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Forum Guerre et religion

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Message  Arlitto Jeu 9 Juin 2016 - 14:31

Rappel du premier message :

Forum Guerre et religion


Que penser de l’opinion suivant laquelle la religion serait un terreau propice à fomenter les guerres puisque ses membres versent facilement dans le fanatisme. Cet énoncé affirme deux choses. Un, la religion cause la guerre; deux, un croyant devient facilement fanatique. Bien que l’énoncé ne le précise pas ceux qui avancent cette opinion, étant occidentaux pour la plupart, ont en tête la religion chrétienne.
Cette religion reconnait un Dieu personnel qui mérite notre adoration, exige de ses fidèles de devenir meilleurs de sorte qu’ils puissent s’aimer les uns les autres. Ces traits disposent-ils à la guerre?
Une religion de cette sorte rend-elle pacifique ou belliqueux? Le croyant place sa vie sous le regard de Dieu. Se mettre en relation avec un Être suprême a comme effet d’élever l’esprit et la volonté de celui qui lui est subordonné. Au lieu de limiter son horizon à son monde, il accède à la perspective plus vaste de Dieu. Les soucis du quotidien, de la santé, la recherche des honneurs, des plaisirs et des biens matériels sont mis dans une juste perspective lorsque confrontés à l’univers plus vaste de la volonté divine. Le croyant agrandit son âme et s’attache à une réalité autre que le quotidien et, parvient petit à petit à se détacher des biens qui ne méritent pas d’avoir toute son affection. Or, l’histoire montre que les guerres proviennent principalement du désir de posséder ce que l’autre a, de la jalousie, de l’ambition, du désir de se venger, de l’insécurité.  Autant de défauts que la croyance en Dieu tempère pour autant qu’elle incite à voir au-delà de sa seule personne et de ses propres biens. La religion pacifie l’humain en lui donnant un horizon autre que son moi et en le détachant de biens propices à engendrer des conflits. Ces biens de leur nature ne peuvent être possédés par  plusieurs en même temps (par exemple, une même portion de terre ne peut appartenir à plusieurs). La religion met de l’ordre dans ce à quoi l’homme s’attache et, ainsi, l’éloigne de l’attitude belliqueuse.
Passons au second trait : devenir meilleur rend-il pacifique? Poser la question c’est déjà y répondre en partie. Toute éducation cherche à rendre meilleur, en quoi la religion se distingue-t-elle? La religion met la barre plus haute. Elle ne se limite pas aux qualités requises pour la vie domestique ou sociale, mais exige en plus toutes celles qui sont nécessaires pour entrer dans l’univers de Dieu. Or Dieu étant plus grand désire un bien plus vaste que nous. Une morale simplement humaine n’ira pas jusqu’à demander de pardonner soixante-dix-sept fois sept fois. D’aimer ses ennemis, de prier pour ceux qui nous persécutent. Ainsi la religion présente un objectif plus élevé permettant à l’humain de donner le meilleur de lui-même, de se dépasser en quelque sorte.  La religion peut même augmenter la motivation à devenir meilleur. Toute morale humaine fait appel au sens moral de la personne et à la satisfaction que procure le fait de vivre en harmonie avec les autres. À ces premières motivations la religion ajoute la perspective de plaire à Dieu et la récompense qui s’y rattache. Ainsi la religion parle de l’Importance de croire à la vie avec Dieu. Le croyant a donc deux raisons de s’améliorer.
Voyons maintenant le second énoncé : un croyant devient facilement fanatique. Bien que cet énoncé soit contredit par la simple observation : les fanatiques dans toutes les religions sont nettement minoritaires. Faisons comme si l’énoncé était crédible. La croyance en un Dieu dispose-telle au fanatisme? Selon le Robert le fanatique est animé envers sa religion d’une foi intraitable et d’un zèle aveugle. Concédons au départ que toutes les activités qui se rapportent à un bien important à nos yeux comme la vie de couple, le sport, la politique, la religion incitent celui qui les pratique à les défendre, ce qui s’appelle le zèle. Le partisan d’une équipe sportive défend certes son équipe sans pour autant s’aveugler sur les faiblesses réelles de ses joueurs. Il  n’y a que quelques fanatiques qui outrepassent cette limite.
Mêmes remarques en ce qui regarde le couple, la politique ou la religion. Oui, mais la religion touche à Dieu qui présente une vision globale de la vie, s’y attaquer c’est mettre en cause tout le sens de la vie. Convaincu de l’importance du bien en cause le croyant ne risque-t-il pas d’être, plus facilement que les autres, trop zélé? Le fanatisme est un zèle excessif. Le zèle augmente en proportion de l’importance du bien en cause. Il y a plus de zèle dans la vie de couple et dans la politique que dans le sport sans que l’on soit pour autant fanatique. Il ne faut pas confondre l’ardeur combative du militant politique avec le fanatisme.  Ainsi en est-il en matière de religion. De plus, dans le cas de la religion, certes son contenu est en soi plus important, mais il faut être réaliste. Les croyants véritables ne sont pas nombreux. Il est difficile de croire.  Pensez seulement à toutes ces personnes qui se disent croyantes et qui ne peuvent s’empêcher dans une funérailles de soulever des doutes quant à l’existence d’une vie après la mort («personne n’est venu nous dire comment c’était de l’autre côté»)! La foi ferme n’est pas le lot de la majorité et, par conséquent, le zèle non plus; le fanatisme, encore moins. De plus, ceux qui sont animés d’une foi ferme tentent d’adhérer à la façon de voir de Dieu. Or Dieu demande aux  humains d’être miséricordieux, artisans de paix, tolérants et ouverts. Comment une personne animée de ces valeurs peut-elle agir à la manière d’un fanatique? Le véritable croyant est tout le contraire d’un fanatique.
D’où viennent donc les fanatiques religieux? De la même source que les fanatiques sportifs, amoureux et politiques. Des personnes qui compensent des manques importants de leur personnalité par l’activité dans laquelle ils se projettent. L’expérience montre que les personnes ayant de sérieux problèmes personnels ont plus de chance de verser dans le fanatisme. Le bien de l’activité dans laquelle il s’engage est surévalué en raison de son besoin de compenser. Pour cette raison, il se sent autorisé à agir comme il le fait. La religion n’est alors qu’un paravent. En somme, les fanatiques religieux sont bien peu religieux et relèvent bien plus de la psychopathie.
Ceci dit il ne faut pas mettre toutes les religions sur le même pied et conclure que le contenu de chacune s’équivaut en ce qui regarde la propension à la guerre. Une religion qui encourage la vengeance prépare le terrain à la guerre. La croyance athée affirme que la vie n’a pas de but, elle autorise chacun à suivre sa volonté. Cette croyance ouvre la porte aux conflits. Un esprit éclairé pourra faire la part des choses en analysant le contenu de chacune des différentes croyances.
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Message  Arlitto Jeu 9 Juin 2016 - 14:38

Dragonnades

Forum Guerre et religion  - Page 2 Dragonnades

Nom donné à un procédé de persécution utilisé contre les protestants sous le règne de Louis XIV pour obtenir par la force leur conversion.


Appliqué avec l’approbation de Louvois, il consiste dans le logement forcé des soldats exclusivement chez les protestants. Ceux-ci sont surchargés de garnisaires (jusqu’à une compagnie et demie chez une protestante du Poitou) qui reçoivent la consigne de vivre « à discrétion » chez eux, avec tous les excès que cela peut impliquer. Aucune classe sociale n’est épargnée. Les atrocités des « missionnaires bottés » font vite merveille : en Poitou, la dragonnade de l’intendant Marillac, qui est le premier à faire de ce procédé un système, en 1680, est suivie de 30 000 conversions. Il y a des plaintes, et le roi rappelle Marillac, mais Louvois a raison des hésitations de Louis XIV et étend les dragonnades à la France entière en 1685. Les dragonnades de Foucauld en Béarn et de Lamoignon de Basville en Poitou et en Languedoc seront sévères.




Edit de Nantes

Forum Guerre et religion  - Page 2 Edit-nantes


Promulgué par Henri IV, le 13 avril 1598, l’édit clôt officiellement les guerres de Religion*, terminées de fait depuis la conversion du roi à la religion catholique.

L’édit de Nantes, inspiré en partie de l’édit de Poitiers qu’avait signé Henri III au lendemain de la paix de Bergerac (1577), accorde à la minorité protestante six libertés. L’exercice du culte réformé dans une ville par bailliage, sauf Paris.

L’admission des huguenots dans les écoles. Leur admission dans la fonction publique. La réunion d’assemblées. 
La représentation d’une chambre mi-partie dans les parlements. 

