Irénée de Lyon et les pères de l'église.
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Irénée de Lyon et les pères de l'église.
Irénée de Lyon (vers 185) insiste sur la délimitation de quatre évangiles en ces termes:
Par ailleurs, il ne peut y avoir ni un plus grand ni un plus petit nombre d'Évangiles (que quatre). En effet, puisqu'il existe quatre régions du monde dans lequel nous sommes et quatre vents principaux, et puisque, d'autre part, l'Église est répandue sur toute la terre et qu'elle a pour colonne et pour soutien l'Évangile et l'Esprit de vie,
il est naturel qu'elle ait quatre colonnes qui soufflent de toutes parts l'incorruptibilité et rendent la vie aux hommes. D'où il appert que le Verbe, Artisan de l'univers, qui siège sur les Chérubins et maintient toutes choses, lorsqu'il s'est manifesté aux hommes, nous a donné un Évangile à quadruple forme, encore que maintenu par un unique Esprit. (Contre les hérésies III. 11.7)
Par ailleurs, il ne peut y avoir ni un plus grand ni un plus petit nombre d'Évangiles (que quatre). En effet, puisqu'il existe quatre régions du monde dans lequel nous sommes et quatre vents principaux, et puisque, d'autre part, l'Église est répandue sur toute la terre et qu'elle a pour colonne et pour soutien l'Évangile et l'Esprit de vie,
il est naturel qu'elle ait quatre colonnes qui soufflent de toutes parts l'incorruptibilité et rendent la vie aux hommes. D'où il appert que le Verbe, Artisan de l'univers, qui siège sur les Chérubins et maintient toutes choses, lorsqu'il s'est manifesté aux hommes, nous a donné un Évangile à quadruple forme, encore que maintenu par un unique Esprit. (Contre les hérésies III. 11.7)
Re: Irénée de Lyon et les pères de l'église.
Né en Asie Mineure, Irénée fut le disciple de Polycarpe. Il vint en Gaule et prit la succession de Photin vers 177 à la tête de l'évêché de Lyon. Il fut le premier grand auteur ecclésiastique d'Occident et à l'origine d'un grand mouvement d'évangélisation de la Gaule.
En cours d’argumentation, il a donné, sur la vie de Jésus, trois informations :
1 – Jésus avait près de 50 ans lorsqu’il fut crucifié.
2 – Il était venu au baptême vingt ans plus tôt, à près de trente ans.
3 – Il avait enseigné de sa trentième à sa cinquantième années.
Iréné ne précise pas comment la tradition apostolique, à laquelle il se réfère, s’accorde avec Lc 3, 1-3. Manifestement, il n’y voit aucune contradiction : pour lui, l’événement daté de "la quinzième année de Tibère" (l’an 28/29), ce n’est pas le baptême de Jésus, c’est la sortie du désert de Jean – ("la parole de Dieu fut adressée à Jean") – pour commencer dans l’urgence, une campagne de baptême … alors que, depuis longtemps, il était adepte du même baptême, en privé.
"Sans doute faut-il souligner que le développement christologique sur la sanctification de Jésus de tous les âges de la vie humaine, qu’Irénée expose en 22, 4, relève de sa mystique personnelle et n’ajoute ni n’enlève rien à son argumentation historienne, fondée essentiellement sur une tradition apostolique orale, concordant avec les textes des évangiles."
Dans Adversus Haereses, au chap. 22 du livre II, Irénée combat des "hérétiques" qui s’appuyaient sur Lc 4, 19 (où Jésus souligne l’actualité d’Isaïe 61,2) pour en déduire "qu’il a souffert le douzième mois, en sorte qu’il n’a prêché qu’une seule année après son baptême" (22, 1).
Irénée commence par faire une analyse critique du texte d’Isaïe et en propose une saine interprétation (22, 2). Il en vient ensuite à préciser la durée réelle de la vie enseignante de Jésus, après son baptême public par Jean dans le Jourdain. Il fait référence aux trois Pâques signalées par Jean et apporte ainsi la preuve d’une durée de vie enseignante supérieure à une année (22, 3).
