Royaume du Maroc
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Royaume du Maroc
Rappel du premier message :
Le roi Mohammed VI dénonce une « islamophobie inquiétante » en Occident
16 avril 2016 - 12h40 - Maroc
Le roi Mohammed VI dénonce une « islamophobie inquiétante » en Occident
Le roi Mohammed VI a dénoncé « une islamophobie grandissante et inquiétante » lors du 13è sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui s’est déroulé à Istanbul en Turquie cette semaine.
Pour le Souverain, dont le discours a été lu par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération marocain, Salaheddine Mezouar, « la situation s’est détériorée davantage avec la montée, ces dernières décennies, dans les sociétés occidentales, de courants hostiles à l’Islam et avec la culture de la peur, de la méfiance et de la haine à l’égard des minorités musulmanes. Il s’agit, en particulier, d’immigrés issus de nos pays respectifs et vivant au sein de sociétés imprégnées des valeurs de respect des droits de l’Homme, notamment, et au premier chef, celles de la bienveillance, la tolérance, la solidarité et l’assistance mutuelle. »
« Une islamophobie grandissante et fort inquiétante »
Le roi Mohammed VI a accusé des voix hostiles à l’Islam d’attiser « les sentiments de haine et mobilisant l’opinion publique occidentale contre cette religion, à la faveur d’une islamophobie grandissante et fort inquiétante » et a appelé à « établir et mettre en œuvre les stratégies et les programmes de réforme appropriés, dans le plein respect des spécificités nationales et sur les bases de solidarité et de coopération au sein de l’espace régional et au niveau international. »
Le roi Mohammed VI dénonce une « islamophobie inquiétante » en Occident
16 avril 2016 - 12h40 - Maroc
Le roi Mohammed VI dénonce une « islamophobie inquiétante » en Occident
Le roi Mohammed VI a dénoncé « une islamophobie grandissante et inquiétante » lors du 13è sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui s’est déroulé à Istanbul en Turquie cette semaine.
Pour le Souverain, dont le discours a été lu par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération marocain, Salaheddine Mezouar, « la situation s’est détériorée davantage avec la montée, ces dernières décennies, dans les sociétés occidentales, de courants hostiles à l’Islam et avec la culture de la peur, de la méfiance et de la haine à l’égard des minorités musulmanes. Il s’agit, en particulier, d’immigrés issus de nos pays respectifs et vivant au sein de sociétés imprégnées des valeurs de respect des droits de l’Homme, notamment, et au premier chef, celles de la bienveillance, la tolérance, la solidarité et l’assistance mutuelle. »
« Une islamophobie grandissante et fort inquiétante »
Le roi Mohammed VI a accusé des voix hostiles à l’Islam d’attiser « les sentiments de haine et mobilisant l’opinion publique occidentale contre cette religion, à la faveur d’une islamophobie grandissante et fort inquiétante » et a appelé à « établir et mettre en œuvre les stratégies et les programmes de réforme appropriés, dans le plein respect des spécificités nationales et sur les bases de solidarité et de coopération au sein de l’espace régional et au niveau international. »
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Re: Royaume du Maroc
Détendez-vous, ça ira mieux, et autres conseils aux autorités marocaines
Par Youssef Ait Akdim
Le roi Mohammed VI.
Jeudi 26 mai, France 3 a certainement battu ses records d’audience au Maroc. La chaîne française diffusait un documentaire-portrait de Mohammed VI, monarque à la tête de la SNI, un holding puissant présent dans plusieurs secteurs économiques. En février 2015, son réalisateur, Jean-Louis Pérez, a été arrêté et expulsé du Maroc. La journaliste Catherine Graciet, engagée comme « consultante » pour le film, est depuis août 2015 sous le coup d’une inculpation pour « chantage » et « tentative d’extorsion » sur la personne du roi du Maroc, avec son confrère Eric Laurent.
Lire aussi : La part d’ombre de Mohammed VI
Ces ingrédients réunis renforcent le rejet du documentaire au Maroc, d’autant que l’enquête n’apprendra rien aux sujets les plus informés de Mohammed VI. D’un côté, de réelles difficultés pour les journalistes étrangers – surtout ceux de la télévision – à enquêter librement sur les sujets sensibles : monarchie, Sahara-Occidental, terrorisme, trafic de drogue, etc.
De l’autre, l’exaspération marocaine devant des journalistes qui ne maîtrisent pas toujours leur sujet et donnent souvent la parole aux mêmes voix critiques, sans véritable contradicteur. Au final, un « bad buzz » pour tous. De ce nouvel épisode sur les relations « Je t’aime moi non plus » entre les médias français et la monarchie, un premier conseil, en toute modestie, aux autorités marocaines : éviter de fabriquer des martyrs de la liberté d’expression.
Lâcher du lest sur les rapports et classements
Le royaume est passé maître dans l’exercice de l’autopromotion, sauf quand il s’agace au plus haut niveau de la parution d’un rapport désagréable. Ce qui arrive souvent. Amnesty International, Human Rights Watch, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture et d’autres ONG peuvent en témoigner. Des publications économiques, tels l’indice du développement humain du PNUD ou le rapport « Doing Business » de la Banque mondiale, ont été ciblées par Rabat dans le passé.
Lire aussi : Un rapport américain sur les droits de l’homme provoque l’ire du Maroc
Récemment, le rapport annuel du département d’Etat américain sur la situation des droits humains a provoqué une riposte au bazooka de la part du ministère de l’intérieur marocain. Le 17 mai, le ministre Mohamed Hassad fustige le texte qui, selon lui, « passe de l’approximation de l’information à son invention pure et simple, de l’appréciation erronée au mensonge caractérisé ». Et, comme si ce chérifien coup de griffe n’était pas assez explicite, il met en garde : « Le Maroc ne peut pas accepter que l’on fabrique des faits, que l’on monte de toutes pièces des cas et que l’on fomente des allégations pour des motivations politiques obscures. »
Eviter d’insulter Ban Ki-moon
Au Maroc, le dossier du Sahara-Occidental reste la cause nationale par excellence. Ce territoire contesté depuis la fin de la colonisation espagnole a été annexé par Rabat en 1975, mais la souveraineté du Maroc sur ces 266 000 km2 largement désertiques n’est pas reconnue par la communauté internationale, qui y a installé une mission de maintien de la paix des Nations unies.
Lire aussi : La fermeté marocaine sur le Sahara occidental n’est pas une maladresse
Après plusieurs revers diplomatiques récents pour le Maroc, les relations entre Rabat et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, se sont tendues de façon spectaculaire. L’acmé de la crise ayant consisté en une manifestation populaire contre le secrétaire général organisée le 14 mars dans la capitale marocaine. Le cortège de tête comprenait une bonne partie du gouvernement marocain, y compris le ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. Ban Ki-moon s’y est même fait traiter de « Pokémon » par une députée. Or, en novembre, le Maroc accueillera à Marrakech la COP22, la conférence des Nations unies sur le changement climatique. Rabat a beau promettre de faire la part des choses, on voit mal comment MM. Mezouar et Ban vont pouvoir jouer la partition d’une parfaite entente.