La tenue d’une centaine de places de sûreté, dont La Rochelle, pour huit ans.
Bien que la religion romaine soit officiellement rétablie là où elle a été interdite, certains murmurent contre le libéralisme d’Henri IV. Celui-ci répliquera aux mécontents : « J’ai fait un édit, je veux être obéi I »




Gaspard II de Coligny

Gaspard de Coligny (16 février 1519 à Châtillon-sur-Loing-24 août 1572 à Paris) comte de Coligny, baron de Beaupont et Beauvoir, Montjuif, Roissiat, Chevignat et autres lieux, seigneur de Châtillon, amiral de France. Il est l’un des membres les plus connus de l’illustre maison de Coligny.

C’est le fils de Gaspard Ier de Coligny, maréchal de France sous François Ier, et de sa femme Louise de Montmorency. Il est le frère d’Odet, cardinal de Châtillon et de François de Coligny d’Andelot.

1519-1530, l’enfance provinciale

Gaspard de Coligny naquit à Châtillon. Son père était d’une famille ancienne et avait épousé en 1514 Louise de Montmorency, veuve de Fercy de Mailly dont elle avait trois enfants. Un des frères de Louise était Anne de Montmorency, qui fut connétable de France entre 1538 et 1541[1]. Gaspard Ier mourut en Guyenne en 1522. Gaspard II avait trois ans, et s’était déjà fait remarquer par son goût pour les jeux guerriers. Il fut élevé par sa mère, Louise, avec ses trois frères : ses aînés Pierre (1515-1528) et Odet (1517) et son cadet François (1520).

Les jeunes Coligny reçurent une éducation humaniste. Leur précepteur, Nicolas Bérault, correspondait avec Érasme et Guillaume Budé. A cette époque, un gentilhomme étudiait le trivium et le quadrivium, mais également les arts de cour (notamment la danse et le jeu de paume) et les arts de guerre (équitation et escrime) auxquels Gaspard et ses frères s’initièrent sous la tutelle d’un ancien soldat, Guillaume de Prunelay. Depuis la mort du père, l’oncle de Montmorency surveillait cette éducation et il nota avec satisfaction les progrès de Gaspard en latin qui auguraient d’un avenir écclésiastique. Mais le jeune homme se rebella. Il voulait faire carrière dans l’armée.

1530-1542, l’adolescence à la cour de François Ier

En 1530, Louise de Montmorency, la mère de Gaspard, fut nommée dame d’honneur d’Éléonore d’Autriche et la famille se retrouva à la cour. Celle-ci était une des plus brillantes d’Europe. Les grandes maisons s’y disputaient la faveur du roi et le clan des Montmorency y jouissait d’ une influence grandissante.

Politiquement, la France, son rival l’empire de Charles Quint et les Etats Pontificaux étaient les plus grandes puissances européennes. Il faut y ajouter l’Angleterre dont le soutien pouvait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre en cas de conflit. Sur le plan religieux, la France s’était engagée dans la voie d’une certaine indépendance avec le concordat de Bologne. L’humanisme se répandait et avec lui une critique des pratiques religieuses qui appelait des réformes et provoquait des oppositions au sein de l’université et des ordres religieux inquiets de la diffusion des idées luthériennes[2]. En 1530 paraissait une édition de la vulgate traduite par Jacques Lefèvre d’Étaples. La propre sœur du roi, Marguerite d’Angoulême, était influencée par les idées réformistes et lorsque les Coligny arrivèrent à la cour le roi tolérait encore cette effervescence.

En 1533, l’année du schisme entre Rome et l’Angleterre, François Ier maria son fils Henri, le dauphin, à la nièce du pape Clément VII, Catherine de Médicis. Reconnaissant, le pape offrit à la France sept places de cardinaux, dont Odet de Coligny, qui avait à peine 16 ans, fut un des bénéficiaires.

En 1534 éclata l’affaire des placards qui allait déclencher une répression sévère contre les luthériens. François Ier était néanmoins embarrassé car il ne voulait pas s’aliéner les princes allemands favorables à la réforme.

Pendant ce temps Coligny poursuivait ses études en compagnie des enfants du roi avec pour maître Guillaume du Maine, abbé de Beaulieu[3]. Il étudiait Cicéron, Ptolémée, et découvrait la cosmographie alors en plein essor. La cour se déplaçait beaucoup, et les jeunes Coligny suivaient le roi de château en château. Gaspard s’était fait des amis, notamment le jeune François de Guise. Avec son frère François, il jouissait d’une certaine popularité qui fit que la disgrâce de Montmorency, en 1541, n’affecta pas leur présence à la cour. Montmorency avait cherché à éviter la guerre avec les forces impériales, celle-ci devenait inévitable. En 1542, les Coligny allaient faire leurs premières armes

1542-1546 : les premières armes [

Odet avait choisi la carrière ecclésiastique, l’oncle de Montmorency était écarté de la cour, il ne restait aux jeunes Coligny que les armes pour se faire un nom. La guerre déclarée contre Charles Quint, Gaspard fit campagne au Luxembourg, en Flandres, en Italie où il participa à la victoire sans lendemain de Cérisoles. La paix signée avec l’empereur (1544) il prit part à l’offensive navale commandée par Claude d’Annebaut contre les anglais. Plusieurs fois blessé dans ces combats, il se distingua pour son audace. La paix fut signée avec Henri VIII d’Angleterre en 1546 laissant Coligny libre de faire, comme c’était l’usage à l’époque pour les jeunes gens de bonne famille, un voyage en Italie. Il séjourna notamment à Ferrare chez la duchesse d’Este, mais la mort de François Ier le 31 mars 1546 précipita son retour en France[1].

Le règne d’Henri II

Un des premiers gestes du nouveau roi fut de rappeler l’oncle de Gaspard, le connétable de Montmorency. Gaspard, quant à lui, fut nommé gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et décoré de l’ordre de Saint-Michel. En 1547, il reçut la charge de colonel général de l’infanterie. Cette même année fut marquée par la mort de sa mère, Louise de Montmorency, qui s’était beaucoup rapprochée des idées de la réforme, et par son mariage avec Charlotte de Laval, fille du comte Guy XVI de Laval. L’année suivante son cadet, François, épousa à son tour une riche héritière. Mais la cour d’Henri II était un foyer d’intrigues où le clan des Montmorency et celui des Guise, soutenus par la toute-puissante maîtresse du roi, Diane de Poitiers se disputaient les faveurs d’Henri II.

L’ambassade à Londres

Le règne d’Henri II commença par une reprise des persécutions contre les réformés et des menaces du côté anglais qui refusait toujours de rendre Boulogne occupée. L’Angleterre lorgnait alors sur le trône d’Écosse, dont Marie Stuart avait hérité à la mort du roi Jacques Ier d’Écosse en 1542. Un mariage entre Edouard VI d’Angleterre, qui venait de succéder à Henri VIII mort en 1548, aurait réuni les couronnes d’Angleterre et d’Écosse, ce dont les Guise, notamment François, oncle de Marie Stuart par sa sœur Marie, ne voulaient à aucun prix. Coligny fit partie de la délégation qui se rendit à Londres pour négocier la paix. Il rencontra le jeune Édouard VI sous le règne duquel la réforme anglicane se radicalisait pour se rapprocher du protestantisme. De retour à Paris, se jugeant mal récompensé des efforts qu’il avait déployés au service du roi, Coligny se retira sur ses terres et profita de ses loisirs pour rédiger un code militaire très rigoureux qui avait pour but de moraliser le comportement des troupes.

Guerres contre l’Espagne

Le roi la rappela bientôt et Coligny repartit en campagne. Écarté du siège de Metz par François de Guise, il contribua à la victoire de Renty. Il fut nommé amiral de France en 1533 puis gouverneur de Picardie.

En 1557, après la rupture de la trêve de Vaucelles passée avec Charles Quint, l’armée espagnole assiège Saint-Quentin, défendu par Coligny. Après beaucoup de résistance, il doit se rendre, mais son action a empêché l’invasion.

Après la mort du roi Henri II, las des intrigues de la cour, il résigna tous ses emplois et se retira dans ses terres : dans cette retraite, la lecture des livres des novateurs changea ses opinions religieuses, et il embrassa la Réforme.

Coligny se convertit, essentiellement à l’instigation de sa femme et de son frère, Odet, cardinal de Coligny.

Guerres de religion

En 1562, lorsque la guerre éclata entre le parti protestant et le parti catholique, Coligny est nommé par le premier lieutenant général ; il combat sous les ordres du prince de Condé, et perd avec ce prince la bataille de Dreux contre le duc François de Guise.

Il choisit le capitaine huguenot Jean Ribault en 1562 pour établir une colonie en Floride avec 150 de ses coreligionnaires avec l’autorisation du roi Charles IX.

En 1563, on l’accuse d’avoir commandité l’assassinat du duc de Guise par Poltrot de Méré. La mort de ce dernier, assassiné sous les murs d’Orléans, amena quelques années de paix.

Les armes ayant été reprises de part et d’autre en 1567, il quitte la cour avec Condé pour se réfugier en Bourgogne, puis à La Rochelle. Il est considéré, avec Louis Ier de Condé, François de Coligny et Guyonne XVIII de Laval, comme instigateur de la « poursuite de Meaux », en 1567, qui est une tentative des protestants pour saisir le roi Charles IX de France et la reine-mère Catherine de Médicis.

