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La Bhagavad Gita - Hindouisme

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La Bhagavad Gita - Hindouisme Empty La Bhagavad Gita - Hindouisme

Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:28

Hindouisme


La Bhagavad Gita

Trouble d’Arjuna 
Chapitre 1



Sloka
1.1

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

(Dhritarâshtra:) « Nos soldats et les fils de Pându, rassemblés pour combattre dans le champ saint de Kuruxétra, Qu’ont-ils fait, Sanjaya ? »

राजा धृतराष्ट्र ने कहा - 
रण- लालसा से धर्म- भू, कुरुक्षेत्र में एकत्र हो ।
मेरे सुतों ने, पाण्डवों ने क्या किया संजय कहो ॥ १ । १ ॥ 


Sloka
1.2

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

(Sanjaya: ).« A la vue de l’armée des Pândus rangés en bataille, le roi Du-ryôdhana s’approcha de son maître et lui dit :

संजय ने कहा - 
तब देखकर पाण्डव- कटक को व्यूह- रचना साज से ।
इस भाँति दुर्योधन वचन कहने लगे गुरुराज से ॥ १ । २ ॥ 


Sloka
1.3

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

« Vois, mon maître, la grande armée des fils de Pându rangée en ligne par ton disciple, le fils habile de Drupada.

आचार्य महती सैन्य सारी, पाण्डवों की देखिये ।
तव शिष्य बुधवर द्रुपद- सुत ने दल सभी व्यूहित किये ॥ १ । ३ ॥ 


Sloka
1.4

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Là sont des héros aux grands arcs, tels que Bhîma et Arjuna dans la bataille, Yuyudhâna, Virâta et Drupada au grand char,

भट भीम अर्जुन से अनेकों शूर श्रेष्ठ धनुर्धरे ।
सात्यिक द्रुपद योद्धा विराट महारथी रणबांकुरे ॥ १ । ४ ॥ 


Sloka
1.5

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Drishtakêta, Tchêkitâna et le vaillant roi de Kâci, Purujit, Kunti-bôja et le prince Çævya,

काशी नृपति भट धृष्टकेतु व चेकितान नरेश हैं ।
श्री कुन्तिभोज महान पुरुजित शैब्य वीर विशेष हैं ॥ १ । ५ ॥ 


Sloka
1.6

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Le valeureux Yudhâmanyu et l’héroïque Uttamaujas, les fils de Subhadrâ et de Draupadî, tous montés sur de grands chars.

श्री उत्तमौजा युधामन्यु, पराक्रमी वरवीर हैं ।
सौभद्र, सारे द्रौपदेय, महारथी रणधीर हैं ॥ १ । ६ ॥ 


Sloka
1.7

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Regarde aussi les meilleurs des nôtres, ô excellent brâhmane ; je vais te nommer ces chefs de mon armée, pour te faire souvenir d’eux :

द्विजराज! जो अपने कटक के श्रेष्ठ सेनापति सभी ।
सुन लीजिये मैं नाम उनके भी सुनाता हूँ अभी ॥ १ । ७ ॥ 


Sloka
1.8

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Toi d’abord, puis Bhîshma, Karna et Kripa le victorieux, Açvat-thâma, Vikarna, le fils de Sômadatta.

हैं आप फिर श्रीभीष्म, कर्ण, अजेय कृप रणधीर हैं ।
भूरिश्रवा गुरुपुत्र और विकर्ण से बलवीर हैं ॥ १ । ८ ॥ 


Sloka
1.9

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Et tant d’autres héros qui pour moi livrent leur vie ; ils combat-tent de toutes armes et tous connaissent la guerre.

रण साज सारे निपुण शूर अनेक ऐसे बल भरे ।
मेरे लिये तय्यार हैं, जीवन हथेली पर धरे ॥ १ । ९ ॥ 


Sloka
1.10

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Sous la conduite de Bhîshma, nous avons une armée innombra-ble ; mais la leur, à laquelle Bhîma commande, peut être comptée.

श्री भीष्म- रक्षित है नहीं, पर्याप्त अपना दल बड़ा ।
पर भीम- रक्षा में उधर, पर्याप्त उनका दल खड़ा ॥ १ । १० ॥ 


Sloka
1.11

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Que chacun de vous, dans les rangs, garde la place qui lui est échue, et tous défendez Bhîshma. »

इस हेतु निज- निज मोरचों पर, वीर पूरा बल धरें ।
सब ओर चारों छोर से, रक्षा पितामह की करें ॥ १ । ११ ॥ 


Sloka
1.12

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Pour animer les coeurs, le grand aïeul des Kurus poussa un cri semblable au rugissement du lion et sonna de la conque.

कुरुकुल- पितामह तब नृपति- मन मोद से भरने लगे ।
कर विकट गर्जन सिंह- सी, निज शङ्ख- ध्वनि करने लगे ॥ १ । १२ ॥ 


Sloka
1.13

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Et aussitôt conques, fifres, tymbales et tambours résonnent avec un bruit tumultueux.

फिर शंख भेरी ढोल आनक गोमुखे चहुँ ओर से ।
सब युद्ध बाजे एक दम बजने लगे ध्वनि घोर से ॥ १ । १३ ॥ 


Sloka
1.14

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Alors, debout sur un grand char attelé de chevaux blancs, le meurtrier de Madhu et le fils de Pându enflèrent leurs conques céles-tes.

तब कृष्ण अर्जुन श्वेत घोड़ों से सजे रथ पर चढ़े ।
निज दिव्य शंखों को बजाते वीरवर आगे बढ़े ॥ १ । १४ ॥ 


Sloka
1.15

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Le guerrier aux cheveux dressés enflait la Gigantesque ; le héros vainqueur des richesses, la Divine ; Bhîma Ventre-de-Loup, aux oeu-vres terribles, enflait la grande conque de Roseau ;

श्रीकृष्ण अर्जुन ' पाञ्चजन्य' व ' देवदत्त' गुंजा उठे ।
फिर भीमकर्मा भीम ' पौण्ड्र' निनाद करने में जुटे ॥ १ । १५ ॥ 


Sloka
1.16

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Le fils de Kuntî, Yudhishthira, tenait la Triomphante ; Nakula et Sahadêva portaient la Mélodieuse et la Trompe de pierreries et de fleurs

करने लगे ध्वनि नृप युधिष्ठिर, निज ' अनन्तविजय' लिये ।
गुंजित नकुल सहदेव ने सु- ' सुघोष' ' मणिपुष्पक' किये ॥ १ । १६ ॥ 


Sloka
1.17

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Le roi de Kâci au bel arc et Çikhandin au grand char, Drishta-dyumna, Virâta et Sâtyaki l’invincible,

काशीनरेश विशाल धनुधारी, शिखण्डी वीर भी ।
भट धृष्टद्युम्न, विराट, सात्यकि, श्रेष्ठ योधागण सभी । १ । १७ ॥ 


Sloka
1.18

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Drupada et tous les fils de Draupadî et les fils de Subhadrâ, aux grands bras, enflèrent chacun leur conque.

सब द्रौपदी के सुत, द्रुपद, सौभद्र बल भरने लगे ।
चहुँ ओर राजन्! वीर निज- निज शङ्ख- ध्वनि करने लगे ॥ १ । १८ ॥ 


Sloka
1.19

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Ce bruit, qui déchirait les coeurs des fils de Dhritarâshtra, faisait retentir le ciel et la terre.

वह घोर शब्द विदीर्ण सब कौरव- हृदय करने लगा ।
चहुँ ओर गूंज वसुन्धरा आकाश में भरने लगा ॥ १ । १९ ॥ 


Sloka
1.20

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Alors les voyant rangés en bataille, et quand déjà les traits se croisaient dans l’air, le fils de Pându, dont l’étendard porte un singe, prit son arc,

सब कौरवों को देख रण का साज सब पूरा किये ।
शस्त्रादि चलने के समय अर्जुन कपिध्वज धनु लिये ॥ १ । २० ॥ 


Sloka
1.21

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Et dit à Krishna : « Arrête mon char entre les deux armées,

श्रीकृष्ण से कहने लगे आगे बढ़ा रथ लीजिये ।
दोनों दलों के बीच में अच्युत! खड़ा कर दीजिये ॥ १ । २१ ॥ 


Sloka
1.22

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Pour que je voie contre qui je dois combattre dans cette lutte meurtrière,

करलूं निरीक्षण युद्ध में जो जो जुड़े रणधीर हैं ।
इस युद्ध में माधव! मुझे जिन पर चलने तीर हैं ॥ १ । २२ ॥ 


Sloka
1.23

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Et pour que je voie quels sont ceux qui se sont rassemblés ici, prenant en main la cause du criminel fils de Dhritarâshtra. »

मैं देख लूं रण हेतु जो आये यहाँ बलवान् हैं ।
जो चाहते दुर्बुद्धि दुर्योधन- कुमति- कल्याण हैं ॥ १ । २३ ॥ 


Sloka
1.24

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

« Interpellé de la sorte par Arjuna, Krishna, « la chevelure héris-sée, arrêta le beau char entre les deux fronts de bataille ;

संजय ने कहा - - 
श्रीकृष्ण ने जब गुडाकेश- विचार, भारत! सुन लिया ।
दोनों दलों के बीच में जाकर खड़ा रथ को किया ॥ १ । २४ ॥ 


Sloka
1.25

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Et là, en face de Bhîshma, de Drôna et de tous les gardiens de la terre, il dit : « Prince, vois ici réunis tous les Kurus ».

राजा, रथी, श्रीभीष्म, द्रोणाचार्य के जा सामने ।
लो देखलो! कौरव कटक, अर्जुन! कहा भगवान् ने ॥ १ । २५ ॥ 


Sloka
1.26

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

« Arjuna vit alors devant lui pères, aïeux, précepteurs, oncles, frères, fils, petits-fils, amis,

तब पार्थ ने देखा वहाँ, सब हैं स्वजन बूढ़े बड़े ।
आचार्य भाई पुत्र मामा, पौत्र प्रियजन हैं खड़े ॥ १ । २६ ॥ 


Sloka
1.27

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Gendres, compagnons, partagés entre les deux armées. Quand il vit tous ces parents prêts à se battre, le fils de Kuntî,

स्नेही ससुर देखे खड़े, कौन्तेय ने देखा जहाँ ।
दोनों दलों में देखकर, प्रिय बन्धु बान्धव हो वहाँ ॥ १ । २७ ॥ 


Sloka
1.28

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Ému d’une extrême pitié, prononça douloureusement ces mots : (Arjuna:) « O Krishna, quand je vois ces parents désireux de combattre et ran-gés en bataille,

कहने लगे इस भाँति तब, होकर कृपायुत खिन्न से ।
हे कृष्ण! रण में देखकर, एकत्र मित्र अभिन्न- से ॥ १ । २८ ॥ 


Sloka
1.29

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Mes membres s’affaissent et mon visage se flétrit ; mon corps tremble et mes cheveux se dressent ;

होते शिथिल हैं अङ्ग सारे, सूख मेरा मुख रहा ।
तन काँपता थर- थर तथा रोमाञ्च होता है महा ॥ १ । २९ ॥ 


Sloka
1.30

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Mon arc s’échappe de ma main, ma peau devient brûlante, je ne puis me tenir debout et ma pensée est comme chancelante.

गाण्डीव गिरता हाथ से, जलता समस्त शरीर है ।
मैं रह नहीं पाता खड़ा, मन भ्रमित और अधीर है ॥ १ । ३० ॥ 


Sloka
1.31

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Je vois de mauvais présages, ô guerrier chevelu, je ne vois rien de bon dans ce massacre de parents.

केशव! सभी विपरीत लक्षण दिख रहे, मन म्लान है ।
रण में स्वजन सब मारकर, दिखता नहीं कल्याण है ॥ १ । ३१ ॥ 


Sloka
1.32

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

O Krishna, je ne désire ni la victoire, ni la royauté, ni les volup-tés ; quel bien nous revient-il de la royauté ? quel bien, des voluptés ou même de la vie ?

