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Forum Guerre et religion

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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:31

Forum Guerre et religion


Que penser de l’opinion suivant laquelle la religion serait un terreau propice à fomenter les guerres puisque ses membres versent facilement dans le fanatisme. Cet énoncé affirme deux choses. Un, la religion cause la guerre; deux, un croyant devient facilement fanatique. Bien que l’énoncé ne le précise pas ceux qui avancent cette opinion, étant occidentaux pour la plupart, ont en tête la religion chrétienne.
Cette religion reconnait un Dieu personnel qui mérite notre adoration, exige de ses fidèles de devenir meilleurs de sorte qu’ils puissent s’aimer les uns les autres. Ces traits disposent-ils à la guerre?
Une religion de cette sorte rend-elle pacifique ou belliqueux? Le croyant place sa vie sous le regard de Dieu. Se mettre en relation avec un Être suprême a comme effet d’élever l’esprit et la volonté de celui qui lui est subordonné. Au lieu de limiter son horizon à son monde, il accède à la perspective plus vaste de Dieu. Les soucis du quotidien, de la santé, la recherche des honneurs, des plaisirs et des biens matériels sont mis dans une juste perspective lorsque confrontés à l’univers plus vaste de la volonté divine. Le croyant agrandit son âme et s’attache à une réalité autre que le quotidien et, parvient petit à petit à se détacher des biens qui ne méritent pas d’avoir toute son affection. Or, l’histoire montre que les guerres proviennent principalement du désir de posséder ce que l’autre a, de la jalousie, de l’ambition, du désir de se venger, de l’insécurité.  Autant de défauts que la croyance en Dieu tempère pour autant qu’elle incite à voir au-delà de sa seule personne et de ses propres biens. La religion pacifie l’humain en lui donnant un horizon autre que son moi et en le détachant de biens propices à engendrer des conflits. Ces biens de leur nature ne peuvent être possédés par  plusieurs en même temps (par exemple, une même portion de terre ne peut appartenir à plusieurs). La religion met de l’ordre dans ce à quoi l’homme s’attache et, ainsi, l’éloigne de l’attitude belliqueuse.
Passons au second trait : devenir meilleur rend-il pacifique? Poser la question c’est déjà y répondre en partie. Toute éducation cherche à rendre meilleur, en quoi la religion se distingue-t-elle? La religion met la barre plus haute. Elle ne se limite pas aux qualités requises pour la vie domestique ou sociale, mais exige en plus toutes celles qui sont nécessaires pour entrer dans l’univers de Dieu. Or Dieu étant plus grand désire un bien plus vaste que nous. Une morale simplement humaine n’ira pas jusqu’à demander de pardonner soixante-dix-sept fois sept fois. D’aimer ses ennemis, de prier pour ceux qui nous persécutent. Ainsi la religion présente un objectif plus élevé permettant à l’humain de donner le meilleur de lui-même, de se dépasser en quelque sorte.  La religion peut même augmenter la motivation à devenir meilleur. Toute morale humaine fait appel au sens moral de la personne et à la satisfaction que procure le fait de vivre en harmonie avec les autres. À ces premières motivations la religion ajoute la perspective de plaire à Dieu et la récompense qui s’y rattache. Ainsi la religion parle de l’Importance de croire à la vie avec Dieu. Le croyant a donc deux raisons de s’améliorer.
Voyons maintenant le second énoncé : un croyant devient facilement fanatique. Bien que cet énoncé soit contredit par la simple observation : les fanatiques dans toutes les religions sont nettement minoritaires. Faisons comme si l’énoncé était crédible. La croyance en un Dieu dispose-telle au fanatisme? Selon le Robert le fanatique est animé envers sa religion d’une foi intraitable et d’un zèle aveugle. Concédons au départ que toutes les activités qui se rapportent à un bien important à nos yeux comme la vie de couple, le sport, la politique, la religion incitent celui qui les pratique à les défendre, ce qui s’appelle le zèle. Le partisan d’une équipe sportive défend certes son équipe sans pour autant s’aveugler sur les faiblesses réelles de ses joueurs. Il  n’y a que quelques fanatiques qui outrepassent cette limite.
Mêmes remarques en ce qui regarde le couple, la politique ou la religion. Oui, mais la religion touche à Dieu qui présente une vision globale de la vie, s’y attaquer c’est mettre en cause tout le sens de la vie. Convaincu de l’importance du bien en cause le croyant ne risque-t-il pas d’être, plus facilement que les autres, trop zélé? Le fanatisme est un zèle excessif. Le zèle augmente en proportion de l’importance du bien en cause. Il y a plus de zèle dans la vie de couple et dans la politique que dans le sport sans que l’on soit pour autant fanatique. Il ne faut pas confondre l’ardeur combative du militant politique avec le fanatisme.  Ainsi en est-il en matière de religion. De plus, dans le cas de la religion, certes son contenu est en soi plus important, mais il faut être réaliste. Les croyants véritables ne sont pas nombreux. Il est difficile de croire.  Pensez seulement à toutes ces personnes qui se disent croyantes et qui ne peuvent s’empêcher dans une funérailles de soulever des doutes quant à l’existence d’une vie après la mort («personne n’est venu nous dire comment c’était de l’autre côté»)! La foi ferme n’est pas le lot de la majorité et, par conséquent, le zèle non plus; le fanatisme, encore moins. De plus, ceux qui sont animés d’une foi ferme tentent d’adhérer à la façon de voir de Dieu. Or Dieu demande aux  humains d’être miséricordieux, artisans de paix, tolérants et ouverts. Comment une personne animée de ces valeurs peut-elle agir à la manière d’un fanatique? Le véritable croyant est tout le contraire d’un fanatique.
D’où viennent donc les fanatiques religieux? De la même source que les fanatiques sportifs, amoureux et politiques. Des personnes qui compensent des manques importants de leur personnalité par l’activité dans laquelle ils se projettent. L’expérience montre que les personnes ayant de sérieux problèmes personnels ont plus de chance de verser dans le fanatisme. Le bien de l’activité dans laquelle il s’engage est surévalué en raison de son besoin de compenser. Pour cette raison, il se sent autorisé à agir comme il le fait. La religion n’est alors qu’un paravent. En somme, les fanatiques religieux sont bien peu religieux et relèvent bien plus de la psychopathie.
Ceci dit il ne faut pas mettre toutes les religions sur le même pied et conclure que le contenu de chacune s’équivaut en ce qui regarde la propension à la guerre. Une religion qui encourage la vengeance prépare le terrain à la guerre. La croyance athée affirme que la vie n’a pas de but, elle autorise chacun à suivre sa volonté. Cette croyance ouvre la porte aux conflits. Un esprit éclairé pourra faire la part des choses en analysant le contenu de chacune des différentes croyances.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:32

Religion, guerre et barbarie

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Les abominations auxquelles se livre Daech en Irak et en Syrie posent encore une fois la question du lien qui existe entre la religion et la violence organisée. On peut logiquement se demander si l'Islam a une affinité particulière pour de tels actes. Etant donné que les militants de Daech et d'al-Qaïda se disent salafistes et se définissent comme des fondamentalistes fanatiques chargés de purifier la communauté des croyants musulmans, l'oumma, en exterminant les faux-croyants et leurs alliés infidèles (sans oublier les hérétiques), nombreux sont ceux qui estiment que la religion mène à la violence, voire l'encourage.
Ce dernier point est particulièrement pertinent au vu de l'actualité. L'argument est néanmoins spécieux. Il suffit de se pencher sur l'histoire de l'humanité pour constater que les militants de toutes les religions ont commis des atrocités au nom de leurs croyances. Les Croisés ont célébré la prise de Jérusalem en massacrant les Musulmans et les Juifs de la ville, après un hiver particulièrement rigoureux ayant entraîné la pratique du cannibalisme. 

Plus tard sont venus les autodafés, le massacre des Cathares, etc. Les Israélites ont tué tous les hommes, femmes, enfants et animaux de Jéricho sur ordre de leur dieu, Yahvé, et se sont rendus coupables d'autres actes monstrueux, persuadés de faire partie du Peuple élu (Deutéronome 6:21). La grande tradition humaniste universelle du judaïsme n'est apparue que bien plus tard, et s'est exprimée pleinement chez les Pharisiens au début de notre ère. Jésus lui-même était l'incarnation d'une branche radicale de la théologie pharisienne. Après tout, ce Juif adressait à d'autres Juifs un message d'amour universel.
Mêmes les bouddhistes n'ont pas hésité à manier le sabre à l'occasion, comme en témoigne l'histoire de la Birmanie et du Sri Lanka et, au XVIIIe siècle, la destruction totale de la capitale bouddhiste d'Ayutthaya, en Thaïlande, perpétrée par les bouddhistes birmans. Les Hindous ont, eux aussi, commis bien des abominations lors de la partition de l'Inde et du Pakistan en 1947 et des émeutes communautaristes que cette partition a entraînées, dont les dernières ont eu lieu en 2002 à Gujarat. Nous ne devons pas non plus oublier que les attentats suicides, symboles du terrorisme moderne, ont été inventés par les Tigres tamouls, qui en ont commis des centaines - dont celui, perpétré par une femme, qui visait le Premier ministre indien, Rajiv Gandhi - en raison du soutien de l'Inde à la répression de la rébellion tamoule par le gouvernement bouddhiste du Sri Lanka*.

Il serait tentant de décerner le titre de « religion la plus meurtrière ». En vérité, cet exercice nous détourne d'une question plus fondamentale. En l'occurrence, celle de savoir si c'est l'adhésion à une doctrine religieuse qui en motive certains à s'en prendre aux non-croyants, ou bien si ceci est la conséquence inévitable de toutes les idéologies dogmatiques et doctrinaires. La religion peut être assimilée à une sous-catégorie des idéologies belliqueuses qui prennent parfois un caractère séculaire. Le XXe siècle a été le témoin des effets dévastateurs de telles idéologies séculaires (et même antireligieuses) comme le nazisme ou le communisme de Lénine, Mao ou Pol Pot. Le nationalisme est, lui aussi, une idéologie dont les partisans n'hésitent pas à recourir à la violence. La distinction fondamentale entre « nous » et « eux » favorise les traitements les plus horribles réservés à ceux qui sont différents. Notre humanité commune s'avère impuissante face à une idéologie qui s'empare des dualités « nous/eux » et « bien/mal ».

Ces mouvements séculaires ont quelques points communs.

· Ils suscitent une fidélité à toute épreuve de la part de la communauté de croyants ou d'adeptes.
· Ils fondent l'individu dans un mouvement collectif qui lui dicte le comportement à adopter et teste régulièrement sa loyauté.
· Ils éveillent des sentiments liés à la sacralité sans faire référence au surnaturel.
· Ils élèvent l'agressivité au statut d'interaction privilégiée.

Le fascisme était une idéologie politique qui transcendait les frontières religieuses et culturelles. Les partis baasistes irakien et syrien en étaient des exemples résolument séculaires et explicitement antireligieux. Aucun des crimes de Saddam n'a été commis au nom de l'Islam. Oussama ben Laden et lui se détestaient (contrairement aux illusions intéressées de l'ex-vice président des Etats-Unis, Dick Cheney). Sans oublier les hybrides, qui combinent nationalisme, fascisme et religion, dont la Phalange espagnole reste l'un des exemples les plus frappants. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Croix fléchées hongroises, la Garde de fer roumaine, les Oustachis croates et la Garde Hlinka slovaque se sont livrées à de multiples exactions. La Garde de fer était composée de Chrétiens orthodoxes. Quant aux autres, ils étaient férocement catholiques : le président slovaque, le prêtre Jozef Tiso, avait défié le pape et se montrait particulièrement zélé pour envoyer les Juifs en camp d'extermination. Plus près de nous, les Phalangistes libanais sont un exemple de ce type d'idéologie.
Les identités nationalistes exacerbées ont donc pris un caractère sacré, tout en qualifiant de maléfiques les autres communautés religieuses à portée de main, brutalement sacrifiées sur l'autel des divinités tribales. Les idéologies religieuses et séculaires (à l'exception du nazisme et du fascisme) ont un autre point commun de taille : elles promettent un avenir glorieux à leurs adhérents. Dans le cas des grandes religions universelles -- et du communisme --, la promesse est étendue à l'ensemble de l'humanité. Les premières mettent l'accent sur un au-delà paradisiaque, le second promet le Paradis sur Terre. La plupart des religions diffusent également un message bienveillant, pacifique et constructif censé soulager nos souffrances terrestres même si la récompense ultime se trouve dans l'au-delà. Ceci implique de suivre un code de conduite, qui compte tout autant que la foi et la croyance, condamnant la violence entre individus, entre autres formes de maltraitance.

Le contraste entre un code moral qui abjure la violence tout en traçant une ligne très nette entre la communauté des croyants et le reste de l'humanité génère des contradictions qui n'ont jamais été résolues de manière satisfaisantes. Pour les Chrétiens, la parole de Jésus semble désavouer le recours à la guerre et à tout type de violence. Ce n'est pas ce qui s'est passé dans les faits, où les nécessités politiques ont pris le dessus sur les impératifs de l'éthique individuelle (« rendre à César » ne se limitait pas au paiement d'un impôt). En outre, l'institutionnalisation du Christianisme au sein d'une Eglise hiérarchisée et extrêmement disciplinée a mélangé le temporel et le sacré de manière irrévocable. Au niveau théologique, le fait que les Chrétiens acceptent l'Ancien Testament comme étant d'inspiration divine implique de réconcilier le tempérament de Yahvé et la religion de Jésus le pacifique. Si l'on s'en tient au commandement « A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur » (Romains 12:18), force est de constater que l'Eglise s'est autoproclamée première sous-traitante de Dieu le Père.