Coligny prend part au combat indécis de Saint-Denis. La troisième guerre de religion voit les défaites s’accumuler : d’abord Jarnac (13 mars 1569, où Condé est assassiné. Puis, malgré la victoire de La Roche-l’Abeille, il perd du temps au siège de Poitiers car ses mercenaires, non payés, veulent du butin, et il doit lever le siège avant d’être battu et blessé à Moncontour (3 octobre 1569), où il est défait par le duc d’Anjou, futur Henri III.

Coligny fuit alors vers le sud avec ses troupes, échappe à Monluc et Montmorency-Damville, et rejoint l’armée des « vicomtes » en Languedoc. Il peut alors reprendre l’initiative, lève des troupes, pille les villages catholiques, prend Saint-Étienne, remporte la victoire à Arnay-le-Duc et remonte en 1570 jusqu’à La Charité-sur-Loire, menaçant ainsi Paris. Le roi cède, et c’est alors la paix de Saint-Germain (8 août 1570).
Statue de Coligny, oratoire du Louvre (contrairement à ce qu’indique la statue, il est bien né en 1519).
Statue de Coligny, oratoire du Louvre (contrairement à ce qu’indique la statue, il est bien né en 1519).

Coligny cherche alors à rentrer dans les bonnes grâces de Charles IX, qui l’a condamné à mort et a fait confisquer ses biens. En 1571, il rentre à la cour et le roi lui fait bon accueil.

Les catholiques de la cour, cependant, le haïssent, et son influence sur le roi reste limitée. Sa proposition d’intervenir en Flandre contre l’Espagne est ainsi rejetée par trois fois.

Le massacre de la Saint-Barthélemy se préparait, et l’amiral en est une des premières victimes.

Le 22 août 1572, peu après le mariage d’Henri de Navarre (futur Henri IV), Maurevel tire sur Coligny depuis une maison appartenant aux Guise. Les historiens se partagent sur la responsabilité de cet attentat :

* Catherine de Médicis en personne

* les Guise

* le duc d’Albe, pour le compte de Philippe II d’Espagne

Toujours est-il que Charles IX se rend au chevet du blessé, et lui promet justice. Mais l’assassinat de tous les chefs protestants est décidé, et dans la nuit du 23 au 24 août 1572 a lieu le massacre de la Saint-Barthélemy. Coligny est achevé dans son lit, et son corps est jeté par la fenêtre dans la cour par Charles Danowitz.
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Message  Arlitto Jeu 9 Juin 2016 - 14:39

Guerres de religion (France)

En France, on appelle guerres de religion une série de huit conflits, qui ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du XVIe siècle et où s’opposèrent catholiques et protestants.

Le développement de l’humanisme à la Renaissance, d’une pensée à la fois critique et individualiste, provoque la naissance d’un courant de Réforme qui a remis en cause les principes traditionnels de la religion chrétienne enseignée par l’Église de Rome. Au catholicisme traditionnel s’oppose ainsi le protestantisme, opposition qui débouche sur une terrible guerre civile.

Les premières persécutions contre ceux qui adhèrent aux idées nouvelles commencent dans les années 1520[1]. Mais il faut attendre les années 1540 et 1550, pour voir le développement des clivages. Celles-ci se font principalement autour des destructions iconoclastes commises par les protestants sur les objets du rituel romain considérés comme sacrés par les catholiques ; reliques, Saint-Sacrement et statues de dévotion. À la fin du règne d’Henri II, le conflit se politise et à la mort du roi en 1559, la noblesse organise ses réseaux en fonction de ses accointances religieuses. Les guerres de religion commencent en 1562 et se poursuivent entrecoupées de périodes de paix jusqu’en 1599, avec la mise en place de l’Édit de Nantes. Les guerres de religion trouvent un prolongement aux XVIIe (siège de La Rochelle, révocation de l’Édit de Nantes) et XVIIIe siècles (guerre des Camisards), jusqu’à l’arrêt des persécutions sous Louis XVI (Édit de tolérance en 1788).

Ces troubles religieux sont particulièrement difficiles à étudier du fait de leur complexité. Aux différends religieux se superposent des affrontements politiques, des luttes sociales, des divergences culturelles et enfin un contexte européen tendu. C’est une période qui constitue un déclin pour la France.

Les causes du conflit

L’affaiblissement du pouvoir royal

Ces troubles coïncident avec un affaiblissement de l’autorité royale. Les rois François Ier et Henri II n’avaient permis aucune contestation de leur pouvoir. Lorsque Henri II meurt accidentellement le 10 juillet 1559, ses successeurs François II et Charles IX sont trop jeunes pour pouvoir imposer leur autorité. Ils ne peuvent pas empêcher les Français de s’entredéchirer. Entre les deux camps belligérants, la reine mère Catherine de Médicis et son chancelier Michel de l’Hospital essaient en vain de maintenir la continuité de l’État par la mise en place de la tolérance religieuse.

L’insubordination des Français trouve son modèle dans le comportement des princes et des grands seigneurs qui se permettent de prendre les armes sans permission royale. Le caractère féodal du pays apparaît nettement avec l’indépendance croissante des princes et des partis qui augmentent dangereusement le réseau de leurs clientèles. La réunion des États généraux, effectuée par trois fois durant les guerres de religion, est le témoin de cet affaiblissement de l’autorité royale. Le roi a besoin de l’appui de ses sujets pour pouvoir prendre des décisions qui seront respectées. À cette occasion, le pouvoir royal est remis en cause par des hommes de lois et des lettrés qui imaginent une plus grande subordination du roi à l’égard de ces assemblées.

La dispute du pouvoir et de la faveur royale

Les rois étant trop jeunes pour régner, différents camps politiques tentent de s’imposer pour contrôler le pouvoir royal. Ce sont trois grands clans nobiliaires qui vont ainsi s’opposer :

*
les Montmorency : il s’agit d’une des familles les plus anciennes et les plus puissantes de France. La raison en est l’extraordinaire fortune du connétable Anne de Montmorency qui exerçait une influence très importante sur le roi Henri II. Dans cette famille s’illustrent François de Montmorency et ses cousins germains, les trois frères Châtillon (Gaspard de Coligny, François d’Andelot et Odet, cardinal de Châtillon). Bien que partagés entre catholiques et protestants, les Montmorency-Châtillon s’unissent à l’occasion pour contrer l’influence croissante des Guise, leurs rivaux. Sans réduire les guerres de religion à un conflit privé entre ces deux familles [2], leur concurrence dans la course au pouvoir mobilise leur immense clientèle respective, répartie sur l’ensemble du royaume. Le clan Montmorency sort perdant des hostilités (ses membres sont morts au combat, assassinés, embastillés et exilés) mais il connaît cependant une renaissance aux côtés d’Henri IV grâce au gouverneur du Languedoc, le duc Henri Ier de Montmorency-Damville.

*
les Guise : ce sont les meneurs du parti catholique. Cousins du duc de Lorraine, ils connaissent leur ascension politique grâce à Claude de Lorraine et son fils François, les deux premiers ducs de Guise. Grâce au mariage de Marie Stuart avec l’héritier du trône, les Lorrains renforcent les liens entre leur maison et la dynastie des Valois. Dans leur famille s’illustrent également Charles, cardinal de Lorraine, Henri Ier, duc de Guise et Charles, duc de Mayenne. Si l’hostilité manifestée par les Guise à l’encontre de la politique de tolérance religieuse de Catherine de Médicis cause parfois leur mise à l’écart sous le règne de Charles IX, cette intransigeance catholique leur permet de cultiver une grande popularité auprès du peuple. Loués comme champions de la foi, ils reviennent triomphalement sur le devant de la scène sous Henri III grâce à la Ligue. En 1588, les Ligueurs parisiens parviennent à chasser Henri III de la capitale, ce qui renforce considérablement l’influence des Lorrains. Catherine de Médicis elle-même finit par "prier" son fils de "rendre content" [3] le duc de Guise. L’année suivante, la Ligue destitue le roi suite à l’assassinat des deux chefs de la maison ; leur frère survivant, Charles, duc de Mayenne, devient le principal opposant à l’avénement du roi protestant Henri IV. Malgré leur défaite finale et leur soumission à Henri IV, la puissance des Guise demeure assez importante pour obliger le roi à les ménager.

*
les Bourbons : descendants de saint Louis en ligne directe, ce sont des princes de la maison de France. C’est une famille dont certains membres sont les meneurs du parti protestant parmi lesquels les frères Louis de Condé et Antoine de Bourbon ainsi que leurs fils respectifs Henri de Condé et Henri IV. C’est une famille divisée qui a du mal à se trouver un chef véritable. Face à ses cousins et à son oncle Charles, cardinal de Bourbon, l’héritier légitime Henri de Navarre peine à s’imposer. La mort du dernier souverain Valois lui permet de ceindre la couronne de France.

