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Hindouisme - Les Lois de Manu (Manusmrti)

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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:09

Hindouisme


Les Lois de Manu (Manusmrti)


Manusmrti (Manava-Dharmasastra)

Chapître 1



Sloka
1.1

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Manou était assis, absorbé dans la méditation; les Grands Sages s'approchèrent de lui, et l'ayant dûment salué, lui tinrent ce langage : 

Manou : ce nom désigne quatorze ancêtres mythologiques de l'humanité, dont chacun gouverne la terre pendant une période de 308.720.000 ans, dite Manvantara (un âge de Manou). Le plus ancien de ces Manous est Svàyambhuva issu de Svayambhû (l'être existant par lui-même). C'est à ce premier de tous les Manous qu'est attribué le Livre des Lois. — Absorbé dans la méditation : mot à mot « ayant une seule fin », qui est l'identité du moi avec l'âme suprême. — Les Grands Sages : le nom de rshi (sage) désigne les personnages inspirés auxquels les hymnes védiques ont été révélés. Il y en a plusieurs classes parmi lesquels on distingue les Grands Sages ou Maharshis au nombre de sept. — Dûment : on peut aussi rattacher cet adverbe au verbe suivant. — Avant ce premier verset, certains manuscrits en insèrent un autre dont voici le sens : « Ayant adoré le Brahme existant par lui-même, dont le pouvoir est sans bornes, je vais dire les diverses lois éternelles promulguées par Manou. » J'emploie la forme Brahme pour traduire brahman, mot neutre qui désigne le dieu suprême impersonnel, l'absolu, et Brahmâpour traduire brahman, mot masculin qui désigne le créateur de l'univers. 

मनुं एकाग्रं आसीनं अभिगम्य महर्षयः ।
प्रतिपूज्य यथान्यायं इदं वचनं अब्रुवन् । । १.१ । । 


Sloka
1.2

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« Bienheureux ! Daigne nous exposer exactement et par ordre les devoirs de toutes les castes (principales) et des castes intermédiaires. 

Les castes principales : c'est-à-dire Brahmanes, Kchatriyas, Vaisyas et Soudras. Les castes intermédiaires sont celles qui sont issues du mélange des autres. Les trois premières castes sont appelées doija, deux fois nées, c'est-à-dire régénérées par le sacrement de l'initiation. Cette qualification désigne quelquefois plus particulièrement la caste brahmanique. 

भगवन्सर्ववर्णानां यथावदनुपूर्वशः ।
अन्तरप्रभवानां च धर्मान्नो वक्तुं अर्हसि । । १.२ । । 


Sloka
1.3

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Toi seul en effet, ô Seigneur, tu connais les effets, la vraie nature et le but de cet ordre universel (établi par) l'Être existant de lui-même, inconcevable et insondable. » 

On peut aussi faire de Svayambhuvah un adjectif se rapportant à vidhânasya : le sens est alors « ce système universel existant par lui-même ». C'est ainsi que traduit Loiseleur. [Je désignerai par L. la traduction de Loiseleur, par B. celle de Bühler et par B. H. celle de Burnell et Hopkins; par Kull. le commentaire de Kullüka.] L'Être existant par lui-même: c'est-à-dire Brahmâ. 

त्वं एको ह्यस्य सर्वस्य विधानस्य स्वयंभुवः ।
अचिन्त्यस्याप्रमेयस्य कार्यतत्त्वार्थवित्प्रभो । । १.३ । । 


Sloka
1.4

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Ainsi dûment interrogé par eux, Celui dont le pouvoir est sans bornes, après avoir rendu à tous ces Sages magnanimes leurs salutations, répondit : « Écoutez ! » 

L'adverbe dûment peut aussi être rapporté au verbe qui signifie vénérer. 

स तैः पृष्टस्तथा सम्यगमितौजा महात्मभिः ।
प्रत्युवाचार्च्य तान्सर्वान्महर्षीञ् श्रूयतां इति । । १.४ । । 


Sloka
1.5

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Ce (monde) était obscurité, inconnaissable, sans rien de distinctif, échappant au raisonnement et à la perception, comme complètement dans le sommeil. 

Tamobhutam : « consistant en ténèbres ». Les commentateurs s'accordent à expliquer tamas par mùlaprakrti, la nature comme cause primordiale de tout ce qui est, conformément au système Sankhya. Ce dernier représente une des six écoles philosophiques de l'Inde et a été fondé par le sage Kapila. Sur les doctrines philosophiques des Hindous, consulter les Essais de Colebrooke. 

आसीदिदं तमोभूतं अप्रज्ञातं अलक्षणम् ।
अप्रतर्क्यं अविज्ञेयं प्रसुप्तं इव सर्वतः । । १.५ । । 


Sloka
1.6

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Alors l'auguste Être existant par lui-même, lui qui n'est pas développé, développant cet (univers) sous la forme des grands éléments et autres, ayant déployé son énergie, parut pour dissiper les ténèbres. 

On peut aussi réunir mahâbhûtàdi à vrttaujàh et en faire un seul composé de dépendance : le sens serait alors : « Ayant déployé son énergie sur les grands éléments et les autres (principes) » — par « grands éléments » il faut entendre les cinq suivants : terre, eau, feu, air, éther. 

ततः स्वयंभूर्भगवानव्यक्तो व्यञ्जयन्निदम् ।
महाभूतादि वृत्तौजाः प्रादुरासीत्तमोनुदः । । १.६ । । 


Sloka
1.7

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Cet (Être) que l'esprit seul peut percevoir, subtil, sans parties distinctes, éternel, renfermant en soi toutes les créatures, incompréhensible, parut spontanément. 

Parut « sous la forme du monde sensible ». Svayam udbabhau (que L. traduit par « déploya sa propre splendeur ») semble un jeu de mots étymologique pour expliquer Svayambhû, par une confusion volontaire des racines bhâ briller et bhù être. 

योऽसावतीन्द्रियग्राह्यः सूक्ष्मोऽव्यक्तः सनातनः ।
सर्वभूतमयोऽचिन्त्यः स एव स्वयं उद्बभौ । । १.७ । । 


Sloka
1.8

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Voulant tirer de son corps les diverses créatures, il produisit d'abord par la pensée les eaux, et y déposa sa semence. 

Par la pensée, c'est-à-dire « rien qu'en le voulant ». — On peut aussi entendre abhidhyàya par « après avoir médité ». L. traduit : « Ayant résolu dans sa pensée de faire émaner, etc. ». — Sa semence ou bien d'une façon plus générale « une semence, un germe ». 

सोऽभिध्याय शरीरात्स्वात्सिसृक्षुर्विविधाः प्रजाः ।
अप एव ससर्जादौ तासु वीर्यं अवासृजत् । । १.८ । । 


Sloka
1.9

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Cette (semence) devint un œuf d'or, aussi brillant que le soleil, dans lequel il naquit lui-même „(sous la forme de) Brahmâ, le père originel de tous les mondes. 

Lui-même ou encore « spontanément ». Svayam fait allusion au nom de Svayambhû dont Brahmâ est l'incarnation première. On peut aussi traduire « dans lequel naquit spontanément Brahmâ ». — Tous les mondes ou suivant L. « tous les êtres ». 

तदण्डं अभवद्धैमं सहस्रांशुसमप्रभम् ।
तस्मिञ् जज्ञे स्वयं ब्रह्मा सर्वलोकपितामहः । । १.९ । । 


Sloka
1.10

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Les eaux sont appelées Nârâs, car elles sont filles de Nara; comme elles ont été son premier séjour (ayana), il en a pris le nom de Nârâyana. 

Explication par un jeu de mots du nom de Nârâyana (qui a pour séjour les eaux). Nara, l'homme, désigne ici l'homme par excellence, le prototype de l'humanité, Brahmâ. Dans les anciennes légendes théogoniques connues sous le nom de Purânas, ce surnom désigne ordinairement Vichnou. 

आपो नरा इति प्रोक्ता आपो वै नरसूनवः ।
ता यदस्यायनं पूर्वं तेन नारायणः स्मृतः । । १.१० । । 


Sloka
1.11

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De cette cause (première) indistincte, éternelle, renfermant en soi l'être et le non-être, est issu ce Mâle connu dans le monde sous le nom de Brahmâ. 

Ce mâle, Purusha : allusion à l'hymne Purusha attribué à Nârâyana, Rig Véda, 10, 90. — Suivant les commentateurs, la cause première c'est l'Ame suprême, le Paramâtman. 

यत्तत्कारणं अव्यक्तं नित्यं सदसदात्मकम् ।
तद्विसृष्टः स पुरुषो लोके ब्रह्मेति कीर्त्यते । । १.११ । । 


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1.12

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Dans cet œuf le bienheureux demeura toute une année; puis, de lui-même, par l'effort de sa seule pensée, il divisa l'œuf en deux. 

Le bienheureux : terme de vénération d'un emploi fort général : il s'applique non seulement aux divinités telles que Vichnou, etc., mais aussi à des mortels ayant un caractère de sainteté. Suivant Kull. il faut entendre ici par le mot année une année de Brahmâ. Sur la durée de celle-ci cf. le v. 72 du même livre. 

तस्मिन्नण्डे स भगवानुषित्वा परिवत्सरम् ।
स्वयं एवात्मनो ध्यानात्तदण्डं अकरोद्द्विधा । । १.१२ । । 


Sloka
1.13

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De ces deux moitiés il fit le ciel et la terre, et entre les deux l'atmosphère, et les huit points cardinaux, et l'éternel séjour des eaux. 

Les huit points cardinaux: c'est-à-dire les quatre principaux, N., E., S., O., et les quatre intermédiaires N.-E., S.-E., N.-O., S.-O. 

ताभ्यां स शकलाभ्यां च दिवं भूमिं च निर्ममे ।
मध्ये व्योम दिशश्चाष्टावपां स्थानं च शाश्वतम् । । १.१३ । । 


Sloka
1.14

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De lui-même il tira l'Esprit, renfermant en soi l'être et le non-être, et de l'Esprit il tira le sentiment du moi qui a conscience de la personnalité et qui est maître ; 

De lui-même: toujours le double sens de âtman qui est à la fois un substantif signifiant « l'âme, le moi » et un pronom réfléchi, ipse. L. traduit ici par l'âme suprême (?) — L'épithète de sadasadâtmakam, déjà employée au v. 11 est obscure ; suivant B. « qui est à la fois réel et non réel ». B. H. « qui est et qui n'est pas ». L. « qui existe par sa nature et n'existe pas (pour les sens) ». — Abhimantar est traduit dans le Dictionnaire de Saint-Pétersbourg par « celui qui désire ». B. H. traduit « gouverneur ». L. « moniteur ». 

उद्बबर्हात्मनश्चैव मनः सदसदात्मकम् ।
मनसश्चाप्यहंकारं अभिमन्तारं ईश्वरम् । । १.१४ । । 


Sloka
1.15

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Et aussi le grand (principe), l'âme, et tous les (objets) qui possèdent les trois qualités, et successivement les cinq organes des sens qui perçoivent les.choses matérielles. 

Le grand principe, le mahat est appelé aussi l'intelligence (buddhi). Du reste on pourrait rapporter mahàntam à âtmânam, « le grand âtman ». Suivant Kull. le mahat est appelé l'âme « parce qu'il est produit par l'âme ou bien parce qu'il rend service à l'âme ». — Les trois qualités sont celles qui sont ênumérées au livre XII, v. 24: sattva, la bonté, rajas la passion, et tamas l'obscurité. 

महान्तं एव चात्मानं सर्वाणि त्रिगुणानि च ।
विषयाणां ग्रहीतॄणि शनैः पञ्चेन्द्रियाणि च । । १.१५ । । 


Sloka
1.16

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(Prenant) des particules subtiles de ces six (principes) dont le pouvoir est illimité, (et les) combinant avec des éléments (tirés) de lui-même, il en créa tous les êtres. 

Ces six principes sont, suivant Kull., l'ahankâra ou sentiment du moi et les cinq tanmâtra ou éléments subtils qui produisent en se transformant les éléments plus grossiers, tels que l'éther, l'air, le feu, l'eau et la terre. Peut-être, comme le remarque B. H., ces six principes sont-ils tout simplement le manas ou sens interne combiné aux cinq grands éléments. 

तेषां त्ववयवान्सूक्ष्मान्षण्णां अप्यमितौजसाम् ।
संनिवेश्यात्ममात्रासु सर्वभूतानि निर्ममे । । १.१६ । । 


Sloka
1.17

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Et parce que ces six (sortes de) particules subtiles (émanées) du corps de Brahmâ entrent (cri) dans ces (créatures), les Sages ont appelé sa forme visible corps (çarîra). 

Jeu de mots étymologique sans aucune valeur, comme tous ceux qui émaillent le texte de Manou : çri et çarîra n'ont aucun rapport. — La forme visible mûrti. Je traduis par cette périphrase à défaut d'un synonyme de corps. B. H. traduit : « Comme les éléments subtils des formes corporelles de cet un dépendent de ces six, les sages... etc. ». L. : « Et parce que ces six molécules imperceptibles émanées de la substance de cet Être suprême, pour prendre une forme, se joignent à ces éléments et à ces organes des sens ». 

यन्मूर्त्यवयवाः सूक्ष्मास्तानीमान्याश्रयन्ति षट् ।
तस्माच्छरीरं इत्याहुस्तस्य मूर्तिं मनीषिणः । । १.१७ । । 


Sloka
1.18

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C'est ce (corps) que pénètrent les grands éléments avec (leurs) fonctions, ainsi que l'Esprit par (ses) particules subtiles, lui qui perpétuellement crée tous les êtres. 

Les grands éléments ou tout bonnement « les éléments ». 

तदाविशन्ति भूतानि महान्ति सह कर्मभिः ।
मनश्चावयवैः सूक्ष्मैः सर्वभूतकृदव्ययम् । । १.१८ । । 


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1.19

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Des particules constitutives subtiles de ces sept principes tout-puissants naît ce (monde) périssable (sorti) de l'impérissable. 

Les sept principes : le texte porte purusha « mâle ou esprit », c'est-à-dire ici principe créateur. Ces sept purusha sont d'après le commentaire: le manas ou sens interne, l'ahaùkâra ou sentiment du moi et les cinq tanmâtra ou éléments subtils, cf. v. 16. 

तेषां इदं तु सप्तानां पुरुषाणां महौजसाम् ।
सूक्ष्माभ्यो मूर्तिमात्राभ्यः संभवत्यव्ययाद्व्ययम् । । १.१९ । । 


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1.20

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Chacun d'eux acquiert la qualité de celui qui le précède immédiatement et possède, dit-on, un nombre de qualités proportionnel à son rang dans la série. 

Chacun d'eux : c'est-à-dire « de ces éléments »; ce vers signifie que dans la série des éléments, le premier a une qualité, le second la même qualité plus une autre, etc. Ainsi l'éther n'a qu'une qualité, le son; l'air a deux qualités, le son et la tangibilité; le feu en a trois, son, tangibilité, couleur; l'eau en a quatre, son, tangibilité, couleur, saveur; la terre enfin, les quatre précédentes, plus l'odeur. 

आद्याद्यस्य गुणं त्वेषां अवाप्नोति परः परः ।
यो यो यावतिथश्चैषां स स तावद्गुणः स्मृतः । । १.२० । । 


Sloka
1.21

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Dans le commencement il régla d'après les paroles du Véda le nom, la fonction et la condition de chaque chose individuellement. 

सर्वेषां तु स नामानि कर्माणि च पृथक्पृथक् ।
वेदशब्देभ्य एवादौ पृथक्संस्थाश्च निर्ममे । । १.२१ । । 


Sloka
1.22

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Et le Seigneur créa la troupe subtile des dieux doués de vie, dont la nature consiste dans l'action et des Sâdhyas, ainsi que le sacrifice éternel. 

Subtile, c'est-à-dire « qu'on ne peut percevoir parles sens, invisible ». — Karmâtmanâm, expression obscure. Peut-être faut-il prendre karman au sens de sacrifice, ainsi que le remarque B.; le composé signifierait alors « dont la nature est le sacrifice », ou « dont la divinité dépend de l'accomplissement du sacrifice, qui ne subsistent que par le sacrifice ». — Les Sâdhyas sont une classe de divinités inférieures ; ils personnifient les rites et prières des Védas et habitent avec les dieux ou dans la région intermédiaire entre le ciel et la terre. Leur nombre varie suivant les autorités : il est de douze ou de dix-sept. 

कर्मात्मनां च देवानां सोऽसृजत्प्राणिनां प्रभुः ।
साध्यानां च गणं सूक्ष्मं यज्ञं चैव सनातनम् । । १.२२ । । 


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1.23

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Du feu, du vent et du soleil, il exprima pour l'accomplissement du sacrifice les trois Védas éternels, appelés le Rig-Véda, le Yadjour-Véda et le Sâma-Véda, 

Il exprima : dudoha signifie littéralement « traire ». — Les trois Védas; il y en a un quatrième qui n'est pas mentionné ici, l'Atharva-Véda ; ce dernier est d'origine plus récente. On voit que les Védas sont des espèces d'entités divines. Suivant un autre mythe, ils sont éternels et sortis de la bouche de Brahmâ à chacun des âges successifs (kalpa) de la création. 

अग्निवायुरविभ्यस्तु त्रयं ब्रह्म सनातनम् ।
दुदोह यज्ञसिद्ध्यर्थं ऋग्यजुःसामलक्षणम् । । १.२३ । । 


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1.24

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Le temps, les divisions du temps, les stations lunaires, les planètes, les fleuves, les mers, les montagnes, les plaines, les lieux accidentés. 

कालं कालविभक्तीश्च नक्षत्राणि ग्रहांस्तथा ।
सरितः सागराञ् शैलान्समानि विषमानि च । । १.२४ । । 


Sloka
1.25

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L'ascétisme, la parole, le plaisir, le désir, la colère ; et dans son désir de donner l'existence à ces êtres, il créa cette création. 

तपो वाचं रतिं चैव कामं च क्रोधं एव च ।
सृष्टिं ससर्ज चैवेमां स्रष्टुं इच्छन्निमाः प्रजाः । । १.२५ । । 


Sloka
1.26

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Mais pour distinguer les actions, il sépara le juste de l'injuste, et donna aux créatures ces conditions opposées deux à deux, telles que le plaisir et la peine, etc. 

Le juste et l'injuste: dharma, adharma, ou si on préfère, le devoir et le non-devoir, la vertu et le vice. — La plaisir et la peine, etc. rémunération complète comporterait encore l'amour et la haine, la faim et la soif, le froid et le chaud, et ainsi de suite. 

कर्मणां च विवेकार्थं धर्माधर्मौ व्यवेचयत् ।
द्वन्द्वैरयोजयच्चेमाः सुखदुःखादिभिः प्रजाः । । १.२६ । । 


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1.27

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Mais avec les atomes périssables des cinq (éléments) dont on a parlé, tout cet (univers) a été formé dans l'ordre régulier. 

