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Bible - Deux testaments

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Message  Arlitto Lun 08 Aoû 2016, 14:31

Rappel du premier message :

Bible


Deux testaments : l’ancien et le nouveau


Bible - Deux testaments - Page 2 Lettrine_qOn parle de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament.  Que signifie alors le mot « Testament »? Est-ce un terme biblique? Par ailleurs, je constate que, de plus en plus, on emploie les expressions Premier Testament / Première Alliance et Deuxième Testament / Alliance Nouvelle. Pourquoi ce changement? (J.B.)

Bible - Deux testaments - Page 2 Lettrine_rPour comprendre le mot Testament, il faut se rappeler que la Bible, écrite en hébreu et en grec, nous est parvenue par l’intermédiaire du latin. Durant des siècles, en Occident, presque personne n’avait accès aux textes bibliques dans leur langue d’origine. C’est seulement à l’époque de la Renaissance (XVe siècle) qu’on a commencé à retrouver les textes originaux, non seulement de la Bible mais aussi des grands auteurs de l’Antiquité grecque. Jusque là, toute l’Église d’Occident - essentiellement européenne - lisait la Bible dans la traduction latine de la Vulgate réalisée au IVe siècle. L’usage répandu dans toutes les langues ouest-européennes provient directement du choix du mot Testamentum pour rendre les termes grec et hébreu que nous traduisons aujourd’hui, le plus souvent, par Alliance.
Le livre de l’Alliance

     Il ne convient pas ici d’élaborer une théologie de l’Alliance; rappelons-nous toutefois que le mot latin testamentum était un bon choix à cause de son sens plus large que celui du mot français dans l’usage actuel. Il s’applique à toute disposition dont le caractère juridique repose sur l’initiative d’un sujet plutôt que sur l’accord mutuel des parties. Cette traduction met en évidence le fait que l’Alliance est due à l’initiative de Dieu : Il choisit Israël et fixe Lui-même les conditions d’existence de cette Alliance. Ce n’est pas un contrat négocié entre deux partenaires mais un don gratuit fait par Dieu au peuple élu.

     Avant d’être un écrit, l’Alliance - ou Testament - se veut d’abord un événement qui détermine un état de vie pour le peuple qui en bénéficie. Dans la Bible elle-même, on trouve quelques indices quant à l’usage de l’expression : le livre de l’Alliance (voir 1 M 1,57; Sir 24,23) et, dans un texte sur lequel nous allons revenir, Paul mentionne la lecture de l’Ancien Testament (2 Co 3,14). On peut conclure que dès avant l’ère chrétienne, on associait, selon l’usage, l’Alliance à un écrit; cet usage s’est perpétué dans l’Église lorsqu’on a désigné les Écritures comme Ancien et Nouveau Testament, c’est-à-dire ancienne et nouvelle Alliance.

     Le seul texte des Écritures hébraïques qui mentionne explicitement une Nouvelle Alliance est Jr 31,31 - que la Vulgate a rendue par foedus novum plutôt que par testamentum novum - et le prophète précise que cette alliance, contrairement à la précédente, sera écrite dans le cœur des croyants; donc, elle ne reposera pas sur un écrit matériel. Dans les Écritures chrétiennes, la formule Novum Testamentum apparaît aux récits de l’institution eucharistique (Lc 22,20 et 1 Co 11,25), dans l’épître aux Hébreux, commentant le texte de Jr 31,31 (voir Hé 8,8; 9,15) et surtout en 2 Co 3,6, en relation avec le Vetus Testamentum de 2 Co 3,14.
Depuis le IIe siècle

     Ces versets de Paul se situent directement à l’origine de notre usage des expressions Ancien et Nouveau Testament. Ils appartiennent à un passage difficile (2 Co 2,12 - 4,6) où Paul réaffirme la supériorité de l’Alliance nouvelle sur l’ancienne : l’une conclue dans l’Esprit Saint, l’autre écrite sur des tables de pierre (voir 2 Co 3,6-7). Lorsque Paul se réfère à l’Ancien Testament  (2 Co 3,14), il pense à un écrit qui peut être lu, mais il n’en va pas de même pour l’Alliance nouvelle. Au moment où il rédige ces pages, des Écritures chrétiennes n’existent pas; quelques unes des lettres de Paul lui-même étaient sans doute déjà en circulation; on était, par ailleurs, au tout début du processus de mise par écrit des évangiles mais la notion d’un Nouveau Testament tel que nous le connaissons demeure totalement étrangère à Paul comme à ses correspondants. Ce n’est qu’une ou deux générations plus tard, au début du IIe siècle, qu’on a commencé à rassembler les écrits chrétiens en une collection qui s’est appelée Nouveau Testament par comparaison à l’Ancien dont Paul fait mention.