इच्छा नहीं जय राज्य की है, व्यर्थ ही सुख भोग है ।
गोविन्द! जीवन राज्य- सुख का क्या हमें उपयोग है ॥ १ । ३२ ॥ 


Sloka
1.33

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Les hommes pour qui seuls nous souhaiterions la royauté, les plaisirs, les richesses, sont ici rangés en bataille, méprisant leur vie et leurs biens :

जिनके लिये सुख- भोग सम्पति राज्य की इच्छा रही ।
लड़ने खड़े हैं आश तज धन और जीवन की वही ॥ १ । ३३ ॥ 


Sloka
1.33

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Précepteurs, pères, fils, aïeux, gendres, petits-fils, beaux-frères, alliés enfin.

आचार्यगण, मामा, पितामह, सुत, सभी बूड़े बड़े ।
साले, ससुर, स्नेही, सभी प्रिय पौत्र सम्बन्धी खड़े ॥ १ । ३४ ॥ 


Sloka
1.35

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Dussent-ils me tuer, je ne veux point leur mort, au prix même de l’empire des trois mondes ; qu’est-ce à dire, de la terre ?

क्या भूमि, मधुसूदन! मिले त्रैलोक्य का यदि राज्य भी ।
वे मारलें पर शस्त्र मैं उन पर न छोड़ूँगा कभी ॥ १ । ३५ ॥ 


Sloka
1.36

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Quand nous aurons tué les fils de Dhritarâshtra, quelle joie en aurons-nous, ô guerrier ? Mais une faute s’attachera à nous si nous les tuons, tout criminels qu’ils sont.

इनको जनार्दन मारकर होगा हमें संताप ही ।
हैं आततायी मारने से पर लगेगा पाप ही ॥ १ । ३६ ॥ 


Sloka
1.37

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Il n’est donc pas digne de nous de tuer les fils de Dhrjtarshtra, nos parents : car en faisant périr notre famille, comment serions-nous joyeux, ô Mâdhava ?

माधव! उचित वध है न इनका बन्धु हैं अपने सभी ।
निज बन्धुओं को मारकर क्या हम सुखी होंगे कभी ॥ १ । ३७ ॥ 


Sloka
1.38

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Si, l’âme aveuglée par l’ambition, ils ne voient pas la faute qui accompagne le meurtre des familles et le crime de sévir contre des amis,

मति मन्द उनकी लोभ से, दिखता न उनको आप है ।
कुल- नाश से क्या दोष, प्रिय- जन- द्रोह से क्या पाप है ॥ १ । ३८ ॥ 


Sloka
1.39

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Est-ce que nous-mêmes ne devons pas nous résoudre à nous dé-tourner de ce péché, quand nous voyons le mal qui naît de la ruine des familles ?

कुल- नाश दोषों का जनार्दन! जब हमें सब ज्ञान है ।
फिर क्यों न ऐसे पाप से बचना भला भगवान है ॥ १ । ३९ ॥ 


Sloka
1.40

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

La ruine d’une famille cause la ruine des religions éternelles de la famille ; les religions détruites, la famille entière est envahie par l’irréligion ;

कुल नष्ट होते भ्रष्ट होता कुल- सनातन- धर्म है ।
जब धर्म जाता आ दबाता पाप और अधर्म है ॥ १ । ४० ॥ 


Sloka
1.41

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Par l’irréligion, ô Krishna, les femmes de la famille se corrom-pent ; de la corruption des femmes, ô Pasteur, naît la confusion des castes ;

जब वृद्धि होती पाप की कुल की बिगड़ती नारियाँ ।
हे कृष्ण! फलती फूलती तब वर्णसंकर क्यारियाँ ॥ १ । ४१ ॥ 


Sloka
1.42

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Et, par cette confusion, tombent aux enfers les pères des meur-triers et de la famille même, privés de l’offrande des gâteaux et de l’eau.

कुलघातकी को और कुल को ये गिराते पाप में ।
होता न तर्पण पिण्ड यों पड़ते पितर संताप में ॥ १ । ४२ ॥ 


Sloka
1.43

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Ainsi, par ces fautes de meurtriers des familles, qui confondent les castes, sont détruites les lois religieuses éternelles des races et des familles ;

कुलघातकों के वर्णसंकर- कारकी इस पाप से ।
सारे सनातन, जाति, कुल के धर्म मिटते आप से ॥ १ । ४३ ॥ 


Sloka
1.44

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Et quant aux hommes dont les sacrifices de famille sont détruits, l’enfer est nécessairement leur demeure. C’est ce que l’Écriture nous enseigne.

इस भाँति से कुल- धर्म जिनके कृष्ण होते भ्रष्ट हैं ।
कहते सुना है वे सदा पाते नरक में कष्ट हैं ॥ १ । ४४ ॥ 


Sloka
1.45

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Oh ! non savons résolu de commettre un grand péché si, par l’attrait des délices de la royauté, nous sommes décidés à tuer nos proches.

हम राज्य सुख के लोभ से हा! पाप यह निश्चय किये ।
उद्यत हुए सम्बन्धियों के प्राण लेने के लिये ॥ १ । ४५ ॥ 


Sloka
1.46

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

Si les fils de Dhritarâshtra, tout armés, me tuaient au combat, désarmé et sans résistance, ce serait plus heureux pour moi. »

यह ठीक हो यदि शस्त्र ले मारें मुझे कौरव सभी ।
निःशस्त्र हो मैं छोड़ दूँ करना सभी प्रतिकार भी ॥ १ । ४६ ॥ 


Sloka
1.47

La Bhagavad Gita - Hindouisme Blank

(Sanjaya.Smile« Ayant ainsi parlé au milieu des armées, Arjuna s’assit sur son char, laissant échapper son arc avec la flèche, et l’âme troublée par la douleur. »
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:30

Yoga de la Science rationnelle

La Bhagavad Gita - Chapitre 2  



Sloka
2.1   
(Sanjaya.Smile « Tandis que, troublé par la pitié et les yeux pleins de larmes, Arjuna se sentait défaillir, le meurtrier de Madhu lui dit :










Sloka
2.2   
(Le Bienheureux Krishna.Smile « D’où te vient, dans la bataille, ce trouble indigne des Aryas, qui ferme le ciel et procure la honte, Arjuna ?










Sloka
2.3   
Ne te laisse pas amollir ; cela ne te sied pas ; chasse une hon-teuse faiblesse de coeur, et lève-toi, destructeur des ennemis. »









Sloka
2.4   
(Arjuna.Smile « O meurtrier de Madhu, comment dans le combat lancerai-je des flèches contre Bhîshma et Drôna, eux à qui je dois rendre hon-neur ?










Sloka
2.5   
Plutôt que de tuer des maîtres vénérables, il vaudrait mieux vivre en ce monde de pain mendié ; mais, si je tuais même des maîtres avi-des, je vivrais d’un aliment souillé de sang.









Sloka
2.6   
Nous ne savons lequel vaut mieux, de les vaincre ou d’être vain-cus par eux. Car nous avons devant nous des hommes dont le meurtre nous ferait haïr la vie : les fils de Dhritarâshtra.









Sloka
2.7   
L’âme blessée par la pitié et par la crainte du péché, je t’interroge : car je ne vois plus où est la justice. Quel parti vaut le mieux ? Dis-le moi. Je suis ton disciple : instruis-moi ; c’est à toi que je m’adresse.










Sloka
2.8   
Car je ne vois pas ce qui pourrait chasser la tristesse qui consume mes sens, eussé je sur terre un vaste royaume sans ennemis et l’empire même des Dieux. »










Sloka
2.9   
(Sanjaya.Smile « Quand il eut adressé ces mots à Krishna et lui eut dit « je ne combattrai pas, » le guerrier Arjuna demeura silencieux.










Sloka
2.10   
Mais, tandis qu’entre les deux armées il perdait ainsi courage, Krishna lui dit en souriant :









Sloka
2.11   
(Le Bienheureux:) « Tu pleures sur des hommes qu’il ne faut pas pleurer, quoique tes paroles soient celles de la sagesse. Les sages ne pleurent ni les vi-vants ni les morts ;










Sloka
2.12   
Car jamais ne m’a manqué l’existence, ni à toi non plus, ni à ces princes ; et jamais nous ne cesserons d’être, nous tous, dans l’avenir.









Sloka
2.13   
Comme dans ce corps mortel sont tour à tour l’enfance, la jeu-nesse et la vieillesse ; de même, après, l’âme acquiert un autre corps et le sage ici ne se trouble pas.









Sloka
2.14   
Les rencontres des éléments qui causent le froid et le chaud, le plaisir et la douleur, ont des retours et ne sont point éternelles. Sup-porte-les, fils de Kuntî.









Sloka
2.15   
L’homme qu’elles ne troublent pas, l’homme ferme dans les plaisirs et dans les douleurs, devient, ô Bhârata, participant de l’immortalité.









Sloka
2.16   
Celui qui n’est pas ne peut être, et celui qui est ne peut cesser d’être ; ces deux choses, les sages qui voient la vérité en connaissent la limite.









Sloka
2.17   
Sache-le, il est indestructible, Celui par qui a été développé cet univers : la destruction de cet Impérissable, nul ne peut l’accomplir ;









Sloka
2.18   
Et ces corps qui finissent procèdent d’une Ame éternelle, indes-tructible, immuable. Combats donc, ô Bhârata.









Sloka
2.19   
Celui qui croit qu’elle tue ou qu’on la tue, se trompe : elle ne tue pas, elle n’est pas tuée,









Sloka
2.20   
Elle ne naît, elle ne meurt jamais ; elle n’est pas née jadis, elle ne doit pas renaître ; sans naissance, sans fin, éternelle, antique, elle n’est pas née quand on tue le corps.









Sloka
2.21   
Comment celui qui la sait impérissable, éternelle, sans naissance et sans fin, pourrait-il tuer quelqu’un ou le faire tuer ?









Sloka
2.22   
Comme l’on quitte des vêtements usés pour en prendre de nou-veaux, ainsi l’Ame quitte les corps usés pour revêtir de nouveaux corps.









Sloka
2.23   
Ni les flèches ne la percent, ni la flamme ne la brûle, ni les eaux ne l’humectent, ni le vent ne la dessèche.









Sloka
2.24   
Inaccessible aux coups et aux brûlures, à l’humidité et à la sé-cheresse, éternelle, répandue en tous lieux, immobile, inébranlable,









Sloka
2.25   
Invisible, ineffable, immuable, voilà ses attributs ; puisque tu la sais telle, ne la pleure donc pas.









Sloka
2.26   
Quand tu la croirais éternellement soumise à la naissance et à la mort, tu ne devrais pas même alors pleurer sur elle :









Sloka
2.27   
Car ce qui est né doit sûrement mourir, et ce qui est mort doit renaître ; ainsi donc ne pleure pas sur une chose qu’on ne peut empê-cher.









Sloka
2.28   
Le commencement des êtres vivants est insaisissable ; on saisit le milieu ; mais leur destruction aussi est insaisissable : y a-t-il là un sujet de pleurs ?









Sloka
2.29   
Celui-ci contemple la vie comme une merveille ; celui-là en parle comme d’une merveille ; un autre en écoute parler comme d’une merveille : et quand on a bien entendu, nul encore ne la connaît.









Sloka
2.30   
L’Ame habite, inattaquable, dans tous les corps vivants, Bhâra-ta ; tu ne peux cependant pleurer sur tous ces êtres.









Sloka
2.31   
Considère aussi ton devoir et ne tremble pas : car rien de meil-leur n’arrive au Xatriya qu’une juste guerre ;









Sloka
2.32   
Par un tel combat qui s’offre ainsi de lui-même, la porte du ciel, fils de Prithâ, s’ouvre aux heureux Xatriyas.









Sloka
2.33   
Et toi, si tu ne livres ce combat légitime, traître à ton devoir et à ta renommée, tu contracteras le péché ;









Sloka
2.34   
Et les hommes rediront ta honte à jamais : or, pour un homme de sens, la honte est pire que la mort.









Sloka
2.35   
Les princes croiront que par peur tu as fui le combat : ceux qui t’ont cru magnanime te mépriseront ;









Sloka
2.36   
Tes ennemis tiendront sur toi mille propos outrageants où ils blâmeront ton incapacité. Qu’y a-t-il de plus fâcheux ?









Sloka
2.37   
Tué, tu gagneras le ciel ; vainqueur, tu posséderas la terre. Lève-toi donc, fils de Kuntî, pour combattre bien résolu.









Sloka
2.38   
Tiens pour égaux, plaisir et peine, gain et perte, victoire et dé-faite, et sois tout entier à la bataille : ainsi tu éviteras le péché.