Périssables. Suivant Kull. cette épithète fait allusion à la transformation des éléments subtils (tanmàtra) en éléments grossiers ou grands éléments (mahàbhûta) : c'est à cause de ce changement qu'ils sont appelés périssables. 

अण्व्यो मात्रा विनाशिन्यो दशार्धानां तु याः स्मृताः ।
ताभिः सार्धं इदं सर्वं संभवत्यनुपूर्वशः । । १.२७ । । 


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1.28

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La fonction à laquelle le Seigneur a attaché chaque (être) à l'origine est aussi celle que cet (être) a spontanément prise au fur et à mesure qu'il était de nouveau créé. 

यं तु कर्मणि यस्मिन्स न्ययुङ्क्त प्रथमं प्रभुः ।
स तदेव स्वयं भेजे सृज्यमानः पुनः पुनः । । १.२८ । । 


Sloka
1.29

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Le caractère nuisible ou inofîensif, doux ou cruel, vertueux ou méchant, vrai ou faux, qu'il a assigné à chaque (être) lors de la création, s'est imprimé spontanément en celui-ci (lors des créations subséquentes). 

हिंस्राहिंस्रे मृदुक्रूरे धर्माधर्मावृतानृते ।
यद्यस्य सोऽदधात्सर्गे तत्तस्य स्वयं आविशत् । । १.२९ । । 


Sloka
1.30

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De même que dans la succession des saisons celles-ci prennent d'elles-mêmes leurs attributs distinctifs, ainsi (dans la succession des existences) les (êtres) doués d'un corps (prennent) chacun leurs fonctions propres. 

Doués d'un corps (dehin), c'est-à-dire les créatures animées ; — les fonctions (karman), c'est-à-dire que chacun accomplit les actes ou les fonctions qui conviennent spécialement à la forme sous laquelle il renaît. 

यथा र्तुलिङ्गान्यृतवः स्वयं एव र्तुपर्यये ।
स्वानि स्वान्यभिपद्यन्ते तथा कर्माणि देहिनः । । १.३० । । 


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1.31

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Mais pour la multiplication des individus il fit sortir de sa bouche, de ses bras, de ses cuisses et de ses pieds le Brahmane, le Kchatriya, le Vaisya et le Soudra. 

La multiplication des individus : c'est-à-dire » pour propager l'espèce humaine », à moins qu'il ne faille entendre avec B. « pour la prospérité des mondes ». — La subordination des castes hindoues a pour fondement cette provenance des diverses parties du corps de Brahmâ. 

लोकानां तु विवृद्ध्यर्थं मुखबाहूरुपादतः ।
ब्राह्मणं क्षत्रियं वैश्यं शूद्रं च निरवर्तयत् । । १.३१ । । 


Sloka
1.32

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Divisant son propre corps en deux, le Seigneur devint moitié mâle, moitié femelle; dans cette (femelle) il engendra Virâdj. 

Moitié mâle : c'est-à-dire qu'une des moitiés du corps devint un mâle, l'autre moitié une femelle. 

द्विधा कृत्वात्मनो देहं अर्धेन पुरुषोऽभवत् ।
अर्धेन नारी तस्यां स विराजं असृजत्प्रभुः । । १.३२ । । 


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1.33

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Mais sachez, ô les meilleurs des Dvidjas, que ce mâle Virâdj, après avoir pratiqué les austérités, me créa spontanément, moi le créateur de tout cet (univers). 

तपस्तप्त्वासृजद्यं तु स स्वयं पुरुषो विराट् ।
तं मां वित्तास्य सर्वस्य स्रष्टारं द्विजसत्तमाः । । १.३३ । । 


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1.34

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A mon tour, désireux de produire des êtres, après avoir pratiqué de très rudes austérités, je créai d'abord dix Grands Sages seigneurs des créatures, 

अहं प्रजाः सिसृक्षुस्तु तपस्तप्त्वा सुदुश्चरम् ।
पतीन्प्रजानां असृजं महर्षीनादितो दश । । १.३४ । । 


Sloka
1.35

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Marîtchi, Atri, Anguiras, Poulastya, Poulaha, Kratou, Pratchétas, Vasichtha, Bhrigou et Nârada. 

मरीचिं अत्र्यङ्गिरसौ पुलस्त्यं पुलहं क्रतुम् ।
प्रचेतसं वसिष्ठं च भृगुं नारदं एव च । । १.३५ । । 


Sloka
1.36

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Ceux-ci créèrent sept autres Manous pleins de splendeur, les dieux, les demeures des dieux et les Grands Sages doués d'une puissance illimitée, 

Devanikâyân : B. entend par là les « classes des dieux ». On pourrait aussi en faire un composé possessif : « ceux qui ont leur demeure parmi les dieux. » — Les sept Manous. Les Manous, c'est-à-dire les créateurs successifs dans les divers manvantaras sont au nombre de quatorze, et celui qui règne actuellement est le septième. Sur la période dite Manvantara, cf. v. 79. 

एते मनूंस्तु सप्तान्यानसृजन्भूरितेजसः ।
देवान्देवनिकायांश्च महर्षींश्चामितौजसः । । १.३६ । । 


Sloka
1.37

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Les Yakchas, les Râkchasas, les Pisâtchas, les Gandharvas, les Apsarâs, les Asouras, les Nâgas et les Sarpas, les Souparnas et les diverses classes des Mânes. 

Yakchas, sortes de génies au service du dieu des richesses Kouvera. Les Râkchasas et les Pisâtchas sont des démons qui hantent les cimetières, troublent les sacrifices, tourmentent les ermites et se repaissent de chair humaine. Les Gandharvas sont les musiciens célestes. Les Apsarâs sont les nymphes du paradis d'Indra, leur nom qui signifie « qui se meut dans les eaux » rappelle le mythe grec d'Aphrodite. D'après le Râmâyana et les Pourânas, elles sortirent de la mer que les dieux et les démons barattaient pour obtenir l'ambroisie ; elles jouent souvent le rôle de tentatrices auprès des ascètes que leurs austérités ont rendus redoutables aux dieux mêmes. Les Asouras sont les démons ennemis des dieux, comparables aux Titans des Grecs. Les Nâgas et les Sarpas sont des demi-dieux ayant la face d'un homme, la coiffe et le corps d'un serpent, qui peuplent la région infernale appelée Pâtâla. Leur roi est Vasouki. Les Souparnas, sortes d'oiseaux mythiques dont le chef est Garouda. Les Mânes ou Pitris sont les ancêtres des dieux, des génies et du genre humain (cf. III, 192). mais ce nom désigne aussi les ancêtres décédés (les Mânes des Latins) auxquels on offre des sacrifices funéraires consistant en boulettes de riz et libations d'eau. 

यक्षरक्षःपिशाचांश्च गन्धर्वाप्सरसोऽसुरान् ।
नागान्सर्पान्सुपर्णांश्च पितॄणांश्च पृथग्गणम् । । १.३७ । । 


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1.38

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Les éclairs, le tonnerre et les nuages, les arcs-en-ciel incomplets et les arcs-en-ciel complets, les météores, les tourbillons, les comètes et les apparitions lumineuses de toutes sortes, 

Rohitendradhanûnshi : les commentateurs voient dans ce mot un composé copulatif et distinguent deux sortes d'arc-en-ciel. Rien n'empêcherait d'ailleurs de prendre rohita comme une épithète de remplissage appliquée à l'arc-en-ciel et de traduire simplement par « les arcs-en-ciel ». 

विद्युतोऽशनिमेघांश्च रोहितेन्द्रधनूंषि च ।
उल्कानिर्घातकेतूंश्च ज्योतींष्युच्चावचानि च । । १.३८ । । 


Sloka
1.39

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Les Kinnaras, les singes, les poissons, les divers oiseaux, le bétail, les bêtes sauvages, les hommes et les carnassiers pourvus d'une double rangée de dents, 

Les Kinnaras sont des musiciens célestes habitant le paradis de Kouvera : ils sont représentés avec un corps d'homme surmonté d'une tête de cheval. 

किन्नरान्वानरान्मत्स्यान्विविधांश्च विहङ्गमान् ।
पशून्मृगान्मनुष्यांश्च व्यालांश्चोभयतोदतः । । १.३९ । । 


Sloka
1.40

Hindouisme - Les Lois de Manu (Manusmrti) Blank

Les vermisseaux, les vers, les sauterelles, les poux, mouches et punaises, tous les insectes ailés qui piquent et toutes les espèces d'êtres privés de mouvement. 

कृमिकीटपतङ्गांश्च यूकामक्षिकमत्कुणम् ।
सर्वं च दंशमशकं स्थावरं च पृथग्विधम् । । १.४० । । 


Sloka
1.41

Hindouisme - Les Lois de Manu (Manusmrti) Blank

C'est ainsi que, sur mon ordre, ces Sages magnanimes créèrent par la vertu de leurs austérités tout cet ensemble d'êtres animés et inanimés, chacun selon ses actes. 

Yathâkarma veut dire, suivant le commentaire de Medhâtithi, « conformément à ses actes dans une autre existence ». C'est en vertu de ses actes antérieurs que tel ou tel être naît parmi les dieux, les hommes ou les animaux. On pourrait aussi entendre cette expression dans un autre sens : « ayant telle ou telle forme selon l'œuvre à laquelle ils sont destinés ». 

एवं एतैरिदं सर्वं मन्नियोगान्महात्मभिः ।
यथाकर्म तपोयोगात्सृष्टं स्थावरजङ्गमम् । । १.४१ । । 


Sloka
1.42

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Je vais vous dire maintenant quel est l'acte propre assigné ici-bas à chacune des créatures ainsi que leur classement d'après leur mode de naissance. 

येषां तु यादृषं कर्म भूतानां इह कीर्तितम् ।
तत्तथा वोऽभिधास्यामि क्रमयोगं च जन्मनि । । १.४२ । । 


Sloka
1.43

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Le bétail, les bêtes sauvages, les carnassiers pourvus d'une double rangée de dents, les Râkchasas, les Pisâtchas et les hommes naissent d'une matrice. 

पशवश्च मृगाश्चैव व्यालाश्चोभयतोदतः ।
रक्षांसि च पिशाचाश्च मनुष्याश्च जरायुजाः । । १.४३ । । 


Sloka
1.44

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Naissent d'un œuf les oiseaux, les serpents, les crocodiles, les poissons, les tortues et autres espèces qui vivent sur terre ou dans l'eau. 

La distinction entre les animaux nés d'une matrice et ceux nés d'un œuf est purement superficielle, puisque « omne animal nascitur ex ovo ». D'une manière générale on peut remarquer que toute cette classification naturelle est sans valeur scientifique. 

अण्डाजाः पक्षिणः सर्पा नक्रा मत्स्याश्च कच्छपाः ।
यानि चैवंः प्रकाराणि स्थलजान्यौदकानि च । । १.४४ । । 


Sloka
1.45

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De l'humidité chaude proviennent les insectes ailés qui piquent, les poux, mouches et punaises ; ils sont engendrés par la chaleur ainsi que tous les autres de même espèce. 

स्वेदजं दंशमशकं यूकामक्षिकमत्कुणम् ।
ऊष्मणश्चोपजायन्ते यच्चान्यत्किं चिदीदृषम् । । १.४५ । । 


Sloka
1.46

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Toutes les plantes proviennent par germination de graines ou de boutures : (il en est ainsi) des plantes annuelles (qui) périssent avec la maturité de leurs fruits, et portent en abondance fleurs et fruits. 

Au lieu de taravah du texte de Jolly, L. a adopté la leçon sthàvarâh « les corps privés de mouvement ». Boutures, proprement tiges (kàrida) mises, en terre pour repousser, opposées aux graines (bîja). 

उद्भिज्जाः स्थावराः सर्वे बीजकाण्डप्ररोहिणः ।
ओषध्यः फलपाकान्ता बहुपुष्पफलोपगाः । । १.४६ । । 


Sloka
1.47

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Les (végétaux) qui ont des fruits sans avoir de fleurs sont appelés princes des forêts ; ceux qui ont à la fois fleurs et fruits sont appelés arbres. 

Distinction entre vanaspati et vrksha : tels par exemple le sapin opposé au pommier. — Ubhayatah, littéralement « des deux côtés », par suite « à la fois », sens autorisé par le commentaire. B. H. traduit : « ceux qui ont des fleurs et aussi ceux qui portent des fruits (sont) tous deux appelés arbres », et L. « soit qu'ils portent aussi des fleurs ou seulement des fruits, ils reçoivent le nom d'arbres sous ces deux formes. » 

अपुष्पाः फलवन्तो ये ते वनस्पतयः स्मृताः ।
पुष्पिणः फलिनश्चैव वृक्षास्तूभयतः स्मृताः । । १.४७ । । 


Sloka
1.48

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Mais les diverses sortes de broussailles et de buissons, les (diverses) espèces de graminées, les plantes rampantes et grimpantes proviennent aussi de graines ou de boutures. 

Guccha, gulma : distinction encore plus artificielle que la précédente. Le désaccord des commentateurs entre eux justifie le vague de ma traduction « buissons et broussailles ». Peut-être l'auteur en employant deux termes synonymes, a-t-il voulu simplement désigner toute espèce de broussailles. Je ne saisis pas bien la nuance marquée par L. « les arbrisseaux croissant soit en buisson soit en touffe ». B. H. « les plantes à une tige et à plusieurs tiges ». Suivant Medhâtithi, il s'agit « de plantes à une ou plusieurs racines ». B. traduit : « les plantes à plusieurs tiges croissant d'une ou plusieurs racines ». 

गुच्छगुल्मं तु विविधं तथैव तृणजातयः ।
बीजकाण्डरुहाण्येव प्रताना वल्ल्य एव च । । १.४८ । । 


Sloka
1.49

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Enveloppées d'une obscurité multiforme en punition de leurs actes (antérieurs), ces (créatures) ont une conscience interne et sont sensibles au plaisir ou à la peine. 

Ces créatures : suivant B. le démonstratif ete désigne seulement les plantes : mais je crois qu'il vaut mieux l'entendre des plantes et des animaux. — Multiforme : l'explication de ce terme se trouve au livre XII, v. 42 sqq. Les existences inférieures sont le produit de l'obscurité, une des trois qualités fondamentales de la matière, et cette obscurité se manifeste sous plusieurs formes. 

तमसा बहुरूपेण वेष्टिताः कर्महेतुना ।
अन्तःसंज्ञा भवन्त्येते सुखदुःखसमन्विताः । । १.४९ । । 


Sloka
1.50

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Telles sont les (diverses) conditions (des êtres), commençant à Brahmâ et aboutissant aux (végétaux), dans cette succession d'existences toujours terrible et perpétuellement changeante. 
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:11

Chapitre 2



Sloka
2.1 
Apprenez cette Loi que suivent les hommes instruits (dans les Védas), que reconnaissent dans leur cœur les gens vertueux, toujours exempts de haine et de passion. 













Sloka
2.2 
L'amour de soi n'est point louable, et pourtant le détachement de soi-même n'existe point ici-bas; car l'étude du Véda et l'accomplissement des actes prescrits par le Véda ont pour mobile l'amour de soi. 













Sloka
2.37 
(L'initiation) d'un Brahmane qui aspire à exceller dans la science sacrée doit se faire dans la cinquième année, celle d'un Kchatriya qui souhaite la puissance dans la sixième, celle d'un Vaisya désireux (de richesses) en ce monde dans la huitième. 









Sloka
2.3 
En effet le désir (des récompenses) a pour racine l'espoir (d'un avantage) ; les sacrifices ont leur origine dans l'espoir ; les vœux (religieux) et les observances ascétiques, tout cela est reconnu comme provenant de l'espoir (d'un avantage). 













Sloka
2.4 
Nulle part ici-bas on ne voit une action quelconque (accomplie) par un homme sans désir : car tout ce qu'on fait a pour mobile le désir. 









Sloka
2.5 
Celui qui accomplit exactement ces (actes prescrits par les livres saints) entre dans l'immortalité, et (même) ici-bas obtient (l'accomplissement) de tous ses désirs tels qu'il les a conçus. 













Sloka
2.6 
La base de la Loi c'est le Véda tout entier, ainsi que la Tradition et la bonne conduite de ceux qui le connaissent, et les coutumes des gens vertueux et le contentement intérieur. 













Sloka
2.7 
Tous les devoirs qui ont été assignés par Manou à chacun sont exposés dans le Véda : car (Manou) possède l'omniscience. 









Sloka
2.8 
Après avoir entièrement examiné tout ce (système) avec l'œil de la science, l'homme instruit devra, conformément à l'autorité de la Révélation, s'attacher à son devoir. 









Sloka
2.9 
Car l'homme qui se conforme à la Loi établie par la Révélation et la Tradition acquiert ici-bas une bonne renommée, et après la mort la félicité suprême. 









Sloka
2.10 
Par Révélation il faut entendre le Véda et par Tradition le Livre des lois ; tous deux doivent être au-dessus de toute discussion sur n'importe quel point, car c'est d'eux que procède le devoir. 









Sloka
2.11 
Tout Dvidja qui s'appuyant sur le rationalisme méprise ces deux sources, doit être chassé par les gens de bien comme athée et contempteur du Véda. 













Sloka
2.12 
Le Véda, la Tradition, la coutume des gens vertueux et le contentement de soi-même, voilà ce qu'on déclare être manifestement le quadruple fondement de la Loi. 













Sloka
2.13 
La connaissance de la Loi est prescrite pour ceux qui sont détachés des richesses et des plaisirs : pour ceux qui veulent connaître la Loi, la Révélation est l'autorité suprême. 













Sloka
2.14 
Mais en cas de divergence entre deux textes sacrés, tous deux sont reconnus comme Loi : car tous deux ont été déclarés par les Sages avoir force de Loi. 









Sloka
2.15 
(Par exemple) le texte védique dit qu'on peut accomplir le sacrifice en tout temps, après le lever (du soleil), avant son lever, ou lorsque ni soleil ni étoiles ne sont visibles. 













Sloka
2.16 
Personne autre, sachez-le, n'est qualifié pour (l'étude de) ce livre, que celui pour lequel on accomplit les cérémonies, depuis celle de la conception jusqu'à celle des funérailles, avec récitation des formules sacrées. 













Sloka
2.17 
La région créée par les Dieux, qui s'étend entre les deux rivières divines la Sarasvatî et la Drichadvatî s'appelle Brahmâvarta. 













Sloka
2.18 
La coutume qui s'est perpétuée par transmission dans ce pays, parmi les (quatre) castes (principales) et les castes mixtes, est ce qu'on appelle la coutume des gens vertueux. 