     À une époque récente, apparaît l’idée que l’appellation Ancien Testament est péjorative à l’égard des Écritures juives et du Judaïsme. Voilà pourquoi on parle volontiers de Premier Testament et de Première Alliance, reprenant ainsi une expression de Hé 9,15. Les deux formules : Premier Testament et Ancien Testament prennent leur origine dans les écrits du Nouveau.
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Message  Arlitto Dim 21 Aoû 2016, 21:07

Bible - Deux testaments - Page 2 Les_peuples_de_lancien_testament
La Bible, c’est quoi ?

La Bible est un des plus anciens livres de l'humanité, qui continue aujourd'hui à être le plus traduit, le plus diffusé et le plus lu dans le monde. Son succès vient du fait qu’elle contient quelques réponses aux « pourquoi » que se pose l’Humanité.  



Lire directement l’article sur Alliance biblique française (ABF)

Trois langues pour un Livre

Le grec « ta biblia » veut dire « les livres ». On appelait « Biblia hagia » (=les livres saints) le recueil des écrits qu’on lisait pendant la liturgie.

Les termes Bible ou Sainte Bible, désignent un vaste ensemble qui réunit :


  • les livres hébreux, appelés par les Juifs « la lecture » ou désignés par le mot Tanak (contraction de Torah, Nebiim, Ketoubim : la Loi, les Prophètes et les Ecrits) ;

  • les livres grecs d’origine juive, reçus comme « deutérocanoniques » par l’Eglise catholique ;

  • les livres chrétiens formant le Nouveau Testament (du latin « testamentum », choisi au début de l’ère chrétienne pour traduire le mot grec : « diathèkè » signifiant : disposition, contrat, alliance).



Un livre unique

La Bible fut longtemps le seul recueil littéraire bien identifié de la culture du Proche-Orient ancien. Elle est un témoin éminent de ces civilisations. La création de l’Etat d’Israël en 1948, les découvertes archéologiques de ces 50 dernières années, ainsi que les travaux des spécialistes ont totalement renouvelé l’intérêt de ces textes anciens. Aujourd’hui, nous pouvons beaucoup mieux situer les écrits bibliques dans le contexte historique, culturel et religieux qui les a vus naître.

La Bible : plus qu’un livre, c’est une histoire

On trouve dans la Bible de très nombreuses allusions aux différents peuples avec lesquels Israël était en relation. La Bible est l’une de nos premières sources d’information sur ces civilisations anciennes. L’archéologie est venue plus tard élargir et compléter ces connaissances.

La Bible : plus qu’un livre, c’est une parole

La Bible affirme qu’elle a un message pour les hommes.  » Tu aimeras le seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et voici le second commandement : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ces deux-là « . (Deutéronome 6.4-5, Lévitique 19.18, Marc 12.30-31) […]

Lire la suite sur Alliance biblique française (ABF)
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Message  Arlitto Dim 21 Aoû 2016, 21:08

De quoi se compose la Bible ?

La Bible se compose de deux grandes parties appelées Ancien et Nouveau Testament. L'Ancien Testament est commun au christianisme et au judaïsme et a été écrit entre environ -1200 et -300. Le Nouveau Testament est spécifiquement chrétien, et a été écrit entre 40 et 120 après Jésus-Christ (les fourchettes sont larges à dessein, les dates exactes de rédaction sont sujettes à des débats dans lesquels nous n'entrerons pas ici).
 
Chaque « testament » se compose d'un certain nombre de « livres » (66 au total). Ces livres se rattachent à divers styles littéraires. On trouve notamment :
 

  • Des textes narratifs et historiques : formant la grande partie des textes bibliques, ils racontent l'histoire de divers protagonistes mais aussi l'intervention concrète de Dieu dans l'histoire. Dans cette catégorie figurent les « Évangiles », 4 récits de la vie de Jésus par différents témoins directs ou indirects.