C’est à cette caractéristique d’enseignement qu’Irénée s’attache ensuite. Comme base de son argumentation, il prend Lc 3, 23, qu’il formule ainsi : "Jésus commençait sa trentième année lorsqu’il vint au baptême" (22, 5) et il affirme que, pour enseigner "en maître parfait", Jésus devait atteindre la quarantaine, voire la cinquantaine. Se référant alors à l’Evangile et à une tradition apostolique ("Jean et les autres apôtres"), il déclare : "c’est précisément cet âge-là qu’avait notre Seigneur lorsqu’il enseigna" avant de mourir" (22, 4 et 5)
Sa référence à l’Evangile est manifestement Jn 8, 57 (" Les Juifs lui dirent alors : "Tu n'as pas cinquante ans et tu as vu Abraham !"), qui sans être explicite, vaut essentiellement parce qu’elle confirme la tradition apostolique orale (22, 6). Celle ci, qui émanait de "Jean, le disciple du Seigneur" et des autres apôtres, est demeurée vivante jusqu’à la fin du siècle, jusqu’au temps de Trajan (98-117). Elle a été reçue et transmise par les Anciens (les presbytres) contemporains des derniers témoins oculaires de Jésus. Cette génération de presbytres ne s’est éteinte qu’au milieu du siècle suivant : Polycarpe de Smyrne (69-155), le maître d’Irénée de Lyon (v. 130-202) en faisait partie ; il avait connu Jean, disciple du Seigneur … Par Polycarpe, Irénée (originaire de Smyrne) en était très proche.
L’objectif d’Irénée relevait du domaine doctrinal ; il s’agissait d’exégèse biblique : la relation d’Isaïe 61, 2 avec la christologie. Selon lui, cette exégèse se devait d’être conforme à la vérité historique : on ne pouvait affirmer que Jésus n’avait enseigné que pendant une année parce que c’était historiquement inexact. Ainsi, sans chercher à établir les bases d’une biographie de Jésus, Irénée est conduit à mettre en évidence les seuls éléments historiques utiles de son argumentation qui entendait uniquement apporter la preuve que la vie enseignante de Jésus avait duré plus d’un an. Il conclut donc en ces termes : "Jamais le temps écoulé entre la trentième et la cinquantième année n’équivaudra à une année" (22, 6).
En cours d’argumentation, il a donné, sur la vie de Jésus, trois informations :
1 – Jésus avait près de 50 ans lorsqu’il fut crucifié.
2 – Il était venu au baptême vingt ans plus tôt, à près de trente ans.
3 – Il avait enseigné de sa trentième à sa cinquantième années.
Iréné ne précise pas comment la tradition apostolique, à laquelle il se réfère, s’accorde avec Lc 3, 1-3. Manifestement, il n’y voit aucune contradiction : pour lui, l’événement daté de "la quinzième année de Tibère" (l’an 28/29), ce n’est pas le baptême de Jésus, c’est la sortie du désert de Jean – ("la parole de Dieu fut adressée à Jean") – pour commencer dans l’urgence, une campagne de baptême … alors que, depuis longtemps, il était adepte du même baptême, en privé.
"Sans doute faut-il souligner que le développement christologique sur la sanctification de Jésus de tous les âges de la vie humaine, qu’Irénée expose en 22, 4, relève de sa mystique personnelle et n’ajoute ni n’enlève rien à son argumentation historienne, fondée essentiellement sur une tradition apostolique orale, concordant avec les textes des évangiles."
Dans Adversus Haereses, au chap. 22 du livre II, Irénée combat des "hérétiques" qui s’appuyaient sur Lc 4, 19 (où Jésus souligne l’actualité d’Isaïe 61,2) pour en déduire "qu’il a souffert le douzième mois, en sorte qu’il n’a prêché qu’une seule année après son baptême" (22, 1).
Irénée commence par faire une analyse critique du texte d’Isaïe et en propose une saine interprétation (22, 2). Il en vient ensuite à préciser la durée réelle de la vie enseignante de Jésus, après son baptême public par Jean dans le Jourdain. Il fait référence aux trois Pâques signalées par Jean et apporte ainsi la preuve d’une durée de vie enseignante supérieure à une année (22, 3).
