacrificature qui existe actuellement à côté de la sienne, est cette sacrificature que tous les saints partagent, et qu’ils partagent tous également. Aussi ne pourrais-je pas supposer que, dans une assemblée de chrétiens, ceux que Dieu a qualifiés pour enseigner, pour exhorter ou pour prêcher l’Évangile, fussent seuls appelés à indiquer des hymnes, à prier, à louer Dieu, à lui rendre grâces (j’entends l’expression de l’action de grâces, de la louange, etc.). Il se peut que Dieu se serve d’autres frères, ou pour indiquer un hymne qui soit l’expression vraie de l’adoration de l’assemblée ; ou pour exprimer, dans des prières, les désirs réels et les vrais besoins de ceux dont ils font profession d’être l’organe ou la bouche. Et si Dieu trouve bon d’agir de cette manière, qui sommes-nous pour nous opposer à sa volonté ? Toutefois souvenons-nous bien que, si ces actes de culte ne peuvent être le privilège exclusif de ceux qui ont des dons, il faut qu’ils soient subordonnés à la direction du Saint-Esprit ; et ils sont tous régis par les principes contenus dans 1 Cor. 14, d’après lesquels toutes choses doivent se faire avec ordre et pour l’édification.
Le ministère (c’est-à-dire le ministère de la Parole, dans lequel Dieu parle aux hommes par le moyen de ses serviteurs) est le résultat du dépôt spécial, dans l’individu, d’un don ou de dons, de l’usage desquels il est responsable envers Christ. Notre droit à rendre culte est ce en quoi nous sommes tous égaux ; la responsabilité du ministère découle de ce en quoi nous différons. «Or, ayant des dons de grâce différents, selon la grâce qui nous a été donnée…» (Rom. 12:6). Ce passage établit, de lui-même, la différence dont je parle entre le ministère et le culte.
Le second point est la liberté du ministère. La vraie idée, l’idée scripturaire de liberté du ministère, ne comprend pas seulement la liberté dans l’exercice des dons, mais aussi pour leur développement. Elle implique que nous reconnaissons dans nos assemblées la présence et l’action de l’Esprit, à tel point que nous ne mettons aucun obstacle quelconque à cette action, par qui il veut ; il est donc parfaitement clair que le premier développement d’un don doit être l’œuvre de l’Esprit, commençant à agir par des frères qu’il n’employait pas ainsi auparavant. Tout principe contraire serait, il me semble, également attentatoire aux privilèges de l’Église et aux droits du Seigneur. Mais alors, il est évident que, si les enfants de Dieu se réunissent sur un principe qui laisse au Saint Esprit la liberté d’agir par tel frère pour indiquer un cantique, par tel autre pour prier, par un troisième pour donner une parole d’exhortation ou une doctrine ; et si l’Esprit doit de même être laissé libre de développer des dons pour l’édification du corps ; il est évident, dis-je, que cela ne peut avoir lieu sans que, par là même, l’occasion ne soit fournie à la précipitation et à la suffisance, d’agir en dehors de toute direction de l’Esprit. De là l’importance de savoir comment on peut distinguer entre ce qui est de la chair et ce qui est de l’Esprit. Je déteste l’abus que l’on fait trop souvent d’expressions telles que «le ministère de la chair» et «le ministère de l’Esprit» ; cependant elles renferment une bien importante vérité, quand on les emploie avec justesse. Chaque chrétien a au dedans de lui deux sources de pensées, de sentiments, de motifs, de paroles et d’actions, et ces deux sources sont appelées dans l’Écriture «la chair» et «l’Esprit». Notre action dans les assemblées des saints peut provenir de l’une ou de l’autre de ces sources. Il est donc très important de savoir bien distinguer entre elles ; il est important pour ceux qui agissent dans les assemblées, soit habituellement soit par occasion, de se juger eux-mêmes à cet égard ; c’est une chose essentielle pour tous les saints, puisque nous sommes exhortés à «éprouver les esprits»; ce qui peut parfois placer l’assemblée sous la responsabilité de reconnaître ce qui est de Dieu, et de signaler en le repoussant ce qui procéderait d’une autre source.
C’est sur quelques-unes des principales marques à l’aide desquelles nous pouvons distinguer la direction de l’Esprit des prétentions et des contrefaçons de la chair, que je désirerais maintenant attirer votre attention. Et d’abord, je voudrais mentionner plusieurs choses qui ne sont pas pour nous une autorisation à prendre part à la direction des assemblées des saints.
1°. On n’est pas autorisé à agir, simplement parce qu’il y a liberté d’agir. La chose est tellement évidente qu’il n’est nullement besoin de la démontrer ; et cependant nous avons besoin qu’on nous en fasse souvenir. Le fait qu’aucun obstacle formel ne s’oppose à ce que chaque frère agisse dans l’assemblée, donne la possibilité à ceux dont l’unique capacité est de savoir lire, de prendre une grande partie du temps en lisant chapitre après chapitre et indiquant hymne après hymne. Tout enfant qui a appris à lire pourrait en faire autant ; et, en vérité, peu de frères au milieu de nous seraient incapables de diriger les assemblées, si toute la capacité requise consistait à savoir lire comme il faut des chapitres et des hymnes. Il est assez facile de lire un chapitre ; mais discerner celui qu’il convient de lire et le moment convenable pour le lire, c’est tout autre chose. Il n’est pas difficile non plus d’indiquer un hymne ; mais en indiquer un qui renferme et exprime réellement l’adoration de l’assemblée, voilà ce qu’il est impossible de faire sans la direction du Saint Esprit. Je vous l’avoue, mes frères, lorsque, il y a quelque temps (non pas dernièrement, grâce à Dieu), nous avions lu cinq ou six chapitres et chanté autant d’hymnes autour de la table du Seigneur, et prié ou rendu grâces peut-être une seule fois, je me demandais si nous avions été réunis pour annoncer la mort du Seigneur, ou bien pour nous perfectionner dans la lecture et dans le chant. Je bénis Dieu sincèrement des progrès qui ont eu lieu à cet égard depuis quelques mois ; toutefois il est bon que nous nous rappelions sans cesse que la liberté d’agir dans les assemblées ne nous autorise pas à y agir à notre gré.
2°. On n’est pas suffisamment autorisé à agir dans tel ou tel moment, parce que aucun autre frère ne le fait. Le silence ayant pour but le silence ne peut être trop évité ; rien n’empêche qu’il ne devienne une forme tout aussi bien qu’autre chose ; mais le silence vaut mieux encore que ce qu’on dirait ou ferait simplement pour le rompre. Je sais bien ce que c’est que de penser aux personnes présentes qui ne sont pas de l’assemblée, peut-être même pas converties, et de se sentir mal à l’aise du silence à cause d’elles. Lorsqu’un tel état de choses est fréquent ou habituel, il est possible que ce soit un appel sérieux de Dieu à rechercher d’où cela peut provenir ; mais jamais cela ne peut autoriser un frère, à parler, à prier ou à indiquer un hymne, dans l’unique but que l’on fasse quelque chose.