Sloka
2.19 
La région des Kourous, (celle) des Matsyas, (celle) des Pantchâlas et (celle) des Soûrasénakas, voilà (ce qui forme) en effet le pays des Brahmarchis, venant immédiatement après le Brahmâvarta. 













Sloka
2.20 
(C'est de la bouche) d'un Brahmane originaire de ce pays (que) tous les hommes sur terre doivent apprendre leurs us et coutumes respectifs. 









Sloka
2.21 
Le pays situé entre l'Himavat et le Vindhya, à l'est de Vinasana et à l'ouest de Prayàga s'appelle Madhyadesa. 













Sloka
2.22 
De la mer Orientale à la mer Occidentale, entre ces deux montagnes (s'étend la région que) les Sages appellent Àryâvarta. 













Sloka
2.23 
Le pays où erre naturellement l'antilope à taches noires doit être considéré comme propre à l'accomplissement du sacrifice : (le pays) au delà est la région des Mletchchas. 













Sloka
2.24 
Que les Dvidjas résident de préférence dans ces pays ; quant au Soudra, pressé par les besoins de la vie, il peut habiter n'importe où. 









Sloka
2.25 
On vous a exposé succinctement l'origine de la Loi et la naissance de tout cet (univers) : apprenez (maintenant) les devoirs des castes. 









Sloka
2.26 
Pour les Dvidjas, (c'est) avec les saints rites prescrits par le Véda (que) doivent être accomplies (les cérémonies telles que celle de) la conception et autres sacrements, qui sanctifient le corps et le purifient dans ce monde et dans l'autre. 









Sloka
2.27 
Par les offrandes au feu pendant la grossesse, par la cérémonie qui suit la naissance, par (celle de) la tonsure, par (celle de) l'investiture du cordon sacré d'herbe moundja, est effacé chez les Dvidjas le péché (originel contracté) dans la semence (du p 









Sloka
2.28 
Par l'étude (du Véda), par les vœux, par les offrandes au feu, par (le vœu d'étudier) les trois Védas, par les offrandes (aux Dieux, aux Sages et aux Mânes), par (la procréation) des enfants, par les (cinq) grands sacrifices et par les (autres) rites, le 













Sloka
2.29 
Avant de couper le cordon ombilical, on doit accomplir le rite de la naissance pour un (enfant) mâle ; on doit lui faire goûter (dans une cuiller d') or du miel et du beurre clarifié, tout en récitant les formules sacrées. 













Sloka
2.30 
Que le père (accomplisse, ou s'il est absent) fasse accomplir la cérémonie de l'imposition du nom, le dixième ou le douzième (jour après la naissance), ou en un jour lunaire propice, à un moment favorable, sous une heureuse constellation. 













Sloka
2.31 
Que (la première partie du) nom exprime, pour un Brahmane une idée de faveur propice, pour un Kchatriya une idée de force ; pour un Vaisya une idée de richesse; pour un Soudra une idée d'abaissement. 













Sloka
2.32 
Que (la deuxième partie du nom) exprime, pour un Brahmane une idée de félicité; pour un Kchatriya une idée de protection; pour un Vaisya une idée de prospérité ; pour un Soudra une idée de servitude. 













Sloka
2.33 
Que (le nom) d'une femme soit facile à prononcer, (n'exprime) rien de dur, ait un sens clair, soit agréable, propice, terminé par une voyelle longue, renfermant une parole de bénédiction. 









Sloka
2.34 
Au quatrième mois il faut accomplir pour l'enfant la (cérémonie de la première) sortie de la maison, au sixième (mois, celle de la première) alimentation avec du riz, ou tout autre rite propice exigé par (les traditions de) la famille. 













Sloka
2.35 
La cérémonie de la tonsure pour tous les Dvidjas doit se faire, conformément à la loi, dans la première ou la troisième année, d'après les prescriptions de la Révélation. 













Sloka
2.36 
La huitième année après la conception doit avoir lieu l'initiation d'un Brahmane, la onzième (celle) d'un Kchatriya, la douzième (celle) d'un Vaisya. 













Sloka
2.38 
Jusqu'à la seizième année pour un Brahmane, la vingt-deuxième pour un Kchatriya, la vingt-quatrième pour un Vaisya, (l'époque de la communication de) la Sâvitrî n'est point passée. 













Sloka
2.39 
(Mais) ce terme expiré, les (hommes des) trois (castes) qui n'ont pas été initiés en temps voulu deviennent des excommuniés, exclus de la Sâvitrî et méprisés des Âryas. 













Sloka
2.71 
Au commencement et à la fin (de la lecture) du Véda, il ne manquera pas de toucher les pieds de son précepteur, et il étudiera en joignant les mains : car c'est là ce qu'on appelle l'hommage au Véda. 













Sloka
2.72 
Avec les mains croisées, qu'il prenne les pieds de son précepteur (de manière à) toucher de la (main) gauche le (pied) gauche, et de la (main) droite le (pied) droit. 









Sloka
2.73 
Sur le point de commencer la récitation, le précepteur, toujours infatigable, lui dira : « Oh! récite. » (Quand le précepteur dira) : « Repose-toi », (le disciple) s'arrêtera. 









Sloka
2.74 
Qu'il prononce toujours la syllabe OM au commencement et à la fin (de la récitation) du Véda ; car (la leçon) qui n'est pas précédée de la syllabe OM s'efface ; si elle n'en est pas suivie, elle ne laisse pas de traces. 













Sloka
2.75 
Assis sur (des brins d'herbe kousa) dont les pointes sont tournées à l'Est, purifié par des brins d'herbe kousa (tenus dans ses deux mains) et purgé par trois suspensions d'haleine, il est digne de prononcer la syllabe OM. 













Sloka
2.76 
Les sons A, U, M, le Seigneur des créatures les a exprimés des trois Védas, ainsi que les mots Bhoûh, Bhouvah et Svah. 













Sloka
2.77 
Des trois Védas aussi le Seigneur des créatures qui habite au plus haut des cieux a trait, stance par s tance, cet hymne qui commence par « tad » (appelé) la Sâvitrî. 













Sloka
2.78 
Un Brahmane instruit dans les Védas, qui aux deux crépuscules, murmure cette syllabe (OM) et cet (hymne de la Sâvitrî), précédé des (trois) mots (Bhoûh Bhouvahet Svah), acquiert (tous) les mérites spirituels que procure (la récitation des trois) Védas. 









Sloka
2.79 
Un Dvidja qui récite mille fois (par jour) dans un lieu écarté cette triple (invocation) est absous au bout d'un mois même d'une grande faute, comme le serpent (est délivré) de sa dépouille. 













Sloka
2.80 
Le Brahmane, le Kchatriya et le Vaisya qui négligent cette invocation et (l'accomplissement) en temps voulu des rites qui leur sont propres, encourent le blâme des gens vertueux. 









Sloka
2.81 
Sachez que les trois grandes paroles impérissables, précédées de la syllabe OM et (suivies) de la Sâvitrî à trois stances, sont la bouche (même) du Véda.
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:12

Chapitre 3 




Sloka
3.22 
Quels sont ceux qui sont autorisés pour chaque caste, quels sont les qualités et les défauts de chacun d'eux, (c'est ce que) je vais vous expliquer complètement, ainsi que les bonnes ou mauvaises qualités des enfants (qui en naissent). 









Sloka
3.23 
Sachez que les six (premiers) dans l'ordre sont autorisés pour un Brahmane, les quatre derniers pour un Kchatriya, les mêmes, sauf le rite des Démons, pour un Vaisya et un Soudra. 









Sloka
3.24 
Suivant l'opinion de (certains) sages, les quatre premiers sont permis à un Brahmane, un seul, le rite des Démons, à un Kchatriya, et le rite des mauvais Esprits à un Vaisya ou à un Soudra. 













Sloka
3.25 
Mais ici (dans ce traité), sur les cinq (derniers), trois sont déclarés légitimes et deux illégitimes : le rite des Vampires et celui des mauvais Esprits ne doivent jamais être usités. 









Sloka
3.26 
Soit séparés, soit réunis, les deux rites précédemment énoncés, celui des Musiciens célestes et celui des Démons, sont déclarés légitimes pour un Kchatriya. 













Sloka
3.1 
Le voeu (d'étudier) les trois Védas (dans la maison) du précepteur doit être observé durant trente-six ans, ou la moitié ou le quart de ce temps, ou bien jusqu'à ce qu'on les possède à fond. 









Sloka
3.2 
Celui qui a étudié dans l'ordre voulu les (trois) Védas, ou deux Védas ou un seul Véda, et n'a jamais enfreint les règles du noviciat, peut entrer dans l'ordre de maître de maison. 













Sloka
3.3 
Renommé pour (l'accomplissement) de ses devoirs, ayant reçu de son père (charnel ou spirituel) l'héritage du Véda, il devra, orné d'une guirlande et assis sur un lit de repos, être honoré d'abord (du présent) d'une vache (et d'un mélange de miel et de lai 













Sloka
3.4 
Après avoir, avec l'assentiment de son précepteur, pris le bain final et accompli suivant la règle la cérémonie du retour à la maison, que le Brahmane épouse une femme de même caste ayant les signes (qui présagent la prospérité). 













Sloka
3.5 
(Une personne) qui n'est pas parente jusqu'au sixième degré de sa mère, et n'appartient pas à la famille de son père, (voilà celle) qu'on recommande à unDvidja (de choisir) pour le mariage et l'union conjugale. 









Sloka
3.6 
Même quand elles seraient grandes et riches en vaches, chèvres, brebis, grains et biens (de toutes sortes), voici les dix familles qu'il doit éviter, en s'unissant à une épouse : 









Sloka
3.7 
Celle où l'on néglige les sacrements, celle où il n'y a pas d'enfant mâle, celle où l'on n'étudie pas le Véda, celle où le système pileux est trop développé, celle où régnent les hémorroïdes, la phtisie, la dyspepsie, l'épilepsie, la lèpre blanche et l'él 









Sloka
3.8 
Il n'épousera point une jeune fille rousse, ayant un membre de trop, maladive, trop peu ou trop velue, bavarde ou (ayant les yeux) rouges, 









Sloka
3.9 
Ni celle dont le nom est tiré d'une étoile, d'un arbre, d'un fleuve, ou qui porte un nom barbare, un nom de montagne, d'oiseau, de serpent, ou un nom d'esclave, ou un nom inspirant la terreur. 













Sloka
3.10 
La femme qu'il épouse doit avoir le corps exempt de difformités, un nom de bon augure, la démarche d'un flamant ou d'un éléphant, le duvet et les cheveux fins, les dents petites et les membres délicats. 













Sloka
3.11 
Un homme sensé n'épousera point une (fille) sans frère ou de père inconnu, par crainte (dans le premier cas d'épouser) une fille substituée, (dans le second cas, de contracter une union) illicite. 













Sloka
3.12 
Aux Dvidjas il est enjoint d'épouser en premier lieu une femme de même caste; mais pour ceux que l'amour pousse (à un second mariage), voici suivant l'ordre (des castes) les (femmes) qui doivent être préférées. 









Sloka
3.13 
Il est déclaré qu'un Soudra (ne peut épouser) qu'une (femme) Soudra, un Vaisya une Soudra ou une (personne) de sa propre caste, un Kchatriya (peut choisir dans) les deux (castes) précédentes ou dans sa propre caste, un Brahmane dans toutes ces trois (cast 









Sloka
3.14 
En aucune histoire il n'est raconté qu'une femme Soudra (soit devenue la première) épouse d'un Brahmane ou d'un Kchatriya, même en cas de nécessité. 













Sloka
3.15 
Les Dvidjas qui par folie épousent une femme de la dernière caste, font bientôt tomber leur famille et leurs descendants à la condition de Soudras. 









Sloka
3.16 
Selon Atri et (Gotama) fils d'Outathya, celui qui épouse une Soudra déchoit (immédiatement de sa caste) ; suivant Saounaka, (il déchoit) à la naissance d'un fils, suivant Bhrigou, lorsque ce (fils) a un enfant (mâle). 













Sloka
3.17 
Le Brahmane qui met dans son lit une Soudra va en enfer; s'il a d'elle un fils, il est déchu de sa qualité de Brahmane. 













Sloka
3.18 
Les Dieux et les Mânes ne mangent pointles (offrandes) de celui qui se fait assister par une (femme Soudra) dans les rites en l'honneur des Dieux, des Mânes et des hôtes, et luimême ne va point au ciel. 









Sloka
3.19 
Pour celui qui boit l'écume des lèvres d'une Soudra, qui a été au contact de son haleine, ou qui en a un fils, aucune purification n'est prescrite. 









Sloka
3.20 
Apprenez maintenant en peu de mots les huit (modes) de mariage (propres) aux quatre castes, prospères ou funestes en ce monde et dans l'autre. 













Sloka
3.21 
(Ce sont les modes dits) de Brahmâ, des Dieux, des Saints, du Seigneur de la création, des mauvais Esprits, des Musiciens célestes, des Démons, et enfin le huitième et le plus vil, celui des Vampires. 













Sloka
3.27 
(Quand un père) donne sa fille, après l'avoir vêtue et honorée (par des cadeaux), à un homme instruit dans le Véda et vertueux, qu'il a volontairement invité, (c'est ce qu'on) appelle le mode de Brahmâ. 













Sloka
3.28 
(Quand un père) ayant paré sa fille, la donne au cours d'un sacrifice à un prêtre officiant qui accomplit dûment le rite, (c'est ce qu'on) appelle le mode des Dieux. 













Sloka
3.29 
(Quand un père) donne sa fille suivant la règle, après avoir reçu du prétendant un taureau avec une vache, ou deux couples (de ces animaux) pour (l'accomplissement) d'un sacrifice, (c'est ce qu'on) appelle le mode des Saints. 













Sloka
3.30 
(Lorsqu'un père) donne sa fille avec cette formule : « Pratiquez tous deux vos devoirs ensemble », et avec les honneurs (dus, c'est ce qu'on appelle) le mode du Seigneur de la création. 









Sloka
3.31 
(Quand le prétendant) après avoir donné aux parents et à la jeune fille des cadeaux proportionnés à ses moyens, reçoit sa fiancée de son plein gré, (c'est ce qu'on appelle) le mode des mauvais Esprits. 













Sloka
3.32 
L'union volontaire d'un jeune homme et-d'une jeune fille doit être regardée comme le mode des Musiciens célestes : elle naît du désir, et a pour but final le plaisir sexuel. 













Sloka
3.33 
Le rapt, avec effraction, blessures ou meurtre (des parents), malgré les pleurs et les cris de la jeune fille, s'appelle le mode des Démons. 









Sloka
3.34 
Quand (un homme) se rend maître par surprise d'une jeune fille endormie, ivre ou folle, c'est le mode des Vampires, le huitième et dernier et le plus exécrable (de tous). 









Sloka
3.35 
Pour les Brahmanes, le don d'une fille (précédé de libations) d'eau est le plus approuvé : pour les autres castes, (la cérémonie se fait) au gré de chacun. 













Sloka
3.36 
Écoutez maintenant, ô Brahmanes, l'exposé complet que je vais vous faire des qualités que Manou a attribuées à chacun de ces (modes) de mariage. 









Sloka
3.37 
S'il est vertueux, le fils d'une femme mariée suivant le mode de Brahmâ délivre du péché dix de ses ancêtres, dix de ses descendants, et lui-même vingt et unième. 









Sloka
3.38 
De même le fils d'une femme épousée suivant le mode des Dieux (délivre) sept ancêtres et sept descendants ; le fils d'une femme épousée suivant le mode des Saints, trois (ancêtres) et trois (descendants); le fils d'une femme épousée suivant le mode du Sei 









Sloka
3.39 
Les quatre (premiers modes de) mariage dans l'ordre énoncé, à commencer par le mode de Brahmâ, donnent naissance à des enfants qui brillent par la connaissance des Védas, et sont estimés des gens de bien, 









Sloka
3.40 
Possédant les qualités de beauté et de bonté, riches, renommés, nageant dans les plaisirs, très vertueux et qui vivent cent années. 









Sloka
3.41 
Mais des (quatre) autres (modes) blâmables de mariage naissent des enfants cruels et menteurs, ennemis du Véda et de la Loi sacrée. 









Sloka
3.42 
D'un mariage sans reproche naît pour les hommes une postérité sans reproche, et d'un (mariage) répréhensible (naît une postérité) répréhensible ; on doit donc éviter les (modes d'union) entachés de blâme. 









Sloka
3.43 
La cérémonie de la Prise de la main est prescrite (quand les) femmes (sont) de même caste (que leurs maris) ; voici le rite (qu'on doit suivre) dans les mariages avec des femmes d'une caste différente. 













Sloka
3.44 
En épousant un homme de caste supérieure, une Kchatriya doit tenir une flèche, une Vaisya, un aiguillon, une Soudra le bord d'un vêtement. 













Sloka
3.114 
Qu'il n'hésite pas à servir d'abord, même avant ses hôtes, les jeunes épouses, les enfants, les malades, les femmes enceintes. 









Sloka
3.115 
L'insensé qui mange le premier avant d'avoir servi ces (diverses personnes) ne se doute pas, pendant qu'il mange, qu'il servira (après sa mort) de pâture aux chiens et aux vautours. 









Sloka
3.116 
Après que les Brahmanes, les parents, les serviteurs ont dîné, le maître de maison et son épouse peuvent manger ensuite ce qui reste. 









Sloka
3.117 
Après avoir honoré les Dieux, les Saints, les hommes, les Mânes et les Divinités tutélaires de la maison, le maître de maison.mangera ensuite ce qui reste. 









Sloka
3.118 
Il ne mange que du péché celui qui prépare (des aliments pour lui seul) ; en effet les aliments qui restent du sacrifice sont prescrits pour la nourriture des gens de bien. 













Sloka
3.119 
Qu'il honore par une offrande de miel un roi, un prêtre officiant, un étudiant-dont le noviciat est terminé, un précepteur, un gendre, un beau-père, un oncle maternel, (lorsqu'ils viennent) de nouveau après une année révolue.
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Hindouisme - Les Lois de Manu (Manusmrti) Empty Re: Hindouisme - Les Lois de Manu (Manusmrti)

Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:12

Chapitre 4 



Sloka
4.1 
Après être resté le premier quart de son existence auprès de son précepteur, le Brahmane ayant pris femme passera le deuxième quart dans sa propre maison. 









Sloka
4.2 
Le genre de vie qui ne cause aucun tort aux créatures, ou qui en cause le moins possible, est celui que doit adopter le Brahmane, sauf en cas de détresse. 









Sloka
4.38 
Il ne doit point enjamber la corde (à laquelle est attaché) un veau, ni courir quand il pleut, ni regarder son image dans l'eau ; telle est la règle. 









Sloka
4.39 
(En passant près) d'un monticule, d'une vache, d'une idole, d'un Brahmane, (d'un pot) de beurre clarifié ou de miel, d'un carrefour, ou d'arbres bien connus, il doit les avoir à sa droite. 









