Ézéchias, fils d'Achaz, roi de Juda
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Ézéchias, fils d'Achaz, roi de Juda
Ézéchias, fils d'Achaz, roi de Juda
L'automne 2001, je vous faisais part de mon émotion à l'annonce d'une première en archéologie: la signature d'un roi de Juda, Achaz, gravée sur un sceau ancien (lire « [ltr]Une signature royale[/ltr] »). Voilà qu'une « deuxième » nous parvient encore toute fraîche et non moins impressionnante. Du même collectionneur, la signature du roi Ezéchias, fils d'Achaz, parfaitement lisible, comme celle du sceau d'Achaz.
La signature
Au bas du sceau, de droite à gauche comme le veut l'écriture hébraïque on lit: « À Ezéchias (fils d')Achaz roi » et, dans la partie supérieure du motif, entre les ailes d'un scarabée, « Juda ». Normalement, on aurait eu le nom d'Ezéchias en haut. Le tailleur du sceau a-t-il voulu donner plus d'importance au royaume qu'au signataire? Peut-être. À moins qu'il ne s'agisse, tout simplement, d'un manque d'espace: le nom du roi compte sept lettres, et celui du pays, quatre seulement.
Empreinte du sceau :
la signature d'Ézéchias et le motif du scarabée.
Ezéchias (716-687 av. J.-C.) succède à son père Achaz, un roi qui avait déçu au plan politique et encore plus au plan religieux. Le prophète Isaïe ne l'accusait-il pas d'être un poids pour son Dieu autant que pour son peuple (Is 7,13)? Ezéchias fut d'une tout autre trempe, grâce sans doute à Isaïe lui-même qu'il consultait assidûment. Voilà pourquoi « il fit ce qui est agréable à Yahweh, imitant tout ce qu'avait fait David, son ancêtre » (2 R 18,3). Les historiens louent son esprit judicieux. Ezéchias rendit à Juda une prospérité disparue depuis plus de deux siècles; il restaura aussi la foi au seul Yahweh, une foi que son père avait contribué à contaminer.
Le scarabée
L'empreinte du sceau d'Achaz se limite à l'inscription de son nom, à moins que l'autre face du sceau lui-même n'ait été ornée. L'empreinte du sceau d'Ezéchias présente en son centre un motif bien connu: un scarabée ailé, roulant une petite boule entre ses pattes de devant. Il s'agit, bien sûr, d'un motif d'origine égyptienne, fort répandu autour de la Méditerranée.
Chez les Égyptiens, cet insecte coléoptère se nommait képrer. Le scarabée naissait et se développait dans des bouses de bovins; sans « père » ni « mère ». Par un heureux hasard, l'expression « soleil levant » se dit Képri, ce qui sonne étrangement comme le nom du scarabée. Le soleil naît de lui-même chaque matin, à l'est, pour traverser la voûte céleste et mourir à l'ouest, le soir. On le représente donc sous la forme d'un scarabée qui pousse, devant lui, sa petite bouse natale, ronde comme un soleil!
Qu'en est-il de ce motif du scarabée en Israël et en Juda? Impossible de l'associer à Yahweh, qui n'a jamais été représenté par quelque forme animale que ce soit. Seuls des chérubims, en réalité des sphinx, signalent parfois sa présence; mais le sphinx, c'est un être mythique! Vu que les Égyptiens donnaient presque toujours à leurs sceaux la forme d'un scarabée, il se peut fort bien qu'en dehors de l'Égypte, du moins en Israël et en Juda, on en ait fait un simple motif décoratif, sans signification particulière. Le scarabée n'évoquerait alors que la forme du sceau lui-même. Du moins, c'est là mon explication de sa présence sur le sceau d'Ezéchias. Deux signatures royales en si peu de temps, belle invitation au rêve!
L'automne 2001, je vous faisais part de mon émotion à l'annonce d'une première en archéologie: la signature d'un roi de Juda, Achaz, gravée sur un sceau ancien (lire « [ltr]Une signature royale[/ltr] »). Voilà qu'une « deuxième » nous parvient encore toute fraîche et non moins impressionnante. Du même collectionneur, la signature du roi Ezéchias, fils d'Achaz, parfaitement lisible, comme celle du sceau d'Achaz.
La signature
Au bas du sceau, de droite à gauche comme le veut l'écriture hébraïque on lit: « À Ezéchias (fils d')Achaz roi » et, dans la partie supérieure du motif, entre les ailes d'un scarabée, « Juda ». Normalement, on aurait eu le nom d'Ezéchias en haut. Le tailleur du sceau a-t-il voulu donner plus d'importance au royaume qu'au signataire? Peut-être. À moins qu'il ne s'agisse, tout simplement, d'un manque d'espace: le nom du roi compte sept lettres, et celui du pays, quatre seulement.