Sloka
2.39   
Je t’ai exposé la Science selon la Raison (Sankhyâ) ; entends-la aussi selon la doctrine de l’Union (Yôga). En t’y attachant, tu rejette-ras le fruit des oeuvres, qui n’est rien qu’une chaîne.









Sloka
2.40   
Ici point d’efforts perdus, point de dommage ; une parcelle de cette loi délivre l’homme de la plus grande terreur.









Sloka
2.41   
Cette doctrine, fils de Kuru, n’a qu’un but et elle le poursuit avec constance ; une doctrine inconstante se ramifie à l’infini.









Sloka
2.42   
Il est une parole fleurie dont se prévalent les ignorants, tout fiers d’un texte du Vêda : « Cela suffit », disent-ils.









Sloka
2.43   
Et livrés à leurs désirs, mettant le ciel en première ligne, ils pro-duisent ce texte qui propose le retour à la vie comme prix des oeuvres, et qui renferme une abondante variété de cérémonies par lesquelles on parvient aux richesses et à la puissance.









Sloka
2.44   
Pour ces hommes, attachés à la puissance et aux richesses et dont cette parole a égaré l’esprit, il n’est point de doctrine unique et cons-tante ayant pour but la contemplation.









Sloka
2.45   
On trouve les « trois qualités » dans le Vêda : sois exempt des trois qualités, Arjuna ; que ton âme ne se partage point, qu’elle soit toujours ferme ; que le bonheur ne soit pas l’objet de ses pensées ; qu’elle soit maîtresse d’elle-même.









Sloka
2.46   
Autant on trouve d’usages à un bassin dont le eaux débordent de tous côtés, autant un brâhmane en reconnaît à tous les Vêdas.









Sloka
2.47   
Sois attentif à l’accomplissement des oeuvres, jamais à leurs fruits ; ne fais pas l’oeuvre pour le fruit qu’elle procure, mais ne cher-che pas à éviter l’oeuvre.









Sloka
2.48   
Constant dans l’Union mystique, accomplis l’oeuvre et chasse le désir ; sois égal aux succès et aux revers ; l’Union, c’est l’égalité d’âme.









Sloka
2.49   
L’oeuvre est bien inférieure à cette Union spirituelle. Cherche ton refuge dans la raison ! Malheureux ceux qui aspirent à la récompense.









Sloka
2.50   
L’homme qui reste uni à la raison se dégage ici-bas et des bon-nes et des mauvaises oeuvres : applique-toi donc à l’Union mystique : elle rend les oeuvres heureuses.
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:30

Yoga de l’OEuvre

Chapitre 3  


Sloka
3.1 
(Arjuna.Smile « Si, à tes yeux, guerrier redoutable, la raison est meilleure que l’action, pourquoi donc m’engager à une action affreuse ?










Sloka
3.2 
Mon esprit est comme troublé par tes discours ambigus. Énonce une règle unique et précise par laquelle je puisse arriver à ce qui vaut le mieux. »









Sloka
3.3 
(Le Bienheureux:) « En ce monde, il y a deux manières de vivre ; je te l’ai dit, prince sans péché : les rationalistes contemplateurs s’appliquent à la connaissance ; ceux qui pratiquent l’Union s’appliquent aux oeuvres.










Sloka
3.4 
Mais, en n’accomplissant aucune oeuvre, l’homme n’est pas oisif pour cela ; et ce n’est pas par l’abdication que l’on parvient au but de la vie ;









Sloka
3.5 
Car personne, pas même un instant, n’est réellement inactif ; tout homme, malgré lui-même, est mis en action par les fonctions naturel-les de son être.









Sloka
3.6 
Celui qui, après avoir enchaîné l’activité de ses organes, se tient inerte, l’esprit occupé des objets sensibles et la pensée errante, on l’appelle faux-dévôt ;









Sloka
3.7 
Mais celui qui, par l’esprit, a dompté les sens et qui met à l’oeuvre l’activité de ses organes pour accomplir une action, tout en restant détaché, on l’estime, Arjuna.









Sloka
3.8 
Fais donc une oeuvre nécessaire ; l’oeuvre vaut mieux que l’inaction ; sans agir, tu ne pourrais pas même nourrir ton corps.









Sloka
3.9 
Hormis l’oeuvre sainte, ce monde nous enchaîne par les oeuvres. Cette oeuvre donc, fils de Kuntî, exempt de désirs, accomplis-la.









Sloka
3.10 
Lorsque jadis le Souverain du monde produisit les êtres avec le Sacrifice, il leur dit : « Par lui multipliez ; qu’il soit pour vous la va-che d’abondance ;









Sloka
3.11 
Nourrissez-en les dieux, et que les dieux soutiennent votre vie. Par ces mutuels secours, vous obtiendrez le souverain bien ;









Sloka
3.12 
Car, nourris du sacrifice, les dieux vous donneront les aliments désirés. Celui qui, sans leur en offrir d’abord, mange la nourriture qu’il a reçue d’eux, est un voleur.









Sloka
3.13 
Ceux qui mangent les restes du Sacrifice sont déliés de toutes leurs fautes, mais les criminels, qui préparent des aliments pour eux seuls, se nourrissent de péché.









Sloka
3.14 
En effet, les animaux vivent des fruits de la terre ; les fruits de la terre sont engendrés par la pluie ; la pluie, par le Sacrifice ; le Sacri-fice s’accomplit par l’Acte.









Sloka
3.15 
Or, sache que l’Acte procède de Brahmâ, et que Brahmâ procède de l’Éternel. C’est pourquoi ce Dieu qui pénètre toutes choses est tou-jours présent dans le Sacrifice.









Sloka
3.16 
Celui qui ne coopère point ici-bas à ce mouvement circulaire de la vie et qui goûte dans le péché les plaisirs des sens, celui-là, fils de Prithâ, vit inutilement.









Sloka
3.17 
Mais celui qui, heureux dans son coeur et content de lui-même, trouve en lui-même sa joie, celui-là ne dédaigne aucune oeuvre ;









Sloka
3.18 
Car il ne lui importe en rien qu’une oeuvre soit faite ou ne le soit pas, et il n’attend son secours d’aucun des êtres.









Sloka
3.19 
C’est pourquoi, toujours détaché, accomplis l’oeuvre que tu dois faire ; car, en la faisant avec abnégation, l’homme atteint le but su-prême.









Sloka
3.20 
C’est par les oeuvres que Janaka et les autres ont acquis la per-fection. Si tu considères aussi l’ensemble des choses humaines, tu dois agir.









Sloka
3.21 
Selon qu’agit un grand personnage, ainsi agit le reste des hom-mes ; l’exemple qu’il donne, le peuple le suit.









Sloka
3.22 
Moi-même, fils de Prithâ, je n’ai rien à faire dans les trois mon-des, je n’ai là aucun bien nouveau à acquérir ; et pourtant, je suis à l’oeuvre.









Sloka
3.23 
Car si je ne montrais une activité infatigable, tous ces hommes qui suivent ma voie, toutes ces générations périraient ;









Sloka
3.24 
Si je ne faisais mon oeuvre, je ferais un chaos, et je détruirais ces générations.









Sloka
3.25 
De même que les ignorants sont liés par leur oeuvre, qu’ainsi le sage agisse en restant détaché, pour procurer l’ordre du monde.









Sloka
3.26 
Qu’il ne fasse pas naître le partage des opinions parmi les igno-rants attachés à leurs oeuvres ; mais que, s’ y livrant avec eux il leur fasse aimer leur travail.











Sloka
3.27 
Toutes les oeuvres possibles procèdent des attributs naturels (des êtres vivants) ; celui que trouble l’orgueil s’en fait honneur à lui-même et dit : « J’en suis l’auteur » ;









Sloka
3.28 
Mais celui qui connaît la vérité, sachant faire la part de l’attribut et de l’acte, se dit : « C’est la rencontre des attributs avec les attri-buts », et il reste détaché.









Sloka
3.29 
Ceux que troublent les attributs naturels des choses s’attachent aux actes qui en découlent. Ce sont des esprits lourds qui ne connais-sent pas le général. Que celui qui le connaît ne les fasse pas trébucher.









Sloka
3.30 
Rapporte à moi toutes les oeuvres, pense à l’Ame suprême ; et, sans espérance, sans souci de toi-même, combats et n’aie point de tris-tesse.









Sloka
3.31 
Les hommes qui suivent mes commandements avec foi, sans murmure, sont, eux aussi, dégagés du lien des oeuvres









Sloka
3.32 
Mais ceux qui murmurent et ne les observent pas, sache que, dé-chus de toute science, ils périssent privés d’intelligence.









Sloka
3.33 
Le sage aussi tend à ce qui est conforme à sa nature ; les ani-maux suivent la leur. A quoi bon lutter contre cette loi ?









Sloka
3.34 
Il faut bien que les objets des sens fassent naître le désir et l’aversion. Seulement, que le sage ne se mette pas sous leur empire, puisque ce sont ses ennemis.









Sloka
3.35 
Il vaut mieux suivre sa propre loi, même imparfaite, que la loi d’autrui, même meilleure ; il vaut mieux mourir en pratiquant sa loi : la loi d’autrui a des dangers. »









Sloka
3.36 
(Arjuna.Smile « Mais, ô Pasteur, par quoi l’homme est-il induit dans le péché, sans qu’il le veuille, et comme poussé par une force étrangère ? »










Sloka
3.37 
(Le Bienheureux:) « C’est l’amour, c’est la passion, née de l’instinct ; elle est dévo-rante, pleine de péché ; sache qu’elle est une ennemie ici-bas.










Sloka
3.38 
Comme la fumée couvre la flamme, et la rouille le miroir, comme la matrice enveloppe le foetus, ainsi cette fureur couvre le monde.









Sloka
3.39 
Éternelle ennemie du sage, elle obscurcit la science. Telle qu’une flamme insatiable, elle change de forme à son gré.









Sloka
3.40 
Les sens, l’esprit, la raison, sont appelés son domaine. Par les sens, elle obscurcit la connaissance et trouble la raison de l’homme.









Sloka
3.41 
C’est pourquoi, excellent fils de Bhârata, enchaîne tes sens dès le principe, et détruis cette pécheresse qui ôte la connaissance et le ju-gement.









Sloka
3.42 
Les sens, dit-on, sont puissants ; l’esprit est plus fort que les sens ; la raison est plus forte que l’esprit. Mais ce qui est plus fort que la raison, c’est elle.









Sloka
3.43 
Sachant donc qu’elle est la plus forte, affermis-toi en toi-même, et tue un ennemi aux formes changeantes, à l’abord difficile. »
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:30

Yoga de la Science 

Chapitre 4  



Sloka
4.1 
(Le Bienheureux:) « Cette Union éternelle, je l’ai enseignée d’abord à Vivasvat ; Vivasvat l’a enseignée à Manu ; Manu l’a redite à Ixwâku ;










Sloka
4.2 
Et, reçue ainsi de mains en mains, les Rishis royaux l’ont connue ; mais, dans la longue durée des temps, cette doctrine s’est perdue, ô vainqueur.









Sloka
4.3 
Cette même doctrine antique, je viens te l’exposer aujourd’hui ; car j’ai dit : « Tu es mon serviteur et mon ami ; » c’est le mystère su-prême. »









Sloka
4.4 
(Arjuna.Smile « Ta naissance est postérieure ; celle de Vivasvat a précédé la tienne : comment te comprendrai-je quand tu dis : « Dans l’origine, je l’ai enseignée à Vivasvat ? »










Sloka
4.5 
(Le Bienheureux:) « J’ai eu bien des naissances, et toi-même aussi, Arjuua : je les sais toutes ; mais toi, héros, tu ne les connais pas.










Sloka
4.6 
Quoique sans commencement et sans fin, et chef des êtres vi-vants, néanmoins maître de ma propre nature, je nais par ma vertu magique.









Sloka
4.7 
Quand la justice languit, Bhârata, quand l’injustice se relève, alors je me fais moi-même créature, et je nais d’âge en âge.









Sloka
4.8 
Pour la défense des bons, pour la ruine des méchants, pour le rétablissement de la justice.









Sloka
4.9 
Celui qui connaît selon la vérité ma naissance et mon oeuvre di-vine, quittant son corps, ne retourne pas à une naissance nouvelle ; il vient à moi, Arjuna.