Sloka
4.3 
Il doit amasser des biens autant qu'il est nécessaire à sa subsistance par les occupations irréprochables qui lui sont propres, sans fatiguer son corps. 













Sloka
4.4 
Il peut vivre du Rita et de l'Amrita, ou du Mrita ou du Pramrita, ou même du Satyânrita, mais jamais de la Svavritti. 













Sloka
4.5 
Rita désigne l'action de glaner des grains et des épis; Amrita c'est (ce qu'on reçoit) sans l'avoir demandé; Mrita (c'est) au contraire l'aumône sollicitée; Pramrita désigne l'agriculture. 













Sloka
4.6 
Satyânrita désigne le commerce, dont on peut vivre à la rigueur; la domesticité est appelée Svavritti; aussi (un Brahmane) doit-il l'éviter. 













Sloka
4.7 
On peut avoir une provision de grains suffisante pour remplir son grenier, ou pour remplir une jarre, ou n'en avoir que pour trois jours, ou enfin n'avoir aucune provision pour le lendemain. 













Sloka
4.8 
Or de ces quatre Brahmanes maîtres de maison, (c'est) chaque fois le dernier dans l'ordre (qui) doit être tenu pour supérieur (au précédent, comme étant celui qui) par sa vertu a le mieux subjugué le monde. 













Sloka
4.9 
L'un d'eux subsiste par six occupations, l'autre par trois, l'un par deux, le quatrième enfin vit (par une seule qui est) l'enseignement de la Sainte-Écriture. 













Sloka
4.10 
Que celui qui vit en glanant des épis et des grains, toujours attentif à l'entretien du feu sacré, accomplisse seulement les sacrifices qui ont lieu aux changements de lune et aux solstices. 













Sloka
4.11 
En aucun cas il ne doit pour subsister poursuivre une occupation mondaine; qu'il vive delà vie d'un Brahmane, droite, sincère et pure. 









Sloka
4.12 
Celui qui désire le bonheur doit chercher le parfait contentement et dompter ses sens ; car le bonheur a pour racine le contentement, et le malheur l'inverse. 









Sloka
4.13 
Un Brahmane sorti de noviciat et qui mène l'un quelconque des genres de vie (précédemment énoncés), doit remplir les devoirs (suivants, dont l'observation) lui assure le ciel, une longue vie et la gloire. 









Sloka
4.14 
Il doit toujours, sans se lasser, remplir les obligations qui lui sont prescrites par le Véda, car celui qui les remplit dans la mesure de ses moyens atteint la condition suprême. 













Sloka
4.15 
Dans la prospérité ou dans le malheur, il ne doit pas chercher la richesse avec trop d'avidité, ni par des actes défendus, ni (accepter) de n'importe qui. 













Sloka
4.16 
Qu'il ne s'attache point par sensualité aux objets des sens; qu'il réprime par la raison l'attachement excessif à ceux-ci. 













Sloka
4.17 
Il doit fuir tous les biens qui empêchent l'étude du Véda, et (toujours être occupé à) l'enseigner comme il convient; car c'est là (ce qui lui procurera) la réalisation de ses désirs. 













Sloka
4.18 
Il doit vivre ici-bas en mettant ses vêtements, ses paroles, ses pensées en conformité avec son âge, ses occupations, sa fortune, sa science et sa race. 









Sloka
4.19 
Il doit toujours avoir sous les yeux ces traités qui développent rapidement la science, qui conduisent à la richesse, qui sont profitables, ainsi que les traités interprétatifs du Véda. 













Sloka
4.20 
Car plus un homme étudie les traités, plus il acquiert de science, et plus son savoir brille. 









Sloka
4.21 
Il doit autant que possible ne jamais négliger les sacrifices aux Sages, aux Dieux, aux Êtres, aux hommes et aux Mânes. 









Sloka
4.22 
Certaines gens connaissant le rituel, accomplissent constamment les (cinq) grands sacrifices dans leurs organes des sens, sans faire aucun effort (extérieurement). 













Sloka
4.23 
Les uns sacrifient constamment leur respiration dans leur parole, et leur parole dans leur respiration, voyant la récompense impérissable du sacrifice dans (leur) parole et (leur) respiration.













Sloka
4.24 
D'autres Brahmanes, voyant par l'œil de la science que l'accomplissement de ces sacrifices a pour base la science, les font toujours par la science seule. 









Sloka
4.25 
(Un Brahmane) doit toujours offrir le sacrifice au feu au commencement et à la fin du jour et de la nuit, et accomplir à la fin de chaque quinzaine les sacrifices de la nouvelle et de la pleine lune. 













Sloka
4.26 
Quand le grain (précédemment recueilli) est épuisé, le Brahmane doit faire une oblation de grain nouveau ; à la fin de chaque saison, il doit accomplir le sacrifice qui a lieu tous les quatre mois, à l'époque du solstice offrir un animal domestique, à la 













Sloka
4.27 
Un Brahmane qui entretient les feux (sacrés), s'il désire vivre longtemps, ne doit pas manger du grain nouveau ou de la viande, avant d'avoir offert les prémices du grain nouveau et (sacrifié) un animal domestique. 









Sloka
4.28 
Car ses feux (sacrés), avides de grain nouveau et de viande, s'ils n'ont pas été honorés par les prémices du grain et par l'offrande d'un animal domestique, cherchent à dévorer ses souffles vitaux. 













Sloka
4.29 
Qu'aucun hôte ne séjourne dans sa maison sans être honoré autant que possible d'un siège, d'aliments, d'une couche, d'eau ou de racines et fruits. 









Sloka
4.30 
Les hérétiques, les gens qui ont des occupations défendues, ceux qui vivent comme des chats, les gens perfides, les sceptiques et ceux qui vivent comme des hérons, il ne doit pas les honorer même d'une parole. 













Sloka
4.31 
Il doit honorer (en leur donnant part) aux offrandes destinées aux Dieux et aux Mânes les Brahmanes maîtres de maison, instruits, qui ont quitté leur précepteur après avoir étudié le Véda et accompli leurs vœux ; mais qu'il évite ceux qui sont tout le "C.." 













Sloka
4.32 
Selon ses moyens un maître de maison doit donner (des aliments) à ceux qui ne cuisent pas pour eux-mêmes (tels que les étudiants ou les religieux mendiants), et attribuer une part à (tous) les êtres, sans (toutefois) qu'il en éprouve aucun détriment. 









Sloka
4.33 
Un (Brahmane) sorti de noviciat, étant pressé par la faim, peut implorer des secours d'un roi, ou d'une personne pour laquelle il sacrifie, ou de son élève, mais d'aucun autre ; telle est la règle. 













Sloka
4.34 
Un (Brahmane) sorti de noviciat qui est en état (de se procurer sa subsistance) ne doit jamais se laisser périr de faim, ni porter des vêtements vieux ou sales, quand il a du bien. 













Sloka
4.35 
Qu'il ait les cheveux, les ongles, la barbe coupés, qu'il soit le maître de ses sens, qu'il porte des vêtements blancs, qu'il soit pur, constamment appliqué à l'étude du Véda et à ce qui peut lui être salutaire. 









Sloka
4.36 
Qu'il porte un bâton de bambou, un pot plein d'eau, un cordon sacré, une poignée d'herbe kousa et deux boucles d'oreilles brillantes en or. 









Sloka
4.37 
Il ne doit point regarder le soleil quand il se lève ou quand il se couche, quand il est éclipsé, quand il se reflète dans l'eau, ou quand il est à son zénith. 









Sloka
4.40 
Quelque désir fougueux qu'il éprouve, il ne doit point approcher sa femme à l'époque des règles, ni coucher avec elle dans le même lit. 













Sloka
4.41 
Car lorsqu'un homme approche une femme qui a ses règles, sagesse, énergie, force, vue, vitalité, (tout) dépérit (en lui). 













Sloka
4.42 
(Mais) s'il évite sa femme quand elle a ses règles, sagesse, énergie, force, vue, vitalité, (tout) croît (en lui). 









Sloka
4.43 
Il ne doit pas manger avec sa femme, ni la regarder quand elle mange, éternue, bâille, ou quand elle est assise nonchalamment. 













Sloka
4.44 
Un Brahmane qui tient à son énergie, ne doit point regarder sa (femme) lorsqu'elle s'applique du kohol sur les yeux, quand elle se parfume d'essences, quand elle est sans vêtement, ou quand elle accouche. 













Sloka
4.83 
Qu'il évite (dans la colère) d'empoigner les cheveux ou de donner des coups sur la tête ; quand il a baigné sa tête, qu'il ne touche aucun de ses membres avec de l'huile de sésame. 













Sloka
4.84 
Qu'il n'accepte rien d'un roi non issu de (caste) kchatriya, d'un boucher, d'un fabricant d'huile, d'un débitant de liqueurs, ni de celui qui vit (du produit) d'un lupanar. 













Sloka
4.85 
Une presse à huile est aussi (mauvaise) que dix boucheries, une taverne que dix presses à huile, un lupanar que dix tavernes, un roi (non kchatriya) que dix lupanars. 













Sloka
4.86 
Un (tel) roi est tenu pour l'égal d'un boucher qui tiendrait dix mille boucheries; un présent de lui est (chose) horrible. 









Sloka
4.87 
Celui qui reçoit des présents d'un roi avaricieux et transgresseur de la Loi ira successivement dans les vingt et un enfers suivants : 









Sloka
4.88 
Tâmisra, Andhatâmisra, Mahâraourava, Raourava, Kâlasoûtra, Mahânaraka,
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:13

Chapitre 5 




Sloka
5.1 
Ayant entendu cet exposé des devoirs du Brahmane sorti de noviciat, les Sages dirent au magnanime Bhrigou qui procède du feu : 













Sloka
5.22 
Les quadrupèdes et les oiseaux prescrits (comme propres à être mangés) peuvent être tués par les Brahmanes en vue du sacrifice, comme aussi pour la subsistance de ceux qui dépendent d'eux ; car Agastya (le) fit jadis. 













Sloka
5.23 
En effet il y avait des gâteaux sacrés (faits avec la chair) des quadrupèdes et oiseaux qu'il est permis de manger, dans les sacrifices anciens ainsi que dans les offrandes (faites par) les Brahmanes et les Kchatriyas. 









Sloka
5.24 
Tout aliment non prohibé, même datant de la veille, mêlé à de la graisse, peut être mangé, ainsi que les restes de l'offrande. 













Sloka
5.25 
Tous les (mets) faits d'orge et de blé, ainsi que ceux préparés avec du lait, peuvent être mangés par les Dvidjas, même quand ils datent d'un certain temps, et sans être mélangés avec de la graisse. 









Sloka
5.26 
Telle est la liste complète des aliments permis ou défendus aux Dvidjas ; je vais maintenant exposer la règle concernant l'usage ou l'abstention des viandes. 









Sloka
5.27 
On peut manger de la viande après qu'elle a été consacrée, et (pour complaire) au désir des Brahmanes, et quand on a reçu l'autorisation régulière, ou quand la vie est en danger. 













Sloka
5.2 
« Seigneur ! Comment la mort a-t-elle prise sur les Brahmanes qui accomplissent leurs devoirs comme il a été dit, et qui connaissent les livres védiques ? » 













Sloka
5.3 
Le vertueux Bhrigou, fils de Manou, répondit à ces grands Sages : « Écoutez pour quelles fautes la mort cherche à détruire l'existence des Brahmanes. 









Sloka
5.4 
(C'est) pour leur négligence à réciter le Véda, leurs infidélités à la règle de conduite, leur paresse (à remplir leurs devoirs), leurs péchés (contre l'abstinence) des aliments (défendus, que) la mort cherche à détruire les Brahmanes. 









Sloka
5.5 
L'ail, l'oignon, l'échalote, les champignons, ne doivent point être mangés par les Dvidjas, non plus que (tous les végétaux) poussant dans l'impureté. 









Sloka
5.6 
La sève rouge des arbres, et (les sucs) provenant d'une entaille, le (fruit du) selou, le lait d'une vache qui vient de vêler, doivent être soigneusement évités. 













Sloka
5.7 
Un plat de riz et de grains de sésame, du samyâva, du riz au lait, un gâteau de fleur de farine, qui n'ont pas été offerts à une divinité, ainsi que des viandes non consacrées, la nourriture (destinée) aux Dieux, et les offrandes, 













Sloka
5.8 
Le lait d'une vache qui a vêlé dans les dix jours qui précèdent, d'une chamelle ou d'un solipède, d'une brebis, d'une vache en chaleur ou qui a perdu son veau, 









Sloka
5.9 
(Celui) de toutes les bêtes sauvages, sauf le buffle, le lait de femme et tous les liquides aigris doivent être évités. 









Sloka
5.10 
Parmi les (liquides) aigris, on peut consommer le lait sûr, et tout ce qui a été préparé avec lui, ainsi que les (substances) extraites des fleurs, racines et fruits purs. 









Sloka
5.11 
On doit s'abstenir de tous les oiseaux de proie, des oiseaux qui vivent dans les villes, des solipèdes non permis (par le Véda), ainsi que de l'oiseau tittibha, 













Sloka
5.12 
Du moineau, de la foulque, du flamant, de l'oie, du coq domestique, de la grive, du coq de bruyère, du pivert, du perroquet, de la corneille, 













Sloka
5.13 
Des oiseaux qui frappent avec le bec, des palmipèdes, des vanneaux, des oiseaux qui déchirent avec leurs serres, des plongeons, des oiseaux ichtyophages ; (on doit s'abstenir aussi) de viande fraîche ou de viande séchée, 













Sloka
5.14 
Du héron, du marabout, du corbeau, du hochequeue, des (animaux) mangeurs de poissons, du porc domestique et de toute sorte de poissons. 













Sloka
5.15 
Celui qui mange la viande (d'un animal) quelconque est dit le mangeur de cet (animal), celui qui mange du poisson est un mangeur de toute (sorte de) viande ; on doit donc s'abstenir du poisson. 









Sloka
5.16 
Mais on peut manger le silure et le cyprin, quand ils sont employés pour une offrande aux Dieux ou aux Mânes ; (on peut) aussi (manger) du poisson rayé, du sinhatounda et du sasalca en toute circonstance. 













Sloka
5.17 
Qu'on ne mange pas de quadrupèdes ou d'oiseaux solitaires ou inconnus, ni d'animaux à cinq ongles, quand même ils ont été désignés parmi ceux qu'on peut manger. 













Sloka
5.18 
Le porc-épic, le hérisson, l'iguane, le rhinocéros, la tortue, le lièvre, sont parmi les animaux à cinq ongles ceux qu'on déclare propres à être mangés, ainsi que les animaux n'ayant de dents qu'à une mâchoire, le chameau excepté. 













Sloka
5.19 
Le Dvidja qui mange sciemment du champignon, du porc domestique, de l'ail, du coq domestique, des oignons, des échalotes est déchu de sa caste. 









Sloka
5.20 
Celui qui à son insu mange une de ces six (choses) devra faire (une pénitence dite) sântapana, ou la pénitence lunaire des ascètes ; pour d'autres (aliments défendus) il devra jeûner un jour. 













Sloka
5.21 
Une fois l'an un Brahmane accomplira une pénitence (simple) pour se purifier des aliments (prohibés) qu'il aurait mangés sans le savoir ; pour ceux (qu'il a mangés) sciemment (il devra faire une pénitence) particulière. 













Sloka
5.28 
Le Seigneur des créatures a créé tout cet (univers) pour (être) le soutien de l'existence ; tout ce qui est inanimé et animé est le soutien de l'existence. 









Sloka
5.29 
Les (êtres) inanimés servent de nourriture aux (êtres) animés, les (animaux) dépourvus de crocs à ceux qui en sont pourvus, les (animaux) sans mains à ceux qui en ont, les (créatures) timides à celles qui ont du courage. 













Sloka
5.30 
Celui qui même chaque jour mange les animaux dont la viande est permise ne commet point de fautes ; car le Créateur a fait aussi bien les créatures destinées à être mangées que ceux qui les mangent. 













Sloka
5.31 
« Manger de la viande (seulement) au sacrifice », cette règle est déclarée celle des Dieux ; c'est pourquoi l'usage (de la viande) en toute autre circonstance est appelé la coutume des Démons. 









Sloka
5.32 
Celui qui mange de la viande après avoir honoré les Dieux et les Mânes, ne commet aucun péché, soit qu'il l'ait achetée, ou qu'il ait tué lui-même (l'animal), ou qu'elle lui ait été donnée par un autre. 













Sloka
5.33 
Un Dvidja connaissant la Loi, à moins de nécessité absolue, ne doit pas manger de viande contrairement à la règle ; car s'il en mange contre la règle, il sera après sa mort dévoré sans merci par les (animaux qu'il a mangés). 













Sloka
5.34 
Le crime d'avoir tué des bêtes sauvages en vue d'un profit est (considéré comme) moins grave dans l'autre vie, que celui d'avoir mangé de la viande sans un motif religieux. 













Sloka
5.35 
Au contraire l'homme prié conformément au rite, qui refuse de manger de la viande (dans une cérémonie religieuse) devient après sa mort un animal pendant vingt et une existences successives. 









Sloka
5.36 
Un Brahmane ne doit jamais manger (la chair) d'animaux non consacrés par les prières ; mais qu'il mange en se conformant à la règle éternelle (la viande) consacrée par les prières. 









Sloka
5.37 
S'il a envie (de viande), qu'il fabrique un animal avec de la graisse ou de la fleur de farine ; mais qu'il ne désire jamais tuer un animal sans un motif (religieux). 









Sloka
5.38 
Autant il y a de poils sur la bête, autant de fois celui qui l'a tuée sans motif endurera une mort violente dans ses existences successives après la mort. 









Sloka
5.39 
C'est l'Être existant par lui-même qui a créé les animaux en vue du sacrifice ; le sacrifice (est institué) pour la prospérité de tout cet (univers) ; c'est pourquoi le meurtre (commis) pour le sacrifice n'est pas un meurtre. 









Sloka
5.40 
Les plantes, le bétail, les arbres, les animaux, les oiseaux égorgés en vue du sacrifice renaissent dans des existences supérieures. 













Sloka
5.41 
Lorsque (l'on offre à un hôte) la mixture de miel, (qu'on fait) un sacrifice ou une offrande aux Mânes et aux Dieux, alors seulement on doit égorger des animaux, et non dans aucune autre occasion : ainsi l'a proclamé Manou. 













Sloka
5.77 
Un homme qui apprend après le délai de dix jours la mort d'un parent (Sapinda) ou la naissance d'un fils, se purifie en se baignant dans l'eau avec ses vêtements. 









Sloka
5.78 
Lorsqu'un enfant (qui n'a pas fait sa dentition) ou qu'un parent Samânodaka meurt en pays étranger, on se purifie instantanément, rien qu'en se baignant avec ses vêtements. 