L'inclusion officielle du Livre des Révélations au début du Ve siècle a littéralement inscrit l'idée de domination et d'extermination dans le Nouveau Testament. Ecrit par un Juif exilé, Jean de Patmos, il accordait le statut d'Evangile aux épouvantables visions apocalyptiques des prophètes hébreux. La boucle est aujourd'hui bouclée puisque les Evangélistes de l'Amérique profonde, comme le dominioniste Ted Cruz, voient dans l'attaque israélienne sur les Palestiniens musulmans, Opération Bordure protectrice, le signe de l'Apocalypse - annoncée par un Juif de l'Antiquité - et du retour du Christ rédempteur (au Jugement dernier, les Juifs récalcitrants et ceux qui ont rejeté le Christ seront détruits par le feu et le soufre). Jésus, après tout, est la version latinisée du Josué qui avait conquis Jéricho. Jean pensait que Jésus était le messie tant attendu, venu sauver le peuple juif et détruire l'oppresseur romain et tous les impies. Au Jugement dernier, ceux qui auront « vaincu » pourront s'asseoir auprès du Fils de Dieu sur son trône (Apocalypse 3:14-22).
Les textes sacrés islamiques ont hérité de ces contradictions transmises par les gens du Livre, dans compter celles que l'on relève dans le Coran et le Hadith. On y trouve la justification de toute une série d'actions violentes ou concernant le traitement des croyants et des non-croyants, depuis les plus bénignes jusqu'au plus pernicieuses.
***
Prenons un peu de recul. Si l'on étudie l'histoire du XXe siècle, on constate que des idéologies séculaires ont tué des dizaines de millions de personnes. Un chiffre qui éclipse la somme de toutes les victimes des violences religieuses au cours des siècles. A vrai dire, la religion n'a joué qu'un rôle mineur dans le désordre et les crimes qui caractérisent notre époque. L'idée que nous vivons dans une ère de fanatisme religieux repose sur deux facteurs. Le premier est l'émergence de fondamentalistes radicaux dans le monde musulman, qui se servent de la terreur pour servir leur cause. Le second est la différence radicale entre ce phénomène et le monde sagement prosaïque des démocraties occidentales, libérées des conflits et des guerres ataviques, tout du moins en leur sein. Ces sociétés séculaires sont naturellement enclines à condamner celles où la religion continue à jouer un rôle important, surtout dans le monde musulman. Elles ont du mal à concevoir l'idée même de pensée religieuse. Beaucoup d'Européens ne comprennent pas plus les salafistes que leurs propres ancêtres, ou les Evangélistes extrémistes américains. Ils ne font pas non plus beaucoup d'efforts pour les comprendre.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'Europe de l'Ouest s'est affranchie de toutes les idéologies, qu'elles soient religieuses, nationalistes ou politiques. Peu de société manifestent aujourd'hui un tel désintérêt pour la politique. Si l'Amérique de la fin du XVIIIe siècle s'est construite en opposition à l'histoire des autres nations, l'Europe de l'Ouest du milieu du XXe siècle a réussi à se libérer de sa propre histoire. Les bouleversements de la première moitié du XXe siècle ont ouvert la voie à un profond changement dans les modes d'interaction des peuples européens.
Cette libération a nécessité une prise de distance affective, philosophique et intellectuelle avec les éléments de la vie politique qui avaient jusque-là défini l'action publique : au niveau international, les rivalités meurtrières ; en politique intérieure, les conflits idéologiques entre les différentes factions. Les « sociétés civiles » de l'Europe contemporaine (surtout à l'Ouest) se sont transformées. Les régimes politiques de cette nouvelle Europe sont davantage le résultat de soustractions que d'additions politiques. En d'autres termes, c'est parce que les intérêts mesquins et les ambitions sans envergure dominaient la vie publique que les Européens se sont débarrassés de ce qui était susceptibles d'entraver le processus d'intégration. Les passions nationalistes, les idéaux idéologiques, le désir de tracer des frontières en tous genres entre « nous » et « eux » se sont donc taris.

Les populations de ces sociétés « civiles » envisagent leur mode de vie pacifique et matérialiste comme un but en soi. Ce qui explique leur grande difficulté à comprendre le sentiment religieux ou nationaliste (comme dans les Balkans) exacerbé. Le contraste avec les Etats-Unis est des plus instructifs. L'Amérique partage certaines de ces caractéristiques mais elle diffère radicalement par d'autres points essentiels. Dans l'ensemble, les Américains sont plus religieux, et certains sont fondamentalement des salafistes chrétiens : plus ouvertement nationalistes, et n'hésitant pas à faire usage de la violence, dans leur pays ou à l'étranger. Mais ne confondons cause et corrélation.

L'engagement militaire des Etats-Unis est davantage lié à des réalités géostratégiques, et à l'Histoire, qu'au nombre de fidèles dans les Eglises ou au pin's aux couleurs du drapeau américain que portent tous les politiciens. La tolérance envers les conséquences de la guerre (au niveau des pertes américaines mais aussi étrangères) est aussi la conséquence d'une situation unique : le territoire des Etats-Unis n'a jamais été dévasté par des puissances étrangères (sauf en 1813), le pays est habitué à être victorieux, et il a une idée très précise de la mission qui lui incombe. Ce qui lui permet à la fois de parer ses actions de motifs désintéressés et de promouvoir l'idée qu'il est un agent et un modèle de progrès.

Ce mélange unique de caractéristiques nationales génère une tension constante dans la politique étrangère américaine, entre les idéalistes d'un côté et les réalistes de l'autre. A l'ère de la « guerre contre le terrorisme », ces deux visions ont réussi à se renforcer mutuellement pour justifier une stratégie audacieuse d'ingérence hyperactive et multiforme dans des sociétés radicalement différentes, et obtenir le soutien du peuple américain. Concrètement, les Etats-Unis jouent à la fois le rôle d'assistante sociale, de policier, de législateur et d'arbitre. Pour ce faire, ils ont fait énormément de victimes, la plupart innocentes. Ils ont aussi perpétré des atrocités et, dans le cas de leur programme de torture, de manière totalement réfléchie. Pourtant, ces funestes conséquences n'ont pas vraiment de prise sur la conscience américaine. Rien n'est étudié en profondeur. L'image de soi, le sentiment de supériorité morale, la foi dans la justesse des actions entreprises sont restés intacts.

On ne saurait expliquer ce phénomène en termes de conviction idéologique réfractaire à la réalité. En tant que doctrine politique, le sentiment religieux américain, semblable à nul autre, est trop abstrait et éclairé. Les actions douteuses mentionnées ci-dessus ne découlent ni d'une instruction divine ni d'une promesse solennelle. Le nationalisme exerce son influence mais la « destinée manifeste » du pays n'a plus le poids qu'elle avait autrefois. Cependant, ces spécificités américaines ont donné naissance à une conscience collective qui s'est réconciliée avec certains des agissements que nous dénonçons régulièrement chez les autres.
Les contradictions qui perdurent dans l'attitude des Américains envers leur propre usage de la violence organisée sont compensées par deux particularités liées à la façon dont le pays livre ses guerres, et notamment la « guerre contre le terrorisme ». Tout d'abord, en remplaçant le service militaire obligatoire par une armée de professionnels, la guerre et ses conséquences peuvent être maintenues à distance. Il est d'ailleurs possible de ne pas y penser du tout en ne se portant pas volontaire. Ensuite, leur dépendance croissante aux armes de haute technologie modifie leur façon de tuer. Etre aux commandes d'un drone dans un bureau confortable du Nevada n'est pas du tout la même chose que d'égorger un Taliban potentiel aux abords d'un village en Afghanistan. La différence psychologique pour celui qui tue est énorme. De manière générale, la population est affectée différemment. Ceci s'explique en partie par le poids des images. Au cours de la « guerre contre le terrorisme », nous n'avons vu que très peu d'images ou de vidéos des morts ou des blessés, d'un côté comme de l'autre. Le contraste avec la couverture médiatique de la guerre du Vietnam est frappant. Aucune image de torture n'a été publiée, à l'exception de celles, les moins spectaculaires, qui ont été prises à Abu Ghraib. La CIA a détruit la plupart des autres preuves.

C'est pourquoi les images marquantes de décapitation publiées par Daech dans un but de propagande ont un tel impact. L'un de leurs effets est d'assimiler ces actes horribles avec la doctrine salafiste (ce qui est exact) et l'Islam plus généralement (ce qui ne l'est pas). On nous dit que, « pour les Musulmans, tout cela n'a rien d'extraordinaire ». Pourtant, les Américains (Chrétiens et autres) ont tué des centaines de milliers de civils innocents à Hiroshima et Nagasaki. Quelle aurait été la réaction des Musulmans, et des fidèles d'autres religions, si des photographes sur le terrain avaient pu montrer au monde les gens asphyxiés, brûlés et grillés vifs, irradiés ? Nous avons, en revanche, vu les images terribles des morts et des blessés à Gaza, lors de l'offensive de l'armée israélienne, sans que presque personne, dans toute la classe politique américaine, et chez les différentes dénominations religieuses, ne s'en offusque. Y aurait-il une différence morale fondamentale dans la cause au nom de laquelle ces actions ont été perpétrées ?
L'Islam, le christianisme, le judaïsme et toutes les autres religions peuvent influer sur notre comportement, de diverses manières, et dans des mesures différentes. La religion a donc son importance. Mais la responsabilité d'actes criminels ne doit pas incomber à une religion en particulier. Le principal coupable, c'est la nature humaine, au niveau individuel et sociétal. Ou, si vous y tenez, le dieu qui a donné vie à des créatures aussi contradictoires et imparfaites.
__________
* D'après l'Institut international des études stratégiques, les Tigres tamouls sont les premiers rebelles à avoir utilisé des ceintures et vestes explosives dissimulées. L'unité spécialisée dans les attentats suicide s'appelait les Tigres noirs. D'après les documents publiés par l'organisation des Tigres tamouls, les Tigres noirs ont commis 378 attentats suicide entre le 5 juillet 1987 et le 20 novembre 2008. 274 ont été perpétrés par des hommes, et 104 par des femmes.
Ce blog, publié à l'origine sur Le Huffington Post Etats-Unis, a été traduit de l'américain par Bamiyan Shiff.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:32

La religion est la cause de la guerre ! 

L'éthologiste britannique Richard Dawkins1 dit que “la religion est la cause des conflits du fait qu'elle est génératrice d'une seule vérité.”
Toutes les nouvelles que nous voyons à la télévision, ou que nous lisons dans les journaux nous rappellent que tous les conflits contemporains ( les “Twin Towers” du 11 septembre, le conflit en Irak, en Afghanistan, en Irlande du Nord, au Moyen Orient, Bosnie, Sri Lanka…) ont éclaté à cause de la différence religieuse.

Il y a aussi les attentats suicides où des hommes donnent leur vie pour la cause de leur religion ce qui justifie les propos de Richard Dawkins.
Plus généralement, une inquiétude se développe concernant le rôle de la religion dans l'élaboration des civilisations, et dans sa responsabilité concernant les hostilités entre plusieurs civilisations différentes. La suggestion selon laquelle : “la croyance mène à l'intolérance et finalement à un conflit” est l'une des idées les plus populaires actuellement, mais est-ce que c'est vrai ? Est-ce simplement un mythe du XXIe siècle ? Comment les chrétiens qui croient en une seule vérité et en un seul Sauveur, Jésus-Christ, peuvent-ils faire face à ces arguments?

Que pourrait dire un chrétien en réponse à ce genre de défi ?

  • C'est trop simple de dire que la religion est la cause des conflits, de la guerre et de la violence. Les informations qui nous sont données à la télévision et dans les journaux sont biaisées et nous renseignent de manière insuffisante et incomplète. L'objectivité chez les médias n'existe pas.

  • Parfois, c'est clairement visible : des établissements ou des organisations corrompus utilisent le nom de la religion pour mettre en avant leur agenda politique.

  • Les impérialistes assoiffés de sang des croisades n'était pas influencés par la Bible mais plutôt par leur soif de pouvoir et d'intérêts.

  • La plupart des conflits du XXe siècle étaient le résultat d'une idéologie athée. C'est souvent la religion qui est blâmée, mais l'Histoire nous donne une autre vision des conflits. Les critiques de la religion doivent nous expliquer comment les plus grands “bouchers” de ces 100 dernières années se sont tournés vers l'athéisme et la laïcité pour se justifier. Par exemple, Hitler s'est penché sur les travaux de Nietzsche, philosophe athée, et Staline s'appuya sur Karl Marx pour soutenir ses projets révolutionnaires.

  • Le mouvement laïque et la croyance athée, tels que ceux de Staline ou Mao Tse-tung, qui se partagent les plus grands moments de souffrance et de peine du XXe siècle doivent être remis en cause et questionnés autant que la religion.

  • Forum Guerre et religion  Soldiers_600px_400_300_90 Pour éviter toutes formes de simplification, nous devons étudier les enseignements de chaque religion, regarder les abus, et surtout analyser les principes sur lesquels se fonde la religion. Est-ce que prendre l'épée au nom de Jésus pour faire progresser le christianisme est conforme à ce que Jésus a enseigné dans les Évangiles ? Nous pourrions poser des questions du même type à l'islam ou à l'hindouisme. Est-ce que les principes fondamentaux d'une religion prônent la violence ?

  • Ce n'est pas la religion qui est la source de la violence mais plutôt les gens, mais un état d'esprit qui consiste à utiliser une idéologie pour contrôler la manière dont les gens pensent et à limiter les libertés humaines fondamentales.

  • Lorsque la liberté de conscience, la liberté religieuse, le droit des femmes ou d'autres droits importants sont violés, nous devons tous rejeter ceci comme néfaste et mauvais. Parfois ça peut vouloir dire remettre en cause et questionner ceux qui font partie de notre propre affiliation religieuse. Par exemple, que s'est-il passé lorsque nous aurions dû tous nous lever contre l'Ayatollah Komeini lorsqu'il a énoncé une fatwah contre Salman Rushdie pour ses « versets sataniques »?

  • C'est une déclaration autodestructrice ainsi qu'une violation des droits de l'homme d'empêcher un homme de croire ce qu'il choisit de croire avec certitude ou non.