Sloka
4.10 
Dégagés du désir, de la crainte et de la passion, devenus mes dé-vots et mes croyants, beaucoup d’hommes, purifiés par les austérités de la science, se sont unis à ma substance









Sloka
4.11 
Car, selon que les hommes s’inclinent devant moi, de même aus-si je les honore. Tous les hommes suivent ma voie, fils de Prithâ ;









Sloka
4.12 
Mais ceux qui désirent le prix de leurs oeuvres sacrifient ici-bas aux divinités ; et bientôt, dans ce monde mortel, le prix de leurs oeu-vres leur échoit.









Sloka
4.13 
C’est moi qui ai créé les quatre castes et réparti entre elles les qualités et les fonctions. Sache qu’elles sont mon ouvrage, à moi qui n’ai pas de fonction particulière et qui ne change pas.









Sloka
4.14 
Les oeuvres ne me souillent pas, car elles n’ont pour moi aucun fruit ; et celui qui me sait tel n’est point retenu par le lien des oeuvres.









Sloka
4.15 
Sachant donc que d’antiques sages, désireux de la délivrance, ont accompli leur oeuvre, toi aussi accomplis l’oeuvre que ces sages ont accomplie autrefois :









Sloka
4.16 
Mais, dis-tu, qu’est-ce que l’oeuvre ? qu’est-ce que le repos ? Les poètes eux-mêmes ont hésité. Je vais donc te l’enseigner, et quand tu le sauras, tu seras délivré du mal :









Sloka
4.17 
Il faut savoir ce que c’est que l’acte, la cessation, l’inaction. Car la marche de l’acte est difficile à saisir.









Sloka
4.18 
Celui qui voit le repos dans l’action et l’action dans le repos, ce-lui-là est sage parmi les hommes ; il est en état d’Union, quelque oeu-vre qu’il fasse d’ailleurs.









Sloka
4.19 
Si toutes ses entreprises sont exemptes des inspirations du désir, comme s’il avait consumé l’oeuvre par le feu de la science, il est appe-lé sage par les hommes intelligents.









Sloka
4.20 
Car celui qui a chassé le désir du fruit des oeuvres, qui est tou-jours satisfait et exempt d’envie ; celui-là, bien qu’occupé d’une oeu-vre, est pourtant en repos.









Sloka
4.21 
Sans espérances, maître de ses pensées, n’attendant du dehors aucun secours, n’accomplissant son oeuvre qu’avec le corps, il ne contracte point le péché.









Sloka
4.22 
Satisfait de ce qui se présente, supérieur à l’amour et à la haine, exempt d’envie, égal aux succès et aux revers, il n’est pas lié par l’oeuvre, quoiqu’il agisse.









Sloka
4.23 
Pour celui qui a chassé les désirs, qui est libre, qui tourne sa pen-sée vers la science et procède au sacrifice, l’oeuvre entière s’évanouit.









Sloka
4.24 
L’offre pieuse est Dieu ; le beurre clarifié, le feu, l’offrande sont Dieu ; celui-là donc ira vers Dieu qui, dans l’oeuvre, pense à Dieu.









Sloka
4.25 
Parmi les Yogis, les uns s’assoient au sacrifice des dieux ; d’autres, dans le feu brahmanique, offrent le sacrifice par le moyen du Sacrifice lui-même









Sloka
4.26 
Ceux-ci, dans le feu de la continence, offrent l’ouïe et les autres sens ; ceux-là, dans le feu des sens, font l’offrande du son et des autres objets sensibles









Sloka
4.27 
Quelques-uns, dans le feu mystique de la continence allumé par la science, offrent toutes les fonctions des sens et de la vie









Sloka
4.28 
D’autres offrent en sacrifice leurs richesses, leur piété, leur dévo-tion, la lecture à voix basse, la science, et pratiquent la tempérance et les voeux austères ;









Sloka
4.29 
D’autres sacrifient l’aspiration dans l’expiration, l’expiration dans l’aspiration et, fermant les voies de l’une et de l’autre, s’efforcent de retenir leur haleine ;









Sloka
4.30 
D’autres, se réduisant aux aliments nécessaires, offrent les cho-ses mêmes de la vie dans le sacrifice qu’ils en font. Tous ces hommes sont habiles dans l’art des sacrifices et, par là, effacent leurs péchés.









Sloka
4.31 
Ceux qui mangent les restes du sacrifice, aliment d’immortalité, vont à l’éternel Dieu ; mais à celui qui ne fait aucun sacrifice, n’appartient pas même ce monde : comment l’autre, ô le meilleur des Kurus ?









Sloka
4.32 
Les divers sacrifices ont été institués de la bouche de Brahmâ. Comprends qu’ils procèdent tous de l’Acte ; et, le comprenant, tu ob-tiendras la délivrance.









Sloka
4.33 
Le sacrifice qui procède de la science vaut mieux que celui qui procède des richesses ; car toute la perfection des actes est comprise dans la science.









Sloka
4.34 
Sache que celle-ci s’obtient en honorant, en interrogeant, en ser-vant les sages ; ces sages, qui voient la vérité, sont ceux qui t’enseigneront la science.









Sloka
4.35 
Quand tu la posséderas, tu n’éprouveras plus de défaillances, fils de Pându ; par elle, tu verras tous les vivants dans l’Ame, et puis en moi.









Sloka
4.36 
Quand même tu aurais commis plus de péchés que tous les pé-cheurs, sur le vaisseau de la science tu traverseras tout péché.









Sloka
4.37 
Comme un feu allumé réduit le bois en cendre, Arjuna, ainsi le feu de la science consume toutes les oeuvres ;









Sloka
4.38 
Car il n’est point d’eau lustrale pareille à la science. Celui qui s’est perfectionné par l’Union mystique, avec le temps trouve la science en lui-même ;









Sloka
4.39 
L’homme de foi l’acquiert, quand il est tout à elle et maître de ses sens ; et quand il l’a acquise, il arrive bientôt à la béatitude.









Sloka
4.40 
Mais l’homme ignorant et sans foi, livré au doute, est perdu ; car ni ce monde, ni l’autre, ni la félicité, ne sont pour l’homme livré au doute.









Sloka
4.41 
Celui qui par l’Union divine s’est détaché des oeuvres, qui par la science a retranché le doute, est rendu à lui-même et n’est plus en-chaîné par l’action.









Sloka
4.42 
Ainsi donc, fils de Bhârata, ce doute qui naît de l’ignorance et qui siège dans le coeur, tranche-le avec le glaive de la science, marche à l’Union et lève-toi. »
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:31

Yoga du Renoncement des OEuvres 

Chapitre 5  



Sloka
5.1 
(Arjuna.Smile « Tu loues d’une part, ô Krishna, le Renoncement des oeuvres, et de l’autre part l’Union mystique : laquelle des deux est la meilleure ? dis-le-moi clairement. »










Sloka
5.2 
(Le Bienheureux:) « Le Renoncement et l’Union mystique des oeuvres procurent tous deux la béatitude ; cependant, l’Union vaut mieux que le Renon-cement.










Sloka
5.3 
Il faut regarder comme constant dans le Renoncement celui qui n’a ni haines ni désirs ; car celui qui n’a point ces deux affections est aisément dégagé du lien des oeuvres,









Sloka
5.4 
Les enfants séparent la doctrine rationnelle de l’Union mystique, mais non les sages. En effet, celui qui s’adonne entièrement à l’une perçoit le fruit de l’autre









Sloka
5.5 
Le séjour où l’on parvient par les méditations rationnelles, on y arrive aussi par les actes de l’Union mystique ; et celui qui voit une seule chose dans ces deux méthodes, voit bien.









Sloka
5.6 
Mais, héros au grand char, leur réunion est difficile à atteindre sans l’Union elle-même, tandis que le solitaire qui s’y livre arrive bientôt à Dieu :









Sloka
5.7 
Adonné à cette pratique, l’âme purifiée, victorieux de lui-même et de ses sens, vivant de la vie de tous les vivants, il n’est pas souillé par son oeuvre.









Sloka
5.8 
« Ce n’est pas moi qui agis » : qu’ainsi pense le Yôgî connais-sant la vérité, quand il voit, entend, touche, flaire, mange, marche, dort, respire,









Sloka
5.9 
Parle, quitte ou prend quelque chose, ouvre ou ferme les yeux ; et qu’il se dise : « Les sens sont faits pour les objets sensibles. »









Sloka
5.10 
Celui qui, ayant chassé le désir, accomplit les oeuvres en vue de Dieu, n’est pas plus souillé par le péché que, par l’eau, la feuille du lotus.









Sloka
5.11 
Par leur corps, par leur esprit, par leur raison, par tous leurs sens même, les Yôgîs opèrent l’oeuvre sans en désirer le fruit, pour leur propre purification









Sloka
5.12 
Et par cette abnégation, ils atteignent à la béatitude suprême. Mais l’homme qui ne pratique pas l’Union sainte, et qui demeure at-tentif au fruit des oeuvres, est enchaîné par la puissance du désir.









Sloka
5.13 
Le mortel qui, par la force de son esprit, pratique l’abnégation dans tous ses actes, habite paisible et tout puissant dans la cité aux neuf portes (« le corps qui a neuf ouvertures »), sans agir et sans être la cause d’une action.









Sloka
5.14 
Le Maître du monde ne crée ni l’activité, ni les actes, ni la ten-dance à jouir du fruit des oeuvres ; c’est le résultat de la nature indivi-duelle.









Sloka
5.15 
Le Seigneur ne se charge ni des péchés, ni des bonnes oeuvres de personne. L’ignorance couvre la science : ainsi errent les créatures.









Sloka
5.16 
Mais pour ceux dans l’âme desquels la science a détruit l’ignorance, la science, comme un soleil, illumine en eux l’idée de cet être Suprême :









Sloka
5.17 
Pensant à Lui, partageant son essence, séjournant en Lui, tout entiers à Lui, ils marchent par une route d’où l’on ne revient pas, déli-vrés par la science de leurs péchés.









Sloka
5.18 
Dans le brâhmane doué de science et de modestie, dans le boeuf et l’éléphant, dans le chien même et dans celui qui mange du chien, les sages voient l’identique.









Sloka
5.19 
Ici-bas, ceux-la ont vaincu la nature, dont l’esprit se tient ferme dans l’identité car l’Identique Dieu est sans péché ; c’est pourquoi ils demeurent fermes en Dieu.









Sloka
5.20 
Un tel homme ne se réjouit pas d’un accident agréable ; il ne s’attriste pas d’un accident fâcheux. La pensée ferme, inébranlable, songeant à Dieu, fixé en Dieu,









Sloka
5.21 
Libre des contacts extérieurs, il trouve en lui-même sa félicité : et ainsi, celui que l’Union mystique unit à Dieu, jouit d’une béatitude impérissable.









Sloka
5.22 
Car les plaisirs nés des contacts engendrent la douleur ; ils com-mencent et finissent, fils de Kuntî ; le sage n’y trouve pas sa joie.









Sloka
5.23 
Si l’on peut ici-bas, avant d’être dégagé du corps, soutenir le choc du désir et de la passion, on est Uni spirituellement, on est heureux.









Sloka
5.24 
Celui qui trouve en lui-même son bonheur, sa joie, et en lui-même aussi sa lumière, est un Yôgî qui va s’éteindre en Dieu, s’Unir à l’être de Dieu.









Sloka
5.25 
Ainsi s’éteignent en Dieu les Rishis dont les fautes sont effacées, dont l’esprit ne s’est point partagé, qui se sont domptés eux-mêmes et se sont réjouis du bien de tous les vivants.









Sloka
5.26 
Quand on est dégagé d’amour et de haine, qu’on a soumis et soi-même et sa pensée, qu’on se connaît soi-même, on est tout près de s’éteindre en Dieu.









Sloka
5.27 
Quand on a banni les affections nées des contacts, dirigé son re-gard droit en avant, égalisé les mouvements de sa poitrine,









Sloka
5.28 
Dompté ses sens, dirigé son esprit et sa raison exclusivement vers la délivrance ; lorsque le désir, la crainte, la passion, étant ban-nies, parvenu vraiment à la délivrance,









Sloka
5.29 
On comprend que je perçois les sacrifices et les austérités, que je suis le grand Souverain des mondes, et l’Ami de tous les vivants alors on obtient la paix. »
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:31

Yoga de la Soumission de soi-même 

Chapitre 6 


Sloka
6.1 
(Le Bienheureux:) « Celui qui, sans aspirer au fruit des oeuvres, accomplit l’oeuvre prescrite, est un Renonçant et un Yôgî, mais non celui qui néglige le feu sacré et l’oeuvre sainte.