Sortir de l’isolement
Le Maroc est un pays dont la transition s’étire depuis bientôt deux décennies sans que l’on sache vraiment dans quelle direction. Régime autoritaire, monarchie absolue de droit divin, démocratisation ? Ilôt de stabilité en Afrique du Nord ? Economie de marché et futur pays à revenu intermédiaire ? Vieil empire converti tardivement au concept d’Etat-nation ? Le Maroc est-il vraiment l’une des « stars de la croissance » du continent, comme l’affirme le cabinet de conseil américain McKinsey dans son rapport « Lions on the move » ? Il y a autant de visions possibles que d’avis tranchés sur un pays de 34 millions d’habitants, situé à seulement 14 kilomètres de l’Espagne, mais qui paraît isolé.
Patrouilles espagnoles et barrière électrifiée au nord, notamment autour des enclaves de Ceuta et Melilla ; frontière hermétiquement close avec l’Algérie à l’est depuis 1994 ; relations tendues avec la Mauritanie au sud. Le Maroc, qui a quitté l’Organisation de l’Union Africaine en 1984, ressemble parfois à une île alors qu’il ne cesse de proclamer sa vocation panafricaine
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/05/27/detendez-vous-ca-ira-mieux-et-autres-conseils-aux-autorites-marocaines_4927931_3212.html#MJzUJ0ChfsPomUeQ.99
Par Youssef Ait Akdim
Le roi Mohammed VI.
Jeudi 26 mai, France 3 a certainement battu ses records d’audience au Maroc. La chaîne française diffusait un documentaire-portrait de Mohammed VI, monarque à la tête de la SNI, un holding puissant présent dans plusieurs secteurs économiques. En février 2015, son réalisateur, Jean-Louis Pérez, a été arrêté et expulsé du Maroc. La journaliste Catherine Graciet, engagée comme « consultante » pour le film, est depuis août 2015 sous le coup d’une inculpation pour « chantage » et « tentative d’extorsion » sur la personne du roi du Maroc, avec son confrère Eric Laurent.
Lire aussi : La part d’ombre de Mohammed VI
Ces ingrédients réunis renforcent le rejet du documentaire au Maroc, d’autant que l’enquête n’apprendra rien aux sujets les plus informés de Mohammed VI. D’un côté, de réelles difficultés pour les journalistes étrangers – surtout ceux de la télévision – à enquêter librement sur les sujets sensibles : monarchie, Sahara-Occidental, terrorisme, trafic de drogue, etc.
De l’autre, l’exaspération marocaine devant des journalistes qui ne maîtrisent pas toujours leur sujet et donnent souvent la parole aux mêmes voix critiques, sans véritable contradicteur. Au final, un « bad buzz » pour tous. De ce nouvel épisode sur les relations « Je t’aime moi non plus » entre les médias français et la monarchie, un premier conseil, en toute modestie, aux autorités marocaines : éviter de fabriquer des martyrs de la liberté d’expression.
Lâcher du lest sur les rapports et classements
Le royaume est passé maître dans l’exercice de l’autopromotion, sauf quand il s’agace au plus haut niveau de la parution d’un rapport désagréable. Ce qui arrive souvent. Amnesty International, Human Rights Watch, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture et d’autres ONG peuvent en témoigner. Des publications économiques, tels l’indice du développement humain du PNUD ou le rapport « Doing Business » de la Banque mondiale, ont été ciblées par Rabat dans le passé.
Lire aussi : Un rapport américain sur les droits de l’homme provoque l’ire du Maroc
Récemment, le rapport annuel du département d’Etat américain sur la situation des droits humains a provoqué une riposte au bazooka de la part du ministère de l’intérieur marocain. Le 17 mai, le ministre Mohamed Hassad fustige le texte qui, selon lui, « passe de l’approximation de l’information à son invention pure et simple, de l’appréciation erronée au mensonge caractérisé ». Et, comme si ce chérifien coup de griffe n’était pas assez explicite, il met en garde : « Le Maroc ne peut pas accepter que l’on fabrique des faits, que l’on monte de toutes pièces des cas et que l’on fomente des allégations pour des motivations politiques obscures. »
Eviter d’insulter Ban Ki-moon
Au Maroc, le dossier du Sahara-Occidental reste la cause nationale par excellence. Ce territoire contesté depuis la fin de la colonisation espagnole a été annexé par Rabat en 1975, mais la souveraineté du Maroc sur ces 266 000 km2 largement désertiques n’est pas reconnue par la communauté internationale, qui y a installé une mission de maintien de la paix des Nations unies.
Lire aussi : La fermeté marocaine sur le Sahara occidental n’est pas une maladresse
Après plusieurs revers diplomatiques récents pour le Maroc, les relations entre Rabat et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, se sont tendues de façon spectaculaire. L’acmé de la crise ayant consisté en une manifestation populaire contre le secrétaire général organisée le 14 mars dans la capitale marocaine. Le cortège de tête comprenait une bonne partie du gouvernement marocain, y compris le ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. Ban Ki-moon s’y est même fait traiter de « Pokémon » par une députée. Or, en novembre, le Maroc accueillera à Marrakech la COP22, la conférence des Nations unies sur le changement climatique. Rabat a beau promettre de faire la part des choses, on voit mal comment MM. Mezouar et Ban vont pouvoir jouer la partition d’une parfaite entente.
Sortir de l’isolement
Le Maroc est un pays dont la transition s’étire depuis bientôt deux décennies sans que l’on sache vraiment dans quelle direction. Régime autoritaire, monarchie absolue de droit divin, démocratisation ? Ilôt de stabilité en Afrique du Nord ? Economie de marché et futur pays à revenu intermédiaire ? Vieil empire converti tardivement au concept d’Etat-nation ? Le Maroc est-il vraiment l’une des « stars de la croissance » du continent, comme l’affirme le cabinet de conseil américain McKinsey dans son rapport « Lions on the move » ? Il y a autant de visions possibles que d’avis tranchés sur un pays de 34 millions d’habitants, situé à seulement 14 kilomètres de l’Espagne, mais qui paraît isolé.
Patrouilles espagnoles et barrière électrifiée au nord, notamment autour des enclaves de Ceuta et Melilla ; frontière hermétiquement close avec l’Algérie à l’est depuis 1994 ; relations tendues avec la Mauritanie au sud. Le Maroc, qui a quitté l’Organisation de l’Union Africaine en 1984, ressemble parfois à une île alors qu’il ne cesse de proclamer sa vocation panafricaine
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/05/27/detendez-vous-ca-ira-mieux-et-autres-conseils-aux-autorites-marocaines_4927931_3212.html#MJzUJ0ChfsPomUeQ.99
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Re: Royaume du Maroc
Il faut interdire la polygamie et le baise main qui sont les symboles d'une société archaique & injuste
Le roi du Maroc & un affairiste plus qu'un politicien.
Le roi du Maroc & un affairiste plus qu'un politicien.