  • Nous croyons avec conviction que ce que Jésus a dit est totalement vrai. La manière dont nous pensons influence notre manière d’agit. Il faut donc reconnaître que nos croyances influencent ce que nous faisons. Il faut constamment effectuer un réalignement nécessaire à la pensée de Christ.

  • Une personne peut être membre d’une Église et pas disciple de Jésus Christ. Certaines personnes sont des “chrétiens culturels”, d'autres sont des “chrétiens authentiques”. Ça fait plaisir aux révisionnistes du XXIe siècle, n'est-ce pas ? En fait, il faut revenir à ce que Jésus nous dit lui-même ([url=http://biblia.com/bible/lsg/Matt 7.21-23?culture=fr][ltr]Matthieu 7:21-23[/ltr][/url]).

  • Dostoievsky a dit: “Il y a une guerre entre le ciel et l'enfer et le champ de bataille se trouve dans le cœur de l'homme”. Pour Dallas Willard : “Le plus grand besoin que j'ai, et le plus grand besoin que l'humanité a en général est la rénovation du cœur.”

  • La nature de la création de l'homme par Dieu repose fondamentalement sur la liberté de choix. Le revers de la médaille est que nous pouvons prendre des armes contre Dieu, à l'exemple d'Adam. Le bon côté de la médaille est que nous pouvons aimer  Dieu. L'amour a peu de valeur dans nos cultures… on en parle partout dans les chansons, dans les films, mais on comprend rarement l'essence et le vrai sens de ce mot… Dieu prend le risque de nous donner une liberté et un libre arbitre et la responsabilité du mauvais revers de la médaille si nous lui résistons. En nous laissant libres, Il a pris sur ses épaules la croix qui est l'endroit où l'amour de Dieu est le plus clairement visible, un chef d'œuvre dramatique et une courtoisie de la part du ciel: Dieu donne sa vie pour nous. La croix est l'endroit où notre rébellion contre Dieu, notre guerre contre Lui, ainsi que notre guerre les uns entre les autres sont abolies !





1- Richard Dawkins est professeur à l'université d'Oxford, c'est un ardent défenseur du rationalisme, de la pensée scientifique et de l'athéisme. Il est un fervent attaquant du dessein intelligent, du créationnisme, des religions…
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:33

Guerre et Paix. Paix et conflits dans la religion.


Notre société a été en partie fondée par les trois grandes religions monothéistes. En cette période de recrudescence des tensions religieuses, nous avons tous besoin de repères pour comprendre ce qui se passe dans le monde d’aujourd’hui. Cet ouvrage nous aide à mieux saisir l’origine de l’intolérance religieuse.
Mots clefs : [ltr]Utilisation de la religion pour la guerre, utilisation de la religion pour la paix[/ltr] | [ltr]Islam[/ltr] | [ltr]Christianisme[/ltr] | [ltr]Judaïsme[/ltr] | [ltr]Elaborer une culture de la tolérance et de la négociation pour gérer des conflits[/ltr] | [ltr]Déconstruire les discours identitaires[/ltr] | [ltr]Etats-Unis[/ltr] | [ltr]Espagne[/ltr] | [ltr]Irak[/ltr]
Réf. : Claire Veillères, « Guerre et Paix. Paix et Conflits dans la Religion », Ed. Palette,Paris (2005).

Partie I. Naissances en fanfare
Dans les religions polythéistes, la diversité religieuse est une réalité familière aux hommes. Chaque dieu incarne une idée particulière ou représente une force de la nature. L’arrivée d’une nouvelle divinité ne trouble personne car aucun de ces dieux ne prétend être le seul vrai dieu. Au contraire, chaque religion monothéiste, transforme ses croyants en une grande famille qui peut percevoir à certains moments ceux qui n’en font pas partie comme des étrangers, des êtres menaçants.

Les religions, au moment de leur naissance, ont joué un peu le rôle qui est aujourd’hui celui de la loi. C’est pour cette raison que les grandes guerres de religion étaient beaucoup plus fréquentes dans le passé : la religion, plus que la nationalité, était alors ce qui unissait les hommes, leur donnant une identité collective, grâce à quoi ils se sentaient solidaires les unes des autres.

La guerre fut longtemps l’un des principaux instruments employés pour convertir des peuples aux religions monothéistes. À l’époque de la conquête arabe, entre 622 et 745 environ, les soldats musulmans obligeaient les populations conquises à renoncer au polythéisme et à adopter l’islam. Les juifs et les chrétiens n’étaient pas concernés. En effet, comme les musulmans, ceux-ci ne reconnaissent qu’un seul Dieu et possèdent un livre sacré. Ils étaient donc libres de pratiquer leur culte, mais devaient payer un impôt spécial. Placés sous la protection du pouvoir musulman, ils avaient un statut spécifique, celui de dhimmî, terme que signifie « protégé ».

S’il arrive que des guerres naissent entre des peuples de religions différentes, il est tout aussi fréquent qu’elles divisent les croyants d’une même religion, au sujet de leurs pratiques et de l’interprétation des grands textes. Ces visions divergentes ont produit, au cours de l’histoire, des « schismes », de grandes ruptures entre les adeptes d’une même religion.
Partie II. Religion et pouvoir

Dans beaucoup de pays, les hommes agissent aujourd’hui en fonction de lois civiles. Par ailleurs, dans certains Etats, la religion reste à l’origine des règles de la vie sociale. C’est le cas par exemple des pays musulmans où l’on prétend appliquer la loi religieuse : la charia. C’est aussi le cas en Israël, où les citoyens sont unis par leur appartenance au judaïsme. En Europe, la religion chrétienne conserve dans certains pays une influence décisive. Par exemple, en Irlande ou en Pologne, où l’avortement est interdit pour des raisons religieuses.

La guerre lancée contre l’Irak au printemps 2002 par les Etats-Unis montre comment la religion peut toujours être manipulée pour donner raison à ceux qui cherchent le conflit. George W.Bush a parlé d’une « croisade », dans laquelle les Etats-Unis incarnent le « Bien » et luttent contre le « Mal ». Ce sont là des arguments de nature religieuse. La croisade est par excellence une guerre religieuse. Ainsi la religion joue-t-elle, aujourd’hui encore, un rôle essentiel en légitimant les actes de la première puissance mondiale.

Partie III. Cohabitations réussies
Depuis le milieu des années 1970, les responsables des trois religions monothéistes ont accompli un véritable effort de dialogue. L’histoire a tendance à laisser dans l’ombre les périodes de paix, lorsque les sociétés vivent en harmonie. Pourtant, depuis qu’existent les trois religions monothéistes, des juifs, des musulmans et des chrétiens vivent en permanence ensemble, partout dans le monde. Ils sont aujourd’hui plus mêlés que jamais. S’il y a parfois des conflits dans lesquels la religion a une part, ils sont ponctuels et localisés. La planète n’est pas à feu et à sang partout et tous les jours.

L’histoire a conservé le souvenir d’une cohabitation presque idéale : celle que connut la société musulmane d’Espagne entre le VIII et le XI siècle. En Andalousie vécurent ensemble les conquérants arabes et berbères, une population juive européenne et des « Mozarabes ». Les Mozarabes étaient des chrétiens d’origine espagnole, les habitants de l’Andalousie avant la conquête musulmane. La société andalouse parlait au moins deux langues : le romance (d’origine latine) et l’arabe. Les jours chômés pour tous étaient ceux des trois religions : vendredi, samedi et dimanche. Le mélange des cultures, des langues et des religions provoqua l’épanouissement de toutes les grandes disciplines de l’époque : littérature, architecture, médecine, musique, mathématique et philosophie. Ce fut une civilisation particulièrement brillante.
Commentaire

Cet ouvrage a le mérite de donner à voir et d’expliquer avec une extrême simplicité certaines questions parmi les plus sensibles des religions. C’est une bonne base de départ pour ceux qui, intéressés par ce sujet, souhaitent ensuite l’approfondir. La clarté du livre le rend également accessible à un public jeune.
Le dernier chapitre est particulièrement intéressant ; on y trouve des informations et des outils concernant les trois grandes religions monothéistes : leur histoire, les diverses cérémonies, les lieux de culte…
Le concept qui émerge de cette lecture, plus liée à l’actualité des conflits religieux, est qu’aucun conflit n’a une origine exclusivement religieuse, bien souvent la religion est un prétexte pour alimenter et justifier une guerre qui cache des raisons de pouvoir. C’était le cas pour la guerre en l’ex-Yougoslavie ou pour l’invasion américaine en Irak. Dans l’ouvrage, au contraire, l’auteur cite plusieurs exemples de cohabitation religieuse pacifiques, preuves qu’une coexistence pacifique est possible.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:33

Religions
Dieu aime-t-il la guerre ?

C'est au nom de Dieu que les tueurs de l'État islamique sèment la terreur et la guerre de Mossoul à Paris en passant par Bagdad, Beyrouth et Bamako. Faut-il y voir pour autant un retour des guerres de religion ? Si évidente qu'elle paraisse, la référence ne suffit pas à comprendre ce qui motive al-QaidaDaech et leurs successeurs à venir.
Un survol attentif de l'Histoire donne un sens tout autre à ces organisations qualifiées faute de mieux de « terroristes ».
Joseph Savès
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Forum Guerre et religion  Rousseau-guerre
Les hommes n'ont pas besoin de Dieu pour s'entretuer
Les atrocités mises en scène par Daech rappellent d'autres mises en scène du temps des guerres de religion, il y a cinq cents ans, des guerres de Vendée, il y a deux cents ans, ou plus près de nous des guerres de Yougoslavie.
Forum Guerre et religion  Saintbarthelemy-duboisLes décapitations et la réduction de jeunes filles en esclavage rivalisent dans l'horreur avec les éviscérations, empalements, bûchers, viols collectifs et scènes de cannibalisme d'autrefois.
Les guerres de religion et les guerres civiles dressent en effet les uns contre les autres des gens ordinairement très proches, citoyens du même pays et parfois du même village.
D'où le besoin pour chaque camp de se justifier de ses crimes en déshumanisant l'adversaire et en niant sa qualité d'alter ego. C'est hélas ce qui fait toute la différence avec les guerres conventionnelles qui voient des armées régulières s'affronter sur un champ de bataille.
Il est temps ici de rappeler un fait statistique essentiel qui va à l'encontre des idées reçues : les conflits proprement religieux (KerbelaSaint-Barthélemyguerre de Trente Ans, hindous contre musulmans...) tuent beaucoup moins de gens que les guerres d'État à État, les guerres civiles et les dictatures !
Forum Guerre et religion  KerbelaLa religion n'a pas de responsabilité directe dans la plupart des tragédies qui ont ensanglanté la planète jusqu'à l'aube du IIIe millénaire.
Ainsi, elle a été totalement absente des grands drames du XXe siècle (plus de 100 millions de victimes), exception faite de la scission Inde-Pakistan : guerres mondiales, répressions nazies et communistes, génocides (les Juifs, comme les Arméniens et les Tutsis, n'ont pas été exterminés en raison de leur religion mais de leur prétendue « race »).
D'une exceptionnelle ampleur ont été les méfaits commis par les régimes athées à l'oeuvre en Allemagne mais aussi en URSS et au Mexique des années 1910 aux années 1940, plus tard en Chine et au Cambodge. 
Guidés par le désir de faire table rase du passé et en particulier du fait religieux, Lénine, Hitler, Staline, Mao, Pol Pot... ont massacré des dizaines de millions d'innocents, soit par exemple beaucoup plus que tous les souverains européens depuis l'An Mil et en tout cas beaucoup plus que tous les fanatiques religieux de l'Histoire.
Il n'y a sans doute que les Mongols de Gengis Khan et Tamerlanqui peuvent rivaliser avec le triste record du XXe siècle. Qu'ils fussent chamanistes, chrétiens nestoriens, bouddhistes ou musulmans, ce n'est pas au nom d'une religion ou d'une idéologie quelconque qu'ils ont tué mais seulement « pour le plaisir ».
Forum Guerre et religion  Vera
Si nous remontons dans le temps, les préoccupations religieuses sont absentes des guerres de l'Antiquité, tant dans la sphère méditerranéenne que dans le reste du monde. Les cités grecques vénéraient les mêmes divinités mais s'affrontaient avec une extrême sauvagerie et n'hésitaient jamais à passer par le fil de l'épée les populations vaincues. Même chose en Afrique jusqu'à l'aube des temps modernes : Chaka a pu fonder l'État zoulou au début du XIXe siècle par des méthodes qui n'ont rien à envier à Staline et Pol Pot.
Au Moyen Âge, notons que les croisades apparaissent comme des guerres défensives bien plus que des guerres de religion ou des guerres saintes. Leur objectif premier était de restaurer la sécurité des pèlerinages en Terre sainte, mise à mal par l'irruption des nomades turcs. Si les croisés ont combattu avec la brutalité habituelle de l'époque, ils ne se sont pas pour autant souciés de convertir les infidèles musulmans, encore moins de les exterminer. 
Plus près de nous, la guerre d'Irlande, le conflit israélo-palestinien et également la guerre d'Algérie sont assimilables à des conflits coloniaux entre occupants plus ou moins anciens d'une même terre. Les guerres plus récentes, avant l'éruption islamiste, ont opposé des gens de même religion (Darfour, Congo, Irak-Iran...) au nom de préjugés raciaux ou nationaux.

Cela signifierait-il que Dieu n'a rien à voir avec les guerres ? Que nenni... mais pas toujours de la façon dont on l'imagine.