3°. De plus, nos expériences et notre état individuels, ne sont pas des guides sûrs quant à la part d’action que nous pouvons prendre dans les assemblées des saints. Il se peut qu’un hymne ait été d’une grande douceur pour mon âme, ou que je l’aie entendu chanter ailleurs avec une grande jouissance de la présence du Seigneur ; mais dois-je en conclure que je suis appelé à indiquer cet hymne dans la première réunion à laquelle j’assisterai ? Il est possible qu’il ne soit nullement en rapport avec l’état actuel de l’assemblée. Peut-être aussi ne serait-ce point du tout l’intention de l’Esprit qu’un hymne fût chanté. «Quelqu’un parmi vous est-il maltraité ? qu’il prie. Quelqu’un est-il joyeux ? qu’il chante des cantiques» (Jacq. 5:13). Un hymne doit exprimer les sentiments de ceux qui sont réunis ; autrement, en le chantant, ils ne seront pas sincères. Et qui pourra faire trouver un tel hymne, sinon Celui qui connaît l’état actuel de l’assemblée ? Il en est de même quant à la prière: si quelqu’un prie dans l’assemblée, c’est comme l’organe des requêtes et de l’expression de tous. Je puis avoir à me décharger sur le Seigneur, au moyen de la prière, de fardeaux à moi particuliers, qu’il ne conviendrait nullement de mentionner dans l’assemblée. Si j’agissais de cette manière, l’unique effet en serait, probablement, de rabaisser tous mes frères au même niveau que moi. D’un autre côté, il se peut que mon âme soit parfaitement heureuse dans le Seigneur ; mais, s’il n’en est pas ainsi de l’assemblée, c’est seulement en m’identifiant avec son état à elle, que je serai rendu capable de présenter ses requêtes à Dieu. C’est-à-dire que, si je suis dirigé par l’Esprit à prier dans l’assemblée, ce ne devra pas être comme dans mon cabinet, où nul ne se trouve, excepté le Seigneur et moi, et où mes propres besoins et mes propres joies forment le sujet spécial de mes prières et de mes actions de grâces ; mais il faudra que je sois rendu capable de faire au Seigneur les confessions, et de lui présenter les actions de grâces et les requêtes qui s’accordent avec l’état de ceux dont je deviens la bouche, en m’adressant ainsi à Dieu. Une des plus grandes méprises que nous puissions faire, c’est de nous imaginer que le moi et ce qui se rapporte au moi, doive nous guider dans la direction des assemblées des saints. Une portion de l’Écriture peut avoir intéressé à un haut degré mon âme, et je puis en avoir profité ; mais il ne s’ensuit pas que je doive la lire à la table du Seigneur ou dans d’autres réunions des saints. Il se peut aussi que quelque sujet particulier m’occupe ou me préoccupe, et que ce soit pour le bien de mon âme ; mais il se peut, en même temps, que ce ne soit pas du tout le sujet sur lequel Dieu veut que l’attention des saints en général soit attirée. Remarquez-le, je ne nie pas que nous ne puissions avoir été occupés spécialement, nous-mêmes, de sujets dont la volonté de Dieu serait que nous occupions aussi les saints. Peut-être en est-il souvent, ou même ordinairement ainsi chez les serviteurs de Dieu ? mais ce que je ne crains pas d’affirmer, c’est que, en soi-même, le fait que nous avons été occupés de cette manière n’est pas une direction suffisante. Nous pouvons avoir des besoins que les enfants de Dieu en général n’ont pas, et pareillement leurs besoins peuvent ne pas être les nôtres.
Permettez-moi d’ajouter que l’Esprit ne me dirigera jamais à indiquer des hymnes, parce qu’ils expriment mes vues particulières. Il se peut que, sur certains points d’interprétation, les saints qui se réunissent ensemble ne soient pas entièrement du même avis. Dans ce cas, si quelques-uns d’entre eux choisissent des hymnes dans le dessein d’exprimer leur propre opinion, — quelque bons et vrais que soient d’ailleurs ces hymnes, — il est impossible que les autres membres de l’assemblée les chantent ; et, au lieu d’harmonie, il en résulte du désaccord. Dans une réunion de culte, les hymnes que l’Esprit de Dieu fera choisir seront l’expression des sentiments communs à tous. En tout temps, mais en tout cas dans l’assemblée, empressons-nous «de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix»; et souvenons-nous que le moyen d’y parvenir, c’est de marcher «avec toute humilité et douceur, avec longanimité, nous supportant l’un l’autre dans l’amour».
Laissez-moi vous rappeler ici que, dans le chant, dans la prière, dans le culte en un mot, quel que puisse être l’organe ou la bouche de l’assemblée, c’est l’assemblée qui parle à Dieu ; par conséquent le culte ne sera vrai, sincère, qu’autant qu’il ne dépassera pas, mais exprimera fidèlement l’état de cette assemblée. Béni soit Dieu, de ce qu’il peut, par son Esprit, faire entendre une note plus haute (et il le fait souvent) qui vibre immédiatement dans tous les cœurs, et de ce qu’il donne ainsi au culte un ton plus élevé. Mais si l’assemblée n’est pas en état de répondre tout de suite à ce diapason de louange, rien ne peut être plus pénible que d’entendre un frère se répandre en ardents accents d’actions de grâces et d’adoration, tandis que les autres cœurs sont tristes, froids et distraits. Celui qui exprime le culte de l’assemblée doit avoir avec lui les cœurs de l’assemblée ; sans cela, on n’est pas dans le vrai. D’un autre côté, puisque c’est Dieu qui nous parle dans le ministère, celui-ci n’est pas, comme le culte, limité par notre état ; il peut toujours être à un degré plus élevé. Si un frère employé dans le ministère est réellement, en parlant, la bouche de Dieu, comme il doit l’être, ce sera souvent pour nous présenter des vérités que nous n’avons pas encore reçues, ou pour nous en rappeler d’autres qui ont cessé d’agir avec puissance sur nos âmes. Combien il est évident que, dans l’un et l’autre de ces cas, et dans tous les cas, il faut que ce soit l’Esprit de Dieu qui dirige.
Je trouve qu’il vaut mieux laisser pour une autre lettre ce qui distingue la direction positive de l’Esprit. Je n’ai présenté jusqu’ici que la partie négative de ce sujet.
Je suis, bien-aimés frères, votre affectionné en Christ.
* * *
4. 4 Quatrième Lettre — Comment on peut discerner la direction de l’Esprit dans l’Assemblée — Marques positives
L’homme qui tenterait de définir les opérations de l’Esprit dans le réveil ou dans la conversion d’une âme, ne ferait que trahir sa propre ignorance, et nierait, de plus, cette souveraineté de l’Esprit déclarée dans ces paroles bien connues: «Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va ; il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit». Et cependant l’Écriture abonde en signes, qui peuvent servir à reconnaître ceux qui sont nés de l’Esprit et ceux qui ne le sont pas. Il en est de même du sujet de cette lettre. J’espère être préservé du danger d’usurper la place du Saint Esprit, en croyant pouvoir définir exactement le mode de ses opérations sur les âmes de ceux qu’il dirige pour agir dans l’assemblée, soit dans le culte, soit en exerçant un ministère au milieu des saints. La chose peut être, dans certains cas, beaucoup plus claire et beaucoup plus sensible que dans d’autres (je veux dire, sensible à celui qui est ainsi appelé à agir). Mais, quelque vain et présomptueux qu’il pût être de chercher à donner une vraie et complète définition sur ce sujet, l’Écriture nous offre d’amples instructions touchant les marques du vrai ministère ; et c’est sur quelques-unes des plus simples et des plus évidentes de ces marques que je désire maintenant attirer votre attention. Il en est qui s’appliquent à la matière qui est l’objet du ministère ; et d’autres qui concernent les motifs qui nous portent à agir dans le ministère, ou à prendre une part quelconque à la direction des assemblées des saints. Les unes fourniront à ceux qui agissent ainsi, une pierre de touche, au moyen de laquelle ils pourront se juger eux-mêmes ; et à l’aide des autres, tous les saints pourront discerner ce qui est de l’Esprit et ce qui procède d’une autre source. Les unes serviront à montrer ceux qui sont les dons de Christ à son Église pour le ministère de la parole ; et les autres aideront ceux qui sont réellement ces dons-là, à décider l’importante question de savoir quand ils doivent parler et quand ils doivent se taire. Mon âme tremble lorsque je pense à ma responsabilité en écrivant sur un tel sujet ; mais ce qui m’encourage, c’est que «notre capacité vient de Dieu», et que «l’Écriture est utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli, et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre». Éprouvez tout ce que je pourrai écrire au moyen de cette règle parfaite, et, si quelque chose ne supportait pas cette épreuve, que Dieu vous accorde la grâce, bien-aimés frères, d’être assez sages pour le rejeter.