Manouche- Messages : 734
Re: Royaume du Maroc
Disparition d'un pilier de la littérature amazighe
Disparition d'un pilier de la littérature amazighe
lundi 4 juillet 2016
par Masin
Il est des hommes qui ont choisi d’être libres, qui dérangent par leur franchise, qui réduisent les tabous en miettes dans des sociétés fossilisées, mises à genou par l’islam et l’arabisme. Mohamed Chacha, l’écrivain et poète rifain, décédé mercredi 29 juin à Amsterdam aux Pays-Bas des suites d’une longue maladie, est de cette trempe de Berbères fidèles à eux-mêmes qui ont toujours refusé de plier à la monarchie marocaine, qui ont eu le courage de dire non, de le crier fort, de l’écrire et même de le chanter.
Feu Chacha est né le 15 août 1955 à Ikebdanen (Kebdana), près de Nador. Enfant, il a été marqué par la répression de la révolte rifaine de 1959 par le régime de Hassan II. Cette répression sauvage a fait plusieurs milliers de morts dans les rangs des Imazighen d’Arif (Rif). La souffrance qu’elle a provoquée a été gravée dans son esprit. Elle changera à jamais sa perception des choses, de la politique, d’Arif et de la monarchie. Son engagement politique est précoce. A Nador où il poursuivait ses études au lycée Mhend Amezian, il commença à chanter et à faire du théâtre. Il intégra l’organisation d’extrême gauche "En avant" et entra en rébellion contre la tyrannie. Il sera expulsé de son lycée suite à son refus de chanter lors d’une fête officielle marocaine. Engagé sur plusieurs fronts, il finira par s’attirer les foudres des forces de la répression de la monarchie. Il quitta A-if pour les Pays Bas en 1977 pour ne jamais y retourner.
Aux pays bas, le militantisme de Chacha n’a pas pris fin ; il s’intensifia. Il s’engagea dans les associations de défense des droits humains et milita en faveur des droits du peuple amazigh. Au fil des années, il publia des livres en arabe et en amazigh, il participa à des soirées artistiques, il chanta. Il était sur tous les fronts et participe à des rencontres et des conférences en Allemagne, en Belgique, en Espagne et en France. Arif a toujours été au centre de tous ses travaux et sa réflexion. Conscient que les Berbères doivent prendre leur destin en main et s’affranchir de la monarchie marocaine, il contribua à la vulgarisation des concepts comme celui de l’indépendance d’Arif et de la république. Il se définit d’ailleurs comme étant républicain rifain.
Chacha écrit comme il parle. Il dit ce qu’il pense librement. Ses textes sont simples, mais tranchants. Dans une émission qui lui a été consacrée sur Amazigh TV, plusieurs de ses amis, dont le poète et caricaturiste Mhend Abettoy, expliquent qu’il est "incompris par ses contemporains". Visionnaire et révolté, il est né avant son temps. "Peut-être que les gens comprendront ce qu’il voulait dire dans une centaine d’années", explique Abttoy. Ses œuvres littéraires sont d’une sincérité rare. Dans ses livres, les tabous tombent en lambeaux. Ils disparaissent. Ils fendent comme neige au soleil. Ses œuvres sont d’énormes espaces de liberté dont on ne sort jamais indemnes. Il a publié "Raẓ, tuɛaryent, d tarewra zeg yiṭan" (1995) et traduit en néerlandais et "Reẓ ṭṭabu ad d teffeɣ tfukt" (Roman/1997), "Ajḍiḍ umi yitwagg celwaw" (Nouvelles /1998) "Cway zi tibbuherya εad war twid" (Nouvelles / 1999), "Abrid ɣer yezran" (2000), Aṛaji (2016), "Tuf teqqen" (roman), Tayri n tayri (Roman), Tarwa n umadal (chants). Il a également publié 4 recueils de poésie en langue arabe. Il a rejeté toutes les idéologies dominatrices et rêvé de révolution et de libération des Imazighen.
Feu Chacha était aussi l’un des animateurs d’Amazigh TV, une cyber-TV qui émet des Pays Bas. Il a effectué une série d’interview et de chroniques sur la littérature et la vie politique dans le Rif. Chacha est né et a vécu libre et en colère. Il est mort en homme libre. Dans son testament, il a appelé à ce que la prière funéraire musulmane ne soit pas faite sur sa dépouille. Son souhait a été respecté par sa famille. Des femmes ont aussi assisté à son enterrement. Il a fédéré dans sa mort des femmes et des hommes amoureux de la liberté et de l’amazighité.
Aksel Azerrgi.
Disparition d'un pilier de la littérature amazighe
lundi 4 juillet 2016
par Masin
Il est des hommes qui ont choisi d’être libres, qui dérangent par leur franchise, qui réduisent les tabous en miettes dans des sociétés fossilisées, mises à genou par l’islam et l’arabisme. Mohamed Chacha, l’écrivain et poète rifain, décédé mercredi 29 juin à Amsterdam aux Pays-Bas des suites d’une longue maladie, est de cette trempe de Berbères fidèles à eux-mêmes qui ont toujours refusé de plier à la monarchie marocaine, qui ont eu le courage de dire non, de le crier fort, de l’écrire et même de le chanter.
Feu Chacha est né le 15 août 1955 à Ikebdanen (Kebdana), près de Nador. Enfant, il a été marqué par la répression de la révolte rifaine de 1959 par le régime de Hassan II. Cette répression sauvage a fait plusieurs milliers de morts dans les rangs des Imazighen d’Arif (Rif). La souffrance qu’elle a provoquée a été gravée dans son esprit. Elle changera à jamais sa perception des choses, de la politique, d’Arif et de la monarchie. Son engagement politique est précoce. A Nador où il poursuivait ses études au lycée Mhend Amezian, il commença à chanter et à faire du théâtre. Il intégra l’organisation d’extrême gauche "En avant" et entra en rébellion contre la tyrannie. Il sera expulsé de son lycée suite à son refus de chanter lors d’une fête officielle marocaine. Engagé sur plusieurs fronts, il finira par s’attirer les foudres des forces de la répression de la monarchie. Il quitta A-if pour les Pays Bas en 1977 pour ne jamais y retourner.
Aux pays bas, le militantisme de Chacha n’a pas pris fin ; il s’intensifia. Il s’engagea dans les associations de défense des droits humains et milita en faveur des droits du peuple amazigh. Au fil des années, il publia des livres en arabe et en amazigh, il participa à des soirées artistiques, il chanta. Il était sur tous les fronts et participe à des rencontres et des conférences en Allemagne, en Belgique, en Espagne et en France. Arif a toujours été au centre de tous ses travaux et sa réflexion. Conscient que les Berbères doivent prendre leur destin en main et s’affranchir de la monarchie marocaine, il contribua à la vulgarisation des concepts comme celui de l’indépendance d’Arif et de la république. Il se définit d’ailleurs comme étant républicain rifain.