Empreinte du sceau :
la signature d'Ézéchias et le motif du scarabée.
Ezéchias (716-687 av. J.-C.) succède à son père Achaz, un roi qui avait déçu au plan politique et encore plus au plan religieux. Le prophète Isaïe ne l'accusait-il pas d'être un poids pour son Dieu autant que pour son peuple (Is 7,13)? Ezéchias fut d'une tout autre trempe, grâce sans doute à Isaïe lui-même qu'il consultait assidûment. Voilà pourquoi « il fit ce qui est agréable à Yahweh, imitant tout ce qu'avait fait David, son ancêtre » (2 R 18,3). Les historiens louent son esprit judicieux. Ezéchias rendit à Juda une prospérité disparue depuis plus de deux siècles; il restaura aussi la foi au seul Yahweh, une foi que son père avait contribué à contaminer.
Le scarabée
L'empreinte du sceau d'Achaz se limite à l'inscription de son nom, à moins que l'autre face du sceau lui-même n'ait été ornée. L'empreinte du sceau d'Ezéchias présente en son centre un motif bien connu: un scarabée ailé, roulant une petite boule entre ses pattes de devant. Il s'agit, bien sûr, d'un motif d'origine égyptienne, fort répandu autour de la Méditerranée.
Chez les Égyptiens, cet insecte coléoptère se nommait képrer. Le scarabée naissait et se développait dans des bouses de bovins; sans « père » ni « mère ». Par un heureux hasard, l'expression « soleil levant » se dit Képri, ce qui sonne étrangement comme le nom du scarabée. Le soleil naît de lui-même chaque matin, à l'est, pour traverser la voûte céleste et mourir à l'ouest, le soir. On le représente donc sous la forme d'un scarabée qui pousse, devant lui, sa petite bouse natale, ronde comme un soleil!
Qu'en est-il de ce motif du scarabée en Israël et en Juda? Impossible de l'associer à Yahweh, qui n'a jamais été représenté par quelque forme animale que ce soit. Seuls des chérubims, en réalité des sphinx, signalent parfois sa présence; mais le sphinx, c'est un être mythique! Vu que les Égyptiens donnaient presque toujours à leurs sceaux la forme d'un scarabée, il se peut fort bien qu'en dehors de l'Égypte, du moins en Israël et en Juda, on en ait fait un simple motif décoratif, sans signification particulière. Le scarabée n'évoquerait alors que la forme du sceau lui-même. Du moins, c'est là mon explication de sa présence sur le sceau d'Ezéchias. Deux signatures royales en si peu de temps, belle invitation au rêve!
Re: Ézéchias, fils d'Achaz, roi de Juda
Achaz, roi de Juda
Tôt ou tard, une « première » arrive pour tout sujet de recherche! Les découvertes archéologiques nous ont révélé les signatures de centaines de personnages inconnus pour la plupart. En effet, rares sont ceux dont l'histoire officielle a gardé la mémoire. De ce petit nombre, certains livres de l'Ancien Testament conservent aussi les noms. Qu'ils soient des ministres ou autres fonctionnaires importants ne surprend personne. Quant aux signatures, elles sont faites à l'aide de sceaux et portées au doigt ou au cou. Nos chroniques ont déjà signalé quelques-unes des plus célèbres.
La bulle
Ces dernières années, un collectionneur réussissait à acquérir plusieurs impressions de sceaux. Quelle surprise de lire en toute certitude, sur l'une d'elles, l'inscription suivante: « À Achaz, (fils de) Yehotam, roi de Juda! »
Empreinte de la bulle
L'empreinte du sceau apparaît sur une bulle (petite boule de glaise collée à des ficelles attachant un rouleau de papyrus). Les marques des fibres du papyrus et des ficelles sont encore bien visibles au dos de la bulle. L'écriture est très soignée, élégante même, selon le style de la deuxième moitié du VIIIe siècle av. J.-C. Des points (.), séparent les mots comme sur les longues inscriptions officielles et publiques. Le propriétaire doit donc être un personnage illustre.
Une grande « première »
Il s'agit, en effet, de l'empreinte du sceau personnel d'Achaz, roi de Juda, à Jérusalem, au temps d'Isaïe (2 R 15,38; 736-716 av. J.-C.). C'est à lui que le prophète annonce la naissance d'un prince héritier, Emmanuel, parfaite incarnation du roi que Yahweh désire tant pour son peuple (Is 7,14-16; voir aussi 9,1-6; 11,1-9). Une si haute espérance du prophète révèle, du même coup, la profonde déception créée par Achaz lui-même. Ne résume-t-on pas ainsi son règne: « Il ne fit pas ce qui est agréable à Yahweh, son Dieu, comme avait fait David, son ancêtre » (2 R 16,2).