Sloka
6.2 
Et ce que l’on nomme Renoncement, sache, ô fils de Pându, que c’est l’Union elle-même car sans le renoncement de soi-même, nul ne peut s’Unir véritablement.









Sloka
6.3 
Au solitaire qui s’efforce vers l’Union sainte, l’oeuvre devient une aide ; quand il l’a atteinte, il a pour aide le repos









Sloka
6.4 
Car, comme il n’est attaché ni aux objets des sens ni aux oeuvres, entièrement dépouillé de lui-même, il a vraiment atteint l’Union di-vine.









Sloka
6.5 
Qu’il s’élève donc et qu’il ne s’abaisse pas car l’esprit de l’homme est tantôt son allié, tantôt son ennemi :









Sloka
6.6 
Il est l’allié de celui qui s’est vaincu soi-même ; mais, par inimi-tié pour ce qui n’est pas spirituel, l’esprit peut agir en ennemi.









Sloka
6.7 
Dans l’homme victorieux et pacifié, l’Ame suprême demeure recueillie au milieu du froid et du chaud, du plaisir et de la douleur, des honneurs et de l’opprobre.









Sloka
6.8 
L’homme qui se complaît dans la connaissance et dans la science, le coeur en haut, les sens vaincus, tenant pour égaux le caillou, la motte de terre et l’or, a pour nom Yôgî ; car il est Uni spirituel-lement.









Sloka
6.9 
On estime celui qui garde une âme égale envers les amis et les bienveillants, les ennemis, les indifférents, et les étrangers, les hai-neux et les proches, envers les bons aussi et envers les pécheurs.









Sloka
6.10 
Que le Yôgî exerce toujours sa dévotion seul, à l’écart, sans compagnie, maître de sa pensée, dépouillé d’espérances.









Sloka
6.11 
Que dans un lieu pur il se dresse un siège solide, ni trop haut, ni trop bas, garni d’herbe, de toile et de peau









Sloka
6.12 
Et que là, l’esprit tendu vers l’Unité, maîtrisant en soi la pensée, les sens et l’action, assis sur ce siège, il s’Unisse mentalement en vue de sa purification.









Sloka
6.13 
Tenant fermement en équilibre son corps, sa tête et son cou, im-mobile, le regard incliné en avant, ne le portant d’aucun autre côté,









Sloka
6.14 
Le coeur en paix, exempt de crainte, constant dans ses voeux comme un novice maître de son esprit, que le Yôgî demeure assis et me prenne pour unique objet de sa méditation.









Sloka
6.15 
Ainsi, toujours continuant la sainte extase, le Yôgî dont l’esprit est dompté parvient à la béatitude, qui a pour terme l’extinction et qui réside en moi.









Sloka
6.16 
L’Union divine n’est ni pour qui mange trop, ni pour qui ne mange rien ; elle n’est ni pour qui dort longtemps, ni pour qui veille toujours, Arjuna.









Sloka
6.17 
L’Union sainte, qui ôte tous les maux, est pour celui qui mange avec mesure, se récrée avec mesure, agit, dort et veille avec mesure.









Sloka
6.18 
Lorsque, ayant fixé sur lui-même sa pensée entièrement soumise, il s’est dégagé de tous les désirs, c’est alors qu’il est appelé Uni.









Sloka
6.19 
Le Yôgî est comme une lampe qui, à l’abri du vent, ne vacille pas lorsque, ayant soumis sa pensée, il se livre à l’Union mystique.









Sloka
6.20 
Quand la pensée jouit de la quiétude, enchaînée au service de l’Union divine ; quand, contemplant elle-même, elle se complait en elle-même ;









Sloka
6.21 
Quand elle goûte cette joie infinie que donne seule la raison et qui dépasse les sens ; quand elle s’attache sans vaciller à l’Essence vérita-ble,









Sloka
6.22 
Et que, l’ayant saisie, elle juge que nulle autre acquisition ne l’égale ; lorsqu’enfin, s’y tenant attachée, elle n’en peut être détournée même par une vive douleur









Sloka
6.23 
Qu’elle sache que cette rupture de tout commerce avec la dou-leur s’appelle Union mystique. Et cette union doit être pratiquée avec constance, au point que la pensée s’y abîme.









Sloka
6.24 
Ayant dépouillé absolument tous les désirs engendrés par l’imagination et subjugué dans son âme la foule des sensations qui viennent de tous côtés,









Sloka
6.25 
Qu’insensiblement l’homme atteigne à la quiétude par sa raison affermie dans la constance, et que son esprit, fermement recueilli en lui-même, ne pense plus à rien autre chose,









Sloka
6.26 
Et chaque fois que son esprit inconstant et mobile se porte ail-leurs, qu’il lui fasse sentir le frein et le ramène à l’obéissance.









Sloka
6.27 
Une félicité suprême pénètre l’âme du Yôgî ; ses passions sont apaisées ; il est devenu en essence Dieu lui-même ; il est sans tache.









Sloka
6.28 
Ainsi, par l’exercice persévérant de la sainte Union, l’homme purifié jouit heureusement, dans son contact avec Dieu, d’une béati-tude infinie.









Sloka
6.29 
Il voit l’Ame résidant en tous les êtres vivants, et dans l’Ame tous ces êtres, lorsque son âme à lui-même est Unie de l’Union divine et qu’il voit de toutes parts l’identité.









Sloka
6.30 
Celui qui me voit partout et qui voit tout en moi ne peut plus me perdre ni être perdu pour moi.









Sloka
6.31 
Celui qui adore mon essence résidant en tous les êtres vivants et qui demeure ferme dans le spectacle de l’Unité, en quelque situation qu’il se trouve, est toujours avec moi.









Sloka
6.32 
Celui, Arjuna, qui, instruit par sa propre identité, voit l’Identité partout, heureux ou malheureux, est un Yôgî excellent. »









Sloka
6.33 
(Arjuna.Smile « Cette Union mystique que tu places dans l’Identité, ô meurtrier de Madhu, je ne vois pas que l’inconstance de l’esprit lui laisse une assiette solide.










Sloka
6.34 
Car l’esprit est inconstant, ô Krishna, il est mobile, puissant et violent ; il me semble aussi difficile à soumettre que le vent. »









Sloka
6.35 
(Le Bienheureux:) « Sans doute, ô héros, l’esprit est mobile et difficile à saisir ; mais, par l’exercice et par l’expulsion des passions, fils de Kuntî, on le saisit.










Sloka
6.36 
Pour celui qui ne s’est pas dompté lui-même, l’Union est diffi-cile à atteindre, selon moi ; mais, pour l’homme qui s’est maîtrisé, il est des moyens d’y parvenir. »









Sloka
6.37 
(Arjuna.Smile « L’homme insoumis, mais croyant, dont l’esprit s’est éloigné de l’Union divine et n’a pu en atteindre la perfection, dans quelle voie entre-t-il, ô Krishna ?










Sloka
6.38 
Repoussé de part et d’autre, disparaît-il comme le nuage entr’ouvert, ne s’arrêtant plus, perdu loin du sentier divin ?









Sloka
6.39 
Veuille, ô Krishna, me résoudre entièrement ce doute : nul autre que toi ne saurait le dissiper. »









Sloka
6.40 
(Le Bienheureux:) « Fils de Prithâ, ni ici-bas, ni là-bas, cet homme ne peut s’anéantir : un homme de bien, mon ami, n’entre jamais dans la voie malheureuse.










Sloka
6.41 
Il se rend à la demeure des purs ; il y habite un grand nombre d’années ; puis il renaît d’uns une famille de purs et de bienheureux,









Sloka
6.42 
Ou même de sages pratiquant l’Union mystique. Or il est bien difficile d’obtenir en ce monde une telle origine.









Sloka
6.43 
Alors il reprend le pieux exercice qu’il avait pratiqué dans sa vie antérieure, et il s’efforce davantage vers la perfection, ô fils de Kuru ;









Sloka
6.44 
Car sa précédente éducation l’entraîne sans qu’il le veuille, lors même que, dans son désir d’arriver à l’Union, il transgresse la doc-trine brâhmanique.









Sloka
6.45 
Comme il a dompté son esprit par l’effort, le Yôgî, purifié de ses souillures, perfectionné par plusieurs naissances, entre enfin dans la voie suprême.









Sloka
6.46 
Il est alors considéré comme supérieur aux ascètes, supérieur aux sages, supérieur aux hommes d’action. Unis-toi donc, ô Arjuna.









Sloka
6.47 
Car entre tous ceux qui pratiquent l’Union, celui qui, venant à moi dans son coeur, m’adore avec foi, est jugé par moi le mieux Uni de tous. »
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:32

Yoga de la Connaissance 

Chapitre 7 



Sloka
7.1 
(Le Bienheureux:) « Si tu fixes sur moi ton esprit, pratiquant l’Union mystique, at-tentif à moi, écoute, fils de Prithâ, comment alors tu me connaîtras tout entier avec évidence.










Sloka
7.2 
Je vais t’exposer complètement, avec ses divisions, cette science au delà de laquelle, ici-bas, il ne reste rien à apprendre :









Sloka
7.3 
De tant de milliers d’hommes, quelques-uns seulement s’efforcent vers la perfection ; et parmi ces sages excellents, un seul à peine me connaît selon mon essence.









Sloka
7.4 
La terre, l’eau, le feu, le vent, l’air, l’esprit, la raison et le moi, telle est ma nature divisée en huit éléments :









Sloka
7.5 
C’est l’inférieure. Connais-en maintenant une autre qui est ma nature supérieure, principe de vie qui soutient le monde.









Sloka
7.6 
C’est dans son sein que résident tous les êtres vivants ; com-prends-le ; car la production et la dissolution de l’Univers, c’est moi-même ;









Sloka
7.7 
Au-dessus de moi il n’y a rien ; à moi est suspendu l’Univers comme une rangée de perles à un fil.









Sloka
7.8 
Je suis dans les eaux la saveur, fils de Kuntî ; je suis la lumière dans la Lune et le Soleil ; la louange dans tous les Vêdas ; le son dans l’air ; la force masculine dans les hommes ;









Sloka
7.9 
Le parfum pur dans la terre ; dans le feu la splendeur ; la vie dans tous les êtres ; la continence dans les ascètes.









Sloka
7.10 
Sache, fils de Prithâ, que je suis la semence inépuisable de tous les vivants ; la science des sages, le courage des vaillants ;









Sloka
7.11 
La vertu des forts exempte de passion et de désir. Je suis dans les êtres animés l’attrait que la justice autorise.









Sloka
7.12 
Je suis la source des propriétés qui naissent de la vérité, de la passion et de l’obscurité ; mais je ne suis pas en elles, elles sont en moi.









Sloka
7.13 
Troublé par les modes de ces trois qualités, ce monde entier mé-connaît que je leur suis supérieur et que je suis indestructible.









Sloka
7.14 
Cette magie, que je développe dans les modes des choses, est difficile à franchir ; on y échappe en me suivant ;









Sloka
7.15 
Mais ne sauraient me suivre, ni les méchants, ni les âmes trou-blées, ni ces hommes infimes dont l’intelligence est en proie aux illu-sions des sens et qui sont de la nature des démons.









Sloka
7.16 
Quatre classes d’hommes de bien m’adorent, Arjuna : l’affligé, l’homme désireux de savoir, celui qui veut s’enrichir, et le sage.









Sloka
7.17 
Ce dernier, toujours en contemplation, attaché à un culte unique, surpasse tous les autres. Car le sage m’aime par-dessus toutes choses, et je l’aime de même.









Sloka
7.18 
Tous ces serviteurs sont bons ; mais le sage, c’est moi même ; car, dans l’Union mentale, il me suit comme sa voie dernière









Sloka
7.19 
Et, après plusieurs renaissances, le sage vient à moi. — « L’Univers, c’est Vâsudêva » ; celui qui parle ainsi ne peut compren-dre la Grande Ame de l’Univers.









Sloka
7.20 
Ceux dont l’intelligence est en proie aux désirs se tournent vers d’autres divinités ; ils suivent chacun son culte, enchaînés qu’ils sont par leur propre nature.