Ce n’est point par des impulsions aveugles et des impressions inintelligentes que l’Esprit dirige, mais c’est en remplissant l’entendement spirituel des pensées de Dieu, telles qu’elles sont révélées dans la parole écrite, et en agissant sur les affections renouvelées. Dans les premiers temps de l’Église, il y avait, il est vrai, des dons de Dieu, dont l’emploi pouvait ne pas être lié à l’intelligence spirituelle. Je veux parler du don des langues, quand il n’y avait pas d’interprète ; et il paraîtrait que ce don étant aux yeux des hommes plus merveilleux que les autres, les Corinthiens aimaient beaucoup à l’exercer et à l’étaler. L’apôtre les en reprend: «Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous ; mais, dans l’assemblée, j’aime mieux prononcer cinq paroles avec mon intelligence, afin que j’instruise aussi les autres, que dix mille paroles en langue. Frères, ne soyez pas des enfants dans vos entendements ; mais, pour la malice, soyez de petits enfants ; mais, dans vos entendements, soyez des hommes faits» (1 Cor. 14:18-20). Le moins, donc, qu’on puisse attendre de ceux qui exercent un ministère, c’est qu’ils connaissent l’Écriture, qu’ils aient l’intelligence de la pensée de Dieu telle qu’elle est révélée dans la Parole. Cette connaissance, cette intelligence, remarquez-le, peuvent se trouver chez un frère et n’être accompagnées d’aucun don d’élocution, d’aucune capacité pour les communiquer à d’autres ; mais sans elles, qu’aurions-nous à communiquer ? Assurément les enfants de Dieu ne s’assemblent pas de temps en temps au nom de Jésus, pour qu’on leur présente des pensées tout humaines, ou pour qu’on leur répète ce que d’autres ont dit ou écrit. Une connaissance personnelle de l’Écriture, l’intelligence de son contenu, sont certainement des choses essentielles au ministère de la Parole. «Jésus leur dit: Avez-vous compris toutes ces choses ? Ils lui disent: Oui, Seigneur. Et il leur dit: C’est pour cela que tout scribe qui a été fait disciple du royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles» (Matt. 13:51-52). Quand notre Seigneur était sur le point d’envoyer ses disciples pour qu’ils fussent ses témoins, «il leur ouvrit l’intelligence, pour entendre les Écritures» (Luc 24:45). Et combien de fois ne lisons-nous pas que Paul, quand il prêchait aux Juifs, s’entretenait avec eux d’après les Écritures (Act. 18:2, 4). Si l’apôtre s’adresse aux Romains comme à des chrétiens capables de s’avertir les uns les autres, c’est parce qu’il peut dire d’eux: «Or je suis persuadé, mes frères, moi-même aussi, à votre égard, que vous-mêmes aussi vous êtes pleins de bonté, remplis de toute connaissance, capables de vous exhorter l’un l’autre» (Rom. 15:14). Dans les portions de l’Écriture qui traitent le plus expressément de l’action de l’Esprit dans l’assemblée, dans 1 Cor. 12, par exemple, ce n’est pas à l’exclusion de la Parole, que cette action est dite avoir lieu. «Car à l’un est donnée, par l’Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre, la parole de connaissance, selon le même Esprit» (1 Cor. 12:8). Lorsque l’apôtre énumère les choses par lesquelles lui et d’autres se rendent recommandables comme serviteurs de Dieu, nous trouvons ce qui suit dans cette admirable liste: «par la connaissance… par la Parole de la vérité… par les armes de la justice, de la main droite et de la main gauche» (2 Cor. 6:6, 7) ; et si vous faites attention à ce qui constitue cette armure, vous trouverez que c’est la vérité qui est une ceinture pour les reins, et l’épée de l’Esprit qui est la parole de Dieu (Éph. 6:14, 17). L’apôtre, faisant allusion à ce qu’il avait déjà écrit aux Éphésiens, dit: «D’après quoi, en le lisant, vous pouvez comprendre quelle est mon intelligence dans le mystère du Christ» (Éph. 3:4). Quand le même apôtre presse les saints de s’exhorter les uns les autres, voyez ce qu’il mentionne avant tout, comme une condition essentielle et préalable pour cela: «Que la parole du Christ habite en vous richement, — en toute sagesse, vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce» (Col. 3:16). Il dit de même à Timothée: «En proposant ces choses aux frères, tu seras un bon serviteur de Jésus-Christ, nourri dans les paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as pleinement comprise». Et il l’exhorte, en disant: «Jusqu’à ce que je vienne, attache-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement… Occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier, afin que tes progrès soient évidents à tous», «Sois attentif à toi-même et à l’enseignement ; persévère dans ces choses, car en faisant ainsi tu te sauveras toi-même et ceux qui t’écoutent» (1 Tim. 4:6, 13, 15, 16). Dans la seconde épître, Timothée est exhorté de cette manière: «Et les choses que tu as entendues de moi devant plusieurs témoins, commets-les à des hommes fidèles qui soient capables d’instruire aussi les autres» (2:2). Et, quant à Timothée lui-même, nous lisons: «Étudie-toi à te présenter approuvé à Dieu, ouvrier qui n’a pas à avoir honte, exposant justement la parole de la vérité» (v. 15). Parmi les qualités requises pour être évêque ou surveillant, telles qu’elles sont mentionnées dans Tite 1, nous trouvons ceci: «Tenant ferme la fidèle parole selon la doctrine, afin qu’il soit capable tant d’exhorter par un sain enseignement que de réfuter les contredisants». Tout ce qui précède prouve avec évidence, mes frères, que ce n’est pas seulement par de petits fragments de vérité, présentés toutes les fois que nous nous sentons pressés de le faire, que l’Église peut être édifiée (*). Non, les frères par le moyen desquels le Saint-Esprit agit pour paître, nourrir, et conduire les saints de Dieu, sont ceux dont l’âme est habituellement exercée par la méditation de la Parole ; ceux «qui, par le fait de l’habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal» (Héb. 5:14). Comme nous l’avons dit, le moins qu’on puisse attendre de ceux qui ont un ministère dans l’Église, c’est qu’ils aient une telle connaissance de la parole de Dieu.
(*) À Dieu ne plaise que des frères quelconques pussent être par ces lignes découragés de dire, ne fût-ce que quelques paroles, tendant à une réelle édification ! Mais ceux que le Seigneur emploie ainsi, seraient les derniers à supposer que leur ministère est le seul ministère, ou celui par lequel Dieu subvient principalement aux besoins des saints.
Cependant cette connaissance ne suffit pas ; il faut aussi que la parole de Dieu soit appliquée à la conscience des saints, de telle sorte qu’elle réponde à leurs besoins actuels. Pour cela, il faut ou apprendre à connaître l’état des saints, en ayant des communications avec eux, etc (et cette connaissance ne serait jamais que fort imparfaite), ou bien être directement dirigé de Dieu. Ceci est vrai des frères qui, comme évangélistes, pasteurs et docteurs, sont, dans le sens le plus complet du mot, et le plus manifestement, les dons de Christ à son Église. C’est Dieu seul qui peut leur faire trouver les portions de la vérité qui atteindront la conscience et répondront aux besoins des âmes ; c’est Lui seul qui peut les rendre capables de présenter cette vérité de telle manière qu’elle ait son effet. Dieu connaît les besoins de tous en général et de chacun en particulier dans l’assemblée, et il peut donner à ceux qui parlent de faire entendre la vérité même qui convient, qui est nécessaire ; qu’ils connaissent ou non l’état de ceux auxquels ils s’adressent. Combien n’est-il donc pas important d’être sans réserve et sincèrement soumis à l’Esprit !
Une chose qui devrait distinguer toujours le ministère de l’Esprit, ce seraient des effusions découlant d’une affection personnelle pour Christ. «M’aimes-tu ?» Telle fut la question répétée trois fois à Pierre, en même temps qu’il lui était ordonné, aussi jusqu’à trois fois, de paître le troupeau de Christ. «Car l’amour de Christ nous étreint», dit Paul. Combien ceci diffère de tant de motifs qui pourraient nous influencer naturellement ! Combien il serait important que nous puissions, en bonne conscience, dire chaque fois que nous exerçons quelque ministère: «Ce n’est pas le désir de me mettre en avant, ni la force de l’habitude, ni l’impatience, qui ne peut supporter que l’on ne fasse rien, qui m’a porté à agir ; mais c’est l’amour pour Christ, et pour son troupeau à cause de Celui qui l’a acquis au prix de Son propre sang». Certainement, c’était là le motif qui manquait au méchant serviteur, qui avait caché dans la terre le talent de son maître.