 

  • Des textes prophétiques : dans l'Ancien Testament, Dieu a utilisé des « prophètes » pour transmettre ses messages. Ceux-ci sont souvent rédigés sous forme d'« oracles », entre poésie et interpellation, avec l'utilisation fréquente d'images et de métaphores. Les oracles prophétiques portent parfois sur l'avenir, mais ils sont plus généralement des paroles de Dieu, qui portent un jugement sur une situation ou appellent à un changement de comportement.

 

  • Des lettres : une bonne partie des écrits du Nouveau Testament est constituée de lettres adressées par des responsables chrétiens de la première heure à des collaborateurs ou à des communautés chrétiennes. Ces lettres montrent à la fois les soucis pratiques de l'Église du premier siècle, l'application concrète de la foi en Jésus-Christ, et la compréhension théologique qui en est faite.

 

  • Des textes législatifs : dans l'Ancien Testament, Dieu donne au peuple d'Israël des instructions sur la manière de vivre et d'organiser le culte et la société.

 

  • Des textes poétiques : on a également un certain nombre de textes sous forme de vers, qui sont soit des chants, soit des prières, soit des proverbes ou d'autres réflexions philosophiques.

 
Au niveau des auteurs, certains sont clairement identifiés, d'autres sont inconnus, et pour certains on peut procéder par recoupement pour avoir une bonne idée de leur identité. On trouve parmi eux des prophètes, un ou deux rois d'Israël, des proches de Jésus, un médecin, un collecteur d'impôt et divers responsables chrétiens.
 
Il est bon, lorsqu'on lit les textes bibliques, de se poser la question de leur époque de rédaction, de leur auteur et de leur style littéraire. Ces informations peuvent souvent se trouver dans les introductions de certaines Bibles, ou dans des commentaires bibliques. Elles aident à mieux interpréter les textes: d'une part, on n'interprète pas un poème de la même manière qu'un texte historique, d'autre part les textes peuvent contenir des références non explicites à des évènements proches, et ainsi de suite.
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Message  Arlitto Dim 21 Aoû 2016, 21:09

Qu'est ce que l'évangile ?

Les Evangiles, qu’est-ce c’est ?

Les évangiles sont des résumés de la vie de Jésus, de l’annonce de sa naissance jusqu’à sa résurrection. Le mot « évangile » signifie simplement « bonne nouvelle ».

Les Evangiles débutent la deuxième partie de la Bible appelée « Le Nouveau Testament ». Ils sont au nombre de 4. Ces 4 livres font partie intégrante de la Bible qui est constituée elle-même de 66 livres au total.
Les Evangiles sont centrés sur la personne de Jésus-Christ et enseignent que Jésus ne peut être comparé à personne, Il y est révélé comme le Sauveur de l’humanité.
Sa naissance miraculeuse, sa vie, ses enseignements, ses miracles, sa mort sur la croix pour le salut de l’humanité et sa résurrection attestent de son identité divine.
Jésus a été envoyé sur terre pour révéler l’amour de Dieu, son Père. Evangile de Jean Chapitre 3 verset 16.

4 évangiles = 4 portraits d’une seule et même personne : Jésus, peints par 4 personnes différentes. Ce sont des récits soigneusement rédigés par des témoins oculaires et amis de Jésus. Les 4 évangiles portent les noms de leurs auteurs ; Il s’agit de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Ils ont donné 4 points de vue de ce qu’ils ont vu, entendu et cru.
Il faut lire les Evangiles comme des témoignages d’hommes qui ont vécu aux côtés de Jésus, et vu les miracles qu’Il a accomplis pendant plus de 3 ans.

Jésus-Christ est décrit avec des particularités, par ceux qui l’ont personnellement connu :
- Matthieu était juif et exerçait, avant de suivre Jésus, le métier de péager au service de l’occupant Romain. Quand Jésus l’appela, il laissa tout et le suivi.
Matthieu dit que Jésus est venu inaugurer des temps nouveaux dans la relation de Dieu avec les hommes. Il précise également que Jésus est celui qui enseigne ceux qui l’aiment à le suivre.

- Marc insiste sur le fait que Jésus est le fils de Dieu et que cela dépasse parfois notre intelligence. Le thème principal de son évangile est que Christ est le serviteur inlassable de Dieu et des hommes pour leur salut.
C’est par la foi en Jésus que nous pouvons être aimés, aider, sauvés.