Sloka
7.21 
Quelle que soit la personne divine à laquelle un homme offre son culte, j’affermis sa foi en ce dieu ;









Sloka
7.22 
Tout plein de sa croyance, il s’efforce de le servir ; et il obtient de lui les biens qu’il désire et dont je suis le distributeur.









Sloka
7.23 
Mais bornée est la récompense de ces hommes de peu d’intelligence : ceux qui sacrifient aux dieux vont aux dieux ; ceux qui m’adorent viennent à moi.









Sloka
7.24 
Les ignorants me croient visible, moi qui suis invisible : c’est qu’ils ne connaissent pas ma nature supérieure, inaltérable et su-prême ;









Sloka
7.25 
Car je ne me manifeste pas à tous, enveloppé que je suis dans la magie que l’Union spirituelle dissipe. Le monde plein de trouble ne me connaît pas, moi qui suis exempt de naissance et de destruction.









Sloka
7.26 
Je connais les êtres passés et présents, Arjuna, et ceux qui se-ront ; mais nul d’eux ne me connaît.









Sloka
7.27 
Par le trouble d’esprit qu’engendrent les désirs et les aversions, ô Bhârata, tous les vivants en ce monde courent à l’erreur ;









Sloka
7.28 
Mais ceux qui, par la pureté des oeuvres, ont effacé leurs péchés, échappent au trouble de l’erreur et m’adorent dans la persévérance,









Sloka
7.29 
Ceux qui se réfugient en moi et cherchent en moi la délivrance de la vieillesse et de la mort connaissent Dieu, l’Ame suprême, et l’Acte dans sa plénitude ;









Sloka
7.30 
Et ceux qui savent que je suis le Premier Vivant, la Divinité Première, et le Premier Sacrifice, ceux-là, au jour même du départ, Unis à moi par la pensée, me connaissent encore. »
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:32

Yoga de Dieu invisible et suprême 

Chapitre 8 


Sloka
8.1 
(Arjuna.Smile « Qu’est-ce que Dieu, ô meurtrier de Madhu, et l’Ame Su-prême ? qu’est-ce que l’Acte ? qu’appelles-tu Premier Vivant et Divi-nité Première ?










Sloka
8.2 
Comment celui qui habite ici dans ce corps peut-il être le Pre-mier Sacrifice ? Et comment, au jour de la mort, peux-tu être dans la pensée des hommes maîtres d’eux-mêmes ? »









Sloka
8.3 
(Le Bienheureux:) « J’appelle Dieu, le principe neutre suprême et indivisible ; Ame suprême, la substance intime ; Acte, l’émanation qui produit l’existence substantielle des êtres ;










Sloka
8.4 
Premier Vivant, la substance divisible ; Divinité Première, le principe masculin ; c’est moi-même qui, incarné, suis le Premier Sa-crifice, ô le meilleur des hommes ;









Sloka
8.5 
Et celui qui, à l’heure finale, se souvient de moi et part dégagé de son cadavre, rentre dans ma substance ; il n’y a là aucun doute ;









Sloka
8.6 
Mais si à la fin de sa vie, quand il quitte on corps, il pense à quelque autre substance, c’est à celle-là qu’il se rend, puisque c’est sur elle qu’il s’est modelé.









Sloka
8.7 
C’est pourquoi, fils de Kuntî, dans tous les temps pense à moi, et combats l’esprit et la raison dirigés vers moi, tu viendras à moi, n’en doute pas ;









Sloka
8.8 
Car, lorsque la pensée me demeure constamment Unie et ne s’égare pas ailleurs, on retourne à l’Esprit céleste et suprême sur le-quel on méditait.









Sloka
8.9 
Ce poète antique, modérateur du monde, plus délié que l’atome, soutien de l’Univers, incompréhensible en sa forme, brillant au-dessus des ténèbres avec l’éclat du Soleil :









Sloka
8.10 
L’homme qui médite sur cet être, ferme en son coeur au jour de la mort, Uni à lui par l’amour et par l’Union mystique, réunissant en-tre ses sourcils le souffle vital, se rend vers l’Esprit suprême et céleste.









Sloka
8.11 
Cette voie que les docteurs vêdiques nomment l’Invisible ; où marchent les hommes maîtres d’eux-mêmes et exempts de passions ; que désirent ceux qui embrassent le saint noviciat, je vais te l’exposer en peu de mots ;









Sloka
8.12 
Toutes les portes des sens étant fermées, l’esprit concentré dans le cour et le souffle vital dans la tête, ferme et persévérant dans l’Union spirituelle,









Sloka
8.13 
Adressant le mot mystique ôm à Dieu unique et indivisible, et se souvenant de moi : celui qui part ainsi, abandonnant son corps, mar-che dans la voie suprême.









Sloka
8.14 
L’homme qui, ne pensant à nulle autre chose, se souvient de moi sans cesse, est un Yôgî perpétuellement Uni et auquel je donne accès jusqu’à moi.









Sloka
8.15 
Parvenues jusqu’à moi, ces grandes âmes qui ont atteint la per-fection suprême ne rentrent plus dans cette vie périssable, séjour de maux.









Sloka
8.16 
Les mondes retournent à Brahmâ, ô Arjuna ; mais celui qui m’a atteint ne doit plus renaître.









Sloka
8.17 
Ceux qui savent que le jour de Brahmâ finit après mille âges et que sa nuit comprend aussi mille âges, connaissent le jour et la nuit.









Sloka
8.18 
Toutes les choses visibles sortent de l’Invisible à l’approche du jour ; et quand la nuit approche, elles se résolvent dans ce même Invi-sible.









Sloka
8.19 
Ainsi tout cet ensemble d’êtres vit et revit tour à tour, se dissipe à l’approche de la nuit, et renaît à l’arrivée du jour.









Sloka
8.20 
Mais, outre cette nature visible, il en existe une autre, invisible, éternelle : quand tous les êtres périssent, elle ne périt pas.









Sloka
8.21 
On l’appelle l’Invisible et l’Indivisible ; c’est elle qui est la voie suprême ; quand on l’a atteinte, on ne revient plus ; c’est là ma de-meure suprême.









Sloka
8.22 
On peut, fils de Prithâ, par une adoration exclusive, atteindre à ce premier principe masculin, en qui reposent tous les êtres, par qui a été développé cet Univers.









Sloka
8.23 
En quel moment ceux qui pratiquent l’Union partent-ils pour ne plus revenir ou pour revenir encore? c’est aussi ce que je vais t’apprendre, fils de Bhârata.









Sloka
8.24 
Le feu, la lumière, le jour, la Lune croissante, les six mois où le Soleil est au nord, voilà le temps où les hommes qui connaissent Dieu se rendent à Dieu.









Sloka
8.25 
La fumée, la nuit, le déclin de la Lune, les six mois du sud, sont le temps où un Yôgî se rend dans l’orbe de la Lune, pour en revenir plus tard.









Sloka
8.26 
Voilà l’éternelle double route, claire ou ténébreuse, objet de foi ici-bas, conduisant, d’une part, là d’où l’on ne revient plus, et de l’autre, là d’où l’on doit revenir.









Sloka
8.27 
Connaissant l’une et l’autre, fils de Prithâ, le dévot ne se trouble pas. Ainsi donc, en tout temps, sois Uni dans l’Union spirituelle.









Sloka
8.28 
Le fruit de pureté promis à la lecture du Vêda, au saint Sacrifice, aux austérités, à la munificence ; le Yôgî le surpasse par la science et parvient à la halte suprême. »
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:32

Yoga du souverain Mystère de la Science 

Chapitre 9 



Sloka
9.1 
(Le Bienheureux:) « Je vais maintenant t’exposer, dans son ensemble et dans ses parties, cette science mystérieuse dont la possession te délivrera du mal.










Sloka
9.2 
C’est la Science souveraine, le souverain Mystère, la suprême purification, saisissable par l’intuition immédiate, conforme à la Loi agréable à accomplir, inépuisable.









Sloka
9.3 
Les hommes qui ne croient pas en sa conformité à la Loi, ne viennent pas à moi et retournent aux vicissitudes de la mort.









Sloka
9.4 
C’est moi qui, doué d’une forme invisible, ai développé cet Uni-vers ; en moi sont contenus tous les êtres ; et moi je ne suis pas conte-nu en eux ;









Sloka
9.5 
D’une autre manière, les êtres ne sont pas en moi : tel est le mys-tère de l’Union souveraine Mon âme est le soutien des êtres, et sans être contenue en eux, c’est elle qui est leur être.









Sloka
9.6 
Comme dans l’air réside un grand vent soufflant sans cesse de tous côtés, ainsi résident en moi tous les êtres : conçois-le, fils de Kuntî.









Sloka
9.7 
A la fin du kalpa, les êtres rentrent dans ma puissance créatrice ; au commencement du kalpa, je les émets de nouveau.









Sloka
9.8 
Immuable dans ma puissance créatrice, je produis ainsi par in-tervalles tout cet ensemble d’êtres sans qu’ils le veuillent et par la seule vertu de mon émanation.









Sloka
9.9 
Et ces oeuvres ne m’enchaînent pas : je suis placé comme en de-hors d’elles, et je ne suis pas dans leur dépendance.









Sloka
9.10 
Sous ma surveillance, l’émanation enfante les choses mobiles et immobiles ; et sous cette condition, fils de Kuntî, le monde accomplit sa révolution.









Sloka
9.11 
Revêtu d’un corps humain, les insensés me dédaignent, ignorant mon essence suprême qui commande tous les êtres.









Sloka
9.12 
Mais leur espérance est vaine ; leurs oeuvres sont vaines, leur science est vaine ; leur pensée s’est égarée ; ils sont sous la puissance turbulente des Râxasas et des Asuras.









Sloka
9.13 
Mais les sages magnanimes suivent ma puissance divine et m’adorent, ne pensant qu’à moi seul et sachant que je suis le principe immuable des êtres.









Sloka
9.14 
Sans cesse ils me célèbrent par des louanges, toujours luttant et fermes dans leurs voeux ; ils me rendent hommage, ils m’adorent, ils me servent dans une perpétuelle Union.









Sloka
9.15 
D’autres m’offrent un Sacrifice de Science me voyant dans mon Unité et simplicité, la face tournée de toutes parts.









Sloka
9.16 
Je suis le Sacrifice, je suis l’adoration, je suis l’offrande aux morts ; je suis l’herbe du salut ; je suis l’hymne sacré ; je suis l’onction ; je suis le feu ; je suis la victime.









Sloka
9.17 
Je suis le père de ce monde, sa mère, sen époux, son aïeul. Je suis la doctrine, la purification, le mot mystique ôm ; le Rig, le Sâma, et le Yajour.









Sloka
9.18 
Je suis la voie, le soutien, le seigneur, le témoin, la demeure, le refuge, l’ami. Je suis la naissance et la destruction ; la halte ; le trésor ; la semence immortelle.









Sloka
9.19 
C’est moi qui échauffe ; qui retiens et qui laisse tomber la pluie. Je suis l’immortalité et la mort, l’être et le non-être, Arjuna.









Sloka
9.20 
De moi réclament la voie du paradis les sages qui ont lu les trois Vêdas, qui ont bu le sôma, se sont purifiés de leurs fautes et ont ac-compli le Sacrifice. Parvenus à la sainte demeure du dieu Indra, ils se repaissent au paradis de l’aliment divin.










Sloka
9.21 
Et quand ils out goûté de ce vaste monde des cieux, leur mérite étant épuisé, ils retournent au séjour des mortels. Ainsi les hommes qui ont suivi les trois livres de la Loi, n’aspirant qu’au bonheur, res-tent sujets aux retours.










Sloka
9.22 
Les hommes qui me servent sans penser à nulle autre chose et me demeurant toujours Unis, reçoivent de moi la félicité de l’Union.









Sloka
9.23 
Ceux même qui, pleins de loi, adorent d’autres divinités, m’honorent aussi, bien qu’en dehors de la règle antique :









Sloka
9.24 
Car c’est moi qui recueille et qui préside tous les Sacrifices ; mais ils ne me connaissent pas dans mon essence, et ils font une chute nouvelle.









Sloka
9.25 
Ceux qui sont voués aux dieux vont aux dieux ; aux ancêtres, ceux qui sont voués aux ancêtres ; aux larves, ceux qui sacrifient aux larves ; et à moi, ceux qui me servent.