Outre cela, le ministère de l’Esprit, et toute autre action faite, dans l’assemblée, sous l’impulsion de ce même Esprit, se distinguerait toujours par un sentiment profond de responsabilité envers Christ. Laissez-moi vous adresser une question, mes frères, et me l’adresser aussi à moi-même. Supposez que quelquefois, à la fin d’une réunion, on nous demandât: «Pourquoi avez-vous indiqué un tel hymne, ou lu un tel chapitre, ou fait entendre une telle parole, ou prié de cette manière ?» Pourrions-nous répondre avec une pure et bonne conscience: «Mon seul motif en le faisant a été la conviction sincère que telle était la volonté de mon Maître ?» Pourrions-nous dire: «J’ai indiqué cet hymne, parce que j’avais conscience qu’il répondait à l’intention de l’Esprit dans ce moment-là ? J’ai lu ce chapitre, ou dit cette parole, parce que je sentais clairement devant Dieu que c’était là le service que mon Seigneur et Maître m’assignait ? J’ai prié de cette manière, parce que j’avais conscience que l’Esprit de Dieu me dirigeait à demander, comme bouche de l’assemblée, les bénédictions implorées dans cette prière ?» Mes frères, pourrions-nous répondre cela, — quoique souvent on le sache mieux après qu’au moment même ? Ou n’agissons-nous pas souvent, plutôt, sans aucun sentiment de notre responsabilité envers Christ ? «Si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme oracle de Dieu», dit l’apôtre Pierre. Cela ne signifie pas: qu’il parle selon l’Écriture, quoique naturellement ceci soit vrai aussi ; ce passage veut dire, ou plutôt dit, que ceux qui parlent doivent parler comme oracles de Dieu. Si je ne puis avoir conscience que Dieu m’a enseigné ce que je fais entendre à l’assemblée, et que je le dis au moment opportun, je dois me taire. Naturellement un homme peut se tromper en disant cela, et c’est aux saints de juger par la parole de Dieu, tout ce qu’ils entendent ; mais rien que la conviction sincère devant Dieu, que Dieu lui a donné quelque chose à faire ou à dire, rien que cette conviction ne devrait porter qui que ce soit à parler ou à agir de quelque autre manière dans les réunions. Si nos consciences agissaient habituellement sous cette responsabilité, ce serait sans doute un obstacle à beaucoup de choses ; mais en même temps, Dieu pourrait librement manifester sa présence, que souvent nous ne réalisons pas assez.
Combien ce sentiment de responsabilité immédiate envers Christ est frappant chez l’apôtre Paul. «Car si j’évangélise», dit-il, «je n’ai pas de quoi me glorifier, car c’est une nécessité qui m’en est imposée ; car malheur à moi si je n’évangélise pas. Car si je fais cela volontairement, j’en ai un salaire ; mais si c’est malgré moi, l’administration m’en est cependant confiée» (1 Cor. 9:16, 17). Et combien sont touchantes ces paroles qu’il adresse aux mêmes chrétiens: «J’ai été parmi vous, dans la faiblesse, et dans la crainte, et dans un grand tremblement» (2:3). Quel reproche pour la légèreté de cœur et la présomption avec lesquelles, hélas ! nous traitons trop souvent, tous, la sainte parole de notre Dieu ! «Car nous ne sommes pas comme plusieurs», dit encore le même apôtre, «qui frelatent la parole de Dieu ; mais comme avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, nous parlons en Christ» (2 Cor. 2:17).
W. — Tout cela, comme le reste, tomberait sous la direction du Saint-Esprit. Malheur à l’homme qui, uniquement par volonté propre, indiquerait un hymne, ou ferait une prière, ou lirait l’Écriture dans une assemblée, sans être conduit par le Saint Esprit ! En agissant ainsi dans l’assemblée des saints, il fait profession d’être dirigé par le Saint Esprit ; et cette profession, lorsqu’elle n’est pas vraie, est quelque chose de très présomptueux. Si les saints savent ce que c’est que la communion, ils sauront aussi combien il est difficile de conduire la congrégation dans la prière et dans le chant. S’adresser à Dieu, au nom de l’assemblée, ou proposer à celle-ci un cantique, comme le moyen d’exprimer à Dieu son état réel, demande beaucoup de discernement, ou au moins la direction la plus immédiate de la part de Dieu.
Tel est le jour sous lequel ces sujets étaient envisagés par un frère, connu, je crois, de la plupart d’entre vous — un des premiers ouvriers parmi ceux qui, depuis plus de quarante ans, ont cherché à se réunir au nom de Jésus. À l’appui de l’idée principale de l’extrait ci-dessus — savoir que Dieu ne désigne jamais tous les saints pour prendre part au ministère public de la Parole, ou pour conduire le culte d’une assemblée, je voudrais vous renvoyer premièrement à 1 Cor. 12:29-30: «Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous font-ils des miracles ? Tous ont-ils des dons de grâce de guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ?» Ces questions n’auraient pas de sens, s’il n’eût pas été évident, que de telles places dans le corps n’étaient remplies que par quelques-uns. L’apôtre venait de dire: «Et Dieu a placé les uns dans l’assemblée : d’abord des apôtres, en second lieu des prophètes, en troisième lieu des docteurs, ensuite des miracles», etc. Après quoi il dit: «Tous sont-ils apôtres ?» etc. Ainsi, dans la portion même des Écritures qui traite avec le plus de détails de la souveraineté du Saint-Esprit, dans la distribution et l’exercice des dons dans le corps, l’Église ; dans la portion même, à laquelle on en appelle toujours, et avec raison, pour prouver que la liberté du ministère est ce que Dieu a établi dans Son Église ; dans cette portion même, il nous est dit que tous n’étaient pas des frères doués de Dieu, mais que Dieu en avait établi dans le Corps ; puis vient l’énumération des différents ordres et espèces de dons qui les distinguaient.
Voulez-vous prendre maintenant Éph. 4 ? — On a élevé des doutes quand à la possibilité d’agir suivant les principes contenus dans 1 Cor. 12 et 14, en l’absence d’une si grande partie des dons énumérés dans ces chapitres. Je n’ai point moi-même de doutes pareils, et je me bornerai à demander à ceux qui en ont, où se trouvent dans l’Écriture d’autres principes, d’après lesquels nous puissions agir ; et, s’il n’y en a point, quelle autorité nous possédons pour agir suivant des principes qui ne sont nulle part dans l’Écriture ? Mais aucun doute de ce genre ne peut exister quant à Éph. 4:8-13: «C’est pourquoi il dit: Étant monté en haut, il a emmené captive la captivité, et a donné des dons aux hommes… Et lui, a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, en vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps du Christ». Et remarquez qu’ils sont donnés jusqu’à ce que l’Église soit complète. Aussi longtemps que Christ a sur la terre un Corps, auquel le service de tels hommes est nécessaire, il leur confère les dons de son amour, pour la nourriture et l’entretien de ce Corps: «Jusqu’à ce que nous parvenions tous», etc.
C’est donc par le ministère d’hommes vivants, donnés et appelés pour ce ministère ou ce service, que Christ prend soin de son troupeau et le nourrit, et que le Saint-Esprit opère dans le Corps. Peut-être, il est vrai, ces hommes ont-ils un métier: Paul était un faiseur de tentes ; peut-être sont-ils très loin (plus loin est mieux) de toute espèce de prétentions à une dignité cléricale, à une position officielle ; mais ils n’en constituent pas moins la provision de Christ pour l’édification de ses saints et pour l’appel des âmes ; et la vraie sagesse des saints est de discerner ces dons, là où Christ les a mis, et de les reconnaître à la place qu’il leur a assignée dans son corps. Les reconnaître de cette manière, c’est reconnaître Christ ; refuser de le faire, c’est, à la fois, nous faire tort à nous-mêmes, et déshonorer le Seigneur.