Chacha écrit comme il parle. Il dit ce qu’il pense librement. Ses textes sont simples, mais tranchants. Dans une émission qui lui a été consacrée sur Amazigh TV, plusieurs de ses amis, dont le poète et caricaturiste Mhend Abettoy, expliquent qu’il est "incompris par ses contemporains". Visionnaire et révolté, il est né avant son temps. "Peut-être que les gens comprendront ce qu’il voulait dire dans une centaine d’années", explique Abttoy. Ses œuvres littéraires sont d’une sincérité rare. Dans ses livres, les tabous tombent en lambeaux. Ils disparaissent. Ils fendent comme neige au soleil. Ses œuvres sont d’énormes espaces de liberté dont on ne sort jamais indemnes. Il a publié "Raẓ, tuɛaryent, d tarewra zeg yiṭan" (1995) et traduit en néerlandais et "Reẓ ṭṭabu ad d teffeɣ tfukt" (Roman/1997), "Ajḍiḍ umi yitwagg celwaw" (Nouvelles /1998) "Cway zi tibbuherya εad war twid" (Nouvelles / 1999), "Abrid ɣer yezran" (2000), Aṛaji (2016), "Tuf teqqen" (roman), Tayri n tayri (Roman), Tarwa n umadal (chants). Il a également publié 4 recueils de poésie en langue arabe. Il a rejeté toutes les idéologies dominatrices et rêvé de révolution et de libération des Imazighen.
Feu Chacha était aussi l’un des animateurs d’Amazigh TV, une cyber-TV qui émet des Pays Bas. Il a effectué une série d’interview et de chroniques sur la littérature et la vie politique dans le Rif. Chacha est né et a vécu libre et en colère. Il est mort en homme libre. Dans son testament, il a appelé à ce que la prière funéraire musulmane ne soit pas faite sur sa dépouille. Son souhait a été respecté par sa famille. Des femmes ont aussi assisté à son enterrement. Il a fédéré dans sa mort des femmes et des hommes amoureux de la liberté et de l’amazighité.
Aksel Azerrgi.
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Re: Royaume du Maroc
Aicha Amal : le profil Facebook qui inquiète les Marocaines en bikini
Aicha Amal publie sur son compte Facebook des photos de Marocaines en maillot de bain. Son objectif : dénoncer le vice et la débauche. Les Internautes s'indignent.
En ce moment
C'est un « projet photo » qui fait froid dans le dos. Sur le compte Facebook d'une certaine Aicha Amal - aujourd'hui suspendu - on trouve des photos de femmes sur les plages du Maroc. Elles se baignent, bronzent sur leur serviette de bain, lisent un livre dans une tenue qui paraît banale sur une plage de Rabat ou de Casablanca : le maillot de bain. Pourtant, c'est bien contre ces bouts de tissu que s'en prennent les personnes qui se cachent derrière le compte d'Aicha Amal, auto-proclamés « gardiens de la morale et justiciers des plages ». Pour eux en effet, ces clichés, publiés en ligne sans aucune autorisation, n'ont qu'un seul objectif : dénoncer « le vice et la débauche des femmes marocaines », peut-on lire dans un article du Site Info, spécialisé dans l'information générale marocaine.
"Non au vice dans un pays islamiste marocain"
Ils seraient 120 individus dont 40 personnes de différents partis marocains et 79 jeunes en poste sur plusieurs plages marocaines, détaille le site. Ils justifient la publication de leurs photos volées, réalisées grâce à des smartphones, par leur slogan : « Non au vice dans un pays islamiste marocain », traduit le site d’information. Rappelons que le Royaume du Maroc est un état gouverné par un roi et dont le régime politique est une monarchie constitutionnelle.
L'indignation des internautes
Sur son compte Facebook, Aicha Amal remercie également « tous les frères et sœurs qui [les] ont rejoints afin de distribuer des smartphones et de prendre en photo les Marocaines en bikini sur toutes les plages marocaines ». Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, les individus derrière le compte ont aussi affirmé « être en possession de dix millions d'autres photos qu'il n'hésitera pas à mettre en ligne, sur un site créé à cet effet ».
Mais du côté des internautes, on s'indigne de ces pratiques qui vont à l'encontre du respect de la vie privée. Messages de prévention, soutien aux femmes marocaines... Les utilisateurs du réseau social se sont également mobilisés pour signaler le compte et le faire fermer.
Une initiative collective qui a fonctionné puisque, aujourd'hui, le compte a bel et bien été suspendu. Une mesure suffisante en attendant les résultats de l'enquête des autorités, actuellement en cours ?
Aicha Amal publie sur son compte Facebook des photos de Marocaines en maillot de bain. Son objectif : dénoncer le vice et la débauche. Les Internautes s'indignent.
En ce moment
C'est un « projet photo » qui fait froid dans le dos. Sur le compte Facebook d'une certaine Aicha Amal - aujourd'hui suspendu - on trouve des photos de femmes sur les plages du Maroc. Elles se baignent, bronzent sur leur serviette de bain, lisent un livre dans une tenue qui paraît banale sur une plage de Rabat ou de Casablanca : le maillot de bain. Pourtant, c'est bien contre ces bouts de tissu que s'en prennent les personnes qui se cachent derrière le compte d'Aicha Amal, auto-proclamés « gardiens de la morale et justiciers des plages ». Pour eux en effet, ces clichés, publiés en ligne sans aucune autorisation, n'ont qu'un seul objectif : dénoncer « le vice et la débauche des femmes marocaines », peut-on lire dans un article du Site Info, spécialisé dans l'information générale marocaine.
"Non au vice dans un pays islamiste marocain"
Ils seraient 120 individus dont 40 personnes de différents partis marocains et 79 jeunes en poste sur plusieurs plages marocaines, détaille le site. Ils justifient la publication de leurs photos volées, réalisées grâce à des smartphones, par leur slogan : « Non au vice dans un pays islamiste marocain », traduit le site d’information. Rappelons que le Royaume du Maroc est un état gouverné par un roi et dont le régime politique est une monarchie constitutionnelle.
L'indignation des internautes
Sur son compte Facebook, Aicha Amal remercie également « tous les frères et sœurs qui [les] ont rejoints afin de distribuer des smartphones et de prendre en photo les Marocaines en bikini sur toutes les plages marocaines ». Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, les individus derrière le compte ont aussi affirmé « être en possession de dix millions d'autres photos qu'il n'hésitera pas à mettre en ligne, sur un site créé à cet effet ».
Mais du côté des internautes, on s'indigne de ces pratiques qui vont à l'encontre du respect de la vie privée. Messages de prévention, soutien aux femmes marocaines... Les utilisateurs du réseau social se sont également mobilisés pour signaler le compte et le faire fermer.
Une initiative collective qui a fonctionné puisque, aujourd'hui, le compte a bel et bien été suspendu. Une mesure suffisante en attendant les résultats de l'enquête des autorités, actuellement en cours ?
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Re: Royaume du Maroc
Le Roi du Maroc Mohammed VI : “Il n’y a pas de vierges au Paradis”
Mylène Vandecasteele 29 août 2016
La semaine dernière, le Roi Mohammed VI du Maroc a tenu un discours remarquable sur le terrorisme et l’islamisme en Europe, à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance marocaine.