- Luc était médecin. Il a écrit son évangile dans un style très clair et très compréhensible, mettant en avant que Jésus est le Sauveur du monde. Il a été également le « biographe » le plus complet, donnant de nombreux détails sur la vie de Jésus.

- Jean est l’auteur de l’évangile considéré comme le plus profond et le plus spirituel. Il met l’accent sur la réalité que Jésus-Christ est envoyé par Dieu et qu’Il est Dieu fait homme parmi les hommes.

« Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » Marc 16/16
C'est par la foi en Jésus-Christ que nous entrons en communion avec Dieu, en croyant que Christ est mort sur la croix pour effacer la mémoire de nos fautes (nos péchés). Nos péchés nous séparent de Dieu qui est Saint.
Il fallait qu’il se passe quelque chose de fondamental pour l’humanité pour que cette séparation du péché soit effacée ; Jésus a tout accompli pour nous.
En conclusion, l’Evangile nous amène à reconnaître que Jésus est le Messie promis, le Fils de Dieu. L’homme ou la femme qui accepte cela par la foi, trouvera que Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jean chapitre 14, verset 6).

Les 5 Derniers Articles "Parole d'évangile" du site :

 Bible - Deux testaments - Page 2 Carre_bleu  - Un terrain solidemis en ligne le 26.09.2009
 Bible - Deux testaments - Page 2 Carre_bleu  - Jésus libère !mis en ligne le 18.03.2009
 Bible - Deux testaments - Page 2 Carre_bleu  - Seul Dieu est digne de confiancemis en ligne le 06.03.2008
 Bible - Deux testaments - Page 2 Carre_bleu  - L’Evangile : c’est la puissance de Dieumis en ligne le 30.01.2008
 Bible - Deux testaments - Page 2 Carre_bleu  - Prépare-toi à la rencontre de ton Dieumis en ligne le 03.01.2008
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Message  Arlitto Dim 21 Aoû 2016, 21:12

La MANNE, c'est quoi ?

Bible - Deux testaments - Page 2 1813044914
MAN, voilà un mot de la Bible à la fois rare et spécialisé, mais un mot qui apparaît pourtant dans chacune de ses grandes sections. On le trouve en effet dans la Torah, les Prophètes et les Ecrits, pour ce qui concerne la Bible hébraïque, et dans un évangile, dans une épître et dans l'Apocalypse pour ce qui concerne le Nouveau Testament. Bien que rare et spécialisé, ce mot est cependant passé dans le langage commun en français...
Un mot de la Bible par
Patrice Rolin...
Commençons donc notre enquête par l'usage profane que le français fait de ce mot "manne”.

Bible - Deux testaments - Page 2 2175138899N'avez-vous jamais entendu parlé, dans les média, de la “manne financière”, de la "manne  budgétaire européenne", de la “manne touristique” ou encore de la “manne pétrolière” ?
    Dans chacune de ces expressions, le mot “manne” renvoie à une quantité importante d'argent arrivant de façon inattendue ou sans effort. Cette “manne” est aussi quelquefois qualifiée de “providentielle", sans qu'une origine divine ou céleste ne soit suggérée.
Il y a parfois une pointe de critique dans ces expressions, puisqu'il s'agirait, pour ceux qui sont bénéficiaires de cette manne, de recevoir en abondance des sommes qui n'ont pas été acquises au prix d'un vrai travail. L'idée de l'argent facile n'est pas loin... Ainsi entend-on régulièrement évoquer le fait que les fédérations sportives “récupèrent la manne des droits de retransmission télévisée”, ou que tel sportif perçoit de ses sponsors d'importants revenus, qualifiés de  “manne publicitaire”.

—Moins connue et plus spécialisée, il y a aussi en français “la manne des pêcheurs”, une sorte d'éphémère qui abonde près des rivières en fin d'été. Cet insecte arrive ainsi de façon providentielle pour servir d'appât à ceux qui taquinent le goujon.
Bible - Deux testaments - Page 2 1991472095
    Dans tous ces exemples, le mot “manne” signifie, quelque chose qui est reçu en abondance, parfois de façon inattendue et providentielle.
    Eh bien ceux qui emploient ce mot ne savent sans doute pas, pour la plupart, qu'il s'agit d'un mot de la Bible, et plus précisément, d'un mot hébreu.
—En hébreu donc, ce mot est très spécialisé, puisqu'il n'apparaît que dans une situation biblique particulière. Et s'il est présent 13 fois dans la Bible hébraïque, c'est toujours en lien avec le même épisode, ou plutôt la même période de l'histoire biblique : celle des quarante années de pérégrinations des Hébreux au désert, après leur sortie d'Egypte, et avant leur entrée en Canaan.
    Ouvrons donc la Bible au chapitre 16 du livre de l'Exode. Avec Moïse et Aaron à leur tête, les Hébreux sont donc dans le désert après avoir quitté l'Egypte et franchi la mer des Roseaux.