Sloka
9.26 
Quand on m’offre en adoration une feuille, une fleur, un fruit ou de l’eau, je les reçois pour aliments comme une offrande pieuse.









Sloka
9.27 
Ainsi donc, ce que tu fais, ce que tu manges, ce que tu sacrifies, ce que tu donnes, ce que tu t’infliges, ô fils de Kuntî, fais-m’en l’offrande.









Sloka
9.28 
Tu seras dégagé du lien des oeuvres, que leurs fruits soient bons ou mauvais ; et avec une âme toute à la sainte Union, libre, tu viendras à moi.









Sloka
9.29 
Je suis égal pour tous les êtres ; je n’ai pour eux ni haine ni amour ; mais ceux qui m’adorent sont en moi, et je suis en eux.








Sloka
9.30 
L’homme, même le plus coupable, s’il vient à m’adorer et à tourner vers moi seul tout son culte, doit être cru bon ; car il a pris le bon parti :









Sloka
9.31 
Bientôt il devient juste et marche vers l’éternel repos. Fils de Kuntî, confesse-le, celui qui m’adore ne périt pas.









Sloka
9.32 
Car ceux qui cherchent près de moi leur refuge, eussent-ils été conçus dans le péché, les femmes, les væçyas, les çûdras même, mar-chent dans la voie supérieure









Sloka
9.33 
A plus forte raison les saints brâhmanes et les pieux râjarshis. Placé en ce monde périssable et rempli de maux, adore-moi









Sloka
9.34 
Dirige vers moi ton esprit ; et, m’adorant, offre-moi ton sacrifice et ton hommage. Alors, en Union avec moi, ne voyant plus que moi seul, tu parviendras jusqu’à moi. »
Arlitto
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:33

Yoga de l’Excellence 

Chapitre 10 



Sloka
10.1 
(Le Bienheureux:) « Écoute encore, ô héros qui m’aimes, les graves paroles que je vais te dire pour procurer ton salut.










Sloka
10.2 
Les troupes des dieux et les grands Rishis ne connaissent pas ma nativité ; car je suis le principe absolu des dieux et des grands Rishis.









Sloka
10.3 
Quand on sait que je ne suis pas né, que je suis le premier et le Seigneur du monde, on échappe à l’erreur parmi les mortels et l’on est absous de tous les péchés.









Sloka
10.4 
La raison, la science, la certitude, la patience, la vérité, la conti-nence, la paix, le plaisir et la douleur, la naissance et la destruction, la crainte et la sécurité,









Sloka
10.5 
La douceur, l’égalité d’âme, la joie et les austérités, la munifi-cence, la gloire et l’opprobre, sont des manières d’être des choses, dont je suis le distributeur.









Sloka
10.6 
Les sept grands Rishis, les quatre Prajâpatis et les Manus, conte-nus dans ma substance, sont nés par un acte de mon esprit ; et d’eux est issu en ce monde le genre humain.









Sloka
10.7 
Quand on connaît dans leur essence cette puissance souveraine et cette Union qui résident en moi, alors sans nul doute on s’Unit à moi par une Union inébranlable.









Sloka
10.8 
Je suis l’origine de tout ; de moi procède l’Univers : ainsi pen-sent, ainsi m’adorent les sages, participants de l’essence suprême.









Sloka
10.9 
Pensant à moi, soupirant après moi, s’instruisant les uns les au-tres, me racontant toujours, ils se réjouissent, ils sont heureux.









Sloka
10.10 
Toujours en état d’Union, m’offrant un Sacrifice d’amour, ils reçoivent de moi cette Union mystique de l’intelligence par laquelle ils arrivent jusqu’à moi.









Sloka
10.11 
Dans ma miséricorde et sans sortir de mon Unité, je dissipe en eux les ténèbres de l’ignorance, avec le flambeau lumineux de la science. »









Sloka
10.12 
(Arjuna.Smile « Vous êtes le Dieu suprême, la demeure suprême, la purifica-tion suprême ; l’Esprit éternel et céleste, la Divinité Première, sans naissance ; le Seigneur.










Sloka
10.13 
C’est ce que confessent tous les Rishis, le Dêvarshi Nârada, Asi-ta, Dêvala, Vyâsa. C’est aussi ce que tu m’annonces.









Sloka
10.14 
Je crois, ô guerrier chevelu, en la vérité de ta parole ; car ni les dieux, ni les Dânavas ne savent comment tu te rends visible ;









Sloka
10.15 
Toi seul, tu te connais toi-même, ô Esprit suprême, Être des êtres, Prince des vivants, Dieu des dieux, Seigneur des créatures.









Sloka
10.16 
Veuille me dire sans réticences les vertus célestes par lesquelles tu maintiens ces mondes en les pénétrant.









Sloka
10.17 
Dis moi, Yôgî, comment, Uni à toi par la pensée, je pourrai te connaître ; dans quelles parties de ton essence, ô Bienheureux, tu me seras intelligible.









Sloka
10.18 
Raconte moi longuement ton Union mystique et ta vertu su-prême, ô vainqueur des hommes. Ta parole est pour mon oreille une ambroisie dont je ne puis me rassasier. »









Sloka
10.19 
(Le Bienheureux:) « Eh bien ! je vais te raconter mes vertus célestes : sommaire-ment, fils de Kuru, car il n’y a pas de bornes à mon immensité.










Sloka
10.20 
Je suis l’Ame qui réside eu tous les êtres vivants ; je suis le commencement, le milieu et la fin des êtres vivants.









Sloka
10.21 
Parmi les Adityas, je suis Vishnu ; parmi les corps lumineux, le Soleil rayonnant ; je suis Maritchi parmi les Maruts, et la Lune parmi les constellations.









Sloka
10.22 
Entre les Vêdas, le Sâma ; entre les dieux, Vâsava. Entre les sens, je suis l’Esprit ; entre les vivants, l’Intelligence.









Sloka
10.23 
Entre les Rudras, je suis Çankara ; je suis le Seigneur des riches-ses entre les Yaxas et les Râxasas ; entre les Vasus, je suis Pâvaka ; entre les crêtes des monts, le Mêru.









Sloka
10.24 
Je suis le premier des pontifes, sache-le bien, fils de Prithâ ; je suis Vrihaspati. Entre les chefs d’armée, je suis Skanda ; entre les lacs, l’Océan.









Sloka
10.25 
Entre les Maharchis, je suis Bhrigu ; entre les mots prononcés, le mot indivisible « ôm » ; entre les Sacrifices, la prière à voix basse ; entre les chaînes de montagnes, l’Himâlaya.









Sloka
10.26 
Entre tous les arbres, l’açwattha ; entre les dêvarchis, Nârada ; entre les musiciens célestes, Tchitraratha ; entre les saints, le solitaire Kapila.









Sloka
10.27 
Entre les coursiers, je suis Uttchæçravas, né avec l’ambroisie ; entre les éléphants, Ærâvata ; entre les hommes, le chef du pouvoir.









Sloka
10.28 
Entre les armes de guerre, je suis la foudre ; entre les vaches, Kâmaduk. Je suis le générateur Kandarpa ; entre les serpents, je suis Vâsuki ;









Sloka
10.29 
Entre les nâgas, Ananta ; Varuna, entre les bêtes aquatiques. En-tre les Ancêtres, je suis Aryaman ; Yama, entre les juges ;









Sloka
10.30 
Prahlâda entre les Dætyas ; entre les mesures, le temps ; entre les bêtes sauvages, le tigre ; entre les oiseaux, Garuda ;









Sloka
10.31 
Entre les objets purifiants, le vent. Je suis Râma entre les guer-riers ; entre les poissons, le Makara ; entre les fleuves, le Gange.









Sloka
10.32 
Dans les choses créées, Ajurna, je suis le commencement, le mi-lieu et la fin ; entre les sciences, celle de l’Ame suprême ; pour ceux qui parlent, je suis la parole ;









Sloka
10.33 
Entre les lettres, je suis l’A ; dans les mots composés, je suis la composition. Je suis le temps sans limites ; je suis le fondateur dont le regard se tourne de tous côtés ;









Sloka
10.34 
La mort qui ravit tout et la vie des choses à venir. Entre les mots féminins, je suis la gloire, la fortune, l’éloquence, la mémoire, la sa-gacité, la constance, la patience.









Sloka
10.35 
Je suis le grand hymne entre les chants du Sâma ; et entre les rythmes, la gâyatrî. Entre les mois, je suis le mârgaçîrsha ; entre les saisons, le printemps fleuri.









Sloka
10.36 
Je suis la chance des trompeurs ; l’éclat des illustres ; la victoire ; le conseil ; la véracité des véridiques.









Sloka
10.37 
Entre les fils de Vrishni, je suis Vâsudêva entre les Pândus, je suis toi-même, Arjuna. Entre les solitaires, je suis Vyâsa ; entre les poètes, Uçânas.









Sloka
10.38 
Je suis la pénitence des ascètes, la règle d’action de ceux qui dé-sirent la victoire ; le silence des secrets ; la science des sages.









Sloka
10.39 
Ce qu’il y a de puissance reproductive dans les êtres vivants, ce-la même, c’est moi : car sans moi nulle chose mobile ou immobile ne peut être.









Sloka
10.40 
Mes vertus célestes n’ont pas de fin, ô Arjuna ; et je ne t’ai expo-sé qu’une faible partie de mes perfections.









Sloka
10.41 
Tout objet d’une nature excellente, heureuse ou forte, sache qu’il est issu d’une parcelle de ma puissance.









Sloka
10.42 
Mais pourquoi t’appesantir sur cette science infinie, Arjuna ? Quand j’eus fait reposer toutes choses sur une seule portion de moi-même, le monde fut constitué. »
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:33

Vision de la Forme universelle 

Chapitre 11 





Sloka
11.1 
(Arjuna.Smile « Le mystère sublime de l’Ame suprême, que tu viens de m’exposer pour mon salut, a éloigné de moi l’erreur.










Sloka
11.2 
Car j’ai entendu longuement la naissance et la destruction des êtres, ô Dieu aux yeux de lotus, et ta magnanimité impérissable.









Sloka
11.3 
Cependant, Seigneur, je voudrais te voir dans ta forme souve-raine, tel que tu t’es dépeint toi-même ;









Sloka
11.4 
Si tu penses que cette vision me soit possible, ô Seigneur de la sainte Union, alors montre-toi à ma vue dans ton éternité. »









Sloka
11.5 
(Le Bienheureux:) « Voici, fils de Prithâ, mes formes cent et mille fois variées, cé-lestes, diverses de couleur et d’aspect.










Sloka
11.6 
Voici les Adityas, les Vasus, les Rudras, les deux Açwins et les Maruts ; voici, fils de Bhârata, de nombreuses merveilles que nul en-core n’a contemplées.









Sloka
11.7 
Voici dans son Unité tout l’Univers avec les choses mobiles et immobiles : le voici, compris dans mon corps avec tout ce que tu dési-res apercevoir.









Sloka
11.8 
Mais, puisque tu ne peux me voir avec les yeux de ton corps, je te donne un oeil céleste : contemple donc en moi l’Union souveraine. »









Sloka
11.9 
(Sanjaya.Smile « Lorsque Hari, Seigneur de la sainte Union, eut ainsi parlé, il fit voir au fils de Prithâ sa figure auguste et suprême,










Sloka
11.10 
Portant beaucoup d’yeux et de visages, beaucoup d’aspects ad-mirables, beaucoup d’ornements divins, tenant levées beaucoup d’armes divines ;









Sloka
11.11 
Portant des guirlandes et des vêtements divins, parfumée de cé-lestes essences, merveilleuse en toutes choses, resplendissante, infinie, la face tournée dans toutes les directions.









Sloka
11.12 
Si dans le ciel se levait tout à coup la Lumière de mille soleils, elle serait comparable à la splendeur de ce Dieu magnanime.









Sloka
11.13 
Là donc, dans le corps du Dieu des dieux, le fils de Pându vit l’Univers entier et Unique dans sa multiplicité.









Sloka
11.14 
Alors, plein de stupeur, les cheveux hérissés, le héros baissa la tête et, joignant les mains en haut, parla ainsi à la Divinité :









Sloka
11.15 
(Arjuna.Smile « O Dieu, je vois en ton corps tous les dieux et les troupes des êtres vivants ; et le Seigneur Brahmâ assis sur le lotus ; et tous les Rishis et les célestes serpents.