Rappelons-nous aussi que Dieu a mis ces dons dans le Corps, dans tout le Corps ; que c’est à l’ensemble du Corps que Christ les a donnés, et que nous ne sommes pas tout le Corps. Supposez que l’Église fût restée manifestement une, comme elle l’était au temps des apôtres: même alors, il se pourrait très bien que, dans tel endroit, il n’y eût point d’évangéliste, et, dans tel autre, point de pasteur ou docteur ; tandis qu’ailleurs, au contraire, se trouverait plus d’un évangéliste, plus d’un pasteur et docteur. Mais maintenant que l’Église est tellement dispersée et tellement divisée, combien ce que nous venons de dire ne doit-il pas être plus vrai des petites assemblées qui se réunissent ici et là au nom de Jésus ! Le Seigneur Jésus ne se soucie-t-il plus de son Église, parce qu’elle est divisée, déchirée ? À Dieu ne plaise ! A-t-il cessé de manifester ses soins pour elle, en lui accordant les dons nécessaires et convenables ? Nullement. Mais c’est dans l’unité de tout le Corps qu’on les trouve: nous avons besoin de nous rappeler cela. Tous les saints de X… forment l’église de Dieu de cet endroit ; et il peut y avoir des évangélistes, des pasteurs et docteurs parmi ceux des membres du Corps qui sont encore dans l’Église établie, ou au milieu des méthodistes et des dissidents. Quel profit retirons-nous de leur ministère ? et comment les saints qui sont avec eux peuvent-ils profiter des dons que Christ a mis au milieu de nous ?
En exposant ces pensées, bien-aimés frères, mon but a été de vous faire bien comprendre que, si, parmi les soixante-dix ou quatre-vingts qui se réunissent à X… au nom du Seigneur, il ne s’en trouve point qui soient ses dons, selon ce qui est dit dans Éph. 4 ; ou qu’il y en ait seulement deux ou trois, le fait que nous nous réunissons de cette manière, n’augmentera pas, par lui-même, le nombre de ces dons. Un frère que Christ lui-même n’a pas fait pasteur ou évangéliste, ne le deviendra pas en commençant à se réunir là où la présence du Saint-Esprit et la liberté du ministère sont reconnues. Et si, parce qu’il y a affranchissement des restrictions humaines, ceux qui n’ont pas été donnés par Christ à son Église, comme pasteurs, docteurs ou évangélistes, s’en attribuent la position ou agissent comme tels, en résultera-t-il de l’édification ? Non, mais, au contraire, de la confusion ; et «Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints». Si de tels dons manquent au milieu de nous, confessons notre pauvreté ; si nous en possédons deux ou trois, soyons-en pleins de gratitude, reconnaissons-les à la place que Dieu leur a assignée, et prions afin d’obtenir des dons et des ministères plus nombreux et meilleurs. Mais gardons-nous de supposer que l’action d’un frère quelconque, que le Seigneur n’a pas lui-même établi dans cette position, puisse remplacer un don. L’unique effet d’une telle action est d’attrister l’Esprit, et de l’empêcher d’agir par le moyen de ceux qu’il emploierait, sans cela, au service des saints.
Une heureuse pensée se présente à moi, en terminant cette lettre. Si la position dans laquelle nous sommes ne répondait nullement à ce qui se trouve dans l’Écriture, de telles questions s’élèveraient difficilement au milieu de nous. Lorsque tout est arrangé, réglé par un système humain, que des hommes établis par un évêque, une conférence ou une congrégation, n’ont qu’à se conformer, dans leurs offices, à une routine prescrite par les règles auxquelles ils sont soumis, de telles questions n’ont point de raison d’être. Les difficultés mêmes de notre position prouvent, par leur caractère, que cette position est de Dieu. Oui, et Dieu, qui nous y a amenés par son Esprit, par le moyen de la Parole, est pleinement suffisant, et ne nous fera pas défaut dans les difficultés ; mais il nous les fera traverser d’une manière profitable pour nous et pour sa propre gloire. Soyons seulement simples, humbles et modestes. Ne prétendons pas à quelque chose de plus que ce que nous possédons, ou avoir à faire ce pour quoi Dieu ne nous a pas qualifiés. Je réserve quelques points de détail pour une autre lettre.
En attendant, je reste votre affectionné en Christ.
* * *
3. 3 Troisième Lettre — Comment on peut discerner la direction de l’Esprit dans l’Assemblée — Marques négatives.
Bien-aimés frères,
Il est deux points sur lesquels je désire me faire clairement comprendre, avant d’aborder le sujet spécial de cette lettre. Premièrement, la différence qui existe entre le ministère et le culte. Je prends ici le mot culte dans son sens le plus étendu, comme désignant les diverses manières dont l’homme s’adresse à Dieu: la prière, la confession, et ce qui est plus proprement le culte, savoir, l’adoration, l’action de grâces et la louange. La différence essentielle entre le ministère et le culte, c’est que dans celui-ci l’homme parle à Dieu, et que dans celui-là Dieu parle aux hommes par ses serviteurs. Notre unique titre, mais pleinement suffisant, pour pouvoir rendre culte, est cette surabondante grâce de Dieu, laquelle nous a tellement rapprochés par le sang de Jésus, que maintenant nous connaissons et adorons Dieu comme notre Père, et que nous sommes rois et sacrificateurs à Dieu. À cet égard, tous les saints sont égaux: le plus faible et le plus fort, celui qui a le plus d’expérience et celui qui n’est encore qu’un petit enfant, ont tous la même part à ce privilège. Le serviteur de Christ le plus doué ne possède pas plus de droit à s’approcher de Dieu, que le plus ignorant d’entre les saints parmi lesquels il exerce son ministère. Admettre le contraire serait agir comme on ne l’a que trop fait dans toute la chrétienté, c’est-à-dire instituer un ordre de sacrificateurs ou de prêtres entre l’Église et Dieu. Nous avons un grand Souverain Sacrificateur. La seule sacrificature qui existe actuellement à côté de la sienne, est cette sacrificature que tous les saints partagent, et qu’ils partagent tous également. Aussi ne pourrais-je pas supposer que, dans une assemblée de chrétiens, ceux que Dieu a qualifiés pour enseigner, pour exhorter ou pour prêcher l’Évangile, fussent seuls appelés à indiquer des hymnes, à prier, à louer Dieu, à lui rendre grâces (j’entends l’expression de l’action de grâces, de la louange, etc.). Il se peut que Dieu se serve d’autres frères, ou pour indiquer un hymne qui soit l’expression vraie de l’adoration de l’assemblée ; ou pour exprimer, dans des prières, les désirs réels et les vrais besoins de ceux dont ils font profession d’être l’organe ou la bouche. Et si Dieu trouve bon d’agir de cette manière, qui sommes-nous pour nous opposer à sa volonté ? Toutefois souvenons-nous bien que, si ces actes de culte ne peuvent être le privilège exclusif de ceux qui ont des dons, il faut qu’ils soient subordonnés à la direction du Saint-Esprit ; et ils sont tous régis par les principes contenus dans 1 Cor. 14, d’après lesquels toutes choses doivent se faire avec ordre et pour l’édification.
Le ministère (c’est-à-dire le ministère de la Parole, dans lequel Dieu parle aux hommes par le moyen de ses serviteurs) est le résultat du dépôt spécial, dans l’individu, d’un don ou de dons, de l’usage desquels il est responsable envers Christ. Notre droit à rendre culte est ce en quoi nous sommes tous égaux ; la responsabilité du ministère découle de ce en quoi nous différons. «Or, ayant des dons de grâce différents, selon la grâce qui nous a été donnée…» (Rom. 12:6). Ce passage établit, de lui-même, la différence dont je parle entre le ministère et le culte.
Le second point est la liberté du ministère. La vraie idée, l’idée scripturaire de liberté du ministère, ne comprend pas seulement la liberté dans l’exercice des dons, mais aussi pour leur développement. Elle implique que nous reconnaissons dans nos assemblées la présence et l’action de l’Esprit, à tel point que nous ne mettons aucun obstacle quelconque à cette action, par qui il veut ; il est donc parfaitement clair que le premier développement d’un don doit être l’œuvre de l’Esprit, commençant à agir par des frères qu’il n’employait pas ainsi auparavant. Tout principe contraire serait, il me semble, également attentatoire aux privilèges de l’Église et aux droits du Seigneur. Mais alors, il est évident que, si les enfants de Dieu se réunissent sur un principe qui laisse au Saint Esprit la liberté d’agir par tel frère pour indiquer un cantique, par tel autre pour prier, par un troisième pour donner une parole d’exhortation ou une doctrine ; et si l’Esprit doit de même être laissé libre de développer des dons pour l’édification du corps ; il est évident, dis-je, que cela ne peut avoir lieu sans que, par là même, l’occasion ne soit fournie à la précipitation et à la suffisance, d’agir en dehors de toute direction de l’Esprit. De là l’importance de savoir comment on peut distinguer entre ce qui est de la chair et ce qui est de l’Esprit. Je déteste l’abus que l’on fait trop souvent d’expressions telles que «le ministère de la chair» et «le ministère de l’Esprit» ; cependant elles renferment une bien importante vérité, quand on les emploie avec justesse. Chaque chrétien a au dedans de lui deux sources de pensées, de sentiments, de motifs, de paroles et d’actions, et ces deux sources sont appelées dans l’Écriture «la chair» et «l’Esprit». Notre action dans les assemblées des saints peut provenir de l’une ou de l’autre de ces sources. Il est donc très important de savoir bien distinguer entre elles ; il est important pour ceux qui agissent dans les assemblées, soit habituellement soit par occasion, de se juger eux-mêmes à cet égard ; c’est une chose essentielle pour tous les saints, puisque nous sommes exhortés à «éprouver les esprits»; ce qui peut parfois placer l’assemblée sous la responsabilité de reconnaître ce qui est de Dieu, et de signaler en le repoussant ce qui procéderait d’une autre source.