    “Alorsnous dis le texte (versets 2 à 4)
    toute la communauté des Israélites se mit à maugréer,
    dans le désert, contre Moïse et Aaron.
    Les Israélites leur dirent :
        «Ah ! si nous étions morts de la main du SEIGNEUR en Egypte,
        quand nous étions assis près des marmites de viande,
        quand nous mangions du pain à satiété !     
        C'est pour faire mourir de faim toute cette assemblée
        que vous nous avez fait sortir dans ce désert !»
    A peine sortie de l'esclavage en Egypte, voilà que la servitude passée apparaît plus douce que la liberté à l'épreuve du désert ! C'est que les chaînes de la servitude sont parfois autant intérieures qu'extérieures à nous-mêmes.
    Mais Dieu n'a pas l'air de s'offusquer de ces récriminations, ainsi le texte poursuit-il (v. 4 à 5) :
    
    “Alors le SEIGNEUR dit à Moïse :
        «Je vais faire pleuvoir pour vous du pain depuis le ciel.
        Le peuple sortira pour en recueillir chaque jour la quantité nécessaire ;
        ainsi je le mettrai à l'épreuve pour voir s'il suit ou non ma loi.
        Le sixième jour, lorsqu'ils prépareront ce qu'ils auront apporté,
        il y en aura deux fois plus que ce qu'ils recueillent jour après jour.»

    Jusqu'ici, le récit ne parle toujours pas de manne, mais d'un “pain qui pleut du ciel” ; en quoi ce don de nourriture est-il donc une épreuve, un test ? C'est que nous allons voir...

    Poursuivons le récit quelques versets plus loin (v. 14 à 18) :
    “... au matin il y eut autour du camp une couche de rosée.
    Quand cette couche de rosée se leva,
    le désert était recouvert de quelque chose de menu, de granuleux
    — quelque chose de menu, comme le givre sur la terre.
    Les Israélites regardèrent et se dirent l'un à l'autre :
        «Qu'est-ce que c'est ?»
    — Car ils ne savaient pas ce que c'était.
    Moïse leur dit :
        «C'est le pain que le SEIGNEUR vous donne à manger.
        Voici ce que le SEIGNEUR a ordonné :
            “que chacun en recueille ce dont il a besoin, un omer par tête,
            selon le nombre de personnes à nourrir ;
            chacun en prendra pour ceux qui sont dans sa tente.”»
    Les Israélites firent ainsi ;
    ils en recueillirent les uns plus, les autres moins.
    On mesurait ensuite avec l'omer ;
    celui qui en avait plus n'avait rien de trop,
    celui qui en avait moins n'en manquait pas.
    Chacun recueillait ce dont il avait besoin.
Bible - Deux testaments - Page 2 554546709
(Le ramassage de la manne, Jacques-Joseph TISSOT dit James TISSOT 1896)
    La manne n'est toujours pas nommée, mais on commence à y voir un peu plus clair :
    - d'une part il s'agit d'une substance granuleuse, plus loin (v. 31) le récit la décrira comme “ressemblant à de la graine de coriandre ;  blanche, et ayant le goût d'un gâteau au miel”.
    - d'autre part, il s'agit de quelque chose de complètement nouveau pour les Israélites qui se demandent «Qu'est-ce que c'est ?»
    - Enfin, autre indication importante, il semble que le ramassage et la répartition de cette nourriture providentielle doivent se faire de façon égalitaire : “chacun ramasse selon ses capacités et reçoit selon ses besoins". Voilà un beau projet communautaire !... Quelques siècles plus tard, l'apôtre Paul citera ce passage dans sa seconde lettre aux Corinthiens (8,11-15) pour les encourager à la générosité envers la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem.
    Par contre, on ne sait toujours pas en quoi cela constitue un test pour les Israélites.