L’ingérence des pays voisins

Les guerres de religion ont également pour cause l’ingérence des pays voisins qui entretiennent le feu des troubles pour mieux affaiblir la France. Après avoir perdu la bataille de Saint-Quentin en 1557 et signé le traité du Cateau-Cambrésis en 1559, la France voit l’affaiblissement de son leadership au profit du roi d’Espagne Philippe II. Du fait de la guerre civile, elle connaît un recul dans la seconde moitié du XVIe siècle dont profitent l’Espagne et l’Angleterre. Mais en dépit de la montée de ces deux pays, la France demeure une très grande puissance en Europe par sa démographie, sa richesse et son prestige.

Pour abaisser la France, l’Espagne et l’Angleterre ne cessent de prêter la main aux sujets rebelles. La reine d’Angleterre Élisabeth Ire intervient en soutenant les protestants et le roi d’Espagne en soutenant le clan des Guise, partisan du catholicisme intransigeant. Pendant les guerres de religion, la France est ainsi divisée par deux factions soutenues financièrement et militairement par des pays étrangers. Durant les années 1580, la France semble même devenir un terrain de combat où s’affrontent l’Espagne et l’Angleterre par partis interposés.

Les voisins limitrophes de la France ont également des ambitions territoriales. L’Angleterre entend récupérer la ville de Calais dont elle n’a pas accepté la perte en 1558. L’Espagne espère recouvrer la partie septentrionale de la Navarre. La Savoie, alliée à l’Espagne entend récupérer les places italiennes occupées par la France depuis les guerres d’Italie.

Les guerres de religion sont en France très dépendantes du contexte européen. Cela est particulièrement le cas à l’égard des Pays-Bas espagnols où les troubles politico-religieux sévissent depuis la date de 1566. La guerre aux Pays-Bas espagnols répercute automatiquement sur les conflits français et vice versa.

Le roi de France fait également appel à des armées étrangères pour l’aider à rétablir son autorité. Il fait venir ainsi des Suisses ainsi que des troupes italiennes envoyées par le pape. Les reîtres et les lansquenets allemands sont largement utilisés dans le conflit par les deux partis. Les Espagnols utilisent des troupes de nationalité flamande.

Chronologie des chefs d’État de France, des Pays-Bas, d’Espagne et d’Angleterre

Les prémices du conflit

Les premiers problèmes religieux apparaissent sous le règne de François Ier (1515-1547). Malgré son inclinaison pour l’humanisme, le roi considère la Réforme comme néfaste à son autorité. Il s’y oppose catégoriquement quand apparaissent les premières agressions, à savoir les destructions iconoclastes qui touchent aux images saintes (sculptures, reliques). À partir de l’affaire des Placards (1534), le roi se met à persécuter les protestants en faisant paraître des édits les condamnant.

C’est sous le règne de son fils Henri II (1547-1559), que les tensions religieuses augmentent dangereusement. Encore plus intolérant que son père, Henri II pourchasse sans faiblesse ceux qu’on appelle les hérétiques. Il multiplie les édits et crée les chambres ardentes pour les condamner au bûcher. Malgré cette persécution, le protestantisme connaît un essor considérable. Sous la direction de chefs religieux talentueux (comme Calvin), le protestantisme séduit de plus en plus de gens. Les milieux urbains (artisans et bourgeois), et la noblesse sont particulièrement touchés. Leur succès entraînent chez les catholiques intransigeants, une très grande rancoeur. Chaque parti est persuadé d’être le seul tenant de la vray foi. Le pays est au bord de la crise religieuse. Seule l’autorité forte du roi permet au pays de rester uni, notamment durant les guerres contre l’Espagne. La mort brutale d’Henri II en 1559 ouvre une période d’incertitude la plus complète.

En 1560, les différents partis s’opposent pour contrôler le pouvoir royal désormais placé entre les mains d’un jeune adolescent sans expérience, François II. Le jeune roi confie le gouvernement aux oncles de son épouse, le duc de Guise et le cardinal de Lorraine partisans pro-catholique de l’intolérance religieuse. Les protestants avec le prince de Condé à leur tête remettent en cause la légitimité des Guise et tentent des coups de force. Cela débouche sur le premier épisode violent des guerres de religion, le tumulte d’Amboise.

La mort brutale de François II à la fin de l’année 1560 vient momentanément calmer les esprits. La reine Catherine de Médicis qui ouvre la régence au nom du tout jeune Charles IX cherche un terrain d’entente entre les catholiques et les protestants. Avec le chancelier Michel de l’Hospital, elle multiplie les rencontres entre les partis et tente même à travers le colloque de Poissy de maintenir l’unité de la chrétienté. Mais la politique de la reine échoue à cause des antagonismes trop forts qui opposent protestants et catholiques. L’émergence d’un parti modéré à la cour induit un relâchement de la pression sur les réformés. Les protestants se sentent libre et les plus violents cherchent à s’imposer par la force. Il ne s’agit plus seulement d’iconoclasme mais d’affrontements politiques locaux. De nombreux accidents violents essaiment dans les provinces. Au final, Catherine de Médicis ne contrôle plus la situation.

Confiants dans leur avenir, les mal sentants de la foi se sont convertis en masse au protestantisme. L’année 1561 est l’apogée du protestantisme en France. Il y a environ deux millions de protestants en France. Les catholiques sont plus que jamais irrités. Les actes de violences se multiplient dans tout le pays. L’animosité devient extrême. Chaque parti monte des armées. Quand commence l’année 1562, chacun s’attend à une année terrible. Le 17 janvier 1562, Catherine de Medicis promulgue l’édit de Janvier qui constitue une véritable révolution puisqu’il autorise la liberté de conscience et la liberté de culte pour les protestants, à la condition que ceux-ci restituent tous les lieux de culte dont ils s’étaient emparés. La tolérance civile instaurée par la reine va produire l’effet contraire à celui recherché.

Le conflit

On peut distinguer trois phases dans le déroulement des guerres de religion :

* l’offensive protestante de 1560 à 1572, période durant laquelle le protestantisme a le vent en poupe (dans la noblesse et en ville). L’augmentation croissante des convertis déclenchent chez les protestants un élan dynamique d’enthousiasme qui les portent à croire fermement - à tort - en la conversion du royaume entier. Après plusieurs déconvenues, le Massacre de la Saint-Barthélemy en 1572 porte un coup drastique au développement du mouvement et met un terme définitif aux illusions protestantes.

* l’offensive des malcontents de 1572 aux années 1580, période durant laquelle les guerres de religion prennent davantage l’aspect d’un conflit politique mené par un parti catholique modéré mécontent du renforcement du pouvoir royal. À la tête du mouvement se tient le propre frère du roi François d’Alençon et des catholiques de grande noblesse.

* l’offensive catholique des années 1580 à 1599, période durant laquelle apparaissent les prémices de la Contre-Réforme catholique. Les catholiques cherchent à exclure les protestants du royaume. Leur intransigeance les amène à se laisser séduire par l’obscurantisme religieux et déclenche l’une des guerres de religion les plus violentes.

Première guerre de religion (1562-1563)

La rupture est consommée le 1er mars 1562, lorsque le duc François de Guise, revenant de négociations en Alsace, affronte et tue à Wassy, dans des circonstances peu claires, 37 protestants regroupés dans une grange pour célébrer leur culte. À son retour à Paris, Guise est accueilli en héros et le peuple réclame une croisade contre les huguenots. Du côté protestant, on assiste à une prise d’arme sous la direction du prince Louis de Condé, qui s’empare de la ville d’Orléans. Prise au dépourvue par la précipitation des événements, Catherine de Médicis tente une ultime démarche pour maintenir la paix, mais le duc de Guise entreprend un véritable coup de force contre elle en surgissant en force avec ses troupes à Fontainebleau où la famille royale se trouve. Il contraint le jeune roi et sa mère à le suivre à Paris sous le prétexte de les protéger des protestants, les obligeant par ce moyen à prendre le parti des catholiques. La première guerre de religion vient d’éclater.

Ce sont les protestants qui passent les premiers à l’offensive. La lutte s’organise pour le contrôle de l’espace urbain. L’attaque protestante est fulgurante. Au bout d’un mois, les protestants parviennent à s’emparer d’un grand nombre de villes dont de très importantes comme Lyon, Orléans ou encore Rouen la deuxième ville du pays. À chaque prise, les protestants passent méthodiquement au saccage des églises, voire à leur destruction. Les pertes sont immenses mais les protestants échouent à Toulouse et à Bordeaux. Pour l’armée catholique commence la longue campagne de siège qu’il faut mettre en place pour récupérer les villes prises.