[size=130]Dieu rapproche ![/size]
Rappelons pour la forme le sens originel du mot religion, dérivé du latin relegere,  « relier ». La religion est ce qui lie normalement les hommes et les rapproche, comme un pont rapproche les deux rives d'un fleuve. C'est si vrai que, chez les Romains, l'organisation des fêtes religieuses était confiée au magistrat également en charge de l'entretien des ponts, le pontife. Son lointain héritier est le Souverain Pontife, le pape François.
Les Égyptiens, à l'abri du monde extérieur et pénétrés d'un amour profond de la vie, ont pu pendant près de 3 000 ans cultiver une religion souriante destinée à apprivoiser la mort.
Forum Guerre et religion  AruspiceBeaucoup plus impliqués dans les conflits guerriers, les Romains ont développé une religion civile qui avait l'avantage de souder le corps social autour de rituels publics et privés soigneusement codifiés.
Ses précoccupations étaient essentiellement utilitaires : prendre de bonnes décisions grâce à la divination et aux aruspices (devins) ; obtenir des dieux la guérison en cas de maladie... Rien de mystique là-dedans et les poètes et penseurs latins se souciaient d'ailleurs très peu de religion. Aucun Romain n'aurait eu non plus l'idée de mourir en martyr au nom de Zeus ou Héra.
On retrouve une religion civile de cette sorte en Chine, autour du confucianisme, et plus près de nous aux États-Unis, où les nombreuses confessions chrétiennes qui se sont développées depuis le XVIIIe siècle privilégient les vertus civiques plutôt que l'introspection spirituelle (mais cela est peut-être en train de changer avec la progression des Églises évangéliques issues du Deep South métissé).
Cette religiosité tranquille convient aux empires qui ne souffrent d'aucune menace. Quel peuple fut moins mystique que les Britanniques au temps de leur splendeur, au XIXe siècle ?... (*).
C'est aussi une forme d'islam tranquille que l'on observe dans l'empire arabo-persan de Bagdad et l'empire ottoman de Constantinople à leur apogée.
Cette histoire-là a commencé au VIIe siècle, quand les cavaliers arabes ont quitté leur péninsule désertique en vue de s'emparer des richesses de leurs voisins bien plus qu'à convertir les âmes. Ils y ont réussi sans trop de difficultés du fait de l'état de décomposition avancée des grands empires antiques. 
Mais après avoir soumis le monde de l'Atlantique à l'Indus, ils se sont vus au siècle suivant ravalés au rang de sous-fifres par les Persans.
C'est ainsi qu'à Bagdad s'épanouit une culture éclectique fécondée par l'Inde, la Perse et la Grèce. À la cour du calife de Bagdad, le poète Abou Nouwas (757-809) chante mieux que quiconque l'amour de la vie et des femmes, des garçons et du vin :
« Le vin m'est présenté par un jeune échanson

de sexe féminin, mais vêtu en garçon
... »

Forum Guerre et religion  Echanson
Il serait intéressant d'interpeller l'actuel « calife » de Racca et ses piteux disciples sur ces musulmans qui ont porté l'islam plus haut qu'ils ne le porteront jamais...
Dieu protège !
Cette joie de vivre s'effondre aux alentours de l'An Mil. À Jérusalem, le calife fatimide du Caire détruit le Saint Sépulcre en 1009 dans un accès de fanatisme. Les nomades turcs installent le chaos au Moyen-Orient et vont jusqu'à menacer l'empire byzantin. Ils interrompent également les pacifiques pèlerinages des chrétiens d'Occident, ce qui provoque l'intervention des croisés comme on l'a vu plus haut. 
Dans le même temps, faut-il s'en étonner ? la religion devient le refuge des âmes inquiètes. En l'an 1019, le calife de Bagdad Al Qadir fait lire au palais et dans les mosquées une épître dite « épître de Qadir » par laquelle il interdit toute exégèse nouvelle et ferme la porte à l'effort de recherche personnel des musulmans (l'ijithad). Cette décision va tuer l'esprit critique et favoriser l'imitation servile (le taqlid).
Après le passage des Turcs puis des Mongols, les sociétés islamiques vont retrouver un développement autonome plus ou moins paisible et créatif. Ainsi en Andalousie et au Maroc, qui a fièrement conservé son indépendance des origines à nos jours (exception faite du bref épisode du protectorat) ; ainsi en Iran (Perse) et dans le sultanat de Delhi. Toutes ces sociétés incluent au Moyen Âge d'importantes communautés non-musulmanes, parfois ultra-majoritaires comme aux Indes. Les gouvernants ne cherchent pas à les convertir. Ils préfèrent les pressurer d'impôts. 
À la fin du Moyen Âge, les Ottomans vont plonger l'islam méditerranéen et proche-oriental dans une longue torpeur dont il ne sortira qu'au XIXe siècle, sous les coups des Occidentaux et en premier lieu de Bonaparte.
Remontons le temps. Nous observons la même quête d'un dieu protecteur chez les peuples souffrants, à commencer par le peuple hébreu.
Forum Guerre et religion  CaravageDavid
Les douze tribus d'Abraham établies sur la Terre promise connaissent une succession d'épreuves au 1er millénaire avant notre ère, de l'invasion des Assyriens en 721 av. J.-C. à l'exil de Babylone en 597 av. J.-C. Ils sont libérés en 539 par les bonnes grâces du Grand Roi des Perses Cyrus II mais c'est pour passer plus tard sous la tutelle d'Alexandre le Grand et de ses successeurs (en grec, « diadoques »).
Ces Hébreux, qui vivent alors sur l'une des terres les plus riches du monde, connaissent une démographie très dynamique. Ils sont sans doute plus d'un million rien qu'en Palestine et leur diaspora autour de la Méditerranée est sans doute aussi nombreuse. C'est au total un dixième peut-être de la population de la région. 
Leurs épreuves les conduisent à renforcer leur identité à travers le lien ancestral qui les rattache à leur dieu. C'est ainsi qu'entre l'an 500 et l'an 150 av. J.-C., des scribes ou des érudits juifs compilent les archives et les textes anciens de leur communauté au sein de ce qui sera la Bible. À travers cette compilation, ils s'appliquent à témoigner de leur alliance avec un Dieu unique qui s'est manifesté en leur faveur à travers toutes sortes de signes et d'événements.
De fait, les communautés israélites, même dispersées sur toute la surface de la planète, vont résister jusqu'à nos jours à toutes les persécutions, y compris les pires qui soient, sans jamais perdre la foi.
C'est aussi le malheur des temps, la défection des élites et les incursions barbares qui vont aux IIIe et IVe siècles pousser les habitants de l'empire romain vers le dieu protecteur des juifs. Ils vont l'adopter dans sa version chrétienne, un Messie envoyé pour sauver les hommes et les conduire à la vie éternelle.
Ce Dieu va se montrer d'abord consolateur pendant le long et pénible épisode des invasions barbares. Puis il va devenir très protecteur puisque, à partir de l'An Mil, la chrétienté occidentale ne va plus connaître d'invasions d'aucune sorte jusqu'à nos jours... Une exception dans l'Histoire universelle !
Durablement stabilisées du fait de l'absence de menace extérieure, les sociétés européennes vont peu à peu se pacifier sous l'impulsion du clergé et donner naissance à des États de droit, fondement indispensable du progrès. 
Ces sociétés, soudées par la foi en un même Dieu et la soumission à une même autorité ecclésiastique, vont aussi se montrer impitoyables envers les ferments de division. Ainsi les Cathares sont-ils combattus par les armes et par l'Inquisition, plus brutalement que les musulmans du Proche-Orient.  
Au XVIe siècle, les États européens et leurs habitants sont suffisamment assurés de leur force pour n'avoir plus besoin de la protection quelque peu envahissante de l'Église de Rome. Voici la Réforme de Luther et bientôt les guerres de religion.
À l'issue de celles-ci, les Européens vont avancer à tâtons vers un compromis qui concilierait l'athéisme militant, l'indifférence agnostique et une religiosité tranquille « à l'américaine ». Ils s'attirent en 2000 cette remarque désabusée du pape Jean-Paul II :  « Pour la première fois de l'histoire de l'humanité, il y a un homme qui vit comme si Dieu n'existait pas, c'est l'homme européen »...
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:34

Dieu libère !

Justement, en 1978, quelle n'a pas été la surprise des Européens devant la ferveur religieuse qu'a suscitée l'élection de ce même pape dans son pays natal, la Pologne communiste ! Les Polonais ont pu résister à quarante années d'oppressions nazies et soviétiques grâce à leur foi catholique et au dévouement de leur clergé. 
L'élection de l'archevêque de Cracovie Karol Wojtyla à la tête de l'Église catholique va relancer leur ardeur comme jamais et, le 31 août 1980, à l'issue des [ltr]accords de Gdansk[/ltr] qui consacrent le triomphe du syndicat libre Solidarnosc, le très catholique leader syndicaliste Lech Walesa brandit devant ses camarades le stylo avec lequel il a signé les accords. C'est un gadget comme on en voit dans les boutiques de souvenirs du Vatican, avec le portrait du pape polonais. Lech Walesa veut par là signifier que le Souverain Pontife a guidé son bras et inspiré les accords !
Forum Guerre et religion  Icon_reimg_zoom_inForum Guerre et religion  Walesa-gdansk
Ainsi Dieu a-t-il pu contribuer à libérer les Polonais et autres Européens de l'oppression communiste... La suite est plus amère. Sitôt qu'ils ont rejoint l'Occident démocratique, les Polonais ou du moins la plupart d'entre eux se sont abandonnés aux délices païens du consumérisme, avec en prime une natalité en berne.
Même phénomène de l'autre côté de l'Atlantique, où les Français de la [ltr]Nouvelle-France (Québec)[/ltr] ont pu conserver pendant deux siècles leur identité sous tutelle anglaise grâce à leur foi catholique et à leur clergé. Mais à la fin du XXe siècle, les [ltr]désillusions indépendantistes[/ltr] et l'humeur fôlatre ont eu raison de leur résistance. Aujourd'hui, le Québec se distingue en Amérique du Nord par son indifférence religieuse et sa très faible natalité tandis que l'identité francophone ne mobilise plus les foules même si elle demeure heureusement très vivante.
Forum Guerre et religion  Icon_reimg_zoom_inForum Guerre et religion  TresdemayoRevenons en Europe : c'est en invoquant Dieu que le peuple espagnol s'est dressé contre l'occupant français, il y a deux siècles.
Pendant que les paysans et les moines se livraient à une [ltr]guerilla sans merci[/ltr] contre les troupes athées ou anticléricales de Napoléon, la bourgeoisie madrilène, sensible aux « Lumières »venues de France, se complaisait dans la collaboration avec l'occupant.
Le peintre Goya est l'[ltr]un de ces « afrancesados »[/ltr]. Il a pu se racheter une conscience après la libération de son pays en livrant ses sublimes dessins et peintures évoquant les heures héroïques.
Il n'a pas manqué de montrer le supplicié du Tres de Mayo dans une attitude christique, les bras en croix, dans une référence évidente à la dimension religieuse du combat.
C'est aussi à des résistants mûs par leur foi chrétienne que se sont heurtés [ltr]en Russie[/ltr] les soldats de Napoléon. Bien plus tard, en 1941, Staline s'est souvenu de la force mobilisatrice de la foi religieuse. Face à l'[ltr]invasion allemande[/ltr], il a promptement oublié ses diatribes athéistes, remisé son projet de société sans Dieu et appelé son peuple à défendre la Sainte Russie.
Dans le monde musulman, c'est au nom d'Allah que l'émir [ltr]Abd el-Kader[/ltr] se soulève en 1839 contre les Français qui ont [ltr]occupé Alger[/ltr] et le littoral de son pays. Il est défait huit ans plus tard et honorablement traité par ses vainqueurs. Napoléon III envisagera même de le restaurer comme vice-roi de l'Algérie mais sera renversé par les républicains avant d'avoir pu mener son projet à terme.
Abd el-Kader va faire un émule, un demi-siècle plus tard, en la personne du Mahdi (le   « Guide » en arabe). Ce Soudanais proclame la jihad (« guerre juste ») contre les Anglais et leurs alliés égyptiens. Il [ltr]s'empare de Khartoum[/ltr], défendue par le général Gordon, mais ses troupes, après sa mort, finiront par être écrasées sous la puissance de feu des mitrailleuses Maximde l'armée anglaise.
Néanmoins, quand survient la Première Guerre mondiale, les appels du sultan de Constantinople à la guerre sainte contre les Anglais et les Français tombent à plat dans le monde musulman. Il est vrai que les Turcs sont alliés aux Allemands et aux Austro-Hongrois, eux-mêmes chrétiens...
Jusqu'au milieu du XXe siècle, personne ne parie plus sur les vertus émancipatrices de la religion musulmane. La confrérie des [ltr]Frères musulmans[/ltr], fondée en 1928, désespère elle-même d'instaurer en Égypte et dans les autres États arabes des régimes théocratiques fondés sur le Coran et la shari'a (la loi islamique), avec le mot d'ordre : « Le Coran est notre Constitution ; l'islam comme mode de vie » !
Le réveil manqué de l'islam
Après la Seconde Guerre mondiale, les États arabes du Moyen-Orient apparaissent  [ltr]plus divisés que jamais[/ltr] mais refont leur unité dans la [ltr]guerre contre Israël[/ltr]. Et très tôt les élites s'interrogent sur le modèle de société qui leur permettra de se moderniser enfin.
L'exemple éclatant du [ltr]Japon[/ltr] et celui, plus mitigé, de la [ltr]Turquie[/ltr], les amènent à opter pour une modernisation à marche forcée, sur des bases laïques. De jeunes officiers guidés par Nasser renversent la monarchie en [ltr]Égypte[/ltr] (1952). Un parti moderniste, laïque et socialiste, le Baas, prend le pouvoir en Syrie (1963) et en [ltr]Irak[/ltr] (1963).
Les nouveaux-venus se font forts de conduire leurs peuples vers des lendemains meilleurs par l'imitation du modèle occidental. Mais leur « modernisation » débouche sur des inégalités exacerbées et, plus insupportable que tout, une  [ltr]défaite humiliante[/ltr]  face à Israël en 1967...
Voilà qu'un nouvel acteur entre en scène, l'[ltr]Arabie séoudite[/ltr].
Cette monarchie familiale née en 1932 applique avec zèle un islam encore plus archaïque et improbable que celui des Frères musulmans, le wahhabisme, fondé par un prédicateur du XVIIIe siècle dont descend la famille royale. Mais l'administration des villes saintes de [ltr]La Mecque[/ltr] et Médine lui vaut d'être ménagée par l'ensemble des musulmans. D'autre part, la sécurité de la famille royale est garantie depuis 1945 par une [ltr]alliance contre nature[/ltr] avec la première démocratie du monde, les États-Unis !
En 1973, le [ltr]premier choc pétrolier[/ltr] accroît considérablement les royalties versées à l'Arabie séoudite et aux émirats du Golfe comme le Quatar, également wahhabite.
Ces monarchies vont dès lors financer sans limites la construction de mosquées et réislamiser les populations arabes et musulmanes, partout dans le monde, y compris en Europe occidentale. Cette réislamisation prend une forme inédite encore jamais vue dans le monde musulman sauf en quelques endroits reculés (Afghanistan, Hedjaz...), avec la promotion du voile intégral, la séparation stricte des sexes etc.
Les héritiers de l'idéal moderniste et laïc de la Nahda ne vont dès lors cesser de perdre du terrain, y compris dans leurs terres d'élection, le Liban, la Tunisie et, hors du monde arabe, la Turquie...
En 1978, l'URSS ayant [ltr]envahi l'Afghanistan[/ltr], les États-Unis, qui n'en sont pas à une aberration près, s'associent aux Séoudiens pour financer et armer les brigades islamistes qui vont combattre l'occupant impie, parmi lesquels un jeune Séoudien du nom d'Oussama ben Laden qui fondera plus tard al-Qaida.
La même année, un autre protégé des Américains, le chah d'Iran, ébloui par le mirage pétrolier, est chassé du pouvoir par une première [ltr]révolution islamique[/ltr].
Les États-Unis, humiliés par la [ltr]prise en otage de leur personnel d'ambassade[/ltr] à Téhéran, encouragent le dictateur baasiste Saddam Hussein à [ltr]attaquer l'Iran[/ltr] et donner le coup de grâce à la révolution de l'imam Khomeiny. Colossale erreur qui a pour effet de ressouder les Iraniens autour de l'imam Khomeiny et de fragiliser l'Irak, où la majorité chiite et les Kurdes sont tenus en sujétion par la minorité arabo-sunnite.
L'Iran khomeiniste va résister pendant huit ans avec le seul soutien de l'État d'Israël, selon l'éternel principe géostratégique : « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis »  ([ltr]*[/ltr]).
Le chaos de ce début du XXIe siècle s'ébauche donc dans ces années 1980, qui voient d'une part sombrer le monde sunnite sous l'emprise du [ltr]salafisme[/ltr] (versions wahhabite ou Frères musulmans), d'autre part rebondir le conflit millénaire entre les Arabes et les Persans et entre les musulmans sunnites et chiites !...