Le texte intégral de son discours traduit en anglais est récemment apparu sur le site du Middle East Media Research Institute (MEMRI).
“Nous croyons que le meurtre d’un moine est interdit par la charia, et que le tuer dans une église est un acte impardonnable de stupidité, parce qu’il est un être humain, et un religieux, même s’il n’est pas musulman. (…) Les terroristes qui opèrent au nom de l’islam ne sont pas musulmans”, a dit le roi, se référant à l’assassinat du prêtre catholique Jacques Hamel en France le 26 juillet dernier.
Il a demandé aux Marocains résidant à l’étranger d’adhérer aux valeurs de leur foi, et d’empêcher la montée de l’islamophobie et du racisme en protégeant leur bonne réputation.
Pas de vierges pour les djihadistes
Pour la première fois le monarque a également soulevé la question du djihad. Les kamikazes ne sont pas nécessairement motivés par des motifs religieux, mais la promesse de paradis est souvent un motif important. En effet, les musulmans qui se font exploser croient qu’ils acquièrent le statut de martyr, ce qui leur assure – à la différence des musulmans ordinaires – d’aller directement au paradis. Selon certaines interprétations du Coran, ils seraient alors récompensés par 72 houris, c’est à dire des jeunes femmes célestes vierges d’une très grande beauté.
Dans les bagages de Mohammed Atta, l’un des terroristes qui avaient détourné un avion pour le faire percuter dans les tours du WTC à Manhattan en 2001, on a trouvé un document contenant la note suivante : “Il faut que tu sois gai, heureux, ouvert, tranquille, car tu commets une action que Dieu aime et qui le satisfait et le jour viendra où tu seras avec les houris”)
Depuis quand le djihad consiste-t-il à tuer des innocents ?
Le roi a évoqué le groupe terroriste Etat islamique (EI), l’accusant d’exploiter le manque de connaissance de l’Islam et de la langue arabe des jeunes musulmans en Europe :
“Les terroristes qui opèrent au nom de l’islam ne sont pas musulmans. (…) Menés par leur ignorance, ils croient que ce qu’ils font est le djihad. Mais depuis quand le djihad consiste-t-il à tuer des innocents ? (…) Est ce qu’une personne saine d’esprit peut croire que des vierges au Paradis sont la récompense pour le djihad ? Est-il concevable que ceux qui écoutent de la musique seront avalés par la Terre ? Et il y d’autres mensonges de cette sorte. Les terroristes et les extrémistes utilisent tous les moyens possibles pour persuader les jeunes de se joindre à eux et de frapper des sociétés qui défendent les valeurs de liberté, d’ouverture et de tolérance. (…) Nous sommes tous visés. Celui qui croit en ce que j’ai dit est une cible pour le terrorisme”
Mylène Vandecasteele 29 août 2016
La semaine dernière, le Roi Mohammed VI du Maroc a tenu un discours remarquable sur le terrorisme et l’islamisme en Europe, à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance marocaine.
Le texte intégral de son discours traduit en anglais est récemment apparu sur le site du Middle East Media Research Institute (MEMRI).
“Nous croyons que le meurtre d’un moine est interdit par la charia, et que le tuer dans une église est un acte impardonnable de stupidité, parce qu’il est un être humain, et un religieux, même s’il n’est pas musulman. (…) Les terroristes qui opèrent au nom de l’islam ne sont pas musulmans”, a dit le roi, se référant à l’assassinat du prêtre catholique Jacques Hamel en France le 26 juillet dernier.
Il a demandé aux Marocains résidant à l’étranger d’adhérer aux valeurs de leur foi, et d’empêcher la montée de l’islamophobie et du racisme en protégeant leur bonne réputation.
Pas de vierges pour les djihadistes
Pour la première fois le monarque a également soulevé la question du djihad. Les kamikazes ne sont pas nécessairement motivés par des motifs religieux, mais la promesse de paradis est souvent un motif important. En effet, les musulmans qui se font exploser croient qu’ils acquièrent le statut de martyr, ce qui leur assure – à la différence des musulmans ordinaires – d’aller directement au paradis. Selon certaines interprétations du Coran, ils seraient alors récompensés par 72 houris, c’est à dire des jeunes femmes célestes vierges d’une très grande beauté.
Dans les bagages de Mohammed Atta, l’un des terroristes qui avaient détourné un avion pour le faire percuter dans les tours du WTC à Manhattan en 2001, on a trouvé un document contenant la note suivante : “Il faut que tu sois gai, heureux, ouvert, tranquille, car tu commets une action que Dieu aime et qui le satisfait et le jour viendra où tu seras avec les houris”)
Depuis quand le djihad consiste-t-il à tuer des innocents ?
Le roi a évoqué le groupe terroriste Etat islamique (EI), l’accusant d’exploiter le manque de connaissance de l’Islam et de la langue arabe des jeunes musulmans en Europe :
“Les terroristes qui opèrent au nom de l’islam ne sont pas musulmans. (…) Menés par leur ignorance, ils croient que ce qu’ils font est le djihad. Mais depuis quand le djihad consiste-t-il à tuer des innocents ? (…) Est ce qu’une personne saine d’esprit peut croire que des vierges au Paradis sont la récompense pour le djihad ? Est-il concevable que ceux qui écoutent de la musique seront avalés par la Terre ? Et il y d’autres mensonges de cette sorte. Les terroristes et les extrémistes utilisent tous les moyens possibles pour persuader les jeunes de se joindre à eux et de frapper des sociétés qui défendent les valeurs de liberté, d’ouverture et de tolérance. (…) Nous sommes tous visés. Celui qui croit en ce que j’ai dit est une cible pour le terrorisme”
______________________________________________________
Re: Royaume du Maroc
Leïla Slimani : "Le Maghreb vit dans la culture de l'hypocrisie et du mensonge"
ENTRETIEN. Elle est l'une des sensations de la rentrée littéraire avec "Chanson douce". Rencontre avec la romancière franco-marocaine Leïla Slimani.
Propos recueillis par Sophie Pujas
Publié le 15/09/2016 à 11:06 - Modifié le 15/09/2016 à 12:22 | Le Point Afrique
Leïla Slimani ici le 19 septembre 2014 sur le plateau de l'émission littéraire de France 5 où chaque jeudi, en direct et à 20 h 40, François Busnel reçoit les auteurs qui font l'actualité littéraire. © Baltel/Sipa
Leïla Slimani a l'art des romans-chocs et vertigineux. Son premier livre, Dans le jardin de l'ogre, racontait l'abyssale solitude d'une femme souffrant d'addiction sexuelle. Chanson douce, son deuxième opus très remarqué (il est en lice pour le Goncourt, le Renaudot et le prix de Flore), est la fascinante chronique d'une tragédie annoncée : le meurtre de deux enfants par leur nounou. Rencontre.
Le Point Afrique : Vous aviez eu l'idée de votre premier roman, sur l'addiction sexuelle, à cause de DSK. Et Chanson douce ?