C’est à cette caractéristique d’enseignement qu’Irénée s’attache ensuite. Comme base de son argumentation, il prend Lc 3, 23, qu’il formule ainsi : "Jésus commençait sa trentième année lorsqu’il vint au baptême" (22, 5) et il affirme que, pour enseigner "en maître parfait", Jésus devait atteindre la quarantaine, voire la cinquantaine. Se référant alors à l’Evangile et à une tradition apostolique ("Jean et les autres apôtres"), il déclare : "c’est précisément cet âge-là qu’avait notre Seigneur lorsqu’il enseigna" avant de mourir" (22, 4 et 5)
Sa référence à l’Evangile est manifestement Jn 8, 57 (" Les Juifs lui dirent alors : "Tu n'as pas cinquante ans et tu as vu Abraham !"), qui sans être explicite, vaut essentiellement parce qu’elle confirme la tradition apostolique orale (22, 6). Celle ci, qui émanait de "Jean, le disciple du Seigneur" et des autres apôtres, est demeurée vivante jusqu’à la fin du siècle, jusqu’au temps de Trajan (98-117). Elle a été reçue et transmise par les Anciens (les presbytres) contemporains des derniers témoins oculaires de Jésus. Cette génération de presbytres ne s’est éteinte qu’au milieu du siècle suivant : Polycarpe de Smyrne (69-155), le maître d’Irénée de Lyon (v. 130-202) en faisait partie ; il avait connu Jean, disciple du Seigneur … Par Polycarpe, Irénée (originaire de Smyrne) en était très proche.
L’objectif d’Irénée relevait du domaine doctrinal ; il s’agissait d’exégèse biblique : la relation d’Isaïe 61, 2 avec la christologie. Selon lui, cette exégèse se devait d’être conforme à la vérité historique : on ne pouvait affirmer que Jésus n’avait enseigné que pendant une année parce que c’était historiquement inexact. Ainsi, sans chercher à établir les bases d’une biographie de Jésus, Irénée est conduit à mettre en évidence les seuls éléments historiques utiles de son argumentation qui entendait uniquement apporter la preuve que la vie enseignante de Jésus avait duré plus d’un an. Il conclut donc en ces termes : "Jamais le temps écoulé entre la trentième et la cinquantième année n’équivaudra à une année" (22, 6).
Re: Irénée de Lyon et les pères de l'église.
Extraits du texte d'Irénée de Lyon :
Après avoir évoqué les trois Pâques de Jésus, Irénée poursuit en 22, 4] "Au surplus, s’il n’avait que trente ans lorsqu’il vint au baptême, il avait l’âge parfait d’un maître lorsque, par la suite, il vint à Jérusalem, de telle sorte qu’il pouvait à bon droit s’entendre appeler maître par tous : car il n’était pas autre chose que ce qu’il paraissait, comme le disent les docètes, mais, ce qu’il était, il le paraissait aussi. Etant donc maître, il avait aussi l’âge d’un maître. Il n’a ni rejeté ni dépassé l’humaine condition et n’a pas aboli en sa personne la loi du genre humain, mais il a sanctifié tous les âges par la ressemblance que nous avons eu avec lui. C’est, en effet, tous les hommes, dis-je, qui par lui renaissent en Dieu : nouveaux-nés, enfants, adolescents, jeunes hommes, hommes d’âge. C’est pourquoi il est passé par tous les âges de la vie.
[…] Puis, il évoque en 22, 5 " la période la plus nécessaire et la plus honorable et de sa vie, je veux dire celle de l’âge avancé, pendant laquelle il a été le guide de tous par son enseignement. Car comment aurait-il eu des disciples, s’il n’avait pas enseigné ? Et comment aurait-il pu enseigner s’il n’avait pas eu l’âge d’un maître ? Quand il vint au baptême, il n’avait point encore accompli sa trentième année, mais était au début de celle-ci.
Luc indique en effet l’âge du Seigneur en ces termes : "Jésus commençait sa trentième année", lorsqu’il vint au baptême. S’il a prêché pendant une seule année à partir de son baptême [ce que prétendent les "hérétiques" qu’Irénée combat], il a souffert sa Passion à trente ans accomplis, alors qu’il était encore un homme jeune et n’avait point encore atteint un âge avancé. Car tout le monde en conviendra, l’âge de trente ans est celui d’un homme encore jeune, et cette jeunesse s’étend jusqu’à la quarantième année : ce n’est qu’à partir de la quarantième, voire de la cinquantième année qu’on descend vers la vieillesse.