Il en découle qu'on ne saurait assimiler les violences des islamistes aux anciennes guerres entre catholiques et protestants. Ces dernières opposaient des compatriotes au nom de pures divergences théologiques tandis que Daech et al-Qaida revendiquent leur allégeance à l'[ltr]islam orthodoxe[/ltr] et mènent un combat contre l'Occident dépravé et les Iraniens mécréants...

Les leçons d'un fiasco

De ce qui précède, l'on voit que derrière les références à la « jihad » se cache un drame simplement humain : la difficulté des pays arabes du Moyen-Orient à accéder à la maturité politique après un millénaire de soumission aux Turcs et un siècle d'échecs successifs.
L'instabilité de la région les empêche d'assimiler comme les Japonais, les Turcs ou les Iraniens la modernité occidentale et technologique. Par dépit, les islamistes ont fait en conséquence le choix de la rejeter et s'en justifient en recourant à une [ltr]interprétation très personnelle du Coran[/ltr]. On retrouve le même dilemme chez les islamistes du Sahel, qui se sont significativement dénommés Boko Haram (« les livres sont illicites »).
C'est aussi pour des motifs similaires que de jeunes Occidentaux, de culture musulmane ou fraîchement convertis, rejoignent les rangs de Daech... Victimes d'une  [ltr]immigration débridée[/ltr]qui fabrique à n'en plus finir des « colonies » musulmanes et africaines à l'écart du reste du pays, les premiers, issus de l'immigration, sont dissuadés de s'assimiler à la culture occidentale par la scolarité et empêchés d'aller à la rencontre des autres jeunes. Ils sont aussi mal à l'aise dans le pays natif de leurs parents dont ils ne comprennent plus la culture profonde. Quant aux jeunes Français convertis, ils sont tout autant victimes de déculturation dans la [ltr]« France périphérique »[/ltr]  que délaisse la faction dirigeante.
Comment répondre dans ces conditions au défi lancé par Daech ? On peut bombarder sa capitale Racca au risque de disperser les métastases islamistes tout autour de la Méditerranée. On peut également, à l'intérieur, prolonger l'état d'urgence au risque de paralyser complètement une économie atone qui n'en demandait pas tant (transports désorganisés, magasins en berne, productivité en baisse...).
Mais on peut aussi choisir de s'attaquer à la source de l'islamisme radical qui se situe à Riyad en renonçant s'il le faut au pétrole séoudien. L'occasion n'a jamais été aussi favorable avec un prix très (trop) bas du baril qui menace l'économie des autres pays exportateurs (et contribue à accélérer le réchauffement climatique). On peut également à l'intérieur prendre des mesures drastiques contre les mosquées et les imams financés par des États étrangers, en violation de la loi sur la séparation des Églises et de l'État, agir contre les abus du regroupement familial (mariages forcés d'adolescentes), encourager les personnes qui jouent le jeu de l'assimilation et, plus que tout, valoriser la culture et l'Histoire nationales qui le méritent ô combien...
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:34

Les religions sont la cause des guerres et de la souffrance dans le monde

Ce n'est qu'un mythe bien évidemment. Les religions n'ont pas le monopole de la guerre, de plus tuer, est l'un des pires péchés.
La religion n'est pas la cause du problème, cependant, elle est souvent instrumentalisée et utilisée par des personnes qui ne pratiquent même pas la religion (les hypocrites). Bien souvent, les guerres "religieuses" n'en sont pas, ou bien il s'agit que de facteurs secondaires. Les véritables raisons sont bien souvent économiques, politiques, raciales ou autres.

En outre, nous pouvons également compter les nombreuses victimes et les nombreux massacres issues des idéologies athées et non-religieuses.


Il me semble que les athées qui ont fait la Révolution française (à ne retenir que l'extermination de la Vendée, 80% de la population, un vrai génocide) et Russe (140.000.000 de morts) sont les champions dans le domaine des tueries! Les républicains espagnols ont fait des choses abominables! Il est évident que la terrible réaction franquiste (politique et religieuse) n'en a été qu'une conséquence.

En matière sanguinaire, les "croyants" (seulement les hypocrites dans leur religion, et cela concerne principalement l'église catholique) n'ont pas été les seuls à commettre des crimes et des massacres abominables, puisque des idéologies athées avec à leurs têtes des non-croyants ont également commis des massacres (et parfois bien pires que ceux commis par l'Eglise catholique, à ne pas confondre avec la religion chrétienne), ainsi que les fondateurs de cet État criminel pseudo-israël (qui est illégitime, et ce même pour les bons juifs qui suivent les enseignements de la Torah étaient majoritairement des non-croyants associés à des hérétiques "pseudo-religieux" à la Torah (puisque seul le messie peut rétablir la royauté juive en Terre d'Israël...). On peut donc, certes et avec raison, mettre les religions en accusation... mais elles n'ont pas été les seules, ni même les pires dans ce domaine-ci!

La religion, source de souffrance, de guerre, de persécution et d'intolérance... c'est là l'argument favoris des athées pour diaboliser la foi religieuse d'un bloc dans le but de faire avancer leur idéologie.

Selon beaucoup d'athées, aucun athée n'a jamais fait de mal à cause de son athéisme, et si l'on éradiquait toutes les religions de la terre, il émergerait un monde merveilleux où régnerait justice, amour et solidarité.

Les athées/agnostiques vont souvent fouiller aux confins de l'histoire pour radoter les méfaits de certains religieux, et avancent que rien de semblable ne serait arrivé si il y avait eu absence de religion.

L'Inquisition catholique est l'épisode de l'histoire qui dresse habituellement le standard de comparaison des violences théocratique. Comparons-la avec la principale idéologie simultanément athée et hyper-violente.

> Inquisition espagnole: entre 3000 et 10 000 morts sur 350 ans.

Cette donnée sur le nombre de victimes est très bien documentée. En 1998, le Pape Jean-Paul II a ouvert les archives du Vatican à une équipe de 30 chercheurs venant du monde entier. Les chercheurs ont compilés leurs trouvailles dans un ouvrage de 800 pages ayant été publié en 2004. Rédigés au Moyen-Âge au moment-même des événements, ces documents représentent une mine d'or pour les historiens à la recherche d'informations sur l'Inquisition. Les archives étaient anciennement gardées secrètes, donc les scribes n'avaient aucune raison d'y écrire autre chose que ce qui se passait vraiment. Les chiffres extravagants avancés par des athées surexcités tels que 50 000 morts ne sont que des fantaisies.


Idéologies athées et non-religieuses (communisme, socialisme, nazisme, etc.):

Communisme athée: Plus de 100 millions de morts sur 80 ans.

Cela inclut:
- URSS, 20 millions de morts (voire 40 millions selon certains historiens)
- Chine, 65 millions de morts
- Corée du Nord, 2 millions de morts
- Cambodge, 2 millions de morts
- Afrique, 1.7 millions de morts
- Afghanistan, 1.5 millions de morts
- Vietnam, 1 million de morts (5 millions avec la guerre menée par les USa contre le Viet-nam)
- Europe de l'Est, 1 million de morts
- Amérique latine, 150 000 morts
- Mouvement communiste international et partis communistes non au pouvoir, 10 000 morts

Clairement, le nombre de morts de l'Inquisition est RIDICULE comparé à ceux du communisme. L'absence de religion n'a rien à envier à la religion en termes de violence théocratique!

Pour en savoir plus sur les morts du communisme, lisez le livre noir du communisme:

Ce livre décrit sur 840 pages les crimes commis par les États communistes de 1917 à 1989. Les principales parties concernent l'Union soviétique sous Lénine puis Staline, et la Chine sous Mao Zedong. Plus précisément, les faits décrits dans le livre incluent:

> URSS : - Les goulags, camps de travail forcé, principalement de 1930 à 1953.
- La grande famine de 1932-1933.
- L'arrestation de communistes anti-staliniens (y compris non russes), l'assassinat de milliers d'entre eux à partir de 1934 (principalement en URSS mais aussi à l'étranger).
- Les grandes purges de 1936-1938.
- L'invasion de la Pologne pendant l'application du pacte germano-soviétique (1939-1941).
- Les déplacements forcés de populations. En particulier, l'étude du système soviétique cherche à montrer l'existence d'une continuité dans les politiques répressives des gouvernements issus de la révolution d'octobre 1917 tout au long de l'histoire de l'URSS, en confirmant que le processus de terreur s'est mis en place en Russie peu après la prise du pouvoir par les bolcheviks, avec la création de la Tchéka, l'interdiction progressive des journaux d’opposition, l'arrestation et exécution de nobles, bourgeois, mencheviks, anarchistes et paysans, la répression brutale des grèves ouvrières ou des révoltes.

> Chine: - La famine sans précédent de 1959-1961, conséquence de l'échec du «grand bond en avant».
- Les laogais, camps de travail forcé, principalement de 1954 à 1978.
- La «révolution culturelle », décrite comme étant une «guerre civile, ouverte ou larvée».
- L'occupation du Tibet.

> Europe de l'Est: Les procès politiques, les camps de travail forcé (principalement de 1948 à 1956), la répression de manifestations populaires (en RDA en juin 1953, en Hongrie en 1956, en Tchécoslovaquie en 1968).

> Corée du Nord: Les répressions exercées par le régime dictatorial de la « République populaire démocratique de Corée », depuis sa mise en place en 1948.

> Cambodge: La déportation, puis l'élimination d'une grande partie de la population urbaine par le régime des Khmers rouges, au pouvoir de 1975 à 1979.

> Cuba: Les emprisonnements et condamnations à mort depuis la prise de pouvoir par Fidel Castro en 1959.

> Afghanistan: L'intervention militaire de l'URSS de 1979 à 1989.

Plusieurs lecteurs seraient vite portés à rétorquer que le communisme n'à rien à voir avec l'athéisme.

Il suffit de jeter un coup d'oeil aux affiches de propagande de Lénine lors de la guerre civile de Russie pour se rendre compte que l'athéisme est une caractéristique intégrale du communisme:

On peut voir sur l'affiche soviétique: un capitaliste, un bourgeois, un monarchiste et un religieux ; les ennemis traditionnels des athées communistes.

Même la page traitant du marxisme de l'Encyclopédie Wikipédia (à tendance gauchiste) laisse comprendre que l'athéisme est une composante non-négligeable du marxisme :

Autres guerres non-religieuses:

- Les guerres expansionnistes de l'empire romain
- Les Royaumes Combattants (Chine)
- La guerre pour unifier la Chine - la Dynastie Qin
- Les Invasions Barbares
- Charlemagne
- Genghis Khan
- La 1ère Guerre Mondiale
- Le nazisme
- La 2ème Guerre Mondiale
- Les nombreux dictateurs
- fascisme italien (Benito Mussolini)
- Lénine, Staline, le stalinisme
- Le communisme
- Le maoïsme, La Révolution Culturelle (1 million de morts), le "Grand Bon en Avant" (des millions de morts)
- Impérialisme japonais (le massacre de Nanqin)
- Bombe atomique, le Projet Manhattan
- La Guerre Froide (idéologique)
- La CIA, le KGB
- Les guerres déclarées par les USA (Irak, Afghanistan, Yougoslavie,...)
- Les nombreux conflits en Afrique
- D'autres encore...

(Il faudrait vérifier les chiffres, je le ferai plus tard Insh'Allah. En tout cas ce qui est sûr, c'est que le nombre de morts dépasse la barre des 120 000 000 de morts juste pour le 20ème siècle).