Il y a plusieurs théâtres d’opérations. Le plus important est celui qui se déploie sur la Loire et en Normandie où l’armée catholique royale tente de reprendre Rouen. La deuxième zone de combat se situe dans le Sud-Est, en particulier du côté du Languedoc, et la troisième zone de combat se déroule dans le Sud-Ouest où Blaise de Monluc mène une guerre et une répression implacable contre les protestants qu’il bat d’ailleurs à la bataille de Vergt.

L’armée protestante est essentiellement constituée de marchands et d’artisans. Elle est encadrée par des réseaux nobiliaires expérimentés et fait appel à des mercenaires allemands. Depuis le traité d’Hampton Court, elle a le soutien non négligeable de la reine d’Angleterre. Les protestants échouent cependant à réunir leurs trois armées (sud-ouest, sud-est, vallée de la Loire).

La bataille qui a lieu à Dreux le 19 décembre 1562 tourne à l’avantage de l’armée royale. Le prince de Condé est capturé mais le camp catholique souffre également de plusieurs pertes ; le maréchal de Saint-André est tué et le connétable Anne de Montmorency fait prisonnier par les protestants.

Les deux chefs de guerres catholiques les plus importants Antoine de Bourbon et François de Guise ne tardent pas à être tués, le premier au siège de Rouen et le second au siège d’Orléans au cours d’une embuscade à Saint-Mesmin.

La perte des principaux chefs de guerre permet à Catherine de Médicis de rétablir la paix. Elle lance des négociations avec le prince de Condé qui aboutissent le 19 mars 1563 à l’édit d’Amboise. Il autorise le culte protestant dans certains lieux réservés et ouvre une période de tolérance civile. Les villes de Rouen, Orléans et Lyon reviennent aux catholiques.

Cette guerre a laissé de lourdes plaies. Les églises et les cathédrales prises par les protestants ont été extrêmement endommagées. À cause des violences qu’elles ont connues, des villes comme Rouen, Orléans et Lyon deviennent par la suite des foyers du catholicisme intransigeant. La fin de la guerre amène beaucoup de catholiques à se venger des protestants. Durant 1563, de nombreux procès sont intentés pour condamner les protestants qui ont pillé les églises.

Au final, la paix imposée par la reine-mère reste précaire. Les catholiques restent rancuniers à l’égard des protestants pour les destructions qu’ils ont commises. La première guerre de religion a été la plus destructrice. Quant aux protestants, ils restent persuadés et déterminés à convertir le royaume à leur religion.

Profitant de la paix, Catherine de Médicis entame en 1564 un tour de France royal, afin de montrer le jeune Charles IX à son peuple. Partout, il est accueilli triomphalement, et les manifestations de loyauté, aussi bien des catholiques que des protestants, sont générales[4].

Deuxième guerre de religion (1567-1568)

Après avoir connu la paix pendant quatre ans, le royaume de France est de nouveau la proie des armes. La reprise des hostilités en 1567 s’explique pour trois raisons : l’échec de l’Édit d’Amboise qui ne laisse la liberté de culte qu’aux nobles, le contexte international orageux et la rivalité de cour entre le prince de Condé et le jeune frère du roi, Henri duc d’Anjou. L’ambitieux Condé prend ombrage de l’ascension politique du jeune prince à peine âgé de seize ans et quitte la cour pour manifester sa contrariété.

À l’extérieur du pays, la situation est grave. En 1566, une violente vague iconoclaste a déferlé sur les églises et les couvents de Flandre. Cette ample émeute populaire connue sous le nom de révolte des gueux a été très rapidement maîtrisée par les Espagnols qui gouvernent les Pays-Bas, mais la noblesse du pays en a profité pour réclamer au roi d’Espagne davantage de liberté. Bien que le calme soit revenu en 1567, le roi d’Espagne Philippe II a expédié une armée pour punir ses sujets rebelles. L’armée espagnole envoyée depuis le Milanais se dirige vers les Pays-Bas en longeant la frontière française. L’approche ennemie ravive les craintes du roi de France qui décide de lever plusieurs bataillons suisses pour prévenir une éventuelle attaque espagnole sur la France. Cette levée suscite l’inquiétude des protestants français restés méfiants depuis l’entrevue de Bayonne, dont l’issue est restée secrète. La déferlante iconoclaste des Flamands et les déboires de Marie Stuart en Écosse ravivent les passions en France et débouchent sur de nouveaux incidents en province (le massacre de la Michelade).

La deuxième guerre éclate précisément le 28 septembre 1567 lorsque le prince de Condé tente de s’emparer de la famille royale par la force (Surprise de Meaux). Cette cassure dans la politique de concorde est une surprise et l’attaque du prince de Condé, en qui Catherine de Médicis avait placé ses espoirs de conciliation, est une trahison. C’est à la suite de cet événement que la régente du royaume se résout à faire usage de la violence pour le maintien de la paix. Les villes protestantes du Midi se soulèvent à nouveau et les deux armées s’affrontent à nouveau. A la tête de l’armée protestante, Condé s’établit à Saint-Denis, en vue d’affamer Paris. Mais, le 10 novembre il est repoussé lors de la bataille de Saint-Denis quoiqu’indécise, notamment à cause de la mort du connétable de Montmorency.

Le reste de la campagne se déroule dans le Sud-Est de la région parisienne, entre Loire et Meuse dans un face à face sans affrontements. De novembre 1567 à février 1568, le duc d’Anjou s’efforce de poursuivre l’armée protestante. Mais Condé et Coligny refusent de livrer bataille avant leur jonction avec les reîtres allemands du prince palatin Jean Casimir. Ils quittent les bords de la Seine pour la Lorraine où doit s’opérer la jonction. De son côté, l’armée royale attend les troupes allemandes du duc de Saxe et les troupes italiennes du Piémont. Mis à part quelques escarmouches, rien ne se passe. Unis aux reîtres, les protestants descendent en Bourgogne, traversent la Loire à La Charité, remontent vers Paris et prennent Blois et Chartres. Le manque de moyens financiers, de part et d’autre, conduit à la signature d’une trêve, dit la paix de Longjumeau le 22 mars 1568.

Troisième guerre de Religion (1568-1570)

La paix de Longumeau est fragile car le pouvoir royal ne fait plus confiance au prince de Condé, et l’idée d’une coordination internationale des catholiques pour la répression du protestantisme s’accrédite (par exemple avec l’exécution de Cocqueville). La paix de Longjumeau est davantage une trève qui permet surtout aux belligérants d’organiser leurs armées. Quelques mois après la signature de la paix, la guerre reprend. Ce sont les catholiques qui anticipent en tentant de capturer par surprise le prince de Condé, au château de Noyers, et l’amiral de Coligny, à Tanlay, le 29 juillet 1568. Le projet échoue et les chefs protestants se rassemblent à La Rochelle où Coligny et Condé ont trouvé refuge.

L’ensemble de la campagne se déroule dans l’Ouest de la France, au Sud de la Loire. L’objectif de l’armée royale est de s’emparer des villes protestantes situées entre la Charente et la Dordogne . Les protestants retranchés sur La Rochelle attendent le soutien militaire du prince d’Orange et du duc de Deux-Pont dont l’armée est financée par la reine d’Angleterre. De son côté, l’armée royale commandée par le duc d’Anjou attend les soutiens de l’Espagne et du pape.

Après une campagne hivernale sans gros accrochage et marqué par les désertions, le duc d’Anjou remporte le 13 mars 1569 à Jarnac une victoire où le prince de Condé trouve la mort. Coligny qui lui succède à la tête des calvinistes, nomme Henri de Navarre et Henri de Condé chefs de l’armée huguenot mais demeure en réalité le seul chef véritable. Côté catholique, Anjou ne parvient pas à exploiter sa victoire faute d’artillerie suffisante et ne réussit pas à prendre Cognac. Il n’a pas non plus de troupes suffisantes pour garnir en garnison les villes prises aux Protestants.

Tandis qu’en avril, Brissac et Andelot meurent chacun regretté par son camp, le duc de Deux-Ponts pénètre en France et vandalise la Bourgogne. Les catholiques s’alarment quand il prend sans difficulté La Charité-sur-Loire qui permet de traverser la Loire. Le roi se rend au camp d’Orléans tandis que Catherine de Médicis descend jusqu’au camp du duc d’Anjou. Si par chance, le duc de Deux-Ponts meurt entre temps, le 25 juin 1569, Coligny bat les Catholiques à La Roche-L’Abeille où Strozzi est fait prisonnier. Ensuite Coligny met le siège devant Poitiers où le duc de Guise s’ést enfermé en hâte. Mais Coligny est de nouveau défait le 3 octobre par le duc d’Anjou à la bataille de Moncontour.