C’est sur quelques-unes des principales marques à l’aide desquelles nous pouvons distinguer la direction de l’Esprit des prétentions et des contrefaçons de la chair, que je désirerais maintenant attirer votre attention. Et d’abord, je voudrais mentionner plusieurs choses qui ne sont pas pour nous une autorisation à prendre part à la direction des assemblées des saints.
1°. On n’est pas autorisé à agir, simplement parce qu’il y a liberté d’agir. La chose est tellement évidente qu’il n’est nullement besoin de la démontrer ; et cependant nous avons besoin qu’on nous en fasse souvenir. Le fait qu’aucun obstacle formel ne s’oppose à ce que chaque frère agisse dans l’assemblée, donne la possibilité à ceux dont l’unique capacité est de savoir lire, de prendre une grande partie du temps en lisant chapitre après chapitre et indiquant hymne après hymne. Tout enfant qui a appris à lire pourrait en faire autant ; et, en vérité, peu de frères au milieu de nous seraient incapables de diriger les assemblées, si toute la capacité requise consistait à savoir lire comme il faut des chapitres et des hymnes. Il est assez facile de lire un chapitre ; mais discerner celui qu’il convient de lire et le moment convenable pour le lire, c’est tout autre chose. Il n’est pas difficile non plus d’indiquer un hymne ; mais en indiquer un qui renferme et exprime réellement l’adoration de l’assemblée, voilà ce qu’il est impossible de faire sans la direction du Saint Esprit. Je vous l’avoue, mes frères, lorsque, il y a quelque temps (non pas dernièrement, grâce à Dieu), nous avions lu cinq ou six chapitres et chanté autant d’hymnes autour de la table du Seigneur, et prié ou rendu grâces peut-être une seule fois, je me demandais si nous avions été réunis pour annoncer la mort du Seigneur, ou bien pour nous perfectionner dans la lecture et dans le chant. Je bénis Dieu sincèrement des progrès qui ont eu lieu à cet égard depuis quelques mois ; toutefois il est bon que nous nous rappelions sans cesse que la liberté d’agir dans les assemblées ne nous autorise pas à y agir à notre gré.
2°. On n’est pas suffisamment autorisé à agir dans tel ou tel moment, parce que aucun autre frère ne le fait. Le silence ayant pour but le silence ne peut être trop évité ; rien n’empêche qu’il ne devienne une forme tout aussi bien qu’autre chose ; mais le silence vaut mieux encore que ce qu’on dirait ou ferait simplement pour le rompre. Je sais bien ce que c’est que de penser aux personnes présentes qui ne sont pas de l’assemblée, peut-être même pas converties, et de se sentir mal à l’aise du silence à cause d’elles. Lorsqu’un tel état de choses est fréquent ou habituel, il est possible que ce soit un appel sérieux de Dieu à rechercher d’où cela peut provenir ; mais jamais cela ne peut autoriser un frère, à parler, à prier ou à indiquer un hymne, dans l’unique but que l’on fasse quelque chose.
3°. De plus, nos expériences et notre état individuels, ne sont pas des guides sûrs quant à la part d’action que nous pouvons prendre dans les assemblées des saints. Il se peut qu’un hymne ait été d’une grande douceur pour mon âme, ou que je l’aie entendu chanter ailleurs avec une grande jouissance de la présence du Seigneur ; mais dois-je en conclure que je suis appelé à indiquer cet hymne dans la première réunion à laquelle j’assisterai ? Il est possible qu’il ne soit nullement en rapport avec l’état actuel de l’assemblée. Peut-être aussi ne serait-ce point du tout l’intention de l’Esprit qu’un hymne fût chanté. «Quelqu’un parmi vous est-il maltraité ? qu’il prie. Quelqu’un est-il joyeux ? qu’il chante des cantiques» (Jacq. 5:13). Un hymne doit exprimer les sentiments de ceux qui sont réunis ; autrement, en le chantant, ils ne seront pas sincères. Et qui pourra faire trouver un tel hymne, sinon Celui qui connaît l’état actuel de l’assemblée ? Il en est de même quant à la prière: si quelqu’un prie dans l’assemblée, c’est comme l’organe des requêtes et de l’expression de tous. Je puis avoir à me décharger sur le Seigneur, au moyen de la prière, de fardeaux à moi particuliers, qu’il ne conviendrait nullement de mentionner dans l’assemblée. Si j’agissais de cette manière, l’unique effet en serait, probablement, de rabaisser tous mes frères au même niveau que moi. D’un autre côté, il se peut que mon âme soit parfaitement heureuse dans le Seigneur ; mais, s’il n’en est pas ainsi de l’assemblée, c’est seulement en m’identifiant avec son état à elle, que je serai rendu capable de présenter ses requêtes à Dieu. C’est-à-dire que, si je suis dirigé par l’Esprit à prier dans l’assemblée, ce ne devra pas être comme dans mon cabinet, où nul ne se trouve, excepté le Seigneur et moi, et où mes propres besoins et mes propres joies forment le sujet spécial de mes prières et de mes actions de grâces ; mais il faudra que je sois rendu capable de faire au Seigneur les confessions, et de lui présenter les actions de grâces et les requêtes qui s’accordent avec l’état de ceux dont je deviens la bouche, en m’adressant ainsi à Dieu. Une des plus grandes méprises que nous puissions faire, c’est de nous imaginer que le moi et ce qui se rapporte au moi, doive nous guider dans la direction des assemblées des saints. Une portion de l’Écriture peut avoir intéressé à un haut degré mon âme, et je puis en avoir profité ; mais il ne s’ensuit pas que je doive la lire à la table du Seigneur ou dans d’autres réunions des saints. Il se peut aussi que quelque sujet particulier m’occupe ou me préoccupe, et que ce soit pour le bien de mon âme ; mais il se peut, en même temps, que ce ne soit pas du tout le sujet sur lequel Dieu veut que l’attention des saints en général soit attirée. Remarquez-le, je ne nie pas que nous ne puissions avoir été occupés spécialement, nous-mêmes, de sujets dont la volonté de Dieu serait que nous occupions aussi les saints. Peut-être en est-il souvent, ou même ordinairement ainsi chez les serviteurs de Dieu ? mais ce que je ne crains pas d’affirmer, c’est que, en soi-même, le fait que nous avons été occupés de cette manière n’est pas une direction suffisante. Nous pouvons avoir des besoins que les enfants de Dieu en général n’ont pas, et pareillement leurs besoins peuvent ne pas être les nôtres.
Permettez-moi d’ajouter que l’Esprit ne me dirigera jamais à indiquer des hymnes, parce qu’ils expriment mes vues particulières. Il se peut que, sur certains points d’interprétation, les saints qui se réunissent ensemble ne soient pas entièrement du même avis. Dans ce cas, si quelques-uns d’entre eux choisissent des hymnes dans le dessein d’exprimer leur propre opinion, — quelque bons et vrais que soient d’ailleurs ces hymnes, — il est impossible que les autres membres de l’assemblée les chantent ; et, au lieu d’harmonie, il en résulte du désaccord. Dans une réunion de culte, les hymnes que l’Esprit de Dieu fera choisir seront l’expression des sentiments communs à tous. En tout temps, mais en tout cas dans l’assemblée, empressons-nous «de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix»; et souvenons-nous que le moyen d’y parvenir, c’est de marcher «avec toute humilité et douceur, avec longanimité, nous supportant l’un l’autre dans l’amour».