Sloka
5.42 
Un Dvidja connaissant le véritable sens du Véda, qui égorge un animal pour cette fin, fait entrer l'animal et luimême dans la félicité suprême. 









Sloka
5.43 
Qu'il habite dans sa (propre) maison ou chez son maître spirituel, ou dans la forêt, un Dvidja d'un caractère généreux ne doit pas, même en cas de détresse, commettre aucune violence (sur un être animé) qui ne soit autorisée par le Véda. 









Sloka
5.44 
Sachez que le mal (fait) aux êtres animés et inanimés, (dans les cas) autorisés et prescrits par le Véda, n'est pas proprement du mal, car c'est du Véda que découle la Loi morale. 













Sloka
5.45 
Celui qui fait du mal à des créatures inoffensives pour son plaisir, ne prospère ni pendant sa vie, ni après sa mort. 









Sloka
5.46 
Celui qui ne cherche pas à faire souffrir aux créatures la captivité ou la mort, (et) désire le bien de tous les (êtres), obtient la félicité suprême. 













Sloka
5.47 
Celui qui ne fait de mal à aucun (être), réussit sans difficulté dans toutes les choses qu'il projette, qu'il entreprend, et auxquelles il attache son plaisir. 













Sloka
5.48 
On ne peut se procurer de viande autrement qu'en faisant violence aux êtres animés, et le meurtre des animaux, empêche d'obtenir le ciel; on doit donc s'abstenir de viande.
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:13

Chapitre 6 



Sloka
6.1 
Le Dvidja sorti de noviciat, qui a ainsi vécu conformément à la règle dans l'ordre des maîtres de maison, doit (ensuite) aller habiter la forêt, ferme dans sa résolution, et bien maître de ses sens. 













Sloka
6.2 
Un maître de maison qui se voit des rides et des cheveux blancs, et (qui a) un enfant de son enfant, doit se retirer dans les bois. 













Sloka
6.3 
Renonçant à tout aliment produit par la culture et à tous ses biens, qu'il aille dans la forêt, après avoir confié sa femme à ses fils, ou accompagné de cette dernière. 













Sloka
6.4 
Emportant avec lui le feu sacré et les ustensiles (du culte) du feu domestique et quittant le village pour la forêt, il y vivra maître de ses sens. 













Sloka
6.5 
Il accomplira suivant la règle les (cinq) grands sacrifices avec toute sortes (d'aliments) purs propres aux ermites (tels que le riz sauvage), ou avec des herbes, racines et fruits. 









Sloka
6.6 
Qu'il porte une peau ou un vêtement d'écorce, se baigne soir et matin, ait toujours les cheveux longs, et (laisse croître) sa barbe, ses poils, ses ongles ; 













Sloka
6.7 
Qu'il fasse l'offrande bali avec les aliments qu'il a, et donne l'aumône selon ses moyens ; qu'il honore ceux qui se présentent à son ermitage d'une aumône consistant en eau, racines et fruits. 













Sloka
6.8 
Qu'il soit toujours appliqué à la récitation du Véda pour son compte, endurant, bienveillant, recueilli, donnant toujours sans jamais recevoir, compatissant envers tous les êtres. 













Sloka
6.9 
Qu'il offre suivant la règle (le sacrifice de) l'Agnihotra avec les trois feux consacrés, sans négliger le sacrifice de la nouvelle lune, et celui de la pleine lune, en temps voulu. 









Sloka
6.10 
Qu'il accomplisse également le sacrifice aux corps célestes, l'offrande du grain nouveau, les cérémonies qui ont lieu tous les quatre mois, (les sacrifices appelés) Tourâyana et Dakchasyâyana, dans l'ordre voulu. 













Sloka
6.11 
Avec du riz pur de printemps et d'automne, nourriture des ascètes, récolté de ses propres mains, il préparera séparément, suivant les prescriptions, les gâteaux et autres mets du sacrifice. 









Sloka
6.12 
Ayant offert aux divinités cette oblation très pure, produit des forêts, qu'il emploie pour lui le reste (avec) du sel préparé par lui-même. 









Sloka
6.13 
Qu'il mange les végétaux poussant dans l'eau ou sur la terre, les fleurs, racines et fruits, le produit des arbres purs et les huiles extraites des fruits. 









Sloka
6.14 
Il doit s'abstenir de miel, de champignons poussés à terre, ainsi que des (herbes appelées) bhoûstrina et sigrouka, et des fruits du slechmâtaka. 













Sloka
6.15 
Au mois d'Âsvina, il devra jeter les aliments d'ascète qu'il a récoltés précédemment, ses vêtements usés, et les herbes, racines et fruits (qu'il a en réserve). 













Sloka
6.16 
Qu'il ne mange aucun produit de la culture, même s'il a été jeté par quelqu'un, ni des racines et des fruits qui ont poussé dans un village, quelque (faim) qui le presse. 









Sloka
6.17 
Il peut manger ou bien des (aliments sauvages) cuits sur le feu, ou seulement (des fruits) mûris par le temps ; il peut (les écraser avec) un pilon de pierre, ou (n')avoir (que) ses dents pour mortier. 









Sloka
6.18 
Il peut ramasser (des aliments) pour un jour seul, ou en ramasser pour un mois, ou pour six mois, ou pour un an. 













Sloka
6.19 
S'étant procuré de son mieux de la nourriture, il peut manger soit la nuit, soit le jour, soit au quatrième repas, soit au huitième. 













Sloka
6.20 
Ou bien il peut vivre suivant les règles de la pénitence lunaire pendant la quinzaine brillante et pendant la quinzaine obscure, ou bien manger une fois seulement au terme de chacune des deux quinzaines de la bouillie de farine de riz cuite. 













Sloka
6.21 
Ou bien il peut ne vivre absolument que de fleurs, racines et fruits, mûris par le temps et tombés d'eux-mêmes, en se conformant aux préceptes de Vikhanas. 













Sloka
6.22 
Qu'il se roule à terre ou se tienne debout tout un jour sur la pointe des pieds; ou bien qu'il passe son temps (tantôt) assis, (tantôt) debout, et aux trois moments principaux de la journée qu'il aille à l'eau (pour se baigner). 













Sloka
6.23 
En été qu'il supporte les cinq feux, pendant la saison des pluies qu'il n'ait d'autre abri que les nuages, en hiver qu'il porte des vêtements humides, augmentant par degré ses austérités. 













Sloka
6.24 
En se baignant aux trois moments principaux de la journée, qu'il offre des libations aux Mânes et aux Dieux ; pratiquant des austérités (de plus en) plus rudes, qu'il émacie son corps. 













Sloka
6.25 
Ayant déposé en lui-même, les (trois) feux sacrés, suivant la règle, il doit vivre sans feu, sans abri, silencieux, se nourrissant déracines et de fruits, 













Sloka
6.26 
Indifférent aux plaisirs matériels, chaste, couchant sur la dure, dédaignant tout abri, logeant au pied des arbres. 









Sloka
6.27 
Qu'il accepte les aumônes nécessaires à sa subsistance seulement des Brahmanes ascètes ou des autres Dvidjas maîtres de maison qui habitent dans la forêt. 













Sloka
6.28 
Ou bien (l'anachorète) habitant la forêt peut rapporter du village (des aliments), après les avoir reçus dans un cornet fait d'une feuille, dans (le creux de) sa main, ou dans un tesson, et en manger huit bouchées. 









Sloka
6.29 
Ces pratiques et d'autres devront être observées par le Brahmane retiré dans la forêt, et pour obtenir (l'union de) son âme (avec l'Être suprême, il étudiera) les divers textes sacrés contenus dans les Oupanichads, 













Sloka
6.30 
Qui ont été étudiés par les Sages et les Brahmanes maîtres de maison, pour l'accroissement de leur science et de leurs austérités, et pour la purification de leur corps. 









Sloka
6.31 
Ou bien qu'il se dirige vers la région du Nord-Est, marchant droit devant lui, ferme dans sa résolution, vivant d'air et d'eau, jusqu'à ce que son corps tombe en dissolution. 













Sloka
6.32 
S'étant défait de son corps par l'une quelconque de ces pratiques (usitées par) les grands Sages, exempt de soucis et de crainte, le Brahmane est exalté dans le monde de Brahme. 













Sloka
6.33 
Après avoir ainsi passé dans les bois la troisième période de son existence, il devra durant la quatrième errer (en ascète mendiant), détaché de toute affection. 









Sloka
6.34 
Celui qui a passé d'ordre en ordre, offert les sacrifices et vaincu ses sens, et qui fatigué de (faire) des aumônes et des offrandes, se fait moine errant, obtient après sa mort la félicité suprême. 









Sloka
6.35 
Ayant payé les trois dettes, il devra appliquer son esprit à la délivrance finale ; mais celui qui cherche la délivrance finale, sans avoir acquitté (les trois dettes) est précipité (clans l'enfer). 













Sloka
6.36 
Ayant étudié le Véda suivant la règle, procréé des enfants conformément à la Loi, et offert des sacrifices suivant ses moyens, on peut appliquer son esprit à la délivrance finale. 









Sloka
6.37 
Un Brahmane qui cherche la délivrance finale, sans avoir étudié le Véda, procréé des enfants et offert des sacrifices, est précipité (en enfer). 









Sloka
6.38 
Après avoir accompli le sacrifice au Seigneur des créatures, dans lequel (il abandonne) tous ses biens en guise d'honoraires, et déposé en lui-même le feu (sacré), un Brahmane peut quitter sa maison (pour se faire ascète). 













Sloka
6.39 
Des mondes radieux deviennent (le partage) de celui qui, prédicateur du Véda et assurant la sécurité à tous les êtres animés, quitte sa maison (pour se faire ascète). 













Sloka
6.40 
Le Dvidja qui ne cause pas la moindre crainte aux êtres animés n'aura rien à redouter d'aucune part, une fois délivré de son corps. 









Sloka
6.41 
Quittant sa maison, pourvu de moyens de purification, silencieux, insensible aux jouissances qui (lui) sont offertes, il mènera la vie errante (des ascètes). 













Sloka
6.42 
Qu'il aille toujours seul, sans compagnon, en vue d'obtenir (la félicité suprême), considérant (que l'homme) solitaire atteint son but, (lui qui) ne délaisse point et n'est point délaissé. 









Sloka
6.43 
Qu'il n'ait ni feu, ni abri, et qu'il aille au village (demander) des aliments, indifférent (à tout), ferme dans sa résolution, silencieux, concentrant sa pensée sur l'Être suprême. 













Sloka
6.44 
Un tesson, les racines d'un arbre (pour gîte), des haillons, la solitude et l'indifférence à tout, sont les marques de celui qui est près de la délivrance finale. 









Sloka
6.45 
Il ne doit pas désirer la mort, il ne doit pas désirer la vie, il doit attendre son heure, comme un serviteur (attend) ses gages. 













Sloka
6.46 
Qu'il (ne) pose son pied (sur un lieu qu'après s'être assuré par) la vue (qu'il est) pur; qu'il boive de l'eau purifiée (en la filtrant) avec un linge, qu'il dise des paroles purifiées par la vérité, qu'il conserve son cœur (toujours) pur. 













Sloka
6.47 
Qu'il supporte les injures, ne méprise personne, n'ait d'inimitié avec personne, au sujet de ce corps. 













Sloka
6.48 
Il ne doit pas rendre colère pour colère ; à une injure il doit répondre par une bonne parole ; il ne doit proférer aucune parole fausse répandue par les sept portes. 













Sloka
6.49 
Mettant ses délices dans l'Âme suprême, assis, indifférent (à tout), inaccessible aux désirs de la chair, n'ayant d'autre compagnon que lui-même, il doit vivre ici-bas dans l'attente du bonheur (éternel). 













Sloka
6.50 
Qu'en aucun cas il ne cherche à obtenir l'aumône par (l'interprétation) des prodiges et des présages, ni par l'astrologie et la chiromancie, ni (en donnant) des avis ou en expliquant (le sens des traités).
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:14

Chapitre 7 





Sloka
7.1 
Je vais exposer les devoirs d'un roi, comment le souverain doit se conduire, quelle est son origine, comment (il peut atteindre) la perfection suprême. 













Sloka
7.2 
Un Kchatriya qui a reçu suivant la règle l'initiation prescrite par le Véda, doit assurer comme il convient la protection de tout le (royaume). 









Sloka
7.3 
En effet lorsque ce monde privé de rois était troublé de tous côtés par la crainte, le Seigneur créa un roi pour la protection de tout cet (univers), 









Sloka
7.4 
En prenant des éléments éternels à Indra, au Vent, à Yama, au Soleil, au Feu, à Varouna, à la Lune et au Dieu des richesses. 













Sloka
7.5 
Attendu qu'il a été créé avec des éléments (pris à) ces princes des Dieux, il excelle en splendeur sur toutes les créatures. 









Sloka
7.6 
Il brûle à la manière du Soleil les yeux et les coeurs, et personne sur terre ne peut même le regarder en face. 









Sloka
7.7 
Par sa puissance (extraordinaire) il est le Feu, le Vent, le Soleil, la Lune, le Seigneur de la justice, le Dieu des richesses, Varouna, le grand Indra. 













Sloka
7.8 
Même enfant, un roi ne doit pas être méprisé sous prétexte qu'il est un (simple) mortel, car c'est une grande divinité qui réside sous la forme humaine. 









Sloka
7.9 
Le feu brûle seulement l'individu qui s'en approche imprudemment; le feu du roi brûle une famille (entière) avec ses troupeaux et tous ses biens. 









Sloka
7.10 
Ayant mûrement considéré l'affaire, sa (propre) puissance, le lieu et le temps, il prend tour à tour des formes variées pour (assurer) le triomphe de la justice. 













Sloka
7.11 
Celui dans la faveur duquel réside la Déesse de la fortune, dans la valeur duquel (réside) la Victoire, dans la colère duquel (réside) la Mort, celui-là renferme en lui toute splendeur. 









Sloka
7.12 
Quiconque en sa folie hait le roi périra certainement, car le roi conçoit sur-le-champ la résolution de le perdre. 









Sloka
7.50 
La boisson, les dés, les femmes, la chasse, ces quatre (vices), qu'il le sache, sont suivant l'ordre les plus pernicieux de la catégorie produite par l'amour du plaisir. 









Sloka
7.51 
Les voies de fait, les injures, et l'usurpation de la propriété, qu'il le sache, sont les trois (vices) les plus pernicieux parmi ceux qui proviennent de la colère. 









Sloka
7.52 
Un roi qui est maître de lui-même doit savoir que dans cette classe de sept vices qui s'attachent à tout, le premier (nommé) est toujours plus grave (que le suivant). 













Sloka
7.53 
Du vice et de la mort, c'est le vice qui est déclaré le plus pernicieux ; un (homme) vicieux tombe au plus profond (des enfers), celui qui meurt exempt de vices (va) au ciel. 









Sloka
7.54 
(Le prince) doit nommer sept ou huit ministres, dont les ancêtres ont été au service royal, instruits, courageux, exercés aux armes, issus de (nobles) familles, et (qui ont été) examinés. 









Sloka
7.55 
Même une entreprise facile est difficile à exécuter pour un seul homme ; à plus forte raison un royaume qui donne de grands revenus (est malaisé à gouverner pour un roi) surtout (s'il est) sans auxiliaires. 













Sloka
7.110 
De même que lesarcleur enlève les mauvaises herbes et conserve le grain, ainsi le roi doit protéger son royaume et détruire ses ennemis. 









Sloka
7.111 
Si le roi dans sa folie opprime inconsidérément son royaume, il ne tarde pas, avec ses parents, à perdre le royaume, et la vie. 













Sloka
7.112 
De même que les mauvais traitements physiques détruisent la vie chez les créatures, ainsi la vie des rois est détruite par l'oppression de leur royaume. 









Sloka
7.113 
Pour la protection de son royaume il doit toujours observer la règle suivante ; car un roi qui protège bien son royaume prospère. 









Sloka
7.114 
Qu'il place (comme) protection du royaume un corps de troupes commandé (par un officier de confiance) au milieu de deux, trois, cinq ou cent villages. 









Sloka
7.115 
Qu'il nomme un chef pour (chaque) bourg, un chef pour dix bourgs, un chef pour vingt, un chef pour cent, un chef pour mille. 













Sloka
7.116 
Le chef du bourg doit de lui-même informer au fur et à mesure des crimes commis dans son bourg le chef de dix bourgs, et celui-ci (à son tour doit en avertir) le chef de vingt bourgs. 









Sloka
7.117 
Le chef de vingt bourgs doit notifier le tout au chef de cent bourgs, et celui-ci à son tour doit lui-même, en référer au chef de mille bourgs. 









Sloka
7.13 
Que (personne) donc ne transgresse la loi que le roi décrète au sujet de ceux qu'il aime, et les ordres rigoureux (dont il frappe) ceux qu'il n'aime pas. 













Sloka
7.14 
En sa faveur le Seigneur créa jadis son propre fils le Châtiment, protecteur de tous les êtres, (personnification de) la justice, formé de la splendeur de Brahmâ. 









Sloka
7.15 
Grâce à la crainte du châtiment tous les êtres mobiles et immobiles sont â même de jouir (de ce qui leur est propre) et sont maintenus dans le devoir. 













Sloka
7.16 
Ayant bien considéré le lieu et le temps, la puissance et la science (du coupable), que (le roi) inflige le (châtiment) avec justice aux hommes dont la conduite est répréhensible. 













Sloka
7.17 
Le châtiment est le roi, il est le mâle, il est le guide et le maître, il est reconnu comme le garant (de l'exécution) de la loi des quatre castes. 













Sloka
7.18 
Le châtiment seul régit tous les hommes, le châtiment seul les protège, le châtiment veille sur eux endormis ; au dire des Sages, le châtiment (est) la justice (même). 









Sloka
7.19 
Infligé justement, après mûre réflexion, il fait le bonheur de tous les sujets; mais appliqué sans réflexion, il les ruine de fond en comble. 









Sloka
7.20 
Si le roi n'infligeait pas sans cesse le châtiment à ceux qui méritent d'être châtiés, le plus fort rôtirait le plus faible comme un poisson à la broche ; 









Sloka
7.21 
La corneille mangerait le gâteau du sacrifice, le chien aussi lécherait l'offrande, la propriété n'existerait plus ; tout serait sens dessus dessous. 













Sloka
7.22 
Le monde entier est maintenu par le châtiment, car un homme vertueux (par nature) est difficile à trouver; (c'est) grâce à la crainte du châtiment (que) l'univers entier est à même de jouir (de ce qui lui est propre). 













Sloka
7.23 
Les Dieux, les Géants, les Musiciens célestes, les Démons, les Oiseaux, les Serpents, eux aussi, ne peuvent jouir (de ce qui leur est propre) que contenus par le châtiment. 