Sloka
11.16 
Je te vois avec des bras, des poitrines, des visages et des yeux sans nombre, avec une forme absolument infinie. Sans fin, sans mi-lieu, sans commencement, ainsi je te vois, Seigneur universel, forme universelle.











Sloka
11.17 
Tu portes la tiare, la massue et le disque, montagne de lumière de tous côtés resplendissante ; je puis à peine te regarder tout entier : car tu brilles comme le feu et comme le soleil dans ton immensité.











Sloka
11.18 
Tu es l’Indivisible, le suprême Intelligible. Tu es le trésor souve-rain de cet Univers ; tu es impérissable ; c’est toi qui maintiens la Loi immuable ; je vois que tu es le principe masculin éternel.











Sloka
11.19 
Sans commencement, sans milieu, sans fin ; doué d’une puis-sance infinie ; tes bras n’ont pas de limite, tes regards sont comme la Lune et le Soleil ; ta bouche a la splendeur du feu sacré.











Sloka
11.20 
Par ta chaleur tu échauffes cet Univers. Car tu remplis à toi seul tout l’espace entre le ciel et la terre et tu touches à toutes les régions ; à la vue de ta forme surnaturelle et terrible, les trois mondes, ô Dieu magnanime, sont ébranlés.









Sloka
11.21 
Voici les troupes des êtres divins qui vont vers toi ; quelques-uns joignent de crainte leurs mains en haut et prient à voix basse. « Swas-ti ! » répètent les assemblées des Maharshis et des Saints, et ils te cé-lèbrent dans de sublimes cantiques.











Sloka
11.22 
Les Rudras, les Adityas, les Vasus et les Sâdyas, les Viçwas, les deux Açwins, les Maruts et les Ushmapas, les troupes des Gandhar-vas, des Yaxas, des Asuras et des Siddhas te contemplent et demeu-rent tout confondus.











Sloka
11.23 
Ta grande forme, où sont tant de bouches et d’yeux, de bras, de jambes et de pieds, tant de poitrines et de dents redoutables : les mon-des en la voyant sont épouvantés ; moi aussi.











Sloka
11.24 
Car en te voyant toucher la nue, et resplendir de mille couleurs ; en voyant ta bouche ouverte et tes grands yeux étincelants, mon âme est ébranlée, je ne puis retrouver mon assiette ni mon calme, ô Vish-nu.











Sloka
11.25 
Quand j’aperçois ta face armée de dents menaçantes et pareille au feu qui doit embraser le monde, je ne vois plus rien autour de moi et ma joie est partie. Sois-moi propice, Maître des dieux, demeure du monde.











Sloka
11.26 
Tous ces fils de Dhritarâshtra avec les troupes des maîtres de la terre, Bhîshma, Drôna, et ce fils du Cocher avec les chefs de nos sol-dats,









Sloka
11.27 
Courent se précipiter dans ta bouche formidable. Quelques-uns, la tête brisée, demeurent suspendus entre tes dents.











Sloka
11.28 
Comme des torrents sans nombre qui courent droit à l’Océan, ces héros sont emportés vers ton visage flamboyant.









Sloka
11.29 
Comme vers une flamme allumée l’insecte vole à la mort avec une vitesse croissante : ainsi les vivants courent vite se perdre dans ta bouche.









Sloka
11.30 
De toutes parts ta langue se repaît de générations entières, et ton gosier embrasé les engloutit. Tu remplis tout le monde de ta lumière, ô Vishnu, et tu l’échauffes de tes rayons.











Sloka
11.31 
Raconte-moi qui tu es, Dieu redoutable. Louange à toi, Dieu su-prême. Sois propice. Je désire te connaître, essence primitive ; car je ne prévois pas la marche de ton action. »











Sloka
11.32 
(Le Bienheureux:) « Je suis Hâla, le Temps destructeur du monde ; vieux, je suis venu ici pour détruire les générations. Excepté toi, il ne restera pas un seul des soldats que renferment ces deux armées.












Sloka
11.33 
Ainsi donc, lève-toi, cherche la gloire ; triomphe des ennemis et acquiers un vaste empire. J’ai déjà assuré leur perte : sois-en seule-ment l’instrument ;











Sloka
11.34 
J’ai ôté la vie à Drôna, Bhîshma, Jayadratha, Karna, et à d’autres guerriers : tue-les donc ; ne te trouble pas ; combats et tu vaincras tes rivaux. »











Sloka
11.35 
(Sanjaya.Smile « Quand il eut entendu ces paroles du Dieu chevelu, le guerrier qui porte la tiare joignit les mains et, en tremblant, adora ; puis, rempli de terreur, il s’incline et dit, en balbutiant, à Krishna :












Sloka
11.36 
(Arjuna.Smile « Oui ! à ton nom, ô Dieu chevelu, le monde se réjouit et suit ta Loi, les Raxas effrayés fuient de toute part, les troupes des Siddhas sont en adoration.












Sloka
11.37 
Et pourquoi donc, ô magnanime, ne t’adorerait-on pas, toi plus vé-nérable que Brahmâ, toi le Premier Créateur, l’Infini, le Seigneur des dieux, la Demeure du monde, la Source indivisible de l’être et du non-être ?











Sloka
11.38 
Tu es la Divinité première, l’antique Principe masculin, le Trésor souverain de cet Univers. Tu es le Savant et l’Objet de la Science, et la Demeure Suprême. Par toi s’est déployé cet Univers, ô toi dont la forme est infinie !











Sloka
11.39 
Tu es Vâyu, Yama, Agni, Varuna, et la Lune, et le Prajâpati et le grand Aïeul. Gloire, gloire à toi mille fois ! et derechef encore gloire, gloire à toi !











Sloka
11.40 
Gloire en ta présence et derrière toi, en tous lieux, ô Universel ! Doué d’une force infinie, d’une puissance infinie, tu embrasses l’Univers, et ainsi tu es Universel.











Sloka
11.41 
Si, te croyant mon ami, je t’ai appelé vivement en ces termes : « Viens, Krishna ; ici, fils de Yadu ; allons, mon ami ; » si j’ai mé-connu ta Majesté, soit par ma témérité, soit par mon zèle ;









Sloka
11.42 
Si je t’ai offensé au jeu, ou à la promenade, ou couché, ou assis, ou à la table, soit seul, soit devant ces guerriers : Dieu auguste et infini pardonne-le-moi.









Sloka
11.43 
Tu es le Père des choses mobiles et immobiles ; tu es plus véné-rable qu’un maître spirituel. Nul n’est égal à toi ; qui donc, dans les trois mondes, pourrait te surpasser, ô toi dont la Majesté n’a point de bornes ?











Sloka
11.44 
C’est pourquoi, m’inclinant et me prosternant, j’implore ta grâce, Seigneur digne de louanges : sois-moi propice, comme un père l’est à son fils, un ami à son ami, un bien-aimé à sa bien-aimée.











Sloka
11.45 
Depuis que j’ai vu la merveille que nul n’avait pu voir, la joie remplit mon coeur, mais la crainte l’agite. Montre-moi ta première forme, ô Dieu ! Sois-moi propice, Seigneur des dieux, Demeure du monde !











Sloka
11.46 
Je voudrais te revoir avec la tiare, la massue et le disque ; re-prends ta figure à quatre bras, ô toi qui as des bras et des formes sans nombre. »











Sloka
11.47 
(Le Bienheureux:) « C’est par ma grâce, Arjuna, et par la force de mon Union mys-tique que tu as vu ma forme suprême, resplendissante, universelle, infinie, primordiale, que nul autre avant toi n’avait vue.












Sloka
11.48 
Ni le Vêda, ni le Sacrifice, ni la Lecture, ni les Libéralités, ni les Cérémonies, ni les rudes Pénitences ne sauraient me rendre visible à quelque autre sur terre qu’à toi seul, fils de Kuru.











Sloka
11.49 
N’aie ni peur, ni trouble, pour avoir vu ma forme épouvantable : libre de crainte, la joie dans le coeur, tu vas revoir ma première fi-gure. »









Sloka
11.50 
(Sanjaya.Smile « A ces mots, le magnanime Vâsudêva fit voir à Arjuna son autre forme, et calma sa terreur en se montrant de nouveau avec un visage serein. »
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Message  Arlitto Lun 07 Mar 2016, 12:33

Yoga de l’Adoration 

Chapitre 12 




Sloka
12.1 
(Arjuna.Smile « Des fidèles qui toujours en état d’union te servent sans cesse, et de ceux qui s’attachent à l’Indivisible qui ne se peut voir, lesquels connaissent le mieux l’Union mystique ? »










Sloka
12.2 
(Le Bienheureux:) « Ceux qui, reposant en moi leur esprit, me servent sans cesse pleins d’une foi excellente, sont ceux qui, à mes yeux, pratiquent le mieux la sainte Union.










Sloka
12.3 
Mais ceux qui cherchent l’Indivisible que l’on ne peut voir ni sentir, présent partout, incompréhensible, sublime, immuable, invaria-ble,









Sloka
12.4 
Et qui, soumettant tous leurs sens, tiennent leur pensée en équili-bre et se réjouissent du bien de tous les vivants : ceux-là aussi m’atteignent.









Sloka
12.5 
Mais quand leur esprit poursuit l’Invisible, leur peine est plus grande ; car difficilement les choses corporelles permettent de saisir la marche de l’Invisible.









Sloka
12.6 
Ceux, au contraire, qui ont accompli en moi le renoncement des oeuvres, ceux dont je suis l’unique objet et qui, par une Union exclu-sive, me contemplent et me servent :









Sloka
12.7 
Je les soustrais bientôt à cette mer des alternatives de la mort, parce que leur pensée est avec moi.









Sloka
12.8 
Livre-moi donc ton esprit, repose en moi ta raison, et bientôt après, sans aucun doute, tu habiteras en moi.









Sloka
12.9 
Si tu n’es point en état de reposer fermement en moi ta pensée, efforce-toi, homme généreux, de m’atteindre par une Union de persé-vérance.









Sloka
12.10 
Que si tu n’es pas capable de persévérance, agis toujours à mon intention en ne faisant rien qui ne me soit agréable, tu arriveras à la perfection.









Sloka
12.11 
Mais cela même est-il au-dessus de tes forces ? Tourne-toi vers la sainte Union ; fais un acte de renoncement au fruit des oeuvres, et soumets-toi toi-même.









Sloka
12.12 
Car la science vaut mieux que la persévérance ; la contemplation vaut mieux que la science ; le renoncement vaut mieux que la contemplation ; et tout près du renoncement est la béatitude.









Sloka
12.13 
L’homme sans haine pour aucun des vivants, bon et miséricor-dieux, sans égoïsme, sans amour-propre, égal au plaisir et à la peine, patient ;









Sloka
12.14 
Joyeux, toujours en état d’Union, maître de soi-même, ferme dans le bon propos, l’esprit et la raison attachés sur moi, mon servi-teur : cet homme m’est cher.









Sloka
12.15 
Celui qui ne trouble pas le monde et que le monde ne trouble pas ; qui est exempt des transports de la joie et de la colère, de la crainte et des terreurs : celui-là aussi m’est cher.









Sloka
12.16 
L’homme sans arrière-pensée, pur, adroit, indifférent, exempt de trouble, détaché de tout ce qu’il entreprend, mon serviteur : est un homme qui m’est cher.









Sloka
12.17 
Celui qui ne s’abandonne ni à la joie, ni à la haine, ni à la tris-tesse, ni aux regrets, et qui, pour me servir, n’a plus souci du bon ou du mauvais succès : celui-là m’est cher.









Sloka
12.18 
L’homme égal envers ses ennemis et ses amis, égal aux honneurs et à l’opprobre, égal au froid, au chaud, au plaisir, à la douleur, exempt de désir ;









Sloka
12.19 
Égal au blâme et à la louange, silencieux, toujours satisfait, sans domicile, ferme en sa pensée, mon serviteur : est un homme qui m’est cher.









Sloka
12.20 
Mais ceux qui s’assoient, comme je l’ai dit, au saint banquet d’immortalité, pleins de foi et m’ayant pour unique objet : voilà mes plus chers serviteurs. »
Arlitto
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