C’est précisément cet âge là qu’avait notre Seigneur lorsqu’il enseigna : l’Evangile l’atteste, et tous les presbytres d’Asie qui ont été en relations avec Jean, le disciple du Seigneur, attestent eux aussi que Jean leur transmit la même tradition, car celui-ci demeura avec eux jusqu’aux temps de Trajan. Certains de ces presbytres n’ont pas vu Jean seulement, mais aussi d’autres apôtres, et ils les ont entendus rapporter la même chose et ils attestent le fait. Qui croire de préférence ? Des hommes tels que les presbytres, ou un Ptolémée [l’hérétique qu’Irénée dénonce], qui n’a jamais vu d’apôtres et qui, fût-ce en songe, n’a jamais suivi les traces d’aucun d’entre eux ?
22, 6 – Il n’est pas jusqu’aux Juifs disputant alors avec le Seigneur Jésus-Christ qui n’aient clairement indiqué la même chose. Quand en effet le Seigneur leur dit : "Abraham, votre père, a exulté à la pensée de voir mon jour ; il l’a vu, et il s’est réjoui", ils lui répondent : "Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ?". Une telle parole s’adresse normalement à un homme qui a dépassé la quarantaine et qui, sans avoir encore atteint la cinquantaine, n’en est cependant plus très loin. Par contre, à un homme qui n’aurait eu que trente ans, on aurait dit "Tu n’as pas encore quarante ans".
Car, s’ils voulaient le convaincre de mensonge, ils devaient se garder d’outrepasser de beaucoup l’âge qu’on lui voyait : ils donnaient donc un âge approximatif, soit qu’ils aient connu son âge véritable par les registres du recensement, soit qu’ils aient conjecturé son âge en voyant qu’il devait avoir plus de quarante ans et, en tout cas sûrement pas trente ans. Car il eut été tout à fait déraisonnable de leur part d’ajouter mensongèrement vingt ans, alors qu’ils voulaient prouver qu’il était postérieur à l’époque d’Abraham. Ils disaient ce qu’ils voyaient, et celui qu’ils voyaient n’était pas apparence, mais vérité.
Le Seigneur n’était donc pas beaucoup éloigné de la cinquantaine, et c’est pour cela que les Juifs pouvaient lui dire : "Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ? ". Concluons-en que le Seigneur n’a pas prêché pendant une année seulement et qu’il n’a pas souffert sa Passion le douzième mois [comme le présentent les hérétiques en question].Car jamais le temps écoulé de la trentième à la cinquantième année "n’équivaudra à une année".
Après avoir évoqué les trois Pâques de Jésus, Irénée poursuit en 22, 4] "Au surplus, s’il n’avait que trente ans lorsqu’il vint au baptême, il avait l’âge parfait d’un maître lorsque, par la suite, il vint à Jérusalem, de telle sorte qu’il pouvait à bon droit s’entendre appeler maître par tous : car il n’était pas autre chose que ce qu’il paraissait, comme le disent les docètes, mais, ce qu’il était, il le paraissait aussi. Etant donc maître, il avait aussi l’âge d’un maître. Il n’a ni rejeté ni dépassé l’humaine condition et n’a pas aboli en sa personne la loi du genre humain, mais il a sanctifié tous les âges par la ressemblance que nous avons eu avec lui. C’est, en effet, tous les hommes, dis-je, qui par lui renaissent en Dieu : nouveaux-nés, enfants, adolescents, jeunes hommes, hommes d’âge. C’est pourquoi il est passé par tous les âges de la vie.
[…] Puis, il évoque en 22, 5 " la période la plus nécessaire et la plus honorable et de sa vie, je veux dire celle de l’âge avancé, pendant laquelle il a été le guide de tous par son enseignement. Car comment aurait-il eu des disciples, s’il n’avait pas enseigné ? Et comment aurait-il pu enseigner s’il n’avait pas eu l’âge d’un maître ? Quand il vint au baptême, il n’avait point encore accompli sa trentième année, mais était au début de celle-ci.
Luc indique en effet l’âge du Seigneur en ces termes : "Jésus commençait sa trentième année", lorsqu’il vint au baptême. S’il a prêché pendant une seule année à partir de son baptême [ce que prétendent les "hérétiques" qu’Irénée combat], il a souffert sa Passion à trente ans accomplis, alors qu’il était encore un homme jeune et n’avait point encore atteint un âge avancé. Car tout le monde en conviendra, l’âge de trente ans est celui d’un homme encore jeune, et cette jeunesse s’étend jusqu’à la quarantième année : ce n’est qu’à partir de la quarantième, voire de la cinquantième année qu’on descend vers la vieillesse.