Les opérations militaires tournent à l’avantage de l’armée royale qui reprend une à une les villes protestantes du Poitou. Après Châtellerault, Niort et Lusignan, Anjou installe le siège devant Saint-Jean-d’Angély où le roi et la reine mère viennent le rejoindre le 24 octobre. La Rochelle est bloquée par mer, mais l’hiver s’installant et l’argent manquant de chaque côté, les négociations reprennent. Les hostilités se terminent plus ou moins par la capitulation de Saint-Jean-d’Angély le 3 décembre 1569. Pendant les négociations, Coligny qui a repris les lambeaux de l’armée, continue sa retraite par le midi et à la surprise des Catholiques remporte sur Cossé la bataille d’Arnay-le-Duc le 27 juin 1570. Cet évènement précipite la signature d’une nouvelle trêve, l’édit de Saint-Germain, le 8 août 1570. Ce traité garantit 4 places de sûreté aux protestants.

Quatrième guerre de religion (1572-1573)

Cette quatrième guerre s’ouvre par le massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572. L’échec du siège de la Rochelle par l’armée royale et le manque de moyens du Trésor royal mettent un terme rapide aux opérations.

C’est à partir de cette guerre que le pouvoir monarchique absolu commence à être remis en cause :

* par la constitution de l’Union des protestants du Midi, véritable gouvernement parallèle, qui lève des impôts (sur les catholiques et les protestants), possède ses États (élus par les fidèles), établit un programme de négociation avec le roi et possède sa propre organisation militaire ;

* par la publication d’ouvrages théoriques : Franco-Gallia de François Hotman et Le Réveille-matin des Français, qui contestent l’hérédité de la monarchie et la légitimité de la Régence, notamment par une femme et par une étrangère..

Chronologie sommaire

* Nuit du 23 au 24 août 1572 : massacre de la Saint-Barthélemy

* 13 janvier-31 août 1573 : Siège de Sancerre par les troupes royales et catholiques.

* 11 février-6 juillet 1573 : Siège de La Rochelle

* 24 juin 1573 : négociation qui met fin au siège.

* 11 juillet 1573 : Edit de Boulogne où sont remises en vigueur les clauses de l’édit d’Amboise. Les protestants obtiennent La Rochelle, Montauban et Nîmes, perdent Cognac et La Charité-sur-Loire.

* Juillet 1573 : négociation de Montauban. Les protestants du Sud refusent l’édit de Boulogne.

* 24 août 1573 : Capitulation de Sancerre. Le gouverneur du Berry, La Châtre qui commande les troupes royales entre dans Sancerre, le 31 août.

Cinquième guerre de religion (1574-1576)

Cette guerre s’ouvre par le complot des Malcontents. Depuis le renforcement du pouvoir royal et la bienveillance accordé par le roi aux radicaux du parti catholique, un mouvement de fronde nait au sein même de la cour. L’opposition est en particulier menée contre les partisans du duc d’Anjou dont l’influence politique est à son summum depuis la Saint-Barthélemy. L’absence du prince parti rejoindre son royaume de Pologne entraîne de nombreuses spéculations politiques.

Le complot est mené par le propre frère cadet du roi, François d’Alençon qui entend écarter Anjou de la succession du trône de France. Il s’est allié à la maison de Montmorency (Montmorency et Thoré)et au roi de Navarre et projette avec celui-ci de fuir la cour et déclencher la rupture. Les comploteurs ont des appuis à l’extérieur. Le prince de Condé est parti chercher refuge chez les princes protestants d’Allemagne, tandis que Montgomery prépare un débarquement en Normandie avec l’aide de ses amis anglais. Les comploteurs ont également l’appui de Ludovic de Nassau et Turenne.

Le complot échoue, la fuite des princes est éventée, les comploteurs mis en arrestation. Le maréchal de Montmorency est embastillé, avec Cossé-Brissac, Montgomery capturé en Normandie par Matignon. Seul du clan Montmorency, Damville, gouverneur du Languedoc, se maintient, en faisant alliance avec les protestants.

Quand Henri III rentre de France pour monter sur le trône, il pardonne aux princes révoltés mais ne parvient pas à trouver un accord avec le gouverneur de Languedoc, Damville, le frère de Montmorency dont celui-ci réclame la libération. La guerre est figée, mais s’ouvre de nouveau quelques mois plus tard par l’évasion très surprenante du frère du roi François, suivi six mois plus tard par celle du roi de Navarre. Les belligérants forment alors une coalition et ouvrent les hostilités contre le roi. Malgré la victoire le 10 octobre 1575, à Dormans, du duc de Guise que le roi a placé à la tête des troupes royales, le prince de Condé a fait venir Jean Casimir le fils du comte palatin du Rhin, qui vient menacer Paris avec son armée. Henri III doit s’incliner et le 6 mai 1576 il accorde l’édit de Beaulieu, qui donne une plus grande liberté de culte aux protestants, réhabilite la mémoire de Coligny, et surtout procure au frère du roi d’énormes avantages.



Sixième guerre de religion (1576-1577)



La sixième guerre est la conséquence des conditions trop favorables accordés aux protestants et aux princes de l’édit de Beaulieu. Elle permet au roi de reprendre quelques villes, mais, très mal soutenu par la Ligue créée en 1576, il abandonne les opérations faute de moyens. Cette guerre s’achève par l’édit de Poitiers, qui restreint les conditions du culte protestant.

* 17 septembre 1577 : paix de Bergera
* 8 octobre 1577 : l’édit de Poitiers confirme la paix de Bergerac.

Septième guerre de religion (1579-1580) ou guerre des Amoureux

Déclarée par une minorité de protestants, cette guerre fut l’une des plus courtes et des moins suivies. Elle se finit dans l’indifférence avec la prise de Cahors par Henri de Navarre et la paix de Fleix (près de Bergerac) accordant des baux de six ans aux places de sûreté protestantes. Cette guerre est aussi appelée guerre des Amoureux en raison des intrigues de galanterie qui y donnèrent lieu. En effet, le protestant Henri de Navarre (futur Henri IV) et sa femme Marguerite de Valois (la reine Margot) menèrent joyeuse vie à Nérac au milieu d’une cour composée de jeunes seigneurs frivoles, et que leurs continuelles galanteries avaient fait surnommer les Amoureux.

Huitième guerre de religion (1585-1598)

Par sa durée qui est de 13 ans, cette huitième et dernière guerre de religion est la plus importante. Elle meurt avec la Sainte Ligue catholique, un groupe politico-religieux qui s’est donné le but de faire disparaître le protestantisme de France. Trois époques se dessinent :

* 1585-1589 : L’alliance de la Ligue et du roi.

La réconciliation en 1584 du roi de France Henri III avec le roi de Navarre Henri III, dont il a fait son héritier a soulevé une grande vague de protestation catholique. Au printemps 1585, la Ligue revigorée prend le pouvoir dans beaucoup de villes locales. Elle reçoit le soutien d’une grande partie de la population et de la noblesse (la clientèle des Guise en particulier). L’ampleur du soulèvement contraint le roi de France à signer le traité de Nemours qui l’oblige à rompre avec le roi de Navarre et à lui faire la guerre ainsi qu’aux protestants. Guère motivé, le roi laisse le conflit s’enliser et n’apporte pas les moyens qu’il faut pour supporter le duc de Mayenne qui peine à battre Navarre, ce qui rend le roi impopulaire. Poussé par le duc de Joyeuse, le roi consent en 1587 à intervenir. La reine d’Angleterre et les princes allemands apportent leur soutien aux protestants. Le roi confie à Joyeuse le soin de battre Navarre et à Guise celui de battre les secours allemands. Le premier est vaincu à la bataille de Coutras, le second est vainqueur à Auneau, ce qui renforce la popularité de la Ligue qui s’empare du pouvoir à Paris à l’occasion de la « Journée des Barricades » en 1588. Chassé de Paris et détesté par les Ligueurs, Henri III tente de maintenir son autorité en éliminant la Ligue dont il fait assassiner les chefs, le duc de Guise et son frère le cardinal de Lorraine à Blois en décembre 1588.

* 1589-1594 : À la conquête de Paris

Destitué de son trône, le roi n’a plus d’autre solution que de s’allier aux protestants pour mettre fin à la puissance de la Ligue. Réconcilié avec le roi de Navarre, Henri III est assassiné en 1589 par un moine fanatique, faisant ainsi de Henri de Navarre, chef des Protestants, le roi de France sous le nom d’Henri IV. Henri IV tente d’entreprendre la reconquête de son royaume en grande partie tenu par la Ligue, qui refuse de reconnaître un roi protestant. Après la victoire d’Arques, il vient mettre le siège devant Paris qu’il fait bombarder. Contraint à la retraite à cause de la faiblesse de ses effectifs, il obtient le ralliement des personnes fidèles à la dignité royale. Après la brillante victoire d’Ivry, il tente un troisième siège sur Paris où plusieurs milliers de pauvres gens meurent de faim. L’opinion publique peine toutefois à se porter en sa faveur, du fait de l’accentuation de la pression fanatique qu’exerce sur la population une minorité extrémiste appelée les Seize. Au bout de plusieurs semaines de siège, Henri IV se voit contraint de lever le camp, à cause d’une armée de tertio espagnols envoyés par Alexandre Farnèse pour secourir Paris. Henri IV abandonne momentanément Paris. S’il parvient à prendre Chartres, ville réputée royaliste, il échoue devant Rouen dont le siège avait duré plus d’un an (1591-1592). Sur le front sud, le duc de Montmorency parvient à battre la famille de Joyeuse avec laquelle les Montmorency se disputent le Languedoc depuis le début des guerres de religion et menace désormais la ville de Toulouse aussi Catholique que Paris. En Savoie, Lesdiguières accumule des victoires qui permettent de libérer Marseille et la Provence du carcan du duc de Savoie qui s’était permis de la prendre. La conversion au catholicisme d’Henri IV en 1593 lui ouvre les portes de Paris en 1594.