Sloka
7.24 
Toutes les castes seraient bouleversées, toutes les barrières seraient brisées, ce serait un soulèvement de tous les hommes, par suite de la destruction du châtiment. 









Sloka
7.25 
Partout où le châtiment noir, avec ses yeux rouges, s'avance, détruisant les méchants, il n'y a pas de désordre parmi les hommes, pourvu que celui qui l'applique voie bien. 













Sloka
7.26 
On dit qu'un roi est un (juste) exécuteur (du châtiment), lorsqu'il est véridique, qu'il agit avec discernement, qu'il est sage et qu'il se connaît en vertu, plaisir et richesse. 









Sloka
7.27 
Le roi qui applique justement le (châtiment) prospère en ces trois choses (vertu, plaisir et richesse) ; mais le (roi) voluptueux, méchant et fourbe, périra par le châtiment même. 













Sloka
7.28 
Car le châtiment a une grande splendeur; il est difficilement appliqué par ceux dont l'esprit n'est pas perfectionné; il détruit avec toute sa parenté un roi qui s'écarte du devoir; 













Sloka
7.29 
Puis il (détruit) ses forteresses, ses territoires, ses peuples, avec les êtres animés et inanimés, et affligerait même les Sages montés au ciel et les Dieux. 













Sloka
7.30 
Il ne peut être appliqué justement par un (roi) privé de conseillers, insensé, cupide, dont l'esprit n'a pas été perfectionné, qui est esclave des sens. 









Sloka
7.31 
C'est par (un roi) pur, fidèle à sa parole, observateur des lois, aidé par de bons conseillers, prudent, que le châtiment peut être (justement) infligé. 













Sloka
7.32 
Qu'il se conduise avec justice dans ses États, qu'il châtie sévèrement ses ennemis, qu'il soit droit avec ses amis, et patient envers les Brahmanes; 









Sloka
7.33 
La renommée d'un prince qui se conduit ainsi, lors même qu'if vivrait de glanures, s'étend dans le monde, comme une goutte d'huile dans l'eau. 













Sloka
7.34 
Mais la renommée d'un prince qui fait tout le contraire et qui n'a pas vaincu ses passions, se resserre dans le monde, comme une goutte de beurre fondu dans l'eau. 









Sloka
7.35 
Le roi a été créé (pour être) le protecteur des castes et des ordres, qui tous, suivant leur rang, accomplissent les devoirs propres à chacun. 













Sloka
7.36 
Tout ce qui doit être fait par le (roi) et ses ministres pour la protection des sujets, je vais vous l'exposer dûment et en ordre.
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:14

Chapitre 8 




Sloka
8.37 
Quand un Brahmane instruit trouve un trésor caché jadis (en terre), il peut se l'approprier même en entier, car il est le seigneur de toutes les choses. 













Sloka
8.38 
Si le roi trouve un trésor ancien caché en terre, qu'il en donne moitié aux Brahmanes, et mette (l'autre) moitié dans son trésor. 









Sloka
8.39 
Le roi a droit à la moitié des trésors anciens et des métaux (qui sont) en terre pour prix de la protection (qu'il donne à ses sujets) et en qualité de maître du sol. 













Sloka
8.40 
Le bien ravi par des voleurs doit être rendu par le roi (à son propriétaire) à quelque caste (qu'il appartienne) ; le roi qui s'approprierait ce bien se rendrait coupable de vol. 













Sloka
8.41 
(Un roi) qui connaît la justice, après avoir étudié les lois des castes, celles des (diverses) provinces, celles des corporations et celles des familles, doit (les) faire régner (comme) sa propre loi. 













Sloka
8.42 
Car les gens qui s'occupent de leurs affaires et se renferment dans leurs occupations propres deviennent chers à (tout) le monde, bien qu'ils soient éloignés. 









Sloka
8.43 
Le roi et les hommes du roi ne doivent jamais soulever d'eux-mêmes un procès, ni étouffer un procès commencé par un autre. 









Sloka
8.44 
De même que le chasseur dirige ses pas par les traces de sang du daim (blessé), ainsi le roi doit diriger la marche de la justice par induction. 









Sloka
8.45 
Observant les règles de la procédure, qu'il examine la vérité, le fait (en question), sa propre personne, les témoins, le lieu, le temps et la forme (particulière du cas). 













Sloka
8.46 
Toutes (les coutumes) pratiquées par les Dvidjas vertueux et justes, qu'il les fasse observer (comme des lois), si elles ne sont pas en contradiction avec les (usages) des provinces, des familles et des castes. 









Sloka
8.1 
Un roi désireux d'examiner les affaires judiciaires entrera au Palais de justice avec un maintien modeste (accompagné) de Brahmanes et de conseillers expérimentés. 









Sloka
8.2 
Là, assis ou debout, la main droite levée, modeste dans ses habits et ses ornements, il examinera les affaires des plaideurs. 









Sloka
8.3 
Il (jugera) quotidiennement l'une après l'autre, d'après les principes tirés des usages locaux et des traités (de lois), les (causes) rangées sous les dix-huit titres (suivants) : 









Sloka
8.4 
Le premier de ces (titres) est le non-paiement des dettes; (les autres sont) 2°) les dépôts; 3°) la vente (d'une chose) dont on n'est pas le propriétaire ; 4°) les associations ; 5°) la reprise des choses données; 













Sloka
8.5 
6°) Le non-paiement des gages; 7°) la rupture d'un contrat ; 8°) la rédhibition des achats et des ventes ; 9°) les contestations entre maître (du troupeau) et berger ; 









Sloka
8.6 
10°) La loi (relative aux) disputes sur les limites; 11°) les voies de fait, et 12°) les injures; 13°) le vol ; 14°) la violence; 15°) l'adultère; 









Sloka
8.7 
16°) Les devoirs du mari et de la femme; 17°) le partage (des successions) ; 18°) le jeu et le pari ; tels sont les dix-huit points sur lesquels portent ici-bas les procès. 









Sloka
8.8 
S'appuyant sur la Loi éternelle, qu'il tranche les procès des hommes qui sont généralement en contestation sur ces sujets. 









Sloka
8.9 
Si le prince ne fait pas lui-même l'examen des affaires, qu'il charge alors un Brahmane éclairé de les examiner. 









Sloka
8.10 
Ce dernier entrera dans l'auguste tribunal accompagné de trois assesseurs, et debout ou assis, il connaîtra des affaires (soumises â la juridiction du roi). 









Sloka
8.11 
(La cour) où siègent trois Brahmanes versés dans le Véda et un (juge) éclairé désigné par le roi, s'appelle la cour de Brahmâ (à quatre faces). 













Sloka
8.12 
Mais quand la justice blessée par l'injustice se présente au tribunal sans qu'on lui retire le dard, les juges (eux-mêmes) sont blessés. 













Sloka
8.13 
Ou il ne faut pas entrer au tribunal, ou il faut (y) dire la vérité; un homme qui ne parle point ou qui parle faussement est coupable. 









Sloka
8.14 
Partout où la justice est détruite par l'injustice, la vérité par le mensonge, au vu des juges, ceux-ci (également) sont détruits. 









Sloka
8.15 
Détruite, la justice détruit; protégée, elle protège; c'est pourquoi gardons-nous de détruire la justice, de peur que la justice détruite ne nous fasse périr. 













Sloka
8.16 
Caria justice divine est un taureau ; celui qui lui fait du tort est considéré par les Dieux comme un homme de caste vile; voilà pourquoi il ne faut pas violer la justice. 













Sloka
8.17 
La justice est le seul ami qui (vous) suive même dans la mort; car toute autre chose va à la destruction en même temps que le corps. 









Sloka
8.18 
Un quart de l'injustice (d'un jugement) retombe sur l'auteur (du méfait), un quart sur le témoin (qui a menti), un quart sur tous les juges, un quart sur le roi. 













Sloka
8.19 
Au contraire le roi est sans reproche, les juges exempts (de péché), et la faute retombe (tout entière) sur son auteur, quand celui qui mérite le châtiment est châtié. 









Sloka
8.20 
Un (Brahmane) qui n'a d'autre mérite que sa naissance, ou un Brahmane qui se dit tel, peuvent au gré du roi interpréter pour lui la Loi, mais jamais un Soudra. 













Sloka
8.21 
Lorsqu'un roi laisse sous ses yeux un Soudra rendre la justice, son royaume s'abîme comme une vache dans une fondrière. 









Sloka
8.22 
Un royaume rempli de Soudras, infesté d'athées et dépourvu de Brahmanes périt bientôt tout entier, ravagé par la famine et les épidémies. 













Sloka
8.23 
Après s'être assis sur le siège de justice et avoir adoré les (Dieux) protecteurs du monde, (le roi) revêtu (de son costume) et recueilli doit commencer l'examen des causes. 









Sloka
8.24 
Considérant ce qui est utile et ce qui ne l'est pas, et surtout ce qui est juste et injuste, qu'il examine toutes les affaires des plaideurs suivant l'ordre des castes. 













Sloka
8.25 
Par des signes extérieurs (tels que) la voix, le teint, les gestes, la mine, les yeux, le maintien, qu'il découvre le caractère intime des gens. 









Sloka
8.26 
Par la mine, les gestes, la démarche, le maintien, le langage, par les modifications du regard et de la voix se trahit la pensée intérieure. 









Sloka
8.27 
C'est au roi de préserver le patrimoine d'un mineur, jusqu'à ce qu'il soit revenu (de noviciat) ou qu'il soit sorti de l'enfance. 













Sloka
8.28 
Qu'il protège aussi les femmes stériles, celles qui n'ont pas de fils, celles qui sont sans famille, celles qui sont fidèles à leurs époux (absents), les veuves et les infirmes. 









Sloka
8.29 
Un roi juste punira du châtiment des voleurs les parents qui usurpent (le bien) de ces femmes pendant leur vie. 









Sloka
8.30 
Le roi fera garder en dépôt pendant trois ans le bien dont le propriétaire est inconnu ; avant l'expiration de ces trois ans le propriétaire peut le reprendre, au delà (de ce terme) le roi a le droit de se l'approprier. 













Sloka
8.31 
Celui qui dit : « Ceci est à moi » doit être examiné suivant la règle ; s'il (peut) spécifier la forme, le nombre et les autres (renseignements), il doit être remis en possession de l'objet. 









Sloka
8.32 
Mais s'il ne (peut) indiquer exactement le lieu et le moment (où l'objet a été) perdu, la couleur, la forme et les dimensions, il mérite une amende égale â (la valeur de) cet (objet). 









Sloka
8.33 
Se souvenant du devoir des hommes de bien, le roi prendra sur un bien perdu et retrouvé la sixième partie, la dixième ou la douzième. 













Sloka
8.34 
Un objet perdu et retrouvé doit demeurer sous la garde de (personnes) choisies exprès ; ceux qu'il surprendrait â le voler, le roi les fera écraser par un éléphant. 













Sloka
8.35 
Si un homme dit avec vérité d'une trouvaille: « C'est à moi », le roi a le droit d'en prendre le sixième ou le douzième. 













Sloka
8.36 
Mais celui qui fait une fausse déclaration doit payer une amende (égale) au huitième de son propre bien ou à une assez petite portion du trésor, après qu'on l'aura évalué. 













Sloka
8.47 
Quand un créancier s'adresse à lui pour un recouvrement d'argent sur un débiteur, il doit forcer le débiteur à rendre au créancier l'argent (que celui-ci) prouvera (avoir été prêté par lui). 









Sloka
8.48 
Pour contraindre son débiteur à le payer, un créancier (peut employer) tous les moyens susceptibles de le faire rentrer dans son bien. 









Sloka
8.49 
Par des moyens moraux, par un procès, par la ruse, par la coutume établie, et en cinquième lieu par la force, (le créancier) peut recouvrer l'argent prêté. 













Sloka
8.50 
Le créancier qui recouvre lui-même son bien sur son débiteur ne doit pas être réprimandé par le roi pour avoir repris ce qui lui appartenait.
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:15

Chapitre 9 




Sloka
9.27 
Mettre au monde des enfants, les soigner quand ils sont nés, et (surveiller) les soins domestiques dans tous leurs détails, (telles sont) évidemment les fonctions de la femme. 













Sloka
9.28 
La postérité, l'accomplissement des devoirs religieux, les petits soins, la volupté suprême, (tout cela) dépend de l'épouse, ainsi que (l'entrée du) ciel pour les ancêtres et pour soi-même. 













Sloka
9.29 
Celle qui réfrénant ses pensées, ses paroles et son corps, ne trahit pas son époux, arrive dans le même monde que lui (après la mort) et est appelée par les gens de bien une femme vertueuse. 









Sloka
9.30 
Mais par son infidélité à son mari, une femme encourt le blâme en ce monde, et (après la mort) elle renaît dans le sein d'un chacal et est affligée de maladies affreuses. 













Sloka
9.31 
Apprenez maintenant, relativement au fils, cette sainte décision applicable à toute l'humanité, prononcée par les gens vertueux et par les grands sages, nés dès le principe. 









Sloka
9.32 
Ils sont d'avis que le fils (légitime) appartient au seigneur (de la femme) ; mais en ce qui concerne celui qui a engendré (un fils illégitime), il y a divergence dans les textes révélés ; les uns déclarent (que l'enfant appartient) à celui qui l'a engend 













Sloka
9.33 
La tradition considère la femme comme le champ et l'homme comme la semence ; la production de tous les êtres corporels (est due) à l'union du sol avec la semence. 













Sloka
9.34 
Parfois c'est la semence qui prédomine, parfois c'est la matrice de la femme ; mais quand toutes les deux sont égales, (c'est alors) que le produit est (le plus) estimé. 









Sloka
9.35 
De la semence et de la matrice, c'est la semence qui est déclarée plus importante : car le produit de toutes les créatures est caractérisé par les signes distinctifs de la semence. 









Sloka
9.36 
Quelque semence qu'on jette dans un sol préparé (par le labourage) en temps (opportun), une (plante de) même (espèce) pousse en cet endroit, portant les propriétés distinctives de sa (semence). 













Sloka
9.1 
Je vais maintenant exposer les lois éternelles pour l'époux et l'épouse, qui suivent le chemin du devoir, soit séparés, soit réunis. 













Sloka
9.2 
Nuit et jour les femmes doivent être tenues dans la dépendance par leurs (maris et autres) mâles (de la famille) ; si elles sont (trop) attachées aux objets des sens, on doit les tenir sous son autorité. 













Sloka
9.3 
(C'est) leur père (qui) les protège dans leur enfance, leur époux (qui les protège dans leur jeunesse, leurs fils (qui) les protègent dans leur vieillesse ; la femme ne doit jamais être indépendante. 









Sloka
9.4 
Un père qui ne donne pas (sa fille en mariage) à temps est blâmable ; blâmable est un époux qui ne voit pas (sa femme aux époques voulues) ; blâmable est un fils qui ne protège pas sa mère lorsqu'elle est devenue veuve. 













Sloka
9.5 
Les femmes doivent être particulièrement préservées contre les mauvaises inclinations, fussent-elles sans conséquence ; car non surveillées, elles feront le chagrin de deux familles. 









Sloka
9.6 
Considérant que c'est là le devoir principal de (toutes) les castes, que les maris même faibles s'efforcent de garder leurs femmes. 













Sloka
9.7 
Car en gardant soigneusement sa femme, on préserve sa postérité, les coutumes vertueuses, sa famille, soi-même et ses propres devoirs. 













Sloka
9.8 
L'époux en entrant dans sa femme, (y) devient un fœtus et renaît ici-bas ; la dénomination de jâyâ donnée à l'épouse, vient de ce que l'homme naît (Jâyate) une seconde fois en elle. 













Sloka
9.9 
Tel (l'homme) qu'une femme connaît charnellement, tel l'enfant qu'elle met au monde ; c'est pourquoi (l'époux) doit soigneusement garder sa femme en vue de la pureté de sa postérité. 









Sloka
9.10 
Personne ne peut garder les femmes par la force; mais on peut les garder par les moyens suivants : 









Sloka
9.11 
Que (le mari) occupe sa (femme) à amasser ou à dépenser l'argent, à tenir propres (les objets et son propre corps), à (accomplir) ses devoirs, à cuire les aliments et à surveiller les ustensiles de ménage. 













Sloka
9.12 
Les femmes enfermées à la maison (même sous la surveillance) d'hommes de confiance ne sont pas gardées ; celleslà (seules) sont bien gardées qui se gardent elles-mêmes. 













Sloka
9.13 
La boisson, les mauvaises fréquentations, l'absence de l'époux, le vagabondage, le sommeil (à des heures indues) et le séjour dans une maison étrangère, telles sont les six (sources de) déshonneur pour une femme. 









Sloka
9.14 
Les femmes ne regardent pas à la beauté, et ne tiennent aucun compte de l'âge ; beau ou laid (elles se disent) : « C'est un homme », et se donnent à lui. 













Sloka
9.15 
Par passion pour l'homme, par mobilité d'esprit, par manque naturel d'affection, elles trahissent ici-bas leurs époux, quelque soigneusement qu'on les garde. 













Sloka
9.16 
Donc connaissant cette disposition naturelle qu'a mise en elles le Créateur au moment de la création, l'homme doit apporter un soin extrême à les garder. 









Sloka
9.17 
(L'amour de) leur lit, (de) leur siège, (de) la toilette, la luxure, la colère, les penchants vicieux, la malice et la dépravation, (voilà les attributs que) Manou assigna aux femmes. 













Sloka
9.18 
Pour les femmes, il n'y a point de cérémonies religieuses accompagnées de prières : telle est la loi établie. Les femmes, (êtres) incomplets et exclus des prières, (sont) le mensonge (même) : telle est la règle. 









Sloka
9.19 
En effet il y a plusieurs passages dans les Védas mêmes destinés à caractériser le naturel (de la femme). Écoutez (maintenant les textes sacrés concernant) l'expiation de leurs (péchés). 













Sloka
9.20 
« Si ma mère dévoyée et infidèle à son époux a péché, puisse mon père éloigner de moi cette semence ! » Telle est la teneur de cette formule d'expiation. 













Sloka
9.21 
Si (une femme) médite en son esprit quoi que ce soit de fâcheux pour son époux, cette (formule) est déclarée (l'expiation) parfaite de cette infidélité. 













Sloka
9.22 
Quelles que soient les qualités d'un homme à qui une femme s'unit légitimement, elle les acquiert elle-même, comme une rivière (qui se confond) dans l'Océan. 













Sloka
9.23 
Akchamâlâ, (bien que) née dans la plus basse caste, par son union avec Vasichtha, et Sâranguî (par son union) avec Mandapàla devinrent dignes d'honneur. 













Sloka
9.24 
Elles et d'autres femmes ici-bas, qui étaient de basse extraction, ont atteint un rang élevé, grâce aux belles qualités de leurs époux. 