Laissez-moi vous rappeler ici que, dans le chant, dans la prière, dans le culte en un mot, quel que puisse être l’organe ou la bouche de l’assemblée, c’est l’assemblée qui parle à Dieu ; par conséquent le culte ne sera vrai, sincère, qu’autant qu’il ne dépassera pas, mais exprimera fidèlement l’état de cette assemblée. Béni soit Dieu, de ce qu’il peut, par son Esprit, faire entendre une note plus haute (et il le fait souvent) qui vibre immédiatement dans tous les cœurs, et de ce qu’il donne ainsi au culte un ton plus élevé. Mais si l’assemblée n’est pas en état de répondre tout de suite à ce diapason de louange, rien ne peut être plus pénible que d’entendre un frère se répandre en ardents accents d’actions de grâces et d’adoration, tandis que les autres cœurs sont tristes, froids et distraits. Celui qui exprime le culte de l’assemblée doit avoir avec lui les cœurs de l’assemblée ; sans cela, on n’est pas dans le vrai. D’un autre côté, puisque c’est Dieu qui nous parle dans le ministère, celui-ci n’est pas, comme le culte, limité par notre état ; il peut toujours être à un degré plus élevé. Si un frère employé dans le ministère est réellement, en parlant, la bouche de Dieu, comme il doit l’être, ce sera souvent pour nous présenter des vérités que nous n’avons pas encore reçues, ou pour nous en rappeler d’autres qui ont cessé d’agir avec puissance sur nos âmes. Combien il est évident que, dans l’un et l’autre de ces cas, et dans tous les cas, il faut que ce soit l’Esprit de Dieu qui dirige.
Je trouve qu’il vaut mieux laisser pour une autre lettre ce qui distingue la direction positive de l’Esprit. Je n’ai présenté jusqu’ici que la partie négative de ce sujet.
Je suis, bien-aimés frères, votre affectionné en Christ.
* * *
4. 4 Quatrième Lettre — Comment on peut discerner la direction de l’Esprit dans l’Assemblée — Marques positives
L’homme qui tenterait de définir les opérations de l’Esprit dans le réveil ou dans la conversion d’une âme, ne ferait que trahir sa propre ignorance, et nierait, de plus, cette souveraineté de l’Esprit déclarée dans ces paroles bien connues: «Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va ; il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit». Et cependant l’Écriture abonde en signes, qui peuvent servir à reconnaître ceux qui sont nés de l’Esprit et ceux qui ne le sont pas. Il en est de même du sujet de cette lettre. J’espère être préservé du danger d’usurper la place du Saint Esprit, en croyant pouvoir définir exactement le mode de ses opérations sur les âmes de ceux qu’il dirige pour agir dans l’assemblée, soit dans le culte, soit en exerçant un ministère au milieu des saints. La chose peut être, dans certains cas, beaucoup plus claire et beaucoup plus sensible que dans d’autres (je veux dire, sensible à celui qui est ainsi appelé à agir). Mais, quelque vain et présomptueux qu’il pût être de chercher à donner une vraie et complète définition sur ce sujet, l’Écriture nous offre d’amples instructions touchant les marques du vrai ministère ; et c’est sur quelques-unes des plus simples et des plus évidentes de ces marques que je désire maintenant attirer votre attention. Il en est qui s’appliquent à la matière qui est l’objet du ministère ; et d’autres qui concernent les motifs qui nous portent à agir dans le ministère, ou à prendre une part quelconque à la direction des assemblées des saints. Les unes fourniront à ceux qui agissent ainsi, une pierre de touche, au moyen de laquelle ils pourront se juger eux-mêmes ; et à l’aide des autres, tous les saints pourront discerner ce qui est de l’Esprit et ce qui procède d’une autre source. Les unes serviront à montrer ceux qui sont les dons de Christ à son Église pour le ministère de la parole ; et les autres aideront ceux qui sont réellement ces dons-là, à décider l’importante question de savoir quand ils doivent parler et quand ils doivent se taire. Mon âme tremble lorsque je pense à ma responsabilité en écrivant sur un tel sujet ; mais ce qui m’encourage, c’est que «notre capacité vient de Dieu», et que «l’Écriture est utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli, et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre». Éprouvez tout ce que je pourrai écrire au moyen de cette règle parfaite, et, si quelque chose ne supportait pas cette épreuve, que Dieu vous accorde la grâce, bien-aimés frères, d’être assez sages pour le rejeter.
Ce n’est point par des impulsions aveugles et des impressions inintelligentes que l’Esprit dirige, mais c’est en remplissant l’entendement spirituel des pensées de Dieu, telles qu’elles sont révélées dans la parole écrite, et en agissant sur les affections renouvelées. Dans les premiers temps de l’Église, il y avait, il est vrai, des dons de Dieu, dont l’emploi pouvait ne pas être lié à l’intelligence spirituelle. Je veux parler du don des langues, quand il n’y avait pas d’interprète ; et il paraîtrait que ce don étant aux yeux des hommes plus merveilleux que les autres, les Corinthiens aimaient beaucoup à l’exercer et à l’étaler. L’apôtre les en reprend: «Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous ; mais, dans l’assemblée, j’aime mieux prononcer cinq paroles avec mon intelligence, afin que j’instruise aussi les autres, que dix mille paroles en langue. Frères, ne soyez pas des enfants dans vos entendements ; mais, pour la malice, soyez de petits enfants ; mais, dans vos entendements, soyez des hommes faits» (1 Cor. 14:18-20). Le moins, donc, qu’on puisse attendre de ceux qui exercent un ministère, c’est qu’ils connaissent l’Écriture, qu’ils aient l’intelligence de la pensée de Dieu telle qu’elle est révélée dans la Parole. Cette connaissance, cette intelligence, remarquez-le, peuvent se trouver chez un frère et n’être accompagnées d’aucun don d’élocution, d’aucune capacité pour les communiquer à d’autres ; mais sans elles, qu’aurions-nous à communiquer ? Assurément les enfants de Dieu ne s’assemblent pas de temps en temps au nom de Jésus, pour qu’on leur présente des pensées tout humaines, ou pour qu’on leur répète ce que d’autres ont dit ou écrit. Une connaissance personnelle de l’Écriture, l’intelligence de son contenu, sont certainement des choses essentielles au ministère de la Parole. «Jésus leur dit: Avez-vous compris toutes ces choses ? Ils lui disent: Oui, Seigneur. Et il leur dit: C’est pour cela que tout scribe qui a été fait disciple du royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles» (Matt. 13:51-52). Quand notre Seigneur était sur le point d’envoyer ses disciples pour qu’ils fussent ses témoins, «il leur ouvrit l’intelligence, pour entendre les Écritures» (Luc 24:45). Et combien de fois ne lisons-nous pas que Paul, quand il prêchait aux Juifs, s’entretenait avec eux d’après les Écritures (Act. 18:2, 4). Si l’apôtre s’adresse aux Romains comme à des chrétiens capables de s’avertir les uns les autres, c’est parce qu’il peut dire d’eux: «Or je suis persuadé, mes frères, moi-même aussi, à votre égard, que vous-mêmes aussi vous êtes pleins de bonté, remplis de toute connaissance, capables de vous exhorter l’un l’autre» (Rom. 15:14). Dans les portions de l’Écriture qui traitent le plus expressément de l’action de l’Esprit dans l’assemblée, dans 1 Cor. 12, par exemple, ce n’est pas à l’exclusion de la Parole, que cette action est dite avoir lieu. «Car à l’un est donnée, par l’Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre, la parole de connaissance, selon le même Esprit» (1 Cor. 12:8). Lorsque l’apôtre énumère les choses par lesquelles lui et d’autres se rendent recommandables comme serviteurs de Dieu, nous trouvons ce qui suit dans cette admirable liste: «par la connaissance… par la Parole de la vérité… par les armes de la justice, de la main droite et de la main gauche» (2 Cor. 6:6, 7) ; et si vous faites attention à ce qui constitue cette armure, vous trouverez que c’est la vérité qui est une ceinture pour les reins, et l’épée de l’Esprit qui est la parole de Dieu (Éph. 6:14, 17). L’apôtre, faisant allusion à ce qu’il avait déjà écrit aux Éphésiens, dit: «D’après quoi, en le lisant, vous pouvez comprendre quelle est mon intelligence dans le mystère du Christ» (Éph. 3:4). Quand le même apôtre presse les saints de s’exhorter les uns les autres, voyez ce qu’il mentionne avant tout, comme une condition essentielle et préalable pour cela: «Que la parole du Christ habite en vous richement, — en toute sagesse, vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce» (Col. 3:16). Il dit de même à Timothée: «En proposant ces choses aux frères, tu seras un bon serviteur de Jésus-Christ, nourri dans les paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as pleinement comprise». Et il l’exhorte, en disant: «Jusqu’à ce que je vienne, attache-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement… Occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier, afin que tes progrès soient évidents à tous», «Sois attentif à toi-même et à l’enseignement ; persévère dans ces choses, car en faisant ainsi tu te sauveras toi-même et ceux qui t’écoutent» (1 Tim. 4:6, 13, 15, 16). Dans la seconde épître, Timothée est exhorté de cette manière: «Et les choses que tu as entendues de moi devant plusieurs témoins, commets-les à des hommes fidèles qui soient capables d’instruire aussi les autres» (2:2). Et, quant à Timothée lui-même, nous lisons: «Étudie-toi à te présenter approuvé à Dieu, ouvrier qui n’a pas à avoir honte, exposant justement la parole de la vérité» (v. 15). Parmi les qualités requises pour être évêque ou surveillant, telles qu’elles sont mentionnées dans Tite 1, nous trouvons ceci: «Tenant ferme la fidèle parole selon la doctrine, afin qu’il soit capable tant d’exhorter par un sain enseignement que de réfuter les contredisants». Tout ce qui précède prouve avec évidence, mes frères, que ce n’est pas seulement par de petits fragments de vérité, présentés toutes les fois que nous nous sentons pressés de le faire, que l’Église peut être édifiée (*). Non, les frères par le moyen desquels le Saint-Esprit agit pour paître, nourrir, et conduire les saints de Dieu, sont ceux dont l’âme est habituellement exercée par la méditation de la Parole ; ceux «qui, par le fait de l’habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal» (Héb. 5:14). Comme nous l’avons dit, le moins qu’on puisse attendre de ceux qui ont un ministère dans l’Église, c’est qu’ils aient une telle connaissance de la parole de Dieu.