* 1594-1598 : La conquête de la France

Durablement installé dans sa capitale, Henri IV peut songer à finir la reconquête de son royaume. Il déclare officiellement la guerre à l’Espagne et entame une campagne en Bourgogne qui débouche sur l’écrasement des dernières forces armées de la Ligue à la bataille de Fontaine-Française. Mayenne vaincu, la Ligue nobiliaire cesse peu à peu d’exister. Henri IV peut faire son entrée royale dans la ville de Lyon qui contrairement à Paris, l’accueille avec beaucoup de pompe. Si Mayenne et le cardinal de Joyeuse font leur soumission au roi, il n’en va pas de même du gouverneur de Bretagne, le duc de Mercoeur qui maintient la coupe ligueuse sur la Bretagne où Philippe II fait débarquer une troupe espagnole. L’Est reconquis, Henri IV songe à protéger sa frontière nord attaquée par les Espagnols. Les affrontements à Laon rétablissent la situation en sa faveur mais la prise surprise de la ville d’Amiens par les Espagnols remet tout en question. Délaissé par les protestants qui s’estiment lésés par le roi, Henri IV tente tant bien que mal de reprendre Amiens où il déploie des moyens militaires considérables. Une armée de secours espagnols vient assiéger l’armée assiégeante, mais au bout de multiples sacrifices, la ville est reprise. En 1598, la France et l’Espagne sont à bout de force et signent la paix de Vervins.
Henri IV se déplace à Angers pour préparer un nouvel édit de pacification et soumettre à Nantes, le duc de Mercoeur. Le roi de Navarre obtiendra la paix avec Mercoeur et réglera le problème protestant par l’adoption d’un édit de tolérance, l’Édit de Nantes.

Chronologie

* 7 juillet 1585 : Traité de Nemours (Henri III reconnaissait la Ligue)

* 20 octobre 1587 : bataille de Coutras (vainqueur Henri de NAvarre)

* 12 mai 1588 : journée des barricades (soulevement des catholiques parisiens contre Henri III)

* 23 décembre 1588 : assassinat du duc de Guise et du cardinal de Guise

* 1er août 1589 : assassinat d’Henri III, arrivée au pouvoir de Henri IV

* 15-29 septembre 1589 : bataille d’Arques (vainqueur Henri IV)

* 14 mars 1590 : bataille d’Ivry (vainqueur Henri IV)

* 23 mai 1592 : bataille de Craon

* 2 mai 1593 : bataille du Port-Ringeard

* 25 juillet 1593 : Henri IV se reconvertit au catholicisme

* 22 mars 1594 : Henri IV entre enfin dans Paris

* 5 juin 1595 : Bataille de Fontaine-Française (vainqueur Henri IV, fin de la Ligue)

* 11 mars-19 septembre 1597 : siège d’Amiens

* 13 avril 1598 : édit de Nantes

* 2 mai 1598 : Traité de Vervins (les Espagnols rendent à la France ses territoires occupés)


Sources 
* Pierre Miquel. Les Guerres de religion. Paris : Librairie Arthème Fayard, 1980 (réédition). Chronologie détaillée, Index détaillé, bibliographie (27 p). 596

* Arlette Jouanna (dir.), Histoire et dictionnaire des guerres de religion, 1559-1598, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1998 (ISBN 2221074254) ;
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Message  Arlitto Jeu 9 Juin 2016 - 14:39

La Saint-Barthélemy


Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, à Paris, le Conseil du roi prend une décision dramatique : Catherine de Médicis, reine mère, soutenue par le parti des Guise et par le frère du roi Henri d’Anjou, chef des catholiques, persuade l’influençable Charles IX, 22 ans, qu’il faut exterminer les chefs du parti huguenot.

Le lendemain, jour de la Saint-Barthélemy - martyr mort écorché vif et patron des bouchers - un effroyable massacre commence, qui gagne bientôt la province et dure pendant quatre jours.

L’occasion : l’attentat manqué contre Coligny

La raison de la Saint-Barthélemy est le conflit ancien qui oppose, en France comme dans le reste de l’Europe, les chrétiens restés fidèles au pape à ceux qui ont pris le parti de la Réforme : les catholiques contre les « hugue­nots », comme on appelle les protestants de la France en 1572.

Le protestantisme s’est introduit en France sous la forme du calvinisme. Les premières Églises réformées sont constituées en 1559. Mais, à cette date, la monarchie a depuis longtemps fait son choix : le protestantisme, de­puis l’affaire des Placards en 1534, est combattu par François 1er (1515-1547) puis surtout par Henri II (1547-1559).

Comme les persécutions ne suffisent pas à endiguer les progrès de la Ré­forme, le conflit religieux débouche sur un conflit civil : à partir de 1562, la France sombre dans les guerres de Religion.

L’affaiblissement du pouvoir royal, après le, règne d’Henri Il, favorise en­core ce déchaînement des haines entre les citoyens : le successeur immédiat d’Henri, François II (1559-1560), n’a que quinze ans quand il monte sur le trône, et il meurt après quelques mois de règne. Son frère Charles IX (1560-1574) lui succède : mais il n’est aussi qu’un enfant (il est né en 1550), et la réalité du pouvoir est exercée par la régente, la reine mère Catherine de Médicis.

Mais ce conflit religieux se trouve exaspéré, au début des années 1570, par la situation intérieure et extérieure du royaume : la question de la guerre qu’il faut ou non mener contre l’Espagne, puissance catholique mais rivale de la France, et aux prises, alors, à la révolte des Pays-Bas protes­tants ; et celle du partage des tendances au sein de la famille royale, entre la mère du roi, acquise aux catholiques, et Charles IX do­miné depuis 1570 par un protestant, l’amiral Gaspard de Coligny. Ce qui fait éclater la crise, est, le 22 août, une tentative manquée d’assassinat de-l’amiral : à 11 heures du matin, ce jour-là, à Paris, alors que Coligny revient seul, en marchant, du jeu de paume où il est allé voir jouer le roi, il se baisse pour renouer le ruban défait de son soulier ; des balles sifflent au-dessus de sa tête ; elles ont été tirées de la demeure d’un catholique, proche partisan des Guise. L’at­tentat manqué risque de mettre fin à la paix civile qui règne depuis 1570- depuis la venue au pouvoir de Coligny et depuis le traité de Saint-Germain, qui, pour la première fois, a accordé aux protestants la liberté de conscience, de culte et de prédication. Les catholiques s’attendent à une révolte vio­lente : ils décident de prendre les devants.

Le massacre

Et c’est ainsi qu’est dressée, dans la nuit du 23 au 24, une liste qui énumère les futurs condamnés de la Saint-Barthélemy : il s’agit de l’ensemble des chefs huguenots, rassem­blés à Paris pour le mariage d’un des leurs, Henri de Navarre, futur Henri IV, avec Marguerite de Valois, soeur de Charles IX. Le roi, pour donner son consentement, ne pose qu’une condition : que soient épargnés deux princes du sang, Henri de Navarre, qui est donc devenu son beau-frère, et Henri de Condé.

À l’aube du 24, la grande purge commence. Le quartier de Saint-Germain l’Auxerrois, où logent les gentilshommes protestants, est cerné par les troupes du duc Henri de Guise : Coligny est tué avec plus de 200 hommes. Le mouvement, une fois lancé, ne s’arrête pas aux chefs : à la découverte des cadavres, une folie meurtrière pousse le peuple parisien à se jeter contre tous les protestants. Munis de brassards blancs, des individus qui procla­ment qu’ils agissent au nom de la vraie foi, pillent et tuent sans pitié, amputant et châ­trant parfois les cadavres en guise de punition symbolique. Henri de Navarre et Condé doivent abjurer pour sauver leur vie. Le carnage dure trois jours et s’étend en pro­vince, où, dès le 25, des envoyés ont été expédiés munis d’instructions précises. D’une ville à l’autre, l’ordre du massacre est ou n’est pas suivi : à Meaux, 200 huguenots sont exécutés ; à Lyon, 700 ; à Bourges, à Orléans, les victimes se comptent aussi par centaines. Mais des régions entières restent à l’abri des violences : ainsi la Picardie, l’Auvergne, le Limousin ou le Périgord. A Paris, la folie meurtrière cesse le 28 août, sur ordre du roi ; mais, en province, les meurtres continuent, sporadiquement, jusqu’aux pre­miers jours d’octobre.