> De plus ceux parmi la liste des "serials killers" du XIXe siècle les empires coloniaux (Angleterre, France, Portugal, Hollande), et fait marrant: la "France laïque coloniale"?

> Je n'ai même pas évoqué les guerres au nom du nationalisme, qui ont fait beaucoup de victimes (ex-Yougoslavie, Rwanda, Iran-Irak, etc.).

> Sans oublié les régimes Bahassistes (Irak, Syrie,...) qui au nom du socialisme et parfois même de l'athéisme, ont massacré et continuent dans certains pays, de s'entre-tué, torturé, etc.



Juste une précision concernant le Nazisme et la 2ème Guerre Mondiale:

Un autre élément à prendre en compte, c'est que les juifs (encore une chose qu’on n’apprend pas dans les livres d’école) n’étaient pas les seuls victimes du nazisme. Parmi les victimes, il y a avait aussi les noirs, les tziganes, les homosexuels, les trisomiques, etc…Il est dangereux et surtout incorrect de réduire le génocide à une affaire nazi-juif ! Le danger nationaliste-socialiste-nazi était en réalité encore bien plus grand: Exterminer en Europe tout humain qui n'était pas "aryen" et productif.
De plus, dans l'armée d'Hitler, il y avait une centaine de millier de soldats d'origines juives.


Les lois de Nuremberg par exemple, contre les « non-aryens » ne visaient pas uniquement les juifs mais concernaient aussi les noirs.
Donc effectivement, ce n'était pas une guerre de religion.


En conclusion, croire qu'un monde sans religion deviendra un monde meilleur et sans conflit, est une imposture, une illusion, et l'histoire nous l'a prouvé à plusieurs reprises.


Je précise également que les guerres sanguinaires qui ont eu lieu à partir des années 1900, ont éclaté quand l'état et la politique étaient séparés de la religion, et que la cause principale des guerres de cette époque, ne sont pas dû aux religions. Et résumer ces guerres à un conflit entièrement religieux, est absurde, dénoué de raison et de sens.

Lorsque la civilisation musulmane fut libre de toute ingérence étrangère, elle fut de loin la plus pacifique du monde. Concernant l'esclavage, il s'agissait d'une mesure de clémence réservée aux captifs de guerre, qui ne furent qu'achetés (pour leur rendre leur liberté). Pour le génocide arménien (ce fut une violente vengeance concernant le génocide orchestré par les arméniens sur la communauté turcophone-musulmane: C'est donc de l’Anatolie orientale (1914-1922) à l’Azerbaïdjan (1988-1994), que les massacres de masse et les atrocités perpétrés par les Arméniens sur les populations turco-musulmanes ont fait plus d’un million de morts.) et c'était sous le règne d'Ataturk, un franc-maçon mort à 57 ans d'une cirrhose du foi.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:36

Le point de vue biblique


RELIGIONS = GUERRES



C’est en écoutant les bulletins d’informations qu’on réalise à quel point les conflits armés sont encore trop nombreux dans le monde. De plus, règle générale, chacun des conflits a pour toile de fond la religion. Le meilleur exemple est sans doute celui des Juifs et des Palestiniens en Israël. Des morts, des morts et encore des morts: tout ça au nom de Dieu.
Ce n’est pas d’aujourd’hui

L’histoire occidentale est parsemée de guerres religieuses. Dans ce cas-ci, c’est le christianisme qui a joué le mauvais rôle. On n’a qu’à penser aux huit Croisades qui, à partir du XIIe siècle, furent organisées dans le but précis de délivrer la ville de Jérusalem de l’Islam. Plus tard, vers les XVe et XVIe siècles, il y a eu toutes ces guerres liées à la Réforme protestante. L’Église catholique cherchait alors à récupérer ses fidèles par la force des armes. Les exemples pourraient être encore nombreux, mais à quoi bon puisque le phénomène est bien connu.
Le problème: la religion!

En effet, la déduction est facile à faire car les preuves sont là : la religion est effectivement responsable de la mort de millions d’innocents. En Europe, les philosophes du XVIIIe siècle prenaient déjà conscience de ce problème. Ainsi, ils en avaient contre l’Église qu’ils accusaient de tous les maux. En Amérique, c’est à partir des années soixante qu’on commence à s’insurger publiquement contre les guerres de religion. L’ex-Beatle John Lennon, dans sa chanson Imagine, écrivait: "imagine un monde où il n’y aurait ni ciel, ni enfer, ni religion." Cette pièce musicale reflète la pensée populaire selon laquelle la religion est le principal responsable des problèmes humains.

Dieu au banc des accusés
Comme c’est toujours le cas chez l’homme, il accuse un autre au lieu d’avouer ses propres erreurs. Et comme la religion ne peut être associée à un autre que Dieu lui-même, alors c’est certainement Lui le coupable. Les gens de notre génération fulminent contre tout ce qui est associé au christianisme sous prétexte que le problème est d’ordre religieux. On aime croire qu’un monde sans religion conduirait enfin à la paix tant désirée. Mais ce n’est là que pure illusion car au point de départ, on a accusé la mauvaise personne. On pointe du doigt la religion et Dieu, et on le rend coupables de ces tueries barbares car on ne veut pas pointer le vrai responsable de ce carnage.

Laissons parler l’accusé!
Tout tribunal qui se respecte donne toujours à l’accusé le droit de se défendre devant ceux qui l’accusent. Dans le cas de Dieu, personne ne prend le temps d’entendre ce qu’il a à dire. Vous est-il déjà venu à l’idée que tous ces événements pourraient être à l’opposé de sa volonté? Jésus, dans l’Évangile, a-t-il déjà prononcé une seule parole pour inciter ses disciples à la violence? Jamais au grand jamais!!!
Bien au contraire, ses enseignements dénonçaient ce genre de comportements. Le texte suivant nous rapporte la réaction de Jésus face à ses disciple alors que deux de ceux-ci avaient une altercation avec des gens d’un faubourg qui ne voulaient pas voir Jésus chez eux: "Lorsque le temps où il devait être enlevé du monde approcha, Jésus prit la résolution de se rendre à Jérusalem. Il envoya devant lui des messagers, qui se mirent en route et entrèrent dans un bourg des Samaritains, pour lui préparer un logement. Mais on ne le reçut pas, parce qu’il se dirigeait sur Jérusalem. Les disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent : Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume? Jésus se tourna vers eux, et les réprimanda, disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver." Luc 9:51-58

"Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés." Cette petite phrase ne serait-elle pas la clé de l’ énigme qui expliquerait la cruauté humaine au nom de la religion? La vérité qui se dégage de cette petite phrase est qu’elle renvoie le problème dans la cour de l’homme.

Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:36

Les huit guerres de religion (1562-1598)

La France connaît au XVI e siècle une fracture religieuse : la grande majorité du pays reste fidèle au catholicisme, tandis qu’une importante minorité rejoint la Réforme. Le principe de la coexistence de deux confessions dans le Royaume se révèle inapplicable. La guerre ne peut être évitée, signe de l’échec de la coexistence pacifique entre catholiques et protestants.

Huit guerres vont se succéder sur une durée de 36 ans, entrecoupées de périodes de paix fragile. Elles s’achèvent avec l’édit de Nantes (30 avril 1598) qui établit une dualité confessionnelle. Pendant la fin du règne d’Henri IV, assassiné en 1610, le roi fait respecter l’édit, ce qui protège les protestants.

1ère guerre (1562-1563)

  • Forum Guerre et religion  0000000584L-250x250 Massacre fait à Cahors en Quercy (19 novembre 1561) © Musée Calvin de Noyon



Le massacre par le duc François de Guise d’une centaine de protestants assistant au culte dans une grange de la ville de Wassy, le premier mars 1562, est considéré comme l’événement qui a déclenché la première guerre de religion. A l’appel de Louis de Bourbon, prince de Condé, les protestants prennent les armes. Condé s’empare d’Orléans le 2 avril.
La guerre s’étend à tout le royaume. Elle est marquée par des violences sauvages dans un camp comme dans l’autre. Les plus notables sont le fait – du côté protestant – du baron des Adrets en Dauphiné et en Provence, et – du côté catholique – de Blaise de Montluc en Guyenne.
La bataille de Dreux qui voit s’affronter les troupes de Condé et celles du connétable de Montmorency est à l’avantage des forces royales. Le duc de Guise met alors le siège devant Orléans tenu par les protestants (5 février 1563). C’est là qu’il est assassiné par Poltrot de Méré, un ancien conjuré d’Amboise.
Le 19 mars 1563 est signé l’édit de pacification d’Amboise négocié par Condé et le connétable de Montmorency.

2ème guerre (1567-1568)
Les chefs huguenots sont décidés à reprendre les armes dès l’automne 1567 et leur inquiétude devant l’influence grandissante du cardinal de Lorraine sur le jeune roi Charles IX les amène à envisager un coup de force pour soustraire le roi à cette influence. C’est ce que l’on a appelé la surprise de Meaux. Mais le roi, prévenu, déjoue cette tentative et, de Meaux, regagne Paris sous la protection des Suisses.
Plusieurs villes du Midi sont prises par les huguenots. Des violences surviennent de part et d’autre. A Nîmes, à la Saint-Michel, le 30 septembre 1567, c’est la Michelade : massacre de notables catholiques par les réformés nîmois. A Paris, assiégée par l’armée huguenote, ce sont les catholiques qui s’en prennent violemment aux huguenots.
L’armée de Condé s’empare de Saint-Denis et poursuit jusqu’à Dreux. Mais la bataille qui se livre à Saint-Denis le 10 novembre 1567 se termine à l’avantage des royaux, quoique le connétable Anne de Montmorency y soit mortellement blessé.
A l’issue de longues négociations, une paix est signée le 23 mars 1568, c’est l’édit de Longjumeau qui confirme l’édit d’Amboise.

3ème guerre (1568-1570)

  • Forum Guerre et religion  0000000206L-250x250-1401092425 Saint Barthélemy-24 août 1572 © S.H.P.F.


  • Forum Guerre et religion  0000000559L-250x250 Moncontour (1570) © S.H.P.F.



La paix de Longjumeau ne dure que cinq mois.
La guerre civile en France subit l’influence des événements internationaux, notamment de la révolte des sujets de Philippe II d’Espagne aux Pays-Bas, ceux qu’on a appelé les « gueux ». La terrible répression dont ils sont l’objet, menée par le duc d’Albe, au nom du roi Philippe II suscite en France une grande émotion. Les huguenots, à la recherche d’alliances extérieures, concluent un accord avec eux.
En outre, chaque camp bénéficie d’aides étrangères :

  • pour les protestants, celle du prince d’Orange et celle d’Élisabeth d’Angleterre qui finance l’expédition du comte palatin Wolfgang, duc de Deux-Ponts en Bourgogne au printemps de 1569 ;

  • pour les catholiques, celles du roi d’Espagne, du pape et du duc de Toscane.



Les combats qui se déroulent principalement en Poitou, en Saintonge et en Guyenne, sont marqués par deux victoires des catholiques : à Jarnac (13 mars 1569), le duc d’Anjou, futur Henri III, remporte une victoire sur le prince de Condé qui sera tué au cours de la bataille ; et à Moncontour, au nord du Haut Poitou (3 octobre 1569), au cours de laquelle l’Amiral de Coligny, blessé, réussit à s’enfuir.
En dépit de ces deux défaites, les huguenots ne sont pas découragés. Coligny remonte vers le nord et parvient jusqu’à La Charité-sur-Loire. En juin 1570, l’armée protestante l’emporta dans la bataille d’Arnay-le-Duc.

La paix qui s’en suivit est le signe d’un revirement politique à la cour où les modérés retrouvent leur influence et où celle des Guise recule.
Cet édit, signé à Saint-Germain le 8 août 1570, et qui a pour artisan principal le roi Charles IX, marque un retour à la tolérance civile. Il restitue la liberté de culte dans les lieux où il existait au premier août 1570.
En outre, les protestants obtiennent des places de sûreté : quatre pour deux ans : La Rochelle, Cognac, La Charité-sur-Loire et Montauban.

Le 22 août 1572, quatre jours après le mariage d’Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, sœur du roi Charles IX qui avait provoqué la venue à Paris de nombreux nobles protestants, l’Amiral de Coligny est victime d’un attentat auquel il échappe de peu. La tension est grande dans Paris. Dans la nuit du 23 au 24 août, jour de la Saint-Barthélemy, un Conseil royal se réunit, au cours duquel il est décidé d’éliminer les principaux chefs huguenots. Coligny et d’autres gentilshommes protestants sont assassinés tant au Louvre qu’en ville. Cette exécution d’un nombre limité de chefs huguenots est suivie d’une tuerie sauvage qui va durer jusqu’au 29 août et fait dans Paris 4 000 tués. Le massacre se généralise et s’étend à la province où l’on dénombre quelque chose comme 10 000 tués.
Henri de Navarre et le prince de Condé sont épargnés parce que princes du sang, mais ils sont contraints à se convertir au catholicisme.

4ème guerre (1572-1573)
La violence qui s’est déchaînée contre eux pousse de nombreux réformés à abjurer ou à s’enfuir dans les pays du « Refuge » : Genève, la Suisse, les provinces septentrionales des Pays-Bas ou l’Angleterre. Mais, dans l’Ouest et le Midi, les combats reprennent. Nîmes et Montauban refusent des garnisons royales. Le siège est mis devant La Rochelle qui résiste. Le siège sera levé le 6 juillet 1573 et le roi accorde aux huguenots un édit de pacification, l’édit de Boulogne enregistré au parlement le 11 juillet 1573, édit moins avantageux que le précédent. Les protestants conservent la liberté de conscience mais n’obtiennent la liberté du culte que dans trois villes : La Rochelle, Nîmes et Montauban.