Fidèles lecteurs de Parabole, je vous déclare que nous tenons en main la première signature connue d'un roi du peuple de Dieu! Après des dizaines d'années de fouilles et la découverte de centaines d'impressions, nous voici en présence d'une première signature royale au sens strict. Non seulement nous avons sous les yeux la signature, mais peut-être même l'empreinte digitale du signataire sur le rebord gauche de la bulle: la glaise conserve intacte la marque d'un doigt (le pouce?) qui tenait en place la minuscule boule appliquée sur les ficelles retenant les papyrus enroulés.
Quel dommage que le papyrus ait disparu! Notre imagination a libre cours pour en rétablir le contenu: un texte administratif? une lettre à un fonctionnaire? une question du roi angoissé à Isaïe? Car ce pauvre Achaz, jeune et sans grande autorité, vit sous la menace de voisins puissants: les Israélites du Nord et les Araméens. En 732, il fera appel au roi d'Assyrie; Tiglat-Phalasar III profitera de l'occasion pour annexer la Galilée! Achaz se soumet au puissant Assyrien (2 R 16,5-9). Il figure en bonne place dans les Annales de ce roi en tant que fils soumis. C'était là la seule mention connue de son nom dans un document ancien; nous en avons une toute nouvelle, et qui plus est, il s'agit de sa propre signature!
Tôt ou tard, une « première » arrive pour tout sujet de recherche! Les découvertes archéologiques nous ont révélé les signatures de centaines de personnages inconnus pour la plupart. En effet, rares sont ceux dont l'histoire officielle a gardé la mémoire. De ce petit nombre, certains livres de l'Ancien Testament conservent aussi les noms. Qu'ils soient des ministres ou autres fonctionnaires importants ne surprend personne. Quant aux signatures, elles sont faites à l'aide de sceaux et portées au doigt ou au cou. Nos chroniques ont déjà signalé quelques-unes des plus célèbres.
La bulle
Ces dernières années, un collectionneur réussissait à acquérir plusieurs impressions de sceaux. Quelle surprise de lire en toute certitude, sur l'une d'elles, l'inscription suivante: « À Achaz, (fils de) Yehotam, roi de Juda! »
Empreinte de la bulle
L'empreinte du sceau apparaît sur une bulle (petite boule de glaise collée à des ficelles attachant un rouleau de papyrus). Les marques des fibres du papyrus et des ficelles sont encore bien visibles au dos de la bulle. L'écriture est très soignée, élégante même, selon le style de la deuxième moitié du VIIIe siècle av. J.-C. Des points (.), séparent les mots comme sur les longues inscriptions officielles et publiques. Le propriétaire doit donc être un personnage illustre.
Une grande « première »
Il s'agit, en effet, de l'empreinte du sceau personnel d'Achaz, roi de Juda, à Jérusalem, au temps d'Isaïe (2 R 15,38; 736-716 av. J.-C.). C'est à lui que le prophète annonce la naissance d'un prince héritier, Emmanuel, parfaite incarnation du roi que Yahweh désire tant pour son peuple (Is 7,14-16; voir aussi 9,1-6; 11,1-9). Une si haute espérance du prophète révèle, du même coup, la profonde déception créée par Achaz lui-même. Ne résume-t-on pas ainsi son règne: « Il ne fit pas ce qui est agréable à Yahweh, son Dieu, comme avait fait David, son ancêtre » (2 R 16,2).
Fidèles lecteurs de Parabole, je vous déclare que nous tenons en main la première signature connue d'un roi du peuple de Dieu! Après des dizaines d'années de fouilles et la découverte de centaines d'impressions, nous voici en présence d'une première signature royale au sens strict. Non seulement nous avons sous les yeux la signature, mais peut-être même l'empreinte digitale du signataire sur le rebord gauche de la bulle: la glaise conserve intacte la marque d'un doigt (le pouce?) qui tenait en place la minuscule boule appliquée sur les ficelles retenant les papyrus enroulés.
Quel dommage que le papyrus ait disparu! Notre imagination a libre cours pour en rétablir le contenu: un texte administratif? une lettre à un fonctionnaire? une question du roi angoissé à Isaïe? Car ce pauvre Achaz, jeune et sans grande autorité, vit sous la menace de voisins puissants: les Israélites du Nord et les Araméens. En 732, il fera appel au roi d'Assyrie; Tiglat-Phalasar III profitera de l'occasion pour annexer la Galilée! Achaz se soumet au puissant Assyrien (2 R 16,5-9). Il figure en bonne place dans les Annales de ce roi en tant que fils soumis. C'était là la seule mention connue de son nom dans un document ancien; nous en avons une toute nouvelle, et qui plus est, il s'agit de sa propre signature!
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