C’est précisément cet âge là qu’avait notre Seigneur lorsqu’il enseigna : l’Evangile l’atteste, et tous les presbytres d’Asie qui ont été en relations avec Jean, le disciple du Seigneur, attestent eux aussi que Jean leur transmit la même tradition, car celui-ci demeura avec eux jusqu’aux temps de Trajan. Certains de ces presbytres n’ont pas vu Jean seulement, mais aussi d’autres apôtres, et ils les ont entendus rapporter la même chose et ils attestent le fait. Qui croire de préférence ? Des hommes tels que les presbytres, ou un Ptolémée [l’hérétique qu’Irénée dénonce], qui n’a jamais vu d’apôtres et qui, fût-ce en songe, n’a jamais suivi les traces d’aucun d’entre eux ?
22, 6 – Il n’est pas jusqu’aux Juifs disputant alors avec le Seigneur Jésus-Christ qui n’aient clairement indiqué la même chose. Quand en effet le Seigneur leur dit : "Abraham, votre père, a exulté à la pensée de voir mon jour ; il l’a vu, et il s’est réjoui", ils lui répondent : "Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ?". Une telle parole s’adresse normalement à un homme qui a dépassé la quarantaine et qui, sans avoir encore atteint la cinquantaine, n’en est cependant plus très loin. Par contre, à un homme qui n’aurait eu que trente ans, on aurait dit "Tu n’as pas encore quarante ans".
Car, s’ils voulaient le convaincre de mensonge, ils devaient se garder d’outrepasser de beaucoup l’âge qu’on lui voyait : ils donnaient donc un âge approximatif, soit qu’ils aient connu son âge véritable par les registres du recensement, soit qu’ils aient conjecturé son âge en voyant qu’il devait avoir plus de quarante ans et, en tout cas sûrement pas trente ans. Car il eut été tout à fait déraisonnable de leur part d’ajouter mensongèrement vingt ans, alors qu’ils voulaient prouver qu’il était postérieur à l’époque d’Abraham. Ils disaient ce qu’ils voyaient, et celui qu’ils voyaient n’était pas apparence, mais vérité.
Le Seigneur n’était donc pas beaucoup éloigné de la cinquantaine, et c’est pour cela que les Juifs pouvaient lui dire : "Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ? ". Concluons-en que le Seigneur n’a pas prêché pendant une année seulement et qu’il n’a pas souffert sa Passion le douzième mois [comme le présentent les hérétiques en question].Car jamais le temps écoulé de la trentième à la cinquantième année "n’équivaudra à une année".
Re: Irénée de Lyon et les pères de l'église.
La Bible dans l’Eglise ancienne : Irénée de Lyon
Il reste de lui deux œuvres. La plus connue est Réfutation de la gnose au nom menteur, qu’on appelle généralement Contre les hérésies. Il reste aussi une Démonstration de la prédication apostolique
L’Ancien Testament
Concernant le canon de l’Ancien Testament, Irénée cite le Livre de Baruch, qu’il considère comme une partie du Livre de Jérémie. Il semble aussi connaître le Livre de la Sagesse, mais sa façon de citer, nous empêche de déterminer le statut de ce livre.
Cependant Irénée est surtout connu pour être un des grands défenseurs de la Septante, comme le montre ce long extrait que nous allons commenter :
« Dieu s’est donc fait homme, et le Seigneur lui- même nous a sauvés en nous donnant lui-même le signe de la vierge.
On ne saurait dès lors donner raison à certains, qui osent maintenant traduire ainsi l’Écriture : « Voici que la jeune femme concevra et enfantera un fils .» Ainsi traduisent en effet Théodotion d’Ephèse et Aquila du Pont, tous les deux prosélytes juifs [NDLR : ils traduisent conformément au texte massorétique ]. Ils sont suivis par les Ebionites, qui disent Jésus né de Joseph, détruisant ainsi autant qu’il est en eux cette grande « économie» de Dieu et réduisant à néant le témoignage des prophètes, qui fut l‘œuvre de Dieu. Il s’agit en effet d’une prophétie qui fut faite avant la déportation du peuple à Babylone, c’est-à- dire avant l’hégémonie des Mèdes et des Perses,
Cette prophétie fut ensuite traduite en grec par les Juifs eux-mêmes, longtemps avant la venue de notre Seigneur, en sorte que personne ne puisse les soupçonner d’avoir traduit comme ils l’ont fait dans l’éventuelle pensée de nous faire plaisir : car, s’ils avaient su que nous existerions un jour et que nous utiliserions les témoignages tirés des Écritures, ils n’auraient certes pas hésité à brûler de leurs mains leurs propres Ecritures […]
En effet, avant que les Romains n’eussent établi leur, empire, alors que les Macédoniens tenaient encore l’Asie sous leur pouvoir, Ptolémée, fils de Lagos, qui avait fondé à Alexandrie une bibliothèque et ambitionnait de l’orner des meilleurs écrits de tous les hommes, demanda aux Juifs de Jérusalem une traduction grecque de leurs Ecritures.