    C'est en tout cas déjà un test pour les lecteurs de la Bible et les exégètes. Certains, prenant le récit biblique pour un reportage, se trouvent alors en devoir soit d'admettre qu'une chose nouvelle et inconnue a été créée de façon ad hoc par Dieu pour répondre à ce problème alimentaire, soit de convoquer les naturalistes pour identifier cette substance avec quelque chose de connu. Et quand on cherche, on trouve !
    C'est ainsi que dans de nombreux ouvrages théologico-scientifiques la manne est identifier avec “la sève d'une sorte de tamaris, qui est produite quand cet arbuste est attaqué par des parasites comme les cochenilles” ; et il semble bien que sa sève, dont les filaments se solidifient en séchant, soit comestible et consommée par les Bédouins dans certaines régions désertiques. Mais de là à nourrir plusieurs centaines de milliers de personnes pendant quarante ans...
    Toujours est-il que cet arbuste a tout naturellement reçu le doux nom de Tamarix mannifera, ce qui, en latin, signifie bien sûr  "Tamaris porteur de manne".
    Ce phénomène semble d'ailleurs se produire pour d'autres végétaux, et l'on parle ainsi de manne du frêne, et de  plusieurs autres arbres...
Bible - Deux testaments - Page 2 2958815858    Voilà pour la séquence “histoire naturelle”.
    Mais même s'il est possible, voire probable, que le récit biblique ait été inspiré d'un tel  phénomène naturel, ces considérations botaniques ne nous aident guère à comprendre la signification de l'épisode. Sauf à s'en tenir à y voir une manifestation de la providence divine, ce qui n'est déjà pas mal !
    
    Revenons donc à notre récit biblique (versets 19 à 21) :
    “Moïse leur dit :
        «Que personne n'en garde jusqu'au matin.»
    Mais ils n'écoutèrent pas Moïse :
        il y eut des gens qui en gardèrent jusqu'au matin ;
        il s'y mit des vers, et cela devint une puanteur.
        Moïse s'irrita contre ces gens.
        Tous les matins, chacun recueillait ce dont il avait besoin ;
        et quand le soleil commençait à chauffer, cela fondait.

    Voilà donc où est le test !
    Cette nourriture qui vient quotidiennement du ciel ne peut s'amasser dans des greniers. On ne peut pas en prendre plus qu'on en a besoin pour la stocker ou la revendre. C'est un pain quotidien, et il faut avoir confiance qu'il arrivera encore demain... et après-demain. Il faut donc faire confiance à ce Dieu qui conduit le peuple au travers du désert.
    D'ailleurs, quand certains cherchent à accumuler plus que leur ration journalière, alors les vers s'y mettent, et ce qui était un don du ciel devient une puanteur...

    Revenons un instant aux utilisations profanes du mot manne évoquées pour commencer. En lisant le récit biblique, comment ne pas penser que à ce qu'il advient de nombreux pays quand, pour leur malheur, ils ont un sous-sol riche en pétrole, comment cette “manne pétrolière” ou minière, peut corrompre les élites, pourrir la vie sociale, et polluer l'environnement.
    Comment ne pas penser aux régions et sites naturelles, qui sont parfois défigurés et dégradés  à cause de  “la manne touristique” qui les envahit.
    Sans parler des différentes “mannes financières” et des accumulations de richesse qui dissolvent les sociétés humaines.
    Bref, peut-être que tous ceux qui aujourd'hui utilisent le mot manne ne pensent pas à tout cela, mais il se trouve que le récit biblique offre ici une clef d'analyse critique de notre présent.

    Ce qui montre qu'il s'agit bien d'un des propos de notre texte, c'est que le test est redoublé à propos du jour du sabbat. En effet, en prévision ce jour-là, exceptionnellement, chacun peut et doit ramasser le double de manne. Car c'est bien connu, le jour du sabbat Dieu se repose, et il ne tombe donc pas de manne du ciel. La manne recueillie en excédent la veille du sabbat est donc particulière, elle se conserve jusqu'au dimanche. Dieu a donc tout prévu. Mais voilà, il y a des petits malins, qui ayant déjà ramassé le double le vendredi, vont tenter leur chance de nouveau le samedi. Lisons le texte (v. 27 à 29) :

    “Le septième jour, des gens sortirent pour en recueillir,
    mais ils n'en trouvèrent pas.
    Alors le SEIGNEUR dit à Moïse :
    «Jusqu'à quand refuserez-vous d'observer
        mes commandements et mes lois ?
        Regardez : si le SEIGNEUR vous a donné le sabbat,
        il vous donne aussi au sixième jour de quoi manger pour deux jours.
        Que chacun de vous reste donc où il est ;
        que personne ne sorte de chez lui le septième jour.»
    Ainsi le peuple fit sabbat le septième jour.