Une bonne opération pour les catholiques

L’événement, qui nous fait horreur au­jourd’hui, suscita bien peu de réactions, en cette époque habituée aux violences. Les princes allemands et les cantons suisses dirent leur consternation, mais la cour de Madrid se félicita de l’événement, que le pape célébra par un Te Deum et en frappant une médaille commémorative. Du point de vue de la Cou­ronne française, le meurtre des protestants s’avéra bénéfique : comme cela était le but, le parti huguenot sortit décapité du massacre. Henri d’Anjou lui-même (Henri III), qui avait, avec la reine mère, inspiré le carnage, se retira quelques mois plus tard des affaires de la France, élu roi de Pologne, mais revint peu après au pouvoir, succédant sur le trône à son frère Charles, mort en 1574. La revanche des protestants ne devait interve­nir que plus tard, en 1589, avec l’avènement d’Henri IV, c’est-à-dire d’Henri de Navarre : encore l’ancien chef des protestants français dut-il abjurer définitivement le protestan­tisme pour monter sur le trône de France.

Les guerres de Religion

Les guerres de Religion ensanglantent la France de 1562 à 1598, soit pendant trente­six ans. La Saint-Barthélemy en est un des épisodes les plus dramatiquement mar­quants, mais, tout au long du conflit, les violences, les attentats, les assassinats et les massacres n’ont pas cessé, d’un côté ou de l’autre.

Les premières guerres de Religion (1562-1574)

C’est le massacre des pro­testants à Wassy, le ter mars 1562, qui déclenche la première guerre de Religion. Ce jour-là, ayant appris que quelque 500 protestants célèbrent leur culte dans une grange près de la ville de Wassy, le duc François de Guise se rend à la grange, où ses hommes, répondant aux jets de pierres des huguenots par des coups d’arquebuse, tuent 23 protestants et en blessent une centaine. L’événement fait prendre les armes aux protestants, et, dès lors, la guerre fait rage, coupée de trêves plus ou moins importantes, mais toujours provi­soires : les années 1570-1572 constituent l’une de ces trêves, préludant au grand massacre de la Saint-Barthélemy.

Le règne d’Henri III (1574-1589)

La lutte se poursuit après la mort de Charles IX ; mais le roi louvoie entre les deux partis. Les concessions qu’il accorde aux protestants amènent les catholiques à se grouper en une Ligue. Le roi, pour anéan­tir cette Ligue, fait assassiner son chef, Henri de Guise, en décembre 1588 : il provoque de la sorte le soulèvement de Paris, entièrement contrôlé par la Ligue. C’est en tentant de reconquérir sa capitale qu’il est poignardé par un moine fanatique, Jacques Clément (10 août 1589).

La reconquête du royaume par Hen­ri IV (1589-1598)

Les fils d’Henri III étant morts sans héritier, Henri de Navarre suc­cède à Henri III. Pour être sacré, il doit accepter d’abjurer le protestantisme, le 25 juillet 1593, et il négocie alors avec les Ligueurs pour soumettre le royaume à son autorité. La paix religieuse est définitive­ment rétablie par l’Édit de Nantes (13 avril 1598), qui autorise le culte protestant ; mais le roi est assassiné par Ravaillac, un fou, peut-être manipulé par des catholiques fa­natiques, le 14 mai 1610.



sources : "Les grands évenements de l’histoire du monde" sous la direction de J marseille et N.Laneyrie Dagen ed France loisir 1991
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Message  Arlitto Jeu 9 Juin 2016 - 14:39

Marguerite De Valois la "Reine Margot"

Forum Guerre et religion  - Page 2 Margot
MARGUERITE DE FRANCE ou DE VALOIS (dite la reine Margot)

(Saint-Germain-en-Laye, 1553 - Paris, 1615.) Troisième fille d’Henri II et de Catherine de Médicis. Elle s’est déjà engagée dans la voie de la galanterie la plus effrénée quand sa mère et son frère Charles IX la marient, malgré la différence de religion, à Henri de Navarre, le 18 août 1572.

Cette alliance, officiellement destinée à rapprocher catholiques et protestants, produit rapidement l’effet contraire, si l’on en juge par le fait que la Saint-Barthélemy a lieu moins d’une semaine plus tard. Les époux forcés n’éprouvent guère d’affection réciproque. Marguerite, laissée à la Cour après l’évasion du roi de Navarre, sert à la fois les intérêts de celui-ci et ceux de son dernier frère, Alençon. En 1578, elle fait un premier séjour à Nérac. Bientôt elle revient à la Cour, où elle se rend insupportable par son inconduite et surtout par ses intrigues, au point qu’Henri III doit la chasser en 1583. Alors commence un nouveau séjour à Nérac. Là, ses manigances recommencent ce qui lui vaut le mépris général.

En 1587, prenant prétexte de l’excommunication du roi de Navarre, elle le quitte, se découvre ligueuse et se rend à Agen qui lui a été donnée en dot. Les Agenais ne tardent pas à la prendre en aversion et l’arrivée du maréchal de Matignon l’oblige à se réfugier précipitamment à Carlat en Haute-Auvergne. Puis, sortant de cette place où elle ne se croit pas en sûreté, elle est capturée par Canilhac qui a ordre de la conduire au château d’Usson. Son geôlier se laisse facilement séduire. Après s’être débarrassée de lui, Margot mène à Usson, pendant dix-sept ans, une vie plus repliée que pendant sa jeunesse, mais qui reste fort libre pour ne pas dire libertine. En 1599, moyennant d’intéressantes compensations, elle a donné son accord à l’annulation de son mariage avec celui qui est devenu le roi de France. Ayant obtenu l’autorisation de revenir dans la capitale en 1605 elle continuera à faire parler de ses aventures jusqu’à sa mort.

La reine Margot, qui se piquait de lettres comme presque tous les Valois de son temps, a laissé des Poésies et des Mémoires publiés en 1628.




sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981





Sièges de La Rochelle

Forum Guerre et religion  - Page 2 Roch

La Rochelle a subi deux sièges d’une importance historique particulière.

Le premier siège eut lieu à l’occasion de la [ltr]Saint-Barthélemy[/ltr]. Inquiets et irrités, les protestants qui composent la quasi-totalité de la population se soulèvent contre l’autorité royale. Une longue négociation est engagée en vain. En décembre 1572, la place est bloquée par une immense armée dont le duc d’Anjou prend le commandement en février 1573. Les assiégés se défendent si bien que le roi ordonne la conclusion de la paix, qui est signée le ter juillet. La liberté du culte est accordée à La Rochelle, Nîmes et Montauban.

Le second siège fut encore plus long et beaucoup plus meurtrier.
Depuis l’édit de Nantes, les protestants du Midi et du Sud-Ouest constituent une
sorte d’État dans l’État à cause de l’indépendance totale dont ils jouissent dans leurs
places de sûreté.

La Rochelle est la plus forte de ces places, non seulement par ses enceintes formidables, mais aussi par la facilité de ses communications avec l’étranger.
Au début du règne de [ltr]Louis XIII[/ltr], c’est le port de La Rochelle qui permet au parti protestant révolté de recevoir l’aide anglaise.
Le roi vient mettre le siège en 1622 mais doit bientôt renoncer. Quelques années plus tard, contre l’opinion générale qui veut que la ville soit imprenable,[ltr]Richelieu[/ltr]
décide, de concert avec le roi, que La Rochelle sera prise quoi qu’il en coûte au Tré-sor royal, à vrai dire assez démuni à l’époque. Le cardinal prend lui-même la direction des opérations, secondé de Schomberg* et de Bassompierre*. Les Anglais sont chassés de l’île de Ré. Du côté de la terre, la ville est entourée d’une tranchée de 12 km. Le port est clos par une digue longue de 1 500 m et large de 8 m, selon les plans des ingénieurs Thiriot et Métezeau. La flotte anglaise tente d’empêcher l’achèvement des travaux et de ravitailler la place. Mais ses interventionsse ressentent des atermoiements passés de [ltr]Buckingham[/ltr] et du désordre du gouvernement anglais : elles sont maladroites, mal synchronisées, hésitantes. Une nouvelle tentative plus sérieuse se termine par un échec retentissant. Les travaux achevés, les Rochelois doivent se défendre seuls. Ils montrent un courage admirable, résistant plus de quatorze mois sous la conduite de leur maire, l’énergique Jean Guiton*. La famine seule les oblige à capituler, le 29 octobre 1628.

On évalue à 15 000 le nombre des morts.
Le roi n’abusera pas d’une victoire pourtant chèrement acquise et « fera miséricorde »
à ceux qui l’ont combattu. Il se contentera de la démolition des remparts et du rétablissement du culte catholique. Mais bien sûr, par là même, La Rochelle perdra ses privilèges « qui étaient plus grands que d’aucune ville du royaume ».




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