Leïla Slimani : Je suis une grande lectrice de faits divers. J'avais été très marquée par l'histoire d'une nounou portoricaine, à New York, qui avait assassiné les deux enfants dont elle avait la garde. J'ai suivi le procès, qui m'avait fascinée à cause du mystère de cette femme qui n'a jamais véritablement donné d'explication. Je me suis aussi rendu compte que le lien entre nounou et parents était un puissant moteur romanesque, parce qu'il s'agit d'une relation employé-employeur très particulière. Puis j'ai eu moi-même un enfant, comme d'autres de mes amies, je me suis rendu compte de la place que ça prenait dans la vie. J'ai mis du temps à trouver la forme qui convenait à cette histoire, à cause de la banalité du propos : quoi de plus répétitif que de s'occuper d'enfants, jour après jour ? Il fallait donc éclater un peu la narration : raconter le passé de cette femme, et donner d'emblée le dénouement, pour que les lecteurs aient envie de comprendre ce qui s'était passé. J'ai relu Thérèse Raquin, de Zola, qui raconte un basculement vers la folie, ou revu des Chabrol, où l'on est face à un monde bourgeois, ordinaire, qui dérape…
Vous évitez soigneusement de tomber dans une explication sociologique, de gommer la dimension incompréhensible du meurtre…
Je suis persuadée qu'on ne connaît jamais quelqu'un, même si on vit avec lui dans la plus grande intimité. Rien ne permet de résoudre le mystère de l'autre. Ce qui s'en approche peut-être le plus, c'est la littérature. Ça aurait été trop simple de dire qu'elle tuait les enfants parce qu'elle était humiliée socialement ! Psychologiquement, ce n'est pas tenable. Mais, bien sûr, je voulais aussi raconter la difficulté de cette position, difficile à tenir pour les employés comme pour les employeurs. J'ai grandi au Maroc, qui est un pays où on a encore des nounous à domicile, mais aussi des gens qui travaillent et vivent chez vous. Cette façon d'être à la fois des intimes et des étrangers, cette place à l'écart, m'a beaucoup interrogée. Souvent, j'ai assisté à des situations qui m'ont brisé le cœur. Je voulais explorer ce terreau d'humiliation possible, sans dire que c'est une explication possible du meurtre – je n'y crois pas.
Vouliez-vous susciter la compassion vis-à-vis de Louise, la nounou ?
Quand on vit avec un personnage pendant des mois, on plonge dans sa solitude… Je ressentais les choses en même temps qu'elle, et je trouvais intéressant d'installer une forme de trouble chez le lecteur, qu'il se surprenne à avoir de la compassion pour cette femme tout en sachant qu'elle est monstrueuse. Dans le premier roman, certains lecteurs me disaient déjà que le personnage était détestable, mais qu'ils avaient de la peine pour elle. J'aime bien installer cette ambiguïté.
C'est une forme de conte noir…
Parce que c'est un récit qui tourne autour de l'enfance, j'ai été très influencée par l'univers du conte. Ma nounou est un peu un ogre, une marâtre, comme dans les histoires pour enfants où des femmes font semblant d'être gentilles mais martyrisent les enfants ou essayent de les manger. Cela m'a sans doute aussi permis d'exorciser des cauchemars liés à ce qu'il y a de plus noir dans la maternité.
Vous êtes née à Rabat et êtes arrivée à Paris à 18 ans. Quelle est votre relation avec le Maroc ?
J'ai grandi à Rabat, dans un milieu plutôt bourgeois. Je suis allée au lycée français. J'ai eu une existence un peu marginale par rapport au reste de la société marocaine : très ouverte sur le monde, avec la possibilité de voyager, celle de bénéficier de deux langues et de deux systèmes de valeur. On était trois filles, nos parents ne nous ont pas élevées différemment que si nous avions été des garçons. J'ai toujours pu sortir, nous étions très libres. J'étais donc au Maroc, certes, mais aussi dans une bulle protégée. À la fois par la façon de vivre de mes parents et par mon milieu social.
Vous avez fait une tournée au Maroc pour Dans le jardin de l'ogre, vous y avez reçu le prix littéraire de la Mamounia. Comment ce roman a-t-il été accueilli, avec sa description d'une sexualité féminine très libre ?
Très bien. Là-bas, souvent, l'audace est saluée. Et la littérature, c'est très particulier : elle ne touche qu'une toute petite partie de la population. Et puis mon héroïne était une Française, à Paris. D'une certaine façon, on peut se dire qu'elle souffre d'une maladie occidentale… Ça aurait été plus compliqué si je l'avais installée au Maroc. Mais cela a tout de même libéré la parole. À la fin d'une tournée, une femme est venue me voir, on a commencé à discuter et elle m'a raconté sa vie intime, très longuement. Pendant toute la tournée, cela s'est répété avec d'autres. Je me suis rendu compte que c'était incroyable, le besoin de raconter de ces femmes…
J'ai décidé d'en faire un livre, qui sortira en janvier et s'appellera Sexe et Mensonge. C'est une série d'entretiens, entrecoupés de réflexions que je mène, sur la sexualité des femmes au Maroc. J'y reviens sur des scandales récents, des affaires de mœurs, les lynchages d'homosexuels. J'interroge un peu ce que disait Kamel Daoud autour de la misère sexuelle dans le Maghreb. Pour moi, toute la question est de savoir si une société peut longtemps tenir ainsi en interdisant l'adultère, l'homosexualité…
Êtes-vous d'accord avec ceux qui considèrent que la liberté de mœurs régresse dans le Maghreb ?
Non, je crois qu'il faut arrêter de voir tout en noir. Beaucoup de lois datent de la colonisation. Dire qu'on régresse, c'est laisser vaincre les intégristes et les conservateurs. La notion de libertés individuelles était encore inconnue au Maroc il y a 50 ans, de même que celle de la liberté des femmes à disposer de leur corps. Tant qu'on se bat, qu'il existe des militants, rares mais très courageux, pour défendre ces libertés, les intégristes n'ont pas gagné.
Publier ces entretiens aujourd'hui vous semblait-il important ?
Aujourd'hui, dans les sociétés musulmanes et maghrébines, on est vraiment à un tournant. Il est très dangereux de ne pas faire de choix de projet de société, de rester dans une ambiguïté où on ménage les conservateurs tout en se donnant certains aspects de modernité. Ça fait le lit des intégristes. Le Maghreb vit dans cette culture de l'hypocrisie, du mensonge. Tu peux faire les choses, mais en cachette : ne fais pas le ramadan, couche avec qui tu veux, mais tant pis pour toi si tu te fais prendre… Cette culture de l'arbitraire, de l'hypocrisie, génère de la violence, des gens qui se font justice eux-mêmes. Cela nourrit des discours de plus en plus conservateurs, de plus en plus frustrés. Je pense qu'il faut être courageux et dire ce qu'on veut pour notre société.
Grandir dans ce que vous décrivez comme une culture de la dissimulation, est-ce l'une des sources de votre fascination pour les personnages menant une double vie ?