5ème guerre (1574-1576)
Le duc d’Alençon, jeune frère du roi, prend la tête d’un mouvement composé de protestants et de catholiques modérés. C’est l’alliance des « Malcontents » qui réclame une réforme de l’Etat, considérant que la tolérance du culte réformé est d’abord un problème de réforme politique.
Henri III, sacré roi le 13 février 1575, à la suite de la mort de Charles IX (30 mai 1574) refuse tout d’abord d’accéder aux requêtes des Malcontents, mais il est bien obligé de traiter avec eux par la suite, ses troupes étant très inférieures en nombre. Il signe à Etigny le traité de paix, appelé paix de Monsieur. L’édit du 6 mai, connu sous le nom d’édit de Beaulieu (6 mai 1576), atteste la victoire des Malcontents. Il permet l’exercice du culte réformé dans tous les lieux du royaume sauf à Paris et deux lieues alentour. En outre, les réformés reçoivent huit places de sûreté et des chambres mi-parties dans chaque parlement.

6ème guerre (1576-1577)
Dès le début, l’édit de Beaulieu est difficile à appliquer et suscite des résistances. Les catholiques hostiles se groupent en ligues défensives. Les états généraux convoqués à Blois se déroulent dans un climat très défavorable aux huguenots. L’abolition de l’édit de Beaulieu par l’assemblée provoque la reprise des conflits. Mais faute de secours financier de part et d’autre, la négociation s’impose. Un compromis est trouvé, ce sera la paix de Bergerac du 14 septembre 1577, confirmée par l’édit de Poitiers signé en octobre 1577.

7ème guerre (1579-1580)
En novembre 1579 la guerre reprend localement : le prince de Condé s’empare de La Fère en Picardie et en avril 1580, Henri de Navarre – alors chef du parti protestant depuis 1575-1576 – s’oppose aux provocations du lieutenant-général de Guyenne et prend possession de la ville de Cahors. Quelques conflits sporadiques ont encore lieu jusqu’à la signature du traité de Fleix, le 26 novembre 1580, qui confirme le texte de Poitiers. Les places de sûreté devront être rendues dans un délai de six ans, comme prévu à Poitiers.

8ème guerre (1585-1598)

  • Forum Guerre et religion  0000000705L-250x250 Assassinat du Duc de Guise © B.P.U. Genève


  • Forum Guerre et religion  0000000205L-250x250-1400767889 La Ligue : procession à Paris le 10 février 1593 © S.H.P.F.

  • Forum Guerre et religion  0000000707L-250x250 Assassinat d’Henri III par Jacques Clément © B.P.U. Genève



La mort de François d’Alençon, duc d’Anjou et dernier frère du roi (1584) fait d’Henri de Navarre l’héritier légitime du trône. Le rejet de cette candidature au trône de France suscite la constitution de la Ligue ou « Sainte Union » des catholiques dont le chef Henri de Guise impose au roi Henri III la signature du traité de Nemours (1585). L’édit qui en est tiré, enregistré au Parlement le 18 juillet 1585, est un reniement de la politique de tolérance civile. Il stipule que les calvinistes ont six mois pour choisir entre l’abjuration et l’exil, que les pasteurs sont bannis et que les places de sûreté doivent être rendues.
Il en résulte une forte diminution du nombre des protestants. Cependant Henri de Navarre, vainqueur à Coutras, tient encore les provinces du Midi. La Ligue prend le contrôle du Nord de la France.

A Paris, naît, indépendamment de la Ligue des princes, une ligue roturière qui s’allie à la première. Le 12 mai 1588, la ville se soulève : c’est la « journée des barricades ». Henri III doit s’enfuir. Il se réfugie à Blois et entame des négociations avec les ligueurs. Mais le pouvoir conquis par les Guise l’inquiète. Il veut à tout prix lutter contre la subversion qu’il redoute. Il décide de faire assassiner le duc Henri de Guise ainsi que son frère le Cardinal de Lorraine.

Henri III se rapproche alors d’Henri de Navarre. Leurs deux armées se joignent et montent vers Paris. Mais les Parisiens se déchaînent contre leur roi qui a fait alliance avec les hérétiques.
C’est alors, en 1589, qu’Henri III est assassiné par le moine ligueur Jacques Clément. Henri de Navarre devient roi sous le nom d’Henri IV, mais Paris est aux mains des ligueurs et le nouveau roi doit conquérir son royaume.

En mars 1590, la fameuse bataille d’Ivry ouvre au roi la voie au siège de Paris.
En 1593, Henri IV déclare son intention d’abjurer et de recevoir une instruction catholique. Il faudra le sacre royal à Chartres pour vaincre les réticences des Parisiens. Paris cède en 1594 et ouvre ses portes à Henri IV.

En 1595, Henri IV reçoit l’absolution du Pape et déclare la guerre à l’Espagne dont de nombreuses troupes venues pour soutenir la Ligue sont encore présentes en France.
En 1598, par le traité de Vervins, il obtient le départ des troupes espagnoles. Henri IV obtient aussi la soumission du duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne, qui s’était allié aux Espagnols.

L'édit de Nantes (30 avril 1598)
C’est à Nantes, en avril 1598, qu’Henri IV signe le fameux édit qui met un terme aux guerres de religion qui ont ravagé la France au cours d’une période de 36 ans. Cet édit est plus complet que les précédents. Il instaure la coexistence religieuse entre catholiques et protestants. Le culte réformé est autorisé dans tous les lieux où il existait en 1597 et l’accès à toutes les charges est garanti aux réformés.

  
Bibliographie


  • Documents

       
    • Édit de Nantes | Fichier
       
    • Généalogie des rois de France | Fichier
       
    • Généalogie de la famille de Guise | Fichier
       
    • Collectif, Chronologie des guerres de religions | Fichier
       
    • COTTRET Bernard, Édits, point de vue synoptique | Fichier
       
    • FRIES Daniel, Les huit guerres de religion | Fichier



  • Livres

       
    • BOISSON Didier et DAUSSY Hugues, Les protestants dans la France moderne, Belin, Paris, 2006
       
    • CHRISTIN Olivier, La Paix de religion : l’autonomisation de la raison politique au XVIe siècle, Le Seuil, Paris, 1997
       
    • COTTRET Bernard, 1598, L’édit de Nantes, Perrin, Paris, 1997
       
    • CROUZET Denis, Les guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion, Champ Vallon, Seyssel, 1990
       
    • GARRISSON Janine, Les protestants au XVIe siècle, Fayard, Paris, 1988
       
    • JOUANNA Arlette, La France du XVIe siècle, PUF, Paris, 1996
       
    • JOUANNA Arlette, JBOUCHER Jacqueline, Histoire et dictionnaire des guerres de religion, Laffont (Bouquins), Paris, 1998, p. 1526
       
    • LIVET G., Les guerres de religion, PUF, Paris, 1993
       
    • MIQUEL Pierre, Les guerres de religion, Fayard, Paris, 1980
       
    • PERNOT Michel, Les guerres de religion en France, SEDES, Paris, 1987
       
    • VRAY Nicole, La guerre des religions dans la France de l’Ouest : Poitou, Aunis, Saintonge, 1534-1610, Geste Editions, 1997




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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:37

La foi et les religions dans la Grande Guerre

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Introduction : l'engagement des religions dans le conflit
La participation des religions à la guerre revêt plusieurs formes. En premier lieu, les institutions religieuses se mettent dès le début du conflit au service du (ou des) pays belligérants, conférant ainsi à la guerre une légitimité. En France, la guerre et l’Union sacrée ne sont en aucun cas remises en cause par le clergé.
 
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L’implication du clergé français dans la guerre
Dès août 1914, les Églises se mobilisent. Le clergé français est soumis aux obligations militaires depuis la fin du XIXsiècle. Ainsi, les ministres des cultes rejoignent l’armée. Près de 30 000 religieux, 500 pasteurs, et une centaine de rabbins endossent alors l’uniforme.
 
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La foi au front
Au front, la religion est incarnée par les aumôniers militaires, présents dans les zones de combats où l’on retrouve d’ailleurs une représentation pluriconfessionnelle. Ils doivent  permettre aux soldats de pratiquer leur foi, en célébrant les offices. Mais ils accompagnent également les soldats blessés ou mourants, d’où leur assimilation au personnel sanitaire et le port d’un brassard avec une croix rouge. 
 
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Les pratiques religieuses à l’arrière
La guerre voit un retour massif vers les églises, les temples et les synagogues. La peur de perdre l’être cher entraîne un regain de ferveur religieuse. Les familles restant à l’arrière, parfois même éloignées des pratiques religieuses, se tournent à nouveau vers les églises afin de trouver un réconfort. L’aide spirituelle permet de supporter l’absence, mais aussi le deuil. Les courriers de certaines mères témoignent du sacrifice de leurs fils. L’analogie avec le sacrifice christique est récurrente. Le combattant, tué au front a sacrifié sa vie dans une guerre juste, comme Jésus-Christ a donné sa vie pour le salut des hommes.
 
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Conclusion
Le conflit a bouleversé la société et a eu des conséquences sur les religions. Elles sont d’abord matérielles puisqu’au sortir de la guerre, il faut reconstruire les lieux de culte dévastés par les bombardements et les incendies dans les zones de combat. Les religions s’associent aux hommages rendus en mémoire des morts et participent au deuil collectif. Les cérémonies officielles sont généralement accompagnées d’une messe.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:37

Histoire des Guerres de religion




1560
mars
Conjuration d’Amboise
Le prince de Condé et Antoine de Bourbon, roi de Navarre, conspirent pour s’octroyer les faveurs du jeune roi François II et obtenir ainsi la liberté du culte protestant. Les deux huguenots redoutent en effet l’influence que pourrait avoir sur lui les Guise, fervents défenseurs du catholicisme. Mise à exécution par Godefroi de La Renaudie, la conspiration échoue suite à la trahison de Pierre des Avenelles. Les comploteurs qui sortent les armes à l’exemple de La Renaudie sont tués, ceux qui se rendent sont arrêtés. La majorité d’entre eux seront toutefois exécutés par la suite.




1562
17 janvier
Signature de l’édit de Janvier
Poussé par sa mère, Catherine de Médicis, et par le chancelier Michel de l’Hospital, le roi Charles IX appose sa signature sur l’édit de Janvier à Saint-Germain-en-Laye. Il accorde la liberté de culte aux protestants en dehors des remparts. Ils doivent en échange renoncer aux lieux de culte dont ils s’étaient emparés. Mais cet édit ne fera qu’aviver la colère des catholiques, et notamment du duc de Guise, qui organisera peu de temps après le massacre de Wassy, déclenchant la première guerre de Religion.




1562
1 mars
Première guerre de religion en France
Dans le village de Wassy en Champagne, quatre-vingt protestants sont assassinés par les hommes du duc de Guise alors qu'ils participaient à la célébration du culte. Ce massacre marque le début de la première guerre de religion. Le 10 mars, le chef des huguenots, Louis de Condé, appelle les protestants à prendre les armes et à venger les villageois de Wassy. Le conflit prendra fin en mars 1563 quand catholiques et protestants signeront la paix d'Amboise.




1562
19 décembre
Victoire catholique à Dreux
Alors que la guerre de religion fait rage, catholiques et protestants s'affrontent en pleine campagne à Dreux. Le chef des huguenots, le prince Louis de Condé, est fait prisonnier par le duc de Guise tandis que le connétable Montmorency est, de son côté, capturé par les protestants. Les catholiques, supérieurs en nombre, l'emportent. La signature de la paix d'Amboise le 19 mars 1563 mettra un terme à la première guerre de religion et permettra au prince de Condé d'être libéré.




1563
18 février
Assassinat de François de Guise
Alors qu’il assiège la ville d’Orléans, le duc de Guise, dit "le Balafré", est assassiné par un protestant répondant au nom de Jean de Poltrot de Meré. On soupçonnera Coligny d’avoir été l’instigateur du meurtre.




1563
19 mars
Paix d'Amboise
Signé par Louis de Condé et le connétable de Montmorency, l’édit marque la fin de la première guerre de religion qui oppose depuis un an les catholiques et les protestants. La paix d'Amboise accorde aux huguenots une amnistie complète et la liberté de leur culte dans certaines limites territoriales. Par ailleurs, elle divise la noblesse des masses protestantes en autorisant uniquement les seigneurs à célébrer le culte. Loin de satisfaire les deux camps adverses, l’édit ne servira qu’à instaurer une paix temporaire. Le conflit reprendra en effet dès 1567.




1567
28 septembre
Tentative d’enlèvement de Charles IX
Redoutant les conséquences des négociations de Catherine de Médicis avec l’Espagne catholique, le prince de Condé organise l’enlèvement du roi Charles IX. Mais le projet échoue. C’est ainsi que s’ouvre la seconde guerre de Religion. En novembre, les protestants essuieront une défaite cuisante contre le duc de Montmorency à Saint-Denis et se décideront à signer la paix de Longjumeau.




1568
23 mars
Paix de Longjumeau
La paix de Longjumeau signée entre Charles IX et le prince de Condé met fin à la deuxième guerre de religion. Le conflit entre les protestants et les catholiques avait repris en septembre 1567. Ruinés, les deux partis doivent se résoudre une nouvelle fois à entamer des négociations. Le traité confirme les droits accordés aux protestants par la paix d'Amboise, signée le 19 mars 1563. Mais la trêve de Longjumeau sera de courte durée : la troisième guerre de religion commencera cinq mois plus tard.




1569
13 mars
Les protestants vaincus à Jarnac
La troisième guerre de Religion vient d’éclater suite à la décision du roi, Charles IX, toujours sous l’influence de Catherine de Médicis, d’ordonner l’arrestation du prince de Condé. Contraints de reprendre les armes, les protestants doivent affronter une nouvelle fois les catholiques. La bataille de Jarnac se clôt finalement sur la défaite des huguenots et sur la mort de Condé.




1569
3 octobre
Victoire de Moncontour
Le duc d'Anjou l'emporte face aux hommes de Coligny. Avec la bataille de Jarnac, qu'il a également remporté sur les protestants quelques mois plus tôt, on attribue au futur Henri III des mérites militaires personnels. Pourtant il n'avait fait que suivre les ordres des vieux généraux expérimentés Cossé et Tavannes. Il deviendra roi de France à la mort de son frère Charles IX en 1574.