Ceux-ci, qui dépendaient encore des Macédoniens à cette époque, envoyèrent à Ptolémée les hommes de chez eux les plus versés dans les Ecritures et dans la connaissance des deux langues, c’est-à-dire soixante-dix Anciens [NDLR : d'où le nom de Septante, qui veut dire soixante-dix] , pour exécuter le travail qu’il voulait. Lui, désireux de les mettre à épreuve et craignant au surplus que, s’ils s’entendaient entre eux, il ne leur arrivât de dissimuler par leur traduction la vérité contenue dans les Écritures, les sépara les uns des autres et leur ordonna à tous de traduire le même ouvrage ; et il fit de même pour tous les livres. Or lorsqu’ils se retrouvèrent ensemble auprès de Ptolémée et qu’ils comparèrent les unes aux autres leurs traductions, Dieu fut glorifié et les Écritures furent reconnues pour vraiment divines, car tous avaient exprimé les mêmes passages par les mêmes expressions et les mêmes mots, du commencement à la fin, de sorte que même les païens qui étaient là reconnurent que les Ecritures avaient été traduites sous l’inspiration de Dieu . Il n’est d’ailleurs nullement ; surprenant que Dieu ait opéré ce prodige : [c]
quand les Ecritures eurent été détruites lors de la captivité du peuple sous Nabuchodonosor » et qu’après soixante-dix ans les juifs furent revenus dans leur pays, n’est-ce pas Dieu lui-même qui, par la suite, au temps d’Artaxerxès, roi des Perses, inspira Esdras, prêtre de la tribu de Lévi, pour rétablir de mémoire toutes les paroles des prophètes antérieurs et rendre au peuple la Loi donnée par Moïse ? [c] Ainsi donc, puisque c’est avec tant de vérité et par une telle grâce de Dieu qu’ont été traduites les Ecritures, par lesquelles Dieu a préparé et formé par avance notre foi en son Fils- […]et puisque cette traduction des Ecritures a été faite avant que notre Seigneur ne descendît sur la terre et avant que n’apparussent les chrétiens […] ils font vraiment montre d’impudence et d’audace, ceux qui veulent présentement faire d’autres traductions, lorsqu’à partir de ces Ecritures mêmes nous les réfutons et les acculons à croire en la venue du fils de Dieu. Solide en revanche, non controuvée et seule vraie est notre foi – elle qui reçoit une preuve manifeste de ces Ecritures traduites de la manière que nous venons de dire- [b]et la prédication de l’Église est pure de toute altération,[a]car les apôtres, qui sont plus anciens que tous ces gens-là, sont en accord avec la version susdite, et cette version est en accord avec la tradition des apôtres : Pierre, Jean, Matthieu, Paul, tous les autres apôtres et leurs disciples ont repris tous les textes prophétiques sous la forme même sous laquelle ils sont contenus dans la version des Anciens [a].
C’est en effet un seul et même Esprit de Dieu qui, chez les prophètes, a annoncé la venue du Seigneur et ce qu’elle serait, et qui, chez les Anciens, a bien traduit ce qui avait été bien prophétisé, et c’est encore lui qui, chez les apôtres, a annoncé que la plénitude du temps de la filiation adoptive était arrivée , que le royaume des cieux était proche et qu’il résidait au-dedans des hommes qui croyaient en l’Emmanuel né de la Vierge. » Contre les hérésies III, 21
[/b]
Il reste de lui deux œuvres. La plus connue est Réfutation de la gnose au nom menteur, qu’on appelle généralement Contre les hérésies. Il reste aussi une Démonstration de la prédication apostolique
L’Ancien Testament
Concernant le canon de l’Ancien Testament, Irénée cite le Livre de Baruch, qu’il considère comme une partie du Livre de Jérémie. Il semble aussi connaître le Livre de la Sagesse, mais sa façon de citer, nous empêche de déterminer le statut de ce livre.