Sloka
9.25 
Telle est la règle toujours pure de conduite ordinaire du mari et de la femme ; apprenez maintenant les lois relatives aux enfants, source de prospérité ici-bas et après la mort. 













Sloka
9.26 
Entre des femmes heureuses par leur fécondité, dignes d'honneur, et qui sont (comme) un flambeau (éclairant toute) la maison, et la déesse de la fortune, il n'existe pas, dans les familles, la moindre différence. 













Sloka
9.37 
En effet cette terre est appelée l'éternelle matrice des êtres créés, et (pourtant) la semence ne développe dans ses productions aucune des qualités de la matrice. 









Sloka
9.38 
Ici-bas des semences de différentes sortes, semées en temps voulu par les laboureurs dans un même terrain poussent (chacune) suivant leur propre nature. 









Sloka
9.74 
Un homme que ses affaires (appellent au loin) peut partir après avoir assuré des moyens d'existence à son épouse; car une femme même honnête peut se pervertir (quand elle est) pressée par le besoin. 









Sloka
9.75 
Si (l'époux) avant de partir (lui) a assuré des moyens d'existence, elle devra vivre en observant la chasteté; s'il est parti sans rien lui assurer, qu'elle subsiste par un métier honorable. 













Sloka
9.124 
Mais le (fils) aîné, né de la femme première épousée, prendra quinze (vaches) et un taureau, les autres recevront leur part selon (le rang) de leur mère : telle est la règle. 













Sloka
9.125 
Entre fils nés de mères égales (parla caste) et sans (aucune autre) distinction, il n'y a point de précellence due à la mère ; la primogéniture est subordonnée à (la date de) la naissance. 













Sloka
9.175 
Si une (femme) abandonnée de son époux ou veuve, se remarie de son plein gré, (le fils) qu'elle enfante est appelé fils d'une femme remariée. 









Sloka
9.176 
Si elle est (encore) vierge (quand elle se remarie), ou si elle revient (à son époux) qu'elle a quitté (jeune pour en suivre un autre), elle devra accomplir à nouveau la cérémonie (nuptiale) avec son second mari (ou avec le premier qu'elle reprend). 









Sloka
9.177 
L'orphelin de père et de mère ou (l'enfant) abandonné sans motif (par ses parents), qui se donne de plein gré à quelqu'un, s'appelle (un fils) donné de lui-même. 













Sloka
9.178 
Le fils qu'un Brahmane engendre par luxure dans une Soudra, (bien que) vivant, est un cadavre, d'où son nom de cadavre vivant. 













Sloka
9.179 
Si un Soudra a un fils d'une esclave, ou de la femme esclave de son esclave, (ce fils) peut prendre une part (de l'héritage), avec l'autorisation (de son père) : telle est la règle établie. 









Sloka
9.180 
Ces onze fils qu'on vient d'énumérer en commençant par le fils de l'épouse, les Sages les reconnaissent pour les substituts du fils (légitime, destinés à empêcher) qu'il y ait interruption dans les cérémonies (funèbres). 













Sloka
9.230 
Aux femmes, aux enfants, aux fous, aux vieillards, aux pauvres et aux infirmes, le roi (fera) infliger le châtiment avec une verge, un jonc, une corde et autres tels (instruments). 









Sloka
9.231 
Ceux qui étant préposés à (l'administration des) affaires ruinent les affaires des plaideurs, (parce qu'ils) se chauffent au feu de l'argent, que le roi confisque leurs (biens).
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Hindouisme - Les Lois de Manu (Manusmrti) Empty Re: Hindouisme - Les Lois de Manu (Manusmrti)

Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:15

Chapitre 10 




Sloka
10.1 
Que les trois castes des Dvidjas, fidèles à leurs occupations propres étudient (le Véda), mais que les Brahmanes seuls l'enseignent, et nul autre : telle est la décision. 









Sloka
10.2 
Le Brahmane doit savoir les moyens d'existence (prescrits) par la loi pour toutes (les castes) ; il doit en instruire les autres, et lui-même s'y conformer. 









Sloka
10.46 
Ceux qui ont été mentionnés comme (fils) repoussés des Dvidjas, ou comme nés par un renversement de l'ordre des castes, doivent vivre (en exerçant) des métiers dédaignés par les Dvidjas. 













Sloka
10.47 
Aux Soûtas le soin des chevaux et la conduite des voitures, aux Ambachthas la médecine, aux Vaidéhas la garde des femmes, aux Mâgadhas le commerce. 













Sloka
10.3 
En vertu de sa prééminence, de sa supériorité, de son origine, de l'observance des voeux, et de son initiation spéciale, le Brahmane est le seigneur de (toutes) les castes. 













Sloka
10.4 
Les castes Brahmane, Kchatriya et Vaisya sont les trois castes qui ont deux naissances; la quatrième, celle des Soudras, n'en a qu'une. Il n'existe point de cinquième (caste). 













Sloka
10.5 
Dans toutes les castes, doivent être considérés comme appartenant à la caste seulement les (enfants) qui sont nés dans l'ordre direct de femmes d'égale (caste) et vierges (à l'époque de leur mariage). 













Sloka
10.6 
Les enfants engendrés par des Dvidjas avec des femmes de la caste immédiatement inférieure sont déclarés semblables (à leurs pères, mais) entachés de blâme par la faute de leur mère. 













Sloka
10.7 
Telle est l'éternelle loi pour (les enfants) nés de femmes (de la caste) immédiatement inférieure (à celle de leurs mères) ; apprenez maintenant la règle légale pour ceux qui naissent (de femmes) inférieures de deux ou trois degrés. 













Sloka
10.8 
D'un Brahmane (uni) à une Vaisya naît un (fils) appelé Ambachtha, (d'un Brahmane uni) à une Soudra (naît) un Nichâda nommé aussi un Pârasava. 













Sloka
10.9 
D'un Kchatriya (uni) à une Soudra naît un être appelé Ougra, tenant du Kchatriya et du Soudra, qui se complaît dans les mœurs cruelles. 













Sloka
10.10 
Les enfants d'un Brahmane et d'une (femme des) trois castes (inférieures), d'un Kchatriya et d'une (femme) des deux (dernières) castes, d'un Vaisya et d'une (femme) de l'unique caste (inférieure à la sienne), ces six (sortes d'enfants) sont appelés repous 













Sloka
10.11 
D'un Kchatriya (uni) à la fille d'un Brahmane naît (un fils appelé) d'après sa caste un Soûta, d'un Vaisya (uni) à une femme de (caste) royale ou sacerdotale naissent un Mâgadha et un Vaidéha. 









Sloka
10.12 
D'un Soudra (uni) à une Vaisya, à une Kchatriya, à une Brâhmanî, naissent (des fils issus) d'une confusion des castes (et qu'on appelle) Âyogava, Kchattar et Tchândâla : (ce sont) les plus vils des hommes. 













Sloka
10.13 
De même qu'un Ambachtha et un Ougra, engendrés dans l'ordre direct, avec (des femmes) de deux castes audessous, sont considérés (comme pouvant être touchés sans impureté), ainsi (en est-il) du Kchattar et du Vaidéha quoique nés dans l'ordre inverse. 













Sloka
10.14 
Ces fils de Dvidjas engendrés dans des femmes d'une caste immédiatement inférieure, qu'on vient d'énumérer par ordre, on les désigne sous le nom d'immédiats, à cause de la tache (provenant de l'infériorité) de leur mère. 













Sloka
10.15 
Un Brahmane engendre de la fille d'un Ougra un (enfant) appelé Âvrita, de la fille d'un Ambachtha un Âbhîra, d'une (femme de caste) Âyogava un Dhigvana. 









Sloka
10.16 
D'un Soudra naissent dans l'ordre inverse trois (sortes d'enfants) repousses : l'Âyogava, le Kchattar et le Tchândâla le plus vil des hommes. 













Sloka
10.17 
D'un Vaisya naissent dans l'ordre inverse un Mâgadha et un Vaidéha, d'un Kchatriya (naît) seulement un Soûta : ces trois (fils) sont aussi repoussés. 













Sloka
10.18 
Le fils d'un Nichâda et d'une Soudra est par sa naissance un Poulkasa; mais le fils d'un Soudra et d'une femme Nichâdî est dénommé un Koukkoutaka. 













Sloka
10.19 
De même le fils d'un Kchattar et d'une Ougrâ est appelé Svapâka; mais celui qui est engendré par un Vaidéha et une femme Ambachtha se nomme un Vena. 









Sloka
10.20 
Les (enfants) nés de Dvidjas (mariés) à des (femmes) de même caste, mais qui n'accomplissent pas les cérémonies, étant exclus de la Sâvitrî, doivent être désignés sous le nom de Vrâtyas. 













Sloka
10.21 
D'un Vrâtyâ (de caste) Brahmane naissent un Bhridjjakantaka abject, un Avantya, un Vâtadhâna, un Pouchpasékhara et un Saikha. 













Sloka
10.22 
D'un Vrâtyâ (de caste) royale (naissent) un Djhalla, un Malla, un Litchchivi, un Nata, un Karana, un Khasa, un Dravida. 













Sloka
10.23 
D'un Vrâtyâ (de caste) Vaisya naît un Soudhanvan, un Tchârya, un Kâroucha, un Vidjanman, un Maitra, un Sâtvata. 









Sloka
10.24 
De l'adultère (entre personnes de diverses) castes, de mariages avec des femmes qu'il est interdit d'épouser, de l'abandon des occupations (prescrites) pour chacun, résulte la confusion des castes. 









Sloka
10.25 
Je vais énumérer complètement ces (enfants) d'origine mixte, nés dans l'ordre direct ou dans l'ordre inverse, et qui sont connexes les uns aux autres. 













Sloka
10.26 
Le Soûta, le Vaidéhaka, le Tchândâla le plus vil des hommes, et le Mâgadha, celui qui est Kchattar de naissance, ainsi que l'Âyogava, 









Sloka
10.27 
Tous les six engendrent avec des femmes de même (classe) des races semblables ; ils (en) procréent (aussi) avec des (femmes) appartenant à la caste de leur mère, et avec des femmes (de condition) supérieure. 













Sloka
10.28 
De même que d'un (Brahmane et de femmes) des trois castes (Kchatriya, Vaisya, Soudra ou) des deux castes (Kchatriya et Vaisya) naît (dans l'ordre direct un fils de même race qui devient un Dvidja) et (aussi) d'une femme de même caste, lorsqu'il n'y a aucu 













Sloka
10.29 
Ces six (mentionnés plus haut) à leur tour engendrent, (en s'unissant) réciproquement avec les femmes les uns des autres, plusieurs (sortes d'enfants) méprisables, repoussés des castes, et encore plus méprisables qu'eux-mêmes. 













Sloka
10.30 
De même qu'un Soudra engendre avec une femme de caste Brahmane un enfant qui est repoussé (des castes), ainsi celui qui est exclu (des castes) engendre (avec des femmes) des quatre castes (des enfants) encore plus repoussés (des castes que lui-même). 









Sloka
10.31 
Mais ces hommes repoussés (des castes) engendrent à leur tour, dans l'ordre inverse, des (enfants encore) plus repoussés (des castes qu'eux-mêmes, et), abjects, (ils engendrent) des castes (encore plus) abjectes au nombre de quinze. 









Sloka
10.32 
Un Dasyou engendre avec une femme Âyogava un Sairandhra adroit à parer et à servir (son maître), vivant comme un esclave, (quoiqu'il ne soit) pas esclave, et subsistant (aussi) de ses filets. 













Sloka
10.33 
Un Vaidéha engendre (avec une femme Âyogava) un Maitreyaka aux douces paroles, qui loue continuellement les gens, sonnant une cloche au lever du soleil. 









Sloka
10.34 
Un Nichâda engendre (avec une femme Âyogava) un Mârgava ou Dâsa, qui vit du métier de batelier, et que les habitants de l'Âryâvarta appellent Kaivarta. 









Sloka
10.35 
Ces trois (êtres) de caste vile naissent chacun de femmes Âyogavâs, qui portent les vêtements des morts, sont méprisées et mangent des aliments prohibés. 













Sloka
10.36 
D'un Nichâda (et d'une femme Vaidéhî) naît un Kârâvara, ouvrier en cuir, d'un Vaidéha (et de femmes de caste Kârâvara et Nichâda) naissent un Andhra et un Méda qui habitent en dehors du village. 









Sloka
10.37 
D'un Tchândâla et d'une femme Vaidéhî, naît un Pândousopâka, qui travaille le bambou; d'un Nichâda (et d'une femme Vaidéhî) naît un Âhindika. 













Sloka
10.38 
Mais d'un Tchândâla et d'une femme Poulkasî naît un Sopâka, (être) méchant, qui vit du même métier que son père, objet de mépris pour les gens de bien. 













Sloka
10.39 
Une femme Nichâdî enfante d'un Tchândâla un fils (appelé) Antyâvasâyin employé dans les cimetières, et méprisé même de ceux qui sont repoussés (des castes). 









Sloka
10.40 
Ces races, issues d'une confusion (des castes), désignées d'après leurs pères et leurs mères, peuvent se reconnaître à leurs occupations, soit qu'elles se cachent, soit qu'elles se montrent. 









Sloka
10.41 
Six fils nés (de Dvidjas et de femmes) de la même caste ou d'une caste immédiatement inférieure, ont les devoirs des Dvidjas ; mais tous ceux qui sont nés dans l'ordre inverse (des castes) sont considérés comme ayant les mêmes devoirs que les Soudras. 













Sloka
10.42 
Par la vertu de leurs austérités et de la semence (dont ils sortent) ceux-ci parviennent ici-bas d'âge en âge à des existences plus relevées ou plus dégradées parmi les hommes. 









Sloka
10.43 
Mais pour avoir abandonné les rites sacrés et négligé les Brahmanes, voici les races de Kchatriyas qui sont tombées peu à peu en ce monde au rang de Vrichalas : 













Sloka
10.44 
Les Paoundrakas, les Tchodas, les Dravidas, les Kâmbodjas, les Yavanas, les Sakas, les Paradas, les Pahlavas, les Tchînas, les Kirâtas, les Daradas. 













Sloka
10.45 
Toutes les races en ce monde qui sont en dehors de celles qui naquirent de la bouche, des bras, des cuisses, des pieds (de Brahmâ), qu'elles parlent la langue des Barbares ou celle des Âryas, sont appelées Dasyous. 













Sloka
10.48 
Aux Nichâdas la destruction du poisson, aux Âyogavas le métier de charpentier, aux Médas, aux Andhras, aux Tchountchous et aux Madgous la destruction des animaux de forêts. 













Sloka
10.49 
Aux Kchattars, aux Ougras, aux Poulkasas le soin de tuer ou de prendre (les bêtes) qui vivent dans des trous, aux Dhigvanas le-travail du cuir, aux Venas la musique instrumentale. 













Sloka
10.50 
Ces (races) doivent habiter près des arbres consacrés,, dans les cimetières, sur les montagnes et dans les bois, être reconnaissables (à certains insignes) et vivre de leurs occupations propres.
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:16

Chapitre 11 




Sloka
11.6 
Que chacun distribue selon ses moyens des présents aux Brahmanes instruits dans le Véda et détachés (des choses de la terre ; par là) on gagne le ciel après la mort. 













Sloka
11.7 
Celui qui possède des aliments en suffisance pour nourrir pendant trois ans et même plus les personnes qui sont à sa charge, est digne de boire le soma. 













Sloka
11.8 
Mais le Dvidja dont l'avoir est inférieur à ce (chiffre) et qui boit le soma, n'en retire aucun fruit, quand même il aurait déjà bu le soma précédemment. 













Sloka
11.9 
Un homme riche qui donne à des étrangers tandis que sa propre famille est dans la gêne, est un hypocrite de vertu ; le miel qu'il aura savouré d'abord se tournera en poison pour lui. 













Sloka
11.10 
Ce qu'un homme fait pour assurer son bonheur futur au détriment des personnes dans sa dépendance, tourne à mal pour lui en cette vie et après la mort. 













Sloka
11.11 
Lorsqu'un sacrifice offert (par un Dvidja et) surtout par un Brahmane est interrompu (faute) d'un objet, (dans un lieu où) règne un roi juste, 













Sloka
11.12 
Pour assurer la réussite du sacrifice, (le sacrificateur) peut prendre cet objet dans la maison d'un Vaisya qui (bien que) riche en troupeaux, ne fait pas de sacrifices et ne boit pas le soma. 













Sloka
11.13 
Ou bien, s'il le veut, qu'il prenne deux ou trois (objets nécessaires au sacrifice) dans la maison d'un Soudra ; car un Soudra n'a rien à faire avec le sacrifice. 













Sloka
11.1 
Celui qui désire une postérité, celui qui veut accomplir un sacrifice, celui qui voyage, celui qui a donné tous ses biens, celui qui mendie pour son précepteur, celui qui mendie pour son père et sa mère, celui qui mendie pour faire ses études, celui qui e 













Sloka
11.2 
Ces neuf Brahmanes doivent être considérés comme Snâtakas, mendiant pour (accomplir) la loi sacrée; à ces indigents on doit faire des présents en proportion de leur savoir. 













Sloka
11.3 
A ces meilleurs d'entre les Dvidjas on doit donner des aliments avec des présents (en dedans de l'enceinte du sacrifice) ; aux autres, il est recommandé de donner des aliments en dehors de l'enceinte du sacrifice. 













Sloka
11.4 
Mais un roi doit distribuer comme il convient toutes (sortes) de pierres précieuses et des présents à titre d'honoraires du sacrifice aux Brahmanes instruits dans les Védas. 









Sloka
11.5 
Quand (un homme) déjà marié prend une seconde femme, et qu'il a demandé (de l'argent pour se marier), le seul fruit (qu'il retire de ce mariage) est le plaisir sexuel ; les enfants (appartiennent) à celui qui a donné l'argent. 









Sloka
11.14 
(Si un homme) possédant cent vaches n'allume pas le feu (sacré, si un homme) possédant mille vaches n'offre pas le sacrifice (du soma), que le (sacrificateur) n'hésite pas à prendre dans leur maison (les objets nécessaires). 









Sloka
11.15 
Il peut (aussi) les prendre (à un Brahmane) qui toujours reçoit et jamais ne donne, si ce dernier ne veut pas (les) accorder (de bon gré) ; par là, sa gloire s'étend et ses mérites spirituels croissent. 













Sloka
11.16 
De même (le Brahmane) dont la règle est de n'avoir pas de provisions pour le lendemain, quand il n'a pas mangé pendant six repas, peut au septième prendre (des aliments) à un (homme) qui néglige ses devoirs. 













Sloka
11.52 
Le voleur d'une lampe devient aveugle, celui qui l'éteint (méchamment) devient borgne ; le mal (fait aux créatures est puni de) maladie générale, (tandis qu'en) ne leur faisant aucun mal on est exempt de maladies. 