Oui, je pense. Il y a une chanson marocaine qui s'appelle « Blad Schizo » (pays schizophrène) et je crois qu'on en est là. Et on est tous élevés dans cette schizophrénie. On dit des choses et on fait le contraire. On ment, on dissimule pour garder une apparence de moralité et de probité. Mes parents nous ont toujours élevées dans l'idée qu'on pouvait faire ce qu'on voulait, qu'on pouvait disposer de notre corps, mais en même temps, ils étaient bien obligés de nous enseigner les lois en vigueur au Maroc, qui contredisaient tout ce qu'ils croyaient ! J'ai grandi dans cette logique un peu double. Peut-être que ça m'a amenée à m'intéresser beaucoup à la dissimulation, oui…
À l'heure où les romans identitaires se multiplient, les héroïnes (parisiennes) de vos deux romans ont des origines maghrébines, mais cela n'est jamais un enjeu narratif ou psychologique. Était-ce un choix ?
J'aimais bien l'idée d'en faire quelque chose de très anodin. Le dire, sans que ce soit le cœur du récit. Je trouve qu'on y accorde tellement d'importance aujourd'hui que je préfère avoir la démarche inverse. Dire que oui, elle s'appelle Myriam, elle est maghrébine, mais ça ne change rien à l'histoire. Au fond, on s'en fiche. Aujourd'hui, si vous êtes un écrivain maghrébin, même quand vous n'écrivez pas sur le sujet, même si vous avez écrit douze livres qui n'ont rien à voir, vous pouvez être certain qu'en interview on va vous demander ce que vous pensez de l'islam, du Proche-Orient, du burkini, etc. J'essaye de lutter un peu contre ça, de botter en touche, de ne pas forcément répondre... Au moment de la parution de mon premier livre, j'avais d'ailleurs été choquée de voir que certaines librairies le classaient dans le rayon « Maghreb-Moyen-Orient » simplement à cause de mon nom… Moi, bien sûr, ça va, je suis binationale, et je suis très attachée au Maroc. Mais quand on est français, qu'on est né ici, ça doit être très difficile d'être constamment assigné à son origine.
ENTRETIEN. Elle est l'une des sensations de la rentrée littéraire avec "Chanson douce". Rencontre avec la romancière franco-marocaine Leïla Slimani.
Propos recueillis par Sophie Pujas
Publié le 15/09/2016 à 11:06 - Modifié le 15/09/2016 à 12:22 | Le Point Afrique
Leïla Slimani ici le 19 septembre 2014 sur le plateau de l'émission littéraire de France 5 où chaque jeudi, en direct et à 20 h 40, François Busnel reçoit les auteurs qui font l'actualité littéraire. © Baltel/Sipa
Leïla Slimani a l'art des romans-chocs et vertigineux. Son premier livre, Dans le jardin de l'ogre, racontait l'abyssale solitude d'une femme souffrant d'addiction sexuelle. Chanson douce, son deuxième opus très remarqué (il est en lice pour le Goncourt, le Renaudot et le prix de Flore), est la fascinante chronique d'une tragédie annoncée : le meurtre de deux enfants par leur nounou. Rencontre.
Le Point Afrique : Vous aviez eu l'idée de votre premier roman, sur l'addiction sexuelle, à cause de DSK. Et Chanson douce ?
Leïla Slimani : Je suis une grande lectrice de faits divers. J'avais été très marquée par l'histoire d'une nounou portoricaine, à New York, qui avait assassiné les deux enfants dont elle avait la garde. J'ai suivi le procès, qui m'avait fascinée à cause du mystère de cette femme qui n'a jamais véritablement donné d'explication. Je me suis aussi rendu compte que le lien entre nounou et parents était un puissant moteur romanesque, parce qu'il s'agit d'une relation employé-employeur très particulière. Puis j'ai eu moi-même un enfant, comme d'autres de mes amies, je me suis rendu compte de la place que ça prenait dans la vie. J'ai mis du temps à trouver la forme qui convenait à cette histoire, à cause de la banalité du propos : quoi de plus répétitif que de s'occuper d'enfants, jour après jour ? Il fallait donc éclater un peu la narration : raconter le passé de cette femme, et donner d'emblée le dénouement, pour que les lecteurs aient envie de comprendre ce qui s'était passé. J'ai relu Thérèse Raquin, de Zola, qui raconte un basculement vers la folie, ou revu des Chabrol, où l'on est face à un monde bourgeois, ordinaire, qui dérape…
Vous évitez soigneusement de tomber dans une explication sociologique, de gommer la dimension incompréhensible du meurtre…
Je suis persuadée qu'on ne connaît jamais quelqu'un, même si on vit avec lui dans la plus grande intimité. Rien ne permet de résoudre le mystère de l'autre. Ce qui s'en approche peut-être le plus, c'est la littérature. Ça aurait été trop simple de dire qu'elle tuait les enfants parce qu'elle était humiliée socialement ! Psychologiquement, ce n'est pas tenable. Mais, bien sûr, je voulais aussi raconter la difficulté de cette position, difficile à tenir pour les employés comme pour les employeurs. J'ai grandi au Maroc, qui est un pays où on a encore des nounous à domicile, mais aussi des gens qui travaillent et vivent chez vous. Cette façon d'être à la fois des intimes et des étrangers, cette place à l'écart, m'a beaucoup interrogée. Souvent, j'ai assisté à des situations qui m'ont brisé le cœur. Je voulais explorer ce terreau d'humiliation possible, sans dire que c'est une explication possible du meurtre – je n'y crois pas.
Vouliez-vous susciter la compassion vis-à-vis de Louise, la nounou ?
Quand on vit avec un personnage pendant des mois, on plonge dans sa solitude… Je ressentais les choses en même temps qu'elle, et je trouvais intéressant d'installer une forme de trouble chez le lecteur, qu'il se surprenne à avoir de la compassion pour cette femme tout en sachant qu'elle est monstrueuse. Dans le premier roman, certains lecteurs me disaient déjà que le personnage était détestable, mais qu'ils avaient de la peine pour elle. J'aime bien installer cette ambiguïté.
C'est une forme de conte noir…
Parce que c'est un récit qui tourne autour de l'enfance, j'ai été très influencée par l'univers du conte. Ma nounou est un peu un ogre, une marâtre, comme dans les histoires pour enfants où des femmes font semblant d'être gentilles mais martyrisent les enfants ou essayent de les manger. Cela m'a sans doute aussi permis d'exorciser des cauchemars liés à ce qu'il y a de plus noir dans la maternité.
Vous êtes née à Rabat et êtes arrivée à Paris à 18 ans. Quelle est votre relation avec le Maroc ?
J'ai grandi à Rabat, dans un milieu plutôt bourgeois. Je suis allée au lycée français. J'ai eu une existence un peu marginale par rapport au reste de la société marocaine : très ouverte sur le monde, avec la possibilité de voyager, celle de bénéficier de deux langues et de deux systèmes de valeur. On était trois filles, nos parents ne nous ont pas élevées différemment que si nous avions été des garçons. J'ai toujours pu sortir, nous étions très libres. J'étais donc au Maroc, certes, mais aussi dans une bulle protégée. À la fois par la façon de vivre de mes parents et par mon milieu social.