    Le récit biblique analyse donc et critique de façon très claire toute logique d'accumulation qui manifeste l'absence de confiance, et finit par devenir une puanteur pour la communauté. C'est pour cela que Dieu ordonne à Moïse de conserver une mesure de manne et de la placer dans l'arche de l'Alliance comme témoignage pour les générations à venir (v. 32 à 34).
    Et cette manne-là se conservera de génération en génération car elle ne participe pas de la logique de l'épargne frileuse ou de la capitalisation mortifère, non, elle sert à attester de la fidélité de Dieu et de son l'appel à la confiance.

    Ainsi, les livres bibliques des Nombres (11,6.7.9), du Deutéronome (8,3.16), de Josué (5,12), des Psaumes (78,24), de Néhémie (9,20), et jusqu'à la lettre aux Hébreux (9,4) dans le Nouveau Testament rappellent-ils le don de la manne au désert comme l'attestation de la fidélité de Dieu.
    Dans le même sens, le dernier livre de la Bible, l'Apocalypse (2,17) fait de cette “manne cachée” une récompense pour ceux qui résisteront à l'épreuve quand les valeurs de l'empire romains entrerons en conflit frontal avec l'évangile et leur foi en Jésus-Christ.

    Dans la tradition juive ultérieure, cette manne divine est présentée de façon de plus en plus merveilleuse. Déjà, le livre de la Sagesse (16,20-21.25-26) déclare :
    “... A l'opposé (des fléaux envoyés sur les impies),
    tu (Dieu) as distribué à ton peuple une nourriture d'anges,
    tu lui as procuré du ciel, sans effort de sa part,
    un pain tout préparé, ayant la capacité de toute saveur
    et adapté à tous les goûts.

    La substance que tu donnais manifestait ta douceur pour tes enfants,
    mais elle se pliait au désir de celui qui la consommait
    en se modifiant au gré de chacun.
    … / …
    Et c'est ainsi qu'en se prêtant à tout changement,
    elle était au service de ce don venu de toi
    et qui devenait toute nourriture au gré de ceux qui le demandaient.

    Par là, tes fils que tu as aimés, Seigneur,
    devaient apprendre que ce n'est pas la production de fruits
    qui nourrit l'homme,
    mais bien ta parole qui fait subsister ceux qui croient en toi...

    La tradition rabbinique développe encore ce côté merveilleux de la manne : créée par Dieu au soir du sixième jour de la Création, elle fut moulue au ciel par les anges. Celui qui mange de ce "pain des anges" acquiert la force de ces derniers. Nul besoin de la cuisiner, elle a pour l'enfant le goût du lait, pour le jeune homme celui du pain, et pour le vieillard celui du miel...

    Dans le Nouveau Testament, un seul passage biblique semble, à première lecture, dévaloriser la manne, au chapitre 6 de l'évangile de Jean. Après la distribution des pains à une grande foule au bord du lac de Tibériade, une polémique s'engage à la synagogue de Capharnaüm. Jésus vient en effet de produire un signe dans lequel beaucoup ont vu à juste titre un écho du don de la manne au désert. Jésus serait-il donc sur le même plan que Moïse ? Jésus est interpellé (v. 31 à 32) :
    “Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit :
        Il leur donna à manger du pain venu du ciel.
    Jésus leur dit :
        «Amen, amen, je vous le dis, ce n'est pas Moïse
        qui vous a donné le pain du ciel,
        c'est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel ;
        car le pain de Dieu,
        c'est celui qui descend du ciel pour donner la vie au monde.»...
Bible - Deux testaments - Page 2 1342001625
(La multiplication des pains, mosaïque de Ravennes)
   Quelques versets plus loin nous lisons (v. 49 à 51) :
        «...Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts.
        Le pain que voici, c'est celui qui descend du ciel,
        pour que celui qui en mange ne meure pas.
        C'est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel.
        Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra pour toujours ;
        et le pain que, moi, je donnerai, c'est ma chair, pour la vie du monde.»
    Dans cette polémique, Jésus se présente donc lui-même comme la nouvelle manne universelle. La manne est donc ici comprise d'un point de vue chrétien comme une préfiguration du Christ (dans un sens proche, on pourra lire 1 Corinthiens 10,1-5).
            