1570
8 août
Fin de la troisième guerre de Religion
Pour mettre un terme aux hostilités entre protestants et catholiques, un édit est publié par le roi Charles IX et octroie à nouveau la liberté de culte aux protestants, dans une limite territoriale. C’est la paix de Saint-Germain. Les réformés obtiennent également la garantie de quatre villes de sûreté, parmi lesquelles figure La Rochelle.




1572
22 août
Coligny manque d’être assassiné
Gaspard de Coligny, qui a de plus en plus d’influence sur le roi Charles IX, suscite la méfiance de Catherine de Médicis et ravive la haine des catholiques. Le chef des protestants tente de convaincre le roi d’intervenir aux Pays-Bas contre l’Espagne. C’est sans doute la raison pour laquelle les Guise, fervents défenseurs du catholicisme, tentent de l’assassiner. Il en réchappe de justesse, mais l’événement déclenche le massacre de la Saint-Barthélemy, deux jours plus tard. Coligny sera d’ailleurs l’un des premiers protestants mis à mort.



1572
24 août
Le massacre de la Saint-Barthélemy
Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, les protestants, réunis à Paris pour le mariage de leur chef Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, sont massacrés. Deux jours plus tôt, la tentative d’assassinat de Coligny, probablement organisée par les Guise, avait fait naître un dangereux climat de tensions. Aussi, Catherine de Médicis redoutait d’être renversée par les Guise mécontents de sa politique conciliante avec les protestants. Elle se méfiait également de l’influence de Coligny sur son fils, Charles IX. Pour cette raison, elle aurait devancé les catholiques en convainquant son fils d’ordonner le massacre des chefs protestants. Lorsque le tocsin de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois retentit, les Parisiens se déchaînent sur les protestants, hommes, femmes et enfants. Le massacre fait 3 000 victimes et se poursuivra en province jusqu’au mois d’octobre. Quant à Henri de Navarre, il est contraint de se convertir. C'est l'un des épisodes les plus tragiques des guerres de Religion qui ont ensanglanté le royaume entre 1562 et 1598.




1573
11 juillet
Édit de Boulogne
Au lendemain du siège de la Rochelle, protestants et catholiques concluent la paix avec l’édit de Boulogne. Celui-ci met fin à la quatrième guerre de Religion et permet aux protestants d’obtenir la liberté de conscience. Toutefois, ils ne pourront bénéficier de la liberté de culte que dans trois villes, dont La Rochelle.




1576
6 mai
La paix de Beaulieu clôt la cinquième guerre de Religion
Déclenchée en 1574, alors qu’Henri III vient de succéder à son défunt frère, la cinquième guerre de Religion est menée par le parti des Politiques, aussi appelé Malcontents. Celui-ci a réuni autour du duc d’Alençon, frère cadet du roi, la noblesse catholique modérée opposée au roi. Les protestants, tels Henri de Condé, n’ont pas tardé à se joindre au mouvement, d’autant plus que Henri de Navarre s’est enfuit de la cour. Inquiet, le roi accepte finalement de négocier. Le conflit s’achève ainsi avec l’édit de Beaulieu, qui octroie d’importants avantages au frère du roi, mais aussi aux protestants. Ceux-ci peuvent désormais jouir de la liberté de culte dans toute la France, à l’exception de la capitale. Ils obtiennent huit places de sûreté ainsi que l’égalité de représentation dans les chambres. De tels avantages ne peuvent que mécontenter les catholiques les plus fermes, qui formeront la Sainte Ligue, dirigée par Henri de Guise.




1577
17 septembre
Signature du traité de Bergerac
Les protestants et les catholiques signent le traité de Bergerac pour mettre un terme à la sixième guerre de Religion. Celle-ci a été déclenchée par la Ligue catholique, qui est parvenue à convaincre le roi d’annuler l’édit de Beaulieu. Vaincus à la bataille de la Charité-sur-Loire, puis à Issoire, les protestants n’ont d’autres choix que de signer un traité diminuant considérablement les avantages qu’ils avaient acquis. Ainsi, ils obtiennent la liberté de culte pour un bourg par bailliage et leurs huit places de sûreté ne sont valables que temporairement. En octobre, le traité sera confirmé par l’édit de Poitiers.




1580
26 novembre
Signature de la paix de Fleix
Le duc d'Anjou et Henri de Navarre signent au château de Fleix le traité mettant fin à la septième guerre de religion. Il vient ainsi confirmer le traité de Bergerac, signé en 1577. L'équilibre entre les forces catholiques et protestantes est retrouvé. Cette septième guerre sera aussi appelée "guerre des Amoureux" car elle aurait été déclenchée par les amours de Marguerite de Valois, dite la reine Margot.




1585
7 juillet
Henri III interdit le culte protestant
Depuis la mort du duc d’Alençon, jeune frère du roi, les Guise sont effrayés à l’idée de voir monter sur le trône le protestant Henri de Navarre, seul héritier légitime (futur Henri IV). Le roi de France Henri III finit alors par céder aux pressions de la Ligue et signe le traité de Nemours. Ce dernier retire aux protestants tous leurs privilèges et interdit leur culte, rendant impossible l’accès d’Henri de Navarre au trône.




1588
12 mai
Journée des Barricades
Au cours de la huitième guerre de Religion, la population parisienne prend parti pour la Ligue, à la tête de laquelle se trouve Henri de Guise. Celui-ci se rend à Paris, à l’appel du conseil des Seize et suscite la méfiance du roi Henri III. Se sentant menacé par une telle présence, il appelle une force de 4000 Suisses et de 2000 Français pour assurer la sécurité dans la capitale. Aussitôt, les ligueurs poussent les Parisiens à l’insurrection. La population utilise des chaînes, des barriques et des tonneaux pour bloquer les rues et empêcher les forces royales d’intervenir. Henri III n’a pas d’autre choix que de fuir Paris. Cette journée marque sa rupture définitive avec la Ligue et aboutira à son ralliement avec Henri de Navarre, futur Henri IV. Les deux hommes mettront le siège devant Paris.




1590
14 mars
Henri IV gagne la bataille d'Ivry
En lutte avec les ligueurs catholiques conduits par le duc de Mayenne (famille des Guise), le protestant Henri IV remporte la bataille d'Ivry. L’année précédente, il avait déjà remporté une victoire similaire à Arques. Au cours d'une manoeuvre, le Béarnais s'exclame : "Si vos cornettes vous manquent, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez toujours au chemin de la victoire et de l'honneur." Les partisans du roi de France attribuent cette victoire à une intervention divine.


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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 14:38

1595
5 juin
Victoire d’Henri IV à la Fontaine-Française
Le roi de France, malgré sa conversion, rencontre encore de nombreuses oppositions. La situation mène à la bataille de Fontaine-Française, qui l’oppose aux troupes de la Ligue. La victoire du roi aboutira finalement au démantèlement de la Ligue.




1598
13 avril
Signature de l'Edit de Nantes
Henri IV et son secrétaire Pierre Forget de Fresnes signent avec des émissaires protestants l’édit de Nantes. Les huguenots obtiennent du roi de France, converti à la religion catholique depuis 1593, la liberté de conscience et des garanties en matière de droits. Les protestants peuvent se vouer à leur culte dans deux villages par bailliage ainsi que dans les villes où leur religion est déjà ancrée. Jouissant de l’égalité civile, ils peuvent occuper des postes publics, et ont pour garantie la concession de plus de cent villes françaises. Les anciens temples leur sont restitués et ils peuvent également en construire de nouveaux. L'édit de Nantes marque aussi la fin des guerres de religion, mais ne sera jamais entièrement respecté. En partie aboli par Richelieu sous Louis XIII, il sera révoqué en 1685 par Louis XIV.




1689
22 mars
Débarquement de Jacques II d'Angleterre à Kinsale
Détrôné le 6 janvier 1689 lors de la Glorieuse Révolution, Jacques II d'Angleterre débarque à Kinsale en Irlande deux mois plus tard avec le soutien de son cousin Louis XIV pour mener une contre-révolution. Fort de 10 000 hommes partis de France, où l'ancien roi catholique a trouvé refuge avec sa cour jacobite, Jacques II trouve à son arrivée le soutien des catholiques irlandais, fidèles aux Stuarts. Il est notamment reçu à Dublin par Richard Talbot, 1er comte de Tyrconnell. Si une première victoire militaire sur l'armée de Guillaume III d'Angleterre interviendra lors de la bataille de Bantry le 11 mai 1689, les alliés franco-irlando-écossais sont mis en échec l'année suivante à la bataille de la Boyne puis en Ecosse. Résultat : 15 000 irlandais se réfugient en France, où Jacques II décèdera le 16 septembre 1701.




1689
11 mai
Bataille de la baie de Bantry
La bataille de la baie de Bantry marque la première victoire franco-jacobite sur la flotte anglaise, lors de la tentative de contre-révolution menée par Louis XIV et Jacques II d'Angleterre dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. En supériorité numérique (24 navires français contre 19 anglais), la flotte de l'amiral Châteaurenault fait 96 victimes et près de 300 blessés, contre 40 morts et moins de 100 blessés. Cette victoire permet aux troupes franco-jacobites de débarquer en Irlande, où elles seront finalement battues par les Anglais.




1689
juillet
Retour de François Vivent en Languedoc
Après quatre années d'exil forcé à l'étranger avec ses compagnons, François Vivent revient en Languedoc afin de poursuivre la révolte des protestants face à la persécution de Louis XIV. Originaire de Valleraugue, il est considéré comme l'un des plus habiles prédicants de son époque, et prêche pour une défense armée et l'utilisation de la violence. Suite à la conversion forcée des protestants du Languedoc et la révocation de l'édit de Nantes le 18 octobre 1685, il est contraint de négocier son exil en 1687, mais revient deux ans plus tard en compagnie d'autres prédicants, comme Claude Brousson. En septembre 1689, son projet de soulèvement pour soutenir une pénétration de forces protestantes en France échoue. Il est tué le 19 février 1692 dans la grotte de Carnoulès. Au terme de ce qu'on appellera la guerre des Camisards en 1704, plus de 3 000 insurgés protestants ont trouvé la mort et 1 200 se sont réfugiés à l'étranger.




1689
27 juillet
Bataille de Killiecrankie
La bataille de Killiecrankie oppose les troupes jacobites, dirigées par le vicomte de Dundee, à l'armée de Guillaume III d'Angleterre. John Graham, 1er vicomte de Dundee mène cette révolte pour remettre le roi catholique Jacques II sur le trône, dont il a été chassé au bénéfice du prince protestant Guillaume d'Orange le 13 février 1689. Il remporte une victoire militaire malgré l'infériorité numérique (2 400 jacobites contre 3 500 soldats de la couronne), mais meurt sur le champ de bataille, victime d'une balle. Il aurait été alors le Grand Maître de l'Ordre des Templiers. Sa mort laisse l'insurrection jacobite sans leader. Les chefs des clans des Higlands se soumettent alors au roi Guillaume III d'Angleterre, exceptés les MacDonald de Glencoe, qui seront massacrés le 13 février 1692 par des troupes orangistes.




1690
30 avril
Fin de la rébellion jacobite à la bataille de Cromdale
La bataille de Cromdale est le dernier chapitre de l'insurrection jacobite en Ecosse. Les troupes fidèles au roi catholique Jacques II, bouté du trône d'Angleterre un an plus tôt par le protestant Guillaume III, sont en déclin suite à la défaite à la bataille de Dunkeld et au retrait des clans des Highlands. Le major général irlandais Buchan est envoyé en soutien par Jacques II pour remobiliser ses partisans écossais dirigés par Sir Ewen Cameron. Mais les désertions se multiplient dans les rangs jacobites et l'armée de Buchan perd ainsi le tiers de son effectif initial (1 200 hommes) lorsqu'elle croise les orangistes à Cromdale, le 30 avril 1690. Plus nombreux, les soldats de Sir Thomas Livingston prennent le dessus et font 400 victimes chez les jacobites, dont certains profitent de l'épais brouillard pour fuir. Les orangistes perdent moins de 100 hommes et mettent un terme à la rébellion jacobite.




1690
11 juillet
Victoire française à la bataille navale de cap Béveziers
La bataille du cap Béveziers met aux prises les flottes françaises et anglo-hollandaises sur la manche, dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. Jacques II, bouté hors du trône d'Angleterre par le protestant Guillaume III en 1689, a trouvé refuge en France auprès de son cousin Louis XIV. Il tente de débarquer en Irlande avec le soutien des Français pour soulever une armée catholique et regagner sa couronne. La flotte française, menée par le vice-amiral Anne Hilarion de Costentin, a l'ascendant et se trouve en surnombre avec 75 vaisseaux, contre 59 côté anglo-hollandais, sous le commandement du vice-amiral Arthur Herbert de Torrington. Ces derniers en perdront 17 durant la bataille de Beachy Head (en anglais), les autres se réfugiant vers la Tamise tandis que Tourville laisse échapper l'occasion de les anéantir totalement. Cette victoire française sera atténuée par la défaite à venir lors de la bataille de la Boyne après le débarquement en Irlande.




1690
18 août
Victoire française à la bataille de Staffarda
La bataille de Staffarda oppose le royaume de France au duché de Savoie, le 18 août 1690, dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. Après avoir refusé de laisser la citadelle de Turin à Louis XIV, le duc de Savoie Victor-Amédée II fait preuve d'un cruel manque de discernement le jour de la bataille. Face aux 18 000 hommes du maréchal Nicolas de Catinat, le prince du Piémont estime ses troupes fortes de 17 000 soldats suffisantes pour en venir à bout, sans attendre l'aide imminente de renforts espagnols. D'autres erreurs stratégiques permettent aux Français de prendre le dessus et de faire plus de 4 000 morts dans les rangs savoyards, ainsi que 1 500 blessés et 1 200 prisonniers. Les troupes françaises, qui ont perdu 2 000 hommes dans la bataille, poursuivront sur leur lancée en prenant Saluce le lendemain, puis Suze le 20 novembre 1690.

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