Sloka
11.53 
Ainsi, suivant la différence de leurs actions, naissent des (êtres) méprisés par les (gens) vertueux (tels que) crétins, muets, aveugles, sourds, estropiés. 













Sloka
11.54 
C'est pourquoi il convient d'accomplir toujours les pénitences en vue de la purification ; car ceux dont les fautes n'ont pas été expiées, renaissent avec des marques déshonorantes. 









Sloka
11.55 
Le meurtre d'un Brahmane, l'usage des liqueurs fortes, le vol, l'adultère avec la femme d'un gourou, ainsi que la fréquentation de ceux (qui commettent ces actes) sont déclarés des péchés mortels. 













Sloka
11.56 
S'attribuer faussement un haut rang, porter une calomnie devant le roi, accuser faussement un maître spirituel, (est un péché) équivalent au meurtre d'un Brahmane. 









Sloka
11.57 
L'oubli du Véda, l'outrage au Véda, le faux témoignage, le meurtre d'un ami, l'usage des aliments défendus ou (de mets) impropres à être mangés, ces six (actes) sont équivalents à l'usage des liqueurs fortes. 













Sloka
11.58 
Le vol d'un dépôt, d'une personne, d'un cheval, d'argent, de terrain, de diamants et de perles est déclaré équivalent à un vol d'or. 









Sloka
11.59 
La fornication avec des soeurs utérines, avec des jeunes filles ou des femmes de la plus basse (caste), avec l'épouse d'un ami ou celle d'un fils est considérée comme équivalente à la souillure du lit d'un gourou. 









Sloka
11.60 
Tuer une vache, sacrifier pour (des personnes) indignes du sacrifice, entretenir des relations adultères, se vendre soi-même (comme esclave), abandonner son précepteur, son père, sa mère, son fils, délaisser l'étude (du Véda) et (l'entretien du) feu sacré 









Sloka
11.61 
Laisser son plus jeune frère se marier le premier, se marier avant un frère aîné, donner sa fille (à une personne qui est dans) l'un de ces deux (cas), ou sacrifier pour cette (personne), 













Sloka
11.62 
Déshonorer une vierge, (faire) l'usure, enfreindre un vœu, vendre un étang, un jardin de plaisance, sa femme ou son enfant, 













Sloka
11.17 
Qu'il les prenne soit dans la grange, soit dans le champ, soit dans la maison, n'importe où ; mais qu'il confesse la chose au (propriétaire) si celui-ci l'interroge. 









Sloka
11.18 
Un Kchatriya ne doit en aucun cas prendre ce qui appartient à un Brahmane ; mais s'il est dans le besoin, il a le droit d'enlever ce qui appartient à un Dasyou, ou à quel. qu'un qui néglige les sacrifices. 













Sloka
11.19 
Celui qui prend les biens des méchants pour les donner aux gens vertueux, fait de lui-même un bateau et transporte les uns et les autres. 













Sloka
11.20 
Le bien de ceux qui sont zélés pour les sacrifices est appelé par les sages le patrimoine des dieux ; mais la richesse de ceux qui ne sacrifient point est dite le patrimoine des démons. 









Sloka
11.21 
Un prince juste ne doit point infliger de châtiment à celui (qui-, par force ou par ruse, prend ce dont il a besoin pour les besoins précédemment énoncés) ; car c'est par la folie du Kchatriya que le Brahmane souffre la faim. 













Sloka
11.22 
Après s'être enquis des charges de famille de celui-ci et avoir examiné sa science et sa conduite, que le souverain lui assigne des moyens d'existence conformes à la loi (prélevés) sur son propre train de maison. 













Sloka
11.23 
Lui ayant assigné des moyens d'existence, qu'il le protège envers et contre tous; car il obtient la sixième partie des mérites de celui qu'il protège ainsi. 









Sloka
11.24 
Un Brahmane ne doit jamais demander à un Soudra un objet en vue du sacrifice; car le sacrificateur qui fait une telle demande (à un Soudra) renaît après la mort comme Tchândâla. 









Sloka
11.25 
Un Brahmane qui a demandé un objet en vue du sacrifice, et qui ne l'emploie pas tout (à ce pieux usage), devient pour cent ans (après sa mort) un oiseau de proie ou une corneille. 













Sloka
11.26 
Le pervers qui par cupidité attente à la propriété des dieux et des Brahmanes vivra dans l'autre monde des restes des vautours. 













Sloka
11.27 
Au bout de l'an on doit toujours offrir le sacrifice Vaisvânarî, à titre d'expiation pour l'omission des (sacrifices) prescrits d'animaux et des cérémonies du soma. 













Sloka
11.28 
Mais un Dvidja qui sans (être en) détresse accomplit les devoirs religieux suivant les règles. (prescrites pour les temps) de détresse, n'en tire aucun profit dans l'autre monde : telle est la décision. 









Sloka
11.29 
Les Visve-Devas, les Sâdhyas et les grands Sages (de la caste) brahmanique, craignant pour leur vie dans des (temps) de détresse, créèrent une règle substituée à la place de la règle (primitive). 









Sloka
11.30 
Aucune récompense dans l'autre monde n'est réservée au pervers qui pouvant (se conformer) à la règle primitive, agit d'après la règle secondaire. 









Sloka
11.31 
Un Brahmane instruit de la loi ne doit porter devant le roi aucune (plainte) ; son propre pouvoir lui suffit pour châtier ceux qui lui font du mal. 









Sloka
11.32 
Son propre pouvoir est supérieur au pouvoir du roi ; donc le Brahmane doit (se servir) de son seul pouvoir pour punir ses ennemis. 













Sloka
11.33 
Qu'il n'hésite pas à employer les textes de l'AtharvaVéda et ceux d'Anguiras ; car la parole est l'arme du Brahmane, avec laquelle il peut anéantir ses ennemis. 













Sloka
11.34 
Un Kchatriya doit triompher du malheur par la force de son bras, un Vaisya et un Soudra au moyen de leurs richesses, un Brahmane par des prières et des oblations au feu. 













Sloka
11.35 
Le Brahmane est appelé le créateur, le punisseur, le précepteur, le bienfaiteur ; on ne doit rien lui dire qui soit de mauvais augure, ni employer (à son égard) de termes grossiers. 













Sloka
11.36 
Ni une jeune fille, ni une jeune femme, ni un (homme) de peu de science, ni un insensé ne peuvent offrir le (sacrifice) Agnihotra, non plus qu'un malade ou une (personne) non initiée. 













Sloka
11.37 
Car lorsque de telles (personnes) offrent l'oblation, elles tombent en enfer, ainsi que celui pour qui (elle est offerte) ; c'est pourquoi le prêtre du sacrifice doit être (un homme) versé dans les (rites) relatifs à la disposition des trois feux sacrés, 













Sloka
11.38 
Un Brahmane riche qui n'offre pas comme honoraires à (la cérémonie de) l'Agnyâdhéya un cheval consacré à Pradjâpati, devient (l'égal) de celui qui n'a pas allumé le feu sacré. 













Sloka
11.39 
Un homme qui a la foi, et dont les sens sont domptés, doit accomplir d'autres (actes) pieux; mais il ne doit en aucun cas offrir des sacrifices où les honoraires du prêtre sont insuffisants.
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Hindouisme - Les Lois de Manu (Manusmrti) Empty Re: Hindouisme - Les Lois de Manu (Manusmrti)

Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:20

Chapitre 12 




Sloka
12.33   
La cupidité, la somnolence, l'irrésolution, la cruauté, le scepticisme, le délaissement des bonnes coutumes, l'habitude de mendier et la négligence, (voilà) les signes distinctifs de la qualité d'Obscurité.  













Sloka
12.34   
En outre, voici en résumé et par ordre les signes distinctifs de ces trois qualités (telles qu'elles) se trouvent dans les trois (temps, le présent, le passé et l'avenir).  













Sloka
12.35   
Si un acte qu'on a fait, qu'on fait ou qu'on va faire, vous cause de la honte, 1'(homme) instruit doit le considérer comme marqué du signe distinctif de la qualité d'Obscurité.  









Sloka
12.36   
Sachez que tout acte par lequel on désire (acquérir) une renommée brillante en ce monde, et dont (toutefois) la non-réussite ne vous afflige pas, (est marqué du signe distinctif de la qualité) de Passion.  









Sloka
12.1   
« Tu nous as déclaré toute la loi concernant les quatre castes, ô toi qui es sans péché ! Explique-nous (maintenant) selon la vérité la rétribution finale des actions. »  













Sloka
12.2   
Et le vertueux Bhrigou, fils de Manou, répondit aux grands Sages : « Écoutez la décision (en ce qui concerne la rétribution) de tout cet ensemble d'actes. »  









Sloka
12.3   
Les actes procédant de l'esprit, de la parole ou du corps produisent des fruits bons ou mauvais; des actes résultent les (diverses) conditions des hommes, la supérieure, la moyenne et l'inférieure.  









Sloka
12.4   
Sachez que l'esprit est ici-bas l'instigateur de cet (acte) lié avec le corps, qui est de trois degrés, qui a trois sièges et se répartit en dix catégories.  













Sloka
12.5   
Convoiter le bien d'autrui, méditer en son esprit des choses défendues, embrasser l'erreur, (telles sont) les trois (mauvaises) actions mentales.  













Sloka
12.6   
L'outrage, le mensonge, la calomnie et le bavardage inconsidéré doivent être (regardés comme) les quatre (mauvaises actions) verbales.  









Sloka
12.7   
S'approprier ce qui n'a pas été donné, faire du mal (aux créatures) en dehors des cas prescrits par la loi, entretenir des relations adultères, (voilà ce) qu'on appelle les trois (mauvaises) actions corporelles.  













Sloka
12.8   
Pour un (acte) mental bon ou mauvais, (l'homme) reçoit sa récompense dans son esprit, (il la reçoit) dans sa voix pour un (acte) verbal, dans son corps pour un (acte) corporel.  









Sloka
12.9   
Pour des actes coupables procédant du corps, un homme (après sa mort) entre dans la condition des êtres inanimés, pour (ceux qui procèdent) de la voix dans la condition des oiseaux ou des bêtes sauvages, pour (ceux qui procèdent) de l'esprit, (il renaît d 









Sloka
12.10   
Celui dans l'intelligence duquel réside une triple autorité (exercée) sur la parole, la pensée et le corps, est appelé (à juste titre un homme) à trois bâtons.  













Sloka
12.11   
L'homme qui exerce cette triple autorité (sur sa parole, sa pensée et son corps dans ses rapports) avec toutes les créatures, et qui dompte ses désirs et sa colère parvient ainsi à la félicité suprême.  









Sloka
12.12   
(Le principe) qui fait agir ce corps est appelé le connaisseur du champ; et ce (corps) qui accomplit les actes est appelé par les sages le composé d'éléments.  













Sloka
12.13   
Il est un autre esprit interne dont le nom est le principe vital, qui naît en même temps que tous les (êtres) corporels, par le moyen duquel sont perçus tous les plaisirs et toutes les peines dans les existences (successives).  













Sloka
12.14   
Ces deux (principes), le grand et le connaisseur du champ, unis avec les éléments, pénètrent Celui qui réside dans (tous) les êtres les plus élevés comme les plus bas.  













Sloka
12.15   
Du corps de ce dernier jaillissent d'innombrables manifestations qui perpétuellement mettent en mouvement les êtres de toute sorte.  













Sloka
12.16   
Avec des particules des cinq (éléments) est formé après la mort, pour les hommes pervers, un autre corps durable, destiné aux souffrances (de l'enfer).  













Sloka
12.17   
Après que (les âmes des méchants) ont enduré au moyen de ce corps les souffrances (infligées par) Yama dans l'autre monde, (les particules qui les composent) se résorbent suivant leur catégorie, dans les mêmes principes élémentaires (dont elles étaient so 













Sloka
12.18   
Quand elle a expié les péchés, sources d'infortunes, nés de l'attachement aux objets des sens, cette (âme) purifiée de ses souillures retourne vers ces deux (principes) puissants.  













Sloka
12.19   
Ces deux (principes) examinent ensemble sans relâche le mérite ou la culpabilité de cette (âme, et celle-ci) unie à ses (mérites ou à ses démérites) obtient la félicité ou le malheur dans ce monde et dans l'autre.  









Sloka
12.20   
Si (l'âme) a pratiqué surtout le bien et très peu le mal, revêtue (d'un corps composé) de ces mêmes éléments, elle goûte la félicité au ciel.  













Sloka
12.21   
Mais si elle s'est principalement adonnée au mal et très peu au bien, dépouillée de ces éléments, elle subit les tortures infligées par Yama.  













Sloka
12.22   
Cet esprit vital, après avoir enduré les tourments (infligés) par Yama, purifié de ses souillures, revêt de nouveau ces cinq mêmes éléments partie par partie.  













Sloka
12.23   
(Que l'homme), considérant par le moyen de sa pensée ces (diverses) conditions de l'esprit vital (résultant de la pratique) du bien ou du mal, dirige toujours son esprit vers le bien.  









Sloka
12.24   
Sachez que la Bonté, la Passion et l'Obscurité sont les trois qualités de l'âme par le moyen desquelles le grand pénètre et réside dans toutes les choses existantes sans exception.  













Sloka
12.25   
Lorsqu'une de ces qualités prédomine absolument dans un corps, elle rend (l'âme) qui est revêtue de ce corps éminemment distinguée par cette qualité.  









Sloka
12.26   
(Le signe distinctif) de la Bonté est la connaissance, (celui de) l'Obscurité (est) l'ignorance, (celui de) la Passion est l'amour et l'aversion; telle est la nature de ces (trois qualités) qui pénètre et réside dans toutes les choses existantes.  









Sloka
12.27   
Quand on découvre dans son âme un sentiment de joie, une sorte de calme, un éclat pur, on doit y reconnaître la qualité de Bonté.  









Sloka
12.28   
Dans tout ce qui est accompagné de peine et cause du déplaisir à l'âme, on doit reconnaître (la qualité) de Passion, (laquelle est) irrésistible et entraîne perpétuellement les (âmes) revêtues d'un corps (vers les objets des sens).  









Sloka
12.29   
Dans tout ce qui est accompagné de confusion, tout ce qui a le caractère d'une matière indistincte, tout ce qu'on ne peut ni conjecturer, ni connaître, on doit reconnaître la (qualité d')Obscurité.  













Sloka
12.30   
Je vais maintenant déclarer complètement quels sont les résultats produits par ces trois qualités, (résultats) excellents, intermédiaires ou mauvais.  













Sloka
12.31   
La lecture du Véda, l'austérité, la science, la pureté, l'empire sur les sens, l'accomplissement des devoirs et la méditation sur l'âme, (voilà) les signes distinctifs de la qualité de Bonté.  









Sloka
12.32   
Le plaisir (qu'on prend) à entreprendre, le manque de fermeté, la pratique des actes criminels et la poursuite continuelle des objets des sens, (voilà) les signes distinctifs de la qualité de Passion.  













Sloka
12.37   
Mais ce qu'on désire connaître de tout (son cœur), ce qu'on accomplit sans honte et ce dont l'âme éprouve de la satisfaction, cet (acte) est marqué du signe distinctif de la Bonté.  













Sloka
12.38   
Le désir (sensuel) est dit le signe distinctif de l'Obscurité, la (recherche de la) richesse (celui) de la Passion, (l'amour de) la vertu (est) le signe distinctif de la Bonté ; de ces (trois choses), c'est toujours la dernière nommée qui est meilleure (q 













Sloka
12.39   
Je vais brièvement exposer par ordre les transmigrations à travers tout cet (univers) auxquelles (l'âme) est soumise, suivant (qu'elle possède) chacune de ces trois qualités.  









Sloka
12.40   
Ceux qui ont la qualité de Bonté parviennent à la condition divine, ceux qui ont la qualité de Passion à la condition humaine, ceux qui ont la qualité d'Obscurité (descendent) toujours à la condition animale; telles sont les trois (sortes) de transmigrati 









Sloka
12.41   
Mais sachez que ces trois sortes de transmigrations dues aux (trois) qualités (se subdivisent a leur tour) en trois (degrés), inférieur, moyen et supérieur, suivant les différences des actes et du savoir (de chacun).  









Sloka
12.42   
(Êtres) inanimés, vers et insectes, poissons, serpents, ainsi que tortues, bétail et animaux sauvages (composent) la condition inférieure que produit l'Obscurité.  













Sloka
12.43   
Éléphants, chevaux, Soudras et Barbares méprisés, lions, tigres, sangliers (composent) la condition moyenne que produit l'Obscurité.  













Sloka
12.44   
Baladins, oiseaux, hypocrites, démons et vampires (composent) la condition supérieure parmi celles que produit l'Obscurité.  













Sloka
12.45   
Bâtonnistes, lutteurs, comédiens, gens qui subsistent d'un métier vil, joueurs et buveurs (composent) la condition inférieure produite par la Passion.  













Sloka
12.46   
Rois, guerriers, prêtres domestiques des rois, et les hommes qui excellent dans la controverse (composent) la condition moyenne produite par la Passion.  









Sloka
12.47   
Musiciens célestes, Gouhyakas, Yakchas (et) Génies au service des dieux, ainsi que les Nymphes célestes (composent) la condition supérieure produite par la Passion.  













Sloka
12.48   
Ermites, ascètes, Brahmanes, les troupes des divinités aux chars aériens, les astérismes lunaires et les Daityas (composent) la condition inférieure produite par la Bonté.  













Sloka
12.49   
Sacrificateurs, Sages, Dieux, Védas, constellations, années, Mânes et Sâdhyas (composent) la condition moyenne produite par la Bonté.  













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12.50   
Brahmâ, les Créateurs de l'Univers, la Loi, le Grand et l'Invisible (composent), au dire des Sages, la condition suprême produite par la Bonté.   





Langues et sources
























Français
(G. Strelhy)

G. Strehly, Mânava dharma çâstra - Lois de Manou, 1893. 
- Digitalisé par Marc Szwajcer 
[ltr]http://remacle.org[/ltr]












Commentaires en français
(G. Strelhy)

Commentaires de G. Strehly, Mânava dharma çâstra - Lois de Manou, 1893. 
- Digitalisé par Marc Szwajcer 
[ltr]http://remacle.org[/ltr]







https://sa.wikisource.org/wiki/%E0%A4%AE%E0%A4%A8%E0%A5%81%E0%A4%B8%E0%A5%8D%E0%A4%AE%E0%A5%83%E0%A4%A4%E0%A4%BF%E0%A4%83/%E0%A4%AA%E0%A5%8D%E0%A4%B0%E0%A4%A5%E0%A4%AE%E0%A5%8B%E0%A4%A7%E0%A5%8D%E0%A4%AF%E0%A4%BE%E0%A4%AF%E0%A4%83




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