Vous avez fait une tournée au Maroc pour Dans le jardin de l'ogre, vous y avez reçu le prix littéraire de la Mamounia. Comment ce roman a-t-il été accueilli, avec sa description d'une sexualité féminine très libre ?
Très bien. Là-bas, souvent, l'audace est saluée. Et la littérature, c'est très particulier : elle ne touche qu'une toute petite partie de la population. Et puis mon héroïne était une Française, à Paris. D'une certaine façon, on peut se dire qu'elle souffre d'une maladie occidentale… Ça aurait été plus compliqué si je l'avais installée au Maroc. Mais cela a tout de même libéré la parole. À la fin d'une tournée, une femme est venue me voir, on a commencé à discuter et elle m'a raconté sa vie intime, très longuement. Pendant toute la tournée, cela s'est répété avec d'autres. Je me suis rendu compte que c'était incroyable, le besoin de raconter de ces femmes…
J'ai décidé d'en faire un livre, qui sortira en janvier et s'appellera Sexe et Mensonge. C'est une série d'entretiens, entrecoupés de réflexions que je mène, sur la sexualité des femmes au Maroc. J'y reviens sur des scandales récents, des affaires de mœurs, les lynchages d'homosexuels. J'interroge un peu ce que disait Kamel Daoud autour de la misère sexuelle dans le Maghreb. Pour moi, toute la question est de savoir si une société peut longtemps tenir ainsi en interdisant l'adultère, l'homosexualité…
Êtes-vous d'accord avec ceux qui considèrent que la liberté de mœurs régresse dans le Maghreb ?
Non, je crois qu'il faut arrêter de voir tout en noir. Beaucoup de lois datent de la colonisation. Dire qu'on régresse, c'est laisser vaincre les intégristes et les conservateurs. La notion de libertés individuelles était encore inconnue au Maroc il y a 50 ans, de même que celle de la liberté des femmes à disposer de leur corps. Tant qu'on se bat, qu'il existe des militants, rares mais très courageux, pour défendre ces libertés, les intégristes n'ont pas gagné.
Publier ces entretiens aujourd'hui vous semblait-il important ?
Aujourd'hui, dans les sociétés musulmanes et maghrébines, on est vraiment à un tournant. Il est très dangereux de ne pas faire de choix de projet de société, de rester dans une ambiguïté où on ménage les conservateurs tout en se donnant certains aspects de modernité. Ça fait le lit des intégristes. Le Maghreb vit dans cette culture de l'hypocrisie, du mensonge. Tu peux faire les choses, mais en cachette : ne fais pas le ramadan, couche avec qui tu veux, mais tant pis pour toi si tu te fais prendre… Cette culture de l'arbitraire, de l'hypocrisie, génère de la violence, des gens qui se font justice eux-mêmes. Cela nourrit des discours de plus en plus conservateurs, de plus en plus frustrés. Je pense qu'il faut être courageux et dire ce qu'on veut pour notre société.
Grandir dans ce que vous décrivez comme une culture de la dissimulation, est-ce l'une des sources de votre fascination pour les personnages menant une double vie ?
Oui, je pense. Il y a une chanson marocaine qui s'appelle « Blad Schizo » (pays schizophrène) et je crois qu'on en est là. Et on est tous élevés dans cette schizophrénie. On dit des choses et on fait le contraire. On ment, on dissimule pour garder une apparence de moralité et de probité. Mes parents nous ont toujours élevées dans l'idée qu'on pouvait faire ce qu'on voulait, qu'on pouvait disposer de notre corps, mais en même temps, ils étaient bien obligés de nous enseigner les lois en vigueur au Maroc, qui contredisaient tout ce qu'ils croyaient ! J'ai grandi dans cette logique un peu double. Peut-être que ça m'a amenée à m'intéresser beaucoup à la dissimulation, oui…
À l'heure où les romans identitaires se multiplient, les héroïnes (parisiennes) de vos deux romans ont des origines maghrébines, mais cela n'est jamais un enjeu narratif ou psychologique. Était-ce un choix ?
J'aimais bien l'idée d'en faire quelque chose de très anodin. Le dire, sans que ce soit le cœur du récit. Je trouve qu'on y accorde tellement d'importance aujourd'hui que je préfère avoir la démarche inverse. Dire que oui, elle s'appelle Myriam, elle est maghrébine, mais ça ne change rien à l'histoire. Au fond, on s'en fiche. Aujourd'hui, si vous êtes un écrivain maghrébin, même quand vous n'écrivez pas sur le sujet, même si vous avez écrit douze livres qui n'ont rien à voir, vous pouvez être certain qu'en interview on va vous demander ce que vous pensez de l'islam, du Proche-Orient, du burkini, etc. J'essaye de lutter un peu contre ça, de botter en touche, de ne pas forcément répondre... Au moment de la parution de mon premier livre, j'avais d'ailleurs été choquée de voir que certaines librairies le classaient dans le rayon « Maghreb-Moyen-Orient » simplement à cause de mon nom… Moi, bien sûr, ça va, je suis binationale, et je suis très attachée au Maroc. Mais quand on est français, qu'on est né ici, ça doit être très difficile d'être constamment assigné à son origine.
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Re: Royaume du Maroc
Yacoub a écrit:Le roi Mohammed VI dénonce une « islamophobie inquiétante » en Occident
16 avril 2016 - 12h40 - Maroc
Le roi Mohammed VI dénonce une « islamophobie inquiétante » en Occident
Le roi Mohammed VI a dénoncé « une islamophobie grandissante et inquiétante » lors du 13è sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui s’est déroulé à Istanbul en Turquie cette semaine.
Pour le Souverain, dont le discours a été lu par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération marocain, Salaheddine Mezouar, « la situation s’est détériorée davantage avec la montée, ces dernières décennies, dans les sociétés occidentales, de courants hostiles à l’Islam et avec la culture de la peur, de la méfiance et de la haine à l’égard des minorités musulmanes. Il s’agit, en particulier, d’immigrés issus de nos pays respectifs et vivant au sein de sociétés imprégnées des valeurs de respect des droits de l’Homme, notamment, et au premier chef, celles de la bienveillance, la tolérance, la solidarité et l’assistance mutuelle. »
« Une islamophobie grandissante et fort inquiétante »
Le roi Mohammed VI a accusé des voix hostiles à l’Islam d’attiser « les sentiments de haine et mobilisant l’opinion publique occidentale contre cette religion, à la faveur d’une islamophobie grandissante et fort inquiétante » et a appelé à « établir et mettre en œuvre les stratégies et les programmes de réforme appropriés, dans le plein respect des spécificités nationales et sur les bases de solidarité et de coopération au sein de l’espace régional et au niveau international. »
Les Musulmans n'ont qu'à rester dans leur propre Pays, les différents Pays du Monde en ont souper de la Violence à la Musulmane.
Starheater
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