    Mais, depuis le début de cet article, nous utilisons ce mot “manne” sans avoir dit d'où vient ce nom étrange... de notre récit bien sûr (v. 31) :
    “La maison d'Israël appela du nom de manne cette nourriture.
    Nous voilà bien avancés !
    Pour comprendre, il nous faut revenir quelques versets auparavant, quand les Israélites découvrent cette chose nouvelle et inconnue et qu'ils se disent l'un à l'autre  : «Qu'est-ce que c'est ?»
    En effet, en hébreu  “Qu'est-ce que c'est ?” se dit MaN HOu“, littéralement "Quoi ça ?".
    Les Israélites disent donc «c'est quoi ça ?» MaN HOu“ , et ils finissent par appelé cela MaN.
    Ainsi, le mot manne que nous utilisons en français est la contraction d'une phrase interrogative en hébreu : “Quoi ?”. La manne c'est “quoi ?”.
Bible - Deux testaments - Page 2 3334170114
    Ce nom étrange ne témoigne-t-il pas de la difficulté des humains à accueillir les dons de Dieu dans la confiance ?
Patrice ROLIN
—•o0O0o•—
L'article qui précède est le texte de l'émission
“Un mot de la Bible” sur Fréquence Protestante 100.7 FM
du samedi 1er octobre 2011.
Pour écouter cette émission
(en version réduite par rapport au texte ci-dessus)
Cliquez ici
—•o0O0o•—
En lien avec cet article, lire :
Bible - Deux testaments - Page 2 2353863082.2

(La manne et les cailles, Renata FUCIKOVA)
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Message  Arlitto Dim 21 Aoû 2016, 21:15

A quoi sert la Bible ?

par Philippe Martinez

Bible - Deux testaments - Page 2 Arton1931-10de5

On dit, avec raison, que Dieu parle à travers la Bible. Pourtant, il peut nous arriver de chercher ailleurs la face de Dieu. Nous avons du mal à passer régulièrement du temps à lire la Parole de Dieu.
Quelle est la valeur que nous accordons à la Bible ?

Pourquoi est-il vital pour un chrétien de lire et connaître les écritures ? En vue de quelles choses sommes-nous appelés à bien connaître notre Bible ?


  • Cliquez sur le bouton "lecture" ci-dessous pour écouter en ligne ce message au format audio MP3

A quoi sert la Bible ?36 minutes 40 secondes    Bible - Deux testaments - Page 2 Playl IMG/mp3/Culte20051106MartinezPhilippe.mp3


  • La Bible a été écrite pour notre instruction et doit devenir notre instruction. Il est important d’établir un dialogue entre nous et Dieu. Ainsi, nous apprenons à le connaître de mieux en mieux. Seule la Bible nous parle du cœur de Dieu, de ce qu’il ressent quand nous nous approchons ou, au contraire, nous éloignons de lui. Se priver de la lecture et de la connaissance de la Bible, cela équivaut à se retrouver perdu, sans identité.
  • Les écritures nous donnent la patience. La patience, que ce soit dans la Bible ou dans la société, est une vertu. Il s’agit de la capacité à attendre. C’est un des fruits de l’esprit et une des caractéristiques de l’amour. Dans notre vie, nous avons tous vécu des moments d’impatience. Le monde dans lequel nous vivons ne nous aide pas dans ce domaine. Tout devient plus rapide, que ce soit la croissance d’un poulet, un voyage, la naissance d’une star de la chanson, etc. Combien de temps sommes-nous prêts à attendre la réponse de Dieu à nos prières ? Notre condition d’homme ne nous aide pas.
  • La Parole nous apporte également la consolation, si tant est que nous y prêtions foi.
  • Enfin, la Parole est source d’espérance. Nous sommes appelés à posséder l’espérance.


Puisque Dieu s’adresse à nous par écrit, ne croyons pas que puisque nous avons lu une fois, nous n’avons pas besoin d’y retourner. Nous sommes constamment appelés à lire et retourner plonger nos regards et nos cœurs dans la Bible.

Passages Bibliques associés
Romains chapitre 15 verset 4
Jacques chapitre 1 versets 2 à 4

Jean chapitre 17 verset 11

[*]Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un comme nous.

1 Pierre chapitre 1 verset 7
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