(*) À Dieu ne plaise que des frères quelconques pussent être par ces lignes découragés de dire, ne fût-ce que quelques paroles, tendant à une réelle édification ! Mais ceux que le Seigneur emploie ainsi, seraient les derniers à supposer que leur ministère est le seul ministère, ou celui par lequel Dieu subvient principalement aux besoins des saints.
Cependant cette connaissance ne suffit pas ; il faut aussi que la parole de Dieu soit appliquée à la conscience des saints, de telle sorte qu’elle réponde à leurs besoins actuels. Pour cela, il faut ou apprendre à connaître l’état des saints, en ayant des communications avec eux, etc (et cette connaissance ne serait jamais que fort imparfaite), ou bien être directement dirigé de Dieu. Ceci est vrai des frères qui, comme évangélistes, pasteurs et docteurs, sont, dans le sens le plus complet du mot, et le plus manifestement, les dons de Christ à son Église. C’est Dieu seul qui peut leur faire trouver les portions de la vérité qui atteindront la conscience et répondront aux besoins des âmes ; c’est Lui seul qui peut les rendre capables de présenter cette vérité de telle manière qu’elle ait son effet. Dieu connaît les besoins de tous en général et de chacun en particulier dans l’assemblée, et il peut donner à ceux qui parlent de faire entendre la vérité même qui convient, qui est nécessaire ; qu’ils connaissent ou non l’état de ceux auxquels ils s’adressent. Combien n’est-il donc pas important d’être sans réserve et sincèrement soumis à l’Esprit !
Une chose qui devrait distinguer toujours le ministère de l’Esprit, ce seraient des effusions découlant d’une affection personnelle pour Christ. «M’aimes-tu ?» Telle fut la question répétée trois fois à Pierre, en même temps qu’il lui était ordonné, aussi jusqu’à trois fois, de paître le troupeau de Christ. «Car l’amour de Christ nous étreint», dit Paul. Combien ceci diffère de tant de motifs qui pourraient nous influencer naturellement ! Combien il serait important que nous puissions, en bonne conscience, dire chaque fois que nous exerçons quelque ministère: «Ce n’est pas le désir de me mettre en avant, ni la force de l’habitude, ni l’impatience, qui ne peut supporter que l’on ne fasse rien, qui m’a porté à agir ; mais c’est l’amour pour Christ, et pour son troupeau à cause de Celui qui l’a acquis au prix de Son propre sang». Certainement, c’était là le motif qui manquait au méchant serviteur, qui avait caché dans la terre le talent de son maître.
Outre cela, le ministère de l’Esprit, et toute autre action faite, dans l’assemblée, sous l’impulsion de ce même Esprit, se distinguerait toujours par un sentiment profond de responsabilité envers Christ. Laissez-moi vous adresser une question, mes frères, et me l’adresser aussi à moi-même. Supposez que quelquefois, à la fin d’une réunion, on nous demandât: «Pourquoi avez-vous indiqué un tel hymne, ou lu un tel chapitre, ou fait entendre une telle parole, ou prié de cette manière ?» Pourrions-nous répondre avec une pure et bonne conscience: «Mon seul motif en le faisant a été la conviction sincère que telle était la volonté de mon Maître ?» Pourrions-nous dire: «J’ai indiqué cet hymne, parce que j’avais conscience qu’il répondait à l’intention de l’Esprit dans ce moment-là ? J’ai lu ce chapitre, ou dit cette parole, parce que je sentais clairement devant Dieu que c’était là le service que mon Seigneur et Maître m’assignait ? J’ai prié de cette manière, parce que j’avais conscience que l’Esprit de Dieu me dirigeait à demander, comme bouche de l’assemblée, les bénédictions implorées dans cette prière ?» Mes frères, pourrions-nous répondre cela, — quoique souvent on le sache mieux après qu’au moment même ? Ou n’agissons-nous pas souvent, plutôt, sans aucun sentiment de notre responsabilité envers Christ ? «Si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme oracle de Dieu», dit l’apôtre Pierre. Cela ne signifie pas: qu’il parle selon l’Écriture, quoique naturellement ceci soit vrai aussi ; ce passage veut dire, ou plutôt dit, que ceux qui parlent doivent parler comme oracles de Dieu. Si je ne puis avoir conscience que Dieu m’a enseigné ce que je fais entendre à l’assemblée, et que je le dis au moment opportun, je dois me taire. Naturellement un homme peut se tromper en disant cela, et c’est aux saints de juger par la parole de Dieu, tout ce qu’ils entendent ; mais rien que la conviction sincère devant Dieu, que Dieu lui a donné quelque chose à faire ou à dire, rien que cette conviction ne devrait porter qui que ce soit à parler ou à agir de quelque autre manière dans les réunions. Si nos consciences agissaient habituellement sous cette responsabilité, ce serait sans doute un obstacle à beaucoup de choses ; mais en même temps, Dieu pourrait librement manifester sa présence, que souvent nous ne réalisons pas assez.
Combien ce sentiment de responsabilité immédiate envers Christ est frappant chez l’apôtre Paul. «Car si j’évangélise», dit-il, «je n’ai pas de quoi me glorifier, car c’est une nécessité qui m’en est imposée ; car malheur à moi si je n’évangélise pas. Car si je fais cela volontairement, j’en ai un salaire ; mais si c’est malgré moi, l’administration m’en est cependant confiée» (1 Cor. 9:16, 17). Et combien sont touchantes ces paroles qu’il adresse aux mêmes chrétiens: «J’ai été parmi vous, dans la faiblesse, et dans la crainte, et dans un grand tremblement» (2:3). Quel reproche pour la légèreté de cœur et la présomption avec lesquelles, hélas ! nous traitons trop souvent, tous, la sainte parole de notre Dieu ! «Car nous ne sommes pas comme plusieurs», dit encore le même apôtre, «qui frelatent la parole de Dieu ; mais comme avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, nous parlons en Christ» (2 Cor. 2:17).
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