Cependant Irénée est surtout connu pour être un des grands défenseurs de la Septante, comme le montre ce long extrait que nous allons commenter :
« Dieu s’est donc fait homme, et le Seigneur lui- même nous a sauvés en nous donnant lui-même le signe de la vierge.
On ne saurait dès lors donner raison à certains, qui osent maintenant traduire ainsi l’Écriture : « Voici que la jeune femme concevra et enfantera un fils .» Ainsi traduisent en effet Théodotion d’Ephèse et Aquila du Pont, tous les deux prosélytes juifs [NDLR : ils traduisent conformément au texte massorétique ]. Ils sont suivis par les Ebionites, qui disent Jésus né de Joseph, détruisant ainsi autant qu’il est en eux cette grande « économie» de Dieu et réduisant à néant le témoignage des prophètes, qui fut l‘œuvre de Dieu. Il s’agit en effet d’une prophétie qui fut faite avant la déportation du peuple à Babylone, c’est-à- dire avant l’hégémonie des Mèdes et des Perses,
Cette prophétie fut ensuite traduite en grec par les Juifs eux-mêmes, longtemps avant la venue de notre Seigneur, en sorte que personne ne puisse les soupçonner d’avoir traduit comme ils l’ont fait dans l’éventuelle pensée de nous faire plaisir : car, s’ils avaient su que nous existerions un jour et que nous utiliserions les témoignages tirés des Écritures, ils n’auraient certes pas hésité à brûler de leurs mains leurs propres Ecritures […]
En effet, avant que les Romains n’eussent établi leur, empire, alors que les Macédoniens tenaient encore l’Asie sous leur pouvoir, Ptolémée, fils de Lagos, qui avait fondé à Alexandrie une bibliothèque et ambitionnait de l’orner des meilleurs écrits de tous les hommes, demanda aux Juifs de Jérusalem une traduction grecque de leurs Ecritures.
Ceux-ci, qui dépendaient encore des Macédoniens à cette époque, envoyèrent à Ptolémée les hommes de chez eux les plus versés dans les Ecritures et dans la connaissance des deux langues, c’est-à-dire soixante-dix Anciens [NDLR : d'où le nom de Septante, qui veut dire soixante-dix] , pour exécuter le travail qu’il voulait. Lui, désireux de les mettre à épreuve et craignant au surplus que, s’ils s’entendaient entre eux, il ne leur arrivât de dissimuler par leur traduction la vérité contenue dans les Écritures, les sépara les uns des autres et leur ordonna à tous de traduire le même ouvrage ; et il fit de même pour tous les livres. Or lorsqu’ils se retrouvèrent ensemble auprès de Ptolémée et qu’ils comparèrent les unes aux autres leurs traductions, Dieu fut glorifié et les Écritures furent reconnues pour vraiment divines, car tous avaient exprimé les mêmes passages par les mêmes expressions et les mêmes mots, du commencement à la fin, de sorte que même les païens qui étaient là reconnurent que les Ecritures avaient été traduites sous l’inspiration de Dieu . Il n’est d’ailleurs nullement ; surprenant que Dieu ait opéré ce prodige : [c]
quand les Ecritures eurent été détruites lors de la captivité du peuple sous Nabuchodonosor » et qu’après soixante-dix ans les juifs furent revenus dans leur pays, n’est-ce pas Dieu lui-même qui, par la suite, au temps d’Artaxerxès, roi des Perses, inspira Esdras, prêtre de la tribu de Lévi, pour rétablir de mémoire toutes les paroles des prophètes antérieurs et rendre au peuple la Loi donnée par Moïse ? [c] Ainsi donc, puisque c’est avec tant de vérité et par une telle grâce de Dieu qu’ont été traduites les Ecritures, par lesquelles Dieu a préparé et formé par avance notre foi en son Fils- […]et puisque cette traduction des Ecritures a été faite avant que notre Seigneur ne descendît sur la terre et avant que n’apparussent les chrétiens […] ils font vraiment montre d’impudence et d’audace, ceux qui veulent présentement faire d’autres traductions, lorsqu’à partir de ces Ecritures mêmes nous les réfutons et les acculons à croire en la venue du fils de Dieu. Solide en revanche, non controuvée et seule vraie est notre foi – elle qui reçoit une preuve manifeste de ces Ecritures traduites de la manière que nous venons de dire- [b]et la prédication de l’Église est pure de toute altération,[a]car les apôtres, qui sont plus anciens que tous ces gens-là, sont en accord avec la version susdite, et cette version est en accord avec la tradition des apôtres : Pierre, Jean, Matthieu, Paul, tous les autres apôtres et leurs disciples ont repris tous les textes prophétiques sous la forme même sous laquelle ils sont contenus dans la version des Anciens [a].
C’est en effet un seul et même Esprit de Dieu qui, chez les prophètes, a annoncé la venue du Seigneur et ce qu’elle serait, et qui, chez les Anciens, a bien traduit ce qui avait été bien prophétisé, et c’est encore lui qui, chez les apôtres, a annoncé que la plénitude du temps de la filiation adoptive était arrivée , que le royaume des cieux était proche et qu’il résidait au-dedans des hommes qui croyaient en l’Emmanuel né de la Vierge. » Contre les hérésies III, 21
[/b]
Re: Irénée de Lyon et les pères de l'église.
Irénée de Lyon (vers 185) insiste sur la délimitation de quatre évangiles en ces termes:
Par ailleurs, il ne peut y avoir ni un plus grand ni un plus petit nombre d'Évangiles (que quatre).
En effet, puisqu'il existe quatre régions du monde dans lequel nous sommes et quatre vents principaux, et puisque, d'autre part, l'Église est répandue sur toute la terre et qu'elle a pour colonne et pour soutien l'Évangile et l'Esprit de vie,
il est naturel qu'elle ait quatre colonnes qui soufflent de toutes parts l'incorruptibilité et rendent la vie aux hommes .
D'où il appert que le Verbe, Artisan de l'univers, qui siège sur les Chérubins et maintient toutes choses, lorsqu'il s'est manifesté aux hommes, nous a donné un Évangile à quadruple forme , encore que maintenu par un unique Esprit. (Contre les hérésies III. 11.7)
Par ailleurs, il ne peut y avoir ni un plus grand ni un plus petit nombre d'Évangiles (que quatre).
En effet, puisqu'il existe quatre régions du monde dans lequel nous sommes et quatre vents principaux, et puisque, d'autre part, l'Église est répandue sur toute la terre et qu'elle a pour colonne et pour soutien l'Évangile et l'Esprit de vie,
il est naturel qu'elle ait quatre colonnes qui soufflent de toutes parts l'incorruptibilité et rendent la vie aux hommes .
D'où il appert que le Verbe, Artisan de l'univers, qui siège sur les Chérubins et maintient toutes choses, lorsqu'il s'est manifesté aux hommes, nous a donné un Évangile à quadruple forme , encore que maintenu par un unique Esprit. (Contre les hérésies III. 11.7)
Re: Irénée de Lyon et les pères de l'église.
L’Ancien Testament
Concernant le canon de l’Ancien Testament, Irénée cite le Livre de Baruch, qu’il considère comme une partie du Livre de Jérémie. Il semble aussi connaître le Livre de la Sagesse, mais sa façon de citer, nous empêche de déterminer le statut de ce livre.
Cependant Irénée est surtout connu pour être un des grands défenseurs de la Septante, comme le montre ce long extrait que nous allons commenter :
« Dieu s’est donc fait homme, et le Seigneur lui- même nous a sauvés en nous donnant lui-même le signe de la vierge.
Écrits apocryphes chrétiens
Les livres apocryphes, que nous révèlent-ils ? Rémi Gounelle
Regards protestants
Concernant le canon de l’Ancien Testament, Irénée cite le Livre de Baruch, qu’il considère comme une partie du Livre de Jérémie. Il semble aussi connaître le Livre de la Sagesse, mais sa façon de citer, nous empêche de déterminer le statut de ce livre.
Cependant Irénée est surtout connu pour être un des grands défenseurs de la Septante, comme le montre ce long extrait que nous allons commenter :
« Dieu s’est donc fait homme, et le Seigneur lui- même nous a sauvés en nous donnant lui-même le signe de la vierge.
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